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UN A PPEL P RESSANT À C U LT I V E R
LA JOI E DE L’ H UM I L I T É
radicalement
Ordinaire
AUTEUR VOLONTAIREMENT ANONYME
Édition originale publiée en langue anglaise sous le titre :
Embracing obscurity : Becoming nothing in light of God’s everything
Anonymous
© 2012 • B&H Publishing Group
One LifeWay Plaza • Nashville, TN 37234 • États-Unis
Traduit et publié avec permission. Tous droits réservés.
Sauf mention contraire, les citations bibliques sont tirées de la Bible version
Segond 21 Copyright © 2007 Société biblique de Genève. Reproduit avec
aimable autorisation. Tous droits réservés. Les caractères italiques sont
ajoutés par l'auteur du présent ouvrage. Les autres versions sont indiquées
en toutes lettres sauf la Bible Parole de vie (PDV) et la Nouvelle Bible
Segond (NBS). Reproduit avec aimable autorisation. Tous droits réservés.
Coédition BLF
ISBN 978-2-36249-383-6 broché
ISBN 978-2-36249-384-3 numérique
Coédition JPC
ISBN 978-2-905253-29-3 broché
CHAPITRE UN
Un sur un milliard..................................................................... 13
CHAPITRE DEUX
Choisir ce qui nous définit...................................................... 23
CHAPITRE TROIS
Choisir l’humble roi................................................................... 41
CHAPITRE QUATRE
Choisir la vraie valeur............................................................... 57
CHAPITRE CINQ
Choisir le vrai succès................................................................ 73
CHAPITRE SIX
Choisir de servir........................................................................ 91
CHAPITRE SEPT
Choisir la souffrance..............................................................105
CHAPITRE HUIT
Choisir le mystère...................................................................121
CHAPITRE NEUF
Choisir les projecteurs...........................................................141
CHAPITRE DIX
Choisir l’espérance..................................................................157
Notes..........................................................................................167
À mon humble roi,
lui qui a toujours enseigné par son exemple.
Et à tous ceux qui, comme moi,
en ont assez de toujours rechercher
le regard des autres.
Introduction
POURQUOI CHOISIR
L’OBSCURITÉ ?
Quel est le lien entre vous, moi, un étudiant, un musicien,
une mère au foyer, un ouvrier au chômage, un pasteur et un
entrepreneur brillant ?
C’est simple : nous sommes tous ivres.
Pour notre défense, cette épidémie est tellement répandue que
la plupart d’entre nous ne savons même pas que nous sommes sous
son emprise. Nous sommes confus, aveuglés et errants comme des
marins à l’aube. Mais encore une fois, nous sommes tous dans
le même bateau, alors pourquoi s’en inquiéter ? Et pourtant, ce
poison insoupçonné qui touche tant d’entre nous est tout à la fois
en train de nous abrutir, de détourner notre attention du royaume
et de discréditer l’Évangile du Christ.
Oui, nous sommes bel et bien ivres morts. Ivres de ce désir
d’être connus, reconnus, appréciés et respectés. Nous avons soif
d’être « quelqu’un » et d’accomplir de grandes choses, de réaliser
nos rêves et de gagner l’admiration des autres. Devenir quelqu’un
– n’importe qui – pourvu qu’on ne soit pas rien.
Que vous soyez athlète, commercial, missionnaire ou fonction-
naire, n’avez-vous jamais ressenti ce besoin insatiable de célébrité ?
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R A D IC A LE M E N T O R D IN A IR E
D’après vous, d’où cela vient-il ? Nous vivons dans une culture qui
accorde une valeur aux êtres humains en fonction de leur niveau de
notoriété. Et à présent, les Églises semblent suivre le mouvement.
C’est un problème vraiment sérieux. Sérieux à cause de son ori-
gine. C’est exactement le genre de tromperie que Satan – le père
du mensonge – fabrique et répand le mieux. Un mensonge pas
vraiment choquant, facile à justifier, à spiritualiser ou à expliquer.
Pourtant ce mensonge est aussi meurtrier que ces « gros péchés »
que nous n’oserions même pas évoquer.
Nous en sommes tous plus ou moins conscients. Nous devinons
bien l’ampleur de ce problème même si nous ne percevons peut-
être que la pointe de l’iceberg. Mais nous ne savons que faire, alors
même que notre dépendance nous éloigne de notre Créateur et de
sa mission pour nos vies.
Un problème évident se présente d’emblée : comment pourrait-
on aborder ce sujet sans se mettre aussi soi-même en avant ? Qui
voudra écouter une personne parler de notre besoin d’humilité,
quand cette même personne pose pour des photos, cherche à
étendre son réseau, organise des conférences et des séances de
dédicace pour son dernier livre ? Et même si quelqu’un réussissait
à quitter la lumière des projecteurs, qui aurait envie de « perdre »
autant de temps et d’énergie pour défendre un message avec si peu
de notoriété à la clé ? Ça serait pousser le concept un peu loin, non ?
Pour être honnête, c’est exactement ce que je vivais. Je perce-
vais bien le problème, mais je ne voyais pas du tout comment y
répondre sans gagner l’Oscar du plus grand hypocrite du monde.
Alors, comme tant d’autres, j’ai simplement choisi d’ignorer le
sujet (et de refuser d’en reconnaître les conséquences dans ma vie).
J’ai décidé de mettre de côté ce message. Mais, un peu comme
avec Jonas, Dieu ne m’a pas laissé le mettre de côté.
Mon choix de rester anonyme n’est pas une stratégie ou une
astuce pour essayer de vendre plus de livres. Croyez-moi, ce mes-
sage a anéanti toutes mes ambitions de carrière ! Je n’aurais jamais
pensé écrire un jour un tel livre : il est venu de Dieu et lui a été
dédié en retour. Pourtant, je suis certain que quelques sceptiques
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P ourquoi choisir l ’ obscurité ?
*
L'expression « choisir l'obscurité » est la traduction littérale du titre original :
Embracing obscurity (NDÉ).
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Chapitre un
UN SUR UN MILLIARD
Nous sommes devant toi des étrangers et des immigrés,
comme tous nos ancêtres. Nos jours sur la terre disparaissent
comme l’ombre, sans espoir.
1 C hroniques 29 : 15
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êtes déjà allé à Disneyland au mois de juin, dans une grande galerie
commerciale en décembre, ou que vous avez essayé de faire du
shopping le premier jour des soldes, vous savez probablement de
quoi je veux parler. Il y a beaucoup de monde sur cette planète !
Vous est-il arrivé de vivre une expérience qui a fait voler en éclat
toutes vos convictions quant à votre propre importance ? Pour ma
part, cela s’est produit un vendredi après-midi, vers 15 h 30. Je me
trouvais sur une autoroute complètement engorgée. Si au moins on
avançait petit à petit… mais non ! On ne bougeait pas d’un pouce.
Les voitures en sens inverse avançaient doucement (les chanceux !),
et comme je n’avais rien d’autre à faire, j’ai commencé à observer
tous ces gens au volant de leur voiture, fatigués après une longue
journée de travail. Une femme vêtue d’une blouse en soie, visi-
blement nerveuse, se mettait du rouge à lèvres. Un sosie de James
Dean discutait au téléphone dans sa Camaro flambant neuve. Un
homme dans la trentaine chantait à tue-tête. Une dame asiatique
plus âgée était vêtue de l’uniforme d’un supermarché. Une maman
se disputait avec ses enfants. Et les voitures passaient… passaient…
et passaient encore.
Au bout d’une centaine de voitures, j’ai commencé à me sentir
un peu déprimé. Chacune de ces personnes avait une vie, un cercle
de connaissances, une famille… Elles avaient toutes une histoire
qui racontait leurs aspirations, leurs déceptions et leurs peurs. Pour
qui est-ce que je me prenais, à me mettre dans tous mes états à
cause des bouchons qui me retardaient pour je ne sais même plus
quoi ? Qu’est-ce qui pouvait bien me laisser croire – moi ou qui
que ce soit – que mon histoire, ma vie, était en quoi que ce soit
différente, unique ou importante ?
