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Planification familiale

Domaine 6 : SANTE DE LA REPRODUCTION


Module 1 : PLANIFICATION FAMILIAL
Cible : EIDE II Durée : 10 heures

Plan du cours
Introduction
I- Santé de la reproduction
II- Planification familiale et santé de la famille
III- Surveillance nutritionnelle de la mère et de l’enfant
IV- Politique de l’allaitement maternel
V- Les standards des services de S.M.I.
a- soins pré-conceptionnel
b- soins prénataux
c- soins intrapartum
d- soins postpartum
e- soins juvénile et aux adolescents
VI- Les standards des services de planification familiale : contraception
VII- Stratégie nationale de lutte contre les IST/SIDA et infections opportunistes
VIII- Fécondité et infécondité
IX- IEC et éducation à la vie familiale
INTRODUCTION
La planification familiale a été définie comme composante essentielle des soins de
santé primaires dans la déclaration d’Alma Ata et de la santé de la reproduction à la
conférence internationale sur la population et le développement (CIPD). Elle est l’un des
piliers majeurs dans la réduction de la morbidité et de la mortalité maternelle et néonatale.
Ainsi elle pourrait contribuer efficacement à l’atteinte des objectifs de développement
durable. Les programmes d’action de CIPD et de la conférence de Beijing reconnaissent que
les droits en matière de reproduction font partie intégrante des droits universels de la
personne. Ainsi, tous les couples et tous les individus devrait pouvoir décider librement et en
toute responsabilité du nombre de leurs enfants, de l’espacement de leurs naissances, et de
disposer de l’information, de l’éducation et des moyens nécessaires pour le faire.
Au Cameroun, il existe un faible taux de prévalence de contraception, des taux élevés
de fécondité et des grands besoins non satisfaits de planification familiale. Par ailleurs, sur le
plan de l’offre de service, la planification familiale est insuffisamment intégrée au paquet
minimum d’activités du niveau opérationnel. Des actions doivent être entreprises pour faire en
sorte que la planification familiale qui pendant longtemps a fait l’objet de programmes
verticaux puisse d’avantage s’intégrer au paquet minimum d’activités (PMA) des formations
sanitaires. Raison ^pour la quelle il est important d’introduire les notions de planification
familiale dans les cours de formations de personnels sanitaires pour rendre disponibles et
accessibles des services de PF.

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Objectif général du cours


A la fin du cours l’apprenant doit être capable de fournir des soins de planification familiale
aux familles
Objectif du cours
A la fin de ce cours, l’apprenant doit être capable de :
 connaitre les volets et les composantes prioritaires de la SR au Cameroun ;
 Citer et classer les différentes méthodes contraceptives ;
 Citer les critères d’éligibilité pour l’adoption des méthodes contraceptives ;
 participer aux soins obstétricaux et néonataux
 participer au dépistage et à la PEC de la malnutrition ;
 participer à la lutte contre les IST/SIDA et infections opportunistes ;
 effectuer l’IEC et éducation à la vie familiale

I- SANTE DE LA REPRODUCTION
Par santé en matière de reproduction ou santé de la reproduction (SR) on entend le bien -
être général, tant physique que mental et social, de la personne humaine, pour tout ce qui
concerne l’appareil génital, ses fonctions et son fonctionnement et non pas seulement
l’absence de maladies ou d’infirmités.
1.1. Conséquences de la définition
 Une personne peut mener une vie sexuelle satisfaisante en toute sécurité,
 Elle peut procréer,
 Elle est libre de le faire aussi souvent ou aussi peu qu’elle le désire.
 Hommes et femmes ont le droit d’être informés et d’utiliser la méthode de PF de leur
choix, de régulation de naissances qui ne soient pas contraire à la loi,
 Les méthodes doivent être sûres, efficaces, abordables et acceptables,
 L’accès des femmes à des services de santé permettant de mener à bien des grossesses
et accouchements est un droit.
 Les couples doivent avoir toutes les chances d’avoir un enfant en bonne santé.
Par service de santé de la reproduction, on entend l’ensemble des méthodes, techniques et
services contribuant à la santé ou au bien -être en matière de procréation, en prévenant et en
résolvant les problèmes qui peuvent se poser dans ce domaine. La SR est également, la santé
en matière de sexualité qui vise à améliorer la qualité de la vie et des relations
interpersonnelles, et non à se borner à dispenser conseils et soins relatifs à la procréation et
aux maladies sexuellement transmissibles.
1.2. Composantes prioritaires de la SR au Cameroun

 la santé maternelle et infantile (maternité à moindre risque, soins du nouveau-né, soins


liés à l’avortement, nutrition, prise en charge intégrée des maladies de l’enfant) ;
 la planification familiale (CCC et services en matière de planification familiale) ;
 la lutte contre les IST/VIH;
 la lutte contre l’infécondité / infertilité et des dysfonctionnements sexuels ;

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 la lutte contre les pratiques néfastes (l’excision, violences sexuelles et domestiques,


mariage précoce) ;
 la santé des adolescents/jeunes ;
 la lutte contre les cancers génitaux et mammaires ;
 la prise en charge de santé de la reproduction des personnes âgées (CCC, ménopause /
andropause, sexualité, dépistage et prise en charge des cancers).
1.3. Volets de la SR au Cameroun
La SR comporte 4 volets :
 Santé de la mère
 Santé de l’enfant
 Santé des jeunes et des adolescents
 Santé de l’homme
Chaque volet de la santé de la reproduction comporte des composantes spécifiques. La
planification familiale est une composante commune à tous les volets.

II- PLANIFICATION FAMILIALE ET SANTE


DE LA FAMILLE
 Evolution de la P.F. au Cameroun
 La Planification familiale est un ensemble de mesures et de moyens de régulation de
la fécondité, d’éducation et de prise en charge d’affections de la sphère génitale, mis
à la disposition des individus et des couples afin de contribuer à réduire la mortalité
et la morbidité maternelle et infantile et juvénile notamment celles liées aux
IST/VIH, aux grossesses non désirées et aux avortements et assurer ainsi le bien-
être familial et individuel.
 Initialement, les services de PF étaient assurés dans le seul contexte de la SMI dans les
centres spécialisés de PMI (Protection Maternelle et Infantile).
 En effet, c’est en 1989, qu’a été intégré dans le plan d’action du Ministère de la Santé
Publique des mesures de PF dans le programme de SMI.
 Cette même année, a eu lieu le lancement du projet UNFPA de « renforcement de
l’offre des services PF à travers les structures de Protection Maternelle et Infantile ».
2.1. Concept de la PF dans le monde
 Selon les programmes, les pays, les politiques gouvernementales, différents concepts
sont utilisés pour designer les différents objectifs composantes de la PF:
 L’espacement des naissances : insiste sur la notion d’intervalle à maintenir entre les
naissances sans se préoccuper de la taille de la famille.
 La régulation des naissances : insiste sur l’idée de régulation par opposition à la
soumission, à la fatalité biologique, au hasard de l’arrivée des enfants.
 Le contrôle des naissances : insiste sur la régulation du nombre des naissances
aussi bien par la famille que par la nation.
 La limitation des naissances : elle suppose l’intervention de l’Etat. Elle soutient
l’idée de réduire le taux d’accroissement de la population.
 Prevention des IST/SIDA ;

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 Lutte contre l’infertilité/infécondité


2.2. Avantages de la PF
a) Avantages pour la mère :
 Avantages sanitaires (repos de l’utérus, amélioration de l’état de santé de la mère, etc.)
 Avantages socio-économiques (la femme a plus de temps de s’occuper des activités
lucratives).
 NB : La grossesse est rapprochée, s’il n’existe pas au moins 15 mois entre la fin
d’une grossesse et le début de la suivante.
~R = repos, intervalle entre 2 grossesses
~A = Age de la grossesse.
 Avortement 1er trimestre : R = A
 Avortement 2ème trimestre : R = A + 3 mois
 Accouchement : R = A + 6 mois
 b) Avantages pour l’enfant :
 Profite mieux de l’allaitement maternel exclusif ;
 Maintien l’enfant en bonne santé ;
 Permet l’équilibre psychoaffectif chez l’enfant ;
 c) Avantages pour la famille :
o -Avantages économiques
o -Avantages affectifs
o -Meilleure éducation des enfants.
 d) Avantages pour la société :
-Réduction du taux de mortalité maternelle et infantile
-Baisse de la délinquance juvénile
-Adéquation entre démographie et croissance économique.
2.3. Obstacles à la PF
 Deux types d’obstacles à la P.F au Cameroun :
a) Les obstacles liés à l’accessibilité :
-Faible couverture sanitaire ;
-Faible disponibilité des services de P.F. ;
-Ruptures fréquentes de stock en contraceptifs ;
-Faible adhésion de certains agents de santé.
b) Les obstacles liés à l’acceptabilité :
 -Mauvaise connaissance de la P.F. ;
-Confusion entre se planifier et se prostituer ;
-Mauvaise interprétation des concepts religieux par rapport à la PF. ;
-Opposition des partenaires ;
-Désir d’enfants de la femme ;
-Mauvaise appréciation de la P.F. pour certaines populations cibles (adolescentes) ;
-Les rumeurs néfastes pour la ¨P.F. et surtout pour certaines méthodes ;
-Croyances traditionnelles.

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III- SURVEILLANCE NUTRITIONNELLE DE


LA MERE ET DE L’ENFANT
Surveillance nutritionnelle : système de collecte de données, l’intégration, l’analyse,
l’interprétation et la dissémination des données nutritionnelles. Elle repose sur le nombre
d’activités et une large gamme de données sources. Les systèmes qui apportent une
surveillance alimentaire et nutritionnelle régulière dans les populations locales et nationales
sont essentiels à la compréhension des relations entre la nutrition et la santé et la mise en
place d’actions appropriées. Le but d’un programme de surveillance alimentaire et
nutritionnelle est de rassembler, d’interpréter, et de disséminer l’information en nutrition. Les
fonctions des systèmes de surveillance alimentaire et nutritionnelle comprennent la
planification nationale et régionale, le suivi et l’évaluation des programmes alimentaires et
nutritionnels, le déclenchement d’alertes précoces en cas de pénurie alimentaire,
l’identification des problèmes, le soutien du plaidoyer et le suivi des modifications
alimentaires et nutritionnelles engendrées par les politiques d’ajustement structurel.
3.1. Types d’enquêtes pour la surveillance Nutritionnelle avec collecte annuelle
 Enquête Transversale Quantitative
 Enquête par grappe à deux degrés d’échantillonnage
 Représentativité des résultats à l’échelle des régions
 enquête basé sur le principe du choix aléatoire des ménages
 Enquête suivant la méthodologie SMART avec saisie des données sur le terrain.
 Photographie de la situation nutritionnelle
 Mortalité rétrospective
3.1.1. Détails sur quelques enquêtes nutritionnelles de l’ACF (Action contre la Faim))
 CAP : Enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques
L’enquête CAP est une méthode qui contribue à l’élaboration, au suivi et à l’évaluation
des programmes dans le but d’identifier et de travailler sur la représentation et les
comportements qui influencent l’état nutritionnel et sanitaire d’une population. Elle est
centrée sur l’analyse des connaissances, des attitudes et des pratiques actuelles de la
population et aide à définir les priorités des programmes et mesure l’évolution de ces
éléments dans la population cible. Cette méthode est conduite à travers des entretiens
personnels. Elle permet d’obtenir des résultats quantitatifs qui pourront ensuite être analysés
statistiquement.
 SMART : Standardized Monitoring and Assessment of Relief and Transitions
SMART (Mesure de la Mortalité, du Statut Nutritionnel et de la Sécurité Alimentaire en
Situations de Crise) est une initiative inter-organismes lancée en 2002 par un réseau
d’organisations et de praticiens humanitaires, comprenant des donateurs, des responsables
politiques, et des experts reconnus en épidémiologie et nutrition d’urgence, en sécurité
alimentaire, en systèmes d’alertes précoces, et en démographie. En bref, la méthodologie
SMART est une méthode d’enquête améliorée, basée sur les deux indices de base les plus
vitaux de la santé publique, et qui servent à évaluer la sévérité d’une crise humanitaire : le
statut nutritionnel des enfants âgés de moins de cinq ans, et le taux de mortalité de la
population. Ces indices sont utiles pour évaluer les besoins et établir la priorité de l’allocation

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des ressources, ainsi que pour vérifier jusqu’à quel point le système d’assistance répond aux
besoins de la population; ils servent donc à évaluer l’impact global des interventions de
secours mises en place. L’initiative SMART a été établie principalement dans le but
d’améliorer la capacité technique des partenaires exécuteurs à mener une enquête et à
analyser, interpréter, et rédiger les rapports sur les résultats de cette enquête, d’une manière
standardisée et afin d’assurer la fiabilité des données de nutrition et de santé. Le logiciel ENA
est utilisé pour la préparation de l’échantillonnage ainsi que pour l’entrée et l’analyse des
données recueillies quotidiennement sur le terrain. Des catégories de données standards à
toutes les enquêtes y sont répertoriées en Sécurité alimentaire et en Nutrition-Santé. D’autres
variables supplémentaires peuvent y être ajoutées et adaptées en fonction du contexte. Ce
logiciel permet une analyse automatique des données entrées sous forme de courbes et de
rapports détaillés des données constituant la base des rapports d’enquête.
Les Indicateurs de l’enquête SMART
 Prévalence de Malnutrition chez les moins 5 ans.
 Malnutrition Aiguë Globale (6-59 mois)
 Malnutrition Chronique/Retard de croissance (0-59 mois)
 Insuffisance Pondérale (0-59 mois)
 Taux de Mortalité.
 TBD pour toute la population
 TDM5 pour les enfants de moins de 5 ans
 Prévalence de Malnutrition chez les femmes (15-49 ans)
 Malnutrition Aiguë (PB < 210 mm)
 Indice de Masse Corporel (IMC)
 Diversité Alimentaire Minimum des Femmes (MDD-W)
 Nombres grossesses et Accouchements
 Age 1ere Grossesse et 1er Accouchement
 Pratiques d’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE, 0-23 mois)
 Initiation précoce de l’allaitement au sein (0-24 mois)
 Allaitement exclusif au sein avant l’âge de 6 mois (0-5 mois)
 Poursuite de l’allaitement au sein : à l’âge d’un an et à l'âge de deux ans
 Introduction des aliments de complément (6-8 mois)
 Diversification alimentaire minimum (6-23 mois)
 Nombre minimum de repas (6-23 mois)
 Apport alimentaire minimum acceptable (6-23 mois)
 SQUEAC : Évaluation semi-quantitative de l’accès et de la couverture. La méthode
proposée utilise un modèle de test de dépistage à deux niveaux :
NIVEAU 1:Identifier les zones de couverture élevée ou faible ainsi que les raisons
d’échec de couverture en utilisant les données de routine des programmes, les données déjà
disponibles, les données quantitatives qui pourraient être collectées avec un peu plus de
travail ainsi que les données anecdotiques.

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NIVEAU 2: Confirmer la localisation des zones de couverture élevée ou faible ainsi que
les raisons d’échec de couverture identifiées au niveau 1 (ci-dessus) en utilisant des enquêtes
dans de petites zones :
3.1.2. Surveillance épidémiologique :
Les données en santé en lien avec les épidémies (choléra, rougeole, méningite...) sont
régulièrement collectées à partir des structures de santé et analysées pour détecter
précocement la survenue de telles maladies

3.1.3. Système d’Alerte Précoce :


Un système pour collecter, organiser et analyser l’information en lien avec la disponibilité et
l’accessibilité alimentaire, dans le but de signaler précocement une menace de crise
alimentaire et donc d’obtenir une réponse appropriée et dans les temps
3.1.4. Autres enquêtes
• DHS – Enquêtes démographiques et sanitaires
• Évaluation
• Évaluation des besoins
• Dispositif de suivi
Systèmes qui reposent sur des données compilées régulièrement et qui suivent les
changements dans les variables dans le temps. Mettent en alerte sur une crise imminente ou
suivent l’efficacité ou le manque d’efficacité des programmes et politiques en place. Suivi
continu de l’état nutritionnel d’un groupe donné.
La malnutrition constitue un problème de santé publique au Cameroun. Les différentes
études réalisées ont montré l’ampleur du problème et leurs conséquences directes et indirectes
sur la santé et l’économie nationale. Il faut simplement rappeler que la malnutrition contribue
à la mortalité infanto juvénile, le mauvais statut nutritionnel des femmes camerounaises, et
est responsable en grande partie du taux élevé de mortalité maternelle. Les carences en micro
nutriments (vitamines A, iode, fer) sont responsables de la baisse des performances
économiques. Au Cameroun, la malnutrition chronique fait suite à des apports alimentaires
insuffisants à long terme qui entraîne le retard de croissance; elle s’installe tôt, est moins
visible et a des effets irréversibles sur le développement physique et mental des sujets
affectés, réduisant les capacités d’apprentissage et de travail. Un taux de prévalence du retard
de croissance dépassant 30% est très élevé et traduit une urgence chronique. Conscient de la
précarité de la situation, le Cameroun a adopté un certain nombre de politiques et stratégies
pour atteindre en 2014, l’Objectif du Millénaire pour le Développement numéro 1(OMD1) à
savoir : « Réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim ». Malgré la mise en œuvre des
plans et stratégies sectorielles, la situation nutritionnelle notamment la sous nutrition et les
maladies chroniques (obésité, diabète, hypertension, insuffisance rénale) engendrées par la
surnutrition sont un problème de santé publique au Cameroun.
Le Cameroun connait des problèmes d’alimentation et de nutrition qui dépassent les
limites de la santé publique. Ces problèmes d’alimentation compromettent significativement
la survie et le développement harmonieux des enfants notamment ceux issus de couches
vulnérables ainsi que les perspectives de développement économique et humain du
Cameroun. Malgré la reprise de la croissance économique, les niveaux de pauvreté restent

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encore élevés (près de 40% de ménages vivent en-deçà du seuil de pauvreté et plus de 56%
d’enfants connaissent au moins deux privations de besoins de base). Les effets des trois
décennies de crise économique que le pays a connu (2008 avec la crise alimentaire) ont eu
des répercussions sur l’état nutritionnel des groupes vulnérables. Les enfants et les femmes
ont particulièrement été affectés.
En 2009 au Cameroun, la carence en vitamine A a affecté 35% d’enfants âgés de 1 à 5
ans. Cette prévalence est quatre fois supérieure au seuil de 10% défini par International
Vitamine A Consultative Group (IVACG), au-delà duquel la malnutrition devient selon
l’OMS, un problème de santé publique. Les régions les plus touchées sont le Nord (62,7%),
l’Extrême-Nord (47,7%) et l’Adamaoua (40,5%).
La prévalence de l'anémie a été en constante augmentation chez les enfants de moins
de 5 ans ces dernières années, passant de 38,1% en 1978 à 56,9% en 2000 et 68,3% en 2004.
Les résultats de l’enquête EDS/MICS de 2011 ont montré une légère baisse de la prévalence à
60%,. Sur le plan régional, 68,2% des enfants de l’Extrême-Nord sont anémiés, 63,5% pour le
Nord 61,9% pour l’Adamaoua et 66,8% (250 000) pour la région de l’Est.
La carence en iode- Selon l'enquête MICS5 (2014), seulement 85,9% de ménages
consomment du sel iodé alors que cette proportion était de 91% en 2011.
En 2009, 70% d’enfants au Cameroun présentent un déficit en zinc et 77% de femmes
en âge de procréer. Ce taux est supérieur au seuil critique de 20% fixé par International Zinc
Nutrition Consultative Group. Un enfant sur huit dans la région septentrionale est touché par
cette carence. Quand on connait les évidences scientifiques sur l’efficacité du traitement de la
diarrhée avec du zinc, nul ne doute que le programme de lutte contre les maladies
diarrhéiques (LMD) avec l'utilisation du zinc, doit être redynamisé au Cameroun pour le bien-
être des enfants.
Dans le domaine de la Sécurité Alimentaire des Ménages (SAM), les résultats de
l’analyse globale de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité réalisée en 2011(CFSVA )
révélaient que 9,6% des ménages en zone rurale souffraient d'insécurité alimentaire dont 2,2%
sous une forme sévère et 7,4% sous une forme modérée. L’insécurité alimentaire sévère
touche surtout les régions de l’Extrême-Nord (4,1% des ménages), du Nord (3,7%) et de
l’Ouest (3,3%) (Analyse Globale de la Sécurité Alimentaire et de la Vulnérabilité au
Cameroun 2011). Selon la même enquête, 6,7% des ménages étaient en insécurité alimentaire
en zone urbaine, (0,7% sévère et 6% modérée). L’insécurité alimentaire sévère est surtout
présente à Douala (1,7% des ménages) et marginale à Yaoundé et dans les autres capitales
régionales. On note un important déficit céréalier et vivrier (environ 25% des céréales
importées) et des crises alimentaires récurrentes dans la bande soudano-sahélienne (Nord et
Extrême-Nord). Les stratégies de survie les plus utilisées par la population pour faire face à
l’insécurité alimentaire consistent à consommer des aliments moins chers (72,3% des
ménages), réduire la quantité de nourriture consommée (44,8%) et réduire le nombre de repas
(33%). (Analyse Globale de la Sécurité Alimentaire et de la Vulnérabilité au Cameroun 2011)
En ce qui concerne la sécurité sanitaire des aliments, l’accès à des aliments sains et
nutritifs en quantité suffisante est essentiel pour maintenir en vie et promouvoir la bonne
santé. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les aliments impropres à la consommation
contenant des bactéries, des virus, des parasites ou des résidus des produits
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phytosanitaires/vétérinaires ou d’autres substances chimiques nocives provoquent plus de 200


maladies, allant de la diarrhée au cancer. Ces maladies d’origine alimentaire entravent le
développement socio-économique en alourdissant les systèmes de soins de santé, et en portant
préjudice aux économies nationales, au tourisme et au commerce (Aide-mémoire OMS N°399-
Novembre 2014).
3.2. Les principales causes de la malnutrition au Cameroun
Les causes de la malnutrition sont multiples et multifactorielles. Elles sont regroupées en
causes immédiates, causes sous-jacentes et causes structurelles.
Au nombre des causes immédiates de la malnutrition au Cameroun se retrouvent les pratiques
inadéquates (qualité et quantité) d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant et la maladie
(le paludisme, la diarrhée, la rougeole et les Infections respiratoires aigües IRA).
Les causes sous-jacentes s’articulent autour: de l’irrégularité de la production liée à la
sécheresse (Nord et Extrême-Nord) et diverses autres calamités qui entrainent une
insuffisance d’accès aux aliments dans les ménages. Il y a aussi de la surcharge de travail des
femmes associée à une insuffisance de connaissances sur les pratiques adéquates
d'alimentation du nourrisson et du jeune enfant. Le faible accès physique aux soins infantiles
par les ménages en raison de la faible couverture sanitaire, constitue aussi une cause sous-
jacente de la survenue de la malnutrition.
3.3. Quelques indicateurs anthropométriques essentiels utilisés par les enquêtes de la
surveillance
Chacune de ces variables fournit un bout d’information sur une personne. Lorsqu’ils sont mis
ensemble, ils décrivent l’état nutritionnel d’une personne. Les mensurations spécifiques de
l’âge, du poids et de la taille des enfants demandent des techniques et un équipement
particuliers qui sont décrits par la suite. Lorsque deux de ces variables sont utilisées ensemble,
elles sont appelées un indice. Trois indices sont utilisés couramment pour évaluer l’état
nutritionnel des enfants:
• Poids-pour-âge;
• Longueur-pour-âge ou taille-pour-âge ;
• Poids-pour-longueur ou poids-pour-taille.
• IMC
3.4. Surveillance de la nutrition de la mère
a- L’état nutritionnel des femmes-
Au Cameroun (selon l’EDS-MICS 2011), la valeur moyenne de l’indice de masse
corporelle (IMC) chez les femmes est de 23,9. 7% des femmes présentent une maigreur légère
et 2% sont en situation de maigreur sévère. C’est parmi les femmes les plus jeunes (15-19
ans) que le niveau de déficit énergétique chronique est le plus élevé (10%). La prévalence du
déficit énergétique chronique est nettement plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain
(10% contre 5%). En outre, elle varie d’un minimum de 2% à l’Ouest à un maximum de 17 %
dans l’Extrême-Nord et l’Adamaoua. La prévalence du déficit énergétique chronique baisse
lorsque le niveau d’instruction augmente, passant de 16% chez les femmes sans niveau
d’instruction à 2% pour les femmes de niveau d’instruction du secondaire.
Obésité des femmes: selon l’EDS-MICS 2011, environ une femme sur trois (32%) a un indice
de masse corporelle (IMC) élevé (25,0 ou plus) et rentre dans la catégorie des femmes en

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surpoids ou obèses: 22% sont en surpoids (IMC de 25,0-29,9) et 11% sont obèses (IMC de 30
ou plus).
b- L’état nutritionnel d’une femme en âge de procréer
La femme en âge de procréer a besoin de bien manger pour assurer une bonne
maternité. D’une manière générale, elle doit avoir un régime alimentaire sain, varié,
équilibré et en quantité suffisante pour assurer ses besoins. Une femme malnutrie aura
une baisse de fécondité et, en cas de gestation, va courir plusieurs risques : avortement,
gestation perturbée, naissance d’enfant présentant des signes de malnutrition, notamment
un retard de croissance et un développement cérébral insuffisant. La ration alimentaire
sera répartie en trois repas dans la journée. Entre les repas, la femme en âge de procréer
devra privilégier la consommation des fruits. Compte tenu des menstrues régulières, un
accent particulier devra être mis sur la consommation des aliments riches en fer, acide
folique, vitamine B12 et Zinc (viande, foie, légumes, poisson, légumineuses). La
consommation des aliments sources de calcium (lait et produits laitiers , viandes,
poissons, légumes verts foncés, soja, etc…) est aussi importante pour assurer un
développement harmonieux du squelette, notamment des os du bassin chez la femme en
âge de procréer. Zinc (viande, foie, légumes, poisson, légumineuses).
c- Indice de la masse corporelle (IMC)
Egalement appelé « indice de Quetelet» , l’indice qui utilise les variables poids et
taille pour mesurer les réserves de graisse du corps (poids en kilogrammes défini par le carré
de la taille en mètres). L’IMC se fonde sur le ratio poids-à-taille et c’est un bon indice des
réserves de graisse et de protéines du corps. Les réserves du corps nous intéressent car elles
reflètent les réserves nécessaires pour faire face à un stress physiologique suite à des apports
moindres et des demandes accrues découlant d’une activité plus grande, de la grossesse et de
maladies. Les adultes qui ont un état nutritionnel d’une personne en bonne santé auront
normalement des réserves ou un IMC qui se situe dans une certaine fourchette. L’IMC,
également connu comme « indice de Quetelet, » est récapitulé ci-après: Indice de masse
corporelle (IMC) = poids/(taille). La formule pour l’IMC est le poids (en kilogrammes) divisé
par la taille (en mètres) au carré. L’indice de masse corporelle (IMC) est l’indicateur le plus
courant utilisé pour évaluer l’état nutritionnel des adultes et des adolescents. Toutefois,
l’utilisation compte certaines limitations. L’IMC n’est pas adapté à l’analyse des enfants en
période de croissance, des personnes âgées émaciées et sédentaires ou des femmes enceintes
ou allaitantes. La classification de l’IMC :
Normal : IMC ≥ 18,5
Niveau I : IMC entre 17,0 – 18,49
Niveau II : IMC entre 16,0 – 16,99
Niveau III : IMC < 16
Adulte en surpoids: indice de masse corporelle > 25.
• Adulte présentant une insuffisance pondérale: indice de masse corporelle < 18,5.
Seuils du périmètre brachial pour le dépistage de la sous-alimentation adulte modérée à
grave :
 malnutrition modérée si PB <18.5
 malnutrition grave si PB <16.0

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Tableau : Classification de la malnutrition chez les adultes

d- Alimentation des adolescentes


L’adolescence est une période où les besoins nutritionnels sont importants, du fait des
changements physiologiques et comportementaux enregistrés. Il est donc important de
définir les apports nutritionnels conseillés et de donner des indications pour éviter le
grignotage et les carences alimentaires. Pour combler raisonnablement les besoins
nutritionnels pendant cette période de croissance, il est conseillé de :
 prendre 3 repas par jour ;
 prendre suffisamment d’aliments qui aident à la croissance : poissons, viandes, haricot,
niébé, lait, œuf, céréales (riz, maïs, mil, sorgho),sésame, sauterelles, chenilles, feuilles de
muringa, etc …;
 consommer les aliments riches en fer/folates: foie des animaux, viandes rouges, légumes
verts foncés (zom, folon, feuille de manioc, okok, etc…) ;
 consommer au moins un fruit lavé chaque jour.
NB : La prise de contraceptifs oraux augmente les besoins en vitamines B6, B2 et en acide
folique.
e- Alimentation de la femme enceinte
La femme enceinte doit consommer des aliments nutritifs pendant toute la grossesse,
pour que le fœtus se développe harmonieusement. Pour les femmes qui sont enceintes, des
gains de poids de 1,5 kg/mois pendant les deux premiers trimestres correspondent à un
déroulement positif de la grossesse dans les pays en développement. Une petite taille de la
mère, un faible indice de masse corporelle (IMC) et un manque de gain de poids ou un gain de

