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£1, 2F H oy E.K. NIKOLSKAIA T.Y. GOLDENBERG Grammaire frangaise TROISIEME EDITION REVUE Hlonyseno Munucteperaos soicuieeo u cpedxeeo cneyunavnozo obpasceanua CCCP a Kawecree yteOuoz0 nocobua daa crydenroe uncruryroa u gaxyasreros WHOCTPAHREX 9361K08 GE 23 Bi6niaroxa MAVIV 0 MOSCOU EDITIONS «BCOLE SUPERIEURE » 1974 H63 4(®p) H4é3 Huxospcxas E. K. 1 Toabgendepr T. A. Tpammatuxa panuyscKoro s3nka. Ms. 3-e, 20m. VYue6. noco6ue js MH-TOB H ak. HHOCTP, #3. «Bnei. wKOAa», 1974. 364 c. ¢ TAG. Ha tar. a: E. K, Nikolskaia, T. Y. Goldenberg. Grammaire francaise. Hacronmee yaeGuoe nocoSue comepmeT KpaTKH®, Ho cicTeMaTHHe- cai Mype ROPMATHERCH cpauMarHKa PpAMnYICKOTO ABHKA, OXBATHBAO- WHA Kak MOphoNOTHO, TAK H CHHTAKeHC. Yue6Hoe Mocosue nanucano He Gpanuyscxon ASHE, cooTscTcrnyet TpeGosannan Nporpamm ana HTK TH xypeos faMKosHX By30B HW PaKyaLTeTOR, ‘B TpeTbem Hepexsaanun Gin BHeCcHM wOMeHeHMT B rnapy o Tia roe, pacuupeto ToAMonatne Bua H CpexcTB ero Enipaxexus, noKkasa- Ha poule BSaHMORERCTANA JEKCHMECKAX M [DAMMATHYECKHX CpeacTe B nM DaxeHUH BULOERK sHavetuA BO Gpanuysckom xsuke. B yaebuoe TOE- Ge axmuoueHa Honax Tiana, B KoTOpOR ocwewiaiotca upawuna dpan- uysexok nynxtyanu, w foSenex HeSCAbMOR pasxer oO MpanNaax nepe- Hoca cnn, Hannoe nocoSue uoxeT SUT TaKKe PexOMeHTOBAHO THLAM, MpOsON- 2KAMOMUM USYHeHHe 1, En mots ayant une fonction nominative. et qui évo- quent Pidée d’un objet, d’une action, d’une qualité et d’une » propriété: eau, couler, limpide, calmement , 2. En gnots privés de cette fonction nominative, et n’é- *yequant que Pidée d’un rapport: a, de, mon. ce, le, ete. D’aprés leur fonction dans 1a proposition, Jes mots d’une ie se répartissent: 1. En mots indépendants (camoctoatempupie) pouvant rem- -Plir la fonction d'un terme de la proposition et former a eux at une proposition (substantifs, verbes, adjectils, pronoms, , ee.): Du courage! Partez | Magnifique! Vous autres, 2. En mots-outils (cayxe6rpre) qui, dans la plupart des cas, mont pas de fonction syntaxique et ne font que marquer les rapports existant entre les mots indépendants (préposi- tforis, conjonctions), ou bien expriment les indices grammati- caux des mots indépendants (articles, adjectifs pronominaux, pronoms conjoints). Remarque.—Les pronoms conjoints, bien que mots-outils, remplissert une forction syntaxique, ce qui constitue un trait particulier du frangais en tant que langue analytique. Pourtant, cette classification en mots indépendants et mots- outils est difficilement applicable au frangais. D'une part, les mots indépendants peuvent remplir la fone- tien de mots-outils. Ci.: Mots indépen- Mots-outils: dants: Je vais a Vinstitut. Je vais t'aider, Elle est 1a. Elle esé tombée. Il a beaucoup d’amis. Il 2 compris sa fauie. Elle fait ses devoirs. Elle fait travailler les enfants. Tu travailles bien. Tu es bien pale. Arrétez-vous! Ne lisez Ils lisent plus que vous. plus! Dvautre part, les substantifs et Jes verbes qui 4 la forme personnelle sont des mots indépendants, ne pourraient fone- tionner comme tels, n’élant pas accompagnés d’articles ou de pronoms personnels conjoints. La répartition des mots d’une langue en parties du dis cours se présente comme plus objective, étant basée sur des dis- tinctions réelles. Une partie du discours est une classe de mots ayant le méme sens gratnmatical, les mémes caractéres morphologi- ques et syntaxiques, les mémes possibilités combinatoires. On reléve dans la grammaire traditionnelle dix classes for- melles de mots ou parties du discours, qui se distinguent nettement les ures des autres. Ce sont: le nom, le pronom, Vadjectif, le nom de nombre, l’adverbe, le verbe, la conjone- tion, la préposition, l'article, Vinterjection. MORPHOLOGIE STRUCTURE DU MOT Un mot est constitué de morphémes. Un morphéme est le plus petit élément de la langue porteur d’une signification. Les morphémes, entrant dans le mot, sont de différentes na- tures. Les uns sont porteurs d’un sens lexical, les autres d'un sens grammatical. Parfois, le méme morphéme exprime les deux sens. Morphémes lexicaux : I. Laracine, le morphéme lexical le plus simple, est Pélément constitutif de chaque mot qui ne peut @tre décom- posé fleur-ir, bord-er, com-porte-ment Parfois le mot n’est constitué que par sa racine: fleur, bord 2. Les affixes (suffixes et préfixes), morphémes lext- caux servant 4,former des mots nouveaux : fleur-ir, fleur-iste, ef-fleur-er bord-er, a-bord-er, a-bord-age, a-bord-able, in-a-bord-able 3. On distingue encore le