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Chapitre1: Introduction aux réseaux

I. Définitions
Réseau
Un réseau est l'interconnexion de systèmes capables de communiquer entre eux, pour s'envoyer des
informations ou pour proposer des services.
Cette définition est très générale et touche aussi bien les réseaux informatiques, que les réseaux de
téléphones mobiles ou même les réseaux sociaux, bien plus anciens que les réseaux informatiques...

Réseau informatique
C’est un ensemble d’ordinateurs (ou de périphérique) connectés entre eux par un média de transmission, et
échangeant des informations sous forme de données numériques (valeurs binaires).
On appelle aussi réseau le système permettant l’interconnexion des équipements informatiques

II. Historique des réseaux informatiques.


 1946: création du premier ordinateur « moderne » suivant l'architecture John von Neumann (suite à
un travail collaboratif sur l'EDVAC) qui pose la base des ordinateurs actuels procéduraux.
 1956: création du premier modem, permettant la communication entre deux ordinateurs en
utilisant la ligne téléphonique. Les modems ont évolués depuis, permettant des vitesses de
transfert de plus en plus grandes, mais le principe initial est toujours le même qu'en 1956.
 1969: création d'ARPANET, réseau reliant quatre ordinateurs sur le territoire américain.
L'objectif initial était la mise en place d'un système de communication entre ordinateurs pour la
protection du sol américain contre les attaques potentielles de l'ex-URSS.
 1980: le premier IBM-PC est mis sur le marché. Rapidement, les entreprises s'équipent, puis les
particuliers. L'offre en matière de communication inter-systèmes explose avec l'arrivée de réseaux
locaux de communication basés sur des serveurs spécialisés, le plus souvent sous Novell Netware
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 1993: le CERN (Centre Européen de Recherche Nucléaire) pose les bases de l'Internet actuel, sous
forme d'une architecture client-serveur distribuée. C'est un tournant des réseaux où le point central
n'est plus l'évolution des techniques de transmission, mais ce qu'il est possible de faire avec ces
réseaux, dans une orientation « client ».
 Actuellement, le nombre de systèmes connectés est de l’ordre de milliards de machines (systèmes
connectés en continu à Internet), et d'Internautes (connexions par un fournisseur d'accès, de
manière temporaire).

III. Rôles des réseaux


1. Objectifs techniques.
 Le partage de ressources.
C'est le partage des ressources issues d'une source unique, donc facilement modifiable, pour l'ensemble des
utilisateurs. Cela facilite grandement la tâche de diffusion des informations au sein d'une entreprise ou
d'une petite structure.
 La fiabilité.
Les données peuvent être distribuées entre les différents systèmes interconnectés, et la sauvegarde
automatique entre plusieurs systèmes en est grandement facilitée, permettant une plus grande garantie de la
fiabilité en cas de panne d'un des systèmes.
En cas de panne, l'échange du poste client permet la reprise rapide de l'activité, et évite la perte de données
importantes. La réparation n'est plus alors soumise à des contraintes temporelles serrées.
 L'aspect financier.
Il devient possible de partager des ressources « onéreuses » entre plusieurs postes client, réduisant ainsi
le besoin en investissement coûteux pour chaque poste(par exemple une imprimante réseau). Les
consommables sont également moins nombreux, donc le coût des stocks est amoindri.

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L'amélioration de la fiabilité, en faisant baisser les temps d'inactivité et en garantissant les données
stratégiques de l'entreprise joue également un rôle important pour réduire les charges financières.

2. Objectifs utilisateurs.
 La communication.
C'est la partie qui intéresse le plus les utilisateurs: la messagerie (indispensable à l'heure actuelle), la
visioconférence (qui émerge avec l'avènement des réseaux à haut débit), la téléphonie mobile (réseaux 3G),
les groupes d'intérêts (bourse, blogs...).
 Les services.
Les services sont désormais utilisés de manière courante par les utilisateurs, sans même s'en rendre
compte. Nous trouvons dans ces services l'accès à l'information (recherches, services bancaires, cours en
ligne...), les journaux électroniques, les bibliothèques en ligne (Wikipédia par exemple), les jeux en
ligne, la radio, la télévision à la demande...
.
La plus grande source d'information le World Wide Web, qui est le réseau des réseaux. C'est
l'interconnexion de centaines de milliers de réseaux en un tout unique accessible depuis n'importe quel
ordinateur à travers un fournisseur d'accès (FAI) ou une connexion spécialisée.

IV.Les différents types de réseaux.


