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Infections profondes à Staphylococcus aureus : À propos de 117 cas

Poster · March 2019


DOI: 10.13140/RG.2.2.22872.85769

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Mohamed Zaïd Saoud


Mohammed V University of Rabat
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E-mail : zaydie_3@hotmail.com
N° : CA-086 Infections profondes à Staphylococcus aureus : À propos de 117 cas

Saoud MZ 1, Benaissa E 1,2, Sekkal I 1, Morjan S 1, Chentoufi W 1, Benlahlou Y 1, Chadli M 1, Elouennass M 1,2
1 : Service de bactériologie – Hôpital militaire d’instruction Mohammed V
2 : Équipe de recherche Épidémiologie et résistance bactérienne – Centre BIO-INOVA – Faculté de médecine et de pharmacie – Université Mohammed V de Rabat

Introduction Résultats Sur les 117 prélèvements de la série, 106 étaient des pus La résistance de S. aureus à différents antibiotiques tend à
Staphylococcus aureus est la première espèce responsable Nous avons enregistré 117 cas d’infections profondes à S. profonds. La résistance à la benzylpénicilline a été s’aggraver et la propagation des SARM devient de plus en
d’infections profondes à travers le monde. L’émergence et aureus. L’âge variait entre 1 et 89 ans, avec une moyenne retrouvée chez 92,79 % des S. aureus isolés, à la céfoxitine plus alarmante. Dans notre étude, 12,12 % des S. aureus
la propagation depuis les années 1960 de souches de S. de 47,82 ans. Le sex-ratio était de 2,66. chez 12,12 % (SARM), à la ciprofloxacine chez 16,51 %, à isolés sont résistants à la méticilline. Le pourcentage de
aureus résistantes à la méticilline (SARM) constitue un l’érythromycine chez 14,61 %, à la fosfomycine chez 2,83 %, SARM dans la littérature peut aller jusqu’à 25 % [3] (2,6 %
véritable problème de santé publique à l’échelle planétaire à l’acide fusidique chez 19,81 %, à la gentamicine chez 14,1 chez Liu et al. [4], 8,06 % chez Bouvet et al. [2], 6,5 % chez
qui continue de s’accentuer. La surveillance %, à la norfloxacine chez 1,18 %, à la rifampicine chez 4,5 %, Alabi et al. [1] et jusqu’à 60 % chez Macmorran et al. [5]).
épidémiologique des souches de SARM et de S. aureus Féminin
à la tétracycline chez 28 %, à la tigécycline chez 10,28 %, à La résistance à la benzylpénicilline dépasse 95 % dans la
sensibles à la méticilline (SASM) est critique pour le
27%
Figure 1. Répartition des la tobramycine chez 21,93 %, au co-trimoxazole chez 3,06 % plupart des études [1, 4]. La résistance à la tétracycline se
développement et la mise en œuvre de programmes de Masculin patients selon le sexe. et à la vancomycine chez 0 %. situe entre 40 et 50 % (28 % dans notre étude) et la
contrôle des infections.
73%
résistance à l’érythromycine peut aller de 20 à près de 100
Le but de notre travail est de déterminer le profil des cas 100%
% de résistance [1, 4]. L’absence de résistance à la
d’infections profondes dues à S. aureus diagnostiquées à 90% vancomycine est également retrouvée chez Liu et al. [4].
80%
l’Hôpital militaire d’instruction Mohammed V à Rabat. 70%
Ces résultats imposent d’adapter le traitement probabiliste
Les prélèvements des patients des services chirurgicaux 60% en choisissant une antibiothérapie à activité anti-SARM,
représentaient 59,83 % du total, ceux des urgences 16,24 % 50%
Résistant même si les pénicillines et les pénicillines associées aux
40%
et ceux des services médicaux 8,55 %. Intermédiaire inhibiteurs de β-lactamase restent encore majoritairement
Matériel et méthodes 30%
20% Sensible
prescrites. Notre étude montre que les pénicillines non
Il s’agit d’une étude rétrospective d’une série de cas 10%
