Une approche basée agents pour les SIGs répartis

Hichem DAICHE1, Okba KAZAR2

Département d’informatique
Université de Biskra
07000, Algérie
1
daicheh@yahoo.fr
2
Kazarokba@yahoo.fr

Résumé : L’évolution actuelle de l’informatique a
permis de résoudre certains problèmes d’automatisation
des tâches. Parmi les points marquants de cette
évolution, on peut citer les progrès liés à la distribution
des données. Aujourd’hui tout est réparti ou distribué et
Internet en est le meilleur exemple. Cette évolution a fait
apparaître de nouveaux problèmes comme ceux liés à la
distribution des données et à la gestion des
communications ou transactions dans un tel système.
Dans notre travail, nous proposons un modèle pour la
gestion des transactions tout en essayant de l’appliquer
dans le système information géographique répartie
« SIGR ».
Mots clés: Agent, Système multi agent, SIG,
transactions, Jadex et UML.
1 INTRODUCTION
Un Système d'Information Géographique (SIG) est un
outil permettant de manipuler des bases de données
géographiques, il permet de représenter l'environnement
et les infrastructures géographiques existantes :
communes, rues, départements, régions, ou même
massifs montagneux (sous forme de lignes de niveau).
C'est la raison pour laquelle ce type d'outil a été
historiquement et reste très utilisé pour les études
environnementales. D’autre part, un système multi-
agents est un système distribué composé d'un ensemble
d'agents. Chaque agent a des informations ou des
capacités de résolution de problèmes limités. La notion
d'agent est utilisée dans beaucoup de domaines. Ce
paradigme est devenu incontournable surtout pour
modéliser des systèmes complexes et des systèmes inter
opérables. Dans ce papier, nous avons exploiter une
approche qui permet de coupler un système multi-agents
(SMA) avec un système d’information géographie
répartie (SIGR) pour faciliter la recherche de
l’information à travers des SIG répartis en garantissant la
bonne gestion des transactions de recherche
d’information. Chaque agent prend en charge une tache
spécifique dans le processus par rapport à l’ensemble.
2 LES TRANSACTIONS ET LES AGENTS
L'évolution actuelle de l'informatique fait apparaître le
besoin pour les utilisateurs d'être connectés à un grand
réseau. L'échange des données entres les utilisateurs est
souvent source d'encombrement du réseau car le volume
d'information qui transite entre les différents utilisateurs
localisés dans des sites différents est très important. Les
transactions entre les différents sites peuvent être
concurrentes. Il apparaît donc nécessaire, de mettre en
œuvre des mécanismes pour gérer les transactions entre
les différents sites. L’étude des transactions trouve un vif
intérêt dans le domaine des bases de données et des
applications réparties. L’étude des transactions trouve un
vif intérêt dans le domaine des bases de données et des
applications réparties ou distribuées. Pour ces dernières,
les transactions peuvent nécessiter un grand nombre de
données situées dans des serveurs différents, il en résulte
des délais de réponses non négligeables, surtout en cas
d'encombrement. D'où l'apparition des transactions car
elles font apparaître des délais de réponses dans les
transactions. Il serait important de proposer des
mécanismes de gestion des transactions longues.
Plusieurs solutions existent parmi lesquelles :
• La gestion par files d'attente: elle est nécessaire à la
gestion d'un grand nombre de transactions.
• Une deuxième approche consiste à décomposer une
transaction en une hiérarchie de sous transactions
pouvant s'exécuter en séquence ou en parallèle
(Transactions Imbriquées).
Figure 1 Transactions Imbriquées dans un agent simple
Nous verrons son application dans la suite avec les
agents cognitifs BDI. Une transaction étant définie
comme une unité de travail ayant les propriétés
d’ACIDité (Atomicité, Cohérence, Isolation,
Durabilité). Une transaction peut être imbriquée et
étendue à plusieurs agents : un agent peut exécuter une
transaction (plan), et faire exécuter certaines étapes de
son plan par d’autres agents, au niveau de ces agents, les
étapes deviennent des transactions, mais sont en réalité
des sous transactions pour l’agent initiateur de la
transaction. On peut alors affirmer qu’une pareille
transaction est distribuée [Paolo, 1999].
Figure 2 Transactions imbriquées dans un système
multi agent
3 MODELISATION DES INTERACTIONS
ENTRE AGENTS POUR DES SIGRS
Une interaction « est une mise en relation dynamique de
deux ou plusieurs agents par le biais d’un ensemble
d’actions réciproque. Les interactions s’expriment ainsi
à partir d’une série d’actions dont les conséquences
exercent en retour une influence sur le comportement
futur des agents ». [Jacques, 1995].
3.1 La communication entre agents
Les interactions entre agents passent par l’émission et la
réception de messages. Ces messages se concrétisent par
dans le cadre d'une ontologie. La structure d'un message
est caractérisée par un émetteur et un destinataire, un
performatif (type d’échange (demande, refus, réponse,
redemande, …)), un contenu qui met en oeuvre des
phrases bien construites en fonction d’un langage
commun. Elle s’inspire de la structure définie dans les
normes FIPA mais substitue aux langages généraux un
langage dédié au problème posé.
3.2 Organisation générale des agents
Le modèle général est représenté par le diagramme de
classes simplifié UML (Figure 3). On distingue les
classes principales : la classe Interface, la classe
Transaction et classe SIG. Elles héritent d'une classe
générique Agent qui est définie par :

