Cours I : Rétrospective sur la politique

de la ville en Algérie

Définition :
Il est entendu par politique de la ville désigne le terme regroupant l’ensemble des politiques
publiques ainsi que les actions entreprises par les pouvoirs publics en milieu urbain en
concertation avec la totalité des acteurs de la ville afin d'apporter des améliorations au cadre
de la ville mais aussi de revaloriser des zones qu'on peut qualifier de "sensible" et qui peuvent
présenter des difficultés particulières tant au niveau spatial, social, économique et dont la
finalité tende vers la réduction des inégalités et des disparités qui peuvent exister entre les
territoires d'une même ville (entre quartier), d'un territoire donné voir même d'un pays.

1 - La politique de la ville en Algérie :

Comme nous l'avons déjà vue, la configuration tant spatial, géographique, climatique de
l'Algérie nous donne une image très claire du contexte des disparités mais aussi des
particularités des différentes régions qui forme le territoire de notre pays.

Il est vrai que l'Algérie ne s'est donnée d'une véritable politique propre à la ville qu'avec
l'adoption de la loi d'orientation de la ville N° 06-06 du 20 Février 2006. Néanmoins, l'on peut
considérer que l'action des pouvoirs publics vis-à-vis du territoire et plus particulièrement de la
ville n'est pas chose nouvelle et peuvent être scindé en six périodes distinctes :

1.1 - De 1962 à 1972 : le dessein de l'armature

urbaine
Compte tenu de la situation de pays après l'indépendance, le fait urbain ne semblais pas
constituer la préoccupation principale de la nouvelle administration. Toutefois, l'intérêt
d'organiser la croissance urbaine s'est vue concrétisé sur le terrain par l'adoption d'une
multitude d'action sans pour autant constituer véritablement une politique urbaine au sens
général et actuel des choses.

En effet, l'action de ce qu'on peut désigner actuellement de politique urbaine a émerger déjà
au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, notamment avec les différents actions entreprises
à l'effet d'effacer les disparités entre les régions fruit de 130 années de colonisation et ce, au
travers de l'application d'une politique générale axée sur la création d'une économie
industrielle mais aussi de procéder à la reconstruction de l'ensemble du territoire avec
l'implantation d'une typologie diversifiée notamment pour ce qui est des équipements
industrielle, universitaire, agraire et infrastructure technique (la grille des équipement).
Cette politique s'est concrétisée sur le terrain par l'adoption d'un ensemble d'action de
politique au travers de mesures très importantes (si l'on tient compte à la fois des moyens
techniques et humains dont disposés l'Algérie dans cette période), l'on citera à cet effet :
• L’utilisation de la loi de 1958 hérité de la période de colonisation comme référentielle
régissant l'action urbaine et son adoption comme loi jusqu'à l'année 1973 (l’ordonnance
n°62-157 du 31 décembre 1962)
• L’ordonnance de 24 Aout 1962 relative à la gestion des biens vacants ;
• Le morcellement du premier découpage administratif en 1963 ;
• L’établissement du premier recensement de la population en 1966 ;
• L’adoption du code communal (1967) ;
• L’adoption du code de la wilaya (1970, revue en 1973) ;

1.2 - 1973 et 1974, le défi de la gestion urbain :

Déjà entre 1970-1973 (période du premier plan de développement quadriennal) la croissance
urbaine avait atteint un taux très important voir même alarmant, cet état avait été due en
conséquence du phénomène d'exode rural massive vers les grandes villes du nord dont les
prémisse se sont vue au lendemain de l'indépendance mais qui avait été couvert par la parc
logement principalement constitué par les biens vacants, ce qui avait ouvert la voie sur la
problématique du logement qui se développement pour arriver au stade de crise durant les
années qui suivirent.

À l'effet de palier a cette problématique plusieurs actions dirigistes ont été initié par le
gouvernement l'on citera en autre :

• L'adoption de la loi sur les réserves foncières (Ordonnance 74-26 du 20 février 1974) :
cette action qui visait initialement à la protection mais aussi à la limitation de l'utilisation
du foncier notamment celle à caractère agricole à donner le ton pour l'initiation d'une
action dirigiste sur le phénomène d'étalement urbain au niveau des villes algériennes
notamment celles du nord. En outre, cette loi avait pour vocation de délimiter mais de
façon provisoire le périmètre d'urbanisation en conformité avec le Plan d’Urbanisme et
ce par la constitution de réserve foncière au profit des Assemblées populaires
communales APC en prévision des extensions future des agglomérations urbaines.

• Devant le phénomène de déséquilibre territorial flagrant des grandes villes (notamment

sur le littorale et le Constantinois), et à l'effet d’atténuer l’attraction des grandes villes et
favoriser l’émergence de ville (petite et moyenne) mais aussi de fixer les populations
locales et d’assurer une forme de cohérence économique interrégional plusieurs plans
spéciaux de développement local se sont engagés pour promouvoir quelques chefs-lieux
de wilayas et c'est l'Ordonnance 74-69 du 02 Juillet 1974 relative à la refonte de
l'organisation territoriale des wilayas que l'action s'est concrétisé sur le terrain, faisant
passer le nombre de commune de 676 à 703 et les wilaya de 15 à 31.

Inscrite dans ce contexte, et afin de palier de maitriser le développement des villes

nouvellement créer qu'a vu le jour les premières études urbaines notamment avec ce qui est
communément appelé aujourd'hui les travaux de programmation urbaine.
Pour permettre une prise adéquate des nouvelles objectifs inscrits par les pouvoir public, en
peut se référer à l'une des plus importante procédures prise par l'état, elle concerne
l'abrogation (abandant) par ordonnance du 5 juillet 1973 mettant fin à dater du 05 juillet 1973
à la loi du 31 décembre 1962 tendant à la reconduction, Jusqu’à nouvel ordre, de la législation
en vigueur au 31 décembre 1962 notamment pour ce qui est de la législation française
promulguée en 1962.

