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Résumé des chapitres


DÉCOUVRIR

L'œuvre en images

RENCONTRER
Chapitre I : La Vesphalie, le paradis
Michel Delon parle de
Candide Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes
APPROFONDIR pour le jeune Candide, docile et ingénu. Le baron de
Genèse de Candide
Thunder-ten-tronckh, l’« un des plus puissants seigneurs de
L'écriture du conte
la Vestphalie », et probablement son oncle, l’a accueilli dans
Résumé des chapitres

La réception de l'œuvre et


un château protégé et clos, qui fait rempart à toute violence
sa modernité
extérieure. Candide est secrètement amoureux de
Extraits
Cunégonde, la fille du baron et de la baronne. La félicité est
absolue, jusqu’au drame : Candide et Cunégonde sont surpris
par le baron dans leurs ébats, Candide est chassé du paradis,
et l’aventure commence. Candide n’aura de cesse de
retrouver Cunégonde, objet d’une quête qui le révélera peu à
peu à lui-même.
À travers les yeux de Candide, le château protecteur renvoie à
un âge d’or où l’abondance et l’équilibre apparents
dispensent d’une réflexion plus aboutie que la philosophie
de Pangloss, précepteur de la maison. Ce paradis se révèle
cependant artificiel : l’exclusion du héros ouvre la boîte de
Pandore, et l’idéologie qui animait cet univers ne résiste pas
longtemps aux tempêtes.
Voltaire inscrit d’emblée le conte dans une référence
commune qu’il va s’appliquer à déconstruire à travers un
voyage où le héros se trouve successivement confronté à
tous les malheurs du monde, puis aux turpitudes de l’âme
humaine.

Chapitre II

Seul et désemparé, Candide rencontre dans la ville voisine de


Valdbergho!-trarbk-dikdor!, à la porte d’un cabaret, deux
recruteurs de l’armée du roi des Bulgares qui l’enrôlent
aussitôt, au seul motif que Candide mesure « cinq pieds cinq
pouces de haut ». Après des débuts di!iciles, Candide, peu au
fait des usages militaires, déserte avant d’être rattrapé et
conduit au cachot. Un choix lui est o!ert : « être fustigé
trente-six fois par tout le régiment, ou recevoir à la fois douze
balles de plomb dans la cervelle ». Candide choisit le fouet,
puis les balles, avant d’être sauvé par le roi des Bulgares,
sensible à ce jeune métaphysicien « fort ignorant des choses
de ce monde ».

Chapitre III : En Hollande, la guerre

Candide, séduit dans un premier temps par le spectacle de la


bataille, se met à trembler devant ce qui, à ses yeux, devient
vite une « boucherie héroïque » qui conduit le héros à se
cacher avant de s’enfuir en enjambant les cadavres. Il arrive
en Hollande, tente de mendier pour manger, et rencontre,
après quelques échanges malheureux sur la religion,
l’anabaptiste Jacques qui le nourrit et lui propose un travail
dans une manufacture d’éto!es. Il va croiser « un gueux tout
couvert de pustules »…
C’est avec une ironie grinçante que Voltaire propose une
représentation de la guerre qui dénonce la brutalité et
l’inconséquence militaires, tout autant que le désastre d’un
système de pensée en total décalage avec le monde qu'il
tente d'expliquer. Le sujet est d’actualité, alors même que la
guerre de Sept Ans (1756-1763) fait rage en Europe et dans les
colonies d’Amérique du Nord : les dommages humains
considérables conduiront à une réorganisation des forces en
présence.

