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La couverture ;

– La page de garde ;

– La dédicace ;

– Les remerciements ;

– La liste des abréviations et sigles ;

– La liste des tableaux et figures

– Le sommaire (résumé)

– L’introduction générale ;

– Le corps du rapport ;

– La conclusion générale ;

– La bibliographie aux normes ;

– Les annexes ;

– La table des matières

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Thème:
Étude de la contribution des interactions d’un groupe WhatsApp dans le
domaine professionnel : cas des enseignants de TQG du LTNOB.

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INTRODUCTION GENERALE

1. Contexte de l’étude
Apparus avec le développement des Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication (NTIC), les réseaux sociaux occupent désormais une place évidente dans
l'utilisation quotidienne que font les individus connectés à internet, via leurs ordinateurs,
tablettes et smartphones. Ainsi, quels que soient leur âge, leur sexe, leur niveau de social, etc.,
ces réseaux sociaux sont devenus le centre d’intérêt majeur pour de nombreuses personnes et
représentent désormais leur réel moyen de divertissement, de communication, mais également
d’information. En expliquant comment les médias sociaux sont devenus partie intégrante de la
vie quotidienne et des habitudes de consommation de leurs utilisateurs Beaugas Orain Djoyum,
(2017) confirme que 92 % des adolescents disent aller tous les jours sur les réseaux sociaux et 71
% d’entre eux utilisent plusieurs réseaux sociaux. Propriété de Facebook depuis 2014, WhatsApp
est une application de messagerie mobile instantanée qui permet d’avoir des conversations avec
ses contacts en temps réel Rambe & Bere, (2013). Ainsi, il est possible d’avoir gratuitement des
conversations à plusieurs ou à deux par des appels standards ou vidéo, et d’échanger textes,
images, vidéos, sons et position GPS.

A l’instar de Facebook et Messenger qui sont des services de messagerie les plus répandues,
l'usage de la messagerie instantanée WhatsApp s'est largement installé, comblant le manque dans
les pays où les forfaits SMS illimités sont rares ou inabordables, jusqu’à les remplacer presque
complètement. En effet, présent aujourd’hui dans presque tous les téléphones intelligents, dans
les tablettes électroniques et même dans certains ordinateurs, WhatsApp est devenu
incontournable auprès des individus qui y échangent quotidiennement des milliards de messages,
du plus ordinaire au plus sérieux. Chaque utilisateur peut créer un groupe et ainsi communiquer
jusqu’avec 256 personnes à la fois. D’après la grande étude annuelle de Hootsuite et We Are
Social sur l’usage du web et des réseaux sociaux, l'application de messagerie WhatsApp, qui est
le troisième réseau social à avoir dépassé le milliard de comptes enregistrés, après Facebook et
YouTube, comptait environ 1,5 milliard d'utilisateurs actifs par mois en janvier 2019.
Considérant les atouts de la messagerie instantanée mobile WhatsApp, l’exhaustivité de ce
chiffre nous amène à la nécessité de mener une étude portée sur la contribution de ce réseau
social dans les pratiques professionnelles des enseignants de TQG. Les médias sociaux sont
devenus indispensables dans la vie des individus qui ont accès à Internet. En Afrique,
particulièrement au Gabon il est courant de voir des enseignants qui manquent de matériels
didactiques comme des livres et surtout d’ordinateur portable personnel, par contre, la majorité

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d’entre eux possède un smartphone d’où les 850 0001 utilisateurs de réseaux sociaux qui
génèrent plus de 3,07 millions de connexions par an sur le territoire.

2. Problématique
Au vu des exigences de la profession enseignante qui est devenu de plus en plus complexes avec
l’arrivée des NTIC. L'enseignant d’aujourd’hui doit faire évoluer constamment ses pratiques
pédagogiques, pour s'adapter au changement des publics d’élèves, à l’évolution continue des
savoirs et à la transformation accélérée de la société (Serres, 2012 ; Marcel et al., 2010). Ces
exigences imposent de nouveaux changements dans les responsabilités, les compétences requises
et les pratiques enseignantes (Bélair 2007 ; Gohier et al., 2007). Pour relever ces défis, une série
d'interventions est nécessaire, notamment l'intégration et l'utilisation des technologies de
l'information et de la communication (Perraton, 2007).

Les technologies mobiles ont désormais permis aux enseignants d'avoir accès à des informations
actualisées à tout moment et en tout lieu, sans être attachés à un ordinateur de bureau ou portable
(Mockus, et al., 2011 ; Lehéricey, 2013). Demeurer dans le métier d’enseignant est une tâche
difficile au regard du déficit en matière d’encadrement des enseignants, d’équipement
didactiques (des bibliothèques et des manuels actualisés), des effectifs pléthoriques dans les
salles de classe, etc. Sous d’autres cieux, l’autoformation, l’accompagnement et la formation à
distance sont considérés comme des voies prometteuses pour la qualification et le développement
dans le métier d’enseignant. Ces voies de formation sont formulées, vulgarisées et appliquées.
Nombreuses études ont révélé que les interactions en ligne dans des communautés
professionnelles virtuelles représentent aujourd'hui un nouveau levier de la promotion des
compétences professionnelles. Ces espaces d’échange constituent des lieux de création, de
transfert et de partage d''information et de connaissances, et contribuent ainsi à l’amélioration des
performances (Kaouane & Boughzala, 2008 ; Turban, 2004). WhatsApp étant une application de
messagerie pour smartphone qui permet d’avoir des conversations avec ses contacts. Elle est
disponible sur différents appareils, dont les smartphones et les tablettes. Tous les utilisateurs de
ces appareils peuvent interagir et envoyer des messages par le biais de différents médias tels que
le texte, les images, les messages audio et vidéo. Les utilisateurs de WhatsApp peuvent créer des
groupes et participer à des forums de discussion. Dans le domaine de l'éducation, un nombre
croissant d'enseignants a commencé à s'engager dans des discussions pédagogiques dans des
communautés professionnelles en ligne du monde entier (Greenhow et al, 2018 ; Potolia &
Zourou, 2019).

1
Selon le dernier rapport du site web « datareportal », spécialisé dans les statistiques relatives à l’internet fixe et
mobile dans le monde.
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Afin de cerner au mieux les réalités de la dynamique collective autour d’un groupe WhatsApp
inscrit dans un contexte institutionnel. Les atouts de cette application nous ont permis de définir
la problématique suivante : quelle est la contribution des interactions dans un groupe
WhatsApp dans l’amélioration des pratiques professionnelles des enseignants de TQG du
LTNOB ?

Dès lors, et tout en circonscrivant l’étude au niveau des enseignants de TQG du LTNOB,
plusieurs questions voient le jour :

 Quelles sont les déterminants de l’utilisation d’un groupe WhatsApp par les enseignants
de TQG du LTNOB?

 Quelles sont les influences de ces déterminants sur leurs pratiques professionnelles ?

Pour répondre à ces questions, nous nous sommes fixé deux objectifs. Premièrement, nous allons
utiliser la méthode qualitative pour ressortir à travers les entretiens semi-directif effectués auprès
de vingt-cinq (25) enseignants membre du groupe WhatsApp de TQG du LTNOB les
déterminants de l’utilisation de ce groupe. Deuxièmement, nous allons, administré un
questionnaire aux 25 enseignants de TQG du LTNOB, pour recueillir les éléments qui vont nous
permettre de faire des analyses statistiques afin de montrer l’influence de ces déterminants sur
l’amélioration de leurs pratiques professionnelles.

Au vue des différents travaux effectués par les auteurs que nous avons consultée sur l’interaction
des enseignants à travers les réseaux sociaux, une première hypothèse suppose que les
déterminants de l’utilisation d’un groupe WhatsApp sont d’entretenir des liens et de partager des
outils entre collègues d’un même établissement (photos, messages, commentaires, applications
ludiques...) (Conole et Alevizou (2010) citées par Katerina Zourou (2012).

Toutefois, une deuxième hypothèse laisse supposer que l’engagement des enseignants dans une
telle plateforme collaborative permettra l’émergence d’une intelligence collective à travers les
échanges pédagogiques, didactiques, disciplinaires et administratif, contribuant ainsi à leur
développement professionnel (Bonsen & Van der Gathen (2016).

Cette étude sur la contribution des interactions d’un groupe WhatsApp dans le domaine
professionnel des enseignants de TQG du LTNOB, comporte un double intérêt :

 Un intérêt professionnel pour le personnel d’encadrement dans la discipline des


Technique Quantitative de Gestion;

 Un intérêt scientifique pour l’amélioration des pratiques professionnel dans le domaine


des Technique Quantitative de Gestion

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Pour mener à bien ce travail, nous le présenterons en deux grandes parties :

Dans la première partie, nous avons les chapitres un et deux consacrés à l’étude conceptuel et
théorique. Dans la deuxième partie, nous avons les chapitres trois et quatre qui traitent de la
méthodologie de la recherche et des résultats et discussions de l’étude.

