Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
Neurologie pédiatrique
CONFERENCES
Réalisé par
2018-2019
COLLABORATION :
MENINGITE PURULENT…………………………………………………………………………………………………………………………….3
COMA……………………….…………………………………………………………………………………………………………………………….22
HYPERTENSION INTRACRANIENNE…………………………………………………………………………………………………………..28
SYNDROME DE GUILLAIN-BARRE………………………………………………………………………………………………………..34
ATAXIES AIGUËS………………………………………………………………………………………………………………………………….54
EPILEPSIE DE L’ENFANT…………………………………………………………………………………………………………………………….63
SYNDROME DE WEST………………………………………………………………………………………………………………………………..71
ANNEXE
Méningite purulente
I. INTRODUCTION :
1. Définition :
La méningite purulente (MP) est l’inflammation aigue des méninges cérébrales ou médullaires avec suppuration du
LCR, secondaires à des germes pyogènes.
2. Intérêt :
C’est une affection encore fréquente dans notre pays.
C’est une urgence médicale nécessitant un diagnostic et un traitement précoce.
Le diagnostic est relativement facile, repose sur l’analyse du LCR.
La gravité réside dans la mortalité, la morbidité et les séquelles neurologiques.
La prévention est possible.
II. EPIDEMIOLOGIE :
A. Méningocoque
C'est le germe le plus fréquemment retrouvé
3 sérotypes sont connues :
o Sérotype A : fréquent en Algérie et le reste de l'Afrique. Survient par épidémie. Il existe un vaccin.
o Sérotype B : fréquent en Europe. Pas de possibilités de vaccination. Survient sous forme sporadique.
o Sérotype C : fréquent au USA. Possibilités de vaccination. Il se présente sous forme épidemique
Age de survenue : âge scolaire (au delà de 5 ans)
Au microscope direct : diplocoque Gram Négatif
B. Hemophilus influenzæ
C'est le 2ème germe du point de vue fréquence
C'est le sérotype b et le biotype I qui est retrouvé dans les méningites et les épiglottites
Age de survenue : âge préscolaire surtout avant 3 ans
Au microscope direct : Bacille Gram Négatif
Sa gravité réside dans le retard diagnostic, et d'apparition des souches résistantes sécrétantes de B-lactamases
pouvant poser un problème thérapeutique.
C. Pneumocoque
Contexte particulier : immuno-dépression, asplénie (drépanocytose, splénectomie), fracture de la base du crane)
Au microscope direct : Cocci Gram Positif
D. Autres germes
Salmonelles essentiellement en cas de splénectomie, malnutrition grave, drépanocytose
Staphylocoque essentiellement au cours des interventions neurochirurgicales
A la période néonatale : E.coli, streptocoque B, listéria monocytogéne
IV. PHYSIOPATHOLOGIE :
A. MÉCANISME DE L'INFECTION MÉNINGÉE
L'infection débute en général au niveau des voies aériennes supérieures. Puis de là elle peut gagner le courant
sanguin. Ensuite de ce dernier, elle peut pénétrer dans les méninges et enfin développer une inflammation des
méninges et/ou du cerveau
B. Autres mécanismes possibles
L'infection par voie hématogéne : au cours d'une endocardite bactérienne ou par une thrombophlébite. Surtout
chez le nouveau-né +++
4 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Infection par contiguïté à la suite d'une sinusite, d'une otite aiguë, d'une mastoïdite, d'une ostéomyélite des os
du crâne
A la suite d'un traumatisme crânien
A travers un myéloméningocèle
Apres une intervention neurochirurgicale
V. DIAGNOSTIC POSITIF :
Le diagnostic positif d’une MP est urgent et repose uniquement sur l’analyse du LCR obtenu par la PL.
Il faut donc savoir réunir les signes qui vont conduire à réaliser le plus rapidement possible cet examen :
A. Signes cliniques :
1- Chez le grand enfant :
Le diagnostic est le plus souvent facile : syndrome méningé dans un contexte fébrile :
2 syndromes : méningé et infectieux.
1. Syndrome infectieux :
Fièvre : 39-40°c, frissons, AEG
Facies toxique
Langue saburrale.
2. Syndrome méningé :
1) Signes fonctionnels :
Céphalée : diffuses, continues avec paroxysmes, rebelles aux antalgiques
Vomissements : faciles en jet, inconstant
Diarrhée, voire constipation.
Photophobie, myalgies et rachialgies.
2) Signes physiques :
Contracture méningée :
Parfois nette réalisant la position en « chien de fusil ».
Parfois discrète, et là, il faut la rechercher par :
Raideur de la nuque : impossibilité de faire fléchir la tête sur le tronc.
Signe de Brudzinski : (la flexion brusque de la nuque entraîne une flexion du genou)
Signe de Kernig (impossibilité de fléchir le membre sur le tronc à 90°C sans fléchir les genoux)
Autres signes :
Hyperesthésie cutanée.
Troubles vasomoteurs : raie méningitique de Trousseau.
Troubles de la conscience : obnubilation, délire, agitation, parfois convulsion, coma.
ROT normaux ou vifs.
Le diagnostic est parfois plus difficile :
Présence de signes d’encéphalite qui masque les signes méningés.
Syndrome septicémique au 1ier plan, parfois même choc septique.
Une méningite décapitée par un traitement ATB inadéquat (syndrome infectieux modéré, myalgies, discrète
raideur de la nuque).
2- Chez le nourrisson :
5 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
2) Contre-indications :
Signes en foyers. (HIC).
Syndrome hémorragique, troubles de l’hémostase.
Infection cutanée dans la région lombaire.
Spina bifida.
Instabilité cardio-respiratoire.
Purpura fulminans.
FO ne doivent retarder la PL.
3) Résultats :
Macroscopie :
LCR hypertendu.
Troubles (eau de riz), louche ou franchement purulent.
Il peut être clair (méningite décapité, méningite à son début, forme suraigüe).
Etude biochimique :
Hyperalbuminorachie : >0,5g/l (1-3g/L) (N : 0,15-0,45g/L).
Hypoglycorachie : le rapport : glycorachie/glycémie <0,5.
Chlorurorachie basse : (N : 7-7,5g/L).
Etude cytologique :
6 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Début brutal.
Herpes labial, arthrite inaugurale, purpura pétéchial
Forme grave : Septicémie à méningocoque, purpura rapidement extensif et nécrotique.
Le méningocoque reste sensible aux β lactamines.
La complication la plus fréquente est le déficit auditif.
3. Pneumocoque :
Diplocoque Gram positif en flamme de bougie.
Survient sur un terrain particulier : immunodéprimé, brèche dure-mérienne, dénutrition.
Précédé par une infection ORL (otite) ou parfois infection pulmonaire.
Responsable de méningite grave :
- Risque de localisation centrale : abcès.
- Risque de complications précoces : hémiparésie, coma, EMC.
Récidives fréquentes.
4. Entérobactéries : E. Coli, Klebsielle, salmonelle :
Atteint souvent les drépanocytaires et les malnutris.
Secondaires à un foyer gastro-intestinal ou urinaire.
5. Staphylocoque :
Germe d’inoculation : PL, intervention neurochirurgicale, otite purulente.
Responsable de méningite purulentes lors de : Spina bifida, hydrocéphalie valvée.
VI. TRAITEMENT :
A. Buts :
Stériliser le LCR.
Eviter et traiter les complications.
Eviter les récidives et les séquelles.
B. Moyens :
Antipyrétique, Corticoïdes.
Anticonvulsivants.
Solutés de réhydratation, mannitol.
ATB : Précoce, bactéricide sur les 03 germes les plus fréquemment responsables, bonne diffusion méningée.
C. Conduite pratique :
C’est une maladie à déclaration obligatoire ++++++++++
1. Traitement symptomatique :
Si troubles hémodynamiques :remplissage par SSI drogues vasoactives
Restriction hydrique (50cc/kg/j) si sécrétion inappropriée d’ADH ou signes d’HIC.
9 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Traitement antipyrétique : à titre de confort, par les moyens physique et le paracétamol (48heures).
Traitement anticonvulsivant :
Si convulsion : diazépam : 0,5mg/kg à renouveler si persistance des convulsions.
Si échec : phénobarbital : 15-20mg/kg en dose de charge.
Si échec : transfert en USI, intubation, sédation.
A titre préventif (si enfant à risque : jeune nourrisson, ATCD neurologiques, troubles de la conscience,
syndrome déficitaire) : phénobarbital : 5mg/kg/j pendant une semaine.
Corticothérapie :
Dexaméthasone : 0,15mg/kg/6h pendant 4 jours dans la méningite à HI et pneumocoque pour prévenir
les séquelles.
Elle est débutée avant la 1ère prise d’ATB.
2. Traitement curatif : antibiothérapie :
Précoce, bactéricide sur les 03 germes les plus fréquemment responsables, bonne diffusion méningée.
1- Si les examens bactériologiques ou les arguments est en faveur du Méningocoque
Antibiotique de première intention : Amoxicilline ou Ampicilline 200-300 mg/kg/j en 4x en IVD
Alternative:
Pénicilline G : 500000UI/kg/j toute les 4h
Thiamphenicol (en cas d’allergie) 75-100mg/kg/J toute les 6 h en IVD
Durée du trt : 8-10 jours avec PL à J1, J3, J8
2- Si les examens bactériologiques ou les arguments est en faveur du Haemophilus influenzae
Antibiotique de première intention
Cefotaxime 200-300
200- mg/kg/j IV, soit en 4 perf ou Ceftriaxone 100 mg/kg/j IV, soit en 1 ou 2perf
Alternative:
Amoxicilline ou Ampicilline 200-300 mg/kg/j toute les 6h en IVD
Thiamphenicol (en cas d’allergie) 75-100mg/kg/J toute les 6 h en IVD
Traitement associé : Corticothérapie Dexaméthasone 0,15 mg/Kg IVD répétée toute les 06 heures pdt 4J
Durée du trt : 21 jours avec PL à J1, J3, J21
3- Si les examens bactériologiques ou les arguments est en faveur du pneumocoque
1) Sans signes de gravité et sans facteurs prédictifs d’un PSPD (Pneumocoque de sensibilité diminué à la pénicilline)
Antibiotique de première intention
Cefotaxime (claforan) 200-300
200- mg/kg/j IV, soit en 4 perf ou Ceftriaxone 100 mg/kg/j IV, soit en 1 ou 2perf
Alternative:
Amoxicilline ou Ampicilline 200-300 mg/kg/j toute les 6h en IVD
Thiamphenicol (en cas d’allergie) 75-100mg/kg/J toute les 6 h en IVD
Traitement associé : Dexaméthasone 0,15 mg/Kg IVD répétée toute les 06 heures pdt 4j
Durée du trt : 15-21 jours avec PL à J1, J3, J15
2) Avec signes de gravité et -/+ facteurs prédictifs d’un PSPD
Antibiotique de première intention
Cefotaxime 200-300
200- mg/kg/j IV, soit en 4 perf ou Ceftriaxone 100 mg/kg/j IV, soit en 1 ou 2perf + Vancomycine
60mg /kg/J en 4fois/j
Alternatives:
Rifampicine : 20-30 mg/kg/j en 2prise + (Vancomycine 60mg /kg/J ou Fosfomycine 200mg/kg/J)
Thiamphenicol (allergie) 75-100mg/kg/J + (Vancomycine 60mg /kg/J ou Fosfomycine 200mg/kg/J)
VII. Surveillance :
A. De la maladie :
1. Clinique :
Pluriquotidienne : EG, T°, CHD.
Poids, appétit, diurèse.
Etat d’hydratation.
Examen neurologique : convulsions, signes déficitaires, PC/j.
Examen somatique complet : Rechercher d’autres localisations secondaires : séreuses, pulmonaires,
cardiovasculaires et ostéo-articulaires.
2. Biologique :
NFS, VS 1fois/semaine.
Ionogramme sanguin, densité urinaire/12h (3j).
la culture du LCR + Adaptation thérapeutique selon l’ATBgramme
PL à j3, et à :
j8 si méningocoque ou germe indéterminé.
j15 si pneumocoque.
j21 si HI.
3. Radiologique :
Radio thorax : 1fois/semaine.
ETF, EEG et TDM, audiogramme (PEA) si nécessaire.
B. Du traitement :
Effets secondaires des ATB.
VIII. Evolution :
A. Evolution défavorable :
1. Persistance de la fièvre.
2. PL à J3 du traitement positive :
Changement du traitement :
Germe indéterminé : céfotaxime + vancomycine.
Germe identifié : adapter en fonction de l’ATBgramme.
3. Complications à court terme : En fonction de la présentation initiale :
1) D’ordre général :
Choc septique
Syndrome de sécrétion inappropriée d’ADH restriction hydrique.
Trouble respiratoires
Localisations secondaires :
Arthrite septique
Péricardite purulente.
Pleurésie
Ulcère de stress
2) Complications neurologiques :
Crises convulsives voire EMC
Abcès cérébral, Empyème :
>40kg : fluoroquinolone ou ciprofloxacine : 10mg/kg 3/j.
<40kg : imipenème : 60mg/kg/j en 4perfusions.
Hématome sous dural
Ventriculite
11 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Cérébellite + ataxie
Hydrocéphalie active (PC) avec syndrome d’HIC
Signes d’atteinte basilaire (atteinte des paires crâniennes : déficit visuel).
Déficit moteur : hémiplégie, paraplégie.
Troubles neurovégétatifs.
B. Evolution favorable jugée sur :
1. Clinique :
BEG et apyrexie permanente.
Bonne réponse au traitement.
Pas d’effets secondaires du traitement.
Absence de complications.
PL à J 3 stérile (absence de germe).
Maintenir le traitement initial
Méningocoque : 8-10j
Pneumocoque : 15-21j
HI : 21j
Germe indéterminé : on refait la PL à j8 :
Si négative : on arrête le traitement.
Si positive : on maintient le traitement pendant 15j.
2. Critères de guérison :
Apyrexie totale.
Examen neurologique normal : pas de syndrome méningé.
Disparition complète de tous les signes cliniques.
CRP négative.
LCR stérile à la fin du traitement.
IX. Suivi
Rythme :
J15 et j30.
Puis 1fois/mois pendant 6mois.
Puis régulièrement espacé.
Paramètres de suivi :
Clinique :
Examen neurologique, et somatique.
DPM et DSP (PC).
Vaccination, scolarité.
Paraclinique :
Audiogramme (ou PEA), FO, PEV à 01mois (surtout si pneumocoque ou HI).
EEG ETF, TDM cérébrale après 6mois.
