Vous êtes sur la page 1sur 6

EXCLUSIF Gaspillage dénoncé des

soins à domicile
Par Jonathan Bernard
27 septembre 2018 10:34 | Modifié le 27 septembre 2018 14:47

Auditeur du FM93

Trousse laissée par le CLSC chez un patient

JONATHAN BERNARD, journaliste FM93 : Un patient dénonce du gaspillage dans les


soins à domicile

Avec Myriam Ségal et Luc Lavoie


Il y a 3 heures
Un auditeur du FM93, ayant récemment subi une intervention
chirurgicale pour un cancer, dénonce le gaspillage dont il a été
témoin.

Stéphane, nom fictif, a reçu des soins à domicile par des infirmières du
CLSC de L'Ancienne-Lorette pendant six jours durant sa convalescence.

Au premier jour de son retour à la maison, une infirmière a déposé chez lui
un sac rempli d'effets médicaux stériles. (ciseaux, compresses, pinces,
champ stérile, fioles, gants, etc.) 
Au moment de prodiguer les soins, les infirmières ont pigé parfois dans le
sac, et à d'autres moments dans leur sac à dos.

Au sixième et dernier jour, Stéphane a demandé à l'infirmière de


repartir avec le sac en question. Cette dernière lui a alors répondu qu'elle
ne pouvait pas, que c'était «le protocole».

Une autre employée du CLSC l'a appelé quelques jours plus tard pour
savoir comment il allait, et il s'est à nouveau plaint de ce gaspillage. On lui
a alors fait comprendre encore une fois qu'il s'agit du «protocole».

Stéphane a insisté sur la qualité du service offert par les infirmières, et


refuse de les blâmer pour tout ce gaspillage.

Perplexe face à cette situation, il a étalé tout cet attirail sur une table, et
pris une photo qu'il a envoyée au FM93.
« J'en revenais pas du gaspillage, et j'imaginais à la grandeur
que c'était comme ça. Ça n'a aucun sens! Je suis un patient
parmi tant d'autres. Cette façon de faire là c'est inacceptable.
C'est certain qu'il y a des fournisseurs qui s'en mettent plein les
poches, ça n'a aucun sens! »
Stéphane, nom fictif
Politique zéro gaspillage 

De l'aveu même du CIUSSS de la Capitale-Nationale, la trousse de


matériel non-utilisé laissée chez Stéphane est évaluée à 300$.

Invitée à réagir à la photo, Nancy Drouin, directrice adjointe du programme


de soutien et d'autonomie des personnes âgées du CIUSSS parle d'une
situation exceptionnelle, alors qu'une politique zéro gaspillage serait en
vigueur. 

Elle explique que les sacs sont habituellement préparés en fonction des
soins à prodiguer à chacun des patients selon leur condition. 
« Je vous dirais à première vue, au visionnement de la photo, il
semble y avoir beaucoup de matériel, et ce n'est clairement pas
la pratique attendue au CIUSSS de la Capitale-Nationale. »
Nancy Drouin, directrice adjointe du programme de soutien et d'autonomie
des personnes âgées du CIUSSS
Une pharmacienne-propriétaire rencontrée par le FM93 a cependant
confirmé que ce n'était pas la première fois qu'elle voyait une telle
situation.

C'est que le «protocole» prévoit que les items médicaux apportés chez les
patients ne peuvent pas être réutilisés, et ce même s'ils sont toujours
emballés. Une directive visant à éviter la propagation de microbes ou
virus.

Le tout est donc laissé chez les patients, ce qui fait en sorte que le
CIUSSS n'a pas connaissance de l'ampleur du gaspillage.

La pharmacienne nous a également mentionné que ne sachant que faire


avec ce genre d'attirail médical, les patients viennent porter le tout dans
les pharmacies, qui doivent ensuite payer pour la destruction.

Mme Drouin a admis que le CIUSSS était pour revoir la procédure à la


lumière de cette situation.
Réaction de nos auditeurs 

Invités à réagir à la nouvelle, de nombreux auditeurs nous ont fait part de


leur expérience, qui laisse croire que ce gaspillage est plus généralisé que
ce que peut affirmer le CIUSSS.

Voici quelques-uns de leurs commentaires...


« Il y a beaucoup de surplus que certaines infirmières laissent.
On ne regarde pas les soins à donner, et l'on apporte du stock
de façon incroyable... Ce sont les risques de contamination qui
font qu'on ne rapporte rien. »
Infirmière en CLSC
« Il n'y a pas une infirmière qui fait son pansement de la même
façon. Souvent il manque de matériel donc on apporte un petit
peu plus et a la fin ça fait beaucoup. »
Infirmière en CLSC
« Je suis infirmière à domicile et c'est quotidien. On n'a pas le
droit de ne rien rapporter. On donne à Gilles Kègle, mais pas
toujours. Il y a des infirmières écureuil, mais c'est difficile à
contrôler. »
Infirmière en CLSC
« C'est toujours ainsi. J'ai deux résidences et lorsqu'ils viennent
chaque personne à leur boîte dans leur chambre, et rien n'est
jamais récupéré. »
Propriétaire de deux résidences pour aînés
« J'ai été opérée plusieurs fois en 2014-2015 et j'avais les soins
du CLSC à la maison aussi. Et je peux vous dire que j'en avais
autant que Stéphane. J'en ai encore!!! Et je m'en sers pour moi
ou mes garçons au besoin. »
Auditrice
« J'ai eu deux césariennes dans les trois dernières années et on
m'a laissé également deux sacs pleins. J'en ai fait don dans un
centre pour sans-abris et ils ont conservé ce qui est stérile. »
Auditrice
« Histoire identique, opération à cœur ouvert en mai dernier. »
Auditeur
« Même chose ici. Un sac Costco plein et tout est scellé. »
Auditeur
Nous joindreCarrièresTermes & conditions
Politique de confidentialitéVentesCommuniqués de presse
© 2018 Cogeco Média. Tous droits reservés.

ACTUALITÉSRÉGIONALSPORTSÉCONOMIECULTUREL
ÉMISSIONSANIMATEURSCONCOURSÉVÈNEMENTSCONTACT
Connexion
16°C

Audio Player

Le retour d'Éric Duhaime


En direct de 14:00 à 18:00

Vous aimerez peut-être aussi