radical, unité plus complexe que la racine, qui comprend en dehors de la racine, des pré- fixes et des suffixes: effleur-er, abord-er Le radical, porteur du sens lexical du mot, s'oppose a la désinence, porteur du sens grammatical : (nous) abord-ons, (vous) abord-iez La racine et le radical servent 4 former des mots nou- -Veatx : terre, terrassier, terrassement, terrassé, atterrir, atterrissa- ge, terrasse Morphémes grammaticaux : 1. Les suffixes. Hs servent 4 former de nouvelles for- mes prammaticales (popmoo6pasyromue cydypuxcer), sans chari- ger le sens du radical: achet-er, achet-ant, achet-é, achet-eur, achet-euse Certains suffixes verbaux, tels que -er, -ir ainsi que les suffixes nominaux -eur, -euse, -teur, -trice et d'autres ont une double fonction, D’une part, ils servent 4 distinguer les différentes formes grammmaticales : acheter —infinitif, acheté — participe passé, achetant ~participe présent; acheteur—nom masculin, achetcuse—nom féminin, et d’autre part, ils ser- vent 4 former des mots nouveaux. 2. Les flexions. Elles servent a exprimer différentes ‘ances grammaticales, sans former toutefois un mot nou- veal: (je) parlais, (nous) parlions, (it) parla, (il) parlera, (il) par- lerait, etc. Les flexions: -ais, -ions, -a, a, -rait, etc. ajoutent au sens du verbe parler des indications précises de temps, de personne, de nombre, de mode, de voix. MOYENS DE FORMATION DES MOTS NOUVEAUX On peut relever en francais frois moyens principaux de formation des mots nouveaux: 1. La dérivation propre qui se fait 4 l'aide des suffixes et des préfixes: compte, compt-er, compt-eur, compt-oir, compt-able, a- compte 2. La dérivation impropre (c’est ainsi qu’on appelle le passage d'un mot d’une partie du discours 4 une autre) qui entraine le changement du sens du mot, de ses catégories grammiaticales et de ses fonctions syntaxiques: un diner, un malade, les biens, le passé, intéressant, ete, 3. La composition des mots nouveaux par la réunion de deux mots simples : un porte-cigares, un abat-jour, un sans-abri, une avant- scéne, un téte-a-téte, etc, 10 LES PARTIES DU DISCOURS LENOM Le nom ou substantif est une partie du discours qui ex- time une notion d’objct. La notion d’objet est une absirac- fin grammaticale qui embrasse les mots désignant: les étres animés (enfant, chat), les objets matériels (maison, table), les vactions (arrivée, départ), les qualités ou propriétés (p4leur, -bonté), les sentiments (joie, chagrin), les phénoménes de la iature (pluie, tonnerre), les notions abstraites (courage, justi- ‘ce). cous ces mots, si différent que soit leur sens, sont carac- ‘térisés par les mémes indices grammaticaux: le genre, le snombre, la détermination et l’indétermination qui constituent Hes catégories grammaticales du substantif frangais*. >» Les catégories grammaticales du substantif frangais (ainsi que son appartenance a la classe des substantifs) sont mar- iquées en premier lieu a l'aide de l'article ou des adjectils ‘pronominaux, et pariois a Vaide de la forme du substantif: un livre, mon livre, ce livre, journal — journaux D’aprés leur sens et certains traits grammaticaux, les sub- stantifs peuvent étre groupés en: * I, Noms communs qui servent 4 nommer tous les i@tres et tous les objets de la méme espéce (homme, monta- ‘ene, riviére) ; 2. Noms propres qui servent 4 nommer un &tre ou ‘un objet pris en particulier (Pierre, les Alpes, fe Rhéne). . Parmi les noms communs on distingue : 1. Les noms nombrables, qu'on peut compter et qui ont les formes du singulier et du pluriel: un cahier— des cahiers un enfant— des enfants w 2. Les noms non nombrables, qui ne se prétent spas 4 étre comptés et qui, de préférence, ne s’emploient qu’au singulier : =: du lait, du suere, du courage * Le catégorie de la détermination et de Vindélermination sera étu- be dans le chapitre de l'article. (Voir p. 26). uw CATEGORIES GRAMMATICALES DU NOM GENRE DU NOM Le genre ne dépend pas du sens lexical du nom, sauf pour quelques classes de substantifs. Genre des noms désignant les étres animés Le genre des étres animés est généralement en accord avec leur sexe. I! est exprimé a l'aide de différents moyens formels : i. Moyen analytique—le genre n’est marqué que par l'article ou les adjectifs pronominaux et varie selon qu'il sagit d’un homme ou d'une femme: le (un, ce, mon) camarade le (un, ce, mon) collégue af (une, cefte, ma) cama- la (une, cette, ma) collégue tade 2. Moyen syntaxique—le genre est exprimé par la forme du mot dépendant : de grandes maisons 3. Moyen synthétigue—le genre est exprimé