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AL KHAZINA REVUE DE LA TRESORERIE GENERALE DU ROYAUME NRC er artes Histoire UES ilo eMe leila tere Weel Whe a un apercu historique (1) Dossier Pour une politique de recouvrement plus active Sun rsuel uct nad BSE TATE TSC lee Directeur de publication Said Ibrahim! Responsable dela rédaction Rachid Melliani Comité de rédaction Fl Houcine Aghanim ‘Abdelmajid Aluiz Rachid Amahar Rachid Baita Khadija Boulhane Nadia Fizazi ‘Mohamed Lahbll Laheen Shai El Idrlee Maquette et pré-presse Divan 3000, Rabat Impression Imprimelite Trésorerie Générale du Royaume Boulevard Ahmed Cherkaoul ‘Agdal Rabat Tel, 1037 77 07 66 Fax :037 77 38 74 Email tor@tarsinancosgov.ima epoe légal : 2003/0145, Les articles publiés dans a revue AlKhazina n'engagent quele responsabilité de leurs auteurs. Editorial u 2) 4, Au cceur des métiers dela TGR © Le caissier 8 la recherche du meilleur profil © La nouvelle charte communale Dossier : Le recouvrement @ Recommandations du séminaire du 14 mai 2004 sur le recouvrement @ Les mécanismes d'assistance, d'anima- tion et de soutien aux comptables du recouvrement © Convention relative a |'assistance des autorités administratives locales de la ville de Marrakech aux comptables chargés du recouvrement erly nal abl Bylo Ub LET @ A gate on 2504, @La responsabilité pour non-recou- vrement des créances publiques Histoire © La gestion des finances de l'état : un apergu historique (1" partie) Jurisprudence 2002 se 3 AE sya!) 10 ote Sod! leg GEM reall AG IoM jal ge ola Etude (eA Ul ga peal gpl pened Ha @ Tribune libre eLunité de la ville : la nouvelle archi- tecture communale AL KHAZINA mn AL KHAZINA Editorial a de la présente édition de Al Khazina, nous avons choisi d’aborder un sujet, certes classique, mais dont Pacuité grandissante nous a poussés.A lui consacrer une grande place dans In revue. En effet, ce sujet revét une importance fondamentale dans hr stratégie de la Trésoretie Générale du Royaume, et il est significatif que ce theme ait fait objet dus dernier séminaire ayant réuni lensembie des pereepteurs et receveurs communaux. ° 1 retenant « le ecouvrement » pour theme du dossier “Toute administration qui posstde un réseau se doit eure attentive aux besoin de ses relais locaux et d’étre a I'ecoure ds attentes de ses usagers, La TGR méchappe pas & cette nécessixé, Dott son souci de donner un gtand dan A Passistance de son réseau dans Vaction de recouvrement des recettes publiques, de renforver les pratiques de management et le sens du professionnalisme, de développer une approche basée sur tune large ouverture aux contribuables et aux partenaires, tout en assurant aux comptables une formation adaptée aux nouvelles Cesc bien lh raison pour laquelle la TGR compte se donner les moyens nécessaires pour metire en ceuvre une politique de recouvrement plus active. I] n'était peutétre pas inutile de revenir sur les principales actions. engagéss, et nous spérons que le lecteur, averti ou non, trouvera convenable que lui en soit présentée une large synthise. On peut sans doute estimer que de telles actions, si elles devaient se poursuivre, auraicnt A terme des conséquences conerétes, dircctes et visibles. Le présent numéro ne prérend pas, bien entendu, rendre compre de rous les aspects du recouyrement. Il. vise beaucoup plus modestemenc a apporter certains éclairages méme de contribuer i une démarche de réflexion collective ct paragée. Gagcons également que, au-dela de ce dossier, Tensemble des contributions rassemblées dans cette édition he manqueront pas de plaider pour cette culture d’échange et de débat, Le Comité de rédaction Al Khozina n?3 @) juller 2004 Au coeur des métiers de la TGR Le caissier A la recherche du meilleur profil Abdelghani BENOHOUD. Trésorler régional de Safi I n'est pas étonnant que la AC grande majorité des agents du Trésor boude le poste de cals- sier, considéré quasi unanimement comme un métier A risques multiples : tentations, erreurs, faux billets, agres- sions, ete, Or, sil est aisé de définir les attribu- tions du caissier en les résumant essentiellement au maniement des deniers publicsetla bonne tenue du compte-caisse, il est moins évident dappréhender le profil adéquat d'un caissier. Cet article passe en revue un certain nombre de critéres qu'un bon caissler devrait remplir. Les critéres objectifs Ones envisagera sous deux aspects : 1, La compétence Celle-ci consiste dans la maitrise de la technique de manipulation matérielle des fonds (les billets et la monnaie métallique). En occurrence, thabi- leté résultera d'une manipulation accélérée, imperturbable et sans ‘erreur. Au furet & mesure des besoins ‘et mettant & profit les temps de répit, le calssierenllasse convenablement les billets, opere des rapprochements entre le solde-caisse et les écritures. Les encaissements et les décaisse- ments se traduisent sur le plan comp= table par des débits et des crédits du compte-caisse et expriment des recettes et des dépenses saisies ou enregistrées simultanément aux recou- vrement et paiement, 2, Lendurance Cest aptitude a résister dI'épreuve et la fatigue occasionnées par une mani- Pulation laborieuse et appliquée expé- diant les défilés de pensionnés, de fonctionnaires, de boursiers ou de contribuables lors des fins de mois, La vigilance et la patience sont de rigueur, car toute inadvertance risque dese tra- duire par un déficit combler ou un excédent & régulariser, et dans les deux cas les intéréts particullers (clients) et publics (Tréso1) sont mis en jeu. Les critares subjectifs 1.La probité professionnelle A lévidence, la manipulation quoti- denne des liasses de billets est atten tatoire, Cette mission devrait demeu- Terl'exclusivite des plus honnétes, des pilus intégres et des plus serelns. Ains! Ty a-til pas plus rassurant pour un chef de poste que davoir dans l'en- Ai Kozine n¢3. (3) juler 2004 ceinte de sa caisse un agent faisant montre de rectitude. Les tests, fa su veillance de proximité, les véritica- tions réguliéres et inopinées ainsi que absence de réclamations sont autant dindicateurs de cette quallté. A Iin- verse, les ambitieun, les prétentieux et {es sans scrupules se révélent souvent de véritables magouilleurs et piéges pour les naif. 2, Llouverture d’esprit Laccuell de quallté dans les postes comptables revet désormais le carac: Ure d'une regle d'or. Lecalssie se doit d'etre ouvertet accueillant, Cest d’au- tant plus nécessaire quill est confronté chaquejour 3 une multitude de situa- tions et de personnes civerses, II se doit d'etre présentable et détendu, communiquant sobrement et avec courtoisle. 3. La pertinence Cestle coroltaire de fa competence. Le caissierdoit étre convainquant quand Au c INrefuse de payer un titre, par exemple, et convaincu lorsqu'il accepte de le faire. Ainsi, tout en déchiffiant les piéces de dépenses ou de recettes, il rhe manquera pas de seruter la phy- sionomie de son client afin dappré- hender les situations suspectes (cheque ou mandat volé, bénéficiaire par personne Interposée...).Tr8s rap ‘dement, son regard parcourt la maté- Fialité des signatures ces titres, des acquits réglementaires, des mentions, obligatoires des pices (cheque), ta date d’échéance pour déceler la pres- aiiption des eréances, I s'assure que Vobjetde la dépense n’est pas soumis au droit de timbreet établit le confor mmité du montant en chiffres avec celui en toutes lettres. coeur des m Conclusion Une mission publique bien rem Fevét un double aspect : un devoir et tune obligation. Ilest dudevoir du cais- ser de satisfaire convenablement les intéréts des particuliers. Ce faisant, il accomplit pour le Trésor public une obligation de sauvegarde des deniers publics. En s‘impliquant dans cette voie, le caissier aura réuss! une mission delicate, rarement convoitée par les agents ou pour des raisons person- nelles ou du fait de sa prime de caisse peu allechante, mals redoutée par la grande majorite, a cause des risques inherentsa la manipulation dargent. étiers de la TGR | _ La nouvelle charte communale Vers un nouveau management public local ‘Azzeddine ALAOUI Receveur communal de Meknéas Urant ces trente derniéves [ ) innées, la gestion com- munale @ connu cestaines limites, & tel point que le législateur a décidé de redéfinirles attributions du consell communal et de réorganiser les relations de ce dernier avec les différents pouvoirs publics interve- nant dans le sphére communale, Par comparaison ala loin* 1-76-583du 30 septembre 1976 relative a Yorga- nisation communale, la_nouvelle charte comporte plus de sotxante-dix articles supplémentaires.Ellecontient des dispositifs législatifs pouvant faire sortir progressivementles communes de leur léthargie actuelle et alder les élus aassumer pleinement leur roleau sein de la clté, Non seulement te conseil communal peut intervenir direciement dans le développement de Investissement local, mals Il peut aussi se voir attribuer certaines préro- gatlves relevant, actuellement, du domaine étatique. Indirectement, les dispositions de cettenouvelle charte communale vont pouster In Trésorerie Générale du Royaume adévelopper davantage ses activités d'expertise financiere ot ju dique au profit des censeils commu: ‘aux pour quiils puissent exercerplet ‘ement leurs attributions, en mettant 2 leur disposition des études finan- cieres, juridiques ou techniques: AiKhazina a? (4) jullet 2004 Bilreaéfinition du rote des conseil communaux Pout optimiserla gestion communale et répondre aux évolutions de la société marocaine, le lécislateur a élargiles attributions du conseil com- munal, 1.1, Le développement des attributions du conseil communal La loi n? 1-76-583 du 30 septembre 1976 relative organisation commu nalen’avait prévu que l'aticte 30 pour deéfinirlesattributions du consell com- mural, Par contre, 1a lol n° 78/00 du Au coeur des métiers de la TGR 3 octobre 2002 prévoit sept axes prin= Cipaux, & savoir: @ le développement économique et sation, fentretien et la gestion des équipements socio-culturels e: spor tif, social ; @ les finanees, la fisealité et les blens communaty ; @ lurbanisme et laménagement du terttoire ; © les services publics locaux et les équipements collectifs ; lygidne, la salubrité et Fenviron- hement; # les équipements et les actions socio: culturelles ; ‘© [a coopération, association et le partenariat Ainsi, patmi ses nombreuses préroga~ tives, le consell communal est désor- mais habilité 3 examiner et voter te plan de développement économique et social de sa commune, I! peut Inl- tler toute action de nature a favoriser le développement de l'économie locale et de l'emploi, Dans ce sens, I peut engager toutesles actions néce: saltes & la promotion et @ l'encoura~ gement des investissements privés, otamment la realisation des infra~ structures et des équipements, im- plantation de zones dactivités éco- nomiques et lamélioration de Vervironnement de lentreprise. Le législateur est allé encore plus loin en habilitant le consell communal a par ticiper au sein d'entreprises ou de sodiétés d’éeonomle mixte d'intérét communal (cf. article 36 de ta charte communale de 2002), On peutavancer qu/au fureta mesure du développement dela technicité, du savoir-faire des élus locaux et d'une ‘meilleure restructuration