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Ch2 : LES OSCILLATEURS

Cours : Traitement de signal


HARMONIQUES

AII 2020
ISTA BENI MELLAL
Electronique Analogique Chapitre III : Les oscillateurs sinusoïdaux

III.1 INTRODUCTION

Dans certaines applications électroniques, un dispositif instable générant un signal périodique à


des fréquences bien définies est très utile. Un tel dispositif s’appel oscillateur. Un oscillateur est
un montage électronique permettant d’obtenir un signal alternatif à partir de la tension continue
des sources qui servent à polariser les composants actifs du montage.
Dans un système électronique, cet oscillateur a souvent le rôle d’une source de référence de
tension, de fréquence ou de temps. Ainsi sont utilisées : l’horloge d’un micro-ordinateur, la base
de temps d’un oscilloscope…etc.
Suivant la nature des signaux fournis, les oscillateurs se divisent en deux grandes familles :
– Les oscillateurs sinusoïdaux (ou harmoniques) qui fournissent un signal quasi-sinusoïdal.
– Les oscillateurs à relaxation qui produisent un signal non sinusoïdal (créneaux, dents de
scie…etc).

III.2 OSCILLATEURS A REACTIONS

III.2.1 Principe

La structure d’un oscillateur peut se ramener à celle d’un système bouclé (ou en boucle fermée)
constitué par :
- Une chaîne directe ou d’action de fonction de transfert A(p).
- Une chaîne de retour ou de réaction de transmittance B(p).
- Un comparateur qui réalise la différence entre le signal d’entré et la partie du signal de sortie
réinjectée à l’entrée.

Chaîne d’action Chaîne d’action

e + A(p) s A(p) s

Chaîne de réaction Chaîne de réaction

B(p) B(p)
Figure III.1 : Système bouclé

S(p) A(p)
La fonction de transfert s’écrit : T(p)    A(p)E(p)  [ 1  A(p)B(p)]S(p)
E(p) 1  A(p) B(p)
Lorsque le signal d’entrée e(t) est nul, on peut écrire que : [1  A(p)B(p)]S(p)  0 et pour avoir
S(p)  0 il faut et il suffit que : 1  A(p)B(p)  0  A(p)B(p)  1 d’où le critère de
BARKHAUSEN ou condition d’auto-oscillation.

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Electronique Analogique Chapitre III : Les oscillateurs sinusoïdaux

Α(jw) B(jw )  - 1  Re [A(jw) B(j w)]  -1  Α(jω) B(jw )  1


Im [A(jw)B(jw )]  0 Arg[A(jw) B(jw)]  π  2kπ

Remarques :
– L’amplitude des oscillateurs et limitée par la saturation des composants.
– Dans la pratique la condition d’accrochage est obtenue pour A(jw)B(jw) légèrement

supérieur à 1.

III.2.2 Analyse des principaux types d’oscillateurs

III.2.2.1 Oscillateurs à pont de Wien

La réaction étant de type tension -


Chaîne directe A(p) K
série. Le quadripôle de réaction (R,C)
+ Chaîne de retour B(p)
est appelé « réseaux de Wien » ou
« pont de Wien » . - R C
E
S V
C R
R2
 Chaîne directe : R1

S(p) R
A(p)  1 2
E(p) R1 Figure III.2 : Oscillateurs à pont de Wien

 Chaîne de retour :
V(p) Z2 1  RCp R RCp
B(p)   ou Z 1  et Z 2   B(p) 
S(p) Z 1  Z 2 1  RCp 1  3RCp  RCp 
2
RCp

 Condition d’oscillation : On ferme l’interrupteur K, alors V(p) = E(p).

S(p) E(p)  R  RCp  R 1


A(p)B(p)   1  1  2    1  1  2  3  RCp 
2 
E(p) S(p)  R1  1  3RCp  RCp   R1 RCp
R 1 R 1
1  2  3  j[RCw  ]  1  2  3 et RCw  0
R1 RCw R1 RCw

1 1
R2  2 R1 wosc  f osc 
RC 2 ΠRC
On trouve à la sortie un signal s(t) quasi sinusoïdal (presque sinusoïdal), de fréquence fosc, à
condition que R2  2R1.

