COMPRENDRE

LES NFTS
Avant-Propos

Si vous commencez ce livre, c’est que vous avez

probablement entendu parler de ce nouveau phénomène
« NFT ». Notre objectif via cet ebook est d’éclaircir et
approfondir le sujet.


Ce sujet est régulièrement abordé comme une révolution
pour le monde de l’art, mais aussi du jeux vidéo ou du sport.
De la vente d’un tableau « numérique » de l’artiste Beeple à
69M$ jusqu’à la levée de fond récente de la Licorne française
Sorare (680m$), la réussite de ce milieu étonne et détonne.
Est-on sur un nouveau phénomène spéculatif ou une réelle
innovation technologique ?

La réalité est que les révolutions technologiques sont très

souvent accompagné d’une bulle, mais ne se limite pas à cela.
De plus tous n’ont pas obligatoirement de valeur spéculative,
et nous savons bien cela chez Ownest, car nous utilisons
cette technologie pour notre application supplychain depuis
2018.

C’est grâce à cette longue expérience sur les NFTs que nous
avons élaboré ce livre, dont nous espérons que la lecture
vous éclairera sur cette technologie, et vous poussera peut-
être même à l’utiliser.

Quentin de Beauchesne

Head of Blockhain
Introduction

Les NFTs ou « Jetons non fongibles » sont avant tout une

application spécifique, et évidente , de la technologie
blockchain. En effet, la chaine de blocs permet de garantir
une caractéristique jusque là absente du monde numérique :
l’unicité. Le chapitre 1 vous expliquera ainsi ce qu’est un NFT
et ce qui le définit.

Bien que le sujet n’ait commencé à faire les titres de journaux

qu’en 2021, vous comprendrez dans le chapitre 2 que cette
technologie est presque aussi vieille que la blockchain.
Explorée il y a 10 ans sur Namecoin, puis sur Bitcoin avec les
colored coins, le NFT a ensuite été défini clairement sur
Ethereum où il s’est imposé dans de plus en plus
d’applications jusqu’au succès qu’on lui connait aujourd’hui.

Qu’est-ce qui rends cependant cette technologie si

intéressante ? Il faut comprendre que c’est un ensemble de
caractéristiques, explicitées dans le chapitre 3, qui vont
donner au NFT un avantage certain dans le monde numérique
comme la preuve d’origine, la transférabilité ou la possession
unique.

Celles-ci permettent de nombreux usages, le plus connu

étant l’art, où les NFTs permettent enfin de monétiser les
créations numériques. Mais également le jeu vidéo, les
avatars ou la musique. Mais il est aussi possible de voir plus
loin, car nous n’avons fait qu’effleurer les futurs permis par
cette nouvelle technologie.

2
Dans le chapitre 4, nous avons souhaité aborder un cas
d’usage que nous connaissons très bien, car nous le mettons
en oeuvre depuis la création d’Ownest : la logistique. En effet
bien que pendant des années la blockchain n’ait été
considérée que comme un moyen de stockage d’évènements,
il est possible d’aller beaucoup plus loin en utilisant la
technologie NFT. Nous avons ainsi utilisé les NFTs comme des
preuves de responsabilités, permettant de connaître à
n’importe quel instant les responsables des biens dans une
chaîne logistique.

Si l’on souhaite comprendre techniquement ce que sont les

NFTs, il faut revenir aux protocoles de bases. Dans le chapitre
5 nous explicitons ceux-ci, en partant des colored coins de
Bitcoin, jusqu’au normes bien connues d’Ethereum : l’ERC721
qui a inventé cette formulation de Non Fungible Token, et
l’ERC1155, aujourd’hui utilisée par de nombreuses
applications qui profitent de la simplification et l’économie
de frais de transaction qu’elle permet.

Ainsi, le terme NFT vient d’une technologie éprouvée qui a

permis d’ajouter une nouvelle notion : l’unicité numérique.
Les cas d’usages sont déjà nombreux (art, jeux vidéo, …) mais
ne sont qu’un aperçu d’une révolution technologique bien
plus grande, qui influera à coups sûr sur notre mode de vie
dans les années à venir.

3
01. QU’EST-CE QU’UN NFT ?
I. Qu’est-ce qu’un NFT? 6
II. Les caractéristiques d’un NFT 7
III. S'accorder sur la nature d'un NFT 9

02. HISTOIRE DES NFT

I. Avant les NFT (2011 - 2017) 11
II. NFT sur Ethereum (2017 - 2018) 13
III. Vers le grand public (2018-2021) 15

03. INTERET ET USAGES DES NFT

I. L’original en version numérique 18
II. Ce que nous apporte la “NFTisation”
19
III. Quels sont les cas d’usage actuels 21
IV. Vers la “NFTisation” de notre monde
26

04. NFT POUR LA SUPPLYCHAIN

I. La Blockchain n'est pas une base de données pour la traçabilité 30
II. Des NFT pour la Supplychain
33
III. La traçabilité selon Ownest 36

05. LA TECH DERRIERE LES NFT

I. Propriétés techniques 41
II. Vers les premiers NFT 43
III. Les standards sur Ethereum 46
IV. Tokenomie
50

4
QU’EST-CE QU’UN NFT?
I. Qu’est-ce qu’un NFT?

II. Les caractéristiques d’un NFT

III. S’accorder sur la nature d’un NFT

01. Qu’est-ce qu’un NFT ?

I. Qu’est ce qu’un NFT ?

NFT pour “Non Fungible Token”.

Premièrement, qu’est-ce qu’un token (ou jeton) ?

Dans l’écosystème blockchain, on appelle token ou jeton

numérique tout actif transférable numériquement entre
deux personnes. Ces jetons sont émis sur une
blockchain, le plus souvent sur Ethereum. En fonction
des propriétés qui leur sont attribuées, ils ont une
classification et des usages différents.

Qu’est ce que la fongibilité ?

La fongibilité signifie que les unités individuelles d’un actif sont

interchangeables et essentiellement indiscernables les unes des
autres. Une monnaie est un exemple classique d’actif fongible. Dix
euros sont toujours dix euros, quelque soit le numéro de série du
billet de dix euros en question.

Au contraire, une œuvre d’art est un actif dit non-fongible. Un

tableau de Picasso ne représente pas la même chose qu’une
peinture de Van Gogh. Ce sont deux œuvres totalement
différentes, discernables et que l’on ne peut pas interchanger.

6
So,
Alors,
what
quis
’est
ance
NFT
qu’or
unnon-fungible
NFT ou tokentoken?
non fongible ?

Les NFT
NFTs are sont
uniquedonc des tokens
tokens uniquesquantities.This
and in limited et en quantitémeans
s limitéthat
es.

ifCela
yousignifie
take 2 NFTs,
que sithese two digital
vous prene objects
z 2 NFT, will
ces deu x be clearly
objets numériques
different, and you will
seront nettement diffé be ableet
rents toque
prove
vousit with the
pourre blockchain.
z le In la
prouver avec
short: it is a unique
blockchain. En bref "token"
: il s’agitbacked by a network
d’un “token ” unique of crypto-par un
soutenu
currencies.Its owner is therefore
réseau de crypto-monnaies .
certain to be the only owner.
Son propriétaire est donc certain d’être le seul propriétaire.

Enfin,quelle est la différence entre

un NFT
What et une
is the crypto-m
difference onnaie ?

between
an NFT and a cryptocurrency?
Les monnaies sont fongibles, tout
comme les crypto-monnaies. Et c’est
As detailed in the graphs below,
cette propriété qui fait toute la
holding one bitcoin instead of
différence. Comme expliqué dans le
another is equivalent in terms of
schéma ci-contre, détenir un bitcoin ou
value. However, owning the
un autre bitcoin est équivalent.
unique Token A in blue is not
Cependant, détenir un Token A unique
the same as owning the unique
de couleur bleue n’est pas la même
Token B in pink.
chose que détenir un Token B unique
de couleur rose.

II. L es caractéristiques d ’un NFT

II. The characteristics of an NFT
C haque NFT est unique.
As detailed previously, each NFT is unique.
Cette unicit é est d éfinie par 4 caracté ristiques
This unicity is defined by 4 main characteristics :

L’unique créateur

The unique creator

A la création du NFT, le créateur va venir le “signer”.
En effet, en interagissant avec un “smart contract”
At the creation of the NFT, the creator will "sign"
(contrat sur une blockchain) le créateur va initier un
it. Indeed, thanks to a "smart contract" (a contract
é v énement sur une blockchain, ce qui va
on a blockchain) the creator will start an event on permettre
d ’ horodater et de cré er le NFT de mani
the said blockchain, time-stamping and creating è re inalt érable.
P our vous donner une image plus parlante
the NFT in an unforgeable manner. This signature de cette
signature
via via la blockchain,
a blockchain vous pouve
is the equivalent z la consid
of an artist 's érer
comme l’éon
signature quivalent de la signature
its art-piece: It allows tod’distinguish
un peintre sur
uneoriginal
the toile. Cette
fromsignature
the copies.vous permet de discerner
l’original des copies.
7
L’identifiant unique

L’équivalent du numéro de carte d’identité du NFT est

son identifiant. C’est cette suite de chiffres ou de
lettres, non modifiable et inaltérable, qui permettra
d’identifier un NFT sur une blockchain.

