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DE L'USAGE DE LA CHANSONSPIRITT'ELLE

PAR LES JES{.rITES


AU TEMPSDE LA CONTRE-RÉFORME
(1)

c entre d,'Et udes t,:# rii'i!: àil a roi,* nce.r ours


"

on connait la part éminente que les Jésuites ont prise dans le


renouveau catholique au XVIe siècle èt spécialementdans là lutte càrrtré
le-.protestantrsme.Pourtant, saint.Igrrace de Loyola et ses compagnons
n'étaient pas,-à I'origine, essentielément préocôupés par-ce co^mËatà
mener contre la nouvelle hérésie;ils étaienf plutôt'souôieux de prômou-
voir, par l'exemple vécu, n une prière et une vie véritablemént ôhrétien-
nes )). uependant. vit-e inquiet de I'am_pleurdes révoltes qui menaçaient
de' briser-l'Église,'le fondâteur de Èôîmpagnie ae leiGFeleva contre
toute discussion des prérogatives pontifiôdés,
.contre tôui ceux qulaù
déqart il différenciait assezùal, hurianistes ou ietor*À <-qui semulàient
mettre en causeles traditions de l'Égliseet sa sainte hiérarcliie ,, (i). -- -
on sait également qye, d'une étonnante faculté d'adaitation
cirgoTr,stances, -doués
les. fils de saint .lgnace, en vrais soldats au trrrisi,
lll1
allarent lutter sur tous les fronts et utiliser les moyens les plus divers poui
mener à bien leur mission.
,,- c'ept,ainsi qu'ils comprirent très vite I'importance que revêtait
l'usagede la musique .en un temps où le public était fortement auditif et
paniculrerement sensible au charme de la polyphonie. Aussi est-il assez
pjgt* q9 noter que les Constitutions oe'la-Comp_agnjç,éiaUôra;, p;;
samt lgnace-et^acceptées en 1558, prévoyaient que-lei pères ne seraiènt
pas tenus à I'office choral, afin que le service du prochain n'en soit pas
pour autant limité (B).
ré?lité, c,elane-signiÏiait nutlgment-que le nouvel Ordre néglige_
ïart ,_El
-^,* la musique et les vénérables traditions liturgiques de l'é$ise. eù,én

G-n", ce cette-c-oûrmunication provient d'une étude encore inédite et consa-


:lée.au PèreCoyssard,S.J. er à son-n-Traite âi pïàii qr;e-i;;;; tire de
cnantur en la Doètrine chretienne.et ail-reur.s,les hy_mies iiirorn"
tlutgair2 ei odes spiit"àttàî in tr"s;;
et du mat qu'apporteit tei r"iiiibi-âi'h:à;élis;r; ;;;i;;iîe'es ae satanv
LYon, JeanPillehotte. 16b-g.
2' NouuelleHistoire de lùglise. Seuil, 196g, Tome
III, pp. 160 sq.
ts.Ibidem.