Avez-vous déjà vécu cela ? Une fraction de seconde durant
laquelle l’immensité de l’humanité vous réduit à un insignifiant
grain de sable dans l’univers ? Un moment où la foule génère en
vous un sentiment de désillusion, et vous vous dites alors : « Je n’ai
aucune importance ! ». Si vous n’avez jamais vécu cela, cherchez
une bonne occasion. Bien que ce soit une expérience plutôt
inconfortable à vivre, il est bon pour notre âme de se sentir parfois
insignifiant.
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U n sur un milliard
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U n sur un milliard
La nature de l’obscurité
Notre problème, et celui de l’humanité tout entière, n’est pas
que nous manquions d’assurance comme la société nous le répète
encore et toujours. Notre problème est bien plutôt que nous
souffrons d’un sens surdéveloppé de notre propre importance.
L’idée de n’être qu’un parmi les milliards d’êtres humains à avoir
un jour foulé le sol de cette planète nous dérange, que nous en
soyons conscients ou non. Nous avons une opinion de nous-
mêmes tellement haute que le fait de vivre et de mourir en passant
inaperçu nous semble terriblement injuste. Pourtant, pour la
plupart d’entre nous, c’est à cela que Dieu nous appelle ! N’est-ce
pas ? Le dictionnaire définit parfois le terme « obscur » de cette
façon : « être relativement inconnu ». Cela résume bien ce que vit
l’immense majorité de l’humanité, non ? Même les rares hommes
et femmes qui ont laissé leur empreinte dans notre société – un
orateur passionné, un athlète adulé, un politicien dynamique, un
musicien doué ou un humanitaire dévoué – sont tout de même
« relativement inconnus » à l’échelle de la conscience mondiale et
surtout à celle de l’histoire. Même nous, les auteurs, ne pouvons
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U n sur un milliard
Un sacrifice obscur
Nous entendons sans cesse parler des « grands hommes et
femmes » de la Bible, ces véritables « héros de la foi ». Mais je me
demande s’ils ne sont pas devenus célèbres simplement parce qu’ils
ont été immortalisés dans un document lu à travers le monde
entier. Réfléchissez un peu : si les vies de Joseph, Rachel, Jonas,
Abraham, Moïse, Néhémie ou même celles du roi David et de
l’apôtre Paul n’avaient pas été divinement archivées dans nos
Bibles, les connaîtrions-nous aujourd’hui ? Pas plus que d’autres
hommes, femmes et martyrs fidèles des civilisations anciennes et
modernes, qui reposent à présent sans nom sous terre. Une foi
exceptionnelle ne garantit pas une notoriété intemporelle. Prenons
par exemple la renommée du « jeune garçon » aux cinq pains et
aux deux poissons.
Vous connaissez probablement le miracle de la multiplication
des pains. La version « école du dimanche » donne à peu près cela :
un jour, alors que Jésus enseignait et guérissait une grande foule, il
se fit tard. Trop tard pour rentrer à temps pour le dîner, et les gens
affamés (y compris les disciples) commençaient à être grincheux.
Bien sûr, personne ne voulait rentrer chez soi et manquer une seule
parole de Jésus. C’est alors que le « jeune garçon » entre en scène.
Bizarrement, Jésus demande à Philippe où ils pourraient acheter
du pain pour nourrir une telle foule. André répond sur un ton
sarcastique :
— Hé ! ici il y a un gamin avec quelques miches de pain et deux
petits poissons. Ha, ha ! on n’ira pas bien loin avec ça !
Évidemment, Jésus savait précisément ce qu’il allait faire avec le
repas de ce garçon. Il l’avait su toute la journée. Il l’avait su toute
sa vie. Il allait nourrir des milliers d’hommes et de femmes.
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U n sur un milliard
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Chapitre deux
CHOISIR
CE QUI NOUS DÉFINIT
Nous sommes tous motivés par un profond désir de recevoir
des louanges.
C icéron
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C hoisir ce qui nous définit
Si jamais vous voulez revenir, vous n’aurez qu’à vous connecter pour
réactiver votre compte. Quoi ? Juste se reconnecter ? Vous voulez
dire qu’après tout cela je n’ai même pas droit à la satisfaction de
l’irrévocabilité ? Au fond, j’espérais qu’ils soient furieux, vexés ou
quelque chose comme ça. J’attendais peut-être même quelques
larmes virtuelles. Cela aurait été un peu plus gratifiant s’ils avaient
été dévastés de me voir partir. D’autant plus que j’avais lutté avec
acharnement pendant des mois pour me décider. Mais l’indiffé-
rence du dernier adieu de Facebook m’a obligé de constater à quel
point ma présence était insignifiante sur le site.
Les conséquences de cette décision de me déconnecter des
réseaux sociaux m’ont affecté plus profondément que prévu.
Au bout de quelques jours je me suis surpris à me demander si
quelqu’un (à part mamie, mon père ou mes enfants) avait remar-
qué mon « départ ». J’ai aussi fini par comprendre que j’avais laissé
mon nombre à trois chiffres d’« amis » Facebook définir mon
identité. J’étais fier de recevoir des commentaires de la part de
connaissances que j’avais perdues de vue. Elles réagissaient à des
petits messages amusants et me faisaient des compliments sur
ma jolie petite famille ou sur mon relatif « succès » dans la vie.
Encore une fois, j’ai pu constater que l’étendue de mon orgueil
était sans borne. Au cours des mois qui ont suivi cette expérience,
j’ai ressassé cette question : quelles sont les autres choses que nous
laissons nous définir ?
Sous-titres et librairies
Dans le monde de l’édition, tout le monde est là pour gagner
un peu d’argent. C’est aussi vrai pour la plupart des éditeurs
chrétiens. Je ne suis pas en train de me plaindre du système, je
fais simplement un constat. Bien sûr, quand on y pense, c’est
plutôt logique. Quel éditeur pourrait continuer à exister en
publiant des livres que personne n’achète ? Peu importe qu’un
manuscrit soit pertinent, accessible ou convaincant. Si on sait
qu’il ne se vendra pas, on ne peut pas le publier. Les factures
prennent (presque) toujours le dessus sur la philanthropie. Donc
le travail d’un comité d’édition (les personnes qui choisissent
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place. Peut-être que vous aurez un regard neuf sur vos propres
motivations cachées, lorsque vous entendrez les histoires de ces
hommes et femmes ordinaires.
Souvenez-vous que tous les sous-titres ne mettent pas en avant
une réussite, mais ils révèlent tous une recherche. L’objectif à
atteindre est d’avoir une bonne image aux yeux des autres.
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C hoisir ce qui nous définit
Il est plein d’orgueil, celui dont l’âme n’est pas droite, mais le juste
vivra par sa foi […] L’arrogant ne reste pas tranquille.
Habakuk 2 : 4-5
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Que cela ne soit pas votre cas, mais que le plus grand parmi vous
soit comme le plus jeune, et celui qui commande comme celui qui
sert. En effet, qui est le plus grand : celui qui est à table ou celui
qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, cependant, je
suis au milieu de vous comme celui qui sert.
Luc 22 : 26-27
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• Sous-titre 1 : _______
• Sous-titre 2 : _______
• Sous-titre 3 : _______
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Chapitre trois
CHOISIR
L’HUMBLE ROI
Que votre attitude soit identique à celle de Jésus-Christ.
P hilippiens 2 : 5
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C hoisir l ’ humble roi
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Un gars de la campagne
Quand ma fille aînée avait environ trois ans, elle a traversé une
phase pendant laquelle elle demandait toujours à quiconque la
bordait de lui raconter un « souvenir amusant » avant d’éteindre
la lumière. Parfois, elle me demandait de lui raconter le jour de
sa naissance. Je lui donnais alors tous les détails dont je me sou-
venais concernant cette journée, des deux heures passées sur les
routes de montagne pour se rendre à l’hôpital, à sa grand-mère
mourante qui avait tenu à voyager quatre heures pour la voir venir
au monde. J’essayais de me remémorer pour elle le déroulement
de la journée, ses toutes petites mains, les manières claires dont
Dieu avait répondu à nos prières, dans les moindres détails, les
plus surprenants. Mais en dehors de ces quelques soirs où elle a
demandé à entendre son histoire, les détails de cette journée – aussi
bouleversants qu’ils nous aient parus à l’époque – se sont perdus
dans nos mémoires. Le train-train quotidien a fini par estomper
des souvenirs pourtant si intenses dans nos esprits pendant un
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C hoisir l ’ humble roi
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normale qu’ils ne réalisaient même pas qui était leur propre fils !
