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Balmer | Hubbuch | Sandmeier

Optimisation énergétique
de l’exploitation
Rendre les bâtiments plus efficaces

Conférence des directeurs


cantonaux de l’énergie
Contenu

1. Définitions et aspects conceptuels5 4. Méthodologie87


1.1 Qu’est-ce que l’optimisation énergé- 4.1 Contexte général et exploitation
tique de l’exploitation? 5 à l’état actuel 87
1.2 Objectifs et points critiques 7 4.2 Obtenir, vérifier et contrôler la
1.3 Bénéfices pour proprié-taire, plausibilité des données 87
exploitant et utilisateur 8 4.3 Relever, analyser et représenter
1.4 OéE dans le cycle d’exploitation des les données 90
bâtiments9 4.4 Déterminer et utiliser des indices 93
1.5 Conditions cadres 9 4.5 Élaborer et hiérarchiser les mesures 94
1.6 Que peuvent apprendre les acteurs 4.6 Réaliser des mesures 101
les uns des autres? 11 4.7 Provoquer des décisions 106
1.7 Modèles commerciaux et concepts 4.8 Optimisation de l’exploitation
contractuels12 avec et sans investissement? 109
1.8 Qui prend en charge les coûts 13 4.9 Rentabilité 112
1.9 Potentiel 13 4.10 Contrôle et garantie de résultat 118
1.10 Bibliographie 14 4.11 Rapport 121
4.12 Risques d’exploitation 122
2. Confort et énergie 15 4.13 Bibliographie 123
2.1 Bases physiologiques 15
2.2 Conditions cadres de la physique 5. Communication125
du bâtiment 19 5.1 Une OéE nécessite davantage
2.3 Exigences de confort et consom- que des compétences techniques 125
mation d’énergie  25 5.2 Motivation 127
2.4 Bibliographie 28 5.3 Gestion des résistances et conflits 129
5.4 Prospection 132
3. Installations et systèmes 29 5.5 Argumentation 135
3.1 Éclairage 29 5.6 Communication et instructions
3.2 Installations de transport dans le aux utilisateurs 136
bâtiment34 5.7 Interfaces 140
3.3 Chauffage 36 5.8 Documentation d’ouvrage 141
3.4 Installations de production d’eau 5.9 Bibliographie 143
chaude42
3.5 Installations sanitaires 46 6. Exemples145
3.6 Ventilation 49 6.1 Potentiel d’optimisation, même
3.7 Refroidissement des locaux 60 pour les nouveaux bâtiments 145
3.8 Froid de climatisation 63 6.2 OéE; point de départ d’une
3.9 Air comprimé 70 modernisation des installations 147
3.10 Électronique du bâtiment 71 6.3 Complexe avec ancien et nouveau
3.11 Automation du bâtiment 74 bâtiment150
3.12 Utilisation de la chaleur perdue 77 6.4 Grand potentiel pour les salles
3.13 Alimentation en énergie électrique 81 de gymnastique 153
3.14 Photovoltaïque 82
3.15 Solaire thermique 83 7. Annexe157
3.16 Bibliographie 85 7.1 Notions, définitions 157
7.2 Abréviations 159
7.3 Outils de travail 160
7.4 Auteurs 161
7.5 Index des mots clés 163
Impressum

Optimisation énergétique de l’exploi-
tation – Rendre les bâtiments plus
efficaces

Auteurs: Matthias Balmer, Markus


Hubbuch, Ernst Sandmeier
Avec des contributions de Zoran Alimpic,
Peter Böhler, Daniel Imgrüth, Thomas
Lang, Angelo Lozza, Raphael Neuhaus,
Roger Neukom, Björn Schrader, Roland
Stadelmann, Olivier Steiger, Volker
Wouters

Traduction: Anna Piguet,


Piguet architectes Sàrl

Lectorat spécialisé: Pierre Renaud,


Jean-Luc Renck

Révision et mise en page:


Faktor Journalisten AG, Zurich;
René Mosbacher, Noemi Bösch

Photo de couverture: fotojog via


iStockphoto

Cet ouvrage fait partie de la série de pu-


blications spécialisées «Construction du-
rable et rénovation». Cette publication a
été financée par l’Office fédéral de l’éner-
gie OFEN/SuisseEnergie et la Conférence
des directeurs cantonaux de l’énergie
(EnDK).

Commande: À télécharger (gratuite-


ment) sous www.energieschweiz.ch

Avril 2021
Préambule

Pertinent et peu risqué

Construire des bâtiments économes en C’est un objectif déclaré de cet ouvrage


énergie représente désormais l’état actuel qui est sauf erreur le premier sur ce thème
de la technique en Suisse. Pourtant, ils en Suisse. Il est conçu comme un recueil et
n’atteignent pas toujours les valeurs plani- un outil de travail destiné aux spécialistes
fiées pendant l’exploitation. D’une part, OéE et aux personnes souhaitant le deve-
ceci est dû au comportement des utilisa- nir. En principe, il poursuit le thème là où
teurs, difficile à planifier. D’autre part, les s’arrête le cahier technique SIA 2048 –
installations techniques ne sont pas exploi- Optimisation énergétique de l’exploita-
tées de manière optimale. Pour ces rai- tion. Il complète les aspects conceptuels et
sons, même des bâtiments neufs et la théorie par le savoir-faire et les expé-
construits selon des labels énergétiques, riences issues de la pratique. Il enrichit les
consomment souvent nettement plus connaissances de base avec des conseils,
d’énergie que nécessaire. Le constat est exemples réels et instructions de travail
encore plus frappant pour les bâtiments concrètes. Il n’est pas indispensable de
existants. C’est ici que se situe le véritable prendre connaissance de son contenu du
problème si nous voulons atteindre les début à la fin. Dans la mesure du possible,
objectifs de la politique énergétique et cli- les différents chapitres sont écrits comme
matique. Plus du trois quarts des bâtiments des entités indépendantes pouvant être
ont été construits avant 1990 et ne corres- lues séparément.
pondent pas aux exigences actuelles en ce
qui concerne l’énergie. C’est un potentiel
dormant important de gains en efficacité.
Réaliser pleinement ce potentiel est l’ob-
jectif de l’optimisation énergétique de
l’exploitation, l’OéE. D’expérience, il est
possible de faire des économies d’énergie
allant de 10 à 15 pour cent. Dans la pra-
tique, ce pourcentage est souvent plus
élevé pour les objets en exploitation propre
et plutôt moins pour ceux exploités par
des tiers.
Certes, l’OéE ne peut pas à elle seule sau-
ver le climat, mais elle représente une
contribution indiscutable et décharge
aussi les utilisateurs et/ou le propriétaire
de coûts inutiles. Le modèle d’activité est
intéressant: par définition, les dépenses
liées à une OéE doivent être amorties après
une période de deux ans par des écono-
mies de coûts. De nos jours, il est certaine-
ment difficile d’investir de l’argent de ma-
nière plus pertinente et avec un risque plus
faible. Tout de même: si l’OéE est entre
temps bien établie, elle n’est pas aussi
répandue qu’elle le devrait.
Chapitre 1

Définitions et aspects conceptuels

1.1 Qu’est-ce que Gestion des défauts


l’optimisation énergétique de Il arrive souvent que des défauts appa-
raissent aux installations ou parties d’ins-
l’exploitation?
tallation au cours d’une OéE. Pourtant,
Ernst Sandmeier Le cahier technique SIA 2048 [1] définit l’élimination des défauts ne fait pas partie
l’optimisation énergétique de l’exploitation d’une OéE. Elle devrait idéalement être
(OéE) de la manière suivante: «L’optimisa- réalisée avant le début de l’OéE par le
tion énergétique de l’exploitation (OéE) dé- constructeur de l’installation.
montre des mesures pour l’augmentation Les défauts mis à jour peuvent influencer
de l’efficacité énergétique qui ne produisent les résultats d’une OéE de manière signifi-
pas de réduction sensible du confort pour cative et ne peuvent pas être ignorés, dans
les utilisateurs du bâtiment, qui présentent la plupart des cas. Dans ce sens, il est par
une courte durée d’amortissement (en règle exemple délicat si une commande de dis-
générale moins de 2 ans), qui sont bon mar-
ché et qui peuvent être réalisées, en règle
générale, sans processus de planification Définition du mandat
ordinaire. L’OéE présente une procédure par
étapes avec planification structurée et avec Récolte des données
réalisation de mesures individuelles. Le ré-
sultat est la somme des mesures réussies et Visite/mesure
réalisées de manière permanente».
Dans la pratique, l’OéE est toujours un pro- Analyse et
jet avec un début et une fin définis. Mais elle évaluation
englobe toujours des dispositions qui as-
surent la pérennité des mesures prises sur le
long terme, donc au-delà de la fin du projet. Suffisamment
d’informations? Non
La norme précitée délimite également les
activités – toutes aussi importantes – qui Oui
ne font pas l’objet d’une OéE:
Identification
]]Toutes les activités avant la réception et
de mesures
la remise d’un bâtiment, d’une installa-
tion ou d’un élément de construction
au propriétaire. En font partie les me- Processus
sures constructives, travaux d’installa- de décisions
tion et montages, mises en exploitation
et tests intégraux (au sens du cahier
technique SIA 2046) et la réception en Réalisation
tant que telle de mesures
Effectuer des
]]Planification de remplacement d’instal- corrections
lations Contrôle de résultat
]]Remplacement (partiel) d’installations
]]Évaluation et appels d’offres de nou-
Corrections
veaux appareils
nécessaires? Oui
]]Activités habituelles pour la maintenance Illustration 1.1:
]]Remises en état liées à l’obsolescence Non Une OéE est tou-
ou pour des raisons de fonctionnement Garantie de mesures jours un projet avec
]]Contrôle du respect des prescriptions lé- un début et une fin
gales définis.
6
Définitions et aspects conceptuels

tribution et production énergétiques orien- générés par une commande non appro-
tée sur les besoins ne fonctionne pas. priée, si la fourniture et la pose ont été
C’est pourquoi les défauts découverts dans effectuées correctement?
le cadre d’une OéE doivent être immédia-
tement signalés au propriétaire. C’est à lui Investissement versus optimisation
de prendre ensuite des mesures pour les Il est possible que des mesures identifiées
éliminer. lors du relevé de l’état existant (voir cha-
Ainsi, une OéE n’englobe pas uniquement pitres 4.1 à 4.3) baissent effectivement la
les mesures d’optimisation réalisées dans consommation totale d’énergie finale,
le cadre du projet. Elle fournit également mais impliquent des investissements im-
des pistes sur des mesures d’assainisse- portants. Il arrive aussi que des mesures
ment possibles qui doivent être lancées recommandées apparaissent dont la durée
dans des projets séparés. Le tableau 1.1 d’amortissement dépasse 2 ans. De telles
fournit une délimitation entre les deux. mesures ne doivent jamais faire partie d’un
La délimitation par rapport à l’élimination projet OéE. Elles doivent toujours consti-
des défauts n’est souvent pas facile. Ré- tuer un mandat séparé de prestations de
pondre aux questions suivantes peut clari- planification. Par contre, elles peuvent
fier cette délimitation: qu’est-ce qui a été éventuellement figurer comme mesures
commandé précisément? Dans quelle d’amélioration dans une convention d’ob-
configuration et avec quels paramètres de jectifs (voir chapitre 1.5).
fonctionnement? Qui élimine les défauts

Monitorage énergétique Menu


Maison témoin, famille Meyer, Müllerstrasse 1, Bâle

Électricité: consommation et production (kWh par jour)


42
38 Consommation
30 29 pompe à chaleur
17
11 13 34 Consommation
27 30 électricité pour le
20 25 23 25
ménage

-10 -8 -10 Production


-16
-25 -23 -27 photovoltaïque

Lu, Ma, Me, Je, Ve, Sa, Di,


Illustration 1.2: 3.9.18 4.9.18 5.9.18 6.9.18 7.9.18 8.9.18 9.9.18

Un monitorage
énergétique fait
toujours partie inté-
grante d’une OéE.
(Source: Minergie)

Une OéE englobe: Une OéE n’englobe pas:


••La vérification des exigences des utilisa- ••Les prestations avant la remise du bâti-
teurs ment/de l’installation au mandant (pro-
••La documentation des mesures (envisa- priétaire), y compris la réception
gées, rejetées, réalisées) ainsi que la ré- ••L’élimination de défauts
duction prévue de la consommation ••L’évaluation et les appel d’offres de nou-
••La planification, la mise en place et le veaux appareils
cas échéant l’amélioration d’un monito- ••Le contrôle du respect des prescriptions
rage énergétique légales
••Les modifications de la régulation (va- ••La maintenance, l’entretien/la remise en
Tableau 1.1: leurs de consigne, heures de fonction- état
Qu’est-ce qui fait nements, etc.) ••Les mesures pour augmenter l’efficience
partie d’une OéE, énergétiques qui impliquent des inves-
qu’est-ce qui n’en tissements conséquents/ou une durée
fait pas partie? d’amortissement supérieure à deux ans
7
Optimisation énergétique de l’exploitation

1.2 Objectifs et points sécurité du fonctionnement des installa-


critiques tions techniques.

Objectifs Points critiques et obstacles


Le cahier technique SIA 2048 définit les La SIA 2048 liste aussi les probables défis à
objectifs de l’OéE de la manière suivante: surmonter pour une OéE réussie. Ils de-
«Les objectifs principaux d’une OéE sont vraient de préférence être surmontés en
d’adapter le fonctionnement des installa- commun avec les parties concernées avant
tions à l’utilisation effective, respective- le début du projet. Les obstacles typiques
ment au besoin effectif et de l’y accorder suivants peuvent surgir (contenu basé sur
ainsi que de déterminer, d’établir, d’instau- la SIA 2048):
rer et de maintenir un fonctionnement ]]Les exploitants responsables ne sont pas
énergétiquement optimal de façon conti- clairement désignés.
nue. ]]La délimitation de responsabilité entre
l’exploitant, le propriétaire et l’utilisateur
Les sous-objectifs de l’OéE sont: n’est pas claire.
]]Vérifier les objectifs des utilisateurs. ]]L’exploitant ne met aucunes ressources
]]Identifier le non-respect des objectifs, personnelles à disposition.
démontrer des tolérances. ]]Les compétences techniques font défaut
]]Identifier des états de fonctionnement sur place.
non optimaux. ]]La documentation des installations est
]]Identifier et éliminer des dysfonctionne- incomplète, pas à jour, manque entière-
ments d’installation et de systèmes (p. ex. ment ou il n’est pas possible d’y accéder.
installations de récupération de chaleur, ]]Des changements de paramètres de
minuteries ou couplages manuels en réglage ne sont pas consignés (le journal
panne, installations de récupération de des installations manque ou n’est pas mis
chaleur encrassées, vannes bloquées, équi- à jour).
librages hydrauliques). ]]Des exigences d’utilisation ne sont pas
]]Identifier, activer, exploiter et maintenir définies ou pas assez précisément.
les potentiels d’augmentation de l’effica- ]]Les périodes de garantie de certains
cité énergétique. composants de l’installation ne sont pas
]]Intégrer des mesures d’exploitation (me- connues.
sures organisationnelles et techniques) ]]Des risques d’exploitation sont vagues,
pour l’augmentation de l’efficacité éner- une analyse des risques fait défaut.
gétique dans le processus d’exploitation et ]]Un concept de mesure manque et/ou
former dans ce domaine le personnel d’ex- l’enregistrement et l’évaluation des don-
ploitation et l’utilisateur, respectivement nées de mesure sont insuffisants.
les utilisateurs finaux. ]]Des installations comportent des défauts.
]]Réaliser et documenter le contrôle de ]]La facturation des coûts du projet d’OéE
résultat des mesures réalisées. n’est pas clarifiée (p. ex. refacturation aux
]]Préparer les bases pour le suivi énergé- locataires).
tique.
]]Contrôler l’exhaustivité et la plausibilité Les personnes averties des obstacles prin-
des résultats des données issues du suivi cipaux peuvent s’y préparer et prévoir des
énergétique. mesures appropriées pour les surmonter.
]]Éviter et réduire les risques d’interrup-
tions d’exploitation.»

La condition préalable pour une OéE réus-


sie est en principe que les spécialistes OéE
collaborent de manière optimale avec les
responsables de la maintenance et de la
8
Définitions et aspects conceptuels

1.3 Bénéfices pour proprié- ]]Des défauts d’une installation sont iden-
taire, exploitant et utilisateur tifiés et peuvent être éliminés par les res-
ponsables.
En particulier en cas d’objets de grande ]]Avantages sur le plan commercial et de
ampleur avec différents partenaires, la si- la communication: la politique, la société
tuation est complexe. Les bénéfices princi- et les consommateurs exigent des actions
paux d’une OéE sont commentés ci-dessous dans le domaine de la durabilité de la part
par partenaire concerné. Certains bénéfices des entreprises.
sont aussi profitables à plusieurs groupes. ]]Les grands consommateurs dans le sens
des lois cantonales sur l’énergie doivent
Avantages pour les propriétaires soit conclure un accord sur les objectifs,
]]L’émission directe et indirecte de pol- soit effectuer une analyse énergétique
luants et de gaz à effet de serre est réduite. (www.endk.ch) [2]. Dans les deux cas,
Cela peut éventuellement aboutir à un l’OéE représente une mesure significative.
remboursement de la taxe sur le CO2. Dans
tous les cas, une telle réduction améliore Avantages pour les exploitants
l’image de l’entreprise. ]]Des coûts pour la maintenance et pour
]]L’OéE révèle les mesures les plus écono- l’exploitation peuvent être réduits par l’op-
miques pour l’augmentation de l’efficacité timisation énergétique de l’exploitation.
énergétique et elle les réalise de manière ]]Un monitorage qui saisit les grandeurs
permanente. énergétiquement déterminantes permet
]]Des investissements présumés ou déjà au-delà du projet OéE d’avoir des argu-
prévus pour des augmentations de capa- ments pertinents face au propriétaire.
cité ou de performance peuvent être évités ]]L’exploitant acquiert des connaissances
ou remis à plus tard. dont il peut éventuellement tirer profit ail-
]]Une exploitation énergétiquement opti- leurs.
misée peut prolonger la durée de vie des
installations, réduire les défaillances et Avantages pour les utilisateurs
augmenter la sécurité de fonctionnement. ]]Les installations exploitées de manière
Par conséquent, une OéE apporte une optimale améliorent en général le confort.
contribution essentielle à la préservation ]]Étant donné que les coûts d’exploitation
et à l’augmentation de la valeur d’un bien sont souvent répercutés sur les utilisateurs,
immobilier. ceux-ci en profitent également sur le plan
financier.

Illustration 1.3:
Les grands consom-
mateurs, tels que
les centres de calcul,
représentent un
grand potentiel en
matière d’OéE.
(Photo: pinkeyes/
stock.adobe.com)
9
Optimisation énergétique de l’exploitation

1.4 OéE dans le cycle 1.5 Conditions cadres


d’exploitation des bâtiments
Taxe sur le CO2
Il est pertinent d’effectuer une OéE après La taxe sur le CO2 est une taxe d’incitation.
la première année d’exploitation et de la Elle est prélevée uniquement – état du
répéter à chaque fois que l’utilisation (dans 1.1.2020 – sur les combustibles fossiles
une partie) du bâtiment change. Les modi- comme le charbon, le mazout ou le gaz
fications d’utilisation changent les exi- naturel qui servent à la production de cha-
gences des installations techniques exis- leur, de lumière et d’énergie électrique. Les
tantes. Elles peuvent aussi influencer les carburants tels que l’essence, le diesel et le
charges internes, tant thermiques qu’au kérosène n’y sont pas soumis. Une grande
niveau des substances. partie de la taxe est redistribuée à la popu-
Afin d’assurer les bénéfices d’une OéE à lation et aux employeurs enregistrés.
long terme, les données énergétiquement Ainsi, tous les résidents en Suisse ont reçu
déterminantes des installations du bâti- 77 Fr. en 2018. Pour les employeurs, le
ment devraient être surveillées, enregis- montant versé était de 147.50 Fr. par
trées et évaluées durablement. Les écarts tranche de 100 000 Fr. de la masse sala-
par rapport aux valeurs de consigne sont riale déclarée à l’AVS [3]. Ce mécanisme
ainsi rapidement détectés à travers une récompense financièrement une consom-
base de données solide. mation en combustibles fossiles en des-
Par ailleurs, une approche méthodique sous de la moyenne.
similaire à l’OéE peut être appliquée pour Les entreprises qui exercent une des activi-
la mise en service. Le cahier technique tés visées à l’annexe 7 de l’ordonnance sur
SIA 2048 la désigne OéE* et la décrit à la réduction des émissions de CO2 [4] et qui
l’annexe D. Étant donné que les données s’engagent à réduire leurs émissions de gaz
d’exploitation font dans ce cas défaut, la à effet de serre peuvent se faire rembour-
procédure diffère un peu par rapport à ser la taxe sur le CO2 sur demande. [5].
l’OéE normale. Dans ce cas, elles sont évidemment exclues
de la redistribution. Cette démarche est
conditionnée à la conclusion d’une conven-
tion d’objectifs entre l’entreprise et l’auto-
rité avec engagement de réduction (voir
ci-dessous).

Projet de construction Ouvrage existant


Phases selon
Phases 1 à 5 Phase 6
la SIA 112

A charge de (Défauts A charge du


Élimination des défauts l’entrepreneur cachés) propriétaire

Activités Planification et réalisation Exploitation avec maintenance


générales adaptées au FM

Activités Préparatifs liés Exploitation énergétiquement


OéE*
exploitant à l’exploitation efficace (OéE**)
OéE
OéE OéE

Phases selon la SIA 112 heure Illustration 1.4:


Fin du délai de
remise au pro-

1 Définition des objectifs OéE Optimisation énergétique


dénonciation
à l’exploitant
Réception et

des défauts

L’OéE par rapport


priétaire/

2 Études préliminaires de l’exploitation


3 Étude de projet OéE* OéE immédiatement aux phases selon la
4 Appel d’offre après la remise SIA 112. (Source:
5 Réalisation OéE** OéE comme tâche Cahier technique
6 Exploitation permanente
SIA 2048)
10
Définitions et aspects conceptuels

Supplément perçu sur le réseau est repris dans les lois et ordonnances can-
En plus de la quantité d’énergie consom- tonales sur l’énergie, ceci sans modifica-
mée, les consommateurs d’électricité payent tion de ses parties déterminantes.
un supplément sur le réseau – en quelque Le premier MoPEC a été approuvé en
sorte pour l’utilisation du réseau (art. 35ss 1992, le plus récent le 9 janvier 2015 [2].
de la loi sur l’énergie [6]). Les entreprises, Le 20 avril 2018, il a été mis à jour sur le
dont les frais d’électricité représentent au plan éditorial, par exemple pour la réfé-
moins 10 % de la valeur ajoutée brute, ob- rence aux normes. Les préparatifs sont
tiennent le remboursement intégral du sup- actuellement en cours pour la prochaine
plément sur le réseau qu’elles ont acquitté édition du MoPEC.
(art 39ss LEne). Une des conditions est Avec la reprise des contenus déterminants
l’amélioration de leur efficacité énergétique, du MoPEC dans les législations cantonales,
arrêtée par convention d’objectifs avec la l’uniformisation de la mise en œuvre en
Confédération. Suisse progresse. Dans le détail, les dispo-
sitions cantonales peuvent toutefois diver-
MoPEC ger les unes des autres et il faut bien exa-
La législation fédérale (loi sur l’énergie, loi miner les prescriptions en vigueur au cas
sur l’approvisionnement en électricité, loi par cas. Le site Internet de l’EnDK (www.
sur le CO2, et autres) délègue aux cantons endk.ch) [8] donne un aperçu à ce sujet.
différentes tâches de politique climatique et Le MoPEC 2014 exige une OéE pour tous
énergétique. Des dispositions fédérales sont les bâtiments existants qui ne sont pas de
définies par exemple par: l’habitation (sites d’exploitation) et qui ont
]]L’article 45 de la loi sur l’énergie (LEne); il une consommation d’électricité annuelle
précise les domaines pour lesquels les can- supérieure à 200 MWh/a. Les justificatifs,
tons doivent édicter des dispositions. délais et documents nécessaires sont
]]L’exécution cantonale de l’article 5, ali- spécifiés dans les aides correspondantes
néa 1 à 4 ainsi que l’article 14, alinéa 4 à l’application [9]. En outre, le MoPEC
(première phrase) de la loi sur l’approvi- comprend des prescriptions pour les
sionnement en électricité (LApEI) [7]; elle grands consommateurs (d’énergie), à sa-
règle entre autres la désignation des zones voir tous les consommateurs d’énergie (fi-
de desserte des gestionnaires de réseau, nale) dont la consommation d’électricité
l’obligation de raccordement en dehors de est supérieure à 500 MWh/an, respective-
la zone de desserte des gestionnaires de ment 5000 MWh/an sous forme de com-
réseau ou des zones à bâtir ainsi que des bustibles.
mesures propres à réduire les différences
disproportionnées entre les tarifs d’utilisa- Convention d’objectifs
tion du réseau. Les conventions d’objectifs avec les autori-
]]L’article 9 de la loi sur le CO2 [5]; il oblige tés d’exécution sont une possibilité donnée
les cantons à veiller à ce que les émissions aux entreprises pour satisfaire aux disposi-
de CO2 générées par les bâtiments chauf- tions légales de la Confédération (loi sur le
fés à l’aide d’agents énergétiques fossiles CO2, LEne) et des cantons (MoPEC). Les
soient réduites conformément aux objec- consommateurs d’énergie s’engagent par
tifs fixés; de plus, les cantons sont tenus de convention à réduire de 10 % au minimum
faire rapport annuellement sur les mesures leur consommation d’énergie finale et/ou
prises. leurs émissions de gaz à effet de serre dans
un délai donné.
Pour la mise en œuvre énergétique, les ser- Les conventions d’objectifs sont souvent
vices cantonaux ont convenu de standards conclues avec le soutien de spécialistes de
communs, le «Modèle de prescriptions l’énergie et / ou d’une agence de l’énergie
énergétiques des cantons» (MoPEC), dans mandatée par la Confédération. Elles sont
le cadre de la conférence des directeurs en règle générale contrôlées annuellement
cantonaux de l’énergie (EnDK). Le MoPEC par un spécialiste accrédité. Dans le
11
Optimisation énergétique de l’exploitation

contexte de ces conventions, les OéE sont Échanger les informations!


un moyen avantageux pour réduire la Il est d’autant plus important que les pla-
consommation d’énergie finale et/ou des nificateurs présentent ouvertement aux
émissions de gaz à effet de serre. exploitants toutes leurs hypothèses et
données pour le fonctionnement des ins-
1.6 Que peuvent apprendre tallations. Dans la pratique, il n’est évi-
les acteurs les uns des autres? demment pas rare que ces informations se
perdent lors de la remise du bâtiment. À
Les bâtiments sont traditionnellement tout le moins, elles n’arrivent souvent pas
conçus par les architectes et les ingénieurs au complet jusqu’à l’exploitant.
civils et les installations techniques sont Dès lors, le propriétaire devrait initier et
ajoutées dans un deuxième temps par les suivre rapidement les échanges entre pla-
ingénieurs spécialisés. Depuis peu, les si- nificateurs, constructeurs et exploitants.
mulations d’exploitation sont utilisées plus Cette procédure facilite la compréhension
fréquemment afin de vérifier certaines va- des exigences aux autres parties prenantes
leurs indicatives données. Les simulations et favorise l’échange des informations es-
se basent sur des hypothèses issues de la sentielles pour l’exploitation. La probabi-
planification et ne correspondent pas né- lité d’une mise en exploitation et d’un
cessairement au mode de fonctionnement fonctionnement sans accrocs est ainsi aug-
du bâtiment achevé. mentée. À l’avenir, on peut espérer que le
Un changement de propriétaire pendant la flux d’informations entre les acteurs béné-
planification peut être à l’origine de telles ficiera d’une utilisation renforcée du BIM
divergences. Il se peut également que l’af- (Building Information Modeling).
fectation ait changé en cours de planifica-
tion. Même sans changement de proprié-
taire ni d’affectation, il est extrêmement
difficile d’estimer de manière fiable le
comportement des utilisateurs. A titre
d’exemple, les estimations des charges in-
ternes sont incertaines, car jusqu’au der-
nier moment les appareils choisis pour
l’exploitation ne sont pas clairement
connus.

Illustration 1.5:
Le BIM pourrait à
l’avenir simplifier le
flux d’informations
entre les partici-
pants. (Photo:
Siemens)
12
Définitions et aspects conceptuels

1.7 Modèles commerciaux et Contrat de prestations


concepts contractuels Le projet OéE – mandat de prestations ex-
traordinaires attribué suite à une décision
Afin de finaliser avec succès un projet OéE, managériale – est donné à un spécialiste
des pouvoirs de décision et des connais- de l’énergie (externe). Il englobe toutes les
sances spécialisées sont nécessaires. C’est tâches décrites au chapitre 4 du cahier
pourquoi l’impulsion doit venir du proprié- technique SIA 2048 [1]. Toutes les tâches
taire des installations. C’est le seul moyen sont définies en détail par contrat. La ré-
de garantir que les ressources nécessaires munération selon le temps employé est la
sont mises à disposition. Les spécialistes de plus usuelle, sans tenir compte de la réus-
l’énergie sont chargés de la partie tech- site du projet, respectivement des écono-
nique. En fonction de leur position vis-à-vis mies en matière de coûts énergétiques.
du mandant et du propriétaire, différents Le contrat de prestations se base souvent
modèles d’affaires et concepts contrac- sur une offre détaillée du spécialiste de
tuels entrent en ligne de compte. l’énergie. L’Agence de l’énergie pour l’éco-
nomie (AEnEc) ou encore l’Agence clean-
Contrat à durée indéterminée tech suisse (ACT) met à disposition des
Si la relation contractuelle entre spécialiste listes de spécialistes OéE accrédités.
de l’énergie et propriétaire est de longue
durée (contrat de travail ou de service), il Contrat de performance énergétique
est conseillé d’intégrer les projets OéE pé- Le contrat de performance énergétique
riodiques dans le cahier des charges. Il va partage les économies réalisées entre le
de soi que le mandant doit vérifier en mandant et le mandataire. Elles font donc
continu la réalisation et les résultats de ces partie des honoraires pour la prestation du
projets. Si l’OéE ne fait pas partie du cahier spécialiste. Par principe, la détermination
des charges, le mandat sous forme de des économies est sujette à des impondé-
contrat de prestations est une autre forme rables, car le mode de calcul et la période
possible. considérée sont toujours difficiles à mettre
Illustration 1.6: en place. Le contrat doit d’autant plus
Le contrat de per- donner réponse à toutes les éventualités.
formance énergé- Les points suivants sont à régler en parti-
tique fonctionne culier:
ainsi. (Source:
]]La grandeur de référence essentielle qui
Swiss­esco)
quantifie la réussite; ce sera la plupart du
temps la consommation d’énergie finale,
Coûts énergétiques et de maintenance
liée à des données telles que volume de
production, effectif du personnel, degrés-
jour de chauffage et similaires
Coûts énergétiques
]]Manières de traiter les changements de
prix en ce qui concerne l’énergie finale
]]Manière de traiter l’ouverture ou la fer-
meture de parties de l’exploitation
Coûts réduits grâce au
contrat de performance
énergétique Le type de contrat le plus adapté à chaque
cas spécifique est laissé à l’appréciation
Durée du contrat de Temps (années) des acteurs et reste par conséquent sujet à
performance énergétique négociation.
Économie des coûts Facture d’énergie
énergétiques: part du client Économie des coûts
Économies supplémentaires énergétiques: part de
générées par une hausse des l’entreprise de services
prix de l’énergie énergétiques
13
Optimisation énergétique de l’exploitation

1.8 Qui prend en charge les 1.9 Potentiel


coûts L’OéE a déjà fait ses preuves pour écono-
miser de l’énergie et des frais d’exploita-
Un projet OéE implique différents coûts, tion, elle est déjà largement répandue. Il
par exemple: arrive cependant souvent que seuls
]]Prestations d’honoraires pour les spécia- quelques aspects ou corps de métier soient
listes OéE traités, ce qui limite le bénéfice obtenu.
]]Coûts de personnel de l’entreprise d’ex- Une étude à large échelle [10] publiée en
ploitation, par exemple pour la mise à dis- automne 2019 est arrivée à ce même
position de documents, pour les visites ou constat. Sur mandat de l’Office fédéral de
la mise en œuvre des mesures l’énergie, les résultats obtenus par OéE
]]Coûts de personnel pour le propriétaire, ont été examinés pour environ 1400 bâti-
par exemple réceptionner la liste des me- ments, dont 55 % d’immeubles locatifs,
sures, participer au processus décisionnel 24 % de biens commerciaux prioritaire-
]]Frais de mise en œuvre, donc frais pour ment administratifs et 21 % de biens à af-
matériel, personnel et honoraires fectation mixte.

Les frais incombant aux exploitants et pro- Économies moyennes de 5 %


priétaires doivent être inscrits dans leur Une économie moyenne de 5 % de l’éner-
budget ordinaire. Les coûts pour la réalisa- gie finale (avec correction climatique) a été
tion des mesures peuvent être répercutés constatée. Il s’est avéré que les économies
sur les charges des locataires. Actuelle- obtenues pour les biens immobiliers ex-
ment (octobre 2019), il n’y a ni base légale, ploités par des tiers restaient plutôt en
ni pratique reconnue, ni jugement qui dessous de la moyenne. Les raisons sui-
règle la répartition de ces coûts. vantes ont été avancées:
En général, les coûts énergétiques baissent ]]La zone de confort des utilisateurs n’a
à la suite d’une OéE de sorte que les coûts pas été touchée, car aucune intervention
de réalisation sont amortis au cours des n’a eu lieu dans les surfaces d’utilisation.
deux premières années de décompte. Lors ]]Les habitations sont utilisées en perma-
des années de décompte qui suivent, ce nence et par conséquent, elles ont peu de
sont surtout les locataires qui profitent fi- potentiel d’optimisation de type «fonction-
nancièrement des réductions des coûts nement sans bénéfice» (voir chapitre 3.10).
d’exploitation. ]]Les mesures OéE interfèrent avec des sys-
tèmes de commande ou de régulation, par
exemple avec des verrouillages ou libéra-
tions manuels effectués par la conciergerie
ou encore avec des régulations séparées
des locaux telles que les vannes thermos-
tatiques.

Cette étude de large ampleur a également


conclu qu’une OéE périodique est recom-
mandée pour l’analyse des défauts et la
planification des investissements, destinés
aux exploitants et propriétaires.
14
Définitions et aspects conceptuels

Quelle est la contribution d’une OéE 1.10 Bibliographie


au développement durable? [1] Société suisse des ingénieurs et des
Une OéE contribue de multiples manières architectes: Cahier technique
à l’exploitation durable d’un bâtiment ou 2048:2015, Optimisation énergé-
d’un complexe. On peut citer les points tique de l’exploitation, Zurich, 2015
suivants: [2] Modèle de prescriptions des cantons
]]Réduction de la consommation d’énergie dans le domaine de l’énergie,
et donc réduction des émissions associées www.endk.ch
]]Prolongation de la durée de vie des ins- [3] Office fédéral de l’environnement:
tallations grâce à une exploitation mieux Redistribution de la taxe sur le CO2,
suivie sous www.bafu.admin.ch, consulté
]]Augmentation de la qualité de séjour en octobre 2019
pour les utilisateurs [4] Ordonnance fédérale sur la réduc-
]]Amélioration de la documentation liée tion des émissions de CO2,
au bâtiment. À son tour, cette démarche [5] Loi fédérale sur la réduction des
augmente la valeur du bien immobilier et émissions de CO2, RS 641.71
facilite l’évaluation de la faisabilité de fu- [6] Loi sur l’énergie (LEne), RS 730.0
turs changements d’affectation. [7] Loi sur l’approvisionnement en
électricité, RS 734.7
La surveillance à long terme des installa- [8] Conférence des directeurs can-
tions, au moyen d’un monitorage énergé- tonaux de l’énergie (EnDK): État de
tique approprié, favorise la compréhen- la politique énergétique et clima-
sion des questions liées à la consommation tique dans les cantons, sous www.
d’énergie par les exploitants. endk.ch, consulté en octobre 2019
[9] Conférence des directeurs can-
tonaux de l’énergie (EnDK): Aide à
l’application pour l’optimisation
énergétique de l’exploitation, sous
www.endk.ch, consulté en octobre
2019
[10] Bundesamt für Energie: EnBo800,
Analyse des Energieverbrauchs und
der Wirkung der energetischen Be-
triebsoptimierung von Gebäuden in
der Schweiz, 2019. Download via
www.aramis.admin.ch
Chapitre 2

Confort et énergie

2.1 Bases physiologiques Les 110 watts restants sont transformés


Puissance métabolique du corps en chaleur corporelle transmise à l’air am-
humain biant comme chaleur latente et sensible.
Markus Hubbuch Afin de maintenir en permanence le méta-
bolisme et les fonctions corporelles vitales Bilan thermique du corps humain
telles que la circulation sanguine et la res- L’être humain en tant que «mammifère à
piration, le corps humain génère une dé- sang chaud» est en mesure de maintenir
pense énergétique de base, ou dépense sa température corporelle constante,
énergétique au repos. Elle s’élève à envi- quelles que soient les conditions de l’envi-
ron 80 W pour un homme de 70 kg al- ronnement. Elle se situe en moyenne à
longé sans bouger. Cette dépense énergé- environ 36,5 °C. Si elle est plus élevée, cet
tique est considérée comme un équivalent état est appelé fièvre. Si elle dépasse 42 °C,
métabolique (1 MET). Pour courir rapide- le risque de défaillance du système cardio-
ment et s’il est en bonne condition phy- vasculaire et de mort est réel. Si elle des-
sique, le même homme a besoin d’environ cend en dessous de 27 °C, aussi.
14 MET, c’est-à-dire 1120 W. Biologique- Pour cette raison, il est essentiel que la
ment parlant, les apports alimentaires sont puissance métabolique du corps, présente
«brulés à froid». L’oxygène nécessaire est principalement sous forme de chaleur,
fourni par les poumons, donc la respira- puisse être dissipée en permanence vers
tion. Ils évacuent également le CO2 – pro- l’environnement. A cet effet, l’être humain
duit d’oxydation – et l’eau. dispose de mécanismes thermorégulateurs
La puissance physique en watt qu’une per- gérés par le cerveau intermédiaire (hypo-
sonne peut fournir est d’environ: thalamus) et de thermorécepteurs (illustra-
tion 2.1).
P = (met – 1) / 0,05 Les «acteurs» intervenant dans la régula-
tion de la température sont notamment la
Pour une activité de bureau par exemple, circulation sanguine cutanée, la transpira-
la valeur MET s’élève à environ 1,5. Selon tion (émission de chaleur par vaporisation)
l’équation ci-dessus, la puissance physique et l’activité musculaire (production de cha-
(mécanique) est ici de 10 W, bien que la leur). En outre, le bilan thermique peut
dépense alimentaire (pour ainsi dire la per- être influencé par l’habillement.
formance brute) s’élève à 120 W.

Grandeurs de Grandeurs pertur- Grandeur à réguler


référence batrices extérieures =
(fièvre, horloge (froid et chaleur) Température corporelle
circadienne,
variations de la
température du
noyau corporel)
Valeur de Organes de réglage Enveloppe (peau)
consigne (musculature, graisse
Grandeurs brune, circulation Noyau corporel
Régu- régulantes sanguine cutanée, Illustration 2.1:
lateur des signaux thermorégulation
Hypothalamus
d’activation par le compor- Mécanismes de ré-
Grandeur tement, sudation) gulation de la tem-
mesurée pérature corporelle
Grandeurs pertur-
batrices intérieures de l’être humain.
Informations Thermorécepteurs
provenant des cutanés (peau) et (sport, travail, etc.) (Source: Heinrich
thermorécepteurs internes (noyau corporel) Heine, Uni Düssel-
dorf)
16
Confort et énergie

Les mécanismes de transmission de cha- ment («chaleur sensible») et sudation


leur des êtres humains à l’environnement («chaleur latente»), ceci en fonction de la
sont (illustration 2.2): température ambiante et de la puissance
]]Convection: transfert de chaleur de la métabolique. En revanche, le dégagement
surface corporelle à l’air ambiant en mou- de chaleur par évaporation pulmonaire ne
vement dépend pas des conditions ambiantes.
]]Rayonnement de chaleur: transmis- Le dégagement de chaleur latente aug-
sion de chaleur de la surface corporelle aux mente si la température environnante est
surfaces ambiantes de température moins plus haute et si l’activité physique est plus
élevée (ou le contraire) conséquente (tableau 2.1.). En hiver (lors
]]Évaporation: dégagement de chaleur de températures intérieures de 20 à 22 °C),
corporelle nécessaire à l’évaporation cuta- la plus grande part de chaleur est évacuée
née (sudation) par convection et radiation, c’est-à-dire en
]]Humidification de l’air inspiré: l’air ex- tant que chaleur sensible ce qui augmente
piré est quasiment saturé de vapeur d’eau. la température ambiante. En été, à une
Pour cette évaporation également, le corps température ambiante de 26 °C, environ la
dégage de la chaleur. moitié de la chaleur est enlevée par évapo-
]]Conduction de chaleur: transfert par ration en tant que chaleur latente. Par
contact avec les surfaces de température conséquent, l’humidité de l’air ambiant
moins élevée (p. ex par les pieds, faible augmente à son tour. A partir d’une tempé-
impact) rature de l’air d’environ 30 °C, seule l’éva-
]]Rejets: pertes de chaleur à travers l’urine cuation de chaleur par évaporation cutanée
et les selles (faible impact) reste encore possible. Cela fonctionne bien
]]Nourriture, boissons: perte de chaleur si l’humidité de l’air est peu élevée, mais
par ingestion de nourriture et de boissons fonctionne mal dans le cas contraire ce que
froides (faible impact) nous ressentons comme une atmosphère
lourde, voire même tropicale.
La température cutanée est toujours moins Étant donné que l’être humain doit évacuer
élevée que la température du noyau cor- en permanence la chaleur métabolique
porel, plus une partie du corps est éloignée produite, un environnement trop chaud et
du centre plus sa température baisse. En trop humide peut causer la mort en raison
outre, la température de la peau est in- d’une température trop élevée du noyau
fluencée par la température ambiante et corporel. C’est pourquoi nous pouvons sur-
l’habillement. vivre dans un environnement avec une tem-
L’être humain perd une quantité variable de pérature maximale du bulbe humide de
chaleur corporelle par convection, rayonne- 35 °C. La température du bulbe humide est

Échanges de chaleur avec l’environnement par:


Respiration Rayonnement

Évaporation Apports de chaleur


Formation de gouttes de Stockage (rayonnement, convection,
transpiration à la surface de chaleur conduction)
cutanée. La chaleur néces-
sairepour l'évaporation
de la transpiration et sou- Thermo-
tirée à la peau. génèse

Illustration 2.2:
Mécanismes des Convection
échanges de cha- Conduction Transfert de chaleur de la peau
Émission de chaleur par contact à l’air environnant.
leur chez l’être hu- avec d’autres corps L’air chauffé monte, de sorte
main. (Source: Be- que l’air aspiré ensuite peut à
rufsgenossenschaft son tour être chauffé et monter.
Holz und Metall)
17
Optimisation énergétique de l’exploitation

la température la plus basse pouvant être récepteurs s’il évacue de la chaleur par
atteinte par refroidissement adiabatique rayonnement ou par convection accrue.
(«refroidissement par évaporation»). Les deux phénomènes sont ressentis
Si la température du bulbe humide dé- comme «courants d’air».
passe 35 °C, le refroidissement du corps ne En plus de la convection et du rayonne-
fonctionne ni par rayonnement et convec- ment, l’humidité de l’air influence la capa-
tion ni par évaporation cutanée (refroidis- cité d’évaporation cutanée. C’est pour-
sement adiabatique). Un être humain en quoi une humidité élevée est ressentie
bonne santé meurt dans de telles condi- comme désagréable lors de températures
tions en 6 heures environ. Comme le pro- ambiantes élevées.
nostiquent des chercheurs du MIT et des
EPF, ces conditions pourraient se produire Production de CO2
dans le futur lors de vagues de chaleur L’être humain émet plus ou moins de CO2
dans certaines régions d’Asie. ceci en fonction de la puissance métabo-
En raison de l’échange par rayonnement lique. La teneur en CO2 peut ainsi égale-
avec son environnement, l’être humain ne ment être utilisée comme indicateur de la
ressent pas la température environnante, qualité de l’air intérieur. Cependant, au
mais la moyenne constituée de la tempéra- sens strict, la teneur en CO2 est exclusive-
ture de l’air et de la température moyenne ment un indicateur pour le débit d’air neuf
de toutes les surfaces environnantes. Les nécessaire (tableau 2.2). Afin d’obtenir
courants d’air influencent en outre la sensa- une idée complète de la qualité de l’air, il
tion de chaleur. Ceci en raison du coeffi- est indispensable d’analyser toutes les
cient de transfert de chaleur surfacique par autres substances polluantes et odorantes.
convection qui dépend du flux d’air. Ici, la La teneur en CO2 est un indicateur perti-
vitesse de l’air moyenne, mais aussi les tur- nent pour la qualité de l’air intérieur uni-
bulences sont déterminantes. De plus, les quement si les occupants sont la cause Tableau 2.2:
flux d’air latéraux sont ressentis différem- principale de la pollution de l’air intérieur. Production de CO2
ment que les flux d’air frontaux ou dorsaux. Dans ce cas, la meilleure qualité possible de et débit d’air neuf
minimum par per-
Lors de températures ambiantes plutôt l’air intérieur est de 410 ppm CO2. Cette
sonne.
basses, un flux d’air entrainera certaine-
ment une sensation de froid perçue par Activité Émission de Débit d’air neuf minimum par
Tableau 2.1: davantage de personnes. Lors de tempéra- CO2 [dm3/h] personne [m3/h]
Émissions de cha- tures ambiantes élevées, un courant d’air pour 1500 ppm pour 1200 ppm
leur de l’être hu- peut être ressenti comme agréable – le En repos 12 10 13
main en fonction de corps pouvant évacuer de la chaleur par Assis 15 13 17
la température am- convection. Cependant, l’être humain est Travail léger 23 20 26
biante. (Valeurs se- Travail lourd 35 30 39
incapable de différencier au moyen de ses
lon VDI 2078)
Activité Émission de chaleur Température ambiante [°C]
18 20 22 23 24 25 26
Repos ou travail léger Chaleur totale [W] 125 120 120 120 115 115 115
debout Chaleur sensible [W] 100 95 90 85 75 75 70
(degré d’activité I et II selon Chaleur latente [W] 25 25 30 35 40 40 45
DIN 1946-2) Émission de vapeur d’eau [g/h] 35 35 40 50 60 60 65
Activité soutenue Chaleur totale [W] 190 190 190 190 190 190 190
(degré d’activité III selon Chaleur sensible [W] 125 115 105 100 95 90 85
DIN 1946-2) Chaleur latente [W] 65 75 85 90 95 100 105
Émission de vapeur d’eau [g/h] 95 110 125 135 140 145 150
Activité lourde Chaleur totale [W] 270 270 270 270 270 270 270
(degré d’activité IV selon Chaleur sensible [W] 155 140 120 115 110 105 95
DIN 1946-2) Chaleur latente [W] 115 130 150 155 160 165 175
Émission de vapeur d’eau [g/h] 165 185 215 225 230 240 250
18
Confort et énergie

valeur correspond à la concentration ac- lors de températures ambiantes plus


tuelle de CO2 dans l’air extérieur et par basses, il se sent mieux en hiver qu’en été.
conséquent elle ne peut pas être inférieure. D’autre part, la température du noyau cor-
porel monte jusqu’à 1 K au cours de la
Influence de l’habillement journée. Pour cette raison, des tempéra-
L’habillement influence grandement le bi- tures ambiantes plus élevées le soir que le
lan thermique d’une personne. Il bloque le matin seraient souhaitables.
rayonnement thermique et empêche la
convection. Appropriés à la température Influence de la sensibilité individuelle
ambiante et à l’activité physique, les vête- Les femmes ont souvent plus vite froid que
ments peuvent ainsi contribuer de manière les hommes, tout comme les personnes
considérable à la sensation de confort. âgées. Cela est dû davantage à une physio-
L’illustration 2.3. met en évidence le lien nomie différente, donc une puissance mé-
entre activité (en met), habillement (en clo) tabolique différente plutôt qu’au genre.
et température ressentie comme optimale Les femmes sont généralement plus légères
par la majorité des personnes. 1 clo corres- et moins musclées que les hommes. Elles
pond à une «tenue de bureau» usuelle, refroidissent donc plus rapidement et pro-
respectivement à la résistance thermique duisent moins de chaleur corporelle. Il en va
RT de 0,155 m² K/W. de même pour les personnes âgées. Leur
Les vêtements permettent de pallier aux niveau d’activité physique, souvent nette-
différences saisonnières de la température ment moins élevé que celui des personnes
ambiante. En hiver, la valeur d’environ jeunes, explique les différentes exigences
1,2 clo est optimale, tandis qu’en été, elle de température.
peut être réduite jusqu’à 0,5 clo. Il en ré- Étant donné les différences de constitution
sulte la recommandation sur les tempéra- physique, de puissance métabolique, d’ac-
tures ambiantes en fonction de la tempé- tivité physique et de tenue vestimentaire, il
rature extérieure selon la norme SIA 180. y aura toujours une proportion non réduc-
Aucune règlementation vestimentaire inu- tible d’environ 5% des personnes présentes
tilement stricte ne devrait être appliquée dans un même local qui ressentirons la tem-
sur les lieux de travail. Par ailleurs, en pérature comme trop froide, respective-
quelques jours, l’être humain est capable ment 5% comme trop chaude, ceci même
de s’adapter de manière limitée à des si celle-ci correspond aux normes.
conditions climatiques changeantes. Ainsi,

0 0,1 0,2 0,3 [m2K/W]


[met] [W/m2]
3,0 175
Dégagement de chaleur spécifique

10 °C
150
12 °C
[met ou W/m2]

14 °C ±5 °C
125
2,0 16 °C
18 °C
20 °C
100
22 °C
24 °C
±4 °C
26 °C 75

1,0 28 °C ±3 °C
Illustration 2.3: 50
±1 °C ±1,5 °C ±2 °C ±2,5 °C
Température am- 0
0 0,5 1 1,5 2 [clo]
biante optimale en
fonction de l’habil-
lement et de l’acti- Résistance thermique moyenne de l’habillement [clo ou m2K/W]
vité selon ISO 7730.
19
Optimisation énergétique de l’exploitation

2.2 Conditions cadres de la Fonction du bâtiment


physique du bâtiment La tâche principale d’un bâtiment est de
fournir des espaces intérieurs protégés des
La physique du bâtiment doit assurer un influences extérieures indésirables (illustra-
bon climat intérieur dans les habitations et tion 2.4). Ces espaces intérieurs doivent
bureaux en agissant sur tous les aspects permettre une utilisation déterminée, par
qui sont de son ressort. Cela vaut particu- exemple habiter, travailler, produire.
lièrement pour les domaines confort, ni- Sur le plan des besoins en énergie, la mise
veau faible de polluants et efficacité éner- en place d’un bon climat intérieur est pré-
gétique. De plus, cette discipline vise à pondérante. Parmi les points essentiels, on
optimiser l’exploitation et la durée de vie peut citer:
d’un bâtiment du point de vue écono- ]]Une température ambiante appropriée
mique et écologique. en été et en hiver
La physique du bâtiment se complexifie ]]Une humidité de l’air ambiant dans des
continuellement en raison des exigences limites définies
toujours croissantes en matière d’efficacité ]]Une ventilation naturelle et artificielle
énergétique, de confort, de protection ]]Un éclairage naturel et artificiel
contre le bruit et de protection de l’envi-
ronnement. Les standards d’isolation ther- Idéalement, la physique du bâtiment ga-
mique actuels peuvent ainsi engendrer ra- rantirait un climat intérieur optimal pen-
pidement des dégâts si la construction dant toute l’année et sans apport d’éner-
présente des défauts de physique du bâti- gie supplémentaire par des installations
ment. La tendance architecturale pour des techniques. Mais en pratique, ce n’est pos-
grandes baies vitrées combinée au ré- sible qu’en partie. Néanmoins, quelques
chauffement climatique entraîne des exi- exemples de bâtiments particulièrement
gences accrues de protection contre la bien planifiés démontrent qu’un mode de
surchauffe estivale et de protection solaire. construction optimisé par rapport à la phy-
D’autres aspects de la physique du bâti- sique du bâtiment peut se rapprocher de
ment se rapportent à l’utilisation de la lu- manière remarquable de cet objectif.
mière du jour, l’acoustique des salles, la De nos jours, pour des bâtiments de bu-
protection contre le bruit et la ventilation, reau d’ores et déjà réalisés, le concept de
notamment la ventilation naturelle. physique du bâtiment a permis de se pas-
ser de tout chauffage, refroidissement et

Regards de Soleil
Vent
personnes
Température extérieure
Personnes
malveillantes Humidité de l’air

Sons Pluie

Effets sur le bâtiment Neige


Animaux

Plantes Grêle

Dangers naturels Foudre Illustration 2.4:


Quelques facteurs
externes qui
Tremblement de terre Polluants atmosphériques
Poussière, salissure agissent sur le
bâtiment.
20
Confort et énergie

ventilation mécanique. Avec une occupa- Les éléments de construction contre terre
tion usuelle et sans densité excessive des ou contre des locaux non chauffés peuvent
places de travail, il est possible de mainte- avoir des valeurs U un peu plus élevées. Il
nir la température ambiante entre 22 et s’agit d’optimiser l’ensemble au moyen de
26 °C pendant toute l’année. La qualité de calculs dans les règles de l’art.
l’air intérieur est assurée par des fenêtres Une attention toute particulière doit être
avec ouverture automatique. accordée à la réduction des ponts ther-
miques (illustration 2.5). Ils peuvent non
Physique du bâtiment de l’enveloppe seulement augmenter les déperditions
Les performances de physique du bâtiment thermiques, mais encore provoquer des
de l’enveloppe sont particulièrement im- dégâts liés à l’apparition de condensation.
portantes. Certaines exigences essentielles Le catalogue des ponts thermiques de
sont définies par la norme SIA 180 (2014). SuisseEnergie facilite la détermination des
De façon générale, il faut être attentif à indices des ponts thermiques (valeur ψ en
réaliser une enveloppe thermique com- W/m K) [1]. Une autre solution consiste à
pacte et ininterrompue. Les paramètres calculer les flux thermiques tridimension-
suivants sont importants: nels traversant les éléments de construc-
La valeur U (coefficient de transmission tion à l’aide de logiciels.
thermique) est la mesure des déperditions Pour les constructions nouvelles, les trans-
thermiques par transmission. Les valeurs U formations ou les assainissements soumis à
de tous les éléments de construction une autorisation, les autorités demandent
opaques contre l’extérieur constituant de justifier la mise en œuvre d’une isolation
l’enveloppe thermique du bâtiment (péri- thermique qui correspond aux lois canto-
mètre d’isolation) devraient être infé- nales. Les exigences légales se basent gé-
rieures à 0,2 W/m2K. Les non-homogénéi- néralement sur le Modèle de prescriptions
tés et les ponts thermiques inévitables énergétiques des cantons (MoPEC). Elles
doivent être pris en compte dans le calcul. sont harmonisées avec les exigences de la
Les valeurs U inférieures à 0,1 W/m2K sont SIA 380/1 et s’approchent souvent de nos
en général peu judicieuses, car au-delà de jours d’une isolation optimale.
cette valeur le potentiel d’économie sup- Il peut être judicieux d’isoler davantage
plémentaire est faible. Les fenêtres et les que les exigences fixées dans les prescrip- Illustration 2.6:
portes ainsi que les autres éléments de tions. Cela réduit non seulement la La différence de
construction translucides éventuels de- consommation d’énergie de chauffage, pression partielle de
Illustration 2.5: vraient avoir une valeur U inférieure à mais permet aussi de simplifier les installa- vapeur d’eau entre
A titre d’exemple: 1 W/m2K. Ils doivent être mesurés ou cal- tions techniques pour le chauffage, de les l’intérieur et l’exté-
position de fenêtre culés dans leur globalité, et non sur le vi- combiner avec d’autres éléments du bâti- rieur est à l’origine
avec réduction des trage seulement. ment ou même de les supprimer complè- de la diffusion de
ponts thermiques. vapeur dans la pa-
tement.
(Source: EnDK) roi.

