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Année académique 2022 - 2023

Université Marien Ngouabi de Brazzaville


Ecole Nationale Supérieure Polytechnique - ENSP
Département des Masters & Ingénieurs
        
RESUME DE COURS - METHODE DES ÉLÉMENTS FINIS

ECUE : Introduction à la Méthode des Eléments Finis


Thème : Construction des fonctions de forme
Formulation des matrices de rigidité ou de raideur
Date : Mardi 06 décembre 2022 à 14h00

Durée : 06h00 Niveau : 2ème année Ingénieurs Electromécanique & Génie Civil - Semestre 3 Crédits : 2/3

Table des matières


1 Objectifs des Travaux Dirigés et des Travaux Pratiques 3

2 Notes sur la méthode des éléments finis 4


2.1 Fondements de la méthode des éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.2 Philosophie générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.2.1 La modélisation : une démarche complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.3 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.4 Méthode des éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.4.1 Discrétisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.4.2 Types d’éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.4.3 Quelques définitions des différents types d’éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.5 Construction des fonctions de forme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.5.1 Définitions et propriétés des fonctions de forme ou fonctions d’interpolation . . . . . . . . 11
2.5.2 Méthode directe et triangle de Pascal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.5.3 Polynômes de Lagrange - Méthode de projection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.5.4 Méthode des droites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5.5 Polynômes d’Hermite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.6 Formulation des matrices élementaires à partir des équations d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . 26
2.6.1 Les équations d’équilibre des noeuds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.6.2 Formulation des matrices élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.6.3 Assemblage de la matrice globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.6.4 Application des conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.6.5 Résolution du système d’équations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.6.6 Calcul des contraintes dans les éléments et les réactions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.7 Autres méthodes pour la formulation des matrices élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Table des figures


1 Exemple d’un système complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2 Procédure de modélisation des systèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3 Modélisation des systèmes complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
4 Méthodes de résolution des problèmes mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
5 Types de problèmes physiques modélisés par la méthode des éléments finis . . . . . . . . . . . . . 7

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6 Principe de l’approximation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
7 Discrétisation des systèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
8 Types d’éléments finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
9 Triangle de Pascal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
10 Exemple d’élément fini de Lagrange 1D à 4 noeuds. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
11 Quadrangle de Lagrange avec 4 noeuds - Méthode des projections. . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
12 Membrure de section uniforme soumise à une force externe F . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
13 Discrétisation de la pièce en éléments et noeuds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
14 Diagramme du corps libre des noeuds . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
15 Diagramme du corps libre de l’élément . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

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1 Objectifs des Travaux Dirigés et des Travaux Pratiques


Ces travaux dirigés et pratiques concourent à la mise en oeuvre des aspects théoriques enseignés dans le cours
magistral enseigné à l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique (ENSP) sur la méthode des éléments finis (MEF)
dans les parcours Génie-Civil, Maintenance Electromécanique et Mécanique, Energétique & Ingénierie. Les aspects
purement mathématiques des éléments finis (formulation variationnelle, espaces de Sobolev et de Hilbert. . .) ont
fait l’objet d’un développement en cours. Ces TD et TP sont orientés vers les applications rencontrées en génie-
civil, mécanique des solides et des structures, transferts thermiques et mécanique des vibrations. Les exercices
classiques, avec un niveau de complexité raisonnable et un nombre de degrés de liberté restreint ou d’inconnues
seront traités à la main (problèmes de barre, poutres, portiques, treillis. . .) et les problèmes un peu plus complexes
(géométrie, chargement, couplage multiphysique, nombre important d’inconnues. . .) seront traités à l’aide de deux
logiciels éléments finis (RdM6 ou RdM7 Le Mans & Abaqus). Les exercices abordés dans cette série donneront
à l’apprenant, et dans la mesure du possible, la possobilité de confronter la solution numérique à la solution
analytique issue par exemple de la Résistance des Matériaux.

A l’issue de cette série des travaux, l’apprenant sera en mesure :

— D’analyser et de comprendre un problème de mécanique des structures.


— De comprendre les approximations (passage du continu au discret).
— De formuler un problème élément fini (choix du type d’éléments finis, choix des fonctions de forme, choix
du degré du polynôme pour l’interpolation du maillage).
— De savoir construire la matrice de rigidité élémentaire et structurale à partir du modèle éléments finis.
— De comprendre la technique d’assemblage des matrices de rigidité élémentaires (sommation des énergies
de chaque élément pour obtenir l’énergie totale de la structure).
— De comprendre le passage d’un repère local (attaché à l’élément) vers un repère global (celui de la structure)
et vice-versa.
— D’appliquer les conditions aux limites adéquates et de résoudre d’équilibre statique ou dynamique.
— De comprendre et de contrôler les erreurs d’approximation numériques/modélisation.
— Réaliser une étude de convergence de la solution numérique par rapport à la solution analytique (influence
du maillage, du type d’élements).
— De dérouler les différentes étapes d’une démarche d’analyse par éléments finis.
— D’utiliser un code de calcul par éléments finis et de se préparer au développement et à la programmation
des éléments finis.
Pour réussir ces travaux dirigés et pratiques, il faut avoir suivi les cours sur :
— l’Algèbre linéaire ;
— Les Equations différentielles ;
— Les opérateurs mathématiques (gradient, divergence, Laplacien...) ;
— La Méthode des éléments finis ;
— L’Analyse numérique ;
— La Mécanique des Milieux Continus (MMC) ;
— La Résistance des Matériaux ;
— Les Méthodes numériques (Différences finies, Eléments finis) ;
— Le Transfert de chaleur/Transferts thermiques enseignés au premier et deuxième cycles à l’ENSP ;
— La Mécanique des structures, la mécanique des solides (déformables ou indéformables) ;
— Le Comportement des matériaux (lois de comportement, sciences des matériaux) ;
— La Mécanique des vibrations/Mécanique vibratoire/Dynamique des structures/Dynamique vibratoire.

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2 Notes sur la méthode des éléments finis


2.1 Fondements de la méthode des éléments finis
La méthode des éléments finis reprend les principes de la vie d’une société : représenter la société (champ
continu) par des élus (noeuds), définir les propriétés de chaque individu (matrices de l’élément), définir son rôle
dans la société (rotation dans le repère global), établir les liens entre les individus (assemblage) et avec les autres
sociétés (conditions aux limites). Tout ceci permet d’obtenir le statut de la société (résolution) et par conséquent
son niveau de vie (déplacement). Ensuite, retour aux individus (extraction des déplacements élémentaires) et
détermination de leur part des revenus (contraintes, déformations, forces nodales) en fonction de leurs propriétés
(matrices de rigidité) et du revenu global de la société (déplacement structural).

2.2 Philosophie générale


La simulation des phénomènes physiques est le souci permanent de l’ingénieur dans sa démarche de conception,
qui doit s’articuler sur une meilleure prévision du comportement des systèmes. Au 19ème siècle, les expériences et
les solutions analytiques étaient les seuls moyens d’analyse et d’interprétation. A l’aube du 20ème siècle, la méthode
de Rayleigh-Ritz représentait une révolution idéologique où la solution semi-analytique approchée devenait une
alternative sérieuse aux solutions purement analytiques, telles que les fonctions d’Airy. Depuis l’apparition des
moyens de calcul au cours des années 60, la puissance des méthodes numériques s’est rapidement développée
pour devenir l’outil principal de modélisation des systèmes complexes et variés.

