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Université Hassan II

Faculté des Sciences Juridiques,


Economiques et Sociales
Casablanca-Ain-Chock

Cours
Introduction au droit -ID-
M. Fadil
Sciences Economiques et Gestion
Semestre 1
Bachelor Groupes 3-4

Année Universitaire 2021-2022

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Grand II L’Etat
L’Etat, toujours écrit avec un «  E  » majuscule, désigne la personne
morale de droit public  ; il est une forme élaborée de la vie commune d'une
société humaine.
Par extension, il comprend l'ensemble des institutions et des
services qui permettent de gouverner et d'administrer un pays : ministères,
administrations déconcentrées ou décentralisées, etc.
Au sens étymologique, le mot «  Etat  » vient du latin status, qui signifie
forme de gouvernement, régime.
Il convient d’analyser, d’abord la définition de l’Etat, ensuite ses
différentes formes avant d’appréhender l’organisation des pouvoirs.

1- Définition
Selon R. Carré de Malberg (1861-1935), l’Etat est une communauté
d’hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une organisation d’où
résulte pour le groupe envisagé, dans ses rapports avec ses membres, une
puissance suprême d’action, de commandement et de coercition.
L’Etat existe donc dès lors que sont réunis trois éléments : un territoire
défini, une population vivant sur ce territoire et consentant à un pouvoir de
commandement et de contrainte (pouvoir politique). Si l’un de ces éléments
manque, l’Etat n’existe pas.

1-1- Un territoire délimité


Du latin «  territorium  », le terme territoire, dérivé de «  terra  », indique la
terre, le sol.
C'est une condition essentielle puisqu’il détermine le titre et le cadre de
compétence de l'État. Comme l’écrit Maurice Hauriou (1856-1929)  : «  l'État est
une corporation à base territoriale  ».
Le territoire de l’Etat se compose de l’espace terrestre qui contribue à
fixer la population. Il implique une délimitation précise, en l’occurrence la
frontière. Celle-ci peut être naturelle (fleuve, rivière ou chaine de montagnes),
historique (par exemple la seconde guerre mondiale a fixé le découpage de
l’Allemagne) ou artificielle déterminée par un traité ou accord entre les Etats
limitrophes.
Hors de ses frontières, un État est présent par ses représentations
diplomatiques (ambassades et consulats) qui sont censées faire partie
intégrante du territoire de l'État représenté et bénéficient à ce titre d'une
immunité juridique.

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A ce territoire, il convient d’ajouter le territoire maritime pour les Etats
ayant un débouché sur les mers ou océans (Etats maritimes) et s’étendant
jusqu’à 12 milles des côtes : les eaux territoriales où l’Etat a un droit de pleine
souveraineté (1 mille = 1 852 mètres).
On reconnait aussi à l’Etat une zone économique exclusive (ZEE) dans
laquelle il a un droit de gestion des ressources. Au-delà de deux cent (200)
milles se trouve la haute mer, propriété collective de l’humanité.
Le territoire aérien, quant à lui, il s’étend à la colonne d’air située au
dessus des territoires terrestre et maritime, à l’exclusion de l’espace extra-
atmosphérique.

1-2- Une population déterminée


La population d'un État se présente comme un groupe humain identifié.
Elle est composée pour l’essentiel des nationaux, individus ayant la nationalité
de l’Etat (marocain, italien, américain, etc.) et des étrangers qui y séjournent,
tous soumis au même ordre juridique, expression de la souveraineté de l’État.
L’acquisition de la nationalité peut être favorisée ou rendue très difficile.
On distingue deux conceptions en la matière  : l’une fondée sur «  le droit du
sol  »  : un enfant né sur le territoire d’un Etat a la nationalité de cet Etat  ;
l’autre basée sur «  le droit du sang  »  : l’enfant a la nationalité de ses parents.
L’unité de la population résulte d'une certaine homogénéité entre
l'ensemble de ses membres  grâce à des caractéristiques communes comme la
langue, la culture, l'histoire commune, etc. Toutefois, de nombreux États sont
fondés sur une diversité plus ou moins contrastées de populations  : pluralité
de langues, d'ethnies, de religions.
La population d’un Etat dans sa diversité forme le peuple.
La nation se définit généralement comme un groupement humain dont
les membres sont unis les uns aux autres par des liens à la fois matériels
(langue, religion, histoire, culture, habitudes de vie) et spirituels (une même
volonté d’appartenir à une communauté unique).

1-3- Un pouvoir de contrainte


Le troisième élément constitutif d'un État est le pouvoir de contrainte et
de commandement, c'est-à-dire le pouvoir de fixer des règles juridiques et de
les faire appliquer par la force s’il le faut, à travers l'armée, la justice et la
police. Il ne peut y avoir dans un Etat de pouvoirs de contrainte concurrents,
comme par exemple l’utilisation de la violence par des factions ou des groupes.
L’Etat est également chargé d’offrir des prestations d’intérêt général
appelées «  mission de service public  ».

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Le concept d'État implique ainsi une organisation politique qui bénéficie
de la capacité de commander et de se faire obéir. Pour que cette organisation
puisse être obéie, elle doit être légitime et respecter les règles en vigueur dans
la société.

2- Les différentes formes d’Etat


Il existe des variétés différentes d’Etat. Généralement une distinction est
établie entre l’Etat unitaire ou simple et l’Etat composé. Le choix de la forme
de l’Etat est dicté par la réponse à apporter à la question des rapports entre le
central et le local.