Ψ = 0,08 W/m K

Ψ = 0,11 W/m K

Intérieur Extérieur
Humidité relative Humidité relative
de 50% à 20°C de 80% à 0°C
21
Optimisation énergétique de l’exploitation

Diffusion de vapeur Évacuation de chaleur en été


Pour éviter la condensation, il s’agit tout Les valeurs U basses contribuent à ré-
d’abord de construire sans ponts ther- duire les besoins en refroidissement seule-
miques. De plus, il faut empêcher en hiver ment lors de journées extraordinairement
que l’humidité provenant des locaux inté- chaudes. Par contre, elles empêchent tou-
rieurs et diffusée dans les murs (illustra- jours le flux thermique vers l’extérieur (ce
tion 2.6) provoque des problèmes. C’est le qui est leur raison d’être). Subsistent ainsi
cas si l’humidité absorbée en été ne peut les apports solaires à travers les fenêtres et
pas être complètement restituée. Les types les charges thermiques internes qui
de parois et de murs dont la résistance à la peuvent être à l’origine de températures
diffusion de vapeur diminue de l’intérieur intérieures élevées et désagréables dans
vers l’extérieur sont les plus adaptés. S’il l’entre-saison et en été. Pour chaque bâti-
n’est pas possible d’éviter des éléments de ment bien isolé, il est donc impératif d’éla-
construction peu perméables à la vapeur borer un concept pour évacuer la chaleur.
du côté extérieur, alors il faut diminuer la
diffusion d’humidité avec des pares-va- Etanchéité à l’air
peur ou des barrières vapeur côté intérieur. Afin de minimiser les déperditions non seu-
lement par transmission, mais aussi par ven-
Condensation, moisissures tilation, l’enveloppe du bâtiment doit être
La condensation se produit sur des sur- étanche. Par temps froid ou venteux, les
faces plus froides que la température du joints aux raccords entre différents éléments
point de rosée de l’air ambiant (illustra- de construction ainsi que les fenêtres et
tion 2.7). Il en résulte des éléments de portes insuffisamment étanches conduisent
construction avec des surfaces humides, à des échanges d’air non contrôlés. Il en
ce qui peut à son tour provoquer une dé- résulte des déperditions thermiques et sou-
coloration, une détérioration des maté- vent un air intérieur trop sec.
riaux ou des moisissures. Afin de réduire les échanges d’air non
Les moisissures ne représentent pas seule- contrôlés, il peut être judicieux de combiner
ment un problème esthétique, elles les mesures d’étanchéification de l’enve-
peuvent également engendrer des mala- loppe du bâtiment avec des mesures rédui-
Illustration 2.7: dies. Pour cette raison, il faudrait éviter en sant l’effet de cheminée entre les étages.
La condensation sur hiver une humidité relative ambiante supé- Un autre problème des points non étanches
les bords du vitrage rieure à 50  %. En cas de bâtiments dans les éléments de construction est la
est un signal étanches, il faut aérer plus souvent le cas migration de l’humidité par convection. Si
d’alerte pour une Illustration 2.8:
échéant. l’air intérieur s’échappe par des joints dans
humidité intérieure Migration de l’hu-
les éléments de construction il va se refroi-
trop élevée. (Photo: midité par convec-
dir et la condensation de quantités non
Christoph Gross/ tion au niveau des
négligeables d’eau peut se produire en joints.
stock.adobe.com)

Joint de 1 mm sur 1 mètre linéaire

Flux à travers l’élément de Diffusion de vapeur


construction défectueux à travers l’élément de
construction intact

360 g d’eau/jour m2 1 g d’eau/jour m2


22
Confort et énergie

hiver. Cela peut rapidement provoquer des appareils. Ces problèmes peuvent être ré-
dégâts (illustration 2.8). L’étanchéité à l’air duits par une planification professionnelle,
d’un bâtiment peut être mesurée avec la un choix pertinent des composants et un
méthode blower-door (illustration 2.9). montage judicieux. Les exigences sont dé-
terminées à l’aide de la norme SIA 181. La
Étanchéité à la pluie planification et l’exécution des installations
Les bâtiments doivent aussi être tanches de ventilation doivent garantir en particu-
à la pluie. L’étanchéité à la pluie des fe- lier qu’aucun problème de bruit déran-
nêtres et des portes, y compris leurs cadres geant n’apparaisse.
et raccords, est essentielle, surtout en cas
de forte pluie chassée par le vent. L’écou- Acoustique des salles
lement des eaux doit également être L’acoustique des salles évalue la propaga-
assurélors de fortes précipitations, notam- tion, l’absorption et la qualité acoustique
ment sur les toits plats et les places d’accès. des sons dans les locaux. Elle vise par
exemple à atteindre un bas niveau sonore
Protection contre le bruit dans les espaces sensibles tels que les
Le calcul et le mesurage des valeurs d’af- chambres à coucher. Elle assure également
faiblissement acoustique d’éléments de une bonne audibilité de la parole dans une
construction font aussi partie de la phy- salle de conférence et une bonne qualité
sique du bâtiment. Une bonne isolation d’écoute dans une salle de concert. Les
phonique entre étages, appartements et moyens pour y parvenir sont les surfaces
locaux devient de plus en plus importante d’absorption acoustique.
comme critère de qualité. Il en est de Attention: L’activation de l’inertie ther-
même pour l’isolation phonique contre mique des murs et plafonds est influencée
l’extérieur dans les zones exposées au par les matériaux insonorisants qui y sont
bruit. Selon les cas, l’isolation thermique et appliqués. L’inertie thermique du local est
phonique peut être évaluée de manière ainsi plus basse ce qui amène à des varia-
commune. Les exigences sont déterminées tions de température plus importantes.
et justifiées à l’aide de la norme SIA 181 Notamment en été, il peut en résulter un
(2006). climat intérieur désagréable, car les tem-
pératures maximales sont plus élevées.
Bruit des installations techniques
Les installations techniques peuvent être Planification des fenêtres et de la lu-
source de toutes sortes de bruits. Les bruits mière naturelle
Illustration 2.9: typiques sont les bruits de moteurs, de flux Disposition, grandeur et type du vitrage
Schéma de mesure
dans les conduites ou de commandes des des fenêtres influencent le confort ther-
blower-door.
mique d’un local de manière déterminante,
tout comme les besoins en chauffage et en
refroidissement, la distribution de la lu-
mière du jour et la vue sur l’extérieur.
Dépression 50 Pa Les façades complètement vitrées sont dé-
favorables d’un point de vue énergétique.
La conséquence est un apport thermique
élevé en été. En hiver, elles amènent tem-
porairement des apports thermiques pas-
Fermeture sifs importants et causent des déperditions
Pression différentielle dans l’enveloppe étanche à l’air par transmission plus élevées. Pour les bâti-
Débit d’air ments artisanaux standard, un taux de sur-
Dépression 50 Pa
Ventilateur à
face de fenêtres d’environ 50 % par rap-
régime variable port à la surface de façade est optimal.
Pour profiter des apports de lumière natu-
relle, les fenêtres devraient toujours aller
23
Optimisation énergétique de l’exploitation

jusqu’au plafond. Un vitrage allant jusqu’au Les stores à commande automatique de-
plancher a moins d’effet. Il faudrait choisir vraient changer de position quelques fois
des vitrages avec un taux de transmission par jour. La solution optimale consiste à
de la lumière naturelle τ élevé et des fe- positionner les stores correctement le ma-
nêtres avec une faible part de cadres. tin, à midi et le soir. Toute autre gestion
Les fenêtres de grande taille et orientées n’est pas acceptée par les utilisateurs des
au sud sont favorables pour les bâtiments locaux. Si cette consigne n’est pas respec-
d’habitation. Pour les bâtiments commer- tée, il faut s’attendre à des utilisateurs in-
ciaux, les fenêtres est et ouest devraient satisfaits qui contournent manuellement
être petites pour éviter les apports ther- le système automatique ou encore qui le
miques externes trop élevés en été, de plus mettent complètement hors service.
elles sont difficiles à protéger du soleil. La commande des stores devrait être
Pour les bâtiments administratifs, les vi- connectée à la régulation de l’installation
trages et fenêtres d’angle devraient être de chauffage et le cas échéant de ventila-
évités, ils créent des conditions de climat tion. Elle ne doit activer les stores qu’en
intérieur difficiles à contrôler et des cas de risque réel de surchauffe. Elle ne
éblouissements (illustration 2.10). doit donc pas compromettre le solaire pas-
sif en hiver. Les commandes qui ne font
Protection solaire que baisser obstinément les stores dès
Une protection solaire extérieure, mobile qu’un certain niveau de rayonnement est
et ventilée est nécessaire pour toutes les dépassé ne sont pas utiles.
fenêtres (également les fenêtres nord). Les stores extérieurs sont souvent utilisés à
Lorsque la protection solaire est activée, mauvais escient comme protection contre
les fenêtres sud, est et ouest devraient at- l’éblouissement. Pourtant, une commande
teindre des valeurs g inférieures à 0,15. Le de stores ne peut pas détecter si les utilisa-
détail des exigences est disponible dans la teurs souhaitent une protection contre
norme SIA 180 (2014) à la figure 12 [2]. l’éblouissement, le regard extérieur ou
La protection solaire devrait avoir une ré- encore un obscurcissement. Cela rend les
sistance au vent suffisante. Les stores à utilisateurs également insatisfaits. En com-
lamelles orientables ont largement fait leur plément des stores extérieurs, il est préfé-
preuve du point de vue de l’efficacité éner- rable d’installer une protection contre
gétique et du confort. Ils peuvent non seu- l’éblouissement intérieure, à régler ma-
lement être baissés ou montés – de plus, nuellement (illustration 2.11). Dans ce cas, Illustration 2.11:
Illustration 2.10: en inclinant les lamelles l’incidence et la les stores extérieurs protègent uniquement Store à lamelles ex-
Taux de surface de répartition de la lumière dans le local contre un apport solaire excessif et ne sont térieur combiné
fenêtre équilibré peuvent être influencées. Il est ainsi pos- pas utilisés en hiver. avec une protection
pour un centre de sible de protéger les façades sud du soleil contre l’éblouisse-
développement. sans bloquer la vue sur l’extérieur et sans ment intérieur.
(Photo: Dietmar (Photo:
oblitérer l’utilisation de la lumière du jour.
Strauss, Besigheim) M. Hubbuch)
24
Confort et énergie

Influences de l’humidité des rejets de chaleur de l’air extrait sont


Comme indiqué plus haut, l’humidité rela- énergétiquement plus judicieuses.
tive de l’air intérieur devrait se situer dans Cependant, les ventilations mécaniques
certaines limites. Elle ne devrait pas être mal réglées peuvent déboucher sur un air
trop élevée en été pour éviter une sensa- ambiant trop sec en raison d’un renouvel-
tion d’atmosphère lourde et ne pas altérer lement d’air trop conséquent. Voilà pour-
la dissipation de chaleur par sudation. Une quoi le taux de renouvellement d’air des
humidité relative supérieure à 65 % n’est ventilations d’habitations et de bureaux ne
plus ressentie comme confortable. L’air doit pas être trop élevé. Les systèmes régu-
extérieur chaud et humide, refroidi par lés en fonction des besoins sont les plus
une climatisation et peu déshumidifié, favorables.
peut aboutir à un tel climat intérieur. Les clapets de ventilation situés à côté des
En hiver, notamment avec un taux de re- fenêtres (illustration 2.12) sont une bonne
nouvellement d’air trop important, l’air alternative aux fenêtres basculantes. Ils
ambiant peut devenir très sec. Si l’humi- peuvent rester ouverts même en cas de
dité relative passe en dessous de 30 %, pluie ou en été pendant la nuit, sans risque
l’air est ressenti comme trop sec. Afin de de pénétration de pluie ou d’êtres vivants.
maintenir l’humidité relative dans la zone Cela permet une ventilation naturelle évi-
de confort, il faudrait non pas utiliser une tant des températures trop élevées.
humidification énergivore, coûteuse et Le choix judicieux des matériaux de second
problématique du point de vue hygié- œuvre, de l’aménagement intérieur et le
nique, mais plutôt réduire le taux de re- mobilier sont tout aussi décisifs pour la
nouvellement d’air extérieur. Pour éviter qualité de l’air intérieur. Seuls les maté-
l’accumulation de substances probléma- riaux naturels ou écologiquement compa-
tiques et de poussières dans l’air ambiant, tibles devraient être choisis. En aucun cas,
les locaux doivent être construits et équi- ils ne doivent libérer des solvants, additifs
pés correctement du point de vue de l’éco- chimiques ou autres substances dans l’air
logie du bâtiment. ambiant.

Ventilation Accumuler la chaleur et l’humidité


Pour une bonne qualité de l’air intérieur, Les éléments de construction pouvant ac-
Illustration 2.12: un renouvellement d’air optimal est indis- cumuler beaucoup de chaleur sont favo-
Le bâtiment 2226 à pensable. Les bâtiments récents doivent rables au climat intérieur. Ils contribuent à
Lustenau du bureau être étanches et dès lors avoir un concept écrêter la température ambiante, ceci lors
d’architecte de ventilation. En principe, il est possible de périodes froides ou chaudes, mais aussi
Baumschlager d’obtenir un air intérieur de qualité avec lors d’utilisations temporairement inten-
Eberle Architekten. une ventilation manuelle ou automatique sives des locaux. Par ailleurs, les capacités
Fenêtres avec cla- par les fenêtres ou clapets de ventilation. d’accumulation sont favorables aux apports
pets de ventilation Les installations de ventilation mécanique solaires passifs. Pour que cela fonctionne,
latéraux. (Photo:
avec récupération de chaleur ou utilisation des éléments de construction massifs tels
archphoto.inc)
que plancher, plafond ou paroi, doivent
être en contact direct avec l’air ambiant. Les
tapis, faux-planchers, faux-plafonds ou re-
vêtements d’absorption phonique rendent
les masses thermiques inopérantes.
Ce principe vaut aussi pour l’humidité de
l’air ambiant: les matériaux absorbant
l’humidité en contact direct avec l’air am-
biant permettent d’écrêter les variations.
Les plaques de plâtre ou les enduits à l’ar-
gile sont à ce titre des bons régulateurs
hygrométriques.
25
Optimisation énergétique de l’exploitation

2.3 Exigences de confort et fait qu’un espace avec des températures


consommation d’énergie de surface élevées soit ressenti comme
plus chaud qu’un espace avec des surfaces
Confort ambiant froides permet de réduire la température
Les gens ont des exigences très différentes ambiante en hiver. Ainsi, non seulement
en termes de confort d’un local. Par consé- des économies d’énergie sont réalisées,
quent, il ne sera jamais possible de satis- mais en sus on réduit le dessèchement de
faire pleinement tout le monde: en fait, il l’air ambiant.
faut toujours s’attendre à environ 5 à 10 %
de personnes insatisfaites. Température ambiante en été
Des exigences sur le climat intérieur liées à En été, il est parfois nécessaire de refroidir
l’utilisation du local ou à la production mécaniquement, ce qui consomme de
peuvent s’ajouter aux exigences de confort l’électricité. Plus la température ambiante
des personnes. Celles-ci ne sont pas trai- visée est basse, plus la consommation
tées ici. d’énergie est élevée. Rien que pour cette
Les exigences de confort énergétiquement raison, il est recommandé de ne pas refroi-
significatives sont en lien avec: dir en dessous de 25 °C. La plupart des
]]La température ambiante ressentie personnes ressentent même 26 °C comme
]]L’éclairage et le confort visuel agréables – à condition de (pouvoir) porter
]]La qualité de l’air intérieur en termes des vêtements d’été.
d’odeurs et de polluants Le besoin en énergie dépend fortement du
]]Les déplacements d’air intérieur concept de refroidissement. Refroidir au
]]L’humidité relative de l’air moyen de plafonds refroidissants, en com-
]]L’acoustique des salles en matière de ni- binaison avec un taux de renouvellement
veaux acoustiques et de bruits d’air peu élevé et des fenêtres munies
]]La consommation d’eau chaude d’une bonne protection solaire, consomme
moins d’énergie comparé à un système de
Température ambiante en hiver refroidissement fonctionnant seulement
En hiver, la température ambiante doit au moyen de l’air. La génération de froid
généralement être maintenue au niveau par refroidissement naturel au moyen de
requis par le chauffage. Les exigences en cours d’eau ou de la nappe phréatique, de
matière de température ambiante ont pieux énergétiques ou de sondes géother-
augmenté avec le temps. 20 °C sont large- miques consomme peu d’électricité.
ment ressentis comme inconfortables. De De nombreuses installations de climatisa-
nos jours, c’est plutôt 23 °C ou plus qui tion conventionnelles sont de vrais gouffres
sont exigés. Dès lors, des températures à énergie. Dans ce domaine, chaque degré
ambiantes de 21 °C à 23 °C devraient être de température ambiante supplémentaire
prévues pour les habitations, les salles de permet d’économiser énormément d’éner-
classe et les bureaux. gie.
Environ 6  % d’énergie supplémentaire
pour le chauffage sont nécessaires par Éclairage
degré de température ambiante. Pour les Pour les salles de classe et les bureaux uti-
bâtiments bien isolés, ce pourcentage est lisés de façon standard, un éclairement
encore plus élevé. En termes de confort, lumineux (valeur lux mesurée à l’horizon-
une couche de vêtement plus isolante (va- tale) de 500 lx a fait ses preuves. Les per-
leur clo plus élevée) permet de compenser sonnes âgées en particulier demandent
une température ambiante plus basse. La souvent plus de lumière. Un éclairement
température de surface des parois du local plus élevé est également exigé lorsque le
influence aussi la sensation de confort de confort visuel est médiocre, c’est-à-dire
manière considérable. Si les murs exté- quand il y a de grandes différences de lu-
rieurs et les fenêtres sont bien isolés, ils minance dans le champ de vision d’une
restent relativement chauds en hiver. Le personne.
26
Confort et énergie

Si l’éclairement est modifié, la consomma- inférieures à 23 °C environ, les déplace-


tion électrique suit linéairement. Les éclai- ments d’air au-dessus de 0,15 m/s sont res-
rements moins élevés permettent une pro- sentis comme désagréables surtout s’ils
portion plus grande de lumière naturelle et sont latéraux ou s’ils ont des turbulences. À
ainsi des économies d’énergie supplémen- des températures ambiantes supérieures à
taires. En termes de lumière naturelle, la 25 °C environ, les déplacements d’air sont
plupart des gens acceptent des éclaire- en général ressentis comme agréables, car
ments inférieurs à 500 lx. ils favorisent la dissipation de chaleur des
Une commande qui éteint ou régule la lu- personnes.
mière artificielle dès que 500 lx sont at- Afin de réduire une altération du confort
teints économise au mieux l’électricité. Si en raison de déplacements d’air trop éle-
l’éclairement passe de nouveau en des- vés, éviter les diffuseurs à déplacement
sous de cette valeur, les utilisateurs doivent d’air proches des places assises et les di-
rallumer manuellement la lumière artifi- mensionner suffisamment grands. En cas
cielle. de charge frigorifique importante, il est
Les lampes LED consomment très peu possible de prévoir une ventilation par
d’énergie. Elles peuvent déployer leurs mélange et des diffuseurs hélicoïdaux. Les
atouts surtout lorsque le confort visuel de plafonds refroidissants ou les éléments de
base est réalisé. Cela signifie, entre autres, construction thermo-actifs sont énergéti-
que les places de travail sont disposées quement plus efficaces. Ils permettent un
correctement (perpendiculairement à la bon confort ainsi qu’un air intérieur de
fenêtre) et équipées d’une protection inté- qualité déjà à partir d’un taux bas de re-
rieure contre l’éblouissement. nouvellement d’air.
L’être humain est incapable de différencier
Qualité de l’air si une altération du confort est causée par
Une bonne qualité de l’air intérieur peut des flux d’air ou des surfaces froides. Les
presque toujours être obtenue à l’aide surfaces froides des fenêtres en particulier
d’un taux de renouvellement d’air élevé. sont ressenties comme désagréables, car
Ce renouvellement consomme beaucoup elles provoquent des déperditions de cha-
d’énergie, lorsque l’air fourni doit être leur par rayonnement. Cela justifie de cla-
chauffé en hiver – en particulier pour une rifier en détail les raisons des réclamations,
ventilation naturelle ou si la récupération en particulier pendant la saison froide.
de chaleur ne fonctionne pas efficace-
ment. En été, le cas échéant, le refroidisse- Humidité relative de l’air
ment et la déshumidification de l’air neuf Comme mentionné précédemment, d’un
consomment de l’énergie supplémentaire. point de vue physiologique le taux d’humi-
De plus, les taux de renouvellement d’air dité relative optimal de l’air est égale ou
élevés assèchent l’air en hiver et amènent supérieure à 30 % en hiver. Pour un laps
parfois à une consommation d’énergie de temps court, cette valeur peut être infé-
supplémentaire pour l’humidification. rieure. Afin de prévenir les problèmes liés
A condition que les matériaux de à la condensation, il doit rester toutefois
construction et l’aménagement intérieurs inférieur à 50 %.
n’émettent pas de substances indésirables Si une humification active est inévitable,
ou nocives, un taux entre 25 m3/h et une humidité relative de l’air ne devrait
35 m3/h par personne est suffisant pour pas dépasser 45 % – sinon l’énergie est
les appartements et les bureaux. gaspillée. Le mieux est dans tous les cas de
maintenir les émissions de polluants aussi
Déplacements d’air bas que possible et par là même limiter les
Selon la température ambiante, l’activité et débits d’air neuf. Ainsi, l’air se dessèche
l’habillement, les utilisateurs ressentent dif- moins.
féremment les déplacements d’air («cou-
rants d’air»). À des températures ambiantes
27
Optimisation énergétique de l’exploitation

Pour les installations de ventilation, les Acoustique des salles et niveau


échangeurs enthalpiques qui récupèrent acoustique
l’humidité en plus de la chaleur peuvent Très répandus de nos jours, les bureaux et
être favorables. Étant donné l’impossibilité espaces de travail paysagers nécessitent
de récupérer toute l’humidité contenue une acoustique des salles appropriée. Elle
dans l’air extrait, ils sont judicieux surtout doit créer un environnement qui permette
si le taux de renouvellement d’air peut être aux collaborateurs de travailler de manière
maintenu bas. En effet, il est finalement efficace.
impossible de récupérer l’humidité qui Des surfaces insonorisantes suffisantes
n’est plus présente. sont un bon moyen de maîtriser l’acous-
D’un point de vue médical, il est difficile de tique dans ce type d’espace. Afin d’éviter
démontrer que des taux bas d’humidité de que ces surfaces d’absorption acoustique
l’air nuisent à la santé. Cependant, des ne rendent les éléments de construction
troubles peuvent apparaître chez des per- massifs inopérants, une planification soi-
sonnes sensibles si l’humidité de l’air est gneuse est indispensable pour l’acous-
largement en dessous de 30 % pendant tique et l’agencement intérieur. Les tapis
un temps prolongé. A l’inverse, il est sans support en mousse et conduisant
prouvé que les moisissures résultant d’un bien la chaleur sont recommandés. Les
taux d’humidité trop élevé provoquent des surfaces d’absorption acoustique sur les
maladies. Les humidificateurs de toutes meubles et les cloisons de séparation sont
sortes représentent aussi des risques pour adaptées, tout comme les éléments acous-
la santé surtout s’il sont insuffisamment tiques aux plafonds conduisant bien la
entretenus. Ils peuvent alors devenir des chaleur.
cultures de germes et de moisissures qui Les plafonds refroidissants et chauffants
sont inhalés ensuite avec l’air ambiant. acoustiquement efficaces sont une très
En été, surtout par temps lourd, les utilisa- bonne solution. Ils combinent de manière
teurs peuvent souhaiter une déshumidifi- économe et efficace chauffage, refroidis-
cation. Le refroidissement à l’aide d’air sement et insonorisation et assurent un
froid généré par des fluides frigorigènes à confort élevé. Cette solution, appelée éga-
basses températures consomme beaucoup lement refroidissement statique, baisse de
d’énergie. Explication: Lors de la déshumi- surcroît la consommation d’énergie de
dification, c’est non seulement la chaleur ventilation qui doit alors uniquement assu-
sensible, mais encore la chaleur de conden- rer un renouvellement d’air minimal néces-
sation de la vapeur d’eau qui doivent être saire à l’hygiène.
évacuées. Par ailleurs, l’efficacité des ma-
chines frigorifiques diminue parallèlement Consommation d’eau chaude sanitaire
à l’abaissement de la température côté La consommation d’eau chaude sanitaire
froid. De plus, les basses températures dépend énormément des exigences et ha-
dans le réseau de froid réduisent les possi- bitudes des utilisateurs. Elle peut être ré-
bilités de refroidissements naturels. duite de manière simple et sans altération
Pour toutes ces raisons, il faudrait renoncer du confort au moyen de robinetteries éco-
si possible à la déshumidification méca- nomes en eau pour lavabos et pommeaux
nique. De manière concrète: pour refroidir de douche. Laver la vaisselle dans un lave-
l’air extérieur, les températures dans le ré- vaisselle au lieu de la laver à la main éco-
seau d’eau glacée ne devraient pas être nomise non seulement de l’eau et de
inférieures à 10 °C / 16 °C voire 12 °C /18 °C. l’énergie, mais augmente aussi le confort.
C’est aussi un moyen qui permet d’écrêter Pour les lave-mains des toilettes, il est pos-
les pics d’humidité et assurer un confort sible de renoncer complètement à l’eau
acceptable. De plus, ces températures per- chaude. L’altération du confort est faible,
mettent un refroidissement par plafonds l’hygiène est même assurée de façon sim-
refroidissants. plifiée.
28
Confort et énergie

2.4 Bibliographie
[1] Office fédéral de l’énergie OFEN:
Catalogue des ponts thermiques.
www.bundespublikationen.admin.ch
[2] Société suisse des ingénieurs et des
architectes: Norme SIA 180:2014
Protection thermique, protection
contre l’humidité et climat intérieur
dans les bâtiments – Questions fré-
quentes et Réponses, Zurich 2017
Chapitre 3

Installations et systèmes

3.1 Éclairage Relevé de l’éclairage artificiel


Björn Schrader Dans le domaine de l’éclairage, l’OéE ne Avant l’OéE proprement dit, il faut faire un
devrait pas se limiter à l’éclairage artificiel. relevé des zones à optimiser. Le relevé doit
En effet, l’utilisation de la lumière du jour indiquer d’une part le nombre de lumi-
est étroitement liée à la protection contre naires et les puissances du système par
la surchauffe estivale et à l’utilisation des zone (puissance des luminaires et dispositif
apports solaires. Pour ces raisons, l’ap- de fonctionnement). D’autre part, il faut
proche doit être globale. impérativement mesurer l’éclairement et
Il faut préciser que les installations d’éclai- le comparer aux exigences de la norme
rage artificiel font souvent partie de la suisse SN EN 12464-1. Ces valeurs sont
structure tertiaire du bâtiment. Elles sont référencées dans le cahier technique
donc remplacées bien avant les éléments SIA 2024 et la norme SIA 387/4.
de construction de la structure primaire ou Comme la planification de l’éclairage date
secondaire. Les installations d’éclairage souvent de plusieurs décennies, il arrive
artificiel offrent ainsi des solutions simples fréquemment que les installations soient
en termes d’OéE. en partie sous ou surdimensionnées. Si les
luminaires sont alors remplacés 1:1, il en
Contexte résulte une installation non conforme ou
La part de l’éclairage à la consommation inefficace. En outre, il s’agit de vérifier si
d’électricité en Suisse représente 12 % ce l’affectation des locaux a changé au cours
qui met en évidence son importance. Dans du temps.
le secteur tertiaire, ce pourcentage repré- Un calcul de l’éclairage est indispensable
sente même plus du double (illustra- dans le cadre d’une OéE. C’est le seul
tion 3.1). Depuis 2015, la technologie LED moyen pour contrôler le respect de toutes
a remplacé presque complètement les les exigences qualitatives et quantitatives.
ampoules existantes sur le marché, en rai- Les exigences suivantes sont détermi-
son de leur efficience énergétique nette- nantes et font partie de la norme:
ment plus élevée. Une lampe LED ]]Niveau d’éclairement
consomme actuellement moins de 15 % ]]Éblouissement
de l’énergie consommée par une lampe à ]]Uniformité du niveau d’éclairement
incandescence. dans le local
]]Température des couleurs
]]Rendu des couleurs

Divers Chauffage (des locaux)


5,8 % 6,4 %
Eau chaude
1,2 %
Chaleur de processus
3,4 %
Systèmes
d’entraînements, Éclairage
processus 23,8 %
26,6 % Illustration 3.1:
Consommation
Médias de d’électricité par af-
divertissement,
fectation dans le
information &
communication 7,2 % secteur tertiaire
Climatisation, ventilation,
suisse en 2017.
techniques du bâtiment 25,7 %
(Source: OFEN 2018)
30
Installations et systèmes

Détermination de la consommation naire initial A peut être remplacé par un


d’électricité nouveau, de type LED.
La consommation d’énergie et l’efficacité L’éclairage initial est composé de plafon-
de l’installation déterminent si une zone niers avec réflecteur et grille anti-éblouis-
est significative pour une OéE ou non. La sement. Le luminaire comporte deux tubes
consommation d’électricité par local ou fluorescents T16 (diamètre 16  mm) à
zone est calculée à partir de la puissance 35 W. L’efficacité lumineuse du luminaire
de raccordement de tous les luminaires et atteint ηLOR = 63 %. Le flux lumineux d’un
de leur durée de fonctionnement annuel. tube fluorescent T16/35 W est de ϕlampe =
3300 lumens.
E = P ∙ ∆t La puissance de raccordement, respective-
ment du groupe de luminaires, résulte de
E Énergie la puissance des tubes et de la puissance
P Puissance absorbée par le dispositif de fonctionne-
∆t Temps ment nécessaire pour le raccordement au
secteur 230 volts. Si la puissance du rac-
Le nombre d’heures de fonctionnement cordement, respectivement du groupe de
annuel devrait être déterminé spécifique- luminaires, n’est pas connue, il est possible
ment par zone d’utilisation. Si cela n’est d’augmenter la puissance des tubes de
pas possible, le cahier technique SIA 2024 10 % au minimum pour le dispositif de
et la norme SIA 387/4 contiennent des fonctionnement.
valeurs pour différentes utilisations. En
fonction de l’utilisation, les durées d’éclai- Consommation d’électricité des lumi-
rage et les heures annuelles de fonction- naires initiaux
nement (sans commande/réduction par La formule suivante permet de calculer la
capteurs de présence ou de lumière du consommation annuelle d’électricité pour
jour) sont les suivantes: l’installation d’éclairage existante:
24 h = 8760 h/a Eécl = n ∙ Pluminaire ∙ Δt
12 h = 4380 h/a Eécl = 12 ∙ 78 W ∙ 1180 h/a
Salle de classe = 1180 h/a (SIA 2024) Eécl = 1104,5 kWh/a
Industrie/prod. = 3980 h/a (SIA 2024)
Bureau = 1860h /a (SIA 2024) Fiche technique luminaire existant
Lampes 2 x tube fluorescent
Exemple T16 35W
L’exemple suivant illustre l’OéE pour une Flux lumineux 6600 lm
salle de classe: dans une démarche de ré- ϕluminaire
duction de la consommation d’électricité, Puissance de 78 W
le facteur puissance est d’abord analysé. Il raccordement P
est admis par simplification que le lumi- Rendement ηLOR 63 %
UGR* < 19
*La valeur UGR (Unified Glare Rating, taux d’éblouissement,
p. ex. UGRbureau ≤ 19) est indiquée pour chaque activité dans la
norme SN EN 12464-1: 2013 et ne doit pas être dépassée.

Fiche technique nouveau luminaire


Lampes LED
Flux lumineux ϕluminaire 4590 lm
Puissance de 38 W
Illustration 3.2:
raccordement P
Plan de la salle de
Rendement ηLOR 100 %
classe (8 x 8,6 m),
UGR* < 16
disposition des
12 luminaires.
31
Optimisation énergétique de l’exploitation

Eécl Énergie pour l’éclairage [kWh] de le comparer à des luminaires neufs du


n Nombre de luminaires marché. Une liste de luminaires certifiés
Pluminaire Puissance de raccordement du lu- «Luminaire Minergie» ayant une efficacité
minaire [W] élevée est disponible par exemple sur le
t Temps [h/a] ou selon SIA 2024 ou site www.top-lumiere.ch.
SIA 387/4: heures annuelles [h] Pour l’exemple:
(ϕluminaire ∙ ηLOR)
Efficacité de l’installation avec les lu- ηluminaire =
Pluminaire
minaires initiaux
L’efficacité d’un éclairage est évaluée au
6600 lm ∙ 0,63
moyen de la puissance électrique spéci- ηluminaire =
78 W
fique pL pour la répartition d’éclairement
souhaitée. C’est la puissance de raccorde- ηluminaire = 53,3 lm/W
ment de tous les luminaires divisée par la
surface éclairée du local. ηluminaire Rendement lumineux du luminaire
[lm/W]
n ∙ Pluminaire
pL = Pluminaire Puissance de raccordement du
A
luminaire [W]
ϕluminaire Flux lumineux de toutes les
12 ∙ 78 W
pL = lampes dans le luminaire [lm]
68,8 m2
ηLOR Rendement du luminaire
pL = 13,6 W/m2
Efficacité nouveau luminaire
pL Puissance électrique spécifique [W/m2] Les calculs suivants sont effectués au
A Surface éclairée de la pièce [m2] moyen des mêmes formules que pour le
luminaire initial avec les spécifications du
La puissance électrique spécifique calculée nouveau luminaire.
pL est ensuite comparée aux exigences de
la SIA 2024 ou SIA 387/4. La valeur limite Rendement lumineux du nouveau lumi-
de ces normes est une valeur minimale fa- naire:
cilement atteignable selon l’état actuel de
4590 lm ∙ 1,00
la technique. La valeur cible, par contre, est ηluminaire =
38 W
une valeur indexée maximale qui est seule-
ment atteignable avec les meilleurs compo- ηluminaire = 120,8 lm/W
sants. Pour l’installation examinée ici, la
SIA 387/4 définit les valeurs suivantes: Consommation annuelle d’électricité du
]]Valeur limite: 11,0 W/m2 local avec le nouveau luminaire:
]]Valeur cible: 7,2 W/m2
Eecl = n ∙ Pluminaire ∙ t
La valeur limite est dépassée, l’installation Eecl = 12 ∙ 38 W ∙ 1180 h
de l’exemple ci-dessus est donc inefficace. Eecl = 538,1 kWh/a
Si elle fonctionne seulement quelques
heures par an et que sa part sur la consom- La comparaison du luminaire initial avec le
mation totale d’électricité est faible, il nouveau luminaire de technologie LED
s’agit d’évaluer par d’autres facteurs en- montre que l’efficacité lors d’un remplace-
core si une optimisation est vraiment ra- ment 1:1 est doublée, respectivement que
tionnelle. la consommation d’électricité est réduite
de moitié.
Efficacité des luminaires initiaux
L’efficacité du luminaire existant est déter- Le paramètre temps
minée au moyen de son rendement lumi- L’optimisation de la consommation d’élec-
neux ηluminaire. Cette valeur permet ensuite tricité s’est portée jusqu’ici sur la modifica-
32
Installations et systèmes

tion de la puissance installée. La durée de Conflit d’objectifs


fonctionnement permet de réduire la Les fenêtres procurent de la lumière du
consommation encore davantage. À cet jour, créent le lien avec l’extérieur et four-
effet, les régulations commandées par cap- nissent ainsi des informations sur le temps,
teur et détectant la présence et la lumière la saison et l’heure de la journée. La norme
du jour sont par exemple appropriées. suisse SN EN 17037 – «L’éclairage naturel
D’expérience, les capteurs de présence des bâtiments» est en vigueur depuis
permettent de réduire les durées d’enclen- 2019. Cependant, les fenêtres sont ratta-
chement de 10 à 70 %. Dans la pratique, chées étroitement aux domaines chauffer,
ceci dépend du type de régulation, de la refroidir et ventiler. En raison de ces diffé-
fréquence d’utilisation et de la durée de rentes fonctions, les conflits d’objectifs
temporisation. sont programmés. Les conditions opti-
Dans le cadre d’une OéE pour bâtiments males dépendent de la catégorie de bâti-
existants, les possibilités de réduction des ment, de l’affectation de la pièce et des
durées d’activation de l’éclairage artificiel besoins des utilisateurs. Un taux de surface
au moyen de l’utilisation de la lumière du vitrée très élevé ou au contraire très bas
jour sont limitées. Explication: les éléments conduit à des conflits d’objectifs avérés.
de construction (fenêtres, stores, protec-
tions solaires, etc.) déterminants pour une Implication des utilisateurs
utilisation optimale de la lumière du jour Si l’on souhaite tout de même influencer
sont souvent intégrés à la structure pri- les durées d’activation dans le cadre de
maire ou secondaire du bâtiment. Il est l’OéE, il faut orienter les utilisateurs et leur
donc difficile ou impossible de les optimi- comportement. La commande manuelle
ser. Cette différence notable entre correcte de la protection solaire et de
constructions nouvelles et existantes est l’éclairage améliore non seulement le
particulièrement insatisfaisante, car une confort, mais peut aussi réduire la consom-
bonne utilisation de la lumière du jour per- mation d’énergie pour l’éclairage, le
met de réduire les durées d’activation chauffage et le refroidissement. La forma-
jusqu’à 80 % selon la norme SIA 387/4. tion des utilisateurs sur la commande ma-
nuelle de la protection solaire représente
un grand potentiel.

Diamètre Longueur Puissance Flux Puissance du Puissance du


[mm] [mm] [W] lumineux système avec système avec
[lm] B.E.* B.C.*
[W] [W]
Tube fluorescent T16 16 549 14 1200 17 –
16 849 21 1900 24 –
16 1149 28 2600 31,5 –
16 1449 35 3300 39 –
16 549 24 1750 27 –
16 849 39 3100 41,5 –
Tableau 3.1: 16 1149 54 4450 60 –
Caractéristiques 16 1449 49 4300 54 –
techniques de tubes 16 1449 80 6150 86,5 –
fluorescents. Toutes Tube fluorescent T26 26 590 18 1350 21
les données se rap- 26 1200 36 3350 36,5 env. 44
portent à des 26 1500 58 5200 56 env. 69
lampes avec un in- Tube fluorescent T38 38 590 20 1200 – env. 28
dice CRI = 80 et une
38 1200 40 3000 – env. 48
température de
38 65 4800 – env. 76
couleur de 3000 ou
*B.E.: ballasts électroniques, B.C.: ballasts conventionnels
4000 K.
33
Optimisation énergétique de l’exploitation

Solution intermédiaire, lampes LED


Retrofit
Il arrive que le remplacement complet de
l’installation d’éclairage ne soit pas ren-
table. En particulier, si les luminaires n’ont
pas encore atteint la fin de leur durée de
vie, mais que les lampes doivent être chan- Illustration 3.3:
gées. Lampe LED Retrofit
Grâce à la miniaturisation, il existe sur le conventionnelle.
marché actuel des lampes de technologie (Photo: LEDCity AG)
LED qui ont la même forme que des lampes
fluorescentes. Ces lampes, appelées
lampes LED Retrofit, tiennent parfaite-
ment dans les luminaires existants. Toute-
fois, il faut s’assurer que le flux lumineux
de la lampe LED Retrofit se trouve dans la
même zone que celle de la lampe fluores-
cente à remplacer. Les flux lumineux des Illustration 3.4:
différentes lampes fluorescentes sont listés Lampe LED Retrofit
dans le tableau 3.1. avec capteurs.
Une lampe LED Retrofit doit fournir le (Photo: LEDCity AG)
même flux lumineux minimum que la
lampe fluorescente à remplacer. De plus,
son rendu des couleurs, c’est-à-dire l’in-
dice CRI ou Ra, doit atteindre au moins 80.
Pour finir, la température de couleur de-
vrait également correspondre à celle des
lampes existantes. Elle se situe entre
3000 K et 4000 K pour la plupart des ap-
plications.
Étant donné que la répartition lumineuse
des lampes LED Retrofit diffère de celle des
lampes fluorescentes, il se peut que le gui-
dage de la lumière et le contrôle de
l’éblouissement du luminaire existant
soient considérablement modifiés. Pour les
utilisations avec des besoins élevés en er-
gonomie, les bureaux par exemple, il est
judicieux de consulter un éclairagiste en
cas de remplacement par des lampes LED
Retrofit. Il va de soi que leur utilisation doit
aussi être conforme aux exigences de l’Ins-
pection fédérale des installations à courant
fort (ESTI).
Les lampes LED Retrofit semi-autonomes
ont la particularité d’intégrer un système
de détection de présence et de lumière du
jour ce qui permet d’optimiser les durées
d’enclenchement sans capteurs externes.
Le potentiel d’optimisation est ainsi sensi-
blement augmenté par rapport à un simple
remplacement des lampes.
34
Installations et systèmes

3.2 Installations de transport des ascenseurs à récupération réutilise une


dans le bâtiment partie de l’énergie cinétique sous forme
d’électricité. Dans le meilleur des cas, cela
Volker Wouters Les installations de transport telles que les représente jusqu’à 40 % de l’énergie né-
ascenseurs, les escaliers mécaniques et les cessaire au déplacement.
trottoirs roulants consomment jusqu’à Il est aussi possible de monter des systèmes
50 % moins d’électricité après une moder- à récupération dans les ascenseurs exis-
nisation. La pose d’un système d’entraîne- tants. La rentabilité économique dépend de
ment moderne, la récupération d’électri- la fréquence de déplacement, de la charge,
cité ainsi que l’optimisation de l’éclairage, de la hauteur de déplacement et d’autres
de la commande et de l’entraînement de la facteurs encore. L’affirmation suivante se
porte rendent cette économie possible. vérifie très souvent: plus le bâtiment est
haut et plus le nombre annuel de courses
Réduire la consommation en mode est important, plus la pose d’un système
veille d’entraînement avec récupérateur est ren-
Les anciens ascenseurs consomment table. Comparons les deux cas suivants:
jusqu’à 90 % de leur énergie en mode
veille. En effet, l’entraînement et les ta- Ascenseur A, données principales:
bleaux de commande sont en permanence ]]Charge nominale: 630 kg
sous tension afin que l’ascenseur soit tou- ]]Vitesse: 1,0 m/s
jours prêt à démarrer. Les éclairages de ]]Hauteur de levage: 12 m
vieilles générations consomment égale- ]]Nombre d’arrêts: 5
ment nettement plus d’électricité que les ]]Nombre de courses par année: 52 000
plus récents qui en outre éclairent mieux et
créent une luminosité agréable. La récupération permet dans ce cas d’éco-
nomiser moins de 4 % de l’énergie de
Déplacement sûr à consommation fonctionnement. Si le courant coûte
réduite 0.2 Fr./kWh, cela fait 6.00 Fr. par année.
Les nouveaux entraînements sans engre-
nage travaillent avec efficacité au niveau Ascenseur B, données principales:
énergétique et assurent un déplacement ]]Charge nominale: 1500 kg
silencieux et sûr avec une précision d’arrêt ]]Vitesse: 3,0 m/s
améliorée. De plus, les composants s’usent
moins vite que ceux des entraînements à
ProEleva: le fonctionnement
engrenage. Un rendement élevé et une
Le programme de soutien lancé par la
régulation par convertisseur de fréquence
confédération en 2019 subventionne
réduisent de manière sensible la consom-
des mesures d’efficience jusqu’à 30 %
mation d’électricité par course. De plus,
du montant de l’investissement. Il in-
avec un entraînement sans engrenage, la
tègre avec des partenaires spécialistes,
pose d’un frein à câble et d’un système de
en l’occurrence des fabricants d’ascen-
suspension supplémentaires devient ca-
seurs sélectionnés. Étant donné que la
duque ce qui réduit les coûts.
durée d’amortissement doit être supé-
rieure à quatre ans, il n’est pas possible
Récupération
de soutenir les projets OéE. Sont éligibles
La récupération représente la mesure tech-
les mesures suivantes: utilisation de nou-
nique la plus compliquée pour augmenter
velles technologies d’entraînement plus
l’efficience énergétique. Il s’agit d’un pro-
efficaces, réduction de la consommation
cédé technique de récupération énergé-
en mode veille et modernisation des as-
tique qui est de plus en plus standard pour
censeurs avec récupérateurs. Le pro-
les nouvelles installations. Alors que les
gramme a été lancé par des fabricants
ascenseurs classiques perdent l’énergie de
d’ascenseurs.
freinage sous forme de chaleur, le freinage
35
Optimisation énergétique de l’exploitation

]]Hauteur de levage: 76 m tique de l’éclairage. Plus le nombre de


]]Nombre d’arrêts: 20 courses effectuées par l’ascenseur est
]]Nombre de courses par année: 360 000 faible, plus c’est important. Mais même
dans les bâtiments de bureaux de grande
Dans ce cas, il est possible d’économiser fréquentation, les ascenseurs sont majori-
presque 40 % de l’énergie de fonctionne- tairement à l’arrêt pendant la nuit. Laisser
ment, soit 1350 Fr./a. l’éclairage enclenché consomme inutile-
Pour les tours, l’utilisation d’une commande ment de l’énergie. Pour les ascenseurs
d’appel de destination peut être prise en d’un certain âge, il est possible de réaliser
considération. Au moyen de la commande une extinction automatique par le biais de
d’appel de destination, les personnes sont la commande.
assignées à une cabine par l’intermédiaire
d’un display. Grâce à cette assignation, Escaliers mécaniques et trottoirs rou-
l’utilisation des ascenseurs est optimisée et lants
les cabines non utilisées peuvent être mises Pour économiser de l’énergie, les escaliers
en veille. Les temps d’attente sont légère- mécaniques et trottoirs roulants peuvent
ment augmentés, ceci en faveur d’une être surveillés par une détection de per-
consommation d’énergie plus faible. sonnes qui les déclenche s’il n’y a pas
d’usagers à transporter (fonctionnement
Éclairage efficace en mode «stop-and-go»). Une alternative
Il est toujours conseillé de remplacer l’an- consiste à réduire la vitesse de course à
cien éclairage. Remplacer les lampes ha- 0,1 m/s (marche lente). En fonction de
logènes obsolètes par des LED par exemple, l’affectation du bâtiment et du mode de
permet de réduire les besoins en électricité fonctionnement, ces deux mesures per-
pour l’éclairage jusqu’à 80 %. De plus, les mettent d’économiser jusqu’à 30 % de Illustration 3.5:
lampes LED ont une durée de vie prolon- l’énergie annuelle. Dans la pratique, cette Ascenseurs: écono-
gée d’un multiple comparée aux lampes économie dépend fortement de l’intensité mies cumulées par
d’anciennes générations, telles que les d’utilisation. La consommation annuelle année au moyen de
lampes halogènes. standard d’un escalier mécanique et d’un différentes mesures
Il est également possible d’économiser de trottoir roulant se situe entre 10 000 et d’optimisation.
(Source: Marcel
l’électricité grâce à une extinction automa- 20 000  kWh.
Ackermann)

Économies selon les composants en kWh/a

7000 6700 + Récupération


5100
6000 3200
1900 5700 + Commande à microprocesseur
4300
1400 2800 avec déclenchement
1100 1700 4800 + Entraînement sans engrenage,
1300 3300 avec variation de fréquence
1100 1700
600
320 Avec éclairage LED
500 200 230
130
0 60
9 20
0
50 125 300 750 1500 2500 Courses par jour
1 2 3 4 5 6 Catégorie d’affectation
Petit Grand Utilisation standard
immeuble immeuble
résidentiel résidentiel Selon ISO 25745

Grand immeuble
de bureaux
36
Installations et systèmes

3.3 Chauffage ]]Les installations étaient réglées de sorte


Angelo Lozza Presque chaque bâtiment peut tirer profit qu’il n’y ait à coup sûr aucune réclamation.
d’une OéE des installations de chauffage. Ceci a souvent pour résultat une offre ex-
Pour les bâtiments de petite taille, on pro- cédentaire de chaleur.
cède souvent aux «Quick-Checks», tandis ]]La motivation manquait à l’époque pour
que pour les installations plus complexes une OéE.
et de plus grande taille, des projets d’opti- ]]Ajuster la régulation dans les règles de
misation plus complets sont nécessaires. Il l’art ne faisait souvent pas partie du man-
s’agit surtout des catégories de bâtiments dat.
suivantes: ]]Les installations et interfaces utilisateur ne
]]Habitations, hôtels sont pas très accessibles en termes d’OéE.
]]Bureaux ]]Les changements en rapport avec le type
]]Homes, hôpitaux et les exigences d’utilisation, telles que l’oc-
]]Installations sportives cupation des locaux ou les périodes d’uti-
]]Institutions de formation lisation représentent d’autres contraintes
pour les installations. Ce point n’est sou-
Plus de 90 % des bâtiments en Suisse ont vent pas pris en considération pendant la
été construits avant 1990 – les projets phase d’exploitation.
portent donc souvent sur de vieilles installa-
tions et régulateurs. Mais cela ne veut pas Réduire la consommation
dire que le potentiel est limité – bien au De prime abord, ce sont les utilisateurs
contraire! De nombreux exemples réalisés eux-mêmes qui peuvent contribuer à ré-
démontrent qu’il est possible de faire des duire la consommation d’énergie. Dans le
économies d’énergie étonnantes allant de cadre d’une OéE, il faudrait leur expliquer
10 à 20 %. Cette économie est souvent le entre autres les mesures suivantes: une
résultat de l’addition de nombreuses me- ventilation et un réglage corrects des
sures spécifiques, même petites. Il y a divers vannes thermostatiques ou de la régula-
points de départ pour une OéE: tion pièce par pièce des locaux, la purge,
Illustration 3.6: ]]Les installations de chauffage étaient le contrôle des radiateurs et le fait de ne
Procédure de cor- souvent livrées avec des réglages d’usine pas les recouvrir. Il est en général possible
rection de la courbe et non modifiés par rapport au profil réel de rendre étanche avec peu d’effort les
de chauffe; en des utilisateurs. fenêtres, portes et portails qui laissent pas-
rouge: ancienne ]]Lors de la planification, exploitants et lo- ser l’air ainsi que les joints entre les élé-
courbe de chauffe, cataires n’étaient pas connus et la connais- ments de construction, par exemple entre
en vert: nouveaux sance des exigences et besoins réels d’utili- le caisson de store et la paroi extérieure.
réglages. (Méthode:
sation faisait défaut. Les exutoires de fumée des cages d’ascen-
Jürg Tödtli)

Température aller maximale (TA) Température aller maximale (TA)

• Point de mesure par température • Point de mesure par température


TA max. extérieure de 10°C TA max. extérieure de −2°C
• Température ambiante 20°C au lieu de 21,5°C • Température ambiante 25°C au lieu de 21,5°C
  +1,5 °C –3,5°C   – 3,5°C

+1,5 °C

+1,5 °C
TA min. TA min.
–3,5°C

–8°C Température extérieure 15 °C –8 °C Température extérieure 15 °C


37
Optimisation énergétique de l’exploitation

seur peuvent être équipés de clapets avec lières et sur des périodes plus longues. La
commandes afin que l’air intérieur chaud procédure concrète est la suivante:
ne s’échappe pas par effet de cheminée. ]]Identifier les locaux représentatifs ou cri-
Ensuite, il faut isoler toutes les conduites tiques: disposés côté nord, aux angles, au
non isolées et en particulier la robinetterie. dernier étage.
]]Enlever les vannes thermostatiques ou
Mesures organisationnelles alors les ouvrir complètement.
La plupart du temps, la température pour- ]]Si possible, mesurer la température par
rait être réduite dans les locaux temporai- temps chaud (environ 10 °C) et par temps
rement inutilisés sans perte de confort. Les froid (sous 0 °C), le jour et la nuit.
mesures suivantes sont indiquées: ]]Éviter pendant les mesures les apports de
]]Réduire les périodes d’utilisation définies chaleur externe tels que le soleil, les lampes
et programmer des périodes de régime ou appareils. Les fenêtres devraient rester
réduit (la nuit, week-ends, vacances). fermées.
]]«Densifier» l’utilisation en regroupant
et disposant autrement les locaux, afin de Sur la base des résultats de mesure, la
pouvoir introduire un régime réduit dans courbe de chauffe est réglée à nouveau
les parties du bâtiment dorénavant non selon l’illustration 3.6. Elle est corrigée à
utilisées. chaque fois lors de températures exté-
]]Prescrire des températures ambiantes rieures froides et tempérées. La tempéra-
maximales. ture ambiante de consigne doit être définie
]]Motiver les exploitants et utilisateurs en en amont avec le mandant. Elle doit être
faveur des économies d’énergie. atteinte dans le local le plus défavorable au
début de la période d’utilisation.
Chauffer en fonction des besoins Si la température est nettement trop basse
Toutefois, l’accent doit être mis sur la régu- dans quelques locaux isolés, le problème
lation en fonction des besoins. La première ne doit pas être résolu en augmentant la Illustration 3.7:
étape consiste à régler correctement le ré- courbe de chauffe. Il s’agit plutôt de clari- Mesure pour un ré-
gulateur central du chauffage. Les fonc- fier le problème spécifique au local: gime réduit opti-
tions de base sont toujours les mêmes – ]]Examiner le débit: est-ce que le corps de misé pour une dis-
indépendamment du fait qu’il s’agisse d’un chauffe est chaud sur toute sa surface? S’il tribution de chaleur
par corps de
système de gestion du bâtiment dernier cri est chaud en haut et froid en bas, alors le
chauffe.
ou d’anciens régulateurs analogiques.
Dans le cadre d’une analyse plus approfon- Température ambiante [°C]
die, il est aussi judicieux de contrôler la pré-
cision des sondes de température exté-
21
rieure, de température aller et retour, ainsi
que l’heure indiquée sur le régulateur. Les
conséquences d’une courbe de chauffe
réglée trop haut ne sont souvent pas im- 15
médiatement perceptibles. En effet, les
thermostats ou régulateurs des pièces li- 22 22 2 4 6 8 Heure
mitent le débit dans les corps de chauffe Puissance pour le chauffage [%]
dès que la température souhaitée est at-
teinte.

Optimiser la courbe de chauffe


Le réglage correct de la courbe de chauffe
prend beaucoup de temps, ceci en raison
de l’inertie du bâtiment et de tous les ef-
0
fets auxquels il est soumis. Il repose sur les
22 22 2 4 6 8 Heure
mesures de température horaires, journa-
38
Installations et systèmes

débit est trop faible  vérifier si les vannes tion. Par expérience, la réduction peut
sont complètement ouvertes. S’il est froid commencer avant la fin de la période
en haut et chaud en bas  le purger. d’utilisation, soit 2 heures avant pour les
]]Améliorer le flux d’air autour du corps de corps de chauffe, soit 5 heures avant pour
chauffe: enlever les obstacles tels que les le chauffage au sol. A l’inverse, elle peut
rideaux, les meubles et autres. également être déclenchée 2 à 5 heures
]]Mesurer la distribution de température avant l’utilisation du local. Ici, la capacité
au sol avec une caméra thermique. Si né- thermique du bâtiment influence de ma-
cessaire augmenter le débit ou purger les nière déterminante la durée de la phase de
conduites du chauffage au sol. relance. Certains régulateurs sont pourvus
]]Grands écarts de température dans le d’une régulation autoadaptative et/ou
corps de chauffe, pour les chauffages au d’une fonction de relance rapide. Elle aug-
sol: augmenter le débit au distributeur, mente la température aller de quelques
améliorer l’équilibrage hydraulique. degrés de plus que la température de
]]Augmenter éventuellement la pression consigne selon la courbe de chauffe (illus-
de la pompe de circulation en élevant le tration 3.7).
régime (c’est très rarement la cause du pro- Le plus grand profit peut être tiré avec des
blème). locaux programmables séparément, donc
une régulation indépendante pour chaque
Régime réduit local. Elle permet la fermeture complète
Le régime nocturne réduit est particulière- des vannes dans la phase de réduction et
ment judicieux pour les bâtiments anciens une température ambiante en fonction des
et les bâtiments avec de courtes périodes besoins pendant la période d’utilisation.
d’utilisation. Souvent il est déjà réglé au Avec les pompes à chaleur, il faut prendre
niveau du régulateur de chauffage, mais en compte le coefficient de performance
l’effet escompté n’est pas atteint et il peut annuel qui peut baisser en raison de la
être optimisé. température plus élevée du réseau de
La réduction en dehors des périodes d’uti- chauffage pendant la phase de relance.
lisation devrait si possible être réglée pour
que la température ambiante du local réa- Réglage de la commutation été/hiver
gissant le plus rapidement soit de nouveau La commutation entre régime été et hiver
atteinte au début de la période d’utilisa- est également appelée mode Eco ou limite
Économies d’énergie significatives grâce au programme horaire

Économies d’énergie minimes grâce au programme horaire

Faible Importante

Isolation
thermique

Petite Grande

Inertie du
bâtiment

Longues périodes Courtes périodes


de non utilisation de non utilisation

Utilisateurs
Illustration 3.8:
Le potentiel d’éco-
nomie d’énergie Temps de Temps de
par réduction noc- réaction court réaction long
turne dépend de
Système de chauffage
différents facteurs.
39
Optimisation énergétique de l’exploitation

de chauffage. Avec un bon réglage, la Conduites à distance


pompe de chauffage ne fonctionne pas Les conduites de raccordement vers d’autres
plus longtemps que nécessaire dans bâtiments d’un lotissement sont aussi ap-
l’entre-saison. Si elle n’est pas bien réglée, pelées conduites à distance. Les consom-
la perte d’énergie est importante. mateurs pour la production d’eau chaude
Le facteur déterminant est la valeur limite sanitaire et pour le chauffage y sont géné-
pour la température extérieure. Elle ne doit ralement raccordés. Les deux systèmes
en principe pas être supérieure à 16 °C. fonctionnent avec des températures et des
Concrètement, elle doit être réglée de durées de fonctionnement très différentes.
sorte que la température ambiante dans le Les conduites de chauffage à distance fonc-
local thermiquement le plus problématique tionnent souvent entre 70 et 80 °C et gé-
soit atteinte même sans chauffage. Ré- nèrent ainsi des déperditions thermiques
glage usuel pour la limite de chauffage: importantes pendant toute l’année.
valeur jour: 12 – 17 °C, valeur nuit: 0 – 8 °C. La mesure OéE la plus efficace est ici de
La température de consigne ainsi que la définir des plages horaires de charge pour
performance de l’isolation sont ici détermi- les accumulateurs d’eau chaude sanitaire.
nantes. Certains régulateurs ne permettent Une conduite à distance fournit ainsi 3 fois
de sélectionner qu’une seule valeur limite par jour pendant 2 heures de l’eau chaude
au lieu d’une pour la nuit et d’une pour le à 70 °C, scénario classique pour les habita-
jour. Il s’agit alors la plupart du temps de la tions. En dehors de ces plages, elle fonc-
valeur moyenne sur 24 heures. tionne selon la courbe de chauffe et reste
hors service au-delà de la limite de chauf-
Fonctionnement des pompes de circu- fage. Pour les pompes à régime variable,
lation afin de réduire la température de retour et
Le débit de la pompe est souvent réglé la consommation électrique des pompes,
trop haut lors de la mise en service. Dans réaliser si possible des circuits d’étrangle-
Illustration 3.9:
une OéE, il peut souvent être réduit sans ment hydrauliques à débit variable. Il est
Émission de chaleur diminuer le confort thermique des locaux possible de démonter des déviations sans
des corps de (illustration 3.9). Néanmoins, avant de trop d’effort (voir illustration 3.55).
chauffe: si le débit modifier le débit de la pompe, l’optimisa-
est réduit, l’émis- tion de la courbe de chauffe doit être ter- Production de chaleur – chaudières
sion de chaleur par minée. Une maintenance et un entretien profes-
les corps de chauffe Si, pour de rares locaux, la chaleur n’est sionnel du producteur de chaleur sont ici
avec des tempéra- pas suffisante, le problème doit être re- une condition préalable. Cela inclut:
tures aller élevées cherché dans les locaux eux-mêmes, de ]]Nettoyage annuel de la chaudière
(> 50 °C) baisse pro-
manière analogue à l’optimisation de la ]]Réglage correct de la combustion par un
portionnellement
courbe de chauffe. personnel de service idoine
moins vite.
]]Contrôle de la température des gaz de
Puissance [%] combustion Tableau 3.2:
125 ]]Contrôle du clapet d’air secondaire (pour Détermination ap-
empêcher le refroidissement de la chau- proximative de la
100 dière) taille des prises d’air
–20%
]]Contrôle de la taille de l’ouverture neuf pour chau-
75 dières à mazout et
d’amenée d’air neuf (tableau 3.2).
à gaz.
50 Type de brûleur Dimension prise d’air neuf
–50% Brûleurs à air pulsé Surface en cm2 =
25 (mazout et gaz) Puissance en kW x 6
Brûleurs atmosphériques Surface en cm2 =
0 (mazout et gaz) Puissance en kW x 8,6
0 25 50 75 100 125 150 Attention: une prise d’air neuf de 100 cm2 au minimum est
Débit massique [%] requise pour tous les types de brûleurs.
40
Installations et systèmes

Dans la pratique, la puissance du brûleur tallations plus complexes d’une puissance


est souvent réglée trop haut ou alors le élevée (supérieure à 200 kW environ) ainsi
producteur de chaleur est surdimensionné. que pour les installations bivalentes ou à
Un réglage fin en fonction de la valeur plusieurs chaudières.
nécessaire permet d’améliorer le rende-
ment de la chaudière de 3 à 5 %. L’ajus- Températures de chaudière
tage des buses du brûleur est un moyen Le potentiel d’économie par réduction de la
pour y parvenir. Cet ajustage prolonge le température de chaudière et de 1 à 7 % par
temps de fonctionnement du brûleur et K (avec condensation des gaz de combus-
réduit les cycles de mise en marche ce qui tion). Le consommateur avec la tempéra-
à son tour réduit les pertes. ture aller requise la plus élevée détermine la
La puissance du brûleur effectivement né- température de consigne de la chaudière –
cessaire (puissance thermique de combus- ce sera généralement la production d’eau
tion) en kW peut être déterminée grossière- chaude sanitaire. Étant donné que la tem-
ment au moyen de la consommation an- pérature minimale de retour pour les chau-
nuelle de combustible. La consommation dières sans condensation des gaz de com-
de combustible en kWh est divisée par la bustion doit être à 55 °C pour le mazout et
durée standard de fonctionnement annuelle 60 °C pour le gaz, la température d’entrée
à pleine charge du brûleur. Elle est de: ne doit pas être trop basse. En général, cela
]]2300 h pour les producteurs de chaleur est assuré par une augmentation interne de
utilisés uniquement pour chauffer la température retour. L’écart entre tempé-
]]2700 h pour les producteurs de chaleur ratures aller et retour de la chaudière ne
utilisés pour le chauffage et l’eau chaude peut néanmoins pas être trop petit, sinon la
]]Pour les altitudes supérieures à 800 m: puissance de la chaudière diminue. Dans ce
+ 250 h cas, augmenter le débit massique de la
]]Pour les bâtiments bien isolés et orientés pompe de la chaudière.
au sud, les heures de pleine charge sont
réduites à 1500 – 2000 h (sans production Chaudières avec condensation des
d’eau chaude) gaz de combustion
Illustration 3.10: De nos jours, une mesure standard est de
Détermination de la La puissance nécessaire peut être détermi- faire fonctionner la chaudière avec des
puissance ther- née exactement au moyen de relevés ho- températures retour les plus basses pos-
mique de dimen- raires du compteur d’énergie et par extra- sibles ce qui augmente le rendement. 3 à Illustration 3.11:
sionnement du bâti- polation (illustration 3.10). Les mesures 9 % de gain d’efficacité sont réalistes com- Rendement de la
ment existant par sont effectuées par exemple le matin, lors parés aux chaudières sans condensation. chaudière pour les
extrapolation à par- de températures extérieures basses et avec Si la chaudière existante est admise pour le chaudières gaz à
tir de puissances production d’eau chaude sanitaire. Cette fonctionnement à condensation, il est par- condensation en
thermiques mesu- fonction de la tem-
procédure est recommandée pour les ins- ticulièrement efficace de régler la courbe
rées. pérature de retour.