De nos jours, l’approche numérique s’avère indispensable pour résoudre les systèmes réels rencontrés dans
différents secteurs de l’ingénierie. La méthode des éléments finis est basée sur deux principes fondamentaux :
— la discrétisation et
— l’interpolation.
La diversité des applications de cette méthode témoigne de son intérêt dans le calcul des structures.

2.2.1 La modélisation : une démarche complexe


La réalité physique est naturellement le point de départ pour toute modélisation.
La complexité des phénomènes physiques rend leur compréhension très difficile, et des approximations sont alors
inévitables. L’interdépendance des phénomènes est une des grandes difficultés rencontrées par l’ingénieur.

Figure 1 – Exemple d’un système complexe

Si on prend l’exemple d’une étude dynamique d’un moteur de voiture (figure 1) en mouvement, le comportement
vibratoire dépend non seulement de la nature du moteur et de ses supports, mais aussi de l’interaction avec la

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carroserie, voire même la liaison au sol. Or les vibrations de ces derniers dépendent de l’état de la route et du
mode de conduite. L’état de la route est à son tour fonction des couches du sol. Il est même possible d’imaginer
l’influence de la régularité du champ magnétique, et pourquoi pas l’influence de l’attraction céleste sur les modes
de vibration du moteur ! Naturellement, l’ingénieur ne pourra pas envisager de modéliser la galaxie entière dans
le seul but de comprendre préciséement les modes de vibration d’un moteur. Il doit donc se contenter d’un niveau
de modélisation suffisamment réaliste par rapport au niveau de précision escompté.

Ainsi, la première étape dans la procédure de modélisation consiste à isoler le système étudié de son environnement.
Dans notre exemple, cela revient à considérer seulement la culasse du moteur, sans se préoccuper du reste de
l’univers. Au niveau de la coupure entre le système et son environnement, des conditions doivent être introduites
pour représenter ces liens. Les supports du moteur peuvent être représentés par des appuis simples indéformables
ou semi-rigides, de type élastique, visco-élastique, voire visco-élastoplastique.

2.3 Contexte
Le point de départ de toute modélisation est la réalité physique. Or, la complexité des phénomènes étudiés
rend très difficile la résolution des équations mathématiques qui sont en général, des équations différentielles. Des
approximations sont alors souvent nécessaires. La figure 2 montre la démarche et la procédure de modélisation.

Figure 2 – Procédure de modélisation des systèmes

En pratique les solutions analytiques ne sont possibles que pour des cas simples. Deux causes évoquées
souvent sont : la méconnaissance du champ à modélisé et la complexité de la géométrie. La première nécessite
la proposition d’une allure générique du champ inconnu, tandis que le découpage du système en domaines plus

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simples est la solution pour contourner la deuxième difficulté. La méthode des éléments finis est la combinaison
de ces deux principes, (figure 3).

Champ Géométrie
inconnu complexe

Méthode de Rayleigh-Ritz DISCRETISATION

Méthode des
éléments finis (MEF)
Figure 3 – Modélisation des systèmes complexes

En ce qui concerne la résolution du système d’équations différentielles décrivant le phénomène étudié, deux
alternatives sont : analytique et numérique, (figure 4).

D( )-f = 0
dans le volume avec les conditions aux limites

Solutions analytiques Solutions numériques


 Séparation des variables  Méthode des différences finies
 Solution similaires  Méthode de Ritz
 Transformée de Fourier  Méthode des éléments finis
 Transformée de Laplace  Méthode des bandes finies
 Méthode des volumes finis
 Méthode des éléments de frontière

Figure 4 – Méthodes de résolution des problèmes mathématiques

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2.4 Méthode des éléments finis


La méthode des éléments finis permet de résoudre les types de problèmes présentés dans la figure 5.

Résolution des problèmes physiques par la


Méthode des éléments finis (MEF)

Problème d’équilibre stationnaire Problème au valeurs propres Problème de dépendance du temps


 Mécanique des solides  Dynamique, vibrations  Non-linéarité
 Mécanique des fluides  Stabilité des structures  Dynamique (cas général)
 Transfert de chaleur  Flux laminaire  Thermique transitoire
 Champ magnétique  Acoustique  Propagation (fissures…)

Figure 5 – Types de problèmes physiques modélisés par la méthode des éléments finis

Dans le cas de l’analyse des solides déformables, la méthode des éléments finis consiste à restreindre le champ
de déplacement en tout point du milieu par la détermination du déplacement aux certains points définis du milieu
qui sont les noeuds. Cette démarche s’appelle la discrétisation (figure 6).

Figure 6 – Principe de l’approximation

Le champ du domaine entre les valeurs nodales est interprété par la fonction de forme ou fonction d’interpolation.

2.4.1 Discrétisation
Une structure physique à analyser comporte des points permettant de définir sa géométrie, appelés noeuds
physiques (joints de connexion, extrémités, etc. . .). Par ailleurs, les éléments finis crées par le découpage de cette
structure en sous domaines selon la méthode des éléments finis sont connectés entre eux par certain point d’attache
appelés, noeuds du maillage. Les deuxièmes se trouvent de façon naturelle aux premiers. La discrétisation des
structures en différents types d’éléments selon les besoins.

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Figure 7 – Discrétisation des systèmes

2.4.2 Types d’éléments


Les types d’éléments les plus utilisés sont présentés à la figure 8. Le classement se fait en fonction de l’espace
et du degré du polynôme utilisés pour l’interpolation.

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Figure 8 – Types d’éléments finis


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2.4.3 Quelques définitions des différents types d’éléments


On peut compter six types d’éléments :

1. Élément barre
Ce sont des éléments linéiques sollicités exclusivement par des efforts normaux. Dans ce cas, les déformations
sont constantes et le déplacement axial suffit pour décrire entièrement le comportement. Il n’y a donc ni flexion,
ni cisaillement. Ces éléments sont principalement utilisés dans les systèmes articulés (i.e. treillis).

2. Élément poutre

Lorsque l’élément linéique subit de la flexion, les déformations ne sont plus constantes sur la section. Pour
définir le comportement d’une section, il faut connaître la déformation axiale et la courbure. Ainsi, le degrés de
liberté aux noeuds sont les déplacements axial et transversal, ainsi que la rotation. L’utilisation de cet élément
peut être étendue à l’analyse des coques minces axisymétriques.

3. Élément plan

Ce type d’éléments est représenté par une surface plane, dont le comportement est décrit par les deux
déplacements dans le plan. Ces éléments couvrent les problèmes d’élasticités plane (contrainte plane ou déformation
plane) et d’axisymétrique (puisque le comportement est indépendant de l’angle de révolution). Les degrés de
liberté de cet élément sont naturellement les deux déplacements suivant les axes du repère.

4. Élément volume
Lorsque la structure à étudier est massive, on ne peut pas se passer d’une modélisation volumique intégrant
tout le tenseur de déformation. Les degrés de liberté de cet élément sont les trois déplacements selon le repère.

5. Élément plaque

Lorsqu’une surface plance est sollicitée par des efforts transversaux, la flexion doit être considérée. Dans ce
cas, les déformations généralisées sont représentées par les courbures et les degrés de liberté sont la flèche et les
deux rotations.

6. Élément coque

Ce type d’éléments permet la modélisation des surfaces (minces ou épaisses) incurvées soumises aux déformations
de membrane et de flexion. On y trouve six degrés de liberté : trois déplacements et trois rotations.

Il est important d’insister sur la terminologie : « Barre » et « Poutre ». Même si ces deux types d’éléments
ont la même géométrie, on fait la distinction entre les termes « Barre » et « Poutre » pour indiquer la présence
ou non de la flexion. C’est également le cas pour les « éléments plans » et les « éléments de plaque ». L’élément
plan travaille seulement en membrane (les efforts transmis sont seulement dans le plan de l’élément) et l’élément
de plaque travaille en flexion (les efforts appliqués sont en dehors de l’élément).