2-1- L’Etat unitaire


Il s’oppose traditionnellement à l’Etat fédéral en ce sens que tous les
citoyens sont soumis à une seule organisation juridique et politique détenant
l'ensemble des attributs de la souveraineté. Un parlement unique légifère pour
l’ensemble de la population soumise à l’autorité d’un seul gouvernement. Le
droit en vigueur est partout le même sur tout le territoire de l’Etat.
C'est la forme la plus répandue d'État dans le monde. Le Maroc est un
Etat unitaire comme la France, la Chine, etc. L'Italie et l'Espagne sont aussi des
Etats unitaires mais avec une régionalisation poussée.
L’existence d'un niveau unique de gouvernement qui dispose seul du
pouvoir normatif n’empêche pas la présence de subdivisions territoriales qui
prennent le relais au niveau local avec une autonomie nulle ou très limitée et
placées sous le contrôle de l'Etat (V. infra Déconcentration et Décentralisation).

2-2- L’Etat composé


Dans ce cas, l’Etat est constitué d’un nombre d’unités qui se présentent
comme des Etats dépossédés de certains attributs de l’Etat, mais qui
entretiennent des liens d’union.

2-2-1- La confédération
La confédération désigne une association de plusieurs Etats
indépendants qui, par un traité constitutif, confient l’exercice de certaines de
leurs compétences, à des organes communs. Les Etats confédérés ne renoncent
pas entièrement à leur souveraineté.
La confédération finit souvent par éclater au profit de ses Etats membres
ou évolue vers la fédération ou l’Etat fédéral.

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Exemples de confédérations  :
- La Confédération des États-Unis d’Amérique de 1777 à 1789,
- La République Arabe Unie (RAU) constituée de l'Égypte et de la Syrie
entre 1958 et 1961.
- La  Confédération de Sénégambie (1982-1989)

2-2-2- L’Etat fédéral


Dans ce cas, l’Etat fédéral se présente comme «  un Etat d’Etats  », ce qui
implique la coexistence de deux sortes d’Etats  : l’Etat fédéral (au sens strict) et
les Etats fédérés (membres de la fédération) entre lesquels il y a partage de
souveraineté, et de deux ordres juridiques.
Chaque Etat fédéré a sa propre constitution, son parlement, son
gouvernement (principe d’autonomie). Il dispose d’une véritable souveraineté
interne dans la mesure où il légifère dans des domaines aussi importants que la
fiscalité, l’enseignement, etc.
Toutefois, l’Etat fédéré est dépouillé des attributs de la souveraineté
externe puisqu’il n’a aucun pouvoir en matière de politique étrangère et n'a
pas, au sens du droit international, le statut d'État indépendant. Il ne dispose
pas d’armée.
Sur le plan interne, l’Etat fédéral exerce les compétences abandonnées
par les Etats fédérés au moment de la formation de la fédération. Il assure une
mission de coordination et d’harmonisation des règles juridiques émanant des
Etats fédérés. Ces derniers participent au fonctionnement de l’Etat fédéral,
essentiellement dans le cadre du pouvoir législatif fédéral (principe de
participation). Le parlement, nécessairement bicaméral, comprend une
chambre représentant la population de la Fédération et l’autre les Etats
fédérés.
Sur le plan externe, seul l’Etat fédéral a une existence internationale et a
en charge la défense nationale.
Exemples d’Etats fédéraux  : Etats-Unis, Allemagne, Russie, Inde, Canada,
Mexique, Brésil, Argentine, Nigeria, Australie, Suisse, Belgique.
D'un point de vue juridique, la fédération est fondée sur une constitution
et une souveraineté, tandis que la confédération d'Etats repose sur un traité
international.

3- L’organisation des pouvoirs


L’organisation politique de l’Etat a fait l’objet de controverses entre
philosophes politiques. Aux régimes de confusion des pouvoirs dans lesquels
tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains d’un homme (dictature) ou
d’une assemblée (régime d’assemblée), s’opposent les régimes de séparation

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des pouvoirs dans lesquels le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir
judiciaire sont confiés à des organes distincts.
3-1- Le principe de la séparation des pouvoirs
Aristote (384 av. JC-322 av. JC), en Grèce, J. Locke (1632-1704) en Angleterre
sont à l’origine de ce principe. Mais, c’est à travers Montesquieu (1689-1755) que
le principe de la séparation des pouvoirs est mieux appréhendé.
Dans son ouvrage «De l’esprit des lois  » (1748), Montesquieu essaie
d’identifier le meilleur système de gouvernement. Pour lui, le meilleur régime
politique où «  il fait bon vivre [est celui où] le pouvoir arrête le pouvoir  ». Dans
ce cas, tous les pouvoirs ne sont pas concentrés entre les mains d’une seule
personne, mais séparés.
Il insiste sur l’harmonie et l’équilibre entre les différents pouvoirs. Il
remarque que le principe de la séparation des pouvoirs assure la démocratie et
la défense des libertés des citoyens.
3-2- L’identification des trois pouvoirs
Trois sortes de pouvoirs sont à distinguer.
3-2-1- Le pouvoir législatif
Il est à la base de tous les pouvoirs. Il appartient au parlement (critère
organique). Celui-ci, assemblée délibérante, a pour fonction de voter les lois et
de contrôler le gouvernement (critère matériel). Il est composé de
représentants du peuple appelés parlementaires.
Le parlement peut comprendre deux chambres (bicaméralisme) ou une
seule chambre (monocaméralisme).
3-2-2- Le pouvoir exécutif
La fonction exécutive consiste à faire appliquer les lois (critère matériel)
par l’intermédiaire d’actes juridiques dénommés règlements.
A la tête de l’exécutif (critère organique), il peut y avoir un président de
la république, un roi, un empereur, un dictateur. L’exécutif peut être constitué
par une seule personne (monocéphale) ou deux (bicéphale) comme par
exemple un chef d’Etat et un chef du gouvernement. Selon les régimes
politiques, l’exécutif peut être nommé, élu, etc.
3-2-3- Le pouvoir judiciaire
Il est exercé par des juridictions (critère organique). Il y a des juridictions
de droit commun, des juridictions répressives et des juridictions
administratives. Il peut y avoir des juridictions d’exception.
La fonction judicaire (critère matériel) consiste à trouver des solutions
juridiques aux litiges qui sont portés devant elles en toute indépendance par
rapport au pouvoir exécutif et législatif.
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Législatif Exécutif Judiciaire
Critère Le parlement Le gouvernement La juridiction
organique
Critère Faire des règles Exécuter les règles Faire appliquer les règles
matériel générales
Les décisions La loi Le règlement Les décisions de justice
Critère formel Voter la loi Prendre des Prendre des jugements et
règlements des arrêts

