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Cours de Mécaniques des Sols Chapitre 8

Chapitre 8 : Poussée et butée des terres

8.1 Introduction
8.2 Notion de poussée et de butée
8.2.1 Analyse de l’état de contraintes en un point

8.2.2 Force de poussée et de butée


8.2.3 Répartition des contraintes de poussée et de butée

8.3 Calcul des forces de poussée et de butée engendrées par


le poids propre du sol
8.3.1 Méthode de Rankine

8.3.2 Méthode de Coulomb


8.3.3 Méthode des équilibres limites

8.3.4 Méthode graphique


8.3.5 Choix de la méthode de calcul

8.4 Poussée supplémentaire due aux surcharges


8.4.1 Surcharge uniformément répartie de longueur infinie

8.4.2 Surcharge uniformément répartie de longueur finie

8.5 Cas particuliers de problèmes


8.5.1 Effet de la présence d’eau

8.5.2 Cas d’un sol stratifié

8.5.3 Effet du compactage


2.5.4 Effet dynamique

8.6 Conclusions

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8.1 Introduction
Pour aborder le dimensionnement des ouvrages de soutènement (murs
de soutènement, rideaux de palplanches, parois moulées, etc), il est essentiel
de déterminer la force qu’exerce le sol sur ces structures. Cette force dépend
considérablement du mouvement relatif sol / structure. Selon le cas
considéré, elle s’appelle poussée ou butée.

L’objectif de ce chapitre est donc :

• définir en premier lieu la notion de poussée et de butée


• présenter les méthodes de calcul classiques qui permettent de les
évaluées.

Action du sol Action du sol

Action du sol Action du sol


Murs de soutènement

Ecran de soutènement

Action du sol

Tunnel

Différents types d’ouvrages de soutènement

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8.2 Notion de poussée et de butée


8.2.1 Analyse de l’état de contraintes en un point
On suppose que :
- le sol est en état d’équilibre initialement,
- la paroi est considérée suffisamment rigide,
- la présence de la paroi sur l’état de contrainte dans le sol est
négligée.

δ
mouvement de la paroi

extension compression
latérale latérale

σv σv
σh σh

point A point B

Paroi rigide en translation


• A l’état initial :
le point A et le point B ont le même état de contraintes, caractérisé par :
σh
k= = k0 ; coefficient de poussée latérale du sol à l’état de repos
σv
• Après mouvement de la paroi :
le sol à droite, élément B, subit une compression latérale, ce qui provoque
une augmentation de la contrainte horizontale définit comme :
σh
k= f k0
σv
le sol à gauche, élément A, subit une extension latérale ce qui provoque un
relâchement de la contrainte horizontale définit comme :
σh
k= p k0
σv

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On remarque que le changement de la contrainte horizontale est l’effet


de développement des contraintes de cisaillement dans le sol induites par le
chargement. Comme l’évolution de ces contraintes de cisaillement est bornée
par conséquent celle de la contrainte horizontale l’est aussi.

τ
τ l = σ tg ϕ + c butée

k a γh k oγh γh k p γh σ

poussée

Evolution des cercles de Mhor


σh
k=
σv

kp

k0 : Coefficient de poussée
latérale du sol à l’état de repos

ka : Coefficient de poussée du sol


ko
kp : Coefficient de butée du sol

ka

δa δp δ
extension compression

Relation entre déplacement et pression latérale

L’expérience montre que la mobilisation de la butée nécessite un


déplacement relatif sol / paroi beaucoup plus important que celui pour
mobiliser la poussée du sol ( δ p / δ a ≈ 10 ).

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En conclusion donc, pour pouvoir déterminer l’état de contrainte dans un


sol à la rupture il faut déterminer les coefficients ka et k p .

8.2.2 Force de poussée et de butée

mouvement de la paroi mouvement de la paroi


s’écartant du sol vers le sol

zone de sol
zone de sol
en rupture Pa Pp
en rupture

surface de
rupture surface de
rupture

a) Poussée b) Butée

8.2.3 Répartition des contraintes de poussée et de butée

L’expérience montre que la distribution des contraintes horizontales


dépend du mode de déformation de l’écran et de sa rugosité.