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2.5 Construction des fonctions de forme


La construction des fonctions de forme est certainement parmi les étapes les plus importantes dans la
formulation des éléments. La qualité de l’élément en dépend directement, surtout son taux de convergence.
Plusieurs méthodes existent pour construire les fonctions de forme. On peut en citer quelques-unes :
— La méthode directe.
— La méthode de Lagrange (polynômes de Lagrange).
— La méthode de Hermite (polynômes d’Hermite) utilisées notamment pour les éléments poutres.
— La famille De Serendip.
— La méthode barycentrique.
— La méthode des droites.
— Les méthodes basées sur l’interpolation directe du champ de déplacement en utilisant les conditions
nodales.
— Les méthodes basées sur l’utilisation directe des propriétés nodales des fonctions de forme.

Le choix de la meilleure technique dépend de la nature du comportement désiré, des moyens disponibles et de
l’expérience du développeur.

Les polynômes les plus utilisés sont déduits à partir du triangle de Pascal (Fig. 9).

a)- Triangle de Pascal seul b)- Utilisation du triangle de Pascal c)- Degré du polynôme.
(illustration sur un élément Q4)

Figure 9 – Triangle de Pascal

2.5.1 Définitions et propriétés des fonctions de forme ou fonctions d’interpolation

Le point-clé de l’analyse par éléments finis est de définir l’interpolation du champ continu u (x, y, z) à partir
des valeurs nodales ui ; i étant le numéro du noeud considéré. Il est à rappeler que ce champ u (x, y, z) n’est
qu’une approximation du champ réel û (x, y, z). L’approximation du champ réel par le champ approximatif a
pour expression générale :
X
û (x, y, z) ≈ u (x, y, z) = Ni (x, y, z) · ui
noeuds

où Ni (x, y, z) est la fonction de forme (ou fonction d’interpolation) associé au noeuds i et ui est le déplacement
au même nœud. Les fonctions de forme Ni (x, y, z) représentent le poids associé à chacun des noeuds de l’élément
permettant la prédiction de l’évolution du champ à l’intérieur du domaine d’interpolation.

Pour que l’interpolation soit licite, les fonctions de forme doivent respecter les conditions suivantes :
— Elles doivent être continues sur le domaine. Il n’est pas envisageable d’imaginer des sauts entre deux
points voisins. Une discontinuité signifie que deux points infiniment voisins peuvent avoir des déplacements

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très différents. Or ceci n’est pas conforme à la mécanique du milieu continu (hormis les problèmes de
fissuration).

— Les fonctions de forme doivent conduire à des valeurs uniques du champ en tout point du domaine pour
un jeu unique de valeurs nodales. Comme dans le cas précédent, un même point physique ne peut pas se
déplacer dans deux directions en même temps (le clonage est interdit !).

— Les fonctions de forme doivent satisfaire les valeurs nodales. Cette condition implique qu’une fonction
Ni (x, y, z) doit avoir la valeur 1 au noeud i et 0 à tous les autres noeuds :





1 au noeud j = i
Ni (xj , yj , zj ) = 
 0 au noeud j 6=


i
Cette condition permet de satisfaire les conditions nodales :
X
u (xi , yi , zi ) = 1 × ui + 0 × uj ⇒ u (xi , yi , zi ) = ui
j6=i

Exemple d’application
En utilisant les méthodes d’interpolation polynomiale, donner les fonctions de forme de l’élément 1D à deux
noeuds ci-dessous :

1 2
x
0 `
Pour un élément 1D à deux noeuds, l’interpolation est linéaire. Le champ de déplacement est :
 
h  a0 
i 
u (x) = a0 + a1 x = 1 x (1)
a1

 

n o
u (x) = [X] α (2)
Les deux conditions nodales suivantes permettent de déterminer les coefficients a0 et a1 :

u (0) = a0 + a1 · 0 = u1
(3)
u (`) = a0 + a1 · ` = u2
ou sous forme matricielle comme :

      

 u (0) 
 1 0 
 a0 
 
 u1 

= = (4)
 

u (`) 1 ` a1 u2

 
 
 
  

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En posant
 :     
1 0 
 a0 
 
 u1 

[A] = 


 {α} = {q} =
1 ` a1 u2 

 
 
 

On peut écrire le système matriciel suivant :

[A] {α} = {q} (5)

d’où la solution de ce système d’équations est :

1 0
     

 a0 
  
 u1 

{α} = [A]−1 · {q} c’est-à-dire

= · (6)
 1 1  
a1 u2
  
 
−  
` `

ou bien :

a0 = u1




(7)
 1 1

 a1 = − u1 + u2
` `
En substituant la relation (6) dans l’équation (2), on peut écrire :

u(x) = [X] [A]−1 {q} (8)


Afin de déterminer les fonctions de forme, considérons l’expression générale de l’approximation :
 
X2 h  u1 
i 
u (x) = Ni (x) · ui = N1 (x) · u1 + N2 (x) · u2 = N1 (x) N2 (x) (9)
u2 
 
i=1 

u(x) = [N (x)] {q} (10)


où Ni (x) sont les fonctions de forme.

La comparaison des deux équations (8) et (10) donne :

[N (x)] = [X] [A]−1 (11)

d’où :
x x
N1 (x) = 1 − et N2 (x) =
` `

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2.5.2 Méthode directe et triangle de Pascal


La méthode directe consiste à choisir un polynôme avec un nombre de coefficients égal à celui des variables nodales
pour chacun des champs indépendants. La règle générale est de choisir parmi les termes du triangle de Pascal
(Fig. 9), le polynôme complet de degré minimum ayant un nombre de coefficients égal au nombre de variables
nodales. Si ce nombre ne correspond pas à un polynôme complet, il est possible soit de regrouper certains termes
soit de les supprimer, mais il faut préserver la symétrie de l’élément, à moins que l’élément ne présente pas de
symétrie en nombre de noeuds selon les différents axes ; dans ce cas, il peut être plus intéressant de privilégier
certaines directions par rapport à d’autres.

Par exemple, pour un triangle à trois noeuds en élasticité plane, les champs de déplacement sont interpolés
par (sous l’hypothèse de champ u et v indépendants) :
(
u(x, y) = α1 + α2 x + α3 y
v(x, y) = α4 + α5 x + α6 y

2.5.3 Polynômes de Lagrange - Méthode de projection


Les polynômes de Lagrange présentent les qualités nécessaires pour la construction des fonctions de forme. Dans
le cas d’un maillage élément fini unidirectionnel, de direction l’axe (ox) contenant n noeuds, l’expression du
polynôme au nœud i est donnée par :

n
(x − xj )
Q
j=1
j6=i
Li (x) = n (12)
(xi − xj )
Q
j=1
j6=i

où le noeud i est le noeud fixé, de coordonnées xi (ici cela correspond tout simplement à l’abscisse) et xj est la
position du noeud j pour j allant de 1 à n (nombre de noeuds du maillage élément fini) avec bien entendu j 6= i
(à l’exception du noeud fixé, c’est-à-dire le noeud pour lequel le polynôme de Lagrange est recherché).