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DE L'USAGEDE LA CHANSONSPIRITUELLE
GÉRALDPAU
emplové sesjeunes ans à méIodieusement faire résonner aux oreilles las-
effet.plusqueleJésuiteRobertBellarminallaitdéfendrelaliturgieet-la tout ;i;Ëi;"-ilfi"ita à;àitt, sur chansons impudiques et mal séantes à un
i.iir"'iàfiîâ'ËËir;, ;ftlt qu-'ôÈ; aem""rassent respectées et vivaces' les chrétien
--_ > (6).
rnieux affirmer
en revêtant un câractere pf*-tàf""";t Lomme four de plus clairement il cite Éer*and de préférence à tout autre car.il se peut fort,bien
vérités du catholicisme qdË"c;';it;âi î-ié"t" uènait
oue les Jésuites soient à I'origine de sa conversion-et que. cellercr.devart
définir (4) ? des acquérir à leurs yeux, étant donné le sort tragique clu muslclen' valeur oe
ici aborder I'ensemble-des activités musicales et
On ne saurait'"à"'iâÉiiËË',- svmbole( /.).
tâ"t a*:,!9-d9**u de I'esthétique
.leruitË qù niffi origiaal^es'Rap-
"---Il-Lit évident que les Jésuites n'ignoraient point ce goùt du public
de Ia théorie, que ctanscelui de la compolltron,cl'@uvres oe
fréquent g"'q: g:l!1: oour la musique, notamment vocale, et qu'ils ne pouvarent manquer
oelons simplement, ce qui est fort connù, I'usage bien que clans certar- èhercher à I'eiploiter à leurs fins religieuses.
i""i.ti"tiâîià1"1"î rél iàpieientations théâtrales.aussi
"t"titt"itaient bri]- II s'aeissaii aussi de lutter contre les protestants.sur leur proPlg Fl-
nes marTfestations reti*,eîs'eJ'fri;if. -i"ttoa"iki Darticuiièrement
par Philippe rain. On Jait en effet comment les réformés franç.als avaient utilrse I€
ae, fré"-tét à Rome
lantes comme n
""ue
iiit"titË
licencieuses du carnaval et celle de or",rti", de clément Marot et Théodore de Bèze, qui-fut pourvu de musl-
Néri. pour mettre un t"ù-àîî-iètËi tSSg et Lb62 (8), et auquel s'ajoutèrentbientôt les chanson-
ilï'êfl"-D'iilïiË*iie"iïi*-ùù-t* collèges avec Ie plus grand suc- â"ïl"lr"
pâp,.tti."i ri'qui constituèrent I'un des véhicules les plus
;Ë;.";;i;t*h
cèsr
"-" (5). efficacès des idéès nouvelles n (9).
la chanson
ôï ," bornera ici à I'examen d'un secteur limité, celui-de une acti- Les catholiques français réagirent avec quelque retard, Ie temps que
soirituelle et du cantiqu;;;ilËil ô'i I'esJésuites déployèrent
fe Concife àJfrËnte eut éclairé lés esprits hésitants q-ui ne-savaient.pas'
vité assezremarquable. dans la première moitié du xvl" siècle,discemer les tlontleres de I'nere-
L'étendue et Ia comDrexrretru surcu' rrturs sr'r
i;i"iàiË:iîîomplexité4"'yr"i,mêry-1ryi1é1':r,*,1'iiî',i tâ sie et de I'orthodoxie.
certaiis aspects de la question Ë,Ëiiffiliiâ-
àoàreloues axes axesde recherche'
recherche. Les Jésuites s'engagèrent sans tarder dans Ia partie et.tand,is.que
"" "*iiâèiËi-que
^I;"--ï"çÀ.
Ëio'i,Tiîtiàiiàe-q"età""' saint Robert Bellarmin démontrait dans ses Uontro.uersesqu il r?rlarEs.e
ôôntenter des trois langues,I'hébreu, le grec et le-latin' que le.uhnst avarl
uà"t" ironoter sur I'inÀêripîion de la crôix et qui I'emportent sur toute:
les autres par- I'antériorité, la gravité' la majeste' cl'autres 'Jesulreses[r-
-a'x
;il;t;riit t;"uéiuit néc'essaiied' opposer . des
thant^s .huguenotsqans
cantiques-en langue-vulgaire où Ia doctrine catholrque tut arrumee
porté par les Jésuites au un langagecompns cle tous.
Raisons essentie[es qui motivèrent lintérêt
retigieux en langue vulgaire'
pour exprimet l",t- ll-"-*iqi i È+r *
-trant NuI n'aura suffisamment d'éloquence-
dont Àii Ia musique au XVIe siècle'.et plus encore la musrque
""i6ta" si
liée à Ia poésie, n'"iiiil*foetË a" ti!"te'même' Qui ne connaÎt
"" sire,,lequel
il;;ftt"îË R;;i*â ""â cr'ï'r"J ïi-'- n Gt"v, ov"1!."1-g9.YI La chanson pieuse en langue vulgaire n'est pas appq-u9 de.manière
là5ôiî aii"r:i.Ë;ns ;" i" dou"eurde la vôvxnaturelle'ne s'enresJourt snontanée au XVIe siècle et, si une indéniable originaltté revrent aux
piefl n'en tressault point' pirotestantsquant à I'usagequ'ils en ont fait, elle existait avant eux'
ooint. ne s'en esmeut pôittt et de teste eri
#;;"'î;;;;;ffi;]i;;-ii commeit dérobé hors-de sov' c'est ' A ne cànsidérer qrre lâ france, elle plonge-loin ses racines dans le
"" 'èuv aepravee' et duquel.il se faut don-
sisne qu'il a I'ame tott"","ui"ià"télÉ Moven Age. A. Gastoué considérait Gauthier de Coincy, avec sesMiracles
de celuv qui n'est point heureusementne"' )' de ilotre-bame, comme le véritableinitiateur de la chansonpiteuse.(l-o):
"ii-i"iJ", "à-me comme ia poésie eit d'origine divine'' Plus que la musi-
La musioue or ces èhansoni furent écrites èntre 1216 et 1236. Gauthier n'ét-alt que
o i"it'iîiÏiur", î ;àiî r" "'n"nfqr.ri
e*e'" l lâm9ll e!:,nY,:19dSY:: ;;r;li"i;i étaient empruntées < à des lais,.des conduits de
""
Hil'b1d;-Ë;àïop<i9 rnflgence-Le-sesprits"-'r91
cultivéssont senstbrrses a un Pérotin ou '". chansonsde Blondel de Nesles> (11);-ou l'on vort que le
des-etôai".
des < effets I de Ia
muslcat penetïé de ta faràeuse d-o-ctrine d" si largement utilisé au XVI. siècle n'était pas'
humanisme il;AA;
'i'îîiîîî,'1ieË';;"llid;;"il;;ir".d'*qf' de Platon et où se croisentIe Iui non plus,";niafactum
une nouveauté.
mythè dtOrphée et le messagedlvrn de uavro' Sieïalons également les cantiques de croisade et les noëls qui sont
de morale' n'en
La masse4., p"rrpr", Ëàins soucieuse.de théorie ou légèresou gros- des genles particîliers mais n'en ofÎrent pas moins de grandes analogies
pË-îi"t Ëptità à" i""iiiiiit, tat"-" si.les chanson-s avecle cantique populaire.
de ceux que scan-
,iËr."rîôirt-Ëue -sà contenié sôulêvent la réprobation
".t d'ori-
pasquela musique'
àffi; ilil;;;;rté ténéri;;ilîii';àà*"ttrint
gine si haute, soit utilisée à des fins sl mecuocres'
- de certains-musiciens'tel Anthoine ôlFf. p"efu"" desAirs spirituelsd,Anthoinede Bertrand(1582),éditiond,AdrienLe
On peut aursi ,ot g", tt' (1582) ( parce qu'il avait Roy et Robert Ballard.
q.ri '"p"ntir
de Bertrand 7. Cf. M. Coysud, Traité du Profit,p. 4Q'
"o*poràï"s-'itiiipirituels de Didier Lupi et les débuts de la musique
8. M. Honesier. Les chtreore-spirituelles
pr"iàitoÂiiâi'bincà *vt3 idècte. Thèse, Paris, 1970, Tome I' p. 3.
9.Ibi dem , p.2L. "i
de
IlÉil"r, Saint Robert Bellarnin et la mwique titurgique' Paris' Desclée 10. A- Gætoué, Z e cantique populaire en Frdnce, Lyon, Janin, 1924, p' 7 4'
Blouwer,1939. 11. J. Chaillev, < Musioue posigrégorienne I dans I'ffistoire ile la Musique de l'En-
ile I'humsnisme moderne' Paris' Beauchesne'1940'
5. Fx. de Dainville, La r:uæsance
cycl. de la Pléiâde.Parii, Gallimàrd, 1960, Tome I, p' 739.
p. 198.
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DE L'USAGEDE LA CHANSONSPIRITUELLE
GERALDPAU
précurseurs immé- soulevées par I'emploi des Kateèhisrnus lieêler dont les couplets entre
Il sied d'insister plus particql-i-è^renent sur deux coupent la lecon de Ia Doctrine Chrétienne(15).
diats de la chanson religieusedu xvr' srecle : Déià en France. Ie Père Michel Coyssard s'était heurté à des oppo-
-ânalozues.
jae4), prédicateul Po9"ltil1 9g, fll
Jehan Tisserand t*.*-"" un recuerl .'e sitioni Auteur d'un Sommaire de la Doctrine Chrétienne en
aË-ià-ièi"e'Lnne de ketæne et qui a laissé ;î;'É*-Ëiô"ii q"iiempô.ta un indubitable succès,le pèr' fltincité à
-iàîrc-ôiààtt"^
"o"tuËàît
""-'-olïri", et très contemplatifs' ,- ---- ^r:-^
strgma- dousser plus lôin son expérience pédagogique.uonvamcu de'l'erncacrf,e
uailtard, qui joigrit sa voix à cefle de Gerson Dour iant pour pro?nouvoir ion énseignement doctrinal .que pour
ti."t i"t ïù""t""t oui"ê"eË <!ui tî'b.Î;:',t"li:
tl,",Ë'"ïL'""Jîul"ë""J",i"âiili.*1"*1":d:,,9',1iltff
troublent l'âme des enÏants )' u estrrur àù;ùnf,
lutter coirtre les-< psâumesmarotiques r, il voulut sub'tituer à ces der-
ôî;iliô"{e"to"n"*lù":i'"9"-I?X1^'}1"1:ï-l-1:$:,,':B"lËiïi:
rain: itvmnes'et des psalmessrir tabulature de l'église.r (16)' Ce fut
3*,1,:iË""ii,'#itLi1,ïi'piiËiiËd;;rùb-uËleprlencheurleréf l,origine de son recueil desHymnes sacrez.et odes spÛttuellespour crutn'
"'ièii-n-aèï
ter d.euantet aprèsla leçon clu calecntsme\! t ).
Bonnets rouges et chapeaux,blancs
Ribleurs et batteurs de Paues- Le Père se vit acôuser de pencher vers l'hérésie en compagnie des
Vous mourrez tous pour parle-rlrdnc nrêtres-de la Doctrine Chrétienire d'Avignon qui usaient de ses compo-
Et serez damnésou suués (72) ' Ëitions dans I'exercice de leur apostolat.
C'est dans ces circonstanèesqu'il rédigea Le: Traicté d'u Proftt que
Mais tandis que déjà s'annoncent les luttes rel|4"-"f"t:.yol:i-q'l: toute-piisàiiè iirle de clwnter en'ln Doctrîne Chrétienne et ailleurs, l.es
ui"ol'as*befr sôî f-rB1 g-isr si f4! oaraître son Cantique- du ;;;;;; ;l;h"nsons spirituelles en uulgaire : et du mal qu'apportent les
jei"':cn*i' -prern'er
- ses cantiques sur les comman'
ià;;;^;;î'i; (it53)' làsciueset hérétiques controuuées de Satan-
dements etle Pater-
--"*iût et
Ëà, christophe Bourdeaux donne ses Noelz nouueauxdes
sont
;h""sonsspirituelles' Ce plaidoyer est intéressant à maints égardset sa.Iectrrreperm,et,de
aauoà' ià"ifrî;' i ïÈî 1)"à;, ;i;; î;;4"'
pamphlets contre les protesmnrs (rér' déSager,'au-deià des argUments circonstanciels, certains thèmes révéIa-
"**"Ëî"r-ft-""i"À""t'i"rpitât-tàtt{ t"t- Nouuelles.chansons spirituelles t"-;rs a; Iiunivers mental dans lequel s'ilscrit la penséede. l'auteur' por-
pour recréer les espritscal.holiques"' de lieCtqTrron[emDs' ia"i-ui"ri témoignage, à sa mariière, du climat spirituel.de l'époque'
Nous avons o* arii"*".-âàia fuit-attusion aux Airs. spirit.uels Àioutons qu'y sônt-également abordés certains.aspectsthéologlques du