par la flexion ou a Vaide d’un suffixe: étudiant —- étudiante, lecteur — lectrice Formation du féminin au moyen de flextons En frangais, le féminin se distingue du masculin par lad- dition d'une consomne, ce qui entraine souvent d’autres chan- gements phonétiques. Il est nécessaire de distinguer les chan- gemenis qui se produisent dans la prononciation et dans Vor- thographe. Formation du féminin dans ta prononciation 1. La consonne finale du radical non prononcée au mascu- lin se prononce au féminin: étudiant — étudiante [etydja] — fetydjat] 2. La consonne finale du radical non prononeée au mascu- lin se prononce au féminin, et l’avant-derniére voyelle de- vient ouverte: 12 WY ‘. ouvrier— ouvriére —_ linot — linotte {uvrije] [wvrijer} lino] [linst] 3. Si le nom est terminé par une voyelle nasale, elle se dénasalise, et la consoune n se prononce: Parisien — Parisienne [parizjé] — {parizjen] Remargq ue. — Pariois le timbre de la voyelle change au féminin: voisin — voisine (vwazé] [vwazin] 4. La consonne finale sourde change en consonne sonore: veuf — veuve [veef] [voe:v] Les noms époux, loup, Andalou font au féminin épouse, louve, Andalouse. Formation du féminin dans Uorthographe “1. Tous Jes substantifs prennent au féminin un e muet dans 1’orthographe : un ami— une amie "un Frangais — une Frangaise 2. Les noms qui se terminent par -en, -ien, -on, -ion dou- lent la consonne finale et prennent un e: Européen — Européenne kolkhozien — kolkhozienne Breton — Bretonne i Von —lionne (sauf : Simon — Simone, Mormon — Mormone) Remarques.—1. Les noms paysan et Jean doublent {'n au féminin: paysanne, Jeanne. Les autres noms en -an s’écrivent au féminia par ua seul nz partisan — partisane, faisan —faisane, Persan —Persane, etc. 2, Les noms chat, linot, marmot, sot doublent 1a’ consonne t ~. au féminin; chatte, linotte, ‘marmotte, sotte. Les autres noms en “, sat ou en -ot ne doublent pas le t au féminin candidat — candidate, avocat — avorate, idiot — idiote «8. Certains noms changent la derniére consonne ct pren- ent une 4 la fin: un loug—une louve Formation du féminin au moyen de suffixes I. Le genre des noms peut étre marqué par des suffixes différents pour le masculin et le féminin: -eur — -euse (vendeur — vendeuse) -teur—-trice (speciateur — spectatrice) -eau — -elle (vieilli) (jumeau — jumetle) -eur—-eresse (vieilli) (vengeur — vengeresse) 2. Le féminin de certains substantiis est marqué 4 l'aide du suffixe -esse qu’on ajoute 4 la forme du masculin: tigre — tigresse 3. Le masculin de certains substantifs est formé a l'aide des sulfixes qu’on ajoute a la forme du féminin: cane—canard mule — mulet Genre des nonts désignant les noms de choses 1. Le genre des noms de choses est désigné généralement par l'article ou les adjectifs pronominaux (moyen analytique) : la table —le sable 9. Parfois, pour les noms dérivés, en plus de Varticle, le genre est marqué par certains suffixes. Suffixes servant & former des noms masculins Suffixes Sens Exemples -age action, réunion, résultat de | tapage, feuillage, ouvrage Vaction, produit -ail objet éventail, gouvernail, vi- trail -ard indice caractéristique (par- | brassard, vieillard, vantard fois avec un ses péjora- ti -as sens collectif platras -at dignité, institution, siége de | doctorat, syndicat, orphe- cette institution linat -ateur objet, profession vaporisateur, dessinateur reau, -cea | sens diminutit chevreau, lionceau, pour ceay eer, -iec | métier, arbre fruitier cocher, plitrier, oranger, -aire oir sens diminutif doctrine, profession résultat d'une action métier, sens diminutit profession, objet instrument, lieu de I’action poirier sachet, jardinet marxisme, journalisme frottis, abattis forgeron, ourson, aiglon fonctionnaire, dictionnaire pressoir, abreuvoir Suffixes servant & former des noms féminins Suffixes Sens Exemples wade action, sens collectif promenade, colonnade caie plantation de végétaux cerisaie, roseraie -aille sens collectif marmaille, ferraille -aine origine, sens collectif Roumaine, trentaine, dou- zaine eaison action livraison, comparaison vance, -ence | action, résuliat d’une action | vengeance, négligence -ation action, résultat d’une action | conversation, fondation +e contenu, action, réunion bouchée, dictée, allée trie qualité, local étourderie, crémerie vesse état, qualité faiblesse, rudesse . -ette sens diminutit maisonnette, fillette cur qualité blancheur, douceur fre métier féminin, récipient ouvriére, soupiére -ise qualité franchise ison action. guérison -itude qualité, état exactitude, servitude