On identifie la fonction de forme au noeud i au polynôme de Lagrange déterminé en ce point, soit, selon les
notations employées en cours et en TD, on :

pi (x) = Ni (x) = Li (x)

Dans le cas des éléments multi-dimensionnels, il suffit de faire le produit des polynômes
de Lagrange dans les différentes directions. Pour cela, une condition essentielle consiste
à disposer les noeuds de façon régulière dans chacune des directions orthonormées.
Dans le cas bidimensionel, on obtient ce que l’on appelle « le quadrangle de Lagrange ».
Quelques applications 2D seront traitées dans le cadre des exercices du TD
Les propriétés de ces polynômes permettent d’interpoler parfaitement le champ de déplacement.

Exemple :

1. Soit un maillage élément fini 1D à 4 noeuds (n = 4) dans la direction x (Figure 10). On doit déterminer
4 polynômes de Lagrange qui correspondent chacun à une fonction d’interpolation .

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1 2 3 4
x
x1 x2 x3 x4
h
`
Figure 10 – Exemple d’élément fini de Lagrange 1D à 4 noeuds.

— Pour le noeud 1 (on fixe le noeud 1) :


on prend i = 1 et on parcours tous les autres noeuds du maillage (sauf le noeud 1) à l’aide de l’indice
j.
donc i = 1 et j = 2,3,4 (j prend successivement les valeurs 2, 3 et 4) et en posant xj − xi = xji = h
avec xij = −h, on a :
4
(x − xj )
Q
j=2
j6=1 (x − x2 ) (x − x3 ) (x − x4 ) (x − x2 ) (x − x3 ) (x − x4 )
L1 (x) = 4
= =
(x1 − x2 ) (x1 − x3 ) (x1 − x4 ) x12 · x13 · x14
(x1 − xj )
Q
j=2
j6=1

(x − x2 ) (x − x3 ) (x − x4 ) 1
L1 (x) = = − 3 (x − x2 ) (x − x3 ) (x − x4 )
(−h) · (−h) · (−h) h
On écrira que la fonction de forme du noeud 1 est égale au polynôme de Lagrange déterminé en ce
noeud. Selon les notations utilisées en cours et en TD :

1
p1 (x) = N1 (x) = L1 (x) = − (x − x2 ) (x − x3 ) (x − x4 )
h3
— Pour le noeud 2 (on fixe le noeud 2) :
on prend i = 2 et on parcours tous les autres noeuds du maillage (sauf le noeud 2) à l’aide de l’indice
j.
donc i = 2 et j = 1,3,4 (j prend successivement les valeurs 1, 3 et 4) et en posant xj − xi = xji = h
avec xij = −h, on a :
4
(x − xj )
Q
j=1
j6=2 (x − x1 ) (x − x3 ) (x − x4 ) (x − x1 ) (x − x3 ) (x − x4 )
L2 (x) = 4
= =
(x2 − x1 ) (x2 − x3 ) (x2 − x4 ) x21 · x23 · x24
(x2 − xj )
Q
j=1
j6=2

(x − x1 ) (x − x3 ) (x − x4 ) 1
L2 (x) = = 3 (x − x1 ) (x − x3 ) (x − x4 )
(h) · (−h) · (−h) h
On écrira que la fonction de forme du noeud 2 est égale au polynôme de Lagrange déterminé en ce
noeud. Selon les notations utilisées en cours et en TD :

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1
p2 (x) = N2 (x) = L2 (x) = (x − x1 ) (x − x3 ) (x − x4 )
h3
— Pour le noeud 3 (on fixe le noeud 3) :
on prend i = 3 et on parcours tous les autres noeuds du maillage (sauf le noeud 3) à l’aide de l’indice
j.
donc i = 3 et j = 1,2,4 (j prend successivement les valeurs 1, 2 et 4) et en posant xj − xi = xji = h
avec xij = −h, on a :
4
(x − xj )
Q
j=1
j6=3 (x − x1 ) (x − x2 ) (x − x4 ) (x − x1 ) (x − x2 ) (x − x4 )
L3 (x) = 4
= =
(x3 − x1 ) (x3 − x2 ) (x3 − x4 ) x31 · x32 · x34
(x3 − xj )
Q
j=1
j6=3

(x − x1 ) (x − x2 ) (x − x4 ) 1
L3 (x) = = − 3 (x − x1 ) (x − x2 ) (x − x4 )
(h) · (h) · (−h) h
On écrira que la fonction de forme du noeud 3 est égale au polynôme de Lagrange déterminé en ce
noeud. Selon les notations utilisées en cours et en TD :

1
p3 (x) = N3 (x) = L3 (x) = − (x − x1 ) (x − x2 ) (x − x4 )
h3
— Pour le noeud 4 (on fixe le noeud 4) :
on prend i = 4 et on parcours tous les autres noeuds du maillage (sauf le noeud 4) à l’aide de l’indice
j.
donc i = 4 et j = 1,2,3 (j prend successivement les valeurs 1, 2 et 3) et en posant xj − xi = xji = h
avec xij = −h, on a :
4
(x − xj )
Q
j=1
j6=4 (x − x1 ) (x − x2 ) (x − x3 ) (x − x1 ) (x − x2 ) (x − x3 )
L4 (x) = 4
= =
(x4 − x1 ) (x4 − x2 ) (x4 − x3 ) x41 · x42 · x43
(x4 − xj )
Q
j=1
j6=4

(x − x1 ) (x − x2 ) (x − x3 ) 1
L4 (x) = = 3 (x − x1 ) (x − x2 ) (x − x3 )
(h) · (h) · (h) h
On écrira que la fonction de forme du noeud 4 est égale au polynôme de Lagrange déterminé en ce
noeud. Selon les notations utilisées en cours et en TD :

1
p4 (x) = N4 (x) = L4 (x) = (x − x1 ) (x − x2 ) (x − x3 )
h3
On peut définir la matrice d’interpolation ou matrice des fonctions de forme [N ] telle
que :
h i h i
[N ] = p1 (x) p2 (x) p3 (x) p4 (x) = N1 (x) N2 (x) N3 (x) N4 (x)

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Applications

En considérant un élément géométrique de type barre à 4 noeuds de longueur ` finie. Le maillage étant
régulier, la distance entre deux noeuds du maillage est identique et notée h = `/3 (encore appelé « pas
du maillage »ou « pas de discrétisation ») et en choisissant comme origine de la barre, le point a1 de
coordonnées (0, 0), on peut écrire :
` 2` 1
x1 = 0; x2 = ; x3 = ; x4 = ` avec h = `
3 3 3
 " ! ! #
 27 ` 2`
p1 (x, y) = N1 (x, y) = − 3 x− · x− · (x − `)






 ` 3 3




 " ! #

 27 2`
x− · (x − `)


 p2 (x, y) = N2 (x, y) = 3 x
` 3




" ! #
27 `



p3 (x, y) = N3 (x, y) = − 3 x x− · (x − `)



` 3








 " ! !#
27 ` 2`



p4 (x, y) = N4 (x, y) = 3 x x− · x−




` 3 3
2. Soit l’élément fini défini par le quadrangle de Lagrange représenté sur la figure 11. Chaque rang de noeuds
est projeté sur les deux axes x et y. Cela donne deux noeuds dans chacune des deux directions (fig. 11).

y y

L200 (y)
a4 4 3 a3 200

Q4
a1 a2 100
x L 00 (y)
1 2 1

L10 (x) L20 (x)


x
10 20
Figure 11 – Quadrangle de Lagrange avec 4 noeuds - Méthode des projections.