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poids insuffisant pendant la grossesse sont autant d’indicateurs de risque pouvant mener à
une insuffisance pondérale à la naissance.
f- Conseils pratiques
 avoir une alimentation variée et équilibrée afin de faire face à ses besoins et au bon
développement du fœtus ;
 mettre un accent particulier sur la consommation d es aliments riches en fer (viandes
rouges, foie, poissons, haricot, niébé, soja, feuilles vertes) ;
 consommer régulièrement les fruits et légumes, sources de vitamines et de minéraux ;
 limiter la consommation de sel ;
 limiter la consommation de thé et de café, qui exposent à un risque d’anémie ;
 éviter toute consommation d’alcool ;
 consommer les produits sources de calcium : poisson, viandes, lait, feuilles vertes.
NB : Il est strictement déconseillé de manger le kaolin qui provoque l’anémie et la
constipation chez la femme enceinte.
g- Alimentation de la femme allaitante
Produire près d’un litre de lait chaque jour demande de l’énergie.
L’alimentation de la femme allaitante doit ressembler à celle qu’elle avait en fin de grossesse.
Il n’est pas nécessaire de se mettre au régime car l’allaitement favorise la perte de poids.
Ainsi , la femme allaitante d oit bien se nourrir pour une bonne croissance de son bébé.
h- Conseils hygiéno-diététiques au cours de l’allaitement
 prendre 3 repas par jour (petit-déjeuner, déjeuner et dîner) + 1 collation, car les besoins
sont augmentés au cours de la grossesse et de l’allaitement ;
 varier l’alimentation et consommer de la viande localement disponible, dupoisson, des
œufs, du gibier, du haricot, du soja, du niébé, etc… ;
 limiter la consommation de produits sucrés car ils peuvent provoquer une prise de poids
aussi bien pour la mère que pour le bébé ;
 consommer régulièrement les fruits et légumes, sources de vitamines et de minéraux ;
 limiter la consommation de sel ;
 boire de l’eau de façon régulière, au moins 2 litres par jour ;
 limiter la consommation de thé ou de café à 2 tasses par jour car la caféine peut avoir
des effets sur le nourrisson.
NB : l’alcool est déconseillé au cours de l’allaitement.
3.5. Surveillance de la nutrition de l’enfant
Sur le plan nutritionnel, la situation du retard de croissance se dégrade au fil des
années. En 1991, 24,4% des enfants de moins de 5 ans en souffraient, comparé aux 30,4% en
2006. Ils étaient 33% en 2011 (EDS/MICS 2011) et 31,7% en 2014 (MICS 2014). Le
Cameroun fait partie des 36 pays les plus touchés par la malnutrition chronique. Près de 44%
d’enfants malnutris chroniques en zone CEMAC vivent au Cameroun. Par ailleurs, 5,2%
d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aigüe en 2014 contre 6% en 2011 et
14,8% souffrent d’insuffisance pondérale en 2014 contre 15% en 2011 (EDS-MICS 2011 et
MICS 2014). La malnutrition sous toutes ses formes constitue un problème de santé publique
au Cameroun plus particulièrement dans les régions septentrionales et à l’Est du pays.
Il existe un grand nombre de mesures anthropométriques :

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 dont le périmètre brachial :


 Poids-pour-âge :
Un faible indice poids-pour-âge signale un poids insuffisant pour un âge donné. Cet indice
a pour avantage de refléter à la fois la sous-alimentation passée (chronique) et/ou présente
(aiguë) (par contre, il ne nous permet pas de distinguer entre les deux).
 Taille-pour-âge :
Un faible indice taille-pour-âge signale une sous-alimentation passée ou une
malnutrition chronique. Cet indice ne nous permet pas de mesurer des changements à court
terme dans la malnutrition. Pour les enfants de moins de 2 ans, le terme est longueur-pour
âge ; au-dessus de 2 ans, l’indice est appelé taille-pour-âge. Des insuffisances au niveau de la
longueur-pour-âge ou de la taille-pour-âge sont appelées rabougrissement ou retard de
croissance.
 Poids-pour-taille:
Un faible poids-pour-taille permet d’identifier les enfants souffrant de sous-alimentation
actuelle ou aiguë ou qui sont émaciés et c’est un indice utile lorsqu’on a du mal à déterminer
les âges exacts. Le poids-pour-longueur (chez les enfants de moins de 2 ans) ou le poids-pour-
taille (chez les enfants de plus de 2 ans) permet d’examiner les effets à court terme, par
exemple, les changements saisonniers dans l’approvisionnement alimentaire ou le manque
nutritionnel à court terme suite à une maladie.
Les trois indices sont utilisés pour cerner trois états nutritionnels : insuffisance
pondérale, rabougrissement et émaciation, respectivement.
Insuffisance pondérale: L’insuffisance pondérale, fondée sur le poids-pour-âge, est une
mesure composite du rabougrissement et de l’émaciation et c’est un indicateur recommandé
pour évaluer les changements dans l’amplitude de la malnutrition dans le temps.
Rabougrissement: Une faible longueur-pour-âge, venant d’un ralentissement de
croissance du fœtus et de l’enfant et faisant que la longueur souhaitée n’est pas atteinte, par
rapport à un enfant en bonne santé et bien nourri du même âge, est un signe de
rabougrissement. Le rabougrissement est un indicateur de retard de croissance passée ou
retard de croissance chronique. Il est lié à un certain nombre de facteurs à long terme dont
l’apport protéino-énergétique insuffisant chronique, des infections fréquentes, des pratiques
d’alimentation inadéquates pendant longtemps et la pauvreté. Chez les enfants de plus de 2
ans, les conséquences de ces facteurs à long terme sont souvent réversibles. Aux fins
d’évaluation, il est préférable d’utiliser les enfants de moins de 2 ans car la prévalence du
rabougrissement chez les enfants de cet âge pourra être changée plus aisément grâce aux
interventions que chez les enfants plus âgés. Les données sur la prévalence du
rabougrissement au sein d’une communauté peuvent être utilisées pour l’analyse de
problèmes lorsqu’on met sur pied des interventions. L’information sur le rabougrissement des
enfants est utile du point de vue clinique comme aide de diagnostic. Le rabougrissement en
fonction de la taille-pour-âge peut être utilisé aux fins d’évaluation, mais n’est pas
recommandé pour le suivi car il ne change pas dans le court terme (par exemple, 6 à 12 mois).
Emaciation : L’émaciation est due à une perte de poids nettement en dessous du poids
normal d’un enfant de la même taille. L’émaciation est un signe de malnutrition actuelle ou
aiguë due au fait que l’enfant ne prend pas de poids ou qu’il perd du poids. Les causes sont
les suivantes : apport alimentaire insuffisant, mauvaises pratiques d’alimentation, maladies et

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infections ou souvent, une combinaison de ces facteurs. L’émaciation, chez les enfants pris
individuellement et dans les groupes de population, peut changer rapidement et suit des
modes saisonniers donnés associés à des changements dans la disponibilité alimentaire ou la
prévalence de maladies, autant de facteurs auxquels cet indice est très sensible. Vu sa
susceptibilité aux influences à court terme, l’émaciation n’est pas utilisée pour évaluer les
programmes du Titre II, mais sert pourtant au dépistage ou au ciblage dans des contextes
d’urgence et est parfois utilisée pour les comptes rendus ou rapports annuels. On ne
recommande pas d’utiliser le poids-pour-taille pour l’évaluation de changements au sein de
situations hors urgence car l’indice est très susceptible au caractère saisonnier.
L’émaciation est déterminée en utilisant le poids-pour-taille (P/Taille) et il est calculé
comme étant le poids de chaque enfant par rapport au poids de l’enfant de référence bien
nourri du même sexe et stature en utilisant les normes de référence des Etats-Unis. Le poids-
pour-taille est exprimé en utilisant les calculs ou scores-Z (écarts types par rapport à la
médiane de référence). Le pourcentage de la médiane de référence sera également notifié
puisqu’il est utilisé comme critère d’acceptation dans les programmes d’alimentation.
Lorsqu’on classe des enfants dans la catégorie des enfants émaciés, il est important d’inclure
tous ceux de moins de cinq ans qui ont un œdème qui prend le godet sur leurs membres. Il
vaut mieux faire ces notifications en utilisant le score-Z pour les évaluations et les enquêtes ;
de plus le pourcentage poids-pour-taille par rapport à la médiane est préféré pour les admettre
dans les programmes de traitement. MARASME ou ÉMACIATION SÉVÈRE : poids pour
taille < -3 z-scores sous les normes de croissance OMS 2006 (cf. définition), et/ou un
périmètre brachial (PB) < 115mm, chez les enfants de moins de 5 ans. Un enfant marasmique
est extrêmement maigre, avec l’apparence d’un ‘vieillard desséché.
Tableau : signes de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans
MAS (6-59 mois) MAM (6-59 mois)
 P/T <-3 Z score (normes de  P/T ≥-3 et <-2 Z score (normes de
croissance WHO2006) croissance WHO2006)
 ou <70% de la médiane (NCHS)  ou ≥ 70% et < 80% de la médiane
 ou PB <115 mm si taille >65cm (NCHS)
 ou Présence d’œdèmes bilatéraux  ou PB ≥115 et <125 mm si taille >65cm
en godet (+ et ++ admission en
OTP; +++ admission en
hospitalier)

• L’œdème est la présence de quantités excessives de liquide dans les tissus


intracellulaires. On diagnostique l’œdème en appliquant une légère pression avec le pouce
derrière le pied ou sur la cheville. L’impression du pouce restera pendant un certain temps en
présence d’un œdème. On établit le diagnostic de l’œdème nutritionnel que si les deux pieds
indiquent l’impression du pouce pendant un laps de temps. Signe clinique de grave
malnutrition, il faut reconnaître la présence de l'œdème lorsqu’on utilise des indicateurs à
court terme, tels que l’émaciation. On notera la présence de l’œdème chez les individus
lorsqu’on utilise le poids-pour-taille aux fins de surveillance ou de dépistage. Lorsqu’un
enfant a un œdème, il doit être inclus automatiquement avec les enfants dans les catégories
de ceux souffrant de grave malnutrition, quel que soit son état du point de vue émaciation,

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rabougrissement ou poids insuffisant. En effet, il existe une corrélation importante entre


l’œdème et la mortalité. L’œdème est une infection rare et n’est diagnostiqué qu’aux fins de
dépistage et de surveillance et non pas aux fins d’évaluation.
• Le périmètre brachial est relativement facile à mesurer et c’est un bon indice
prédicateur du risque immédiat de décès. Il est utilisé pour le dépistage rapide de la
malnutrition aiguë à partir de la fourchette d’âge 6-59 mois (le périmètre brachial sous-estime
les taux de malnutrition dans le groupe d’âge 6 à 12 mois). Le périmètre brachial est utilisé
pour le dépistage dans les situations d’urgence, mais il n’est pas utilisé généralement aux fins
d’évaluation (MSF, 1995). Le périmètre brachial est recommandé pour évaluer la sous-
alimentation adulte aiguë et pour estimer la prévalence de la sous-alimentation au niveau de
la population. MUAC 115 est utilisé pour sa mesure.
Les enfants avec une mesure de PB inférieure à 115mm (partie ROUGE du MUAC)
sont considérés comme malnutris aigus sévères.
• Les enfants avec une mesure de PB comprise entre 115mm et 124mm (partie
ORANGE) sont considérés comme malnutris aigus modérés. (aucune norme n’a encore été
réellement fixée).
• Les enfants avec une mesure de PB comprise entre 125mm et 134mm (partie JAUNE
du MUAC)sont considérés comme à risque de malnutrition aigüe.
• Les enfants avec une mesure de PB égale à 135mm ou supérieure (partie VERTE) ne
souffrent pas de malnutrition aigüe.

Les Points de seuil pour le périmètre brachial pour le groupe d’âge 6 à 59 mois sont
 PB ≤ 11 : grave malnutrition (ou sevère)
 PB < 12,5 cm avec ou sans œdème : malnutrition modérée et grave.
Un enfant âgé de 6 à 59 mois avec un poids-pour-taille en dessous de -2 scores-Z ou 80% de
la médiane ou PB < 12,5 cm avec ou sans œdème : malnutrition modérée et grave combinée.
La combinaison d’un faible poids-pour-taille et tout enfant avec œdème contribue à ces
enfants entrant dans la statistique de malnutrition aiguë globale (périmètre brachial se situe
entre 110 et 119 mm).
Malnutrition – Trouble ou affection nutritionnelle résultant d’une mauvaise nutrition ou
nutrition inadéquate.
Malnutrition protéino-énergétique –Sous-alimentation qui est due au fait qu’une personne ne
reçoit pas la quantité de protéines ou de calories que demande une croissance normale et
l’énergie nécessaire pour des activités humaines ordinaires.
Les œdèmes bilatéraux en godet : kwashiorkor regroupe. La MAG englobe la malnutrition
aigüe sévère et la modérée (MAG= MAS + MAM)
Insuffisance pondérale – Affection mesurée par le poids-pour-âge. Affection qui peut
également être une mesure composite du rabougrissement de l’émaciation.
Tableau : Classification de la malnutrition chez les enfants de 6-59 mois
Indicateurs Bien nourris Malnutrition modérée Malnutrition sévère
nutritionnels
Œdème non non Oui
Poids/taille +2 à – 1 et (90 à 120%) -2 à -3 et (70 à 79%) < -3 et (<70%)
émaciation

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Taille/âge (retard de +2 à – 1 et (90 à 110%) -2 à -3 et (85 à 89%) < -3 et (< 85%)


croissance)
Poids/âge -2 à -3 et (60 à 80%) < -3 et (< 60%)
(insuffisance
pondérale)
MUAC >13,5 cm < 12,5 cm <11,5 cm
MUAC âge/taille < -3 SD

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Planification familiale

A u t ilis e r p o u r g a rç o n s e t f ille s  
T a ille T a ille
c o uc hé e c o uc hé e

Modérée Sortie Poids Modérée Sortie Poids


Sévère MAS P o id s
Sévère MAS p o id s
MAM Médian MAM Médian
c ib le c ib le
cm -3 -2 -1,5 0 cm -3 -2 -1,5 0

Ut ilis e r la t a ille c o u c h é e p o u r le s m o in s d e 8 7 c m

45 1,88 2,04 2,13 2,44 66 5,9 6,4 6,7 7,5


45,5 1,94 2,11 2,21 2,52 66,5 6 6,5 6,8 7,6
46 2,01 2,18 2,28 2,61 67 6,1 6,6 6,9 7,7
46,5 2,07 2,26 2,36 2,69 67,5 6,2 6,7 7 7,9
47 2,14 2,33 2,43 2,78 68 6,3 6,8 7,1 8
47,5 2,21 2,40 2,51 2,86 68,5 6,4 6,9 7,2 8,1
48 2,28 2,48 2,58 2,95 69 6,5 7 7,3 8,2
48,5 2,35 2,55 2,66 3,04 69,5 6,6 7,1 7,4 8,3
49 2,42 2,63 2,75 3,13 70 6,6 7,2 7,5 8,4
49,5 2,50 2,71 2,83 3,23 70,5 6,7 7,3 7,6 8,5
50 2,58 2,80 2,92 3,33 71 6,8 7,4 7,7 8,6
50,5 2,66 2,89 3,01 3,43 71,5 6,9 7,5 7,8 8,8
51 2,75 2,98 3,11 3,54 72 7 7,6 7,9 8,9
51,5 2,83 3,08 3,21 3,65 72,5 7,1 7,6 8 9
52 2,93 3,17 3,31 3,76 73 7,2 7,7 8 9,1
52,5 3,02 3,28 3,41 3,88 73,5 7,2 7,8 8,1 9,2
53 3,12 3,38 3,53 4,01 74 7,3 7,9 8,2 9,3
53,5 3,22 3,49 3,64 4,14 74,5 7,4 8 8,3 9,4
54 3,33 3,61 3,76 4,27 75 7,5 8,1 8,4 9,5
54,5 3,55 3,85 4,01 4,55 75,5 7,6 8,2 8,5 9,6
55 3,67 3,97 4,14 4,69 76 7,6 8,3 8,6 9,7
55,5 3,78 4,10 4,26 4,83 76,5 7,7 8,3 8,7 9,8
56 3,90 4,22 4,40 4,98 77 7,8 8,4 8,8 9,9
56,5 4,02 4,35 4,53 5,13 77,5 7,9 8,5 8,8 10
57 4 4,3 4,5 5,1 78 7,9 8,6 8,9 10,1
57,5 4,1 4,5 4,7 5,3 78,5 8 8,7 9 10,2
58 4,3 4,6 4,8 5,4 79 8,1 8,7 9,1 10,3
58,5 4,4 4,7 4,9 5,6 79,5 8,2 8,8 9,2 10,4
59 4,5 4,8 5 5,7 80 8,2 8,9 9,2 10,4
59,5 4,6 5 5,2 5,9 80,5 8,3 9 9,3 10,5
60 4,7 5,1 5,3 6 81 8,4 9,1 9,4 10,6
60,5 4,8 5,2 5,4 6,1 81,5 8,5 9,1 9,5 10,7
61 4,9 5,3 5,5 6,3 82 8,5 9,2 9,6 10,8
61,5 5 5,4 5,7 6,4 82,5 8,6 9,3 9,7 10,9
62 5,1 5,6 5,8 6,5 83 8,7 9,4 9,8 11
62,5 5,2 5,7 5,9 6,7 83,5 8,8 9,5 9,9 11,2
63 5,3 5,8 6 6,8 84 8,9 9,6 10 11,3
63,5 5,4 5,9 6,1 6,9 84,5 9 9,7 10,1 11,4
64 5,5 6 6,2 Cours dispensé
7 85
par Boulmo Jonathan 9,1 9,8 10,2
Page 18 11,5
64,5 5,6 6,1 6,3 7,1 85,5 9,2 9,9 10,3 11,6
65 5,7 6,2 6,4 7,3 86 9,3 10 10,4 11,7
65,5 5,8 6,3 6,5 7,4 86,5 9,4 10,1 10,5 11,9
Planification familiale

A u t ilis e r p o u r g a rç o n s e t f ille s  
T a ille
T a ille d e bo ut
de b o u t

Modérée Sortie Poids Modérée Sortie Poids


Sévère MAS p o id s
Sévère MAS p o id s
MAM Médian MAM Médian
c ib le c ib le
cm -3 -2 -1,5 0 cm -3 -2 -1,5 0
Utiliser la taille debout pour 87 cm et plus
87 9,6 10,4 10,8 12,2 104 13 14 14,6 16,5
87,5 9,7 10,5 10,9 12,3 104,5 13,1 14,2 14,7 16,7
88 9,8 10,6 11 12,4 105 13,2 14,3 14,9 16,8
88,5 9,9 10,7 11,1 12,5 105,5 13,3 14,4 15 17
89 10 10,8 11,2 12,6 106 13,4 14,5 15,1 17,2
89,5 10,1 10,9 11,3 12,8 106,5 13,5 14,7 15,3 17,3
90 10,2 11 11,5 12,9 107 13,7 14,8 15,4 17,5
90,5 10,3 11,1 11,6 13 107,5 13,8 14,9 15,6 17,7
91 10,4 11,2 11,7 13,1 108 13,9 15,1 15,7 17,8
91,5 10,5 11,3 11,8 13,2 108,5 14 15,2 15,8 18
92 10,6 11,4 11,9 13,4 109 14,1 15,3 16 18,2
92,5 10,7 11,5 12 13,5 109,5 14,3 15,5 16,1 18,3
93 10,8 11,6 12,1 13,6 110 14,4 15,6 16,3 18,5
93,5 10,9 11,7 12,2 13,7 110,5 14,5 15,8 16,4 18,7
94 11 11,8 12,3 13,8 111 14,6 15,9 16,6 18,9
94,5 11,1 11,9 12,4 13,9 111,5 14,8 16 16,7 19,1
95 11,1 12 12,5 14,1 112 14,9 16,2 16,9 19,2
95,5 11,2 12,1 12,6 14,2 112,5 15 16,3 17 19,4
96 11,3 12,2 12,7 14,3 113 15,2 16,5 17,2 19,6
96,5 11,4 12,3 12,8 14,4 113,5 15,3 16,6 17,4 19,8
97 11,5 12,4 12,9 14,6 114 15,4 16,8 17,5 20
97,5 11,6 12,5 13 14,7 114,5 15,6 16,9 17,7 20,2
98 11,7 12,6 13,1 14,8 115 15,7 17,1 17,8 20,4
98,5 11,8 12,8 13,3 14,9 115,5 15,8 17,2 18 20,6
99 11,9 12,9 13,4 15,1 116 16 17,4 18,2 20,8
99,5 12 13 13,5 15,2 116,5 16,1 17,5 18,3 21
100 12,1 13,1 13,6 15,4 117 16,2 17,7 18,5 21,2
100,5 12,2 13,2 13,7 15,5 117,5 16,4 17,9 18,7 21,4
101 12,3 13,3 13,9 15,6 118 16,5 18 18,8 21,6
101,5 12,4 13,4 14 15,8 118,5 16,7 18,2 19 21,8
102 12,5 13,6 14,1 15,9 119 16,8 18,3 19,1 22
102,5 12,6 13,7 14,2 16,1 119,5 16,9 18,5 19,3 22,2
103 12,8 13,8 14,4 16,2 120 17,1 18,6 19,5 22,4
103,5 12,9 13,9 14,5 16,4

Cours dispensé par Boulmo Jonathan Page 19


Planification familiale

IV- POLITIQUE DE L’ALLAITEMENT


MATERNEL
L’allaitement désigne l'action des femelles des mammifères nourrissant leur progéniture
grâce au lait qu'elles produisent. L’OMS, l’UNICEF ainsi que le gouvernement Camerounais
préconisent une durée d’allaitement maternel exclusif de six mois de façon à garantir au
nourrisson une croissance, un développement et une santé de qualité optimale. La politique
d’allaitement est basée sur les dix conditions pour le succès de l’allaitement maternel de
l’OMS et de l’UNICEF :
1. Adopter une politique d’allaitement maternel formulée par écrit et systématiquement
portée à la connaissance de tout le personnel soignant.
2. Donner à tout le personnel soignant les compétences nécessaires pour mettre en œuvre
cette politique.
3. Informer toutes les femmes enceintes des avantages de l’allaitement au sein et de sa
pratique.
4. Aider les mères à commencer à allaiter leur enfant dans la demi-heure suivant la
naissance. Cette condition est maintenant interprétée de la manière suivante :
Placer le nouveau-né en contact peau à peau, pendant au moins une heure,
immédiatement après sa naissance. Encourager les mères à reconnaître les signes qui
démontrent que leur bébé est prêt à téter et offrir de l’aide, au besoin.
5. Indiquer aux mères comment pratiquer l’allaitement au sein et comment entretenir la
lactation même si elles se trouvent séparées de leur nourrisson.
6. Ne donner aux nouveau-nés aucun aliment ni aucune boisson autre que le lait
maternel, sauf indication médicale.
7. Laisser l’enfant avec sa mère 24 heures par jour.
8. Encourager l’allaitement au sein à la demande de l’enfant.
9. Ne donner aux enfants nourris au sein aucune tétine artificielle ou sucette.
10. Encourager la constitution d’associations de soutien à l’allaitement maternel et leur
adresser les mères dès leur sortie de l’hôpital ou de la clinique.

Au Cameroun la quasi-totalité des enfants est allaité (95,8%), mais seulement 31,2 % des
enfants sont mis au sein dans l’heure qui suit la naissance. Seulement 28,2 % des enfants ont
été allaités exclusivement au sein jusqu’à l’âge de 6 mois (MICS 2014). Cette situation est la
résultante de pratiques d’allaitement maternel inappropriées qui sont principalement: i) la
non-consommation du colostrum dès la naissance par le nouveau-né ; ii) le retard dans
l’initiation à l’allaitement ; iii) l’introduction de l’eau ainsi que d’autres boissons parfois dès
la naissance ou quelques jours seulement après la naissance (lait de vache ou de chèvre-non
bouillie parfois, eau, eau sucrée, huiles de cuisson…) ; iv) l’introduction précoce des aliments
de complément avant l’âge de 6 mois; v) l’arrêt définitif et précoce de l’allaitement maternel.
Selon EDS/MICS 2011, l’introduction de liquides autres que le lait maternel et
d’aliments solides ou semi-solides dans l’alimentation des enfants a lieu très tôt, avant l’âge
de 6 mois. Ainsi, chez les enfants de moins de 2 mois qui ont été allaités, 9 % avaient reçu
d’autres liquides, 14 % avaient reçu du lait autre que le lait maternel et 4 % des préparations

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pour bébé. Chez les derniers-nés de 4-5 mois, 32 % avaient déjà consommé des aliments à
base de céréales et 7 % avaient déjà pris des aliments solides à base de poissons, volailles ou
viandes.
À 6-8 mois, âges auxquels tous les enfants devraient déjà consommer des aliments de
compléments en plus du lait maternel, 83% ont reçu des aliments solides ou semi-solides
(MICS 2014). Dans le groupe d’âges 6-23 mois, on note que seulement 39 % des enfants ont
reçu des aliments des 4 groupes ou plus. Et 14 % des enfants de 0-3 mois sont alimentés au
biberon (MICS 2014). En résumé, les problèmes liés à l’Alimentation du Nourrisson et du
Jeune Enfant au Cameroun sont :
i) fréquence insuffisante des repas ;
ii) ii) faible diversification alimentaire ;
iii) Faible consommation des aliments riches en micronutriments et d’aliments
d’origine animale riches en protéines ;
iv) et consommation d'aliments infantiles dont la Sécurité sanitaire n'est pas garantie.
4.1. Alimentation du nourrisson et du jeune enfant
De la naissance jusqu’à l’âge de six mois, le lait maternel est le seul aliment qui
convient à l’enfant. Il contient toutes les substances nutritives nécessaires à son
développement. La quantité d’eau fournie par le lait maternel est toute aussi suffisante
pour couvrir les besoins de l’enfant, même en climat chaud. A partir de six mois, le
lait maternel seul ne couvre plus les besoins nutritionnels de l’enfant. Il faut donc
introduire une alimentation complémentaire de bonne qualité, pour qu’il reste en bonne
santé .
4.2. De la naissance jusqu’à 6 mois
Conseils pratiques
 mettre immédiatement l’enfant au sein dans l’heure qui suit la naissance ;
 l’allaiter de jour comme de nuit ;
 lui donner seulement le sein, à l’exclusion de tout autre aliment ou boisson,
jusqu’à l’âge de six mois (allaitement maternel exclusif) ;
 allaiter à la demande ;
 laisser le nourrisson vider un sein avant de passer à l’autre.
NB : Il n’est pas nécessaire de donner de l’eau ou tout autre aliment au
cours de cette tranche d’âge car le lait seul suffit pour couvrir les besoins en eau et en
éléments nutritifs.
4.3. Alimentation de l’enfant de 6 à 24 mois
- Dès 6 mois, commencer l’alimentation complémentaire tout en poursuivant l’allaitement
maternelle .
Conseils pratiques
 donner 2 repas par jour sous forme de bouillie épaisse composée d’une céréale
grillée et tamisée, enrichie à la farine de soja, de poisson, d’arachide ou d’écrevisses ;
 donner une purée par jour composée d’un tubercule ou une céréale disponible
localement + un légume + l’huile de votre choix + l’arachide ou le soja + le poisson ou la
viande ;
 donner à l’enfant un fruit préalablement lavé disponible dans la localité,
sous forme de purée ou de jus .