des services communaux, on assistera 9 une meilleure articulation des actions éo- omiques au niveau local Les autres attributions sont aussi importantes puisque te conseil com munal peut décider ce fa réallsation ou dea participation aux programmes de restructuration urbaine, de résorption de fhabliat précaireou derénovation de tissus urbains en degradation. De méme qu'il peut contribuer a la réall- 2.2. Vers un transfert de certaines compétences étatiques Av fur et a mesure que les services techniques et financiers des com munes s'étofferont de certains profils enadéquation avecles nouvelles mis sions des consells communau, "Etat pourra leurs transférer certaines attr butions.En effet, article 43 de la nou- velle charte communale stipule que «dans les limites du ressort territorial dela commune, le conseil communal exerce les compétences qui pourront lui etre transférées par Etat », On peut citer a titre dillustration les atiributions suivantes : © réalisation et entretien des écoles et des établissements de lenseigne- ment fondamental, des dispensaires ot centres de santé et de soins + @ réallcation des programmes de reboisement ; @ réalisation et entretien des ouvrages et des équipements de petite hydraulique ; © protection ot réhabilitation des monuments historiques, ete. Bien évidemment, le législateura pre cisé dans cot article que « tout trans- feit de competences sera accompagné par un transfert de ressources néces- saires & leur exercice » Le nouveau réle des walis des régions UU n'est pas inutile de rappeler que les délibérations du consell communal ne deviennent exécutoires qu’aprés eur approbation par lautorité de tutelle, Cette tutelle a pour but de veiller 8 application, par le consell communal et son exécutif, des lois et réglements en vigueur, de garantir la protection de/'intérét général et d'as> surer Hassistance et le concours de VAdminstration, ‘Al Khazina‘n’d (5) juiller 2004 Dans un souci d’efficacité et de réduc- tion des délais d'approbation, larrese du ministre de intérieurn® 362-02 du 5 mars 2002 a confeéré une delegation de pouvoirs aux walis des régions pour approuver les marches de tra- vaux, de fournitures ou de services ainsi que les conventions conclues par les collectivités et leurs groupe nents, dans la limite cfun montant inférieur ou égal & dix millions de dirhams. De méme, les walls ont &é habilites @ approuver [es virements dun article 8 un autre a 'intérieur du budget des collectivités locales. Cette delegation de pouvoirs aux walis até confirmée pay article 73 de la lo 78-00 relative a la charte communale qui stipule que « relévent cependant du pouvoir c'approbation du wall ou du gouverneur, pour l'ensemble des communes, les déibérations portant sur Fouverture de nouveaux crédits,le relevement de crédits etles virements, darticle a article» Grace aux innovations introduites. par ces textes , on assise & lamise en place dun nouveau management public local entre le conseil communal, le Feceveur communal, le tesorier regio- nal et le wali. i Appel 4 contributions: Si yous voulez adresser un article ou une commu- nication au comité de rédaction de la revue A/ Khazina, transmettez-les par courrier électronique a ladresse suivante : tgr@tgr. finances.gov.ma uvremen Séminaire sur le recouvrement Recommandations des travaux des différents ateliers Les 13 et 14 mai dernier s‘est tenu un séminaire d’étude sur le recouvrement & Vattention de Vensemble des percepteurs et receveurs communaux. Cet événement s'est articulé autour de d’ateliers dont sont issuesles recommandations exposées page suivante, AlKhazina n’d ( 6 € recouvrement des eréances publiques est l'une des princi- pales missions de la Tésorerie générale du Royaume. Néanmoins, nos performances en ta matiere demeurent en deca de nos aspirations, Des mesures importantes ont été prises pour redynamiser 'action de la TGR. au niveau de fexécution de Julller 2004 cettemission fordamentale ; création d'une division deédiée a animation du recouvrement eta la gestion des dos siers contentieux des gros contri buables, institution dun comité de pilotage du recouvrement présidé par le Trésorier général, intensification des actionsde formation en faveurdes agents de recouvrement, recou's. & Vexpertise externe en matiere de contentieux, etc Ce séminaire a été occasion de pro- fongerct d'apprefondila réflexion sur le sujet. Lobjectif étant d'identifier, a partir d'un diagnostic d'ensemble, les leviers d'action susceptibles d'ac croitte Vefficacits des comptables et d'améliorer leurs résultats, Dossier : Le recouvrement Recommandations de Atelier 1 LE RECOUVREMENT A L'AMIABLE DES |CREANCES PUBLIQUES. 1. Actualisation de la procédure du recensement, 2. Envol du Tavis par les services da 3. Espacement de deux mois entre les différentes. emissions des soles ordinalres. 4, Normalisation des rejets des 1les, 5, Information des redievables des échéances fiscales. 6. Lancement de campagnes de sensisilsation des redevables, te, Recommandations de I’Atelier 2 LES EMISSIONS DE REGULARISATION ET GESTION DU CONTENTIEUX 1. Instauration d'un systéme de paiement spontané dela TVA, LSMC et de FIGR profit immobile. 2, Réduction des delais de prescription en matiere émission, Normalisation des informations que doit contenir un ‘Ole de régularisation, 4, Mise en place d'un mécanisme approprié pour la gestion du contentieux (assiette)introdult & Finstigation du percepteur, 5. Engagement d'une réflexion sur la mise en cause de la fesponsabilté des acministrateurs des sociétés, otamimenten matiére de TVA et dIGR-source. 6, Examen de fopportunité de création de perceptions spécialisées, Saisie des trbunaux pour un traitement particulier du contentieux de recouvrement 8, Eriger les cellules juridiques en de véritables structures 4 Véchelon provincial et profectoral Création au sein des Cellules juridiques de structures de suivi de lexécution des jugements, 10, Facilitation de la collecte de information utile au 3 9, recouvrement, Al Khazina n°3 7 Recommandations de ‘Atelier 3 COMMENT AMELIORER VEFFICIENCE DES ANET? 1, Révision du systéme d’intéressement des ANET. 2, Mise ila disposition des ANET des moyens de wansport, 3. Couverture des risques inhérents a factivté des ANET (recours 4 une police d'assurance). 4, Recrutement de femmes. 5. Instauration de la mobilté au sein des ANET. 6, Rajeunissement de leffectif. 7, Habiltation des comptables 4 évaluer les endements des ANET et a décider de leur intéressement. 6, Mise aniveau des ANET, Recommandations de 'Atelier 4 Jus FISCALITE LOCALE 1, Reorganisation du service de vecouviement aus comptant et mise en place d'un systeme cfintéressement, 2, Réorganisation des services d'assiette. 3. Révision de la procéclure actuelle des PNV. 4, Refonte de la loi 30/89. 5. Etablissement de cahiers des charges types pour les concessions et laffermage, 16. Pévision des moyens d’encalssement (quittances- tickets), 7. Mise en place d'une réglementation spécifique pour les grands services 8, Refonte et unification des textes légistatifset réglementaites par type de collectivité, ) Juler 2004 Dossier : Le recouvrement Les mécanismes d’assistance, d’animation et de soutien aux comptables en matiére de recouvrement Abderrahim IFRIQUINE Chef de la Division du recouvrement “un des faits marquants de la nouvelle réorganisation des services centraux de la T. est la création d'une structure dédiée au recouvrement. Cette structure se voit donc engagée dans un long pro- cessus de mise en couvre d'actions et de programmes susceptibles d'amé- iorer la performance en matiére de recouviement, Avant de passer en revue les diffé- rentes composantes de la strategie arrétée a cette fin, il y a lieu, tout dabord, de définir la mission et lob Jectif de cette structure. Ala mission Etant donné que loutil de gestion de la créance publique est presque tota- lement déconcentré et que, par la lol, les comptables publics sont les seuls habilités @ dlligenter, sous leur res ponsabilité, les procédures de recou- vrement amiable ou foreé, la mission de cetie structure du recouvrement sapparente des lors a un mécanisme de soutien et diassistance au réseau, 2 Lobjectit Lobjectifest. d'une partaccéération du rythme de recouvrement et d’apu- rement des restes d'impats et taxes et Jamélioration, d/autre part, dutaux de recouvrement des créances publiques leurs échéances, Pour atteindre cet objectif ambitieux, quatreaxes daction ont été dévelop- pes. BB ta mise a niveaude Veffectif at I'amélioration de la qualité des procédures Les percepteurs seront désormels appelés & donner aux opérations de recouvrement une dynamique nou- velle, caractérisée par lexécution de Farsenal juridique régissant le recou- wement avec célérité et conformé- ment aux procédures adéquates. Cette orientation suppose le recours sux voies dexéeution 4 forte valeur ajoutée, ce qui nécessite le renforce- ment des postes en personnel, parti- caullérement en agents denotificationet d'oxéeution, tant sur le plan quantita- tif que qualitatit @7)La formation La formation joue un réle fondamen: tal dans l'amélioration des perfor~ mances. Aussi, pour pouvoir mettre & exécution les procédures adéouates et cu égard a la complexitt de certaines procédures et au nombre excessif des articles non recouvrés, des stages de formation pour les AN.E.T, et des tables-rondes pour les cadres des cel lules juridiques régionales sont orga nists, Ces actions dont le réle est fon: damental permettront aux ANET d'améliorer leurs performances et, de ce fait, contribueront & une meilleure gestion des procédures de recouvie- ment, Pour ce falre, un programme de for- mation sur les procédures et les tech: hiques de négociation est en cours de finalisation, ite recours aux services uissiers de justice II sfagit précisément de la mise en. application d'une convention-cacre conclue entie la TGR. et (Association nationale des huissiers de justice, Deux soucis majeurs ont motivé ce choik : la carencequantitative au niveaude Veffectif des ANET ; A\Khazina n’d (8) Juiler 2004 ~ Vacces & un profil de personnel adapté a nos besoins, Lamélioration de la qualité des procédures Vamélioration de la qualité des pro- cédures passe inéluctablement. par orientation progressive des percep- teurs vers les procédures & fore valeur ajoutée, au leu durecours excessif aux actes steriles, Pour cela, le changement des com- portements s'avére nécessaire, et un travail de longue haleine s‘impose afi de coneilier l'approche adminis- trative avec lefficience. Le comporte- ment du comptable public en matiere de recouvrement est souvent animé par le souci de sauvegarde de la res ponsabilité. Devant la charge exces sive et la diversité des taches, le per- cepteur privilégie les voles de recouvrement & caractére conserva tolre (commandement, saisie conser vatoire) au lieu des voies d'exécution a caractere dissuasi Certes, Hinadéquation des moyens avec les charges est une contrainte & ne pas négliger, Toutefois, une utili- sation rationnelle des moyens, conju- guée avec organisation de Factivité du recouvrement au sein de la per- ception, serait de nature & surmonter cet handicap, lest asignaler que le regime juridique de la responsabilité, qui a connu une profonde refonte,a substantiellement