a,e"tùËii" î;'î"fi;"à-ôt iig"1Ë* querques^paraphrases_de Philippe cËant qui denieurent diune permanente actualité (18)'
de
Desportes, notamment celies dù Libera-me.-: t neJr-v1-9-119y,S^eigreur'
i;;'"tt-&à;;iËï"t
-- -- a" psaume 103 < Arrière, o tureur insenseeD'
montre assez 1 - Louange à Dieu. Le Père Coyssard observe que < I'homme naturel-
Cette énumération qui est bien loin d'être exhaustive
o"". Ïàrr'à"Ë-Ïôï-.lerùt"r'i"iiËptlnità"t de composer des cantiques, Ia t"m""f èi[ espris de la musique >-(p. 30) et qu.ela musique est faite pour
foie est déjà grandement tracée. Iouer Dieu.(p. 32). Sansle préciset d'une maniére ex.pllclte' il reconnart a
-une
II en est de même Ài"-"gtt" où existent déjà de beaux recueils
-G",'rilische la musique essencedivine' La musique constitue également a ses
de cantiques catholiques' "o i;Ë^ilË'tq iteder und. Pwlmen veux un langage privilégié qui permet à I'homme de communiquer p-lus
rrron-aË j. Leisenrritt Dauids(7582) de K. ulenberg. âiré*""t ave"c-Dièu; ellé esi un don que Dieu a fait atrx hommes afin,
"itèiptoii"n ô*-é I'écrit saint ïean Chrysostome, que ceux-ci chantent n des hy-m-
iâctà" âu"e une grande ailégresse...,l- (p. 17 ). C'est le chant bienplus
été si puis- quà I.amusique instËrmentale {ui sied à ià louange de Dieu' Saint Tho-
"ér
Pourbant, l'écho soulevé par les chants protestants avait religieux il; iâ;ônË ot é I'ssti." ne se'senrait point des iistruinents de musique
que. pour beaucoupï;dth;ùa;;t;-il srattachait au chant
sant pont Iês < diriines louangesde peur-qu'elle--nesemblastjudai2ær>
--- lan-gue
en vulgaire comme un concept d'heresle'
--A'ussi, "hànte.
de 1p.44\. Le Père Coyssard remarque que, depuls l'epoqu9 ou s:unt lno-
I;usage que ies Jézuiteq en firen! Ieur attira maintes fois riias avait écrit, I'Eglise s'était fort bien faite à I'usage-deI'orgue et autres
.arieusesïiriiô"iié..lai"ri ail;i;;É;t;-B;À,1a tension tut si forte^qu'elre
".iàîiîîi,ùî,iiËrù"an-pèË-cà"e'âÀq,rdvi"a.qui,le3-awi115e.e,écri- instruments, cômm1 elle pourra fort.bien.-se faire à I'usage du chant er
langue vulgâire : < avecquôle temps, écritd. on-trouvera-fort à p.-ropos.de
_ï;;p,Ë;"îffi;"ia s"*rrd olivier: < Examinezquelless_ontles per- chajrter cômme on faiôt à la Dôctrine Chrétienne, iaçoit qu'il semble
;r*;, fi critiquent f. reprochessônt fondés:consul-
"tr*i"t-ri-leurs
influeàteset, d'aprèslews ayis'd'e- nouveau maintenant à d'aucuns I (p. 45). Même si, comme le dit encore
iàiË Ëæo""t Ët a'u"tt".-pé;;;;
iâJ";';iiïùiËalù;ët'é alà-cioire de Dieû etâ I'édiricationdu
orochain > (14).
''"*il-;è';e. en Allemagneune lettre de.16f ? du PèreJeanCopper' 15. B. Duhr.SJ. Geschichte il,er Jesuiten in den Laiidern deutscher Zunge im XVI
orouiilàal'àî È,Èil,-Gd;Ër; àe sesinquiétudesquant aux résistances Jahrhund.ert, 190?-1928, Freiburg im Breisgau, Herdersche Verlagshandlung, To-
m e II, p. 21.
16. M. Coyssard. Les Hymnes sacrez et Odes spirituelles (Ed' 1600) < Epitre liminaire
à Jem Ursucci, gentilhomme Lucquois r p.8.
1?. Ce recueil connut de nombreues éditions. Cf. C. Somrnenogel, Bibliothèque de
1962' Tome II' la,Compagnie de Jésus,1890-1932, Tome XII,431, col. 168'170 et L237,col.4!2'
îiliJîi"t Histoite du catholicismeen Ftsnce' Palis' Spes' 413.
p.t6rlw"rn", "itle, Bund 4, p. 3 < Berg€rette 18. 1) Ce haité frque à la suite desHvmnes sacrez et Odes spirituelles da're l'édition
uan Josquin Des prés. Amsterdam, 1965, de- 1608, de Jean-Pillehotte à Lyon.-L'exemplaire utilsé iôi est celui de la Biblio'
savoyennê). thèque Nationale de Paris (Rés. Yë 7491).
t3. À. Gastoué,op. cit., Pp'I6t'253'264' Bruxel-
Pavs-Bos'
Anciero 2) Pour ne oas conforidæ les références au notes de cette communication et
itawtes
"'a"us celles aux pageidu Tlaité du ProlTt, now faisons précéder ces demières de la lettre p.
ili, f;#igd' {#3'#,X:hgiiùsi"'a"
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DE L'USAGE DE LA CHANSON SPIRITUELLE
GERALDPAU
tgujoyl-s, 3 - Antiquitê du chant religieux. Dans I'EgIise la coutume de chanter est
saint Thomas, ( toute i'assistance n'entende P1s Ît ^9:.:l f.;;;Ï;;;. e"-."u" prémiers chrétiens
rapp-orte que les p'émiers
n"iéuè rïppîiiè chantaient Ies
chrétiens chantaient les
ËTàiit".'àiËîht"ttd tté*t-oins pourguoy l'on chante' c'est a scavou cantiqûes de i'Ecriture (p' 12);
i'Ecriture^(p. 1?; ils.chantaient
pour le gè're' comme,pour ffiilà; avià et leô tantiqûes
d" bavid
iËir"i;"Ë"oî;;;li. 45i:-ii nie'iipêclie {ue êgalement des hymnes qu'ils composaient eux-memes. Earonlus note ce
fJ,iJ ràiîï*""irt"r,'t5aliàirce
-j"-* de la inusiquè et de Ia pcÉsieest essentrelle. ;";7 iià lài Bè[armin dans.sesc o nt.ro uerses',Lp.Pèr.e
I;iîî;;
b";;ï; ËittË à- urr,r""i, qui sert, de préf ace-à I' édition _des I{y m - "aertnon plus.de mentionner.l'important télloi-
"tE pas
p"'e covËsard (Anvers,.1600)'Louis ôîu.r*à. q"i ne manque
;â' r;;;;"" Zï-àa"i iiiiiiiàuài-à,i un corpset la musiqueest snâse de Tertullien dans son Apologétique,. precrsed'autrre par]
qrr l.u-
â;ôrËà"îOiiii, iilâ i"tilâ À""tte estconime ,"èËEi" U"rï."iPhilon. On sait qu'en-son-traité De .uita conte-mplatirn, ce
;.;;;;t;-il" ittt*e en iceluy, alr Iuy donne action et mouvement' âes-Essiniens' Flll ou]Eupè.pe.eqt!:ait
Iâ mllqique > (1e)'
Ia poésie â;ï; ddtit-Ë
ftîëiiiËuJ*Ë"îËd;'i" ";;;Ëiâ"'i"i'iq"é1 et deJodelle: ;;;;TË àonèàmaient les chrétiens de I'Eglise primitive,,tant étaient.ryan-
"étémonies.
ilJiid;î;;iËviae*ment songer aux-vers â;'i;;les ressemblances.
des to;;-;Elt""et. lui-même n'a-t-il.pâs
Mais saint Paul lur-meme exhorté les
n'a-t-il,pas exnorte
à chanter des psaumes,des hymnes_et-descanti-que^s. sp!{ituels
Mesme l'air d'esbeaux chants inspirez-dansles uers (20)' eù aux Uolossrens (3'16)' u
Colossiens(ô'ro)' D'autLe
aulle
i;;;';;;;; ni-un oio, corps, uie betle ame infuse "irr"ti"",
en npnésiens (5'19)
ses épitres aux Ephésiens
Ëii-iLî-Zpitr*-aux (5;19) et
iÏJ-i"* à;À"es du chant des hymnes
iàtt.-lut;;sttes hrimries plongent dans Ia plus.haute
plus haute anti-
31ti-
àuité biblique: on en trouve un bel exemple au-llvre de I'ltxoae \Lo'
2-VolontédeDieu.C'estdurestelavolontédeDieuquel'hommechan- iîô). d;;; chant qu'entonne Marie la séur de Moi'seaprèsle passage
A î âtâ â*itt"*ônf inspiré lorsqug' .s'étant rendu- compte de de la Mer rouge(P. 16).
i:é# ";"ô'ilà
;;â;'éli;Ë; àù i'h.À*î-ôtàit tombé,-ll tenta' pour.l'en ryk::f
àË"Ë i teiàti"îi-p* ià gta". du chant n instituant ( comme une celesre 4 - Tous les chrétiens chantent des hymnes'- Ainsi l'Eglisp a togjours
"Â-ù;pp"i d" cette thèse.un texte de saint Am-
;;#;;ti;;;;-(pl zrt. elle le peuple chrétien tôut entier. Saint Basile ne montre
cile,lg
broise esr ici invoqué; ;"ir ;ôil;*i - f Z), le Père Coyssara
tp.
q9 g-
"fr*ie-"fà"""
i-'ifÏâi les ri paysans chantaient I'hyqrrle d9-eXoireàl'honneur
;àïd;.;"à"' .âi*-'.tà* chivsostome Pi"":
T19,i,,9"i peu tournes vers 1:i1l: du Père, du Fils et du Saint-Esprit?> (p. 14). sarnt Jéromen'ecnt-u p-as
"o*-"nt
pius-àËôeSsiure son messageaux hommes -n-aturellement â-ntirËtË n q,r. p* les champs I'on èntend rien que psalmodier' De
i';;Ë;;;ïi;t*;irèi, p"Ëiiî"" l;ôn
-p"t *ent < Ia proohé1ie avecIa mélo- àuelque part due I'on se tourne, Ie laboureur tenant sa charrue chante
die. affin que tous téi et càrmes des cantiqueg,.ils ÂtÉliril ti" .ttôittotttt"ur suant, se récrée par le moy-en.des psalmes.:.''.rr
iïi"Ë;Ë;;;;; ".t""t.'t""i""t
hï*;;' ;;;iéiii"" une"ittgrande allégresse"' n--LeTère (o.14). Socrate raconte que le jeune empereur 'r'heodosecnantalf,oes
Ë;r;;â'"à ;;;;"u" ËË tnat"" en s'appuvant cette fois sur un passagede ià;Ë;',,;;;Àtmnes alteràés avéc ses sæirrsn (p' 15)' Philon n parlant
:;i;; Àd;#'tp. rÔi. ir fait remarbïei.que I'évêque d'Hippone lui sem- àôr f.re"tt., réligieux chrétiens de son temps.n rapporte qu'hommes.et
Ie texte :
Ëf" auoitiite son*inspiration de saint Basilè dont voici i"--e. chanbnf ensemble et exécutent des hymnes de formes vanées
de conduire les i;. î-6). daint Ambroise, iitant saint Paul qui qxigeai-ten.sa.première.épî-
< Lorsque Ie Saint-Esprit vit combien il .ét3it.difficile penchant-natu- àie aro Corinthiens que < les femmes se taisent à l'éghse), se.hate
ù.fi;ï à Ia vertu et ôombi'ende fois ils étaient,.par leurqire . àlàiouter qu'elles peuvent fort bien psalmodier néanmoins et,lrécise le
Ë. prâiiiri.r"nr"îir,âlito-u*é" du droit ôÊemin. fit-il? Il mê-
ËïËî; p#Àôôvràia. i-it"t en cela Anne q-ui < louait Ie Seigneurau Temple et
la aux precepr". r"ugt",i'iâi"â"ité a. tâ mélodie noui ôue. par I'inter-
eh douier' I'e contenu I'annon{ait à IsraëI(Lttc.2,27\ > (p. 23).
médiaire de I'oreille, nous acceptions' sâltq-.nous
iiiiËË ËroË_ n. baint Au$lstin modifiant quelque peu ce pas,sage LePèreabordeicilaquestionduchantdesfemmesqui.afaitl'objet
;';*p;;;';;ti-pàrlant de ces"( sagesmédecins' lesouels présentant un de maintes controverses, mais il le fait sans insister' li.lulart pucller un
precedenls
breuvase arner a'x tes bords dû gouËelet, 4e p"qT ou'.age de |'Epftre à Timothée-,i' - (2,1L-72) qui c.omplete les
iirilËà;
-rùË.-Ë--iô[lent cqgsede I'amertirme-d'-iceluv>'-I.l iffiË8r" ae*rà"irl' ?àui : ôuô iÀ fbùme réçciive.f inslruc tion èn silence,
;;:il; ;; sôumissiôn...rr. Les Pères-deI'Eglise ont-souvent-invo-
'Ër".à"tTt totet""iË ';;Ë;;t
Ë"îtî"ii-ii"ità*é"r tiGé"è : De rerum Natura' L'IV' vers 10 àrô"""
oué ce texte pour limiter le rôle actif des femmes dans I'Eglise. Çvrille de
""îiaie
à15:- par exemple, qqe (.Ia.vierge pas plus 999 la fepme
i;Àâ";èi"Ïi*"uii,
Nam ueluti pueris apsinthiatetra medentes ne devaient faire entendre leurs voix à l'église; elles peuve^ntllle el.cnan-