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4.4. Alimentation d’un enfant de 9 mois à 2 ans


 continuer à donner le sein à votre bébé jusqu’à l’âge de 24 mois ;
 donner 4 à 5 repas équilibrés par jour : 2 bouillies enrichies + 2 purées et un
gouter (un fruit de saison disponible, un yaourt, une barre de céréale, etc…) ;
 ajouter de l’huile localement disponible ou du beurre aux bouillies et aux repas ;
 augmenter les quantités de nourriture au fur et à mesure qu’il grandit ;
 lui donner des fruits lavés et épluchés sous forme de jus, purée ou en morceaux.
4.5. Alimentation de l’enfant de plus de 2 ans
Conseils pratiques
 donner autant que possible les repas nutritifs, équilibrés et en quantités suffisante à base
de produits localement disponibles ;
 varier les aliments à chaque repas, en combinant des aliments qu’il connaît déjà avec ceux
qu’il connait moins bien. L’enfant peut ne pas aimer ou accepter les nouveaux aliments lors
des premiers essais ;
 nourrir l’enfant en utilisant une tasse ou une cuillère propre ;
 se laver les mains avec de l’eau et du savon avant de préparer de la nourriture et de nourrir
les jeunes enfants ;
 laver les mains de votre enfant ave c du savon avant qu’il ne mange ;
 rester alerte et réceptif aux signes de votre bébé indiquant qu’il est prêt à manger ;
 encourager activement le bébé à manger davantage, mais ne pas le forcer ;
 si le jeune enfant refuse de manger, l’encourager continuellement, en le
tenant sur les genoux pendant qu’il est nourri ou en se mettant en face de lui
pendant qu’il est assis sur les genoux de quelqu’un d’autre ;
 les heures de repas sont des moments d’apprentissage et d’amour. Dialoguer et
éviter les distractions pendant ces moments.
4.6. Les mères devraient savoir ce qui suit avant la naissance de l’enfant:
01-Le contact peau à peau entre vous et votre bébé, sous le drap léger qui vous recouvre,
déclenche votre lactation et le réflexe de téter chez votre bébé. Ainsi, votre bébé commencera
à chercher le sein qui produira plus de lait plus rapidement.
02-Apprenez à exprimer votre lait à la main pour stimuler votre bébé en plaçant quelques
gouttes de lait sur votre mamelon, pour aider votre bébé à commencer à téter ou, au besoin,
pour assouplir votre sein.
03-Plus vous allaitez votre bébé, plus vous produirez de lait. À mesure que votre bébé grandit,
il peut boire moins longtemps ou moins fréquemment et en avoir suffisamment pour être
satisfait.
04-il n’y a pas de mauvais lait ; toutes les mamans produisent « un bon lait » adapte au besoin
de son bébé.
05-une bonne position d’allaitement permettra une succion efficace ; une stimulation lactée
satisfaisante.
06-savoir repérer les signes d’une succion efficace afin d’assurer un allaitement efficace.
07-Les premiers jours, essayez de vous reposer lorsque votre bébé dort. Mangez des repas
sains et complets et buvez lorsque vous avez soif.

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08-Ne pas s’isoler dans le doute ou la difficulté et faire appel à des soutiens qu’ils soient
familiaux ; amicaux et professionnels.
09-savoir prendre soin de ses seins en ayant des gestes de prévention ou en agissant dès
l’apparition de troubles.
10-le sevrage fait partie du processus de l’allaitement ; plus le sevrage sera progressif est
mieux il se déroulera (psychiquement ou physiquement).
4.7. Alimentation de l’enfant pendant ou après un épisode de maladie
Lorsque l’enfant est malade, il a besoin de beaucoup plus d’énergie de
nutriments. Il faut continuer à l’alimenter et augmenter la fréquence des repas.
4.7.1. Pour un enfant de moins de 6 mois
 allaiter plus souvent pendant la maladie car cela permet au bébé de guérir plus
rapidement et limite la perte de poids ;
 continuer à allaiter le bébé pendant la diarrhée pour compenser les pertes de liquides
;
 après la maladie, continuer l’allaitement, source de réconfort pour le bébé.
4.7.2 . Pour un enfant de 6 à 24 mois
Allaiter plus souvent pendant la maladie ou après celle-ci car cela permet au bébé de
se remettre rapidement et d’éviter la malnutrition ;
 donner le Sel de Réhydratation Orale et le Zinc pour compenser les pertes de
liquides ;
 continuer à le nourrir plus que d’habitude, en variant ses repas par des aliments de
différents groupes (au moins 4 types d’aliments : ceux qui fortifient l’organisme ; ceux qui le
protègent, ceux qui favorisent sa croissance et ceux qui l’hydratent) ;
 donner des repas supplémentaires pour couvrir les besoins nutritionnels en augmentation
chez l’enfant ;
 aider l’enfant à manger et porter l’attention sur lui pendant le repas, qui augmente son
appétit et le rassure ;
 emmener l’’enfant au Centre de santé chaque semaine pour évaluer son état nutritionnel et
recevoir les conseils.
4.8. Alimentation pour des enfants en âge scolaire
Les enfants d'âge scolaire et les jeunes ont besoin d'une alimentation saine, variée
et équilibrée. Les apports nutritionnels sont proportionnellement plus élevés que chez
l’adulte à cause de la croissance rapide. Pendant cette période, l’alimentation de l’enfant
vise à assurer sa croissance, le développement de son corps, de son cerveau et sa bonne
santé à court terme et à l’âge adulte.
NB : Les enfants qui ont toujours faim ou dont le régime alimentaire est médiocre
sont exposés à une mauvaise croissance, des performances scolaires médiocres et des
maladies diverses.
Conseils pratiques
 l’alimentation d’un enfant d’âge scolaire doit comporter 3 repas dans la journée :
- un petit déjeuner, qui peut être composé d’ un aliment de base (pain, beignets
de maïs/manioc/blé; manioc, igname, macabo ou plantain), d’une source d’aliment de
construction (lait, pâte ou mets d’arachide, œuf, viande, poisson, met de pistache,

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haricot, niébé) et d’un fruit disponible. Le petit déjeuner peut être pris à la maison ou
emporté pour être consommé au cours de la récréation ;
- un repas au milieu de la journée, qui doit respecter les principes d’une alimentation
équilibrée et composée d’aliments locaux : pain, manioc/bâton de manioc, beignets
(maïs, niébé, haricot, manioc, blé), œuf, fruits (avocat, banane douce, orange, etc..) ;
- un repas familial pris généralement en soirée. Pour beaucoup d'enfants, il s’agit
généralement du repas le plus important de la journée. Il faudrait donc que ce soit un
bon repas varié et équilibré.
 limiter la consommation de sucres raffinées et de graisses pour éviter l’obésité ;
 éviter de grignoter car il s’agit généralement d’aliments de moindre qualité nutritive ;
 consommer régulièrement les fruits, sources de vitamines et de minéraux ;
 boire suffisamment d’eau tout au long de la journée (et davantage en période chaude).

V- LES STANDARDS DES SERVICES DE


S.M.I.
S’agissant de la mortalité maternelle, la seule donnée récente disponible est celle de
l’EDS-MICS 2011 qui donne un taux de 782‰, taux qui semble supérieur à celui de EDS III
2004 qui était de 669‰. Les maladies infectieuses restent prédominantes chez les enfants et
contribuent à maintenir ou aggraver la malnutrition dans un cercle vicieux. On note qu’il y a
une recrudescente des épidémies de rougeole (données au PEV) qui augmentent le risque de
carence en vitamine A et de malnutrition. Les données de MICS 2014 indiquent que les
maladies diarrhéiques touchent 20% d’enfants de moins de cinq ans dont 25,2% ont recherché
des soins et seulement 5,2% ont été traités avec le SRO/Zinc. Pour ce qui est de la fièvre, elle
a affecté 25,6% des enfants et 54,8% de ces derniers ont dormi sous une moustiquaire
imprégnée. Ce taux est de 52,3% chez les femmes enceintes. Seulement 26,0% des femmes
enceintes ont pris trois doses de traitement préventif intermittent du paludisme pendant la
dernière grossesse. Les infections respiratoires aiguës ont affecté 4% des enfants, dont 40,7%
ont été traité avec un antibiotique.

La santé maternelle et infantile couvre la santé et des comportements psychosociaux chez


les femmes enceintes, les pères, les enfants et les familles, et ce pendant la grossesse et au
cours des premières années de vie de l’enfant (0 à 6 ans). Le programme de SMI possède
5 volets interreliés afin d’assurer une efficacité optimale :

 les visites à domicile pour le suivi réel et pour mieux faire connaître les services
offerts aux familles.;
 l’intégration de la dimension culturelle aux soins offerts;
 le dépistage et l’évaluation pour cibler les besoins concrets de chaque famille et de
déterminer les types de services les mieux adaptées.;
 la gestion des cas pour fournir aux familles les services et le soutien dont elles ont
réellement besoin;
 la promotion de la santé pour favoriser l’adoption durable de saines habitudes de vie
au sein des familles.

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Ces soins sont les soins pré-conceptionnels, prénataux, intrapartum, postpartum, juvéniles et
aux adolescents.

5.1. soins pré-conceptionnels


Les soins préconceptionnel se définit comme l’éducation et les soins médicaux de santé
reliés à la grossesse prodigués aux femmes avant la conception, dans le but d’optimiser à la
fois le processus et les suites de la grossesse (diminution du risque d’anomalies congénitales,
de petits poids de naissance, d’avortements, de complications maternelles). L’évaluation
préconceptionnelle concerne toutes les femmes en âge de procréer (15 à 49 ans). Il s’agit,
avant tout, de vérifier l’immunité face à des agents infectieux, de dépister certaines infections,
de rechercher des maladies génétiquement transmissibles en cas de risque accru, et de revoir
toute la médication par rapport à un éventuel risque de tératogénicité. Lors d’une grossesse,
l’apparition de maladies, dont la prise en charge peut paraître banale en médecine générale,
peut prendre un caractère complexe en raison de risques liés aux médicaments et aux examens
radiodiagnostiques. La connaissance des médicaments compatibles avec la grossesse, ainsi
que des doses et potentiels effets des irradiations lors d’examens courants est essentielle pour
une prise en charge adéquate. Les pathologies et les facteurs des complications de grossesse à
rechercher et à traiter avant la conception ou contreinquant la grossesse sont les suivants :

Facteurs de risque généraux :


 age (moins de 18 ans et au-delà de 35 ans),
 Poids (IMC inférieur ou égal à 17,5 kg/m2 et supérieur ou égal à 40 kg/m2 pour
obésité morbide)
 Facteurs individuels et sociaux, vulnérabilité émotionnelle (rupture, deuil,
isolement)
 Risque professionnel (exposition avérée à des produits toxiques ou tératogènes par
exemple)
 Antécédents familiaux
 Pathologies génétiquement transmissibles ou entraînant une incidence accrue dans
la descendance (proches au 1er degré)
 Pathologies génétiques : caryotypique, génique
Toxiques
 Alcoolisme
 Prise de médicaments potentiellement tératogènes ou toxiques en préconceptionnel
(exposition avérée)
Antécédents personnels préexistants/non gynécologiques
 Antécédents chirurgicaux généraux et neurochirurgicaux
 Traumatisme du bassin ou du rachis (fracture déplacée)
 Chirurgies, pathologies cardiaques (avec retentissement hémodynamique) dont
Marfan, Ehlers Danlos et autres
 Pathologie rétinienne (dont myopie grave)
 Hémorragie cérébrale, anévrisme
Antécédents médicaux et pathologies préexistantes/non gynécologiques

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 Usage de drogues illicites (héroïne, ecstasy, cocaïne sauf cannabis) et substituts


(méthadone) et sevrage
 Hypertension artérielle
 Diabètes
 Thrombose veineuse profonde-embolie pulmonaire
 Affections thyroïdiennes équilibrées (selon la pathologie) hors maladie de
Basedow, Maladie de Basedow
 Épilepsie traitée ou non traitée
 Asthme ou pathologie pulmonaire (avec incidence surla fonction respiratoire)
Asthme modéré, ancien, contrôlé
 Maladies inflammatoires digestives (maladie de Crohn ou rectocolite
hémorragique traitée)
 Drépanocytose et autres hémoglobinopathies : mère homozygote, mère
hétérozygote
 Anomalies de la coagulation, thrombopénie maternelle et Purpura thrombopénique
auto-immun
 Maladies de système et maladies rares (sclérose en plaques,
 Addison, Cushing, LED, SAPL, sclérodermie, polyarthrite rhumatoïde)
 Néphropathie
 Uropathie
 Affection hépatique (cholestase, maladie biliaire, adénome)
 Chimiothérapie et radiothérapie
 Maladies psychiatriques sévères (pathologie elle-même et facteurs de risque liés à
la thérapeutique) :
 schizophrénie, troubles bipolaires, syndromes dépressifs sévères
Maladies infectieuses
 Séropositivité VIH
 Portage antigène Hbs
 Hépatite C ou B active
Antécédents personnels préexistants gynécologiques
 Pathologies utéro-vaginales
 Malformation utéro-vaginale
 Mutilations sexuelles
Chirurgie cervico-utérine
 Chirurgie du prolapsus (reconstruction pelvienne, traitement)
 Conisation (amputation cervicale, cryothérapie, résection à l’anse)
 Myomectomie, utérus cicatriciel (cicatrice gynécologique)
 Distilbène® syndrome
Antécédents personnels liés à une grossesse précédente
 Antécédents médicaux : Infections urinaires récidivantes (plus de 2) hors
uropathie, diabète gestationnel
 Antécédents obstétricaux :
 Césarienne, Incompatibilité fœto-maternelle (érythrocytaire et plaquettaire),
 béance cervicale ou cerclage, selon la pathologie

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 Hypertension gravidique
 Pré-éclampsie, syndrome de HELLP
 Fausses couches répétées au cours du 1er trimestre : sans étiologie, avec étiologie
SAPL, Fausses couches tardives au cours du 2e trimestre
 Accouchement prématuré
 Interruption volontaire de grossesse (IVG) (plus de2)
 Interruption médicale de grossesse (IMG)
 Hématome rétroplacentaire
 Retard de croissance intra-utérin sévère (RCIU) (inférieur au 3e percentile)
 Mort fœtale in utero(MFIU) d’origine vasculaire
Antécédents liés à l’enfant à la naissance
 Asphyxie périnatale avec séquelles
 Mort périnatale inexpliquée
 Anomalie congénitale ou génétique
Antécédents liés à l’accouchement précédent
 Hémorragies post-partumsévères
 Déchirure du sphincter anal
 Dépression du post-partum, stress post-traumatique
 Psychose puerpérale
 Dystocie des épaules
Le statut vaccinal est à vérifier, car la vaccination des futures mères permettant de
protéger les fœtus d’infections congénitales, les nourrissons (avant qu’ils ne soient en âge
d’être eux-mêmes vaccinés) et les femmes enceintes d’un risque de complications accru. Les
vaccinations contre la rubéole, la rougeole et la varicelle sont à vérifier et, le cas échéant, à
compléter – si la femme n’est pas enceinte – jusqu’à un total de deux doses (sauf en cas
d’anamnèse certaine pour la varicelle). Si la vaccination est complète, la protection conférée
est suffisamment élevée pour ne pas nécessiter de sérologie. La recherche d’anticorps n’est
recommandée qu’en cas de grossesse chez une femme non vaccinée ou au statut vaccinal
inconnu. Afin de protéger les nourrissons, la vaccination contre la coqueluche est
recommandée à tous les couples en âge de procréer, dont le dernier rappel vaccinal remonte à
plus de dix ans.

Le dépistage de l’hépatite virale est recommandé chez les personnes à risque. La


vaccination contre l’hépatite B fait partie des vaccins de base et serait à recommander à toutes
les femmes. Le dépistage du VIH est fortement recommandé. En cas d’infection, une
grossesse est généralement envisageable, mais elle nécessite un traitement antiviral,
indépendamment de la charge virale et du taux de CD4, pour prévenir la transmission
verticale.

Concernant la toxoplasmose, il faut un test de dépistage sérologique avant et pendant


la grossesse. Cependant l’accent doit être mis sur l’importance de la prévention primaire,
avec éducation de toutes les femmes présentant un désir de grossesse sur les sources
d’infection et les moyens de prévention.

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L’évaluation de la consommation de tabac et d’alcool est capitale non seulement pour


l’issue de la grossesse, mais aussi parce que la grossesse constitue une motivation précieuse
pour le sevrage. Les interventions consistent à aborder le sujet du tabac à chaque
consultation et à recommander aux fumeuses de limiter au minimum leur consommation,
sachant qu’un sevrage avant la conception diminue significativement le risque de
prématurité et de retard de croissance intra-utérin ; pour l’alcool, les habitudes de
consommation sont à évaluer chaque année et les femmes doivent être informées que le seuil
à risque est difficile à déterminer, d’où le message «zéro alcool pendant la grossesse».

En outre, évaluer le risque de maladie génétique avant la conception permet


d’anticiper des choix difficiles.

Enfin, la supplémentation en acide folique (4 mg/j) pendant les quatre semaines avant
la conception, puis pendant les douze premières semaines d’aménorrhée, diminue le risque de
spina bifida

 Usage des médicaments

Tératogénicité

Dans la population générale, les malformations congénitales touchent 2 à 3% des naissances


et les médicaments ne sont incriminés que dans moins de 5% des cas. Les médicaments
tératogènes avérés (thalidomide, rétinoïdes…) augmentent de plus de 20% l’incidence des
malformations et nécessitent une contraception efficace tout au long de leur prescription
(et parfois même après la fin du traitement). Concernant d’autres médicaments, il existe des
évidences claires d’un risque malformatif, mais les avantages d’un traitement pendant la
grossesse contrebalancent dans certains cas les risques. La décision d’arrêter ou de
poursuivre ces médicaments en cas de désir de grossesse dépend de la possibilité d’un
traitement alternatif et de la balance risque/bénéfice thérapeutique (sachant que la
décompensation d’une maladie chronique de la mère peut parfois être plus délétère
(dangereuse) pour l’évolution de la grossesse que le traitement en lui-même).

 Exposition à un médicament en situation pré et périconceptionnelle

Il est recommandé de revoir tous les médicaments que la femme en âge de procréer
consomme, y compris les médicaments homéopathiques et naturels (l’arnica a des propriétés
abortives, par exemple) et leur éventuelle toxicité ou tératogénicité.

La période d’exposition à un médicament peut être calculée en fonction de la durée


d’élimination de la molécule : si la pharmacocinétique est linéaire, il faut cinq demi-vies pour
éliminer 96% de la molécule du compartiment plasmatique. Durant les douze jours suivant la
fécondation, les échanges materno-fœtaux sont peu importants et on s’accorde à penser que
l’influence d’un agent exogène sur l’embryon est faible. Le risque de tératogénicité augmente

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à partir du 17e jour et est maximal entre le 25e et le 40e jour. Il diminue par la suite
progressivement jusqu’à la fin de l’embryogenèse (8e semaine postconception).

Quant à la sécurité générale des médicaments et en particulier des nouvelles molécules,


Briggs et coll. incitent à une grande prudence. On parle actuellement de zone d’échange,
plutôt que de barrière placentaire, nombre de substances diffusant librement de la mère à
l’enfant par le placenta. Par ailleurs, le recul par rapport aux nouveaux médicaments est
insuffisant, leurs effets délétères pouvant éventuellement se déclarer tardivement (par
exemple, adénocarcinome du vagin chez les jeunes filles exposées au diéthylstilbestrol in
utero) ou chez les futures générations (exposition des cellules sexuelles fœtales). Le
diéthylstilbestrol, qui était utilisé pour prevenir les fausses couches, est tératogène et
perturbateur endocrinien.

 Recommandation

 supplémentations en acide folique pour éviter le spina bifida (anomalies de la


fermeture du tube neural,) ; posologie : 400 microgrammes par jour jusqu’à la 12e
semaine d’aménorrhée (la posologie est plus importante en cas de profil à risque :
antécédent de spina bifida, diabète et traitement épileptique).
 vaccination contre la rubéole et l’hépatite B (CDC), et contre le tétanos et la varicelle
(ICSI). La vaccination contre ces valences est recommandée en absence d’immunité
acquise.

Tableau : quelques pathologies à dépister et à traiter avant la conception

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Tableau : médicaments en période préconceptionnelle (Liste non exhaustive de médicaments


couramment utilisés selon choix de l’auteur). HTAP : hypertension artérielle pulmonaire.

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5.2. Soins prénataux (Consultation Prénatale Recentrée)


La CPNR permet de dépister et de prévenir les pathologies qui compliquent la grossesse et
l’accouchement.
 dépistage et prévention du paludisme par le MILDA et la TPI ;
 dépister et traiter les maladies fébriles (infection urinaire, rougeole, varicelle,
typhoïde, …)
 dépistage et prévention de la malnutrition, carence et l’anémie par la supplémentation
en micronutriments ( fer, calcium, …);
 dépistage et traitement des IST (hépatite virale, syphilis, ), VIH/SIDA, candidose, etc.
 dépister le diabète, l’hypoglycémie et équilibrer la glycémie ;
 le diagnostic prénatal des anomalies génétiques, chromosomique, les malformations
par l’échographie, test de gène ;
 dépister et prévenir, fournir les soins en cas des pathologies obstétricales :
hydramnios, rupture prématuré des membranes, hémorragie, menace d’avortement,
avortement, menace d’accouchement prématuré, môle hydatiforme, hémorragie
obstétricale, hématome retro placentaire, etc.
 diagnostiquer les grossesses multiples et surveiller la grossesse tout en prévenant les
complications si possible ;
 surveillance de la croissance, de l’état du fœtus du fœtus par l’enregistrement du RCF
et les échographies obstétricales et remédier aux éventuelles pathologies fœtales
(hypotrophie, retard de croissance intra-utérin, souffrance fœtale, pathologie du
cordon : circulaire, excès de longueur de cordon, brièveté du cordon) ;

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 traitement des lésions et maladies ;


 traitements des problèmes bucco-dentaires ;
 soins en cas de troubles digestifs, troubles de nutrition ;
 IEC sur le plan de préparation à l’accouchement, sur l’alimentation de la femme
enceinte, le suivi de la grossesse ; la préservation de la grossesse jusqu’à
l’accouchement, la vaccination ;
 IEC sur la pharmacodépendance ou toxicomanie : déconseiller l’alcoolisme,
tabagisme, les stupéfiants ;
 IEC sur l’hygiène mentale, corporelle, des vêtements (amples, souples, en hier lutter
contre le froid), activité physique ;
 IEC au couple si la mère est de rhésus négatif (antiD)
 la vaccination.
5.3. Soins intrapartum (accouchement)
 diagnostic du travail ;
 surveillance du travail par le partogramme, tocographie (RCF, CU) ;
 surveiller l’évolution du travail ;
 dépister : la dystocie dynamique (travail stationnaire), dystocie mécanique (bassin
rétrécis ou limite), disproportion fœto-pelvienne/ macrosomie, anomalie de
présentation (transverse, siège),
 dépister les complications obstétricales suivantes lors du travail et les traiter :
o hématome retro-placentaire (HRP) ou décollement prématuré du placenta
normalement inséré dont les signes sont : hémorragie avec le caillot de sang noir,
hypertonie, utérus dur par tout, dur tout le temps dur comme le bois;
o hémorragie,
o rupture utérine, les signes sont : signes pré-rupture (l’ascension de l’anneau de
rétraction (utérus en sablier), aggravation de la dystocie causale, l’utérus mal relâché,
col œdématié et épais, segment inferieur), signes de rupture (douleurs atroce,
altération du rythme cardiaque fœtal, stagnation de la dilatation, hypercinésie ou
hypocinésie, liquide amniotique rosé, choc);
o placenta prævia diagnostiqué par le signe de matelas, hémorragie de sang rouge,
uterus souple ;
o souffrance fœtale lorsqu’il y a une altération du rythme cardiaque fœtal (BDCF < 120
ou > 160), enregistrement du RCF pathologique, liquide amniotique démoniale ou
teinté
o procidence du cordon lorsque au toucher vaginal, les doigts perçoivent une anse d’un
tissu de forme cylindrique et qui bat lorsqu’on l’applique contre la présentation ;
o hypoglycémie :
o pré-éclampsie sévère/ éclampsie lorsque la gestante a une vision floue, un pyrosis,
protéinurie > 2 ++, convulsion, TA diastolique > 90 mmhg après 20 SA, coma ;
o hypertension chronique : TA diastolique > 90 mmhg avant 20 SA ;
o fièvre (hyperthermie);
 rassurer la parturiente et sa famille ;

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 effectuer l’accouchement  (expulsion du bébé, délivrance après la GATPA);


 IEC à la mère et à la famille.
5.4. Soins postpartum
 soins à la mère :
 masser l’uterus après la délivrance ;
 examiner le périnée et la filière génitale après la délivrance pour rechercher les
déchirures et dépister les sièges d’hémorragie ;
 surveiller, prévenir et traiter les hémorragies postpartum ;
 effectuer la toilette vulvaire, nettoyer la mère et lui poser la garniture s’il n’y a pas de
déchirure;
 réfection du périnée en cas de déchirure ou d’épisiotomie ;
 suture du col en de déchirure ;
 surveiller la diurèse, l’hémorragie, EG ;
 soins du nouveau-né :
o établir le score d’Apgar, dépister les signes de souffrance fœtales ;
o clampage et section du cordon ombilical ;
o la mise immédiate du nouveau-né au sein dans la demi-heure qui suit l’accouchement
(contact peau à peau) ;
o nettoyage du bébé étant sur sa mère ;
o protéger le nouveau-né contre l’hypothermie ;
o réanimer le bébé si c’est nécessaire et selon le cas (aspiration, ventilation, MCE) ;
o si enfant prématuré ou hypotrophe, le protéger contre l’hypothermie, l’hypoglycémie,
déshydratation ; surveiller et anticiper sur les complications de détresse respiratoire
(asphyxie) ; surveiller et anticiper sur les risques d’hémorragie, d’anémie ;
o transférer en néonatalogie en cas de besoin ;
o mensuration (poids, PC, taille, PT) ;
o lavage du nouveau-né de mère séropositive  et l’administration de l’ARV (névirapine);
o soins du cordon ;
o habiller le bébé au chaud ;
o administrer la vitamine K1, soins des yeux (collyre, pommade ophtalmique)
o examen du nouveau-né pour déceler les malformations ;
o référer la mère au service de vaccination pour commencer cela (PEV)
o rapport de l’accouchement, remplir les dossiers infirmiers ;
o IEC à la mère et à la famille sur l’allaitement et sur sa vaccination ;
o IEC sur l’hygiène de vie et sur les soins de l’enfant :
- habillement et toilette (20° à 35°c) de l’enfant ;
- la chambre : celle des parents, salubre, claire, ensoleillée, sans teintures inutiles,
température entre 20 et 36° c
- l’environnement de l’enfant : sans courant d’air, à l’abri de poussière, de mouches,
d’une lumière vive et de bruit
- lit et literie propre, confortable, sécurisant et facile à déplacer.

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Planification familiale

5.5. Soins juvéniles et aux adolescents


S’agissant de la santé juvénile, la situation sanitaire reste préoccupante, malgré la volonté
politique maintes fois affichée et les efforts déployés depuis des années par le gouvernement
camerounais (adoption de la Stratégie sectorielle Santé 2001-2015 qui inclut la Nutrition).
Elle est marquée par la récurrence des épidémies (rougeole, fièvre jaune, poliomyélite, la
prédominance de nombreuses maladies transmissibles endémiques et endémo épidémiques
(paludisme, choléra, méningite, VIH/SIDA, tuberculose etc) et l’émergence des maladies non
transmissibles (hypertension artérielle, diabète, cancers, goutte, obésité etc). Les niveaux de
mortalité infantile et infanto juvénile restent encore élevés. Ainsi les taux de mortalité révélés
par l'enquête MICS5 (2014) sont: mortalité néonatale (0-30 jours) : 28 ‰, mortalité infantile :
60‰ (cible OMD4 pour fin 2015: 75,8‰) et mortalité infanto-juvénile 103‰. De janvier à
aout 2015, le Cameroun a enregistré 7000 cas de rougeole avec 32 décès dans 15 districts
(données du PEV). La mortalité infanto-juvénile, ou mortalité des enfants de moins de 5 ans,
frappe surtout les pays les plus pauvres, et elle est généralement liée à des facteurs qui y sont
habituellement présents ( malnutrition, sous-nutrition, manque d'hygiène...), à des maladies
endémiques dans certains de ces pays, comme la malaria, ou à des maladies bénignes dans les
pays développés mais qui peuvent être fatales en l'absence de prophylaxie ou de soin adaptés,
rougeole ou diarrhée, etc.
 croissance staturo-pondérale : surveillance de la croissance en taille et poids par la
courbe de poids et taille pris à chaque visite de l’enfant ;
 surveillance de l’état nutritionnel de l’enfant et le dépistage de la malnutrition par la
prise des paramètres anthropométrique : PB, PC, taille, IMC
 apprendre à ses parents à le soigner à domicile ;
 évaluer l’alimentation de l’enfant et donner des conseils pour résoudre les problèmes
d’alimentation ;
 instruire les parents sur l’hygiène alimentaire ;
 expliquer aux parents quand il faut revenir au centre de santé.
 vérification du statut vaccinal de l’enfant pour assurer à l’enfant les différents types
d’immunité résultants de chaque vaccin du PEV ;
 traiter les lésions et maladies: otites, mastoïdites, méningites, pneumonies,
bronchopneumonies, … ;
 soins bucco-dentaires ;
 surveillance du développement psychomoteur et diagnostiquer ses anomalies ;
 conseiller les parents pour protéger l’enfant contre les accidents domestiques : chute,
absorptions de substances toxiques ;
 rechercher et traiter les troubles digestifs : anorexie, diarrhée, dyspepsie (douleur
d’origine digestive) ;
 rechercher et soigner en cas de maladies infectieuses éruptives et/ou fébriles :
rougeole, rubéole, variole, scarlatine, varicelle ;
 dépister et traiter les maladies parasitaires : paludisme, helminthiases (vers) ;
 diagnostiquer et traiter les maladies non éruptives : diphtérie, coqueluche, oreillons,
fièvre typhoïde ;

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Planification familiale

 diagnostiquer et traiter les troubles cutanés ou dermatoses : érythème, rougeur,


inflammation, pyodermie, urticaire (macules, papules), eczéma, impétigo (pustules sur
une zone inflammatoire), pemphigus (macules surélevées des petites bulles),
 déparasitages des enfants ;
 En plus de ces soins, chez les adolescents, s’ajoutent les soins suivants :
o les conseiller sur leur alimentation pour lutter contre les troubles alimentaires
(boulimie, anorexie) ;
o IEC sur l’hygiène mentale ;
o IEC sur la sexualité ;
o parfois les conseiller sur la vie familiale pour les parents adolescents.

