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Dr Amine Khodja L.

La première CEC clinique date de 1953. A cette


époque, l’oxygénateur était fait d’une série de
disques rotatifs sur lesquels le sang était étalé en
contact avec l’O2. Ce système a été remplacé par les
oxygénateurs à bulles, et actuellement par les
Evolution de la technologie oxygénateurs à membrane. Tous les composants en
contact avec le sang sont maintenant à usage
unique (canules, tuyaux, réservoir,

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oxygénateur,échangeur thermique, filtres) et 28% est la limite inférieure de sécurité pour l’Ht en
montés ensemble pour faciliter la CEC.Pour diminuer le volume d’amorçage, on peut
manutention.Malgré ses perfectionnements et son réduire la taille du système de CEC, supprimer le
succès clinique quotidien, la CEC est un système réservoir veineux et/ou remplir partiellement la
non- physiologique qui entraine une réaction de machine avec le sang du patient (priming
stress considérable et une cascade de complications autologue).
inflammatoires, coagulatoires et polyorganiques.
Drainage veineux
Schéma général de la CEC La machine de CEC L’OD est drainée par gravité dans le réservoir
comprend les éléments suivants, dans le sens de veineux par une canule (OD - VCI) ou deux canules
circulation du sang : Canule veineuse –Aspirations - (VCS et VCI). La canulation bicave est pratiquée lors
Réservoir veineux, (avec filtre), réservoir de d’une ouverture de l’OD, lors de bascule du
cardiotomie-Pompe principale-Oxygénateur (avec coeur ou lors de transplantation. Le retour veineux
mélangeur de gaz O2/air et évaporateur halogéné) peut être amélioré par une assistance (aspiration
sous vide contrô lé ou pompe sur le circuit), mais
-Echangeur thermique-Canule artérielle (avec filtre
celle-ci comporte un risque d’embolie gazeuse, de
et piège à bulles)-Circuit de cardioplégie
blocage par aspiration des parois vasculaires dans
Surveillance : pression dans la canule artérielle, les orifices de la canule et de renversement du flux
débit de pompe, débit de gaz, SvO2, SaO2 (contrô le dans la machine.
de l'oxygénateur), niveau du réservoir veineux, Le réservoir veineux est en général doublé d’un
détecteurs de bulles, températures artérielle et réservoir de cardiotomie pour les aspirations en
veineuse.

Amorçage et hémodilution
Volume de remplissage de la machine de CEC : 800
– 1'500 mL. Constitué habituellement de
cristalloïde, avec ajout éventuel de colloïde ou
d'albumine. Complété par de l'héparine
nonfractionnée (5'000-10'000 UI) et
éventuellement d'autres substances:
antifibrinolytique, mannitol,stéroïde.
Ce volume provoque une hémodilution (Ht 25-
30%), nécessaire pour freiner l’augmentation de la
viscosité du sang à basse température. En
hypothermie, la viscosité reste stable lorsque la
valeur de l'Ht en % est la même que celle de la
température en degrés C°. Lorsque l’Ht est < 25%,
le status neurologique et la fonction rénale
postopératoires sont péjorés. Une valeur de 25-

provenance du champ opératoire. Les réservoirs


sont munis d’un filtre pour éliminer les
particules.
Ils sont la principale source de contact entre le
sang et l’air (stimulation inflammatoire,
activation
plaquettaire, coagulopathie).

Oxygénateur Les oxygénateurs actuels sont faits


de membranes poreuses tubulaires au sein
desquelles circule le sang, l’air étant à l’intérieur
et le sang à l'extérieur des fibres. Leur surface
d’échange est de 1.8-2.5 m2. La FiO2 règle la PaO2,
et le débit de gaz frais la PaCO2.

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Echanges thermiques

Pendant le refroidissement et le réchauffement, les


gradients de température ne doivent pas
dépasser :
- 10°C entre l’eau de l’échangeur et le sang du
malade
- 10°C entre la T° rectale/vésicale et la T°
oesophagienne/nasopharyngée
- 10°C entre l'entrée et la sortie de l'échangeur
thermique pendant le refroidissement
- 10°C entre l'entrée et la sortie de l'échangeur
thermique pendant le réchauffement < 30°C
- 4°C entre l'entrée et la sortie de l'échangeur
thermique pendant le réchauffement > 30°C

Pompes Les pompes de CEC sont de deux types:


Pompe à galets, occlusive, insensible aux
conditions de charge, mais provoquant de
l’hémolyse ; risque de cavitation et de propulsion
d’air

- Pompe centrifuge, moins traumatisante et


moins emboligène, mais sensible aux
conditionsde charge

La pulsatilité paraît facultative chez un malade


anticoagulé; elle présente davantage de risques

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mécanique et hémolytique qu’un flux continu. Les
données actuelles sont insuffisantes pour émettre
des recommandantion favorables ou défavorables
aux pompes pulsatiles.

Circuit artériel et filtre

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et d’activateurs de la coagulation, et son lavage
(CellSaver™) élimine les plaquettes et les facteurs
de coagulation.

Cardioplégie
La cardioplégie consiste en une solution froide
riche en potassium permettant d’arrêter le coeur en
diastole. Elle est administrée par la racine de l’aorte
(en l’absence d’insuffisance aortique), par
canulation des troncs coronaires, par voie
rétrograde dans le sinus coronaire, ou par les
pontages veineux. Elle est perfusée par une pompe
et un échanger thermique séparés du circuit
principal de CEC
Drainage du VG
Pour éviter une dilatation dangereuse du
ventricule, le VG est décomprimé par une canule
qui le vidange sous aspiration continue.

Circuit artériel
La canule artérielle est insérée en général dans
l’aorte ascendante, mais il existe plusieurs voies
d’abord possibles:
- Partie tubulaire proximale de l’aorte ascendante
- Artère fémorale
- Artère sous-clavière droite
La canule artérielle peut être à l’orgine de plusieurs
complications:
- Embolisation de plaques athéromateuses
- Effet de sablage
- Déchirures
- Dissection
L’ETO et l’échographie épiaortique permettent de
localiser les plaques et de choisir la technique de
canulation la plus sû re.
La ligne artérielle est munie d’un filtre à particules
et d’une trappe à bulle. Elle est surveillée par un
moniteur de pression et de saturation (SaO2).

Aspirations
Le champ opératoire étant propre et le patient
anticoagulé, le sang perdu par hémorragie peut être
filtré, lavé et récupéré. Malheureusement, ce sang
contient beaucoup de déclencheurs inflammatoires

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Mini-CEC
La miniaturisation des circuits et la suppression du
Hémofiltration réservoir de cardiotomie minimise le contact du
Sous ses différentes formes, l’hémofiltration réduit sang avec des surfaces étrangères et supprime le
l’excédent liquidien propre à la CEC et évacue contact avec l’air, ce qui freine la libération des
les déclencheurs inflammatoires hydrosolubles. Elle déclencheurs inflammatoires. Le faible volume du
diminue l’oedème interstitiel postopératoire, les système (600-900 mL) et l’amorçage autologue
besoins transfusionnels, le syndrome inflammatoire réduisent l’hémodilution. Mais l’absence de
systémique et l’insuffisance multi-organique. réservoir de compliance entre le malade et la CEC
Par rapport aux systèmes de lavage sanguin rend
(CellSaver™) qui les éliminent, elle conserve les la prise en charge plus délicate et non applicable à
plaquettes, l’héparine, les protéines plasmatiques et tous les types de chirurgie.
une bonne partie des facteurs de coagulation
Anticoagulation en CEC
Le contact du sang avec des surfaces étrangères et
avec l’air oblige à une anticoagulation complète
au moyen d’héparine non-fractionnée (HNF).
L’héparine est administrée avant la CEC par voie
centrale à raison de 300-400 U/kg pour obtenir un
ACT > 400 secondes. Si l'ACT est < 400
secondes, on ajoute une dose supplémentaire de
10'000 U et on procède à un nouveau contrô le. Une
impossibilité d’allonger l’ACT malgré une dose
adéquate d’HNF doit faire suspecter une
insuffisance en antithrombine III, qu’il faut
remplacer sous forme de concentré (800 – 1'000
U/kg)
ou de plasma frais décongelé. L'ACT recherché en
cours de CEC est 480 secondes.
Les malades qui présentent une thombocytopénie
induite par l’héparine peuvent être anticoagulés par
d’autres substances, malheureusement sans
antagoniste et non réversibles par la protamine:
- Lépirudine (Refludan®)
- Danaparoïde sodique (Orgaran®)