alligé les rsques découlant de lacti- vite du comptable public. Quoiqu'ilen soit, en matigre de recou- vrement prévaut obligation de résul- tat, qui ne peut sous aucun préteate, étre réduitea unesimple obligation de moyen, Signalons cependant que Dossier : Le recouvrement obligation derésultat esttributaire de la qualité et de la simplification des procédures ainsi que de adoption dlune vision intégrée de la gestion de la question du recouvrement. introduction de lanotion de gestion intégrée du passif fiscal, notamment celui des gros redevables, est un pal- ‘hla gestion fragmentée pararticle qui est souvent a Vorigine de lanégll- gence de ces redevables, Les somma- tions répétitives se rapportant a une fraction du passif fiscal font perdre & Vacte de recouvrement son caractere dissuasif et développent chez le contribuable le sentiment de Fineffi- cacité des actes de recouvrement. Le recouvrement étant une activité dont la performance dépend de la qualité des procédures, ilest ds lors indispensable d'instaurer un systéme de pllotage sous forme dun observa- toire contral qui établirat ls syntheses périodiques sur 'évolution du recou- -vrement et clarfierait notamment les procédures dans chaque circonscrip- tion ; ceel permettrait au comptable public d'adopier la voie le plus appro- prige et la plus efficace a I'égard de chaque catégorie de redevable. Dans ce contexte, certaines ections sont a entreprendre : = Félaboration de guides de procé- dures; = Hévalvation périodique des procé- dures etla mise en place d'un systeme d'orientation, Le perfectionnement de la gestion du contentieux judiciaire Lesecond axe destiné a dynamiser le recouvrementconcerne la gestion des contentioux Les erdéances qualifiées de conten: tieuses sont composées de créances litigieuses, avec effet suspensif du Fecouvrement force, de créances se rapportant 8 des redevables déclarés enfaillite ou en difficultéset diimpots et taxes dont lapurement est tribu: taire d'une procédure judiciaire de recouvrement, Ces créances représentent 22 % des testes & recouvrer dimpdts et taxes, Aussi, pour traiter ces affaires en sus- pens devant les différentes juridk= tion, ila été décid de les inventorior dans leur totalité, Cette démarche indispensable, entamée depuisle mois de mars 2003, permettra une identili- cation précise des cas ltigieux et un rapprochement des données statis- tiques avec la situation réelle Ce programme diaction, desting acedlérer le rythme d'apurement des contentieux, préconise : 1, Févaluation des procedures juci- ciaires courantes (demande de vente de fonds de commerce, saisie conser- vatoire immobilidre et autres); 2, I'exploration de nouvelles voies (responsabilité des administrateurs, Saisie des navires, realisation des hypo- ‘theques, action paulienne) ; 3, le lancement d'une campagne dexécution des jugements, 4. la constitution dun fonds dosumen- talre regroupant une sérledarréts ot do jugements rendus par les différentes juridictions pour soutenir les comp tables et les autres intervenants dans le domaine du contentieux judiciaire. 5, le recours a Vassistance d‘evocats, Stant donnée la sensibilité ot les enjeux importants de tactivite de recouviement BB tamice an placede partenariats, la sensibilisation des contribuables et analyse de l'environnement 3.1. Le partenariat La performance en matiére de recou- vrement est tibutaire delinformation dont dispose le comptable (identiti- cation du redevable, pattimoine, tran- sactions), dol la nécessité d'instaurer un systéme d'échange de données et dinformations avec les différents départements impliqués d'une fagon ou d'une autre dans le recouvrement des eréances publiques. Crest dans ce sens que des projets sont actuellement développés. pour ins- Al Knazina na (9) julller 2004 taurer des partenariats adaptés avec diverses institutions et administra tions : ministére de Vintérieur, minis- tere de fa Justice, ministére de la Péche,|’Administration des douanes et des impdts indirects et la Conservation foncieve, Le mode de partenariat préconisé est celui de conventions précisant notan- ment les modalités d’échange d'in- formations ainsi que lassistance en matiére de tecouvrement. Ba nsibilisation des redevables Afin de développer le sens civique des redevables, d'améliorer lo paiement des créances publiques & leurs échéances et d'enrayer an amont l'ac~ cumulation des arrléres, le recours, aux campagnes de sensibilisation est Indispensable, Des efforts sont déployés cans ce sens et portent sur des actions telles que : # Fédition du Guide du contribuable Fetragant les différentes dispositions du Code de recouvrement des creances publiques ; (édition du Guide des procédures de recouwement destiné aux agents et usagers de tAdministration, 4.3) analyse du contexte S‘inscrivant parmi tes priorités straté- giques, l'amélioration des perfor- ances du recouvement des créances publiques incite ‘administration prendre en considération les contraintes environnementales. Pour pouvoir prendre en considération analyse de la conjoncture et son impact. sur le recouvrement, il est envisagé de créer, 4 partir de 2005, une cellule de velllestratégiquie dédiée a cette mission, Wlune nouvelle approche du contentieux administratif du recouvrement Le contentieux administratif peut étre défini comme un litige ou conflit qui ‘oppose agent de recouvrement au redevable et que Administration se chargede régler, Dans cette approche Dossier : Le recouvrement classique, le cadre du contentieux adminbtratifest tracé par les disposi- tions des articles 117 4 122 du Code de recouvremen: des eréances publiques Toutefois, le contentieux administra- tiftel que défini ci-dessus se caracté- rise par sa "passivite".Il faut qu'un dif ferend naisse pour faite activer les textes et les procédures, alors quill peut adopterune autre forme g'action. Cest la nouvelle optique qui voudrait que le comptable prenne initiative et slactive dansla prévention des litiges. approche classique du contentieux administratif Le Code de recouvrement des créances publiques en a fixé les conditions de fond et de forme, 4,1. Les conditions de fond Ce sont les motifs et les raisons qul peuvent étrea lorigine de la naissance ‘dun Iitige entre agent de recouvre- ment et fe redevable. On peut les classer en deux groupes: © Les motifs en relation avec action de agent de recouvrement. Dans ce contexte, aucune opposition ne peut etre formée contre un acte de recou- vrement forcé quesi 'acte engage est Itregulier et si des paiements anté- rieurs effectués par le redevable n’ont pas été pris en compte. ® Les motifs relatifs a "émission ou au palement detimpat et des accessoires, Las différends qui opposent le rede- vable aux services d'assiette ne sont pas suspensifs du paiement, sauf dans les conditions fixées par tarticle 117 du CRCP, a savoir lintroduction de la réclamation auprés des services d'as- siette dans les délais prévus pares lols, et réglements en vigueur et la consti- tution de l'une des garanties énumé- rées a article 118, Cestle cas aussi des facllités de paiement prévues par lar ticle 124 du CRCP et de la remise ou modération des majorations de retard cet des frais de recouvrement (art. 122). Les conditions de forme et de procédure Elles cifferent selon ta nature et le motif du contentieux : © Pourles contentieux qui naissenten. contestation de laction de agent de recouvrement, les réclamations rela: tives aux actes derecouvrement forcé doivent étre présentées dans les 60 Jours suivant ladate de notification de lacte. © Dans les cas de revendication d'ob- jets saisis ou de demande en distrac- tion dobjets insaisissables, la lot a'a pas fixé de délai. Les réclamations et les mémoires doivent obligatolrement tre présentés au chef de 'Admi- nistration dont reléve le comptable chargé du recouyrement, L'Adminis- tration dispose d'un délai de 60 jours pour donne, suite ala réclamation ou au mémoire du redevable, ‘Dans les autres cas, la réclamation ou a demande sont faites directement auprés du comptable charaé du recou- ‘rement. Elles ne sont pas assorties de délais de rigueur pour leur présentation, IIs'agit donc de contentieux soulevés. ct Introduits par le redevable auquel Faction du comptable aura porté pré- judice. Pourquoi alors ie contontioux du recouvrement ne prendrait pas une nouvelle forme dans laquelle Administration prendrait Finitiative pour étre plus entreprenante ? a nouvelle approche du contentieux administratif Crest une nouvelle vision do la relation redevable-agent de recouvrement. lle onsite, pour Administration, 8 passer | action afin de réaliser le pourcentage de recouvrementle plusélevé possible, at par leméme absorberles contentieux virtuels avant quills ne se déclarent. 42)1.Les objectits Il sagit de traiter les dossiers avant quiils ne génerent une affaire conten- tieuse. Compte tenu des délais d'exi- abit, d'une part, et des délels impar- tis pour l'exercice de chaque acte de recouvrement forcé, d'autre part, ‘Administration considére que toute cote qui n'sura pas éié recouvrée & une certaine date constituera un contentieux potential. Il stagira alors de trouver le moyen d’apurer ladite Alkhazina n° (1 ) sulle 2004 cote, ce qui constituera la meilleure fason d'éviter le contenticux, 4.2.2. Les moyens Pour détecter et relever les dossiers ‘qualifiés decontentieux et leur trouver les solutions appropriées, il faut assu- rerun sulvidu recouvrement, ne sevait- ce que pour les cotes les plus élevées. Sur la base de dossiers que le service du Contentieux du recouvrement pré- pare & partir de fiches de renseigne- ‘ments établies par les comptables, le service du Contentieux examine les aspects de chacun d'entre eux pour déceler les ralsons qui en retarde- ‘alent 'apurement, afin de proposer la solution qui correspond & chaque cas compte tenu desiois et reglements en vigueur et, le cas échéant, diligenter les action appropriées. Les dossiers examines et les propost- tions faites sont évalués au niveau du comiré de recouvrement présidé par le Trésorier général du Royaume. Certes, clest un travail de longue haleine, la spécificité de chaque dossier et dechaque situation Imposant le trai- tement particulier de chaque affair Maisil pourra étre efficient sl est mené 2 bon esclent, Lintérét de cette nou- velle approche est lié a importance du contentleux administratif pour les 2 principales raisons suivantes : © cest une phase utile qui peut rédulre les recours au Juge pour des affaires que |'Administration peut parfalte- ment régler 4 son niveau ; lest enfin un moyen pour activer lanimation du recouvrement, En conséquence, le 10le de I'Adm|- nistration centrale est primordial, par le controle et la coordination quelle effectue, et surtout dans le domaine du contentieux, par sacapacité tour ver et prendre des décisions [a ot le comptable ne peut le faire. Car on ne peut étre juge et partle dans une affair, C'est pourquoi, tout en allant sur la voie de la déconcentration, "Administration centrale ne doit pas s¢ dessaisir de certaines attributions qui Jui sont dévolues et qu'aucune autre autorité ne pourra exercer. Dossier : Le recouvrement a Abdelmajid RHOMARI i Trécorlrrégional deManrakech Mohamed EL HILALI * Inypecteurveriteateur fa Trésorerierégionale ‘de Marrakech