VI- LES STANDARDS DES SERVICES DE


PLANIFICATION FAMILIALE :
CONTRACEPTION
La contraception est l’ensemble des méthodes qui visent à empêcher la survenue d’une
grossesse.
6.1. Classifications des méthodes contraceptives et
critères d’éligibilité
a) Tableau : classification des contraceptives

Méthodes modernes Méthodes naturelles

Méthodes hormonales : Abstinence périodique/ Méthode de


Contraceptifs oraux combinés calendrier
Contraceptifs oraux progestatifs Méthode du collier
Injectables Méthode de température
Implants Méthode de la glaire cervicale
Autres dispositifs à base de Méthode sympto-thermique
contraceptifs hormonaux combinés (patch Méthode d’allaitement maternel et de
transdermique et anneau vaginal) l’aménorrhée
Méthodes de barrières :
Condoms
Spermicides
Diaphragmes
Capes cervicales
Dispositifs Intra- utérin (D.I.U)
Méthodes chirurgicales:
Ligature des trompes
Vasectomie

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Planification familiale

6.2. Critères d’éligibilité ou de recevabilité médicale


Ces critères servent à l’adoption et à l’utilisation des méthodes contraceptives.
• Catégorie 1 : Etat où l’utilisation de la méthode contraceptive n’appelle aucune
restriction. Utiliser la méthode quelle que soit la circonstance.
 
• Catégorie 2 : Etat où les avantages présentés par la méthode contraceptive l’emportent
en général sur les risques théoriques ou avérés. Utiliser généralement la méthode.
 
• Catégorie 3 : Etat où les risques théoriques ou avérés l’emportent généralement sur les
avantages par l’emploi de la méthode. L’emploi de la méthode n’est généralement pas
recommandé à moins que d’autres méthodes appropriées ne soient pas disponibles ou
acceptables.
 
• Catégorie 4 : Etat équivalent à un risque inacceptable pour la santé en cas d’utilisation
de la méthode contraceptive. La méthode ne devrait pas être utilisée. 
6.3. Contraceptifs oraux combinés: œstrogènes
/Progestatifs
Les contraceptifs oraux combinés (COC) sont des préparations à base d’œstrogènes et de
progestatifs synthétiques, très efficaces pour empêcher les grossesses.
 TYPES
 Monophasique : Toutes les 21 pilules actives contiennent la même quantité
d’œstrogènes/progestatifs (OE/P) et de même couleur.
 Biphasique : Les 21 pilules actives contiennent 2 combinaisons différentes d’OE/P
(10/11). Il deux couleurs utilisées, 14 pilules de même dosage, de même couleur et 7
pilules ayant une couleur et un dosage différents de 14 autres pilules.
 Triphasique : les 21 pilules actives contiennent 3 combinaisons différentes d’OE/P
(6/5/10). 6 premiers pilules ayant le même dosage, 5autres ayant même dosage mais
diffèrent des 6 premiers et les 10 dernières pilules de même dosage mais diffèrent des
11 précédents.
 Pilules minidosées de 30-35 µg ;
 Pilules normodosées : 50 µg
 Mécanismes d’action
-Suppriment l’ovulation ;
-Epaississent la glaire cervicale rendant difficile le passage des spermatozoïdes ;
-Modifient l’endomètre rendant la nidation plus difficile.

6.3.1. Avantages des COC


Sur le plan contraceptif :
 -Très efficaces si utilisés correctement (taux d’échec de 0,1 à 0,8 pour 100 femmes pendant
la 1ère année d’utilisation);
-Examen gynécologique pas nécessaire avant l’utilisation ;
-N’interfèrent pas avec les rapports sexuels ;

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Planification familiale

-Pratiques et faciles à utiliser ;


-Peuvent être fournis par un personnel non médical formé ;
-Réversibles.
 Sur le plan de la santé :
-Réduisent l’écoulement menstruel (moins abondant, plus court) ;
-Réduisent les crampes menstruelles ;
-Peuvent améliorer l’anémie ;
-Rendent les cycles menstruels plus réguliers ;
-Protègent contre les cancers des ovaires et de l’endomètre ;
-Diminue les maladies bénignes des seins et les kystes ovariens ;
-Aident à empêcher les grossesses extra-utérines.
6.3.2. Limites/Inconvénients des COC
 Dépendent de l’utilisatrice (demandent une motivation continue et un emploi
quotidien);
 Nausée, vertiges, seins sensibles ou maux de tête, ainsi que des saignements légers ou
saignotements (ces symptômes disparaissent en principe après 2 ou 3 cycles
menstruels);
 Gain de poids;
 Efficacité risque d’être amoindrie avec la prise de certains médicaments pour
l’épilepsie (phénytoïne et barbituriques), la tuberculose (rifampicine) et les ARV.
 L’oubli augmente l’échec;
 Le réapprovisionnement doit être assuré;
 Aucune protection contre les ITG et autres IST (Ex: VHB, VIH.).
6.3.3. Indication
Les COC conviennent aux :
• Femmes en âge de procréer,
• Femmes de toutes parités, et aux nullipares,
• Femmes qui souhaitent une protection très efficace contre les grossesses,
• Femmes qui allaitent (6 mois post-partum ou plus),
• Femmes qui sont en période post-partum et qui n’allaitent pas,
• Femmes en période post-avortement,
• Femmes avec des antécédents d’anémie,
• Femmes avec crampes menstruelles prononcées,
• Femmes avec cycles menstruels irréguliers,
• Femmes avec antécédents de grossesse extra-utérines.
Utiliser avec précaution dans les situations suivantes
CONDITIONS RECOMMANDATIONS

Initier et fournir après une évaluation prudente de la condition.


Tension artérielle élevée
Les femmes avec une TA<160/100 peuvent utiliser les COC

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Planification familiale

On peut prendre les COC en cas de diabète sans complication ou


Diabète
d’une durée < 20 ans

S’il n’y pas de migraines avec symptômes neurologiques en


Migraines
foyer, on peut utiliser les COC

Prend des médicaments Fournir des pilules avec un niveau d’œstrogène plus élevé (50
pour l’épilepsie ou la µg ethinyl estradiol) ou aider la cliente à choisir une autre
tuberculose, méthode.

6.3.4. Les COC ne conviennent pas aux :


• Femmes enceintes (grossesse suspectée ou confirmée);
• Femmes qui allaitent et qui sont à moins de 6 à 8 semaines post-partum;
• Femmes avec des saignements vaginaux non expliqués (jusqu’à leur évaluation);
• Femmes qui ont une maladie du foie active (hépatite virale);
• Femmes de plus de 35 ans qui fument;
• Femmes avec des antécédents des maladies cardiaques, accident vasculaire cérébral ou
tension artérielle élevée (>140/90);
• Femmes avec des antécédents de troubles de coagulation ou de diabètes (>20 ans);
• Femmes qui ont un cancer du sein;
• Femmes avec migraines et symptômes neurologiques en foyer;
• Femmes qui ne peuvent pas se rappeler de prendre une pilule chaque jour.
6.3.5. Quand commencer?
• A n’importe quel moment du cycle menstruel, quand on est raisonnablement sûr que la
cliente n’est pas enceinte (de préférence du 1er au 5ème jour du cycle menstruel)
• Ceci est également valable pour les femmes changeant de méthodes hormonales.
• Si la femme utilisait une méthode injectable elle débutera les COC à la date prévue
pour la prochaine injection.
• Si la cliente est à plus de 5 jours du début des règles, s’abstenir de rapports sexuels ou
utiliser un moyen de contraception complémentaire (condoms) pendant les sept jours
qui suivent.
• En post-partum :
• Après 6 mois si la cliente allaite et utilise la MAMA.
• Après 3 semaines si la cliente n’allaite pas.
• Post-abortum (immédiatement ou dans les 5 premiers jours).
6.3.6. PEC des effets secondaires communs

EFFETS CONDUITE A TENIR


SECONDAIRES
Aménorrhée Les clientes avec des plaquettes de 21 jours peuvent oublier de laisser
(absence de une semaine sans pilule pour la menstruation. Si les pilules sont prises
saignement ou de continuellement, il peut y avoir aménorrhée. Ce n’est pas grave.

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Planification familiale

saignotement Vérifier qu’il n’existe pas de grossesse


vaginaux) Si une cliente n’est pas enceinte et prend correctement les COC, la
rassurer. Expliquer que l’absence de menstruation est probablement
due au fait que le revêtement utérin ne s’est pas développé.
Si elle n’est pas enceinte, aucun traitement n’est nécessaire sauf le
counselling et le réconfort. Si elle continue les COC à petite dose
d’œstrogène (30-35 µg EE), l’aménorrhée persiste généralement.
Demander à la cliente de revenir à la formation sanitaire si
l’aménorrhée continue à être un problème ou essayer une pilule
d’œstrogènes à dose élevée (50 µg EE) si elle est disponible et s’il
n’existe pas de conditions demandant des précautions.
Si une grossesse intra-utérine est confirmée, arrêter l’utilisation des
COC et lui dire que la petite dose d’œstrogène et de progestatifs des
COC n’aura pas d’effet nuisible sur le fœtus.
Nausée/vertiges Vérifier qu’il n’existe pas de grossesse. Si la cliente est enceinte,
/Vomissements prendre en charge comme ci dessus. Si elle n’est pas enceinte,
conseiller à la cliente de prendre la pilule avec le repas du soir ou avant
d’aller au lit. Indiquer que ces symptômes sont communs pendant les
trois premiers mois d’utilisation, que cela va probablement diminuer.
NB : Si la cliente vomit dans les 2 heures suivant la prise de la pilule,
prendre une pilule de remplacement.

céphalées Lui demander si les céphalées surviennent pendant 7 jours de repos.


Dans ce cas préférer l’utilisation continue ou prolongée (piules micro
dosées monophasiques sont indiquées) ou prescrire du paracétamol
Diarrhées sévères Continuer à prendre les pilules malgré son inconfort. Si la diarrhée
persiste pendant au moins deux jours, elle doit se conformer à la
marche à suivre en cas d’oubli de pilule.

Saignements Vérifier qu’il n’existe pas de grossesse ou d’affections gynécologiques.


vaginaux Conseiller à la cliente de prendre la pilule au même moment chaque
jour. Indiquer que ces saignotements/légers saignements menstruels
sont des symptômes communs pendant les trois premiers mois
d’utilisation, qu’ils vont probablement diminuer. S’ils persistent,
donner une pilule avec une dose plus élevée d’œstrogène (50 µg EE) ou
aider la cliente à choisir une autre méthode.

Tension artérielle Si la tension artérielle d’une cliente qui a généralement une TA


élevée (> 160/100) normale augmente avec l’utilisation d’un COC, la suivre de près. Si des
signes avertisseurs (maux de tête sévères, douleur thoracique, vision
trouble) surviennent ou augmente au-dessus de 160/100, arrêter la
méthode.
Si la cliente abandonne les COC, l’aider à choisir une autre méthode

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Planification familiale

(sans œstrogène). Dire à la cliente qu’une TA élevée due aux COC


redevient normale après 1 à 3 mois. Prendre mensuellement pour
vérifier qu’elle est retournée à la normale. Si n’est pas normale après
3 mois, référer la cliente pour un bilan supplémentaire.

Apparition d’acné Attendre 6 mois. Si persistance ou aggravation envisager l’utilisation


des gestagènes anti-androgéniques (référer à un spécialiste)

6.3.7. Instructions aux clientes


1) Prendre 1 pilule chaque jour, de préférence à la même heure.
2) Prendre la première pilule entre le premier et le cinquième jour (le premier jour est
préférable) après le commencement des règles.
3) Certaines plaquettes ont 28 pilules, d’autres en ont 21. Lorsque la plaquette de 28
jours est terminée, commencer immédiatement à prendre les pilules d’une nouvelle
plaquette. Lorsque les plaquettes de 21 jours sont terminées, attendre une semaine (7
jours) puis commencer à prendre les pilules d’une nouvelle plaquette.
4) Si la cliente vomit dans les 2 heures qui suivent la prise de la pilule, prendre une autre
pilule.
5) Si la cliente oublie de prendre 1 à 2 pilules actives, elle doit en prendre une dès qu’elle
se souvient, même si cela signifie prendre 2 pilules en 1 jour. Ensuite continuer à
prendre 1 comprimé tous les jours.
6) Si la cliente oublie de prendre 3 pilules actives ou plus, elle doit prendre 1 pilule dès
que possible et continuer à prendre 1 pilule chaque jour.
7) àDemander à la cliente d’utiliser une méthode d’appoint (par exemple, condoms) ou
de ne pas avoir de rapports sexuels pendant 7 jours.
8) Si elle débute une nouvelle plaquette avec 3 jours de retard ou plus et elle a des
rapports sexuels non protégés utiliser la contraception d’urgence.
9) Si les comprimés oubliés concernent ceux de la troisième semaine de prise, finir les
comprimés actifs de la plaquette en cours et commencer immédiatement une nouvelle
plaquette. Elle ne doit pas prendre les pilules inactives.
10) Les femmes porteuses de VIH sous T-ARV contenant le ritonavir, lui recommander
d’utiliser le préservatif, car le ritonavir réduit l’efficacité des COC.
6.3.8. Signes avertisseurs pour les utilisatrices des COC
 Douleurs à la poitrine ou souffle coupé;
 Maux de tête prononcés ou vision trouble;
 douleurs graves aux jambes;
 Absence de saignements ou de saignotements pendant la semaine sans pilule
(plaquette de 21 jours) ou après avoir pris les 7 pilules inactives (plaquettes de 28
jours) peut être un signe de grossesse;
 Contacter le prestataire ou la formation sanitaire si vous notez un des problèmes
susmentionnés.

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Planification familiale

6.4. Les implants


Les implants sont des contraceptifs progestatifs, qui insérés sous la peau, libèrent des
doses quotidiennes minimes à un rythme régulier, pour obtenir l’effet contraceptif recherché.
• TYPES
1)Types à six bâtonnets : Six bâtonnets fins et souples remplis de 36mg de lévonorgestrel
(LNG),
Ex: Norplant® ;
2)Types à deux bâtonnets : Deux bâtonnets fins et souples remplis de 75mg de lévonorgestrel
(LNG),
Ex: Jadelle® ;
3)Types à un bâtonnet : Un bâtonnet fin et souple rempli de 68mg d’étonogestrel, Ex:
Implanon®.
6.4.1. Mécanismes d’action
-Epaississent la glaire cervicale empêchant ainsi la pénétration des spermatozoïdes ;
-Changent l’endomètre, rendant la nidation plus difficile ;
-Ralentissent le transport des spermatozoïdes dans le tractus génital supérieur (trompes de
Fallope) ;
-Suppriment l’ovulation.
6.4.2. Avantages
• Sur le plan contraceptif ; 
-Très efficaces (taux de grossesse 0,1 pour 100 femmes pendant la première année
d’utilisation) ;
-Efficaces immédiatement (< 24 heures) ;
-Méthodes à long terme (protection s’étend de 3 à 7 ans) ;
-Examen gynécologique pas nécessaire avant utilisation ;
-N’interfèrent pas avec les rapports sexuels ;
-N’affectent pas l’allaitement ;
-Peu d’effets secondaires ;
-Ne contiennent pas d’œstrogène ;
-Retour à la formation sanitaire seulement si problèmes ;
-Pas besoin de matériel ;
-Peuvent être fournis par un personnel médical ou paramédical formé ;
-Retour immédiat de la fécondité dès le retrait (réversible).
• Sur le plan de la santé ; 
-Menstruations moins abondantes, plus courtes ;
-Moins de crampe menstruelle ;
-Diminution du risque d’anémie ;
-Protection contre les cancers de l’endomètre ;
-Diminution des maladies bénignes des seins ;
-Protection contre certaines causes de MIP ;
-N’interfère pas avec les rapports sexuels, ni avec l’allaitement.

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Planification familiale

6.4.3. Limites/Inconvénients
 Causent des changements dans les modes de saignements menstruels (saignements /
saignotements irréguliers) chez certaines utilisatrices ;
 Une prise ou une perte de poids peut se produire ;
 La procédure d’insertion et de retrait doit être faite par un prestataire formé ;
 L’utilisatrice doit retourner voir le prestataire ou se rendre à la formation sanitaire
pour le retrait ou l’insertion d’un autre jeu de capsules ;
 L’efficacité risque d’être amoindrie avec la prise de certains médicaments pour
l’épilepsie (phénytoïne et barbituriques), la tuberculose (rifampicine) et les ARV ;
 L’efficacité par rapport au coût dépend de la durée d’utilisation ;
Aucune protection contre les ITG / IST et le VIH/VHB.
6.4.4. Les implants conviennent aux
Femmes en âge de procréer ;
-Femmes de toutes parités y compris les nullipares ;
-Femmes qui souhaitent une protection très efficace et à long terme contre la grossesse,
-Femmes qui allaitent (6 semaines ou plus post-partum) et qui ont besoin de la contraception ;
-Femme séropositive et/ou sous ARV ;
-Femmes qui sont en période post-partum et n’allaitent pas ;
-Femmes en période post-avortement ;
-Femmes avec excès de poids ou non; 
-Femmes avec le nombre d’enfants souhaité qui ne veulent pas une stérilisation volontaire ;
-Femmes avec des antécédents de grossesse extra-utérine ;
-Femmes avec une tension artérielle < 160/100 ou qui souffrent de drépanocytose ;
-Femmes qui fument (quel que soit l’âge ou la quantité) ;
-Femmes avec des crampes menstruelles prononcées ;
-Femmes qui préfèrent ou qui ne devraient pas utiliser d’œstrogènes ;
-Femmes qui ne peuvent pas se rappeler de prendre une pilule chaque jour.
Les implants ne conviennent pas aux
Femmes enceintes (grossesse suspectée ou confirmée) ;
-Femmes qui ont des saignements vaginaux non expliqués (jusqu'à évaluation) ;
-Femmes qui ne tolèrent pas de changement dans leur mode de saignement menstruel ;
-Femmes qui ont un cancer du sein ou des antécédents.
6.4.5. Utiliser avec précaution dans les situations suivantes
CONDITIONS RECOMMANDATIONS

Jaunisse (hépatite virale Les femmes qui ont une hépatite virale doivent éviter les implants, à moins
symptomatique que d’autres méthodes plus appropriées ne soient disponibles ou
ou cirrhose) acceptables.

Les femmes qui récupèrent d’une attaque cérébrale doivent éviter d’utiliser
Attaque cérébrale (actuelle ou
les implants, à moins que d’autres méthodes plus appropriées ne soient pas
antécédent)
disponibles ou acceptables.

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Planification familiale

Prise de médicaments pour Eviter d’utiliser les implants, à cause d’une diminution possible de l’efficacité
l’épilepsie, la tuberculose et les due aux médicaments ; choisir une méthode différente, plus appropriée, à
ARV moins qu’elle ne soit pas disponible ou acceptable.

Les femmes avec cancer du sein doivent éviter d’utiliser les implants, à
Cancer du sein en cours ou en moins que d’autres méthodes plus appropriées ne soient pas disponibles ou
rémission acceptables.

6.4.5. Quand commencer?


 A n’importe quel moment du cycle menstruel si vous êtes raisonnablement sûr que la
cliente n’est pas enceinte ;
 Jour 1 à jour 7 du cycle menstruel ;
 Au-delà du 7ème jour, recommander à la femme l’emploi d’une méthode d’appoint
(Condom) ou l’abstinence pendant les 7 jours qui suivent la pose ;
 Post-partum :
– Après 6 mois si la cliente allaite et utilise la méthode MAMA
– Après 6 semaines si la cliente allaite et a saigné
– Immédiatement ou dans les 3 semaines si la cliente n’allaite pas ;
 Post-abortum : immédiatement.

 Changement de Méthode pour les implants


• Changement d’une méthode hormonale antérieure par l’implant.
• Si la méthode hormonale antérieure a été utilisée correctement ou si on est sûr que la
femme n’est pas enceinte, lui insérer immédiatement les implants.
• Changement d’une méthode non hormonale par l’implant
• Si la méthode antérieure a été utilisée correctement ou si on est sûr que la femme n’est
pas enceinte, lui insérer immédiatement les implants. Il n’est pas nécessaire d’attendre
les prochaines règles.
• Si le début des règles remonte à plus de 7 jours, lui recommander une méthode
d’appoint (Condom) ou l’abstinence pendant les 7 jours qui suivent.
6.4.6. Prise en charge des effets secondaires communs et autres problèmes

EFFETS CONDUITE A TENIR


SECONDAIR
E/PROBLEM
ES
Aménorrhée Vérifier qu’il n’existe pas de grossesse.
(absence de Si la cliente n’est pas enceinte, aucun traitement n’est nécessaire sauf le
saignement réconfort. Expliquer que le sang ne s’accumule pas à l’intérieur de l’utérus
ou de ou dans le corps dans le cas de l’aménorrhée. L’action continue de petite
saignottement quantité de progestérone (LNG) rétrécit l’endomètre, d’où des
vaginal) saignements menstruels moindres, et chez certaines femmes, pas de
saignement du tout. Enfin, conseiller à la cliente de revenir à la formation

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Planification familiale

sanitaire si l’aménorrhée continue à être un problème.


Si une grossesse intra-utérine est confirmée, retirer les implants, et lui
dire que la petite dose de progestatifs (lévonorgestrel) n’aura aucun effet
nuisible sur le fœtus.
Si l’on soupçonne une grossesse extra-utérine, référer immédiatement
pour un bilan complet.
Ne pas donner de traitement hormonal (COC) pour provoquer le
saignement de privation. Cela n’est pas nécessaire et généralement ne
réussit pas à moins de donner 2 ou 3 cycles de COC.

Saignements/ S’il n’y a aucune affection gynécologique et que la cliente n’est pas
saignottement enceinte, la rassurer lui indiquant que les saignements/saignotements ne
vaginal sont pas graves, et généralement ne demandent pas de traitement. La
plupart des femmes peuvent s’attendre à ce que le mode de saignement
altéré devienne plus régulier quelques mois après l’insertion.
En cas de saignement abondant menaçant la santé de la femme, retirer
les implants, l’aider à choisir une autre méthode.
En attendant, administrer un traitement aux COC (CP à 30 à 35 µg) à
raison de 2 cp/jr pendant 3 à 7 jours puis donner un cycle de COC à raison
d’un cp par jour
Corriger éventuellement l’anémie en donnant des cp de fer.

Expulsion des Retirer la/les bâtonnets partiellement expulsées. Vérifier pour terminer
bâtonnets que les bâtonnets restants sont en place
Si le site de l’insertion n’est pas infecté (pas de douleur, chaleur et
rougeur) remplacer la/les bâtonnets.
Si le site de l’insertion est infecté :
Retirer les bâtonnets restants et insérer un nouveau jeu dans l’autre bras,
ou
Aider la cliente à choisir une autre méthode.
Infection En cas d’infection (pas d’abcès), nettoyer l’endroit (savon et eau) et
sur le site de donner un antibiotique approprié pas voie buccale pendant 7 jours.
l’insertion Ne pas retirer les capsules. Demander à la cliente de revenir après une
semaine. S’il n’y a pas eu d’amélioration, retirer les capsules et insérer un
nouveau jeu dans l’autre bras ou aider la cliente à choisir une autre
méthode.

6.4.7. Instructions pour les clientes


• Soins post opératoires à domicile.
-Veiller à ce que le site reste propre et sec pendant au moins 48 heures parce que l’incision
peut s’infecter si le site est mouillé.
-Laisser le bandage serré avec la gaze en place pendant 48 heures et laissez le sparadrap en
place jusqu’à ce que l’incision soit guérie (environ 3 à 5 jours).
-Le site de l’incision peut être enflé et/ou sensible pendant quelques jours. C’est normal.

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Planification familiale

-On peut reprendre immédiatement le travail. Eviter de cogner le site, de porter des choses
lourdes ou d’appliquer une trop forte pression au site.
• Une fois guéri, le site peut être touché et lavé comme d’habitude.

Informations Générales
• L’effet contraceptif des implants commence dès que les bâtonnets sont insérés, et
continue jusqu’au retrait (3 à 7 ans d’utilisation).
• Retirer les bâtonnets 3 à 7 ans après l’insertion, mais cela peut être fait plus tôt si la
cliente le souhaite.
• Des changements dans le mode de saignements mensuels sont communs, surtout dans
les mois suivant l’insertion. Ces changements constituent rarement un risque pour la
santé.
• Certains médicaments (rifampicine, et la plupart des médicaments pour l’épilepsie, les
ARV) peuvent diminuer l’efficacité des implants. Pour cette raison, la cliente devra
informer le prestataire de services en cas de prise de nouveaux médicaments.
• D’autres effets secondaires mineurs peuvent inclure : prise de poids, légers maux de
tête, et seins sensibles. Ces symptômes ne sont pas dangereux et disparaissent
graduellement.
Mise en garde /Visite de suivi
• Mise en garde : Si l’on attend au delà de 3 à 7 ans pour retirer les bâtonnets, la
possibilité d’être enceinte devient plus importante.  
• Donner à la cliente une carte mentionnant la date de l’insertion des implants et le nom
de la formation sanitaire.
• Aucune protection contre les ITG et d’autres IST, y compris l’infection a l’hépatite B
et au VIH. Si l’un des partenaires est à risque, on doit utiliser des condoms.
• Visites de suivi .
Il n’existe aucune raison médicale pour la cliente de revenir avant 3 à 7 ans à compter de
l’insertion à moins qu’il n’y ait un problème ou qu’elle désire qu’on lui retire les implants.
Toutefois, il est bon de revenir pour une visite de routine pour des besoins de santé de la
reproduction, notamment pour s’approvisionner en condoms si nécessaire.
Signes avertisseurs pour les utilisatrices des implants
• Retard de la menstruation après plusieurs mois de cycles réguliers (peut être un signe
de grossesse);
• Vive douleur au bas ventre (peut être un symptôme de grossesse extra-utérine);
• Saignement abondant (deux fois plus long ou deux fois plus qu’à la normale) ou
saignement prolongé (plus de 8 jours);
• Pus ou saignement au site de l’insertion;
• Expulsion d’un bâtonnet;
• Migraine (maux de tête vasculaires), maux de tête très prononcés et fréquents ou
vision trouble;
 Contacter le prestataire ou la formation sanitaire si vous notez un des problèmes
susmentionnés.