Suum dare conantur, prius oraspocula cvcum ter Àais seulement des lèwes, sans profé-rer de.sons ù (22)' sarnt Am-
Co nt ingunt mellis dulci f laugque.l.rquo.r e' ù;Ë;tti;;-pùs conciliant' et -recônnaÎt.que les femmes tt aussi chan-
ut puerorum aetdsimproutclaludrrlcetur tent bien le psàume, ce doux chant convidnt à toul^1ge qt aux.-{e;r1
La|rorum tenus...(21) - sexes). Le Père ne manque pas de citer ce texte (p'zJ) qul convlenr a
merveille à sa thèse. C'esi avèc complaisance qu'il en dônne un long ex-
trait (p. 21 à24\ oir l'évêque de Milan montre comment-jeunes gens et
jè"""à'titt", ii cfrântent à Dieu des hymnes avecune modérée gravité >.et
que < c'estvéritablement un grand lien d'unité, que toutle peuple s'as-
semble en un chæur. Les cordlesde la harpe sont bien différentes mais ce
ffi*n", sacrezet odesspirituelles'Anven,ltognèse'1600'p' 9' n'est quuné sympÀonie de consonancesr. Ainsi donc,,tous chantent,
2 0 . cf.E t.Jo d e l l e ,Oe u u res"o^plèt"' ,éd.E.Balm as,Par is,1965,TomeI,p.147. mais il-ne suffil oàs oue ce soit à l'église.Ces hymnes et ces psaumes'rl
amrum
-' ... Interea Perpotet
-21. les faut entonnei en ioute occasion ei, comme l'écrit saint Jean Chrysos-
ào"-i"ttii laiice:m, deceptaque non capiatur'
$d potiu8 tali pacto recreata va-tescaf' tome qui pt""a-tàt dans la vie quotidienne, de même que les
"iemples
réDuqnante absinthe' ils
ï'quand les médeciro veulent donner aux enfants-Ia miel blond et sucré : de la
Darent auparavmt ,". oo,ot'àË'i"'âoi'-pË a;"n" cougtrg^{9
par la douceur' avale en même temps
iorte. cet âge imprévoyant, Ëi iêw"t ica"ites 22. Th. Gerold, Les Pères de I'EgIise et la Musique, Strasbourg, 1931, p. 108. St Cy-
nue de Jérusalem, Procatéchèse I4, Migne P.G. 33,356.
R*itit*liiË:kfiidi$ffilJt-i*;';;;t'ôuveaucoirtrairerorceetsmtér'
21
20
DE L'USAGEDE LA CHANSONSPIRITUELLE
GERALDPAU
s 'e s t r e n d u : i l s u f f i t p o u r s 'e n a s s u r e r d e l i r e l e r é ci td e sa vi e cose
m chante
p o sé
et faciliter Ies dif- ;; T;-r;;ti" ip. iri tâel. Àinsi donc cette docrrine chrétienne
vovaqeurs chantent des cantiques.( pour adglly t'avait.déjà.noté profanes (p' 10)'
frc'ttez I de Ia route, et que làs air^rsi,que
labo-urerrrs, ffidfi ;îî;i-;"ui"i-a1u"nr elle les chansons
il;fiË;â;;, f""iî"'*e-ii;;;;Iiés*i;d mêmeil siedque
e!ç{f9ii't"
ËïèË; ,Ë-ffiiir"eni;i#tiÏi,i'-éii*t' en c-ousant'
f^eu1Àremmes
< à chanter ? . P é d a s o s i e . I l e s t c e r t a i n q u e l e c h a n t c on sti tu e u n r e m a r q u a b l e i n s.
filant ou en accom- trumenf rinémotechnique. Saint Basile le reconnalt
qur ec't (p. zr.,
l".rt'rià[1".-.Àîffi"!^"9iliê"tement à"uant é1uese mettre
' en table rr
olissant toute autre o""", ÀâiJ'àî"ïrJn iË;;';F;; q,re ô'ett une chose naturelle que ce qu'on a appnns par
: ou au
(p.1e). force et contre son gre, ne dure guière, mais stoublie incontinent ce que.par
ôàntraire ie ne sçay ôomment s'arieste plus fort en.la mémoire
des Pèresde I'Eglise' riË-J"ii*tË ddtdctauon ài grâce s'iniinue- ou.glisse-94 nostr.e esprit'r'
5 - Uti[té du chant. Invoquant encore le témoignage
-àà iJËiË;&e i"}fe*ità <ià Doctrine salutaiic de I'Ame > lors-qu'elle
i" p"eËë-.îîràra ;"fi ;i;i;;;; ;'ù iàËonî oui Drouvent I'utilité en vem ài poà*"t musicaux s'imorime olus
profondé-
qËia musique n'éièvè I'âme et ne I'af- iîJ-"â-pti"se péné-
du chant. Tout d'abord À;îiil ;;;i ;;î':ffii IePèiecovisard-fut
Rien olus que < quelque '.-o'iïuiïa'Ài'iËil";""ql"
iuiqui mit enqriatrains la Doctrinechrétienne' et com-
franchit des liens ar, #à^à;Ëit" Liéà,
iJàetacrremèït-des choselsd'ici-bas' Le Père
"orpiËt'dît"-tuttîip-rz)'
divin cantique o ,,e tuuori,e ËiË" if At"ii i*pôrtant pour lui âe montrer qu'il ne.faisait en somme que
;it;'1;ô;f;r,t, à ptù;;';"i"ïieàn chrysostome qui' sans néces- *ôie""" et vénérable, e1 qu'ainsi sa tentative ne de-
sou- ;ffiË,,,,;i_'*iiti.n
sairement remonter "e. a ra a"iËie,'montreclairement comment le chant #i;;t ;i;;Ë;Ë*.F;1". Q"elt à I'uéag-eriiescantiques dans I'ensei-
?èregoyssard' t':!lit":
lase Ie travail des hommeJîn-it ft"uue, ajoule le snement du catnecmsm;;-;"i"ïd*cois Xa1i.919n avqr! déjà.do]né
;iii".'È;îfrÏ;;ffit" qui stndorÉrent à celuv de leurs nounsses )) TË""mole et avec assezde iuccès pour {ue, au dire de son biographe
Tur-
âîô;ti"-;;;;""st (p'2or que Ie chantdes * t.it rapide'mentiépandue.partout (p' 10)'.
iô;;fii;'iil.èi,Ë1.^$;i les mawais sentiments et res- ilî;;iËfi;.îùttte
psaumesapporæ ra pao de l'âme, 1Çnr,rpe Saint Ambroise ,""ottn"ît que la jeunesse (p' 23) tire un,bien.plus
ta're Ia Daix entre resnoàïÀl <'C;èst-tepavois contre les frayeurs noc- grand profit d'une doctrine ou'elle apprend comme
pax leu' e[ u aJoure
ffiË;r'î,fË1"p,;t-a"ï iiài"*i a"-3à"i, 1t1dauvegardedes enfants' I'orne- ( Au psatmela gïace Ia ci<ictrine : iI est chanté pour Ia délec-
>' La.musique est éga- n (p':+)i (.ce oue tu auras receu et
ment des iouvenceaux, Ë'ff.Ëà';;i'titigs-gen9i"' tation et est apprins ""*UàtTu"ô
pour l'éruditioq'
Ë;;;;;ô;bià-iià'et"o"'ài' Die" â misériôrae.> ainsi que Ie rapporte âà"orii: comme estant une fois infus en I'interieur de I'A-
'sïià"iai.,ïâ"iriop6, li;""àî-*""ià àeJ habitants d'Antioche sous I'empe- "r""'rïavité, d'eschapper >'
pas
;"""rïirËî ;rË tî,: z i . o;-"itiâîil,,dtÀÀFioise
c omme saint A-ugustin *"' 'il-r-'ird,coustume
me. ir'a
qrre iout comprennent bien ce qui est enseigné;
Ë;rt*i a" u reconcilier les offencés > é"iâe-*"nt,
insiste sur cette vertu qË;;r"èd; ainsi que
a,rr.i iuui-Ï qri" Ë t""gâgè soit .approfrié à I'auditoire, c'est de chansons
(p.24 ). iôtâtàÏi.,1o=*-e I i fieia..aq ;9F' use abondamment
de l,oratoire-est soirituellesen languematernelle(p. rr)'
De ces bons effets de la musique la Congrégatio.l
elle q"l ùtt aË t"titiques tant en italien qu'e'n espagpol
bien convaincue, difficile au
précieux Darce que direct: tr a 8 - Effets miraculeux de la musique religieuse' I! n'est suère
ip:'ii)îi;;^i"-t'éil;ienù;Ï;Pè*.
r9ôtiîoit" "'i
âq.Rq.*e et a vù comnient < I'on faict ËèË'ôË;;d-d";1"*';;;iÏ; é;;ÏË d.es Pères dé l'Éslise maints
assisté aux exercrces ou Chez
grand compte a", naturelle r' Puis iI exemples du pouvotr q"u"iîÂTtu""i"ux a9 t1 musique.reli$euse' la
très
épÎtre "À"""tîit'ffitueu9i,e1^9yue
émananî-âà r6maine' ces lignes fo-rt Ëil;".G a;àr,?r" eux, én effer, s'est perpétuée la doctrine antique de
cite, d'une font joumel- J"i'"ùG-a" i" musiqde tant'en-ce_qui-conceme les malâdies du
iilîiùtîi'î'-ii. it , ;;iË- tous- Ies.Ëxeiçs'^t qui se
"etie.congresaflg1 iiî;ilË
-
,ruroriË, t;ott a coustu?e. d'y, chaiter quelques louan- Ë;;;ï;""-;ili'à" raÀ". Bâiiit Ausustin. dais la Cité de Ddeu.rapporte
-aà-piË"t"i
Iement en ,ro.tra re-*ët délivra un. Possédéprès-d'Hipp one
qes spirituelles po* ,""reiiËJ Jtititll tttteirtion de Ia barole de Dieu; iË^"{*"-tt rË rti"i
, p-".tr entreienir Ies gents, iJ. z+i S"i"t " Ambroisle (iài^" i . i". 118) rappelie commènt David avait
ét pour ensemble f" .,o,rËriu"ïiu'à-Auoi1o" 'tôurmentaient saùl (p' 2!)'
larges.et-glissantes du monde-:"' >' l"hÉ;:';;lîanffi;. Ë'-r"u"it tisprits ciui
affin qu'ils ne vagabondJnï'p"iièt-*"t <tc'esi. écrit Ie pèie covssard, l'effet admirable des nymnes cnan[es,
ffiiJ àËiî;; àÏô"u.""-iàr-rivages du m6nde.qui lui est contemporam'
t"îàit*" q,* soîrces.et aux témoisnages
qui lui sont les oue de'chasserles malins esprits >' S'appuyant ensurte sur le temorgnage
Ë'Pè"i. ô;ï;"td affirme (p.26) : àË-sËà"'i" Ù!;;;fiitip. zôt, it ajout'e-: it si tu méprises les ctta,llon-s
olus chers, les pères a"'i'uârire.-Ô;est saint Justinlqui de ra diabolioues. et qu'en le-ur place tu chantes quelques psflm.e.ssplntue$'
ilèi"ai" *Ëille I'esprit,, P+i'-"^.l" concupiscence
Ï';it"'Ë'iid;"
p"ttséesàue les bnnemis invisibles nous sug- tu comilrenôesà-parler, ayant été devant muet, comme Ie demoruaque :
chair. enerve r"t
IàËiitli.îËri-rA"t-È"**à -uuuuitÀ qui, dans son traité de la manière de bien c'est bien Ià un très grand miracle >.
n Le chant de I'Église
iivre. énumère tes ettetJifrJtJiË! ââ1" ' solicite les pares-
;ffiiirt"lbtplti;;h;;;;; plus ôhaerins'
aetecte tet -".iq,re 9 - Chant religieux : arme puissante contre te gtrant.{ia}.oJi-S}::.Lt i!-iÏ
seux, mvrte ,", p""rr".,ri'à-bËiit"ït- ô'iant.à sànt Jean Chrysostome' dent que si la-musique peui avoir un tel.po.uvoir, autant rl est sounartaDle
oui use de toute tott pour stigmatiser,les chansonssensuelles' oé âei"loppei i" tll1tiq"éï1""ià- q"i-tetie I'homme à nieu, 3]r1!-it,t11!
ia;i:iË;ï;;ô'â;-;';;e-iii "rolJ"fic" n"c" m'est un oerpétuel cantique' proscrire Îa musique laicivè et diabolique qui livre le genre humaln€ ses
' > ? (p' zg)' polnJ:
ce m'est une et€meue dd", ô; dËlo""r m-ottSeigneûr iires instincts. Lês Pères de I'Eglise sont unanimes sur ce l-1ll
iean Chrvsostome dit expressémènt(p. 29) : < Que les ordures estoupenl
ËË.àirîJ.-àï-.;rp;;;;-pi;;t;;ih les ôhantÉimpudiques ferment les
aux' yeux du Père Coyssard :
6 - Doctrine. II est-un point fort impotant -oi
ie cantioue aoparait comme un
c,est la diftusion o" r" ,""i"Ë à**tffi'e. et tout particu'
moyen priviléBrg pour iâ*bfit cette essentielle,riissioï ffii a" ssint Frsncois'xcuier du PèteHoraceTurselin(1544'1599)parut-à
lièrement merace d'étouffer la vérité' Il ne nô-î oi-rEbo:lii"i #à;fi";'ii"iJ"i. i"' È ie'" M. christàphesJ' en 1608'Le
manque pas preuves'aài"i[" ôiiiiucitÉ non pareille du chant r9li993t1t
"u"de "poq,,",'îii'i;iteiéiiè PèreM. Coyssarden donna une nouveltôédition rewe en 1611.
$îf Fd'tc;, Tàuier I'; Ë;ft;np utitisé dùs Ies pavs Iointains ou u .23

