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Ponts métalliques ferroviaires

maintenance, pathologie, réparation…

Ph. Ramondenc
SNCF
Sommaire
1. Le Parc
• Classement par matériaux
Sommaire

1.Le Parc
• Consistance du Parc d’Ouvrages
Classement
mat.
• Tonnage fer et acier consommés
Consistance
parc
Tonnage • Description de quelques ouvrages
Description
OA
Matériaux • Les matériaux utilisés
utilisés
- la fonte
- le fer puddlé
- l’acier doux
- l’acier moderne
- les procédés d’assemblage
Sommaire

2. La Pathologie
Sommaire

• Vieillissement
2. La - la corrosion
Pathologie
- la redistribution des efforts
.vieillisseme
nt - la fatigue
.principales
avaries
• Principales avaries
- la perte de métal
- la fissuration
- la déconsolidation
- les appareils d’appui
Sommaire
3. La Maintenance

Sommaire • Règles applicables

3. La
Maintenance
• Surveillance
.Règles - les règles
applicables
.Surveillance
- l’organisation
- la surveillance continue
- les visites intermédiaires
- les inspections détaillées
- la surveillance renforcée
- les constats
- la cotation
- les conséquences de la maintenance
Sommaire
4. Les Réparations
• Généralités
Sommaire
• Réparations
- suite à corrosion creusante
4. Les
Réparations
- suite à corrosion foisonnante
. Généralités
. - rivetage
Réparations
- par rivelons
- par boulons injectés
- par remplacement de boulons HR
- d’assemblages rivés ou boulonnés
-d’âme de longeron fissurée
-diverses
- par soudage
- rescellement d’appareils d’appui
1. Le Parc
• Classement par matériaux année 2000

Sommaire

1. Le Parc
Viaduc du Viaur
Viaduc de la Savoureuse
1. Le Parc
• Consistance du Parc d’Ouvrages

Sommaire

1. Le Parc • Tonnage total environ 750 000 tonnes

• Population environ 8 500 tabliers

- 60% âgés de plus de 100 ans

- 40% âgés de plus de 120 ans


Viaduc de Garabit
Viaduc de Cacor
1. Le Parc
• Tonnage fer et acier consommés

Sommaire

1. Le Parc
Haute Colme TGV Nord

Pont mixte bi-poutre


Mornas TGV Méditerranée

Bow-string
TGV Est Baudrecourt
Viaduc de Millau
1. Le Parc
• Description de quelques ouvrages

Sommaire

1. Le Parc
Ouvrages en fonte
Pont d’Essonville
Voutain en briques
Voutain en béton
Voutain en briques
Pont métallique routier
Bipoutre
Quadripoutre
RAPL
Viaduc de Jaulny
1. Le Parc
• Les matériaux utilisés

Sommaire

FONTE
1. Le Parc

FER
PUDDLE

ACIER DOUX

ACIER
MODERNE

1850 1900 1950

cassant feuilleté aptitude ductile


fragile non soudable au soudage soudable
sens travers du dispersée
laminage très
marqué - fragile
Évolution des matériaux et des assemblages

1800 1850 1900 1950 2000


Fer forgé

Fonte

Fer puddlé
Bessemer
Thomas
Martin
Oxygène
Électrique

Rivure et boulons ordinaires


Soudure

Boulons HR
Pour bien comprendre les ouvrages
métalliques, un peu de métallurgie…
1400 avant J-C
MINERAI DE FER

CHARBON DE BOIS

Bas foyer

1000 °C
1200 °C
FER PUR
Vers 1350
après J-C

1300 °C

Haut fourneau
1. Le Parc
• Les matériaux utilisés : la fonte

Sommaire §MODE D ’ELABORATION


•Haut fourneau pour fonte de première fusion
1. Le Parc
• les matériaux •Cubilot pour obtention de la fonte grise de deuxième fusion
utilisés
-la fonte
-le fer
§COMPOSITION CHIMIQUE
puddlé
-l’acier
doux
C < 3% S < 0.13%
-l’acier Mn < 0.32% Si < 2.5%
moderne
-les P < 0.5%
procédés
d’assembla
ge §CARACTERISTIQUES MECANIQUES
R = 14 daN/mm² A% 0.14 KCV NULLE
KCV = énergie de rupture lors d’un essai de résistance au choc, ou essai de
résilience
Fissuration de la fonte
1735 (DARBY)

