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« Mécanique des milieux continus » Chapitre 2 : Tenseur des contraintes

Chapitre 2 : Tenseurs des contraintes

2.1 Notations et définitions :


2.2 Vecteur contrainte :
2.3 Tenseurs des contraintes :
2.4 Etat de contraintes sur un plan :
2.5 Equations différentielles d’équilibre :
2.6 Transformation des composantes du tenseur des
contraintes par changement de base :
2.7 Analyse de l’état des contraintes en un point :
2.7.1 Contraintes principales et directions principales :
2.7.2 Décomposition du tenseur des contraintes :

2.8 Etats de contraintes particuliers :


2.9 Représentation géométrique des contraintes :
2.9.1 Plan déviatorique :
2.9.2 Ellipsoïde de Lamé :
2.9.3 Représentation de Mhor :

2.10 Conclusions :

A. Guermazi , Département de Génie Civil 1/21


« Mécanique des milieux continus » Chapitre 2 : Tenseur des contraintes

2.1 Notations et définitions :


a) Repère

Pour définir les formulations mathématiques, on définit un repère orthonormé direct formé par trois
vecteurs unitaires perpendiculaires. On choisit alors une des notations indiquées sur la figure suivante.

l n1
z x3
nm n n2
n n3
OM OM
k M  x, y , z  e3 M  x1 , x2 , x3 
o o
j y e2 x2
i e1
x x1
OM  x i  y j  z k OM  x1 e1  x2 e2  x3 e3  xi ei

Repère orthonormé (o, x, y, z) Repère orthonormé  o, xi 



Vecteurs de base i , j , k  Vecteurs de base  ei 
La normale à un plan est définie par : n  l , m, n  La normale à un plan est définie par : n  ni 

b) Masse volumique

La masse volumique est définie comme étant le rapport de la masse sur le volume au voisinage d’un
point matériel. Ce point est représenté par un volume élémentaire dV ayant une masse dM.

La masse volumique moyenne du matériau est z


alors : dy
dM
 moy 
dV
dz
La masse volumique en un point est alors définit
mathématiquement comme : o
y
  lim
dM dx
dv 0 dV
x
dV  dx  dy  dz
c) Forces

En général, un solide est soumis à deux types de forces à savoir :

 force de contact, qui peut définir une action intérieure en un point, une action extérieure
appliquée ou une réaction d’un support. Elle est représentée par unité de surface par le vecteur :

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Tx T1
T Ty ou T T2
Tz T3
 force volumique, qui peut représenter l’action d’un champs de pesanteur, d’inertie, etc.... Elle
est représentée par unité de volume par le vecteur :
fx f1
f fy ou f f2
fz f3

2.2 Vecteur contrainte :


Onsidérons un solide en équilibre sous un système de forces extérieures. En chaque point M du
solide, il existe des forces intérieures qu’on peut mettre en évidence en effectuant une coupure du solide
par un plan fictif. La partie A est alors en équilibre sous l’action des forces extérieurs qui lui sont
directement appliquées et des forces intérieures réparties sur la section S.

F4
Action interne
B
F3
S
F2 F2

A A

F1
F1
Considérons un point M de la surface S. Soit ds un élémént infinétisimal de cette surface entourant
M et n le vecteur unitaire, perprndiculaire en M à S et dirigé vers l’extérieur de la partie A ; on l’apelle
« facette ».

Soit dF la force qui s’exerce sur cette facette. On dF


appelle vecteur contrainte, caractérisant l’effort de contact n
exercé à travers un élément ds, la quantité :
M
dF
T  M , n   lim F2 ds
ds  0 ds
ou encore
A
dF
T M ,n 
ds F1

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Selon le cas, il s’agit des efforts exercées au


dF
n
point M1 par le reste du solide (effort intérieur) ou
bien par l’extérieur au point M2 (effort extérieur). M1

M2

dF
n

Considérons mainteneant le cylindre infinément petit de


section ds et d’épaisseur e. Quand e tend vers 0, le cylindre est
e dF1
en équilibre sous l’action des forces appliquées de part et n
d’autre. On peut donc écrire : ds
dF1  dF2  0
T  M , n   ds  T  M , n   ds  0
n
ce qui donne : dF2
T  M , n   T  M , n  (principe d’action-réaction)