22
SPIRITUELLE
DE L'USAGEDE LA CTIANSON
GÉRALDPAU
quelle gtande punition Î":tlt::t I'hérésiaroueqnostique Valentin' Epiphane, de son côté, cite I'exemple
oreilles de I'ame et les rendent impures..' de I'hérétique- Hierak. tandis que I'hiÀtorien Théodoret fait à ce propos
;â;;";àifiîdè, *roffi saleser lubr-iques...que tous ceux-Ia enren-
-"-ii"-itt"" allusion aui disciples de l'évê(tre Melace. Il convient également-de ne
;:îî Ë;il'ËàùÏ "t.;-;t et coirompus par les chants sata- ooint oublier les
-Donatistes
sur lesquels saint Augustin foumit de pré-
âu rêste parce qu'il con-
niques. Quelle perne n'""àr.itËËîî-ilsi-o' C;est que I'esprit.malin-ruti; èieux renseignements.Comme on le voit, Ie Père Coyssard-n'est pas-à
Ë;;;A;;"t nos âmes
ililËp;;;it â,r;é*"t". controuve court de faits dont la substance lui est, abondamment, offerte par les
Iise pour ( Ies plper eu,tesséduiré D et qu'il a cauteleusement Pèresde I'Eglise et les historiens ecclésiastiques.
et mis en vogue res po""àt'a?i'nà""ài"Jàf -pemicieuse-s-. tttTfons mondaines.(p'?.1)'
iï;ï" torË. ef chansons' il faut clore I'oreille'
sagement r"t "
aux'fredons attrayants des 11 -Cantique: arme contre les hérétiques. Il'Eglise gui détenait la,Saipe
comme--â'téîËi doctrine nè pouvait, certes, demeurer inactive en face de ces multip'les
Sl.ènesmo-nstmeuses I "o-Ëigàîtî;ÙtvtJ
(P. 35).
la^musiquesainte on peut tentatives de subveÉion et se devait, pour enrayer I'essor des hérésies,
Aux multiples bienfaits -qui {é.coulent d-e méfaits à-'user des moyens subtils qu'on utilisât contre elle. Lg Pè-reCoyssard,
oDooser. comme le fart saint Jean Chrysostgmg'-re;-innômbrables Àorèsavoir établi une tiste dè ces hérétiques qui usèrent du chant comme
,iaei-cantiqùe,t? de toute impudicité rr
oirîensendre I'audition !T".t-t embrassementsillé- djune arme redoutable, traite ensuite de I'attitude de certains conciles
(p. 21) (qui introdursentlàs amouit dépravés'-des àui intewinrent pour interdire l'usage de.ces--cantiqueshÉrétiques' par
gitimes...) qui ( rorr, ae-iu tt'yti".des maisons et excitent des oremple celui de Laodicée condamnant Apolllnaûe (p. J/) pour avolr
""utï t"i[Ës reioignent la tradition de I'Egli-
iraeédies innumérabres "t6À"u ,.îËîJàr. et n' accept ait Ia musique écrit un hymne à Bacchus, détail que le père, du reste. ne précise pas.
-où PauI de
âïttffiË ;"i ii Lï'ià* n'"r-à Ëiùï i"teËii*te I'allusion qu'it faii au Slnode d'Antioche
"ii Il nîest meilleur re'
oue comme un moyen de-perfectionnelen!-1^o3t' Samosate se voit officiellement blâmé parce qu'il a reproché à I'Eglise
contre les chansons-lât"iu"' qt'",cei u1agg";loratiqué en la dévote d'avoir autorisé que I'on chante au Christ des hymnes non extraits des
mède
une infinité dé monde lequel' p-ar les fi:dQJes;qeci n'est
ville du Puy or1 ae toutes fàrts aË-orde passeles nuicts toutes entreres S"ittter Ecritures, mais simplement co--mposés
orincipalement ,", u.u'"'-dj"-Nôi1re-Oame'
mieux diverseschan- oas rappelé dans ie traité et pourtant iI y avait Ià, pour le PèreCoyssard,
âu desrez de la grande et de sa glorieuse in bei àrgument basé sur la traditio! Pour-défendre.sa propre position.
sons én divers langage. "giii",';Ë;ta";ïoi9i",tl"Ht
f"i"t-t"t---a i" louange'de.Dieu Ir,tuir it et'arrive à un des points majeurs de son plaidoyer lorsqu'il cite
que certainesconver-
mère... > (p.6). Aussr,ttîi"ntî-ii-pius.ad"mirable qui' <
-ay?t+temployé leurs saint Jean Chrysostome qrii, < de pèur que- quelq.ues-uns. de. son.église
sions spectaculairesde poËî"t Jù aà i"usiciens âtx oreiiles lascives' une alléchezpar de telles chansons,ne fussent séduits d'tceux (Ies heretrques)
ËilËï;-à-}"i* *ei"âùïté-ànr rés.onner institua là psalmodie contre eux de telle sorte qu'en peu de-tcmps eIIe fut
infinité d'airs sur ùàic"t-d'un chrétien"' > (p'28) beaucoupilus célèbreque celle de sesadversaires-.- r.(p. 38,).De même'
"n""totti'iàî"àiA;*,minlarè et'pourle écrivent des airs
changent.tout à coup,reqL saint Eohrèm sut efficaéement combattre les chants de Bardesane,en en
et des poémes .prr,rrr"rr. -n1**ài ô'diuit un peu'le,cas de^racheter Philippe nç:Potl": 99.11
comoosant rt d'autres, conformes à la foy de l'Eglise'..>. Onvoitclair+
Ëî;"ùtoîil"{".t *tl"àt ete approuvées par l'Archeveque meni où en veut arriver I'auteur duTraiié du Profit : rien dans le monde
exemple p"Itti qy:t1:::
d'Aix et que le rere t"v.tara cite comme-un n'est tout à fait nouveau, et même s'il y a de grandesdifférences entre les
lui-même donné ses nvmnes
o:rftâ î"";; àïË'iÉeiiiË. avant qu'il ait seulement pas condamné Ies hérésies,les méthodes de propagande qu'elles utlli,eent se ressemblentet
sacrés et ooes sprnrue'lËs,-n'àuaiî non. *âit ou'elle en avait plutôt
de mênre les moyens pouf les cômbattre. Artus Désiré (24) < ennemi ca-
chansons religieuses iiibue;;;"Ëittàité' oital des hérétiques > ne fait que reprendre à sa manière I'action de saint
"" .it-;; i"-;;;-il;'i;icien Ànthoine de Bertrand 'È"tttem et < voïant le mal qule faisbyent les psalmes de Marot et de Bè
favorisé I'essor. C'était
sesAirs spirituels' semble
dont le destin tragique, après qu'it eut compo.sé u., Pèie Covssard qui' ze. par la Franôe, fait un liwe intitulé Ie Contrepoison : où il changea
avoir rendu ,u *é*oir""fàttitiiéTËÀéiil-èhèt"
-iàË quelque peu le verbe et retint du tout mesme chant > (p. 40)' On connaÎt
âi,îËî à"Ëî, t;ài. raconte comment les calvinistes Ie là réâctidn des Calvinistes qui tentèrent de faire disparaiTreen l'achetant
(
niassacrèrent sortant "àï- "it"à""î;Ë;'pili"oÀ, tpt :" une sienne Meterie' ( tout ce qui restait de I'impression faicte à Lyon chez Michel Jove,
despitez qu'il avait cnÀie-Ë-nit'e, remettant-en usâse les Hymnes 1562. Auqûel ils feirent tous- les outrages qu'ils peurent jusques à lui
Ë"'iieïi-itiiiËi..1â" ri"" à.3 âmoureuseset foles > (p. +o). arracher la moitié de la barbe, et Ie menacer de mort, s'il la réimprimait >
"hansons (p. 40). On a vu également comment ces Calvinistes, en- raison -de.la
Les onJ
10 - Le chant religieux : arme des hérétiques'. par 4érétiques la musique
!]31
et cette ciainte que leur inspirait Ie retentissement des Airs Spirituels d'Anthoine
à",rultit ;;;;"ï rË po"uoii--vitèrieux .eiercé . de Bertiand, I'avaient assassinéaux portes de Toulouse. ll ne fait donc
I'attentiôn et Ie cæur des foules;
sorte de charme a". a.ece m9y.e1t-99111 aucun doute. pour le Père Coyssard,due le cantique catholique constitue
iË';"';1 p*-iiË.iie, "uttii'q""Ti'li "làpté un moven pâriiculièrement efficace pour combattre I'hérésie et que cette
âitfùr"t fê"t. erreurs. N1céphorerapportequ'Harmonius,ayânt epouse
""--*âinteicirco-nstan"9-'.19^"t"t manièrê inàirecte de proposer Ia wâie doctrine n'est pas seulement I'af-
ilitïtd; àJ *"-pèË eardeËane, conliosaavecce dernier499t-w-"gt Unà faire de quelques isolés qui agiraient en quelque sorbede leur propre ini-
i,j"îïË"tÀr*;-de .aauitË""î;b!;.4; svriens{p' 38) < alléchez'tant tiative et sani I'assentimànt des autoritéJ ecilésiastiques. < Ainsfen AI-
;î..iî;ï;,i;u"àut eiËgànàé a" hngage' que de I'h'armoniedeschants lemagne.Dresouetoute corrompue de Hussites. de Luthériens et de plu-
"i
tto"i'?li'â-p* aEjË<ieË e"epplesmémorables dans sieuri arit'res dectes, Ies Docteûrs et PréIats catholiques ont permis au
musicaux >. Mais peut-onlire que
ËîË;î;i;'E;;iii,iàir "" ei"rt"""'"-r'upit..Ë 32 de I'Eiode peuple de chanter à la messeles Proseset autres Odes spirituelles en al-
i:ï"";Ë'Ëi; Ë]i;lites idotât'".. à ôhanteret baller Iemand contraires à celles que ces Hérétiques avoient introduictes >
""iàiîiir-àÀ"ii'Ë"iiË
veau t;;-i;'5ii' Mais- révenir au début du (p' 42\. Voilà donc le chant rieligieux catholique en langue vulgaire con-
tout autour du -pour.encésar d'orient, favo-
o""o"tà'"J**àni-tr,t'u"imin.
christianisme, Eusèbe chansonsblasphé-
risa sur les territoiresqri:ii'iâ'"r"JÂîïÏà_otr,r.ion'aes les fais-anttpprendreaux
matoires ( contre no.ttË 3u:*"iJesus-Ctrrist' d.es 52 chuttsortc de Cl. Ma'
escollierset chanter a"tiiion deschrétiens rr 1o' 3?)' Dansson traræ 24- Arius Desiré (1510-1579?),
r of. Ly on.1b62. '
auteur d! Contrepoison

