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Jacques Halbronn

TEXTOLOGIE & ANTHROPOLOGIE


Études en Épistémologie

Tome II ANTHROPOLOGIE

Seconde Partie

UNE ANTHROPOLOGIE DU TEMPS


“L’astrologie est, à mon égard, une très grande dame,
fort belle et venue de si loin qu’elle ne peut manquer
de me tenir sous le charme. Dans le monde purement
physique, je n’en vois pas dont les atours puissent
rivaliser avec les siens. Elle me paraît, en outre,
détenir un des plus hauts secrets du monde.
Dommage qu’aujourd’hui - au moins pour le vulgaire -
trône à sa place une prostituée “ (André Breton)

“La superstition est à la religion ce que l'astrologie est


à l'astronomie, la fille très folle d'une mère très sage.
Ces deux filles ont longtemps subjugué toute la terre.”
(Voltaire)

« On ne perd pas son temps en recherchant à quoi


certains ont perdu le leur”
(A. Bouché Leclercq, Astrologie Grecque, 1899)

«Le Zodiaque est le test de Rorschach de l'humanité


enfant. » ( Gaston Bachelard)

'Sur l'Astrologie dans le magazine «  Elle  »  : «  On


connait bien au moins une autre de ces tentatives
nominalistes  : la littérature qui dans ses formes
dégradées ne peut aller plus loin que nommer le vécu.
Astrologie et Littérature, ont la même tâche
d'institution retardée du réel  : l'astrologie est la
littérature du monde petit-bourgeois  »
(Roland Barthes, Mythologies, 195, p. 1687)

«  Car enfin qu'est-ce que l'homme dans la nature ? Un


néant à l'égard de l'infini, un tout à l'égard du néant, un
milieu entre rien et tout. Infiniment éloigné de comprendre
les extrêmes, la fin des choses et leur principe sont pour lui
invinciblement cachés dans un secret impénétrable,
également incapable de voir le néant d'où il est tiré, et
l'infini où il est englouti. Que fera-t-il donc, sinon
d'apercevoir quelque apparence du milieu des choses,
dans un désespoir éternel de connaître ni leur principe ni
leur fin ? Toutes choses sont sorties du néant et portées
jusqu'à l'infini. Qui suivra ces étonnantes démarches?
L'auteur de ces merveilles les comprend. Tout autre ne
peut le faire.  » Blaise Pascal
Genèse

07 Dieu fit le firmament, il sépara les eaux qui sont au-


dessous du firmament et les eaux qui sont au-dessus.

14 Et Dieu dit  : «  Qu’il y ait des luminaires au firmament


du ciel, pour séparer le jour de la nuit  ; qu’ils servent de
signes pour marquer les fêtes, les jours et les années 

'«  Un des grands événements de l’Ère du Verseau doit être


logiquement la réconciliation des juifs et des chrétiens. Les
premiers chrétiens et Jésus lui-même étaient juifs. [...] il y
a identité entre la révélation judaïque et celle du Christ  »
(Paul Le Cour, Hellénisme et Christianisme, Omnium
Littéraire, 1943, Dervy, 1951)

Le premier tome s'inscrivait dans une approche des textes


traditionnels alors que le tome second relève d'une
démarche à caractère anthropologique. C'est à dire que
nous serons en prise avec des observations qui nous sont
contemporaines , notre terrain n'est plus essentiellement
le texte qui nous est parvenu mais le monde tel qu'il
existe. Cela dit, cela n'exclue nullement pour autant que
nous ayons à nous référer à une littérature astrologique
remontant loin dans le temps. Nous venons de traiter de
questions d'ordre linguistique, du passage de l'oral à l'écrit
mais plus encore de l'écrit à l'oral. Or, une des pièces
maitresses du savoir astrologique n'est-elle pas, aux yeux
des astrophiles les plus convaincus, le thème de naissance,
c'est à dire un document, un texte  qu'il s'agit de « lire »,
de déchiffrer ? Ne parle-t-on pas de la lecture des lignes de
la main ? Est-ce que l'astrologue ou plutôt l'astromancien
face à une carte du ciel – désormais dessinée par un
ordinateur-ne projette pas sur un thème ce qu'il sait/sent,
projette de la personne concernée  tout comme dans
certaines langues du Moyen Orient – où serait- justement
née une certaine astrologie- comme l'hébreu, on ne peut
faire parler un écrit que si l'on en connaît,- condition
nécessaire( en possède déjà l'oralité ? En revanche, dans
les langues européennes, l'écrit se suffit quasiment à lui-
même, du fait qu'il comporte des voyelles, permettant de
faire semblant au moins de savoir le lire- sinon le
comprendre - sans dépendre de l'oralité . Et c'est peut etre
pour cette raison qu'il y a débat autour de l'astrologie,
selon que l'on prend pour support d'information ou de
communication. (cf l'astrothérapie in Clefs pour
l'astrologie, deuxième édition, 1993) Il est clair,
évidemment, que lire son propre thème fera
inévitablement appel à ce que nous savons au sujet de
nous-mêmes.
On se demandera si l'astrologie est malade ou si c'est un
mal. Soit deux approches bien différentes.Dans un cas, il
importe de la soigner, de déterminer les maux dont elle est
atteinte – pathologie d'une épistémé  et dans l'autre, il
faudrait l'évacuer, l'éviter, l'enfermer comme on le faisait
des incurables. Or, les astrologues ne semblent pas être
parvenus à opérer cette astrologie du mal dont elle est
atteinte.
On pourrait recourir au terme de « cyclologie » pour
englober tout une littérature consacrée à la détermination,
à la structuration du temps, ce qui recouvre à la fois les
traditions relatives aux astres, à commencer par le corpus
astrologico-astronomique et à leur rapport avec notre
Humanité et à la fois le balisage du temps social,
notamment au prisme du droit constitutionnel, deux
domaines auxquels nous nous sommes initiés,
parallèlement dès les années soixante.Dans le domaine
juridique que nous aborderons dans le cours du présent
volume, la question du droit constitutionnel retiendra
notre attention lorsqu’il s’agit de fixer la durée des
mandats. L’on sait, en effet, à quel point la détermination
de telles échéances- œuvre des hommes- peut entraîner
de perturbations, de tensions. L’astrologie, elle aussi, elle
d’abord, n’a –t-elle pas vocation à baliser et l’espace et le
temps de la Cité ? Selon nous, le monde devant nous nous
est plus immédiatement accessible et signifiant que ne
peut l'être le ciel. Le quel des deux plans doit nous servir
de socle ? Or, pour bien des astrophiles, la littérature
astrologique leur apparaît comme plus familière que le
monde ''réel » et même carrément en mesure de
substituer à celui ci. La recherche astrologique doit partir
des structures sociales repérables et non de l’entrelacs
entremêlé du cosmos, c'est ainsi qu'aura procédé
Gauquelin en se demandant quels pouvaient être les
facteurs célestes parmi tous ceux existants – car toute
recherche a une vertu de décantation - pouvant
correspondre, être en corrélation avec le monde
observable sociologiquement, historiquement, ce qui l'aura
conduit statistiquement à ne conserver qu'une petite
partie, utile, viable du corpus astrologique De la même
façon, comme nous avons pu le noter dans le domaine de
la francologie, connaître, préciser les codes du français
doit partir non de l'écrit mais de l'oral en vigueur. SI les
règles mises en avant par les enseignants en astrologie ou
en français ne recoupent pas ce que nous pouvons
observer directement ; c'est que ces règles ne sont pas
valables et ne permettent pas d'obtenir les résultats
attendus. Mais les travaux de Gauquelin ne relévent que
d'une astronomie primitive qui n'a même pas besoin de
connaître les révolutions planétaires puisque c'est une
astrologie géocentrique qui voit les planètes se lever et se
coucher quotidiennement, du fait de la rotation terrestre
et non une astrologie zodiacale. Autrement dit, cette
astrologie a fort bien pu se mettre en place bien avant
l'astrologie cyclique. (cf notre ouvrage L'étrange Histoire de
l'Astrologie, 1986 et notre postface à ses Personnalités
planétaires, 1992). Selon nous, cela correspondrait à une
société qui elle aurait été cyclique et qui aurait réparti les
activités selon des périodes de la journée en tenant
compte du passage des planètes instrumentalisées
comme marqueurs de temps. C'est ainsi que telle activité
aurait fini par être associée au positionnement de telle
planète et ainsi de suite, ce qui est attesté pour toutes
sortes de végétaux et d'animaux (chronobiologie) ainsi
articulés sur les minéraux.http://www.astrology-and-
science.com/g-arti2.htm
Il importe de souligner que ni la Bible ni le corpus
cyclologique ne nous permettent de procéder à une
quelconque datation en rapport avec leurs dates
respectives de « parution » connue. Nous sommes
convaincus qu'il ne s'agit là que de résurgences de
périodes bien plus éloignées de nous. C'est ainsi que la
prophétie sur la Nouvelle Alliance, figurant dans le Livre du
Prophète Jérémie (ch XXXI) est très probablement à placer
à une époque bien antérieure tout comme d'ailleurs l'ordre
dans lequel l'on nous présente la succession des trois
religions du Livre ne devrait aucunement être retenus car
pour nous le judaïsme n'est pas le premier mais le dernier
discours et donc le plus actuel, comme le montrent de nos
jours les alertes écologiques.. La relative ancienneté des
dits corpus ne doit pas faire illusion – la carte n'est pas le
territoire - car il s'agit tout au contraire d'une relative
modernité. Il revient à l'historien de veiller à ne pas se
laisser leurrer par la présence de certains documents qui
risquent de nous fourvoyer. Cela vaut d'ailleurs dans les
deux sens  celui de l'antidatation faisant de l'a posteriori
un a priori, comme celui de la réminiscence, faisant
irruption
Quant à l’astrologie, elle est constamment en quête de sa
« vérification » au prisme de sa « pratique ». Or, il importe
de comprendre que l’idée même de vérification
correspond à une tentative du monde d’en bas de
s’imposer au monde d’en haut, à savoir remplacer
l’exigence de cohérence structurelle par celle de l’utilité.
Celui qui n’y connaît rien en mécanique se contente de voir
si le « machin » « marche » en appuyant ou en tournant
quelque bouton, et s’en contente et si ça marche, cela
règle tout ipso facto. Force est de constater qu’un tel
glissement s’observe à tous les niveaux, comme dans le
champ du linguistique (cf notre Volet III). En fait l’on traite
l’astrologie voire la théologie comme s’il s’agissait de
machines dont on vérifie le bon fonctionnement. Plus les
recrues ont un niveau médiocre et plus ces disciplines sont
tirées vers le bas ! Dans le cas de l’astrologie, au cours des
dernières décennies, le milieu astrologique se sera
considérablement appauvri à l’instar de certains quartiers
d’une ville, dont la population d’origine aura fui. On sera
ainsi passé des ingénieurs aux techniciens. Du temps de
Nostradamus, bien des astrologues étaient passés par des
études de médecine. Cela dit, les gens ne commencent pas
directement par la pratique, laquelle est précédée par une
collecte d'information et c'est à partir d'une telle collecte
que le passage à la pratique s'effectuera à la suite d'une
sélection parmi les données ainsi recueillies. La première
impression sera donc « intuitive » : on se fera une première
idée laquelle motivera un certain intérêt, une préférence
pour tel objet d'étude que pour tel autre sans que l'on en
soit arrivé au stade de l'expérimentation. Il en est d'ailleurs
ainsi au regard de la formation d'un couple, ce qui passe
par un certain nombre de stades pouvant éventuellement
déboucher sur un rapprochement plus intime. Autrement
dit, l'on se fiera inévitablement aux apparences, à la
présentation et si celle-ci laisse à désirer, on risque de ne
pas aller plus avant, renonçant à passer du participe futur
au participe passé, selon un schéma déjà esquissé. Par la
suite, certains choix seront narrés comme fondés sur
l'expérience de terrain alors que l'esprit humain est
marqué par des repères d'ordre esthétique, structurel.. Il
s'agira là en réalité d'un expédient auquel l'on recourt
quand les raisons premières du choix n'auront pas tenu la
route mais n'en auront pas moins suffi à finaliser la
démarche engagée. Dans le cas de l'astrologie, on aura
probablement été séduit au départ par un dispositif qui
nous aura accroché du moins dans un premier temps
comme l'agencement zodiacal, le recours à la date de
naissance, complétée par le lieu et l'heure, le lien à
l'astronomie et.ou à la mythologie etc . Autant d'éléments
susceptibles de donner envie de poursuivre l'exploration
ou pas.
Quid de la « pratique » ? Dans la foulée de notre étude des
quatrains prophétiques constituant le corpus appelé
« Centuries », ce qui en soi ne fait que désigner des séries
de 100 quatrains dont la dimension astrologique est assez
sporadique – tant l’astrologie disparaît ici derrière une
poésie adoptant une posture prophétique en recourant à
la forme du futur - il nous faudra commencer par traiter
de la divination et tout spécialement de l’astromancie
avant d’aborder ce que nous désignons sous le nom
d’horoscopie, c'est à dire l'étoile fixe se trouvant dans la
perspective du soleil natal.
. Nous distinguerons une astrologie féminine et une
astrologie masculine, l'une marquée par un certain goût de
la complexité, de la multiplicité alors que l'autre irait
plutôt dans le sens de la "'parcimonie" occamienne,
préférant le monoplanétarisme au polyplanétarisme. Le
polyplanétarisme conduit au temps en miettes, infiniment
morcelé, ténu, niant la possibilité de disposer d'un temps
long, abondant permettant de mener à bien les projets.
Tout se passe comme si ses tenants souhaitaient infliger
aux humains, par le biais de leur astrologie étriquée du fait
du nombre de facteurs en lice, des conditions de vie d'une
grande précarité – un temps chichement compté- on
pense au lit de Procuste - comme s'ils voulaient se venger
de ceux qui ont une « bonne vie ». Autrement dit, les
conflits sociaux se répercutent sur le discours
astrologique. Or, qui ne voit, s'il est de bonne foi, que dès
que l'on s'attelle à un certain travail, l'on a besoin de
temps, tout comme c'est le cas pour la procréation,
l'agriculture ? Selon nous, la cyclicité sociale exige le
recours à peu de facteurs et peu de phases pour être
viable, vivable et même peu d'acteurs de premier plan, ce
qui signifie que l'astrologie n'aurait besoin que d'un
nombre fort limité minimal, de facteurs.

Les notions de masculin et de féminin sont au cœur du


modèle astrologique tel que nous l’exposerons, plus loin.
En effet, toute cyclicité passe par un moment féminin,
nocturne - aspect de conjonction) et un moment masculin,
diurne (aspect de carré). Dans Genèse I, l’on voit que la
nuit précède le jour, les ténèbres, soit la Nouvelle Lune la
lumière, le chaos l’ordre, le premier quartier/demi-Lune.
Genèse I
‫ אֵ ת‬,‫ֹלהים‬
ִ ֱ‫ ּבָ ָרא א‬,‫אׁשית‬ ִ ‫א ּבְ ֵר‬ 1 Au commencement, Dieu
 .‫ָארץ‬
ֶ ָ‫ וְ אֵ ת ה‬,‫הַ ָּׁשמַ יִ ם‬ créa le ciel et la terre.
,‫ וְ ח ֶֹׁשְך‬,‫ הָ יְ תָ ה תֹהּו וָ בֹהּו‬,‫ָארץ‬
ֶ ָ‫ ב וְ ה‬2 Or la terre n'était que Tohu
,‫ֹלהים‬ ִ ֱ‫ּפְ נֵי ְתהוֹם; וְ רּוחַ א‬-‫עַ ל‬ -bohu et ténèbres couvraient
 .‫ּפְ נֵי הַ ּמָ יִ ם‬-‫ְמ ַרחֶ פֶ ת עַ ל‬ la face de l'abîme, et le
souffle de Dieu planait à la
surface des eaux.
;‫ יְ ִהי אוֹר‬,‫ֹלהים‬ ִ ֱ‫ג וַ ּיֹאמֶ ר א‬ 3 Dieu dit: "Que la lumière
 .‫אוֹר‬-‫וַ יְ ִהי‬ soit!" Et la lumière fut.
,‫הָ אוֹר‬-‫ֹלהים אֶ ת‬ ִ ֱ‫ד וַ ּי ְַרא א‬ 4 Dieu considéra que la lu-
‫ ּבֵ ין הָ אוֹר‬,‫ֹלהים‬ִ ֱ‫טוֹב; וַ ּיַבְ ֵּדל א‬-‫ ּכִ י‬mière était bonne, et il établit
 .‫ּובֵ ין הַ ח ֶֹׁשְך‬ une distinction entre la lu-
mière et les ténèbres.

Comprenons que comme pour le rapport de l'oral à l'écrit,


il s'agit d'un processus cyclique, du serpent qui se mord la
queue (ouroboros). Entendons que la complexité précède
et à la fois succédé à la simplicité du modèle. L'on peut
ainsi s'imaginer que le masculin est prolongé par le féminin
alors qu'il s'agit d'une dialectique évolution/involution. Le
féminin, quant à lui , est matriciel, il est matière première
avec tout ce que cela peut comporter de chaotique, de
difforme (cf Genèse I), c'est le retour de l'individuel au
collectif . De fait l'astrologie au féminin ne craint pas le
désordre et la confusion des genres et à partir d'un schéma
simple, elle cherchera toujours à le déborder car pourquoi
faire simple quand on peut faire compliqué  (cf Arnaud
Esquerre, Prédire. L'astrologie au XXI e siècle en France,
Paris, Fayard, , 2013, ? Cette dualité est au cœur même
des relations humaines et il est bon que l'astrologie
puisse être analysée au moyen de catégories aussi
fondamentales tant dans le temps que dans l'espace social
L’ approche sociologique/ethnologique de l'astrologie nous
semble aussi superficielle que lorsque cela s'applique aux
pratiques religieuses ou encore aux pratiques langagières,
soit nos trois grands axes d'investigation. Entendons par là
que ce que pensent les utilisateurs n'a que fort peu de
rapport avec ce qu'est l'objet en soi (cf notre DESS
L'astrologie, ses structures et ses membres, Paris VIII,
1995, sous la direction d'Yves Lecerf)En fait, nous dirons
qu'il existe une astrologie privée et une astrologie
publique, comme on parle d'un droit privé et d'un droit
public, dont les méthodes diffèrent radicalement :
l'astrologie privée travaille sur des personnes peu connues
dont l'astrologue ne peut rien savoir au départ alors que
l'astrologie publique s'occupe de personnes jouissant
d'une certaine célébrité et dont les faits et gestes ont pu
être répertoriés.

Le mauvais génie
Selon nous, l'astronomie aura exercé une influence néfaste,
intrusive sur le développement de l'astrologie tout comme
ce sera le cas du français par rapport à l'anglais
Paradoxalement, en effet, l «  astrologie savante » sera
celle qui sous tendra une pratique divinatoire bien plus
que les généralités de l'astrologie populaire  ! Cette carte
du ciel sera la grille permettant de forger artificiellement
des individualités alors que l’heure de naissance ne vaut,
selon nous, que pour un petit nombre, une élite, ne serait-
ce que parce que tout le monde – loin de là - autrefois ne
disposait d’une telle information. Autrement dit, la
pratique de noter, de relever l’étoile fixe correspondant au
soleil de naissance était probablement réservée à une
certaine population, ne serait-ce que par la compétence
requise pour ce faire. . En tout état de cause, l’astrologie
aura évolué jusqu’à nos jours en mettant sur la touche
deux facteurs majeurs, à savoir les étoiles fixes et l’heure
de naissance au profit des seules planètes du système
solaire et des luminaires.  Elle a cru ainsi pouvoir se
recentrer sur sa partie jugée la plus solide alors qu’en fait
elle en est devenue bancale et vidée en grande partie de sa
substance.
On ne peut s’empêcher de relier ce point à l’épisode de
l’étoile des Mages (Évangile Matthieu 2, 1-15) lors de la
nativité de Jésus même si le récit qui en est fait prête
quelque peu à confusion. Les commentateurs citent le
chapitre XXIV du Livre des  Nombres du fait que Balaam
parle d’un astre qui sortira de Jacob, ce qui vient associer
Jésus au destin du Royaume du Nord ? En fait, il nous
apparaît que le récit de l’Étoile de Bethléem doive être
repensé : ce qui compte c’est de se demander sous quelle
étoile anti tel personnage et non de déterminer quel
personnage est désigné par telle étoile. Autrement dit,
c’est l’homme qui, ici, confère à l’étoile toute son
importance et non l’inverse.
Si le chef, est un acteur privilégié, matriciel, de l’Histoire,
il n’est pas doté de la connaissance de sa carrière, ce qui
est réservé au prophète, au «  nabi  », lequel aura accès
aux clefs de la Subconscience et du plan réservé à une
humanité adamique. Cela dit, avec le temps, l’on passe de
la déduction à l’induction  : l’enfant ne peut qu’extrapoler
à partir de ce qu’on lui a enseigné alors que l’homme d’un
certain âge peut passer au stade de l’induction, en
capitalisant des années d’expérience et d’observation,
notamment en ce qui concerne la perception des
processus cycliques mais aussi des phénomènes se prêtant
à une forme de probabilité statistique, chez certaines
catégories de populations, comme les femmes. Selon nous,
le processus divinatoire est lié à la lutte des classes car le
dominé sera bien plus enclin à se projeter dans le futur que
le dominant, en espérant que le dit futur permettra de
tourner la page. Quant au dominant, il consentira à l’idée
de lâcher périodiquement du lest mais toujours à titre
provisoire, ce qui est la base même de la cyclicité.

C'est ainsi que la numérologie offre l’avantage sur une


astrologie en vigueur de la clarté‫י‬, de la sobriété, cette
dernière ‫י‬étant victime d’une tendance à l’embonpoint. Le
passage de la numérologie à l’astrologie n’en est pas
moins une articulation essentielle : quand nous observons
la récurrence de certains nombres, il convient de se
demander si cela ne doit pas être mis en corrélation avec
tel ou tel cycle planétaire. On pense à cette durée de 3 ans
qui semble concerner la vie d'un grand nombre de couples.
Autrement dit, quand nous observons des nombres, ici-
bas, cela peut ‫י‬éventuellement se traduire, en haut, par tel
ou tel processus astronomique.(cf. la Table d’Émeraude).
L’approche numérologique devrait ainsi préparer la voie à
l’astrologie dès lors qu’elle accumulerait les exemples liés à
quelque cyclicité, ce qui nous semble plus marquant que les
observations d'ordre caractérologique liées à la symbolique
zodiacale. Or, il semble bien que l’astrologie en se
complexifiant se sera éloignée de la numérologie, perdant
ainsi de facto un certain soubassement.
On pourrait, peu ou prou, aboutir au même constat à
propos du prophétisme lequel s’ancre bien plus profond
‫י‬ment dans le monde d’en bas que ne le fait l’astrologie,
d’où notre travail en parallèle sur ces deux plans.(cf.
Jacques Halbronn De l’agencement des recueils
prophétiques. De la Pronosticatio de Lichtenberger au
Mirabilis Liber parisien, Revue Française d’Histoire
du Livre, 2013, Pierre Brind’amour, Nostradamus
astrophile  : les astres et l'astrologie dans la vie et
l'œuvre de Nostradamus, Ottawa, Presses de l'Université
d'Ottawa et Éditions Klincksieck, 1993)

En vérité, Il ne faudrait pas tomber, en effet,


dans l’erreur stratégique commise par la
communauté des astrologues lesquels croient
bien faire et bien dire en soutenant que
l’astrologie émanerait de l’astronomie.

A la fin du XIXe siècle, l’on a mis en exergue l’idée


d’astrologie «  scientifique  » En 1902, le
polytechnicien Paul Choisnard, se servant du
pseudonyme de Paul Flambart, faisait paraître son
ouvrage «  Langage astral«  sous -titré«  Traité
sommaire d'astrologie scientifique  ».

Il s’agissait d’une sorte de manifeste prônant un


alignement de l’astrologie traditionnelle  sur les
données astronomiques. D’aucuns diront que
c’était là un projet qui aurait dû aller de soi car
comment l’astrologie pourrait-elle se passer de
l’astronomie  ? Or, une chose est de se servir de
l’astronomie, une autre de la servir. Pour notre
part, nous dénonçons la tentation de l’alignement
de l’astrologie sur l’astronomie moderne tout
comme celle de l’alignement de la théologie sur la
paléontologie et la cosmologie actuelles comme
clef du Livre de la Genèse.

Certes, l’astrologie ‘sort -elle de l’astronomie


comme la statue du bloc de marbre mais elle la
transcende. L’astronomie n’est pas réductible à
l’astrologie pas plus que l’inverse. Entre
l’astronomie et l’astrologie, il y a l’interface de
l’Homme et cela change tout. A partir de la
Création (Briah) par Elohim, se met en place une
seconde création ou «  formation  » (Yetsira)
qui part d’Adam (cf. Genèse chapitre II avec la «
formation  », l’extraction de la femme). Elohim,
c’est la Nature, Yahvé, c’est l’usage qui en est fait,
ce qu’on choisit d’en garder et en ce sens, on
serait dans le refus de l’universalité. Quelque part,
ceux qui prônent une humanité, un cosmos pris
dans leur ensemble tenteraient de rétablir le règne
du Père (Elohim) par rapport à celui du Fils (Yahvé)
alors même que le progrès de l’Humanité, ce qui
témoigne de son génie adamique, c’est la
constitution d’outils avec ce que cela implique de
choix «  arbitraire » des matériaux, étant entendu
que l’on ne prend pas tout, que c’est sous
bénéfice d’inventaire, au prisme des besoins réels,
ce qui permet d’éviter l’aliénation et la saturation.

Chapitre premier L’astromancie

L’astromancie est une instrumentalisation de l’astronomie


en ce qu’elle utilise de facto la carte du ciel comme support
divinatoire, quand bien même se refuserait-elle à le
reconnaître en revendiquant le nom d’astrologie. Cela dit,
l’astronomie, de par l’éloignement de son objet se prête à
un tel sort même si les astronomes ne semblent pas
disposés à intégrer dans leur champ les savoirs qui se
référant aux astres, non plus en tant qu’émetteurs mais en
tant qu’objets visuels pouvant servir de signalétique au gré
du récepteur. Mais l’astromancie aura servi notamment à
ceux qui avaient besoin de croire à une sorte de
mécanisme d’horloge implacable , ce qui les dédouanerait
d’un certain complexe de culpabilité. Pour ces personnes,
seule une astrologie tentaculaire -Big Brother--rendue telle
du fait de la profusion des facteurs se succédant à un
rythme contraignant, peut faire l’affaire, jour après jour,
sans laisser à notre humanité un instant ; un espace de
liberté ! Pour notre part, ce n’est nullement un tel usage
que nous envisagerons pour l’astrologie !
En tout état de cause, l’astrologie aura évolué jusqu’à nos
jours en mettant sur la touche deux facteurs majeurs, à
savoir les étoiles fixes et l’heure de naissance au profit des
seules planètes du système solaire et des luminaires.  Elle
a cru ainsi pouvoir se recentrer sur sa partie jugée la plus
solide alors qu’en fait elle en est devenue bancale et vidée
en grande partie de sa substance.

Notre approche se veut à la fois diachronique et


synchronique en ce qu’elle entend à la fois restaurer le
dispositif initial de l’astrologie et à la fois s’efforcer de le
mettre en pratique, sous le nom d’astro-horoscopie. Selon
nous la pratique consistant à noter l’heure ou l’étoile de
naissance était certainement réservée à une certaine élite,
aux « princes » dont la naissance était très strictement
surveillée. On ne peut s’empêcher de relier ce point à
l’épisode de l’étoile des Mages (Évangile Matthieu 2, 1-15)
lors de la nativité de Jésus même si le récit qui en est fait
prête quelque peu à confusion. Les commentateurs citent
le chapitre XXIV du Livre des Nombres du fait que Balaam
parle d’un astre qui sortira de Jacob, ce qui vient associer
Jésus au destin du Royaume du Nord  ? En fait, il nous
apparaît que le récit de l’Étoile de Bethléem doive être
repensé  : ce qui compte c’est de se demander sous
quelle étoile naît tel personnage et non de déterminer
quel personnage est désigné par telle étoile. Autrement
dit, c’est l’homme qui, ici, confère à l’étoile toute son
importance et non l’inverse.
Dans cette première partie, nous traiterons du corpus
astronomico-astrologique quant à son impact historique
remarquable à travers les siècles jusqu’à nos jours tout en
développant une approche critique à l’instar de ce que nous
avons réalisé dans notre premier volume au regard du
champ biblique ( -cf notre seconde partie) On y traitera de
la corruption du modèle astrologique du fait même de ses
rapports complexes avec l’astronomie. On retrouvera ici la
problématique du passage du signifiable au signifié tout ce
qui brille n’est pas or. Le fait que l’astrologie
instrumentalise l’astronomie n’implique aucunement que
rien de ce qui est astronomique lui soit étranger ! C’est bien
là le piège du syncrétisme !. Puis, dans une seconde partie,
la notion d’horoscopie- nous amènera à nous focaliser sur
le thème du recrutement des élites, des chefs- interface
entre le Ciel et la Terre en quelque sorte, en mettant en
évidence les failles d’une société refusant le recours à
l’astrologie, quelle qu’en soit la forme, rejetant le bébé avec
l’eau du bain, confondant astrologie et horoscopie. Pour
nous, en vérité, l’astrologie renvoie à ce que nous avons
appelé, la création adamique, (troisième création) celle qui
va au rebours de l'évolution darwinienne.

Genèse chapitre I

1Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.

La présence de l’astrologie comporte de nos jours deux


facettes  : nous montrerons ci-après que la facette la plus
sophistiquée, la plus imprégnée d'une astronomie toujours
en progrès, n’est pas nécessairement la plus viable. C’est
ainsi que tout astrologue qui se respecte se croira obligé de
se démarquer des «  horoscopes  » de presse auxquels il
est reproché de ne pas prendre la juste mesure de la réalité
astronomique.(cf Fabienne Cusin Berche « L’astrologie en
quête de légitimité : les astrologues et leurs discours » in
L'astronomie dans les média. Analyses linguistiques de
discours de vulgarisation, dir . Jean Claude Beacco, Paris,
Presses Sorbonne Nouvelle, 1999) On voit donc se
constituer une sorte de triangle  : horoscopie, astrologie
et astronomie. L'horoscopie depuis la fin des années trente
du siècle dernier connecte le mouvement de certains
facteurs du ciel, à tel ou tel moment avec certains facteurs
du ciel à la naissance, selon donc un double référentiel,
l'un figé dans le temps et l'autre cyclique..
Pour nous, la question du Ciel est indissociable de
l’approche théologique et pour notre part, il n'y a pas de
pouvoir sans passer par un certain lien céleste. L’on
connaît le principe de la monarchie de « droit divin » mais
la théologie que nous prônons est indissociable de l’acte
fondateur du premier chapitre de la Genèse qui relie le ciel
et la Terre et toute la question est de savoir en quoi
consiste un tel lien, une telle alliance , une telle Création de
notre monde et non de l’Univers. On ne peut en effet
appréhender la genèse de l’Astrologie sans accepter qu’il y
a eu un travail de « Yetsira  (en référence à un livre de la
Kabbale qui traite justement des sphères et de l’alphabet
hébreu), de formation qui constitue une révolution
copernicienne à l’envers : ce n’est plus l’univers qui impose
sa loi mais c’est un univers instrumentalisé et en quelque
sorte recyclé.
C’est dire que le passage de l’astronomie à l’astrologie met
en scène deux théologies, deux idées de Dieu et du monde
qui continuent à affirmer leur antagonisme de nos jours. En
vérité, l’astrologie aura bel et bien été victime de ses
fréquentations avec l'astronomie laquelle aura tenté par le
truchement d'un Ptolémée ou d'un Kepler de lui imposer
sa loi, son métalangage zodiacal, ce qui lui aura été fatal.
Est-ce l’astronomie, d’ailleurs, qui aura voulu s’emparer de
l’astrologie ou bien l’astrologie qui aura pris modèle sur
l’astronomie ?
Cette fâcheuse influence , en tout cas, aura conduit
l’astrologie à s'aligner sur l'astronomie lorsque celle-ci
aura expulsé les étoiles du système solaire, sur la base des
lois de la physique et , par ailleurs, l'astrologie ne s'est-elle
pas alignée sur l'astronomie en ses aspects les plus
aléatoires quand il s'est agi, à partir du XVIIe siècle, de
baptiser les astres nouvellement découverts (cf. la lunette
de Galilée et les satellites « médicéens » de Jupiter) et
invisibles à l'œil nu et pour cette raison restés si longtemps
inconnus au bataillon, les astronomes modernes prenant la
suite de leurs prédécesseurs en recourant à la mythologie,
solution de continuité entre l'Antiquité et les temps
modernes  avec l'adoption tardive d'Uranus à Neptune, de
Cérès à Pluton? .Il semble que la mode consistant à
baptiser mythologiquement les planètes au-delà
de Saturne ne soit entrée dans les mœurs des
astronomes qu’à partir de 1850, date à laquelle le
H (is) M(ajesty) Nautical Almanach Office
abandonne le nom de Sidus Georgium pour celui
d’Uranus- selon la suggestion de Bode puisque
Uranus est le père de Saturne, explique-t-il- après
que l’on ait hésite à l’appeler Neptune George III  -
en l'honneur du roi de Grande Bretagne de
l"époque- » ou « Neptune Great Britain  » (cf
article Wikipedia, sur Uranus) lors de la guerre
d’indépendance américaine hommage à
l’Angleterre qui avait été le lieu de sa découverte à
Bath. (cf. A. J. Lexell, Recherches sur la nouvelle
planete, découverte par M.  Herschel & nominee
Georgium Sidus. Acta Academia Scientarum
Imperialis Petropolitanæ (1), 1783,). On trouve
même la proposition d’un  »urandi  » pour
les jours de la semaine.
Mais c’est à la même époque que la planète au-
delà d’Uranus –découverte en 1846- prendra cette
fois le nom du dieu Neptune (cf La vie
astrologique, années trente cinquante, voir tome
II) du présent ouvrage). La tendance se poursuivra
avec Pluton, dont le nom sera associé à la planéte
au-delà de Neptune qui ne sera découverte en
1930 mais qui avait déjà été, baptisée par avance,
dès la fin du XIXe siècle (cf le Manuel d’astrologie
sphérique et judiciaire de Fomalhaut, Paris, 1897,
cf notre ouvrage La vie astrologique, il y a cent
ans, Paris, Trédaniel, 1992). A la même époque, on
appellera Vulcain l’hypothétique planète « 
intramercurielle  », censée se situer entre
Mercure et le Soleil et dont l’existence sera rejetée
à la suite des travaux d’Einstein. On nous
objectera que dès 1801, Piazzi avait baptisé la
planète découverte entre Mars et Jupiter du nom
de Cérès, mais il s’agissait là avant tout d’un
hommage à la patronne de la Sicile.(cf. Piazzi
Della scoperta del nuovo pianeta Cerere
Ferdinandea, Palerme, 1802.) Le XIXe siècle aura
donc été le théâtre d’une sorte de compétition
entre déesses et dieux puisque l’on attribuera aux
sœurs de Cérès, autres filles de Saturne, à savoir
Pallas, Junon et Vesta d’autres astéroïdes
découverts dans la foulée.
Les astrologues contemporains,- au cours du
XIXe siècle, en voulant intégrer Uranus dans le
dispositif des domiciles de la Tétrabible de
Ptolémée ont ôté à Saturne le signe du verseau, ce
qui aura conduit à enlever à Saturne sa « 
créativité  » pour la conférer à Uranus, ce qui
fausse complètement la perception astrologique
de Saturne en en faisant même une sorte d’anti-
Uranus, réticent face à toute nouveauté  !.

Nous avonsconsacré en 1995 un ouvrage à la période des Années


trente cinquante (Ed Trédaniel) de Néroman à Maurice Privar.
Nous entendons compléter ce travail à propos de quatre ouvrages
conservés à la Bibliotheca Astrologica, à savoir le Manuel
d'Astrologie Médicla de G . B. de Surany parue aux Éditions des
Cahiers Astrologiques, à Nice, Verlaine et les astres de Dom
Néroman –(mars 1944 donc avec la présence allemande).avec
une préface de François Porche dans la collection « Les
connaissances supranormales ».Un autre livre de Dom Néroman a
depuis longtemps retenu ,notre attention , Grandeur et Pitié de
l'Astrologie, Ed. Fernand Sorlot avec une préface de J. H. Rosny
Ainé.(1940) Enfin, nous traiterons d'une traduction de l'allemand
« La nouvelle planète Pluton » -1937.
 
On commencera avec le Manuel de Geza de Surany -qui épousera
la future Marguerite de Surany., sœur de Marie thérése m de Longchamp
(cf les Ed. Sorlot)

Avant même d'étudier cet ouvrage observons les annonces de


l'éditeur, Alexandre Volguine, le fondateur des Cahiers
Astrologiques. On y propose la « collection complète des quinze
premiers numéros parus (1938- 1940). La parution s'en était
interrompue du fait de la guerre. Dans le catalogue sont proposés
des textes de Jean Hiéroz sur Manilius, de A/ Massot (Le Zodiaque
et les maisons), d'André Costeséque sur les transits, d 'André
Tanner (Le Sepher de Moise et la typocosmie) et quelques
ouvrages de Volguine lui même (Astrologie Lunaire, Le
symbolisme de la vie de Moïse plus une série d' Éphémérides
Astronomiques quotidiennes pour 1941, 1942, 1943
Plutôt qu'à l'astrologie médicale, intéressons-nous d'abord à ce
que Sunrany dit des « nouvelles » planètes , ce qui était
particulièrement le cas pour Pluton ; découvert récemment en
1930 :
 
« Uranus : La tradition ne nous fournir pas de renseignements sur
l'action de cette planète découverte à une date relativement récente. Il
est fort probable qu'Uranus fut connu des Anciens : mon très estimé
confrère KRAFFT a contribué à l’établissement de cette hypothèse
vraisemblable dans un article publié dans les Cahiers Astrologiques mais
rien n'est resté mais rien n'est resté eu égard de ses effets. ¨Pourtant,
l'expérience, la logique et ce qu'on appelle à tort l'intuition permettent les
observations suivantes (p. 63) Passons à Neptune «  comme Uranus, est
de découverte récente : la Tradition est muette à cet égard. Mais en près
de 100 ans on a quand même eu le temps de l'étudier et de constater ses
effets (...)Il est exalté dans le Lion » (Uranus était indiqué exalté en
Scorpion) et enfin Pluton : «  Pluton n'est connu que depuis 1930.En
douze ans,(on est donc en 1942) il n'a évidemment pas été possible e »
juger de son action et de son influence plus que superficiellement. En ce
laps de temps, on a pu toutefois constater qu’il n'est pas maléfique. Les
données suivante sont les fruits d’observations de plusieurs astrologues
bien connus. Pluton gouverne le Sagittaire (sic) (..) son lieu d'exaltation
semble bien se placer dans le Lion » Surany place donc l'exaltation de
Pluton dans le même signe que pour Neptune  et ne propose pas le signe du
scorpion pour son domicile, comme cela est entendu depuis plusieurs décennies.

Nous retiendrons la façon dont Surany traite de l'astrologie dans


son « Avant Propos » : »Au moment où n’ait l'individu, la position
qu'occupent les planètes dans l'écliptique se trouve gravée sur
l'impérissable Akasha. : l'horoscope n'est autre que l’inscription
dans les cieux en hiéroglyphes que seul un Astrologue peut
déchiffrer (...)Dire que les astres inclinent et n'obligent pas quand
la Science Astrologique nous donne quotidiennement des
preuves nouvelles du bien-fondé de ses enseignements est aussi
justifié que de prétendre échapper à la conséquence de nos
actions, à la loi de la causalité » Signalons des références au
Congrès international astrologique de 1937.
Comparons ce texte avec ce qui figure dans le Verlaine aux mains
des dieux. Commençons avec la Préface de François Porché qui
n'est pas astrologue, mais auteur d'un ouvrage sur Verlaine, ce
qui fait justement l'intérêt de son témoignage : on y apprend
qu'était paru juste avant le Traité d'astrologie rationnelle de Dom
Néroman. On ne pense pas que le dit Néroman a pu souscrire à
certains propos de son préfacier tels que celui-ci : »Comme il y a
beaucoup de mauvais astrologues, peut être sied il de remarquer
que les erreurs qu'ils commettent ne sont pas imputables à la
science dont ils se réclament faussement pas plus que les
diagnostics erronés des mauvais médecins ne portent
condamnation contre la médecin. L'astrologue peut se tromper.
L'astrologie ne se trompe jamais » Or, Dom Néroman pensait au
contraire qu’il fallait réformer, refonder l'astrologie. Cette façon
de parler de l'astrologie comme d'un savoir « accompli » n'est
vraiment pas à notre goût. Pas plus d'ailleurs que lorsque Porché
insiste sur la nécessité de la précision des données de naissance
(pp. 4-5) : »Une erreur de quelques minutes suffisant parfois à
fausser tout le problème ». On appréciera davantage la formule
suivante : « La masse des ignorants se divise en deux classes : les
crédules et les négateurs. Les premiers sont peut être les plus
nombreux mais je n'en suis pas sûr. »Quant aux « négateurs » « 
ils refusent sans examen toute adhésion à l'astrologie
scientifique »..
Jetons à présent un coup d'œil sur le copieux « lexique » (pp. 242-
255) qui accompagne ce texte extrait du Traité Rationnel: On note
que Néroman définit l'aspect comme un multiple de 30°
On note que le mot « étoile » ne figure pas comme entrée dans le
dit lexique, ce qui fait que Néroman n’intègre pas cette donnée
dans son astrologie. On ne s'arrêtera qu'à l'entrée « Axe Lunaire'
qui est un apport de Dom Néroman en ce qu'il met l'accent sur
les nœuds lunaires, importants pour ce qui s'appellera l'Astrologie
Karmique. -(p ; 243) : « En symbolisme, le premier (axe) s'appelle
le Dragon et le second Lilith »Sut Lilith, on lit « Lilith est le foyer
vide de l'orbite lunaire : on l'appelle aussi la lune Noire (..)¨Par
extension, on appelle Lilith l'axe lunaire tout entier mais,
correctement, Lilith est le côté de l'apogée de cet axe ; celui de la
périgée est Priape ,élément mâle du couple « . A l'entrée « nœud
lunaire, » on lit : » La ligne des nœuds s'appelle le Dragon, » Jean
Carteret sera certainement marqué par l’œuvre de Dom Néroman
et il en témoignera des années durant notamment lors des
réunions du Centre International d'Astrologie  puis dans nos
Colloques.
Passons à Grandeur et Pitié de l’Astrologie, paru dès 1940. On
s'en tiendra ci au premier chapitre intitulé « La poussée du ciel »
qui commence ainsi « Nous vivons l'aurore d'une humanité
nouvelle  (…) l'ère des Poissons, née avec le Christ, est au bord de
sa tombe et c'est parce que l'ère du Verseau est proche que
l'humanité se dégage -douloureusement toujours- de ses
tendances actuelles et tourne un visage d'espoir vers d'autres
idéaux(..) Cet irrésistible courant vers la Science du Ciel
s'accompagne de tous les remous imaginables ; c'est un torrent
tumultueux de purs élans, de forfanteries, de naïvetés (..) qui font
à la foi la grandeur et la misère de l'astrologie renaissante . C'est
ce torrent que je voudrais décrire tant que son flot désordonné
roule par la ville avant de faire place au fleuve puissant au fleuve
puissant ; calme, majestueux auquel s'abreuvera bientôt une
humanité rajeunie d'avoir reclassé ses notions » On pense à Paul
Le Cour dans sa réédition de son ouvrage sur Ganymède (cf notre
« vie astrologique, années trente cinquante ») Tout cela nous
semble bel et bien marqué par ce qui se passe en Allemagne à
l'époque.
Cela nous conduit à évoquer un autre ouvrage de nos collections :
La nouvelle planète Pluton de F.
Brunhubner (ed A. Kotulla, 1937), traduit de l'allemand (qui sera
réédité dans les années Cinquante Que nous dit le « message de
Pluton » pp136 et seq) qui nous présente le trio des nouvelles
planètes ? » :'On peut nommer Uranus et Neptune les
précurseurs de Pluton. Uranus, la première des nouvelles
planètes apporte évolution et révolution ( ;;)L'effet d'Uranus n'est
pas encore purement spirituel mais plutôt matériel -spirituel/ En
continuation de l'action d'Uranus – ce premier réveil d'une
nouvelle époque-Neptune causa d’abord -puisque incomprise-
des troubles et le chaos dans la vie humaine Plus tard, lorsque
l'homme s’efforça de comprendre les variations subtiles et fines
de Neptune, cette planète l'amena à la méditation et
l’approfondissement des probléme spirituels : la mystique.
Maintenant, sous les rayons de Pluton dont l'intensité augmente
de plus en plus ; ce ne sont plus les isolés qui les sentent mais
nous tous Quelque chose de nouveau et d'inconnu arrivera (..)
quelque chose de très redouté des uns mais attendu avec un
désir ardent par les autres : l'ère nouvelle ! (...)Pluton est le
phytopte et le messager d'un temps nouveau (..)La révolution
allemande de 1933 représente un des centres des événements
révolutionnaires du monde et je crois devoir dire que l'on peut
regarder Pluton comme l'aspect cosmique du troisième empire
(Reich) (..)Que l'Allemagne actuelle soit influencée par Pluton est
incontestable. On put facilement le prouver par les différents
horoscopes de ses chefs et les événements principaux des
dernières années. » A propos de l'entrée de Pluton en Lion on
trouve exposée l'idée du chef:(p.67) « Dans les années 1937 à
1957 le principe du chef (..) arrivera à sa plus forte expression Des
États formés de partis deviendront -semblables à Allemagne et à
l'Italie – des États conduits par un seul maître car partout dans le
monde entier, on appelle un chef »
Que penser de ce corpus de 4 ouvrages relatifs à l'astrologie
parus durant l’avènement et la domination des nazis ? On y
trouve une convergence entre l'affaire des trois trans
saturniennes qui fait penser aux cavaliers de l'Apocalypse et celle
de l’Erre du Verseau (signe qui se verra associé à Uranus) Sur le
moment, il est clair que le milieu astrologique put quelque peu
s'exalter. Certains parièrent pour le fascisme, d'autres, comme
Barbault, pour le communisme (avec le cycle Saturne-Neptuue)
Les congrès astrologiques furent une caisse de résonance ,
comme celui de 1933, que signale Brindhübner p 9) au lendemain
de la découverte de Pluton,n précédant ceux de Bruxelles -1935)
et Paris (1937, cette série de congrès « internationaux » étant
gouvernée depuis Dusseldorf par Hubert Korsch. En 1974, le
congrès de Paris permit à l'indice cyclque de Barbault d'alerter la
presse au sujet des échéances des années 1982-83 Or cet indice
cyclique était surtout marqué par les trois planètes Uranus,
Neptune et Pluton, lequel indice avait été élaboré par Henri
Gouchon à la fin des années 1940.(cf Les astres et l'Histoire,
Pauvert, 1967) sous le nom d'indice de concentration planétaire.
L'astrologie du Xxe siècle se montrait ainsi marquée par des
paramètres inconnus de la tradition astrologique antique, que ce
soit pour la théorie des ères précessionnelles ou pour les planètes
au delà de Saturne. Les astronomes devenaient par leurs
découvertes successives -une par siècle -les prophétes de temps
nouveaux. Bien plus, le politique s'alliait à l'astrologique, de façon
spectaculaire avec l'avénement du Troisième Reich ce qui n'était
en revanche pas nouveau au prix d'une instrumentalisation
mutuelle. C'est toute une génération d'astrologues qui se
trouvera impactée comme ce fut le cas au lendemain de la Chute
du Mur de Berlin, en 1989 au tour d'une prévision datant des
années Cinquante (conjonction Saturne-Neptune) avec à nouveau
un focus sur l'Allemagne vouée à se réunifier. Nous mêmes en
1979, nous avons publié « Aquarius ou la Nouvelle Ere du
Verseau », Actes d'un Colloque tenu deux ans plus tôt à Paris. Et
puis n'oublions pas le changement de millénaire autour de l'An
2000 ! Pour notre part, nous optons pour une « astrologia
perennis « , une astrologie éternelle, non sujette aux découvertes
astronomiques ni aux mystiques politiques de gauche comme de
droite. L'idée même de l'apparition de nouvelles planaires
renvoie à la croyance aux comètes. Quant à Uranus, l'astrologie
n'en a nul besoin pour annoncer un changement et déjà au Xe
siècle Albumasar y parvenait fort bien avec les conjonctions de
Jupiter et de Saturne. Il est vrai que les Évangiles nous parlent de
l'étoile des Mages, sur Bethléem.
 
 
L'astrologie contemporaine n'est pas une renaissance de
l'astrologie mais sa transfiguration sur un fonds d'événements
tant astronomiques que politiques d'un nouveau genre. Cette
évolution aura selon nous complétement dévoyé l'astrologie du
Xxe siècle.
 
I Les évenéments astronomiques
Comme nous l'avons mont é dans un précédent texte relatif aux
années 1930-1940, autour de Dom Néroman, Surany et
Brunhuner, les découvertes successives d'Uranus, Neptune et
Pluton auront radicalement transformé les fondations du discours
astrologiques et auront rejoint une astrologie marginale qui était
celle qui s'était construite autour du phénoméne des comètes.(cf
notre dossier Les variations d'impact des 'comètes » en France.
Etude bibliographique (fin Xve -fin XVIIIe), in Actes du Colloque de
1986, La comète de Halley et l'influence sociale et politique des
astres, , Bayeux 1991 pp. 53 et seq) On pourrait y ajouter certains
textes sur telle « Stella Nova » de Kepler. Tout se passe ici comme
si l'astrologue était amené à déchiffrer, à interpréter les signes
célestes de son temps. Pierre Bayle, dans ses Pensées sur la
Comète (de 1680) témoignera de cette tendance.
Paradoxalement, d'ailleurs, l'astrologie des comètes sera mieux
reçue par les milieux religieux que l'astrologie cyclique
traditionnelle en ce qu'elle supposait voire impliquait l'existence
d'une Providence en train de se manifester.
Or, l'intérêt suscité, depuis la fin du XVIIIe siècle pour les
nouveaux objets planétaires du systéme solaire, révélés par des
astronomes n'hésitant pas à recourir à la mythologie pour
baptiser leurs découvertes, allait plonger toute l'astrologie dans
ce type de lecture prophétique., au nom d'ailleurs d'une certaine
idée de la modernité.Au fond, ces nouvelles planètes ne
démontraient-elles point que l'astrologie n'avait jusque là pas
disposé de toutes les notes de son clavier ?D'ailleurs, les anti-
astrologues n'hésitaient pas à souligner les lacunes du savoir
astronomique des astrologues. .
Nous montrions dans l'étude parue sur Nofim.unblog.fr que les
événements politiques des années Trente semblaient bel et bien
valider la portée de ces nouvelles planète avec Pluton pour
couronner le tout, repérée en 1930.
 
II Les événements politiques
Avec la Seconde Guerre Mondiale, une nouvelle typologie
historique s'imposait, celle de guerres « planétaires » dans tous
les sens du terme. Dès la fin des années 40, l'astrologue Henri
Gouchon établira un graphique expliquant que les deux conflits
obéissaient à un même processus cosmique. Il construit un indice
de concentration planétaire, comprenant Uranus, Neptune et
Pluton venant s'ajouter à Jupiter et à Saturne qui « expliquait » et
extrapolait par rapport à ces deux conflagrations. André Batbault
reprit vingt ans plus tard le graphe ainsi constitué par les
conjonctions des « planètes lentes » en pariant sur un 'jamais
deux sans trois » pour le début des années 80 tout comme il avait
parié sur le succès du communisme soviétique. A ce propos, la fin
des années 80 et le début des années 90 consacrèrent plutôt la
tendance inverse avec l'effondrement de l'Europe de l'Est sous
emprise russe puis la dislocation de l'URSS elle-même., mettant
fin à son statut de « super-puissance ».
 
Conclusion : l'astrologie avait été ainsi envahie par l'émergence
de nouvelles planètes et par celle de nouveaux phénoménes
historiques sans parler des idéologies communistes et fasciste qui
venaient en quelque sorte confirmer l'importance du nouvel
apport astronomique. Avec le recul, l'idée de guerre mondial
semble bien avoir fait long feu et donc condamnait les
spéculations de Barbault sur un mauvais cheval tout comme
l'était aussi le communisme. Pas de chance ! D'ailleurs, la
problématique des nouvelles planètes semble également ne
déboucher sur rien, notamment avec la disqualification de Pluton
par la communauté astronomique en 2006.
Il est temps selon nous de revenir à une astrologie prenant de la
distance tant par rapport aux nouvelles planètes que par rapport
à toute forme de nouveaux phénoménes politiques pour l'inscrire
dans une approche plus sociologique de compréhension des
mécanismes sociaux récurrents à travers les âges. En tout état de
cause, il nous a toujours paru malsain de laisser entendre que
l'astrologie aura traversé des siècles dans l'ignorance de facteurs
astronomiques essentiels et de toute façon pour s'inscrire dans le
champ de la Cité, il fallait que les astres dont se servaient les
astrologues fûssent visibles à l'oeil nu, au vu de tous et non par le
truchement d'appareils.

