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LES « GUERRES » DE L’AUTISME

Fabien Joly

Presses Universitaires de France | « Journal de la psychanalyse de l'enfant »

2019/2 Vol. 9 | pages 169 à 184


ISSN 0994-7949
ISBN 9782130821441
DOI 10.3917/jpe.018.0169
Article disponible en ligne à l'adresse :
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LES « GUERRES » DE L’AUTISME
Fabien JOLY

Le paradigme clinique autant que théorique posé par


l’approche et la modélisation de l’autisme infantile n’a cessé
de cliver (les soignants, les familles, les chercheurs, les clini-
ciens, les tutelles) à tel point qu’on a pu parler de « batailles »,
voire de « guerres », de l’autisme (Hochmann, 2010, 2013).
Les anathèmes et autres excommunications sont légions ; la
réduction de la complexité autistique à l’une ou l’autre de ses
spécificités à l’exclusion de toutes les autres quasi-systéma-
tiques ; les attaques permanentes et virulentes… A contrario,
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le débat authentique semble impossible ; et l’articulation
modeste et complémentariste des savoirs et des savoir-faire
ne résiste guère (encore aujourd’hui) à ces tensions extrêmes,
ces clivages et ces pensées univoques ; singulièrement dans
le contexte actuel des représentations sociétales monoli-
thiques de l’autisme et du handicap, et des « nouvelles »
orientations politiques autant que pragmatiques et théorico-
techniques de la « santé mentale » et de « l’éducation » uni-
quement comportementales, performantes et adaptatives 1.
Pour tenter de comprendre quelque chose à ces dérives
historiques et ces « guerres » de l’autisme, il faut sans doute
prendre la mesure de la question centrale de la « résistance »
qui ne saurait être ici mésestimée à nombre d’endroits : résis-
tance à l’autre, à la différence ; résistance à la complexité ;

1. Pour ceux qui en doutent ou essaient de s’illusionner d’années en années sur


un possible infléchissement de la raison et du dépassement spontané des clivages,
il suffirait de considérer les propos de la Ministre de tutelle pour l’autisme tout récem-
ment (en avril 2019) laquelle milite (comme ses prédécesseurs) pour l’obscurantisme
anti-« psy » et proclame tout de go, dans des discours aussi ahurissants d’ignorance
que de clivage virulents (peut-être destinés à masquer la désolation d’une authen-
tique prise en charge de l’autisme par ses services, et à détourner l’attention des
familles de la déception énorme face aux « effets d’annonce » du Président de la
République et des ministres de tutelles) : « Avec notre plan, il s’agit de ne plus placer
des enfants autistes devant des psychiatres [...] Face à un spectre de l’autisme très
large il faut que l’on arrête de parler de psychiatrie » et « en finir avec des prises en
charge inadéquates dans des hôpitaux psychiatriques où ils n’ont rien à faire ».
170 Fabien Joly

résistance au fait psychique et aux enjeux profonds de la sub-


jectivité ; larges et nombreuses résistances au service de mul-
tiples replis frileux et de clivages monolithiques dogmatiques
et parfois quasi sectaires. Et sans doute doit-on repérer cette
dynamique essentielle de la résistance et constater à cet
endroit avec et après Freud la continuité très insistante –
autant donc que les nouvelles expressions – de ces résis-
tances « à » et « dans » la psychanalyse. Paul Denis (2010,
p. 86) démontrait que si certaines formes de résistances sont
« propres à l’individu et à son histoire », d’autres sont le fait
de l’environnement culturel de la civilisation et en tant que
résistance actuelle « à » la psychanalyse, on mesure chaque
jour « […] la tendance de plus en plus grande à la négation
du fait psychique dans sa spécificité. [...] Le psychique est
réduit au neuronal et le fait psychopathologique est ramené
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au fait médical ». Plus loin, obligation nous est faite de
constater que l’intériorité subjective se trouve aujourd’hui
écrasée par les seules conceptions pragmatiques et neuro-
cognitives du cortex préfrontal, et bien au-delà de la seule
constellation autistique ; l’autisme valant d’évidence plutôt
comme laboratoire et illustration extrême, ou comme fer de
lance, et dans tous les cas comme paradigme et accélérateur
d’un mouvement bien plus général et étendu. Regardons-y
rapidement ici d’un peu plus près ; sans oublier non plus les
résistances « de » et « dans » la psychanalyse ; car c’est notre
malheureuse conclusion personnelle comme celle de Denis
(ibidem, p. 85) : « les pires des nouvelles résistances ne
seraient-elles pas finalement celles des psychanalystes eux-
mêmes » cachés parfois derrière l’aveuglement du « psycha-
nalytique » et de nombre de « dérives théoriques », tech-
niques, voire éthiques ; alors même que « l’artisanat »
psychanalytique et la spécificité de son intelligence du fait
psychique devrait a contrario réaliser « l’antidote le plus pré-
cieux aux tentations utilitaristes, religieuses, sectaires, com-
munautaristes, fanatiques, de la société où nous vivons ».
À l’endroit de l’autisme infantile, la psychanalyse est donc
historiquement passée d’un statut de presque monopole
quant à la théorisation (et à la thérapeutique) de cette organi-
sation pathologique qui a un tel impact dans (et pour) le déve-
loppement précoce de certains enfants, à une déportation
Les « guerres » de l’autisme 171