1. Les quatre grands types de réseau.
Les réseaux, classés suivant leur étendue géographique, peuvent être classés en quatre types :

 Les PAN (Personnal Area Network) qui sont des réseaux personnels, à l'intérieur d'un
domicile, et qui regroupent en général très peu de machine derrière un modem-routeur pour l'accès
à Internet.
 Les LAN (Local Area Network) qui regroupent l'ensemble des réseaux locaux au sein des
entreprises, des administrations sur des distances allant de quelques mètres à quelques
centaines de mètres et peuvent regrouper plusieurs centaines de machines .
 Les MAN (Metropolitan Area Network) sont des réseaux métropolitains qui s'étendent sur
l'étendue géographique d'une ville, et qui correspondent à l'interconnexion de réseaux locaux sur
des distances de quelques kilomètres.
 Les WAN (Wide Area Network) sont les réseaux à longue distance, pouvant couvrir de
plusieurs centaines à plusieurs milliers de kilomètres. La transmission des données n'est plus
confiée à un support physique, mais à un maillage de systèmes (commutateurs) permettant la
communication entre deux points. Internet est un exemple de WAN, en interconnectant les réseaux
locaux sur des distances à l'échelle de la planète

2. Fonctionnement des réseaux locaux (PAN, LAN)


La transmission des données se fait sur un support unique, auquel a accès l'ensemble des machines du
réseau. La transmission se fait par diffusion: lorsqu'un ordinateur souhaite émettre des données, il utilise le
mode de diffusion générale qui comporte les données, l'adresse de l'émetteur, l'adresse du destinataire. Le
message est envoyé à tous les postes, et celui concerné par le message va utiliser le message en
reconnaissant son adresse comme étant celle du destinataire.
Les débits des réseaux locaux s'étalent entre 1 Mbits/s à plus de 1 Gbits/s.
La valeur classique pour les réseaux locaux est actuellement de 100 Mbits/s, avec une évolution vers 1
Gbits/s. Les délais de transmission sur ces réseaux est donc très court.

3. Topologie des réseaux locaux.


Les réseaux locaux peuvent se présenter suivant plusieurs topologies,
 La topologie en bus : Cette structure, connectant tous les systèmes sur la même ligne à l'aide de
« T » qui permettent la dérivation du signal vers la carte réseau. La ligne de transmission, souvent
un câble coaxial fin doit être fermé de chaque coté par un bouchon.
Une version « plus moderne » basée sur le même principe est la transmission par fibre optique qui permet
la connexion de plusieurs systèmes à moyenne distance avec des débits élevés.
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Fig.1 : topologie en bus

 La topologie en anneau : La topologie en anneau (Token Ring d'IBM) est une des premières
apparues, mais tend à disparaître au profit des topologies en étoile.

Fig.2 : topologie en anneau

 La topologie en étoile : C'est la topologie la plus répandue en entreprise et pour les réseaux
personnels.

Fig.3 : topologie en étoile

 L'espace sans fil : L'essor des communications sans fil et la baisse du prix des équipements permet
à cette nouvelle technologie de prendre une part de plus en plus importante dans les réseaux. Elle
permet de se passer du support physique de connexion qu'est le fil, et permet de raccorder
des équipement portables de nouvelle génération (Assistants personnels, ordinateurs portables...)

Fig.4 : topologie sans fil

 Mélange de topologies : Il est également possible au sein d'un réseau local de disposer de
plusieurs des topologies précédentes, avec des équipement spécialisés dans le cas d'utilisation de
normes différentes de fonctionnement de chacune des branches.

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Fig.5 : topologie hybride

4. Réseaux métropolitains (MAN)


Le fonctionnement d'un MAN est identique à celui des réseaux locaux (LAN).

5. Réseaux étendus (WAN)


L'architecture n'est plus la même que pour les LAN ou les MAN. Les ordinateurs sont indépendants, où les
réseaux locaux constituent les extrémités de la connexion.
La transmission entre ces réseaux n'est plus laissée à la charge des liaisons physiques, mais d'un sous-
réseau de communication constitué de commutateurs et de routeurs qui créent un maillage actif entre les
deux extrémités de la connexion. Le mode de transmission est donc le point à point.
Chaque commutateur ou système actif possède une capacité de réflexion pour trouver le chemin optimal
vers la cible, et agir en conséquence. Il dispose de nombreux ports, avec pour chacun la liste des
destinations qui peuvent être desservies, et permet donc un choix pertinent de la route à suivre pour
atteindre le destinataire.
Ces systèmes, redondants, permettent également de se reconfigurer en cas de panne ou de surcharge du
réseau pour trouver un autre chemin vers la cible.