MINERAI DE FER COKE

1784 (CORT)
FONTE

FER PUDDLE

Four à réverbère
1886 1889

La Statue de la
Liberté
La tour Eiffel
1. Le Parc
• Les matériaux utilisés : le fer puddlé

Sommaire §MODE D ’ELABORATION


1. Le Parc •Obtenu par brassage de fonte blanche avec des oxydes de fer
• les matériaux dans un four à sole
utilisés
-la fonte
-le fer
§COMPOSITION CHIMIQUE
puddlé
-l’acier
Le métal contient très peu de carbone (de l ’ordre de 0,01%) et très
doux peu de manganèse(0,01%), présence de silicium (environ 0,2%),
-l’acier
moderne présence d ’impuretés : soufre (environ 0,05%), phosphore
-les (jusqu ’à 0,5%)
procédés
d’assembla
ge §CARACTERISTIQUES MECANIQUES
Rm = 26 à 40 daN/mm² Re = 23 à 30 daN/mm²
A% = 5 à 20% sens du laminage A% environ 0 sens travers
aptitude au pliage très médiocre KCV : énergie de rupture faible
1. Le Parc
• Les matériaux utilisés : le fer puddlé

Sommaire
§STRUCTURE MACROGRAPHIQUE
1. Le Parc
• les matériaux
Présence de très nombreuses inclusions : le métal est feuilleté,
utilisés ces inclusions sont constituées d ’oxyde de fer, de silicium et
-la fonte de phosphore
-le fer
puddlé
Cette structure lamellaire conduit à une très forte anisotropie.
-l’acier
Les caractéristiques mécaniques dans le sens « travers » sont
doux notablement plus faibles que dans le sens « long ».
-l’acier
moderne
-les
procédés §APTITUDE SOUDAGE
d’assembla
ge Très réduite
Essai de pliage sur
du fer puddlé
(sens long)
Essai de pliage
Sur du fer puddlé
(sens travers)
Pra sur la Baïse à Vianne
Région de Bordeaux

Ligne de Port Ste Marie


à Riscle – Km 125.740
Pra sur la Baïse à Vianne
Région de Bordeaux
1856 (Bessemer)

1864 (Martin)
FONTE 1878 (Thomas)

Affinage
en
convertisseur

ACIER
1. Le Parc
• Les matériaux utilisés : l’acier doux thomas

Sommaire §MODE D ’ELABORATION


Par soufflage à l’air de la fonte liquide dans un
1. Le Parc
convertisseur thomas. Le soufflage à l’air présente
• les matériaux
utilisés l’inconvénient d’introduire de l’azote dans l’acier
-la fonte
-le fer
puddlé
§COMPOSITION CHIMIQUE
-l’acier C < 0.08% P < 0.08%
doux
Si < 0.05% S < 0.08%
-l’acier
moderne Mn < 0.05% N2 < 0.01%
-les
procédés
d’assembla §CARACTERISTIQUES MECANIQUES
ge
Rm = 34 à 43 daN/mm² Re = 21 à 32 daN/mm²
A% 29 à 39
KCV très dispersée avec température de transition élevée
(de l’ordre de 10C)
1. Le Parc
• Les matériaux utilisés : l’acier doux thomas

Sommaire
§STRUCTURE MACROGRAPHIQUE
1. Le Parc
• les matériaux
utilisés Matériau homogène, sens traversal peu marqué
-la fonte
-le fer
puddlé
-l’acier §APTITUDE SOUDAGE
doux
-l’acier
moderne Incertaine du fait de l’azote libre qui provoque une
-les tendance au vieillissement (perte de ductilité sous l’effet de
procédés
d’assembla la chaleur et de la déformation plastique)
ge
1. Le Parc
• Les matériaux utilisés : l’acier de construction actuel
Sommaire §MODE D ’ELABORATION
Par soufflage à l’oxygène de la fonte liquide au
1. Le Parc convertisseur
• les matériaux
utilisés
-la fonte
§COMPOSITION CHIMIQUE
-le fer
C < 0.18% P < 0.04% Si < 0.40%
puddlé S < 0.04% Mn < 1. N2 < 0.008%
-l’acier
doux
-l’acier
§CARACTERISTIQUES MECANIQUES
moderne Rm = 40 à 54 daN/mm² Re mini 28 daN/mm² A% mini 25
-les KCV mini 3.5 daJ/cm² à - 20° pliage  2e
procédés
d’assembla
ge
§STRUCTURE MACROGRAPHIQUE
Acier à grain fin