Dans le cadre de ce que nous avons appelé Troisième


Création, certains arguments de ce type font long feu car le ciel
qui nous est accessible visuellement doit être considéré comme
un tableau de bord composé de toutes sortes de matériaux
instrumentalisés par le Deus Faber. Car si ce Dieu ne tolère pas
que l'homme se mêle de créer (cf. notre premier tome), lui -
même ne s'en sera point privé au nez et à la barbe du Dieu
originel de la Première Création!
On ne s’étonnera donc pas que le présent volet soit fortement
marqué par la problématique du métalangage et de ses scories, ce
qui pourrait caractériser le domaine des « pseudosciences », se
constituant aux marges, aux confins des savoirs dominants en
fouillant les poubelles et les marges de la culture. D’ailleurs,
nombreux sont ceux qui ne s’intéressent guère au contenu et se
contentent de faire les frais de la conversation en faisant fléché de
tout bois, tout étant prétexte pour donner signe de vie. . Dans le
cas de la divination, il est question de « support » et à peu près
n’importe quel matériau peut jouer ce rôle comme l’atteste la liste
des diverses mancies : onomancie, chiromancie, bibliomancie, et
évidemment et avant tout astromancie etc/ L'astrologie est
plombée par un double mimétisme, d'une part envers l'astronomie
– ce qui l'aura terriblement alourdie et de l'autre envers les
sciences humaines dont elle se sera évertuée à rendre compte avec
le dit bagage astronomique, renonçant ainsi à établir une structure
qui lui soit propre, à l'instar de l'anglais dans son rapport au
français s'apparentant à du copié- collé  , l'orthographe du français
se trouvant ainsi religieusement conservée et perpétuée, telle
quelle des siècles durant..
On s’intéressera plus particulièrement à l’histoire de l’astromancie
greffée sur l’astronomie et son métalangage zodiacal et
mythologique. On tiquera probablement sur l’usage du terme
‘ »astromancie », cela tient à une volonté de distinguer ce corpus
de celui dont nous traiterons in fine. Par astromancie, nous
pensons notamment à la divination à partir du « thème astral », de
la « carte du ciel » prise comme un tout. Et en ce sens,
l’astromancie nous apparaît comme un calque, littéralement, de
l’astronomie, du fait que rien de ce qui touche de près ou de
loin à l’astronomie ne saurait lui être étranger et une telle
relation fusionnelle se sera poursuivie jusqu’à nos jours.
La grande question qui se pose ainsi à propos de
l’astromancie -savoir paria mais le judaïsme n'est-il pas
aussi ainsi traité?,-est celle de ses rapports avec
l’astronomie : qui dépend de qui ? Est-ce l’astronomie qui
dépend de l’astromancie ou l’inverse ? De nos jours, force
est de constater que l’astronomie éclipse l’astromancie
laquelle se voit rabaissée à un statut inférieur, subalterne,
ambigu, obsolète dont le passé éclipserait le présent. Une
thèse que nous soutiendrons tend à mettre l'accent sur la
contribution des astronomes à l’évolution, aux dérives de
l'astromancie et rappelons que Claude Ptolémée tout
comme Kepler furent des « astronomes-astrologues »  le
dit Kepler -croyant bien faire en apportant, à quinze
siècles de distance au corpus astrologique- ce qui atteste
tout de même d'une certaine pérennité de l'intervention -
les données de l'astronomie. On connaît le syndrome du
Sauveur venant au secours de quelques brebis perdues,
égarées  ! C''est notamment à ce Ptolémée, d'Alexandrie
l'auteur de l'Almageste, que l'on doit certaines tentatives
d'alignement de l'astromancie sur l'astronomie, dans sa
Tétrabible (Iie siècle après JC), ce qui au demeurant trahit
une volonté d'apporter un supplément de légitimité
sociale à la dite astronomie. On soulignera notamment le
fait d'attribuer- de la part des astronomes -des dieux aux
astres. Cela conduira à de savantes constructions figurant
dans le Tétrabible sur les rapports des 7 "planètes" au -
Zodiaque à 12 secteurs qui nous avaient tant fasciné lorsque
nous débutions en Astrologie à la fin des années soixante.
(cf. Clefs pour l'Astrologie, Paris, Seghers 1976) Or, ce
Zodiaque est le pont aux ânes de l’astrologie, un passage
obligé qui est en fait une voie de garage. L’emprunt à
une discipline risque fort d’être victime de pratiques dont
on n’apprécie pas pleinement la portée, soit en en
exagérant l’impact (cas du métalangage) soit en n’en
prenant pas la juste mesure en ignorant certaines avancées
qui nous auront échappé/.
L’importance accordée aux astres, de nos jours, tiendrait
avant tout à l’image de l’astronomie mais, en même temps,
ne serait-on pas en droit de se demander si le point de
départ de la relation entre l’Humanité et le Ciel ne se
situerait pas plutôt du côté de l’astrologie voire de la
théologie, ne serait-ce que dans le champ sémantique
associé au signifiant « ciel » dans le domaine du religieux ?
Il reste qu’en ce début de troisième millénaire, l’astrologie
a toujours son mot à dire. Même du temps d’une chrétienté
triomphante, la terminologie mythologique et donc a
priori polythéiste survécut.
Le «  miracle  » astrologique- miracle qui renvoie à la
Troisième Création ne fait sens que du fait de sa pérennité,
de sa présentéïté-(cf Hartog) ce qui s’observe hic et nunc-
laquelle pèse plus lourd que la question de son point de
départ. La forme la plus populaire est celle des 12 signes
dans le cadre de ce qu’on appelle, dans la presse, les «
horoscopes ». (chapitre I) alors que la forme savante est
celle de la « carte du ciel », toute chargée, envahie par le
savoir astronomique laquelle astrologie planétaire se veut
individuelle, personnelle  du fait même de la pléthore de ses
combinatoires, ce qui génère un mouvement perpétuel
kaléidoscopique... Mais nous verrons que paradoxalement,
la forme populaire serait la plus authentique, la plus fiable
à l’encontre de la forme savante laquelle nous apparaît
comme bâtarde et hybride, en ce qu’elle ne respecte pas la
dialectique céleste-terrestre, à savoir celle du mobile et du
fixe , du multiple et du singulier. C'est ainsi qu'une
typologie réduite à quelques signes donne des boutons aux
astrologues plongés dans leurs éphémérides touffues et
désormais informatisées. On sait à quel point les emprunts
inconsidérés confèrent de l'embonpoint et de la lourdeur
à un corpus D'ailleurs, l'astrologie est écartelée entre une
typologie envisagée dans l'espace et une autre dans le
temps, ce qui n'est pas sans nous faire penser aux débats
entre écoles de physique..Si l'on met en avant l'espace, on
ne capte pas le temps et vice versa.. Ainsi, au prisme de la
cyclologie, le compartimentage spatial ne fait guère sens
vu qu'une personne peut passer par toute une série de
stades, ce qui nous a fait penser au dieu Janus. (associé au
mois de janvier, Janus le gond) et à ses métamorphoses.
Il importe de comprendre que l'approche spatiale est
présentéiste (cf F. Hartog), ce qui exige une considérable
main d’œuvre aux qualifications assez étroites comme
lorsque l'on effectue une battue, laquelle doit faire acte de
présence, occuper son petit créneau. Et cela explique
pourquoi l'astrologie a bien du mal à résister à tout apport
de nouveaux facteurs, à toute forme de diversification, de
diffusion, comme s'il n'y en avait jamais assez. A contrario,
une astrologie élitique tendra à s'articuler autour d'un
personnage central autour duquel tout va tourner, qui sera
Jupiter, le maître des horloges. Le chef est comme le
bouchon d'une bouteille, sans bouchon, la bouteille se vide,
le groupe se dissout, se disperse. Un chef qui pourra se
maintenir dans la longue durée, en rebondissant plus d'une
fois, parvenant à se remotiver indéfiniment du fait même de
son aptitude à embrasser un grand nombre de domaines, de
branches au lieu d'être cantonné à une routine bornée. Au
niveau théologique, ne peut-on penser que la spatialité
conduit au polythéisme, à Elohim, à « Adonay » qui sont
des pluriels et la temporalité au monothéisme, à Yahwé
Jupiter, qui est un singulier ? Le culte de Yahwé est celui de
la classe supérieur, des princes de Judée et celui d'Elohim
celui de la classe inférieure, celle du Royaume d'Israel.
Pour les Judéens, l'interdit vise le culte de dieux/d'astres au
pluriel, on y condamne ceux qui adorent non pas une étoile
mais plusieurs : Ovdéy Kokhavim..
Selon nous, l’astrologie dans son émergence ne
s’expliquerait que dans le cadre d’un «  Intelligent
Design »(dessein intelligent), c'est-à-dire d’une
intervention technologique «  supérieure » ne relevant pas
d’une quelconque impulsion première de l’Univers, qu’elle
soit le fait d’un apport extraterrestre ou extra-temporel,
c’est-à-dire issue de notre futur. En fait, nous serions en
présence de deux forces «  intelligentes », l’une relevant
d’une intervention «extra-terrestre » à l’origine d’un
processus adamique tel que décrit dans notre premier
volume et l’autre du passage à une ère de créativité 
humaine, laquelle serait responsable de la menace sur
l’écologie de notre planète. Cette intervention externe
aurait été motivée par une volonté de protéger les hommes
contre eux-mêmes, ce qui fait tout à fait sens de nos jours.
Dès lors, l’on comprend les attaques contre l’astrologie en
ce qu’elle ne se réduit ni à une approche universaliste de
type première création à une approche humaniste, de type
deuxième création. On aura compris qu'elle est le fer de
lance de la troisième théologie. A l'instar d'ailleurs de la
judéité.
La question s’est posée récemment à propos du
coronavirus, dès lors que certains laissent entendre que
cela pourrait avoir été fabriqué par les hommes et non le
fait du hasard des choses qu'il nous faut subir non sans
un certain fatalisme. Par ailleurs, l’évolution de
l’astrologie serait selon nous notamment le fait d’une
interférence entre l’astronomie et l’horoscopie, ce qui
aurait donné naissance à ce qu’on appelle astrologie. Il
importe pour nous de remonter au stade horoscopique, de
comprendre qu’une mauvaise description du savoir
astrologique actuel conduira invariablement à une
représentation défectueuse, faussée de l’évolution du dit
savoir.

On s’intéressera plus particulièrement à l’histoire de


l’astromancie greffée sur l’astronomie et son métalangage
zodiacal et mythologique.
On tiquera probablement sur l’usage du terme
‘ »astromancie », cela tient à une volonté de distinguer ce
corpus de celui dont nous traiterons dans notre troisième
volet sous le titre Linguistique et Astrologie. Par
astromancie, nous pensons notamment à la divination à
partir du « thème astral », de la « carte du ciel » prise
comme un tout. Et en ce sens, l’astromancie nous apparaît
comme un calque, littéralement, de l’astronomie, du fait
que rien de ce qui touche de près ou de loin à l’astronomie
ne saurait lui être étranger et une telle relation fusionnelle
se sera poursuivie jusqu’à nos jours.

La grande question qui se pose ainsi à propos de


l’astromancie -savoir paria mais le judaïsme n'est-il pas
aussi ainsi traité?,-est celle de ses rapports avec
l’astronomie : qui dépend de qui ? Est-ce l’astronomie qui
dépend de l’astromancie ou l’inverse ? De nos jours, force
est de constater que l’astronomie éclipse l’astromancie
laquelle se voit rabaissée à un statut inférieur, subalterne,
ambigu, obsolète dont le passé éclipserait le présent. Une
thèse que nous soutiendrons tend à mettre l'accent sur la
contribution des astronomes à l’évolution, aux dérives de
l'astromancie et rappelons que Claude Ptolémée tout
comme Kepler furent des « astronomes-astrologues »  le
dit Kepler -croyant bien faire en apportant, à quinze
siècles de distance au corpus astrologique- ce qui atteste
tout de même d'une certaine pérennité de l'intervention -
les données de l'astronomie. On connaît le syndrome du
Sauveur venant au secours de quelques brebis perdues,
égarées ! C''est notamment à ce Ptolémée, d'Alexandrie
l'auteur de l'Almageste, que l'on doit certaines tentatives
d'alignement de l'astromancie sur l'astronomie, dans sa
Tétrabible (Iie siècle après JC), ce qui au demeurant trahit
une volonté d'apporter un supplément de légitimité
sociale à la dite astronomie. On soulignera notamment le
fait d'attribuer- de la part des astronomes -des dieux aux
astres. Cela conduira à de savantes constructions figurant
dans le Tétrabible sur les rapports des 7 "planètes" au -
Zodiaque à 12 secteurs qui nous avaient fasciné lorsque
nous débutions en Astrologie à la fin des années soixante.
(cf Clefs pour l'Astrologie, Paris, Seghers 1976) Or, ce
Zodiaque est le pont aux ânes de l’astrologie, un passage
obligé qui est en fait une voie de garage. L’emprunt à
une discipline risque fort d’être victime de pratiques dont
on n’apprécie pas pleinement la portée, soit en en
exagérant l’impact (cas du métalangage) soit en n’en
prenant pas la juste mesure en ignorant certaines avancées
qui nous auront échappé/.

L’importance accordée aux astres, de nos jours, tiendrait


avant tout à l’image de l’astronomie mais, en même temps,
ne serait-on pas en droit de se demander si le point de
départ de la relation entre l’Humanité et le Ciel ne se
situerait pas plutôt du côté de l’astrologie voire de la
théologie, ne serait-ce que dans le champ sémantique
associé au signifiant « ciel » dans le domaine du religieux  ?
Il reste qu’en ce début de troisième millénaire, l’astrologie
a toujours son mot à dire. Même du temps d’une chrétienté
triomphante, la terminologie mythologique et donc a
priori polythéiste survécut
Le «  miracle  » astrologique- miracle qui renvoie à la
Troisième Création ne fait sens que du fait de sa pérennité,
de sa présentéïté- ce qui s’observe hic et nunc- laquelle
pèse plus lourd que la question de son point de départ. La
forme la plus populaire est celle des 12 signes dans le cadre
de ce qu’on appelle, dans la presse, les « horoscopes ».
(chapitre I) alors que la forme savante est celle de la « carte
du ciel », toute chargée, envahie par le savoir astronomique
laquelle astrologie planétaire se veut individuelle,
personnelle  du fait même de la pléthore de ses
combinatoires, ce qui génère un mouvement perpétuel
kaléidoscopique... Mais nous verrons que paradoxalement,
la forme populaire serait la plus authentique, la plus fiable
à l’encontre de la forme savante laquelle nous apparaît
comme bâtarde et hybride, en ce qu’elle ne respecte pas la
dialectique céleste-terrestre, à savoir celle du mobile et du
fixe , du multiple et du singulier. C'est ainsi qu'une
typologie réduite à quelques signes donne des boutons aux
astrologues plongés dans leurs éphémérides touffues et
désormais informatisées. On sait à quel point les emprunts
inconsidérés confèrent de l'embonpoint et de la lourdeur
à un corpus

Selon nous, l’astrologie dans son émergence ne


s’expliquerait que dans le cadre d’un «  Intelligent
Design »(dessein intelligent), c'est-à-dire d’une
intervention technologique «  supérieure » ne relevant pas
d’une quelconque impulsion première de l’Univers. En
fait, nous serions en présence de deux forces « 
intelligentes », l’une relevant d’une intervention «extra-
terrestre » à l’origine d’un processus adamique tel que
décrit dans notre premier volume et l’autre du passage à
une ère de créativité  humaine, laquelle serait responsable
de la menace sur l’écologie de notre planète. Cette
intervention externe aurait été motivée par une volonté de
protéger les hommes contre eux-mêmes, ce qui fait tout à
fait sens de nos jours. Dès lors, l’on comprend les attaques
contre l’astrologie en ce qu’elle ne se réduit ni à une
approche universaliste de type première création à une
approche humaniste, de type deuxième création. On aura
compris qu'elle est le fer de lance de la troisième
théologie. A l'instar d'ailleurs de la judéité.
La question s’est posée récemment à propos du
coronavirus, dès lors que certains laissent entendre que
cela pourrait avoir été fabriqué par les hommes et non le
fait du hasard des choses qu'il nous faut subir non sans
un certain fatalisme. Par ailleurs, l’évolution de
l’astrologie serait selon nous notamment le fait d’une
interférence entre l’astronomie et l’horoscopie, ce qui
aurait donné naissance à ce qu’on appelle astrologie. Il
importe pour nous de remonter au stade horoscopique, de
comprendre qu’une mauvaise description du savoir
astrologique actuel conduira invariablement à une
représentation défectueuse, faussée de l’évolution du dit
savoir.

Dans une première partie, nous traiterons du corpus


astronomico-astrologique quant à son impact historique
remarquable à travers les siècles jusqu’à nos jours tout en
développant une approche critique à l’instar de ce que nous
avons réalisé dans notre premier volume au regard du
champ biblique Nous montrerons, en notre qualité
d’historien de l’astrologie, que le corpus astrologique actuel
est la résultante hybride d’un mariage entre l’horoscopie et
l’astronomie. En vérité, l'on a plus de lumières sur la
genèse de l'astrologie antique que sur celle de la judéité
antique du fait que l'astronomie constitue une assise
précieuse dont nous ne disposons pas encore en ce qui
concerne la génétique. Autrement dit, alors qu'en astrologie,
nous disposons à la fois d'un corpus de textes et d'un
référentiel scientifique, en revanche, dans le domaine
théologique traité dans le premier volume, Nous verrons
que tout se passe comme si la dimension céleste
(astronomie) avait pris le dessus sur la dimension terrestre
(horoscopie), ce qui génère un déséquilibre structurel. .
En effet, il s’agit au bout du compte de connecter ce qui est
en bas avec ce qui est en haut, comme le préconise la Table
d’Émeraude. Ce qui est en bas est fixe, ce qui est en haut
est mobile. Ce que l’on appelle horoscope correspond à une
donnée constante et immuable, déterminée par le moment
de naissance, en rapport avec la rotation de la Terre . C’est
ce qui est généralement connu sous le nom d’Ascendant,
lequel n’est pas une planète, c’est même le seul facteur non
planétaire de tout le « thème  »., il correspond à l'horizon
de naissance. Il s’agit ensuite d’étudier comment le cours
des astres va affecter, au fil du temps, ce point, ce qui fait
appel à certaines données de l’astronomie mais
certainement pas à toutes.. En vérité, tout est question de
dosage et d’équilibre et force est de reconnaître que
l’horoscopie, la science de l’Ascendant – c'est à dire
l'horoscopie- dont nous verrons qu’il est «  stellaire  » - -
par opposition à «  planétaire  » en se laissant
envahir par l’astronomie se sera dénaturée, notamment
dans le cas de ce que l’on appelle généralement « 
astrologie mondiale » laquelle estime qu’elle a besoin
d’aucune donnée de naissance. Le drame de l'astrologie,
c'est d'avoir préféré le mouvement des planètes à la statique
des étoiles dites fixes en raison même du diktat de
l'astronomie, rejetant le firmament dans une sorte de no
man's land au nom de la précession des équinoxes, en ne
pariant plus que pour le seul système solaire désormais
privé de ses repères étoilés.Or, l'étoile fixe est un gage de
pérennité : comment parler du passage d'une planéte sur le
théme natal, si celui-ci ne comporte pas une forme de
permanence que seule permet l'étoile, laquelle reste visible,
d'où l'importance que nous accordons au terme
« horoscope ». Nous dirons que l'étoile en astrologie est la
mémoire, le souvenir de la planère, dont elle pérennise le
passage furtif. Car ce n'est pas la position du soleil qui
compte mais l'étoile à laquelle cette position est associée
que le soleil se contente de pointer, de désigner. On peut
parler de l' »étoile solaire » du leader. Dans notre cas, cela
est fort somple puisque nous sommes nés ai moment où le
soleil était conjoint exactement à l'une des 4 étoiles fixes
royales - à savoir Antarés- un quatuor constituant le
tétramorphe, célébré dans le Livre d'Ezéchiel....Jupiter se
configurera tous les 3 ans – en conjonction, carré (90°) ou
opposition, à tour de rôle- son cycle étant de 12 ans – à la
dite étoile, dans le cadre des « quadruplicités », à savoir la
division du Zodiaque en 4 « saisons » (selon les axes des
équinoxes et des solstices), divisées en trois secteurs ; ce
qui donne 4 signes cardinaux, 4 signes fixes et 4 signes
mutables.
Certes, le référentiel saisonnier est-il une invention des
astronomes et un emprunt aux "livres d'heures" (cf. notre
étude «  Histoire des Livres d'Heures. La fortune  du
Kalendrier et Compost  des Bergers en Angleterre et en
Italie autour de 1500.  » in Revue Française Histoire du
Livre, 2015 (n° 136) Il n'empêche qu'il ressort qu'il est
plus facile de situer les planètes d'après le mode
tropique que d'après le mode sidéral pour la bonne
raison que l'on découpe en 12 parties égales son
champ alors qu'en principe, le mode sidéral devrait
tenir compte de la diversité de taille des
constellations ! Mais parler avec Pascal Bouriche de
la « réalité » des constellations comme si elles étaient
comparables aux planètes ou aux étoiles est
inacceptable, ce qui aura nourri l'argument anti-
astrologique spécieux de la précession des
équinoxes lequel suppose une astrologie dont la
pratique interprétative dépendrait du symbolisme des
dites constellations. Que le public profane se soit
emparé de cette symbolique dont les fondements
saisonniers sont par ailleurs avérés et y trouve du
grain à moudre ne saurait être retenu contre une
Astrologie qui le plus souvent n'en a cure, recourant
de préférence aux corrélations avec les planètes et
avec les Quatre Éléments et mieux encore aux
aspects, c'est à dire aux angles se formant entre
corps célestes et non entre signes ou constellations.
Même lorsque l'astrologue se réfère au Zodiaque, ce
n'est pour lui, tout comme pour l'astronome, qu'une
simple commodité conventionnelle sans enjeu
épistémologique. Même dans les horoscopes des
journaux, ce qui primera – pour les prévisions, ce
seront les aspects des planètes formés à un instant T
avec le degré du soleil natal (-d'où l'importance
accordée au décan, ou tiers de signe) pouvant varier
selon le mode de référence, de localisation choisi  et
non la symbolique invariable du « signe ».

Le binôme planètes-étoiles constitue le tableau de


bord de l'Astrologie -et ce vocabulaire est utilisé
sciemment, car nous entendons substituer une
approche technologique à une approche le plus
souvent symboliste bien trop vague- et il été
totalement déconstruit au cours des siècles) et a
laissé la place au binôme planète-cycle des saisons
(équinoxes-solstices) sans parler du binôme
incestueux planète/planète. Certes, le rapprochement
planète étoile semble au regard de la doxa
astronomique irrecevable mais cet argument relève de
la première création et non de ses aménagements et
prolongements propres aux deux autres Créations,
subséquentes. En ce sens, le point de vue de
l'astronome serait anachronique!

Cette seconde partie du second tome sera consacrée à la


domination abusive de l’astronomie sur l’horoscopie. Cela
pourra, certes, sembler superflu, fastidieux mais une telle
étude se révélera fort instructive et interactive dans la
mesure où un tel phénomène vaut dans toutes sortes de
domaines que nous abordons par ailleurs.

. Puis, dans une seconde partie, nous aborderons le thème


du recrutement des élites, des chefs en mettant en évidence
les failles d’une société refusant le recours à l’astrologie,
quelle qu’en soit la forme, rejetant le bébé avec l’eau du
bain, confondant astrologie et horoscopie. Pour nous, en
vérité, l’astrologie renvoie à ce que nous avons appelé, dans
le précédent volume, à savoir la création adamique,
(troisième création) celle qui va au rebours de l'évolution
darwinienne.

Genèse chapitre I
1 Au commencement, Dieu
à
créa le ciel et la terre.

La présence de l’astrologie comporte de nos jours deux


facettes  : nous montrerons ci-après que la facette la plus
sophistiquée, la plus imprégnée d'une astronomie toujours
en progrès, n’est pas nécessairement la plus viable. C’est
ainsi que tout astrologue qui se respecte se croira obligé de
se démarquer des «  horoscopes  » de presse auxquels il
est reproché de ne pas prendre la juste mesure de la réalité
astronomique. On voit donc se constituer une sorte de
triangle  : horoscopie, astrologie et astronomie, sans
compter la mythologie.

Ironie du sort, c’est du fait même d’un alignement de l’


astrologie « scientifique », « savante » , sur l’astronomie
que viendra se mettre en place une pratique divinatoire
bien plus que les généralités de l'astrologie populaire ! On
dira que l’astronomie aura interféré avec le cours normal
de l’astrologie tout comme c'est le cas pour l’emprise du
français aura perturbé dramatiquement le cours normal de
l’anglais.
La carte du ciel dressée par l’astronomie sera
instrumentalisée par les astromanciens pour produire la
grille permettant de forger artificiellement des
individualités alors que l’heure de naissance ne vaut, selon
nous, que pour un petit nombre, une élite, ne serait-ce que
parce que tout le monde – loin de là - autrefois ne
disposait d’une telle information.

Si le chef, est un acteur privilégié, matriciel, de l’Histoire,


il n’est pas doté de la connaissance de sa carrière, ce qui
est réservé au prophète, au «  nabi  », lequel aura accès
aux clefs de la Subconscience et du plan réservé à une
humanité adamique. Cela dit, avec le temps, l’on passe de
la déduction à l’induction  : l’enfant ne peut qu’extrapoler
à partir de ce qu’on lui a enseigné alors que l’homme d’un
certain âge peut passer au stade de l’induction, en
capitalisant des années d’expérience et d’observation,
notamment en ce qui concerne la perception des
processus cycliques mais aussi des phénomènes se prêtant
à une forme de probabilité statistique, chez certaines
catégories de populations, comme les femmes. Selon nous,
le processus divinatoire est lié à la lutte des classes car le
dominé sera bien plus enclin à se projeter dans le futur que
le dominant, en espérant que le dit futur permettra de
tourner la page. Quant au dominant, il consentira à l’idée
de lâcher périodiquement du lest mais toujours à titre
provisoire, ce qui est la base même de la cyclicité.
Il sera question dans le présent tome de questions
méthodologiques de pointe dans le domaine de la
bibliographie et de la biographie, et en ce sens, il est
probablement le plus riche au regard de la recherche
scientifique. (cf. Pierre Bourdieu «  L’illusion
biographique.  » Actes de la recherche en sciences
sociales 1986 ; F. Giraud, A. Raynaud  ; E. Saunier, « 
Principes, enjeux et usages de la méthodologie
biographique en sociologie », revue Interrogations, 2014)

La science biographique –désormais située au carrefour


de l’astrologie et de la numérologie- devrait rapidement
prendre un essor remarquable dès lors qu’elle constitue
une donnée cruciale pour appréhender les carrières de
ceux qui ont vocation à gouverner. En fait, la numérologie
nous apparaît comme une mauvaise interprétation d’une
tradition accordant une importance cruciale au moment de
la naissance. Or, la numérologie tout comme d’ailleurs
l’horoscopie en donnent une fausse lecture et en ce sens
sont des «  pseudosciences  » Mais nous verrons que
l'horoscopie a ses lettres de noblesse et que c’est
l’astromancie qui nous apparaît comme une déviance./
L’horoscope est un »élément fixe , constant, invariable,
face au mouvement des planètes. Dès lors qu’il y a
événement, il importe d’en trouver la cause en identifiant
le chef, comme du fruit, l’on remonte vers l’arbre. Mais
même si l’on n’y parvient pas, cela ne signifie pas qu’il
faille parler de quelque mouvement spontané, collectif
puisque le collectif n’existe que par le chef, que ce chef soit
en phase androgynale ou d’alliance, ce qui façonnera
diversement le sort du dit mouvement, selon qu’il
s’affirme par lui-même ou soit en quête d’union avec
d’autres forces.
L’astrologie nous apparaît une tâche prioritaire pour ce
XXIe siècle, tant au regard de la Science que de la Religion.
Être astrologue ne saurait se réduire à une quelconque
pratique - au sens du praticien plutôt que du pratiquant -
ou à un certain commerce. Il s’agit d’un engagement dans
une certaine direction, à savoir l’exploration de ce que
nous avons appelé la Création «  extra-terrestre  » et
donc de l’œuvre d’un «  Créateur  », non pas ici au sens
d’un dieu primordial à l’échelle de l’univers ni de notre
humanité actuelle- ce qui correspond à une
l'anthropocène- mais celle d’un dieu concerné par notre
humanité et notre monde, le Deus Faber.
L’ère de la Création «  humaniste » est à l’échelle de
notre humanité, c’est-à-dire en phase avec son niveau
technologique, à la différence des deux précédentes ères –
ce qui nous rapproche quelque peu des conceptions d’un
Teilhard de Chardin. On ne sera donc pas surpris que ce
troisième temps rejette l’ordre «  trop humain  » tel
qu' instauré lors de l’ère de la Deuxième Création, qu’il
s’agisse de l’astrologie ou des Juifs dont on nous dit
volontiers que cela appartient au passé..
.
Grâce à l’astrologie une fois rénovée, ressourcée, nos
sociétés pourront à l’avenir disposer d’un outil de
recrutement et de planification permettant de gérer leur
avenir en connaissance de cause plutôt que de tenter de le
prévoir, sachant qu’il importe de maintenir une certaine
proportion de «  maîtres du temps » à chaque génération,
- véritables horloges biologiques dont notre humanité aura
été dotée - afin de pallier les risques de sclérose, de
cristallisation, d’anémie.
On pense à Genèse XVIII, au dialogue entre Yahvé et
Abraham  à propos du sort de Sodome à condition de
comprendre par « Juste  » (Tsadiq), un «  maître du
temps »  :

26 Yahvé répondit: "Si je


trouve à Sodome au sein de
la ville, cinquante justes, je
pardonnerai à toute la
contrée à cause d’eux"
27 Abraham reprit en disant:
"De grâce! j’ai entrepris de
parler à mon souverain, moi
poussière et cendre!
29 Il insista encore, en lui
disant: "Peut-être s'y en
trouvera-t-il quarante?" Il
répondit: "Je m'abstiendrai à
cause de ces quarante."
30 Il dit: "De grâce, que mon
Souverain ne s'irrite point de
mes paroles! Peut-être s'en
trouvera-t-il trente?" Il
répondit: "Je m'abstiendrai,
si j'en trouve trente"
31 Il reprit: "De grâce,
puisque j'ai osé parler à mon
Souverain, peut-être s'en
trouvera-t-il vingt?" Il
répondit: "Je renoncerai à
détruire, en faveur de ces
vingt." Il dit:
32 "De grâce, que mon
Souverain ne s'irrite pas, je
ne parlerai plus que cette
fois. Peut-être s'en trouvera-
t-il dix?" Il répondit: "Je
renoncerai à détruire, en
faveur de ces dix."

Les maîtres du temps sont les anticorps, les globules qui


garantissent par l’effervescence qu’ils provoquent, la
bonne santé du corps social. Ces maîtres font régner la loi
du Deus Faber non pas en diffusant quelque savoir mais en
agissant subconsciemment en accord avec le plan divin.
Or, du fait de leur influence sur les hommes ordinaires,
eux qui sont marqués par les décrets cosmiques, ils
parviennent ainsi à sauver l’humanité de la corruption
pourvu qu’ils ne soient pas anéantis. Il importe de
comprendre qu’un tel modèle exige l’instauration d’une
centralité pour des raisons purement techniques, tout
comme le système solaire dispose d’un centre autour
duquel gravitent des planètes, la Terre elle-même ayant
son propre satellite, la Lune (de Levana, la blanche), ce qui
justifiait un certain géocentrisme. Selon nous, les meilleurs
«  canaux  » -channels- pour capter et relayer les
informations d’ordre céleste seraient les Juifs et nous
avons souligné leur part insigne depuis de nombreux
siècles en terme d’animation de notre Humanité.
Rappelons que pour Hegel, l’Histoire ne pouvait
s’incarner que par le biais de certains personnages comme
Napoléon Bonaparte, son contemporain. De mémé nous
dirons que les diverses sociétés n’existent que grâce à la
présence de quelques personnes selon qu’elles se
trouveront à tel endroit et à tel moment ou non mais il est
vrai également qu’une fois le processus enclenché le lien
social pourra perdurer un certain temps, sur sa lancée, par
-delà toute intervention du moteur initial. De la même
façon que l’on a pu ignorer le rôle de l’homme dans la
procréation, il semble que l’on n’ait toujours pas reconnu
pleinement le rôle du chef dans la création.
Ceux qui contestent l’élection du peuple juif au prétexte
qu’il ne faudrait pas de centre ou qui voudraient prendre
sa place ne respectent pas le plan divin au sens du moins
de la théologie adamique et mettent en avant quelque
désobéissance rejettent l’idée de pardon. Ils ne
comprennent pas la nécessité d'élever une antenne unique
pour focaliser les énergies cosmiques.
Or, on a vu que Yahvé pardonne (cf le Livre d'Osée) même
aux descendants du Royaume d’Israël et que Jésus est venu
pour en rassembler les brebis (cf. notre tome Ier) On
reproche aux Juifs de n’avoir pas reconnu «  leur  » Messie-
spécialement venu pour eux - alors que Jésus s’était
missionné non pour les Judéens mais pour les « Israélites 
», comme cela est indiqué dans les Actes des Apôtres ou
dans l’Épître aux Romains.
Rappelons à toutes fins utiles la messianité de Cyrus du
fait de son édit au regard des Judéens lesquels n’avaient
plus –quant à eux- besoin d’être rassemblés. Mais le
Deutéro Isaîe brouille les cartes puisqu’il récupère Cyrus au
profit des Israélites alors que le Livre d’Ezra confirme que
son édit visait les Judéens lesquels se trouvent en butte
aux manœuvres des partisans du Royaume du Nord, dont
les Chrétiens épouseront les querelles  : comment dès
lors nier sérieusement que la Bible ait été remaniée dans
ce sens ou du fait de l’ignorance de rédacteurs tardifs
confondant Israel et Juda  ? Ce qui est étonnant, il est
vrai, c’est que les Juifs ne semblent même pas s’en être
aperçus et continuent à prétendre béatement que le « 
Premier Testament est d’un seul tenant  »  ! Tout indique
que Jésus fut marqué par la Lecture d'Isaïe 45 et que pour
lui le Messie ultime, le nouveau Cyrus, serait celui qui
rassemblerait les “brebis perdues d'Israel”.

1 Ainsi parle l’Éternel à son


Messie, à Cyrus je l'ai pris
par la main pour mettre les
nations à ses pieds et délier
les ceintures des rois, pour
ouvrir devant lui les battants
et empêcher que les portes
lui soient fermées :

3 Je te donnerai des trésors


enfouis dans les ténèbres,
des richesses cachées dans
des lieux secrets, pour que
tu saches que je suis Yahvé
qui se présente sous ton
nom (beShimkha) comme le
Dieu d’Israël,. (Elohèy
Israel »
4 C'est en faveur de mon
serviteur Jacob, d’Israël mon
élu, que je t'ai appelé par
ton nom, que je t'ai décerné
un titre, bien que tu ne me
connusses pas

Or qui ne voit que ce texte interpolé vise le Royaume


d’Israël et de Jacob.
On est ainsi au croisement de deux impératifs  : celui
d’honorer son auteur que l’on peut qualifier de «  dieu »
et celui de réformer un outil, une œuvre relevant de la
Technique – dont il s’agit de montrer ce qui la distingue de
la Science dure, laquelle aura été au fil des millénaires
fortement corrompue. Autrement dit, il y a une obligation
de moyens avant celle des fins, tout comme la Science, en
son Histoire a d’abord affirmé ses méthodes, son
sacerdoce, avant ses résultats. C’est ainsi que par-delà les
errements des diverses approches de l’astrologie, dont
témoigne sa littérature, il convient de saluer en tout état
de cause la reconnaissance par ses «  fidèles  » d’un
phénomène face à ceux qui en nient jusqu’à l'existence en
soi. Autrement dit, l’astrologie est indissociable d’une
certaine dimension religieuse et la question de notre
capacité à en appréhender parfaitement et exactement
tous les processus, devient d’une certaine façon assez
secondaire. Encore faut-il reconnaître que nous sommes
ici en présence de savoirs dont le mode d’emploi fait
problème. Les éditions des Centuries ne comportent ainsi
pas de modus operandi, de mode d'emploi et c’est en
observant leur dispositif que l’on peut inférer ce à quoi et
pour quoi il était censé servir car les pratiques qui nous
sont connues ne semblent guère correspondre à ce qui a
pu motiver leur production. Pour ce qui est de
l’astrologie, si des usages «  surconscients  » se sont
imposés, nous ont été‫ י‬transmis, on peut douter qu’ils
correspondent à l’intention première des concepteurs. Là
encore, c’est en analysant les documents qu’il est possible
d’en déterminer la fonction.
Cela dit, on ne saurait faire l’impasse sur ce qui nous est
donné à voir et à observer quand bien même ne
disposerions-nous pas de toutes les explications pour en
rendre compte. Nous avons dénoncé ce stratagème
consistant à nier les faits au prétexte qu’ils ne seraient pas
validés par la Science, comme dans le cas du sexe ou de la
race. La zététique- tout compte fait- serait une
instrumentalisation scientiste aux fins d’évacuer des faits
gênants – on est dans le déni - en créant une tension entre
ce qui se voit et ce qui se dit. Ce qui ne s’explique pas ici
et maintenant ne serait pas important, ce qui est une
manière astucieuse de procrastiner et de pratiquer la
politique de l’autruche. Cela nous fait penser au syndrome
de l’aveugle qui ne connaît du monde que ce qu’on lui en
dit et qui ne sera pas disposé à faire primer l’observation
sur le discours en vigueur, inversant ainsi la d‫י‬marche
cognitive. C’est le triomphe du verbe comme générateur
de réel, ce qui se réduit bien souvent à l’insulte,
l’invective, l’excommunication, la malédiction, à grand
renfort d’adjectifs et d’adverbes! Le déni n’est pas
innocent et il est bon de s’interroger sur ses vraies
motivations. Quand on veut tuer son chien, on l’accuse
d’avoir la rage. Bien souvent, le sceptique se gardera bien
de s’intéresser aux aspects les plus positifs de sa cible et se
complaira à en donner une image caricaturale et fig‫י‬e tant
et si bien que l’on peut le soupçonner de vouloir surtout
s’en prendre au peuple condamné pour véhiculer toutes
sortes de superstitions ! Sous prétexte de scientificité, le
zététicien nous dressera le portrait accablant d' une
astrologie sous la forme d’un catéchisme et forte d’une
assise médiatique qui en fera un fait de société. Autrement
dit, il basculera dans une approche ethno-méthodologique
(cf. «  le Retour des astrologues, diagnostic sociologique  »,
sous la direction d’Edgar Morin, Paris, Le  Nouvel
Observateur, 1971, r‫יי‬dit‫ י‬sous le titre La croyance
astrologique moderne, L’Age d’homme, 1982).
En fait, l’ anti-astrologue de service(se disant ex-
astrologue comme Serge Bret-Morel) apparaît souvent
comme plus royaliste que le roi. Entendons par là qu’il
plaque sur la pensée astrologique les raisons qui l’avaient
amené vers l’astrologie et les raisons de sa déception,
passant ainsi d’un extrême à l’autre, brûlant ce qu’il a
adoré. En fait, c’est de son rapport mythique à l’astrologie
qu’ il nous fait le procès  !. C’est ainsi qu’il chipote sur la
question de la précision des données astronomiques
comme si cela importait tant que cela  ! Au fond, ne serait-
ce pas ce rapport intime supposé entre Astrologie et
Astronomie qui aurait été le fondement de sa croyance en
l’astrologie ou l’idée selon laquelle plus de précision en
astronomie garantirait automatiquement plus de précision
en astrologie  ? C 'est d'ailleurs cet argument de la
précision astronomique comme supposée garante de la
qualité de la prévision astrologique qui l'aura emporté.
Autrement dit, quid d’un anti-astrologue désappointé ,
déçu au regard de l’idée que le débutant, l'amateur en
astrologie qu’il était se faisait de l’Astrologie et qui ne sera
point parvenu à reformuler ses motivations premières  ?
Mais l'on trouve aussi un autre type d'anti-astrologue avec
Patrice Bouriche, lequel dénonce une « fausse astrologie »
à partir de la question de la précession des équinoxes,
reprochant aux astrologues dont il entend se démarquer,
de ne pas respecter la « réalité » (sic) des constellations,
oubliant qu'il ne s'agit là que de rassemblements
arbitraires à la différence des planètes et des étoiles  au
prétexte que le public profane se serait emparé de la
symbolique zodiacale. C'est en fait au dit public que
Bouriche (http://www.patrice-bouriche.com/l-histoire-
secrete-de-l-astrologie-la-trilogie) devrait s'en prendre et
nul n'est responsable des emprunts et des récupérations
dont il serait victime !

La Cité astrologique
.Nous dirons qu'une pseudo-science est une « science » qui est
plus marquée par la conjoncture que par la structure, plus par la
pratique que par la réflexion théorique.
Nombreux sont ceux qui croient qu'une science serait validée par
la pratique laquelle déterminerait ce qui serait ou non
« probant ». Or, l'Histoire des Sciences ne va pas dans ce sens.
Les critiques de l'astrologie- de quelque bord qu'il soit, ce qui
englobe réformateurs comme adversaires – ont le devoir de
déterminer ce qui « cloche » dans le « savoir » astrologique.
Quand quelque chose ne « va » pas, que faire ? Et d'abord, à quel
niveau, cela « coince » ? Pourquoi cela n'est pas jugé
« satisfaisant » ?Que faire pour y remédier ? Deux cas de figure se
présentent dans le domaine technique : soit on va réparer
l'appareil, soit l'on va en acheter un plus performant qui rendra le
précédent obsolète.
Comment cela se passe-t-il dans le champ astrologique?Est-ce
que la recherche progresse ? On vous répondra peut être que du
moment que « ça marche », on ne voit pas pourquoi il faudrait
changer quoi que ce soit. Ne dit-on pas que les mauvais ouvriers
se plaignent de leurs mauvais outils?Un « bon » astrologue serait
donc celui qui ne se plaindrait point de son « outil », qui saurait
en tirer le meilleur parti. A l'inverse, celui qui serait critique de cet
outil montrerait par là même qu'il ne sait pas s'en servir « comme
il faut », qu'il n' a pas été correctement fotmé..
Ot, sachant à quel point la pratique est difficile à jauger et à juger,
ne serait -il pas préférable de s'assurer de la cohérence du
modèle à la fois au niveau interne et au niveau externe ? Au
niveau interne, en répérant les éventuelles incongruités et au
niveau externe en optimisant les passerelles entre le dit modèle
et d'autres corpus ? Selon nous, une telle double tâche est vouée
à se poursuivre sur la longue durée, ce qui revêt une vertu
préventive, constitue une assurance sur l'avenir. Il faut ne pas
cesser d'améliorer le produit ne serait-ce que par rapport à la
concurrence. Bien entendu, les échecs sont aussi une incitation à
réviser le système, à tirer des leçons .
Quant aux attaques actuelles contre l'astrologie, elles se limitent
à « tester » les dispositifs traditionnels. Pourtant l'exemple de
Gauquelin est édifiant : il aura abouti à faire apparaître une
certaine forme d'astrologie, comme quoi il ne faut pas jeter le
bébé avec l'eau du bain. En revanche, son jugement sur ce qu'il
n'a pas validé est des plus téméraires aussi bien sur ce qui lui
était connu que su ce qui ne l'était pas, ne serait ce que parce que
la recherche astrologique peut avoir progressé entre temps.
Comment Gauquelin pouvait- il « prévoir » ce qu'il en serait de
nouvelles formulations ? Une telle désinvolture masque mal un
certain mépris bien peu « scientifique » et donc n'épargne pas les
méprises.
En fait, l'astrologie aura pâti de la médiocrité de ses détracteurs
incapables de signaler ses failles, ses insuffisances.D'aucuns,
certes, comme Serge Bret Morel sont d'avis que ce n'est pas aux
détracteurs d'aider l'astrologie à se bonifier. Mais,une critique qui
ne serait pas constructive, in fine, révéle son caractère
superficiel.Il y a là quelque paradoxe : un bon adversaire vous
aide à avancer. Et plus ses remarques seront pointues, plus le
« malade » pourra espérer guérir. Inversement, ceux parmi les
astrologues qui flattent le 'maitre à penser » risquent fort de
l'enfermer dans ses erreurs ou en tout cas l'empêchent
d'améliorer l'outil qu'il a mis à disposition de ses partisans.
Prenons le cas d'André Barbault. Il publie en 1967 les astres et
l'HIstoire -Pauvert. Est-ce que pendant les cinquante années qui
ont suivi, le dispositif aura été sensiblement reconsidéré  par leur
auteur ou par sa « cour » ? Et pourtant, la prévision quant aux
années 1982-83 se sera révélée bien décevante. Cela ne
justifiait-il pas un certain remaniement, en se demandant où était
le défaut. Est ce que cela suffisait que les uns disent que cela
tenait, quand même, la route et que d'autres clamaient que cela
ne « marchait » pas ; Les deux attitudes nous semblent, l'une
comme l'autre, assez stériles ! N'eût-il pas été souhaitable que
l'on regardât les choses d'un peu plus près, sous différents
angles ? Ne pouvait-on faire varier certains paramètres comme le
choix des planètes, les critères faisant monter ou descendre le
graphe de l'indice ou encore le temps d'incubation nécessaire
pour qu'une configuration parvienne à maturité ? Barbault, lui
même, aurait pu faire avancer le schmilblick. Il est vrai que ce
n'était pas lui, Barbault qui avait conçu l'indice en question et que
celui (Gouchon) qui est à l'origine d'un système est le mieux à
même de corriger le tir si tant est qu'il soit encore en vie.
Mais est ce que les praticiens seraient d'accord pour repartir sur
de nouvelles bases sans que cela ne vint mettre en péril
l'infaillibilité du maître ?. D'autant que plus un modèle est bancal,
plus le praticien aura du mérite à le faire fonctionner.
Une « pseudo-science » serait donc une science mal traitée
(maltraitée) tant par l'incurie de ses partisans que par l'indigence
de ses sceptiques, à la fois incapables de la sauver ou de lui
porter un coup fatal. Ce qui en fait une sorte de zombie.
Le rapport entre astrologie et astronomie est certainement une
des causes du dysfonctionnement de l'astrologie. On peut parler
d'une pathologie d'une épistémé.
Nous verrons que le lien entre astrologie et astronomie
n’est pas nécessairement impératif ou en tout cas qu’il ne
saurait être exclusif et encore moins exhaustif. Quand on
s’efforce de comprendre un dispositif, il est éminemment
souhaitable de se mettre dans la peau et le contexte de
son premier concepteur, en faisant preuve d’un minimum
de «  bon sens  » tachant d’éviter le piège de
l’anachronisme et de l’antidatation consistant à placer à
l’origine ce qui nous est parvenu in fine.
Car s’il importe de recenser les facteurs célestes, il est
tout aussi important de faire l’inventaire des données
humaines, ce qui pose la relation émetteur-récepteur. Quid
d’un émetteur qui ne serait pas capté/captable par un
récepteur  ? Face à une configuration astrale, en un
instant T, une société doit être en mesure de choisir les
personnes les mieux placées pour en tirer le meilleur, ce
qui exige de procéder à une sélection élitique. Un émetteur
ne se connecte qu'avec le récepteur adéquat et cela en
dehors de toute considération de distance tout comme
une épidémie ne contaminera que les êtres les plus
vulnérables.
Il est vrai que certains astrologues- le plus souvent
autodidactes et fantasmant sur l’idée de science - sont
victimes d’un mimétisme de mauvais aloi  et d’un
manque criant de connaissance extérieure à leur domaine,
ce qui hypothèque toute d‫י‬marche interdisciplinaire
authentique. Ce sont eux qui donnent des verges pour
se faire fouetter. En fait, on nous explique que si les
bases astronomiques ne sont pas assurées, c’est tout
l’édifice astrologique qui s’écroule mais tout cela n’existe
que dans la tête de l’anti-ex-astrologue venu à l’astrologie
par le biais de l’astronomie et qui pratique une politique
du tout ou rien  !
La bonne question à poser à propos de l’astrologie ne
serait-elle pas celle de sa finalité, de sa raison d 'être,
qu’elle soit l’œuvre de quelque type de dieu, de la Nature
ou de la Culture ? Se servir de la méthode dite du rasoir
d’Occam nous semble ici approprié  : c’est ainsi que l’on
voit mal l’intérêt pour l’astrologie au sein de la Cité de
quelque division en 12 que ce soit  ? La seule discipline qui
puisse trouver quelque intérêt en un tel balisage est
l’astronomie, en ce qu’elle a besoin de repérer les planètes
dans l’espace, en les situant par rapport à des
constellations placées sur l’‫י‬écliptique, ce qui donne
naissance au Zodiaque, ainsi nommée en raison d’un
certain métalangage emprunté au cycle des saisons tel que
représenté dans les Livres d’Heures.. A contrario,
l’astrologie n’a que faire d’un tel procédé ! C’est ce
qu’avait compris Kepler, astronome-astrologue (cf. Gérard
Simon, dans sa thèse d’État, Structures de pensé et objets
de savoir chez Kepler, Université Paris IV, 1976, parue en
1979 chez Gallimard) Par ailleurs, quel intérêt aurait le
projet astrologique à s’intéresser au microcosme
individuel – par le biais de la carte du ciel dressée au
moment de la naissance - alors que son objet est
l’organisation de la société avec ce que cela exige de
catégoriel  ? Certes, le moment de la naissance est-il
important – comme le montre la circoncision pratiquée 8
jours plus tard- mais de là à observer l’ensemble du
système solaire – la «  carte du ciel  » à ce moment-là
ll y a là une dérive, un excès de zèle! On retrouve un tel
comportement abusif chez tous ceux qui vont au-delà de
l’usage envisagé Cette dérive pourrait être due à
l’astromancie, le devin examinant le ciel comme il le ferait
pour tout autre support, comme dans le cas de
l’hematoscopie ou de l’haruspicine, soit l’examen des
entrailles d’animaux sacrifiés Paradoxalement,
l’astromancie qui prend le ciel en vrac est plus proche de
l’astronomie que la véritable astrologie- c'est à dire
l'horoscopie- laquelle s’en tient à une grande économie de
moyens. L’astrologie condamnée par la Bible est une
fausse astrologie et d’ailleurs Ptolémée dans l’introduction
de sa Tétrabible mettait déjà au IIe siècle de notre ère son
lecteur en garde :

«  Certains, pour gagner de l’argent, vendent d’autres pr


‫י‬dictions sous le nom et l’autorité de cet art, et en font
accroire au peuple, prédisant beaucoup de choses qui ne
sont point signifiées par les causes naturelles. La vanité de
ceux-ci, étant reconnue, fait que les plus avisés ont
suspecté et condamnent les autres pr‫י‬dictions qui se tirent
des causes physiques. Cela ne peut toutefois être sans
injustice, de même que si on rejetait la philosophie parce
que quelques-uns, feignant de s’y appliquer, se
révéleraient imposteurs et méchants »
Le passage de l'horoscopie à l'astrologie nous fait penser à
celui du judaisme au christianisme même si -
paradoxalement-nous pensons que les valeurs du premier
protestent contre celles du second.
Pour notre part, nous ne situerons pas au niveau
individuel mais au niveau collectif. Une société peut agir
sur les structures comme le Droit et la langue (on se situe
alors dans le registre de l’autonomie) alors qu’il existe
d’autres «  mondes  » sur laquelle elle n’a pas prise et que
l’on pourrait être tenté de d‫י‬signer globalement sous le
terme de «  Dieu  ». L’astrologie fait partie de cette
hétéronomie mais aussi de tout ce qui touche au
spiritisme. Dans les deux cas, il s’agit d’entités qui
semblent d‫י‬tenir un certain pouvoir de détermination de ce
qui se joue sur Terre. L’Horoscopie telle que nous la
concevons s’articule sur une dualité cyclique. Nous dirons
que cela ne concerne qu’une certaine élite, à savoir les
personnes sujettes précisément à la conscience, avec l'âge,
de la pluralité des mêmes phases au cours de leur
existence, c’est-à-dire vivant plusieurs vies en une seule
vie. Les personnes, a contrario, qui sont sous la
dépendance de «  maîtres » n’auront-_elles pas tendance
à croire qu’elles dépendent des hommes et non des astres 
?En fait, nul n'échappe à l'Horoscopie, que ce soit de façon
directe ou indirecte, par ricochet.
Il importe de distinguer sous le vocable Astrologie, l’objet
étudié et les méthodes mises en œuvre pour ce faire. En
effet, l’objet n’est autre que le mode d’organisation de nos
sociétés, à la fois dans le temps et dans l’espace et en ce
sens, à l’instar de monsieur Jourdain, dans le Bourgeois
Gentilhomme qui faisait de la prose sans le savoir, qui
d’entre nous, qu’il se sache ou non astrologue, n’a pas eu
l’occasion de percevoir un certain nombre de structures
récurrentes  ? On peut tous se mettre d’accord sur
l’existence et la reconnaissance de certaines divisions
sociales et d’une certaine périodisation. Là, en revanche,
où les avis diffèrent, y compris parmi les astrologues, tient
à la modélisation explicative et cela englobe alors toutes
sortes de paramètres astronomiques ou non, étant
entendu que les dits paramètres peuvent être fort divers
selon ce qui sera réfère à telle ou telle donnée
astronomique.
Cela dit, il importe d’introduire un troisième facteur dans
cette dialectique chère à Marcel Gauchet  : l’astrologie ne
relève en effet ni de l’autonomie au sens juridique du
terme – l’homme construisant son propre cadre- ni de
l’hétéronomie au sens des lois «  naturelles » car on ne
saurait mettre dans le même sac Dieu et la Nature, sous le
label «  hétéronomie  », Nous suivrons en cela l’approche
gnostique – voire kabbalistique - laquelle distingue entre
le Dieu infini ( Ein Soph, cf. le panthéisme d’un Spinoza) et
le démiurge, ce que nous appelons pour notre part le Deus
Faber, ce qui recoupe l’opposition entre science et
Technique. Encore faudrait-il distinguer entre technique
transcendantale et technique immanente, cette dernière
correspondant à l'anthropocène lorsque l’humain, au sens
large de «  vivant  », d’animé –et nous y incluons le Deus
Faber lui-meme- un dieu «  ingénieur  »- devient capable
de créer un «  nouveau monde  » en mesure de changer
l’écosystème terrestre, ce qui débouche sur une nouvelle
théologie, non plus celle d’un dieu abstrait accessible par
la raisonnement métaphysique et un peuple qui ne se
constituerait que par la conversion et la projection mais
celle d’un dieu et un peuple s’inscrivant objectivement
dans une Histoire à documenter. Mais cette nouvelle
théologie ne saurait en aucune manière faire l’impasse sur
l’Astrologie, quitte, bien entendu, à trancher entre les
différentes écoles qui s’en revendiquent. .
Une voie qui nous semble pertinente vise à repenser la
dialectique de l’‫י‬metteur et du récepteur. Notre approche
de l’astrologie (cf. . la pensée astrologique, in L’Étrange
Histoire de l’Astrologie, Paris, Artefact, 1986) met l’accent
sur le rôle du récepteur prévalant sur celui de l’‫י‬metteur. La
question ne serait donc pas de savoir si les astres agissent
sur nous, de leur fait, par leur vertu ou si c’est nous qui
leur aurions conféré à un certain stade de notre évolution,
quelque forme de pouvoir. Plus largement, dans le cadre
de toute communication, par exemple lors d’une
consultation, c’est au récepteur qu’il incombera de
donner sens au message, d’en reconnaître toute la port‫י‬e,
d’en saisir, d’en deviner la teneur.
L’astrologie nous apparaît comme la voie royale pour
accéder au plan divin en ce qu' elle relie le ciel et la terre et
selon nous le Deus Faber est l’auteur d’un tel programme
et c’est bien là que se situe la vraie Loi-celle qui traite du
temps et non de l’espace- et non dans les
« commandements » qui peuvent s’inscrire sur un support
extérieur (Tables de la Loi)/ En ce sens, ne pas prendre
toute la mesure de l’astrologie serait risquer de
commettre un grave contresens théologique ou bien
s’engager dans un déni de la Création Extra-terrestre. On
retrouve ainsi le conflit entre Saturne, le père et Jupiter
(Jove), le fils.
Étrangement, l’on assiste à un déni du réel au nom du
virtuel, du Ciel des astrologues par le moyen de celui des
théologiens  ! Le virtuel, c’est la lumière de la Lune qui
n’existe que par reflet de celle du Soleil. En fait, le virtuel
précède le réel, mais également le prolonge.
En accord avec l’idée de Nouvelle Alliance, il ne s’agit plus
d’apprendre à l’extérieur mais de comprendre de
l’intérieur. Il serait donc tout à fait aberrant pour les Juifs
de ne pas s’intéresser à l’avenir de très près au phénomène
astrologique dont d’aucuns auront voulu les détourner en
procédant à des traductions –trahisons du texte biblique.
L’astrologie ne serait-elle pas la véritable «  Terre Promise 
»  ?
L’astrologie est bel et bien la voie royale, celle qui
correspond au véritable culte du Deus Faber. Nier
l’existence de l’Astrologie revient à nier l’œuvre de ce Deus
Faber, ni plus ni moins. La « Loi  » c’est avant tout une
prise de conscience

Chapitre XXVIII  :
12 Il (Jacob) eut un songe que
voici: Une échelle (soulam) était
dressée sur la terre, son sommet
atteignait le ciel et des messagers
divins montaient et descendaient
le long de cette échelle

Or, force est de constater que la tendance actuelle est de


croire à une sorte de dieu universel saturnien tant au nom
de la Science que de la Religion, et de mettre en doute la
nécessité d’un dieu jupitèrien, -Jupiter est fils de Saturne, à
son image - auteur de notre monde humain et terrestre.
Une telle situation confère ainsi une grande importance à
cette croyance en l’astrologie puisque cela va à contre-
courant d’autres «  cultes  ». On se retrouve ainsi dans la
situation depuis longtemps décrite de la présence d’un
dieu auteur d’une œuvre dont on nie jusqu 'à l’existence
alors que triompherait un paganisme universaliste,
s’enivrant, se gargarisant d’espaces et de temps infinis.
On aura compris que pour nous l’astrologie n’a pas
vocation à un quelconque universalisme et notre lecture du
premier chapitre de la Genèse entend se limiter à la
création de «  notre  » monde, de notre ciel, de notre
humanité, avec le centre qui l'anime et la dynamise- ni
plus ni moins et il ne s’agit nullement de noyer le chef
d’œœuvre d’un tel «  créateur  » dans des profondeurs
sans fond . Disons-le, de notre point de vue, la
connaissance de l’Univers, au sens large, avec ses
multitudes de galaxies - n’est pas notre tasse de thé et
relève d’un «  Dieu  » qui n’est pas celui qui nous
intéresse et qui se situe bien plus en amont, si tant est,
d’ailleurs, qu’il existe.

La tentation de la quadrature
Genèse II
18 L’ֹEternel-Dieu dit: "Il n’est
pas bon que l’homme soit
isolé; je lui ferai une aide
digne de lui."

Quelque part, une pareille scène nous fait songer à une


épreuve de tentation comme celle à laquelle sera exposé
Jésus dans les Évangiles  :

Évangile Mathieu, IV

«  Le diable l’emmène encore sur une très


haute montagne et lui montre tous les
royaumes du monde et leur gloire.
Il lui dit : «  Tout cela, je te le donnerai, si,
tombant à mes pieds, tu te prosternes devant
moi.  »
Alors, Jésus lui dit  : «  Arrière, Satan  ! car il
est écrit  : C’est le Seigneur ton Dieu que tu
adoreras, à lui seul tu rendras un culte.  »
Alors le diable le quitte. Et voici que des anges
s’approchèrent, et ils le servaient.  »

L’amour divinise et la perte de l’alliance fait perdre cette


dimension divine. Quoi qu’il en soit, la Création de ces
êtres venus du Ciel –et que l’on peut ou non appeler dieux-
sous- tend bel et bien notre monde. On recoupe là l’idée
de démiurge. Lisons ce qu’en dit Wikipedia  : » Le mot
vient du grec δημιουργός, démiourgos, formé de « 
démos », signifiant « gens du commun  » (soit «  peuple  »)
et de «  ergon  », «  travail ». Littéralement, le mot signifiait
artisan ou fabricant. Au IVe siècle avant notre ére, Platon
suppose dans son Timée, que la cause première de l'univers
et son créateur sont un bon et sage « démiurge». Dans le
douzième livre, dit « Livre lambda » Λ de la Métaphysique,
Aristote développe l'idée d'une cause motrice immobile,
organisateur qui créa le monde à partir de la matière
préexistante. 