V. Fonctionnement théorique d'un réseau.


1. Notion de couches
Les réseaux, tout comme les autres systèmes ouverts, fonctionnent sur le principe de couches. Chaque
couche offre un service à la couche de niveau supérieur, en fonction de son rôle.
Une couche de niveau n d'un ordinateur A ne peut communiquer qu'avec une couche de niveau n d'un
ordinateur B. La communication entre les couches est soumise à un protocole, définissant un certain
nombre de règles de communication. Le protocole est fixe, et est parfaitement déterminé, ce qui permet la
communication entre deux couches de même niveau de deux systèmes différents:

Pour réaliser la communication, la couche de niveau n utilise les services de la couche n-1. La
communication entre deux couches de niveau n de deux ordinateurs A et B se fait donc de la couche n
à la couche 1 pour l'ordinateur A, puis de la couche 1 à la couche n sur l'ordinateur B.

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Fig.6 : Communication entre 2 couches

VI.Le modèle OSI


1. Présentation.
Le modèle OSI (Open System Interconnexion) a été utilisé au départ pour concevoir le réseau
ARPANET, ancêtre d'Internet.Ce modèle a été normalisé par l'ISO (Internationnal Standardisation
Organization) et reste le standard en matière de normalisation des systèmes ouverts.
Le modèle OSI se décompose en 7 couches, chacune présentant les services aux couches immédiatement
supérieures. La communication entre deux couches applications de deux systèmes ouverts traverse la
totalité des couches de l'ordinateur émetteur jusqu'au support physique, puis retransite à travers l'ensemble
des six couches du second ordinateur pour atteindre la couche application cible.

Fig1 : Les 7 couche du modèle OSI

2. La couche physique.
Cette couche permet de répondre à la question:« Comment transmettre les bits sur un support physique ? »
La couche physique regroupe l'ensemble des techniques de transmission des bits sur le réseau, en
s'adaptant au support. Elle gère à la fois le média et les techniques d'utilisation de ce média et gère dans
certains cas le mode de transmission (half-duplex ou full-duplex).

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3. La couche liaison des données.
Cette seconde couche répond à la question: « Comment transmettre des trames binaires sans erreurs ? »
Le rôle de cette couche « liaison des données » est d'envoyer des trames (ensembles) binaires, en utilisant
la couche physique. Elle a pour rôle :
 La construction des trames et le rajouts des identifiants des émetteurs et des destinataires, ainsi
qu'un code de contrôle d'erreur.
 La vérification de l'intégrité d'une trame reçue, en comparant le code d'erreur reçu, et peut dans
certains cas (selon l'algorithme du code d'erreur) corriger la trame. Elle est également en charge de
l'acquittement des trames.
 La gestion de la couche physique et du contrôle de gestion de la couche dans le cas d'accès
concurrents. Les fonctions de gestion des accès au support sont regroupées au sein de la sous-
couche MAC (Medium Access Control).

4. La couche réseau.
Cette couche répond à la problématique: « Comment faire transiter les trames sur le réseau ? »
Cette couche a pour rôle le transfert entre deux ordinateurs ou systèmes ouverts à travers un maillage de
systèmes de communication qui peut être très complexe si la taille géographique devient élevée. Elle est
donc en charge de la gestion de l'adressage, de la constitution des trames à partir des données de la couche
transport et du routage.

5. La couche transport.
Cette couche doit répondre à la question: « Quel type de service utiliser pour transmettre les données à un
destinataire ? »
Cette couche fournit les fonctions logicielles pour préparer le travail de la couche « réseau »,
indépendamment de la transmission. Elle sert de plus à scinder les données en paquets de taille fixe qui
sont alors traités par la couche inférieure, et à les ré-assembler pour être traités par la couche session du
destinataire. Elle peut également réaliser un multiplexage de la liaison réseau afin de pouvoir transmettre
en « parallèle » et donc d'améliorer la vitesse de transmission.

6. La couche session.
Cette couche répond à la problématique: « Comment mettre en place un dialogue entre deux ordinateurs ?
»
 La couche session a pour rôle de gérer les échanges et de synchroniser les dialogues en mettant en
place un système de jeton sur certains protocoles.
 Cette couche est également en charge de la reprise de l'échange, au point le plus proche, en cas de
déconnexion.

