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CHAPITRE I
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Mme GHARBI EYA Module: Economie Numérique 2BC /2020_2021
Toujours selon la CNUCED et extrait du Rapport sur l’investissement dans le monde 2017 :
« L’investissement et l’économie numérique », l’économie numérique est l’application des
technologies numériques fondées sur internet à la production et au commerce des biens
et services. La dite production et ledit commerce des biens et services sont subdivisés en deux
: la production et le commerce des biens et services TIC et la production et le commerce des
biens et services fondés sur les TIC.
La figure suivante donne une composition de l’économie numérique qui permet également de
cerner davantage cette notion. Cette Figure illustration en trois cercles concentriques présente
une nette similarité avec la définition portant sur trois dimensions de l’encadré ci-dessus.
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Il est tout à fait indiqué d’examiner les facteurs qui sont à la base des progrès continus que
connait le développement de l’économie numérique, à savoir les drivers. En effet, l’économie
numérique de demain est tirée par cinq drivers :
(1) le réseau, (2) les usages, (3) l’accès, (4) la régulation et business model, et (5)
l’évolution de l’écosystème.
Ces cinq drivers sont interdépendants à travers un processus vertueux qui fait que le
développement de l’un entraine celui des autres.
i. Réseau:
Une infrastructure informatique comprend les composants nécessaires au fonctionnement
et à la gestion des environnements informatiques d'entreprise. Il est possible de déployer
une infrastructure informatique au sein d'un système.
Une infrastructure informatique comprend des composants matériels, logiciels et réseau,
un système d'exploitation ainsi qu'un système de stockage des données qui sont utilisés
pour fournir des services et solutions informatiques. Ces produits peuvent être des
applications logicielles téléchargeables qui s'exécutent sur les ressources informatiques
existantes (une solution de stockage logiciel par exemple), ou des solutions en ligne
proposées par des prestataires de services
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iii. L'accès:
Les évolutions technologiques en termes de terminaux; d’OS; et d’interfaces utilisateurs
(nouveaux écrans et objets connectés; exemples: smartphones, tablettes, smartwatch, IOT…)
ont largement contribué à étendre et faciliter l’accès de «monsieur tout le monde » aux
plateformes et aux applications que fournissent les prestataires de services sur le net.
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Le modèle Lead-time. Le produit immatériel (logiciel, service sur le web) est payant
dans sa version la plus évoluée, la dernière version. Puis le produit devient gratuit
quelque temps après sa phase de commercialisation.
Par exemple, dans le cas d'une mise à jour d'un logiciel, le fabricant peut décider de rendre
gratuite une version antérieure (exemple les antivirus)
Le modèle ouvert ou collaboratif : certaines entreprises innovent ou créent de la
valeur en collaborant avec des partenaires extérieurs indépendants. Il ne s'agit pas
d'une simple externalisation de l'innovation, mais d'une association aux bénéfices
mutuels pour les parties. L'entreprise partage avec l'extérieur (partenaires,
communauté de clients) ses projets, ses innovations (brevets), le travail de son
département Recherche et Développement(R&D).
Par exemple, IBM a utilisé le système d'exploitation (OS) GNU/Linux pour la promotion de
ses applications qui tournent sur cet OS, bénéficiant au passage de l'innovation de la
communauté du logiciel libre.
La plupart des acquis de l’économie traditionnelle ont été largement remis en cause, ou même
complètement détruis, par internet.
Désintermédiation des chaînes de valeur, accélération des échanges commerciaux, importance
de la sociologie des marques, méthodes de ventes éclairs, transformation des produits en
services, perméabilité des frontières, abondance et volatilité de l’offre…
Tous ces phénomènes rendent les marchés du numérique difficilement accessibles pour ceux
qui manient encore les outils de la gestion de l’entreprise du XXe siècle.
Des profondes questions doivent être poser:
Quels sont les grands principes qui distinguent l’économie numérique de l’économie
traditionnelle.
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v. Evolution de l’écosystème
L’écosystème des affaires permet de comprendre la multiplicité des liens plus ou moins
directs que va tisser une entreprise avec une multitude de partenaires, formant ce que l'on
nomme une communauté de destin stratégique.