Pour refaire un parallèle avec le monde physique, cela

correspond à un numéro de série unique.

Le contenu
Identifiant et contenu du NFT sont deux éléments
distincts. L’identifiant est défini à la création et est
inaltérable, c’est ce qui permettra d’être certain de
“l’identité” du NFT. Le contenu est également défini lors
de la création mais il peut être totalement ou en partie
modifié. Le propriétaire peut en effet le qualifier et
inscrire une information “sur le NFT” au sein de la
blockchain

Le propriétaire actuel

Le propriétaire actuel est la dernière caractéristique

du NFT qui servira à le définir. En effet, le dernier
propriétaire du NFT sera connu à travers le transfert
entre deux portefeuilles blockchain. Il est ainsi
possible de connaître l’ensemble des propriétaires par
ordre chronologique en utilisant les transferts
blockchain horodatés. De ce transfert de propriété
découle certains droits mais également certaines
obligations que nous détaillerons très prochainement
dans la partie “Intérêt et cas d’usage”.

8
III. S'accorder sur la nature d'un NFT

Ce qui fait la valeur d’un NFT c’est un accord mutuel

entre le créateur et l’acheteur sur ladite valeur

Prenons l’exemple d’une œuvre d’art sous forme de NFT, l’œuvre

est représentée par une image.

L’œuvre d’art en elle-même pouvait toujours être partagée par

n’importe qui — il s’agit simplement d’une image — mais seul celui
qui possède le NFT pouvait prétendre détenir “la vraie chose”.

Pour reprendre un parallèle avec le monde de l’art aujourd’hui :

tout le monde peut acheter une impression d’une œuvre de
Monet. Mais une seule personne peut posséder l’original.

En conclusion, c’est l’accord mutuel entre la communauté

d’acheteur et le créateur qui confère la valeur à un NFT. En
d’autres termes, c’est un consensus mutuel sur la nature d’un NFT.

Et cette preuve de propriété peut être utilisée pour de nombreux

usages comme l’art, les jeux, … mais aussi la chaîne
d’approvisionnement logistique (nous y reviendrons plus tard avec
Ownest).

En résumé, que retenir d’un NFT pour comprendre la suite ?

Littéralement, NFT correspond à “token non fongible”. Il s’agit

simplement de token unique, opérant sur une blockchain. Quatre
grandes caractéristiques le définissent : son créateur unique, son
identifiant inaltérable, son contenu et le propriétaire actuel.

9
HISTOIRE DES NFT

I. Avant les NFT (2011 - 2017)

II. NFT sur Ethereum (2017 - 2018)

III. Vers le grand public (2018 - 2021)

02. HISTOIRE DES NFT

I - Avant les NFT (2011 - 2017)

Un NFT est un jeton non fongible, c'est-à-dire un objet
numérique unique. Cette notion d'unicité est apparue
avec l’arrivée même de Bitcoin.

Namecoin, le précurseur

En effet, la blockchain – notion évoquée pour la première fois

par Hal Finney en 2010 – de Bitcoin permet de stocker de
manière irrémédiable une donnée, ce qui permet de prouver à
tous son existence avec certitude. Des membres de la
communauté ont donc envisagé d'utiliser ce principe pour les
noms de domaines. Le projet qui a démarré sous le nom de
BitDNS a vu le jour sous la forme du premier "Altcoin":
Namecoin. Cette cryptomonnaie, soutenue par Satoshi et Hal
Finney, permet de maintenir un registre de domaines .bit,
toujours fonctionnel aujourd'hui (et précurseur des domaines
ens et beaucoup d'autres projets de ce type).

11
Des Colored coins à Counterparty

La volonté d'ajouter des informations à Bitcoin a fini par

déboucher sur l'apparition des Colored Coins. L'idée était
d'ajouter des métadonnées aux transactions bitcoin,
correspondant à l'état d'un jeton, en utilisant la blockchain
comme un registre.
Cette idée de "pièce colorée" a
été mise en œuvre dans de
nombreux protocoles, comme
OpenAssets, ChromaWay ou Colu.
Cependant, les principaux projets
ont été Mastercoin et
Counterparty, qui ont amélioré le
protocole de base et facilité la
création de jetons et leur suivi
grâce à un explorateur dédié.

Mastercoin (désormais Omni) – première ICO – fût ainsi la plateforme

utilisée pour créer le premier stablecoin (USDT) et plusieurs autres
tokens toujours fonctionnels aujourd'hui. Counterparty, de son côté,
a été créé par une communauté, sans ICO. Et la manière dont il a été
créé a eu une grande influence sur les projets qui ont été développés
par la suite sur ce protocole.

Rarepepes et la naissance
du CryptoArt

Comme la création de jetons

sur Counterparty était
totalement libre, de
nombreuses expérimentations
se font sur le protocole. On
peut y voir les premiers jetons
'sociaux' (comme celui de
Adam Levine), les premières
cartes de jeu vidéo avec Spell
of Genesis en 2015, et le
premier vrai projet de
CryptoArt avec les Rarepepes.
12
 Le projet Rarepepes démarre en 2016 avec, au
départ, la simple volonté de faire des mèmes à
collectionner basés sur Pepe the frog et le
sujet des cryptos, des vrais "rares" pepes. Le
projet rencontrant un succès croissant, de
nombreuses propositions de cartes affluent et
des artistes finissent par soumettre leurs
propres cartes.

Cela débouche sur plus de 1700 cartes

différentes – certaines uniques comme
HOMERPEPE – réalisées par plus de 200
artistes. Beaucoup de ces artistes ne
s'arrêteront pas là et, dans les années
suivantes, deviendront les pierres angulaires
de ce qu'on appelle aujourd'hui le CryptoArt.

II - NFT sur Ethereum (2017 - 2018)

En 2015, Vitalik Buterin décide de faire bande à part et de créer

une nouvelle cryptomonnaie qui deviendra le ciment de la
révolution NFT : Ethereum.

Ethereum a été lancé en août 2015 avec comme intention de

devenir "l'ordinateur mondial" grâce à une nouveauté : les
"smarts contracts". Ces programmes permettent de créer à
peu près l'application que l'on veut de manière décentralisée.

Cela donne des idées, et le premier projet que l'on pourrait

associer à la notion de NFT sur Ethereum est Etheria (2015).
Ce projet proposait un monde virtuel où l'on pouvait acheter
des bouts de terrains et construire ce que l'on souhaite
dessus. Le projet Cryptopunks, à l'été 2017, marque un
premier tournant en proposant 10 000 avatars, tous uniques.
Ces punks pixelisés sont aujourd'hui considérés comme les
premiers vrais NFT sur Ethereum.

13
Ethereum : du jeton ERC20 à l'ERC721

Les premières années d'Ethereum ont été principalement

consacrées à la création de jetons fongibles pour les ICO et les
applications décentralisés, regroupés sous un standard : l'ERC20.

Mais l'émergence de projets nécessitant un jeton/actif non

fongible a aussi poussé à réfléchir à la création d'un nouveau
standard pour ce type d'objet. En septembre 2017, Dieter Shirley
propose un nouveau standard ERC pour un type de jeton qu'il
appelle "tokens non-fongibles" ou "NFT".

Ce choix du terme token lui apparaît alors "comme la meilleure

des mauvaises options":
J'ai passé un certain temps à essayer d'autres alternatives
("item", "object", "thing", etc.), mais aucune ne me semblait
correcte. Je suis heureux d'entendre d'autres suggestions, car
je ne suis pas entièrement satisfait du terme "token".
Cette nouvelle norme sera dès lors utilisée dès décembre 2017
par son créateur pour le jeu qu'il a co-créé : CryptoKitties.

CryptoKitties marque réellement le

lancement du phénomène NFT. Ce jeu,
lancé le 2 décembre 2017, propose de
collectionner des chats uniques avec des
caractéristiques propres sur la blockchain
et de les accoupler pour créer de
nouveaux chats uniques, héritant alors
des caractéristiques de leurs parents.
Ce jeu profite de son démarrage en pleine
explosion du prix – et de la popularité –
de Bitcoin et devient un vrai phénomène.
S'échangent alors des CryptoKitties à des
prix très élevés (>100k$), on en parle
dans le New York Times et le nombre
d'utilisateurs est tel que ces félins
rendent même à certains moments la
blockchain Ethereum quasi inutilisable.