Une séparation totale des pouvoirs n’est que théorique  ; sa mise en


œuvre conduirait à une paralysie. Dans la pratique, on constate une distinction
d’organes qui collaborent et participent à l’exercice d’une des fonctions du
pouvoir. Ainsi, le gouvernement contribue à la fonction législative. Cela
s’appelle le principe de la collaboration des pouvoirs.

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4- Les institutions politiques marocaines
Elles ont considérablement évolué sous l’effet conjugué de plusieurs
facteurs. Une double dimension les caractérise  : l’une est la tradition arabo-
islamique, l’autre réside dans l’influence du droit moderne.
L’adoption par référendum en 1962 de la première constitution a conféré
aux institutions politiques marocaines une base juridique écrite et formelle.
Celles-ci sont bâties autour de l’institution royale.
L’actuelle constitution de 2011 est perçue comme une nouvelle étape
dans le processus de construction de l'État de droit et des institutions
démocratiques dans la mesure où elle a permis un relatif rééquilibrage des
pouvoirs, renforcé sensiblement les prérogatives du chef du gouvernement et
du parlement, et une clarification et précision d'un certain nombre de
principes pour une meilleure interprétation de ses dispositions  : « Le régime est
fondé sur la séparation, l’équilibre et la collaboration des pouvoirs » (art. 1er
Const.).

4-1- Le Roi : une situation de suprématie


D’après la constitution, «  Le Maroc est une monarchie constitutionnelle,
démocratique, parlementaire et sociale  » (art. 1er). Malgré les limitations
récentes apportées aux prérogatives du Roi en matière de définition et
d'exécution des politiques publiques, celles-ci demeurent importantes.
Le Roi a un double statut  :
- celui du Commandeur des Croyants (Amir Al Mouminine), en charge du
domaine religieux  ; à ce titre, il préside le conseil supérieur des Oulémas, veille
au respect de l’Islam et est garant du libre exercice des cultes (art. 41 Const.). Il
s’agit d’un domaine de compétences exclusives  ; et,
- celui de Chef de l’Etat et son représentant suprême, garant de sa
continuité, symbole de l’unité nationale et territoriale, assurant des missions
d’arbitrage entre les institutions, garant du choix démocratique, des droits et
des libertés, des engagements internationaux et des intérêts fondamentaux
du pays (art. 42 Const.).
Le Roi dispose ainsi de pouvoirs aussi importants que diversifiés puisqu’il
intervient dans les domaines religieux, diplomatique, militaire, législatif ou
réglementaire. Il jouit d’une indépendance totale par rapport aux autres
pouvoirs. Il exerce ses compétences par dahir qui n’est plus soustrait à tout
recours juridictionnel. En effet, en soulignant que «  tout acte juridique, de
nature réglementaire ou individuelle, pris en matière administrative, peut faire
l’objet de recours devant la juridiction administrative compétente  », la

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constitution met fin à l’immunité contentieuse des  dahirs  réglementaires et
individuels (art.  118 Const.).
Le souverain possède des prérogatives propres qui lui assurent une place
de prééminence et d’autres partagées qui lui permettent la participation au
pouvoir législatif et exécutif. Dans ce dernier cas, il les exerce en accord avec le
chef du gouvernement grâce au procédé du contreseing.
4-1-1- Les compétences propres
La monarchie marocaine est une «  monarchie active  » dans la mesure où
le Roi règne et gouverne. Le«  Roi acteur  » persiste.
Le Roi préside le conseil des ministres (art 48 Const.) pour délibérer des
projets de loi ou de règlements ou encore des questions devant avoir son
accord (orientations stratégiques de la politique de l’Etat, projets de révision
de la constitution, projets de lois organiques, orientations générales du projet
de loi de finances, etc.) (art. 49 Const.). Il peut déléguer au chef du
gouvernement la présidence d’une réunion de ce conseil sous certaines
conditions.
Il est aussi le chef suprême des forces armées (art.53 Const.). Il nomme à ce
titre aux emplois militaires, peut déléguer ce droit et préside le conseil
supérieur de sécurité (art.54 Const.), instance de concertation sur les stratégies
de sécurité intérieure et extérieure du pays, et de gestion des situations de
crise. Il préside en outre le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (art.56 Const.)
et approuve la nomination des magistrats par ce dernier (art.57 Const.).
Il peut encore proclamer l'état d'exception lorsque l’intégrité du
territoire national est menacée ou que se produisent des événements qui
entravent le fonctionnement régulier des institutions constitutionnelles  ; mais
le parlement n'est pas dissous au cours de cette période (art.59 Const.).
Ne sont pas non plus contresignés par le chef du gouvernement, la
nomination par le Roi de certains membres du conseil de régence (art.44 Const.),
l’exercice du droit de grâce (art. 58 Const.) ainsi que la nomination du président
de la Cour constitutionnelle et de certains de ses membres (art. 130 Const.).
Le souverain accrédite les ambassadeurs auprès des puissances
étrangères et des organismes internationaux. Les ambassadeurs ou les
représentants des organismes internationaux sont accrédités auprès de lui
Il signe et ratifie les traités à l’exclusion de ceux qui requièrent au préalable
approbation par la loi (exemples  : traités de paix ou d’union, ou ceux relatifs à
la délimitation des frontières, etc.) (art. 55 Const.).

