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GASTRIQUE LE GAVAGE

1. DEFINITION =

C'est l'alimentation par introduction de liquides nutritifs directement dans l'estomac à l'aide
d'une sonde.
C'est un acte de soins infirmiers réalisé sur prescription médicale.

2. INDICATIONS =

 Dénutrition avec anorexie sévère.


 Abolition du réflexe de succion chez le prématuré.
 Trismus en cas de tétanos.
 Alimentation du sujet comateux.
 Réhydratation en cas de déshydratation grave avec impossibilité d'une voie
veineuse.

3. TECHNIQUE =

A) Matériel :
- Sonde gastrique en élastomère de silicone de calibre allant de 6 à 12 selon la taille de
l'enfant, les plus utilisées n : 6 et 8.
- Seringue de gavage de 20 ml ou de 50 ml en cas de disponibilité d'une nutripompe ou de
pousse- seringue électrique.
- Seringue de 5 ml (test de la seringue).
- Sparadrap perforé.
- Lubrifiant (huile de parrafine ou vaseline).
- Sthetoscope.

B) Technique de pose d'une sonde gastrique :


- D'abord mesurer avec la sonde la distance séparant le lobule de l'oreille au nez + celle
séparant le nez à l'appendice xiphoïde et marquer avec un bout de sparadrap ce repère
(longueur séparant la cavité nasale et l'estomac) ; ceci après avoir lavé et désinfecté les
mains.
- Puis allonger l'enfant sur le dos, la tête légèrement surélevée, et introduire la sonde par
une narine après l'avoir lubrifié.
Chez le nouveau né il est préférable d'introduire la sonde par la bouche.
- Faire progresser la sonde doucement et à l'approche du carrefour pharyngé faites la
tourner vers l'intérieur et avancer la sonde toujours doucement vers l'oropharynx et vers
l'œsophage.
- Si nécessaire, incliner la tête vers l'avant pour permettre la fermeture de la trachée et
l'ouverture de l'œsophage.
- Si l'enfant a un réflexe naséeux, arrêter la progression de la sonde un moment, lui faire
boire des petites gorgées d'eau et vérifier s'il n'y a pas un enroulement de la sonde dans la
bouche avant de reprendre sa progression.
- Une fois arrivé à la marque de sparadrap il faut stopper la progression de la sonde et
vérifier sa position.
- Pour s'assurer que la sonde est bien dans l'estomac il faut :
• Soit aspirer avec une seringue : celle-ci ramène du liquide gastrique.

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• Soit insuffler de l'air avec la seringue tout en auscultant à l'oreille ou au sthetoscope la
région épigastrique : la perception de bruits de gargouillement de l'air indique que la sonde
est dans l'estomac.
- La sonde étant en place il faut la fixer d'une façon parfaite en mettant le sparadrap en
moustache sur la lèvre supérieure et en fixant les membres supérieurs par des attaches.
- La sonde gastrique doit être changée, ou au moins désinfectée, toutes les 48 heures.

C) Mode d'administration du gavage :


Le gavage se pratique par 2 modes :
 Soit gavage continu à faible débit :
Le plus benifique. Se fait :
 Soit au moyen d'une nutripompe (pompe électrique) permettant un débit de gavage
constant et continu.
 Soit au moyen d'une pousse-seringue électrique.
 Soit gavage discontinu :
 Se fait par une seringue de 50 ml sans piston qu'on fixe par la gaze sur une potence
et qu'on relie à l'extrémité de la sonde : la progression des liquides se fait alors
sous l'effet de la pesanteur.
 Ou parfois par un système de perfusion goutte à goutte (cas des SRO) avec
tubulure reliant le flacon au bout distal de la sonde.
Les liquides de gavage administrés sont soit le lait, soit des liquides nutritifs enrichis de
protéines, de lipides, de vitamines et d'oligoéléments , ou parfois les SRO.
Chaque gavage doit être précédé d'aspiration gastrique à la recherche de résidus.
A la fin du gavage, il faut rincer la sonde avec un peu d'eau pour éviter qu'elle se bouche.

4. INCIDENTS ET ACCIDENTS =

A) Fausse route par montée de la sonde dans le pharynx et passage de liquides dans les
voies aériennes :
Elle se manifeste par des quintes de toux, asphyxie, et cyanose, et dans d'autres cas de
pneumopathies d’inhalation.
En cas de fausse route retirer la sonde et reprendre sa mise en place correctement.
B) Reflux des liquides dans les voies aériennes :
Se manifeste par une pneumopathie d’inhalation : à prévenir par l'adoption d'une position
semi assise et par un gavage lent.
C) Vomissements :
Dus à un gavage discontinu et rapide ou à un excès de gavage.
Les gavages discontinus et rapides faites par l'injection à la seringue, d'usage courant dans
notre contexte, sont à éviter.
D) diarrhées :
Sont dus également aux gavages discontinus rapides.
E) Ballonnement abdominal :
Dû à un excès de gavage : dans ce cas réduire les quantités du gavage et diminuer son débit.
F) Pharyngite ou ulcération gastrique :
À prévenir par l'usage d'une sonde souple de calibre adapté et par sa mise en place douce.
G) Obstruction de la sonde :
Le fait de rincer fréquemment la sonde à l'eau permet de l'éviter.
H) Brûlures par les aliments trop chauds.
I) Escarre de la muqueuse au contact de la sonde nasale : mobiliser légèrement la sonde
tous les jours.

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5. ROLE INFIRMIER DANS LA SURVEILLANCE DU GAVAGE =

 S'assurer de la mise du patient en position semi assise afin d'éviter les régurgitations.
 S'assurer de la mise en place correcte de la sonde avant chaque gavage.
 Changer la sonde gastrique toutes les 48 heures.
 Aspirer le contenu gastrique avant le gavage pour estimer les résidus en cas de gavage
discontinu.
• Si les résidus sont supérieurs à la moitié des apports : arrêter le gavage.
• Si les résidus représentent 1/3 des apports ou en cas de ballonnement abdominal :
réduire les apports par gavage de moitié.
 Surveiller l'état de l'enfant à la recherche d'éventuels incidents du gavage
(vomissements, diarrhée, ballonnement abdominal, fausse route,..).
 Rincer la sonde avec une seringue et de l'eau après chaque gavage afin d'éviter son
obstruction.
 Enfin respecter le débit et les quantités des gavages prescrits et les horaires de leur
administration.

En conclusion le gavage, bien pratiqué et bien surveillé, permet l'amélioration de l'état


nutritionnel de l'enfant ne pouvant pas s'alimenter.

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