Comment expliquer autrement leurs réponses si peu enthousiastes
à tout ce qu’ils ont vu et entendu au sujet de la naissance de Jésus,
lors de sa présentation au temple ? Ou lorsqu’ils ont retrouvé Jésus,
faisant l’admiration des maîtres dans le temple alors qu’il n’avait
que douze ans ? Lorsque les bergers ont expliqué ce que les anges
avaient dit sur son nouveau-né, « Marie gardait le souvenir de tout
cela et le méditait dans son cœur » (Luc 2 : 19). Plus tard, quand
Siméon est entré dans le temple et a sans hésitation béni leur fils,
l’appelant le salut de Dieu, Marie et Joseph ont été surpris par ces
paroles (Luc 2 : 33). Et douze ans plus tard, quand ils ont trouvé
Jésus dans le temple, impressionnant des savants par sa sagesse, « ils
furent frappés d’étonnement » (Luc 2 : 48). « Ils ne comprirent pas »
quand Jésus leur expliqua qu’il devait s’occuper des affaires de son
Père, alors ils l’ont quelque peu réprimandé et sont repartis chez
eux (Luc 2 : 50). Curieusement, comment réagit Marie encore une
fois ? « Sa mère gardait précieusement toutes ces choses dans son
cœur » (Luc 2 : 51).
J’aurais pensé qu’elle serait un peu plus sûre de la messianité
de son fils, même au cours de ces premières années. Mais en
même temps, elle n’était qu’humaine. Et pour être juste, la
plupart des signes vraiment « spectaculaires » avaient été donnés
à d’autres, pas à elle (certes, un ange lui est apparu chez elle,
mais elle n’avait pas vu le chœur des anges apparu aux bergers la
nuit de la naissance de Jésus et l’étoile brillante qui a guidé les
mages). Mais sans trop nous attarder sur ce qu’elle avait vu ou
pas vu, une chose paraît évidente : les signes et les miracles dont
Marie avait été témoin pendant les trente premières années de la
vie de son fils étaient juste assez flous pour qu’elle continue à se
poser des questions. L’aspect miraculeux ne devait pas être assez
évident pour éclipser les réalités quotidiennes du soin donné à un
nourrisson et de l’éducation d’un petit garçon ou d’un adolescent.
Entre ces signes spectaculaires, bien du temps s’était écoulé. Bien
des choses ordinaires se sont passées. Marie et Joseph se sont
probablement demandé s’ils n’avaient pas finalement imaginé
ou exagéré la portée de ces signes divins.
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C hoisir l ’ humble roi
Le caractère de Jésus
Jésus a donc grandi, comme vous et moi. Puis il y a eu Cana. Le
premier miracle de Jésus a marqué le début d’un voyage de trois ans
qui est, à juste titre, au cœur de l’attention de toute la chrétienté,
et pour cause. C’est à travers les récits de ces trois années de la vie
du Christ que nous en apprenons le plus à son sujet : sa passion,
sa raison d’être et son caractère.
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C hoisir l ’ humble roi
En conséquence… En conséquence…
Dieu l’a exalté (v. 9) Dieu l’a précipité à terre (Ésaïe 14 : 12 ;
Ézéchiel 28 : 17)
Tout genou fléchira devant lui, sur terre et La terre et le ciel se réjouiront de sa
dans les cieux (v. 10) destruction (Ésaïe 14 : 16)
Dieu est glorifié (v.11) Dieu est glorifié
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Chapitre quatre
CHOISIR
LA VRAIE VALEUR
Considérez, frères et sœurs, votre propre appel : il n’y a parmi
vous ni beaucoup de sages selon les critères humains, ni
beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu
a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte
les sages, et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour
couvrir de honte les fortes. Dieu a choisi les choses basses
et méprisées du monde, celles qui ne sont rien, pour réduire
à néant celles qui sont, afin que personne ne puisse faire le
fier devant Dieu.
1 C orinthiens 1 : 26-29
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***
Nous avons déjà beaucoup parlé de nos recherches de valeur
mal orientées – notre quête de succès, de richesse, de célébrité, de
pouvoir, ou notre désir d’être différent à tout prix. La question que
nous n’avons pas posée jusqu’ici est : pourquoi ? Pourquoi ce désir si
profond d’être « quelqu’un » ? Pourquoi nous sentons-nous si petits
à côté de nos sept milliards de voisins terriens ? Pourquoi sommes-
nous constamment en recherche de sens et de raison d’être, au sein
de tous nos exploits, notre notoriété, nos activités et nos relations ?
Ces questions n’auront peut-être pas de réponse précise de ce
côté-ci de l’éternité. Mais voici ce que nous savons : lorsque Dieu
a créé le premier homme et la première femme, il les a équipés
d’office avec une caractéristique qui les préprogramme, eux et tous
leurs descendants, à avoir profondément soif de Dieu et à le désirer.
Peu importe la distance qu’ils avaient mise entre lui et eux, Adam
et Ève ne pourraient se sentir comblés qu’en revenant à Dieu.
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C hoisir la vraie valeur
Peut-être que notre désir d’être valorisé est lié à ce système d’auto-
guidage installé par Dieu. Se pourrait-il que Dieu ait implanté en
chacun de nous ce désir d’être valorisé, sachant que ce serait l’un
des éléments qui attirerait ses élus à lui ? Parce que la vérité c’est
que si nous voulons vraiment nous sentir précieux (dans le sens
le plus profond du terme), nous n’avons qu’à lever les yeux vers la
croix. Au Calvaire, nous comprenons que nous sommes l’objet de
la plus grande recherche de tous les temps, le trésor.
Récapitulons :
• Le Dieu de l’univers crée l’homme.
• L’homme rejette Dieu.
• Dieu se fait homme et nous sauve en vivant et en mourant
sans péché. Ceux qui se repentent et croient en Jésus sont
unis à notre précieux Sauveur (et reçoivent tous les béné-
fices de ses œuvres).
Ne laissez pas la simplicité de cette histoire d’amour vous rendre
insensible aux conséquences de cette idylle improbable. Nous
sommes l’objet de son désir. Nous, qui ne sommes que poussière, et
lui qui est tout et n’a besoin de rien.
Comme beaucoup de nos systèmes d’autoguidage (le désir
d’être aimé, de créer, de donner la vie, etc.), nous cherchons généra-
lement aux mauvais endroits avant de découvrir ce que notre cœur
désire réellement. Mais si nous détournions nos yeux de nos petites
personnes pour comprendre que notre vraie valeur est ailleurs – et
à quel point cette réalité est radicale –, nous cesserions de chercher
autre part qu’auprès du concepteur lui-même.
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trucs sont géniaux ! Tout leur potentiel est caché là, juste sous nos
yeux, n’attendant qu’un premier contact avec l’eau du bain pour
exploser.
C’est pareil pour notre valeur. Chaque être humain, qu’il
choisisse ou non de donner sa vie à Dieu, a de la valeur : il a été
créé par Dieu (Apocalypse 4 : 11) et a été fait à son image (Genèse
1 : 26-27). Nous avons une vraie valeur simplement parce que
nous faisons partie des plans du seul « omni-Dieu ». Même les gens
comme Pharaon, le roi Hérode ou le roi Achab, tous connus pour
leurs actes vils et cruels, avaient une vraie valeur précisément parce
que Dieu leur avait attribué le rôle du méchant dans son histoire
de l’humanité, pour sa propre gloire (cf. Romains 9 : 17-18 ;
Colossiens 1 : 16).