pestiférée, réceptacle de toutes les attaques, de toutes les


haines et les empêchements, et d’une permanente lapidation
dogmatique (Hochmann, 2009). Ces mouvements extrêmes
n’ont pas été sans effets dans la corporation elle-même ; et
dans des déchirements ou abandons divers de l’enjeu impor-
tant de cette clinique de l’autisme pour la psychanalyse ; par-
fois dans le déni ou le militantisme aveugle de certains
collègues et jusqu’à nombre de dévoiements de l’objet et de
« l’offre » psychanalytique dans les régions difficiles de
l’accompagnement des enfants autistes et de leurs familles
(Amy, 2015). D’un côté comme de l’autre, l’enjeu de la résis-
tance, ou plus exactement des multiples formes et registres
des résistances est ici essentiel faute de n’y rien comprendre
: 1/ résistances « dans » la cure psychanalytique et dans la
théorie ; 2/ résistances « de » et « dans » la psychanalyse
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(disons de certains psychanalystes ou de certains discours
tenus « au nom de » la psychanalyse) autour de la question
de l’autisme, des parents d’enfants autistes, des apports des
recherches venues d’autres champs théoriques, et des com-
plémentarités des divers accompagnements éducatifs,
sociaux et pédagogiques des enfants autistes ; 3/ enfin résis-
tances violentes et actuelles « à » la psychanalyse désignée
aujourd’hui, dans un véritable procès en sorcellerie, comme
la cause de tous les maux et de toutes les souffrances des
autistes et de leurs familles (Joly, 2012)

RÉSISTANCES « DANS » L’APPROCHE PSYCHANALYTIQUE


DES ENFANTS AUTISTES

La « cure » ou disons l’approche psychanalytique et psy-


chothérapique de l’autisme, et notamment des jeunes
patients autistes sévèrement atteints dans leur développe-
ment 2, appelle inéluctablement des aménagements considé-
rables et des difficultés immenses de l’exercice, de la
rencontre, et des attendus des processus thérapeutiques et
transformateurs propres à l’analyse. À certains de ces

