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M1 MES - psychologie du développement - 2010/2011

Brève introduction

La mémoire L’apprentissage, deux aspects essentiels et complémentaires :


___________________________________________________________________ - existence d’une interaction entre un individu et le milieu (au sens large) ;
- enrichissement du répertoire des comportements (ajouts de nouvelles
capacités ou transformations des anciennes).

Apprentissage et mémoire sont donc liés : pour apprendre, il faut garder en


mémoire des traces des interactions ou de leurs résultats.
Sans stockage, pas d’apprentissage possible

T2
T1 SNC

Corinne Totereau, Saint-Cyr Chardon

Comment définir la mémoire ? Les 3 étapes temporelles de la mémorisation


Mémoire : faculté d’enregistrer une information, de la stocker et de la rappeler sur
commande ou involontairement.
Faculté d’enregistrer une information, de la stocker et de la rappeler sur
commande ou involontairement.
 une phase d’acquisition (qui mène à la représentation en mémoire)
dont la durée est fonction des caractéristiques du matériel stimulus (degré
Rôle essentiel :
de complexité), des capacités mnémoniques du sujet et des buts qu’il
s’assigne ; on parle aussi d’encodage ;
- toute notre existence dépend de notre mémoire car nous la sollicitons à
chaque instant de notre vie quotidienne (savoir conduire une voiture, savoir
comment retrouver notre chemin, savoir s’habiller, se reconnaître dans un  une phase de rétention ou de stockage qui, sous réserve de l’intégrité du
miroir …) ; système nerveux central, est elle aussi de durée variable ;

- aucun apprentissage n’est possible sans mémoire (stockage minimum


indispensable, sinon nous sommes « d’éternels novices »).
 une phase d’activation ou de rappel, où les traces mnésiques passent d’un
état de repos à un état opérationnel. Leur existence peut alors se révéler dans
des conduites observables : rappels écrits ou oraux, reconnaissance, réponse à
Vidéo (5’44) : Fureur dans les neurones des questions… ; on parle aussi de restitution.
http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/memoire

1
Trois principaux composants mnésiques PROCESSUS
(modèle structuraliste d’Atkinson & Shiffrin (1968)
M
E ECHELLE
La mémoire comme système de M TEMPORELLE :
traitement de l’information O R
R E
I C
S U seconde
1 - la mémoire sensorielle ou le registre A P
d’informations sensorielles (RIS), reçoit des T E
infos des récepteurs sensoriels I R
O A minute
N T
2 - la mémoire à court terme (MCT), a évolué I
vers le concept de mémoire de travail (MdT) O
N jours, mois, années,
vie entière
3 - la mémoire à long terme (MLT)

PROCESSUS NIVEAUX Le registre d’informations sensorielles (R.I.S.)


D’INTERVENTION : Expérience princeps de Sperling (1960) - mémoire iconique (pour
M l’audition : mémoire échoïque)
E
M Rappel libre (complet) : en moyenne
O R 3 ou 4 lettres sur l’ensemble
R E perception
I C Rappel indicé (partiel) : en moyenne
S U 3 items/4
A P
attention Si les participants peuvent répondre
T E
pour n’importe quelle rangée, c’est
I R que les items sont stockés, donc
O A grande (mais très brève) capacité de
N T encodage stockage de la mémoire iconique
I consolidation (« le temps de nommer les lettres,
O elles s’effacent »).
N
rappel

2
La phase d’acquisition Le registre d’informations sensorielles (R.I.S.)
Réservoir temporaire pour toutes les infos sensorielles qui arrivent. Si on ne
La première étape de la formation du souvenir est liée à la perception. leur porte pas attention, elles s’estompent rapidement.
Pour qu’une information puisse être retenue, il faut d’abord qu’elle soit Le RIS enregistre « l’information perçue par les récepteurs sensoriels
perçue par les organes sensoriels (RIS). Les principaux sont la vision et (visuels, auditifs, tactiles…) et maintient cette information pendant une
l’audition, mais les autres sens interviennent également (mémoire courte durée (de 250 à 500 ms environ pour mémoire iconique à 2 à 3 sec
sensorielle haptique par exemple…) pour mémoire échoïque) » (Kekenbosch,1994).

Son rôle : filtrer les infos et maintenir un court instant l’information saisie.
Si l’information a retenu notre attention, elle est acheminée vers la mémoire à
court terme et la mémoire de travail (MCT ou MdT). On se situe ici plutôt au niveau de la perception. Une partie seulement de
l’information stockée pendant ce temps très bref sera maintenue et transmise
Nota bene : on peut retenir sans intention, mais non sans attention ! dans les systèmes de stockage plus durables (les informations traitées se
trouvent, elles, dans la mémoire à court terme). L’oubli se fait par élimination
passive, ou activement par l’ajout de nouvelles données.
Pour accéder au niveau suivant, celui de la mémoire à long terme (MLT),
l’information devra être préparée par un processus mental précis.
Ex : percevoir son prénom dans une réunion bruyante

Type de mémoire qui change peu à partir de l’enfance

Lisez la phrase puis reproduisez-la avec les bonnes couleurs pour La mémoire à court terme (MCT) : mémoire immédiate
chaque lettre…(Lieury, 2010)
Utilisée pour stocker une information pendant une brève durée de quelques
secondes après qu’elle ait été perçue.