Chapitre IV

Le « gueux tout couvert de pustules » se révèle être Pangloss,


à bout de forces, malade de la vérole et dans l’incapacité de
se soigner. Il informe Candide de la destruction du château
après son départ, de la mort du baron, de la baronne, de leur
fils, et, surtout, de Cunégonde. Le paradis n’est plus. Candide
s’interroge : « Ah ! Meilleur des mondes, où êtes-vous ? », tout
en restant fidèle aux certitudes de Pangloss qui s’évertue à
justifier jusqu’à la vérole qui le tue. Jacques, le bon
anabaptiste, parvient à guérir Pangloss et le prend avec
Candide à son service.
Ils embarquent ensemble pour Lisbonne et a!rontent une
terrible tempête à l’approche du port. L’optimisme du
philosophe est confronté à l’épreuve des faits. Les
personnages s’obstinent cependant, ce n’est que le début du
voyage…

Chapitre V : Lisbonne, au nom de Dieu

Les catastrophes s’enchaînent : la tempête anéantit le


vaisseau et ses passagers ; l’anabaptiste Jacques périt d’avoir
aidé un matelot qui le laisse se noyer. Seuls Pangloss et
Candide survivent, pour être aussitôt exposés au
tremblement de terre qui détruit Lisbonne et écrase ses
trente mille habitants. « Quelle peut être la raison su!isante
de ce phénomène ? » s’interroge Pangloss.
Voltaire met en scène le tremblement de terre de Lisbonne
survenu le 1er novembre 1755 : l’événement bouleverse
profondément les mentalités. Capitale d’un pays réputé pour
sa foi catholique, Lisbonne ne semblait pas mériter ce
châtiment. Pourquoi une pareille catastrophe le jour d’une
fête catholique ? La philosophie du XVIIIe siècle ne s'explique
pas une telle manifestation de colère divine. L’Inquisition
s’acharne, en vain, à chercher des coupables.

Chapitre VI

Afin d’empêcher les tremblements de terre, des hommes


sont brûlés pour des raisons absurdes ; Pangloss et Candide
sont proches de subir un sort identique : Pangloss est pendu,
et Candide, fouetté. Cette cérémonie n’empêche en rien un
nouveau séisme, le soir même. Une parodie de raisonnement
tente d’enchaîner les liens de cause à e!et. Mais Candide
s’interroge : dans un grand désarroi, il voit s’ébranler ses
certitudes…

Chapitre VII : En mer, l’art du récit

Candide est sauvé par une vieille femme, personnage


symbolique qui revient plusieurs fois au cours du voyage.
Comme l’anabaptiste, la vieille lui permet de se soigner, de se
nourrir et de s’habiller. Elle le conduit vers une jeune fille,
que Candide dévoile : « Quel moment ! Quelle surprise ! Il
croit voir mademoiselle Cunégonde, il la voyait en e!et,
c’était elle-même ». Coup de théâtre ! Ce ne sera pas le
dernier puisqu’à la logique de causalité de Pangloss, la
narration oppose la surprise et le retour de personnages qui
semblaient, a priori, écartés du périple. Le désastre du
château est raconté une seconde fois par Cunégonde ; récit
enchâssé qui laisse entrevoir une autre histoire, parallèle à
celle suivie par le lecteur depuis le chapitre II.
Le conte s’inscrit dans une tradition qui emprunte à la fois au
roman d’apprentissage, au récit initiatique, sentimental,
comique… Voltaire s’inspire de ces traditions, pour les
détourner doublement : non seulement il les parodie mais il
les récupère pour élaborer une pensée philosophique.
L’auteur joue aussi en virtuose des procédés narratifs par le
biais des ellipses, des récits enchâssés, des changements de
perspective qui confèrent à la narration une densité de
contenu et une liberté de ton.

Chapitre VIII

Cunégonde se lance dans un récit aux nombreuses


péripéties : suite à l’attaque du château, elle tombe sous le
joug d’un capitaine bulgare qui la revend à un trafiquant, Don
Issachar. Celui-ci la partage depuis six mois avec le grand
inquisiteur. Ces malheurs en série la conduisent à remettre
en cause la philosophie de Pangloss.