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PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

Au travers de différents ouvrages, articles scientifiques et documents, nous avons rassemblé les
principaux éléments de contextualisation qui touchent à notre objet d’étude. Tout d’abord, nous
présentons le cadre conceptuel, avec l’études d’une part, de la notions d’interaction à travers ses
définitions et ses différents types. D’autre part, nous présentons les réseaux sociaux, les
nouvelles technologies de l’information et de la communication et les critiques qui leurs sont
faites. Ensuite, nous passerons en revue le cadre théorique par une revue de la littérature sur les
réseaux sociaux numériques, le travail collectif et collaboratif et la constitution des
communautés professionnelles apprenantes. La mise en évidence de ces différents éléments
conceptuels et théoriques nous permettra de mieux comprendre notre problématique.

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CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL

Dans la dernière décennie du second millénaire, l’humanité est entrée dans l’âge de l’information
et de la connaissance numérique. Cette ère se caractérise par la mondialisation de l’économie et
l’avènement des Nouvelles Technologie de l’Information et de la Communication (NTIC), qui
sont considérés comme les moteurs de la nouvelle économie.

Il est impérieux d’examiner dans un premier temps, les concepts clés de notre sujet de recherche
qui sont l’interaction et les réseaux sociaux numérique, nous commençons par étudier
l’interaction à travers sa définition et ses différents types. Ensuite nous examinons les réseaux
sociaux numériques en ressortant l’historique, les composantes et les critiques qui en sont faites.

I. ETUDE DE L’INTERACTION

I.1 Définition de l’interaction

Formé par le rapprochement des deux mots « inter » et « action », le terme interaction, dans son
étymologie même suggère l’idée d’une action mutuelle en réciprocité de plusieurs éléments.
Dans le cadre de la relation humaine, « interaction » intervient comme une contraction de
l’expression « interaction sociale ». Ainsi, Marc et Picard, (1996) la définissent comme une
« relation interpersonnelle entre deux individus au moins, par laquelle les comportements de ces
individus sont soumis à influence réciproque, chaque individu modifiant son comportement en
fonction des réactions de l’autre ».

En sociologie ou en psychologie, l'interaction sociale est l'influence réciproque de personnes ou


de groupes de personnes entrés en contact au sein d'un système social. Les interactions sont des
relations interhumaines verbales ou non verbales (gestes, regards, attitudes...) qui provoquent
une action en réponse chez l'interlocuteur, qui elle-même a un effet sur l'initiateur de la relation.
On peut distinguer les interactions :

 positives : coopération, participation, adaptation, intégration, émulation...


 négatives : conflit, lutte, rivalité, ségrégation, discrimination, insulte...
 ambivalentes : compétition, concurrence.
Cette définition qui évoque explicitement un processus d’influence peut laisser penser que ces
deux termes (interaction et influence) sont proches. Au point que certains les considèrent comme
quasi-synonymes. En ce sens le grand dictionnaire de la psychologie est assez représentatif de
cette tendance : non seulement comme nous venons de le voir, le terme « influence » est inclus
dans la définition de l’interaction ; mais l’expression « relation avec autrui » apparait aussi.
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« L’influence », se définie comme « l’ensemble des empreintes et des changements que la vie
sociale ou les relations à autrui produisent sur les individus où les groupes, qu’ils en soient ou
non conscients ». Alors, il existe une différence entre ces deux termes, car si on peut parler
d’influence entre deux sujets quand les comportements, les cognitions ou les affects de l’un sont
modifiés du fait de la présence ou de l’action de l’autre, elle n’implique pas la « réciprocité » ;
or, ce n’est que lorsque l’influence est « réciproque » qu’on se trouve dans une situation
d’interaction.

I.2 Les différents types d’interaction

En pédagogie, l’interaction à fait l’objet de plusieurs étude, l’essor de la formation en ligne


ajoute une nouvelle dimension à ces analyses. Voici six types d’interactions inhérentes à
l’apprentissage et à l’enseignement, et ce qu’ils ont de particulier en contexte de formation en
ligne.

a) L’interaction Apprenant-Enseignant

L’interaction apprenant-enseignant permet à l’enseignant d’aider l’apprenant à comprendre les


notions au programme, d’identifier ses difficultés et stimuler sa réflexion critique. Au besoin,
l’enseignant ajustera pour sa part son approche pédagogique. En formation en ligne, il est
essentiel que les deux parties soient parfaitement à l’aise avec l’environnement technologique et
les outils de communications qui leur permettent d’interagir.

b) L’interaction Apprenant-Apprenant

Avec la popularité grandissante de la pédagogie active (ou apprentissage expérientiel),


l’interaction apprenant-apprenant est de plus en plus valorisée. Il a d’ailleurs été démontré que
l’interaction sociale favorise l’apprentissage et qu’elle a un impact positif sur la motivation, le
sentiment de connexion avec les pairs, la performance dans les travaux et la satisfaction des
apprenants. Dans un contexte d’apprentissage en ligne, où chacun chemine le plus souvent seul
devant son écran, l’interaction apprenant-apprenant est d’une grande valeur ajoutée.
Heureusement, la formation en ligne dispose maintenant d’outils qui peuvent rendre les
interactions entre apprenants des plus attrayantes et efficaces, qu’il s’agisse de débattre, de
collaborer, de lancer des initiatives ou de s’entraider.

c) L’interaction Enseignant-Enseignant

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L’interaction enseignant-enseignant est indispensable au développement de la profession. Dans
ce contexte de révolution numérique où l’éducation et le rôle de l’enseignant sont appelés à se
transformer en profondeur, le dialogue entre les acteurs du milieu est plus que nécessaire. Etant
donné que nous entrons dans une ère où la collaboration devient une valeur cardinale, les
nouveaux moyens de communication ont l’avantage d’abolir les frontières et de permettre
d’échanger à peu de frais et sans avoir à se déplacer avec une communauté apprenante
considérablement élargie. Ils permettent également de concevoir des activités interactives
originales et efficaces pour stimuler la collégialité et développer une bonne amélioration des
pratiques professionnelles.

d) L’interaction Apprenant-Contenu

Lorsque l’apprenant s’engage activement vis-à-vis du contenu ou du matériel d’apprentissage,


qu’il se l’approprie, on peut alors parler d’une « interaction apprenant-contenu ». Les objectifs
de cette interaction ont été définis comme suit par (Turoff, Hiltz et Balasubramanian, 1994) :
développer un certain degré d’accord ou de désaccord avec le contenu; chercher à comprendre
ou comprendre le matériel; établir un lien avec ses connaissances ou sa méconnaissance;
prendre conscience de ses lacunes et du suivi nécessaire pour les combler. La formation en ligne
offre des possibilités uniques de bonifier la façon dont l’apprenant perçoit le contenu et interagit
avec lui. La formation en ligne permet de recourir aux dernières avancées pédagogiques et
technologiques pour concevoir des solutions adaptées qui renforcent l’engagement de
l’apprenant vis-à-vis du contenu : ludification (jeu sérieux : de plus en plus populaire, permet de
stimuler l’intérêt de l’apprenant vis-à-vis du contenu en le transformant en partie d’un tout plus
engageant), réalité virtuelle, réalité augmentée, micro apprentissage) formation personnalisée,
apprentissage adaptatif.

e) L’interaction Enseignant-Contenu

Dans l’enseignement traditionnel, l’interaction enseignant-contenu survient à la fois lorsque


l’enseignant prépare un cours et lorsqu’il s’adonne à des activités de recherche. Au rythme où
avancent les connaissances, l’enseignant d’aujourd’hui doit aussi se mettre à jour sur une base
régulière. Il est également appelé à guider les apprenants à travers cette mer d’information qui
nous est maintenant accessible et à développer leur esprit critique sur ce contenu. Avec
l’apprentissage en ligne, l’interaction enseignant-contenu est transformée par l’éclosion de
moyens nouveaux pour présenter la matière. La nécessité d’adapter le contenu de cours
traditionnels aux spécificités et outils de la formation en ligne a fait apparaître un nouvel
intermédiaire dans l’interaction enseignant-contenu : le concepteur pédagogique. Son

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intervention sur le contenu et sa présentation sont essentielles pour susciter un engagement de
l’apprenant vis-à-vis du contenu du cours une fois en ligne, autrement dit : pour permettre une
interaction apprenant-contenu significative.

f) L’interaction Contenu-Contenu

Cette alliance peut sembler surprenante au premier abord… mais il faudra s’y faire, puisque
l’interaction contenu-contenu en apprentissage est non seulement bien réelle, mais c’est une voie
d’avenir. C’est l’apprentissage adaptatif intelligent. Cette nouvelle forme d’apprentissage en
ligne permet de générer en temps réel pour chaque apprenant le parcours d’apprentissage qui est
le plus à même de lui permettre d’atteindre ses objectifs. C’est non seulement le contenu du
cours qui peut être adapté de façon « intelligente » pour chaque apprenant, mais aussi sa
présentation de même que la navigation. La révolution du Web social (2.0) et des technologies
de l’information et de la communication a permis au travail des enseignants de rayonner au-delà
de la classe. Ainsi, lorsque leurs cours sont disponibles en ligne, cela permet à un auditoire
élargi, incluant leurs collègues, de prendre connaissance de leurs choix de contenus, de leurs
approches pédagogiques comme de leurs talents de communicateurs.