Bilan psychologique et QI/6mois.
X. Pronostic et complications à moyen et long terme :
Rechute ou récidive :
Traitement insuffisamment prolongé.
Ventriculite ou empyème.
Rechercher une cause locale : brèche méningée ou méningomyélocèle.
Rechercher une cause générale : DI, terrain débilité (drépanocytose, asplénie, splénectomie).
Séquelles neurologiques :
Déficit moteur : hémiplégie, paraplégie, hémiparésie, monoparésie..
12 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
I. INTRODUCTION :
A. Définition :
1. Crise épileptique :
Expression clinique d’une décharge excessive paroxystique et synchrone d’une partie ou de toute la population
neuronale.
Elle peut comporter des manifestations motrices, sensitives, sensorielles, psychiatriques ou neurovégétatives,
associées ou non à des altérations de l’état de conscience.
2. Crise convulsive : ou convulsion proprement dite, est une crise épileptique caractérisée par :
Son expression purement motrice.
Son caractère occasionnel.
3. Epilepsie : c’est une affection chronique caractérisée par la récurrence de plusieurs crises épileptiques.Cette
épilepsie peut être symptomatique d’une affection cérébrale organique, ou idiopathique de mécanisme
purement fonctionnel.
B. Intérêt :
Fréquence : une des causes les plus fréquentes d’hospitalisation.
C’est une urgence neurologique nécessitant un diagnostic et un traitement précoce.
Le pronostic vital mis en jeu dans l’immédiat, avec risque de séquelles cérébrales définitives.
Etiologies multiples : dominées par les convulsions fébriles chez le nourrisson.
II. PHYSIOPATHOLOGIE :
L’expression clinique est variable selon l’âge ; cela est expliqué par le degré de maturation cérébrale.
A. Chez le nourrisson :
Le cerveau est en pleine maturation comme l’atteste l’augmentation rapide du PC durant les 2 premières
années.
Il est par ailleurs très excitable (seuil d’excitabilité des cellules neuronales est réduit).
B. Chez le grand enfant : on note une diminution progressive de l’excitabilité et les crises sont rares en l’absence de
substratum anatomique d’où la règle de pratiquer un bilan neuroradiologique systématique à la recherche d’un
foyer lésionnel.
III. DIAGNOSTIC POSITIF :
Le diagnostic positif d’une crise convulsive est clinique reposant sur la reconnaissance de la crise.
Diagnostic facile, si la crise est constatée par un médecin.
Diagnostic difficile : si crise à domicile ; dans ce cas :
Se fier à la description de la crise rapportée par les parents.
Ou rechercher les signes cliniques post critiques immédiats :
- Mydriase réactive.
- Blessure du bord latéral de la langue.
- Signes de Babinski bilatéral.
- Perte d’urines
Différents type de convulsions pouvant se voir :
A. Crises généralisées d’emblée :
Caractérisées par :
Sur le plan clinique : altération de l’état de conscience avec des phénomènes moteurs bilatéraux.
Sur le plan EEG : décharge bilatérales, symétriques et synchrones.
Elles regroupent :
1. Crise tonico-clonique généralisée : crise grand mal :
14 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
2. Clinique :
Analyse sémiologique de la crise.
Examen complet appareil par appareil avec prise de la T° et la TA.
Rechercher : des signes méningés, déshydratation, rachitisme, œdèmes…
3. Paraclinique : les examens sont demandés en fonction du contexte et de l’âge de l’enfant :
Convulsion + fièvre chez un nourrisson < 18 mois PL Prélèvements microbiologiques.
Convulsion sans fièvre calcémie, glycémie, fonction rénale, ionogramme, Labstix, EEG, ETF, TDM cérébrale,
prélèvements toxiques.
C. Résultats de l’enquête :
1. Convulsions occasionnelles du nourrisson et le jeune enfant :
1- Convulsion avec fièvre :
1) Fièvre due à une infection intra crânienne :
Méningite aigue virale ou bactérienne.
Encéphalite aigue (surtout herpétique).
Abcès cérébral.
Suppuration péri cérébrale.
2) Fièvre en rapport avec une encéphalopathie aigue para infectieuse :
Encéphalite post éruptive (rougeole).
Encéphalite post vaccinale (anti coquelucheux).
Syndrome de Reye.
3) Hyperthermie maligne du nourrisson :
Convulsion clonique généralisée, sévère et prolongée.
Biologie : défaillance multiviscérale (nécrose hépatique, insuffisance rénale, CIVD).
4) Fièvre due à une infection extra crânienne : CONVULSION FEBRILE :
Définition :
La convulsion fébrile se définit par les critères suivants :
Convulsion focale ou généralisée, brève ou prolongée, survenant les 24 premières heures de
l’installation d’une fièvre >38°c.
Chez un nourrisson ou un enfant dont l’âge est compris entre 3mois et 05ans.
Avec absence d’infection intra crânienne (PL normale).
Absence de convulsion apyrétique antérieures ou d’affection déjà connue.
La convulsion fébrile est le plus souvent bénigne et les enfants qui en souffrent ne sont pas différents de la
population générale.
La fièvre étant rattachée à une infection extra crânienne (ORL, digestive, urinaire…).
Epidémiologie :
Fréquence variable : au moyen : 3% des enfants en auront au moins une crise
Age : 03mois à 05ans, avec un pic de fréquence entre 16-18 mois.
Sexe : prédominance masculine avec sex-ratio : 1,1-2,1.
Il existe des variations ethniques : noirs> blancs.
Transmission génétique polygénique.
Formes cliniques :
Convulsion fébrile simple :
Age de survenue : 1an-05ans.
Episode fébrile >38°c.
Crise généralisée
Durée de la crise < 15mn, souvent < 5mn.
Spontanément résolutive.
17 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
HTA.
Tumeurs cérébrales.
Intoxication à but suicidaire.
VI. TRAITEMENT :
A. Buts :
Arrêter la crise.
Rétablir les fonctions vitales.
Traiter la cause.
Prévenir et traiter les complications.
Prévenir les séquelles.
B. Moyens :
1. Benzodiazépines : action rapide ; immédiate, brève.
Diazépam : amp 2ml = 10mg.
Clonazépam (Rivotril) : 0,01-0,1mg/kg en IVL ou perfusion.
2. Phénobarbital (gardénal) : amp 40mg.
3. Phenytoine :
Dilantin : sol inj à 250mg/5ml.
Prodilantin (Fosphénytoïne) : sol inj à 75mg/ml.
4. Armes métaboliques :
Glucose : SG10%
Calcium : gluconate de calcium 10% : amp 10ml.
Sodium : NaCl 10% : amp 10cc.
5. Autres : antibiotiques, antipyrétiques, antiviraux (acyclovir).
C. Conduite pratique :
1. Mise en condition :
Position de sécurité (DLG).
Desserrer les vêtements.
Libérer les VAS + aspiration + si nécessaire, MEP d’une canule de Guedel.
Oxygénothérapie.
Voies d’abord pour le bilan et le traitement.
Sachet collecteur des urines + CU+ diurèse horaire.
Monitoring des fonctions vitales.
Feuille de surveillance horaire.
2. Traitement symptomatique : arrêter la crise convulsive :
Diazépam : 0,5mg/kg/dose (max : 10 mg) en IR (pic sérique en 6mn) à renouveler si nécessaire (1fois), puis
passer à la voie IV (dose max : 1,5mg/kg/j).
Généralement la crise cède, profiter pour compléter l’interrogatoire et l’examen clinique.
Si échec : phénobarbital : 15-20mg/kg en dose de charge.
3. Traitement spécifique :
1) Convulsion avec fièvre :
a) Convulsion fébrile :
Convulsion fébrile simple :
PEC à domicile ou à l’HDJ.
Traitement de la crise.
Traitement antipyrétique : à titre de confort (pas d’effet sur la convulsion), par les moyens physiques et le
paracétamol (15mg/kg/6h).
Traiter la cause de la fièvre.
Pas de traitement préventif (des récidives) à envisager.
19 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
I. INTRODUCTION :
A. Définition :
Le coma traduit une souffrance cérébrale sévère. Il réalise un espace pathologique entre le sommeil et la mort,
caractérisé par une perte durable de la conscience, vigilance, et une altération de la vie de relation avec
conservation des fonctions végétatives
B. Intérêt :
Diagnostic : est clinique.
Etiologie : sont nombreuses.
Pronostic : grave.
Traitement : symptomatique et étiologique.
II. PHYSIOPATHOLOGIE :
Pendant l’état de veille le cortex est toujours stimulé, et se traduit par des réactions au monde extérieur
(réponse a un ordre, orientation du regard vers la stimulation, clignement a la menace, orientation temporo-
spatiale).
Cet état de veille est assuré par deux types d’influx arrivant au cortex :
SRA (substance réticulé active) du tronc cérébral
Projection spécifique (auditive, visuelle, tactiles)
Un coma traduit toujours la défaillance de la formation réticulée activatrice ascendante (SRAA) du tronc
cérébral :
Soit par lésions directes localisées au niveau du tronc.
Soit par atteinte des projections de la formation réticulée ascendante (souffrance ou lésions diffuses et
bilatérales du cortex cérébral).
Le coma de l’enfant se distingue de celui de l’adulte par certaines caractéristiques. Il survient chez un sujet dont
le système nerveux est encore en plein développement. Il risque, surtout s’il dure, de compromettre le
processus normal des acquisitions
III. DIAGNOSTIC POSITIF :
Repose sur les éléments de la définition
Il s’agit d’un espace pathologique entre le sommeil et la mort, caractérisé par une perte durable de la
conscience, vigilance, et une altération de la vie de relation avec conservation des fonctions végétatives
III. DIAGNOSTIC DE GRAVITE :
A. Signes de gravité :
1. Signes respiratoires :
Anomalie de la commande centrale : bradypnée, pauses.
Anomalie de la perméabilité des voies respiratoires : chute de la langue en arrière, encombrement bronchique.
2. Signes cardiovasculaires : défaillance cardiocirculatoire
Troubles du rythme cardiaque : bradycardie, tachycardie
Dysrégulation de la TA : HTA ou hypo TA
Froideur des extrémités
Allongement du TRC
3. Signes neurologiques :
Dysrégulation thermique : hypo ou hyperthermie
Trouble de la conscience
Troubles neurovégétatifs
Convulsion
22 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Signes en foyers
B. Apprécier la profondeur du coma : score
1. Classification de Bariety :
Stade I : coma vigil
Obnubilation profonde- réponses ± compréhensibles
Aux fortes stimulations : gestes de défense
Stade II : coma profond
Coma proprement dit
Les fortes stimulations ne déclenchent pas de réponse
Stade III : coma carus
Réactivité nulle
Existence de troubles végétatifs
Abolition du réflexe cornéen et pupillaire
Stade IV : coma dépassé
Coma très profond
Abolitions des fonctions végétatives (sont maintenus par une réanimation)
Mydriase aréactive
EEG : tracé plat
2. Score de Glasgow
Paramètre Score Enfant âgé de moins de 5ans Enfant âgé de plus de 05ans
Overture des yeux 4 Spontanée.
3 A la voix.
2 A la douleur. //
1 Absente.
Réponse verbale 5 Sourire, cris, mots appropriés pour l’âge. Orientée.
4 Cris ou mots inappropriés. Confuse.
3 Cris à la douleur. Mots inappropriés.
2 Geignement à la douleur. Sons inappropriée.
1 Absente. Absente.
Réponse motrice 6 Normale, spontanée. Normale sur ordre.
5 En retrait au toucher. Localisée. (dirigée)
4 En retrait à la douleur. En retrait à la douleur.
3 Stéréotypée en flexion. Stéréotypée en flexion.
2 Stéréotypée en extension. Stéréotypée en extension.
1 Absente. Absente
Total 15
6. Locked in syndrome : Il s’observe chez des enfants qui paraissent n’avoir aucune possibilité d’expression motrice
volontaire. Ils sont tétraplégiques avec une diplégie faciale alors qu’ils sont capables de respirer, de déglutir
automatiquement
V. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
A. Enquête étiologique :
1. Anamnèse :
Age.
Mode de début : aigu, progressif.
Notion de prise médicamenteuse ou exposition à un toxique…
Notion de traumatisme crânien.
Notion de maladie : rénale, hépatique, diabète, épilepsie, HTA.
Symptômes initiaux : convulsions, fièvre, hémiplégie, monoplégie.
2. Examen clinique :
1) Etat respiratoire :
Respiration de Cheynes Stocks : métabolique ou lésion mésencéphalique.
Respiration de Kussmaul : coma ACD
Gasps, apnée : lésion bulboprotubérentielle.
2) Etat cardiovasculaire :
HTA: HIC
Pouls imperceptible : état de choc
TA basse : dans la déshydratation et le collapsus
3) Température :
Hypothermie : intoxication au Co – hypoglycémie
Hyperthermie : infection, DSH intracellulaire, atteinte cérébrale sévère
4) Examen crânio-faciales : traumatisme
5) Etat infectieux et état d’hydratation
6) Sd hémorragique cutaneomuqueux
7) Odeur de l’haleine
8) Examen neurologique complet :
Etat de conscience : perceptivité, réactivité
Signes oculaires :
1) Ouverture des yeux : absence d’ouverture spontanée : atteinte sous corticale, paralysie faciale (signe de Charles
Bell)
2) Diamètre pupillaire :
Myosis réactif : atteinte du diencéphale
Myosis punctiforme : atteinte de la protubérance
Mydriase bilatérale aréactive : atteinte bulbaire ou mésencéphalique
Mydriase unilatérale : atteinte du III
3) Mouvements oculaires :
Strabisme divergent : atteinte mésencéphalique
Yeux en coucher de soleil : hydrocéphalie aigue, HIC
4) Fond d’œil :
HIC
Hémorragie rétinienne
Tonus :
Hypotonie : lésion bulboprotubérentielle
Hypertonie : engagement des amygdales cérébelleuses
Motricité :
24 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Causes anoxique :
L’anoxie cérébrale par arrêt cardiaque, état de choc
l’encéphalopathie respiratoire
Autres causes : asphyxie, fausse route alimentaire, embolie pulmonaire, trouble du rythme cardiaque.