Avant leur rédemption, chaque homme, chaque femme et
chaque enfant ressemblent en quelque sorte à l’une de ces petites
capsules magiques : chacun a de la valeur, mais aussi le potentiel
de devenir bien plus que ce qu’il est. Et c’est là que ça devient
intéressant : une fois que nous acceptons pleinement Jésus-Christ
comme notre Seigneur, nous sommes transformés par ce premier
contact avec l’eau vive. Et notre valeur explose ! Nous sommes
enfin ce que nous aurions toujours dû être : en règle avec Dieu.
Vous comprenez ? Toutes les différentes facettes de notre valeur en
Christ – notre salut, le travail du Saint-Esprit, l’amour de notre
Dieu, l’assurance de notre héritage et le but de notre appel – sont
comme un troupeau d’animaux fourrés dans une seule petite
capsule magique ! Lorsque nous capitulons et que nous acceptons
Jésus, tout le potentiel comprimé à l’intérieur est enfin libéré et se
met en mouvement.
Je sais, c’est une comparaison un peu étrange. Peut-être que
Romains 3 : 23-25 l’exprime mieux que moi :
Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont
gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la
libération qui se trouve en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a
destiné à être par son sang une victime expiatoire pour ceux
qui croiraient. Il démontre ainsi sa justice, puisqu’il avait laissé
impunis les péchés commis auparavant, à l’époque de sa patience.
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En effet, vous avez connu la mort et votre vie est cachée avec
Christ en Dieu. Quand Christ, notre vie, apparaîtra, alors vous
apparaîtrez aussi avec lui dans la gloire.
Colossiens 3 : 3-4
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Chapitre cinq
CHOISIR
LE VRAI SUCCÈS
En effet, tout ce qui fait partie du monde : les mauvais désirs
de l’homme livré à lui-même, la soif de voir et de posséder ce
qui attire nos yeux, ainsi que l’orgueil inspiré par la richesse et
la puissance, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde.
1 J ean 2 : 16 – P arole vivante
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C hoisir le vrai succès
puisque nous servons Dieu sur terre. C’est un succès sur tous les
fronts. Ou peut-être pas.
Beaucoup d’entre nous se laissent avoir par cette version
religieuse du « rêve américain », même au sein de l’Église. Par
exemple, j’avais un ami qui se voyait devenir pasteur jeunesse à
vie, mais ce projet n’enthousiasmait pas du tout son entourage.
En fait, on le méprisait même à cause de son manque d’ambition !
Apparemment, pour réussir au sein de son Église locale, il faut
aller à l’université pour obtenir sa licence, son master en théologie
et même si possible un doctorat. Ensuite, il faut gravir les éche-
lons au sein de l’Église en commençant comme pasteur jeunesse,
puis assistant pasteur pour devenir finalement pasteur principal.
Une fois arrivé au sommet, votre rôle est de faire grandir l’Église
au maximum. Une centaine de membres ? Cela n’impressionne
personne. Alors on vous encourage à voir les choses en grand,
à mettre en place des « stratégies de croissance ». Il vous faudra
atteindre au moins les mille personnes pour qu’on commence à
vous prendre un peu au sérieux lors des conférences pastorales.
Et lorsque vous avez atteint quelques milliers de membres, que
vous avez un blog, des comptes Facebook et Twitter, vous pouvez
commencer à écrire des livres. Quand vous avez un ou deux livres
à mettre sur votre CV, vous êtes invité en tant qu’orateur dans
d’autres Églises. Si vous travaillez suffisamment dur, vous pourrez
ensuite prendre votre retraite, profiter de toutes les richesses
que vous avez acquises à la sueur de votre front et jouir de votre
excellente réputation.
Est-ce que les ressemblances entre le modèle économique du
monde et celui de l’Église vous frappent autant que moi ?
Étudiants, retraités, mères au foyer, parents célibataires, mana-
gers… chacun d’entre nous pourrait probablement décrire le
« modèle économique » que l’on attend de nous pour arriver au
« succès spirituel ». Il s’agira probablement d’un mélange de service,
de sacrifice, de don de soi, d’enseignement, de déplacements et
de leadership. Chacune de ces choses est bonne en soi ! Mais Jésus
nous a prévenus : nous devons faire attention à ne pas pratiquer les
bonnes œuvres commandées par Dieu pour le public (Matthieu
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C hoisir le vrai succès
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Qu’est-ce que cela signifie pour vous et moi de choisir les voies
du Père ? Dans notre monde qui avance à toute vitesse, comment
pouvons-nous « mener une vie paisible et tranquille, en toute piété
et en tout respect » (1 Timothée 2 : 2) ? Dans une société fondée sur
les biens matériels, comment pouvons-nous éviter de nous sentir
fiers de ce qui nous appartient ? Dans quel domaine nous confions-
nous en Mammon qui est tout sauf digne de confiance ? Comment
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C hoisir le vrai succès
Libre de vivre
Ce matin au café, j’ai rencontré un homme particulièrement
impatient de lire le journal du matin. Apparemment, il avait
participé à un concours de petits poèmes et voulait voir s’il avait
gagné. Alors qu’il me lisait ses textes, une chose était évidente : il
était fier de ses trouvailles pleines d’esprit et aurait été incroya-
blement déçu de ne pas apercevoir son nom dans le journal ce
jour-là ! Mais, pour sa défense, comme chaque poème ne faisait
que quelques mots, il m’a expliqué qu’il n’y avait pas non plus
passé un temps fou. Et pour conclure notre conversation, il a
murmuré avec un sourire :
— Bon, je serais content d’obtenir une mention honorable.
L’un des avantages lorsque nous focalisons notre énergie sur
les œuvres du royaume, c’est que nous n’avons pas grand-chose à
perdre si nos aspirations terrestres ne se réalisent pas comme nous le
souhaitions. Quand nous sommes plus occupés à servir et à aimer
Dieu et les autres qu’à atteindre nos objectifs de la semaine, nous
ne serons pas troublés de n’obtenir qu’une mention honorable au
travail, à l’école ou en sport.
Vous avez peut-être déjà entendu cette expression : « Si vous
n’avez rien à prouver, vous n’avez rien à perdre ». Croyez-en mon
expérience d’ex-ambitieux : ce concept, appliqué à nos vies, est
plutôt révolutionnaire. Adopter la formule divine du succès
nous rend réellement libres de vivre – d’essayer, d’échouer, de se
relever et d’essayer encore –, parce que nous savons qu’« échouer »
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C hoisir le vrai succès
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Chapitre six
CHOISIR
DE SERVIR
Jésus les appela et leur dit :
— Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles et
que les grands les tiennent sous leur pouvoir. Ce ne sera pas
le cas au milieu de vous, mais si quelqu’un veut être grand
parmi vous, il sera votre serviteur ; et si quelqu’un veut être le
premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le
Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir
et donner sa vie en rançon pour beaucoup.
M atthieu 20 : 25-28
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C hoisir de servir
sont souvent les plus authentiques, les plus profondes et les plus
importantes de toute sa vie.
Si vous saviez que vous étiez sur le point de mourir, que vou-
driez-vous dire à votre conjoint ? Vos parents ? Votre meilleur ami ?
Vos enfants ?
Saisiriez-vous cette dernière occasion de leur parler ?
Jésus, lui, l’a fait. Il savait qu’il devait mourir bientôt, et il avait
bien l’intention de profiter de ses dernières heures pour les partager
avec ses plus chers amis et fidèles disciples. Que leur a-t-il dit ?
Qu’avait-il de si important à dire pendant ces précieuses heures
qui ont précédé sa trahison et sa mort ?
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C hoisir de servir
Mais revenons sur les deux versets qui précèdent ce texte – les
instructions qui poussent Paul à enseigner si largement l’humilité
du Christ :
Ne faites rien pour passer devant les autres ou pour que les autres
vous admirent, cela ne vaut rien. Au contraire, soyez simples et
pensez que les autres sont meilleurs que vous. Ne cherchez pas
votre intérêt à vous, mais cherchez l’intérêt des autres.
Philippiens 2 : 3-4 – PDV
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C hoisir de servir
Dieu fait grâce aux humbles. Il leur accorde ses faveurs. Si j’ai
le choix, j’opte sans hésiter pour la faveur par excellence plutôt
que pour les faveurs du monde. Et vous ? Laisserez-vous votre
vie être répandue pour les autres – comme un tuyau micro-
perforé rempli de l’amour de Dieu, un canal de bénédiction et
d’encouragement ?