Chapitre IX

Don Issachar n’apprécie guère la présence de Candide et la


perspective d’un second rival : il le menace d’un poignard ;
Candide brandit une épée et abat son adversaire.
L’inquisiteur surgit ; Candide commence à raisonner, l’épée à
la main et tue l’inquisiteur. Pour une nature si peu
belliqueuse, c’est là un changement radical. Candide
s’explique : « Ma belle demoiselle, […] quand on est
amoureux, jaloux et fouetté par l’Inquisition, on ne se connaît
plus ». La vieille les exhorte à l’action et ils s’éloignent sur des
chevaux andalous avant l’arrivée de la Sainte-Hermandad, la
police régionale. Ils gagnent alors la ville d’Avacena dans les
montagnes de la Sierra Morena.

Chapitre X

Les dernières richesses de Cunégonde ont été volées ; le trio


est dans l’embarras : « Quel parti prendre ? », s’interroge
Candide. Ils vendent l’un des trois chevaux et arrivent à
Cadix. Une flotte s’apprête à partir pour le Paraguay afin de
combattre des révérends pères jésuites : Candide convainc le
général de ses compétences militaires et devient capitaine
d’un équipage. Cunégonde, la vieille, et deux valets
embarquent, avec deux chevaux, pour le Nouveau Monde,
avec l’espoir que celui-là sera meilleur. L’espace est clos ; le
temps est alors au récit : la vieille raconte son histoire.

Chapitre XI : En mer, le malheur des femmes

Fille du pape Urbain X et de la princesse de Palestrine, la


vieille déroule son histoire sur le mode superlatif : palais,
robes, talents, grâces… tout surpasse en beauté l’univers de
référence de Candide et Cunégonde, le château de Thunder-
ten-tronckh. L’avenir s’annonçait radieux, porté par un
mariage prévu avec le prince souverain de Massa Carrara. À
cette perspective idyllique répond une chute brutale : le
fiancé meurt, un corsaire attaque, et elle est capturée avec sa
mère. L’arrivée au Maroc assombrit davantage encore le
tableau : les combattants s’opposent et se disputent le butin,
entraînant la mort de la princesse et de tous les prisonniers, à
l’exception de la vieille, laissée pour morte.
Non seulement la fidélité aux prières ne prémunit pas contre
les pires horreurs, mais le récit souligne encore l’injustice et
le malheur que subissent les femmes. Asservies aux hommes,
éloignées des fonctions sociales, volontiers tenues
responsables des misères humaines, elles peinent à exister.
Quelques années avant la Révolution française, Voltaire
s’interroge sur la place des femmes dans la société.

Chapitre XII

La vieille poursuit un récit qui propose une vision


extrêmement sombre de la nature humaine. Elle survit à la
peste et, vendue comme esclave, passe, au fil des
transactions, de Tunis à Tripoli, d’Alexandrie à Smyrne, de
Constantinople à Moscou. Elle y perd une fesse en pleine
famine, sacrifiée pour satisfaire les soldats turcs. Devenue la
servante de Don Issachar, elle rencontre alors Cunégonde.
Trahison, anthropophagie, suicide sont abordés dans ce
périple vers le Nouveau Monde : autant de questions
débattues au XVIIIe siècle. L’ironie de la narration favorise la
construction d’une distance critique.

Chapitre XIII

L’histoire de la vieille fait école, et le vaisseau avance au fil du


récit des voyageurs. Ils arrivent finalement à Buenos Aires, et
y rencontrent le gouverneur qui s’empresse de demander
Cunégonde en mariage. La vieille encourage cette dernière à
accepter « d’épouser monsieur le gouverneur et de faire la
fortune de monsieur le capitaine Candide ». Mais le passé les
rattrape, et ils risquent la mort pour avoir tué le grand
inquisiteur. Candide fuit, Cunégonde reste ; leur chemin se
sépare pour la deuxième fois.

