Le travail de Mike Parker Pearson a selon moi tout à fait
renouvelé le sens de Stonehenge. J’ai pris connaissance de son travail en 2008, lorsqu’il a montré que ce sens du monument était lié, non pas aux cérémonies solsticiales enfumées des baba-cools, mais au rite de passage entre le royaume des vivants et celui des Ancêtres. La voie processionnelle, résultat des raclements du sol par les roches au cours de la glaciation, est orientée plein Est, et est reliée au Temple par la voie d’accès orientée par rapport au nord à 51°N. Or ce nombre a un sens précis que nous allons expliquer. Mais, depuis 2008, Mike a beaucoup progressé, en compagnie de ses étudiantes et étudiants, mais aussi des équipes d’autres chercheurs. C’est à la suite d’un travail harassant que Mike a montré en 2020 que les Pierres Bleues étaient originaires de Waun Mawn, Galles, et qu’elles correspondaient parfaitement aux trous de poteaux de ce site. La recherche au strontium sur les dentitions et l’étude des gènes a permis de conjecturer de manière simple que les populations de ce site avaient migré vers Stonehenge, emportant leurs meubles avec elles. Il y a d’innombrables questions non résolues à Stonehenge et en mille autres endroits de notre passé… Parmi celles-ci, l’une est : à quoi correspond la structure géométrique de Stonehenge ? On a montré depuis longtemps que le temple a un axe de symétrie passant entre les pierres bleues Y1 et Y30. Mais à quoi correspond cet axe de symétrie ? Un léger décalage de l’axe proposé montre que celui-ci est orienté sur la voie d’accès à l’Allée, selon un angle de 51°N. Mais pourquoi cet alignement a-t-il été choisi ? Après d’innombrables erreurs liées à mon inculture, j’ai fini par comprendre ceci. Aux équinoxes, date de passage entre les deux Règnes, comme le montre la dénomination polonaise des Dziady, les grand’pères d’automne et de printemps, que je dois à Paulina Jankowska, et chez nous All Hallowed Even, le soleil à Stonehenge est au midi à 51° de hauteur, latitude du site, pour les seules fois de l’an. Il semble donc que les concepteurs du temple ont décidé de projeter au sol l’angle parfait du soleil en liaison avec les Ancêtres, et, se situant au centre des deux tumuli abritant les très importants personnages du Grand Cercle, regardant le soleil, ils ont rabattu cet angle vers la voie processionnelle afin de définir le Chemin des Ancêtres, dont Mike a conjecturé qu’il servait à accomplir le rite de dispersion des cendres dans la rivière Avon, représentant le Fleuve des Morts, Eridan. Je ne sais pas si Mike a obtenu l’autorisation de fouille du lit de la rivière pour vérifier cette hypothèse. C’est ici que je dois faire intervenir le travail fabuleux de Howard D. Jones, sur le système du comput du temps védique, présent partout sur la planète, et que je baptise par simplicité le système 360/12. Dans un article magnifique, dont les hypothèses finales sont un peu discutables, ce qui importe peu, Howard a montré comment le système védique résulte de la division de 360 par ses sous-multiples, 12, 4, 2, 5, 72, cherchez encore ! Mais le plus génial dans cet article est la manière dont Howard montre comment l’on obtient le système des nakshatras ! Soit une division du cycle du soleil en 360°. Nous savons que la Lune, par un miracle extraordinaire et qui nous ferait presque croire aux dieux, parcourt chaque JOUR un angle de 13° dans le ciel ! Or c’est cet angle, défalqué de l’angle de 1° du parcours solaire, qui définit le nombre 12, diviseur parfait de 360 ! C’est là la BASE de tout le comput du temps depuis sans doute 50 000 ans. Mais il résulte de ces FAITS une suite inattendue que Howard met bien en lumière : si nous divisons le cycle 360 par 13, le parcours lunaire, alors nous obtenons un nombre proche de 28, ce qui va définir le nombre des mansions lunaires de l’écliptique dans le système ancien !!! Or le nombre 28 est présent à Stonehenge sous la forme des 56 = 2x28 trous de poteau d’Aubrey. Une nouvelle question surgit alors. Je n’ai pas le schéma du site gallois pour raisonner. Si à Waun Mawn, le nombre des trous de poteau est 30, pourquoi importer à Stonehenge DEUX FOIS ce nombre, puisque les pierres bleues doivent être 2 x 30. Si au contraire on conjecture que le nombre envisagé de trous par les transporteurs était 2 x 28 = 56, alors on est tout près du nombre des trous d’Aubrey. On peut alors conjecturer que les transporteurs de Galles avaient décidé de reprendre le comput des nakshatras sur le nouveau site, mais ont décidé de donner une nouvelle représentation du cycle du Temps sous la forme des deux cycles de 30 de pierres bleues à Stonehenge. Tous les cycles de Stonehenge ont 30 unités, à part le temple central aux 5 portiques, et le cycle d’Aubrey. Je pense donc que les Anciens qui ont conçu ce temple l’ont mis en connexion avec les Ancêtres de la rivière Avon, présents aux équinoxes, et avec les nakshatras du cycle de la lune, dont je vous rappelle pour la centième fois qu’elle est de sexe MASCULIN, comme en Hinde avec Chandra, ou Môn chez les Kelts. Môn règle l’ordre du Temps et des Ancêtres. GT 2020 1 21