De Carne Christi, "n


r"*iiiàT'liiiËà"ïi.î a"t Èymnesdont se sewait
25
DE L'USAGEDE LA CHANSONSPIRITI'ELLE
GERALDPAU des
de I'Eglise et Ia bien- vens les plus sûrs pour promouvoir le catéchisme-.saint François fut
palJa tradition {::-*f: irËitiîi.'-a-r* ôervir^auit"aèi. oat 1569, des Jésuitesîe France
firmé dans son-orthodoxie : en I'usage ne peut elre chants religieux avant le catéchisme, mais François
veillante approbatron ou.iu'Ëiét*ôttie iîiràà"Ur""ï-dàÀ
;^;i;';;rait -répandre de bien ( peu oe
faiie-preuve à"-ilôigituta*a I'initiative, perché pare coffi nouo r.(25)' .
qu'une < saincæ enûep#; une invention trct'
iueement ) pour tt ii'i'"Ë-I'a:pprouvera' c-omme lasciveset calvr- Sil s'asit maintenant'àe fixef des limites à cette-période de Ia Cor,t-
"""" ï"titËiu""e des chansons tre-Réforme"où se situe I'activité Ia plus spectaculairede la compagnie de
bertinente, porr,
t*nï: """"'oËî"
rrsitédu Profit Jésus. reconnaissonsqu'elles ne sont point parto_utles memes. u'est alnsl
iii; ê31';.** misencause rui-maqr9,.^e.t
{ontre ;;î"i"d-ââ;6iderioute leur imp-ôrtancé à desévénements tels que
dt^;.\e mieux'
pt"y-"1!-f"itu pourcom- *àtta"t fin en 1598 au{-gu:tres de religign pn France,
estégalement,rt p'"toyËtli; ilE,iir-a;N;iàr
èiles traités de Westphalie clôturant en 1.648 la guerre de'frente ans en
iiét"?-,o,,*cq*çx!l!.d:ï:!;;;,i'5îê,'ff
îi:"f.3,Ë!Ë,iqi*o'# Aliô;d. M"ts bief entendu ces dates n'ont qu'une valeur d'indication
3î1"3i'"1"',?if
iËii*fiqi'i*""F*6n":S,X'A:Tl*â:î:f.*5;
chrétienne
ôi en t6us cas ne marquent aucunement un ralèntissement de la
produc-
Ét" aâ, éantiques d'irispiration jézuite dont Ie courant se poursuit tout
g?h$Ër3fi1*riulÎii:î;; dutiwedeïàdoctririe
t;h";îse' se-servircomme par le passe au long du XVIIe siècle èt bien au-delà'
du Père Coyssaxder qu u ii!â â"-ô6"i*"er,à Aussi, sansnous attarder sur ce point, oljons-nous essayerde bros-
tËiii""ilËt'lLtq"elles nous aDDrouvonset enten- ser. pour mettre en évidence I'importance du mouvement' un raprde
des <rodes et chansons. n\ avons peu remar-
dons être chantêes ' "'J"îïJi"Àd"'-ààutant 9u9 laïéfit€ dé Ia Foy et purioia*u géographiquedu cantique jésuite'
". conformé à
ouer aucune ."r"* q""''iiË1-t"î-àit et Romaine I (p' 57)'
tiadition de l'Eglise
""tntiiî"ËIÂb;itlid"t Il semble bien qu'en France, ce soit le P.èreMichel Coyssard.qui, Ie
son--temos' Ie Père Coyssard premieiaè Ia Compagnie, ait do,11! un recueil de chants spirituels (,26)'
12 - Céleste conversation' En homme "Ëïiàaition
-de pv-tlf;'JiËttr; C'est une date importante dans l'histolre clu cantrque Ûançqls.'.qu€ r'an-
sensi!'le iË' aË
"" ffi ddl'univers
demeure lt"fiil'J pour
par Ia lectur' née 1592 où parait saParaphrasedes hymnes et cantiques sp.trttuels
Ëih:i,;"-à;-i harmonie chanter auec la Doctrine Chrétienne. Uet ouvrage-Igmporra un .succes
maiq
ginus, *:.t 3 t:Ti;i âf:""3tf,';3Ufip cônsidérable, si I'on en-juge par le ngrylle.gJ: éditions remaniées et
eo?TifriJltii,"'#""f ;"",:*i$lA;,"if:'d.
fg.'"6."ià:îz)szi'ù;'f augmentées qui se succéderentJusqu'en rbuô [z / r'
P9:i'I"i'cette<suavehar-
mouvement bien rég]e ))
'
Le PèrgCoyssard a, d'autre part, intégré dans sesrecueils des chan-
monie > ( que les "t"u* lià*"t !oli.p-* leurS-éraphins> qui (-ne ronl ro"r iùtit"àuès"d'autrei Jésuitescomme là Père Edmond Auger (28)' à
- et
n'est que l'écho du.""*'*îËi'ïcr'!ruËins Co*tuq'--9^a1t:ctts' Sanctus D orn''nus à"i t'oh doit une émouvante complainte de Ia mort :
autre que orre meroo'Jrî"à9ïi"' m'usiot19--19nd hommage à Ia glorre
Plorez ores mes yeutc, et uous mon triste cæur
Deusomnipor",, ' ,o"î2\"'Ïâ-iainte<
semble ilâ; ;it livre des psalmes) ou ( res- Contemplez les tourmens de uostre redempteur
de Dieu; mais il -Ie.dou:i
S"i"t dàns sa préface aux
oire > Ie plus ( la s**"àËiiiËi^t' r"
+Yllgh" d'Israël' en Ies compo-
taint'roj
Dont I'amour éternelle
bsaumes de Davrct Joitirre"t Ia Au despensde son sanga contracté l'accord
'upp?rË conversation n 1p' 20)' Voici donc Qu'il a uoulu celer luy'même par so mort
iant, < a institué-comm" î"" èef"tt" tôut autre suscepuble
musique constdere-e.co'iiî ""-ru"g"gg;. Pht-1"" Violente et cruelle.
d'instaurer ..r,.,"'""o"'âi.i""ç 9"ft1 r\:f *" j;; :fli; :ffilt'iË
e t sain t asile n' adme tten t-rtt PS it ^ôî",i
2Ïl Il emprunte également au?ère-J-e-an Gent{ (29)' dolt on 9-on1{t yn
ôhiy sostome. .B t'..iii niJi. à.i
des chrétiens se mêlent P,o"t"-tlll des îoix terrestres et recueil de' Chants-Spirituelsde 1596, un < Cantique-de Ia Vanité.des
":tiËËriï"àt"i pru' t"ro,"ËËriià àîà tuit" fus^ion una Grandeurs et Riche6ses du Monde n inspiré de I'Ecclésiaste et qui ne
Cassiodore, dans,la-psalmodie: < "' fit uox manque pas d'une noble élévation.
célestess'opère tout spàc-ià'ËmËntg"!'!: laudum uerba -1616,
os,llentium rt onlàîiîil'-q""1 bn paraissent à Vaienciennes < les Sossignols Spirituels'.Iï
-miscemus "u^ -I?!^Possumua
âîùitàti'"nt interPrétéerau cours du Moyen Age' guez en duo, d.oht les accords, nommément Ie Bas,relèuent du Sieur Pier-
n. Cette lorsque' cttant
'o"'i, par le^P-ère^Covssard ( ayant ie Philippes.'..(30). La mise ei æuvre en revient au Père Guillaume Marci,
se trouve impli-citemerit-;;ËËF le m-oine Cedmon
Bède le Vénérâble -tp- +ïi' if"t"-f"t"'comment qui avaif déià'fait éditer en i61t un catéchismedont douze mille exem-
titit:*"tà"ç19nt en une nuict D ( tour-
aoprins à chanter o*t"iiti;"i;î ce qu'u flaires avaientété enlevésen six mois (31)'
n èt utt n !q lanry" anslaise) tout évoquer
nlait en une très ao"t" "îti*à" t",11.1ît n'eit pas sans
avait appris o" ,'".tt'l'riià-ô""ïte';l;ii Ignace d'Antioche'
certain épisoct" o"'" ut!î"-tâittt
25. F. de Dainville, op. cit., p.I74.
26. A. Gætoué, op. cit., p.L77 .
27 . Cf. n.ote L7 .
28. Le Pèæ E. Auger SJ. (1630-159f), personnalité étonnante, plw particulièrement
cantiques' et cela
f3r-tusage--des connu comme conleseur à'Henri III.
Dès leur création, les Jésuites on! 29. Le PèreJ. Gentil SJ. (1551-1623), Provincial de Lyon de 1596 à 1600.
a"nst-oï,ièsp"v.9l-f
'Ji;,i1*Uru',f,*:ï"'0,Îr'#;.*""ryIg:l:*1: 30' Peter Phillirs (1560?-1633). musicien connu qui fut du goupedes co.mpositeun
catholiques quis'enfuirent d'Airilletene pour échapper à la peFécution reugreute'
to,,,L?ffii'i'f :.:'i:i:î'8"*:iË;,i.nîîu"ite"Ë-iàuo'G'I'e-xpansion
lôubt
de
à sescompagnons
31, Le Père Guillaume Marci i15?4-1638).
c ol .532.5gg no A.
cf. sommenogel op. cit., Tome V'
desidéesde la Réforme,.ï;;t 9iJ:iit
"i.T! qu-eIe chantétait un desmo-
se faire catéchistes'ut, u"îôâtfif tiès vite 27
26
DE L'USAGEDE LA CHANSONSPIRITUELLE
GERALDPAU
En vérité les plus anciens recueils {e-can.tigges atlemalds, rlont le
un Srand,intérêt' tout d'aboril or"*i"T àii-i;.."*ô de Michaël Vehe. oP.. (.+ 15.39)'.le Neu Gelgne-
Ces Rossignols Spir.ituelsoffren!
lm'fl#Ïi buchlein (1531 | (42), ne sont pas dus aïx Jesurtesclont les co,r_np_osruons
'#ffiiTilàf':y,::trJ'flÀa;îi';:ç"::"trÏi1"'?i'ôffi
Louis de Gonzague; tt p"?iË"ti"'ilt iorit ainsi
'revelateuis
d'une certarne ;;;fift'tareiJ"i'
;Ë;;âil;"î-"t"gà
li'"t-pêche
a"
que' dès les années1560-70' ils faisaient
cis-c.anfiql,es po-pgl,aires'.Nous en avons des
iàtiôisrâi;;- aont -celui du Père Mlchel rblat^qui, écrivant Ie 30 sep
#ih;d;de.proiagande-*;8ff
Ë#â?ï!,Zti;'i:":*;âfi:i",f
iidilii jour- tembré 1569 au Père Général, parle de ces K scnonen Liesangen" qtre
n catgglrl1me etrapratique i'on chante avecla Doctrine Chrétienne(43)'
i"ë:Ï.ihÉi'lïii'"t#3ffi'ËiôËl o'iiiiË "u"'.r"
pa'iabtement'modifié : < Les Rossignots La contribution des Jésuites dans le domàine du cantique est
nalièreïu chrétien n spirituelles"'
"t iîît-d"UàJ-et ,exquises-chansons impr;;i;;;;;à. onir" bien d'autres, quelques-r-roms.s'imposent.plus
spirituels, c'est-a-d".e.:'"i de ceux qui hantent l'Eglise wa- à lattention. Le Père Paul-Hoffaeus (152a.-1608).gui
iour l'allaigrerrn ,p-""'"'i"nàîiiîiàfit ;'"ffifuièË;;nl
i;;iit à'importantes charges, recteur à Ingolstadt, Provincial qe G9I-
La cauchie. agnne La Pieuse Alouette' manie. assistànt à Rome, traduisit en allemand Ie catechrsmeou Uonclle
"* î!"{:Ii'llit'"! l'" p"i't"iiÀ-'- à -e1^r!le.:alouette' sont chan'
plumes,d",!?.t:n Ëild"t" îDiiiing"n, ts6et, composa qn c.antiqug édité en 15?6 dont le
a,uecson Tire-lire. ËirË lab'same'Cat holischeliolochung.uo-n yesy-d,e3
sonsspirituelt"r'q3"ouià'"iiv'fïniprendret^""::!rfi${Jlf;li3ËËi,?Ë:
II s'y trouv-e des'maûngi ;;; "î-i"'."iu
;;it;;"à "ii,'tin Jesu Christi..- (44). Le Pèr-nCo-nrad-
xan4t Vetter (15.48-
célesteset ëterneuestool' î9; Èrimtiers'de-,1'Eglise cathédrale de ioizi. *"1ï.veniiie réputé, fit parùtre en 1-613le Paradeis.Voge.l(.45)'
voix de Jean Bettrgny t l\iliti"
un catéchismeà I'usa-
irï,t,"-b"*"d".rpu11ï;l;"1;'iJllti:g"i"f"ff*%;,'*?iiiiii d?Irsspiri-
ilïéHJffi-céorges
i"'< des églises et-des
vàglei (15b3-1-635)-rédigea.
enJants> qu-il voulut rendre-plus attrayânt e.ny
iJ:Bî1lt$Ë,ijff"f U"n: i'oatji-iapI .t unrecueil
i *(15e.s-1658) itt"omot*-t
-""éà'OO un nombre considérable de < beaux cant-iques.)(lbz plefles
pa;; Laurent "iË#;
chifflet (36)' mélodies). Cet important ouvlage.paryt à.Wurtzbourg en ltizb
iîZîi J" -^ décennies du XVIIe i;6). il ièiJ.lâ"oU", Baldê (1603-1668)-s'illustradansIa poésielatine et
p'oro"g"î-"1-aelà des
Sans vouloir Pt"q1-t:gt français auteurs de
ait-{-g1*"t des odes à Ia Vierge Marie, qui joignent au sentrment cle-.preæ Ie
siècle ce tableau *tt""-?îtîc-omplet iàrÉposa
et"e*"é de langage.qui lui mérita le titre d'Horace
ffi iï;,."-111:1y'rlbiii',$:!i$;:xktiË;:,,$"f,il,ïlËisà'lT:{i aux
;i*i;;Ët
Ëifr;ilË. Sa "nJplace"est faite dani la litterature allemande surtout
Ë" ii"q";;'- diiatait re cantiquècathorique â"ïiiË-qft-H"taei t'" revendiqué comme écrivain national et en a traduit
;t'lÎ"ffi"ii1%::J"l'Nouveau Monde (37)' biæuvres (47).
tlimensions du
Le plus cependant. de-ces Jésuites allemands auteurs de
"etèUte, est' incontestablement Friedrich von Spee von
Melodv tt
En 1609, parait à BrugesIe.< I{et l'ig"l.!:! th"estelicker ianeenteldÏf591-1635). Tandis qu'il elerçait son apostolat..danl Ia
"transons-ipirituelles'
réeiàn d'Hildesheim, Ies protestants le redoutarent au poll! qu'rls alt€n-
tr,":iâii"aïi"'Âaoai"'îi?iiuàr"1'c"-t-o"u''ql:Hïî"ËJï]ïi'itS:î:
aet cerivres du Père Michel uo-v tta- teient à sa vie. C'est e'' 1634 qu'il acheva son fameux 7'rotznachttgal
:;'"';,tËHb;[aiïe donne un-recueil de cantiques' par
Pèrb Bemard Bauhurs tiËi'àiôïgl. ïaîi-CâiiUii"n-poetisch Lust WâIdlein qui sera maintes.-fois réimprimé
oes entàidt"citiôàdqgttisme' dont le succèsest attesæ iu"" o" ,*. *".ique. Cet apôtre de la toiérance, dont Leibnitz_fit I'éloge
mands à I'usage
les Litterae anntute souetatis Jesu (39)' ààor à Mlte de Sôudéry, était un vrai p99!9 avec qui la poésie
catholique allemande atte-ignitson apogée(48)'
itriq"à""él"ttt"
dom.aineprivilégié de I'activité Il faut également dire un mot à propos de Jacqge5 Gip.penbusch
Nous abordons avec l'A-llemaqle 94 {1612-1664). ce < peritissîmusmusicus}t clont parle le rere $loaoenerra
FËil'canisius"t"il'u'S3g:T""i"1Tfffi:: àff;;" ctiiaiosué des éuiuains illustres de Ia eompagnie de Jésus' o.n a
clanter atu
relË"eli Ëtt Rtl"*ugttt' Ainsi fait-il
-"#;Iïà;J;Ë;iti;..'s;ïf Freuden reich > (\) de lui un Psolfeliaturn Harmonicum Sacrorutn Cantilenarum qui contient
1562. avant t" ,",'norr,-ti-ËT"tig*-1-4;1^ff iÎf -
p-oui.fè Stry,td.:"i"i3lemand de la Contre-Ké- 37 cantioues latins. 80 chants allemands mais aussi 90 compositrons
iour si plein de joie) t+Oi' < Causa pia et ecclesiaesatu- diveises,Li ouestioir reste posée de savoir dans quelle mesure il a parti-
pàpùr"itË êta;t
iorme Ie chant relige#' cipé à la coniposition des rirélodies qui accompagnentles poésiesde von
taris >t(4L). Spee.
Si beaucoup de recueils allemands furent traduits en polonaiset en
tchèque, il n'en existe pas moins .une production non négligeable de
cantiàués composés par âes Pèresjésuites de ces pays. Ainsi, en Pologne,

5il-tooe, oP- cit', PP' 113'184'


3 3 .I b i d . P . 1 8 8 . 1902,
col' 898 n' r' 42.J.Jansen, I'Allemagne et b Réforme. Tladuction, Paris, Plon'Nourrit,
à+. c-.soin-"*ogel, op' cit', Tome II' T om e VI, pp. i 55 et to5.
35. A. Gætoué, oP' cit" P' 266'
43. B. Duhr, op. cit., Tome II, pp. 19 sq.