Celui qui a connu un jour la miséricorde de Dieu dans sa vie ne
désire plus que servir encore. Il ne peut plus trouver d’attrait à
jouer le rôle prétentieux d’un juge, mais il désire prendre rang
parmi ceux qui sont misérables et de peu d’importance, là où
Dieu l’a trouvé lui-même22.
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10. Nous avons appris une chose à travers la parabole des arbres
(Juges 9 : 8-13) : ce n’est pas parce que nous pouvons avoir une
position élevée ou une certaine autorité que nous devrions
automatiquement choisir de la prendre. Pouvez-vous ima-
giner un scénario dans lequel vous refuseriez une position
d’autorité afin de continuer à mieux servir les autres ?
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Chapitre sept
CHOISIR
LA SOUFFRANCE
Maintenant, je me réjouis des souffrances que j’endure pour
vous. Car, en ma personne, je complète, pour le bien de son
corps – qui est l’Église – ce qui manque aux détresses que
connaît le Christ.
C olossiens 1 : 24 – S emeur
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À propos de la souffrance
Écrire sur la souffrance, comme sur le service, me rend particu-
lièrement nerveux. Quand je le fais, j’ai l’impression de marcher sur
une « terre sainte » de la vie chrétienne : ce sujet tant de fois abordé
dans les anciens ouvrages qui nous racontent la vie des martyrs
d’autrefois. Tant d’hommes et de femmes d’hier et d’aujourd’hui
pourraient mieux saisir le cœur et la pensée de Dieu sur ce sujet.
Mais il y a un lien de cause à effet entre la souffrance et le choix
de l’obscurité que nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer.
Dans son livre A path through suffering [Un chemin à travers la
souffrance], Elisabeth Elliot s’interroge : « Le terme “souffrance”
est bien trop fort pour s’appliquer à la plupart de nos soucis.
Mais si nous n’apprenons pas à remettre ces petites choses à Dieu,
comment saurons-nous lui confier les grandes25 ? ». C’est peut-être
pour cela que la définition de cette auteure sur la souffrance semble
si pertinente :
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Avoir ce que vous ne voulez pas ou vouloir ce que vous n’avez pas26.
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que vous voudriez être et que vous n’êtes pas – pour vous rendre
capable de donner toujours plus ?
Le principe de Joseph
Il existe une tendance étonnante dans la pensée chrétienne
concernant la souffrance. Bien que subtile, cette idée fausse est
aussi dangereuse que bien d’autres mensonges de Satan. Voici ce
que j’appelle le « principe de Joseph » :
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C hoisir la souffrance
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Ou alors, pour paraphraser une citation que j’ai lue sur un blog
populaire ce matin : « Le temps que je passe dans les “coulisses” de la
vie n’est qu’une saison pour grandir, me développer et me préparer
à mon entrée sur scène ». Nous nous réconfortons avec ce genre de
pensées, car c’est plus apaisant que l’idée de souffrir dans le seul but
de rendre gloire à Dieu, ou – Dieu nous en préserve – de devoir
accepter l’obscurité indéfiniment.
Romains 8 : 28 est le verset le plus souvent utilisé pour justifier
le principe de Joseph : « Nous savons que tout contribue au bien
de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément
à son plan ». C’est vrai, parfaitement vrai. Mais se donner le droit
d’échanger le terme « bien » dans ce verset par la définition que le
monde donne du succès est une énorme erreur. Oui, Dieu utilise
tout – même nos souffrances – pour notre bien, mais le résultat
final pourrait bien ne pas ressembler à ce que vous espériez. Aurez-
vous toujours confiance en Dieu si votre « bien » consiste à vivre
dans l’obscurité – une vie simple et consacrée au Seigneur – toute
votre vie ? Et si votre « bien » était de saisir toute la profondeur de
la souffrance pour avoir plus à donner à ceux qui traversent des
temps difficiles ? Seriez-vous satisfait de savoir que votre « bien »
ne sera qu’une meilleure compréhension de la souffrance endurée
par Jésus pour vous et moi ? Et si votre « bien » ne consistait qu’à
glorifier son nom ?
Toutes les voies de Dieu sont bonnes et justes. Même si ses plans
ne ressemblent pas aux nôtres, nous pouvons être sûrs que Dieu est
« pour nous ». Accepter l’obscurité nous permet de lui abandonner
nos rêves – de le laisser agir en son temps et selon ses voies. Alors,
nous le préférons à nos rêves. Nous cessons de vouloir à tout prix
que nos rêves deviennent réalité.
Vous souvenez-vous de mon ami Charlie ? Vous pensez sûre-
ment qu’après avoir nettoyé toutes ces saletés pendant un temps,
Dieu allait le laisser souffler un peu et lui donner l’occasion de
s’occuper d’une Église. Il avait dû comprendre la leçon et était
certainement prêt à devenir pasteur. C’est en tout cas ce que la
plupart d’entre nous auraient pensé selon le principe de Joseph.
Mais au lieu de donner à Charlie un répit, Dieu l’a emmené encore
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Chapitre huit
CHOISIR
LE MYSTÈRE
Puisqu’à travers cette sagesse le monde n’a pas connu Dieu
en voyant sa sagesse, il a plu à Dieu de sauver les croyants à
travers la folie de la prédication. […] Or nous, nous prêchons
un Messie crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les
non-Juifs, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour
ceux qui sont appelés, qu’ils soient juifs ou non. En effet, la
folie de Dieu est plus sage que les hommes et la faiblesse de
Dieu est plus forte que les hommes.
1 C orinthiens 1 : 21, 23-25
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— Servir Éric ? Les femmes ne sont pas faites pour servir les
hommes !
La tension dans la pièce est soudainement montée en flèche.
Ces trois femmes, plus que n’importe qui d’autre, auraient dû être
ravies que Cécile abandonne ses ambitions personnelles pour servir
son mari de manière si désintéressée. Après tout, il était le petit-fils,
le fils et le frère de ces femmes. Elles voyaient bien les avantages
du choix de Cécile. Malgré cela, elles ne comprenaient pas qu’une
personne puisse faire un tel choix. Cette décision n’avait aucun
sens à leurs yeux et ce mystère les exaspérait.
La vie chrétienne nous mène souvent dans des directions oppo-
sées à ce que le monde attend de nous. 1 Corinthiens 4 : 10 affirme
que « nous sommes fous à cause du Christ ». Si le fait d’apprendre
à choisir l’obscurité fait partie de notre dévouement au Christ,
alors le monde risque de nous prendre pour des fous lorsque nous
deviendrons rien à la lumière de notre Dieu qui est tout.
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Digne de l’Évangile
Si nous voulons nous proclamer citoyens du ciel, la Bible nous
rappelle que nous devons nous conduire « d’une manière digne de
l’Évangile du Christ » (Philippiens 1 : 27).
Qu’est-ce que l’Évangile ? C’est la bonne nouvelle. C’est la
meilleure des nouvelles. C’est la nouvelle qui, une fois entendue,
devrait infiltrer chaque cellule de notre être et influencer toutes
nos décisions. C’est la nouvelle qui répond à toutes nos attentes
et qui satisfait nos plus profonds désirs. C’est la nouvelle qui nous
permet de traverser la persécution dans la paix, de garder le cap
malgré les tempêtes, de vivre sans être connus du monde mais
intimement connus du Père. L’Évangile, c’est la nouvelle qui nous
rend capable de passer pour un fou aujourd’hui à cause de ce qui
nous attend dans l’éternité. Qu’est-ce que l’Évangile ?
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Glen Coffee
Pendant une bonne partie de sa vie, Glen ne vivait que pour
le football américain. Comme des centaines de milliers de jeunes
hommes, il rêvait de devenir professionnel. Il avait du talent et les
choses se présentaient plutôt bien pour lui. Après une magnifique
saison lors de sa première année pour l’équipe de l’université de
l’Alabama, Glen a décidé d’abandonner son cursus universitaire
pour participer en 2009 aux sélections de la ligue nationale de
football américain. Vous pensez probablement que l’excitation était
à son comble, que c’était la chance de sa vie. Mais ce rêve n’avait
plus autant de saveur.