III.2.2.2 Oscillateur déphaseur "Phase shift"

La réaction étant de type tension parallèle. Le quadripôle de réaction est un circuit à résistance et
capacité qui fournit un déphasage entre la sortie est l’entrée.

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Electronique Analogique Chapitre III : Les oscillateurs sinusoïdaux

Chaîne directe A(p) K


R2

E R1 Chaîne de retour B(p)


-
S C C C
+
E R R R
RC S V

Figure III.3 : Oscillateur déphaseur

S(p) R
 Chaîne directe : A(p)   2
E(p) R1

1 S(p) 6 5 1
 Chaîne de retour :  1  
B(p) V(p) RCp RCp  2
RCp 3
 Condition d’oscillation : On ferme l’interrupteur K, alors V(p) = E(p).
S(p) E(p) 1 R 6 5 1
A(p)B(p)   1  A(p)    2  1  
E(p) S(p) B(p) R1 RCp RCp  2
RCp 3
R2 5  6 1  R 5 6 1
  1  j   3
  2  1 et   0
R1 RCw  2
 RCw RCw   R1 RCw 2 RCw RCw 3

RCw 2  1   R2  1  5  6  29
6 R1

1 1
R2  29 R1 wosc  f osc 
6 RC 2π 6 RC
On trouve à la sortie un signal s(t) quasi sinusoïdal (presque sinusoïdal), de fréquence fosc, à
condition que : R2  29R1.

III.2.2.3 Oscillateur Colpitts R2

R1
La réaction est de type tension série. -
R
+
S’ C1
 Chaîne directe :
l S
'
S (p) R S(p) Z K C2
 1  2 et '  E V
E(p) R1 S (p) R  Z
 1  lp CC
Z   lp//   et C e  1 2 Figure III.4a : Oscillateur colpitts
 C e p  1  lC e p
2
C 1  C 2

S(p)  R  Z   R 2  lp   R  1 
A(p)   1  2    1     1  2  
E(p)  R1  R  Z   R  lp  R( 1  lC e p )  
2
R1  1  R(C e p  1/lp) 

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 Chaîne de retour :
C1 p V(p) C1 C CC
V(p)  S(p)  B(p)    e où C e  1 2
C1 p  C 2 p S(p) C1  C 2 C 2 C1  C 2
 Condition d’oscillation : On ferme l’interrupteur K, alors V(p) = E(p).

S(p) V(p)  C  R  1 
A(p)B(p)   1   e 1  2   1
E(p) S(p)  C 2  R1  1  R(C e p  1/lp) 
 C e   R2  1 1  C  R   1
 1    1  R(C e p  )  1  jR(C e w  )   e 1  2   1 et R C e w    0
 C 2  R1  lp lw  C 2  R1   lw 
R C C
1  2  2  1  2 et lC e w 2  1
R1 C e C1

R2 C2 1 1 1 1 1
 wosc   (  ) f osc 
R1 C1 lC e l C1 C2 2π lC e

R2 C 2
Dans la pratique l’oscillation sinusoïdale prend naissance lorsque 
R1 C1
Une autre variante de l’oscillateur Colpitts utilisant un transistor à effet de champ représenté par
sa pente en source commune s ( est infinie). Les capacités de liaisons CS et Ce sont supposées
des courts-circuits à la fréquence d’oscillation.