2. Mais que dire de l’approche originale des autistes « sophistiqués » adultes


de haut niveau (Joly, 2015) !
172 Fabien Joly

endroits « limites », nombre de psychanalystes ont même


pensé que l’écoute (et l’aventure) analytique(s) de (et avec)
certains de ces jeunes patients était quasiment impossible,
ou qu’elle n’était plus analytique ! La résistance du système
autistique à l’écoute analysante et à l’approche psychique et
relationnelle (voire transférentielle) d’un thérapeute est par
certains aspects malheureusement extrême voire prototy-
pique ; l’épaisseur du fantasme, de l’imaginaire et du fonc-
tionnement psychique tellement écrasée, que l’on pourrait
dire avec nombre de collègues ou d’observateur que la per-
sonne avec autisme est proche de l’« inanalysable » ; du
moins au niveau des idéaux et des opérateurs habituels de
la cure. Mesurons en effet ici que toutes les spécificités de
fonctionnements autistiques, sensori-motrices, cognitives,
langagières et communicationnelles, voire comportementales
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(Joly, 2014, 2016 ; Touati, Joly, Laznik, 2007, en préparation)
et que l’économie défensive extrême de l’autiste font résis-
tance absolue à l’approche analytique. Marie-Christine Laznik
(1991) allait jusqu’à dire, quant à elle, qu’il s’agissait dans ces
cas d’une psychanalyse « à l’envers ».
Pour autant et a contrario, la longue expérience de cer-
tains qui s’y sont aventurés a démontré très largement, et
contre toutes ces difficultés « aux limites » de la cure, de
l’extraordinaire fécondité de la psychothérapie analytique
dans l’accompagnement de certains enfants autistes (Tustin,
1981 ; Meltzer, 2002 ; Haag, 2018 ; Houzel, 2002 ; Hochmann,
2010 ; Laznik, 2003 ; Alvarez, 1997 ; Golse, 2013 ; Amy,
2014 ; etc.) ; de la valeur théorique princeps des enseigne-
ments de ces cliniques de l’extrême et de ces cures origi-
nales : du côté de l’originaire, de l’archaïque, et des enjeux
de naissance à la vie psychique, voire des différents régimes
de l’angoisse et de la souffrance psychique (Joly, 1998) ; ou
encore au plan psychopathologique des compréhensions
affinées des fonctionnements autistiques et non-autistiques :
diagnostics différentiels et compréhensions par exemple des
« enclaves autistiques » dans des registres de fonctionne-
ments divers (Tustin, 1989) ; plus loin, de l’élaboration unique
en vérité des enseignements de la technique (de la position
et des interventions du thérapeute) dans ces approches de
Les « guerres » de l’autisme 173

l’archaïque, pour des enjeux « exportables » dans d’autres


contrées parfois bien éloignées des registres autistiques. Que
l’on songe – à l’endroit de la fécondité de la reconnaissance,
de la mise au travail et du dépassement de ces multiples
résistances dans le projet même de la psychanalyse de
l’autisme – aux élaborations passionnantes d’un auteur
comme Piera Aulagnier rencontrant les cliniciens et théori-
ciens de l’autisme (Aulagnier, 1986a, 1986b) ou à la conclu-
sion d’un hommage d’André Green à Frances Tustin :
Je crois que les enfants autistes représentent probablement la
seule acquisition depuis la psychanalyse de Freud qui nous per-
mettent de modifier certaines conceptions métapsychologiques
d’une façon nouvelle pas du tout aperçue par Freud… (1995).
Si cette clinique de l’extrême infestée des spécificités de
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fonctionnements autistiques d’un système extrêmement figé,
et d’une force d’inertie considérable témoigne donc des
limites de la cure et de l’approche psychanalytique, faisant
flamber des résistances considérables à toute nouveauté et
tout changement… Il y a là une obligation difficile mais poten-
tiellement extraordinairement féconde – quand les analystes
s’y aventurent – à déplacer les lignes habituelles, à com-
prendre et dépasser ces « résistances » ; et comme au temps
de la naissance de la psychanalyse et dans le retournement
épistémologique révolutionnaire opéré par Freud : il s’agirait
alors d’entendre puis de renverser les logiques de résistances
(ailleurs des modalités des investissements transférentiels
inconscients) pour les resituer en tant que forces et opéra-
teurs de la cure.

RÉSISTANCES ET AVEUGLEMENTS DE LA PSYCHANALYSE


ET DES PSYCHANALYSTES

Du côté des résistances « de » la psychanalyse, il nous faut


prendre ensuite la mesure de nombre de résistances du
monde analytique et de quelques psychanalystes à la com-
plexité des différentes approches et autres intelligences théo-
riques de l’autisme. Car la psychanalyse – ou du moins une
certaine psychanalyse, voire encore un discours tenu « au
174 Fabien Joly