La forme «  ergon  » recoupe notre idée de Deus Faber.


Mais ce démiurge ne correspond guère à l’idée que
beaucoup se fond d’un dieu originel, «  incréé », il est lui-
même issu d’une création première et il ne devient dieu que
par le culte qui lui est rendu par ceux qui en ont reçu les
moyens. Comme dans le domaine du théologique, nous
verrons s’affronter une astrologie du fini et une astrologie
de l’infini. On notera que les attaques contre la notion de
dieu ou celle d’astrologie sont bien souvent étayées par un
présupposé d’infini. On reproche ainsi à l’astrologie de
prétendre tout prévoir au lieu d’admettre qu’elle puisse
simplement apporter un certain nombre de balises, de
repères. Ce qui conduit quelqu’un chez le voyant tiendrait,
selon nous, à une forme d’imprévoyance chronique  : une
personne qui a le sentiment qu’elle n’a pas prise sur le
monde, qui n’est pas sûre de bien comprendre autrui, qui
souffre de ce que les choses ne se passent jamais comme «
prévu  », ce qui est notamment le cas pour les autistes.
L'étranger qui ne comprend pas bien ce qui se prépare ne
peut que constater les effets en fin de parcours et c'est
précisément ce qui affecte le comportement de l'astrophile à
savoir qu'il n'aura pas vu les choses venir, il est resté à
l'extérieur de la dynamique en cours et c'est dans son
rapport même à l'astrologie qu'il révèle son impuissance à
comprendre comment l'astrologie est devenue ce qu'elle est
devenue , se contentant de déclarer que « ça marche »
(quand même)
Il est vrai qu'il y a souvent un manque de tact qui fait le
vide autour de soi (comme Marion dans la pièce "Peau de
vache" de Barillet et Grédy, 1975.) A contrario, les
personnes qui contrôlent assez bien les conséquences de
leurs actes, les effets de leurs propos, qui ne se sentent pas
étrangères au monde qui les entoure à la différence des
enfants marqués par un sentiment d’étrangeté,
d’incongruité, d’étonnement, de surprise, de comique,
seront moins tentées d’aller consulter.

Il serait bon de comprendre enfin que le projet


astrologique en sa formulation, mouture première n’a que
faire d’une division en 12 de l’espace-temps social  et
qu’il s’agit là d’une période où l’astronomie a cru pouvoir
imposer sa loi à l’astrologie jusqu’au baptême de Pluton en
1930, à l’exemple d’un Claude Ptolémée d’Alexandrie (n‫י‬
vers 100 - mort vers 168), dans sa Tétrabible, laquelle n’est
qu’une compilation de textes plus anciens. Il est largement
temps, désormais, de mettre fin à une telle alliance  qui
aura notamment accouché d’un monstre, le thème natal 
dont on connaît la fortune  ! L’importance accordée à
l’heure de naissance ne saurait pour autant justifier la prise
en compte de l’ensemble du ciel .Seule la position du soleil
natal sera à retenir ainsi que la connexion de Jupiter sur
le dit point solaire en aspect de conjonction-opposition ou
de quadrature montante ou descendante. . En effet, .l’idée
selon laquelle il conviendrait de tenir compte de toute la
carte du ciel des astronomes relève selon nous d’un grave
contresens  ! Comme l’a montré Michel Gauquelin, seuls
trois astres font sens pour l’astrologie : Mars, Jupiter et
Saturne que, pour notre part, nous appréhendons à la fois
au niveau macrocosmique (les théologies) que
microcosmique (les leaders)
Même le nom des planètes relève d’un emprunt à la
mythologie babylonienne sur laquelle se calqueront peu ou
prou la mythologie et l’astronomie grecques mais est-il la
preuve d’une forme d’astrolâtrie  ou bien une simple 
commodité d’usage  ? Et dès lors, l’astrologie quand elle
emprunte à l’astronomie est-elle ipso facto polythéiste  et
donc incompatible avec un monothéisme  ? Mais l’on peut
aussi penser, en l’occurrence, que les noms de certaines
planètes font sens pour l’astrologie (cf infra) et que
l’astronomie puisse véhiculer un savoir utile à cette
dernière. Ajoutons que le mode de désignation des planètes
a évolué au cours des âges et qu’on les désigna autrefois par
leur apparence, selon leur couleur, ce qui expliquerait que la
planète rouge ait été associée au dieu Mars, par exemple.
Ce qui caractérise le métalangage –et rejoint en cela le
processus d’instrumentalisation – tient à une certaine
désinvolture par rapport à la source ainsi exploitée non pour
elle-même mais en quelque sorte comme bouche-trou. Dès
lors, toute tentative de validation de quelque métalangage
semble assez vaine, qu’il s’agisse par le biais de
l’interprétation de valider les quatrains centuriques, les 22
arcanes majeurs du Tarot, les attributions des dieux de la
mythologie au septénaire planétaire, ou encore de justifier
les symboles zodiacaux autour d’ une division en 12 de
l’écliptique –et la division en 12 relève elle aussi d’un
métalangage. Ce qui est conçu comme arbitraire à la source
, en amont sera reçu par l’emprunteur, l’importateur, en aval
– et cela vaut tant pour les textes que pour les langues-
comme fait objectif.
Au vrai, dans bien des cas, l’impression d’avoir réussi à
valider une méthode peut induire en erreur et mettre un
terme à une approche critique de la dite méthode. Croire
que la pratique vient confirmer le bien-fondé d’une
approche est assez illusoire. Selon nous, en effet, la remise
en question doit se situer dans la recherche des
incohérences du propos bien plus que dans une quelconque
expérimentation sur le terrain.
Ainsi, dès lors que l’on découvre une faille sur le plan
théorique, toutes les validations pratiques du monde ne
pèseront plus guère bien lourd  et devront passer
par profits et pertes, sur le compte des coïncidences. Notre
aptitude critique est bien plus évidente face à des exposés
dont nous pouvons monter les incohérences, les
contradictions que face à des faits assénés. Nous observons
qu’ une théorie n’évolue qu’en se remettant en question
structurellement – notamment selon la méthode du rasoir
d’Occam- et non en testant par la pratique  , si ce n’est
au prisme d’une exigence ergonomique- et c’est d’ailleurs
ainsi qu’il convient de comprendre le conseil de Boileau :
«  Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage!  »
Cela dit, l’on sait depuis longtemps que l’on retrouve dans
la réalité le pendant de certaines structures géométriques
comme dans le cas de l’ellipse pour une des lois de Kepler,
remplaçant le cercle. Nous resterons donc d’avis de
rechercher des correspondances et des analogies entre ce
que nous concevons et ce que nous observons, dès lors que
nous passons de la théorie à la pratique et non l’inverse 
.
Par ailleurs, nous souscrirons au propos suivant de Claude
Lévi-Strauss  : «  L’esprit ne peut comprendre le monde que
parce qu’il est un produit et une partie de ce monde  », ( Le
Regard éloigné (1983), ce qui correspond à une certaine
idée de l’induction.
En tout état de cause, l’on néglige trop souvent la force de
l’instrumentalisation  et cela n’est pas sans causer un
dialogue de sourds. On verra qu’il importe de conférer au
récepteur un rôle central  : c’est ainsi que le
phénomène Nostradamus est avant tout l’œuvre de ceux
qui d‫י‬cid‫ט‬rent de l’utiliser à diverses fins. Le problème tient
au fait que nombreux semblent vouloir se persuader que le
sens accordé à tel ou tel quatrain serait à mettre au bénéfice
de Michel de Nostredame. De le même façon, les
astrologues qui soutiennent que les astres auraient
intrinsèquement vocation à signifier quoi que ce soit pour
l’Humanité doivent impérativement distinguer entre le
point de vue de la Première et de la Seconde Créations. (cf.
notre Tome Ier), entre celui de la Physique, de la Nature
et celui de la Culture et de la Technique. Le Martien dit que
‘ça marche  », c’est son critère d’appréciation, ce qui ne
coïncide pas avec l’approche du Saturnien, dont le cycle est
bien plus long que celui du Martien  : 29 ans et non à peine
2 années, soit environ 14 (2x7) fois plus ample  ! Mais, à
coup sûr, c’est l’épistémologie du Jupitérien qui est la plus
difficile à appréhender, laquelle ne se réduit ni à la
démarche saturnienne pas plus qu’à la démarche martienne
Est-ce qu’un auteur est responsable de ce que
comprennent ses lecteurs de son œuvre  et est-ce que ceux
qui se servent de tel ou tel outil sont-ils limités par le projet
de son concepteur  ? Cela dit, il ne sera nullement inutile
de s’efforcer de restituer le plan originel (cf. sur la question
linguistique, notre tome II). Notons que l’on peut aussi
s’instrumentaliser soi-même et interpréter ses propres textes
autrement qu’on ne l’avait envisagé initialement….
Citons René Guénon sur la «  duperie des «  prophéties »
qui voit dans la profusion des prophéties, en son temps, « 
un des symptômes les plus significatifs de la seconde phase
de l’action antitraditionnelle (…) Certaines prophéties
bibliques (..) sont aussi l’objet d’interprétations
«tendancieuses  » (…) Il y a là comme une sorte d’
»épidémie  » psychique éminemment contagieuse  » (ch.
XXXVIII du Règne de la quantité et les signes des temps,
1945) On assiste en fait à une guerre des prophéties au
service de camps et de partis opposés.
Dans l’esprit de beaucoup, les mots prophètes, prophétie,
prophétisme renvoient exclusivement à la Bible et l’Ancien
Testament comporte en effet un recueil de prophéties. Mais
force est de constater que notamment depuis le XVe siècle,
s’est manifesté un «  néo-prophétisme » Pour nous, le
prophétisme (cf. notre ouvrage, Le texte prophétique en
France, op. Cit, Papes et prophéties, op. Cit , et Prophètes
et prophéties, dir André‫ י‬Vauchez, Paris, Seuil, 2012) est un
système qui comporte un mécanisme d’horloge censé‫ י‬fixer
et déboucher sur une échéance ultime. On est là face à une
telle linéarité à l’opposé‫ י‬de l’idée de cyclologie, laquelle
ne connaît pas de fin voire de finalité‫י‬. Nous dirons que les
femmes vivent plus fortement la linéarité‫ י‬que les hommes
en ce qu’elles se sentent embarquées dans un certains
compte à rebours marqué‫ י‬par l’irréversibilité‫י‬, ce qui n’est
pas le cas des hommes dont la vie est faite de
recommencements, de rebondissements jusqu’à la fin de
leur vie, sans cette ‫י‬épée de Damoclès au- dessus de leur
tête.
Le prophétisme quand il débouche sur une «  fin des
temps » - ce qui peut aussi être le cas de l’écologie- exerce
des effets déstabilisateurs, en ce sens qu’il tend à vouloir
balayer, abolir les structures existantes jugées dès lors
dépassées, révolues. En ce sens, notre approche, on l’aura
compris, tend à considérer le prophétisme comme une
menace à la différence de l’astrologie avec lequel celle-ci ne
saurait être assimilée, mémé si comme on sait elle aura pu
‫ך‬etre instrumentalisée dans ce sens. Pour nous, il s’agit de d
‫י‬construire ce qui aura ‫י‬t‫ י‬provoqué‫ י‬par le prophétisme et
de revenir à un statu quo ante.
En fait, tout tourne, dans le présent essai, autour de la
question de l’avant et de l’après mais aussi du livre comme
idole- certes fabriquée par l’homme- mais détentrice d’un
savoir d’un seul tenant, alors que les questions d’époque
(anachronisme) et de lieu (anachorisme) interpellent le
chercheur. Cela apparaîtra de façon emblématique dans
notre approche du corpus Nostradamus, où l’on voit à quel
point il est difficile d’‫י‬établir un ordre chronologique, ce qui
recoupe la question de la cause et de l’effet.
Il y a dans toute idée de prophétisme, la notion
d’accomplissement, de ce qui est voué‫ י‬tôt ou tard à
s’accomplir (cf notre post doctorat Le dominicain Jean
Giffré‫ י‬de Réchac et la naissance de la critique
nostradamique, op. Cit)). C'est à la même époque, en gros,
que naissent critique biblique et critique nostradamique,
dans le courant du XVIIe siècle mais l'on pourrait en dire
autant de la critique astrologique avec Kepler, astronome
convaincu de la nécessité‫ י‬d'une réforme de l'astrologie, au
début du dit siècle. Mais force est de constater l’échec de
Kepler pour «  sauver  » l’astrologie. Il aura donc fallu
encore attendre 400 ans pour que l’astrologie puisse enfin
trouver ses marques, à savoir la fin du XXe siècle et le
début du siècle suivant.
Plus l’on diabolise un domaine et moins l’on n’est
disposé à admettre qu’il peut avoir une histoire et de
manifestations complexes comme si la simplification
était une condition nécessaire à l’expression d’une
certaine hostilité. Inversement, une approche plus
nuancée, moins caricaturale serait la marque d’une
plus grande sérénité par rapport à un sujet donné. Le
sentiment anti-astrologique, de nos jours, reste très
fort et d'aucuns s'imaginent que le seul fait de dire
que telle personne s'intéresse à l'astrologie, sous
quelque forme que cela soit, suffit à la discréditer,
sans autre forme de procès. C’’est ainsi que Spinoza,
au milieu du XVIIe siècle, semble vouloir stigmatiser
la superstition mais est-ce que cela engloberait ou
non l’Astrologie ? Si jamais cela devait être le cas, il
s’agirait là d’un grave contre-sens théologique.
Tout se passe comme s'il existait un consensus
général -chez les gens ‘ »sérieux », bien pensants  » de
tous bords- pour s'accorder sur le fait que l'astrologie
serait infréquentable, ce qui se passerait de tout
débat, une fois pour toutes. Affaire entendue, classée
une fois pour toutes 
Or, selon nous, le rejet, l’ignorance du dossier Astrologie
hypothèque à la fois le champ théologique le champ
politique et le champ proprement scientifique.
Dans le développement qui suit, nous proposerons un
autre regard sur l’Astrologie et d’ailleurs bien des
astrologues seront les premiers à décréter que notre
propos ne relève pas stricto sensu de l’Astrologie ou
du moins de l’idée qu’ils s’en étaient faits quand ils se
sont lancés dans cette étude, sur la base de quelques
représentations en circulation.
On notera que les non juifs (ce qui inclue les
chrétiens) sont souvent désignés comme « 
adorateurs des astres «  ( Akoum, initiales
pour ovdéy kokhabim ou mazaloth), la formule étant
d’ailleurs souvent traduite par «  idolâtres  », ce qui
nous semble constituer un étrange amalgame, vu
que le Dieu de la Genèse est censé avoir créé les
astres alors que ce sont les hommes qui modèlent,
façonnent les idoles  ;(cf. Talmud , traité Avoda zara,
54b Les astres ne sont évidemment pas une création
humaine à la différence des idoles ! Il s’agit du fer de
lance de la création, du «  miracle » «  adamique 
», Il nous a toujours semblé, depuis un demi-siècle,
lors de notre immersion en Israël au lendemain de la
Guerre des Six Jours que le judaïsme devait prendre
toute la mesure du phénomène astrologique. En fait,
le talmud (en son traité Shabbat) en s'attaquant à
l'astrologie s'en prend carrément à l’œuvre du
Créateur, laissant entendre par là que la pratique
des mitzwoth permettrait de s'en libérer.

Méditons sur ce passage édifiant du Livre d’Isaïe/ La


punition suprême est la perte, la privation des
lumières du cosmos  :
Chapître XIII

‫י‬ 10Les ‫י‬étoiles (Kokhavey) du ciel


(Shamayim) et ses constellations n
feront plus briller leur lumière, le
soleil sera obscurci dès son lever, l
lune ne jettera plus de clarté‫י‬.

Deutéronome IV, 19

19 Tu pourrais aussi porter -


tes regards vers le ciel et, en
voyant le soleil, la lune, les
‫י‬étoiles, toute la milice
céleste, tu pourrais te laisser
induire à te prosterner
devant eux et les adorer: or,
c'est l'ֹEternel, ton Dieu, qui
les a donnés en partage à
tous les peuples sous le ciel.

Il est rappelé que le ciel est un don de «  ton Dieu  »


et qu’il ne faut donc pas oublier l’arbre quand on en
goûte les fruits. Le parallèle entre les interdits du
Jardin d’Éden et ceux relatifs à la « 
consommation  » est assez déconcertant  : Dieu
expose «  Adam  » aux fruits du verger
(Pardés, en persan) mais lui en limite l’usage -double
contrainte- tout comme il crée le ciel et tout ce qui le
constitue pour finir par le dissuader de s’y référer 
. On pense à la formulation des Commandements (cf
tome I), dont nous avons souligné le caractère
tronqué sauf pour ce qui relève du Shabbat.
Le commandement comporte, ici, un «  mais  »
introduisant une proposition négative. Or, un grand
nombre de commandements commencent par une
interdiction sans en exposer le principe généra 
l.
Exode XX

‫ לְקַ ּדְ ׁשֹו‬,‫יֹוםהַּׁשַ ּבָת‬-‫זָכֹוראֶת‬.  7(4)"Pense au jour du Sabbat


pour le sanctifier.
,‫חׁשֵׁשֶתי ָמִ יםּתַ עֲב ֹד‬ 8Durant six jours tu
‫מְ לַאכְּתֶ ָך‬-‫ ְועָׂשִיתָ ּכָל‬.  travailleras et t'occuperas de
toutes tes affaires,
,‫ׁשַ ּבָת‬--‫ הַּׁשְ בִיעִי‬,‫טוְיֹום‬ 9mais le septième jour est la
 :‫לַיהוָהאֱ ֹלהֶיָך‬ trêve (Shabbat le Yahvé) de
,‫מְ לָאכָהאַּתָ הּו ִבנְָךּובִּתֶ ָך‬-‫תַ עֲׂשֶהכָל‬-‫ ֹלא‬l'ֹEternel ton Dieu: tu n'y feras
,‫ ְוג ְֵרָך‬,‫ַעבְּדְ ָךוַאֲמָתְ ָךּו ְבהֶמְּתֶ ָך‬ aucun travail, toi, ton fils ni ta
‫אֲׁשֶ רּבִׁשְ ע ֶָריָך‬.  fille, ton esclave mâle ou
femelle, ton bétail, ni l'
‫י‬étranger qui est dans tes
murs.
‫הַּׁשָמַ י ִם ְו‬-‫י ָמִ יםעָׂשָהי ְהוָהאֶת‬-‫ יּכִיׁשֵׁשֶת‬10Car en six jours l'ֹEternel a
,‫ָָארץ‬ֶ ‫ה‬-‫אֶת‬ fait le ciel, la terre, la mer et
,‫ ַוּיָנַח‬,‫ּבָם‬-‫אֲׁשֶ ר‬-‫ּכָל‬-‫ ַהּי ָםוְאֶת‬-‫ אֶת‬tout ce qu'ils renferment et il
,‫ּכֵן‬-‫ּבַּיֹוםהַּׁשְ בִיעִי; עַל‬ s'est repos‫ י‬le septième jour;
 .‫ ַוי ְקַ ּדְ ׁשֵהּו‬--‫יֹוםהַּׁשַ ּבָת‬-‫ ּב ֵַרְךי ְהוָהאֶת‬c'est pourquoi l'ֹEternel a béni
}‫{ס‬ le jour du Sabbat et l'a
sanctifié‫י‬.

Deutéronome V,

,‫יֹוםהַּׁשַ ּבָת‬-‫יאׁשָ מֹוראֶת‬ 11(IV). Observe le jour du Sabbat


,‫ ּכַאֲׁשֶ ר ִצּוְָך‬,‫לְקַ ּדְ ׁשֹו‬ pour le sanctifier, comme te l'a
‫י ְהוָהאֱֹלהֶיָך‬.  prescrit l'ֹEternel, ton Dieu.
,‫יבׁשֵׁשֶתי ָמִ יםּתַ עֲב ֹד‬ 12Durant six jours tu travailleras et
‫מְ לַאכְּתֶ ָך‬-‫ ְועָׂשִיתָ ּכָל‬.  t'occuperas de toutes tes affaires;
,‫ׁשַ ּבָת‬--‫ הַּׁשְ בִיעִי‬,‫יגוְיֹום‬ 13mais le septième jour est la
 :‫לַיהוָהאֱ ֹלהֶיָך‬ trrève (Shabbat Le Yahvé‫ )י‬de
-‫מְ לָאכָהאַּתָ הּו ִבנְָך‬-‫ ֹלאתַ עֲׂשֶהכָל‬l'ֹEternel, ton Dieu: tu n'y feras
ֹ ‫ְׁשֹורָך ַוחֲמ‬
ְ ‫וַאֲמָתֶ ָךו‬-‫ ּובִּתֶ ָך ְו ַעבְּדְ ָך‬aucun travail, toi, ton fils ni ta fille,
,‫ ְּבהֶמְּתֶ ָך‬-‫ְרָך ְוכָל‬ ton esclave mâle ou femelle, ton
--‫ְוג ְֵרָךאֲׁשֶ רּבִׁשְ ע ֶָריָך‬ bœuf, ton âne, ni tes autres bêtes,
‫ ּכָמֹוָך‬,‫לְמַ עַןי ָנּו ַח ַעבְּדְ ָךוַאֲמָתְ ָך‬.  non plus que l'‫י‬étranger qui est
dans tes murs; car ton serviteur et
ta servante doivent se reposer
comme toi.

On notera que dans le Deutéronome lequel reproduit


quasiment textuellement le passage de l’Exode, la
référence au récit de la Genèse ne figure pas. A la
place, on signale que les serviteurs doivent eux aussi
faire une pause, ce qui signifie qu'à l'instar de
l'étranger, ils partagent un certain mode de vie,
certains devoirs, avec les maîtres sans jouir pour
autant des mêmes droits.

. En tout état de cause, le Deutéronome est une


addition tardive tout comme le Deutéro- Isaïe et
comme le Nouveau Testament et en cela il est
marqué par les scribes à la solde du Royaume
d’Israël, ce qui vaut pour Jésus lui-même.

Exode XX 
10 Car en six jours l'Éternel a fait le ciel, la terre, la
mer et tout ce qu'ils renferment et il s'est reposé le
septième jour; c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du
Sabbat et l'a sanctifié. On peut dès lors s’interroger
sur Genèse, chapitre 2, pourquoi le Deutéronome
n’en fait point cas  ?
Genèse II

‫ ְצבָָאם‬-‫ ְוכָל‬,‫ָָארץ‬
ֶ ‫א ַויְכֻּלּוהַּׁשָמַ י ִם ְוה‬.  1Ainsi furent terminés les
cieux et la terre, avec tout ce
qu'ils renferment.
,‫ב ַויְכַלאֱֹלהִיםּבַּיֹוםהַּׁשְ בִיעִי‬ 2Dieu mit fin, le septième
;‫מְ לַאכְּתֹואֲׁשֶ רעָׂשָה‬ jour, à l’œuvre faite par lui;
,‫ַוּי ִׁשְּב ֹתּבַּיֹוםהַּׁשְ בִיעִי‬ et il se reposa, le septième
‫מְ לַאכְּתֹואֲׁשֶ רעָׂשָה‬-‫מִ ּכָל‬.  jour, de toute l’œuvre qu'il
avait faite.
,‫יֹוםהַּׁשְ בִיעִי‬-‫ג ַויְב ֶָרְךאֱֹלהִיםאֶת‬ 3Dieu bénit le septième jour
 :‫ַוי ְקַּדֵ ׁשא ֹתֹו‬ et le proclama saint, parce
,‫מְ לַאכְּתֹו‬-‫ּכִיבֹוׁשָ בַתמִ ּכָל‬ qu'en ce jour il se reposa de
 .‫ּב ָָראאֱֹלהִים ַלעֲׂשֹות‬-‫אֲׁשֶ ר‬ l’œuvre entière qu'il avait
}‫{פ‬ produite et organisée.

Au vrai, ce Dieu ne rejette nullement les astres mais


au contraire en affirme la possession : Selon nous,
dans ce contexte, l’astrologie est acceptable dès lors
que l’on n’oublie pas de rendre à César ce qui est à
César.

Livre de Job Chapitre 38


Dieu s’adressant à Job  :
31 «  Est-ce toi qui serres les liens des
Pléiades ou pourrais-tu relâcher les chaînes d’Orion

32 Est-ce toi qui


fais lever les
constellations
en leur temps,
qui conduit
l'Ourse avec
ses petits?
33 Connais-tu les
lois du ciel,
règles-tu ses
influences sur
la terre? 
»

On cite volontiers à l’encontre de l’astrologie certains


textes du Pentateuque lesquels ne nous semblent pas
viser celle- ci mais bien diverses pratiques
divinatoires  avec lesquelles d’aucuns entendent
l’assimiler.

Deutéronome 18 -9,15

9 Quand tu seras entré‫י‬dans le


pays que l'ֹEternel, ton Dieu, te
donne, ne t'habitue pas à imiter
les abominations de ces peuples-là
10 Qu'il ne se trouve personne,
chez toi, qui fasse passer par le feu
son fils ou sa fille; qui pratique des
enchantements, qui s'adonne aux
augures, à a divination, à la
magie;
11 qui emploie des charmes, qui
ait recours aux évocations ou aux
sortilèges ou qui interroge les
morts.
12 Car l'ֹEternel a horreur de
quiconque fait pareilles choses; et
c'est à cause de telles
abominations que l'ֹEternel, ton
Dieu, dépossède ces peuples à
ton profit.

D’aucuns parmi les traducteurs veulent voir dans


Deutéronome XVIII une condamnation formelle de
l’astrologie
Traduction Segond  :
9Lorsque tu seras entré‫ י‬dans le pays que l’Éternel, ton
Dieu, te donne, tu n'apprendras point à imiter les
abominations de ces nations-l10 .‫ א‬Qu'on ne trouve chez toi
personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu,
personne qui exerce le métier de devin, d'astrologue (sic),
d'augure, de magicien, 11d'enchanteur, personne qui
consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne
aventure, personne qui interroge les morts.
Or, l’hébreu du texte n'autorise nullement une telle
lecture, le terme Nahash renvoyant à la divination (c’est
aussi le nom du serpent de la Genèse) Il semble bien qu’il
s’agisse d’une interpolation propre à telle ou telle
traduction.

Genèse III
2 La femme répondit au serpent ‫ו‬
(nahash): "Les fruits des arbres
du jardin, nous pouvons en
manger;

Lévitique 20 - 6

Si quelqu'un s'adresse aux morts et aux esprits, pour se


prostituer après eux, je tournerai ma face contre cet homme,
je le retrancherai du milieu de son peuple

Lévitique 20-27

Si un homme ou une femme ont en eux l'esprit d'un mort ou


un esprit de divination, ils seront punis de mort; on les
lapidera: leur sang retombera sur eux.

Lévitique 19-31
Ne vous tournez point vers ceux qui évoquent les esprits, ni
vers les devins; ne les recherchez point, de peur de vous
souiller avec eux. Je suis l'Éternel, votre Dieu.

On cite volontiers Isaïe : ch 44 alors qu’aucun passage ne


vise explicitement l’astrologie., c’est donc un procédé
d’amalgame – c’est un trait de la médisance- qui est ici à
l’œuvre comme pour Deutéronome XVIII

9 Les fabricants d'images sculptées


sont tous néant, et leurs beaux
ouvrages ne servent de rien; eux-
mêmes en sont témoins, mais ils
ne voient ni ne comprennent,
aussi seront-ils confondus.
10 Qui donc va façonner un dieu,
mouler une statue, incapables de
se rendre utiles?

25 J'annule les présages des  .


diseurs de mensonges, je frappe
de démence les devins, force les
sages de reculer et fais taxer de
folie leur science.
L’on observe la mise en œuvre d’une certaine rhétorique
consistant non seulement à interdire telle pratique mais à
en nier jusqu’à l’existence  ; ainsi, l’astrologie ne serait pas
permise mais en plus, par-dessus le marché, elle n’aurait
pas de réalité tout comme il n’y aurait pas pour les hébreux
d’autre dieu à vénérer mais, de toute façon, il n’en existerait
point d’autres  !

La traduction anglaise King James

On note la présence redoublée de la forme «observer of


times  », aux versets 10 et 14  :
10  There shall not be found among you any one that
maketh his son or his daughter to pass through the fire, or
that useth divination, or an observer of times, or an
enchanter, or a witch.
11  Or a charmer, or a consulter with familiar spirits, or a
wizard, or a necromancer.
12  For all that do these things are an abomination unto
the LORD: and because of these abominations the LORD thy
God doth drive them out from before thee.

14 For theses nations which you shalt possess hearkened


unto observers of times and unto diviners”

La traduction française de la King James Version rend


carrément la forme «  observer of times  » par « 
astrologue  »  !

Signalons une note à ce propos que nous rendons ici de


l’anglais vers le français: ‘l’expression observateurs des
temps apparaît dans la King James Version dans
Deutéronome 18, 10 et avec son pluriel dans Deutéronome
18,14.. Dans les deux cas, le terme hébreu vient du
participe Ayin Vav Noun. La traduction d »observateur des
temps' suggère que les traducteurs ont considéré la dite
racine comme signifiant l’idée de quelqu’un qui regarde le
futur. Or, la traduction des Septante indiquait simplement
quelqu’un qui fait des présages. '

Cette expression «  observers of times  » semble bien


pouvoir ou vouloir désigner, en ce début de XVIIe siècle
(1611) des astrologues et serait éventuellement à l’origine
de la présence du mot «  astrologues  » dans des
versions ultérieures. Pour illustrer notre propos,
récapitulons les diverses versions,vers le français,
l'anglais et l'espagnol, telles que recueillies dans la Bible
Œcuménique (2010)  à propos de Deutéronome > 18 : 10
(

10. il ne se trouvera chez toi personne pour faire passer par


le feu son fils ou sa fille, interroger les oracles, pratiquer
l’incantation, la magie, les enchantements
La Bible en français courant
10." Qu'on ne trouve parmi vous personne qui offre
son fils ou sa fille en sacrifice, ni personne qui
s'adonne à la magie ou ‫ א‬la divination, qui observe les
présages ou se livre ‫ א‬la sorcellerie,
La Colombe
10." Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse
passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui se
livre à la divination, qui tire des présages, qui ait
recours à des techniques occultes ou à la sorcellerie,
KJ
10 There shall not be found among you any one that
maketh his son or his daughter to pass through the
fire, or that useth divination, or an observer of times,
or an enchanter, or a witch,
King James
10 There shall not be found among you any one that
maketh his son or his daughter to pass through the
fire, or that useth divination, or an observer of times,
or an enchanter, or a witch,
La Nouvelle Bible Segond
10. Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse
passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui se
livre à la magie, qui cherche des présages, qui pratique
la divination ou la sorcellerie,
La Bible Parole de Vie
10." On ne devra trouver parmi vous aucune des
personnes suivantes  : quelqu'un qui brûle son fils ou
sa fille en sacrifice, qui pratique la magie, qui interroge
les charlatans, qui lit dans le ciel, qui devine l'avenir,
qui pratique la sorcellerie,
Reina-Valera
" No sea hallado en ti quien haga pasar su hijo ‫ ף‬su
hija por el fuego, ni practicante de adivinaciones, ni
agorero, ni sort‫ם‬lego, ni hechicero,
Louis Segond 1910
10. Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse
passer son fils ou sa fille par le feu etc

En définitive, il ressort que seule, dans cette recension, la


version Louis Segond 1910 comporte le mot «  astrologues 
», terme qui ne figurera plus dans l’édition dite « 
Segond 21  » (cf. La nouvelle Bible Segond dite  »
Ancien et Nouveau Testament : traduits de l'hébreu et du
grec . Hélas, l’ancienne version reste fort diffusée.
(Notamment par l’Alliance Biblique Universelle) qui s’en
tient à l’édition de 1910  !
Esaie et les liens astrologie/théologie
Si on lit ces versets du chapitre 47, l’on a l’impression que
le dieu des Hébreux rejette l’astrologie
Esa‫ן‬e ch 47
12 Relève-toi donc au moyen de ‫ע‬
tes sortilèges et de tes
nombreuses magies auxquelles tu
as consacré‫י‬tes forces depuis ta
jeunesse; peut-être réussiras-tu à
en tirer profit, peut- être
recouvreras-tu ta puissance.
13 Tu t'es ‫י‬épuisée à force de  .
faire des projets; qu'ils se lèvent
donc et te sauvent, ces
contemplateurs du ciel qui
observent les étoiles, qui
pronostiquent à chaque lunaison
ce qui doit t'arriver.

Il semble que la traduction King James de Deutéronome 18


ait interpolé‫ י‬le passage d’Esaie 47 sur les « 
contemplateurs du ciel »
Mais la lecture du chapitre 44 nous fait entendre, un peu
plus tôt, un tout autre son de cloche

24 Ainsi parle l’Éternel, ton


libérateur, qui t'a formé‫י‬dès le
sein maternel: "Je suis l’Éternel,
L'auteur de toute chose, je
déploie les cieux à moi seul, j'
‫י‬étends la terre, et personne ne
me seconde.
25 J'annule les présages des
diseurs de mensonges, je
frappe de démence les devins,
force les sages de reculer et fais
taxer de folie leur science.

On retrouve une tonalité‫ י‬propre au premier chapitre de la


Genèse, lequel peut d’ailleurs avoir été calqué‫ י‬sur ce
texte d’Esaie, si l’on admet la thèse selon laquelle le
Pentateuque aurait été en grande partie une compilation
des Livres Prophétiques.

"Je suis l’Éternel, L'auteur de toute chose, je déploie les


cieux à moi seul, j'étends la terre, et personne ne me
seconde.  »
Genèse I, 1  :
1 Au commencement, Dieu
cr‫י‬a le ciel et la terre.
Autrement dit, le Dieu des Hébreux se veut le seul
détenteur des secrets du cosmos et il d‫י‬fie les astrologues.
Ce Dieu est l’astrologue par excellence, comme le montrent
d’ailleurs nombre de commentaires (cf. Le monde juif et
l’astrologie)
Cela dit, il y aurait quelque chose de dérisoire dans un
discours qui s’émerveillerait de la beauté‫ י‬du cosmos,
comme s’il s’agissait d’un décor , d’un plaisir des yeux
alors que c’est par le cosmos que l’on accède à ce que
Dieu a créé ‫ י‬pour l’humanité‫י‬  bien au-delà de
considérations purement esthétiques mais aussi éthiques 
d’où la formule du Ier verset «  le ciel et la terre  », en
tant que binôme, le ciel ne faisant point sens sans la terre
et vice versa.
Le Sept est un balisage récurrent du temps dans toute la
Bible  : dans Daniel on parle de 70 semaines , la
semaine faisant 7 jours, et dans l’Apocalypse du septième
Sceau (cf. le film d’Ingmar Bergman). La fête des (7)
semaines (Shavouoth) est célébrée 49 jours après Pessah
et ainsi de suite, sans parler du septième jour de la
Création et de la semaine.
Saturne est la septième, l’ultime planète (du moins
jusqu’au XVIIIe siècle de notre ère quand on d‫י‬couvre
l’astre qui portera le nom d’Uranus, celle qui est la clef de
tout le système (cf. infra). Notons d’ailleurs, l’expression
septième planète ne se con‫ח‬oit que si l’on inclue les
luminaires dans le d‫י‬compte  !
Notons aussi que dans l’Antiquité‫י‬, il y eut un stade où l’on
ne distinguait pas encore les planètes des ‫י‬toiles – le tout
‫י‬tant englobé‫ י‬sous le mot «  cieux  » (hébreu raqiya
hashamayim)) - et d’ailleurs le mot plan‫ט‬te d‫י‬signera, par
la suite, en grec une ‫י‬toile «  errante  » par opposition à
une étoile «  fixe  »/Or, selon nous, le féminin est mobile
et pluriel alors que le masculin est fixe et singulier, ce qui
les rend, ipso facto, complémentaires  :
Genèse I

14 Dieu dit: "Que des corps


lumineux apparaissent dans
l'espace des cieux, pour
distinguer entre le jour et la
nuit; ils serviront de signes
pour les saisons, pour les
jours, pour les années;
15 et ils serviront de
luminaires, dans l'espace
céleste, pour ‫י‬éclairer la
terre."Et cela s'accomplit.
16 Dieu fit les deux grands
luminaires: le plus grand
luminaire pour la royauté‫י‬du
jour, le plus petit luminaire
pour la royauté‫י‬de la nuit, et
aussi les ‫י‬étoiles.
17 Et Dieu les plaça dans
l'espace céleste pour
rayonner sur la terre;
Genèse II 
1 Ainsi furent terminés les
cieux et la terre, avec tout ce
qu'ils renferment.
2 Dieu mit fin, le septième
jour, à l’œoeuvre faite par
lui; et il se reposa, le
septième jour, de toute
l’œuvre qu'il avait faite.
3 Dieu bénit le septième jour
et le proclama saint, parce
qu'en ce jour il se reposa de
l’œuvre entière qu'il avait
produite et organisée

Daniel IX  s’adressant à Nabuchodonosor  :

24 Soixante-dix semaines ont ;


‫י‬été ‫י‬fixées comme terme à ton
peuple et à ta ville sainte pour
‫י‬éteindre la rébellion, mettre fin
aux péchés, effacer l'iniquité‫י‬et
établir une justice ‫י‬éternelle, de
façon à réaliser la vision et [la
parole] du prophète et faire
l'onction du saint des saints.

Revenons sur Genèse II, 2-3  : nous y voyons un retrait de


Dieu au bout du sixième jour et d’ailleurs, le premier
chapitre s’arrête au sixième jour et ce n’est qu’au chapitre
suivant que l’on passe au septième jour. Une lecture
astrologique serait la suivante  : Dieu sera désormais
présent par l’intermédiaire- l’interface- de la planète
Saturne, laquelle serait en quelque sorte la Shekhina, la
présence du fait même de l’absence. La célébration du
Shabbat rendrait compte de l’existence d’un tel Plan divin (
sur un certain discours d’astrologue sur la formation de
l’Astrologie, cf Solange de Mailly Nesle, L’Être cosmique,
ou Dialogue entre Astrologie et Science, Paris, Flammarion,
1985). A ce propos, on notera que l’astrologie occidentale
confère à la position du soleil dans les signes du zodiaque
un règle déterminant en tant que curseur, ce qui
correspond au Dimanche, le jour du soleil, qui a remplacé‫י‬
chez les Chrétiens le Shabbat, jour de Saturne.
Selon nous, les Juifs qui nient le lien entre leur dieu et le
ciel font complètement fausse route car le ciel dont il
s’agit est justement au cœur de la «  création  » propre à
leur dieu. En ce XXIe siècle, rien ne ferait plus sens pour les
Juifs que de reconnaître toute l’importance d’un tel ciel –
par- delà la lancinante question des «  preuves  » de la
valeur, de la véracité‫ י‬de l’astrologie. Rappelons qu’une des
explications traditionnelles de l’‫י‬élection du peuple hébreu
est d’avoir accepté‫ י‬cette «  Torah  » que les autres
peuples refusaient. Il importe donc de nos jours, pour les
Juifs, d’accepter ce que les autres peuples m‫י‬prisent.
Nous sommes bien en l’occurrence en présence d’un
système à 7 facteurs visibles depuis la Terre, dont la lune
est le plus rapide et dont l’élément le plus ‫י‬éloigné‫ י‬et
donc le plus englobant de par son cycle est Saturne.
Uranus ne sera découverte, à partir d’un télescope, qu’en
1781, du fait de son éloignement du Soleil, d'où sa très
faible visibilité‫י‬. L’intégration d’Uranus au sein du dispositif
astrologique au cours du XIXe siècle aura certainement
contribué‫ י‬à brouiller l’image de Saturne, astre qui perdait
ipso facto sa position de facteur ultime (cf. infra). En fait,
on ne saurait englober au sein d'un même groupe Jupiter
et Saturne. La découverte de Saturne annonce celle
d'Uranus et c'est par erreur qu'un Ptolémée ou les textes
qu'il reprend à son compte, tentera de passer du sénaire
au septénaire.. Face aux luminaires, nous avons deux
planètes en deça de l'orbite terrestre, Mercure et Vénus et
deux autres au de là Mars et Jupiter.
Dans ce système «  solaire », la Lune est le satellite de la
Terre qu’elle représente. On sait que la Lune a un disque
lumineux comparable, en raison de la différence des
distances, à celui du soleil,. Ce faisant, la Lune d‫י‬signe la
Terre comme le point névralgique du dit système et
d’ailleurs, la lune renvoie par ailleurs à Saturne puisque
ses dimensions sont comparables sur la base de un jour
pour un an..

Nombres, Ch. 14  :

33 et vos enfants seront nomades pendant 40 ans


dans le désert. Ils supporteront les conséquences de
vos infidélités jusqu'à ce que tous vos cadavres soient
tombés dans le désert.
34 Vous avez mis 40 jours à explorer le pays, vous
supporterez donc les conséquences de vos fautes
pendant 40 ans, une année pour chaque jour. Ainsi
vous saurez ce que c'est que d'être privé de ma
présence
On n’oubliera pas, évidemment, le rôle du douze dans la
Bible –des tribus aux apôtres- ce qui renvoie aux 12 mois
de l’année, aux 12 signes du zodiaque (cf. Le monde juif et
l’Astrologie, Milan, 1985) Or, on lit au chapitre 46 du
Livre d’Hénoch , lequel est d’ailleurs repris en partie
dans le Livre de Daniel, en son chapitre VII :
«  Ils mépriseront les astres du ciel et lèveront les
mains contre le Tout Puissant  ; leurs pensées ne
seront tournées que vers la Terre  » (cf Joseph
Castelli, Le Livre d’Hénoch, Ed. Castelli, 2000, p. 85
et «  Dieu, les dieux étaient des hommes. Lumières
sur le livre d’Enoch  », par Robert-Jean Victor, ed du
Rocher 1979  ;. pp. 104 et seq) Cela vise
ceux qui font preuve de dérision pour l’Astrologie.
Au chapitre 54 du même livre, au lendemain du
Déluge, il est dit que l’Ancien des Jours « jura par
son grand nom, en disant  : Non, je n’agirai
plus ainsi avec les habitants de la Terre. Mais je
placerai un signe dans le ciel et il sera le témoin entre
eux et moi, pour l’éternité, pour tout le temps que
durera le ciel et la terre  » (p. 95)
Au chapitre 56  le rôle du ciel se voit confirmé  : « 
Dès ce moment, on dira que les justes chercheront
dans le ciel les secrets de la justice  »
Au chapitre 59  Alors l’autre ange qui était avec
moi me parla et me révéla les premiers et derniers
secrets sue le ciel et sur la terre  »
Chapitre 68  :Par ce serment, le soleil et la lune
accomplissent chacun leur course périodique sans
jamais s’écarter de la voie qui leur a été tracée. Par
ce serment, les étoiles (ici comprendre les planètes
sur l’écliptique, note de l’auteur) suivent leur éternelle
route Et quand elles sont appelées par leur nom,
elles répondent «  me voici  »
Mais c’est avec le chapitre 71 du Livre d’Enoch que
l’astrologie devient une clef  :
«  Livre du cours des luminaires célestes selon leurs
ordres, leurs époques, leurs noms et les lieux où ils
commencent leur carrière etc  »
Chapitre 80  : Et il me dit «  O Enoch, regarde ce
livre qui est descendu des cieux  : lis ce qui y est
contenu et cherche à comprendre tout ce qu’il
contient.  » Alors, j’aperçus tout ce qui venait du ciel
et je compris tout ce qui était dans le livre  .
En le lisant, je connus toutes les œuvres des
hommes  , toutes les œuvres des enfants de
la chair, depuis le commencement jusqu’à la fin. Et je
louai le Seigneur, le Roi de gloire, l’Ouvrier de toutes
ces merveilles  »

Dans les chapitres suivants (88 et seq) du Livre de


Hanokh ‫ חֲנֹוְך‬et non Enoch (qui est la forme latine) ou
Hénoch comme l’usage courant s’est imposé – créant
la confusion due probablement à la syllabe centrale
commune «  no  ») avec le personnage d’Enoch –
souvent rendu par Enos - ‫ אנוש‬, -il est question de
bovins et d’ovins, soit les deux premiers signes du
zodiaque, dans l’ordre précessionnel (cf. infra) mais
aussi de sangliers, de corbeaux à rapprocher des
aigles du tétramorphe) deux bêtes absentes du
symbolisme zodiacal (cf. infra) Rappelons que Jésus
dit être venu pour les «  brebis d’Israël  »
Ch. 100 «  regardez le ciel, enfants des cieux  »
Au total, le Livre de Hanokh comporte bien plus de
références à l’astrologie que tout le Pentateuque et
son exclusion du canon biblique serait probablement
liée, selon nous, à un tel constat.
Il s’agit en fait d’une sorte d’encyclopédie, de «  livre
d’heures  », ce qui expliquerait les
développements sur l’astronomie/ astrologie  (
https://www.areopage.net/atxtheb/Henoch.pdf)
1. Chute des anges et assomption d’Hénoch.
(Chapitres VI à XXXVI)
2. Livre des paraboles (Chapitres XXXVII-LXXI)
3. Livre des changements des luminaires du ciel
(Chapitres LXXII-LXXXII)
4. Livre des songes (Chapitres LXXXIII-XC)
5. Livre de l’exhortation et de la malédiction
(Chapitres XCI-CV)

Rappelons qu’un des titres de Yahvé est relatif aux


Tsevaoth, c’est-à-dire aux armées célestes, à une « 
milice  » laquelle est composée des astres lesquels
accompagnent le soleil et la lune. (cf. chapitre 74 du
livre de Hanokh)/ En fait, il est rare de trouver la liste
des planètes laquelle est bel et bien fournie , dans le
Livre de la Création, une des œuvres majeures de la
Kabbale.
Le Chapitre 100 du Livre de Hanokh comporte ce
commandeme: «  Regardez le ciel, enfants des
cieux, contemplez les œuvres du Très Haut  ». Or,
force est de constater que dans le Pentateuque, l’on
ne trouve pas un tel commandement  ! On ne cesse
de nous parler du «  Ciel  » dans les religions
monothéistes mais en dissociant le plus souvent –au
prix d’une certaine forme de déni de réalité – une telle
référence du ciel planétaire et stellaire  !
Parallèlement, l’astronomie, quant à elle, nous parle
des astres, comme son nom l’indique, mais tout en
s’efforçant de ne pas les relier à la divinité, en dépit
du fait que les dits astres, dans le système solaire,
portent le nom de dieux  !
Dans le Livre d’Isaïe, l’on trouve en son dernier
chapitre (66), une formule forte  :
1 Ainsi parle l’Éternel: "Le
ciel (hashamayim) est mon
tr‫פ‬ne et la terre ( (HaAretz)
mon marchepied: quelle est
la maison (le Temple, Bayit)
que vous pourriez me bâtir,
le lieu qui me servirait de
‫י‬résidence
Or, dans le Shéma Israel, à aucun moment il n’est
question du Ciel  à propos de Yahvé, qu’il
s’agisse de son origine ou qu’il s’agisse de sa Loi
inscrite dans le mouvement des astres  !
Astrologie et Kabbale

En tout état de cause, si l’astrologie a tout à fait sa place


dans la vie intellectuelle des Juifs du Moyen Age,
notamment en Espagne, elle va se trouver peu à peu
éclipsée par la Kabbale, laquelle nous apparaît comme sa
version mystique, le Sephirot prenant en quelque sorte la
place des sphères planétaires. Or, selon notre approche
théologique, assez matérialiste, le dieu des Hébreux était
en prise avec le monde des astres et l’étude des
configurations astrales est nullement incompatible avec le
culte du Dieu d’Israël, contrairement à ce que certains
commentateurs du Livre d’Isaïe laissent entendre.
On signalera un célèbre commentaire de l’alphabet
hébraïque à 22 lettres, lequel se réfère explicitement à
l’ordre astronomico-astrologique, connu sous le nom de
Livre de la Création ou de la Formation (Sefer Yetsira). On
y trouve un classement en trois groupes : mères (3 lettres),
simples (12 lettres), doubles (7 lettres). On s’arrêtera sur les
lettres doubles (cf. nos Clefs pour l’Astrologie, Paris,
Seghers, 1976, http://qabala.wifeo.com/les-lettres.php) le
dispositif aura été‫ י‬perturbé‫ י‬par la volonté‫ י‬d’aligner
celui-ci sur les données astronomiques axées sur le 7
(Septénaire, cinq planètes plus deux luminaires), alors
qu’au d‫י‬part, il n’y avait grammaticalement que 6 lettres
doubles, le resh ayant été ajouté alors qu’il n’a pas de
double prononciation.
On a dû supprimer un des 4 Éléments à savoir la Terre,
pour pallier l’usage d’une septième lettre double  :
Aleph (1ère lettre) : l'air.

2. Mem (13e lettre) : l'eau.

3. Shin (21e lettre) : le feu.

Par ailleurs, l’on peut supposer que la répartition de ces


trois groupes devait correspondre à l’agencement du dit
alphabet  ; Or, la lettre mère aleph se trouve en première
position alors qu’elle est entourée de lettres simples et
doubles. Nous supposerons que le Qoph, une des 12 lettres
simples (qoph, iod, lamed, noun, samekh, H‫י‬, Vav, Zayin),
aura été permuté‫ י‬avec le Aleph  ; Quant au resh  ; il
est isolé‫ י‬par rapport au groupe des lettres doubles.(beith,
guimel, daleth, kaph, pé‫י‬, Thav)
Ajoutons que de telles réflexions affectent l’agencement de
l’arbre séfirotique lequel se divise en trois plus sept sefirot
au lieu de quatre plus six, selon le dispositif initial
probable  On notera le même phénomène avec le
dispositif des domiciles dans la Tétrabible de Ptolémée ;
avec le passage de 4 à 2 positions des luminaires afin de
pouvoir y placer Saturne (cf infra)
Ci-dessous, l’agencement numérique de l’alphabet
hébraïque  : une colonne pour les unités, une deuxième
pour les dizaines, une troisième pour les centaines, la
dernière colonne ne comportant en fait que 4 lettres,
puisque le total est de 22. Mais l’on rajoute généralement
cinq lettres qui s’  écrivent autrement quand placées en
position finale  ;Kaph, mem  ; noun, péh, tsadé 
/

Nous avons là un bon exemple d’une reconstitution fondée


sur un commentaire d’une version plus ancienne que celle
par ailleurs conservée, ce qui recoupe la méthodologie par
nous adoptée à propos d’Ismaël dans l’Islam.

Nous dirons que la divination fait appel à des forces


appartenant à «  l’autre monde  »- celui qu’étudie le
spiritisme –sous diverses appellations – ce qui fait
référence à ce qui se passe avant la naissance ou
après la mort- alors que l’astrologie s’appuie sur un
savoir «  extra-terrestre» Ce n’est pas le même « 
autre monde  » et cela ne correspond pas à la même
idée de Dieu. Avec la divination, nous sommes en
présence d’entités «  spirituelles  » qui
nous suivent, nous surveillent, nous jugent - et on les
consulte pour avoir leur avis sur ce qui nous arrive
alors qu’avec l’astrologie, on a affaire à un système, à
un plan, certes crée par quelque divinité mais une
divinité qui se serait en quelque sorte retirée (c’est le
tsimtsoum des kabbalistes). Selon nous, toute forme
de divination et notamment de «  tirage  » de
cartes (tarot, oracles etc.) fait appel implicitement à
une intervention émanant de l’Au-delà, ce qui
suppose l’élaboration d’un langage servant
d’interface, sous forme notamment de cartes. Tout
code est censé faire l’affaire pour établir le contact si
bien que le choix des images et des symboles
s’avère relativement aléatoire..

Le couple Terre-Ciel dans la Genèse


Quand on lit le début de la Genèse associant la
Terre et le Ciel, il serait tout de même bon de
s’interroger sur la mise en place d’un tel couple  !
Les explications données nous semblent
insuffisantes  ; les corps lumineux serviraient à
marquer les rythmes des saisons. Le terme employé
est «  Ototh  », qui signifie «  signe  ».

Genèse I  :

1 Au commencement, Dieu
cr‫י‬a le ciel (Shamayim) et la
terre. (Eretz)
14 Dieu dit: "Que des corps lumineux apparaissent dans
l'espace des cieux (Shamayim), pour distinguer entre le
jour et la nuit; ils serviront de signes (ototh) pour les
saisons, pour les jours, pour les années;

Genèse II

 .
1 Ainsi furent terminés les cieux (shamayim) et la terre
‘HaArets) et toutes leurs armées.

4 Telle est la genèse (Toldoth) du ciel (Shamayim) et de


la terre (Eretz), lorsqu'ils furent créés; à l'‫י‬époque où'ֹ
Eternel-Dieu (Yahv‫י‬Elohim) fit une terre et un ciel. (Eretz
veShamayim)

Pour notre part, nous avons du mal à croire que la


création d’un tel binôme Ciel-terre ne se justifiait que
pour les raisons exposées dans le texte et non selon
une problématique astrologique, instituant une « 
Loi » (Torah) d’ordre social.
On notera la forme «  Dieu fit une terre et un ciel  »
(Genèse II, 4) à savoir l’usage de l’article indéfini et
non de l’article défini comme dans Genèse I, comme
si l’on avait affaire à une systémique allant de soi.

D’ailleurs, rappelons qu’au niveau religieux, le mot « 


Ciel  » comporte une acception débordant
largement du plan purement matériel. Mais cela est
sensiblement plus manifeste dans le monde chrétien
que dans le monde juif.
Evangile Mathieu VI, 9-10
Notre Père qui êtes aux cieux, que votre nom
soit sanctifié;
« 
10 que votre règne arrive; que votre
volonté soit faite sur la terre comme
au ciel.  »

Astres et idoles

L’argument principal que nous présenterons à l’appui


d’une intégration de l’astrologie au sein de la
Deuxième création tient au fait que les astres ne
relèvent nullement de la fabrication des hommes.
On se référera au chapitre VIIII du prophète Osée,
déjà cité dans notre premier tome  :
04 Les fils d’Israël ont établi des rois sans me consulter, ils
ont nommé‫ י‬des princes sans mon accord  ; avec leur
argent et leur or, ils se sont fabriqué‫ י‬des idoles. Ils seront
anéantis.
05 Je le rejette, ton veau, Samarie  ! Ma colère s’est
enflammée contre tes enfants. Refuseront-ils toujours de
retrouver l’innocence  ?
06 Ce veau est l’œuvre d’Israël, un artisan l’a fabriqué‫י‬, ce
n’est pas un dieu  ; ce veau de Samarie sera mis en
pièces.
On retiendra l’argument massue  : «  un artisan
l’a fabriqué, ce n’est pas un Dieu  » Comment
traduire l’hébreu «  Velo Elohim  » rendu tantôt
par «  ce n’est pas Dieu  » et tantôt par «  ce n’est
pas un dieu  ».  et pourquoi pas « un des dieux  » 
?

6 Il est bien l'œuvre d’Israël; un


artisan l'a confectionné‫י‬, et il
n'est pas un dieu: certes, le veau
de Samarie sera réduit en menus
morceaux.

Il semble assez clair, au demeurant, que la faute


majeure serait bel et bien de voir l’homme fabriquer
de ses propres mains quelque objet, se comportant
ainsi comme un dieu. Autrement dit, l’enjeu n’est pas
tant les relations entre les Elohim mais le fait que
l’homme puisse oser fabriquer quoi que ce soit, ce qui
nous renvoie à l’épisode de la Tour de Babel qui
déclencha la colère de Dieu  :

5 Yahvé‫י‬descendit sur la terre,


pour voir la ville et la tour que
bâtissaient les fils de l'homme;
(Beney Adam)
6 et Yahwé dit: "Voici un peuple
uni (Am Ehad) , tous ayant une
seule langue (Safa Ahat). C'est
ainsi qu'ils ont pu commencer leur
entreprise et dès lors tout ce qu'ils
ont projet‫י‬leur réussirait
‫י‬également.
7 Or paraissons! Et, ici même,
confondons leur langage, de sorte
que l'un n'entende pas le langage
de l'autre."
8 Yahvé‫ י‬les dispersa donc de ce
lieu sur toute la face de la terre,
les hommes ayant renoncé à bâtir
la ville.
L’on songe au passage de la Genèse  en son
chapitre III après la consommation du fruit défendu  :

22 L'ֹEternel-Dieu (Yav‫י‬Elohim) dit:


"Voici l'homme (haAdam) devenu
comme l'un d’entre nous (keEhad
miménou), en ce qu'il connaît le
bien et le mal. Et maintenant, il
pourrait ‫י‬tendre sa main et cueillir
aussi du fruit de l'arbre de vie; il en
mangerait, et vivrait ‫א‬jamais."

Il est clair que le ciel est une création de Dieu, dès le


premier verset du Livre de la Genèse. Dans le Livre
de Job, au chapitre IX, l’on entend un discours
rendant pleinement hommage à Dieu …..