Dans un système d’axes orthonormés


ce vecteur contrainte est représenté par ses Tz
composantes. Il s’écrit alors comme : z n
T
T  M , n   Tx i  Ty j  Tz k M Ty
k
o ds
Tx
i j y
x

2.3 Tenseurs des contraintes :


Pour définir l’état de contrainte en un point matériel du milieu, on considère un volume éléméntaire
ayant trois faces perpendiculaires. Chaque vecteur contrainte peut être exprimer comme :

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Face ① : 
T1 i  T1x i  T1 y j  T1z k 
T i   xx i   xy j   xz k

Face ② : T  j  T
2 2x i  T2 y j  T2 z k ou encore T  j   yx i   yy j   yz k

Face ③: T k   T
1 3x i  T3 y j  T3 z k T k    zx i   zy j   zz k

z k T3  zz
T3

T1
3  zy
 zx
j 3
i
2 y
1 T2
x
Ces équations représentent une application linéaire et les 9 composantes que comporte les vecteurs
contrainte sont les composantes d’un tenseur d’ordre 2, appelé « tenseur des contraintes ». Il s’écrit sous
la forme suivante :
z  zz
  xx  xy  xz 
 ij
 
   yx  yy  yz 
 zy
x, y , z
  zx  zy  zz   zx
   yz
ou encore
 xz  yy
  11  12  13 
 
 ij x1 , x2 , x3
   21  22  23   xy  yx y
   xx
 31  32  33 
x

Les termes diagonaux représentent les contraintes normales appliquées et les autres termes
représentent les contraintes tangentielles contenu dans le plan. Ainsi, on peut aussi utiliser deux symboles
et l’écrire sous la forme :

  xx  xy  xz 
 
 ij x , y , z    yx  yy  yz 
  zx  zy  zz 
 
 La première ligne représente les composantes du vecteur contrainte appliqué sur la facette de
normale x

 La deuxième ligne représente les composantes du vecteur contrainte appliqué sur la facette de
normale y

 La troisième ligne représente les composantes du vecteur contrainte appliqué sur la facette de
normale z

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Ainsi, le premier indice spécifie la normale et le deuxième indice la direction.


 ij
normale direction

2.4 Etat de contrainte sur un plan :


a) Vecteur contrainte : Relation de Cauchy
Les composantes du vecteur contrainte appliqué sur un plan de normale n  , m, n  et ayant une
section ds peuvent être déterminées en considérant l’équilibre (  F  0 ).

Le vecteur contrainte est définit par : z  ds


Tx m  ds
T Ty  xx
Tz  xy n
 yy  yx  xz Tz
La normale au plan considéré est donnée par : Ty
Tx
 cos(n, x)  cos   yz  zx y
n m  cos(n, y )  cos   zy
n  cos(n, z )  cos   zz
x n  ds
Pour chaque direction, on peut écrire l’équilibre comme :
Tx  ds   xx  ds   yx  m ds   zx  n ds
Ty  ds   xy  ds   yy  m ds   zy  n ds
Tz  ds   xz  ds   yz  m ds   zz  n ds
Ce système d’équations peut se mettre sous la forme :
Tx   xx  xy  xz 
T   , m, n  
 y    yx  yy  yz 
Tz   zx  zy  zz 
 
ou encore sous une forme indicielle comme : T  n    Ti   ji n j

Suite à la symétrie du tenseur des contraintes, résultat qui va être établit par la suite, cette relation
s’écrit aussi comme :

T    n  Ti   ij n j (Relation de Cauchy)

Du point de vue mathématique, ce tenseur des contraintes représente une application linéaire.

Ainsi, l’état de contrainte en un point est complètement définit si l’on connait les vecteurs
contrainte appliqués sur 3 plans perpendiculaires.

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b) Contrainte normale et contrainte tangentielle


Pour donner une signification physique à la notion de contrainte, le vecteur contrainte peut être
décomposé en sa composante suivant n et sa projection sur le plan.