Ce succès va alors faire exploser les

applications utilisant des jetons non
fongibles (jeux, collections, arts, ...).

14
III. Vers le grand public (2018-2021)
A partir de CryptoKitties et de la popularisation de la norme ERC721,
les NFT se développent à un rythme effréné sur la blockchain
Ethereum et sur d'autres blockchains qui s'en inspirent.

Les marketplaces de NFT

A partir de 2018, de nombreux projets utilisants les NFT se sont

développés sur Ethereum, sur des domaines divers, allant du jeu
vidéo à l'art, en passant par les mondes virtuels.

Tout ces NFT peuvent être échangés, mais cela reste complexe si
l'on doit à chaque fois se connecter à une place de marché
spécifique à l'application en question. C'est là où la marketplace
Opensea (déc 2017), première du genre et leader du secteur,
intervient et permet à n'importe qui de lister ses NFT et d'en
acheter.

Cette simplicité a permis une démocratisation en donnant une

plus grande liquidité et visibilité à ces objets numériques
uniques.

NBA topshot et les chaines

alternatives

Une des constatations des créateurs

de CryptoKitties était qu'Ethereum
n'était pas capable de soutenir des
jeux populaires sans voir le prix des
frais d'utilisation exploser. Ces
fondateurs ont donc décidé de créer
leur propre blockchain, Flow, avec
leur société DapperLabs.

D'autres blockchains se sont

également spécialisées dans le
domaine, telle que Enjin ou plus
récemment Wax, qui a réussi à
obtenir de nombreux partenariats
avec des entreprises de renom
comme Atari.

15
Explosion du CryptoArt et Beeple

Le seul projet qui réussit à damer le pion à NBA Top Shot est
l'ancêtre Cryptopunks. Ces NFT étant vus comme les premiers
NFT de CryptoArt à collectionner sur Ethereum, leur prix a
même explosé pour atteindre parfois plusieurs millions de
dollars.

Ce domaine du CryptoArt a démarré sur Ethereum via des

plateformes fermées comme KnownOrigin (2018) ou
SuperRare (2018). Depuis 2020, et l'apparition de marketplaces
ouvertes comme Rarible ou d'autres, mises en place par des
géants des cryptos comme NiftyGateway de Gemini, le
domaine a vécu une forte poussée, en prix et en demande.

Le point d'inflexion fut la vente aux enchères par Christie's

d'œuvres NFT de l'artiste – déjà connu – Beeple, qui ont atteint
69m$. Cela a eu pour conséquence de faire découvrir le
domaine à l'ensemble de la planète, avec des mentions du
phénomène NFT dans les grands médias français, presse ou TV.

16
INTERETS ET USAGES DES NFT
I. L’original en version numérique

II. Ce que nous apporte la “NFTisation”

III. Quels sont les cas d’usage actuels ?

IV. Vers la “NFTisation” de notre monde

03. INTERETS ET USAGES DES NFT

I. L’original en version numérique

“Vous conserverez l’original papier s’il vous plait”.

Voilà une phrase usuelle bien connue dès lors que l’on évoque
des documents papiers comme des factures, des diplômes ou
des contrats.

Dans le monde du papier et de la signature manuscrite,

l’original est à portée de main, mais depuis l’ère du numérique,
nous n’avons jamais disposé d’un véritable équivalent
technique pour attester qu’une version d’un fichier est bien
l’originale. Un fichier numérique est sans cesse “copié/collé” et
il est très difficile, voire impossible, de retrouver la première
version de ce fichier.
Le saviez-vous ? Lorsque que vous envoyez un e-mail avec une
pièce jointe, vous envoyez en fait une copie du document se
trouvant sur votre ordinateur. Le simple fait que le document
soit sur votre ordinateur et sur celui du destinataire prouve
bien que c’est une copie

Aujourd’hui, pour attester de l’originalité d’un document

numérique, nous faisons appel à un tiers de confiance, comme
l’INPI en France via son service d’enveloppe Soleau, qui
garantit de stocker une de ces copies, de manière inaltérable,
pour pouvoir prouver, à posteriori, son originalité.

L’original papier a la force de se suffire à lui-même pour

garantir son unicité originale. Il est aujourd’hui
particulièrement utilisé. Cependant, nous pouvons émettre
certaines réserves sur les caractéristiques d’un original papier.

18
En effet, il est complexe de transférer un document physique
original : il faut que les deux personnes soient au même endroit
au même moment. De plus, il n’est pas facile de savoir qui a eu le
document dans les mains avant nous.

Il est également difficile de prouver qu’un original est bien

l’original : une copie peut être facilement produite et il n’y a
souvent aucune mention du caractère original du document.

Enfin, il est possible de détruire un document physique. Ainsi, sa

valeur et son utilité deviennent nulles.

Depuis 2009, au même titre que le papier, le NFT permet à un

document numérique de garantir sa propre unicité et son
originalité. L’avènement des Blockchains publiques, avec la
capacité de tokenisation, a lancé l’ère de l’unicité numérique
dans laquelle chaque élément informatique peut désormais
présenter un caractère unique.

Dès lors, un océan immense s’ouvre pour tokeniser ou “NFTiser”

notre monde et nos vies.

II. Ce que nous apporte la “NFTisation”

Alors concrètement, comment pouvons-nous utiliser la

puissance du NFT pour nos activités ?

La preuve d’origine :

un NFT est défini par son créateur, apportant ainsi

une donnée certifiée sur son origine. Il permet de
vérifier un auteur et de mettre en place des cas
d’utilisation comme les royalties (le créateur
touche une commission sur chaque vente). Détenir
un NFT, c’est avoir une preuve de son origine.

Qualification :

Il est possible d’attacher des qualités

immuables à un NFT, qui la suivront tout au
long de sa vie. C’est cette qualification qui
apporte de la valeur à l’utilisation du NFT.

19
Horodatage :

Chaque action sur un NFT (création,

transfert, modification) est inscrite dans la
blockchain, ce qui apporte l’immuabilité et
une preuve certifiée de l’existence de cette
action à cette date. Elle peut être utilisée
pour une preuve d’antériorité de création
par exemple (enveloppe Soleau).

La possession unique :

Un NFT ne peut être détenu que par une

seule personne à la fois car il ne peut être
dupliqué. De plus, un NFT ne peut exister
que s’il est détenu par quelqu’un (ou un
portefeuille blockchain). Ainsi, un NFT aura
toujours un propriétaire. En combinant
cette caractéristique avec l’horodatage, il
est possible de connaitre l’historique des
propriétaires.
Transférabilité :

un NFT peut être transféré d’une personne

à une autre (avec ou sans restrictions) et
conserver ses caractéristiques. Ceci est très
intéressant pour certains usages comme la
garantie, l’assurance, les avantages, etc. qui
pourraient être transférés avec le NFT.
Autre avantage par rapport au produit
physique, l’échange peut se faire d’un bout
à l’autre du monde !
Indestructibles :

un NFT ne peut pas être effacé. Un NFT

peut être brûlé — en l’envoyant à une
adresse blockchain non valide — mais tout
son historique restera à jamais. Cela
renforce les autres qualités et apporte de
nouvelles possibilités.

20
Détenir un NFT, qu’est-ce que cela peut impliquer au niveau du droit ?

Le transfert et la possession du NFT peut permettre [

o de valider un transfert de propriété complet ou partiel en
fonction du token et de la structuration du droit applicable
au NFT. (Encore faut-il qualifier au sens du droit si ce NFT
correspond au droit de propriété complet — usus, fructus,
abusus — ou partiel de l’objet)]
o de prouver une détention d’un NFT par son horodatage et
historique]
o de prouver des droits, des obligations ou des
responsabilités transmises.

(Question ouverte) Quid du NFT et du droit de propriété ?

L’utilisation d’un NFT nécessiterait une clarification de son droit de
propriété afférent : le droit d’user (usus) le droit d’en jouir (fructus)
et le droit d’en abuser (l’abusus).

En somme, les apports et les changements opérés par le NFT

sont bien plus puissants qu’un simple original en version
numérique, ses caractéristiques offrent de multiples
possibilités, surpassant ce que nous faisons aujourd’hui avec
l’original papier.

III. Quels sont les cas d’usage actuels

Les caractéristiques d’un NFT ouvrent un océan de

possibilités. Certains cas d’usage sont d’ores et déjà
disponibles. Voici un tour d’horizon :

Dans ces applications en droite lignée de “Second Life”, les

utilisateurs achètent des parcelles de terrain qu’ils peuvent
ensuite construire, explorer et monétiser.