§APTITUDE AU SOUDAGE
Excellente
Essai de pliage sur de l’acier moderne

Attardons-nous maintenant sur cet acier moderne …


Le réseau cubique du fer qui permet de comprendre
les performances de l’acier

 - Fe  - Fe
Transformation du réseau à 911 °C
Alliages Fer-Carbone
Solution solide d'insertion

Réseau  Réseau 
Fer  : état stable du fer entre Fer  : état stable du fer pur en
960°C et 1400°C. il a une structure dessous de 969°C. il a une structure
cristalline cubique à faces cristalline cubique centrée.il ne
centrées. Il dissout facilement le dissout pratiquement pas le carbone,
carbone et il est paramagnétique il est très doux, malléable et très
magnétique
1600
Liquidus
1400
 + +L
Températures en °C

L + Fe33C
1200 L
 austénite
1000
 ++Fe3C
800 Fe3C
 ++ perlite
600
  ++Fe3C
400 Fe3C
200 ferrite
0
0 1 2 3 4 5 6

%C
Diagramme d'équilibre fer-carbone
La structure du fer change avec la température. A 20°C, la structure
est cubique centrée CC(fer ). A partir de 912°C apparaît la forme
cubique à faces centrées CFC (fer ). Cette forme est stable jusqu’à
1394°C où le fer redevient cubique centré (fer ) jusqu’à la fusion à
1538°C.
Les atomes de carbone peuvent entrer dans les espaces libres entre
les atomes du fer CFC.
La solubilité varie avec la température.
La solution solide de carbone dans le fer  s’appelle :

austénite
La solution solide de carbone formée dans le fer  s’appelle ferrite
(rappel : le carbone est très peu soluble dans le fer ).
Du fait des variations de solubilité du carbone, ce dernier est mis en
solution dans le fer , puis il se trouve rejeté sous forme de précipités
de Fe3C, ou cémentite lors du refroidissement (fer  fer ).

L’alliage FE/C est durci par ces carbures. Cette précipitation dépend
de la température et du temps.
Le diagramme d’équilibre présente deux domaines, fer  + fer  et fer  +
cémentite qui ont en commun un point correspondant à 727°C et 0,77%
de C (en poids) ; un tel alliage subit à 727°C une transformation
eutectoïde
Fe  <=> Fe  + Fe3C
Les grains de ferrite et cémentite qui se forment sont petits et étroitement
liés ; ils constituent un agrégat eutectoïde appelé perlite.
Les conditions dans lesquelles l’austénite se transforme en ferrite sont très
importantes pour l’obtention des caractéristiques mécaniques des alliages.

perlite Cémentite + perlite


Lors du refroidissement dans des conditions industrielles, qui
sont hors équilibre car le refroidissement est trop rapide, le
déroulement de ces transformations est perturbé et peut même
être impossible.
On utilise alors un diagramme de refroidissement ou de
transformation en continu (diagrammes dits TRC) qui décrit les
transformations effectuées dans ces conditions.
L’austénite peut se transformer en un mélange de petits grains
de ferrite et de cémentite, la bainite.
Il existe un domaine, au dessus de 310°C pour l’acier, dans
lequel l’austénite se transforme en fer  dont la structure est
déformée par les atomes de carbone n’ayant pas eu le temps
de précipiter sous forme de carbures :

c’est la martensite

Elle donne à l’alliage sa dureté mais peut, si C>0,1%, provoquer


une fragilisation de l’acier. Un revenu redonne une certaine
ductilité en faisant précipiter le carbone.
Influence de la composition chimique
des fers et aciers
Teneur en Carbone
· charge de rupture
· limite d'élasticité
· dureté
· résistance à la compression
· aptitude à la trempe
(durcissement par refroidissement rapide)
· allongement à la rupture
· ductilité
· soudabilité
Caractéristiques mécaniques des matériaux

s e (MPa) s r (MPa) A%
Fer ~ 180 ~ 240 30

Fonte 50-100 100-150 1-8

Fer puddlé 250-340 320-400 5-30 (L) / 0 (T)