 
T M ,n  n n  n t avec  n : contrainte normale
 n : contrainte tangentielle

t
y

T M ,n  
T M ,n 
Ty t n
n
n n
n n
M
Tx x

Le vecteur t est définit par rotation de n de  / 2

Par projection du vecteur contrainte T sur n on a :


n  T  n
ou encore  n  n   n (puisque T    n )
n  2
 xx  m2  yy  n2  zz  2 m  xy  2 n  xz  2 m n  yz

La contrainte tangentielle est calculée à partir de la relation suivante (théorème de Pythagore) :


2 2
T   n2   n2 avec T  Tx 2  Ty 2  Tz 2
2
n  T   n 2  Tx 2  Ty 2  Tz 2   n 2

2.5 Equations différentielles d’équilibre :


On s’interesse à établir une écriture locale des équations d’équilibre, c’est-à-dire écrire ces
équations en fonction des composantes du tenseur des contraintes  ij .

a) Problème plan : Cas 2D


On suppose que les composantes que les composantes  xx ,  yy ,  xy et  yx sont des fonctions de x
et y et ne varient pas en fonction de z. Les autres composantes sont nulles. Le tenseur des contraintes
s’exprime alors sous la forme :
  xx  xy 0
  xx  xy 
 ij :   yx  yy 
 ij : 
 yy 
0 ou encore
 0 0    yx
 0

fx
Soit f la force volumique appliquée. Elle est donnée par : f f y
0

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 yy
y  yy  dy
y
 yx
 yx  dy
y
 xy
 xx fy  xy  dx
x
dy
 xx
fx  xx  dx
 xy A x

x
 yx  yy
dx

La variation des contraintes selon une direction peut étre exprimée comme :
 xx
 xx  d xx   xx  dx
x
Dans ce cas l’équilibre s’écrit comme ( 3 équations) :

 xx  yx
 Fx  0  dx dy  dy dx  f x dx dy  0
x y
 xx  yx
  fx  0
x y
 xy  yy
 Fy  0  dx dy  dy dx  f y dx dy  0
x y
 xy  yy
  fy  0
x y
M /A  0 
  xy     dy
  xy  dx  dy dx   xx dx  dy
 x   x  2
  yy  dx   yx 
 dy  dx    yx  dy  dx dy
 y  2  y 
dx dy
 f y dx dy  f x dx dy 0
2 2
En negligeant les termes de second ordre, les termes ayant un triple produit de dx et dy , on aura :

 xy dy dx   yx dx dy  0   xy   yx

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y y
 xy  xy

x x
Principe de réciprocité des contraintes tangentielles

b) Problème général : Cas 3D

En procédant de la même manière que précédemment, on obtient alors :

 Pour les trois équations des moments :

 M  0   xy   yx ;  xz   zx ;  yz   zy

Le tenseur des contraintes est donc symétrique :

  xx  xy  xz 
 ij   ji   ij :   yy  yz 
 Sym  zz 

 Pour les trois équations des forces :

  xx  xy  xz
    fx  0
  x  y z
  xy  yy  yz
 F  0 nous donne :     fy  0
 x y z
   yz  zz
 xz    fz  0
 x y z

Ce système s’écrit sous forme générale comme :

div   f  0 ou encore  ij , j  fi  0

Pour d’autres systèmes de coordonnées, ces équations prennent des formes différentes, comme
l’indique les exemples ci-après.

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 Cas 2D : coordonnées polaires  r ,  


 r
  r   
L’état de contraintes est définit par :  ij :  rr
    rr
  r
r d
  rr 1  r  rr   
 r  r   z
 fr  0

dr
  r  1    2  r  f  0 d

 r r  r

 Cas 3D : coordonnées cylindriques  r ,  , z 

L’état de contraintes est définit par :

  rr  r  rz  d r d
dr
 zz
 ij :      z 
 sym  zz 
 rz

 z
dz  r
  rr 1  r  rz  rr   
 r  r   z  z
 fr  0

  r 1     z 2  r
    f  0    rr

 r r  z r
  rz 1   z  zz 2  rz
 r  r   z  r  f z  0

2.6 Transformation des composantes du tenseur des


contraintes par changement de base :
On considère deux systèmes de coordonnées ayant les mêmes origines. Un premier repère
 
 o, x, y, z  de vecteurs de base i, j , k et un deuxième repère  o, X, Y, Z  ayant comme vecteurs de base
i , j , k  . On peut donc écrire :
' ' '

i'  i  m1 j  n1 k z
1 Z Y
j 
'
2 i  m2 j  n2 k k
k'
k'  3 i  m3 j  n3 k o j'
i j y
i'
x X