1 Job reprit la parole et dit:


2 Oui, je sais qu'il en est
ainsi: comment l'homme
(Enosh) aurait-il gain de
cause avec Dieu (El) ?
3 Si nous désirions discuter
avec lui, pas une fois sur
mille il ne daignerait nous
répondre.
4 Éminemment sage,
triomphant de force, qui
jamais lui tint tète et s'en
trouva bien?
5 Il déplace les montagnes à
l'improviste et les
bouleverse dans sa colère.
6 Il fait trembler la terre sur
ses bases et ébranle les
colonnes qui la supportent.
7 Il donne un ordre au soleil,
et le soleil ne parait point; il
met un sceau sur les étoiles.
8 A lui seul, il déploie les
cieux; il chemine sur la crête
des vagues.
9 Il a fait la Grande Ourse,
l'Orion, les Pléiades et les
demeures sidérales du Midi.

Comment dès lors, ne pas considérer les astres


comme ce qui échappe totalement à ce que les
hommes pourraient fabriquer  : il ne s’agit là
ni d’une tout, ni d’une idole  ! Il n’y aurait donc
aucun interdit concevable à propos de l’astrologie  !
L’attitude anti-astrologique serait en fait propre à la
Troisième Création. Cela dit, il ne faudrait pas
confondre la deuxième et la première Créations et
nous ne saurions, pour notre part, attribuer aux dieux
de la deuxième création le mérite de la première
Création dont ils sont issus  comme semble le faire
un Job  ! Seul notre système solaire dans son rapport
avec la Terre relève en fait de la Deuxième Création
mais celle-ci s’appuie (cf notre Astro-horoscopie au
tome II) sur des étoiles bien plus lointaines sur
laquelle elle n’a pas prise mais qu’elle peut
instrumentaliser pour fixer et ainsi perpétuer la
position natale de Jupiter chez un individu donné.

La dérive divinatoire

Il y a un paradoxe dans le fait qu’une Astrologie dite


« scientifique  » ait été récupérée par la divination.
Pour le devin, il n’y a assurément aucun problème à
contempler le ciel ou sa représentation sur une « 
carte  » (c’est ‫ א‬dire le th‫ט‬me astral). La complexité‫י‬
ne lui fait pas peur et excite l’exercice de ses dons
comme c’est le cas pour la cartomancie ou le Tarot.
En fait, les astrologues sont ‫י‬cartel‫י‬s dans leur rapport
à l’astronomie entre fascination et rejet, pour
reprendre une formule d’Elizabeth Teissier pour d
‫י‬écrire l’attitude du public face à l’astrologie. Pour
nous, l’astronomie est un prolongement de
l’astrologie primordiale tout comme le christianisme
par rapport au judaïsme. Il semble qu’au d‫י‬part, on
ait instauré‫ י‬une religion articulée sur un nombre limité
‫ י‬de facteurs célestes -ce qui passe par un choix plus
ou moins arbitraire- et que par la suite, d’aucuns aient
remis en question une telle «  élection  » et cela
aurait donné‫ י‬naissance à l’exploration astronomique
en sa dimension holistique et systématique. Au
christianisme qui s’intéresse à toute l’Humanité‫ י‬fait
ainsi pendant l’astronomie qui prend en compte la
totalité‫ י‬des cieux. L’astronomie tout comme le
christianisme auront été‫ י‬marqués par la surenchère.
De fait, l’astrologie dite «  scientifique  » (et
marquée par le scientisme) nous apparaît,
objectivement, comme correspondant au rêve de
globalité‫ י‬de l’astronome si ce n’est que celui-ci
entretient un rapport des plus ambigus par rapport ‫א‬
cette astrologie qui entend se calquer sur l’astronomie
la plus r‫י‬cente. D’une part, l’astronome perpétue de
facto une tradition mythologique quand il baptise les
nouveaux astres, ce qui est une fa‫ח‬on de leur conf‫י‬rer
de facto une certaine signification qui rejoint
l’astrologie et les astrologues ne s’y sont pas trompés
qui se hâtent d’intégrer de telles appellations au sein
de leur arsenal et d’autre part, l’astronome se croit
missionné‫ י‬pour s’attaquer à l’astrologie et la
démystifier  prenant notamment en otage depuis 70
ans le Que sais-je sur l’Astrologie, aux Presses
Universitaires de France , avec pour premier auteur
Paul Couderc.(1899-1981) avec des ‫י‬éditions se
succédant de 1951 à 1978 Couderc fut Membre de
l’Observatoire de Paris, et du Comité‫ י‬d'honneur de
l’Union rationalste de ses propos par quelques
extraits: L’on nous parle de l'astrologie comme s'il
s'agissait d'une maladie car en règle générale, les
personnes qui traitent des sujets de cette collection
encyclopédique s'y connaissent. L'ouvrage
commence d'ailleurs comme un manuel d'astronomie
avec des “Préliminaires astronomiques”, On a
l'impression que l'astrologie est un pays occupé,
annexé‫ י‬par l'astronomie et que l'occupant arbore ses
propres couleurs. Il faut attendre le chapitre II pour
voir exposer les “Doctrines astrologues” se terminant
ainsi: (p. 40) ” Notre propos n'est point d'offrir un trait‫י‬
d'astrologie. Nous avons voulu faire conna‫מ‬tre sa
base astronomique (.) Nous estimons le lecteur
suffisamment ‫י‬clair‫ י‬pour fonder son opinion'

. Puis, on a droit à un chapitre III “Valeurs de


l'Astrologie”. Comme il s'agit de la troisième édition, le
chapitre VI s'intitule “Vingt ans après”, Couderc
dresse un bilan “ A cause de ce livre, les astrologues
ne m'ont épargné‫ י‬ni leurs insultes, ni leurs menaces,
mon propos n'‫י‬était pas de leur plaire”. Et de
conclure :' L'astrologie est une superstition qui a pris
naissance dans la préhistoire” Couderc demande que
l'on prenne des mesures prophylactiques pour
enrayer une telle épidémie; Il faudrait que l'UNESCO
prenne position, demande-t-il. Il ne faut pas “donner
la parole aux adversaires de la raison” et c'est donc
pourquoi il fallait impérativement que le Que Sais- je
“L'astrologie” soir pendant une bonne trentaine
d'années et en fait près de 40 ans pour qu'un autre
texte vienne le remplacer en 1989, publié‫ י‬avec
l'imprimatur de la corporation des astronomes.

Paradoxalement, en une sorte de double contrainte


(«  double bind  »), plus les astrologues tenteront de
s’appuyer sur l’astronomie et plus ils risqueront fort
d’être rejetés et moins ils songeront ‫ א‬faire appel à
l’astronomie , à la «  Nature  », au «  Cosmos  »
pour fonder leur «  science  » et plus ils
‫י‬échapperont à sa vindicte. Cela tient au fait que la
dialectique entre Science et Technique reste encore
bien mal comprise comme tout ce qui relève de ce
que nous appelons la dynamique de la médianité
Comment, au demeurant, le système astral que nous
pensons avoir enfin réussi ‫ א‬restituer a-t-il pu d‫י‬river
vers l’Astrologie telle qu’elle se présente encore de
nos jours  ? Cela tient selon nous avant tout à une
emprise croissante de l’astronomie sur l’astrologie. Il
y a là quelque ironie du sort en ce sens que c’est
l’astronomie, avec sa caution scientifique, qui aura
tiré‫ י‬l’astrologie vers l’astromancie alors que le cycle
astral, lequel ne puise que chichement dans le vivier
astronomique, offre une approche singulièrement plus
scientifique au sens poppèrien du terme. En fait, il y a
trois approches de la cyclicité : l'une qui invente une
astronomie fictive mais qui a l'avantage de se
présenter sous une forme organisée, l'une qui
s'articule sur l'astronomie mais dont la cyclicité est
intriquée et confuse et enfin une forme plus pertinente
recourant à une courbe unique , que cela tienne à
l'utilisation d'un seul corps céleste en mouvement face
à des étoiles fixes ou à une sorte de cycle de
synthèse, à partir d'un bouquet de cinq planétes, de
Jupiter à Pluton, à la façon de l'indice cyclique de
Barbault.
On se gardera de confondre l'astrologie «  matricielle 
» du cycle et l'astrologie «  scientifique  » du thème.
Par thème (on dit en anglais plus justement chart,
c’est-à-dire carte), il faut entendre l'érection d'une
carte pour le ciel d'un instant donné‫י‬. Le thème est la
base de la divination astrale, l'astromancie. Si nous
admettons qu'il puisse exister des dons de voyance,
en revanche, nous sommes extrêmement sceptiques
sur la possibilité‫ י‬d'enseigner des techniques
divinatoires en faisant miroiter –à quel prix  ? -
l'acquisition à terme d'une quelconque compétence.
On parle aussi d’un thème géomantique. Mais le
thème natal n'est qu'un cas particulier du thème
horaire et les astrologues actuels tendent ‫ א‬proposer
une genéthliomancie axée sur le moment de la
naissance. Mais selon nous, l’astrologie ne saurait
travailler sur la «  carte du ciel  » au sens brut du
terme mais transcoder ce ciel en passant par le
diviseur 4, ce qui disqualifie d’emblée le zodiaque et
ses 12 signes qui se situent en amont d’une telle
démarche. Certes, il existe douze néoménies au
cours d’une année terrestre, mais cela ne correspond
pas au cycle saisonnier si ce n’’est qu’à un certain
stade, l’on aura décidé de découper le dit cycle en
12, ce qui aura donné naissance au symbolisme
zodiacal. Il y a de quoi s’y perdre pour un historien
qui manquerait de discernement  ! Cela dit, le 12
renvoie à Jupiter et la coïncidence avec les 12 lunes
pourrait bien être la marque de cette théologie du
Deus Faber ou Homme Dieu ou ni Homme ni Dieu -
ayant reformaté notre humanité et le ciel dont elles
dépend. Bien évidemment, Jésus ne ferait alors que
reprendre une doctrine bien antérieure à sa propre
saga, puisqu'elle renverrait au reformatage de notre
Humanité et de notre planète, la Terre. On signalera
par ailleurs que la grossesse de la femme de 9 mois
équivaut à 36 semaines(4x9) et que le quart d'une
révolution de Jupiter soit 3 ans, vaut pour 36 mois
(3x12). Bien plus, la précession des équinoxes dont le
cycle est de 25920 ans signifie une progression d'un
degré tous les 72 ans (2x36)..
On notera que dès le Chapitre II de la Genèse, il est
dit que le fleuve qui traverse le Jardin d’ֹEden se
divise en quatre bras, ce qui n’est ‫י‬évidemment pas
une description de la « Nature  » brute mais le fait
d’un certain processus de représentation structurelle.
On dit généralement que la Tétrabible ( ou
Quadripartit, en 4 livres) de Claude Ptolémée est un
traité‫ י‬d'astrologie généthliaque. En réalité‫י‬, son Livre
I traite des prévisions sur ce à quoi ressemblera le né
‫י‬, ce qui implique qu'un thème soit dressé‫ י‬avant la
naissance, car ‫ א‬quoi bon pr‫י‬voir ce que l'on
apprendra au moment de la naissance. Ce ne peut
être que le thème horaire ‫ א‬moins de supposer que
l'on dresse le thème de conception, ce que Ptolémée
n'envisage de déterminer qu'à partir du thème natal.
La connaissance du moment de naissance a
d’ailleurs longtemps été aléatoire et encore au XVIIe
siècle, l'astrologue assistait à l'accouchement,
comme ce fut le cas en 1638 pour le futur Louis XIV. Il
n'‫י‬était donc pas question de calculer ce thème pour
un adulte. Il faut donc insister sur le fait que
l'astrologue ‫י‬tait conseillé‫ י‬pour avoir des lumières sur
ce qui n'‫י‬tait pas encore advenu et non pour vérifier s'il
‫י‬était capable de parler de ce que l'on savait déjà.
L’astrologie telle qu’elle nous apparaît à la suite d’une
longue enquête comporte selon un schéma trinistaire,
outre un volet théologique global un volet individuel
réservé à une élite laquelle justifie son existence du
fait de ses œuvres au service de l’Humanité, ce qui
nous semble une assez bonne définition du génie que
cette «  mue  » constante selon la formule de
Boileau  ; «  cent fois sur le métier remettez
votre ouvrage  » et cela pourrait correspondre au
statut de «  fils d’Adam  » (cf tome I), ce qui ne
concerne nullement l’homme ordinaire lequel ne
supporte qu’une dynamique, une rythmique
sensiblement plus faibles. Quant à Thomas Edison,
ne déclarait-il pas dans les années 30 , que le génie,
«  c’était 1  % d’inspiration et 99  % de
transpiration  »  ? Les personnes
bénéficiant d’une recharge quotidienne sont plus
aptes à mettre à l’épreuve leurs conclusions et à se
renouveler.

Cela dit, dans la pratique actuelle, les astrologues


font croire -démagogiquement – tout flatteur vivant
aux dépens de celui qui l’écoute- que chaque
personne aurait droit à «  son bâton de maréchal
(cf le discours de Rudhyar, Astrologie de la
Personnalité, Paris, Médicis, ; André‫ י‬Barbault, De la
psychanalyse à l’astrologie, Paris, Seuil, 1961) et « 
droit  » à un thème astral personnel très fouillé‫י‬, ce
qui justifierait le foisonnement des configurations
astrales.
. Tout se passe – en pratique - comme s'il ne
s'agissait plus de valider un système astrologique
mais bien le talent de tel astrologue, en ne retenant
que le propos journalistique sans s'attarder sur la
qualité de la grille utilisée et qui est souvent
inexistante tant elle est inconsistante et protéiforme.
Mais pour nous la voyance et notamment la
médiumnité‫ י‬est un don, en ce sens que le praticien
est dot‫ י‬d'un logiciel lui permettant de se connecter
avec certains sources d'information alors que
l'astrologie est plus formatrice qu'informatrice en ce
sens que l'astrologue doit être do‫י‬é du verbe et que
par ce verbe il va fasciner son client, ce qui en fait au
fond une sorte de mage, de magicien qui cr‫י‬e une
réalité‫ י‬virtuelle (à partir d'un thème-astral qu'il entend
traduire, peu importe lequel d'ailleurs- auquel il donne
vie) avec la complicité‫ י‬de son client, qui en quelque
sorte accepte de jouer une certaine partition,
susceptible d'exister, de s'incarner plutot qu'il ne décrit
la réalité‫ י‬en soi, comme le ferait un voyant. . Cette
astrologie qui s'exerce sur une personne est bien diff
‫י‬rente de celle qui traite du collectif car on n'influe pas
sur un individu comme on le fait sur toute une société
‫י‬. A l'échelle individuelle, en effet, toutes les
manipulations sont possibles alors qu' une hirondelle
ne fait pas le printemps, le hasard, la coïncidence, le
facteur fortuit (c'est ‫ א‬dire extérieur), pouvant peser
lourdement sur la perception des choses alors qu'au
niveau des grands nombres, dans un espace-temps
élargie, une telle ‫י‬éventualit‫י‬é est minime. Au fond, si
l'on admet que la construction de notre moi est de
l'ordre du virtuel et d'un virtuel, qui, plus est, voué‫ י‬à
la cyclicité‫י‬, il doit être possible d'en modifier notre
représentation, beaucoup plus ais‫י‬ment que
d’acquérir des aptitudes nouvelles, ce qui rel‫ט‬ve du
domaine du réel.. Nous dirons que la cyclicité‫ י‬du
virtuel est bel et bien une réalité‫י‬. On distinguera
donc dans le champ psychologique, une dimension « 
psychique  » ouverte, partagée par tous mais qui
évolue pour tous selon un seul et même rythme et
une dimension «  fermée  », socio-professionnelle
qui nous limite ‫ א‬la fois dans le temps et dans
l'espace en ce qu'elle n'est pas portée par la cyclicité
‫ י‬et qu'elle perpétue certaines limitations quant à nos
capacités. Il est fréquent que l'on confonde ces deux
plans.

Divinations et divinités
Nous avons établi qu’il existait deux types de
divinités, celles qui ont instauré‫ י‬un ordre immuable,
dont les femmes seraient les agents et celles qui
tendent ‫ א‬remettre en question un tel ordre par le
biais de miracles, par une constante surveillance
depuis un Au-delà.
Cela donne lieu à deux formes de divinations  :
l’une qui s’efforce de connaître le plan divin originel
et de s’y conformer et l’autre qui se plaît à interférer
avec celui -ci, par le recours à des prières, à
l’intervention de «  guides  ».
Il importait de rétablir le véritable visage de
l’astrologie de façon ‫א‬à faire apparaître une telle
dualité‫ י‬tellement cruciale pour comprendre le destin
de l’Humanité‫י‬. Toute la question pour la recherche
astrologique aura consisté à qualifier les termes d'une telle
alternance structurelle. En 1976, dans Clefs pour
l'Astrologie, nous avions propos‫" י‬Unicité‫ "י‬versus
"Multiplicité‫ "י‬en pensant au destin des empires coloniaux
se faisant et se d‫י‬faisant et actuellement nous pr‫י‬f‫י‬rons la
dialectique dépendance- indépendance. En 1967, André
Barbault (1921-2019) avait proposé à la suite d'Henri
Gouchon ‫ י‬dans les Astres et l'Histoire un modèle unique
au lendemain des deux guerres mondiales.
rendant inutile toute considération locale, ce qui avait
marqué son travail jusqu'alors, notamment en ce qui
concernait son approche géographique, dix ans plus tôt,
notamment au sujet de l'histoire de la Russie. André
Barbault opta pour une combinatoire
planétaire, soit un monoplanétarisme de
synthèse, résultante des cycles de 5
planètes. Mais beaucoup d’astrologues ont
pris l’habitude d’étudier le passage d’une
seule planète au travers des 12 signes du
zodiaque –ce qui renvoie quelque part aux
étoiles ou au cycle saisonnier- sans donc
avoir à combiner les planètes entre elles.
La diversité doit-elle résider dans le
nombre de facteurs mobiles- planètes- ou
dans celui des facteurs fixes- étoiles  ? Il
semble que nombreux soient les
astrologues qui combinent allégrement ces
deux critères.
.Tout se passe comme si chaque génération d'astrologues
‫י‬était marquée‫ י‬par les enjeux politiques de son temps : on
serait ainsi passé‫ י‬d'une fixation, au cours de la période
1914-1945 sur les conflits entre blocs géopolitiques à une
fixation sur les troubles au sein d' empires coloniaux en
décomposition, notamment après la seconde guerre
mondiale. En1976, dans Clefs pour l'astrologie (p. 164),
nous avions émis des doutes sur les prévisions de Barbault
pour le début des années 80 , sur la base de la courbe
d'Uranus telle que nous l'avions établie: une contre-
prévision en quelque sorte ; « Il ne saurait être question
(courbe à l'appui du « super cycle uranien'), comme le font
les travaux d 'André Barbault (..) de comparer 1981 à 1939
« en plus grave » (..) Dans un cas, 1939 se trouve tout en
bas, dans l'autre, 1981 se trouve tout en haut »,l' Uranus
de 39 se trouvant à l'opposé de l' Uranus de 81 !

On retrouve cette dualité‫ י‬dans le calendrier soli-lunaire du


monde judéo-chrétien, ce qui explique les synchronies des
fetes pascales, alors que le calendrier musulman ne
comporte pas la prise en compte du cycle saisonnier, d’où
la mobilité‫ י‬du mois du ramadan. Au fond, la relation soli-
lunaire ne constitue-t-elle point une clef de l’astrologie
stellaro-planétaire avec son processus de conjonction
(nouvelle lune) et d’opposition (pleine Lune)  ? On dira
que la conjonction serait une sorte de périgée et la
disjonction une sorte d’apogée, en transposant le modèle
de l’ellipse. Une phase s’inscrit dans une courbe en forme
de cloche (ou de losange), dans la mesure où elle débute et
se termine par une conjonction, et donc par un périgée,
c’est au milieu de la phase qu’elle atteint son sommet,
apogée. Une phase en astro-horoscopie » est
comparable à la phrase en linguistique comparative (cf
tome II , à savoir qu’il s’agit d’une unité comportant une
certaine dur‫י‬e tout comme la phrase comporte un certain
espace. La probabilité‫ י‬d’un certain ‫י‬événement au cours
d’une phase serait à rapprocher de la probabilité‫י‬
d’occurrence d’un certain lexique au sein d’une phrase,
notamment de mots français dans une phrase anglaise
quelconque..
On aura compris qu’il ne s’agit pas de pointer une
certaine année mais une période de temps comportant
alternativement un état de grâce ou de disgrâce  selon
que l’on se trouve en période de connexion ou de d
‫י‬connexion, ce qui enclenche chaque fois un compte à
rebours, la connexion impliquant une configuration précise
entre le point solaire d’une personne et la position de la
planète Jupiter en un instant T et la déconnexion, la
déconstruction progressive de la dite configuration. On
insistera sur le fait que pour nous une configuration se
forme entre une planète et une ‫י‬étoile, entre un astre « 
errant  » et un astre «  fixe  », ce qui permet d’
‫י‬établir une cyclicité‫י‬, une révolution donc un retour après
une séparation. La déconnexion met «  hors-jeu  » les
intéressés, comme dans certains jeux de société, le jeu
‫י‬étant la chasse gardée de Jupiter. La connexion donne
lieu à un coup de projecteur, à une focalisation sur les
personnes ainsi «  connectées  », en leurs divers faits et
gestes. La perte de connexion, à l’inverse, est à comparer à
la tombée du jour (ou de la nuit, ce qui revient au mémé,
lorsque les lumières déclinent peu à peu mais toujours
provisoirement. Mort et résurrection du soleil qui a pu
inspirer le récit de la vie de Jésus. Rappelons que la
connexion s’opère à partir de quatre points, sur la base
d’une quadruplicité‫י‬, correspondant à une même position
au sein d’une période : début, milieu ou fin, un tel
découpage étant purement conventionnel, même s’il
s’inspire, se calque sur les 4 saisons.

On nous objectera que cette approche manquerait


quelque peu de précision mais n’en est-il pas de même
pour le jour et la nuit, les quatre saisons  ? Il existe
nécessairement dans toute dualité‫ י‬des temps
intermédiaires, «  équinoxiaux  », en quelque sorte, ce
qui correspond pour le cycle soli-lunaire aux «  demi-lune
», entre nouvelle et pleine lune. Pour nous l'équinoxe
correspond à la fois à une fin et à un début de cycle et c'est
une erreur d'accorder ce statut au solstice d'hiver.
L'équinoxe est l'ouroboros et marque les deux débuts de
l'année juive, au printemps et à l'automne, ce qui coupe
celle-ci en deux parts égales , en deux hémicycles.
Par ailleurs, l’astrologie semble bien écartelée entre deux
approches  : celle des typologies zodiacale ou planétaire
qui regroupent un grand nombre de cas et celle du thème
astral personnel, cens‫ י‬cerner de près l’individualité‫ י‬en
son unicité‫י‬. Nous pensons que cette seconde voie ne
correspond pas aux outils dont dispose l’astrologie. En tout
‫י‬état de cause, la connexion entre le plan humain et le plan
cosmique doit s’articuler sur deux facteurs seulement, de
part et d’autre, à savoir le degré‫ י‬ascendant , ce qui
correspond à une ‫י‬ètoile fixe et la position d’une planète.
Rappelons que, selon nous, une cyclicité‫ י‬exige l’existence
d’une dialectique entre le fixe et le mobile. On peut certes
etre tenté‫ י‬de répondre que le thème natal joue le rôle du
«  fixe  », de « radix » selon la formule attitrée, de racine
face aux «  transits  » aux configurations successives, qui
l’affectent lors du passage de telle ou telle planète. (cf Guy
Fradin «  Du mode d'action des transits », in Astrologie
Moderne, mars-juin 1953 Le transit relativise
sensiblement l'importance que l'on peut accorder à
quelque configuration céleste laquelle peut former des
aspects très différents, à un instant T, avec des soleils
différemment placés dans les thèmes considérés) On est
bien là en prise avec une « théorie de la relativité » :
Cette dialectique du radix et du transit est au cœur de
notre problématique (cf notre deuxième partie) et ce
binôme ne saurait être confondu avec la connexion entre
deux planètes dans le ciel ou entre deux planète dans le
thème et d'ailleurs selon nous, la notion même d'aspect-
auquel Kepler accordait une grande importance, ne fait
sens, en astrologie à la différence de l'astronomie, que
dans le rapport transit-radix, entre le mouvement et la
fixité, entre la planète et l'étoile dite fixe (quand on
l'oppose à la planète, étoile errante comme son nom
l'indique en grec) En vérité, la notion d'aspect semble ne
faire sens que pour le transit quand on calcule à quelle
date une planéte dans le ciel viendra activer un point du
thème. A contrario, cela ne fait guère sens de noter les
aspects entre des facteurs appartenant au dit thème vu
qu'il est rate qu'un aspect exact se soit formé à ce moment
précis de la naissance. Par ailleurs, parle de relations entre
planètes « dans le ciel » n'est nullement pertinent
astronomiquement , notamment pour ce qui est de la
conjonction puisque les planétes du système solaire ne
tournent pas les unes autour des autres ! Une telle
conjonction est une fiction.Pour les astronomes, les
aspects ne sont jamais qu'un système de repérage.
En fait, le transit est un vecteur de temps plutôt que
d'espace, avec ce que nous avons appelé, Astro-
horoscocpie,(cf notre deuxéme chapitre) il est clair que l'
on est bien loin du fouillis, de la meule de foin, de l’usine
à gaz où se complaît la pratique astrologique courante, ce
qui ne peut que faire à gagner l’astrologie en clarté‫י‬
d’exposé‫ י‬et mettre à l’astrologie à la portée de tous, tant
au niveau des calculs que de l’observation à l’œil nu donc
à l’ ‫י‬échelle collective d’un visuel partagé‫י‬. Nous
résumerons notre description de la façon suivante : la
prévision exige une connaissance des facteurs cosmiques
par les sociétés alors que la typologie astrale, à la
Gauquelin, n'aura certainement pas été accessible aux
sociétés antiques du fait qu'elle dépendait de l'heure
exacte de naissance. Or, il n'était pas important que l'on
connût par avance le processus décrit par Gauquelin car
cela n'aurait rien changé face à un fait accompli.
Autrement dit, autant la connaissance cyclologique pouvait
se révéler utile a priori dans la conduite de la Cité, autant la
connaissance typologique ne pouvait relever que de l'a
posteriori. L'astrologie gauquelinienne nous apparaît
comme secrète ésotériquealors que l'astrologie cyclique
devait être révélée en vue d'une praxis. L'une était fondée
sur un cycle quotidien, base du dispositif des « maisons ».
alors que l'autre était fondée sur le cycle annuel – 365 fois
plus lent- du soleil et des saisons, à savoir sur le dispositif
zodiacal, à partir d'une connaissance assez grossière du
moment de naissance, à une semaine ou dix jours près..
D'ailleurs, encore de nos jours, les tenants du recours aux
planètes invisibles à l'oeil nu pencheraient implicitement
pour un savoir astronomique longtemps caché, occulté, à
l'Humanité  jusqu'à ce que celle ci se soit dotée de la
technologique appropriée permettant aux astronomes
modernes de découvrir cette partie restée inaccessible du
système solaire !
En tout état de cause, la psychologie des personnes ne
peut que connaître quelque forme de changement. C’est
ce que des observateurs comme Michel Onfray se
refusent à comprendre, ce qui les conduit à faire le
procès de la duplicité‫ י‬et les revirements des
gouvernants. Ce qui conduit à une idéologie du "'en
m‫ך‬me temps" qui n'intègre pas la notion de cyclicité‫י‬.
Tout se passe comme si les constitutions exigeaient
qu'un mandat soit d'un seul tenant quant à son
programme , ‫י‬étant donné‫ י‬qu'il y a une totale
inconnue sur le mandat suivant, laquelle est
entretenue par le caractère aléatoire des ‫י‬élections. .
On ‫י‬évitera le piège dans lequel tant d’astrologues
sont tombés, au cours des siècles, lorsque l’on
confond une astrologie de l’espace et une astrologie
du temps/ Une personne ne d‫י‬pend que d'une seule
plan‫י‬te, et l'on peut parler d'un monoplanétarisme à
l'instar d'un monothéisme au sens où nous
l'entendons, ce qui s'apparenterait plus à un
hénothéisme..

Le rôle de la main

Dans tous les domaines, il y a celui qui «  donne  »


le rythme et celui qui dans sur ce rythme, celui qui fait
rire et celui qui rit. Et le maître déroge en se plaçant
du mauvais coté‫י‬, de ceux que l’on active, que l’on d
‫י‬clenche et non de ceux – minoritaires, certes- qui
obéissent, qui obtempèrent, qui «  suivent  » ce
que «  Jacques a dit ». «  Fais pas ci, fais
pas ça  !  »  ; Il est ‫ א‬noter que d’aucuns veulent
expliquer certains enjeux théologique par la
désobéissance aux «  commandements  », ce qui
correspond ‫ א‬une mentalité‫ י‬de servant, de
domestique, de serviteur, d’employé‫ ! י‬Il est vrai que la
technologie tend à niveler un tel fosse‫י‬, en ce que le
«  patron  » devient son propre employé‫י‬, n’ayant
plus guère recours à une sténodactylo, métier
considéré‫ י‬a priori comme féminin, ce qui montre bien
que la machine se substitue plus à la femme qu’à
l’homme ou que la femme, tout comme l’animal sont
imités par la machine. Notons que la secrétaire peut
fort bien terme changer de statut et devenir amante
voire épouse.,l'inverse étant également tout à fait
possible,ce qui montre que la dualité psychologique
et androgynale de l'homme détermine celle de la
femme.
Il est donc déconseillé‫ י‬pour le mètre de se servir de
ses mains pour tenir un appareil, il a tout intérêt à
déléguer une telle tache à un servant lequel, ce
faisant, trouvera ainsi sa juste place. Faute de quoi, le
maître alimenterait une confusion fâcheuse  : qu’il ne
cherche pas à remplacer le servant et le servant ne
sera pas tenté‫ י‬de se faire passer pour le maître  !
L’usage des mains est en effet réservé‫ י‬au servant
défini comme un «  manuel  » car les mains nous
apparaissent comme une sorte de prothèse, de
prolongement. C’est par le biais des mains que nous
nous alignons en ne nous contentant pas de notre
appareillage intérieur. La main sert ‫ א‬mendier. Avant
de se doter de mains, nous pensons que les hommes
se servaient de leur bouche, comme nous le
montrons, sur le plan musical, à propos du sifflement,
lequel précède, à l’évidence, le recours à la flûte.
Ajoutons que l’usage de la main passe par la vue afin
de repérer l’objet dont on entend se saisir. Par
conséquent, celui qui ne se sert pas de ses mains,
n’aura pas besoin de voir à l’extérieur de lui-même.
Car celui qui regarde trop hors de lui-même est celui
qui n’a pas su pleinement exploiter ce qui se trouvait
en lui-même. Cependant, la main nous semble dotée
d’une certaine forme d’intelligence, au point que nous
la considérons, pour notre part, comme une sorte de «
troisième cerveau  » à l’instar de notre estomac
souvent qualifié‫ י‬de «  deuxième cerveau  ». Il n’y a
pas de «  génie » qui ne serait dot‫ י‬d’une main
hypersensible et l’on pourrait parler d’une perception
manuelle du monde venant inspirer tout créateur,
dans le domaine des arts, mais cela vaut aussi pour le
contact avec les minéraux, les végétaux, les animaux.
La main du seigneur ne fonctionne pas comme celle
de l’esclave. Paradoxalement, le seigneur est
l’esclave de sa main alors que l’esclave en est le
tyran. L’un ‫י‬écoute ce que sa main a ‫ א‬lui dire, l’autre
lui impose sa volonté‫י‬.

L’art de deviner
Face à un corps que l’on s’interdit de disséquer voire
de toucher, il ne restait plus comme recours que la
divination, c’est à dire la possibilité‫ י‬de deviner
(devinette) ce à quoi l’on n’avait pas accès, ce que
l’on veut nous cacher. Nous opposerons ainsi
objectivation et subjectivation. La divination est de
l’ordre de la subjectivation, elle ne prétend pas décrire
le monde qu’elle ressent comme opaque, brouillon,
chaotique, entremêlé‫י‬, confus mais décider, décréter
de ce que l’on veut qu’il soit. Le devin est un mage -
qu’il en ait ou non conscience, plus ou moins- qui
assume la nécessité‫ י‬de structurer l’objet, la
personne, pour lui donner du sens, à la façon dont le
baron Haussmann redécoupait Paris.
Avec le développement de la médecine et de la
chirurgie, le r‫פ‬le de la divination aura singulièrement
décru dans le champ cognitif. Autrement dit, la
divination n’aura prospéré‫ י‬qu’autant que la
médecine sera restée prisonnière de certains interdits,
du fait d'une distanciation empêchant un contact
direct.
L'astrologie actuelle -en rupture dans un cas comme
dans l'autre, avec notre idée de l'horoscopie- se
présente avec un double visage, un peu comme une
chauve -souris, ‫י‬écarte‫י‬ée entre deux identité‫י‬s, celle
qui traite de la chose publique et celle qui s’int‫י‬resse
au devenir individuel. Quant au public, il oscille
entre ces deux facettes  : il se dit volontiers de tel
ou tel signe, ce qui regroupe chaque fois une masse
de gens mais il se laisse aussi tenter par les
astrologues qui lui promettent une approche
beaucoup plus «  intime  » de sa personnalité‫י‬. Il
reste que la pratique improvisée de la consultation
« en aveugle » favorisera un certain goût du jeu,
l'astrologue « tombant » plutôt bien ou plutôt mal au
cours de ses « devinettes » en forme d'interview.
En bref, l’astrologie nous parle-t-elle du contexte
général au sein duquel s’inscrit une personne en un
instant T ou bien, au contraire, nous décrit-elle un
individu au prisme de sa carte natale en le replaçant
dans un contexte qui ne serait pas décrypté‫י‬
astrologiquement ? Quelle est la place des mancies 
? Appréhender ce qui est proprement individuel les
situerait ‫ א‬nos yeux dans le champ de la th thérapie,
de la «  clinique  » car c’est la maladie qui nous
individualise et nous place en situation d’exception
par rapport ‫ א‬la norme. On parlera alors d’une astro-
pathologie, dont le support divinatoire serait le th‫ט‬me
astral comme complément et prolongement d’une
astrologie «  mondiale  » qui traiterait de la norme,
de la loi générale, par-delà les particularités
individuelles. Cela dit, le th‫ט‬me natal a au moins
l’avantage de la fixité‫ י‬et l’on parle d’un «  retour 
» d’une plan‫ט‬te sur sa position natale. En revanche,
là où le bat blesse, avec une astrologie cyclique sans
repère, sans «  ‫י‬étalon  » fixe, c’est le fait que les
conjonctions (et tout autre configuration d’ailleurs)
n’ont jamais lieu deux fois de suite au m‫ך‬me endroit
du ciel. Au Xe siècle, Albumasar –reprenant l’œœuvre
du Juif Mashallah (VIIIe si‫ט‬cle) en faisait d’ailleurs la
base de ses «  grandes conjonctions’ Jupiter-
Saturne en interpr‫י‬tant le changement de signe voire
de triplicité‫( י‬les 4 Éléments) d’une fois sur l’autre.
C’est pourquoi nous pensons que le cycle
astrologique doit impérativement comporter un facteur
mobile et un facteur fixe. Pour nous, toute cyclicité‫ י‬ne
respectant pas ce principe duel est irrecevable, ce
qui vaut notamment pour le cycle Soleil-lune ou pour
le cycle Saturne-Neptune, entre autres, car ces cycles
ne comportent aucun facteur fixe, la Lune
poursuivant le soleil (mobile d’un point de vue
géocentrique) ou Saturne Neptune (plan‫ט‬te lente,
certes, mais néanmoins faisant le tour du zodiaque
en 165 ans)
Quel r‫פ‬le joue la symbolique dans notre vie  ? Il est
certes toujours agréable de noter des corrélations.
Par exemple, il est heureux d’habiter dans une rue
dont le nom fait sens pour nous. C’est ainsi que nous
demeurons depuis des décennies rue de la
Providence à Paris. Mais l’on pourrait se passer d’un
tel plaisir. De m‫ך‬me, d’aucuns sont ravis d’être nés
sous tel signe, dont le nom est plut‫פ‬t flatteur comme
le Lion. Ils l’intégreront volontiers dans leur « 
identité‫י‬  » comme un petit «  plus  ».
En appliquant notre modèle selon lequel un groupe
est l’objet d’une fascination- et donc d’un vouloir,
d’un vœu- de la part d’autres groupes – et que nous
avons applique ‫ א‬la question juive et à la question « 
française  », nous dirons que l’astrologie tend aussi
à exercer une certaine fascination sur une partie de la
population, ce qui conduit les astrologues ‫ א‬devoir se
conformer peu ou prou à l’image qui leur est
renvoyée. Mais en même temps, il importe que ces
mémés astrologues aient un rapport vivant avec leur
domaine et ne soient pas prisonniers d’une
dialectique transfert/contre-transfert.
La pression que la communauté‫ י‬astrologique subit de
la part du public – et qui lui conf‫ט‬re un certain type de
pouvoir- n’est pas sans aspects pervers. Il y a ainsi
conflictualité‫ י‬entre une astrologie qui est poussée
vers un traitement individuel des personnes et une
astrologie à vocation statistique qui ne devrait
s’intéresser qu’‫ א‬une approche catégorielle,
typologique.
Or, l’on bascule dans la « voyance  »à partir du
moment où l’on veut savoir ce qui nous concerne
personnellement et collectivement. Or, il n’y a de
prévision -à distinguer de la prédiction (notons qu’en
anglais predict est utilisé‫ י‬par le monde scientifique)-
que si l’on peut relier le facteur considéré à un
ensemble qui le dépasse dans le temps comme dans
l’espace. Savoir qui est l’autre moi-même m’éclaire
sur ce qui m’attend. En ce sens, toute typologie aurait
une vertu prévisionnelle, comparative. A contrario,
celui qui s’identifie ‫ א‬un groupe qui n’est pas le sien
s’expose ‫ א‬bien des illusions et désillusions tout
comme tel ‫י‬événement qui serait relié‫י‬à tort avec tel
type d’événement. Les erreurs prévisionnelles
seraient ainsi dues à des problèmes de classement.
Refuser de relier un facteur ‫ א‬un ensemble, c’est se
condamner ‫ א‬devoir recourir à la voyance. Pour nous,
le thème astral est un support de voyance à moins –
comme chez Gauquelin- de permettre un mode de
classement. Il n’y a-dit-on, de science que du g‫י‬n‫י‬ral.
Nous dirons qu’en tout ‫י‬état de cause, il importe de
distinguer la voyance «  pure  » et la voyance dite
avec support, ce qui nous renvoie à l’idée
d’appareillage venant compenser un manque. Peut-
on compenser le manque de l’une par le recours à
l’autre  ? Mais cette voyance «  pure  »
n’est-elle pas propre à la nature humaine, relevant
donc de la Subconscience et le support, quant à lui,
ne correspondrait-il pas à ce que nous avons appelé‫י‬
la Surconscience  ? Quant à l’astrologie, il convient
de distinguer d’une part le phénomène subconscient
lui-même qui n’exige aucunement d’avoir à
apprendre l’astrologie puisque notre captation de
certains signaux cosmiques convenus dans un passé‫י‬
tr‫ט‬s lointain par certaines sociétés humaines, serait
un bagage dont nous disposerions génétiquement et
d’autre part l’Astrologie érudite, qui s’apprend dans
les livres et les écoles d’astrologie, ce qui tient au
champ de la Surconscience et ne concerne que des
communautés restreintes.
Deux approches s’opposent, celle qui cherche ‫א‬
couvrir un temps court mais sur un champ très large
et celle qui entend rendre compte d’un champ ‫י‬étroit
mais sur la longue durée. On est là en face de deux
cultures  : celle des gens qui lisent le journal (papier
ou en ligne), lisent des romans sans trop se soucier
de leur date de parution, et qui sont au courant de
tout ce qui se passe dans le monde, en un instant T
et celle des gens qui ont une solide culture historique
qui leur permet de couvrir plusieurs décennies voire
plusieurs siècles. Il y a bien là un clivage
socioculturel difficile ‫ א‬résorber car celui qui
appartient à un groupe perdrait son bagage en adh
‫י‬rant aux valeurs de l’autre groupe. Nous avons d‫י‬j‫א‬
trait‫ י‬de l’Astrologie du Temps, il nous revient ‫ א‬pr‫י‬sent
de traiter de l’Astrologie de l’Espace posée sur un
fragment de temps, le th‫ט‬me natal ou le th‫ט‬me
horaire, qui se r‫י‬duit en fait, sur le plan cosmique, à un
«  clin d’œil ». L’astrologue dit sérieux exige des
données très précises mais en même temps qui conf
‫ט‬rent au temps la portion congrue. L’astrologie du
temps, à l’inverse, couvre un champ chronologique
très long mais ne se focalise que sur un processus
bien d‫י‬fini, nullement supposé‫ י‬rendre compte de tout
ce qui se passe ni de faire appel à tout ce que recèle
le cosmos. Deux tempéraments d’astrologues bien
différents, on en conviendra  !
En outre, si l’astrologie du temps exige un visuel tr‫ט‬s
simple, tr‫ט‬s ‫י‬pur‫ י‬et ‫ א‬la port‫י‬e de tout citoyen, sans
intermédiaire, l’astrologie de l’espace, en revanche,
est beaucoup plus foisonnante, touffue et se pr‫י‬sente
comme une sorte de labyrinthe dont l’astrologue
aurait le fil d’Ariane. Une telle astrologie «  globale 
» se rapprocherait singulièrement des mancies, des
techniques divinatoires et ferait quelque part ‫י‬cran
entre l’individu et le monde du fait de cet objet qu’est
le «  thème  ».
On sait l’importance que nous accordons au fait de
voir et au refus de voir. Celui qui nie devient derechef
« non voyant ». Comme on dit qu’il n’est pire sourd
que celui qui ne veut pas entendre. Ce n’est pas tant
qu’on ne peut voir mais bien plutôt qu’on ne veut
plus voir. Ce sont des lunettes qui ne servent pas tant
à mieux voir qu’à voir autre chose qui n’a rien à voir. Il
est aisé‫ י‬de dire que l’on ne peut voir ce que l’on ne
veut pas voir car on laisse à autrui la charge de la
preuve. Que l’on me prouve que telle chose existe
puisque j’en nie l’existence ! Cela nous fait penser ‫א‬
un criminel qui sait parfaitement qu’il a tué‫ י‬mais qui
met au défi la justice de le prouver. On sait à quel
point un tel déni-défi alimente les intrigues policières
et marque les mentalités !
A celui qui ne voit pas ou qui ne veut pas voir, il ne
reste plus qu’‫ א‬recourir à toutes sortes de techniques
qui toutes passent par une forme de tirage au sort. Il
semble que l’on se dirige vers une société o ù! le rôle
de chacun ferait l’objet d’une grande loterie, laissant
au hasard le soin de décider de notre être au monde !
Or, l’on sait que les mancies passent nécessairement
par le mode tirage. Ceux qui ne sont pas des «
voyants » auront recours à quelque expédient.

Le problème du choix
La divination nous apparaît comme une aide à la
décision et c’est en cela qu’elle s’inscrit dans nos
problématiques d’‫י‬élection. On va chez le «  devin 
» - quel que soit le nom qu’on lui donne ou qu’il se
donne- quand on ne parvient pas à se d‫י‬terminer. En
fait on attend qu’il décide à notre place ou plut‫פ‬t
qu’une instance dont il est censé‫י‬etre le «  canal  »
le fasse.

Pensik 81

Or, l’on sait ‫ א‬quel point la question de l’‫י‬élection est


importante au regard de la théologie
vétérotestamentaire. Mais n’est-ce point-l‫ א‬ce qui
correspond à un stade ultérieur  ? Mais tout dépend
de l’idée que l’on se fait de Dieu et c’est pourquoi il
nous semble plus sage de lui donner un nom propre
et non de le d‫י‬signer par un nom commun tout comme
Adam désigne un certain être et non pas un homme
parmi d’autres. Ce dieu que les Hébreux se donnèrent
ne saurait être «  le  » dieu universel et donc
unique mais plut‫פ‬t un «  fils de dieu  » selon la
formule du psaume 89  :

7 Car qui, au-dessus des nuages,


rivalise avec Yahvé‫ י‬sera
semblable à Yahvé‫י‬parmi les fils
des dieux (ben‫י‬y Elim)?
Il y aura eu r évolution dans l’idée de Dieu, en Dieu.
Nous avons vu que le peuple hébreu –yéhoudien est
l’épouse que Yahvé‫ י‬s’est choisie, entre toutes.
Comme le dit le Deutéronome (IV, 34)  : « 
Et quelle divinité‫ י‬entreprit jamais d'aller se chercher
un peuple   parmi d'autres peuples  ?  ».
A l’inverse, le «  peuple  » chrétien aura fait son
propre choix au regard de son dieu et en ce sens, il
n’a pas le même rapport avec lui, il s’adresse ‫ א‬la
dimension féminine de Dieu alors que le peuple Juif
(yéhoudien) s’adresse à sa dimension masculine. On
se convertit au christianisme, on naît juif, on n’a pas
le choix et on a vu avec la Shoah combien il s’agit là
d’un destin collectif qui transcende la démarche
personnelle. Les Juifs bénissent leur dieu, le
remercient donc se (sou)mettent à sa merci – notion
que l’on retrouve dans l’idée même d’Islam-
notamment lors du Kidoush, en rapport avec le vin et
le pain, ce qui aura donné‫ י‬chez les Chrétiens le sang
et le corps de Jésus. Il reste que l’eucharistie, signifie
merci en grec alors que la prière chrétienne est avant
tout une demande, un attente, pour l’avenir, la prière
juive est une louange pour ce qu’on a déjà reçu.
Vont en fait cohabiter l’ancien et le nouveau régime.
La femme qui incarnerait l’ancien et l’homme le
nouveau. Et cette femme, disions-nous, n’est pas ‫א‬
l’aise par rapport à la question du choix, des limites.
Face à l’astrologie, les femmes révéleront leur « 
nature  » en refusant absolument de choisir parmi
toutes les plan‫ט‬tes celle qui devra mener la danse.
Elles insistent au contraire pour que toutes aient un
rôle,  pour qu’il n’y ait pas de jaloux  !
Mais en même temps, les femmes se rendent bien
compte qu’il y a des décisions (alea jacta est) à
prendre et que l’on ne peut reporter indéfiniment. Il
faut donc que l’on s’en charge à leur place et c’est
pourquoi elles s’adressent à des «  voyants  » de
tous acabits qui devront, en quelque sorte, leur forcer
la main.

Divination et psychanalyse
Avec l’essor de la psychanalyse et plus largement
des méthodes permettant de pénétrer dans le
psychisme de la personne, la divination est devenue
une psychanalyse du pauvre, de celui qui est pressé‫י‬,
qui n’a pas le temps. Dans les salons du bien être
cohabitent d’ailleurs les deux courants  : l’un axé‫י‬
sur une véritable ‫י‬écoute du «  patient  » et l’autre
qui recourt ‫ א‬des modes de tirage souvent ‫ א‬base de
jeux de cartes (-de plus en plus divers). Dans un cas,
le thérapeute est supposé‫ י‬ne pas projeter un schéma
sur son patient, et attendre que le patient se révèle à
lui-m‫ך‬me, en une sorte de maïeutique alors que dans
l’autre cas, le «  devin  » est celui qui
parle, qui dit ce qu’il en est. Mais son client ne sait
plus tr‫ט‬s bien quelle est la part de la suggestion, de la
construction. En tout ‫י‬état de cause, le thérapeute
pratiquera une ‫י‬écoute «  flottante  «  , propre à l’
‫י‬état autiste, ‫י‬évitant de se laisser par trop e – et ne
parlons pas de la complexité‫ י‬du « 
thème  astral envahir par son patient.
Ce tirage » – exige en tout état de cause de la part
de l’homme de l’art d’opérer un tri, de donner forme
au « message  », sans prétendre pouvoir ‫י‬puiser
tout le contenu du dit tirage (le sort, c’est ce qui sort
d’une loterie)
Il importe que le thérapeute soit conscient de sa
mission mais aussi de ses limitations. Il a vocation à
intégrer l'outil dont il dispose au sein d'un milieu, d'un
contexte donné et à l'instar d'un immigré‫י‬, il aura une
cote mal taillée. L'outil sera compl été‫י‬, prolongé‫ י‬par
toutes sortes de paramètres propres au terrain
d'application et ne pourra dès lors plus être
appréhendé isolément. Mme si l'outil est défectueux,
le praticien sera en mesure d'en faire usage. A
contrario, le théoricien ‫י‬élabore un outil qui doit être
perçu en tant que tel, par -delà toute considération
particulière liée tant à un praticien donné‫ י‬qu'à un
terrain donné à l'instar d'un artisan dont les objets
peuvent servir aux emplois les plus variés voire mémé
non pr‫י‬vus au d‫י‬part. Or, l'on observe une résistance
de la part du praticien quand son outil de travail est
redésigné‫י‬, redéfini, ce qui le conduit à faire obstacle
à l'amélioration du dit outil. Pour le théoricien, ce qui
compte c'est de faire ‫י‬évoluer l'outil diachroniquement
alors que pour le praticien, l'enjeu englobe tout un
environnement, un arsenal de services (synchronie)
Il reste que dans bien des cas, le praticien n’assume
pas son r‫פ‬le de structurant et affirmera qu’il n’a fait
que faire apparaître ce qui existait ‫ א‬la fa‫ח‬on du
sculpteur qui pr‫י‬tendrait que son œuvre ‫י‬tait d‫י‬j‫ א‬pr
‫י‬sente dans le bloc de marbre. Il serait bien préférable
que le praticien reconnaisse- dans une d‫י‬marche « 
antithétique  » qu’il a mis de l’ordre, qu’il a fait
des choix parce que cela lui a ‫י‬t‫ י‬demandé‫י‬, que son
client s’est en quelque sorte livré à sa fantaisie à la fa
‫ח‬on dont procèdent un coiffeur (cf. Michel Messu, Un
ethnologue chez le coiffeur, Paris, Fayard,, 2013) ou
un couturier lesquels doivent couper les cheveux,
découper les tissus. Ce qu’il propose n’est pas censé‫י‬
etre «  vrai  » mais simplement vraisemblable, sa
projection ne provoquant pas de rejet.
Or, force est de constater que le discours
généralement tenu par l’astrologue ne rend pas
sérieusement compte (cf. le narratif, l’accounting de
Harold Garfinkel) de ce qui est en jeu et prend à
témoin le client de la véracité‫ י‬de son propos alors
que le dit client attend que l’on détermine à sa place
de ce qu’il doit en être. De même, l’astrologue quand
il traite de l’origine de son savoir, sera tenté‫ י‬de parler
d’un ‘  constat  » au lieu de faire accepter l’idée
selon laquelle les sociétés antiques auraient construit
des structures non pas en accord avec la Nature mais
cens‫י‬es se substituer à elles, pour instaurer un ordre
que la Nature, de par son foisonnement mémé -mémé
si l’analyse de tel ou tel segment peut donner une
impression, une illusion de cohérence- n’est pas en
mesure de garantir.

L'on peut tout à fait concevoir que notre modèle


cyclique puisse sous tendre une thérapie, une « 
analyse  » dès lors qu'il propose une nouvelle idée
de la «  norme  », ce que fit Freud en déclarant
que le «  complexe d''**oedipe  »‫י‬était un stade qui
se présentait à chacun mais que chacun devait
résoudre – plus ou moins bien- à sa manière tout
comme chacun doit apprendre ‫ א‬son corps à intégrer
la langue de son milieu de naissance. L'erreur des
astrologues prônant un lien avec la psychanalyse (cf.
André Barbault , De la psychanalyse _à l'astrologie,
Paris, Seuil, 1961) aurait‫ י‬de croire que le thème natal
permettait de déterminer l'impact au niveau individuel
des tensions alors que c'‫י‬était le cycle et non le thème
qui devait servir de fondement à une pratique
astro-)psychanalytique, ) l'instar du Complexe
d’œdipe. La science n'est pas la recherche du détail,
de la précision mais la prise en compte des
convergences les plus patentes, les plus '  en vue 
», par- delà justement les cas particuliers. Bien
‫י‬évidemment, le patient, quant ‫ א‬lui, voit les choses
par le petit bout de lorgnette. Si au niveau des grilles
de lecture, les approches diffèrent, en revanche, les
phénomènes étudiés restent fondamentalement les m
‫ך‬mes d’une discipline à l’autre ‫ א‬moins qu’une
discipline confonde l’objet d’étude et la grille qui lui
est appliquée.
Au thérapeute , se référant au cycle planétaire que
nous avons circonscrit, d'aborder avec chaque patient
les ‫י‬échéances qui se succèdent tout au long de son
existence et de voir comment, dans chaque cas, cela
aura «été vécu et géré‫ י‬par le dit patient. L'astrologie
selon nous est en mesure de déterminer les
questions, les enjeux qui se pr‫י‬sentent, non les
réponses, qui elles restent nécessairement aléatoires
et individuelles.. C'est ainsi que nous aurons revisité‫י‬
les notions de crise tant au regard du freudisme que
du marxisme en apportant une dimension de temps
qui leur manquait cruellement pour satisfaire à une
certaine exigence scientifique.
Selon nous, l’astrologie est marquée par le fait que
ceux qui s’y int‫י‬ressent ont un problème‫ט‬me avec leur
identité, leur appartenance sexuelle, ce qui les conduit
à rechercher un espace, un milieu où la question sera
plus ou moins évacuée. C’est en tout cas ainsi que
nous diagnostiquons un certain nombre de
dysfonctionnements structurels, comme la disparition
du clivage entre les luminaires qui sont des facteurs
masculins et les planètes qui sont des facteurs
féminins. Pour la plupart des astrologues, on conf‫ט‬re
le nom de «  plan‫ט‬tes  » aussi bien aux
plan‫ט‬tes proprement dites qu’aux deux luminaires et
cela ne date pas d’hier puisque déjà dans la
Tétrabible (Iie siècle de notre ‫ט‬ère), l’on intègre au
sein d’un seul et même dispositif – celui des
domiciles- ces deux groupes, qui seront
généralement désignés sous le nom de «  septénaire 
», ce qui sera entériné‫ י‬par le nom des jours de la
semaine.
A un certain stade Saturne aura basculé‫ י‬du statut
d’astre féminin à celui d’astre masculin, ce qui a
laissé‫ י‬des traces dans la mythologie où ce dieu est
placé à à part des autres, en tant que père de Jupiter
ayant tenté‫ י‬d’avaler sa progéniture et restant donc le
seul en lice.
IL nous semble assez évident que les maitrises
planétaires, telles qu’elles furent élaborées au départ,
devaient tout de même observer une certaine
cohèrence structurelle laquelle se sera altérée au fil
des age tant et si bien qu’un Ptolémée, si tant est que
ce soit lui, transmet sans rien y comprendre ou
chercher à y comprendre grand chose. Il serait naif,
en effet, de prendre les textes ancien qui nous sont
parvenus (cf le Project Hindsight de Robert Hand)
comme étant ceux qui avaient été élaborés au
départ, ce sont souvent des formes dégénérées qu'il
nous faut rétablir et restaurer, à commencer par le
chapitre de la Tétrabible consacré aux rapports
planètes signes. A ce propos, rappelons le traité
d’Abraham Ibn Ezra (XIIe siècle) « le livres des
raisons » (cf notre traduction, Retz 1977) et son
chapitre II commentant le chapitre correspondant de
son premier traité, Le Commencement de la Sapience
(pp 238 et seq) « J’ai déjà cherché, écrit-il, dans les
oeuvres des astrologues la raison des domiciles et je
n’ai rien trouvé de correct si ce n’est qu’ils disent «
Ainsi veut l’expérience le résultat auquel nous
sommes arrivés (..) Hénoch dit que le Cancer est le
signe du monde, c’est à dire qu’il culminait quand
celui-ci fut créé » Ce qui nous renvoie à l’idée de «
thema mundi » (cf R. Gleadow sur les exaltations, in
Les origines du zodiaque, trad. de l’anglais, Paris,
Stock, 1971; pp. 251 et seq)
Selon nous, la meilleure approche est celle consistant
à restituer une vraisemblance astronomique minimale,
si l’on admet justement qu’un tel dispositif émane du
milieu astronomique lequel ne saurait se confondre
avec le milieu astrologique, même si à certaines
époques, des confusions auront pu se produire. On
admettra que l’on aura respecté a minima le
phénomène des élongations évoqué plus haut mais
alors comment expliquer que l’on puisse dans
l’exposé des domiciles du Tétrabible (cf W .J Tucker,
L’ astrologie de Ptolémée, commentaire du Tetrabiblos
de Ptolémée, trad. de l’anglais, Paris, Payot, 1981 pp
73 et seq) avoir Mercure à la fois en gémeaux et en
vierge, alors que le soleil est domicilié en lion, ce qui
va pour Mercure en Vierge mais non en Gémeaux,
car alors il serait trop éloigné du Soleil? De même
Vénus ne peut elle avoir domicile en Taureau car la
planète serait trop éloignée du dit soleil en Lion. La
clef du problème tient au fait que l’on a affaire à deux
référentiels et non à un seul à savoir qu’aux
luminaires en cancer et en lion, il faut joindre les
luminaires en bélier et taureau. Pourquoi cette autre
position des luminaires ne figure pas dans le tableau
du Tetrabiblos? Réponse:parce qu’on les en a ôtés.
Question: et pourquoi? Réponse: pour faire de la
place à Saturne! Bien pis, dans la Tétrabible,
Ptolémée s'essaie vainement à justifier logiquement le
dispositif des exaltations au point que l'astronome en
lui est prêt à valider une opposition entre Mercure (en
vierge) et Vénus -en poisssons), ce qui est
parfaitement inconcevable. A l'instar d'Abraham Ibn
Ezra dont nous avons publié en 1977 le diptyque
Commencement de Sapience- Livre des Fondements,
nous avons affaire à un commentateur qui nous délire
de explications boiteuses pour une tradition qu'il
n'aura fait que réceptionner sans oser la restaurer. Il
lui aura manqué un certain esprit critique ! Il n'était
pas capable de reconnaître que le dispositif dit des
domiciles incluait également celui des exaltations et
qu'il ne pouvait fonctionner qu'à partir d'une double
base équinoxiale et solsticiale, ce qui correspond
d'ailleurs, on le verra aux deux temps de toute
cyclicité.(cf infra),
En effet, si l’on enlève Saturne, on peut réintégrer une
autre position des luminaires et alors Mercure en
Gémeaux et Vénus en Poissons respectent les
distances à condition toutefois, comme on l’a signalé
plus haut, de placer la Lune en bélier et le soleil en
taureau, ce qui s’inscrit dans le tétramorphe des
signes « fixes » avec le lion. On obtient ainsi le
dispositif suivant:Or, dans le dispositif que nous
proposons, Mars (prenant la place de Saturne)
occupe le scorpion et le verseau à l'opposé des
positions du Soleil, complétant ainsi le tétramorphe :
nous avons deux sénaires eux même divisés par
moitié et on notera que cette division renvoie au cycle
de Jupiter. (12/4) d'une part Lune Soleil Mercure, de
l'autre Vénus, Mars, Jupiter ; ce qui donne pour les
deux « ternaires » d'en haut, enchainés à partir du
bélier jusqu'à la vierge : Lune-Soleil-Mercure-Lune-
Soleil-Mercure et pour les deux ternaires d'en bas  à
partir de la balance jusqu'aux poissons Vénus Mars
Jupiter et Jupiter-Mars Vénus
soit pour chaque planète deux signes de genre
différent  pair/impair):
Lune : bélier cancer
Soleil ; taureau-lion
Mercure Vierge gémeaux
Vénus Balance – poissons
Mars Scorpion -verseau
Jupiter Sagittaire Capricorne
Deux ternaires donc Lune soleil Mercure et Vénus-
Mars Jupiter alors que pour J. P Nicola, on adopte
comme ternaire  (RET) : Soleil-Mercure Vénus, puis
Mars-Jupiter Saturne puis Uranus Neptune Pluton. Il
est vrai que Nicola n'a pas travaillé la question des
domiciles planétaires. On notera que la proximité de
Mercure d'avec le Soleil le distinguait de Vénus en
termes de visibilité.