VI. PRISE EN CHARGE :
A. Buts :
Préserver les fonctions vitales
Lutter contre l’œdème cérébral
Prévention et traitement des complications
Traitement étiologique
B. Modalités
1. Hospitalisation en USI
2. Mise en condition :
Position de sécurité
Libération des VAS, canule de guedel
Vidange gastrique
Aspiration nasopharyngée
Oxygénothérapie : 3-6 l/mn
Arrêt de tout apport oral
Voie d’abord pour prélèvement / perfusion
Sachet collecteur d’urines
Monitoring des constances vitales
Fiche de surveillance horaire
2. Traitement symptomatique :
Si état de choc : remplissage vasculaire/ drogues vasoactives
Traitement de l’acidose
Traitement antipyrétique si hyperthermie : paracétamol 15 mg/kg/06 h
Traitement antalgique
Lutter contre l’œdème cérébral :
Surélévation de la tète à 30 °
Corticothérapie : dexaméthasone 0.15 mg/kg/06 h
Restriction hydrique : 60 cc/kg/j
Mannitol 20% 0.5 g/kg
Ventilation assistée si hypercapnie
Lutter contre les complications du décubitus :
Escarres : changement de position / matelas anti escarre
Ulcères cornéens : larmes artificielles, bandage
Surinfection bronchique : kinésithérapie respiratoire
3. Traitement étiologique :
Méningite : ATB
Abcès du cerveau : ATB + chirurgie
HSD et HED : traitement du choc + chirurgie
Coma hypoglycémique : SG 10% glucagon
Coma acidocétosique : hyperhydratation + insuline
Intoxication : antidote
VII. SURVEILLANCE :
Paramètres : T° ; FC ;FR ;TRC ;TA ;Diurèse
26 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
VII. PRONOSTIC :
Se porte sur l’évaluation de nombreux facteurs : le terrain, l’âge, l’étiologie, la profondeur du coma, existence ou
non de complications, qualité et rapidité de la prise en charge.
VIII. PREVENTION :
Prévention primaire :
Intoxications médicamenteuses.
Complication métaboliques du diabète.
Traumatismes crâniens : grille sur les fenêtres.
Prévention secondaire : des complications du coma
IX. CONCLUSION
Le coma de l’enfant est une affection assez fréquente de diagnostic facile.
Reconnaitre un coma est en règle facile, on se trouve dés lors, confronté à une urgence diagnostique et
thérapeutique qui passe par trois étapes :
Apprécier rapidement la profondeur du coma
Mettre en œuvre des mesures de protection vitales et cérébrales
Planifier la démarche étiologique
Le pronostic, dépend de nombreux critères, mais surtout de la prise en charge et de l’étiologie. Le traitement
étiologique occupe une place primordiale dans cette prise en charge.
HYPERTENSION INTRACRANIENNE
I. INTRODUCTION :
A. Définition :
L’HIC se définit par une élévation anormale de la pression intra crânienne au-delà de 15mm Hg.
B. Intérêt :
C’est une urgence neurologique nécessitant une PEC précoce.
Le diagnostic doit être urgent, reposant sur :
Clinique : variable selon l’âge et la rapidité d’installation.
Paraclinique : TDM+++.
Le traitement : doit être urgent afin d’éviter les complications qui sont parfois mortelles (engagement).
Etiologies multiples : dominées par les causes neurochirurgicales.
Le pronostic dépend de la rapidité de la PEC mais aussi de l’étiologie.
II. PHYSIOPATHOLOGIE :
La boite crânienne contient 3 secteurs : le secteur vasculaire, le LCR et le parenchyme.
L’augmentation du volume de l’un des 3 secteurs ou l’apparition d’un secteur supplémentaire vont provoquer à
un certains seuil une élévation de la pression IC.
A. Mécanismes de l’HIC :
1. Augmentation volume parenchymateux
Tumeurs et processus pseudo-tumoraux
Œdème péri lésionnel associé
2. Augmentation volume du LCR
Blocage sur les voies d’écoulement
Augmentation de la sécrétion
Diminution de la résorption
3. Augmentation du secteur vasculaire :
Diminution du retour veineux cérébral : thrombose veineuse cérébrale.
Augmentation du débit sanguin cérébral : une vasodilatation artérielle par perte d’autorégulation (Hyper-débit,
ou hyperhémie, hyperthermie)
B. Mécanismes d’adaptations :
Au début, des mécanismes de compensation interviennent pour maintenir la pression IC constante.
Expansion de la boite crânienne du fait de l’ouverture de la FA et des sutures, qui est le mécanisme principal
chez le nourrisson.
Déplacement du sang veineux en dehors du compartiment cérébral
Augmentation de la résorption du LCR, mécanisme le moins important.
Lorsque ces mécanismes deviennent insuffisants, l’HIC s’installe
C. Conséquences de l’HIC
1. Retentissement sur la perfusion cérébrale:
Ischémie cérébrale
Compensation transitoire par HTA reflexe
2. Engagements:
Temporal : Fente de Bichat
Amygdalien (cervelet) : trou occipital
3. Cécité: Ischémie du nerf optique (peut être définitive)
28 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
B. Examens complémentaires :
1. FO :
Peut être normal ; n’élimine pas le diagnostic.
Différents stades sont décrits selon Standridge :
Stade 0 : papille normale
Stade 2 : œdème papillaire discret
Stade 3 : œdème papillaire modéré
Stade 4 : œdème papillaire marqué
Stade 5 : œdème papillaire sévère avec hémorragies rétiniennes
A un stade avancé : atrophie optique.
2. Radiographie du crâne : Intérêt historique
3. TDM/IRM cérébrales :
Intérêt surtout dans le diagnostic étiologique. Des images normales n’éliminent pas le diagnostic d’HIC.
4. EEG :
Aucun intérêt dans le diagnostic positif.
5. Doppler transcrânien :
Il permet l’estimation rapide de la circulation cérébrale, et indirectement, de la pression intracrânienne
6. Mesures de la PIC par capteurs :
Capteur intraventriculaire : serait la méthode de référence, mais insertion difficile parfois impossible du capteur
Capteur intra parenchymateux : plus souvent utilisée, cette méthode pose moins de problèmes avec un risque
essentiellement hémorragique.
IV. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Autres causes de céphalées
Autres causes de vomissements
Autres causes de convulsions
Autres causes de troubles de conscience
V. DIAGNOSTIC DE GRAVITE
Devant ce tableau, il faut rechercher rapidement les signes de gravité et les complications :
1. Engagement :
1) Engagement temporal :(transtentoriel) : engagement du lobe temporal dans la fente de Bichat avec
compression du tronc cérébral donnant :
Troubles de la conscience
Une mydriase homolatérale
Une hémiplégie croisée
2) Engagement des amygdales cérébelleuses : engagement des amygdales cérébelleuses dans le trou occipital,
donnant :
Torticolis, raideur de la nuque
Crise tonique : opistotonos, avec hyper extension des 4 membres
Troubles neurovégétatifs : bradycardie, tachycardie, HTA, instabilité tensionnelle, modifications du rythme
respiratoire, hyperthermie.
2. Atrophie optique :
Baisse définitive et bilatérale de l’AV : cécité.
VI. TRAITEMENT :
A. Buts :
Diminuer la pression intra crânienne.
Lutter contre l’œdème cérébral.
Traiter la cause.
Prévenir et traiter les complications.
B. Conduite pratique :
1. Mesures générales
Sédation – analgésie
Malade demi assis (30°) - tête droite - liberté des voies aériennes
Maintenir : normoxie, normocapnie , normotension, normothermie
Correction de l’anémie éventuelle
2. Traitement de l’œdème cérébral :
Limiter les apports hydrosodés : diminuer la ration de base 60 – 80 ml/kg/j
Soustraire du LCR si possible
Osmothérapie:
SSH à 3%, 5-10 ml/kg en 5 - 10 mn +++
Mannitol à 20 % : 0,25-1g/kg en 10-20mn
Diurétiques (Furosémide) potentialisent l’effet du Mannitol
Acétazolamide (Diamox) : 10mg/kg/j HIC idiopathique
Corticoïdes: efficace sur l’œdème péri-tumoral et les abcès, discutée pour les œdèmes traumatiques et
ischémiques : dexaméthasone : 0,5mg/kg/12h en IVD, tetracosactide (synacthène immédiate) : 0,25mg/m2/12h
en IVD.
Légère hyperventilation pour entrainer une alcalose respiratoire qui diminue l’œdème cérébral et la pression du
SNC.
Barbituriques : utilisés uniquement en cas d’échec des autres traitements on utilise les barbituriques d’action
rapide : Thiopental avec surveillance stricte de la TA (hypotension).
3. Traitement étiologique :
Tumeur cérébrale : chirurgie + radiothérapie, chimiothérapie.
HSD et HED : évacuation neurochirurgicale.
Abcès du cerveau : ATB + neurochirurgie.
Hydrocéphalie : dérivation ventriculaire.
Elle s’adresse à certaines causes : certaines malformations du SNC, prévention des méningites, prévention des
accidents, etc..
2. Prévention secondaire :
Il s’agit de prévenir les complications liées à l’HIC.
IX. CONCLUSION
HTIC Pr A.MEKKI
HTIC Pr LAALOUI 2014
HTIC Constantine
HTIC Pr RADOUI
33 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
SYNDROME DE GUILLAIN-BARRE
I. INTRODUCTION
A. Définition:
Le syndrome de GUILLAIN-BARRE (Polyradiculonévrite aigue) : est une neuropathie aigue auto-immune,
caractérisée par une démyélinisation diffuse du système nerveux périphérique qui se traduit par:
Une paralysie ascendante.
Une dissociation albumino-cytologique.
Une régression spontanée.
B. Intérêt:
Fréquence: 1ère cause de paralysie aigue de l’enfant (polio est contrôlée)
Dg: clinique+++
Etiologies: immunologique reconnues
Gravité et pronostic: complications.
II. EPIDEMIOLOGIE:
L’incidence annuelle de la maladie varie entre : 0,5 ET 1,5 /100.000 habitants
Age moyen: 5 – 7 ans (rare < 2ans)
Sexe ratio: 1,3 M/F
Sporadique
Quelque épidémies de GEA ( C.jejuni probable)
Mortalité: 5%
Ventilation mécanique: 20- 30%
III. Anat-path :
Lésions inflammatoires aigues périvasculaires.
Démyélinisation segmentaire.
Atteinte diffuse, multifocale du SNP.
IV. Pathogénie :
Affection auto-immune post infectieuse (virus, Compylobacter jejuni, CMV, mycoplasme…).
Activation lymphocytaire T.
Production d’Ac dirigés contre la myéline du nerf périphérique.
V. Physiopathologie :
La démyélinisation aigue bloc de la conduction nerveuse troubles cliniques.
Lorsque le processus causal cesse d’être actif remyélinisation par les cellules de Schwann régression des
troubles.
Si atteinte des axones séquelles car la régénération axonale est lente ou absente
VI. DIAGNOSTIC POSITIF :
A. Clinique :
1. Phase d’extension
S’étend de 1 à 4 semaines.
Souvent précédée de quelques jours à 2 semaines par une maladie infectieuse non spécifique.
La gravité du syndrome est maximale durant cette phase.
1) Troubles moteurs:
Evalué par le Testing musculaire
Début: faiblesse des membres inférieurs : difficultés à la marche; à la montée des escaliers.
les paralysies s’installent d’une façon:
Bilatérale
34 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Symétrique
Ascendante.
NB: Parfois installation rapide d’une tétraplégie complète avec paralysie des muscles respiratoires.
2) Réflexes ostéotendineux :
Diminués au début
L’aréflexie est la règle au cours de l’évolution
3) Atteinte des nerfs crâniens :
Nerfs faciaux : diplégie faciale
Nerfs bulbaires: IX, X, XI, XII responsable d’une dysphonie, troubles de la déglutition et d’une atteinte motrice
des muscles de la nuque et de la langue.
Nerfs oculomoteurs: ophtalmoplégie, diplopie.
4) Troubles sensitifs:
Paresthésie distale des membres: picotements, fourmillements, engourdissements.
Douleur: dorsalgies, lombalgies, myalgies, radiculalgies
Sensibilité profonde: démarche ataxique, perte du sens des positions segmentaires, perte de la sensibilité
vibratoire au diapason
Sensibilité superficielle
5) Troubles dysautonomiques:
Labilité tensionelle
Hypotension orthostatique
HTA permanente ou paroxystique
Tachycardie sinusale précoce
Bradycardie
Troubles digestifs: constipation, iléus paralytique…
Troubles vasomoteurs, troubles de la sudation, de la régulation thermique
2. Phase de plateau
Durée : quelques jours à plusieurs semaines (1-4 semaines)
Les paralysies ont alors cessé de s’étendre et le déficit musculaire reste stable
les troubles sensitifs tendent à régresser
Les troubles dysautonomiques s’atténuent progressivement
Le risque d’extension aux muscles respiratoires persiste: les complications respirations et végétatives peuvent
encore survenir
3. Phase de récupération :
Au bout de 1-2 mois en moyenne (la vitesse est extrêmement variable)
La récupération motrice se fait généralement dans l’ordre inverse de l’installation
Peut être incomplète
B. Examens paraclinique
1. Liquide céphalo-rachidien
Dissociation albumuno-cytologique: Une hyper protéinorachie + Absence de réaction cellulaire
Il n’y a pas de parallélisme entre l’évolution clinique et importance de l’hyperprotéinorachie
1) Une Hyperprotéinorachie:
Peut être absente si la PL est précoce jusqu’à 10 j.
Elle peut aller jusqu'à 6 g/l.
2) L'absence de réaction cellulaire : <10élmts/ml
Une pléiocytose à 50/mm3 doit faire évoquer un autre diagnostic
2. EMG : neuropathie sensitivomotrice démyélinisante :
Ralentissement de la vitesse de conduction neuro motrice (VCNM)
35 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
2. Paralysie dyskaliémique :
Présence de circonstances favorisantes : diarrhée, vomissements...
Ionogramme sanguin : hypokaliémie
3. Myosite ou une dermatomyosite :
Douleurs musculaires vives.
CRP positive.
EMG : tracé myogène.
4. Poliomyélite antérieure aigue :
Vaccination incorrecte.
Syndrome infectieux et méningé.
Atteinte asymétrique et amyotrophie.
Absence de troubles sensitifs.
PL : lymphocytose.
Sérologie de poliovirus positif.
5. Maladie de Lyme :
Notion de séjour en zone d’endémie.
Notion de piqure de tique.
Erythème migrant.
Présence d’un syndrome méningé (tableau d’une méningo-radiculonévrite), atteinte articulaire, cardiaque.
PL : pléiocytose (cellules mononuclées).
6. Neuropathies toxiques et médicamenteuses : vincristine, ONH, chloroquine, toxicomanie… : anamnèse.
7. Neuropathies infectieuses :
Diphtérie : angine pseudo membraneuse, paralysie du voile, troubles de l’accommodation.
