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†††††

II.
BIENVENUE AU LYCÉE

†††††

La sonnerie retentit enfin et je fis le bond du siècle dans mon lit. C'était le
grand jour, et j'en étais tellement impatiente que je n'avais pas vraiment dormi
énormément. J'étais tellement pressée de me rendre enfin dans un lycée que je
devais avoir l'air d'une folle furieuse. J'ouvris mon placard avec tant
d'empressement que ma force, et bien j'avais complétement oublié de la contrôler.
Je regardai bêtement ce que je tenais dans ma main - la porte du placard - et la
regardai dubitative.
- Et merde, dis-je alors en essayant de la refixer.
Je farfouillai vigoureusement dans le placard et il était évident que c'était ma
tante Alice qui avait fait la sélection, il y avait effectivement de tout dans ce
placard: des jupes crayons aux minijupes à motifs écossais, du jogging extrêmement
large au jean taille basse, du t-shirt large au bustier moulant pouvant sans doute
mettre en valeur ma poitrine. Il y avait aussi des bas, des hauts talons, des
tennis, des sweats à capuche, des chemises à carreaux - qui me rappelaient
d'ailleurs les photos de lycée de Maman - ainsi que de jolis chemisiers bien plus
féminins. J'hésitais à ma sélection et finalement, un jean bleu slim et un t-shirt
blanc levi's - ceux avec l'écriture en blanc sur fond rouge - eurent ma préférence.
Je pris également une paire de socquettes blanches et des tennis noires. Ensuite,
j'ouvris le tiroir contenant mon petit linge - comme dirait Papa toujours un peu
vieux jeu - et je fus surprise. Certes il y avait toujours des choses basiques mais
également une magnifique lingerie fine. Je tenais bêtement un tanga rouge
transparent sublime et vit une petite carte à côté que je lis à voix basse.
- En cas de visite de Jacob, lisai-je alors.
C'était l'écriture de Tante Alice - gênant comme d'habitude surtout le petit smiley
qui faisait un clin d'œil - qui se mêlait encore de ce qui ne la regardait pas
énormément. Je préférai immédiatement prendre des dessous en coton blanc - je me
sentais plus à l'aise dans ce genre de choses - et filai dans la salle de bain. La
douche, brossage de dents obligatoire et ensuite un peu de coiffure pour ma
chevelure ondulée et j'étais déjà prête. Je descendis alors rapidement dans la
cuisine, trouvant ma mère et ma grand-mère accoudée aux meubles de la cuisine,
chacune avec un mug de sang fumant, sans doute réchauffés au micro-onde.
- Bonjour ! leur dis-je enjouée.
- Coucou ma chérie, répondit ma mère en m'embrassant.
- Bonjour Renesmée, fit ma grand-mère quand je la pris dans mes bras.
Je m'installai rapidement à table quand ma mère me tendit un mug de sang.
- Merci, dis-je alors.
Je voyais ma grand-mère préparer un petit déjeuner humain: des œufs brouillés et du
bacon - sachant que je tolérai également la nourriture classique - et je bus.
- Tu es prête ? me demanda ma mère.
- Oui!
- Bois bien ton sang, fit ma grand-mère. Il faut éviter que la soif ne te tenaille.
- Tu faisais pareil avec Papa et les autres ? demandai-je immédiatement.
- Oui, c'était mieux même si en général ils étaient prévoyants et allaient chasser,
m'annonça ma grand-mère.
- Ha bon? fit ma mère.
- Oui j'ai dit en général Bella, fit elle alors.
- Je me souviens qu'Edward semblait souvent à cran, fit ma mère pensive.
- Ton sang chantait pour lui tu sais bien, fit ma grand-mère en me servant mes
œufs.
- Dis moi Esmée, tu vas la gâter comme ça tous les matins ? fit ma mère amusée.
- Tu sais bien que j'adore cuisiner pour elle, répondit grand-mère. Alors tes œufs?
- Excellents, dis-je en mangeant.
En réalité, ils étaient bien trop cuits pour être considéré comme bons - ils
étaient même brûlés par endroit en fait - mais je ne voulais pas la blesser sachant
que la cuisine était son dada malgré son incompétence.