Chapitre XIV

Candide est accompagné dans sa fuite par un valet nommé


Cacambo. « Il avait été enfant de chœur, sacristain, matelot,
moine, facteur, soldat, laquais » : voilà un compagnon de
choix pour un Candide en pleine évolution. Homme d’action
plein d’allant, il encourage son maître : « quand on n’a pas
son compte dans un monde, on le trouve dans un autre ». Au
Paraguay, chez les jésuites, Candide reconnaît dans le
commandant le frère de Cunégonde, le fils du baron,
miraculeusement rescapé du massacre du château.

Chapitre XV

Le fils du baron raconte – C’est la troisième fois pour le


lecteur – l’invasion du château par l’armée bulgare et
comment, tenu pour mort, il fut sauvé par un jésuite. Les
retrouvailles se déroulent sous les meilleurs auspices, le
baron qualifiant Candide de « frère » et de « sauveur ». Les
relations se dégradent cependant lorsque Candide fait part
de son souhait d’épouser Cunégonde : fidèle aux valeurs
familiales, le baron refuse catégoriquement, car Candide n’a
pas les quartiers de noblesse requis. Candide tente
d’argumenter et de défendre l’attachement de Cunégonde à
son égard, mais, devant l’obstination du baron, il n’a d’autre
choix que de le tuer. Habillés en jésuites, Candide et
Cacambo parviennent à s’enfuir.

Chapitre XVI : Au Pays des Oreillons, Images de l’autre

Tout inquiète en terre inconnue, tout particulièrement


« l'autre », menaçant par son étrangeté, soupçonné de
mœurs barbares. Candide abat deux singes à la poursuite de
deux femmes nues… Il s'agit semble-t-il de leurs amants !
Candide et Cacambo sont ligotés pendant leur sommeil et
vont être mangés par les habitants des lieux, les Oreillons,
qui les prennent pour des Jésuites. L'agressivité contre les
Jésuites qui les ont dépossédés de leur territoire tombera
dès qu'il sera clair que Candide n'est pas jésuite : ils seront
dès lors traités avec tous les égards.
Là où jusqu'alors les Européens voyaient des "sauvages", le
siècle des Lumières veut voir des êtres humains, égaux en
droit quelle que soit leur race. Aussi n'est-ce pas sans ironie
que Voltaire décrit ici les mœurs les plus extrêmes
fantasmées par les Européens, de l'anthropophagie à la
zoophilie.

Chapitre XVII

L’Eldorado est découvert par Candide et Cacambo au hasard


de ce périple en Amérique du Sud. Les expériences
douloureuses du Nouveau Monde ont convaincu Cacambo de
retourner en Europe, mais les deux protagonistes n’ont
d’autres choix que de poursuivre leur route, et s’embarquent
à l’aventure dans une petite barque en se recommandant à la
Providence. Le canot finit par se fracasser contre des écueils
qui ouvrent la porte de l’Eldorado : « C’est probablement le
pays où tout va bien ; car il faut absolument qu’il y en ait un
de cette espèce », espère Candide.

Chapitre XVIII : L'Eldorado, utopie et société idéale

Pas de cour de justice, de parlement, ni de prison dans ce


pays, mais un palais des sciences, des libertés individuelles
reconnues, avec interdiction, pour les habitants, de sortir de
ce royaume. Candide et Cacambo décident pourtant d’en
partir, parce que Cunégonde manque à l’un d’eux, et que la
richesse leur ouvre des perspectives.. Une machine est
spécialement construite pour les conduire de l’autre côté des
montagnes, accompagnés de cent moutons chargés de
vivres, de présents, d’or et de pierreries.
L’Eldorado tient une place essentielle dans le conte, puisqu’il
en marque le milieu, à la fois point d’aboutissement d’un
parcours et point de départ du voyage de retour : Candide
découvre un autre modèle de gouvernement et de bonheur
qui se substitue au château initial. Cependant, le lieu, aussi
doré soit-il, ne comble pas toutes les attentes. Entre utopie et
construction politique, il reste du chemin à parcourir pour
créer son propre jardin : la société idéale est un sujet
d’interrogation majeur du XVIIIe siècle.