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- Argatroban (Argatroban Injection®) consommation. La CEC déclenche rapidement la
- Bivalirudine (Angiox®) formation de thrombine et de fibrine,
- Tirofiban ou prostacycline + héparine indépendamment de toute plaie tissulaire. Cinq
La protamine antagonise l’héparine non- systèmes sont activés par le contact avec des
fractionnée à raison d’1 mg (100 UI) pour 1 mg surfaces
d'héparine étrangères:
(100 UI). L’administration de protamine est - Le F XII activé déclenche la voie intrinsèque
débutée après la décanulation de l’OD; on donne la - Le facteur tissulaire et le facteur VIIa sont
moitié de la dose prévue avant de décanuler l’aorte augmentés
et la deuxième moitié après la décanulation de - Les plaquettes sont stimulées
celle-ci. Dès que l'administration de protamine a - L’activation de la fibrinolyse détruit la fibrine
débuté, on arrête les aspirations de la machine de formée mais consomme du fibrinogène
CEC. - L’activation des leucocytes et du complément
La protamine présente plusieurs effets secondaires: déclenche une réponse inflammatoire
- Vasodilatation systémique et hypotension systémique massive
artérielle Plusieurs moyens sont mis en oeuvre pour pallier
- Vasoconstriction pulmonaire cette stimulation:
- Réaction antigène-anticorps - Anticoagulation complète (héparine 300-400
- Réaction anaphylactoïde foudroyante (choc UI/kg)
anaphylactique) - Antifibrinolytique
- Restriction des aspirations, CellSaver™
Tests de coagulation en CEC - Miniaturisation des circuits, circuits
L'ACT est la mesure la plus utilisée pour évaluer le biocompatibles
degré d'héparinisation (valeur recherchée: ≥ 480 - Ultrafiltration
sec). Elle est réalisée toutes les 20-30 minutes en - Opération à coeur battant
cours de CEC.
Le thromboélastogramme permet de différencier
les besoins en protamine, en antifibrinolytique, en
fibrinogène, en facteurs de coagulation ou en
thrombocytes; il améliore la prise en charge des
hémorragies s'il est utilisé au sein d'un algorithme
décisionnel.
Un test de fonction plaquettaire est utile chez les
patients sous antiplaquettaire ou en cas
d'hémorragie réfractaire.

Antifibrinolytiques
Les antifibrinolytiques se fixent sur la lysine du
plasminogène et bloquent l'activation de la
plasmine,
donc la fibrinolyse. En clinique, ils diminuent
globalement les pertes sanguines de 30%. Trois
substances sont utilisées à cet effet.
- L’aprotinine, retirée du marché depuis 2007 à
cause d’un excès d’insuffisance rénale, de
complications cardiaques et de mortalité
- L’acide tranexamique ne déclenche pas de
réactions allergiques ni de dysfonction rénale;
dosage: 10-30 mg/kg avant et après la CEC; dose
totale maximale: 150 mg/kg; les hautes
doses acccroissent le risque de convulsions
postopératoires
- L’acide -aminocaproïque est légèrement moins
efficace

Coagulopathie de la CEC
La coagulopathie de la CEC est liée à 3 phénomènes:
l’hémodilution, l’activation et la

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Aspects hématologiques
Le volume d’amorçage de la CEC provoque une
hémodilution (Ht 25-28%), nécessaire pour freiner
l’augmentation de la viscosité du sang à basse
température. En hypothermie, la viscosité reste
stable
lorsque la valeur de l'Ht en % est la même que celle
de la température en degrés C°. Lorsque l’Ht est
< 25%, le status neurologique et la fonction rénale
postopératoires sont péjorés. Un Ht de 25-28% est
la limite inférieure de sécurité pour garantir la
reprise fonctionnelle normale des organes.
La CEC provoque une hémolyse, en général infra-
clinique. En hypothermie, celle-ci peut devenir
massive en présence d’hémagglutinines froides
(mises en évidence par un test de Coombs).
La CEC déclenche rapidement la formation de
thrombine et de fibrine, indépendamment de toute
plaie tissulaire. Quatre systèmes sont activés par le
contact avec des surfaces étrangères:
- Le F XII activé déclenche la voie intrinsèque
- Les plaquettes sont stimulées
- La fibrinolyse détruit la fibrine formée mais
consomme du fibrinogène
- L’activation des leucocytes et du complément
déclenche une réponse inflammatoire
systémique massive

Réaction inflammatoire systémique


La réaction inflammatoire est un système rapide,
complexe et redondant qui sert à la protection de
l’organisme contre des agresseurs. Elle comprend
une voie humorale (complément, cytokines,

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kinines), une voie cellulaire (leucocytes,
endothélium) et une phase tardive (lésion
d’ischémiereperfusion,
relargage d’endotoxines). Elle est très imbriquée
avec la cascade de la coagulation.
Le contact direct du sang avec le circuit de CEC et
avec l’air induit une réaction inflammatoire
systémique (SIRS) massive déclenchée par
l’activation du Facteur XII (Hageman), du
complément et
des leucocytes. Elle est caractérisée par :
- Elévation de tous les marqueurs inflammatoires
- Activation du complément et des leucocytes
- Production de thrombine et stimulation de la
cascade de la coagulation
- Production de plasmine et stimulation de la
fibrinolyse
- Activation et consommation des plaquettes
- Relargage d’endotoxines, de TNF-alpha et
d’interleukines
- Relargage de radicaux libres et d’oxydants
- Libération de bradykinine, d’histamine et
d’anaphylatoxines
- Augmentation de perméabilité capillaire, baisse
des RAS, augmentation des RAP
- Altérations de la fonction cardiaque, pulmonaire,
rénale et cérébrale
Les possibilités thérapeutiques sont nombreuses,
mais elles n’ont d’impact clinique que dans les cas
à haut risque :
- Restriction du contact avec les surfaces
étrangères (minicircuits, matériaux
biocompatibles)
- Restriction du contact avec l’air (limitation des
aspirations, absence de réservoir veineux)
- Hémofiltration
- Antifibrinolytiques
- Corticostéroïdes
- Antioxydants, inhibiteurs du complément
- Opération sans CEC

Hémodynamique et CEC
La PAM doit être adaptée en fonction du cas, de la
température, de la profondeur de l’anesthésie et
des contraintes chirurgicales. Elle devrait être
élevée (70-80 mmHg) dans une série de situations:

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personnes â gées ou polyvasculaires, hypertension, Il est capital d’éviter toute hyperthermie cérébrale
athéromatose aortique, diabète, maladies lors du réchauffement. Celui-ci doit être lent et
neurologiques ou rénales. La valeur moyenne homogène:
oscille entre 50-60 mmHg (patients à risque faible) - Vitesse de réchauffement: 1°C/5 min
et - T° maximale du sang dans la ligne artérielle: 37°
70-80 mmHg (patients à haut risque). - Gradient max entre la ligne artérielle et
Le débit de pompe est réglé habituellement à 2.4 l’oesophage: 3°
L/min/m2 (70 ml/kg) en normothermie (> 35°C) - Gradient max entre T° du sang et T° de l’eau
pour un Ht de 30-40%. En hypothermie, il peut être (échangeur thermique): < 10° lorsque la T°
abaissé à 1.8 L/min/m2 à 28°C et à 1.0 L/min/m2 du sang est < 30°, < 4° lorsque la T° du sang est >
à 20°C, mais doit être augmenté pour compenser 30°
l’Ht si celui-ci est trop bas. Le débit est adéquat - Réchauffement jusqu’à 36° - 36.5° (T° centrale)
lorsque la SvO2 est ≥ 70%. Mesure de la température cérébrale: sang veineux
En CEC, le DO2 devient dépendant du débit de jugulaire (canulation rétrograde), sonde
pompe en dessous de 300 mL/min/m2. Le DO2 reste tympanique, sonde nasale contre les cellules
satisfaisant dans le cerveau et les reins lorsque le éthmoïdales. Les autres sites peuvent avoir un écart
débit baisse jusqu’à 1.4 L/min/m2, alors qu’il est jusqu’à 5° avec la température du cerveau.
déjà insuffisant en dessous de 1.7-2.0 L/min/m2 La régulation de l’équilibre acido-basique en
dans les viscères et les muscles, qui ne bénéficient hypothermie peut se faire selon deux modes, qui
pas d’un système d’autorégulation. ont
chacun leurs indications préférentielles:
CEC en hypothermie - -stat (contenu en CO2 constant): cas à bas risque,
Toute diminution de température abaisse la CEC < 90 minutes, hypothermie légère
demande métabolique de 7% par degré C. - pH-stat (pH constant): refroidissement et
Avantages réchauffement, situations à haut risque
principaux de l’hypothermie (légère : 32-35°, d’altération de l’autorégulation cérébrale (HTA,
modérée : 28-31°, profonde : < 27°) : diabète, anamnèse d’AVC)
- Réduction du débit de pompe (1.8 L/min/m2 à
28°)
- Amélioration de la protection cérébrale
- Amélioration de la protection myocardique dans Effets physiologiques de l'hypothermie
Physiques
les opérations longues ou complexes Augmentation de la solubilité des gaz dans les liquides
Inconvénients de l’hypothermie : Diminution de la constante de dissociation chimique (pKa)
- Augmentation de la viscosité sanguine Alcalose: élévation du pH de l'eau
(compensée par hémodilution : Ht en % = T en °C) Correction d’acidose en hypothermie : protéines (fonction
histidine)
- Augmentation des RAS
Anesthésiques
- Déplacement à gauche de la courbe de dissociation Accentuation de l’action des halogénés, baisse de la MAC
de l’Hb Abaissement de la clairance des substances
- Troubles de la coagulation Cardiaques
- Nécessité de réchauffer le patient Diminution de la consommation d'oxygène
Maintien des stocks d'ATP
Hormis les arrêts circulatoires où elle est cruciale Diminution des flux de Ca2+
(T° de 18-20°C), l’hypothermie est surtout Diminution de la compliance et de la contractilité
profitable au cerveau et au coeur, mais ce dernier Bradycardie, fibrillation ventriculaire < 28°C
est également bien protégé par une cardioplégie Circulatoires
Vasoconstriction périphérique entre 25° et 36°C
chaude ± continue. A l’exception des cas longs,
Vasoplégie périphérique < 25°C
complexes ou en arrêt circulatoire qui bénéficient Augmentation des RAP
clairement d’une hypothermie modérée ou Augmentation de la viscosité sanguine (Ht idéal en % = T en °C)
profonde, la CEC en normothermie ou en Abaissement du débit de CEC (moins d’hémorragie, moins
hypothermie d’hémolyse)
Cérébraux
légère (T ≥ 34°) offre des résultats équivalents et Diminution de la consommation d'oxygène (CMRO2)
tend à s'imposer pour les cas de routine. Un Augmentation relative du flux sanguin cérébral
refroidissement cérébral de 2-4° confère déjà une Perte de conscience < 30-32°C
protection pour les neurones. La cardioplégie Perte de l'autorégulation < 25-28°C
EEG isoélectrique < 20°C
normotherme améliore la reprise de la fonction
Respiratoires
myocardique postopératoire et diminue le risque Augmentation de l'espace-mort
d’arythmies. Baisse de la compliance
Capillary leak syndrome

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Déplacement à gauche de la courbe de dissociation de Les deux mécanismes principaux sont
l'hémoglobine l’embolisation et l’hypoperfusion. L’embolisation
Endocriniens
Hyperglycémie est à
Résistance à l'insuline l’origine de 80% des lésions de type I chez l’adulte,
Diminution d'utilisation du glucose alors que l’hypoperfusion est plus fréquemment
Augmentation des catécholamines et des hormones de stress en cause chez l’enfant. La PAM nécessaire à limiter
Coagulatoires
Adhésion plaquettaire freinée < 33° (réversible au
les séquelles neurologiques chez les patients à
réchauffement) risque est 70-80 mmHg. Leurs dégâ ts sont aggravés
Séquestration plaquettaire (foie) < 25° par la réaction inflammatoire systémique et par
Diminution du fibrinogène et du plasminogène les lésions d’ischémie/reperfusion.
Les troubles neurologiques sont d’origine
Embolies gazeuses multifactorielle, mais le poids de l’évidence tend à
Les embolies gazeuses artérielles ont de montrer
nombreuses origines en CEC: que les facteurs de risque liés au patient
- Ouverture des cavités gauches (prévention: CO2 (athéromatose, anamnèse d’AVC, troubles cognitifs
dans le champ opératoire) préopératoires) sont plus importants que ceux liés
- Solubilité des gaz diminuée: réchauffement, baisse à l’intervention (opération en CEC ou à coeur
de pression (cavitation) battant, embolies, clampage aortique, etc). Les
- Aspiration d’air par le circuit veineux, le réservoir troubles cognitifs après chirurgie cardiaque sont
ou la ligne de cardioplégie davantage liés au déclin de l’â ge et à la maladie
Bilan hydrique et métabolique cérébro-vasculaire qu’à des évènement
En fin de CEC, le patient est couramment dans une peropératoires,
situation non-physiologique: hormis les manipulations de l'aorte ascendante
- Bilan hydrique très positif lorsqu'elle est fortement athéromateuse
- Rétention de Na+ et d’eau Protection cérébrale en CEC
- Hyperkaliémie (cardioplégie), hypocalcémie, Quelques moyens permettent de limiter les risques
hypomagnésémie de séquelles neurologiques après chirurgie
- Augmentation des hormones de stress et cardiaque:
activation du système rénine-angiotensine - Diminuer le risque de macroembolies (athéromes)
- Augmentation des catécholamines (adrénaline, et de microembolies (débris, air, lipides)
nor-adrénaline) - Limiter les clampages aortiques ou les éviter
- Hyperglycémie (résistance à l’insuline en (coeur battant, pontages tout artériels)
hypothermie) - Limiter la durée de CEC et la durée du clampage
- Baisse de concentration des récepteurs aortique
intramyocardiques - Assurer la perfusion cérébrale (PAM > 70 mmHg)
Maintien strict de la glycémie entre 6 et 10 mmol/L et le transport d’O2 (Ht > 26%)
chez les diabétiques et chez les non-diabétiques - Contrô ler la température (hypothermie modérée
avec une perfusion continue d’insuline. Chez les et réchauffement lent)
diabétiques, la perfusion est basée sur les besoins - Maintenir la normoglycémie et un contrô le acido-
quotidiens du patient; chez les non-diabétiques, basique de type alpha-stat
démarrer l’insuline dès que la glycémie est > 10 - Utiliser de nouvelles technologies de CEC (mini-
mmol/L. CEC, matériaux biocompatibles)
Séquelles neurologiques - Visualiser l’aorte ascendante (échographie
Il existe deux types de lésions neurologiques épiaortique) et surveiller l’oxygénation
postopératoires: cérébrale (ScO2)
- Type I: accident vasculaire cérébral avec séquelles - Administrer une neuroprotection
neurologiques pharmacologique (efficacité très relative)
- Type II: troubles cognitifs, réversibles en quelques Les facteurs de risque liés au patient
semaines ou mois (athéromatose, anamnèse d’AVC, troubles cognitifs
Incidence d’ictus: de 1.6% après pontage aorto- préopératoires)
coronarien simple, à 5% après RVA et jusqu’à 17% sont plus importants que ceux liés à l’intervention
en (opération en CEC ou à coeur battant).
cas de chirurgie carotidienne combinée. Incidence A l’exception des manoeuvres responsables
de troubles cognitifs réversibles: 20-50%. d’embolies athéromateuses comme les
manipulations de