Botulisme : signes bulbaires (ophtalmoplégie, ptosis), sécheresse des muqueuses, de douleurs abdominales…
IX. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
Plusieurs facteurs sont incriminés pour le SGB. Il s’agit d’une réponse immunitaire suite à une agression le plus
souvent virale (1 à 3 semaines auparavant) des VAS ou digestives.
Les virus les plus souvent incriminés :
Virales : CMV, EBV, rarement Zona, myxovirus influenzae, VIH, MNI, hépatite, rougeole, rubéole
Mycoplasme
Campylobacter jejuni++++++
Maladies de système : sarcoïdose, purpura rhumatoïde, lupus systémique, anémies auto- immunes
Parfois déclenché par : un acte chirurgical, sérothérapie, vaccination.
X. PRISE EN CHARGE :
A. Buts :
- Préserver les fonctions vitales.
- Prévenir et traiter les complications.
B. Modalités :
Hospitalisation si possible en milieu spécialisé à proximité d’un service de réanimation médicale jusqu’à la fin de
la phase de plateau.
Déclaration de la maladie.
1. Mise en condition :
Repos au lit.
Position de sécurité.
Liberté des VAS + aspiration canule de Guedel si nécessaire.
O2 si besoin : 3L/mn pour maintenir une SaO295%).
37 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
I. GÉNÉRALITÉS
Le terme de retard psychomoteur désigne tout décalage notable entre les acquisitions mentales et/ou motrices d'un
enfant et celle des enfants de la même tranche d'âge.
A. Intérêt
Diagnostic difficile surtout au cours des premiers mois
Nécessité d'une prise en charge multidisciplinaire
Dépistage fondamental car c'est l'avenir moteur et/ou intellectuel qui est en jeu.
Prévention possible pour un bon nombre de causes
II. RAPPEL DES PRINCIPALES ÉTAPES DE DPM
Certains repères chronologiques sont importants à retenir
1. ENTRE 0 ET 1 MOIS
Attitude spontanée en quadriflexion
Hypotonie axiale et hypertonie segmentaire
RA présents
Cri vigoureux
2. ENTRE 1 ET 3 MOIS
Tenue de tête solide
Redressement du tronc facile
Poursuite oculaire
Disparition des RA
3. ENTRE 3 ET 6 MOIS
Renforcement du tonus axial
Station assise avec appui
Préhension palmaire
Rit aux éclats et tourne la tête quand on l'appelle
4. ENTRE 6 ET 9 MOIS
Station assise sans appui puis station debout
Préhension pouce index inférieur
Cris pour attirer l'attention
4. ENTRE 9 ET 12 MOIS
Marche à 4 pattes puis tenu par adulte et à 12 mois marche seul
Mange avec ses doigts
Sourit à son image dans le miroir
Préhension pouce index supérieur
Dit : papa, mama
5. 2ÈME ANNÉE
Marche
Son langage s'élabore et s'enrichit
L'enfant commence à développer son indépendance
41 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
D. Au-delà de l'âge de 1 an
Tantôt le déficit est essentiellement intellectuel et se trouve réalisé le tableau d'un retard mental.
Tantôt l'évolution se fait vers l'infirmité motrice cérébrale dans un grand nombre de cas +++
L'examen clinique précise les troubles et leur topographie.
Les anomalies musculaires comportent
- Un déficit de la force musculaire : parésie plus que paralysie, c'est le phénomène initial
- La spasticité apparaît au niveau des muscles atteints et masque la parésie, elle entraîne des attitudes
diverses et des déformations articulaires (par exemple luxation de la hanche).
- La rétraction est la conséquence de la spasticité, elle accroît la faiblesse musculaire et les déformations
articulaires.
La symptomatologie s'enrichit encore souvent
-Une athétose, avec ou sans dystonie, elle traduit l'atteinte extra-pyramidale, elle peut entraîner rétractions
et déformations.
- Une atonie cérébelleuse est moins fréquente.
IV. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
Certaines maladie générales peuvent avoir un retentissement sur le comportement ; exp : maladie cœliaque
(indifférence, tristesse, apathie).
Causes psychoaffectives avec défaut majeur de stimulation parfois associé à une carence nutritionnelle.
Déficit sensoriel : hypoacousie ou surdité, amblyopie ou cécité.
Atteinte élective de certaines fonctions cognitives :
Trouble isolé du langage.
Trouble important de l’attention ou de la mémoire.
Autisme et troubles envahissant le développement.
Autres :
Obstruction ventriculaire aigüe.
Epilepsie et séquelles d’EMC.
Empoisonnement, intoxication.
Hypo ou hyperthermie.
Origine iatrogène : correction trop rapide d’une acidose, d’une déshydratation, surdosage…
B. Encéphalopathies progressives ou régressives :
Notion d'intervalle libre : période initiale de durée variable, pendant lequel le développement psychomoteur de
l'enfant est normal.
1. Encéphalopathies métaboliques et de surcharges:
Phénylcétonurie
Aminoacidopathies
Galactosémie, fructosémie
Cytopathies mitochondriales
Maladies lysomiales : maladie de Gaucher, maladie de Niemann Pick
2. Maladie inflammatoires et infectieuses :
D’origine infectieuse : virale (HIV, rougeole, …), bactérienne (Listéria, mycobactéries) ou mycotique
(cryptococcose).
D’origine auto-immune avec atteinte du SNC.
3. Certaines épilepsies : Syndrome de West, et syndrome de Lennox-Gastaut.
4. Tumeurs cérébrales
5. Certaines pathologies vasculaires : AVC itératifs chez l’enfant drépanocytaire homozygote.
6. Intoxications chroniques : plomb, mercure.
C. Retard moteur pur : on évoque une maladie neuro-musculaire ou une IMC
1) Maladie de Werdning Hoffman
2) Dystrophies musculaires congénitales (maladie de Steinert)
3) Les myasthénies
4) Retards moteurs isolés (infirmité cérébrale motrice)
D. Retard simple du tonus
Diagnostic d’élimination, il s'agit d'un retard simple du tonus sans anomalies neurologiques, parfois de caractère
familial, de très bion pronostic
2. Traitement curatif :
Hypothyroïdie : hormones thyroïdiennes.
Phénylcétonurie : régime adapté.
Maladies métaboliques : régime diététique adapté, certains médicaments : vitamine, benzoate de Na+, carnitine.
Certaines maladies de surcharge : possibilité de greffe.
VI. PRÉVENTION
Deux maladies nécessitent un traitement urgent, la phénylcétonurie et l'hypothyroïdie
Prévention des causes de souffrances fœtales aiguës et chroniques
Surveillance des grossesses à risque
Prévention de la prématurité et du RCIU
Vaccin antirubéolique des petites filles Surveillance sérologique des mères non immunisées contre la
toxoplasmose.
Prévention de l'ictère nucléaire par incompatibilité rhésus
Traitement adéquat des méningites, des déshydratations, des hydrocéphalies, des hématomes sous-duraux
Diététiques dans les aminoacidopathies (leucinose)
Conseil génétique
VII. CONCLUSION
L'appréciation du développement psychomoteur de l'enfant est un des buts essentiels de la surveillance dont
doit bénéficier chaque enfant au cours des premiers mois et premières années de sa vie.
Le dépistage d'un retard psychomoteur est fondamental car c'est l'avenir moteur et intellectuel qui est en jeu. Sa
prise en charge est multidisciplinaire
I. INTRODUCTION :
A. Définition :
Hypotonie : est une diminution durable et étendue du tonus musculaire par rapport à sa valeur normale.
Elle se caractérise par :
- Une flaccidité des masses musculaires à la palpation.
- Une augmentation de leur passivité ( ballottement passif des segments des membres).
- Une augmentation de l’extensibilité ( résistance à la mobilisation passive).
B. Intérêt :
Symptôme fréquent en pédiatrie.
Étiologies: nombreuses.
Pronostic: dépend de l’étiologie.
Prévention parfois possible.
II. RAPPEL PHYSIOPATHOLOGIQUE :
L’hypotonie résulte de :
A. Atteinte du système effecteur : 30% des cas :
Muscle.
Jonction neuromusculaire.
SNP :
- Nerf sensitif.
- Corne antérieure de la ME.
- Nerf moteur.
B. Perturbation du système régulateur : SNC (plus fréquente) : 70% des cas.
V. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Mauvais état d’éveil: d’où l’intérêt d’un examen fait dans de bonnes conditions d’éveil
Simulation d’une hypotonie
VI. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
A. Enquête étiologique :
1. Anamnèse :
ATCD familiaux :
Consanguinité.
Cas similaires et maladies familiales connues.
ATCD personnels :
Déroulement de la grossesse et de l’accouchement : fœtopathies, SAF ou chronique..
Détails des différentes étapes du DPM.
Date de début des symptômes.
Evolution dans le temps : progressive ou fixée.
Signes associés : convulsions, troubles respiratoires...
2. Examen clinique :
Retard staturo – pondéral
Dysmorphie cranio – facial
Goitre
48 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
ATAXIES AIGUËS
I. GÉNÉRALITÉS
L'ataxie aiguë est un trouble moteur, indépendant de toute paralysie, caractérisé par un défaut de coordination des
muscles :
Elles sont mises en évidence par l'épreuve des bouts des doigts, faire un nœud ou un dessin et l'épreuve de
l’élévation des pieds Le déplacement volontaire se trouve alors décomposé, la répartition de l'activité des
agonistes et des antagonistes n'étant plus respecté.
La dyschronométrie consiste en un retard dans l'initiation et la cessation d'un mouvement. Elle est mise en
évidence par l'épreuve doigt-nez par exemple.
L'adiadococinésie : se caractérise par l'impossibilité de réaliser rapidement des mouvements alternés. Elle est
mise en évidence par l'épreuve des marionnettes ou de retournement de la main.
2) Ataxie statique
L'enfant ne peut pas rester debout les pieds joints. La station debout nécessite l'élargissement du polygone de
sustentation et s'accompagne d'oscillations irrégulières dans toutes les directions.
Signe de Romberg: l’ataxie cérébelleuse est déclenchée et aggravée par l’occlusion des yeux
- Négatif dans l’ataxie cérébelleuse
- Positif dans l’ataxie labyrinthique
Danse des jambier antérieur : parfois, l'instabilité est plus discrète et se traduit par des contractions incessantes
des tendons des muscles jambiers antérieurs, bien visible à la face antérieure du cou de pied.
B. ETIOLOGIES :
1. ATAXIE CÉRÉBELLEUSE
1. Causes toxiques, médicamenteuses (âge préscolaire)
Les intoxications médicamenteuses
médicamenteuses accidentelles sont les causes les plus fréquentes
barbituriques, hydantoine, Diazépam) ou d'alcool ou de vaccins
2. Causes métaboliques
1) Hypoglycémie
2) Maladies métaboliques héréditaires si ataxie aiguë récidivantes
Aminoacidopathies
Déficit congénital en pyruvate décarboxylase.
Diagnostic : Dosages biologiques : Dosage de l’acide lactique, pyruvique - Amoniémie, - Chromatographie des acides
aminés.
55 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
2. Causes tumorales
1) Tumeurs de la fosse postérieure : Astrocytome, Médulloblastome
Sur le plan clinique : ataxie sub-aiguë ou chronique, un syndrome cérébelleux asymétrique, HIC , des signes
d’atteinte des nerfs crâniens.
Diagnostic positif : scanner cérébral et /ou IRM.
2) Une hydrocéphalie quelque soit son étiologie
3) Les tumeurs supratentorielles
4) Tumeurs du cervelet, tumeurs médullaires (exceptionnelles)
5) Tumeurs cervicales hautes
3. Causes infectieuses
Différents virus peuvent atteindre le cervelet :
La varicelle est la première cause à évoquer. Elle survient 2 à 6 jours de l’éruption, syndrome cérébelleux aigu,
réaction lymphocytaire aiguë dans le LCR. L'ataxie varicelleuse guérit sans séquelle en 3 à 4 semaines.
D'autres virus peuvent être responsables : la rougeole, la rubéole, la poliomyélite, les ECHO virus (6 et 9 surtout),
les coxsackies (B notamment), les virus influenza A et B (grippe) etc
Autres agents : le mycoplasma pneumoniae : Tableau réalisé est plus bruyant par atteinte du système nerveux
central. Au niveau du LCR : réaction lymphocytaire aiguë. EEG : ralentissement diffus de fond.
4. Ataxie au cours ou au décours d’un accident neurologique aigu
Accident vasculaire :hémorragie cérébelleuse ; infarctus cérébelleux(par embolie ou thrombose)
Accident traumatique :par œdème cérébelleux aigu.
Autres accidents : → Anoxie aiguë, notamment par arrêt cardiaque.
→ Grandes hyperthermie(sup à 41°c)
→ Au décours d’un état de mal convulsif.
4. Autres causes
1) Forme ataxique du syndrome de Guillain-Barré : Syndrome de Miller Fisher
L'une des formes cliniques du syndrome de Guillain-Barré, appelée syndrome de Miller-Fisher, se traduit par
l'association d'une atteinte de la motricité oculaire (ophtalmoplégie extrinsèque), d'une abolition des réflexes
ostéo-tendineux et d'une ataxie. L'étude du LCR permet le diagnostic en montrant la dissociation
albumino-cytologique caractéristique de l'affection.
Par ailleurs la présentation initiale du syndrome avant que n'apparaisse un déficit moteur plus franc au niveau des
membres inférieurs est souvent considéré comme une ataxie aiguë.
2) Migraine basilaire
Atteinte du territoire du tronc basilaire ; observé surtout chez la jeune fille en période pubertaire, elle peut se
rencontrer à tout âge.
3) Impression basilaire
Malformation de la charnière cervico-occipitale
Sur le plan clinique : torticolis, signes pyramidaux.
Le diagnostic est posé par le scanner crânien .