Rien ne sert de courir, Exemple classique : répéter une suite de nombres

il faut partir à point… Utilisée dans de nombreuses activités quotidiennes : retenir un numéro de
téléphone (le temps de le composer ou de patienter le temps que la ligne se
libère), des indications pour se rendre quelque part… Demande un effort
délibéré, une concentration de l’attention pour retenir les informations (car
Nous avons beaucoup de mal à rappeler les couleurs de toutes les capacité de stockage limitée).
lettres mais, il est très facile de retenir la phrase, sans les
couleurs…
Sans la MCT, il nous serait, par exemple, extrêmement difficile de tenir
une conversation si nous étions incapables de garder à l’esprit ce qui vient
d’être dit par quelqu’un d’autre ou par nous-même.

3
La mémoire à court terme (MCT)
MCT : comment dépasser cette limitation à 7 éléments ?
Efficacité de cette mémoire limitée par sa capacité restreinte de stockage, chez
l’adulte : empan mnésique de 7 éléments en moyenne (Miller, « nombre
magique » : 7 +/- 2) et sa durée de stockage (même si elle est moins brève que
pour le RIS).

Comment mesurer l’empan mnésique de la MCT (c’est-à-dire la mesure de sa


Exemple : 19451870191419391918
capacité de stockage) ?
Présentation de listes successives comportant un nombre croissant d’items. Empan
mnésique = rappel sans erreur des items dans 50% des cas. 1945 1870 1914 1939 1918
Regrouper les informations par paquets, par catégories sémantiques pour
permettre la constitution de « blocs », de « chunks »
Exercices pour tester
Ici, on passe de 25 items à 5 items !
l’empan mnésique

Exercices pour tester l’empan mnésique visuo spatial

Test des cubes de Corsi ou « Block Tapping test ». Le sujet doit reproduire
des séquences croissantes de positions spatiales montrées par l’examinateur
(pointage du doigt)

Le fait que l’enfant ait un empan d’autant plus petit qu’il est jeune ne veut pas forcément dire que sa
capacité de mémorisation est vraiment réduite :
Exemple jeu du commerce, pour les jeunes enfants :
reproduire dans l’ordre, les séquences en fonction de - degré de familiarité avec les stimuli ;
l’allumage des boules - 1, puis 2, puis 3… - différences de stratégies utilisées pour retenir les stimuli ;
- différences d’efficacité dans l’usage de ces stratégies.

4
MCT : comment dépasser sa limitation temporelle ?
La répétition de maintien

Tâche ajoutée : blocage de la boucle articulatoire

La mémoire de travail (MdT)


Mémoire à court terme ou mémoire de travail ?
Concept différent de la simple MCT car elle inclut un aspect dynamique,
actif.
Pour converser, calculer, lire, il est nécessaire de garder temporairement en
tête certaines informations afin de pouvoir les manipuler. C’est la MdT qui
joue ce rôle. Elle n’est pas donc seulement un lieu de stockage temporaire,
elle est aussi un lieu de traitement et de transformation des informations.

Exemple classique : répéter une suite de nombres, à l’envers

En classe, la mémoire de travail est au centre de nombreuses situations


d’apprentissage :
- opérations avec retenues ;
- calcul mental : par exemple, pour calculer le double de 96 (et si le résultat n’est
pas déjà stocké en MLT), nous pouvons effectuer 90 X 2 = 180 que nous stockons
temporairement, puis nous calculons 6 X 2 = 12, nous rappelons alors 180 pour
faire la somme 180 + 12 = 192 ;
- compréhension en lecture… travail de l’interprète qui doit traduire, restituer cette
traduction tout en retenant les nouvelles informations, etc.

5
Comment fonctionne la MdT…

La mémoire de travail fonctionne selon un processus qui comporte 4 temps :

- recevoir les renseignements issus de la mémoire sensorielle et les stocker


temporairement ;

- faire un rappel des connaissances antérieures venant de la mémoire à long terme ;

- opérer une synthèse des deux informations ;

- exploiter immédiatement le résultat de cette synthèse ou l’acheminer vers la


mémoire à long terme.

Lire à voix haute une série de phrases et se souvenir des derniers mots : Exemple :
- fort empan, 4 mots rappelés en moyenne ;
effectuer mentalement une opération avec retenue lors d’une résolution de
- faible empan, 2,5 mots (ou moins) rappelés en moyenne.
problème

Les composants de la mémoire de travail Un modèle de la mémoire de travail


(Baddeley, 1986 ; Baddeley et Hitch, 1974)
- la boucle phonologique : encodage et manipulation des informations fondées
sur le discours (chevauchement avec la MCT - qui du coup, dans ce modèle, est davantage
considéré comme un processus qu’un lieu de stockage ; répéter pour le retenir le numéro de
la plaque minéralogique du chauffard qui vient de vous faire une queue de
poisson) ;

- le calepin visuo-spatial : encodage des informations visuelles et spatiales


(par exemple, estimer le nombre de rangées de sièges dans l’amphi : formation
d’une image mentale grâce aux ressources du calepin) ;
Maintien de l’attention
et sélection
- l’administrateur central : responsable du contrôle attentionnel (répartition
des ressources attentionnelles) et de la coordination des informations en
provenance de la boucle et du calepin (description verbale → boucle, d’une Mé moire à long terme
image → calepin). Système qui permet de transférer (ou de récupérer)
l’information encodée dans la MLT.