En matière de révision de la constitution, le Roi peut à son initiative


présenter son projet de révision directement au référendum (art.172 Const.) ou

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saisir le parlement (art.174 Const.) pour le même objet. Mais toute proposition de
révision émanant du parlement ou du gouvernement doit être soumise au
peuple par dahir et donc par le Roi.

Le Roi dispose enfin d’une liste civile (art. 45 Const.) et d’un cabinet royal. Il
est entouré de plusieurs conseillers qu’il nomme et révoque.

A l’égard de l’organe législatif, le Roi préside l’ouverture de la première


session du parlement. Il peut dissoudre les deux Chambres du parlement ou
l’une de ses deux Chambres (art. 51 Const.). Mais il est le seul à pouvoir dissoudre
la Chambre des conseillers.
Les pouvoirs dont dispose le Roi vis-à-vis du parlement sont autant de
moyens de dissuasion empêchant ce dernier d’adopter des positions
intransigeantes.
A l’égard de l’exécutif, le souverain nomme le chef du gouvernement au
sein du parti arrivé en tête des élections de la chambre des représentants (art.
47 Const.). Le gouvernement est responsable devant lui (art. 88 Const.).

4-1-2- Les compétences partagées


Le Roi nomme les membres du gouvernement sur proposition du chef du
gouvernement. Il peut, à son initiative, et après consultation de celui-ci, mettre
fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement. A son tour,
le chef du gouvernement peut demander au Roi de mettre fin aux fonctions
d’un ou de plusieurs membres du gouvernement (art. 47 Const.). Cela illustre la
participation évidente du monarque à l’exercice même du pouvoir exécutif.
Le Roi partage avec le chef du gouvernement le pouvoir de nomination
aux emplois civils  de wali de Bank Al Maghrib, d’ambassadeur, de wali et de
gouverneur, et des responsables des administrations chargées de la sécurité
intérieure, ainsi que des responsables des établissements et entreprises publics
stratégiques. Ces nominations font l’objet d’une délibération au sein du conseil
des ministres (art.49 Const.).
Autres décisions contresignées par le chef du gouvernement, la
déclaration de guerre (art.49 et 99 Const.) et la déclaration de l’état de siège par
le Roi (art.49 et 74 Const.).
Dans le domaine des relations extérieures, le Roi ne ratifie certains
traités, qu’après approbation du pouvoir législatif  ; c’est le cas par exemple
des traités de commerce ou ceux engageant les finances de l’Etat (art. 55 Const.).

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4-2- Le parlement  : pouvoir législatif
La constitution de 2011 a accentué le caractère inégalitaire du
bicamérisme marocain en réorganisant le travail parlementaire et en réduisant
la contribution de la Chambre des conseillers à l’exercice du pouvoir législatif.
Il s’agit d’examiner la composition et l’organisation du parlement avant
d’étudier son fonctionnement et ses pouvoirs.

4-2-1- Composition et organisation


Le parlement se compose de deux Chambres  :
- la Chambre des représentants dont les membres (395 députés) sont
élus pour  cinq (5) ans au suffrage universel direct (art. 62 Const.)  ;
- la Chambre des conseillers dont les membres (120 conseillers) sont élus
pour six (6) ans au suffrage indirect. Ils sont désignés dans la proportion des
trois cinquièmes (3/5) dans chaque région par un collège électoral composé de
représentants des collectivités territoriales et, dans une proportion des deux
cinquièmes (2/5) dans chaque région par des collèges électoraux composés
d'élus des chambres professionnelles et des organisations professionnelles des
employeurs les plus représentatives et de membres élus à l'échelon national
par un collège électoral composé des représentants des salariés (art. 63 Const.).
Elle a la double qualité de représentante des collectivités territoriales et des
organisations syndicales et professionnelles.
Tous ces élus tiennent leur mandat de la nation (art. 60 Const.).

Pour le bon fonctionnement du parlement, des organes de travail sont


mis en place. Ils sont régis par le règlement intérieur des deux Chambres.

4-2-1-1- Le bureau
Il assure l’administration de la Chambre et la direction des débats  : fixer
l’ordre du jour de l’assemblée, organiser les services administratifs et
financiers, établir le budget de la Chambre, etc.
Il comprend  :
- un président, élu au début de la législature pour trois ans seulement,
qui représente la Chambre tout entière et gère les travaux de la Chambre en
toute neutralité  ;
- des vice-présidents, également élus, dont le rôle est de diriger selon
leur classement, la Chambre en cas d’absence du président  ;
- des questeurs, chargés de veiller sur les services administratifs et
financiers de la Chambre  : établissement du budget, personnel, locaux,
matériel  ;

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- des secrétaires qui contrôlent la rédaction des procès-verbaux et les
opérations de vote, ainsi que le résultat des différents scrutins.

4-2-1-2- Les groupes parlementaires


Ils sont issus des partis politiques représentés à la Chambre à partir d’un
nombre minimum d’élus ou autour d’idées fédératrices.
Ils jouent un rôle dans la formation du bureau de la Chambre ou des
commissions parlementaires, l’établissement de l’ordre du jour, coordination
entre les parlementaires à l’intérieur du même groupe (distribution des rôles,
spécialisation des taches, etc.) et coordination permanente avec la présidence
et les autres instances de la Chambre, etc.
Un ou plusieurs groupes de la Chambre parlementaire concernée peut
parrainer une motion présentée par les citoyens et la transformer en
proposition de loi (art. 14 Const.; Loi organique 64-14).
4-2-1-3- Les commissions parlementaires Il
existe deux catégories de commissions parlementaires : les commissions
permanentes et les commissions « provisoires » ou temporaires qui sont créées
pour accomplir une mission spéciale (art. 67 Const.).
4-2-1-3-1- Les commissions permanentes
Elles ont pour mission d’étudier les projets et propositions de loi avant
qu'ils ne soient discutés en séance plénière. Leur activité se poursuit entre les
sessions (art. 67 Const.) et contiennent les meilleurs éléments des groupes
parlementaires.
Leur existence se justifie par l'impossibilité pratique où se trouve la
Chambre pour examiner de façon détaillée et sérieuse les nombreux textes
soumis à son approbation. Elles sont spécialisées et correspondent aux
différents domaines d'action du gouvernement. Le règlement intérieur de
chaque Chambre détermine leur nombre, leur composition et leurs
attributions.
C'est en leur sein que la politique du gouvernement est discutée avant
que les uns et les autres ne déterminent leurs positions respectives en séance
plénière et ne les entérinent définitivement par le vote.
En outre, elles disposent du droit de demander des informations
supplémentaires, d'auditionner les ministres et de convoquer devant elles des
experts.
Leurs réunions ne sont pas publiques (art. 68 Const.). Les membres du
gouvernement ou leurs représentants ont libre accès à ces commissions et
participent à leurs travaux mais sans droit de vote.

