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Les enrochements

Cette synthèse des études sur le thème Les enrochements réalisées dans le cadre des recherches du LCPC a été
conduite par un gro upe de travail composé de :

M . Evrard, Rapporteur, Laboratoire régional de Rouen~'

M. A /lard, Labomtoire régional d 'A ix-en-Provence


M. Che vassu , Laboratoire régional de Sa int-Brieuc
M. Robert , Labomtoire régional de To ulouse
M. Vi/lain, Laboratoire régional de Lyon

Se sont associés à ce groupe de tmvail pour aborder des problèmes particuliers :

M . Lm'l'ous, Ingénieur TPE, A rrondissem ent maritime, Direction départementale de l 'Équipement du Calvados
M. Paradis, Ingénieur des Travaux marit im es, Chef de sec tion travaux maritimes de Cherbourg-Marine nationale
M . Merlin, Ingénieur STe PMVN
M. T ine/, Directeur de l'entreprise TP Normandie
M. Rochet, Secrétaire du groupe de recherche mécanique des roches, Labomtoire central des Ponts et Chaussées
M. D enis, Chef du groupe granulats, mécanique des roches, Laboratoire central des Ponts et Chaussées

Nous avons bénéficié par ailleurs, des observations du groupe de tm va il"' * mis en place par fe Service technique
central des Ports maritimes et Voies navigables présidé par M. Manadier et M. A ristagues (M . Evrard représentant
le CETE).

Les illustrations des pages de garde sont de M. Yardin du Laboratoire régional de S aint-Brieuc.

* Actuellement chef du groupe Mécanique des roches au Labora toire régiona l de Lyo n.
** Groupe de travail sur la surveillance, J'entretien et la réparation des ouvrages ex térieurs des ports ma ritimes.

MIN ISTÈRE DE L'ÉQUIPEMENT, DU LOG EMENT, DES TRANSPORTS ET DE LA MER


LABORATO IRE CENTRAL DES PONTS ET CHAUSSÉES
58, bou levard Lefebvre- 75732 PARIS CEDEX 15
Tél. : (1) 40.43.50.00 - Télex: LCPAR I 200361 F
Septembre 1989

Ce document est propriété de l'Administration et ne peut être reproduit, même partiellement,


sans l'autorisation du Directeur du Laboratoire central des Ponts et Chaussées
(ou de ses représentants autorisés).

© 1989 - LCPC
ISBN 2-7208-6200-2

2
s a • re

Présentation 5

Avant-propos 7

I - Les enrochements dans les ouvrages 9

I - Objet et finalité des enrochements 11


II - Préoccupations techniques des services projeteurs 18
III - Paramètres de conception et ressources disponibles 30

II - Caractéristiques générales des enrochements et méthodes de détermination 33

I - Masses et granularité des enrochements 36


II - Forme des enrochements 43
III - Appréciation de la fissuration des roches par l'indice de continuité 44
IV - Essai de résistance mécanique 46
V - Résistance au gel 49

III - L'exploitation des carrières et la production d'enrochements naturels 51

I - Problèmes posés 53
II - Les carrières en activité 54
III - Ouverture d'un site nouveau 61
IV - Les enrochements artificiels 69
Annexe : Prévision de blocométrie à partir de diagraphies microsismiques 70

IV - Recommandations de spécification pour enrochements et contrôles 83

I - Spécifications des enrochements 85


II - Agrément des carrières 88
III - Le contrôle 88
IV - La mise en œuvre 97

Références bibliographiques 106

3
. . - - - - - DÉFINITION DES NOT ATI ONS ET DES UNITÉS UTILISÉES POUR CE DOCUMENT - - - - .

Dans les formules de dimensionnement

fiJI : masse (t)


W 50 : masse moyenne
H : hauteur de la houle (m)
a= H/2 : a mplitude de la houle
Dl' : profondeur du bloc par rapport au niveau d 'eau (rn)

k" : coeffici ent variable intervenant dans les formules :


r:J. angle du talus avec l'horizonta le (degrés)
Jl coefficient de frottement
e indice des vides
l'l coefficient de forme du bloc
Pn : masse volumique du bloc (t/m 3 )
p,., : masse volumique de l'eau (tfm 3)
Knn : indice de stabilité pris en compte dans les formules donn ant la masse moyenne des enrochements

E : épaisseur des carapaces


Ns : nombre de blocs par unité d e surface
Q : débit d e rivière (m 3 )
Ru : rayon hydraulique (m)
1 : pente moyenne des fonds de rivière
Ks : coefficient d e ru gosité. Section mouillée de l'écoulement
v;, : vitesse d'entraînement des matériaux (m/s)
d : diamètre d'un enrocheme nt sphériqu e
G : plus grande dimension mes ura ble perpendiculairement à la direction de L
L : plus grande d imension d 'un bloc
E : plus gra nd e d imension perpendiculaire au plan formé par Let G

4
PRÉSENTATION

Marcel RAT
Directeur technique
au Laboratoire central des Ponts et Chaussées

La réalisation de nombreux ouvrages fluviaux ou maritimes de protection


a entraîné une augmentation de la consommation des enrochements. Pour tous
ces ouvrages, les maîtres d'œuvre se posent les mêmes questions: compte tenu
du contexte hydraulique, quelles caractéristiques doivent présenter ces enroche-
ments? Les carrières régionales peuvent-elles les fournir ou doit-on rechercher
une z one d'emprunt? Dans ce cas, quelles sont les méthodes de reconnaissance
géotechniques que l'on doit mettre en œuvre? Qu'elles spécifications faut-il
imposer? Comment doit-on contrôler et suivre une fourniture d'enrochements ?
Toutes ces questions ont été posées au réseau des laboratoires. Pour
certaines, la réponse se trouvait dans la littérature, malheureusement très
dispersée; mais pour la majorité, il n'y avait pas de réponse claire et des
recherches s'imposaient. Cinq laboratoires, qui avaient été confrontés à ces
problèmes y participèrent, mais il faut souligner que c'est aussi grâce à
l'expérience acquise par tout le réseau dans le domaine des g1:anulats qu'elles
purent être menées à leur terme.
D e l'ensemble des résultats obtenus, je retiendrai plus particulièrement :
- la méthodologie d'étude des gisements, l'utilisation des diagraphies
microsismiques permettant d'évaluer correctement la proportion d'enrochement
d'une taille donnée, que l'on obtiendra à l'abattage;
- la mesure de l'indice de continuité de l'enrochement permettant de mettre
en évidence les blocs microfissurés, qui se fra ctureront lors du transport, de leur
mise en œuvre ou de la première tempête;
la mise au point d'un peson pour contrôler simplement la masse des
blocs;
la proposition de classer les enrochements en trois catégories en fon ction
des sollicitations aux quelles ils seront soumis dans l'ouvrage.
Cette note technique est le fruit de ces recherches. Pour la p remière fois ,
un document aborde tous les asp ects liés aux enrochements. Je suis sûr qu'il
sera une réf érence pour tous les maîtres d'œuvre et les bureaux d'étude . Aussi,
je tiens à f éliciter to us les auteurs p o ur la qualité de ce document.

5
AVANT-PROPOS

ENROCHEMENT
«ensemble de blocs de roche extraits en carrière, de forme quelconque, mais de poids imposé ,
pouvant aller jusqu'à plusieurs centain es de kilos , et utilisés pour la protection des parties
immergées des ouvrages d'art»

«ils servent à protéger les constructions submergées contre les affouillements. Ils s'emploient
dans les ports pour préserver les digues et les jetées. On les utilise aussi en avant des murs de
quais de cours d'eau au courant violent. Ces roches ou ces blocs sont le p lus souvent coulés
irrégulièrement au fond de !'eau; pmfois, ils sont posés côte à côte suivant une direction
déterminée, de façon à former une plate-forme servant de base aux constructions à bâtir» ...

Grand Larousse Encyclopédique

Cette définition correspond assez bien à l' idée que s'en font les carriers, les entreprises et
même certains maîtres d'œuvre. L'enrochement est traité comme un matériau banal, de forme
quelconque sans particularité bien précise, si ce n'est son poids, qui est mis en place
irrégulièrement , sans plans bien précis.

Cependant, la réalité est tout autre. Le terme «enro- Cependant, les maîtres d'œuvres se heurtent à un
chement» recouvre en effet un éventai l de matériaux certain nombre de difficu ltés et se posent des ques-
constitutifs d'ouvrage dont la masse du bloc unitaire tions:
s'é tage de 10 kg à 30 t; il s'agit d'éléments arrond is ou
anguleux , naturels ou artificiels. Des études appro- - Quels enrochements choisir dans une région donnée?
fondies déterminent la masse unitaire à mettre en place. - Les carrières retenues pourront-elles vraiment
D ifférents paramètres sont pris en compte et il importe approvisionner en continu le chantier dans les dimen-
de bien connaître leur importance. sions requises au Cahier des C la uses techniques
particu lières (CcTP) ?
Ces dernières années ont vu une consommat ion
croissante des enrochements de toutes catégories. Les - Pour un chan tier important, ne faut -il pas ouvrir
ra isons en sont multiples: une exploitation spécifique? Sur quels critères faire une
est imation prévisionnelle de productions?
- développement de gros ou vrages en mer liés à la
const ruction de centra les nucléaires , de postes minéra- Quelles spécifications imposer?
liers, de ports de plaisance ;
Comment contrô ler et su ivre la fourniture?
- reconstruction de digues ou d'ép is détruits au cours
des dernières tempêtes dans le cadre de l'aménagement Le réseau des LPc a , ces dernières années, mené des
du littoral; recherches sur ces différents axes. Le présent document
est une synthèse des études entreprises et qui ont fait
rescindement de certains fl euves; l'objet de rapports spécifiques.
protection des berges des canaux ;
Quatre thèmes importants sont traités :
protection des p iles de pan ts ;
- Les enrochements dans les ouvrages.
construction de barrages.
- Les caracté ri stiques générales des enrochements.
L ' utilisation des enrochements a progressé du fait de Les méthodes de détermi nation.
leur facilité de mise en œuvre et des possibilités assez L'exploitation des enrochements.
soup les de rechargements en cas de désordres.
Les spécifications et le contrôle.
Notons également qu 'actuellement les enrochements
en provenance des carrières de roches massives sont Le suivi et l'entretien des digues fera l'objet d'une
moins chers que les cubes «béton», même quand la publication ultérieure mais les problèmes posés seront
distance de transport est relativement importante. cependant énumérés dans la conclusion.

7
-- - - - - - - - - - - - - - - - - --------------
Les enrochements dans les ouvrages
Sommaire

1 - Objet et finalité des enrochements 11

I.1 - Définition du problème 11

I.2 - Domaines de consommation des enrochements 11

II - Préoccupations techniques des services projeteurs 18

II.1 - Données d'environnement de l'ouvrage 18

Il.2 - Paramètres de conception 18

Il.3 - Constitution d'un corps de digue 18

II.4 - Dimensionnement du bloc 20

ILS - Dimensionnement des enrochements dans le domaine marin 21

Il.6 - Dimensionnement des enrochements dans le domaine fluvial 25

Il. 7 - Détermination de la granularité à mettre en place à partir du diamètre calculé 30

Il.8 - Données sur les protections de piles d'ouvrages 30

III - Paramètres de conception et ressources disponibles 30

Conclusion 31

Références bibliographiques 32

10
1- OBJET ET FINALITÉ DES ENROCHEMENTS (majorat io n de 32% pour des blocs de granite). La
compara ison s'est retournée à l'avantage des blocs
naturels en étudiant le coût au mètre linéaire de digue
rechargée (économie de 2,6% pour la fourniture de
1.1 - Définition du problème blocs de granite et de 5% pour la fourni ture/pose). Cela
est dü à la densité plus élevée du gra nite par rapport
au béton qui permet d 'en poser un tonnage bien
La question préalable est de savoir pourquoi l'on inférieur, conformément à la formul e d 'Hudson où la
envisage des ouvrages de protection, pourquoi ces densité joue un rôle très important.
protections sont prévues au moyen d 'enrochements et
quelle est, dans ce cas, l' utilisation que l'on en fait? Une étude comparative ne doit donc pas seulement se
limiter â une étude du coût de la tonn e.
A défaut de li ste exhaustive, difficile à dresser en raison
de la diversité des problèmes, on retiendra essentiel- Le contexte tee/mique
lement:
- la défense du littoral contre les agents d 'érosion et Plusieurs difficultés sont à noter dans la fourniture des
la protection des ouvrages portuaires ; blocs béton :
- la..défense des berges, des cours d'eau et des canaux, - les densités élevées so nt difficiles à obtenir,
ainsi que la stabili sation des lits en plan et en profil ;
- des problèmes d'alcali-réaction sont parfois signa-
- la protection des barrages en terre : les matériaux lés.
jouant ici non seulement le rôle de revêtement mais
aussi de massif stabi lisateur. Rapportée au mètre linéaire, une digue consomme plus
de blocs cubiques que d 'éléments naturels en raison de
Ces différents types de défense illustrent la nécessité de la forme des éléments constitutifs et de l'arrangement
protéger des ouvrages contre les agents d 'érosion et possible des blocs.
d 'altération et l'intérêt de rechercher, dans certains cas,
un matériel lourd pour accrocher encore la protection Enfin, la mise en œuvre des enrochements présente un
ou la stabilité. avantage certain . Le rechargement est réa lisable dans
des conditions d ' interventions acceptables. L'imbrica-
Par ailleurs, il faut fa ire intervenir les contextes tion des blocs naturels étant plus« rustique» , il s'ensuit
économique el techniq ue. des modalités de mise en œuvre et de rechargement
moins contraignantes.

Le contexte économique
1.2 - Domaines de consommation des enrochements
Les études comparatives sur les prix de rev ient entre
un enrochement naturel et un enrochement béton
montrent que le bloc de roche est d'un coût moindre Ces di x dernières années ont vu augmenter notablement
que celui d'un bloc artificiel même si la distance de la demande :
transport est parfois assez grande (plus de 100 km en
ordre de grandeur dans l'Ouest). - construction de ports de commerce ;

Cela tient à plusieurs facteurs : - construction de centra les nucléaires sur le littoral :
Flamanville, Paluel, Penly ... et sur certains fleuves
- les enrochements sont parfois considérés comme (Rhône, Lo ire, Rhin);
«stériles » dans certaines carrières de granu lats (blocs
mis en dépôt car trop gros pour passer dans le - construction de ports de plaisance ;
concasseur primaire) ou dans certaines explo itations - reconstruction de digues détruites par les tempêtes
de pierre de taille. Les «prix départ carrière» peuvent récentes dans le cadre de l'a ménagement du territoire ;
donc être relativement bas.
- construction de nouveaux ports outre-mer;
- l'élaboration d'un bloc béton suppose un approvi-
sionnement en granu lats et en ciment. Si la fourniture - rescindements de fleuves e t rivières, li és ou non aux
de granulats peut paraître assez aisée à obtenir à partir travaux de déviation ou d'aménagement de nouvelles
de la plupart des carrières d 'une région donnée, le voies routières (par exemp le digues submersibles) ;
ciment n'est, quant à lui, pas toujours disponible. Ce la
- construction et reconstruction de protections de
est particulièrement vrai dans certains pays d 'outre-
berges de canaux en raison de l'augme ntation de la
mer, où les difficultés d'approvisionnement ou bien les
taille et de la vitesse des bateaux ;
conditions climatiques ne permettent pas de stocker du
ciment en vrac très longtemps. - endiguements contre les inonda ti ons ;

Pour les blocs de grande dimension, l'affirmation - protec tion des piles de ponts con tre les affouil-
concernant les prix de revient n'est pa s toujours lements;
vérifiée. Dans le cadre des appels d 'o ffres lancés début - protect ion des pieds de falai ses et de ta lu s;
1984 par la Direction des Travaux maritimes de
Cherbourg par exemple, les blocs de béton se sont - réalisation de barrages en terre et retenues co lli -
trouvés moins chers à la tonne que les blocs de granite naires, di gues de faible hauteur pom réserves d'eau;

11
Epi Oel lon (Sète) .

Enrochement B 48 , protection de berge . Port en Bessin Normandie. protection d 'une d ig ue en maçonnerie pa r


enrochements granitiques.

Fig. 1 - Photographies de différents ouvrages en enroCIIe111ents .

12
Cap d'Ag de, digue en enro-
chement basallique.

Normandie, protection contre l'érosion


marine, enrochements natu rels divers et
blocs létrapodes.

Cap d'Agde, épi,


enrochements basaltiques.

13
-------

- barrages poids de grande hauteur pour énergie 1.2.1 - Le domaine maritime et jlul'ial
hydro-é lectriq ue (fig. 1 et 2).
L es ouvrages de d~fem·e traversaux
Les vo lumes et les catégories d 'e nrochements va rient
suivant les projets. Ils peuvent être de q uelques cen- Il s'agit essentiel lement :
ta ines de mètres c ubes pour des protections de piles
de pont, e t de quelques mi llie rs de mètres cubes pour - des épis verticaux en enrochements en remplace-
une protection de berge . Po ur un port nouvea u, ou une ment des ouvrages en bo is, palplanches méta lliques,
centra le nucléaire maritim e, la demande atteint ou maçonnerie, etc. ,
dépasse parfoi s les 500 000 m 3 . Les prob lèmes tech-
des digues en enrochements naturels ou artificiels,
niques e t éco nomiques var ient d'un projet à l'a utre.
des seuils de rivières.
Dans le chapitre suil'ant , on rappelle, par 1111 descriptif
sc1Jé111atique, la 1111ture des differen ts oul'rages qui ex istent
pour c1Jacu11 des do111aines él'oqués . Les figures 3 à 5 illustrent quelques ouv rages types.

Déferle ment Enrochemen t s


---- -------
Plus hautes eaux

Co uche de tr an si tion

Fig . 3 - Exemple classique de digue (coupe théorique).

~
~G a l e t s
Large Port

~ Sitico-c atcair e 0 à 2t
PM MVE +8,5 +9,5
PB MVE +0,3
(.:=-:;-j Sili co- c al ca ir e tout venan t

. . Sitico-c alca ir e 0,5/2t

~ Enrochement naturel ou béto n 1/Jt .

Terrain nature l variable ~ Enr oc hement béton 0/2 t .

On retrouve les grandes lignes du schéma précédent. A note r les enrochements de différe ntes dimen-
sions servant de couche de transition entre les
différents corps de digue.

Fig. 4 - Schéma de principe de la digue du port d 'Antifer (Seine-Maritime).

Fig. 5 - La taille de la digue de Marseille est comparée à un ce lle d'un boulevard de la ville.

14
Les Olfl'l'{tges de d~/ense /ongitudinmt.Y

- perrés (avec protection de p ied en pa lplanches ou 5,5


en enrochemen ts), -Océan

brise-mer, bri se- lam e,


dig ues et cordons longi tudinau x en enrochements,
ridea ux de palplanches métalli ques, tunna ge,
gabio ns. Fig . 8 - Exemple de brise-mer. Ouvrage se situant à environ 70 m devant
la dune à protég er. Les enrochements varien t de 2 à 6 1.

Les fi gures 6 à 14 illustrent quelques exemp les de ces


d ifférents types d'ouvrages.

1.50 Pa lplanch es

Fig . 9 - Enrochements de 11 permettant d'éviter l'affouillement au pied


des palplanches.

Fig . 6 - Enrochements destinés à la protection 6,20


de la base de l'ouvrage.

11,3 2,5 1,7 3,9 3,5

Enrochement
0,5 à 2 t

Tout venant
ca lcaire
3.6

Fig.10- Digue de front de mer. Les enrochements de 1 à 3t reposent


sur une couche intermédiaire de 50 à 500 kg.
Fig . 7 - Enrochements de 0,5 à 21 disposés sur des matériaux g raveleux
destinés à empêcher l'e ntraînement des fi nes sableuses.
<1> .

-~ 1

-~
u
i + 15

5
5 .~

l/3 ~Joyau clapé

Fig . 11 - Exemple de brise-lame. On distingue dans cet ouvrage plusieurs types d'enrochements:
- 200 kg à 1 t et 1 à 31 côté océan sous le vent avec protection de tétrapodes de 20 m3
- 0,5 à 21.

15
Exemples d'ouvrages en rivières

granite 0-70kg

Tout ve nant rapp ort é

Fig . 12
Gabion mé tallique 0 .75x 0.75
Protection du Rhin.

Tis su filtrant

Terr e vé gétale 0.20 Cote des plu s hautes eau x navigab les

Grave naturelle 0/ 60 ou 0/100 sur 0,20m


Cote des plus hautes eaux
- - - Limite du Cobimat
Enrochement + 20%
de gra v e 0/60 .... _ __
....
Fig . 13
Protection de l'Oise.

2
Enrochement quart zite 0.1.-1t

Crayeux

Fig . 14 - Digue en Seine (Honfleur) ,


0 CMH
digue submersible .

1.2.2 - L e domai11e des hal'rages et des digues e11 mer Les premiers types (digues homogènes) sont plutôt des
ouvrages de faible ou de moyenne hauteur; les deux
On distingue classiquement les ouvrages de grande et autres sont des solutions adoptées pour les ouvrages
de faible hauteur supérieure ou inférieure à 20 m ; ces de hauteur moyenne ou grande.
ouvrages présentent selon les sites et les matériaux
disponibles, plusieurs types de conception , mais néces- Pour les barrages, les enrochements sont surtout uti-
sitent très souvent des éléments de nature et de granu- lisés en protection du talus amont contre l'effet des
larité différentes. vagues (ba tillage) de la retenue; ils peuvent d'ailleurs
être également uti li sés à l'aval. En effet, ce n'est pas
On distingue donc également (autre classification) : uniquement un simple moyen de revê tement, de pro-
tection, mais bien un massif stabi li sateur à drainage
- les digues homogènes constru ites au moyen de libre permettant de réduire très sensiblement le fruit
matériaux peu perméables, équipées de dispositifs de des talus et, par suite, le volume total de l'ouvrage.
drainage interne, ou bien constituées d'un matériau
perméable et comportant une étanchéité amont (béton En définitive, on note qu'une très grande partie des
bitumineux, p lastique, etc., fig. 15); ouvrages, dans les domaines évoqués, sont constitués
de matériaux naturels comprenant en particulier des
- les digues à noyau vertical mince ou épa is, à noyau
enrochements, selon des ca libres et des dispositions bien
mince incliné vers l'amont, le noyau étant constru it en
précises.
matériaux peu perméables, et les recharges en maté-
riaux perméables (fig . 16) ;
- les digues zonées dont les recharges sont constituées
de matériaux non homogènes : un matériau donné Dans la suite du tex te, il sera question exclusivement du
occupe une position d 'a utant plus centrale dans le corps type d 'ouvrage appelé comm1111ém ent « digue» .fluviale,
de digue q ue sa perméa bili té est plus fa ible (fig. 17 marine ou «en terre» dans lequel il est besoin , pour tout
et 18). ou partie, d'enrochements.

16
Enrochement de gazonné
protection

Fondation argileuse

Barrage homog ène. schéma de principe.

Avec tapis drainant Avec drain chemin ée Avec é tanchéité amont

Digues homogènes.

Fig . 15 - Digues et barrage homogènes

Noyau épais Noyau mince vertical Noyau mince incliné

Fig . 16 - Digues à noyau.

Enrochement de

Fig. 17 - Digue zonée.

imperméable

Enrochement en

Fig . 18 - Barrage à zones.

17
TI- PRÉOCCUPATIONS TECHNIQUES - la compétence,
DES SERVICES PROJETEURS
- le remous occasionné par l'ouvrage et la profondeur
d'affoui llement, dans le cas des piles de pont,
- la hautem à protéger;
Un ouvrage est co nçu de façon à être économique/Jlenl
el techniquement viable. ~ pour les barrages en terre
la hauteur d 'eau de la retenue ,
Ainsi, la conception d 'un ouvrage se traduit par diverses
variantes, sur les plans géométriques et hydrauliques, la hauteur des vagues,
qu ' il faut comparer.
les pressions (essentiellement charge tota le de l'ea u
Le dimensionnement sera différen t selon le milieu , et de la retenue) ,
pour l'appréhender les services projeteurs (burea ux - l'existence ou l'absence de nappes superficielles,
d 'é tud es) devront : recueillir les données d'environ-
nement (au sens large) et fixer les paramètres de - l'état de tïssuration des niveaux rocheux (s'il y a
conception. lieu) ,

Par exemple, tel corps de di gue sera choi si en ra ison de - l'ex istence ou la pénurie de gisements de matériaux
tel problème maritime ou tluvial à résoudre dans la peu perméables et perméables,
région considérée. - l' aire de la retenue.

II.2 - Paramètres de conception


TI.l - Données d'environnement de l'ouvrage

L'ensemble des données précédentes est exp loité pour


L'é tat des lieu x et la nature du sous-sol , les condi - fixer un certa in nombre de para111ètres qu i serviront
tions hydrauliques et hydrogéologiqu es généra les, la eux-mêmes à l'équilibre des so lutions possibles et au
recherche du meilleur compromis entre le coût de prédim ensionnement de l'ouvrage.
construction et le coüt d'entretien, sont les principaux
pôles d ' intérêt. C'est a lors seu lement qu'une étude comparative des
diverses soluti ons sur le plan économ ique et technique
Pour un bon comportement en co urs de fonctionne- (réalisation, ressources en matériaux de caractéris-
ment de l'ensemble des ouvrages et une p rotection tiques données , approvisionnement, environnement
efficace de l' ouvrage lui-même, on peut retenir : d ivers) pourra être condu ite afin de concevoir à titre
les conditions géologiques du site, défini tif la structure de l'ouvrage et le dimensionne-
ment.
la nature des sols de fondation (terra ins d 'assi se),
Ces paramètres concernent essen tiellement :
les risques d ' instabilité (des versants, des fonds
marins ou des berges), - le vo lume et la géométrie de l'ouvrage en rapport
avec sa finalité (lon gue ur, déljm itation des emprises,
- la disponibilité en matériaux constitutifs (nature,
pente, épa isseur d 'enrochements) ;
éloignement) ,
- la reconnai ssance des terrains de fondation de
- tous les éléments auxquel s son t co nfro ntés les
l' ouvrage lui-même (stabi lité, tassements), du réservo ir
ouvrages, tels que :
éventuell emen t et des zones d'emprunt ;
contexte hydrologique,
- l'étanchéité (prob lème des so us-pressions);
contexte climatique,
contexte d ' utilisation (périodique ou permanente). - la détermination des caractéri stiques du corps de
digue (résistance au cisaillement) et de sa constitution;
Les données spécifiques à recueillir sont : nous traiteron s plus en déta il ci-ap rès ce problème
particulier.
• pour les ouvrages marins
- les marées et les conditions de houle (h a uteur,
période), II.3 - Constitution d'un corps de digue
l'existence et la nature des courants,
La const itution des corps de digue (fig. 19 à 22) dépend
la haute ur à protéger ;
d ' un compromis entre deux préoccupations souvent
• pour les ouvrages fluviaux contra dictoires :

la vitesse du courant en période de cr ue, - utiliser des matériaux peu coüteux,

la hauteur d'eau et les fluctuations (batillage), - assurer une sécurité suffisante des ouvrages, en
cours de chantier et ultérieurement , pour une pérennité
le régime d'écoulement , acceptab le.

18
Exemples de structures de digue " fi lire ".

Plu s basses mers P/10

P /1. 000
d<13H à P/200

Carapace Filtre Noyau

Fig. 21 - Digues homogènes éq uipées


de drains-cheminée.

a) drain incliné raccordé en tapis


drainant
b) drain vertical raccordé à des tran-
chées drainantes transversales

Tranchée drainante

Digues en terre
Fig. 22 - Digue homogène éq uipée d'une étanchéité amont.

a) profil de la digue

Enrochement

Fe uill e ou membrane étanche Feuille ou membrane étanche

b) détail du tal us amont c) détail du talus amont lorsque les infiltrations à travers l'étanchéité
sont recueillies par un drain placé sous cette dernière.

19
Dans le cas des barra ges, et en particu lier d es dig ues En résumé, une digue à talus est habituellement consti -
de montagne , la so luti on généra le est la construct ion tuée schémat iquement :
de l'ouvrage à partir de matériau x se trouvant dans le
site du projet. - d ' un massif en to ut venant, formant le noyau,
- d'une carapace en gros enrochem en ts (côté externe :
En ce qui concerne les di gues fluvial es ou marines, la mer, fleuve ou retenue) ,
solution n'es t pas aussi tranchée.
- d 'un filtr e, intermédi a ire entre les deu x systèmes
La structure d 'une digue comprend précédents, formé d ' une ou plusieurs couc hes de ma sses
unitaires interméd iaires.
le soubassement,
Je corps d e digue (couches internes et noyau) , REMARQUE
la carapace,
Je filtre et le no yau. Pour les digues .fluviales, on parle courammenl de filtre ( ou
co uches de tra11sition ) au col/ tact du termi11 naturel, de corps
E ntre Je terrain nature l et la fondation d 'ouvrage, Je d'enroch ements {u11e ou deu.Y couches e11 gé11éml) et de
soubassement est généralement cons titué de matériaux banquettes ( butée de pied) . Le noyau n 'est pas systénw li-
de faible masse unita ire; le but de ce di spositif, qui quement prévu.
s'interpose entre Je terrain naturel e t les enrochements,
est d'éviter le pa ssage des élém ents fins des terrain s à
travers ces enrochements*
11.4 - Dimensionnement du bloc
Le corps de di g ue est cons ti tué :
- d'unfiltre composé d ' une ou plusieurs co uches de La so lution «enrocheme nts» présente une grand e
tran sition devant répondre aux cond itions de filtre qui varié té de types de profi ls et de structures, toutefo is le
s'expriment par des règ les empiriques ayant trait à la dimensionnement passe toujours par la définiti on
gra nularité du filtre et à celle du sol à protége r. (calcu l) de la masse (ou di a mètre) des matériaux
constitutifs (bloc unitaire), et ce, quelle que soit la partie
On prend souvent les va leurs suivantes':":' : de l' ouvrage conce rn é.
Dl Sfiltre < 5 D sssol
Pour mieux situe r les préoccupations co ncern a nt le
Dl 5 filtre > 5 Dl 5so l dimensionnement e t afin d e disposer, a u se in elu présent
document des r ~fëren ces les plus courantes, nous rap-
(D 11 désigne le diamè tre des grain s tel que la ma sse de
pell ero ns les principales formules habituellemen t uti -
la fraction du matériau ayant un diamètre D 11 représente
li sées (formul es emp iriques basées gé néra lement sur des
un pourcenta ge de ma sse tota le égal à n %) ;
ét ud es expérimentales s ur modèle réduit, cf. § 11. 5.
- dans Je cas des barrages, d 'un massif imperméable ci-après) .
in te me ou noyau, s ur lequel viennent s'appuyer les
Toutes ces formu les prenn en t en compte des exi-
recharges (couches-filtres mentionnées, ci-dessus).
gences hy drauliques (caractéristiques de la houl e dans
Lorsque des enrochements sont déposés sur une pente le domaine marin , vitesse du co urant pour les rivi ères)
plus raide que 2/ 1, il est nécessaire d ' avoir recours à ca r l'enrochement , une fois mi s en p lace, doit résister
une butée de pied, cela a fin cl 'assurer la sla bi li té vis-à-vis aux forces « d 'entraîn ement » qui le solli citen t.
de gli ssements et en vue de limiter ou s upprimer les
P lu sieurs critères interviennent dan s le dimensionne-
affouillements de pied.
ment du bloc :
La construction de la campace es t importante ca r c'est - la vitesse de début d 'entraînement des matériaux ,
elle qui subit les atta ques les p lu s fortes (de la houle
par exemp le); les enrochements sont généra lement - la position du bloc dans la structure de l'ouvrage
disposés en de ux couch es e t leur sta bilité dépe nd , (carapace, filtre, butée de pied , etc.).
essentiellement , de leur ma sse vo lumiqu e mai s aussi de
leur forme et d ' une imbrication convenable. Ens uite, la masse étant définie, il faut déterminer :
- la granularité à mettre en place à partir du diamètre
* Au contact en terra in na turel, le filtre es t ma intenant ou de la ma sse ca lculée,
constitué fréquemme nt (da ns les di gues en terre) par un - l'épa isseur minimale e t le nombre de couches néces-
géotextile.
sa ires selon les dive rs arrangements et struct ures.
** La règle gé nérale (cf. formule donnant le dimensionne-
ment des couches internes) co ncernant les filtres es t celle
de Terzaghi , qui s'écrit : E nfin , les e nroch emen ts so nt ran gés commercia lement
4d 15 <D 15 <4 d 85 en catégories de masses (exemp le 100 à 500 kg ; 500 à
2 000 kg; 2 000 à 5 000 kg, etc.) dont les carac térist iques
avec d 1 5 : diamètre à travers leq uel passe nt 15 % des élé- son t définie s par :
ments de la ca tégo ri e inféri e ure,
d 85 : d iamè tre à travers lequ el passe nt 85 % des élé- la masse moyenne des éléments
me nts de la ca tégorie inférieure,
D 15 : diamètre
ments de
à travers lequel passent 15% des élé-
la ca tégo ri e supéri eure. ( on admet LVI=
r - Wz +2 w3) ,

20
la masse maximale des éléments admis W2 , Influence de divers paramètres tels que la durée de la
tempê te, la période de la houle, le déferlement ;
la masse minimale des éléments adm is W3 .
Tra itement particulier des musoirs au point de vue
Pour c haque catégorie, une tolérance de 10 % es t dimension nement des enrochements.
habitue ll emen t admi se pour la masse par rapport aux
c hiffres ex trêm es et pour 5 % des blocs. Il est dema nd é
assez couramment que 50 %au moins des blocs aient l/.5 .1 - Détermination de la masse
une ma sse unitaire supérie ure à la ma sse mo ye nne de Formules usuelles
la ca tégo ri e.
Form ule de Larras
O n retiendra que certa ines co uches de transition
d 'enrocheme nts jouent un rô le de filtre. Ce so nt ac tuel-
lemen t des critères dim ens ionnels qui re lient la gran ula- ma sse du bloc
rité du fi ltre à choisir à celle du corps de dig ue par 2nH
exemp le e t à la dime nsion des orifices capta nt s de la L
( 1)
(~ - 1) (cos a.- sin et.?
carapace en e nroc hement . 3
. 4nD P
W = Sll1 À - - -
De nombre ux essa is ont é té effectués par Terzaghi Pw L
et Berham p uis par les la boratoires de l'US Bureau
of Recla mations (UsBR) et d e l'US Arm y Corps of @) pour la campace
E ngineers (UseE) . Ils concernai e nt au départ , les
matériaux pour filtres de barrages en terre , et les
c ritères proposés se retro uvent dans les ouvrages F ormule de la SOGREA H
traitant des f iltres (voir bibliographi e ).
masse du bloc
Des fusea ux gra nu lométriques sont donc pa rfoi s impo-
sés et il co nvi en t de garde r en m émoire leur importance. 1
W = Pn 3 kH 3 ( - 0,15) (2)
( Pw
~_ ) cotg a. - 0,8
1
REMARQUES GENERALES SU R LE D I ~ I ENSIONNEMENT
avec k = 0,25 pour des enrochem e nts de carrières
k = 0,12 pour d es blocs béton cubiques
JI es / i111portan1 de souligner les difficultés rencontrées pour
h o111ogénéiser les di l'erses fo r111ules, sou l'eni e111piriques , pro- @) pour la campace
venant de ré(érences bibliographiques plus ou111oins an ciennes .

A litre indica tif;.figurent ci-après quelques j'or111ules .fi'équem-


Form ule de R . Hudson
m enl utilisées pour le dim ensionnel/len t des enrochem ents.

Actuellement en core, les confusions sonr ji'équentes dan s la La formu le e t les abaq ues (cf. ci-après) deR.
1er111in ologie en/re poids el masse. A.fin , de res /er conform e Hudson sont très largement utili sés .
au sys tèm e intemational (S I ) on e111ploiem dans les joml/lles,
le lenne masse . masse du bloc

Par ai lleurs, o n indiquera po ur c haq ue formu le (numérotée W- H3. p" 1


(3)
pour fa ciliter les références) une lettre indiquant le doma ine
concer né : - kd(~-
Pw
1) 3
cotg a.