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II. LE RÉSEAU INTERNET ET LES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE
L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION.

II.1 Le réseau internet

L’Internet est un vaste réseau informatique à échelle planétaire. Ce réseau permet la connexion
entre plusieurs personnes situées aux quatre coins cardinaux grâce à une ligne téléphonique
reliée à un modem ou directement à un récepteur numérique (ordinateur, box wifi, etc…). Il est
aussi considéré comme une toile réduisant la terre en un petit village planétaire.

Depuis la création de l’Internet dans les années 1970, les produits, les technologies et les
applications qui en sont dérivés, sont devenus des outils d’information et de communication
incontournables.

Au Gabon, le modèle de diffusion d’Internet a été semblable à celui des réseaux de Téléphonie
mobile. Quoique de diffusion moins large, Internet, dont l’introduction a précédé celle des
téléphones mobiles s’est imposée très tôt, faisant sentir son impact dans les milieux dirigeants
des affaires et dans les familles aisées, et ce dans les principales zones urbaines.
Le secteur non lucratif, les institutions universitaires et les ONG ont lancé l’utilisation de
l’Internet au début des années 2000, poussés par leur besoin de communications internationales à
faible coût.
Les fournisseurs privés de service Internet et les opérateurs nationaux de Télécommunications
ont ensuite pris la relève, et il semble qu’ils tiennent actuellement le haut du pavé.

II.2 Les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Le domaine communément appelé NTIC regroupe les produits et services matériels ou logiciels
résultant de l’intégration complémentaire de quatre techniques classiques : l’informatique, les
Télécommunications, l’électronique et la vidéo. Il s’agit bien d’une nouvelle technologie qui
répond à une immensité de besoin et dont les principales composantes sont :

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 L’ordinateur qui est un support de base très courant des NTIC ;
 Les appareils numériques (les smart phone, les tablettes numériques, les écrans
interactifs connectées et les supports de stockage de données externe tels que les disques
durs, les clefs USB, etc....) qui sont des moyens rapides de communication.
 Web 2.0 qui représente l’ensemble des plateformes qui permettent aux diverses
applications des réseaux sociaux d’être utilisées par les usagers afin de créer, distribuer,
partager ou manipuler du contenu libre d’accès.
 Médias sociaux qui regroupent quant à eux une grande variété de plateformes en ligne ou
d’applications mobiles. Ils se définissent comme un groupe d’outils reposant sur les
fondements du Web 2.0, permettant la communication et la collaboration grâce à la
création et l’échange de contenus que produisent les usagers de ces réseaux.
Les sites de réseautage social (Social Networking Sites, ou SNS) sont parmi les médias sociaux
les plus connus et les plus populaires, mais ils sont loin d’être les seuls puisqu’il existe plusieurs
réseaux du genre.

De manière générale et pour y voir plus claire, voici quelques grandes catégories de médias
sociaux :

a) Les médias sociaux basés sur le réseautage social


Ces sites facilitent les interactions sociales et le partage d’information entre les membres de
groupes d’intérêts ou entre amis. À l’intérieur d’un système délimité, les usagers se construisent
un profil public ou semi-public, se créent un réseau de contacts avec d’autres usagers et le
parcourent afin d’échanger. Ce type de réseau augmente aussi la prise de conscience
périphérique, c’est-à-dire qu’un usager peut afficher des repères temporaires sur sa vie
quotidienne via son interface. Facebook (famille et amis), LinkedIn (contacts professionnels et
orientation) et twitter (micro-blogue entre contacts) sont parmi les plateformes les plus utilisées.

b) Les médias sociaux basés sur l’Édition et le partage de médias et contenus


Ces sites permettent aux utilisateurs de produire, éditer, développer ou partager leur propre
contenu. WordPress, Twitter, YouTube, Snapchat et Pinterest sont des outils d’édition, alors que
Google Drive, DropBox, WeTransfer ou Sendspace favorisent le partage de médias.

c) Les médias sociaux basés sur le Manipulation de médias et mashups


Avec ces sites, les utilisateurs peuvent éditer, partager ou modifier du matériel numérique
comme des vidéos, du matériel audio ou des photos. YouTube, Flickr et Instagram sont
intéressants pour l’édition et le partage de vidéos et de photos. Les sites FotoFlexer, Picnik,
Splashup (photos), Toondoo (bandes dessinées) et Voice Thread (audio) sont aussi intéressants

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dans le domaine de l’édition ainsi que du mashups (utilisation et modification de fichiers vidéo,
audio ou photo déjà édités par d’autres).

d) Les médias sociaux basés sur la Messagerie instantanée et les espaces de conversation
Ces plateformes offrent la possibilité de discuter avec d’autres utilisateurs en temps réel ou en
différé. Messenger, Skype et surtout WhatsApp sont au nombre des messageries instantanées qui
permettent même la conversation vidéo. Des espaces comme Edmodo ou Google Classroom,
conçus pour l’éducation, ou les groupes fermés de Facebook permettent quant à eux des
interactions générales avec tous les utilisateurs, ou de manière plus personnalisée via la
messagerie instantanée. La visioconférence de groupe peut aussi se dérouler sur les interfaces
Adobe Connect, Zoom, BlueJeans, Skype, Facebook Live, Google Hangouts, Periscope ou
encore WhatsApp. Parmi les avantages, notons que certaines de ces plateformes permettent
d’enregistrer les conversations afin de les réécouter ultérieurement au besoin.

e) Les médias sociaux basés sur les Jeux en ligne et les mondes virtuels
Ces jeux favorisent les interactions entre les utilisateurs grâce à la participation des joueurs dans
l’arène virtuelle ou la messagerie instantanée. Les usagers créent un avatar et l’incarnent dans un
monde entièrement créé par eux. Différents aspects sociaux de la « vraie vie » s’y retrouvent
(territoire, système politique, langue, monnaie, etc.). Le jeu Second Life fait notamment fait de
cette catégorie.

L’importance de leur marché et l’esprit d’innovation dans lequel elles sont nées ont conduit à les
qualifier de « Nouvelle économie ». Les NTIC sont nées dans un contexte idéologique libéral sur
lequel elles se sont appuyées et qu’elles ont entretenu. La spécialité des NTIC peut se résumer
par leur esprit « Tout, tout de suite, partout et aujourd’hui mieux qu’hier » et ceci est vrai pour
l’offreur comme pour le consommateur. Il s’agit bien sûr de la rapidité avec laquelle les produits
doivent être offerts (time to market). Les outils qu’offrent les NTIC sont en quelques sortes le
support parfait à la base de la production d’une vaste gamme de fonctionnalités. C’est pour cela
que les produits et services issus des NTIC ne sont pas des produits comme les autres. Comme la
monnaie, les transports ou l’information nécessaire au système économique, il se diffuse dans
toutes les activités et contribuent au fonctionnement du système. Ils ont très rapidement été
intégrés dans les équipements productifs pour répondre à des besoins qui n’avaient pas encore
trouvé de solution.

Ces distinctions établies et les concepts mieux définis, il sera maintenant plus simple de se
pencher, d’une part, sur les avantages qu’offre les NTIC et, d’autre part, sur les inconvénients
auxquelles sont exposées les utilisateurs.

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II.3 Avantages et inconvénients des NTIC

a) Les avantages liés à l’utilisation des NTIC


Les NTIC sont porteuses de promesses dans tous les domaines. Leur vertu est, en règle générale,
de mettre de la rapidité dans ce qui est lent, de la fluidité dans ce qui est lourd, de l’ouverture
dans ce qui est fermé. Les gains que nous pouvons attendre des NTIC sont de tous les ordres.

Sur le plan économique : elles sont le gage d’une meilleure productivité et d’une grande
réactivité, et elles participent d’une dynamique de développement durable.

Sur le plan politique, elles sont un moyen formidable de faire tomber les murs trop nombreux
que comporte encore la société, de s’affranchir des vieilles hiérarchies, de donner la parole à
ceux qui ne l’ont pas. Elles contribuent également à instaurer de nouvelles relations entre le
citoyen et l’administration ou les élus.

Sur le plan culturel et éducatif, elles nous promettent une société où l’accès à la culture, au
savoir, à l’information sera plus facile et plus largement partagé. Elles peuvent en outre jouer un
rôle décisif au service de l’influence culturelle, artistique, intellectuelle dans le monde. Enfin, Le
développement de saines habiletés d’utilisation des sites de réseautage social permet aux jeunes
de mieux gérer les informations s’y retrouvant et ainsi mieux les utiliser dans leur vie
personnelle et académique. L’entrainement, le support et les interventions pédagogiques sont
d’ailleurs nécessaires à cet effet pour que la portée des actions virtuelles soit bien mesurée.