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La supériorité des images sur les mots et le double codage
Enfant de 7 à 10 ans. Une liste de 8 mots ou dessins, présentés lentement (5 secondes) à 3
groupes d’enfants, selon 3 conditions :
- mots présentés visuellement, écrits sur un carton ;
- auditivement ;
- mots présentés visuellement, sous forme de dessin.
Rappel après 1 minute

La présentation imagée permet un meilleur


rappel (rouge) et non la présentation visuelle
puisque mot écrit (vert) et mot entendu
(violet) sont rappelés dans les mêmes
proportions.
Les plus âgés sont meilleurs…

Supériorité du rappel des dessins sur les mots


présentés soit visuellement, soit auditivement
Empan d’image meilleur que l’empan de mots (Lieury, Gueho & Gaumont (cit. Lieury, 1997))
car pour les images : double codage, verbal et visuel

La mémoire à long terme (MLT) : mémoire différée Un exemple possible de l’organisation des connaissances en
MLT
mémoire procédurale mémoire déclarative
Stockage permanent d’informations. Pour une personne, représente toute sa (explicite)
connaissance du monde et d’elle-même (expériences, événements, émotions, (implicite)
vocabulaire, savoir-faire, cours de psycho…), autrement dit, tous les souvenirs de Savoir qui peut s’exprimer par des
la vie courante, tous nos apprentissages, tous les savoirs acquis implicitement et Savoirs-faire, actions, mots
explicitement. habiletés motrices

En bref, elle est dépositaire de notre histoire. Lexicale


forme des mots
Ce « réservoir » jouit d’une capacité de stockage illimitée et conserve
l’information pour de longues périodes de temps (vie entière).
Épisodique (ou autobiographique)
événements liés à nos Sémantique
expériences personnelles concepts

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La mémoire procédurale La mémoire procédurale
(la mémoire du savoir comment)
La mémoire procédurale, en stockant des ensembles de programmation
d’actions (par exemple pour faire du vélo, pour marcher, pour enfoncer un clou
avec un marteau…) permet une grande part des apprentissages corporels et Elle facilite l’accomplissement automatique de bon nombre de tâches de la
techniques (savoir faire artisanal, automatismes en gym, en écriture…). vie quotidienne :

Faire du vélo, conduire sa voiture, nager la brasse, lacer ses chaussures…


Elle est donc spécialisée dans la mémorisation de procédures d’apprentissage,
motrices ou cognitives, faisant appel à des objets physiques (marteau) ou Remarque :
symboliques (système d’écriture). Une fois ces procédures automatisées, elles En général, la mémoire déclarative intervient au début de l’acquisition
sont difficilement verbalisables (d’où la distinction classique entre (existences d’une volonté d’apprentissage et d’un effort d’acquisition). Peu à
connaissances déclaratives et connaissances procédurales). peu, les procédures vont s’automatiser et ne feront plus appel à un effort de
mémoire explicite (contrôle du geste, des procédures de conduite…)

Comment décrire précisément les différentes actions lorsque nous faisons du


ski, lorsque nous nageons, lorsque nous lisons ?

Dis autrement, il est difficile d’accéder à ces connaissances (souvent longues


à acquérir), en dehors de l’exécution elle-même ; elles sont « encapsulées »
dans l’action.

La mémoire épisodique : faits Exemple avec les travaux d’Elisabeth Loftus


autobiographiques et événements personnels
Les souvenirs peuvent être altérés par des évènements ou des questions plus tardifs.
C’est la mémoire des évènements vécus (le jour où j’ai passé le bac, il pleuvait…)
Des diapositives montrent un accident de la circulation où une voiture verte
Elle stocke les épisodes de la vie, les visages, les lieux, l’état émotionnel… apparaît et renverse un cycliste pour éviter un poids lourd.

Elle est très sensible au contexte : chaque fois que l’on évoque un souvenir, on
encode à nouveau le contexte du moment de la récupération (les lieux, l’état dans Si des questions posées sont du genre « Pourquoi la voiture bleue a-t-elle
lequel on se trouve quand on a évoqué le souvenir). renversé le cycliste ? »
et que plus tard, on demande la couleur de la voiture, plusieurs « témoins » disent
Ce nouveau contexte va changer le souvenir lui-même, qui aura à chaque qu’elle était bleue et non verte.
nouvelle évocation plus d’indices, mais aussi plus de contextes différents, donc
plus de risque de confusions et d’erreurs.
Explication : nous n’avons pas de mémoire strictement photographique (la
Conséquence : le souvenir n’est pas statique, il évolue et se modifie. mémoire n’est ni un appareil photo, ni un magnétophone) ; les souvenirs sont
construits à partir d’éléments imagés et d’éléments verbaux qui peuvent eux-
Problème posé par les témoignages en général, les reconnaissances
mêmes se transformer en image.
dans le milieu judiciaire, en particulier.

8
La construction du souvenir évolue au cours du temps et peut se transformer Pour la récupération, effet du contexte environnemental
par l’ajout d’éléments manquants (pour améliorer la logique de l’histoire), ou
en agglomérant des éléments provenant d’autres évènements (comme des - Godden et Baddeley (1975), avec des plongeurs sous-marins :
questions posées par un enquêteur ou un thérapeute).
Apprentissage sur terre Apprentissage sous mer
Le souvenir n’est pas la réactivation de traces « fixées à tout jamais dans
Test sur terre 40% de mots rappelés 22%
l’esprit ». Il est une reconstruction.
Test sous mer 20% 38%
Exemples vidéo (8’10) :

Van der Linden, Loftus… (Tous manipulés 6/7) - Abernaty (1940) : meilleure réussite aux examens si test en salle de cours
http://www.youtube.com/watch?v=eDaf-r09pCE&feature=related

- autre illustration de l’importance du contexte : quelqu’un que l’on voit


toujours dans le même contexte vous donnera, dans un autre contexte, une
impression de déjà vu, sans que vous soyez capable de dire qui c’est …

- Goodwin (1969) : effet aussi du contexte interne (physiologique ou émotionnel) ;


quand on apprend en état d’ébriété, on a un meilleur rappel dans cet état !!!
(n’essayez quand même pas)

La mémoire lexicale : la forme des mots La mémoire sémantique : les concepts


(la mémoire du savoir que)

Sorte de "bibliothèque de formes ».