propos de la convention en matitre de recouvrement, ignée entre la Trésorerie générale du Royaume et les autorités administratives locales de la ville de Marrakech, it nous semble opportun de présenter cet accord sous un angle diintertogations auxquelles_ nous apporterons des éclaircissements. Peut-on attribuer les exploits du recouviement des créances publiques aux habiletés personnelles de chaque comptable du Trésor ? Lerecouvrement des exéances publiques est un art quifaitappel non seulement 4 application des lols et reglements en vigueur, mais aussi aux habiletés de communication et aux techniques de négociation concertée. Certes, iI ne suffit pas dappliquer de manlére rigoureuse le code de recou- vrement pour espérer réaliser de bonnes performances, au contraire, est d'importance capitate que agent chargé du recouvrement sache maltii- ser et utiliser a la fois la legislation en vigueur et les techniques de négocla- tion concertée pour faire aboutir ses actions en recouvrement, Un contribuable, aussi "mauvais” soit- ii,doit étre considéré parle comptable du Trésor non pas comme un ‘conti buable malintentionné”, mais comme Lun cient mettre en contianceet avec lequel i faut négocier dans un esprit *gagnant-gagnant’ pour Vamener a sfacquitter de sa dette fiscale, Cette maniere d'agir dont objectif est de sauvegarder lesintéréts de chaque parti, offre ainsi la possibilité au Trésor public de réduire ses restes a recouvrer Convention relative a l'assistance des autorités administratives locales de la ville de Marrakech aux comptables chargés du recouvrement et au contribuable d'apurer ses arrié- +85, voire, dans le cas d'une entreprise débitrice, dassurer sa pérennité. Peut-on considérer quetout est le fait de Ihabileté du comptable ou de Vagent chargé du recouvrement 7 Contrairement dune idée préconcue, le recouiement des créances publiques rest pasle fait exclusif du Trésor public, mals il est aussi le devoir de tous les acteurs socio-économiques, publics ou privés.Autorités administratives locales, ‘Administration de la conservation fon- ciére, Barid al maghreb, secteur ban- cate, direction des Impots, etc. Tous sont tenus, des fols parla lol, d'accor- der aide et assistance pour faire réussir les actions en recouvrement. est dans ce cadre, qu'une conven- tion a été mise en placea titre expert mental, 8 Vinstigation du Trésorer général du floyaume et du wall de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz, au début de cette année 2004, mettant en rapport la Trésorerie régionale de Marrakech et es autorités administra tives locales de la ville de Marrakech et ayant pour objet 'assistance de ces autorités aux comptables du Trésor charges du recouvrement des créances publiques dans cette ville, De quoi s’agit-il dans cette convention ? objet assigné a cette convention est de mettre en place une coopération tripartite durable entre ta wilaya, le conseli de laville et la Trésorerle régio- nale de Marrakech, dans le domaine Al Khazina n°'3 (MH) jer 2004 du recouvrement des créances Publiques, parla mise a la disposition des comptables de la ville de moyens humains et logistiques. Comment fonctionne cette coopération ? Cette convention prévolt la mise en place de trois commissions investies de missions spéciflaues : La Commission préfectorale mixte + chargée d’élaborer et de coordenner les plans dactlons assortis d objectifs chiffrés & réaliser selon un calendrier prédefin. Ele est présidée par le wali de la tégion ot comprend le président du consell communal de Ia ville de Marrakech ot lo trésorier régional de Marrakech et leurs proches collabora- tours: Cette commission tlent des réunions mensuellesa effet d’évalueret d’ajus- ter les actions en recouvrement mises en place, La Commission locale : installée auprés de chaque district dela ville de ‘Marrakech, elle est présidée parle chef de district et comprend, en outre, le percepteur et/oureceveur communal et les calds des arrondissements concernés, Les commissions locales sont char- gées, entre autres, de convoquer et recevoir lescontribuables ayant accu- mulé un passif fiscal important, au vu des listes nominatives, d’examinerles requétes des contribuables qui solli- citeraient des faciités de paiement, diinstruite les demandes de rensel- Dossier : Le recouvrement ‘gnements présentées par les comp- tables charges de recouvrement, etc, La Commission de recouvrement Installée aupres de chaque perception, elle est composée d'un agent de noti- ficationet d'exécution duTrésoret d'un agent auxiliaire d'autorité, Cette commission est chargée ce redistribuer les avis d'imposition et les derniers avis sans frais retournés par les services de Barid al maghreb, faute diidentification des contribuables, de notifier les commandements et les avis a tiers détenteurs, d'executer les actes de saisie et de vente, d'établir les proces-verbaux de vente mobile, de carence et de perquisition et, de manlére générale, d'executer toutes autres actions légales ayent pour objet le recouvrement des créances publiques, Texte de la Convention ~ vu ses articles 34, 2 fuk comptabls charide da recouvrement Joi 15-97 formant Code de rev inéa, 42, 52,56, 57 ot 0, Peut-on dresser un premier bilan de cette expérience ? Soulignons de prime & bord que la ‘Trésorerie régionale de Marrakech a maintenu sa position de leader dans Je classement des circonscripticns financiéres, selone critére du tauxde recouvrement réalisé, depuis janvier 2004 et ce, grace, entie autres, aux actions menées dans le cadre de cette convention, notamment par les con- missions locales et de recouvrement, Ces actions ont donné lieu, 8 fin mai 2004, aux résultats suivants : © le nombre des contribuables atteints par ces actions s’élave & wrement des ertances tives cals Artiste 3, Ie onde Uisrct deb ville, Outre Ie eh «celts commission comprend Ie peroepear etu recevenr communal environ 12.000, dont 1300 gros contrbuables ; © le nombre des contribuables & relancer, du fait de leur absence ov de fausses adresses, s'éleve 8 2150; © les objectifsfixés en vue de réduire les restes 8 recouvrer, pour ce premier semestre 2004 ont atteint un taux de réalisation d'environ 90%; © la part des impots rétrocédés, reve- nantau budget de la ville, aatteint un ‘montant de 130 millions de dirhams & fin mai 2004 alors qu'elle nvétait que de 50 millions de dirhams & la meme nériode de année précédente ; © cesactions ont mobilisé 40 agents, 6 véhicules, 6 cyclomoteurs et une dotation de carburant d'environ 28 000 Dh, fournie parle conseil com- munal de la vile, e “commission locale” auprds de chug de istret qui e assure la président la eld dex nrronisemens conceme {Les “commissions locales sero charases de = Vu hnréunion du 15 déembre 2005, tonve a siége de la wilaya, sous Ja présidence dy Wall de bs région de Marrakech-Tenstt-Al Hawn, Gouverneur de In prefecture de Marrakech, aves patcipaton dh Président di Conseil communal de a ville Marrakech, du Ditceteu des ‘operons bulystaies et hance (7.6.12), ay Directeur wglona es Ipdts etd Trésorerrégional de Marrakech : In nécesté 'imeliorr les performances ds recover 6 he én Tes reste recouvre au ire des impts et taxes de Hla et es collesivitds lneaes {Le wal de laségion de Marakech-Tensif-Al Hawg, Goiverneur de a deMarrahach et le Président du sonseil communal da ville une par, ot fe Trésorier general du Royoure : aut pat, nt convenu de co qul suit ‘Le Walle rgion do Marmkeeh-Tensi AL How ot te President da conseil communal de fa ville de Marrakeck s'engsgent i fappuyer action de rcouviement des corrptables de la crconserption Nnondire de Marrakech & effet de rédits le erances en soutirance, Article 2,~ I est cS une “commission prsteetrate mixte™ a ‘'élaborer et de coordonner Tes plans action. assonis objects ehiffisréliver selon un ealendrer de ‘Onis le Wali dela efgion ds Marrkeeh-Towait-Al Hague, Gowrerneut fe In prbfecre de Mareskech, qui en assure Ia prsidenee, cette ‘commission compread le Président da corsell communal dela ville de IMarrkech et le resoner regia de Marrakech ile inden des réurions mensueles effet dévaluer et juste tos, factions en recouvrerent mises en place Article 1 -onvouer et revoir ky eonbibunbles aecumlant un puss fiscal Jes nominatves esses cet efIet par Ie Important yu des ‘Locttol de toute face de paiement devia is fies para s6glementaton en vigueus. insruire Hes denes de rense i pidieniées par tes ‘orsptables carps dh reeourenent ‘Lex commissions locsles tendon! des réunions mensuelles Evaluate et communiqustont Touts rapponts d'évaluation a la corunisson profectorale Arilcle 4, — 1h ost ent! commnnale une *sommission de Ge ition Wexéotion dy Trisor ot ‘Favorit, Av besoin, la commission peut sadjoindre un agent des Forces anxiaies. La commission de recouvrementestchurgse de + ralistibuce. Fes avis in ‘eur fa Tos servis dé avid AL-Maghrib, fate des contribuables; + notifies Is eommanderents et es avi ters deniers * ecuteries aces de ssc td vent, cab es pot verbs do vere mioblitre les procks-verbuu de earence et Mien dipies ates tear ibate w/a ett deat le ecauvreinent des enéances publiques. Article 5. La wilaya ete consel communal deta yille de Marrakech mtont a fa disposition des conpiablescharps du recouvrement le ‘oes hn et mates néeessares Ata mise en cure dex plas actions, otanmient tes véhicules pour te deplacerent des commissions de Feeouvremeat, un local et un yéhiewle pour Fenteposige et le transport des objets sais, Al Khazina n’3. (12) juiller 2004 Dossier : Le recouvrement Demaniére générale, ily alieu de sou ligner que ces actions ont été réalisées gréce auefforts considérables déployes par les comptables du Trésor de la ville, les agents de notification et dexécution du Trésor, lesagents dau- tortés etles agents auxliaires d'autorité, En dehors des actions spécifiques a la convention, peut-on parler d'autres mesures d’accompagnement ? Outre les mesures prévues par la convention et qui touchent directe- ment les contribuables, la Trésorerie régionale de Marrakech a mené des actions paralléles de sensibilisation auprés de ses autres partenaires, dans le but de les faire adhérer aux objec tifs assignés cette convention, Dans ce cadre, un séminaire sous le theme «La procédure de avis d tiers détenteur », a été organisé au profit des responsables du secteur baneaire de la ville et, & leur téte, le Directeur de l'agence de Bank Al Maghreb de Marrakech. Lors de cette rencontre, les particl- pants, banquiers et percepteurs, ont debattu des problemes de execution de ATD, ses modalités, ses effets et surtout la responsabilité des parties Intervenants dans cette procédure, Dans le méme ¢lan, plusieurs reunions ont été tenues avec: © le conservateur foncier, a leffet de dynamisar la cireulaire conjointe rela tive a Ihypotheque du Trésor @ le directeur régional des impors directs, au sujetd'un certain nombre de preblémes communs nos deuxadmi njstrations, noramment les émisslons des (dle les PNY, les demandes de ren seignement relatives aux *sociétés cacavres' et autres contribuables, etc, ; © le directeur régional de Barld a Maghreb, pour la question du traite- ment des avis retournés et de lenvol des avis dont les adresses ne sont pas précises © un groupe dihuissiers de justice de Marrakech, a 