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vivre pour
aujourd’hui, espérer
pour demain ».
Albert Einstein
« SOUVENIRS,
SOUVENIRS » :
MON
AUTOBIOGRAPHIE
Giovanni Sabatini
Pacte Autobiographique
Un jour, je me suis dit : « Je mourrai », et, à part les personnes qui me sont très proches,
personne ne se souviendra de moi, de ma vie, de mes actions, mes difficultés et mes moments
de bonheur. Personne ne s’en souviendra, et je disparaîtrai comme un grain de sable emporté
par le vent. Alors c’est pour ça que j’ai décidé que j’allai écrire ma vie. Ici lecteur, tu trouveras
tout ce qui est bon dans ma vie pour qu’il soit raconté et que les personnes s’en souviennent.
Tu y trouveras les différents aspects de mon caractère, les différentes faces de ma personnalité
ainsi que les plus grands moments de désespoir mais aussi les plus grands moments de joie.
J’essaierai de me représenter le mieux possible, pour que tu puisses me connaître sans
jamais m’avoir vu, sans jamais m’avoir connu. Je te révèlerai des souvenirs pendant longtemps
enfouis dans ma mémoire. Tout au long de cette péripétie qu’est l’écriture de ma vie, je
rencontrerai sûrement des difficultés et des impasses, mais si ce n’eût été que pour moi, je me
fusse mieux préparé. Si tu ne crois pas en ma sincérité, passe ton chemin, car le principe même
de mon autobiographie est basé sur la confiance. Tu dois avoir confiance en ce qui est écrit et
ne pas douter de la vérité. Cependant, je veux qu’on me garde en vie à travers ce livre, et je
continuerai de l’écrire jusqu’à la fin. Avec 80 ans maintenant, j’ai vécu des aventures qui
méritent d’être racontées, et les péripéties ne manquent pas. J’ai également écrit ce livre pour
ma famille, ma descendance. Je n’ai pas envie que ma progéniture me voit comme quelqu’un
qui n’ait rien accompli et dont le passage sur ce monde n’a été qu’une longue et monotone
aventure sans succès.
Quand j’évoque mon enfance, il me revient en mémoire les vacances passées en Italie,
à Spoleto, la ville natale de mon père. Nous y venions chaque année en été et aux alentours de
Pâques. Nous logions toujours chez mes grands-parents, Sergio et Lilli, dans leur petite maison,
au beau milieu de la campagne ombrienne. L’air doux et humide, le picotement de l’herbe
fraîche sous mes pieds, les chemins de terre battue avec les cailloux qui se coincent dans les
sandales ou encore les crêpes au sucre et les galettes de pain fourrées au fromage et au jambon,
voilà en partie des éléments dont je me rappelle et qui me donnent des frissons quand j’y
repense. Chaque fois que l’on venait à Spoleto, un détachement s’opérait entre moi et le monde,
les problèmes et la mauvaise humeur. J’étais toujours très content, et je le suis encore
maintenant, quand je voyais mes grands-parents. Je les adore et les aime beaucoup. Ils étaient
pour moi une véritable réjouissance. Je passais la plupart de mon temps en Italie avec eux. Je
voyais qu’ils étaient contents de nous voir et de nous accueillir, mais moi je l’étais encore plus
qu’eux.
Mon grand-père est au premier abord un homme rude et réservé, mais c’est tout le
contraire. Il est gentil et attachant comme une peluche et il parle beaucoup avec nous. Je pouvais
passer des après-midis entiers dans la chaleur de ses grands bras nus et de ses caresses
réconfortantes. Ma grand-mère, elle, était aussi attentionnée que son époux, mais elle avait en
plus son affection maternelle qui la rendait si douce. Elle adorait cuisiner et me préparait
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toujours les plus grands et les plus bons quatre-heures. Il y avait des pâtisseries à foison et une
grande variété de gâteaux italiens. Leurs odeurs me montaient à la tête, de sorte que je pouvais
passer des heures à humer l’air frais plein d’odeurs enivrantes. La plupart du temps, nous allions
nous promener tous ensemble dans les bois à cueillir les fruits rouges et revenions le soir en
profitant de la beauté du soleil rouge qui se couchait au loin derrière les hauts pics montagneux,
dans la brume légère. C’était toujours avec le cœur gros que l’on reprenait la voiture en direction
de l’aéroport, mais surtout avec la tête remplie de souvenirs magiques qui ne s’effaceront
jamais.