@ : d oma ine marin ,


@) pour la carapace
® : domain e nu vial ,

® : doma ine des bar ra ges en ter re. Formule de R. Hudson aménagée

masse du bloc
11.5 - Dimensionnement des enrochements
dans le domaine marin w = 0,1 H
(4)
(~ -1 ) ·cotga.
3
kd h

Ce chapit re es t un ra ppel des form ules usuell es et non Pw


une méthodologie de dimens ionnem ent d 'enroch e- avec li = cote d'emploi d e l'enrochement ca l-
ments de carapace qui reste du domain e des spécia li stes culé, comptée par rapport a u niveau de repos
des Services des Ports el Vo ies navi ga bles. P lu sie urs (m)
points m é rite ra ient d 'être abordés . A titre d 'exe mple,
citons : @) po ur la butée de pied
N.B. - D'après la SoG REAH , la co te s upé rieure
Ho ule de projet : Q ue lle est la ha ute ur de ho ule à de la butée devrait être a u p lus à 1,2 ou 1,3 fois
introduire dans les formu les H 1/ 3? H l jl O?; le creux de la houle au-desso u s du niveau des
Not ion de taux de dommage adm iss ibl e et son innuence PBBH.
sur le paramètre kd;

21
NoTA II.5.2. - Détevmination du coefficient kd

La masse ca lculée à l'aide de la formule (4) est la limite


inférieure de la catégor ie d'enrochement employée; il
L'indice kd est un coefficient variable en fonct ion de
est recommandé de constituer une berme horizonta le
a, J..l , e et L'..
de 3 à 4 men avancée sur les talus pour éviter qu'un
bloc ne roule jusqu'au pied de la di gue.
Le tablea u 1 donne, à titre d'exemple, quelques va leurs
De même, une pen te légèrement plus douce que celle de kd qui montrent l'importance de l'angularité.
du talus na ture! est plus adaptée pour li miter l'érosion .
Pour faci liter le ca lcul, des tableaux et des abaques ont
été publiés ; les f1gures 23 à 26 sont quelques exemples
donnés à titre indicatif.
H3
Le tableau II donne--
cotg a
1.2

Calcul de la formule d'Hudson

0.8
@
courbe donnant en t 1 m3

Pa
0.5

p"' a été pris égal à 1 026 gl1

0.1. Exemple d'enrochement granitique

p. = 2, 6 t 1 m3

0.2

2 2.5 3 3.5 90 (t 1 m')

TABLEAU I

Ta lus norm al
Ta lus pentu
kd
Fo rm e Porosité No mbre Disposition
de du de des
Vague Vag ue
l'e nroc he ment mass if co uches enro chements Vag ue Vague
non co tg CJ. non
déferla nt e déferlante
déferla nte déferl a nte

Enrochements arro ndis 0,38 2 En vrac 2,1 2,4 1,5/ 3 1,7 1,9
3 E n vrac 2,8 3,2 2, 1 2,3

Enrochements ang ul e ux 0,38 1 E n vrac 12,9 2J


0,37 2 3,5 4,0 1,5 2,2 3,2
2, 0 2,5 2,8
3,0 2,0 2,3

Enrochements angu leux 0,40 3 O rga nisé 3,9 4,5 3,7 4,2
2 4,8 5,5 3,5 4,5

Blocs béton cubiques 7,5

Tétrapodes 8,5 10,5

22
TABLEAU II

~ )

0,5
2/1

0,06
3/ 1

0,04
4/ 1

0,03
5/ 1

0,02
6/ 1

0,02
3/2

0,06
5/2

0,05
4/3

0,09
5/4

0, 1

1 0,5 0,3 0,2 0,2 0,2 0,7 0,4 0,7 0,8

1,5 1,7 1, 1 0,8 0,7 0,6 2,2 1,3 2, 5 2,7

2 4,0 2,7 2,0 1,6 1,3 5,3 3,2 6,0 6,4

2,5 7,8 5,2 3,9 3, 1 2,6 10,4 6,2 11 ,7 12,5

3 13,5 9,0 6.7 5,4 4,5 10,0 10,8 20,2 2 1,6

3,5 2 1,4 14,3 10,7 8,6 7, 1 28,6 17, 1 32, 1 34,3

4 32,0 2 1,3 16,0 12, 8 10,7 42,7 25,6 48 ,0 5 1,2

4,5 43,6 30,4 22,0 18,2 15,2 60,7 36,4 68 ,3 72,9

5 62,5 4 1,7 3 1,2 25,0 20,8 83,3 50,0 93 ,7 100,0

5,5 83,2 55,4 4 1,6 33,3 27,7 110,9 66,5 124,8 133, 1

6 108,0 72,0 54,0 43 ,2 36,0 144,0 86,4 162,0 172,8

6,5 137,3 9 1,5 68, 6 54,9 45, 8 183, 1 109,8 206,0 2 19,7

7 17 1,5 11 4,3 85,7 68,6 57,2 228,7 137,2 257,2 274,4

7,5 2 10,9 140,6 105,5 84,4 70,3 28 1,2 168,7 3 16,4 337,5

8 256,0 170,7 128,0 102,4 85, 3 34 1,3 204,8 384,0 409 ,6

8,5 307, 1 204,7 153,5 122,6 102, 3 409,4 245 ,6 460,6 49 1,3

9 364,5 243,0 182,2 145 ,8 12 1,5 486,0 29 1,6 546,7 583 ,2

9,5 428,7 285,8 2 14,3 17 1,5 142,9 57 1,6 342,9 643 ,0 685,9

10 500,0 333,3 250,0 200,0 166,7 666,7 400,0 750,0 800,0

10,5 578,8 385,9 289,4 231 ,5 192,9 77 1,7 46 3,0 868,2 926, 1

11 665,5 443,7 332,7 266,2 22 1,8 887,3 53 2,4 998 ,2 1 064,8

12 864,0 576,0 432,0 345,6 289,0 1 152,0 69 1,2 1296,0 1382,4

12,5 976,6 65 1,0 488,3 390,6 325,5 1 302, 1 78 1,2 1464,8 1 562,5

13 1 098,5 732,5 549,2 439,4 366,2 1464,7 878, 8 1 647,7 1 757,6

13,5 1 230,2 820, 1 6 15, 1 492, 1 4 10,1 1 640,2 904, 1 1 845,3 1 968,3

14 1 372,0 9 14,7 686,0 548,8 457,3 1 829,3 1097,6 2 058,0 2 195,2

14,5 1 524,3 1 01 6,2 762, 1 609,7 508, 1 2 032,4 1 219,4 2 286,5 2 438 ,9

Exemple de calculs
et pour ( p" ) 3 = 0,72
Do nnées : E nrochemen t gra n itiq ue Pa= 2,6 t/ m 3 ~- 1
p".
Ta lu s de la di gue prévu à 3/ 1
Amp li tude de la ho ul e H : 6 m O n a donc en ap pli qua nt la formu le d'H ud son :
kd: 3,5 0 72 72
w= • x = 14 8 t
H3 3,5 '
L'abaque donne pour - - = 72
cotg Π(enrochemen t en une seule co uche).

23
L'abaque de la figure 24 montre l' influence de la masse 11.5.3 - Carapace réalisée m•ec des blocs
vo lumique de la roche utilisée en enrochement pour un de granularité étalée
kd donné et une pente de talus donnée.
Formu le donnant la masse moyenne des enrochements :
(tl

Pa H3
Wso = p 3 (5)
cotg œ
k RR ( ..--.!'...- 1)
5 Pw

Pente de talus 3/2


kd = 3
W 50 : masse moyenne, avec un coefficient de 3,6 pour
les p lu s gros enrochements et un coefficient
de 0,22 pour les plus petits.

k RR : indice de stabilité, pris à 1,3 si la profondeur


au pied n'excède pas 6 m et l ,7 dans le cas
contra ire.

l/.5.4 - Formule donnant l'épaisseur de la carapace


2

\V )1/3
E=nk~ (Pa (6)

La couche de carapace constituée de blocs de granu-


larité assez serrés est caractérisée par le nombre d'élé-
2,1, 2.6 2,8 3 3.2 ments en épaisseur, l'épaisseur E, et le nombre de blocs
Masse volumique (t 1 m' ) par unité de surface Ns.

N s= k~
p) (p")2
(1 -100
- - /3
\V

où : k ~ : coefficient mesuré (1 ,02 à 1, 10)


La figure 25 donne la masse unitaire de blocs pour p : porosité en pourcentage de la couche (37
cotg êf. = 3/2; Pa = 2,4 t/ m 3 à 40)

2,5

0.2 0,6 0,8 1 2 6 8 10 20 t.O


Masse unitaire (t)

24
l/.5.5 - Formule donnant le dimensionnement L'agencement des co uches successives pe ut se fa ire de
(diamèh·e) des couches intemes (7) plusieurs manières (fig. 26). On peut dégager de ux
modes pri ncipau x dépe ndant de la fré que nce des fortes
hou les (fi g. 27 e t 28).
® ® Suiva nt le degré de ri sque pendan t la construction , on
peut monter à une cote donnée toute une couche, avec
Contra irement à la ca rap ace qui d o it présenter une
des pentes assez raides ava nt de déposer la couche
catégorie assez homogène pour obtenir un fort
suiva nte, ou bien on monte simultanément les diffé-
indice de vides en vue de réduire les sous-pressions,
rentes couches pour obtenir rapidement une protection
la couche de tra nsition (catégories intermédiaires)
des éléments légers. Le deu xième profil consomme plus
devra it présenter une gra nul a rité assez étendue pour
d 'éléments d e gra nde taille que le premier.
pa rticiper à l'éta nchéité de la digue.
Les co uches situées sous la ca rapace (filtres ou couches
Plusieu rs c ritères o nt été proposés. M. Lava l, da ns
de tra nsition) sont indépend a ntes . O n a intérêt dan s la
so n co urs de trava u x ma ritim es, co nseille pour les
mes ure du p ossible à raidir leurs pentes jusqu'à 4/ 3
filtres de ba rrages de se rapp rocher de la règle de
(cotg et.). O n économi se ainsi des m a téria ux et on gagne
Terzaghi qui s'écrit:
sur la portée m aximale des engin s mettant les blocs en
4 d 1 5 < D 15 <4 d 85 (7) pente.
d1 5 :diamè tre à tra vers lequel pa ssent 15% des
enrochements de la ca tégorie inférieure
d 8 s : diamè tre à travers lequel passent 85 % des
enrochem ents de la ca tégorie inférieure II.6 - Dimensionnement des enrochements
D 1 s: diamètre à travers lequel passent 15% des dans le domaine fl uvial
enrochements de la catégori e supérieure

N .B. - d correspond toujours au diamètre des l/.6.1 - Détermination de la masse


éléme nts du plus petit des matéri a ux e n contact
D correspond toujours au diamè tre du plus gros La .formule de la SoGREA H , donne empiriquement la
des m a tér ia ux e n contact. ma sse d 'un enrochement en mili eu flu vial , pouva nt
résister à une vitesse de coura nt V.
®
Il.5.6 - Commentaires sw· les formules ( 7)
v6
W=- (8)
25
D 'autres auteurs, en se basan t simplem ent sur le fa it Le bloc d'enrochement es / assimilé à une sphère.
que les plu s petits éléments d e la ca tégorie inférieure
ne devra ient p as pouvoir pa sser à travers les plus gro s
de la catégorie supérieure, ont préconisé d ' adopter La formul e donne la masse mo ye nne (ta blea u III).
10% pour le rapport entre la m asse d es premiers et des
second s.
TABLEAU III
E n fait , une certaine latitude es t possible et le choix des
di verses catégories d 'enrochements es t en généra l dic té Vitesse du courant Masse
p a r le souci d 'utili ser au mi eux les possibilités de la (m/s) (kg)
ca rrière. Dans la m esure du possible, on cherchera donc
à di viser la ga mme de production de la carri ère en 4 3 29
ou 5 ca tégories (la ma sse ma ximale des enrochements 3,5 74
d e l'une éta nt aussi la m asse minima le des enrochements 4 164
4,5 33 1
d e la ca tégorie supérieure) de telle façon que les
5 625
vo lum es de chaq ue ca tégorie à mett re en œuv re da ns 5,5 1 107
la constructio n de la dig ue permetten t d 'utili ser a u 6 1 870
mieu x to u t ce que fournit la ca rri ère.

Fig . 26 - Agencement des couches.

25
Port - -

Digue employant de nombreuses catégories de matériaux

Port _

Fig. 27 - Dig ue en eau pe u profonde


Pr ofi t recomma n dé avec trois catégories de matériaux et houle déferlante.

W : masse des blocs de la carapace

- - - - Port

Fig. 28 - Digue en eau profonde et


houle non déferlante.

Digue emp loyant de nombreuses catégories de matériaux

- Port

Coupe recommandée avec trois catégories de matériau x

W : masse des blocs de la carapace

26
Il faut donc connaître, pour a p pliquer la fo rmul e (8), O n a d ans ce cas o. très petit et ~ #
la vitesse au voi sinage d e l'enroc heme nt , vitesse de
début d 'entraînement d es maté riaux . soit V,, = ({ j2U _P_a_-_p,_,, Jd
pli'
La SoG REA H pr opose a = 1,2
ll.6.2 - Détermination des dimensions
d = 0,7 P\\. vz,,
d 'où ( 10)
Pa - Pw 2g
Détermination de la vitesse du coumnt
N oTA
La formule (9) donne la vitesse du courant au vo isinage
de l'enrochement d 'ap rès la SOGREAH. d est le diam ètre d 'un enrochem ent sphérique en m ètres.
Pour 1111 enrochemenl réel, on pourm prendre l 'hypothèse :
La vitesse au voisinage de l'enrochement est néces- d = ..jG x L, les dim ensions G et L étant définies.
saire pour l' application de la formule (8). E n général ,
on connaît la vitesse moyenne du cours d'eau dans
une section droite soit par l'application de la formule L a formule (11) dé termine le di a m è tre d' u n e nroch e-
de Strickler , soit par la détermination de h (profon - ment placé en talu s (cas d ' un p e rré incliné), d 'ap rès
deur du fond moyen sous le niveau d'eau en mètres) . la SOGREAH .

Le débit Q peut être obtenu par la formule de Stt·iclder : Lorsque les enrochem ents sont placés en talus, l'angle
réduit la s ta bilité de l'enroc hem e nt. L<:m e a dé fini le
Q = KS RH 2 ' 3 I'' 2
(unités en mets)
rapport des forces tractrices nécessa ires pour mettre e n
où S : section mouillée (m 2 ) mouvement d es e nrochements ide ntiques pl acés dan s
RH : rayon hyd raulique (m) les mêmes conditions d'écoulement , les uns sur des
l : pente moyenne talu s, les autres sur un fond hori zo ntal.
K : coefficient de rugosité
Soi t À ce rapport :
Dans les parties droites, on prendra la vitesse moyenne
éga le à la vitesse au voisinage de l'enrochement''. À = cos <P

Dans les coudes, ce n 'est plus possible. Le fond étant


considéré comme affou ill ab le, la vitesse moyenne dans où <Pest l'angle avec l'horizontal e d e la p e nte elu p erré,
un coude est pratiquement éga le à ce ll e dans les parties eest l' angle avec l'horizo ntale du talu s d'équilib re
droites. Par contre, la vitesse au voisinage de l'enroche- elu maté riau .
ment se déporte vers l'extrados et crée un courant
second aire, où la vitesse est supérieure à la vitesse
moyenne. d enr och emen t sur talu s = d enr oc hem en t su r fond hor izo nt al
À

Pour les co udes faibles , la SoGREAH propose , par


À = d enr oc h ement s ur f ond ho r izonta l (11)
rapport à la vitesse moyenne ca lculée : d enro c hement sur 1a lu s

Vv = 1' J • T/ moy e nn ef parti es droit es

Pour les coudes forts : Angle en de gr é du ta lus avec l'hor izo n tale
Fruit du talus
45
Vv = 1,4 • ~noye nn c/parti es droit es

Détermination du diamètre de !'enroche111ent


40

35
- r--r--...r-.. ........
5/4

3/2

La formule (10) donne par la vitesse d 'entraînement JO


"-..
1.75/1
des matériaux (T~,) sur fond plat ou à faible p ente le ~ 2/1
diamètre de l'enrochement (SoGREAH et SeT)
®
• 25

"' '\ 2,25/1


2,5/1

Vv
(m/ s)
= a flg - P"·) Jrt ~
(Pn p,.,
20

15 "\ 3/1

411

10 \ 5/1

5 \
0
0.1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1 À

''' Pour les aména gements Ou via ux impo rtants, la mod éli-
sation et le calcul des écoulements son t des préa la bles
nécessai res .

27
Par ai lleurs, des essais exéc utés avec des matériaux de • L'épaisseur 111inimale
gros diamètre ont montré la proportionnalité de façon
approximative entre la force tractrice et le d 75 du La co uche de l'enrochement doit avo ir une épaisse ur
matériau emporté. On peut appliquer directement les éga le à au moins 2 fois le diam ètre déterminé par les
va leurs de À au diamètre des enrochements suivants : ca lcu ls hydrauliques.
_ dhorizontal
• Couches de transition'''
1
(,talu s - À

Le terrain, sur lequel doivent reposer les enrochements


On a pris 8 = 40°; en effet, l'a ngle du talus d'équilibre de protection, a presque toujours une gran ularité plus
d'enrochements varie entre 37 et 45° suivant les fine ; on peut craindre alors que des particules soient
aspérités de ceux-ci et les condit ions de mise en place. emportées à travers les vides du corps d'enrochement
On pense que la va leur moyenne 40° donne pour À une par effet de turbulence et que, peu à peu, l'ouvrage se
précision suffisante (fig. 29) . détériore par ébou lements success ifs.

Conunentaires Ce ri sque es t supprim é en interposa nt entre le terrain


naturel et le corps d'enrochement une ou plusieurs
Lorsqu'on soumet un talus d'enrochements à un abaisse- couches de transition ':":' qui devront sa tisfaire aux
ment du niveau d'eau (batillage) , les études de la SoGREAH conditions de non-entraînement des filtres (fi g. 31).
montrent que les ta lus à 3/1 requièrent des enrochements Cependant , les cond ition s de fonctionnement sont
moins lourds que les protections d'un ta lus à 2/1 (fig. 30) . moins rigoureuses que cell e des filtres , l'écoulement
venant à travers l'enroch ement pour en ressortir et une
On note cependa nt que la protection à 2/ 1 (2L, LH) est plus se ule couche de transition est suffisa nte si elle est assez
avantageuse économiquement. Il s'agit éga lement de la pente épa isse (30 à 50 cm).
maximale que l'on peut atteindre (au-delà, iJ apparaît
nécessa ire de fa ire appel à des technologies plus « pointues»).
• Conditions
(kg)

D 1 5 enrochements
.. < 5
d85 transition (12)
40+---------~-------+-- 4000 d 1 5 transition
d . <5
85 terram

-------+ 3000 Ces cond itions une foi s remplies, ce ll es citées ci-après
le seront presque obligatoirement :

D 50 enrochements D 1 5 transition
____:..::....__ _ _ _ < 25
1 .. < 25
~< 50 transi ti on d 50 terrain
D 15 enrochements D 10 trans iti on
1 .. < 20 ----".:'---------,-- < 20
c; 5 0 transition r/ 50 terrain
Si plusieurs couches s'a véraient nécessaires, on peut
aussi les définir puis les mélanger en une seule sur une
épa isseur de l'ordre de 0,50 m.

NoTA

20 30 40 50 Ab ais sement (cm)


Il ne faudra pas descendre en dessous de 20 cm pour l'épaisseur
des couches de transit ion, car la mise en place par les engins
Masse unita ire moyenne de génie civil habituels 11 'est alors plus possible.
Masse d'enrochement par mètr e lin éa ir e
de berge et mètre de hauteur protégée • Commentaire

!11ise en place d'w1 perré en enrochem ents

La mise en place des peiTés nécessite, en général , un


bon blocage du pied si l'on ne veut pas vo ir la
11.6.3 - Données sur la mise en place détérioration de l'ouvrage lorsque l'affouillement
des enrochements (d'après la SoGREAH) (12) avo isine la profondeur du pied .

Les critères de mise en place sont principalement :


- l'épa isseur minimale de la couche, ':' Il existe éga lement des tiss us sy nthétiques ou autres
matériaux artificiels po uvant être uti lisés dans ce but.
- la constitution et l'épaisseur des couches de
transition. ** Cf. éga lement § II-3.

28
Revanche

... .
Couche de .. . .
transition

Banque tte
Fig. 32 et 33 - Exemple de fu seau granulométrique, spécifications.

Ma sse Exe mpl e de fu seau gr anulométriqu e


9W
BW ~--~--~~----~--~--~--~--~--~~--~--~--~~--~

JW

10% x 50% 100%

(kg 1 l-----,r---.---.--,--.--r-----r- --.-,----,----,


1000~-~-4--+-4--+--~-1--+-~-~--1

0 20 w 60 80 1QQOjg 0 20 1.0 60 80 100%


200/900kg 50/ SODkg
(kg)

1000

600

1 Fig.33 l
400

200

0 20 1.0 60 80 100%
400/lOOOkg

29
Ce blocage peut être réalisé par une longrine en béton II.8.3 - Données sm· le dimensimmement
ou par une petite banquette cons tituée par des des enl'ochements (piles d'om•mges)
enrochements de diamètre identique à ceux du pet-ré.
Il peut être ca lculé à l' aide de la form ul e (9) mai s aussi
à l'aide de la form ule emp irique elu soviétiqu e lsbash
correspo ndant à un cas intermédiaire où les enroche-
11.7 - Détermination de la granularité ments ne sont pas ca lés les uns sur les autres et celui
à mettre en place à partir du diamètre calculé où il s so nt bloqués les uns sur les autres .

Ap rès le ca lcu l hydra ulique aya nt déterm iné la masse V= SjW50


unitaire, il es t défin i un fuseau au niveau d u proje t à
partir de l'appli ca tion des cond itions de fil tre. avec V : vitesse d'entraînement de bloc (V.,) majorée
d ' un coefficient de 1,2 en généra l,
Po u r faciliter les con trôl es , il est plus avanta geux de W 50 : « poid s moyen» un ita ire en kg (masse),
donner les «fuseaux de distribution des ma sses» que
« la distribution des dimensions», comme c'est fré- v
qu e mme nt le cas . so it : W 50 = (cf. formule 8) .
25
Les figures 32 e t 33 sont quelques exemp les de
gra nula rit és requi s dans certains CCTP. Il est recomman dé, en outre, que le tapis d'enroche-
ments ait une dimension éga le à trois fois le diamètre
ou la largeur de la pile , e t une ép aisseur de de ux à
trois fo is ce m ême diam ètre: toutefois, cette épaisseur
Observations
doit tenir compte de la hauteur d'eau e n vue d ' assurer
Ces fuseaux so nt très rarement respectés, les principa les le libre passage des corps flott ants (fig . 34 et 35).
raison s étant l' absence de contrôl e, la fourniture a u
«j ugé» , l'a bsen ce de tr i, J'erreur de des tinat ion et Pile
la fragm entation des blocs lors des manipul at io ns.

TI.8 - Données sur les protections


de piles d'ouvrages

Il.8.1 - Vitesse â prendre en compte au t•oisinage


de l'enrochement V,. (13)

Cf. formu les (9) et (11) précédentes .


On demand e fréquemment :
T~, = 2 x vitesse moyenne du courant en crue (13) De plus, on p lace souvent un géotextile au contact
cl u fo nd de lit pour supprimer les ri sques d'affouillement.
II.8.2 - Profondeul' d'affouillement ( SOGREAH)

Les études expérimenta les sont nombreuses , parmi


lesquel les on peut citer : III- PARAMÈTRES DE CONCEPTION
- les abaques elu Laboratoire national d ' Hydrau li que ET RESSOURCES DISPONIBLES
(résultats de Chabert e t Engeldin ge r, comp létés par
Nico ll et de Ramette) ,
les a baques de Laursen et Toch, A la suite des diverses étapes mentionnées précé-
dem ment , le projeteur dispose des va leurs pondérales
la formule de Lan·as, ca ractérisant «so n enrochement». Ce préd im ension -
nement met en évidence plusieurs aspects importa nts :
la formule de Shen.
- par exemp le, sur le p lan de la masse volumique
Les abaques donnent la profondeur d'affou ill ement à l'enjeu es t sérieux; passer de la masse volumique 2,4
partir de D (D étant le diamètre de la pi le) et du nombre à 2,7 t/m 3 permet de diviser la masse des blocs par 1,6;
'.
de Rey nold s du matenau R = -
v.- d
0 - en ce qui co ncerne la forme des blocs et son
(8 =v iscos ité cinématique de l'eau) incidence sur la va leur elu coefficient (kd) (cf. form ules
3, 4 et abaques) , il est intéressant de noter que la
réalisation d 'une ca rapace en deux couches avec des
Conditions de filtre enrochements anguleux permet de diviser la masse
unita ire des blocs par 1,6 à 1,7 par rapport à des
Cf. formule (12) précédente . enroc hements arrondis ;

30
Fig. 35 Évolution des zones d 'affouillement en !onction de la vitesse.

Zone Vcm/ s Ob s ervoltons

",0 dtbul du Fhmamine


PILE HEt.11CiLINORIQUE D-10cm L=20cm
49 ,o
SABLE n'6 d~=3mm
51,5

53' 0 Zone V cm/s Observatton!>


·; 5 '5 , 0
421S début du phénomène
80 ,o chorrioqe g é n~rol PILE CYLINDRIQUE 0 =~Ocm 4 3,0
SABLE n'6 d~ = Jmm 4 4,0
4 7, 0
s o, o
8 o, 0 charr•oge 9t'nrro 1

a) Pile hémicylindrique D = 10 cm, L = 20 cm

b) Pile cylindrique D = 10 cm.

- e nfin , la pente de la carapace (protection) es t définie CONCLUSION


par la taille maximale des enrochements. Réduire la
pente permet de réduire éga lement la masse unitaire Les réponses à apporter dans le domaine des enro-
des enrochements mais conduit corrélativement à une chements tiennent essentiellement à la confi'ontation des
augmentation dans les quantités de matériaux à données de conception avec les ressources géométri-
mettre en œuvre . quement et qualitativement disponibles.

L'objectif à atteindre pour le concepteur est de trou ver Les hiatus, qui ne manquent pas d'apparaître au se in
la sélection la plus économique et en particulier de tenir des projets , proviennent de processus consacrés par
compte des ressources en matériaux à proximité du site l'hab itude: les dimensionnements sont établ is fré-
de l'ouvra ge . quemment avant de considérer l'ensemble des problèmes
liés à la fourniture des matériau x (et lorsque le projet
est prêt, on n'est pas sür de trouver des enrochemen ts).
A ce stade, il faudrait déjâ conna Ître les réponses aux
questions suivantes : Po ur ces raisons, il était intéressant d'apporter une
réponse qui , sans se vou loir exhaustive, tentera au cours
- l' app rovisionnement des enrochements nécessaires
des chapitres s uivants, d ' insc rire le problème des
est-il assuré à partir de gisements localisés?
enrochements dans un double contexte :
- les enrochements extraits auront-ils la masse - sur le plan des caractéristiques géotechn iques à
donnée par les formules empiriques? requérir,

- quels sont les critères géotechniques à prendre en - sur le p lan géologiq ue (sélection des niveaux aptes,
compte dans la fourniture de tels matériaux? sachant destination sélective des produits de carrière ... ).
que:
Dans les chapitres suivants seront traités :
• les spécifications n'existent pas (à J'inverse du spécifi cat ion s,
domaine des gr a nul a ts rou tiers),
technique,
• le but visé est la pérennité des ouvrages en tenant
compte des possibilités de recharge111ents. pérennité.

31
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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190 p , 64 fi g., 86 ré f. bib li ogr. Pa ri s, déc. , 162 p. , 175 fi g .

32
2
Caractéristiques générales· des enrochements
/ / '

et méthodes de li: ~érmination


1 ,,"-,,
\

~ \

1
/'
1

/
1

1),
Sommaire

Introduction 35

I - Masses et granularité des enrochements 36

1.1 - Masse volumique des enrochements 36

1.2 - Fuseaux granulométriques des enrochements 39

II - Forme des enrochements 43

Il.l - Rapport dimensionnel 43

11.2 - Angularité d'un enrochement 44

III - Appréciation de la fissuration des roches par l'indice de continuité 44

111.1 - Principe de la méthode 45

111.2 - Expression de l'indice de continuité 45

111.3 - Signification de l'indice de continuité 45

111.4 - Indice de continuité de différents types de roches 46

IV - Essais de résistance mécanique 46

IV .1 - Fragilité 46

IV.2 - Essai d'usure 48

V - Résistance au gel 49

V.1 - Essai gel-dégel 49

V.2 - Méthode par cristallisation du sulfate de sodium 49

Conclusion 50

Références bibliographiques 50

34
INTRODUCTION

Un enrochement doit sa tisfaire aux conditions de mais aussi que la granu larité n'évolue pas sous l'effet
dimensionnement définies par les formules type H udson des so llicita ti ons auxquelles le matériau est soumis
exprimant la masse des blocs de la carapace, compte ultérieurement.
tenu de dommages admissibles. L'enrochement doit,
Nous noterons en particulier :
d 'autre part, résister au x diverses sol licitations méca-
niques et physico-chimiques auxquelles il est soumis à - l'importance du choix des moyens pour le tri et
la mise en œuvre et pendant la durée de vie de 1'ouvrage. le chargement des matériaux, puisque c'est à ce
niveau que s'opère la sélection gran ulométrique ;
Les critères de qualité d'un enrochement sont définis
en conséquence, à partir de deu x types de paramètres. - le risque d 'évo lution des dimensions pour les
matériaux tendres ou microfissurés au cours des
Les paramètres pri s en compte dans le dimension - différentes manipulations :
nement:
• au chargement,
masse (ou diamètre) et gran ulari té, • en cours de transport,
forme, • au déchargement, notamment si cette opération se
fait par « bennage »,
masse volumique réelle (et porosité).
• à la mi se en œuvre.
Les paramètres exprimant les risques d'évo lution du - les effets des sollicitations mécaniques (vagues
matériau sous l'effet d 'act ions mécaniques ou physico- déferlantes par exemp le) ou physico-ch imique (ge l)
chimiques: pendant la durée de vie de l'ouvra ge. Sur ce point,
les exigences qualitatives peuvent êt re différen tes
résistance mécanique - fissuration ,
suivant la destination du matériau et sa fonction dans
a ltérabi lité, l'ouvrage à construire.
géli vité (liée à la porosité) . Exemple:
• les spécifications doiven t être plus sévères pour un
Ces caractéristiques des enrochements peuvent être
enrochement périphérique que pour une couche
liées :
intermédiaire ;
soit à des critères propres liés à la matrice de la • dans un ouvrage de protection, certa ines parties
roche : nature et état d'altération de la roche sont plus exposées que d'autres; on pourra s' orienter
(masse volu mique, porosité, gélivité, altérabilité, vers des spécifica tions évolutives;
résistance mécanique . . .) ;
• la sensibi li té au gel n'a pas la même importance
soit à des critères üés aux gisements et à ses suivan t les régions.
discontinu ;tés:
structure du gisement, condition de fabrication L'évaluation qualitative des enrochements ne doit donc
des enrochements ... ; pas se limiter â un contrôle des spécifications requises
pour le dimensionnemen t, mais inclure les conditions
soit â l'ensemble de ces données (ex : fissuration). d'intégralité des enrochemen ts.

C'est donc à partir d 'une étude très complète prenant Il n'existe, sur ce dernier point, aucun essai particulier
en compte les caractéristiques intrinsèques de la roche, pour les enrochements. Les essa is réalisés sur les
la structure du gisement et les cond itions de fabrication, granula ts peuvent donner de précieuses orientations
qu 'on pourra éva luer qualitativement et quan titati - sur la résistance mécan ique de la roche (chocs, usure .. .)
vement les potentia lités de production d'enro- et sur l'altérabilité (gonflements, lessivage, délitage ... ),
chements. L'opposition entre certains paramètres mais il est difficile de transposer du fait de l'effet
qualitatifs peut impliquer des choix privilégiant une d 'échelle et des so llicitations différentes.
caractéristique aux dépens d'une autre .
Nous examinerons, dans ce chapitre, les moyens
Le rôle prépondérant attribué à la masse (ou à la d'évaluation qualitative d'un enrochement et, compte
granularité) de l'enrochement dans les formu les de tenu de l'absence actuelle de normalisation dans ce
dimensionnement implique que la production soit domaine , nous indiquerons les orientations à envisa-
conforme sur ce point aux spécifications imposées, ger en matière de spécifications.

35
1 - MASSE ET GRANULARITÉ

'\
Pn
DES ENROCHEMENTS

Le dimensionnement des enrochements passe toujours


par le ca lcul de la masse (ou du diamètre) des blocs
unitaires de chacune des catégories d'enrochements
' li
entrant dans la structure de l'ouvrage. Il es t admis
ensuite une to lérance autour de la masse moyenn e ou
1\
du diamètre moyen (~) pour déterminer le ~
fu seau granu lométrique de l'enrochement à mettre en
place.

Dans le domaine des enrochements, la granu la rité est


le plus souvent exprimée en masses, plus faciles à
mesurer, et engloba nt les paramètres spécifiques (masse
'\ 1\
volumique) et dimensionnels de chaque bloc un itaire.
On notera également que les fuseaux granulométriq ues 1\
sont définis aussi pour répondre à des conditions de 0,5

stabilité et de fil tre. Le respect des granu larités définies


est donc impérieux.
"~
Nous traiterons donc successivement les deu x points '
suivants très importa nts :
la masse volumiq ue,
"""' r" ......

les fuseaux granulométriques. o. 1


2 2.5 3.5
9a (1 1 m 3)
1.1 - Masse volumique des enrochements

1.1.1 - Masse volumique et dimensionnement


des eni'Ochements

Les pri ncipales formules de dimensio nnement des Commet/laires


enrochements (voir chapitre précédent) fo nt intervenir
la ma sse vo lumique réelle du matériau , sous la form e Pour o bte nir une stabili té équ iva lente (en ca rapace), il
du coefficient multiplica teur suiva nt : es t nécessa ire d'augmenter la masse des blocs lorsque
Pa dim inue, pa r exemp le de :
Pa *
100 % lorsque Pa passe de 3,0 à 2,5 t/m 3 ,
(~ -
Pw
1)3 35% lorsque Pa passe de 2,7 à 2,5 t/m 3 ,
16 % lorsque Pa passe de 2,6 à 2,5 t/m3 .
où Pa = masse vo lum ique réelle du matéri au en t/m 3
Pw = masse volumique de l'eau
= 1,026 t/m 3 (m ilieu marin) . U ne bonne connaissance de la masse volumique des
matériaux pouvant constituer un enrochement es t donc
La courbe de la figure 36, donn ant ce coefficient en indispendable a u stade du projet où tout maît re-
fo nction de Pm mo ntre le rôle fondamental de la masse d'œuvre aura in térêt à imposer la masse volumique la
volumique sur le dimensionnement des blocs d'enro- plus forte possible, â condition que ce choix reste
chemen t. A titre d'exemple, nous l'avons ca lculé pour compatible avec les ressources locales ou régionales.
différentes va leurs de Pa (tableau IV).

1.1.2 - Les principaux types de roc/tes utilisées


TABLEAU IV en enrochement et leurs masses volumiques

Pu Les roclws sont consti tuées de minéraux soudés les uns


Pa au: ~~ ul r.-;.; . Elles diffère nt par :
(t/m 3 )
(::.- ly - la nature de ces minéraux et leurs proportions :
composition m inéralogique,
3 0,42
2,7 0,62
2,6 0,72
2,5 0,84
* Voir fo, mules de dimensionnement p. 21.

36
TABLEAU V - Masse volumique des minéraux essentiels des roches

Masse volumique absolue des minéraux


Minéraux essentiels des roches
(t/m 3 )

Quartz 2,65

Feldspaths
potassiques (orthose microcline) 2,54 à 2,58
calcosodiques (albite 2,62 à 2,65
à anorthite) 2,74 à 2,76

Phyllites
m icas blancs (muscovite) 2,70 à 3,00
micas noirs (biotite) 2,76 à 3,10
chloritoïdes 3,50 à 3,60
chlorites 2,65 à 2,90

Feldspathoïdes
néphéline 2,55 à 2,65
leucite 2,45 à 2,50

Silicates ferro -calco-magnésiens 2,90( à 4,00


ex : amph iboles 2,90 à 3,60
pyroxènes 3,20 à 3,60
péridots (o li vine) 3,21 à 4,00

Silicates de métamorphisme
ex : anda lousite, sillimanite 3,16 à 3,24
staurotide 3,70
disthène 3,56 à 3,67
cordiérite 2,60 à 2,66
gre nats 3,40 à 4,20
épidote, zoïsite 3,25 à 3,50

Carbonates
calcite 2,71
do lomite 2,80 à 2,90

Oxydes et sels métalliques divers


pyrite Fe S 2 4,95 à 5,10
magnét ite Fe 3 0 4 5,17 à 5, 18
oligiste Fe 2 0 3 4,90 à 5,30

- l'architecture de cet assembla ge (dimensions et A titre indicatif, nous reportons dans le tableau VI
d ispositions relatives des minéraux, mode d' assem- l'ordre de grandeur des masses volumiques correspon-
blage ... ) et son état de conservation (altération, dant aux principaux types de roches utilisées en
fi ssuration ... ), ces différents facteurs influant sur la enrochements .
porosité de la roc/re.
Pour préciser ces fourchettes de valeur de Pa dont
La masse vo lumique d'une roche dépend à la foi s de l'étendue peut résulter de variations de la composition
sa composition minéralogique et de sa porosité. minéralogique ou de la porosité (altération, fissuration),
il faut passer à des mesures de la masse volumique du
Po ur les roches à faible porosité, utilisées le plus matériau.
so uven t en enrochement, ell e dépend donc essen-
REMARQUE
tiellement de la masse volumique des minéraux
constituants (tableau V). En de nombreux CcTP, il est indiqué .fréquemment pour toute
spécification : «la masse volumique de l'enrochement devra
U ne bonne con naissance pétrographique des différentes être supérieure â 2,65 )). Dans certaines régions, aucun matériau
même de bonne qualité ne répond à ce critère ... Il apparaÎt
formations géologiques suscep tibles de produire des
indispensable que les calculs des bureaux d'études soient
enrochements peut donc permettre de donner un ordre réalisés en tenant compte des caractéristiques des matériaux
d e gra ndeur réa li ste de la masse volu mique des locaux. On notera égalem ent que diffêren/es valeurs peuvent
matériaux ex istants dans la zone d'approvisionnement être spécifiées en fonction de l'emplacem ent de l'enrochement
d ' un chantier (fig. 37 et 38) . dans le corps de digue.