Deux ans avant sa sélection, Glen Coffee avait donné sa vie
au Christ, une vie qui a été radicalement transformée. Le football
n’avait plus autant d’importance. Il ne jouait plus pour lui-même.
Il jouait pour Dieu.
Quand j’étais sur le terrain, j’avais vraiment l’impression que
si un autre joueur essayait de me tacler, il tentait en fait de
m’éloigner de ma mission. Car je savais que plus j’avais l’attention
des médias, plus je pouvais la diriger vers Dieu. C’est pour cela
que ce fut pour moi une très bonne saison. Cependant, même
après avoir gagné cette saison, je savais au fond de moi que le
football n’était pas l’essentiel.
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C hoisir le mystère
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Rose Mapendo
Rose, une Tutsie congolaise, a été victime de violences terribles
pendant le génocide qui s’est déroulé à la fin du vingtième siècle
en République Démocratique du Congo. Après que son mari ait
été torturé et exécuté, Rose a été déportée, avec neuf de ses dix
enfants vers un camp de la mort. Elle y a passé presque une année
et demie à souffrir dans des conditions inimaginables. Les abus.
La famine. Trente-deux femmes et enfants dans une seule cellule,
sans toilette. Rose s’est alors battue avec Dieu. Pourquoi l’avait-il
faite tutsie ? Pourquoi l’avait-il faite femme ? Pourquoi avait-il
permis qu’elle tombe enceinte juste avant ce cauchemar ? Elle
était remplie de haine envers les quatre gardiens de sa cellule (qui
pourrait lui en vouloir de les mépriser ?). Mais pendant tout ce
temps passé dans le camp de la mort, Rose a fini par être en paix
avec la souveraineté de Dieu. Elle a même choisi de pardonner à
ces quatre hommes qui la surveillaient et la maltraitaient, elle et
ses compagnons de cellule.
Le jour de la naissance, Rose accouche dans le noir, sur le sol en
béton répugnant de la cellule. Son seul instrument : un bout de bois
qui servira à couper les cordons ombilicaux des jumeaux qu’elle a
mis au monde. Et comme si le pardon n’était pas suffisant – c’est
une chose inimaginable aux yeux du monde – elle a choisi le nom
de deux de ses gardiens pour ses nouveau-nés. Elle voulait leur faire
comprendre qu’elle n’était pas leur ennemie. La folie de l’Évangile !
Ed Owens
Ed Owens avait une devise : « Travailler à fond et s’amuser à
fond ». Son but : devenir riche le plus vite possible, puis prendre sa
retraite quelque part, au bord de la mer. À seulement vingt-deux
ans, il avait déjà commencé à réaliser ce rêve. Il était « le courtier
en bourse le plus jeune et le plus brillant » de l’histoire de son
entreprise. À vingt-sept ans, il en était à sa quatrième ou cinquième
Porsche. Il portait un gros manteau de fourrure, des bottes en
peau de tortue (ce qui est illégal), et il arborait une Rolex en or au
poignet. Même si les gens avaient pu croire qu’il était dans le trafic
de drogue plutôt que dans les actions et les obligations, personne
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C hoisir le mystère
ne pouvait se tromper sur le fait qu’il avait très bien réussi. Mais
Ed était quelqu’un qui ne faisait que prendre. Il prenait tout ce
qu’il pouvait au sein de ses relations. Il prenait l’argent, il prenait
le temps, et il gardait pour lui-même tous ses talents.
Puis, un jour, Ed a rencontré Jésus. Sa réussite a perdu de son
éclat. À travers les années, Dieu a poussé Ed à devenir quelqu’un
qui donne, qui donne généreusement. Sa société de gestion de
patrimoine a continué à se développer, mais Ed et sa femme ont
commencé à vivre plus simplement. Plutôt que d’accumuler beau-
coup d’argent pour lui et sa famille, il a décidé de plafonner son
salaire, de donner une bonne partie de ses économies, de réduire
la taille de sa maison et de vendre ses belles voitures. Puis il s’est
consacré davantage à l’aide matérielle et spirituelle qu’il pouvait
apporter aux autres. Certains diraient qu’Ed avait assez donné.
D’autres affirmeraient même qu’il avait déjà trop donné et que
sa générosité met en péril son indépendance matérielle. Mais Ed
est persuadé d’une chose et l’Évangile est clair sur le sujet : il vaut
mieux accumuler un trésor dans le ciel plutôt que de gaspiller son
argent dans des illusions éphémères35.
Ça, c’est mystérieux. Je ne crois pas que Glen, Rose, Ed ou d’in-
nombrables autres personnes accepteraient de sacrifier aujourd’hui
si leur espérance n’était pas ancrée dans autre chose que cette vie.
Ils n’auraient pas accepté l’obscurité s’ils n’étaient pas certains que
vivre « d’une manière digne de l’Évangile » en valait le coup. Ils
ne choisiraient pas l’obscurité si leurs décisions devaient toujours
avoir du sens pour leur entourage. La volonté de Dieu pour eux
les a menés sur un chemin qui n’avait aucun sens pour les autres.
Accepter l’obscurité voulait dire accepter le mystère pour la gloire
de Dieu.
Et nous alors ? Vivons-nous mystérieusement ? Nos vies sont-
elles marquées par le service, le sacrifice, l’amour des autres,
l’abandon de soi, la dépendance de Dieu ou une réelle passion
pour le salut des âmes ? Ou sommes-nous encore accaparés par
les choses de ce monde ? Un super emploi ou une belle voiture ?
Un compte d’épargne bien rempli ? De bonnes études ou une
quelconque action humanitaire ? Peut-être même des choses
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nobles que nous faisons pour les mauvaises raisons ? Y a-t-il des
décisions dans notre vie qui semblent mystérieuses pour ceux qui
nous entourent ? Si ce n’est pas le cas, il nous faut nous demander
si nous avons vraiment choisi les voies du Seigneur, ou si nous
imitons celles du monde.
J’ai été profondément attristé par les incohérences de ma propre
vie. Avec le temps, j’ai retrouvé une passion renouvelée dans le
combat contre mon péché, et un désir de prendre ma croix et
de suivre Jésus. Je veux que ma vie témoigne de la puissance de
l’Évangile. Je veux aimer Dieu plus que tout, y compris plus que
l’admiration des gens. Je veux vivre ma vie d’une telle manière
qu’elle n’aurait aucun sens sans la réalité de la résurrection.
Et vous ?
Par la grâce de Dieu, nous avons le privilège de comparer nos
vies à l’Évangile. Nous pouvons nous assurer que nous marchons
d’une manière digne. Il ne s’agit pas de gagner notre salut par des
mesures radicales ou d’essayer de soutirer des faveurs particulières
à Dieu. Nous ne pouvons pas laisser la peur, le devoir ou la culpa-
bilité nous diriger. Ce n’est pas ainsi que nous pourrons marcher
d’une manière digne de l’Évangile. Vivre selon l’Évangile – une
vie vraiment mystérieuse – devrait être une réponse naturelle et
joyeuse à l’amour fou que Dieu nous offre. Comme l’a enseigné
Jésus, ceux qui comprennent combien ils ont été pardonnés ne
peuvent s’empêcher de vivre à fond pour leur rédempteur (cf. Luc
7 : 41-47). Grâce à l’amour immense dont il nous a aimés, nous
pouvons suivre avec joie l’exemple de notre Sauveur qui a choisi
le mystère, celui qui caractérise des vies dirigées par l’Évangile.
Un échange conséquent
Si vous avez choisi de lire ce livre, c’est que vous connaissez
probablement déjà bien l’Évangile. Alors pourquoi passer autant
de temps à en parler et expliquer ce que signifie une vie digne
de l’Évangile ? C’est parce que la seule manière de former notre
cœur à accepter l’obscurité est d’avoir une approche pleine de
respect envers l’Évangile. Ce choix de l’obscurité n’est pas sim-
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R A D IC A LE M E N T O R D IN A IR E
tion aux souffrances du Christ sur terre, ce qui inclut d’être haïs
et incompris par les hommes.