'effet de mettre en appli cation les prescriptions de la conven- tion signée entre la TGR et Associa nationale des hulssiers de justice ; © les responsables de la Division éco- nomigue et de fa Division des collecti- vités locales de fa wilaya, pourlancer des actions, notamment lors de Forganisa~ tion de séances de visites techniques a lencontre des transporteurs etdes pro- prietaires des grands et petits taxis. Quels enseignements peut-on tirer de cette expérience ? Cotte expérience est dans I'ensemble positive, dans la mesure ou le parte- nnariat entre la Trésorerie régionale de Matrakech etles autorites administta- tives locales de la ville constitue un moyen afficace pour réaliser des ambi- tlons communes. En effet les résultats ont été encoura- geants et ont permis ainsi a la cir conscription financiére de réduire Telativernent ses restes 8 recouvrer et au conseil communal de disposer de ressources pour folre face aux flnan+ cements de différents projets de déve- loppement de fa ville. Cotte expérience acu aussi des effets éridents sur le comportement des contribuables, la majorité d’entre eux étant de plus en plus disposéea payer ses impots et taxes avant I'échéance, pienant ainsi conscience de ses obli- gationsde s‘acquitter de ses dettes fis- cales et de contribuer, par consé- quent, au développement de la ville, Par alleurs, cette convention asusclé une concurrence entre les différents districts de le ville, dans la mesure ou chacun d'entre eux cherchait & réall- ser de meilleures performances, Elle a également offert la possibilice dassurer le recouvrement de recettes étalées danse temps, gface aux facl- lités de paiement accordées aux contribuables en difficulté financiere, Ces al ions conjointes ont aussi Al Bhozina n° (12.)) Juiller 2004 permis aux contribuables de se rap- procher del'Acministration du Trésor et de développer avec les percep- teurs une relation de confiance, fon- dée sur le dialogue, la comprehension et léchange mutuel, Fn outre, le succes de cette experience, justifié par la position de 1" rang quioccupe la Trésorerie régionale de Marrakech dans le classement des postes comptables, est dd non seule- ment a la persévérance de tous les intervenants et au suivi direct et per- manent des actions en recouvrement, mals aussi a la volonté des respon- sables de la ville, notamment le wali dela région et le président du conseil communal, tous convaineus de lim- portance de ces actions et de leurs fetombées bénéfiquessurlebien-étre de la population, Toutefois cette experience, qui en est ses débuts, a connu aussi des entraves dues 4 fa lenteur dans execution de certaines decisions et, parfois, a fin- disponibilite des moyens logistiques. Faut-il généraliser ce genre de partenariat a d’autres villes du Royaume? Trois raisons principales peuvent motiver la généralisation de cette convention aux autres villes ‘# diabord, elle permet d'expérimenter surle terrain un instrument ée coopé- tation entie plusieurs entités pu- bliques, dont les objectifs sont indé- niablement identiques © ensulte, ce cadre de travail peut tou- Jours constituer une référence sur laquelle on peut s‘appuyer, 8 moyen ou & long terme, pour relancer les actions en recouvrement et ce, indé= pendamment des personnes en place ; # enfin, cette convention renforcera le partenariat entre les services décon- centrés de la TGR et les collectivités locales et constituera, parla méme,un Instrument réflech! pour pallier tes problémes de recouvrement des creances publiques dans les dlilfé- rentes régions du Royaume. i : Le recouvrement Nadel gherhaatal pen shale alpha] Guat oa begin 12 tl ete Dapeel pandolitg at vl oat ALS te) Jour pn} SL Lath Op Siu 9 32 Bt (eed tral AN ned co ge SS de BUA conga (ha UME Lal al le yt 24a EAB p lanes oa BIS ein ge ala OE vests J bled CMM ANN Lae BY) Stl KE gla Ol ae a al JF 25 BL ste pal J as PURI ll) ag UY ae chee he] JS 26 Rd Sa) Ayal gat ere) fia al at cei yl AUN Ab ll flat al ge WL olla Bll Glas ge lt aivat A de ate BSa0l= 2p gh pe eke ea ZAM AL pal pl le) ye 258) = ‘28 340.000 {dade Ate dy yale lan etl nr 96 3h A SLM ty AN Olan gga Glee A ad 08 ol = BU de Sindy ws Gusta SUN SS Et I pl le omy SUA fad et peg det pel Jeo ancy IRAN cool ee cotoat Sa uta Dy lal 9a Linas po #29 ea oe Ml al Ja GUT ae SLA 50 fap gh SLE 6 eS 130 al pa ip Ch UN ol te go ge a Stet gh 2 95 BV Ace US And gle fail Only ranch IK eRe Nac od sh gti gn ues easier M00 rl Jes tle oy aad pth pal adn tsa tn en Mn spt o al ay Jo soa nl Sad 8 a9 ab Hest Sona haga yA PLAIN pd gl ple ree ee a atl Aas al 16 1) UN passe gn! 1 gl pare Kall aly Lit Sl al 1B eet Hom p Many BES gal oul gu — Sage sl pa ee J oe sys acetal Eel go colle ey sit RN EA ay eh IS ye to gl ye ln 317 hd {gl Spt BJ Naa by gyal Oye chads 218 Had pda tp al gue ppl aslo b an peslalpsiog : pg ? Pad all eon lt % Weep GAS ant 100 etme Jmleday sit et pl 0 flew nisi le bt ant 30) ue 8 ete ” spot sh lan pel a cot an ge » oy 200 UY ip gol 100 Hip BAIN ty Jeb gtan BIKA na esl IS Aly de Pla Oya pad 219 1K) Spal MAY gr ye ode Lan ak Ua Uy Sparc w Mpc seet ‘4 Leal pl cane lye Ramat LG i JS oe pr) 8 dn rl eB ppt OM age get OA aay 20 Shall load OLD Ey 8 oe oda el Lets Seam gail rok BS sil Ol wo uy basa al Soto Wh yd plea glad Op) yu lac $21 HL eB Mss OMA go a gh BUEN gtk Badu pl la eB faa Al Khozino a°S. ») juillet 2004 Dossier : Le recouvrement CS prolly cpeaibiall OL pe5N dab gl dyracadl y Syl Uae prepa = te ll pant te Slyke hy Sl aN a lar Gane 7 al Sade Seals All a Joa Spal Slt pel DS yl ech ale tle ON le ped Bal ASA M Aral dM gooey SF aloe aa ee eb py orl allo DIA sot Sy SUL de Mle Gall DoS Jabal a 9 Hab PA Nps EI al aa a SL Oly AN hss J th Nt 1 iy Ue a ye ceed oll a LAF 210 al {AM JES) es lab ee ibs SpA 10a Jol Rly eal oN a Saget Jl pte A jpn jh 2 {30 Je Aaa ag lle al 3 Veo Sol Jets aad Sana ed AUS ley So Ale Hols al Joi Solo AymsN aal Se gel Jel Jes chee vp} 6 LL 24 Jol jel soul All sd cba gale Yell Japs oe Ma JS ort #11 dab Ladle game one sa 90 sya Splint a — ont 5 ie Spetmche DIS tall ad gry Al al le J 2 12 Hab tl Re gl anl e l (y0 ald Badd pa al cdl aM JB PANSY ta ke et ol pha gg pole el PU al la eg 218 a seetve tle las ah gael Jama AA coal al fe adh yh Je a gd tal Oe aga 14 la oa Sot al SU JS Apne frame IRA Eagall sass JM fst wage So so ul Spal San gh] 15 WN SOW aye Gp BL YT Bly Eady ad cule 6 Rye pier yt AID) CAN Dy peal ay ol sl) he AGU oa set 1 Halal yy lard pe Mig 157 BO IE eet Lt ge ce ei 4170 85 oad Sry 700g Opa dey eI 1980/2728 288730 3 2 — \gpilall ol Aage Shia oti py ALAN Oy AIK DVI ail ol patted 3h — Ue tl yet acl debs Seal 1989 jh 26 Aly Ha9 Ms) Mika coll p OyfLal OyeS Wy pais gel ell ¥) Vb sp plead 190 ie gl Rl LN) ror aus 2134 ‘os a oa 22 sb Je aL pled OLN a ase tae SL lh ge ge a he BL A Srl hatte we eB ap ae pal a YS Ba Bona eg 18 108 4am fal re et 5 sn SANs na GUN Ey Ph gel 195. yg nll utr a ll 3 ae SPB ay fol cat rales pla pal WEL ymca y la ileal AGN 4 BL ples ple fons ral etna lS er tna Ha ipa Lh KAN LF aL) sje pes Al Raley Johor glan tly we Ue Dl cota D180 J pall 9 SBN ye8 Ce gd ean cll i 1 6 bt har iad Ain al bey OH ALY Ol — aL al j= {Aol gale hil AV Bhaaina nd 5) Julller 2004 Dossier : Le recouvrement La responsabilité pour non-recouvrement des créances publiques Mohammed MESMOUDI Cadre a la Trésorerie régionale de Fes ia pineten eonattuton dégallté relative devant les charges publiques pose par la declaration des droits de homme du 26 aout 1789 (art. 13) Interdit que les impots et taxes fiscales ou paratiscales régulléremen: établls soient rédults ou annulés (1), » Cest de cette interdic- tion (que Fon etrouve dans le systeme marocain) que découle ‘obligation faite aux comptables publics derecou vier lintégralte des créances prises en charge, Le comptable public doit mettre en ceuvie toutes les voies de droit en vue d'amener les contr bouables a s'acquitter de leurs dettes. «Les comptebles charges du recou- vrement qui ont lassé passer le dela de prescription sans engager d'ac- tions en recouvrement out qui, apres los avoir commoncéas, les ont aban données jusqu’é. prescription des eréances qui lours sont confiées pour recouviement, sont déchus dle leurs dioits contre les redevables, mats demeurent responsables vis-a-vis des, organismes publics concemés (2). Laresponsabilité du comptable chargé du recouvrement en Ia matiére est per- sonnelle et pécuniaire. Cela veut dire que cest luméme qui doit répondre da manquement a obligation de recou- ‘yrement qui pbs sur lu, notamment en versant les sommesnon recouvrses a la cellectivité publique concemée, En vertu de Marticle & de ta tol ‘n° 61-99 relative a la responsabiite des, ordonnateurs, des contrdleurs et des camptables publics, le ministre des Finances peutdeclarer le comptable en debet suite aux contréles qui lui sont dévolus par les lols et réglements, La compétence juridictionnelle en matiére de responsabilité pour non- Fecouvrement découle des disposi tions della loin’ 62:99 du 13 juin 2002 formant Code des juridictions finan- ciéres, article 3 précise notamment que © la Cour des comptes verifie et juge les comptes présentés par les Comptables publics «V/absence de diligences que le comp- table doit faire en matiere de recou- viement des receites » est retenve parmi les Inégularites devant etre sanctionnées par le jugedes comptes. et énumérées a Farticle 37 de la toi 62-99 précitée, La procédure juridictionnelle sachéve par ’établissement clun ariét définitif qui declare le comptable quilte, en avance ou en débet larticle 40 de la loi 62-99). Pour le recouvrement des déoets, le Trésor dispose depuis ladoption eu, nouveau Code de recouvrement, d'une hypothéque sur les biens immeubles. des comptables publics dont les débets sont égaux ou supétieurs a 20000 Dh. Hest clair que le Kégislaccur a sclem- ‘ment institué une lourde responsabi- Jive Q le charge du comptable public pour garantir le bon respect du prin- cipe d'égalité devant les charges publiques et pour préserver fintéret du Trétor. Ila en contropartie prévy des issues qui servent a moderer cette responsabilité ot la rationaliser, I sfagit de admission en non-valeur, de la remise gracieuse et de la décharao de responsabilité, admission en nor-valeur et le remise gracieuse comespondent d des temps différents par rapport a celui de Men- gagement de la responsabilité, Ladmission en non-valeur consiste & dispenser le comptable ce obligation Althazica n'® (16 ) juiter 2004 de recouvrer une ciéance pour laquelle il a usé en vain de toutes les voies d'execution, Elle a lieu sulte & une proposition du comptable assor- tie des justifications d'irrecouvrabl- {ité, Elle intervientdonc pour eteindre la responsabilité avant meme qu'elle ne soit engagée, La remise gracieuse intervientaprésla mise en débet, Elle est prononcée par décretsur proposition du ministre des Finances lorsque des considérations tenant a la condition sociale et mate rielle du comptable la justiient Ces deux voies de moderation de la responsabilité ne soulévent pas de dif ficultés particulieres. Ine nous revient pas icide nous attarder davantage sur leurs procédures respectives, Notre Intérétse porte surla décharge de res- ponsabilité car sa mise en couvre sus- cite des Interrogations essentielles, que nous essayerons de soulever