37
Fig . 37 - Quartzite (Pa= 2,6 11m3 ) Fig. 38. Dolé rite (Pa = 3 11m 3 )

Composition minéralogique : Composition minéralogique:


quartz (Pa= 2,65 11m3 ) = 96% pyrogène (Pa = 3,2 à 3,6 11m3 )= 90%
micas {p.=2,7 à 3 llm 3 )=2% Feldspaths calco-alcalins (Pa = 2,72 11m 3 )
Divers min . métall. (Pa = 3 11m3 )= 2% divers accessoires: magnétite Pa= 5,18 11m3
chlorite Pa= 2,65 à 2,9 11m3

Exemples de photographies de lames minces de roches examinées en lum ière polarisée.

TABLEAU VI - Composition minéralogique et masse volumique réelle


des principaux types de roches utilisées en enrochements

Principales Com position


p, de la ro che
catégories Exemples de roches minéralogique
(t/ m 3 )
de roch es dom inante

Roches siliceuses Quartzites Q uartz 2,55 à 2,65


Grès

Roches ca rb onatées Craie (utilisée en enrochements) Ca lcite 2,0 à 2,20


Ca lca ires Calcite 2,30 à 2,70
Ca lca ires dolomitiques
Dolomites
Ca lcite+ do lomite
Dolomite } 2,70 à 2,90

Roches plutoniques Granites Quartz


Micro-granites Feldspaths 2,55 à 2,75
M icas

Diorite
M icro-dorites
Gabbro, dolé rites, oph ites
Feld spaths + amp hib o les
Feld spaths + pyro xè nes } 2,75 à 3,05

Roches vo lca ni ques R h yo li te Équ iv. granite 2,60 à 2,70


Andésite Équiv. diorite 2,60 à 2,78
Basa lte Équiv. gabbro 2,70 à 3, 10
Dacite 2, 60

Roches métamorphiques Schistes, micaschistes,


Micas+ quartz+ fe ldspaths 2,65 à 2,85
micacées cornéennes , gneiss

à amphibo les Amphibo lites


Pyroxén i tes
Amphibo les + felsdp a ths
Pyroxènes+ feldspaths } 2,80 à 3, 10

38
1.1.3 - Mesure de la masse 1•olumique Il doit répo ndre :
et de la porosité du matériau
• A des conditions de stabilité
La masse volumique étant une propriété intrinsèque
du matériau , on peut considérer que l'effet d 'échelle Il s'agit de tolérances autour de la masse moyenne
est négligeable sur la mesure , dans le cas de roches ca lculée à part ir des données hydrauliques.
homogènes et en l'a bsence de macrofissuration.
• A des conditions de filtre
La mesure de la masse vo lumique pourra donc
s'effectuer suivant la norme NF P 18-554, adoptée pour En généra l, les conditions pratiquées sont les suivantes :
les granu lats, moyennant une adaptation de l'article 5
- le d 1 s du filtre doit être plus grand que 4,5 fois
de cette norme, concernant la dimension des échantil-
le d 1 s du terrain (condition de perméabilité);
lons.
- le d 1 s du filtre doit être plus petit que 4,5 fois le
On retiendra la mesure de la masse volumique réelle, d 8 s du terrain (condition d'écran);
définie comme le quotient de la masse sèche de mais des variantes existent *.
l'écha ntillon par le volume réel de l'échantillon inclua nt
la matière solide et les pores. Chaque couche d'enrochement doit répondre aux
conditions ci-dessus à l'éga rd de la couche immédia-
tement inférieure.
REMARQUE

La norme NF P 18-554 permet également de calculer la masse Comp te tenu que l'on connaît pour un projet donné
volumique imbibée, définie comme le quolienl de la masse de la masse moyenne de la carapace et la granularité du
l'échan!illon imbibé par le volume réel de l'échanlillon incluan/ so l-s upport, il sera procédé par approches successives
la malière solide el les pores. pour définir la structure de l'ouvrage et les différentes
fournitures.
La différence entre les deux mesures est relativement
Quel que soit l'ouvrage, il appartient a u projeteur de
faible : elle dépend de la porosité du matériau, définie
préciser les tolérances par rapport à une masse donnée.
comme le rapport du volume des vides contenus dans
Il importe également de vérifier si le fuseau granula-
les grains et accessibles à l'eau , au volume réel de
métrique demandé sera applicable et facilement contrô-
l'échantillon (exprimée en pourcentage).
lable. Nous donnons ci-après quelques exemples de
spécifications retenues dans divers CCTP.
Exemples de variations entre masse volumique réelle et
imbibée (tableau VII)
Exemples de spéctfications retenues pour diverses
catégories d'enrochements
TABLEAU VII
• catégorie 0/ 500 kg
Masse Masse 10% au moins (en tonnage de matériau) des masses
Po rosité
volumique réell e vo lumique imbibée unitaires devront être supérieurs à 250 kg .
(t/m 3 )
(%) (t/ m 3 )
• catégorie 0/ 1 000 kg
2,50 l * ~ 2,5 1
2,50 2 ~ 2,52 20% au moins (en tonnage de matériau) des masses
2,30 5 ~ 2,35 unitaires devront être supérieurs à 500 kg.
2, 10 10 ~ 2,20
x Il ~x+ (n / 100)
• ca té go rie 1/3 t
* L'égalité n'existant qu 'à sa turation complète du matériau qui Une tolérance de 10 % en masse est admise par rapport
ne peut être obtenue par simple imbibition.
aux limites extrêmes de la catégorie pour 5% en
nombre des blocs.

Sachant que pour les matériaux de carapace, certains • catégorie 4/6 t


maîtres d'œuvre demandent une porosité inférieure à Pour cent blocs, seu ls cinq d 'entre eux pourront être
2 % , on peut considérer que dans ce cas de fi gure, la compris entre 3,6 et 4 t, d ' une part, et 6 et 6,6 t, d 'au tre
différence entre masse volumique réelle et masse part.
volumique imbibée est négligeable.
Par ailleurs, 45% au moins du tonnage devront avoir
une masse supérieure à la moyenne de la catégorie 5 t.
1.2 - Fuseaux granulométriqucs des enrochements

1.2.1 - Mode de calcul des courbes granulométdques


* Design of Filter System for Rubble-M ound Structures,
Theodore T . Lee, Coastal Engineering.
De Graaun A., Van Der Meulen T., Van Der Dos De Bye
A u niveau du projet, un fuseau granu lométrique est ( 1983), Design C riteria for Granular F ilters, Delft Hydrau li cs
défini pour chaque catégorie de fourniture. Laboratory, 287.

39
1.2.2 - Examen des causes de dé1'ÏI'e de la granularité Matériau fourni : grès et schistes .
et des moyens pour y remédier
Ce qui déroge : trop de blocs inférieurs à 400 kg.
Nous ne traiterons pas ici des méthodes de contrôles
Cause : fra gmen tation au co urs du déchargement.
de la gra nula rité d 'un enrochement , qui sont présentées
dans le chapitre IV. L'objectif de ces contrô les est de Matériau friable.
situer la courbe granulométrique de la fourniture par
rapport au fuseau imposé.
N ous présenterons ci-dessous quelques exemples carac- Exemple III
téristiques avant d'examiner les principa les causes de
dérive éventu elles de la granu la rité et les moyens d 'y
2000
remédier.
/.
~~
1000 7//. 7//. 7///. 7//.- ~/....::: "7:
Exemple I - Évolution répondant â une spécification
particulière '/"//., ., ....
... .
500 /Y //
lkg)
1 1
2000
/ 200 /.'
/'/. ~ ~
ï.'
1000 w~ ~,lj ~~ '/& ~ ~~
t'
'//. , 0 20
- - Bris de blocs au
60 80 100%

500 v - - - déchargement
- -- Mauvaise fourniture
présence de psammites

Spécification demandée : granularité à 500/1 500 kg.


200
Ma tériau fourni : grès.
Ce qui déroge : trop de fines.
0 20 1,0 60 80 100% Ca use : pas de tr i au chargeme nt, fragmentation des
Matériau répondant a ux spéc ifications
blocs pendant le tran sport et au décha rgement.
Ma uvaise fourniture , en particulier présence de grès
très micacé (psammites).
Spécification: 500 kg/1 ,5 t.
Matériau fourni : quartzite.
Contrôle d 'un ca mion de 14 t. Exemple IV

La fourniture est conforme :


- emploi d ' une pelle à griffe au chargement et au
déchargement,
2000

(.....oP
1--' 1-
1-- -
(.....o l...-
l...- l...-
transport sur plateau du matériau arrimé,
r/. '/., ~
'7. 77:17 77:1'/. '/. ~
tri visuel suivant des gabarits préétablis. l"/. ~ ~ "/.~ //. V/.

Exemple II
lkgl
1000
"///. "7.'/.
.t"
600

wo
//; ~ 0 V/ r'i;: -/:: l'i;; ~ ~

- //.
-
1/: ;,:; ~ v~ '/':: 1/-::: 1/: 7/. 10 1//: ~ ~

'/.'/. '/. "/.


'/. '/. ////,///, r,-: 200
1'/ . '/. r777/. 7///. 1'////. 'l7:
600 'l'/~ 'l'/~ ~///_ 'l'/// 'l'/.
~/~ ~/~ 'l'//~ //LM P""
1.00 ~ ~~
~ v 0 20 60 80 100%
JOO /
/
200 Spécification demandée : granularité 400 kg/ 1 000 kg.
1 Ma tériau fourni: calca ire prim aire.
{ Ce qui déroge : présence de gros blocs .
0 20 60 80 100%
Cause : erreur au chargement ou erreur sur la
Spécification demandée: granu larité 400 kg/1 t. destination.

40
Sur la base des exemp les précédents, on peut noter que
les principa les ca uses de dérive de la granu larité des
enrochements sont les suivantes :

- en carrière, problèmes de tri (qualité et ma sse des


bl ocs), erreurs au cha rgement sur l'estimation de la
masse des blocs, mélan ge de ma téria ux conformes et
de b locs plu s petits dans le cas d' un chargement à la
pelle, erreurs de destina ti on;
- en cours de transport , évo lution de granularité
importante dans le cas de matériaux tendres o u
fissurés ;
- au déchargelllent, les enrochements de petite caté-
gorie, inférieurs à 1 t, so nt généra lement déchargés par
« bennage ». Dans cette opérat ion, les blocs se heurtent
violemment et peuvent se briser s' ils so nt de mauvaise
qualité (microfissura tion) ;
- â la mise en œuFre, lors des diverses manipulations ,
l'évo luti on granu lo métr ique peut se po ursu ivre.

Cette dérive de la granular ité se traduit très souvent


par la mise en œ uvre de blocs de masses inférieures Fig. 39 - Cherbourg , stockage sur le port des gros enroc hements avant
aux spécificati ons, pouvant expliquer bien des désordres mise en place.
ultérieurs sur certaines di g ues en enrochements qui
n'ont pas é té contrô lées.

Les moyens à mett re en œuvre pour reméd ier à ces


défauts de gra nularité des enrochements do ivent porter
à la foi s sur :
- le tri des enrochements à la fabrication ;
- l'élimination ou la réduction des risques d'évolution
de granularité au cours des diverses manipulations des
blocs, par un contrôle qualitatif ri goureux (élimination
des maté riaux tendres, fi ssurés ou microfi ss urés) ou par
une adaptation des moyens de chargement, déchargement
et mise en œuvre p our limiter les bri s de blocs.

1.2.3 - Le:s moyens de tri et d'auto-contrôle


de la grmmlal'ité

I l est imp ortant ici de distinguer les gros travaux


nécessitant plusieurs centaines de mi lli ers de tonnes Fig . 40 - Dieppe, stockage des enrochements par catégorie à proximité
d 'e nroch ements de différentes ca tégo ries et les petits du lu tur port.
c hantiers où les stocks exista nts dans les ca rrières en
activité ap para issent suffisants. En effet, les moyens et
les techniques mi s en œuvre ne sont absolument pas
les mêmes . Les ex igences sont cependant identiques.

Les chantiers importants (port , barrage ... )

Gé néra lement , un matériel spécifique es t mis en place


dans les carriè res exploitées et sur les aires de stockage
situées à proxim ité immédiate de la mise en œuvre
(fig. 39 à 4 1).

E nrocliemmts supérieurs â dix tonnes (10-35 t)

Ces blocs sont ma nipulés par des pelles à câ ble équipées


de pesons cl assiques . Les masses so nt indiquées pour
chaque enrochement. I l n'y a guère dans ce cas d'erreurs
possibles (de petits forages destructifs réalisés dans ces
enrochements permettent l' introduction de barres qui
facilitent la manipulation) . Fig. 41 - Stockage hétérogène en carrière.

41
Enrochements de une â dix to11nes NoTA

Pour ces enrochements, il est de pratiq ue courante Pour les catégories d'enrochements supérieurs â une tonne, le
d'entreposer, bien en vue en carrière, au niveau du maÎtre d 'œu1•re peul imposer 1111 nombre « maximal » de blocs
poste de chargement et sur chantier à l'entrée de l'aire par chargement.
de stockage, des blocs étalons, préal ablement pesés,
Exemple : catégorie 2/4 1. Pour 1111 chargemen t de 2 1 1, le
correspondant aux différentes ca tégories . On répa rtit nombre de blocs par can1ion ne pourra excéder le nombre de
les enrochements dans les différents stocks par compa - sept.
raison visuelle des volumes avec les blocs témoins.
Dans ces conditions, le contrôle est faci le puisqu 'il suffit de
Il s'agit d' une méthode «rustique». Le grutier es time vérifier le coupon de chargement du camion el le nombre de
à l'œil un enrochement qu'i l sa isit avec une pelle à blocs. L'entreprise, p our avoir 1111 maximum de charge et
gri ffes. Si ces techniques d'éva luation visuelle pe uvent respec ter la règle, doit obligatoirement se situer dans la
être acceptab les pour les gros enrochements, compte fourchette définie .
tenu des fourchet tes de masses affectées à chaque
catégorie, on note cependant des risques de dérive. De Sélection des enrocheme11ts par criblage
plus, la pleine charge des camions es t parfois incompa-
tible avec la gra nularité demandée. Pour les enrochements de petite catégorie (inférieurs à
une tonne) le tri bloc par bloc n'est plus envisageable.
Les petits chantiers
La sélection gra nulométrique passe alors par des
Ces chantiers sont approvisionnés uniquement à partir techn iques de cribl age.
des stocks constitués par les carriers. Il s'agit des blocs
Citons:
non «acceptés» par le concasseur primaire et accumulés
au fur et à mesure des abattages. - lescalpagegmvitaire, parexemplesurunjeuderails
para llèles et fortement inclinés dont l'espacement es t
Généralement, le chargement des blocs es t fait avec les réglé en fonction du diamètre minimal des blocs. Cette
moyens du carrier non adaptés à ce type de travail : technique, très rustique, nécessite une forte dénivellation
chargeur, pelle à godets ... pour éviter le coinçage des blocs entre les grilles;
Les fournitures so nt très hétérogènes et posent fré-
quemment un problème.

Contrôle bloc par bloc au moye11 d 'un peson monté sw·


la pelle

Cette technique cons ti tue une amélio ra ti on certaine


pour sélectionner les enrochements en fonction de leur
ma sse, mais le coût de l'équipement en matériel reste
assez cher.

Il existe actuellement deux types de pesons :


- des pesons classiques adaptables sur pelle à câbles;
- des pesons, type «axe de force» , monta bles sur
Crible mécanique + Crible à barres +
pelle à griffes.

Le matériel p résenté sur la figure 85 du chap itre IV


est un peson type «axe de force» qui peut se monter
sur toutes les pelles à griffes. Ce peson est relié à
un enregistreur, installé dans la cabine de l'engin,
indiquant a u manipulateur la masse de chaque bloc au
chargement ou au déchargement.

Ce dispositif permet donc d'obtenir la masse de chaque


bloc, sans manipulation supplémentaire, et avec une
précision compatible avec les fourchettes de masses
requises pour chaque catégorie d'enrochements.

Les avan tages de ce procédé sont multiples :


- moyen de chargement et de déchargement le moins
destructif pour les enrochements (la pelle à griffes limite
l'évolution granu lométrique);
- peu d'erreurs sur la masse, bon moyen de tri des
enrochements ;
- pas de surcharge des camions. Fig. 42 - Criblage d'enrochements.

42
- le criblage mécanique, adapté aux blocs moyens Forme des blocs
(fig. 42) ;
- pour les petites dime nsions, on' peut utiliser
parfois des matériaux « primaires », l~rélevés au stock
tampon des installation s de concassage.

On notera que , trè s fréquemment , actuellement pour


les petites catégories , des matériaux bruts 0/ D sont
livrés . Il faut admettre a lors un pourcentage impor-
tant d e « perte» par lessivage .

II- FORME DES ENROCHEMENTS

Dans les formules de dime nsionnement des enroche-


ments présentées dans le chapitre précédent, intervient
le coefficient kd, sans dimension , qui tient compte de
Fig . 43 - Blocs de formes diverses.
la forme des blocs (fig. 43 à 45).

Un enrochement cubique sera préféré à un enrochement


tabulaire, plus fragile, un bloc arrondi est péna li sé par
rapport à un bloc ang ul eux.

Il est donc nécessaire de faire apparaître dans les


spécifications des caractéristiques de forme s'exprimant
par:
le rapport dime nsionnel,
l'angularité.

TI.l - Rapport dimensionnel

Fig . 44 - Bloc s de bonne form e.

Définitions

L : la plus grande dimension (longueur)


G : la plus grande dimension mesurable perpendiculaire
à la direction d e L
E : la plus grande dimension perpendiculaire a u plan
P(LG)

Le rapport dimensionnel est généra lement déterminé par


la formul e :
L+G
2E Fig . 45 - Certains enrochements s'émoussen t rapidement. Ici blocs
cubiques calcai re émoussés un an après la pose .
Dans le cas de blocs parallélépipédiques, o n obtient
par exemple les rapports dimensionnels s uivants en
appliquant cette form ule :

L = 1 L=2
1+ 1 2+ 1
G= 1 (l x ) = 1 (cube) G= 1 1,5
2 (1 x 2)
E= 1 E= 1

43
lement ... ), il en résulte un débit en plaques suivant cette
direction ;
- La décompression d'un massif dans sa zone superfi-
L = 3 cielle
G=l 2_±__!_ = 2
(1 x 2) Pa r exemple, dans certains massifs de granite, la
E = l
fracturation horizontale devient de plu s en plus dense
quand on se rapproche de la surface. I l en résulte un

os ~
L = 1 débit tabulaire ca ractéristique de cette zo ne décom-
1+ 1 primée.
G=l =2
(0 ,5 x 2)
E = 0,5

osw II.2 - Angularité d'un enrochement

L = 2
2+1 Pour les enrochements, on se contente généra lement
G=l =3 de spécifi er qu 'ils ne doivent pas ê tre de forme arrondie.
(0 ,5 x 2)
E = 0,5
De tels matéria ux peuvent provenir par exemple de
va llées torrentielles, de certains dépô ts glaciaires , de
certaines formes d'altération des gra nites (altération en
boules). D ans les régions où de telles fournitures
L 3= peuvent ê tre envisagées, il peut être intéressant de
G=l 3+1 = 4 préciser la notion d'a ngularité.
(0 ,5 x 2) 0,5
E = 0,5
L'a ngularité qui intervien t dans Je coeffi cient des
formules de dimen sionnem ent intègre les angles p lus
ou moin s vifs des arêtes, d ' une part, et les formes
Un rapport dimensionnel inférieur à 2 est généralement générales pe rmettant plus ou moins d ' imbrications des
requis . blocs entre eux, d 'autre part.
Autres définitions Dans certaines régions , se uls des ma tériaux calcaires
peuvent fo urnir des enrochements qui , rapidement,
Dans certains CCTP, il est demandé que la plus grande peuvent s'émousser. Il y a donc évo lution dans le temps
dimension n 'excède pas trois fois la plus petite. Cette du coefficient kd. Il apparaît nécessaire de prendre en
définition est insuffisante (moins sévère) et ne permet compte ce paramètre e t d 'analyser en quoi cela
pas d 'éliminer certains blocs assez p lats. hypothèque l'o uvrage.
Par exemple : si
L = 1 rapport
d.1mens10nne
. 1~
L+G :-= 3

G=l
E = 0,3 rapport L/E :-= 3 III- APPRÉCIATIONS DE LA FISSURATION
DES ROCHES PAR L'INDICE DE CONTINUITÉ

NoTA
La connai ssa nce de la fissuration des roches est un des
Pour les spécifications, if apparaît nécessaire que les deux aspects fondamentaux entrant clans l'étude des enro-
notions indiquées ci-dessus soient appliquées, soit : chements. Nous avons vu précédemment que différents
L+G L ca lculs permettent de dimensionner l'enrochement
--~3 avec - < 3 devant résister à cliftë rentes sollicitations (houle,
2E E
courant...). L'enrochement naturel, fissuré o u lité se
L 'aplatissement peut dépendre de plusieurs facteurs : cassera à cour t ou moyen terme et ne répondra pl us
aux spécifications . Des désordres pourront alors
- L a nature de la roche apparaître dans les ouvrages (fig. 46 à 48) .

Les roches schisteuses ou gneissiques par exemple ont Les types de discontinuités existan t dans les roches
tendance à se débiter en dalles ou en «table» suivant peuvent être multip les. Citons :
les plans de schistosité ;
- les slmtiflca tions el feuilletages qui marquent des
- La stratification arrê ts dans la séd imen tati o n. Les j o ints de stratification
se sou lignent par un arra ngement zonai re des éléments.
Un massif calcaire finem ent stratifi é pourra fournir des Tl s'agit clone de p lans p lus ou moins fragiles;
enrochements tabu laires;
- la schistosité (clivage de la roche en minces
- La tectonique feui llets) ;
Certains mass ifs affectés par une tectonique intense - les diaclases qui sont des cassures bien développées
présentent une forte densité de fracturation dans une dans les roches dures, dues aux déformations intim es
direction privilégiée (bancs-debout , zones de cisai! - des roches au cours des mouvements orogéniques ;

44
Fissurations de blocs. III.l - Principe de la méthode

Les propnetes éla stiques d ' une roche dépendent de


deux groupes de paramètres :

- l'élasticité des minéra ux qui la composent,


- les discontinuités ui affectent le milieu rocheux
(pores , fi ssures: joints de gra ins, a ltérations ... ).

Les propriétés éla stiques d'un milieu minéral idéal


parfaitement continu , r~pré s entant une roche parfaite,
sans aucune discontir uité, peuvent être déterminées par
le calcul, selon une formule de pondération simple :
lOO A= l: ;A; • C;

où A : caractéristique élastique de l'agrégat


A; : caractéri stique élast iqu e correspondante du
Fig. 46 - Les fis sures ne sont pas toujours aussi visibl es ... ième minérill
C· : teneur en % du ième minéral.
'
c; est donné par les résulta ts d' une ana lyse minéralo-
gique qua ntitative ; les co ns tantes élas tiques des miné-
raux (A;) sont donn ées da ns la littérat ure.
La comparaison des caractéristiques élastiques calcu-
lées de la roche parfaite, à celles mesurées de la roche
réelle, (dans notre cas : détermina ti on des vi tes ses de
propagation des ondes longitudinales et ensuite de
l'indi ce de continuité (Je)), permet de définir l'action
globale des discontinuités.

. 1
III.2 - Expression de l'indice de continuité
(Voir norme NF P 18-556)

Fig . 4 7 - Quartzite fissuré .


La détermination de l'indice de continuité comporte :
- la mesure de la vitesse de propagation de l'onde
longitudinale ( VL"') sur un échantillon représentatif de
la roche à étudier ;
- le calcul de la vitesse de propagation théorique (VLr)
du milieu minéral idéal, à partir de la composition
minéralogique de la roche déterminée en lames minces
et des valeurs de la vitesse de propagation dans chaque
minéral présent ;
- l'expresston de l'indice de continuité l e par la
formu le :
Vu" (mesurée)
le = 100 - ,
VLr (ca lcu lee)
avec dans tous les cas : VL"' ~ VLo d 'où : 0 ~fe ~ 100.
Fig . 48 - Blocs calcaire lissurés. Lorsque l e tend vers 100, la roche tend vers son modèle
parfait. Inversement, la qualité de la roche se dégrade
lorsque la valeur de l e décroît.
- lafracturation etlafissuration des roches dues à des
acciden ts tectoniques (failles) , pouvant affecter tout ou
parti e de gisements ;
Ill.3 - Signification de l'indice de continuité
- la microfissuration : liées à la fissuration , des
microfissures peuvent affecter les roc;hes particulièrement
fragile s. La valeu ~ de J" qu"ntifie l'action globa le de toutes les
discontin ui tés sur ie comportement de la roche, mais
Dans le présent paragraphe, on abordera la technique l'intérêt de cette méthode réside clan s le fait que ces
d' appréciation de la «continuité des roches». fissures, ~" "~rac t ér i sées par la très grande extension de

45
deux de leurs dimensions par rapport à la troisième, Il sera donc nécessaire pour les enrochements d'effec-
ra lentissent beaucoup p lus la propagation des ondes tuer les mesures de l e en laboratoire sur les roches
que les pores, qui eux so nt caractérisés par l'iso tropie sèches et saturées en ea u, afin de con naître l'influence
de leur extension spat iale (fig. 49). de cette ea u qui sera so uvent présente dans les blocs
d'enrochement lo rs des co ntrôles en carrière ou sur
stocks.

100
N ous donnons dans le tableau VITI les variations de l e
pour quelques roches sèches et saturées en ea u.

80 1
1 111.4 - Indice de continuité de différents types de roches
1
50 1
Compte tenu des observations précédentes, il est
1
nécessaire de définir le seui l minimum de l'indi ce de
1 continuité à retenir pour chaque type de roche.
1.0 1
\ ......--Milieu x fissurés
A titre d' exemple, nous indiquons dans le tableau IX
quelques va leurs de l e mesurées sur blocs non fissurés
20 1 pour différents types de roches dans le cadre de
contrôles d 'enrochements.
porosité
ùL-------~-------L _______ L_ _ _ _ _ _ _ _L __ _ _ _ ~

10 20 JO 1.0 ni%)

IV- ESSAIS DE RÉSISTANCE MÉCANIQUE


Fig. 49- Variation de l'indi ce de continuité le en fonction de la porosité
n pour des roches poreuses et fissurées.

IV.1 - Fragilité
Le volume des fi ssures é tant négligeable devant celui
des pores, on a pu déterminer expérimentalement la
diminution de Je due aux seuls pores : (100 - 1,4n). Les tests classiques utilisés pour éva luer la résistance
aux chocs d' un matériau sont l'essai Los Angeles
Il en résulte que l'écart que l'on peut consta ter e ntre Je (norme NF P 18-573) et l'essa i de fragmentation
et (100 - 1,4 n) est dû à la présence de fissures et l'on dynamique (norme NF P 18-574).
peut calculer un degré de fissura tion (D 1 ).
DI = 100 - 1,4 11 - Je Bien adaptés a ux gran ulats par la granularité de
l'échantillon a nalysé, ces essa is traduisent la fragi lité
intrinsèque du matériau en fonction de la minéra logie,
Influence de la teneur en eau sur la mesure de la structure et de la microfissuration.

Dans le cas des milieux po reux, l'eau n'a pratiquement Ils peuvent donc donner de précieuses indications sur
aucune action, tout au plu s note-t-on une légère les caractéristiques intrinsèques de la roche, mais sont
variation de vitesse ( < 10 %) lorsque les porosités sont diffici lement transposa bles pour tester la fragilité de
supérieures à 20 %. blocs d 'enrochements qui est surtout liée à des
discontinuités d ' une échelle différente, naturelles (fis-
Po ur les milieu x fi ssurés, les phénomènes so nt bea u- sures, fils , diaclases , schis tosité, lita ge ... ) ou artificielles
coup plus complexes. Les vitesses de propaga tion des (fissures créées lors des a battages).
ondes longitudinales sont toujours supérieures lorsque
les roches so nt saturées et J,. peut être multiplié par un Pour tes ter la fragilité des enrochements, il est donc
facteur variant de 1 à 2 en fonction de l'intensité de la nécessaire de s'o rienter vers des essa is sur blocs qui
fissuration , du remplissage minéra logique des fissures permettron t de fixer un seuil réaliste de l'indice de
et de la teneur en eau . continu ité (!,.), facilement mesurable sur blocs .

Parmi les techniques qui peuvent être utilisées,« l'essai


TABLEAU VIII de chute» en ca rrière apparaît bien adapté.

Il JI{. VLII'
1, - -- [Cl\' IV.J.J - Essais de chutes en carrière
(%) (m/s) (m js)

Gra nite éta t sa in 0,55 SOlO 85 5 6 10 95 • Étapes de l'essai


G ranüe a lt éré 0,65 4 330 73 5020 85
Sélection des blocs représentatifs
Granite très altéré 2,50 2470 42 3 145 53
A u niveau des fronts de tai lle susceptibles d'être
Ca lca ire poreux 23,00 3 155 48 3025 46 exploités lors de la fourniture du marché , il existe
Ca lca ire fi ssuré 13,00 2 800 43 3 850 59
une sélection de blocs représentatifs de la production ,
de dimensions proches de celles requises au CcTP.

46
TABLEAU IX

P rin cipa les catégories le* sur roches


Exemples de roches Observations
de roches non fissurées

Roches silice uses Q uartzites ';?- 75 Comportement de roches non


Grès ';?- 70 poreuses

Roches carbonatées C raie turonienn e ';?-40 Co mportement de roches po-


Calcaires ju rassiques ';?-50 à 55 re uses
Ca lcaires dolomitiques et do-
lam ies

Roches plutoniques Granite


M icrogranite } 70 à 88 Sur les fa ciès a ltérés

Diorite
Microdiorite
Dolérite
} ';?- 70 l e chute en-dessous de 70 :
roches granitiques altérées non
fissurées : l e entre 50 et 66

Roches volcan iques Rhyolites


And ésites } > 70 Certains basa ltes peuvent êt re
relati vement poreux (bulles
Basa ltes > 60 !... d'air)

Roches métamorphiques 50 à 88 = 1, très dépendant de l'orien-


mi cacées Schistes ';?- 50 (_L à sc histosité)
Micaschistes
G neiss
} ';?- 75 (Il à schistosité)
tation de la mes ure dan s les
roc hes litées

Co rnéennes ';?- 75

à amphibo les .. . Amph ibo lites 64 à 91


le moy. 79

* 1, sur ép rouvett e sèche. Pour les spécifications (cf. chapitre IV) on s'orientera ve rs J"'" plus proche de la mes ure sur le terrai n.
N.B. - Il va de so i qu e les va leurs limites de l e données ci-dess us sont à préciser dans chaqu e cas par une étud e du matériau
à app rovi sionner (porosité, vitesse de propagation sur bloc sa turé) et en fo nction de la destination du matériau.

Cette sélection doit porter au mmnnum sur une


trentaine de masses et doit comporter des masses
saines, des masses altérées ou fi ssurées .

Mesure de fa célérité des ondes suivan t trois axes


orthogonaux pour chaque masse .

Par convention, l'axe cc' est toujours perpendiculaire


a u li tage quand il est visible (ou à la schistosité) (fig. 50) .
Blocs de tailles Jm Fig. 51
Schéma de l'essai

'q"'"''"\ "T'"' d· """'·


de chute .

• Carreaux de la carrière

Essai de chute Présentation des résultats

O n sou lève chaque bloc à trois mètres de hauteur à Les blocs qu i se cassent ont en généra l un mauvais
l'aide d'une pelle à griffes (ou d'un godet) et on le laisse indice de continuité et cela permet statistiquement de
tomber sur un bloc de taille équivalente (fig. 51). choisir un seuil réaliste.

47
TABLEAU X - Exemple de résultats bruts

Date:
CARRIÈRE: Contrôle des enrochements Chantier :

~~
Célérité des ondes Essa i de chute
Descriptif fa ciès sur masse f e,. 1 2 3 4 5 6 7
(m /s)

Masse d e quart zite sa in - AA' 5200 85


1 2 tonnes BB' 5 !50 84 intact intact in tact - - - -
litage non visible CC' 4980 82

AA' 5 020 82
bloc
II Quartzite fissuré 2,4 t BB' 3 250 53 - - - - - -
cassé
CC' 4300 70

A A' 4600 75
Quartzite ocre bloc
nr 1,8 t légèrement fi ss uré
BB' 3 800 62 intact intact
cassé
- - - -
CC' 4400 72

TV

A titre d'exemple Cet essai traduit la résistance à l' usure par frottements
réciproques sous ea u des éléments d'un matériau de
Pour des essais de ce type, le Laboratoire régional classe granulaire 25-50 mm. Il s'agit donc d ' un essa i à
d'Aix-en-Provence a retenu les seu il s suivants : l'échelle des granu lats, qui peut être jugé non représen-
tatif pour un enrochement.
Je ~ 53 pour un calca ire kimmeridgien ,
Je~ 55 pour le calcaire dolomitique. Cependant, à l'inverse de la fragilité qui dépend surtout
des discontinuités linéaires, la résistance à l'usure d ' un
Pour l'exemple présenté sur la figure 52, le se uil sera it matériau dépend essentiellement de la matrice de la
fixé probablement à un (,.de 70. roche (m inéra logie, grain, porosité ... ). Par conséquent,
l'effet d'échelle étant moins important, on peut
considérer que la résistance à l' usure, exprimée par
Pourcentage des mesures
60 l'essai Deva l humide, est une caractéristique intrin-
52 sèque de la roche applicable au cas des enrochemen ts.

Le problème de l'utilisation de l'essai Deval humide


pour le cas des enrochements est donc plus un manque
1.0
iZ2222J Pourcentage cassé de référence pour fixer des seuil s qu'une inadaptation
de l'essai.
20
20
12 Problème de l'expression des résultats de l'essai Deval
humide

La résistance à l'usure de l'échantillon (7 kg de


granu lats de classe granulai re 25/50 mm) est exprimée
par un coefficien t dit «coefficient Deval » éga l par
définition à :
2 800
111

IV.2 - Essai d'usure m : masse (g) des éléments infér ieurs à 1,6 mm
créés dans la machine Deval par usure pendant l'essa i.

Certai ns enrochements, en matériaux tendres ou Dans le domaine des enrochements, le problème


a ltérés, ont tendance à s'émousser, à s'arrond ir par d 'usure ne se pose que pour des roches très tendres,
usure, sous l'action par exemple de vagues déferlantes c'est-à-dire à coefficient Deval humide fa ible (D 11 ::::; 4
chargées de sab le et de galets. par exemple).
Cet effet d 'usure est généralement évalué par l'essai Or, c'est dans la gamme des valeurs faib les que le
Deval humide utilisé pour les granu lats (norme NF P coefficient Deval est le moins discriminant pour
18-577). exprimer la résistance à l'usure.

48
Il se rait peut ê tre plus jud icieu x, d a ns ce cas, d 'exprimer nat ure géologique et d 'a nalyser l'ensemble des phéno-
le résulta t de l'essai D eval en pource ntage d ' usure. mènes avant de fi xe r des seuils de rés istance à l'usure.
100 111
7000
Exemples d'équivalence (tableau XI) V - RÉSISTANCE AU GEL

TABLEAU XI
Dans les régions exposées au gel , nous avons pu
Coeffi cient D1,
Ill Pourcentage d'usure constater que de nombreu x blocs d 'enrochements de
(g) (%) protection des berges étaient éclatés un ou deu x ans
20 140 2 après la mise en œuvre.

10 280 4 Il s'agissait :
4 700 10 de blocs de craie à Rouen en Seine,
3 933 13,3 de blocs de calcai res jurassiques à Pont-à-Mousson,
2 1400 20 de blocs de basaltes microfissurés et altérés da ns
la région de C lermont.
l 2 800 40
Da ns les régions où le gel est sensible ou lorsque des
roches calca ires sont utili sées en enrochement, il
Choix des seuils importe de faire des essais de gel.