- Grand-père est déjà parti? Et les autres ?
- Ton père est au garage, fit ma mère. Il vérifie la voiture.
- Je vais conduire ? demandai-je intéressée.
- Euh non, je t'emmène, me répondit-elle. Mais tu le connais.
- Prévoyant je sais...
En parlant de prévoyance, ma grand-mère plaça un sachet en papier Kraft.
- Déjeuner, beurre de cacahuète sans les croûtes, fit elle avec un sourire.
- Merci! répondis-je.
- Et ça c'est la sécurité, fit ma mère en posant deux petites gourdes métalliques.
Je me demandais pourquoi deux gourdes et puis je remarquai surtout la petite marque
sur une des deux et je l'ai regardée dubitative.
- Tu vois la marque ? demanda ma mère.
- Oui, c'est presque indiscernable mais oui...
- Celle-là contient du sang, fit elle. L'autre du jus d'orange. Je préfère me
méfier.
- Je viens de boire, me justifiai-je alors.
- Tu vas être entourée d'adolescents qui peuvent se blesser et saigner. Si jamais
le sang t'attire, tu auras une petite réserve, fit ma mère.
- Je dois éviter de me tromper ! dis-je en riant.
Ma mère et ma grand-mère me regardèrent froidement - comme si j'avais dit une
énorme bêtise - et je repris la parole:
- Je plaisante ça va...
- Pas nous, fit ma mère. Tu te rends compte que cet essai peut tourner court?
- Mais oui... Si je déconne, retour à Forks... Je sais on me l'a suffisamment
répété.
Je vis alors mon père entrer dans la cuisine et embrasser ma mère.
- La voiture est en parfait état, dit il alors.
- Tu l'as vérifiée avant que l'on ne parte, dis-je.
- Oui mais sait-on jamais, fit mon père.
- Tu te rends compte que j'aurai pu y aller à pied ? dis-je un peu provocatrice
quand même.
- Et attirer les regards suspicieux ? fit il sévèrement.
- Arrête Edward, fit ma mère calmement. Elle sait les codes de conduite. Elle ne va
pas hurler ce qu'elle est sur le toit du lycée non plus.
- Évidemment, confirmai-je.
- J'espère bien, tu as bu du sang? fit il alors.
- Oui Papa... Ta petite fille a bu son biberon, dis-je énervée.
- Renesmée, tu crois que c'est une plaisanterie ? Sérieusement ? dit il énervé.
- Justement non, je sais que je dois faire attention. Les seuls humains avec qui je
suis en contact sont Grand-mère Renée et Grand-père Charlie, alors oui, je vais
subir du stress mais je suis prête. Tante Alice et Oncle Jasper m'ont fait
suffisamment sortir pour m'habituer.
- Mais les adolescents sont...
- Chéri, fais lui confiance, fit ma mère en posant ses mains sur son bras. Allez
chérie, on va y aller.
Je ne m'étais jamais levée aussi vite.

†††††

Ma mère me conduisit alors tranquillement au lycée. Je la voyais me jeter des coups


d'œil en coin et je souris.
- Je vais y arriver Maman, dis-je pour la rassurer.
- Je sais ma chérie... Mais je me rends compte que tu grandis, fit-ellle comme
émue.
- Maman, j'ai grandi extrêmement vite, lui rappelai-je.
- Je voulais dire... Oui effectivement... Tu m'as comprise, dit elle alors en
riant.
- Je te remercie d'avoir poussé Papa à accepter.
- Le lycée, c'est là que j'ai rencontré ton père alors...
- Il est où le rapport ? dis-je étonnée.
- C'est l'endroit où je me suis créée les plus beaux souvenirs de ma vie, où j'ai
rencontré l'homme de ma vie et grâce à qui j'ai eu ma merveilleuse fille, fit elle
en touchant ma joue.
- Tu vas pas pleurer au moins? dis je amusée.
- Non, mais je suis émue quand même.
- Tu ne regrettes jamais ta vie d'humaine? demandai-je.
- Non, j'étais prête à devenir un vampire pour être avec ton père.
Je regardai ma mère bêtement, choquée pour tout dire.