Decentraland et Cryptovoxel sont les applications les plus

connues. Decentraland propose ainsi un monde virtuel dans
lequel les utilisateurs achètent des NFT de parcelles de terrain
(des LAND) sur lesquelles ils peuvent ensuite voyager,
construire et monétiser. Le nombre de LAND est limité et
chaque unité à une superficie de 16x16 mètres.

21
Par exemple, on est ici dans la parcelle CryptoValley qui comprend
la salle de conférence virtuelle de Decentraland :

Nous pouvons penser qu’à l’avenir les NFT concerneront également

l’immobilier physique.

Les objets à collectionner

Cette catégorie est bien différente de celle de l’art. Nous voulons

parler ici des objets à collectionner, telles que les cartes Panini ou
les cartes Pokémon que nous collectionnons depuis notre plus
tendre enfance dans le monde physique. Plusieurs projets
proposent ce type de collection, en se collant, plus ou moins, aux
équivalents physiques que nous connaissons déjà.

Par exemple, Sorare propose

des cartes de collection
numériques, sous licence
officielle, d’un footballeur
pour une saison de football
particulière. Nous pouvons
dire que c’est une forme
numérique des cartes Panini.
Grâce à la technologie
blockchain, les fans peuvent
collectionner leurs joueurs
préférés en bénéficiant d’une
rareté prouvée (offre fixe).

22
Autre exemple qui montre une offre supérieure des
NFT par rapport aux objets physiques : Les NBAs
Top Shot. Ces NFT sont des séquences vidéos
représentant les moments importants de la NBA.

Ici, l’une des propriétés du NFT est la vidéo, qui

s’apparente à une collection de carte dans le
monde physique. On voit ici le champ des
possibilités offert par la capacité à avoir un contenu
différent par rapport au monde physique.

Art

L’un des domaines les plus évidents, mais qui n’a pas fini de nous
étonner, est bien évidement celui de l’art. Nous l’avons déjà introduit
dans le chapitre 1. Plusieurs types de NFT d’arts sont disponibles et de
nombreuses plateformes existent depuis 2017, proposant l’achat/
vente de ces NFT, mais aussi, pour certaines, leur création.

Parmi ces plateformes, nous pouvons citer OpenSea et Rarible qui

sont des plateformes ouvertes. N’importe qui peut y créer des NFT
avec un processus extrêmement simple, ce qui rend ces plateformes
accessibles à ceux qui ont peu ou pas d’expérience avec les NFT.
N’hésitez pas à faire un tour sur ces plateformes (ainsi que
MakersPlace, SuperRare, KnownOrigin, …), car certaines œuvres
valent vraiment le détour.

FUNFACT : Le NFT d’art le plus cher jusqu’à aujourd’hui (mai 2021)

a été réalisé par l’artiste Beeple. Il s’agit d’un collage de 50 000
œuvres réalisées pendant 14 ans. C’est la première œuvre NFT
vendue par Christie’s, et celle-ci s’est arrachée au prix de 69,3
millions de dollars.

23
Jeux vidéos

Les NFT peuvent également être utilisés au sein de jeux vidéos. Imaginez
détenir le NFT d’une épée rare que vous pourriez réutiliser dans plusieurs
jeux ou bien la revendre par la suite ?

Utiliser des NFT est l’un des

enjeux du projet suivant : Axie
infinity Shard (AXS). Il s’agit d’un
jeu à collectionner basé sur
Ethereum. Les Axies sont des NFT,
des personnages que vous
possédez et contrôlez. Vous
pouvez les stocker dans votre
portefeuille personnel, les
transférer ou les échanger avec
d’autres joueurs.

En février 2021, AXS compte plus

de 27 000 joueurs actifs.

Avatars

Le monde numérique est habitué à la profusion et une des choses

que l’on aime avoir de manière unique, c’est un avatar qui nous
représente, que ce soit l’image que l’on utilise pour son profil ou le
“moi numérique” dans un monde virtuel.

En version NFT, nous avons la possibilité de

créer un nombre limité d’avatars, qui seront
tous uniques. L’un des exemples les plus
connus pour ce genre de cas d’usage est
celui des CryptoPunks. Sur ces 10 000
personnages générés en 2017, il n’y en a
pas deux qui soient identiques et chacun
d’entre eux peut être officiellement détenu
par une seule personne sur la blockchain
Ethereum. Celui qui en détient un est donc
officiellement l’unique détenteur de cet
avatar et pourra l’utiliser dans des
applications blockchain qui demanderont
d’en prouver la possession.

24
FUNFACT : Gratuits à l’origine, ces petits avatars pixelisés sont
aujourd’hui reconnus comme les premiers NFT d’Ethereum, ce qui a
poussé leur prix à une augmentation exponentielle. Le CryptoPunk
#7804, un NFT extraterrestre fumant la pipe, a ainsi été vendu
pour un montant record de 4 200 ethers (ETH) — l’équivalent de
7,56 millions de dollars (prix au 11 mars 2021).

Dernièrement le studio derrière

CryptoPunks a récidivé en lançant
les Meebits, 20.000 avatars
uniques en 3D, qui pourront être
utilisés dans des mondes virtuels
et des jeux. Le monde virtuel
CryptoVoxels a déjà dit que ces
avatars seront utilisables dans leur
univers.

Musique

Le monde musical a une problématique d’intermédiaires très

forte, ce sont en général eux qui touchent la majorité de l’argent,
en particulier avec le nouveau monde du streaming où il est
complexe pour un artiste de toucher quelque chose.

La blockchain a été envisagée, dans un

premier temps, comme la solution à
ces problèmes, en créant de nouvelles
plateformes où les revenus seraient
plus directs. Mais cela n’a pas vraiment
fonctionné.

L’avènement des NFT change la donne :

les artistes peuvent désormais
proposer des éléments digitaux
uniques directement à leurs fans et
être rétribués pour cela. Kings of Leon
a ainsi sorti un album en NFT il y peu et
d’autres, comme Madeon ou Eminem,
proposent des mini-clips musicaux
graphiques sur Nifty Gateway.
25
Supply chain

Nous ne pouvions pas parler des use cases NFT sans mentionner notre
domaine d’application chez Ownest : la logistique.

Notre solution permet une meilleure traçabilité, grâce à la création de

NFT correspondants aux produits physiques. La détention d’un NFT
engage votre responsabilité sur le produit physique associé, ainsi en cas
de potentielle perte ou dégradation sur le produit, la responsabilité de
celui qui détient le NFT associé sera engagée. Il est ainsi possible de
suivre, tout au long de la chaine logistique, les transferts de produits
physiques via les transferts des NFT associés.
Pour revenir aux éléments
présentés précédemment sur le
droit de propriété, il faut donc
rester vigilant sur ce que l’on
achète. C’est le créateur ou la
plateforme génératrice de ce NFT
qui spécifie les propriétés de ce
NFT et donc ses droits et
obligations afférents.

Par exemple, lorsque l’on vous vend un NFT original d’un objet,
l’important est bien sûr la qualification de ce NFT, mais surtout le
créateur du NFT. Pour différencier un vrai NFT du faux, il suffit de
regarder qui est son créateur historique et sa légitimité par
rapport à l’objet.

IV. Vers la “NFTisation” de notre monde

L’original papier a donc une réelle valeur aujourd’hui et les NFT

nous permettent de les digitaliser.

Projetons-nous dans la
digitalisation, via les NFT, de nos
vies personnelles.

Demain, depuis votre portable

vous accéderez à l’ensemble des
NFT que vous possédez et qui
seront classés par catégories et
sous catégories :
26
Titres de propiété :

pour tous les biens que vous détenez (maison, voiture, montre, canapé,
télévision, meuble) avec des sous-options pour chaque bien comme :

→ Les certificats d’authenticité

→ Les Garanties afférentes à chacun des produits.

→ En commande : pour les produits que vous avez payés et

qui sont en cours de fabrication.

Identité et Visa :

ici, nous retrouvons l’ensemble de vos documents d’identité (carte

et passeport officiels) ou justificatifs de filiation familiale, mais
aussi l’ensemble des autres documents tels que les attestations de
domicile générées par différentes sociétés, services ou personnes.
Nous pouvons utiliser certains NFT d’identité plutôt que d’autres
en fonction des enjeux et des personnes. Nous retrouverons
également les Visa ou autorisations délivrées.

Qualifications & Diplômes :

pour tous les diplômes que vous avez obtenus, mais aussi les
qualifications professionnelles que vous validerez au fil du temps.

Réputation :

ici se retrouvent tous les NFT de réputation que des personnes

vous ont donné aux fils de vos échanges (pro, uber, airbnb, achats
sur internet). Ils pourront s’avérer bien pratiques pour avoir des
réductions ou prouver sa bonne foi.

Point de fidélité :

au même titre que la réputation pour des avantages auprès des

commerces ou pour pouvoir accéder à certaines ventes.