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Planification familiale

6.5. Dispositifs intra utérins (DIU)


Le DIU constitue une méthode de contraception efficace, réversible et sûre. Les DIU sont des
petits objets en plastique qui libèrent du cuivre ou des hormones.
 TYPES:
 Libérant du cuivre :
TCu 380A le plus utilisé au Cameroun. Sa durée d’action est de 6-10 ans. Il existe d’autres
DIU libérant du cuivre. Ex : Nova T & Multiload 375 (5 ans).
• Libérant des progestatifs :
Progestasert (1 an) et LevoNova (LNG-20). La durée d’action est de 5 ans.
6.5.1. Mécanismes d’action:
 Pour le DIU libérant du cuivre :
- Empêche le déplacement des spermatozoïdes dans la cavité utérine et réduit ainsi leur
possibilité de rencontre avec l’ovule ;
- Rend l’endomètre impropre à la nidation ;
• Pour le DIU libérant des progestatifs :
- Epaissit la glaire cervicale ;
- Change le revêtement endométrial rendant l’endomètre impropre à la nidation.
6.5.2. Avantages
a) Sur le plan contraceptif
 -Très efficace (taux d’échec 0,5 à 1 pour 100 femmes pendant la première année d’utilisation
du TCu 380A) ;
-Efficace immédiatement ;
-Méthode à long terme (protège jusqu’à 12 ans et plus avec le TCu 380A) ;
-N’interfère pas avec les rapports sexuels ;
-N’affecte pas l’allaitement ;
-Retour immédiat de la fécondité après retrait ;
-Peu d’effets secondaires ;
-Peu de visite de suivi à moins qu’il n’y ait des problèmes ;
-Peu cher (TCu 380A).
b) Sur le plan de la santé
 -Réduction éventuelle des crampes menstruelles (seulement pour le DIU libérant des
progestatifs).
-Menstruations éventuellement moins abondantes (seulement pour le DIU libérant des
progestatifs).
6.5.3. Limites /Inconvénients
• Examen gynécologique nécessaire et dépistage des ITG/IST recommandé avant
l’insertion.
• L’insertion et le retrait demandent les services d’un prestataire formé
• Il faut vérifier la présence des fils après chaque menstruation s’il y a des crampes, des
saignotements ou des douleurs.
• La femme ne peut pas arrêter l’utilisation quand elle le veut (dépend du prestataire).
• Saignements et crampes menstruelles plus prononcés pendant les premiers mois
d’utilisation (DIU libérant du cuivre seulement)

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Planification familiale

• Peut s’expulser spontanément.


• Rarement (moins d’un cas sur 1000) il peut y avoir perforation de l’utérus lors de
l’insertion.
• Peut augmenter le risque de MIP et d’infertilité chez des femmes exposées aux
ITG/IST.
• Migration vers la cavité péritonéale du DIU.
6.5.4. Les DIU conviennent aux :
-Femmes en âge de procréer;
-Femmes de toutes parités, et aux nullipares;
-Femmes qui souhaitent une protection très efficace et à long terme contre la grossesse;
-Femmes qui ont déjà utilisé le DIU avec succès;
-Femmes qui allaitent et qui ont besoin de contraception;
-Femmes en post-partum;
-Femmes séropositives et/ou sous ARV avec bon état clinique;
-Femmes en période post-abortum qui n’ont aucun signe d’infection pelvienne;
-Femmes courant un faible risque de contacter des ITG/IST;
-Femmes qui préfèrent ne pas utiliser de méthodes hormonales ou qui ne devraient pas les
utiliser;
-Femmes qui ne peuvent pas se rappeler de prendre une pilule chaque jour. 
Tableau : Utiliser avec précaution dans les situations suivantes:
CONDITIONS RECOMMANDATIONS
Menstruations Informer la cliente de la possibilité de pertes de sang plus abondantes
douloureuses et de crampes menstruelles accrues provoquées par le DIU
(normalement un problème seulement pendant les premiers cycles
dans le cas des DIU libérant du cuivre)
Valvulopathie Donner une prophylaxie à base d’antibiotiques au moment de
symptomatique l’insertion

Anémie Insérer le DIU, donner un traitement pour l’anémie et faire un suivi.


(hémoglobine < 9
g/dl)

6.5.5. Les DIU ne conviennent pas aux:


• Femmes enceintes (grossesse suspectée ou confirmée),
• Femmes qui ont des saignements vaginaux non expliqués (jusqu’à évaluation);
• Femmes, malades du sida;
• Femmes avec une MIP en cours;
• Femmes avec une MIP récente (les 3 derniers mois ou avortement septique);
• Femmes qui ont des anomalies congénitales utérines ou des tumeurs bénignes
(fibromes) de l’utérus qui déforment de manière significative la cavité utérine;
• Femmes ayant une maladie trophoblastique maligne, y compris les moles
hydatiformes;
• Femmes ayant une tuberculose pelvienne reconnue;

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• Femmes ayant un cancer de la voie génitale;


Femmes à risque d’ITG/IST (qui ont plus d’un partenaire sexuel ou dont le partenaire a plus
d’un partenaire sexuel).
6.5.6. Quand insérer le DIU au cuivre?
 Quand insérer le Diu au Cuivre?
 A tout moment dans les 12 jours qui suivent le début de ses règles;
 Post-partum y compris après une césarienne : immédiatement après l’accouchement,
lors des premières 48 heures post-partum sinon après 4 à 6 semaines (uniquement le
TCu 380A) ;
 Après 6 mois si la femme utilise la méthode MAMA
 Post-abortum : immédiatement s’il n’y a pas d’infection pelvienne. 
 Changement de méthode : A n’importe quel moment du cycle menstruel si vous êtes
raisonnablement sûr que la cliente n’est pas enceinte.
6.5.7. Tableau : Prise en Charge des effets secondaires communs de DIU
EFFET CONDUITE A TENIR
SECONDAIRE
/PROBLEME
Aménorrhée - Vérifier qu’on n’est pas en présence d’une grossesse
(absence de - Eliminer une grossesse extra utérine
saignement Si la cliente n’est pas enceinte, ne pas retirer le DIU. Offrir le
ou saignottement counselling et le réconfort. Référer pour une investigation pour
vaginal) identifier la cause de l’aménorrhée si la cliente reste inquiète
Si la cliente est enceinte, retirer délicatement le DIU si les fils sont
visibles et l’âge de la grossesse est inférieur à 13 semaines. Si les
fils ne sont pas visibles ou si l’âge de la grossesse est supérieur à 13
semaines, ne pas chercher à retirer le DIU.
Si la cliente est enceinte et veut mener à terme la grossesse, mais ne
veut pas qu’on retire le DIU, lui dire qu’elle court un risque accru de
fausse couche et d’infection et que la grossesse devrait être suivie de
près.
Lui conseiller de rechercher rapidement des soins en cas de
saignement abondant, de crampes, de douleurs abdominales de
pertes vaginales anormales ou de la fièvre.
Crampes Rechercher les MIP et autres causes de crampes. Traiter en
conséquence. Si aucune cause n’est trouvée, si les crampes ne sont
pas graves, donner un analgésique. Si les crampes sont prononcées,
retirer le DIU, et aider la cliente à choisir une autre méthode.
Fils manquants Vérifier qu’on n’est pas en présence d’une grossesse. Demander à la
cliente si elle pense que le DIU a été expulsé. Si la cliente n’est pas
enceinte, et que le DIU n’a pas été expulsé, donner des condoms ou
s’abstenir de rapports sexuels. Vérifier si les fils sont dans le canal
endocervical ou la cavité utérine après les prochaines menstruations.
Si les fils sont manquants, référer la cliente pour des rayons-X ou

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Planification familiale

une échographie.
Si la cliente n’est pas enceinte, et que le DIU est tombé ou n’est pas
trouvé, insérer un nouveau DIU ou aider la cliente à choisir une
autre méthode
Pertes Examiner pour détecter une éventuelle ITG/IST. Traiter au moyen
vaginales/MIP d’antibiotiques appropriés. Retirer le DIU seulement si la femme le
suspectée désire
et après le traitement antibiotique
Saignements Vérifier qu’on n’est pas en présence d’une grossesse extra-utérine
vaginaux irréguliers ou une affection pelvienne. Traiter ou référer de manière appropriée.
ou abondants Si l’examen est normal et que le saignement est prolongé ou
abondant, conseiller un bilan supplémentaire et référer. Il n’est pas
nécessaire de retirer le DIU.
Le DIU peut être retiré si la cliente le désire. Si la cliente a un DIU
depuis plus de trois mois, recommander le retrait en cas d’une
anémie marquée (hémoglobine ‹7 g/dl), et l’aider à choisir une autre
méthode. Prescrire du fer.

6.5.8. Instructions pour les clientes


• Revenir pour un bilan après la première menstruation post-insertion, 4 à 6 semaines
après l’insertion.
• Pendant le premier mois après l’insertion, vérifier la présence des fils à plusieurs
reprises surtout après votre prochaine menstruation.
• Après le premier mois, vous n’avez plus besoin de vérifier la présence des fils après la
menstruation sauf si vous avez :
– Des crampes au bas-ventre;
– Des saignements entre les menstruations ou après les rapports sexuels, ou
– Une douleur après les rapports sexuels (ou si quelque chose gêne votre
partenaire pendant les rapports sexuels).
• Il faut retirer le TCu 380A après 15 ans mais il peut être retiré plus tôt si vous le
désirez
• Revenez à la formation sanitaire si :
– Vous ne sentez pas les fils
– Vous sentez le bout en plastique du DIU
– Le DIU a été expulsé, ou
– La menstruation est retardée.
6.5.9. Informations générales
• Le DIU est efficace immédiatement après insertion.
• Le DIU peut tomber de l'utérus spontanément, en particulier au cours des premiers
mois après l’insertion.

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Planification familiale

• Des saignements ou des sanglotements peuvent se produire pendant quelques jours


après l’insertion.
• Les saignements menstruels seront plus prolongés et plus abondants en principe (DIU
libérant du cuivre) ou plus courts et plus légers (DIU libérant des progestatifs).
• Si la cliente souhaite, on peut lui retirer le DIU quand elle le désire.
• Informer la cliente sur le type de DIU qui est inséré, sur la date du retrait et lui donner
une fiche qui contient ces informations.
• Le DIU ne fournit aucune protection contre les ITG/IST, y compris le VIH et le VHB.
Si l’un des partenaires est à risque, on doit utiliser à la fois les condoms et le DIU.
6.5.10. Visite de suivi
• Il n’y a aucune raison médicale pour la cliente de revenir après la vérification post-
insertion (4 à 6 semaines) à moins qu’il n’y ait un problème ou que la cliente ne
veuille le retrait du DIU.
• Toutefois, il est bon de revenir pour une visite de routine et de prévention en matière
de santé de la reproduction notamment pour s’approvisionner en condoms si
nécessaire.
6.5.11. Signes avertisseurs pour les utilisateurs du DIU
• Retard de la menstruation avec symptômes de grossesse (nausée, seins sensibles, etc.)
• Crampes ou douleurs persistantes au bas-ventre, surtout si en même temps, la cliente
ne se sent pas bien, a de la fièvre ou des frissons (ces symptômes suggèrent un risque
d’infection pelvienne)
• Fils manquants ou lorsqu’on peut sentir le bout en plastique du DIU quand on veut
vérifier la présence des fils.
• Si la cliente ou son partenaire a des relations sexuelles avec plusieurs partenaires, le
DIU ne protège pas les femmes contre les ITG/IST, VHB, VIH.
• Contacter le prestataire ou la formation sanitaire si vous notez un des problèmes
susmentionnés.
6.6. Méthodes Barrières et spermicides
6.6.1. Condoms masculins
• Description :
Le condom est une mince enveloppe en latex ou en vinyl qui peut être combinée avec un
spermicide pour donner une protection supplémentaire. On l’enfile sur le pénis en érection.
• Types
• De nombreux types de condoms sont disponibles et diffèrent en ce qui concerne la
forme, la couleur, le lubrifiant, l’épaisseur, la texture, la taille, la présence ou
l’absence d’un spermicide (en général le nonoxynol-9).
• Les Condoms sont faits en Latex (caoutchouc) ou en Plastic (vinyl)
Mécanismes d’action des Condoms masculins
• Empêchent les spermatozoïdes d’accéder au tractus génital de la femme
• Empêchent le passage des microorganismes responsables des IST, y compris le VHB
et le VIH d’un partenaire à l’autre
Avantages des Condoms masculins
a) Sur le plan contraceptif

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Planification familiale

• Efficaces immédiatement
• N’interfèrent pas avec l’allaitement maternel
• Peuvent être utilisés comme méthodes d’appoint avec d’autres méthodes
• Aucun risque pour la santé lié à la méthode
• Pas d’effets secondaires systémiques
• Facilement disponibles (pharmacie et boutiques)
• N’exigent pas d’ordonnance ni de bilan médical
• Moins chers
b) Sur le plan de la santé;
• Engagent l’homme dans la planification familiale;
• Protègent contre les IST, VIH/SIDA, VHB;
• Peuvent prolonger l’érection et retarder l’éjaculation;
• Aident à prévenir le cancer du col utérin.
Limites/inconvenients
• Efficacité modérée (taux de grossesse de 2 à 12 pour 100 femmes pendant la première
année);
• Efficacité dépend de la volonté de l’utilisateur de suivre les instructions;
• Dépendent de l’utilisateur (demande l’utilisation lors de chaque rapport);
• Peuvent réduire la sensibilité du pénis et rendre plus difficile le maintien d’une
érection;
• Se débarrasser convenablement des condoms utilisés peut être un problème;
• Il faut avoir des conditions de stockage adéquates à domicile;
• Il faut s’assurer de la disponibilité des condoms en quantité suffisante avant tout
rapport sexuel;
• Le réapprovisionnement doit être assuré.
Les condoms masculins conviennent aux:
• Hommes qui souhaitent participer activement à la planification familiale.
• Couples qui veulent une méthode de contraception immédiatement.
• Couples ayant besoin d’une méthode temporaire en attendant une autre méthode.
• Couples ayant besoin d’une méthode d’appoint
• Partenaires qui n’ont pas de rapports sexuels fréquents.
• Couples où l’un des partenaires a plus d’un partenaire sexuel, même s’ils utilisent une
autre méthode (couples qui courent le risque de contracter des IST, y compris le VHB
et le VIH).
• Couples séropositifs et sérodiscordants.
• Couples chez lesquels une grossesse menacerait gravement la santé de la femme.
Les condoms ne conviennent pas aux
• Couples où l’un ou l’autre est allergique au matériel dont sont faits les condoms.
• Couples ayant besoin d’une méthode de contraception très efficace.
• Couples qui voudraient une méthode de contraception à long terme.
• Couples qui voudraient une méthode qui n’interfère pas avec les rapports sexuels.
• Couples ne pouvant pas utiliser la méthode correctement lors de chaque rapport
sexuel.

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Planification familiale

Tableau : PEC des effets secondaires et autres problèmes


Tableau : PEC des effets
secondaires et autres
problèmes: EFFETS CONDUITE A TENIR
SECONDAIRES/
PROBLEMES

Rupture du condom ou
Vérifier que le condom n’a pas de trou ou de fuite visible. Jeter, et
rupture soupçonnée
utiliser un nouveau condom
(avant le rapport sexuel)

Si le condom se déchire ou si une fuite est soupçonnée, conseiller


Le condom se déchire ou l’utilisation d’une méthode contraceptive d’urgence
glisse (pendant le rapport Si le rapport est occasionnel, envisager la vérification du statut
sexuel) sérologique au VIH de chaque partenaire et prendre des mesures
conséquentes.

Réaction allergique (au Vérifier que l’on n’est pas en présence d’une infection, d’une réaction
condom) soupçonnée mécanique. En cas d’allergie, aider le client à choisir une autre méthode.

Les réactions allergiques, bien que rares, peuvent être gênantes et


risquent d’être dangereuses. Si les symptômes persistent après le
Réaction allergique (au
rapport sexuel et s’il n’y a pas d’autres évidences d’une IST, fournir un
spermicide) soupçonnée
autre spermicide ou un condom non combiné au spermicide ou aider le
client à choisir une autre méthode

Instructions pour les clients

• Utilisez le condom lors de chaque rapport sexuel du début à la fin.


• Utilisez un spermicide avec le condom pour assurer une efficacité et une protection
maximum
• N’ouvrez pas l’emballage du condom avec les dents, un couteau, des ciseaux ou
d’autres instruments tranchants
• Le condom doit être enfilé sur le pénis en érection avant que le pénis n’entre dans le
vagin car le sperme pré-éjaculatoire contient des spermatozoïdes actifs
• Si le condom n’a pas un réservoir, laisser environ 1 à 2 cm du bout du condom pour
recevoir le sperme.
• En tenant la base (l’anneau) du condom, retirez le pénis avant de perdre l’érection
pour éviter que le condom ne glisse et ne répande le sperme dans les voies génitales de
la femme.
• N’utilisez chaque condom qu’une seule fois

Cours dispensé par Boulmo Jonathan Page 52


Planification familiale

• Pour jeter un condom utilisé, il faut le nouer puis le placer soit dans un bac à ordure
soit dans les latrines.
• Assurer vous de la disponibilité des condoms en quantité suffisante avant tout rapport
sexuel.
• Assurer des conditions de stockage adéquates à domicile
• N’utilisez pas un condom si l’emballage est rompu, s’il est périmé ou si le condom
paraît endommagé ou fragile
• N’utilisez pas d’huile minérale, d’huile de cuisine, d’huile pour bébé ou de vaseline
pour lubrifier les condoms.
• Ces produits peuvent les endommager en l’espace de quelques secondes. Si un
lubrifiant est nécessaire, utilisez de la salive ou des secrétions vaginales.
• NB : Si la date de péremption n’est pas inscrite sur l’emballage du condom, ajouter
5 ans sur la date de fabrication Pour avoir la date de péremption.
6.6.2. Le préservatif féminin
• Avantages
a) Sur le plan contraceptif :
~Efficace immédiatement si utilisé correctement (88 à 98%).
~Pas d’effets secondaires systémiques (dans le sang)
~Utilisation comme méthode d’appoint avec d’autres méthodes.
~La méthode est sous contrôle de la femme.
• b) Sur le plan santé :
~Méthode de planification familiale qui Protège contre les IST/VIH/VHB.
~Protection possible du cancer du col (en réduisant le risque des infections).
Mode d’emploi du condom féminin
• Un peu avant les rapports sexuels, la femme insère dans son vagin le fourreau dont
l’extrémité fermée doit être profondément enfouie.
• Cette extrémité fermée comporte un anneau flexible, amovible qui aide à la pose. Un
autre anneau flexible plus large, à l’extrémité ouverte du fourreau reste ouvert à
l’extérieur du vagin.
• Le condom féminin est conçu pour être employé une seule fois.
• Peut être employé avec d’autres méthodes de planning familial pour augmenter la
protection contre les IST/VIH/HVB.
Limites /Inconvénients du condom féminin
• Taux d’échec élevé (2 à 12 grossesses pour 100 femmes pour une année).
• Exige l’accord du partenaire.
• Diminution possible du plaisir sexuel.
• Peut faire perdre l’érection.
• La femme doit toucher ses parties génitales.
• Interférence avec l’acte sexuel (à renouveler à chaque rapport sexuel).
• Nécessite de bonnes conditions de stockage.
• La disponibilité doit être assurée.
• Plus cher que le condom masculin.
6.6.3. Spermicides
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Planification familiale

Définition :
Produits chimiques (généralement le nonoxynol-9) qui inactivent ou tuent les spermatozoïdes.
Types
• Aérosol (mousses);
• Comprimés vaginaux ou ovules ou films qui se dissolvent;
• Crèmes ou gelées.
• Mécanismes d’action
Désagrègent la membrane cellulaire des spermatozoïdes, affectant ainsi leur mouvement
(motilité ou mobilité) et leur capacité à fertiliser l’ovule.
Utilisation des spermicides
• Aérosols (mousses) efficaces immédiatement après l’insertion.
• Les aérosols sont recommandés si le spermicide est utilisé comme seule méthode de
contraception.
• Les comprimés vaginaux et les ovules sont faciles à transporter et à stocker mais ils
demandent un temps d’attente de 10 à 15 minutes après l’insertion avant tout rapport
sexuel.
• Les gelées spermicides sont généralement utilisées uniquement avec les diaphragmes.
Avantages des spermicides
• Sur le plan contraceptif 
o Efficaces immédiatement (mousses et crème).
o N’interfèrent pas avec l’allaitement maternel.
o Peuvent être utilisés comme méthode d’appoint avec d’autres méthodes.
o Aucun effet secondaire lié à la méthode.
o Pas d’effets secondaires systémiques.
o Faciles à utiliser.
o Disponibles sans ordonnance médicale et sans bilan médical.
Limites/Inconvénients des spermicides
• Efficacité modérée (taux de grossesses de 3 à 21 pour 100 femmes pendant la
première année).
• Efficacité dépend de la volonté de l’utilisateur de suivre les instructions.
• Dépendent de l’utilisatrice (demandent une motivation continue et l’utilisation à
chaque rapport sexuel).
• Période d’attente de 10 à 15 minutes entre l’application et le rapport sexuel (les
comprimés vaginaux, les ovules et les films).
• Assurer vous de la disponibilité des spermicides en quantité suffisante avant tout
rapport sexuel.
• L’efficacité des spermicides ne dure pas plus de deux heures qu’il y ait rapport sexuel
ou non.
• Le réapprovisionnement doit être disponible.
• Ne préviennent pas les IST/VIH et VHB.
Les spermicides conviennent aux:
• Femmes qui préfèrent ne pas utiliser des méthodes hormonales ou qui ne devraient pas
les utiliser.

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Planification familiale

• Femmes qui préfèrent ne pas utiliser un DIU ou qui ne devraient pas en utiliser.
• Femmes qui allaitent et qui ont besoin d’une méthode contraceptive.
• Couples ayant besoin d’une méthode temporaire en attendant une autre méthode.
• Couples ayant besoin d’une méthode d’appoint.
• Partenaires qui n’ont pas de rapports sexuels fréquents.
• Femmes dont l’âge, la parité ou des problèmes de santé font qu’une grossesse serait à
haut risque.
• Femmes avec un handicap physique ou qui trouvent peu agréable de devoir toucher
leurs parties génitales (vulve et vagin).
• Femmes avec des anomalies génitales ou d’autres anomalies.
• Femmes qui sont allergiques aux spermicides.
• Couples qui désirent une protection plus efficace contre la grossesse.
• Couples cherchant une méthode qui n’interfère pas avec les rapports sexuels.
• Couples qui ne peuvent pas utiliser les spermicides correctement pour chaque rapport
sexuel.
• Personnes à risque élevé de VIH ou infectées par le VIH.
PEC des effets secondaires et autres problèmes

EFFETS
SECONDAIRES PRISE EN CHARGE
/ PROBLEMES

Vérifier qu’on n’est pas en présence d’une vaginite ou d’une IST. Si


l’irritation est causée par un spermicide en choisir un autre avec une
Irritation vaginale
composante chimique différente ou aider la cliente à choisir une autre
méthode

Vérifier qu’on n’est pas en présence d’une IST. Si l’irritation est causée
Irritation et
par un spermicide en choisir un autre avec une composante chimique
gêne au pénis
différente ou aider le client à choisir une autre méthode

Vérifier qu’on n’est pas en présence d’une réaction allergique ou


Sensation de
inflammatoire. Assurer la cliente en lui disant qu’une sensation de
chaleur
chaleur est normale. S’il y a encore de la gêne, choisir un autre
dans le vagin qui
spermicide avec une composante chimique différente ou aider la cliente à
est gênante
choisir une autre méthode

Les comprimés ne Choisir un spermicide avec une autre composante chimique ou aider la
fondent pas cliente à choisir une autre méthode

Instructions pour les clients


• Utiliser un spermicide avant chaque rapport sexuel.
• Placer le spermicide haut dans le vagin pour que le col soit bien couvert.

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Planification familiale

• Attendre environ 10 à 15 minutes après l’insertion des comprimés vaginaux, des


ovules ou des films.
• Il n’y a pas de période d’attente pour les aérosols (mousses)
• Suivre les recommandations du fabricant pour l’utilisation et le stockage de chaque
produit individuel (Ex: Secouer les aérosols (mousses) avant de remplir l’applicateur).
• Appliquer un supplément de spermicide si le rapport sexuel n’a pas lieu dans les deux
heures après la première application
a) Aérosol, Mousse
o  Secouez le conteneur 20 à 30 fois avant de l’utiliser
o Placez le conteneur en position verticale et mettez l’applicateur sur la valve. Poussez
l’applicateur de côté pour qu’il se remplisse de mousse
o En position couchée, insérez l’applicateur dans le vagin jusqu’à ce que le bout soit sur
le col ou près du col et libérez la mousse. Pas besoin d’attendre que la mousse agisse.
o L’applicateur de mousse devrait être lavé avec de l’eau chaude et du savon, rincé et
séché. On peut le mettre en pièces pour faciliter le nettoyage. Ne pas partager ces
applicateurs avec d’autres.
o Gardez un approvisionnement supplémentaire de mousse, surtout si vous ne pouvez
pas voir quand le conteneur est vide.
b) Comprimés vaginaux, ovules ou films
 Sortez le comprimé vaginal, l’ovule ou le film du paquet.
 En position couchée, insérez le comprimé, l’ovule ou le film haut dans le vagin (s’il y
a un applicateur, insérez-le dans le vagin jusqu’à ce que le bout soit sur le col ou près
du col).
 Attendre 10 à 15 minutes avant d’avoir le rapport sexuel.
 L’applicateur devrait être lavé avec de l’eau chaude et du savon, rincé et séché. On
peut le mettre en pièces pour faciliter le nettoyage. Ne pas partager cet applicateur
avec d’autres.
 Gardez un approvisionnement supplémentaire de comprimés, d’ovules ou de films.
N.B. Certains comprimés peuvent causer une sensation de chaleur dans le vagin. Cette
sensation est normale
• c) Crème
  Pour insérer une crème contraceptive, poussez-la dans l’applicateur jusqu’à ce qu’il
soit rempli.
 Insérer l’applicateur dans le vagin jusqu’à ce que le bout soit sur le col ou près du col.
Poussez le piston et libérer la crème.
 Pas besoin d’attendre que la crème agisse.
  L’applicateur de crème ou de gelée devrait être lavé avec de l’eau chaude et du savon,
rincé et séché.
 On peut le dépiécer pour faciliter le nettoyage.
 Ne pas partager cet applicateur avec d’autres.
  Gardez un approvisionnement supplémentaire de crème, surtout si vous ne pouvez
pas voir si le conteneur est vide.

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Planification familiale

6.7. CONTRACEPTION CHIRURGICALE


VOLONTAIRE (CCV)
6.7.1. Ligature des Trompes
Description: 
• La ligature des trompes est une Contraception Chirurgicale Volontaire qui permet
d’arrêter de façon irréversible la fécondité d’une femme.
 Méthodes
•  Laparotomie.
• Mini laparotomie.
• Cœlioscopie, appelée aussi laparoscopie.
Mécanisme d’action
• Bloquer les trompes de Fallope (ligature et section, anneaux ou clips, cautérisation),
empêche les spermatozoïdes de rencontrer l’ovule et de provoquer la fécondation.
6.7.2. Vasectomie
Description
La vasectomie est la Contraception Chirurgicale Volontaire qui permet d’arrêter de façon
irréversible la fertilité de l’homme.
Méthodes
- Technique avec incision (1 ou 2 petites incisions)
Technique sans incision ou non scalpel (méthode préférée).
- Mécanisme d’action
•  Quand le canal déférent (conduit éjaculatoire) est bloqué, les spermatozoïdes ne sont
plus présents dans le liquide éjaculé.
•  L’efficacité de la vasectomie n’est garantie que 3 mois après l’intervention et après
qu’un spermocytogramme (si disponible) ait confirmé l’absence de spermatozoïde dans
le sperme.
•  NB : Des études montrent que jusqu’à 20% des femmes stérilisées lorsqu’elles étaient
jeunes regrettent par la suite cette décision. D’où la nécessité de renforcer le
counselling jusqu’à la décision finale en ce qui concerne ces 2 méthodes de stérilisation
volontaire.

6.8. La Planification Familiale Naturelle (PFN)


• Définition : ce sont des méthodes qui consistent pour un couple à éviter
volontairement les rapports sexuels pendant la phase féconde du cycle de la femme
(le moment où elle peut tomber enceinte) ou bien, il prévoit des rapports sexuels
pendant la phase féconde pour aboutir à une grossesse.
•  Types
- Méthode du calendrier (méthode d’Ogino-Knauss) : Rythme àméthode la moins efficace,
- Méthode de température basale du corps (TBC),
- Méthode de la glaire cervicale (méthode de Billings),

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Planification familiale

- Méthode symptothermique (température basale du corps + glaire cervicale) – méthode la


plus efficace.
Mécanismes d’action/Avantages
• Mécanismes d’action: Pour la contraception
-Principe de base: Eviter les rapports sexuels aux alentours du mi-cycle qui est la zone
probable de l’ovulation (généralement du 10e au 15e jour) lorsque la conception est la plus
susceptible.
Avantages
a) Sur le plan contraceptif
Peuvent être utilisées pour éviter de tomber enceinte.
 Acceptées par certaines religions.
 Aucun effet secondaire physique.
 Aucun effet secondaire systémique.
 Gratuit.
b) Sur le plan de la santé
• Encouragent la participation de l’homme à la PF.
• Améliorent la connaissance du système reproductif féminin.
• Peuvent rapprocher le couple dans sa relation.
Limites/Inconvénients
• Efficacité moyenne comme méthode de contraception (9 à 20 grossesses pour 100
femmes pendant la première année d’utilisation);
• Ne sont efficaces que si l’on est prêt à suivre les instructions;
• Nécessitent un apprentissage pour pouvoir être utilisé correctement;
• Demandent un prestataire formé (non médical).
• Demandent de s’abstenir pendant la phase féconde;
• Demandent qu’on prenne des notes tous les jours;
• La glaire cervicale est difficile à discerner en présence d’infection vaginale;
• Certaines méthodes nécessitent un thermomètre;
• Aucune protection contre les ITG ou autres IST (VHB, VIH)
• Demande la participation des 2 partenaires.
La PFN convient :
• a) Pour la contraception
o Des femmes en âge de procréer;
o Des femmes de toutes parités, y compris les nullipares;
o Des couples qui pour des raisons philosophiques ou religieuses, ne veulent pas utiliser
d’autres méthodes;
o Des femmes dans l’incapacité d’utiliser d’autres méthodes;
o Des couples prêts à s’abstenir de rapports sexuels pendant plus d’une semaine lors de
chaque cycle;
o Des couples capables d’observer, de noter et d’interpréter des signes de fécondité;
• b) Pour la conception
o Couples désirant une grossesse.