Soit un double sénaire en rapport avec le duodénaire


zodiacal CQFD. L’ajout de Saturne aura conduit à
déstructurer complément le système et le décrocher
de la réalité astronomique à laquelle Ptolémée
substitue une logique symétrique factice du
dédoublement des domiciles autour de l’axe Cancer-
Lion
Autrement dit, le dispositif dit des domiciles du
Tétrabible est en réalité un double dispositif des
domiciles et des exaltations avec un référentiel
solsticial pour les uns et équinoxial pour les autres .
Mais attention, que les astrologues ne se précipitent
pas pour « vérifier » par la pratique un tel dispositif
restitué car comme on l’a dit, il ne s’agit là que d’une «
récréation » d’astronomes.

Reste la question de Saturne. Notons que Saturne est


le seul dieu- planéte qui n’appartient pas à l’Olympe. Il
a du exister une tradition qui mettait cet astre à part et
d’ailleurs de nos jours, les astronomes placent une
frontière entre Jupiter et Saturne quant à leurs
fonctions respectives au sein du système solaire. Au
fond Saturne ouvrirait au monde « transjupitérien »
avec Uranus, Neptune etc. et il faudrait renoncer à la
formule » transsaturnien » car Saturne est déjà dans
un autre champ.. A propos d’exemples de tentatives
de faire correspondre le premier groupe au 7 au lieu
du 6, nous renvoyons au Sefer Yetsira ou Livre de la
Création où le classement des 22 lettres en trois
groupes : 4 plus 6 plus 12 a laissé la place à 3 plus 7
¨plus 12 (cf Clefs pour l’astrologie, 1976 p. 191) et ce
aux dépends de la réalité grammaticale puisqu’en
hébreu, il n’y a que six lettres qui ont une double
prononciation (en abrégé : bagadkaphat) Même si tout
cela n'aura jamais été qu'une mise en ordre
esthétique d'un certain métalangage, un
enseignement doit en être retenu, à savoir que Jupiter
aura été perçu, quel que soit le nom qu'on aura pu
lui affecter, à telle ou telle époque, comme le point
ultime. Paradoxalement – puisque la mythologie
présente les choses à l'envers - Saturne aura détrôné
Jupiter et non l'inverse ! L'astrologie explorée par
Gauquelin est d'une autre nature:elle ne tient pas
compte des révolutions planétaires inégales entre
elles sur l'écliptique, chaque planète traversant la
journée au même pas, dans le cadre du mouvement
diurne. Depuis peu, l'on nous explique (cf Nathalie
Mayer. « Comment Jupiter et Saturne ont chamboulé
le système solaire » https://fr.news.yahoo.com/jupiter-
saturne-chamboul%C3%A9-syst%C3%A8me-solaire-
161503506.html) qu'il existe « une relation
inattendue entre Jupiter -- qui a migré vers l'intérieur
du Système solaire -- et Saturne -- qui a migré vers
l'extérieur du Système solaire. » et l'on sait que notre
système aura connu des changements significatifs
dans son histoire. (…) L'architecture actuelle du
Système solaire apparaît singulière. Mais selon de
nouveaux travaux, elle l'était moins par le passé.
Saturne et Jupiter, notamment, n'occupaient alors pas
la même position qu'aujourd'hui » On peut penser que
les travaux de Gauquelin correspondent à une
époque antérieure à celle qui correspond à nos
propres recherches, d'où la différence concernant le
statut de Saturne. En ce sens, la mythologie nous
raconterait comment la planète Saturne aurait fini
par être exclue du système mis en place par la suite
lors du réaménagement de la Terre et de son « ciel ».
Gauquelin aura mis en évidence un type
d'astrologie que nous avons explicitée (cf La pensée
astrologique, in Histoire de l'astrologie, Paris, Artefact
1986) et qui fonctionne de façon assez primaire de
l'ordre de la chronobiologie, ce qui renvoie aux
castes et à la triade décrite par Dumézil, sur la seule
base du mouvement diurne (24h) alors que celle que
nous avons présentée s'articule sur la révolution de
Jupiter de 12 ans dans le Zodiaque et traite de la
gouvernance au plus haut niveau. Entre ces deux
stades, des changements majeurs pour notre
Humanité seront intervenus, conduisant à se centrer
sur le trio Soleil-Jupiter- firmament (ciel étoilé). L'une
dépend de la rotation de la Terre alors que l'autre
s'articule sur l'écliptique/zodiaque.

Quant au refus de la dualité‫ י‬masculin- féminin, il est


manifeste non seulement dans le refus de
reconnaître ces deux catégories d’astres mais aussi
dans le refus d’admettre que tout cycle passe par
deux temps, l’un masculin, l’autre féminin, puisque
les astrologues préfèrent subdiviser le cours d’un
astre non pas en deux temps mais en douze (signes
ou maisons) Mais rappelons que le référentiel
zodiacal n’aura longtemps ‫י‬t‫ י‬qu’une annexe pour la
pensée astrologique laquelle dèfinissait le signe non
par son symbole mais par la planète, l’ֹélément qui lui
ètait attribuè. C’est ainsi que pour Albumasar, le signe
où se situait une conjonction ‫י‬était immédiatement
traduit en ֹélément. Ainsi, aucun signe n’‫י‬tait seul de
son espèce, puisque il partageait une planète avec
un autre signe et un ֹélément avec deux autres signes.
Comme nous l’avons expos‫ י א‬plusieurs reprises, une
communauté‫ י‬se constitue autour d’une certaine
population ayant un certain profil sans rapport ‫י‬vident
avec l’objet justifiant la formation et l’existence du dit
groupe. En l’occurrence, donc le milieu astrologique
attirerait une certaine population ayant des problème
‫ט‬mes avec la question du genre, percevant plus ou
moins consciemment que cette question est
carrément occultée. Par ailleurs, force aussi de
constater que sévit dans ce milieu un certain anti
humanisme tendant à minimiser la capacité‫ י‬créatrice
des sociétés humaines et par conséquent à présenter
le phénomène astrologique non pas comme l’œuvre
créatrice des dites sociétés comme une simple
description de structures déjà établies dans le cosmos
ou qui sont communes à l’humanité‫ י‬et au cosmos, ce
qui au fond revient au mémé, à ce stade. En fait, il y
a un humanisme de la modernité‫ י‬qui se persuade
que notre ‫י‬époque est en mesure de se reprogrammer
et un humanisme à l'‫י‬échelle de l'Histoire selon lequel
nous dépendons d'une programmation très ancienne
due à des époques ‫י‬éloignées.
Une grande partie de la présente Humanité‫ י‬partage
un credo qui est celui de la techno science  : avec
d’une part, une grande confiance dans la machine et
de l’autre dans la «  Nature  »et ‫י‬éventuellement en
ce Dieu cens‫ י‬avoir crée le monde (aux dires du
chapitre premier de la Genèse) Nous avons pu noter
les r‫י‬actions des astrologues quand en 1986 (cf. La
Pensée Astrologique in L’ֹEtrange Histoire de
l’Astrologie op. Cit) nous avions laissé‫ י‬entendre que
l’astrologie aurait pu être une création des sociétés
humaines r‫י‬aménageant leurs représentations selon
leurs connaissances et leurs besoins. Selon ces m
‫ך‬mes astrologues, mon propos allait contribuer à
saper, miner les fondements mémés de l’astrologie 
car si celle-ci n’était plus qu’un fait social, quelle
valeur pourrait-on bien lui accorder  ? Il
transparaissait ainsi une sorte d’anti-humanisme
viscéral et par ailleurs, si jamais l’on laissait entendre
que les dieux ‫י‬étaient des créations des hommes, cela
devait ipso facto signifier que les dieux n’existaient
pas, toujours au nom d’un tel anti-humanisme qui
interdisait aux hommes de pouvoir revendiquer un
quelconque pouvoir créateur et il faut saluer en Jung
le promoteur d’une réhabilitation de l’humain.
étrangement, un courant astrologique important a pris
le nom d’Astrologie humaniste (ֹécole de Dane
Rudhyar)

La divination comme façon d’‫י‬échapper à ses tocs


On peut raisonnablement penser que certaines
pratiques n’auront survécu que du fait de leur
instrumentalisation par des populations ayant un profil
particulier, sans rapport avec la vocation première de
l’outil. Une telle survie dans le temps fait pendant ‫א‬
des extensions indues de certains modèles.
Les personnes ayant un toc lié‫ י‬au relationnel, à la
rencontre avec autrui, cherchent consciemment ou
subconsciemment des espaces qui n’activeront pas
leur toc. Autrement dit, on peut etre attiré‫ י‬par une
absence et non par une présence. Vivre dans un
monde d’où la cause d’une phobie est ‫י‬éiminée peut
être un facteur d’attraction en creux. Or, nous avons
observé‫ י‬que l’astrologie ‫י‬était susceptible de
contourner certains problèmes, à commencer par le
rapport des hommes et des femmes en les formulant
d’une façon très ‫י‬édulcorée et inoffensive au regard
du toc, ne risquant gu‫ט‬re d’activer le dit toc.
Plus largement, les praticiens de l’astrologie, de la
voyance mais aussi d’autres « sciences  » qui
associent le psychisme au corporel (ex. la
kinésiologie), ‫י‬évitent au patient – du fait d’une
approche aseptisée- de raviver des traumatismes
relationnels li‫י‬s ‫ א‬des échanges trop directs et
pénibles avec l’entourage. Le fait pour le patient de
ne pas avoir à parler lui ‫י‬évitera d’avoir ‫ א‬craindre
d’être sanctionné‫ י‬pour ses propos comme cela aura
pu être le cas dans son histoire passée. Dès lors que
le praticien ne parle pas en son nom propre mais ne
se présente que comme un canal ou comme
dépositaire d’un savoir traditionnel qui le d‫י‬passe en
tant que personne peut aussi faire privilégier ce type
de rapport. (cf. notre ouvrage L’astrologue face à son
client. Les ficelles du m étier. Ed La Grande
conjonction-1995)
On peut ainsi parler de thérapies du «  langage
corporel  », qui suivent peu ou prou le même
protocole  : le patient fournit une information très
brève laquelle suffit ‫ א‬enclencher tout un discours
chez le praticien  : on tire une carte, on donne sa
carte d’identité‫י‬à l’astrologue, au numérologue), on
tend son bras (au kinésiologue), on se fait prendre le
pouls etc. Le patient est mutique, le praticien volubile.
Mais ce praticien sera donc beaucoup plus ‫י‬metteur
que récepteur, la réception ‫י‬tant réduite à la portion
congrue. Inversement, dans le cas des thérapies « 
verbales  », c’est le patient qui s’‫י‬épanche
longuement et le praticien qui n’intervient que
ponctuellement. Dans ce cas, on attend du praticien
une «écoute  » suivie d’interventions, de questions
assez lapidaires, cens‫י‬es relancer le flux de paroles.
Opposition entre le verbal et le non –verbal , ce
dernier ‫י‬tant notre toute première expérience
cognitive, antérieure à l’apprentissage d’un langage
commun.
Les personnes attirées par de telles pratiques « 
mutiques  », c’est-à-dire qui ne passent pas par la
parole du patient mais par celle du praticien qui s’y
substitue, sont probablement marquées par une
certaine difficulté à parler d’elles-mêmes, à se
raconter à un niveau personnel. Elles délèguent ce
rôle au praticien lequel aura pour
tache de faire parler le corps, par tous les moyens
possibles et imaginables  : ‫י‬étude de la main, du
visage, palpation musculaire, recours au pendule, au
tirage de cartes (c’est la main qui choisit), th‫ט‬me
natal, sur la base des données fournies par l’‫י‬état
civil, numérologie, à partir de la carte d’identité‫ י‬sans
oublier la voyance «  directe  », la médiumnité‫י‬, la
géobiologie, la radiesthésie etc. Dans bien des cas,
donc, le consultant/patient verra sa parole réduite à la
portion congrue, au strict minimum. En ce sens,
les )personnes qui ont tendance à beaucoup s’
‫י‬épancher sur leur vécu se sentiront assez peu
attirées par de tels procédés et préféreront passer par
des thérapies impliquant une participation
sensiblement plus active du patient et inversement
c’est le praticien qui verra son expression limitée à
des formules lapidaires, ce qui donne lieu à un clivage
majeure au sein de la galaxie des métiers du «  Bien
être  » selon que la parole est dévolue au praticien ou
au patient.
En fait, la vraie parole devrait être réservée au
maître, celui qui «dit  » - comme Elohim dans le
premier chapitre de la Genèse  »:Vayomer  »
Il a dit que la Lumière soit etc Les autres n'ont droit à
la parole que pour répéter ce qui a ‫י‬été‫ י‬dit par le
Maître/ en ‫י‬évitant de passer par l'‫י‬écrit, du moins
dans le monde juif censé‫ י‬être hostile à tout recours
à quelque support matériel, c'est à dire non humain,
non organique.-Se pose la question de la formation
des praticiens dans le cadre d’une thérapie, la
demande de certains services ‫י‬tant symptomatique
d’une certaine pathologie.

La mancie comme outil impersonnel


Ceux qui s’intéressent aux mancies ont souvent des
problèmes psychologiques et cela vaut d’ailleurs pour
la plupart de ceux qui s’int‫י‬ressent aux
enseignements psychologiques en général. Comment
justifier que ces personnes puissent prétendre par
ailleurs pouvoir aider autrui en ouvrant un cabinet  ?
Cette contradiction est résolue, nous semble-t-il – par
la notion d’outil, nom sous lequel ces diverses
techniques sont volontiers présentées. Cet outil
ayant sa propre fonctionnalité‫י‬, ne dépendrait pas de
celui qui en fait usage et qui ne prétend à rien d’autre
que d’‫ך‬être un technicien appliquant rigoureusement
une recette, un mode d’emploi d'un outil qu'on lui aura
fourni ou en tout cas dessin, répondant à la demande
‫י‬.
Inversement, dans bien des cas, le patient n’est pas
censé‫ י‬fournir des données subjectives quant à son
ressenti mais on lui demande se cantonner à des
données objectives telles que sa date de naissance
(tant pour l’astrologue que pour le numérologue
lequel considère aussi le nom de la personne
(onomancie). Mais il existe aussi toutes sortes
d’appareils permettant de ne pas avoir à interroger le
patient et c’est déjà le cas, de longue date, pour la
prise de pouls, laquelle fait partie intégrante de la
routine professionnelle du médecin

Le temps de la voyance directe


Nous avons souligné‫ י‬la nécessité‫ י‬de situer la religion
au sein de ce que l'on peut appeler le monde des
esprits, dans le cadre du stade anthropocentrique.
Selon nous, l’idée d’un dieu unique en son genre est
irrecevable. Or, l’on assiste bel et bien ‫ א‬un refus
d’inscrire le ‘Dieu  » des Hébreux dans une catégorie
pouvant comporter un certain nombre de membres, d’
‫י‬éléments, d’où cette tentation/tentative, d’en faire
une entité‫ י‬originelle, antérieure à toute « création 
». Or, même les scientifiques semblent de nos jours
vouloir réfuter l’idée de quelque forme de création « 
ex nihilo  ». Par ailleurs, le fait de parler de quelque
forme de vie après la mort, à commencer par les
idées de paradis, d’enfer ou de purgatoire, semblent
bien souligner que le monde des dieux pourrait bien
être celui des ombres. Quant à la croyance au Karma,
elle met en ‫י‬évidence l’existence d’un ‫י‬état antérieur à
la naissance et programmé‫ י‬dès avant celle-ci.(cf.
chez Platon, le mythe d’Er). On parle plus volontiers
de spiritualité‫ י‬que d’esprits et de spiritisme mais
finalement, l’on se situe bien, en tout ‫י‬état de cause,
dans un «  autre monde  », un «  au-delà  ».
La communication entre le monde des humains et le
monde des esprits passe par des médiums, qui
constituent une interface.
La consultation de ces « voyants » est souvent le fait
de personnes qui souhaitent connaître leur avenir,
étant entendu que dans l'Autre Monde, le dit avenir
des humains pourrait être appréhendé, dévoilé‫י‬. C'est
d'ailleurs un tel apport qui aurait été‫ י‬au cœur de
l'alliance en question, ce qui se manifeste notamment
par le biais des prophètes (nabis)
Encore de nos jours, il existe de tels voyants qui ne
recourent à aucun support. Mais face à cette voyance
« pure » sont apparues ce qu'on peut appeler des
voyances « du pauvre », recourant à des supports et
ne puisant pas dans le champ de la Subconscience,
qui s'apprennent.
Nous dirons que la voyance sans support relève de la
Troisième Création et que la divination articulée sur
notamment un tirage de cartes tient de la Troisième
Création. Dans un cas, le praticien se contente des
moyens , des pouvoirs, des dons, dont il dispose par
lui-même alors que dans l’autre, il se sert d’un
langage forgé‫ י‬par lui-même – d’où la profusion des
variantes- ou par d’autres, ce qui présente
l’avantage d’une certaine lisibilité‫ י‬pour le client lequel
peut suivre le cours de la consultation.

C'est tout le domaine des mancies (cf. notre


ouvrage, Mathématiques Divinatoires, Paris, G.
Trédaniel- La Grande conjonction- 1983) avec
notamment le tarot, la géomancie, le I Ching,
l'astromancie. Dans cet ouvrage, nous avions montré‫י‬
que le dessin des arcanes majeurs totalisant 22 ‫י‬était
comparable  : arcane 13 et arcane 9, arcane 7 et
arcane 15 et ainsi de suite).

L'‫י‬émergence des supports


Le mot support est souvent employé‫ י‬dans le monde
de la voyance . Mais on peut comprendre le terme
de deux façons différentes. Soit ce support permet au
praticien de trouver une certaine inspiration ou bien
cela lui permet carrément d’étayer ce qu’il a à dire
en s’aidant du dit support pour ce faire. Tout l’art du
praticien consiste alors à articuler son propre ressenti
sur les éléments contenus dans le dit support visible
pour son client -(tirage de cartes, thème natal ou
horaire etc.). Le support sert alors au praticien à
étayer un propos qu’il ne peut assumer pleinement à
titre personnel du fait même que son «consultant » a
fait le choix pr‫י‬cis‫י‬ment d’une consultation recourant
à un tel support, ce qui est en soi riche
d’enseignement sur la qualité de son rapport à
autrui et en plus le plus souvent c'est le client qui
actionnera le dit tirage (cf. l’astrologue face à son
client. Les ficelles du m‫י‬tier, Ed La Grande
conjonction- 1995) On peut d’ailleurs se demander si
des expressions telles que «  venir à l’esprit  », « 
avoir ‫א‬à l’esprit, « présence d’esprit  » etc. ne sous-
entendent pas une certaine forme de médiumnité‫י‬
passant par la communication avec les «esprits  ». On
dira de quelqu’un qu’il aura ‫י‬été bien ou mal inspiré‫י‬.
L'histoire de la divination est riche en toutes sortes de
supports comme l'hépatoscopie, ou examen du foie
d'un animal mais nous nous intéresserons ici avant
tout à des systèmes comme le tarot qui ont
largement cours dans le milieu des voyants et des
astrologues.

La méthode consiste à établir un certain nombre de


figures et de fournir l'interprétation du « tirage » par
avance. Il n'est donc pas demandé‫ י‬de la part du
praticien de bénéficier de « dons »_ ce qui nous
renverrait à la Subconscience. Il suffit d'apprendre la
signification des cartes (la cartomancie étant
antérieure au tarot, lequel s'est doté‫ י‬de 22 arcanes
supérieurs, outre les cartes du jeu de cartes
ordinaires (arcanes inf‫י‬rieurs) si ce n'est qu'il y a en
sus du roi, de la reine et du valet, le chevalier. L'on
établit ainsi un langage commun entre le praticien et
ses «  guides  ».
L'histoire du tarot remonte à la fin du XVe siècle en
Italie mais emprunte à des Livres d'Heures-sortes
d'almanachs. Il semble toutefois que ce jeu de cartes
ne revêtit une dimension divinatoire qu'au cours du
XVIIIe siècle (cf. nos Recherches sur l'Histoire du
tarot et de l'astrologie, Ed Trédaniel, 1993)
Selon nous, avec le Tarot, on bascule de la
Subconscience ‫ א‬la Surconscience. On ne fait plus
appel aux « pouvoirs » ce qui est du domaine de Jupiter
mais aux « savoirs » lesquels rel‫ט‬vent de celui de
Saturne, on apprend le tarot ou l’astrologie, on na‫מ‬t «
voyant » ou on prend conscience de ses dons Notons
que les pouvoirs se transmettent héréditairement- les
voyants se réfèrent volontiers à leur famille- alors
que les savoirs s’acquièrent dans le cadre d’un
enseignement, comme c’est le cas pour l’astrologie ou
le tarot, même si ces savoirs peuvent servir de « 
support  » pour le «  médium. Ce qui nous
renvoie au débat autour d’un judaïsme du savoir qui
serait transmissible aux non Juifs et du pouvoir qui
passerait par la descendance, l’origine Mais selon
nous, être juif ne se montre pas mais se démontre.
En ce sens, le monde de la voyance est plus en
résonance avec nos approches écologiques et
théologiques (au sens de la Nouvelle Alliance, Encore
conviendrait-il de distinguer entre le savoir propre aux
sciences dures et celui dévolu par les traditions
livresques, ce qui fait toute l’ambiguïté de l’astrologie,
écartelée entre les sir‫ט‬nes de l’astronomie avec
notamment ses nouvelles découvertes au sein du
système solaire, depuis Galilée (Uranus, Ceres,
Neptune, Pluton etc.) et les pesanteurs de sa
tradition millénaire. Le cas de notre système solaire
est assez particulier car il se trouve à l’intersection
entre la première et la deuxième créations  en ce qu’il
aura, selon nous, été l’objet d’un réaménagement par
le «  Deus Faber  », ce qui fait que cet ensemble est
probablement bien plus rare que d’aucuns se
permettent de le dire, n’ayant pas pris la pleine
mesure de sa spécificité.
Le problème des supports, c’est qu’ils s’usent quand
on s’en sert, qu’ils se détériorent, se corrompent et
qu’il peut arriver que nul ne soit en mesure de les
restituer à leur cohérence originelle. Nous avons
élaboré une méthodologie pour rendre certains
savoirs à leur géométrie première (cf. nos
Mathématiques Divinatoires, Ed G. Trédaniel, 1983)
C’est d’ailleurs là tout le drame de la Surconscience.
Quand nous nous blessons, notre corps-avec le
temps, r‫י‬pare les dommages, car on est dans le
champ de la Subconscience. En revanche, une
machine ne se réparera pas toute seule, elle restera
casée‫י‬, brisée, à l’instar d’un jouet, d’une poupée- ce
que les enfants apprennent très vite- indéfiniment
alors que ce qui est physiologique est capable de
s'auto régénérer avec le temps sans intervention
extérieure. Dès lors, les textes qui nous sont parvenus
sont suspects de corruption et il importe que nous
soyons en mesure de détecter et de corriger les
atteintes du temps. Comme on l’a vu au tome
précédent à propos des langues, le peuple joue un
rôle important dans la piètre transmission des savoirs
et des codes. Cela tient au fait que cette transmission
est plutôt une captation, qu’elle ne s’opère pas par un
enseignement en bonne et due forme mais du fait
d’une sorte de braconnage propre à l’autodidacte. (cf.
notre mémoire «  Linguistique de l'erreur et
épistémologie populaire  », 1987). On parle
d’ailleurs d’une astrologie  » populaire  » que l’on
pourrait qualifier de profane, laquelle accorde une
importance démesurée à la symbolique zodiacale
alors que celle-ci ne joue qu’un rôle de
métalangage pour une astrologie « savante  ».(cf.
Notre ‫י‬tude ‘the revealing process of translation
and criticism, in the History of Astrology” in
Patrick Curry, ed., Astrology, Science and Society.
Historical Essays, Woodbridge, Boydell & Brewer,
1987;
En réalité, les astronomes recourent à deux référentiels,
celui des constellations quand ils observent le ciel et celui
des signes, quand ils ont une approche plus théorique. On
peut le voir sur le «  planisphaerium coeleste  » de Georg
Mathaus Seutter  : avec les constellations de grandeurs
variées dans la partie supérieure et en bas au centre, une
sphère divisée de façon, égale en 12 glyphes zodiacaux et
comportant des cercles planétaires correspondant à des
symboles, autant de facteurs utilisés en astrologie mais
empruntés en fait à l’astronomie. Insistons sur le fait que
l’on aura eu tendance à attribuer un tel langage aux
astrologues alors que c’est l’œuvre des astronomes. Tout le
processus zodiacal, qui nous est parvenu dans un certain
état de délabrement, au regard des sources dont il est issu,
notamment, est une invention des astronomes récupérée
par les astrologues qui en auront fait leurs choux gras, à
leurs dépens. Autrement dit, les astronomes auront
emprunté aux «  livres d’heures  », aux almanachs, des
représentations des 12 mois, que l’on retrouve sur les
cathédrales afin de structurer l’ écliptique tout comme les
mêmes astronomes auront puisé‫ י‬dans la mythologie pour
désigner les planètes même si le nombre de dieux excédait
sensiblement celui des planètes – ce qui exigea de faire des
choix arbitraires- mais
aussi les constellations non zodiacales. Certains
astrologues sont d’ailleurs dits «  tropicalises  » (signes
et d’autres «  sidéralistes (constellations), selon le point
de vue choisi D’autres encore auront panaché‫ י‬les deux
repères avec la théorie des ères précessionnelles, articulé‫י‬
sur le «  passage  » du «  point vernal  » ( cycle des
saisons, vernal se référant au printemps) sur les ‫י‬étoiles..

Une ‫י‬épistémologie duelle à l’œuvre


L’astrologie pose le problème de l’autre, de ce qui
vient altérer le modelé, la norme. Une discipline
reconnaît a priori que les ‫י‬ éléments de perturbation
rel‫ט‬vent d’une forme d’altérité‫ י‬qu’elle ne contrôle
pas. Mais si cette discipline est duelle, « 
androgynale  », elle risque fort de chercher, autant
que faire se peut, de jouer ‫י‬également le rôle de
l’autre. En ce sens, nous préférons dire que la dite
discipline tend à basculer dans l’inaltérable, c’est-à-
dire dans le refus d’une altérité‫ י‬qui lui soit
structurellement étrangère. Plut‫פ‬t que le terme
d’infalsifiable (Popper) nous préférons celui
d’inaltérable, dans l’acception que nous accordons ici
‫ א‬ce terme. Cela fait penser aux jungiens qui
soutiennent que nous sommes ‫ א‬la fois dans le
registre de l’animus que de l’anima, ce qui désigne
selon nous le refus d’une altérité‫ י‬qui serait extérieure
à soi, ce qui dispense d’avoir ‫ א‬sortir du modèle pour
se renseigner sur les facteurs de perturbation qui
pourraient l’affecter. Faux problème‫ט‬me, au
demeurant, pour les tenants d’une telle approche
puisque le modèle comporte ses propres
contradictions et ne peut donc être contredit. C’est
ainsi que l’astrologue aura toujours la possibilité‫ י‬de
contrecarrer son propre discours en signalant, en
repérant, au sein de son modèle – le «  thème  »,
la «  carte du ciel  », «  l’horoscope 
»- des facteurs allant à l’encontre de ce qu’il vient de
dire. On est dans une sorte de ventriloquie, d’ubiquité
‫י‬.
C’est très probablement lorsque l’astrologie aura
cherché à traiter du problème du «  mal  », tant
physique que psychique, de la «  maladie  » qu’elle
aura été amenée à introduire un savoir
complémentaire, auxiliaire dans la mesure où toute
pathologie g‫י‬n‫ט‬re des cas particuliers et permet à un
«élément de sortir du lot, en exigeant un traitement
spécialement approprié‫י‬. On pense à Adam recevant
l’aide de la femme dont Dieu lui fait présent. En fait, il
y a plusieurs formes d’androgynats et le couple peut
être considéré à , tort selon nous et il y a là quelque
forme de mystification- (cf. l’enseignement de Moon)
comme une sorte d’androgynat comportant deux « 
moitiés  » qui ne formeraient qu’une seule et unique
entité‫ י‬vouée à une certaine forme d’autonomie à
deux, se suffisant à elle-même en rappelant que la
dynamique du féminin n’est pas la même selon
qu’elle est laissée à elle-meme ou qu’elle est
articulée sur le masculin/.

L'astrologie et le flux spirituel


La question du fixe et du mobile est récurrente tout au
long de notre travail. On la trouvera dans la distinction
majeure que nous soulignons entre l'étoile fixe et l’
‫י‬étoile «  errante  » qu'est la planète. L'‫י‬étoile fixe
correspond à ce qui est constant, qui ne bouge guère
et la planète à ce qui fluctue  ; Nous articulons cette
dualité‫ י‬autour des notions de corps et d'esprit, de réel
et de virtuel.
Une civilisation où l'esprit l'emporte sur le corps, cela
conduit ‫ א‬l'Inquisition et à la Shoah, au rejet de tout ce
qui perdure et persiste envers et contre tout. Nous
avons vu, plus haut, que les partis politiques avaient
‫י‬été‫ י‬défaits, dans tous les sens du terme, lors des
dernières ‫י‬élections en France, ce qui relève de la
responsabilité‫ י‬de l'électorat, faut-il le souligner. Une
conscience cyclique plus mature aurait ‫י‬évité‫ י‬un tel
‫י‬écueil  ; une débandade aussi pathétique et
autodestructrice, faite de tant de trahisons de son
camp 
Nous verrons qu'une astrologie bien comprise, « 
tempérée  », ne peut que relativiser le poids des « 
programmes  » adoptés par tel ou tel parti politique.
La notion de gauche et de droite ne concerne pas
tant les familles politiques que les objectifs mis en
avant en un instant T, notamment à l'occasion d'une
élection. Il est vrai -et cela est heureux- qu'une
certaine synchronie conduit ‫ א‬la convergence. Un
parti dit de gauche pourra mener, le moment venu,
une politique de droite et vice versa. Comment d‫ט‬s
lors choisir entre un camp ou un autre. Il semble que
cela soit une question de tradition, comme on le voit
notamment aux ֹEtats Unis où telle population votera
plutôt Démocrates que Républicains et telle autre
l'inverse. Ce qui compte ici, ce ne sont pas tant les
programmes que les «  valeurs  » inhérentes et cela
explique la mise à l'‫י‬écart du Front National, non point
tant du fait de ce qu'il propose ici et maintenant que
de son «  histoire  » ou que des partis supposés
devoir converger ne le font pas en raison de questions
de personnes. De fait, une carrière politique ne se
limite pas à des choix idéologiques mais à
l'appartenance à une certaine culture (d'entreprise).
Pour en revenir à l'astrologie, son cœur de métier
devrait se consacrer non pas au corps, au constant
mais au contraire, à l'esprit, au fluctuant, à l'instar de
ces marées dont on dit qu'elles rel‫ט‬vent de la Lune.
C'est pourquoi, tout ce qui se veut permanent en
l’être humain échappe, selon nous, au champ de
l'astrologie. Or, celle-ci est tiraillée, ‫י‬écartelée entre
ces deux tendances, entre les astrologues qui ne
jurent que par le thème natal, et ceux qui pratiquent
l'astrologie dite «  mondiale  » et prédictive
entendant même se dispenser de tout ancrage
immuable en un espace-temps donné‫י‬...ֹEtrangement,
les horoscopes des journaux proposent une sorte de
mélange, en ce qu'ils classent les gens d'après leur « 
signe  » de naissance tout en proposant des
prévisions à la journée, à la semaine, au mois voire à
l'année, en tenant compte des données célestes du
moment.(technique des maisons solaires).
En fait, la formule mise en place dans les années
trente du siècle dernier (cf. La croyance astrologique
moderne, Ed Age d’Homme, 1982) nous semble
épistémologiquement plus viable que celles de l’
‫י‬étude individuelle par le biais du thème natal ne se
limitant pas ‫ א‬la fixation du degré‫ י‬de l’Ascendant
mais aussi que celle des cycles de l’astrologie
mondiale, façon Barbault. En effet, selon cette
formule ch‫ט‬re aux médias, le ciel n’a pas la mémé
signification selon le signe zodiacal des personnes et
pour nous, en effet, on ne vit pas tous au mémé
instant T les mêmes «  effets  cosmiques sans que
cela signifie qu’il y ait une infinité‫ י‬de cas  ! Le Ciel
n’impacte que les personnes concernées mais c’est
bien là que le bat blesse car selon la théologie de la
Deuxième Création, seule une ‫י‬élite sera visée et
toute la question est de savoir comment identifier les
membres de celle-ci. En revanche, pour l’astrologie
de la planète la plus rapide des trois, à savoir Mars,
relevant d’une théologie de la Troisième Création, le
ciel concerne tout le monde  ! L’astrologie mondiale
‫י‬évacue ce problème en traitant de l’humanité‫ י‬comme
d’un tout dépendant non point des personnes-
récepteurs- mais des seuls astres‫י‬émetteurs.

Cela dit, la position de l’astrologie consiste à affirmer


des similitudes par -delà les différences et son but
n’est donc aucunement de distinguer (par exemple
entre des jumeaux, cf. Saint Augustin) mais au
contraire de rapprocher ce qui pourrait sembler à
première vue ‫י‬épars et c’est d’ailleurs en cela qu’elle
serait «  falsifiable  », réfutable selon la formule de
Popper. La question qui se pose est celle de la juste
proportion de chefs au sein d’une société‫ י‬avec le
risque qu’il y en ait trop ou pas assez, compte tenu du
fait que , nos sociétés tendent à fabriquer – par le
biais d’‫י‬élections notamment - des dirigeants qui n’ont
pas la trempe nécessaire ou encore qui ne seront pas
employés lors de leurs périodes les plus fécondes.
Sans un repérage des personnages les plus
puissants, les plus prometteurs – ce qui exige une
sélection, la constitution d’un vivier de talents -
l’astrologie ne saurait fonctionner, ce qui signifie que
les données astronomiques ne font sens
astrologiquement que dans la mesure où la
connaissance des dits personnages- et cela le plus tôt
possible- aura été‫ י‬menée à bien. En ce sens, la
psychologie et la sociologie doivent être mobilisés
pour mener une telle tache à bien. Observer le ciel
sans connaître les hommes n’est que vanité‫ י‬des
vanités. Il faut accorder le monde d’en bas et le
monde d’en haut. La question de la «  preuve  »
de l’astrologie ne saurait se limiter ‫ א‬l’‫י‬étude de tel
ou tel cas mais se situe au niveau d’un
fonctionnement général optimal du corps social, à
l’image de ce qui se joue pour le corps physique, c’est
l’affaire d’une approche macroscopique et statistique.
On aura compris que ces éléments dynamisants et
forcé‫י‬ment minoritaires doivent se répartir, essaimer,
parmi les populations du globe et par voie de
conséquence, ne pas se rassembler, ce qui se
révélerait à terme assez stérile. Or, là est bien le défi
lié‫י‬à l’essor de la troisième Création, que de remettre
en cause l’‫י‬équilibre propre à la Deuxième en visant
au nivellement et au déni.

L'astrologie se situerait à nos yeux, comme une « 


science  » du mouvant mais aussi du récurrent.
Nous dirons qu'elle ‫י‬tudie notre «  état d'esprit »à un
instant T et qu'elle n'a aucune vocation à décrire un
quelconque état permanent lié à tel signe ou à telle
plan‫ט‬te, les signes et les plan‫ט‬tes ne servant qu'à
décrire les états successifs de notre esprit.
L’astrologie de la Deuxième Création n’est pas
censée fixer des échéances collectives comme le
voudrait une certaine astrologie mondiale mais des
cyclicités de personnages clefs – au sens de Hegel-
voués à impacter périodiquement certes notre monde
pour que celui-ci ne sombre pas dans la sclérose.
Notre astro horoscopie ne dispose en effet d’aucun
schéma général d’ensemble comme l’ont proposé‫י‬
les tenants de l’astrologie mondiale, d’Albumasar à
André‫ י‬Barbault, à mille ans d’intervalle. Elle se
contente de veiller au bon fonctionnement d’une
société donnée, du corps social voire ‫א‬à terme de
l’Humanité à l’instar de ce qu’accomplit la médecine
quand elle analyse l’‫י‬état de santé‫ י‬d’une personne,
au vu d’analyses sanguines mais cela peut valoir pour
une épidémie/pandémie.. Tant qu’on a la santé
Nous ne sommes pas favorables à une cyclicité‫י‬
longue en Astrologie, à base de cycles de planètes
lentes, notamment au-delà de Saturne pas plus
d’ailleurs qu’aux 4 ages (yugas) de la
chronologie/cosmogonie hindoue (mahayouga),
repris en partie par un René‫ י‬Guénon pour ‫י‬étayer son
idée de «  crise  du monde moderne  ».
L’astrologie des horoscopes a des vertus en ce
qu’elle constitue une antidote contre la pratique du
thème astral, popularisée par l’informatique depuis la
fin des années soixante du siècle dernier ( Astroflash)
laquelle entend enfermer la personne dans sa
singularité‫י‬, telle que symbolisée par sa carte du ciel,
ce qui est d’ailleurs un détournement ‫י‬éhonté‫ י‬du
travail de l’astronome lequel se voit instrumentalisé‫י‬.
Les astrologues adeptes du th‫ט‬me astral personnel
n’ont pas de mots assez durs pour stigmatiser une
telle astrologie/
. Or, par-delà le caractère contestable de la typologie
zodiacale, on ne saurait jeter le bébé‫ י‬avec l’eau du
bain. Le lecteur d’horoscopes sait pertinemment que
ce qui est dit sur son signe vaut pour un très grand
nombre de personnes – ce qui n’est pas le cas du
thème natal . Autrement dit, le dit lecteur saura faire
la part des choses  ; Étrangement, le terme horoscope
prête à confusion car à l’origine, il concernait le thème
natal individuel, en tant compte de l’heure de
naissance, d’où son nom, et il sera ensuite utilisé‫י‬
pour qualifier les interprétations collectives  !
Certains anti-astrologues se complaisent ‫ א‬jouer sur
une telle confusion en laissant croire que les gans qui
lisent «  leur  » horoscope  » dans la presse
s’imaginent que le texte ne vaudrait que pour eux  !
En fait, le terme «  horoscope  » n’est pas
conforme pour désigner une prévision collective
Nous avons récemment  mis en évidence le clivage majeur
entre  astrologie du  mouvement diurne, astrologie
géocentrée des maisons  et  astrologie  zodiacale, où
chaque plauète  progresse à son propre rythme., du moins
pour les planètes au delà  de l'orbite terrestre et nous
pensons que l'une s'est formée bien avant la seconde car
elle exigeait un savoir  astronomique sensiblement 
moindre. On  peut dire que Gauquelin a  exhhumé une
astrologie primitive qui ne venait pas l'autre astrologie.
Il faut comprendre en effet que pour l'astrologie  "
rotationnelle",  toutes les planètes du système solaire 
passent, se succèdent,  dans le ciel  au cours de 24
heures.à l'instar de ce que l'on appelle l'Ascendant. D'où
toute l'importance de la connaissance de l'heure de
naissance. Autrement dit,  empiriquement,  la vitesse de
révolution d'une planète n'entre pas ici en ligne de
compte,  et la Lune ou Pluton sont sur un pied d'égalité, ce
qui  aura facilité  l'intégration des  astres les plus lents dans
le thème natal.
Mais force est de constater que ce thème astral regroupe
en un seul et même schéma  les deux  savoir  astrologico-
astronomiques en superposant signes et maisons..On
bascula progressivement    alors  dans le syncrétisme 
astronomico-cosmographique. Or, il importe de bien
séparer ces deux catégories, l'une se prêtant à la typologie
et l'autre à la cyclologie même si l'on aura tenté de se
servir des pointes de maisons à des fins prévisionnelle
(directions primaires) et  inversement de se servir des
positions du soleil dans le zodiaque à es fins
caractérologique!
En effet,  on peut dès lors tout à fait s'interroger  sur la
raison d'être de la typologie zodiacale dans la mesure où
cela relève  non pas du mouvement diurne mais du
mouvement annuel de  la Terre autour du Soleil.  Car, pour
nous,  la prévision cyclique se caractèrise par un facteur en
mouvement  passant par un certain nombre de phases, qui
peuvent se réduire à deux, au minimum, chaque
changement de phase  nourrissant,  sous -tendant  un
certain discours prévisionnel. D'où la dualité entre signe
solaire  et signe ascendant. Mais  d'un point de vue 
systémique, l'Ascendant devait déterminer une typologie -
et notamment dans le cas d'une planète se levant,
"ascendante",  à la naissance - et le signe solaire un
calendrier
On aura compris  que nous contestons l'usage du signe
solaire comme facteur typologique comme cela  se
pratique couramment. Il revient à Michel Gauquelin d'avoir
fondé une véritable  astropsychologie  non pas fondée sur
le zodiaque mais sur le lever d'une planète, parmi les cinq
qu'il a isolées. (Lune Vénus, Mars, Jupiter, Saturne).    Car
une  telle typologie doit être pluriplanétaire puisque la
variable est spatiale, sous tendant notamment une
catégorisation  socioprofessionnelle alors que l'astrologie
prévisionnelle  a besoion d'une diversité dans le  temps,
fournie par les aspects  et/ou par les signes zodiacaux. 
Autrement dit, comme nous l'avons montré dans notre
récent étude consacrée au dossier de Serge Bret Morel sir
les horoscopes de presse, une chose est la typologie, une
autre la cyclologie prévisionnelle. Et c'est le mélange des
genres qui fait problème, à partir du moment où, comme
le proposait Marie- Louise Sondaz, à la fin des années
trente du siècle dernier, où l'on articule les prévisions
planétaires  sur le signe zodiacal au lieu de se référer aux
maisons astrologiques construites à partir de la
pointe/cuspide de la première maison..
On aura compris que le passage du soleil de signe en signe
si c' est structurellement un bon exemple de
monoplanétarisme, avec un curseur passant par des états
successifs, il ne  saurait en aucun cas, en revanche, être
instrumentalisé pour asseoir une quelconque typologie 
comme cela se pratique de nos jours communément.
D'ailleurs, cette typologie ne saurait être que planétaire et
non point zodiacale, la structure zodiacale à l'instar du
cycle saisonnier dont elle émane ayant précisément valeur
cyclique, ce qui implique une psychologie non point
statique et constante mais évolutive et donc relative.
D'ailleurs, la notion même d'aspect et de transit crée un
relativisme de la signification des facteurs, puisque cela
dépendra de l'angle configuré à un instant T. Si l'aspect
structure l'état céleste, le transit connecte cet état avec
une inconnue qui est la “signature” de tel ou tel chef, sur
Terre, ce qui confèrera à la dite configuration une portée
complétement différente selon la dite signature (terme que
l'on peut préférer à celui de signe). Sans la prise en compte
de cette signature c'est comme un émetteur sans
récepteur sachant que cette signature ne sera pas
impactée de la même façon à deux moments différents et
donc ne produira pas les mêmes effets. C'est une telle
indétermination qui aura conduit les tenants d'une
astrologie mondiale “dure”, droite dans ses bottes, à ne
pas tenir compte des transits car cela hypothèque
singulièrement toute prévision qui n'intégrerait pas en
temps utile un tel paramétre. Or, si l'astronomie peut
prévoir des siècles à l'avance l'état du ciel, elle est bien
incapable de maitriser la dynamique politique sublunaire
laquelle se joue à une toute autre échelle de temps qui est
celle du cycle de Jupiter de 12 ans, en fait ramené à 6 ans!
Temporalité intermédiaire entre celle de Barbault et celle
de Gauquelin A notre avis, la temporalité cyclique en
adéquation avec la condition humaine est pluriannuelle et
non mensuelle: 6 ans semble être une bonne mesure car
il se reproduit une douzaine de fois en moyenne (soit sur
72 ans) dans une vie humaine et c'est cette reproduction
qui fait statistique..
Il est normal -il était prévisible - que Gauquelin n'ait rien
trouvé dans sa recherche socioprofessionnelle en rapport
avec le Zodiaque puisque le zodiaque n'a pas vocation à 
fonder  un ensemble de types mais à déterminer des
changements comportementaux, d'une phase à l'autre.
C'est dire que les résultats de certains statisticiens
concernant une typologie zodiacale - on pense à ceux d'un
Didier Castille, ne sont pas épistémologiquement viables.(-
cf  La Population Française au Rythme du zodiaque par Didier
Castille,  site du CURA) Notons  qu'il est de tradition de présenter
le zodiaque comme marqué par l'évolution vers une plus grande
spiritualité, quand on passe du bélier aux poissons, du premier au
dernier signe.
Ajoutons  que le polyplanétarisme  de Gauquelin ne
correspond aucunement à celui du thème  astral car pour
lui une personne ne reléve que d'une seule et unique
planète si ce n'est que ce n'est  pas la  même pour tout  le
monde. Les aspects ne  valent qu'au niveau zodiacal dans
le ciel mais non pour une même personne, car l'astrologie
n'a pas vocation à étudier les conflits intérieurs si ce n'est
lors du passage d'une phase à une autre. Nous aimons
assez l'image du train qui dessert le circuit d'un certain
nombre de gares, de stations (saisons, en italien stazione)
 L’idée d’une caractérologie déterminée
objectivement, c’est à dire par-delà les
représentations que tel ou tel individu entend donner
de lui-même -notamment du fait d’un certain
mimétisme- nous semble assez saine et ‫י‬éviterait que
les gens donnent le change. Quelque part, le
comportement d’une personne doit être prévisible,
mais ce sont souvent les outils proposés qui sont
défaillants. Les «  mimétistes  » qui se croient
libres de devenir ce qu’ils veulent ont beau jeu,
prennent un malin plaisir à dénigrer – au nom même
de la Science  ! - telle ou telle méthodologie
classificatrice douteuse pour renvoyer le problème
aux calendes grecques comme on n’aura cessé‫ י‬de le
faire, au niveau de la recherche académique, depuis
des siècles  !. Mais c’est de bonne guerre  ! Ces
adversaires pressentent que l’astrologie, une fois
parvenue à formuler, enfin, un projet cohérent, ne
mette fin à toutes sortes de dérives existentielles
selon lesquelles chacun cherche à se faire passer
pour ce que bon lui semble  ! Si l’on commençait par
prendre la mesure des origines d’une personne, du
profil de son groupe d’appartenance, on se laisserait
moins leurrer par toutes sortes de faux semblants  !
En vérité‫י‬, il ne s’agit pas de prendre ses distances
par rapport à un champ donné‫ י‬mais de l’approfondir,
ce qui implique un travail sur la longue durée
(Saturne) et non l’adoption à bon compte et à bon
marché‫י‬, en un temps record (Mars) d’une nouvelle
identité‫י‬  selon la belle formule de Simone de
Beauvoir «  on ne naît pas femme, on le devient  ».
Mieux vaudrait prendre la juste mesure de ce dont on
dispose en naissant femme, plutôt que de lâcher la
proie pour l’ombre.. Malheureusement, la conscience
de la géographie /topographie sociale est la chose du
monde la moins bien répartie. L’on jette les boussoles
pour naviguer à l’aveuglette. Beau bilan des sciences
sociales, des sciences de l’Homme  des deux
derniers siècles  !

L'astrologie et le cycle des saisons

Nous pensons que l'astrologie doit se ressourcer en


accordant ‫ א‬la succession des saisons une
importance déterminante mais uniquement sur le
plan philosophique
. Nous pensons ‫ א‬un film dont l'acteur principal est
Peter Seller ( Bienvenue Mr Chance (titre original
Being there, 1980). Celui -ci joue le rôle d'un jardinier
assez simplet du nom de Chance que le hasard met
au contact du monde politique et qui en parlant de son
travail trouve un ‫י‬écho inattendu auprès du président
des USA, quand il parle de la succession des saisons,
à savoir que tôt ou tard,  l'hiver se termine et qu'il
faut avoir la patience d'attendre que les belles saisons
reviennent, La belle saison est celle où l’homme n’a
pas besoin de recourir à des objets de sa fabrication,
il se contentera de ce qu’Eֹlohim a généré‫י‬. La
mauvaise saison, a contrario, c’est le règne de
Vulcain, le forgeron, de Prométhée, de l’artificiel à
l’encontre du naturel. On connaît la chanson « 
Le temps des cerises  ». Il serait idiot de dire qu'il n'y
a plus de cerises sur les cerisiers alors que ce n'est
tout simplement pas encore ou plus la saison  !
C’est le passage du chapitre I au chapitre II de la
Genèse. En ce sens, nous dirons que la «  Isha  » est
Proserpine plutôt que Pluton, celle qui s’est laissé‫י‬
tenter par le dieu des Enfers en mangeant des grains
de grenade, ce qui nous renvoie au fruit défendu du
Jardin d’ֹEden. Il est dit que   Zeus demanda à son fils
Hermès d’intervenir lequel se rendit au royaume
d’Hadès et y trouva Pers‫י‬phone. Il l’a ramena à sa
mère Déméter qui fut soulagée de retrouver sa fille.
Mais lorsque Déméter demanda à Perséphone si
celle-ci avait ingéré quoi que ce soit durant son séjour
sous terre et que Perséphone lui répondit qu’elle avait
mangé‫ י‬six grains de grenade, ‫י‬Démèter sut que sa
fille ‫ י‬serait ipso facto condamnée puisqu’elle ‫י‬éait
désormais forcée de retourner aux Enfers. Et en ce
sens Perséphone fut chassée du paradis, c’est ‫ א‬dire
du monde d’en haut, celui de sa mère, du soleil, de
l’ֹété, des labourages et pâturages (Sully), des vaches
grasses.

La double dérive de l’astrologie


Si l’on essaie de comprendre pourquoi l’astrologie a ‫י‬
été exclue du débat intellectuel, les raisons nous
apparaissent être les suivantes, à savoir un manque
de synchronie patent. Certes, Encore convient-l de
distinguer entre une synchronie verticale et une
synchronie horizontales. La première est certes
maintenue par la pensée astrologique contemporaine
- l’analogie entre le monde d’en haut et celui d’en bas
(Table d’ֹEmeraude) mais la seconde semble avoir
‫י‬été‫ י‬sacrifiée et c’est bien là que le bat blesse. A
force e de vouloir appréhender l'individu, on finit par
perdre de vue toute dynamique collective. Ce qui est
le plus gênant, c'est ce saucissonnage qui constitue
autant de couloirs du fait que les configurations
célestes sont de plus en plus appréhendées au
prisme de chaque thème natal. On bascule de
l'astrosociologie à l'astropsychologie, de la
connaissance ‫י‬tendue du monde vers le terrain ‫י‬étroit
du patient. En fait, l’astrologie du thème natal est à
l’image du métissage social qui fait que tant de
personnes soient ‫י‬écartelées entre plusieurs identités
et appartenances, ce qui conduit à l’artefact
individuel, à son idiosyncrasie. En effet, le panachage
des signes, des plan‫ט‬tes, au sein de la carte du ciel
telle que comment‫י‬e et interprète par l’astrologue se
présente en miroir de ce brouillage identitaire, à
commencer par la combinaison signe
solaire/ascendant qui fait déjà dans la plupart des
cas, cohabiter deux signes, instaurant ainsi une
certaine dualité‫ י‬qui ne fera que se d‫י‬multiplier au
prisme du «  stade  » suivant de l’initiation
astrologique qu’est l’accès au «  thème natal  ».
L’astrologie, en effet, nous présente une image
pittoresque bigarrée, baroque du cosmos, avec les
12 symboles zodiacaux sans parler du recours à la
mythologie gréco-romaine véhiculée par le
métalangage astronomique, tant ancien que moderne,
puisqu’il perdure et s’amplifie avec le «  baptême  »
de nouvelles plan‫ט‬tes inconnues de l’Antiquité‫ י‬et que
la plupart des astrologues contemporains auront
intégrées dans leur clavier On peut penser que les
personnes qui seront attirées par l’astrologie seront
celles qui sont marquées par une diversité‫י‬
d’allégeances, dont elles trouveront la réplique
structurelle dans le «  Ciel ».
Ce serait comme placer sur un mémé pied celui qui
s’occupe de toute une société‫ י‬et celui qui n'a à traiter
que du sort de quelques clients. Chacun se choisit
une tache à sa mesure, plus ou moins limitée, selon
son champ de conscience. Mais, selon nous, une telle
stratification verticale ne relève pas de l'astrologie
mais de l'anthropologie, laquelle trouve aussi ses
marques dans la structure ternaire du syst‫י‬me solaire
telle que nous la pr‫י‬sentons.

Celui qui est dépassé‫ י‬par la complexité‫ י‬du monde


dans le temps et dans l'espace sera bien avisé‫ י‬de se
contenter de jouer la mouche du coche et de faire ce
qu'on attend de lui. Ni plus ni moins. Sans trop se
poser de questions.. Dans bien des cas la seule
chose que l'astrologue connaisse du monde c'est la
sacro-sainte carte du ciel – sans laquelle il est perdu
car cela lui sert d'interface mais aussi d'écran- - on est
là en pleine réalité‫ י‬virtuelle. L'astrologue n'a à
connaître que du thème et le client n'existe à ses yeux
que par son thème. C'est tellement plus simple  ! En
fait, le monde du praticien thérapeute se limite ‫ א‬la
prise de connaissance du discours de son patient,
sans qu'il ait besoin d'une large culture générale
objective pour ce faire et en ce sens un tel praticien
œuvre dans le virtuel, dépendra de ce qu'on veut
bien lui dire et qu'il n'a pas les moyens de recouper.
Deux alliances auront port‫ י‬préjudice à l’‫י‬évolution de
l’astrologie, celle avec la médecine et celle avec
l’astronomie. L’astrologie actuelle n’a
vraisemblablement pas pris la mesure de l’importance
à accorder à la synchronie horizontale, c’est à dire au
fait que nous traversons les mémés cyclicités
simultanément,.