Da ns les sp écifications actuelles, imposées par les Pour les enrochements, nous proposons deux types
maîtres d'œuvre, il es t fréquemment demandé un d 'essa is :
coefficient Deval humide tel que : - un essa i de sensibilité au gel consistant à déterminer
(pourcentage d'usure 13 %) la dégradation du matériau sous l'action répétée de
ou cycles de gel-dégel réalisés dans une enceinte à
(pourcentage d'usure 10 %) tempéra ture positi ve et négative à cycles programmés
seuils gui paraissent assez bien adaptés aux roches (NF p 18-593) ;
granitiq ues où ces va leurs basses de D 11 correspondent - un essa i plus rapide donnant une idée de la
généra le ment à des roches altérées. résistance a u gel par crista lli sation du su lfate de sodium
(P 18-594).
On peut noter, sur ce point, que dans cette catégorie
de roche, l'essai Deva l n'est pas indispensable pour
éliminer les blocs altérés : le choix d' un indice de
cont inuité tel que l e): 70 ga rantit à la fois cont re la V .1 - Essai gel-dégel
fi ssuration et l'altération.

RAPPEL Pour les enrochements, les essa is existants ne sont pas


applicables directement sur des blocs.
Roches gran itiques sa ines non fissurées : le en tre 70 et 88.
Roches granitiques altérées non fi ssurées : 1, entre 50 et 66 .
Nous proposons d 'adopter l'essai de ge l sur les
Cependant, il est évident que le seuil à retenir pou r le granu lats (norme NF P 18-593) , en remp laçant les
coefficient Deva l humide doit s'adapter à la nature granu lats par des éprouvettes cylindriq ues ou prisma-
géo logique de la roche e t seules des observations tiques .
pourront permettre de fi xer ces seu il s.
Le contrôle de l'évo lu tion des roches se fera par
Pour les roches si liceuses par exemple (quartzites, mesures, avant et après les cycles de gel-dégel, de la
grès ... ) les va leurs de D , ~ 4 sont exceptionnelles et vitesse de propagation des ondes longitudinales (VL).
correspondent à une altéra ti on très forte. Ce n 'est pas
le Deva l qui sélectionnera le matériau , mais plutôt un
essa i traduisa nt la fis sura ti on (().
V.2 - M éthode par cristallisation
Inversement, dans le cas des cra ies qui sont des roches du sulfate de sodium (Na 2 S0 4)
très tendres, il se produ it parfois lors de la mise en
piace dans la mer, la format ion d'un « cake » de 1 cm
d'épaisseur, relat ivement dur, qui protège le bloc. Le Introduction
choix d ' un se uil plu s fa ib le est envisa geable mais il
conviend ra d 'être prudent. Tl ne s'agit pa s d'une règle Cette méthode es l conseillée et utili sée par Eo F qui
générale. l'a mise en œ uvre p our la première foi s a u barrage de
Serre-Ponçon . La nonne P 18-594 défi nit l'essai,
Il appa raît donc nécessa ire de procéder à des consta- elle a été établie à parti r de la norme américa ine
tations su r le compo rtement des enrochements pa r ASTM-C 88 plu s a ncienne et la rgement éprouvée.

49
Échantillons Une bonne connaissance de la masse volum ique des
matériaux pouvant constituer un enrochement est
Les échantillons soumis à l'essai sont : indispensable au stade du projet. Tout maître d 'œuvre
aura intérêt à imposer la masse vo lumique la plus élevée
- selon la norme AFNOR, 6 à 8 kg de cailloux possible mais il importe que ce choix resle compatible
D > 63 mm; avec les ressources locales ou régionales.
- les laboratoires EDF préparent 4 ou 5 blocs dont
Il appartient au maître d 'œuvre de fixer les tolérances
la masse totale est d'environ 2 500 kg.
par rapport à une masse donnée. Les fuseaux
gra nulométriques sont définis pour chaque catégorie
En fait, il n 'y a pas de difficulté pratique, avec les
de fourniture et doivent répondre à des conditions de
matériels utilisés dans les laboratoires, à réaliser les
stabilité et des conditions de filtre. Différentes tech-
essais sur 5 à 10 blocs de masse unitaire de l'ordre du
niques permettront aux entreprises de fournir un
kg, ce qui diminue l'effet d'échelle entre l'échantillon
testé et l'enrochement lui -même. matériau répondant aux granu larités imposées : citons
les pesons, type axe de force, qui peuvent se monter
faci lement sur les pelles à griffes , ou la sélection des
Durée du traitement petits enrochements par criblage.

Pour les caractéristiques des matériaux, la fissuration


La durée normale du traitement es t de cinq cycles, mais
est un des aspects fondamentaux entrant dans l'étude
on peut pousser jusqu'à dix cycles, si nécessaire.
des enrochements. En effet, un bloc naturel fissuré ou
Chaque cycle se déroule en pratique sur 24 heures.
lité se cassera à court ou moyen terme et ne répondra
p lu s aux spécifications. Les types de disco ntinuités
Exploitation des résultats existant dans les roches peuvent être multiples. La
mesure de la célérité des ondes et la définition d ' un
seuil minimum pour l'indice de continuité pour chaque
Pour qu ' une roche soit acceptable, la masse finale
type de roche sont proposées.
sèche, après les cinq cycles, ne doit pas être inférieure
à 75% de la masse initiale sèche. La forme et l'angularité des enrochements inter-
viennent éga lement dans les formules de dimension-
La perte en masse de 25 % ne doit pas comprendre
nement. Ce sont des paramètres à ne pas négliger dans
les fragments supérieurs à 10 % de la masse initiale
la mesure où certaines régions peuvent proposer des
quand leur nombre n'est pas supérieur à trois.
fournitures de mauvaise forme (dalles, boules ...). On
notera que certaines roches peuvent rapidement
Conclusion s'émousser et qu'en conséquence certains paramètres
évo luent. La fragilité, la résistance à l'attrition, la
sensibilité des matériaux au gel peuvent faire l'objet
Cette méthode donne une idée rapide de la résistance
éga lement de spécifications particulières.
de ces roches au gel ; M. Turnbull estime que cinq
cycles du traitement au Na 2 S0 4 correspondent à 200 Pour l'étude d ' un ouvrage , un projeteur doit avoir
cycles de gel/dégel dans les conditions normalisées. une bonne connaissance des potentialités en enroche-
ment de la région concernée sinon le risque est
important de voir de grosses modifications intervenir
en dernière minute. Le bilan économique peut être
CONCLUSION également remis en cause. Le maître d'œuvre doit
pouvoir imposer des caractéristiques géotechniques
réalistes permettant une fourniture fiable . Une bonne
Le rôle prépondérant attribué à la masse de l'enroche- connaissance des gisements d'une région donnée est
ment dans les formules de dimensionnement implique un atout précieux. Dans le chapitre III, on abordera
que la production soit conforme sur ce point aux les problèmes posés dans les carrières en activité, les
spécifications imposées. sites nouveaux ...

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

TouRENQ C., FouRMATNTRAUX D., DENIS A. (!971), Propaga- DENIS A., PANET M. , TouRENQ C. (1979), L'identi{tcation des
tion des ondes et discontinuité des roc/tes, CR Symposium roc/tes par l'indice de continuité, Congrès Int. Méca .
Soc. Int. Méca-Roches , Nancy , oct. Roches, Montreux.
BRoussER., JuNG R. (!957), Classificat ion modale des roc/tes NoRME NF P 18-556, Détermination de l'indice de conti-
ér uplil'es utilisant les données du contpleur de points, Ed. nuité.
Masson, Paris. NoRME NF P 18-557, Éléments pour l'identification des
ALEKSANDRovel A l. , Calcul des constantes élastiques des roc/tes granu lats.
d'après leur composition minéralogique, ZV - AKAD - NoRME NF P 18-593, Sensibilité au gel.
NANK.SSSR, Seridja Geol. 2 URSS, Traduction LCPc
N 67- T - 90. NoRME P 18-594, Résistance à la désagrégation.

50
Sommaire

Introduction 53

I - Problèmes posés 53

II - Les carrières en activité 54

11.1 - Les gisements 54

11.2 - Un cas particulier: les carrières de pierre ornementale 56

11.3 - Le minage 56

11.4 - Les moyens et les coûts d'exploitation 57

11.5 - En résumé 60

III - Ouverture d'un site nouveau 61

111.1 - Justification d'un site nouveau 61

111.2 - Étapes et délais d'ouverture 61

111.3 - Exemple nécessitant l'ouverture d'un site nouveau: extension du port de Sète 61

111.4 - Études de gisement 62

IV - Les enrochements artificiels 69

Annexe : prévision de blocométrie à partir de diagraphies microsismiques 70

1 - Processus et méthodologie générale d'étude d'un site pour la fourniture d'enrochement


70
1.1 -Rappel
70
1.2 - Diagraphie microsismique en stations fixes
70

II - Interprétation de la diagraphie microsismique 72

11.1 - Analyse quantitative des caractéristiques et aptitudes du massif 72

11.2 - Calcul de la production 76

Conclusion 80

Références bibliographiques 80
INTRODUCTION

La fabrication d'enrochements naturels suppose des d'impact, enquête, ouver ture. Le délai , dans les
gisements favorables pouvant fournir de~ blocs dans meilleurs cas, est rarement inférieur à une année .
des proportions acceptables, et des équipements Généralement, il est nécessaire de conjuguer l'apport
spéciaux pour leur manutention. L'économie d'un d'un site nouveau avec ceux de plusieurs carrières
projet d' ouverture de carrières d'enrochement passe existantes. Un inven taire des possibilités régionales est
également par la possibilité de réutilisation des petits toujours nécessaire pour cerner les solutions écono-
éléments qui sont produits inévitablement dans Je miques. Des cas particuliers peuvent, en outre,
même temps que les blocs. Il peut s'agir de fabrication apparaître : des carrières de pierres ornementales
de granulats quand la qualité de la roche Je permet * fournissent des blocs à partir de leurs «stériles» (car
ou d 'une utilisation pour les remblais du projet quand présentant des défauts d 'aspect et des difficultés de
les distances de transport sont relativement courtes. sciage); il existe parfois des cônes d'éboulis ou certaines
barres rocheuses fissurées pouvant fournir des masses
La comparaison de deux ou trois solutions, tels importantes d'enrochements.
l'utilisation des carrières existantes, J'exploitation d' un
site nouveau , des enrochements artificiels, est un Les blocs artificiels sont la solution généralement
préalable fréquent des projets. adoptée pour la construction des carapaces. Les
enrochements sont ici de grandes dimensions et ne
Les carrières existantes présentent souvent des stocks peuvent pas toujours être trouvés en carrière, à distance
de blocs qui ne doivent pas conduire à surestimer leurs économique. (Les plus gros enrochements naturels
capacités de production. La fabrication d'enroche- peuvent avoir des masses de 35 t, voir la photographie
ments est également une opération différente de celle de couverture) . Les formes construites en béton sont
des gra nulats : les opérations de minage pour obtenir variées et évoluent pour de meilleures imbrications.
des gros blocs sont particulières et demandent une
adaptation à la roche (choix de l'explosif) et au Les problèmes liés aux études de gisement font l'objet
gisement (étagement des charges par exemple), ainsi dans le présent chapitre d'un développement spéci-
que la connaissance théorique et pratique du travail fique. Ces études peuvent être classées en trois niveaux :
des explosifs. Outre les problèmes économiques liés au
- les inven taires qui distinguent les formations
fait que la manutention et Je transport des gros blocs
géologiques favorables ;
nécessitent des engins spécifiques, on notera qu'il y a
dualité entre la production d 'enrochements et de - les études de projets qui précisent notamment les
granulats de bonne qualité : en effet, dans Je 0/ 1 ton espacements entre discontinuités à partir d'analyses
retrouve fréquemment les matériaux les plus tendres, structurales et de diagraphies microsismiques. Elles
qui ne peuvent convenir à la fabrication de granulats donnent une estimation sur les blocométries possibles
de bonne qualité. à l'extraction, en ordre de grandeur ;
- les études de chantiers qui permettent de choisir les
L 'ouverture d'un site nouveau se justifiera pour des
directions d 'aba ttage favorables , d'optimiser les plans
raisons économiques (quantités importantes de blocs
de tir, et d'améliorer les blocométries avec plus de
et de remblais nécessitant de trouver une possibilité de
précision.
production du site) ou des raisons techniques (produc-
tion de très gros blocs, gisement ou roche favorable) .

L ' ouverture d 'un site nouveau passe par des étapes * Un gisement peut fournir des enrochements exceptionnels
obligées : étude de gisement, maîtrise des sols, étude et des granulats médiocres (granite par exemple) .

Par ordre décroissant d'importance, on peut ci ter :


1 - PROBLÈMES POSÉS
- la fabrication d'éléments de grandes dimensions
nécessitant des procédés particuliers pour leur prépa-
ra tion (abattage spécifique, tir, manutention , stockage,
absence de concassage);
Pour produire des enrochements, une exploitation doit
prendre en compte des paramètres spécifiques qui la - l'importance quantitative et qualitative des sous-
différencieront d'une exp loitation en vue de produire produits qui peut concerner dans certains cas plus de
des granulats. 80 % de la matière traitée;

53
- la manutention et le transport d'éléments de grandes En contrepartie, la fi lière granulats de la carrière sera
dimensions ; intéressée à consom mer les sous-produits de l'extrac-
tion enrochemen ts s' ils son t de bonne qualité. On
- les spécifications particulières aux enrochements liées constate également qu 'en période de récession du
â leurs usages (densité, absence de fissuration ...). marché beaucoup de carrières trava illent en général en
sous-charge et considèrent avec intérêt la possibilité de
La fourniture d 'enrochements n'est donc pa s toujours fabriquer des enrochements. Dans les paragraphes sui-
simple à partir d 'une carrière connue pour sa vants, on exam inera les cond itions techniques exigées
production de granulats. Un certain nombre de d'une carrière existante pour que la production d 'enro-
problèmes sont à examiner.
chements soit envisageable sa ns aléa majeur. On trai-
Ils ont trait : tera du gisement, du minage, des moyens et des coûts
d'exploitati on .
au gisement,
aux surfaces disponibles,
11.1 - Les gisements
au matériel de l'entreprise,
au contexte économique dans lequel se situera le L'obtention de blocs denses, non fissurés, non gélifs,
carrier. requ iert un certain nombre de qualités de la roche et
de son gisement (cf. chapitre II).
Pour une carrière spécifique d 'enrochements, il sera
nécessaire d'examiner l'utilisation des sous-produits La première condition â vérifier sera â caractère
par exemple, alors que dans une exploitation pour dim ension ne1.
granu lats il peut y avoir dua lité entre la production
d 'enrochements et de granulats de qualité. Le débit naturel de la roche dans le gisement (maillage
de discontinuités) constitue une donnée de départ
Il en résu lte qu'un examen des différentes conditions caractérisant l'aptitude à fournir les blocométries
peut souvent être nécessaire à un maître d'œuvre pour nécessaires. L'abattage a pour effet d 'augmenter dan s
choisir à l'avance entre la solution carrière en activité une certaine mesure ce débit... Cette notion sera
ou un site nouveau. (Les deux peuvent être retenus développée en annexe (fig. 53) .
éga lement, les carrières en activité venant en appoint).

Par ailleurs, la solution des enrochements artificiels Sol Stocka ge découver te

peut être compétitive ou nécessaire (par exemple si les


ressources sont très éloignées ou pour les gros blocs
quand les gisements ne sont pas aptes à les fournir).

II -LES CARRIÈRES EN ACTIVITÉ

Il est assez classique de voir un exp loitant fabriquant


des granul ats mettre en stock les blocs non admis par
le concasseur primaire ; cela supprime des travaux de Fig. 53 - Schéma, rappel de données du gisement.
brise-roche ou de pétardage. Cette façon d 'opérer
conduit à des stocks plus ou moins importants. On se
méfi era de l'impression subj ective donnée par un
D écouverte
vo lume conséquent de blocs sur le carreau d 'une
ca rri ère et à partir duquel on a tendance à croire le site so l,
favorab le à fournir un marché nouvea u . Ces stocks ont
pu être amassés sur une périod e relativement longue a rgile d 'a ltération,
ou dans une zone favorab le aujourd ' hui épuisée. blocai lle,
roche altérée.
Il convient donc d 'avoir au préalable qu elques
ga ranties et de répondre aux questions suivantes : Mass if
- les cadences de production d 'enrochements sont- - stratigraphie/strates, couche ou banc formé par les
ell es compatibles avec le marché granulats du carrier? roches,
(d égagement des front s de taille avec évacuation des
blocs d'une part et des «petits» par a illeurs); - tectonique, partie de la géo logie qui étud ie les
déformations des terrains telles :
- est-i l possible de réaliser des minages spécifiques
• les fa illes cassures fract ures± importantes, tra -
pour obten ir des blocs aux dimensions désirées? duction dynamique des contraintes,
- les moyens du carrier sont-i ls suffisants pour • les diaclases fissures ± fermées , planes, dont les
permettre la manutention des blocs et leur stockage? réseau x de mail les variées débitent la roche en
N 'y aura-t-il pas dualité avec l'atelier granu lats? blocs polyédriques

54
- schistosité. • Stratification

L'ensemble des discontinuités naturelles (fa illes, dia- Disposition d'une roche sédimenta ire en bancs paral-
clases, stra tes) et art ificielles (orientation du front lèles, de composition identique ou d ifférenciée, séparés
de taille, fissures dues au tir) se conj uguent. Seu l le par des joints de stratifica tion.
seco nd type peu t être maîtrisé. • Swface de discontinuité

Les discontinuit és dans le gisement Surface ou zone mince à l'intérieur d'un milieu
co ntinu ou entre deux milieux continus différents,
Une a nalyse dé taillée d'un front de tai lle de carrière en général assimila ble à un pl a n sur une certa ine
en activité doit me ttre en évid ence les discontinuités étendue.
qui sont :
L'ensembl e de ces discontinuités naturelles débite Je
massif. On comprend alors que chaque gisement,
• Fa ille chaque carrière devient un cas particulier et même
S urfa ce de discontinuité avec déplacement tangentiel dans le détail les fronts seront plus ou moins
des deux lèvres, appelé rejet, so uvent so uligné par fracturés. Il convient donc de co nnaître ce « débit »
des stries, avec ou sa ns interposition d ' une zone pour apprécier J'aptitude d 'une carrière à fournir des
broyée. blocs. L'analyse des fronts de taille es t primordiale
mais cela ne suffit pas : il peut ex ister en effet un
accident important à quelques mètres en arrière . Les
Les déplacements peuvent être de l'ordre de quelques
techniques d'études actuelles permettent de s'af-
centimètres ou de p lusieurs ki lomètres. L'extension
franchir de ce type de problème (cf. chapitre V).
des failles dans les carrières es t extrêmement variée
dans Je plan horizontal comme vertica l. Au front de Les résultats chiffi'és
taille, elles peuven t n'entraîner que la présence
discrète de matériaux broyés et altérés. L'analyse des discontinuités (le débit nature!) con-
duira à examiner le couple :
• Diaclase
d/D du gisement,
Fracture sa ns rejet, transversa le à la stra tification ou d/D des enrochements à fabriquer.
à la schistosité.
TABLEAU XII
Les di aclases débitent la roche en blocs polyédriques
parfois parallélépipédiques. Elles sont interprétées Proportions Éva lu ation
d'enrochement s obtenus d' un résultat
comme des fi gures de décompression liées aux phéno- (%) d 'expl oitati on
m ènes tectoniques (failles, p li ssements). En généra l, le
réseau des diaclases devient d 'autant plus serré qu ' il 75 Exceptionnel
est proche d'un accident. 50 à 75 Très bon
30 à 50 Bon
20 à 30 Moyen
Dans d 'autres carrières de roches séd imentaires existent 10 à 20 Accept able dans certaines co nditions
d 'a utres di scontinuités qui sont les stratifications. Les < 10 Insuffisa nt sa uf exception
notions de limites et de pendage de couches appa- Pour une masse d'en rochement de 1 ù 2 t.
raissent.

TABLEAU XII I - Exemples de blocométries obtenues en fabr ication

Enrochements
Enrochements de barrage
de digue

Sai n te-Cécile Rouchain (g ra nit e) T ran chée


Salagou Mont-Ce ni s A lesa ur Dorlay
d 'Andorge Tirs Tirs de Cluse
(basalte) (ca lcoschistes) (glaucophani les) (gne iss)
(gneiss) tolami le nitrate fuel (ca lcai re)

800 111111 0 à 5 0 6
500 5 à 25 17 à 30 5 à 20 0 à 7 7 à 15 12 21
Po urcentages 200 70 à 82 40 à 71 30 à 45 10 à 30 18 à 39 43 à 56 34 :;::, 26
d 'éléments 100 90 à 95 60 à 88 50 à 62 30 à 55 43 à 64 70 à 79 50
à D > (mm) 50 80 à 96 70 à 80 69 à 84 87 à 93 65
20 85 à 98 85 à 92 73 à 90 86 à 96 96 à 99 81
10 90 à 95 8 1 à 95 92 à 98 89

Pourcentage
moyen à 76 56 38 20 29 50 44 :;::, 26
D > 200

On rencontre des résultats variés, de moyens à except ionne ls (cf. échelle de va leurs dans le texte).
- réf. (Vi ll aio)-

55
Du recoupement entre ces deux granularités dépend que cette tranche superficielle se montre relativement
la possibilité et la rentabi lité de l'opération. Certa ins hétérogène et entraîne des variations dans la qualité
gisements peuvent fourn ir toutes les catégories (j usq u'à des enrochements produits.
30 t par bloc), d'autres ne peuvent fourn ir que les
enroc hements éga ux e t inférie urs à une certa ine On peut donc disposer dans les carrières de pierres
dimension. Des gisements peuvent se révéler tout à fait ornementa les de «déchets» var ian t de 1 à 4 t. La
inutili sa bles pour la fabrica tion de blocs . Les propor- prod uction spécifiq ue de gros enrochemen ts (2 à 10 t)
tions de sous-produits seront en o utre directement liées dans un massif peu diaclasé peut atteindre d'excell ents
à ce facteur. rendements (jusq u'à 70 % d 'enrochements supérieurs
à 2 t) avec une production moyenne de 450 t/j . Des
Les tableaux X IT et XII I donnent des exemp les de tirs spéciaux sont nécessaires pour atteindre ces
blocométries obtenues en fabricat ion d'enrochements résultats et il s'agit plutôt d'un découpage que d ' un
de barrage. O n note immédiatem ent que les situ at ions abattage. La très bonne connaissance du gisement
peuvent être très diverses d ' un site à l'autre. Dans une pe rm et de mettre à profit les coupures horizontales ou
carrière, fréquemment , il existe des zo nes préférentielles ob liques offertes par le réseau de d iaclases et d'éviter
favorab les aux enrochements (débit naturel p lu s gros). le p lus possible la dislocation.

A partir de cas connus et de constata tions faites ces Certa ines carrières fournissent des masses varia nt de
dern ières années, on pe ut à titre indicatif proposer 25 à 35 t. Il s'agit là de masses importantes ma is non
l'échelle de va leu rs (q ualitative) indiquée dans le exceptionnelles (voir photographie de couverture),
ta bleau XII. transportées sur porte-char jusq u'au lie u de mise en
œuvre. La ma sse vo lumique de la roche (2,7) et la
(On note imméd iatei11 ent que la re nta bilité des projets qualité du ma téria u rendent très compétiti f ce type
pa sse par l'utilisation !des petits) . d'enrochement même si les dista nces de transport so nt
impo rtan tes.
Le débit de la roche da ns so n site na turel impose par
ailleurs pratiquement la forme , ce qui constitue un Il y a donc tout intérêt, lors des études d'approvi-
autre ca ractère propre d'un gisemen t. Parfois, le sionnement d 'un cha ntier, de procéder à une a na lyse
résu ltat ne conviendra p as (formation de plaques ou des poss ibilités des ca rrières de pierres orn ementales.
de ta bles par exemple) et il ne po urra y être reméd ié On ga rdera à l'esprit que les ca dences d 'exp loita tion
que faib lement. Les formes les plus so uvent rencontrées so nt en généra l très limitées. Pa r a illeurs , les cond iti ons
sont proches du type «fo rme all ongée» défi ni par : de reprise des stocks de blocs ( 1 t/4 t) constitués par
l'exp lo itan t sont parfois prohibitives.
L ~ G (cf. chapitre II p. 43) .
En Fra nce, on citera la Basse-No rm a ndie et la Bretagne
comme des régions ap tes à fo urni r relativement faci-
lement des masses de trente tonnes .
11.2 - Un cas particulier :
les carrières de pierres ornementales
II.3 - Le minage
Ces ca rrières exploitent, dans la majorité des cas, des
bancs massifs et sa ins dont les produits homogènes et Autan t le minage po ur granulats est conçu pour bien
exempts de fissure son t sciés, pol is et utilisés en briser la roche et obtenir des blocs compatibles avec
«marbres industriels», «pierres funéra ires» .. . l'ouvert ure du concasseur primaire, a utant le minage
pour enrochements recherche la plus fai ble brisance.
Les roches les plus utilisées sont les granites, gabbros, En fait , on peut di re qu ' un tir enrochem ent est lill tir
marbres , ca lcaires li thograp hiques ... Certain s blocs limite qui recherche l'abattage d'une tranche avec le
extra its so nt reb utés pour des défauts d 'aspect (cou leur, moins d'énergie possi ble, avec risque de raté (fig. 54).
enclaves, accumulations loca les de micas dites «cra-
pauds») ou pour des prob lèmes de dimensions ou de Les tirs d'enrochements so nt donc particuliers et
mauvaises formes. La p lupart de ces éléments so nt délicats, et présentent quelques spécificités marquées.
aptes à faire d 'excellents enrochements. On remarquera Ce sont essenti ellement :
qu ' il s'agit de «stériles» pour les exploitants et leur
présence est en généra l une gêne. Les ca rriers accueillent une ma ille allongée perpend ic ulaire au front
donc très favorablement ce type de marché et, dan s
quelques cas, pour diversifier leur production, certains o,s < 8E < 1
d'entre e ux e nvisagent même une extraction spécifique
d'enrochements so us rése rve que la méthod e d 'exploi - une grande maille
tat ion préserve le gisement de pierres o rn ementa les (pas Corrélativement, on notera que les p lus gros blocs: D
de tir de masse pouvant entraîner une fissure du massif entre dix et vingt fois le diamètre du forage où
préjudiciable à la pierre ornementale, par exemp le).
B
E n généra l, il y a intérêt à réa liser des reconnaissances D#--
2 ou 3
de gisement préalables quand le carrier met à dispo-
sition les horizons , les moins bons pour la pierre un tir instantané (pas de retard entre cha rges) dans
ornementale, proches de la surface topographique la mesure du possible (ce qui peut introduire des
(altération superficielle). L'expérience montre en effet vibrations fortes et des effets arrières des tirs) ;

56
Amorçage court-retard sur cordeau 20 g O n notera pa r ailleurs qu 'il n'ex iste que très peu de
Charge de pied lrémite 110, 15 à 25 kg
Charge de colonne N 31 R et 0 7. 50 kg
Charge totale par trou 75 kg
Charge totale par tir 898 kg
Charge spécifique 280 kg/m 3 (117 g/t)
D
B = ~ .Jm
ca rrières spécifi ques pour enrochements. P ra tiquem ent,
to utes o nt un a utre obj ectif: fabriqu er d es granulats
cl o ne, pour un m oindre coût de fa br ica ti on , ne pa s a voir
de blocs ... Un marché d 'enroch ements apparaît alors
comme un appoint et il est parfois difficile de faire
Volume total théorique 2 812 m 3 0 103mm 11 ~\ modifier le mode d 'exploitation et en particulier le
Volume obtenu 3 190 m 3 ~ 0 minage. La présence d'un expert en explosif est forte-
Masse totale obtenue 7 660 t \ 1 ::\\ \ ment recommandé en début d e chantier pour la m ise
'7"'------<p. \._~\ 1\ au point des méthodes.
~ \1 0,'\ 11
__= ____,n
_c_L 3,5m
1 \ ~ 1, 1
" ....~
_ _ _ _,....._ ::t\ \1 \11
\1 1 1\ 1 11.4 - Les moyens et les coûts d'exploitation
1\ 1\ 11 \ 1
11 1 1 \1 \ (
11 \ L'ex traction des matériau x a ba tt us (il s' agit d ' alimenter
\1 \\ 11 / en matériaux d 'abattage l'usine de concassage/cribl age)
11 \ 1 \y '--. est une préoccupation constante des carriers et fait
15m
\1 Il /1' 0 l' objet de cho ix techniques adaptés aux d im ensions
, 1\/ ~
~ habituelles dans les tirs. Les éléments sont inégalement
~ répartis, mais dans le cas généra l, on note une forte

~
0= proportion de moellons et les gros blocs de plusieurs
tonnes sont exceptionnels. Les engin s utilisés sont
essentiellement le chargeur sur pneus, la pelle hydrau-
lique et la pelle mécanique.
Fig. 54 - Exemple de ti r pou r enrochement.

Pour les enrochements , des moyens spécifiques sont à


envisager surtout pour le chargement et le transport
- une charge de co lonne minimale. L'exp losif est des blocs dépassant les deux tonnes .
choisi en fonction des caractéristiques de la roche et
de la fissuration du massif. Les charges seront étagées Le nombre limi té de carrières susceptibles de fournir
et de préférence situées au niveau des bancs les p lus des éléments de grosse blocométrie, leur position
minces qui devraient donner le moins de blocs; géograph ique souvent éloignée des lieux d'utilisation,
la nature des gisements par rapport aux qualités de
- le découpage. Pour les roches ornementales , on matériaux exigées, leur apt itude à fournir tel ou tel
utilise des exp lo sifs spécialement conditionnés, en tubes enrochem ent font que l'approvisionnement de chaque
p lastiques avec ce ntreur , pour obtenir un découpage chantier est un cas d 'espèce.
sa ns fissurer les blocs. Les trous de forage sont très
rapprochés (20 à 25 cm) (technique de prédécoupage). Nous essaierons néanmoins de dégager quelques grandes
Il s'agit de procédés onéreux représentan t un extrême lignes et étud ierons successivement :
pour la fabrication de très gros enrochements (20 à
50 t). En France, les gisements de granite (Basse- - les moyen s de chargement }
Normandie , Bretagne, Sidobre) produisent régu- pour enrochements.
- les moyens de transport
lièrement d e ces gros blocs.

E n généra l, ces mesures peuvent être prises en grand e ll.4. 1 - Les moyens de chargement
partie ou en totalité avec les moyens habituels de la
carrière. Cependant , les entrepri ses ont tendance à
pelle hydraulique ,
travailler à partir d 'une certaine routine e t d ' une
con naissance empirique et superfici elle des effets des p elle à câble,
explosifs.
charge urs sur pneus,
Pour optimiser les tirs, c'est-à-dire obtenir la bloco- charge urs s ur chaîne,
métrie souhaitée en forte proportion en rapport avec
les cadences du chantier, le maître d 'œuvre devra chariot élévateur,
s'assurer que les objectifs sont bien définis et que les
moyens nécessaires sont assurés. En particulier, on portique avec grappin.
s'assurera d ' avoir une bonne connaissance du gisement,
• L es pelles hydrauliques doivent réaliser en moyenne
d ' une part [0. Fourmaintraux et al, 1983] , de la science
90% des chargements . Par la souplesse d ' utilisation ,
des exp losifs, d'autre part, afin de bien d éfinir :
la possibilité d 'adaptation rapide du grappin , l'utili-
- l'orientation judicieuse des front s (parallèle à la sation par ailleurs sur d 'autres chantiers, elles constituent
fi ssura tion géné rale), l'engin idéa l. Seul s d es problèmes de portée, davantage
à la mi se en œuvre qu 'au chargement , sont pour e lles
les maill es d es tirs et le choix de l'explosif, un ha ndicap.
la mi se en œu vre des tirs,
Les pelles de tou tes pu issa nces so nt équ ipées de grap-
le p la n d 'a m o rçage . pins à join t tourna nt. Le meille ur rés ultat es t obtenu

57
par les grappi ns à cinq doigts équipés chacun d'un Vo ie ferrée
vérin .
Peu de carrières sont em branchées . La voie ferrée n'est
Avantages du grappin hydraulique: utilisable que pour des quantités importantes afin de
bénéficier de prix améliorés par trains complets et trafic
- bonne saisie du bloc, régulier, sous réserve également qu ' une gare puisse
recevoir en pl us de son trafic ha bi tue! des rames
- facilité d 'exercer une pression en pénétration du co mplètes avec possibilités de manœuvre, la rame
grappin dans le stock constitué, chargée chassant la rame vide. Il doit y avoir également
- possibilité d'orientation pour placement du bloc un accès facile pour les véhicules de reprise en plus du
sur le plateau, dans le wagon ou dans la benne, ou à matériel de déchargement (pelles équipées d 'un grap-
la mise en œuvre, pin ou grues), qui doit pouvoir se déplacer faci lement
d'un wagon à l'autre sans endommager le terre-plein.
- grande fiab ilité. Les wagons utilisés doivent être des p lateaux avec
ridelles basses afin de facilité la visibi lité du conducteur
Inconvén ient : responsab le du déchargement et un manœuvre doit
procéder régulièrement au nettoyage des planchers
- très coûteux : un grappin coû te en réparation pour éviter le poinçonnement en cas de pose d 'un bloc
annuelle se nsiblement le prix de son acqu isition. sur éclat restant du voyage précédent.

• Les pelles â câbles. Les commandes sont peu pra- Un constat doit être fait contradictoirement chaque
tiques, ces pelles so nt lentes à se dépl acer, elles sont jour avec le représentant de l'entreprise et celui de la
équipées de grapp ins avec comma ndes à câbles ou SNCF sur les éventuels dégâts causés au matériel à
électriques. Dans le cas du grappin à câble, la saisie l'arrivée, chaque rame vide doit être examinée.
du bloc est mauva ise, la pénétration dans le stock faible ,
et il y a risques importants pour le personnel et le L'usage de la voie ferrée est limité par la rupture de
matériel de glissement du bloc sur le matériel a u charge, le cas le plus favorable étant le déchargement
moment de la rotation ou au déchargement. directement sur le chantier, ou à proximité immédiate
permettant l' utilisation d'engins de travaux publics
pour le transport. Le cas est relativement rare mais
Avantage de la pelle à câb le: néanmoins rencontré sur la centrale nucléaire de Penl y
- grande portée. par exemple.

Inco nvén ient du grapp in électrique : Route

- alimenta ti on difficile. Plus efficace, meilleure pré- Le premier des avantages de ce moyen est son excep-
hension que le grappin à câble du bloc, toujours même tionnelle souplesse tant pour les quantités faibles que
difficulté de pénétration dans le stock. pour l'a bsence de rupture de charge des matériaux au
départ et à l'arrivée, les matériaux pouvant, lorsque la
Ces pelles ne sont valables que lorsque les matériaux qualité des accès le permet, être amenés directement
sont à prendre à une distance importante, due à un à pied d 'œuvre, dans le rayon d 'ac tion de l'engin faisant
accès difficile pour les matériels de transport. la mise en œuvre. Cette souplesse est particulièrement
manifeste lors de la co nstruction de digues par exemple.
• Les chargeurs sur pneus ou â chaÎne possèdent une
grande souplesse d'utilisation, une rapidité de dépla- E ll e permet éga lement l'approvisionnement simultané
cement d'un stock à l'a utre mais il y a un risque de de blocométries différentes venant de carrières dis-
détérioration du matériel de transport, cet outil ne peut persées.
être retenu que pour les petites blocométries. Le tri
est impossible , la blocométrie dépendant strictement Les moyens utilisés se décomposent en :
de la qualité du stockage préa lablement réalisé par - bennes enrochements, lesquelles doivent être ren-
le carrier . forcées et ne doivent pas avo ir de porte arrière afin
d'éviter le blocage au moment du débascula ge. Seul un
• Le chariot élévateur, est uniquement valable pour des bec, légèrement relevé d'environ 30°, doit ex ister à
blocs de forme géométrique bien déterminée (ca rrières l'arrière de la benne.
de roches ornementa les ... ).
Pour éviter tout blocage au moment de la levée de la
benne, celle-ci devrait avoir une forme cylindrique ; en
II.4.2 - Les moyens de tmmport effet, le blocage risque, dans certains cas, de provoquer
le renversement latéral de la semi-remorque et du
Voie d'eau tracteur;
avantages
Les voies d'eau intérieures (rivières et cana ux) sont
• facilité de chargement,
rarement utilisables, les péniches n'étant pas construites
• facilité de déchargement ;
pour un tel trafic . En mer , les cargos , sauf pour
certains enrochements de caractéristiques particuliè- inconvénients
res (densité , couleur) , n 'existent qu 'en peu d 'en- • charge utile diminuée du fait du renforcement
droits. (perte d'environ 2,5 t) ;

58
- plateaux :ceux-ci doivent être constitués de châssis contribué petit à petit ù développer l'idée chez les
courts, les longueurs de 12,50 m actuellement utilisées carriers de recherche de marchés d'enrochements. La
pour les transports rou tiers à longues d istances pré- technique de mise en stock n'est cependant pas satis-
sentent une flexibilité trop grande. La bonne lon- faisante et condu it à une gra nde hétérogénéité et la
gueur sem ble être a ux environs de Il m. Au plancher difficu lté est grande ensuite pour respecter les bloco-
habituel proposé par les constructeurs doit être ajouté métries , même si les carriers tirent argument que cer-
un plancher renforcé de bastaings d 'environ 10 cm taines catégories se recouvrent. Pour fixer les idées,
d'épaisseur, posés transversalement afin de réduire le rappelons que pour des stocks de 1 à 2 t de densité 2,6
nombre de jonctions et pour permettre un remplace- la dimension théorique du bloc es t comprise entre 73
ment et une fi xa tion plus faciles. Des goussets doivent et 92 cm. Il est préconisé qu ' un «pré-tri » soit réa li sé
être installés sur toute la longueur de la remorque afin en stockan t sur deux ou trois zones différentes des blocs
d'éviter tout déplacement latéra l pendant le trajet. Des Stockage de blocs.
ranchers amovibles doivent être installés, reliés entre 1
eux par des chaînes afin d'éviter toute perte de maté-
riaux pendant le trajet. Une porte arrière peut être
installée. L'ensemble du matériel doit être facile à
démonter au chargement et au déchargement. Ce
moyen de transport intéresse plus particulièrement les
blocométries supérieures à 2,5 t;
avantages
• n'existent que pour les gros blocs, mêmes avan-
tages que ceux des bennes (chargement et déchar-
gement),
• charge utile améliorée par rapport à la ben ne
enrochements.