Autant de raison pour prendre rendez-vous avec l’avenir en donnant un nouvel élan au chantier
de la société de l’information. Mais, les NTIC ne présente pas que des avantages, elles présentent
aussi des inconvénients.

b) Les inconvénients rencontrés dans l’utilisation des NTIC


Les NTIC ont des inconvénients qui ont de graves répercussions sur notre société. Nous avons
entre autre la diffusion d’images ou d’informations pornographiques sur des sites, les
propagations de messages, d’images et des vidéos, à caractères racistes, haineux et tribalistes.

En outre, les plateformes de réseautage social connaissent une croissance fulgurante. Très
populaires auprès des jeunes, elles favorisent notamment l’édition et le partage de contenus. Or,
dans ce contexte de transmission facile et rapide, une information (vraie ou fausse) peut
rapidement devenir virale (être propagée à un vaste auditoire de façon très rapide), qu’on le
veuille ou non. Celle-ci est par la suite difficile à retirer des réseaux, même si des options de
signalement existent. D’ailleurs, bon nombre d’utilisateurs ne connaissent pas toutes les
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politiques d’utilisation de ces sites, ou n’ont pas conscience des conséquences de leurs
agissements sur ces sites. C’est pourquoi il est si important d’entreprendre une démarche
d’éducation critique aux médias sociaux auprès des jeunes.

À part ces inconvénients, les NTIC rencontrent des problèmes classiques qui demeurent toujours,
même lorsque les solutions semblent évidentes. Il s’agit notamment de la faiblesse de la culture
informatique, en particulier dans le milieu scolaire et universitaire, l’inadéquation des
infrastructures de télécommunications, le coût du matériel informatique et des
télécommunications, de l’absence d’une politique de développement des NTIC (induite par la
méconnaissance des potentialités offertes par les TIC). La faiblesse du débit est de plus en plus
dénoncée par la population des internautes et les acteurs du secteur. Face aux nombreux
problèmes que rencontrent les NTIC il urge de trouver des approches de solution pour leur
sauvegarde.

En définitive, nous pensons que les NTIC sont des outils indispensables à la connaissance et à la
recherche de l’information. Il est donc impérieux de faire un bon usage de ses techniques. Et le
bon usage de ces techniques passe nécessairement par l’utilisation à des fins bien déterminées de
l’information recueillie. Il faut donc installer un système de contrôler des informations diffusées,
utiliser ces informations à des fins positives comme dans la diffusion des informations qui
peuvent permettre le développement des pratiques dans le domaine de l’enseignement et
décourager toutes pratiques allant contre la bonne utilisation de ces informations diffusées.

Après avoir défini les concepts rattachés à notre étude, nous retenons que l’interaction
Enseignant-Enseignant est le type d’interaction qui sied avec l’utilisation des NTIC développée
dans notre étude. Nous poursuivons avec l’analyse du cadre théorique pour tenter d’expliquer les
interactions des enseignants sur les réseaux sociaux dans le cadre de l’amélioration de leurs
pratiques professionnelles.

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CHAPITRE 2 : CADRE THÉORIQUE

Dans ce chapitre, nous nous attelons à faire une étude théorique qui est subdivisée en deux
grands points. Dans le premier point, nous développons les réseaux sociaux numériques à travers
leurs pratiques et leurs utilisations dans le cadre de l’enseignement. Au deuxième point, nous
regardons au travail collectif et collaboratif des communautés apprenantes dans le paysage
numérique.

I. LES RÉSEAUX SOCIAUX NUMÉRIQUES

Dans le domaine des technologies, et surtout avec l’arrivée du web 2.0, il existe aujourd’hui
plusieurs sites permettant à un ensemble d'acteurs (individus, groupes ou organisations) de
communiquer et d’entretenir des échanges sociaux à travers internet. Les récentes statistiques
révélées par l’étude annuelle Digital Report 2021 menée par Hootsuite et We Are Social,
montrent que sur les 7,83 milliards d’individus sur la planète, 4,2 milliards d’internautes utilisent
les réseaux sociaux numériques. Ellisen et Thierry, (2011) définissent ces réseaux sociaux
comme étant des applications web qui, reposant sur la technologie du web 2.0 et sur le principe
d’expression, d’identification et de participation, permettent la création et l’échange des contenus
générés par les utilisateurs. Selon Suominen et al. (2013) cités par Hilkka Rapeli (2016), le
média social tel que nous le connaissons aujourd’hui fait référence à la communication
numérique et à la multi modalité de la communication, en d’autres termes, le fait que la
communication peut avoir lieu dans de nombreux canaux. L'une des typologies des applications
des réseaux sociaux et qui semble la plus complète à ce jour est celle fournie par Conole et
Alevizou, (2010) citées par Katerina Zourou, (2012). Selon ces auteures, dix catégories
distinguent ces applications : partage de médias, manipulation de médias et mashups, messagerie
instantanée, clavardage et espaces de conversation, jeux en ligne et mondes virtuels, réseautage
social, blogues, marque-pages sociaux, systèmes de recommandation, wikis et outils d'édition
collaboratifs. Ce qui signifie que l'objectif des utilisateurs peut être de retrouver des amis et de
partager des outils avec eux (photos, messages, commentaires, applications ludiques...) ou de
tisser un réseau professionnel (trouver des collaborateurs, annoncer des événements ou des
activités professionnelles...). Les interactions peuvent se nouer à travers des contacts directs ou
médiés technologiquement : échange de lettres, de méls, chat…

I.1 Une communauté de pratique en réseau numérique

Une perspective pertinente d'analyse conceptuelle du potentiel des sites de réseautage social pour
les professionnels est offerte à travers le concept d'une communauté de pratique en réseau
(Wenger-Traynor et al., 2015). Elle est considérée comme un groupe d'individus qui utilisent des

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outils numériques, tels que les médias sociaux, les sites Web, les blogs et autres espaces de
collaboration en ligne, pour créer des réseaux professionnels, contribuer à l'apprentissage
formel / informel et améliorer la croissance personnelle. La perspective est ancrée dans les
perspectives sociales des pratiques (Brown, Collins et Duguid, 1989). Le terme « pratique »
représente l’activité qui relie les individus dans leurs réseaux, qui peut également être soutenue
par des environnements technologiques (Wenger et al, 2002). Un réseau de pratiques implique
un ensemble d'individus connectés par des relations sociales, que ces relations soient fortes ou
faibles. La communauté de pratique en réseau met l'accent sur la centralité des relations, des
interactions personnelles et des liens entre les personnes qui partagent des informations, des
ressources utiles et contribuent à leur croissance personnelle et professionnelle, personnelle et
collective. Si elle est médiatisée par les outils numériques, la communauté en ligne crée, soutient
et développe des espaces où l'apprentissage pourrait montrer le plus grand potentiel, à la fois
pour les personnes et les institutions. Grâce à l'engagement dans la communauté, le participant
devient membre d'une communauté de partage de connaissances orientée vers la construction de
nouvelles connaissances et de sens, le partage d'expériences et de solutions à des problèmes
réels. Pour rendre compte d'une enquête récente à ce sujet, Eaton et Pasquini (2020) détaillent
une étude longitudinale de sept ans sur la façon dont les communautés de pratique en réseau
étayent l'apprentissage professionnel et le développement des éducateurs postsecondaires. Les
résultats sont centrés sur la nature organique et participative de la communauté, la structure de
leadership partagée et la nature bidirectionnelle des relations en ligne et hors ligne telles qu'elles
ont été affectées dans les communautés de pratique en réseau. Dans la section suivante, nous
nous intéressons à l'utilisation du réseau social par les enseignants.

I.2 La pratique des réseaux sociaux dans le cadre de l’enseignement

Les travaux sur la question des réseaux sociaux dans l’enseignement abondent aujourd’hui dans
la littérature scientifique. O’Keeffe & Clarke-Pearson (2011), montraient déjà dans leur étude sur
« l’impact des réseaux sociaux sur les enfants, les adolescents et les familles » que les bénéfices
de l’usage des réseaux sociaux sont la socialisation et la communication ainsi que les
opportunités mises en avant pour apprendre de nouvelles choses grâce aux interactions avec les
autres. En parlant du rôle des réseaux sociaux en e-learning, Christopher Pappas (2017), le
fondateur du réseau e-learning Industry, a écrit ceci : « Les enseignants, les concepteurs
pédagogiques, les établissements d'enseignement, les compagnies, et même les organisations ont
commencé à compter sur les réseaux sociaux dans l'apprentissage traditionnel, pour partager les
pratiques, promouvoir l'information et le matériel pédagogique, partager les opinions et les

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commentaires, en les incorporant dans des cours individuels et des programmes de formation ».
D’après Chantal Charnet (2020), deux cas sont à distinguer dans le cadre universitaire : les
réseaux initiés par les étudiants eux-mêmes créant des groupes qui rassemblent une même
promotion avec un chef de file étudiant qui administre le réseau et ceux constitués par les
enseignants désirant réunir les membres d’une communauté d’apprentissage pour un
enseignement ou une formation. Certains auteurs soulignent le développement de la pratique de
la plateforme WhatsApp dans le domaine éducatif.