- Mourir pour un mec? Maman, t'étais un peu folle tu sais?
- Je sais que tu penses différemment de moi, mais c'était ça... Je n'avais pas
vraiment ma place dans le monde normal. Et puis il y a eu les Cullen.
- On sait... Papa a rattrapé la pomme... Je connais ton histoire par cœur. Cela
pourrait faire un bon roman pour adolescentes.
- Arrête de te moquer de ta pauvre mère, fit elle en riant.
- Je sais Maman, je plaisante. Même si je n'arrive pas à cerner le principe de tout
sacrifier pour un garçon.
- Tu ne ferais pas tout pour Jacob ? me demanda-t-elle.
- J'avoue que si... Mais peut-être pas l'extrême non plus.
Je vis alors par la fenêtre que nous approchions du lycée, il y avait de plus en
plus d'adolescents et de voitures. J'inspirai alors profondément.
- Je pense que ça me fera pareil pour l'Université, fit ma mère en riant.
- Dis... Tu crois que dans deux ans je pourrais t'y rejoindre? demandai-je.
- Évidemment... Ce sera tellement rigolo, une mère et sa fille, physiquement du
même âge dans la même classe.
- Euh... Je ferai littérature ou histoire de l'art... Pas médecine, ça ne servirait
à rien.
- Effectivement, fit elle en se garant. Mademoiselle est arrivée.
J'embrassai ma mère sur la joue avant d'ouvrir la portière.
- On se voit ce midi ? demanda-t-elle.
- Tu veux? dis-je.
- Tu me raconteras ta matinée, dit elle en me souriant.
Je sortis de la voiture et parlai depuis le trottoir.
- À ce midi alors Mam... Bella, dis-je en me rattrapant.
- Ça c'est bizarre... À tout à l'heure.
- Fais attention sur la route Bella.
Je refermai la portière - moi aussi ça me faisait bizarre - et je me dirigeai vers
la porte. Il y avait beaucoup de monde, des adolescents qui rigolaient ensemble,
d'autres qui se retrouvaient après leurs vacances, des couples qui s'embrassaient
sans honte, des sportifs qui se lançaient la balle... J'étais dans le vrai monde.
Je me dépêchai alors de me rendre au bureau des élèves pour récupérer mon numéro de
casier et on me tendit un document pour les options, je choisis alors Art
plastique, pour le plaisir et rendre hommage à ma grand-mère. Je récupérai
également mon horaire, j'aurai histoire au matin ainsi que des mathématiques et
l'après midi, c'était le sport - horaire de merde - même si je me méfiai pas mal et
comme tout élève, on me donna des affaires de sport horribles. Je filai dans les
couloirs évitant les chocs aisément cherchant le casier cent dix-neuf. J'ouvris
celui-ci aisément et je déposai mes affaires, gardant mes gourdes dans mon sac à
main et prit un cahier de notes sous mon bras.
- Salut! fit une voix de l'autre côté de la porte du casier.
Je penchais ma tête en arrière découvrant une rousse assez fine, habillée en robe
verte.
- Bonjour, répondis-je.
- T'es nouvelle ?
- Euh ouais... Ça se voit tant que ça ?
- Non, c'est parce que je te vois pour la première fois. Amélia, me fit elle en me
tendant la main.
- Renesmée, dis je en la serrant.
Elle me regarda bizarrement à l'annonce de mon prénom, visiblement elle était
étonnée.
- Particulier, fit elle. Tu es d'où ?
- Un petit patelin.
- Mais encore... fit celle-ci intéressée.
- Forks, dans l'état de Washington, fis je alors.
- Hmmm Inconnu. Navrée. Bienvenue, fit elle.
Je la vis alors poser sa tenue de cheerleader dans son casier et regardai la dite
tenue intriguée.
- Tu étais cheerleader à Forks? demanda-t-elle.
- Ha non, j'étais scolarisée à domicile.
- Si tu veux essayer on fait des essais. Je peux voir ton horaire ? demanda Amélia.
- Oui, bien sûr, dis je en lui tendant.
Elle le lut rapidement et me sourit.
- On a histoire ensemble et sport aussi... Quel type est assez con pour obliger les
élèves à faire du sport dès le premier jour?