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Planification familiale

Utiliser avec Précaution dans les situations suivantes


CONDITIONS RECOMMANDATIONS
Cycles menstruels
Conseiller la cliente et l’aider à choisir une autre méthode
irréguliers

Conseiller la cliente, lui indiquant qu’il sera plus difficile de prévoir la


Pertes vaginales
fécondité en utilisant la méthode de la glaire cervicale et l’aider à choisir une
persistantes
autre méthode.

Conseiller la cliente, lui indiquant qu’il sera plus difficile de prévoir la


Allaitement
fécondité en utilisant et l’aider à choisir une autre méthode.

La PFN ne convient pas aux:


• Femmes dont l’âge, la parité où les problèmes de santé présenteraient un risque en cas
de grossesse;
• Femmes dont les cycles menstruels réguliers ne sont pas rétablis (allaitement, post-
avortement immédiat);
• Femmes avec des cycles menstruels irréguliers (méthodes du calendrier seulement);
• Femmes dont le partenaire ne sera pas coopérant (continence) pendant certaines
périodes du cycle;
• Femmes qui ne trouvent guère plaisant de toucher leurs parties génitales;
• Couples séropositifs ou sérodiscordants au VIH ne désirant pas d’enfants.
Instructions pour les clients
Méthode du calendrier
• Vous pouvez déterminer votre période féconde en suivant vos cycles menstruels. 
• Pour la contraception
• Calculer votre période féconde :
• Contrôlez la durée pour un minimum de 6 cycles menstruels tout en pratiquant la
continence ou en utilisant une autre méthode de contraception.
• Ensuite calculez et identifiez les jours féconds selon les instructions ci-après.
• Prenez le nombre de jours de votre cycle le plus long, et y soustraire 11.
• Cela vous donne le dernier jour fécond de votre cycle.
• Prenez le nombre de jours de votre cycle le plus court et y soustraire 18.
• Cela vous donne le premier jour fécond de votre cycle. 
• Pour la contraception (2) 
• Ex : Cycle le plus long : 30 jours moins 11 = 19
• Cycle le plus court : 26 jours moins 18 = 8
• Votre période féconde est calculée ainsi : du huitième au dix-neuvième jour de votre
cycle (12 jours de continence nécessaires pour éviter la grossesse).
• Abstenez-vous de relations sexuelles pendant les jours féconds pour éviter la
conception ou utiliser un préservatif.

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Planification familiale

  Pour la conception
• Ayez des rapports sexuels pendant les jours féconds.

• Méthode de la température basale du corps (TBC) -1-


• Vous pouvez déterminer votre phase féconde en prenant des T° exactes avec le même
thermomètre afin de détecter même la légère augmentation de votre T° qui traduit
l’ovulation.
•  Voici comment vous devrez procéder :
• Prenez votre T° à la même heure chaque matin (avant de vous lever) et notez la
température sur le diagramme qui vous est fourni (voir diagramme plus bas).
• Utilisez les températures notées sur le diagramme pendant les 10 premiers jours de
votre cycle menstruel pour identifier les points les plus élevés des températures
« normales, basses » (c’est à dire les températures quotidiennes normales). Ne tenez
pas compte de températures qui sont anormalement élevées suite à des fièvres ou
autres problèmes.
• Tirez une ligne 0,05 à 0,1°C au-dessus du point le plus élevé de ces 10 températures.
Cette ligne est appelée ligne-couverture ou ligne de températures. La phase inféconde
commence le soir du troisième jour d’élévation consécutive de la température au-
dessus de la ligne-couverture (règle des changements de température).
• Vous pouvez déterminer votre phase féconde en prenant des T° exactes avec le même
thermomètre afin de détecter même la légère augmentation de votre T° qui traduit
l’ovulation.
•  Voici comment vous devrez procéder (1) :
• Prenez votre T° à la même heure chaque matin (avant de vous lever) et notez la
température sur le diagramme qui vous est fourni (voir diagramme plus bas).
• Utilisez les températures notées sur le diagramme pendant les 10 premiers jours de
votre cycle menstruel pour identifier les points les plus élevés des températures
« normales, basses » (c’est à dire les températures quotidiennes normales).
• Ne tenez pas compte de températures qui sont anormalement élevées suite à des
fièvres ou autres problèmes.
• Voici comment vous devrez procéder (2):
• Tirez une ligne 0,05 à 0,1°C au-dessus du point le plus élevé de ces 10 températures.
• Cette ligne est appelée ligne-couverture ou ligne de températures.
• La phase inféconde commence le soir du troisième jour d’élévation consécutive de la
température au-dessus de la ligne-couverture (règle des changements de
température). Abstenez-vous des rapports sexuels à compter du début de la
menstruation jusqu’au soir du troisième jour consécutif où la température reste au-
dessus de la ligne-couverture.
• Instructions pour la cliente sur la contraception
• Notes :
•  Si l’une des 3 températures tombe sur la ligne ou en dessous de celle-ci pendant les 3
jours, cela peut être un signe d’ovulation.
• Pour éviter une grossesse, attendez jusqu’à ce que 3 températures consécutives soient
notées au-dessus de la ligne-couverture avant de reprendre les rapports sexuels.

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Planification familiale

• Après le début de la phase inféconde, il n’est plus nécessaire de continuer à prendre


votre température.
• Vous pouvez arrêter jusqu’au commencement du prochain cycle menstruel et
continuer à avoir des rapports sexuels jusqu’au premier jour des prochaines règles.
• Instructions pour la cliente sur la conception 
 Ayez des rapports sexuels pendant les jours féconds.
6.9. Méthode de la Glaire cervicale
• Vous pouvez déterminer votre fécondité en suivant votre glaire cervicale.
• La méthode réussit si on tient une simple fiche et exacte.
• On utilise une série de codes pour remplir la fiche.
• Ces codes devraient correspondre à la culture locale et être facilement disponibles
pour les utilisatrices de la PFN.
• Dans certaines régions, on utilise des tampons ou des encres de couleurs différentes,
dans d’autres, il est plus facile de trouver des symboles écrits à la main, et dans
d’autres régions encore, les deux méthodes sont combinées avec donc des symboles à
la main qui sont notés avec des feutres de couleurs différentes. Voici des exemples des
deux systèmes.
• Exemples de codes utilisés pour noter la fécondité 
• Ou* Utiliser le rouge ou le symbole * pour indiquer les saignements.
• Ou S Utilisez le vert ou la lettre S pour indiquer les jours secs.
• Ou (G) Utilisez le blanc ou la lettre G encerclé pour montrer la glaire fertile, humide,
claire, glissante
• Ou G Utiliser le jaune ou la lettre G pour montrer la glaire infertile, visqueuse,
blanche et brouillée.
• Jours secs : après la menstruation, la plupart des femmes ont un ou plusieurs jours
sans glaire et la zone du vagin est sèche.
C’est ce qu’on appelle les jours secs.
• Jours féconds : Lorsqu’on observe une glaire cervicale, quel que soit le type, avant
l’ovulation, vous devez considérer que vous êtes féconde. Lorsqu’on voit la glaire,
même si c’est une glaire d’un type visqueux, pâteux, la glaire humide, fertile peut être
présente dans le col et les jours féconds ont commencé.
• Jour pic : le dernier jour de la glaire visqueuse et humide est appelé le jour pic ; il
indique que l’ovulation est proche ou vient de se faire.
Méthode de la Glaire cervicale : Pour la contraception
• Etant donné que la glaire cervicale peut changer pendant la journée, il faut l’observer
plusieurs fois tout au long du jour.
• Chaque soir avant de vous coucher, déterminez votre niveau de fécondité le plus élevé
(voir liste des codes) et marquez-le sur le graphique avec le symbole approprié.
• Abstenez-vous de relations sexuelles pendant au moins un cycle pour pouvoir arriver à
connaître les jours de glaire.
• Evitez les rapports sexuels pendant la menstruation.
• Ces jours ne sont pas sûrs ; dans les cycles courts, il peut y avoir ovulation pendant
votre menstruation.

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Planification familiale

• Pendant les jours secs après vos règles, il n’y a pas de danger à avoir des rapports
sexuels un soir sur 2 (règles d’un jour sec sur deux).
• Ainsi vous ne risquez pas de confondre le sperme et la glaire cervicale.
• Dès qu’apparaît la glaire, quel que soit le type, ou qu’on note une sensation humide,
évitez les rapports sexuels ou le contact sexuel.
• Les jours de glaire, surtout les jours de glaire fertile, ne sont pas sûrs (règle de la
glaire précoce).
Méthode de la Glaire cervicale: Pour la contraception & la conception
• Marquez avec un X le dernier jour de la glaire claire, visqueuse et élastique.
• C’est le jour Pic: Le moment le plus fécond.
• Après le jour Pic, évitez les rapports sexuels pendant les 3 prochains jours et nuits
secs.
• Ces jours ne sont pas sûrs (règle du jour Pic).
• Dès le matin du quatrième jour sec, on peut avoir des rapports sexuels jusqu’au
moment de la prochaine menstruation.
• Pour la conception
Ayez des rapports sexuels pendant chaque cycle les jours où les pertes vaginales ont l’air
élastique, humide, et visqueux.
6.10. Méthode sympto-thermique
vous devez avoir des instructions à la fois pour la méthode de la glaire cervicale et pour la
méthode de la température basale du corps.
• Vous pouvez déterminer vos jours féconds en suivant à la fois votre température et
votre glaire cervicale. 
• Lorsque les saignements menstruels s’arrêtent, vous pouvez avoir des rapports sexuels
un jour sur deux pendant les jours inféconds avant l’ovulation. C’est la règle d’un jour
sec sur deux, la même règle utilisée pour la méthode de la glaire cervicale.
• La phase féconde commence avec des sensations vaginales humides ou la présence de
glaire.
• C’est la règle de la glaire cervicale précoce, la même règle utilisée pour la méthode
de la glaire cervicale.
• Abstenez-vous de tout rapport sexuel jusqu’à ce que se termine la phase féconde.
• Abstenez-vous de rapports sexuels jusqu’à ce que les deux règles aient été appliquées,
celle du jour pic et celle des changements de température.
• Lorsque ces règles n’identifient pas le même jour comme fin de la phase féconde,
suivez toujours la règle la plus prudente, c’est-à-dire celle qui identifie la phase la plus
longue. 
• L’exemple suivant se rapporte au diagramme rempli de la température basale du
corps (voir ci-dessus).
• Suivant la Règle des changements de T°, la femme est inféconde après le 16e jour.
• Mais si elle suit la règle du jour pic, elle n’est inféconde qu’au 18e jour.
• Aussi, elle devrait utiliser la règle conservatrice, la règle du jour pic, et attendre le
1er jour avant de reprendre les rapports sexuels. 
Note :

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• Vous pouvez avoir des rapports sexuels pendant les 5 premiers jours du cycle
menstruel commençant avec le premier jour de la menstruation si les règles du jour
Pic et des changements de température ont été appliqués lors du cycle précédent.
• C’est ce qu’on appelle la règle de la menstruation.
• Elle vérifie qu’il s’agit véritablement de saignements menstruels qui ne sont pas dus à
quelque autre cause.
6.11. PILULES A SEUL PROGESTATIF (PSP)
Types de PSP
! Plaquette de 35 pilules: 300 Fg de lévonorgestrel ou 350 Fg de noréthindrone
! Plaquette de 28 pilules: 75 Fg de norgestrel

Pilule à seul progestatif Contenu en progestatif Teneur en g


Microlut Levonorgestrel 300
Micronor Norethindrone 350
Ovrette Norgestrel 75

PSP: Mécanismes d’action


 Suppriment l’ovulation
 Diminuent le transport du sperme dans le tractus génital supérieur (trompes de
Fallope) ;
 Changent l'endomètre rendant la nidation plus difficile ;
 Epaississent la glaire cervicale (empêchent la pénétration des spermatozoïdes)
PSP: Avantages sur le plan contraceptif
! Efficace si prise à la même heure chaque jour (de 0,05 à 5 grossesses pour 100
femmes pendant la première année d’utilisation)
! Efficace immédiatement (< 24 heures)
! Examen gynécologique pas nécessaire avant l’utilisation
! N’interfère pas avec les rapports sexuels
! N’affecte pas l’allaitement maternel
! Retour immédiat de la fécondité après arrêt
! Peu d’effets secondaires
! Commode et facile à utiliser
! La cliente peut arrêter l’utilisation
! Peut être fournie par un personnel non médical formé
! Ne contient pas d’œstrogène
! Peut diminuer les crampes menstruelles
! Peut diminuer le saignement menstruel
! Peut améliorer l’anémie
! Protège contre de cancer de l’endomètre
! Diminue les maladies bénignes des seins
! Diminue les risques de grossesse extra-utérine
! Protège contre certaines causes de MIP

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Planification familiale

PSP: Limitations
! Cause des changements dans les modes de saignements menstruels
! Peut entraîner une prise ou une perte de poids
! Dépend de l’utilisatrice (demande une motivation continue et une utilisation
quotidienne)
! Doit être prise à la même heure chaque jour
! L’oubli augmente l’échec de la méthode
! Le réapprovisionnement doit être disponible
! L’efficacité peut être diminuée avec la prise de certains médicaments pour l’épilepsie
(phénitoïne et barbituriques) ou la tuberculose (rifampicine)
! Ne protège pas contre les IST (par exemple, VHB, VIH/SIDA)
Qui peut utiliser les PSP ?
Les femmes:
$ De n’importe quel âge fécond
$ De n’importe quelle parité, y compris les nullipares
$ Qui veulent une protection efficace contre la grossesse
$ Qui allaitent (6 semaines ou plus post-partum) et qui ont besoin d’une méthode
de contraception
$ Qui sont post-partum et qui n’allaitent pas
$ Qui sont en période après avortement
$ Qui ont une tension artérielle <180/110, des problèmes de coagulation ou une
drépanocytose
$ Avec des crampes menstruelles modérées à sévères
$ Qui fument (tout âge, quelle que soit la quantité)
$ Qui ne préfèrent pas ou ne devraient pas utiliser d’œstrogène
$ Qui veulent un contraceptif à seul progestatif mais qui ne veulent pas
d’injections ou d’implants
$ Qui ne devraient pas utiliser de DIU à seul progestatif
PSP: Qui peut avoir besoin d’un counseling supplémentaire ?
Les femmes qui:
$ Ne peuvent pas se rappeler de prendre la pilule tous les jours à la même heure
$ Ne peuvent pas tolérer quelconques changements dans leur mode de
saignement menstruel
PSP: Qui Ne devrait pas les utiliser ? (OMS Classe 4)
La femme ne devrait pas utiliser de PSP si elle est enceinte (grossesse confirmée ou
suspectée)
PSP: Conditions demandant des précautions (OMS Classe 3)
Les PSP ne sont pas recommandés à moins que d’autres méthodes plus appropriées ne soient
pas disponibles ou acceptables si une femme:
$ Allaite (< 6 semaines post-partum)
$ A des saignements vaginaux inexpliqués (seulement si on soupçonne un grave
problème)
$ A le cancer du sein (actuel ou antécédents)

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Planification familiale

$ A la jaunisse (active, symptomatique)


$ Prend des médicaments pour l’épilepsie (phénitoïne et barbituriques) ou la
tuberculose (rifampicine)
$ A une cirrhose grave
$ A une tumeur du foie (adénome ou hépatome)
$ A eu une attaque cérébrale
$ A une cardiopathie ischémique (actuelle ou antécédents)
PSP: Conditions pour lesquelles il n’existe aucune restriction
! Tension artérielle (<180/110)
! Diabète (non compliqué ou <20 ans)
! Prééclampsie (antécédents de)
! Fume (tout âge, quelle que soit la quantité)
! Chirurgie (avec ou sans alitement prolongé)
! Troubles thromboemboliques
! Valvulopathie (symptomatique ou asymptomatique)
PSP: Quand commencer ?
! Au jour 1 du cycle menstruel
! N’importe quand du moment que vous êtes raisonnablement sûr que la cliente n’est
pas enceinte
! Post-partum:
$ Après 6 mois si utilisation de la méthode de l’allaitement maternel et de
l’aménorrhée (MAMA)
$ Après 6 semaines si allaitement maternel mais n’utilise pas MAMA
$ Immédiatement ou après 6 semaines si n’allaite pas
! Après avortement (immédiatement)

PSP: Effets secondaires pouvant nécessiter une prise en charge


! Aménorrhée (absence de saignement ou saignotement vaginal)
! Saignement ou saignotement
! Saignement abondant ou prolongé
! Douleurs pelviennes/au bas ventre (avec ou sans symptômes de grossesse)
! Prise ou perte de poids (changement d’appétit)
! Maux de tête
! Nausée/vertiges/vomissements
PSP: Prise en charge de l’aménorrhée
! Evaluer s’il y a grossesse, surtout si l’aménorrhée survient après une période de cycles
menstruels réguliers
! Si elle n’est pas enceinte, conseiller er rassurer la cliente
! Ne pas essayer de provoquer le saignement avec des COC
PSP: Prise en charge des saignements ou des saignotements
! Saignement prolongé (> 8 jours) ou modéré:
! Rassurer

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Planification familiale

! Vérifier qu’on n’est pas en présence d’un problème gynécologique (par exemple,
cervicite)
! Traitement à court terme:
$ COC (30 à 50 µg EE) pendant 1 cycle (Rappeler à la cliente qu’elle doit
s’attendre à un saignement après avoir terminé les COC) ;
$ ou Ibuprofène (jusqu’à 800 mg trois fois par jour x 5 jours)
PSP: Prise en charge de saignements vaginaux abondants ou prolongés
! Saignement deux fois plus long ou deux fois plus abondant qu’à la normale:
$ Revoir soigneusement les antécédents et vérifier l’hémoglobine (si possible)
$ Vérifier qu’on n’est pas en présence d’un problème gynécologique
$ Traitement à court terme:
– COC (30 à 50 µg EE) pour 1 cycle (Rappeler à la cliente qu’elle doit
s’attendre à un saignement après avoir terminé les COC) ;
– ou Ibuprofène (jusqu’à 800 trois fois par jour) x 5 jours
! Si le saignement ne diminue pas dans les 3 à 5 jours, donner:
$ 2 COC par jour pour le reste du cycle, suivis d’une pilule par jour d’une
nouvelle plaquette de pilules, ou
$ Œstrogène à dose élevée (COC 50 µg EE, ou 1,25 mg d’œstrogènes conjugués)
pendant 14 à 21 jours
PSP: Interaction avec les médicaments
La plupart des interactions sont liées au métabolisme accru du lévonorgestrol par le foie
$ Rifampicine (tuberculose)
$ Anti-épileptique (attaques):
– Barbituriques, phénitoïne, carbamzépine (mais pas l’acide valproïque)
$ Griséofulvine (à long terme seulement)
PSP: Instructions pour les clientes
! Prenez une pilule à la même heure chaque jour.
! Prenez la première pilule le premier jour de votre menstruation.
! Si vous commencez la PSP après le premier jour de votre menstruation, mais avant le
septième jour, utilisez une méthode d’appoint pendant les prochaines 48 heures.
! Prenez toutes les pilules de la plaquette. Commencez une nouvelle plaquette le
lendemain de la prise de la dernière pilule.
! Si vous vomissez dans les 30 minutes suivant la prise de la pilule, prenez-en une autre
ou utilisez une méthode d’appoint si vous avez des rapports sexuels pendant les 48
prochaines heures.
! Si vous prenez la pilule avec plus de 3 heures de retard, prenez-la dès que vous vous
en rappelez. Utilisez une méthode d’appoint si vous avez des rapports sexuels dans les
prochaines 48 heures.
! Si vous oubliez de prendre 1 ou plusieurs pilules, vous devriez prendre la prochaine
pilule lorsque vous vous en rappelez. Utilisez une méthode d’appoint si vous avez des
rapports sexuels dans les prochaines 48 heures.
! Si vous n’avez pas eu votre menstruation pendant 2 mois ou plus, vous devriez venir à
la clinique pour voir si vous êtes enceinte. N’arrêtez pas de prendre la pilule à moins
que vous ne sachiez que vous êtes enceinte.
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Planification familiale

PSP: Informations générales


! Des changements dans les modes de saignement menstruel sont courants, surtout
durant les 2 ou 3 premiers cycles. Ils sont souvent temporaires et représentent
rarement un risque pour la santé
! Un autre des effets secondaires mineurs peut être la prise de poids, de légers maux de
tête et des seins sensibles. Ces symptômes ne sont pas dangereux et disparaissent
progressivement.
! Certains médicaments (rifampicine, et la plupart des médicaments antiépileptiques)
peuvent diminuer l'efficacité des PSP. Vous devriez aviser votre prestataire de services
si vous commencez à prendre de nouveaux médicaments.
! Utilisez un condom s’il y a risque de MST (par exemple, VHB, VIH/SIDA).
PSP: Signes avertisseurs
Revenez à la clinique si quelconque des symptômes suivants surviennent:
$ Retard de la menstruation après plusieurs mois de cycles réguliers (peut être un
signe de grossesse)
$ Vive douleur au bas ventre
$ Saignement abondant ou prolongé
$ Migraines
6.12. CONTRACEPTIFS INJECTABLES A
SEUL PROGESTATIFS (CIP)
Les contraceptifs injectables à seul progestatif se composent d’hormones stéroïdes
synthétiques semblables à la progestérone, hormone féminine. Ils sont administrés par
injection intramusculaire, ce qui entraîne une résorption lente vers le sang. Une seule
injection suffit pour assurer une contraception sûre et hautement efficace pendant 2 ou 3 mois.
TYPES
 Depo- Provera: 150 mg d’Acétate de Medroxyprogestérone (DMPA) injecté tous les 3
mois
 Noristerat: 200mg d’Enanthate de Noréthindrone (NET-EN) injecté tous les 2 mois
MECANISMES D’ACTION
 Epaississent la glaire cervicale,empêchant ainsi la pénétration des spermatozoïdes
 Changent l’endomètre, rendant la nidation plus difficile
 Diminuent le transport des spermatozoïdes dans le tractus génital supérieur (trompes
de fallope)
 Suppriment l’ovulation
AVANTAGES
 N’interfère pas avec les rapports sexuels
 N’affecte pas l’allaitement
 Peu d’effets secondaires
 La cliente n’a pas besoin de matériel
 Peut être fourni par un personnel non médical formé
 Ne contient pas d’œstrogène
 Discrétion

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Planification familiale

Sur le plan de la santé:


 Réduction éventuelle des crampes menstruelles
 Menstruations éventuellement moins abondantes
 Amélioration éventuelle de l’anémie
 Protection contre les cancers de l’endomètre
 Diminution des maladies bénignes des seins
 Protection contre certaines causes de MIP
 Diminution des crises drépanocytaires
LIMITES/INCONVENIENTS
 Causent des changements dans les modes de saignements menstruels
(saignements/saignotements irréguliers,aménorrhée au début de l’utilisation) chez
certaines utilisatrices
 Dépendent de l’utilisatrice (elle doit retourner au centre pour une injection tous les 2
ou 3 mois)
 Une prise de poids peut se produire (2kg), en particulier avec le DMPA)
 Retard dans le retour de la fécondité (seulement avec la DMPA)
 Le réapprovisionnement doit être assuré
 Aucune protection contre les ITG/IST, VIH/SIDA, VHB
LES CONTRACEPTIFS A SEUL PROGESTATIF CONVIENNENT AUX:
 Femmes en âge de procréer
 Femmes de toutes parités y compris les nullipares
 Femmes qui souhaitent une protection très efficace contre la grossesse
 Femmes qui allaitent (6 semaines ou plus post –partum) et qui ont besoin de
contraception
 Femmes séropositives et ou sous ARV
 Femmes qui sont en période post- partum et n’allaitent pas
 Femmes en période post- abortum
 Femmes qui ont une famille de la taille souhaitée mais qui ne veulent pas une
stérilisation volontaire
 Femmes ayant des antécédents de grossesse extra utérine
 Femmes qui fument (quel que soit l’âge ou la quantité)
 Femmes avec des antécédents de tension artérielle élevée < 160/100, de thrombose ou
qui souffrent de drépanocytose
 Femmes qui ne peuvent pas se rappeler de prendre une pilule chaque jour.
UTILISER AVEC PRECAUTION DANS LES SITUATIONS SUIVANTES:
 Jaunisse (hépatite virale symptômatique ou cirrhose)
 Tension artérielle élevée (avec ou sans problèmes vasculaires)
 Diabète (>20 ans de durée: problèmes vasculaires,maladie du SNC)
LES CONTRACEPTIFS INJECTABLES A SEUL PROGESTATIF NE
CONVIENNENT PAS AUX:
 Femmes enceintes (grossesse suspectée ou confirmée)
 Femmes qui ont des saignements vaginaux non expliqués (jusqu’à évaluation)
 Femmes qui ne tolèrent pas des changements dans leur mode de saignement
menstruel, surtout l’aménorrhée

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Planification familiale

 Femmes qui ont un cancer du sein ou antécédents


QUAND COMMENCER?
 A n’importe quel moment du cycle menstruel si vous êtes raisonnablement sûr que la
cliente n’est pas enceinte
 Jour 1 à jour 5 du cycle menstruel
 Post- partum:
 Après 6 mois si la cliente allaite et utilise la MAMA
 Après 6 semaines si la cliente allaite, n’utilise pas la MAMA
 Immédiatement ou dans les semaines qui suivent si la cliente n’allaite pas
 Post- avortement: immédiatement
 Changement de méthode non hormonale
 Si la méthode hormonale antérieure a été utilisée correctement ou si on est sûr que la
femme n’est pas enceinte, lui donner immédiatement la première injection, Il n’est pas
nécessaire d’attendre les prochaines règles
 Si le début des règles remonte à plus de 5 jours, lui recommander une méthode
d’appoint (condom) ou l’abstinence pendant les 7 jours qui suivent;

PRISE EN CHARGE DES EFFETS SECONDAIRES

Effets secondaires Traitement


Aménorrhée(absence de Même CAT que dans PSP
saignement ou saignotement
vaginal)
Saignement/saignotement - En dehors de ce qui est dit pour les PSP, en cas de
vaginal saignement abondant menaçant la santé de la femme,
interrompre les injections, l’aider à choisir une autre
méthode
- Même CAT que pour les PSP. En attendant, administrer
un traitement aux COC (cp 30 à 35 µg) à raison de 2cp/j
pendant 7jours puis donner un cycle de COC à raison de
1cp par jour
Corriger l’anémie en donnant le fer
Prise ou perte de poids - Indiquer à la cliente que des changements de1 à 2 kg
(changement d’appetit) peuvent se présenter surtout avec l’utilisation des
injectables
- Revoir le régime alimentaire, si le changement de poids
est excessif (+2kg). Si le gain ou la perte de poids n’est
pas acceptable même après le counselling, arrêter
l’utilisation et aider la cliente à choisir une autre méthode.