Dans les deux cas, la difficulté est grande d'obtenir un


chargement qui soit conforme à la charge utile autorisée
et à la répartition des charges. Il est en effet très rare Fig. 55 - Carrière d'enrochements en Normandie. Blocs classés par
et très aléatoire de pouvoir ajuster la masse des blocs catégorie.
chargés à une va leur inférieure mais proche de la charge
utile ; il y a donc perte appréciable de chargement à
chaque voyage.
Il est éga lement extrêmement difficile pour l'opérateur
procédant au chargement de réa li ser une répartition
correcte des charges et de ne pas dépasser sur l'ess ieu
arrière du tracteur la masse maximum de 13 t autorisée .
Il faudrait pour cela que sur l'appareil de chargement
so it installé un système simp le, fiable , qui permette la
pesée de chaque bloc. Des essai s avaient été faits dans
ce sens par l'insta ll ation de pesons sur des grappins.
Ceux-ci, prévus uniquement pour travailler à la trac-
tion, se déréglaient dès leur première utilisation lorsque,
pour pouvoir saisir les blocs, le pelleteur faisait pression
avec un doigt du grappin dans le stock d 'enrochements.

De nouvea ux pesons, type «axe de force» ont été


étud iés par le CETE No rm andie-Centre et para issent Fig. 56 - Carrière de granulats en Normandie. Les gros blocs sont stockés
de façon correcte, les gros enrochements de façon plus irrégulière pour
donner satisfaction (cf. chapitre II). les petits blocs .

II.4.3 - Le stockage dans les carrières en actil•ité


Figures 55 à 57

Nous ne reviendron s pas ici sur l'aspect trompeu r des


volumes stockés qui correspondent fréquemment à
plusieurs mois ou p lusieurs années d 'activité d 'exploi-
tation .

Dans les carrières en activité, les blocs ne passant pas


dan s le concasseur primaire son transportés, voire
poussés, sans grand ménagement dans un secte ur« hors
gêne» , s'ils ne sont pas brisés par pétardage ou au
bri se-roche.

Les problèmes liés à l'environnement pour la première


technique et les coûts élevés pour la seconde ont Fig. 57 - Mise en stock hétérogène.

59
de dimensions sensib lement identiques. La sélection On note la difficulté de l'appréciation au j ugé. Com-
sera ensu ite grandement facilitée surtout si l'engin est ment vraiment d ifférenci er un b loc de 0,90 m d 'a rête
équipé d 'un peson. par rapport à un autre de 1 m , surtout quand les
formes sont variées?
Pour les carrières à priorité « e nrochements », le stoc-
kage suiva nt des ca tégor ies sur les aires de dépôt La méthode du ga barit (bloc éta lon installé sur un
aménagées est un impératif. Il est nécessaire en effet point visible par le cond ucte ur d'engin) évite se ulement
de dégager rapidement les fro nts. Les blocs son t ret irés les dé ri ves trop gross ières (fi g. 59).
de la zone a battu e par un e pelle à griffes et le pré-tri
permettra des coûts moindres par la suite. Les maté- L'équipement des pelles à griffes d 'un peson apparaît
riau x fins seront traités au chargeur et dirigés vers les indispensable .. .
secteurs d 'utilisation. Dans tou s les cas, on note donc
Masse (kg) du bloc
une grande importance du stockage en carrière . Une de masse volumique 2,6 Vm 3
sensibilisation importa nte des ca rriers s' avère indi s-
lOOO
pensa ble à ce sujet.

ll.4.4 - Les cmÎts


3000
Dans le cas d ' une carrière importante de granula ts
réa li sant de temps en temps d es productions d 'enro- 2600
chem ents, dont les éléments de coû t sont bi en a ppré-
hendés, on a pu es timer les ordres de grandeur des prix 2200
de revient pour les comparer à ce ux concernant la
fabrication de granulats. On obtient pour des enro- 1800
chements de 1 à 3 t les coefficients multiplicateurs
suivants : 1o00

- minage x (pri x ident ique) ou même légèrement 1000


inférieur à 1,
600 1/
manutentions x 2,25,
transport x 1,3 . 200

Il s'agit essentiellement d ' un cas pa rticuLier dont on ne 0,1 0,2


- .....
0,3 0,5 0,8 1 5 7 10 m
Dimension moyenne
tirera pa s d 'enseignement généra li sable. en fonction du poids (m )

Une analyse de prix de revient réalisée par la DoE de


Fig. 59 - Rapport masse/dimension pour une roche de densité 2,6.
l' Isère en 1978 , qui conce rnait sept catégories d 'enro-
chem ents entre 0,4 et 1,6 m pour les plus petits et
2 à 5 m pour les plu s gros, indique que le pri x de revient
à la tonne est à peu près co nsta nt jusqu'à une tonne, 11.5 - En résumé
augmente ensuite, fait plus que doubler lorsqu ' on
atteint 2 tonnes (fig. 58).
Une part très importante des enrochements provient
des ca rrières en activité pour la fabrication de gra nul a ts
Prix IF HT /Tl et plu s rarement pour la p roduction de pie rres orne-
mentales.
60

Pour ces carrières, l'enrochement est un «sous-prod uit »,


50
so it que les blocs sont trop gros pour passer dans
l' installation de concassage, so it qu 'il s présentent des
défauts incompatibl es avec la pierre de taille.
30
On se méfiera de l'impression subjective donnée par
20 un vo lume conséquent de blocs sur le carreau d 'une
carrière ca r ce stock a pu être co nstitué s ur une période
10 relativement lon gue. Il n'es t pas rare de vo ir des
chantiers importants arrêtés du fait de l'épuisement d es
500 1000 1500 2000 stocks et parce que la production, li ée a u marc/té
Po1ds unila1re (kg)
des granulais, ne suit pa s.

L'évolution des fronts de la ille peul être éga lement


défavorable à la production de gros blocs. Tl y a donc
L'enrochement naturel reste act uellement très compé- nécessité de s'assurer très en amont du projet que les
titif par rapport au bloc ar tificiel et cela pour des gisements exp loités se ront favorab les et que l'entreprise
distances pouvant atteindre ou dépasser légèrement les se donnera les moyens nécessaires d 'exploitation (en
cent kilomètres . particulier le mode de mina ge pourra être différent).

60
Il conviendra éga lement de sensibiliser le ca rrier sur la TABLEAU XIV
nécessité de cons ti tuer en carrière des stocks homo-
gènes. Trop souvent, il est considéré que la préparation É tapes Délais envisageables
des blocs est une activité marginale. li en résulte au
moment du chargement une grande difficu lté à respec- Recherche de sites favorables dépend de J' expéri ence locale
ne présentant pas de con traint e assez rapide
ter les blocométries demandées , même si les carriers d 'enviro nnemen t
tirent argument que certaines catégories se recouvrent.
Étud e som ma ire comparati ve un moi s
Par exemple :
É tud e de gisement et d 'explo i- deux à cinq mois
50/ 500 kg, tation
Maî trise des so ls très variable
0, 1/1 t, Étude ou not ice d'impact troi s mois
Rédact ion de la demande d 'au-
0,5/2 t, tori sa tion
1/3 t. Enq uête admin istrative et pu- quatre à six mois
bliq ue (pas d'enquête publique
pour un e notice)
Les moyens de chargement et le transport sont éga le-
ment spécifiques surtout pour les blocs dépassant la Ou verture de la ca rrière (pistes, un à deux m ois
déco u verte, démarrage d ' un
tonne. Cela conduit à des coûts élevés, mais on note front)
cependant que dans un rayon de 100 km les enroche-
ments naturels sont très compét itifs par rapport a ux
blocs artificiels. Qua nd l'importa nce d'un projet le Il faut donc au moins un an en ordre de grandeur entre
justifie, il peut ê tre envisagé d ' ouvrir une carrière le début des opérations et la production effective. Cela
spécifique «enrochements». Dans ce cas, les petits res te compa tible avec les gros chantiers qui nécessitent
blocs peuvent serv ir pour les corps de digues , les éga lement des trava ux préparatoires assez longs . On
terre-p leins, etc. notera qu'il n'y a dans cette démarche rien de spécifique
aux enrochements. On trouvera donc dans la littérature
toutes les données nécessaires aux études d' impac t. En
ce qui concerne l'étude de gisements nouvea ux en vue
d'enrochements, on se reportera au sous-chapitre 5
ct-après.
III - OUVERTURE D'UN SITE NOUVEAU
Pour illust rer le chapitre Justification d'un site nouveau
et les étapes et délais d 'o uverture nous proposons
111.1 - Justification d'un site nouveau ci-a près un cas co ncret rep résenté par le chantier
d'extension du port de Sète dans l'Héra ult, réalisé entre
1979 et 1981 (fig. 60).
L'o uverture d' une nouvelle carrière, pour une produc-
tion d'enrochements spécifiques à un projet, peut se
justifier pour différentes raisons et notamment parce 111.3 - Exemple nécessitant l'ouverture d'un site
que parallèlement au x enrochements on peut avo ir nouveau : extension du port de Sète
besoin de fortes quantités de remblais et de matéria ux
intermédiaires pour constituer les corps de digues, les
dessertes, les terre-pleins. Dès l'éla boration du projet en 1977, le Service maritime
et de Nav iga tion du Languedoc-Roussillon faisait
Ce choix ne s' imposera pa s dans le cas où les carrières réaliser les études de gisements suiva ntes :
existantes so nt relativement bien situées et présentent
des ga ranties sa ti sfa isa ntes de production tan t en - inventa ire des ressources à partir des carrières
qualité qu'en quantité. La proposition d ' un site nou- existantes,
vea u d 'ex traction peut permettre éga lement une sou- - inven taire géo logique des sites favorables pour
mi ssion plus large e n évitant l'exclu sivité des exp loita- l'o uverture d ' une nouvelle carrière,
tions proches.
- étud e d'un site nouveau estimé favorable.
Enfin, on a pu observer qu'une ouverture de ca rrière
pour un chantier peut offrir à un exploitant l'occasion Les besoins à ce stade étaient éva lués à environ trois
d 'o btenir après ce chantier des possibilités très favo - millions de tonnes répartis en :
rables pour la production de gran ul ats (carreau et front
préparés). Ce fait a pu provoquer des propositions - tout-venant 0/50 kg } -> 2 millions de
économiquemen t intéressa ntes . et petits enrochements 50/500 kg tonnes (77 %)
- enrochemen tsmoyens(0,5/2 t)-> 350000 t (13 %)

111.2 - Étapes et délais d'ouverture - gros enrochements (2/7 t)} _, 280000 t (JO%)
(dont 7,5% de 5 t)

L'ouverture d'une extraction passe par un certain Comp te tenu du contexte géologique et des difficu ltés
nombre d 'é tapes qui se succèdent logiquement dans dues à l'environnement dans ce secte ur touristique, un
l'ordre indiqué dans le tableau XIV, avec quelques seul site nouveau a été retenu et proposé aux entreprises
chevauchements possibles. lors de l'appel d'offres .

61
Les d onnées de l'étud e de gisement retenu devaient
permettre s ur un volume utile de 1 200 000 m 3 une
production de (volume en place) :
960000 m 3 de 0/500 kg (soit 80 % ),
144000 m 3 de 0,5/2 t (soit 12 %),
96 000 m 3 de 2/ 5 t (soit 8 %),
très peu de supérieur à 5 t .

Ce gisement ne répondait donc que partiellement aux


besoins et en particulier en ne fournissant pas la totalité
des enrochements de plus de deu x tonnes. Une autre
source d 'approvi sionnement était donc nécessaire pour
ce tte ca tégorie.

Après consultation, l'entreprise adjud icataire a pro-


posé l'exploitation d 'un nouveau site différent de celui
proposé par le maître d'œuvre et préalablement rejeté
pour des problèmes géologiques et d'environnement.
Les avantages de ce nouveau site étaient dus princi-
palement à sa proximité du chantier (13 km au lieu
de 20).

Cette so luti on ne répondait elle aussi que partiellement


aux besoins et trois carrières existantes furent néces-
Fig . 60 - Élude d 'un sile. Vue d'avion des pistes permellanl l'accès aux eng ins saires pour approv isionner les gros enrochements (car-
de reconnaissance. rières situées jusqu'à 50 km du site).

On notera que la carapace de l'épi Delon a été réalisée


avec des blocs tétrapodes de 8 m\ tandis que des blocs
acropodes de 4m 3 ont co nstitué la carapace de la digue.

Ce chantier constitue un cas classique montrant la


difficulté pour de grands chantiers maritimes d 'obtenir
de gros enrochements . Il a été nécessaire d 'avoir recours
au x carrières en activité, à un site nouveau et à des
enrochements artificiels et de maîtriser pleinement les
sources d 'approvisionnement au niveau du projet.

On retiendra également la nécessité, avant toute étude


de gisement, d 'examiner s'il n'existe pas des contra intes
d'environnement insurmontables pesant sur le site. Un
exemple récent nous montre l'extens ion d 'une carrière
refusée (problème de vibrations produites par les tirs).
Le chantier a dü être reculé en attente d'une nouvelle
soluti on ...
Premiers front s

III .4 - Les études de gisement

L'expéri ence en la ma ti ère est loin d 'égaler celle obtenue


en ce qui concerne les recherches de gisements de roches
pour l'élaboration de granu lats. La définition des
études qui est tentée ci-dessous devrait être, dans les
<ttmées qui viennent, précisée et améliorée.

A la suite des précédents chapitres, il apparaît donc


que les ri sques les plus importants encourus par les
enrochements sont :
la fragmenta tion ,
l'a ltératio n,
toute manifes ta tion tendant à réduire le volume du
Si le des Caves (près de Perpignan) bl oc.

62
Il faut rappeler, d'autre part, qu 'une des préoccupa- • mesure des célérités des ondes et indice de con-
tions principales des maîtres d'œuvre est la proximité tinuité sur blocs,
des sites d'emprunt par rapport à l'ouvrage projeté.
• gélivité du matériau ,
Les zo nes favorables seront celles qui éviteront les • micro Deval en présence d'eau+ Deval.
altérations et les fissurations, caractères que les études
s'appliqueront à quantifier et à localiser. A partir de ce document (carte au 1/50000, descriptif
et qualitatif des faciès), le projeteur pourra fixer son
On distinguera trois niveaux d'étude : choix en fonction des cr itères, notamment économiques
l'inventaire, (distance de transport, voies de communication ... ).
l'étude projet,
lll.4.2 - L'étude projet
l'étude travaux.
L'étude d'un gisement nouveau doit être très soignée,
/l/.4.1 - L'inventaire car il est nécessaire d'avoir la certitude de l'aptitude
du site à fournir des enrochements a lors qu'i l n'existe
Il constitue un document d'orientation distinguant les aucun front de taille visualisable. L'étude doit éviter
qualités et les défauts des différentes formations pou- l'apparition en cours d'exploitat ion de problèmes inat-
vant être exp loi tées dans une région. Les objectifs sont tendus et difficiles, voire impossibles à résoudre (faille,
doubles : changement de nature de roche, apparition de fissura-
tion ou d'a ltération plus abondante) (fig. 61).
- inventaire régiona l sommaire des niveaux litholo-
giques a priori utilisables afin de retenir les horizons • Objectifs de l'étude
les plus favorables à la fourniture d'enrochements ;
- identification d'un certain nombre de faciès types Cette étude comprendra un zonage et la vérificat ion
à l'aide d'une série d'essais destinés à mettre en évidence de l'ap titude du gisement à produire des enroche-
ments :
la qualité des matériaux naturels dans l'optique de leur
emploi spécifique. dans les dimensions demandées,
Ces inventaires sont réalisés à partir d 'une documen- dans les proportions suffisantes,
tation exhaustive, d'une étude géologique de terrain ,
dans la qualité spécifiée.
c'est-à-dire de l'examen des affleurements, des carrières
en activité ou abandonnées. A ce niveau , n'inter- La nature et le vo lume des stériles seront définis ainsi
viennent ni la géophysique ni les sondages, si ce n'est que leur réutilisation possible.
au niveau de la documentation qui prend en compte
toutes les études ponctuelles antérieures . L'expérience La découverte inclut la zone décomprimée du gisement
des ingénieurs-géologues locaux est naturellement pri- car l'altération et les diaclases sont une cause d'inapti-
mordiale. Les documents cartograph iques destinés à tude. Dans la couche utile, on étudiera l'espacement
localiser les niveaux lithologiques favorables sont en des discontinuités et on testera les qualités de la roche.
général élaborés à l'a ide des cartes géo logiques à
disposition. Des essais en petit nombre caractériseront
• Les moyens
les niveaux lithologiques jugés «favorables».
L'étude détaillée des gisements s'inspire des modes de
Choix des essais pratiqués reconnaissance mis au point par les laboratoires des
Ponts et C haussées pour les carrières de granulats.
Il s'agit d'essais connus et, pour la plupart, normalisés
mais réalisés sur un matériel autre que les granulats On rappellera rapidement les techniques de base et on
(carottes et blocs). Toutefois, pour conserver une base approfondira les méthodes opérationnelles plus parti -
de comparaison, des essais courants type Los Angeles culièrement adaptées aux enrochements et, en parti-
ou micro Deval en présence d'eau peuvent être réali sés. culier, celles permettant d'apprécier l'aptitude d'un
La sélection des examens et essais a priori susceptib les site à fournir des blocométries souhaitées .
de bien définir les matériaux d'enrochements se fait sur
des données empiriques prenant en compte : Reconnaissance de terrain

- les paramètres physiques destinés à connaître les «L'étude géo logique et géotechnique d'un site débute
qualités intrinsèques de la roche; par l'étude préalable qui a pour but, à part ir de
l'identification pétrographique des faciès , de la com-
- des paramètres destinés à prévoir l'évolution et par préhension de la structure de gisement, d' hypothèses
suite le comportement des matériaux dans le temps. sur les caractéristiques de cette dernière, de servir de
support aux objectifs de la prospection du site. Par
Ainsi, la panoplie suivante peut être retenue : rapport aux sites neufs, les fronts de taille d' une carrière
• étude en lame mince au microscope polarisant, active permettent des études plus précises et surtout
une définition plus claire des objectifs à poursuivre» .
• masse volumique, porosité et résistance à la
compression uniaxiale et à la traction (essai brési- «Il est un fait que la connaissance régionale est une
lien) , aide précieuse, mais c'est au niveau des fronts eux-

63
Inventaire régional ~
Recherche d' horizon s favorabl es
1

!
Ana lyse des co ntraint es d' e nvironne me nt
Ana lyse éco nom ique (voies de co mmuni cat ions. di stance par rapport au march é)
1

!
Exa me n des possib ilités de
maîtriser le site (ronc ier)
1 1

!
Choix de sites favorables 1
1 (1) (2 )-

!
Recon naissa nce e n ava nt-proj et
1
o a nal yse mo rphol og iqu e ..
• lith ologie
• strati graphi e fin e
• géo logie str ucturale du sit e
• essais sur éc hantill ons préle vés à l'a!Tieureme nt

Géophysique de surface adaptée


Électrique MTA sismique

!
1'" int erpré tation
Ca ractéristiqu es globa les du sit e
0 hypot hèse épaisse ur e t vo lum e déco uve rt e

• anom ali es litho logiques e t structurales


• caractéristiqu es physiqu es du matér iau
• apt itude globa le à fournir de s e nrochemen ts

Décisio n du maitre d'œuvre de co ntinu er


la prospec tion du sit e donné

$ céJ.
Interprétation Ca111pagne de sondage
générale carotté e n no mbre restre int Essa is sur ca ro tte
étude (coupes dé taill ées , fi ssuration)
projet des tructif avec di agra phie insta nt a née Essa is sur cutting

~ !
Diagrap hi es différées po ur précise r Diag raphi e mi crosismiqu e
e t éva lu er les diffé re nt s fa ciès (ana lyse fine de la
(D ia électrique e t RAN) frac tu ra ti on du massif)

~ j

mêmes , voire des affleurements, quand ces derniers L e relevé des espacements entre les discont inuités sur
sont les seu ls analysables, qu 'il convient de faire des qffleurements ou .fronts de taille permet de prévoir dans
hypothèses ou de définir des tendances à propos des une certaine m esure la laille et la form e des blocs.fitturs.
directions de pendage , de la présence de fractures . .. »
Lorsque le type de gisement s'y prêtera, il pourra être
procédé à des essa is de géop hysique :
Tou te étude de gisement débutera donc :
- la prospection MTA , sensible aux altérations , es t
- par une synthèse de la documentation pouvant un outi l économique et performa nt pour zonage. Elle
exister sur le secte ur (carte géo logique, études ponc- aura pour ob_j ectif de définir les épaisseurs de décou-
tuelles, thèse), verte (so l et roche a ltérée) et de déceler des anoma lies
lithologiques et structurales;
- par une étude des photographies aériennes
(recherche des accidents tectoniques) , - la prospection sismique permettra de déterminer
par une analyse morphologique fin e du site, des caractéristiques glo ba les du site et de mettre en
évidence les grands accidents structuraux. Cette tech-
par la cartographie des a ffleurements et leur des- nique permet éga lement d'a pprécier les épaisseurs de
cription. déco uverte, l'état de fracturat ion du site.

64
Les campagnes de sondages - obtenir des échantillons représentatifs pour essai
complémentaire.
Selon les prob lèmes structuraux et lithostratigraphiques
et en fonction de la qualité des observations de surface, Dans la mesure où un sondage carotté est relativement
l'exécution de quelques sondages carottés peut être onéreux, il apparaît important d 'en tirer un maximum
envisageable dans plusieurs buts : d ' informations. La figure 62 est un exemp le d'analyse
de sondage avec report des discontinuités.
- nécessité d ' observations complémenta ires pour pré-
ciser la stra tigraphie et les points structuraux (analyse La représentation grap hique des discontinuités respecte
des discontinuités) ; les pendages.

~ \ L'l et UJIIJl\W:
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15

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11

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"
Z1

15

15

.. blanc

!!

"
Granite gris rose plus clair

Granite gris rose devenant


, plus foncé

t
Log sonde sonique Log sonde sonique
t
Gra phique de
ca r ottage
1
Log
t
Description de s faciè s

Fig . 62 - Exemple d'analyse d'un sondage carolté.

65
La fracturation p eut être quantifiée pa r divers p a ra - 1.000_ . 2000 . 1000 lm / si
mètres :
- le taux de carottage (% de ca rotte par passe de i-
carottier)
- la fréquence des discontinuités (nombre de di scon-
tinuités au mètre linéaire)
- l'indice RQD : cet indice représente le pourcentage
en longueur des carottes de plus de 10 cm de long par
rapport à la longueur de la passe de sondage :

L. longueur des carottes de longueur > 10 cm


RQD = - --=-longueur
- - de-la-- --=--- - -
passe de sondage --. -:-· : - - ~:--- Grès qua r tzite sa 1n

- graphique du carottage

La figure 63 permet d 'apprécier la longueur des carottes


le long du forage . Grè s mic acé lité

- histogramme du carottage
Il nous donne la physionomie du carottage (% de
longueur de carottes).
-1.
Les forages en modes destructifs et d 'exécution plus i. : _: Quartzite sa in
rapide, donc moins onéreux, seront exécutés en nombre 1 ·- - -1
suffisant pour recouper les différents types de maté-
riaux du massif. La coupe sondeur sera précisée par
l'interprétation des graphiques des diagraphies instan- - Psammi te s
tanées réalisées pendant l'exécution et notamment :
_--·-~. .. = ::t===Grès micacé
- la vitesse d'avancement qui visualise les couches
dures et la fissuration ;
- la pression de soufflage en marteau perforateur qui
détermine les horizons colmatés (altérés) et les fissures
ouvertes. . _~ Qu a rtzite

- - -- ~ -i - -
-·~~ 1 -

Les diagraphies différées

Ces diagraphies , qui consistent à enregistrer d' une


manière continue, en fonction de la profondeur, un
paramètre du sol (radioactivité naturelle, résistivité, - - - Grès mi cac é
masse volumique , teneur en eau) , permettront égal e-
ment d'affiner les coupes et de déterminer les différents • 1 ----
'' 1

faciès. 1
1 • ~ Quartzite
. ,----
La microsismique en sondages permettra une étude
fine de la fissuration et une évaluation quantitative des - -- Psarn m1t es

possibilités dim ensionnelles du gisement. L e processus


d'exploitation de cette diagraphie microsismique est
présenté en annexe. Il s'agit d ' un aspect fondamenta l
dans toute prospection de gisement en vue d 'obtenir
des enrochements.
L'é tude con clura sur la fai sa bilité de produi re les
blocométries demand ées avec les qu alités so uhaitées
Les essais sur échantillons dans des proportion s données a vec , pour ce derni e r
point , une marge d ' in certitude notabl e , liée aux
Au niveau projet des essais, un nombre suffi sant (au procédés d' a battage mis e n œuvre e t à la connaissance
moins trois par faci ès) viendront compléter ceux qui re lative.
aura ient pu être réali sés lors de l'inventaire.

Ils seront réalisés sm blocs prélevés à l' a ffl e urement ou Exemples de suivi d 'exp loitat ion (tablea u XV)
sur les écha ntillons fournis pa r les carottages. Ces essai s
ont pour but de caractériser les différentes qu alités Ces quelques exemp les de sui vi de fron ts de ta ille
demandées à la roc he (m asse volumique, résistance, mon trent la d isparité des résu ltats su ivant la nature du
indi ce de co ntinuité, géli vité .. .). matéri a u, la structure du massif et le min age.

66
TABLEAU XV

Q uat re Prév isions


ni vea ux
d 'ex ploitation > 200 kg > 1 500 kg > 1 500 kg a p. tir
G ranite porphyroïde de Basse-Nor- 0(15 Ill 15,0% 12% 8,8%
mandie
Assez diaclasé 15/ 30 m 12,8% 8 '!lo 0,0 %
1,. 58 à 79
Tir de production 30(45 m 31,0 % Il % 7,0 %
T rès grande maill e > 49 m 2
45/60 Ill 27,8% 22% 14, 0 %
-
x 21,0 % 13% 7,4%

Les résultat s des ex ploitations so nt très proches des prévisions

! " ni vea u sur 25 000 m 3 abattus --> 3 200 111 .1 d 'e nrochements de 2 à 10 t
G ra nite de Breta gne
production de 450 t d 'enrochements par jour, dont 40% d éfectue ux
Diaclases hori zontal es 2e ni vea u (ma u va ise form e, mauvais !J
! , 65 à 94
Gradins de fa ible haut eur très bien
300 à 450 t % enrochements élevé (68 %)
adaptés 3" ni vea u
po urcentage de 30 à 35% d'enrochement s par rapport a u volume
bil a n de chantier
to tal ex trait

19 700 t aba ttues__, 5 910 t de bl ocs so it 30%


Quartzite (armoricain)
70 % < 250 kg
(Basse Norma ndie)
1 niveau 16 % 250 à 500 kg
Production
17 m 14% 500 à 1 500 kg
É tude tir en d ébut d 'ex ploit a tion
NOTA après a111élioration des tirs, le pourcentage global est passé
1, 65
â 45 % pour le 111ei/leur des cas

40 à 50 % de blocs
Ca lcaire de Basse Norma ndie
15% < 200 kg
Bathonien
1 ni vea u 25% < 200 à 500 kg
Pa= 2,4 t/m 3
4,5 à 5 m 25% 500 à 1 000 kg
F iss urati on nu lle
35% 1 000 à 2 000 kg
St rate 0,5 à 1,3
NOT A plan de tir produisant un ébrr111le111ent (le 1nassi( •·este en place)

35 à 40% de blocs
Ca lca ire de Basse N orm a ndie 6à10%-> <50k g
Blainvill e 8à 10 %-> 50ù lOO kg
1 ni vea u
Pa =2 ,3 t/m 3 9m
8 à 13% __, lOO à 200 kg
F issura ti on oblique espacée, 20 à 26% --> 200 à 500 kg
S trate : bancs d e 0,4 à 1,2 m d 'é p. 18 à 22 % --> 500 à 900 kg
24 à 30 % --> 900 à 2 500 kg

Ca lca ire jurassique


Corb ières > 80 kg tir nitrat e fu el 14 ü 15% (prévision 12,5 %)
Disco ntinuités sub-rec ta ngul a ires dé- tir avec enca rtou chés (gels) 18%
coupant des blocs de 20 x 50 x 70 cm
(190 kg) > 50 kg tir avec enca rtouc hés (ge ls) 31%

Ca lcaire dévonien (Primaire)


Py rénées-O rien tales
As pec t front variable massif o u fi ss uré
Épa isseur des bancs : 0,5 à 6 m
ap rès min age spécifique 60 % > 1 t
Écart fra c ture
A: 1 à 5 m
B: 0,5 à 6 m
C: 1 à 6 m

Calca ire dolomiti q ue ca mbrien


Structure irrégulière 40 à 50 % de blocs en tre 200 et 3 500 kg
Fractura ti on abondante

67
Il/.4.3- L'étude chantier Les cônes d'éboulis ou d'écroule111en t sous barres
rocheuses

Il s'agit, dans cette étude, de définir une méthode Le premier cas se rencontre dans les régions accidentées
d'exploitation en fonction des données acquises lors de et des exemples d'utilisation sont connus notamment
l'étude projet. Si cela est nécessaire, des reconnaissances dans la région Rhône-A lpes . Il s'agit d'éboulis à blocs
complémentaires seront réalisées pour affiner les hypo- en généra l récents et non des éboulis anciens à
thèses (éventuellement un ou plusieurs abattages d'essai gran ulari té petite et bien ca librée qu i sont les plus
pourront être réalisés). fréquents. Ce type de fourniture se limite dans les cas
recensés en France à des vo lumes de quelques centaines
L'organisa tion généra le de l'ex ploitation comporte de mètres cubes. Il s'agit d 'a ppoint à des productions
plusieurs volets : de carrière en activité.

- la créat ion de fronts d'abattage calés à des niveaux A l'étranger, et notamment en Afrique, certains sites
bien définis pour un meilleur rendement de l'explosif, ont montré des ressources beauco up plus importantes.
une moindre usure des matériels de chargement et de Ce sont par exemple les calcaires dolomitiques du
roulage évoluant sur les carreaux. Il sera notamment Turonien formant des barres rocheuses dominant des
précieux d'orienter les fronts à partir de l'analyse marnes en général sous-cavées. Tout le long de la barre,
structurale fine fournissant les directions préférentie lles dans les thalwegs, il y a possibilité de récupérer des
de découpage de la roche (discontinuité, fil ... ). blocs de dimensions variables (1 à 10m 3 ). Il peut être
Si le dé bit naturel est peu supérieur au débit envisagé également, de faire quelques abattages aux
recherché, le rendement en enrochements devra être endroits favorables .
amélioré par optimisation des tirs. La haute ur des
fronts pourra être également limitée pour assurer un
chargement correct des trous de mine et éviter des Les massifs très fissurés o.ffi'ant en sw:face des juxtapo-
pertes d'outillage de foration. sitions de blocs
Chaque gisement est un cas d'espèce ;
Dans le cadre des inventa ires pour recherches de
- la création de pistes d'accès correct aux différen ts gisements pour enrochements en Afrique, il a été
fronts de taille et leur agencement ; fréquemment rencontré des formations qui , à l'affleu-
rement, se présentent sous forme d'une juxtaposition
- le stockage de la découverte de blocs. Il s'agit du résultat d ' une altération particu-
Il convient de bien ana lyser ce problème surtout lière dans des secteurs sem i-désertiques. Les blocs se
lorsqu 'on manque de place ; comptent par milliers , surtout quand la topographie
correspond à la surface structura le d ' une barre
- l'analyse du phasage d'exploitation en fonction des rocheuse , ce qui est fréquemment le cas. Un certa in
bilans qualitatifs et quantitatifs des matériaux à nombre de questions se posent à propos de ces
extraire ; gisements :
- la définition des emplacements des aires de stockage, - quelle méthode d'ex traction pour ce type original
bascule etc. de gisement? (les blocs ne sont pas toujours entièrement
désoli darisés du substratum) ;
Il apparaît très imp('r l.t JJ t que cette étude chantier soit
réalisée avec un maximum de soins car il es t difficile - quels engins utiliser?
de modifier une exploitation en cours. On note par
- la nécessité de pétarder de nombreu x blocs est-elle
exemple, pour de nombreuses carrières en activité, que économique?
l'insta llation de concassage ou les stocks sont insta llés
sur le meilleur du gisement ... - comment réaliser la préparation d 'accès et de
plate-forme de travai l?
L'étude projet sera complétée par des simulations de
foration et de minage (prévision de consommation On remarquera que la gra nularité et la forme des blocs
d 'explosifs), une ana lyse du matériel de chargement et sont imposées sans qu 'il y ait beaucoup de possibilités
de transport adaptée aux gros blocs, mais éga lement de modification.
aux fines qu ' il sera nécessaire de traiter.
Ce type de gisement reste donc un cas particulier.

111.4.4 - Cas particuliers


Les chaos torrentiels
Les inventaires peuvent mettre en évidence des
gisements dans lesquels des blocs sont présents en grand Les a lluvion s des torrents peuvent présenter des blocs
nombre. Ce sont : de dimensions variables généralement de mauvaises
formes . Ces matériaux présentent peu d'intérêt. C itons
- les cônes d'éboulis ou d'écroulement sous versants toutefois le cas particulier des « lahars » que l'on
rocheux; rencontre dans certa ines zones vo lcan iques et en
- les massifs très fissurés avec blocs juxtaposés en particulier en Guadeloupe, Martinique ...
surface;
Ces coulées boueuses dévalant des volcans ont
- les chaos torrentiels. généra lement entraîné des quantités de blocs énormes.

68
Ces derniers sont parfois dégagés par les ea ux de
ruissellement. Ponctuellement, il peut s'avérer intéres-
sant de les utili ser mais les volumes sont rarement
importants. Généra lement, il s'agit de blocs basaltiques
«bu lleux» (fig. 64). Il sera donc nécessaire de vérifier
les masses volumiques et contrôler les formes (boules).

Je Tétrapode IRI Je Do Jo s (A trique du Sud) le T ribar (U SA)

l 'Hexapode (Jaf.Jonl le Stabit IGBI le cube rainuré (France )

J'Acropode (SOGREAH France)

On conçoit qu 'il y a dans le choix d'une forme, un


compromis à rechercher entre :
- la robustesse,
- la simplicité de fabrication et le coût de construc-
tion ,
Fig . 64 - Enrochements naturels, éboulis de basalte dans l'Aveyron.
la facilité et la rapidité de mise en œuvre,
le coefficient de stabilité du bloc (kd).