+VCC
RD

Z1 Z2 Z3

l l
Cl
C C s vGS RD C C RG vGS
RG RS CS

Figure III.4b: Oscillateur colpitts

Z1 RD
vGS   Z 3 sv GS   sZ 1 Z 3  Z 1  Z 2  Z 3 où Z 1  et Z 2  lp
Z1  Z 2  Z 3 1  CR D p
RG RD RG RD RG
Z3  d' ou  s. .  lp  
1  CRG p 1  CR D p 1  CRG p 1  CR D p 1  CRG p
 sR D RG  (R D  RG )  (l  2CR D RG )p  lC(R D  RG )p 2  lC 2 R D RG p 3

 sR D RG  (R D  RG )  lC(R D  RG )w 2  j l  2CR D RG  lC 2 R D RG w 2 w 
2 1
l  2CR D RG  lC 2 R D RG w 2  0  w 2   2
Cl C R D RG
 1 1  2 1 
 sR D RG  (R D  RG )  lC(R D  RG )w 2   s    1  lC(  ) 
 2
 R D RG  Cl C R D RG 

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Electronique Analogique Chapitre III : Les oscillateurs sinusoïdaux

1 1 l 2 1 1 2 1
s (  )( 1  ) 2
w osc   2  f osc
2
( )(  2 )
R D RG CR D RG Cl C R D RG 2π Cl C R D RG
1 2 1
Si RG   on écrit s  2
w osc   f osc
2

RD Cl Clπ

III.2.2.4 Oscillateur Clapp R2

La réaction est de type tension série. R1


-
R
 Chaîne directe :
+ C
'
R S’ C1
S (p) S(p) Z
 1  2 et ' 
E(p) R1 S (p) R  Z K C2
l S
E V
 1 1  CC
Z   //(lp  )  et C e  1 2
 Ce p Cp  C1  C 2
Figure III.5 : Oscillateur clapp
1
lp 
Cp 1 S(p) 1
Z  d' ou 
1 1 S'(p) 1
1  C e p(lp  ) Ce p  1  R(C e p  )
Cp 1 1
lp  lp 
Cp Cp
R2
1
S(p)  R  Z  R1
A(p)   1  2  
E(p)  R1  R  Z  1
1  R(C e p  )
lp  1/Cp

 Chaîne de retour :
C1 p V(p) C1 C CC
V(p)  S(p)  B(p)    e où C e  1 2
C1 p  C 2 p S(p) C1  C 2 C 2 C1  C 2

 Condition d’oscillation : On ferme l’interrupteur K, alors V(p) = E(p).

 C e  R2 
 1  
S(p) V(p)  C 2  R1 
A(p)B(p)  1 1
E(p) S(p) 1
1  R(C e p  )
1
lp 
Cp
 C e  R2  1 1  C  R 
 1    1  R(C e p 
1
)  1  jR(C e w 
1
)   e 1  2   1
 C 2  R1 
lp  lw-  C 2  R1 
Cp Cw
 
 

et R C e w 
1   0 d' ou 1  R 2  C 2  1  C 2 et C e w(lw  1 )  1
 1  R1 C e C1 Cw
 lw  
 Cw 

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R2 C 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
 w osc  (  )  (   ) f osc  (   )
R1 C1 l Ce C l C1 C 2 C 2π l C1 C 2 C

R2
III.2.2.5 Oscillateur Hartley
R1
-
La réaction est de type tension série. R

 Chaîne directe : +
S’ L1

S ' (p) R S(p) Z C S


 1  2 et '  K
E(p) R1 S (p) R  Z E V
L2

 1  lp
Z   lp//   et l  l1  l 2
 Cp  1  lCp 2 Figure III.6a : Oscillateur Hartley

R2
1
S(p)  R  Z   R2  lp  R1
A(p)   1  2    1   
2 
E(p)  R1  R  Z   
R  lp  R( 1  lCp )  1
1  R(Cp  )
lp
l V(p) l l
 Chaîne de retour : V(p)  2 S(p)  B(p)   2  2
l1  l 2 S(p) l1  l 2 l

 Condition d’oscillation : On ferme l’interrupteur K, alors V(p) = E(p).