I.3 Les enseignants sur les plateformes de réseaux sociaux

Généralement, les médias sociaux (comme le blog, le wiki, la plateforme multimédia…) font
référence à un large éventail d'application qui permet aux utilisateurs de créer, partager,
commenter et discuter du contenu numérique. Les réseaux sociaux analysés sont le système de
réseautage social basé sur la conversation. La diffusion du réseau social dans le monde est
énorme, il y a 7,7 milliards de personnes dans le monde, dont 3,5 milliards en ligne. Cela signifie
que les plateformes de médias sociaux sont utilisées par une personne sur trois dans le monde et
plus des deux tiers de tous les internautes (Digital report 2021). Dans une perspective
sociologique, l'usage des médias sociaux répond à l'acquisition du capital social, considéré
comme l'ensemble des ressources actuelles ou futures liées à la possession d'un réseau durable de
relations de savoir plus ou moins institutionnalisées ou de reconnaissance mutuelle (Bourdieu,
1986), dont la valeur a été reconnue par les enseignants de cette étude. Manca et Ranieri (2017)
montrent comment les réseaux sociaux et les sites de réseautage social émergent en tant que
lieux où cultiver différentes formes de capital social, comme sous la forme de ponts et de liens.
Le capital social de liaison est activé entre les groupes sociaux et le capital social de liaison est
activé au sein d'un groupe ou d'une communauté : le premier, qui est généralement composé de
liens faibles et occasionnels ; le deuxième avec des liens plus forts et cohérents (Granovetter,
1973). Les liens ont un rôle positif au sein des communautés d'individus dans la mesure où ils
facilitent la coordination et la coopération pour un bénéfice mutuel, y compris l'échange de
ressources et l'établissement de relations personnelles et professionnelles, avec également des
implications pour le bien-être psychologique (Ellison et al, 2011). Les communautés
professionnelles en ligne ont un potentiel pour le développement professionnel (Ranieri, 2019).
Dans la formation professionnelle, on peut distinguer les réseaux sociaux formels et informels :
les premiers sont élaborés par des institutions ayant des objectifs d'apprentissage spécifiques (par
exemple, en France, comme Viaeduc, Myriaé, M. @gistere); les réseaux sociaux informels ont
été développés avec d'autres finalités principales (comme Twitter, Facebook, Instagram et

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Snapchat) mais adaptés à la formation, compte tenu de la valeur pour le capital social. Par
exemple, les réseaux sociaux comme Facebook, principalement conçus pour la socialisation, sont
désormais orientés vers un usage professionnel, un phénomène appelé Facebooking
professionnel (Manca & Ranieri, 2017). Ci-dessous, nous nous concentrons sur les réseaux
sociaux informels utilisés par les enseignants.

II. DU TRAVAIL COLLECTIF ET COLLABORATIF A LA CONSTITUTION DES


COMMUNAUTÉS PROFESSIONNELLES APPRENANTES.

II. 1 Le travail collectif et collaboratif

Malgré l’unanimité des institutions à prôner son développement, la définition du « travail


collectif » reste floue. C’est pourquoi il est nécessaire de clarifier les différents termes et niveaux
de travail collectif, tels qu’ils ont été définis par la recherche. Il existe une multiplicité de
modèles, certains auteurs proposent une approche par continuum, d’autres relèvent des
différences plus conceptuelles. Ainsi on peut distinguer les échanges informels, le travail en
petits groupes choisis, les groupes de travail plus formels, et les communautés d’apprentissage
ou de pratique.

Quant à la collaboration, elle est présentée par des chercheurs comme mutuelle et coordonnée
pour une résolution de tâche visant une efficacité professionnelle. La coopération correspond à la
réalisation d’un travail partagé par des sujets autonomes et volontaires. Elle requiert « la
capacité des individus à travailler en groupe », et intègre des dimensions affectives (Quentin,
2016 ; Letor, 2010). Pour d’autres auteurs, la collaboration est un continuum pouvant aller de la
simple agrégation d’individus indépendants jusqu’à un fort travail d’équipe en interdépendance
(Marcel & Murillo, 2014).

Marcel a construit une matrice du collectif et propose une échelle à six niveaux de collaboration
pouvant être emboités qui donne le schéma suivant :
 Aucune collaboration ;
 Des discussions informelles ;
 Une cohabitation ;
 Une coordination ;
 Une collaboration (séparation des tâches, interdépendance et ressources communes) ;
 Une coopération (évaluation, dépendance et ajustement des activités pédagogiques) ;
 Et une Co-élaboration (niveau didactique et Co-évaluation).

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II.2 Développement professionnel collaboratif dans le paysage numérique

Le développement professionnel des enseignants devient de plus en plus complexe dans la


société mondiale en pleine évolution (Littlejohn & Hood, 2017). En effet, comme c'est
également le cas dans de nombreux autres domaines, le développement professionnel est devenu
une dimension essentielle pour soutenir la spécialisation croissante et la transformation agile des
services. Des défis sont nécessaires pour satisfaire l'apprentissage professionnel en raison des
changements sociétaux fluides, de la diffusion de la technologie (Ludvigsen et al, 2019) ou de
crises mondiales comme montrées par le Covid-19. Selon le modèle d’apprentissage
professionnel en trois étapes de Simons et Ruijters (2004), dans ce contexte changeant, les
enseignants et les formateurs d’enseignants doivent: 1) élaborer des compétences
professionnelles en théorie et en pratique; 2) élargir les connaissances et les idées théoriques en
apprenant explicitement de et par la recherche; et 3) externaliser les connaissances pratiques et
théoriques, ce qui signifie contribuer au développement de la profession et/ou à l'apprentissage
en équipe et organisationnel. Le développement de la qualité des enseignants est une question
importante, étant donné leur rôle de premier plan et de modèle pour garantir la qualité (Biesta,
2020) et la possible introduction des innovations dans la communauté éducative locale. Le
professionnalisme des enseignants émerge comme un espace de tension entre la responsabilité
contractuelle et volontaire ; individuel et institutionnel ; responsabilité externe ou interne ;
autonomie ou conditionnement (Goodwin, 2020). Compte tenu de la rapidité et fragilité de la
société mondiale interconnectée, comment montrer par la crise due au Covid-19, que la
collaboration devient indispensable pour gérer les défis de la globalisation, orientée vers un
enrichissement mutuel, pour déclencher des processus de négociation, des objectifs partagés, des
ressources et des nouvelles modalités d'action (Goodwin, 2020 ; Van As, 2018). La collaboration
(dérivée du monde latin co-labore signifiant travailler ensemble) implique un partage des tâches,
une intention explicite de valoriser pour créer quelque chose de nouveau ou de différent à travers
un processus collaboratif délibéré et structuré, contrairement à un simple échange d'informations
ou exécution d'instructions. Le potentiel de la collaboration est renforcé lorsque cette dernière est
médiée par la technique, comme les communications en ligne et les réseaux sociaux (Mora-
Ruano et al, 2019 ; Vangrieken et al., 2017). Les chercheurs en éducation ont donc commencé à
explorer l’impact de l’engagement et de la participation active des enseignants dans les médias
sociaux et les communautés professionnelles en ligne pour l’apprentissage professionnel
(Goodyear et al, 2019). Nous supposons que la discussion des enseignants dans les médias
sociaux pourrait être favorable pour découvrir, discuter et suggérer des méthodologies, des outils
et des solutions déjà expérimentées par les pairs, soit l’innovation d’introduction. Dans ce qui

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suit, le concept de communauté de pratique en réseau est exploré comme un outil conceptuel
utile à notre discussion.

II.3 La constitution des communautés professionnelles apprenantes

De nombreuses recherches se sont intéressées depuis ces quinze dernières années à la relation
entre transformations des pratiques dans les métiers de l’éducation. Elles ont permis d’identifier
une série de fonctionnements à partir desquels les établissements scolaires organisés selon le
principe des « communautés professionnelles apprenantes » (évoqués par le sigle CPA dans la
suite de ce texte) obtiennent non seulement l’adhésion des acteurs concernés (direction,
enseignants, élèves, parents…), mais parviennent également à améliorer le niveau de
performance de leurs élèves.

Le concept de CPA est issu du management et il relève d’une vision systémique des
organisations apprenantes (Kelikwele Bense, 2016). Il désigne un groupe de personnes qui
partagent un processus d’apprentissage collaboratif dans le cadre d’une pratique réflexive pour
un but commun circonscrit dans le temps. 