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l’aorte ascendante, les mesures étudiées jusqu’ici Sans effet protecteur (bien que ↑débit urinaire) :
(circuits de CEC, débit de pompe, régulation du pH dopamine, mannitol, diurétiques de l’anse
et de la glycémie, hypothermie, protection La meilleure protection est le maintien dans la
pharmacologique, etc) n’ont pas fourni d’évidence normalité de la PAM (≥ 75 mmHg), de la volémie et
incontestable de leur efficacité sur la prévention de
des troubles neurologiques. Seule une prise en l’Hb, tout en évitant l’excès de vasoconstricteurs
charge alpha et de transfusions.
multimodale peut garantir le "meilleur résultat
possible" dans l’état actuel de nos connaissances. Fonction hépatique
Lors d’un arrêt circulatoire complet, les seuls A part éviter toute substance hépatotoxique, la
moyens éprouvés pour diminuer les séquelles seule protection est le maintien d’une
neurologiques sont au nombre de trois: hémodynamique
- Maintenir un débit sanguin cérébral minimal normale sans utilisation de vasoconstricteur alpha.
- Limiter la durée de l’arrêt
Fonction pulmonaire
- Refroidir le cerveau à 18-20°C
Il n’y a pas de protection spécifique pour les
Surveillance neurologique poumons à part une prise en charge judicieuse de la
L’EEG, le Doppler transcrâ nien et la saturométrie ventilation:
cérébrale (ScO2) sont les techniques de monitorage - Ventilation à volume courant réduit (6-8 mL/kg)
les plus fiables. Le BIS n’est pas une technique de avec PEEP (5-10 cm H2O) et FiO2 ≤ 0.6
surveillance neurologique. - Débit d’O2/air non pulsé pendant la CEC
La ScO2 a le meilleur rapport efficacité/complexité: - Expansion pulmonaire par des manoeuvres de
- Valeur normale: 60 – 75% capacité vitale en cours de CEC et dans la
- Seuil de risque neurologique: baisse de 20% par période post-CEC
rapport à la valeur de base, ou valeur ≤ 40%
- Une chute rapide et une durée de > 10 minutes à <
50% sont corrélées au status neurologique
- Une baisse de la ScO2 doit commander des
mesures immédiates pour améliorer l’apport d’O2
au cerveau

Insuffisance rénale post-CEC


Facteurs étiologiques :
- Néphropathie préopératoire (créatininémie > 200
mcmol/L), facteur le plus important
- Hypovolémie et hypotension (PAM < 70% de sa
valeur habituelle pendant > 20 minutes)
- Bas débit de CEC (< 1.8 L/min/m2)
- Apport d'O2 insuffisant (Ht < 26%)
- Longue CEC hypothermique
- Age > 65 ans
- Substances néphrotoxiques
- SIRS, hémolyse, rhabdomyolyse

Protection rénale
Facteurs primordiaux :
- Normovolémie
- Normotension (PAM 80 mmHg, minimum 70
mmHg en CEC)
- DC ≥ 2.4 L/min/m2 en normothermie, 1.8
L/min/m2 en hypothermie (CEC)
- DO2 normal : Ht minimal > 26% sans transfusions
- Absence d’agents néphrotoxiques
Protection pharmacologique possible : fenoldopam,
bicarbonate, statines
Agents inotropes les plus adéquats: dobutamine,
milrinone, levosimendan

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Pharmacocinétique en CEC expérimentés et habiles, habitués à travailler
A cause de l’hémodilution et des variations de ensemble, réalise des performances excellentes
température, la CEC a une influence majeure sur la grâ ce à un
pharmacocinétique des agents d’anesthésie. Ces team work intégré. Les résultats cliniques
effets sont variables selon les substances et la dépendent davantage de la qualité de ce travail
température; la traduction clinique est la résultante d'équipe que
des diverses modifications. des techniques utilisées et des prouesses
- ↓brusque concentration en début de CEC (risque individuelles [1,2]. L'anesthésiste a un rô le capital,
de réveil et de décurarisation) car il est
- ↑volume de distribution stratégiquement positionné pour surveiller à la fois
- ↓concentration par séquestration (poumons, le champ opératoire, la machine d'anesthésie,
circuits de CEC) l'échocardiographe et la machine de CEC. Il
- ↑concentration effective et ↑durée d’action par: centralise les informations sur l'administration
↓clairance, ↓biotransformation liquidienne; il participe aux décisions concernant la
↓activité des estérases, ↓affinité pour les transfusion, la gestion hémodynamique et la mise
récepteurs en charge; il apporte les informations obtenues
- ↑de la solubilité des gaz (halogénés) en grâ ce à l'échocardiographie transoesophagienne.
hypothermie, donc ↓de leur pression partielle
Contrô les au démarrage de la CEC
Pharmacologie en CEC Patient
ACT > 400 secondes
A cause de l’hémodilution et des variations de Patient endormi: isoflurane 1-2% ou sevoflurane 1.5-2% sur
température, la CEC a une influence majeure sur la l'oxygénateur (CEC), ou propofol en perfusion (5 mg/kg/h)
pharmacocinétique des agents d’anesthésie. Ces sur la voie centrale ou midazolam (bolus 5-15 mg, perfusion 1-
effets sont variables selon les substances et la 2 mcg/kg/h). BIS: 40-60
température; la traduction clinique est la résultante Face: couleur, asymétrie (canule artérielle sélective),
oedème et chemosis (canulation VCS)
des diverses modifications. Contrô le fréquent des pupilles
- ↓brusque concentration en début de CEC (risque PAM 50-80 mmHg, PVC < 5 mmHg, PAP < 15 mmHg
de réveil et de décurarisation) SpO2 > 97% (dépulsation, artéfacts fréquents), SaO2 100%
- ↑volume de distribution (circuit artériel de CEC, contrô le l'oxygénateur, non le
patient), couleur du malade et du champ opératoire
- ↓concentration par séquestration (poumons, ScO2 > 60% des deux cô tés (monitorage de la perfusion
circuits de CEC) cérébrale, mais seule mesure de l'oxygénation tissulaire);
- ↑concentration effective et ↑durée d’action par: si elle chute (10-25 points), augmenter la PAM; le débit de CEC,
↓clairance, ↓biotransformation la FiO2 et l'Hb; contrô ler la gazométrie. En
↓activité des estérases, ↓affinité pour les hypothermie, la ScO2 doit s'élever.
SvO2 > 70% (retour veineux CEC, monitorage de
récepteurs l'adéquation du rapport DO2/VO2)
Prise en charge anesthésique: Différence de couleur bien visible entre les canules
- Agents intraveineux: ↑dosage artérielles et veineuses
- Opiacés: ↑dosage en début de CEC, ↓dosage en Si hypotension ou désaturation sévères: retour en charge
immédiat
hypothermie et post-reventilation Si air dans la canule artérielle: clampage immédiat et retour
- Halogénés: ↑Fi à cause de l’augmentation de en charge
solubilité, mais ↓MAC en hypothermie Médicaments
- Curares: ↑effet et durée par ↓affinité pour les Arrêt des perfusions
récepteurs, risque de décurarisation en Arrêt des catécholamine(s), anti-arythmiques, dérivés
nitrés, etc
début de CEC Analgésie assurée (fentanyl, sufentanil, remifentanil)
Curarisation selon besoins (cardiotomie gauche,
Déroulement de la CEC mouvements, hypothermie profonde, SvO2 < 60%)
Vasoconstricteur (néosynéphrine) à disposition
La CEC est une situation de collaboration Les médicaments en perfusion sont administrés sur la voie
centrale, les bolus sont injectés dans la machine de CEC
pluridisciplinaire intense au cours de laquelle une Machine d'anesthésie
bonne Maintenir la ventilation en cas de désaturation
communication est essentielle au sein de l'équipe. En CEC partielle: ventilation réduite de moitié (VC 3-4
Le chirurgien, le perfusionniste et l'anesthésiste mL/kg, fréquence 6-8/min, pas de PEEP)
doivent en permanence échanger les informations Dès le plein débit de CEC: ventilation stoppée; débit de gaz
frais 0.5-1 L/min, Fi O2 0.3-0.5, pas de PEEP
importantes concernant les manoeuvres CPAP < 5 cm H2O si nécessaire
chirurgicales, l'hémodynamique et l'administration CEC partielle ; en cas d'utilisation d'un halogéné, maintenir
médicamenteuse. Un groupe de praticiens la même Fi sur l'oxygénateur et sur le respirateur tant que
celui-ci est en fonction
Moniteur