nom de la psychanalyse » ou sous couvert de l’habillage psy-


chanalytique – a montré (et parfois de manière durable et avec
un grand impact) quelques errances, aveuglements, voire
dérives théoriques, éthiques et technico-cliniques qui nous
sont revenus ultérieurement en pleine figure dans de plus
récentes attaques virulentes et autres dénonciations abso-
lues de toute la psychanalyse et, à côté, de la psychiatrie, de
la psychopathologie et de toute « entreprise » soignante se
référent peu ou prou à ladite psychanalyse.
Comme le montre longuement Jacques Hochmann (2010,
2013), en s’extrayant historiquement de la défectologie et de
la théorie de la dégénérescence, qui laissaient alors la seule
place aux déterminants constitutionnels innés et immuables
et empêchaient, de fait, toute perspective psychothérapeu-
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tique, la psychanalyse – et la psychiatrie française qui se
revendiquait de la psychanalyse en inventant une authentique
compréhension de ces états, une écoute et une aide pour ces
enfants, voire de nouveaux dispositifs institutionnels
d’accompagnements et de soins – ont pu basculer pour cer-
tains et à certains endroits dans des balanciers historiques et
épistémologiques, et pour une part dans des errements
inverses voire des renversements uniquement psychogéné-
tiques, avec comme conséquence et comme dérive le mépris
voire l’ignorance des travaux biophysiologiques, neurocogni-
tifs et développementaux, et se faisant des spécificités des
fonctionnements et des comportements induits pour les per-
sonnes avec autisme. Avec un recentrage culpabilisant sur la
défense supposée de l’autisme contre l’environnement, c’est-
à-dire assez vite « contre » les postures psychiques des
parents 3 et singulièrement de la mère ! Le tout organique
versus le seulement psychologique, et leurs répercussions
aussi misérables dans le tout éducatif et comportemental ou
réadaptatif ou le seulement psychothérapeutique (parfois « en
attendant que le désir advienne » !).

3. « Si seulement » les autistes témoignaient précocement d’un « branche-


ment » sur la vie psychique de l’autre pour souffrir à ce point des états mentaux de
leurs mères et de la vivacité et de l’épaisseur d’un moi soutenant la mise en place de
défenses aussi drastiques sur leur propre développement et leur relation au monde !
Les « guerres » de l’autisme 175

À cet endroit, nous ne pouvons que suivre J. Hochmann


(2013) dans son analyse des errements de certains au nom
de la psychanalyse, et constater avec et après lui :
1/ qu’à côté de ce relatif mépris voire de l’ignorance 4 de
certains vis-à-vis de toute autre approche et de toute autre
connaissance complémentaire sur le développement et les
spécificités des fonctionnements autistiques, et singulière-
ment des perspectives plus cognitives, neuroscientifiques,
développementales, instrumentales et éducatives ou com-
portementales…
2/ qu’à côté des hypothèses psychogénétiques parfois
devenues quasi exclusives du côté d’une conception étio-
pathogénique univoque de l’autisme infantile, avec un cen-
trage inéluctablement culpabilisant sur les aléas de la vie psy-
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chique inconsciente des parents…
Il était malheureusement obligé de faire aussi le constat
assez fréquent pendant de nombreuses années et chez
nombre de collègues :
3/ du refus du – ou disons de la résistance très active au –
diagnostic, considéré comme stigmatisant et/ou trau-
matisant ;
4/ de l’appui par trop inadapté sur, sinon le modèle, du
moins les représentations de la cure type des névrosés (de
son cadre et de son « étanchéité » le plus loin possible de la
réalité) comme seul horizon des dispositifs d’accueil et de
soin et/ou comme seule prescription « noble » au détriment
de toutes les autres aides ; par exemple dans le double mou-
vement d’une certaine exclusion des familles des lieux de
soins des enfants au prétexte (douteux) des risques de conta-
minations d’un espace aseptique pour l’enfant traité ;
l’absence induite d’alliance et de coopération avec les