A a a a a a aaa aaaa
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nous voyait constamment ensemble. Si parfois, par divergence d’opinion, on se disputait,
quelques minutes plus tard, la querelle était oubliée et nous nous demandions pardon l’un
l’autre. Moi qui tantôt n’avais pas envie de me lever le matin pour aller à l’école, j’attendais
maintenant avec impatience le moment où l’on serait à nouveau ensemble. Une chose est sûre,
c’est que jamais je n’oublierai notre longue et puissante amitié.
Malheureusement, nos chemins se sont séparés à partir du collège et malgré le fait que
nous nous revoyions de temps en temps, nous nous sommes vite perdu de vue, et malgré tout,
cette relation ne restera qu’une amitié d’enfance. Quand j’y repense maintenant, je suis déçu
d’avoir perdu contact avec Côme et je suis sûr que notre amitié n’aurait pu qu’évoluer
positivement et nos liens se renforcer.
Je garde un très bon souvenir du Noël d’il y a environ 3 ans. C’était un vingt-quatre au
soir, le réveillon. Il faut d‘abord préciser que c’est aussi l’anniversaire de mon oncle Francesco,
qui est l’oncle dont je suis le plus proche. Nous fêtions alors ses 21 ans en plus de Noël. Pour
cette occasion de double fête, toute la famille s’était réunie chez un oncle ayant une grande
maison pour profiter d’un grand réveillon. Ce rassemblement familial avait été organisé au
dernier moment dans la précipitation mais tout le monde était heureux d’être là. Je me souviens
particulièrement de la façon dont la maison avait été décorée. Mes cousins avaient passé
plusieurs heures à s’en occuper, et l’on pouvait voir distinctement le fruit de leurs efforts. La
demeure était étincelante. Les guirlandes étaient partout, certaines lumineuses étaient même la
seule source de lumière dans certaines pièces, une grande et magnifique crèche était dans un
coin du grand salon, mais ce qui m’a plu le plus, c’était la cheminée. La chaleur qui en émanait
était réconfortante et apaisante : quelque chose était sûr rien ne pouvait aller de travers ce soir.
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Tout le monde était joyeux et nous commencions inconsciemment à former une ronde
autour de la table principale. Nous commençâmes alors à manger. Ma grand-mère et un de mes
nombreux oncles, qui avaient préparé le repas amenèrent alors une multitude de plats préparés
avec amour. La gastronomie française et italienne se mélangeait alors pour le plus grand
bonheur de tous : le chapon, la dinde, le foie gras, les huîtres, tous types de pâtes avec du jambon
et du fromage ainsi qu’une multitude de gâteaux traditionnels, la plupart venant d’Ombrie en
Italie, se mélangeaient dans une explosion de saveurs. Les discussions allaient bon train et les
rires s’entremêlaient pour former une mélodie du bonheur.
Cependant quelques minutes plus tard cette joyeuse cacophonie s’arrêta pour laisser
place à une énorme ronde d’environ quarante ou cinquante personnes au milieu de laquelle se
trouvait ma tante sui démarrait un énorme jeu de société. Nous jouâmes au « Loup-Garou », au
« Papelito » et bien d’autres. Des musiques de Noël étaient jouées en boucle et contribuaient à
cette atmosphère festive. Plus tard dans la soirée, quand mes petits frères et sœurs, cousins et
cousines, commençaient à s’endormir calmement, nous comprîmes que c’était le moment de
rentrer chez nous. Nous rentrâmes à la maison en compagnie de nos grands-parents qui
logeaient chez nous et nous allâmes vite nous coucher. Je garde de ce moment un excellent
souvenir qui restera à jamais dans mon cœur comme un de mes meilleurs souvenirs de Noël.
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l’approche de cette rencontre footballistique. Nous avions travaillé dur et savions l’importance
de cette partie pour le championnat.
Cependant, nous avions sous-estimé l’équipe adverse : en effet, nous pensions qu’après
des heures d’entraînement acharné notre niveau était nettement supérieur au leur. Mais nous
avons vite eu la preuve du contraire. Dans le même état d’âme que nous, l’équipe de Jacou
s’était entraîné aussi dur que nous, et même plus. Sur le terrain, la différence de niveau était
flagrante. Nous avions tout donné, mais la rencontre s’est finalement terminée sur un score de
trois pour eux et zéro pour nous.
À ce moment-là, j’étais très déçu de moi. J’ai constaté que je me pensais plus fort, mais
à tort. Je savais également que mon père ainsi que mon frère avaient assisté au match. J’en étais
donc encore plus déçu au vu de moi-même. J’avais presque les larmes aux yeux en repensant à
ma minable performance. Je me sentais détruit de l’intérieur et remettais en cause mes capacités.