 l2  R
  (1  2 )
S(p) V(p) l  R1 l R 1
A(p)B(p)  1  1 d' ou ( 2 )( 1  2 )  1  R(Cp  )
E(p) S(p) 1 l R1 lp
1  R(Cp  )
lp
l R 1 R l l 1
( 2 )( 1  2 )  1  jR(Cw  ) d' ou 1  2   1  1 et Cw  0
l R1 lw R1 l 2 l2 lw

R2 l1 1 1 1
 wosc    f osc 
R1 l2 lC C(l1  l2 ) 2π C(l1  l2 )

On peut réaliser un oscillateur Hartley à transistor à effet de champ. Le quadripôle de réaction est
constitué d’une cellule en  comportant deux inductances et un condensateur.
Les capacités Cl de liaison et CS de découplage sont considérées comme des courts-circuits à la
fréquence d’oscillation. Le transistor est caractérisé par sa pente en source commune s.
+VCC
RD
Z1 Z2 Z3

Cl C C
Cl
RG l l s vGS RD l l RG vGS
RS CS

Figure III.6b : Oscillateur Hartley

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Electronique Analogique Chapitre III : Les oscillateurs sinusoïdaux

Z1 RD lp 1
vGS   Z 3 sv GS   sZ 1 Z 3  Z 1  Z 2  Z 3 où Z 1  et Z 2 
Z1  Z 2  Z 3 RD  lp Cp
RG lp RD lp R lp 1 R lp R lp
Z3  d'ou  s. . G   D  G
RG  lp RD  lp RG  lp Cp RD  lp RG  lp
 sR D RG l 2 Cp 3  RD RG  (R D  RG )lp  (lp) 2  RD RG lCp 2  RD l 2 Cp 3  RD RG lCp 2  RG l 2 Cp 3
1 1 1 1 1 1 1 2
s (  )( 2
)(   ) 
RD RG lCp lp RD RG RD RG Cp lp
1 1 1 1 2 1
s (  )( 1  2
)  j( 2 3   )
RD RG lCw l Cw lw RD RG Cw
1 2 1 1 2 1 RD RG
   0  2 (  )w 2  0  w 2 
2
l Cw 3
lw RD RG Cw l C l RD RG C 2lCR D RG  l 2
1 1 1 1 1 2lCR D RG  l 2 1 1 l
s (  )( 1  2
)  s  (  )( 1)  (  )( 1 
RD RG lCw RD RG lCR D RG RD RG CR D RG
1 1 l 1 1 1
s (  )( 1  ) 2
w osc   f osc
2
( )( )
RD RG CRD RG l 2
2π l2
2lC  2lC 
RD RG RD RG
1 1 1
Si RG   on écrit s  2
w osc   f osc
2

RD 2lC 4lπC

III.3 OSCILLATEURS A RESISTANCE NEGATIVE

III.3.1 Principe

Dans un circuit RLC, il y a échange permanent d’énergie entre la bobine et le condensateur, mais
cette énergie décroît constamment à cause de la puissance dissipée par effet joule dans la
résistance. Le signal utile est une sinusoïde amortie, donc une pseudo sinusoïde et l’amplitude de
la tension est une fonction exponentielle décroissante du temps.
Pour avoir des oscillations sinusoïdales, il faut fournir au circuit une énergie égale à celle qui à
été dissipée durant chaque pseudo période. Ce ci est possible en plaçant un dispositif qui
présente un effet dit de résistance négative. Un simple montage à base d’AO peut être assimilé à
une résistance négative.
uR ul

R l
i
u l R C Rn uC C Rn un

il iR iC iRn

(a) (b)
Figure III.7 : Principe des oscillateurs à résistance négative

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Electronique Analogique Chapitre III : Les oscillateurs sinusoïdaux

 La loi des nœuds, appliqué au circuit de la figure III.7a conduit à l’équation :


u du u di
il  i R  iC  i Rn  0  il  C   0 avec u(t)  l l
R dt Rn dt
1 1 dil d 2il
il  l(  )  lC 2  0
R Rn dt dt

 La loi des mailles, appliqué au circuit de la figure III.7b conduit à l’équation :


di d 2i du
u C  u R  u l  u n  0  u C  Ri  l  lC 2l  0 avec i(t)  C C
dt dt dt
duC d 2 uC
uC  (R  Rn )C  lC 0
dt dt 2
 Dans les deux cas, si Rn = - R, les équations ainsi que leurs solutions générales prennent les
formes suivantes :

il"  w02 il  0  il (t)  I M sin (w0 t  )


u C"  w02 u C  0  u C (t)  U M sin (w0 t  )

Alors une sinusoïde prend naissance dans les circuits étudiés.