Astrologie et médecine
A l’origine du thème astral, il convient de situer une
approche du pathologique face à la normalité‫ י‬qui
serait celle du cycle, au sens où l’entendait au Xe
siècle le musulman Albumasar. Les astrologues ont
fini par perdre la conscience d’un tel distinguo et par
appliquer le thème astral à toute personne, peut -être
dans l’idée- comme dirait Knock, que toute personne
bien portante est un malade qui s’ignore. En effet,
l’avantage-si l’on peut dire- de la pathologie, c’est
qu’elle nous fait sortir du rang, sinon par en haut du
moins par en bas. Autrement dit, on ne saurait
confondre le modèle structurel de l’astrologie tel que
nous l’avons restauré‫ י‬autour du cycle astral et les
méthodes conjoncturelles visant à appréhender tout
ce qui peut affecter le dit modèle, du fait de toutes
sortes d’incidents et d’accidents, ce qui donne lieu au
«  th‫ט‬me astral  », en aval, qui sert en quelques sorte
de logiciel de «réparation  », de check list de tout ce
qui a pu perturber le bon fonctionnement du modele.
On aura compris que l’on ne saurait amalgamer en un
seul modèle ces différents niveaux de perception pour
n’en faire qu’un, d’où cette ‘Astrologie  » au
singulier qui ne fait qu’occulter une dualité ‫י‬
‫י‬épistémologique majeure, le même phénomène se
présentant, on l’ a vu, quand on confond Elohim et
Yahvé‫ י‬sous le ‘Ehad  » spécieux du Chéma Israel.
Un modèle n’est pas censé‫ י‬prévoir ses propres
perturbations aléatoires. En revanche, quand il s’agit
d’un processus cyclique, le dit modèle est tout à fait
légitime‫ י‬à traiter de périodes successives et il
semble bien que l’on ait fini par confondre la prévision
de changements structurels avec celle de
changements conjoncturels laquelle relève carrément
de la «  voyance  », de la «  mancie  » comme si le
vendeur de véhicules pouvait annoncer à son client
les accidents de la route qui l’attendent  !
Ces deux astrologies continuent de nos jours à se
confronter et l’on peut dire qu’il y a là deux
corporations d’astrologues bien distinctes, même si
d’aucuns mangent ‫ א‬tous les râteliers. D’une part, les
horoscopes des journaux pratiquent une certaine
forme de synchronicité‫ י‬horizontale en ce sens qu’ils
présument de l’appartenance de millions de
personnes à un seul et même modèle, ce qui
répercute leurs prévisions à l’‫י‬échelle d’un grand
nombre d’intéressés et d’autre part, les «  thèmes 
» qui se veulent calculés d’après l’heure et le lieu
précis de la naissance d’une personne donnée, ce qui
exclurait toute généralité‫ י‬du moins au niveau d’une
synthèse encore que dans le th‫ט‬me on trouve des
positions astrales communes à un très grand nombre
mais agencées diversement.(ex Mercure en scorpion,
Lune en Verseau etc.). Paradoxalement, les
personnalités schizophrènes s’‫י‬évertuent à se méfier
des généralités dans la mesure où elles ont tant de
mal à distinguer les gens les uns des autres. Ce
faisant, les schizophrènes vivent avec un sentiment
de liberté‫י‬, puisqu’ils n’ont pas à prendre en compte
l’autre.
Selon nous, donc, le thème astral aurait ‫ י‬été inventé‫י‬
pour ‫י‬étayer l’approche du médecin s’efforçant
d’établir un diagnostic et un pronostic pour un de ses
patients, l’astrologie lui permettant, en principe, d’y
parvenir à une ‫י‬époque où le contact direct avec le dit
patient restait assez limité‫י‬. Mais l'on peut penser que
le «  thème  », le détour ou le
contournement par la «  carte du ciel  », ‫י‬éviteraient
au praticien le contact direct avec le corps du patient,
par le biais de sa « lecture  ».. Et cela vaut tant pour
la pathologie physique que physique. On dispose
d’une iconographie qui est celle de l’Homme
Zodiaque, et qui articule sur le corps nu d’un homme,
les divers signes du zodiaque (on va de la tette et du
premier signe du bélier aux pieds au dernier signe des
poissons). Un signe zodiacal maléficié‫ י‬du fait de la
présence d’un astre toxique (comme Mars ou
Saturne) dans le thème verra la partie du corps
correspondante affectée. La médecine est d’ailleurs
longtemps reste liée à l’astrologie et d’aucuns ont
même affirmé‫ י‬que l’on ne pouvait être un bon
médecin sans un solide bagage en astrologie. ..
Les choses ont pris une autre tournure lorsque
l’astrologie verticale a peu è peu renoncé‫י‬à l’exercice
de la prévision/prédiction alors que l’astrologie
horizontale y trouvait là son champ privilégié‫י‬
d’expérimentation. On pourrait dire – comme en
physique- que les deux approches tendent à s’exclure
mutuellement. Comment parler d’avenir sans une
approche globale de la société‫ י‬mais, par ailleurs,
comment appréhender l’individu sans une
information bien spécifique relative à la personne
considérée  ?
Toujours est-il que peu à peu le thème astral aura
perdu de sa connotation médicale pour basculer vers
une dimension divinatoire, ce vers quoi tendait déjà
une certaine forme de médecine, laquelle prétendait
fixer la date à laquelle le malade serait contraint de
se coucher, à s’allonger (décumbiture, du latin
dēcumbo) et la plupart des astrologues ne se
hasarderaient merme pas à tenir le moindre propos
relatif à la santé‫ י‬physique de leurs clients ni meme à
mettre en avant l’aspect pathologique et son corollaire
le soin et la guérison puisque la médecine a vocation
à ramener la personne à la santé‫י‬, donc à la norme,
ce qui réfère nécessairement à un savoir
anatomique .
Selon nous, le XXIe siècle devra être celui de la
sociologie comme le XXe aura ‫ י‬été celui de la
psychologie. Il ne s’agira plus tant d’analyser le
psychisme individuel que d’apprendre ‫ א‬respecter la
diversité‫ י‬et la différence –dans la verticalité‫ י‬comme
dans l’horizontalité‫י‬- des ensembles, à commencer
par celui des hommes et des femmes, il y a un temps
pour l’‫י‬égalité‫– י‬relative- entre tous les éléments d’un
même ensemble et un temps pour une forme de
ruissellement du haut vers le bas, ce qui correspond
à de la verticalité‫י‬.
La liberté‫ י‬se posera à l’avenir dans la relation entres
les entités sociales et d’ailleurs, qui pourrait nier – à l’
‫י‬échelle de l’Histoire -la créativité‫ י‬des langues, des
cultures  ? On mettra fin à une sorte d’universalisme
pour revenir au jugement des pairs. Le XXIe siècle
favorisera tout à la fois le multiculturalisme des
empires et restreindra les risques de promiscuité‫ י‬au
prix d’un compartimentage. Il faut penser notre monde
comme un immense appartement et non comme un
espace restreint où l’on serait les uns sur les autres.
En ce sens, le fait d’avoir vécu – en famille, dans un
espace plus ou moins grand marquera les mentalités
dans un sens ou dans un autre. Les familles ayant
vécu à l’‫י‬étroit auront ainsi développé‫ י‬une sorte de
grégarité‫ י‬de mauvais aloi  !.
L'astrologie traditionnelle trouve sa place chaque
fois qu'il nous faut deviner ce qu'il en est, ce qui est
toujours un aveu d'impuissance à capter le réel en
direct. Il y a là comme un détour qui passe aussi par
un détournement. Chaque fois que l'on sera parvenu
‫ א‬approcher le réel, l'astrologie aura connu un recul.
Aller chercher dans le ciel la clef de ce qui se passe
sur terre correspond à une victoire du virtuel sur le
réel, dans la mesure où les astres ne sont pas
appréhendés pour ce qu'ils sont mais pour ce qu'on
leur fait représenter en s'emparant du métalangage
des astronomes dont l'astrologie du XXIe siècle va
devoir totalement s'‫י‬émanciper, ne se servant plus du
dit métalangage (nom des planètes, des signes) que
comme interface avec l'astronomie.
L’astrologue actuel est mal à l’aise face à la question
de la norme et d’aucuns -comme Dane Rudhyar- ne
sont pas loin d’affirmer que le thème natal est la
norme de l’individu, ce qui conduit à la notion assez
‫י‬étrange de norme personnelle  : Le thème qui par
ses particularités ‫י‬tait cens‫ י‬permettre de pointer les
dysfonctionnements va être désormais perçu comme
reflétant les modes de fonctionnement, de
comportement, de la personne concernée  ! Mais le
thème médical se voulait ponctuel, décrire un ‫י‬état à
un moment donné‫ י‬de crise alors que le thème natal
prétend décrire une constante alors même qu'en
pratique il est utilisé‫ י‬et validé‫ י‬par le ressenti du
moment  ! En ce sens, le th‫ט‬me natal est le parent
pauvre de la prévision astrologique, la solution au
rabais qui permet de se baser sur une seule et même
donnée que l'astrologue accommodera à toute
situation qui se présente. C'est le même thème
polyvalent qui servira, ainsi, en toutes circonstances
tout au long de la vie du fait que chaque fois le
praticien piochera dans le kaléidoscope du thème ce
dont il aura besoin ici et maintenant pour répondre et
correspondre ‫ א‬la demande de son client.
Au lieu de ne tenir compte que des «  maléfiques  »
(Mars, et Saturne, la petite et la grande Infortunes),
avec le thème «  radix  » (racine), c’est l’ensemble
des dieux planétaires qui entrera dans l’arène, ce qui
fait beaucoup de monde à gérer et à suivre et nous
touchons là un obstacle ‫י‬épistémologique récurrent, à
savoir le risque de saturation quant au nombre de
facteurs à prendre en compte en astrologie
Dans la préface de ses Tables Rudolphines, Kepler
(cf G‫י‬rard Simon, Kepler, astronome-astrologue,
Paris, Gallimard, 1977) fait observer que l’astrologie,
toute folle qu’elle est, est la fille d’une m‫ט‬re sage, et
que la fille folle est indispensable pour soutenir et faire
vivre sa mère. Ce commentaire sera interprété‫ י‬par
Voltaire, dans son Traité‫ י‬sur la tolérance (1767), de
manière restrictive : « La superstition est ‫ א‬la religion
ce que l’astrologie est à l’astronomie, la fille très folle
d’une mère très sage  ».

Les astronomes, réformateurs de l’astrologie


La Tétrabible de Ptolémée aura donc eu pour
vocation de montrer tout ce que l’astrologie a à
gagner en s’alignant sur les données astronomiques,
prises dans leur ensemble. Il est clair que
l’astronomie aura influé‫ י‬sur l’‫י‬évolution du savoir
astrologique, ce qui correspond ‫ א‬une revanche de la
Nature sur la Structure.
Nous considérons que la Tétrabible correspond à
une tentative d'unifier l'ensemble astrologie-
astronomie, quitte à dénaturer le corpus astrologique
existant  . Cela concerne notamment les dispositifs
traitant des relations entre planètes. On en connaît
deux celui des exaltations et celui des domiciles.
Dans les deux cas, l'on trouve trois axes  :
Exaltations
Luminaires- Saturne sur la ligne des ‫י‬équinoxes (B
‫י‬lier- Balance)
Mercure- Vénus (Vierge-Poissons)
Mars Jupiter (Capricorne-Cancer)

Domiciles
Luminaires-Saturne sur la ligne des solstices
(Cancer-Capricorne, axe correspondant à Mars-
Jupiter en exaltation)
Mercure-Jupiter (Gémeaux-Sagittaire)
Mars- Vénus (Bélier- Balance. Axe correspondant à
Luminaires-Saturne en exaltation)
Nous pensons que l'axe le plus significatif est celui qui
met en vise à vis Saturne (axe qui sous-tend le cycle
astral) et les luminaires puisqu'on le retrouve dans les
deux dispositifs. L'ajout des 4 autres astres nous
parait avoir été le fait des astronomes.
Nous avons employé‫ י‬la formule «  luminaires  » qui
englobe la lune et le soleil mais il nous semble
préférable d'exfiltrer la Lune d'un tel dispositif, ce qui
permettrait de s'en tenir ‫ א‬six astres pour 12 signes.
Hâtons -nous de préciser que le Saturne de ce
dispositif est un dieu et non une plan‫ט‬te et qu'il s'agit
d'une relation symbolique entre un dieu et un signe
zodiacal. Ce dispositif ne peut toutefois fonctionner
que s'il existe un minimum de réalité‫ י‬astronomique, ‫א‬
commencer par la course en temps réel de la Lune
qui couvre les 12 signes en l'espace d'un mois.
Or, si l’on admet que la répartition des planètes doit
obéir à une certaine vraisemblance astronomique (le
« thema mundi »), force est de constater que
l’élongation de Mercure et de Vénus n’est pas
respectée dans le dispositif des « doubles domiciles »
tel qu’il est exposé dans la Tétrabible de Ptolémée (cf
sur ce sujet l'historique dressé par Yves Lenoble in
Actes du Colloque «  Les maitrises planétaires »,
Congrès SEP Hermés 2000) C’est pourquoi, nous
proposerons une autre approche selon laquelle le dit
exposé aurait en fait combiné deux référentiels, celui
d’un soleil positionné au printemps, au signe du
Taureau et celui d’un soleil positionné en Été, au
signe du Lion. Nous savons que la tradition place
l’exaltation du Soleil en bélier, signe qui précède celui
du taureau mais selon nous il s’agit d’une corruption
du dispositif qu’il convient de réparer ne serait-ce
qu’en rappelant que le tétramorphe comporte les
signes du taureau- et non du bélier - et du lion.Selon
nous, du fait de la précession des équinoxes, l’on
aura changé la position du soleil du taureau vers le
bélier (cf nos Clefs pour l’Astrologie, 1976).En fait, le
symbolisme zodiacal serait hybride, en partie stellaire
avec les 4 étoiles fixes royales situées dans les
constellations liées au tétramorphe et en partie
saisonnier, en récupérant l'iconographie des mois de
l'année telles qu véhiculée par toute une tradition
dont les Livres d'Heures sont dépositaires. Passage
du 4 au 7 qui est à comparer avec, dans la
Tétrabible, au passage du 7 au 12 en ajoutant aux
domiciles les exaltations des planètes à l'exception
des luminaires (soleil en taureau, lune en bélier ou
inversement, cf. Clefs pour l'astrologie, Paris,
Seghers, 1976) car on aurait alors atteint 14 positions.
Prenons le cas de Mercure - associé à la Vierge et
aux Gémeaux dans la Tétrabible- lequel ne peut
s’éloigner du Soleil de plus de 28°, soit un peu moins
d’un signe. Dans le cas du Soleil en Lion, Mercure
correspondra au signe suivant de la Vierge et dans le
cas du Soleil en Taureau, au signe suivant des
Gémeaux.
Avec Vénus, la méthode sera la même si ce n’est que
Vénus a une élongation plus ample que celle de
Mercure, à savoir 48°, soit un peu plus qu’un signe et
demi. Les signes attribués à Vénus dans la Tétrabible
sont le Taureau et la Balance. Le rapprochement de
Vénus avec le Soleil en Lion s’impose, la balance
n’étant séparée du lion que d’un signe. Si l'on inverse
les positions des luminaires, de façon à disposer d'un
astre en signe pair, féminin, et en signe impair,
masculin, le soleil passe du bélier au taureau et la
position de Vénus en poissons est tout à fait
compatible avec la vraisemblance astronomique avec
une élongation pouvant aller jusqu'à un signe et demi
(plus exactement 48°) Ptolémée a cru que les cinq
signes non occupés pouvaient être traités selon une
approche symétrique renonçant ainsi à toute
vraisemblance astronomique alors qu'il s'agissait en
réalité d'un double sénaire soit soleil lune plus
Mercure, Vénus, Mars, et Jupiter, un sénaire des
domiciles à partir du solstice d'Eté et un autre des
exaltations à partir de l'équinoxe de printemps, à
condition que l'on exclue Saturne
Selon nous, le dispositif initial ne consistait pas dans les « doubles
domiciles » mais englobait ce qu'on appelle les domiciles et les
exaltations des planètes (Clefs pour l'Astrologie, Paris 1976 et
Mathématiques Divinatoires, Ed Trédaniel 1983 ).
Ptolémée veut nous faire croire qu'il a disposé d'une série de 7
planètes et que pour affecter chaque signe au moyen des deux
« planètes »,, d'un point de vue géocengtrique, c'est à dire en
incluant les luminaires, Lune et Soleil. En fait, nous verrons que
Ptolémée- ou du moins le dispositif qu'il présente dans la
Tétrabible mais dont il n'assume pas la paternité, parlant souvent
des astrologues comme s'il ne faisait pas partie lui même de cette
confrèrie- aura tenté de substituer à un dispositif jupitérien un
dispositif saturnien, puisque pour nous l'astrologie est marquée
par une telle conflictualité.
L'interprétation ordinaire nous parle de sept positions dont cinq
seront dédoublées, les luminaires étant dispensés de subir ce
processus.Le probléme, c'est que ce faisant, on s'éloigne de la
réalité astronomique du « thema mundi » en ne respectant plus
les élongations de Mercure et de Vénus, respectivement de 28° et
de 48°. Mercure en vierge et Vénus en Balance, cela va à partir du
Soileil domicilié en Lion mais pas en ce qui concerne leurs
symétriques en Gémeaux et en Taureau. C'est ce qui rend une
telle proposition invraisemblable.
De nos jours, certains s'imaginent qu'il est bon de se familiariser
avec les textes astrologiques anciens lesquels nous fourniraient
un état premier de la pensée astrologique. Or, ces textes exigent
une approche critique pour déterminer leur éventuel état de
corruption. Le probléme tient au fait que tout un chacun n'est pas
capable de formuler un diagnostic viable sur ce point, permettant
de restaurer un état plus ancien mais plus cohérent car selon
nous, un système est toujours cohérent au départ et c'est ensuite
qu'il se détériore
Nous avons déjà relevé les faiblesses du dispositif des maitrises
planétaires dans la Tétrabible et nous travaillons sur ce point
depuis ..1969, soit une bonne cinquantaine d'années.
La lecture critique que nous proposons implique de faire
l'hypothèse d'un second dispositif jumeau, à savoir celui qui place
les luminaires non plus par rapport au Solstice d'Eté mais par
rapport à l'équinoxe de printemps -Bélier-Taureau, ce qui est
d'ailleurs en accord avec le dispositif dit des exaltations. Or, bien
que ce dispositif soit bien connu (cf nos Clefs pour l'Astrologie,
Paris, Seghers 1976), il est considéré comme une structure
séparée comme s'il n'était pas concevable d'envisager un tableau
réunissant les deux agencements plutôt que de nous parler de
« doubles domiciles ». D'ailleurs, le dispositif des exaltations n'a
pas subi un tel dédoublement. Certains chercheurs au Xxe siècle
l'ont toutefois envisagé, comme Dom Néroman dans les années
Trente du siècle dernier, ce qui, une fois de plus ne collait pas
avec les exigences astronomiques.
Or, si l'on revient sur les prétendus « doubles domiciles » de
Mercure et de Vénus, respectivement en Gémeaux et en Taureau,
comme par hasard, ce sont des signes de printemps et non de fin
d'Eté et début d'Automne : Vierge et Balance. Etrange
coincidence, en effet.
Pour nous, il est clair que le dispositif de la Tétrabible regroupe en
un seul schéma les deux séries de domicile et d'exaltation à
condition toutefois de réintégrer les luminaires des exaltations
abents de l'agencement ptoléméen.Mais alors, ne risque-t-on pas
d'aboutir à une autre impossibilité, à savoir 14 positions
planétaires pour seulement 12 signes ?
C'est là qu'intervient une autre hypothèse, à savoir que Saturne
serait en trop, serait le « odd man out », l'intrus. L'on commence
à comprendre que ce « septénaire » planétaire est suspect, ne
serait-ce que parce que le 7 est un nombre impair. Ce serait
évidemment mieux avec le 6, nombre pair. Or, dans la littérature
cabalistique, l'on a déjà un exemple comparable, au niveau des 22
lettres de l'alphabet hébraique et là encore, l'on se heurte à un
obstacle, cette fois d'ordre grammatical. Le sytème prévoit 7
lettres doubles et 12 lettres simples, ce qui renvoie aux planètes
et aux signes. Mais la grammaire hébraique ne connait que six
lettres ayant une double prononciation selon que l'on y place ou
non un point à l'intérieure (le « daguesh »). On aura rajouté pour
faire 7 la lettre Resh qui n'obéit pas à cette régle et en plus les
lettres mères correspondant aux Quatre Eléments ne sont alors
plus que trois ! Il est clair que c'est la volonté d'arriver au 7 qui
aura généré un tel déséquilibre. Et nous en conclurons que c'est
ce qui s'est passé pour la présentation transmise par Ptolémée
lequel, à notre avis, aura simplement cherché à expliquer un texte
dont il ignorait le modus operandi (cf le livre des Fondements
d'Abraham Ibn Ezra, et notre édition Retz 1977). La mythologie
grecque vient nous confirmer sur cette piste puisqu'elle place
Saturne- Kronos au ban de l'Olympe, en l'exilant, ce Kronos qui
aurait dévoré ses enfants à l'exception de Zeus. Et précisément,
Saturne qui est la planéte qui fait suite à Jupiter doit être mis hors
jeu pour que tout puisse rentrer dans l'ordre. Ce qui donne pour
les exaltations de Mars, le Verseau et de Jupiter le Capricorne, les
deux signes attribués à Saturne dans le dispositif figurant dans la
Tétrabible.
On a d'ailleus l'exemple d'un tel scénario à la fin du XVIIIe siècle
lorsqu'il aura fallu « caser » Uranus en lui attribuant le signe du
verseau, laissant Saturne avec un seul signe, le capricorne.
D'ailleurs actuellement, certaines planètes ont encore deux
signes comme Mercure et Vénus alors que Mars, Jupiter et
Saturne n'en ont plus qu'un, en raison de l'insertion
successivement d'Uranus (verseau), Neptune (poissons) et Pluton
(scorpion)
La tension entre le 6 et le 7 a laissé des traces dans le
Pentateuque où l'on trouve à la fois les 12 tribus et le songe des 7
vaches, un récite de la Création en six jours complété par un
septième jour.
 Cela nous donne le dispositif suivant  englobant en un seul
tableau les deux sénaires  avec des écarts de 90° dans 4
cas, de 30° dans un cas et de 150° dans un cas: ci dessous
un tableau récapitulatif mettant en évidence les triplicités et
quadruplicités.

Soleil : Domicile Lion, exaltation taureau aspect de carré


deux signes fixes Feu- Terre
Lune Domicile Cancer, exaltation bélier aspect de carré
deux signes cardinaux Eau-Feu
Mercure Domicile Vierge, exaltation Gémeaux aspect de
carré
deux signes mutables Terre Air
Les positions de la Lune et de Mercure sont inversées en
matière d'Eléments.
Vénus Domicile Balance, exaltation Poissons aspect de
quinconce (150°) un signe cardinal et un signe mutable Air-
Eau
Mars Domicile Scorpion, exaltation Verseau aspect de
carré
Vénus et Mars ont des rapports aux 4 Eléments inversés
par rapport aux positions du Soleil.
Jupiter Domicile Sagittaire Exaltation Capricorne aspect
de semi-sextile (30°) un signe mutable et un signe cardinal.
Feu Terre Positions en Eléments inversées par rapport à
celles de Vénus.
On notera que le Soleil et Jupiter se situant aux deux
extrémités du dispositif associent l'un comme l'autre le feu
et la terre.Toutes les combinaisons entre les 4 Eléments
sont attestées. Eau Feu, Terre Air, Air Eau, Feu Terre.

Parler d’un cycle saisonnier qui serait divisible en 12


est une aberration car la division en 12 ne peut que
relever d’une s‫י‬rie de rencontre de la Lune avec le
Soleil, au cours d’une année terrestre. La notion donc
de «  signe solaire  », avec ses 12 manifestations ne
tient pas. Au niveau solaire, c’est une division en 4 qui
est recevable, et ‫י‬éventuellement en 8. Le passage
du soleil d’un signe l’autre –sur une base 12- n’est
qu’une fiction qui ne correspond à aucune
conjonction,- pas plus d’ailleurs que le début des
mois dans notre calendrier chrétien- à la différence
du calendrier juif et du musulman- ne serait-elle que
virtuelle- entre deux astres. On notera d’ailleurs que
la genèse du Zodiaque nous conduit à penser qu’il a
du exister un premier stade à 8 signes que l’on
aura, par la suite, combiné‫ י‬avec le tétramorphe
(taureau, lion, aigle (scorpion), homme (verseau)
pour s’ajuster aux 12 mois lunaires. Cela dit, le fait
que le zodiaque comporte le tétramorphe ne signifie
pas pour autant qu’un tel dispositif faisait sens pour
l’astronomie -il a pu s’agir de métalangage et de m
‫ך‬me le fait que ce dispositif soit repris en astrologie ne
signifie pas non plus que le dit dispositif ait fait sens,
l’emprunteur récupèrant souvent des éléments dont
il n’appréhende pas tous les tenants et aboutissants,
comme c’est le cas pour l’emprunt linguistique (cf
infra)/ Si l’on n’y prétait point garde, l’on basculerait
dans un structuralisme visant à trouver au sein d’un
ensemble donné‫ י‬du sens, voire quelque nécessité‫י‬,
au lieu de faire la part de l’arbitraire et des
circonstances.

Notons que selon nous c’est Enosh qui est le


personnage humain et non Adam, comme indiqué‫י‬
dans ֹEzéchiel. La preuve en est que les trois
consonnes du nom d’Enosh, sont le Aleph, le Noun et
le Shin. Or, le aleph est la première lettre de Arié‫י‬,, le
lion, Noun, la première lettre de Nesher, l’aigle et Shin
la première lettre de Shor, le taureau alors que l nom
d’Adam comporte un daleth et un Mem qui figure dans
les noms d’aucune des Hayoth. Rappelons que pour
nous Adam est le Saint Esprit et Enosh est issu
d’Adam, dont il est le petit-fils, son père ‫י‬étant Seth (cf
Genèse V)
Ezéchiel, ch. I
10 Quant è la forme de leurs
visages, elles avaient toutes
quatre une face d'homme
(Adam) et à droite une face de
lion (Arié‫)י‬, toutes quatre une
face de taureau (shor)à gauche
et toutes quatre une face d'aigle.
(nésher)

L’on se doit d'observer que de tels dispositifs offrent


une dimension symétrique ‫י‬évidente. Si l'on prend
l'exposé‫ י‬figurant dans la Tétrabible, l'on voit bien que
l'on a un axe ascendant et un axe descendant: d'une
part l'on va des luminaires jusqu'à Saturne et de
l'autre, de Saturne jusqu'aux luminaires. Dans un cas,
ce sont les luminaires qui servent de point de départ
et dans l'autre, Saturne, dont on souligne‫ י‬ce qu'il
comportait de commun, sur le plan numérique, avec la
Lune.. Ce qui est opposé‫ י‬est en fait de m‫ך‬me nature
et la véritable dualité‫ י‬se situe non entre ce qui est
opposé‫ י‬mais entre ce qui est en carré 90( ‫י‬
)°.D'ailleurs, en astronomie, on intègre sous une seule
et même terminologie conjonction et opposition sous
le nom de syzygie. Au vrai, de loin, on a du mal à
distinguer entre une conjonction et une opposition.
Nous travaillons depuis une cinquantaine d’années sur
les fondements d’un tel dispositif associant planètes
et signes. Or, il nous apparaît désormais que l’astre
mobile ne saurait figurer en position fixe.
Logiquement, le curseur du système astrologique, ne
devrait point figurer au sein d’un tel dispositif Un des
luminaires devait jouer ce rôle et ce serait par erreur
qu'on les aurait placés tous deux dans le dit dispositif.
D'ailleurs, le nombre 7 ne convient pas et mieux vaut
le 6 un nombre pair avec deux signes pour chaque
facteur
Le Soleil, selon nous, comme l’atteste la pratique
populaire, est un marqueur, un curseur et non point un
significateur. Dès lors, il ne devrait pas figurer en lien
avec l’un des 12 signes comme c’est le cas dans la
Tétrabible. Nous aurions donc trois couples articulés
sur les 3 planètes «  centrales  » que sont Mars,
Jupiter et Saturne  :
Mars-Vénus
Jupiter-Mercure
Saturne – Lune.
L’‫י‬épouse de Saturne/Cronos est Rhéa (Cybèle), que
nous associerons éventuellement avec la Lune.
Rappelons que la Lune présente les mêmes chiffres
que Saturne, à savoir un jour lunaire pour un jour
saturnien (28)

Pour répartir ces trois axes entre les 12 signes, la


solution mathématique exigeait trois intervalles
différents  (cf. nos Mathématiques Divinatoires,
Paris, Trédaniel, 1983) :
0 intervalle ou aspect de 30° entre d’une part les
deux positions de Lune (Cancer Lion ) et d’autre part
entre celles de Saturne (Capricorne-verseau)
2 signes d’intervalle ou aspect 90° entre les deux
positions de Mercure Gémeaux-Vierge d’une part et
d’autre part entres celles de Jupiter (Sagittaire –
poissons)
4 signes d’intervalle ou aspect de 150° entre d’une
part les deux positons de Vénus Balance-Taureau
et d’autre part entre celles de Mars Bélier-Scorpion,

On notera que la présence de Saturne face aux


luminaires est confirmée par le dispositif des
exaltations (cf. supra, Saturne ‫י‬étant placé‫ י‬en
balance face aux luminaires en bélier-taureau
Il semble bien que Ptolémée ait souhaité‫ י‬doter
l'astrologie d'un dispositif compatible avec
l'astronomie, alignant l’une sur l’autre, tant et si bien
que les planètes sont disposées par ordre de vitesse
de révolution, à la différence du dispositif des
exaltations qui va jusqu'à opposer deux planètes qui
ne peuvent pas s'opposer, à savoir Mercure et Vénus,
puisque Mercure ne peut s'‫י‬éloigner de plus de 28° du
soleil et Vénus de plus de 48°, objection que fera
l'auteur des Six Livres de la République Jean Bodin à
l'astrologue Auger Ferrier, en 1580 (cf N. Campion
Astrological Historiography in the Renaissance, Actes
du Colloque History and Astrology. Clio and Urania
confer. Dir. Annabella Kitson, Unwin paperbacks ;
1989).. Lorsque l'on recense les signes concernés par
ce dispositif, il apparaît que certains signes ne sont
pas représentés. L'astrologie distingue trois « 
modes  », les signes cardinaux, les signes fixes et les
signes mutables. On parle de trois « croix », ce qui
n'est pas sans évoquer une symbolique chrétienne :
croix cardinale, croix fixe, croix mutable.
Or, les signes fixes ne sont partie prenante dans la
constitution d'aucun axe saisonnier. Comment
expliquer ce phénomène ? Notre réponse est la
suivante, à l'origine, les dispositifs incluaient les 4
gardiennes du ciel (appelées par Dupuis ‫י‬étoiles
royales cf. un point de vue critique chez George A.
Davis Jr., « [archive], Popular Astronomy, 1945), à
savoir Adébaran, Régulus, Antarès et Fomalhaut qui
auront été allégrement passés par-dessus bord par
une astronomie centrée sur les seules planètes
L'articulation planètes‫י‬étoiles fixes aurait été
sabordée. au nom d'un certain scientisme mal
compris qui aura conduit les astrologues actuels à
une astrologie qui n'est plus à taille humaine et qui ne
respecte pas- anachroniquement- les conditions ayant
présidé‫י‬à son ‫י‬émergence en admettant notamment
des astres qui ne sont visibles qu'au télescope et
inaccessibles pour le vulgum pecus alors même que
le thème natal est censé‫י‬etre valable pour tout etre
humain. Il reste que la référence au zodiaque est
peu ou prou assimilable à celle concernant les ‫י‬toiles
fixes, quand bien meme l’astrologue se référerait- il à
un zodiaque saisonnier, ce qui n’est qu’une affaire de
métalangage, la symbolique saisonnière ayant servi à
baliser le parcours des planètes autour de l’
‫י‬écliptique et ayant servi à regrouper les étoiles fixes
qui s’y trouvaient en «  constellations  » du même
nom.
Passant par l'abandon des constellations au profit
d'un référentiel saisonnier, tropique. Or si l'on admet
que les ‫י‬étoiles fixes dites «  royales 
»étaient partie prenante de tels dispositifs « 
zodiacaux', on se trouvait bel et bien dans le cadre
d'un zodiaque stellaire et non d'un simple découpage
de l'‫י‬écliptique. Dans la Tétrabible, c'est un tel
découpage « tropique  » qui est à l’œuvre. En tout
‫י‬état de cause, les relations planètes‫י‬étoiles ne
dépendent pas de la précession des ‫י‬équinoxes, le
problème ne se posant que lorsque l'on accorde
quelque importance au passage d'un signe à un
autre, en s''attachant au symbolisme des noms
servant à désigner les espaces. , ce qui n'est pas
notre démarche. Les 4 constellations dont dépendent
topographiquement les 4 ‫י‬étoiles fixes royales
traditionnellement associés aux 4 saisons voire aux « 
points cardinaux  » (nord, sud, est, ouest) mais il est “
‫י‬évident que les constellations sont des expansions
des étoiles et qu’elles n’en dépendent pas.
. Quant à croire que celle-ci ait pu coïncider avec les
colures, les ‫י‬équinoxes et les solstices cela nous
semble fort improbable car avec ces 4 ‫י‬étoiles, nous
sommes dans le réel et non dans le virtuel, cela ne
s'invente pas...Mais sans Saturne, le système ne
connaîtrait aucune dynamique et serait figé‫י‬. En ce
sens, nous rejoignons le point de vue des astrologues
sidéralistes, si ce n'est que nous n'accordons aucune
importance au symbolisme zodiacal et donc au
passage d'une plan‫ט‬te d'un symbole à un autre, qu'il
s'agisse d'une constellation ou d'un signe tropique, le
facteur zodiacal ‫י‬étant considéré‫ י‬par nous comme
une addition superfétatoire par-delà son rôle de
repère spatial arbitraire en astronomie de position.
Or, les astrologue sidéralistes tiennent absolument au
découpage en 12 des trajectoires planétaires et à la
signification attribuée traditionnellement ‫ א‬ces 12
secteurs, tout en diff‫י‬rant dans le mode de calcul des
astrologues dits tropicalistes. Or, à partir du moment
où l'on recourt à un tel symbolisme, on reconnaît ipso
facto la valeur de la référence saisonnière. Pour notre
part, nous avons franchi le pas en renonçant carr
‫י‬ment ‫ א‬une telle division et aux significations qui lui
sont associées puisque nous nous focalisons sur
certaines ‫י‬toiles sans accorder la moindre signification
à l'arrière- plan zodiacal, d'autant que pour nous une
conjonction entre deux astres- comme dans le cas
des luminaires- est bien plus crédible que l'entrée
d'une plan‫ט‬te dans un signe ou dans une
constellation, ce qui est blanc bonnet et bonnet blanc,
à nos yeux. Notre approche est celle d'une astrologie
que l'on peut qualifier de stellariste mais nous verrons
qu’il faut éviter certains pièges se présentant sur notre
route. Elle est ‫י‬également à distinguer d’une
astrologie dit kabbalistique (Hashlag, Berg) qui
associe les signes zodiacaux aux mois du calendrier
hébraïque, c’est à dire aux rencontres mensuelles de
la lune avec le soleil. Ces diverses astrologies utilisent
le même symbolisme mais sur des supports
différents. La division de la course des plan‫ט‬tes sur l’
‫”י‬écliptique en 4 «  quadrants  » est d’ailleurs attesté
‫ י‬par le dispositif des quadruplicités lequel fait se
succéder 4 séries de 3 signes. Chaque série
comporte un signe cardinal, un signe fixe et un signe
mutable ou mobile, en référence aux 4 saisons. Il faut
voir dans ce découpage quaternaire la preuve de
l’existence d’une tradition consistant à découper en 4
la course des astres. En Inde, l’on parle de «  gunas 
», soit trois qualités  que l’on pourrait ‫י‬éventuellement
, selon nous associer à quelque forme de triade
astrologique  : Saturne et sattva, la pureté‫י‬, la vérité‫י‬ 
, Jupiter et rajas, l'‫י‬énergie, les passions, la force, le désir 
, Mars et tamas, l'obscurité‫י‬, les ténèbres, la lourdeur,
l'inertie. (cf. infra) en fait, les travaux de Gauquelin, par-
delà leur ‫י‬éventuel intérêt scientifique, ne feraient que
rappeler l’existence d’une telle structure ternaire à
rattacher à une dimension astrale  ; Autrement dit, le
véritable enjeu dont le chercheur français n’avait pas pris
toute la mesure serait d’ordre anthropologique et
théologique le mérite de Gauquelin ‫י‬tant d’avoir relié‫י‬
structure sociale et structure planétaire. On verra que cette
trinité ne vaut que pour l'astrologie rotationnelle car pour
l'astrologie cyclique, Saturne est en surnombre, sur une
base six et non sept, Jupiter devenant la planète ultime..

Dès 1979, nous avions choisi comme image pour la


page de couverture du livre Aquarius ou la Nouvelle
Ère du Verseau, la représentation d'un sphinx alors
qu'à l'‫י‬époque, nous ne nous intéressions alors
qu'accessoirement aux 4 ‫י‬étoiles fixes royales mais
pour nous la constellation du Verseau s'inscrivait
dans ce cadre sphingien que les astrologues tendent
à négliger et qui précisément rappelle toute
l'importance d'un tel quadrige céleste que l'on peut
qualifier de pré‫י‬-zodiacal même si de nos jours, on a
tendance à présenter les 12 signes comme un
ensemble d'un seul tenant. Selon nous, le d‫י‬coupage
en 4 saisons débouche sur le 8 et non sur le 12
comme lorsque l'on coupe un gâteau en tranches
‫י‬égales.. Mais soulignons-le, un référentiel n'est qu'un
référentiel  , cela ne signifie nullement, comme nous
avons pu le croire, il y a 40 ans, que le cycle
planétaire doive être balisé‫ י‬par le passage d'un astre
aux ‫י‬équinoxes ou aux solstices et encore moins aux
secteurs qui en dérivent, les 12 «  signes  ». En fait,
le tétramorphe sphingien se situe au cœur de la théorie des
ères précessionnelles, du fait des quatre ‫י‬étoiles dites
royales.
S’il fallait désigner, en effet, un adversaire à propos
de l’astrologie, pourquoi ne pas pointer le doigt vers
ce Ptolémée (IIe siècle de notre ère), par ailleurs
combattu par Copernic au XVI e si‫ט‬cle et qui a
construit sa « révolution » contre l’Almageste (titre qui
m‫י‬lange l’arabe et le grec). Mais si Ptolémée aura ‫י‬
été un obstacle avec son géocentrisme, au regard du
progrès de la science astronomique (cf. le procès de
Galilée), il l’aura ‫י‬été‫י‬, tout autant, avec un autre de
ses ouvrages, connu sous le nom grec assez vague
de Tetrabiblos (la Tétrabible, en français) ou en latin
Quadripartit, du fait que l’ouvrage comporte quatre
volets. Le titre complet en latin est De praedictionibus
astronomicis.
Claude Ptolémée (de Péluse, d’Alexandrie)- à ne pas
confondre avec la dynastie des rois d’ֹEgypte-
incarne en effet l’intrusion des astronomes dans le
champ astrologique. Et l’on sait que de tels
agissements peuvent être attestés jusqu’à nos jours,
de diverses manières et non sans ambiguïté et
ambivalence.
Signalons en ici quelques manifestations :
- Le fait, à partir de l’ère des lunettes et des
télescopes, de baptiser les nouvelles planètes –ce
terme ‫י‬étant ici très général pour désigner des astres
errants (mais les com‫ט‬tes ne font pas partie de cette
catégorie)- de noms empruntés à la mythologie.
(Uranus, Cérès, Pallas, Junon, Vesta, Neptune,
Pluton etc.)
- Le fait de continuer à utiliser la terminologie
zodiacale pour les constellations
- -Le fait d’‫י‬écrire sur l’astrologie, comme dans la
série « Que Sais-je » aux PUF.
- - Le fait de proposer une r‫י‬forme de l’astrologie –
du moins jusqu’à Kepler- et c’est selon nous ce à quoi
nous avons affaire avec la Tétrabible et si Ptolémée
n’est pas le premier, nous dirons que « c’est donc son
frère » et qu’il incarne bel et bien un tel courant
- Le fait d’avoir divorcé‫ י‬de l’Astrologie à l’Académie
Royale des Sciences, du fait que désormais les
astronomes seraient payés , stipendiés par l’ֹEtat et
n’auraient plus à gagner leur vie par l’astrologie, à
l’instar d’un Kepler.
Les spéculations concernant de telles
mutations auront fixé toutes sortes de
dates, notamment sur la base de la
précession des équinoxes, c’est ainsi que
Daniel Ruzo, dont l’œuvre consacrée à
Nostradamus s’est révélée précieuse (cf.
supra) écrit qu’en 2137, à propos de
l’avènement de l’ère du verseau « un
changement total de mentalité de la
planète se sera produit » (cf. Les derniers
jours de l’Apocalypse. Gurdjieff, Bon Yin
Ra, Pak Subuh, et les trois chemins, trad.
De l’espagnol, Paris, Payot, 1973). Or, selon
nous, cette mutation est déjà intervenue
depuis environ la fin du XVe siècle, sans
que nous puissions fournir une explication
«  cosmique  » à un tel constat et cela
aura touché essentiellement les «  vrais
Juifs  », faisant, ipso facto, avec les
autres. Comme on dit «  Dieu reconnaîtra
les siens  ». Pour notre part, nous
n’accordons aux enseignements de la
précession des équinoxes qu’une
importance toute relative, en raison même
de l’importance conférée à un symbolisme
zodiacal duodénaire hybride et corrompu.
Au regard de l’Histoire des religions car
cette théorie est au départ le fait de cette
discipline (cf. Dupuis et son Origine de tous
les cultes) /Il s'agit de partir de l'idée que
l'on observe la constellation saillante qui
domine au début du printemps, dans
l'hémisphère nord. Or, cet amalgame entre
le cycle des saisons et le référentiel
constellationnel nous semble anachronique
en ce qu'il suppose la coexistence hybride
entre deux zodiaques, l'un tropique et
l'autre sidéral.

Le paradoxe est que de nos jours une telle


croyance déterministe, largement
répandue, cohabite avec un désintérêt à
peu près total pour des étoiles fixes
spécifiques –dont la réalité est bien mieux
avérée que ne le sont les « 
constellations», assemblages d’étoiles
comme leur nom l’indique - chez la plupart
des astrologues contemporains alors que
pour nous, elles constituent – on pense
évidemment aux 4 Etoiles fixes dites
royales en rapport avec le tétramophe- un
repère indispensable., incontournable. En
fait, la théorie des ères précessionnelles
nous apparaît comme un retour du refoulé
stellaire dans l'inconscient collectif., le
point vernal jouant le rôle d'une planète
parcourant les constellations, à tour de rôle
ou plutôt les étoiles les composant, les
constituant successivement, ce qui est, en
vérité, le schéma que nous préconisons
L’inadéquation avec le zodiaque

En ce qui concerne le zodiaque, on a coutume de dire qu’il


y a une ‫י‬évolution «  spirituelle  » entre le premier et le
dernier signe du zodiaque, entre le bélier et les poissons,
ce que nous pourrions qualifier de processus entropique,
vers un champ de conscience de plus en plus large. Or, le
dispositif des domiciles comporte certes une progression
des planètes selon leur vitesse de révolution, à partir du
binôme des luminaires (soleil-lune) avec deux signes par
planète : gémeaux et vierge pour Mercure, taureau et
balance pour Vénus, bélier et scorpion pour Mars,
sagittaire et poissons pour Jupiter, capricorne et verseau
pour Saturne. Mais en pratique, cela a pour effet de
‫י‬générer un processus r réversible  : avec une progression
des cycles jusqu’au capricorne, de Mercure à Saturne
suivie d’une régression, de Saturne ‫ א‬Mercure. Autrement
dit, sous cet angle, les domiciles des planètes répartis
entre les 12 signes ne sous-tendent pas une linéarité‫י‬. Il est
vrai que l’astrologie contemporaine aura opté‫י‬, le plus
souvent, pour l’intégration de nouvelles planètes, mettant
ainsi fin à l’usage du septénaire (cf. nos Clefs pour
l’Astrologie, Paris, Seghers, 1976 et 1993, Mathématiques
Divinatoires, Paris, Trédaniel, 1983). En réalité‫י‬, un tel
dispositif n’‫י‬était selon nous initialement nullement
associé‫ י‬aux planètes mais aux dieux et pouvait être
actionné‫ י‬en déplaisant un seul curseur, comme
l’ascendant ou la lune. Ce n’est que plus tard que l’on aura
statué‫ י‬que le dispositif était en mesure d’apprécier la
force ou la faiblesse d’un astre confondant ainsi les dieux
et les planètes qui portaient leur nom, ce qui relevait du
métalangage et n’aurait pas du être pris à la lettre. Un tel
dispositif aura connu une fortune remarquable en donnant
naissance à la technique dite des «  maîtrises  »
permettant de relier les maisons astrologiques entre elles,
dès lors que la pointe d’une maison dans un signe donné‫י‬
reliait la dite maison à la maison où se trouvait la planète
régissant le dit signe, ce qui permettait à l’astrologue de
compléter le réseau des connexions entre planètes, au sein
de la carte du ciel, sous tendu par la technique des
aspects. L’horoscope devenait ainsi un kaléidoscope. On
peut supposer d'ailleurs que le découpage en 12 des
maisons aura été calqué, à un certain stade, sur celui des
signes et que le dispositif des maitrises planétaires visait à
conférer à chaque maison une certaine identité planétaire
avant d'être récupéré par l'astrologie cyclique. On notera
d'ailleurs qu'au XVIIe siècle, en France, notamment dans la
traduction française de la Tétrabible, les signes étaient
appelés des maisons., le mot domicile, souvent utilisé,
étant en fait un synonyme. En fait, à l'origine, le découpage
en secteur (signe, constellation, maison) n'avait comme
raison d'être que de déterminer la progression d'un astre
se rapprochant ou s'éloignant d'une certaine configuration
et la position de l'astre n'était pas en soi censée être
porteuse d'une information en soi mais seulement
relativement au cycle considéré. C'est par la suite que l'on
considéra l'astrologie de façon ponctuelle, en croyant qu'à
tout moment le ciel comportait un message, d'où le
développement d'une astrologie « horaire », des
« interrogations » à caractère divinatoire : on bascule dans
l'astromancie.

La question de la précession des équinoxes part du principe selon


lequel l'astrologie attacherait de l'importance à la division
zodiacale où se trouve telle planète à un instant T. Mais un tel
argument est anachronique car il ignore la véritable fonction des
divisions de l'écliptique en constellations ou en signes.
Certes, on ne niera pas le fait que l'astrologie aura fini par
accorder de l'importance à telle ou telle position planétaire sur
l'écliptique, notamment quand on établit une psychologie zodiacale
ou une prévision en astrologie mondiale, à partir notamment
d'Albumasar et ses « grandes conjonctions » selon la triplicité des
4 Eléments (Feu, terre, air, eau).
Cela dit, la fonction première de ces divisions ne se conçoit que
dans une perspective cyclique en ce que les dites divisions
permettent de déterminer la progression d'une planète., le temps
qu'il lui faudra pour atteindre dans sa course tel point du ciel
comme c'est le cas pour que se forme un certain aspect.Le cas se
présente aussi pour les directions primaires avec la technique des
prometteurs et des significateurs et l'on parle d'ailleurs alors de
« progressions » : on fait « progresser une planète vers un point
stratégique donné. C'est ainsi qu'au XVIIe siècle le moine Placide
Titis proposa un nouveau mode de domification en vue d'améliorer
les prévisions astrologiques. Une traduction française !Primum
Mobile, Placidus de Titis, Paris, 1998, sera publiée par la
Fédération des Astrologues Francophones (FDAF) alors même que
cette structure rejetterait peu après la prévision en
astrologie sans prendre conscience de ce que la domification avait
des implications prédictives.
On aura compris qu'initialement un tel balisage a vocation
prévisionnelle. Combien de temps, il faudra à telle planéte pour
atteindre tel point du ciel.
A contrario, l'astrologue qui ne pratiquerait pas la prévision
n'aurait en principe guère l'usage de telles subdivisions qui
constituent une relation entre l'espace et le temps. On aura
compris pourquoi la précession des équinoxes ne porte pas
puisque ces divisions ne sont jamais que des marqueurs de temps 
et ne sont pas signifiantes par elles-mêmes. De même,il importe
peu au niveau des calculs que l'on recourt aux signes ou aux
constellations:le résultats prévisionnel sera de toute façon
identique. On notera d'ailleurs que les aspects les plus
couramment utilisés en astrologie sont des multiples de 30°, soit la
taille d'un signe zodiacal et ce n'est pas par hasard. Trois signes
équivaudront donc à un aspect de 90°, quatre à un aspect de 120°
(appelé trigone) et ainsi de suite. Au fond, il s'agit de faciliter le
calcul des distances et donc des échéances.
On ne peut donc qu'observer une dérive lorsque ces techniques
sont utilisées pour d'autres enjeux qui ne seraient pas à
proprement parler d'ordre prédictif. On nous parlera alors
d'harmonie ou de tension entre planètes, de bons et de mauvais
aspects, l'on qualifiera les signes selon divers critères (triplicités
(4 Eléments), quadruplicités, (signes cardinaux, fixes, mutables)
maîtrises planétaires (domiciles, exaltations etc ) Barbault reliera
cet attirail à la psychanalyse (De la psychanalyse à l'astrologie, Ed
Seuil, 1961). Pour les maisons, l'on dérivera vers une forme
d'astromancie, chaque division du mouvement diurne devenant
porteuse d'une signification particulière. A chaque moment, le Ciel
devenait ainsi capable de répondre à des questions, des
interrogations. Autrement dit, ces divisions perdaient leur
caractère de marqueur de progression.
Cela tenait au fait que l'ensemble du parcours planétaire devenait
signifiant et pas seulement des points particuliers que l'on aurait à
atteindre tôt ou tard. On perdait de vue la problématique
cyclologique de calendrier en faveur d'une information en continu.
André Barbault avec son étude des conjonctions entre planètes
fixait certes une attente du moment où une conjonction se
reproduirait, notamment dans le cas du cycle Saturne- Neptune
tous les 36 ans., sans tenir compte de la symbolique zodiacale.
En revanche, il n'intégrerait pas les transits dans son dispositif, ce
qui aurait permis de fixer des moments spécifiques de connexion
entre tel passage d'une planète dans le ciel et telle position
planétaire dans le thème de tel ou tel protagoniste, ce qui était
probablement la raison d'être première d'un tel balisage. Tout se
passe, en fait, comme si l'astrologie devenait statique ; avec un
arrêt sur image, avec un cliché pour un instant T que l'on
interpréterait en tant que tel et non en relation avec des
connexions en perspective. Il semble que Kepler ait souhaité en
revenir à une astrologie des aspects (cf http://www.
astroariana.com/ La-notion-d-Aspect-chez-Kepler-au.html. Mais
il fera fausse route en adoptant un aspect -le quintile – de 72° qui
n'est pas un multiple de 30.
Il reste que l'astrologie actuelle tend à conférer aux positions des
planètes en signes et/ou en maisons des significations liées à la
« personnalité » de chaque signe et/ou de chaque maison, et oublie
la fonction première de ces subdivisions qui étaient d'ailleurs
communes aux astrologues et aux astronomes, dans un but de
repérage. Pour notre part, tout au contraire, nous préconisons de
nous en tenir à ce premier stade.On notera que Michel Gauquelin
se servira d'un découpage du mouvement diurne mais sans
accorder la moindre signification divinatoire à celui-ci.( Méthodes
pour étudier la répartition des astres dans le mouvement diurne
(1957
Les prometteurs et les significateurs
L'astrologie a le plus grand mal à distinguer entre le
fixe et le mobile. C'est ainsi que le zodiaque est fixe et
les planètes sont mobiles, ces dernières
correspondent aux doigts passant sur les touches
d'un clavier. Autrement dit, une planète ne peut pas
être un significateur, rôle réservé‫ י‬aux signes
zodiacaux.
Un prometteur pointe, se dirige successivement vers
une s‫י‬rie de significateurs. Il n'est donc pas lui -même
porteur de signification. Un cas bien connu est
l'Ascendant, qui est un curseur indiquant et pour un
instant donné‫ י‬une certaine tonalité‫ י‬de par le signe
qu'il traverse, sachant qu'il parcourt l'ensemble des 12
signes en 24 heures. (cf. sur les ascendants « 
supérieurs » les recherches du statisticien Paul
Choisnard (1867-1930)) Quand on dit être né‫ י‬sous
un certain signe, cela a pu dans le passé d‫י‬signer le
signe indiqué‫( י‬index) par l'ascendant (ou horoscope).
De nos jours, le Soleil joue le rôle de curseur sur une
base annuelle et il n’est pas concevable qu’un signe
lui soit dédié‫י‬, comme c’est le cas pour celui du Lion
dans la littérature astrologique actuelle. Le Soleil, en
tant que curseur, est neutre, c’est un marqueur et non
un significateur et il ne saurait être l’un et l’autre, tout
à la fois. Or, nous verrons que l’ascendant, déterminé
‫ י‬par l’heure de naissance, pourrait bien être
l’interface entre le né‫ י‬et le cycle. D’où l’importance de
déterminer avec précision le degré‫ י‬exact de
l’ascendant, ce qui permettre d’observer les aspects
formés entre telle ou telle planète et le point
ascendant d’une personne, ce qui la déterminera
toute au long de son existence – lequel point ne
correspond pas nécessairement à une position
planétaire mais bien plutôt à une position stellaire, à
une ‫י‬étoile fixe.

Le XXIe siècle et le dépassement de l’empirisme

La question astrologique est probablement une de celles


qui laisse le monde dans le plus grand ‫י‬état de perplexité‫י‬.
S’agit-il de la superstition d’un autre âge ou bien la
promesse d’un savoir dont le siècle qui vient ne saurait se
passer s’il veut survivre, pour paraphraser une formule
attribuée à André‫ י‬Malraux  ? L’astrologie met-elle fin à
nos pathétiques talonnements face aux choses qui
disparaissent pour revenir immanquablement ou bien doit-
elle rester quelque consolation populaire  à base
d’horoscopes  ?
Nos observations sur les femmes tout comme celles
relatives à la cyclicité‫ י‬vont trouver à présent un nouvel
‫י‬éclairage qui devrait être le grand apport des sciences de
l’homme au cours du XXIe siècle.
Depuis un demi-siècle, nous avons eu la conviction que les
ֹcritères ne pouvaient être appréhendées pleinement qu’en
recourant à une grille cosmique mais il nous est apparu
assez vite que le savoir qui prétendait pouvoir fournir la
dite grille avait été considérablement corrompu, et c’est
d’ailleurs de cette corruption qu’il sera amplement traité‫י‬
dans le volet approprié.
C’est à la même époque- donc dans les années soixante-
qu’il nous est ‫י‬également apparu que certaines formes de
cyclicité‫ –י‬notamment le fait que les empires se faisaient
et se d‫י‬faisaient- devaient également avoir à se référer au
cosmos. Nous étions alors marqués par le Droit
Constitutionnel, lequel entend fixer une temporalité‫ –י‬tant
le début que la durée d’un mandat, notamment- sans
disposer pour autant d’un référentiel bien établi et qui ne
varierait pas d’un ֹétat à l’autre. Nous avons, semble-t-il
toujours été fasciné par la notion d’empire en ce que cela
impliquait de dépassement et de désenclavement de
l’échelle nationale avec les réussites et les échecs qui
marquèrent l’histoire de ces ambitieuses constructions. 
Notre enfance aura notamment été marquée par le spectacle
de la décomposition de l’empire colonial français en
Afrique, ce qui nous obligeait à apprendre toute une série
de nouvelles capitales.
Nous avons ainsi propos‫( י‬cf. supra) une terminologie
sous la forme d’une dialectique articulée sur une
dynamique alternative de rapprochement et d’‫י‬éloignement,
de forces centripètes et centrifuges, que tout un chacun est à
même d’observer tant dans la vie privée que dans la
publique. On songe notamment à ces empires et à ces
couples qui se font et qui se défont. (sur le couple, cf. les
publications de Florence Escaravage) En ce qui concerne la
durée des phases, nous avons pu observer que le droit
constitutionnel allait dans le sens d’une durée de 4 à 7 ans
et l’on rappellera le songe de Pharaon interprété par Joseph
comme signifiant des durées de 7 ans . Mais le problème
est aussi celui du début des phases et pas seulement de leur
durée et en ce sens, nous proposons d’asseoir le Droit sur
des critères d’ordre astronomique.
Il nous revient, à présent, en effet, de fournir à celle-ci un
substrat fondé‫ י‬sur une cyclicité‫ י‬articulée sur certaines
données astronomiques car nous savons que ce qui est
cyclique en bas trouve son répondant en haut, comme le
proclame la Table d’ֹémeraude d’Hermès Trismégiste, ce qui
n’est pas sans ‫י‬évoquer le premier chapitre de la Genèse,
où il est dit qu’ֹElohim «  créa le ciel (Shamayim) et la terre
(Erets  ».