Chapitre XIX : Le Surinam, l’esclavage

Candide et Cacambo quittent l’Eldorado chargés d’or et de


rêves. Mais ils perdent vite leurs richesses et doivent
renoncer à s’acheter un royaume. Aux abords du Surinam, la
rencontre avec un esclave noir dans un état pitoyable achève
de leur enlever leurs illusions. On l’a amputé de la main
droite et de la jambe gauche : « c’est à ce prix que vous
mangez du sucre en Europe ».
Ce violent réquisitoire contre l’esclavage s’inscrit dans un
vaste mouvement d’opinion qui dénonce cette pratique. Il
faudra, en France, attendre 1848 pour que l’esclavage soit
définitivement aboli.

Chapitre XX : Buenos-Aires, Mal physique, mal moral

Candide a chargé Cacambo de passer à Buenos Aires pour


racheter Cunégonde et la vieille, tandis qu'il se rend
directement à Venise. Désespéré par le vol de ses dernières
richesses, il décide d’emmener avec lui l’homme le plus
malheureux de la province. Il choisit, parmi une foule de
prétendants, le philosophe Martin. Tandis que le vaisseau
vogue vers Bordeaux, les deux compagnons de voyage
discutent quinze jours durant, du mal physique et du mal
moral. Le combat naval qui s’achève par le naufrage du
bateau pirate qui a volé tous les biens de Candide alimente
leurs débats : s’il punit l’immoralité du capitaine, il engloutit
dans le même temps des centaines d’innocents. Ironie du
sort : seul un mouton en réchappe !
Le mal est partout : cruauté des hommes, injustice de la
religion, désastre naturel, incohérence politique. La question
du mal, en étroite relation avec la question de Dieu, alimente
toute la réflexion philosophique du XVIIIe siècle.

Chapitre XXI

Aux abords des côtes françaises, Candide expose son projet :


rejoindre Venise depuis Bordeaux. Nulle curiosité de sa part
après un mois passé dans l’Eldorado, d’autant que les
commentaires de Martin sur les Français sont sans appel.
Candide veut atteindre l’Italie pour y attendre Cunégonde ;
Martin accepte de le suivre pour son argent. La fin du voyage
est l’occasion de questions de Candide à Martin sur la
pérennité du mal et sur la possibilité du bien. Son
raisonnement s’a!ine : il est question en dernier lieu du libre
arbitre.

Chapitre XXII : Paris, jeux de société

Candide et Martin se rendent finalement à Paris. Voltaire met


en scène une satire de la vie parisienne en évoquant
successivement l’absence de reconnaissance sociale dont
sou!rent les actrices, la cruauté des critiques, les jeux
d’argent et la perfidie des conversations mondaines :
« d’abord du silence, ensuite un bruit de paroles qu’on ne
distingue point, puis des plaisanteries dont la plupart sont
insipides, de fausses nouvelles, de mauvais raisonnements,
un peu de politique et beaucoup de médisance ». Tout au
long du chapitre, Candide est trompé ; il part finalement pour
Dieppe puis Portsmouth sans renoncer à rejoindre un jour
Venise.
Le Paris présenté est futile et superficiel, mondain et
trompeur. Le jeu y occupe une place de choix, en relation
avec une société des Lumières où les jeux d’argent, licites ou
illicites, ont envahi l’espace urbain et gagné toutes les
couches de la société. Les formes en sont variées : cabarets et
billards, académies tolérées et tripots clandestins, bureaux
de loterie… Rien à voir avec le Paris populaire que mettra en
scène la littérature du XIXe siècle.