- Un sadique ? dis-je en riant.
- Aucun doute.
- J'avais peur que personne ne m'adresse la parole.
- Ho tu sais, ici tout le monde est sympa ou presque. Allez viens, je t'emmène dans
la salle.
Je la suivis alors tranquillement tandis qu'elle m'indiquait les groupes d'élèves
en les rangeant dans des catégories, comme dans les films que je voyais.
- Alors là, c'est les intellos, eux les geeks crétins, ils ne jurent que par les
jeux vidéos... Ridicule, fit elle
Moi je tenais mon cahier contre moi en avançant et écoutant un peu distraite son
discours. Tout à coup, au coin d'un couloir, je vis quelqu'un chuter sur le dos et
je me suis figée.
- Regarde où tu vas, crétin ! fit une voix que je jurerais avoir déjà entendue.
- Et ça commence, fit Amélia.
Je la regardai bizarrement quand elle vira largement dans le couloir. La suivant -
dans le même virage trop large - je me rendis compte de la présence de quatre
élèves en train de rigoler dans le couloir : les quatre du bar.
- Jake, ne commence pas, fit la fille.
Le grand brun s'appelait donc Jake et j'allais apprendre le prénom du latino
également grâce à sa réponse.
- Hey Ernesto, fit il, t'as vu le vol plané?
- T'es vraiment taré Jake, fit il en riant.
- Dire que je suis le boulet, fit David, celui qui s'était coupé.
Je n'arrivais pas à croire que ces délinquants étaient dans mon lycée, je n'avais
pas de chance c'est sûr et Amelia n'allait pas me rassurer.
- Alors eux, tu ne dois pas les approcher.
- Pourquoi ? demandai-je.
- Comme tout bon lycée, nous avons notre lot de fouteurs de merde. Et ce sont eux.
On les appelle les garçons perdus... même si il y a une fille.
- Les garçons perdus? répétai-je. Comme dans Peter Pan?
- Oui... Mais c'est parce qu'ils sont déjà perdus pour la société. Le grand a déjà
fait de la maison de correction.
Le grand - celui qui avait maté nos fesses à moi et Alice - était donc le pire du
lot.
- Et ils font quoi? demandai-je par acquis de conscience.
- Oh ils aiment montrer qu'ils sont les zonards du lycée, tu les regardes de
travers, ils te bousculent. Tu les fais chier, ils s'en prennent à toi. Il paraît
qu'ils dealent et participent à des bagarres entre bandes rivales. On les a déjà vu
avec des blessures.
- Ha ouais... quand même.
- Je te l'ai dit non? le lot de tout bon lycée. Allez viens.
Tandis que je marchais j'entendis l'un d'eux parler et je laissai alors trainer mon
ouïe vampirique.
- Hey Jake, c'est pas la meuf de l'autre soir? Celle avec sa copine que tu as
reluquées? fit alors Ernesto.
- Hmmm... hésita le grand brun. Si, je la reconnais à son beau petit cul.
Je me suis retournée - stupidement il faut reconnaître - pour le dévisager. Je vis
alors son regard se relever vers moi, il me matait encore. Je repris alors ma
marche, faisant semblant de rien avant d'entendre encore une autre réplique
dérangeante.
- Aussi canon de devant, fit le dénommé Jake.
- On se calme, fit Tina. Tu la casserais en deux.
J'étais choquée, même la fille semblait aussi borderline que les garçons, et
pouvait parler des autres filles de la même manière. C'était sidérant mais ma
visite guidée continuait.
- T'occupes surtout pas de ce qu'ils font, si tu veux éviter les ennuis. Surtout
que t'es un peu maigrelette donc évite de répondre si ils te font des remarques,
c'est plus sûr.
- Et les professeurs ne font rien ? demandai je étonnée.
- Ho si, ils ont le record de retenues du lycée. Mais ils n'osent pas les renvoyer.
Je crois qu'ils flippent.
C'était consternant, les délinquants semblaient à l'abri des sanctions plus fortes
tant ils régnaient par la peur. Je n'eus pas réellement le temps de dire quoique ce
soit car nous arrivâmes près de deux garçons, un noir au cheveux rasés de taille
moyenne et un blanc avec de beaux cheveux blonds.