Aciers 235-460 420-710 15-25
Evolution des règlements

Fonte Fer puddlé Acier


T C TF CF T/C T/C
Règlement du
15/06/1869 1 5 6
Règlement du
9/07/1877 1,5 5 3 5 6
Règlement du
8/01/1891 1,5 6 2,5 6 6,5 ou 8,5 8,5 ou 11,5
Règlement du
29/08/1915 0 7 ou 6,5 0 7 ou 6,5 8 à 13,5
Règlement du
10/05/1927 13 ou 14
Circulaire du 7 ou 8 1,5
Ac 42 13 ou 14
7/02/1933
Ac 54 18 ou 19
Règlement du Traction 3/4 N
19/08/1960
Compression 2/3 N
1. Le Parc
• Les procédés d’assemblage

Sommaire

1. Le Parc Assemblages rivés


Mode de fonctionnement des assemblages

Assemblages rivés
Assemblages boulonnés
Mode de fonctionnement des assemblages
Assemblages rivés

Assemblages boulonnés HR
Poutres métalliques
Évolution des coupes types
Assemblages soudés
Soudage

Soudage à l'arc Soudage à l'arc


avec électrode enrobée sous flux en poudre

Procédés de soudage
Soudage
Influence de la vitesse de refroidissement

800 Austénite stable

721
Perlite
600
Austénite Perlite fine
Domaine
instable
400
Bainite supérieure
de
Ms
200 Bainite inférieure
transformation

Martensite Martensite
0,1 1 10 102 103 104 105 log t

Exemple de courbes T.T.T. (acier à 0,85% C)


Alliages fer-carbone
Transformations au refroidissement

TT
800-500  2.10
800-500 7s
3
T800-500
T 800-500 0,8
20 s

Acier à 0,45 % C
Assemblages soudés

Soudure bout-à-bout
Macrographie 1ère passe
Assemblages soudés

Structure Bainite Bainite Perlite


martensitique inférieure supérieure

Soudure bout-à-bout – acier de type S


exemple de zone affectée thermiquement
Sommaire

2. La Pathologie
Sommaire

• Vieillissement

2. La - la corrosion
Pathologie
- la redistribution des efforts
- la fatigue

• Principales avaries
- la perte de métal
- la fissuration
- la déconsolidation
- les appareils d’appui
2. La Pathologie
• Vieillissement
Sommaire

2. La Les ouvrages vieillissent :


Pathologie

-par corrosion

-par redistribution d’efforts

-par fatigue
2. La Pathologie
• Vieillissement : la corrosion
Sommaire
La corrosion des métaux consiste essentiellement en
2. La leur oxydation, leur retour à l’état naturel.
Pathologie

L’oxydation c’est une réaction chimique dans laquelle le


produit considéré cède des électrons.
L’oxydation du fer par le dioxygène de l’air forme
l’hématite.

4Fe + 3O2 2Fe23+ O32-

Chaque atome de fer a perdu 3 électrons


Chaque atome d’oxygène en a gagné 2
2. La Pathologie
• Vieillissement : la corrosion
Sommaire

2. La
La corrosion, d’origine chimique, peut être amplifiée
Pathologie
par des phénomènes de nature électrochimique : en
présence d’une solution de type électrolytique (l’eau,
plus ou moins pure !), le potentiel électrochimique
métal/solution peut varier selon les points de la
surface en contact ; des courants électriques
apparaissent alors et provoquent l’endommagement
du métal.
2. La Pathologie
• Vieillissement : la corrosion
Sommaire
Dans le cas ou la variation du potentiel se produit, car il y
2. La
a deux métaux différents en contact (un qui s’oxyde et se
Pathologie dissout et l’autre qui se réduit avec création d’un dépôt
de produits de réaction) on parle de corrosion
galvanique.

