Cours Réseaux électriques 2020/202

Cours  : Réseaux électriques

Chapitre 2  : Le système « PER UNIT »
1. Introduction

Dans l’analyse des réseaux électriques, plusieurs difficultés se manifestent,

essentiellement liées à la dimension du système et à la lourdeur des calculs
qu’on est mené à effectuer. En effet, chaque composant de réseaux a ses valeurs
nominales spécifiques très différentes. Pour cela, on sera dans l’obligation de
manipuler plusieurs échelons pour toutes les variables électriques: tension,
courants, puissances, impédances, etc. Ce qui rend l’utilisation de ces grandeurs
comme indicateurs de l’état du réseau peu significative. Pour cela, il s'est avéré
assez pratique de travailler avec un système de quantités par unité à des fins
d'analyse, plutôt qu'en valeurs absolues de quantités. C’est-à-dire, il est utile de
mettre à l'échelle ou de normaliser les variables tout en utilisant des variables
non pas en leurs unités réelles, mais exprimées en unités relatives. Ce qui permet
de mieux comprendre les ordres de grandeurs et d’éviter les erreurs éventuelles
de calcul.

En effet, le savoir-faire des systèmes par unité est fondamental pour toute
analyse de système électrique. Cette métrique est largement utilisée pour décrire
les tensions, les courants et les impédances dans un réseau électrique.

Le système « Per-unit » est un système de représentation qui nous permet d'avoir

notamment des ordres de grandeurs réduites permettant d'avoir constamment
l'esprit à des ordres de grandeurs relatifs de certains variables indépendamment
des niveaux de tension et de puissance. En outre, l'utilisation de ce système
simplifie certaines les formules et les schémas équivalents du réseau.

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2. Formulation

Pour un réseau électrique sont associées les quatre variables complexes

suivantes: U, tension entre phases; I, courant de phase; S, puissance complexe et
Ζ (=1/Y), impédance du circuit.

L’application de système « Per Unit » à la modélisation des réseaux électriques

est appréciable, afin de simplifier les schémas équivalents et par la suite de
faciliter les calculs et la modélisation des lignes.

Le système per unit repose sur un choix judicieux des valeurs de référence
appelées valeurs de base pour toutes les grandeurs électriques. Les variables de
base sont indicées par la lettre ‘b’ tels que les tensions ¿ ¿), les courants ( I b ¿ , les
impédances ( Z b), et les puissances( S¿¿ b) ¿. En appliquant les lois fondamentales
des circuits électriques entre les variables de base, on obtient:

V b2
Sb =V b × I b= =Z b × I b2
Zb

ub =√ 3V b ; Sb =√ 3 U b × I b ; V b=Z b × I b

Les grandeurs de base permettent de simplifier considérablement les calculs

dans les réseaux d’énergie électrique. D’après les deux relations (2.1 et 2.2), on
peut tirer que seulement deux variables parmi les quatre variables citées
précédemment sont indépendantes. Donc, pour le choix des grandeurs de base,
on dispose de deux degrés de liberté. Pour cela, ¿) a été choisie pour ses
propriétés de « conservativité » et (V b ¿pour son « accessibilité ». Une fois la
tension de base et la puissance de base sont choisies, toutes les autres quantités

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de base seront déterminées implicitement par les lois naturelles des circuits
électriques. Le courant de base ainsi que l’impédance de base donné par :

Sb
I b=
Vb

V b V b2
Z b= =
Ib Sb

On obtient une grandeur réduite en référant une grandeur à une autre de même
dimension. La valeur de référence ou de base peut correspondre à la valeur
nominale d’un appareil ou a une valeur choisie arbitrairement qui minimise les
calculs.

Définition : Pour toute variable électrique complexe X́ , on choisit une grandeur

de base notée X base( X b ) . La valeur correspondante dans le système d’unités
relatives « per-unit » X pu est définie par :

X́ X́ enunité réelle
X́ pu = =
X b X valeur de base

Notons que la grandeur de base est réelle, d’où seul le module de X changerait
et non pas son argument. Les angles de phase de puissance, tension, courant,
impédance, etc. complexes ne sont pas affectés par la conversion en valeurs
unitaires.

Le système de grandeurs réduites «per-unit » est définit alors de la manière

suivante :

Ś ( VA ) V́ ( V ) Í ( A ) Ź ( Ω )
Ś pu= ; V́ pu= ; Í pu= ; et Ź pu=
S b ( VA ) V b (V ) Ib( A) Z b ( Ω)

Les lois fondamentales des circuits électriques sont valides en per-unit. Par
exemple, la loi d’Ohm :
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V́ = Ź × Í

V b =Z b × I b

V́ ( V ) Ź ( V ) Í ( V )
= × V́ pu= Ź pu × Í pu
V b( V ) Zb ( V ) I b ( V )

Les avantages :

o Lors de la résolution d’un problème à partir d’un schéma unifilaire

équivalent, nous n’avons plus besoin de nous poser la question de savoir
s’il s’agit de la tension entre phases ou entre phases et neutre car les
valeurs sont identiques. En effet, d’après les équations (2.2) et (2.5), on
obtient : U pu=V pu
o Suppression du coefficient (√ 3) dans l'expression de la puissance
complexe. D’après les équations (2.2) et (2.5), on obtient :