Les missions du royaume. Nous ne ressentons probablement
aucune urgence en ce qui concerne nos tâches quotidiennes pour
le royaume (comme, par exemple, aimer son conjoint, éduquer
ses enfants, se mettre au service de ses collègues, préparer un
enseignement biblique, développer des relations avec les pauvres
et les marginaux, etc.). Honnêtement, ce n’est sûrement pas avec
ça que vous vous sentirez important. Mais la simplicité du service,
de l’amour et du sacrifice apporte une paix que la multitude de
« tâches importantes » ne peut assurer – un parfait repos de l’âme
accordé à celui qui demeure au centre de la volonté de Dieu pour
sa vie. Devenir l’associé de Dieu pour l’œuvre du royaume rend
nos « tâches importantes » plutôt ridicules, vous ne trouvez pas ?
Le fait d'être connu. Si nous vivons dans le mystère en choi-
sissant l’obscurité, nous deviendrons peut-être des inconnus dans
ce monde. Et nous serons très certainement méprisés par notre
entourage, nos collègues et même nos amis et notre famille. Mais
en échange, nous sommes reconnus par Dieu et aimés par son
peuple. Et pour couronner le tout, nous gagnons l’approbation de
Dieu. Quels que soient les sacrifices que nous faisons dans cette
vie, ils paraîtront bien microscopiques lorsque nous l’entendrons
dire : « C’est bien, bon et fidèle serviteur » et « venez, vous qui êtes
bénis par mon Père, prenez possession du royaume qui vous a été
préparé dès la création du monde ! » (Matthieu 25 : 21, 34).
Un autre avertissement
Bon, voilà pour ce qui est de l’échange. Mais pour tout vous
dire, il y a encore un dernier sacrifice dont je devrais vous parler. Si
vous choisissez une vie mystérieuse digne de l’Évangile du Christ,
vous ne serez peut-être pas le seul à en souffrir.
Les gens que vous aimez pourraient eux aussi souffrir.
Êtes-vous prêt à accepter l’obscurité si cela signifie décevoir,
déranger ou contrarier les autres ? Et si cela signifiait qu’ils doivent
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Chapitre neuf
CHOISIR
LES PROJECTEURS
Du reste, ce qu’on demande des administrateurs, c’est qu’ils
soient trouvés fidèles […] car [Dieu] mettra en lumière ce qui
est caché dans les ténèbres et il dévoilera les intentions des
cœurs. Chacun recevra alors de Dieu la louange qui lui revient.
1 C orinthiens 4 : 2, 5
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tout laisser pour le suivre, il a donné aux invités d’un mariage une
raison de plus de faire la fête. La rumeur a commencé à se répandre
à travers la ville. Jésus a commencé à acquérir de la réputation en
Galilée.
Puis, un samedi à Capernaüm, alors que Jésus enseignait dans
la synagogue, quelqu’un s’est mis à hurler au milieu d’une foule
jusque-là plutôt calme :
— Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous
perdre ? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu (Marc 1 : 24).
Imaginez les yeux des spectateurs qui s’écarquillent. Plusieurs
ont dû se retourner pour voir qui provoquait un tel raffut. D’autres
ont sûrement guetté la réaction de Jésus. Une ou deux personnes
ont peut-être fait semblant de n’avoir rien entendu et ont continué
à tripoter les franges de leur vêtement. Comment Jésus allait-il
réagir ?
Jésus a regardé l’homme droit dans les yeux, et a ordonné à
l’esprit mauvais qui était en lui de se taire et de sortir ! Et l’esprit
a obéi.
C’était incroyable ! Personne ne s’attendait à cela.
Un murmure se répandit parmi le public. T’as vu ça ? Jésus
vient tout juste de montrer à ce démon qui est le chef ! Ce gars parle
vraiment avec autorité ! Les gens étaient intrigués et excités par ce
« nouvel enseignement », si différent de ce qu’ils avaient l’habitude
d’entendre. L’effervescence n’a fait qu’augmenter alors que chacun
quittait la synagogue ce jour-là. Devinez ce qui s’est passé ensuite.
Et sa réputation gagna aussitôt toute la région de la Galilée.
Marc 1 : 28
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C hoisir les projecteurs
Le syndrome de Saül
1 Samuel 9 nous raconte l’histoire d’un autre garçon venu d’une
petite ville. Un beau et timide Benjaminite du nom de Saül. Le père
de Saül était connu pour être un homme puissant et courageux.
Mais de toute évidence, la seule chose que Saül avait de plus que
les autres était sa taille. On nous dit qu’il mesurait une tête de
plus que tout le monde (1 Samuel 10 : 23). Au cours d’une série
d’événements rocambolesques, Dieu a choisi ce Juif modeste, de
la plus petite des tribus, pour devenir roi d’Israël.
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C hoisir les projecteurs
à penser qu’ils nous sont dus, nous sommes déjà en train de flirter
avec le syndrome de Saül. Toutes nos réussites et les récompenses
terrestres qui les accompagnent viennent de Dieu. Tout vient de
Dieu. Nous ne pouvons pas prétendre que nous sommes réellement
responsables de nos succès.
Se souvenir de nos origines signifie aussi se souvenir que Dieu
peut utiliser qui il veut ou ce qu’il veut pour atteindre ses objectifs
et faire resplendir sa gloire. Le malade et l’estropié, le perdu et le
blessé, l’ivrogne, la prostituée et le prêtre ont tous été utilisés par
Dieu à un moment ou à un autre. Lors de son entrée triomphale
dans Jérusalem, Jésus a dit que si les gens se taisaient, même les
pierres crieraient pour proclamer sa gloire. Et puis… l’âne de
Balaam, ça vous dit quelque chose ? Nous ne sommes clairement
pas indispensables ! Alors quand Dieu a choisi de nous accorder des
dons et de nous consacrer à son service – en dépit de nos origines –,
nous devrions lui être humblement dévoués pour l’éternité.
Dietrich Bonhoeffer fait remarquer que « parce que le chrétien
ne peut plus s’estimer sage à ses propres yeux, il sera amené à faire
peu de cas de ses visées et de ses projets personnels, et à comprendre
qu’il est bon que sa volonté soit brisée dans la rencontre du pro-
chain40 ». Le souvenir de nos origines devrait constamment nous
remettre à notre place.
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• Mon objectif n’est pas de prendre autorité sur les autres pour
flatter mon ego.
• Mon objectif n’est pas d’écraser mes frères et mes sœurs pour
nourrir mes ambitions.
• Mon objectif n’est pas que les autres se sentent inférieurs.
• Mon objectif n’est pas de me suffire à moi-même.
• Mon objectif n’est pas d’être bien noté par tout le monde.
Ah, les classements. Existe-t-il encore des choses qui ne soient
pas notées de nos jours ? Les voitures, les restaurants, les objets,
les entreprises, les célibataires, les destinations de vacances…
Récemment, j’ai vérifié sur Amazon le classement de plusieurs
brosses à dents, juste pour m’assurer que j’achetais la Rolls des
brosses à dents. Notre obsession du classement a changé notre
manière de voir beaucoup de choses, entre autres notre vision de
notre propre réussite et de celle des autres. C’est tellement facile de
commencer à comparer notre note à celle du voisin. Sans nous en
rendre compte, nous finissons par y passer des heures. On se dit :
« Waw, elle a beaucoup d’abonnés sur son blog. Ça vaut bien un 4/5…
il sait vraiment raconter des histoires. Je lui rajoute une étoile pour
ça… Il faut que je remonte ma cote de popularité après mon échec au
boulot. Ted va faire mieux que moi si je ne me bouge pas ». Il existe un
réel danger avec ces jeux de classement : nous risquons fortement
de perdre notre objectif de vue dans ce contexte de compétition
permanente. Plutôt que de travailler ensemble dans un même but
(la gloire de Dieu), nous nous croyons tout-puissants (lorsque nous
pensons avoir atteint ces cinq étoiles tant convoitées) ; ou alors
nous nous apitoyons sur notre sort et nous doutons (quand nous
n’arrivons pas à dépasser les deux étoiles).