Les sommets de ce quadrangle sont définis par les coordonnées suivantes :

a1 = (x1 , y1 ) ; a2 = (x2 , y2 ) ; a3 = (x3 , y3 ) ; a4 = (x4 , y4 )


Pour le quadrangle, on fait la correspondance des coordonnées des noeuds avec celles des noeuds de
l’élément linéique. Les fonctions de forme des éléments à une dimension sont facilement établies par les
polynômes de Lagrange (relation 12). Ainsi :

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x − x20 y − y200
— Le noeud 1 correspond à 10 et 100 : Lx10 (x) = et Ly100 (y) =
x10 − x20 y100 − y200
x − x10 y − y200
— Le noeud 2 correspond à 20 et 100 : Lx20 (x) = et Ly100 (y) =
x20 − x10 y100 − y200
x − x10 y − y100
— Le noeud 3 correspond à 20 et 200 : Lx20 (x) = et Ly200 (y) =
x20 − x10 y200 − y100
x − x20 y − y100
— Le noeud 4 correspond à 10 et 200 : Lx10 (x) = et Ly200 (y) =
x10 − x20 y200 − y100
En remarquant que :

x20 = x2 = x3 et x10 = x1 = x4 ; y200 = y3 = y4 et y100 = y1 = y2

Et en posant : 

 x20 − x10 = x2 − x1 = x21 = −x12

y200 − y100 = y3 − y2 = y32 = −y23



On est en droit d’écrire :

— Au noeud 1 : — Au noeud 3 :
 x − x2 x2 − x  x − x1

 Lx10 (x) = = 
 Lx20 (x) =


 −x21 x21 

 x21

 y − y3 y3 − y 
 y − y2
Ly100 (y) = = Ly200 (y) =

 

 
−y32 y32 y32
— Au noeud 2 : — Au noeud 4 :
 x − x1  x − x2 x2 − x

 Lx20 (x) = 
 Lx10 (x) = =


 x21 

 −x21 x21

 y3 − y 
 y − y2
L (y) = Ly200 (y) =
 
y100

 

y32 y32
Pour trouver les fonctions de forme pi (x, y) ou Ni (x, y), il suffit de faire le produit des polynômes de
Lagrange dans les directions x et y.

— Au noeud 1 :
!
x2 − x y3 − y
 
p1 (x, y) = N1 (x, y) = Lx10 (x) · Ly100 (y) = ·
x21 y32
— Au noeud 2 :
!
x − x1 y3 − y
 
p2 (x, y) = N2 (x, y) = Lx20 (x) · Ly100 (y) = ·
x21 y32

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— Au noeud 3 :
!
x − x1 y − y2
 
p3 (x, y) = N3 (x, y) = Lx20 (x) · Ly200 (y) = ·
x21 y32
— Au noeud 4 :
!
x2 − x y − y2
 
p4 (x, y) = N4 (x, y) = Lx10 (x) · Ly200 (y) = ·
x21 y32
Applications
En considérant un élément géométrique carré à 4 noeuds de côté a et en choisissant l’origine de ce carré
au point a1 (0, 0), on peut écrire :
(
x1 = 0; x2 = a et x21 = a
y2 = 0; y3 = a et y32 = a
1 2

p1 (x, y) = N1 (x, y) = (a − ax − ay + xy)



a2







1




 p2 (x, y) = N2 (x, y) = (ax − xy)
a2




 1
p3 (x, y) = N3 (x, y) = (xy)



a2







1



p4 (x, y) = N4 (x, y) = (ay − xy)



a2
Ou sous forme matricielle :

  1  2 
[N ] = N1 N2 N3 N4 = a − ax − ay + xy x (a − y) xy y (a − x)
a2

Cas particuliers :

— Si a = 1, on :
   
[N ] = N1 N2 N3 N4 = 1 − x − y + xy x (1 − y) xy y (1 − x)

1
— Si a = , on :
2
   
[N ] = N1 N2 N3 N4 = 1 − 2x − 2y + 4xy 2x (1 − 2y) 4xy 2y (1 − 2x)

En considérant un élément géométrique rectangulaire à 4 noeuds de dimensions a × b et en choisissant


l’origine de ce rectangle au point a1 (0, 0), on peut écrire :
(
x1 = 0; x2 = a et x21 = a
y2 = 0; y3 = b et y32 = b

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x y
   
p1 (x, y) = N1 (x, y) = 1− 1−






 a b



x y

  
1−


 p2 (x, y) = N2 (x, y) =
a b




 1
p3 (x, y) = N3 (x, y) = xy



ab







y x

  



 p4 (x, y) = N4 (x, y) = 1−
b a
Ou sous forme matricielle :

  h  x  y x y 1 y x i
[N ] = N1 N2 N3 N4 = 1− 1− 1− xy 1−
a b a b ab b a

2.5.4 Méthode des droites


Etant donné que la fonction de forme du noeud i vaut 1 en i et 0 en j 6= i, il suffit d’imposer la condition de
nullité à tous les noeuds sauf celui de la fonction en cours.
Cette condition est automatiquement satisfaite si des droites passant par les noeuds j 6= i. Le produit de ces
droites assure toutes les conditions de façon simultanée, il restera donc à vérifier la condition de valeur unitaire en
i, ce qui peut être déterminé par un coefficient correcteur. Pour éviter de monter en degré du polynôme,
il convient de passer le minimum de droites par le maximum de noeuds. Il est important de noter
qu’une droite rend nul non seulement les points nodaux, mais aussi tous les points sur le long de la droite. Cette
remarque est donc à considérer avec précaution.

Les étapes de cette méthode sont comme suit :


1. Choisir judicieusement les droites passant par les noeuds j 6= i.
2. Ecrire Ni ou pi sous la forme d’une constante c multipliant le produit des équations des droites.
3. Utiliser la condition N (xi , yi ) = 1 ou p (xi , yi ) = 1 au noeud i, pour déterminer la valeur de la constante
c.
Vue sa simplicité, la méthode des droites est très séduisante, mais il faut faire très attention au choix des droites,
car un mauvais choix conduit à des polynômes d’ordres inappropriés.

2.5.5 Polynômes d’Hermite

Les polynômes d’Hermite imposent des conditions nodales sur le champs et sur ses premières dérivées ; ils sont
donc utilisés pour les fonctions de forme de classe C 1 , C 2 ,. . .(C n indique la continuité de la nème dérivée).
Pour construire un polynôme d’Hermite, il faut imposer au polynôme choisi des conditions sur le champ et ses
dérivées.
A titre d’exemple, pour un élément de poutre à deux noeuds, la flèche est définie par :

v(x) = N1 v1 + N2 θ1 + N3 v2 + N4 θ2
où Ni sont les fonctions de forme de la flèche et de la rotation ; vi et θi sont respectivement la flèche et la rotation
au noeud i. Aux extrémités de l’élément, les conditions à respecter sont :

v(0) = v1 ⇒ N1 = 1 et N2 = N3 = N4 = 0
v 0 (0) = θ1 ⇒ N20 = 1 et N10 = N30 = N40 = 0

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v(L) = v2 ⇒ N3 = 1 et N1 = N2 = N4 = 0
v 0 (L) = θ2 ⇒ N40 = 1 et N10 = N20 = N30 = 0
Avec les quatres conditions sur chaque fonction de forme, les polynômes doivent être du troisième degré. Par
exemple pour un champ dépendant de x :

  

 
 a 


  b 
x2 3

vi (x) = pi (x) = Ni (x) = a + bx + cx2 + dx3 = 1 x x = [X] {α}


c 



 
 
d

  

  (13)
a 



 
 

 dvi (x)  b 
vi0 (x) = p0i (x) = Ni0 (x) = 2
= [X 0 ] {α}

= b + 2cx + 3dx2 = 0 1 2x 3x


dx c 



 
 
d
  

où [X] est la base polynomiale du polynôme d’interpolation choisi à l’aide du triangle de Pascal, [X 0 ] est sa
dérivée et {α} est le vecteur coefficients du polynôme d’interpolation.