apres, avoir jeté quelque lumiére su 'enga- gement de la responsabilité, BE vengagement ae responsabilité La question premiére qui se pose en matiere de responsabilité est celle felative aux conditions qui doivent etre réunies pour la rendre effective= ment engagée, Suffirait-i| pour cela que le compiable ne remplisse pas ses obligations découlant de la régle- mentation régissant la comptabilite publique, ou bien faut-il bien plus, Cest-i-dire qu'il y ait intervention une décision administrative ou d'un arrét du juge des comptes ? Les obligations édictées par le feglement général de comptabilité publique ne suffisent pas engagerla Dossier : Le recouvremen responsabilité du comptable, elles ne font que la présumer, M. Magnet, sous réserve de certaines nuances spéci- fiques au systéme frangais sur tes- quelles il n’est pas nécessaire de nous attarder, affirme que « la consiatation de certains faits (ou non-faits), ici le deéfaut de recouvrement a échéance du terme, fait présumer la responsabl- Ite des comprables laquelle nest sanc- tionnée... que par des decisions qui, en vertu de la foi sont constitutives et non simplement déclaratives (3) » Ail Maroc, avant fadoption du nou- veaui Code de recouvrement, la res ponsabilité était engagée du seul fait de la constatation du manquement, mais ce nest plus le cas avec 'abro- gation des dispositions de l'article 67 du dahir du 21 aout 1935, Celles-c, puisqu‘elles imposalent au percep. teur de payer de ses propres deniers les sommes qu'il n’aurait pas recou- vrées a'expiration de la 5° année sui- vant celle de leur prise en charge, engageaient automatiquement la res- ponsablité du comptable qui n’en etait dlspense qu apres decision admi- istrative expresse en ce sens (article 7 du dahir du 2 avril 1955, abroge).. Désormais, avec la disparition de Verticle 67 préclté, la responsabilité présumée du comptable ne devient effectivement engagée qu'avee lin tervention d'un arrét définitif de mise en débet ou d'une décision du ministre des Finances. Les rédacteurs de linstruction relative au recouvrement semblent davis que la responsabilité pour non-recouvre- ment n'est pas automatiquement engagée, elle peut étre mise encause. est ce qui ressort expressément du dernier paragraphe de instruction qui explicte la situation du comptable déchu de ses droits contre les rede- vables en précisant qu’s il demeure néanmeins responsable vis-a-vis de Vorganisme public dont a erdance est prescrite et peut, de ce fait, voirsares- ponsabilité mise en cause pour le montant dont le ecouvrement est definitivement compromis ». Cette précision apportée par I'ins- truction relative au recouvrement est confoime aux dispositions de Varticle 37 de la loi 62-99 formant Code des jurl- dictions financiéves selon lesquelles Lorsquela Cour établit existence ditrégularités dues a (..Jou a labsence de diligences que le comptable doit faire en matiére de recouvrement des recettes, la Cour lui enjoint parun amrét provisoire de produire par écrit ses jus- tifications ou, a defaut, de reverserles sommes quelle déclare comme étant ‘dues aorganisme public concerné... » Le fait que te législateur ait condi- tionné lobligation de verser les sommes qué la Cour déclare comme étant dues parle défautde production des justifications laisse bien entendre que la responsabilité du comptable n'est engagée que s'il ne réussit pas d présenter les justifications demandes. dans les délais Impartis Le Code de recouvrement, en abrogeant los dispositions cle Farticle 67 cu dahir dU 21 90at 1935, a permis une évolu- tion positive vers Ia consolidation du role du juge en matiere de jugement de Ia responsabilité. du percopteur, Cependant, a procédure de décharge de responsabilité demeure caracteri- sée par 'emprise de l'administration, Bi vettacement durdiedu juge dans la procédure de ‘décharge de responsabilité Larticla 12 de la loi 61-99 attiibue au ministie des Finances la competence ce statuer sur les demandes de décharge présentées par les comp- tables mis en débet, Comme nous lavens vu plus haut, les lois 61-99 et 62-99 attribuent une compétence égale au ministre des Finances et att juge des comptes pour ca qui ost de l'engagement do la re ponsabilité du comptable, Cependant, IIfaut préciser quel juge des comptes «juge les comptes et non les comp= tables ». Ainsi, Varrét de la Cour ne porte que sur les comptes de gestion et les justifications comprables qui lul sont soumis et ignore les circons- tances subjectives qui pourralent jus- tiller les irrégularités éventuelles. C'est le ministre des Finances qui est seul Al Khazina n°3 (17) julller 2004 habilité 8 Juger si les iréguiarités qui ‘ont justiié farrét de débet proviennent réellement d'un cas de force majeure et de circonstances qui n’engagent pas la responsabilité du comptable, Le pouvoir du ministre des Finances est d'autant plus étendu quela loi pré- voit pour seule suite possible au rejet de la demande de dicharge Vintro- duction d'une demande de remise gracieuse (article 13 dela loin’ 61-99). M, Mecdah nvavait pas manqué de relever le caractére snachrenique de la situation analogue qui existalt sous le régime du dahir du 2 avril 1955 «Ne serions-nous pas en présence d'une institution appelée jadis en France Vinstitution du. « minisire- juge?». Diailleurs, la plupart des juristes désapprouvent qu'un ministre pulsse encore tranchet sur des ques- tions de responsabilité, questions qui relevent normalement d'une autorité juridictionnelle et soulignenttle risque av'ella représente pour la garantie des droits des fonctionnaireset meme dles simples citoyens (é) », Par ailleurs, la doctrine clviliste classe les obligations en obligations de réaul- tats et en obligations de moyens, Eu gard dla distinction entre droit privé et droit public, le comptable ne devrait ‘ve tenu quid la mise en couvre des voies de recouvrement amiable et force ppréyues parla loi dans lalimite dos pos- sibilites objectives que permettent les moyens humains et matériel: mis & ea disposition par cette méme collectiité publique visi-vis de laquelle sa res: ponsabilité peut étre engagée, Aussi lrouvons-nous leégitime la doléance exprimée en ces (ermes par Vassocla- tion des comptables publics de la TGR: «Reconnaissance de Vinsuffl- sance des moyenshumains et matérels comme cas de force majeure justifiant le demande de décharge de resporsa- bitte». Mais cola no serait possible que s! le juge recouvralt la plénitude de sa compétence en matiere de détermi- nation des responsabilités en se yoyant attribuer le pouvoir d'apprécier existence de la force majeure et des circonstances objectives pouvant Dossier : Recouvrement donner lieu a la décharge de respon- sabilité du comptable. Uadministra- tion ne peut tre juge et partie! Toutefols, pour permettre au juge d/ap- précior si out ou non la charge de tra vail et linsuffisance des moyens au niveau dlun poste donné constituent un cas de force majeure, il auxlraitasseoir tesrapports entre le percepteur chargé du recouvremant et sa hiérarchie sur des bases qul permettraient d'évaluer bjectivement les efforts déployés eu égard au contexte cu poste concerné, lest pour cela que la contractualisa~ tion desrapports entre le percepteur et {es services centrauxnous semble offrir les qualtés nécessaires 8 la rational sation de la mise en aouvre de la res- ponsabllité pour non-recouvrement. La contractualisation consisteralt en gros en 'engagement dupercepteur d atteindre un niveau de performance donné moyennant ja mise & sa dispo- sition de moyens déterminés et de missions d’assistance convenues. Ledit engagement serait pris suite @ une analyse des forces et faiblesses du poste daffectation et ferait objet dune lettre de mission qui consigne- ralt les termes du contrat, La contractualisation serait done un procédé managerial visant 8 réaliser tine collaboration efficace entre les services centraux et les percepteurs pour la résorption des problemes liés ‘Vaccumulation des restes & recouvrer ‘au niveau des postes comptables qui connalssent des dificultés importantes, Dans le cadre de rapports ainsi deli- mités, il serait plus alsé pour le per cepteur de plaidersa décharge de res- ponsabilité et il serait plus commode pour le juge d’apporter un jugement objectif sur les conditions usitées comme faisant cas de force majeure. ‘Un autre intérét, et non des moindres, que V'on pourrait reconnaitre a cette imaniére de fare serait de permettre au jude des comptes de constituer une appréciation des difficultés qui entra- yent le bon accomplissement de la fonction régalienne quiest le recou- vrement des créances publiques. Le regard du juge su’ le management du fecouvrement et les rapports qu'il soumettrait au parlement sur le sujet représenteraient un factour de ren: forcement de la transparence des finances de Netat et de le democrat sation de la vie publique. La conception qui a prévalu a la construction du régime de responsa- bilité du comptable public semble tenir en ces mots : 1 suffit d’obliger le comptable & recouvrer |'intégralit’ des sommes mises & sa charge pour que Hintéret du Tresor et legalite devant les charges publiques soient préservés. Or les problemes,tels quils se sont accumulés et tels qu‘lls entra: vent laccomplissement de la mission de recouvement, ont relégué cette conception au rang de chimere, Lefficacité de Yadministration chargée du recouvrement, en Voccurrance la TGR, ne peut provenir de la seule res- ponsabilisation des percepteurs. C'est toute Ia structure administrative qui est responsable de Iefficaclié avec laquelle elle rempit sa mission. Le régime de responsabilité du per~ cepteur avait été congu a une spoque ‘it [a norme juridique pouvalt trer sa validits du seul fait quielle était conforme & celle qui lul est hiérarchi- quement supérieure, C’est ainsi que les ragles régissant la responsabilité du comptable public en matlére de recou- vrement (malgré leur sévérité et sous réserve de leurs exces) pouvaient tre considérées comme |égitimes du moment quielles avaient pour objec tif (en théorie) d’assurer le respect du principe constitutionnel de Végalité devant les charges publiques, Cette ldgitimité deviendrait contestable si le regime de responsabilité ne per- mettait pas a Vadministration ¢'adopter des méthodes de gestion novvelles et de s'organisar de facon 4 Otve plus effl- cace, Aujourd'hul, dans le domaine de la gestion administrative, c'est 'impé- ratif defficacité qui devralt déterminer Ia validité dos normes juridiques, La contractualisation de la mission de recouvrement veut dire que Ia res: ponsabllité ne doit pas découler du seul statut du percepteur et qu'elle ne doit pas étre assumée seulement au AlKnazine a's (18) jullet 2004 _.