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Ce texte détient une dernière clé qui nous aidera à éviter le syn-
drome de Saül, et à accepter les projecteurs pour les bonnes raisons
et de la bonne manière. J’ai lu et relu ce passage des dizaines de fois
sans jamais y voir le degré de responsabilité que sous-entendent
les paroles de Jésus. Je ne sais pas pourquoi, mais ce texte signi-
fiait seulement pour moi que je devais apprendre à avoir une foi
d’enfant. Que, pour entrer dans le royaume des cieux, il me fallait
avoir confiance en Dieu avec toute l’innocence d’un tout-petit.
Que je devais aimer Dieu comme un enfant aime son père. Tout
cela est vrai, mais ce n’est pas tout ce que Jésus communiquait ici.
Il était aussi en train de répondre à une question. Une question
qui, curieusement, revenait souvent.
Les disciples ne demandaient pas qui entrerait au Paradis (ce
qui n’empêche pas Jésus de citer les conditions nécessaires). Ils
voulaient savoir qui allait être le plus grand. Les douze en étaient
revenus au système du classement. Ils voulaient savoir qui rece-
vrait la meilleure place, les plus grands honneurs et la plus grande
influence, lorsque Jésus allait enfin diriger le monde. C’est en tout
cas ce qu’ils s’imaginaient. Alors Jésus leur a montré un enfant
et leur a expliqué qui serait le plus grand : celui qui se rend aussi
humble qu’un enfant.
Ce qui m’impressionne le plus dans ce texte, c’est que Jésus nous
donne un commandement qui nous incite à agir. Nous devons
nous rendre humbles. En d’autres termes, ce n’est pas quelque
chose que nous subissons. Ce n’est pas comme si Jésus nous disait :
« Laissez l’esprit de Dieu vous rendre humble ». Bien que nous en
soyons incapables sans être transformés par le Saint-Esprit, il est
de ma responsabilité de me revêtir du caractère humble, soumis et
confiant d’un enfant. Non seulement je dois choisir l’humilité, mais
je dois aussi y travailler. Et personne n’a autant de travail à fournir
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dans ce domaine que l’homme ou la femme qui est poussé sous les
projecteurs. Peu d’entre nous se réveilleront un jour dans la peau
d’une star internationale, mais la plupart connaîtront une certaine
forme d’influence au cours de leur vie. Ne vous y trompez pas,
Jésus s’adresse à nous (rappelez-vous : combattez l’aveuglement !).
Sans humilité, nous échouerons. Nous serons victimes du syn-
drome de Saül et serons incapables d’accomplir les tâches que Dieu
nous donne. Pour nous souvenir de nos origines, de notre objectif
et de nos limites, et surtout pour grandir en tant que serviteurs en
position d’autorité, nous aurons besoin d’une énorme mesure de
grâce de la part de Dieu. Que vous soyez ou pas sous les projecteurs
aujourd’hui, ou dans vingt ans, pouvez-vous prier dès maintenant
et demander à Dieu sa grâce pour le vivre au mieux ?
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Chapitre dix
CHOISIR
L’ESPÉRANCE
En effet, nos légères difficultés du moment présent
produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids
éternel de gloire. Ainsi nous regardons non pas à ce qui est
visible, mais à ce qui est invisible, car les réalités visibles sont
passagères et les invisibles sont éternelles.
2 C orinthiens 4 : 17-18
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parle pas d’une chose que vous avez subie, mais d’une chose que
vous avez choisi de faire. Quelle a été la tâche la plus difficile de
votre vie ? Escalader une montagne ? Valider un diplôme ? Donner
naissance à un enfant ? Vous libérer de vos dettes ? Faire la paix avec
une personne qui vous a profondément blessé ?
À présent, dites-moi… qu’est-ce qui vous a poussé à le faire ?
Pourquoi avez-vous accepté le dur labeur, le sang, la sueur et les
larmes ? Qu’est-ce qui vous a motivé à faire face aux longues soirées
studieuses, à une formation épuisante ou aux risques d’échec ?
Qu’est-ce que vous aviez à y gagner ?
Si vous remontez à la source de vos motivations, vous trouverez
probablement l’espoir d’être récompensé de vos efforts. Le but
était peut-être de jouir d’une vue majestueuse, à moins que vous
ne l’ayez fait pour le prestige, l’argent, la liberté ou la paix. Vous
souhaitiez peut-être simplement ressentir la satisfaction d’avoir
surmonté votre peur ou affronté l’inconnu. Est-ce que le fait de
travailler dur pour être récompensé fait automatiquement de vous
une personne égoïste ? Non, cela fait de vous un être humain. Et
vous savez quoi ? Jésus aussi était humain.
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9. Quelles vérités – que vous avez apprises ou qui vous ont été
rappelées – vous aideront à accepter votre propre obscurité ?
165
NOTES
I ntroduction
1
En réalité, cette situation délicate m’a longtemps posé
problème. Mais j’en ai conclu que le fait de rejeter les termes
« moi », « moi-même » et « je » aurait rendu mon texte particu-
lièrement insipide.
C hapi tre un
2
Bureau du recensement américain, compteur de la popu-
lation mondiale. URL : <http://www.census.gov/ipc/www/
popclockworld.html> (consulté le 14/03/2017).
3
Edward Wilson, « Within one cubic foot », National Geographic,
février 2010. URL : <http://ngm.nationalgeographic.
com/2010/02/cubic-foot/wilson-text> (consulté le
14/03/2017).
4
Dr. Jason Lisle, Taking back astronomy, chapitre un : « The
splendor of God’s creation ». Consultable sur Answers in
Genesis, article du 28/2/2008.URL : <https://answersingenesis.
org/answers/books/taking-back-astronomy/the-splendor-
of-gods-creation> (consulté le 14/03/2017).
5
Thomas a Kempis, cité par Dietrich Bonhoeffer, De la vie com-
munautaire, Genève (Suisse) : Labor et Fides, 2007, p. 83.
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N otes
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32
« Why Glen Coffee walked away » [interview vidéo], CBN, s.d.
URL : <http://www1.cbn.com/content/why-glen-coffee-
walked-away> (consulté le 14/03/2017).
33
Michael David Smith, « Glen Coffee : NFL ruins a lot of lives »,
NBC Sports, 22/5/2011. URL : <http://profootballtalk.nbcs-
ports.com/2011/05/22/glen-coffee-nfl-ruins-a-lot-of-lives>
(consulté le 14/03/2017).
34
Glen admet volontiers que suivre Dieu et jouer au football
américain ne sont pas incompatibles. Dieu a des chemins
différents pour chacun d’entre nous. Pour Glen, répondre à
l’appel de Dieu l’a conduit à quitter la NFL. D’autres ont suivi
cet appel en y restant. Quoi qu’il en soit, Dieu nous appelle
souvent à agir d’une manière différente de ce que le monde
attendrait. Parfois, suivre Dieu n’a simplement pas de sens
pour les gens autour de nous !
35
Ed Owens, « Following Jesus with wealth », Generous Giving,
s.d. URL : <http://whatischarity.com/GG%20Library/library.
generousgiving.org/articles/display47c2.html?id=83>
(consulté le 14/03/2017).
36
Oswald Chambers, Tout pour qu’il règne, « Si j’obéis à Dieu
d’autres en souffriront », méditation du 11 janvier, Valence :
LLB, 2006.
37
Ibid.
170
Du même éditeur
Suis-moi
Un appel à mourir.
Un appel à vivre.
David Platt
Heath Lambert
Francis Chan
*Amour fou
Dieu oublié
Le Saint-Esprit comme
au premier jour
Francis Chan
U N APPEL PRESSA N T À C U LT I V E R
LA J O IE DE L’HU M ILITÉ
Ce livre est un appel à suivre les traces de notre humble
roi, à abandonner la vision humaine du succès et com-
mencer à vivre de manière radicalement ordinaire.
Je ne pouvais pas aborder ce sujet et, en même
temps, me mettre en valeur. J’ai donc choisi
de rester dans l’anonymat. Êtes-vous
prêts, vous aussi, à relever
ce défi ?