Chapitre XXIII

Sur fond d’explication de la guerre qui oppose à grands frais


les armées anglaise et française pour une terre canadienne
fort éloignée, l’arrivée à Portsmouth coïncide avec
l’exécution d’un amiral qui bouleverse Candide : l’homme
périt de n’avoir pas provoqué assez de morts en a!rontant
l’ennemi. Candide refuse de descendre du navire et arrange
au plus vite un départ pour Venise, toujours conduit par le
désir de retrouver Cunégonde.

Chapitre XXIV

Cacambo et Cunégonde ne sont pas au rendez-vous vénitien,


et Candide sombre dans la mélancolie, prêt à succomber au
pessimisme de Martin : « Que vous avez raison, mon cher
Martin ! Tout n’est qu’illusion et calamité. » Les idées
sombres ne résistent pas, cependant, à la vision plaisante
d’un moine théatin, frère Giroflée, avec une fille à son bras.
Celle-ci se révèle être Paquette, la servante du château de
Thunder-ten-tronckh. Derrière l’image du couple amoureux,
se cache la sordide histoire d’un moine défroqué et d’une
misérable prostituée, ravagée par la maladie. Candide
s’obstine toutefois à croire à l’amour et continue à attendre
un improbable retour de Cunégonde.

Chapitre XXV : Venise, masques et carnaval : l'inversion des valeurs

Le seigneur vénitien, Pococurante, « un homme qui n’a


jamais eu de chagrin », retient l’attention de Candide et de
Martin. Il passe en revue la peinture, la musique, l’opéra, la
littérature, la poésie, les sciences, le théâtre, la philosophie,
les jardins… L’homme est revenu de tout : l’opéra ? Des
chansons ridicules ! Un concerto ? Du bruit qui fatigue tout le
monde ! Homère ? Rien que des batailles ! Candide
s’interroge : peut-il y avoir du plaisir à n’avoir pas de plaisir ?
Ville de carnaval, Venise est la ville de l’inversion des valeurs.
Voltaire en fait un décor de choix pour un personnage blasé,
un anti-Casanova dans une ville multiforme, singulière et
inattendue.

Chapitre XXVI : Venise, pouvoir et rois déchus

Cacambo surgit brusquement au cours d’un dîner et révèle


que Cunégonde se trouve à Constantinople : lui-même est
esclave et exhorte Candide à se tenir prêt au départ. Ce
rebondissement n’est pas la seule surprise d’un épisode
mystérieux, au cœur du carnaval de Venise qui inverse les
rôles entre maîtres et valets. Les six compagnons de Candide
et de Martin lors de ce dîner se révèlent être des rois déchus
qui narrent tour à tour leur parcours malheureux : le sultan
Achmet III, Ivan, empereur de toutes les Russies, le roi
d’Angleterre, Charles-Edouard, deux rois des Polaques et,
enfin, Théodore, roi de Corse. Tous sont venus à Venise pour
le Carnaval, et tous sont déchus de leur pouvoir.
Voltaire convoque ici des figures historiques qui incarnent la
vanité et le caractère éphémère du pouvoir : l’épisode
participe de la réflexion politique du philosophe sur la notion
de gouvernement qui constitue l’un des fils conducteurs de
Candide, bien sûr, mais aussi du Dictionnaire philosophique.
Du système hiérarchique aristocratique qui règne au château
dont Candide est exclu, à l’organisation communautaire du
jardin dont le baron est chassé, c’est une réflexion sur la
place de l’individu dans le système qui le gouverne et
l’émergence de l’homme social qui se déploie.

Chapitre XXVII

En route vers Constantinople, Cacambo décrit la situation de


Cunégonde : esclave dans la maison d’un ancien souverain
sur le rivage de la Propontide, « chez un prince qui a très peu
d’écuelles », « elle est devenue horriblement laide ». Candide
se soucie peu de cette évolution, mais s’interroge sur l’usage
de la fortune, dilapidée selon un schéma désormais classique
dans le conte : rachat de la personne humaine, piraterie,
errance, esclavage. Cacambo est racheté par Candide, et le
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