En considérant un élément de poutre à 2 noeuds défini entre 0 et ` et en exploitant les conditions nodales des
fonctions de forme, on peut construire le polynôme pi (x) ou Ni (x) en posant le système :
      
 Ni0(0) 
  1 0 0 0 
 a 
 
 δ1i 

Ni (0)  0 1 0 0  b δ2i
     
=  1 ` `2 `3   c   δ3i  =⇒ [A] {α} = {δ}
=

 Ni (`) 
 0
    
 
Ni (`) 0 1 2` 3`2 d δ4i
   

avec δji est la j ème condition de la fonction de forme Ni ou pi ; dans notre cas δji prend la valeur unitaire (1)
pour j = i et la valeur nulle (0) pour j 6= i.

La détermination des coefficients a, b, c et d du polynôme d’interpolation est possible en inversant le système


[A] {α} = {δ} tel que :

1 0 0 0
 
   


 a 
  δ1i 

   
 0 1 0 0 


 
  

   
b   δ2i


 
  

  
−1 
{α} = [A] {δ} =⇒ = 3 2 3 1 

 
 c 
  − 2 − −   δ3i

` ` `2 ` 
   


 
  

 
  




   2

1 2 1
 
d δ4i
  

`3 `2 `3 `2
avec :

1 0 0 0
 
 
 0 1 0 0
 

 
−1  
[A] = 3 2 3 1  (14)
 − 2 − − 
 
 ` ` `2 ` 
 
2 1 2 1
 

`3 `2 `3 `2

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On peut maintenant déterminer les coefficients a, b, c et d du polynôme d’interpolation en utilisant les conditions
nodales définies pour δji .

— Pour i = 1 ; j = 1, 2, 3, 4. On a le système suivant :

1 0 0 0 1 0 0 0   1
     
      
a   δ11 a   1 
 


    
 
 
     

         
 0 1 0 0   0 1 0 0  0

 
   
 
 

  
 
 

         
 b    δ21  b  0

    
 
 
  
 
 

   
     
= 3 2 3 1 
 =⇒ = 3 2 3 1  = 3
 − 2 − −   − 2 − −  − 2
  
c  δ31 c 0
       
  ` ` `2 `    ` ` `2 `  `

 
 
 
 
 
 
 
 


       

 
   
 
 
   
 
 

       
2 1 2 1 2 1 2 1  2
           
d δ41 d 0
         
− −
 

`3 `2 `3 `2 `3 `2 `3 `2 `3
on a donc :

3 2
a = 1; b = 0; c = − ; d= 3
`2 `
En utilisant la relation (13), on a :
 

 a 

 b 
x2 x3

p1 (x) = N1 (x) = [X] {α} = 1 x

 c 

d
 

d’où :

3 2 2 3  x 2  x 3
p1 (x) = N1 (x) = 1 − x + x = 1 − 3 + 2
`2 `3 ` `
De la même manière, on peut exprimer la dérivée de la fonction de forme au noeud i en utilisant la
relation (13). on a :
 

 a 

b
 
p01 (x) = N10 (x) = [X 0 ] {α} = 0 1 2x 3x2
 

 c 

d
 

d’où :
 
6 6 2 6  x   x 2
p01 (x) = N10 (x) = − x + x = − −
`2 `3 ` ` `

Pour un élément de poutre de longueur unitaire ` = 1, on a :



 p1 (x) = N1 (x) = 1 − 3x2 + 2x3

p01 (x) = N10 (x) = −6x(1 − x)


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— Pour i = 2 ; j = 1, 2, 3, 4. On a le système suivant :

1 0 0 0 1 0 0 0   0 
     
      

 a 
   δ12 
 
 a 

  0 







         
 0 1 0 0   0 1 0 0  1

 
   
 
 

  
 
 

       
 b    δ22  b  1

    
 
 
  
 
 

   
     
= 3 2 3 1 
 =⇒ = 3 2 3 1 
 = 2
 − 2 − −   − 2 − −  − 
 
c  δ32 c 0 
      
  ` ` `2 `    ` ` `2 `  ` 

 
 
 
 
  
 

        

 
   
 
 
   
 
 

       
2 1 2 1 2 1 2 1 1
           
d δ42 d 0
         
− −

 

`3 `2 `3 `2 `3 `2 `3 `2 `2

on a donc :

2 1
a = 0; b = 1; c = − ; d = 2
` `
En utilisant la relation (13), on a :
 

 a 

 b 
x2 x3

p2 (x) = N2 (x) = [X] {α} = 1 x

 c 

d
 

d’où :

2 1
p2 (x) = N2 (x) = x − x2 + 2 x2
` `
De la même manière, on peut exprimer la dérivée de la fonction de forme au noeud i en utilisant la
relation (13). on a :
 

 a 

b
 
0 0 0
p2 (x) = N2 (x) = [X ] {α} = 0 1 2x 3x2
 

 c 

d
 

d’où :

4 3
p02 (x) = N20 (x) = 1 − x + 2 x2
` `
Pour un élément de poutre de longueur unitaire ` = 1, on a :
 
 p2 (x) = N2 (x) = x 1 − 2x2 + x3

p02 (x) = N20 (x) = −x(4 − 3x)


— Pour i = 3 ; j = 1, 2, 3, 4. On a le système suivant :

1 0 0 0 1 0 0 0   0
     
      
a   δ13 a   0 
 


    
 
 
     

         
 0 1 0 0   0 1 0 0  0

 
   
 
 

  
 
 

         
 b    δ23  b  0

    
 
 
  
 
 

   
     
= 3 2 3 1 
 =⇒ = 3 2 3 1  = 3
 − 2 − −   − 2 − − 
  
c   δ33 c   1 
      
` ` `2 `  ` ` `2 `  `2

  
 
  
 
 


 
          

 
   
 
 
   
 
 

  2        
1 2 1   2 1 2 1  −2
         
d δ43 d 0
      
− −
 

`3 `2 `3 `2 `3 `2 `3 `2 `3

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on a donc :

3 2
a = 0; b = 0; c = 2
; d=− 3
` `
En utilisant la relation (13), on a :
 

 a 

 b 
x2 3

p3 (x) = N3 (x) = [X] {α} = 1 x x

 c 

d
 

d’où :
 x 2  x 3
p3 (x) = N3 (x) = 3 −2
` `
De la même manière, on peut exprimer la dérivée de la fonction de forme au noeud i en utilisant la
relation (13). on a :
 

 a 

b
 
p03 (x) = N30 (x) = [X 0 ] {α} = 0 1 2x 3x2
 

 c 

d
 

d’où :
 
6  x   x 2
p03 (x) = N30 (x) = −
` ` `
Pour un élément de poutre de longueur unitaire ` = 1, on a :

 p3 (x) = N3 (x) = x2 (3 − 2x)

p03 (x) = N30 (x) = 6x(1 − x)


— Pour i = 4 ; j = 1, 2, 3, 4. On a le système suivant :

1 0 0 0 1 0 0 0   0 
     
      

 a 
   
 δ14 
 
 a 
   0 







         
0 1 0 0  0 1 0 0  0

 
  
 
 
 
  
 
 
 

          
 b 



  
 δ24





 b 

  
 0









   
= 3 2 3 1 
 =⇒ = 3 2 3 1 
 = 1
  − 2 − −   − 2 − −  − 
  
 c 

2  δ34  
c   0  
` ` ` `  ` ` `2 `  ` 
  
 
  
 
 