Puissance en kW Rendement sur la partie hydraulique [%]


110
Supplément 1000
en raison Extrapolation Eau de condensation
des apports 850
105
thermiques

100
500 Rendement

95
Zone idéale

90
0 20 30 40 50 60 70
–10–8 0 10 20
Température de l’air extérieur °C Température de retour [°C]
41
Optimisation énergétique de l’exploitation

de chauffe aussi bas que possible et d’em- Pompes à chaleur


pêcher si possible une augmentation de la Pour les pompes à chaleur, il s’agit de viser
température retour (voir illustration 3.55). un COP aussi élevé que possible. Cela si-
gnifie que la température de la source
Optimisation de la régulation et des froide de chaleur doit être la plus haute et
temps de fonctionnement du brûleur la température de chauffage la plus basse
En règle général, il est admis que: possible (voir également chap. 3.8). La
]]Chaque cycle de mise en marche aug- température de la source froide est sou-
mente les pertes de relance. vent donnée et ne peut pas être augmen-
]]Des petites allures de fonctionnement tée à travers les mesures OéE. Pour les
permettent une température des gaz de pompes à chaleur air-eau, il faut nettoyer
combustion plus basse et par conséquent l’échangeur de chaleur ou vérifier que le
un rendement plus haut. débit reste uniforme.
Voici d’autres mesures importantes:
Le potentiel d’économie est ici de 2 %. Il ]]Régler la courbe de chauffe le plus bas
est possible de le réaliser pleinement si la possible
température de consigne correcte est ré- ]]Renoncer éventuellement au régime
glée d’abord et que le différentiel de com- nocturne, en particulier avec les chauffages
mutation du thermostat de la chaudière se au sol; dans ce cas, une température aller
trouve entre 6 et 8 K (illustration 3.12). Les plus élevée peut s’avérer contreproductive
différentiels plus importants induisent des pendant la relance.
températures de chaudière plus hautes et ]]Éviter l’enclenchement et le déclenche-
ainsi des déperditions. Le niveau le plus ment trop fréquents du compresseur. Si
haut devrait s’enclencher le plus tard pos- des accumulateurs sont installés: rendre
sible. Il est éventuellement judicieux de le possible la charge et la décharge complète.
bloquer au-dessus d’une certaine tempé-
rature extérieure. Installations bivalentes
Dans le cadre d’une OéE, la démarche est
Installations à plusieurs chaudières la même que pour l’utilisation des rejets
Pour les installations à plusieurs chaudières, de chaleur des installations de froid
il faut s’assurer que seule la chaudière né- (chap. 3.12). Il est de première importance
cessaire à la couverture des besoins moyens que la pompe à chaleur couvre un taux
de chaleur reste en fonction après la fin de aussi élevé que possible des besoins de
la relance. Des chaudières supplémentaires chaleur sans que le COP ne descende trop
sont ajoutées seulement par enclenche- bas. A cet effet, il faut calculer l’augmen-
ment temporisé, ceci au moyen de la régu- tation de température possible jusqu’à ce
lation en cascade des chaudières ou encore, que la production de chaleur par la pompe
lors de températures extérieures plus éle- à chaleur devienne financièrement et
vées, au moyen du déclenchement manuel énergétiquement moins favorable que
de la chaudière de charges de pointe. celle produite par l’autre producteur dis-

Diagramme de température de Différentiel de commutation


l’eau de la chaudière
Petit Grand
Illustration 3.12:
Niveau de température de l’eau de la chaudière Effet d’un différen-
tiel de commuta-
Enclenchement de la chaudière tion trop petit (à
gauche): le brûleur
s’enclenche et se
déclenche fréquem-
ment, les déperdi-
Fréquent Rare
tions augmentent.
42
Installations et systèmes

ponible. En matière de technique de régu- 3.4 Installations de


lation, ceci est au minimum réalisable en production d’eau chaude
réglant le point de commutation à la tem-
pérature aller maximale de la pompe à Pour les installations de production d’eau Roger Neukom
chaleur. chaude, l’OéE est souvent confrontée à l’hy-
Comme précédemment, il faut systémati- giène de l’eau de consommation. C’est non
quement s’assurer que les températures seulement la température, mais encore la
aller et retour soient les plus basses pos- consommation de l’eau, la simultanéité de
sibles. Ainsi, la production de chaleur à consommation de l’eau chaude et le com-
basse température peut fonctionner le portement de refroidissement de l’installa-
plus longtemps possible. Il faut par tion qui influencent l’efficacité.
exemple empêcher qu’un groupe avec un En 1975, les besoins de chaleur pour l’eau
faible taux de consommation de chaleur chaude sanitaire (ECS) représentaient envi-
demande en permanence une tempéra- ron 10 % des besoins totaux de chaleur
ture plus élevée ou au moins le limiter dans d’un bâtiment. Avec les exigences actuelles
le temps. C’est typiquement le cas pour les vis-à-vis de l’enveloppe du bâtiment, ce
charges d’eau chaude sanitaire. pourcentage se situe entre 60 et 70 % en
Pour les conduites de raccordement, la fonction de la qualité de l’enveloppe.
surchauffe marquée doit être évitée. Il faut Étant donné que les conventions d’utilisa-
s’assurer que la température aller au bâti- tion entre exploitants, respectivement utili-
ment le plus éloigné ne soit pas obtenue sateurs des bâtiments et planificateurs, sont
après un mélange avec de l’eau froide. usuelles uniquement depuis 2015 environ,
D’autre part, pour les installations à plu- de nombreuses installations de production
sieurs chaudières, il faut vérifier par des d’eau chaude ne fonctionnent pas de ma-
essais l’enclenchement temporisé des nière optimale. Les besoins, le confort, les
chaudières supplémentaires, par exemple simultanéités, etc., doivent être connus
à partir du moment où la température aller pour la planification d’une installation et par
se trouve à plus de 3 à 5 K en dessous de conséquent aussi avant une OéE.
la température de consigne planifiée. Des instructions claires en termes d’utilisa-
tion des installations techniques sont indis-
pensables. Pour cette raison, les utilisa-
teurs, le maître d’ouvrage et le propriétaire
doivent être impliqués directement dans
l’OéE. En effet, le facteur d’influence le

Température extérieure [°C]


−15
100 %
−10
250 kW

−5

0
Couverture
par chaudière à gaz Point de bivalence
5

Pompe à 10 Couverture par


chaleur pompe à chaleur
120 kW
Illustration 3.13: 15
Exemple pour le
point de bivalence 0% 20
Eau chaude °C
en prenant le dia-
gramme des fré- 1500 2500 3000 4000 5500 6500
Heures annuelles
quences cumulées.
43
Optimisation énergétique de l’exploitation

plus important reste le comportement des ]]Réduire la consommation d’eau de sorte


utilisateurs. L’alimentation en eau chaude à consommer uniquement le volume né-
doit répondre à de nombreuses exigences. cessaire. Éviter de laisser couler les robinets;
L’eau chaude doit notamment être dispo- en cas de mélangeurs, modifier la position
nible à la température, à la quantité et aux du levier de sorte que la position centrale
temps de réponse souhaités. Dans tous les soit assignée à l’eau froide. S’il est prévu de
cas, elle doit être irréprochable en termes remplacer la robinetterie, vérifier la possibi-
d’hygiène. En outre, la température de lité de choisir une robinetterie intelligente
l’eau chaude doit être réglable à chaque sans contact. Elle permet d’économiser
robinet. En définitive, les installations beaucoup d’eau et ainsi d’énergie, en par-
doivent fonctionner de manière sûre et res- ticulier dans l’hôtellerie et la restauration.
pectueuse de l’environnement. En obser- ]]Utiliser des mitigeurs qui font couler uni-
vant toutes ces exigences, les mesures OéE quement de l’eau froide lorsque le levier
suivantes se sont avérées les plus efficaces. se trouve dans la position centrale. C’est
particulièrement judicieux pour les habita-
Robinets, points de soutirage tions, s’il est de toute façon prévu de rem-
Pour les robinets, respectivement points placer les mitigeurs.
de soutirage, les mesures suivantes sont ]]Pour les piscines couvertes, les salles
possibles: de sport et les installations de douche de
]]Clarifier où l’eau chaude est indispen- grande taille équipées de robinetterie de
sable et où l’eau froide suffit. Si les condi- douche automatique, les durées de fonc-
tions d’exploitation ou les exigences sont tionnement doivent être préréglées à un
modifiées, elles sont à vérifier et à discu- minimum raisonnable. De plus, pour la
ter avec les utilisateurs. Si une partie des robinetterie de douche, la température de
conduites d’eau chaude est supprimée, les l’eau mitigée doit être limitée pour qu’il
exigences d’hygiène doivent toujours être n’y ait pas de températures excessives qui
remplies. augmentent la consommation d’énergie.
]]Pour les installations spécifiques très La température de l’eau mitigée ne devrait
éloignées de l’accumulateur d’eau chaude pas être réglée à un mélangeur central,
sanitaire ou des conduites d’eau en circula- mais seulement au niveau des robinets.
tion, il est recommandé de vérifier si elles Cela assure que les températures mini-
doivent être déconnectées de l’alimenta- males selon la SIA soient respectées dans
tion centrale en eau chaude. Il est parfois le réseau de conduites et permet une uti-
préférable d’équiper de telles installations lisation en fonction des besoins, hygiéni-
avec des appareils de production d’eau quement favorable et efficace.
chaude décentralisés (illustration 3.14).
Dans certains cas, il est possible de renon-
cer complètement à l’eau chaude.

Illustration 3.15:
Illustration 3.14: Poser les mitigeurs
Parfois la meilleure de sorte qu’ils four-
solution: un nissent de l’eau
chauffe-eau décen- froide lorsqu’ils se
tralisé. Projet: Trans- trouvent en posi-
ports publics VBZ, tion normale.
dépôt de trams, (Image: Hansgrohe
Zurich-Oerlikon. SA)
44
Installations et systèmes

Conduites de distribution ]]Remplacer les pompes de circulation en


Les mesures suivantes sont judicieuses fin de vie par des produits énergétiquement
pour les conduites de distribution, entre efficaces munis d’une étiquette-énergie.
points de soutirage et accumulateur d’eau ]]Harmoniser les heures de fonctionne-
chaude sanitaire (AEC): ment de la pompe de circulation avec le
]]Démonter les conduites qui ne sont plus comportement des utilisateurs – dans la
nécessaires. Cela réduit le volume d’eau mesure où les normes et directives en vi-
chaude du réseau, favorise l’hygiène et gueur le permettent.
réduit la consommation d’énergie.
]]Poser de manière ciblée vannes de cir- Production d’eau chaude
culation thermostatique pour un meilleur Les mesures suivantes sont réalisables sur
équilibrage hydraulique de la circulation. les installations de préchauffage et les pro-
]]Vérifier et régler correctement le ruban ducteurs d’eau chaude:
chauffant électrique en termes de tempé- ]]Pour les AEC et échangeurs de chaleur ex-
rature et de temps de fonctionnement. Les ternes, les conduites de charge et raccords
rubans chauffants nécessitent toujours un doivent être entièrement isolés (y compris
thermostat et doivent être mis en service la robinetterie, etc.) conformément aux lois
dans les règles de l’art, procès-verbal inclus. cantonales sur l’énergie.
]]Assurer lors de la programmation que ]]Poser un clapet de retenue ou une vanne
les profils de soutirage sont correctement d’arrêt automatique dans le circuit de
réglés et harmonisés avec les périodes charge pour empêcher l’apparition de circu-
d’utilisation. lation à contre-courant.
]]Assurer que les rubans chauffants ]]Contrôler le maintien en température
ne chauffent pas en permanence l’eau côté secondaire en installant une pompe à
chaude; si elle n’est pas soutirée, elle doit régime variable en alternative à une vanne
uniquement être tempérée. Pour cette rai- trois voies. Cela permet d’atteindre des
son, programmer de la manière suivante: températures de retour basses côté secon-
température de sortie AEC = température daire ce qui à son tour optimise l’utilisation
de déclenchement du ruban chauffant – et de la chaleur de condensation provenant
toujours prendre en compte l’hystérésis! des chaudières à condensation ainsi que le
]]Si nécessaire, adapter les isolations des fonctionnement de la production de cha-
conduites dans les locaux accessibles des leur à distance.
sous-sols et des distributeurs d’étage aux ]]Contrôler l’emplacement des sondes
exigences des lois cantonales sur l’énergie de température marche/arrêt ainsi que
(illustration 3.16). A partir du distributeur leur fonctionnement et les adapter le cas
d’étage, les conduites de soutirage ne échéant. Effectuer ensuite une mesure pour
devraient pas être isolées. Exception: pour vérifier et optimiser du point de vue éner-
Illustration 3.16: les conduites de soutirage de la robinette- gétique l’alimentation en eau chaude en
Isoler également rie de cuisine qui dépassent les 5 m, il est matière de comportement des utilisateurs.
les distributeurs recommandé d’isoler selon les exigences ]]Mesurer la performance des échangeurs
d’eau chaude spéciales définies au chiffre 5.4.3 de la de chaleur (internes et externes) au moyen
d’étage. (Source:
norme SIA 385/1. de deux sondes de température, d’un chro-
R. Nussbaum SA)
nomètre et de mesures du débit volumique.
]]Détartrer les accumulateurs, remplacer les
anodes sacrificielles si leur durée de vie est
atteinte.
]]En cas d’installations de grande taille,
diminuer le nombre d’accumulateurs si en
raison du comportement de l’utilisateur
(consommation) un trop grand volume
d’eau chaude sanitaire à température nomi-
nale a été préparé pendant les dernières
45
Optimisation énergétique de l’exploitation

années. Il faut vérifier par des mesures Si les besoins en eau chaude ne peuvent
en amont si cela est véritablement le cas. plus être couverts après la réduction
Celles-ci doivent attester des volumes, des à 60  °C, des mesures supplémentaires
pointes horaires et des cycles de charge doivent être envisagées. Le cas échéant, il
optimaux. suffit d’augmenter les cycles de charge et
ainsi augmenter le volume journalier d’eau
Principes chaude disponible. Cependant, il n’est pas
De nombreux accumulateurs fonctionnent recommandé d’augmenter le volume d’un
toujours à plus de 60 °C ce qui n’est pas AEC sans calcul comparatif des besoins en
demandé dans beaucoup des cas. Cela énergie – l’agrandissement des surfaces,
augmente non seulement les coûts énergé- les coûts et l’hygiène sont ici déterminants.
tiques, mais encore accélère l’entartrage. Pour finir, force est de rappeler que l’entre-
Pour cette raison, il ne faut pas régler les tien régulier de l’installation de production
accumulateurs conventionnels d’eau d’eau chaude par des professionnels, de
chaude à plus de 60 °C. Pour les hôpitaux, l’AEC jusqu’aux robinets, contribue de ma-
les établissements pour personnes âgées et nière décisive à l’optimisation.
les établissements de soins, les directives
idoines doivent être respectées.

RC A1 en haut A2 en haut
EE EC

Préchauffage Accumulateur 1 Accumulateur 2


Illustration 3.17:
Échangeur Schéma des points
A1 au milieu A2 au milieu
de chaleur, de mesures d’une
charge EC alimentation en eau
chaude. EE: Entrée
échangeur, SE: Sor-
SE tie échangeur.
A1 en bas A2 en bas
(Source: S. Mur-
chini, Büro für
Messtechnik)

Température en °C
70
Accumulat. 2 en bas Accumulat. 2 au milieu Accumulat. 2 en haut Référence
68
66
64
62
60
58
56
Illustration 3.18:
54 Évolution de la tem-
52 pérature dans l’ac-
50 cumulateur 2 (A 2),
ligne rouge = tem-
48
pérature de
46
consigne. (Source:
00:00 2:00 4:00 6:00 8:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:00 00:00 S. Murchini, Büro
Heure
für Messtechnik)
46
Installations et systèmes

3.5 Installations sanitaires Machines à laver


Pour l’OéE des installations sanitaires, c’est Utiliser aussi souvent que possible les pro-
en principe la consommation d’eau qui grammes courts ou programmes éco. Ils
joue un rôle. L’eau potable est un aliment économisent du temps, de l’énergie et de
et un bien de plus en plus précieux. Selon l’eau. Si une vieille machine à laver est à
les procédés, le traitement des eaux de lac, remplacer et qu’une installation de récupé-
des sources et des eaux souterraines ration des eaux pluviales est à disposition,
s’avère coûteux et gourmand en énergie. vérifier s’il est possible d’y raccorder la nou-
Une utilisation plus consciente et plus éco- velle machine avec des efforts raisonnables.
nome de l’eau serait ainsi de mise. L’entre- Le dernier rinçage est invariablement effec-
tien des installations sanitaires est égale- tué avec de l’eau du réseau d’eau potable.
ment primordial. S’il est effectué régulière- De nombreuses nouvelles machines à laver
ment par des professionnels, les installa- ont effectivement deux raccordements à
tions fonctionnent de manière hygiénique l’eau froide. Le remplacement réduit la
et économisent de l’énergie. consommation d’eau souvent de manière
significative – environ de moitié, comparée
Toilettes aux machines vieilles de 10 ans.
Près de 30 % de la consommation d’eau
en Suisse est imputable au rinçage des WC Lave-vaisselle
(illustration 3.19). Pour cet usage, l’eau Il est important d’enclencher les lave-vais-
potable et son traitement onéreux ne se- selle seulement quand ils sont pleins, ceci
raient au fond pas nécessaires. Les installa- pour réduire les heures de fonctionnement
tions de récupération des eaux pluviales et économiser de l’eau et de l’électricité.
dans le cas d’habitations ne parviennent En Suisse, la plupart des lave-vaisselle do-
pas à être amorties dans un laps de temps mestiques sont raccordés à l’eau froide. La
raisonnable. Ainsi, dans le cadre d’une pose d’un robinet double disposé avant le
OéE, cette option ne rentre pas en ligne de lave-vaisselle permet un raccordement
compte pour optimiser les petites et simple à l’eau chaude, ceci pour économi-
moyennes installations. C’est dû en parti- ser l’électricité nécessaire au réchauffe-
culier au bas prix de l’eau, à la faible quan- ment de l’eau dans le lave-vaisselle.
tité d’eau de pluie disponible et à la néces-
sité de mettre en place des réservoirs im- Réducteurs de débit pour robinets
portants. Néanmoins, il est possible de ré- Selon la robinetterie, la réduction du débit
duire le volume d’eau dans les chasses de volumique peut être problématique, ce
9 à 6 l sans grandes concessions au niveau dont il faut tenir compte avant la pose de
du confort. Un moyen simple consiste à réducteurs. Notamment pour les pom-
régler le flotteur dans le réservoir de la meaux de douche, les réducteurs de débit
chasse d’eau. peuvent causer des variations de pression

Espace extérieur 4,9 %


Lave-vaisselle 2,1 % Chasse d’eau WC 28,9 %

Lavabo de salle
de bain 11,3 %

Lave-linge 12 %

Illustration 3.19:
Consommation Évier de cuisine 15,5 % Douche, baignoire 25,3 %
d’eau en Suisse
(Source: SSIGE)
47
Optimisation énergétique de l’exploitation

et de température. Il s’est également avéré ritablement nécessaire ce qui est unique-


que les personnes avec des cheveux longs ment le cas si la pression d’alimentation
et épais consomment souvent plus d’eau est insuffisante pour remplir les besoins de
avec une réduction de débit pour rincer les l’utilisateur. Il est simple de clarifier ce point
cheveux après les avoir lavés. Il n’est pas en relevant les heures de fonctionnement
non plus recommandé de poser des réduc- du groupe de surpression.
teurs de débit à la cuisine. ]]De nombreux détendeurs sont réglés à
Pour les lavabos par contre, les réducteurs une pression de maintien de 4 bar au lieu
ont fait leurs preuves. En raison de la ré- de 5. S’assurer toujours que la pression
duction du débit, il faut juste s’assurer que d’équilibre maximale de 5 bar peut être uti-
les germes ne se développent pas de ma- lisée en réglant correctement le détendeur.
nière accrue dans les tuyaux de grand dia- ]]En cas de pompes à augmentation de
mètre à la cave ou dans les colonnes mon- pression avec des durées de fonctionne-
tantes. ment prolongées, vérifier s’il est possible
de les compléter par un convertisseur de
Systèmes d’adoucissement fréquence. Par contre, si la pompe à aug-
Vérifier d’office si les adoucisseurs d’eau mentation de pression est en fin de vie, la
sont véritablement nécessaires ou s’ils le remplacer par une pompe avec un conver-
sont toujours pour l’utilisation future, le tisseur de fréquence intégrée.
cas échéant à l’aide de la notice technique
SSIGE W 10027 (juin 2015). Si un adoucis- Conduites d’eau froide
seur d’eau est nécessaire, vérifier les points Isoler les conduites d’eau froide dans les
suivants: zones accessibles au sous-sol et près des
]]Assurer que les robinets de jardin ne sont distributeurs d’étage si elles ne le sont pas
pas alimentés via l’adoucisseur d’eau. encore. En présence d’une l’isolation plus
]]Régler la régénération en principe à sept faible que requise par les directives canto-
jours, en particulier en cas d’installations nales, compléter l’isolation. L’eau froide se
trop grandes, ceci pour économiser de réchauffe ainsi moins vite et les temps de
l’eau et du sel. Dans les installations plus réponse se raccourcissent. Selon la norme
anciennes, la régénération est réglée uni- SIA 385/1 [1] et la directive SSIGE [2], l’eau
quement en fonction du temps et non pas froide stagnante ne doit pas pouvoir se ré-
du débit volumique. Pour cette raison régler chauffer à plus de 25 °C.
la régénération forcée toujours à sept jours.
]]En absence d’exigences spéciales, régler Filtres
la dureté résiduelle pour les appareils stan- Si le réseau de distribution nécessite des
dards entre 12 à 15° f. Elle est souvent ré- filtres, utiliser impérativement des filtres
glée trop bas, à moins de 12° f, ce qui utilise de lavage à contre-courant. Conformé-
une plus grande capacité de l’adoucisseur ment à la directive de la SSIGE [2], les filtres
et plus d’eau et de sel pour la régénération. à cartouches doivent être remplacés tous
les 6 mois. Les filtres de lavage à contre-
Groupes de surpression courant réduisent ainsi considérablement
Pour les groupes de surpression, les me- les coûts d’entretien, par contre ils doivent
sures suivantes sont recommandées: aussi être nettoyés régulièrement.
]]Dimensionner le pic du débit volumique
en fonction des besoins et non pas de la Séparateurs de système
théorie. Les pompes du groupe de surpres- Dans le cadre d’une OéE, vérifier si les sépa-
sion fonctionnent ainsi de manière opti- rateurs de système sont exigés selon la di-
male au niveau énergétique. Par la suite, rective de la SSIGE [3] et, si possible, les
l’installation peut être optimisée sur la base démonter. Cela permet de réduire les coûts
de relevés de mesures. d’exploitation, car un entretien annuel est
]]En présence d’installations anciennes, obligatoire pour ces systèmes.
vérifier si un groupe de surpression est vé-
48
Installations et systèmes

Froid industriel et RC eau chaude l’extérieur par une conduite d’air. Dans la
sanitaire pratique, les rejets thermiques sont ache-
Les installations frigorifiques d’un certain minés vers l’échangeur de chaleur à
âge utilisent l’eau potable pour évacuer la plaques, par exemple un accumulateur
chaleur, une eau potable rejetée ensuite d’eau chaude sanitaire. D’expérience, en-
dans la canalisation, ce qui n’est plus per- viron 80  % des rejets thermiques de-
mis aujourd’hui. De telles installations viennent ainsi utilisables pour l’eau chaude
peuvent éventuellement être équipées sanitaire (illustration 3.43 à la page 70)
avec une RC qui préchauffe l’eau potable, ce qui est très économique et judicieux
par exemple. En présence d’une RC, véri- dans le cas de l’OéE. Lors de l’ajout d’une
fier son fonctionnement et son intégration RC, être toujours attentif à l’utilisation ef-
correcte dans la production d’eau chaude. fective de la chaleur récupérée. C’est en
général le cas si la consommation d’eau
Stations de relevage pour eaux chaude est élevée. Toujours tenir compte
usées, en particulier avec des installa- de l’influence de la RC sur la stratification
tions FEKA de température du volume total d’eau
Vérifier périodiquement la commande, y chaude dans tous les accumulateurs.
compris le flotteur (régulateur de niveau)
des stations de relevage pour eaux usées. Cuisines professionnelles
Vérifier en même temps l’installation par Clarifier avec les utilisateurs comment et où
rapport à l’encrassement (puits de pom- le nombre de robinets de puisage et les
page) et la nettoyer si nécessaire. Cela débits volumiques peuvent être réduits
améliore son efficacité. Des compteurs dans les cuisines professionnelles des hô-
d’électricité séparés pour la pompe de re- tels, restaurants, bâtiments administratifs,
levage permettent de contrôler son fonc- etc. Alimenter avec de l’eau adoucie uni-
tionnement. quement les appareils pour lesquels elle est
effectivement exigée par le fabricant ou le
Air comprimé et RC cuisiniste. L’eau adoucie est plus de deux
Les anciens générateurs d’air comprimé fois plus chère que l’eau non traitée, elle
sont souvent refroidis avec l’eau du réseau doit être utilisée avec modération. Dans la
d’eau potable. Ceci n’est actuellement pratique, les lave-verres fonctionnent sou-
plus permis parce que de l’eau potable est vent avec de l’eau osmosée pour supprimer
gaspillée en étant évacuée dans les eaux le séchage des verres ce qui peut être judi-
usées. Des exceptions sont admises, s’il cieux du point de vue économique.
s’agit d’un refroidissement d’urgence
fonctionnant un nombre limité d’heures Installation d’arrosage
annuelles. Les installations d’arrosage pour terrains de
Les anciens générateurs d’air comprimé sport, terrains de golf, mais aussi dans le
peuvent souvent être complétés par une domaine agricole utilisent énormément
RC de manière très raisonnable économi- d’eau. Il est énergétiquement judicieux
quement (illustration 3.20). La RC permet d’équiper ces installations avec des minute-
d’utiliser la chaleur qui est sinon évacuée à ries si nécessaire. Il va de soi que les minu-

Circuit du fluide frigorifique


Échangeur de du compresseur
Illustration 3.20: Circuit chaleur à plaques
Alimentation en d’eau
eau chaude avec in- sanitaire
tégration schéma-
tique d’une RC pour
l’installation de pro-
duction d’air com-
primé.
49
Optimisation énergétique de l’exploitation

teries doivent être programmées correcte- 3.6 Ventilation


ment. En outre, il faut se poser la question
si les volumes d’eau consommés sont effec- Zones d’utilisation
tivement nécessaires. Assurer également Une ventilation doit remplir des exigences Matthias Balmer
que les installations ne sont pas mises inuti- variables en fonction de l’affectation ceci
lement en marche avant une pluie ou un afin de satisfaire les utilisateurs. Il s’agit en
orage. Équiper les points de puisage avec général des exigences suivantes:
des sous-compteurs est économiquement ]]Amener de l’air frais dans les locaux
judicieux pour éviter que des taxes sur l’eau ]]Évacuer les gaz responsables de l’appa-
usée alourdissent encore la facture. rition de mauvaises odeurs
]]Amener ou évacuer les charges ther-
Installations de récupération des miques dans les locaux
eaux pluviales ]]Amener ou évacuer l’humidité dans l’air
Lors d’une OéE, réguler correctement la ambiant
commande des installations existantes. ]]Évacuer les polluants de l’air ambiant
Réalimenter en eau potable uniquement si ]]Fournir les quantités d’air requis pour
cela est inévitable et non à l’avance comme certains procédés industriels
réserve. A cet effet, le flotteur régulateur
de niveau «marche alimentation d’ur- Afin de couvrir les besoins des utilisateurs,
gence» doit être réglé au plus bas et sur- une installation de ventilation doit remplir
veillé lors de la prochaine pluie. L’installa- au moins une de ces six exigences.
tion doit être régulièrement entretenue Les indicateurs associés permettent de
(filtres, etc.). déterminer le degré de réalisation des exi-
gences fixé pour la ventilation. Voici les
indicateurs déterminants pour les ventila-
tions:
]]Concentration en CO2
]]Concentration en VOC
]]Température de l’air ambiant
]]Humidité de l’air ambiant
]]Concentration des polluants

En fonction du type d’utilisation, ces indi-


cateurs doivent répondre aux valeurs li-
mites définies par la loi, les normes et di-
rectives, ou encore aux valeurs cibles défi-
nies par le propriétaire de l’immeuble. Le
débit d’air nécessaire est calculé par zone
d’utilisation sur la base de ces valeurs (ta-
bleau 3.3).
Dans la pratique, les débits d’air détermi-
nés dans la planification ne correspondent
souvent pas aux besoins des utilisateurs. Ils
sont souvent trop élevés.
Le tableau 3.3 liste les indicateurs détermi-
nants, les valeurs limites et cibles corres-
pondantes selon les normes et donne les
formules de calcul nécessaires. Si, pour un
indicateur, il n’y pas de sondes installées, la
valeur est saisie par un enregistreur de
données au moyen de capteurs mobiles
pendant une période de mesure perti-
50
Installations et systèmes

nente. La représentation graphique des doit être fixée avec mesure, mais en tenant
indicateurs met en évidence des écarts compte des différentes utilisations des lo-
éventuels par rapport à la zone de confort caux.
et aux exigences (illustration 3.22).
Un débat récurrent existe sur la concentra- Comportement des utilisateurs
tion de CO2 convenable dans les locaux. et humidité
L’illustration 3.21 montre dans quelle me- Les utilisateurs doivent être sensibilisés à
sure le choix de la valeur limite de CO2 in- l’influence de leur comportement sur le
fluence l’énergie nécessaire à l’achemine- confort dans la pièce et sur les consomma-
ment de l’air. Elle met en évidence que la tions d’énergie. Ouvrir les fenêtres pendant
concentration maximale admise en CO2 la période de chauffage réduit par exemple

Exigence de la zone Indicateur Unité Valeurs limites Calcul du débit Calcul de l’indica-
d’utilisation issues de d’air en m³/h teur
Besoin en air frais Concentration de CO2 local ppm SIA 180:2014, K̇ V̇ · k + K̇ · nP
V̇P = ∙n kINT = P ANF
SIA 382/1:2014 kINT – kANF P V̇P
Évacuation de gaz respon- Concentration des mélanges ppm Indications des G
V̇G =
Cmax – CANF Cmax = V̇G · CANF + G
sables de l’apparition de de gaz (VOC = Volatile utilisateurs V̇ G
mauvaises odeurs Organic Compounds)
Apport ou évacuation de Température de l’air ambiant °C SIA 180:2014 Q̇ local tINT = tFOU  – Q̇ local
V̇ =
charges thermiques dans CT SIA 2024:2015 Q̇ ρ ∙ cp ∙ (tFOU – tINT) V̇Q̇ ∙ ρ ∙ cp
les locaux
Apport ou évacuation de Humidité de l’air ambiant % h. r. SIA 180:2014,
Ẇlocal xINT = xFOU  – Ẇlocal
l’humidité de l’air ambiant SIA 382/1:2014 V̇Ẇ =
ρ ∙ (xFOU – xINT) V̇Ẇ ∙ ρ
CT SIA 2024:2015
Évacuation de polluants de Valeur VME (valeur maxi- ppm Valeurs limites de G
V̇G =
Cmax – CANF Cmax = V̇G · CANF + G
l’air ambiant male d’exposition aux postes la Suva V̇ G
de travail)
Respect des processus En fonction du processus Indications des utilisateurs, législation spécifique, directives
techniques de ventilation normes
Légende
V̇P Besoin en air frais des personnes m3 V̇Q̇ Débit d’air nécessaire pour l’apport ou m3
h l’évacuation de charges thermiques du local h
K̇ Volume de CO2 expiré par personne l , m3 Q̇ local Charge thermique sensible du local W
h h
kINT Concentration de CO2 admise dans l’air mg ρ Densité de l’air kg
ppm,
ambiant kg m3
kANF Concentration de CO2 de l’air frais / air mg cp Capacité thermique massique de l’air à pression J
ppm,
extérieur kg constante kg · K
nP Nombre de personnes – tFOU Température de l’air fourni °C
V̇G Débit d’air nécessaire pour l’évacua- m3 tINT Température de l’air ambiant °C
tion de gaz responsables de l’appari- h
tion de mauvaises odeurs et de pol-
luants
G Production d’émissions d’effluents dans le l , m3 V̇ Ẇ Débit d’air nécessaire pour l’apport ou m3
olf,
local h h l’évacuation d’humidité de l’air ambiant h
Cmax Concentration admise dans le local kg , m3 Ẇ local Charges d’humidité dans le local kg
pol, ppm, 3
m h h
CINF Concentration dans l’air frais / kg , m3 xFOU Humidité de l’air absolue de l’air fourni kg
pol, ppm, 3
l’air neuf m h kg
xINT Humidité de l’air absolue du local kg
kg

Tableau 3.3: Exigences potentielles pour une installation de ventilation avec indicateurs et calculs de débit d’air.
51
Optimisation énergétique de l’exploitation

l’humidité de l’air intérieur. Réduire la tem- d’humidité permettent de réaliser une hu-
pérature ambiante, la fait diminuer égale- midification décentralisée.
ment. Voici quelque données de référence: Si en raison de la ventilation, l’air des zones
]]Le besoin annuel de chaleur pour le d’utilisation risque de se dessécher pen-
renouvellement d’air par personne (à dant la période de chauffage, il est possible
30 m3/h) est de 25 à 50 kWh, si la tempé- selon la norme SIA 382/1 de réduire le dé-
rature de l’air fourni doit être au maximum bit d’air jusqu’à 50 % lors de températures
de 20 °C (base: valeurs horaires, scénario extérieures inférieures à 0 °C. Cependant,
futur IPCC AR4 A1B 2020 de Meteonorm cela nécessite très souvent un deuxième
7.3.1 de Zurich-Kloten). circuit de régulation qui surveille l’humidité
]]Sans récupération d’humidité, environ de l’air intérieur et réduit au besoin le débit
25 kWh de chaleur supplémentaire par an d’air neuf. L’illustration 3.23 montre l’inte-
sont nécessaires sur le plateau suisse pour raction des deux circuits de régulation pour
maintenir l’humidité de l’air intérieur à au commander le débit d’air.
moins 30 % h.r. avec une température de Si non seulement les installations de venti-
l’air intérieur de 22 °C. lation, respectivement les clapets de régu-
]]Si l’air est humidifié davantage, le besoin lation, mais encore le traitement de l’air
augmente par tranche de 5 % h.r. de 40 à sont équipés de programmes gérés par
80 % (calculé sur la base des données cli- une minuterie, ils doivent être harmonisés
matiques horaires pour une utilisation de entre eux. Ceci pour garantir une ventila-
bureau selon CT SIA 2024). tion des différentes zones d’utilisation seu-
]]Si la température de l’air intérieur est lement si la centrale principale de traite-
augmentée en maintenant l’humidité rela- ment d’air est enclenchée. Il va de soi que
tive à 30 %, les consommations annuelles les horaires de fonctionnement program-
d’énergie thermique augmentent de 15 à més doivent également refléter l’utilisation
30 % par K. efficace de la zone.

Qu’est-ce que cela signifie? Une teneur éle- Distribution d’air


vée en humidité de l’air intérieur en hiver En termes de distribution d’air, deux para-
induit des consommations d’énergie très mètres influencent en particulier l’effica-
importantes. Si certaines zones d’utilisation cité énergétique du transport d’air:
nécessitent une humidité de l’air intérieur ]]Les fuites dans les gaines de ventilation
plus élevée, il est recommandé d’humidifier ]]Les accessoires posés à l’intérieur des
ces zones de manière décentralisée et non gaines
pas par la centrale de ventilation. Les jeux Selon la SIA 382/1, le taux de fuite de la
d’eau, les plantes, les humidificateurs hy- distribution d’air ne doit pas dépasser 6 %
giéniquement adaptés et autres charges du débit volumique global. Un taux de

Énergie de transport de l’air (100% à 1000 ppm)


350%

300%

250%

200%

150%
Illustration 3.21:
100%
Rapport théorique
50% entre la concentra-
tion en CO2 dans
0% l’air ambiant et les
800 850 875 900 925 950 1000 1050 1100 1150 1200
besoins en énergie
Valeur limite de CO2 dans le local en ppm
de transport de l’air.
52
Installations et systèmes

Humidité relative φ [%]


10 20 30 40 50
30
Densité ρ [kg/m3]
1,10
60

70
25

80

90

20 100
Température θ [°C]

55

50

g
)k
+x
/(1
kJ
1,15
45
en
h

15
ue
ifiq

Illustration 3.22:
éc

40
sp

Exemple bureaux -
ie

valeurs horaires de
alp
th

température et Pression atmosphé-


En

d’humidité am- 35 rique: 954 mbar,


biantes reportées altitude 500 m
dans le diagramme
h,x avec zone de 10
confort (orange 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Teneur en eau x [g/kg]
clair).

Air repris
y
100 %
M

Légende CO2
xs
x Grandeur de référence Zone d’utilisation
x y
x s Valeur de consigne
y Grandeur de réglage xs min
x
CO2 %H.r. y
xs
Illustration 3.23: y
Exemple d’une stra- M 100 %
tégie de régulation 50 %
du débit d’air pen- %H.r.
Air pulsé xs
dant la période de
chauffage.
53
Optimisation énergétique de l’exploitation

fuite de 6 % implique une perte d’énergie Traitement d’air


de 19 % en raison d’un volume d’air plus Le tableau 3.4 montre les potentiels d’éco-
important à transporter. Les 6 % d’air à nomie par rapport à différents agents
acheminer interagissent à la puissance énergétiques et par composants d’une ins-
trois sur les besoins en puissance, respecti- tallation de traitement d’air. Dans le cadre
vement en énergie du ventilateur. d’une OéE, il s’agit de vérifier si les heures
de fonctionnement de l’installation corres-
E = P ∙ ∆t pondent aux utilisations dans les zones. Il
E arrive que le programme de minuterie ne
P =
∆t
∙ 3 prévoie pas des réglages spécifiques pour
V2
P2 = P1 ∙ ∙ les différents jours de la semaine ou en-
V 1
core les jours fériés. Pour des traitements
· 3
E2 E1 V2 d’air en cascade, la régulation doit être
= ∙ ∙
∆t ∆t V1 harmonisée par rapport à l’utilisation au
∙V 3
E2 = E1 ∙ ∙
2 moyen de la programmation de la minute- Tableau 3.4:
V1 rie. Les possibilités de réduction du débit Points de départ
3
1,06 d’air dépendent de l’utilisation. Il existe en potentiels pour la
E2 = 1 · = 1,19
1 principe trois types d’alimentation: réduction des be-
1. Zones non régulées avec un débit d’air soins en énergie
E Énergie [Wh] constant déterminé par le traitement d’air. avec les types
d’énergie respectifs.
P Puissance [W]
Δt Durée de fonctionnement [h] Composant Potentiels d’optimisat. Type d’énergie
.
V Débit d’air [m³/s] Ventilateur ••Heures de fonctionne- ••Énergie électrique
ment
Les fuites se produisent surtout aux rac- ••Réduction du débit d’air
cords entre tuyaux ou conduites. ••Efficacité (SFP)
Des accessoires sont posés dans les ••Encrassement des prises
d’air extérieur
conduites tels que clapets de régulation,
clapets de réglage ainsi que clapets coupe- Récupéra- ••Rendements ••Énergie thermique
tion de cha- ••Encrassement ••Énergie électrique
feu, régulateurs de débit ou amortisseurs.
leur (RC) ••Fuites d’air ••Eau
Surtout en présence de bâtiments anciens
••Protection antigel
avec des changements d’affectation, véri- ••Régulation
fier si tous ces accessoires, notamment les
Aérochauf- ••Encrassement ••Énergie thermique
amortisseurs, sont toujours indispensables feurs, refroi- ••Étanchéité de la vanne ••Énergie électrique
Illustration 3.24: pour un fonctionnement adapté aux utili- disseurs de régulation de l’eau
Fuites aux raccords sateurs. Le cas échéant, un débit d’air ré- d’air chaude de la pompe/de
entre tuyaux, per- duit par rapport à la planification permet l’eau froide de la pompe
ceptibles grâce aux de redimensionner ou même de supprimer ••Heures de fonctionne-
dépôts de pous- les amortisseurs de bruit. ment de la pompe in-
sière. terne
••Isolations eau chaude de
la pompe/eau froide de
la pompe
••Régulation
Humidifica- ••Rinçage ••Énergie thermique
teur ••Régulation ••Eau
••Énergie électrique
Filtres à air ••Intervalle changements ••Énergie électrique
de filtres
••Classes de filtres
••Classes d’efficacité éner-
gétique
54
Installations et systèmes

2. Régulation constante des zones avec dé- Cas c): pour les installations plus récentes,
Illustration 3.26:
bits d’air constants déterminés par zones. un convertisseur de fréquence (CF) régule
Exemple d’augmen-
3. Régulation en fonction du besoin des le régime du ventilateur et par conséquent tation de pression
zones avec débits d’air variables détermi- le débit d’air transporté. Il existe deux stra- du ventilateur en
nés par le climat intérieur des zones. tégies de régulation: cas de charge par-
Il existe trois principes en matière de régu- ]]Régulation par différence de pression tielle. Variante a
lation du débit d’air: dans le réseau de gaines. (en haut): sonde de
a) ventilateur à vitesse fixe ]]Régulation par positions de clapet dans pression près du
b) ventilateur à plusieurs vitesses les zones d’utilisation en cas de systèmes à ventilateur.
c) ventilateur à vitesse variable débit variable (Variable Air Volume, VAV). Variante b (en bas):
sonde de pression
dans le réseau de
Cas a): les ventilateurs à vitesse fixe sont
conduites.
adaptés pour les zones d’utilisation de
type 1 et 2. Pour les ventilateurs avec en- 20 %
traînement à courroies, le débit d’air dé- 1
pend du rapport de transmission et peut 500 m3/h 500 m3/h
20 %: 500 m3/h
être modifié en changeant le diamètre de 2 Pa 2 Pa 100 %: 2500 m3/h
253 Pa

500 m3/h
la roue d’entraînement du moteur et du

2 Pa
100 %
ventilateur. En cas de surdimensionnement
2
du ventilateur à vitesse fixe, la régulation 2500 m3/h 2500 m3/h
peut être réglée sur mode intermittent (au 100 %: 2500 m3/h
20 Pa 50 Pa
lieu de continu), afin de satisfaire les be- 189 Pa 100 %: 2500 m3/h
3000 m3/h
soins effectifs des utilisateurs. Dans ce cas, 50 %
9 Pa 3
ils sont gérés par une minuterie ou par des
paramètres liés à la qualité de l’air. 1250 m3/h 1250 m3/h
50 %: 1250 m3/h
25 Pa 12 Pa
100 %: 2500 m3/h
4250 m3/h

Illustration 3.25: Cas b): les ventilateurs à plusieurs vitesses 231 Pa


32 Pa

Exemple d’augmen- sont adaptés pour les zones d’utilisation de


tation de pression type 1. Les adaptations de débits d’air s’ef-
du ventilateur, di- 4250 m3/h
fectuent de manière analogue au cas a). CF ∆p Valeur de consigne wa = 300 Pa
mensionnement à
16 Pa = (32 + 9 + 2 + 2 + 253 + 2) Pa
100  %.
∆ptot = (300 + 16) Pa = 316 Pa

100 % 20 %
1 1
2500 m3/h 2500 m3/h 500 m3/h 500 m3/h
3 000 m3/h 500 m3/h 500 m3/h

100 %: 2500 m3/h 20%: 500 m3/h


50 Pa 50 Pa 2 Pa 2 Pa
1 Pa

100%: 2500 m3/h


2500 m3/h

25 Pa 121 Pa
50 Pa

100 % Valeur de ∆p 100 %


2 consigne wb = 2
2500
1 Pa

2500 m3/h 2500 m3/h 125 Pa = m3/h 2500 m3/h


100 %: 2500 m3/h (1 + 2 + 100%: 2500 m3/h
20 Pa 50 Pa 121 + 2) Pa 20 Pa 50 Pa 100%: 2500 m3/h
35 Pa 57 Pa
5000 m3/h
25 Pa

100 % 50 %
9 Pa

3 3
2500 m3/h 2500 m3/h 1250 m /h 3
1250 m3/h
100%: 2500 m3/h 50%: 1250 m3/h
100 Pa 50 Pa 25 Pa 12 Pa 100%: 2500 m3/h
4 250 m3/h
7500 m3/h

100 Pa 99 Pa
100 Pa

32 Pa

7500 m3/h 4250 m3/h


CF CF
50 Pa 16 Pa

∆ptot = 50 + 100 + 25 + 50 + 50 + 25 + 50 = 350 Pa ∆ptot = (125 + 1 + 9 + 32 + 16) Pa = 183 Pa


55
Optimisation énergétique de l’exploitation

La régulation des ventilateurs par positions Sans subventions, le remplacement de


de clapet VAV est énergétiquement idéale, ventilateurs par des modèles plus efficaces
car la pression pour faire circuler l’air reste (moteurs inclus) n’est pas amorti dans les
minimale. C’est le régulateur VAV avec le 2 ans usuels pour une OéE. La situation est
besoin le plus élevé qui détermine la pres- évidemment différente lorsqu’un ventila-
sion dynamique du ventilateur. Étant teur a déjà dépassé sa durée de vie
donné que ce besoin fluctue en fonction moyenne.
de l’occupation des locaux, l’alimentation Par contre, remplacer un entraînement à
du VAV avec exigence maximale est assu- courroies trapézoïdales par un entraîne-
rée. En parallèle, les autres régulateurs VAV ment à courroies plates est souvent déjà
doivent seulement réduire une augmenta- rentable à court terme. Selon la fiche tech-
tion de pression. La régulation par diffé- nique 24 de topmotors.ch, le rendement
rence de pression dans le réseau de gaines des courroies plates est jusqu’à 10 % plus
offre deux possibilités d’optimisation (illus- élevé que celui des courroies trapézoï-
tration 3.26). Premièrement par le position- dales. C’est particulièrement vrai en charge
nement de la sonde de pression: plus elle est partielle (illustration 3.28).
éloignée de la centrale de traitement d’air, Les prises d’air extérieur encrassées
plus la perte de pression est correctement causent souvent des pertes de charge ac-
prise en compte dans le réseau en cas de crues. Une mesure souvent simple, mais
débit volumique variable. Le positionne- efficace consiste à les nettoyer.
ment optimal de la sonde de pression per-
met de réduire l’énergie de transport de l’air Efficacité thermique
jusqu’à 25  % pour les zones avec des La récupération de chaleur (RC) est l’élé- Illustration 3.27:
charges d’exploitation faibles. ment central pour l’efficacité énergétique Diagramme des
Deuxièmement, si la sonde de pression est thermique des systèmes de traitement puissances absor-
placée correctement et son bon fonction- d’air. En fonction du type de RC, différents bées pour détermi-
ner le SFP d’un ven-
nement assuré, il faut régler la pression de points de départ sont possibles dans le
tilateur.
consigne au minimum nécessaire. Afin de
la déterminer, toutes les zones sont réglées
R M Tr
sur un débit d’air maximal. Ensuite le débit
d’air est réduit à la centrale de traitement Perte Perte Perte Pertes
d’air jusqu’à ce que le régulateur dans régulation moteur transmission ventilateur
l’embranchement avec la plus grande perte
de pression ne travaille plus dans la plage
de régulation. Additionner à la valeur rele- Puissance PvR PM PTr Pa PL
de raccordement
vée à la sonde de pression 5 % pour obte-
nir la valeur de consigne optimale. Puissance de transport de l’air (puissance hydraulique)
L’efficacité énergétique des ventilateurs PL = V̇ · Δpt V̇ = Débit d’air [m3/s]
est évaluée au moyen de la valeur SFP Δpt = Perte totale de pression [Pa]
(Specific Fan Power) selon la SIA 382/1 (il- Puissance à l’axe du ventilateur
lustration 3.27). Elle doit être vérifiée en PL = Puissance de transport de l’air [W]
Pa = PL /ηv
mesurant le volume d’air transporté à ηv = Rendement du ventilateur
pleine charge et en relevant parallèlement Puissance de la transmission
la puissance du ventilateur. La SFP englobe Pa = Puissance à l’axe [W]
PTr = PW /ηTr
l’efficience énergétique de l’entier du sys- ηTr = Rendement de la transmission
tème de ventilation alimenté. Le rende- Puissance du moteur
ment global du ventilateur se compose des PTr = Puissance de la transmission [W]
PM = PTr /ηM
rendements partiels suivants ηM = Rendement du moteur
]]Ventilateur (ηv)
Puissance du système de ventilation
]]Moteur (ηM)
PvR = PM /ηR PM = Puissance du moteur [W]
]]Transmission (ηTr) ηR = Rendement de la régulation
]]CF (ηR)
56
Installations et systèmes

cadre d’une OéE. Le coefficient de récupé- Φ Coefficient de récupération de


ration de chaleur Φ et le coefficient de ré- chaleur [ %]
cupération d’humidité de la ventilation Ψ Ψ Coefficient de récupération
sont déterminants pour l’efficacité de tous d’humidité de la ventilation [ %]
les systèmes de RC. Le coefficient de récu- t Température de l’air [°C]
pération de chaleur minimal est de 70 % x Humidité absolue de l’air [kg/kg]
selon la SIA 382/1, respectivement de
75 % selon Minergie et la Société à 2000 Les potentiels d’optimisation en termes de
watts. Les mesures sont effectuées à une fuites, de protection contre le gel et de
température de l’air extérieur de 5 °C. régulation diffèrent selon le type de RC. Le
Les températures et les volumes de l’air tableau 3.5 montre les types de RC les plus
repris (REP), de l’air fourni (FOU) et de l’air courants.
neuf (ANF) sont mesurés directement ]]Les systèmes RC de type «régénéra-
après la RC afin de déterminer le coeffi- teur» se basent sur le principe de transfert
cient de récupération de chaleur. Le coeffi- de chaleur par la masse. La masse ther-
cient de récupération de chaleur est cal- mique est en contact avec les deux flux
culé de la manière suivante si le volume d’air – air extérieur et air fourni. Il en ré-
d’air fourni et le volume d’air repris sont sulte un effet d’entraînement et une perte
identiques: pour régénérer la roue. Avec les systèmes
RC rotatifs, les joints d’étanchéité radiaux
t –t
ϕ = FOU ANF ∙100 % et transversaux sont source de fuites sup-
tREP – tANF
plémentaires (illustration 3.29). Au total,
la proportion de fuites peut se situer entre
Voici la formule pour le coefficient de récu- 5 % et 10 %. La qualité des joints peut
pération d’humidité de la ventilation: être vérifiée visuellement, au moyen par
xFOU – xANF exemple d’un rétroéclairage des fentes.
Ψ= ∙100 % ]]Les systèmes RC de type «récupéra-
xREP – xANF
teur» transfèrent la chaleur au moyen de
plaques de séparation: lorsqu’en hiver l’air

Rendement
100%

95%

90%

Illustration 3.28:
Rendements de
transmission de 85%
courroies trapézoï-
dales et plates selon Courroie plate, charge partielle 80% − 100%
Courroie plate, charge partielle 40%
la puissance nomi-
Courroie plate, charge partielle 20%
nale du moteur et 80%
Courroie trapézoïdale, charge partielle
la charge (entraîne-
80% − 100%
ment à 1 courroie). Courroie trapézoïdale, charge partielle 40%
(Source: Suisse Courroie trapézoïdale, charge partielle 20%
Energie, topmotors. 75%
ch; fiche technique 0,1 1 10 100
Puissance nominale en kW
24, novembre 2012)
57
Optimisation énergétique de l’exploitation

.
extrait refroidit beaucoup à l’intérieur de la mL Débit massique d’air [kg/s]
RC, son humidité condense sur les parois. cP,L Enthalpie spécifique de l’air
Si le condensat gèle suite à des tempéra- [kJ/kg K]
.
tures très basses, la glace réduit la section m WG Débit massique du mélange
de l’échangeur de chaleur côté air extrait et eau-glycol [kg/s]
la perte de charge augmente. cP,WG Capacité thermique spécifique
]]C’est aussi pour cette raison que les du mélange eau-glycol [kJ/kg K]
échangeurs de chaleur à plaques sont
souvent équipés d’une déviation de l’air En raison des différentes capacités ther-
neuf qui est gérée par la régulation et qui miques, le débit massique de l’air est 3,7 fois
agit comme protection contre le gel. A ce plus élevé que le débit massique du mélange
moment, le coefficient de récupération de eau-glycol avec une part de glycol de 25 %.
chaleur baisse et une éventuelle batterie Les installations de ventilation actuelles sont
de chauffe placée après l’échangeur aug- exploitées en fonction des besoins. Par
mente la puissance consommée. contre le débit massique de la RC à circuit
]]Le fonctionnement en mode antigel est fermé est souvent constant. Si la pompe de
similaire pour une RC avec un système re- la RC à circuit fermé est régulée par un
lié par circuit intermédiaire. A l’opposé convertisseur de fréquence, le débit mas-
d’un by-pass côté air, un by-pass dans le cir- sique du mélange eau-glycol peut être réglé
cuit intermédiaire diminue la performance en fonction du volume d’air. À une tempé-
de la RC. Les deux systèmes empêchent le rature extérieure de 5 °C et sans convertis-
gel de l’eau de condensation. Cependant, seur de fréquence, régler le débit massique
quelques cantons interdisent l’utilisation du mélange eau-glycol au moyen du régime
d’un by-pass RC hivernal pour les échan- de la pompe par rapport à un volume moyen
geurs de chaleur à plaques. Ils accordent estimé selon un facteur de simultanéité. Le
plus de poids à la puissance supplémen- taux de récupération diminue en fonction
taire de la RC qu’à la consommation de l’augmentation du débit massique
d’électricité supplémentaire du ventilateur puisque la durée de contact avec les plaques
due à la perte de charge par givrage. Quoi de l’échangeur de chaleur est raccourcie.
qu’il en soit, il est judicieux de vérifier si le L’intégration de la RC dans les séquences
mode antigel est désactivé ou au moins si de réglage du traitement de l’air influence
son utilisation peut être réduite. par conséquent fortement la fraction utile
Pour l’échange optimal de chaleur entre annuelle. L’illustration 3.30 montre une
l’air et le circuit intermédiaire d’une RC à suite de séquences usuelles pour la régula-
circuit fermé, le rapport énergétique des tion de température d’un système de traite-
flux doit être d’environ 1:1. Si les débits ment d’air typique.
d’air fourni sont approximativement égaux Le comportement de réglage des batteries
Tableau 3.5: aux débits d’air repris, alors: de chauffe et de refroidissement en mode
Types usuels de RC, Illustration 3.29:
de pleine charge et de charge partielle in-
avec et sans récupé- . . Joints à brosses, sys-
m L ∙ cp,L = m WG ∙ cp,WG dique si les vannes et les échangeurs de
ration d’humidité. tème RC rotatif.
Sans récupération Avec récupération
d’humidité d’humidité
RC de type Rotor à condensation Rotor à sorption
«régénéra-
teur»
Accumulateur ther- Accumulateur ther-
mique mique Joints
RC de type Échangeur de chaleur Échangeur de chaleur
«récupéra- à plaques à plaques
teur»
Système relié par cir-
cuit intermédiaire
58
Installations et systèmes

chaleur sont dimensionnés correctement L’évaluation de la qualité de l’air extérieur


par rapport au besoin en puissance. Les ins- est basée sur les valeurs limites de l’OMS
tabilités de réglage importantes indiquent pour poussières fines. Le tableau 3.7 liste
un surdimensionnement. Les instabilités de les valeurs limites concrètes de l’air exté-
réglage sont énergivores. Réduire la tempé- rieur. En Suisse, les stations de mesures
rature de l’eau chaude de la pompe de la suivantes déterminent les concentrations
batterie de chauffe, améliore les caractéris- de poussières fines:
tiques de régulation et le cas échéant la ]]NABEL de l’OFEV, www.bafu.admin.ch
performance de la production de chaleur. ]]ARIAS, www.arias.ch
L’inverse se produit pour les refroidisseurs ]]Diverses données régionales telles que
d’air. Les températures d’eau froide de la par exemple www.in-luft.ch et
pompe doivent ici être réglées aussi élevées umweltzentral­schweiz.ch
que possible. Si une déshumidification est
nécessaire, s’assurer que les températures La qualité exigée de l’air fourni est définie
d’eau froide de la pompe sont réglées vers dans la VDI 3803-4:2018 (projet), voir ta-
le bas, uniquement en cas de déshumidifi- bleau 3.8. L’encrassement des filtres et la
cation et pas en cas de refroidissement sans qualité de l’air extérieur permettent d’éva-
condensation. Les mesures en matière de luer si les classes de filtres utilisées sont
régulation de l’humidification ont une correctes. Les filtres plus fins conduisent
grande influence sur les besoins en énergie souvent à une perte de pression plus im-
thermique, voir paragraphe «Comporte- portante et par conséquent à une consom-
ment des utilisateurs et humidité». mation d’énergie plus élevée. Toutefois, ils
améliorent aussi la qualité de l’air et dimi-
Filtres à air nuent les besoins d’humidification.
Les filtres à air influencent également la En plus du choix de la classe des filtres, les
consommation d’énergie pour le transport classes d’efficacité énergétique Eurovent
de l’air. Les filtres doivent être remplacés jouent un rôle important pour la consom-
en principe dès que leur perte de pression mation d’énergie (illustration 3.31). La
a doublé, comparée à l’état neuf. Il est plus grande économie d’énergie est réali-
particulièrement judicieux de changer les sable en sélectionnant correctement les
filtres au printemps. C’est précisément à filtres fins au pouvoir de séparation élevé.
cette saison qu’ils sont énormément solli- Les bons produits peuvent être de 50 %
cités par le pollen. plus efficaces que les mauvais. Pour les
La qualité des filtres est choisie selon la filtres grossiers au pouvoir de séparation
VDI 6022-1:2018. Le tableau 3.6 liste les peu élevé, le choix de la classe d’efficacité
classes de filtres recommandées en fonc- influence moins la consommation d’éner-
tion de la qualité de l’air extérieur effective gie, mais à un degré toujours perceptible.
et de la qualité exigée de l’air fourni.

y tANF < tREP tANF > tREP


RC xS RC Refroidisseur d’air
100 %
Aér
och

xdz
auf
feu
r

Illustration 3.30:
Diagramme des sé-
quences de régula-
tion de tempéra- 0% tANF
– +
ture pour un traite- Séquence de chauffage Séquence de refroidissement
ment de l’air.
59
Optimisation énergétique de l’exploitation

Qualité de l’air extérieur FOU 1 (accrue) FOU 2 (élevée) FOU 3 (moyenne)


ANF 1 (propre) ISO ePM10 50 % ISO ePM1 50 % ISO ePM1 50 %
+
ISO ePM1 50 %
Tableau 3.6:
ANF 2 (contaminé) ISO ePM2,5 65 % ISO ePM10 50 % ISO ePM10 50 %
Classes recomman-
+ + +
dées de filtres en
ISO ePM1 50 % ISO ePM1 50 % ISO ePM1 50 %
fonction de la qua-
ANF 3 (très contaminé) ISO ePM1 50 % ISO ePM2,5 65 % ISO ePM10 50 %
lité de l’air neuf et
+ + +
de l’air fourni selon
ISO ePM1 80 % ISO ePM1 50 % ISO ePM1 50 %
VDI 6022-1:2018.

Tableau 3.7:
Qualité de l’air neuf PM2,5 / an PM2,5 / 24 h PM10 / an PM10 / 24 h
Valeurs limites pour
en µg/m³
la détermination de
ANF 1 (propre) < 10 < 25 < 20 < 50
la qualité de l’air
ANF 2 (contaminé) < 15 < 37,5 < 30 < 75 neuf selon VDI
ANF 3 (très contaminé) > 15 > 37,5 > 30 > 75 6022-1:2018.

