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I.

UN NOUVEAU MODELE POLITIQUE : LE STALINISME EN URSS

A. Une politique confisquée

À la mort de Lénine en 1924, Staline prend le pouvoir et élimine ses rivaux. Toute
opposition au parti unique (le Parti communiste) est interdite et les opposants
sont traqués par la police politique (Tchéka qui devient la Guépéou et le NKVD et
enfin le KGB après la Seconde Guerre mondiale).

En 1933, Staline ordonne la création de commissions dans toute l’URSS pour éliminer
du Parti communiste tous ceux qui s’interrogent sur ses choix. De 1936 à 1938, les
procès de Moscou broient toute la vieille garde du Parti. Les trois quarts des
membres qui ont adhéré au Parti communiste entre 1920 et 1929 ont été exclus ou
exécutés. Beaucoup sont envoyés dans des camps de concentration et de travail en
Sibérie : le Goulag. Ainsi, Staline met en place une dictature.

B. Une économie contrôlée

À partir de 1929, Staline décide de transformer l’économie par la mise en place


d’une réforme : « le Grand Tournant ». Il impose une économie étatisée (l’État
organise la production agricole et industrielle) et planifiée dont le but est de
faire de l’URSS une grande puissance industrielle.

Pour cela, il impose la collectivisation des terres, c’est-à-dire la mise en commun


des moyens de production. Les paysans doivent travailler dans des kolkhozes, de
grandes fermes collectives. Les paysans réputés riches, les koulaks, sont déportés
par milliers vers au Goulag ou assassinés. On parle de la dékoulakisation.
Dans le secteur industriel, les usines, les entreprises deviennent la propriété de
l’État (nationalisation) qui lance des plans quinquennaux. Il fixe tous les cinq
ans les objectifs de production à atteindre. Ces derniers sont démesurés, par
exemple le premier plan prévoit une augmentation industrielle de 250 %.

C. Une société embrigadée

Tous les moyens de communication sont contrôlés par l’État. La propagande développe
le culte de la personnalité autour de la figure du chef : Staline. La radio, la
presse, le cinéma, les affiches vantent ses mérites. Dès leur plus jeune âge, les
enfants sont embrigadés dans des organisations de jeunesse (komsomol).

II. UN NOUVEAU MODELE POLITIQUE EN ALLEMAGNE : LE NAZISME

A. L’arrivée au pouvoir du Parti nazi

En 1920, Adolf Hitler crée un parti politique, le NSDAP (le Parti national-
socialiste des travailleurs allemands, dit Parti nazi). Après l’échec de sa
tentative de prise de pouvoir en 1923, il est emprisonné. Il adopte alors une
stratégie légaliste : les nazis doivent parvenir au pouvoir par la force des urnes
(les élections) et non par les armes.

La progression du Parti nazi est spectaculaire entre 1928 et 1932. Mais la tendance
électorale se retourne entre juillet et novembre 1932, ils perdent près de deux
millions de voix.

Comment le Parti nazi est-il donc arrivé au pouvoir ? Cela s’explique par des
intrigues politiques. En effet, la démocratie parlementaire est paralysée à partir
de 1930 car le gouvernement ne dispose d’aucune majorité et ne peut donc pas faire
adopter de lois par le Reichstag (le parlement allemand). Au fil des élections, la
progression du Parti communiste allemand inquiète certains milieux en particulier
les industriels et les grands patrons proches du président Hindenburg. Ils
souhaitent donc, pour contrer le danger bolchevique, associer le Parti nazi au
gouvernement. Ainsi, Hitler est nommé chancelier (premier ministre) le 30 janvier
1933.