- Anthony, Kévin, voici Renesmée. Elle est nouvelle
- Bienvenue à toi, fit le garçon noir.
- J'espère que le lycée te plaît, fit le garçon blond poliment.
- Ça va... Un peu particulier.
- Ma frangine t'a traumatisée ? fit le blond.
J'appris ainsi que Kevin et Amélia étaient de faux jumeaux.
- Elle a eu la chance de croiser les garçons perdus, fit Amélia en haussant les
yeux au ciel.
- J'espère que tu ne jugeras pas tous les garçons de la Nouvelle Orléans par
rapport à ces machos. Il y en a qui se comportent bien, dit il en me souriant.
- Je me doute, dis je poliment. Déjà vous semblez plus sympathiques.
- Merci, ravi de redorer l'image de la gente masculine, fit alors Kevin.
Je me rendis compte que les deux garçons portaient des Teddy de l'équipe de
football américain, ils étaient donc des sportifs. Je ne m'intéressait qu'au base-
ball, le sport familial par excellence joué uniquement quand il y avait de l'orage
- chose courante à Forks - et que nous pouvions être discrets. J'étais assez douée
comme coureuse, ayant presque rattrapé mon père au niveau de la vitesse. Nous
entamâmes alors une conversation assez sympathique, ceux-ci s'intéressant un peu à
moi. J'étais la nouvelle et ces trois jeunes voulaient me mettre à l'aise.
J'appréciais énormément. Mais peut-être parce que mes sens étaient plus développés
mais j'avais l'impression que le cœur de Kévin battait un peu plus vite quand
c'était à moi qu'il parlait. Je n'avais pas vraiment l'habitude de discuter avec
les humains en groupe alors je devais sans doute me tromper.
- Tu veux t'installer avec nous? demanda alors Kévin.
- Avec plaisir, dis je touchée de l'attention.
Nous rentrâmes alors dans la classe et nous nous installâmes sur la même table, de
gauche à droite c'était Amélia, moi, Kévin et Anthony. Nous étions une quinzaine en
classe, petit groupe mais rien de bien méchant. Je voyais déjà le professeur, un
vieil homme bedonnant écrire au tableau. Nous étudierions donc la Seconde Guerre
Mondiale - Conflit en Europe plus particulièrement - et j'étais contente. En effet,
comme j'avais beaucoup questionné mon oncle Jasper sur la guerre de sécession, je
n'aurai pas appris grand chose sur ce sujet. Le professeur débuta son cours sur la
montée du nazisme en Allemagne tandis que je prenais des notes. Le cours avait
commencé depuis dix minutes quand le professeur arrêta de parler. Je levai alors
les yeux et le vit regarder vers la porte. Je suivis alors son regard et découvris
le grand brun sur le pas de la porte.
- Merci de nous gratifier de votre présence, fit le professeur.
- Navré, j'étais à la bibliothèque, fit le brun avec mesquinerie.
- Allez vous asseoir et ne perturbez pas le cours.
Je le vis alors passer devant notre table et je croisai son regard, il l'observait
amusé et je craignai la suite.
- Je devrai venir plus souvent, fit il en me regardant en passant.
- Quel connard, fit alors Kévin près de moi.
Je le vis se diriger vers une table occupée par un garçon maigre et aux cheveux
gras.
- Dégage c'est ma place, fit alors Jake.
Je vis le professeur regarder méchamment vers lui et surtout le garçon maigre se
dépêcher de se lever pour laisser la place et le garçon s'installer. J'étais
complètement choquée d'un tel comportement, il devrait faire un stage de bienséance
avec mon père et Jasper. Au moins s'installa-t-il en silence. Il ne perturba pas
outre mesure le cours et je suivis celui-ci dans le manuel d'histoire. Souvent
Kévin me demandait si j'arrivais à suivre et je le rassurais à chaque fois. Je le
trouvais quand même gentil avec moi, la pauvre petite nouvelle. Tout à coup, une
odeur étrange me parvint et je relevais la tête étonnée.
- Ça va? me demanda alors Amélia.
- Euh ouais ouais, dis-je rapidement.