INSTRUCTIONS POURLA CLIENTE

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Planification familiale

 Revenir à la formation sanitaire pour une injection tous les 3 mois (dépo-provera) ou 2
mois (Noristerat)
INFORMATIONS GENERALES
 Des changements dans le mode de saignement menstruel (aménorrhée est commune,
surtout après 2 à 3 premières injections. Ces changements sont temporaires et ne
posent que rarement un risque pour la santé
 D’autres effets secondaires mineurs peuvent inclure:prise de poids, légers maux de
tête et seins sensibles. Ce n’est pas grave, ces symptômes disparaissent graduellement;
 Pour les femmes qui utilisent le Dépo, le retard de retour à la fécondité est temporaire
(environ 10 mois après la dernière injection). Le dépo ne provoque pas la baisse de
fertilité à long terme.
 L’aménorrhée est présente dans 50% des cas pour les utilisatrices de Dépo à la fin de
la première année (ce n’est pas grave, et s’il n’y aucun symptôme de grossesse, cela ne
nécessite pas de traitement
 Aucune protection contre les ITG/IST, y compris le virus du SIDA et le VHB. Si l’un
des partenaires est à risque, ils doivent utiliser en même temps les condoms et des
injections
SIGNES AVERTISSEURS POUR LES CONTRACEPTIFS INJECTABLES
 Retard de la menstruation après plusieurs mois de cycle régulier (peut-être un signe de
grossesse)
 Vive douleur au bas ventre (peut- être un symptôme de grossesse extra utérine)
 Saignement abondant (deux fois plus abondant et plus long que d’habitude) ou
saignement prolongé (plus de 8 jours)
 Pus ou saignement à la place de l’injection
 Migraine (maux de tête vasculaire), maux de tête prononcés et fréquents, troubles de la
vision
 Contacter le prestataire ou la formation sanitaire dès que vous notez un des problèmes
sus mentionnés
UTILISATION DES CONTRACEPTIFS HORMONAUX POUR TRAITEMENT DES
MALADIES
A) UNE ANISO-MENORRHEE (IRREGULARITE MENSTRUELLE)
L’abstention thérapeutique
S’il existe une cause curable ou si la patiente accepte ses irrégularités menstruelles.
La stimulation de l’ovulation
N’est adaptée que dans les situations d’infertilité associée et sur un
nombre réduit de cycles (citrate de clomifène).

Le traitement substitutif
Permet de créer un cycle endométrial artificiel mais nécessite une imprégnation œstrogénique
de l’endomètre (endogène ou exogène).
En pratique :
 s’assurer de l’imprégnation œstrogénique endogène :
– dydrogésterone (Duphaston)10mg : 1comprimé matin et soir pendant dix jours puis
arrêt,

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Planification familiale

– l’apparition de «règles» (hémorragie de privation) signe l’imprégnation


œstrogénique;
 il y a imprégnation œstrogénique :
– la patiente ne désire pas de contraception orale. Poursuivrela prescription :
Duphaston 10mg : 1 comprimé matin et soir du seizième au vingt-cinquième jour du cycle.
– La patiente désire une contraception orale. Prescrire suivant le contexte :
– soit une pilule œstroprogestative minidosée,
– soit une pilule macroprogestative sur une phase longue (signe d’insuffisance
lutéale : ménorragies fonctionnelles, mastodynies) (voir ci-dessus).
 Il n’y a pas d’imprégnation œstrogénique suffisante : prescrire une pilule
œstroprogestative minidosée.
 Dysmenorrhée fonctionnelle
– les progestatifs macrodosés (Lutéran 10 mg/j, Colprone 10 mg/j, Lutényl 1 cp/j,
Surgestone 500 mg/j). Ils inhibent l’ovulation s’ils sont prescrits vingt jours par cycle
(du cinquième au vingt-cinquième jour). Ils diminuent le volume et la durée des
règles. Ils ont un effet antidysménorrhéique à partir de dix jours de prise par cycle.
En pratique si l’effet contraceptif n’est pas recherché, on prescrira un progestatif du
quinzième au vingt-cinquième jour du cycle. Si la patiente est demande l’effet
contraceptif la prescription (hors AMM) sera alors de vingt jours par cycle.
B) Un œstroprogestatif pourra également être prescrit pour traiter
un syndrome prémenstruel.
Un traitement en continu par progestatifs ou par œstroprogestatif est possible, en limitant les
règles à deux ou trois épisodes par an.
– cas des règles douloureuses fonctionnelles : Progestérone naturelle en: 7 jours avant
les règles
– dysménorrhée : Progestatif de type 19-norstéroïde pour 3 à 6 mois, ou
norpregnane (J5-J25) pour une durée > 6 mois si troubles associés modérés
(NP5)
– Dystrophie ovarienne (douleurs ovulatoire) : Œstroprogestatif normodosé (NP3)

VII- STRATEGIE NATIONALE DE LUTTE


CONTRE LES IST/SIDA ET INFECTIONS
OPPORTUNISTES
Tout le monde (clients et personnel) doit être considéré comme potentiellement infectieux.
Pour éviter les infections, il faut respecter les mesures de prévention.
 La prévention des infections c’est : Se protéger et Protéger les clients
 c’est aussi détruire le germe et utiliser des barrières
Le lavage des mains est la procédure la plus pratique pour prévenir la contamination croisée.
Porter des gants avant de toucher quoi que ce soit de mouillé : la peau lésée, les muqueuses,
du sang ou d’autres liquides organiques (secrétions et excrétions). Utiliser des barrières
(lunettes protectrice, masque ou tablier) si l’on anticipe des éclaboussures ou des écoulements
de n’importe quel liquide organique (sécrétion ou excrétion). Utiliser des pratiques sûres : par

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Planification familiale

exemple, ne pas recouvrir ou plier les aiguilles, le traitement correct des instruments et
l’évacuation des déchets médicaux selon les pratiques recommandées.
Intérêt de comprendre le cycle : 3 raisons
 Empêcher la propagation de l’infection par le biais des interventions médicales et
chirurgicales
 Enseigner aux autres les conditions nécessaires pour qu’il y ait transmission, et surtout
 Comment interrompre le cycle
Qui est exposé au VIH et aux VHB-C ?
 Médecins, pharmaciens, infirmiers, sage-femmes, laborantins…
 Agents traitant les instruments et le matériel chirurgical
 Agents d’entretien des locaux et assurant l’élimination des déchets
Pratiques pour réduire le risque de transmission du VIH et des VHB-C
 Par les objets contaminés
 Traiter les instruments et autres objets
 Décontamination
 Nettoyage
 Stérilisation ou désinfection de haut niveau
 Éliminer les déchets selon les protocoles
 Entre client et personnel
 Lavage des mains
 Port des gants
ANTISEPTIQUES
C’est un produit chimique qui détruit ou inhibe la croissance des micro organismes sur un
tissu vivant (ex : alcool iodé, polyvidone iodée…). But est de détruire un maximum de micro-
organismes sans abîmer ou irriter la peau et les muqueuses sur lesquelles on les applique
Principes généraux d’utilisation des antiseptiques
 Utiliser uniquement sur la peau et les muqueuses et non sur les surfaces inertes
 Respecter les dates de péremption et les précautions d’emploi (chaleur, lumière)
 Ne jamais mélanger les antiseptiques soi-même
Stockage et distribution des antiseptiques
 Tous les antiseptiques peuvent être contaminés et donnés des infections
 Précautions à prendre pour éviter leur contamination
 Préparer de petits récipients fermés
 Nettoyer régulièrement les récipients
 Stocker les antiseptiques dans un endroit frais et sombre
 Étiqueter le récipient
 Ne pas toucher les bords du récipient avec le coton ou la compresse lors de
l’utilisation
Exemple d’antiseptiques sont : alcool à 70-90 °, iodophores, savon Citec .
DESINFECTANTS
C’est un produit chimique permettant d’éliminer la plupart des microorganismes sur les objets
inanimés. Les principaux désinfectants sont : alcool, solution chlorée, formaldéhyde,
glutaraldéhyde, eau oxygénée, iode et solutions iodophores.
PRÉVENTION DE L’INFECTION

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Planification familiale

 Détruire le germe
 Utiliser des barrières
Barrières de protection
 But : Rompre le cycle de l’infection
 Différents types :
 Physiques : gants, tablier, bavettes, bottes, lunettes, visière, lavage des mains,
stérilisation
 Chimiques : antiseptiques, désinfectants
Moyens de barrière : gants (chirurgicaux, d’examen, de ménage), lunettes, un masque et un
tablier.
Lavage des mains  ddiminue le nombre de micro-organismes causant des maladies, diminue
la morbidité et la mortalité des clients en diminuant le nombre de germes résidents, et de
germes transitoires.
 Se laver les mains avant et après avoir examiné un client (contact direct)
 Se laver les mains après avoir retiré les gants car ceux-ci peuvent avoir des trous
 Se laver les mains après toute exposition à du sang ou des liquides organiques
(sécrétions ou excrétions) même si l’on a porté des gants
TRAITEMENT DES INSTRUMENTS
Pour traiter les instruments souillés et autres articles :

Méthodes
acceptable
s
Stérilisation Désinfection de
haut niveau

autoclave chaleur sèche Par ébullition Chimique

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Planification familiale

Laisser refroidir
Utiliser immédiatement ou ranger

La décontamination Permet de nettoyer les objets souillés avec plus de


sécurité (tue les virus des VHB-C et du VIH
Le nettoyage Enlève mécaniquement la plupart
( 80 %) des micro-organismes
La stérilisation Détruit tous les micro-organismes (y compris les
endospores)
Le désinfection de haut niveau Détruit toutes les bactéries, les virus, les champignons et les
parasites
L’évacuation des déchets Consiste à jeter en s’entourant des précautions nécessaires,
les articles contaminés

Décontamination
 Principes
 Inactive les VHB-C et le VIH
 Rend les articles moins dangereux à manipuler
 Doit être faite avant le nettoyage
 Pratiques
 Placer les instruments et les gants réutilisables dans une solution chlorée à 0,5
% après utilisation
 Laisser tremper pendant 10 mn et rincer immédiatement
 Essuyer les surfaces (tables d’examen, tables d’opération, sol ) avec une
solution chlorée
 Instructions pour préparer des solutions chlorée diluées

 Parts totales d’eau =


NB : 1 degré chlorium = 0,3 %

La désinfection de haut niveau (DHN)


 Détruit tous les micro-organismes y compris les VHB-C et le VIH ; mais ne tue pas
efficacement toutes les endospores bactériennes
 C’est la seule alternative acceptable lorsque l’équipement de la stérilisation n’est pas
disponible
 DHN par ébullition

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Planification familiale

 Faire bouillir les instruments et autres articles pendant 20 mn dans une marmite avec un
couvercle
 Commencer à chronométrer lorsque l’eau entre en ébullition
 Ne rien ajouter à la marmite après avoir commencé le chronométrage
 Laisser sécher à l’air avant l’utilisation ou l’emmagasinage
 DHN à la vapeur
 Passer les instruments, gants et autres articles à la vapeur pendant 20 mn
 Être certain qu’il y a assez d’eau au fond de la marmite pour durer le cycle entier de DHN
à la vapeur
 Porter l’eau à ébullition à gros bouillons
 Commencer à chronométrer lorsque la vapeur commence à sortir d’en dessous le
couvercle
 Ne rien ajouter à la marmite après que le chronométrage ait commencé
 Laisser sécher à l’air et emmagasiner
La stérilisation
 Assurer la destruction de tous les micro-organismes y compris les endospores
bactériennes
 Deux types :
 Stérilisation à la chaleur : Chaleur sèche (poupinel) et Chaleur humide (autoclave )
 Stérilisation chimique ou à froid
 Stérilisation à la vapeur
 La vapeur saturée à haute pression constitue l’agent stérilisant
 Efficacité pour deux raisons :
 La vapeur transporte rapidement l’énergie thermale
 La vapeur détruit les couches protectrices extérieures des micro-organismes
 Stérilisation à la chaleur sèche
 Stérilisation par conduction thermale
 Tue les microorganismes par combustion lente (coagulation) des protéines dans les
micro-organismes
 Processus plus long que l’autoclave parce que absence d’humidité pour conduire la
chaleur
 Directives pour l’utilisation de l’autoclave
 Décontamination – nettoyage préalable
 Instruments articulés doivent être en position ouverte
 instruments pas trop serrés
 Bonne circulation et préparation de la vapeur
 Durée 20 mn pour les objets non emballés et 30 mn pour les objets emballés à 121 °
 Laisser refroidir 20 à 30 mn avant de l’ouvrir pour faire sortir la vapeur
 Laisser sécher les paquets d’instruments avant de les sortir de l’autoclave : 15 –30 mn
 Tenir un registre du stérilisateur : Début de la chaleur, T° et pression atteintes,
 Chauffage à diminué, Chaleur a été coupée
 Directives pour l’utilisation du poupinel
 170° C 60 mn
 160° C 120 mn

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Planification familiale

 150° C 150 mn
 140° C 180 mn
ENTRETIEN
 Diminuer le nombre de micro organismes auxquels peuvent être exposés les clients ou
le personnel
 Diminuer le nombre d’accidents en prévenant les chutes
 Offrir un cadre agréable
PRINCIPES
 Le nettoyage à la brosse est le meilleur moyen pour enlever la saleté et les micro
organismes
 Toujours porter des gants lorsqu’on nettoie
 Utiliser un chiffon ou une serpillière mouillée pour les murs les planchers et les halls
 Utiliser un matériel uniquement réservé aux secteurs à haut risque
 Changer les solutions de nettoyage lorsqu’elles n’ont plus l’air propres
 Nettoyer et sécher régulièrement les serpillières, brosses, chiffons et autres matériels
de nettoyage entre les utilisations
 Laver du haut vers le bas
 Suivre les instructions pour diluer les désinfectants
PREPARATION D’UNE SOLUTION DESINFECTANTE DE NETTOYAGE
 Une solution désinfectante de nettoyage contient un détergent (savon) et un
désinfectant (eau de javel, acide carbolique)
 L’eau de javel ne doit pas être mélangé avec des solutions de nettoyage contenant de
l’acide
Élimination des déchets
 Buts
 Prévenir tout risque d’infection pour le personnel et la communauté
 Créer un environnement esthétique
Elimination des déchets solides
 Porter des gants de ménage
 Jeter les déchets solides dans une poubelle lavable avec un couvercle
 Vider les poubelles régulièrement
 Enterrer les déchets non combustibles immédiatement
 Décontaminer et laver les gants
 L’incinérateur est la meilleure méthode pour tuer les micro-organismes
Elimination des aiguilles et autres tranchants
 Porter des gants de ménage
 Jeter les lames, bistouris et aiguilles dans une boite à tranchants
 Ne pas recapuchonner les aiguilles
 Si recapuchonner est indispensable, le faire avec une seule main
 Incinérer ou enterrer la boite à tranchants lorsqu’elle est au ¾ pleine
 Décontaminer et laver les gants
Elimination des liquides contaminés
 Porter des gants de ménage
 Verser lentement les liquides dans un évier muni de chasse d ’eau ou dans des latrines

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Planification familiale

 Rincer l’évier ou les toilettes abondamment


 Décontaminer et laver les gants
Poubelles
 Précautions utiles
 Utiliser des poubelles lavables pour les déchets contaminés
 Placer à un endroit pratique
 Ne pas les utiliser à d’autres tâches
 Laver et désinfecter au chlore
 Séparer les déchets combustibles des non combustibles
 Séparer les solides des liquides

VIII- FECONDITE ET INFECONDITE


I- DEFINITION 
La fertilité correspond à la capacité pour un couple de concevoir (débuter une grossesse). La
fertilité d’un couple dépend de la fécondité de l’un et de l’autre partenaire. On parle
d’infertilité lorsqu’au terme d’un an de rapports sexuels pénio-vaginaux réguliers (au moins
2 fois par semaine) et en absence de toute contraception, ne survient toujours pas de grossesse
(fécondation possible mais pas de grossesse, nécessité de thérapie ou de preuve de stérilité).
NB : La fertilité d’un couple dépend de la fécondité des deux membres du couple.
La stérilité correspond au sens strict du terme à un état définitif et irréversible pour un
couple d’avoir un enfant. Ce terme ne peut être employé qu’à la fin de toute vie reproductive
ou en cas d’échec de toute thérapeutique (notion de preuves). Le terme de stérilité ne peut être
employé que si la situation d’infertilité est définitive (ménopause, castration bilatérale, etc.). Il
est souvent confondu et utilisé avec le terme infertilité.
Lorsqu’un couple consulte pour la première fois pour le désir d’un enfant qui tarde à venir, il
s’agit la plupart du temps d’une infertilité et non d’une stérilité. Au terme d'un bilan de
stérilité, souvent, la cause est retrouvée et un traitement est alors proposé.
On parle d’infécondité primaire si aucune grossesse n’a jamais eu lieu au sein du couple et
d’une infécondité secondaire si une ou plusieurs grossesses évolutives ou non est/sont
intervenue/s (enfant vivant, fausse couche spontanée, interruption volontaire de grossesse,
grossesse extra-utérine).
Autres vocabulaires :
 fécondabilité : Probabilité de concevoir à chaque cycle menstruel.
 fécondité : État d'un individu qui a déjà conçu un enfant.
 fertilité d’un individu : État d'un individu apte à concevoir un enfant.
 infécondité : État, volontaire ou involontaire, d'un individu qui ne peut concevoir
d'enfant (pas de fécondation).
Un couple sur sept (16%) consultera au cours de sa vie reproductive pour des
difficultés à concevoir. Dans 35 % des cas l’infertilité est d’origine féminine, dans 25 % des
cas d’origine masculine, dans 35 % des cas d’origine mixte. Dans les 8 % restants, le  bilan
d’infertilité du couple est normal. On parle alors d’une stérilité inexpliquée ou stérilité
idiopathique.

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Planification familiale

II- Causes de sterilite feminine


1- Les anovulations (absence d’ovulation) ou dysovulations (trouble de l’ovulation)
Il s’agit d’une cause fréquente d’infertilité d’origine féminine (32%). Ce diagnostic est
évoqué devant l’existence d’une aménorrhée (absence de règles) ou de spanioménorrhée
(irrégularités menstruelles).
 Syndrome des ovaires polykystiques
 Hyperprolactinémie (4%)
 Causes hypophysaires (causes tumorales ou malformation)
 Causes hypothalamiques (causes congénitales, tumorales ou malformation)
 Insuffisance ovarienne primitive
o Anomalies chromosomiques (syndrome de Turner 45X0, mosaïques, etc.)
o Ménopause précoce
 Causes suprahypothalamiques (cause psychogène ou nutritionnelle, anorexie mentale)
 Tumeurs ovariennes
 Pseudohermaphrodisme masculin
 Endocrinopathies périphériques extra gonadiques (glande thyroïde, glandes
surrénales).

2 - Stérilité d’origine tubopéritonéale


Il s’agit d’une cause fréquente d’infertilité féminine (26%). Ce diagnostic est évoqué devant
l’existence d’antécédents d’infection sexuellement transmissible ou de chirurgie pelvienne.
 Obstruction tubaire ou « trompes bouchées » (séquelles de maladies sexuellement
transmissibles à chlamydiae ou gonocoques, salpingite, pelvipéritonite) ; infections du
post-partum (après un accouchement) ou du post-abortum (après un avortement) ;
après manoeuvre intra-utérines (stérilet, curetage, etc.) ; appendicite avec péritonite ;
tuberculose uro-génitale
 Adhérences pelviennes (post infectieuses ; post-opératoires ; endométriose)
 Malformation congénitale des trompes (après exposition in utero au Distilbène DES).

3- Endométriose (4%)

4- Stérilité d’origine utérine (4%)


 Malformations congénitales de l’utérus (utérus cloisonné, utérus bicorne, exposition in
utero au Distilbène DES)
 Infection (endométrite)
 Fibromes utérins, polypes utérins
 Synéchie utérine (après manoeuvre intra-utérines ou post-opératoire (stérilet, curetage,
ablation de fibrome)).

5- Stérilité d’origine cervicale (4%)


 Causes iatrogènes (conisation, laser, curetage, etc...)
 Malformations congénitales du col utérin
 Fibromes ou polypes
 Infection (cervicite)

Cours dispensé par Boulmo Jonathan Page 78


Planification familiale

 Causes immunologiques (anticorps anti spermatozoïdes)


 Hyperacidité de la glaire cervicale (la glaire cervicale devient imperméable au passage
des spermatozoïdes).

6- Stérilité d’origine vulvo-vaginale


 Malformations congénitales du vagin ou de la vulve
 Vaginisme (contraction des muscles de la vulve).

III- CAUSES DE STERILITE MASCULINE


1- Hypogonadismes hypogonadotropes
 
Il s’agit d’une insuffisance de fonctionnement des testicules, due à un trouble de leur contrôle
hormonal.
 Déficits congénitaux de la sécrétion de l’hormone LHRH (GnRH) qui est
normalement fabriquée par l'hypothalamus
 Facteurs psychiques et nutritionnels
 Syndromes polymalformatifs
 Maladies générales chroniques
 Tumeurs, infections ou traumatismes du système nerveux central
 Causes iatrogènes (chirurgicales, pharmacologiques, chimiothérapie, radiothérapie).

2- Insuffisance testiculaire primaire hyper ou normogonadotrope


Il s’agit d’une anomalie de la production des spermatozoïdes au niveau des testicules.
 Anomalies chromosomiques (syndrome de Klinefelter 47XXY, mosaïques,
translocations, inversions, microdélétions (suppression) du chromosome Y etc.)
 Tumeurs testiculaires (tumeurs bénignes et cancers)
 Cryptorchidie (anomalie de position du testicule qui n'est pas au fond de la bourse)
 Orchite (infection du testicule par des virus, celui des oreillons par exemple)
 Torsion du cordon spermatique entraînant une nécrose ischémique testiculaire (trouble
de la vascularisation du testicule)
 Varicocèle (dilatation de veines autour du testicule)
 Traumatismes testiculaires ;
 Infection généralisée virale ou bactérienne, états fébriles
 Antécédent de chirurgie (hernie inguinale, torsion du cordon spermatique)
 Antécédent de radiothérapie ou de chimiothérapie
 Exposition professionnelles et environnementales à des toxiques : insecticides, métaux
lourds, herbicides (agents anti spermatogéniques)
 Exposition professionnelle à la chaleur (sidérurgiste, métallurgiste, boulanger)
 Exposition professionnelle aux radiations ionisantes
 Alcool, drogues, tabac
 Syndromes polymalformatifs.

3- Causes obstructives par anomalies du transport des spermatozoïdes : obstruction ou


absence des voies spermatiques

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Planification familiale

Les canaux qui acheminent les spermatozoïdes des testicules vers l'urètre peuvent être
obstrués (bouchés) ou absents.
 Malformations congénitales de la voie séminale : absence des canaux déférents
associée à des anomalies rénales
 Anomalies génétiques avec agénésie des canaux déférents (gène de la mucoviscidose
CFTR)
 Séquelles d'infections génitales ou urinaires
 Tumeurs des voies excrétrices (tumeurs de l’épididyme)
 Antécédent de chirurgie (post vasectomie) ou de radiothérapie pelvienne
 Tumeurs.

4- Pathologie prostato-vésiculaire
 Infections de la prostate et des vésicules séminales (épididymite, déférentite,
vésiculite, prostatite, urétrite)
 Malformations congénitales
 Tumeurs de la prostate (bénigne ou maligne).

5- Causes immunologiques (2%)


 Production d’anticorps anti spermatozoïdes (auto-immunisation).

6- Anomalies de la structure ou de la mobilité des spermatozoïdes


 Anomalies spécifiques de la tête spermatique (globozoospermie, microcéphalie)
 Anomalies structurales du flagelle (syndrome des cils immobiles).

7- Troubles du comportement sexuel


 Troubles de l’érection (impuissance)
 Anéjaculations : éjaculation rétrograde (absence d’éjaculat, existence d’un orgasme,
présence de spermatozoïdes dans les urines); orgasme sans éjaculation (éjaculation
sèche: absence d’éjaculat, absence de spermatozoïdes dans les urines); anéjaculation
sans orgasme (absence d’éjaculat, absence de spermatozoïdes dans les urines)
 Ejaculation prématurée ante portas (éjaculation avant pénétration).

8- Causes idiopathiques

Une cause à l'infertilité masculine est retrouvée dans 50 à 60 % des cas à la suite de tous les
examens pratiqués. Lorsqu'aucune cause n'est retrouvée on parle d'infertilité masculine
« idiopathique ». Dans ces cas, les causes de l'anomalie spermatique restent inconnues.

IV- PRISE EN CHARGE D’UN COUPLE


INFERTILE
Ce qu’il faut savoir :
- Homme : 50% Femme : 50%

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Planification familiale

- Pour résoudre le problème, il faut poser le diagnostic : notre démarche est donc une
démarche diagnostique
- Toujours amener l’époux à consulter et faire son bilan car il s’agit d’un problème de
couple.
Première consultation :
- Identification
- Anamnèse
- Examen physique
- Premier bilan
- NFS
- VDRL/TPHA
- Chlamydia
- Mycoplasme
-PCV
- bilan hormonal (fonction des l’anamnèse et de l’examen physique) : FSH/LH,
Prolactinemie, E2,
- Echographie pelvienne (chez la femme).

Deuxième consultation :

- Analyse des résultats du bilan et prescription si indiquée


- Investigations :
- HSG
- Spermogramme

Troisième consultation
- Analyse des résultats :
- Si les résultats sont normaux : faire stimulation ovarienne de niveau I sur 3
cycles. Si échec de la stimulation de niveau I, laisser reposer les ovaires
pendant un mois puis faire stimulation de niveau II avec monitorage ovarien
par échographies sériées.

BILAN D’INFERTILITE
Bilan d'infertilité chez la femme:

- La courbe de température

- Le test de Hühner

- Le test de pénétration croisée in vitro

- L'échographie pelvienne

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Planification familiale

- L'hystérosalpingographie (HSG)

- Le bilan hormonal

- L'hystéroscopie

- La coelioscopie

- Evaluation de la réserve ovarienne

LES TROUBLES DE LA FERTILITE :

- Quelques définitions

- Quelques chiffres

- Facteurs généraux influençant la fertilité du couple

- Les principales causes d'infertilité chez l'homme

- Les principales causes d'infertilité chez la femme

- Le bilan d'infertilité chez l'homme

I- COURBE MENOTHERMIQUE

Consiste à déterminer une courbe de variation de température corporelle tout au long du cycle
ovarien (du jour 1 du cycle, juqu'au jour 1 du cycle suivant).

La femme devra prendre sa température tous les matins, au réveil et la noter


consciencieusement, pour transmettre ensuite les informations au gynécologue. Généralement,
les valeurs peuvent être inscrites directement sur un graphique qu'on vous aura fourni, et sur
lequel vous ajouterez tous les éléments survenus au cours du cycle ( saignements, maladies...).

Ces variations thermiques observées au cours du cycle, résultent des modifications du taux de
progestérone tout au long de celui-ci:

- en phase folliculaire (première partie du cycle), la progestérone est basse, et la température


également

- en phase ovulatoire: juste après l'ovulation, la progestérone augmente brusquement, et la


courbe entame son ascension

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- en phase lutéale, la progestérone et la température sont élevées. En fin de


phase, juste avant les menstruations, la progestérone baisse et la température
commence à diminuer pour atteindre des valeurs de début de cycle.

Cette courbe doit être réalisée sur au moins 2 cycles consécutifs (généralement 2 à 3 cycles)
pour pouvoir être interprétable.

Cet examen non invasif, simple, mais sommes toutes assez contraignant, faut l'avouer...
permet de fournir pas mal d'informations intéressantes sur le cycle ovarien:

- la durée et la régularité du cycle

- la présence ou non d'ovulation. Celle-ci ne peut être détectée qu'à posteriori, car l'ovulation
se produit au point de température le plus bas (nadir), généralement la veille de la montée
thermique.

- la durée respective des phases folliculaires et lutéales

De plus, cette courbe permet:

- de fixer des dates d'examens devant être réalisés à des moments précis du cycle ovarien

- de diagnostiquer une grossesse lorsque la température reste élevée au-delà du 15e jour qui
suit l'ovulation (en dehors de toute maladie).

Toute anomalie de cette courbe impose un bilan hormonal afin de mettre en évidence
certaines insuffisances.

Cet examen est inutile en cas d'aménorrhée.

 Quelques conseils pour établir sa courbe de température?

- Préparez le soir sur votre table de nuit : thermomètre, papier et crayon. Il est important de
prendre sa température avant de poser le moindre orteil au sol, dès le réveil : on évite de
s’étirer dans le lit, on ne cherche pas à faire un bisou à chéri qui dort à côté.

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- S’il faut un minimum d’heures de sommeil, l’heure de réveil n’est pas importante. Pas
besoin de mettre le réveil à 6h!

- Il faut avoir un cycle de sommeil « régulier » : prendre sa température quand on travaille en


horaires irréguliers (de jour et de nuit) est inutile.

- Choisissez le mode de prise une fois pour toutes ; peu importe que le thermomètre soit
utilisé à la façon anglaise (dans la bouche), sous le bras, ou ailleurs! Mais tenez-vous à votre
choix pour toute la courbe.

- Dès que votre prise est réalisée, notez la valeur ! Ne faites pas confiance à votre mémoire ;
les chiffres après la virgule sont importants!