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Les deux systèmes de coordonnées sont reliés par la matrice de passage Pij qui s’exprime comme :

i j k
 m1 n1 
i' m1 n1 1

 Pij :  n2 
1
2 m2
j' 2 m2 n2  m3 n3 
3
'
k 3 m3 n3


Par application de la relation de Cauchy pour chaque direction i ' , j ' , k ' ensuite par projection sur 
chaque normale on établit alors le résultat suivant :

 XX  XY  XZ   1 m1 n1    xx  xy  xz   1 2 3 
  YY  YZ    m2 n2    yy  yz   m1 m2 m3 
 2

 sym  ZZ   3 m3 n3   sym  zz   n1 n2 n3 

 ij   P   ij  P
T
X ,Y , Z x, y,z

2.7 Analyse de l’état des contraintes en un point :

2.7.1 Contraintes principales et directions principales :


On appelle « facette » ou « plan principal » un plan pour 
lequel le vecteur contrainte T est porté par n , c’est à dire :  n
T
n  T n
n
n  0  n  0
La seule composante non nulle est la contrainte normale
appliquée sur le plan. Cette contrainte est appelée « contrainte
principale » et la normale au plan « direction principale ».
Pour chaque état de contraintes défini en un point, il existe 3 plans orthogonaux pour lesquels la
contrainte de cisaillement est nulle. Les valeurs des contraintes normales appliquées sur ces plans sont
appelées « contraintes principlaes ».
  xx  xy  xz   1 0 0
 ij x , y , z :   yy  yz  se transforme comme  ij 
1,2,3 :   2 0 
 sym  zz   sym  3 

Les contraintes principales sont toujours classées


3
comme  1   2   3 telle que : z 2
 1 : contrainte principale majeure
k 1
 2 : contrainte principale intermédiaire o
i j y
 3 : contrainte principale mineure x

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Ces contraintes principales sont les valeurs propres de la matrice associée à  ij . Se sont les
solutions de l’équation suivante :
det  ij    ij  0

ce qui donne :  3  I1 2  I 2   I 3  0 (polynôme caractéristique)

avec : I1   xx   yy   zz

 xx  xy  xx  xz  yy  yz
I2   
 xy  yy  xz  zz  yz  zz

 xx  xy  xz
I 3   xy  yy  yz
 xz  yz  zz
La direction principale associée à chaque contrainte est obtenue par résolution du système suivant :

 ij    ij  n j  0 avec 2
 m2  n2  1

 Dans le cas où  1   2   3 ; les 3 directions principles sont orthogonales


 Dans le cas où 2 valeurs des contraintes sont égales, on trouve un nombre infini de directions
principales, mais il existe toujours 3 qui sont orthogonales l’une à l’autre et forment un repère.
 Dans le cas où  1   2   3 ; toutes les directions sont des directions principles. Le tenseur
des contraintes est diagonal et les contraintes tengentielles sont nulles. On l’appelle « tenseur
sphérique ».
  0 0

 ij :   0      ij exemple : pression de l’eau
 sym  

2.7.2 Décomposition du tenseur des contraintes :


Comme le tenseur des contraintes est symétrique, il peut être donc décomposé en deux parties :
 une partie sphérique (symétrique)
 une partie déviatorique (tenseur de trace nulle)
 ij  p  ij  sij
sphérique déviatorique

1 1  xx   yy   zz
avec : p  trace  ij   I1 
3 3 3
1 2  xx   yy   zz
sij   ij   kk  ij   ij  p  ij  sii  0 s11  et s12   12 etc…
3 3

Il est à noter que le tenseur des contraintes et son déviateur ont les mêmes directions principalaes.