Un type (Transaction, Interface,…)

Des plans, des objectifs, des croyances, des intentions.
C’est elle qui représente l’agent BDI qui tourne sur
chaque site.
Les classes Croyances et Buts: sont respectivement la
base de données des croyances (Beliefs) et des désirs
(Desires). Ce sont des vecteurs, ils peuvent être
représentés par une base de données relationnelle. La
classe Plan: Elle représente l’action à accomplir sous
forme de plan. La classe Message : classes définissant le
type de Message et les opérations sur ces Messages. La
classe Actions : Ensemble des plans à exécuter.
Figure 3 diagrammes de classe
3.3. Le modèle d'agents
Pour implémenter le processus décisionnel des agents
Interface, Transaction et SIG nous nous sommes inspirés
du formalisme BDI (Belief, Desire, Intention) [Georgeff,
1999], [Georgeff, 1995] et plus particulièrement de
l'architecture Procedural Reasoning System (PRS)
[Georgeff, 1987]. Cette architecture est illustrée en
Figure 4 qui correspond à l'exemple de l'agent Interface.
Elle comporte :
3.3.1 Une base de croyances
Elle consiste en l’information de l’agent sur son
environnement. Nous pouvons la modéliser comme les
enregistrements dans une base de données relationnelle.
Un ensemble d'objectifs courants (Desires) : Ce sont des
tâches que l’agent doit suivre. Les objectifs comportent
l’identifiant du plan à exécuter. Ils sont modélisés par
une simple base de données.
3.3.2 Une bibliothèque de plans
Le plan représente un ordre d’exécution d’une tâche,
c’est une agrégation de variables et d’étapes. Chaque
étape manipule les croyances, envoie et reçoit des
messages. Un plan peut aussi contenir un autre plan
comme un sous plan. Le plan exprime les conditions à
vérifier pour son déclenchement et son plan d'action. Il
peut modifier la liste des objectifs courants, envoyer des
messages, décider des actions, réactualiser base de
croyances… Ce plan d'action est exprimé sous forme de
règles de décision sous la forme Si…alors (logique
des propositions). Une bibliothèque de plans c’est
l’ensemble de ces plans qui correspondent à l’ensemble
des stratégies dont l’agent dispose pour atteindre ses
objectifs.
3.3.3 Les intentions
Les intentions correspondent aux sous-ensembles de
plans (et sous plans) en attente d’exécution à un moment
donné. Ce sont des plans provenant de la bibliothèque de
plans qui sont mis en « attente » en fonction de la
situation en cours. Elles sont vues comme une pile
d’exécution, soit en parallèle soit en série. Le module de
décision : en fonction des objectifs et des croyances en
cours, il recherche éventuellement les plans aptes à
satisfaire de nouveaux objectifs en les plaçant dans la
liste des intentions. Il gère l’exécution des plans qui
satisfont leurs conditions de déclenchement.
Figure 4 un modèle pour agent cognitif BDI
4 ETUDE DE CAS
Nous avons validé notre approche en utilisant
l’environnement JADEX. C’est un environnement
logiciel pour la création d’agents dirigés par des buts
suivant le modèle BDI. Un agent Jadex est constitué de