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Dr Amine Khodja L.M
Zéro des capteurs vérifiés, températures oesophagienne et Gradient de température (T°) < 10°C entre températures
rectale/vésicale en place rectale et oesophagienne
Alarmes stoppées, volume sonore à zéro; vidange de ECG: silence électrique
l'urimètre ScO2 > 60%; BIS 40-60 et SPI < 50 en normothermie (BIS
Retrait du cathéter de Swan-Ganz de 5-10 cm (maintien en non fiable en hypothermie)
AP), ballonnet dégonflé Le début de la CEC est le moment où la vigilance
Si cardioplégie rétrograde, branchement sur une ligne de doit être maximale, car c'est la période où les
pression dédiée (P 10-20 mmHg) et contrô le ETO
Si double canulation cave: mesure de la pression sur le bras incidents sont les plus fréquents et les plus graves:
latéral de l'introducteur ou le canal proximal du cathéter défauts de matériel, erreur
de PVC (pression veineuse cérébrale)
ETO: contrô le du VG (dilatation sur IA) et de sa vidange Démarrage de la CEC
(drainage par OG, VG ou veine pulmonaire supérieure droite) Démarrage dès que l’ACT est > 400 sec
Vidange de l'urimètre
Arrêt de la ventilation et des perfusions lorsque le
Hypotension (PAM < 40 mmHg) au démarrage de CEC
Rétro-priming (administrer un vasoconstricteur) plein débit est atteint
Baisse de viscosité (démarrage trop brusque, hémodilution Maintien de l’anesthésie par un agent intraveineux
importante) (par voie veineuse centrale ou dans le circuit de
Vasoplégie CEC) ou par un halogéné (sur l’oxygénateur)
Insuffisance aortique (dilatation VG)
Débit insuffisant, mauvais retour veineux Hypotension et risque de réveil/décuraristion sur
Shunt resté ouvert, aspiration excessive (canule hémodilution par le liquide d’amorçage
cardioplégie, filtre artériel) Surveillance du retour veineux (canules OD et/ou
Dissection de l'aorte (pression élevée sur la ligne artérielle veines caves) et de la canule artérielle (risque de
de CEC, dissection à l’ETO)
dissection aortique)
Contrô les en cours de CEC Le sommeil est maintenu par l’administration
Surveillance patient continue d’un halogéné (1-1.5 MAC), une perfusion
Sommeil assuré (T° > 30° oesophage) par halogéné de
(revascularisation coronarienne), propofol (3-5 mg/kg/heure) ou des
propofol ou midazolam (titrer pour BIS 40-60)
Curarisation si: ouverture cavités gauches, frissons,
bolus/perfusion de midazolam (5-15 mg). La
mouvements, SvO2 < 60% curarisation est
PAM 60-80 mmHg recommandée en cas de frissons, d’ouverture des
PaO2 100-150 mmHg, PaCO2 40 mmHg (en normothermie) cavités gauches, d’arrêt circulatoire ou de chute de
SpO2 et SaO2 98-100%, SvO2 ≥ 70%, couleur du malade et du la SvO2 < 60%.
champ opératoire
ScO2 > 60% (des deux cô tés) La PAM est maintenue à 50-60 mmHg; une valeur
Ht, glycémie, status acido-basique, K+ de 70-80 mmHg est préférable en cas de diabète,
Silence électrique sur l'ECG d'hypertension artérielle, d'artériosclérose,
Les médicaments en perfusion sont administrés sur la voie d’insuffisance rénale, de sténose carotidienne,
centrale, les bolus sont
injectés dans la machine de CEC
d'anamnèse
Seuil de transfusion en CEC: Ht ≤ 21% (≤ 25% dans les cas à neurologique et d'un â ge avancé.
haut risque)
Surveillance machine de CEC
Pression sur la ligne artérielle (max: 3 x PAM)
SaO2 (oxygénateur de CEC), SvO2 (retour veineux du
patient), SpO2 (dépulsation)
Niveau du réservoir veineux
ACT > 480 sec (circuits pré-héparinés: > 350 sec)
FiO2, halogéné
Gradient de température (T°) < 10°C entre l'échangeur
thermique et le sang
Refroidissement: T° < 10°C entre l'entrée et la sortie de
l'échangeur thermique
Réchauffement (T° < 30°C): T° < 10°C entre l'entrée et la
sortie de l'échangeur
Réchauffement (T° > 30°C): T° < 4°C entre l'entrée et la
sortie de l'échangeur
Réchauffement: T° maximale du sang 37°C
Vitesse de réchauffement: 1° par 3-5 min
Surveillance machine d'anesthésie
FiO2 0.3-0.6 (pas de N2O), flux continu passif avec débit de
gaz 0.5-1.0 L/min
P ventil < 5 cm H2O
Ballon du circuit respiratoire dégonflé
Surveillance moniteur
Températures (rectale/vésicale, oesophagienne ou
cérébrale, Swan-Ganz)

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Reventiler dès la reprise d’une activité cardiaque (si
cela ne gène pas l’opérateur)
Manoeuvre de capacité vitale (30-40 cm H2O
pendant 20-30 secondes)
Réchauffement lent pour atteindre T° rectale ≥ 35°,
T° oesophagienne ≥ 36°
- Augmentation de température 1°C / 5 min
- T° sang ≤ 37°C
Si FV ou TV: défibrillation(s) (palettes internes: 5-
50 J), xylocaïne 2 mg/kg, Mg2+ 2 gm
Si FA: cardioversion (palettes internes: 5-20 J)

ETO pendant la CEC


L’échocardiographie transoesophagienne (ETO) a
plusieurs points d’impact en rapport avec la CEC:
- Identification de risques (athérome aortique,
insuffisance aortique, thrombus
intracardiaque)
- Identification de lésions iatrogènes (dissection
aortique, CIV)
- Anomalie anatomique (FOP, CIA, veine cave
supérieur gauche)
- Positionnement de canules (canule veineuse cave,
cathéter dans le sinus coronaire, CPIA)
- Débullage de l’air
- Evaluation de la volémie et de la fonction
ventriculaire avant la mise en charge
- Evaluation de la contractilité segmentaire
(réfection de pontage)