Table d’émeraude d’Hermès Trismègiste, père des


Philosophes (traduction de l’Hortulain)  :
«  Il est vrai, sans mensonge, certain, & très véritable  :
Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut  ; et ce qui
est en haut est comme ce qui est en bas, pour faire les
miracles d'une seule chose. Et comme toutes les choses ont
été, & sont venues d’un, par la médiation d’un  : ainsi
toutes les choses ont été nées de cette chose unique, par
adaptation. Le soleil en est le père, la lune est sa mère, le
vent l’a porté‫ י‬dans son ventre  ; la Terre est sa nourrice.
Le père de tout le telesme de tout le monde est ici. Sa force
ou puissance est entière, si elle est convertie en terre. Tu
sépareras la terre du feu, le subtil de l’‫י‬épais doucement,
avec grande industrie. Il monte de la terre au ciel, et
derechef il descend en terre, & il reçoit la force des choses
supérieures et inférieures. Tu auras par ce moyen la gloire
de tout le monde  ; et pour cela toute obscurité‫ י‬s’enfuira de
toi. C'est la force forte de toute force  : car elle vaincra
toute chose subtile, et pénétrera toute chose solide. Ainsi le
monde a été crée. De ceci seront & sortiront d'admirables
adaptations, desquelles le moyen en est ici. C’est pourquoi
j'ai été appelé‫ י‬Hermès Trismégiste, ayant les trois parties
de la philosophie de tout le monde. Ce que j’ai dit de
l'opération du Soleil est accompli, et parachevé‫י‬.

Astrologie et typologie
Pour notre part, nous prônons une typologie Yin Yang, en
phase avec nos considérations au niveau mondial, à la
place de la division en signes zodiacaux. Le type Yin est « 
féminin  », il correspond à une perception «  éclatée  »
du monde, forcément partielle et partiale, la personne
passant successivement d’un rôle, à un autre, alors que le
type Yang est «  masculin  » et est marqué‫ י‬par une
tendance à l’exhaustivité à, ne rien oublier, à tout englober,
ce qui garantit une certaine unité‫ י‬du psychisme.
L'exhaustivité‫ י‬ne signifie pas l'approfondissement d'un
secteur bien limité‫ י‬mais conduit à un balisage, à un
repérage aussi extensif que possible. Les gens de type yang
seraient irrésistiblement attirées par la réalisation de
catalogues, de collections, de bibliothèques, de répertoires ;
ils ne s'attardent pas sur un cas spécifique, ce qui les
pénaliserait -du fait d'une perte de temps - par rapport à leur
projet d'appréhension générale. Tel l'aigle, le type yang doit
prendre de la hauteur avant de foncer sur sa proie. Pour
notre part, sans trop savoir pourquoi, nous avons été
irrésistiblement attirés par divers projets visant à réunir,
sans exclusive, en nous voulant aussi complet que possible,
des informations ‫י‬éparses au sein d'un m‫ך‬me ensemble.(par
exemple, la réalisation du CATAF, Catalogue alphabétique
des textes astrologiques français, ou encore le Guide de la
Vie Astrologique (GVA) voire la création d'une Bibliotheca
Astrologica ou l'édition d'ouvrages sur les heures d'Eté‫י‬
dans le monde entier), ou encore ans le meme sens, le got
de maîtriser un certain nombre de langues On ajoutera une
nette propension à organiser des colloques, rassemblant
toute une palette de spécialistes. Une telle typologie qui ne
repose nullement sur la date de naissance nous semble
valoir notamment pour distinguer le psychisme masculin
(Yang) et le psychisme féminin (Yin) Le type yin se
diversifie dans l’espace, en passant d’un milieu à un autre,
et le type yang dans le temps, par un approfondissement
constant. A l'inverse, le type Yin sera tenté‫ י‬de se contenter,
dans bien des cas, de quelques sondages et critères
aléatoires, préférant creuser au même endroit plutôt que
d'avoir à se disperser. En ce sens, le type yin vit souvent
aux crochets du type yang lequel aura défriché‫ י‬et exploré‫י‬
en amont. Le type yang est dans une certaine démesure,
voit "grand – c’est l’Empire, alors que le type yin )
préférera se cantonner, se limiter à la Nation, au risque de
passer à coté‫ י‬de certaines pistes, soit parce qu'il se sera par
trop restreint à une ‫י‬poque ou à un domaine, du fait d'un
compartimentage excessif du temps et de l'espace. Ajoutons
que le type yang parvient à rapprocher ce que le type yin
distingue en se situant plus en amont, à un niveau matriciel.
Sans type yang, la vie politique se morcelle, se cloisonne
parce que l'on ne parvient pas à retrouver des
fondamentaux. On dira que Yang correspond à la
constitution d'une bibliographie systématique alors que
Yin se contentera d'une bibliothèque, dont on sait le
caractère aléatoire.
Une telle typologie ne s'applique pas, on l'aura compris, sur
la base du th‫ט‬me natal mais constitue bel et bien un
préalable à toute articulation cyclologique. Nous nous
inscrivons ici dans une lignée qui remonte à Michel
Gauquelin (cf. Personnalités planétaires, Paris, Trédaniel,
1992) (voire à Robert Dax, Psychologie zodiacale), et qui
s'appuie sur un questionnaire visant à situer la personne. Il
importera donc de d‫י‬terminer si telle personne est à classer
dans le monde d'en haut, celui de l'‫י‬élite, des praticiens, des
chefs ou dans le monde d'en bas, celui du peuple, des
plébéiens, des serviteurs.
Selon nos recherches, la phase yang conduit l'‫י‬élite à faire
appel au peuple alors que la phase yin amène le peuple à
se choisir un guide, un Führer, un roi, un duce, un rais, un
chef, un réformateur. On trouvera un assez bel exposé‫ י‬de
cette dualité‫ י‬à travers le discours du Dr Tomas
Stockmann, dans la pièce d'Ibsen, l'Ennemi du Peuple
(Oslo, 1883, cf. P.G. La Chesnais, Intr. Un ennemi du
peuple, oeuvres complètes, tome 12, Paris, Plon, 1931) 
:

Acte IV
Tomas  : «  Vous voulez que je les nomme, les vérités de
votre majorité‫י‬  ? Elles sont celles d’hier. Elles n’ont plus
de prise sur notre vie. (..) C’est le moment o‫ ש‬elles ont fait
leur temps que la majorité‫ י‬les présente comme des modèles
indiscutables. (  ..) Vous ne mangez pas de vieilles
conserves, des jambons moisis…et vous avalez les vérités
momifiées (…)  Ne parlez pas de vérités reconnues. Celles
qui sont aujourd’hui reconnues par la majorité‫י‬, ce sont
celles que les avant-postes ont d‫י‬fendues il y a plusieurs
générations. Nous ne les reconnaissons plus, nous sommes
sur d’autres positions.  Et aucune société peut vivre, ne peut
se développer en s’accrochant à des convictions que le
temps a vidées de leur sens. (…) Cette doctrine, héritée de
vos a‫ן‬eux que vous répétez et répétez comme des
perroquets… La doctrine selon laquelle le grand nombre est
le noyau du peuple, ce qu’il y a de meilleur dans le peuple.
Cette doctrine qui donne aux gens incompétents le même
droit de diriger qu’aux personnalités isolées de l’élite
(.)Ceux qui sont chasseurs savent que tous les chiens ne se
valent pas. (..) Il y a des hommes qui sont au bas de
l’échelle et d’autres qui se trouvent en haut (…) Dans une
maison qui n’est pas entretenue, on ne balaye pas tous les
jours (…) les gens qui l’habitent perdent la faculté‫ י‬de
penser et d’agir raisonnablement  » (version française
Gilbert Sigaux, Librairie théatrale, 1979)
Sans la connaissance de cette « mécanique  », une
approche purement empirique n’est plus viable du fait
même qu’elle anticipe mal et tardivement les processus en
cours. Il est donc temps que la science politique prenne
conscience de ce que l’on ne pourra plus longtemps faire
l’impasse sur les échéances périodiques.
Dans les deux cas – conjonction/disjonction- la désillusion
est en vue car rien, au regard du cycle, ne saurait être
définitif  ! Quand la période n’est pas pleinement exploitée
par les intéressés concernés, par manque de conviction, le
camp adverse marque des points. En tout état de cause,
chaque camp doit chercher à unir ses forces, donc à
rassembler au lieu de diviser. Même la Révolution
Française aura laissé la place à l’Empire et à la Restauration
et il est un peu facile d’en exagérer l’impact immédiat en
adoptant un point de vue rétrospectif laissant croire à
quelque processus irréversible, tentation fréquente chez
l’historien ou le prétendu historien et dont l’astrologue est
censé se garder.
A l’aune d’un tel modèle, on comprend mieux ce qui
alimente‫י‬élitophobie et sa variation antisémite sur le
registre du cosmopolitisme. Nous dirons qu’un des ressorts
de l’antijudaisme (antisémitisme, antisionisme etc.) tient au
besoin de toujours se trouver ou s’inventer quelqu’un qui
nous soit inf‫י‬rieur, d’une façon ou d’une autre. Cela
fonctionnera aussi bien pour le fait de reléguer certaines
populations aux taches les plus ingrates, d’autant qu’elles
seront stigmatisées par une apparence différente, que ce soit
par l’habillement – la casquette de l’ouvrier - par la couleur
de la peau ou de la religion. On pense au pret usuraire
réservé‫י‬, au Moyen Age, aux Juifs, jouant ainsi un rôle « 
féminin  » (cf. Delphine Horvilleur, Réflexions sur la
question antisémite, Paris, Grasset, 2019) celui qui
s’occupe de ce que l’on ne veut pas ou plus faire par soi-
même, que l’on délègue à l’autre, ce qui conduit
nécessairement à une société structurellement duelle.. .
L’antisémite se sentira de toute façon «  supérieur  » au
Juif mais en m‫ך‬me temps il a besoin du Juif pour alimenter
une telle impression. Cette dualité fait d’ailleurs tout à fait
sens : le théoricien n’aura pas forcément la patience de
mener à bien un travail de validation, de confirmation de
son système pas plus que le praticien ne sera en mesure de
conceptualiser, de synthétiser ses observations sur le terrain.
Le théoricien a le sens du système et le praticien est capable
de procéder systématiquement et méthodiquement, ce qui
peut se révéler ingrat et fastidieux.
A chacun de choisir son camp, celui du vieux consensus
axé‫ י‬sur un passé‫ י‬mythifié‫י‬, fossilisé‫ י‬ou celui du nouveau
consensus, ouvrant sur de nouveaux rapprochements
parfois improbables justifiant le d‫י‬passement des clivages.
Conflit qui sévit notamment entre les électeurs et les ‫י‬élus,
d’où le «  scandale  » dénoncé‫ י‬par Michel Onfray, du fait
que ce qui avait été refus‫ י‬par référendum puisse être
remis sur orbite par le Parlement  ! La grande question
‫י‬étant de savoir si les ‫י‬élites sont issues du peuple ou si
elles se reconnaissent entre elles, en ce qui les distingue, en
sortant du rang. Selon nous, les gens ne se regroupent pas
parce qu'ils ont la même appellation mais pour des raisons
plus subconscientes et ce n'est que dans un deuxième temps
que la question de l'appartenance surconsciente vient
valider en quelque sorte le premier mouvement spontané.
De même, nous pensons que les Juifs ne se retrouvent pas
entre eux en raison de quelque signe identitaire ostensible
mais du fait d'une même forme de sensibilité et là encore,
ce n'est qu'ensuite que certains recoupements se feront, sur
un plan plus cultuel. Culturel qui n'avait pas été déterminant
initialement, contrairement à certaines idées toutes faites.
Les gens qui se ressemblent s'assemblent mais sur la base
d'une ressemblance plus subtile que l'on ne saurait
expliquer pleinement actuellement mais qui n'en est pas
moins une réalité indéniable. La présence juive dans le
monde arabe – et notamment en Israël- nous semble avant
tout liée à une question visuelle, laquelle sous-tendrait
toutes les autres causes affichées de conflit - ce qui tendrait
à montrer que Juifs et Arabes n’appartiennent pas à une
même «  race  » sémitique. Le sionisme n’aurait jamais dû
finir par se polariser sur la Palestine. Nous sommes
favorables- pour le XXIe siècle – au passage à une
anthropologie du visuel vouée à prendre la place d’une
approche d’ordre purement culturelle qui a fait long feu. .
Cela dit, on ne saurait faire abstraction du signifiant
culturel mais celui-ci nous apparaît comme une condition
nécessaire mais non suffisante d’appartenance. Autrement
dit, dans le cas des Juifs non pratiquants et/ou ne se situant
pas en Israël, la question généalogique ne saurait
évidemment être ignorée en dernière instance.
C’est ainsi que le film de Spielberg, La Liste de Schindler,
aura à l’évidence recruté des centaines de figurants dotés
d’un certain type de visage pour représenter la population
des camps de concentration. Et l’on peut penser que ce type
n’a pas dû changer au travers des âges, ce qui témoigne de
la perpétuation, de la pérennité d’une certaine «  race  »
juive, en dépit des objections émises puisque pour nous le
présent éclaire le passé.
Autrement dit, les Juifs ne se reconnaîtraient pas entre eux
en sachant qu’ils sont juifs mais découvriraient
éventuellement ce point commun après avoir ressenti une
certaine attirance. De même, nous dirons que les femmes ne
se regroupent-elles pas en tant que femmes mais parce
qu’elles se sentent bien ensemble et de même pour toutes
sortes de catégories. Que signifie la formule «  qui se
ressemble s’assemble »  ? S’agit-il d’une similitude
formelle, extérieure ou bien plutôt d’une similitude plus
profonde et plus subconsciente  ? Question essentielle car
elle va relativiser les comportements conscients par rapport
aux comportements inconscients si bien que même des
noirs qui se retrouvent ensemble n’agiraient pas ainsi
uniquement du fait d’une ressemblance de surface, comme
on serait tenté de le croire pour l’observateur extérieur. Une
telle grille d’explication ne suffirait pas, ce qui irait à
l’encontre de la thèse de type «  genre ». Il faudrait ainsi
distinguer différents niveaux de «  culture  ».
Les deux problèmes qui attendent le XXIe siècle sont d’une
part la clarification ou le déni du potentiel des différences
de race, de sexe et de l’autre la conscience du processus
cyclique alternatif qui sous-tend toute société et qui
permet à ces différentes populations de cohabiter, de
coexister.

Astrologie populaire versus savante


L’astrologie est traversée par une ligne de partage
socioculturelle. Une astrologie du peuple et pour le peuple
– pour les bergers selon le discours du Kalendrier et
Compost- face à une astrologie de l’‫י‬élite pour l’‫י‬élite si ce
n’est que ces deux astrologies auront fini par fusionner et
ne faire plus qu’une d’où le singulier quand il est question
de l’Astrologie. On notera d’ailleurs que le dit Kalendrier
n’‫י‬était nullement accessible à des bergers illettrés. Au
demeurant, ce type d’ouvrage- le genre du Livre d’Heures-
qui aura marqué‫ י‬la décoration extérieure des cathédrales,
comme Notre Dame- est non seulement à l’origine du
métalangage zodiacal des astronomes – mais aussi de
l’iconographie des arcanes majeurs du tarot. Cela dit,
paradoxalement, il semble que le zodiaque antique ait
survécu à la différence de ses sources que nous pouvons
restituer grâce à la perpétuation du genre. (cf j. Halbronn,
Histoire des Livres d'Heures. La  fortune  du
Kalendrier et Compost  des Bergers en Angleterre et en
Italie autour de 1500. [p. 11-38], Revue Française d'
Histoire du Livre, 2015 (n° 136)
Les Livres d’Heures constituent à n’en pas douter une
source incontournable pour l’Historien du symbolisme
et tant les recherches consacrées au tarot qu’au
zodiaque ne sauraient l’ignorer même si le contact
avec un tel corpus est susceptible de démystifier, de
dé-sanctuariser leur référentiel. Comment, ainsi, ne
pas être frappé par l’absence du porc parmi les
images zodiacales, telles qu’elles figurent au niveau
des constellations dites zodiacales ?. A la place que
trouve-t-on ? Le Scorpion et le Sagittaire, les deux
derniers signes de l’Automne, saison qui voit
triompher la nuit sur le jour, passé le moment de
l’équinoxe. Ce sont bien là en effet les deux derniers
signes du cycle saisonnier si l’on admet qu’au solstice
d’hiver qui est la frontière entre Sagittaire et
Capricorne, la nuit ne peut que commencer à reculer,
le mot « stice » signifiant arrêt, comme dans
armistice.
Ces deux signes correspondent dans les Livres
d’Heures à deux scènes représentant le porc, pour les
mois de novembre et de décembre. La première nous
montre des porcs se nourrissant des glands que leurs
gardiens font tomber avec des gaules et la seconde
nous fait assister au « tue-cochon » ou à la curée
quand la meute des chiens se jette sur le sanglier.
Pourquoi le cochon a –t-il laissé la place à des
personnages armés, car aussi bien le scorpion que le
sagittaire renvoient au chasseur ? Chacun sait que le
cochon est rejeté par le judaïsme tout comme par
l’Islam. Étrange sort, donc, que celui des deux
derniers signes du cycle saisonnier – ce que vient
confirmer la date du Nouvel An qui leur fait
immédiatement suite, avec le signe du capricorne.
Visiblement, il y aura eu déperdition et l’on sait que
les fins de cycle peuvent être sujettes à des
perturbations.
Un tel délestage est des plus fâcheux en ce qu’il prive
l’astrologie d’une dialectique « cruciale » entre le
cochon et le mouton, dont nous avons déjà traité à
propos des Évangiles, dans notre « Manifeste »,
entre Mort et Résurrection. Bel exemple en tout cas
d’une corruption d’une tradition majeure et qu’il
conviendrait d’envisager de réparer. Il se trouve que
nous sommes nés le Ier décembre, sous le signe du
sagittaire, juste à l’époque où l’on avait coutume de
tuer le cochon. Ce signe serait donc celui de la mort
du cochon, de sa « crucifixion » comme nous le
montre l’iconographie des Livres d’Heures.
Ce qui ne fait qu’aggraver les choses c’est que cela
concerne non pas un mais deux signes rendant
hommage à cet animal, ce qui fait pendant au doublon
qui débute le Zodiaque, le bélier et le taureau, deux
animaux à cornes, assez proches, lesquels incarnent
le renouveau en ce que le mouton redonne sa laine
sans perdre la vie pour autant. Il faudrait donc établir
un autre binôme en rapport avec l’iconographie des
mois de l’année : le sanglier dans les bois pour le
scorpion et le porc à l’abattoir, pour le sagittaire, par
exemple.
Ce signe ultime du « cochon » est bien celui de la fin,
celui de l’embaumement, de la momification qui
permet de traverser le temps, que l’on pourrait relier à
la confection de la charcuterie (littéralement la chair
cuite), elle aussi capable de se perpétuer dans la
longue durée et nous regrettons de ne pas avoir alors
disposé de cette clef symbolique quand nous avions
été appelés, il y a 40 ans environ, à publier sur ce
sujet (Ed Sand, Ed Solar). Pour l’anecdote, nous
sommes nés dans une année (1947) du cochon dans
le zodiaque chinois. (cf Michel Pastoureau , Le
cochon, histoire d'un cousin mal aimé, Paris,
Gallimard, 2009)
Le profane capte les choses qui s’offrent à lui, donc aux
noms, on peut parler d’une dialectique
ésotérisme/exotérisme mais d’une certaine fa‫ח‬on, le peuple
élabore ainsi sa propre astrologie qu’il finit par imposer aux
astrologues qui n’en peuvent mais, lorsque le client se dit de
tel ou tel signe, ce qui contraint les dits praticiens à entrer
dans le jeu de leurs clients car on ne saurait cracher dans la
soupe  !.
En bref , Manilius correspondrait plutôt à à une astrologie
populaire et Ptolémée à une astrologie savante, Ptolémée –
ou en tout cas ses sources - ayant remplacé‫י‬, dans la
Tétrabible, les dieux par des planètes portant leur nom et
c’est ainsi que l’on peut en conclure que les astronomes –
astrologues auront dévoyé‫ י‬l’astrologie , comme ce sera
encore le cas, à partir de la fin du XVIIIe siècle avec
l’affaire des planètes découvertes au-delà de Saturne ou
des astéroïdes situés bien plus près de la Terre, entre Mars
et Jupiter mais invisibles du fait de leur taille : on parle de
planètes naines, ce qui est d’ailleurs le cas de Pluton. Dès
lors, le dispositif des maitrises planétaires serait voué à des
aménagements successifs, à partir du XIXe siècle du fait de
la prise en compte par les astrologues de nouvelles planètes
auxquelles il faudrait impérativement attribué des signes,
quitte à les enlever de leur maitres de départ. Uranus
prendrait un des deux sièges de Saturrne, Neptune un des
deux sièges de Jupiter et Pluton un des deux sièges de Mars
dans l'idée que l'on trouverait deux planètes au delà de
Pluton, nommées par avance Proserpine et Vulcain. (cf
Clefs pour l'astrologie, ibidem, p 89) comme cela avait été
le cas pour Pluton, dès la fin du XIXe siècle (cf La vie
astrologique il y a cent ans) Quant à Patrice Guinard
(Fondements logiques des Maîtrises), il aura préféré
intégrer Cérès et Chiron déjà connus pour arriver à douze.
On voit qu'un tel dispositif va radicalement à l'encontre
d'un monoplanétarisme sauf à admettre que les 12 signes
sont activés successivement par un seul et unique curseur,.
Selon nous, un tel dispositif aura été l’œuvre de l'astrologie
rotationnelle, dans le même style que les directions
primaires, à savoir la mise en place d'une astronomie
zodiacale fictive, tendance que l'on retrouve, par d'autres
moyens, chez Manilius, recourant aux douze divinités de
la mythologie et non au septénaire de l'astronomie
antique..Par la suite, l'astrologie zodiacale aura récupéré un
tel dispositif selon un échange de bons procédés conduisant
à une unité artificielle de l'Astrologie. Ajoutons que de tels
découpages ne sont qu'une commodité que l'on aurait tort
de prendre trop au sérieux. L'on peut tout aussi bien diviser
l'écliptique en 8 (octotopos) ou en 28 secteurs, à l'instar
des nakshatras de l'astrologie indienne (Jyotti), l'important
n 'étant pas le contenant mais le contenu à savoir les étoiles
fixes qui sont ainsi englobées. Le problème, c'est que
lorsque l'on ne s'intéresse pas au contenu, on doit se
contenter de la coquille , ce qui est arrivé à l'astrologie
« tropicaliste », laquelle aura pris les analogies avec
l'iconographie des saisons pour argent comptant. Entendons
par là que le fait d'emprunter une image à un domaine
donné ne signifie pas que l'on soit obligé d'adopter tout ce
qui relève du dit domaine. C'est là l'écueil des historiens en
quête de sources que d'accepter le bébé avec l'eau de son
bain, pour inverser la formule consacrée  chère à Kepler,
débouchant ainsi sur de fausses causalités où l'on inverse
les rôles entre émetteur et récepteur.
A l’interface entre ces deux astrologies, le dispositif que
nous avons décrit plus haut, concernant les «  domiciles »
les «  maîtrises  » des « planètes », lequel dispositif,
sanctuarisé‫ י‬par la Tétrabible de Ptolémée appartiendrait
plutôt à un genre populaire par opposition au genre
« savant ». Il ne s’agit jamais que du balisage de la course
mensuelle de la Lune à travers les 12 signes du zodiaque. Il
y a bien là un problème de mode d’emploi : nous avons pu
observer, en notre premier volet, le risque qu’il y a à se
tromper-délibérément ou non - d’attribution quant à la
fonction dévolue à un texte. On en trouvera là une
illustration édifiante : la plupart des astrologues
comprennent un tel dispositif comme censé indiquer la
puissance ou la « débilité » de chaque planète du
septénaire, selon sa position dans le Zodiaque. Or, il s’agit
d’un fâcheux contre-sens venant justifier un
multiplanétarisme face à un monoplanétarisme. Autrement
dit, le même document se prêterait à des lectures, des
leçons diamétralement opposées ! Initialement, le dispositif
aurait, selon nous, été activé par le passage d’un seul
facteur mobile, » ce qui est d’ailleurs attesté par la pratique
des signes solaires qui nous font dire que telle personne
serait née sous tel signe, sur la base du passage du seul
Soleil dans le dit signe. La pratique du « signe » natal
relève bien du monoplanétarisme et c’est elle, d'ailleurs, qui
est la plus familière au grand public. Pour le lecteur des
livrets zodiacaux – nous avons dirigé au début des années
80 une collection de ce type aux Éditions Solar (reprise par
France Loisirs, 1992)- la référence planétaire ne sert qu’à
préciser le caractère du signe, tout comme la classification
des 12 signes entre les 4 Éléments (Feu, terre, air, eau), le
bélier serait ainsi martien et la balance vénusienne et ainsi
de suite sans que l’on se soucie de l’emplacement des
planètes ainsi visées. A contrario, l’astrologie « savante »
aura instrumentalisé un tel dispositif des « dignités
planétaires » pour les besoins de l’interprétation du thème
natal, de la « carte du ciel ». En fait, il faut comprendre que
l'astronomie est un fruit dont la partie centrale est seule
comestible et que l'on désigne sous le nom d'astrologie, tout
comme on ne mange pas une noix avec son écorce. C'est
l'idée de Klipa dans la Kabbale et une question que nous
n'avons cessé de nous poser depuis les années soixante,
aura été celle du choix des astres astrologisables :: nous
sommes passés successivement de 8 avec Uranus
(L'astrologie sensorielle, 1976) , à 7 (L'astrologie selon
Saturne 1994) puis à 6, sans Saturne  en nous arrêtant à
Jupiter..(Astro-horoscopie) en ne gardant respectivement
que 4 planètes puis une seule, la plus lente de chaque
groupe..
Il est clair que la Tétrabible (en son IIIe livre), compilation
de l’astronome Ptolémée, aura contribué à faire prévaloir un
tel « mode d’emploi » sans pour autant faire disparaître
l’idée de « signe », que celui-ci soit déterminé par la
position du soleil, de la lune ou de l’ascendant.
Ce qui aura longtemps entretenu de la confusion tient au
fait que l’on a fini par se persuader- sous l'emprise des
astronomes lesquels ont récupéré‫ י‬la terminologie
mythologique que les dieux qui ‫י‬étaient associés aux signes
‫י‬étaient en fait liés à des planètes, ce qui a fait basculer le
dispositif du coté‫ י‬de l’astrologie savante. Selon nous, pour
réaliser un tel subterfuge, on aura chassé‫ י‬les déesses
(Pallas, Junon, Vesta, Cérès) pour les remplacer par les
dieux qui avaient servi à baptiser les planètes. En effet, si
l’on admet que la Lune est un facteur masculin, ce qui est le
propre de tout curseur passant d’un secteur fixe à un autre,
les signes, quant ‫ א‬eux, devraient être féminins ainsi que
les divinités qui les régissent. Il y aurait en fait un panthéon
masculin et un panthéon féminin. Dans l’‫י‬état actuel des
choses, la Lune est assimilée à une planète «  comme les
autres  » et au lieu de s‫י‬parer les astres masculins (« 
prometteurs  » et féminins «  significateur  », tout se
passe comme si chaque planète pouvait être alternativement
en position de prometteur ou de significateur. Notre
ambition, on l'aura compris, tourne toujours-- ici comme
ailleurs- autour de l'idée de produire de nouveaux outils, de
nouvelles grilles pour appréhender une réalité‫ י‬pérenne
subconsciente et l’on sait que la sociologie accorde une
certaine importance à ce qui rel‫ט‬ve de processus
inconscients mais néanmoins fort actifs.

Descriptif   épistémologique de la pensée  astrologique


contemporaine
A propos du travail  assez  fouillé de Richard Pellard, 
réalisé   à l'occasion du décès d'André Barbault,  à la fin de
2019  "André Barbault, l’astro-symbolisme et le dernier âge
d’or de l’astrologie") nous y observons certains défauts
d'analyse qui ui l'auront empêche de dresser un tableau
epistémologiquement cohérent quant aux  véritables
enjeux  et clivages. Pellard, comme bien d'autres, semble
être victime d'un réflexe corporatif consistant à  stigmatiser
ou à ignorer les horoscopes  de presse comme s'il s'agissait
d'une  question hors champ d'une recherche astrologique 
qui se voudrait un  tant soit peu sérieuse En ce sens, l'on
risque fort de basculer dans une forme d'anti-astrologie
assez primaire qui réconcilierait en quelque sorte
astrologues et astronomes!
Car;  le spectre des écoles d'astrologie que Pellard  décrit
n''est pas aussi  varié qu'il semble le croire. Ces écoles  ont
en effet un point commun: le thème natal, de Nicola à
Rudhyar, de Hadés à Santagostini pour citer des auteurs
dont il traite, entre autres  mais l' on sait à quel point au
sein de certains milieux, les micro-clivages pullulent sur un
mode byzantin.. Pellard nous rappelle en passant que Jean-
Pierre Nicola aura collaboré, il  y  a une cinquantaine
d'années  à l'entreprise Ordinastral/Astroflash, ce qui
dénote  tout de même une certaine compatibilité
C'est ainsi que Pellard au lieu de faire ressortir le clivage
entre  partisans d'une approche globale du  thème astral et
partisans d'une approche que l'on pourra qualifier de
sélective,  tend à ignorer cette seconde option, ce qui
conduit à un déséquilibre patent de son processus
descriptif. On a ainsi l'impression que les différences entre
"écoles" se réduiraient à des  grilles de lecture différentes
d'un seul et même su pport, ce qui serait dû notamment à
la variété des influences externes subies, notamment dans
le domaine psychologique.(Freud, Jung  etc). Cela dit, aussi
bien Barbault que Nicola auront rédigé des ouvrages
consacrés à la typologie zodiacale, l'un dans les années
cinquante (Ed du Seuil), l'autre dans les années 80  
(collection  "Les grands Livres"(chez Tchou)
On fera remarquer pourtant que dès 1976 (nlle édition
1993,  Ed esoagnole 1978 )  dans  le volume Astrologie de
la Collection Clefs (ed Seghers), cela fait 45 ans,  nous
proposions de prendre nos distances avec le thème natal
du fait de son caractère  spatial  aux dépends de l'axe
prévisionnel.  La traduction espagnole de la quatrième de
couverture  confond  nacimiento et conocimiento
naissance et connaissance!/
Clefs: 1976  Quatrième de couverture “Jacques Halbronn
entend condamner  une certaine  astrologie qui a pour 
nom  "horoscopie" et qui est axée sur le seul moment de la
naissance (..)redonner  à 'l'astrologie son  assise 
traditionnelle en discernant les différentes couches  qui se
sont ajoutées au noyau initial"
Pelllard aurait du mentionner  notre ouvrage, paru un an
avant le "Pour une astrologie moderne" Ed du Seuil  de
Jean-Pierre Nicola, immédiatement suii  par notre étude
"L'astrologie sensorielle" (hors texte  dans la revue
Cosmopolitan de Noel 1976.) qui préfère recourir à des
tests qu'à l'étude de thèmes.
A l'opposé de Barbault, nous affichions notre choix  en
faveur d'un monoplanétatisme en  astrologie mondiale
limité au quatuor Mars Jupiter Saturne Uranus, à
l"exclusion donc de Neptune et de Pluton, ce qui remettait
en question le postulat selon lequel l'astrologie devrait
impérativement se servir de toutes les données fournies
par l'astronomie.
En bref,  Pellard  ne prend pas conscience de l'option
monoplanétaire et n'entend en  tout cas pas la présenter
comme une option., tant cela va à l'encontre de sa
motivation  envers l'astrologie. On peur parler dans son cas
d'obstacle, de blocage épistémologique,(cf Bachelard qu'il
cite)  de ce qu'il vit comme impensable, inaudible, comme
un sacrilège envers ce merveilleux savoir des  astronomes.
-cf Lenoble, l'astronomie comme base de l'astrologie, Paris,
ARRC 1978)   Celui qui n'accepte pas une telle
connaissance se condamnerait à l'ignorance et à l'errance. 
Et pourtant,  ne parle-t-on pas de "son" signe à partir de la
seule  position du soleil à la naissance et n'est ce point là
une forme de monoplanétarisme se diversifiant sur un
mode monocyclique? D'ailleurs, Barbault, auquel Pellard
est en cette occasion censé rendre hommage, n'a t il pas
choisi en astrologie mondiale les seules planètes "lentes", à
partir de Jupiter? Bien plus, n'a -t-il pas en quelque sort
élaboré une cyclicité unique telle que cela apparait dans
son graphique? Et quant à l'ère du verseau n'est-elle pas
fondée sur le passage du seul "point vernal" sur des
constellations? En effet, un vecteur unique peut donner
lieu à des variations au fur et à mesure de son cycle.  On
rappellera aussi qu'un Dom Néroman faisait progresser,
dans les années 30-40, le Milieu du Ciel (rebaptisé Fatum)
au travers des différents secteurs. Quant à Manilius (Ier
siècle) que Pellard cite,  il associe aux signes non pas des
planètes mais douze divinités, sans rapport avec les
données astronomiques. Et en ce début de XXIe siècle, le
monoplanétarisme ne marque-t-il pas des points avec ce
nous avons appelé "Astro-horoscopie" en se focalisant sur
la seule planète Jupiter, ce qui rend bien plus accessible la
prévision?  Cette école est vouée à redonner un nouvel
élan à l'horoscopie de presse en étudiant les transits de
Jupiter au soleil de naissance sur la base de deux
hémicycles (d'une durée de 6 ans)  articulés sur les
conjonctions, carrés et oppositions. Mais dès 1994, donc
15 ans avant la rédaction du dit texte par Richard Pellard,
nous avions publié une 'Astrologie selon Saturne" qui avait
produit un beau résultat prévisionnel en rapport avec les
mouvements sociaux qui se produisirent un an plus tard.
L'astrologie en ce sens doit fonctionner ni dans le trop
court terme, ni dans le trop long terme.  En fait, Pellard
nous parle que du point de vue d'un certain entre soi au
sein d'une certaine secte astrologique, celle de ceux qui ne
jurent que par le seul thème natal.  L'ennui, c'est que son
texte cherche à se faire passer pour un panorama complet,
ce qu'il n'est pas. Tout se passe comme s'il entendait
souligner la diversité existante au sein de la dite secte pour
justifier  un "parti unique" si bien que le lecteur,
impressionné, a l'illusion qu'on aura ainsi fait le tour de la
question.  Certes, le travail de Pellard est-il louable et bien
documenté dans son genre mais nous relèverons
néanmoins quelques erreurs. Barbault n'a fait que
reprendre la traduction de Nicolas Bourdin, date de 1640
(Ed du Félin Philippe Lebaud).  Edgar Morin  a publié son
enquête en 1971 sous le titre Le Retour des Astrologues
(Ed du Nouvel Obs) et en 1982, il ne s'agit que d'une
réédition amplifiée (La croyance astrologique moderne, Ed
L'Age d'homme). Mais la plus grosse bévue de Pellard est
son traitement de l'histoire des Quatre Eléments,  il semble
ignore qu'au Xe siècle, la théorie des Grandes Conjonctions
Jupiter-Saturne s'articulait sur la correspondance des
signes sur la base des triplicités et à ce propos  ces grandes
conjonctions  s'apparentent quelque peu à une forme de
monoplanétatisme, en ce qu'elles instaurent un cycle
unique. Force est de constater que l'histoire de l'astrologie,
dans le cas de Pellard que de Lenoble, est une affaire trop
sérieuse pour être  laissée aux professeurs d'astrologie qui
ne songent qu'à leur chapelle..
En fait,  l'historien de l'astrologie, aujourd'hui a enfin
compris que les relations entre astrologie et astronomie
auront eu des effets toxiques en agitant notamment le
mirage de la Modernité!. L'astrologie, comme le
reconnaissait Barbault dans De la psychanalyse à
l'Astrologie (Seuil 1961) aura cru trouver dans les
méandres de la psyché la justification à sa pléthore
planétaire en forme de mandala.  (cf notre   article
"Astrologie " dans l'Encycopaedia Universalis:  1994)
L'astrologie rotationnelle aura privilégié les trois planètes
les plus distantes et donc distinctes du Soleil: Mars, Jupiter
et Saturne, les autres accompagnant de trop près le dit
Soleil lors du passage à l'horizon (élongation limitée à un
signe et à un signe et demi). D'où le dispositif ternaire,
cher à Dumézil. On peut distinguer le niveau de l'empire,
de la nation, de la famille, l'empire étant une somme de
nations et la nation une somme de familles. On voit que la
contemplation du ciel peut avoir structuré l'organisation
sociale.
. On notera que la famille est mise au premier plan avec
une «  Fédération des familles pour la paix mondiale 
» dans la mouvance Moon dont on connaît les mariages
collectifs souvent interraciaux. La Nation a besoin de
s’organiser autour d’une population endogamique,
s’enracinant dans une filiation ancienne  : en ce sens, l’on
peut se demander si l’endogamie juive n’est pas vouée à
prendre le relais de l’endogamie princière et ce d’autant
que cette dernière tend à se référer à David et à Salomon.
Autour d’un tel noyau solaire – on retrouve le modèle en
physique et en astronomie- va graviter une population
exogamique – où l’on entre comme dans un moulin - sans
identité‫ י‬propre, laquelle n’a en commun que le partage
d’un certain sol (droit du sol). D’un coté‫י‬, une identité
‫י‬préalable, a priori et de l’autre une identité‫ י‬a posteriori,
après coup. L’exogamie produit de la mixité‫ י‬alors que
l’endogamie constitue la colonne vertébrale d’une société‫י‬
en ce qu’elle assume la verticalité‫ י‬du pouvoir mais aussi sa
continuité‫ י‬alors que la mixité‫ י‬exogamique ne fait que
s’agréger, que graviter autour d’un tel axe, et l’on ne saurait
confondre le centre et sa périphérie, le noyau et ses
satellites. D’ailleurs, la conversion-sous ses diverses
manifestations juridico-confessionnelles- n’est-elle pas le
fait d’une attraction  ? Encore faut-il souligner le fait que
lorsque le cœur du système dysfonctionne, c’est l’ensemble
qui se disjoint et se défait.

Astrologie/astronomie, les sœurs ennemies

Nous voudrions montrer à quel point l’astronomie aura


contribué‫ י‬jusquà nos jours- à fausser nos représentations de
l’astrologie et ce bien plus qu’on ne le dit habituellement
puisque les astrologues eux -mêmes semblent asservis à
une épistémologie propre à l’astronomie, ce qui tient
notamment, à une sorte d’impératif, de Surmoi, leur
imposant un très lourd cahier de charges. Même si les
astronomes, selon une tradition qui perdure, se montrent
très critiques à l’‫י‬égard de l’astrologie au point de continuer
à s’exprimer à son sujet, comme en témoigne le Que Sais-je
actuel sur l’Astrologie (par Philippe Zarka, succédant à un
autre astronome Paul Couderc, dans les années 50), qui est
le fait d’astronomes, la plupart des astrologues ne peuvent
se résoudre à couper le cordon ombilical qui les relie à
l’astronomie. Entendons par là qu’ils se croient obligés
d’accorder à toutes les planètes appartenant au système
solaire -tant les « anciennes  » que celles qui ont été
découvertes successivement, à partir de la fin du XVIIIe
siècle- une place au sein de leur dispositif à commencer par
la carte du ciel ou th‫ט‬me natal, au risque de parvenir à
saturation.
Pour notre part, nous n’avons cessé‫ י‬de militer, depuis des
décennies, contre une telle dépendance de l’astrologie par
rapport à l’astronomie, ce qui n’est pas sans faire penser à
d’autres dépendances aux symptômes assez comparables,
telle celle de l’anglais par rapport au français ou du
christianisme par rapport au judaïsme. (cf. infra). L’avenir
de l’astrologie ne serait pas selon nous de s’accrocher au
train de l’astronomie mais d’en descendre pour vivre de sa
propre vie, ce qui correspond au passage de la Science à la
Technique.
On peut en trouver un écho avec l’‫י‬énigme du Sphinx 
:
«  Arrivé‫ י‬devant les portes de Thèbes, Œdipe
se trouva en face du Sphinx, monstre à buste de femme et à
corps de lion qui dévorait les voyageurs ne parvenant pas à
résoudre les ‫י‬énigmes qu'il posait.

ְ la question posée:

qui marche à quatre pattes le matin,

à deux à midi,

à trois le soir ?

Œdipe répond d'un mot:

L'HOMME

Vaincu, de dépit, le Sphinx se jeta sur les rochers et se tua « 


En effet, si à la naissance, l’enfant se déplace sans se lever,
tel un quadrupède, au soir de sa vie, l’homme sera obligé‫י‬
de s’appuyer sur un bâton (de vieillesse),donc de
s’appareiller( de s’aligner) même si c’est de façon très
rudimentaire au regard de la technologie actuelle.

Un tel lien condamne d’ailleurs l’astrologie à s’asservir, par


la même occasion, à la mythologie, puisque celle-ci a
marqué‫ י‬le métalangage de l’astronomie, notamment quant
à la désignation des planètes du système solaire, y compris
pour celles récemment mises en ‫י‬évidence. On est ainsi en
face d’une sorte de huis clos infernal astrologie-astronomie
mythologie. Cela dit, tout langage n’est-il pas en soi un
métalangage  , ce qui renvoie à l’arbitraire du signe  ?
Les astrologues- pour la plupart, sont de nos jours engagés
dans une course aux signifiés dont on n’a pas jusqu’à
présent assez signalé le caractère pernicieux et l’astrologie
que nous proposons prend le contre-pied d’une telle
tendance en limitant de fa‫ח‬on draconienne le nombre de
signifiants astronomiques à considérer. Les progrès de
l’astronomie plan‫י‬taire n’auront fait qu’exacerber une telle
spirale.
Pour l’astrologue ordinaire, il va de soi que chaque facteur
astronomique doit avoir son pendant astrologique et si
l’astronomie est fournisseur de signifiants, l’astrologie doit
assurer en matière de signifiés. L’astrologie est fascinée par
l’astronomie.Le raisonnement tenu est le suivant : s’il y a
12 signes, il doit foré‫י‬ment se trouver 12 types ou
tendances psychologiques. S’il y a tant de plan‫ט‬tes, cela
signifie que le monde se divise en autant de catégories,
d’archétypes. Il semble que Jung avec son Inconscient
Collectif n’ait pas assez pris garde à une telle pente qui
conduit ‫ א‬faire de chaque symbole l’indication d’un signifié‫י‬
correspondant au niveau de notre psychisme. Autrement dit,
le cosmos serait la carte (signifiant) de notre territoire
(signifié‫)י‬. Il nous semble tout à fait abusif de prétendre
situer la symbolique zodiacale au rang d’archétypes alors
qu’il s’agit d’une transmission fantaisiste de l’iconographie
populaire relative aux mois de l’année et aux travaux qui
leur correspondent. Si l’on compare les noms des signes et
ceux des «  maisons astrologiques  », force est de
constater que si les uns sont resté‫י‬s –au sein de la littérature
astrologique - identiques aux représentations
astronomiques, il n’en est pas de même des maisons
lesquelles ont au moins l’avantage de constituer une grille
de lecture du monde pouvant faire sens. Or, la dite grille
n’appartient pas, quant ‫ א‬elle, au corpus astronomique..
Autrement dit, pour l’historien de l’astrologie, le zodiaque
est resté‫ י‬un corps étranger- un emprunt- au sein de
l’astrologie tandis que les 12 maisons constituent un outil
central de la divination astrologique. Ce n’est que
tardivement que certains astrologues se sont mis
syncrètiquement ( rassemblant tout ce qui a trait de près ou
de loin à leur domaine), en tète de tirer quelque
enseignement du fait que telle personne serait n‫י‬e sous tel
ou tel signe (solaire ou ascendant ou les deux) par le biais
d’une astrologie populaire, (almanachs, Livres d’Heures et
leurs dérivés tel le Kalendrier et Compost des Bergers)
‫”י‬élaborée par une population n’accèdant à l’astrologie que
de l’extérieur, On notera que pour Albumasar et sa théorie
des grandes conjonctions, très en vogue au Moyen Age et à
la Renaissance, ce qui importe ce ne sont pas les signes qui
comptent mais les 4 Eléments répartis entre les 12 signes,
Feu, terre, air, eau. Il reste qu’Albumasar ou ceux qui l’ont
inspiré‫ י‬comme Mashallah, aura déconnecté‫ י‬l’astrologie
céleste de l’astrologie terrestre, celle du th‫ט‬me natal et de
son cœur, l’ascendant. Or, l’astrologie ne peut réellement
fonctionner que si l’on associe ces deux pans, celui d’en
haut et celui d’en bas, ce qui correspond précisément à
l’Astro-Horoscopie que nous exposons plus loin dans ce
second tome. Le vrai d‫י‬bat de nos jours ne saurait être réglé
‫ י‬au nom de la vogue de tel ou tel courant chez les amateurs
plus ou moins ‫י‬clair‫י‬s d’astrologie. Les questions de fond
qu’il importe d’aborder sont les suivantes  :
1 quel est l’impact du métalangage des astronomes sur le
savoir astrologique, qu’il s’agisse du symbolisme zodiacal
ou du nom des plan‫ט‬tes découvertes au-delà de Saturne, par
exemple.
2 l’astrologie qui combine les planètes entre elles au lieu
de relier telle planète avec un facteur non planétaire, ne
correspond-elle pas à la Troisième Création face à une
astrologie de la Deuxième Création, dans la mesure même
où cela sous-tend le thème individuel  ?
Le monoplanétarisme que nous préconisons ne signifie
nullement que l’on ne doit tenir compte que d’une seule
planète mais que pour un groupe donné‫י‬, c’est une certaine
planète qui compte et pas les autres et est-ce que ce débat
ne replace pas la question du monothéisme à sa juste
dimension  ? L’on doit mettre en garde contre ce que nous
avons appel‫ י‬l’anachorisme lequel consiste à attribuer à un
groupe ce qui s’adresse ‫ א‬un autre groupe, processus
beaucoup moins familier que celui de l’anachronisme.
En ce sens, l’Ascendant qui est une notion déjà fort
ancienne nous apparaît comme le canal par lequel une
certaine plan‫ט‬te se connecte avec une certaine population
car la connexion entre deux planètes nous apparaît
totalement irrecevable. Depuis 1976 et Clefs pour
l’Astrologie, nous avons milité‫ י‬pour une astrologie qui
relierait une planète avec un cadre non planétaire, comme
les axes ‫י‬équinoxiaux et solsticiaux, les ‫י‬étoiles fixes
royales et à présent - du fait de l'abandon d'une astrologie
mondiale déconnectée des acteurs humains - avec
l’ascendant. Ce que nous appellerons le courant mono-
stellaro-planétaire de la Troisième Création qui s’oppose
au courant des cycles planétaires, impliquant un binôme
associant au moins deux plan‫ט‬tes –(.-cf Yves Lenoble
Initiation ‫ א‬la pratique des cycles planétaires, Ed ARRC)
Pour nous, le transit, le passage d’une planète, en un
instant T, sur la position exacte du soleil (chaque signe
comporte 30°) connecte un facteur cosmique avec
l’antenne natale. Par planète, au regard de notre astrologie,
nous entendons exclusivement le trio mis en ‫י‬évidence par
Gauquelin en 1955 à savoir de la plus rapide à la plus
lente, Mars, Jupiter et Saturne. Encore faut-il préciser que
pour ce qui est de Jupiter, cela ne vaut que pour les
« hommes providentiels . L'approche spatiale consomme,
mobilise beaucoup plus de facteurs en permanence que
l'approche temporelle, l'une éponge, tarit le chomage alors
que l'autre en génère. C'est pourquoi dans une logique
spatiale, on a tendance à vouloir cumuler les acteurs qui
doivent faire acte de présence, simultanément alors que
dans une logique temporelle, un seul et même acteur est en
mesure de gérer successivement et alternativement
différentes fonctions, étalées dans le temps. Voilà pourquoi,
les astrologues ne peuvent se mettre d'accord entre eux du
fait qu'ils n'ont pas la même approche des choses. C'est
ainsi que le paysage astrologique décrit par Gauquelin
finira par englober pas moins de cinq astres, au vu de la
spécialisation professionnelle alors que notre approche,
quant à elle, sera centrée sur un seul astre, à savoir Jupiter,
ce qui correspond au monoplanétarisme que l'on trouve à
l'oeuvre dans la pratique du signe solaire, déterminé par les
positionnements successifs dans le Zodiaque d'un seul et
même astre, ce qui vaut aussi, à une autre échelle, pour les
ères dites précessionnelles (cf Aquarius ou la Nouvelle Ere
du Verseau, 1979) avec le déplacement du « point vernal »
(axe équinoxial.) d'où le terme de précession des équinoxes.
«  De même que l’astronome doit scruter le ciel,
l’astrologue se doit de scruter la société‫ י‬en détectant les
personnages remarquables, qui sont autant de «  stars  »,
de ‘soleils  ». C’est la combinatoire de ces deux niveaux
de repérage qui permet de parvenir à un schéma viable.
L’astrologie qui nous intéresse –-est celle des ‘grands  et
des « puissants  » à fort potentiel et ne concerne pas le
tout-venant, le vulgum pecus à la différence de l’astrologie
de la théologie du Deus Pater.
Il faut résister à la tentation de prétendre à une sorte
d’infaillibilité‫ י‬voire d’immaculée conception du
métalangage astronomique. Le peuple est d’ailleurs
coutumier de surinvestir le langage en ce sens qu’il ne
perçoit l’‫י‬élite que superficiellement et croit pouvoir
l’imiter en lui empruntant ses mots. L’astrologie populaire
aura ainsi contaminé‫י‬à l’‫י‬époque moderne l’astrologie
savante et on est là face à un cas remarquable de
transmission syncrétique mais nous sommes enclins à
considérer que le peuple tout en dépendant des élites
constitue un précieux référentiel, parfois de l'ordre de la
subconscience, de l'Inconscient Collectif (Jung) sur lequel
il n'a pas prise, avec lequel il importe de rester en
corrélation, comme nous avons pu le montrer au niveau
linguistique.. Nous dirons que l’‫י‬élite entretient une
précarité‫ י‬du savoir mais bénéficie d’une certaine stabilité‫י‬
du mode de vie alors que la base est fragile dans sa
situation matérielle – notamment du fait du progrès induit
par l’‫י‬élite, notamment sur le plan technique- mais en
quête de stabilité‫י‬, de choses bien arrêtées quand il s’agit de
connaissance.

Rares sont ceux parmi ceux qui se lancent dans une


description de l'astrologie qui ne tombent pas dans le
panneau du structuralisme,  et Dane Rudhyar n'échappe
pas à la régle.  Certes,  l'on va  assaisonner l'astrologie
d'une façon ou d'une autre mais le produit de base reste
fondamentalement le même  ce qui vient sensiblement
relativiser les différences entre les écoles si bien que l'on
ne peut guère reprocher aux astrosceptiques de parler de
l'Astrologie avec un grand A majuscule et au
singulier.Disons que le discours astrologique, pour peu que
l'on  fasse abstraction de certaines variantes s'articule,
tourne, en gros, autour des mêmes techniques, sans en
omettre la moindre, en une sorte de  vertige  d'exhaustivité
qui  atteint d'ailleurs aussi bien la tradition astrologique
que le système solaire dont il serait criminel et en tout cas
bien mal vu/venu  de soustraire quoi que ce soit. C'est  le
syndrome du puzzle dont les dernières pièces seraient
encore à venir chez ceux qui jouent encore au jeu des 12
planètes  correspondant aux 12 signes. De nos jours, le
grand astrologue est celui qui est capable de donner du
sens à tout ce qui fait partie de l'attirail astrologique
comme, en consultation, à tout ce qui arrive au client. Tout
est bon dans le cochon. Rien à jeter. On pense à un Jean-
Pierre Nicola qui réalisa un assez beau casting avec son
Astrologie Conditionnaliste, re formulant, rebaptisant, dans
les années soixante, toutes les données de l'astrologie
traditionnelle, comme l'avait fait avant lui Dom Néroman,
trente ans plus tôt et après lui Patrice Guinard. trente ans
plus tard. Nous mêmes, nous avons été soumis un temps à
une telle tentation mais, grâce au ciel, nous nous sommes,
très tôt, méfiés, de la juxtaposition des dispositifs, flairant
les redondances, les doubles emplois.
Notrd méthodologie pourrait se résumer ainsi  , ce qui
nous semble assez écologique : respecter les besoins et
les moyens. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire
simple ?. Le rasoir d'Occam.
Comprenez qu'au lieu de se demander ce dont on a besoin
pour assumer une certaine tâche, l'on vous demande de
vous débrouiller pour donner, trouver du travail, de
l'emploi à tant de personnes, pas une de plus pas une de
moins. Il va falloir à tout prix les caser !.Là où un employé
suffirait, il faudra en mettre trois et ainsi de suite, quitte à
diversifier les affectations jusqu'à l'absurde. C'est comme
quelqu'un qui devrait habiter dans un cinq pièces à lui tout
seul : il lui faudra pas mal d'imagination pour donner
l'impression que « tout va très bien, Madame la Marquise !
' RAS. Quant aux moyens, encore faudrait-il s'interroger sur
la faisabilité, la viabilité d'une telle entreprise !
Il faut ici parler de syncrétisme : lorsque l'on rassemble des
données traitant certes d'un même domaine mais selon
des angles différents, voire qui s'excluent mutuellement. Et
l'astrologie est malade du syncrétisme. L'approche
structuraliste tend à nier le syncrétisme en cherchant à
démontrer qu'il y a unité, complémentarité. Il conviendrait
de mettre un terme à une telle entreprise de
désinformation. Mais comment restituer la spécificité de
chaque courant quand il y a tant d'interférences ? C'est la
dialectique de la diachronie et de la synchronie. L'historien
ne peut que révéler les constructions syncrétiques qui
nous font penser à ces monstres dont d'ailleurs l'astrologie
zodiacale est farcie avec le sagittaire (centaure) et le
capricorne (chèvre poisson). Un des pires syncrétismes
reste celui, on l'aura compris, qui confond astronomie et
astrologie, et la Tétrabible est certainement une œuvre
typiquement syncrétique. Selon nous, la vraie astrologie
n'a besoin que de deux planètes, l'une en haut, dans le ciel
Jupiter et une autre dans le thème, le Soleil, ce qui suffit à
organiser les sociétés humaines, faute de quoi, il y a
surcharge des signifiants par rapport aux signifiés, ce qui
conduit à un « sur-découpage », à une inflation, qui nuit à
la pertinence du discours astrologique. Quand on lit
Rudhyar, on a souvent l'impression qu'il coupe les cheveux
en quatre, sous la pression de la quantité des facteurs à
gérer, auxquels il faudrait nécessairement assigner quelque
raison d'être, introduire une énième distinction et parfois il
semble se complaire dans un tel exercice acrobatique qui
confère à l'astrologie une richesse factice.