cotte sens diminutif menotte té qualité bonté, gravité awe résultat_d’une action pature, blessure - 8. Le genre des noms peut se révéler dans leurs rapports syntaxiques avec les adjectifs : Nous marchions par de longues rues. Cas particuliers ‘ a) Avec certains verbes exprimant des gestes, des mouve- ments, qui forment souvent avec les substantifs qui suivent des groupes figés: baisser les yeux, hausser les épaules, chocher Ja téte, froncer les sourcils, battre des mains, grin- cer des dents, etc. : _ Clignant les yeux, Rose s’est soulevée de dessous les cou- vertures. (Lalfitte) Paul clague des dents, grelotte. (VaillantCoutur ier) Pourtant si le nom est accompagné d'un adjectif qualifi- atif, @est ladjectif possessii qui s’emploie : Cf: Elle lui ¢endi¢ la main. Elle lui tendit sa petite main poielée. 31 b) Avec les verbes réfléchis, le rapport de possession étant exprimé par le pronom réfléchi: Tl s’épongea fe front. Elle s’est foulé le pied. Raymond s'est recouvert la téte et les épaules avec des poignées d’herbe. (Laffitte) c) Avec les autres verbes si le rapport de possession est exprimé par des pronoms personnels : Tl tui a pris fe bras. Larsen se penche sur le malade et Jui découvre la poi- frine. (REm y) d) Devant le complément du verbe avoir, s'il suit immé- diatement le verbe: Jean avait fa peau éclatante, les cheveux roux et frisés, les lewres et les yeux mouitlés de tendresse. (Zo 1a) Larticle indéfini pourrait &tre employé devant le complé- ment du verbe avoir, mais les rapports syntaxiques seraient fout_autres. Dans «Elle avait les yeux bleus», c'est un rapport prédi- catif qui est exprimé, le verbe avoir introduisant Vattribut du complément d'objet direct. Cela correspond 4 la phrase Tusse: ‘Taaga ee Opin rony6nie’. Dans «Efle avait des yeux bleus», c’est un rapport attri- butif qui trouve son expression. On dire en russe: ‘Y nee Guim rony6bie raasa’. Quand un adjectif qualificatif précéde le complément d’ob- jet, on ne peut employer que l'article indéfini ou 1a préposi- tion de (devant un nom au pluriel), car il s’agit, dans ce cas, des tapports attributifs : Elle avait une petite bouche et de grands yeux. ¢) Devant le complément circonstancie! attributif (o6cros- TeILCTBeHHOe onpesetenve). Il se rapporte 4 la fois au prédi- cat et au sujet de la proposition, ce qui suffit pour préciser le rapport c’appartenance : Jacques était revenu s’asseoir prés du poéle; les coudes sur les genoux, les épaules rondes, la téte baissée, i) sif- flotait. (Martin du Gard) 32 Lariicle défini et Uadjectif démonstratif L’article défini, issu du pronom démonstratif latin ilfe, _parde le sens démonstratif, son sens d'origine, dans les cas suivants : 1. Les expressions: agir de fa sorte, faire sur Vheure, sur-Je-champ, pour le moment, 4 l'instant. | (L’article defini est grammaticalisé dans ces expressions.) 2. Les dates: le premier septembre 3. Les phrases du type: — Donnez-moi le journal. — Fermez la fenétre. Crest-A-dire, dans une situation concréte, lorsque l'objet dont on parle est sous les yeux des interlocuteurs, D'habi- tude un geste accompagne ces phrases. L'adjectif démonstratif entre parfois en concurrence avec Yarticle défini, mais cette concurrence est purement stylisti- que. Pourtant i! est 4 constater que T'adjectif démonstratif renvoie plus directement 4 un objet déja nommé et que les liens syntaxiques entre les propositions sent plus étroits: Le canon d’un fusil mitrailleur avait heurté une pierre. Le bruit, insignifiant en tout autre fieu, en tout autre temps, avait rempli l’espace. (Jouglet) article défini et Vadjectif interrogatif QUEL Larticle défini se rapproche de l’adjectif quel dans quel- ques propositions exclamatives qui expriment des nuances affectives variées : Nuance dadmiration: Le bel enfant! Ohl le jolt paysage! — Oh! Ja jolie chture en effet! dit Veniant en joignant les mains d’admiration... (Hugo) Nuance de surprise, dindignation: — Sainte Vierge! cria-t-clle tout a coup, qu’ai-je done 1a qui me remue dans les jambes! Ahi! Ja vllaine béte! (Hugo) i Sale 33 Liarticle défini et t’adjectif indéfini CHAQUE Dans le contexte, l'article défini peut recevoir une valeur distributive ef remplacer l’adjectif chaque qui a cette valeur. Liarticie défini recoit cette valeur distributive: a} Devant les noms des jours de la semaine, a condition que le prédicat de la proposition soit au présent ou 4 |’im- parfait et marque une action habituelle: Deux fois par semaine, fe dimanche ct le jeudi, il faltait mener les enfants en promenade. (Daudet) b) Devant