Contrô les avant la mise en charge


Patient
Surveillance en CEC  Patient uniformément réchauffé: T° rectale/vésicale ≥ 35°, T°
oesophagienne ≥ 36°
Patient :  Sommeil assuré (propofol, halogéné, midazolam); BIS 40-60
- Sommeil assuré (isoflurane/sevoflurane, propofol,  L'halogéné est momentanément interrompu en cas de
midazolam) dysfonction du VG; il sera repris sur le
- BIS 40-60 (douteux en hypothermie) respirateur lorsque la fonction ventriculaire sera satisfaisante
 Ventilation efficace, poumons réexpandus (manoeuvres de
- PAM 60-80 mmHg capacité vitale et contrô le
- SpO2 et SaO2 98-100%, SvO2 ≥ 70%, ScO2 > 65% visuel dans le champ opératoire), aspiration des sécrétions
- PaO2 > 100 mmHg, PaCO2 40 mmHg, pas d’acidose  SpO2 et SaO2 98-100%, SvO2 ≥ 70%, gazométrie OK, couleur
- T° < 10°C entre oesophage et rectum/vessie du champ opératoire
- ECG isoélectrique  Rythme sinusal à 70-90 batt/min, ECG normalisé
 Fils de pace-maker ventriculaires et auriculaires en place et
- Glycémie 6-10 mmol/L fonctionnels; stimulation électrique
- Ventilation: débit continu de gaz frais (1-2 L/min, ventriculaire si bloc AV ou bradycardie
FiO2 0.3-0.5, P < 5 cm H2O)  PAM > 60 mmHg et < 120 mmHg
Machine de CEC :  PAP: valeurs normales ou correspondant à l'HTAP
préopératoire
- ACT > 450 sec  Pas d'hémorragie active incontrô lée
- SaO2 (ligne artérielle) 98-100%, SvO2 (canule  Status acido-basique équilibré, kaliémie < 6.0 mmol/L, Hb >
veineuse) ≥ 70% 60 g/L, glycémie < 10 mmol/L
- T° < 10°C entre échangeur thermique et sang  Status coagulatoire: ACT, ROTEM™ (Fibtem, Heptem),
- Débits de gaz réglés pour PaO2 > 100 mmHg et thrombocytes
 Coeur droit fonctionnel à la vision directe
PaCO2 40 mmHg  ETO: débullage efficace; contractilité ventriculaire, cinétique
- Débit: 2.4 L/min/m2 > 35°, 1.8 L/min/m2 à 28° et segmentaire normale pour le cas,
1.5 L/min/m2 à 25°C volume des cavités et éventuelle insuffisance valvulaire
correspondant aux images attendues
Réchauffement en fonction de la pathologie
Médicaments
Assurer le sommeil et la curarisation si nécessaire
 Catécholamine(s) choisie(s) administrée(s) sur voie centrale
(ou OD de la Swan-Ganz)

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 Sommeil assuré (midazolam dans la pompe, propofol en ECG satisfaisant
perfusion, halogéné le cas échéant) Activité cardiaque spontanée, rythme sinusal ou
 Analgésie assurée (fentanyl, sufentanil, remifentanil);
morphine (0.1-0.2 mg/kg) si extubation électro-entraîné; défibrillation/cardioversion si néc
prévue > 6 heures; dexmédétomidine (0.2-1.0 mcg/kg/heure) Pace-maker (fils ventriculaires) en place et testé
si extubation rapide Cavités gauches débullées
 Perfusions rétablies et voies veineuses fonctionnelles ETO : fonction ventriculaire, insuffisance
 Poches de sang à disposition, Cell-Saver™ fonctionnel
 Si néc: fibrinogène, plaquettes, facteurs de coagulation
mitrale/tricuspide, contractilité segmentaire,
Machine d'anesthésie volémie
 Manoeuvres de capacité vitale pour éliminer les atélectasies Agent(s) inotrope(s) choisi(s) : perfusion en
(30-40 cm H2O pendant 20-30 sec) marche
 Ventilation: volume courant normal (6-8 mL/kg), pressions Retrait du cathéter de Swan-Ganz pour obtenir une
de ventilation normale, FiO2 ≤0.8
 Défibrillateur et pace-maker fonctionnels; fils ventriculaires courbe d’AP avant de gonfler le ballonnet
connectés PAM, PAP, RAS, SvO2, Ht, lactate, électrolytes,
Moniteur glycémie : dans les limites acceptables selon le cas
 Cathéter de Swan-Ganz: courbe de pression artérielle Zéro des lignes de pression vérifié, alarmes
pulmonaire (ballonnet dégonflé);
retirer le cathéter jusqu'à obtention de la PAP si présence d'une
rétablies sur le moniteue
courbe de pression bloquée
 Zéro des capteurs vérifiés, alarmes fonctionnelles et volume Mise en charge
sonore rétabli Frein progressif au retour veineux vers le réservoir
Avant la mise en charge, le chirurgien et le/la perfusioniste de CEC et diminution simultanée du débit de
s'enquièrent que le malade soit bien ventilé pompe
Plus la fonction ventriculaire est affaiblie, plus la
Purge de l'air
mise en charge doit être lente et procéder par
Avant la mise en charge, les bulles d'air survenues à
paliers. Soutien en assistance autant que nécessaire
la faveur la CEC et de la cardiotomie doivent
Surveillance particulière : PAM, VS (Swan-Ganz,
impérativement être éliminées par aspiration
PiCCO), PAP, SpO2, SvO2, ETO
(racine de l'aorte, directement dans les cavités
Evaluation de la fonction et du volume
gauches),
ventriculaires dans le champ opératoire (VD), à
en évitant qu'elles embolisent dans les carotides
l’ETO (VG)
(position de Trendelenburg).
et par la courbe artérielle (l’artère radiale peut être
tamponnée par vasoconstriction, l’artère fémorale
est plus fiable).

Contrô les avant la mise en charge


Patient normotherme (T° rectale ≥ 35°, T° oeso ≥
36°) et ventilé (FiO2 pour SpO2 > 98% et PaO2 >
100 mmHg), poumons ré-expandus
Sommeil, analgésie et curarisation assurés

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Dr Amine Khodja L.M
Ajustement continu du soutien inotrope aux
besoins fonctionnels.

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Période post-CEC immédiate


C’est une phase d’équilibre précaire entre les
besoins de l’organisme et les performances
myocardiques, sensiblement diminuées par la
chirurgie, la CEC, la cardioplégie, l’hypothermie et
l’oedème interstitiel (dysfonction systolique et
diastolique).
A l’exception du RVA pour sténose aortique serrée
ou de la cure de CIA/CIV simple, la situation est
plus difficile après la CEC qu’avant pour les
ventricules. La fonction ventriculaire diminue
progressivement pendant 5 heures après la CEC
avant de se normaliser vers 24 heures. Les besoins
en agent inotrope sont variables et très évolutifs. Il
faut donc adopter une attitude proactive et
administrer un soutien inotrope assez tô t pour
éviter la défaillance ventriculaire. Décanulation et protamine
Conrô ler les échanges gazeux, les électrolytes Ordre de décanulation: canule de cardioplégie –
(hyperkalémie), la glycémie, l’équilibre acido- canule veineuse – canule aortique
basique. La protamine neutralise l’héparine 1 U : 1 U. La
Seuils de transfusion (sauf en cas d’hémorragie dose administrée correspond à 80% de la dose
aiguë) : d'héparine. Un ACT fait 5 minutes après la fin de la
- Cas standard Hb 70-80 g/L protamine doit être dans une limite de ± 10% par
- Dysfonction, ischémie, malade â gé Hb 80-90 g/L rapport à la valeur de départ. Un excès de
- Bas débit pulmonaire (cyanose, HTAP) Hb 100 g/L protamine a un effet anticoagulant.
Effets secondaires de la protamine:
- Vasoplégie systémique
- Vasoconstriction pulmonaire
- Réaction antigène-anticorps si patient déjà en
contact ou allergique aux poissons
- Réaction anaphylactoïde avec état de choc

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Dr Amine Khodja L.M
Hémostase et coagulation après CEC Thérapeutique de l’insuffisance gauche par ordre
Seuils transfusionnels (érythrocytes): croissant d’importance:
- Patient sans comorbidité: 70-80 g/L - Optimalisation de la précharge, de la postcharge,
- Patient ischémique ou insuffisant ventriculaire: de la fréquence et du rythme
80-90 g/L - Dopamine jusqu’à 5 μg/kg/’
- Patient cyanosé: 100 g/L - Dobutamine (5-20 μg/kg/’) + noradrénaline (0.05
Seuils transfusionnels (plaquettes): – 0.5 μg/kg/’)
- Thrombocytopénie (< 50'000/mcL) et hémorragie -
- Dysfonction plaquettaire prouvée
- Hémorragie majeure sur antiplaquettaires
- Hémorragie avec signes évidents de
consommation plaquettaire
Facteurs de coagulation
- Fibrinogène: maintenir taux ≥ 2 g/L
- PFC: maintien de la P oncotique en cas
d'hémorragie massive (sang:PFC 1:1)
- PCC non-activés: selon thromboélastogramme
- FXIII: si taux abaissé malgé les autres mesures ou
selon thromboélastogramme
- PCC activés, rFVIIa: mesures de sauvetage en
situation extrême
Autres mesures:
- Acide tranexamique
- Desmopressine
- Normocalcémie
- Equilibre acido-basique
- Normothermie