Pour qu’il y ait corrosion galvanique, il faut trois


conditions :
-des métaux de natures différentes,
-la présence d’un électrolyte aqueux (eau+ions),
-la continuité électrique entre métaux.
Piles dites "galvaniques"

Courant
Calamine (cathode)

Eau
Zinc Fer Acier (anode)
(anode) (cathode)

Solution saline Zones anodiques corrodées


2. La Pathologie
• Vieillissement : la corrosion
Sommaire

2. La
Pathologie
La corrosion par pile de concentration – dont une
forme est la corrosion par aération différentielle – est
très proche de la corrosion galvanique. La différence
tient au fait qu’il y a corrosion sur une pièce de même
métal : c’est le fluide qui baigne le métal qui varie en
concentration.
Piles dites "par aération différentielle"

Régions cathodiques
Oxygène
Hydroxyde de fer Oxygène

Acier
Tige de fer

Régions anodiques corrodées


Vieillissement par corrosion
Vieillissement par corrosion
Vieillissement par corrosion
2. La Pathologie
• Vieillissement par redistribution d’efforts
Sommaire §Les ouvrages métalliques anciens sont totalement
hyperstatiques = nombre de pièces croisées très
2. La
Pathologie
important

§Ils sont sensibles à tous déplacements non contrôlés


(tassement d’appuis, mouvements d’appareils
d’appuis,…) comme à toutes déformations
(respirations, instabilités,…) qui redistribuent les
efforts dans la structure et créent des concentrations
d’efforts

§Ce vieillissement est d’autant plus accéléré que les


charges ont augmenté pendant la durée de vie de
l’ouvrage
11
1
1
2. La Pathologie
• Vieillissement par fatigue
•Qu’est-ce que la fatigue ?
Sommaire

2. La C’est une concentration de contraintes situées sur le palier


Pathologie plastique qui se propage dans la structure au fur et à mesure
des cycles de chargement/déchargement.
La plastification est un glissement des atomes les uns par
rapport aux autres pour leur permettre d’occuper des lacunes
initiales de la structure cristallographique. Il en résulte une
modification des liaisons atomiques et c’est cette modification
qui évolue. En limite de la modification on est toujours en limite
de la plasticité (rupture des liaisons) : le
chargement/déchargement fait passer au-delà de la limite ;
c’est pour cela qu’il y a propagation.
La concentration de contrainte initiale peut être liée à une
entaille, une piqûre de rouille, une irrégularité atomique
(généralement liée au mode d’élaboration du matériau) ou une
forme mal étudiée.
2. La Pathologie
• Vieillissement par fatigue
•Généralités
Sommaire
On part de l’hypothèse que, pour un matériau soumis à une série
de cycles de charges d’amplitude constante, la fatigue ne
2. La
Pathologie dépend que de l’écart de contraintes et non pas de l’intensité de
cette contrainte. Cette dernière doit cependant se situer en-
dessous de la limite élastique. On suppose que le nombre de
cycles de charges N jusqu’à la rupture est en relation avec
l’écart de contrainte  de la façon suivante (courbe de Wölher) :
N = C -K
Les paramètres C et K dépendent du matériau et du type
d’entaille.

La figure ci après donne diverses courbes de Wölher traduisant


les résultats des investigations réalisées sur des éléments
d’ouvrages ou de structure. Les calculs ont été effectués, par
simplification, avec des courbes monolinéaires de pente K = 5
Comportement à la fatigue
Courbes de fatigue

300
2x106
Étendue de contrainte Ds (N/mm²)

200
5x106
Limite de fatigue
125 à amplitude constante
112
100
90
80
71
56 Limite de
50 50 troncature
36
Catégorie
de détail
20

104 105 106 107 108 Nombres


de cycles N
concentration des contraintes
Dispositions constructives
Vieillissement par fatigue
Courbes de Wölher pour fer puddlé et aciers de construction anciens.
Probabilité de survie : 95%

Pour les aciers de construction récents on se réfèrera aux courbes de Wölher


de l’Eurocode 3
Vieillissement par fatigue

Endommagement –espérance de vie


Base de calcul : hypothèse de l’accumulation linéaire des dommages –
Palmgren-Miner
Endommagement dû à l’ensemble de la charge :

S(ni,i) =
 Ni ni

avec ni : nombre de cycles de charges dans la classe i


Ni : nombre correspondant de cycles d’effort
conduisant à la rupture par fatigue (courbe de Wölher)
Espérance de vie :
si S = 1 la pièce a atteint son espérance de vie
si S < 1 l’endommagement résiduel est R = 1-S
Espérance de vie : E =
avec r : endommagement annuel R
r
Vieillissement par fatigue