4) Syndrome d’ataxie-opsocolnie-myoclonie
Appelé Sd oculo-cérébello-myoclonique : Sd de KINSBOURNE (Opsoclonies, Myoclonies , Ataxie aiguë) , il est
souvent associé au neuroblastome. Nécessite une corticothérapie + Diazepam à forte dose
5. Ataxie cérébelleuse aiguë d’allure primitive : "ataxie cérébelleuse aiguë bénigne idiopathique"
Observée à tout âge , le plus souvent entre 1 à 2 ans
L’étiologie est probablement virale, ou processus auto-immun
2- ATAXIE D'ORIGINE LABYRINTHIQUE (ATAXIE VESTIBULAIRE)
56 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
ATAXIE PR RADOUI
57 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
I. GÉNÉRALITÉS
Il s'agit d'un déficit moteur des membres inférieurs d'origine nerveuse d'installation aiguë ou rapide et
s'accompagnant d'hypotonie
II. DIAGNOSTIC POSITIF
Le diagnostic est clinique et repose sur la présence de troubles bilatéraux, symétriques ou non, des membres
inférieurs :
Paralysies force musculaire diminuée, manœuvres de Barré et de Mingazzini positives
Hypotonie étude de l'extensibilité et de la passivité des membres inférieures
Hypo ou aréflexie ostéo-tendineuse étude des réflexes Achilleens et rotuliens
III. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
A. PSEUDO-PARALYSIES
Atteinte osseuse et/ou articulaire examen clinique, radiographie des membres et/ou de la colonne
vertébrale, voire scintigraphie osseuse.
Ataxie : syndrome cerébelleux
Simulation : discordances entre l'importance du déficit moteur et l'absence de signes objectifs
B. DÉFICITS MOTEURS PAR ATTEINTE MUSCULAIRE
(Myopathies, polymyosites et myosites aiguës, paralysies périodiques familiales) signes cliniques propres.
La myasthénie est motrice pure, responsable d'une fatigabilité à l'effort Intérêt du test à la prostygmine (qui
corrige le déficit), de l'examen de stimulo-détection montrant une diminution transitoire des potentiels après
stimulation répétitive du nerf
Les polymyosites et les myosites aiguës sont responsables de douleurs musculaires bilan inflammatoire
positif
C. DÉFICITS MOTEURS PAR DE LA JONCTION NEURO-MUSCULAIRE :
Myasthénie signes cliniques propres.
EMG normal.
Données évolutives : se fait vers la spasmodicité
V. DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
A. CONDUITE DE L'ENQUÊTE
1. Interrogatoire
Mode d'installation de la paraplégie, brutal ou progressif
Manifestations associées: neurologiques ou autres neurologiques (fièvre, éruption ...)
Antécédents personnels et familiaux (neurologiques en particulier)
2. Examen clinique
Il doit être complet, en particulier :
Neurologique, rachidien (douleur spontanée et/ou provoquée, limitation de la mobilité, raideur localisée,
déformation)
Respiratoire (ampliation thoracique ; capacité de tousser, crier signes d'encombrement)
Cardio-vasculaire
3. Examens complémentaires
Ils sont fonctions de l'orientation de l'étape clinique :
1) Ponction lombaire souvent indispensable
Electrophorèse des protéines, étude cytologique spécialisée, voire sérologie
2) Radio du rachis (face, profil, 3/4 ) centrée sur la région suspectée
3) Electrophysiologie neuro-musculaire (EMG, VCN)
L'électromyogramme (EMG) avec mesure de la vitesse de conduction (VC) est donc l'examen de choix devant toute
suspicion d'atteinte périphérique
4) IRM, TDM
B. ETIOLOGIES
1. PFA périphériques
1) Poliomyélite antérieure aiguë
Fièvre avec signes méningés suivis de paralysies flasques non symétriques
Douleurs musculaires
Abolition des ROT et des réflexes cutanés
Conservation de la sensibilité tactile et à la douleur
Virus retrouvé dans le LCR, dans la gorge et dans les selles
Régression des paralysies flasques peut durer des mois voire même des années
2) Polyradiculonévrites aiguë de Guillain-Barré +++
C'est la cause la plus fréquente
Installation rapide mais progressive de la PF, symétrique, ascendante, diffuse touchant les membres inférieurs
mais peut s'ettendre aux membres supérieurs et aux muscles respiratoires
ROT abolis
Paresthésie (crampes)
Signes dysautonomiques
LCR (la clef du diagnostic) : dissociation albumino-cytologique
3) Polynévritiques toxiques
En particulier le saturnisme (HTA, coliques, anémie).
4) Polynévrites médicamenteuses
Izoniazide, Nitrofurantoïne
59 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
5) Porphyries
Maladies génétiques intéressant le métabolisme de l'hème
Clinique : la polyneuropathie porphyrique s'installe en quelques heures. Le début peut être marqué par des
paresthésies, des douleurs des membres ou du tronc, ou être d'emblée moteur. Il s'agit d'une polyneuropathie
essentiellement motrice, extensive, touchant les quatre membres avec parfois une prédominance sur les membres
supérieurs (paralysie pseudo-radiale), les nerfs crâniens. Elle laisse volontiers comme séquelle une amyotrophie.
Déclenchement par la prise de certains médicaments (sédatifs, anticonvulsivants, sulfamides, antibiotiques,
oestro-progestatifs), ou par une infection
Troubles psychiques (confusion, troubles du comportement), crises d'épilepsie, crises douloureuses
abdominales.
EMG montre une atteinte axonale sans ralentissement des vitesses de conduction.
Couleur brun-rouge des urines lorsqu'elles sont laissées à l'air pendant 24 H.
Tests biologiques : élévation dans les urines des concentrations des précurseurs de l'hème (porphobilinogène,
uroporphyrines, acide delta-amino-lévulinique) et baisse de l'activité uro-synthétase dans les globules rouges.)
6) Botulisme (claustridium botulinum)
Due à une toxine qui se développe électivement dans les conserves et provoque initialement des troubles
digestifs (paralysie du pharynx, bouche oesophagienne), des signes neuro-végétatifs (sécheresse des
muqueuses), une paralysie de l'accommodation (mydriase aréflexique), puis une polyneuropathie motrice.
7) Maladie de LYME
Elle est secondaire à une piqûre de tique
Elle peut donner une polyradiculonévrite (PRN) aigue atypique, hyperalgique, peu symétrique
L'interrogatoire recherche la notion d'erythème au point de piqûre.
Une hypercytose est observée dans le LCR .La sérologie de Borrelia-Burgdorferi (spirochète) fait le diagnostic.
8) Paralysie dyskaliémique :
Circonstances favorisantes : diarrhée, vomissements...
Ionogramme sanguin hypokaliémie.
2. PFA centrales: myélopathies aiguës
Paralysie massive et bilatérale.
Anesthésie bilatérale à limite supérieure nette (niveau lésionnel).
ROT vifs.
Babinski (syndrome sous lésionnel).
Troubles sphinctériens (syndrome sous lésionnel).
EMG normal.
1) Causes traumatiques
Traumatismes vertébro-médullaires +++
Hématome épidural après ponction lombaire
2) Myélites aiguës virales +++.
Survient au décours d'une infection virale (rougeole, infection des voies aériennes supérieures... )
Coexistence de signes neurologiques traduisant une atteinte plus diffuse : encéphalite (encéphalo-myélite) ou
névrite optique rétro-bulbaire
Présence dans le LCR d'une pléiocytose peu importante (50 à 100 éléments par mm3) à prédominance
lymphocytaire, avec protéinorachie et glycorachie normales
Prélèvements virologiques et sérologiques orientés par les données anamnèstiques et cliniques (rougeole,
varicelle, herpes, oreillons…)
3) Compression aiguë de la queue de cheval (rarement)
Elle se caractérise par :
60 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Conférence Pr Radoui
PLANCHE CONSTANTINE
61 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Epilepsie de l’enfant
Démarche diagnostique et stratégie thérapeutique
I. Définitions
Les crises d’épilepsie sont des manifestations cliniques paroxystiques motrices, sensitives, sensorielles où
psychiques, accompagnées où non d’une perte de connaissance, liées à une décharge anormale, excessive et
hyper synchrone d’une population plus ou moins étendue de neurones du cortex cérébral.
La maladie épileptique est définie par la répétition, chez un même sujet, de crises épileptiques spontanées.
II. Conduite à tenir
1 Ière étape
A. Eliminer les épisodes aigus non épileptiques
1) Le spasme du sanglot
2) Les syncopes vagales
3) Les myoclonies du sommeil
4) Les accès d’hyperkplexia
5) Les terreurs nocturnes
B. Eliminer les crises épileptiques occasionnelles traduisant un dysfonctionnement aigu, transitoire et
réversible du SNC :
1) les convulsions fébriles
2) une intoxication médicamenteuse
3) un accident de sevrage médicamenteux
4) des troubles métaboliques
5) un traumatise crânien
6) un AVC
7) une infection du SNC
Démarche diagnostique
Affirmer l’épilepsie par un diagnostic électro-clinique
Préciser le type de crises et du syndrome épileptique
Rechercher la cause de l’épilepsie
A. Etablir le diagnostic (Objectif 1)
Le diagnostic d’épilepsie repose sur une corrélation électro-clinique :
Données de l’examen clinique dont le temps fort est l’interrogatoire pour préciser la sémiologie des
crises.
L‘EEG pour objectiver les images pathologiques et caractériser le type de décharge.
B. Préciser le type de crise et déterminer le syndrome épileptique (objectif 2)
On retiendra deux niveaux d’analyse dans la classification des épilepsies :
Un niveau d’analyse premier, portant sur la définition de la crise épileptique : caractère généralisé ou partiel.
Un niveau d’analyse plus complexe, permettant la définition du syndrome épileptique.
on a donc 2 classifications :
• Classification des crises épileptiques
• Classification des épilepsies et syndromes épileptiques
1. Classification internationale des crises épileptiques
1) Crises généralisées
62 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Le consensus actuel est de ne pas traiter une première crise même s’il existe des signes à l’EEG, il faut
attendre une deuxième, voire une troisième crise avant de prendre la décision de traiter.
2. Moyens
1) Classification des médicaments antiépileptiques et abréviations utilisées
Antiépileptiques classiques ou majeurs
65 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Phénobarbital (Gardénal )
Phénytoîne (Dihydan)
Carbamazépine (Tégrétol)
Valproate (Dépakine)
Ethosuximide (Zarontin)
Nouvelles molécules antiépileptiques
Vigabatrin (Sabril)
Felbamate (Taloxa)
Lamotrigine (Lamictal)
Topiramate (Epitomax)
Levetiracetam (Kepra)
Antiépileptiques d’appoint Benzodiazépines
Diazépam (Valium)
Nitrazépam (Mogadan)
Clonazépam (Rivotril)Clobazam (Urbanyl)
2) Posologie
effet prolongé
Comprimés
entériques
Ampoules
injectables*
3. Modalitées
1) Comment débuter le traitement
Une monothérapie de première intention : son choix dépend
du type de l’épilepsie
de la tolérance du médicament
En pratique
Epilepsies idiopathiques généralisées : Dépakine
67 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
REMARQUES
Les doses administrées doivent être modulées en fonction du poids de l’enfant
Chaque médicament doit être introduit progressivement par paliers de 07 à 10 jours afin d’éviter les effets
sédatifs.
syndrome de sevrage.
Tous les médicaments doivent être administrés en fin de repas
SYNDROME DE WEST
Syndrome des Spasmes infantiles
I. DEFINITION
Syndrome de West ou syndrome des spasmes infantiles décrit par le docteur William James West en 1841.
Triade parfois incomplète chez un nourrisson de moins d’un an associant :
Des spasmes épileptiques
Un arrêt ou une régression du développement psychomoteur.
Une hypsarythmie à l’EEG.
II. EPIDEMIOLOGIE
La plus fréquente des épilepsies du nourrisson (20 %), 5 à 10 % des épilepsies de l’enfant
L’incidence est estimée à 2,9 / 10.000 naissances vivantes
Légère prédominance masculine : sex-ratio autour de 1,5.
Syndrome âge-dépendant, presque toujours avant 1 an, pic de fréquence entre 3 à 7 mois.
III. DIAGNOSTIC
1. Le spasme épileptique : élément majeur du syndrome
Contraction brusque et brève (0,2 à 2 sec) des muscles axiaux, avec révulsion oculaire, suivie souvent de pleurs.
En flexion++ ou en extension.
Toutes les 5 – 30 secondes.
En séries (salves), de 20 à 40 spasmes. Jusqu’à 10 salves par jour
Au réveil ++, à l’endormissement
Symétriques ++ ou asymétriques.
2. Arrêt ou ralentissement du développement psychomoteur :
Hypotonie axiale, perte du contact, absence de réaction aux stimuli sonores, perte de la préhension volontaire
des objets
Un retard de développement peut être présent avant les spasmes (formes symptomatiques)
La perte du contact visuel est un facteur pronostic péjoratif
3. L’électroencéphalogramme (EEG) :
Tracé inter-critique : désorganisé, surchargé d’anomalies paroxystiques, pointes, ondes lentes diffuses, amples et
asynchrones = HYPSARYTHMIE.
EEG : organisation satisfaisante, anomalies paroxystiques intercritiques peu fréquentes (bouffées de poly pointes
ondes).
B. Epilepsie myoclonique sévère précoce :
Début précoce : période néonatale (parfois la 1ère heure de vie).
Les spasmes ne sont qu’un élément du syndrome épileptique associés à d’autres crises partielles motrices parfois
réduite à une déviation des yeux et/ou végétatives (rougeur du visage).
DPM altéré d’emblée.
Troubles neurologiques : diplégie, hémiplégie, quadriplégie, atteintes des paires crâniennes…
EEG très pathologique : de type suppression-burst
C. Syndrome d'Ohtahara :
Age de début : précoce avant 2-3mois.
Spasmes toniques myoclonies massives ou des crises partielles.
Examen neurologique et DPM perturbés.
EEG caractéristique : de type suppression-burst.
Souvent du à une malformation cérébrale.
D. Epilepsie myoclonique sévère du nourrisson ou syndrome de Dravet :
Le début : au cours de la 1ère année (3-10mois).
Crises survenant dans un contexte subfébrile souvent prolongées >10mn (EMC fréquent) dont la fréquence
augmente secondairement.
Examen neurologique et PM normal entre les crises.
EEG habituellement normal.
V. ETIOLOGIES
A. Les causes symptomatiques :
1. Les arguments en faveurs :
Retard du développement avant la survenue des spasmes.
Signes neurologiques.
Crises épileptiques partielles ou généralisées d’un autre type.
Syndrome dysmorphique : microcéphalie.
Anomalies neuroradiologiques.
EEG : anomalies unilatérales, asymétriques.
2/3 des cas, toute lésion cérébrale congénitale ou acquise précoce peut se compliquer de spasmes infantiles :
1. Les lésions anoxo-ischémiques :
La leucomalacie periventriculaire du prématuré.
La souffrance cérébrale périnatale.
Les lésions circulatoires post natales :
La mort subite ratée du nourrisson.
La noyade.
Les accidents d’anesthésie.
2. Les malformations cérébrales (manteau cortical)
La lissencéphalie.