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La constitution confère à l’opposition la présidence de la commission
chargée de la législation à la Chambre des représentants (art. 10 et 69 Const.).

4-2-1-3-2- Les commissions temporaires


Comme leur nom l’indique, ces commissions sont créées à titre
temporaire et disparaissent une fois leur mission accomplie.
Elles ont pour tâche d’étudier un projet ou proposition particuliers, ou
de procéder à une enquête (commissions d’enquête) (Voir Infra).

4-2-2- Fonctionnement
Le parlement n’est pas un organe permanent. Il siège en sessions
divisées en plusieurs séances.
On distingue  :
- Les sessions ordinaires, au nombre de deux par an. La première dont
l’ouverture est présidée par le Roi, se tient le deuxième vendredi du mois
d’octobre (session d’automne), la seconde, le deuxième vendredi du mois
d’avril (session du printemps). Leur durée est de quatre mois (art. 65 Const.).
- Des sessions extraordinaires peuvent se tenir à la demande du chef du
gouvernement ou du tiers des membres de la Chambre des représentants ou
de la majorité de ceux de la Chambre des conseillers. Elles prennent fin, une fois
l’ordre du jour épuisé (art. 66 Const.).

Si les deux Chambres se réunissent séparément, elles peuvent


exceptionnellement tenir des réunions communes à l’initiative du Roi ou du
chef du gouvernement, à l’occasion par exemple de l’ouverture par le Roi de la
session d’automne, des déclarations du chef du gouvernement, de la
présentation du projet de loi de finances, etc. (art. 68 Const.).
Les séances sont publiques mais peuvent être tenues à huis clos à la
demande du chef du gouvernement ou du tiers des membres de la Chambre
concernée (art. 68 Const.).

4-2-3- Compétences
Avec la constitution de 2011, le parlement bénéficie d’un renforcement
sensible de ses pouvoirs notamment grâce à l’extension du domaine de la loi et
des domaines dans lesquels la ratification des traités est soumise à son
approbation préalable.
Sa mission n'est pas que de gouverner en légiférant  ; elle concerne aussi
le contrôle de l'action du pouvoir exécutif et l’évaluation des politiques
publiques (art. 70 Const.).

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4-2-3-1- L’élaboration de la loi
Le parlement concentre l’essentiel du pouvoir législatif en dehors de
celui reconnu au Roi. Outre les matières dévolues au domaine de la loi par
d’autres articles de la constitution, celle-ci dresse la liste des matières dans
lesquelles le parlement légifère (art. 71). En procédant ainsi, le constituant
délimite le champ d’intervention de l’institution parlementaire et le protège
contre les risques d’ingérence du gouvernement.
Cette liste, substantiellement plus étendue que dans les constitutions
précédentes, inclut les libertés et droits fondamentaux , le statut de la famille
et l’état civil, les principes et règles du système de santé, les droits réels et les
régimes des propriétés immobilières publique, privée et collective, le régime
des médias audio-visuels et de la presse, l’amnistie, la nationalité et la
condition des étrangers, la détermination des infractions et des peines qui leur
sont applicables, l’organisation judiciaire, la procédure civile et la procédure
pénale, le régime pénitentiaire, le statut général de la fonction publique, les
garanties fondamentales accordées aux fonctionnaires civils et militaires, le
statut des services et forces de maintien de l’ ordre, le régime des collectivités
territoriales, l’urbanisme et l’aménagement du territoire, les règles relatives à
la gestion de l’environnement, le régime fiscal, des douanes, de l’émission de la
monnaie et le statut de la banque centrale, des transports, des obligations
civiles et commerciales, le droit des sociétés et des coopératives, la
nationalisation d’entreprises et le régime des privatisations, etc.

A cela s’ajoute le fait que le parlement vote aussi des lois-cadres relatives
aux objectifs fondamentaux de l’activité économique, sociale,
environnementale et culturelle de l’Etat.

4-2-3-2- Le contrôle politique du gouvernement


La discussion et le vote de la loi de finances est l’occasion pour le
parlement de mettre en œuvre son contrôle sur la politique économique et
financière du gouvernement inscrite dans le budget (art. 49 Const.).
Ce contrôle est mis en œuvre par le biais de plusieurs mécanismes.