Importance de la portée des pièces


2. La Pathologie
• Vieillissement par fatigue
Sommaire • Mécanisme de ruine par fatigue

2. La
Les trois stades :
Pathologie

v Initiation de fissure

v Propagation de fissure

v Rupture de la pièce
Défaut métallurgique
Les 3 stades de l’ évolution d’une fissure
de fatigue
Mécanismes de ruine par fatigue
L’exemple du Pont Vétillard

Balancier Tirant

Contrepoids
Crémaillère

Volée
Pylône

40,70
Mécanismes de ruine par fatigue
L’exemple du Pont Vétillard
Mécanismes de ruine par fatigue
L’exemple du Pont Vétillard

Joint de montage
boulonné HR
Pente 25%
Semelle additionnelle 680x14
Ds = 230 MPa
Semelle principale 700x24
14

24
Pont Vétillard - Balancier - Poutre Ouest
Cinématique de ruine

Semelle additionnelle 680x14


Semelle principale 700x24
Joint de montage
boulonné HR
Pont Vétillard - Balancier - Poutre Ouest
Cinématique de ruine

Semelle additionnelle 680x14 Semelle principale 700x24

Joint de montage
boulonné HR
Pont Vétillard - 6 Avril 1979
2. La Pathologie
• Les principales avaries
Sommaire

2. La
- la corrosion
Pathologie

- la fissuration

- la déconsolidation

- les appareils d’appui


Corrosion après vieillissement
de la protection
Corrosion foisonnante
Corrosion foisonnante
Corrosion creusante
Corrosion
creusante
Corrosion perforante
Fissuration = feuilletage
Fissuration
(fonctionnement,
bridage ?)
Fissuration sur
réparation soudée
Fissuration à partir d’un trou
Fissuration après poinçonnage
Réseau de fissures
Fracture de fatigue
(suite à bridage)
Fissuration de gousset comprimé non bordé (respiration)
Fissuration de fonctionnement
dans une attache
Fissuration de fonctionnement (fatigue)
dans une cornière
Fissuration de fatigue
Fissures de fatigue
Fissuration par concentration de contraintes
Déconsolidation d’assemblage
poutre au repos, fissurée

poutre chargée, ouverture de la fissure

poutre au repos, humidité


rouille dans la fissure

poutre chargée, ré - ouverture


de la fissure, expulsion d’oxyde

poutre au repos, traces


de rouille
Déconsolidation - rivet ébranlé
Instabilités élastiques
Modèle numérique de calcul par éléments
finis et déformée de voilement observée à la
ruine
Instabilités élastiques
Défauts sur assemblages boulonnés
Glissement assemblage boulonné
Rupture tête de boulon
Déformation suite à chocs
Déformation suite à chocs
Appareil d’appui

Fonctionnement normal
Déformation liée au non
fonctionnement d’appareil d’appui
Descellement d’appareil d’appui réparé
Battement d’appareil d’appui
Sommaire
3. La Maintenance

Sommaire
• Règles applicables
3. La
Maintenance
• Surveillance
- les règles
- l’organisation
- la surveillance continue
- les visites intermédiaires
- les inspections détaillées
- la surveillance renforcée
- les constats
- la cotation
- les conséquences de la maintenance
La Maintenance
• Règles applicables

Sommaire

3. La
Maintenance
La Maintenance
• La surveillance – règles

Sommaire

3. La o Elle est destinée à évaluer l’état d’une construction


Maintenance

o Elle est composée d’un ensemble d’interventions :


-examens visuels
-sondages
-mesures
-épreuves
-essais
-examens et investigations diverses
La Maintenance
§ La surveillance – règles
Sommaire

3. La o Elle a pour but de s’assurer en permanence que les


Maintenance
ouvrages offrent le niveau de service pour lequel ils
ont été conçus

o Elle permet de garantir la sécurité des personnes et


des circulations

o C’est la première action de maintenance

o Elle permet de définir et de programmer les


interventions nécessaires
La Maintenance
§ La surveillance – organisation
Sommaire

3. La
Maintenance o Elle comporte 3 types d’interventions :

-la surveillance continue

-la surveillance périodique :

visites intermédiaires
inspection détaillée

-la surveillance renforcée


La Maintenance
§ La surveillance – organisation

Sommaire

3. La
Maintenance
o Elle nécessite la connaissance d’une situation initiale :
- état de l’ouvrage : qualité de construction,
matériaux, règles de l’art