a) Translation ou rotation autour du pied b) Rotation autour du sommet

Répartition des contraintes de poussée et forme de la surface de rupture


selon le mode de déplacement d’un écran lisse

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a) Translation ou rotation autour du b) Rotation autour du sommet


pied
Répartition des contraintes de butée et forme de surface de rupture selon le
mode de déplacement d’un écran lisse

a) écran lisse b) écran rigueux


Effet de la rugosité de l’écran sur la forme de la surface de rupture

8.3 Calcul des forces de poussée et de butée engendrées par


le poids propre du sol
Plusieurs méthodes sont généralement utilisées pour le calcul des forces
de poussée et de butée, à savoir :
- méthode de Rankine
- méthode de Coulomb
- méthode de l’équilibre limite
- méthode graphique
8.3.1 Méthode de Rankine
Hypothèses :
- sol homogène et isotrope dont les caractéristiques de résistance
sont c et ϕ
- surface du sol est rectiligne
- frottement sol-écran est nul (écran lisse)
- milieu est en état d’équilibre limite

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Le critère de rupture, en terme de contraintes principales appliquées,


s’écrit sous la forme :
σ 1 − σ 3 = (σ 1 + σ 3 ) sin ϕ + 2c cos ϕ
π ϕ π ϕ
ou encore σ3 = σ1 tg 2 ( − ) − 2c tg ( − )
4 2 4 2
π ϕ π ϕ
ou inversement σ1 = σ3 tg 2 ( + ) + 2c tg ( + )
4 2 4 2
a) Surface de sol horizontale

• Cas de la poussée : σv > σ h


σ1 = σ v = γ z
π ϕ π ϕ
σ h = σ 3 = σ 1tg 2 ( − ) − 2c tg ( − ) = γ z k a − 2c k a
4 2 4 2
π ϕ 1 − sin ϕ
avec : ka = tg ( − ) =
2

4 2 1 + sin ϕ
L’effort de poussée s’exprime alors comme :
H
1
Pa = ∫ (γ z k a − 2c k a )dz = γ H 2 k a − 2c H k a
0
2
− 2c k a

z zone de
fissuration

H H
Pa

H/3

γ H ka γ H k a − 2c k a

a) sol pulvérulent b) sol cohérent


Diagrammes de poussée
Zone de fissuration :
Comme le sol ne peut pas supporter des contraintes de traction, il se
crée dans le sol une zone de fissuration dont la hauteur est donnée par :
2c
σ h = γ z k a − 2c k a = 0 → z =
γ ka

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Hauteur critique stable :


Pour un sol muni de cohésion, la hauteur maximale qu’on peut réaliser
sans écran est donnée par :
1 4c
Pa = γ H 2 k a − 2c H k a = 0 → H =
2 γ ka
4c
Pour le cas où ϕ = 0 , on a : ka = 1 et H=
γ
plan de
τ ϕ
rupture

π ϕ
α= + α
4 2 c
σh σv σ
Orientation du plan de rupture
• Cas de la butée : σh > σv
σ3 = σ v = γ z
π ϕ π ϕ
σ h = σ 1 = σ 3 tg 2 ( + ) + 2c tg ( + ) = γ z k p + 2c k p
2 4 4 2
2 π ϕ 1 + sin ϕ 1
k
avec : p = tg ( + )= =
4 2 1 − sin ϕ k a
L’effort de butée s’exprime alors comme :
H
1
Pp = ∫ (γ z k p + 2c k p )dz = γ H 2 k p + 2c H k p
0
2
2c k p

Pp2
H
H Pp1
Pp
H/2
H/3 H/3

γ H kp γ H k p + 2c k p

a) sol pulvérulent b) sol cohérent


Diagrammes de butée

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plan de
rupture ϕ

π ϕ
α= − c α
4 2
σv σh σ
Orientation du plan rupture
b) Surface de sol inclinée
Hypothèse : résultante des forces agit parallèlement à la surface du sol.
1
β

σ v = OG
1 / cos β

σ a = OE
γ z cos β

σ a cos β σa

τ = γ z sin β cos β

σ = γ z cos 2 β

Etat de contraintes en un point


τ
butée


E’
τl = σ tg ϕ

poussée G
H
F •

σ = γ z sin β cos β
ϕ • r
E
β
B σ
σ = γ z cos 2 β

Cercles de Mohr à la rupture

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Géométriquement, on peut écrire :


OE OF − EF OE ' OF + EF
ka = = et kp = =
OG OF + FG OG OF − EF

avec OF = OB cos β EF = FG = r 2 − BF 2
BF = OB sin β r = OB sin ϕ

cos β − cos 2 β − cos 2 ϕ


En utilisant ces relations, on trouve : ka =
cos β + cos 2 β − cos 2 ϕ

Ainsi, la pression active


agissante parallèlement au talus est β
donnée par :