Dans ce sillage et à fin de renforcer ses engagements, les pouvoir public se sont intéressé à
l'effet d'établir des instrument d'urbanisme dit opérationnel et de détail mettant en place la
première génération de plan d’urbanisme postindépendance, et ce au travers de la Circulaire
du Ministère des Travaux Publics et de la Construction (MTPC1181 PU/74 du 16/12/74, du 16
décembre 1974) instruisant la mise en place des Plans d'Urbanisme et dans le cas échéant
d’élaborer la délimitation provisoire des périmètres d'urbanisation (Circulaire ministérielle
MTPC n°1427 PU 2/74, du 16 décembre 1974).

Cette logique de vision amena les pouvoir public à l'élaboration de trois instruments
d'orientation et de développement à savoir le PCD, le PMU et le PUD. Outre le fait de leur
nature qui tend vers l'amélioration de la gestion ainsi que du développement à l'échelle local,
ils sont à considérer comme une nouvelle amorce fait par l'état en matière d'orientation du
développement par le biais de la décentralisation, en outre il implique de manière directe un
tout nouvel acteur celui de la commune et du P/APC en leur octroyant de nouvelle prérogative
notamment en ce qui concerne :
• Les Réserves Foncières Communales (RFC) ; l’instrumentalisation des plans d’urbanisme
de planification et de gestion
• La programmation
• Le développement, l’urbanisation, le lotissement et la cession

1.2.1 - Le PCD, le Plan Communal de

Développement :
Instauré par l'application du Le décret n°73-136 du 09 août 1973, le PCD est à considérer
comme étant un outil de gestion et d'orientation financier pour le développement de la
commune, il s'oriente vers :
• L’amélioration des équipements sociaux ;
• Le développement de l’agriculture ;
• Le développement de l’industrie ;

1.2.2 - Le PMU, le Plan Modernisation Urbaine :

Issu de l'Instruction interministérielle n°14801 du 08 décembre 1975, le PMU est à considérer
comme étant un outil d'intervention sur le tissu urbain existant notamment pour ce qui est de
la planification des mutations des villes, il est destiné surtout aux grandes et moyennes villes.
Toutefois il se limité à la localisation et la répartition spatiale à la fois des équipements et des
investissements issus du PCD.
1.2.3 - Le PUD, le Plan d'Urbanisme Directeur :
Instauré comme une nouvelle solution pour palier à la problématique de développement
accéléré et de consommation excessive des terrain, l'état procéda à la mise en place d'un outil
à la fois comme support à la programmation et à la spatialisation des différents programmes
moyennant un échelonnement à cours, moyen et long terme. Il est instauré après la
promulgation du décret 73-29 du 08 juillet 1973.

1.3 - De 1975 à 1989, la politique du défi sociaux

et économiques à l'échelle local :
Durant cette période qui s'étalât sur plus de 15 années, on assista, et de manière générale, à
une orientation de la part des autorités publics vers le renforcement de son arsenal juridique
en matière d'urbanisme. C’est dans ces termes qu'on peut qualifier cette période comme la
période la plus riches en termes de procédure et de mise en place des outils pour la gestion de
l'espace de la ville.

L’une des orientations phare qui a été prise est sans nul doute celle qui concerne la
promulgation de l’ordonnance n°75-74 du 22 novembre 1975, portant sur l'établissement du
cadastre général et sur l'institution du livre foncier, cette orientation vient renforcer les
différentes tentatives des pouvoirs publics à la maitrise du foncier urbain, ouvrant la voie en ce
sens vers ce qu'on peut qualifier d'instrumentalisation opérationnel de l'approche urbaine en
Algérie. En outre cette étape décisive a permis de retenir plusieurs solutions pour palier à la
problématique toujours persistante de crise de logement c'est le cas des ZHUN (Zone
d'Habitation Urbaine Nouvelle), les lotissements et les GHI (Groupement d'Habitation
Individuelle)

1.3.1 - Les ZHUN :

Instauré en conformité avec les différentes procédures déjà engagées, la procédure des ZHUN
(ou Grand ensemble) avait vu le jour suite à l'application des circulaires ministérielles N° 0335
du 19 Février 1975, N° 2015 du 21 Février 1975 et 519 du 8 Mars 1975. Les ZHUN sont un
instrument de programmation et de réalisation sectorielle ainsi qu’un instrument
d’intervention et de projection en périphérie qui est accès principalement sur la réalisation de
grand ensemble de logement. Cet instrument reste recommandé à partir du seuil de 400
logements et reste obligatoire à partir de 1000 logements. Il est à noter que les procédures
d'élaboration des études des ZHUN n'a été défini que bien plus tard conformément à la
circulaire ministériel n° 14 du 12 Avril 1981.

1.3.2 - Les lotissements :

Institué par la loi N° 80-02 du 06 Février 1982 relative au permis de construire et au permis de
lotir, cette nouvelle forme d'occupation horizontale de l'espace s'est instaurée comme une
solution à la crise de logement dont les ZHUN n'ont pas pu faire face mais encore au nouveau
phénomène qui caractérise les périphéries des grandes villes à savoir les constructions illicites.
Dans ce contexte, l'état voie dans l'auto-construction comme un moyen de palier à la
problématique de logement.

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