Le syndrome d’Aicardi.
L’hémimégalencéphalie.
La dysplasie corticale focale.
La schizencéphalie.
3. Les séquelles d’infections du SNC :
Les embryo-foetopathies : CMV, rubéole.
Les encéphalites herpétiques.
70 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
B. Les spasmes cryptogénique : absence de preuve d’une étiologie, sont hautement suspects les patients qui
présentent :
Un déficit neurologique.
Un retard préexistant aux spasmes.
Des spasmes asymétriques.
Des crises partielles associées ou précédant les spasmes.
Examens neuroradiologiques normaux.
l’EEG : hypsarythmie asymétrique / absence de reprise rapide de l’hypsarythmie entre les spasmes d’une
même série.
une réponse incertaine au traitement.
Un pronostic souvent défavorable.
C. Les spasmes idiopathiques : trouble fonctionnel lié à l’immaturité cérébrale?( myélinisation retardée ) ;
caractéristiques :
Un développement psychomoteur strictement normal avant les spasmes.
Des spasmes symétriques.
A l’EEG : hypsarythmie typique (symétrique).
La réponse au traitement efficace et rapide.
Un pronostic est souvent favorable (Traitement précoce).
VI. TRAITEMENT
Mise en place rapide pour limiter la dégradation cognitive.
71 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Encéphalites aigues
I. DEFINITION
Les encéphalites sont des infections non suppurées du parenchyme cérébral
On en distingue deux types selon leur pathogénie :
- Les encéphalites primitives : avec réplication virale en intra cérébral
- Les encéphalites post infectieuses : dites inflammatoire (« encéphalomyélite aiguë disséminée »
II. INTERET
Fréquence : sont rares
Gravité : importante, mortalité 2O% sous traitement sinon 80%.
Diagnostic : symptômes cliniques non spécifiques.
Traitement : étroitement lié au mécanisme pathologique.
III. PHYSIOPATHOLOGIE
A. Les encéphalites primitives :
Sont les plus fréquentes des encéphalites avec réplication virale.
Leur facteur délétère principal est la multiplication virale dans les cellules du système nerveux central induisant un
effet cytopathogène et, dans le cas de l’herpès, une nécrose parenchymateuse
B. Les encéphalites post –infectieuse ou encéphalite aigue disséminée :
L’agent infectieux n’agit pas directement au niveau des cellules cérébrales mais par l’intermédiaire d’une réaction
auto-immune anormale, spécifique d’un auto Ag du SNC
B. Diagnostic virologique
1. Direct :
Culture cellulaire (HSV rarement isolé dans le LCR)
PCR : technique de référence détecter l’ADN de l’HSV dans le LCR
2. Indirect :
Dosage de l’INF alpha (positif si > 2 UI/l )
Recherche des anticorps : Sérum – LCR (2 prélèvements à 15 jours d’intervalle)
C. EEG
Anomalie diffuse asymétrique (polypointes, point-ondes) souvent en foyer uni ou bitemporales
D. TDM cérébrale
Elle est peu sensible
Examen d’orientation dans l’urgence
Elle doit toujours être réalisée sans et avec injection de produit de contraste
A un stade avancé:
- Une hypodensité des lobes temporaux
- Un œdème ou une prise de contraste
E. IRM cérébrale
Permet de visualiser ces mêmes lésions plus précocement (dès 24ème heure)
Les lésions sont visibles en T1 (hyposignal) et en T2 (hypersignal), traduisant l’œdème
Les structures préférentiellement touchées sont les lobes frontaux et temporaux
Les lésions sont souvent unilatérales
Dans les zônes hémorragiques, un hypersignal en T1 et T2 est constaté
IV. TRAITEMENT
1. Corticoïdes
Bolus de Méthyl prednisolone (solumédrol) : 30 mg/kg/j, répétée trois jours de suite (sans dépasser 1g/jr)
Relai prednisone per os : 1 mg/kg/J pendant les 10 jours puis décroissance progressive sur 4 à 6 semaines.
+/- Immunoglobulines intraveineus
2. Échanges plasmatiques
• En cas de non-réponse aux CTC
• Peuvent être réalisés selon un schéma de 7 échanges plasmatiques sur 14 jours (0,4g/kg)
3. Immunoglobulines polyvalentes
• Une alternative raisonnable chez les patients ne répondant pas ou ayant une contre-indication aux CTC
• Posologie : 2 g/kg sur 2 à 5 jours
X. EVOLUTION
Mortalité faible évaluée à 5%
Séquelles neurologiques dans 15 à 30% cas :
Déficits focaux
Ataxie
Éilepsie
Troubles visuels Troubles cognitifs et du comportement
Sous traitement : une amélioration rapide et un retour à un état clinique normal en une dizaine de jours
79 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
I. INTRODUCTION :
A. Définition :
Méningite : Inflammation des méninges.
Méningites à liquide clair : aspect macroscopique translucide du L.C.R. à la ponction lombaire
B. Intérêt :
Fréquence : les méningites virales ++
Gravité : souvent bénignes (virale), parfois mortelle en l’absence de traitement et entraîner des séquelles
neurologiques graves (BK)
Prévention : possible pour certains germes. (Vaccination B.C.G)
II. DIAGNOSTIC POSITIF:
A. Signes cliniques :
1- Chez le grand enfant :
2 syndromes : méningé et infectieux.
1. Syndrome infectieux : fièvre : élevée
2. Syndrome méningé :
1) Signes fonctionnels :
Céphalée : diffuses, continues avec paroxysmes, rebelles aux antalgiques
Vomissements : faciles en jet, inconstant
Diarrhée, voire constipation.
Photophobie, myalgies et rachialgies.
2) Signes physiques :
Contracture méningée :
Parfois nette réalisant la position en « chien de fusil ».
Parfois discrète, et là, il faut la rechercher par :
Raideur de la nuque : impossibilité de faire fléchir la tête sur le tronc.
Signe de Brudzinski : (la flexion brusque de la nuque entraîne une flexion du genou)
Signe de Kernig (impossibilité de fléchir le membre sur le tronc à 90°C sans fléchir les genoux)
Autres signes :
Hyperesthésie cutanée.
Troubles vasomoteurs : raie méningitique de Trousseau.
Troubles de la conscience : obnubilation, délire, agitation, parfois convulsion, coma.
ROT normaux ou vifs.
2- Chez le nourrisson :
Fièvre : au 1ier plan.
Troubles digestifs : diarrhées, vomissements, refus de tétée.
Troubles neurologiques :
81 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
5) Contre-indications :
Signes en foyers. (HIC).
Syndrome hémorragique, troubles de l’hémostase.
Infection cutanée dans la région lombaire.
Spina bifida.
Instabilité cardio-respiratoire.
Purpura fulminans.
FO ne doivent retarder la PL.
6) Résultats :
Macroscopie :
Un liquide clair hypertendu en eau de roche.
Etude biochimique :
Protéinorachie légèrement élevé ne dépasse pas 1g/l avec glycorachie normale si viral
Protéinorachie super à 1g/ l si bactérienne.
Etude cytologique :
10 à 100/mm3 en général, parfois 100-1000/mm3
lymphocytes > 50 %.
La formule peut être mixte : PN + lymphocytes.
Etude bactériologique : permet de :
Rechercher le germe par :
Examen direct avec coloration
Culture sur milieu ordinaire ou enrichie
Examen direct et culture+ BAAR
82 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Antigènes solubles
PCR
Rechercher les Ag solubles
4. Autres examens :
FNS : hyper GB.
CRP, procalcitonine, VS : ont surtout un intérêt pour différencier méningite bactérienne et virale
Dosage du LDH : si > 3mmol/L origine bactérienne
III. DIAGNOSTIC DE GRAVITE
Troubles des fonctions supérieures et/ou signes de Localisation neurologique en faveur d’une Méningo-encéphalite
Troubles de la conscience jusqu’au coma profond.
Troubles neurovégétatifs et signes d’HIC
Etat de choc.
IV. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
1. Méningites carcinomateuses
Altération de l’état général.
Syndrome tumoral
Atteinte des nerfs crâniens.
L’analyse du liquide céphalo-rachidien montre des c malignes
2. Maladies de systèmes
Maladie de Behçet
LED
périartérite noueuse
maladie de Wegener.
La présence de signes extra neurologiques cliniques et biologiques – facteurs antinucléaires (FAN), anticorps anti-
cytoplasmes des polynucléaires (ANCA) – oriente le diagnostic étiologique.
5. Thrombophlébite cérébrale
Elle s’accompagne d’une réaction méningée à prédominance de polynucléaires.
Elle survient dans un contexte septique locorégional, dans un contexte de troubles de l’hémostase thrombogène.
Le diagnostic repose sur l’imagerie : scanner avec injection, angio-imagerie par résonance magnétique, artériographie.
6. Méningites médicamenteuses
Habituellement de caractère aigu et à prédominance de polynucléaires, elles peuvent se voir après la prise
d’isoniazide, de cotrimoxazole, l’azathioprine et l’injection intrathécale d’antibiotiques ou de méthotrexate…
VI. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE :
A- Enquête :
1. Interrogatoire :
Age, statut vaccinal, cicatrice de BCG, mode de vie et habitudes alimentaires
ATCD : diabète, TBC, HIV, corticothérapie, immunosuppresseurs.
Cas similaire dans l’entourage.
Date et mode de début.
Signes accompagnateurs : frissons, asthénie, anorexie, amaigrissement, éruption.
Notion de prise des ATB traversant la barrière méningée.
Contacte avec les animaux : chien, rats, bovins, ovins, …
2. Clinique :
Examen neurologique
Examen pleur pulmonaire : toux chronique, hémoptysie, syndrome de condensation ou d’épanchement pleural
liquidien
Examen cardiovasculaire : rechercher un souffle, ou modification d’un souffle antérieur….
83 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Examen du revêtement cutané : éruption cutanée étendue ou localisée, vésiculeuse, herpes labial, conjonctivite.
Examen des aires ganglionnaires : à la recherche des ADP périphériques.
Examen hépato-digestif : recherche d’une splénomégalie, hépatomégalie.
Examen ORL : à la recherche des signes d’une otite, sinusite, rechercher une angine.
3. Examens complémentaires :
Étude du LCR: voir ci-dessus
TDM et /ou IRM cérébrale
Hémoculture, et prélèvement de la porte d’entrée si elle existe.
NFS ,plaquettes ;ionogramme sanguin, fonctions rénale et hépatique, glycémie capillaire en urgence confirmée par
glycémie veineuse, calcémie, bilan D’hémostase.
-VS, CRP, procalcitonine 0,5 mg/ml.
Sérologie selon le contexte épidémiologique : HIV, crypto, syphilis, lyme, leptospirose, brucellose.
Radio du thorax à la recherche de miliaire, caverne, pleurésie,
BK tubage gastrique, BK urines,
IDR à la tuberculine.
B - Etiologies :
LCR :
- Biochimie : protéinorachie souvent supérieure à 1 g/L, une hypoglycorachie habituelle mais inconstante.
- Cytologie : est clair avec formule panachée
- Bactériologie : la recherche du germe est rarement positive au direct, a culture est systématique
Traitement est à base d’une amoxilline 200mg/kg/J pendant 21 j
Pronostic : mortalité élevé
3. Méningites mycosiques :
la méningite à Cryptococcus neoformans est la plus fréquente.
Terrain immunodéprimé : hémopathie, lymphomes, immunodépression thérapeutique (corticoïdes), SIDA
Le tableau clinique est caractérisé par son caractère subaigu, le syndrome méningé est peu marqué ou absent.
Le liquide céphalo-rachidien montre: une hypercytose souvent très modérée, à prédominance lymphocytaire, une
hypoglycorachie inconstante.
l’examen direct, après coloration à l’encre de Chine, la culture sur milieu de Sabouraud.
Des localisations extraméningées sont possibles : pulmonaire, cutanée, hématopoïétique, osseuse.
Un traitement : mphotéricine B (Fungizone)
4. La méningite ourlienne peut s’accompagner d’une hypoglycorachie.
B. Méningites lymphocytaires normoglycorachiques
1- Méningites d’origine virales
1. Méningites virales bénignes
Les plus fréquentes mais doivent rester un diagnostic d’élimination
Syndrome méningé fébrile intense mais sans signes de gravité
Spontanément curable avec un traitement symptomatique
LCR:
Lymphocytose modérée.
Hyperprotéinorachie discrète < 1.5 g/l.
Glycorachie normale.
Culture LCR stérile.
Une formule panachée marque souvent le début de la méningite virale.
Les étiologies :
Méningite virale à Entérovirus
- Fréquente: 80-85% des méningites virales
- Echo et Coxsackie: 80% des cas
- Prévention: hygiène des mains et de l’eau
Méningite virale ourlienne
- Notion de contage avec un porteur d'oreillons 3 semaines auparavant.
- Notion de parotidite bilatérale contemporaine ou ayant précédée le syndrome méningé
- La parotidite est absente dans la moitié des cas
- Traitement : symptomatique
Autres : Rougeole, Rubéole, Poliovirus, EBV, Adénovirus…..
2. La méningo-encéphalite herpétique :
C’est étiologie imposant un diagnostic et un traitement urgents.
Elle est due essentiellement à l’herpes virus simplex de type 1.
Cliniquement, le diagnostic doit être suspecté devant l’association
- Un syndrome infectieux
- Signes méningés
- Trouble de la conscience
85 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
- Signes pouvant faire suspecter une atteinte temporale ou frontotemporale : anosmie, hallucination olfactive,
auditive, gustative, aphasie, troubles du comportement ; de convulsions
Liquide céphalo-rachidien : une lymphocytose avec protéinorachie variable, glycorachie normale et présence
d’hématies (nécrose cérébrale hémorragique).
L’électroencéphalogramme montre une anomalie diffuse asymétrique (polypointes, point-ondes) souvent en
foyer uni ou bitemporales
Le scanner cérébral recherche des zones hypodenses fronto-temporales d’apparition tardive.
Traitement : Traitement antiviral : Aciclovir 15 mg/kg/08h. IVL pendant 21j, anticonvulsivants
3. La primo-infection liée VIH
Le tableau est comparable à celui d’une méningite virale aiguë banale.
Le diagnostic : test rapide, sérologie ELISA, tout test positif doit être confirmé par le Western Blot, charge virale.
TRT : Trithérapie antirétrovirale
2- Méningites d’origine bactériennes :
1. La brucellose :
Notion de contage exposée,
Clinique :
- Fièvre sudoro-algique
- Atteinte radiculaire
Sérologie de Wright.