4-2-3-2-1- Les questions


Le procédé des questions est un moyen qui permet aux députés et
conseillers de s'informer sur l'activité gouvernementale et de demander des
explications et des éclaircissements sur des aspects problématiques de la
gestion publique. Le règlement intérieur de chaque Chambre fixe la procédure,
les conditions de recevabilité et les règles à suivre pour leur discussion. Elles
peuvent être écrites ou orales. Les premières ne sont pas subordonnées à la

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tenue des séances du parlement, et les secondes peuvent être suivies de débats
ou sans débats. Les ministres sont tenus d’y répondre. Une séance par semaine
est réservée dans chaque Chambre aux questions des membres de celle-ci et
aux réponses du gouvernement (art. 100 Const.). Toutefois, la pratique qui en est
faite réduit leur portée  : délai de réponse non respecté ou questions restées
sans réponse, etc.
La constitution a également rendu obligatoire la tenue de séances
réservées aux questions de politique générale et réponse du chef du
gouvernement (une fois par mois) (art. 100 Const.) ou à la discussion et à
l’évaluation des politiques publiques (une fois par an) (art. 101 Const.).
Un bilan d’étape de l’action gouvernementale peut être présenté par le
chef du gouvernement devant le parlement, à son initiative ou à la demande du
tiers des membres de la Chambre des représentants ou de la majorité des
membres de la Chambre des conseillers (art. 101 Const.).

4-2-3-2-2- Les commissions d’enquête


Consacrées par la révision constitutionnelle de 1992, elles ont pour
mission de «  recueillir les éléments d’information sur des faits déterminés ou
sur la gestion des services, entreprises et établissements publics  » (art. 67
Const.). Toutefois, il ne peut y avoir constitution de commission d'enquête dès
lors que ces faits ont donné lieu à des poursuites judiciaires ou lorsque des
poursuites sont en cours. Elles sont «créées à l’initiative du Roi ou à la
demande du tiers des membres de la Chambre des représentants, ou du tiers
des membres de la Chambre des conseillers, au sein de chacune des deux
Chambres  » (art. 67 Const.).
Elles peuvent demander à auditionner les responsables des
administrations et des établissements et entreprises publics (art. 102 Const.).
Leur mission prend fin par la remise de leur rapport la Chambre
concernée.
Exemple  : la commission d’enquête sur les déchets importés d’Italie
(2016) et celle relative aux gains exorbitants réalisés par les entreprises des
hydrocarbures (2017).

4-2-3-2-3- La mise en jeu de la responsabilité du gouvernement


La Chambre des représentants peut mettre en cause la responsabilité du
gouvernement par une motion de censure signée par le cinquième de ses
membres et votée à la majorité absolue. Le vote a lieu trois jours francs après
son dépôt et son approbation entraîne la démission collective du

15
gouvernement. En cas de rejet, aucune autre motion n’est recevable pendant
un délai d’un an (art. 105 Const.).
Parallèlement, la Chambre des conseillers peut présenter dans les
mêmes formes une motion d’interpellation qui pousse le chef du
gouvernement à s’expliquer devant la Chambre dans un délai de six jours. La
motion est suivie d’un débat sans vote et ne cause pas le départ du
gouvernement, à l’inverse de la motion de censure (art. 106 Const.). Elle perd
ainsi la faculté d’engager la responsabilité du gouvernement.

4-3- Le gouvernement : pouvoir exécutif


Le pouvoir exécutif désigne la fonction dans l’Etat qui consiste à
exécuter les lois (art. 89 Const.). Il est assuré par le gouvernement qui est
responsable à la fois devant le Roi et le parlement.
Il convient ainsi d’examiner successivement sa composition et ses
attributions.

4-3-1- Composition
Le gouvernement est composé du chef du gouvernement, des ministres,
et éventuellement des secrétaires d’Etat (art. 87 Const.).

- Le chef du gouvernement
Dans l’actuelle constitution, le terme de chef du gouvernement succède
à celui de premier ministre avec des pouvoirs plus importants. Il est nommé par
le Roi et sur sa proposition, le Roi nomme les autres membres du
gouvernement. C’est également le Roi qui met fin aux fonctions d’un ou de
plusieurs membres du gouvernement, à son initiative et après consultation du
chef du gouvernement. Celui-ci peut demander au Roi de mettre fin aux
fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement et sa démission
entraine le renvoi de l’ensemble du gouvernement par le Roi (art. 47 Const.). Par
ces prérogatives, le Roi assure la codirection du gouvernement.

Toutefois, le Roi ne peut démettre le chef du gouvernement de ses


fonctions que s’il démissionne de son propre chef ou perd la confiance de la
Chambre des représentants

- Les ministres d’Etat, avec ou sans portefeuille, se distinguent des


ministres par leur rang protocolaire. Cette distinction est donnée pour
marquer l’importance d’un département ministériel, ou distinguer une
personnalité politique.

16
- Les ministres sont en charge de ministères, ont des budgets propres et
une autorité sur les services de leurs départements. Chacun mène la politique
gouvernementale dans le secteur qui est le sien (enseignement, agriculture,
santé, affaires étrangères, etc.). 
- Les ministres délégués reçoivent délégation de pouvoirs pour s’occuper
de certaines affaires déterminées sous l'autorité du chef du gouvernement ou
de certains ministres.
Du point de vue protocolaire, ils sont placés entre les ministres et les
secrétaires d'État.

- Les secrétaires d’Etat reçoivent le plus souvent leurs missions par


délégation de certaines compétences du chef du gouvernement ou de
ministres aux attributions nombreuses (art. 93 Const.). Ils ne participent pas de
plein droit aux travaux du conseil des ministres  ; ils y prennent part lorsque ce
dernier débat de questions relevant de leur compétence.

Après la formation du gouvernement, le chef du gouvernement présente


et expose devant les deux Chambres du parlement réunies, le programme qu’il
compte appliquer, notamment dans les domaines de la politique économique,
sociale, environnementale, culturelle et extérieure. S’il fait l’objet d’un débat
devant chacune des deux Chambres, ce programme est suivi d’un vote à la
Chambre des représentants uniquement. Le gouvernement est investi après
avoir obtenu la confiance de la dite Chambre (art. 88 Const.).

Les ministres sont à la fois responsables, chacun dans le secteur dont il a


la charge et dans le cadre de la solidarité gouvernementale, de l’exécution de la
politique du gouvernement (art. 93 Const.).