Dénomi- Qualité de Recommandé pour Exemples


nation l’air fourni
FOU 1 Accrue Locaux utilisés par des personnes pré- Salles de soins et de soins intensifs avec des
sentant un risque sanitaire élevé exigences accrues
Secteurs de production industriels avec Productions non aseptiques de l’industrie
des exigences d’hygiène accrues pharmaceutique ou de la production ali-
mentaire
FOU 2 Élevée Locaux destinés au séjour durable de Locaux dans les maisons de retraite ou les
personnes crèches, salles de classe, bureaux, salles de
séjour, salles d’hôtel, salles à manger, ves-
tiaires et salles de réunion, piscines, saunas
Secteurs de production industriels avec Production alimentaire
des exigences d’hygiène modérées Tableau 3.8:
FOU 3 Modérée Salles destinées à des temps de séjour Couloirs, salles de bain, locaux de reprogra- Description des
réduits phie, de serveurs et de stockage avec peu qualités de l’air
de contaminants, blanchisseries fourni selon 3803-
Secteurs de production industriels avec 4:2018 (ébauche).
des exigences d’hygiène faibles
Illustration 3.31:
Comparaison des
Besoin annuel en énergie par type de filtres en %
besoins annuels en
100 Besoin en énergie ePM1 Besoin en énergie ePM2.5 Besoin en énergie ePM10 énergie de diffé-
90 rents filtres en %
(100 % = besoin
80 maximal) avec les
conditions stan-
70 dards de test et de
calcul selon les clas-
60
sifications d’effica-
50 cité énergétique Eu-
rovent.
40 Pouvoir de sépa-
ration des filtres
30 50/55%
60/65%
20 70/75%
A+ A B C D A+ A B C D A+ A B C D
80/85%
Classification d’efficacité énergétique Eurovent > 90%
60
Installations et systèmes

3.7 Refroidissement des externes, les utilisateurs devraient être in-


locaux formés sur leur usage correct. Pour limiter
les charges internes, des appareils tels
Les besoins en refroidissement des bâti- qu’ordinateurs, écrans, imprimantes, bea-
ments vont augmenter continuellement à mer ou machines à café doivent être éteints
l’avenir, non seulement à cause des chan- hors utilisation.
gements climatiques mais aussi en raison Les luminaires allumés génèrent aussi pen-
des installations techniques toujours plus dant la journée des charges frigorifiques
nombreuses. Ce chapitre traite du climat élevées. Pour cette raison, l’usage de la
intérieur dans ce contexte du refroidisse- protection solaire extérieure doit être opti-
ment des locaux. misé. Elle doit obscurcir suffisamment
pour limiter les charges solaires thermiques
Zones d’utilisation sans nécessiter d’éclairage.
Les besoins d’énergie pour le refroidisse- La sensibilité à la température change en
ment des locaux sont déterminés par trois fonction de l’humidité de l’air. Plus l’humi-
facteurs principaux. Ils dépendent large- dité de l’air est élevée, plus la température
ment du comportement des utilisateurs en ressentie l’est aussi. A partir d’une humidité
ce qui concerne: de l’air ambiant élevée, la température res-
]]L’usage des protections solaires exté- sentie augmente d’environ 0,5  K par
rieures tranche de 10 % h.r. Refroidir le local de 1 K
]]Le niveau des charges frigorifiques dues augmente le besoin d’énergie thermique
aux apports thermiques et d’humidité de 3 %. Par conséquent, refroidir un air
]]L’ouverture des fenêtres et des portes ambiant à 70 % h.r. pour qu’il soit ressenti
en mode de refroidissement de manière identique à un air de même
température à 40 % h.r., augmente le be-
La température ambiante atteignable, donc soin en énergie de 4,5 %. Voilà pourquoi
le besoin de puissance frigorifique, dépend les charges d’humidité sur lesquelles on
des charges frigorifiques internes et ex- peut intervenir telles que des jeux d’eau
ternes. Les protections solaires extérieures devraient être évitées pendant la période
sont là pour réduire les charges frigorifiques de refroidissement estival.

Température de Journée en été


Température de Température de Journée en hiver Température
l’air ambiant l’air extérieur l’air ambiant de l’air extérieur
29 °C 29 °C 29 °C 29 °C
27 °C Sans usage de la protection 27 °C
Sans usage de la protection solaire extérieure
28 °C solaire extérieure 25 °C 28 °C 25 °C
23 °C 23 °C
27 °C 21 °C 27 °C 21 °C
19 °C 19 °C
26 °C 17 °C 26 °C 17 °C
15 °C 15 °C
25 °C 13 °C 25 °C 13 °C
11 °C 11 °C
24 °C 9 °C 24 °C 9 °C
7 °C 7 °C
23 °C 5 °C 23 °C 5 °C
3 °C 3 °C
22 °C 1 °C 22 °C 1 °C
–1 °C –1 °C
Illustration 3.32: 21 °C –3 °C 21 °C –3 °C
Températures am- Température ambiante –5 °C Température ambiante –5 °C
biantes en été et en 20 °C selon SIA 382/1 –7 °C 20 °C selon SIA 382/1 –7 °C
–9 °C –9 °C
hiver dans un bu-
19 °C –11 °C 19 °C –11 °C
reau, sans usage de
05.06. 00:00

05.06. 03:00

05.06. 06:00

05.06. 09:00

05.06. 12:00

05.06. 15:00

05.06. 18:00

05.06. 21:00

06.06. 00:00

10.12. 00:00

10.12. 03:00

10.12. 06:00

10.12. 09:00

10.12. 12:00

10.12. 15:00

10.12. 18:00

10.12. 21:00

11.12. 00:00

la protection solaire
extérieure.
61
Optimisation énergétique de l’exploitation

L’illustration 3.34 le démontre, la déshumi- ]]Au mieux, les fenêtres s’ouvrent et se fer-


dification de l’air ambiant implique une ment automatiquement.
dépense d’énergie thermique considérable. ]]Une aération transversale est réalisable,
Étant donné que la dépense énergétique si possible en conservant un flux d’air
pour la déshumidification, donc pour le re- conduit naturellement.
froidissement latent est nettement plus éle- ]]La température de l’air extérieur peut
vée que pour le refroidissement sensible être mesurée à l’extérieur du bâtiment (et
(illustration 3.33), il faut conditionner la non pas dans les prises d’air extérieur).
température ambiante et non pas l’humi-
dité ambiante jusqu’à atteindre la zone de La masse du bâtiment est utilisable comme
confort. Il faut aussi éviter le réchauffement accumulateur thermique à condition que
des zones rafraichies en laissant entrer de certaines dalles et parois massives soient
l’air extérieur chaud par des fenêtres et des laissées brutes. Ces éléments peuvent
portes ouvertes, de même que l’aération contribuer de manière significative au re-
transversale, surtout pendant la période de froidissement nocturne pour autant que ces
refroidissement. Les quatre mesures tech- surfaces et masses soient importantes. Leur
niques suivantes en termes d’OéE peuvent capacité thermique doit atteindre au moins
influencer positivement la consommation 50 Wh/m² K. Les revêtements de sol en
d’énergie pour les zones à refroidir: béton et les chapes usuels remplissent cette
]]Refroidissement nocturne optimal condition; à noter encore que la profondeur
]]Harmonisation des séquences de chauf- de pénétration (capacité d’activation) est de
fage et de refroidissement quelques cm par jour seulement.
]]Choix de la température du fluide de Le refroidissement nocturne atteint le ré-
refroidissement sultat escompté seulement si la quantité
]]Réduction du débit d’air en mode de d’énergie requise pour la ventilation reste
refroidissement faible ce qui implique une aération natu-
L’avantage d’un refroidissement nocturne relle avec un bon flux transversal. Celui-ci
est de profiter de la masse thermique du est souvent renforcé si l’installation de ven-
bâtiment et par conséquent de diminuer tilation peut être réglée en mode air extrait.
l’énergie nécessaire au refroidissement S’il est impossible d’ouvrir les fenêtres la
mécanique pendant la journée. Pour un nuit, le fonctionnement de l’installation de
résultat concluant, plusieurs conditions ventilation doit être réglé en conséquence.
Illustration 3.33: sont à remplir, notamment: De nombreuses installations disposent
Températures res- ]]Les masses thermiques du bâtiment d’un mode de fonctionnement qui distri-
senties à une tem- doivent se trouver en contact direct avec bue et filtre uniquement l’air pulsé sans le Illustration 3.34:
pérature ambiante les zones d’utilisation. chauffer, ni le refroidir, ni le traiter d’une Besoin d’énergie
de 26 °C et à diffé- ]]Les fenêtres peuvent effectivement être quelconque manière. thermique pour la
rents teneurs en hu- laissées ouvertes la nuit (aucun risque d’ef- L’efficacité du refroidissement nocturne déshumidification à
midité de l’air inté- une température
fraction). dépend dans une large mesure de l’orienta-
rieur. ambiante de 26 °C.

Température ressentie à une température ambiante de 26 °C Besoin d’énergie thermique pour déshumidification du local (%)
27,5°C 100
90
80
70
27,0°C 60
50
40
26,5°C 30
20
10
26,0°C 0
40% 50% 60% 70% 26°C/ 26°C/ 26°C/ 26°C/
40%h.r. 50%h.r. 60%h.r. 70%h.r.
Humidité relative de l’air intérieur Caractéristiques de l’air intérieur
62
Installations et systèmes

tion du flux d’air, que ce soit avec une ven- font augmenter la consommation d’éner-
tilation naturelle ou mécanique. Pour un gie du générateur de froid.
échange thermique efficace, le flux d’air Apporter la même puissance de refroidis-
devrait être orienté directement sur la sement avec de l’air à la place de l’eau
masse bâtie et comporter des turbulences. nécessite 30 % de puissance de transport
Pour favoriser un refroidissement nocturne supplémentaire pour le déplacement de
automatique optimal, la température exté- l’air. En cas de systèmes mixtes air-eau, il
rieure ne devrait pas être mesurée par une est donc pertinent de réduire au maximum
sonde posée directement sur une paroi ex- la part d’air en faveur de l’eau. La SIA 382/1
térieure à capacité thermique élevée, ou postule que le débit d’air par personne
encore dans la conduite d’air neuf, car elle peut être réduit de moitié, respectivement
peut fournir des températures extérieures à un débit minimal de 15 m³/h pour le re-
trop hautes et ainsi retarder l’enclenche- froidissement.
ment du mode rafraichissement nocturne.
Il est aussi important que la séquence Distribution
«chauffer» soit bloquée en particulier en Conformément à la SIA382/1, les gaines
mode rafraichissement nocturne ainsi de ventilation doivent être isolées si la dif-
qu’en mode refroidissement normal (illus- férence de température entre l’air dans les
tration 3.35). Dans le cas des systèmes de gaines et l’environnement est supérieure à
chauffage dont la régulation est autonome, 5 K. Si l’air dans les gaines favorise le re-
tels que les corps de chauffe avec vannes froidissement exigé des locaux, il est pos-
thermostatiques, ce blocage nécessite une sible de renoncer à l’isolation.
intervention manuelle. Les vannes thermos- Il est important que l’isolation soit posée
tatiques devraient être réglées à 20 °C envi- dans les règles de l’art, sans discontinuité
ron, ce qui correspond souvent au niveau 3. et qu’elle n’ait pas été abimée, ce qui n’est
Au lieu de régler individuellement les pas toujours le cas pour les installations
vannes thermostatiques, l’arrêt de la pompe existantes. Une remise en état vaut souvent
de circulation de chauffage central évite un la peine dans le cadre de l’OéE. Les tuyaux
enclenchement involontaire du chauffage conduisant l’eau glacée dont la tempéra-
pendant la période de refroidissement. ture est supérieure à 12 °C n’exigent pas
Les températures du fluide de refroidisse- d’isolation dans un climat intérieur condi-
ment – eau ou air – ne doivent pas être tionné aussi longtemps que l’air ambiant
réglées plus bas que celle requise par la ne se condense pas sur les tuyaux.
puissance de refroidissement déterminée.
Les températures trop basses du fluide

Refroidissement nocturne − évolution possible de la température ambiante


Température ambiante
26°C

24°C Dépense d'énergie thermique


supplémentaire avec séquence
de chauffage active

22°C

Illustration 3.35:
Évolution de la tem- 20°C
pérature avec et 24:00 01:00 02:00 03:00 04:00 05:00 06:00 07:00 08:00 09:00 10:00
sans séquence de Heure
Refroidissement nocturne
chauffage active
Évolution avec séquence de chauffage active
pendant le refroi-
Évolution sans séquence de chauffage active
dissement nocturne.
63
Optimisation énergétique de l’exploitation

3.8 Froid de climatisation Les zones d’utilisation sont souvent occu-


Étant donné que les systèmes de climatisa- pées au-delà des périodes d’utilisation
tion sont souvent très complexes, il est habituelles (par exemple des heures de tra-
pertinent de les séparer en sous-systèmes: vail). Comme pour la régulation séparée
diffusion, distribution et génération, des locaux pour le chauffage, l’arrêt par
comme décrit par la norme SIA 411 (illus- zones de la climatisation est judicieux pen-
tration 3.36). Les mesures d’optimisation dant les vacances, les week-ends, les jours
principales dans les sous-systèmes sont fériés ou encore pendant la nuit et repré-
abordées ci-après, structurées par zones sente un objectif technique (p. ex. adapter
d’utilisation (émission), distribution de la commande des clapets). Il faut toutefois
froid et production de froid. Dans le cadre prendre en compte le temps nécessaire
d’une OéE et comme précédemment, la pour anticiper le refroidissement d’un bâti-
consommation d’énergie de ces systèmes ment pour que les températures ambiantes
peut être réduite jusqu’à 20 % tout en soient confortables pendant la journée.
remplissant les mêmes exigences. Par conséquent, le fonctionnement d’un
système basé sur le rafraichissement d’élé-
Zones d’utilisation – émission de froid ment thermo-actif (ECTA) n’est pas à
Les principes de base qui influencent les adapter aux périodes d’utilisation, mais à
besoins en énergie pour le refroidissement l’inertie de l’accumulation.
de zones particulières d’utilisation sont dé- Les différentes zones d’utilisation ont sou-
crits au chapitre 3.7. Ce chapitre traite de vent des systèmes d’émission distincts. Un
manière approfondie des aspects détermi- bureau peut ainsi être équipé avec un pla-
nants au niveau énergétique: fond refroidissant, un local serveur avec un Illustration 3.36:
]]Heures de fonctionnement appareil frigorifique à air recyclé et une ins- Exemple d’un sys-
]]Valeur de consigne des circuits frigori- tallation de ventilation avec une batterie de tème de climatisa-
fiques froid. Les températures d’eau glacée varient tion type, mis en
page avec l’outil
]]Différences de température aller / retour en fonction du système d’émission et de ses
Modula GT (SIA
critères de dimensionnement.
411).

Puits/Source Transformation Accumulation Distribution Local/émission Utilisation/exploitation Puits/Source


Production de chaleur
Chauffage

Utilisation de la chaleur perdue


Chronologie de l’optimisation énergétique de l’exploitation
Production de froid Distribution de froid Zones d’utilisation (émission)

Refroidisseur Machine Accumulateur Distribution Refroidissement de


(circuit de re- frigorifique de froid (circuit de froid surface (circuit Confort Température
froidissement) (circuit frigorifique) d’eau glacée) (circuit d’eau d’eau glacée) de l’air ambiant
Froid

glacée)
Géothermie Appareil frigorifique
(circuit de re- Refroidissement Refroidissement Température
naturel indirect à air recyclé (circuit
froidissement) d’eau glacée) infrastructures TI de l’air ambiant

Traitement de l’air
Ventilation

Refroidisse-
ment de l’air

Alimentation
en énergie
Électricité

Distribution électrique
64
Installations et systèmes

Une mesure OéE recommandée consiste à régulation ou les réseaux hydrauliques


vérifier si dans la zone exigeant la tempéra- permettent d’éviter des débits trop impor-
ture d’eau la plus basse cette dernière peut tants. Les installations bien adaptées ont
être augmentée. La température aller aux pour effet un grand écart de température
systèmes d’émission, respectivement aux également en mode de charge partielle. Si
consommateurs, est alors comparée à la l’écart est de 6 K lors du dimensionne-
température d’eau glacée au distributeur ment, il doit être encore d’au moins 3 K en
situé à l’étage. Le cas échéant, la tempéra- mode de charge partielle. Un écart plus
ture aller de l’eau glacée peut y être aug- élevé rend possible la réduction du débit et
mentée ce qui diminue le mélange avec le ainsi de l’énergie pour la circulation de
flux retour provenant des consommateurs. l’eau lors de la production de froid.
Étant donnée une charge frigorifique va-
riable en fonction des saisons, la régulation Distribution de froid
de la température d’eau glacée comman- En termes d’OéE, il s’agit d’une part de
dée par la température extérieure améliore diminuer les déperditions de froid et de
l’efficacité de la production de froid. La l’autre d’augmenter l’efficacité de la distri-
«courbe de froid» déplace alors la valeur de bution. Dans ce contexte, les points sui-
consigne de la température aller comman- vants sont traités plus en profondeur:
dée par les conditions de températures ]]Isolations
météorologiques de manière analogue à ]]Hydraulique
une courbe de chauffe (illustr. 3.38). Cette ]]Verrouillage de consommateurs sans
mesure est particulièrement adaptée pour utilisation
les batteries de froid des installations de ]]Augmentation de l’efficacité des
ventilation. En plus du déplacement saison- pompes de circulation
nier de la valeur de consigne, la tempéra-
ture aller des batteries de froid peut dé- L’isolation des circuits d’eau glacée pré-
pendre de la déshumidification. sente souvent des lacunes, surtout au ni-
Une différence de température aller – re- veau de la robinetterie. Il en résulte des
tour d’eau glacée inférieure aux valeurs de déperditions d’énergie inutiles.
planification au niveau de la machine fri- Les circuits hydrauliques sont primordiaux
gorifique, ou encore au distributeur, est pour une régulation efficace du circuit
signe d’un débit trop important. Dans ce d’eau glacée. Mélanger l’eau glacée à l’al-
cas, mettre d’abord en place des régula- ler côté consommateurs à un niveau de
tions évitant des débits trop élevés du côté température plus haut, par exemple via un
consommateurs. Ces interventions sur la circuit d’injection avec vanne à trois voies,

Température aller de l’eau de refroidissement


18 °C
Verrouillage refroidissement de l’air
16 °C

Avec déplacement de valeur de consigne


14 °C

12 °C
Exigence
déshumidification
10 °C
Illustration 3.37:
Déplacement pos-
8 °C
sible de la valeur de
Sans déplacement de valeur de consigne
consigne de la tem-
pérature aller de 6 °C
12 °C 16 °C 20 °C 24 °C 28 °C 32 °C
l’eau glacée pour
Température de l’air extérieur
refroidisseurs d’air.
65
Optimisation énergétique de l’exploitation

provoque des déperditions d’exergie. Pa- Une réduction du régime et par consé-
rallèlement, la température retour baisse quent du débit massique à 80  %, par
dans le circuit de production ce qui baisse exemple, divise le besoin de puissance par
à son tour l’efficacité énergétique de la deux découlant de la loi physique entre
production de froid. Par conséquent, il puissance et débit volumique. En première
faut vérifier tous les circuits consomma- approximation, ce dernier est à peu près
teurs en termes de déperditions d’exergie équivalent au régime d’une pompe:
et les modifier le cas échéant. 3 ∙ 3
P1 n1 m
L’illustration 3.38 montre trois circuits pos- = = ∙
1

P2 n2 m
sibles ainsi que leur comportement en 2

charge partielle. Les types de circuits adap- P1 P1


 P2 = 3 = ∙ 3
tés en fonction des types de consomma- n1 m 1

m
teurs se trouvent dans le livre «Klimakälte n2 2

heute» de l’édition Faktor Verlag, à la


page 125 [5]. P Puissance électrique [W]
Après avoir vérifié et le cas échéant adapté n Vitesse de rotation [1/s]
.
les circuits hydrauliques, il s’agit de monter m Débit massique [kg/s]
au maximum la température aller de la pro- indice 1 Avant la réduction du régime
duction de froid en se basant sur le point le indice 2 Après la réduction du régime
plus défavorable. Ce procédé consiste à
monter la température aller par palier de La valeur générale suivante est admise: la
1 K jusqu’à ce que la vanne de régulation puissance de la pompe ne doit pas dépas-
du groupe de consommateurs qui néces- ser environ 1 % de la puissance de l’évapo-
site la température aller la plus basse soit rateur (= puissance frigorifique). Si les
complètement ouverte. Ensuite, la tempé- pompes sont inefficaces, il peut être éco-
rature aller centrale ou de l’étage est à nomiquement intéressant de les rempla-
nouveau baissée de 0,5 K pour que la cer. Les nouveaux moteurs de pompe
vanne refonctionne en mélange. Il est ainsi doivent atteindre au minimum la classe
assuré qu’elle fonctionne à nouveau dans d’efficacité IE3.
la plage de régulation planifiée.
Pour les circuits hydrauliques, les sections Production de froid
à débit variable devraient être équipées La pièce maitresse de la production de
avec des pompes de circulation réglables. froid, la machine frigorifique, comporte

Circuit d’étranglement
TR TR TR
100 % 50 % 0%

TA TA TA
Circuit d’injection avec vanne à 2 voies
TR TR TR
100 % 50 % 0%

TA TA TA
Illustration 3.38:
Circuit mélangeur
Circuits hydrau-
TR TR TR
liques possibles
pour consomma-
teurs de froid avec
100 % 50 % 0%
comportement en
TA TA TA
charge partielle.
66
Installations et systèmes

souvent un grand potentiel d’optimisa- 1. Augmenter la température de l’eau


tion. Des connaissances approfondies sont glacée
cependant nécessaires pour le réaliser plei- A la suite des optimisations effectuées
nement. Une étape importante consiste à dans les zones d’utilisation, la température
analyser le circuit du fluide frigorifique d’eau glacée peut être augmentée. L’illus-
dans la machine frigorifique. Le dia- tration 3.41 montre un exemple avec une
gramme log(p),h de l’illustration 3.39 le augmentation de température de 2 K.
décrit à titre d’exemple. L’illustration 3.40 Cette mesure simple à mettre en œuvre
représente un instantané des valeurs de techniquement permet d’économiser
mesures d’une machine frigorifique en jusqu’à 2,5 % de l’énergie électrique par K
pleine charge, analysées à l’aide de l’outil dans le circuit de production d’eau glacée.
d’analyse ClimaCheck.
2. Réduire le gradient de l’évaporateur
Exemple La qualité de l’évaporateur dépend de la
L’exemple suivant examine les potentiels différence de température entre l’eau gla-
d’optimisation au moyen d’une vue instan- cée et l’évaporation (gradient).
tanée. Cependant, pour les considérations
énergétiques, il est impératif d’analyser les Δtévap. = tEG,évap.SORTIE – to
valeurs mesurées sur une période de fonc-
tionnement plus longue. Selon les valeurs Δtévap. Gradient de l’évaporateur
de l’illustration 3.40, l’EER (Energy Effi- tEG,évap.SORTIE Température de l’eau glacée à
ciency Ratio, donc le rendement) de la la sortie de l’évaporateur
machine frigorifique à pleine charge s’élève to Température d’évaporation du
à 2,42. Cependant, pour les machines fri- fluide frigorifique
gorifiques de 184 kW refroidies par de
l’eau, la valeur limite de l’EER est de 4,65 Un évaporateur dimensionné dans les
selon la norme SIA 382/1, respectivement règles de l’art de même type que dans cet
le guide «Production efficiente de froid» exemple a un gradient de 2 à 4 K, cepen-
édité par l’OFEN [6]. Afin d’améliorer l’effi- dant la valeur constatée est de 12,2 K.
cacité de la production de froid, les me- Pour optimiser le gradient, l’évaporateur
sures suivantes sont en principe possibles: doit être redimensionné et remplacé ce qui
pression p [bar]

Sous-refroidissement

Liquide Vapeur Gaz

Séparateur d’huile
Condenseur
Collecteur du
fluide frigorigène
Filtre/déshydrateur
Soupape de détente

Évaporateur Compresseur
(refroidisseur)

Surchauffe

Illustration 3.39:
Circuit frigorifique
Travail
avec composants
(établi avec
CoolPack). Enthalpie h [kJ/kg]
67
Optimisation énergétique de l’exploitation

implique des coûts d’investissement élevés ment des refroidisseurs et ventilateurs de


dépassant souvent le cadre d’une OéE. refroidissement déterminent la taille de la
Pour chaque K de gradient, la consomma- surface utilisée pour le refroidissement.
tion d’énergie du compresseur est réduite Plus la surface de refroidissement est
de 2,5 %. grande, plus les températures de refroidis-
sement utilisées sont basses et plus la
3. Baisser la température de l’eau de consommation d’énergie est importante
refroidissement pour les ventilateurs de refroidissement.
Il est possible d’utiliser les rejets ther- Ces deux aspects doivent être coordonnés
miques du condenseur pour le chauffage. de manière optimale en termes d’énergie.
Ce point est traité au chapitre 3.12 «Utili- L’utilisation du potentiel de basses tempé-
sation de la chaleur perdue». Sans utilisa- ratures de l’air extérieur implique un dé-
tion des rejets thermiques ou encore s’il placement de la valeur de consigne des
n’y a pas de consommateurs des rejets, la températures de refroidissement au-des-
chaleur de condensation de la machine fri- sus de la température de l’air extérieur. Le
gorifique parvient à l’air libre à travers le gradient, c’est-à-dire la différence entre la
refroidissement. Deux paramètres contri- température de l’air extérieur et la tempé-
buent de manière déterminante à un re- rature de sortie du refroidisseur eau-glycol,
froidissement efficace: par exemple pour un aérorefroidisseur sec
]]L’exploitation complète des surfaces de bien dimensionné, est d’environ 6 K. Dans
refroidissement disponibles. l’exemple mesuré (illustration 3.40), le gra-
]]L’utilisation des basses températures de dient est de 9 K, à une température de l’air
l’air extérieur jusqu’à la pression d’évapo- extérieur de 31,6 °C.
ration minimale possible. Grâce à ces deux mesures simples et ra-
pides à mettre en œuvre pour abaisser la
La régulation de puissance des refroidis- température de l’eau de refroidissement,
seurs influence la température de refroidis- jusqu’à 2,4 % d’énergie électrique peuvent
sement. L’enclenchement et le déclenche-

Temp. in = 40,6 °C 3 Temp. out = 46,6 °C

Sub Cool = 4,1 K 4


Condenseur
Condensing = 54,6 °C
Comp. out = 81,0 °C
Cap. Heat = 234 kW
COP = 3,10 Power in = 76 kW

Comp. efficiency = 64 %

Cap. Cool = 184 kW


Évaporation = 0,2 °C
EER = 2,42
Super Heat = 7,3 K
2
Évaporateur

Temp. out = 9,5 °C 1 Temp. in = 12,4 °C Illustration 3.40:


Températures mesu-
Potentiels d’optimisation rées au moyen de
1) Niveau de température circuit d’eau glacée l’outil ClimaCheck
2) Différence de température fluide frigorifique-eau de refroidissement condenseur (gradient) et puissances résul-
3) Niveau de température fluide de refroidissement
tantes à pleine
4) Différence de température fluide frigorifique-fluide de refroidissement condenseur (gradient)
charge.
68
Installations et systèmes

être économisés par K dans le circuit de


refroidissement.

4. Réduire le gradient du condenseur


La qualité du condenseur dépend de la dif- Tableau 3.9:
férence (gradient) entre la température du Aperçu des mesures
fluide de refroidissement ou de chaleur d’optimisation ef-
rejetée et la température de condensation. fectuées.

Mesure d’optimisation Sans Avec Compa-


Δtcond. = tc – tE–G,cond.SORTIE raison
1. Température de sortie 9,5 °C 11,5 °C + 2 K
Δtcond. Gradient condenseur eau de refroidissement à
tE–G,cond.SORTIE Température de sortie du l’évaporateur
mélange eau-glycol au
Puissance frigorif. évaporateur 184 kW 184 kW –
condenseur
tc Température de condensa- Puissance abs. compresseur 75,7 kW 71,7 kW – 5 %
tion du fluide frigorifique Puissance therm. condenseur 234,5 kW 232,8 kW – 1 %
EER 2,42 2,57 6 %
Un condenseur dimensionné de manière
COP 3,10 3,25 5 %
optimale a un gradient de 1 à 2 K. Dans
l’exemple il est de 8 K. 2. Réduction du gradient 12,2 K 4K – 8,2 K
évaporateur
Pour optimiser le gradient, le condenseur
doit être redimensionné et remplacé, ce qui Puissance frigorif. évaporateur 184 kW 184 kW – 
implique des coûts d’investissement élevés Puissance abs. compresseur 75,7 kW 60,0 kW – 21 %
dépassant souvent le cadre d’une OéE. Par Puissance therm. condenseur 234,5 kW 227,9 kW – 3 %
gradient K, la consommation d’énergie du
EER 2,42 3,06 26 %
compresseur est réduite de 1,7 %.
Le tableau 3.9 résume les résultats des COP 3,10 3,80 23 %
quatre mesures. En mettant en œuvre l’en- 3. Réduction de la tempéra- 40,6 °C 37,6 … – 3 …
semble des quatre mesures dans notre ture de l’eau de refroidisse- 16 °C – 24,6 K
exemple, les économies s’additionne- ment
raient, elles pourraient s’élever à plus de Température de l’air extérieur 31,6 °C 31,6 … –
40 % (illustration 3.41)! 22 °C
Les quatre mesures d’optimisation décrites
Puissance frigorif. évaporateur 184 kW 184 kW –
sont de nature technique. Une mainte-
nance régulière et le contrôle continu des Puissance abs. compresseur 75,7 kW 70,2 … – 7,3 …
37,2 kW – 50,9 %
températures de fonctionnement contri-
buent également à une production de Puissance therm. condenseur 234,5 kW 230,5 … – 1,7 …
froid efficace sur le long terme. 209,2 kW – 10,8 %
Une autre condition préalable est la pro- EER 2,42 2,62 … 8,3 …
preté des échangeurs de chaleur afin de 4,94 104,1 %
garantir un bon transfert de chaleur. Les COP 3,10 3,3 … 6,5 …
échangeurs traversés par un flux d’air s’en- 5,6 80,6 %
crassent rapidement et sont à nettoyer
4. Réduction du gradient 8K 2K – 6 K
périodiquement dans les règles de l’art. La condenseur
brochure de l’OFEN «Réduisez vos charges
Puissance frigorif. évaporateur 184 kW 184 kW –
par un Froid Efficace!» (mesure 1) [7] four-
nit des informations plus détaillées à ce Puissance abs. compresseur 75,7 kW 65,0 kW – 14%
sujet. Puissance therm. condenseur 234,5 kW 228,7 kW – 3%
EER 2,42 2,83 17%
COP 3,10 3,52 14%
69
Optimisation énergétique de l’exploitation

Illustration 3.41:
Potentiel cumulé
des mesures d’opti-
misation 1 à 4.

Pression p [bar]

20
0
03

00
0,0 40 0
0,00 0,005 0,0060

0,
50,00 0,0070
0,0080

,70
40,00 0,0090

s=1
0,010
30,00

Liquide Vapeur Gaz


80

70 0,015
20,00

5
60 0,020

1,7
s=
50
Circuit frigorifique Mesures d’optimisation 3 + 4 0,030
avant optimisation 40
10,00
9,00 0,040

0
1,8
30
8,00

s=
0,050
7,00 Circuit frigorifique mesures

0
5

1,9
1,8
20 0,060
6,00 d’optimisation 1 – 4

s=
s=
0,070

5
1,9
5,00 10 0,080

s=
0,090
4,00

0
Mesures d’optimisation 1 + 2 0,10

2,0
0

s=
3,00

5
2,0
0,15
-10

s=
2,00 0,20

0
2,1
-20 s=

5
2,1 0,30
s=

-30
1,00 0
2,2
0,40
0,90
s=

0,80 0,50
0,70
-40 0,60
0,60
0,70
0,50
x = 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 -40 -20 0 20 40 60 80 100 120 140 160
s = 1,00 1,20 1,40 1,60
140 160 180 200 220 240 260 280 300 320 340 360 380 400 420 440 460 480 500 520 540
Enthalpie h [kJ/kg] Travail
Travail

Mesures d’optimisation 1 – 4 Sans Avec Comparaison


Température de sortie de l’eau de refroidissement à l’évaporateur 9,5 °C 11,5 °C + 2 K
Température d’évaporation 0,2 °C 10,4 °C + 10,2 K
Température d’entrée du fluide de refroidissement au condenseur 40,6 °C 37,6 °C –  3 K
Température de condensation 54,6 °C 45,6 °C –  9 K
Puissance frigorifique évaporateur 184 kW 184 kW –
Puissance absorbée compresseur 75,7 kW 43,0 kW –  43 %
Puissance thermique condenseur 234,5 kW 212,4 kW –  10 %
EER 2,42 4,28 + 77 %
COP 3,10 4,90 + 58 %
70
Installations et systèmes

3.9 Air comprimé Zones d’utilisation – consommateurs


Les installations d’air comprimé sont éner- Côté consommateurs, trois mesures pour
givores et occasionnent surtout des rejets améliorer l’efficacité énergétique devraient
thermiques. Près de trois quart de l’éner- être prises en considération:
Illustration 3.42: gie injectée est transformée en chaleur. ]]La déconnexion des consommateurs très
Flux d’énergie Dans le cadre d’une OéE, la priorité des occasionnels et/ou des consommateurs
d’une installation mesures à prendre s’établit en fonction très éloignés de la production principale
typique d’air com- des potentiels d’efficacité et commence d’air comprimé. Ils peuvent être alimentés
primé jusqu’aux par conséquent avec les consommateurs. par des générateurs décentralisés ou rem-
consommateurs (1), La procédure détaillée et les différents ou- placés par des appareils électriques (p. ex.
en passant par le ré- tils utiles à l’OéE des installations d’air des outils).
seau d’air comprimé comprimé sont disponibles sur le site ]]Le contrôle du niveau de pression maxi-
(2) et la génération
www.druckluft.ch. mal et du volume d’air requis.
d’air comprimé (3).
]]Le contrôle de tous les raccordements en
Énergie termes de fuites.
électrique
Environnement
1,5 % Les entraînements fonctionnant à air com-
98,5 % primé peuvent consommer jusqu’à 10 fois
plus d’énergie que les entraînements élec-
Installation d’air comprimé triques. Si des consommateurs doivent être
remplacés, passer dans la mesure du pos-
sible à des appareils et composants à en-
traînement électrique.
5 % (3) Déperdition moteurs Clarifier pour chaque consommateur le
niveau de pression minimal requis. Si des
80 % (3) Compression (rejets thermiques) petits consommateurs isolés avec des exi-
(2) & (3) Pertes de pression/ gences de niveaux de pression élevées Illustration 3.43:
2%
(3) Sécheur sont repérés, vérifier s’ils devraient être ali- Schéma d’une ins-
4 % (1) & (2) Fuites mentés par un générateur d’air comprimé tallation d’air com-
décentralisé. primé avec consom-
1 % (1) Pertes d’expansion Le risque de fuite des tuyaux de raccorde- mateurs (1), réseau
ment d’air comprimé et des couplages d’air comprimé (2)
8 % Énergie utile d’air comprimé aux consommateurs et génération d’air
augmente avec le vieillissement des instal-
comprimé (3).

Outil 1

Sécheur Filtres Réservoir


à air Régulation
comprimé

Compresseurs Machine
Séparateur de
condensat

Outil 2

Traitement Outil 3

(3) Centrale d’air comprimé (2) Réseau d’air comprimé (1) Consommateurs
71
Optimisation énergétique de l’exploitation

lations. Leur remplacement périodique 3.10 Électronique du bâtiment


peut diminuer les pertes de manière dras- L’électronique du bâtiment englobe essen- Volker Wouters
tique. tiellement les installations pour l’approvi-
sionnement et la distribution de l’énergie
Réseau d’air comprimé ainsi que les installations de sécurité, de
Pour les tuyaux à air comprimé, le taux de protection incendie et de communication.
fuite augmente de 20 à 80 % avec les an- Toutes ces installations n’ont pas le même
nées. Le taux à viser est de 5 à 10 %. Les potentiel en terme d’OéE. L’illustration 3.44
appareils de mesure à ultrasons permettent montre les potentiels par type d’installa-
de repérer les fuites de manière fiable au tion.
niveau des couplages et des vannes. Si des
fuites sont repérées, il faut les marquer et Compensation de courant réactif
les éliminer. Les consommateurs inductifs chargent le
réseau de puissance réactive ce qui aug-
Génération d’air comprimé mente les pertes de transmission dans les
Les deux mesures suivantes améliorent câbles. Des installations de compensation
l’efficacité des générateurs d’air com- de courant réactif ou des convertisseurs de
primé: fréquence placés correctement contri-
]]La réduction du niveau de pression de buent à réduire ces pertes en cas de mo-
consigne au réservoir à air comprimé. teurs et/ou de consommateurs inductifs
]]La déconnexion automatique des plus importants. Une installation de com-
consommateurs et l’arrêt de la génération pensation de courant réactif peut être di-
d’air comprimé lorsqu’il n’est pas utilisé. mensionnée sur la base de la facturation
par l’entreprise d’approvisionnement en
La pression de consigne du réservoir à air énergie. Cela permet également de vérifier
comprimé peut être réduite jusqu’à ce la rentabilité d’une telle installation avant
qu’elle corresponde à la pression maximale de la réaliser.
requise des consommateurs. Les coûts
énergétiques augmentent d’environ 7 % Installations ASC statiques (fonction-
pour chaque bar de pression supplémen- nement sur batterie)
taire dans le réseau. Les alimentations sans coupure (ASC) ap-
S’il n’y a pas besoin d’air comprimé le provisionnent les consommateurs sensibles
week-end, pendant les vacances d’entre- en cas de panne de courant et améliorent
prise ou la nuit, le générateur doit être ar- la qualité de la tension du réseau en géné- Illustration 3.44:
rêté automatiquement ou manuellement. ral. Pour différentes raisons, ces installa- Estimation du po-
Si seuls des consommateurs isolés sont tions sont souvent surdimensionnées et tentiel d’économie
concernés par de telles interruptions, ils leur rendement n’est pas optimal. En fonc- de différents équi-
peuvent être déconnectés du réseau par tion du type d’installation et de la charge pements élec-
des vannes à bille. Important: les vannes à d’exploitation, 5 à 10 % de la puissance de triques. (Source:
V. Wouters, HSLU)
bille doivent être ouvertes lentement lors
de la remise en marche, sinon la génération Équipement Faible Modéré Grand
d’air comprimé peut être endommagée. Compensation de courant
réactif
Installation ASC

Éclairage de sécurité

Chauffage électrique

Section de câbles

Porte électrique

Équipement à courant faible


72
Installations et systèmes

l’installation est perdue sous forme de re- électrique. La température d’enclenche-


jets thermiques directement à l’ASC. Ces ment ne devrait pas être réglée au-dessus
rejets doivent parfois être évacués par re- de 3 °C. Les chauffages pour chenaux et
froidissement. Il faut aussi tenir compte des chemins d’accès devraient également être
batteries qui devraient être entreposées commandés par sonde d’humidité ce qui
dans un local à température ambiante garantit qu’ils ne soient pas enclenchés lors
entre 20 à 25 °C. Étant donné que la partie de basses températures sans chute de
ASC de l’appareil résiste peu de temps neige. Pour ces chauffages également, la
(<  1 h) aux températures jusqu’à 40 °C, il température d’enclenchement ne devrait
peut être judicieux de placer les batteries pas être réglée au-dessus de 3 °C.
dans un local séparé.
Dimensionnement des câbles
Installations d’éclairage de sécurité Les câbles longs et sous-dimensionnés
L’éclairage de sécurité fait partie de l’éclai- peuvent entraîner des pertes considé-
rage de secours. Elle garantit en cas de rables. L’intensité électrique et la durée de
panne de réseau une évacuation d’un local fonctionnement sont déterminantes. Dans
ou d’un bâtiment en toute sécurité. Les certaines circonstances, les coûts pour le
signaux de secours lumineux fonctionnent renforcement (augmentation de la sec-
souvent en régime permanent. Dans les tion) des câbles d’alimentation avec des
bâtiments pour lesquels ceci n’est pas durées de fonctionnement et des charges
exigé de manière explicite, il est possible élevées sont amortis en très peu de temps.
de les déclencher ou de les mettre en veille
en dehors des périodes d’utilisation. En cas Portes tournantes et portes carrousels
de doute, une telle mesure doit être coor- Pour les portes tournantes et les portes
donnée avec l’autorité compétente. carrousels à entraînement électrique, il est
possible d’adapter le mode de fonctionne-
Chauffages électriques pour antennes ment. L’entraînement peut être déclenché
satellites, chenaux et chemins d’accès en l’absence d’utilisateurs ou durant les
Pour empêcher que les unités de réception périodes où le bâtiment n’est de manière
satellite (antennes paraboliques) des bâti- générale pas utilisé.
ments en montagne (en particulier des hô-
tels et chalets) soient enneigées, des chauf- Équipements et installations à cou-
fages au sol électriques sont posés sous ces rant faible
unités. Ces chauffages devraient être évités Les équipements à courant faible suivants
et s’ils sont indispensables ils doivent être en font partie:
équipés au moins d’une sonde d’humidité/ ]]Équipements de détection et de préven-
de neige. Idéalement, la pose à une hauteur tion d’incendie
suffisante de l’unité de réception permet ]]Système de haut-parleurs et d’alarme
simplement de renoncer à tout chauffage électro-acoustique

Durée de vie de la batterie [ans]


11
Batterie 10 ans
10
9
8
7
6
Batterie 5 ans
Illustration 3.45: 5
4
Durées de vie de
3
batteries ASC versus 2
température am- Batterie 3 ans
1
biante. (Source: 0
17,5 20 22,5 25 27,5 30 32,5 35 37,5 40 42,5
Control Enginee-
Température [°C]
ring)
73
Optimisation énergétique de l’exploitation

]]Horloges électriques d’utilisation. Il existe deux cas de figure:


]]Équipements de surveillance vidéo fonctionnement en dehors du temps de
]]Automation du bâtiment travail et fonctionnement sans bénéfice.
Le déclenchement ciblé des équipements
Les équipements de signalisation utilisés TIC en dehors des périodes d’utilisation
pour la protection des personnes dans les permet de réduire les deux types de fonc-
bâtiments ou encore pour l’évacuation sé- tionnements de manière significative (illus-
curisée du bâtiment se prêtent peu à une tration 3.47).
OéE. Par contre, il vaut la peine d’examiner
de plus près les équipements suivants:
Pour les équipements de surveillance
vidéo qui ne sont pas visualisés en perma-
nence, les écrans de surveillance peuvent
être basculés en «mode économie d’éner-
gie» lorsqu’ils ne sont pas consultés. Il en
va de même pour les horloges qui ne sont
pas visualisées en dehors des périodes
d’utilisation.
Les équipements de prévention incen-
die diminuent le risque d’incendie en rédui-
sant la teneur en oxygène. Plus la teneur en
oxygène est faible, plus le risque d’incendie
est faible et plus les besoins en énergie sont
élevés. Les mesures suivantes permettent
d’économiser jusqu’à 30 % d’énergie élec-
Illustration 3.46: Illustration 3.47:
trique pour diminuer la teneur en oxygène:
Durées d’amortisse- Installations élec-
]]Passages d’entrée pour câbles étanches
ment de câbles triques: fonctionne-
d’alimentation élec-
au gaz ment en dehors du
trique en fonction ]]Joints de qualité pour les portes temps de travail et
des heures de fonc- ]]Peintures synthétiques (étanches à la fonctionnement
tionnement annuel diffusion) pour les plafonds, parois et sols sans bénéfice.
et du taux de (Source: Swiss
charge par rapport Les équipements technologiques de Energy Codes –
à la charge maxi- l’information et de la communication Revision SIA 380/4,
male selon les (TIC) assurent la transmission de données Teilprojekt 7:
normes. (Source: et de parole et occupent la bande passante Verlustoptimierte
Peter Bryner, Elektroinstallatio-
en continu, même en dehors des périodes
Electrosuisse) nen)

Années
20 Puissance [%]
Fonctionnement utile
100
16 Fonctionnement en
80 dehors du temps de
travail
12 60 Fonctionnement
sans bénéfice
Heures de fonction- 40
8
nement annuel
20
2000
4
0
4000 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 Heures
0 8000
60% 70% 80% 90% 100% Plages horaires en Temps de travail Plages horaires en
Charge du câble d’alimentation dehors du temps de travail dehors du temps de travail
74
Installations et systèmes

3.11 Automation du bâtiment tionnement de base (valeurs de consigne,


Olivier Steiger L’automation du bâtiment englobe tous courbes de chauffe, programmes de minu-
les dispositifs pour la commande, la régu- terie, etc.). Cela permet de mettre en
lation, la surveillance et l’optimisation des œuvre certaines mesures OéE de manière
installations techniques du bâtiment. L’en- (en partie) automatisée.
semble de ces dispositifs est appelé
système(s) de gestion technique du bâti- OéE par automation intégrale du bâ-
ment (SGTB). La GTB fait converger les dif- timent et en fonction des besoins
férents corps de métier et pour cette rai- Les installations techniques du bâtiment
son elle joue un rôle prépondérant dans devraient être exploitées de sorte que les
une OéE [8]. exigences annoncées soient respectées
La GTB assure que les différentes installa- avec une consommation d’énergie la plus
tions agissent de concert et soient exploi- faible possible. La norme européenne [9]
tées en fonction des besoins. Un monito- fournit des aides pour:
rage technique permet par ailleurs la ]]La planification d’un système GTB qui
transparence quant aux mesures d’optimi- contribue de manière significative à une
sation et au contrôle des résultats des bonne efficacité énergétique du bâtiment.
mesures OéE. Les solutions IoT (Internet of ]]L’estimation de l’efficacité des installa-
Things) sont de plus en plus utilisées. Elles tions techniques à différents degrés d’au-
exploitent encore davantage le potentiel tomation.
d’optimisation et rendent possibles de
nouvelles applications dans le bâtiment. Le C’est l’exploitation des installations tech-
terme IoT désigne de façon générale la niques en fonction des besoins et des pré-
mise en réseau d’objets physiques, entre sences qui économise de l’énergie, par
eux et avec Internet, par exemple la saisie exemple en faisant fonctionner l’éclairage
sans fil de la qualité du confort d’un local et la ventilation uniquement lors de la pré-
et le suivi automatique de son optimisa- sence d’utilisateurs. La chaleur et le froid
tion. Il est probable qu’à l’avenir des sys- doivent également être fournis dans les
tèmes d’automation optimisent de ma- locaux en fonction des besoins.
nière autonome les paramètres de fonc-

Saisie et
transmission
des données
Optimisation de de mesure Contrôle de
l’exploitation plausibilité
Illustration 3.48:
Le monitorage
technique sert au
contrôle de résultat
d’une OéE. Les Recomman- Analyse des
étapes du monito- dations données
rage technique (de
la saisie des don-
nées de mesure
jusqu’à l’évaluation
finale) sont mises
en évidence par des Interprétation Visualisation
couleurs. Les étapes
ultérieures de l’OéE
sont sur fond gris.
Analyse
(Source: Haute Évaluation comparative
finale (benchmarking)
école spécialisée de
Lucerne)
75
Optimisation énergétique de l’exploitation

Les effets d’économie d’énergie des sys- photovoltaïque, l’électricité des communs,
tèmes GTB peuvent encore être renforcés les flux de chaleur pour le chauffage et
en tenant compte de l’interaction des diffé- l’eau chaude. Le monitorage technique
rents systèmes – on parle alors de GTB inté- surveille en outre les modes et états de
grale. Pour donner un exemple, l’incidence fonctionnement des installations essen-
de la lumière du jour dans le bâtiment peut tielles, telles que la RC ou encore l’utilisa-
être commandée par des dispositifs de pro- tion des rejets de chaleur. Le monitorage
tection solaire automatiques. Une telle ré- technique permet de contrôler les résultats
gulation est utile pour soutenir les systèmes des mesures OéE. Il fournit en outre une
d’éclairage, de chauffage et de rafraichisse- base solide pour des étapes d’optimisation
ment. Le tableau 3.10 résume une sélection supplémentaires.
de fonctions GTB influençant l’efficacité Le processus du monitorage technique
énergétique des bâtiments. peut être divisé en différentes étapes (illus-
tration 3.48) [11]. Tout d’abord, les don-
Contrôle des résultats par monito- nées sont mesurées à l’aide de sondes.
rage technique Chaque sonde doit être adaptée aux me-
Le monitorage technique comprend la sai- sures à effectuer et installée dans les règles
sie de la consommation d’énergie et des de l’art. La transmission des données peut
autres consommations des réseaux d’ap- se faire par différents canaux, par exemple
provisionnement ainsi que l’état des instal- via un réseau local, des réseaux sans fil ou
lations dans le bâtiment [10]. Il est utilisé un cloud.
pour déterminer et représenter les flux La plausibilité des données obtenues doit
d’énergie, par exemple la consommation ensuite être vérifiée. Les données invalides
électrique d’une pompe à chaleur, la pro- sont identifiées et supprimées ou corri-
duction d’électricité d’une installation gées. L’analyse ultérieure des données est
l’élément central du monitorage. Elle sert
Systèmes de gestion de l’énergie à reconnaître les influences et corrélations
(SGE) déterminantes dans les données. À cette
Outre l’OéE, les énergies renouvelables fin, des méthodes statistiques (moyenne,
sur le marché de l’électricité et la analyse de la régression ou de la variance)
consommation accrue d’électricité pro- et stochastiques (détection des valeurs ir-
duite sur site (autoconsommation)
réalistes, analyse par regroupement) sont
gagnent en importance. L’objectif est
utilisées. La visualisation doit ensuite four-
d’utiliser au maximum les énergies re-
nir un aperçu concis des indicateurs les
nouvelables et parallèlement de réduire
au maximum la charge sur le réseau de plus importants (par exemple, les consom-
distribution. mations d’énergie). Les résultats de l’ana-
Les SGE font partie des solutions tech- lyse des données sont souvent comparés
niques pour y parvenir. Ils mesurent les aux valeurs de planification ou à des va-
flux d’énergie dans le bâtiment, tels leurs de référence d’autres installations. Il
que la production d’électricité de l’ins- est ainsi possible de donner en peu de
tallation PV, la consommation élec- temps des informations sur l’état de fonc-
trique des principaux consommateurs tionnement des installations surveillées.
(mobilité électrique, pompes à chaleur, L’évaluation finale résume les résultats de
appareils électroménagers) et l’injection
l’analyse des données et de l’analyse com-
dans le réseau de distribution. Afin
parative aux valeurs de référence.
d’injecter le moins possible d’électricité
issue de production propre dans le ré-
seau, certains consommateurs sont en- Solutions IoT pour l’OéE
clenchés lorsque la production est excé- La GTB permet de surveiller et d’optimiser
dentaire. L’énergie excédentaire peut des systèmes techniques du bâtiment au
aussi être stockée thermiquement ou niveau énergétique. Cependant, les solu-
dans une batterie. tions standards sont souvent complexes et
rigides, en partie à cause de la technologie
76
Installations et systèmes

Variante conventionnelle Variante énergétiquement très efficace


Régulation du mode de chauffage et de refroidissement
Régulation de l’émission Régulation séparée des locaux par vannes Régulation séparée des locaux avec communication
thermostatiques ou régulateur électro- entre dispositifs de régulation et système GTB;
nique régulation basée sur la présence
Régulation de la température Régulation en fonction des conditions cli- Régulation en fonction des besoins, p. ex. sur la
d’eau chaude/d’eau froide dans le matiques base de la valeur de réglage de la température inté-
réseau de distribution rieure
Verrouillage entre la régulation Aucun verrouillage Verrouillage complet: il est assuré au moyen d’une
côté chauffage et côté refroidisse- fonction d’automatisation excluant le chauffage et
ment de l’émission et/ou de la dis- le refroidissement simultanés
tribution
Régulation du producteur de cha- Régulation de la température variable en Régulation variable de la température en fonction
leur/froid fonction de la température extérieure de la charge
Régulation de la production d’eau chaude sanitaire
Régulation de la charge de l’accu- Régulation automatique à 2 points et dé- Régulation automatique à 2 points, déclenchement
mulateur d’eau chaude sanitaire clenchement de charge planifié de charge planifié et régulation en fonction des be-
soins de la température aller
Régulation de la pompe de circu- Fonctionnement continu Avec programme temporel
lation d’eau chaude sanitaire
Régulation de la ventilation et de la climatisation
Régulation du débit d’air fourni Aucune régulation automatique: l’installa- Régulation basée sur la présence: l’installation fonc-
au niveau du local tion fonctionne en continu (p. ex. commu- tionne en fonction de l’occupation effective (inter-
tateur manuel) rupteurs, capteurs infrarouges, etc.)
Régulation de la température am- Régulation en continu: débit d’air ou tem- Débit d’air et température de l’air fourni avec
biante par l’installation de ventila- pérature de l’air fourni avec consigne va- consigne variable au niveau du local avec compen-
tion riable au niveau du local; les valeurs de sation de la charge de chauffage/frigorifique
consigne pour la température ambiante
sont réglées par local
Régulation automatique du débit Régulation à 2 points en fonction des ho- Régulation automatique du débit d’air ou de la
d’air ou de la pression au niveau raires: débit fourni en continu pour une pression avec réinitialisation de la pression: débit
de la centrale de traitement d’air charge maximale de tous les locaux pen- d’air fourni en fonction de la charge pour les be-
dant la période d’occupation nominale soins de tous les locaux raccordés
Régulation de l’éclairage
Commande basée sur l’occupa- Interrupteur manuel marche/arrêt Commande en fonction de la présence: l’installa-
tion tion fonctionne en fonction de l’occupation effec-
tive (interrupteurs, capteurs infrarouges etc.)
Régulation de l’intensité lumi- Manuellement par local/zone; il est pos- Variateur automatique: l’éclairage est réduit lorsque
neuse sible d’éteindre les lampes avec un inter- la lumière du jour augmente
rupteur manuel dans le local
Commande des stores
Commande des stores Régime manuel ou fonctionnement moto- Régulation combinée de l’éclairage, des stores et
risé avec commande manuelle des installations CVC pour l’optimisation énergé-
tique des différentes installations en fonction de
l’occupation des locaux
Gestion technique des foyers domestiques et du bâtiment
Gestion des horaires de fonction- Enclenchement manuel (mise en marche Régulation individuelle selon programme temporel
nement de l’installation) défini; phases variables de préconditionnement
Informations relatives à la Uniquement information sur valeurs ac- Analyse, évaluation de la performance, évaluation
consommation d’énergie tuelles (p. ex. températures, valeurs de me- d’aspects environnementaux et énergétiques à
sures) l’intérieur
Récupération de chaleur et redis- Utilisation immédiate des rejets ther- Commande de l’utilisation des rejets thermiques ou
tribution de la chaleur miques ou redistribution de la chaleur de la redistribution de la chaleur
Tableau 3.10: Fonctions GTB qui influencent l’efficacité énergétique des bâtiments (sélection). (Source: EN 15232-1)
77
Optimisation énergétique de l’exploitation

des réseaux filaires et du traitement cen- 3.12 Utilisation de la chaleur


tralisé des données. Ces systèmes sont de perdue
plus en plus remplacés par des appareils
décentralisés et moins coûteux. Ils ne sont Par utilisation de la chaleur perdue (UCP), Angelo Lozza
pas connectés à un ordinateur central, on entend la réutilisation de la chaleur
mais entre eux via des réseaux sans fil et le générée par un processus, qui est sinon
cloud. Ce réseau d’objets physiques inter- évacuée sans être utilisée. La récupération
connectés est appelé IoT et ouvre un large de chaleur (RC) est la forme la plus connue
éventail d’utilisations dans le bâtiment. d’UCP et utilisée depuis longtemps pour
Les sondes et compteurs filaires conven- les installations de ventilation. Elle n’est
tionnels, par exemple pour la consomma- pas abordée ici.
tion d’électricité et de chaleur, sont de plus Les rejets thermiques sont générés princi-
en plus remplacés par des sondes sans fil palement dans l’artisanat et l’industrie ainsi
et plus économiques. Il est possible de les que dans la climatisation et le refroidisse-
poser en grand nombre et indépendam- ment des bâtiments tertiaires et des instal-
ment du câblage existant du bâtiment. Les lations sportives. Elle est en général utilisée
bâtiments et leurs systèmes sont ainsi sur- pour chauffer et produire de l’eau chaude.
veillés de près. Cela améliore à son tour la Dans le cadre d’une OéE, le défi consiste à
compréhension du bâtiment, de ses instal- tirer un profit maximum de l’énergie inuti-
lations et de ses utilisateurs. En fin de lisée. Le potentiel est souvent élevé ce qui
compte, cela permet une optimisation plus justifie une attention particulière. Il est pri-
efficace. mordial d’analyser avec précision la source
En outre, la technologie IoT rend possibles des rejets de chaleur (apport de chaleur). Il
de nouvelles applications. L’optimisation faut déterminer au moyen de mesures de
automatisée des locaux (en anglais: Works- température et d’analyses liées à des
pace Management) en est un exemple. compteurs de chaleur, quand où et à quel
L’occupation des locaux et des postes de niveau de température cette chaleur est
travail est enregistrée à l’aide de nombreux générée. Afin de pouvoir l’utiliser de ma-
détecteurs de présence. Le but de l’analyse nière optimale, les caractéristiques de ceux
de ces données est l’allocation dynamique qui reprennent cette chaleur (puits) doivent
des ressources en fonction des besoins de également être mesurées. Il s’agit généra-
l’exploitation. À l’inverse, lors de la planifi- lement du préchauffage de l’eau sanitaire
cation, les ressources peuvent également et du préchauffage du retour des groupes Illustration 3.49:
être adaptées aux besoins ce qui permet de chauffage. Différence entre RC
d’augmenter l’efficacité énergétique. et UPC. (Source:
Afin de renforcer l’UCP, l’objectif est de
BMS-Energietechnik
baisser les températures autant que pos-
AG)

Récupération Utilisation des


de chaleur rejets de chaleur
Processus 1
Processus

Rejets de
chaleur non
Processus 2

utilisables
Énergie utile 1
Chaleur
de retour Rejets de Rejets de
chaleur non chaleur non
Énergie utile utilisables 1 Énergie utile 2 utilisables 2
78
Installations et systèmes

sible dans les puits, par exemple en optimi- également vérifier s’il existe des «faux»
sant les courbes de chauffe (voir cha- besoins de chauffage et de froid, respecti-
pitre 3.3). Les températures retour ne de- vement des besoins de durée trop longue
vraient pas être augmentées par mélange qui pourraient induire des demandes si-
côté consommateurs. Dans la pratique, multanées de chauffage et de refroidisse-
cela arrive souvent en raison de bypasses ment. Ces fonctionnements simultanés
cachés (illustration 3.50). Il est aussi pos- doivent être évités, par exemple en ver-
sible de différencier certains groupes de rouillant la climatisation estivale lors de
consommateurs: seuls ceux présentant des basses températures extérieures ou en
températures de retour basses seront des-
servis par l’UPC. Des exemples souvent Refroidissement Refroidis-
machine sement
rencontrés sont décrits ci-dessous et il- frigorifique naturel
lustrent l’utilisation de la chaleur perdue
dans les domaines de transformation
Chau- Accumu-
d’énergie, du stockage et auprès des Machine
dière lateur
frigorifique
consommateurs.
Illustration 3.52:
Exemple d’une ins-
Rejets thermiques des machines fri-
tallation avec re-
gorifiques
Corps de chauffe froidissement d’un
Il s’agit d’abord de clarifier précisément les local de serveurs.
Ventilation Ventilation
exigences de confort et de fonctionne- (Source: Angelo
ment des utilisateurs et des processus. Sur Lozza, Lozza Ener-
cette base, les besoins en froid sont en- Rejets de chaleur des serveurs gie und Gebäude-
suite réduits autant que possible. Il faut technik)
Puissance thermique

Zone morte

Chauffage

Eau chaude
Illustration 3.50:
Puissance frigorifique

Besoins réels pour


le chauffage et le
refroidissement, sé- Froid de climatisation
parés par une zone
morte. (Source: An- Froid pour locaux de serveurs
gelo Lozza, Lozza
Energie und Gebäu- −10°C 10°C 30°C
Température extérieure
detechnik)

COP UCP 35°C COP UCP 50°C


COP 5,0 COP 3,5
5 5

4 4
Illustration 3.51:
Utilisation des rejets 3 3
de chaleur générés
par des installations 2 2
frigorifiques avec –5°C 15°C –5°C 15°C
Température extérieure Température extérieure
des niveaux de tem-
Moins d’UCP Plus d’UCP
pérature différents.
79
Optimisation énergétique de l’exploitation

optimisant la limite de chauffage (cha- amont. Le taux des rejets thermiques du


pitre 3.3). Une «zone morte» est ainsi éta- désurchauffeur représente environ 10 à
blie où le chauffage et le refroidissement 20 % des rejets thermiques totaux.
simultanés sont exclus.
Les machines frigorifiques couvrant des Rejets thermiques des compresseurs
besoins toute l’année, par exemple pour à air comprimé
refroidir des locaux serveur (illustra- Les rejets thermiques des compresseurs sont
tion 3.52), représentent un potentiel très uniquement générés pendant les périodes
important, car la chaleur perdue peut être d’utilisation. Ils ont une température allant
utilisée toute l’année pour préchauffer les de 30 °C à 70 °C, ceci en fonction du type
fluides de chauffage, l’eau chaude sanitaire d’appareil. Il s’agit d’optimiser en premier
ou encore pour post-chauffer des flux d’air. lieu du côté air comprimé en déterminant le
En cas de besoins simultanés de chauffage potentiel de perte et en le réduisant autant
et de froid, l’UCP devrait avoir la priorité par que possible.
rapport au refroidissement naturel (air exté- Moteur, compresseur et refroidissement de Illustration 3.53:
rieur). Il est ainsi possible d’économiser de l’air comprimé génèrent environ 80 % des Les circuits avec
l’énergie fossile pour la production de cha- rejets thermiques, comme le montre l’illus- étranglement hy-
leur, car l’énergie d’une machine frigori- tration 3.43 à la page 70. Si des systèmes draulique rendent
possibles des basses
fique est générée avec un effort d’environ UPC sont rajoutés pour chauffer de l’eau,
températures de re-
1/EER seulement. L’EER (Energy Efficiency les temps d’amortissement du capital in-
tour. (Source: An-
Ratio) est le coefficient de performance vesti sont souvent très courts. Des solutions
gelo Lozza, Lozza
d’une machine frigorifique et se situe en avantageuses consistent entre autres à Energie)
moyenne entre 4 et 7. À défaut de besoin
de chaleur, le système de froid devrait bas- Avant l’OéE Après l’OéE
culer en mode Freecooling ou refroidisse-
Consommateurs Consommateurs
ment de retour avec des températures de
condensation aussi basses que possible et
diminuant progressivement en fonction de
la température extérieure.
Dans des cas isolés, il est possible de com-
mander la température de l’UCP en aug-
mentant la température de condensation
de la machine frigorifique en mode UPC: Consommateurs Consommateurs
le coefficient de performance frigorifique
baisse, comparé au fonctionnement nor-
mal. Cependant, la chaudière a besoin de
fonctionner moins longtemps et l’effica-
cité globale de la production de chaleur et
de froid est améliorée. De plus, des tempé-
ratures élevées permettent d’émettre une Consom- Consom- Consom- Consom-
plus grande quantité de chaleur, en parti- mateurs mateurs mateurs mateurs
culier dans les systèmes plus anciens avec
des températures aller élevées. Le niveau
de température optimal doit être évalué au
cas par cas.
La situation est différente avec les Fermé ou légèrement
ouvert
désurchauffeurs qui ont des rejets ther-
miques plus élevés et continus allant de 50 Chauffe- Chauffe-
eau eau
à 80 °. Ils peuvent être utilisés indépendam-
ment de la température de condensation,
mais nécessitent, pour la machine frigori-
fique, un condenseur supplémentaire en
80
Installations et systèmes

amener l’air chaud repris à travers l’installa- Rejets thermiques des eaux usées
tion de ventilation dans des dépôts ou En général, pour que la chaleur des eaux
autres locaux secondaires à chauffer. usées soit utilisable, sa température doit
être élevée au niveau de température re-
Rejets thermiques des processus in- quis à l’aide d’une pompe à chaleur. Le
dustriels chapitre 3.3 aborde ce point.
Le niveau de température des rejets ther-
miques des processus de production est Gestion des accumulateurs pour l’UPC
généralement compris entre 40 et 300 °C En règle générale, un accumulateur ther-
(voir aussi le paragraphe Chaudières avec mique est utilisé pour l’UCP. Une gestion
condensation des gaz de combustion au optimale des accumulateurs comprend:
chapitre 3.3). Il s’agit d’abord de limiter au ]]Renseignements sur le niveau de charge
maximum les déperditions thermiques en à atteindre, à savoir: l’accumulateur com-
recourant à des machines efficaces, l’isola- mence à être chargé dès que sa tempé-
tion thermique et la régulation. La chaleur rature est plus basse que la température
récupérée est toujours utilisée dans le pro- de consigne des consommateurs. Pour le
cessus initial et seulement en deuxième chauffage, la température de consigne
priorité utilisée à d’autres fins. découle de la courbe de chauffe.
La chaleur de processus est généralement ]]L’UPC fonctionne uniquement lors d’une
générée toute l’année et peut être utilisée demande de chaleur pour le chauffage ou
pour le chauffage et la production d’eau la production d’eau chaude sanitaire.
chaude. Comme précédemment, il faut ]]Renseignements sur l’apport de chaleur:
s’assurer que les températures retour des dès que la température de l’UPC est supé-
réseaux de chauffage soient basses. Cela rieure à celle de l’accumulateur, elle se met
augmente le rendement thermique. L’illus- en marche et fonctionne jusqu’à ce que
tration 3.54 met en évidence comment l’accumulateur soit plein.
modifier les circuits hydrauliques et lesquels.
L’étanchéité des vannes est aussi à contrôler. L’UCP doit être surveillée en continu. Si les
Pour les entreprises de production avec rejets de chaleur diminuent en raison de
des flux de chaleur et de froid plus com- défauts, le producteur de chaleur fossile
plexes, on peut recourir aux «Analyses ou électrique les compense. En raison de
Pinch» [12]. Elles englobent l’analyse des l’automatisation, ce problème n’est sou-
besoins en énergie, l’économie optimum vent pas détecté.
et les mesures possibles.

