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Le mot Droit est susceptible d’acceptions diverses se justifiant par la diversité des approches
considérées. Ainsi, dans le langage courant il traduit la loyauté et l’intégrité. Mais ce qui nous
intéresse dans ce contexte c’est l’approche juridique du terme « droit », et nous retiendrons deux
sens.
Tout d’abord, un ensemble des règles de conduite, qui régissent aussi bien les rapports
entre les individus et les rapports des individus avec l’Etat et s’imposent à eux, au besoin, par le
moyen de la contrainte Etatique. En ce sens le terme « Droit » est appelé Droit objectif, et qui est
généralement suivi d’un qualificatif qui précise son objet (Droit civil, Droit pénal, Droit
constitutionnel…).
L’autre signification du terme droit, désigne l’ensemble des prérogatives que le Droit
objectif reconnait à tout individu, (appelé titulaire de droits), et dont il peut se prévaloir dans ses
rapports avec les autres individus, sous l’égide de l’autorité publique (le droit à la propriété, droit
à la vie, droit de créance, droit de vote…). Le terme droit porte en ce sens l’appellation de droit
subjectif.
Ces deux acceptions traduisant la portée juridique du terme droit, feront l’objet d’étude de la
première partie.
Or, la notion de droit ne peut être comprise que dans le cadre de la notion du devoir dont
l’inobservation engage la responsabilité de la personne. L’organe compétent à y statuer est bel et
bien celui de la justice. C’est pour cette raison qu’il nous semble opportun d’inculquer à nos
jeunes étudiants, le sens de devoir et d’engagement ainsi que celui de justice à travers une
initiation aux différents types de responsabilités ainsi qu’un aperçu sur l’organisation judiciaire
du royaume. Ces deux éléments qui constitueront la substance de la deuxième partie.
Première partie : la portée objective et subjective du droit
Le mot droit peut avoir deux définitions distinctes selon la référence à son objet ou à son
sujet. Toutefois, le droit objectif et les droits subjectifs entretiennent des rapports profondément
étroits. Ainsi les droits subjectifs ne peuvent exister et s'exercer que s'ils ne contredisent pas les
lois édictées dans l’intérêt social. C’est à dire, c'est le droit objectif qui fixe l'ensemble des droits
de chaque individu et permet ainsi à toute personne d'invoquer ses droits subjectifs.
Ceci étant, la finalité du Droit objectif (premier chapitre) est de délimiter les droits
subjectifs des personnes (deuxième chapitre).
Premier chapitre : le Droit objectif
Défini en fonction de son objet, à savoir l’organisation de la vie en société des personnes,
le Droit objectif, est l’ensemble des règles juridiques, qui imposent, interdisent ou permettent tel
ou tel comportement, afin de réguler les rapports qui se forment entre Etat et individus, et
organiser les rapports particuliers qui se nouent entre les individus, et dont la violation engendre
une sanction de la part de l’autorité publique.
Le droit objectif s'articule, alors, autour de la notion de règle de droit qu'il convient de
définir et présenter les sources (section 1) avant d’aborder l’application de la règle de droit dans
le temps et dans l’espace, ainsi que les branches du Droit objectif (section 2).
Section 1 : Définition et sources de la règle juridique
On examinera d’abord, la délimitation définitionnelle de la règle de droit (sous-section 1),
puis ses sources (sous-section 2).
Sous-section 1 : Définition de la règle de droit
La règle juridique constitue l’essence du Droit objectif. Il a pour finalité d’organiser la
société et les relations qui s’établissent entre les personnes qui la composent. Pour avoir une
définition plus ou moins valable de la règle juridique, il est peut être suffisant de présenter ses
caractères essentiels (§1), puis la distinguer des règles morales (§2).
La règle de Droit présente les caractéristiques majeures suivantes : c’est une règle générale
et abstraite (A), obligatoire (B) et coercitive (C).
On distingue trois catégories de sanctions : Les sanctions civiles (I), les sanctions pénales
(II) et les sanctions administratives (III).
Exemples : fermeture d'un établissement pour insalubrité, avertissement d'un fonctionnaire pour
faute non grave…
§2- Spécificité de la règle de Droit par rapport aux règles morales
Emmanuel KANT (philosophe allemand 1724-1804), considère que la règle morale est
l’expression de la volonté autonome des hommes. Il considère que la morale procède de « la voix
intérieure » de chacun et non d’un commandement extérieur, alors que le droit est une règle de
vie dégagée et appliquée sous la contrainte sociale.
Il est donc question de distinguer la règle juridique de la règle morale en fonction de leurs
sources, de leurs finalités et en termes de la sanction appliquée.
D’abord, elles se distinguent par leurs sources .La règle morale procède des prescriptions
religieuses, de l’éthique sociale, ou de la simple conscience individuelle. La règle juridique,
quant à elle, est issue des prescriptions imposées par les autorités publiques.
Ensuite, la règle de droit et la règle morale poursuivent des finalités différentes. La règle
morale tend vers la perfection de l’homme et de la vie sociale, alors que la règle juridique qu’à
organiser la vie en société.
Enfin, la sanction morale provient de la conscience de l’individu (remords, regrets,…).
Or, la sanction juridique est d’origine étatique. Le respect de la règle juridique est garanti par la
prévision d’une sanction socialement organisée.