Places et Tickets :

pour les tickets de cinéma, places de concert ou spectacle que

vous avez achetés et que vous devrez remettre le jour J. C’est
aussi ici que l’on récupère ses NFT pour les files d’attente.

Location :

Même principe que pour la propriété mais pour les biens ou objets
que vous louez.
27
Dans la vie professionnelle, il y aurait la même mécanique à
l’échelle de la personne, de l’entreprise ou de l’état avec :

Contrats:

Représentant l’ensemble des contrats signés créant des

obligations et/ou des engagements

Certificats :

pour justifier de vos certifications Iso, etc…

Commandes :

ici vous retrouverez vos NFT de commande, cela fera office

d’engagement de la part de vos clients qui vous les transmettront
lors de la signature, par exemple.

Factures :

pour votre comptabilité et pour justifier certains achats vis-a-vis de

l’administration.

Autorisations & Quotas :

pour les produits ou exploitations qui sont contrôlées avec quotas,

c’est ici que vous détiendrez les autorisations d’exploitation
quantifiée.

Tâches & Projets :

une gestion de projet peut-être complètement décomposée en

NFT pour chaque tâche. Chacun reçoit des tâches, les effectue et
transmet à leur tour le NFT. C’est un outil standard et universel de
gestion de tâche et d’avancée de projet.

Économie circulaire :

Demain, tous les produits seront construits par les ingénieurs, en

réfléchissant à un cycle d’usage avec leur “utilisation primaire”
puis “utilisation secondaire”, etc. Pour certains produits, l’usage
consécutif sera tellement déterminé que nous partagerons avec
l’utilisateur 1, 2 puis 3 le coût d’achat. Ici, se retrouveront vos parts
d’usage et de détention.

28
NFT POUR LA SUPPLYCHAIN

I. La Blockchain n'est pas une base

de données pour la traçabilité

II. Des NFT pour la Supplychain

III. La traçabilité selon Ownest

04. NFTs POUR LA SUPPLYCHAIN

I. La Blockchain n'est pas une base

de données pour la traçabilité
To understand why we apply NFTs to supply chain tracking,
you need first to understand why we haven’t applied
Pour comprendre pourquoi nous appliquons les NFT à la a
simple “blockchain timestamping” to supply chain tracking.

Supply chain, il faut comprendre d'abord pourquoi nous

n'avons pas appliqué "l'horodatage blockchain" à cette chaîne
logistique.

Preuve d'existence (PoE)

En 2016, le monde a découvert la "blockchain" comme une

"base de données immuable" où n'importe quel événement
pouvait être inscrit pour toujours. Cela a rapidement été vendu
comme comme quelque chose "de supérieur à Bitcoin".

En effet une base de données non modifiable était quelque

chose de nouveau, offrait de nouvelles possibilités et en
particulier une : la "Preuve d'existence". L'idée de base est que
vous pouvez prendre n'importe quel type de données, en créer
une signature unique (un hash ou un "digest") et placer cette
information dans la blockchain. Pour inclure cette signature
dans la blockchain, vous l'ajoutez à une transaction qui sera
incluse dans un certain bloc.

Un hashage est une fonction qui permet d'avoir une vérité

certifiée : à un hash correspond un seul jeu de données en
entrée. Ainsi, toute modification d’une donnée en entrée
génèrera un hash différent.

30
En incluant cette signature dans un bloc, elle héritera d'une
caractéristique importante : l'horodatage du bloc.

Cela signifie que nous sommes maintenant en mesure de

prouver, avec certitude, que le jeu de données, dont nous avons
fait une signature, existait au moment où il a été placé dans la
blockchain et qu’il n'a jamais été modifié.

Une "base de données immuable" ?

Grâce à la PoE, vous êtes désormais en mesure de retracer les

événements avec certitude : si vous incluez chaque événement
se produisant sur la chaîne d'approvisionnement dans la
blockchain, vous serez alors en mesure de retracer avec
certitude que ces événements ont bien existé lorsqu'ils ont été
inclus dans la blockchain.

Mais on tombe rapidement sur un os, car la preuve d'existence

ne permet pas de conclure sur la qualité de la preuve. En effet,
on sait juste que l'information incluse dans la blockchain
existait au moment où elle a été incluse.

31
Cela veut dire que vous ne pouvez pas juger la qualité d'une
chaîne logistique juste parce que certains évènements ont été
inclus dans une blockchain. Si les opérateurs entrent des
informations erronées, ces informations resteront erronées.

Au final, l'utilisation d'une blockchain pour horodater des

évènements de la Supply chain n'apporte pas d'amélioration
significative à cette chaîne logistique.

Certifier les échanges

Ce que nous avons réalisé, c'est que ce qui compte vraiment c'est
l'échange entre les opérateurs de la chaîne d'approvisionnement,
à l'image de ce que peut faire la Lettre de voiture (CMR) sur
papier où chaque transfert est noté tout au long de la chaîne
logistique.

Si on peut avoir un accord sur l'échange de biens en lui même, et

que cet accord est mis dans la blockchain, alors on obtient un
évènement certifié très intéressant.

Si on prend l'exemple d'un échange de palettes :

Avec une PoE classique, on peut avoir d'un côté A qui

enregistre dans la blockchain l'évènement "J'ai donné 3
palettes à B", et de l'autre côté B qui enregistre "J'ai
reçu 2 palettes de A". Cela vous donne 2 évènements
contradictoire et pourtant certifiés sur la blockchain,
avec un flou total sur la réalité de l'échange.

32
 Avec cette fois-ci la certification de l'échange, vous
demandez à A et B de s'accorder de manière indépendante
sur le nombre de palettes qu'ils se sont transférés au
moment de l'échange. Cela peut se faire sous la forme d'un
contrat signé par les deux parties et c'est quelque chose
que nous pouvons faire avec une blockchain comme
Ethereum : un smart contract signé par les 2 parties avec
leur compte blockchain, certifiant la vérité sur laquelle ils se
sont accordés.

Si un contrat permet de certifier chaque événement d'échange

et apporter une meilleure traçabilité, il manque cependant un
lien simple entre ces évènement. Et ce lien manquant, ce sont
les NFT.

II. Des NFT pour la Supplychain

Que pouvez-vous tracer facilement avec la blockchain ? Les NFT

bien sûr. Vous connaissez en permanence qui en est le propriétaire
actuel et vous pouvez retracer son historique à tout moment.

NFT de propriété ou 'ownership'

L'idée de pouvoir connaître à tout moment le propriétaire d'un

NFT peut être utilisée pour un cas d'usage évident : la propriété.
Et la propriété est quelque chose que l'on peut facilement
appliquer à des domaines comme le luxe, car un produit de luxe
est souvent suivi de son certificat d'authenticité papier, pour
prouver qu'il s'agit bien du vrai produit.

33
Si vous créez un NFT de propriété pour ce bien, vous obtenez
quelque chose de bien meilleur que le papier : personne ne peut
le copier ou le détruire, et il aura toujours un propriétaire. Il peut
également détenir des propriétés intéressantes qui peuvent être
transférées, comme la garantie.

C'était la vision originale

d'Ownest, "own "+"est" : "vous
le possédez vraiment" et c'est
pourquoi notre premier logo
était une perle. Mais ce genre
de cas d'usage a des limites : il
peut être très difficile d'inclure
le client et de le motiver.
Surtout quand nous avons
commencé fin 2017, sans ICO et
avec une notion de NFT qui
émergeait tout juste.

Nous avons donc réfléchi, au delà, sur l'utilisation de ce

genre de tokens, et nous avons réalisé que la traçabilité,
que les NFT peuvent offrir, pouvait être utilisée au sein
même de la chaîne d'approvisionnement.

Tracer la responsabilité avec la blockchain

En discutant avec les acteurs de la supply chain, nous avons

réalisé qu'ils avaient une grosse problématique avec la
traçabilité de leurs supports de transport, telles que les
palettes, perdant parfois jusqu'à 20% de leur stock par an. Mais
ils n'avaient pas de bonnes solutions pour arrêter cela.

Comme la Supply chain est simplement une série d'échanges

de marchandises. Si nous symbolisons ces biens par un NFT et
échangeons le jeton avec le bien qu'il représente, nous
pouvons alors savoir qui est le responsable actuel de ce bien à
tout moment.

34
Afin que cela fonctionne vraiment, nous avons besoin d'un
contrat entre les acteurs comme nous l'avons vu précédemment.
Vous ne devez pas pouvoir envoyer des NFT si la contrepartie
n'est pas d'accord pour les recevoir, comme vous ne donnerez pas
les biens s'il n'a pas reçu les NFT.

Pour que cela fonctionne nous avons donc besoin d'ajouter une
nouvelle dimensions à nos NFT : l'acceptation. Cette acceptation
permet de transférer la responsabilité de proche en proche à
condition que les acteurs acceptent de prendre ces NFT.