Réglage du pace-maker
Electrodes épicardiques et boîtier externe
temporaire après toute opération de chirurgie
cardiaque.
Electrode monopolaire (anode active sur l’épicarde,
cathode dans le sous-cutané) ou bipolaire (anode Adrénaline (0.01-0.3 μg/kg/’) + milrinone (0.5
et cathode à 1-2 cm sur l’électrode) μg/kg/’)
Seuil : valeur de puissance minimale (output) à - CPIA
laquelle le pace-maker entraîne la cavité concernée - Levosimendan (0.1-0.2 μg/kg/min) pendant 24
(< 15 mA) heures
Sensibilité (sensing) : amplitude minimale des - ECMO, assistance ventriculaire
signaux que le pace-maker reconnaît comme une Thérapeutique de l’insuffisance droite:
activité électrique cardiaque (réglage par défaut : 2 - Optimalisation de la précharge du VD
mV) - Dobutamine (5-20 μg/kg/’)
Fréquence : 70-80 batt/min - Milrinone (0.5 μg/kg/’) + adrénaline (0.01-0.3
Synchronisation AV : stimulations successives de μg/kg/’)
l’oreillette et du ventricule ; délai moyen : 150 - Vasodilatateur pulmonaire : NO, iloprost
Msec (inhalation), nitroglycérine (0.1-5.0 μg/kg/’),
milrinone (aérosol 6 mg/h)
Dysfonction ventriculaire post-CEC - Maintien de l'interaction ventriculaire et de la
Une intervention cardiaque en CEC porte perfusion coronarienne : noradrénaline
transitoirement atteinte à la fonction ventriculaire. (0.05 – 0.5 μg/kg/’), CPIA
La - Levosimendan (0.1-0.2 μg/kg/min)
fonction systolique et la fonction diastolique
baissent progressivement pour atteindre leur nadir
vers
5-6 heures après la CEC; la récupération prend 8 à
24 heures. Cette dysfonction est d’autant plus
sévère que l’atteinte ventriculaire était préexistante
et que l’opération était longue et complexe.

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Dr Amine Khodja L.M
- Non-fermeture du péricarde et du sternum
- Assistance ventriculaire

Protection myocardique et CEC


Les lésions provoquées par l'ischémie et la
reperfusion peuvent être atténuées par une série de
mesures.-
Cardioplégie
- Equilibration DO2/VO2
- Régulation hémodynamique
- Conditionnement: pré- et post-conditionnement
ischémique, conditionnement à distance,
conditionnement pharmacologique (halogénés)
- Diminution de la réaction inflammatoire

Solutions de cardioplégie
La cardioplégie doit arrêter le coeur, le protéger
pendant l’absence de perfusion, limiter les lésions
ischémiques et prévenir les lésions de reperfusion.
Le coeur est arrêté en diastole par une solution
hyperkaliémique (K+ 18-25 mmol/L) et
hypothermique (5-10°C), dans laquelle peuvent
être ajoutées
diverses substances. La solution peut être
cristalloïde ou à base de sang de la CEC. Débit de
perfusion : 300 mL/min pour l’arrêt, 150 mL/min
pour l’entretien.
Quatre voies d’abord sont possibles : la racine de
l’aorte (voie classique), les troncs coronaires
(canulation directe), le sinus coronaire (voie
rétrograde) ou les greffons veineux (après
anastomose
distale).

Techniques de cardioplégie
Les techniques de cardioplégie peuvent être
réparties en deux groupes:
- Solutions cristalloïdes hyperkaliémique et
hypothermes
- Cardioplégie au sang, avec addition de K+;
avantages: apport d’O2 et d’ATP, tampon
(valance histidine)
L’arrêt est provoqué par une hyperkaliémie, en
général froide (5-10°C). Une solution de sang
normotherme permet de réduire les lésions de
reperfusion mais doit être continue.
De nombreuses substances peuvent être ajoutées
selon les protocoles

Incidents et accidents
La CEC est un système complexe (Figure 7.3) où les
incidents critiques sont fréquents, malgré tous
les garde-fous que la technologie a mis au point. Les
problèmes aigus surviennent dans 0.4 – 1% des

20
Dr Amine Khodja L.M
CEC [1,2,3]. Ils peuvent présenter un danger vital  Reprise de la CEC normale après vidange
pour le malade et prennent souvent l'équipe complète de l'air; maintien d'une pression de
médicale au dépourvu. Il est bon d'en connaître les perfusion élevée et d'une hypothermie à 20-24°C.
plus importants d'entre eux, afin d'avoir une  Protection cérébrale: thiopental, mannitol,
réaction adéquate lorsqu'ils surviennent en salle méthylprednisolone, magnésium.
d'opération.  Scan cérébral ou IRM dès que possible.
Air dans les cavités gauches
Que faire en cas de problème aigu ? Lorsqu'on a ouvert les cavités gauches, l'air
Hypotension au départ en CEC provient des aspirations, d'une purge incomplète
L'hémodilution, la baisse de la viscosité sanguine et des
la perte du régime pulsatile diminuent la pression cavités gauches avant le déclampage de l'aorte, du
artérielle au démarrage en pompe. En général, la passage de l'OD à l'OG par un foramen ovale
PAM est voisine de 50 mmHg à ce moment. Si elle perméable, d'inspirium diaphragmatique pendant
se maintient à seulement 30 mmHg, le problème est que les cavités gauches sont ouvertes. La cavitation
sérieux. (baisse de pression dans les vortex) et les
 Vérifier le capteur de pression, le zéro de l'artère, variations de température diminuent la solubilité
aspirer et purger la ligne. des gaz
 Insuffisance aortique inconnue; contrô ler la dans le sang, qui passent ainsi en phase gazeuse et
régurgitation dans le VG à l'ETO; le clampage de forment des minibulles qui s'accumulent sous les
l'aorte rétablit la pression. surplombs.
 Shunt gauche-droit par un canal artériel inconnu  Position de Trendelenburg accentuée, roulis de la
ou par un shunt G-D (Blalock, collatérales table d’opération.
aorto-pulmonaires, fistule AV); clamper le shunt.  Hyperinflation pulmonaire pour chasser l'air
 Vasoplégie extrême; choc anaphylactique accumulé dans les veines pulmonaires.
(aprotinine, colloïde), choc septique (endocardite);  Aspiration continue (100-500 mL/min) par la
augmenter le débit, néosynéphrine, perfusion de canule de cardioplégie dans la racine de l’aorte
nor-adrénaline. ou par le drainage (venting) de l'OG.
 Dissection de l'aorte: disparition de l'onde de  Vidange par ponction directe de la cavité (OG,
pression sur le cathéter artériel alors que la VD) au trocart.
pression est élevée sur la canule artérielle de CEC;  Secousses et manipulations du coeur.
l'aorte ascendante se boursouffle et devient  Stimulation inotrope et pression de perfusion
violacée; stop machine et remise en charge élevée (≥ 80 mmHg).
immédiate.  Si débullage impossible: retour en CEC.
 Branchement inversé des canules de CEC; le sang Embolie coronarienne
est aspiré de l'aorte par la canule veineuse; La CD (et les pontages) partant au zénith de l'aorte
clamper les tuyaux et stopper la machine. en décubitus dorsal, l'air y embolise fréquemment.
Embolie gazeuse massive  Sus- ou sous-décalage du segment ST en D II;
L'air pénètre massivement, le plus souvent via le dysfonction aiguë du VD à l'ETO et dans le
réservoir veineux, par désamorçage du retour champ opératoire; PVC élevée et hypotension.
veineux. En moindre quantité, il peut aussi provenir  Ponction directe de l'air dans les vaisseaux à
des aspirations, de la cardioplégie, de l'aiguille fine.
l'oxygénateur ou de déconnexions; l'air peut aussi  Différer la protamine.
passer de l'OD à l'OG par un foramen ovale  Si dysfonction majeure (akinésie droite), retour
perméable ou être aspiré dans le coeur gauche si le en CEC après administration de l'héparine. Un
patient a des mouvements diaphragmatiques soutien de 15-20 minutes est en général suffisant
pendant que le VG ou l'OG sont ouverts. pour normaliser la situation.
 Air dans la ligne artérielle et dans l'aorte; signes  Si la défaillance droite est modérée, augmenter la
d'ischémie cérébrale et myocardique; résevoir pression de perfusion coronarienne:
vide. perfusion de nor-adrénaline et de dobutamine.
 Arrêt de la CEC, position de Trendelenburg Hypoxémie en CEC
forcée, débullage de l'aorte, ventilation à 100% L'hypoxémie est liée à un défaut d'alimentation en
O2 . O2 (mélangeur, déconnexion), à un défaut de
 Perfusion rétrograde (1-2 L/min) hypothermique l'oxygénateur, ou à une désaturation excessive du
(20-24°) par la veine cave supérieure pour sang veineux (bas débit, hématocrite trop bas,
perfuser le cerveau a retro et vidanger l'air qui s'est consommation excessive, hyperthermie). Une
infiltré du cô té artériel. héparinisation insuffisante ou les transfusions
massives