__|.._.. | eee niveau de celul-ci. La contractualise tlon ne peut se faire que sil'on accepts ‘quella responsabilité pour non-recou- vrement soit diffusée a travers la hié- rarchie et quelle ait une dimension managériale en plus de sa dimension statutaire, Cela se tradult par la néces- sité de déterminer avec « limpidité » si Je recouvrement constitue pour le percepteur une obligation de résultats (ou blen une obligation de moyens, Ain'est pas facile de rationalisar la mise en couvre dela responsabilité du per- cepteur lorsqu'll exerce ses fonctions dans un poste connaissant des difi- cultés importantes. La faiblesse des taux de recouvrement, accumulation des restes 8 recouvrer, les dificultés, lies & l'environnement du poste... sont autant d’obstacles qu'il incombe 4 la TGR. de surmonter afin d'at- teindre des niveaux de performance dignes des aspirations de développe- ment de notre pays, Le percepteur devrait étre assoclé a la confection du destin de son poste et de son administration dans le cadre d'une Stratégie managétiale ot! Il li seralt demandé de faire une analyse du poste ‘et de proposer les actions proritalres visant des objectifs précis et mesurables. Nous espérons que la Kégislation réets- sant la responsabilité des comptables publics évoluera de maniére & tonir compte de la spécificité dle la fonction de percepteur. Elle devrait apporter une jrécision suifisante quant & la nature et | létendue de ses tesponsabilités, d'une part, etattribuer un réleplus engage au juge dans le procédures c’engagemant et de décharge des responsabilités, diautie part, Moderniser le régime de responsabilté du percepteur, est per- mettre cu méme coup aia T.G.8.d'adop~ ter des préceptes managériauxmodemes pour améliorer ses niveaux de perfor- manees en matiéve de recouvrement, Notes (1) MagnetJacques, «La espanauiité des ‘camptables », In Revue frengalze de fhnances pubes, n° 7, 1904, 9,72 (2) Article 125 dy Code de recouvrement (@) Magnet Jacques, op tp. 78 (a) Medan El Mostafa, op. lt, 233, La gestion des finances de I’Etat un apercu historique (premiere partie) El Houceine AGHANIM Chef du Service de la a présente étude consacrée & YG evolution historique de la gestion des finances de |'Etat fera l'objet d'une série darticles dont le premiat sera consacré al'examen de la période durant laquelle le role des Oumanss était prépondérant. Structure organisationnelle des finances de I'Etat au XIX siécle : le réle des oumana Les finances de I'Etat au XIX" siecle recouvraient uno série dimpats et do droits a caractére religieux, commer cial ou administratit, Comme dans tous les pays musul: mans, lerégimre financier du Maroc est basé essenticllement sur des pres: criptions religicuses. La perception des impdts est de ce fait facilitée, si bion quo lo rofus de s'acquittor des charges prescrites constituerait pour Jos musulmans une violation des prin- cipes religieux. A ce propos, trois impots peuvent tre distingués : la zakat, auchour et ethadiya. 1, La zakat est prélevée sur les trou: eaux et sur argent monnaye ; elle comrespond a un taux de 2,5% sur le capital; elle est payée et versée annuellement a Bait Almal, 2, Llauchour représente le dixigme des récoltes (10.% du revenu), il est payé annuellement, 3. Fhadlya est un on offert au chet des croyants par les fdéles 8 occasion des grandes fétes religieuses, Toutefois, si ces impots étaient comptabilité générale suffisants pour les besoins de Mépoque, d'autres ressources néces- salres aux dépenses de souveraineté, administration et de défense ne tar- derent pas a s‘ajouter, pour répondre aux besoins de la trésorerie publique, Ces ressources proviennent de ta dje- 2ya, un impotde capitation que durent payer les infidéles vaincus entiés dans ledhemna des musulmans ; du kharaj, lun droit payé par les conquis pour ‘conserver la jouissance de lours terras conqulses par tes musulmans ; du Imekkous (droits des portes) percu sur le commerce inteneur ; des droits de douanes, de régie, d'octroi et, enfin, des redevances desouveraineté telles, que la naiba, etharka, gharame, daira, soknra et imouna. Aussi ya-t-il lieu designaler également que des impots extraordinaires (qna- 15) sont préleves sur les tribus génd- ralement insoumises. D'autres pro- duits proviennent enfin des loyers des propriétés du Makhzen (1) Les faits mis en relief dans cet article fournissent quelques exemples mar- quiants de deux types de gestion des finances de |'Etat : d'abord un régime construit autour d'une organisation centralisée mettant |'accent sur les droits du souverain d’exiger des reve- nus de ensemble de ses sujets ; en second lieu, un autre fondé sur une base géographique. BB bait almal Daprésibn Khaldoun « le premier qul Introduisit administration financiére dans empire musulman fut le khallfe Omar, et cela, dit-on, pour la raison qu’Abou Houreira avait apporté de Bahrein une somme d'argent slimpor- tante que l'on ne savait pas comment s'y prendre pour en faire te partage Al Khazina n°3 » Julller 2004 centre les musulmans, Ce qui nécessita adoption ce moyens particuliers pour tenir les comptes de ces fonds, enre~ distrerles paiements dela solde et sau- vegarder les droits de I'Etat. Khalid Ibn. Flouald recommanda fétablissement un diouan tel qu'il Favait vu fone tionner chez les princes de Syrie, et Omar agréa ce conseil (2) ». ‘Tous les revenus dont les sources sont conformes aux prescriptions reli- gleuses sont versés & Bait Almal. Par ailleurs, il existe d'autres "Trésors' appelés Dar Adyl & Fas, Labnike a Marrakech et Sayar a Meknes, qui ont des annexes appelées Kaous ou sont versés les revenus provenant des ‘Mekkous. Dans le cas ou les caissosdo Bait Aimal sont vides, lesautres Trésors sont alors autorisés a titre extraordi- naire et provisoirea financee certaines dépenses urgentes et temporaires, Bites oumane amin, par definition, est une personne digne de confiance ;ilveille ala bonne. gestion administrative, comptable et financiére des affaires publiques. Il est chargé dieffectuer, pour te compte du Makhzen, les opérationsde recettes et/ou de dépenses. Uhistorienne Naima Harraj Touzani (3) abien étudic les différentes categories dioumana, leur place et leur réle au NIX" siécle, Cette étude nous a servide base pour 'analyse de cette catégorie de fonctionnaires. 2.1, La nomination Les oumana sont nommés par te sul- tan sur proposition d'Amin Aloumiana parmi les notables des tibus et parmi les commercants des villes. Toutefois, ily a lieu de signaler que la durée ¢e leur fonction différe d'une catégorie a Jautre et meme au sein diune méme catégorie. Daprés Naima Harraj Touzani, le période la plus courte est constatée au niveau des oumana de seyar (éepense), de mous tofad etde marassi,Crest ainsi quentre 1874 et 1880, sept changements ont été opérés au sein des oumana des portes dans les villes de Larache et Casablanca (4). Quantaux autres ovmana, la durée de fonction est relativement longue. Le choix des oumana pari les notables et les commercants s/ex- plique principalement par les garan- ties que peut présenter leur sichesse ‘en cas de défaillance ou de détourne- ment de fonds, D’aprés Michaux-Bellair (5), le sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah fit arréter Vamin Ethadj Elkhayat Ady! et ses fréres pour les obliger @ payer des sommes d'argent provenant de l'ad- ministration des mekkous et dont une partie était due par leur pere, Leur mal- son fut salsie par le sultan et VAdministration de mekkous y fut ins~ tallée. Elle conserve encore lenom de Dar Adyl, 2.2. les oumana locaux Trols catégaries doivent étre distin guées: les oumana des marassi, les oumana des moustafad et les oumana des tribus, 2.2.1, Les oumana des marassi 2.2.1.1. Les opérations de dépense Qui veut se prononcer sur les dépenses des oumana dole réfléchir & leurs attributions La premire tache aurait été celle du paiement des dépenses suivantes : @ les salaires des fonctlonnaires des douaniers (secrétaires, adouls...), des superviseurs du fonctionnement du port, des techniciens et des gardliens ; ¢@ los équipements de base du port; ¢ les fournitures de fonctionnement (papiers, registres, bougles, balances); # les dépenses du Makhzen engagées au sein de [2 ville, qui sont de deux sortes : = permanentes ; dépenses militaires, dépenses des gouverneurs, salaires de queiques chorafas ; ~exceprionnelies: elles sont liees a cer taines operations militaires et/ou de mission, (sie, Layyptieal ecb cepa any SANS ga rr 8 Fs BIAS Baibr JEAN perros oil ahin cps le Sls oe [elese- 2c. eal teayl Sells abi felan re afiol olales edeslrgite sip) oni tee Jira, ifslefasalebsel es) ick aAbas lk iene eu nt Lo easel Lashes Paw wediladentidags ii Spied EAEE cain SIN La dette évolua comme par le passé en fonction de l'ineidence des guerres et des frais quielles engendraient. Lun des falts majeurs des finances maracaines au XIX sidcle fut 'aggra- vation de endettement extérieur qui pesait lourdement sur les finances de la plupart des oumane des marassi = ih Sadtblen spi a IT Teste du serent des Oumana des douanos, XI: siécle La deuxldme tache consistait & rem- bourser les dettes :les engagements que Etat marocain devait honorer eédui- salent évidernment laisance de la tréso- rerio ils étaient d'autant plus lourds que leur degré d'exigibilité etalt grand. A Bhouina n° (20) juiler 2004 Nombre dhistoriens décriventla dette extérieure du Maroc au XIX" siecle comme un monstre qui devait a tout prix obtenie des moyens financiers toujours plus importants. Tous les oumana des marassis particl- poient au remboursement des dettes marocaines, qui étalent de lordre de 20 millions de rials envers Espagne et de? millions de rials envers "Angleterre, remboursables sur 40 échéances de 6 mois, La dette extérieure du Maroc connut dens les derniéres décennies du XIX" siécle une croissance qui obéra sérieu- sementles finances du Makhzen, C'est en 1904 que le Maroc contracta pour la premiere fois un emprunt dEtat et engagea 60 % des revenus de ses douanes. Enfin, latroisieme des téches était le paiement des dépenses relatives aux bourses des étudiants marocains Vetranger. 2.2.1.2, Les opérations de recette Les recettes des marrassi proviennent principalement des impots indirects appliqués aux marchandises impor- tées ou destinées a exportation, La nature et les taux des droits de douane sont arrétés dans le cadre de taités signés avec les pays étrangers, en occurrence 'Angleterre en 1856, Espagne en 1861, Allemagne et la France en 1890. Un taux de 10 9% ad vaiorem était appliqué aux marchan: dises importées (6), 2.2.2, Les oumana de moustafad 2.2.2.1, Les opérations de dépense Les dépenses, payées par les oumana de moustafad, pouvaient tre venti- 6e5 comme suit © ‘es salaires des fonctionnaires de moustafad lagents, —secrétaires, adjoints et gardiens) ; les dépenses de fonetionnement ; @ les dépenses d'équipement ; nine) IK! @ es dépenses du domaine du Makhzen j ¢ les dépenses de la ville (entretiens et réparations); set lesdépenses ordonnées parle sul- tan (indemnités des hommes religieux et des chortes), 2.2.2.2. Les opérations de recette Les recettes Issues des moustated, proviennent des Impots indirects (mekkous des portes), deta gestion du domaine du Makhzen, des intérdts de le poste et des autres recettes telles que les dons,..), Le mekkous, impotindirect, comprend {tous les impots relatifs aux transactions commerciales, droits des marches, dooits de régie et droits des portes Ni convient de relever que pour les coctrois aux portes des villes, seule Une fraction du produit de ces préle- vements est versee a Bait Almal, le reste porgu est destiné a financer les dépenses propres 8 la ville lieu d'im- position, Tous Jes produits qui entrent par los portes de la ville sont soumis a cette nature d/impot (mekkous), a Fexcep- tion des