Source/apports de chaleur Accumulateur Puits/besoins de chaleur


 Optimiser le processus et d’abord Charge  D’abord optimiser les besoins,
la RC interne réduire la consommation
 Températures les plus élevées Temp. marche Températures basses par
possibles, mais pas de détérioration UCP consommateur
significative de η/EER Pas de mélanges au circuit retour pour
Déterminer le profil horaire élever la temp./pas d’erreurs hydrauliques
Profil de temps
Échangeur
Illustration 3.54: de chaleur Charge arrêt Optimiser
Mesure
Caractéristiques et Circuit aller chauffage
objectifs les plus im- 50 °
Jour
 Température de la source plus
portants en termes
élevée que celle du puits Nuit
de source/puits de 20 °
Concordance temporelle jour/nuit
chaleur, s’il s’agit de 0:00 24:00 Température ext.
et été/hiver
maximiser les rejets Accumulateurs: critères clairs de charge Mesure
et de décharge (p. ex. pour machines m3 Eau chaude
de chaleur utili-
sables. (Source: An- frigorifiques condensation élevée/faible)
Charge maximale et décharge maximale
gelo Lozza, Lozza
Relevés besoins/offre
Energie)
81
Optimisation énergétique de l’exploitation

3.13 Alimentation en énergie de sécurité d’apprivoisement, ils sont sou-


électrique vent installés de manière redondante. En
cas de fonctionnement en parallèle, la
Transformateurs puissance disponible des transformateurs
Volker Wouters Les transformateurs de réseau conver- peut être réduite par déclenchement en
tissent la moyenne tension du réseau pu- dehors des durées de fonctionnement. La
blic en basse tension en fonction des exi- puissance dissipée donc la perte énergé-
gences des consommateurs. Pour les tique est ainsi réduite.
transformateurs, deux types de perte
d’énergie sont à relever: Groupes électrogènes de secours
]]Pertes à vide (pertes «fer») Les groupes électrogènes de secours ali-
]]Pertes de charge (pertes «cuivre») mentés au diesel sont souvent installés
pour alimenter en électricité les parties cri-
Les pertes à vide sont indépendantes de la tiques des installations en cas de coupure
charge et constantes pendant que le trans- de courant ou de panne de réseau. Pour
formateur est enclenché. Les pertes de qu’ils puissent démarrer à tout moment,
charge dépendent du niveau de charge du l’eau de refroidissement du système est
transformateur et augmentent propor- préchauffée en principe électriquement.
tionnellement au carré de la charge (illus- Les déperditions de chaleur qui en ré-
tration 3.56). sultent sont influencées par les éléments
Afin d’éliminer complètement les pertes à suivants:
vide, il ne suffit pas de séparer du réseau le ]]Emplacement (à l’intérieur/à l’extérieur)
transformateur du côté secondaire. Il de- ]]Isolation
vrait être aussi déclenché du côté moyenne ]]Commande du chauffage
tension. Lorsque plusieurs transformateurs ]]Étanchéité du local du groupe de secours
sont prévus pour des raisons de redon-
dance cette opération peut valoir la peine. Dans le cadre d’une OéE, il faut vérifier si
L’exemple suivant le démontre: un trans- l’eau de refroidissement peut être pré-
formateur d’une puissance nominale de chauffée par les rejets de chaleur issus du
630 kVA (illustration 3.55) a une perte à bâtiment. Sont à considérer les rejets de
vide d’environ 1,5 kW, ce qui représente chaleur issus d’une production de froid
une perte annuelle d’énergie d’environ fonctionnant toute l’année, par exemple
13 000 kWh. Cela correspond à peu près à pour les centres de traitement informa-
la consommation énergétique de trois vil- tiques. Le chauffage ou réchauffage élec-
las de taille moyenne. trique de l’eau peut alors être utilisé uni-
La capacité des transformateurs de réseau quement comme redondance, ou complé-
est dimensionnée en fonction de la puis- ment.
sance maximale prévue. Pour des raisons

Pertes [W] Rendement


8000 100,0
7000
99,5
6000
5000 99,0
4000
3000 98,5

2000
98,0 Illustration 3.55:
1000
Pertes d’un trans-
0 97,5 formateur de type
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Charge [%] Charge [%] sec de 630 kVA.
(Source: Siemens)
82
Installations et systèmes

3.14 Photovoltaïque ]]Si l’onduleur est connecté à une plate-


Les installations photovoltaïques (installa- forme de surveillance, les valeurs de
tions PV) génèrent de l’énergie électrique consigne dépendant de la météo peuvent
renouvelable et sont ainsi un moyen impor- être comparées aux valeurs de rendement.
tant pour réduire les émissions de CO2. Elles Une telle plate-forme montre en outre
réduisent en outre la consommation d’éner- l’état de fonctionnement et toute défail-
gie électrique du réseau public et peuvent lance.
ainsi contribuer à réduire les coûts énergé- ]]Il faut garantir que les rejets de chaleur
tiques. Elles sont aussi utilisées lorsque les de l’onduleur sont évacués de manière effi-
installations ou bâtiments doivent être ex- cace.
ploités de manière aussi autonome que pos- ]]Des inspections visuelles régulières (tous
sible. Dans ce cas, elles sont combinées en les 2 à 3 ans) permettent de détecter les
partie avec un accumulateur d’électricité. signes de détérioration sur les panneaux à
Étant donné une diminution de la perfor- un stade précoce et éviter les dommages
mance (dégradation) d’environ 0,6 % par consécutifs.
an, les installations PV ont généralement
une durée de vie de 25 à 30 ans. Dans le Afin d’augmenter encore davantage la
cadre d’une OéE, les points suivants sont à rentabilité de l’installation PV, l’autocon-
remplir et contrôler périodiquement afin de sommation de l’électricité produite doit
garantir le fonctionnement optimal d’une être aussi élevée que possible. Une OéE
installation PV: offre une occasion d’instruire les utilisa-
]]Les panneaux doivent être nettoyés ré- teurs ou d’intégrer un système de gestion
gulièrement. S’ils sont sales ou recouverts de l’énergie (SGE) pour garantir que l’élec-
par des objets, ils peuvent vieillir plus rapi- tricité produite est utilisée le plus directe-
dement ou même tomber en panne. ment possible. Les systèmes avec accumu-
]]Le toit doit être bien entretenu. En cas de lateurs techniques sont particulièrement
toits végétalisés, s’assurer que les plantes adaptés au système de gestion de l’éner-
ne créent pas de l’ombre sur les panneaux. gie. Il s’agit notamment des chauffages
Les ombres portées réduisent de 50 à 70 % par pompe à chaleur, des chauffe-eau
le rendement, de manière analogue aux électriques et des bornes de recharge pour
salissures. véhicules électriques. Les pompes à cha-
]]Contrôler régulièrement la production leur réversibles pour tempérer et/ou soute-
afin de détecter les défauts ou défaillances nir la régénération de sondes géother-
en temps utile. miques en été peuvent aussi contribuer à

Installations
photovoltaïques

Visualisation

Compteur
Illustration 3.56: Compteurs + relais
Les systèmes de ges-
tion des charges at-
tribuent l’électricité
produite en fonc-
tion des consomma-
teurs et augmen-
Véhicule Pompe à Chauffe-eau Appareils
tent ainsi l’autocon-
électrique chaleur ménagers
sommation.
(Source: David Consommateurs enclenchés Consommateurs
Zogg, FHNW) déclenchés
83
Optimisation énergétique de l’exploitation

une augmentation de l’autoconsomma- 3.15 Solaire thermique


tion de l’électricité photovoltaïque pro- Les installations solaires thermiques Matthias Balmer
duite sur place. peuvent aussi être subdivisées dans les
L’intégration d’un accumulateur électrique domaines génération, distribution et émis-
est une autre possibilité pour optimiser sion. Des optimisations énergétiques de
l’autoconsommation. Il aide en même l’exploitation sont possibles dans chaque
temps à réduire les pics de puissance et domaine. Ces installations sont utilisées
augmenter le taux d’autonomie. Les para- entre autres pour:
mètres suivants permettent un dimension- ]]Chauffer ou préchauffer l’eau chaude
nement grossier de l’accumulateur en sanitaire.
kWhel: ]]Chauffage d’appoint (direct ou indirect).
]]1 ‰ de la production annuelle de l’ins- En cas de pompes à chaleur, chauffer la
tallation photovoltaïque source froide par l’énergie solaire amène
]]1 ‰ des besoins respectivement de la un meilleur coefficient de performance an-
consommation annuelle du bâtiment nuel et réduit ainsi les coûts énergétiques.
]]Régénérer des sondes géothermiques.
La valeur inférieure de ces deux paramètres ]]Chauffer l’eau des piscines.
est généralement une grandeur de réfé- ]]Produire de la chaleur de processus pour
rence judicieuse. Il est possible que des l’industrie, les blanchisseries industrielles
aspects supplémentaires tels que le profil ou les stations de lavage pour voitures.
de charge de la consommation influencent ]]Refroidir à l’aide de l’énergie solaire par
le dimensionnement exact. rafraichissement basé sur le procédé de
sorption.

Dans la pratique, ces applications sont


souvent combinées entre elles.

Températures à la livraison
Pour le chauffage, le niveau de tempéra-
ture est défini par les exigences provenant
du côté consommateurs. Les installations
solaires thermiques fournissent toutefois
des températures variées ceci en fonction
de la météo et du type de capteurs utilisés. Illustration 3.57:
Voici les zones usuelles de températures Types de capteur so-
maximales selon le type de capteur: laire. (Source: Tech-
]]Capteurs non vitrés: 10 – 40 °C nique du bâtiment,
]]Capteurs plans vitrés: 30 – 60 °C aide au dimension-
nement, SuisseEner-
]]Capteurs sous vide: jusqu’à 100 °C
gie)

Capteurs Capteurs vitrés Capteurs à tubes


non vitrés (capteurs plans) sous vide

Absorbeur en matière Capteur plan standard


synthétique Tube vitré complet

Capteur plan sous vide


Absorbeur en acier inox (avec écarteurs) Tube standard

Capteur à air Tube CPC


84
Installations et systèmes

La température de sortie des capteurs so- l’offre (apports solaires) et la demande


laires est régulée au moyen du débit du (niveau de température requis pour l’utili-
fluide. Trois gammes de débits sont pos- sation). La régulation s’effectue en compa-
sibles pour les capteurs: rant la température du fluide caloporteur
]]Low-Flow: 15 – 30 l/m² h – niveau de dans les capteurs avec la température
température élevé avec gradient élevé de d’utilisation requise. La différence de tem-
température. pérature optimale pour la commande de la
]]High-Flow: 30 – 60 l/m² h – niveau de pompe est déterminée le plus simplement
température bas avec gradient faible de par essais et mesures. Il est décisif de pou-
température. voir assurer la température aller requise ou
]]Matched-Flow: débit variable entre 15 – souhaitée pour l’intégration dans le sys-
60 l/m² h – régulé en fonction de la valeur tème. Une condition préalable à une me-
de consigne fixée à la sortie du capteur. sure fiable de la température aux capteurs
est l’emplacement et l’isolation correcte
En principe, le flux dans les capteurs est de la sonde. Elle est posée en principe à
maintenu plutôt bas afin de favoriser une l’abri du vent, à la sortie du fluide sur la
température de sortie élevée. face inférieure des capteurs.

Pression de l’installation Accumulation


La règle empirique suivante est admise Si la chaleur solaire est utilisée via un accu-
pour une pression optimale de l’installa- mulateur, il faut vérifier que la stratifica-
tion: pression statique définie par la diffé- tion de l’accumulation fonctionne. À cet
rence de hauteur entre les capteurs et effet, il faut comparer les températures
l’accumulateur, additionné de 0,5 bar. La d’entrée du circuit aller des capteurs dans
pression doit être contrôlée périodique- l’accumulateur thermique avec les tempé-
ment. Elle baisse souvent en cours de ratures régnant aux différents niveaux de
fonctionnement en raison des inétanchéi- l’accumulateur. En cas d’accumulateur
tés du système hydraulique. Les vases sans stratification, l’énergie provenant des
d’expansion généreusement dimension- capteurs solaires se transmet par un échan-
nés et la purge régulière sont les condi- geur de chaleur interne de l’accumulateur
tions pour un fonctionnement sûr et effi- dans la zone la plus basse de l’accumula-
cace de l’installation. teur thermique.
Remarque: lors de la purge, il arrive sou-
vent que le fluide caloporteur, en principe Isolation
un mélange eau-glycol, s’écoule en pre- Les épaisseurs minimales d’isolation des
mier. Il est important de toujours placer un conduites hydrauliques correspondent en
Illustration 3.58: récipient sous le robinet de purge afin principe au minimum aux exigences du
Champs d’utilisa- d’éviter que le fluide caloporteur se dé- MoPEC 2014. Le contrôle visuel de l’isola-
tion des types de verse sur le sol. tion révèle d’éventuels défauts. Dans le
capteurs en fonc- cadre d’une OéE, il est presque toujours
tion du niveau de Régulation judicieux de faire éliminer ces défauts.
température. Les installations solaires thermiques sont
(Source: energie-
mises en fonction selon le principe de
solaire.ch)

Type de capteur Champ d’utilisation

Sous vide
Vitrés
Non vitrés

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Températures des capteurs [°C]
85
Optimisation énergétique de l’exploitation

3.16 Bibliographie
[1] Société suisse des ingénieurs et des
architectes: Norme 385/1, Installati-
ons d’eau chaude sanitaire dans les
bâtiments – Bases générales et exi-
gences (édition 2011)
[2] Société Suisse de l’Industrie du Gaz
et des Eaux: Directive pour l’hygiène
dans les installations d’eau potable
(édition 2018)
[3] Société Suisse de l’Industrie du Gaz
et des Eaux: Directive Exploitation et
maintenance des installations sani-
taires (édition 2013)
[4] Société Suisse de l’Industrie du Gaz
et des Eaux: Directive Protection
contre les retours d’eau dans les ins-
tallations sanitaires (édition 2013)
[5] Brunner, Arnold; Kriegers, Michael;
Prochaska, Vladimir; Tillenkamp,
Frank: Klimakälte heute, Kluge Lö-
sungen für ein angenehmes Raum-
klima, Faktor Verlag 2019
[6] Office fédéral de l’énergie: Guide
«Production efficiente de froid»
[7] SuisseEnergie, Office fédéral de
l’énergie: Guide «Réduisez vos char-
ges par un Froid Efficace!!»
[8] Société suisse des ingénieurs et des
architectes: Cahier technique
2048:2015. Optimisation énergé-
tique de l’exploitation. Société su-
isse des ingénieurs et des architec-
tes.
[9] Comité Européen de Normalisation:
EN 15232-1:2017 (SIA 386.111)
(2017), Performance énergétique
des bâtiments – Partie 1: Impact de
l’automatisation, de la régulation et
de la gestion technique.
[10] Arbeitskreis Maschinen- und Elekt-
rotechnik AMEV, Empfehlung Nr.
135 (2017). Technisches Monitoring
als Instrument zur Qualitätssiche-
rung. Berlin
[11] Vetterli, Nadège; Steiger, Olivier:
Planung und Durchführung eines
technischen Monitorings, Schweizer
Energiefachbuch, pp. 129–131,
2019.
[12] www.pinch-analyse.ch, Hochschule
Luzern, consulté en novembre 2019
Chapitre 4

Méthodologie

4.1 Contexte général et 4.2 Obtenir, vérifier et


exploitation à l’état actuel contrôler la plausibilité des
données
Ernst Sandmeier Un projet OéE commence toujours par une
analyse attentive de l’état actuel et im- Les données nécessaires pour une OéE
plique de réunir de nombreuses informa- réussie sont décrites en détail dans la
tions et données techniques (voir chapitre SIA 2048, annexe 1 [1]. Elles sont repro-
4.2). Les informations sur l’organisation duites ici de manière regroupée et légère-
des entreprises qui exploitent et/ou pos- ment adaptée dans les tableaux 4.1 et 4.2.
sèdent les installations sont tout aussi im- Les données requises peuvent être sché-
portantes, car elles permettent d’identifier matiquement réparties dans les groupes
les bons interlocuteurs et donnent parfois suivants (voir tableaux 4.1 et 4.2):
des clefs de lecture pour l’analyse propre- ]]Informations sur les installations
ment dite. Il s’agit par exemple des or- ]]Informations sur l’énergie
ganes de direction, des sections significa-
tives et de leurs rôles. Les sites Internet des
entreprises renseignent souvent à ce sujet.
Les questions types ci-dessous aident à
rassembler des informations utiles:
]]Quels processus, installations, utilisateurs
et autres facteurs influencent la consom-
mation d’énergie de manière significative?
Il pourrait s’agir du climat/de la météo, des
volumes de production, des heures de pro-
duction/fonctionnement, de la fonction et
du rendement des installations de récupé-
ration de chaleur ou de la valorisation des
rejets thermiques, etc.
]]Qui s’occupe des installations princi-
pales? S’agit-il du service technique interne
ou d’un prestataire externe?
]]Quelles quantités et quels types de pro-
duits l’entreprise fabrique-t-elle? Les types
de produits et les volumes de production
sont-ils en corrélation avec la consomma-
tion d’énergie?
]]Quels modes de fonctionnement sont
typiques de l’entreprise? (plein régime,
régime réduit, arrêt de l’installation, mode
veille, etc.)
]]Un accès à distance à l’automation du
bâtiment est-il possible?
88
Méthodologie

Documents, informations Domaine Détails


Informations sur les installations
Liste des installations Électricité Transformateurs, éclairage de sécurité, ASC,
groupes électrogènes de secours, etc.
Serveurs
Éclairage Valeurs caractéristiques, heures de fonction-
nement
Automation du bâtiment
Protection solaire Valeurs de consigne, resp. critères pour mon-
ter/baisser
Producteur de chaleur Puissance en kW, âge, agent énergétique,
heures de fonctionnement, rendement
Chauffe-eau et accumulateur ECS Capacité, année de construction, avec/sans
circulation d’eau chaude, rubans chauffants
électriques
Traitement d’eau Adoucissement, osmose, etc.
Froid (froid industriel, climatisation) Fluide frigorigène, puissance (thermique et
électrique, COP), heures de fonctionnement/
année, températures d’évaporation et de
condensation
Ventilation Débits d’air, avec/sans RC, conditionnement
de l’air fourni, année de construction, classes
de filtres, classe énergétique
Année de construction Toutes les installations Dates des éventuels assainissements
Procès-verbaux de mise en service et de ré- Toutes les installations
ception
Données d’exploitation Toutes les installations essentielles P. ex. heures de fonctionnement d’une
pompe à chaleur
Documents/plans de révision, instructions Électricité/communication, chauffage,
pour l’exploitation des installations tech- froid, ventilation/climatisation, sanitaire
niques etc., valeurs de consigne
Plans, schémas Schéma de principe des installations Électricité/communication, chauffage, froid,
techniques ventilation/climatisation, sanitaire, etc.
Schéma de principe de l’automation du Topologie
bâtiment
Schémas des tracés pour le chauffage et
le sanitaire
Documentations des rénovations, change- Toutes les installations
ments, mises en état et changements d’uti-
lisation envisagés ou réalisés
Descriptions des fonctions et des réglages Courbes de chauffe, limite de chauffage, Valeurs planifiées initialement et valeurs ré-
régime nocturne glées à l’état actuel
Valeurs de consigne P. ex. températures, qualité de l’air ambiant
Programmes de minuterie
Données de mesure/de tendance du sys-
tème GTB
Contrôle du fonctionnement des mesures Anémomètre, p. ex.
de protection

Tableau 4.1: Liste des données essentielles des installations et du bâtiment, nécessaires à une OéE réussie.
89
Optimisation énergétique de l’exploitation

Documents, informations Domaine Détails


Informations sur le bâtiment, son utilisation et son enveloppe
Plans, év. coupes et façades Tous les bâtiments Échelle 1:100, si possible fichiers pdf, sinon
impressions A3
Zones d’utilisation, dans le cas idéal, pro- Surfaces utiles, places assises et postes
gramme des locaux avec toutes les indica- de travail
tions, périodes d’utilisation typiques, va- Exigences concernant les locaux Températures, taux d’humidité, qualité de
cances l’air etc.
Affectations spéciales P. ex. cuisines professionnelles, locaux serveur,
production, centre d’appel avec service 24
heures sur 24
Automation du bâtiment Type d’accès à distance Adresse, protocole, logiciels requis
Nettoyage Types de nettoyages
Horaires des nettoyages Heures, jours
Utilisation d’eau chaude pour le net-
toyage
Problèmes de confort identifiés Provoqués par la technique du bâtiment Trop chaud, trop froid, moisissures, bruit,
ou l’enveloppe courants d’air, etc.
Concept de maintenance Tous les bâtiments significatifs
Informations sur l’énergie et l’eau
Données des consommations fournies par Électricité Pour les pompes à chaleur, données séparées
les gestionnaires de réseau/entreprises si possible
d’approvisionnement; pour les grands Gaz, mazout, chaleur à distance, eau Dans le cas idéal, valeurs journalières ou heb-
consommateurs, les gestionnaires de domadaires des trois dernières années; au
réseau fournissent des valeurs au quart minimum, valeurs mensuelles ou annuelles.
d’heure par voie électronique
Relevés de l’état actuel de tous les comp- Électricité, gaz, mazout, chaleur à dis- Numéro de compteur, date, heure, unité,
teurs tance, eau, eau chaude, etc. facteur de conversion, consommateurs rac-
cordés
Données des (sous-)compteurs privés Électricité, chaleur, froid, eau froide, eau Valeurs mensuelles ou annuelles des trois
chaude sanitaire (réalimentation dernières années; encore mieux, valeurs heb-
chauffe-eau/accumulateur d’eau domadaires journalières ou horaires
chaude), eaux grises (quelle utilisation?),
eaux de pluie (quelle utilisation?), eau
traitée (eau adoucie et osmosée), etc.
Heures de fonctionnement
Concept de mesure Qu’est-ce qui est exactement mesuré?
Facteurs de conversion, date (année) de
l’installation
Tarifs énergétiques actuels Électricité Tarif haut/bas, été/hiver, puissance de pointe,
puissance/énergie réactive, utilisation du
réseau, taxes
Agent énergétique Mazout, gaz (gaz naturel, propane, biogaz,
butane), chaleur à distance, biomasse, etc.
Eau, eaux usées
Formes d’énergie avec réinjection Installations photovoltaïques ou biogaz, p. ex.
Coûts énergétiques, idéalement des trois Électricité Utilisation du réseau, fourniture d’énergie
dernières années: comparaison des factures Chaleur Gaz, mazout, chaleur à distance, biomasse,
avec les données des compteurs etc.
Carburants Type de carburant
Eau, eaux usées

Tableau 4.2: Liste des données énergétiques essentielles, nécessaires à une OéE réussie.
90
Méthodologie

4.3 Relever, analyser et Ces deux graphiques induisent notam-


représenter les données ment les questions suivantes:
]]Quels appareils d’une puissance conti-
Visite nue d’environ 50 kW fonctionnent en per-
Une visite après avoir pris connaissance manence?
des documents sert à: ]]Que s’est-il passé certains dimanches
]]Obtenir une impression visuelle des ins- entre 7 h et 14 h?
tallations. ]]Quelle est la cause de la grande variabi-
]]Acquérir une vue d’ensemble des instal- lité constatée très tôt le matin?
lations existantes, récolter les données de
base qui n’ont pas été fournies par le man- Cet exemple étant issu de l’évaluation
dant; c’est aussi une occasion de vérifier d’un compteur principal, les écarts sont
que les documents et données sont bien susceptibles d’être liés aux conditions de
à jour. production.
Pour analyser les données qui pourraient
Lors de la visite, les valeurs supplémen- dépendre de la température extérieure, il
taires à relever sont également détermi- est conseillé de superposer les valeurs quo-
nées. Ces relevés devraient être effectués tidiennes ou hebdomadaires à la tempéra-
au minimum pendant une semaine, voire ture de l’air extérieur. L’illustration 4.2
même un mois. Cela permet d’enregistrer montre trois exemples: l’axe vertical cor-
un nombre maximal de modes de fonc- respond à la consommation d’énergie
tionnement des installations concernées. journalière. Le premier exemple montre
Remarque: il faut préciser dans l’offre et une forte dépendance à la température
dans le contrat entre le spécialiste OéE et extérieure et suggère que la consomma-
le mandant qu’il n’est pas possible d’éva- tion pour le chauffage prédomine. Pour
luer à l’avance et de manière fiable les l’exemple du milieu: les jours ouvrables ne
mesures qui seront nécessaires en fin de montrent aucune dépendance aux tempé-
compte. Ce point est à préciser explicite- ratures extérieures et les week-ends une
ment dans le descriptif des prestations légère dépendance seulement. Par consé-
partielles correspondantes. Il faut préciser quent, ce sont les installations de produc-
en outre que ces mesures seront facturées tion qui déterminent dans ce cas la
«selon le temps employé». consommation d’énergie. Quant à
l’exemple du bas, il met en évidence une
Méthodes d’analyse graphiques nette dépendance aux températures exté-
Après avoir récolté toutes les données, rieures seulement lorsqu’elles sont assez
celles-ci sont analysées. L’analyse des sé- élevées. Comme dans le cas précédent, la
ries chronologiques est plus aisée en su- consommation est principalement due aux
perposant les courbes de certains para- installations de production, celle des ins-
mètres en fonction des jours de la semaine tallations de froid s’ajoute lors des tempé-
(illustration 4.1). Ceci permet d’identifier ratures extérieures plus élevées.
d’un seul coup d’œil les plages horaires
d’exploitation d’une entreprise et souvent Identification des installations
de reconnaître des motifs horaires simples. Lors d’une OéE, il est souvent utile d’iden-
L’illustration 4.1 montre par exemple la tifier l’installation présentant la consom-
superposition des données de consomma- mation d’énergie la plus élevée. C’est en
tion des dimanches et des lundis. Il en res- général le meilleur moyen de réduire les
sort par exemple, que le besoin en puis- besoins sans altérer le confort. L’installa-
sance est resté autour de 50 kW le lundi de tion la plus énergivore peut être identifiée
Pâques et de Pentecôte, car les activités de différentes manières, par exemple:
étaient arrêtées. ]]Au moyen de la liste des installations
(voir chapitre 4.2) (puissance importante et
longue durée de fonctionnement)
91
Optimisation énergétique de l’exploitation

]]Lors de la visite en relevant les horaires


de fonctionnement
]]Par des entretiens avec les exploitants
]]Par l’analyse des compteurs d’énergie
intégrés

Puissance [kW]

0:00 4:00 8:00 12:00 16:00 20:00 24:00


Heure [h:min]

Puissance [kW]

Illustration 4.1:
Superposition de
profils journaliers
de consommation
électrique d’une en-
0:00 4:00 8:00 12:00 16:00 20:00 24:00 treprise. En haut:
Heure [h:min] les dimanches, en
bas: les lundis.
92
Méthodologie

Puissance [kW]

–10 –5 0 5 10 15 20 25 30
Température de l’air extérieur [°C]
Puissance [kW]

Lu - Ve
Sa/Di
–10 –5 0 5 10 15 20 25 30
Température de l’air extérieur [°C]
Puissance [kW]

Illustration 4.2:
La comparaison gra-
phique de para-
mètres tels que la
puissance et la tem-
pérature extérieure
est un moyen
d’analyse des pro- –15 –10 –5 0 5 10 15 20 25 30 35
cessus dépendants Température de l’air extérieur [°C]
de la température.
93
Optimisation énergétique de l’exploitation

4.4 Déterminer et utiliser des Exploiter les systèmes en fonction


indices des besoins
En ce qui concerne l’exploitation en fonc-
Chaque installation a une courbe caracté- tion des besoins, les questions suivantes
ristique ou un indice spécifique. Ils peuvent devraient trouver des réponses:
se référer au taux de charge, à la tempéra- ]]Les installations fonctionnent-elles uni-
ture extérieure ou au volume de produc- quement lorsqu’elles sont utiles?
tion. Les valeurs de consigne promises ou ]]Sont-elles exploitées en fonction des
convenues à l’installation sont une chose, besoins du point de vue des horaires et
les valeurs effectives réellement atteintes modes de fonctionnement?
en sont une autre. ]]L’exploitation en fonction des besoins
Après analyse des données obtenues, l’op- est-elle assurée par des fonctions d’auto-
timisation proprement dite commence. Les mation?
approches suivantes sont les plus perti-
nentes, ceci dans l’ordre indiqué [2]: La plus grande économie d’énergie est ré-
]]Remettre en question les besoins et exi- alisée en arrêtant (automatiquement) les
gences. installations lorsqu’elles sont inutiles.
]]Exploiter les systèmes en fonction des Cette situation peut se produire:
besoins et de la présence en corrélant les ]]En absence de toute personne.
horaires et les modes de fonctionnement. ]]Si les installations de production en aval
]]Exploiter les installations et systèmes au ne sont pas en fonction.
point de fonctionnement optimal sur le ]]Si le système de contrôle signale «aucun
plan énergétique. besoin».
]]Coordonner l’interaction des différentes
installations, respectivement contrôler S’il est impossible d’arrêter l’installation
leurs fonctionnements, par exemple les sé- complètement, elle doit au moins être
quences de réglage RC, chauffage, refroi- mise dans un état permettant une consom-
dissement, air recyclé, air extérieur. mation d’énergie minimale.
Les procédures marche/arrêt commandées
Remettre en question les besoins et automatiquement (en fonction des be-
exigences soins) permettent d’obtenir les meilleurs
À travers la remise en question des besoins résultats. Si des interventions manuelles
et exigences, les questions suivantes de- sont nécessaires, par exemple lors de
vraient trouver une réponse: brèves présences les jours fériés, il faut
]]L’utilisation ou l’exigence actuelle néces- s’assurer que l’automatisme reprenne ef-
site-t-elle bien le recours à une installation fet après un certain laps de temps et que
technique? Les exigences correspondent- les interventions soient enregistrées.
elles toujours à l’utilisation actuelle?
]]Les valeurs de consigne exigées corres-
pondent-elles aux normes ou exigences en
vigueur?

Il est possible que les normes n’englobent


pas tous les domaines touchés par les dis-
positifs de mesure. En particulier pour les
installations de production et leurs groupes
auxiliaires, il est judicieux de clarifier les
exigences avec l’exploitant, par exemple
pour l’humidité minimale et maximale de
l’air ambiant ainsi que pour les tempéra-
tures de l’air ambiant.
94
Méthodologie

4.5 Élaborer et hiérarchiser L’évaluation des mesures à mettre en


les mesures œuvre se base sur les objectifs pondérés
d’une OéE et préalablement convenus
Matthias Balmer Les flux d’énergie et indices identifiés per- avec le mandant. Les critères d’évalua-
mettent de déduire les potentiels d’optimi- tion pour une mise en œuvre ciblée des
sation pour des mesures techniques ou or- mesures sont:
ganisationnelles spécifiques. Afin de pon- a) Augmentation de la rentabilité grâce à
dérer et de hiérarchiser ces mesures, elles la réduction des coûts d’exploitation
sont confrontées aux critères suivants: b) Réduction de la consommation d’éner-
]]Influence sur la consommation totale gie finale
d’énergie c) Respect des exigences issues des
]]Évaluation des agents énergétiques normes ou des labels
par rapport à leur potentiel de réduire la d) Réduction de la consommation d’éner-
consommation d’énergie primaire et les gie primaire et des émissions de CO2
émissions de CO2
]]Rapport coût-bénéfice a) Évaluation des mesures en fonc-
]]Durée d’amortissement (payback) par tion de la rentabilité
mesure La rentabilité est vérifiée séparément pour
chaque mesure et considérée dans le cadre
Une présentation claire résumant tous global ce qui permet de déterminer les
ces aspects facilite la hiérarchisation des mesures avantageuses à réaliser. Cette dé-
mesures selon les objectifs de l’OéE. À marche fournit les critères nécessaires pour
titre d’exemple, le tableau 4.3 résume un décider quelles mesures peuvent être mises
ensemble de critères pour l’évaluation de en œuvre de manière économique. La du-
mesures d’optimisation. rée d’amortissement du capital est un cri-
Outre l’estimation des bénéfices énergé- tère de décision facile à déterminer. En
tiques et des coûts, il faut identifier les règle générale, elle devrait être très courte.
Tableau 4.3: conséquences ou risques éventuels par Pour une OéE continue ou réalisée sur une
Exemple d’un ré- rapport à l’utilisation ou la production et période importante avec plusieurs me-
sumé de mesures en discuter avec le mandant. Sur cette sures, les mandants professionnels en par-
d’optimisation éner- base, le mandant peut ensuite décider ticulier demandent souvent une analyse
gétiques, avec esti- si une mesure est à réaliser ou non. Les coûts-bénéfices plus détaillée. Afin de cal-
mations du poten- mesures souhaitables sont celles avec des culer les économies par installation, les
tiel, comme base durées d’amortissement du capital aussi économies des mesures individuelles sont
pour une priorisa- courtes que possible et celles réalisables déterminées sur la durée de vie résiduelle
tion selon les objec-
sans planification. estimée de l’installation, puis rapportées à
tifs définis.
Corps de métier, composant de Consommation d’énergie Consommation d’énergie Émissions de Poten- Mesure
l’installation finale, année de référence primaire non renouve- CO2, année tiel
lable, année de référence de référence
Part aux émissions to-
Part à la consomma-

Part à la consomma-

Équivalent CO2 en t
Électricité en kWh

Organisationnelle
tion totale en %

tion totale en %
Chaleur en kWh

Opérationnelle
tales en %
Eau en m³

Technique
En kWh

Modéré
Faible
Élevé

Ventilation 21 000 59 000 102 100 14,6 4,1 8,3


Régulation débit local témoin 21 000 4,1 52 700 7,5 2,1 4,3 x x
RC témoin (aérochauffeur) 47 000 24,3 39 400 5,6 1,6 3,2 x x
Humidification témoin (aérotherme) 12 000 220 6,2/2,1 10 000 1,5 0,4 0,8 x x
95
Optimisation énergétique de l’exploitation

Définition des types d’énergie L’énergie primaire est le terme utilisé


Évaluer ou comparer des quantités pour les ressources énergétiques à leur
d’énergie implique d’être au clair sur les emplacement d’origine, sans extraction,
types d’énergie en jeu. Il peut s’agir des conversion et transport – par exemple, le
types d’énergie suivants: énergie utile, gaz dans le terrain.
énergie finale et énergie primaire. Dans Afin que les différentes formes d’éner-
ce livre, l’énergie utilisée dans les bâti- gie, par exemple la chaleur ou l’énergie
ments est déclarée comme énergie fi- électrique, puissent être évaluées et com-
nale, sauf indication contraire. parées entre elles, elles sont converties
L’énergie utile est l’énergie directement à au moyen de facteurs d’énergie primaire.
disposition dans le local ou au droit de Ces facteurs d’énergie primaire prennent
l’appareil – par exemple pour le chauf- en compte la consommation effective de
fage ou l’éclairage de la pièce. ressources pour la production des diffé-
L’énergie finale est l’énergie fournie au rentes formes d’énergie, ceci à partir de
bâtiment. Elle est calculée en addition- l’énergie primaire non renouvelable, telle
nant l’énergie utile et les déperditions que le gaz naturel ou l’huile minérale.
générées par la transformation de l’éner- Afin d’évaluer l’impact sur le climat, les
gie qui a lieu à l’intérieur du bâtiment – énergies finales sont converties en équi-
par exemple la transformation d’une cer- valents CO2 à l’aide d’un coefficient
taine quantité de bois de chauffage en- d’émission de gaz à effet de serre.
treposée dans le bâtiment.

Rejets des gaz à


effet de serre en
équivalents (CO2) Énergie utile Énergie primaire

Coefficient d’émission de gaz Conversion Facteur d’énergie


à effet de serre (rejets de CO2) fraction utile primaire

Énergie finale

Relation et conversion entre différents types d’énergie.

Description Rentabilité Hiérarchi-


sation
Bénéfice OéE en Fr./an

Durée de vie probable

d’exploitation prévue
y compris rémunéra-
tion du capital en Fr.
de l’installation en a
Réduction des coûts
Coûts OéE en Fr.

À moyen terme
Amortissement
(payback) en a

À court terme

À long terme
Jamais

Régulation du CO2 de 900 ppm à 1100 ppm 200 500 0,4 12 5916 x
Adapter le régime variable 600 120 5,0 12 809 x
Les utilisateurs n’ouvrent pas les fenêtres pendant la période de 0 230 0 12 2815 x
chauffage
96
Méthodologie

la durée planifiée de l’OéE. Si ces coûts, y la consommation totale par type d’énergie
compris la rémunération du capital, sont comme indiquée au tableau 4.3. Afin
des montants en francs, les mandants sont d’obtenir un effet important avec un in-
plus à même d’évaluer le bénéfice effectif vestissement modeste, il est judicieux de
des mesures. Au lieu d’indiquer les écono- prioriser les mesures qui ont un impact
mies sous forme de montant absolu, elles important sur la consommation totale
peuvent également être présentées d’énergie (illustration 4.3).
comme intérêts des coûts d’investissement
de mise en œuvre des mesures. C’est la c) Évaluation des mesures en fonction
meilleure façon de transmettre au man- des normes et labels
dant qu’une OéE peut être rentable. De Les labels tels que Minergie ou encore des
plus amples informations à ce sujet sont normes et standards énergétiques sont
disponibles au chapitre 4.9. une base de planification et réalisation
pour de nombreux bâtiments. Ils reposent
b) Évaluation des mesures en fonc- sur des profils d’utilisation standard, qui
tion de la réduction de la consomma- ne répondent qu’en partie aux exigences
tion d’énergie finale d’une exploitation effective – que ce soit
L’influence des mesures individuelles sur intentionnel ou non. Il en résulte très sou-
l’optimisation énergétique de l’exploita- vent que la consommation d’énergie
tion dans son ensemble peut être repré- prévue initialement est nettement plus
sentée en rapportant la consommation élevée lors de l’exploitation. Ces écarts
d’énergie actuelle (année de référence) à sont souvent dus à des températures am-

Énergie thermique
Chauffage cage
d’escalier 6%

Chauffage
bureaux
Electricité Chaleur 15% Ventilation
39% 61% 27%

Chauffage
appartements
8% ECS
5%

Energie thermique pour la ventilation


Chauffage cage
d’escalier 9%

Chauffage de l’air fourni,


après RC
Illustration 4.3: 35%
Exemple illustrant Chauffage
le rapport entre les bureaux Ventilation
25% 44%
consommations
Chauffage de
d’énergie pour cer-
l’air pour
taines utilisations et humidification
la consommation ECS 9%
9%
totale d’énergie par
Chauffage
domaine. ECS = eau appartements 13%
chaude sanitaire
97
Optimisation énergétique de l’exploitation

biantes que les utilisateurs règlent autre- Tout comme la norme SIA 380/4, le cahier
ment que supposées lors de la planifica- technique SIA 2024 englobe des indices de
tion. dépense d’énergie spécifiques pour diffé-
L’objectif possible d’une OéE est dès lors rentes zones d’utilisation. Cependant, il
d’expliquer pourquoi les valeurs de planifi- s’agit de valeurs indicatives et non pas de
cation et d’exploitation diffèrent ou valeurs normées. Elles ont été déterminées
convergent. Pour cette évaluation, il faut à partir de la consommation de bâtiments
convertir les consommations réelles en in- existants, principalement du canton de Zu-
dices de dépense d’énergie (chapitre 4.4) rich, et tiennent compte de plusieurs corps
pour les comparer ensuite à l’un des labels de métier et équipements. Attention: les
ou normes suivants: besoins de chaleur indiqués ne comportent
]]SIA 380/1 L’énergie thermique dans le pas les besoins d’énergie pour les installa-
bâtiment tions de ventilation. Ceux-ci manquent
]]SIA 380/4 L’énergie électrique dans le dans le cahier technique SIA 2024.
bâtiment La prudence est de mise lors de la compa-
]]SIA 385/2 Installations d’eau chaude sa- raison de valeurs de consommation effec-
nitaire dans les bâtiments – Besoins en tives et les différents types de label
eau chaude, exigences globales et di- Minergie. Étant donné que ce label est
mensionnement régulièrement adapté à l’état actuel de la
]]Cahier technique SIA 2024 Données technique, il faut préciser quelle version a
d’utilisation des locaux pour l’énergie et été utilisée pour la comparaison. Toutefois,
les installations du bâtiment une comparaison avec des valeurs issues
]]Minergie de labels n’est pas forcément judicieuse
pour les bâtiments anciens. Il est plus per-
La norme SIA 380/1 fournit des indices de tinent dans ce cas de comparer les don-
dépense d’énergie pour douze catégories nées de l’année d’exploitation en cours
de bâtiments caractérisées par différentes avec des anciennes données de consom-
affectations et systèmes de production de mation du même bien immobilier. Une
chaleur. Ces indices se rapportent à un augmentation inexplicable de la consom-
mètre carré de surface de référence éner- mation d’énergie indique qu’il existe un
gétique (SRE). Ils englobent les consom- potentiel pour une OéE. Dans le cas de
mations d’énergie thermique pour le tout un parc de biens immobiliers de
chauffage et pour la production de l’eau même affectation, la comparaison des va-
chaude sanitaire. leurs de consommation spécifiques au sein
Contrairement à la SIA 380/1, les indices du parc est également utile.
de dépense d’énergie de la norme Étant donné que les normes, cahiers tech-
SIA 380/4 ne se rapportent pas à l’en- niques et labels cités sont périodiquement
semble du bâtiment. Ce sont les zones adaptés en fonction de l’état de la tech-
d’utilisation ainsi que les équipements et nique, les économies potentielles détermi-
les installations techniques qui constituent nées changent également. Il faut préciser
la grandeur de référence d’un bâtiment. que les outils permettent de comparer
La somme des indices partiels de dépense l’énergie finale, mais ne fournissent pas
d’énergie donne l’indice de dépense d’informations sur la consommation expri-
d’énergie du bâtiment. mée en énergie primaire. Pour cela, il fau-
Quant à la consommation d’eau, la norme drait convertir les consommations en éner-
SIA 385/2 peut fournir des valeurs de gie primaire et, pour évaluer l’impact sur le
comparaison. Cependant, elle ne fournit climat, en émissions de gaz à effet de
que des valeurs pour l’eau chaude, valeurs serre. C’est le seul moyen pour indiquer la
spécifiques en fonction des occupations réduction des besoins en ressources et des
ou des affectations. émissions de gaz à effet de serre dans le
cadre d’une OéE.
98
Méthodologie

d) Évaluation des mesures en fonc- ploitation, il est possible de recourir au


tion de la réduction de l’énergie pri- cahier technique SIA 2040 La voie SIA vers
maire et des émissions de gaz à effet l’efficacité énergétique. Il contient les be-
de serre soins en énergie pour la chaleur, la ventila-
Il existe différents outils pour rendre visibles tion-climatisation, l’éclairage et les équi-
les réductions de consommation d’énergie pements. Après avoir converti en énergie
primaire et des émissions de CO2: primaire non renouvelable les besoins rele-
]]Cahier technique SIA 2040 La voie SIA vés pendant l’année de référence (ta-
vers l’efficacité énergétique (société à bleau 4.3), ces indices de consommation
2000 watts) spécifiques annuels peuvent être compa-
]]Campagne «Display» rés aux valeurs indicatives des différentes
]]Diagrammes Non-Sustainable-Exergy catégories de bâtiments répondant aux
]]Comparaison avec des moyens de trans- critères de la société à 2000 watts. Il est
port possible d’évaluer les mesures prévues par
Pour la comparaison avec les exigences de cette méthode, valable aussi pour les émis-
la société à 2000 watts en matière d’ex- sions de gaz à effet de serre.

Illustration 4.4: Émissions de gaz à effet de serre [kg/m²a]


Diagramme de ré- 25
novation avec voie Année OéE de référence
vers l’efficacité
énergétique plani- 20 SIA 380/1:2009 (sans ventilation) – administration:
fiée et mesurée, chauffage et production d'eau chaude au mazout
rapportée à l’éner- 15 1re année
gie primaire non re- 2me 3me
nouvelable et aux année année
4me
10 année 5
me
émissions de gaz à année
Minergie-P,
effet de serre. Fac-
administration,
teurs d’énergie pri- 5 rénovation Valeur cible SIA 2040 «Rénovation bureaux»
maire et coeffi- pour l’exploitation
cients de gaz à effet
0
de serre pour le ma- 225 200 175 150 125 100 75 50 25 0
zout EL et le mix Énergie primaire non renouvelable [kWh/m²a]
électrique suisse se-
lon la KBOB.

Consommation d’énergie Émissions de gaz à effet Consommation d’eau


Classification (énergie primaire) de serre (équivalent CO2)
«Display»
5 4 3 2
A 1
A A A A B 0
5 4 3 B
B B C 2
C C 1 5
C D 0 4
D 2
D D
D E
E
F 0
G
Illustration 4.5: G
Impacts d’une OéE
0: année OéE de référence 1: 1re année OéE
sur la classification
des bâtiments selon 2: 2me année OéE 3: 3me année OéE
la campagne «Dis- 4: 4me année OéE 5: 5me année OéE
play».
99
Optimisation énergétique de l’exploitation

Si les mesures OéE sont représentées sous sont prises en compte (tableau 4.5). La
forme d’un diagramme de rénovation se- classification des bâtiments s’étend de la
lon le cahier technique SIA 2047, il est classe A (très efficace) à la classe G (très
possible de montrer l’évolution future du inefficace).
bâtiment par rapport à la voie SIA vers Le diagramme NSE (Non-Sustainable
l’efficacité énergétique (illustration 4.4). Le Exergy) montre l’impact environnemental
diagramme peut être mis à jour annuelle- de différentes valeurs de dépense énergé-
ment avec les consommations d’énergie et tique. Exprimé de manière simplifiée, le
les émissions de gaz à effet de serre mesu- terme exergie désigne les agents d’énergie
rées pour contrôler le résultat. primaire qui peuvent être utilisés thermo-
La campagne «Display» est une cam- dynamiquement pour effectuer un «tra-
pagne à l’échelle européenne pour classer vail». Les formes d’énergie primaire telles
les bâtiments publics et privés en fonction que mazout, gaz, chauffage à distance,
de leur affectation. La consommation an- bois ou électricité en font partie, au
nuelle d’énergie primaire et d’eau ainsi contraire de la chaleur ambiante. Pour le
que les émissions de gaz à effet de serre diagramme NSE, l’exergie est définie

Impact environnemental [kg CO2/kWh]


0,50
A B C D E F
>70 kg CO2/m²SRE a G
0,45 45–70 kg CO2/m²SRE a
30 – 45 kg CO2/m²SRE a
0,40 18 –30 kg CO2/m²SRE a
Année OéE de
4me année OéE

10 –18 kg CO2/m²SRE a
3me année OéE

0,35
5me année OéE

2me année OéE

1re année OéE

référence

4–10 kg CO2/m²SRE a
0,30 0 – 4 kg CO2/m²SRE a Illustration 4.6:
SIA 2040 exploitation, administration, Diagramme NSE
0,25 construction nouvelle
Exploitation, administration, transformation avec valeurs limites
Exploitation, habitation/école,
0,20 construction nouvelle et cibles selon les
Exploitation, habitation/écoles, transformation
0,15 normes SIA. Fac-
SIA 380/1:2009 – administration
teurs d’énergie pri-
0,10 Voie vers l’efficacité énergétique
maire et coeffi-
0,05 cients de gaz à effet
0,00 de serre pour le ma-
0 50 100 150 zout EL et le mix
Exergie [kWh/m² SREa] électrique suisse se-
lon la KBOB.

Énergies économisées
Avion
Paquebot 1re année OéE
Car postal 2me année OéE
Trolleybus
Train 3me année OéE Illustration 4.7:
Voiture Énergie primaire et
Voiture électrique 4me année OéE
émissions de gaz à
Motocycle
5me année OéE effet de serre éco-
Vélo électrique
nomisées rappor-
Émissions de gaz à effet de serre économisées
Avion tées à des kilo-
Paquebot mètres parcourus.
Car postal Facteurs d’énergie
Trolleybus
Train primaire et coeffi-
Voiture cients de gaz à effet
Voiture électrique de serre pour le ma-
Motocycle
Vélo électrique zout EL et le mix
électrique suisse se-
0 km 2 000 000 km 4 000 000 km 6 000 000 km 8 000 000 km
lon la KBOB.
100
Méthodologie

comme énergie finale sans chaleur am- ]]Se libérer de la taxe sur le CO2, par
biante. Le diagramme peut être complété exemple à travers une convention d’ob-
avec les valeurs limites ou valeurs cibles du jectifs universelle.
cahier technique SIA 2040 ou encore de la ]]Baisser les coûts d’exploitation.
norme SIA 380/1. Afin de visualiser le bé- ]]Améliorer l’image du client.
néfice d’une OéE pour les non-spécialistes, ]]Revaloriser son bien immobilier pour
la quantité d’énergie économisée peut concrétiser un avantage sur le marché.
être convertie en kilomètres parcourus par
différents moyens de transport. Les émis- Les critères d’évaluation pour une priorisa-
sions de gaz à effet de serre ou la consom- tion ciblée des mesures sont énumérés
mation d’énergie primaire servent de va- dans le tableau 4.4.
leur de référence (illustration 4.7).

Priorisation des mesures


En principe, c’est le mandant qui définit les
Tableau 4.4: objectifs à atteindre par une OéE. Le spécia-
Critères d’évalua-
liste OéE détermine les objectifs qui sont
tion pour prioriser
atteignables et à quel degré. Il les visualise
des mesures. Les
ensuite à l’aide des outils évoqués plus
lettres précédant
les critères d’éva-
haut. À ce stade, il est utile d’avoir en tête
luation se réfèrent les raisons pour lesquelles le client a sollicité
aux paragraphes une OéE. Voici quelques raisons possibles:
dans le texte et ex- ]]Remplir les exigences légales ou le Mo-
pliquent les critères PEC.
en question.
Priorisation Critères d’évaluation des mesures OéE Commentaires
Conformité aux b) Réduire la consommation d’énergie Les exigences légales sont adaptées périodiquement dans le
exigences légales c) Atteindre des normes ou labels cadre de la stratégie énergétique 2050 de la Confédération.
d) Réduire la consommation d’énergie En fonction des dispositions légales, un ou plusieurs des trois
primaire et les émissions de CO2 critères d’évaluation énumérés sont déterminants. Au niveau
politique, la tendance est de remplacer des mesures de sub-
vention par des mesures d’incitation.
Exonération de la d) Réduire la consommation d’énergie Cette exonération par l’Office fédéral de l’environnement est
taxe sur le CO2 primaire et les émissions de CO2 possible pour les entreprises avec des émissions de gaz à effet
de serre élevées.
Réduction des coûts a) Augmenter la rentabilité à travers Une réduction des coûts d’exploitation peut être obtenue avec
d’exploitation la réduction des coûts d’exploitation chacune des stratégies d’évaluation proposées, car chaque ré-
b) Réduire la consommation d’énergie duction de la consommation d’énergie réduit les frais énergé-
c) Atteindre des normes ou labels tiques courants.
d) Réduire la consommation d’énergie
primaire et les émissions de CO2
Amélioration de b) Réduire la consommation d’énergie Les mesures qui représentent aujourd’hui une amélioration de
l’image vs altération c) Atteindre des normes ou labels l’image peuvent correspondre demain déjà à l’état actuel de la
de l’image d) Réduire la consommation d’énergie technique et après-demain à une détérioration de l’image. À
primaire et les émissions de CO2 ce moment-là au plus tard, l’heure de la prochaine OéE sera
venue.
Avantage sur le plan a) Augmenter la rentabilité à travers La valeur d’un bien immobilier profite de charges basses (loca-
commercial la réduction des coûts d’exploitation tion facilitée en raison des bas coûts énergétiques), du respect
b) Réduire la consommation d’énergie des normes sur l’énergie (valeur immobilière plus élevée), de
c) Atteindre des normes ou labels certifications selon des labels (valeur immobilière plus élevée)
d) Réduire la consommation d’énergie et d’une exploitation préservant les ressources (location facili-
primaire et les émissions de CO2 tée).
101
Optimisation énergétique de l’exploitation

4.6 Réaliser des mesures Pour que les mesures d’optimisation soient
Le principe de Pareto s’applique pour la acceptées par les utilisateurs et appréciées
réalisation des mesures, à savoir, réaliser si par l’exploitant, il faut comprendre leur
possible 80 % des économies avec 20 % réalisation comme un travail d’équipe in-
des mesures tout en tenant compte que cluant tous les acteurs. C’est le seul moyen
les potentiels d’économie du catalogue de pour qu’une OéE puisse être efficace sur le
mesures sont relatifs. Les économies réali- long terme et que les changements d’atti-
sables dans la pratique dépendent tou- tude soient effectivement adoptés. Les
jours de l’exploitation effective, du fonc- acteurs suivants doivent bien collaborer
tionnement et des installations techniques pour une mise en œuvre réussie des me-
existantes. sures:
Le calendrier de réalisation des mesures ]]Propriétaire du bâtiment
prend en compte les saisons et les périodes ]]Utilisateurs du bâtiment
d’exploitation. Les mesures touchant une ]]Exploitant du bâtiment
installation de chauffage, par exemple, ]]Spécialiste OéE
sont de préférence à réaliser en été. De
cette manière, les économies peuvent être Le spécialiste OéE dirige et coordonne la
analysées sur l’entier de la période de réalisation des mesures. Il agit pour ainsi
chauffage. S’il s’agit d’optimiser une ins- dire comme un régisseur qui réunit toutes
tallation d’air comprimé d’un site de pro- les parties prenantes. Il assume en outre la
duction, il est judicieux d’intervenir en de- responsabilité technique et s’assure que
hors des périodes de production, par les objectifs fixés sont atteints.
exemple pendant les vacances d’entre-
prise.