σ a = ka σv = ka γ z cos β Pa
H

H/3
β

cos β + cos 2 β − cos 2 ϕ 1


De la même manière, on trouve : kp = =
cos β − cos 2 β − cos 2 ϕ ka

8.3.2 Méthode de Coulomb


Hypothèses :
- sol homogène et isotrope dont les caractéristiques de résistance
sont c et ϕ
- surface du sol est rectiligne
- surface de rupture est rectiligne
- la composante tangentielle de la réaction du sol due au frottement
sol-sol est uniformément distribuée le long de la surface de
rupture ; elle est caractérisée par un coefficient de frottement
tgϕ
- le coin de rupture est considéré comme un monolithe, pouvant
subir uniquement un mouvement de translation
- le frottement sol-paroi existe (paroi rigueuse), caractérisé par le
coefficient de frottement tg δ

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• Cas de la poussée
C
α −β
β
B
π
−λ +β
2 Pa π
ψ= −λ−δ
2
W T
λ
H W
R
L α−ϕ
D N
N
δ T
Pa
α R ϕ L = AB =
H
cos λ
A

A partir du diagramme des forces on peut écrire :


sin ( α − ϕ )
Pa = W
sin ( π − ψ − α + ϕ )

1 1 cos ( β − λ ) cos ( λ − α )
W= AC × BD = γ L2
sin ( α − β )
avec
2 2
∂Pa
La force de poussée est maximale lorsque = 0 . Après substitution et
∂α
réarrangement, la force de poussée s’exprime finalement sous la forme :
cos 2 ( ϕ − λ )
Pa =
1 2
γ L ka
ka = 2
sin ( ϕ + δ ) sin ( ϕ − β ) 
avec 
2
cos ( λ + δ ) 1 + 
 cos ( λ + δ ) cos ( λ − β ) 

H Pa
λ+δ

H/3 L/3
γ L ka

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Pour le cas d’un écran vertical lisse et un talus horizontal ( λ = δ = β = 0 ),


cos 2 ϕ 1 − sin ϕ
on a : ka = =
(1 + sin ϕ ) 1 + sin ϕ
2

Pour les mêmes conditions ( λ = β = 0 ), et dans le cas où l’angle de


frottement entre le sol et l’écran a la valeur maximale ( δ = ϕ ), on a :
cos ϕ
ka =
( )
2
1 + 2 sin ϕ

• Cas de la butée
C
β
B
π
ψ= −λ+δ
Pp 2

W R
λ α+ϕ W
H
Pp T
N
δ R
T
N ϕ
α H
L = AB =
cos λ
A
De la même manière, on montre que la force de butée minimale
s’exprime sous la forme :

cos 2 ( ϕ + λ )
Pp =
1 2
γ L kp
kp = 2
sin ( ϕ + δ ) sin ( ϕ + β ) 
avec 
2
cos ( λ − δ ) 1 − 
 cos ( λ − δ ) (
cos λ − β ) 

Pour le cas d’un écran vertical lisse et un talus horizontal ( λ = δ = β = 0 ),


cos 2 ϕ 1 + sin ϕ
on a : ka = =
(1 − sin ϕ ) 1 − sin ϕ
2

Remarque :

La solution du problème pour le cas d’un écran vertical lisse et un talus


horizontal constitue la solution exacte du problème.

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8.3.3 Méthode des équilibres limites


Suite au déplacement latéral de l’écran, le sol derrière est supposé être
en état de rupture. L’état de contraintes correspondant doit donc satisfaire
d’une part aux équations d’équilibre et d’autre part au critère de rupture de
Mohr-Coulomb. Pour un sol pulvérulent, ces équations s’écrivent en
coordonnées cartésiennes comme :
∂σ z ∂τ xz
+ =γ
∂z ∂x
∂τ xz ∂σ x
+ =0
∂z ∂x
(σ x + σ z ) 2 sin 2 ϕ = (σ z − σ x ) 2 + 4τ2xz

Ce système d’équations différentielles se résout numériquement à partir


des conditions aux limites du problème, à savoir :
π ϕ
• lignes de glissement sont inclinées de ± sur la surface
4 2
horizontale du sol

• contraintes sur l’écran sont inclinées de δ par rapport à la normale.