Nous pensons, pour notre part, que ce qui est de l’ordre du


signifiant n’exige aucunement une correspondance au
regard du signifié‫י‬. On retrouve là la notion de choix, d’
‫י‬élection. Nous choisissons parmi tous les compossibles
ceux et ce dont nous avons besoin pour incarner nos
signifiés. Nous n’allons pas, complaisamment, augmenter le
nombre de nos signifiés pour qu’ils correspondent aux
signifiants existants.
Autrement dit, on doit partir de nos signifiés intérieurs
pour les associer à des signifiants extérieurs et non
l’inverse. Or, l’amateur d’astrologie- l’astrophile- aurait
tendance à procéder à l’inverse, du fait d’une difficulté‫ י‬à
cerner ses propres signifiés intérieurs. Il n’aurait donc
d’autre choix que de partir de données externes et d’en
chercher la réplique en lui-même.
Les gens qui ont une assise psychique suffisamment solide
se rendent bien compte du piège et se refuseront à se prêter
à un tel marché‫ י‬de dupes
On voit que la question de l’élection se pose tant pour les
dieux que pour les cieux. Quel dieu Technique pour
l’Humanité‫ י‬mais aussi quelle planète  ?
D’aucuns n’hésitent pas à répondre «  tous les dieux , tous
les astres  » ou à affirmer qu’il n’existe de toute
façon qu’un seul et même dieu, ontologiquement. Nous
pensons au contraire à une pluralité‫ י‬au sein de laquelle
existent des rivalités. On a vu que nous mettions en
‫י‬évidence deux «  fils de Dieu  », Yahvé‫ י‬et Jésus et que
nous accordions un statut privilégié à Saturne par rapport à
Jupiter (son fils). On peut, si l’on préfère, parler d’
‫י‬émanations à partir de Dieu-Elohim. On dit ainsi , dans
la théologie chrétienne, que «  le Verbe ‫י‬émane du Père
Éternel, et le Saint-Esprit ‫י‬émane du Père et du Fils.”
L’idée de ‘fils de Dieu  »n'‫י‬était en tout cas nullement
‫י‬étrangère au judaïsme du temps de Jésus. Dans l’ֹEvangile
selon Marc (ch. XIV, 53-65), on nous rapporte cet
interrogatoire du Grand Prêtre  s’adressant à Jésus  ;
Es-tu le Christ (c’est à dire le Messie), le Fils du Dieu
béni ? » Il est possible qu’à un certain stade, le
judaïsme -ou en tout cas une secte parmi d’autres - ait
‫י‬évacué‫ י‬une telle représentation, d’où cette affirmation
unitaire (Ehad) au début du Chéma Israel.
Toutefois, l’on serait en droit de se demander si le
troisième facteur de la Trinité‫ י‬ne devrait point plutôt
être le «  peuple  » en lieu et place du Saint Esprit. Il y a
le Père lequel mande et commande son «  fils 
», c’est- à -dire son envoyé‫י‬, lequel est chargé‫י‬
d’annoncer au peuple- aux brebis d’Israël- capable de
recevoir le message ainsi transmis de l’‫י‬émetteur au
récepteur. Avec l’ Alliance Renouvelée, le système
trinitaire parvient ‫ א‬son accomplissement pour former
un tout parfaitement ma‫מ‬tris‫ י‬puisque Dieu
correspondra désormais directement avec le dit peuple
(cf. Jérémie XXXI)  : Les joursviennent —  déclaration
du SEIGNEUR  — où je conclurai avec la maison d’Israël
et la maison de Juda une alliance nouvelle, 32 non pas
comme l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères, le jour o
‫ ש‬je les ai saisis par la main pour les faire sortir d’ֹEgypte,
alliance qu'ils ont rompue, bien que je sois leur maître
—  déclaration du SEIGNEUR. 33 Mais voici l'alliance que
je conclurai avec la maison d’Israël, après ces jours- à
déclaration du SEIGNEUR  : Je mettrai ma loi au dedans
d'eux, je l'écrirai sur leur cœur  ; je serai leur Dieu, et eux,
ils seront mon peuple. 34 Celui-ci n'instruira plus son
prochain, ni celui-l‫ א‬son fr‫ט‬re, en disant  : «Connaissez le
SEIGNEUR  » Car tous me connaîtront, depuis le plus
petit d'entre eux jusqu'au plus grand —  déclaration du
SEIGNEUR. Je pardonnerai leur faute, je ne me
souviendrai plus de leur p‫י‬ch‫י‬.  »
Dans l’Évangile de Jean, on fait selon nous écho à ce
texte  »Il est écrit dans les prophètes. Ils seront tous
enseignés de Dieu  »(Ch. VI)  ; «  Ils  », ici, ‫ א‬n’en pas
douter, ce sont les Juifs.
Au chapitre VIII du même Évangile, Jésus déclare  : 
»Moi, je suis le bon pasteur  ; je connais mes brebis, et mes
brebis me connaissent, 15 comme le Père me connaît, et
que je connais le Père  ; et je donne ma vie pour mes
brebis  »  ; celles d’Israël.
Jean VIII, 28-29  :
«  Je ne fais rien de moi-même; ce que le Père m'a enseigné
‫י‬, je le dis. Celui qui m'a envoyé‫ י‬est avec moi; il ne m'a pas
laissé‫ י‬seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît »
Jésus nous apparaît comme une interface entre le Père (le
« patron  ») et les «  tribus d’Israël ».(de Jacob), le Père est
l’‫י‬émetteur, le fils le transmetteur et le peuple le récepteur.
Mais il semble qu’il y ait confusion terminologique dans le
débat théologique  dès lors que l’on recourt à la grille
planétaire ternaire Mars-Jupiter- Saturne. Entendons par là
que selon la dite grille, les trois valeurs sont parfaitement
compatibles et complémentaires. Il n’y a rien d’étonnant à
ce que les Juifs qui correspondent à la base martienne,
celle du sang soient en dialectique avec leur « 
maisonnée », qui est une extension jupitérienne, visant à
harmoniser, d’aplanir les aspérités, au sein d’une société‫י‬
donnée en rapprochant le statut de ses différentes
composantes, que cette démarche ‫י‬émane des Juifs ou de
païens judaïsants. On peut évidemment passer au stade
supérieur –saturnien - en englobant –au sein d’un empire-
des populations étrangères au monde juif et qui n’auront
pas les mêmes motivations que celles qui en sont plus
proches, ce qui peut viser à un rêve d’universalité‫ י‬sans
que cela remette en question la racine/race proprement
juive. On notera que dans notre tableau, les femmes ne
constituent pas une catégorie à part mais viennent
compléter les hommes aux trois niveaux que nous avons
déterminés, ce qui revient à ce qui est exprimé à partir du
chapitre II du Livre de la Genèse.

René Guénon sur l’astrologie

Dans sa «  Crise du monde moderne  » (1927), Guénon


consacre une partie du chapitre IV («  Science sacrée et
science profane  » à l’astrologie et il nous a semble‫י‬
intéressant de le commenter.
«  Il est faux de dire, comme on le fait habituellement,
que l’astrologie et l’alchimie sont devenues respectivement
l’astronomie et la chimie modernes  (..) «  Il faut
remarquer tout d’abord que l’attribution de significations
distinctes aux termes d’  »astrologie  » et d’ 
astronomie  » est relativement récente  ; chez les Grecs
ces deux mots ‫י‬étaient employés indifféremment pour d
‫י‬signer tout l’ensemble de ce à quoi l’un et l’autre
s’appliquent maintenant. (..) On ne sait plus aujourd’hui ce
que pouvait être l’astrologie ancienne ( ..) ceux m‫ך‬me qui
ont essayé‫ י‬de la reconstituer ne sont arrivés qu’à de
véritables contrefaçons, soit en voulant en faire
l’équivalent d’une science expérimentale moderne, avec
l’intervention des statistiques et du calcul des probabilités,
ce qui procède d’un point de vue qui ne pouvait en aucune
façon celui de l’antiquité‫ י‬ou du moyen Age, soit en
s’appliquant exclusivement à restaurer un «  art
divinatoire  » qui ne fut guère qu’une déviation de
l’astrologie en voie de disparition  »
Contrairement à ce qu’affirme Guénon, un Ptolémée
distinguait nettement astrologie et astronomie  même si
on recourait à une même terminologie  : c’est bien
souvent l’‫י‬épithète qui fait la différence comme lorsque l’on
distingue entre les ‫י‬éoiles, les «  fixes  » et les «  errantes 
»
Prologue.  » Syrus, il y a deux choses principales et
grandes sur lesquelles sont fond‫י‬es les prédictions
astronomiques. L’une qui est la première en ordre et en
certitude, par laquelle nous trouvons à chaque moment le
mouvement du Soleil, de la Lune et des autres astres et les
regards qu’ils ont entre eux, ou ceux qu’ils ont envers la
terre. L’autre par laquelle, suivant les qualités naturelles de
ces astres, nous considérons les changements qu’ils
produisent selon leur position dans les corps. De ces
doctrines, la première a son art qui lui est propre, mais la
fin de la seconde partie qui vient après elle, n’arrive pas à
cette certitude. Celle-là vous a été expliquée avec ses
démonstrations autant qu’il a été possible, par un livre
particulier. etc... »
Au vrai, Guénon décrit fort bien la situation de
l’astrologie de son temps, laquelle est partagée entre les
travaux statistiques du Polytechnicien Paul Choisnard
(alias Flambart) et une astrologie populaire qui va bientôt
envahir la presse, avec la mode des «  horoscopes 
», sans parler de la consultation en cabinet, autour du « 
thème natal  ». Quant aux rapports entre astronomie et
astrologie, nous dirons que l’astrologie aura ‫י‬été‫ י‬dévoyé‫י‬
par certains astronomes, tel un Ptolémée, et par les
appellations mythologiques des astronomes du XIXe
siècle concernant de nouveaux astres du système solaire,
inconnus des Anciens. C’est ainsi que les astrologues
auront très tôt pris le pli d’interpréter la «  carte du ciel »
dressée par les astronomes, en recourant à un
symbolisme zodiacal lequel n’était au départ qu’un
métalangage en usage en astronomie au point que la
plupart des historiens sont persuadés que les noms des
planètes et des signes sont l’œuvre des astrologues 
lesquels n’ont fait que reprendre les pratiques des
astronomes !

Une astrologie du XXIe siècle

Renaissance de l'Astrologie, grâce à la formule que nous


avons retrouvée, sorte de pierre philosophale  : «  Jupiter
à un instant T connecté au point solaire natal. On lit
souvent que l'amour "dure 3 ans", cette durée correspond
au quart du cycle de Jupiter. On notera un parallèle assez
frappant avec le cycle des 4 saisons de 3 mois et avec
les 12 mois Lunaires mis en rapport avec les dites saisons,
chacune divisée en trois signes.. . " Mais une telle
coïncidence nous semble prouver que le système solaire
aura été réaménagé par le Deus Faber mettant notamment
en évidence le lien entre Jupiter et le cycle des saisons car
l"axe de rotation de la Terre n'est pas parfaitement
perpendiculaire face au Soleil : la Terre est inclinée de 23°.
Notons aussi que la durée de 3 ans a souvent été
remarquée, signalée empiriquement comme constituant
un seul dans les relations humaines. On notera que la
confirmation religieuse, notamment chez les Juifs se
célèbre au moment du treizième anniversaire, soit à la fin
d'un cycle jupitérien de 12 ans.

On aura compris que nous sommes ici en plein dans la


dialectique de la présence et de l'absence, l'astronomie
étant ici l'écrit et l'astrologie l'oral, lequel ne garde de
l'écrit que certains facteurs, à l'instar de ce qui se pratique
pour la langue française. Ne pas comprendre un tel
principe revient à manger une banane avec sa peau, sans
la décortiquer  !

Certes, tout travail est voué à une tension entre entropie


et néguentropie, ce qui va dans le sens de notre
monoplanétarisme, à savoir un vecteur multifonctionnel
passant par des temps successifs, du fait de la diversité
cyclique de son contenu. Entropie lorsque les schémas de
départ sont remis en cause et néguentropie, lorsque le
chercheur s'efforce de rétablir un certain ordre de façade,
une structure, une synchronie faisant abstraction d'une
histoire, une telle entreprise de toilettage ne faisant
jamais totalement, tout à fait, disparaître les traces de
talonnements, ce qui permet à l'historien habile de
dégager en archéologue un certain nombre de strates, de
couches..Il reste que le paradoxe de l'historien tiendrait au
fait qu'il ne cesse de démystifier, de déconstruire la
narration historique, comme le scorpion tuant la
grenouille qui le porte pour traverser un cours d'eau et se
noyant par la même occasion. L'Histoire n'a rien à proposer
sinon un regard critique, ce qui la rapproche de la
philosophie. Cela vaut évidemment pour les corpus que
nous avons explorés mais également pour la genèse, la
diachronie de notre propre investigation. La stagnation de
la pensée serait ainsi le seul antidote au désordre.

L’usage des paraboles dans les Évangiles permet de poser


un modèle débordant d’une situation donnée. Cela
montre que l'esprit humain est plus à son aise dans les
schémas théoriques que face à une réalité vécue trop
directement. L’une de nos préférées, parmi celles que nous
avons nous-mêmes mises en avant est celle du messager
et de son rapport avec l’expéditeur et le destinataire. Une
autre est celle du plat de lentilles par opposition à la cuisse
de poulet. Les lentilles prennent collectivement la forme
du plat alors que la cuisse de poulet impose sa propre
forme. Opposition entre matière et forme. De même
certaines personnes n’existent que par rapport au cadre
dans lequel elles s’inscrivent alors que d’autres affirment
leur personnalité propre 

Nous aurons pu observer que cela a donné des fruits qui


ne sont pas nécessairement enthousiasmants, ce qui fait
parfois songer à la parabole de l'Apprenti sorcier. Quel
bilan dresser à propos de ces "progrès" concernant nos
trois grands thèmes? L'astronomie aura certainement
perturbé le cours normal de l'Horoscopie tout comme le
français celui de l'anglais/ En mythologisant les planètes,
l'astronomie aura conduit à un grave contresens
méthodologique chez les astrologues, à savoir la croyance
dans une utilisation pléthorique et inflationniste du
système solaire. Tout cela à cause d'un certain mimétisme;
Quant au sionisme, n'a -t-il pas contribué à déstabiliser la
présence juive au monde? Le mieux est l'ennemi du bien!
La diaspora tend à éparpiller l'antisémitisme dans les
directions les plus contradictoires tandis que le sionisme
facilite et encourage à une focalisation géographique
hostile, appelée antisionisme. Nous dirons que le
sionisme et le religieux, de par leur embrigadement
s'apparentent au fascisme alors que la démarche
diasporique et laïciste juive qui laisse l'individu juif face à
son "Connais-toi toi-même", en serait l'opposé.

Rappelons que le sionisme est plus porté par les


Évangélistes -sionistes chrétiens- polarisés,
théologiquement et téléologiquement par la "Terre Sainte"
que par les communautés juives de la Diaspora,
phénomène particulièrement patent aux États Unis.

Selon nous, contrairement aux représentations en vigueur


la théologie à l'inspiration la plus récente est celle du
judaïsme adamique et la plus ancienne, celle de l'Islam, le
christianisme se situant entre les deux. Nous suivons le
schéma thèse, antithèse, synthèse et c'est le judaïsme qui
remet en question la théologie christique de l'homme-
dieu. Situer le judaïsme en premier est un contresens de
première magnitude car il est avant tout une mise en
garde. Dans le domaine des résurgences, l'ordre
scripturaire n'a que peu de poids et les premiers seront les
derniers. L'ordre d'arrivée n'est pas forcément celui de
départ/

C'est dire que nous rejetons l'idée selon laquelle l'Islam


serait la dernière venue des théologies monothéistes Ou
que le judaïsme serait apparue en premier. Ce ne sont là
que des apparences, des artefacts Notre expérience nous
enseigne (on pense au corpus Nostradamus (cf. notre
volume II) en effet que l'ordre officiel des parutions ne
correspond pas nécessairement à l'ancienneté des
documents. L'Islam est l'héritier de l'ismaélisme- à ne
surtout pas confondre avec le judaïsme (ou plutôt
l’adamisme) - et son Allah est le pendant du El (ohim)–
même racine - En bref, le judaïsme - adamisme est la
troisième théologie, le christianisme, la deuxième, l'Islam
la première. Révolution Copernicienne. Au regard de la tri
fonctionnalité planétaire, la première création est
saturnienne, la deuxième jupitérienne e t la dernière
martienne. Or en hébreu, Mars- le troisième de la lignée
des dieux- se dit Maadim, ce qui ressemble fort à Adam et
à Adom, ce qui est rouge, Mars-, la planète la plus rapide
des trois - étant dite «  Horus rouge ».du fait de sa couleur
rougeâtre. Le sang en hébreu se dit d'ailleurs Dam. Cela
dit, cette référence aux planètes relève plus selon nous
d'une cosmologie que d'une astrologie. La seule planète
vraiment opérationnelle serait selon nous Jupiter, les
autres astres correspondraient à un organigramme spatial
et non temporel.

On aura compris que trois théologies sont en présence et


que cela sonne la fin du mythe du dieu unique. Face à la
thèse d’un dieu universel dont l’existence n’exigerait pas
même de révélation spéciale, se dresse, dans le champ
judéo-chrétien, deux options, la juive et l’israélite- cette
dernière donnant naissance au christianisme. L’option
chrétienne nous apparaît comme l’antithèse de la
première, notamment par le moyen des miracles, lesquels
caractérisent ce courant tant dans l’Exode que dans les
Évangiles  : on peut parler d’une tradition
du miracle au point que pour les chrétiens, le miracle
prouve la réalité de leur dieu humain, capable de tenir
tête au «  Père  », le El, Allah alors même qu’il s’agit de
la négation du dieu transcendantal. Nous avons expliqué
qu’il était impropre de qualifier les Adamites de Judéens,
de Juifs cette terminologie renvoie à Yahvé, c'est-à-dire à la
planète médiane, entre Saturne et Mars, à savoir Jupiter, le
christianisme, héritier de l’ismaélisme, étant un compromis
entre le caractère très restrictif de l’adamisme et la
dimension universelle de Saturne (cf. les travaux de Michel
Gauquelin. L’influence des astres, Paris 1955).

Les juifs correspondent à une synthèse entre ces deux


options en introduisant un dieu à mi chemin entre ces
deux extrémités, un dieu jupitérien, en quelque sorte,
situé entre Saturne et Mars. (cf. notre volume II) En ce
sens, le dieu des Judéens serait le dernier des trois à entrer
dans l’arène, car Jésus ne serait qu’un avatar du dieu des
Israélites. Le judaïsme naît d'un rejet de l'idée de
l'homme dieu, incarnée par Jésus mais bien plus ancienne
que lui car les Pyramides n'auront pas attendu Jésus  !

De nos jours, ce dernier dieu semble devoir prendre sa


revanche, face aux dégâts écologiques – au sens large-
générés par notre Humanité. Il importe notamment de
repenser l'habitat en optant pour la polyvalence et la
cyclicité des activités dans un même espace, au lieu de
penser en termes de compartiments et d'appartements.
Cela devrait conduire à une réduction sensible de la taille
des lieux de vie. La démarche cyclique est foncièrement
écologique en substituant au critère d'espace un critère de
temps bien moins coûteux structurellement mais exigeant
une dépense plus grande d'énergie de la part du
consommateur.

Mais le coût écologique, c'est d'abord tous les


expédients visant à masquer les réalités évidentes, ce qui
correspond à de l'obscurantisme, c'est la part des
importations, donc de la distance à parcourir pour les biens
consommés. Notre société est obèse, elle doit suivre un
régime, se débarrasser des mauvaises graisses.
Inversement, quand , dans une société  , on ne cherche
pas à donner le change, à se faire passer pour ce qu'on
n'est pas, l'écologie se porte mieux. C'est dire que le
temps de la Troisième Création est celui d'une politique
d'amincissement  : mieux vaut peu de personnes en
pleine possession de leurs moyens qu'un plein emploi
généralisé qui a fait long feu. Le passage de la puissance à
l'acte  implique une sélection  : beaucoup d'appelés et
peu d'élus. Il importe de restaurer une cohérence de la
verticalité, ce qui exige de cesser de faire appel à de
l'horizontalité, c'est à dire de nier les frontières ethniques,
d'être piégé par la deuxième (et plus) génération
d'immigrés laquelle n'assume plus la situation des parents
et ce faisant se met en porte à faux par rapport à la raison
même de sa présence, du fait d'une application
irresponsable du Droit. La question des femmes se pose 
en ce qu'elles sont des immigrées de l'intérieur auxquelles
il aura été fait appel à certains moments, du fait de la
Première Guerre Mondiale et de son hécatombe
d'hommes morts ou blessés au front. C'est dans le refus
d'effectuer certaines tâches par une partie de la
population que l'on fait appel aux machines et à une
humanité du fait de sa différence visuelle – de son
manque de lisibilité faciale, se voit forcée de recourir à
des expédients qui ne font pas le poids : la langue, la
religion, le droit, les parures. Le télétravail occulte une
faillite de la communication sensorielle. La crise
pandémique en France aura été aggravée par le refus de
distinguer, de classer, d'où cette mesure calamiteuse du
confinement généralisé, aux effets économiques
exorbitants. Tout est fonction de l'écrasement de la
verticalité au nom d' un principe utopique et dystopique
d  'égalité, de parité conduisant à une invasion, à une
importation d'éléments extérieurs, qu'il s'agisse de
l'esclave humain ou mécanique, l'un étant souvent lié à
l'autre.

Afin de dédramatiser certains débats, il est bon, en effet 


selon nous, de recourir à la méthode de ce que nous
appellerons la nécessité systémique. Il s’agit de faire
admettre, a priori, le fait que tout système, tout plan,
exigent un certain ordre. Notre esprit est plus libre de
penser sur des modèles que sur des faits bruts. Recourir
à l’analogie permet en outre d’éviter l’écueil, l’obstacle
explicatif, ce qui correspond au demeurant à notre idée de
la phénoménologie. C’est ainsi qu’expliquer pourquoi le
français est parvenu à jouer un tel rôle face à d’autres
langues ne saurait se comprendre tout à fait sans recourir
au qualificatif de charismatique et cela vaut aussi pour le
personnage du leader. Sous prétexte qu’il manque certains
chaînons ou que l’on ne peut préciser l’origine d’un
processus, d’aucuns se permettent de nier jusqu’à son
existence alors que celle-ci n’en est pas moins patente ici
et maintenant, même si certains aspects ne nous sont pas
connus. On a là un point commun entre les Juifs et les
Francophones, du fait d’une masculinité intrusive qui ne se
peut légitimer que par ses effets, par sa fécondité, au sens
plein du terme. Ces deux mondes ne sont-ils pas ainsi faits
pour se comprendre  ?

D’ailleurs, lorsque l'interlocuteur est conduit à


reconnaître qu'il n a pas connecté toutes les données il
sera mieux disposé à changer d'avis. On devra donc
s’interroger sur le besoin structurel à satisfaire afin que cet
ordre perdure qui est de fixer une centralité, une filiation,
une cyclicité, une dualité sans pour autant, à ce stade,
déterminer un modus operandi. Une fois une telle
nécessité reconnue, il ne sera plus possible de jeter le bébé
avec l’eau du bain. Par exemple, si l’on admet la mise en
place de certains dispositifs, on ne pourra plus en nier la
raison d’être. Il ne restera plus alors que de concilier de tels
principes avec ce qui est déjà instauré. Par ailleurs, à
l’instar d’une enquête policière, il est bon de déterminer
les motifs et les mobiles ayant conduit à «  commettre  »
un texte donné au lieu d’opter d’emblée pour la conviction
que ce texte décrit une réalité objective ayant vraiment
existé – on est dans le «  c'est écrit  » - quand il ne s’agit
que d’une projection subjective. C’est un travers fort
fréquent chez ceux qui se référent à un corpus de type
religieux. Il importe ainsi de s’assurer que le texte
considéré ne comporte de pièces incompatibles entre elles,
s’excluant mutuellement, du fait d’un processus
syncrétique qui en est le soubassement. Au risque de
l'anachronisme, il faudra ajouter celui de l’anachorisme (du
grec choros, espace, qui a donné chorégraphie), à savoir le
non -respect des clivages religieux, comme nous l’avons
montré dans notre étude des Centuries nostradamiques.
Cela pose le problème de l’émetteur et du récepteur, du
destinataire du message, à condition toutefois de
comprendre que ce destinataire devra disposer de
l’équipement adéquat pour capter l’information. Et c’est
bien là que le bât blesse chez ceux qui prétendent un peu à
la légère être visés, concernés en quoi que ce soit par
telle ou telle injonction.
La question juive relève plus de la verticalité que de
l’horizontalité, car dans tout ensemble, il y a un haut et un
bas, ce qui relève de la verticalité alors que chaque
ensemble se distingue d’un autre, ce qui relève de
l’horizontalité. Or, il y a débat quant à l’approche des Juifs 
selon qu’on se situe dans la verticalité ou dans
l’horizontalité, cette dernière option correspondant à la
démarche sioniste alors que le diasporisme juif renvoie à la
verticalité, cette dernière impliquant une intégration au
sein d'un ensemble plus vaste er de se situer
nécessairement en position minoritaire. Il y a là un
obstacle épistémologique, tant il semble plus aisé
d'appréhender les différences d'ordre horizontal que
celles d'ordre vertical. La formule concernant ce qui est
autre d'un côté ou de l'autre des Pyrénées passe comme
une lettre à la poste et la xénophobie est certes d'une
banalité ordinaire. On est dans le culturel et l'on sait qu'il
est concevable de changer d'horizon et de se convertir de
plus ou moins de bonne foi.
Mais dès que l'on aborde la question de la lutte des
classes, on glisse vers la verticalité. De quel droit tel
groupe pourrait légitimement dominer tel autre, au sein
d'une même nation? Pourtant, comment une société
pourrait-elle s'organiser sans que s'instaura une certaine
hiérarchie de fait ou de droit? L'on passe alors à une forme
de pensée magique. C''est pourquoi le sionisme israélien
ne pose pas tant de problèmes que cela en ce qu'il fait
passer les Juifs de la verticalité à l'horizontalité et en ce
sens apparaît comme une solution assez commode à
gérer ne serait ce qu'au niveau de l'ONU (organisation des
nations unies) alors que la condition diasporique ne
peut évacuer la question de la verticalité, que l'on
retrouve dans l'idée même de peuple élu. Or, s'il est
difficile de concevoir la domination d'un peuple sur un
autre, en revanche, celle d'une caste sur une autre
semble bien incontournable au sein d'une société
donnée. L'astuce des antisémites aura consisté à faire
considérer les Juifs comme des étrangers, donc à les
rejeter dans l'horizontalité, en faisant jouer les ressorts
de la xénophobie. Il est vrai qu'une part importante du
monde juif francophone s'est engagée dans un double
processus d'appropriation identitaire du passé: d'une part
celui de l’Émancipation des Juifs de la charnière du XIX e
siècle , par le biais du décret Crémieux pour les Juifs
d'Algérie et de l'autre celui du Retour vers la Terre
ancestrale, à la charnière du Xxe siècle et souvent en
empruntant les deux voies à la fois!
A la limite, on en arrive à ce paradoxe au nom duquel un
Français de type africain serait mieux toléré qu'un Juif, de
type caucasien, comme si la dimension visuelle était
devenue un critère secondaire.. Or, selon nous, le
premier impératif incombant à une société est de
préserver son unité/ identité visuelle, le péril étant de
générer une société hétérogène ne communiquant que
par le truchement du verbe.
Revenons à Herzl lequel ne fonda d'ailleurs pas le
mouvement sioniste mais le rejoignit quelques mois avant
le Congrès de Bâle de 1897 pour en prendre le contrôle.
C’est l’exemple même d’un leader - on est donc dans la
verticalité- qui prend la tête d’un groupe déjà constitué et
structuré spatialement. (cf. J. Halbronn «  Herzl et le
sionisme » , 2002, (http://ramkat.free.fr/phalb2.html)
La Nation est une pseudo-race et un pseudo-empire. Elle
n'a ni l'enracinement génétique de la race, ni le projet de
dépassement des clivages de l'empire. C'est une sorte de
mélange hybride des deux
La Nation est marquée par le mythe du creuset – on met
tout le monde dans le même sac sans tenir compte des
origines, de la provenance des uns et des autres en vue de
créer une pseudo unité.. Mais une telle approche est
appauvrissante car l’on quitte ainsi la proie pour l’ombre,
c’est un jeu de dupe. On ne s’intégrerait que par un acte
négatif de rejet de son passé en se résignant à être
culturellement sinon juridiquement au sein d’une société à
deux vitesses, qui se décharge sur celui qui s’est ainsi
dépouillé de corvées qu’elle entend épargner à ses
membres à part entière. Et il est vrai que «  Dieu  » a
donné l’exemple en se divisant en une partie mâle et une
partie femelle. L’immigré se retrouve, de par sa démarche
même, dont il n’a pas nécessairement apprécié tous les
enjeux- doté, de facto, d’un statut féminin, lequel consiste
à faire ce dont la société dominante ne souhaite pas
s’occuper sous peine de déroger. Les activités jugées
toxiques, au prisme d’une verticalité mal assumée, et au
nom d’une volonté d’égalité, devront être dévolues à des
étrangers au système. Sur le plan linguistique, il y a un
parallèle  tentant: c’est ainsi que la fortune du mot « 
leader  » et plus récemment du mot «  coach  », importés
de l’anglais –non francisé (encore que coach vienne de
coche, d’où la mouche du coche), en français pourrait tenir
au discrédit affectant la gouvernance, autour des mots « 
chef  », «  directeur  » etc. L’impératif d’égalité conduit à
de telles distorsion et l’on préférera glisser du clivage
vertical vers le clivage horizontal, tout comme l’on
remplacer le référentiel racial par le référentiel religieux,
alors que le premier est bien plus accessible que le
second.
En fait, toute frontière correspondrait, pour nous, à une
dynamique féminine, à un contenant indifférent au
contenu, qu’il s’agisse de la frontière supposée entre
langues, entre peuples. La plupart des langues et des
nations relèvent de l'artifice, du trompe l'œil, de barrières
de péage révolues  : on se fait une montagne des
moindres variantes et variations  multipliant ainsi à l'envi
le nombre de centres. C’est ainsi que pour nous, on l'a
vu, l'anglais ne serait finalement qu'une modalité plus ou
moins heureuse et aboutie du français: a nice way to
speak French. Peut-on, au demeurant, dire qu’un
anglophone «  apprend  » le français comme on le dirait
s’il devait apprendre le russe ou le chinois alors qu’il s’agit
simplement d’un reformatage, d’un réaménagement d’un
matériau commun, à quelques variantes près d’ordre
sémantique, phonologique ou morphologique (si l’on
inclue les auxiliaires dans ce champ grammatical, au même
titre que les conjugaisons) ?
L’empire, on l’aura compris, serait bel et bien le facteur
masculin, lequel tend à dépasser tout cadre préétabli à
condition toutefois qu'il assume une pluralité interne. liée
à la diversité des leaders en présence. L’empire est bien
moins contraignant que la Nation en ce que d’emblée il
aura conscience de son hétérogénéité, de la diversité de
ses composantes, l’affirmation unitaire étant artificielle et
superficielle
En ce sens, la Nation doit évoluer soit vers l’Empire soit
vers la Race encore qu’il soit possible d’envisager une
synergie entre ces deux voies, une Race digne de ce nom
ayant vocation, on le verra, à exister au sein d’un Empire
digne de ce nom, Cela dit, la réhabilitation de ces deux
concepts de la race et de la nation se heurte à un certain
nombre d’obstacles idéologiques  : au cour du XXe siècle,
l’empire finira par être associé au colonialisme et bien
entendu à l’impérialisme alors que la race le sera au
nazisme voire au sionisme et bien entendu au racisme,
d’où l’anti-impérialisme et l’antiracisme. La Nation est
certes volontiers dotée de toutes les vertus, dès lors qu’elle
ne bascule ni dans l’impérialisme, à l’extérieur ni dans le
racisme, à l’intérieur. Mais nous avons montré les limites
du modèle «  jupitérien  » lequel nous apparaît comme
une cote mal taillée  en effet, toute nation s’apparente peu
ou prou à un empire, même lorsque l’on s’en tient à la « 
métropole  » et toute nation (à rapprocher de naissance).
Nos ancêtres les Gaulois) est tentée de se vêtir d’une sorte
de légitimité structurelle assez factice alors que les
facteurs migratoires y sont obvies. D’aucuns d’ailleurs
voudraient bien réduire le «  peuple juif  » à une telle
histoire faite de conversions, profitant de la difficulté
épistémologique à définir ce qu’est une telle entité, au
prisme de la Science établie. C’est dire que notre
modélisation sous forme de triade planétaire qui montre le
caractère d’interface de Jupiter par rapport à Mars et à
Saturne est susceptible de déboucher sur une praxis à
commencer par une réflexion emblématique sur les
conditions optimales de la présence juive au monde au
XXIe siècle alors même que les sionistes se flattent de
parvenir à accueillir – tôt ou tard si ce n’est déjà le cas- en
Israël la majorité des Juifs., considérant – une fois pour
toutes- la diaspora du monde juif comme un état
obsolète au regard du seul modèle viable que serait la
Nation alors même que l’État d’Israël, du fait des
conquêtes dues à la Guerre des Six Jours, semble avoir
basculé -depuis un demi-siècle - dans un processus
impérial pas forcément bien assumé. Or, la diaspora « 
jupitérienne  » nous apparaît comme un état
intermédiaire – celui de l’animal -entre l’universalité
minérale saturnienne et l’enracinement végétal martien.
Cela dit, la place de Jupiter nous semble tout à fait
centrale, ne serait-ce que par la dimension remarquable de
cet astre. Ce n'est d'ailleurs probablement pas par hasard
que Jupiter ait une révolution de 12 ans alors que le soleil
et la Lune, notre satellite, se rencontrent à 12 reprises Il
y a là comme un clin d'œil, une piste. Cela indique selon
nous que notre système solaire a dû être réaménagé par le
dieu de la Troisième Création, le Deus Faber. Ce dieu qui
est nié par les tenants de la Première Création que sont
les astronomes et autres astrophysiciens alors que
l'astrologie relève de la Troisième Création. Le Deus Faber
dépasse largement les moyens propres à l 'Homo Faber
d'où l'incrédulité des tenants des deux premières
théologies à son égard et c'est précisément un tel rejet de
leur part tout son sens à la troisième théologie. Tout se
passe comme si l'on voulait bien admettre un dieu originel
tout puissant mais sûrement pas un dieu plus tardif
capable de reformater le Ciel, à savoir la structure même
de notre système solaire et son articulation sur notre
humanité, constituant ainsi un binôme. Il s'agit là en effet
d'une dimension complètement inaccessible au regard des
deux premières théologies. Nous dirons que la troisième
Création est l'ère de la Techno science, c'est à dire la fin
d'une Nature transcendantale mais aussi la fin d'une
Culture immanente, qui est celle de notre technologie. On
peut même aller jusqu'à dire sur un mode cyclique, que ce
qu'on appelle cet état de nature n'aura été possible que
du fait même d'une Techno science antérieure. La boucle
est bouclée

 
L'historien des textes que nous sommes  sait faire la part
des emprunts et des sources en évitant de tirer des
conclusions excessives, ce qui engagerait sur de  fausses
pistes, égarerait. La question du Zodiaque fait assurément
partie d'une telle problématique liée notamment au
métalangage. Il ne fait certes pas de doute que la
symbolique zodiacale  emprunte à l'iconographie des mois
de l'année, bien que peu d'astrologues se réfèrent aux Très
Riches Heures du Duc de Berry ou à d'autres "livres
d'heures" représentant les travaux et les jours  au fil des
saisons. En fait, comme nous l'avons montré dans notre
article Astrologie de l'Encyclopaedia Universalis,  les
corrélations entre signes zodiacaux, Eléments, planétes et
calendriers/almanachs  sont assez confuses surtout si l'on
ajoute la question du tétramorphe - taureau-lion- aigle-
homme qui renvoie au Sphinx et  aux visions du prophète
Ezéchiel sans parler des Quatre Evangélistes. Que nous
révelé un tel désordre, une telle incurie? D'abord, il
faudrait commencer par se demander si le Zodiaque est le
fait des astronomes ou des astrologues.Que répondent les
astrologues? Ils nous diront probablement que l'on ne
distinguait autrefois pas les uns des autres, ce qui
permettait de ne pas répondre. Or; même un Ptolémée, au
début de sa Tétrabible distinguait les deux activités même
quand elles étaient pratiquées par les mêmes personnes.
Selon nous,  il est fort probable que nous avons affaire à
une question  d'agencement astronomique, tout comme
d'ailleurs pour ce qui est du nom attribué aux planètes:
pourquoi tel dieu et pas tel autre si l'on se réfère à toute
l'Olympe?Ne soyons pas anachroniques: l'on avait pas 
avant la fin du xVIIIe siècle commencé à utiliser d'autres
dieux, comme Cérés, Pallas, Junon, Vesta, Neptune etc.Et là
nous savons que ce ne sont pas les astrologues qui ont
baptisé ces "nouvelles" planètes, invisibles à l'oeil nu et
donc restées inconnues durant des millénaires.. Même les
aspects semblent bien avoir servi aux besoins de
désignation et de localisation des planètes. Or, cela vaut
pour les étoiles fixes -dont traite la Tétrabible de Ptolémée-
qui sont le point aveugle des astrologues de puis des
décénnies, qui ne veulent entendre parler que de notre
système solaire mais dans sa totalité.
La thèse que nous présentons ici est la suivante: le
Zodiaque aura surtout servi à situer les étoiles fixes de
façon à déterminer leurs relations avec les planètes
puisque pour nous l'astrologie est fondée sur les aspects
entre planètes et étoiles. Comme les étoiles sont censées
être fixes et bien plus nombreuses que les planètes, elles
pouvaient heureusement servir à établir une bonne
signalisation et un suivie de la course des quelques
planètes identifiées. Pour ce faire, il fallut bien  fixer
quelque code auquel on se tiendrait,  aussi arbitraire et
aléatoire soit-il.  En combine de part découper le  gateau
de l'écliptique sur lequel circulaient les dites planètes?
Certains préfèrérent le découper en 12 parts, d'autres en
28  et  il y eut certainement d'autre formules comme la
répartition en huit secteurs. Pour l'astronome,  il ne tirait
aucune information du passage de telle planète dans l'un
de ces secteurs si ce n'est qu'elle se rapprocherait ou
s'éloignerait de telle ou telle étoile. Nous ne pensons pas
en effet qu'il s'agissait de relier une planète avec une autre
planète mais bien qu'un cycle se constituait sur le rapport
planète/étoile, l'étoile ne bougeant pas alors que dans le
cas de deux planètes,  le positionnement changerait d'une
fois sur l'autre, ce qui n'aurait vraiment pas été très
pratique! Or, le rapport planète étoile ne dépendait pas de
la précession des équinoxes.
C'est là que le débat risque de déraper. On va nous
expliquer que si les noms des 12 constellations- mais
l'argument ne vaut guère pour la division en 28
susnommée- emprunte à l'iconographie mensuelle des
saisons, ce ne saurait être sans "raison"! Ce sont d'ailleurs
les adversaires de l'astrologie - notamment à la fin du XVIIe
siècle- qui brandiront cet argument à la face des
astrologues de l'époque. Si les constellations ne
correspondent plus au système dérivé du point vernal,
c'est toute l'interprétation astrologique du ciel qui s'en
trouvera affectée! Car , en effet, à la différence des
astronomes, les astrologues avaient pris l'habitude de tirer
quelque enseignement de la présence de telle planète
dans telle constellation. C'est alors que les astrologues
répondent qu'ils n'ont que faire des constellations et ce qui
compte pour eux, ce sont les saisons, le cycle des 12
"mois" alors que pour les astronomes, cet emprunt à une
telle symbolique- plutôt qu'à une autre-  n'avait aucune
teneur en soi, ce qui les rendait indifférents à la question
de la précession. On comprend que la question préalable à
savoir si le Zodiaque est l'oeuvre des astronomes ou des
astrologues prend tout son sens .  Or, il est à craindre que
ce fut une affaire d'astronomes et que les astrologues
furent les dindons de la farce en se servant imprudemment
d'une signalisation qui aurait du rester ce qu'elle était, ni
plus ni moins, tout comme on donne un nom à une rue ou
un prénom à un nouveau né. Problème ancien du
"nominalisme",  de la portée des mots, de l'arbitraire du
signe. Or, pour le profane, il faut faire fléche de tout bois et
il n'entend pas se laisser confisquer un tel savoir. Il n'y a
pas de fumée sans feu. Ce qui vint  aggraver les choses,
c'est quand les astrologues se désintéressèrent des étoiles
fixes, puisque les astronomes- y compris ceux qui étaient
astrologues comme Kepler au début du XVIIe siècle - leur
enseignaient qu'elles n'avaient plus droit au chapitre, du
fait notamment de la révolution copernicienne.
En effet, si les étoiles fixes ne comptaient plus,  quid des
constellations, ensembles d'étoiles comme leurs noms
l'indique? Eh bien, si le contenu  devenait sans portée, le
contenant, lui, subsistait.  On oubliait que ce contenant ne
faisait sens que par rapport à son contenu imparti, à savoir
la localisation des étoiles et l'on en arriverait à l'idée que le
contenant pouvait servir quand même, de signifiant, il
devenait ipso facto signifié! Mais certains astrologues, tel
un Jean-Pierre Nicola- entendirent ne pas tomber dans le
piège des noms de signes (cf La condition solaire 1964) et
proposèrent de fonder le découpage en 12 selon d'autres
critères (zodiaque photopériodique) oubliant, toute fois,
que ce découpage en lui-même  faisait problème. Pourquoi
donc diviser l'écliptique en 12,  à partir qui plus est du
point vernal, équinoxial (0° bélier)? Pour ce courant,  le
cycle saisonnier devenait la  référence par excellence! C'est
dire que l'on prenait ce qui n'était qu'un emprunt 
commode au pied de la lettre, en une sorte de fuite en
avant sans penser que d'autres découpages comme en 28
astérismes étaient pratiqués par l'astrologie indienne et
cette fois sans le moindre rapport avec le cycle saisonnier,
ou bien simplement en prenant l'équinoxe de printemps
comme point de départ. Le bannissement des étoiles fixes
continuait à faire des dégats dès lors que les dites étoiles
n'étaient pas considérées comme signifiantes. Il fallait bien
se servir du processus saisonnier à la place! Certes, André
Barbault  avait trouvé la parade en combinant les planètes
entre elles -cf les Astres et l'Histoire, 1967. en ne tenant
même pas compte du passage d'une planète d'un signe à
l'autre et donc échappant au découpage en 12, mettant
l'accent sur les aspects à commencer par les conjonctions.
Cela déboucha dans les années 80 sur un fiasco
prévisionnel avec une  troisième guerre mondiale qui
n'arriva point. Cela fait penser à une prison où en l'absence
de femmes, les hommes s'arrangent entre eux! Il s'agissait
toujours de remplacer l'absent pour faire couple.On allait
vers une astrologie planète-planète et avec l"astrologie
mondiale seulement à partir de Jupiter jusqu'à Pluton, soit
les planètes dites "lentes" dont les Anciens ne
connaissaient que Jupiter et Saturne. Si Barbault évitait
même de tenir compte du nom des planètes, la plupart des
astrologues tiraient une précieuse information de leur
appellation et là encore, l'on pouvait se demander s'ils
n'extrapolaient pas à partir des termes qu'il avait bien fallu
que les astronomes confèrâssent aux dites planètes en
puisant cette fois non dans l'iconographie des mois de
l'année mais dans celle de la mythologie, comme d'ailleurs
c'était aussi le cas pour les noms des constellations. Un
courant  voulait d'ailleurs que face aux 12 signes du
zodiaque il y ait 12 planètes (luminaires compris), c'est à
dire que le cycle des 12 mois serait la matrice même du
système solaire (cf Patrice Guinard, ajoutant  Chiron et
Cérés pour faire 12! dans ses textes sur les maitrises
planétaires, site CURA)

Si nous n’accordons aucune importance à la position des planètes


dans les signes ou dans
les constellations, comme nous l’avons expliqué dans une
précédente étude, nous
pensons que le cycle des saisons est utile pour analyser le
processus cyclique
en soi.  D’où l’importance à accorder aux milieux de saison,
d’autant que cela
correspond au tétramorphe, c’est à dire aux signes dits « fixes »
(taureau, lion,
scorpion,  verseau) qui constituent l’image du Sphinx.(cf notre
prologue à Aquarius ou la Nouvelle
Ere du Verseau, Paris, Albatros-Autre Monde, 1979) et que l’on
retrouve dans
la Bible, au Livre du prophéte Ezéchiel.  Ces signes correspondent
au
semi-carré et au sesqui carré: semi carré (45°)  entre la
conjonction et le carré, sesqui
carré (135°)  entre le carré et l’opposition.  De la même façon, le
« plein » d’une
saison n’est il pas son « milieu », son « coeur », ce qui vaut
analogiquement pour
une phase?
Autrement dit, ce serait une grave erreur de focaliser l’astrologie
cyclique sur
la conjonction des deux astres composant le cycle ou sur leur
quadrature car alors
il s’agit de temporalités intermédiaires et ambivalentes. Le
printemps ne se
capte pas au moment de l’équinoxe pas plus que l’Eté au moment
du solstice! Il
faut attendre la vitesse de croisière, le sommet de la phase. D’où
une division
en huit si l’angle de 45° devient la référence, l’unité de temps et
d’espace bien plus
importante en  astrologie cyclique qu’en astrologie rotationnelle,
contrairement
à ce que soutient Patrice Guinard axé sur la division du
mouvement diurne en  huit
(le « dominion », site CURA. free.fr)
L’erreur d’André Barbault aura été de surinvestir le moment de la
conjonction
au lieu de considérer les aspects de 45° entre les planètes
formant cycle, ce qui
décale  singulièrement les échéances, surtout pour un cycle de 36
ans comme
c’est le cas pour Saturne-Neptune. Décalage d’un huitième de
cycle, soit 4 ans
environ. On notera d’ailleurs que si 1989 a  été important, la
dislocation de l’URSS
aura été un choc encore plus grave pour la Russie, deux ans plus
tard, dans les
tout derniers jours de l’année 1991. L’erreur aura été de ne pas
prévoir le second
temps du choc. Est ce que Barbault au lendemain de 1989
annonça ce qui allait se
produire deux ans plus tard. En fait 1989 n’aura  été  qu’un
prélude à la Chute de la
Maison URSS.
Dans le cas du cycle de Jupiter  de 12 ans,  chaque phase couvre 3
ans, ce qui
équivaut aux 3 mois qui divisent une saison. A mi-parcours, on est
à 18 mois pour l
le milieu de phase. Il faudrait donc abandonner  les prévisions
axées sur le
moment précis de la conjonction ou de la quadrature,
notamment en transit et
la tradition astrologique a bien raison de nous proposer le semi-
carré et le
sesqui-carré, qui sont la base de la division en huit secteurs, ce
qui rend d’autant
plus obsoléte la division en douze. Comme le reconnaissait
d’ailleurs
Barbault lui même, la conjonction est un aspect ambivalent
comme tout ce qui
inaugure une  nouvelle phase.
Ce que nous disons vaut évidemment pour l’aspect d’opposition
qui doit
laisser la place à un angle de 180° + 45° soit 225°. Or 360-225,
cela donne  135
Ainsi, la prévision ratée  de Barbault relative à l’opposition
Saturne-Neptune post 1953,
-pour 1971 – aurait du se faire pour une date plus tardive,
augmentée de 4 ans..  Non
pas que nous ayons quelque faveur pour le cycle Saturne-
Neptune, en raison
de notre rejet des planètes transsaturniennes, ce qui est le cas de
Neptune.
En ce qui concerne l’indice cyclique, l’on peut aussi réfléchir dans
le même
sens pour ceux qui s’intéressent à ce montage quelque peu
baroque autour de
cinq planètes, de Jupiter à Pluton.
En conclusion il nous semble que l’idée d’une astrologie calquée
sur
l’astronomie au point d’accorder de l’importance au moment
meme de la
conjonction  doit laisser la place à ce que nous observons au
niveau saisonnier.

En conclusion, nous ferons remarquer que le cycle planète-étoile


permettait de construire une astrologie tout à fait viable, sur la
base des aspects dont l'interprétation  était la base même de
l'interprétation  astrologique, comme l'avait bien compris Kepler.
Le mieux est l'ennemi du bien. Les aspects planète planète
conduisaient à des cycles fictifs ne correspondant pas aux
révolutions des planètes concernées alors que les aspects
planète-étoile  respectaient celle-ci sur la base de la Loi de Bode. 
Par exemple,  le cycle Jupiter Saturne était de 20 ans alors que
Jupiter avait un cycle de 12 ans et Saturne de 29 ans! Chaque
planète pouvant se combiner avec les autres planètes se trouvait
ainsi dotée de toute une série de cycles de durées différentes!  No
comment! Certes, d'un point de vue astronomique, la
combinaison planète étoile ne tient pas astronomiquement mais
au regard d'une structuration du temps, cela  fait sens, si l'on s'en
tient au seul critère de visibilité. Les étoiles fixes étaient connues
depuis toujours alors que les nouvelles planètes ne sont visibles
qu'au moyen d'une technologie récente et donc seront restées
inconnues jusqu'à l'époque moderne . Tel est le dilemme!.
Notre conception de l’Histoire de l’astrologie peut être qualifiée
d’archéologique en ce qu’un document doit être scruté en vue
d’en dégager des couches, des strates successives comme on le
ferait pour le site d’une ville. Nous avons déjà illustré récemment
notre méthodologie à propos de la Tétrabible de Ptolémée en
mettant en oeuvre une démarche systémique, c’est à dire en
recherchant une cohérence initiale susceptible de s’être
dégradée, altérée au fil des âges.
La première chose à ne pas oublier, c’est que sur le trajet de
l’écliptique, l’on trouve bien plus d’étoiles que de planètes,
lesquelles sont l’exception. La preuve en est que l’on aura été en
mesure de constituer des constellations tout au long de
l’écliptique, ce qui ne pouvait avoir été envisagé que sur la base 
d’un « matériau » stellaire abondant car il n’y a pas de fumée sans
feu. Rien n’était plus facile que de repérer  quelle étoile était
présente dans le ciel lors d’une naissance. On dit d’ailleurs « etre
né sous une bonne étoile » A propos de constellation, il n’existe
pas que la division en 12 mais aussi la division en 28.  Le
problème de la division en 12 secteurs, c’est qu’elle aura fait
croire que l’astrologie aurait un fondement « tropicaliste »,
tentation que l’on n’aura point avec la division en 28 secteurs
(appelés nakshatras en astrologie/astronomie indienne. En effet,
parler de division en 12 renvoie à la symbolique des 12 mois de
l’année terrestre bien que cette division n’a rien à voir avec le
cycle des saisons : on ne change pas de signe  à la nouvelle Lune!
Il est vrai que la date de la Fête de Paques combine ces deux
paramètres. « C’est le concile de Nicée, en 325, qui a souhaité
faire coïncider la célébration de la résurrection du Christ avec le
retour du printemps, le premier dimanche suivant la pleine lune
après l’équinoxe de printemps ». En fait, quel que  fut le mode de
découpage, à base 12  ou 28, l’étoile se levant serait la même.
Certes, ce que l’on appelle Zodiaque renvoie peu ou prou à
l’iconographie des 12 mois de l’année, chaque saison se voyant
représentée par trois « signes ». On attribua ainsi à chaque
groupe de trois signes des représentations propres  à la saison
correspondante
Ce que beaucoup de chercheurs ne parviennent apparemment
pas à comprendre, c’est que ces différents modes de découpage
sont totalement arbitraires et interchangeables. Même le fait de
débuter un cycle à l’équinoxe de printemps  n’est jamais qu’un
critère commode, ni plus, ni moins, ce qui relativise d’autant
l’importance à accorder en astrologie aux axes équinoxiaux et
solsticiaux. Il est clair que le passage d’une planète d’une division
(signe, constellation, nakshatra etc) à une autre ne saurait valoir
en soi pour l’astrologie. C’est un épiphénomène. A contrario, les
aspects apparaissent comme  un facteur  bien plus fiable pour
l’astrologie, ne dépendant pas de la précession des équinoxes,
comme l’avait compris Kepler (cf notre étude « Les historiens des
sciences face à l’activité astrologique de Kepler », Congrès
National des Sociétés Savantes, Bordeaux, 1979, Gérard Simon,
Kepler, astrologue astronome, Gallimard 1977),
Ainsi, dans le cas de l’Ascendant, l’on repérait l’étoile fixe natale
ascendante (birthstar comme dirait William J. Tucker). Or, qu’en
est-il de nos jours? On nous annonce que telle personne est née
avec, sous tel signe ascendant mais sans aucune référence
stellaire, ce qui est totalement abstrait, qu’il  y ait ou non une
planète à l’ascendant.  Sommes nous ici dans de  l’astrologie
« rotationnelle » ou dans  de l’astrologie cyclique, liée aux
révolutions des planètes? Il y a  là quelque ambiguité car les deux
astrologies se servent du zodiaque mais pas de la même façon.
L’astrologie rotationnelle  se contentera de noter que telle étoile
se lève, est en ascension, à telle  heure, en tel lieu, à la naissance
en la situant dans un système de coordonnées à base 12 ou à
base 28. Quant à l’astrologie des divers cycles planétaires, le
Zodiaque permet de situer telle planète à tel moment de son
cycle. En définitive, force est de constater que l’astrologie des
cycles n’a que faire de l’étoile ascendante à la naissance, laquelle
reléve de la rotation terrestre. On est donc ici face à un
phénomène de syncrétisme, c’est à dire de mélange de plusieurs 
systèmes astrologiques censés, au départ, s’exclure
mutuellement.  Bien plus, l’astrologie rotationnelle aura été bien
antérieure dans son émergence à l’astrologie des cycles car pour
situer une planète dans le ciel, en mouvement diurne, la durée de
révolution ne joue pas et la Lune progresse aussi vite que toute
autre « planète » et c’est d’ailleurs pour cela que cette
astrologie  rotationnelle traite toutes les planètes  à la
même enseigne, comme on le voit pour le dispositif  des
maitrises planétaires, figurant dans la Tétrabible.  Cette
astrologie rotationnelle ne disposait donc pas au départ
d’une technique prévisionnelle  sinon à l’échelle d’une
journée, d’où le recours à  une cyclicité fictive, fondement
de la technique des « directions ».  Quant au thème astral,
natal, il est utilisé par les deux formes d’astrologie, l’une
apportant le découpage en maisons – et là encore peu
importe en combien de sections, 12 ou 8 (selon Patrice
Guinard) et encore autrement chez Gauquelin – et l’autre
la technique des aspects, inhérente à l’astrologie cyclique.
Cela dit, cette astrologie rotationnelle était certainement à
l’origine stellaire comme on s’en est expliqué plus haut, les
étoiles défilant tour à tour et sans le stellaire, l’ascendant
est une coquille vide. Quant à l’astrologie cyclique, il est
tout aussi évident que les étoiles fixes permettaient de
suivre la courses des planétes et même de déterminer leur
temps de révolution, de retour « sidéral ». Le tort des
sidéralistes (Dorsan etc) aura été de ne pas être stellariste,
si ce n’est quant à la fixation du point de départ, relevant
de l’Ayanamsa (décalé de plus de 20° par rapport à
l’équinoxe de printemps (0° bélier tropique). Ils seront
notamment passés à coté des Nakshatras et du découpage
en  28 demeures, en dépit de leur intérêt pour l’astrologie
indienne, ce qui leur aurait évité le piège saisonnier lié au
12.
Passons à présent aux travaux de Gauquelin qui ne sont
pas sans poser quelque problème.(cf  notre ouvrage avec
Serge Hutin,  L’étrange histoire de l’astrologie, 1986,
notamment  la Préface à Marie Delclos (non nommée)
Selon nous, le dispositif qu’aura mis en lumière Michel
Gauquelin, malheureusement décédé en 1991, à la veille
de la publication des Personnalités Planétaires, 1992),
implique que l’enfant déclenche  sa sortie du ventre de sa
mère, ce qui suppose qu’il attende que « sa » planète se
profile à l’horizon pour que cela ait lieu et Gauquelin s’est
plaint des accouchements médicalement provoqués, pour
cette raison.  En revanche, dans le système décrit plus
haut, l’enfant serait marqué par les étoiles sous lesquelles il
est né,  ce qui peut se produire à tout moment puisque -
avec les étoiles – l’on n’est pas limité par le petit nombre
de planètes. On voit que là encore deux visions cohabitent
voire trois: celle de la planète déclenchant l’accouchement
selon l’astrologie rotationnelle, celle des étoiles marquant
le né à  sa naissance selon la même astrologie rotationnelle
– mais les deux approches s’excluent mutuellement -  et
enfin celle, le plus souvent en vigueur de nos jours – d’une
astrologie cyclique -à commencer par le soleil passant d’un
signe à l’autre – et qui se réfère à l’ascendant comme 
faisant sens en dépit, éventuellement, de la présence
d’une planète dans ce secteur  ou d’une étoile, ce qui -on l’
a dit, est quand même le comble de l’abstraction voire
d’une certaine forme de fiction! Mais toutes ces
contradictions s’expliquent par le syncrétisme qui conduit à
mélanger, à mixer  indistinctement tout ce qui ressemble à
de l’astrologie. C’est dans ce piège que sont tombés Jean-
Pierre Nicola et ses disciples, de Richard Pellard, Bernard
Blanchet à Patrice Guinard, cherchant à tout prix  à
préserver  de façon  factice, son « unité » ,  quitte à passer
par de savantes reformulations voire à une nouvelle
terminologie ( à l’instar d’un Dom Néroman, dans les
années 30-40 avec son Fatum, ses plexus  et ses
antennes)..en  conservant pêle-melle signes, maisons,
aspects, planètes – mais surtout pas les étoiles fixes – se
privant ainsi d’une pièce essentielle du puzzle. Ils ne
défendent pas l'astrologie mais leur astrologie, celle qu'ils
ont reçue en héritage et ils ne veulent pas d'une astrologie
autre, quand bien même serait-elle plus présentable,plus
acceptable! Et cela vaut pour le judaisme ou pour le
français, dont les tenants entendent valider leurs
pratiques, leurs habitudes.On est donc en présence de trois
camps: celui des adversaires allergiques, par idéologie, à
toute idée d'astrologie, celui des conservateurs aux
réformes de surface et celui des refondateurs.
 

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