7. La couche présentation.
Cette couche répond à la question: « Comment faire communiquer des applications aux présentations
différentes ? »
Cette couche a pour rôle d'adapter les messages de la couche application pour qu'ils soient indépendants
du système d'exploitation et de la machine, rendant le dialogue entre systèmes hétérogènes possible.

8. La couche application.
Cette couche répond à la problématique suivante: « Quels sont les outils et services disponibles sur le
réseau ? »
C'est la couche pour les utilisateurs, avec les services pour l'utilisation et la gestion du réseau. C'est dans
cette couche que nous pouvons placer tous les logiciels applicatifs (messagerie, transfert de fichiers,
navigateur internet...) avec la mise en place de protocoles applicatifs pour les différents logiciels.

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VII. Le modèle TCP/IP
Le modèle TCP/IP peut en effet être décrit comme une architecture
réseau à 4 couches :
1. La couche hôte réseau
Cette couche regroupe les couches physique et liaison de données du
modèle OSI. L’implémentation de cette couche est laissée libre. De
manière plus concrète, cette implémentation est typique de la
technologie utilisée sur le réseau local.

2. La couche internet
Cette couche réalise l’interconnexion des réseaux (hétérogènes)
distants sans connexion. Son rôle est de permettre l’injection de
paquets dans n’importe quel réseau et l’acheminement des ces
paquets indépendamment les uns des autres jusqu’à destination. La
couche internet possède une implémentation officielle : le protocole
IP(Internet Protocol).

3. La couche transport
Son rôle est le même que celui de la couche transport du modèle OSI : permettre à des entités paires de
soutenir une conversation. Officiellement, cette couche n’a que deux implémentations : le protocole
TCP (Transmission Control Protocol) et le protocole UDP (User Datagram Protocol).
4. La couche application
Cette couche contient tous les protocoles de haut niveau, comme par exemple Telnet, TFTP (trivial File
Transfer Protocol), SMTP (Simple Mail Transfer Protocol), HTTP (HyperText Transfer Protocol). Le
point important pour cette couche est le choix du protocole de transport à utiliser.

VIII. Passerelle
La passerelle est un dispositif en réseau qui sert de point d'entrée d'un réseau à d'autres réseaux. La
passerelle est créée à la limite d'un réseau de sorte qu'elle gère toutes les communications de données qui
sont routées en interne ou en externe depuis le réseau. Une passerelle possède également des informations
sur les chemins internes du réseau hôte et le chemin appris des différents réseaux distants.
Types de paserelles
Les passerelles peuvent prendre plusieurs formes et effectuer plusieurs tâches telles que les suivantes :
a) Passerelle de stockage en nuage : Ce périphérique réseau prend la forme d'un logiciel ou d'un matériel
qui fournit des services de connectivité et de traduction de protocole entre un fournisseur de services de
stockage en nuage et une application client locale.

b) Passerelle de sécurité du courrier électronique : Cette passerelle permet de sécuriser et d'empêcher la


transmission de courriels qui enfreignent une politique d'entreprise, envoient des logiciels malveillants et
transfèrent des données avec une intention malveillante.

c) Passerelle média : Il s'agit d'un appareil de traduction qui est utilisé pour convertir différents types de
protocoles de médias numériques afin d'avoir une communication multimédia efficace.

d) Pare-feu d'application Web :Cette passerelle permet de protéger l'ensemble des applications Web en
filtrant et en surveillant le trafic HTTP entre l'application Web et Internet.

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e) Amazon API Gateway : Cette forme de passerelle publie, crée, surveille, sécurise et maintient les API
REST et Web Socket à toute échelle. Il prend en charge toutes les tâches qui impliquent l'acceptation et le
traitement de centaines de milliers d'appels API simultanés, la gestion du trafic, les autorisations et le
contrôle d'accès.

f) API, SOA ou passerelle XML : Il gère le flux du trafic entrant et sortant du service, l'architecture
orientée micro services ou un service web basé sur XML.

g) Passerelle IoT : L'IdO ou Internet des objets, est une passerelle qui sert de point de connexion entre le
cloud et les contrôleurs, capteurs et dispositifs intelligents.

h) Passerelle VoIP Trunk : Il s'agit d'une interface qui facilite l'utilisation de l'ancien service
téléphonique. Cette passerelle connecte les abonnés au réseau VoIP sans l'intervention des opérateurs ou
l'imposition de frais de péage par les compagnies de téléphone.

Références
1) Architecture des réseaux – Bertrand Petit – Éditions Ellipses.
2) Les Réseaux – Guy Pujolle – Éditions Eyrolles.
3) Introduction aux réseaux - N. Lardenois – www.lardenois.com

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