Selon Bonsen & Van der Gathen (2016), la « réussite » des établissements scolaires organisés
selon le principe des CPA repose sur l’existence et l’interaction favorable de cinq « piliers » qui
se constituent au sein des établissements scolaires au gré des tentatives que les divers acteurs
entreprennent pour développer la qualité de l’enseignement-apprentissage :

Figure 1 – Les cinq piliers de l’interaction des CPA

Model de Communauté professionnelle


Apprenantes (CPA)
1 2 4
3 5
Normes et Coopération à Dialogue entre
Focalisation sur Respects des
valeurs bon escient, acteurs
l’amélioration des personnes, mais
partagées, centrée sur la fonctionnant
déprivatisation
mise en œuvre processus comme des
objectifs d’apprentissages praticiens
des pratiques
communs des objectifs pédagogiques
collectifs réflexifs

Développement de la qualité de l’enseignement-apprentissage

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Selon la constellation existante (normes et valeurs plus ou moins partagées, coopération plus ou
moins orientée vers la mise en œuvre des objectifs collectifs, focalisation plus ou moins centrée
sur l’amélioration des processus d’apprentissage, etc.), l’établissement parviendra à s’engager
dans une démarche collective qui aboutira, à terme, à l’instauration de nouvelles formes du
travail scolaire. L’action concertée combinée à une réflexion commune sur les problèmes et les
pratiques contribuent à leur tour à l’évolution de la culture collective. Dans ces établissements
scolaires, on observe ainsi la création d’espaces plus ou moins formels de dialogue et de
réflexion, qui permettent aux uns et aux autres d’aller au fond de certains problèmes
pédagogiques rencontrés, de développer, mettre en œuvre et évaluer de possibles stratégies
d’actions collectives. Fullan & Miles (1992) parlent à ce propos de l’élaboration de « cartes
stratégiques », suffisamment précises pour permettre de visualiser les différentes démarches et en
même temps suffisamment souples pour être remaniées au gré de l’avancement du processus.

Nous avons pu par ailleurs constater que les équipes d’enseignants fonctionnant comme des CPA
adoptent progressivement une attitude plus ouverte face aux demandes des autorités.
Premièrement, parce qu’elles parviennent à mieux saisir la signification de ces demandes. Et
deuxièmement, parce qu’elles ont développé une posture de questionnement, d’analyse et, le cas
échéant, de marchandage social et de régulation collective, qui leur permet non seulement de
déterminer les efforts à consentir, mais également les bénéfices qu’elles pourront en retirer.

Enfin, les établissements scolaires ayant instauré ce type de fonctionnement accueillent avec une
plus grande tranquillité les demandes successives émanant de la hiérarchie. Au lieu de les
percevoir comme des menaces à l’ordre existant, ils apprennent à les accepter, à les utiliser
comme des occasions de clarifier les représentations respectives, d’identifier des problèmes
restés inaperçus ou irrésolus, de développer de nouvelles solutions, plus efficaces et plus
intéressantes.

Les récits d’expérience analysés montrent que les discussions et négociations internes et avec les
partenaires externes peuvent être vives (et certaines fois âpres) lorsqu’il s’agit de choisir entre
plusieurs formes de travail scolaire possibles ou d’opter en faveur d’une approche pédagogique
qui ne fait guère l’unanimité. L’avantage des CPA réside dans leur acceptation de se prendre et
d’être prises comme objet d’analyse et de théorisation, ce qui leur permet de décrire, expliquer,
tenter de comprendre les structures et les pratiques, les représentations et les attitudes, les
progressions réalisées et certaines fois les erreurs commises plutôt que de les juger.

Au terme de ce chapitre, nous retenons que la littérature abordée sur les interactions pratiquées
sur les réseaux sociaux numériques par les enseignants, nous a amenés à poser deux (2)
hypothèses qui vont guider l’analyse de notre étude.
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Hypothèse 1: les déterminants de l’utilisation des réseaux sociaux (un groupe WhatsApp) sont
d’entretenir des liens et de partager des outils entre collègues d’un même établissement (photos,
messages, commentaires, applications ludiques...) (Conole et Alevizou (2010) citées par Katerina
Zourou (2012) ;

Hypothèse 2: l’engagement des enseignants dans une telle plateforme collaborative permettra
l’émergence d’une intelligence collective à travers les échanges pédagogiques, didactiques,
disciplinaires et administratifs, contribuant ainsi à leur développement professionnel (Bonsen &
Van der Gathen (2016).

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DEUXIÈME PARTIE : CADRE EMPIRIQUE

Dans cette deuxième partie, nous aborderons tout d’abord la méthodologie utilisée pour cette
étude à travers l’état des réseaux sociaux et de l’application WhatsApp au Gabon. Ensuite, nous
présenterons la démarche méthodologique et les instruments de mesures que nous avons mis en
pratique pour répondre à notre question de recherche. Enfin, nous procédons à l’analyse de nos
résultats et à leur discussion dans l’optique de voir en quoi ces résultats permettent de confirmer,
d’infirmer voire de nuancer nos hypothèses et par conséquent, répondre à notre question de
recherche. Cette partie du mémoire sera aussi l’occasion de proposer une réflexion sur
l'intégration de WhatsApp comme outil de collaboration et de formation dans le milieu éducatif.

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CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Dans ce chapitre, nous mettons l’accent sur le cadre pratique de notre étude. Premièrement, nous
mettons en exergue l’état des lieux des réseaux sociaux en général et en particulier de
l’application WhatsApp au Gabon. Deuxièmement, nous mettons en évidence les éléments
méthodologiques adoptés pour atteindre les objectifs fixés par cette étude.

I. ÉTATS DES RÉSEAUX SOCIAUX ET DE L’APPLICATION WHATSAPP AU


GABON

Par son offre constante sur le marché et par son développement technologique, l'industrie du
téléphone intelligent a permis une massification de la disponibilité du cellulaire. C'est ce qui
explique que le taux de possession du téléphone intelligent est en hausse constante depuis
plusieurs années (Ishtaiwa, Khaled, et Dukmak, 2015; Madden et coll., 2013; Project
Tomorrow, 2010, cité dans Thomas et O'Bannon, 2013; Smith, 2013; Srivasta, 2014; White et
Mills, 2014). Cette progression est visible autant dans les villes qu'à la campagne et dans les
pays développés ou en voie de développement (Kafyulilo, 2014; Kim, Rueckert, Kim et Seo,
2013; Traxler, 2009).

Pour ce qui est de l’usage d’Internet et des réseaux sociaux à l’échelle mondiale, il est à noter
que le monde connait une forte croissance de l’adoption d’Internet et des réseaux sociaux au
cours des derniers années (d’après le Digital report 20212 ). Le continent africain n’est pas resté
en marge de cet engouement pour les réseaux sociaux. D’ailleurs, c’est l’adoption des médias
sociaux, de la téléphonie mobile et du paiement dématérialisé qui a permis aux populations
africaines de faire un bond en avant. C’est ce qui a été qualifié de saut technologique africain. En
effet, en dépit de la fracture numérique existant entre les différents États, depuis ces dix dernières
années, Internet et les réseaux sociaux connaissent une audience particulière dans le continent.
Selon le Digital report 2021, l’Afrique représente 6,6% des utilisateurs actifs des réseaux
sociaux dans le monde, soit environ 277 200 000 sur le continent. Ainsi, mis à part quelques
pays, la messagerie instantanée WhatsApp s'est largement répandue dans le continent et est
devenue l’application mobile la plus prisée des Africains. Effectivement, si Facebook est
l’application la plus utilisée au monde, revendiquant plus de 2,32 milliards (d’internautes
inscrits), elle est détrônée sur le continent africain par WhatsApp. Pour certains spécialistes du
domaine, ce réseau social est devenu populaire en Afrique parce qu’elle est une application de
messagerie à bande passante faible. C’est-à-dire que l’utilisateur n’a pas besoin d’un fort débit de
connexion pour accéder aux services de l’application. Le deuxième avantage offert par
2
Digital report avril 2021 : Les dernières données de notre état des lieux du digital dans le monde. [En ligne]
https://wearesocial.com/fr/blog/2021/04/digital-report-avril-2021-les-dernieres-donnees-de-notre-etat-des-lieux-du-
digitaldans-le-monde, consulté le 16 mai 2021
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l’application est le fait qu’elle permet aux utilisateurs de payer moins cher pour s'envoyer des
messages, faire l'échange de photos et de vidéos. Ce qui la différencie énormément des services
des opérateurs traditionnels qui surtaxent les appels et messages vers l’étranger. Ainsi peut-on
lire ceci dans le rapport de Sandvine (2019)3 : « Comme les technologies en réseau et
téléphoniques ne sont pas aussi matures, et comme les gens ont moins d'argent à dépenser dans
les technologies, les applications de messagerie à bande passante faible comme WhatsApp sont
devenues la principale passerelle vers Internet dans son ensemble ». Selon les mêmes
spécialistes, le dernier avantage qu’offre WhatsApp à ses utilisateurs est la garantie de la
confidentialité grâce au cryptage des données.

Selon « datareportal.com », en janvier 2021 le Gabon comptait 1 400 000 d’internautes et ce


nombre est en augmentation par rapport à l’année 2020 (+2,4%). Parmi ce nombre d’internautes,
il y avait 850 000 utilisateurs de réseaux sociaux et ce nombre est aussi en augmentation de 100
000 (+13%) par rapport celui de 2020.