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2.8 Etats de contraintes particuliers :


a) Traction ou compression uniaxiale :
Dans un repère  o, x, y, z  , le tenseur des x F   0 : traction
contraintes s’écrit comme : 
S   0 : compression
 xx 0 0   1 0 0 
 ij :  0 0 0    0 0 0 
y
 0 0 0   0 0 0 

Le repère géométrique constitue le repère 


principal.

b) Cissaillement pur :
Par rapport au repère géométrique  o, x, y, z  , le y
2 1
tenseur des contraintes s’écrit comme :  xy
45
 0  xy 0
 ij :  xy 0 0 
 0 0 0 
x
 xy  xy
Après transformation, on montre que pour le repère principal incliné à 45°, le tenseur des
contraintes s’exprime comme :

 xy 0 0   1   xy

 ij :  0  xy 0  on a alors :   2  0
 0 0 0    
 3 xy

c) Etat de contraintes axi-symétrique :

Pour un système de coordonnées cylindriques, qui constitue z


aussi le repère principal, le tenseur des contraintes s’écrit comme : 1

 1 0 0 
 ij :  0  2 0  2
 0 0  2  r

Deux des contraintes principales coincident correspondantes 1


à toute direction du plan.

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La décomposition de ce tenseur en parties sphérique et déviatorique donne :

 1 0 0  1 0 0  1 0 0 
    
 ij :  0  2 0   p 0 1 0   s 0 1/ 2 0 
 0 0  2  0 0 1  0 0 1/ 2 

1  2 2 2  1   2 
avec p et s
3 3

d) Etat de contraintes planes :

Par rapport au repère géométrique  o, x, y, z  , le y  yy


tenseur des contraintes s’écrit comme :
 xy
 xx  xy 0
 xx  xy   xx
 ij :   xy  yy 0  ou encore  ij :  
 0 0 0    xy  yy   xx
 xy x
 yy

2.9 Représentation géométrique des contraintes :


Il existe plusieurs méthodes qui permettent de donner une représentation géométrique de l’état des
contraintes en un point. Selon le besoin, on peut choisir une parmi elles.

2.9.1 Plan déviatorique :


z
On note le repère principal par  o,1, 2,3 et on 1/ 3
considère la famille des plans qui ont comme normales :  0, 0,1 n 1/ 3
1/ 3
1 1
ni 
2
 n  n2  n3 
1
2 2 2

3 3
 0,1, 0 
Il existe alors 8 plans qu’on appelle « plans 1, 0, 0  y
octhaedriques ».
x

La contrainte normale  oct et la contrainte tangentielle  oct correspondantes sont données par :
1 I
 oct   1   2   3   1
3 3
1 1 2 2 2
 oct  1   2   1   3    2   3  
2 2 2
I1  I 2
3 3 9 3
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Comme I1 et I 2 sont des invariants, on peut donc exprimer l’état de contraintes sur ce plan pour un
repère quelconque. On trouve alors :

 oct 
1
3
 xx   yy   zz 
1
  xx   yy    xx   zz    yy   zz   6  xy2   xz2   yz2 
2 2
 oct
2

3

Ainsi, l’état de contrainte est représenté par un point dans le plan  de coordonnées  oct , oct  .
Cette représentation est utilisée pour établir les critères de rupture des matériaux à partir des résultats
expérimentaux.

2.9.2 Ellipsoïde de Lamé :


L’ellipsoïde représente le lieu de l’extrémité du vecteur contrainte T lorsque n varie. Si on se place
dans le repère principal on peut écrire :
T1  1 n1 ; T2   2 n2 ; T3   3 n3

et puisque le vecteur n est unitaire on doit avoir :


T12 T2 2 T32
  1 (c’est l’équation d’un ellipsoïde)
 12  22  32

Cet ellipsoïde ne permet pas de visualiser le vecteur contrainte associé à une facette.

2 n

2
2 2

t
• •
T 1
T2 2 1

 T1 1 3 1

A. Guermazi , Département de Génie Civil 15/21


« Mécanique des milieux continus » Chapitre 2 : Tenseur des contraintes

2.9.3 Représentation de Mhor :


a) Tri-cercles de Mhor :

Le plan de Mohr est définit comme étant la représentation du vecteur contrainte T dans un repère
local qui suit la facette, c'est-à-dire une représentation dans le plan des contraintes normales et
tangentielles. A chaque état de contraintes d’un plan donné lui correspond un point M du plan de Mohr
ayant comme coordonnées  n ,  n  . Cherchons donc le lieu de ces points lorsque la facette tourne dans
l’espace.