Les hémocultures et la culture du liquide céphalo-rachidien sont habituellement négatives.
TRT : Cotrimoxazole (8mg/40mg/kg/j)
2. La listériose
Peut s’accompagner d’une méningite lymphocytaire normoglycorachique.
Traitement est à base d’une amoxilline 200mg/kg/J pendant 21 j
3. La maladie de Lyme
Morsure de tiques.
Atteinte des paires crâniennes.
Sérologie.
TRT : céftriaxone par voie parentérale. ou l’amoxicilline.
4. La leptospirose :
Notion de bain en eau douce
Diagnostic repose sur les myalgies intenses, l’injection conjonctivale, l’atteinte rénale, avec protéinurie et atteinte
hépatique
les hémocultures la première semaine puis la sérologie.
5. La syphilis :
Notion de contage avec chancre 2 à 8 semaines auparavant
Manifestations clinique : fièvre, éruption cutanée, atteinte hépatique,
Sérologie
3- Méningites d’origine parasitaires
Sont exceptionnelles.
Le diagnostic repose sur l’origine géographique ou la notion de séjour en pays d’endémie, la mise en évidence du
parasite, la sérologie.
Les étiologies sont : paludisme, toxoplasmose chez l’immunodéprimé, la trypanosomiase
C. Méningites a liquide claire à prédominance de polynucléaires
1. Les méningites bactériennes décapitées
sont de plus en plus fréquentes du fait de la prescription croissante d’antibiotiques.
Le tableau clinique est aspécifique et le liquide céphalo-rachidien est négatif au direct et stérile.
86 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Le diagnostic repose sur la prise récente d’antibiotiques, l’existence d’une porte d’entrée ou de localisations
infectieuses à distance : foyer ORL ou pulmonaire, signes cutanés.
L’analyse du liquide céphalo-rachidien montre une hypoglycorachie plus ou moins franche, une formule à
prédominance de polynucléaires, plus ou moins altérés.
Une antibiothérapie doit être débutée au moindre doute.
2. Une méningite bactérienne à son tout début
notamment à méningocoque peut donner un liquide clair avec une réaction cellulaire modérée et une glycorachie
normale.
La ponction lombaire doit être répétée, quelques heures plus tard, ramenant un liquide céphalorachidien
caractéristique.
3. La méningite listérienne peut avoir une prédominance de polynucléaires.
4. Une réaction méningée à une infection bactérienne au contact des méninges (abcès cérébral, empyème
sousdural, autres foyers infectieux)
5. La méningite au cours d’une endocardite bactérienne
6. Au tout début d’une virose, le liquide céphalorachidien peut avoir une formule à prédominance de polynucléaires.
La répétition de la ponction lombaire est utile, ramenant un liquide caractéristique.
VII. SURVEILLANCE
Maladie: T°, PC, Poids ex. neurologique,
Traitement : - Observance du traitement, Les effets secondaire
IX. PREVENTION
Bactérienne : vaccination méningocoque, HI, pneumocoque
Tuberculeuse : vaccination BCG
Virus : vaccination virus oreillon, rougeole
X. CONCLUSION
Le diagnostic d'une méningite à liquide clair est fait à la ponction lombaire.
La plupart des cas sont d'origine virale
Mais il faudra se méfier d'autres étiologies comme la tuberculose, la listériose dont l'évolution n'est pas
spontanément résolutive.
La méningite herpétique représente un cas à part: son traitement constitue en effet une urgence et doit être
institué dès la simple suspicion clinique.
I- PRINCIPES GÉNÉRAUX
- L'examen neurologique doit être fait systématiquement au cours de tout examen clinique complet.
- Comme tout examen clinique, il comprend un interrogatoire et un examen physique qui doit suivre un ordre
rigoureux
- Le matériel nécessaire est : un marteau à réflexe, un diapason, une lampe de poche, une aiguille, un morceau de
coton hydrophile, un tube d'eau chaude et un tube d'eau froide et une pointe mousse
- L'examen neurologique d'un malade conscient nécessite sa collaboration étroite; elle sera obtenue par une mise
en confiance préalable et une explication claire des différentes manœuvres.
- Enfin, cet examen ne doit pas être trop long, car la fatigue peut aboutir à des réponses erronées
II- INTERROGATOIRE : recherche
- Antécédents familiaux pathologiques
- Consanguinité
- Antécédents personnels
- Date de début des troubles et les signes accompagnateurs
- Circonstances de survenue des troubles: contexte infectieux, toxique, traumatique, contexte malformatif
- Prise médicamenteuse
Evalue l’état mental
- Orientation dans le temps et dans l’espace
- Les troubles de l'humeur et du comportement : instabilité, euphorie, agressivité
- Les troubles de la mémoire : récente ou éloignée
- Les performances intellectuelles : connaissances générales, calcul
Recherche les troubles du langage : aphasie
Recherche les signes fonctionnels
- Algies cranio-faciales
- Les troubles sensitifs subjectifs : à type de douleur ou de paresthésies
- Les troubles sphinctériens
III- EXAMEN PHYSIQUE
A. Etat de Conscience et fonctions cognitives
1. Les perturbations de la conscience peuvent aller de l’obnubilation au coma. Mieux évalué par le score de Glasgow
Paramètres Score Enfants âgés de moins de 5 ans Enfants âgés de plus de 5 ans
Ouverture des yeux 4 Spontanée
3 la voix
2 la douleur
1 Absente
Réponse verbale 5 Sourires, cris, mots appropriés pour l'âge Orientée
4 Cris ou mots inappropriés Confuse
3 Cris à la douleur Mots inappropriés
2 Geignement à la douleur Sons inappropriés
1 Absente Absente
Réponse motrice 6 Normale, spontanée Normale sur ordre
5 En retrait au toucher Localisée
4 En retrait à la douleur En retrait à la douleur
3 Stéréotypée en flexion Stéréotypée en flexion
2 Stéréotypée en extension Stéréotypée en extension
1 Absente Absente
Total 15
88 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Réflexe bicipital
Avant-bras en semi-flexion et supination
Percussion du pouce placé sur le tendon du biceps brachial
Réponse : contraction du biceps et flexion du coude
Niveau de l'arc réflexe : C5, nerf musculo-cutané
Réflexe tricipital
Avant-bras en semi-flexion maintenu par l'examinateur
Percussion du tendon du triceps brachial au-dessus de l'olécrâne
Réponse : contraction du triceps et extension du coude
Niveau de l'arc réflexe : C7, nerf radial
2) Aux membres inférieurs :
Réflexe rotulien
Percussion du tendon rotulien chez un patient assis jambes
pendantes, ou bien couché jambe semi-fléchie soutenue par
l'examinateur.
Réponse : contraction du quadriceps et extension du genou
Niveau de l'arc réflexe : L4, nerf fémoral
Réflexe achilléen
Percussion du tendon d'Achille
Réponse : contraction du triceps sural et flexion plantaire du pied.
Niveau de l'arc réflexe : S1, nerf tibial
3) Modifications pathologiques des réflexes OT :
Abolition ou aréflexie :
Elle n'a de valeur que si le réflexe idio-musculaire est conservé (c'est-à-dire que la percussion directe du muscle
entraîne une contraction de celui-ci) Elle est due :
- Soit à une atteinte de l'arc réflexe : racine postérieure, corne antérieure, nerf rachidien ou périphérique.
- Soit à une atteinte sévère de l'encéphale ou de la moelle à sa phase initiale.
Exagération ou hyper-réflectivité ostéo-tendineuse :
Les réflexes sont amples, vifs, diffusés (extension de la zone réflexogène), poly cinétiques (plusieurs réponses pour
une seule stimulation)
Traduisant une lésion de la voie pyramidale.
2. Les réflexes cutanés et muqueux
1) Le réflexe cutané plantaire
Le réflexe cutané plantaire n'est interprétable que si l'innervation sensitive et
motrice de la plante du pied et des orteils est intacte.
La stimulation en parcourant avec une pointe mousse le bord externe de la plante
du pied en partant du talon pour aboutir à la base du premier orteil
Réponse normale : flexion du gros orteil et accessoirement des autres orteils
Le signe de Babinski consiste en une extension lente du gros orteil avec parfois écartement des autres orteils, il
peut traduire un syndrome pyramidal ou être physiologique chez le nourrisson avant l'âge de la marche
2) Les réflexes cutanés abdominaux
Ils se recherchent en frôlant la paroi abdominale avec une pointe mousse.
On obtient un réflexe cutané abdominal supérieur, moyen et inférieur, suivant que l'effleurement se situe au-
dessus, au niveau ou au-dessous de l'ombilic.
Réponse : brève contraction de la paroi abdominale avec attraction de l'ombilic
91 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
L'abolition des réflexes cutanés abdominaux se voit en cas de péritonite, en cas de lésion du faisceau pyramidal et
en cas de lésions intéressant les racines et les segments médullaires de D6 àD12.
3) Le réflexe crémastérien
Le sujet étant placé en décubitus dorsal, les cuisses en abduction légère : une contraction du crémaster avec
ascension du testicule ou de la grande lèvre obtenue par la stimulation cutanée de la face interne de la cuisse
Il est aboli en cas de lésion du faisceau pyramidal et de lésions intéressant les racines et segments L1-L2.
4) Réflexe anal
Excitation de la marge de l'anus
Réponse : contraction du sphincter anal
Niveau de l'arc réflexe : S4-S
5) Le réflexe vélo-palatin
La stimulation du voile du palais avec une abaisse langue entraîne sa contraction.
En cas de lésion du X : la moitié du voile se contracte et la luette est attirée vers le côté sain.
6) Le réflexe cornéen
Excitation douce de la cornée avec un coton
Réponse : clignement palpébral
Il est aboli dans les lésions du V, du VII et au cours des comas
E. L'examen des nerfs crâniens
I : olfactif, II : optique, III : moteur oculaire commun, IV : pathétique, V : trijumeau, VI : moteur oculaire externe,
VII : facial, VIII : auditif, IX : glosso-pharyngien, X : pneumogastrique, XI : spinal, XII : grand hypoglosse.
Tous les noyaux d'origine siègent au niveau du tronc cérébral sauf l'olfactif et l'optique.
Le III et le IV siègent au niveau des pédoncules cérébraux. Le V, le VI, le VII et le VIII siègent au niveau de la
protubérance.
Le IX, le X, le XI et le XII siègent au niveau du bulbe.
1.L'olfactif (I) : s'explore en demandant au sujet d'identifier les yeux fermés différentes odeurs (savon, tabac, café)
2.L'optique (II) :
L'étude de l'acuité visuelle : elle se fait pour chaque œil
L'étude du champ visuel : on demande au sujet de fixer un point droit devant lui et l'examinateur déplace son
doigt de la périphérie vers le centre
L'étude du fond d'œil (FO) : se fait à l'aide d'un ophtalmoscope après dilatation pupillaire
3. L'oculomotricité :
Les mouvements des globes oculaires : sont sous la dépendance des nerfs oculomoteurs : le III, le IV et le VI qui
innervent les muscles oculomoteurs.
Les mouvements des paupières : sont sous la dépendance de deux muscles antagonistes.
- Le releveur de la paupière supérieure : qui permet l'ouverture de la paupière, il est formé de deux muscles : Un
muscle strié : innervé par le III. Un muscle lisse : innervé par les fibres sympathiques.
- L'orbiculaire : qui permet la fermeture active de la paupière; il est innervé par le VII.
La motilité des pupilles la motilité des pupilles est sous la dépendance :
- Des muscles constricteurs de la pupille : qui sont innervés par les fibres parasympathiques qui cheminent avec le
III.
- Des muscles dilatateurs de la pupille : qui sont innervés par les fibres sympathiques.
- Un strabisme divergent avec impossibilité de mouvoir le globe oculaire en haut, en bas et en dedans.
- Une mydriase aréactive, avec abolition du réflexe photomoteur et du réflexe d'accommodation.
LA paralysie du IV entraîne :
- Une diplopie verticale dans le regard vers le bas et vers le côté sain; pour compenser le sujet incline la tête sur
l'épaule du côté sain et tourne la tête vers ce côté.
La paralysie du VI associe :
- Une diplopie horizontale.
- Un strabisme convergent.
La paralysie du sympathique cervical supérieur réalise le syndrome de Claude Bernard Horner
Le signe d'Argyll-Robertson : qui est un signe de syphilis nerveuse, associe :
- Une abolition bilatérale du réflexe photomoteur avec conservation du réflexe accommodation-convergence
- Un myosis.
- Une inégalité et une irrégularité pupillaires.
Références
- Rose-Marie Hamladji « Précis de sémiologie » 1985
- Examen neurologique collège des enseignants de neurologie
95 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
I- LES PARALYSIES
La paralysie est une diminution ou une abolition de la motricité volontaire.
La motricité volontaire est possible grâce au système pyramidal, au neurone moteur
périphérique et aux muscles.
Rappel anatomo-pathologique
- Le système pyramidal commence au niveau de l'aire motrice frontale ascendante,
descend dans la capsule interne, traverse les pédoncules cérébraux, la protubérance et croise dans la partie inférieure
du bulbe au-dessous des noyaux d'origine des nerfs crâniens réalisant le faisceau pyramidal croisé qui descend dans le
cordon latéral de la moelle épinière.
Une petite partie du faisceau pyramidal ne croise pas dans le bulbe et forme le faisceau pyramidal direct qui descend
dans le cordon antérieur de la moelle et qui est destiné presque entièrement à la région cervicale.
Une lésion du système pyramidal entraîne une paralysie dite centrale.
- Le neurone moteur périphérique
Une lésion du neurone moteur périphérique entraîne une paralysie dite périphérique
- Les muscles : une anomalie musculaire pourra entraîner une diminution de la motricité volontaire soit par atteinte de
la jonction neuromusculaire; soit par atteinte du muscle lui même
96 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
La paraplégie flasque : se voit au stade initial des lésions médullaires aiguës (section médullaire traumatique)
et associe :
- Une perte complète de la motricité des membres inférieurs
- Une hypotonie
- Une abolition des réflexes ostéo-tendineux
- Un signe de Babinski bilatéral
- Des troubles sensitifs dont la limite supérieure permet de faire le diagnostic topographique.
- Des troubles sphinctériens
La paraplégie spasmodique : elle peut soit succéder à une paraplégie flasque; soit s'observer d'emblée au
cours des lésions chroniques essentiellement au cours des compressions médullaires; elle associe
- Une hypertonie de type pyramidal
- Une hyper-réflectivité ostéo-tendineuse
- Un signe de Babinski bilatéral.
- Des troubles sensitifs à tous les modes.