D'un NFT de propriété nous sommes passé à un NFT de

responsabilité.

La magie de ces tokens de responsabilité, c'est qu'ils sont faciles

à comprendre pour l'utilisateur sur le terrain (chauffeurs,
magasiniers, etc...) : si j'ai des NFT sur mon compte personnel, j'ai
donc la responsabilité des biens associés. J'hérite également des
pénalités associées si ces biens se retrouvent cassés ou perdus.

Cela a un effet bénéfique immédiat dans la logistique car pour

tout un chacun qui recevrait la responsabilité sur un bien, la
logique veut qu'on veuille s'en décharger dès que possible.
Comme ce sont des NFT avec validation le seul moyen de le faire
est de transmettre ces NFT à la personne suivante dans la chaîne
logistique.

Vous vous retrouvez donc avec des NFT qui ressemblent

fortement à des "Patates chaudes" : vous souhaitez vous en
débarrasser dès que possible, pour éviter qu'ils ne vous brûlent.

35
 III. La traçabilité selon Ownest
Comment utiliser de manière pratique les NFT dans la
logistique ? Nous allons vous expliquer cela, du token
jusqu'au cas d'usage.

Tokeniser des biens pour la Supply chain

Comme expliqué précédemment, pour que le transfert de

responsabilité fonctionne, il nous faut un composant en plus
pour nos NFT : l'acceptation du transfert. Nous avons donc
créé nos propres NFT pour l'implémentation d'Ownest sous la
forme de NFT Unitaires (Unitary Tokens) et de NFT de Stock
(Stock Tokens).

Bien que nos NFT ne reprennent pas directement les normes

ERCs d'Ethereum, nous pouvons faire un parallèle entre nos
NFT et les normes actuelles :

Le token Stock (ST).

Le token Unitaire (UT).

Celui-ci ressemble plus à un jeton Il s'agit d'un jeton proche de

ERC1155, avec plusieurs itérations d'un
même bien. Il est particulièrement utile
pour suivre des supports comme les
palettes – qui sont identiques au sein
d'une même famille. Un chauffeur peut
avoir en responsabilité, par exemple, 10
jetons de palettes rouges et 3 de palettes
bleues. Il existe différents types de jetons
pour différents types de palettes, mais
dans une même " famille de palettes ", on
ne fait pas de différence entre deux
l'ERC721, une version unique d'un
NFT. Nous utilisons ce jeton pour
gérer des stocks unitaires, des colis
aux produits de luxe, ce qui permet
de suivre chaque bien avec précision.
Il est également possible d'attacher
des informations à un jeton unitaire
et de changer ces informations le
long de la chaîne, comme en même
temps que nous agissons sur le bien
lui-même.

palettes rouges.

16
36
“La Blockchain simplifiée”

Proposer d'utiliser la technologie blockchain aux acteurs

logistique de terrain (chauffeur, manutentionnaire, etc...) n'est
pas un mince exploit. Pourtant, en 3 ans de travail acharné et
d'améliorations constante, notre solution SaaS a atteint, voire
dépassé, cet objectif.

Nous avons réussi à abstraire la partie blockchain.

Notre application mobile est une application PWA

(pas d'application à télécharger et mise à jour
automatique) qui affiche dans une interface simple
une liste des stocks que vous avez en charge (UT &
ST), avec des fonctions simples d'envoi & réception,
et un historique de tous vos transferts de stocks.

Les utilisateurs ont seulement besoin d'un compte

avec un identifiant classique (mail/téléphone) ainsi
que d'un mot de passe afin d'accéder à leurs compte
Ownest et ensuite transférer et accepter les stocks
(ce qu'ils peuvent même faire sur l'appareil de
quelqu'un d'autre !). La partie blockchain est
totalement cachée derrière tout cela, afin que nos
utilisateurs n'aient pas à apprendre et utiliser des
notions complexes comme les adresses blockchain
ou se soucier de temps de confirmation ...

De l'autre côté de la Supply

chain, nous avons une
application desktop – accessible
par navigateur – qui permet aux
gestionnaires logistique de
créer, transférer et suivre leurs
stocks. Diverses autres
fonctionnalités importantes ont
également été implémentées :
gestion des employés et des
organisations, système d'alerte,
édition de lettres de voitures,
gestion des litiges, etc...

37
16
Pour quels cas d'usages ?

Voyons maintenant divers cas d'utilisation en logistique, rendus possibles

par la technologie NFT et nos applications. Nous allons présenter
quelques uns des cas d'usages principaux, mais gardez à l'esprit que les
possibilités ouvertes par le suivi des responsabilités sont quasi infinies.

Suivre des colis

L'un de nos cas d'usage a été le suivi de colis lourds (+30kg) pour
une entreprise d'e-commerce. Vous êtes-vous probablement
déjà demandé pourquoi les e-commerçant perdent des milliers
de colis (et potentiellement les vôtres) ?

Et bien assez souvent, le commerçant

ne sait pas non plus. Ce n'est plus le
cas avec Ownest. Ils peuvent
désormais créer des NFT UT pour
chaque colis sur une palette (ST) en
scannant chaque colis, puis les
transférer de l'entrepôt au point de
collecte. Avec cela, il y aura toujours
un propriétaire identifié avec un colis,
ce qui signifie que depuis que nous
avons commencé ce cas d'utilisation,
aucun colis tracé n'a été perdu.

Tracer des supports réutilisables

Les palettes ! On en voit partout mais avez-vous jamais vraiment

réfléchi à la question: "comment sont-elles arrivées jusqu'ici" ? Car les
pertes relatives aux palettes sont en effet considérables et ces
"tables-palettes", qui sont très à la mode, ne devraient pas exister si
elles avaient étaient tracées correctement. Le coût financier pour les
acteurs de la chaîne d'approvisionnement est énorme mais ceux-ci
pensent souvent avec fatalité : "nous ne pouvons rien y faire". Ceci
est en train de changer avec Ownest. Nos clients créent des Stocks
Token pour chaque type de palettes, rolls, box, ou autres support
réutilisables qu'ils possèdent. Ils peuvent alors suivre leurs stocks et
connaître les soldes de ces biens, chez chaque acteur de leur
logistique, en temps réel.

38
16
Tracer des biens de luxe au sein de l'entreprise

Certains biens ont plus de valeur que d'autres. Les produits de

luxe en sont un bon exemple et les pertes ici ne sont pas toujours
le fait d'acteurs externes. Parfois ces produits disparaissent
simplement dans la chaîne d'approvisionnement interne de
l'entreprise.

Un de nos clients utilise ainsi Ownest

pour suivre des échantillons de ses
produits de luxe. Ceux-ci sont souvent
confiés à différentes personnes au sein
de l'entreprise et sont mal suivis. Ils
peuvent maintenant créer des tokens
Unitaires pour chacun de leurs produits
et donc connaître le responsable d'un
produit à tout moment.

Suivre des travaux de chantiers

De nombreuses industries réalisent des travaux d'installation ou

construction (Bâtiment, Téléphonie, Ferroviaire, ...), pour lesquels
elles ont besoin de matériaux parfois très chers (fibre optique,
tourets en bois, cartes réseaux...) et qui seront très souvent réalisés
par des réseaux de sous-traitants. Cela pose une problématique de
suivi, à la fois des matériaux utilisés, mais aussi des supports et
outils nécessaires aux chantiers.

CONCLUSION:

La blockchain a longtemps été considérée comme une base de

données par le monde de la Supply chain, ignorant son vrai cas
d'usage : le transfert de valeur en pair à pair. Ce qui s'associe bien
à une chaîne logistique, dans laquelle il est déterminant de
certifier l'échange de biens entre acteurs.

Le NFT est un des meilleurs représentants de ce transfert de

valeur via la blockchain et la traçabilité qu'il apporte permet de
suivre de manière certaine qui le possède à un moment donné. Si
on ajoute la faculté d'accepter ou refuser ce NFT, alors celui-ci
peut porter la responsabilité sur un bien réel ou virtuel.

39
16
LA TECH DERRIERE LES NFT
I. Propriétés techniques

II. Vers les premiers NFT

III. Les standards sur Ethereum

IV. Tokenomie
05. LA TECH DERRIERE LES NFTs

I. Propriétés techniques
Que se cache-t-il techniquement derrière ces capacités ?
Comment ces nouvelles normes ont réussi à s'imposer dans
un domaine en construction et pourquoi ?

Adossé à la technologie blockchain, le NFT est en passe de

révolutionner la numérisation de la propriété. Pour mieux
appréhender sa transformation numérique et faire un choix
pleinement éclairé, il peut être judicieux d'en connaître les
mécanismes et comprendre ce qui s'opère sous le capot.