jes noms nombrables désignant la mesure, le volume, la piéce, le plus souvent avec les verbes: acheter, payer, vendre, cotter, valoir: Jai payé cette guipure un frane fe métre. (Zola) LIARTICLE INDEFINI Les noms précédés de article indéfini sont présentés comme inconnus ou insuffisamment déterminés: Nous marchames longtemps, par des rues noires, intermi- nables, puis, tout A coup, Jacques s’atréla sur une petite place oi il y avait une église. (Daudet) Crest Particle indéfini qui introduit les mots dans le dis- cours : On frappa, et, sans attendre, un jeune homme entra, grand et maigre, aux lévres minces, au nez pointu. Mouret avait levé les yeux. — Vous avez bien dormi, Bourdoncle ? — Trés bien, merci, répondit le jeune homme. (Zola) En méme temps, l'article indéfini désigne un représentant dune classe, et sert 4 classer l'objet dont i] s'agit dans une espéce d'objets auxquels il est en tout parefl. L’emploi de Varticle indéfini avec cette valeur gramma- ticale particuliére est typique dans les tours c’est... et ce sont...: Lrenfant tourna un angle de mur et vit une chose qui était 1a comme abritée. C’était une charrette, & moins que ce ne fét une cabane. Il y avait des roues, c’était une voiture, il y avait un toit, c'éfait une demeure. (Hugo) 34 L'article indéfint a la méme valeur dans les définitions: Liarticle est un smof-outil, propre au noin... Varlicle indéfini est porteur de la méme valeur gramma- dicale dans les comparaisons : se trainer comme un escargot adroit comme un singe dormir comme une marmotte L’emploi de l'article indéfini s'impose devant les noms, désignant des objets concrets ou des notions abstraites, accom- pagnés dadjectifs qualificatifs ou de noms sans article, car ces types de compléments attributifs ne servent qu’a carac- tériser les noms, mais ne les déterminent point. Pour cette raison article indéfini est souvent employé dans la descrip- tion et Ja caractérisation > Une enfant parut: une petite fille de dix ans environ, vétue d’une chemise et d’une jupe de taine, les jambes aues et sales, (Maupassant) Nous nous assimes sur un banc de pierre, C’était au mois de mai. Un parfum de jleurs voltigeait dans les allées proprettes; un bon soleil glissait entre les feuilles ct se- miait sur nous de larges gouttes de lumigre.. (Maupas- sant) Dans certains cas l'article indéfini se rapproche de Varti- ele défini et prend un sens trés généralisé: Ch: Un homme a besoin d’affections. Claude s‘apercut qu'il y avait autre chose dans le monde que les spéculations de 1a Sorbonne et les vers d’Ho- mérus; que l'homme avait besoin d’affections. (Hugo) Dans Vexemple cité, le nom précédé de [article défini désigne toute lespéce, alors que, étant introduit par l'article indéfini, il désigne un représentant de cette espéce, n’importe Jequel, ce qui rend Ja proposition plus concréte et plus ex- pressive. Valeurs sémantiques et stylistiques de Warticle indéfini _ Au point de vue stylistique, l'article indéfini est plus ex- Bressif que i’article défini. Dans le contexte, l’article indéfini peut recevoir des valeurs stylistiques différentes. a 35 1. Larticle indéfini individualise les noms auxquels il se rapporte. a) C'est l'article indéfini qui précéde les appositions, se tapportant aux noms désignant des objets déterminés, chaque fois qu’on veut les caractériser, les individualiser : Je regardais sa main, une pauvre main de matelot toute plissée, et je regardais son visage, un vieux et misérable visage, triste, accablé, (Maupassant) Le médecin approcha une chaise, s’assit, prit fa main du malade, une main gonflée sur laquelle la moindre pres- sion laissait une trainée pile. (Martin du Gard) b) L’article indéfini, employé devant les noms désignant les objets uniques, contribue a exprimer un de leurs multi- ples aspects, alors que l’article défini qui les accompagne d'habitude, ne fait qu’évoquer la chose dans son aspect le plus abstrait : Ci.: Le soleil laissait tomber sa chaleur saine du haut du ciel, Un soleil de juin, aussi doux qu'un rayon d’avril, laissait tomber sa chaleur saine du haut d’un ciel lumi- neux, corrégien, d'un bleu tendre. (Mur get) 2. L’article indéfint peut conerétiser le sens des noms abstraits qu’il introduit dans le discours. a) Crest Varticle indéfini qui introduit les noms abstraits chaque fois qu'ils ne sont pas déterminés ou pris dans toute Vétendue de leur sens, et que quelque caractérisation les accompagne : Cf.: L'union fait la foree. Tl faut qu'il soit d'une force prodigieuse pour avoir fait cela tout seul. Leur