- potentiel de l’ouvrage (niveau de service) :


capacité portante, gabarit, durée de vie
escomptée
La Maintenance
§ La surveillance continue

Sommaire

3. La
Maintenance
o Elle a pour but de signaler tout comportement anormal
d’un ouvrage ou d’un élément d’ouvrage

o Elle est assurée par tous les agents au cours de leurs


tournées ou lors des travaux quel que soit leur but
La Maintenance
§ Les visites intermédiaires

Sommaire

3. La
Maintenance
o Elles sont orientées vers les parties sensibles des
ouvrages

o Elles doivent permettre :


-de déceler une avarie grave ou un désordre
-de détecter une évolution rapide des avaries ou
désordres décelés lors des inspections détaillées
La Maintenance
§ Les visites intermédiaires

Sommaire

3. La
Maintenance o Elles sont souvent annuelles

o Elles doivent aussi permettre de constater les


évolutions du site

o Elles font l’objet d’un constat écrit

o Elles sont réalisées par les Chefs de District ou par un


agent qualifié, nommément désigné
La Maintenance
§ Les inspections détaillées

Sommaire

o Elles doivent permettre de relever toutes les


3. La
Maintenance défectuosités des structures
o Elles réclament un examen précis et approfondi de
tous les composants des ouvrages
o Le constat qui en résulte doit permettre l’analyse de
l’évolution des avaries ainsi que de pronostiquer le
comportement ultérieur de l’ouvrage jusqu’à la
prochaine inspection détaillée
o Elles doivent être effectuées au moins tous les 5 ans.
La première est à réaliser lors de la réception des
travaux, après épreuves, si possible avant mise en
service
La Maintenance
§ La surveillance renforcée

Sommaire

o Elle a pour but de déterminer dans quelle mesure la


3. La
Maintenance sécurité des personnes et des circulations peut être
maintenue

o Elle peut être ponctuelle ou périodique

o Elle peut être accompagnée d’essais, de mesures,


d’investigations

o Proposée a priori par le Chef d’Etablissement, elle est


décidée par le responsable régional « ouvrages
d’art »
La Maintenance
§ La surveillance renforcée

Sommaire

3. La o Elle est décidée dans 3 situations :


Maintenance
-circonstances exceptionnelles :
météorologiques ou géotechniques
incidents ou accidents (OA et abords)
évolution rapide d’avaries
-retard dans les travaux de maintenance
-ouvrages spéciaux et/ou de conception innovante

o Elle fait l’objet de rapports de visite


Les constats

La traçabilité !
La cotation
La cotation : exemple
ENQUETE RELATIVE AUX PONTS-RAILS METALLIQUES EN FER
Conséquence de la maintenance

DELEGATION

Etablissement Région Direction


(Département OA)
surveillance
entretien
courant
Visites annuelles réparation
Inspections détaillées grosses
proposition réparations
Surveillance renforcée

proposition

remplacement
cotation
Sommaire
4. Les Réparations
• Généralités
Sommaire • Réparations
- suite à corrosion creusante
4. Les
Réparations - suite à corrosion foisonnante
- par rivetage
- par rivelons
- par boulons injectés
- remplacement de boulons HR
- d’assemblages rivés ou boulonnés
-d’une âme de longeron fissurée
-réparations diverse
- par soudage
- re-scellement d’appareils d’appui
Les Réparations
§ Généralités : la réparation, la réhabilitation d’un
pont c’est ?
Sommaire

o Bien connaître le matériau (fragilité, soudabilité,


4. Les
Réparations résistance…),

o Bien connaître le fonctionnement d’ensemble de


chaque élément,
- attention à l’hyperstaticité*, aux
instabilités, aux simplifications !

o Ne jamais remplacer « pièce pour pièce » sans


analyse.

* Hyperstaticité : tenir compte de la géométrie.