3i:i!$.fl nn',1,T3%",'"-"1""îiïH
;'ii";",:y*i:,:*,n,iiË#*'U:,I*'Til(ff 44. C. Somnenogel, op. cit., Tome IV, col. 423 n" 4.
46. Ibid. Tome VIII. col. 62b n" 32.
remeil de chsnts rengrcu* e 46. fbrd. Tome VIII. cot. 886 et 887. n. 2.
Isurentides.
2'
i"i""r"t, op- cit',Tome II, p' 308 note
47. \4restermayer , Jæob Balde, Sein Leben und seine IVerÉ.-. Mùnchen, 1868.
frf.
Heinrich, Histotue de la littémture allemande, Puis, Frmck, 1870, Tome I,
Aubin'
sottemnia'Paris' romeI' p' 18enote30'
1e64' 18.
pp. 9r4.
492 so.
l3:11f.f;"?i'Tll'ià**^
4t.Ibid. 9q

28
DE L'USAGEDE LA CHANSONSPIRITUELLE
GERALD PAU
Or, tandis que saint Thomas, dans Ie Traité de la.religion,^pose Ia ques-
tion : < Doit-on faire usagedu-chant pour lou.eruleu, D (oé)' on-connarf,

ïin'yilf i'3?lîri?iiÉiiiFÉË-iitriïlôËi:"{iîi',:ilï$
iliors8ae'-con!!!"y::#:Igi1'rf"'Jii'fr:"f;
Ëîi'.irài.Ë,-èïïit-.àq.it1", rauteurq"*._t11"^"1
i;àpi"iô" de saint Augusiin, formulée dans les Confessioræ-:.<.Tousles
seritiments de notre âme trouvent dans le chant cles modulatrons qul
iladaptent à leurs nuances diverseset par une secrète harmonie les fait
iiiîiiîiii tso).tt^estégaleErent (1610-1647)il tra- uifiài rr No" pour autant Partisan d'uire pure sensibilité rêve-rlse,l'évê-
B-rudecki à""-à'ftippone fait aileurs-le reproche à-certains auditeurs d'accorder
chizmu(1628)'Quant-a;Pêie Sigismond atma"aes du oèreMatthaeus
duisit en polonais r", i pt* a'ititetet au chant qu'aux-paroles et de rechercher plus le plaisir
"n"j"t"Tt*tii"îmàriâi
**";lrt|"ut"-,lu3"1}J3,l,l; dei oreilles que la piété intérieure > (59).
respaysde Bohême,il raur d'abord citerle Père Dans lâ litureie proprement dite, tout semble indiquer que I'émo-
qui.devaiildu hste quitçr"el Ia Compagniemais tion doit Ie cédeià I'intieUigence' C'est dans cette per.spec-tive,-assuré-
SébastienScipio -i!^1?
q,,i,"up",aud,,!,iydt9î*,i;Fi3;Silrfâi?'fi
eiiïi
?.lf?l.Yffi Ààttt. q,re le Père Coyssardlraduisit les Hymnes sacrés.Mais il existe
pour I'âme-une manière plus libre de s'exprimer, comme le
f,:ttrÎl[-,'ffiil dé ,i,: h;;ép*","t'iàii'ïiî;,'r$; io" ;Ëd;;"'"i
fàisait, par èxemple, saint François d'Assisedans son Cantrque du .soleil,
:f**lç a"- pesteâ f(uttenberg (53)' Sa-traduc- Ëi-po,it ne pas ôui[ter la Compagnie de Jésus' on peut s-ongerici aux
dévouement lors d'une
;iH;îî;iiË,ile a" "iiàeti" âu Père Vogler rerêt une certaine rmpor- CaÀtiquesSptrttiels de I'Amour diuin poul l'instruction et ls consolatton
tance dans Ia mesure "at"ciitËniË àï rroiztwclt-iacl de von spee par le âës,qmes déuotes, du fameux Père Jean-JosephSurin qui, dans son avis
Père Félix Kadlinsky "t;ï;i:gêiË
trdfÏ-fOii;i, elle exerça une-indubitable influence au lecteur qui leur sert de préface, écrivait : < Au reste, dans I'usâg.ege
t"'ttoqiË i Ëîl ' ir'etièuiae"t dans Ie cadre de la spirituels, tâôhez de vous souvenir qu'ils sont une belle
sur Ia poésie religieuse "ue Ë"r-è*tiq"ê.
orm",
conrre-Réf Ë"utoiiqt'"tF1'.gnt 4 çlt*p!l,}l{ltÎ image de'ceux-qui chantent au ciel:et cependant que vous soupirez
"". "*îi{'îàt'
rËqiii;lË^iiiA-9.:.r*1*'âïnJépoq"êoùrarangue$l'i.1i'i,:'l"tiËi: doucement apÈs cette musique lmmorælle' pr-eparez-pour.arnsl orre
Zïait suspecteet oùr, pourtant, il se trouva enc(la.défensedes tradruons vostre langre à I'employ qu'elle doit avoir dansl'étemité D (60)'
Lï*;.Ë;Ïj-"Ibi"- t roz i-rêïsi'pgSt Prendre -
cette vocationprotéiforme
naiionales, exemple, ge
""tiJïlé"'à'î"tï9g,
des membres de Ia Compagnle de 'Jesustoo'' Mais il faut revenir à une fonction essentielledu cantique jésuite:
omniprésence desdisci- la fonction didactique maintes fois affirmée. Elle est manifeste dans un
Enfin, pour ui""
"i&iiu ""-éïidence'cetæ
presaî'saiifignàc",."ËËii!"ËàË"ij"1t"po'^qgâ'i,:T'iïiS3$JîSî3i orruraq" comme LeSommaire de Ia Doctrine Chrétienne du Père Coyssard
;;Ë* d;t C"fttigas'pard os minimos da Santa
Doc dogme catholique en quatrains français qu-ipouvaient se
-C'estIeici
oui v-expose
(5 6). ciiratiter. qu'appa1aft toul particulièrement la valeur du chant
àô*me moyen mnémotèchrrique. Parmi les-< raisons.pertinentes n pour
Iesquelles on chante dans les Assembleescle Ia uoctrme unre[renne' le
Fèrb Coyssard reconnait que < I'une desquelles est, affin gue les Aqdi-
["J.r apbt"nttent plus faciiement par cceui, et retiennent mieux ce qu'on
écrit : < A quelle fin Ieur eniêigne D (6i). n est certain,.d'autrepart,,< que Iesenfantsdemeu-
Dans son Traité du Profit, Ie. Père Coyssard ié* pl". ïoyeus'embnt en la Doctrine durant le temps qu'ils sont conviés
à Dieu' par nostre orochain? Que
chantons-nous qu" pot'.ri r"''iiË'"'Ltiit
ia vertu?,Que pour--ii9":::i à jouer Iei iestes; car Ia musiqu-en'est autre chose,qu'un honngste jer.rD
pour luy faire fuyr r" utt" Jipoïi embrasse-{ 102;. fnm, < ceux qui ne veulent ou ne peuvent venir..à la Doctrine,
de nous u"q,,t'ùi biôtt de nostre Chgq:' soit en apprenant' sorr i'enîendans'chanter pàr les rues ou par les boutiques-et maisons >, I'ap
Ia srace
en-enseiqrrant?) (57)' ff donc pas question ici de cuitiver Ia musi- prennent < plus aisérient que s'ils la lisaient en particulier > (63).
";èit
i.';#ï";".i qi;"" *oyen Dour tirer I'homme vers -
;ï"ï;#;îË:;âÀ;. -"e.ierait-ce qu'à travers la Une éiude systématique des recueils de cantiques des Père.sde^la
Dieu. Les Jésuites t"u"ii'TiË", ïàt= "iii""tt' ontttudiée'qu'il existetout Compagnie de Jélus ne m-anquerait pas de-présenter gq,grana intérêt'
ti,'ËËr""e'î i"";# iÏ'ii'â' â,-Âq'"+q}'ili Elle bfTrirait notamment I'oCcasionde voir comment ils en ont usé,
d'abord une louange ;Ë;"uà qui eit la conte,molatiori divine' qui ne oarticulièrement au temps de la Contre-Réforme, d'une part, pour céIé-
en effet'
neut qu'aboutir al, til"n"Ëïià"f lËs mystiqueset-leithéologiens' brer les richessesde Ia Foi. telles que : Ia vie du Seigrreur,sesparoles, sa
i'".;;il.44 que Dieu est au-delà de toute louanse' passion et sa mort. I'action de I'Esprit Saint dans l'Eglise, la gloire de la
Et pourtant, I'h.-;";;;;ut en q^uelquesàrte accéderau spirituel Vierse-Marie et de! Saints; d'autre part, pour diffuser la doctrine catho-
s'imposeà lui' Mais lique- précisée lors du Concile de Ti'ente. Sans qu'!l puisse être ici ques-
oue par le sensible, iiiï;;J;iiA;li;i"lqgon pas préjudice à I'inteuigibilité'
"t
e:ncoie faut-il qrr" r'"*Ë'À'ià" ïô-bttt" tiôn dè s'étendresur ce point, on peut néanmoinsciter à titre d'exemple,
toujours du Père Coyssàrd, lê reéueil des Hymnes Sacrez et Odes Spiri-

iffiLso-*"-ogel,op' cit', TomeVIII' col. 1-238n'^19'


rros22et23'
iô. è. so--"*oiet, op cit', TomeIV' col'-707 58. SommeThéologique,IIa IIac,9,91,a.2.
;i. é. s;;-"*oi't, op cit', TomeII' col' 229n" 1'^ 59. Confeæiore,X.33 (éd. BeUes-Lettres,Tome II, pp. 27 6'277 )'
cit', TomevII' col',e-60 no^3'
;;. c. s;--;;"7a,ip' 60.E.Catta, J.J.Surin (1600'1665). Poésies Spirituelles..' Paris, Vrin, 1957'
;;. é. s;;"*oier, cit', TomeIr' col' 1-53no 12' pp.24 à 27.
"p' no 2' ..
àa.c. so--"-o!el, op' cit', TomeIV' col' 895 o"' Litté
*o''"' esde
rutur 67. Cfl.Traité ilu Profit. p.8.
62.Ibid.
iâr:#fÏ};+,ttâI';l'il8jn'*n'':l3gË:.i.#jî'l;rî
ogel,op' cit', Tome VIII' col' 388 n" 1'
63. 1) Ibrd. e.9.
zl.l.C. DÈotit. Les oigines du catéchismemoderne, Paris,Aubier. 1967' p' 143'
iè. C-.So*-"*
57 . Cf.. Tfaité itu Prof,t . P. 48 ' 31
30
DE L'USAGE DE LA CHANSON SPIRITUELLE
GERALDPAU
et can- On ne saurait s'étonner que parmi-ces Odes il s'en trouve Pour.cé-
plus acc9q'sibleà loius les hymnes tébrei ià sloire des saints martyrs, quand on sait le.culte dont les Jésuites
tuetles(64). C'est pour rendre ttàâ"it11 de calquer ses
tiques du bréviare ,o*utti'iu;iiîJi iujti"es afin9i-1]gflforcant entouraieirt, l"',"* collèges.
dans leurs collèsès.i'héroibme
I' chrétien. L'Ode du Martyre
qu'elles iuissent être chan- ^;;;;.i;;"i"père
(?3) du p6*
strbohes sur re mètre o", itlJpri., coyssard "â"il'ta
iËà-.!riil" de plain-chant' ;,iàs;nifi.rré.
;;"ifi.; "#i;ii;"'fi;;i;;'"à-;;îîit"'t
hér'oii1ues,
veitus.héroiilues,
rèsu"it". qui trouvait
qlri é,c.ut9-9ry_r^gi
trouvaitégalement q9n glqtfït9.1
çxpr.qçion
aux oan' o1 v rçtr991e^ ce permanent souct à'"iJ'ii-iireàt
dans maisaussiâans
Ie théâtrescolairemaii un décorqui
danstout un_decor qur attendaitl'éIè-ve
atlenoal[f'ereÏe
Quant-etodie fitres de certainesâ'entre elles sont
d'exalier les vérités
'ii'"ii'Ïiii-t' iâs
de|ode du s'sacre-
< en la maisonde Dieu I (74)' Bien entendu'ce culte des
â son entrée"'rc"taire
""tnoiiô:lit"
à cet égard suffis-amm-enJ'!iilit""*'-Àii''!i,,"1-11-1t (65) où' en op- JarirtËt""à"it à prouver surabondammeàt {ue les æuv-ressont indispen-
ment de l'Autet a w f'"qiàitotiàn
duquel.'l'ôme-s'excite ;ËË; i;il"i'e-son salutet.gueces 4a$vrs.{,ry9,r}1ei' à.!11uÊT-1"
a9 qui admet que livinê de I'
de I'Eglise. ,e Père Coys-
Le
position à la doctrine o"ï'ïâiit'"bttt"ti3'tiqn, luther Ë;;. i""de"t témoignage à t'ôrigine divinê
rendus présenq-r-nâr9 manque pas en^I'occurrence
en Cte crEeÏ'à
citer. a ra
la suite
s des < redoutables
redou
irans l'Eucharot . r" çlryi':l! sard ne Pas
"o,pt'i;Ëï;Ëe'i p"fi 9t dy ll'^ll'."st clairement arrrme Machabées> et des aP apôtres,les martyrs récents,de son ordre, iryq::
coexistent avec Ia suosr#Ëd" par-Ia ouissancede Dieu' Ie
qu'à Ia messe,
:'':È"iTid1;-"}:
*.,â*g:,#ii*î:t'f*Ërj;îîï-îi"'îi#:,'îiii:iiff
p.ar ru
"otttàà'"tio""
est opéré' 3'Jàiiïié"iUà,it"à-S"itt*ôÉche
à Aubenas le 7 février 1593.
que Iés huguenots venaient de massaôrer