union est une union d toute épreuve. b) Trés souvent, élant employé devant un nom abstrait qui n'est suivi d’aucun complément attributif, l'article indé- fini contribue 4 conerétiser le sens de ce substantif. Dans ce cas, le substantif ne désigne plus une qualité abstraite, mais une action, un acte qu’elle caractérise, une manifestation concréte de cette qualité: J'ai fait une bétise. Le soir tout lui revint a l’esprit, et une curiosité le pous- sa 4 monter 4 son poste d’observation, pour épier ce qui se passait a l’intérieur des murs. (Rolland) — Albert a des distractions, (Zo1a) 36 3. Employé dans certaines propositions exclamatives, ‘particle indéfini leur ajoute une force expressive particuliére : Jai une faim? Je trouve cette arrivée d’une tristesse ! Le ciel était d'un blew! Vous nous parlez sur un ton!... Certains considérent ces propositions comme des proposi- tions 4 termes réduits (nenome npeqnomenna): le complé- ment attributif y manque, comme si la personne qui parle ne pouvait trouver l’adjectif répondant exactement a sa pen- sée. Ces propositions se distinguent surtout par leur intona- nt. 4, article indéfini contribue également a exprimer diffé- rentes nuances affectives, qui soulignent le caractére impréyvu du phénoméne : Acheter une poupée a un garcon! (nuance d’indignation) Tiens, un enfant ici! (nuance d’étonnement) 5. L’article indéfini peut exprimer l’idée de quantité indé- terminée et souligner la durée de l’action, marquée par te verbe : Je vous atlends depuis des heures. Des mois passérent, encore des mois. (Maupassant) L'article indélini fait partie d’une série de locutions for- mées avec le verbe avoir et certains noms, marquant des gestes, des mouvernents, différentes manifestations de homme : Elle euf un rire. Elle eut un geste de la téte, elle voulait dire qu’elic ne tegrettait rien. (Lacombe) EPARTICLE PARTITIF Larticle partitif. est dans la langue d’aujourd’hui une es- péce d’article indéfini, employé devant Ics noms non nom- brables. C'est Je signe grammatical de fa non- nombrabilité en francais. Du point de yue historique [article partitif est formé de la préposition de, ayant une valeur partitive, ct de Varticle défini, Mais depuis longtemps (déja au XVIP siécle) Ia pré- position de a perdu sa valeur partitive et s'est fondue avec Varticle. En disant du pain, de la farine, on ne désigne pas une partie de ces choses, mais la matiére qu’elles représentent, 37 prise dans un sens indéterminé, c’est-d-dire une quantité indéterminée de cette matiére. Ita déja été dit que Varticle défini peut infroduire les noms désignant la matiére. Mais les formes le pain, Ja fa- tine, l'eau présentent la matiére comme quelque chose de déterminé, pris dans sa fotalité, alors que les formes da pain, de fa farine, de eau désignent seulement une quantité indé- terminée de ces matiéres : Cf: Elle aime fe miel. Achéte du miel. Les Lévesque vivaicnt péniblement, Jaborieusement. Le pain était cher et la viande presque inconnue dans la demeure. (Maupassant) — Fais-moi chauffer de café si tu en as, Non, fais-moi du thé plutét. As-tu du citron? et du rhum? (Martin du Gard) L'article_partitif a la m@me valeur grammaticale de quantité indéterminée devant les noms désignant les notions abstraites : Elle avait de fordre, de la méthode, de la diserétion et de U'honnéteté. Ainsi Varticle partilif avec la valeur grammaticale de quantité indéterminée est employé aujourd’hui devant les noms non nombrables désignant : 1. La matiére, lorsqu’elle n’est pas déteriinée ou prise dans toute son étendue: acheter du pain, de la viande extraire du minerai avoir de Vargent, de la petite-monnaie Marcelle a préparé son colis avec un soin maternel: du lard fumé, de la confiture, du sucre, des biscuits. (Laf- fitte) Ci.: J'ai encore argent que tu m’as envoyé. 2. Les notions abstraites : avoir du courage, de la patience, de la bonté Il avait de la souplesse et de l'atsance. (Maurois} Lorsque les noms, désignant les notions abstraites, sont pris dans leur totalité du sens ou sont déterminés, c’est Vemploi de l'article défini qui s’impose : 38 Cf: Cette enfant a de la patience. File aura fa patience de lire ce livre. La patience vient 4 bout de tout. Liarticle indéfini s’emploie devant ces noms chaque fois qils sont caractérisés : Cette enfant a une patience exceptionnelle. 8, Devant certains noms ayant un sens collectif: gibier, volaille, ferraille, monde, foule: Il y a du gibier dans cette forét. 