Y sont conservées des unités lexicales représentant l'intégration des C’est la plus puissante, elle gère des connaissances, des savoirs, des idées.
caractéristiques phonologiques et orthographiques des mots. Mais ici, les mots Elle stocke le sens, les concepts, indépendamment du contexte dans lequel ils
sont privés de sens (conservé par ailleurs, dans la mémoire sémantique). ont été acquis. Elle est impliquée dans la connaissance du monde :

Permet de savoir écrire et prononcer Toutankhamon, tyrannosaure, - Alesia : 52 av JC ;


Aphrodite…
- la Terre tourne autour du Soleil ;

- les verbes du 1er groupe se terminent par -er ;


Méthode de mise en mémoire : répétition, apprentissage par cœur
- π = 3,14…

Le sens est conservé dans la mémoire sémantique.


Cette disjonction permet d’expliquer pourquoi des élèves peuvent lire un texte Elle se constitue par l’intermédiaire de la mémoire épisodique (existence
sans le comprendre ou apprendre par cœur sans penser à ce qu'ils apprennent. d’un débat sur la stricte séparation épisodique-sémantique).

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Un concept se construirait par l’extraction des propriétés communes entre L’organisation des connaissances en mémoire sémantique a été représentée en
plusieurs souvenirs épisodiques. réseau (structure organisée de façon hiérarchique), pour rendre compte de
certains résultats (comme les effets d’amorçage utilisés pour étudier la mémoire de façon
Exemple : indirecte : faire précéder une cible (oiseau), par la présentation consciente ou subliminaire d’une

Un enfant découvre un crabe pour la première fois, dans un livre, sur la plage, amorce (canari)) .
au restaurant… Il va conserver un souvenir de cet épisode.
principe de
Par la suite, il va rencontrer des crabes dans des contextes différents, sous des hiérarchie
formes différentes. Sa mémoire sémantique va extraire ce qui est commun à catégorielle
tous ces épisodes, en « oubliant » les différents contextes de rencontre.
Petit à petit, le mot « crabe » n’évoquera plus un épisode particulier mais un
concept de crabe (par exemple, animal avec des pinces, qui marche de travers principe
et vit dans la mer…). d'économie
cognitive :
propriétés (ou traits
sémantiques)
spécifiques

Ce modèle de mémoire sémantique est conçue comme un réseau organisé Collins & Quillian, 1969
de concepts.
L'accès à une information se fait directement lorsque cette dernière a été Propriétés
apprise. Quand ce n'est pas le cas, une stratégie particulière est mise en
œuvre qui conduit à trouver la réponse par inférence.

Hiérarchie
Exemple d’information non stockée en tant que telle (donc inférer pour trouver la
réponse) :
« un canari a-t-il de la peau ? »
1- identifier le canari comme un oiseau ; 2- l'oiseau comme un animal ; 3- les
animaux ont de la peau.

Mise en évidence expérimentale :


Deux types d’énoncés où il faut répondre par vrai ou faux (enregistrements Critiques :
des temps de latence) : - Effet de typicalité ; les réponses sont plus rapides pour les membres typiques d’une
- inclusion (un canari est un animal) ; catégorie (une vache est un mammifère, réponse plus rapide que pour la baleine).
- Possibilité de stockage des caractéristiques au noeud qui représente un des exemplaires
- propriété (un canari peut chanter). (a des ailes stocké au niveau du nœud canari)
- Les distances suggérées par la structure hiérarchique sont parfois fausses. Un cochon est
un mammifère, TR = 1,476 ms ; Un cochon est un animal, TR = 1,268 ms

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Notre mémoire sémantique serait d’une logique implacable si elle fonctionnait Le prototype est un objet représentatif ou typique d’un groupe d’objets.
comme un tel réseau.
Ce n’est pas toujours le cas.
Les exemplaires de chaque catégorie ne sont pas tous équivalents dans notre
mémoire.

Exemple : la vache représente mieux les mammifères que le cheval ou le


dauphin. Elle est le prototype de la catégorie mammifère. Pratique, car permet
d’associer plusieurs propriétés (plusieurs informations) en une seule.
À ce titre, il est mieux reconnu que les autres exemplaires.

Il peut être utile de se baser sur les prototypes pour faire comprendre une
catégorie, un concept général. Par contre, il faut aussi élargir les
connaissances des enfants qui construisent d’eux-mêmes des prototypes et
peuvent s’arrêter là ! Indispensable à l’acquisition de vocabulaire (toutes les
fleurs ne sont pas des roses, tous les fruits ne sont pas des pommes…)

Modèle de mémoire de Collins et Loftus, 1975 Synopsis


Modèle associatif : sous-parties d’un réseau non hiérarchique Mémoire MCT MLT
sensorielle

Capacité Grande Limitée Illimitée


quantité

La MLT serait une Durée de Très courte Courte Permanente


arborescence, un réseau maintien
d’association,
partiellement logique, Perte des Déclin Interférence Accès
mais en grande partie informations spontané et/ou impossible ou
associative… effacement difficile
Nature du Sensoriel, Plusieurs Surtout
codage des conforme à la possibilités : sémantique et
informations modalité de verbal, visuel, conceptuel
présentation sémantique

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Le développement des capacités mnésiques Comment le RIS se développe-t-il ?

Rappel : RIS, rôle de filtrage et d’interprétation des informations.