IV- LES ENROCHEMENTS ARTIFICIELS Les poses en une couche ou en plusieurs couches
pourront conduire à des form es différentes. Par
ailleurs, la consommation en blocs varie légèrement
avec la forme et le type d'imbrication .
La solution des enrochements artificiels est la solution
adoptée si les carrières disponibles ne peuvent pas Les formes recherchées peuvent donc varier suivant les
fabriquer les gros blocs nécessaires ou si les carrières pays, les problèmes posés, les bureaux d'études
pouvant les fournir sont si éloignées que les enroche- concepteurs et les entreprises concernées. L'intérêt
ments naturels deviennent plus onéreux que les particulier de ces blocs est le supplément de sta bilité
enrochements artificiels fabriqués à proximité du apporté par l'imbrication due à des formes particu-
chantier. De plus en plus, on note d'a illeurs des lières. Des essais en modèles réduits pour déterminer
solutions mixtes. le coefficient de stabilité kd entrant dans la formule de
Hudson conduisent par exemple à un résultat de Il.. .
Les blocs artificiels so nt utili sés en général pour la
construction des carapaces qui , maintenant construites Au vu de ces résultats, on peut donc penser que
en eau plus profondes, nécessitent des blocs plus gros. l'enrochement na ture! devi ent inintéressant. .. Il est vrai
La digue du port d'Antifer est un exemple typique où que pour les très gros chantiers nécessitant une quantité
85 000 blocs artificiels de 12,24 et 30 t ont été utili sés ... très importante de blocs, la solution enrochements
artificiels s'impose pour les carapaces. On gardera
Depuis vingt-cinq ans, on assiste à une profusion de cependant à l'esprit que dans certains pays, il peut y
formes avec deux impératifs contrad ictoires : avoir des difficultés à s'approvisionner en ciment et
- formes donnant imbrications, qu'on note parfois une« corrosion» rapide des bétons.
Le problème de la tenue des bétons à la mer (phéno-
- formes peu comp lexes pour éviter des coûts mènes d'alcali réaction pouvant se produire avec
excessifs de fabrication et la fragilité des excroissances. certains types de granulats) devra être examiné.

Au-delà d'un certain vo lume et d'une certaine com- Pour les chantiers de moindre importance, une étude
plexité pour diminuer la fragilité, il est nécessaire technico-économique s'avère indispensable surtout
d'armer les blocs. quand dans un rayon d'action raisonnab le on dispose
Les principaux blocs de carapaces art ifi ciels destinés à de carrières pouvant fournir des blocs de grandes
la protection des ouvrages maritimes sont représentés dimensions ayant une masse vo lumique fréquemment
sur la figure 65. supérieure à 2,65 t/m 3 .

69
La fabrication des blocs artificiels type acropodes,
tétrapodes, etc., nécessite d 'avoir des coffra ges (géné-
ralement des coq uilles), des vibreurs de forte ca pacité
et haute fréquence. Pour pa lli er parfois au manque de
petitsenroche mentsna ture ls, des procédés particuliers
peuvent être réalisés. A A ntifer (Normand ie), il a été
réa li sé par exemple des co ul ages de béton dosé à 250 kg
dan s des tranchées d 'une centaine de mè tres de
lon gueur , 4 à 6 m de largeur e t 1,50 m de profondeur.
Le béto n déversé au camion benne puis vibré est, à
l'âge de sep t jours, perforé suivant un ma illage
correspondant à la ca tégorie d 'enrochements désirée.
Après minage, l'ex traction es t faite à la griffe. Les
résulta ts sont assez homogènes et les formes régu li ères.
Les cadences de production sur ce chan tie r o nt at teint
4 000 m 3 /j. La densi té moyenne obten ue est de 2,3 6 et
la résistance de 26 MPa .

L'utilisati on de granul ats lourds (baryt ine, haldes de


mines ...) es t intéressa nte qu and une possibilité existe
dans la région. I I y a cependant nécessité de vérifi er la
résista nce du granulat (un Los A ngeles inférie ur à 35
est souvent préconisé) d ' une part, l' absence d'éléments
chimiques qu i rendraient le béton altéra ble en milieu
marin (pyrite et marcass ite notamment ; ces min érau x
sont fréquent s dans les haldes de mine) d 'a utre part.

Pour le cha ntier du débouché en mer de l' Aude réali sé


en 1987 et 1988 , pour la construction d' acropodes de
2,5 m 3 , l' utili sa tion de granulats rou lés silico-calca ires
conduisait à des ma sses vo lumiques ent re 2,35 et
2,40 t/m 3 Le remp lacement de la fraction 16/3 1,5
(800 kg/m 3 ) en matériau ba sa ltique (masse volumique
de l' ordre de 2,9) a permis d' obten ir 2,47 à 2,54 t/m 3 . La diagraphi e micro-s1smique doi t permettre une
a nal yse fine de la fracturation et une estimation
qua ntitative des possibilités du ma ssif à fournir des
blocs d ' une dim ension donnée.
ANNEXE
PRÉVISION DE BLOCOMÉTRIE 1.2 - Diagraphie microsismique en stations fixes
A PARTIR OE DIAGRAPHIES
MICRO SISMIQUES La sonde

Une sonde de 60 mm de di a mètre et de 1,70 m de long


1 - PROCESSUS ET MÉTHODOLOGIE est descendue dans un forage (fi g. 66) .
GÉNÉRALE D'ÉTUDE D'UN SITE
POUR LA FOURNITURE D'ENROCHEMENTS Cette sonde comporte un ém erreur de chocs co nstitué
par un mini -martea u pneuma tique et deu x cap teurs de
vibrat ions (fig. 67).
1.1 - Rappel
La mesure
Avant d ' aborder le ch ap itre Prévision de la bloco -
métrie à partir des diagraphies microsismiques, il Elle consiste à dé terminer, s ur des dista nces co nsta ntes
importe de rappeler q ue cette techniq ue vient com pléter le long du forage , les temps de propagation de l' onde
toutes cell es gui contribuent à la co nn aissance comp lète émise par l'émetteur vers le premier capteur (distance
des gisem ents. La co nfro nta ti on de toutes les inform a- 345 mm) et le deuxième capteur (distance 690 mm).
tions obtenues permettra de quant ifi er certaines
données . N ous rappelo ns donc dans le paragra p he V.2 D eux aspects technologiques sont importants :
les diffé rentes étapes de l'étude de gisement gui - la mesure es t réa li sée en app li q uant d irectement les
précédera la ca mpagne de diagraphie m icros ismique. têtes (émission et détection) sur la paro i de fora ge, sa ns
que la présence d ' un fluid e de transmission so it
De très nombreuses parties so nt communes aux études nécessa ire;
classiques de gisements pour les granu lats. S' il es t
donné suite favorable au projet, il sera procédé ensuite - un système de microvérins pneumatiques vient
à des essa is en p lace et à une étude chan ti er. bloquer la sonde pendant la m esure.

70
Les l'itesses

A près la mesure des temps, les ca lcu ls de vitesses et les


représe ntations graphiques sont réalisés su r des calcu-
Ce ll e sonde compo rt e : lateurs et des traceurs automatiques.

Les données des calcul s sont :


B 1 : ba se d e mes ure e nt re l'émetteur et le capteur le
p lus proche,
- un ém e tteur de c ho cs , co nstitu é
p a r un mini -m arteau pn eum a tique B 2 : base de mes ure entre l'émetteur et le cap te ur le
plus élo igné .
Eme tt e ur Tot et 7'a 2 :constantes caractéristiques de la chaîne de
mesure correspondant a u temps de réponse des circuits
de mesure (quelques microsecondes) .
~ et Tz : temps bruts mesurés entre l'émetteur et
chacun des deux capteurs.

Deux ca lculs nous permettent la déterm ination directe


de deux vitesses :
vitesse vl : ca lculée en trajec toire directe entre l'émet-
teur et le ca pteur le p lus proche cl
Capteu r 1
1/ l -- Bl
T l - To1
- deux c apt eurs de v ibration s vitesse V 2 :calculée en trajectoire directe entre l'émet-
teur et le deuxième cap teur c2

La m es ure est réalisée en stations fixes de la so nde.

Le déplacement de la sonde entre chaque sta tion , du


Capt eur 2
pas d e mesure, sera fonction du problème étudié.

Pou r avoir un e m esure co ntinue sur V1 on prendra un


pas de 0,25 à 0,33 m (soit 4 à 3 stations au mètre).

Le p as de mesure sta nd a rd le p lus courant es t de 0,33 m


(fig. 68).

TN
~:.,}-~- ''·~fl.~ll·,;::-~h :.;:{ Ïtli\1 :;::' 1"::::."!' Vitesses sur distances cumulées
i!·
;i~
'Ji_ En p lu s de ces deux dé terminations directes de vitesse,
~-~
;~ ~ nous réa liso ns des calcul s de vitesses sur des di stances
p lu s importantes, en cumul ant les temps de propa-
:1Emet teur Ph-11 _____ ____ __ f ___
__________ _ gations mesurés sur p lusieurs stations successives de la
so nde.
·n 1
\~~ : Pas de mesur e
if : (o O,S Om) Par exemple, avec les temps T 2 nous ca lculon s :
.fe Cap teur 1 P(i -1)
,, 1'

-] - vitesse V 22 en cumulant les mes ures de deu x stations


_'
11
Emette ur Pli) --~-_L_-~ successives de la sonde
i:
~ Ba se de mesur e T, - T"
-~ 8 1 2B
o O,JlSrn V, = _ _B,_
Vzz = - - -- - -2= - - - -
~~·
_; c ap teur 1_ _ ___1
T, - T0 1
v, = ~ T2(il + T21i + l l - 2Toz
~~ 82 = 0,690rn
i ' C ette vitesse correspond à une tranche de terrain de
~
. _ '!f.Capteur 2 à la st at ion Pli) _ __t__ __
hauteur: B 2 + 1 pas de mesure .
\1·
,,4 Soit , pour un p as de mesure = 0,33 et u ne b ase
:ft
~-·
B 2 = 0,690 m : une haute ur d e un mètre .

71
TABLEAU X VI

Pas B, B, 2 B" B ,. B, s B,6 82 B 22 8 2] 8 24 B 2s 8 26

0, 166 0,345 0,51 0,67 0,84 1 1, 18 0,690 0,86 1.02 1, 19 1,36 1,52

0,25 0,345 0,595 0,845 1, 10 1,345 1,60 0,690 0,94 1, 19 1,44 1,69 1,94

0,33 0,345 0,68 1 1,345 1,68 2,00 0,690 1 1,356 1,70 2 2,35

0,50 0,345 - - - - - 0,690 1, 19 1,69 2, 19 2,69 3, 19

vitesse V 23 en cumulant les mesures sur trois En résumé, on identifie un espacement de disconti-
stations successives de la sonde nuités potentiell es du massif à la vitesse déterminée soit
directement (V1 et Vz)* , soit par le ca lcul (V22 - Vd*
3B 2 sur une base égale à cet espacement.
Vz3 = - - -- ------=--- - - -
Tz(i - 1) + Tz(i) + Tz(i+ll - 3To z
Pour une vitesse seuil in férieure à un certa in seui l V, 11
Les ca lculs sont réa li sés ainsi systématiquement sur une base B,, on considérera gue l'espacement des
jusqu'à 6 stations success ives de la so nde , sur les discontinuités est inférieur à B 11 , c'es t-à-dire que le
temps T 1 et T2 . volume rocheux en place correspondant ne pourra
produire que des blocs dont la dimension sera inférieure
Pour chacune de ces vitesses, la tranche de terrain à B11 sui vant l'axe de mesure de la vitesse.
correspondante sera fonct ion du pas de mesure.

Ainsi, avec une sonde à deux capteurs distants de l'émet-


• Représentations graphiques
teur de B 1 = 0,345 rn , B 2 = 0,690 rn , le tab lea u XVI
donne les hauteurs de tranches de terrains encore La représentation graphique des vitesses se fera sous
appelées bases de vites ses Bxy. deux formes :
Pour une étude qua nti ta tive des possibilités de pro- des logs de vitesse : en fon ction de la profondeur,
duction d'u n site, il est nécessaire de choisir un pas
d'auscultat ion de 0,166 à 0,33 rn, ce qui permettra de des histogrammes de répartition statique des vitesses.
calculer des vitesses, compte tenu des caractéristiques
de la so nde, sur des bases de 0,35 à 1,35 m (avec deux Les logs de diagraphies
ou trois bases intermédiaires à 0,69 rn - 0,85 m - 1 m) .
Ne seront dessi nés que les logs dont l'information est
Les traitements réa li sés à partir des résultats de dia- uti le pour résoudre un problème spécifique.
graphie microsismique sont automatisés sur ordina -
Plusieurs graphiques peuvent être utili sés :
teur selon le processus décrit a u para graphe suivant.
- représentation en esca lier : chaque vitesse est repré-
se ntée par un segment vert ica l dont les ex trémités
correspondent aux positions de l'émetteur et du capteur
correspondant (fi g. 69 et 70).
II - INTERPRÉTATION Ce grap hique sera utilisé uniquement lorsque le pas
DE LA DIAGRAPHIE MICROSISMIQUE sera voisin de la base de mesure (par exemple pour
V 1 : B 1 = 0,345 m , avec un pas de 0,33 m);
- représentation en ruban : la largeur ou plus
La méthode d'interpréta ti on proposée compor te deux précisément la hauteur correspond à la tranche de
volets. terrain à laque lle se rapporte la vitesse.

Cette représentation donne l'image la plus fidèle des


ll.l - Une analyse quantitative variations de vitesses le long du sondage, notamme nt
des caractéristiques d'aptitude du massif lorsq ue la tranche de terrain qu i correspond à une
vitesse est supérieure au pas de mesure.
Il en sera ainsi en particu lier des vitesses du type V22
11.1.1 - Principe à vzG(fig. 71).

On établit une correspondance en tre le paramètre Les histogrammes de vitesses


vitesse sur une certaine base B et un paramètre E
«espacement de discontinuités». Ces discontinuités, Afin defaciliter 1'exploitation quantitative des vitesses ,
existantes ou potentielles, interviennent dans les possi - et en particulier pour connaître leur répartition statis-
bi li tés de production de blocs dont la dimension D sera tique , on regroupera l'ensemble des va leurs d' un type
au maximum égale à B. de vitesse , pour un groupe de sondages, sous la form e

Le caractère potentiel de certaines discontinuités es t


fonction des moyens des tinés à fragmenter la roche en
place (travail de l'ex plosif) . * Se reporter a ux définition s pages précédentes.

72
D10graph1e 1 exemple favorable D1ograph1e 1 exempte défararable
Az1mu !h 150" AZimU !h 170°
Sondage destructl! 1 mcl1no1Son 50" Sondage destrucld 5 lncltnOISOn 60°
l·llcroslsmtque V21·1 Rodlaac l lvllé naturelle l·llcrostsmlque V2f.1 RadJooc!lv11é na turelle
1000 2000 3000 i.OOO 5000 6000 15 JO l.S 60 1000 2000 3000 1.000 5000 6000 15 )0 L5 GO
(m/s) Coups/s
Ca lco1re gns-no1r
Brëche colcalfe f1ssuré et pollué
gns foncé avec (argile)
c olette ftssurée
avec arg 1l e surtout
dons les deu x
prem1ers mëtres
Colca1re gr1s clmr
ve1né de calcite
très fissuré et
pollué d'argile
Br ëche calca 1re
surtou t de
gr1se el rousse
3 à 5.50m
avec fiSSUfO!Ion
6.50 à Sm
de7.Sô9met
8.5 0 à 9,50m
de 20 ô 23m el
po llutiOn org1leuse
surtout de 20 ô 2Jm

Ca lcaire
grts clo1r

Calca1re gns clair


tres fissuré
15

Calco1re
gris clair

20

Ca lcaire gr1s c lair


très f1ssuré et
très pollué

Calcaire comp act

25 25

Fig. 69 - Sondage destructif 1, exemple favorable . Fig. 70 - Sondage destructif 5, exemple défavorable.

ooss rER : AliTOROJTE A51 VENELLES-MANOSOJE


E1UlE OC TERRASSEl"fNTS-ŒJll.A [S P34 A P92 00 AFTArRE 82053441
NAT .GEo.: STN'\P[EN: MARNES-GRES-POJJ[NGŒS
DATE : 09t06t82 I : 0854,630 ,T : 0151 ,942 2 OQ26S,()() 00 SONDAGE S08
or/Jl: .104 m fl'l=0.345 n B2= O,GSO fl T01= 3 T02= 3 PAS= 0.33 M

5 v11
o.lel n
,r:;_ . ::~
........ v2G r:;--~~
r
--
v1 2
o. rn n
911"
"' 826: 2.360 n ~- ·812:

1000 2000 4000 6000 1000 2000 ~ 4000 6000


o. o.

1 . 00 1.00

2.00 2.00

3.00 3.00
''
,,00 '' (,00
~\
!1.00 ' ....'
-- ~.00

&.00 6. 00

1.00 1,00

8.00 ''
1
9,00
'
1
1
9.00 1 9.00

73
d'histogrammes par classes de vitesses de lOO m /s. La Ce type de représentation sera intéressant pour diffé-
représenta tion pourra éga lement être faite sous forme rencier des familles des vitesses autour de va leurs seui ls
cumulative. (fig. 72).

HISlW\A/Tt: 0CS VITI:SS[S tf ii:IUioC!S I 01.\ld\.VTI: an.t..ATif OC SŒWAJ/T tfl'{ll..l:loC!'SI


_L__L__L_~-l-~_JL _ _ L_ _L _ _ L_ _~~

tDO

!10

DO

'lO

60

50
U)

~! ·H+H+H+H+H+H+H+~~n+M+~~~n+O
\__
-rr,,t , 1TTT 1 rn,r,,., 1 , ,, , ~1•......--r?J•• '' 1, ,,, ,,, , , 1 ,
JO

ZD
1D

m 2000 2:lOO JOOO llOO 'ooo 4:100 :lOOO 5500 6000 6:500 1000
1000 1m m
1000 tm woo 2:lOO JOOO llOO 4000 4!100 :lOOO 5500 6000 6:500 '1000
1 _ _ _ _1c:;n.c;:'Sccl_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ l _ . 1 , __ _ _ _ _ _ _ __!_: V11
_ _ _ _ _ _ _ _ __:le:,:_11'1:.:.:, tn,S I

H1S'TWWTE CES V1TI:SS[S 1fRI:IUioC!S 1 ot.wwn: anu r1r oc SŒ\IlAJIT t fR[g,,ŒS f

V!TESSE : \121 BASr:o-:690 100


!10

00

tD

m 1000 tm 2000 2:lOO JOOO llOO 'ooo 'm :lOOO 5500 6000 6:500 1000
·-------~~~:~v.M~---~~~n,~S~I _______________- J_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _~I~:~v.M~---

tliS'TWWTE 0CS VITI:SSES lfXIUioC!S I oIAQ\A."'"( anu r 1r OCSŒl4lAJIT 1fXIUioC!S 1


_l_. L ____l_j___ l __!

VfTESSE : V12 BASE : 0,615-


!10

300

10

1D

H+H+~~~H4+rt~~~~+hTnTnTrrTrl- 0 TTTTT' 'rT'f'TT"'T'fTTT'T' ------------ 0


:tOO , 000 , :tOO 2000 2:lOO )00() llOO '000 ':tOO :lOOO 5500 6000 &:lOO 1000 m 1000 1.'A>O woo zm JOOO J:lOO 'ooo 'm :lOOO 5500 EOOO &:lOO m
Il 11'12 IH,SI 11 . V12 tn,SI

74
11.1.2 - Détermination des 1•itesses-seui/s Ainsi, dans un enrochement calcaire, on a pu définir
la limite inférieure de l'indice de continuité à 55.
Tirs de mine et fi'actumtion

U n tir de mine libère de l'é nergie qui va fragmenter le ll.1.3 - Classification en sept catégories
massif. Cette fragmenta ti on s'opèrera : de «qualité de massif»

- d ' une part, suivant le réseau de fractures pré- Des catégories de « qualité de massif» croissantes,
existantes, c'est-à-d ire aptes à produire des blocs de taille de plus
- d'autre part, en créant de nouvelles fractures éven- en plus importa nte, sont caractérisées par des vitesses
tuellement à partir des «d isco ntinuités potentielles» microsismiques progress ivement plus élevées pour
dont il a été fait mention précédemment. des bases éga lement croissantes.

Dans un massif où les diaclases sont nombreuses, les L'organigramme de la figure 73 il lustre la procédure
volumes unitaires rocheux délimités par ces diaclases de décision appliquée sur les cinq logs de diagraphie
seront peu ébranlés; peu de fissures nouvelles vien- de chaque sondage, dans le cas de cinq bases de vitesses
dront d iminuer la co ntinuité de ce petit vo lume. différentes, avec six seu il s de vitesses.

A u contraire , dans un rocher massif présentant peu


de discontinuités (diaclases en particulier) , les volumes
rocheu x seront fortement ébranlés par l'énergie libérée I·IICROSIS~IIOUE

par l'exp losif. Cet ébranlement provoquera l' ouverture Pas de mesure: (} ~ 33 m
de quelques fractures nouvelles .

Po ur que ces vo lumes uni ta ires en place ne soient pas


complètement fragmentés , il sera nécessaire que leurs
caractéristiques méca niques soient excell entes, c'est-à-
dire que la vitesse de propagation microsismique soit
très élevée sur un e grande base .

Application de ces deux principes

Pour produire un enrochement de petite taille, do nt la


vitesse sera de l'ordre de 3 600 m/s par exemple, il
suffira que le mass if présente une vitesse de 3 600 mfs
sur une base équivalente à la d imension du bloc.

A insi, pour des blocs de taille 0,35, il suffi ra que V 1


soit au moins éga l à 3 600 mf s.

Par con tre, pour produire un enrochement de grande


taille dont la vitesse elle aussi pourra descendre jusq u'à
3 600 mfs, il faut que le ma ssif présente peu de fractures . <E< V,Cf' <E< ô,6!J <E<

1 2 3 4 5 6 7
A insi, sur une base B 23 = 1,35 m , le seuil minimal de
vitesse en place sera de 5 000 ou 5 500 m/s.

É talonnage pour la déterm inat ion des seuils de vitesses

L'étalonnage pour la déterm ination des seuils de vitesses


sera obtenu à partir d 'étude sur échant illon s, si possible Fig . 73 - Organigramme pour la classification en sept catégories de qualité
de plusieurs di za ines de centimètres de long. d'un massif rocheux calcaire (tranchée de Mirabeau- A 51).

Nous savo ns que ces vitesses mesurées sur échanti ll ons


so nt rep résentat ives des caractéristiques de la matrice
rocheuse (porosité, fissuration) et sont étroitement liées
aux propriétés mécaniques, aux résistances méca niques,
et aux modu les de déform ation . L'organigramme comp let ainsi présenté permet une
classification en sept catégories au plu s.
Ce t éta lonnage pourra être amélioré e n réalisant les
mesures sur des blocs de la taille des enrochements Catégorie 1
à produire.
Elle permet en général de différencier les matériaux
L'ind ice de continu ité mini ma l pour assurer la qualité peu compacts pour lesquels l'ex traction n'exigera pas
des enrochements cons ti tuera un critère primordia 1 l'usage d'explosif mais pourra être réalisée aux engins
dans le choix des seuils. mécaniques (lame défonceuse, pelle).

75
Catégorie 2 vo lum es rocheu x de m eilleure qua li té sera p lus ou
moin s bon .
E lle compor te des matéria ux dont l'ex traction nécessi -
tera l' usage d 'explosif ma is dont la granu larité se ra A partir des courbes types de fragmentatio n à l'a bat-
rela ti vement petite (inférieure à 35 cm). tage, o n introduira une courbe de répa rtition gra nul o-
métrique entre les éléments les plus g ros définis à pa rtir
Catégories 3 â 7 de la notion de forme type e t les matériaux les plus
fin s (ca tégori e 1 o u 2).
Ell es correspondent à des terrains suffi sa mment
compacts et massifs p our produire des blocs dont l' une Le para mètre structural et le pa ramètre ex traction
des dimensions sera compri se entre B 1 2 e t B 2 3 pour les seront tra ités indépend amment ; toutefois , en pratique
catégories 3 à 6, e t supéri eure à B 23 pour la catégori e 7. il s ne le seront j am a is totalement et les choix sur l'un
orien tero nt les cho ix sur l'autre.

Po ur obteni r une différencia ti o n en tre les catégo ri es 3


et 4, il sera nécessa ire d 'avoir un pas d 'a uscul tatio n II.2. 1 - Les formes types
inférie ur à 0,33 m . O n notera e n effet que :
E n fonction de la structure du mass if, nous reti endron s
B 13 =:= B 2 1 = 0,69 m
une forme type de ba se des blocs parmi les qu a tre
pour un pas de m esure de 0,33 m. sui va ntes (ta bleau XVII) :
parall élépipède a llon gé ---> A
Le tra itement est effec tu é sur ordinateur après in t ro- parallélépipède carré ---> B
duction des données sur les ba ses et les vitesses seuil s.
A la suite de ce premier traitement, on dispose d ' un cube ---> C
tablea u des répartitions linéaires en mètres de forages sphère ---> S
e t en pourcenta ges pour chaque so nda ge (ou pour un
groupe de sondages). Chaque forme est définie par trois dimensions L ~ D ~ E
qui correspondent à la notion d'espacement des dis-
Pour définir quantitativement l'aptitude du massif, on continuités en place . En fonction de l' orientation de
pa ssera de la répartition linéaire décrite ci -dessus à une l'axe de détermination des vitesses (orienta tion du
répartition en volume. Le calcul s'opérera en effectuant sond age) par rapport à ces troi s dimensions, on obtien-
à chaque sonda ge une surface de représentativité. On dra sept formes structurales types. Le tabl eau XVII
introduira donc 1111 premier paramètre lié â la connaissance prése nte ces sept formes types , ain si que le volume et
structurale du mass({: les ma sses correspondantes pour les différentes bases
de vitesses microsismiques.
Après introduction des sur faces et d ' un e masse vo lu-
miqu e, on obti e ndra des ta bl ea ux de répartiti o n e n Les formes peuvent évoluer en fonc tion des dimensions
volumes, en ma sses et en pourcentages suivant les de blocs. U n report graphique des volumes en fonction
sept ca tégories . des bases de vitesses constitue un abaque plus fa cile
d' utili sation (fi g. 74).
A partir d ' un groupe de sonda ges de reconnai ssa nce
sur un site, il est possible de définir des sous-ensembles Les fo rmes types à l' a batta ge pourront être défini es
soit pour de s ra isons géologiques (litholog ie , struc- par une courbe portée sur cet abaque.
ture, masse volumique), soit pour des ra ison s de mode
d'exécution des trava ux. C haque so us-ensemble es t Exempl e m asse vo lumiqu e 2 600 kg/m 3 (ta bl e au
défini par un intervall e d e cote N GF ou de profonde ur XVIII) .
sur chaqu e sonda ge . TABLEAU XVIII
Vo lumes Masses
Bases vi!esses Fo rm es (mJ) (kg)
ll.2 - Calcul de la production
BI\ = 0,35 111 s 0,02 1 56
B 2 1 = 0,69 m c 0. 33 854
8 22 = 1,00 111 AD 1.1 3 2 925
Le passage de la ré pa rtiti o n in situ en sept ca tégories, C-S 2,00 5 200
8 23 = 1,35 111
à la granularité de la production se fera en introdui sa nt
deux pa ramètres: un paramètre structura l et un p a ra-
mètre d 'ex traction . A pa rtir des rés ul ta ts de cette cl assifica tion, no us
retiendro ns que les zo nes du m ass if de meilleure qua li té
Pammètre stmctural pourront produire des blocs de masse supérieure à cinq
tonnes.
Il perme ttra de définir les vo lumes unit a ires des blocs
correspo nd a n ts à chacun e des bases de vitesses. Ce
paramè tre structura l défini t la forme type des blocs. ll.2.2 - Estimation de la production

Param ètre extraction Classes granulométriques â la production

Il dépend de l'a dap ta ti on du pla n de min age. En On cho isira en généra l un nombre de classes g ranu-
fonction de ce de rn ie r, le rendement en g ros blocs de lom étriques à la product ion équiva lent au nombre de

76
TABLEAU XVII A B c s
Estimation prévisionnelle de
production, formes types. lfl Parallélépipède allongé Parallélépipède carré Cube Sphère
QJ
lfl
lfl AL AD AE BL BE c s

o· 9: 9.: q ~· ~
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v L3 a3 v go3 ooJ v = .!!..§2 v.,~ v= 4EJ3 v ,. eJ v-' naJ
=J = J B 0 3 2 6
1
Bm rn> kg rn> kg m> l<g m>
"Il m> ltg m> kg m> kg

1, 69 1,61 4 163 5,43 14118 12, 9 33 466 2,4 6 275 19,3 50 199 4,63 12 550 2. 53 6 571
1,35 0,02 213'2 '2, Tl 7 197 h, 56 17 059 1, 2 3198 9,84 25588 2;.6 6397 1,29 3349
1,19 0, 56 1460 1,90 4 929 4,49 11 664 0,64 2 191 6,74 17 526 1,69 1,)81 0,86 2294
1,10 0,44 1153 1, 50 3693 3,55 9 226 0,6 7 1730 5,32 13 &!.2 1,33 3461 0,70 1612
1 0,33 667 . 1,13 2925 1,67 6 933 0,50 1300 4,00 10400 1 2600 0,52 1361
0,94 0,26 720 0,93 2429 2)2 5759 0,1.2 t080 3,32 6636 0,83 2159 0,44 1131
0.64 0,20 514 0,67 1734 1,56 4t09 0,)0 710 2;51 6154 0,59 1541 0,31 607
0,69 0,11 265 0,37 96 1 0,86 2 276 0,16 427 1,31 3416 0,33 654 0,17 447
0,60 0,07 167 0,24 632 0,56 1498 o. lt 281 0,&6 2246 0,2t6 562 0,11 294
0, 34 5 0, 014 36 0, 046 120 0,11 285 0, 021 53 0, 164 427 0, 041 107 o. 021 56
0, 17 0.0016 1, 0,00 55 14 0,013 34 0,002 5 6 0,0196 51 0,005 13 0,0026 7
Masse pour masse volumique = 2 600 kg/nT

1~ 1,60
-'- -JIJ JI
-i-\=bd.=blddbL~d.~d:d~"=1..!d±.k="=î-.lltttT_'tît1f(
l···+·t H ·H1 --·~·- - ·+ -T- --- ~\±c/fsï:~M~~~
.ttt-1-jl
cr 1~ Volume et masse unitaires des blocs 1 1 v/ · t
-~ t -·~·Tr"+-l·--+t,+++jt---l+·-1-+-1-+-l-/·t-
·-z:,.,.v-f-1~J ~LL
iii 1 35 ·
en fonction des bases de vit ess es
micr osismiques ldiagraphiel __,__ 7 V./.
~ ' :::::r:. 1 _LL
Ë ., ±,_·
t-__-,-.._-r)J....±T"Tm=--__ =· !-:-.,..,._=:=t==-:n-:-=-:-:-r=d=tttttljv~m!f_._=:J~=-~~~lfzt,1 -n n1
- ~
1 9
~ 1,10 - _1 - ~~ ~- H1 -·-·:_f--L. +- +-- ~ -- _--_-+-i--~11_·-+-1-1-!-bf+-h!f-H++-- nl· · ·...,±-H-t"tl-n'·:.-.
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> 1 :--- ·1 r+~ '_ji 1
·--!-~ --- ~0 . +!L"r ti @
-'· r-,Î~-ii--UI~~ ,: ... : li' . _.:·~~ [/.
Fig. 74 - Volume et masse unitaire des
blocs en fonction des bases de vitesses
microsismiques (diagraphies)
!~ ;
. . - :-- , ., !J.._W - _ji~·w·=. . h-W.t+l-+1~__:_:t;~~+f:tj:;;1q+\~:;41::'::L:;)2~'·:·-~+~.t-+1-l-
00,981.1. /. YJi-
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-t
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• ' !1
j i 1i , 1 1
· I - Vol ume unita!re des blocs ldm )
3
0 ,10 l---t----;.-..--l--+...W-1---+--t---I--HI-+i-H--'-I-+-'-+-'-+::-:'::+++-:~±-:-~+---t---;!~
2 10 50 10 0 500 1000 5000
Masse unita ire (kg) 1 26001<g/m 31 9,.
111111 ! 1 11111 l ' l lrllllll
1
! 1 i i'J!IIIIIII
6 10 50 100 500 1000 5000 10 000

catégories distinctes dans la classification du ma ssif. Fragmentation â /'aballage


De plus, les limites de classes granu lométriques pour-
ront être voisines des catégories. Ainsi, dans le cas cité Le tableau XIX regroupe, sous forme d'une grille, les
en exemp le, nous prendrons une différenciation en cinq sep t catégories du massif en place et les classes de
classes de production. produits après abattage (maximum 7).
A = inférieur à 60 kg
La fragmentation d ' une catégorie va fournir des pro-
B = 60 à 900 kg
duits répartis dans les classes de masses inférieures .
c = 900 à 3 000 kg Cette fragmentation peut être définie en remplissant
D = 3 000 à 5 000 kg cette grille en pourcentage ou bien en sélectionnant des
E = supérieur à 5 000 kg courbes dans le réseau présenté ci-après (fig. 75).

77
26 52 ~ 130 182 260 364 520 780 1300 1820 2600 J6LO 5200 13 000 26000 Kg Fig. 75 - Courbes de fragmen-
o~J
1
o.o1 o.o2 o.oJ o.Os oiH o,m o.11. 0,20 o'.s o:7 1 1, 1. 2 5 10 m' tations des catégories de rocher.

a/o< V
1 1 1VI 1// / / / / ~ ~ ~ --- ~ v /-::-- ~ ~ / 0
/o >V

1 1 v;, v; v /
/ ~ v/ ~ ~ ~ / r:::::: v
:::::-: / /
v
10

/; ~ / V/ / ~ v/ / / ~ ~ :::; ~ /
90

I l lj; '~ / V/ / / / ~V/ // / v


wv
80 20

///; / j 1; v / ~ ~ ~V/ /
ljjj/; ~ /;:: ~ v ~ ~ V;:: ~v v
70
1f/lll /; i j // / v ~ // / v:: JO

60
1//~ 0 '/ // 'i. v f'i ~v '0
1/,0 ~ 'l ~ ~ v ~
Y/// v/ ~ //, ~ v
50

«
/"/// ~ 'l: /
://v/«~ /
50

LO 60

//~ :'l / J COURB ES DE FAAGMEtHATIONS 1

JO ://// / 1 DE S CA TEGORIE S DE RO CHER 1


70

;///
2n ;/ ro
t·\asse un1ta•re {kg) 20 50 100 100 500 1000 2000 5000 10000 20 000 1p, 2600kg!rn 3

Volume uni t.aire 19 Ja 77 192 385 769 1920 3850 7700 des btocs (dm))

TABLEAU X IX - Tranchée de Mirabeau

Grille de calcul de la production d'abattages

Em. 0,17 0,34 0,69 0,69 1,35

Formes types s s c c AD cs
Volume unita ire 0,2 1 0,33 0,33 1, 13 2

Masse uni taire 7 56 854 854 2925 5 200 kg

Catégorie 1 1 2 3 4 5 6 7 TOT AL

Vo lume 1 461 58 8 36 5 88 2 4 940 8 236

VII

VI

v~<//~J / 1_30 / _" / 1. ~/"Z '"


lV

35

I--n_r _ _ _ __L.~~/f-----'...L./__,/'------1
_ _ / 206 / 128 / 3s3 1/h3o 1 9 1 7~
60 kg

f----II-------1~ 100
65
% %
146 1

Contrô le des vo lu mes 7 836

78
TABLEAU XX - Exemple de calcul de volumes de production

3
Calca ire sud Vo lume tes té pa r les sondages : 60 000 111

~
0,35 0,70 1,70
1 80 kg 650 kg 9 500 kg
Estimation
cie product ion
69% 14% 16 % 1%
après abatta ge
1
3
e 4 1400 111 8400 m 3 9 600m 3 600m 3

10 °/.,
60m 3 0, 1 %
60m 3
- 1' 70 Ill - 9 500 kg
10 %
60 111 3
3
- 1,20 Ill - 3400 kg 20 % 2 040 111 3,4%
1 920 m' 10 %
60m 3
- 0,70 Ill - 650 kg
40 % 20 % 20 % 3
5 400 111 9,0%
3 360 m 3 1920m 3 120m 3
- 0,35 Ill - 80 kg
60 % 60 % 50 %
41 400 m 3 52 500 m 3 37,5%
5 040 111 3 5 760 m' 300 111 3

L ' applica tion de ces pourcentages sur les volumes


calculés précédemment dans chaque cla sse du massif
permet de calculer le volume dans chaque cla sse ou
produit d'abattage, e t les pourcentages correspondants
(tableau XX).

Les pourcentages glo baux fourni s par l'entrepri se pour


deux tirs jugés significa tifs et appa remment bien réglés
pour obtention d'enrochements ont obte nu les pour-
centages suiva n ts :

0/200
200/ 1 000
69% }3 1 %
27 à 28%
> 1000 3 à 4%

On aurait donc les pourcentages du ta bl eau XXI à


comparer au x prévisions.

TABLEAU XXI

Obtenu à un tir D eux autres tirs Prévisio ns

0/ 350 85 à 86 % 82% 87,0 %


350/D 14 à 15% 18% 12,5%
1

Les prévi sions appa rai ssent réalistes dan s le cas du tir
«class ique» sa ns précaution particuliè re (et onéreuse)
pour effec tuer un déco upage . Ces prév isions appa -
raissent pessimi stes avec une mi se en œuvre d 'ex plosifs
plu s adaptés .