La Complninte sur Ia mort et la paæion de nostre Sauueur Jésus-


Cnr*t ilS), éuvre du Père E. Auger et-à laquelle il a déjà.éié fait allu-
plîi-êtt" n le eucharistiquepar
Bremond considérart"oittË"-" -siècle
à Ia communionsacra- sion. est une méditation toute imprégnée cte splntualre lgnacrenne'
(66)
excellence : Ia p""#ijàiitl'p-r"t-rieq""nte Coniormément à Ia mélhode desExercices-spirituels, iI y estÏart appel,a
I'imagination pour composer une vision dramatique. du calvalre ou le
ilii!1r!!:p{,i::\Ld"mand'antta-srôce'de
"'""'ËTïî',';?lâ':iii'bffi ne péchàur repeniant sPit jusqu'à son terme la passion du Seigneur' auquel
aPParaft-bienici oue Ia foi seule 1us- il s'adresseen une vlbrante Pnere :
surrnonter nostreenneïtîfOZJ'-ii uiré-condition.néclessaire'elle n'est pas
tifie pas et que. sr àdÀ"it'"
"u" â;it P1éi:it""j certaines dispositions Je te prie, Seigneur, ne me mets en oublie :
suffisante; t" p""n"*,.'-iiiiiiîài"i q"i sont dé-jà\es fruits de Ia grâce divine' J'ay le corps lout pesant et le cæur affaibli,
requises à sa lustrrrc-auJi""i des-péchés'le ferme propos Pour monter Ia montagne :
comme I'esprit de p"""âià' râ*àétesiuti<i"
i"tiit-ljôtitiol:-qili ne se traduisent pas Tu la montes pour moy doloureux et sanglant,
d'observer t", assentimènt et une authentique De playes deschiré, dont le ffing ruisselant
moins dans t" "o--u"iËài*i
"nt"u"'i"pî'tiit'riuià Toute la terre bagne.
objective d' Tout clwrgé de douleurs ie ueux suiure tes pas :
"""pêi?3i;,:â)"offiii rcq vaut-d'êtrenotéecar-Ia valeur
De mêmeque'le Car mon aTnese ueut trouuer a ton trespas'
sacrementde pénitence'J Ëi*JotÀâii"t"enl l:9.o,nnue'
aY 9?-n"-tl"de Trente' avartdrt : Prèsde la Vierge saincte :
jésuite Lainez, lors
-de
dxiù"-;;;É; Iarcrarnte'r'a- Où des yeux de la Foy ie te uerray mourir,
ii i i' lé"r"r.i 19.,r{lit.1iîr,1
jili ",ârîi:"rt#Ëîi:HT Fai.snt de mes xnglots et larmes retentir
mour. Ia contntlon' l'aD Une triste comPlninte.
Le Péché ne craint que les lois Je uoy sur h bois dur tes membres estendus,
D'une séuèrePénitence' les mains et pieds fendus :
Les ieusnes.lesgemissemens' !:..::rotr**^nté,
Le fotiei' le sac,et la haire'
Et ie fruict des sainctsSacremens ***
Ônt t'out Ptouuoirde le deffaire'
prier Dieu pour nous (70)'
L'Ode à la Vierge-Marie' qu'elle veuille ai,b Doc{rine Chrétienne Il faut donc bien reconnaÎtre que les Jésuites n'ont pas, en générll'
Si Ie Père Covssard dans c$; cultivé la musique et la poésie pour elles-mêmeset qu'en.composantdes
< ou,elle peut donner tout ce qu,on'demande">( 71),.r1qTP4Pe pour qur
^";ë'ài":î"-'Ê9ii*"ii" cantiques ils se'proposaiênt essèntiellementde-Épondre à un but didac-
prt' ii?t*"i"e' le point de vue de I'Eglise
te'ode, dè façon ( au sensd'une actron tioue et doctrinil. Àlors même que certaines de leurs ceuvresprésentent
Marie est ( médiatrrle à'5-"qî"iËt ie!-gia"4lgtl
ministérielle' suppliante et récep- un réel interêt littéraire, il n'empêche que ce n'est point la beauté qui y
causale D mals a îia;i"'" uctio"n est recherchée mais I'expression de la vérité catholique en un langage
tive > (?2). """" intelligible et adapté à un auditoire qui soit le plus large possible.
C'est ainsi oue ces cantiques ne devaient jouer, à quelques excep
d'Anvers'JoachimTrognèse' tions près. qu'un'rôle modesteiur le plan artistique. Par contre, si I'on se
E'iElilot à Iaquelleil est ici fait référenceest celle place iur ie ierrain où véritablement ils se situent, celui de la propagande
1600. relisieuse.du combat spirituel. de Ia diffusion de la doctrine du Concile
àé1.ôt.ar^"r" Saerez et odesspirituelles'l'L4t' ,,'- enFran ce rééd Paris' de TrenÉ. force est dê constâter que I'influence qu'ils ont exercée est
*r* loin d'avoir été négligeable.
ie.5$:#ï,f â:f#jfÈ,-J.""-f: pp' 128-130'
:,-: :,:w
ïi .-éi.-at^n"" Socrezet odes'Spirituelles'
68. lbid. PP. 116'118'
(1959-1964)' Tome-ll' p' 228' 73, Cf. Hymnes Sacrezet Odes Spirituelles,pp.161-166.
69. L. Villette, tr,oi et Sacrenent pp' 140'143'
70, Cl. HymnesSacrezet Odes Spirttuelles' 74. F. de Dainville, op. cif..ro.l'85-- _-_
---
7 1 . J . C .D h ô t e l ,o p cit' ' p ' 1 3 5 ' : '-. 75, Cf. Hymnes Sacrez et 6plriLeÊJlsEpe.
cat'hclique;Seuil' r97o' p' 272'
?2. K. Rahner, Petit aictio'Titiià d9'ttrao-togie Koo.Vl. Ca':lr,nio*;m
È
+ Al.l-lw-.Eiii"i:li
GERALDPAU
d'aut-res^critèresplus subtils et
Sans qu'il soit ici possible d'évoquer idée de I'impoitance de leur
qir'une
non moins-Évélateurs, on uà*"ltt" par l'étendue dù public que ces
action peut être grosuereriËtï-ào""ê" a"t nombreux-collègesde la
cantiques ont toucne. t;ïd'"il;J àft'i
iaËi ?reuè.-a",gïoupes sociaux divers; celut
comp-asnie oli r" aeîeloiper dans leurs membres
"otoyui"t
des cbngregatio.r, *uï'd"J q;iiitiiî"i-a
ui"iiiatËîie eiq'ui embiassaient toutes les pro
le culte de Ia Yierge, t"
fessions,tous les ages.
**'Ë ( EIN POLITISCH LIED - EIN GARSTIG LIED I ?
txt, p* i[".'"t, que ces cantiques.furent utilisés fréquemment DE LA FONCTION DE LA CHANSON
Jésuites eux-
dans l'enseignement clu cuti:àiË;9 i;Ëi a'autres oue les accru DANS LA RÉFORME ALLEMANDE
trouvait coniidérablement
mêmes, et qu'arnsr ,""t iiâiiàitË-slË Il.ne sied Cè.t" dlÎ*lt^"-t
tant dans les villes q,r" âârri i", clmpagnes. Hans-Gert ROLOFF
egir"i"è"tà"d Iàs <,petites écoles n iournalreres' - le ProfesseurDr de Berlin
oar
i'ffig" q"';ïei-ft.à-f > finaiité éiait catéché- Uniuersité
non plus qu'en c9s n -dônt F
I'ittt"ntiott de Iaquelle le Père
tique. comme celle oe ""oilJâàîitcales
iï;;-id;;-â
élub;Ë;;n ïàciielt des 'Rosslgnols spirituets'
ëiîIîâfi;iË"i;"it ' '
rglgieux valut aux Jésuites
Faut-il rappel* ftt t"""C* que le chant u"pt9:
âu cours de leurs ,rro,'ài'-iàitt=taines', et tous!.ouant ,notamment aux grandes -df^t^:$:-
mrs-
iil;+ entre
eènesdu Paraguay, du XVII. siècle et du
"*"*"pié âË'Ïu âôt*ia*"
iions provinciates t.anç#eJ -E9tI:
surabondamment de I'efficacité de
début-du XVIII", elles tZrnoignèrent ctignion de Montfort devait fai-
ces cantiques popu,u""'îiiitiî"Zrïnt"
i"i'u" à.Ë pi"ôtide ta méthode apostolique' de la poésie
Ces cantiques .q*t il*1:9déferlement
catholique "o'""iïîtiir"""l
i";;;;" début du grandsiècle' qui faisait écrire
relisieuse nàfurent iamai-ssi modesteset Dans Ia scène de la Caved'Auerbach, du Faust de Gcethe,une chan-
à Antoine Godeau ' """ tfriJJtJiançaises n-(76)' IIs ont indubi- ro.t rui là décrépitude du Saint Empire Romain Germanique est inter-
je crois qu'elles.seront '"'tiili"îâïtïttÀi"h'étiet'o"t
consurue i"*iJ dè propagation dès tiaits essentielsde ;;;;r; par les jàyeux compagnonsqui protestent: tt Fi! une chanson
tablemenr d'un nouveau climat spiri- i,àtifiàue. une viiaiïe chansoir. i. Ce vers est devenu proverbe et s'es.tvite
Ia foi catholiqu" puttiôà "Ëiit
"" ïl?rtËôi"dioi
tanais"t
qu'aux"feL*tie--ç"u".u'1i en usèrent les cantiques po- àetu"Ëé de son contexte étroit. Qu'une c-halson politique soit une vilalne
tuel. Aussi. chansonvoulait dire simplement,-selonI'oprmon de l'esthetlquelrtlerarre
pulaireS remplirent rt""itJn'i&"îià mii'i^tt,1y1, leur avait été confiée'
du XIXe, et mème encorè du XXe siècle,qu-gle ton criard d'une actuallté
'*itgi?i"ft3#'Tîfl
fl't;[ïà'H]':ltt=tt,*?*1""ru:l';Ën':'ùËiti]
r'Ïfà-'","1 sa^viesoirituélle' doit s'ef-
imÀeài"t. pénétrait dans Ie sanctuaire-d'une poésie désintéresséeet
lô"-4" uerË des valeurs étemelles, confrontant brutalement I'idéaiisme
rien négliger de ce qurËî;"'"'*; et Ie poids'àe dégagerla signi- àtl-" ràitO concrète. Curieusemeni,jusqu'à nos-jours,la granderichesse
après en avolr ù'Ë;;i;'Ë;"leur
forcer, àô G littètature allemande en poésie èngagéesur le plan politique n'a que
fication Profonde. oeu intéresséla recherche littéraire.
'
Mais deouis oue I'on a compris, vers le milieu de notre siècle,que
I'ensasement'poiitique.sous queiôue forme littéraire qu'il puissese ren-
coniràr, repoie sur- dés probièmes existentiels de I'ho-mme,problèmes
conditiônnêspar I'histoirè, et depuis que nous nous efforçons de..consi-
dérer les choies oasséescomme Ia sômme des actions accompliesou
subiespar l'être humain, I'intérêt que I'on porte à la close politique' au
sens le olus large du Érme. s'est-éveilléà nouveau. L'engagementde
I'homme dans so'n époque, ses nombreuses tentatives pour influencer, à
I'pide de moyens littéraires, les conjonctures de son temps, doivent
êlre considérés comme une activité politique; on les rencontre notam-
ment là oir chaque individu doit trouver, dans Ie pour et Ie contre des
partis. sa oroore-oosition. comme à l'époque de la Réforme oi.t toutes
Ies valeuriétâienf bouscuiées.La forme-littZraire condenséede Ia chan-
sôn convenait tout particulièrement pour exprimer la diversité des pro-
blèmeshumains de i'époque. En ce slens,la èhansonpolitique n'est pas
une < viiaine r chanson. rirais un baromètre qui indique des intentions
dfagir sur les événementshistoriques et les réactions qu'ils suscitent.
Il présent si pe.upréoc-
- est regtettable que la science se soitjusqu'à
cupée de ce sujet. La situation historique au tout premrer ctebut ges
temps moderneÀ, dont la période de Ia Réforme proprement dite, liée
paris, 1646, p. 11. cité par H. Bremond, op. cit., aux noms de hui,her, Zwingli et Calvin ne représentequ'un aspect, nous
il6. .1. coa""u, poésieschrétiennes,
Tome P. I, 198, note 1. a5
..:r
34

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