Indivisible :

Un NFT ne peut être séparé en morceaux, comme les bitcoins

peuvent être divisés jusqu'à leur plus petite unité, le satoshi
(=10^-8 btc).

Un NFT est une entité définie de manière unique. Même si sa propriété peut
être partagée par consensus, le NFT restera bien intact du point de vue du
smart-contract.

41
 Non intéropérable :

Chaque NFT est lié à un smart-contract spécifique qui contient les

propriétés liées aux token, ainsi que les fonctions que l'on peut
exécuter dessus. En effet, un personnage Aavegotchi n'est pas
autorisé nativement dans le protocole CryptoKitties par exemple,
malgré le fait que ces logiques se trouvent sur Ethereum.

On voit émerger davantage de collaborations entre équipes et projets,

permettant plus d’interactions entre les différents environnements.

Indestructible :

La structure du NFT et ses informations étant stockées dans le

smart-contract, ces données sont publiques et ne peuvent être
effacées irrémédiablement.

Même s'il est possible de "brûler" (burn) un NFT en l'envoyant vers une
adresse aléatoire, le token sera toujours accessible sur le smart-contract.

42
 Vérifiable :

Il est possible pour quiconque de tracer tout mouvement d'un NFT

depuis son origine, facilitant la vérification de la nature du NFT que
vous voudriez acheter, vous prévenant des possibilités d'en
acquérir un frauduleux.

Toute tentative de réplication ou de falsification lèvera alors des soupçons

auprès de l'acheteur. Par exemple : si le célèbre NFT que vous voulez
acquérir a été généré il y a seulement 4 jours, cela devrait vous alerter.

Voilà donc les propriétés principales qu'un NFT doit posséder.

Le propriétaire d'un NFT est donc le seul capable de le déplacer, il

est, par exemple, le seul à posséder les droits de cette œuvre
d'art bien qu'il n'en soit pas le créateur. Même la société l'ayant
émise peut à terme perdre tout droit de modification dessus.

II. Vers les premiers NFT

Bitcoin et l'émergence de nouveaux tokens

Avec l'émergence du réseau Bitcoin et son incroyable solidité, de

véritables cas d'usage décentralisés voient le jour et rapidement
le bitcoin ne suffit plus.

Il n'a pas fallu longtemps avant que l'envie d'ajouter d'autres

tokens n'arrive aux idées des bitcoiners. Il fallait pouvoir décrire
d'autres actifs, d'autres tokens représentant des quantités ou
même des éléments uniques.
43
La première tentative s'appelle les "colored coins". En ajoutant des
métadonnées à des transactions bitcoin - généralement d'un faible
montant - il est possible de "colorer" cette somme de BTC. En
effet, 100 satoshis envoyés depuis une adresse Ownest, avec le
code "OWNEST" représentant des parts d'Ownest, seraient
interprétés dans un portefeuille blockchain compatible avec les
colored coins comme étant 100 parts de la société Ownest. Cela
permet, dès lors, de créer de nouvelles classes de tokens et en
adaptant un protocole standardisé, permet la mise en place
d'échanges spécifiques d'assets et non plus uniquement de BTC.
La première implémentation du protocole de colored coins par
ChromaWay fonctionnait en ajoutant directement des données
aux métadonnées des transactions bitcoin. Techniquement, cela
passait par un attribut nSequence qui est un entier de 32 bits dont
les 6 derniers représentent le "tag" du colored coin permettant de
l'associer à sa famille.

La seconde implémentation – davantage standardisée par

OpenAssets – utilise plutôt les opcodes, des instructions
permettant à bitcoin de posséder un langage script non Turing-
complet. En effet, mises bout à bout, ces instructions forment une
chaîne logique d'instructions permettant de vérifier diverses
conditions, comme la possibilité d'empêcher le mouvement des
bitcoins associés à cette transaction avant une date spécifiée, par
ce script :

<expiry time> P_CHECKLOCKTIMEVERIFY OP_DROP OP_DUP

OP_HASH160 <pubKeyHash> OP_EQUALVERIFY OP_CHECKSIG.

En utilisant ces mécanismes OpenAssets a en effet standardisé une

implémentation se basant sur l’opcode OP_RETURN, qui peut soit
marquer une transaction comme invalide soit être utilisé pour
apporter des metadonnées à partir de la version 0.9 du protocole
btc.

45
 Mais revenons à nos moutons, les NFT, et observons
comme Bergson en faisait déjà la description :

"Sans doute on comptera les moutons d’un troupeau et l’on

dira qu’il y en a cinquante, bien qu’ils se distinguent les uns
des autres et que le berger les reconnaisse sans peine".
(Bergson)

Counterparty fut la première implémentation de NFT sur

une blockchain. C'est une couche logicielle qui se base sur
les données du réseau Bitcoin pour en représenter certains
aspects comme la possession de NFT et leur
caractérisation. À travers une standardisation poussée et
l'utilisation des métadonnées dans les transactions, ils ont
ainsi créé les premiers NFT.

III. Les standards sur Ethereum

Ethereum apporte une modernité et une flexibilité
supplémentaire à la gestion de ces NFT.

Indéniablement, la standardisation de ces protocoles est essentielle

pour achever un environnement uniforme et interconnecté, mais
également afin de pouvoir créer des explorateurs et autres
interfaces de visualisation qui ont besoin de normes pour
fonctionner.

Avant d'aller plus loin sur les normes de tokens Ethereum, il est
nécessaire de rappeler que chaque token sur Ethereum, autre que
l'ether, sa crypto-monnaie native, est géré par un smart-contract.

Un smart-contract peut être vu comme la combinaison de classes

objets et de stockage mis à disposition des utilisateurs de la
blockchain. Le stockage contient les données long termes que le
smart-contract doit garder accessible afin de fonctionner. Celui-ci
est en réalité géré par les méthodes du contrat, qui pilotent ces
modifications.

Toute méthode publique du contrat peut être appelée par

n'importe quelle adresse du réseau, le contrat évaluera ensuite si
les droits de l'appelant sont bien en accord avec sa demande, si les
arguments fournis avec cet appel sont bien conformes, etc, jusqu'à
aboutir au résultat souhaité par .

46
Un smart-contract peut donc être vu comme une classe décentralisée
sur laquelle chacun peut interagir selon les règles du contrat,
c'est-à-dire les méthodes exposées. Contrairement à Bitcoin, le
réseau Ethereum possède bien un langage Turing complet.

Ces smart-contracts développables en Solidity par exemple, sont

ensuite compilés en bytecode (code binaire) exécutable par
l'Ethereum Virtual Machine (EVM). L'EVM est en effet responsable de
l'interprétation des appels aux méthodes des smart-contracts, et
chaque noeud du réseau Ethereum compile de manière identique
grâce à l'EVM.
De l'espace de liberté qui découle
de ces smart-contracts plusieurs
normes ont rapidement émergé :
les tokens fongibles ERC20, token
non fongibles ERC721 et,
récemment, un standard proposant
des tokens semi-fongibles,
l'ERC1155. Bien d'autres seraient à
citer, mais la liste est longue.

Nous nous concentrerons

uniquement sur ces deux standards
encadrant les NFT : l'ERC721 et
l'ERC1155.
Principes et structuration du 

standard NFT ERC721

Les normes ERC sont décrites sous Ethereum comme un ensemble

de méthodes, d'attributs ou d'événements qu'un smart-contract
doit posséder. La norme ERC721 constitue l'interface minimale
qu'un smart-contract doit implémenter pour permettre la gestion
de tokens unique, leur possession et leur échange. Il ne constitue
pas un standard pour la gestion des métadonnées associées aux
tokens et n'empêche pas l'ajout de fonctions supplémentaires.

"ERC-721 defines a minimum interface a smart contract must

implement to allow unique tokens to be managed, owned, and
traded. It does not mandate a standard for token metadata or
restrict adding supplemental functions." erc721.org
47
Sur ce contrat il faut notamment pouvoir accéder à une structure
de données appelée mapping en Solidity qui lie un tokenId aux
propriétés du token inscrites sur le contrat, comme son
propriétaire actuel ("owner").

Pour être compatible ERC721 voici également les méthodes

minimales à posséder :

balanceOf(address _owner)

pour obtenir le solde d'une adresse, c'est-à-dire le nombre de tokens qu'elle possède sur
ce contrat

ownerOf(uint256 _tokenId)

permet d'obtenir l'adresse du propriétaire actuel du token

safeTransferFrom and transferFrom

qui permettent de transférer un token du contrat identifié par son tokenId de _from
vers _to

App rove and setApprovalForAll

permet d'autoriser ou de révoquer le droit d'une adresse d'envoyer les tokens du

portefeuille vers une autre adresse.

getApproved and isApprovedForAll

permet d'obtenir si une adresse est autorisée à transférer les tokens du portefeuille

Chacune de ces méthodes génère des événements lorsqu'il s'agit

d'un transfert ou d'une autorisation, des traces visibles par tous et
inscrites sur le registre décentralisé d'Ethereum. Ces traces
permettent notamment de faciliter la compréhension de la nature
des interactions avec un contrat, dans le cas des explorateurs de
blockchain.