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peuvent conduire à une thrombose partielle de Systèmes d’assistance gauche percutanés (voie
l'oxygénateur. fémorale):
 Sang artériel de couleur foncée dans la canule - ECMO: veine fémorale → pompe centrifuge →
aortique; PaO2 < 100 mmHg, SvO2 < 55%. oxygénateur → artère (fémorale, sousclavière,
 Contrô le des connexions de l'oxygénateur (prise axillaire)
murale, tuyaux, fixation, fuite) et de la FiO2 - Impella®: vis d’Archimède à cheval sur la valve
du circuit. aortique (2.5 – 5.0 L/min), pompe le sang
 En début de CEC: ventilation à 100% O2 et sortie dans le VG et le propulse dans l’aorte ascendante
immédiate de pompe. - TandemHeart®: pompe le sang dans l’OG par une
 En cours de CEC: refroidir à 20°C pour pouvoir canule trans-septale et le propulse dans
interrompre la CEC et changer d'oxygénateur. l’artère fémorale
 Appeler de l'aide pour préparer un nouveau Systèmes d’assistance gauche par canulation
circuit. centrale (sternotomie): CentriMag™, Abiomed™,
 Curarisation profonde pour diminuer la Thoratek™ PVAD.
consommation d'O2 musculaire La mise en route d’une asistance gauche peut
précipiter une défaillance droite.
Thrombose du circuit Ces dispositifs ne sont pas pulsatiles et donnent une
La thrombose du circuit est un événement PAM linéaire à laquelle se superpose l'éjection
catastrophique qui oblige à interrompre la CEC systolique du VG.
pour
changer immédiatement le réservoir, l'oxygénateur CEC de réchauffement
et les filtres. Elle est due à une héparinisation Indications : hypothermie accidentelle avec T°
insuffisante, à une administration intempestive de centrale < 28°C et instabilité hémodynamique ou
protamine, ou à l'utilisation des aspirations de arrêt circulatoire. Survie sans séquelles
cardiotomie après neutralisation de l'héparine par neurologiques dans 55% des cas. Conditions de
la protamine. succès :
 En début de CEC: ventilation à 100% O2 et sortie - Refroidissement survenu sans asphyxie préalable
immédiate de pompe. ni traumatisme majeur
 En cours de CEC: refroidir à 20°C pour pouvoir - Kaliémie < 12 mmol/L
interrompre la CEC et changer d'oxygénateur. - PaCO2 < 80 mmHg
 Clamper les canules veineuses et artérielles. Technique de CEC ou d’ECMO fémoro-fémorale
 Appeler de l'aide pour préparer un nouveau artério-veineuse
circuit. - Réchauffer de 1°C par 5 minutes
- Gradient maximal entre T° du sang et de
CEC de soutien l’échangeur thermique : 10°C
Un circuit de CEC peut être nécessaire pour - Température du sang jamais > 37°C
maintenir l’hémodynamique et/ou la ventilation Comme la récupération fonctionnelle des
pendant survivants est excellente, il y a tout lieu d'être
des interventions non-cardiaques mettant agressif dans
momentanément hors-circuit le coeur ou les la prise en charge des hypothermes profonds, dont
poumons. on ne peut pas savoir s’ils sont décédés avant
Particularités : d’avoir été réchauffés
- Deux pompes : le coeur et la machine de CEC
(concurrence potentielle) Perfusion isolée de membres
- Une seule précharge : retour veineux cave Une CEC à volume réduit permet de perfuser un
- Deux système ventilatoires : les poumons et membre en circuit fermé avec de hautes
l’oxygénateur concentrations d’antimitotique (TNF-α, melphalan)
- Température minimale 32°C (risque de fibrillation et en le réchauffant à 38-40°C. Indications:
ventriculaire < 32°C) mélanomes et sarcomes envahissant un membre
- Monitorage comme en chirurgie cardiaque mais sans métastases à distance.
- Surveiller SpO2 et SvO2 Malgré les clamps et le garrottage du membre, des
- Fi des gaz identique sur le respirateur et fuites systémiques se produisent, entraînant:
l’oxygénateur - Vasoplégie massive (premier signe : tachycardie
- Gérer la pression artérielle en variant la précharge réfractaire)
par le réservoir veineux de la CEC - Syndrome inflammatoire massif
- Syndrome de détresse respiratoire (capillary leak
Systèmes d’assistance ventriculaire syndrome)

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Les effets hémodynamiques sont maximaux au
relâ chement du garrot.

Conclusions
Depuis le premier cas en 1953, la CEC a progressé à
pas de géant au point de devenir une technique
banalisée. En grande partie à usage unique, elle
comprend de nombreux systèmes de sécurité qui
n'existaient pas sur les premiers modèles: moniteur
de bulles, filtres artériels et veineux, monitorage de
SaO2 et de SvO2, asservissement de la pompe au
niveau du réservoir, etc.
La chirurgie à coeur battant (off-pump) a démontré
que la CEC n’est pas responsable à elle seule de
toute la morbidité qu’on lui a attribuée:
coagulopathie, SIRS, complications neurologiques,
rénales et
pulmonaires, etc. Une partie de ses inconvénients
vient de l’anticoagulation, mais les nouveaux
systèmes biocompatibles permettent de réduire
l’importance de l’héparinisation.
Actuellement, les travaux portent essentiellement
sur la biocompatibilité des surfaces de contact, sur
la
réduction de la réaction inflammatoire et sur la
miniaturisation de tout le système. Mais la prise en
charge de systèmes compacts sans réservoir
veineux demande une vigilance accrue, parce que
ces
appareils sont moins compliants et travaillent à flux
tendu. L’introduction de nouvelles technologies
informatiques vise une gestion plus fine de
l’hémodynamique et une sophistication plus
poussée des
systèmes de contrô le. En simplifiant la tâche du
perfusioniste, la CEC étend son domaine
d’application
en-dehors de la chirurgie cardiaque, comme lors de
choc cardiogène ou lors de certaines opérations
thoraciques et vasculaires invasives. Dans ces
situations, cependant, le développement des
nouveaux
systèmes d'assistance circulatoire avec (ECMO) ou
sans (Impella, TandemHeart, etc) oxygénateur a
remplacé la CEC parce qu'ils sont plus simples à
utiliser et demeurent fonctionnels à plus long terme
(7-12 jours).

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