De plus, le krach boursier d’octobre 1929 touche immédiatement l’Allemagne car le


pays est fortement industrialisé et les investissements américains et britanniques
ont alimenté cette industrie. La crise devient très rapidement sociale avec une
montée du chômage, jusqu’à atteindre un chiffre inouï : 14 millions de chômeurs en
1932 (6 millions à temps plein et 8 millions à temps partiel). Le Parti nazi se
sert de ce contexte de crise pour rassembler tous les mécontents et développer un
discours nationaliste, critique à l’encontre du traité de Versailles et antisémite.
Après l’incendie du Reichstag, il supprime les libertés publiques. La police
politique (la Gestapo) traque tous les opposants politiques, comme les communistes.
Elle a recours à toutes les formes de violence notamment la déportation dans des
camps de concentration (Dachau dès 1933).

B. L’idéologie nazie : une idéologie raciste et antisémite

Le racisme consiste à diviser l’humanité en groupes distincts, appelés races,


définis par des critères physiques mais aussi psychiques (par exemple le degré
d’intelligence). Il établit une hiérarchie entre ces groupes. Le racisme est une
idéologie acceptée en Europe jusqu’en 1945.

Ce qu’écrit Hitler dans son livre, Mein Kampf, rédigé pendant son séjour en prison,
est, pour l’époque, largement accepté. Mais il va plus loin. C’est un racisme
radical car pour Hitler, l’emploi du mot « homme » ne peut être réservé qu’à
l’Aryen, considéré comme supérieur (les Germains). Les autres ne sont pas, ou pas
vraiment, des hommes au sens plein du terme : des animaux de labeur (les Noirs et
les Slaves) voire des microbes, une infection comme il le pense des juifs. Les
juifs sont des étrangers qui complotent pour prendre le pouvoir dans le monde
entier et qui veulent détruire la race germanique.

Une politique d’exclusion est donc mise en place : exclusion des juifs de la
fonction publique en 1933, interdiction des mariages mixtes avec les lois de
Nuremberg en 1935. De plus, ils sont victimes de violences physiques notamment lors
de la Nuit de cristal (9-10 novembre 1938). Le projet nazi est donc à la fois
raciste et antisémite.

C. La société encadrée et embrigadée

Avec la création d’un ministère de l’Information et de la Propagande, dirigé par


Goebbels, s’opère un contrôle de tout le système d’information intérieure de
l’Allemagne. Cette « nazification » s’étend également au système éducatif et aux
mouvements de jeunesse (Jeunesses hitlériennes). On imprime des livres, largement
diffusés dans les écoles, pour apprendre aux enfants que les juifs sont leurs
ennemis.

III. L’EXPERIENCE DEMOCRATIQUE DU FRONT POPULAIRE

A. La République face aux crises

Au début des années trente, la France est touchée par la crise économique et
l’augmentation du chômage. Si la crise est moins brutale qu’en Allemagne, elle dure
plus longtemps. Le mécontentement général se retourne contre le gouvernement.

De plus, les gouvernements n’ont pas de majorité stable à l’assemblée et ils sont
souvent renversés. Des scandales politico-financiers donnent une mauvaise image des
hommes politiques au pouvoir. Des ligues d’extrême droite exploitent cette
instabilité et appellent à la dissolution du Parlement le 6 février 1934. Les
partis de gauche, jusque-là profondément divisés, décident de s’unir. Ainsi, le 12
février une grève générale de protestation et de grandes manifestations au nom des
valeurs républicaines se déroulent dans toute la France.

B. Le Front populaire

Lors des élections législatives de mai 1936, les partis de gauche (SFIO, PCF et
Parti radical) vont s’unir et former le Front populaire. Il remporte les élections
et forme un gouvernement dirigé par Léon Blum. Dès le mois de juin, des réformes
sociales sont mises en place et donnent des droits aux ouvriers : semaine de 40H,
congés payés, augmentation des salaires, etc. Les accords de Matignon (le 7 juin)
établissent un dialogue entre les syndicats et le patronat.

Mais cette expérience prend fin en 1938 car la crise économique et les divisions au
sein du Front populaire provoquent la démission de Léon Blum. Le Parti radical,
avec à sa tête Édouard Daladier, forme avec le centre-droit un nouveau
gouvernement.

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