Quelques remarques avant de commencer…
Quelles informations sont pertinentes et méritent de faire l’objet d’un traitement
D’un point de vue développemental, différences entre les recherches sur la MdT ultérieur en MCT ou MLT ?
et celles sur la MLT :

- pas les mêmes tranches d’âges Pour faire ce travail de prise en compte ou non des données entrantes, le recours
MLT : dès les nouveaux-nés aux expériences passées est nécessaire.
MdT : enfants plus âgés, possédant déjà des bases langagières (car sans langage, Le nourrisson, dont tous les sens sont fonctionnels dès la naissance, va
expériences difficiles à conduire). progressivement construire des réseaux de connexions qui vont lui permettre
d’effectuer des sélections d’informations de l’environnement. Il va
- pas les mêmes méthodes d’études progressivement sélectionner :
MLT: plusieurs types de méthodes (habituation/nouveauté, rappel différé…)
MdT : évaluer sa taille par des mesures d’empan (oral, écrit …) - les plus pertinentes pour lui ;
- celles qui lui procurent plaisir et satisfaction…
Exemple : pouvoir ignorer les sources sonores ou visuelles pour pouvoir
s’endormir (comme un adulte qui peut lire dans une ambiance très bruyante).

Le développement de la mémoire de travail Tests d’évaluation de la MdT

Son développement est lié à celui des capacités cognitives générales comme Counting Span Test : présenter plusieurs ensembles d’objets successivement, les
celles impliquées en lecture, en compréhension du langage, en raisonnement… dénombrer et mémoriser chaque cardinal. Au signal, rappeler le cardinal de
chaque ensemble en respectant l’ordre de présentation.
Les performances aux tâches de MdT (stockage et manipulation) sont de
meilleurs prédicteurs des habiletés cognitives complexes que celles obtenues Speaking Span Test : apprendre des listes croissantes de mots et faire une phrase
aux tâches de MCT (stockage seul). différente par mot mémorisé.

Empan visuo spatial : Monsieur Cacahouète. Mémoriser le nombre et


l’emplacement de pastilles de couleur disposé aléatoirement et en nombre
croissant sur le dessin d’un bonhomme. Replacer les pastilles sur un dessin
vierge.
La capacité de stockage de la MCT évolue avec l’âge : de 1 à 4 ou 5 unités
entre 2 et 6 ans et stabilisation autour de 7 ans.

Les capacités de stockage et de traitement de la MdT semblent se développer de


façon continue.

12
Autre Test d’évaluation de la MdT Facteurs responsables du développement de la MdT

Lire les phrases à haute voix et dire si elles sont correctes ou pas. À la fin, Théorie de Case (1985) :
rappeler le dernier mot dans l’ordre de présentation.
Augmentation de l’efficience des opérations cognitives dans une tâche donnée,
suivant le stade de développement de l’individu grâce à la pratique répétée de la
Le chat est dormi sur le lit. tâche à réaliser (automatisation, par ex le décodage, l’écriture …) et à la
La fête s’est déroulée sur la place. maturation tels que la myélinisation du tissu nerveux.
Il mange des crémeux gâteaux.
Grâce à l’automatisation :
- effort cognitif moins important (moins de ressources cognitives
Trois activités : « consommées » donc moindre coût attentionnel) ;

1- maintenir en mémoire les derniers mots, - augmentation de la vitesse de traitement de la tâche (pratique répétée qui
2- tout en lisant à haute voix et permet une recherche plus rapide des informations en mémoire) ;
3- en jugeant de la correction de la syntaxe.
- possibilité d’exécuter différents traitements simultanément, en parallèle (par
C’est l’administrateur central qui va répartir les ressources attentionnelles exemple, lire et comprendre)
nécessaires à l’exécution correcte des ces différentes tâches.

Case pense que ce ne sont pas les capacités de stockage qui augmentent mais les « En moyenne, dans un exercice du type cité plus haut, les enfants de 5 à
capacités de traitement (développement des processus de contrôle et emploi de 6 ans ne peuvent maintenir qu’un élément activé pendant qu’ils exécutent
stratégies de plus en plus sophistiquées). une opération de traitement ; l’empan de leur mémoire de travail est donc
de 1. Cet empan devient, en moyenne, de 2 vers 7-8 ans et de 3 vers 9-10
ans. Il se développe ainsi jusque vers 16-18 ans où il est en moyenne de
Elles libèrent des ressources et autorisent un plus grand stockage (donc un l’ordre de 5 ou 6, puis plafonne avant de diminuer avec le vieillissement.
accroissement de l’empan). Dis autrement, ce n’est pas la capacité qui change Cette évolution de l’empan en fonction de l’âge s’explique en partie par
mais, la manière dont l’information est traitée. la maturation du système nerveux, facteur sur lequel l’éducation n’a
qu’une prise limitée, et en partie par d’autres facteurs comme
l’automatisation ou l’évolution des stratégies, facteurs sur lesquels
l’éducation a davantage de prise. »
Dans la perspective de Case, le développement de la MdT représente un
enjeu majeur pour le développement cognitif. Jacques Lautrey (1999). Pourquoi est-il parfois si difficile d’apprendre ? Entretiens de
la Villette.
Image : même place dans le coffre, mais les valises sont mieux rangées,
Professeur de psychologie à l’université Paris-V-René-Descartes, laboratoire cognition et
donc possibilité d’en mettre beaucoup plus… développement

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Comparaison traitements automatiques / contrôlés
Traitements contrôlés Traitements automatiques
Exemple de traitement automatique: effet STROOP
Ils sont lents Ils sont rapides