produits transitaires, Leur ‘montant varie en fonction du volume et de le qualité, Aussi faut-il avancer que le mekkous est appliqué auniveau des souks (marches traditionnels, actuellement souks hebdomadaires). iWimporte de préciser que, devant les difficultés de toutes sortes que pré- sente la perception des droits des portes, Moulay Elhassan supprima, diane part, cet impot en 1885, avec le maintien de tous les autres maks, et, autre part, les droits de régie (gaca) sure tabac Indigene, le kif et Yopium, Néanmoins, sous le régne de Moulay Abdelaziz, le droit des portes (hafer) et Al Khazino n° (21) juiller 2004 la régie furent rétablis en 1896, et on promulgua un nouveau réglementsur les droits des marchés, Le recouvrement était assuré, d'une part, par V'affermage des impots qui étaient mis en adjudication tous les ans dans chaque ville ; e prixde cette adjudication était payable par les fer- miers mensuellement et d'avance. En «cas de nonpaiement de ce loyer, les adjudicataires étaient contraints dene plus participer aux enchéres posté- rieures ; le recouvrement était égale- ment assuré par les oumana, La mise en ordre du systéme chao- tique de la fiscallté indirecte exigeait le rétablissoment du controle du Makhzen sur les recettes recouvrées. IM fallait désigner un amin chargé du controle, qul inscrivait les impéts recouvrés sur un registre avec la das- cription des produits imposes. L'amin pouveit faire appel aux autorités locales pour I'aider au recouvrement des recettes, 2.2.3, Les oumana des tribus Les oumana des tribus ne furent pas tun adjuvant des finances de MEtat au niveau des tribus d'autres personnes, interviennent dans le recouvrement des impdts, est le cas notamment des aids, des chioukh et moukadmin, Les impots n’étaient qu'une portion de ensemble des prélévements effec tues sur la production rurale, on trou- vait aussi elharka, gharama, daira, sokhra et Imouna, Les tribus payaient : la zakat et 'auchour ; 8 lexception des quiches, la rede- vance appelée naiba pour la jouis: sance du sol qu‘elles occupaient, qui représentaitun droit de souveraineté ; © elharka « mouvement » est lfen- semble des charges engagées pour aller recueillir les impéts chez les tri- ‘bus (campagne derecouvrement) ;les, tribus de naiba fournissaient un contingent de cavaliers, Elharka se compesait de quelques troupes d'in- fanterie, de quelques pieces dartille- Fe, des cavaliers du guiche et des contingents des tribus de naiba ; arama: chaque tribu état res- ponsable du vol des biens et des trou- ppeaux sur son territoire :animaux, che- vaux ou mules appartenant & des fonctionnaires du Makhzen en mission ‘ow de passage dans les tribus [3 daira, amende appliquée pat les gouverneurs,ne relevait pas de la juri- diction du cadi © la sokiva est une commission payée par los administeés aux fonctionnaires et aux soldats du sultan ou des gou- verneurs mobilisés dans une affaire ; elle est souvent actroyéeavec mouna. ele tertib, impot agricole, mis en place ‘au cours des années 1880 ; Il ne fut accepté par les puissance étrangeres quien 1903. Varticle 12 de fa convention de Madrid ‘du 3 juillet 1880 stipulait:«.. les étran- ‘gers ot les protégés, propriétaires ou locataires deterrains cultivés,alnsi que es coreeauy adonnés 4 Vagriculture paieront limpot agricole, Ils remet- tront chaque année leur consul la ote exacte de cequiils possedenten acquittant limpo:. Celul qui fera une fausse déclaration paiera, titre dlamende, le double de Vimpot qu'il aurait da réguliérementverser pourles biens non déclarés. En cas derécidive, cette amende sera doublée. » En vertu das articles 12 et 13 précités un réglement (tertib) d'accorc entre les feprésentants du sultan et ceux des puissances étrangéres fut établi a Tanger le 30 mars 1881 (7), 2.3. Les oumana centraux La gestion des opérations financitres en dépenses et en recettes du makhy zen, au niveau central, est assurée par Vamin dakh! chargé de percevoir tes receties de l'Etat et les oumana de sayar (dépense) chargés du palement des dépenses du Makhzen. D'autres catégories de oumana existalent au riveau central: tamin aloumana et amin des comptes. 2.3.1.Amin aloumana En 1878, le sultan Moulay Elhassan fnomma Famin aloumana et tul contia liadministration de toustes revenusdu Maghreb - impots, portes, moustafad = ainsique les dépenses qui en décou- lent, Il avait sous sa direction les oumana desdouanes etles oumanc de moustafad. Certains historiens lui donnentle rang du ministre la en effet tous les pou volts d'un ministre des Finances; i assiste aux unions du sultan Moulay al Hassan a cOté des ministre : sadr, hharb (guerre) et ad! (Justice). I est le conseiller financier du sultan, 2.3.2, Amin Dakhl De son coté, "Amin Dakh! persolt tes recettes duMakhzen qui proviennent des villes et des tibus (imports, dons...) IN travaille dans fabnika, i tient dans des registies une comptabilité des receties versées par chaqueamin quill verse 8 Balt Almal. 2.3.3. Amin Sayar/Kharoj ‘Amin Sayar Ataba West chargé de payer: les dépenses effectudes parle sultan et ses compagnons ; = les salaires des fonctionnaires du Makhzen centr = les équipements et autres dépenses ordonnées par le sultan 5 et les dépenses de harka, OumanaSayar Ils sont nommés au niveau de trois autres capitales : Fés, Marrakech et Meknés, il s'agit des oumana Dar Adyl & Fes ; Al Khozina a? (22) juller 2004 = des oumana Labnika Marrakech ; = et des Oumana Sayar & Meknes. Ils sont charaés de payer, dune part, les salaires des fonctionnaires rési- dents au niveau de chaque capitale, et, diautre part les dépenses des proches du sultan et, enfin, les déepenses ‘ordonnées par le sultan (chorfas, hommes religiew 2.3.4, Amin des comptes IW est chargé d'effectuer les controles des opérations financitres exécutées, par les oumana, 2.3.4.1, Controles comptables Le contrdle consiste a vérifier la tenue des registres comptables, Les oumana des vlles sont tenus, par obligation du Makhzen, & envoyer périodiquement la situation de l'exé- cutlon de leurs opérations. Cestains| que les oumanades marassi envolent des situations hebdoma- daires des recettes recouvrées. Pour les autres oumiana, ces situations sont envoyées mensuellement en Mun est desting & Amin aloumana et autre au sultan quile transmet a 'amin des comptes pour procéder a leur verification j ces fegistres retracent toutes les recettes recouviées et les dépenses payées ainsi que la gestion des fonds (dépot et retrait). (2.3.4.2. 'apurement des situations comptables Yamin des comptes procede a la véri- fication de toutes les opérations exé- cutées par les ournana, aussi bien en recettes qu'en dépenses, et a gestion de Vexcédent dont dispose chaque amin, tl formule, le cas echéant, des ‘observations qui sont envoyées aux oumanaconcemés pour redressement talisive}i cy u justification en fonction de 'im- portance des erreuts relevées. Toutefois,ily.a lieu de signaler que le sultan demande des explications @ des oumana ne piodulsant pas de situations comptables dans les délais, Une fois les comptes examinés et les observations reformulées, les oumana sont informés (quitus). 2.4, Latenue des comptes Chaque fois qu'un amin est nomme, Un registre est tenu pour retraces toutes les opérations exécutées durant Ia pérlode d'exercice de sa fonction, Concernant la remise de service, elle est effectude de la maniére sulvante: amin sortant met & ta disposition de Yamin entrant tes registres retracant les opéiations exécutées durant la pétiode de sa fonction, tout en arré tant le montant des fonds disponibles, la liste des biens (outils, fusils, etc), comme ille tient au courant de toutes les situations et procédures d'exécu- tion des opérations financieres dont i ala charge. Parfois, la mise en place d'un nouvel amin nécessite une période c'assis- tance. En plus de l'existonce des registres une comptabilité a partle simple est tenue pour retracer les entrées et les sorties de fonds, Conclusion Peut-on conclure que l'organisation financiere du Maroc s'est constituée ‘non pas en fonction d'un idéal, mais en vertu des exigences de I'évolution de environnement, auss! blen interne qu‘externe? La cise financisre (8) (aggravation de endettement exteme), économique et politique (guerres et protectorat) auront un impact ditect sur architec: ‘ture de organisation des finances de Vetat. Cest le cas, d'une part, en 1906, de VActe d'Algdsiras qui tenta de donner aux finances marocaines une organi- sation nouvelle, par la ciéation d'une banque d’Etat qui fait entrer le Maroc dans le régime des avances et des caédits, préparant les conditions de la mise en place d'une véritable tutelle financiére et lavénement de la période du protectorat et, d’autre part, en 1917, de la mise en place des pre- triers jalons d’une organisation finan- cide et comptable (régiment général de la comptabillté publique). (oir le prochain article) mt ae op Bods dy) Slaw Notes (1) Michour-Bela, es mpots mareeains, ‘Archives merocaines, Pais, 1904, (2) Ibn Khaidoun, cité par Michaux-Belair, organisation des Mances.au Maroc, Archwves arecanestorne HI, 1905, 175 Be BEAU ai dicla ie! aes (1894-1873) (eos ge OSL (4) Naloa Hara) Toucan p30. (5)Michaux-delar,?Organtation des finances ‘Maro, Archives maracaine,vome XI, 105, p.223, (6) Nustapha Kui Fiscaité et develope ment, Eaitlons meghrebines, 1902, p.25 (7) Appices 1, Convernion de Madtid du 5 juilet 1889, archives mavocatnes. CARD UN oy wher i ohe ob 1860 Se Qe yp ome Ace oa hl all 3 pn ie gle GSN aaa 2 pay 21959 hi u yall AE ee le % SO kms Gort Hl sall gos LE hry Ayan) ALU day 3d) Ol ts eS YI ue L pals BUS pS eine ob eal Sed ae AF pall yall a ys pe Rape ol ed gals gl Mele sh tlie cel de ays Y yey ele syle esl Vo yay Syl ee ONS ty pal BAG te Leal se Ve sie oy tral cl oa PP any AIL Feo glill parte ‘ye gan! yaaa el gil hy pal Ve gene tay pou We Aa Lbs! as Ga deNI penal ol 6 alas pal ag GNSS ed Ell abe eee Ls eM lel lily pSLN gone theel oye dads Ul AMI ole heard Wye oe 117 Sokal twat Misa! Ogidl Jurisprudence et hy) LL tantly cad g jel ple Ladd OGY Api) JV! Jets alla Wy 0 BAW y allyl Ble Go pial pall BD ope fal Up cg lest ld Go OS dD ya Ul Ee Lad EsbzaD Opal ean sais ot pas OS gall pleat) all dog LB pel Ope ch Olah Bacal le GB loeee clyde po yuatah Leal bd ee pl A jl Rr Selb te es Se GW SW paler CNN alr @ pga uses : Laat tp And Say 10 iy aL all JE oe tggelle Bell tle Gebel g 92 ype ual: bal Gel Me pees Nal Rel eA Had fap Suet nel gle ra Sele Gh Le all gL Rae pp dap tel Yale oo ¥)2¥1 pSlal lh pe geek gal Bell Je gh zn) W Bay 2S Jnana TIT Bala) late oa ye ph LU (A A pall gl Jee pe ge eyed hater gl ye jl pay al de openly U lyate Ol cell le By AB Lib c Sh Ouds emery le (Ba Voaly gh Wa J bball ileal gh Lan, gD gl Gol cates bg jak ep al aby Ob Uy aa ce) Smad onl Be isa YY Fant! diy prJLy g DN lam cents En ouvrant un compte de dépdt a la Trésorerie générale Vous béuéficiex : m@ dun réseau étendu m de dépdts rémunérés im de fonds sécurisés m de services bancaires varies : opérations dencaissement ‘opérations de retrolt et de palement opérations en devises information régulitre sur les opérations A) Khazina 0°33 (24) juiller 2004 deentiolle oth cond cline Nosh Welln Epsl clea oe @bttl lash ® ,

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