4. Assez loin il faut quand même le dire des déversements de haine et autres
charrias actuelles pour supprimer la psychanalyse ou l’interdire (proposition de Loi
du député Fasquelle)... des clips et films « monté » outrageusement pour dénoncer
des caricatures... mais plutôt à l’époque et à l’inverse dans l’hégémonie parfois
dédaigneuse d’un modèle théorique sur tous les autres et d’un regard méprisant
voire d’un désintérêt (passifs ou actifs selon les cas) pour l’autre et la différence ce
qui est déjà pas mal pour des analystes !
176 Fabien Joly

parents et du même coup le délaissement des enjeux com-


portementaux et de vie quotidienne tant comme matériel (et
difficultés à traiter) de l’enfant que comme absolu délaisse-
ment des familles en souffrance de ne pouvoir ni comprendre
ni porter leur enfant dans le quotidien…
5/ des proclamations prétentieuses et univoques de cer-
tains « au nom de la psychanalyse » que ce soit au plan théo-
rique comme au plan des perspectives thérapeutiques et des
grands slogans voire des anathèmes !
6/ Et enfin de la seule lecture psychopathologique « struc-
turelle » trop écrasée sur le mélange des diverses formes
d’autismes à la problématique des organisations psycho-
tiques et des différents troubles graves de la personnalité…
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VIOLENCES, SCOTOMES ET OBSCURANTISMES :
DÉCHAÎNEMENT DES RÉSISTANCES « À » LA PSYCHANALYSE

Pour faire lien avec le troisième étage des résistances


envahissant le champ et l’histoire de l’autisme et de « ses
guerres », justice doit être évidemment et largement faite à
combien de psychanalystes (et d’équipes se référant à la
pensée psychanalytique) de n’avoir jamais sombré dans ses
caricatures et ses aveuglements ; mieux d’avoir donné à
l’accompagnement des enfants autistes des outils, des dis-
positifs et des « intelligences » rares : le modèle pluridimen-
sionnel des hôpitaux de jours, le travail de réseau et
d’intégration scolaire, l’élaboration des contre-attitudes
induites par la pathologie autistique, la formation des psycho-
thérapeutes et de tous les soignants aux particularités autis-
tiques, l’alliance et le travail avec les familles, l’authentique
soutien à une nosologie et à des diagnostics différentiels, la
compréhension de combien de spécificités autistiques –
démantèlement, angoisses spécifiques, ratage du circuit pul-
sionnel, singularités des images du corps, formes et objets
autistiques, etc. Autant d’éléments essentiels sur lesquels le
dernier balancier de l’histoire et la relance des résistances à
la psychanalyse font silence, ou feignent l’ignorance.
Les « guerres » de l’autisme 177

Car les balanciers de l’histoire ont à notre grand dam non


pas dépassé ces anciens et partiels errements soutenus par
certains analystes, mais tout au contraire – et dans une sorte
de charria d’une virulence jamais atteinte – gonflé, je le crois,
de résistances très profondes à la psychanalyse que Freud
avait déjà vécues et analysées (1925) – ont opéré un renverse-
ment en miroir dans de nouveaux scotomes, clivages et aveu-
glements juste retournés en leurs contraires et augmentés
d’une haine (autant que des soutiens et exagérations des
médias et des gouvernants) jusque-là jamais atteinte. Même
si et « par définition » la psychanalyse est toujours « non
consensuelle » et « inévitablement source de résistances »,
autant groupales, culturelles, scientifiques et sociales,
qu’internes subjectives et narcissiques.
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Aujourd’hui, il s’agirait donc plutôt de prendre la mesure
des résistances extrêmes « à » la psychanalyse qui sont tout
autant agies par des collègues d’autres points de vue théo-
riques (résistances du monde scientifique « fondamenta-
liste »), par les médias et la culture en général (résistances
représentationnelles et enfermement frileux dans des pers-
pectives uniquement handicapologiques et réadaptatives ou
comportementales), par les politiques et autres tutelles
(recommandations, plans autismes, orientations de la santé
mentale et enjeux socio-économiques), et enfin par les
familles (cf. « la violence anti-psychanalytique de certains
parents, déchainés sur internet et dans les médias ») 5.
5. La haine et la violence n’ont guère de freins et de limites : on a entendu
à l’Assemblée nationale (aux côtés de nobles scientifiques « respectables » et des
représentants de l’État, ministres et responsables de tutelles) des parents envoyer
Bernard Golse au bucher (!) et Pierre Delion au goulag !! On a vu sur Internet et
dans des tracts diffusés dans les alentours de certaines réunions scientifiques des
photographies déformées de quelques collègues « à jeter en pâture » à la vindicte
populaire avec autour de leurs portraits des dénonciations ahurissantes (et en totale
impunité) d’abus, de détournements de fonds, d’enlèvements (!!), de maltraitances,
de séquestrations (!!!). On a vu des documentaires aux interviews tronquées, tru-
quées et détournées... J’ai pu recevoir de nobles professeurs universitaires des mails
assassins du genre : « Je suis effaré du retour de la psychanalyse dans le champ de
l’autisme », « vous êtes bien le seul à vouloir des passerelles », « votre discours relève
d’une activité fictionnelle qui n’a pas sa place dans la production de connaissances
actuelles », « quant au discours psychanalytique il relève de la tartufferie : les
quelques bricoles que Freud a pu dire de juste, des gens l’on écrit bien avant lui, et
tout ce qu’il a écrit en son nom propre n’est qu’une série d’âneries. Suis-je clair ou
vous en voulez encore ? J’ai de la réserve », « sachez que nous répondrons point
par point à toutes les bêtises que vous énoncerez » (Prof. René Pry, université de
Montpellier, mail personnel)... Et que dire des modalités de constructions des docu-
178 Fabien Joly