III.3.2 Réalisation pratique

Dans cet exemple, la bobine est caractérisée par ses deux paramètres L et r du modèle série ; son
Lw0
facteur de qualité Q  est supposé très grand devant l’unité pour la pulsation
r
d’oscillation Lw0  r .
R2
R3
R1
- ie
+
i1 i2 i3
+
- r
r
u C Rn vS
C R3 uS
l R2 l
R1

Figure 8 : Oscillateur à résistance négative

– Entre les points A et M, l’AO supposé parfait, associé aux résistances R1, R2 et R3 est
équivalent à une résistance négative Rn.
R1 R
v   u  R3ie  u s  u s  u  R3ie v   v  u  u S  u  u S  ( 1  2 )u
R1  R2 R1
R2 R u R1 R3
u S  u  R3ie  ( 1  )u   2 u  R3ie d' ou Rn   
R1 R1 ie R2

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Electronique Analogique Chapitre III : Les oscillateurs sinusoïdaux

– A tout instant on peut écrire : i1  i2  i3  0

di1(t) 1
C
v s (t)  ri1(t)  l v s (t)  i2(t)dt v s (t)  Rn i3(t)
dt
Vs (p) Vs (p)
I 1(p)  I 2(p)  CpV s (p) I 3(p) 
r  lp Rn

En notation complexe et pour une oscillation sinusoïdale : I 1(p)  I 2(p)  I 3(p)  0


 1 1   1 1  1 1
V(p)  Cp    0    Cp    0   jCw   0 ; V(p)  0
 r  lp Rn   r  lp Rn  r  jlw Rn
r  jlw 1 r 1 lw
 jCw  0 2 2 2   j(Cw  2 2 2 )  0 cette égalité exige que :
r l w
2 2 2
Rn r l w Rn r l w
r 1 r 1 lw 1
 0 2 2   0 et Cw- 2 2 2  0  Cw   0 car lw  r
r l w
2 2 2
Rn l w Rn r l w lw

l 2 w2 1 1
Rn   wosc   f osc 
r lC 2π lC

l 2 w2
Si R n  ; il y a saturation et dans le cas contraire il n’y a pas d’oscillation.
r

III.4 OSCILLATEUR A RESONATEUR

La fréquence des oscillateurs peut varier suite à une variation d’un paramètre (température,
tension d’alimentation…etc). Lorsque nous avons besoin de générer une fréquence de grande
précision, on emploie des résonateurs constitués de cristaux piézo–électrique.

III.4.1 Le quartz piézo–électrique

Pour obtenir l’effet piézo-électrique on taille dans un cristal de quartz (le quartz est un cristal
naturel de silice), une lame parallélépipédique. Lorsque cette lame subit une déformation, ses
faces se couvrent de charges électriques de signes contraires. La différence de potentiel ainsi
créée est proportionnelle à la force appliquée. Ce phénomène est réversible.
Si la tension appliquée entre les deux faces de la lame est alternative, celle ci se dilate et se
comprime, on dit que le quartz vibre.
Le quartz est un transducteur qui convertit l’énergie électrique en énergie mécanique et
inversement. Cet oscillateur mécanique peut vibrer à des fréquences extrêmement diverses, de
quelques centaines de kilohertz à plusieurs dizaines de mégahertz.
La fréquence de résonance du quartz dépend de ses dimensions, mais pour un cristal donné elle
est fixe et très stable dans le temps : C’est la qualité fondamentale de ce type d’oscillateur.
Le symbole ainsi que le modèle équivalent d’une lame de quartz, fonctionnant au voisinage de sa
fréquence de résonance, sont donnés par la figure III.9.