Je connaissais cette odeur, forte, acre et je tournai immédiatement la tête vers le
grand brun dans le fond de la classe - l'observant horrifiée -. Il s'amusait bien -
si l'on peut dire -, il se tailladait la main avec un couteau papillon qu'il avait
dû sortir de sa poche. L'odeur de sang m'envoutait presque. Elle était forte,
prenante, motivante. Son sang devait être riche en protéines et en globules rouges
pour avoir cette odeur et j'en déglutis difficilement. Je crois que je devais même
rougir d'intérêt à cette odeur tant elle était enivrante. Cela devait être du O
très particulier, il était incroyablement intéressant. Bon sang - c'était le cas de
le dire - j'attendai la pause avec impatience, je n'avais pas le choix : je mourrai
déjà de soif. Sans doute comme dans le bar, il dût se sentir observé et me regarda
pour me sourire comme un sadique. Je le vis alors hausser les épaules et sucer son
doigt pour aspirer le doux breuvage. Je mourrai - si l'on peut dire - d'envie de me
lever, traverser la classe et attraper sa main pour aspirer son sang et de le
déguster longuement. Après je rêvais de lui planter mes dents dans sa carotide pour
l'achever. Je devais me contenir, surtout que comme je ne pouvais boire je n'avais
aucune solution. Alors sous la table je brisai mon auriculaire, la douleur
calmerait la soif, en espérant me contenir.

†††††

J'avais réussi à me contenir avec difficulté mais entre le cours d'histoire et le


cours de mathématiques, je m'étais réfugiée dans les toilettes pour boire, j'avais
été choquée d'en avaler la moitié, c'était donc ça la difficulté qu'évoquait grand-
mère. J'avais tellement honte que quand ma mère vint me chercher à midi pour que
nous passions du temps ensemble, je n'en parlais pas. J'avais juste évoqué mes
cours tandis qu'elle écoutait attentivement. J'avais mangé mon sandwich
tranquillement quand ma mère me demanda quelque chose de surprenant.
- Tu as réussi à te faire des amis? demanda-t-elle.
- Des gens m'ont bien accueillie pourquoi ?
- Tu ne parlais que de tes cours, me dit-elle.
- J'ai croisé un petit groupe de trois très gentil, dis-je.
- Et tu n'as pas eu d'ennuis ?
- Non, ça va...
J'avais toujours eu des difficultés à mentir à Maman, elle le savait tout de suite
en général.
- Tu as du mal à résister ? me demanda-t-elle.
- C'est à cause d'un crétin, il se taillaidait le doigt.
- Merde... Tu n'as pas agi bizarrement ?
- Non... Je ne pense pas.
- Tu veux que je te ramène à la maison ? demanda ma mère.
- Ça ira... J'ai bu ce qu'il fallait.
- Je sais que le sang humain peut avoir plus d'attrait ma chérie.
- Ça ira Maman je t'assure... Et puis je n'ai que sport.
- Sport? fit elle surprise.
- Bah oui... Je sais c'est con dès le premier jour.
- Ce n'est pas ça ma puce, n'oublie pas que tu dois avoir l'air humaine.
- Je sais Maman, ne t'en fais pas. Je ne vais pas faire des bonds ou soulever plus
de cent kilos, je ne suis pas idiote.
- Ça je le sais ma chérie.
- Bon...
Ma mère arrivait près du lycée, sur le parking pour me déposer et j'ai soupiré de
lassitude. Les quatre truands étaient sur le parking.
- Et merde! dis-je alors.
- Qu'est-ce qu'il y a? demanda ma mère.
- Tu vois ces quatre jeunes ?
- Oui? Ce sont eux tes amis? fit elle horrifiée.
- Ho non, sûrement pas... Ce sont les délinquants du lycée, c'est le grand qui
faisait le con avec un couteau.
- Des délinquants... Et ben... Le lycée ne change pas.
- Je sais, dis-je en ouvrant la portière.
Je descendis de la voiture et avançai sachant que je devrai passer près d'eux et
mes narines furent réceptives à l'odeur de leurs joints. Je me dépêchai d'avancer
quand j'entendis ma mère.