Mais comme le montre encore Jaques Hochmann (2013,


p. 123) : « le malentendu entre les familles et la psychanalyse
a des sources beaucoup plus profondes » ; et on ne peut par
exemple que souligner que « la simple idée de l’intervention
d’un psychanalyste auprès d’un enfant suscite des craintes »,
« le fantasme du vol d’un enfant » (pour tout enfant confié à
un analyste, mais a fortiori pour un enfant fragile et si incom-
préhensible et peu gratifiant pour ses parents). Ce qui veut
aussi dire, a contrario des dérives anciennes, que « le travail
psychothérapique avec un enfant autiste s’accompagne
nécessairement » d’un considérable travail préalable (et
continu) d’alliance avec les parents, et d’un « travail important
sur les résistances familiales », « il faut – selon les termes
d’Hochmann – sacrifier au purisme psychanalytique qui tien-
drait les parents à distance, refuserait de les informer de
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manière précise de l’évolution de la cure, et de partager avec
eux les sentiments communs et ondoyants d’espoir et de
désespoir qui accompagnent les étapes de cette cure »
(2013, p. 124-125).
Au chapitre des résistances contre la psychanalyse et la
psychopathologie psycho-dynamique, il faudrait d’évidence
élargir le seul champ des parents (ou de certaines associa-
tions de parents très militantes et farouchement opposées à
la psychanalyse – ou aux représentations haineuses qu’ils
s’en font sur fond des éléments d’histoire rapportés plus haut,
rajouter la lâcheté de la plupart des sociétés savantes et de
nombreux professionnels qui n’ont guère défendu les apports
de la psychanalyse et de la psychopathologie héritée de nos
maîtres ; et encore l’intervention très active et directe des
politiques de santé et des politiciens (ministères, ARS et
tutelles diverses à travers les « plans autismes », les diverses

ments de références nationales [« Plans autismes », « États des connaissances » et


diverses « Recommandations » HAS ou ANESM] qui sous couvert d’une plus rigou-
reuse méthodologie scientifique (!) et soit disant « sans partis pris » (!!) revendiquent
comme direction préalable non discutable de leurs travaux d’être « hors mécanismes
psychopathologiques » ; et d’afficher dans leur méthodologie un véritable autodafé
de toute la littérature scientifique jusqu’aux 5 dernières années avant la rédaction
des documents, en ne faisant in fine référence qu’aux travaux scientifiques (97 %)
de littérature anglo-saxonne « recommandées » (c’est-à-dire farouchement antipsy-
chanalytiques) pour définir l’état des savoir et valider les pratiques consensuelles ou
non recommandées !
Les « guerres » de l’autisme 179