Propriétaire
Convention d’utilisation

Co
s
rce

nve
sou

Récompenser

nir
Inf
res

d
orm

es
les

ob
er/
on

jec
do
siti

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tifs
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orm
po

me

/co
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Inf

nte

ûts
à

r
re

ns
tt

Po
stio
Me

ser
e de
s qu sq
de e ue
ser uir Utilisateurs Ré
po stio
Po i n str Réaliser des mesures nd ns
r / re
lle
n sei organisationnelles
Co

Illustration 4.8:
Poser des questions Spécialiste
Exploitant Schéma d’interac-
Réaliser des me- Répondre Élaborer et
vérifier des tion entre acteurs
sures techniques et Conseiller/instruire
mesures comme modèle
opérationnelles
pour la réalisation
des mesures OéE.
102
Méthodologie

Coopération entre le mandant et le exigences de confort, il est évident toute-


spécialiste OéE fois qu’il faut respecter le cadre convenu
La réalisation des mesures se base sur la entre l’utilisateur et le propriétaire.
convention d’objectifs établie entre le Les mesures organisationnelles, c’est-à-dire
mandant et le spécialiste OéE (illustra- les mesures à mettre en œuvre par les utili-
tion 4.9), laquelle définit la réduction sateurs, sont discutées avec eux. Il est im-
d’énergie et les coûts. Elle repose sur la portant de sensibiliser les utilisateurs aux
stratégie du propriétaire et sur les mesures effets escomptés des mesures quant au
possibles et raisonnables, ainsi que leur confort et aux économies possibles. C’est
coût. Cette convention est établie par la seule façon de les motiver à coopérer.
contrat. Lorsque les utilisateurs sont prêts à appli-
La présentation annuelle par l’expert OéE quer les mesures, c’est au spécialiste OéE
d’un rapport sur les travaux réalisés fait de les planifier de manière rationnelle.
aussi partie de la mise en œuvre et com- Après la mise en œuvre des mesures, le
prend les réductions d’ores et déjà réali- spécialiste OéE se renseigne auprès des uti-
sées. Ce rapport permet parallèlement de lisateurs s’ils sont satisfaits du nouvel état.
vérifier et d’adapter, le cas échéant, la Il évalue si le rapport entre l’effort à fournir
convention d’objectifs. De cette manière, et le bénéfice qui peut être obtenu est rai-
le mandant est toujours informé de l’état sonnable. Il s’informe auprès des utilisa-
actuel et il est en mesure de budgéter ou teurs si le climat intérieur s’est amélioré,
approuver les coûts pour une mise en détérioré ou n’a pas changé. Sur la base du
œuvre ultérieure. sondage auprès des utilisateurs et du cata-
logue de mesures, le spécialiste OéE plani-
Coopération entre utilisateurs et fie ensuite en collaboration avec les utilisa-
spécialiste OéE teurs la réalisation des mesures suivantes.
Avant de réaliser les mesures, le spécialiste
Illustration 4.9: OéE clarifie les exigences de confort des
Coopération entre utilisateurs et il les remet en question, si
propriétaire du bâ- nécessaire (illustration 4.10). Il prend éga- Illustration 4.10:
timent en tant que lement note des réclamations liées au Coopération entre
mandant et spécia- confort. Le confort de l’utilisateur doit au utilisateurs et spé-
liste OéE dans le moins être maintenu et, si possible, amé- cialiste OéE dans le
schéma d’interac- lioré, c’est le principe de base pour la réali- schéma d’interac-
tion lors de la réali- tion lors de la réali-
sation des mesures. En ce qui concerne les
sation des mesures. sation des mesures.

Propriétaire Propriétaire
Co
nve
Inf

nir
orm

de
so
er/

bje
do
cum

ctif

Po
ser
s
en

/co

de
sq
ter

ûts

Ré ue
po stio
Nutzer Utilisateurs nd ns
re

Exploitant Spécialiste Exploitant Spécialiste


103
Optimisation énergétique de l’exploitation

Coopération entre l’exploitant et le éliminés peuvent avoir un impact négatif


spécialiste OéE sur une OéE.
C’est avec l’exploitant que le spécialiste Le spécialiste OéE clarifie et analyse les rai-
OéE collabore le plus étroitement pendant sons du comportement effectif de l’exploi-
la phase de réalisation (illustration 4.12). tant et de l’installation. À cet effet, l’ex-
L’objectif de cette collaboration est de per- ploitant lui décrit le fonctionnement des
mettre à l’exploitant, après plusieurs an- installations et commente la documenta-
nées d’instruction par le spécialiste OéE, tion ainsi que la commande effective des
de planifier et de réaliser des mesures de installations, ceci à partir de son expé-
manière autonome en cours d’exploita- rience. Afin de planifier des mesures adap-
tion, y compris lorsqu’il y a des change- tées à l’exploitation, le spécialiste OéE
ments d’exigences côté utilisateurs. Pour confronte les expériences de l’exploitant à
la réalisation des mesures, le spécialiste sa propre connaissance des installations. Il
OéE tient compte de toutes les informa- est en outre important que le spécialiste
tions pertinentes provenant de l’exploi- OéE puisse suivre en direct le système de
tant. Cela comprend, par exemple: gestion du bâtiment afin de lui permettre
]]Le comportement de l’installation d’observer et d’analyser les installations à
]]Les défaillances de l’installation tout moment.
]]Les travaux de service et de réparation L’instruction de l’exploitant représente une
effectués tâche primordiale pendant la réalisation
]]Les dysfonctionnements manifestes des mesures. Il arrive en effet souvent
]]Les réglages effectués modifiant les va- qu’un exploitant prenne en charge les ins-
leurs de consigne et les paramètres tallations sans connaissance préalable et
]]Les données d’exploitation effectives qu’il prenne connaissance du système uni-
quement au moment de la mise en service.
Les outils d’aide les plus importants sont: Dans cette situation, il s’occupe en premier
le journal des installations, les données lieu du confort des utilisateurs et du fonc-
sur les tendances, l’accès au système de tionnement des installations. La décision
gestion, les schémas de principe, les des- du propriétaire de faire effectuer une OéE
criptions des fonctions et les listes de va- est une occasion pour l’exploitant de com-
leurs de consigne. L’élimination de défauts pléter ses connaissances de l’installation
ne fait certes pas partie de l’OéE, toutefois grâce à l’expertise du spécialiste OéE (illus-
les responsables devraient en être infor- tration 4.11). Il bénéficie en plus des inves-
més pour les éliminer. Les défauts non tigations et analyses du spécialiste OéE.

Connaissances des installations et systèmes

État de connaissances État de connaissances du


des planificateurs spécialiste OéE

État de connaissances
de l’exploitant

Illustration 4.11:
Dans le cadre d’une
Temps OéE, l’exploitant
Planification MES Année OéE approfondit ses
Récep- Exploitation Années OéE suivantes connaissances des
Réalisation tion de référence
installations et sys-
MES: Mise en service
tèmes.
104
Méthodologie

Sur la base de la convention d’objectifs et Coopération entre l’exploitant et les


des connaissances acquises sur les installa- utilisateurs
tions et systèmes, l’exploitant et le spécia- Les utilisateurs et leurs besoins se trouvent
liste OéE planifient les prochaines mesures au centre de l’OéE (illustration 4.13). L’ex-
à réaliser, tout en étant attentifs à pouvoir ploitant prend connaissance de ces besoins
attribuer sans ambiguïté les changements et en discute avec le propriétaire et le spé-
de consommation futurs à une seule me- cialiste OéE. Les utilisateurs mettent en
sure. Par conséquent, les mesures doivent œuvre les mesures organisationnelles pré-
être mises en œuvre séparément et par vues par l’exploitant et le spécialiste OéE.
installation – année après année – en fonc- C’est toujours l’exploitant qui les instruit et
tion de leur priorisation. les soutient. La question suivante pourrait
Il est important que les mesures soient tou- alors se poser: pourquoi les utilisateurs ne
jours mises en œuvre par l’exploitant. Le sont pas instruits par le spécialiste OéE?
spécialiste OéE donne des instructions et D’une part, une relation de confiance a été
un soutien, cependant il n’intervient jamais établie entre l’exploitant et le spécialiste
lui-même sans avoir informé l’exploitant et OéE dans le cadre de l’OéE et il s’agit de la
les utilisateurs. Le spécialiste OéE a donc le maintenir et la renforcer à l’avenir. D’autre
rôle de conseiller, compétent en raison des part, l’exploitant est plus proche des utili-
connaissances acquises sur le système, les sateurs et peut les accompagner vraiment
installations et le fonctionnement. en continu. Il est possible de renforcer en-
Afin de pouvoir évaluer l’efficacité des me- core davantage la crédibilité de l’exploi-
sures, elles doivent être consignées par tant si le spécialiste OéE expose au préa-
l’exploitant, y compris la date et l’heure. lable les mesures aux utilisateurs.
Cette attribution temporelle permet aussi Il est important que l’exploitant accom-
d’identifier les comportements des utilisa- pagne les utilisateurs avec compétence
teurs, les composants de l’installation et les dans la réalisation des mesures organisa-
modes de fonctionnement réellement dé- tionnelles et qu’il les rende aussi attentifs
terminants pour une exploitation efficace. aux comportements erronés. Au début,
Illustration 4.12: De plus, elle met en évidence l’influence de cela demande souvent beaucoup de pa- Illustration 4.13:
Coopération entre chaque mesure sur le fonctionnement réel tience et de persévérance de la part de Coopération entre
exploitant et spécia- et la consommation d’énergie. l’exploitant. Selon la situation, il peut être exploitant et utilisa-
liste OéE dans le utile de documenter certaines discussions teurs dans le
schéma d’interac- à l’aide de résultats de mesure. schéma d’interac-
tion lors de la réali- tion lors de la réali-
sation des mesures. sation des mesures.

Propriétaire
Propriétaire

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s e r d ns
Po esti o
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Utilisateurs i n str
r / Utilisateurs
ille
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Co
Poser des questions
Exploitant Répondre Spécialiste
Exploitant Spécialiste
Conseiller/instruire
105
Optimisation énergétique de l’exploitation

Coopération entre l’exploitant et le Coopération entre le propriétaire et


propriétaire l’utilisateur
Une OéE offre une bonne occasion de Une convention d’utilisation règle contrac-
consolider et d’élargir la relation entre tuellement les conditions de location entre
l’exploitant et le propriétaire. Le proprié- l’utilisateur et le propriétaire (illustr. 4.15). Si
taire informe l’exploitant des objectifs un utilisateur fait valoir lors d’une OéE des
convenus et met à sa disposition les exigences qui ne font pas partie de la
moyens et le temps nécessaires à la mise convention d’utilisation, c’est au proprié-
en œuvre efficace des mesures prévues taire d’intervenir. La limitation des besoins
(illustration 4.14). C’est seulement à la fait également partie de l’OéE. Le locataire,
condition que l’exploitant puisse s’occuper qui est en général aussi l’utilisateur, peut
de manière intensive de l’OéE, que les bé- ainsi exiger le confort convenu dans le
néfices escomptés se réaliseront de ma- contrat de bail, mais pas davantage. À titre
nière durable. L’exploitant, pour sa part, d’exemple, une installation de ventilation
documente ses contributions à l’OéE et peut être arrêtée pendant le week-end,
rapporte les succès et les connaissances même si quelques utilisateurs travaillent. Si
acquises. une modification est demandée, il faut
À travers la collaboration accrue avec les adapter la convention d’utilisation – le cas
utilisateurs, l’exploitant connaît de mieux échéant avec des conséquences financières.
en mieux leurs besoins. Il clarifie avec le Le propriétaire informe l’utilisateur du suc-
propriétaire si leurs besoins sont conformes cès des mesures réalisées. Les outils de
aux conventions d’utilisation. Il s’agit communication les mieux adaptés sont les
d’être au clair par rapport aux points sui- tableaux de bord qui visualisent directe-
vants, par exemple: existe-t-il une conven- ment les économies, par exemple sur l’in-
tion sur une température ambiante garan- tranet, et motivent les utilisateurs à conti-
tie pendant les mois d’été? Quelles condi- nuer d’appliquer les mesures. Des récom-
tions de climat intérieur doivent être stric- penses liées aux économies réalisées
tement respectées selon la convention peuvent générer une motivation encore
Illustration 4.14: d’utilisation? Est-ce qu’une convention plus grande. Indépendamment de la ma- Illustration 4.15:
Coopération entre d’utilisation a été réellement établie? L’ex- nière de motiver les utilisateurs, l’aspect le Coopération entre
exploitant et pro- ploitant clarifie quelles demandes des uti- plus important est la communication claire propriétaire et utili-
priétaire dans le lisateurs peuvent ou doivent être satis- des succès issus des optimisations. Sinon, sateurs dans le
schéma d’interac- faites et lesquelles ne sont pas justifiées. les utilisateurs ne prendront plus au sérieux schéma d’interac-
tion lors de la réali- tion lors de la réali-
les mesures préconisées par l’exploitant.
sation des mesures. sation des mesures.

Propriétaire Propriétaire
s
rce
sou

Récompenser
res

Convention
d’utilisation
les
on

er
siti
orm
po
dis

Inf
à
re
tt
Me

Utilisateurs Utilisateurs

Exploitant Spécialiste Exploitant Spécialiste


106
Méthodologie

Une attitude positive est indispen- 4.7 Provoquer des décisions


sable Dans le cadre d’une OéE, il est primordial
Dans le cadre d’un projet OéE, l’optimisa- de s’adresser au bon décideur pour obte-
tion des installations techniques seules ne nir des décisions hiérarchiquement va-
suffit pas pour mettre en œuvre les me- lables. Le décideur est en général le pro-
sures avec succès. Il faut toujours une col- priétaire. Il arrive pourtant souvent que les
laboration étroite entre utilisateurs, exploi- optimisations soient initiées par l’exploi-
tants et propriétaires. Afin d’éviter un relâ- tant ou l’utilisateur. Ceci est judicieux dans
chement dans le respect des mesures à la mesure où l’exploitant a généralement
suivre une fois l’optimisation terminée, les compétences techniques, opération-
une attitude positive doit s’instaurer entre nelles et, dans certains cas, financières
les personnes impliquées dans le processus pour entretenir les installations techniques.
d’optimisation. Pour y parvenir, il faut ab- Au niveau organisationnel et en matière
solument que tous les acteurs soient impli- d’investissements par contre, il n’est sou-
qués en fonction de leur rôle. C’est à cette vent pas habilité à décider. Du point de vue
condition que l’optimisation a de bonnes du propriétaire, il peut éventuellement
chances de succès sur le long terme – être judicieux de lui donner les compé-
même en cas de changements d’affecta- tences nécessaires. Dans ce cas, l’exploi-
tion. En outre, un suivi énergétique est tant a besoin d’un argumentaire approprié
nécessaire pour indiquer rapidement si la pour pouvoir décider. À cet effet, le spécia-
consommation d’énergie augmente à liste OéE peut élaborer en commun avec
nouveau. C’est le seul moyen pour pouvoir l’exploitant des aides à la décision. Si les
instaurer rapidement des contre-mesures décisions sont prises exclusivement par le
appropriées (voir paragraphe 4.10). propriétaire, le spécialiste OéE élabore des
aides à la décision pour le propriétaire.
Dans le but de systématiser l’opération,
deux niveaux peuvent être distingués:
]]La décision de principe en faveur ou
contre une OéE
]]Les décisions annuelles régulières pour la
réalisation des mesures

Décision en faveur ou contre une OéE


Si une OéE est requise par la loi, la ques-
tion est réglée. C’est le cas pour tous les
bâtiments, avec un besoin annuel en élec-
tricité supérieur à 200 MWh/a, à l’exclu-
sion des bâtiments d’habitation (illustra-
tion 4.16).
Un critère de décision en faveur d’une OéE
est éventuellement le respect des exi-
gences liées à des labels spécifiques. Les
labels suivants évaluent également la qua-
lité énergétique du bâtiment pendant l’ex-
ploitation, en plus des caractéristiques éta-
blies au niveau de la planification:
]]BREEAM In Use
]]DGNB
]]Société à 2000 watts
]]Attestation Minergie SQM Exploitation
107
Optimisation énergétique de l’exploitation

En Suisse, de nombreux bâtiments ont été tion sont conçues pour être financière-
construits selon des labels qui ne tiennent ment rentables. D’une part, l’OéE génère
toutefois pas compte de l’exploitation. Ils des bénéfices sous forme de baisse des
sont souvent sujets à un écart de perfor- coûts d’exploitation des installations tech-
mance, c’est-à-dire que les valeurs énergé- niques. De l’autre, elle augmente la durée
tiques planifiées ne sont pas atteintes pen- de vie et la sécurité de fonctionnement des
dant l’exploitation. Une OéE arrive souvent installations parce qu’elles sont exploitées
à réduire cet écart de manière significative. de manière efficace et dans les règles de
Il est toutefois possible de comparer aussi l’art. Cela repousse les investissements
des bâtiments non certifiés avec des labels. pour le remplacement des installations. En
La décision en faveur d’une OéE réduit en outre, les installations exploitées de ma-
priorité l’impact environnemental, ceci à nière efficace sont plus performantes ce
travers une utilisation plus efficace des res- qui évite dans une certaine mesure de de-
sources énergétiques. Néanmoins, les voir les agrandir lorsque les exigences
avantages économiques sont souvent tout d’utilisation augmentent.
aussi importants. De par leur définition, les
optimisations énergétiques de l’exploita-

Bâtiment exclusivement à usage


d’habitation (catégorie I et II
OUI
selon la SIA)
NON

Bâtiment excluant l’habitation


(catégories III à XII selon la SIA),
également comme partie d’un site
d’exploitation d’une certaine taille
OUI

Consommation d’électricité
bâtiment ou site d’exploitation NON
>200 MWh/a

OUI
Grand consommateur
Grand consommateur avec (avec optimisation de la consommation)
OUI Consommation de chaleur > 5 GWh ou OUI
convention d’objectifs
Consommation d’électricité > 0,5 GWh
NON NON

Modèle PMU
Adhésion non obligatoire (gestion de l’énergie)
OUI Émissions de CO2 < 1500 t/a OUI
ou obligatoire au modèle PMU
Coûts énergétiques < 1 million de francs
NON NON

Justification d’une pratique


systématique d’optimisation de OUI
l’exploitation sur plusieurs années
NON

Optimisation énergétique de Illustration 4.16:


Aucune optimisation
l’exploitation obligatoire
énergétique de Conditions pour
(au cours des trois années qui suivent la mise en
l’exploitation nécessaire une OéE exigée par
service, puis de manière périodique tous les 5 ans)
la loi.
108
Méthodologie

Malgré les avantages évidents, engager première étape. Les autres mesures liées à
une OéE implique des décideurs une cer- des potentiels d’économie évidents com-
taine prise de risque. Les économies pros- plètent le plan de mise en œuvre.
pectives reposent sur des hypothèses, des Une vue d’ensemble des risques possibles
analyses et des prévisions du spécialiste montre tout ce qui pourrait mal se passer.
OéE sur l’utilisation et la gestion de l’ex- Les risques énumérés devraient être discu-
ploitation. Afin de permettre au décideur tés en détail avec le mandant. Il pourra
de trancher en faveur ou contre une OéE, ainsi décider s’il faut prévoir des mesures
le spécialiste OéE doit lui fournir les élé- pour assurer l’exploitation exigée ou en-
ments suivants: core si une mesure comportant des risques
]]Un objectif ne doit pas être réalisée.
]]Une analyse coût-bénéfice
]]Une ébauche de la procédure prévue Décisions annuelles quant aux me-
]]Un aperçu des risques potentiels sures à réaliser
Le spécialiste OéE informe le décideur de
Les objectifs d’une OéE s’orientent en l’évolution de l’optimisation une fois par
fonction des préférences du décideur. Ils année, idéalement sous forme d’une pré-
peuvent concerner les aspects suivants: sentation suivie d’une discussion. Au
]]Respect de certaines exigences légales moyen des résultats annuels, le spécialiste
]]Exonération des taxes sur le CO2 OéE élabore un plan de mise en œuvre
]]Réduction des coûts d’exploitation concret avec une formulation des objectifs
]]Réduction des charges afin d’être plus pour l’année suivante. Les objectifs définis
attractif pour les locataires au début de l’OéE sont le cas échéant
]]Recherche d’une amélioration de adaptés au dernier état des connaissances
l’image et aux résultats d’optimisation. Une fiche
]]Augmentation de la valeur du bien im- résumant les économies pertinentes et les
mobilier mesures correspondantes convient très
]]Obtention d’un label bien pour consigner les résultats annuels
]]Respect des valeurs selon les normes d’optimisation. Le décideur se prononce
sur la proposition du spécialiste OéE, an-
L’analyse coût-bénéfice se base sur les élé- nonce ses besoins et mobilise les res-
ments suivants: sources pour l’année suivante.
]]Analyse de l’état actuel des installations
]]Documentations des installations telles
que schémas de principe, descriptions de
energo©ADVANCED
OBJET DE REFERENCE

fonctionnement ou documents de service Siège principal de la centrale électrique Obwalden (EWO)

]]Visite sur place avec l’exploitant


]]Entretien avec l’exploitant selon des
questions préparées à l’avance

Les estimations de coûts comprennent un


pronostic de leur développement futur. Les
potentiels d’économies sont estimés sur la Typologie et durée du processus
Budget énergétique
Administration, 3 ans
CHF 75 ‘000/an
Économies obtenues CHF 22‘000/ an
base de l’analyse de l’état actuel ou d’un Réduction du besoin de chaleur
Réduction du besoin d'électricité
14.7%
33.7%

contrôle énergétique. Mesures réalisées:


 Chauffage: Limite de chauffage, adaptation du mode de fonctionnement à l´utilisation

L’ampleur de la procédure spécifique est


 Installation électrique: Réduction de la puissance et mise en place de minuteries
 Installation de ventilation: Réduction des durées de fonctionnement, adaptation des
programmes temporels aux saisons
 Installations de froid, local serveur: Réduction du flux d´air et adaptation de la température ambiante

estimée en hiérarchisant les potentiels et Temps de retour du capital des mesures réalisées < 2 ans
Économies effectives grâce à energo® (consommation d´énergie)

en présentant la procédure de manière


chronologique, sous la forme d’un plan de Illustration 4.17:
mise en œuvre concret. Les mesures résol- avant 1re année 2e année 3e année
Exemple d’une fiche
vant des problèmes urgents ou pouvant
Avec le soutien de

www.energo.ch
technique OéE.
être réalisées sans délai sont proposées en (Source: energo)
109
Optimisation énergétique de l’exploitation

4.8 Optimisation de rence au cours de laquelle les données


l’exploitation avec et sans énergétiques sont recueillies. Pendant
cette première phase (illustration 4.18), on
investissement?
procède à l’analyse des données éner-
Les mandants préfèrent généralement une gétiques et au calcul des indices. Parallèle-
OéE sans investissement. Néanmoins, la ment, il est tout à fait possible de réaliser
question des investissements se pose de des premières mesures immédiates à partir
manière récurrente, ceci aussi parce que des suggestions de l’exploitant. Il s’agit la
l’accroissement de l’efficacité et les écono- plupart du temps de mesures non plani-
mies supplémentaires de coûts énergé- fiées, impliquant peu d’effort, à réaliser de
tiques ne sont pas en corrélation avec préférence en amont et sans avoir fait un
l’investissement engendré par les mesures pronostic de leurs impacts. Lors d’une vi-
d’optimisation. site prévue pour identifier ces mesures, le
Il faut d’abord clarifier la signification du spécialiste OéE prend connaissance du sa-
terme investissement dans ce contexte. voir-faire, des expériences et des sugges-
Les investissements d’une OéE dans le sens tions de l’exploitant. Il en découle souvent
de coûts matériels et d’installation peuvent les premières mesures qui peuvent être
être égaux à zéro. En revanche, une ap- réalisées sur le champ sous l’instruction du
proche professionnelle entraîne toujours spécialiste OéE. Voici quelques mesures
des honoraires minimes du spécialiste immédiates plausibles (voir également l’il-
OéE. Les considérations suivantes tiennent lustration 4.19):
compte des honoraires du spécialiste OéE. ]]Vérification grossière du concept
Nous distinguons deux phases. La phase 1 ]]Résolution des problèmes en suspens
ne comporte jamais d’investissements côté exploitant des installations
pour du matériel et des installations. ]]Élimination de dysfonctionnements
]]Élimination de points faibles
Phase 1 ]]Vérification des paramètres de réglage
La première année de mise en œuvre de
mesures commence après l’année de réfé-

Investissements et économies [Fr.]

Phase 1 Phase 2
Bénéfice en capital

Économies phase 2
phase 2

Amortis-
sement Investissements phase 2
phase 2
Bénéfice en capital

Économies phase 1
phase 1

Amortis-
sement Illustration 4.18:
phase 1 Investissements phase 1 Comparaison des in-
vestissements et des
Temps économies de coûts
Réaliser les Élaborer et Réaliser énergétiques cumu-
mesures planifier les mesures
lés pour les phases 1
immédiates les mesures
et 2, pour la réalisa-
tion des mesures.
110
Méthodologie

Vérification grossière • Le fonctionnement des


Activité installations CVCSE est-il
du concept
Personnes concernées
coordonné?
Prise de connaissance de la
documentation des installations
• Les exigences de confort
Identifier des poten- Spécialiste OéE Résoudre les problèmes souhaitées peuvent-elles
tiels d’économie évi- en suspens de l’exploitant être satisfaites?
dents pour la phase 2 des installations • Des réglages manuels
Recommandations à
sont-ils nécessaires pour
Entretien avec l’exploitant des
l’exploitant des installations installations
un fonctionnement
Spécialiste OéE correct?
Exploitant des installations,
Phase 1 • Des installations ou
spécialiste OéE
• Lors de la phase 1 ou de l’année de Mesures composants d’installation
référence, des potentiels élevés d’optimi- immédiates ont-ils été déclenchés
sation organisationnelle, opérationnelle pour le fonctionnement
ou technique sont-ils apparus? souhaité des installations
Vérifier les para- (par ex. refroidissement
mètres de réglage naturel)?
• Des messages
Entretien avec l’exploi- Éliminer les dys-
tant des installations d’alarme et d’erreur
fonctionnements
Exploitant des installa- apparaissent-ils
tions, spécialiste OéE Entretien avec l’exploi- régulièrement?
tant des installations • Des installations ou
• Les paramètres de réglage ont-ils été Exploitant des installa- composants d’installati-
ajustés depuis la mise en service? Éliminer des • Des installations ou tions, spécialiste OéE
on ont-ils été déclenchés
• Les réglages doivent-ils être ajustés par points faibles composants d’installation
pour le fonctionnement
l’exploitant des installations au cours de fonctionnent-ils à la limite de
Entretien avec l’exploi- souhaité des installations
l’année? tant des installations puissance inférieure ou supérieure?
(par ex. refroidissement
• Des valeurs générées automatique- Exploitant des installa- • Des installations ou composants naturel)?
ment ont-elles été réglées sur «mode tions, spécialiste OéE d’installation génèrent-ils des coûts de
manuel»? maintenance extraordinairement élevés?

Illustration 4.19: Procédures de la phase 1 (optimisation de l’exploitation sans investissement matériel et d’installations).

Documenter les • Répertorier les activités et réglages


mesures réalisées • Répertorier et interpréter les résultats
• Préciser la durée d’amortissement
• Formuler les potentiels des mesures supplémentaires
Spécialiste OéE
Documenter les
résultats découlant
Élaborer des • Pronostic des mesures
des mesures de
mesures supplé- éventuelles pour accroître le
l’année précédente
mentaires confort, économiser l’énergie
eBO-Experte et les frais.
Spécialiste OéE, • Calcul de la durée d’amor-
• Répertorier les activités et réglages
décideur tissement
• Répertorier et interpréter les résultats Phase 2
• Priorisation des mesures
• Vérifier la durée d’amortissement mesures
• Mettre à jour la documentation des planifiées
installations

• Décider les mesures à réaliser


• Organiser le matériel Planifier des
Réaliser des mesures • Établir un calendrier pour la
• Organiser l’installation nouvelles mesures
générant des coûts de réalisation des mesures
matériel et d’installation • Surveiller les travaux, si des tiers Décideur, spécialiste planifiées
sont concernés OéE • Mettre à disposition les
ressources nécessaires
Exploitant des installations,
spécialiste OéE

Illustration 4.20: Procédures de la phase 2.


111
Optimisation énergétique de l’exploitation

En outre, il faut informer l’exploitant des quences financières pour le matériel et


potentiels d’optimisation évidents pour la l’installation
phase 2. ]]Documentation des résultats des me-
Dès lors, pendant la phase 1, l’exploitant sures de l’année précédente
réalise lui-même des mesures sans investis-
sement matériel et sans prestation d’arti- La phase 2 fait exclusivement partie d’une
sans, de techniciens de régulation, etc.. Ce OéE professionnelle et ne peut pas être
faisant, il faut être attentif à la garantie de réalisée comme une action isolée
la sécurité. (délimitation de la phase 2 voir encadré).
Des économies allant jusqu’à 10 % sont En raison d’investissements plus élevés, la
déjà possibles dans cette phase. Cette dé- phase 2 est rentable seulement pour des
marche ne se limite pas seulement à une biens immobiliers d’une certaine taille avec
optimisation d’exploitation globale et pro- des coûts annuels d’électricité et de pro-
fessionnelle, elle est aussi utile lors d’ac- duction de chaleur dès 50 000 Fr. environ.
tions ponctuelles ou d’interventions Dans la phase 2, le potentiel d’économies
uniques dans le cas d’objets plus petits. La augmente considérablement par rapport
durée d’amortissement, y compris les ho- à la phase 1 – à condition que la durée
noraires du spécialiste OéE, est très courte d’amortissement reste nettement plus
dans la phase 1. Des durées inférieures à 2 courte que la durée de vie résiduelle pro-
ans sont visées (illustration 4.18). bable. En tout, des économies d’énergie et
de coûts énergétiques jusqu’à 30 % sont
Phase 2 possibles. Néanmoins, cela nécessite dans
La phase 2 peut occasionner des investisse- la plupart des cas des cycles répétés de la
ments. En voici les raisons: phase 2 (l’illustration 4.18 représente un
]]Documentation des mesures réalisées seul cycle). Les changements d’utilisation
jusque-là pendant l’OéE impliquent des mesures
]]Élaboration des mesures ultérieures supplémentaires pouvant entraîner des
]]Planification de nouvelles mesures coûts d’investissement. Ces coûts ne
]]Réalisation de mesures avec des consé- peuvent cependant pas être imputés à
l’OéE.
Délimitation de la phase 2 L’optimisation énergétique de l’exploita-
Le remplacement d’installations com- tion est donc un processus durable qui doit
plètes ou de composants d’une installa- valoir la peine dans son ensemble. Toute-
tion par des systèmes alternatifs tels fois, dès qu’une mesure exige un proces-
que le remplacement d’une chaudière sus de planification selon la SIA, celle-ci
par une pompe à chaleur ne fait pas
n’est plus considérée comme une optimi-
partie d’une OéE. Par contre, le rempla-
sation énergétique, mais comme un assai-
cement de lampes est considéré
nissement énergétique.
comme partie d’une OéE à condition
qu’aucune intervention de planification
ne soit nécessaire. Si une planification
est requise, il s’agit d’un projet séparé.
Il arrive souvent que des dispositifs de
mesures supplémentaires doivent être
installés afin de pouvoir effectuer une
OéE transparente. L’établissement du
concept de mesure correspondant et sa
mise en œuvre constituent également
un projet distinct, car ils nécessitent
une planification de l’installation. L’ex-
pert OéE assiste le mandant dans cette
démarche.
112
Méthodologie

4.9 Rentabilité Les méthodes statiques sont en général


Lors d’une OéE, on parle souvent de la adaptées pour l’acquisition et l’élabora-
durée d’amortissement (payback) des me- tion des mesures. Les méthodes dyna-
sures ponctuelles. Mais comment la renta- miques sont adaptées pour le contrôle de
bilité doit-elle être correctement calculée? résultat et la garantie des mesures d’une
D’autre part, existe-t-il des méthodes ap- OéE.
propriées pour analyser la rentabilité du
processus OéE dans son entier? Méthodes statiques de calcul de ren-
Les méthodes d’analyse de rentabilité tabilité
peuvent être classées en méthodes sta- Les méthodes statiques permettent d’ef-
tiques et dynamiques. Dans une OéE, la fectuer des calculs approximatifs simples.
méthode statique est la plus souvent utili- Cependant, ils sont très imprécis, car ils ne
sée pour calculer la durée d’amortisse- prennent pas en compte l’inflation ainsi
ment. Toutes les méthodes sont basées sur que d’autres modifications à venir concer-
la comparaison des investissements et nant les coûts ou les données liés à l’ex-
des bénéfices. Ces méthodes ont pour ploitation. L’annexe B de la SIA 382/1 in-
objectif de répondre à deux questions qui dique les durées d’utilisation (durées de vie
concernent d’une part la planification OéE technique) et les coûts d’entretien en %
et d’autre part le calcul des pertes et pro- des coûts d’investissement.
fits du processus OéE en cours:
]]L’OéE réduit-elle les coûts? Si oui, de quel Caractéristiques du calcul statique
montant? permettant une comparaison des bé-
]]Quelles mesures d’optimisation sont les néfices (1a)
plus rentables (comparaison des variantes)? La méthode de calcul statique de compa-
raison des bénéfices (illustration 4.21) pré-
Les méthodes suivantes sont susceptibles sente les caractéristiques suivantes:
de répondre à ces questions: ]]Elle détermine le bénéfice annuel moyen
1) a) Calcul statique de comparaison des engendré par les mesures réalisées.
bénéfices ]]Le terme bénéfice signifie ici les écono-
b) Calcul dynamique de comparaison mies annuelles par rapport à l’état actuel.
des bénéfices ]]Le calcul des économies se fait sur la base Illustration 4.22:
Illustration 4.21: 2) a) Amortissement statique de l’année en cours et des prix actuels. Exemple d’un amor-
Exemple d’un calcul b) Amortissement dynamique ]]Elle tient compte des coûts d’amortisse- tissement statique
statique permettant 3) a) Taux d’intérêt interne statique ment et des charges financières (KA et KK). pour une durée
la comparaison des d’utilisation de
b) Taux d’intérêt interne dynamique ]]Elle ne tient pas compte de l’inflation.
bénéfices sur 10 ans. 10 ans.

Unités de coûts
1,20
1,00
Taux d’intérêt 2,22
0,80 10%
0,60
0,40 Taux d’intérêt 2,11
0,20 5%
0,00
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
–0,20 Taux d’intérêt 2,04
–0,40 2%
–0,60
–0,80 Taux d’intérêt 2,00
–1,00 0%
–1,20 0 1 2 3 4
Années
Taux Taux Taux Taux Années
d’intérêt 0% d’intérêt 2% d’intérêt 5% d’intérêt 10%
113
Optimisation énergétique de l’exploitation

Recueil de formules/rentabilité
Méthodes statiques Calcul dynamique de comparaison
des bénéfices (1b)
Calcul statique de comparaison des Bénéfice G d’une mesure d’optimisation
bénéfices (1a) avec la valeur en capital C:
Bénéfice G d’un investissement d’optimi-
sation I: G=C∙a=
– I ∙ a + N ∙ d ∙ a =
G = N – KA – KK = – I ∙ a + N ∙ m (9)

I
(KB0 – KB1) – — – (0,5 ∙ I ∙ i) (1) Amortissement dynamique (payback
n
dynamique) (2b)
Amortissement statique (payback Durée d’amortissement p0:
statique) (2a) p0 = f(C,n); C = 0 (10)
Durée d’amortissement p0:
Taux d’intérêt interne dynamique
p0 = ——–I = (3b)
N – KK Taux d’intérêt interne i:
I i0 = f(C,i); C = 0 (11)
(KB0 – KB1) – (0,5 ∙I ∙ i) (2)
Légende
Taux d’intérêt interne statique (3a) a Facteur d’annuité –
C Valeur en capital sur la
N – KA
i0 = = durée d’utilisation [Fr.]
0,5 ∙ I
d Facteur de capitalisation y
I
(KB0 – KB1) – n compris le renchérissement –
0,5 ∙ I (3) e Renchérissement –
G Bénéfice [Fr./a]
Méthodes dynamiques I Investissement pour des
mesures d’optimisation [Fr.]
Facteur d’annuité a: i Taux d’intérêt –
(1 + i)n ∙ i i0 Taux d’intérêt interne –
a= K Coûts annuels [Fr.]
(1 + i)n – 1 (4) KA Coûts d’amortissement [Fr.]
KB Coûts d’exploitation [Fr.]
Facteur de capitalisation d, y compris le KB0 Coûts d’exploitation état
renchérissement: actuel [Fr./a]
(1 + i) – (1 + e)
n n KB1 Coûts d’exploitation valeur
d = (1 + e) ∙ de consigne [Fr./a]
(1 + i)n · (i + e) (5) KK Charges financières [Fr.]
m Facteur de valeur moyenne –
Facteur de valeur moyenne m: N Bénéfice net généré par
les mesures d’optimisation [Fr.]
m = a ∙ d (7) n Durée d’utilisation [a]
p0 Durée d’amortissement
Valeur en capital C: (payback) [a]

C = – I + N ∙ d (8)
114
Méthodologie

]]Les charges restent inchangées pour la méthode statique se prête bien pour
toute la durée d’utilisation. évaluer les mesures planifiées.

Le calcul s’effectue au moyen de la for- Caractéristique de la méthode du


mule 1 dans l’encadré «Recueil de for- taux d’intérêt interne statique (3a)
mules / rentabilité» de la page 113. Voici les caractéristiques de la méthode du
Néanmoins, lors de la comparaison des taux d’intérêt interne statique (illustra-
mesures, ce n’est pas forcément la mesure tion 4.23):
avec le bénéfice le plus important qui est ]]Elle calcule le taux moyen d’intérêt in-
la plus rentable. Afin de pouvoir se pro- terne généré pour les mesures d’optimisa-
noncer sur la rentabilité, les éventuels in- tion sur une durée d’utilisation définie.
vestissements nécessaires sont également ]]Les exigences posées ne sont pas des pa-
à prendre en compte. Le calcul statique de ramètres énergétiques, mais le taux d’inté-
comparaison des bénéfices est adapté rêt défini par le décideur.
pour déterminer la variante la plus ren- ]]Elle ne tient pas compte de l’inflation.
table parmi celles qui sont envisagées. Les ]]Elle tient compte de l’amortissement KA.
charges d’exploitation tiennent compte ici
des économies prévues pour l’énergie des- Le calcul du taux d’intérêt interne statique
quelles sont soustraits les coûts pour l’OéE s’effectue au moyen de la formule 3 dans
(honoraires du spécialiste et coûts pour le l’encadré de la page 113. Si le décideur
suivi énergétique). spécifie un taux d’intérêt minimum sur
une durée d’utilisation ou d’investisse-
Caractéristiques de la méthode ment définie, cette méthode permet de
d’amortissement statique (2a) déterminer les taux d’intérêt internes à
La méthode d’amortissement statique pré- atteindre par les mesures. Les recettes
sente les caractéristiques suivantes (illus- nettes N sont égales aux coûts d’exploita-
tration 4.22): tion économisés, additionnés des dé-
]]Elle détermine la durée de temps néces- penses supplémentaires occasionnées par
saire jusqu’à la récupération du capital l’OéE (honoraires du spécialiste, suivi éner-
investi. gétique, dépenses supplémentaires d’ex-
]]Elle tient compte des économies de coûts ploitation, etc.).
de l’OéE.
]]Elle tient compte des charges financières. Illustration 4.23:
]]Les économies sont déterminées sur la Évolution du taux
d’intérêt interne
base de l’année en cours et des prix actuels.
statique sur dix ans.
]]Elle ne tient pas compte de l’inflation.
]]Sur la durée d’utilisation, les charges ne Taux d’intérêt interne [%]
sont pas recalculées en fonction de l’infla-
80
tion ou d’autres paramètres.
60
]]Elle ne tient pas compte des coûts
d’amortissement KA. 40 Moyenne sur
5 ans: 8,7%
20
Le calcul de l’amortissement statique s’ef-
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
fectue au moyen de la formule 2 dans
–20
l’encadré de la page 113.
Dans le cadre d’une OéE, la durée d’amor- – 40
tissement est souvent utilisée comme un – 60
objectif permettant de définir quelles me- – 80
sures seront réalisées. Étant donné que la
–100
durée de remboursement devrait être Années
courte (2 ans, par exemple) et que le ren-
dement n’est pas la première priorité,
115
Optimisation énergétique de l’exploitation

Méthodes dynamiques de calcul de Il est calculé à l’aide de la formule 7 dans


rentabilité l’encadré de la page 113.
Si les effets de l’OéE doivent être considé- La valeur en capital est la somme des va-
rés sur une longue période, par exemple leurs actuelles de toutes les dépenses et
sur toute la durée de vie des installations, recettes sur l’ensemble de la période de
seules les analyses dynamiques de rentabi- calcul considérée, calculées avec le taux
lité sont appropriées (méthodes b). Elles d’actualisation. Une optimisation est ren-
ont pour objectif de pronostiquer correc- table si la valeur en capital est égale ou
tement les dépenses annuelles en tenant supérieure à zéro.
compte du renchérissement, des prix de Les recettes nettes N sont égales aux re-
l’énergie fluctuants ainsi que des coûts cettes du fait des économies d’énergie ad-
d’exploitation et d’entretien. ditionnées aux dépenses occasionnées par Illustration 4.25:
Le facteur d’annuité indexe le facteur de l’OéE (honoraires du spécialiste, suivi éner- Exemple d’un amor-
récupération du capital investi avec un gétique, etc.) aux conditions en cours. La tissement pour une
taux d’intérêt donné en fonction de la pé- valeur en capital est calculée au moyen de durée d’utilisation
riode considérée. Il est calculé à l’aide de la la formule 8 dans l’encadré de la page 113. de 10 ans incluant
le renchérissement
formule 4 dans l’encadré de la page 113.
(dynamique).
Pour que les flux d’argent soient compa-
rables, ils doivent être actualisés par rap-
2,26
port à une échéance précise. Il s’agit en Taux d’intérêt 2,30
principe du jour où l’investissement a été 10% 2,34
2,38
fait. Le processus d’actualisation incluant
l’inflation est également appelé facteur de 2,09
Taux d’intérêt 2,12
capitalisation. Le renchérissement tient 5% 2,16
2,20
compte de l’évolution des prix de l’énergie.
La valeur escomptée à la date de l’investis- 2,00
Taux d’intérêt 2,03
sement d’un montant futur est appelée 2% 2,06
2,09
valeur actuelle ou valeur actualisée. Le fac-
teur de capitalisation est calculé à l’aide de 1,94
Taux d’intérêt 1,97
Illustration 4.24: la formule 5 dans l’encadré de la page 113. 0% 2,00
Exemple d’un calcul 2,03
de comparaison des En multipliant le facteur d’annuité avec le 0 1 2 3
bénéfices sur 10 ans Années
facteur de capitalisation incluant le ren-
incluant le renché- Renchéris- Renchéris- Renchéris- Renchéris-
chérissement, on obtient le facteur de va- sement 2% sement 1% sement 0% sement –1%
rissement (dyna-
leur moyenne m.
mique).

Unités de coûts
1,20
1,00
0,80
0,60
0,40
0,20
0,00
– 0,20 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
– 0,40
– 0,60
– 0,80
– 1,00
–1,20
Années
Renchérissement –1% R. –1% R. –1% R. –1% R. 0% R. 0% R. 0% R. 0%
Taux d’intérêt 0% T. 2% T. 5% T. 10% T.0% T. 2% T. 5% T. 10%
Renchérissement 1% R. 1% R.1% R. 1% R. 2% R. 2% R. 2% R. 2%
Taux d’intérêt 0% T. 2% T. 5% T. 10% T. 0% T. 2% T. 5% T. 10%
116
Méthodologie

Caractéristiques du calcul dynamique impressionnante sur toute la durée d’utili-


permettant une comparaison des bé- sation des installations. Pour les recettes
néfices (1b) nettes N, il est important de tenir compte
La méthode de calcul dynamique de com- des économies prévues, y compris le ren-
paraison des bénéfices (illustration 4.24) chérissement. Les honoraires du spécialiste
présente les caractéristiques suivantes: et les coûts d’un éventuel suivi énergé-
]]Elle détermine le bénéfice annuel moyen tique, s’il a été mis en place spécifique-
engendré par les mesures réalisées. ment pour l’OéE, sont déduits des coûts
]]Le terme bénéfice signifie ici les écono- d’investissement.
mies annuelles par rapport à l’état actuel.
]]Les économies de coûts se basent sur Caractéristiques de la méthode
l’année en cours et les prix actuels. d’amortissement dynamique
]]Elle tient compte des coûts d’amortisse- La méthode d’amortissement dynamique
ment et des charges financières KA et KK. (illustration 4.25) est similaire à la méthode
]]Elle tient compte du renchérissement e d’amortissement statique.
incluant l’évolution des prix de l’énergie. ]]Néanmoins, elle tient compte du ren-
]]Elle tient compte de la modification de la chérissement.
valeur temps du capital investi. ]]Elle tient également compte de la modi-
fication de la valeur temps du capital
Le calcul dynamique de comparaison des d’investissement.
bénéfices s’effectue au moyen de la for- ]]L’amortissement est atteint au moment
mule 9 dans l’encadré de la page 113. Le où la valeur en capital C est égale à
calcul dynamique de comparaison des bé- zéro.
néfices permet d’indiquer de manière
transparente le rendement que les mesures L’amortissement dynamique est calculé au
d’une OéE génèrent annuellement. Cette moyen de la formule 10 dans l’encadré de
méthode est idéale pour documenter les la page 113. L’amortissement dynamique
objectifs atteints, surtout parce que les résulte de l’interpolation avec la durée
bénéfices sont mis en évidence de manière d’utilisation jusqu’à ce que la valeur en

Taux d’intérêt interne [%]


80

60

40

20

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
–20

– 40

– 60

– 80

Illustration 4.26: –100


Évolution du taux Années
d’intérêt interne sur Renchérissement –1% Renchérissement 0% Renchérissement 1%
dix ans incluant le Renchérissement 2% Renchérissement –1% Renchérissement 2%
renchérissement Moyenne sur 5 ans: 8,8% Moyenne sur 5 ans: 12,1%
(dynamique).
117
Optimisation énergétique de l’exploitation

capital soit égale à zéro. Il est utilisé pour sur une durée d’utilisation définie, cette
l’évaluation ultérieure d’une OéE lors du méthode permet de confirmer qu’il a été
contrôle des résultats. atteint. Ici, la durée d’utilisation corres-
pond souvent à la durée de vie résiduelle
Caractéristiques de la méthode du probable des installations techniques.
taux d’intérêt interne dynamique (3a) Il arrive souvent qu’une OéE entraîne des
Voici les caractéristiques de la méthode du subventions ou encore une exonération
taux d’intérêt interne dynamique (illustra- des taxes sur le CO2. Dans ce cas, les sub-
tion 4.26): ventions peuvent être déduites du capital
]]Elle calcule le taux moyen d’intérêt in- investi. L’exonération des taxes sur le CO2
terne généré pour les mesures d’optimisa- a un effet positif sur les coûts énergétiques
tion sur une durée d’utilisation définie. annuels et influence les recettes nettes N.
]]Les objectifs définis au départ ne sont
pas des paramètres énergétiques, mais le Quelle méthode est appropriée pour
taux d’intérêt à atteindre et exigé par le quel usage?
décideur. Par principe, des méthodes différentes
]]Elle tient compte du renchérissement. fournissent des indications différentes. Les
]]Elle tient compte de la modification de la intervenants dans une OéE adoptent sou-
valeur temps du capital investi. vent des perspectives très variées. Si l’ex-
]]Elle tient compte de l’évolution des prix ploitant des installations et le spécialiste
de l’énergie. OéE sont au fait des indices de dépense
d’énergie, ils peuvent sans autres recourir
Le taux d’intérêt interne dynamique est à ceux-ci. Pour les utilisateurs (locataires)
calculé à l’aide de la formule 11 dans l’en- et le décideur, les résultats financiers sont
cadré de la page 113. La valeur en capital beaucoup plus parlant.
C est ici interpolée avec la variation du Le tableau 4.5 montre des critères appro-
taux d’intérêt interne i0, jusqu’à ce que la priés de documentation ou de communi-
valeur en capital soit égale à zéro. À cet cation en fonction des intervenants et des
effet, on peut recourir à la fonction de re- phases d’une OéE. Il en ressort que les in-
cherche de valeur cible dans Excel. Si le tervenants ont des critères d’appréciations
décideur fixe un taux d’intérêt minimum différents.
Mesures immé-
Année de réfé-

des variantes)

Consolidation

(suivi énergé-
(comparaison

des mesures
Contrôle de
Planifier les
Acquisition

Réaliser les
mesures

mesures

résultat
diates

tique)
rence

Utilisateur final K K K K K K K
Locataire K, (W3a) K, (W3a) K K K K, (W3b) K
Propriétaire K, W2a, E K, W2a, E K, (E) K, W2a, E E K, W2b, E K, W1b, E
Exploitant E, (W1a) E, (W1a) E E, (W1a) E E, (W1b) E, (W1b)
Décideur W3a, E W2a, W3a, E E W2a, W3a, E E W1b, W2b, W3b, E W1b, E
Légende
Confort Rentabilité, statique
K Critères touchant au confort W1a Calcul de comparaison des bénéfices
Efficacité énergétique W2a Amortissement (payback)
E Indices de dépense énergétique W3a Taux d’intérêt interne Tableau 4.5:
Rentabilité, dynamique Quels acteurs s’inté-
W1b Calcul de comparaison des bénéfices ressent à quels as-
W2b Amortissement (payback) pects (écono-
W3b Taux d’intérêt interne miques) lors d’une
OéE?
118
Méthodologie

4.10 Contrôle et garantie de Satisfaction des utilisateurs


résultat Afin d’évaluer pleinement le succès d’une
OéE, les données du suivi énergétique sont
Le contrôle de résultat s’effectue en complétées par un sondage auprès des
continu après la réalisation des mesures et utilisateurs. Le suivi énergétique enregistre
compare les valeurs réelles avec les valeurs des paramètres de confort tels que tempé-
pronostiquées. Les dispositifs de mesure ratures, taux d’humidité et qualité de l’air
requis à cet effet sont supposés être dispo- ambiant. La consommation d’énergie utile
nibles – par exemple, un monitorage des pour chauffer, refroidir et ventiler les lo-
données énergétiques, y compris l’évalua- caux démontre l’efficience énergétique
tion à l’aide d’un système de suivi énergé- liée au comportement des utilisateurs.
tique. Le contrôle de résultat permet de Si un système de gestion énergétique a
compléter ou définir les mesures à prendre déjà été mis en place, une analyse supplé-
pour la période suivante. Pour l’essentiel, mentaire d’anciennes données aide à do-
les quatre aspects suivants sont à évaluer: cumenter les résultats. Cela comprend les
]]Satisfaction des utilisateurs comportements des vannes de régulation,
]]Indices de dépense d’énergie températures, séquences de réglage, etc.
]]Rentabilité Avant de commencer une OéE, il faut
]]Impact environnemental contrôler si le système de gestion enre-
gistre correctement les données impor-
Le recours à un système de suivi énergé- tantes et les convertit de manière perti-
tique accompagne de manière idéale les nente en tendance archivée. L’analyse tout
analyses. Un tel système convient non seu- comme le contrôle de résultat implique de
lement au contrôle de résultat, mais ga- pouvoir exporter un fichier CSV de cer-
rantit aussi une réussite à long terme. À la taines données d’automation du bâtiment
différence du monitorage énergétique qui permettant de les analyser de manière ci-
visualise les données enregistrées dans blée.
une banque de données, le suivi énergé-
tique permet en plus une comparaison Indices de dépense d’énergie
avec les valeurs de consigne. Le cas Avant de pouvoir comparer des données
échéant, la comparaison est aussi possible énergétiques, il faut les corriger par rapport
avec les valeurs précédant l’optimisation à un climat standard. Pour l’énergie ther-
de l’exploitation. mique, il existe deux types de correction:
]]La correction avec les degrés-jour de
chauffage (DJC)

Illustration 4.27:
Température de
l’air ambiant com-
parée aux valeurs li-
mites de la SIA 180
(température de
l’air ambiant en
fonction de la tem-
pérature de l’air ex-
térieur). (Source:
Enastra AG)
119
Optimisation énergétique de l’exploitation

]]La correction avec les écarts de tempé- des écarts positifs entre la température de
rature cumulés (ETC) base et la température extérieure moyenne
journalière durant les jours de la période
La méthode des degrés-jour de chauffage considérée. La méthode de conversion ECT
a été remplacée en 2015 par la méthode est décrite à l’annexe G de la SIA 380.
de l’écart de température cumulé parce La correction des dépenses énergétiques
que la correction avec l’ETC s’approche de refroidissement s’effectue de manière
davantage des besoins de chaleur stan- analogue au moyen des degrés-jour de
dard (illustration 4.28). refroidissement (DJR). Cependant, la mé-
La correction des valeurs énergétiques peut thode est très imprécise lorsque l’air est
être effectuée à l’aide des valeurs DJC et déshumidifié en plus d’être refroidi, car les
ECT disponibles auprès de MétéoSuisse. DJR ne prennent en compte que les
L’écart de température cumulé est la somme charges frigorifiques sensibles et non celles

0,25

0,20
Besoins de chaleur pour Écart de température
le chauffage (Qh) cumulé (ETC)
0,15
Illustration 4.28:
Degrés-jour de
0,10 chauffage (DJC) et
Degrés-jour de écart de tempéra-
chauffage (DJC)
ture cumulé (ETC)
0,05 comparés aux be-
soins effectifs de
chaleur pour le
0 chauffage (Qh).
Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Mai Juin (Source: Gerhard
Zweifel, SIA)

Consommation d’énergie [kWh] Température [°C]


3000 30
Température extérieure
de la régulation 25
2500

Énergie thermique 20
2000

15
1500
Énergie 10
frigorifique
1000 Illustration 4.29:
5 Vue d’ensemble de
la consommation
500 annuelle d’énergie
0
thermique et frigo-
rifique avec courbe
0 –5
20.11.2018 20.01.2019 20.03.2019 20.05.2019 20.07.2019 20.09.2019
de la température
00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 00:00 extérieure. (Source:
Enastra AG)
120
Méthodologie

latentes, engendrées par la déshumidifica- Pérennisation des résultats


tion. Une méthode analogue à la méthode Ce sont surtout les changements de com-
ECT pour le chauffage serait envisageable portement des utilisateurs qui imposent
pour le refroidissement. Elle se base sur d’adapter certains paramètres des installa-
l’écart d’enthalpie cumulé (h) qui est la tions. La réalisation de mesures d’optimi-
somme des écarts positifs entre une en- sation supplémentaires modifie le fonc-
thalpie de base et l’enthalpie extérieure tionnement et l’interdépendance des ins-
moyenne journalière durant les jours de la tallations. Afin d’éviter une régression, il
période considérée. est important de rester attentif aux amé-
liorations déjà atteintes dans le cadre de
Rentabilité l’OéE. Le suivi énergétique est le meilleur
L’intégration des coûts énergétiques dans outil à cet effet.
un suivi énergétique n’est pas très perti- La définition de valeurs d’alarme et la mise
nente car peu lisible. La représentation des en place d’une surveillance de la consom-
coûts énergétiques en cours ou cumulés mation pour les valeurs énergétiques signi-
est plus parlante. Les méthodes de calcul ficatives permettent de pérenniser le béné-
de rentabilité détaillées sont décrites au fice des mesures. D’expérience, les béné-
chapitre 4.9. fices d’une OéE disparaissent dans un laps
de temps très court sans consolidation de
Impact environnemental la réussite. Par conséquent, l’OéE doit être
Il est possible de chiffrer l’impact environ- considérée comme un processus continu
nemental en convertissant la consomma- qui, avec le temps, peut de plus en plus
tion d’énergie finale à l’aide des facteurs être géré par l’exploitant des installations
d’énergie primaire actuels et des coeffi- lui-même.
cients de gaz à effet de serre, correspon- En plus du suivi énergétique, toutes les
dants aux agents énergétiques utilisés. Ces modifications apportées aux paramètres
facteurs sont par exemple disponibles à des installations doivent être documentées
l’annexe B du cahier technique SIA 2040. dans le journal. C’est l’unique moyen de
L’établissement ou la mise à jour du dia- savoir à tout moment quelles modifica-
gramme NSE (voir chapitre 4.5) permet de tions ont été apportées, de quelle manière,
visualiser de manière impressionnante les par qui et comment les installations étaient
effets d’une OéE sur l’impact environne- réglées avant l’optimisation de l’exploita-
mental. Certains outils de suivi énergé- tion.
tique évaluent la consommation d’énergie
primaire et des émissions de CO2.