- C'est Edward qui viendra te chercher, fit elle alors.
- Merci, dis je en lui faisant signe.
Je passai alors à côté d'eux et le grand plaça sa jambe en travers du chemin me
bloquant l'accès.
- Tu pourrais retirer ta jambe, s'il-te-plaît ? dis-je poliment.
- T'es nouvelle non?
- Oui et? dis-je impatiente.
- Bienvenue.
- Merci, dis-je étonnée.
- Hey, fit Ernesto. C'était qui la fille avec toi?
- C'était ma m... ma belle-sœur. La femme de mon frère.
- Ho le bol... fit alors Ernesto.
- Je peux passer? demandai-je alors.
- Ça dépend si t'es gentille.
- Quoi? dis-je en m'offusquant.
Je voyais que les trois autres souriaient sadiquement. Je n'arrivais pas à y
croire. Ils se comportaient comme des porcs, qu'ils essayent de me faire quelque
chose, j'allais leur briser les mains.
- Je plaisante, fit il en baissant sa jambe.
- Merci, dis-je en avançant.
Je fus gratifiée d'un sifflement de David et des rires des autres. Je préférai ne
pas réagir et je filai vers les vestiaires pour me changer. Le sport, ce n'était
déjà pas une matière intéressante mais quand en plus on est obligé de se limiter
cela devenait même contrariant. Après avoir revêtu, tout comme Amélia, le t-shirt
rouge de sport au logo de l'école sur un jogging gris au même logo, je me suis
rendue sur le terrain d'athlétisme pour le cours avec une autre classe.
- Tu es douée en sport? demanda Amélia.
- Un peu, en course à pied, avouai-je immédiatement.
- Allez... C'est parti pour la corvée.
Je suis arrivée dans les gradins en bordure de la piste d'athlétisme quand le
professeur, une femme musclée parla:
- Bon les petits jeunes, vous allez vous échauffer et on va faire un peu de course
à pied.
- T'as du bol, fit Amélia en commençant à s'échauffer.
- Mouais, dis-je en faisant de même.
Je n'en avais pas besoin forcément mais je le faisais pour me rendre crédible. La
prof appelait les élèves par quatre pour courir un deux-cents mètres.
- Bulsen, Carrington, Citrian, Cullen, en piste.
J'avançais alors à l'annonce de mon nom de famille et juste à côté de moi se plaça
le grand brun et je soupirai.
- Je vais finir par croire que tu me suis, dit il mesquin.
- Te fais pas de films.
- Jake Carrington, me dit il alors.
- Renesmée Cullen.
- Renesmée? Tes parents t'en voulaient déjà ? fit il amusé.
- Je t'emmerde, répondis je méchamment.
- Une hargneuse hein? Tu mords aussi?
Je l'ai alors regardée horrifiée, il avait du remarquer un comportement bizarre
comme ma mère à l'époque avec le comportement stupéfiant de mon père.
- Quoi? fit il surpris
- Qu'est-ce que t'as dit ?
- Tu fais qu'aboyer alors ?
- Ouais c'est ça, dis je en soupirant.
Pour dire vrai, j'étais rassurée qu'il ne fasse que l'usage de l'expression. Il
n'avait rien vu.
- Tu sais qu'il y a un problème dans cette course? fit il alors.
- Lequel ? dis-je alors l'attendant au tournant.
- Je ne pourrais pas t'observer courir.
- T'es un porc, tu le sais ça ?
- Mouais... Si on ne peut plus faire de compliment.
C'était ça un compliment pour lui ? C'était vraiment un con qui m'agacait
énormément. Le professeur donna alors le signal du départ et je me mis à courir
tandis qu'il courait à ma hauteur. Qu'est-ce que c'est compliqué de faire semblant
d'être quelqu'un de normal, je devais me retenir.
- Alors Cullen, t'es toujours aussi lente? fit il en accélérant.
Il m'avait mise en colère et inconsciemment j'ai accéléré ma vitesse, dépassant
légèrement celle d'un humain et je l'ai dépassé sans me soucier du résultat. Je
voulais lui rabattre le caquet une bonne fois pour toutes, lui montrer qu'il ne
m'était pas supérieur. Je passai alors la ligne d'arrivée la première et je me suis
retournée pour le provoquer avant de me rendre compte que je ne l'avais pas dépassé
de tant que ça. Et il ne semblait pas essoufflé.