 
  
 
 
 
     

  
  
 
 
  










2 1 2 1   2 1 2 1  1 
           
d δ d 1
        
− 44 −
 
`3 `2 `3 ` 2 `3 `2 `3 `2 `2

on a donc :

1 1
a = 0; b = 0; c = − ; d = 2
` `
En utilisant la relation (13), on a :
 

 a 

 b 
x2 x3

p4 (x) = N4 (x) = [X] {α} = 1 x

 c 

d
 

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d’où :

x2  x
p4 (x) = N4 (x) = − 1−
` `
De la même manière, on peut exprimer la dérivée de la fonction de forme au noeud i en utilisant la
relation (13). on a :
 
 a
 

0 0 0
 2
 b 
p4 (x) = N4 (x) = [X ] {α} = 0 1 2x 3x

 c 

d
 

d’où :

xh  x i
p04 (x) = N40 (x) = − 2−3
` `
Pour un élément de poutre de longueur unitaire ` = 1, on a :

 p4 (x) = N4 (x) = −x2 (1 − x)

p04 (x) = N40 (x) = −x(2 − 3x)


En résumé : Pour gagner du temps, il est judicieux de relever que les coefficients de chacun des polynômes
−1
sont tout simplement les colonnes de la matrice inverse [A] .

1 0 0 0
 
 
 0 1 0 0 
 
 
 
 3 2 3 1 
−1  − 2 − − 
 
[A] =  ` ` `2 ` 
 
2 1 2 1
 

`3 `2 `3 `2
↑ ↑ ↑ ↑
N1 (x) N2 (x) N3 (x) N4 (x)
On peut donc écrire les fonctions de forme par substitution des αji dans l’expression du polynôme cubique, ce
qui donne :

3 2 2
p1 (x) = N1 (x) = 1− 2
x + 3 x3
` `
2 1
p2 (x) = N2 (x) = x − x2 + 2 x3
` `
3 2 2
p3 (x) = N3 (x) = 2
x − 3 x3
` `
1 1
p4 (x) = N4 (x) = − x2 + 2 x3
` `

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2.6 Formulation des matrices élementaires à partir des équations d’équilibre


2.6.1 Les équations d’équilibre des noeuds
Nous allons traiter l’exemple de la figure 12 qui illustre une attache en aluminium d’un système de levage.
Sachant que son épaisseur est de 5mm et que la charge pèse 1,5KN, nous allons déterminer l’allongement et les
contraintes le long de la pièce.

S `

∆`

F x F

Figure 12 – Membrure de section uniforme soumise à une force externe F

Considérons la membrure de section S et d’une longueur ` soumise à une charge F telle qu’illustrée à la figure 12.
La contrainte axiale est σ = F/S,tandis que la déformation est ε = ∆`/`. Or selon la loi de Hooke
 : σ = Eε où
ES
E est le module d’élasticité (ou module d’Young). La charge devient par conséquent : F = ∆`. Ce qui
`
est semblable à l’équation de la force du ressort : F = kx. Il est donc possible de modéliser une membrure de
section uniforme soumise à une charge axiale par un ressort dont la rigidité est :

ES
k= (15)
`
Par conséquent, la pièce présentée à la figure 13 peut être modélisée comme un système de 3 (éléments) ressorts
en série.

1
u1
S1 `1 k1

2
u2

S2 `2 k2

3
u3

S3 `3 k3
4
u4

P P
Figure 13 – Discrétisation de la pièce en éléments et noeuds

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Le diagramme du corps libre des noeuds avec les forces appliquées à chacun des noeuds de 1 à 4 est montré
à la figure 14.

R1

Noeud 1
Les équations d’équilibre statique s’écrivent :
k1 (u2 − u1 ) 
k1 (u2 − u1 ) 
 Noeud 1 : R1 − k1 (u2 − u1 ) = 0
 Noeud 2 : k (u − u ) − k (u

− u ) = 0
1 2 1 2 3 2

Noeud 2



Noeud 3 : k2 (u3 − u2 ) − k3 (u4 − u3 ) = 0

Noeud 4 : k3 (u4 − u3 ) − P = 0
k2 (u3 − u2 ) ou sous forme matricielle :
k2 (u3 − u2 )    
−k1 −R1 

k1 0 0 
 u1 
 
 
  
 
  
Noeud 3   
 
 

   
−k1 k1 + k2 −k2 0  u2  0
 
  
 

    
    
k3 (u4 − u3 )



 = (16)
0 −k2 k2 + k3 −k3  u3  0
   
 

k3 (u4 − u3 )   
 
 

  
 
 

 










   
0 0 −k3 k3 
u4  
P 
Noeud 4

P
Figure 14 – Diagramme du
corps libre des noeuds

Ou, en séparant les réaction et les forces externes :


     
 −R1  −k1

  k1 0 0 
 u1 
 
 0 


 
   
 
  

 
   
 
 

     
 0   −k1 k1 + k2 −k2 0  u2  0

   
  
 

 
    
    
= 

 − (17)
 0   0 −k2 k2 + k3 −k3  u3  0
    
 


 
   
 
 


 
   
 
 


 
   
 
 


 
 
 
 
 


0 
0 0 −k3 k3 
u4  
P 

ou
{Réaction} = [Rigidité] {Déplacement} − {Chargement}

C’est-à-dire :
{R} = [k] {u} − {F } (18)

Le déplacement du nœud (1) est nul à cause de la fixation de l’extrémité supérieure de la membrure. L’application

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de cette condition aux limites rend le système d’équations (16) à un nouveau système d’équations :
    
1 0 0 0 
 u1  
 0 

  
 
 

  
 
 

 −k1 k 1 + k2 −k 2 0  

 u 2





 0



 



 = (19)
 0 −k2 k2 + k3 −k3   u3  0 
 
 
 










  
 
 

   
0 0 −k3 k3 u4 P
   

[Rigidité] {Déplacement} − {Chargement}

Sachant que u1 = 0, la résolution de ce système d’équations donne les valeurs nodales de déplacement. Le(s)
réaction(s) peuvent se calculer à l’aide de la résolution du système d’équations (17).

2.6.2 Formulation des matrices élémentaires


Chaque élément du modèle de l’exemple précédent contient 2 noeuds avec chacun un déplacement associé. Il
nous faut donc développer deux équations par élément. Les forces internes en fonction de la rigidité de l’élément
et du déplacement nodal telles qu’illustrées à la figure 1.12 (b) sont :


 fi = k (ui − ui+1 )

fi+1 = k (ui+1 − ui )

ou sous forme matricielle :


       
 fi
 
 k −k 
 ui 
 1 −1 
 ui 

= = k (20)
   
 
 f −k k ui+1 −1 1 ui+1 
 
 
 
 
 
i+1

En remplaçant par l’expression de la raideur donnée par la relation (15), on arrive à la relation 21.
    
 fi 1 −1   ui
ES 
 
 

= (21)

`
 
 f −1 1  u
 
  

i+1 i+1

Notons au passage que les deux diagrammes du corps libre de l’élément présentés sur la figure 15 sont équivalents.

fi = k (ui+1 − ui ) fi = k (ui − ui+1 )

O
i i
ui ui
k k y

i+1 i+1
ui+1 ui+1
fi+1 = k (ui+1 − ui ) fi+1 = k (ui+1 − ui )

(a) (b)

Figure 15 – Diagramme du corps libre de l’élément

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2.6.3 Assemblage de la matrice globale


La matrice de rigidité de l’élément (1) est :
large
u1 u2
(1e)  ↓ ↓ 
[K] = k1 −k1 ← u1 (22)
 
−k1 k1 ← u2
La structure étudiée est composée de 3 éléments (4 noeuds) avec 1 degré de liberté par noeud.