Indice de dépense d’énergie primaire selon «Display»


(derniers 365 jours)
Indice de dépense d’énergie
primaire selon «Display»

Indice des équivalents CO2 selon «Display»


(derniers 365 jours)
Illustration 4.30:
Indice des équivalents CO2 selon «Display»
Consommation
d’énergie primaire
et émissions de CO2
selon «Display» sur
une période consi-
dérée. (Source:
Enastra AG)
121
Optimisation énergétique de l’exploitation

4.11 Rapport Quality Management (PQM), respective-


Ernst Sandmeier, À la fin d’une OéE, un rapport ou une liste ment du Total Quality Management (TQM).
Zoran Alimpic des mesures doit être établi à l’attention du ]]Effets attendus ou atteints tels qu’écono-
maître de l’ouvrage, respectivement du mie d’énergie, diminution des coûts, gain
mandant. Selon ce qui a été convenu, les de confort, respect de dispositions légales,
documentations d’OéE doivent être conser- inspection, etc..
vées pendant dix ans et présentées aux ]]Coûts pour la réalisation, y compris le
autorités responsables sur demande [3]. calcul de rentabilité (amortissement ou de
Selon le cahier technique SIA 2048, un rap- Net-Present-Value).
port doit contenir les éléments suivants: ]]Risques, y compris l’énumération des dé-
]]Résumé à destination de la direction avec cisions réservées pour chaque risque (voir
situation initiale, mandat et objectif, résul- aussi l’illustration 4.12), en vue de limiter
tats et recommandation pour la suite des au maximum l’ampleur des dégâts en cas
démarches. d’incident. Les décisions réservées sont des
]]Situation initiale avec introduction, ob- démarches planifiées par précaution et qui
jectif détaillé et documents de bases, res- peuvent être déclenchées lorsqu’un pro-
pectivement cadre légal. blème particulier survient.
]]Analyse de l’état actuel par corps de
métier et analyse globale. En outre, un Certains aspects doivent être obligatoire-
rapport devrait être disponible au sujet ment documentés. Les différentes mesures
des contrôles de fonctionnement effec- OéE doivent par exemple être décrites avec
tués, tout comme une liste des paramètres précision et leur part respective à l’écono-
des réglages les plus importants de l’état mie d’énergie être exprimée.
actuel. Les mesures OéE qui ont été rejetées et
]]Établissement d’une sauvegarde (roll- n’ont pour le moment pas été réalisées
back) de l’état actuel des systèmes et ré- doivent également être répertoriées. Les
glages. raisons pour lesquelles elles ont été rejetées
]]Liste des mesures de type organisation- sont à préciser (par exemple, économie in-
nelles, personnelles et celles au niveau de suffisante, coûts de réalisation excessifs,
la formation. conséquences opérationnelles, manque de
]]Contrôle de résultat par comparaison personnel spécialisé, etc.).
entre l’état actuel et celui de consigne. En outre, il faut garantir que les réglages
]]Recommandation pour la suite des dé- modifiés (valeurs de consigne, programmes
marches. temporels, positions des vannes, etc.) sont
reportés dans la documentation d’ouvrage.
Selon le cahier technique SIA 2048, une S’il existe un «jumeau numérique» pour le
liste de mesures devrait comporter les élé- ou les bâtiments concernés, les mesures
ments suivants: (réalisées ou rejetées) doivent y être notées
]]Documentation claire de l’état de obligatoirement (voir paragraphe «BIM»
consigne souhaité en tenant compte des au chapitre 5.8 Documentation d’ouvrage).
garanties, spécifications de fournisseurs
ainsi que des droits ou conditions de ga-
rantie.
]]Désignation des mesures à court, moyen
et plus long terme, y compris une évalua-
tion des priorités.
]]Estimation des conséquences (bénéfices,
opportunités, risques, coûts) en tenant
compte des prix de l’énergie et des tarifs
actuels et futurs.
]]Responsabilités pour la réalisation y com-
pris responsabilités dans le cadre du Project
122
Méthodologie

4.12 Risques d’exploitation de base à l’analyse. Avant de pouvoir iden-


Zoran Alimpic Il est important d’introduire une gestion tifier les risques, les informations suivantes
efficace des risques afin de réduire au doivent être connues:
maximum les risques d’exploitation. Il ]]Un résumé des dispositions légales en
s’agit d’une approche systématique pour matière de sécurité, d’hygiène et de confort
identifier en amont une éventuelle néces- ]]L’évaluation du comportement des uti-
sité d’intervenir. La gestion des risques lisateurs et la comparaison avec les exi-
aide les entreprises à atteindre leurs objec- gences des utilisateurs; l’évaluation systé-
tifs, ceci sur la base de l’analyse des oppor- matique des retours, respectivement des
tunités et des risques (analyse SWOT). Se- réclamations
lon celle-ci, la gestion des risques évalue et ]]La comparaison des exigences des utili-
estime en continu les événements, les ac- sateurs avec le mode de fonctionnement
tions et les évolutions qui pourraient em- actuel des installations ceci au moyen de
pêcher une entreprise d’atteindre ses ob- valeurs de mesure enregistrées, de valeurs
jectifs et réaliser sa stratégie. La détection de consigne, de programmes temporels ou
précoce de cette nécessité d’intervenir de minuteries (jour, nuit, week-ends, jours
permet de planifier la gestion des risques fériés, vacances, absences générales) et de
et saisir les opportunités de manière opti- réglages manuels (si existants)
male et efficace. Il ne faut pas sous-esti- ]]L’identification d’éventuelles faiblesses
mer la valeur ajoutée économique (terme conceptuelles et hydrauliques des installa-
financier: Economic Value Added, EVA), tions techniques. Exemples: dysfonction-
qui est réalisée à travers la gestion des nements, erreurs de mesures, erreurs de
risques. La prévention des dommages est transmission, etc.
beaucoup plus économique que leur répa-
ration. Dans le cadre de l’identification, de l’éva-
L’analyse des risques est un élément im- luation et de la hiérarchisation des risques,
Illustration 4.31: portant de la gestion des risques. Elle amé- il est important d’analyser les dysfonction-
Schéma d’analyse liore la base de décision du développeur de nements possibles. À l’aide d’un dia-
des risques dans le projet OéE en identifiant à la fois les as- gramme des paramètres «probabilité d’oc-
cadre de la gestion pects de risque influençables et non in- currence» et «dégât, impact», les risques
des risques d’une
fluençables. L’illustration 4.31 peut servir sont évalués et hiérarchisés (illustra-
OéE.
tion 4.32).
Bien que les analyses de risques aient fait
leurs preuves dans la pratique, elles ne
peuvent malheureusement pas offrir une
Signaler
sécurité absolue. Pour cette raison, une
les risques
Identifier brève évaluation des risques doit être ef-
les risques
fectuée pour chaque mesure OéE. Après
avoir déterminé les risques, on est à même
de les réduire par des mesures person-
Surveiller OéE: analyse
nelles, techniques ou organisationnelles
les risques des risques
dans le cadre ou encore de les abaisser à un niveau de
de la gestion Évaluer risque résiduel économiquement accep-
des risques les risques
table. Ainsi, la gestion des risques permet
un maniement des processus opération-
Gérer nels tenant compte des aléas. La direction
les risques est dès lors libérée de cette problématique
Prioriser et peut s’occuper de manière active de
les risques
l’avenir de l’entreprise. Ce processus
touche toujours des aspects stratégiques,
financiers, techniques, structurels, juri-
diques et économiques.
123
Optimisation énergétique de l’exploitation

4.13 Bibliographie
[1] Société suisse des ingénieurs et des
architectes: Cahier technique
2048:2015, Optimisation énergé-
tique de l’exploitation, annexe 1,
Zurich, 2015
[2] Société suisse des ingénieurs et des
architectes: Cahier technique
2048:2015, Optimisation énergé-
tique de l’exploitation, chapitre 3.3,
Zurich, 2015
[3] Conférence des services cantonaux
de l’énergie: Aide à l’application EN-
142 «Optimisation énergétique de
l’exploitation», édition juin 2017
Élevé

Priorité 2a: risque modéré Priorité 1: risque inacceptable


Préparation, décisions réservées Préparation importante, décisions réservées
Gel, Explosion liée
formation à la présence Incendie
de glace de gaz
Voies Panne
d’évacuation
entravées ASC

Fuite de Valeur élevée Panne


fluide de CO2
frigorigène de courant

Dégât
d’eau
Dégâts dus
Dysfonction-
Dégâts, impact

nement de à l'humidité Dérangement Légionelles


l’éclairage GTB/MCR
Modéré

de sécurité

Priorité 3: risque acceptable Priorité 2b: risque acceptable


Aucune préparation nécessaire Préparation préférable

Dérangement
Dérangement
de la téléphonie
du froid
Dérangement
du chauffage
Dérange-
ment sans Pertes des Panne
importance données d’ascenseur
énergétiques
Dérangement Illustration 4.32:
de la ventilation Diagramme pour
évaluer et prioriser
Lampes Changement les risques au
de personnel
Faible

en panne moyen des para-


mètres «Probabilité
Faible Modéré Élevé d’occurrence» et
«Dégâts, impact».
Probabilité d’occurrence (Source: Zoran
Alimpic, Haute
école de Lucerne)
Chapitre 5

Communication

5.1 Une OéE nécessite Les optimisations énergétiques de l’exploi-


davantage que des tation doivent être communiquées et ac-
compagnées avec un degré élevé d’empa-
compétences techniques
thie, car elles touchent toujours des per-
Thomas Lang Les spécialistes OéE viennent en général sonnes, leur point de vue et leur comporte-
du domaine technique et scientifique, ils ment. Cela vaut tant pour la collaboration
sont focalisés sur les aspects techniques de avec les spécialistes de l’exploitant (respon-
l’optimisation d’exploitation. Ils doivent sable technique, concierge), que pour la
toutefois être capables de communiquer motivation des utilisateurs et utilisateurs
de manière professionnelle et avec empa- finaux. Si certains comportements doivent
thie afin de créer les bases d’une collabo- être changés et s’il n’est pas possible de les
ration réussie avec les différentes parties imposer (instructions imposables de la part
prenantes, en particulier lors de projets de subordonnés, sanctions, etc.), l’empa-
OéE complexes. thie est un facteur de réussite central des
L’utilisation d’un vocabulaire approprié est mesures OéE.
primordiale pour communiquer avec le
mandant, l’exploitant, l’utilisateur et l’uti- Communication avec le propriétaire
lisateur final. Les relations techniques Il arrive certes, que des propriétaires man-
complexes doivent être expliquées de sorte datent une OéE pour des raisons intrin-
qu’elles puissent être comprises par l’inter- sèques, c’est-à-dire par conviction pro-
locuteur. En particulier, les termes tech- fonde. Cependant, la plupart des proprié-
niques doivent être utilisés avec parcimo- taires ont des motifs économiques:
nie. Pour une communication directe, il est ]]Économiser des coûts, atteindre un
souvent superflu d’expliquer de manière meilleur rendement, bénéficier d’une
exhaustive la solution au problème posé, durée courte d’amortissement.
au contraire, une focalisation claire sur les ]]Renforcer la réputation.
résultats et les effets est de mise. ]]Répondre à des exigences légales.
Ainsi très peu de responsables des fi-
nances, côté mandant, comprennent ce
que signifie une économie de 25 MWh.
Par contre, ils peuvent situer et juger d’une
économie de coûts de 2500 Fr.

Spécialiste OéE

 Concret et précis  Compact  Compact et informatif


 Contenus légèrement  Facile à comprendre  Bénéfice, effet
plus techniques possibles  Concret et précis  Francs, durée d’amortissement
 KWh et francs  Pas de kWh  Réputation
 Risques, dangers
Illustration 5.1:
Communication
entre le spécialiste
OéE et les diffé-
Exploitant Utilisateur – utilisateur final Propriétaire rentes parties pre-
nantes.
126
Communication

La communication doit en tenir compte La modalité de ces lignes directrices varie


(voir aussi chapitre 5.5 Argumentation). en fonction du «profil d’exploitant» (voir
Pas conséquent: tableau 5.1).
]]Les économies de coûts et la durée
d’amortissement sont importants. Relations avec les exploitants très
]]L’utilité et l’effet se trouvent mis au pre- motivés
mier plan. Les exploitants très motivés sont dans le
]]Des résumés succincts relatifs à la ges- cas idéal des multiplicateurs pour une ac-
tion sont plus utiles que de longs expo- tion réussie et donc les interlocuteurs cen-
sés techniques. traux pour le spécialiste OéE. En même
temps, la limite entre une grande motiva-
Communication avec l’exploitant tion et une motivation excessive est ténue.
Sur le plan technique, l’exploitant (con- Certaines propositions de la part d’exploi-
cierge, responsable technique) est la per- tants «très motivés» peuvent aller trop
sonne la plus proche du spécialiste OéE. Ce loin – par exemple, réduire la température
sont souvent des personnes issues elles ambiante du bureau à 19  °C, «parce qu’on
aussi d’un domaine technique et manuel. travaille mieux à des températures plus
Elles comprennent les termes techniques fraîches». Il n’est pas judicieux de rejeter
jusqu’à un certain point. Pour la communi- de telles propositions de manière abrupte,
cation et la collaboration avec l’exploitant, il faut en prendre note sérieusement, les
les points suivants sont à observer: vérifier et les intégrer dans le projet sous
]]Poser des questions au lieu de démon- une forme adéquate.
trer son savoir.
]]Écouter au lieu de persuader. Communication avec les utilisateurs
]]Comprendre au lieu d’expliquer. et les utilisateurs finaux
Tableau 5.1: ]]Communiquer ouvertement. Les utilisateurs finaux représentent le plus
Différents profils
grand défi sur le plan de la communica-
d’exploitants.
Type Description À observer lors de la communication
Le pionnier Il apporte une connaissance approfondie des Le spécialiste OéE peut communiquer avec le «pionnier» de
installations et une compétence technique avé- «spécialiste à spécialiste». Une intégration directe dans le projet
rée pour une OéE. Les pionniers pourraient lar- OéE et un échange intensif d’informations et d’idées sont né-
gement optimiser eux-mêmes le bâtiment – cessaires.
mais ils manquent de temps et de ressources
humaines.
L’actif Il connaît les installations et sait où se trouvent Le spécialiste OéE et «l’actif» se complètent de manière opti-
les plus grandes «fuites d’énergie». Cepen- male. L’estime mutuelle améliore le résultat. Exposer de manière
dant, il n’a pas les connaissances (et souvent claire qu’un certain transfert de savoir est possible et où se si-
pas le temps) pour réaliser des mesures d’opti- tuent les limites (un projet OéE n’est pas un mandat de forma-
misation. tion).
L’approbateur A une attitude très positive, il est d’accord avec Clarifier le contexte dans un dialogue (intensif). Est-il introverti
tout. ou dépassé? Y a-t-il des craintes, des barrières de contenu ou de
Le silencieux Au début, il attend de voir et s’implique à langue? Il est possible de vérifier ce point à travers une reformu-
peine dans le projet. Tous les types peuvent se lation de la part de l’exploitant des informations essentielles
cacher derrière les silencieux. données par le spécialiste OéE. Être attentif à une communica-
tion facilement compréhensible.
L’inactif Il ne s’intéresse pas à l’OéE, le projet lui a été Communiquer de manière claire que le projet sera mis en œuvre
imposé. en commun et que le spécialiste OéE n’impliquera l’exploitant
que dans les travaux où sa participation est essentielle. Exiger
une participation sérieuse dans de tels cas.
Le grognon Il affiche une attitude de base négative et dans Chercher le dialogue. Dans la plupart des cas, le soutien du
les cas extrêmes, torpille la mise en œuvre. mandant (supérieur) est requis.
127
Optimisation énergétique de l’exploitation

tion, car en général les spécialistes OéE ne 5.2 Motivation


communiquent pas directement avec eux. Sonder la motivation permet de com-
C’est en principe l’exploitant qui assume prendre ce qui pourra inciter les gens à
cette tâche. Il faut donc l’accompagner de l’action. Motiver toutes les personnes im-
manière ciblée, en lui fournissant des mes- pliquées dans une OéE sert à les focaliser
sages simples, clairs et précis qu’il devra sur le même objectif, à savoir la réduction
faire passer. de la consommation d’énergie. Afin de
En outre, les utilisateurs et les utilisateurs réussir à motiver les gens pour un projet
finaux viennent d’horizons très différents. OéE, le contexte doit être propice: appré-
Les utilisateurs finaux ont en général peu ciation mutuelle, relations détendues, sé-
de connaissances techniques et ont besoin curité et politique d’information ouverte
d’informations et d’instructions faciles à sont nécessaires. Si ces facteurs sont ac-
comprendre. Néanmoins, il peut arriver quis, les chances de pouvoir motiver les
que certaines personnes soient plus aver- personnes impliquées sont augmentées.
ties dans le domaine de l’OéE que le spé- Toutefois, il n’est pas possible de motiver à
cialiste OéE lui-même. Pour communiquer, un même niveau toutes les parties pre-
il faut garder ce point à l’esprit. nantes (propriétaire, exploitant et utilisa-
De plus amples informations sur la com- teurs), un point à garder à l’esprit (voir ta-
munication avec les utilisateurs sont dispo- bleau 5.2). Dans la communication avec le
nibles au chapitre 5.5. groupe cible, l’accent est mis sur ses objec-
tifs tout en étant conscient des obstacles
et en ayant à disposition l’argumentation
appropriée.
En définitive, c’est le principe de la récom-
pense qui s’applique. Une incitation est
indispensable pour entretenir la motiva-
tion, qu’elle soit sous forme de récom-
pense matérielle ou immatérielle, allant
d’un «simple» remerciement avec des
fleurs à un bonus financier.

Communication lors de projets du


secteur public
Un projet d’optimisation réussi économise
des quantités considérables d’énergie, de
CO2, d’eau et d’argent. Pour les projets du Tableau 5.2:
Motivations et
secteur public, c’est en fin de compte la
obstacles.
Motivation – objectifs sur lesquels se focaliser Obstacles
Propriétaire ••Économiser des coûts ••Effort, respectivement temps utilisé à l’interne
••Éviter ou reporter des investissements ••Coûts externes (spécialiste OéE)
••Prolonger la durée de vie des installations ••Trop de dispositions légales
••Améliorer l’image ••Il n’est pas clair ce qu’est une OéE et ce qu’elle
••Réduire les gaz à effet de serre, préserver l’environnement signifie
••Remplir les exigences légales (grands consommateurs) ••Peur d’éventuels coûts induits
Exploitant ••Coûts plus bas d’entretien et d’exploitation ••Peur du travail supplémentaire
••Faire le suivi d’un bâtiment économique et efficace ••Absence de récompense (pas de
••Améliorer l’image (administrations, entreprises FM) ••confirmation immédiate)
••Réduire les gaz à effet de serre, préserver l’environnement
Utilisateurs, ••Meilleur confort ••Peur des altérations du confort
Utilisateur ••Charges plus basses
final ••Réduire les gaz à effet de serre, préserver l’environnement
128
Communication

collectivité qui en profite. Ainsi, le projet ligne, le spécialiste OéE soutient son client
OéE représente pour le propriétaire une pour les aspects techniques liés au projet.
excellente occasion pour un travail ciblé de Cela permet de se profiler positivement
relations publiques. Lors de contributions auprès d’un large public et au niveau poli-
dans les médias locaux ou régionaux, de tique et de créer ainsi une excellente situa-
visites des installations et de présentation tion de départ pour d’autres projets.
de mesures via les médias sociaux et en

De quelle manière les comportements se modifient


Chaque projet OéE implique que le propriétaire, Rares sont les projets OéE dans lesquels ce proces-
l’exploitant, l’utilisateur et l’utilisateur final modi- sus de changement comportemental peut être
fient leur comportement d’une manière ou d’une achevé, ceci par manque de moyens financiers et de
autre – que ce soit dans le travail quotidien ou dans temps. Le concept aide néanmoins le spécialiste
la gestion des systèmes. OéE à classer toutes les activités et à les optimiser
Exemple: le débit d’eau, la température et la durée quant à leur effet:
d’une douche influencent la consommation d’éner- ]]Mesures de sensibilisation exclusivement et de
gie pour celle-ci. Il n’est cependant pas possible de niveau 1, c’est-à-dire par l’intermédiaire de fiches,
simplement limiter la durée des douches ou de for- courriels et séances d’information. Ces mesures ne
cer tous les locataires à utiliser des pommeaux de déclenchent en général pas d’action directe.
]]Même si une personne dispose de conditions opti-
douche économes de classe A dans les apparte-
males pour le comportement souhaité, elle n’agira
ments locatifs. Si l’objectif est de réduire la consom-
pas tant qu’elle n’est pas d’accord avec l’objectif ou
mation d’énergie pour la douche, le groupe cible
ne ressent pas le besoin d’agir elle-même.
doit être amené à adopter un nouveau comporte-
ment – durée de douche plus courte ou débit d’eau La pression ne mène pas toujours au but
inférieur pour le pommeau de douche. Il est plus simple que le propriétaire en tant que
Un changement de comportement réussi est basé mandataire de l’OéE, édicte des prescriptions aux
sur une procédure étape par étape (basée sur le utilisatrices et utilisateurs finaux – par exemple, la
modèle transthéorique de DiClemente et Prochaska, cheffe d’entreprise dans un bâtiment à usage
voir illustration). propre. Il est ainsi possible de mettre en œuvre les
étapes «préparation» et «engagement» par une
1. Prise de conscience certaine «contrainte» – à savoir des instructions ou
La personne a-t-elle reconnu le problème
encore des solutions techniques.
en tant que tel? (Sensibilisation, niveau1)
Exemple: compléter les douches d’installations
sportives avec des systèmes de distribution d’eau
2. Préparation payante (monnayeurs), en étant conscient des cri-
La personne admet-elle que quelque chose
doit changer? (Sensibilisation, niveau 2)
tiques ultérieures des utilisateurs quant à cette me-
sure.
Il faut avoir en tête que la coercition implique un
3. Engagement contrôle. S’il y a des failles, les instructions ne sont
La personne reconnaît-elle la nécessité
d'agir? (Sensibilisation, niveau 3) souvent pas suivies. À long terme, il est donc préfé-
rable que les utilisateurs acceptent la demande de
changement et reconnaissent leur propre besoin
4. Action
d’action – et ainsi agissent de leur propre initiative.
De quoi la personne a-t-elle besoin
pour agir? (Simplifier l'action)

5. Maintien
De quoi la personne a-t-elle besoin pour répéter
son action? (Confirmation, récompense)
129
Optimisation énergétique de l’exploitation

5.3 Gestion des résistances et portement à adopter en été. Ensuite, pen-


conflits dant la pause, il déplore qu’il fasse trop
chaud dans les bureaux. Interpelé sur ce
Même les professionnels expérimentés point, il s’excuse de n’avoir pas reporté la
sont souvent impuissants face à des résis- réunion dans son agenda par inadvertance.
tances aux projets OéE. Quels sont les ar- La bonne gestion de ce genre de résistance
guments contre une plus grande efficacité cachée est complexe. D’une part, une poli-
énergétique et des coûts énergétiques tique d’information ouverte, claire et
plus bas? Pourquoi certaines personnes s’y transparente est favorable. D’autre part,
opposent-elles? des sondages et des retours aident à se
Les résistances à une OéE n’ont rien d’ex- faire une image factuelle de la situation.
ceptionnel. Elles sont un défi pour le spé-
cialiste OéE tout en ayant des côtés posi- Comprendre le contexte
tifs. Dans tous les cas, se mettre à la place Les résistances ont deux causes diffé-
de l’autre est utile. Un projet OéE apporte rentes:
souvent son lot de changements pour les ]]Les causes factuelles sont la plupart du
personnes concernées. Pour le service temps compréhensibles et vérifiables. Les
technique, car certains travaux doivent arguments reposent sur des faits objectifs
être effectués de manière différente ou et des aspects logiques d’ordre écono-
plus suivie. Pour les utilisateurs et les utili- mique, technique ou légal.
sateurs finaux, car un comportement dif- Exemple: réduire la température am-
férent est exigé ou le confort modifié. La biante d’un bureau à 18 °C signifie qu’elle
liberté individuelle en pâtit. Elle est élargie se situe en dehors de la zone de confort
ou restreinte – et cela peut provoquer des définie par l’ordonnance relative à la loi sur
peurs ou de l’insécurité. le travail. La résistance à cette mesure est
donc objectivement justifiée.
Analyser les résistances ]]Les raisons émotionnelles ont géné-
La résistance se manifeste sous deux ralement une cause plus profonde qui
formes: ouverte ou masquée. réside dans la situation personnelle de la
]]Résistance ouverte: une personne ex- personne. Cela inclut une multitude de
prime directement une critique et peut être peurs: peur d’un contrôle accru, de moins
identifiée. La critique a une raison ration- de confort, d’efforts supplémentaires, de
nelle, elle est souvent constructive. nouveaux processus et procédures, etc.
Exemple: depuis que la fenêtre des toi- Les résistances émotionnelles sont aussi Illustration 5.2:
lettes ne doit plus être ouverte en imposte, souvent provoquées par des intérêts par- Les résistances se
la qualité de l’air est mauvaise – ça sent ticuliers, le sentiment d’un travail en cours manifestent de ma-
mauvais. Dans ce cas, il est judicieux de critiqué de manière injuste ou le sentiment nière ouverte ou
prendre note de la résistance ouverte et d’un paternalisme (réactance comme résis- masquée et doivent
être abordées diffé-
d’associer la personne de manière active. tance aux restrictions).
remment.
Cela permet de trouver une bonne solu-
tion en commun. Spécialiste OéE
]]Résistance masquée: elle n’est souvent
pas détectée de prime abord et elle est
généralement destructive. Beaucoup de
personnes exercent de la résistance à leur
insu. La résistance masquée se manifeste
par des «blocages éphémères». Ce sont
des excuses pour cacher consciemment
Résistance ouverte Résistance masquée
ou inconsciemment la résistance contre le  Identifiable  Diffuse, non définissable
projet OéE.  Cause rationnelle  Cause: réactance, peurs,
Exemple: un collaborateur ne participe  Souvent constructive vengeance, pouvoir
 Souvent destructive
pas à une réunion informant sur le com-
130
Communication

De par sa formation technique, le spécia- pour un projet OéE ne puisse même pas
liste OéE a tendance à comprendre chaque naître, il est indispensable que le mandant
argument de manière factuelle et vouloir et le spécialiste soulèvent et clarifient ce
le réfuter sur le même plan. Mais les meil- point en donnant les éclaircissements sui-
leurs arguments logiques échouent à sur- vants aux personnes impliquées:
monter des résistances émotionnelles. La ]]Même avec un suivi parfait des bâtiments
peur du vide fonctionne de manière sem- et des installations, ceux-ci recèlent des
blable. A titre d’exemple, une personne potentiels d’économies inexploités et ren-
visitant la tour Eiffel et souffrant de la peur tables.
du vide ne peut être «guérie» par l’argu- ]]Il est plus efficace de chercher à l’ex-
ment que «la tour existe depuis 1889 et terne les connaissances très spécialisées
que du point de vue statique, la probabi- nécessaires dans une utilisation très ponc-
lité qu’elle s’écroule précisément mainte- tuelle.
nant est très proche de zéro». Il est plus ]]L’investissement en temps nécessaire à
judicieux de parler avec empathie, pa- fournir par l’équipe technique interne et
tience et attention avec la personne et de demandé par le spécialiste OéE reste dans
trouver une solution pour «revenir sur la un cadre raisonnable.
terre ferme» ensemble le plus sereinement
possible. Résistance des utilisateurs et utilisa-
teurs finaux
Conseils pour la gestion des résis- Les résistances apparaissent si les utilisa-
tances teurs et utilisateurs finaux sont directe-
]]Communiquer ouvertement ment touchés par un projet OéE. L’arrêt de
]]Écouter au lieu d’argumenter l’installation de ventilation en dehors des
]]Approfondir au lieu de cadrer heures de travail de l’entreprise est à peine
]]Comprendre au lieu d’expliquer remarqué. Par contre, les collaborateurs
]]Mettre en lumière les conflits ressentent très directement si la tempéra-
]]Montrer de l’intérêt pour la personne et ture ambiante est baissée de 22 °C à 20 °C
le point critiqué dans les bureaux pendant la journée.
]]Sonder les causes Donc, si la première mesure d’optimisation
]]Parler vrai (sans banalisation ni dramati- consiste à baisser la température am-
sation) biante, le risque de voir apparaitre de la
résistance interne vis-à-vis de l’OéE est
Recours aux spécialistes OéE externes élevé. Lors de la priorisation des mesures
L’équipe technique de l’exploitant peut in- (voir chapitre 4, tableau 4.2), il est par
terpréter l’implication d’un spécialiste OéE conséquent favorable d’analyser aussi
externe comme une menace ou une me- leurs impacts sur le confort des utilisateurs
sure de défiance de la part de la direction. finaux.
Afin que ce conflit potentiel menaçant

Équipe technique de
l’exploitant Spécialiste OéE

Illustration 5.3:
Les raisons pour les-  Elle connaît les installations et ses  Il est tributaire de la connaissance des
quelles les compé- particularités comme personne. installations chez l’équipe technique.
tences des spécia-  Pourquoi acquérir des connaissances  Il apporte des connaissances spécialisées
spécialisées qui ne seront nécessaires que qui manquent à l’exploitant.
listes internes et
de rares fois au cours des années?  Il apporte de l’expérience et de la routine.
celles des spécia-  Elle est déjà passablement sollicitée par les  Il dispose des ressources nécessaires en
listes OéE externes tâches quotidiennes. temps.
se complètent de  Elle manque souvent d’expérience et de routine.
manière optimale.
131
Optimisation énergétique de l’exploitation

Si la température ambiante doit être ré- Reconnaître les limites


duite, cela vaut la peine d’évaluer une réa- Si les résistances s’accroissent au cours du
lisation différée en deuxième phase. Cela projet OéE et que celui-ci devient de toute
signifie certes de renoncer à une partie des évidence la cible de défoulements issus de
gains d’efficacité pendant la première problèmes internes, le spécialiste OéE doit
phase. Par contre, les mesures ont de discuter de la situation avec le mandant. Il
bonnes chances d’être mieux acceptées n’appartient bien entendu pas au spécia-
lors de la deuxième phase, car le projet liste OéE de remédier aux manques accu-
OéE est à ce moment-là déjà bien établi à mulés dans la culture (de l’entreprise).
l’interne. Une solution alternative est de Dans le pire des cas, le projet doit être sus-
baisser dans un premier temps la tempéra- pendu jusqu’à ce que les problèmes in-
ture de 1 °C seulement à 21 °C. ternes soient résolus.
Débattre ou non de tels points en présence
des collaborateurs ne fait pas l’unanimité
parmi les spécialistes OéE. Par contre, ils
estiment tous que les changements «res-
sentis» sont à réaliser lentement et pro- Répercussion des coûts de l’OéE
gressivement. sur les charges des locataires
La réduction des coûts d’énergie et
Côtés positifs des résistances d’eau représente un bénéfice direct de
Les résistances à un projet OéE occupent l’OéE. Les locataires profitent directe-
d’une manière ou d’une autre des res- ment de charges moins élevées. Si le
sources. Il est d’autant plus important de propriétaire et l’utilisateur (locataire)
bien profiter des opportunités qu’elles n’appartiennent pas à la même organi-
offrent, car elles sont souvent un indica- sation sur le plan légal, la question se
teur précieux de possibles améliorations. pose de savoir qui paie les coûts.
]]Point de vue des locataires: les tra-
Les résistances peuvent:
vaux OéE sont des travaux d’entretien.
]]Indiquer un problème inconnu.
Ils sont à la charge du propriétaire, ne
]]Mettre à jour un problème ignoré même sont pas éligibles comme charge et ne
par les utilisateurs, utilisateurs finaux ou le peuvent donc pas être répercutés sur les
personnel d’exploitation. locataires.
]]Être une indication que le projet OéE ]]Point de vue du bailleur: la réalisa-
avance trop vite. tion des mesures OéE réduit les charges
]]Fournir de nouvelles idées pour les me- et profite directement aux locataires. Par
sures OéE ou leur réalisation. conséquent et dans le sens d’une main-
tenance, au minimum les coûts des tra-
Les résistances, surmontées de manière vaux peuvent être transférés aux loca-
positive, peuvent ainsi conduire à une taires. Certaines mesures OéE peuvent
éventuellement être réalisées «sans
meilleure solution.
incidence sur les coûts» dans le cadre
des travaux de service réguliers (certains
Surmonter les résistances abonnements de services incluent la
Les différentes résistances doivent être réalisation de mesures d’efficacité éner-
notées et classées une à une. gétique).
]]Forme: résistance ouverte ou masquée Comme expliqué au chapitre 1.8, la si-
]]Cause: factuelle ou émotionnelle tuation juridique (état octobre 2019)
]]Maîtrise: peut/doit être résolue ou peut n’est pas claire. Pour cette raison, il est
être ignorée judicieux de clarifier ce point avec le
mandataire (propriétaire) avant le début
La documentation écrite des résistances des travaux, s’il ne veut pas prendre en
permet d’analyser la situation avec le man- charge lui-même les coûts d’un projet
dant pour ensuite planifier et réaliser une OéE.
stratégie à même de les surmonter.
132
Communication

5.4 Prospection alors englober l’ajustement des valeurs de


Matthias Balmer Avant de commencer une prospection, le consigne et des programmes temporels à
spécialiste OéE doit garder à l’esprit que le l’utilisation effective.
coût d’un projet devrait toujours être dans ]]Un projet OéE est intéressant pour des
un rapport raisonnable avec la réduction bâtiments existants avec une consomma-
possible des coûts énergétiques. Plus les tion d’énergie élevée ou encore avec une
coûts énergétiques et le degré de techni- technologie complexe.
cité de l’objet sont élevés, plus le potentiel ]]L’OéE en tant qu’élément du processus
est grand. L’argumentation de la prospec- d’exploitation peut faire partie intégrante
tion varie aussi en fonction du motif dé- du contrat de Facility-Management dans
clencheur d’une OéE. Ci-après quelques des installations exploitées professionnel-
réflexions à ce sujet: lement. Dans ce cas, une attention toute
]]La question d’une OéE peut se poser particulière doit être accordée au contrôle
après la mise en service de nouvelles des résultats, respectivement au suivi éner-
constructions avec des installations tech- gétique.
niques plutôt complexes ou encore après ]]OéE et grand portefeuille: il est judi-
des rénovations importantes. Une probabi- cieux de classer les objets d’abord dans
lité existe pour ces objets qu’un écart de différentes sous-catégories. Voici quelques
performance apparaisse entre les valeurs propositions: objets avec une consom-
de planification et les valeurs d’exploita- mation spécifique effective élevée, objets
tion, en raison de dysfonctionnements ou avec une consommation élevée comparée
de défauts non détectés. Si de tels défauts aux années précédentes, objets récem-
sont détectés au cours de l’OéE, ils doivent ment assainis, transformés ou réaffectés,
être éliminés sans délai par le fournisseur objets dont l’automation du bâtiment ou
de l’installation. L’OéE ne peut se pour- un système de distribution, respectivement
suivre qu’après élimination des défauts. d’émission a été remplacé, objets dont
Une autre raison possible pour l’écart de l’enveloppe du bâtiment a été rénovée.
performance est une utilisation différente
de celle initialement prévue. L’OéE doit

05
05 Conseiller
Effectuer les prestations
OéE et acquérir des
04 mandats additionnels
Négocier
Négociations et
contrat OéE

02
Filtrer
Trier et classer les
adresses par ordre 03 03
Prendre contact
de priorité
Parler aux clients potentiels du
besoin de réaliser une OéE

02
01
Illustration 5.4:
01 Identifier
Se procurer des adresses
Modèle de prospec-
tion en 5 étapes.
133
Optimisation énergétique de l’exploitation

La prospection à chaud B2B est particuliè- Dans le domaine de la technique du bâti-


rement adaptée à l’acquisition de clients ment, le réseautage est un moyen efficace
OéE. Ci-après l’explication des termes: de développer de nouveaux contacts avec
B2B (Business to Business) s’adresse aux des clients. D’une part, des représentants
entreprises, B2C (Business-to-Consumer) d’un maître d’ouvrage à la recherche de
s’adresse aux particuliers. Les clients B2C spécialistes sont présents aux événements
gèrent en général des coûts énergétiques susmentionnés. D’autre part, des repré-
de moins de 50 000 Fr. et n’entrent guère sentants d’éventuels multiplicateurs parti-
en ligne de compte pour une OéE. cipent également à de tels événements. Il
Quelle est la différence entre une prospec- s’agit, entres autres de:
tion à chaud et une prospection à froid? La ]]Association energo (Centre de compé-
prospection à froid consiste à contacter tences pour l’efficacité énergétique
des clients que l’on n’a ni rencontrés ni dans le bâtiment)
pratiqués jusqu’alors. Étant donné qu’une ]]Services cantonaux de l’énergie ou ser-
OéE implique une relation de confiance vices cantonaux de conseil en énergie
durable et solide, il est recommandé de ]]Services fédéraux de l’énergie
prospecter à chaud. Concrètement, la ]]Architectes
prospection se fait donc auprès de contacts
qui existent déjà. En ce qui concerne les Un contact direct avec des clients poten-
nouveaux clients, il est judicieux d’établir tiels peut être établi via les multiplicateurs.
une relation avant la prospection propre- La démarche via des événements peut
ment dite. Une prospection efficace se prendre quelques mois, mais elle couvre
déroule en général en cinq étapes: un public plus large, elle est plus person-
1. Identifier les adresses nelle et donc plus efficace que les contacts
2. Filtrer les contacts par Internet.
3. Prendre contact
4. Négocier Filtrer les contacts
5. Conseiller le client et acquérir par la Il est primordial de savoir si les clients po-
suite des mandats tentiels ont d’ores et déjà un intérêt pour
les OéE ou même s’ils sont en train de la
Identifier les adresses planifier. D’expérience, il peut s’écouler
La stratégie énergétique 2050 de la Confé- des mois entre le besoin d’effectuer une
dération prévoit de passer par étapes des OéE et le lancement du projet. Lors de la
subventions aux incitations à des mesures prospection, on tombe régulièrement sur
énergétiques. Cela signifie que les entre- des personnes qui s’intéressent à une OéE
prises à forte consommation d’énergie mais n’ont pas l’intention d’en faire une. Il
sont plus souvent contraintes de prendre y a également des personnes qui veulent
des mesures d’optimisation. Très probable- s’informer pour ensuite tenter d’effectuer
ment, ces entreprises s’adressent aux spé- une OéE de leur propre initiative. Ces
cialistes OéE via leur propre réseau de contacts sont certainement à mettre de
contacts. Si les spécialistes adéquats font côté.
défaut dans leur réseau, ils font souvent Une priorisation accompagne ce tri. Le tri
des recherches par Internet, et peuvent peut se faire par ordre de priorité allant de
profiter également des événements ciblés 1 à 3 (de très élevée à basse).
du secteur énergétique ou des installations
techniques du bâtiment. Prendre contact
Une présence professionnelle en ligne qui Le premier contact doit respecter les ni-
inspire confiance est indispensable pour veaux hiérarchiques. Si l’interlocuteur est
acquérir de nouveaux clients. La clientèle un décideur, alors c’est un/e représentant/e
potentielle évolue dans un environnement de la direction qui devrait participer à la
professionnel et s’attend à une présence séance, éventuellement accompagné par
professionnelle. le spécialiste OéE. Si le premier contact se
134
Communication

fait avec l’exploitant des installations, le Conseiller le client et acquérir ensuite


spécialiste OéE peut s’en charger seul. des mandats
Le premier contact se fait idéalement sous Les prestations de service sur plusieurs
forme de séance chez le client potentiel, années telles qu’une OéE sont parfaite-
éventuellement combinée avec une visite ment adaptées pour établir une relation de
des installations. L’objectif est de clarifier confiance solide avec le client. Une OéE
les besoins concrets. Il est plus avantageux réussie, avec un accompagnement de l’ex-
de s’intéresser de manière ciblée aux pro- ploitant des installations, renforce la rela-
blèmes de l’interlocuteur plutôt que mettre tion. Dans le cas optimal, le spécialiste OéE
continuellement en avant ses propres pres- peut devenir le conseiller énergétique du
tations. client. Après des années d’OéE, si des ré-
Il arrive souvent que le client n’ait pas une novations énergétiques ou le renouvelle-
vision claire du déroulement concret d’une ment des installations sont à l’ordre du
OéE. Ainsi, le premier entretien doit servir jour, le spécialiste OéE, de par sa connais-
d’aide à la décision et à la clarification des sance approfondie du client, des utilisa-
besoins du client grâce à l’expertise OéE teurs et des installations, est le conseiller
du spécialiste. Ce processus demande de parfait.
la patience, mais offre une opportunité de
renforcer l’empathie pour l’interlocuteur
et constitue la base d’une future collabo-
ration réussie. Une offre est à élaborer uni-
quement à la condition que le client par-
vienne à formuler précisément ses besoins.
L’offre doit être élaborée sur mesure. Il est
fortement déconseillé d’élaborer une offre
concrète après le premier contact.

Négocier
Si les étapes 2 et 3 se sont bien passées, il
s’agit de se mettre d’accord sur les condi-
tions d’un contrat OéE lors d’une séance
de négociation. C’est la clé de tout man-
dat.
Un «Elevator Pitch» sur le contenu de
l’offre résume les résultats de l’analyse des
besoins effectuée à l’étape 3. Le futur
client est ensuite invité à s’exprimer sur le
contenu de l’offre. Une fois clarifiés les
aspects liés au contenu, la partie commer-
ciale est aussi commentée de manière suc-
cincte et informative. La négociation spéci-
fique orientée client montre en définitive si
les efforts en amont ont porté leurs fruits
sous la forme d’un mandat OéE.
135
Optimisation énergétique de l’exploitation

5.5 Argumentation 1. Contrôle énergétique simple après une


seule visite des installations avec l’ex-
Le «pourquoi» d’une OéE ploitant
Convaincre un décideur issu du secteur fi- 2. Réalisation de mesures évidentes
nancier au moyen de kilowattheures éco- 3. Mise en place d’un monitorage
nomisés s’avère souvent beaucoup plus 4. Mise en place d’un suivi énergétique
ardu que de lui parler de rendement. De 5. Transition à une OéE
son point de vue, l’OéE doit être un «inves-
tissement vert» rentable (voir chapitre 4.9) Le «quoi» d’une OéE
à très faible risque. Et tant mieux s’il ren- Les propriétaires sont souvent d’avis que
force l’image de l’entreprise et contribue les nouvelles installations techniques ne
activement à l’environnement! Pour trouver nécessitent pas d’optimisation dans l’im-
la bonne argumentation en faveur d’une médiat. Or c’est à ce moment-là justement
OéE, il faut s’aligner sur son interlocuteur. qu’une OéE est opportune (voir aussi
Une comparaison avec des domaines l’exemple 6.1).
connus peut souvent aider. Il est par Quelques cas de figure justifiant une OéE :
exemple évident qu’une voiture nécessite ]]Les valeurs de planification ne corres-
un service professionnel régulier afin de pondent pas aux valeurs de fonctionne-
préserver sa valeur et d’assurer sa confor- ment effectives.  Les installations doivent
mité légale. Non seulement les pièces être réglées par rapport aux utilisations
d’usure sont remplacées dans le cadre effectives.
d’une maintenance, mais le moteur bénéfi- ]]La mise en service des nouvelles installa-
cie d’un réglage. Cela garantit son effica- tions s’est faite en fonction d’un seul point
cité et la conformité des émissions. Pour- de fonctionnement.  Elles doivent être
quoi les installations techniques du bâti- réglées pour un fonctionnement optimal
ment, beaucoup plus coûteuses, ne de- durant toute l’année.
vraient-elles pas être réglées aussi de ma- ]]L’exploitant doit se familiariser avec les
nière optimale par un spécialiste? Cette nouvelles installations, il est difficile de les
mesure permet en outre de tirer un profit faire fonctionner de manière optimale pa-
maximal des investissements effectués et rallèlement aux autres tâches quotidiennes
de maintenir bas les coûts d’exploitation. pour satisfaire les besoins des utilisateurs.
Souvent, le propriétaire ne connaît pas l’ef-  Il a besoin d’un support professionnel
ficacité énergétique de ses installations. spécifique et adapté aux installations.
Dans le cadre de l’OéE, ses forces et ses fai- ]]Les installations comportent des défauts
blesses peuvent être visualisées au moyen «cachés», imperceptibles au quotidien
d’un benchmarking comparant à des labels mais qui peuvent accroître les coûts éner-
ou des bâtiments similaires. Si les installa- gétiques. L’investissement ne donnera pas
tions sont énergétiquement au meilleur ni- les résultats escomptés.  Il pourrait s’agir,
veau après l’optimisation, le propriétaire par exemple, d’un degré de couverture
peut le médiatiser comme contribution ac- moindre que prévu dans l’utilisation de
tive à l’engagement environnemental avec rejets thermiques.  La comparaison des
un impact d’image. valeurs effectives avec les valeurs de plani-
fication est utile à ce titre.
Le «comment» d’une OéE
Le propriétaire des installations n’est sou-
what
vent pas prêt à s’engager dans une OéE
complète. Cela n’a pas d’importance, car how
elle peut également être proposée par why Illustration 5.5:
étapes. Ainsi, le client peut se convaincre Pourquoi? Com-
de la qualité des prestations effectuées et ment? Quoi? La tri-
du concept proposé. Voici un éventuel logie d’argumenta-
échelonnement: tion de Steve Jobs.
136
Communication

5.6 Communication et priétaire et ceux utilisés par des tiers. Ci-


instructions aux utilisateurs dessous sont décrites quatre constellations
fréquemment rencontrées entre proprié-
A côté des méthodes stratégiques et pro- taires d’immeubles et utilisateurs ainsi que
cédurales pour la réalisation technique des les parties prenantes correspondantes (il-
mesures, l’aspect organisationnel contri- lustration 5.6). Elles sont données à titre
bue également de manière significative au d’exemples et ne couvrent pas toutes les
succès d’une OéE. Ce chapitre aborde en combinaisons possibles. Par «bâtiment à
particulier l’impact des utilisateurs. Il s’agit usage propre» nous entendons des bâti-
de savoir comment influencer concrète- ments utilisés par le propriétaire en tant
ment le comportement des utilisateurs à que personne juridique, soit comme utili-
travers la communication et l’instruction sateur final soit comme utilisateur du bâti-
pour qu’il concorde avec les objectifs de ment comme succursale.
l’OéE. a) Bâtiments à usage propre,
Il faut distinguer ici les utilisateurs et les Propriétaire = utilisateur final
utilisateurs finaux. L’utilisateur final est b) Bâtiments à usage propre,
l’acteur occupant lui-même les locaux. Ce Propriétaire ≠ utilisateur final
n’est pas toujours le cas de l’utilisateur, par c) Bâtiments utilisés par des tiers,
Illustration 5.6: exemple, quand un gérant d’un centre Locataire = utilisateur final
Acteurs concernés
d’affaires (= utilisateur) loue un immeuble d) Bâtiments utilisés par des tiers,
pour l’intégration
de bureaux à un propriétaire pour en sous- Gérant ≠ utilisateur final
des utilisateurs dans
louer une partie à différentes entreprises
une OéE. Une dis-
tinction est faite (= utilisateurs finaux). Le propriétaire peut utiliser son bâtiment
entre les bâtiments lui-même, par exemple, comme siège so-
à usage propre et Il y a utilisateur et utilisateur cial de l’entreprise (a) ou le sous-louer à
ceux utilisés par des Intégrer les utilisateurs finaux dans une l’interne de l’entreprise (b). C’est le cas des
tiers. Les étapes de OéE implique d’aller à leur rencontre, de grandes entreprises avec des succursales
communication les informer, de les instruire et de les moti- géographiquement dispersées.
sont ici simplifiées, ver. Le chapitre 4.9.3 du cahier technique Si le propriétaire du bâtiment loue son bien
elles sont commen- SIA 2048 donne quelques indications à ce à des tiers, on parle de bâtiments utilisés
tées plus en détail sujet. Une distinction fondamentale est par des tiers. Dans le cas c), le propriétaire
pour chaque cas
faite entre les bâtiments utilisés par le pro- gère lui-même le bâtiment et le locataire
dans le texte.

Bâtiments à usage propre Bâtiments utilisés par des tiers

a b c d

Propriétaire = utilisateur final Propriétaire ≠ utilisateur final Locataire = utilisateur final Gérant ≠ utilisateur final

Responsable énergétique
Propriétaire du bâtiment Spécialiste OéE
utilisateur final

Gérant du bâtiment Locataire Utilisateur final

Exploitant interne Exploitant externe


137
Optimisation énergétique de l’exploitation

est l’utilisateur du bâtiment. Néanmoins, le 4) L’exploitant informe le responsable


propriétaire mandate souvent un gérant énergétique de l’utilisateur final des me-
externe afin de régler toute question surve- sures d’optimisation. Le responsable éner-
nant entre lui et les utilisateurs finaux (d). gétique se charge de la réalisation des
Les bâtiments à usage propre sont de plus mesures côté utilisateurs.
en plus fréquemment gérés par des exploi-
tants spécialisés, salariés du propriétaire – Avec cette communication unidirection-
ce qui correspond aux cas a) et b). Pour les nelle, les mesures d’optimisation n’ont pas
bâtiments utilisés par des tiers, un exploi- un effet durable sur toute la durée d’utili-
tant externe est généralement mandaté, sation. Au contraire, elles sont «diluées»
soit par le propriétaire du bâtiment, le gé- après un court laps de temps et leur effet
rant ou même par le locataire, ce qui cor- diminue. Un retour d’informations sur les
respond aux cas c) et d). mesures peut contrecarrer cette tendance.
Lors d’une OéE, l’utilisateur devrait se faire Il permet d’une part de consolider la mise
représenter par un responsable énergétique en œuvre, d’autre part de préparer le ter-
pour coordonner les mesures d’optimisa- rain pour de possibles nouvelles mesures.
tion avec l’exploitant. Dans le cas a), moti- Ce retour peut prendre les formes sui-
ver les utilisateurs finaux à participer est le vantes:
plus facile. Le cas d) est le plus difficile, le 5) Le propriétaire rapporte à l’exploitant
bâtiment étant géré par un gérant externe. ses expériences de mise en œuvre des me-
sures via le responsable énergétique. Il rap-
a) Propriétaire = utilisateur final porte les changements positifs et négatifs
Dans les quatre cas, le spécialiste OéE initie en matière de confort.
la communication de toutes les mesures 6) L’exploitant rapporte au spécialiste OéE
d’optimisation qui toucheront les utilisa- sa propre expérience et celle de l’utilisateur
teurs finaux. L’exploitant est ensuite res- concernant les mesures d’optimisation.
ponsable de l’instruction. La communica- 7) Le spécialiste OéE vérifie les effets éner-
tion peut passer par les étapes suivantes: gétiques des mesures réalisées et les an-
1) Le spécialiste OéE présente au proprié- nonce au propriétaire.
taire les mesures d’optimisation possibles 8) Le propriétaire communique les résul-
qui affecteront le comportement des utili- tats des mesures à l’utilisateur final. Il ré-
sateurs finaux. compense celui-ci lorsque son comporte-
2) Le propriétaire informe l’exploitant et ment a conduit à la réduction voulue.
l’utilisateur final des mesures d’optimisa-
tion prévues. Après avoir effectué ces étapes avec suc-
3) En accord avec le propriétaire, le spécia- cès et réalisé le retour d’expérience, il est
liste OéE informe l’exploitant des mesures important de consolider les mesures et
d’optimisation à mettre en œuvre pour les d’en préparer d’autres via ce même canal
utilisateurs finaux. de communication.

Communication, Retours
instructions

a a
Illustration 5.7:
3) Bâtiment à usage
4) 6) 5) propre, propriétaire
2) 4) 5) = utilisateur final
(cas a), communica-
7)
1) tion, instruction et
2) 8)
retours entre les
Propriétaire = utilisateur final Propriétaire = utilisateur final parties impliquées
dans une OéE.

Communication, Retours
instructions
138
Communication

b) Propriétaire ≠ utilisateur final 1.1) Le propriétaire doit conclure avec le


Il peut sembler illogique qu’un utilisateur locataire une convention concernant
final utilise un bâtiment appartenant à l’en- l’OéE. Celle-ci précise qui paie l’OéE et qui
treprise sans en être le propriétaire. Cela se bénéficie de la réduction des coûts obte-
produit, par exemple, lorsqu’une entreprise nue. Le propriétaire paie normalement les
exploite une succursale dans un bâtiment coûts de l’OéE et fait participer le locataire,
dont elle est propriétaire. Il arrive souvent généralement sous forme de charges ré-
dans ce cas que la direction de la succursale duites, aux économies réalisées grâce au
engage un exploitant sur place – par comportement de l’utilisateur. Un obstacle
exemple un concierge salarié. Les étapes de majeur est souvent l’absence d’une
communication sont analogues au cas a).
Communication, convention d’utilisation
Retoursou une conven-
Étant donné que le instructions
propriétaire n’occupe tion d’utilisation incomplète pour ce qui
pas le même bâtiment, un plus grand effort concerne les exigences de confort. Au cas
a
Communication, a
Retours
est nécessaire pour motiver l’utilisateur final par cas, les exigences de confort incluses
instructions
pour une OéE. dans le loyer doivent être renégociées, par
3) a
4) exemple en 6) ce qui concerne
a
5) le refroidisse-
c) Locataire = utilisateur2) final
4)
ment estival. 5)
Dans le cas de3)bâtiments utilisés par des 1.2) Lorsque6)le propriétaire et le locataire
4) 7) 5)
tiers, le locataire
1) représente une étape de se sont mis d’accord sur les conditions fi-
2) 2) 4)
communication supplémentaire entre le
8) 5)
nancières de l’OéE, le spécialiste OéE in-
propriétaire Propriétaire
et l’utilisateur final. Par
= utilisateur finalrap- forme lePropriétaire
locataire
7) des mesures d’optimisa-
= utilisateur final
1)
port au cas a), cela signifie:2) tion à venir impliquant8) le comportement
1) Comme précédemment, le spécialiste des utilisateurs finaux.
Propriétaire = utilisateur final Propriétaire = utilisateur final
OéE présente au propriétaire les mesures 2) Ensuite, le locataire informe l’utilisateur
d’optimisation possibles qui affecteront le final et son exploitant des mesures d’opti-
comportement desCommunication,
utilisateurs finaux. misation énergétiquesRetours
prévues.
instructions

b
Communication, b
Retours
instructions

Illustration 5.8: 3) b
4) 6) b
5)
Bâtiment utilisé par
1) 2) 7)
le propriétaire, pro- 4) 5)
priétaire ≠ utilisa- 3) 4) 6) 5)
teur final (cas b), 1) 2) 7) 8)
2) 4) 5)
communication, ins-
Propriétaire ≠ utilisateur final Propriétaire ≠ utilisateur final
truction et retours
2) 8)
entre les parties im-
pliquées dans une Propriétaire ≠ utilisateur final Propriétaire ≠ utilisateur final
OéE.