• S ON DE S O N IQUE CONTINUE

Le principe de mesure es t le même que pour la sonde


précédente; mais o n utili se l'eau pour tra nsme ttre les
impulsions entre la sonde et le terrai n . Cela perme t
d'obtenir un enregistrement co nt inu de la vitesse de
pro pa ga tio n.
Rb~~---------4------~
Principe de la m éthode

U n émetteur piézo-électrique génère un train d'ondes


aco usti qu es à une fréquence cent rée sur 120 kHz avec

79
une récurrence de 20 cm. De ux récepteurs distants de d ' une éche ll e logarithmique en deux modules sur la
0,20 m reçoivent les échos, une é lectronique de traite- largeur du papier. On obt ient ainsi une vitesse d 'ava n-
ment associé restitue un signal proportionnel au temps cement instan tanée .
de propaga tion . Le couplage avec la paroi est assuré
par l'ea u du forage (fig. 76). Cette technique permet d ' apprécier l'é tat de fissuration
du massif. On notera qu ' il n'existe qu' un se ul pas de
Le dia gramme d 'enregistreme nt dispose d e quatre mesure et que par a illeurs il n'es t pas toujours évident
échelles linéa ires de mesure d e vitesse d ' avancement et de maintenir de l'ea u dans un trou de forage .

CONCLUSION

Po ur les reconnaissances de g isements, on dispose de diagraphies, on retiendra pour les reconnaissances de


nombreux outi ls permettant d ' obtenir des information s giseme nts dont on espère bea ucoup d 'enrochements ,
s ur les faciès représentés , l'é tat d 'a ltération et de
fi ss ura ti on. Ce sont : - les techniques microsismiques qui permettent d 'al-
- les moyens de géophysique classiques qui doivent ê tre ler plus loin dans la quantification des discontinuités.
adaptés au contexte loca l et donc définis après des études Des essais sur des chantiers ont montré la va lidité de la
de terrains série uses (recherches et études d ' affleure- méthode qui demande cependant à êt re m e née par des
ments, etc .) ; équipes ayant une très bonne connaissa nce de la géolo-
- les sondages carottés qui , relativement coûteux , gie régionale . Cette technique ne se subs titue pa s aux
seront réalisés e n nombre restreint. Ils permettent a utres, elle est complémentaire. E lle doit permettre au
d es prises d 'échantillons représentatifs , des coupes maître d'œuvre, très en amont d ' un c hantier, d 'appré-
précises et des éta lonnages des diagraphies réalisées cier les possibilités réelles d 'un site et donc en consé-
dans les sondages destructifs moins chers qui doivent quence de ne pas être pris au dépourvu comme c 'est
compléter le maillage de reconnaissance. Parmi ces actuellement fréquemment Je cas.

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81
4

)\'\ -- -------
Introduction 85

I - Spécifications des enrochements 85

1.1 - Masse volumique des enrochements 85

1.2 - Caractéristiques des enrochements 85

1.3 - Les classes d'enrochements 85

1.4 - Spécifications 86

II - Agrément des carrières 88

Généralités 88

III - Le contrôle 88

111.1 - Contrôle des caractéristiques intrinsèques de la roche 88

111.2 - Contrôle des fournitures 88

IV - Mise en œuvre 97

IV.1 - Ouvrages importants 97

IV.2 - Travaux de défense courants 97

IV.3 - Contrôle de la mise en œuvre, de la réception et suivi des ouvrages 98

Conclusion 104
Les problèmes de dimensionnement des enrochemen ts que très rarement 2,7 t/m 3 . Ce paramètre n'est donc
abordés dans les chapitres précédents montrent que les pas une caractéristique de qualité mais une caractéris-
hydrauliciens attachent un rôle prépondérant à la tique de dimensionnement que le maître d'œuvre
masse de l'enrochement et à sa forme . Ces deux para- devra moduler en fonction des ressources locales et
mètres en trent dans les formu les de dimensionnement de la destination du bloc dans l'ouvrage. On observera
et les maîtres d'œuvre demandent que les blocs soient que certaines roches, bien qu 'a ltérées ou fissurées,
conformes à ces spécifications et, qu'une fois mis en peuvent cependant présenter des masses volumiques
place, ils demeurent dans leur intégralité quelles que élevées (supérieures à 2,6 t/m 3 ). Ce critère ne suffit
so ient les so llicitations . L'observation détaillée des donc pas pour un choix d 'enrochement et nous
ouvrages en enrochements, les constatations au cours proposons ci-après des spécifications sur les caracté-
de divers chantiers montrent qu ' il est impératif: ristiques de qua lités.

- que tout enrochement soit exempt de fissuration 1.2 - Caractéristiques des enrochements
La fissuration et la microfissuration sont, en général, Il y a lieu de distinguer les caractéristiques qui sont
en li aison directe avec la structure du massif d'où inhérentes à la nature des matériaux et celles qui
provient la roche (failles, plissements, diaclases tecto- dépendent essentiellement des modalités de fabrication
niques en généra l) . On notera, par ailleurs, que cer- et de manutention.
taines roches seront plus sensibles que d'autres. Pour
détecter la présence de discontinuité, la célérité des Les premières, caractéristiques intrinsèques, sont mesu-
ondes apparaît très bien adaptée. Un indice de conti- rées dans le gisement ou en carrière.
nuité peut être déterminé pour les grandes catégories
de roches. Les seui ls seront fixés suivant la so llicitation Les secondes, caractéristiques de fourniture, sont
de l'enrochement. contrôlées le plus près possible de l'ouvrage.

- tout enrochement doit pouvoir résister à diverses Il existe, par ailleurs, des caractéristiques également
sollicitations fondamentales liées à l' environnement ou aux condi-
tions particulières de l'ouvrage, qu'il sera nécessaire
La résistance à l' usure est le paramètre que l'on d'appréhender ou non suivant les cas (l a gélivité par
retiendra plus particulièrement. La résistance aux chocs exemple). On les appellera caractéristiques complé-
répétés est en très grande partie liée à la fissuration. mentaires.
La sensibilité au gel est importante dans certaines
régions . Ce paramètre sera donc retenu en relation avec Nous proposons le classement indiqué dans le tableau
le climat en tenant compte de la destination des XXII.
enrochements.
Le contrôle de la «continuité» est proposé à la fois en
Toutes ces caractéristiques peuvent être très facilement caractéristiques intrinsèques et en caractéristiques de
vérifiées dans les différentes carrières. Il importera donc fo urniture, du fait que le minage peut induire une
pour le maître d'œuvre de s'assurer très en amont du certaine microfissuration préjudiciable, et qu'il y a
chantier : nécessité de respecter des seuils .
que les carrières retenues par l'entreprise peuvent fournir
un matériau de qualité, dans les dimensions souhaitées
et dans un délai compatible avec le chantier (agrément 1.3 - Les classes d'enrochements
de la carrière).
Suivant le type d'ouvrage (digue en mer , protection
Il importera ensu ite de vérifier que l'entreprise se donne de berge, barrages) et la position de l'enrochement ,
les moyens d'assurer le chantier (tri, transport, stoc- les sollicitations subies sont très diverses et les qualités
kage , mise e n œuvre ... ). (masse , résistance ... ) à demander peuvent se répartir
sur une échelle assez large. Il est proposé ci-après de
Le présent chapitre aborde les problèmes de spécifica- répartir les enrochements en trois classes suivant leurs
tions, agrément de carrières, contrôle. caractéristiques. Des subdivisions pourront naturelle-
ment être réalisées par les hommes de l'art suivant
Il s'agit en fait d'une application synthétique des chaque cas d'espèce.
données acquises dans les chapitres précédents.

1 - SPÉCIFICATIONS Classes proposées

DES ENROCHEMENTS Classes A; et A; :


enrochements de grande qualité (carapaces, musoir ... ) ;
1.1 - Masse volumique des enrochements
Classes B; et B; :
La masse volumique est liée en partie à la qualité de enrochements de bonne qualité (pour zones moyen-
la roche (compacité, altération, fissuration) mais plus nement so lli citées);
encore à sa composition minéralogique. Par exemple,
un basalte sain et compact peut atteindre une masse
Classes C; et c; :
volumique de 3 t/m 3 , alors qu'un granite ne dépassera enrochements pour zones peu sollicitées.

85
TABLEA U XXII

Carac téristiques Essa i


C lasse

Carac térist iques Masse vo lumique Mesure des ma sses volumiques rée ll es , norm e NF P 18-554
de dimensionnemenl

Résistance à l' usure el à l' ac- Deva l humide NF P 18-577


tion d e l'ea u
Caractéristiques
intrin sèq ues
Co ntinuité (degré de fi ss ura- Indice de co ntinuité NF P 18-556 (o u vitesse microsismique 11 forage)
lion)

G ra nularité Ma sse el gra nularité des enrochements (cf. cha pitre II)
Caractéri stiques
Forme Mesure du rappo rt dimensionnel (cf. chapitre 1)
de fourniture
Con tinuité

Résistance aux chocs Essa i de fra gilité (cf. chapitre II) o u essa1s Los Angeles nonne
NF P 18-573
Ca ractéri stiques Résistance au gel Essa i ge l/dégel (cf. chapitre II) , norm e NF P 18-593
co mplémentaires A lt éra bilit é Essa i par a ttaque au sulfate d e so dium , norm e P 18-594 modifi ée
Angu la rité Pa s d 'essa i ex istant pour blocs (cf. chapitre Il)
Poros ité Mesure de la porosité NF P 18-554

1.4 - Spécifications La porosité est une caractéristique complémen taire à


utili ser fréquemment à ce nivea u, car elle est un très
bon indicateur de risque de gélivité. On proposera les
• Caractéristiques intrinsèques (en labomtoire) seui ls suivants :
Les essais sont réalisés sur au minimum cinq blocs n < 2% roche non gélive
orientés représentatifs d 'un faciès de la carrière. (On
11 : 2 à 5% roche probablement non gélive (à vérifier)
trouvera pa ge 89 la fiche type préconisée pour la
présentation des · résultats.) Le tableau XXIII indique n > 5% risque de gélivité
les recommandations des seuils retenus par les L RPC
pour l'indice de co ntinuité, le degré de fissuration et le • Caractéristiques de dimensionnement
Deva l humide (en micro Deval) (fi g. 77).
A1asse volumique
TABLEAU XXIII - Spécifications caractéristiques
intrinsèques Le choix est laissé au maÎtre d'œuvre en fonction des
ressources locales . Le tableau XXIV rappelle quelques

~
D eval : micro p eval
masses volumiques des principales familles de roches.
Indi ce Degré 1
.d en presence
de co ntinuit é de fi ssura tion 1lunu e d'ea u
e
1, Dl D 11 ou MDE • Caractéristiques de fourn iture
A, > 80 < 20 ;:,5 ( < 16)
Po ur un faciès défini précédemment (voir caractéris-
B, > 70 < 20 ;:,4 (< 20) tiques intrinsèques), on retiendra les spécifications
indiquées dans le tablea u XXV .
c, > 60 < 20 ;:,3 (< 27)

V 1 lm / si
Fig . 77- Abaque pour la détennination de l'indice de
continuité et du degré de {tssuration d'une
roche à partir de l'idemification de la roche.
8000
1c =
v,
v;tno.
uvee V1 = vitesse de propagation des ondes
longitudinales de la roche.
6000
v;= vitesse de propagation
des ondes longitudinales calculée
à partir de la composition
I, OQO minéralogique de la roche
et des vitesses m oyennes
dallJ les minéra ux.
Dr= 100 -1,411 - le .
2000

10 20 30 1. 0 50
Por osit é n l%1
1 1 1 Ri sques de g'-"e"'-liv'-i''-"te'----~~----'

86
TABLEAU XXIV - Masse volumique de roches saines.

Ca tégories de roches Exemples de roches sa ines Masse volumique réell e de la roche (t/ m 3 )

Roches siliceuses Quartzite 2,65


Grès 2,60

Roches carbonatées C raie (utilisée en enrochement) 2, 0 à 2,2


Calcai re non poreux 2,7
Calcaire dolomitique 2,7 à 2,9

Roches plutoniques Granite 2, 55 à 2, 75


D iorite }
Gabbro 2,75 à 3,05
Do lérite

Roches vo lca niques Rhyolit e 2,6 à 2,7


Andésite 2,6 à 2,78
Basa lte 2,7 à 3, 1
Da cite 2, 6

Schi stes, m icasch istes }


Roches métamo rphiques 2, 65 à 2,85
Co rnéennes, gneiss
Amphibolites }
2,80 à 3, 1
Pyroxéni tes

TABLEAU XXV - Caractéristiques de fourniture

Forme d es enrochements
,. Indice de continuité
rappor t dimensionnel
C lasse Granu larité * L+G mesuré sur enrochements
--- I, cha nti er 3 directions
2E

Al Fuseau I d éfini par le maître d 'œuvre .;;2 ;::. 75

BI Fuseau II défini par le maître d'œuvre ,:; 2,5 ;::. 65

cf Fuseau III défini par le maître d 'œuvre ,:;3 ;::. 55

2~G :e 3 m•ec ~ < 3.


L+G
*NOTA :â - - la DPNVN souhaire associer le rapporr !:.__ Exemple : il sera recommandé par la fo rme d 'un enrochemenl L
2E E

• REMARQUES Pour une regwn donnée , le maÎtre d'œuvre indiquera dans


son appel d 'offi'es les caractéristiques de dimensionnement et
Ces spécifications peuvent apparaÎtre sévères mais elles sont les porosités admissibles en fo nction de la sensibilité de
impératives dan s la mesure oû l'on souhaite ne pas voir les l'ouvrage.
enrochemen ts évoluer vers la ruine à court terme.
S uivant les ressources locales, la classe A; peut être divisée en
Compte tenu des «sécurités» très basses adoptées pour les Ail et A; 2 (tableau XXVI ) .
digues , le maÎtre d'œuvre ne peut se permettre d'avoir plus de
dix pour cent de blocs hors conformité, on attache donc un
grand intérêt au contrôle.

TABLEAU XXVI- Exemples de spécifications

0,1 0,2 O.L 0.60.8 1 l. 6 8 10kg 20 l.O 6080 100kg 200 LOO 600 H l. 6 8 101 Came /éristiques Classe A" A ;2
100 0

90
~ A 1
De dimensionnemen t Pa t/m ' > 2,75 > 2,6

80
fj 20 Intrinsèques 1, > 80 ;::. 80
dl ,:; 20 < 20
70 JO D, ;::. 5 ;::. 5
60
'" Complé!!Jentaires n % <2 <2
50 .lt»l 50

~~ ·:::

~~ '?
'0 60
.... 111,
JO 70
0 .1000kg • /:
20 ~ l'l,lW,0 80
V//,i ~Wh
10
A ~ 1
90

~ Ct'!"' ~.L 11
/; 100 Fig. 78 - Autre type de fuseau x de matériaux de corps
700kg 1,51 2 3 /, 56 7 8 de digue et d'enrochements.

87
Ces deux types d 'enrochements auront exactem ent la m ême centage de blocs de mauvaises qualités (fissures) doit
.fonction mais on admellra qu'un enrochement de type A i 1 peut rester inférieur à 10% des fournitures .
être payé plus cher que celui de type Ai 2 . Une étude économique
est toujours â .faire (ga iu de masse eu utilisant le type Ail• Le contrô le portera :
manutention, distan ce de tmnspor/, linéaire â mel/re en
place .. .) . sur les caractéristiques intrinsèques de la roche,
Quelles que soient les caractéristiques de dimensionnem ent , les sur la fourniture,
came/éris tiques intrinsèques el de foumiture sont inchangées
pour une classe donnée. sur la mise en œuvre des enrochements.

On notera également qu'une carrière peut al'oil· une roche


al'ec de bonnes caractéristiques intrinsèques et être in capable ill.l - Contrôle des caractéristiques intrinsèques
defoumir des blocs de bonneforme ... Un examen de l'ensemble de la roche
des caractéristiques en carrière est IOI(jours indispensable.
En cas de défa uts, d ' irrégularité, de changement de
nature de la roche, les caractéristiques in trin sèques
II - AGRÉMENT DES CARRIÈRES seront contrôlées par le laborato ire agréé du maître
d 'œuvre.
Généralités Des essa is complémentaires pourront êt re exécutés à
la charge de l'entreprise.
L'entrepreneur soumettra à l'agrément du maître d'œuvre
les gisements qu ' il envisage d'exploiter. Il doit, pour ce Des modifications pourront en découler en ce qui
faire , présenter pour chaque site exp loité un mémoire concerne les lieux d 'ex traction d ' une part, les modalités
comprenant : d 'exploitation d'autre part , de façon à assurer les
caractéristiques spécifiées .
- une carte au 1125 000 avec situation précise des
fronts de taille exp loi tés,
- une carte géotechnique du gisemen t, datée, avec ffi.2 - Contrôle des fournitures
délimitation des zones exploitabl es et figuration de
l'état d 'ava ncement des fronts de taille; Le contrô le sera effectué sur les stocks constitués à
proximité de la mise en œuvre.
- une définition des matériaux avec essais d 'id entifica-
tion présentés comme il est indiqué par la figure 79. L 'allen/ion des entreprises est demandée sur ce point .
Un autocontrôle sérieux doit être réalisé sur les stocks
N OTA : les analyses doivent être réa li sées sur matériaux en carrière, car toute défectuosité conduira le maÎtre
représentatifs du site et prélevés sur toute l'étendue des d 'œuFre à reji1ser la fourniture qui deFra être retirée des
secteurs qu i seront exploités . stocks aux frais de l'entreprise.
Les essais devront sa tisfaire aux spécifica tions en
caractéristiques intrinsèques et éventuellement en carac- III.2.1 - Contrôle de la granularité
téristiques complémentaires pour chaque nature de
matériau. Ces essais seront réalisés su ivant les normes Il est réalisé à la demande du maître d 'œuvre par
en VIgueur . le laboratoire agréé en début et en milieu de fourniture
ou à la demande quand des dérives sont constatées.
Le maître d 'œ uvre se réserve le droit de procéder à
tout contrôle e t faire appel au laboratoire de so n Les enrochements seront contrôlés en carrière ou sur
choix , agréé RNE. stock constitué à proximité de la mise en œuvre. E n
outre, pour chaque véhicule chargé de matéri aux, il
Les essais d 'agrément ne peuFent serFir comme essais de
pourra être procédé sur la demande de l'ingéni eur à la
récepl ion.
pesée des blocs contenus dans les chargements. Si une
- Une fiche d'exploitation (fig. 80) décri Fant les moyens ou plusieurs des co nditions définies ci-ava nt ne so nt
qui seront utilisés, les aires de stockage .. . pas respectées, le chargement ainsi co ntrôlé sera refusé
et l'Administration pourra exiger le contrô le de
- Les cam ctéristiques de fournitures des enrochem ents l'ensemble des stocks établis.
(forme générale des blocs el le sur masses courantes).
Les matériaux non conformes seront refusés et retirés
NOTA : pour tous les gisements, il sera joint un e copie de des stocks à la charge de l'entreprise.
l'autorisa tion d'exploiter par l'autorité préfectorale (zone
autori sée, durée) . Les délais inhérents à la mise en conformité des
enrochements avec les prescriptions susvisées n'o uvrent
pas droit à une prolonga tion du délai global d 'exécu-
ill - LE CONTRÔLE tion prévu au marché.

Comme il a été déjà indiqué par ailleurs, la fourniture


Le maître d'œuvre devra attacher un très grand intérêt est gra ndement facilitée si un pré-tri est réa lisé en
au contrôle, compte tenu des coefficients de sécurité carrière au fur et à mesure de l'approvisionnement
très bas adoptés dans les calculs des digues. Le pour- (stockage des blocs par catégorie, d'après gabarits).

88
Fig. 79 - Fiche de gisement et matériau .

1/ RENSEIGNEMENTS ADMINISTRATIFS:

NOM DE L'EXPLOIT A TI ON :
COMMUNE:
DÉPARTEMENT:

EXPLOITANT :
ADRESSE Siège Social :
TÉLÉPHONE/TÉLEX :

DATE D'AUTORISATION D 'EXPLOITER: DURÉE:

II / RENSEIGNEMENTS SUR LE GISEMENT

• Résumé sommaire de la géo logie de la carrière et des faciès présents aux fronts de taille

• Tecton ique (fa illes, fissuration ... )

• Orientation des couches, épa isseur des bancs (roches séd imenta ires et métamorphiques)

• A ltération du massif

Ill / CARACTÉRISTIQUES GÉOTECHNIQUES DES ROCHES SAINES REPRÉSENTATIVES

IDENTIFICATION CARACTÉRISTIQUES INTRINSÈQUES CARACTER. COMPLÉMENT.

PÉTROGRAPHIE masse célérité des ondes


De val n% Résis tance
vo lumique v~.. 3 axes m/s 1' humide (porosité) au ge l
MINÉRAUX % t/ m 3 1 2 3 4 5

1 A A'
2
3 BB'
4
5 CC'

1 AA '
2
3 BB '
4
5 CC'

1 A A'
2
3 BB'
4
5 CC'

FICHE LPC

89
Fig . 80 - Fiche d 'exploitation.

NOM D E L ' EXPLOITATION


D CAR RIÈRE DE GRANULAT
• OBJET PRINCIPAL DE L'EXPLOITATION D CARRIÈRE DE PIERRE DE TAILLE
D CARRI ÈRE ENROCH EMENT

• PRODUCTION ANNUELLE MOYENNE DE LA CARRIÈRE


TOUS MATÉRIA U X CONFO NDUS 1 Il Il 1 Il ~ Il 1 to nnes/an

• PRODUCTION D 'ENROCHEMENTS

product ion an nue lle moyenne d 'enrochemen ts : > 5 t 1 Il Il Il ~ Il 1 to nnes/a n


> 2 t 1 Il ~ Il Il Il 1 to nn es/an
> l t 1 i 1 Il 1 Il 1 to nn esja n
> 0,5 t 1 Il Il Il Il Il 1 ton nes/a n

d imensio ns des blocs les plu s courants :

for me généra le des blocs : cubique D


tab ul a ire D
a rro ndi e D
. . L+G
rappo r t d1menswnne l cour a nt ~

• CARACTÉRISTIQUE DE F OURN ITURE - a pprécia ti o n visuelle des enroche- sa ins


D
ments stockés en ca r rière
quelques b locs a ltérés D
fréquemm ent a ltérés D
o ui non
prése nce de fi ss ures D D

- ind ice de contin ui té sur enrocheme nts sa ins*

- classe des enrochements en généra l


* essa is en a nn exe

• A I RE D E STOCKAGE - capacité de l'a ire de stockage LJLJLJ hec ta res


D 'EN R OCHEMENTS
- qu a ntit é stockée en da te d u UU 19UU; 1 Il Il ~ 1 to nn es

- un p ré-t ri a- t-il été réalisé? O o ui O non

- technique d e tri ?

• MOYENS DE STOCKAGE 1) a u fro nt de ta ille


ET DE C H ARGEMENT l 2
2) a u cha rgeme n t sur camion cha rgeur D D
pelle à godets D D
pelle à gri ffe s D D
pelle à câbles D D
• MOYENS DE PESÉE ou1 no n
- pelles à griffes éq ui pées de peso n D D
- bascul e D D
• TIR EN CARRIÈRE (facu ltat if) Établi le :
2
Éléments principau x de p lans de tir pour enroch ements : surfa ce ma ille : m Signature :
rapport Écart
Banq uette: Qua lité du signata ire :
nature explosif:
charge spécifiqu e :
F iche LPC

90
Plusieurs techniques so nt utilisées ensuite pour le
respect des fuseau x de spécification.

Les techniques de chargement utilisées par les entrepri-


ses sont actuellement :
La tee/mique visuelle
Les camions sont chargés «au jugé» par le grutier
d 'après les gabarits. Cette technique conduit parfois
à des erreurs importantes . Comment, en effet,
différencier un bloc de 0 ,9 rn d'arête par rapport à
un autre de 1 rn , surtout quand les formes sont
variées? Rappelons que dans ce cas précis et pour
une masse volumique de 2, 6 t/m 3 la masse passe de
1,9 à 2,6 t. Viennent s'ajouter ensuite les erreurs dues
au chargement « maxi » acceptable par le camion .
Pour une «pleine charge» , un petit enrochement est
parfois ajouté . On notera également que les« surchar-
ges» existent également fréquemment , ce qui néces- Pelle à griffes équipée d'un peson en fonctionnement.

site des AIR bascule-stock ...

• Le chargement contrôlé par peson


~

Pour les masses importantes (supérieures ou égales à


10 t) les blocs sont chargés par des grues à câbles et
les pesons sont dans ce cas très fiables.

Pour les masses de 1 à 10 t, le CEcP du CETE Normandie-


Centre a étudié un peson type axe de mesure pouvant
équiper les pelles à griffes (fig. 81).

1 - Teneur de liaison
à la gri ff e

2 - Chape support Vue de détail du peson


du peson en cours de montage.

3 - Entretoise de la
chape (2)

~ - Peson

5 - Entretoise (2)
,_/
5 - T en an ou chape
d'adaptation sur
le bras de levage

7 - Vis de maintien
du capteur
1.9

Enreg istreur relié au peson


installé dans la cabine .

Fig . 81 - Description de peson AX 20 (capteur de force).

91
1 Direction de l'effort

l
r 0F

~ -~ 1

B c ,
1 ..,. _ _ .,...,._.,....
. ..... 1
D
E
.... - - - - - - - - - - - -- - ....... ~ --
! C B
-11><1---~ r--
J 15

"~(~+ -:01 --l----l- ---+-~-1--


- J -- ----{_~--~--l_--J ij"--__..Y
-1---l-H
B-

Jr ...

-
Connecteur 6 broches mâles
1aill e 10 suivan t MIL C 261.82
Chap e f emel le

TYPE GAMM E 0A B C D E 0F G H J
AX1 0 10 000 daN 040:':8, 03 24 12 48 120 66
AX20 20 000 daN 0 50 :':8.03 34 13 68 162 84 10! 8·05 33 14
AX50 50 000 daN 0 80 :':8.04 55 15 110 250 120
AX100 100 000 daN 0 108 :':8. 01 75 16 150 332 160

GAMME 1< L
10 000 daN 5 0 ~ 1< ~ 70

20 000 daN 7 1 ~ 1< ~9 1


E-1<
50 000 daN 11 3 ~ 1< ~ 1 37 L= - IFig.83 1
2
100 000 daN 154 ~ 1< ~ 178

"' / /

/~ /4
/ J " ~elnoni'_
Non "
p

Fig . 84. Montage type d'un axe de pesage.


Exemple d'un montage direct en remplace-
ment de l'axe d'articulation de la chape de
support de griffe. On mesure la projection de
F sur xx'. Pour o: = s· l'erreur systématiq ue est
de 4%. de la valeur lue.

92
DESCRIPTION DU MATÉRIEL AX20 3 - Le co nditionneur

li s'agit d ' un capteur de force conditionné sou s forme Il s'agit d ' un Daytronic mod èle 3270.
d 'axe de chape. Les matériels ont été co nçus pour des
utili sa tions industrielles et répondent sur Je plan dimen-
sionnel à un e norme Afnor. Dans le domain e des tra- LES MESURES
va ux publics, les conditi ons d ' utilisa tion extrêmement
sévères ont amené les constructeurs à surdim ensionner La reproductibilité est confo rme aux indicat ions du
les axes de chape (coefficient 2). De ce fait , Je CEcr constructe ur pour les essa is réalisés en laboratoire (pas
a été amené à réali ser une pièce intermédiaire permet- de vibration , pa s de vent, pas de balancement) .
tant le montage du peson AX20 200 kN sur la griffe
mise au point par le Lrc de R ouen. Il s'agit d ' un 0,1 à 0, 15%
montage simple (fig. 83 ).
Sur le terrain , dan s les condit ions normales de chantier,
on note des variations nettes dues au balancement des
masses sou s l'effet du vent ou du mouvement de la
griffe dans sa prise (fig. 84).
CARACTÉRISTIQUES DU MATÉRIEL

1 - Le capteur de force
EXEM PLES :

CARACTÉR ISTIQUES TEC HNIQ UES - une m asse de 484 kg


Jauges de déformation montées en pont complet . la lecture varie dans la première minute de 460 à 530 kg ;
après repos stabilisation entre 480 et 490 kg;
ENTRÉE
- masse de 764 kg soulevée bruta lement avec mouve-
Étendue d e mesure AX 1 10 kN ment de bal ancement ;
AX 2 20 kN
AX 5 50 kN • mesure au bout de 1 seconde : 832
AX 10 lOO kN 5 secondes : 7 12
AX 20 200 kN 10 secondes : 606
AX 50 500 kN 15 secondes : 692
AX100 1 000 kN 20 seco ndes : 830
Alimentation nomina le 10 v 25 secondes : 7 14
max imale 12 v 30 secondes : 800
Résistance de la diagona le a limentation 120 n ~ ~s%
;: , w Mn 35 seco ndes : 748
Isolement
40 secondes : 730
SORTIE 45 secondes : 774
50 secondes : 760
Signal de sortie pour EM 2 mY/V
Déca lage initial du zéro 2%
Résistance sur la diagonal e mes ure 120 n ± 2% Les essais réa li sés avec différentes ma sses montrent
toujours un e se nsibilité de l'a ppareillage de mesure au
TRANSFERT mouvement de la griffe, ce qui apparaît normal puisque
Non linéarité et hys térésis 0,3 % (") la force app liquée varie (fig. 86). Ce point particuli er
Reproductib ilité 0, 1 % peut ê tre réglé par une adapta tion électron ique relati-
Dérive thermique du zéro 0,02 %/"C vement facile (fig. 87). Il s' agit en effet d 'analyser
l' osci llation de la griffe et de faire en sorte que la lecture
ENVIRONNEMENT soit le résultat moyenné sur trois ou quatre périodes
Cha rge maxim a le admi ssible sa ns mo - sinu soïdales. Il est possible d 'envisager éga lemen t un
difications des ca ractéristiqu es 150 % enregistreur pap ier directeme nt dans la cabine avec :
Température max. d 'emploi - 30, + 100 °C
co mpensée 0, + 60 oc affichage de la masse

MÉCANIQUE accep ta tion


Matériau constitutif 17-4PH- APX affichage du cumul é
Raccordeme nt méca nique vo ir pla ns
Raccord ement élec trique voir plans
Dimensions voir pla ns Act uell eme nt, le problème posé par les appareil s est le
temps d ' attente pour la prise en compte d ' une ma sse
* Sa uf AX I, AX2 0,4 %. donnée . On notera que ce problème n 'apparaît impor-
tant que pour le transporteur qui veut ajuster au plus
juste la c ha rge des camions pour évite r toute «sur-
charge».
2 - Le matériel d ' adaptation
Po ur Je gruti e r , compte tenu des spécifications, la
Il s'agit d ' une p ièce métallique (chape et tenon) permet- lecture , mê me rapide , permet de s'assurer que
tant l'a dapt a ti on sur notre griffe. (L' axe «capteur l'enrochement se situe bien dans la fourchette
de force » n'é tant pas du mêm e diamètre que l' axe indiquée. A ce point de vue , ce type de peson donn e
«goupillé »). toute satisfaction .

93
Incidence de la méthode d'appréciation de la masse • Autres types de contrôles granuloiJiétriques
sur le contrôle
lnte1prétation de la photographie des enrochements
Il va de so i que le co ntrôle rigoureux n'apparaît
nécessaire que pour les fournitures d'enrochement
Les progrès de l'é lectronique rendent possible le déve-
chargées« au jugé». (Il s'agit cependant de la technique
loppement d 'appareils du type «ana lyseurs d 'images»
utilisée dans la majorité des cas si l'on excepte les très
qui n'ont plus besoin d'êt re re liés à un ordinateur et
gros enrochements chargés avec des grues à câbles
incorporent leur propre unité de calcul. La saisie peut
classiquement équipées de pesons). Compte tenu des
se faire soit à l'a ide d ' une caméra vidéo , soit à l'a ide
possibi li tés d'erreurs et des graves conséquences que
d'un appareil photographique classique. En règle géné-
cela entraîne pour l'ouvrage, il est impératif que le
ra le, la comparaison entre les résultats obtenus par le
maître d'œuvre assure un contrô le. Ce dernier peut se
contrô le classique et le contrôle par analyse d ' images
réaliser de différentes façons.
est satisfaisante , excepté pour les stocks très importants.

• Le contrôle mstique Pour les gros chantiers, il est possible d 'envisager l'ana-
lyse vidéo de chaque camion passant par la bascule.
Il s'agit de la méthode généra lement appliquée actuel- L'interprétation quasi immédiate permet d'agir rapi -
lement. Elle n'es t pas très satisfaisante pour l'esprit dement en destinant le camion sur un autre stock par
mais permet cependant de vérifier si une fourniture se exemple et en agissant sur les causes.
situe bien dans le fuseau imposé par le maître d 'œuvre.
Cette démarche peut être réa lisée facilement par le Cas particulier des petites granularités
survei ll ant de chantier.
Il s'agit en général d'enrochements pour la protection
Techn ique des berges de type 50-500 kg ou 200-1 000 kg. Ces
matériaux proviennent soit des ca rrières et il s'agit
- Cam ion chargé d 'enrochements -> ticket de pesée fréquemment du « brut» d'a ba tt age, ou de terras-
-> masse tota le enrochements. sement rocheux de type routier où le pourcentage
d'éléments fins peut ne pas être négligeable. Pour un
- Mesure des blocs et calcul approché des masses chantier im portant, nous précon isons l'emp loi d' un
(tableau XXVII). matériel de type Simbagrid. Les barreaux de la grille
sont d'écartements variables et il est donc possible de
procéder à un réglage. Pour les travaux moins im-
TABLEAU XXVII portants, il est possible d'utiliser des pelles spécia lement
équipées (godet à gri lle).
Volume
p., Masse On notera que ce sont les fournitures de petites
unitaire
(t/m 3 ) (t)
(m') granularités qui posent le plus fréquemment des pro-
blèmes, surtout par la présence d 'éléments fins indé-
Bloc 1 1,6 Pn = 2,6: 4, 16
Bloc 2 2, 1 5,46
sirables.
Pn = 2,6:
B loc 3 1,5 Pn = 2,6: 4, 1
... ... ... Le contrôle est réa lisé par «sondage» en début de
chantier pour préciser les problèmes pu is ensuite ino-
pinément à la demande du maître d'œuvre.

On compare la masse totale indiquée par le ticket de Les matériaux de quelques camions pris au hasard sont
pesée et celle trouvée par «mesure approchée» afin de éta lés sur l'a ire de stockage. Les tickets de bascu le
s'assurer qu ' il n'y a pas d 'écart important. Comme on le donnent la masse tota le. Tous les blocs de 2 kg à M
constate, cette méthode est rustique et permet en sont pesés so it sur une bascule, soit à l'a ide du peson.
l'a bsence de matériel précis de s'assurer qu ' il n'y a pas Par différence, on obtient la masse des inférieurs à 2 kg.
de dérive ...
Cette méthode rustique utilisée très fréquemment en
Normandie a permis d 'att irer l'attention des entreprises
• Le contrôle strict et des maîtres d'œuvres sur certaines fourn itures où les
matériaux fins à déclasser atteignent parfois plus de
En cas de nécessité, un peson peut être adapté sur une 40 %. Les résultats chiffrés so nt toujours accompagnés
griffe en équipant la pelle de l'entreprise. Le contrô le d'une photographie du matériau.
est alors rigoureux.
111.2.2 - Contrôle de la qualité des foumitures
Le réseau Lrc dispose d 'un peson 0/20 t pour ce type
de contrôle. Compte tenu des différents diamètres Les fournitures sont exa minées par le géo logue qlll
possibles d 'axes reliant les griffes à la pelle, une chape jugera si la nature de la roche est conforme au cahier
spéciale peut être nécessaire. des charges. Généralement, un examen visuel du spé-
cialiste suffi t (fig. 86).
Dans les CCTP, le maître d'œuvre indiquera :
Les fournitures en provenance de différentes carriè-
«L'entreprise devra équiper une de ses pelles d'w1e chape res, (cas fréquent quand il y a des ruptures de stock
susceptible de recevoir 1111 axe de force pour contrôle de dans certaines exp loitations), sont rapidement
.foumiture. » décelées.