- Des troubles sphinctériens.
B- Les paralysies périphériques
En rapport avec une atteinte périphérique : corne antérieure de moelle, racines rachidiennes, plexus, nerfs moteurs
Caractères communs :
Troubles moteurs :
- Paralysie flasque avec hypotonie
- Abolition des réflexes ostéo-tendineux dans le territoire paralysé
- Amyotrophie souvent associée à des fasciculations
- Troubles vasomoteurs : cyanose, refroidissement et troubles sudoraux
Troubles sensitifs :
- Subjectifs à type de douleurs ou de paresthésies
- Objectifs : anesthésie complète portant sur tous les modes de sensibilité.
1- Le syndrome de la corne antérieure :
- Une paralysie flasque asymétrique intéressant surtout les muscles proximaux
- Une atrophie musculaire
- Des troubles vasomoteurs importants
- Une absence de troubles sensitifs objectifs.
2- Les syndromes radiculaires :
Le syndrome mono-radiculaire : exemple : la sciatique L5 ou SI par hernie discale
Le syndrome pluri-radiculaire : le syndrome de la queue de cheval est dû à une lésion du canal rachidien
siégeant au-dessous du cône terminal de la moelle : jonction L1-L2 et associe :
- Des troubles sensitifs : à type de douleurs surtout au début et une anesthésie en selle
- Des troubles moteurs : paralysie flasque dans le territoire des racines sacrées
- Des troubles génito-urinaires : troubles urinaires avec incontinence ou rétention
Le syndrome radiculaire diffus ou polyradiculonévrite : associe :
- Des troubles moteurs : paralysies flasques, symétriques avec paralysies des nerfs crâniens.
- Des troubles sensitifs : à type de paresthésies.
- Des troubles des réflexes ostéo-tendineux qui sont abolis.
- Des anomalies du liquide céphalo-rachidien à type de dissociation albumino-cytologique
3- Les syndromes plexiques : l'atteinte globale du plexus brachial réalise une paralysie totale avec anesthésie du
membre supérieur.
4- Les syndromes tronculaires : l'atteinte d'un nerf va entraîner la paralysie de plusieurs muscles
Le nerf radial : qui va donner la main tombante
Le nerf cubital : se manifeste par la main en griffe
98 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Le nerf sciatique poplité externe : réalise le pied tombant qui est responsable du steppage
Le nerf phrénique : va être responsable d'une paralysie de l’hémidiaphragme.
La polynévrite : est un syndrome moteur et sensitif bilatéral et symétrique de topographie distale
La multinévrite : est un syndrome moteur et sensitif qui est asymétrique.
C- Les troubles moteurs d'origine musculaire : peuvent être de deux types :
1- Atteinte primitive des muscles ou myopathies qui associent :
- Des paralysies progressives prédominant aux racines des membres.
- Une atrophie musculaire
- Absence de fasciculations
- L'absence de troubles sensitifs
- Des réflexes ostéo-tendineux qui peuvent être conservés.
- L'abolition du réflexe idio-musculaire.
2- Atteinte de la jonction neuro-musculaire ou myasthénie qui est une fatigabilité à l’effort répété, qui régresse
au repos et après injection de Prostigmine.
II- LES SYNDROMES EXTRA-PYRAMIDAUX
- Les lésions du système extrapyramidal vont se manifester par des troubles de la motricité involontaire qui réalisent
des mouvements anormaux associés à des troubles du tonus avec conservation de la motricité volontaire.
- Les syndromes extrapyramidaux sont dominés par le syndrome parkinsonien,
- Les autres syndromes extrapyramidaux plus rares, ce sont : l’athétose, les dystonies, la chorée et l’hémiballisme
Rappel anatomo-physiologique du système extrapyramidal
- Le système extrapyramidal est annexé à la voie motrice principale
- Il est formé des noyaux gris centraux, ses faisceaux cheminent dans le cordon antérolatéral de la moelle.
- Le rôle de ce système est la régulation du tonus musculaire et son adaptation à la posture et au mouvement.
Les différents syndromes extrapyramidaux
1- Le syndrome parkinsonien
Il est caractérisé par trois signes : le tremblement parkinsonien, l'akinésie et l'hypertonie.
2- Le mouvement athétosique :
- C’est un mouvement involontaire lent et incessant, intéressant les extrémités des membres et la face.
- Le mouvement athétosique se développe sur un fond d'hypertonie, il est aggravé par la fatigue et les émotions; il
s'atténue au repos et disparaît pendant le sommeil.
3- Les dystonies
- Réalisent des contractions toniques involontaires et intermittentes localisées à certains groupes musculaires
La dystonie d'attitude : atteint les muscles de la statique du tronc réalisant des incurvations variées
Le torticolis spasmodique : est la forme la plus commune des dystonies
Les dystonies de la face
Les crampes fonctionnelles : la plus fréquente est la crampe des écrivains : elle affecte les doigts qui se
crispent sur le stylo
4- Le mouvement choréique
- C’est une agitation motrice involontaire, incessante et anarchique qualifiée de « folie musculaire ».
- Elle est faite de mouvements brusques, explosifs, de durée brève, de siège et d'amplitude changeant sans cesse
- Le mouvement choréique s'accompagne d'une hypotonie, il perturbe le mouvement volontaire gênant la marche
5- Le mouvement ballique ou hémiballisme
- Dû à une hémorragie détruisant le corps de Luys.
- Il réalise un mouvement d'apparition brutale et d'une grande violence prédominant à la racine des membres,
essentiellement au membre supérieur
Tremblement d'attitude
Tremblement de repos
Tremblement d'action ou intentionnel
2- Les myoclonies
Sont des contractions musculaires brèves et involontaires génératrices ou non d'un déplacement segmentaire.
3- Les tics
- Sont des mouvements involontaires qui se répètent à intervalle variable, sans motivation extérieure, habituellement
selon le même type chez un sujet donné, mais variable d'un sujet à l'autre.
- Ils ne s'accompagnent ni de troubles du tonus, ni de troubles de la motricité.
- Il s'agit le plus souvent de clins d'yeux, de grimaces, de haussement d'épaules, de mouvements du cou et de la tête.
Troubles de la sensibilité
Rappel anatomophysiologique
On distingue deux modes de sensibilité : la sensibilité extéroceptive et la sensibilité proprioceptive
La sensibilité extéroceptive ou superficielle : recueille les sensations cutanées provoquées par le tact, la
douleur, le chaud et le froid.
La sensibilité proprioceptive ou profonde : renseigne sur les attitudes et les déplacements segmentaires.
Ces deux types de sensibilité sont véhiculés par deux voies différentes :
La voie spinothalamique transmet les sensations thermo-algésiques,
La voie lemniscale transmet les sensations proprioceptives.
La sensibilité tactile emprunte les deux voies : spino-thalamique et lemniscale.
- Les récepteurs de la voie spinothalamique : sont répartis sur l'ensemble des téguments.
Les mécanorécepteurs sont sensibles au tact, à la pression, au déplacement des poils.
Les thermorécepteurs sont sensibles au froid et au chaud.
Il n'y a pas de récepteurs spécialisés pour la douleur.
- Les récepteurs de la voie lemniscale: situés dans les muscles, les tendons, les capsules et les ligaments articulaires
Examen clinique
1- Les troubles sensitifs subjectifs Ils peuvent être de deux types : les douleurs et les paresthésies
Les douleurs : il faudra préciser le type, le siège, les circonstances d'apparition et l'évolution.
Les paresthésies : sont des sensations anormales habituellement non douloureuses et non motivées par un
stimulus extérieur, de types divers : fourmillements, picotements, sensations de ruissellement, de courant
d'air chaud ou froid, de courant électrique.
2- Les troubles sensitifs objectifs
On explore successivement la sensibilité superficielle et la sensibilité profonde
Une hypoesthésie : diminution de la sensibilité
Une anesthésie : abolition de la sensibilité
Une anesthésie douloureuse : l'association dans un même territoire d'une anesthésie et de douleurs
Une hyperesthésie : est une sensibilité accrue aux divers modes de stimulation
Une hyperalgésie : est la perception sous forme de douleur d'un stimulus normalement non douloureux :
chaud, froid
Les différents syndromes sensitifs
I- Les syndromes sensitifs d'origine périphérique
Ils sont en rapport avec une atteinte soit des troncs nerveux, soit des racines.
1- Mono névrite : est l'atteinte d'un seul tronc nerveux.
Signes subjectifs : douleurs et paresthésies dans le territoire de distribution sensitive du nerf atteint
Signes objectifs : hypoesthésie ou anesthésie et troubles moteurs dans le territoire du nerf atteint.
2- Polynévrite : est l'atteinte symétrique de plusieurs troncs nerveux, la topographie est habituellement distale.
Signes subjectifs : douleurs profondes et paresthésies.
100 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Signes objectifs : hypoesthésie cutanée le plus souvent ; parfois troubles de la sensibilité profonde
3- Mono radiculite : est l'atteinte d'une seule racine.
Signes subjectifs : sont au premier plan, douleur de type radiculaire suivant le trajet de la racine, Parfois, on
peut retrouver des paresthésies.
Signes objectifs : habituellement discrets à type d'hypoesthésie, troubles moteurs sont également discrets.
4- Polyradiculonévrite : est l'atteinte symétrique de plusieurs racines.
Signes subjectifs : sont au premier plan à type de paresthésies et parfois de douleurs.
Signes objectifs : habituellement absents, il existe des troubles moteurs symétriques et diffus intéressant les
membres et les nerfs crâniens. Le LCR est caractéristique, il montre une dissociation albumino-cytologique
5- La tétanie : est un syndrome sensitivomoteur évoluant par crises paroxystiques.
II- Les syndromes sensitifs centraux
Ils peuvent avoir pour origine une atteinte de la moelle, du bulbe, du thalamus ou du cortex.
1- Au niveau de la moelle :
Le syndrome médullaire complet :
Se voit dans les paraplégies qui réalisent une lésion complète de la moelle, soit par section médullaire, soit par
compression. On observe alors une anesthésie ou hypoesthésie
- La limite supérieure du trouble de la sensibilité à une valeur capitale pour le diagnostic topographique
Les syndromes médullaires partiels :
- Une lésion de l'hémi-moelle droite ou gauche : réalise le syndrome de Brown-Sequard associant :
Du côté de la lésion : des troubles de la sensibilité profonde et des troubles moteurs à type de paralysie.
Du côté opposé à la lésion des troubles de la sensibilité thermo-algésique
- Une lésion des cordons postérieurs : réalise le syndrome cordonal postérieur qui peut s'accompagner de
Troubles sensitifs subjectifs dont le plus caractéristique est la douleur en éclair
Les troubles sensitifs objectifs vont porter uniquement sur la sensibilité profonde; ils associent :
o Une ataxie avec signe de Romberg
o Troubles de la marche : démarche talonnante
o Une abolition de la sensibilité vibratoire au diapason.
o Une perte du sens de position segmentaire des membres.
o Une astéréognosie : perte de la reconnaissance palpatoire des objets
o Il n'y aura pas de troubles de la sensibilité thermo-algésique d'où le nom de dissociation tabétique
- Une lésion centromédullaire située autour du canal épendymaire, va entraîner
Des troubles isolés de la sensibilité thermo-algésique « en bande » ou « suspendue »
avec conservation de la sensibilité profonde, c'est la classique dissociation syringomyélique
2- Au niveau du bulbe
L’atteinte de la région latérale du bulbe réalise le syndrome de Wallenberg qui est un syndrome alterne sensitif (dû à
un ramollissement du bulbe par ischémie artérielle dans le territoire vertébro-basilaire).
Du côté de la lésion : hypoesthésie ou une anesthésie thermo-algésique dans le territoire du trijumeau avec
conservation de la sensibilité tactile, un syndrome de Claude Bernard Horner, un syndrome vestibulaire et un
hémi syndrome cérébelleux
Du côté opposé à la lésion : une hémianesthésie thermo-algésique des membres réalisant avec l'anesthésie
faciale du côté de la lésion, le syndrome sensitif alterne ; une hémiparésie peut être observée.
3- Au niveau du thalamus
C'est le syndrome capsulo-thalamique de Dejerine-Roussy qui va se manifester :
Du côté opposé à la lésion :
o Des troubles sensitifs subjectifs à type d'hyperalgie
o Des troubles de la sensibilité profonde et des troubles de la sensibilité thermo-algésique.
o Une hémianopsie latérale homonyme.
o Une hémiparésie.
4- Au niveau du cortex
101 Dr Nekmouhe Dr Bouhafara
Des lésions du cortex pariétal vont entraîner des troubles sensitifs de la moitié opposée du corps souvent limités à une
partie du corps
Trouble du sens des positions sédentaires et astéréognosie
Les troubles de la sensibilité superficielle sont seulement à type d'hypoesthésie.
Ataxie statique
- La station debout : s'accompagne d'une inclinaison lente du corps vers le côté de la lésion majorée lors de la
fermeture des yeux : c'est le signe de Romberg vestibulaire
Ataxie cinétique
- L'épreuve des index : on demande au sujet debout, pieds écartés, de placer les bras tendus, les index en face
de ceux de l'examinateur, on observe alors une déviation des index vers le côté lésé qui apparaît lors de la
fermeture des yeux
Ataxie locomotrice
- Démarche en « étoile de Babinski-Weill »
B- Vertige
- Difficile à décrire par l’enfant, parfois découvert par des signes accompagnateurs ressemblant à ceux
retrouvés au cours du mal de mer : pâleur, nausées, sueurs, tachycardie.
C- Le nystagmus :
- C’est un trouble de la motilité oculaire qui se manifeste par des oscillations involontaires rythmiques des
globes oculaires faites de deux composantes lentes dans un sens et rapides dans l'autre.
- Il peut être horizontal (droit ou gauche), vertical (supérieur ou inférieur), enfin rotatoire (horaire ou
antihoraire).
3- Syndrome cordonal postérieur
A- Ataxie sensitive
Ataxie statique
- La station debout : le maintien de la station debout les yeux fermés est impossible : signe de Romberg (+)
Ataxie cinétique
- Dysmétrie, hypermétrie sans Asynergie ni adiadococinésie
Ataxie locomotrice
- Démarche talonnante
B- Troubles de la sensibilité proprioceptive (profonde)
- Perte du sens de position segmentaire
- Perte de la sensibilité vibratoire (à l’aide d’un diapason)
- Astéréognosie : perte de la faculté d'identifier les objets par le tact
C- Hypotonie musculaire
Référence :
- Rose-Marie Hamladji « Précis de sémiologie » 1985