Afin de dynamiser leurs efforts digitaux, nombreux sont les grands groupes qui
s’entourent de sociétés de service, de start-up innovantes, d’investisseurs ou d’experts
et inscrivent leurs actions dans un environnement ouvert sur l’extérieur
le cas chez Michelin( Groupe Michelin _Stratégie d'Open Innovation.html; Groupe Michelin
_Stratégie d'Open Innovation.html)
3. La transformation technologique:
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traditionnelles (OTT-Over the top) ont non seulement intégré les TIC dans l’ensemble de leur
processus, mais elles ont innové en mettant en place un modèle économique leur permettant
de devancer les concurrents se trouvant déjà sur le marché. La transformation numérique, telle
que définie ci-dessus, ne saurait donc se limiter à numériser les processus et les outils
auparavant utilisés pour faire la même chose que ce que l’on faisait avant. Il s’agit en effet de
réoptimiser l’ensemble du système de production, des offres et de la relation clientèle en
tenant compte des TIC.
De manière générale et de plus en plus, la société de l’information est associée à ce qu’il est
convenu d’appeler la 4ème révolution industrielle ou encore « Industrie 4.0 ». Dans un
monde interconnecté, et qui l'est encore davantage avec l’avènement de la technologie mobile
5G, de plus en plus d’objets connectés (Internet des objets), de gigantesques volumes de
données (Big data) concernant tout (individus, organisations, équipements, services
d’éducation ou de santé, etc.) vont être échangés et traités au moyen de l’intelligence
artificielle (IA). C’est l’IA qui est à la base des systèmes dits intelligents qui ont donné lieu à
des innovations majeures comme la voiture autonome, la reconnaissance vocale ou la vision
intelligente. L’importance des données dans l’économie numérique est telle qu’elles sont
qualifiées de nouvel « or noir » en comparaison au rôle joué antérieurement par les
hydrocarbures dans l’économie.
Les services et les usages (e-santé, e-éducation, e-gouvernement, e-sécurité, e-finance, etc.) se
développent grâce aux innovations de l’IA qui devient un enjeu principal de la recherche &
développement de ce 21e siècle, comme l’a été par exemple la recherche spatiale. Cette
importance est telle que les Ministres des TIC et de l’innovation du G7ont adopté, au cours de leur
réunion en 2017, une déclaration au sujet de l’IA dans laquelle ils ont exprimé une vision de l’IA
centrée sur l’humain et axée sur l’innovation et la croissance économique et se sont engagés à
investir dans la R-D de base et la R-D appliquée précoce en vue de produire des innovations en
IA, et soutenir l’entrepreneuriat en IA.
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Pour ce qui est des biens TIC (ordinateurs personnels (PC) et smartphones), les récentes
tendances montrent que les ordinateurs personnels, toutes catégories confondues (de bureau
ou portables, bureautiques) ont vu leur vente décliner de 3,6 % au troisième trimestre 2017
(juin à septembre) par rapport à la même période en 2016, selon le cabinet Gartner. Ainsi,
seulement 67 millions d'unités se sont écoulées en 2017, contre 69,5 millions d’unités en
2016. Il s'agit là du 12e trimestre consécutif de baisse des ventes. En revanche, selon le
cabinet IDC, les ventes de Smartphone dans le monde en nombre d’unités, se sont accrues de
manière soutenue, de 2011 à 2016, avant de connaitre un léger ralentissement par la suite. Il y
a lieu de noter que six équipementiers seulement détiennent 75% des parts de marché. Durant
toute cette période, leur chiffre d’affaires a constamment augmenté, malgré le léger repli, en
termes d’unités vendues. En début de la période considérée, c’est-à-dire en 2011, Nokia était
le numéro un mondial, mais il ne figure plus parmi les leaders du domaine. Samsung a pris la
1ère place depuis 2012, et se démarque de ses concurrents par les innovations ; la dernière en
date étant le smartphone pliable.