En plus de ces traces d'autres données, comme le nom de

l'ERC721 et son nom court, sont également renseignées sur le
smart-contract. Par exemple : par la déclaration
ERC721Full("Ownest", "OWN") qui crée un contrat ERC721 du nom
d'Ownest et dont les tokens seront qualifiés par "OWN".

Voici la visibilité obtenue sur un explorateur de blockchain type

Ethereum pour une transaction avec un contrat gérant des
ERC721. Vous pouvez voir dans le 3ème section "Tokens
transferred" qu'il y a eu 2 transferts de ce jeton ERC721 pour
cette transaction :

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En réalité, cette transaction représente l'achat d'un nom de
domaine Ethereum appelé ENS : Ethereum Name Service. Ce
nom de domaine est représenté par un token ERC721, ici appelé
"ownest.eth", obtenu par l'ENS. Comme ce nom n'existait pas, la
première transaction de création provient de l'adresse 0x000...
vers l'adresse d'ENS, puis de l'ENS vers mon adresse. Cela
permet de facilement trouver l'adresse d'Ownest en cherchant
ownest.eth dans le contrat ENS ou un explorateur.

Un standard multi-token : l'ERC1155

Mais chaque famille d'ERC721 nécessite donc un contrat propre,

et cela peut rapidement devenir compliqué de rajouter un contrat
pour chaque classe de tokens que vous possédez. Chez Ownest,
par exemple, nous avons des centaines de types de NFT, du colis
au produit de luxe, qui sont tous stockés dans le même contrat.

Ce standard multi-token
s'appelle l'ERC1155. Il rend
donc possible la gestion de
différents types de NFT au
sein du même contrat. Il est
même possible de gérer des
tokens fongibles au sein de
cette norme.

Un gros avantage en découle

rapidement : au lieu de devoir
appeler 10 smart-contracts
différents pour transférer vos
actifs, ces transferts peuvent
désormais être faits en une
seule transaction.
49
Maintenant que nous avons un réseau qui s'est mis d'accord sur
ces différentes structures des tokens il est désormais possible
d'en créer de tous types. Sur Ethereum il en existe des milliers, de
types variés, d'utilité et de légitimité diverses.

Mais comment motiver ensuite l'utilisation de ces tokens ?

Comment amener cette transformation digitale au plus grand
nombre et garantir la vie des ambitieux projets sous-jacents à ces
tokens ?

IV. Tokenomie

"Tokenomics" ? Il s'agit de la fusion des

termes anglais "token" et "economics".

L'économie représente étymologiquement « l'administration de la

maison » (de οἰκία / oikía, « maison », et νόμος / nómos, « loi »)
(wikipedia). Ce sont donc un ensemble de lois régissant la vie au
sein du foyer, ces règles économiques ont ensuite été rendues
plus globales et régissent désormais de gigantesques systèmes
financiers.

Il en est de même pour la "tokenomie" :

ce

sont un ensemble de règles du

smart-contract qui vont permettre de
convaincre ou tout du moins d'inciter
des utilisateurs ou des investisseurs à
s'engager avec le token. Beaucoup de
procédés peuvent être utilisés, de la
rétribution financière à d'autres
récompenses. Il faut parfois convaincre
les joueurs, les créateurs, les vendeurs
ou les acheteurs et chaque paramètre
de la tokenomie d'un projet rentre en
compte. Cela utilise notamment la
théorie des jeux qui vont permettre
d'orienter le comportement d'un
joueur dans un environnement
dynamique s'il souhaite maximiser sa
réussite.

50
Voyons rapidement comment quelques projets ont créé ces
"incentives", ces mécanismes d'implication :

Aavegotchi

Aavegotchi permet de collectionner un certain nombre de

fantômes virtuels, les gotchis. Chaque gotchi est un NFT, on peut y
associer vêtements et accessoires en tout genre. Afin d'engager
davantage les utilisateurs au perfectionnement du style de
chaque fantôme, ils ont développé un mécanisme de "récompense
de rareté" ("rarity farming") : les 100 gotchis les plus rares
obtiennent des récompenses en $GHST, la monnaie de
l'écosystème Aavegotchi. Ainsi, chaque joueur est incité à aller
plus loin dans la construction de son univers et il devient alors
comme un objectif commun à atteindre pour les joueurs. En plus
de garantir l'implication des joueurs cela favorise également la
diversité de ces petites créatures les gotchis afin d'avoir un
univers toujours en évolution.

La monnaie $GHST peut servir de plusieurs

manières : être échangée en jeu contre des
objets, être échangée contre d'autres
crypto-monnaies sur les échanges décentralisés
comme Quickswap par exemple, ou être utilisée
dans les votes pour l'évolution du projet.

En effet, la gouvernance des projets

décentralisés tend à être démocratique : les
possesseurs de $GHST sont donc invités à voter
pour ou contre les différentes propositions des
développeurs ou de la communauté.

Pour parfaire la tokenomie du projet, Aavegotchi permet

également d'inclure des jetons de leur autre projet, une banque
décentralisée avec intérêt inclus sur chaque crypto-monnaie
déposée. En effet, si vous déposez 10ETH sur Aave, vous
obtiendrez 10aETH et chaque aETH rapporte un certain
pourcentage par an. Ces aETH peuvent désormais être insérés en
propriétés sur un gotchi afin d'en renforcer la puissance et son
unicité, voire la rentabilité de ces dépôts.

51
Rare

Rarible est une plateforme de vente d'art numérique. Chaque

créateur peut définir le pourcentage qu'il recevra lors des ventes
ultérieures de ces œuvres. Cela permet d'inciter les créateurs à
choisir cette plateforme afin de posséder le choix sur leur
stratégie financière et leur permettre de gagner un revenu
durable.

Une photo sur internet peut être

revendue/produite sans que l'auteur
en soit informé, cela garantit donc un
minimum de rétribution long terme
pour chaque oeuvre de l'artiste.

En garantissant la présence d'artistes

cela permet de proposer davantage
d'œuvres aux différents visiteurs du
site et donc permet de maximiser la
probabilité qu'un acheteur et un
vendeur fasse affaire.

Ownest

Chez Ownest nous souhaitons être capable de prouver à tout

instant le responsable d'un produit au sein de chaînes
d'approvisionnement. Pour cela nous avons donc développé des
NFT représentant les biens physiques, ceux-ci sont détenus par le
possesseur du produit physique.

Par exemple, tant qu'un

chauffeur possède 10 palettes et
40 colis dans son portefeuille
NFT il est tenu responsable des
produits physiques. De plus, il ne
peut pas transférer ces tokens à
une autre adresse sans son
accord, cela serait trop facile de
s'en débarrasser et on ne
pourrait garantir que le nouveau
propriétaire en devienne
sciemment responsable puisqu'il
n'en a pas été informé.

52
Pour transférer ses NFT de responsabilité il est nécessaire d'avoir
l'accord du portefeuille de destination. Cela permet d'éviter tout
transfert qui viserait à se débarrasser de la responsabilité.

De plus, comme chaque personne est

responsable du contenu de son
portefeuille, cela va inciter les
utilisateurs à ne pas oublier de les
transférer en parallèle du transfert
physique. Également, l'état et la qualité
des produits reçus peuvent être validés
par consensus entre les deux parties et
chaque bien reçu peut être
scrupuleusement inspecté afin de
reporter correctement son état.

Avec ces mécanismes nous arrivons à faire correspondre les NFT

de nos clients dans leurs réseaux logistiques à une réalité
présente, pour que le token décrive toujours l'état actuel du
produit physique et son propriétaire.

La technologie et les normes derrière les NFT sont en

perpétuelles évolutions et il est fort probable que leur
définition et leurs capacités changent encore au cours des
prochaines années. Les cas d'usage et leurs déclinaisons vont
continuer à mettre à l'épreuve ces standards et d'autres vont
continuer d'émerger. On peut notamment penser à l'accusé de
réception, mécanisme développé au sein d'Ownest, qui ne
possède pas d'équivalent standardisé.

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À propos de nous

Ownest vous permet d'identifier en temps réel

les responsable de vos produits sur vos Supply Chains.

En déployant Ownest sur vos réseaux logistiques,

les opérateurs terrains vous remontent une véritable transparence

à partir des transferts de responsabilité qu'ils effectuent.

ownest.io

+33 1 76 31 07 98

contact@ownest.io

32 Rue de Paradis, 75010 Paris