94
Fig. 85 - Fiche de contrôle de fourniture .

• CHANTIER:
• DATE DU CONTRÔLE : Lieu du contrôle :
li Opérateur :
• Nature de la fourniture :
1) Caractéristiques intrinsèques
Aspect visue l matériau co nforme au ca hi er des charges : O UI non
si NON % des matériaux présumés non con form es : D D
Ca ractéri stiques de ces matéri aux : Pa:
]l'li':
D":
11 %:
géli vité:
vitesse théorique ca lculée de la roche :
2) Granularité Matériau conforme aux spécifications OUI non
si NON , justification en annexe par courbe D D
granularité de contrôle avec indication de la méthode utilisée et ph otographies du matériau contrôlé

3) Contrôle de l'indice de Continuité Icw

CONTRÔLE INDICE DE CONTINUITÉ

APPAREIL UTILISÉ : TYPE ÉMETTEUR PRÉCISION DE LA MESURE :


TYPE RÉCEPTEUR :

Numéro Distance Temps Vitesse OBSERVATIONS


du Face émetteur/récepteur Je (fissuration visible ... )
bloc (cm) (f.IS) (m/s)

AA'
1 BB'
CC' ..L strati

4) Forme (coefficient dimensionnel)


Observations diverses

Fiche type remplie chaque jour par le conducteur de travaux responsab le de la réception des enrochements. Dès
que la fourniture est jugée non conforme, il es t fait appel au géologue et au laborato ire agréé susceptib le de fa ire
les mesures et d'a nalyser les ca uses et de conseiller le maître d'œuvre sur les di spositions à prendre.

Un contrôle de la célérité des ondes est ensuite réalisé Rouen (CETE Normandie-Ce ntre) étudie actuellement
sur tous les blocs jugés a ltérés ou fissurés et sur un une nouvelle génération d 'appareils.
certa in nombre jugé sains.
Jugement des résultats
Compte tenu de la dimension des blocs, il est nécessaire
de disposer de l'appareillage se composant : Il appa rtient a u ri1aître d 'œuvre de définir les modalités
techniques et éco nomiques qui seront prises si la
- d'un émetteur à choc permettant l'émi ssion d 'un
fourniture n'es t pas conforme a u cahier des charges .
train d' ondes énergétiques; On note en particu lier l'importance des études préa-
- d' un récepteur fournissant Je signa l transm is par le lables ayant pour objectif de s'assurer que les carrières
matériau ; proposées par l'entreprise pourront bien fournir en
- d'un oscilloscope à mémoire permettant la visuali- quantité et en qua lité les enrochements souhaités. Le
sation de l'onde reçue. contrôle devient a lors relativement léger. En gé néra l,
to ut bloc non conforme est refusé et ret iré du stock
Peu de matériels sont adaptés actuellement à ce type aux frais de l'entreprise. Si le nombre de refus dépasse
de mesures surtout au niveau émetteurs. Le CECP de un certain pourcentage, le lot complet est refusé.

95
Fig . 86 - Digue en enrochements
(Luc-sur-Mer).

Bl ocs en grès ou gronde de

2.00 en'llfon __
Fig. 87 - Enrochements à
Ouistréham-Riva-Bella. 1

Enr o chemen t s de 50 0 200kg

)/2

5, 30

Coupe A-B

Coupe C-D

L,ÛO Cn\lfOI'l

Pion schêmollque d'un ép1

T f----
J.l.O

Coupe E-F

-.,_~;,;, !l
A - - -·- 8

Coupe G-H

------,,~-,-~;é'J'l
·-- D

-·- F

1 1.70 1
-- H

. CoupE: 1-J

- --·- J

96
IV - LA MISE EN ŒUVRE La première méthode consistait à déverser les enroche-
ments côté large à partir d'un chaland à bascule. Si
La mise en œuvre des enrochements sort du contexte cette méthode procurait un bon clavetage initial, elle
de ce présent rapport mais il nous est apparu cependant avait beaucoup d' inconvénients :
utile de donner ici quelques indications sur ce sujet - nécessité de travailler en pleine mer dans un créneau
dans la mesure où il s'agit d'un paramètre au moins réduit du fait de la cote élevée de la risberme devant
aussi important que la qualité même du bloc. Les la digue (talus à faible pente) ;
techniques sont diverses et varient suivant les sites, la
dimension des blocs, la configuration des talus de - nécessité d'avoir une mer calme;
digue ... - imprécision grande dans le positionnement du bloc
au moment du lâchage, du fait de l'agitation, donc un
IV.l - Ouvrages importants grand nombre de « loupés» ;
Il convient d'accorder un soin tout particulier à l'étude - cadence de pose très réduite pour toutes ces raisons
du plan de pose théorique et surtout aux possibilités (quelques 3 000 t par mois) .
concrètes de le réaliser. Des essais en modèle réduit
sont effectués en faisant varier différents paramètres : La méthode actuellement utilisée consiste à faire
plan de pose rectangu laire ou en losange ; surface du stationner un cha land chargé d 'enrochements et d'une
maillage ; nombre de lignes de blocs; imbrication ; grue de pose sur le parement intérieur de la digue (le
densité réelle de pose. A l'exécution , de petites talus beaucoup plus raide côté intérieur l'autorise sur
adaptations peuvent être faites. Quand il existe de plus longues périodes). Les blocs sont ainsi posés à
plusieurs couches d'enrochements , elles sont mises à l'un ité par la grue, en passant par dessus la digue . Cette
l'avancement avec un décalage réduit. Dès que les méthode pallie les inconvénients de la méthode
services météorologiques annoncent une tempête, le précédente :
musoir est protégé efficacement. - créneau de pose plus important;
Parmi les travaux, on distinguera ceux pouvant être - agitation derrière la digue beaucoup plus réduite
exécutés à partir de la terre ferme et ceux devant être qu'à l'extérieur;
exécutés à partir d'engins flottants. Les premiers sont
justiciables des moyens de levage tels que les grues sur - grande précision de positionnement;
chenilles, dont les puissances atteignent plusieurs - cadence de pose très accrue : 10 000 t par mois
centaines de tonnes . La grue est positionnée avec une couramment.
très grande précision sur la digue et le grutier pose les
blocs suivants en plan précis de positionnement en Par contre, cette pose «en douceur» ne permet pas un
angle et en azimut de la flèche (traitement ordinateur) . bon clavetage, ce qui amène un tassement général de
Des équipes de plongée contrôlent régulièrement le la carapace de 0,5 à 1 m après les premières tempêtes,
travail et peuvent apporter quelques corrections . accompagné parfois de déplacements importants de
certains enrochements. Cet inconvénient n'est toutefois
Pour les travaux exécutés dans l'eau, il est fait appel à pas déterminant au regard des autres avantages.
des grues mobi les insta llées soit sur des pontons, des
plates-formes ou des chalands ... Une variante à la méthode précédente a été expé-
rimentée au cours de l'été 1985 en positionnant la
Les exposés sur la mise en œuvre sont nombreux et on grue de pose directement sur la digue, de façon à
se reportera aux revues spécialisées des travaux accroître les capacités d 'emport du chaland. La
maritimes. Chaque site pose un problème particu lier. manutention de cette grue pour la positionner sur la
Nous citerons à titre d 'exemple les méthodes utilisées digue s'étant révélée longue et délicate, il semble que
pour la protection de la digue du large de Cherbourg cette variante soit plus coûteuse.
(enrochements granitiques de 30 t, photographie de
couverture) .

Expérience cherbourgeoise en matière de pose


IV .2 - Travaux de défense courant contre la mer ou
Communication de Monsieur Paradis ITM Cherbourg
de protection des berges
(fig. 86 et 87).

La situation de la digue du large, entièrement insulaire,


exclut toutes les méthodes de pose par voie terrestre Ces travaux sont les plus nombreux. Il s'agit en général
généralement adoptées pour les digues. La configura- de chantiers ponctuels où l'on ne peut disposer que des
tion de la carapace d'enrochements à Cherbourg, moyens locaux . Tl n'en demeure pas moins que la mise
étudiée sur modèle au LcHF, est une configuration en œuvre doit être réalisée avec soin. Deux techniques
relativement «ordonnée» , qui consiste à poser elevant s'opposent :
le parement extérieur un enrochement de 30 t sur un
«trépied» d'enrochements de 5/ 10 t, cet ensemble se - la méthode de pose en l'l'Ge
trouvant «bloqué» côté large par un enrochement de
20/25 t en pied. Dans cet arrangement, le clavetage des Les camions « bennent » leur chargement soit directe-
blocs les uns clans les autres joue un grand rô le. Deux ment sur le talus, soit sur le corps de digue. Les
méthodes de pose ont été expérimentées à Cherbourg. enrochements sont alors poussés au bouteur.

97
Cette méthode peu onéreuse pose cependant un cer ta in ne présentent pas les mêmes inconvé nien ts techniques
nombre de problèmes e t en par ticulier : (telle la réflexion la plus importante de la houle).»
- la pente des talus n'es t pa s toujours maîtrisée,
- risque de pertes (des blocs pouvant rouler a u-delà
de la zone à traiter) , IV .3 - Contrôle de la mise en œuvre, de la réception
et suivi des ouvrages
- manipulation assez brutale des blocs qui peuvent
se casser. Ces trois thèmes ont été regroupés car ils font appel
fréquemment aux mêmes techniques et les traiter
Les avantages résident dans la facilité de mise en œuvre, séparément conduirait à de nombreuses répétitions. On
et dans une rugosité élevée. indiquera donc ici sommairement les principaux types
d 'interventions possibles.
- la méthode de pose en «mosaïque»

No us nous bornerons à reproduire ici la notice JV.3.1 - Contrôle de mise en œuvre et de réception
explicative de cette méthode que nous a adressée M .
T. Larrous, ingén ieur des TPE, c hargé du bureau Compte tenu qu'un contrôle strict des enrochements
d 'é tudes hydrauliques de la DoE du Ca lvados : ou des matériaux de co rps de digue a eu lieu en amont
du chantier, l'a ttention est plus particulièrement portée
«La manutention des blocs se fait à l'aide d 'une griffe sur la géométrie de l'o uvrage, l' imbrication des blocs,
spéciale pour gros blocs. Les blocs sont posés la composition des corps de digue dans les zones de
individuellement et sont rangés de façon à laisser le lessivage, les phénomènes de renard ... Dans quelques
moins de vide possible et à toujours avoir un point cas, il sera nécessaire éga lement de suivre le compor-
d'appui entre eux. tement du so l support. (Nous n' aborderons pas ici les
reconnaissances de sols préalables à toute construction
La premi ère difficulté consiste à bien amorcer la pente d 'ouvrage d' art).
duperré. Le premier bloc de base, ancré dans la souille
et éventuellement buté par un autre bloc, est choisi de Contrôle de la géométrie de l'ouvrage
façon à ce qu 'il pose bien à plat au fond de la fouille
tout en amorçant en même temps la perpendicularité Classiquement, il est fait appel à un géomètre expert qui
du petTé. E nsuite, le grutier choisit les blocs un à un est aidé dans sa tâche par des plongeurs qui vérifient
de façon à ce qu'ils s'enca strent bien dans ceux déjà également l'imbrication des blocs. L'analyse d'image ,
posés. Il lui arrive de les tourner plusieurs fois afin de peu utilisé à ce jour, permet également un contrôle des
les présenter correctement dans leur emp lacement digues à talus . On peut réa liser des clichés à partir de
choisi. A la fin du chantier, le gr utier vient combler les bateau , d'ULM ou d 'hé licoptère quand la digue n'est
quelques trous les plus importants en y insérant des pas accessible (fig. 88) et procéder à une photo-
«a iguilles» résultant de blocs fragmentés . Cela exige restitution qui permettra par la suite de procéder à une
un grutier expérimenté et armé d'une bonne dose de survei ll ance (ana lyse comparative). Les photograph ies
patience. Des entreprises en sont dotées mais elles ont peuvent être faites également à partir d 'une nacelle ou
compris l' intérêt de former des jeunes à cette spécia lité. du sommet de la flèche de la grue qui pose les
Il est aussi possible de dresser des talus d 'enrochements enrochements. On se reportera à l'article de J .W.J .
de 1 à 3 t ou de 3 à 5 t ressemblant à des perrés de Kluger qui traite de ce sujet : The Monitoring of
pierres sèches, à des pentes pouvant aller même jusqu' à Rubb le Mound Breakwater Stability using a photo-
la limi te de la verticalité. Cette méthode a aussi été raph ic Survey Method. Naturellement, cette méthode
utilisée pour réa li ser des épis en enrochements de n'est intéressante que pour les parties émergées. Les
«profils holland ais» et a donné entière satisfaction.
E ll e a aussi inspiré des travaux de soutènement ou de
protection de berges en rivière dans l'intérieur du
département. Les figures 86 et 87 donnent deux coupes
type d' ouvrage en enrochements.

La technique de pose en « mosaïque» pour les ouvrages


maritimes de front de mer et pour les épis est une
méthode qui a fait ses preuves e t présente des qualités
de stabi lité, d'esthétique e t de sécurité qui conviennent
à la protection des m ilieu x urbanisés des stations
balnéaires. Si une pose moins soignée peut être
envisagée en milieu naturel , on s' oriente plutôt vers des
types d 'ouvrages moin s onéreux, car l'économie est
plus substantielle pour des ouvra ges n'ex igeant pas une
fiabilité identique.

Les entrepri ses locales de travaux maritimes ont acquis


une compétence dans ce type de pose qu' il convient
d'entretenir, car elle peut offrir d'autres app lications Fig. 88 - Limite entre les enrocheme nts arti ficiels (cu bes de béton) et les
(soutèneme nt, t ravaux en rivière) pour lesquell es elles enrochements (blocs de pierre).

98
'~
"0,~ r~
parties immergées d 'ouvrages et éve ntuellement la
structure des fonds pourront être tra itées à l'a ide d'un
sonar. On trouvera ci-après quelques indications sur 'cqu•s•l•on

l'échographie latéra le mise au point par le Laboratoire E<..ron oe '"i:':: : ·


régional de Blois (CETE Normandie-Centre). -.j'\'

-
Échographie latérale par balayage des parties immer-
gées d'ouvrages et de la structure des fonds à l'aide
d'un sonar latéral
Les moyens mis en œuvre sont de deux types
- cartograp hie (système Tethys) servant de plus a u H
Fig. 89
positionnement du sonar latéral ; Système de cartographie
Téthys .
- auscu ltation échographique latérale .

PR INCIPE DE FONCTIONNEMENT DES MÉTH ODES UT ILI SÉES

. Système de ca rtograp hie Te thys (fig. 89)

U ne ou plusieurs sta tions de mesures so nt implantées


à terre afin de co uvri r la zone du levé. Elles sont
positionnées au choix du demandeur, soi t dans le
système général (en F ra nce : La mbert + NGF), soit
da ns un sys tème spécifique.
Module de restitution du
sonar latéral.
A terre, un ordinateur assure la commande et la
synchron isation des opérations; il est relié à un théodolite
électronique situé sur la station de mesu re, celui-ci
donne en continu la position en coordonnées X, Y et
Z du so nar situé sur le ba tea u. Le semis des po ints est
suivi sur un écra n .

. Sonar latéral (fig. 90)

\ \

Enregistreur du sonar vertical.


Calculateur de saisie de données de profondeur.

Poi sson du sonar latéral.

à.ffou1llement
sous une
Balayage 01\e de pont
..................... --- -
LJ~~L-~~~.~~--~--_/~
Ombre portée Vogues de sable
Fig . 90 - Sonar latéral.

99
Ela\ 1
L'interprétation des images enregistrées au sonar
latéral se fait suivant le dessin des ombres portées par
le faisceau (fig. 90) :
les zones «d'ombres» so nt claires
les zones «éclai rées» so nt foncées.

Le système est conçu pour avoir l'échelle latérale (un


repère tous les 15 m), et le repérage du poisson par le
système Tethys ou par des éléments conn us visibles sur
l' image permet d 'avoir l'échelle lon gitudina le.

On trouvera ci-après quelques exemples de traitement.

L'interprétation est qualitative et quantitative quant à


la taille des éléments, leur position (enrochements,
obstacles, épaves) et la profondeur latérale d 'un
affoui llement.

La figure 91 montre des enrochements de type cla ssique


(blocs de roche). La répartition des blocs est irrégu li ère.
La zone grise en milieu de talus correspond à un
gli ssement des blocs vers le fond laissant une dépression
dans le talus (fig. 91).

Sur la figure 92, les enrochements sont classiques (blocs


de pierre de forme quelconque). La répartition des
blocs est régulière. On peut voir aussi quelques blocs
isolés à la base. Les enrochements sont du même type
Digu e Nord face Sud. Enrochement naturel (blocs de pierre). que ceux de la figure 91 , mais la vitesse de navigation
est trop lente, ce qui fait apparaître une fausse
géométrie des blocs (allongement démesuré).

Tolérances de pose

Le maître d 'œuvre doit indiquer dans son CcTP les


tolérances que l'entreprise aura à respecter. Nous
citerons à titre d'exemple un extrait de «CCTP
enrochements» appliqué dans le nord de la France

--
(fig. 93).

• To lérance sur l'altitude des plans horizontaux limitant


les profils.

• Translation horizontale des plans inclinés limitant les


profils sens négatif vers l'axe des jetées.

- Tolérance pour les enrochements mis en place


par voie maritime
. butée de pied
Fig . 92 - Digue Nord fac e Sud. Même type d'enrochement que celui de
la figure 91 mais la vitesse de navigation est plus lente.
(talus intérieur) (ex : 4/3 - 0,5 ; + 1 m)
(talus extérieur) (ex: 2/ 1 - 0,5 m; + 2 m)
. autres enrochements (ex: +0,5 m ; - 2 m).

Tolérance pour les enrochements mis en place


Le sonar latéral eflec tue un balayage du fond sur une par vo ie terrestre.
certaine largeur.
En cas de profils trop étroits, l'entrepreneur est tenu de
La largeur de cartographie est de 50 m minimum par rétablir les profils.
passage . L'enregistreur restitue une carte du fond
en cont inu. En cas de profils trop larges, l'excédent de matériaux
par rapport aux tolérances définies ci-dessus ne sera
Ce système permet d ' avoir « une photographie>> géo- pas payé à l'entrepreneur. La déduction à opérer sur le
morphologique dufond et s'apparente aux méthodes de tonnage mis en œuvre sera obtenue par la multipli -
télédétection. cation de la densité des enrochements par le vo lume

100
Fig . 93 Plans de pose apparemment différents ...

d'enrochements mt s en dehors du profil théo rique la ma sse vo lumiqu e moyenne elu ma ss if et donc . so n
augmenté des tolérances. po un;c:ntagt: de vtd e. Un e nrocheme nt étant co nst itué
d'un empilement de blocs, il a semblé que l'enregistre-
Le volume occupé par les enrochements sera ca lculé à ment de la vitesse d'ava ncement de l'outil de fora ge
partir des relevés de profiL pouvait permettre de loca liser les vides et les blocs et
donc d'avoir une idée assez précise du pourcentage de
La densité, pour chaque ca té go rie d'enrochements, sera vide. Ma is ce type de diagraphie offre deux désavan-
le rapport entre la quantité tota le en masse mise en tages :
œuvre dans le cadre d'une tranche de travaux et le
volume total occupé par les enrochements. • l'information recueillie est très loca li sée, elle
intéresse la surface de l' outil, elle nécessite donc la
Toutefois, l'attention de l'entrepreneur est attirée sur réa lisation d'un assez grand nombre de forages pour
le fait que, pour chaque tranche de travaux , la quantité que l'on ait une es timation représentative de
tota le d 'enrochements mesurée en volume à partir des l'ensemble du massif;
relevés des profils, toutes catégories réunies, ne devra
pas dépasser de plus de 8 % la quantité en volume • si la mesure es t aisément interprétable quand on
théoriquement nécessa ire pour construire les jetées a une succession de blocs et de vides il n'en est pas
fondées aux cotes relevées après mise en place des de même quand les vides sont plus ou moins remplis
graviers de soubassement et des tapis de fascines. d 'éléments plus petits, l'interprétation devient alors
A u -delà de ce dépassement il ne sera rien payé. P our beaucoup moins aisée et l'élévation du pourcentage
l'application de cette cl a use, la quantité maximale de vide risque d'être faussée .
payée sera calculée en appliqua nt la densité définie
ci-dessus au volume total théorique a ugmenté de 8 %. Des expérimentations réa lisées au Labora toire régional
de Ro uen en utili sant des diagraphies nucléaires sont
apparues plus favorables pour traiter ce problème. Il
Reconnaissance dans les cotps de digue est tou tefois nécessa ire pour la mise au point d ' un
procédé de mesures, de disposer de «mesures de
référence» sur modèles expérimentaux.
Les maîtres d 'œuvre souhaitent généra lement pour les
ouvrages importants avoir un certa in nombre de Ces modèles sont intéressa nts par eux-m êmes . Réalisés
renseignements concernant le corps de l'ouvrage. On dans des fosses de volume connu, on note que la masse
trouvera ci-après quelques indicat ions sur différentes volumique moyenne de l'enrochement varie en vrac de
a pp li ca ti ons. 1,08 à 1,24 avec des blocs de quartzite (P a: 2,65) de 300
à 600 kg et de 1,2 à 1,38 avec des blocs de 700 kg
MESURE DE LA DENSITÉ EN PLACE
minim um (fig. 94 et 95).
P lusieurs techniques peuvent être utilisées :
La technique de forage au travers des enroch ements,
• Méthodes diagraphiques pour permettre le passage des sondes nucléa ires, est
particulière et nécessite :
L'a uscu ltation dans les forages tubés pratiqués dans le - un guidage du train de tige jusqu 'à quelques
corps de l'ouvrage permet d'avoir une estimation du centimètres du premier bloc,
pourcentage de vides, du niveau de marnage. Généra-
lement, les corps de digue son t réalisés en matériaux - un guidage à l' avancement de la prem ière tige dans
«fins» et il n'existe guère de problème de fora ti on . Il les blocs pour éviter les déviations.
s'agit donc là d'un problème classique qui donne de
bons résultats. Les sondes diagraphiques offrent l'avantage d'auscul-
ter le massif jusqu'à une profondeur de 20 cm environ
Dans le domaine des enrochements, on ne dispose pas au-delà de la paroi des forages. La mesure a donc des
de moyen de mesure efficace permettant d'appréhender chances d 'être plus représentative. D'autre part, la

101
Fr equences • Prélèvement en forage
2,65 2.01 1.52 1,26 0,8l
1< ':l< l< x Il s'agit d 'une technique peu usitée que nous citons
:r: lO
1
1
1 pour mémoire car elle a été réalisée par le passé dans
1
1 le corps d'une digue en matériau crayeux par vibro-
1
1 JO
fonçage d ' un tube de 500 et 900 mm. En fin d 'opération,
20 le tube est retiré et découpé afin de faire des
constatations sur carotte et le matériau est pesé. La
10 densité moyenne humide varie de 1,37 à 1,5 pour les
--- mesures réalisées sur carotte (fig. 96). Si l'on rapporte
les mesures au «pourcentage de carotte» par rapport
Fig . 94 - Histogramme des valeurs de masse volumique obtenues avec la au volume foré , on trouve un résultat peu supérieur
sonde gamma-gamma à partir d'un étalonnage simple en diamètre 76 mm
(enrochement de 300 à 600 kg) .
à 1 . Il existe donc des vides très importants surtout
dans la zone de marnage . Les mesures de diagraphie
nucléaire réalisées par le CETE à proximité de ces
r-1 forages donnaient sensiblement les mêmes résultats ...
1
1
1 Enrochemen t de 300 à 600kg
1
1 1.99
1 1,50 2.65
)(
;!(
1
x
1
1 1 1

l~
1
1

~
1
1
1
1
.
136 v aleurs hors
101 va leurs dans l'abaque·
abaque

Fig. 95 - Histogramme des valeurs de masse volumique obtenues avec


la sonde gamma-gamma à partir de l'étalonnage .. abaque"·

hauteur du volume de mesure est d'environ 30 à 40cm.


Les sondes donnent une mesure tous les 10 cm .

Il est probable que le seui l de 1,52 g/cm 3 est très


subjectif et qu'il dépend entre autre de la granularité
du massif et de la masse volumique de la roche utilisée
comme enrochement. Néanmoins, si l'on applique cette
méthode a ux onze forages réalisés dans l'enrochement
modèle (petite granularité), on trouve une masse
Fig . 96 - Ensemble de la carolle du diamètre de 500 mm.
volumique moyenne de 1,13 g/cm 3 ± 0,02 alors que la
masse volumique de référence est de 1,16 g/cm 3 ± 0,078.

On notera au passage un essai de mesure de masse


En conclusion, on note que : volumique d'un matériau 25/65 mm réalisé par le
Labora toire régional de Rouen sur un vo lume repré-
- dans les enrochements hors d'eau composés de sentatif de basa lte .
blocs de taille semblable, la sonde }'Y sert uniquement
de moyens de discrimination. Composition du mélange :
Dans de tels cas, la mesure de la vitesse d 'avancement 30% de basalte à 2,742 t/m 3 ;
en forage peut donner des résultats analogues. Il en es t
10% de basalte à 2, 63 t/ m 3 ;
de même pour les enrochements de même taille dans
l'eau , où l'on utilisera comme moyen discriminant la 60% de basalte à 2,79 t/m 3 .
sonde neutron-neutron;
La masse volumique sèche foisonnée de ce matériau
- dans le cas d'enrochements 0/D ou dans le cas de est de 1,39, ce qui donne un indice des vides de 0,97 .
remplissage des cavités par pollution, apport ou Il y a donc autant de vides que de matière.
désagrégation des blocs, l'utilisation des sondes y, n et
RAN seront les matériels les mieux adaptés à définir Avec un calcaire donné à 2,800 t/m 3 , la masse
une valeur de masse volumique ou de porosité. volumique de l'enrochement en p la ce (en mosaïque
300 kg - IT) varie en tre 1,65 et 1,9 t/ m 3
Le nombre et le maillage de forage nécessaire à
l'obtention de mesures représentatives du massif sero nt Il s'agit d ' un facteur im portant à prendre en compte
définis à partir de la connaissance de la nature et de dans les calculs de stabilité (et éga lement dans le ca lc ul
la masse des plus gros élémen ts. des prix ... ).

102
• Essai à la bâche Fig. 97 - Essai à la
bâche (P, : 1,20 ;
matériau crayeu x;
Il s'agit d' un essai classique dans les barrages, Ph> 2) .
faci lement réalisable. Une cavité importante est creusée
dans le corps de digue que l'on veut tester. Le matériau
retiré à la pelle est chargé et pesé. Une bâche
imperméable est disposée et l'o n remplit la cavité d'eau
à l'a ide d'une citerne munie d'un compteur volumé-
trique. Le volume de la cavité est donc ainsi connu et
connaissant le poids P du matériau il est facile de
ca lculer la densité (fig. 97).

Cette méthode est surtou t applicable au barrage où


l'on monte le corps par palier. Plusieurs essais peuvent
donc être réalisés.

Dans les corps de digue en mer, cet essa i ne peut être


réalisé que hors de l'ea u et l'intérêt est donc limité.
Toutefois, il peut donner des indications précieuses
dans les zones de marnage ...

JV.3.2- Suivi des ouvrages

Ouvrages en mer

Le groupe de travail réuni par la STCPMVN * pour En période ca lme, le sui vi est très espacé. Deux à trois
examiner les problèmes de surveillance, d'entretien et su ivis par an apparaissent suffisants pour les parties
de réparation des ouvrages extérieurs des ports immergées. Ils peuvent être limités à un par an par
maritimes, a dressé un inventaire des incidents rencon- écho '~atéra l pour les parties submergées. On notera que
trés dans les différents ports pour les di gues à talus, les deux examens peuvent être associés et que les
submersibles ou insubmersibles, les digues mixtes et les photog1~-phies peuvent être prises à partir d'un bateau.
digues vertica les. Ces incidents rencontrés dans les L'on bénéficie dans le même temps du repérage type
différents ports sont sembla bles et peuvent être classés Tethys. Le coût d'une telle opération se limite à la mise
en cinq types (tableau XXVTTT). à disposition d'un petit bateau (appartenant générale-
Ces observations conduisent à deux types de mesures : ment aux Ponts et Chaussées maritimes ou au port
autonome) et à la prise en charge pendant une journée
mesures préventives de deux agents ...

Pour les enrochements, nous constatons qu 'il est


nécessaire d'être rigoureux sur le contrô le de qualité Évolution des matériaux
des fourn itures. Les spécifications proposées devra ient
permettre une nette amélioration si elles sont res- Après l'hiver, l'examen fait par le spécialiste (géologue
pectées. géotechnicien) permet de déterminer rapidement si les
blocs sont fissurés et d'en déterminer la cause (gel,
mesures de surveillance et de suivi fossi lité de certa ines roches). Les zones suspectes
peuvent être rechargées.
Malheureusement , les moyens financiers ne permet-
tent pas toujours de suivre les ouvrages régulière-
ment. Quand ces suivis sont faits (généralement après Ouvrages en rivières
une tempête) cela se limite à un examen visuel.
Les désordres en rivières sont du même type que ceux
Nous proposons une technique de surveillance plus observés en mer (perte de blocs mal dimensionné lo rs
élaborée avec mise en place de la construction des des crues, affoui ll ement des ouvrages, dégradation des
digues , de repères cartographiés e n X, Y, Z, de prises blocs) . La dégradation des blocs est probablement
de vues régulières effectuées suivant une technique l'o bservation la plus courante que l'on puisse faire le
bien précise avec apparei ls photographiques , caméra long des berges, et en particulier la sensibilité au gel.
vidéo ... Ce dernier phénomène est beaucoup plus sensible ici
qu'en bordure de mer et, au niveau des spécifications,
Les vues ayant été prises dans les mêmes condi tions il sera nécessaire d 'être vigi lant.
peuvent ens ui te être comparées (analyseur d'images).
La périodicité de cette surve ill ance dépend des condi- Le suivi des affouillements
tions météorologiques de l'expérience locale et des
observations visuelles consignées. Après une grosse Les méthodes diagraphiques ont été utilisées pour
tempête, l'évaluation des dégâts apparaît indispensable. su ivre l'évolution d'affouillements en 'pied d'ouvrage.
Dans ce cas particulier, nous avons suivi l'évo lution
':' Service technique central ports ma ritim es d'un affouillement en pied de pile de pont, lors de crues .
et vo ies navigables. La méthode consiste à implanter une réservation

103
TA BLEAU XXVIII

tire. \.....Vl'i~ 11-\.1 f\ 1 J.Vl"f~ \.....Vl'i,::)C.\l.ULI"<(\....L,::) J' nl.'..\,lUI.'..I'"'l\....C.

(1)
lncid en ts de carapace R éa iTangement et(ou perte de blocs de la carapace Changement de prolï ls Dommages progre ss ifs
Affa ibli ssement progres- dits normau x
sif de la carapace Parfo is dommages spec-
taculaires

(2)
Incident s sur les matériaux Rupture des blocs de carapace suite : Brèche dans les di gues Très variab le
• à des chocs pou vant entraîner des Les blocs fragil es peuvent
• à la mauvaise qua li té des matéri a ux désordres dans les co rps casser à la première tem-
• à des probl èmes de mi se en œuvre de d igue et les infra- pête. Les désordres dé-
structures pendent ensui te du nom-
Autres prob lèmes cités : brede blocs de ma uvai se
• usure rapide de certains enroch ement s q ualit é el de leur répar-
• fissurat ion et gélivité de certa ines ca tégories de ti li on
blocs
• réaction de certain s gra nulats avec les cimen ts
(enrochements en béton)
• difficultés rencon trées a u niveau du respect de la
qualité des enrochemen ts et de la densité des blocs
béton

(3)
Affoui ll ements Affou illement des pieds de talus Affa issement vo ire gli s- Progressif ma is parfoi s
Affo uillement des fondation s de maçonnerie des semen t de la carapace rapid e dans les zo nes
d igues mixtes ou vert ica les so us les risbe rmes lorsque insuffisamment protégées
le ur protect ion es t insuflï sa nte

(4)
Incidents liés aux circula- Vides au niveau des corps de digue Effondremen ts bru taux Pro gress if ma is parfo is
li ons d 'ea u Comm unicati o ns directes a u travers de la digue G li sse ment s circu la ires rapide dans les zo nes peu
Sous-pressions engendrées par les circulations d 'e au des talu s arrières protégées
dans le corps de digue

(5)
Incident s sur les maçon- Dégradatio ns affecta nt les joint s et provoquant des Arrachement des blocs Assez fréquent
neries lïssures des maçonneries des digues mixtes soumi ses de maçonnerie parfois
aux lames (effets de giOes) par pan s entiers
Désagréga ti on du morti er de cha ux Gon Oement de la ma- Peu fréquent
ço nneri e

métallique , scellée à l'ouvrage, enfoncée jusqu'au l' adaptation à des problèmes part iculiers nécessite
substratum . Pendant la durée de la crue, on enregistre d'automatiser la mesure et de laisser le matériel à poste.
systématiquement et régulièrement le gradient de
densité. La comparaison des gradients permet de Une méthode a été étudiée, mais jamais expérimentée,
déterminer les zones du profil où le matériau se met qui consiste à remplacer dans la zone à auscu lter, le
en suspension, la limite du remaniement et , après la matériau en p lace, par un matériau naturel, de
crue, le degré de consolidation (densité) du matériau granularité équivalente, mais légèrement rad ioactif
remis en p lace. (granite, certains quartzites, etc.); la détection de
l'affouillement et de son évolution s'effectue a lors par
Le principe de la mesure s'avère satisfaisant mais mesure de la radioactivité naturelle.

CONCLUSION

Dans les formules de dimensionnement des enroche- objectif. Il a été di stingué deux types de caractéris-
ments , les hydrauliciens attachent un rôle prépondérant tiques :
à la masse de l'enrochement et à sa forme. La masse
vo lumique de la roche es t une ca ractéristique de
dimensionnement que le concepteur du projet devra 1 - Les caractéristiques intrinsèques inhérentes à la
moduler en fo nction des resso urces locales et de la na ture des matériaux et mesurées dans Je gisement ou
destination du bloc dans l'ouvrage. Ce critère ne suffit en carrière. Ce sont essentiellement l' indice de conti -
cependant pas pour obtenir des blocs de bonne qualité nuité Uc), le degré de fissuration (D J) et Je Deva l humide
et, dans ce chapitre, nous proposons des spécifications (D,). Suivant l'environnement et les conditions
sur les caractéristiques nécessaires pour atteindre cet particu lières de l'ouvrage, on pourra demander des

104
came/éristiques complémentaires : (porosité par exemple gnements fo urni s. Certa ins fronts de taille reculent de
pour juger de la sensibilité du matériau au ge l. .. ). lOO à 150 m par an et de nouveaux faciès de roches
·peuvent apparaître. Dans d'autres cas, ce so nt des
Il est proposé de répartir les enrochements en troi s accid ents géologiques qui se découvrent. ..
cla sses suivant leurs caractéristiques :
Le contrôle portera sur les caractéristiques intrinsèques
• classe A; enrochements de bonne qualité disposés
de la roche, la fourniture et la mise en œuvre. Il doit
dans les zones fortement so llicitées
êt re fait avec rigueur. Trop souvent , on constate en
classe B; enrochements de bonne qualité pour zones
effet que les blocs ne correspondent pas aux spécifica-
moyennement so lli citées
tions (masse trop faible, blocs fissurés ... ). Les fourni-
• classe C; enrochements pour zones peu sollicitées.
tures peuvent provenir éga lement de sites imprévus,
s uite à des ruptures de stock ...

2 - Les caractéristiques de fournitures qui prennent en La « durée de vie» des digues dépend en grande
compte le respect des granu larités demandées par le partie du respect d'une fourniture de qualité. Dans ce
maître d'œuvre, le respect de la forme et éga lement de chapitre, il est indiqué quelques techniques pour les
la qualité en tenant compte ici de l'effet d'échelle par contrô les de fourniture , de mise en œuvre et de
rapport aux caractéristiques intrinsèques. réception des ouvrages. Il peut être fait appel en
particulier à des pesons équipant les pelles à griffes
L'entrepreneur so umettra à l'agrément du maître (axes de force) , des analyses d'images pour ce suivi des
d'œuvre les gisements qu' il envisa ge d'exploiter et pré- granularités ...
sentera pour chaque site exploité un mémoire compor-
tant un certain nombre de documents et de fiches Le suivi des ouvrages , enfin , est indispensable pour
techniques telles carte au 1/25 000 de situa ti on , carte permettre d'intervenir à temps qua nd des désordres
géotechnique du gisement, définition et caractéristiques commencent à se produire. Actuellement, seul un
des matériaux. examen visuel est réalisé de «temps en temps» faute
de moyens financiers. Un effort important doit être
On notera que tout carrier dispose généralement de ces fait dans les années à venir pour une mei ll eure gestion
informations qu i ont été nécessaires pour obtenir la de ce patrimoine. Quelques techniques inspirées de
demande d'autorisation d'exploiter ou pour répondre celles employées pour le co ntrôle de mise en œuvre
aux marchés classiques de l'administration . Il impor- peuvent être uti lisées et sont peu onéreuses. Citons en
tera de vérifier cependant l'actualisation des rensei - particulier la télédétection et l'échographie latérale .

105
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107
Publié par le LCPC, 58, bd Lefebvre- 75732 PARIS CEDEX 15 sous le numéro 502620
Dépôt légal : septembre 1989

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