« recommandations » et les inflexions effectives de la poli-


tique de santé dans chaque territoire, etc.).
Ces attaques et ces résistances à la psychanalyse ont eu
aussi comme conséquence un véritable scotome et une igno-
rance crasse ou un oubli de l’histoire. C’est pourtant la psy-
chiatrie et la psychopathologie qui ont isolé et découvert
l’autisme infantile et permis de le diagnostiquer authentique-
ment en le sortant du terrifiant fourre-tout de la défectologie
d’antan. C’est la psychanalyse qui a été pionnière, et de
quelle manière. Nous devons saluer ici le génie de Melanie
Klein qui dès 1929 (Klein, 1968), bien avant l’individualisation
et la reconnaissance médicale de l’autisme par Kanner (1943)
et Asperger (1944), accompagnait un jeune enfant de 4 ans
(Dick) qui par-delà nos divergences d’écoles et d’époques
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convainc tout clinicien de la nature autistique typique de ses
troubles, à propos desquels M. Klein marquait la différence
avec toutes les autres formes de psychoses de l’enfant
qu’elle avait déjà suivi, proposait de comprendre ces troubles
comme liés à une « inhibition massive et précoce du dévelop-
pement », supposait que Dick s’apparentait à la communauté
d’autres enfants de ce type « encore non repérés », et in fine
appelait les psychanalystes à « arracher aux asiles d’aliénés
un certain nombre de sujets semblables qui y croupissait » !!
L’obscurantisme et l’ignorance de l’histoire et des théories
laisse dès lors place à des slogans antipsychanalytiques sans
connaître une seule ligne de l’histoire de la psychanalyse face
à l’autisme, et encore pire sans avoir lu une ligne de ceux
qu’on attaque ! Et de lire par exemple sous la plume de Ber-
nadette Rogé (2015), sous l’habit arrogant d’une prétendue
scientificité, des dénonciations virulentes comme « des ana-
lystes qui allongent de jeunes enfants sur les divans et les
écoutant silencieusement » ! Pour, au titre d’un douteux
humour en de tels terrains douloureux, alimenter des fan-
tasmes et de véritables charrias contre tous ceux qui pour-
raient se revendiquer dès lors de l’intelligence
psychanalytique. L’autisme reflète ici de manière exacerbée
voire paradigmatique la déclinaison des multiples enjeux
(individuels et collectifs, conscients et inconscients) des
résistances rassemblées ici à l’endroit aiguisé de la pensée
180 Fabien Joly

comme de l’exercice de la psychanalyse, augmentés à l’envi


d’un mouvement clinique de quasi « contagion » des fonc-
tionnements autistiques chez tous ceux qui s’en approchent
(ou s’en nourrissent) : « Une tendance à s’enfermer avec
l’autre dans un autisme à deux, dans une bulle où la vérité
n’est que d’un côté, et où tout autre point de vue que le sien
est vécu comme une dangereuse intrusion » (Hochmann,
2013, p. 125). Ce qui conduit à des manœuvres ahurissantes
voire « malignes » de type « sectaires », de manipulations, de
dévoiement et de travestissement de l’histoire et des pra-
tiques, pour maintenir la représentation d’un véritable
« Empire du Mal » : la psychanalyse… à éradiquer dans une
authentique « guerre ».
Est-ce que – comme le soulignait Bernard Golse (2013) –
quand un chirurgien fait une erreur opératoire ou oublie un
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instrument dans le corps d’un patient en mettant sa vie en jeu,
on plaide illico pour l’excommunication voire la suppression de
tous ces confrères et l’éradication de la confrérie médicale de
la chirurgie dans son entier ? Mais ici la diabolisation de la psy-
chanalyse est la règle inconsciemment agitée de toute la force
des résistances individuelles et collectives, familiales et cultu-
relles ; opposant ce qui devrait être complémentaire tant dans
la compréhension des fixations autistiques dans le développe-
ment précoce, que dans son diagnostic authentiquement dif-
férentiel, et dans son accompagnement toujours individualisé,
complémentariste et coordonné.