π ϕ π ϕ
+ −
4 2 4 2

a) poussée a) butée

Allure des lignes de glissement dans la zone de sol en rupture derrière un


écran rugueux

Les résultats obtenus sont donnés sous forme de tableaux, pour


différents cas de problèmes. Les forces de poussée et de butée sont
exprimées comme :
1
Pa = ka γ L2 et σ a = ka γ l
2
1
Pp = k p γ L2 et σp = kpγ l
2

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Méthode des équilibres limites

Coefficients de poussée et de butée pour le cas où λ = β = 0°

δ /φ 0 1/3 2/3 1

φ ka kp ka kp ka kp ka kp

10° 0,70 1,42 0,68 1,31 0,66 1,17 0,65 1,66


15° 0,59 1,70 0,56 1,50 0,54 1,26 0,53 2,35
20° 0,49 2,04 0,46 1,69 0,44 1,33 0,44 3,04
25° 0,41 2,45 0,38 1,92 0,36 1,40 0,37 4,80
30° 0,33 3,00 0,30 2,15 0,30 1,46 0,30 6,55
35° 0,27 3,70 0,25 2,40 0,25 1,51 0,26 12,4
40° 0,22 4,60 0,20 2,75 0,20 1,54 0,20 18,2
45° 0,17 5,80 0,16 3,00 0,16 1,58 0,16 24

Coefficients de poussée et de butée pour le cas où β = 0°

λ = 0° λ = 10° λ = 20°
φ δ
ka kp ka kp ka kp

0° 0,70 1,42 0,72 1,31 0,73 1,18


10° 5° 0,67 1,56 0,70 1,43 0,70 1,29
10° 0,65 1,66 0,68 1,52 0,70 1,35
0° 0,49 2,04 0,54 1,77 0,58 1,51
20° 10° 0,45 2,55 0,50 2,19 0,54 1,83
20° 0,44 3,04 0,50 2,57 0,54 2,13
0° 0,33 3,00 0,40 2,39 0,46 1,90
30° 15° 0,30 4,62 0,37 3,62 0,43 2,79
30° 0,31 6,55 0,38 5,03 0,45 3,80
0° 0,22 4,60 0,29 3,37 0,35 2,50
40° 20° 0,20 9,69 0,27 6,77 0,34 4,70
40° 0,22 18,2 0,29 12,3 0,38 8,23
Convention de signes

β β
1
Pa = ka γ L2
2
δ
δ
L λ L λ
1
Pp = k p γ L2
2
Poussée Butée

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8.3.4 Méthode graphique

Pa π
Pa ψ= −λ−δ
2
W
Pamax W
R α−ϕ
W4
W3
W2
α ϕ

Méthode graphique : Construction de Culmann


8.3.5 Choix de la méthode de calcul
Le choix d’une méthode de calcul dépends de la géométrie de l’ouvrage,
de la rugosité de son parement et de la nature du problème à résoudre :
poussée ou butée. Le tableau ci-après récapitule de ce choix.

Géométrie de l’ouvrage Problème à résoudre


Poussée Butée
Ecran vertical et surface
Paroi lisse ( δ = 0 ) : Méthode des équilibres
de sol horizontale limites,
Méthode de Rankine
Paroi rugueuse ( δ ≠ 0 ) : Méthode de Coulomb en
Méthode de Coulomb utilisant une surface de
rupture curviligne
Méthode des équilibres limites

Ecran incliné et surface Méthode des équilibres limites Méthode des équilibres
de sol inclinée limites
Méthode de Coulomb pour λ > 0

Ecran quelconque et Méthode graphique, car c’est la


surface de sol quelconque seule qui peut être appliquée.

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8.4 Poussée supplémentaire due aux surcharges


8.4.1 Surcharge uniformément répartie de longueur infinie

a) Surcharge verticale

q
C
β
B
Pa π
ψ= −λ−δ
∆Pa 2
W
λ r
H W
L
R
δ q AC
Pa α−ϕ
α R ϕ
H
A L = AB =
cos λ

Pour ce cas, on peut appliquer la méthode de Coulomb. On a alors :

1
W= γ r AC
2
1 2q 1
W1 = W + qAC = ( γ + )r AC = γ1 r AC
2 r 2
2q
avec γ1 = γ +
r

La force de poussée est donnée par :

1 2 1 L 1 ka
Pat = γ1 L ka = γ L2 ka + q L ka = γ L2 ka + q L
2 2 r 2 cos(λ − β)
qu’on peut l’écrire comme :

1 ka
Pat = Pa + ∆Pa = γ L2 k a + q L kaq avec kaq =
2 cos(λ − β)