Ils sont coûteux en ressources Ils sont peu coûteux en ressources


attentionnelles JAUNE BLEU ROUGE BLEU ROUGE VERT ROUGE
attentionnelles

Ils exigent un effort de la part de l’élève Ils n’exigent pas ou peu d’effort de la ROUGE VERT BLEU VERT ROUGE JAUNE VERT
part de l’élève
ROUGE JAUNE BLEU VERT JAUNE VERT ROUGE
Ils sont inhibiteurs d’autres traitements ; Ils ne sont pas inhibiteurs d’autres
leur activation gêne la mise en oeuvre traitements ; leur mise en oeuvre est VERT JAUNE VERT ROUGE BLEU ROUGE JAUNE
d’autres traitements indépendante des limitations des
ressources attentionnelles JAUNE ROUGE VERT BLEU ROUGE JAUNE ROUGE
Ils sont irrépressibles : on ne peut pas
On peut exercer un contrôle sur la mise en
ne pas les exécuter lorsque les
BLEU VERT ROUGE JAUNE VERT BLEU JAUNE
oeuvre de ces processus ; on peut éviter
leur activation en faisant appel à la volonté conditions de leur déclenchement sont
remplies (ex : effet stroop) ROUGE JAUNE BLEU VERT BLEU JAUNE VERT

Ils passent par la mise en oeuvre d’une


JAUNE BLEU VERT JAUNE VERT BLEU ROUGE
suite d’opérations : on parle de traitement Le traitement en parallèle est possible
sériel BLEU ROUGE BLEU JAUNE VERT JAUNE JAUNE
JAUNE VERT BLEU JAUNE ROUGE JAUNE VERT

Développement du calepin visuo-spatial


Développement des 3 modules dans le modèle alternatif de Baddeley
Ce que l’on sait : les jeunes enfants, avant 7 ans encodent du matériel imagé et
Développement de la boucle phonologique (deux sous-systèmes, un pour stocker, verbalisable sous forme visuelle. Ensuite, ils utilisent la boucle phonologique…
l’autre pour conserver grâce à l’auto répétition)

La longueur de la boucle serait constante, mais augmentation de la vitesse Mise en évidence dans d’autres expériences, par suppression de la boucle
d’articulation subvocale (effet de la longueur des mots). articulatoire lors de la mémorisation d’items visuo spatiaux : gêne pour les
Par exemple, dès l’âge de 4 ans, en présentation auditive, plus de mots courts enfants de 10 ans et les adultes, pas de changements de performances pour les 5-7
rappelés que de mots longs. Explication : dans le temps imparti, davantage de ans.
mots courts peuvent être subvocalisés que de mots longs. Expériences qui confirment l’existence de 2 systèmes de stockage différents dès
l’âge de 4 ans.
En présentation d’images verbalisables, il faut attendre 7 ans pour observer
l’effet de longueur.
Suggestion : le code imagé verbalisable n’est pas obligatoirement transformé en
Augmentation de l’empan visuo spatial avec l’âge, comme pour la boucle
code phonologique, mais simplement stocké dans le calepin visuo spatial ; pas
phonologique : dans une tâche de pointage des cubes sur une planche en respectant
d’autorépétition dans la boucle phonologique
un ordre présenté, les performances augmentent entre 4 et 11 ans.
Ccl : sans doute pas de facteur unique - vitesse d’articulation, vitesse
d’identification (lié à l’expertise en lecture)…, mais plusieurs.

14
Développement de l’administrateur central
Rôle de l’inhibition des réponses dominantes ou devenues non
Rappel des fonctions de l’administrateur :
pertinentes :
- Coordination d’informations en provenance de différentes sources ;
- Sélection de stratégies ; Les capacités d’inhibition augmentent avec l’âge. Chez l’enfant
- Inhibition des réponses dominantes ou devenues non pertinentes ; jeune, l’inhibition aux items non pertinents (ou la résistance aux
- Activation d’informations de la MLT ; interférences entre items à traiter) nécessiterait davantage de
- Planification. ressources que chez l’adulte.

Augmentation de l’efficacité des traitements grâce à l’adoption de stratégies de


plus en plus efficientes pour résoudre une tâche donnée. La sélection des stratégies
les plus efficaces dépend du niveau d’expertise dans la tâche à effectuer. Ex : écoute dichotique

Exemple avec le test d’empan de lecture (lire des phrases indépendantes et se souvenir du
dernier mot de chacune d’elles) exercice mieux réussi par les adultes que les enfants
(utilisation du contexte phrastique par les adultes pour mieux mémoriser le mot ; moindre
effort pour lire donc davantage de ressources attentionnelles pour le stockage et le rappel)

Le développement de la MLT La mémoire épisodique : la formation des souvenirs d’enfance

Développement des mémoires déclarative et mémoire procédurale (recherches


Apparition tardive de la mémoire épisodique vers 3 ou 4 ans :
d’Anderson)
Les connaissances déclaratives seraient un prérequis aux connaissances
- l’enfant ne peut pas mettre en mémoire des évènements qui concernent sa
procédurales.
propre vie tant qu’il n’a pas développé le concept de soi ;
Exemple à l’école : pour accorder correctement le verbe avec son sujet, l’enfant
- la rétention des souvenirs autobiographiques est certainement liée au
doit d’abord apprendre la règle grammaticale.
développement du langage : tant que l’enfant est incapable de transposer ses
souvenirs en mots, il ne peut les maintenir dans ses pensées, y réfléchir et les
Une connaissance déclarative peut être stockée en quelques minutes alors que
comparer aux souvenirs des autres ;
la maitrise d’une procédure est plus lente et requiert une pratique fréquente.
Mais, une fois stockée, la procédure permet un passage à l’acte plus rapide que
- âge du premier souvenir : vers 3 ans 7mois, avec des extrêmes (de 1 à 6-7
ne le permet la connaissance déclarative.
ans). Souvent imagé. L’oubli est dû au manque de mécanismes cognitifs
permettant de coder efficacement les souvenirs (en particulier manque de
La procéduralisation (passage du déclaratif au procédural) exige exercice
vocabulaire) ; donc fort oubli de la période 0-5 ans…
régulier, fréquente répétition des actions pour accéder à l’automatisation et donc
une libération des ressources