Pour mener les calculs, on se place dans le repère principal du tenseur des contraintes et on suppose
que les contraintes principales sont rangées par ordre décroissant :  3   2  1 . Les points
correspondants aux facettes normales aux directions principales sont alors sur l’axe des contraintes
normales.

Pour une facette quelconque de normale n n1 , n2 , n3  , on a 2
par application de la relation de Cauchy :
T1  1 n1 T2   2 n2 T3   3 n3  T2 
t T 
Les contraintes normale et tangentielle sur ce plan sont n
données par :
n n
 n  T . n  Ti ni  1 n12   2 n22   3 n32 T1
2
 n 2   n 2  T  T12  T22  T32  12 n12   22 n22   32 n32 1
T3
Pour trouver les cosinus directeurs de la normale associée à

cet état de contraintes on doit exprimer le fait que le vecteur n est
3
unitaire, soit :
n12  n22  n32  1

On dispose donc d’un système de trois équations linéaires en n12 , n22 , n32 dont la solution est donnée
par :
 n 2   n   2  n   3  n
n 
2
1
 1   2  1   3  C2
 2   n   3  n   1 
n22  n n M
 2   3  2   1  
T
 n 2   n   1  n   2  C3
n12 
 3   1  3   2  C1

Cette solution n’est acceptable que si l’on 3 2 n 1 n


a: ni2  0 , ce qui donne alors : 2 - 3 1 - 2
-2 -2
 n 2   n   2    3   0 1 - 3
-2
 n 2   n   3    1   0
 n 2   n   1    2   0
A. Guermazi , Département de Génie Civil 16/21
« Mécanique des milieux continus » Chapitre 2 : Tenseur des contraintes

Ces inéquations peuvent se mettre sous la forme suivante :


2
     3    2   3 
2

n 2
  n   2     0  C1 
  2   2 
2
    1    3  1 
2

n 2
  n   3     0  C2 
  2   2 
2
     2   1   2 
2

n 2
  n   1     0  C3 
  2   2 
Il en résulte que le point M soit à l’intérieur du cercle C2 et l’extérieur des deux cercles C1et C3.
 
Ainsi, quand n varie, l’extrémité du vecteur contrainte T décrit la surface hachurée comprise entre les
trois cercles, appelée « tricercle de Mohr ».

On constate que la contrainte tangentielle maximale est égale au rayon du plus grand cercle, c'est-à-
dire à la moitié de la différence des contraintes principales extrêmes

 i   j  1   3
 max  max  

 2  2


Cette contrainte agit sur le plan ayant comme normale n la bissectrice des deux directions
principales correspondantes.

Pour obtenir l’état de contrainte sur une facette de normale n n1 , n2 , n3  par rapport au repère
principal, on procède comme suit :

- on trace une droite faisant un angle  à partir de  3 . A partir de l’intersection de cette


droite avec le grand cercle ( point N1 ), on trace un arc de de centre o1 et de rayon R1

- De la même manière, on trace la droite d’angle  à partir de  1 et on tarce l’arc de centre o2


et de rayon R2
- Les coordonnées du point d’intersection des deux arcs (point M) donnent alors la contrainte
normale et la contrainte tangentielle sur le plan considéré.

n N2

N1
n M
R2

R1

α γ
• • •
n 1 n
3 o1 2 o2

A. Guermazi , Département de Génie Civil 17/21


« Mécanique des milieux continus » Chapitre 2 : Tenseur des contraintes

a) Cercle de Mhor - Notion de Pole :

Considérant maintenant l’état de contraintes planes définit par :


x  xy 
 ij 
 xy  y 

et faisant varier le vecteur n dans le plan (x,y). On peut alors orienter la direction de la contrainte
 
tangentielle en introduisant un vecteur unitaire t à   / 2 de n dans le sens direct.

y
y
 
3

y t T M,n
Ty 1
 xy

x n
 
  

z x Tx x

Pour déterminer l’état de contraintes   ,   sur un plan donné, on écrit :

cos   sin 
n t
sin  cos 
Les composantes du vecteur contrainte sont alors :