4, Devant les noms des objets uniques, falsant partie des focutions impersonnelles, pour marquer différents phénoménes de la nature: Ii fait du vent. Tt y a du soleil aujourd'hui. 5. Devant les noms propres de compositeurs, d’écrivains pour désigner leurs ceuvres: Mme Descaut cessa de jouer. Elle se retourna: — Encore du Bach? (Lacombe) ~: Lvarlicle partilif fait partie de plusieurs expressions figées, elles sont surtout nombreuses avec le verbe faire: faire du ski, du sport, de la gymmnastique, du camping, de la bicycletie ; jaire de Ja musique, de ja peinture; se faire du mauvais sang, se faire de la bile, etc. A Vélizy, papa faisait de la peinture. (Vaillant-Cou turier) Elle fit de ta sténographie et de la machine & écrire. @ouglet) — Tu devrais faire du thédtre. (Ibid) Remarque,—En ce qui concerne l'emploi de Iarticle partitif aprés un verbe 4 1a forme négative voir p. 53. Cependant, dans fe francais d’aujourd’hul, les noms non Nombrables peuvent étre introduils dans le discours par les formes un, une, des, et, par contre, larticle partitif peut ‘Précéder les roms nombrables. 39 UN, UNE, DES devant les noms non nombrables Les formes de Varticle indéfini un, une, des peuvent étre employées devant les noms désignant des objets non nom- brables si une idée de forme, de mesure, d’espéce, de mani- festation se joint A ces noms. En disant du marbre, du bronze, du sucre, du café, du vin, de Vacier, on ne fait que désigner la matiére, une quantité indéterminée de cette matiére. Le sens de ces mots change scnsiblement quand l'article indéfini remplace les formes de l'article partitif, Ainsi: des marbres, des bronzes désignent des objets faits de ces matié- res. Une idée de forme s’ajoute 4 Vidée de matiére, ce qui rend nombrables ces mots. Un café, un soda signifient une portion de café, de soda. Une idée de mesure se joint a l’idée de matiére: — Vous prendrez quoi? — Un créme, répondit-elle avec empressement. JJoug let) Au comptoir d'un bistrot, elle se fit servir un café. (Monther lant) Des vins, des aciers présentent différentes espéces de la chose qu’on nomme. Dans !exemple «Elie éprouvait de impatience, de la curiosizé» les substantifs, précédés de Varticle partitif, dési- gnent des notions abstraites, alers que, introduits par larticle indéfini, ccs mémes substantifs désignent les manifestations concrétes de ces qualités: Ch.: Une curiosité la poussait. Elle avait des impatiences. DU, DE LA, DE L’ devant les noms nombrables Larticle partitif, & son tour, peut étre employé devant Tes noms nombrables, mais un changement de sens s’ensuit. Chaque fois que l'article partitif introduit un substantif désignant une personne ou un animal, ce nom prend le sens d'une qualité abstraite ou d’une matiére : Cf: un veatt—reneHok — un chevreau — Koasenor du veau — ‘reastuna du chevreau — mespo un daim — nau du daim — sama Ton frére est un poéte. Il y a du podte en Iui. (Quelques traits, quelques qualités propres 4 un potte, typiques pour lui.) Il y aen lui du grand homme et il y a de Penfant. (France) fly avait du héros chez ces révollés qui jouaient leur téte. (Aragon) C’était un garcon bien découplé, les cheveux noirs en casque, le teint cuit, les yeux chauds. Flexible dans son blouson de daim, du velours vert sur les jambes, du daim encore aux pieds. (Jouglet) Remarque.—Lvarticle partitif, employé devant les noms désignant Tes arts (théatre, poésie, danse, tte), les genres littéraires (roman, Spopée, etc.) peut lent ajouter de méme Ja valeur d'une qualité abstraite : Clest du thédfre, ce n’est pas de fa danse. Ce que vous me 'racontez 1a, c'est du roman. Done dans le francais d’aujourd’hui, Particle partitif qui désigne une quantité indéterminée est une sorte d’article indéfini, employé devant les substantifs désignant les choses non_nombrables. La différenciation grammiaticale en noms nombrables et noms non nombrables est propre seulement a la catégorie de Pindétermination, Pour les noms indéterminés on peut parler en francais de la catégorie des noms non nombrables, car elle a son propre indice formel — l'article partitif: Ci: un livre — du lait Dans fa catégorie de la détermination cette différenciation nest pas marquée formellement, tout comme en russe, et ce mest qu’en se basanit sur le sens lexical des mots qu’on peut les caractériser comme nombrables ou non nombrables: Cf: fe livre—le lait. Emploi de Varticle devant les noms propres Larticle s'emploie réguligrement devant les noms propres désignant : 1. Les pays, les parties du monde: fa France P Afrique ta Suisse f'Europe ta Suéde P Australie 41 2. Les montagnes : les Pyrénées, les Alpes, les