Pour ce qui est de la Connexion mobile et notamment de l’utilisation du réseau social WhatsApp,
Il y a plus de 3,07 millions de connexions mobiles au Gabon. Ce nombre d’utilisateurs du réseau
social WhatsApp équivaut à 136,2% de la population totale et est en constante augmentation de
+2,5 % chaque année. Ce nombre est aussi élevé parce que de nombreuses personnes disposent
de plusieurs connexions mobiles (plusieurs cartes SIM). Une seule personne peut utiliser en
moyenne deux à six cartes SIM par ans. Par conséquent, les chiffres relatifs aux connexions
mobiles peuvent dépasser 100 % de la population totale.

Ces chiffres nous montrent qu’au Gabon, comme partout en Afrique subsaharienne, en termes de
trafic mobile, WhatsApp est le service qui domine le pays. Aussi, bon nombre d’enseignants,
dans leur vie privée ou professionnelle, privilégient-ils ce réseau par rapport à la messagerie
traditionnelle pour leurs échanges de texte, de photos et de vidéos. Dans le milieu scolaire,
WhatsApp constitue un moyen de partage rapide de l’information et facilite la communication
entre les différents acteurs de l’éducation. C’est dans cette perspective que, dans notre étude,
nous nous attelons à mettre en exergue la démarche méthodologique choisie pour atteindre les
objectifs fixés sur l’identification des déterminants de l’utilisation des réseaux sociaux et leur
influence sur les pratiques professionnelles des enseignants de TQG du LTNOB.

3
Rapport 2019 : The Mobile Internet Phenomena Report, sur https://www.sandvine.com/, consulté le 14 mai 2021
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II. PRÉSENTATION DE LA DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE

II.1 Le choix d’une ethnographie numérique


L’ethnographie dite numérique4 ou virtuelle est une méthode de recherche qualitative ; de nature
inductive, elle prend appui sur le terrain par une observation en continu de pratiques en ligne des
usagers et l’enregistrement des données émises lors des activités sur Internet variables suivant les
applications, outils et supports utilisés (capture écran, vidéo de navigation…). La présence d’une
multicanalité des productions demande une prise en compte de données écrites, iconiques, audio,
voire audiovisuelles, dont la captation et la mise en relation ne vont pas toujours de soi et
complexifient la transcription des enregistrements textuels, audio et audiovisuels. Notre présence
participante dans la communauté étudiée a permis d’observer le déroulement des actions et de
récolter en contexte numérique toute émission médiatique. Nous nous ancrons donc sur une
primauté des données partant d’une investigation ethnographique dans le domaine éducatif
depuis une longue tradition dans la recherche (Allwright et Bailey : 1991). Nous récoltons ces
données numériques dans la multicanalité des transmissions qui est présente dans une formation
numérique. Nous retiendrons dans cette étude la méthodologie proposée par Daniel Le Blanc qui
est de considérer le Réseau Social Numérique « comme un lieu de flux et de connexions par
opposition à une localisation précise (un espace lieu) » (2011 :46). Dans un premier temps à
partir de ces données, le chercheur prospecte pour circonscrire des indices récurrents ou
exceptionnels en relation avec le domaine de recherche. Dans un deuxième temps, il relève des
séquences cernant des phénomènes sur lesquels il porte son attention. Chacune d’elles est alors
analysée pour dégager les indices qui confirment l’adhésion à la cohérence thématique qui est
posée et a été révélée dans le détail des données. Des collections sont constituées à partir de ces
séquences regroupant des phénomènes d’usages ayant une portée commune. L’observation de
ces données numériques s’attache aussi à retenir des informations telles que le contexte de
production, l’identité des usagers, le choix de l’application, le caractère du support, la
temporalité et la chronologie des actions, le type de média, l’origine (humaine et non-humaine).
La donnée est aussi à apprécier dans sa contextualité immédiate et sa permanence. C’est bien
dans une perception microscopique que nous interpréterons cette donnée. Dans le cadre de cette
méthodologie, nous rechercherons des séquences présentant des pratiques propres à dégager des
indices montrant le caractère d’usage d’une communication hors de l’établissement scolaire par
la médiation d’une application de type Réseaux Sociaux Numériques et la spécificité
relationnelle qui se dégage entre les enseignants.

4
Technique de recherche permettant d’évaluer les utilisations constantes des médias numériques.
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II.2 Population et déroulement de l’étude :

a) Présentation de la population

Afin de répondre aux questions de recherche que nous nous sommes posées, nous avons mené
une étude empirique sur un groupe de discussion WhatsApp formés par les enseignants des
Techniques Quantitatives de Gestion intervenant au Lycée Technique National Omar Bongo.
Une communauté professionnelle virtuelle qui a été créée pour favoriser l'interaction et la
collaboration entre les vingt-cinq (25) enseignants du département. Pour vérifier la contribution
des interactions à travers ce groupe WhatsApp au développement des pratiques professionnelles
de ces enseignants, nous nous sommes appuyés sur la population de ce groupe représenté dans le
tableau ci-après.

Tableau 1 : Tableau représentatif de la population étudiée


Désignation Nombre Pourcentage
Total enseignant TQG du LTNOB 25 100%
Hommes 18 72%
Femmes 7 28%

Notre échantillon est représenté par une population totale de vingt-cinq (25) enseignants des
Techniques Quantitatives de Gestion. Avec une forte représentation masculine soit (72%) et 28%
de femme.

b) Déroulement de l’étude 

Pour mener cette étude, nous avons dans un premier temps effectué une étude à partir d’un guide
d’entretien dans l’objectif de connaitre les éléments qui pourrait déterminer l’utilisation du
réseau social WhatsApp par les enseignants de TQG du LTNOB.

Concernant ces entretiens, dix enseignants sur l’échantillon total de vingt-cinq ont été interrogés
individuellement. Dans l’optique de trouver une réponse à notre première question (annexe 1).
Dans un deuxième temps, nous avons procédé à l’élaboration d’un questionnaire que nous avons
soumis aux vingt-cinq enseignants qui portaient sur l’apport des interactions dans ce groupe sur
leurs pratiques enseignantes, ainsi que les défis de cet espace d’échange (annexe 2).

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III. LES INSTRUMENTS DE MESURE

Selon Fortin et al. (1988), lorsque les objectifs de la recherche visent essentiellement à connaître
des faits relatifs aux sujets ou à des événements ou des situations, le questionnaire demeure
l'instrument privilégié. Le questionnaire présenté en annexe, a été conçu à partir des réponses
recueillies dans les entretiens passés avec les dix enseignants sélectionnés pour cette étape, aussi
nous avons pris en compte quelques éléments abordés dans la revue de littérature.

Il se divise en quatre parties: (1) utilisation personnelle des réseaux sociaux; (2) contenu des
échanges dans le groupe WhatsApp des enseignants; et (3) les freins à l’utilisation des réseaux
sociaux. Il s'agit d'un questionnaire structuré, ayant une douzaine de questions fermées et à choix
multiples, qui permet aux enseignants de clarifier leurs réponses. Ces questions offrent aux
enseignants des choix dichotomiques, multiples ou une série d'énoncés. Ce type de questionnaire
a été privilégié principalement parce qu'il répond aux exigences des objectifs poursuivis par
l'enquête et aussi pour faciliter la tâche des enseignants interrogés. De plus, les réponses seront
plus facilement comparables et la codification s'en trouvera simplifiée (Mayer & Ouellet, 1991).

Concernant les questions à réponses dichotomiques, les choix sont OUI et NON. Ce type de
questions est parfois nécessaire afin qu'il n'y ait pas d'ambiguïté face aux réponses et il est utilisé
pour l'analyse des connaissances et aussi lorsque les enseignants ont à répondre de leur conduite
actuelle à l'égard des réseaux sociaux. Pour les questions à choix multiple, des échelles de type
Likert en quatre points allant de très satisfait, satisfait, peu satisfait, insatisfait et très utile, utile,
peu utile, inutile et aussi en cinq points allant de totalement désaccord, en désaccord, neutre, en
accord, totalement en accord sont utilisés afin de dresser un portrait général de la perception des
enseignants face au groupe WhatsApp de leur département pédagogique.

III.1 La structure du questionnaire

Le questionnaire se structure en trois parties, soit l’utilisation personnelle des réseaux sociaux, le
contenu des échanges dans le groupe WhatsApp des enseignants, et les freins des enseignants
face à l’utilisation des réseaux sociaux. Certaines des questions s'inspirent de questionnaires déjà
existants et d'autres ont été créées pour les besoins de la recherche.

La première partie traite de l’utilisation personnelle des réseaux sociaux. Les questions tentent de
faire le portrait de l’enseignant par rapport à l’utilisation des réseaux sociaux en général et de
l’application WhatsApp en particulier. Les points suivants sont entre autres mis en lumière: la
fréquence d’interaction, les réseaux sociaux régulièrement utilisés par l'enseignant et la nature

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des documents qui y sont échangés. Certaines des questions ont été adaptées du questionnaire
développé par Danvoye (1994).

La seconde partie permet d’examiner le contenu des échanges dans le groupe WhatsApp des
enseignants. Les aspects personnels et professionnels sont touchés: la nature des échanges qu’il
effectue dans le groupe, sa perception des besoins professionnels que les l’interaction du groupe
arrive à satisfaire, son niveau de satisfaction par rapport à ces besoins professionnels dans son
expérience d'enseignant.