- Beau travail Mademoiselle Cullen, vous venez de battre le record de Monsieur
Carrington, vous devriez rejoindre le club, fit la professeur.
Je me retournai alors inquiète d'une provocation et je vis d'autres élèves observer
la situation.
- La chance sans doute, dis-je alors en souriant.
- C'est moi qui en ai eu, dit il alors.
Mon sourire s'effaça tandis que lui souriait, encore une insinuation déplacée.
J'avais envie de m'énerver mais je pourrais le tuer.
- Arrête la provoc, fit alors Tina qui était dans la seconde classe.
- Désolé, le spectacle valait la défaite ! fit il alors.
- T'es vraiment un connard ! fit une voix.
Je tournai la tête et je vis Kévin qui avançait vers Jake Carrington, il voulait me
défendre.
- T'espères qu'elle courra aussi vite vers ton lit le puceau? fit Jake.
Je vis Kévin essayer de lui mettre un coup de poing mais Carrington était plus
rapide et lui administra une droite magistrale qui le fit chuter.
- Mais t'es taré ! dis-je en m'approchant rapidement vers Kévin au sol, comme sa
sœur.
J'étais encore dans la merde, sa joue saignait un peu mais j'étais en colère ce qui
fait que je n'étais nullement intéressée par le sang à ce moment là.
- T'es qu'un abruti! dis je alors en hurlant presque.
- Je me demande si tu hurles comme ça en toute circonstance, fit il en haussant les
sourcils.
Je me suis alors levée - très en colère - et j'ai avancé vers lui.
- Tu te crois tout permis parce que tu es musclé ? Même moi je pourrais te donner
une leçon abruti! dis je en l'approchant. Je vais te donner une leçon d'ailleurs et
je vais te renvoyer chez toi en civière !!!
Comme ma vue était plus précise que celle d'un humain, je vis les muscles de sa
jambe droite se contracter pour prendre de l'élan. J'étais surprise, il comptait se
jeter sur moi. J'allais devoir me battre quand soudain, je vis Tina s'interposer
entre nous deux.
- Arrête, tu vas la tuer, fit elle tout bas.
Je regardai alors Jake horrifiée, il n'aurait pas hésité à s'en prendre à moi. Même
si je n'étais officiellement qu'une fille - pas très normale-, il n'aurait pas
hésité à me taper dessus alors qu'à mon physique, il pourrait croire qu'une seule
baffe m'enverrait aux urgences. C'était incroyable tant c'était choquant. Je le vis
alors se faire éloigner de moi par Tina et je l'entendis lui dire:
- Tu devrais prendre une dose, t'es un peu à cran.
- Ouais... Ce soir faut qu'on s'amuse.
- On ira, promis... On t'en laissera... Mais calme toi, tu l'as vue non? C'est une
crevette, tu vas pas la frapper!
Il pouvait venir, il aurait vu de quoi était capable la crevette, j'étais une
crevette vampire. Je lui aurai donné la leçon de sa vie à cet imbécile heureux.
- Wahou! fit Amélia derrière moi.
Je me suis retournée et je vis tous le monde me regarder et je soupirai. J'avais
fait deux erreurs en me rebellant: la première - la moins gênante - j'avais attiré
l'attention sur moi, j'allais devenir un peu la coqueluche, la seule personne à ne
pas courber l'échine devant eux. Le problème était la seconde, je m'étais mise à
dos une bande de délinquants et je craignais déjà les représailles même si je ne
risquais rien en somme, cela allait compliquer mon année. C'était officiel :
Renesmée Cullen avait fait sa petite esclandre lors de sa rentrée, va pour la
discrétion... Mon père allait m'assassiner...

†††††

Réponse Review
Nedwige Stark
Content que ça te plaise déjà, prépare toi à ce que le prétendant soit loin d'être
comme son papounet lol.
Je vais tenter de te renvoyer le lien, je remplacerai le . par le mot POINT en
espérant que ça marche.
À bientôt.

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