Ils sont, enfin, pénalement responsables devant les juridictions


répressives ordinaires pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs
fonctions (art. 94 Const.).

4-3-2- Attributions
Le gouvernement met en œuvre son programme, sous l’autorité du chef
du gouvernement. Pour y parvenir, il dispose de l’administration et supervise
l’action des entreprises et établissements publics (art. 89 Const.).

Malgré la séparation du domaine de la loi et du règlement, le


gouvernement intervient en matière législative en présentant des projets de
lois et ses membres siègent aux commissions parlementaires.

17
Grâce à la loi d’habilitation, il est autorisé par le parlement à intervenir,
pendant un délai limité et pour un objectif déterminé, dans le domaine
législatif. Les décrets-lois ainsi pris doivent être soumis à la ratification du
parlement (art. 70 Const.).
Contrairement aux constitutions antérieures, l’actuelle norme suprême
a défini et clarifié les compétences du conseil du gouvernement comme
instance de préparation des décisions et de délibération particulièrement , en
matière de politiques publiques et sectorielles, de l’engagement de la
responsabilité du gouvernement devant la Chambre des représentants, des
questions d’actualité liées aux droits de l'homme et à l’ordre public, des projets
de loi, décrets-lois, projets de décrets réglementaires et de la nomination des
secrétaires généraux et des directeurs centraux des administrations publiques,
des présidents d’universités, des doyens et des directeurs des écoles et
instituts supérieurs (art. 92 Const.).

La présidence de cette instance incombe au chef du gouvernement que


la constitution a doté de pouvoirs sensiblement plus étendus comparé à ses
prédécesseurs.
En premier lieu, il  :
- exerce le pouvoir réglementaire et ses actes réglementaires sont
contresignés par les ministres chargés de leur exécution et peut leur déléguer
certains de ses pouvoirs (art. 90-91 Const.) ;
- nomme aux emplois civils dans les administrations publiques et aux
hautes fonctions des établissements et entreprises publics, sans préjudice des
compétences du Roi en la matière (art. 91 Const.).

En second lieu, le chef du gouvernement peut engager la responsabilité


du gouvernement devant la Chambre des représentants, sur une déclaration de
politique générale ou sur le vote d’un texte. Le refus de confiance provoque la
démission collective du gouvernement (art. 103 Const.).

En troisième lieu, le chef du gouvernement peut, sous certaines


conditions, dissoudre la Chambre des représentants (art. 104 Const.).

Il lui appartient de présider le conseil des ministres à la demande du Roi


et sur la base d’un ordre du jour fixé d’avance; il peut également demander au
Roi de convoquer ce conseil (art. 48 Const.). Par délégation du Roi, il peut
nommer aux emplois militaires (art. 53 Const.)  et présider le conseil supérieur de
sécurité sur un ordre du jour déterminé  (art. 54 Const.).
Enfin, il a la tâche classique de réaliser les arbitrages entre ministres et la
coordination de leurs activités.
18
Les ministres intéressés à un problème particulier peuvent créer des
comités interministériels pour préparer les décisions appropriées.

19
Vade-mecum

1- Est une personne morale de droit public  :


a- l’Etat  ;
b- le parlement  ;
c- le gouvernement.

2- L’Etat et le pays  sont des synonymes:


Vrai ou Faux

3- Le territoire de l’Etat se compose de l’espace terrestre exclusivement  :


Vrai ou Faux

4- les représentations diplomatiques sont le prolongement du territoire


de l'État représenté  :
Vrai ou Faux

5- La frontière peut être  :


a- naturelle  ;
b- historique  ;
c- artificielle.

6- La population d'un État  :


a- est toujours homogène  ;
b- peut être hétérogène  ;
c- est composée des nationaux et des étrangers  ;
d- est constituée uniquement des nationaux.

7- Le peuple et la nation sont des synonymes  :


Vrai ou Faux

8- L’Etat a le monopole de la contrainte  :


Vrai ou Faux

9- L’Etat unitaire  :
a- se caractérise par l’unicité de son organisation juridique et
politique  ;
b- peut être centralisé  ;
c- peut être décentralisé.

20
10 - Le Maroc est un  :
a- Etat unitaire  ;
b- Etat régional  ;
c- Etat fédéral. 

11- La confédération d'Etats est fondée sur un traité international :


Vrai ou Faux

12- Au sein de la confédération, les Etats  :


a- confient l’exercice de certaines de leurs compétences, à des
organes communs  ;
b- renoncent entièrement à leur souveraineté.

13- L’Etat fédéral se caractérise par  :


a- un partage de souveraineté  ;
b- l’existence de deux ordres juridiques.

14- Les Etats fédérés  :


a- ont une existence internationale  ;
b- ont tous les attributs de la souveraineté.

15- Le parlement de l’Etat fédéral est nécessairement bicaméral  :


Vrai ou Faux

16- Montesquieu est le premier à avoir élaboré le principe de la


séparation des pouvoirs  :
Vrai ou Faux

17- La première constitution marocaine date  de:


a- 1913  ;
b- 1958  ;
c- 1962.

17 bis- Combien de révisions de la constitution sont intervenues depuis


1962? a- 5  ;
b-7  ;
c- 4.

21
18- Le Roi est l’un des organes  :
a- du pouvoir législatif  ;
b- du pouvoir exécutif  ;
c- du pouvoir judiciaire.

19- Le Roi communique avec le parlement  :


a- par une allocution devant les parlementaires  ;
b- par des messages qui sont soumis au parlement  ;
c- par des messages qui ne donnent lieu à aucun débat.

20- Le Roi est responsable de ses actes  :


a- devant la chambre des représentants  ;
b- devant le parlement  ;
c- devant aucune institution.

21- Les traités sont ratifiés  :


a- par le Roi  ;
b- par le parlement  ;
c- par le ministre intéressé  ;
d- par le référendum.