15
Développement de la métacognition sur la mémoire ou
Les interactions sociales et la mémoire
métamémoire
Pourquoi certains souvenirs durent-ils plus longtemps que d’autres ?
Métacognition : terme introduit par Flavell
- caractère particulier de l’événement ;
- 2 autres facteurs : Désigne la connaissance que l’on a sur les processus cognitifs en jeu dans une
* la participation active de l’enfant, autant au cœur de l’évènement lui- activité (par exemple en compréhension de lecture) « connaissance de ma propre
même que dans son rappel ou sa reconstitution périodique ; connaissance »

* la façon dont les parents parlent de cet événement avec lui. Métamémoire : connaissances que l’on a ou représentations que l’on se fait sur la
mémoire :
Préparer, accompagner ou reprendre avec de jeunes enfants le déroulement - sur la connaissance des stratégies (autorépétition par exemple, savoir que si on
d’une sortie, d’un spectacle peut les aider à mémoriser l’événement. Ces répète un numéro de téléphone dans sa tête, on le rappellera mieux) ;
échanges les aident à mieux encoder l’information de deux façons : - sur la difficulté de la tâche (savoir qu’il est plus facile de rappeler 5 images que
- en leur fournissant des « étiquettes » verbales mettant en avant les différents 10) ;
aspects ou épisodes de l’événement ; - sur ses propres capacités (savoir qu’on peut oublier).
- en leur donnant une structure ordonnée et intelligible.

Mais, si les enfants ont des connaissances basiques précoces (plus facile si moins Pour résumer
d’items à mémoriser), beaucoup de connaissances sur la mémoire s’acquièrent entre
5 et 10 ans (car période scolaire pendant laquelle les enfants ont à traiter et
M
mémoriser beaucoup d’informations) :
E
M
- savoir qu’il est plus facile de se rappeler l’idée générale d’une histoire que la
O
forme exacte des phrases qui la constituent ; R Discrimination,
R
- savoir que la reconnaissance est plus facile que le rappel ; E Sélection, perception
I
- savoir qu’on oublie : jusqu’à 5 – 6 ans, difficulté à estimer ses capacités C Préparation…
S
mnésiques (surestimation) ; 30% des enfants de 5 ans refusent d’admettre U seconde
A
qu’ils peuvent oublier ; P
T attention
- augmentation des connaissances sur les stratégies au niveau de la quantité de E
I
stratégies possibles et de l’efficacité des stratégies (autorépétition, révision R
O répétition minute
périodique, apprentissage distribué/massé…) A
N
T encodage
I consolidation
Avantage :
O rappel
les connaissances métacognitives sont enseignables (plus facile que de N organisation
jours, mois, années
modifier des processus fondamentaux comme l’empan de mémoire).
Encore faut-il que les élèves pensent à les utiliser…

16
Auditifs ou visuels ? (Lieury, 1993)
Quelques mises en évidence expérimentales Je revois la page de mon livre… J’entends le professeur présenter la leçon…

Présentation de 30 mots concrets et familiers, 1 toutes les 3’’, sur écran selon 3
Comment optimiser l’encodage pour améliorer le rappel : modalités possibles (mais mot présenté une seule fois dans une modalité) :
- importance de l’organisation au moment de l’acquisition (mise en - visuel (mot écrit)
- auditif (mot entendu, écran vide) ;
mémoire, encodage) ;
- audiovisuel (mot écrit + mot entendu).
- importance de la profondeur du traitement (mémorisation active par Tests de mémoire : 1- en reconnaissance immédiate, les mots sont représentés dans les
manipulation du matériel à mémoriser ; rôle de l’organisation) ; 3 formats, l’élève doit retrouver le format de présentation initiale. 2- une semaine plus
tard, épreuve de reconnaissance à long terme
- les sept portes de la mémoire ;
-…

Comment interroger la mémoire :


supériorité de la reconnaissance (QCM) sur le rappel (question large)
R. Sensorielle : l’élève reconnaît le mot avec le bon
R. Lexicale : l’élève reconnaît le mot quelle que format de présentation
soit la modalité (il reconnaît lapin, en auditif, 3 réponses possibles : donc réponse au hasard = 33% !
alors qu’il a été présenté en visuel) Codes sensoriels effacés après une semaine !

Lisez une fois les mots ci-dessous puis retournez la feuille et rappelez par
Mise en évidence de l’effet de l’organisation du matériel écrit autant de mots que vous pourrez.