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Pour ce qui est des services TIC, et notamment des activités de fourniture des services de
télécommunications fixes et mobiles, et d’internet dans le monde, plusieurs indicateurs sont
utilisés dont
De manière générale, le taux de pénétration des télécommunications fixe décline, alors que
celui du mobile et de l’internet est en hausse. Ces taux, qui constituent en fait des moyennes
mondiales, masquent les disparités énormes existant entre les pays développés et ceux en
développement.
sociétés pétrolières telles que Exxon mobil, Petrochina ou Petrobras, mais qu’en 2018, elles
ont toutes cédées la place aux GAFAM.
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Pour ce qui est des services fondés sur les TIC, malgré le manque de statistiques officielles
tel que souligné dans le rapport sur l’économie de l’information 2017 de la CNUCED «
Numérisation, commerce et développement16 », nous pouvons souligner les évolutions, par
exemple, de L'e-Gouvernement. L'utilisation des technologies de l'information et de la
communication (TIC) par les administrations publiques pour rendre les services publics
accessibles à leurs usagers et pour améliorer leur fonctionnement interne, voire les repenser
pour améliorer la transparence ainsi que la productivité de l'administration et des services
rendus, est un aspect important pour apprécier le développement de l’économie numérique.
En fait, il s’agit de rendre les informations au sein des administrations disponibles et
accessibles en ligne, de délivrer des services directement en ligne (obtention d’autorisations et
de permis divers tels que le permis de conduire, le permis de bâtir, les visas ou la déclaration
et le paiement des impôts) ou de rendre ces services publics plus accessibles. Le graphique ci-
après montre comment, de par le monde, les administrations publiques ont de plus tendance à
utiliser les TIC dans leur relation avec les citoyens.
L’économie numérique impacte la vie des citoyens, des entreprises, des administrations et
autres organisations en favorisant le tissage de liens sociaux, en minimisant les coûts et les
délais, en élargissant l’accès aux marchés, et en simplifiant et dématérialisant les procédures
administratives. Au niveau macro-économique, la contribution des TIC et du numérique au
PIB permet de chiffrer leur apport. Des études ont d’ailleurs montré que la croissance du
numérique et la croissance du PIB sont positivement corrélées. De même, avec la réduction
des coûts et des délais, on arrive à accroitre la productivité du travail et la rentabilisation du
capital.
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Les experts considèrent globalement que les créations d’emplois pourront largement
compenser les pertes si des dispositions appropriées sont prises, car on assiste moins à une
destruction qu’à une redistribution des emplois. Selon le rapport 2017 du cabinet McKinsey &
Co « Jobs lost, jobs gained : work-force transitions in a time of automation20 » d’ici 2030,
ceux-ci peuvent atteindre soit 800 millions d'emplois humains, 400 millions d’emplois
humains ou 10 millions d’emplois humains, selon que le rythme de transformation soit élevé,
moyen ou lent. Malgré ces pertes d’emplois, ce même rapport prévoit qu’il y aura une
croissance de la demande de travail et par conséquent une création d’emplois nouveaux liée à
la transformation numérique estimée entre 555 millions et 890 millions d’emplois créés, soit
des valeurs largement supérieures au nombre de destruction d’emplois, et quelle que soit
l’hypothèse considérée.
La figure ci-jointe extraite du Rapport sur l’économie de l’information 2017 de la CNUCED «
Numérisation, commerce et développement» donne quelques indicateurs de mesure de
l’économie numérique.
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Conclusion
L’économie numérique a attiré beaucoup d’attention, avec des titres de plus en plus forts
offrant des scénarios apocalyptiques et à couper le souffle. Certains avertissent des pertes
d’emplois dues à l’automatisation, d’autres se demandent ce que la technologie numérique
peut faire. Et puis il y a un réel scepticisme quant à savoir si cela se traduira par une livraison
aux personnes qui en ont le plus besoin.
Cependant, avec toutes ces discussions, il y a rarement une explication de ce qu’est réellement
l’économie numérique. Qu’est-ce qui la différencie de l’économie traditionnelle? Pourquoi
devrions-nous nous en soucier?
L’économie numérique est un terme qui saisit l’impact de la technologie numérique sur les
modes de production et de consommation. Cela comprend la façon dont les biens et services
sont commercialisés, échangés et payés.
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