Ś pu=Ú pu × Í ¿ pu

3. Choix des grandeurs de base

3.1 Un seul transformateur :

En présence de transformateurs dans un système électrique, des tensions

nominales différentes coexistent. Dans ce cas, la grandeur de base change
chaque fois que la tension nominale varie. Pour fixer la grandeur de base, le
choix doit être basé sur un certain nombre de règles:

(i) La valeur de la puissance de base Sbest invariable: Sb 1=S b 2

(ii) Le rapport entre les tensions de bases des deux cotés d’un
transformateur est choisi le même que le rapport entre les tensions
nominales correspondantes:

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V b2 V 2n
= =m
V b1 V 1n

D’après ces deux relations, on a

I b 1 I1 n 1
= =
I b 2 I2 n m

Exemple 2.1 :

Un transformateur monophasé de 480/120V, 25 kVA, 50 Hz. L’impédance

ramenée au secondaire est de Ź2 =0.0525∠78.13 ° .En utilisant les grandeurs

nominales du transformateur comme valeurs de base, Calculer l’impédance

ramenée au secondaire et au primaire en per unit. Montrer que pour le
transformateur idéal, E1 , pu=E1 , pu ; et I 1 , pu=E2 , pu.

Les valeurs de Sb , V b 1 et V b 2 sont les grandeurs nominales du transformateur: Sb

= 25 kVA, V b 1 =V 1 n= 480 V, V b 2=V 2 n= 120V.

o Les impédances de base de la zone 1 et de la zone 2 sont respectivement :

V b 12 4802 V b 22 120 2
Z b1 = = =9.216 ; Z b2 = = =0.576 Ω
Sb 25 .103 Sb 25 .103

o L’impédance du transformateur ramenée au secondaire en per-unit est :

Ź 2 0.0525 ∠78.13°
Ź2 , pu= = =0.091 pu
Zb2 0.576

o L’impédance du transformateur ramenée au primaire en Ω et en per-unit

Ź2 Ź2 480 2

sont :
Ź1 =
m2
= ( )
=
V 2 n 2 120
× 0.0525∠78.13° =0.84 ∠ 78.13° Ω

( )
V 1n

Ź 1 0.84 ∠78.13°
Ź1 , pu= = =0.091 pu
Zb1 9.216

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Ź1 , pu=Ź 2 , pu

E2
E E I m× I 1 I
o E1 , pu= 1 = m = 2 =E 2 , pu ; I 1 , pu= 1 = = 2 =I 2 , pu
V b 1 V b2 V b 2 I b1 m× I b 1 I b 2
m

En général, Pour le cas d’un transformateur monophasé à deux enroulements,

On peut déduire que les impédances du transformateur ramenées au primaire ou
au secondaire sont égales en per-unit. De même, les tensions et les courants
exprimés en per unit étant égaux des deux cotés du transformateur idéal.

Figure. 2.1 présente les différents schémas équivalents du transformateur à deux

enroulements.

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Figure 2.1. Circuits équivalents d’un transformateur monophasé à deux enroulements. (a) : Circuit
équivalent en per-unit du transformateur idéal, (b) Circuit équivalent en per-unit du transformateur
réel ; (c) Circuit équivalent en per-unit du transformateur réel en négligeant la branche
magnétisante et les pertes fer

4. Changement de base

Puisque les grandeurs exprimées en per-unit dépendent de la base choisie, en

changeant ce référentiel, leurs valeurs en per-unit changent. En effet, les valeurs
des impédances des appareillages du réseau (transformateurs, machines
synchrones, lignes…) sont généralement données dans un système per-unit dont
les grandeurs de base correspondent à la tension et la puissance nominales. Le
problème qui se pose est quand ces appareillages sont réunis ensemble dans le
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même réseau. En effet, lors de calculs, il conviendra de ne pas faire référence

qu’à un seul système per unit. Pour uniformiser les données, il faut convertir les
impédances et admittances exprimées dans un système quelconque dans un
système de base bien choisi.

Considérons une impédance Z (Ω) ayant comme valeurs en per-unit Ź( pu ,b 1) dans
une base¿ ¿), et Ź( pu ,b 2) dans une autre base ¿ ¿). Nous pouvons écrire, pour deux
systèmes de base différents :

Ź=Ź ( pu, b 1) × Z b 1= Ź (pu ,b 2 ) × Z b 2

Z b1 V b 1 2 Sb 2
Ź( pu ,b 2)= Ź (pu ,b 1) ×
Z b2
= Ź( pu ,b 1) ×( )
V b2
×
Sb 1

Les puissances S pu ,b 2 et la tension V pu ,b 2exprimées dans la base ¿ ¿) admettent des

valeurs dans la base ¿ ¿), calculées à partir le expressions suivantes :
S b1
S pu ,b 1=S pu ,b 2 ×
S b2

V b1
V pu ,b 1=V pu, b 2 ×
V b2