Mon équipe entière était dans le même état, déçu. Il n’y en avait pas un pour remonter le moral
de l’autre et heureusement que notre entraîneur était là pour nous réconforter. Cependant, à
partir de ce moment-là, j’ai su qu’il ne fallait jamais sous-estimer une personne, et que même
si j’étais très déçu, il fallait savoir aller de l’avant et travailler toujours plus dur. Comme quoi,
certains échecs peuvent finalement se révéler des victoires dans la vie.
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Souvenir De Mes Plus Belles Vacances
Chaque fois que je pars en vacances, je m’amuse beaucoup, quel que soit l’endroit, mais
il y a un lieu, un endroit, où j’ai vécu les plus belles vacances : le Castellet. Le Castellet est un
petit village sur la Côte d’Azur, à environ une heure de Toulon. C’est un hameau qui compte
30 habitants en temps normal, mais qui compte plusieurs centaines de visiteurs par jour durant
les vacances d’été. Nous avions l’habitude avec nos cousins de louer tous les ans en été la même
maison au Castellet. C’était une grande maison de trois étages avec assez de chambre pour loger
une trentaine de personnes. Nous y restions environ trois semaines, le plus souvent à partir de
la mi-juillet jusqu’en début d’août. Mais la plus grande partie de notre temps, de nos vacances,
nous allions profiter de toutes les plages et des activités innombrables que nous proposer la
Côte d’Azur. La maison que nous louions au Castellet servait plutôt à manger, dormir, et
partager de bons moments entre cousins, oncles, familles, le soir venu. Nous passions le plus
clair de notre temps sur la mer, sur des plages magnifiques comme le Capelan, Saint-Cyr-sur-
Mer, ou encore les fameuses calanques de Cassis.
Les paysages étaient magnifiques, on pouvait sentir le sable chaud sous le pied, voire le
reflet du soleil sur la mer, sur les vagues, goûter l’air frais et les odeurs de poissons, de pêche
et de l’océan, le sel de la mer et les grillades de dorades fraîchement pêchées. Mais le plus beau
de tous les spectacles restait le coucher du soleil sur la crique du Capelan. On apercevait en
haut des grands rochers, cette boule orangée qui se coucher et nous profitions de chacun de ces
instants comme c’était le dernier, et que ce Soleil majestueux n’allait plus jamais nous souhaiter
le bonjour de ses rayons. Évidemment, dans nos vacances au Castellet, nous avons également
profité des parcs d’attractions, des marchés de Toulon, des randonnées dans la forêt à l’aube ou
encore des plus belles soirées animées dans les petits villages.
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Durant ces vacances magiques, les problèmes disparaissaient, la bonne humeur était
reine et une complicité s’installait entre chacun de nous. Une atmosphère de joie sans pareille
régnait dans la maison et malgré les difficultés de chacun, tout le monde arborait un grand
sourire significatif de cette période incroyable. Nous sommes très contents chaque année de
pouvoir vivre ces moments magnifiques, et nous savons que ce n’est pas donné à tout le monde,
donc nous profitons de chaque instant de ses vacances féeriques.
J’ai choisi d’écrire sur mon jardin. Actuellement ce n’est plus mon jardin, mais mon
ancien jardin, celui de la maison où nous habitions moi et ma famille, avant d’avoir déménagé.
J’associai à ce beau jardin plein de souvenirs de sensations époustouflantes. C’était pour moi
une vraie oasis de tranquillité où je pouvais passer des heures sans rien faire, où je pouvais tout
simplement me relaxer. Ce jardin était plutôt grand. Rien que quand je sortais de la porte et que
je portais mon regard sur cette étendue verte, je me sentais tout de suite plus en paix à la vue de
cette multitude de couleurs. Le nombre de fleurs, je ne les comptais plus, le nom de chacune, je
ne m’en souvenais plus tellement il y avait de variétés différentes, mais chacune était disposée
de façon à ce qu’elle soit mise en valeur et mette en valeur le jardin. Cette explosion de couleurs
était comparable au jardin d’Éden lui-même. Au centre du jardin, se trouvait un grand
abricotier, vieux de plusieurs dizaines d’années.
Quand on le regardait, cette masse imposante et centenaire nous rassurait et nous
tranquillisait. Le matin ou le soir, à l’aube au crépuscule, la lumière douce venait éclairer ses
longues branches épaisses et ses longues feuilles qui tendaient vers le haut, et nous offrait un
spectacle incroyable.