T x   x cos    xy sin 
T y   xy cos    y sin 
 
et ensuite par projection sur n et t on obtient :

    x cos 2  2 xy cos  sin    y sin 2 


    y   x  cos  sin   xy  cos 2   sin 2  
En utilisant les relations trigonométriques suivantes :

1  cos 2 1  cos 2
cos 2   sin 2  
2 2
cos 2  cos   sin 2 
2
sin 2  2 sin  cos 

on obtient après arrangement :

x  y  x  y
n   cos 2   xy sin 2
2 2
 x  y
 n   xy cos 2  sin 2
2
A. Guermazi , Département de Génie Civil 18/21
« Mécanique des milieux continus » Chapitre 2 : Tenseur des contraintes

Les directions principales, d’inclinaison  par rapport au système d’axe (x,y), s’obtiennent en
annulant la contrainte de cisaillement   0 , ce qui donne :

2 xy
tg 2 
 x  y
Graphiquement, on remarque qu’on peut aussi écrire :

2
 x   y 
 xy      2xy
 sin 2
 2 
2
x  y  x  y 
     2xy
 cos 2
2  2 
En reportant ces expressions, on obtient :

x  y   x  y 
2

n       xy
2
sin  2   2 
2  2 
   y 
2

n   x    xy
2
cos  2   2 
 2 

Par élimination des termes trigonométriques entre ces deux équations, on obtient alors :

2
 x  y 
2    2 
   x y  2 
 n    n     xy
2

 2    2  
 
C’est donc l’équation d’un cercle ayant :
 x   y 
- un centre o :  ,0
 2 
2
 x   y 
- un rayon R      2xy

 2 

Ainsi, pour obtenir l’état de contraintes sur un plan incliné de normale n faisant un angle  on doit
tourner à partir de la droite AB d’un angle 2 dans le sens opposé.

Les points d’intersections du cercle avec l’axe des contraintes normales représentent les valeurs des
contraintes principales. Elles sont données par :
2
x   y x   y  x  y 
1 ou 3  R      2xy

2 2  2 

A. Guermazi , Département de Génie Civil 19/21


« Mécanique des milieux continus » Chapitre 2 : Tenseur des contraintes

n  x   y 
2
Convention : n t  z
    2xy
 
 2  plan vertical 
A t
 xy 

n

 M
2 y

3 y 2 1 y
0    xy
o x  n
x

 x   y / 2 

  xy  z x
B
plan horizontal

Pour faciliter la manipulation du cercle de Mohr et obtenir par construction graphique le vecteur
contrainte associée à une facette, on introduit la notion de « pole ». C’est un point du cercle qui définit
l’orientation des plans.
Par convention la normale est définie par le vecteur extérieur à la facette et l’orientation du vecteur

t est choisit selon le sens indirect. On constate que la position du pole est la même quelque soit le plan
considéré. Le point pole est donc définit d’une manière unique.

n   
pole Convention : t n  z y
y
B   xy
 xy  n
x

 t

 
z
 x
0
3 y x 1 y
n
2
 xy
 M
x

  xy  
3
A x 


 xy Etat de contraintes
Contraintes et sur le plan
1 directions principales y

A. Guermazi , Département de Génie Civil 20/21


« Mécanique des milieux continus » Chapitre 2 : Tenseur des contraintes

2.10 Conclusions :
 L’action interne en un point matériel du milieu est repésentée mathématiquement par un
tenseur d’ordre 2.
 Les composantes du tenseur de contrainte sont définies à partir de la connaissance des vecteurs
contraintes appliqués sur trois plans orthogonaux.
 Les composantes du tenseur de contrainte se transforment suite à un changement de repère.
 Il existe trois plans orthogonaux particuliers appelés plans principaux pour lesquels on a
uniquement des contraintes normales appliquées appelée contraintes principales. Pour ce
repère, la matrice associée au tenseur des contraintes est diagonale.
 Le tenseur des contraintes peut être décomposé en une partie sphérique et une partie
déviatorique.
 La projection du vecteur contrainte sur la normale permet de donner une signification physique
de l’action sur le plan.
 Le cercle de Mhor permet de déterminer rapidement l’état des contraintes sur un plan donné. Sa
manipulation est plus facile avec la notion de poler.

A. Guermazi , Département de Génie Civil 21/21

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