protégées n’ont plus de place dans le traitement
0%
d’infections profondes dues à S. aureus diagnostiquées probabiliste des pus profonds, qui sont essentiellement dus
entre le 1er janvier 2016 et le 31 décembre 2018. Les à S. aureus. En cas de prévalence élevée de SARM, il
données sont extraites de la base de données d’AdagioTM. convient donc de prescrire une antibiothérapie probabiliste
Les prélèvements retenus pour l’étude sont les pus Figure 3. Pourcentage de résistance aux différents à large spectre suivie d’une désescalade rapide une fois les
profonds, les biopsies et les fragments de tissus. Les antibiotiques testés. résultats de l’antibiogramme disponibles [3].
méthodes utilisées pour le diagnostic bactériologique sont
l’examen microscopique après coloration de Gram, la mise Discussion
en culture sur géloses au sang, au sang cuit, au sang S. aureus fait partie de la flore commensale chez l’Homme.
Conclusion
additionné à l’acide nalidixique et au chloramphénicol et C’est aussi le principal agent pathogène invasif, aussi bien
La persistance de souches de S. aureus résistantes à la
Schaedler et sur bouillon cœur-cervelle pour en milieu communautaire qu’hospitalier [1]. Ainsi, cette
méticilline impose une vigilance permanente avec des
l’enrichissement. L’identification biochimique est effectuée bactérie est la première cause d’infections profondes à
règles d’asepsie rigoureuses et une antibiothérapie
sur galeries API® Staph et l’antibiogramme est réalisé sur travers le monde [2]. Le portage de S. aureus, présent chez
rationnelle, notamment dans le suivi postopératoire des
gélose Mueller-Hinton selon les recommandations du CA- 20 à 30 % de la population mondiale, est un facteur de
patients. À la lumière de ces résultats, il apparaît que
SFM/EUCAST. risque d’infections profondes, notamment les infections du
Figure 2. Répartition des patients selon le service/spécialité l’aminopénicilline n’a pas de place dans le traitement
site opératoire [2]. Les cas de notre série surviennent
prescripteur. probabiliste des infections profondes à S. aureus.
également dans un contexte chirurgical dans plus de 50 %
Références des cas.
1. Alabi A, Kazimoto T, Lebughe M, Vubil D, Phaku P, Mandomando I, Kern WV, Abdulla S, Mellmann A, Peitzmann L, Bischoff M, Peters G, Herrmann M, Grobusch MP, Schaumburg F, Rieg S. Management of superficial and deep-seated Staphylococcus aureus skin and soft tissue infections in sub-Saharan Africa: a post hoc analysis of the StaphNet cohort. Infection. 2018 Jun;46(3):395-404.
doi: 10.1007/s15010-018-1140-6. Epub 2018 Apr 17.
2. Bouvet C, Gjoni S, Zenelaj B, Lipsky BA, Hakko E, Uçkay I. Staphylococcus aureus soft tissue infection may increase the risk of subsequent staphylococcal soft tissue infections. Int J Infect Dis. 2017 Jul;60:44-48. doi: 10.1016/j.ijid.2017.05.002. Epub 2017 May 6.
3. Bassetti M, Carnelutti A, Righi E. The role of methicillin-resistant Staphylococcus aureus in skin and soft tissue infections. Curr Opin Infect Dis. 2017 Apr;30(2):150-157. doi: 10.1097/QCO.0000000000000353. Review.
4. Liu Y, Xu Z, Yang Z, Sun J, Ma L. Characterization of community-associated Staphylococcus aureus from skin and soft-tissue infections: a multicenter study in China. Emerg Microbes Infect. 2016 Dec 21;5(12):e127. doi: 10.1038/emi.2016.128.
5. Macmorran E, Harch S, Athan E, Lane S, Tong S, Crawford L, Krishnaswamy S, Hewagama S. The rise of methicillin resistant Staphylococcus aureus: now the dominant cause of skin and soft tissue infection in Central Australia. Epidemiol Infect. 2017 Oct;145(13):2817-2826. doi: 10.1017/S0950268817001716. Epub 2017 Aug 14.
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