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Les règles du jeu

STĖPHANIE LULLABY
Copyright © 2022

Tous droits réservés.

ISBN : 9782925206996

Dépôt légal
Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022
DÉDICACE

À Julia et Cathy.
TABLE DES MATIÈRES

TABLE DES MATIÈRES ..................................................... v

REMERCIEMENTS .................................................... i

1 – Happy hours .............................................................. 1

2 – Happy Brothel ........................................................... 5

3 – Happy New Year ....................................................... 5

4 – Happy Birthday ......................................................... 5

5 – Happy Sexto .............................................................. 5

6 – Happy Rules .............................................................. 5

BIOGRAPHIE .............................................................. 5

BIBLIOGRAPHIE ....................................................... 5

Pour nous rejoindre sur notre réseau : ......................... 5


LES RÈGLES DU JEU

vi
REMERCIEMENTS

Merci à Charlotte et Charlène.


Parce que j’ai les meilleures bêtas au monde.
Et une mention bien particulière pour Jenny qui a
rejoint la Team Lullaby.

i
1 – Happy hours

Lucy se trouvait derrière le comptoir, assise sur


un haut tabouret. Elle feuilletait quelques pages
d'un magazine de fringues. Ennuyeux, à en croire
l'expression vide de son visage. Complètement
avachie, sa tête tenait grâce à sa main et le coude
posé fixement sur la surface qui ne contenaient
rien d’autre qu’elle et son magazine assommant.
Elle-même n’aurait su dire si elle le regardait
réellement. Ses yeux semblaient plutôt plongés
dans un vide abyssal.
Elle avait ouvert son magasin en milieu d’après-
midi et personne n’avait encore franchi sa porte.
Pas un chat. D’où l’ennui palpable de la jeune
femme. Pourtant, rien ne la satisfaisait plus que de
se lever le matin pour aller travailler… Quand il y
avait du monde et de quoi s’occuper.
Elle passa ses mains dans ses cheveux noirs,
rasés sur les côtés et pas vraiment plus longs sur le
dessus. Quel ennui… Ses nombreux bâillements
faisaient parfois naître de petites larmes aux coins
de ses yeux vert émeraude.

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LES RÈGLES DU JEU

Heureusement maquillée sans démesure, rien


ne coulait.
Elle s’était très longtemps cherchée avant de
trouver un look androgyne énigmatique. Lucy
paraissait aussi forte que fragile.
Finement musclée, elle s’habillait tout le temps
de la même manière, un jean avec un débardeur.
Ce jour-là ne manquait pas à la règle. Seules les
couleurs de ses vêtements changeaient.
Son corps, elle y tenait. Elle l’entretenait même
très régulièrement. Quand elle ne travaillait pas,
elle passait son temps à la salle de sport ou à faire
son jogging à travers les rues de San Diego.
Lucy n’était pas fière de grand-chose dans sa
vie. Mais son corps lui permettait de choisir
n’importe quelle femme et de la faire sienne des
heures durant.
Et de fidéliser une certaine clientèle dans son
magasin.
Et son patron adorait ça. Bien sûr.
Cinq ans. Cela faisait cinq ans de bons et loyaux
services que Lucy travaillait dans ce Sexshop en
plein cœur de San Diego, ville située sur la côte
pacifique de Californie. Connue pour son superbe
temps tout au long de l’année, ses plages, ses parcs,
ses côtes sauvages magnifiques ou encore ses
quartiers populaires. Comme ici le Barrio Logan,
quartier artistique d’influence mexicaine.
« Happy Hours ». C’était le nom de la boutique
aux mille merveilles. Elle avait été embauchée par
M. Smith qui avait, apparemment, d’autres chats à

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LES RÈGLES DU JEU

fouetter que de tenir son entreprise. Il avait été


surpris par ce boute-en-train au caractère fort
quand elle s’était présentée pour répondre à
l’annonce parue à peine deux jours plus tôt. Du
haut de ses vingt-cinq ans, elle avait semblé
tellement sûre d’elle, qu’il lui avait fait une
promesse d’embauche dans les vingt minutes qui
avaient suivi.
Et il fallait le dire, il avait nettement bien perçu
sa capacité à enrôler toutes les femmes curieuses,
mais timides, qui oseraient pousser les portes du
magasin, « juste pour voir ».
Elle ne possédait aucune connaissance
particulière dans le domaine. Si tant est qu’il en
fallût. Mais elle avait appris sur le tas. Soucieuse de
bien faire son travail et de ne jamais se reposer sur
ses lauriers, elle avait lu chaque notice de chaque
objet ornant ses vitrines.
Et cinq ans plus tard, elle était là, encore. À
conseiller et à sublimer ses articles allant de la
petite tenue très légère, voire quasiment
inexistante, des sextoys en tous genres jusqu’aux
films aussi bien érotiques que pornographiques.
Sauf ce jour-là. Elle avait ouvert le magasin à
quinze heures, comme chaque jour. Mais il n’y
avait toujours personne. Et il était dix-huit heures
passées.
Elle était sur le point de terminer l’ultime
catalogue de publicité traînant sur le comptoir.
D’un ennui mortel.
Mais elle était loin de s’attendre à la fin de soirée

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LES RÈGLES DU JEU

qui l’attendait.
Ce fut vers dix-neuf heures trente que le
téléphone de la boutique sonna.
Un sourire se matérialisant sur ses lèvres d’avoir
enfin du travail, elle décrocha.
— Happy Hours, bonsoir ?
— Bonsoir, vous êtes ? La voix claire et
féminine à l’autre bout du fil était douce, mais
assurée. Lucy imagina immédiatement une femme
en tailleur sexy avec une chemise blanche et un
décolleté à faire monter en flèche une libido.
— Lucy, en quoi puis-je vous être utile ?
— Lucy comment ?
Celle-ci, surprise, hésita un instant à raccrocher
et poursuivre sa lecture soporifique.
— Lucy tout court.
L’autre femme au bout du fil sembla prendre
quelques secondes pour réfléchir.
— Je souhaiterais avoir vos horaires de
fermeture pour ce soir ?
— Il n’y a pas d’horaires précis, ça dépend du
monde. Mais en général, je ferme vers minuit.
— Parfait, je viens de Playas de Rosarito, si je
pars maintenant je peux être là d'ici une heure.
Lucy reprit espoir quant à sa soirée qui
commençait pourtant mal.
— Vous souhaitez quelque chose en
particulier ? Je peux commencer à sélectionner
quelques petites choses.
— Oui, pourquoi pas… Je tiens une… une
maison… un peu particulière. Je... je souhaiterais

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LES RÈGLES DU JEU

renouveler un peu la garde-robe de mes filles,


annonça-t-elle en insistant sur ces deux derniers
mots. Et aussi leur acheter quelques… jouets.
Lucy resta la bouche ouverte. Une maison close,
c'était une première. Playas de Rosaritos était au
Mexique, ce qui expliquait son ouverture à se
confier sur un tel sujet. C’était autorisé.
— Miss… Lucy ? lui intima-t-elle de
redescendre sur terre.
— Oui, pardon. Pas de problèmes, je m’en
occupe. Votre nom ?
— Vénus. Je serai là vers vingt heures trente, à
tout à l'heure.
Mais avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre,
cette « Vénus » avait déjà raccroché.
— Euh… ouais… C’est quoi ce nom ?
souligna-t-elle.
Elle posa le combiné sur son socle, toujours un
peu coite.
Une maison close. Une maquerelle. Avec une voix
plutôt envoûtante. Et qui venait du Mexique.
Exprès.

Prochainement disponible sur


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