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SÉANCE DU 7 JANVIER IÇ)5<j.

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ÉLEGTROTEGHNIQUE.– Effets du papillotement produit par des variations


périodiques ou aléatoires dans la tension d'alimentation des lampes électriques.
Note (*) de M. PIERREAilleret, présentée par M. Georges Darrieus.

Une gêne sérieuse pour les usagers de l'éclairage électrique est souvent
provoquée par des chutes de tension variant soit périodiquement, par
exemple du fait des soudeuses électriques, soit aléatoirement, par exemple
du fait des démarrages de moteurs.
Les effets physiologiques des fluctuations rapides du flux lumineux
n'avaient été étudiés qu'au point de vue du seuil de perceptibilité de la
gêne. Afin de pouvoir raisonner sur le phénomène à l'échelle où il se pré-
sente sur les réseaux, une série d'expériences a été entreprise et les trois
lois suivantes ont pu être dégagées
i° Loi de la relation entre amplitude et f réquencequi conduisent à une même
gêne. Si deux papillottements (flicker) sinusoïdaux permanents de flux
lumineux, l'un de fréquence /l5 l'autre de fréquence fo, ont des amplitudes
telles que la gêne produite soit la même, la multiplication des deux ampli-
tudes par un même facteur conserve l'égalité de gêne.
Le rapport des deux amplitudes équigênes pour deux fréquences données
varie très peu suivant le sujet de l'expérimentation, au moins pour des
adultes normaux en train de lire ou occupés d'une manière analogue.
En prenant comme référence une fréquence de papillotement déterminée,
par exemple la fréquence 20 Hz qui correspond à la sensibilité maximum
de l'œil au papillotement, on peut ainsi tracer une courbe de gêne caracté-
risant le rapport des amplitudes à cette fréquence et à la fréquence 20 Hz
qui réalise l'équigêne (fig. 1).
2° Commune mesure entre l'influence de l'amplitude du papillotement
et de l'intervalle de temps pendant lequel il est maintenu. Si un papillo-
tement sinusoïdal de fréquence donnée est successivement établi puis
supprimé (ou affecté d'une amplitude différente) pendant des intervalles
de temps réguliers successifs, la gêne est caractérisée par la somme
des produits des carrés des amplitudes par les intervalles de temps corres-

pondants. Il y a égalité de gêne à égalité


de (amplitude)2^.
3° Loi de superposition de deux papillotements de f réquence différentes. –
Si l'on ajoute algébriquement les flux de deux papillotements sinusoïdaux
qui seraient séparément équivalents comme gêne à des amplitudes «i et a2
d'un papillotement à une fréquence de référence (20 Hz par exemple),
le papillotement résultant est équivalent comme gêne à un papillotement
à la fréquence de référence dont l'amplitude serait \ja\ a\.
182 ACADÉMIE DES SCIENCES.

De la combinaison de ces lois résulte la conclusion suivante Si l'on


constitue un filtre avec la loi de gain correspondant au i°, l'intégrale dans

Fig. i. – des amplitudes de modulation sinusoïdale des flux lumineux provoquant une même
Rapport
gêne en fonction de la fréquence de ces variations.

0 10 20 30 40
Fig. 2. Pour les lampes à incandescence des types courants, rapport des amplitudes d'une modulation
sinusoïdale de tension provoquant une même gêne en fonction de la fréquence des variations.

le temps de la de sortie du filtre mesure la gêne produite, toujours


grandeur
dans les conditions de normaux, adultes une
l'expérience (individus ayant
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occupation analogue à la lecture dans la gamme des éclairements habituels


pour la lecture).
Pour appliquer en pratique ces lois physiques il est commode de se
référer non plus aux variations de flux lumineux, mais aux variations de
tension qui les engendrent.
Au filtre représentatif de l'œil (essentiellement par son mécanisme photo-
chimique) vient s'ajouter le filtre représentatif de la lampe en considérant
comme grandeur d'entrée la tension, et comme grandeur de sortie le flux
lumineux.
La combinaison des deux filtres faite par exemple pour les lampes à
incandescence de type courant donne une courbe de gain résultant dont
le maximum est à une fréquence très abaissée par l'inertie calorifique du
filament et est au voisinage de 10 Hz (fig. 2).
Il est maintenant possible de réaliser sur la base de cette courbe un filtre
qui, branché sur un intégrateur à sa sortie va permettre l'étude pratique
du papillotement sur les réseaux électriques tant du point de vue des
perturbations admissibles que des renforcements de réseaux qu'il peut
être justifié de faire pour y parer.

(*) Séancedu 2 janvier 1957.

RADIOÉLECTRICITÉ.– Sur la réception d'un signal doublement modulé.


Note de M. Michel Anastassiadés, présentée par M. Eugène Darmois.

Un nouveau systèmeémission-réceptionradioélectriqueest proposé, suivant lequel


l'onde porteuse serait doublementmodulée à l'émissionpar la moyennefréquence et
la fréquence audible. Le changementde fréquenceà la réception serait ainsi supprimé,

La pratique courante de la réception superhétérodyne prévoit des récepteurs


avec un ou plusieurs étages de changement de fréquence.
Or, il pourrait être intéressant d'examiner une autre organisation de l'émis-
sion-réception, suivant laquelle l'onde porteuse à l'émission serait doublement
modulée, à la fois par une moyenne fréquence et la basse fréquence de la
parole, tandis qu'à la réception on se servirait alors des récepteurs ne compor-
tant plus des étages changeurs de fréquence. Un tel système aurait l'avantage
de conduire à des récepteurs beaucoup plus simples que les récepteurs
ordinaires.
Nous avons entrepris la réalisation d'un tel système comportant un émetteur
de io W rayonnant une onde porteuse de 5o Mc/s, modulée une première fois
par une fréquence moyenne de i Mc/s et une seconde fois parla basse fréquence
de la parole. Le récepteur se composait d'une détectrice au silicium suivie d'un

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