Mémoriser une liste de 36 mots : 12 noms de poissons, 12 noms de mammifères et


12 noms d’oiseaux Poissons Mammifères Oiseaux

3 conditions expérimentales Roussette Caribou Alouette


Anchois Marmotte Fauvette
G1 : lire les 36 noms, présentés de manière aléatoire (dispersés sur la feuille Congre Bison Grive
entière) une seule fois, puis rappeler le maximum de mots lus.
Flétan Chevreuil Pinson
Baudroie Dromadaire Roitelet
G2 : les noms sont présentés par catégories. Lire une fois et rappeler
Turbot Écureuil Sterne
G3 : lire les 36 noms, présentés de manière aléatoire (dispersés sur la feuille Hareng Antilope Tétras
entière), les classer par catégorie, puis rappeler. Limande Cobaye Bécasse
Aiglefin Lièvre Perdrix
Plie Chamois Outarde
Cabillaud Taupe Loriot
Anguille Chien Grèbe

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Lisez une fois les mots ci-dessous puis retournez la feuille et rappelez par Classez par écrit les mots ci-dessous selon leur catégorie d’appartenance
écrit autant de mots que vous pourrez. puis retournez la feuille et rappelez par écrit autant de mots que vous pourrez

Chamois Chamois
Caribou Caribou
Roussette Roussette
Taupe Cabillaud Taupe Cabillaud
Perdrix Hareng Perdrix Hareng
Pinson Pinson
Lièvre Lièvre
Roitelet Roitelet
Marmotte Aiglefin Marmotte Aiglefin
Alouette Alouette
Anchois Bison Anchois Bison
Outarde Outarde
Loriot Loriot

Flétan Turbot Limande Flétan Limande


Turbot
Fauvette Fauvette
Tétras Plie Dromadaire Tétras Plie Dromadaire
Écureuil Grèbe Écureuil Grèbe
Chevreuil
Sterne Sterne
Chevreuil
Grive Grive
Anguille Anguille
Cobaye Bécasse Chien Cobaye Bécasse Chien

Congre Antilope Baudroie Congre Antilope Baudroie

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Comment retrouver une info en MLT ?  Reconnaissance : l’élément est donné parmi plusieurs
pièges.

Pour retrouver une information en MLT, il faut trouver le bon


chemin.
C’est le QCM. Il peut être utilisé dans les premières phases
d’exploration de l’élève, ou pour valoriser des élèves en difficulté,
C’est très difficile pour les enfants, qui n’ont pas encore
leur montrer que leur mémoire est puissante.
l’habitude de manipuler cette mémoire.

QCM, remettre en ordre, relier


On peut classer les manières de récupérer quelque chose en
MLT en fonction de la difficulté qu’elles représentent. Réponse présente = indice fort

Réponse possible même avec un faible degré d’organisation des


connaissances

 Rappel indicé : un indice est donné pour permettre  Rappel libre : aucun indice n’est fourni.
« d’ouvrir la bonne route ».
C’est le cas des rédactions, des questions larges.

C’est l’évaluation de type « réponds aux questions », les questions Il nécessite une bonne organisation, un bon plan de récupération.
servant d’indices (questions étroites) ; c’est donner la légende d’une
image, compléter un schéma ou une carte, analyser un document. Il teste le degré d’organisation des connaissances.

Il est à utiliser avec parcimonie avec les enfants jeunes : c’est


difficile ! L’angoisse de la page blanche, le trou noir, sont fréquents.
L’élève est aidé dans son plan de récupération.
Pas d’aide à la récupération : l’élève doit trouver le chemin tout
seul.

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Entourez parmi les dix mots de chacune des séries
Mise en évidence de la supériorité de la MADI suivantes, celui qui fait partie de la liste que vous venez
d’apprendre
reconnaissance sur le rappel libre
BAGE JAXE LIPE MAFI HUPE GASI
JAME LIVE MACI HUTE GALI
JABE JARE LIGE MADI HURE GARI
Reconnaissance
JALE LIRE MABI HUZE GABI
Présentation de la liste pendant 1 à 2 minutes (QCM) JASE LINE MAMI HUSE GATI
DASE JAGE LITE MALI HULE GADI
Deux conditions possibles : MAGI
JADE LISE HUFE GAFI
KILI JABE LIME MAXI HUKE GAMI
- silence ; JANE LIFE MANI HUBE GAPI
- fond verbal sonore (par exemple, GAMI JACE LIDE MAPI HUVE GANI
l’expérimentateur raconte des histoires drôles, BALE FOBE CATE DASE KIBI
lit un passage de roman, sollicite les BAME FOCE CAFE DAZE KINI
CABE
étudiants…) BARE FOPE CALE DARE KIRI
BABE FOTE CAVE DABE KIPI
Pour le rappel, deux conditions possibles :
LINE BACE FOVE CASE DALE KILI
BAGE FONE CANE DAME KISI
- rappel libre (sur feuille blanche) HULE BADE FOME CAJE DACE KIDI
BAJE FOLE CAKE DAPE KIKI
- reconnaissance (QCM)
FOGE BANE FOGE CAPE DAFE KIFI
BACE FODE CABE DAGE KIMI

Les procédés mnémotechniques


Facilitateurs du fonctionnement mnésique
Des mémoires extraordinaires !
Les phrases clés (séquence d’indices de récupération) ou réduction du codage :
- Sur la racine de la bruyère, la corneille boit l’eau de la fontaine - écrivains du XVII° ;
- Me Voici Tout Mouillé, Je Suis Un Nageur Pressé - ordre des planètes…(Mercure,
Vénus, Terre, Mars, Jupiter ...)
- Les couleurs du spectre : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet = ROJUBIV Vidéo : voyage au centre du cerveau (Arte, 3 parties)
(acronyme prononçable) = "Roger Organise Jeudi Vers Bordeaux une Initiation à la
Voile » (procédé souvent utilisé par les étudiants) ; http://video.google.com/videoplay?docid=4613374161977559270
- Que j’aime à faire connaître ce nombre utile aux sages (nombre ).

La méthode des localisations : associer une information à mémoriser à un lieu (par


exemple une rue) ; lors du rappel, parcourir mentalement la rue et « récupérer les
informations » ;

La réorganisation du matériel à mémoriser


Mais il existe aussi des aides mémoire externes : marque page, liste des
courses, agendas…

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