Communication, Retours
instructions

c
Communication, c
Retours
Illustration 5.9: instructions
Bâtiment utilisés
3) 4) c 6) 5) c
par des tiers, loca-
taire = utilisateur fi- 2) 4)
1.2) 7.2) 5)
nal (cas c), commu- 3) 6)
4) 7) 5)
nication, instruction 1)
1.1)2) 2) 4) 7.2)7.1) 8) 5)
et retours entre les 1.2)
parties impliquées Locataire = utilisateur final 7) Locataire = utilisateur final
1)
dans une OéE. 1.1) 2) 7.1) 8)

Locataire = utilisateur final Locataire = utilisateur final

Communication, Retours
instructions
139
Communication, Optimisation
Retours énergétique de l’exploitation
instructions

a a

Les points 3) et3)4) se déroulent ensuite de conventions entre propriétaire et gérant


4) 6) 5)
manière analogue au cas a). sont nécessaires – similaire au cas c entre
2) 4) propriétaire et locataire.5)Après avoir réglé
Lors du retour d’expérience, le spécialiste ce point, le spécialiste
7) OéE peut communi-
1)
OéE informe d’une part le 2) propriétaire de quer avec le gérant sur 8) les mesures d’opti-
la performance financière 7) et d’autre misation qui affecteront le comportement
Propriétaire = utilisateur final Propriétaire = utilisateur final
part le locataire des économies d’énergie de l’utilisateur final. Soutenu par le spécia-
7.2) réalisées grâce aux mesures d’optimi- liste OéE, le gérant est donc un relais actif
sation. Le propriétaire réduit les charges entre l’utilisateur final et l’exploitant, le-
pour le locataire 7.1) conformément à la quel fait souvent partie de la gérance.
convention conclue citée au point 1.1.
Communication, Retours
En raison de cette instructions
communication com- Motivation des utilisateurs
plexe requérant beaucoup de temps, c’est L’utilisateur n’a en général pas d’incita-
une exigence forte de vouloir b impliquer b
tions directes à un comportement énergé-
avec succès l’utilisateur final dans une tiquement responsable. D’autre part, les
OéE. Dans tous les cas, une planification utilisateurs souhaitant l’adopter n’ont sou-
3) 4) 6) 5)
minutieuse est indispensable. Dans un bâ- vent pas les connaissances nécessaires. Il
1) 2) tiers, motiver 7)
timent utilisé par des 4) l’utilisa- faut donc former et motiver 5) les utilisateurs
teur final est également difficile, car c’est pour que leurs actions puissent contribuer
2)
le locataire qui bénéficie de l’OéE. Le bé- à une OéE réussie.8)
néfice pourPropriétaire
l’utilisateur≠ utilisateur
final se final
trouve La formation se fait de préférence sous
Propriétaire ≠ utilisateur final
donc au second plan. forme d’atelier ou de coaching. Il est judi-
cieux de combiner les deux méthodes et de
d) Gérant ≠ utilisateur final prolonger un atelier avec des coachings
Similaire au cas c), il existe une étape sup- individuels. Pour les deux méthodes, il peut
plémentaire entre le propriétaire et l’utili- être pertinent de recourir à des profession-
sateur final – ici, ilCommunication,
s’agit du gérant du bâti- Retours
nels avec des connaissances didactiques.
ment. Celui-ci est donc instructions
intégré dans la L’Office fédéral de l’énergie met à disposi-
chaîne de communicationc– un peu comme tion des fiches consacrées c aux mesures
le locataire dans le cas c). Contrairement d’OéE très appropriées comme appui à la
au cas c, le gérant est moins confronté aux formation des utilisateurs (www.suisse-
3) 4) que le locataire. Il 6) 5)
questions d’utilisation energie.ch/page/de-ch/werkzeugkasten-
2)
est ainsi encore
1.2) plus difficile d’influencer
4) betriebsoptimierung,
7.2) remarque:
5) disponible
l’utilisateur final. uniquement
7) en allemand durant la phase
1)
Les avantages d’une pilote 2020).7.1)
1.1) OéE2) ne sont pas évi- 8)
dents pour le gérant. Cependant, la colla-
boration avecLocataire
ce dernier = utilisateur
peut êtrefinal
favori- Locataire = utilisateur final
sée par un système financier d’incitation
de la part du propriétaire. Sinon, des

Communication, Retours
instructions

d d
Illustration 5.10:
3) 6) Bâtiment utilisé par
4) 5) des tiers, gérant ≠
7.2) utilisateur final (cas
1.2) 2) 4) 5)
1) 7) d), communication,
instruction et re-
1.1) 2) 7.1) 8) tours entre les par-
Gérant ≠ utilisateur final Gérant ≠ utilisateur final ties impliquées dans
une OéE.
140
Communication

Pendant et après les interventions d’OéE, 5.7 Interfaces


l’utilisateur doit rester informé des effets Un projet de construction s’achève par la
de son comportement. Les canaux sui- mise en service et la réception des installa-
vants conviennent pour cela: tions techniques (phase 5 selon SIA 108).
]]Affichages périodiques C’est le bon moment pour lancer une OéE
]]Intranet – elle fait partie de la phase 6, c’est-à-dire
]]Application pour Smartphone l’exploitation et le fonctionnement. D’une
part, le moment est judicieux, car, d’expé-
Ces canaux peuvent être utilisés pour rela- rience, les données d’exploitation effectives
ter périodiquement des succès, mener des diffèrent souvent des valeurs de planifica-
campagnes (par exemple des semaines tion. D’autre part, dans le cadre d’une OéE,
d’économie d’énergie) ou lancer des l’exploitant peut bénéficier d’un support
concours pour les utilisateurs. Un résultat technique pour son travail avec les nou-
positif doit être présenté d‘une manière velles installations. Toutefois, si l’OéE n’a
compréhensible pour l’utilisateur final. Les pas été lancée à la suite de la réception, elle
smileys sont certainement mieux adaptés à peut être démarrée ultérieurement à tout
cet égard que les indications en kWh. moment. Avec une connaissance croissante
Les applications pour visualiser le résultat des installations, l’exploitant est en mesure
des mesures sur la base de données trai- de prendre en charge les tâches OéE de
tées graphiquement sont de plus en plus manière de plus en plus autonome. Cela
répandues pour le monitorage énergé- réduit le travail du spécialiste OéE, mais
tique, de manière similaire à une pratique nécessite un esprit d’initiative et un enga-
dans le secteur du fitness. En plus de la gement élevés. Par contre, en cas de chan-
visualisation en temps réel de la consom- gement de personnel du côté de l’exploi-
mation d’énergie, ces applications per- tant, un recours plus soutenu à un spécia-
mettent de mettre en place des concours liste OéE est recommandé.
d’économies d’énergie à destination de Selon la publication «Installations du bâti-
communautés ou de personnes indivi- ment – Planification énergétique intégrée»
duelles. Il est même possible d’intégrer des [3] de SuisseEnergie, les installations tech-
éléments ludiques tels que différents ni- niques font partie du système secondaire
veaux de difficulté. du bâtiment. Au cours de la durée de vie
En plus de l’approche ludique des données de la construction, elles font l’objet de ré-
énergétiques, les applications peuvent in- novations énergétiques ou doivent en par-
teragir avec l’utilisateur via des pop-ups. tie être remplacées. Le savoir-faire acquis
De cette manière, celui-ci peut être immé- lors d’une OéE quant à l’utilisation du bâti-
diatement sensibilisé à son utilisation par- ment et aux fonctions des installations
ticulièrement économique ou dispen- peut être utilisé de manière avantageuse
dieuse de l’énergie. Il est aussi possible de lors de la planification et de la réalisation
communiquer par ce biais des conseils de rénovations énergétiques ou lors d’in-
d’économie d’énergie en fonction des sai- vestissements de remplacement. Après la
sons. Les moyens de communication mo- mise en service d’une installation énergéti-
dernes offrent beaucoup de possibilités quement rénovée ou remplacée, il serait
supplémentaires pour motiver les utilisa- idéal que l’OéE se poursuive.
teurs finaux à adopter un comportement Les propriétaires qui optimisent leur bâti-
économe en énergie. Il importe juste d’uti- ment en continu sur le plan énergétique
liser des manières de communiquer adap- bénéficient de coûts d’exploitation plus
tées au groupe cible. bas jusqu’à la fin de son utilisation. Le spé-
cialiste OéE bénéficie de l’expérience opé-
rationnelle acquise. Il peut profiter de cette
expérience pour de nouveaux projets de
constructions aux utilisations similaires.
141
Optimisation énergétique de l’exploitation

Délimitations 5.8 Documentation d’ouvrage


Les défauts d’une installation sont bien Une OéE inclut la mise à jour de la docu- Zoran Alimpic
entendu signalés dans le cadre d’une OéE. mentation d’ouvrage. Il s’agit de tous les
Éliminer ces défauts représente un projet documents numériques et physiques por-
séparé sous responsabilité du propriétaire, tant sur le fonctionnement des installa-
de l’exploitant et de spécialistes du do- tions pendant l’intégralité de leur cycle de
maine. De même, si des rénovations éner- vie. La compréhension et le fonctionne-
gétiques, l’agrandissement des installa- ment optimal futur du bâtiment reposent
tions ou encore le remplacement d’instal- ainsi sur la documentation d’ouvrage.
lations sont prévus, il faut faire appel à une Celle-ci est remise à l’exploitant au plus
équipe de planification distincte. tard trois mois après les nouveaux ré-
L’expert OéE soutient l’exploitant dans sa glages, sous forme imprimée et électro-
tâche de mettre en place un fonctionne- nique.
ment optimal des installations. Cepen- La documentation révisée doit contenir
dant, il n’effectue aucun travail de mainte- toutes les modifications de paramètres des
nance ou d’entretien. Il ne modifie pas non installations concernées par l’OéE. Elle doit
plus lui-même les paramètres des installa- consigner les contrôles et nouveaux ré-
tions, c’est l’exploitant des installations qui glages effectués dans le cadre de l’OéE, à
le fait – ceci aussi pour des questions de destination des spécialistes des domaines
responsabilité. chauffage, ventilation, climatisation, re-
froidissement, installations sanitaires et

Ouvrage existant Projet de construction


s
ur
te
ica

Défini
nif

ion objection d
itat
Pla

xplo tifs es
n

E
tio

pr
ita

Spéc
Ét ina
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UTILISATEUR
étique de l'e

ialiste en énergie
Planificateurs
Étude de projet
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eu


itat
p

alis
Explo ation
at

O
ic
if
an
Pl

éE Illustration 5.11:
liste O L’OéE dans le cycle
a
Spéci de vie des installa-
Réception
Mise en

tions techniques
service

avec phases de pla-


nification selon la
SIA 108.
142
Communication

électriques, et automation du bâtiment. ]]Personne de référence et adresse de


Cela permet de réajuster plus facilement toutes les parties concernées (maître d’ou-
les paramètres de fonctionnement ou, si vrage, exploitant, utilisateurs, planifica-
nécessaire, de les restaurer aux valeurs ini- teurs, entrepreneurs, fournisseurs, autori-
tiales. Pour toutes ces raisons, l’exploitant tés, voisins, avocats, entreprises de mesure,
a besoin aussi des données de planifica- etc.)
tion complètes et spécifiques au projet, ]]Expertises en matière de sécurité, hy-
des plans (schémas de principe), des pro- giène, confort, impact environnemental,
grammes, des listes de paramètres et des respect des exigences légales, etc.
données de mesure. Si l’OéE fait partie ]]Documents de demande de permis et
d’un dossier administratif, par exemple décisions
pour une demande d’exonération des ]]Justificatifs et autorisations
taxes sur le CO2 d’une entreprise, cette ]]Procès-verbaux de mise en service et de
documentation doit être conservée pen- réception, y compris réception par les auto-
dant dix ans [1]. rités
Malheureusement, il n’existe pas de défi- ]]Liste des défauts constatés
nition contraignante du contenu de la do- ]]Décomptes des travaux et factures fi-
cumentation d’ouvrage. Les règlements nales de tous les mandataires
SIA concernant les prestations et hono- ]]Spécifications des produits et des maté-
raires des planificateurs exigent comme riaux, y compris périodes et prestations de
prestation ordinaire qu’une documenta- garantie
tion d’ouvrage soit établie et transmise au ]]Documentation d’ouvrage standardisée,
maître d’ouvrage sans toutefois définir dont aussi celles basées sur les modèles
clairement son contenu. La directive SICC BIM
95-2 sur la maintenance [2] peut servir de ]]Données de mesure et indices
guide pour son élaboration. Elle recom-
mande une structuration reprise à l’illus- BIM
tration 5.12. La documentation d’ouvrage standardi-
La liste ci-après est indicative du contenu sée, par exemple selon la KBOB, IPB, KUB /
minimal de la documentation d’ouvrage SVIT fournit également les éléments né-
pour les projets OéE: cessaires à la modélisation des informa-
]]Contrats, description de l’ouvrage et tions du bâtiment via le Building Informa-
procès-verbaux tion Modeling (BIM). Il est ainsi garanti que

5. Règlements 12. Schémas


de sécurité de principe et plans
4. Élimination 11. Listes des
des défaillances pièces de rechange
3. Commande 10. Procès-verbaux
et surveillance
2. Vue d‘ensemble 9. Tableau
des installations des puissances
1. Répertoires 8. Description des
installations et fonctions
Table des matières 7. Bases

Page de garde 6. Entretien

Illustration 5.12:
Structuration d’une
documentation
d’ouvrage selon la
directive SICC 95-2.
143
Optimisation énergétique de l’exploitation

l’exploitant puisse accéder aux données 5.9 Bibliographie


importantes à tout moment, pendant la [1] Conférence des services cantonaux
phase de planification et plus tard pendant de l’énergie: Aide à l’application EN-
l’exploitation. 142 «Optimisation énergétique de
Le terme BIM désigne les modèles numé- l’exploitation», édition juin 2017
riques de bâtiments qui représentent un [2] Société Suisse des ingénieurs en
bâtiment en trois dimensions à l’aide d’ob- chauffage et climatisation: Directive
jets (au lieu de la géométrie convention- SICC 95-2, Berne, 2012
nelle). De manière concrète, les compo- [3] von Euw, Reto; Alimpic, Zoran;
sants de l’installation sont représentés vi- Hildebrand, Kurt: Installations du
suellement à l’aide d’un logiciel, mais ils bâtiment – Planification énergétique
constituent en plus des objets reliés entre intégrée, Faktor Verlag, Zurich 2012
eux. Outre les données géométriques, ces
objets contiennent également des infor-
mations sur la matérialisation, les coûts,
les temps de pose et les garanties. Ils sont
liés entre eux de manière paramétrique: les
modifications apportées à des composants
spécifiques des installations entraînent
automatiquement des ajustements dans
les objets associés. Cette interconnexion
repose sur une structure de base de
données des modèles et elle implique que
des règles très détaillées soient suivies lors
de l’utilisation du BIM.
En plus du logiciel et du modèle digital, le
terme BIM désigne l’ensemble du proces-
sus de la construction virtuelle. Il com-
prend notamment la collaboration structu-
rée de tous les acteurs du projet avec une
«planification de la planification» accrue.
De nouvelles possibilités sont ainsi ou-
vertes pour l’OéE, à condition d’actualiser
en permanence la banque de données
BIM.
Chapitre 6

Exemples

6.1 Potentiel d’optimisation, de 60 à 55 °C et l’accumulateur d’eau


même pour les nouveaux chaude sanitaire dimensionné en fonction
des besoins journaliers. En conséquence, il
bâtiments
doit être chargé plusieurs fois par jour. Des
Daniel Imgrüth Le lotissement de Heizenholz de la co- économies supplémentaires de chaleur ont
opérative de construction et d’habitation été réalisées en adaptant la température
Kraftwerk 1 se trouve en périphérie, à moyenne des appartements aux besoins
Zurich-Höngg. Un bâtiment moderne avec effectifs des locataires.
une nouvelle identité a été créé sur ce site D’expérience, seule la consommation
à partir de deux locatifs des années 1970, d’électricité pour les communs peut être
reliés par une partie neuve, ceci sur la base optimisée dans le cas de bâtiments résiden-
d’un mandat d’étude avec l’objectif de tiels. En effet, la consommation d’électricité
densifier le lotissement. Début 2012, les des locataires est en général facturée direc-
locataires ont emménagé dans ce bâti- tement et le propriétaire ne peut l’influen-
ment conçu pour plusieurs générations. Il cer. Cependant, si les bâtiments disposent
englobe en tout 26 appartements; plu- d’une installation de ventilation, ce qui est Illustration 6.1:
sieurs appartements de 1 à 6,5 pièces, le cas dans notre exemple, cette situation Lotissement Heizen-
deux collocations de 10 chambres, deux permet souvent d’économiser une quantité holz, Zurich. (Photo:
grands logements de type «cluster» pour non négligeable d’énergie électrique. Le Coopérative de
une vie en collocation d’un bon standard, débit total d’air pour les appartements a construction et
d’habitation
des ateliers ainsi que des locaux commu- été initialement fixé en continu à 2715 m3/h.
Kraftwerk 1)
nautaires. La surface habitable s’élève à
environ 3000 m2.
Le lotissement à haute performance éner-
gétique crée les conditions cadres pour un
mode de vie écologique. La surface
moyenne par personne est de 36 m2. Pour
les voitures, il n’y a pas de garage souter-
rain et très peu de places de stationne-
ment. Il existe par contre un garage géné-
reux pour les vélos ainsi qu’une offre en
mobilité douce. Les bâtiments sont pour-
vus d’une installation d’extraction d’air
combinée avec une pompe à chaleur pour Fiche technique
chauffer l’eau chaude sanitaire. L’installa- Mandant Coopérative de construc-
tion photovoltaïque sur site fournit l’élec- tion et d’habitation
tricité pour la pompe à chaleur. Kraftwerk 1
OéE energo
Mesures et résultat Localisation Zurich
L’OéE a duré de 2012 à 2015. Au cours des Affectation Habitation
travaux, il s’est avéré que les installations Année de construction 2012 (rénovation et
fonctionnaient souvent avec des réglages nouvelle construction)
standard non adaptés à l’utilisation effec- IDE pour la chaleur avant OéE 75 kWh/m2 a
tive depuis la mise en service. Comme sou- IDE pour l’électricité avant OéE 14 kWh/m2 a
vent pour les habitations, la production de
Chaleur économisée après 3 ans 17 %
chaleur a constitué le plus grand potentiel
Electricité économisée après 3 ans 6 %
d’économie. A titre d’exemple, la tempéra-
ture de l’eau chaude sanitaire a été réduite IDE: indice de dépense d’énergie
146
Exemples

Il a pu être réduit à 2500 m3/h sans altéra- Démarches ultérieures


tion du confort. En dehors des heures de Afin de suivre l’évolution de la consomma-
fonctionnement de la pompe à chaleur sur tion énergétique, la coopérative a mis en
l’air extrait, pour les plages pendant les- place un monitorage énergétique après
quelles le système fonctionne uniquement l’OéE. Elle dispose par conséquent d’infor-
comme une extraction d’air, le débit d’air a mations très claires sur la consommation
été réduit avec succès à 1500 m3/h. La d’énergie. Des modifications de consom-
consommation électrique des ventilateurs mation ou encore des irrégularités des ins-
a été diminuée en conséquence. Le nombre tallations peuvent ainsi être détectées à un
excessif de luminaires dans les couloirs et stade précoce. Le fonctionnement optimal
les cages d’escaliers a aussi été réduit et les des installations techniques est ainsi ga-
heures de fonctionnement adaptées en ranti à long terme.
fonction des besoins.
Ainsi, l’OéE a permis d’économiser la troi- Différents groupes d’intérêt
sième année plus de 15 % des besoins Intégrer les différents groupes concernés
énergétiques totaux du lotissement. En dans le projet constitue un défi typique de
chiffres absolus, les 234 000 kWh initiaux l’optimisation de l’exploitation des bâti-
(électricité et chaleur) sont abaissés à ments résidentiels. La gestion des dénomi-
194 000 kWh ce qui correspond à une ré- nateurs communs exige pour cette raison
duction d’environ 40 000 kWh. Les travaux une attention particulière. Une communi-
venaient d’être achevés, et le bâtiment cer- cation ouverte, tout comme la transpa-
tifié Minergie, ce qui rend l’ampleur de rence concernant les intérêts particuliers
l’économie d’autant plus étonnante. Cet des parties impliquées dans le projet en
exemple illustre à quel point une exploita- font partie.
tion efficace des bâtiments, même ceux D’une part, c’est le propriétaire qui décide
correspondant au dernier état de la tech- si une optimisation de l’exploitation est à
nique, est possible seulement si les installa- réaliser. D’autre part, il arrive souvent que
tions sont harmonisées entre elles et si leurs des exploitants soient impliqués. Sur place,
plages de fonctionnement correspondent c’est le spécialiste OéE qui est en contact
aux besoins des utilisateurs. avec la conciergerie ou le service tech-
La répartition suivante se dessine par rap- nique. En cas de plaintes des locataires, il
port à l’énergie finale: 6 % d’économies vaut mieux clarifier au préalable les canaux
pour l’électricité et même 17 % d’écono- de communication et la gestion des ten-
mies pour la chaleur. A partir des données sions entre les personnes concernées. L’in-
énergétiques mesurées, l’indice de dépense formation, la communication et une com-
d’énergie pour la chaleur a pu être réduit de préhension partagée des rôles sont essen-
75 kWh/m2 a à environ 62 kWh/m2 a. tielles pour le succès d’une OéE.

Consommation totale d’énergie et économies [%]


100
7,3
13,6 15,3
90

Illustration 6.2:
Lotissement Heizen- 80 100
holz, Zurich: écono-
mies réalisées par
70
rapport à la
consommation to-
tale d’énergie grâce 60
à l’OéE. (Source: Avant 1re année 2e année 3e année
energo)
147
Optimisation énergétique de l’exploitation

6.2 OéE; point de départ l’affectation actuelle et revue pour répondre


d’une modernisation des à des changements d’utilisation futurs. En
plus de réduire les coûts énergétiques, un
installations
objectif important de l’OéE consiste à ac-
Peter Böhler Le centre Höchweid est un établissement quérir des connaissances sur le fonctionne-
médico-social avec trois unités de soins et ment effectif de l’installation. Elles consti-
une unité de logements protégés de 106 tuent la base pour la prochaine transforma-
lits. Il englobe également une restauration tion de la centrale de chauffage.
et plusieurs salles de réunion. Tout ce pro-
gramme est réuni dans un bâtiment Système modifié au fil du temps avec
construit en 1994. de nombreuses dépendances
La consommation de combustible est de À l’origine, le système de gestion du bâti-
546 MWh par an pendant la période de ment était dimensionné pour fonctionner
référence. De plus, deux pompes à chaleur avec deux centrales de cogénération (CCF)
livrent environ 80 MWh par an. La consom- comme groupes électrogènes de secours.
mation d’électricité est de 609 MWh par En raison de pannes récurrentes et d’exi-
an. Les coûts énergétiques annuels s’élèvent gences modifiées, les groupes électro-
à environ 152 000 Fr. gènes ont été peu à peu mis hors service et
en partie démontés. Au démarrage de
Préparation de la modernisation l’OéE, une CCF se trouve encore sur place,
L’installation de chauffage existante avec toujours reliée hydrauliquement, et une
comme composant principal une chaudière pompe à chaleur eau-eau occupe l’empla-
bivalente (mazout et gaz) a été ajustée plu- cement de la deuxième centrale pour du
sieurs fois et ponctuellement améliorée chauffage d’appoint.
depuis sa mise en service (illustration 6.4). L’eau chaude sanitaire est produite à l’aide
Illustration 6.3: En 2019, l’installation doit être adaptée d’un échangeur de chaleur à plaques relié
Centre Höchweid.
pour être raccordée au chauffage à dis- sur deux cuves d’accumulation. Il est as-
(Photo: Centre
tance de Lucerne, ajustée par rapport à sisté par la récupération de chaleur de l’ins-
Höchweid)
tallation de froid industriel et par une
pompe à chaleur récupérant l’air rejeté. Les
températures élevées du système de charge
des accumulateurs limitent néanmoins Illustration 6.4:
l’utilisation des deux pompes à chaleur. Extrait du schéma
de principe d’ori-
La régulation de la centrale de chauffage
gine de l’installa-
est regroupée sur une unité centrale. Tou-
tion de chauffage;
tefois, elle ne correspond plus à l’état ac-
les annotations té-
tuel de l’installation en raison des diffé- moignent des adap-
rents ajustements effectués depuis la mise tations effectuées
en service. au cours du temps.
(Photo: Böhler, MTU
GmbH)
Fiche technique
Mandant Centre Höchweid
OéE energo
Localisation Ebikon LU
Affectation Établissement
médico-social
Année de construction 1994
IDE pour la chaleur avant OéE 87 kWh/m2 a
IDE pour l’électricité avant OéE 85 kWh/m2 a
Energie fossile économisée après 1 an 25 %
Electricité économisée après 1 an 1 %
148
Exemples

Le défi du fonctionnement normal tion et la mise en œuvre des mesures OéE


En absence d’un renouvellement complet, difficiles. La persévérance et la bonne col-
la régulation est devenue de plus en plus laboration entre toutes les personnes im-
complexe et la vue d’ensemble de l’instal- pliquées se sont avérées d’autant plus im-
lation de plus en plus difficile pour le per- portantes.
sonnel d’exploitation. L’objectif principal
est de satisfaire les exigences de confort Mesures et résultats
des utilisateurs. A titre d’exemple et afin Les réglages principaux de l’automation du
d’éviter les plaintes, les valeurs de consigne bâtiment ont été analysés au début du pro-
pour la température sont très élevées. jet. Les possibilités d’optimisation sont rela-
Étant donné que les pannes dues à des tivement importantes en raison de la régu-
défauts dans les composants électroniques lation individuelle des locaux déjà installée.
plus anciens ont augmenté, la stratégie a Elle permet de mettre en place des pro-
consisté à réagir au lieu d’agir. grammes de température spécifiques pour
Après analyse de cette situation, les effets des locaux appartenant au même groupe
produits sont évidents: en raison des tem- de chauffage, mais utilisés de manière dif-
pératures élevées du système, les pompes férente. Toutefois, dans les locaux exposés,
à chaleur ont souvent des défaillances (il- les radiateurs dimensionnés au plus juste
lustration 6.5) et la part de chaleur qu’elles laissent peu de marges par rapport à l’opti-
fournissent est par conséquent faible. Pour misation des valeurs de consigne des lo-
la même raison, la production d’eau caux et des températures de départ.
chaude ne fonctionne pas de manière op- Dès le début, augmenter le degré de cou-
timale, car les échangeurs de chaleur à verture de la chaleur par les deux pompes
plaques sont souvent entartrés. La à chaleur a représenté la plus grande prio-
consommation électrique des installations rité. Cet objectif est très limité à cause du
de ventilation est élevée en raison des dé- système hydraulique existant peu appro-
bits d’air importants et des durées de fonc- prié pour les pompes à chaleur; ce pro-
tionnement généreuses. blème est dû à des températures de retour
Au début du projet OéE, l’installation et son élevées. En définitive, seule la transforma-
comportement effectif ont été analysés de tion de la centrale de chauffage permet-
manière systématique. La documentation trait de résoudre ce problème. Toutefois,
des installations techniques, le contrôle de l’adaptation des valeurs de consigne et le
base (relevés réguliers des compteurs) et en maniement partiellement manuel du sys- Illustration 6.6:
Illustration 6.5: particulier l’expérience de longue date du tème (entraînement défectueux de la Capture d’écran
Message d’erreur concierge responsable ont constitués des vanne, illustration 6.7) permettent déjà avant optimisation
de la pompe à cha- éléments primordiaux de cette analyse. d’accroitre significativement le degré de de la régulation in-
leur eau-eau. Les écarts entre la documentation et l’ins- couverture, notamment de la pompe à dividuelle des lo-
(Photo: Böhler, caux. (Source:
tallation effective ont rendu la planifica- chaleur eau-eau.
MTU GmbH) Böhler, MTU GmbH)
149
Optimisation énergétique de l’exploitation

Le fonctionnement des trois installations l’OéE pour ces travaux de modernisation.


de ventilation est adapté aux exigences L’exploitant doit pouvoir en priorité effec-
d’utilisation. La ventilation de la cuisine tuer certains contrôles et réglages afin de
professionnelle constitue un défi particu- pouvoir exploiter l’installation en fonction
lier. Les débits d’air sont à la limite du sous- des besoins.
dimensionnement en raison des ajouts Avec cet objectif, le spécialiste OéE parti-
successifs de nouveaux appareils. Après la cipe à la planification et au paramétrage
pose de la nouvelle régulation de ventila- du nouveau système. Cette démarche per-
tion, les programmes horaires, les valeurs met d’augmenter certains potentiels d’op-
de consigne et les valeurs seuils sont adap- timisation et de créer des potentiels sup-
tés de sorte qu’un fonctionnement effi- plémentaires.
cace et simple soit possible toute l’année. L’OéE joue en outre un rôle important pen-
La première année, la consommation de dant et après la mise en service de l’instal-
mazout et de gaz est réduite d’environ lation transformée. L’expérience acquise
25 % (illustration 6.8). Pendant la même par l’OéE et le suivi hebdomadaire de la
période, la consommation d’électricité est consommation d’énergie permettent de
réduite en été et pendant les périodes de découvrir rapidement les défauts cachés.
transition. En hiver, l’électricité consom- Le confort des utilisateurs peut également
mée par les pompes à chaleur augmente être augmenté de manière durable grâce à
légèrement. l’utilisation cohérente des options de ré-
glage supplémentaires.
Potentiel à exploiter après la moder-
nisation
La régulation de la production de chaleur
est renouvelée en parallèle à la transfor-
Illustration 6.7:
mation de la centrale de chauffage et au
Schéma de principe
raccordement au réseau de chaleur. Par
de la pompe à cha-
rapport à la mise en œuvre de ces nou- leur eau-eau avec
veaux dispositifs, des mesures d’optimisa- vanne de régulation
tion sont planifiées et réalisées de manière défectueuse.
ciblée. Il s’agit en particulier de prendre en (Source: Böhler,
compte suffisamment tôt les besoins de MTU GmbH)

Consommation de chaleur [MWh]


25
2017/2018 2018/2019

20

– 25 %
15

10

Illustration 6.8:
Évolution de la
5 consommation
d’énergie fossile
lors de la première
0 année d’optimisa-
26 28 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 tion. (Source:
Semaines calendaires
Böhler, MTU GmbH)
150
Exemples

6.3 Complexe avec ancien et L’ancien bâtiment situé à la Ausstellungs-


nouveau bâtiment strasse comporte des salles de cours et un
réfectoire. Grâce à diverses mesures de mo-
Roland L’école technique professionnelle de Zurich dernisation, son standard énergétique a été
Stadelmann (TBZ), une des plus grandes écoles profes- régulièrement amélioré par le passé. La
sionnelles en Suisse, forme des apprenants consommation totale de chaleur et d’élec-
dans 16 professions. Il s’agit notamment tricité se monte avant l’OéE à 2,35 GWh/an
des domaines techniques automobile, environ pour les deux bâtiments d’une sur-
électrotechnique / électronique, technolo- face de référence énergétique de 33 000 m2.
gies de l’information, optique ophtalmique Les 71 kWh/m2 qui en découlent peuvent
et technologie évènementielle. Via la filière déjà être considérés comme un assez bon
d’étude supérieure, elle offre en sus des résultat. La consommation d’eau est de
formations continues et des cours. 3500 m3 par an.
Le complexe comprend deux corps de bâti-
ment: le bâtiment principal, Expositions- Ensemble vers le succès
trasse 70, construit en 1963, et le nouveau En 2012, l’office des bâtiments du canton
bâtiment, Ausstellungsstrasse 70, érigé en de Zurich et la direction de l’école décident
2005 et donnant directement sur la Sihl. La en commun de soumettre les deux bâti-
partie basse du nouveau bâtiment en forme ments à une OéE. Le mandat intègre prin-
Illustration 6.9: de L et certifié Minergie, reprend la hauteur cipalement les prestations de direction du
Ancien bâtiment du bâtiment principal, tandis que la nou- projet, coordination globale et mise en
de l’école technique velle tour domine les bâtiments voisins de place d’un monitorage énergétique. Il in-
professionnelle de six étages et abrite entre autres les salles de clut aussi des conseils techniques sur place
Zurich. (Photo: sport. En 2008, la distinction «best archi- pour l’optimisation des installations tech-
Office des bâti- tecture» niveau or a été attribuée à la nou- niques existantes. Le personnel du service
ments du canton
velle construction. technique de l’école est ainsi instruit sur
de Zurich)
l’efficacité énergétique de l’installation – à
travers la collaboration avec le spécialiste
OéE – et suit en sus un programme de for-
mation continue.
Une OéE couvre en principe tous les do-
maines de la technique du bâtiment. Ce
sont les interfaces qui sont particulière-
ment intéressantes pour ce type d’objet. Il
s’agit, par exemple, de l’interaction de dif-
férents producteurs de chaleur, de l’ajuste-
ment entre la distribution de chaleur dans
les locaux et les installations de ventilation
ou encore de l’utilisation de froid industriel
avec une ventilation en parallèle. La plus
Fiche technique haute priorité consiste à éviter la consom-
Mandant Office des bâtiments du mation d’énergie sans bénéfice, par
canton de Zurich exemple, chauffer et refroidir à de courts
OéE energo intervalles, voire en même temps. Dans
Localisation Zurich l’entre-saison, ces situations sont fréquem-
Affectation Ecole ment constatées et doivent être empê-
Année de construction 1963 et 2005 chées par des réglages appropriés des ré-
IDE pour la chaleur avant OéE 35,2 kWh/m2 a gulateurs. Le fonctionnement durant les
IDE pour l’électricité avant OéE 36,1kWh/m2 a week-ends et les vacances est une autre
IDE pour la chaleur après OéE 26,0 kWh/m2 a priorité: lorsque l’école est fermée, seul un
IDE pour l’électricité après OéE 31,9 kWh/m2 a minimum d’énergie devrait être utilisé.
IDE: indice de dépense énergétique
151
Optimisation énergétique de l’exploitation

Mesures mises en œuvre et résultat ]]Installations sanitaires: réduction des


Les mesures suivantes sont mises en heures de fonctionnement des pompes
œuvre: de circulation pour l’eau chaude et respect
]]Installations de chauffage: pour la des dispositions hygiéniques, recours à des
pompe à chaleur, réduction de la suréléva- réducteurs de débit.
tion de température et du fonctionnement
de la pompe du condenseur, abaissement Une économie d’énergie de presque 20 %
de la courbe de chauffe et de la limite est réalisée grâce aux mesures mises en
de chauffage, optimisation de la buse du œuvre tout le long du projet qui a duré 5
brûleur de la chaudière à gaz, restriction ans. La consommation de chaleur est ré-
du recours à la chaudière d’appoint pour duite d’environ 305 MWh/a (26,2 %) et la
les pointes de puissance, réduction de la
température ambiante dans la centrale de Le concept du canton de Zurich
ventilation. Le canton de Zurich a pour objectif d’ex-
]]Installations de ventilation: optimisa- ploiter ses bâtiments de manière durable
tion des débits d’air en fonction de la te- et énergétiquement efficace. Pour tous
neur en CO2, programmation d’une limite les bâtiments d’une certaine taille, les
de chauffage pour le préchauffage de l’air données énergétiques sont enregistrées
extérieur et ajustement de la température avec le logiciel IngSoft InterWatt et com-
de l’air fourni en hiver, abaissement de la parées en continu avec des valeurs de
température ambiante des salles de gym- référence. Des comptes rendus pério-
nastique, exploitation accrue de la récupé- diques avec des rapports énergétiques et
ration de chaleur (RC). des analyses annuelles servent principa-
]]Installations de froid: pour la produc- lement à surveiller la consommation
tion de froid, adaptation de la température d’énergie et permettent en plus de suivre
aller à la température extérieure (régime et de visualiser l’impact des mesures
progressif), réduction de la température de mises en œuvre. Si les consommations
refroidissement de 5 K. sont trop élevées ou si des potentiels
]]Installations électriques: distributeurs d’économie apparaissent, une optimisa-
de boissons enclenchés en fonction des tion de l’exploitation rigoureuse est mise
besoins, arrêt des appareils électriques non en œuvre. Une cinquantaine de projets
utilisés pendant les vacances. OéE a été effectuée jusqu’à maintenant
]]Eclairage: utilisation de lampes LED au avec un résultat impressionnant; le can-
buffet du réfectoire, réductions des durées ton réalise ainsi une économie d’énergie
de fonctionnement de l’éclairage de la annuelle de 300 GWh soit, chaque an-
zone de distribution, des WC et des distri- née, environ 3,5 millions de francs.
buteurs de boissons.

Consommation totale d'énergie et économies [%]


100
7,5
14,0 13,1
90 17,4 19,9 Illustration 6.10:
Ecole technique
professionnelle de
80 100 Zurich – économies
réalisées par rap-
port à la consom-
70
mation d’énergie
grâce à l’optimisa-
60 tion de l’exploita-
Avant 1re année 2e année 3e année 4 e année 5e année tion. (Source:
energo)
152
Exemples

consommation d’électricité de 140  MWh/a processus itératif. Il apparait également


(11,7 %). Ces chiffres correspondent à une que l’ordre de la mise en œuvre des me-
réduction des gaz à effet de serre de sures joue un rôle crucial – le cahier tech-
69 t/a. En sus, la consommation d’eau est nique SIA 2048 renseigne à ce sujet.
réduite de 433 m3/a. La très bonne collaboration de toutes les
Il est intéressant de noter que la consom- personnes impliquées et le soutien sans
mation d’énergie augmente de nouveau la restriction de la direction de l’école ont été
quatrième année, après avoir constam- essentiels pour la réussite du projet. Les
ment diminué les années précédentes (il- autres points importants ont été l’adhé-
lustration 6.10). En effet, certains réglages sion de tous aux mesures OéE, le respect
de régulateurs ont été réajustés vers le systématique des jalons du projet et la
haut sur la base d’expériences liées à l’ex- bonne communication durant tout le pro-
ploitation et des retours des utilisateurs. cessus.
L’économie est certes moindre, mais le
confort des utilisateurs est assuré à long Avantage du monitorage
terme ce qui rend l’OéE durable. D’autres Le monitorage énergétique représente un
mesures ont été mises en œuvre parallèle- outil important dans ce projet. Lors de la
Illustration 6.11: ment dans d’autres domaines. Pendant la première phase, il fournit des informations
Le nouveau bâti- cinquième année, leur retombée positive sur la consommation des installations les
ment construit en compense largement les économies «per- plus significatives. Il indique aussi de quelle
2005. (Photo: Ivan
dues». L’OéE est effectivement souvent un manière les installations sont exploitées.
Suta)
L’analyse de ces données permet de définir
les priorités et les premières mesures de
l’OéE à mettre en œuvre.
Une fois les premières mesures réalisées, le
monitorage fournit les informations de
base pour contrôler le résultat. A la fin du
projet, les économies réalisées découlent
de la comparaison entre les consomma-
tions totales et la valeur de référence. Les
valeurs comparées sont bien entendu des
valeurs avec correction en fonction du cli-
mat (degrés jours). Le logiciel de contrôle
des données énergétiques importe à cet
effet les données climatiques correspon-
dantes de MeteoSwiss. Le monitorage
énergétique permet en sus de contrôler la
production de courant provenant de l’ins-
tallation PV sur site.
153
Optimisation énergétique de l’exploitation

6.4 Grand potentiel pour les xbesoins effectifs. Pour l’optimisation de la


salles de sport ventilation, le défi était de ventiler toujours
suffisamment par rapport aux zones sani-
Raphael Neuhaus La salle de sport du Wankdorf à Berne (il- taires borgnes afin de garantir l’évacuation
lustration 6.12) a été construite en 1996 et de l’humidité et l’absence de toutes moi-
se compose d’une salle de sport triple et sissures et d’odeurs incommodantes.
d’une tribune pour 3000 spectateurs. Le L’expertise du service technique sur place a
bâtiment abrite aussi une cuisine profes- été particulièrement précieuse lors de
sionnelle et des vestiaires pour des mani- cette optimisation de la ventilation. Sa dili-
festations sportives, des salles de cours et gence a permis de réduire les débits d’air
des installations sportives extérieures. au minimum nécessaire, ceci grâce à des
Le complexe a fait l’objet d’une OéE pen- contrôles réguliers faisant suite aux opti-
dant 5 ans. Lors de la recherche de me- misations et aux réglages du système de
sures, une attention particulière a été por- distribution d’air effectués de manière in-
tée au maintien du confort et aux diffé- dépendante. Beaucoup d’énergie a pu
rents états de fonctionnement et usages être économisée grâce aux mesures OéE
de la salle de sport. L’occupation de la salle sur les installations très importantes de
diffère massivement en fonction de l’utili- ventilation. La réduction de 12 % du vo-
sation. Elle peut être inoccupée pendant la lume d’air s’est traduite par des économies
journée et accueillir le soir une manifesta- d’électricité d’environ 35 % sur les entraî-
tion avec 2500 spectateurs et activités de nements des ventilateurs.
restauration. La consommation d’électricité a pu être
réduite encore davantage en remplaçant
Mesures et résultats une partie des luminaires de la salle par des
Equipée de capteurs CO2 et de tempéra- projecteurs LED. Un tiers des luminaires des
ture, l’installation de ventilation est exploi- couloirs a été démonté et les durées
Illustration 6.12: tée via un système de gestion du bâtiment. de fonctionnement des projecteurs exté-
Salle de sport du Cette disposition a permis de réduire les rieurs ont été réduites (illustration 6.13). La
Wankdorf à Berne. débits d’air totaux et, en parallèle, de les consommation totale d’électricité a pu être
(Photo: Ville de
régler de sorte qu’ils correspondent au- réduite de 17 % en 5 ans.
Berne)
Etant donné que la salle est en grande
partie chauffée via la ventilation, jusqu’à
25 % de l’énergie thermique a pu être
économisée grâce à la réduction des
échanges d’air. De plus, les déperditions
thermiques dans la salle ont été diminuées
par des mesures constructives peu oné-
reuses, telles que des ferme-porte auto-
matiques (illustration 6.14).

Succès commun
Les résultats de l’OéE n’auraient pas pu
être atteints uniquement par des mesures
touchant aux installations techniques fa-
Fiche technique ciles à régler et à commander. La collabo-
Mandant Ville de Berne ration avec un personnel bien formé et le
OéE energo soutien du mandant ont apporté une
Localisation Berne contribution précieuse. Il était important
Affectation Salle de sport de tenir informé toutes les personnes im-
Année de construction 1996 pliquées des progrès réalisés, car les diffé-
Energie fossile économisée après 5 ans 27 % rentes parties représentent des intérêts
Electricité économisée après 5 ans 17 % différents.
154
Exemples

La consommation d’énergie totale (chaleur mise en œuvre rapide. C’est plutôt la pla-
et électricité) a pu être réduite de 22 % en nification budgétaire, respectivement la
2 ans et de 29 % après 3 ans, ceci à travers comptabilisation des économies qui pose
37 mesures. Après 3 ans, la consommation problème.
annuelle a baissé de 120 000 kWh environ Du point de vue du mandant, l’OéE doit
pour l’électricité et de 180 000 kWh envi- être budgétisée et comptabilisée en tant
ron pour la chaleur. Les coûts énergétiques que charge. Par contre, les coûts énergé-
ainsi économisés ont été supérieurs aux tiques économisés ne peuvent pas être
coûts de l’OéE en deux ans (amortisse- présentés comme des recettes, mais uni-
ment). Les mesures d’optimisation sont quement sous la forme de charges ré-
toujours efficaces aujourd’hui. duites. Par ailleurs, la consommation
d’énergie et les coûts énergétiques
Comment comptabiliser? peuvent fluctuer en fonction de la météo
La question du financement de l’OéE a été et sont difficiles à planifier. En outre, les
une fois de plus un élément central. Éton- coûts de l’OéE et les économies réalisées
namment, il arrive souvent que ni les as- pour le mandant sont souvent comptabili-
pects financiers ni les aspects de gestion sés dans d’autres secteurs (tels que le sec-
ne constituent un obstacle majeur à une teur de l’environnement ou des finances).

Consommation d’énergie pour l’électricité [kWh]


40 000

35 000

Illustration 6.13: 30 000


Consommation 25 000
d’énergie pour
l’électricité, salle de 20 000
sport du Wankdorf:
15 000
2011 remplacement
partiel de l’éclai- 10 000
rage de la salle,
2013 adaptation de 5000
l’installation de 0
ventilation. (Source: Août Nov Fév. Mai Août Nov Fév. Mai Août Nov Fév. Mai Août Nov Fév. Mai Août Nov Fév. Mai Août Nov Fév. Mai Août Nov Fév. Mai Août Nov Fév. Mai Août Nov Fév. Mai Août Nov
08 08 09 09 09 09 10 10 10 10 11 11 11 11 12 12 12 12 13 13 13 13 14 14 14 14 15 15 15 15 16 16 16 16 17 17 17 17

energo)

Consommation d’énergie pour la chaleur [kWh]


200 000
Illustration 6.14:
Consommation
d’énergie pour la 150 000
chaleur, salle de
sport du Wankdorf,
avec correction cli- 100 000
matique: en 2013,
adaptations des ins-
50 000
tallations de venti-
lation, en 2013/14,
pose de ferme-
0
porte automa- Juil Oct Jan Avril Juil Oct Jan Avril Juil Oct Jan Avril Juil Oct Jan Avril Juil Oct Jan Avril Juil Oct Jan Avril Juil Oct Jan Avril Juil Oct Jan Avril Juil Oct
09 09 10 10 10 10 11 11 11 11 12 12 12 12 13 13 13 13 14 14 14 14 15 15 15 15 16 16 16 16 17 17 17 17
tiques. (Source:
energo)
155
Optimisation énergétique de l’exploitation

L’évaluation comptable dans les comptes montre la consommation d’énergie mesu-


annuels peut donc être très délicate et doit rée par bâtiment en fonction d’une tempé-
être clarifiée au préalable au sein de l’or- rature extérieure donnée et correspond
ganisation, ce qui nécessite une force de ainsi quasiment à son empreinte énergé-
persuasion certaine de la part de toutes les tique. La signature énergétique est créée
personnes impliquées. spécifiquement pour chaque bâtiment, elle
Dans le cadre de la salle de sport, cet as- est individuelle. Le monitorage facilite la
pect n’a été résolu qu’en partie. Toutefois, communication entre les différents parte-
la consommation annuelle et les écono- naires et représente ainsi la clé pour une
mies correspondantes ont pu être mises en OéE réussie et transparente.
évidence grâce au contrôle des données
énergétiques effectives installé par les spé-
cialistes OéE. Cette démarche a permis de
chiffrer les coûts d’exploitation économi-
sés de manière correcte.
La signature énergétique est un moyen
éprouvé pour démontrer l’accroissement de
l’efficacité. Le graphe de l’illustration 6.15

Illustration 6.15:
L’éclairage existant
de la salle a été par-
tiellement remplacé
par des projecteurs
LED. (Photo: Ville
de Berne)

Illustration 6.16:
Signature énergé-
tique pour la cha-
Consommation de chaleur [kWh] leur, salle de sport
du Wankdorf: la
50 000
ligne bleue indique
45 000
la consommation
40 000 d’énergie en fonc-
35 000 tion de la tempéra-
30 000 ture extérieure lors
25 000 de l’année de réfé-
rence. Les points
20 000
rouges indiquent la
15 000
consommation
10 000 d’énergie mesurée
5000 en 2016/2017.
0 L’écart correspond à
–10 –5 0 5 10 15 20 25 30 l’énergie thermique
Température extérieure moyenne journalière [°C] économisée.
(Source: energo)
Chapitre 7

Annexe

7.1 Notions, définitions


Ernst Sandmeier Sans mention particulière, les définitions rale sans processus de planification ordi-
sont reprises du cahier technique SIA 2048 naire. L’OéE présente une procédure par
Optimisation énergétique de l’exploita- étapes avec planification structurée et
tion. avec réalisation de mesures individuelles.
Le résultat est la somme des mesures réus-
Analyse sies et réalisées de manière permanente.
Comprend l’approvisionnement et l’éva-
luation systématique d’informations (p. ex. Suivi énergétique
données d’énergie et d’exploitation d’ins- Application des méthodes du contrôle de
tallations) ainsi que leur interprétation. gestion sur la phase d’exploitation du pro-
cessus de l’approvisionnement, de distri-
Exploitant bution et d’application d’énergie dans le
Organismes chargés de l’exploitation des bâtiment [1].
installations techniques du bâtiment. Cela Comprend le suivi de la consommation
concerne l’exploitation commerciale (ges- énergétique, la plausibilisation, la normali-
tion de biens immobiliers) ainsi que l’exploi- sation, l’évaluation (entre autres à l’aide
tation technique et l’exploitation d’infras- d’étalonnage) de la consommation d’éner-
tructures (p. ex. service technique, concier- gie ainsi que la notification au service com-
gerie). pétent (décideurs, exploitants, utilisateurs,
L’exploitant assure entre autres l’exploita- etc.) pour qu’il décide si des mesures
tion énergétiquement optimale de l’instal- doivent être prises et lesquelles seraient les
lation et la disponibilité exigée. plus judicieuses.

Propriétaire Efficacité énergétique


Le propriétaire est ici la personne ou l’ins- Unité pour la consommation d’énergie
titution qui possède les installations tech- pour le bénéfice fixé. Un processus est
niques du bâtiment correspondantes. Ce énergétiquement efficace quand un cer-
faisant, il est sans importance qu’il s’agisse tain bénéfice est atteint avec une consom-
du propriétaire ou du locataire du bâti- mation d’énergie minimale.
ment, resp. d’une partie du bâtiment.
Monitorage énergétique
Utilisateur final Saisie continue de données, d’informations
Les personnes physiques qui utilisent le et d’états de fonctionnement par observa-
bâtiment (employés, habitants, visiteurs, tion et/ou surveillance d’une procédure ou
clients, patients, etc.): d’un processus. Les données saisies sont
enregistrées et archivées à long terme sur
Optimisation énergétique de l’exploi- un support informatique approprié [1].
tation (OéE)
L’optimisation énergétique de l’exploita- Valeur de référence énergétique
tion (OéE) démontre des mesures pour Consommation d’énergie qui sert de base
l’augmentation de l’efficacité énergétique pour le calcul de réductions de consom-
qui ne produisent pas de réduction sen- mation.
sible du confort pour les utilisateurs du
bâtiment, qui présentent un délai court de Signature énergétique
récupération du capital (en règle générale Représentation graphique des valeurs de
moins de 2 ans), qui sont bon marché et consommation d’énergie saisies périodi-
qui peuvent être réalisées en règle géné- quement en fonction d’une valeur de réfé-
158
Annexe

rence pendant une période fixe (p.  ex. locataire, l’utilisateur paye en échange un
consommation d’énergie d’une semaine loyer au loueur. En règle générale, il
en fonction de la température extérieure n’existe pas de relation de loyer en cas
moyenne hebdomadaire pendant une an- d’utilisation propre. Les coûts des locaux
née). peuvent quand même être facturés à l’uti-
lisateur selon les modalités au niveau ad-
Refroidissement naturel ministratif interne.
Refroidissement par le biais de moyens
environnementaux. Exemples: fonctionne- Planificateur
ment avec tour de refroidissement et Il incombe au planificateur de prévoir les
contournement de la machine frigorifique, étapes nécessaires pour une mise en ser-
refroidissement (nocturne) de bâtiments vice énergétiquement optimale et de sur-
avec de l’air frais, refroidissement par le veiller en conséquence leur réalisation.
biais d’eau souterraine ou d’eau de rivière.
Gestionnaire de réseau
Système de gestion technique du bâ- Personne juridique (organisation) qui est
timent (SGTB) responsable de l’exploitation des réseaux
Système se composant de tous les produits d’infrastructure (p. ex. services de l’électri-
et services pour la commande et le réglage cité, services du gaz, sociétés de distribu-
automatique (y compris des fonctions lo- tion d’eau). Peut mettre à disposition les
giques) pour la surveillance, l’optimisation, données des compteurs.
l’exploitation ainsi que pour des interven-
tions manuelles et la gestion pour une ex- Bibliographie
ploitation énergétiquement efficace, éco- [1] German Facility Management Asso-
nomique et sûre. ciation: GEFMA Richtlinie 124-1,
Energiemanagement, Grundlagen
Installations du bâtiment und Leistungsbild, 2009,
Totalité des installations fixes qui sont re- www.gefma.de
liées dans des bâtiments (installations élec- [2] Société suisse des ingénieurs et des
triques, installations de communication, architectes: Norme 118/380, Condi-
installations de chauffage, installations de tions générales relatives aux installa-
ventilation et de climatisation, installations tions du bâtiment, 2007
de froid, installations sanitaires, installa-
tions de transport, etc.).

Mise en exploitation
Démarrer l’exploitation d’une installation
pour l’utilisation. [2]

Mise en service
Réglage et contrôle des fonctions définies
d’une installation, y compris l’installation
des fonctions de commande, de réglage,
de maniement et de gestion pour l’obten-
tion et l’optimisation des états de fonc-
tionnement définis. [2]

Utilisateurs
L’utilisateur (en règle générale une per-
sonne juridique en cas d’immeuble com-
mercial) exploite le bâtiment en question,
resp. les parties de bâtiment. En tant que
159
Optimisation énergétique de l’exploitation

7.2 Abréviations
AE Assainissement énergétique MCR Mesure, commande,
AEC Accumulateur d’eau chaude régulation
sanitaire MoPEC Modèle de prescriptions des
ANF Air neuf cantons dans le domaine de
ASC Alimentation sans coupure l’énergie
BA ou GTB Automation du bâtiment NSE Non-Sustainable Exergy
BIM Building Information Mode- OéE Optimisation énergétique de
ling l’exploitation
BREEAM Building Research Establish- PQM Project Quality Management
ment Environmental Assess- RC Récupération de chaleur
ment Methodology REP Air repris
CF Convertisseur de fréquence RJT Air rejeté
CIMP Communauté d’intérêts des SFP Specific Fan Power
maîtres d’ouvrage profession- SGE Système de gestion de
nels privés l’énergie
COP Coefficient of Performance – SICC Société suisse des ingénieurs
coefficient de performance en technique du bâtiment
d’une pompe à chaleur SRE Surface de référence énergé-
CVC Chauffage, ventilation, clima- tique
tisation STEP Station d’épuration des eaux
DGNB Deutsche Gesellschaft für usées
Nachhaltiges Bauen SVIT Association suisse de l’écono-
DJC Degrés-jour de chauffage mie immobilière
DJR Degré-jours de rafraîchisse- TQM Total Quality Management
ment UCP Utilisation des rejets de cha-
ECS Eau chaude sanitaire leur
ECTA Élément de construction UGR Unified Glare Rating – taux
thermo-actif d’éblouissement
EER Energy Efficiency Ratio – VAV Variable Air Volume – débit
coefficient de performance volumique variable
d’une machine frigorifique
ETC Écarts de température
cumulés
FEKA Utilisation des rejets ther-
miques des eaux usées (p. ex.
système FEKA)
FOU Air fourni
IOT Internet des objets
IPCC Intergovernmental Panel on
Climate Change
IPMVP International Performance
Measurement and Verifica-
tion Protocol
KBOB Conférence de coordination
des services de la construc-
tion et des immeubles des
maîtres d’ouvrages publics
KUB Chambre des conseillers
indépendants en maîtrise
d’ouvrage
160
Annexe

7.3 Outils de travail


Zoran Alimpic L’objectif de l’OéE est d’améliorer l’effica- ]]Prise en compte de l’International Per-
cité énergétique des bâtiments existants à formance Measurement and Verification
travers l’exploitation correcte des installa- Protocol (IPMVP) [6] ou d’un protocole
tions et appareils du bâtiment. A cet effet, équivalent
le cahier technique SIA 2048 définit une
méthodologie appropriée (voir tableau 1.1). Les points de contrôle suivants peuvent ser-
Les données qui sont analysées et évaluées vir d’outil de travail pour les projets OéE:
constituent la base à partir de laquelle les ]]Année de construction des installations
mesures effectives sont définies. A ce titre, et dates pour d’éventuels assainissements
les checklists du cahier technique SIA 2048 ]]Concept de mesure avec données des
[1] structurées par corps de métier peuvent compteurs des gestionnaires de réseau,
servir d’outils de travail. La fiche technique des entreprises d’approvisionnement et
VDMA 24197 [2], ainsi que les normes SN des sous-compteurs privés
EN 15239 [3] et SN EN 15240 [4] englobent ]]Tarifs énergétiques actuels y compris
des checklists supplémentaires pour des taxes de raccordement et tarifs de puis-
inspections énergétiques. La norme sance
118/380-C1 [5] contient également des ]]Dossier de révision avec tous les schémas
informations utiles. de principe et si nécessaire les listes des ins-
Lors de la mise en œuvre des mesures, il tallations et les fiches de données
faut être attentif aux aspects suivants: ]]Descriptions des fonctions et des réglages
]]Direction de la réalisation par gestion de avec tous les paramètres, contrôles, me-
projet en s’appuyant sur un Project Quality sures de référence et données de garantie
Management (PQM) ou d’un Total Quality ]]Valeurs de consigne telles que courbes
Management (TQM) de chauffe, températures ambiantes, hu-
]]Documentation des mesures par mise à midités de l’air ambiant, concentration de
jour du journal des installations et des listes substances, qualité, etc.
des paramètres et valeurs de consigne ]]Données de mesure et de tendance
]]Actualisation des documentations des des systèmes de gestion technique du
installations et des listes de mesures bâtiment, données climatiques, heures de
]]Rapport de statut pour les mandants, re- fonctionnement, etc.
mise de la documentation OéE (selon BIM) ]]Nettoyage, hygiène, problèmes de
]]Instruction au personnel d’exploitation, confort, etc.
respectivement à l’utilisateur ]]Sécurité et redondance avec contrôle du
fonctionnement des mesures de protec-
Le contrôle de résultat englobe: tion, y compris des installations de détec-
]]Comparaison de la consommation tion incendie et de fumée ainsi que des
d’énergie avec la valeur de référence (com- matières dangereuses
paraison état actuel-valeur de consigne) ]]Visites des installations avec contrôle de
et les valeurs prévisionnelles avec prise en la mise en œuvre des prescriptions concer-
compte d’éventuelles corrections clima- nant la sécurité, l’hygiène et l’exploitation
tiques ou de changements relatifs à la pro-
duction. Cette comparaison peut être faite
par exemple avec la signature énergétique
dans le cadre (d’un système) de gestion de
l’énergie.
]]Mesures de références, sondages de sa-
tisfaction des utilisateurs et des conditions
de confort en se référant aux réclamations
et aux messages d’erreur
161
Optimisation énergétique de l’exploitation

7.4 Auteurs
Bibliographie Zoran Alimpic, Prof. Dr. ing. dipl.; MBA;
[1] Société suisse des ingénieurs et des professeur technique du bâtiment à plein
architectes: Cahier technique temps à l’institut de technique du bâti-
2048:2015, Optimisation énergé- ment et d’énergie de la Haute école de
tique de l’exploitation, annexes A et Lucerne – Technique & Architecture; CEO
B, Zurich, 2015. Evoplan AG, Technik & Energie, VRP de
[2] Verein des Maschinen- und Anla- Evomed AG, planification d’hôpital & de
genbaus: Einheitsblatt VDMA laboratoires.
24197, Energetische Inspektion von
Komponenten gebäudetechnischer Matthias Balmer, Prof., ingénieur CVC
Anlagen, Berlin, 2012. dipl. HTL, MAS HSLU ingénieur en design;
[3] Société suisse des ingénieurs et des coordinateur des cours secteur CVCS à
architectes: Norme SN EN l’institut Technique du bâtiment et énergie
15239:2007, Ventilation des bâti- de la Haute Ecole de Lucerne – technique et
ments – Performance énergétique architecture; professeur à plein temps ins-
des bâtiments – Lignes directrices tallations techniques du bâtiment & énergie
pour l’inspection des systèmes de ainsi qu’installations de ventilation et de
ventilation, Zurich, 2007. climatisation Fondateur et directeur du bu-
[4] Société suisse des ingénieurs et des reau Balmer Energie & Gebäudetechnik
architectes: Norme SN EN Engelberg.
15240:2007, Ventilation des bâti-
ments – Performance énergétique Peter Böhler, MSc ETH ingénierie de l’en-
des bâtiments – Lignes directrices vironnement, CAS construction durable/
pour l’inspection des systèmes de efficacité énergétique/Change Leadership;
climatisation, Zurich, 2007. propriétaire du bureau Böhler MTU GmbH,
[5] Société suisse des ingénieurs et des Kriens; activités comme ingénieur en opti-
architectes: Norme 118/380- misation de l’exploitation (energo), spécia-
C1:2017, Conditions générales rela- liste en énergie ACT, expert CECB, profes-
tives aux installations du bâtiment – seur à Sanu Future Learning AG et Inova-
Correctif C1, Zurich, 17. tech.
[6] www.evo-world.org
Markus Hubbuch, Prof. ZFH, ingénieur en
mécanique dipl. ETH/SIA; professeur et cher-
cheur pour la gestion technique et énergé-
tique du bâtiment à l’institut de Facility Ma-
nagement, ZHAW, cours dans les filières BSc
et MSc Facility Management, BSc ingénierie
de l’environnement ainsi que direction de 2
CAS dans les programmes de formation
continue MAS Facility Management et MAS
Construction durable.

Daniel Imgrüth, ingénieur en électro-


nique dipl. HES; MAS économie de l’éner-
gie; MAS ingénieur en économie; directeur
section vente, projet et marketing Suisse
allemande, et membre de la direction élar-
gie d’energo; chef de la section efficacité
énergétique du bureau Schnyder Inge-
nieure ZG AG; professeur à temps partiel
«Énergie et environnement» HES TEKO.
162
Annexe

Thomas Lang, ingénieur dipl. ETS, ingé- Roland Stadelmann, ingénieur en exploi-
nieur en économie STV; depuis 2010 asso- tation et production dipl. ETH; directeur
cié directeur à Zweiweg GmbH. Aupara- marché/filiale Suisse allemande et membre
vant conseiller senior pour Social Change de direction d’energo; directeur de Schny-
et chef de projets de communication com- der Ingenieure ZG AG.
plexes dans le domaine de l’énergie, de
l’environnement et de la mobilité à K. M. Olivier Steiger, Prof. Dr, directeur du
Marketing à Winterthur. groupe de recherche «Lumière, automa-
tion et systèmes électriques dans le bâti-
Angelo Lozza, ingénieur CVC dipl. ETS, ment» à l’institut de technique du bâti-
diplôme postgrade en énergie; expert en ment et d’énergie de la Haute Ecole de
optimisation d’exploitation et efficacité Lucerne – Technique & Architecture; pro-
énergétique; propriétaire et directeur du fesseur d’automation du bâtiment et de
bureau Lozza Energie und Gebäudetech- IoT.
nik.
Volker Wouters, Prof., ingénieur en élec-
Raphael Neuhaus, BSc génie mécanique, tricité dipl. ETS/SIA; professeur à plein
MAS ingénieur énergéticien du bâtiment; temps à la Haute Ecole de Lucerne – Tech-
chef de projet Techniques du bâtiment; nique & Architecture, à l’institut de tech-
activité comme ingénieur en optimisation nique du bâtiment et d’énergie; directeur
de l’exploitation à energo. de la section Technique et science au bu-
reau HKG Engineering AG, copropriétaire
Roger Neukom, technicien sanitaire dipl. depuis 2000; président des commissions
TS/SIA; directeur et copropriétaire du bu- SIA 387/4 Électricité dans les bâtiments –
reau Neukom Engineering AG; professeur Éclairage: calcul et exigences et SIA 2056,
à temps partiel à la Haute Ecole technique, Électricité dans les bâtiments – Besoins en
filière technique du bâtiment, à l’école des énergie et puissance requise.
métiers du bâtiment de Zurich; membre de
la commission de formation à Suissetec.

Ernst Sandmeier, ingénieur en chimie


dipl. ETH; collaborateur scientifique à l’ins-
titut de technique du bâtiment et d’énergie
de la Haute Ecole de Lucerne – Technique
& Architecture.

Björn Schrader, Prof., ingénieur en élec-


tricité dipl. TU; professeur à la Haute Ecole
de Lucerne, directeur de la plateforme
thématique Licht@hslu – Technique &
Architecture; membre Expert Boards à
Electrosuisse, propriétaire du bureau de
conseil Lichtkollektiv.
163
Optimisation énergétique de l’exploitation

7.5 Index des mots clés Distribution de froid  64


Documentation d’ouvrage  141
A
Accumulation de chaleur et E
d’humidité  24 Éclairage  29
Air comprimé  70 Éclairage, consommation d’électricité  30
Alimentation en énergie électrique  81 Éclairage de sécurité  72
Argumentation  135 Éclairage, efficacité  31
Automation du bâtiment  74 Élaborer et hiérarchiser les mesures  94
Électronique du bâtiment  71
B Émissions de chaleur de l’être humain  17
Bilan thermique du corps humain  15 Équipements et installations à courant
BIM  142 faible  72
Estimations du potentiel  94
C Etanchéité à l’air  21
Calcul dynamique de comparaison des État actuel  87
bénéfices  116 Évaluer des mesures  94
Calcul statique permettant une comparai- Exigences de confort  25
son des bénéfices  112 Exigences de température  18
Campagne «Display»  99 Exigences possibles à une installation de
Changement de comportement, ventilation  50
Utilisateur  128 Exploitation en fonction des besoins  93
Chauffage, installations bivalentes  41
Chauffage, régime réduit  38 F
Classes de filtres  59 Filtres à air  58
Coefficient de récupération Fonctionnement en dehors du temps de
d’humidité  56 travail  73
Communication  125 Fonctionnement sans bénéfice  73
Compensation de courant réactif  71 Froid de climatisation  63
Condensation des gaz de combustion  40
Conditions cadres de la physique du G
bâtiment  19 Garantie de résultat  118
Confort et énergie  15 Gradient  66, 67
Contrat à durée indéterminée  12 Groupes de surpression  47
Contrat de performance énergétique  12 Groupes électrogènes de secours  81
Contrat de prestations  12
Convention d’objectifs  10 H
Coopération  102 Humidité de l’air intérieur  51
Courants d’air  26 Humidité relative  24
Courbe de chauffe  37 Humidité relative de l’air  26
Critères d’évaluation des mesures
OéE  100 I
Cycle d’exploitation des bâtiments  9 Indices de dépense énergétique  118
Influence de l’habillement  18
D Installation d’air comprimé, flux
Débit d’air neuf minimum  17 d’énergie  70
Définition des types d’énergie  95 Installations ASC  71
Déterminer et utiliser des indices  93 Installations de production d’eau
Diagramme de rénovation  98 chaude  42
Diagramme NSE  99 Installations de récupération des eaux
Diffusion de vapeur  21 pluviales  49
Distribution d’air  51 Installations de transport  34
164
Annexe

Installations sanitaires  46 Régulation par différence de pression  55


Instructions aux utilisateurs  136 Rejets thermiques des compresseurs à air
Interfaces OéE  140 comprimé  79
Investissement versus optimisation  6 Rejets thermiques des eaux usées  80
IoT (Internet of Things)  74, 75 Rejets thermiques des machines frigori-
fiques  78
L Rejets thermiques des processus industri-
Lampes LED Retrofit  33 els  80
Relevé de l’éclairage artificiel  29
M Relever, analyser et représenter les
Machine frigorifique  65 données  90
Méthode d’amortissement dynamique Rendement de la chaudière  40
payback  116 Rentabilité  112
Méthode d’amortissement statique  114 Répartition des coûts  13
Méthodes d’analyse graphiques  90 Résistances et conflits  129
Modèles commerciaux  12 Risques d’exploitation  122
Monitorage technique  75
MoPEC  10 S
Salles de gymnastique  153
N Salles de sport  43
Négocier  134 Satisfaction des utilisateurs  118
Schéma d’interaction  101
O Solaire thermique  83
Objectifs  7 Systèmes d’adoucissement  47
Obstacles  7 Systèmes de gestion de l’énergie  75
OéE, bénéfices  8 Systèmes RC, ventilation  56
OéE, définition  5
OéE et constructions nouvelles  145 T
Taux d’intérêt interne  114, 117
P Taxe sur le CO2  9
Photovoltaïque  82 Température ambiante  25
Physique du bâtiment de l’enveloppe  20 Températures de chaudière  40
Planification des fenêtres et de la lumière Températures ressenties à une tem-
naturelle  22 pérature ambiante et humidité de l’air
Production de CO2  17 intérieur  61
Prospection  132 Traitement d’air  53
Protection contre l’éblouissement  23 Transformateurs  81
Protection contre le bruit  22
Protection solaire  23 U
Provoquer des décisions  106 Utilisateurs finaux  136
Utilisation de la chaleur perdue  77
Q
Qualité de l’air intérieur  24, 26 V
Qualtié de l’air, indicateurs  49 Ventilateurs, efficacité énergétique  55
Ventilation  49
R Ventilation, efficacité thermique  55
Rapport  121 Visite  90
Réaliser des mesures  101
Réducteurs de débit  46
Refroidissement des locaux  60
Refroidissement nocturne  61
Régulation, débit d’air  54

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