deux composants, un fichier de définition de l’agent
(ADF) en XML étendu dans lequel sont spécifiés les
croyances, buts et plans, l’autre composant contenant du
code procédural. La partie procédurale des plans est
implémentée en Java et a accès aux composants BDI par
le biais d’une API [Alexander, 2007]. Le système qui
nous avons proposé comprend quatre agents : agent
Interface (AI), agent Transaction (AT), et deux agents
SIG.
- Agent Interface: Il sert d’interface entre l’utilisateur et
le système coopératif. Il permet à l’utilisateur
de définir sa propre transaction en utilisant les
outils d’exploitation qui sont proposé à
l’interface (figure 5).
- Agent Transaction: Il a pour tâche principale le
traitement et l’analyse d’une transaction qu’il
reçoit de l’AI.
- Agent SIG: un agent SIG est vu comme étant une
interface entre le système gestion de base de
données SGBD et l’agent transaction.
Après le démarrage de système, l’utilisateur demande des
informations à l’aide de l’interface proposé. Le système
décomposer la transaction mère en sous transaction,
connecter au serveur SGBD soit « SIG 1» ou « SIG 2 », il
traite les sous transactions, le résultat de traitement est
affiché sur un carte géographique pour l’utilisateur.
Figure 5 Agent Interface
5 CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Le potentiel de la technologie des agents est prometteur,
dans un futur proche ce sera l’élément essentiel dans le
développement des applications réparties, tout en
augmentant la complexité et la puissance de ces
applications. C’est en accord avec cette technologie que
nous proposons dans le présent travail un modèle de
gestion des transactions dans un SIG. A travers ce
système nous avons montré comment les concepts et les
technologies utilisés interagissent, et de quelle façon les
systèmes multi agents apportent au SIG le facteur temps
réel. Les perspectives sont nombreuses mais nous citons
l’utilisation des ontologies dans la représentation des
connaissances au niveau des SIGs, le développement
d’un module assurant l’ajout de nouveau SIG sans
difficulté du fait que l’architecture et le fonctionnement
des agents SIG sont identiques.
REFERENCES
[Alexander, 2007]Alexander Pokahr, Lars Braubach,
Jadex user guide.
[Georgeff, 1999] Georgeff, M., Pell, B., Pollack, M.,
Tambe, M., & Wooldridge, M. The Belief-Desire-
Intention Model of Agency. In Intelligent Agents V (eds
J.-P. Müller, M. Singh & A. Rao), Vol. 1365. Springler-
Verlag Lecture notes in AI.
[Georgeff, 1987] Georgeff, M. & Landsky, A.L.
Reactive reasoning and planning. In Proceedings of
AAAI-87, pp. 677-682, Seattle, USA.
[Georgeff, 1995] Rao, A. & Georgeff, M.BDI Agents:
From Theory to Practice. In International Conference of
MultiAgent Systems (ICMAS), pp. 39-65.
[Jacques, 1995] Jacques Feber. Les Systèmes multi-agents
vers une interaction collective.
[Paolo, 1999]Paolo Busetta, A Transaction Based Multi-
Agent Architecture, Master Thesis, Department of
Computer Science, the University of Melbourne,
Australia.