*
L’autisme comme paradigme, comme forme, comme
objet révélateur, et accélérateur aussi, des enjeux appelés par
la psychanalyse et des résistances les plus fortes et les plus
actuelles appelle courageusement une confrontation pluridi-
mensionnelle à la complexité de ce trouble développemental
si « envahissant », et exige, sans aucun écart, voire urgem-
ment, de tous les praticiens une réflexion éthique non aveugle
à l’histoire, à ses aveuglements, clivages et autres résistances
pour s’approcher enfin d’un « plaidoyer pour une prise en
charge plurielle et éthique de l’autisme » comme a écrit Ber-
nard Golse dans le Manifeste pour une prise en charge plu-
rielle et éthique de l’autisme publié sur le site de la CIPPA
Les « guerres » de l’autisme 181

(2018). « Il ne s’agit pas que d’une question de moyens mais


d’une véritable pensée de ce champ. Faisons en sorte que
les polémiques qui ont eu lieu et qui ont encore lieu ne
débouchent pas sur des modèles clivés et réducteurs qui
viendraient entraver l’efficacité de nos actions, appauvrir nos
offres de prise en charge et entamer la dimension humaniste
de nos réflexions. L’éthique d’une société se mesure sans
doute à l’aune de l’attention qu’elle accorde à ses membres
les plus vulnérables. De ce fait, dans une société solidaire et
responsable, la place de la médecine et en particulier de la
psychiatrie apparaît peut-être comme le garant d’une vision
respectueuse de la diversité et de la dignité de chacun. »
À l’endroit des actuelles résistances à la psychanalyse,
rappelons ce que nous disait
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S. Freud :
Mes adversaires scientifiques ne m’ont épargné aucun outrage,
ils ont blessé aussi bien la logique que la bienséance et le bon
goût [...] Vous ne vous figurez sans doute pas tout ce dont on
est capable à notre époque, la haine populaire, ni à quels excès
peuvent se porter les hommes quand, faisant partie d’une foule
ils ne sentent plus peser sur eux de responsabilité personnelle
[...] le mépris dont la psychanalyse fut autrefois l’objet dans les
milieux scientifiques persiste encore chez les profanes, hommes
de lettre ou causeurs mondains… (Freud, 1995, p. 222).
Pour terminer, on pourrait donc aujourd’hui, dans ces
régions paradigmatiques de l’autisme, s’accrocher à l’idée
que la résistance n’est pas un signifiant uniquement négatif.
Il n’est ni possible, ni souhaitable de ne pas « se défendre »
et il s’agit, parfois, d’être résistant. En ce qui concerne la psy-
chanalyse de l’enfant, plaidons pour que la résistance de cer-
tains « héros » e à cette pensée vive de se poursuivre, de se
vivifier et d’être reconnue et dépliée plus avant pour les
enfants autistes et leurs familles, pour la fécondité de ce que
cette clinique apporte à la théorie et à la technique, à la com-
préhension toujours plus approfondie de l’homme dans sa
qualité psychique, dans ce qu’il a de plus souffrant, de plus
aveugle, de plus attaquant souvent et aussi de plus riche et
de plus créatif parfois !
182 Fabien Joly

Résumé

Les troubles du spectre autistique constituent aujourd’hui


un champ d’affrontement particulièrement violent entre les
partisans d’une approche psychanalytique de ces syn-
dromes, quels qu’en soient la référence théorique, et les
opposants à toute conception psycho-dynamique de ces
troubles. Le vertex des résistances : résistances « dans » la
psychanalyse, résistances « de » la psychanalyse et résis-
tances « à » la psychanalyse est soutenu par l’auteur pour
décrire avec vigueur ces guerres de l’autisme, tout en dénon-
çant les excès de ceux, parmi les psychanalystes, qui
refusent de prendre en compte d’autres approches et mécon-
naissent les apports d’autres disciplines à la compréhension
de l’autisme.
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Mots-clés : approche multidisciplinaire, conceptions
psycho-dynamiques, psychothérapies, troubles du spectre
autistique, résistances.

Summary

Autistic spectrum disorders are nowadays the field of


especially violent confrontations between partisans of a psy-
choanalytical approach of these syndromes, whatever its
theoretical background, and opponents of any psychodyna-
mic understanding of these disorders. The vertex of resis-
tances: resistances “in” psychoanalysis, resistances “of”
psychoanalysis, resistances “to” psychoanalysis is supported
by the author to describes vigorously these wars of autism,
while pointing out the overstatements of those among the
psychoanalysts who refuse to take in account others appro-
aches and ignore the contributions of other fields to the
understanding of autism.
Keywords: autistic spectrum disorders, multidisciplinary
approach, psychodynamic understanding, psychotherapies,
resistances.
Les « guerres » de l’autisme 183

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