CARACTERISTIQUES DE L’OUVRAGE
- matériaux constitutifs
- conception
- fonctionnement / charges

PATHOLOGIE PROPRE AUX


TYPES D’OUVRAGES

AVARIES

REPARATIONS TYPES

REPARATIONS IMPORTANTES
souvent non standard
REMPLACEMENT
Corrosion des âmes aux liaisons
avec les platelages
Réparation suite à corrosion creusante
Avant travaux Après travaux

rivets

Sillons de corrosion

Trou d’évacuation
Platelage – corrosion foisonnante

FOISONNEMENT PAR OXYDATION PROVOQUE PAR UN PAS DE


RIVURE TROP IMPORTANT

ECARTEMENT FAIBLE : DOUBLER LE PAS DE RIVURE

ECARTEMENT IMPORTANT : BOURRAGE MASTIC


Mauvais serrage de rivets
Mauvais serrage de rivets

Réparation :
alésage des trous
remplacement de tous les rivets de l’assemblage considéré par des
rivets ou boulons HR d’un diamètre supérieur (si cela apparaît possible
après analyse du comportement de l’assemblage)
Aléseuse d’angle
Four à
rivets
alimenté
au fuel
Rivet Ø 22 mm à bonne
température
Début du
rivetage
Tas pneumatique
Rivetage terminé
Technique
de mise
en œuvre
de rivelons
Rivelons en place
Réparation par boulons injectés
Les réparations
Remplacement de boulons
Sommaire

4. Les Du fait des modes de fonctionnement différents, le


Réparations
mixage des procédés d’assemblage est incompatible.

Dans les assemblages les plus sollicités, le desserrage


d'un ou plusieurs boulons surcharge les boulons
encadrants et le défaut peut s'aggraver rapidement. Il
importe donc de remplacer au plus vite les boulons
défectueux.
Les réparations
Remplacement de boulons
Sommaire La réparation des ébranlements, des
déconsolidations d’assemblage nécessite toujours
4. Les
Réparations
une étude préalable, afin :
■ de déterminer s'il s’agit d’un problème isolé, de mode
de fonctionnement, de pose ou s’il est nécessaire, pour
éviter le retour de l’avarie, de réaliser un renforcement de
l'assemblage ;
■ de vérifier si le diamètre du boulon définitif est
compatible avec les règles de trusquinage (pas, pince).
Dans le cas contraire, il y aurait lieu de remplacer les
pièces concernées ;
■ d’effectuer des contrôles non destructifs, qui peuvent
être nécessaires pour s'assurer qu'il n'y a pas de fissures
initiées en bord des trous dans les parties non visibles.
Les réparations
Remplacement de boulons
Sommaire
Suite à la déconsolidation d’un boulon isolé, celui-ci sera
4. Les remplacé unitairement par un boulon neuf. Toutefois, en
Réparations
cas d’ovalisation du trou ou de désordre (amorce de
fissure en bord de perçage…) un alésage sera
nécessaire et le remplacement sera effectué par un
boulon neuf de diamètre supérieur. L'alésage définitif
avant la pose du boulon de substitution doit avoir fait
complètement disparaître l'ovalisation éventuelle du trou
engendrée par l'ébranlement.
Suite à la déconsolidation de l’ensemble de
l’assemblage, l’alésage sera systématique avec utilisation
de boulons neufs d’un diamètre supérieur. Le
remplacement des pièces sera envisagé si nécessaire.
Fissures sur longerons
Avant travaux

fissure
Après travaux

rivets

triplure
Après travaux

triplure

trou d'arrêt 20 mm
Réparation d’une âme de longeron
fissurée
Pendant les travaux
Avant travaux

fissure
Après travaux
plat de continuité

triplure

console
Gousset additionnel de renfort
d’attache de longeron
Après travaux

gousset

cornière
Après travaux

gousset

cornière
Raidisseurs sous augets d’attache
de voie

Avant travaux
Après travaux
Réparation d’un assemblage
pièce de pont / membrure
ABS
Tabliers à poutres jumelles
Entretoises sous voies
Avant travaux

fracture
Après travaux

gousset neuf

cornières neuves AV et AR
Tabliers à poutres jumelles
Fissures sur entretoises sous rails
Avant travaux
fissuration
de l'âme

cisaillement
de rivets
Après travaux

cornières membrures attachées


fourrures AV et AR sur cornières montantes
Remplacement partiel de
cornières et de semelles
Couvre-joint de semelle

Cornière couvre-joint
Avant travaux
Après travaux
Semelle additionnelle sous longeron

Avant travaux Après travaux


réparation d’un gousset fissuré
Soudage au chantier
Re-scellement d’un appareil d’appui

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