21 bis- Le dahir royal  :


a- peut être contesté en justice  ;
b- est soustrait à tout recours juridictionnel.

22- Certains dahirs royaux sont contresignés  :


a- par le chef du gouvernement  ;
b- par les ministres.

23- La constitution détermine  :


a- le domaine de la loi  ;
b- le domaine du règlement.
24- La révision de la constitution est de la compétence  :
a- du roi  ;
b- du parlement  ;
c- du gouvernement.

25- Le domaine du règlement est défini  :


a- par l’article 72 de la constitution  ;
b- par l’article 71 de la constitution  ;

22
c- par la coutume.

26- L’initiative des lois appartient  :


a- au gouvernement  et aux députés;
b- au Roi  ;
c- aux députés et aux conseillers  ;
d- aux parlementaires  et au gouvernement;
e- au peuple en présentant des motions.

27- Le contrôle de constitutionnalité  :


a- est l’œuvre de la cour constitutionnelle  ;
b- consiste à vérifier la légalité des textes juridiques  ;
c- vise à vérifier la conformité des lois à la constitution.

28- Le contrôle de légalité  :


a- est l’œuvre des juridictions administratives  ;
b- vise à vérifier la conformité des règlements à la loi.

29- Le parlement est élu  :


a- au suffrage universel direct  ;
b- au suffrage universel indirect.

29bis -Les députés sont élus lors des élections  :


a- régionales  ;
b- législatives  ;
c- nationales

30- La chambre des représentants et celle des conseillers ont les mêmes
pouvoirs  :
Vrai ou Faux
31- La chambre des conseillers est  :
a- une assemblée représentative du peuple  ;
b- élue au suffrage universel indirect.
c- une assemblée représentative des collectivités territoriales  ;
d- une assemblée représentative des catégories socio-
professionnelles.

32- La durée du mandat des députés est  :


a- 3 ans  ;
b- 5 ans  ;

23
c- 6 ans.

33- La durée du mandat des conseillers est  :


a- 3 ans  ;
b- 6 ans  ;
c- 9 ans.

34- Le parlement se réunit  :


a- toute l’année  ;
b- en deux sessions ordinaires par an  ;
c- en deux sessions ordinaires et une session extraordinaire par
an  ;
d- en deux sessions ordinaires et deux sessions extraordinaires par
an. 

35- Les séances du parlement sont publiques  :


Vrai ou Faux

36- Le parlement vote  :


a- les lois (loi organique, loi-cadre, loi ordinaire)  ;
b- les décrets-lois  ;
c- les traités.

36bis- Qui promulgue la loi ?


a- le chef du gouvernement  ;
b- le Roi  ;
c- la Cour constitutionnelle.

37- Seul le Roi est habilité à dissoudre le parlement  :


Vrai ou Faux
38- Le chef du gouvernement peut dissoudre  :
a- le parlement  ;
b- la chambre des représentants uniquement  ;
c- la chambre des conseillers uniquement.

38bis-Les questions posées par les parlementaires aux ministres peuvent


être  : a- écrites  ;
b- orales suivies de débats  ;
c- orales sans débats.

24
39- Le chef du gouvernement est nommé  :
a- par le Roi  ;
b- par la chambre des représentants;
c- par la majorité parlementaire.

40- Il est désigné  :


a- en toute liberté  ;
b- au sein du parti arrivé en tête des élections de la chambre des
représentants.

41- Le chef du gouvernement préside  :


a- le conseil des ministres  ;
b- le conseil du gouvernement  ;
c- le conseil des ministres  à la demande du Roi.

41bis- Le chef du gouvernement peut causer la démission collective du


gouvernenment  :
a- en engageant sa responsabilité devant la Chambre des
représentants, sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d’un
texte  ;
b- en engageant sa responsabilité devant la Chambre des
conseillers, sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d’un texte  ;
c- en adressant une demande dans ce sens à la Cour
constitutionnelle.

41ter- Le chef du gouvernement a pour tâche classique de  :


a- réaliser les arbitrages entre ministres  ;
b- assurer la coordination des activités des ministres.

42- Le chef du gouvernement peut démettre un ou plusieurs ministres


Vrai ou Faux

43- Le chef du gouvernement est tenu de répondre en séance


parlementaire aux questions de politique générale  :
a- une fois par mois  ;
b- une fois par trimestre  ;
c- une fois par an.

44- Les fonctions du chef du gouvernement prennent fin  :


a- par révocation par le Roi  ;

25
b- par démission  ;
c- par révocation par le parlement.

45- Le gouvernement est responsable  :


a- à la fois devant le Roi et le parlement  ;
b- devant le Roi uniquement  ;
c- devant le parlement uniquement.

46- Le gouvernement peut être renvoyé  :


a- par le parlement  ;
b- par la Chambre des représentants en votant une motion de
censure  ;
c- par la Chambre des conseillers en votant une motion
d’interpellation;

47- Les membres du gouvernement sont responsables de leurs actes  :


a- devant le Roi  ;
b- devant le parlement  ;
c- devant la Chambre des représentants.
d- devant le peuple.

48- Le pouvoir réglementaire  :


a- appartient au chef du gouvernement  ;
b- est exercé par les ministres en vertu de délégation du chef du
gouvernement  ;
c- appartient à tous les membres du gouvernement.

49- Les membres du gouvernement sont pénalement responsables pour


les infractions commises dans l’exercice de leurs
fonctions  devant  :
a- les juridictions répressives ordinaires  ;
b- une juridiction d’exception.

49bis- Un ministre peut-il exercer un mandat parlementaire  :


a- Oui  ;
b- Non.

50- Conseil des ministres et conseil du gouvernement sont des


synonymes  :
Vrai ou Faux

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51- Peut recourir au référendum  :
a- le Roi  ;
b- les présidents des deux chambres du parlement  ;
c- le chef du gouvernement.

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