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Dans le cadre de France 2030, le Gouvernement lance une stratégie

d’accélération « Cybersécurité  ».
A l’horizon 2025, l’objectif assigné à cette stratégie est l’atteinte d’un chiffre d’affaires de 25
Md€ pour la filière (soit un triplement du chiffre d’affaires actuel), le doublement des emplois
dans le secteur en passant de 37 000 à 75  000 emplois et l’émergence de trois licornes
françaises en cybersécurité.
Le numérique est aujourd’hui présent dans tous les pans de la vie des Français. Support de
nombreuses innovations qui bénéficient à chacun, il induit aussi des risques en matière de
sécurité et de souveraineté économique. En outre, le développement du télétravail durant la
crise sanitaire a contribué à rendre plus ténue la frontière entre les outils informatiques
professionnels et personnels, renforçant d’autant la vulnérabilité des systèmes. Dans ce cadre,
le gouvernement a souhaité, via la stratégie d’accélération cyber, accompagner le
développement de la filière française de la cybersécurité. A ce titre, cette stratégie visera à
faire émerger des champions français de la cybersécurité, tant pour accompagner le
développement d’une filière au potentiel économique important, que pour garantir à notre
pays la maitrise des technologies essentielles à la garantie de sa souveraineté.

LA CYBERSÉCURITÉ, QU’EST-CE QUE C’EST ?

La cybersécurité est la capacité à protéger les données et les services proposés dans l’espace
numérique contre des attaques susceptibles d’en compromettre la disponibilité, l’intégrité ou
la confidentialité.

Elle comprend trois enjeux principaux :

 Un enjeu de confiance : les utilisateurs doivent pouvoir bénéficier des possibilités offertes par
le numérique sans craindre pour la sécurité de leurs données, pour la disponibilité des services
dont ils dépendent ou encore pour leur intégrité physique ;
 Un enjeu économique : la compétitivité de nos entreprises repose de plus en plus sur leur
maitrise des outils numériques. Ainsi, la capacité à se protéger face aux attaques
informatiques est un enjeu vital tant pour garantir leur croissance, que pour conserver la
confiance de leurs clients. Par ailleurs, la filière de cybersécurité est un secteur au potentiel
économique important et pourvoyeur d’emplois ;

Un enjeu de souveraineté : la France doit préserver son autonomie d'action et disposer de


compétences scientifiques, techniques et opérationnelles, mais également de capacités
industrielles propres pour faire face aux défis du futur.

Une stratégie nationale, cinq priorités :

La stratégie d’accélération cyber a été construite en pleine collaboration entre les


administrations compétentes sur les sujets cyber et les acteurs de l’écosystème (industriels,
organismes de recherche, collectivités…). Elle se décline selon cinq axes :

1. Développer des solutions souveraines et innovantes de cybersécurité ;


2. Renforcer les liens et synergies entre les acteurs de la filière ;
3. Soutenir la demande (individus, entreprises, collectivités et Etat), notamment en sensibilisant
mieux tout en faisant la promotion des offres nationales ;
4. Former plus de jeunes et professionnels aux métiers de la cybersécurité, fortement en
déséquilibre ;
5. Soutenir le développement des entreprises de la filière via un abondement en fonds propres.

Emmanuel Macron veut renforcer la sécurité des entreprises, hôpitaux et administrations,


alors que les cyberattaques se multiplient partout dans le monde. Le secteur est appelé par
l'Etat à doubler ses effectifs en quatre ans.
En France, le nombre des cyberattaques contre les entreprises et les administrations les plus
sensibles a été multiplié par quatre l'an dernier. Depuis le début de l'année, les attaques
informatiques sont hebdomadaires contre des hôpitaux par ailleurs mobilisés pour soigner les
malades de l'épidémie de Covid-19. C'est dans ce contexte anxiogène qu'Emmanuel Macron
a présenté jeudi un plan à 1 milliard d'euros d'ici à 2025 visant à renforcer la cybersécurité du
pays. A l'issue d'un échange en visioconférence avec les équipes des centres hospitaliers de
Dax (Landes) et de Villefranche-sur-Saone (Rhône) touchés ces derniers jours, le président de
la République a détaillé une stratégie financée pour moitié par l'Etat et pour moitié par les
acteurs privés du secteur.
Les objectifs sont ambitieux : ces aides doivent permettre à la filière française d'accélérer, de
réaliser un chiffre d'affaires de 25 milliards en 2025 au lieu de 7,3 milliards en 2019, de
doubler ses effectifs alors que les professionnels peinent aujourd'hui à recruter des profils
compétents. Et aussi de faire grandir trois start-up françaises au rang de licornes valorisées
plus de 1 milliard chacune.

500 millions d'euros pour la R&D de la cybersécurité

« Une des meilleures façons de se protéger est d'avoir à disposition des acteurs de la sécurité
sur le sol français », justifie-t-on à l'Elysée. En croissance de 10 % par an depuis cinq ans
d'après le Palais, le secteur de la cybersécurité en France est pour l'instant jugé trop faible
pour lutter à armes égales sur le marché face aux technologies américaines et israéliennes.

Comme ce fut déjà le cas pour les stratégies nationales concernant l'intelligence artificielle et
le quantique, l'essentiel de l'effort financier (515 millions) sera dirigé vers des travaux de
recherche et développement. « Il faut résorber les trous dans la raquette qui subsistent en
France, pointe Jean-Noël de Galzain, le président du consortium d'entreprise Hexatrust. Il
manque notamment une solution souveraine de protection des ordinateurs et des
smartphones. »

Près de 150 millions seront par ailleurs consacrés à dynamiser l'écosystème français pour
favoriser une meilleure collaboration entre les différents acteurs, notamment à travers la
création à La Défense d'un cybercampus d'entreprises. Aussi l'Etat prendra environ
200 millions d'euros du plan d'investissement d'avenir pour les distribuer en fonds propres aux
start-up.

Cheville centrale du dispositif, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information


(Anssi) se verra confier un budget de 136 millions d'euros pour renforcer la sécurité des
services publics, en premier lieu les hôpitaux et les collectivités locales elles aussi
régulièrement paralysées par des logiciels malveillants de type rançongiciel. Cette somme
servira à établir un diagnostic pour évaluer le risque d'incendie informatique et à recruter et
former des agents publics en région qui feront office de « pompiers locaux » en cas d'attaque.
Dans les hôpitaux, le budget dédié à la cybersécurité devrait augmenter de 350 millions
d'euros, en tenant compte des financements pour le numérique déjà prévus par le Ségur de la
Santé.

De l'Elysée au secrétariat d'Etat à la Transition numérique, qui lancera des campagnes de


communication autour des bonnes pratiques, rebaptisées « gestes barrières », pour éviter les
attaques informatiques (renouvellement des mots de passe, installation des mises à jour de
sécurité…), on souligne l'urgence de faire face à une menace qui grandit partout dans le
monde.

« On pourrait penser que c'est lié à la pandémie, en réalité nous sommes face à une situation
où les risques sont multipliés alors que les cybercriminels ont industrialisé leur mode
opératoire  », analyse-t-on à l'Elysée. Par conséquent, une large partie de l'enveloppe allouée a
vocation à être consommée dès cette année.

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