Vosges, l’Elbrouz 8. Les volcans : fEtna, fe Vésuve 4, Les riviéres: fa Volga, fa Garonne 5. Certaines grandes fles: la Corse, la Sicile, P’Istande (mais devant les noms de petites fles d'Europe et les noms masculins de grandes jles Jointaines, on n’emploie pas Varticle) Jersey, Malte, Bornéo, Madagascar Remarque,—Un fait important est a retenir: Comme autrefois |’article n’était pas employé devant les noms propres de pays, les prépositions en et de, trés usitées, ont formé avec ces noms des groupes qui se sont figés sans article et con- tiauent 4 s’employer de 1a sorte de nos jours. En et de ne se sont figes qu’avec les noms propres du fémi- nin. On dit: voyager en France mals voyager au Japon, au Catlada reverir d'Italie revenir de Portugal villes de France villes du Japon Pourtant en s’emploie généralement devant les noms de pays masculins comengant par une voyelle ou un h muet : en fran, ea Afghanistan, en Irak — Of allez-vous ? — Virai d’abord az Maroc et en Algérie, puis, sans doute, en Egypte. Je compte passer quelque temps dans [’/nde et aller jusquw’au Japon. (Jougltet) L'article, par contre, ne s'emploie pas devant les noms propres de personnes et de villes, s'il ne fait pas partie intégrante de ces noms: Moscou, Léningrad, Paris, Toulouse, Marseille mais : La Rochelle, La Haye, Le Caire, La Havane, Le Havre, La Fontaine, La Fayette Outre ces noms peu nombreux, l'article s’emploie devan les noms propres de villes et de personnes dans les cas sui- vants : Az I. Si ces noms propres sont accompagnés de compléments sattributifs : la Moscow de nos jours le petit Pierre 2, Si les noms propres désignent les habitants d’un pays: les Francais, fes Soviétiques, /es Algériens 3. Si le nom propre désigne les membres d’une famille: les Rougon-Macquart les Thibault A l’époque les Larsen n’avaient pas leur propre bateau et naviguaient chez jes autres. (Rémy) 4. Si les noms propres désignent des familles historiques : les Stuarts, les Bourbons ~~ &. Si les noms propres sont employés comme des noms jeormmuns : Ces gens sont des Tartuffes. (c’est-a-dite des hypocrites) Collectionner des Picassos (des tableaux de Picasso). 6. Dans le langage populaire l'article est employé devant Jes noms de femmes: la Fanchon, ia Madelon Souvent, la femme est désignée par Ie nom de son mari: Ja Maheude, la Lamberte 7. En dehors du langage populaire, l'article employé de ja sorte devant Ics noms de femmes leur ajoute une nuance péjorative : la Pompadour, fa Dubarry 8. Lvarticle s'emploie encore devant les noms des actrices italicnnes (sans leur ajouter quelque nuance): la Patti, fa Callas L’article préeéde également certains noms propres de ®rands écrivains ou peinires d’origine italienne : fArioste, le Tasse Les noms propres de personnes et de villes peuvent 8 semployer avec l'article defini, l'article indéfini, l'article partitif, 1. L’article défini s*impose : a) Devant um nom accompagné d'un adjectif mettant en relief un trait typique du personnage en question : le petit Pierre, la grande Nanon, le grand Maulnes b) Devant un nom propre accompagné d’un complément altributif qui en limite l’extension et le détermine par cela méme + le vieux Paris le Paris du XV® siécle le Paris d’avant-guerre le Paris de Hugo et de France Deux kiloméres dans Paris, ce n'est pas grand-chose. Mais c’est le Paris de 1942, (Laifitte) Tu changeras... Tout le monde change... .La Denise de demain ne sera pas du tout la Denise d’aujourd’ hui. (Rosny) Sa femme, un chapeau sur la téte, trés gaie, lui parut tout a fait fa Denise d'autrefos. (Maurois) 2. Ltarticle indéfini s'emplole devant les noms propres: a) Lorsqu’on veut désigner le représentant typique dune famille, d’une race: Le capitaine avait pris Olaf comme second 4 bord. Tl ne pouvait pas faire autrement. C’était un Larsen. (Rémy) b) Lorsqu’on n’évoque qu’un des aspects possibles de ta personne ou de ta chose dont on parle: Elle était done 1a... Une Sylviane dépeignée, les pieds nus, dans son kimono noir bordé de rose. (Aragon) Jentre au salon. Je vois un Maxime congestionné, les yeux hors de la téte. (Géraidy) c) Lorsqu’ils sont employés comme des noms communs: Etendue sur le tapis, un Walter Scott devant elle, Denise révait. (Maurois) Remarque. —On pent obtenir des effets stylistiques saisissants grace ‘a cet emploi des articles devant les noms propres : Le Montmartre du temps de Vincent Van Gogh, avec ses jardins, sa verdute, ses moulins, est un Monimarire ‘encore champétre. (Perruchot) 44

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