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On pouvait sentir et ressentir cette essence de beauté et les odeurs enivrantes nous montaient à
la tête de sorte qu’on pouvait rester tranquillement debout à humer l’air pendant des heures.
Moi je ne m’en lassais jamais, de ces saveurs et odeurs alentour. Le thym, le romarin et le
basilic, mêlé au jasmin, à la lavande et aux magnolias formaient une atmosphère incroyable, un
oasis de paix.
Il me parlait et je lui répondais. On discutait en silence pendant des heures, et il apportait
des réponses à mes questions, des questions à lui poser. Je garde donc de ce jardin le meilleur
des souvenirs, et jamais je n’ai eu lieu si inspirant, lieu si doux et si aimé.
Vacances à la Neige
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Figure 7 - Mes cousins et moi dans la neige
Plus tard dans l’après-midi, nous eûmes la chance de voir la neige tomber de nos propres yeux.
C’était un spectacle incroyable et je n’aurai pas quitté cet endroit pour tout l’or du monde. Je
restai des heures à regarder les flocons tomber et je redevins un petit garçon de cinq ans. Avec
une joie enfantine, je me mis à courir, sauter et skier de plus belle.
Le soir venu, j’étais épuisé mais comblé par ces vacances à la neige. Je remerciai mon oncle de
tout mon cœur de m’avoir emmené avec lui et de m’avoir donné la possibilité de vivre ces
instants incroyables.
J ’aime la musique, que ce soit classique ou numérique, elle nous rend pacifique et
poétique. Certaines fois dramatiques, elle offre cependant des sensations magiques.
J ’aime le sport, il permet de battre des records, devenir fort et faire des efforts.
J ’aime lire, cela nous permet de découvrir des mondes, de rire et d’avoir du plaisir, de
devenir quelqu’un et de ressentir des émotions puissantes.
J ’aime explorer, j’aime penser, j’aime chercher et aider, la solidarité, il n’y a que ça
de vrai. Dans un monde géré par une minorité puissante, la majorité doit s’entraider.
J ’aime apprendre, réapprendre et comprendre, j’aime surprendre les personnes et
défendre les causes perdues, car même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une
lueur d’espoir.
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J ’aime les gens honnêtes, les personnes chouettes. J’aime les omelettes et les galettes,
les boulettes de viande et la nourriture en général.
J ’aime ma famille, qui sait toujours rester tranquille même dans les moments
difficiles. Contrairement à d’autres, c’est facile de se confier dans ma famille et elle sait toujours
se rendre utile pour m’aider.
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Finalement, je n’aime pas le café, les bonbons acidulés, les stylos Bic, faire et défaire
ma valise quand je pars, les sonnettes, les limaces perdre mon temps, avoir des regrets, être
écarté d’une discussion qui me concerne, le bruit de l’aspirateur et les clichés sur les Italiens.
Le questionnaire de Proust
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« Je me souviens… »
Je me souviens… du jour où j’ai reçu ma première guitare, que j’ai toujours et qui
l’accompagne depuis un an maintenant.
Je me souviens… de mon premier jour au collège, de combien j’étais stressé et de
combien j’avais été impressionné.
Je me souviens… de la fois où mon oncle, mon frère et moi sommes allés à un
spectacle sur l’univers de « Star Wars », que nous aimions bien tous les trois.
Je me souviens… de la première fois où je suis allé au cirque. Mes parents nous y
avaient emmenés pour l’anniversaire de ma sœur. J’étais époustouflé de toutes les prouesses
que réalisaient les artistes et les animaux.
Je me souviens… du jour où, à la foire, j’avais gagné un tournoi de tir à la carabine.
Je me souviens de mon premier jour au club de football de Castelnau-le-Lez, à l’âge de quatre
ans.
Je me souviens… du jour où, en prenant le bateau pour aller en Corse, nous avons
vu des dauphins.
Je me souviens… de la fois où nous avons fait une chanson pour mes parents avec
mon frère et nous l’avons ensuite chanté devant tout le monde à leur anniversaire de mariage.
Je me souviens… de la première fois que j’ai pris l’avion pour aller en Italie, car
mes parents n’en pouvaient plus de faire quinze heures de route à chaque fois que nous
souhaitions nous y rendre.
Je me souviens… de toutes les fois où j’ai porté mes petits frères et sœurs qui
venaient de naître pour la première fois.
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Figure 10 - Mes souvenirs...
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