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∆Pa
Pa
L

L/2 γ L ka
L/3
λ+δ
q kaq

b) Surcharge inclinée
Dans le cas général, on peut utiliser les formules suivantes qui sont
dérivées de la méthode des équilibres limites.
α
∆Pa = qL k aq q
β
cos δ − sin ϕ cos γ −2 ψ tg ϕ
avec kaq = e
cos α + sin ϕ cos ω Ω
sin δ sin α ∆Pa
sin γ = sin ω = λ

sin ϕ sin ϕ δ
π ω+ γ + α −δ
et ψ =Ω − + L/2
2 2

8.4.2 Surcharge uniformément répartie de longueur finie


a) Solution élastique
Pour le cas d’un écran vertical et une surface de sol horizontale, on peut
utiliser la solution de Boussinesq. Si l’écran est indéformable, les contraintes
calculées doivent être multipliées par 2.

mH q
q

nH α β
z
H
σh
σh

a) charge linéique b) bande linéaire

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• charge linéique
q m2 n
m > 0, 4 : σh = 1, 27
H (m 2 + n 2 ) 2
q m
m < 0, 4 : σh = 0, 203
H (0,16 + n 2 ) 2
• bande linéaire

2q
σh = (β + sin β) sin 2 α + (β − sin β) cos 2 α 
π

b) solution approchée

d q d B
q

ϕ
ϕ π ϕ
α= +
4 2 ∆Pa
α
π ϕ
q kaq α= +
∆Pa 4 2
α
q kaq

a) surcharge à une distance de b) bande linéaire


l’écran

8.5 Cas particuliers de problèmes


8.5.1 Effet de la présence d’eau
a) Eau en équilibre
Lorsque l’eau est en équilibre, on doit superposer deux actions : la
poussée des grains solides du sol et la pression de l’eau.
b) Eau en écoulement
L’écoulement de l’eau dans le sol engendre une augmentation des
contraintes de poussée et une diminution des contraintes de butée. Pour tenir
compte de cet effet dans les calculs, les contraintes effectives de poussée ou
de butée sont calculées comme si le poids volumique déjaugé du sol
devenait :

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• Poussée : γ1' = γ ' + i γ w (écoulement descendant)


• Butée : γ = γ − i γw
'
2
'
(écoulement ascendant)

8.5.2 Cas d’un sol stratifié

On considère pour chaque couche que le poids des couches de sol au


dessus de cette dernière agit comme une surcharge.

8.5.3 Effet du compactage

L’expérience montre que les surpressions sont à peu prés


proportionnelles à l’énergie de compactage et décroissent rapidement avec la
profondeur.
h
h : épaisseur d’une couche de compactage
k
k > k0 : dépend du degré de compactage Surpression due
au compactage
(compactage moyen k = k0 )
k0 γ z

8.5.4 Effet dynamique


Sous l’action des forces dynamiques, la poussée augmente et la butée
diminue. L’effet des forces dynamiques est pris en compte sous forme
pseudostatique : c’est la méthode de Mononobe-Okabe. Cette méthode est
très utilisée en pratique pour vérifier la stabilité sismique de l’ouvrage.

La méthode consiste à prendre en compte l’action du séisme par une


densité volumique de forces de composantes :

• horizontale : γ kh ( kh = 0,1 à 0,3 selon la zone sismique)


• verticale : γ kv ( kv = k h / 3 )

La poussée totale dynamique (statique + dynamique) est donnée par :

1
Pa = γ H 2 (1 − kv ) k a
2

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cos 2 ( ϕ − θ − λ )
ka = 2
sin ( ϕ + δ ) sin ( ϕ − θ − β ) 
avec 
cos θ cos 2 λ cos ( δ + λ + θ ) 1 + 
 cos ( δ + λ + θ ) (
cos β − λ ) 
 k 
θ = arctg  h 
 1 − kv 

β Pa
π
−λ−δ
kv W 2
kh W
kv W
W
W kh W
λ
H α−ϕ
R

δ
Pa ϕ
α R

Méthode de Mononobe-Okabe

8.6 Conclusions

• Poussée et butée du sol nécessite un déplacement relatif sol-écran


pour être mobilisées.
• La poussée se mobilise plus facilement que la butée.
• Le choix d’une méthode de calcul dépend de la nature du problème à
résoudre, de sa géométrie et de la rugosité de l’écran.
• La solution du problème pour le cas d’un écran lisse et une surface
horizontale constitue une solution exacte.
• Pour résoudre les problèmes complexes rencontrés en pratiques, on
peut appliquer le principe de superposition.

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