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Electronique Analogique Chapitre III : Les oscillateurs sinusoïdaux

X(w)
A

L
C0 0 w
ws wp
C
B
(a) (c)
B (b)
Figure III.9 : Schéma équivalent du quartz

Dans la pratique un cristal de quartz monté entre deux armatures métalliques, formant un
condensateur plan de capacité C0. Le dipôle L-C série rend compte de la résonance mécanique
du cristal.
L’impédance équivalente du quartz s’écrit :
 1  1  1
  lp   1
 1   1   C 0 p  Cp   1  lCp 2
Z    //  lp      ( )
 C0 p   Cp  1 1  C0 p  1 1 1
lp   1 2 (  )
C 0 p Cp lp C 0 C
1 1 1 1
On pose wS2  et w 2p  (  ) et on a : p  jw
lC l C0 C

wS2 wS2
1 1 
1 w2  jX d' ou X   1 . w2
Z j
C0 w w2 C0 w w2
1  p2 1  p2
w w
Comme la capacité C0 est beaucoup plus élevée que la capacité C, l’écart relatif entre wS et wp
est alors très faible et on a wp > wS.
Le graphe de la figure III.9b donnant la réponse en fréquence X = f(w), montre que :
 Le quartz se comporte comme un circuit capacitif dans les intervalles 0 wS  et w p    
puisque X < 0.
 Dans la bande étroite de fréquence Δf  f p  f S , le quartz est inductif (X > 0), sa réactance

variant très rapidement de zéro à une valeur très élevée, c’est dans ces conditions que les quartz
sont utilisés pour stabiliser la fréquence d’auto – oscillateurs.
 Pour w = ws, la réactance X est nulle, le quartz est équivalent à un circuit résonant série et pour
w = wp, la réactance X est infinie, le quartz est alors équivalent à un circuit bouchon.
1
wp fp  C 2 C
  1    1 
wS f S  C0  2C 0

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Electronique Analogique Chapitre III : Les oscillateurs sinusoïdaux

III.4.2 Oscillateur à quartz

Un tel oscillateur dit de Pierce est représenté ainsi. La chaîne directe est un amplificateur à
transistor à effet de champ monté en source commune. La chaîne de retour comporte trois
condensateurs C1, C2, C3 ainsi que le cristal de quartz qui fonctionne dans sa zone inductive.

+VCC
Quartz
RD
Quartz C3 Z
C3 s vGS RD C1 C2 vGS
Z

RG RS C1 C2
CS

Figure III.10 : Oscillateur à quartz

 Dans le schéma équivalent on a supposé que RG est infinie et que le TEC est caractérisé par ses
paramètres en source commune s et  ( est supposée infinie). Les capacités de liaisons CS et Cl
se comportent comme un court circuit à la fréquence d’oscillation.
 1 RD 1  sR D 1 w 2  wS2
v GS     Z    v GS ou Z  jX et X  
 C 2 p 1  C1 R D p C 3 p  C 2 p( 1  C1 p) C 0 w w 2  w 2p
C C
 sR D  1  C1 R D p  C 2 R D p  2  2 C1 R D p  jXC 2 p  jXC 2 C1 R D p 2
C3 C3
C2  C 
 sR D  1   XC 2 w  jRD w C1  C 2  2 C1  XC 2 C1 w 
C3  C3 
C2 1 1 1
C1  C 2  C1  XC 2 C1 w  0  Xw   
C3 C1 C 2 C 3
C2 C  1 1 1  C
 sR D  1  XC 2 w   sR D  1  2  C 2      sR D  2
C3 C3  C1 C 2 C 3  C1
1 1 1 1 w 2  wS2 1 w 2  wS2
Xw     w  
C1 C 2 C 3 C 0 w w 2  w 2p C 0 w 2  w 2p