La taille globale de la matrice de rigidité est de 4, elle se détermine en appliquant la définition suivante :
– Soient m la taille de la matrice de rigidité globale, n le nombre de noeuds du maillage élément fini et nddl
le nombre de degrés de liberté par noeud. On écrit :

Taille de la matrice = nombre de noeuds × nombre de ddl par noeud


– Soit :
m = n × nddl = 4 × 1 = 4
La position de la matrice de rigidé élémentaire de l’élément (1) dans la matrice de rigidité globale est :
u1 u2 u3 u4
↓ ↓ ↓ ↓ 
−k1 ← u1

k1 0 0
 
 
[K](1G) = −k1 k1 0 0 ← u2 (23)
 
 
 
 
 

 0 0 0 0 
 ← u3
 
 
0 0 0 0 ← u4
Par analogie on obtient pour l’élément (2) :

u2 u3
↓ ↓ 
[K](2e)

= k2 −k2 ← u2 (24)
 
 
−k2 k2 ← u3
La position de la matrice de rigidé élémentaire de l’élément (2) dans la matrice de rigidité globale est :

u1 u2 u3 u4
↓ ↓ ↓ ↓ 
← u1

0 0 0 0
 
 
[K](2G) = 0 k2 −k2 0 ← u2 (25)
 
 
 
 
 

 0 −k2 k2 0 
 ← u3
 
 
0 0 0 0 ← u4

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Par analogie on obtient pour l’élément (3) :

u3 u4
↓ ↓ 
[K](3e)

= k3 −k3 ← u3 (26)
 
 
−k3 k3 ← u4
La position de la matrice de rigidé élémentaire de l’élément (3) dans la matrice de rigidité globale est :

u1 u2 u3 u4
↓ ↓ ↓ ↓ 
← u1

0 0 0 0
 
 
[K](3G) = 0 0 0 0  ← u2 (27)
 

 
 
 

 0 0 k3 −k3 
 ← u3
 
 
0 0 −k3 k3 ← u4
La matrice globale est assemblée par l’addition des matrices :

[K](G) = [K](1G) + [K](2G) + [K](3G) (28)

u1 u2 u3 u4 u1 u2 u3 u4 u1 u2 u3 u4
 ↓ ↓ ↓ ↓   ↓ ↓ ↓ ↓   ↓ ↓ ↓ ↓ 
k1 −k1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 ← u1
     
(G)      
[K]  −k1
=  k1 0 0 
 +  0 k2 −k2 0 
 +  0 0 0 0  ← u2
 

     
     
 0
 0 0 0 

 0
 −k2 k2 0 

 0
 0 k3 −k3 
 ← u3
     
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 −k3 k3 ← u4
(29)
La matrice de rigidité globale de la structure étudiée s’écrit en définitive :

−k1 ← u1
 
k1 0 0
 
 
−k1 k1 + k2 −k2 0  ← u2
 

(G)  
[K] = 


 (30)

 0 −k2 k2 + k3 −k3 
 ← u3
 
 
0 0 −k3 k3 ← u4

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2.6.4 Application des conditions aux limites


La structure est encastrée au noeud 1, nous savons donc que u1 = 0 ; une charge d’intensité P est appliquée
au noeud 4, le système d’équations devient :
    
1 0 0 0 
 u1 
 
 0 

  
 
 

  
 
 

   
0 k1 + k2 −k2 0  u2  0
 
  
 

    
    



 = (31)
0 −k2 k2 + k3 −k3  u3  0 
    
  
 
 

    
  
 










   
0 0 −k3 k3 
u4  
P 

2.6.5 Résolution du système d’équations

La résolution du système d’équations réduit (32) nous donne les déplacements correspondants.

k1 + k2 −k2 0 u2  0 
    

  
 
  
 
 

  
 
 

 −k2 k2 + k3 −k3  u3 = 0 (32)
 
    
 










   
0 −k3 k3 u4 P
   

Application numérique :

Les déplacements nodaux et les contraintes dans les éléments se déterminent avec les données du tableau 1.

Tableau 1 – Données pour l’application numérique


E (GPa) S1 (mm2 ) S2 (mm2 ) S3 (mm2 ) `1 (mm) `2 (mm) `3 (mm) P (N)
70 480 120 360 3 10 3 1800

En utilisant la définition de la raideur du ressort établie par l’équation 15, on trouve :

ES1 ES2 ES3


k1 = = 11200 kN/m k2 = = 840 kN/m k3 = = 8400 kN/m
`1 `2 `3
On a donc k1 = 13, 33k2 et k1 = 1, 33k3 qui permettent de conclure que la section S1 est 13,33 fois plus
rigide que la section S2 et 1,33 fois plus rigide que la section S3.

On trouve après résolution du système (32), le vecteur déplacement {u} :

0
 
 
    
  
 u1  0µm 

 

    P P 
 
 
= u1 +

 
 
 
 
 

k k

 
   
 
 

1 1
 u2    0, 161µm 

     
     
{u} = = 
1 1

P =

 u3

 
 P + = u2 + 
  2, 30µm 
 
k k k
 
  
  
1 2 2

  
  
 


 
    
    
  
 

u4 2, 51µm
  
   
 

 1 1 1 P 

 P
 + + = u3 + 

k1 k2 k3 k3

Dr. Adolphe Kimbonguila Manounou, Maître-Assistant A CAMES, UMNG/ENSP Tournez la page s.v.p. . .
Méthode des Eléments Finis Semestre 3 - IEM2 - IGC2 Page 32 sur 32

On a donc la classification u1 < u2 < u3 < u4 ou u4 > u3 > u2 > u1 qui montre évidemment que le noeud
4 est celui qui se déplace le plus car il supporte le poids des trois sections S1, S2 et S3.

2.6.6 Calcul des contraintes dans les éléments et les réactions

Les contraintes se calcul à l’aide de la loi de Hooke en connaissant les déplacements nodaux :
ui+1 − ui
 
σ = Eε = E
`

La synthèse des résultats est présentée dans le tableau 2.

Tableau 2 – Propriétés des éléments, déplacements nodaux, déformations et contraintes dans les éléments.
Element Noeud S (mm2 ) ` (mm) E (MPa) k (kN/m) u (µm) ε (µ déf.) σ (MPa)
1 0,000
1 480 3 70 000 11200 53,67 03,7567
2 0,161
2 0,161
2 120 10 70 000 840 214,30 15,0010
3 2,304
3 2,304
3 360 3 70 000 8400 71,33 04,9930
4 2,518

On peut vérifier les résultats en contraintes à partir des expressions analytiques. On a :



P 1800
σ1 = = = 3, 75 MPa



S1 480








P 1800


σ2 = = = 15 MPa


 S2 120





 P 1800
σ3 = = = 5 MPa



S3 360

Les réactions peuvent se calculer à l’aide du système d’équation (17).


Ce qui donne :
R1 = P = 1800 N
.

2.7 Autres méthodes pour la formulation des matrices élémentaires


Parmi les autres méthodes rencontrées pour la formulation des matrices élémentaires, on peut citer la méthode
des résidus pondérés et l’énergie potentielle totale minimale. Dans le cadre de cette introduction aux éléments
finis, on appliquera la méthode de l’énergie potentielle totale minimale dans le cadre de la résolution de l’exercice
2 du TD.

Dr. Adolphe Kimbonguila Manounou, Maître-Assistant A CAMES, UMNG/ENSP Méthode des éléments finis

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