La dernière partie s'intéresse aux freins à l’utilisation des réseaux sociaux par les enseignants. Il
s'agit de recueillir des informations sur les éléments qui entravent l’utilisation des réseaux
sociaux.

III.2 Le traitement de données

En vue d'assurer la confidentialité des sujets, nous anonymons les questionnaires pour utiliser les
numéros plutôt que les noms des enseignants. Les données du questionnaire sont traitées à l'aide
du logiciel Excel. Ce logiciel permet de structurer les données exploitables et de rendre la lecture
de celles-ci plus facile.

III.3 Interprétation des résultats

Cette dernière étape consiste selon Clapier-Valladon (1980) à analyser les relations entre les
diverses composantes des réponses obtenue pour arriver à rejoindre le sens le plus profond et
cachée du phénomène étudié. Alors l'interprétation de l'analyse de cette recherche fera ressortir
l’influence (positive ou négative) de la contribution des interactions du groupe WhatsApp dans
l’amélioration des pratiques professionnelles des enseignants de TQG du LTNOB. Bien que les
résultats de cette analyse ne seront pas nécessairement généralisables, ils représentent néanmoins
un apport intéressant à la vérification des hypothèses posées.

Pour procéder à la vérification de ces hypothèses il nous revient de bâtir le modèle à partir
duquel nous allons opérationnaliser les variables qui en ressortent. Partant de notre question de
départ qui est celle de chercher à connaitre la contribution des interactions dans un groupe
WhatsApp dans l’amélioration des pratiques professionnelles des enseignants de TQG du
LTNOB. Nous sommes arrivés aux présupposés selon lesquels les déterminants de l’utilisation
des réseaux sociaux (un groupe WhatsApp) sont d’entretenir des liens et de partager des outils
entre collègues d’un même établissement (photos, messages, commentaires, applications
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ludiques...) d’une part. Et d’autre part, l’engagement des enseignants dans une telle plateforme
collaborative permettra l’émergence d’une intelligence collective à travers les échanges
pédagogiques, didactiques, disciplinaires et administratifs, contribuant ainsi à leur
développement professionnel. A ce moment nous ressortons les variables dites indépendante
(l’utilisation des réseaux sociaux) et dépendante (développement des pratiques
professionnelles). Ainsi, c’est dans le tableau suivant que la variable indépendante va nous
permettre de rentrer dans l’opérationnalisation proprement dites à travers ses dimensions, ses
composantes et ses indicateurs.

Le prochain chapitre fait la présentation et la discussion des résultats recueillis grâce aux
analyses. Pour faciliter la lecture de ces résultats, les données ont été exprimées en pourcentage
et présentées sous forme de graphiques et de tableaux.

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Tableau 2 : Opérationnalisation de la variable indépendante

Variable Dimensions Composantes Indicateurs Questions


indépendante posées
Fréquence Nombre de fois Quelle est votre
d’utilisation par jour ou par fréquence
d’utilisation des
v semaine réseaux sociaux
Utilisation Statut Niveau Comment vous
personnelle d’utilisation vous situez par
d’utilisateur
des réseaux rapport à
l’utilisation des
sociaux réseaux sociaux ?
Types de réseaux Noms du réseau Quels réseaux
sociaux utilisé social sociaux utilisez-
vous
régulièrement ?

?
Participation dans Interagissez-
le groupe vous dans le
L’utilisatio groupe
WhatsApp des
n des enseignants de
TQG du
réseaux LTNOB ?
Activités sur le Actions menées Que faites-
sociaux groupe sur le groupe vous lorsque
Contenu des vous allez sur
le groupe
échanges WhatsApp des
dans le enseignants de
groupe TQG du
WhatsApp LTNOB ?
des Conformité des Type de contenu Pensez-vous
enseignants échanges avec la échangé que les
échanges qui
profession ont lieu dans le
enseignante groupe
WhatsApp des
TQG sont
conforme à vos
besoins
professionnels ?
Niveau de Type de Quel est votre
satisfaction des réponses niveau de
satisfaction par
échanges sur le apportées rapport à vos
plan besoins
professionnel professionnels?
Les freins liés Freins liés à Difficultés Quels sont les
freins liés à
à l’utilisation l’utilisation de éprouvées
l’utilisation de
WhatsApp
des réseaux WhatsApp par
les enseignants
sociaux de TQG du
LTNOB ?

Page 33 sur 44
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSION

Après avoir présenté la méthodologie de notre recherche, nous allons désormais mettre en
perspective les résultats recueillis par notre étude à travers l’opérationnalisation de la variable
indépendante (l’utilisation des réseaux sociaux) que nous avons ressorti. Ainsi nous
commençons par une présentation des résultats avant d’aborder la discussion qui en découle.
Cette discussion est axée essentiellement sur le type de messages échangés dans le groupe et sur
la conformité des interactions du groupe avec les besoins professionnels des enseignants du
groupe. Enfin, cette partie se termine par la mise en exergue des difficultés que les membres du
groupe rencontrent dans le cadre de l’utilisation de l’application WhatsApp comme moyen de
collaboration et de formation.

I. PRESENTATION DES RESULTATS


Les résultats de notre étude seront présentés en deux temps. Premièrement, nous répondons à la
première question de recherche sur les déterminants de l’utilisation du groupe WhatsApp des
enseignants de TQG du LTNOB. Deuxièmement, nous répondons également à la question de
l’influence de ces déterminants sur leurs pratiques professionnelles

I.1 Les déterminants de l’utilisation du groupe WhatsApp par les enseignants de TQG du
LTNOB
Sur les dix enseignants interrogés, dont sept (7) hommes et trois (3) femmes, à partir du guide
d’entretien élaboré5 pour répondre à la première question, nous avons recueilli les résultats que
nous présentons dans le tableau suivant :

Tableau 2 : Les déterminants de l’utilisation du Groupe WhatsApp par les enseignants de
Déterminants de l’utilisation du groupe WhatsApp
par les enseignants de TQG du LTNOB
Interaction Pédagogique
Interaction Didactique
Interaction Relationnel
Interactions Administratif
Savoirs Disciplinaires
Autres
TQG du LTNOB.

5
Voir guide d’entretien en annexe
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Comme indiqué sur le tableau 2, les éléments qui déterminent l’utilisation du groupe WhatsApp
par les enseignants de TQG du LTNOB sont étroitement liés aux défis rencontrés dans la carrière
enseignante. En effet, ils concernent essentiellement les aspects pédagogiques, didactiques,
relationnels et administratifs. Les participants à cette étude ont également partagé des pages web
qu'ils trouvent utiles pour développer le contenu notionnel à enseigner.

I.2 L’influence des déterminants de l’utilisation du groupe WhatsApp sur les pratiques
professionnelles des enseignants de TQG du LTNOB

Pour montrer l’influence des déterminants de l’utilisation du groupe WhatsApp sur les pratiques
professionnelles des enseignants de TQG du LTNOB nous avons d’abord procédé à un examen
statistique des messages partagés dans le groupe selon leur type, ensuite nous avons procédé à
une analyse de ces différents déterminants pour ressortir leur pourcentage d’influence dans les
interactions du groupe. En examinant l’ensemble des messages partagés par les membres du
groupe WhatsApp, entre octobre 2019 et mars 2022, nous sommes arrivés au constat que 2564
messages au total ont été échangés. Les détails de ces messages, selon leurs types, sont contenus
dans le tableau 3 :
- Les textes SMS ont été envoyés le plus souvent avec un pourcentage de 55,6%.
- Les fichiers attachés (documents Microsoft Office et PDF) et les images viennent en
deuxième et troisième rangs avec 18,17% et 10,63% respectivement.
- Les autres messages ont été sous forme de vidéo, d’emoji ou d’audio.

Tableau 3 : Répartition des messages partagés dans le groupe selon leur type

Type de messages partagés %


Messages textes SMS 55,6
Documents Microsoft Office et PDF 18,17
Message images 10,63
Messages vidéos 7,2
Messages en emoji 4,1
Messages audios 4,3
TOTAL 100
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Figure 2 : Repartition des messages partagés dans le groupe selon leur type
Messages en emoji Messages audios
Messages vidéos

Message images

Documents Microsoft Office et Messages textes SMS


PDF

Messages textes SMS Documents Microsoft Office et PDF Message images


Messages vidéos Messages en emoji Messages audios

L’analyse des résultats a révélé (Graphique 1) que le message écrit constitue le moyen le plus
facile pour poser des questions ou demander de l’aide. Il permet aussi des réponses instantanées
et des commentaires immédiats.

Après avoir examiné la nature des messages qui sont échangés dans le groupe WhatsApp, nous
nous sommes focalisés sur les objets et les sujets qui y sont abordés, et qui sont représentatifs
des interactions entre les enseignants. Ainsi l’analyse minutieuse des contenus de ses différents
types de messages échangés dans le groupe est présentée dans tableau 4 et le graphique 2
suivant :
Tableau 4 : Répartition des interactions entre les enseignants selon leur objet

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