 1 1 1 1  1 2  1 1 1  2
w 2       wS      w p
 C 0 C1 C 2 C 3  C 0  C1 C 2 C 3 
1 2  1 1 1  2
wS     w p
C0  C1 C 2 C 3  C 0 w 2p  C 3 wS2
wosc 
2
 wosc
2
 si C 1  C 3 et C 2  C 3
 1 1 1 1  C0  C3
    
 C 0 C1 C 2 C 3 

C C0 f p2  C3 f S2 ωp ωs
sRD  2 f 2
 où f p   f osc  f s 
C0  C3
osc
C1 2π 2π

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Electronique Analogique Chapitre III : Les oscillateurs sinusoïdaux

III.5 STABILITE DES OSCILLATEURS

Réellement l’oscillateur délivre un signal dont la fréquence et l’amplitude peuvent varier. Ces
variations sont liées à l’évolution des éléments actifs ou passifs (vieillissement, échauffement…)
ou voir même aux variations de la charge de l’oscillateur ; on dit qu’il y a dérive d’amplitude ou
dérive de fréquence. Pour les applications qui nécessitent des sources de précision, ces dérives
sont gênantes dans la plupart du temps qu’il est indispensable de les stabilisées.

III.5.1 Stabilité de fréquence

Beaucoup des dispositifs électronique travaillent avec des sources de fréquence précise tel que :
L’horloge pour un p, télécommunication satellite, balises hertziennes pour le guidage des
avions ou des bateaux…etc.
Pour pallier aux contraintes thermiques qui entraînent la variation de la fréquence, on utilise des
organes de très faible coefficients de température et dans certains cas ayant des courbes de
variation en fonction de la température parfaitement déterminées (thermistance), afin de réaliser
une compensation de la dérive thermique. Souvent l’oscillateur est placé dans une enceinte
thermostatée.
La stabilité de la fréquence peut être également obtenue par synchronisation des oscillateurs sur
des résonateurs piézoélectriques étalons tel que le quartz comme nous l’avons déjà vue dans la
section cf.II.3.1, qui fonctionne dans sa zone inductif délimitée par deux fréquences formants
une bande étroite : fs fréquence de résonance série et fp fréquence de résonance parallèle,
correspondant successivement à l’état très basse impédance et l’état très haute impédance du
quartz.

III.5.2 Stabilité de l’amplitude

La variation de la température se traduit souvent par un écrêtage du signal fournit par


l’oscillateur puisque son amplitude est limitée par la saturation de l’amplificateur de la chaîne
directe. Pour éviter ce genre d’inconvénients, on introduit généralement dans le système bouclé,
un dispositif qui permet de faire varier le gain soit de la chaîne directe soit de la chaîne de retour,
en fonction de la température ou de l’amplitude du signal de sortie. Cette opération est appelée
contrôle automatique du gain "CAG".

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Comme au départ, A > 1 et, par la suite A doit se stabiliser à 1, on prévoit un circuit
de stabilisation d’amplitude. Ce circuit est un élément non-linéaire dont la résistance
varie en fonction de la tension, ce qui permet un  de plus en plus faible lorsque
l’amplitude de sortie augmente.  se stabilise à 1/A lorsque la tension est d’amplitude
désirée est atteinte.
Par exemple, pour le circuit de la figure a), la résistance devient court-circuitée par les
diodes D1 et D2 lorsque l’amplitude de sortie atteint la valeur désirée.
Le stabilisateur de la figure b) effectue une contre-réaction négative
proportionnellement à la valeur crête de la tension de sortie. Avec une faible tension de
sortie, VC4 est faible et la résistance RDS de Q1 est faible. Plus la tension de sortie est
élevée, plus la contre-réaction est forte et le gain total A diminue pour tendre vers 1.
+Vcc +Vcc

VS R3 VS
C3 R5
-Vee -Vee
R5 R6
D1
D1 D2
R4 Q1

D3 D4 R1 C4 R6
R4

a) b)

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