- Si votre médecin vous a donné un graphique à remplir, utilisez-le. Notez les jours du cycle et
aussi les dates (c’est plus facile de s’y retrouver avec des dates quand on émerge le matin). Si
vous n’avez pas de graphique, vous pouvez reporter vos températures sur une feuille à petits
carreaux : 1 ligne représente 1/10 de degré, une colonne un jour. Il existe aussi de nombreux
sites qui vous permettent de faire votre courbe en ligne (çà ne vous dispense pas de noter la
valeur du jour sur un papier… croyez-en mon expérience!).

- Notez sur votre graphique les événements marquants de votre cycle : menstruations, mais
aussi spotting, douleurs mammaires, prises de médicaments, tests d’ovulation (et leur
résultat), etc.

- Ne vous focalisez pas sur la barre des 37°C. Une courbe « normale » a deux plateaux : cela
ne signifie pas que votre température doit nécessairement passer au-dessus des 37°C.

- N’oubliez pas qu’une courbe ne s’interprète qu’une fois le cycle terminé. Evitez de vous
prendre la tête à cause d’un 36.8 alors que la veille, vous aviez 36.9…

- Ne vous torturez pas plus que nécessaire : faites ces courbes le temps demandé par votre
médecin, ou pendant 3 mois si vous avez des doutes quant à la fertilité de votre couple. Trois
mois constituent une quantité suffisante de données pour commencer.

 II-TEST POST-COÏTAL DE HÜHNER

Le test post-coïtal de Hühner a pour objectif d'analyser la présence de sprematozoïdes dans la


glaire cervicale de la femme après un rapport sexuel, d'en apprécier la mobilité et la survie.

Il permet également d'étudier la quantité et la qualité de la glaire, ainsi que la présence


d'anticorps anti-spermatozoïdes d'origine féminine ou masculine.

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Ce test se fait à un moment bien précis du cycle, généralement en période pré-ovulatoire


immédiate (en fonction des courbes de température des cycles précédents, le gynécologue
détermine la date approximative de l'ovulation, et le test sera programmé 48h avant cette
date), puisque c'est à ce moment que la glaire est la plus perméable aux spermatozoïdes.

Pour obtenir un résultat optimal, ce test devrait être réalisé après 2 ou 3 jours d'abstinence.

La glaire devra être prélevée à l'endroit où elle sera analysée (soit au laboratoire d'analyse,
soit chez le gynécologue s'il dispose du matériel nécessaire à l'examen), 6 à 12 heures parès
un rapport.

Le délai est donné avec précision par le laboratoire.

Ceci impose souvent un rapport programmé....

Ce prélèvement n'est pas douloureux et se déroule comme un examen gynécologique banal


avec mise en place d'un spéculum.

2 types d'analyses sont réalisées sur le prélèvement:

- Analyse de la qualité et de la quantité de la glaire cervicale. Un score de Insler est établi.


(en savoir plus: Le score de Insler).

Si celui-ci est insuffisant, une supplémentation en oestrogènes ou l'administration d'un


inducteur de l'ovulation peuvent améliorer la qualité de cette glaire.

- Analyse de la quantité et de la mobilité des spermatozoïdes. Normalement, on doit


observer 5 à 10 spermatozoïdes mobiles par champs.

Un mauvais résultat doit imposer la réalisation d'un spermogramme et la recherche d'anticorps


anti-spermatozoïdes (qui peuvent tuer ces derniers, alors que les spermatozoïdes et la glaire
sont normaux).

En cas de mauvais résultat du test, on propose un nouveau test après administration d'un
inducteur de l'ovulation à la femme.

III- TEST DE PENETRATION CROISSEE

Ce test est à réaliser en cas de test de Hünher faible ou négatif. Il permet de voir qui de la
glaire ou des spermatozoïdes ou des 2 est en cause dans le mauvais résultat du test de Hünher.

D’une part, la glaire est prélevée en période préovulatoire mais sans câlins auparavant (ouf !).
d’autre part, le sperme du conjoint est recueilli.

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La glaire est ensuite mise en contact avec un sperme témoin (de « bonne qualité »). Une glaire
témoin est mise en présence avec le sperme du conjoint. On complète l’examen par un test
« glaire et sperme du couple » et « glaire et sperme témoins ». Après incubation de ces
« mélanges », on observe au microscope.

Le test est considéré comme positif, si au grossissement 10, on observe par champ au
minimum 50 spermatozoïdes ayant une bonne intensité de pénétration dans la glaire ; la
progression doit s’être faite au-moins sur les 2/3 de la hauteur de la glaire et au moins 50%
des spermatozoïdes doit présenter une survie correcte 3 à 4 heures après. 

Voici les différents cas de figure qu’on peut rencontrer :

- les 2 spermes ont pu envahir les 2 glaires : il n’y a pas d’incompatibilité entre le sperme de
Monsieur et la glaire de Madame. I faut rechercher une autre cause au test de Hünher négatif.
- les spermes envahissent uniquement la glaire témoin ; la cause du test de Hünher négatif se
situe probablement au niveau de la glaire (production d’anticorps anti-spermatozoïdes peut-
être?). - seul le sperme témoin envahit les glaires ; le souci se situe au niveau du sperme du
conjoint (mobilité, anticorps, etc.)

IV- ECHOGRAPHIE PELVIENNE

L'échographie des voies génitales de la femme occupe une place essentielle dans un bilan
dinfertilité.

Elle est réalisée par voie vaginale, en raison de la meilleure précision de cette voie d'abord.

Elle peut être faite:

- juste après les règles: l'endomètre étant fin à cette période, ceci permet une bonne
visualisation de toute anomalie de la cavité utérine (polypes).

A ce moment du cycle, on peut également, par échographie, déterminer la réserve ovarienne


de la femme (quantité de follicules disponibles dans les ovaires au début du cycle).
Normalement, on doit visualiser 5 à 10 petits follicules. S'il y en a plus, il faut suspecter un
syndrôme des ovaires micro-pylkystiques et un risque accru d'hyperstimulation en FIV. S'il y
en a moins, il faudra faire un dosage de la FSH pour exclure un syndrôme ménopausique.

- en périodes pré-ovulatoire: permet d'évaluer la qualité de l'endomètre (son épaisseur et sa


vasculaisation). Un endomètre de plus de 7mm étant propice à une implantation.

On peut également visualiser par cet examen:

- des fibromes ou myomes intra-utérins

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- des malformations de l'utérus

- des kystes des ovaires

Mais cet examen très précieux, ne permet pas de déceler toutes les anomalies du tractus
génital féminin.

Il ne permettra pas, par exemple, de visualiser des synéchies ou cloisons au sein de la cavité
utérine (qui ne pourront être visualisées que par hystéroscopie).

Il ne permet pas non plus de visualiser les trompes, sauf si elles sont dilatées (hydrosalpinx).
L'estimation de la perméabilité des trompes se faisant par le biais de l'hystérosalpingographie,
ou par coelioscopie avec injection de bleu de méthylène.

V- HYSTEROSALPINGOGRAPHIE (HSG)

L'hystérosalpingographie est le seul examen non invasif (l'examen invasif étant la


coelioscopie) qui permette d'évaluer la perméabilité des trompes.

Il permet également d'avoir une vue de la cavité utérine.

Cet examen doit obligatoirement être réalisé en début de cycle (généralement à la fin des
règles), pour éviter l'irradiation en cas de grossesse débutante.

En France, le produit de contraste est à aller acheter soi-même à la pharmacie, muni de


l’ordonnance de son gynécolgue.

Il se fait dans une salle de radiologie. On vous couche sur une table, le gynécologue place un
spéculum et un petit cathéter au travers du col (c'est parfois un peu douloureux, mais très
fugace). Ensuite, il va injecter un produit de contraste (produit radio-opaque que l'on détecte à
la radio) et le radiologue va faire plusieurs clichés consécutifs pour voir l'évolution du produit
(d'abord dans l'utérus, ensuite dans les trompes, et enfin pour voir si le produit arrive bien
dans la cavité pelvienne).

L'njection du produit de contraste peut parfois provoquer une contraction de l'utérus qui peut
être assez douloureuse.

Votre gynécologue ne manquera pas de vous prescrire un médicament qui diminue ce spasme
(spasmolytique): Buscopan® (en Belgique), Spasfon® (en France).

Cet examen permet de montrer:

- Des anomalies de la cavité utérine (utérus bicorne, utérus en T, synéchies, utérus cloisonné,
polypes)

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- Des obstructions des trompes et l'endroit de celles-ci (près de l'utérus ou au niveau des
pavillons).

Sur ce schéma, nous voyons que le produit ne diffuse pas dans la trompe droite, car elle est
bouchée.

Et voici une image d'hystérosalpingographie normale, le produit diffusant au sein des 2


trompes et atteignant la cavité pelvienne.

Lorsque l'HSG montre une obstruction de la trompe à proximité de l'utérus, il est possible
d'utiliser un cathéter plus long et courbé que l'on positionne à l'entrée de la trompe. On injecte
alors du produit sous pression. Ce geste permet de récupérer une perméabilité de la trompe
dans 70% des cas, immédiatement, au cours de l'hystérosalpingographie.

VI- BILAN HORMONAL

Un bilan hormonal complet permet d'évaluer la qualité de chaque phase du cycle ovarien.

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Il imposera la réalisation de plusieurs prises de sang.

Ces dosages sont d'autant plus utiles qu'il existe des cycles irréguliers, voire absents, ou que la
courbe de température a un aspect "anormal".

La plupart des ces dosages hormonaux se feront entre le 2e et le 4e jour du cycle, en dehors de
tout traitement.

Remarque: tous les laboratoires n'ont pas les mêmes valeurs seuils du fait des différentes
techniques de dosage pouvant etre utilisées. Les valeurs de référence citées ci-dessous ne
représentent donc que des valeurs indicatives.

L'Hormonne Folliculo-Stimulante (FSH):

Valeurs de référence:

- phase folliculaire: 2,5 à 12,5 UI/L (ou mUI/ml)

- phase ovulatoire: 5 à 21 UI/L (ou mUI/ml)

- phase lutéale: 1,5 à 7 UI/L (ou mUI/L)

- ménopause: 20 à 130 UI/L (ou mUI/ml)

Augmentation de la FSH: toute augmentation anormale de la valeur de la FSH en première


phase de cycle traduit généralement une insuffisance ovarienne débutante.

On observe, généralement, en association, une augmentation du taux des oestrogènes et une


diminution de la réserve ovarienne à l'échographie (moins de 5 follicules dans l'ovaire en
début de cycle).

Pour confirmer ce diagnostic, il faudra faire un dosage de l'inhibine B et de l'Hormone Anti-


Müllerienne, qui sont toutes 2 diminuées en cas de syndrôme de ménopause précoce.

Attention, toutefois, car il existe des variations d'un cycle à l'autre! Toute valeur anormale
devra donc être recontrôlée au cours d'un autre cycle avant de s'alarmer!

Une FSH élevée est plus péjorative chez les femmes de plus de 38 ans que chez les femmes
jeunes.

Diminution de la FSH: traduit généralement une atteinte de l'hypophyse.

Les oestrogènes (l'oestradiol):

Valeurs de référence:

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- phase folliculaire: 20 à 160 pg/ml

- phase ovulatoire: 90 à 500 pg/ml

- phase lutéale: 50 à 210 pg/ml

- ménopause: 0 à 50 pg/ml

L'œstradiol témoigne de la qualité de la sécrétion des ovaires.

Un taux supérieur à 80 pg/ml au 3e jour du cycle est généralement le témoin d'une diminution
de la réserve ovarienne (en dehors de tout traitement stimulant).

Comme pour la FSH, il faudra contrôler ce dosage au cours d'un cycle ultérieur et évaluer sa
véracité par le dosage de la FSH, de l'inhibine B, de l'Hormone Anti-Müllerienne, ainsi que la
réalisation d'une échograhie des ovaires (moins de 5 follicules dans l'ovaire en début de
cycle).

La LH (hormone lutéinisante):

Valeurs de référence:

- phase folliculaire: 2,5 à 12,5 UI/L (ou mUI/ml)

- phase ovulatoire: 15 à 95 UI/L (ou mUI/ml)

- phase lutéale: 1 à 11 UI/L (ou mUI/ml)

- ménopause: 1,5 à 8,5 UI/L (ou mUI/ml)

Une augmentation de la LH en début de cycle fait penser à la présence d'un syndrôme des
ovaires micro-polykystiques (OMPK).

Cette augmentation s'accompagne généralement d'une augmentation de la testostérone.

La prolactine:

Valeur de référence:

inférieur à 20 µg/L chez la femme. 

Le dosage de la prolactine permet d'exclure une éventuelle hyperprolactinémie.

On parle généralement d'hyperprolactinémie, chez la femme, lorsque le taux est > 30 µg / L.

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L'AMH ou Hormone Anti-Müllerienne:

Le dosage de l'Hormone Anti-Müllerienne, sécrétée par les petits follicules de 2 à 5 mm de


diamètre, est un bon reflet de la réserve ovarienne.

Toute diminution de la valeur de référence est le signe d'un épuisement de cette réserve.

La progestérone:

Valeurs de référence:

- phase folliculaire: 0,2 à 1,5 ng/ml

- phase ovulatoire: 0,8 à 3 ng/ml

- phase lutéale: 2 à 30 ng/ml

C'est le seul dosage à être réalisé en 2e phase de cycle (phase lutéale).

Il est le témoin de la fonction du corps jaune. Toute diminution en 2e phase de cycle traduit
une insuffisance lutéale qui pourra être comblée par une supplémentation en progestérone en
2e phase de cycle.

VII- HYSTEROSCOPIE

L'hystérocopie est un examen réalisé par voie vaginale, qui consiste à aller explorer l'intérieur
de la cavité utérine à l'aide d'une sonde munie d'une caméra, que l'on passe au travers du col
de l'utérus (l'hystéroscope).

Cet examen se fait généralement dans la période du cycle où le col est le plus largement
ouvert (un peu avant l'ovulation).

Contrairement à l'hystérosalpingographie, cet examen ne permet pas d'évaluer la perméabilité


des trompes, mais permet un diagnostic plus précis des anomalies de la cavité utérine.

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On peut également, par cette voie, effectuer quelques gestes chirurgicaux, comme enlever des
polypes, des cloisons et des synéchies. On parle alors d'hystéroscopie opératoire qui nécessite
une anesthésie (anesthésie générale ou rachianesthésie).

C'est pour permettre d'effectuer ces actes chirurgicaux, en cas de découverte d'anomalies, que
cet examen est généralement réalisé lors d'une coelioscopie de diagnostic d'infertilité, si celle-
ci est envisagée chez la femme.

Si aucune coelioscopie n'est programmée, cet examen sera alors réalisé sans anesthésie, et si
des anomalies nécessitant une intervention de type chirurgical sont découvertes, une
hystéroscopie opératoire sera alors programmée ultérieurement, sous anesthésie.

Vues hystéroscopiques:

- Vue hystéroscopique du canal cervical

- Vue de la cavité utérine avec le départ des trompes

VIII- COELIOSCOPIe

La coelioscopie ou laparoscopie diagnostique est un examen qui consiste à regarder l'intérieur


de la cavité abdominale à l'aide d'une caméra (laparoscope).

Cet examen se fait sous anesthésie générale, au bloc opératoire, par un opérateur expérimenté.

Il est réalisé en première partie de cycle chez les femmes présentant une
hystérosalpingographie anormale (trompes bouchées) ou chez celles pour lesquelles on
suspecte la présence éventuelle d'une endométriose (rarement visible à l'échographie).

Il permet:

- d'évaluer la perméabilité des trompes (on injecte dans la cavité utérine du bleu de méthylène
et on regarde si ce bleu atteint la cavité abdominale en sortant au niveau du pavillon des
trompes) et, si nécessaire, de les déboucher (par la pression du produit injecté ou par
chirurgie).

- de visualiser et de traiter (par brûlure) les éventuelles lésions d'endométriose.

Les suites opératoires sont généralement peu douloureuses (la douleur est facilement maîtrisée
par des anti-douleur classiques: paracétamol et anti-inflammatoires). Néanmons, comme la
sensibilité à la douleur est très variable d'une personne à l'autre, on ne peut présager de
l'intensité de celle-ci chez chacune. Mais dans l'ensemble, la plupart des femmes n'en gardent
pas un souvenir très douloureux.

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L'hospitalisation est de courte durée, généralement 1 nuit d'hopital après l'intervention. Dans
certains pays, cette intervention se fait en chirugie de jour (hospitlisation d'une journée).

On fera généralement dans le même temps, une hystéroscopie, ce qui permet d'éviter plusieurs
anesthésies successives.

IX- EVALUATION DE LA RESERVE OVARIENNE

La FSH, l'oestradiol, l'inhibine B (INHB) et l’hormone anti-müllerienne (AMH) sont des


marqueurs de la fonction ovarienne.
La probabilité de concevoir est directement liée au capital en follicules de l’ovaire que l’on
appelle "réserve ovarienne". Une diminution de ce capital folliculaire et ovocytaire
s’accompagne d’un taux de grossesses diminué et de fausses couches augmenté.
La baisse de la réserve ovarienne est la principale responsable de la diminution de la fertilité
avec l’âge.
En présence d’un trouble de l’ovulation, ou dès lors que l’on désire stimuler l’ovulation par
des médicaments, il est important d’évaluer la réserve ovarienne par le dosage de marqueurs
témoins de son fonctionnement, de façon à diagnostiquer une éventuelle raréfaction précoce
en follicules et à prévoir les chances d’une bonne réponse ovulatoire, sous inducteurs.

Rappel physiologique :

La FSH sécrétée par l’hypophyse (associée à la LH) stimule le développement du follicule, la


production d’œstradiol par celui ci pendant la phase folliculaire d’un cycle menstruel. Elle
agit en synergie avec la LH pour provoquer l’ovulation.
La concentration en œstradiol augmente lentement et régulièrement en début de phase
folliculaire (recrutement ), puis beaucoup plus rapidement lorsque le follicule dominant est
sélectionné (deuxième partie de la phase folliculaire).

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L’élévation de l’oestradiol (E2) provoque parallèlement une chute de la FSH, par


rétrocontrôle négatif, comme le fait d’ailleurs l’INHB dont la production est également sous
l’influence de la FSH.
L’hormone anti-müllerienne (AMH) inhiberait la croissance des petits follicules et
participerait ainsi au développement du follicule dominant. La sécrétion ovarienne d’AMH
augmente progressivement à la puberté, tout en restant à des taux très faibles, elle diminue
avec l’âge pour devenir indétectable à la ménopause.

L’appauvrissement en follicules (diminution de la réserve ovarienne) va diminuer le taux


d’INHB circulante, responsable d’une élévation de la FSH, elle-même responsable d’une
élévation de l’ oestradiolémie.

Les normes:

On admet comme témoin d’une bonne réserve ovarienne les valeurs suivantes (2 (mieux) ou
3ème jour du cycle) :
- FSH < 9.45 UI /L 

- oestradiol < 40 ng /mL 

- INHB > 45 pg /mL 

- AMH > 1.2 µg/l.

Discussion:

En fait compte tenu des limites des techniques de dosage (coefficient de variation +/- 15%
pour l’oestradiol et INHB), compte tenu des résultats contradictoires publiés par différents
auteurs concernant la valeur prédictive des différents marqueurs, on peut considérer que:
l’élévation de la FSH est le facteur le plus péjoratif. 14 UI /L serait le seuil au delà duquel la
grossesse devient difficile. Sur plusieurs cycles, une seule valeur de FSH élevée serait de
mauvais pronostic.
Le taux d’AMH diminuerait bien avant que la FSH n’augmente et que l’inhibine B ne baisse,
ce qui pour certains auteurs en feraient un marqueur précoce de l’épuisement ovarien.
Par contre avec une FSH normale et une INHB limite ou basse le taux de grossesse passe de
34.5 % à 32.8 % ce qui n’est pas significatif, et ne permet surtout pas de conclure à une
stérilité par insuffisance ovarienne.

La triple analyse de l’âge, de la FSH, et de l’oestradiol permet de se faire une idée claire de la
qualité de la réponse ovarienne à laquelle on peut s’attendre (même si une INHB est inférieure
à 45, et une AMH voisine de 0.2 µg/L vérifiée et à J2-J3 peuvent être le signe d’une
probabilité de vieillissement ovarien, justifiant une prise en charge rapide ).

L’âge reste le meilleur facteur prédictif de la grossesse.

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néanmoins la FSH , la INHB et la AMH sont les meilleurs marqueurs de succès d’une
stimulation (plus de follicules sélectionnés, plus d’ovocytes recueillis, par contre elles ne
renseignent pas sur la qualité embryonnaire).

En résumé: critères de l'insuffisance ovarienne :

TOUS LES EXAMENS ETANT REALISES A J2-J3


- Clinique: âge supérieur à 38 ans, signes de pré-ménopause (courts avec phase folliculaire
raccourcie)
- Echographie ovarienne: volume ovarien moyen < 3 cm3 ; moins de 5 follicules de 2-5mm
pour les deux ovaires
- FSH > 10 UI /L
- oestradiol > 80 pg /mL (NB: une augmentation d’oestradiol peut faire baisser
artificiellement la FSH)
- LH < 3 UI /L
- INHB < 45 pg/mL
- AMH < 1.2 µg/L

On distingue alors les cas favorables, les cas préoccupants conduisant à adapter la posologie
en cas de stimulation et à ne pas trop attendre avant d’envisager la FIV diagnostique, les cas
défavorables conduisant à proposer d'emblée une FIV diagnostique et à adapter les
propositions thérapeutiques en cas d'échec (renouvellement de la FIV, don d'ovocytes,
adoption).

X- FACTEURS GENERAUX POUVANT


INFLUENCER LA FERTILITE DU COUPLE
En dehors de toute affection pathologique, plusieurs facteurs peuvent influencer négativement
la fertilité féminine et masculine et être responsables d'une hypofertilité de degré variable.

L'âge des futurs parents :

Chez la femme:

La période de fertilité de la femme s'étend de la ménarche (apparition des premières règles)


jusqu'à la ménopause (disparition définitive des menstruations).
Mais, la fécondabilité n'est pas égale tout au long de cette période.
En effet, avant l'âge de 20 ans, les cycles sont souvent irréguliers et la fertilité en est
amoindrie.

Celle-ci est généralement la plus élevée entre 20 et 25 ans, pour commencer, ensuite, à
diminuer lentement entre 25 et 35 ans, et beaucoup plus rapidement au-delà de 35 ans.

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Plusieurs phénomènes ont pu être évoqués quant à l'origine de cette baisse de fertilité liée à
l'âge maternel.
- Le principal en est une diminution de la réserve du capital folliculaire. En effet, toute femme
naît avec un quota définitif de follicules. Celui-ci va être entamé dès la ménarche, diminuer
progressivement à chaque nouveau cycle jusqu'à être complètement épuisé au moment de la
ménopause. (voir: l'ovogénèse)
- Une réduction de la synthèse des hormones sexuelles interviendrait également dans ce
phénomène.
- De plus, on observe une diminution de la qualité de l'endomètre utérin dans lequel doit se
nider le petit embryon. Elle résulte d'une insuffisance de sécrétion de progestérone en phase
lutéale (deuxième phase du cycle ovarien).
- Enfin, avec l'âge, on observe une fréquence accrue de fibromes et d'endométriose.

Au-delà de 35 ans, on observe un allongement considérable du délai de conception, un risque


accru de fausses couches et de grossesses extra-utérines. (voir: les fausses couches)

Chez l'homme

Chez l'homme, l'âge intervient de façon moins importante que chez la femme, l'altération des
spermatozoïdes ne commençant à s'observer qu'à partir de 45 ans, avec un risque accru
d'anomalies chromosomiques au-delà de 55 ans. 

Le tabac:

Chez la femme:

Plusieurs études ont montré que le tabac allongeait le délai de conception et diminuait la
réserve ovarienne.
Le tabac serait responsable d'une diminution de la fertilité de l'ordre de 10 à 20%, en fonction
du nombre de cigarettes fumées par jour (effet dose-dépendant).

En FIV, on observe chez les femmes qui fument, une réduction de la qualité des ovules, une
baisse du taux d'implantation et une diminution du taux de grossesse.

Il semblerait même que le tabagisme passif subi in utero pourrait entraîner une diminution de
fertilité chez les femmes dont la mère a fumé pendant la grossesse.

Chez l'homme: 

Le tabac a également une forte répercussion sur la fertilité masculine.


En plus d'allonger le délai de conception, il réduirait la quantité et la qualité des
spermatozoïdes.

En FIV, comme pour la femme, le taux de grossesse diminue si l'homme fume.

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Il paraît donc évident, au vu de ces constatations, que l'arrêt du tabac, autant chez la femme
que chez l'homme, augmentera les chances de réussite des prises en charge en PMA, puisque
ces effets néfastes sont réversibles dès l'arrêt du tabagismes

L'alcool:

En plus de réduire la libido, et donc la fréquence des rapports sexuels, une forte
consommation d'alcool (plus de 2 verres par jour) chez l'homme, comme chez la femme,
semble allonger notablement le délai de conception du couple.
A l'heure actuelle, on ne connaît pas encore l'impact d'une consommation "modérée" d'alcool
sur la fertilité du couple.

Le cannabis:

Des études ont montré qu'une consommation importante de cannabis avait des répercussions
sur la fertilité du couple.
Elles ont pu mettre en évidence l'effet délétère du THC (molécule de la marijuana) sur la
capacité de fécondation de l'ovule par les spermatozoïdes.
Ces altérations s'observent également chez les grosses fumeuses qui présentent une
concentration importante de THC dans leurs voies génitales.

A ce jour, aucune étude n'a mis en évidence l'effet de consommations épisodiques de cannabis
sur la fertilité.

Les facteurs chimiques, physiques et risques professionnels :

Les solvants organiques, qui entrent dans de nombreux processus de fabrication (colle,
plastique, caoutchouc, graisses pour les pièces métalliques, teintures, cosmétiques, diluant des
peintures, produits de coiffure, dissolvant du nettoyage à sec...) libèrent des substances
volatiles ayant des répercusions sur la fertilité des hommes et des femmes:

- chez la femme, on constate une augmentation du risque de fausses couches, ainsi que
d'anomalies chromosomiques au niveau des ovules.

- chez l'homme, on observe une diminution de la quantité, de la mobilité et des altérations de


morphologie des spermatozoïdes, ainsi que des anomalies chromosomiques au niveau des
spermatozoïdes.

Ces effets néfastes sont dose-dépendants et donc plus marqués chez les professionnels
exposés.

Les métaux lourds tels que:

- le plomb (poterie, céramique, peinture, pesticides, plomberie, soudure...)

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Planification familiale

- le mercure (dentistreie, céramique, piles, pesticides, photographie, soudure...)

- le manganèse

seraient à l'origine d'une augmentation du risque de Fausses couches (FC) chez la femme,
ainsi que d'anomalies de la spermatogénèse chez l'homme.

Les gaz anesthésiques sont responsables d'une augmentation du risque de fausse couches et
d'anomalies morphologiques des spermatozoïdes chez le personnel de salles d'opérations, de
cliniques dentaires et vétérinaires.

Les pesticides et insecticides (agriculteurs, jardiniers, pépinéristes...) augmentent les risques


de fausses couches chez la femme, altèrent considérablement la qualité du spermogramme
chez l'homme et allongent les délais de conception.

Les radiations ionisantes (rayons X: personnels de radiodiagnostic et radiothérapie, mines


d'uranium et centrales nucléaires) et non-ionisantes (UV, fréquences radio des personnels des
communications et champs électro-magnétiques des écrans cathodiques) en plus d'altérer le
matériel génétique de l'homme et de la femme, augmentent les risques de fausses couches et
d'anomalies du spermogramme.

La chaleur (boulangerie, blanchisserie, textile, fonderies, position assise de longue durée des
chauffeurs routiers) diminue considérablement la quantité des spermatozoïdes. Il est conseillé
d'éviter les sources de chaleur trop importantes (bains chauds), les positions assises de longue
durée (chauffeurs routiers) et enfin, les caleçons ou pantalons trop serrés qui gardent les
spermatozoïdes au chaud et les altèrent.

L'effet du bruit sur la qualité du spermogramme n'est pas encore bien établie à l'heure
actuelle.

Tous ces facteurs sont donc, si possible à éviter en cas de désir de procréation.

La fréquence des rapports sexuels:

La fréquence des rapports est un facteur important influençant la fertilité.


Etant donné que la durée moyenne de survie des spermatozoïdes est estimée à 72 heures, il est
conseillé aux couples désirant procréer, d'avoir des rapports sexuels tous les 2 ou 3 jours en
période d'ovulation.

Le poids:

Chez la femme, l'anorexie est une cause fréquente d'absence d'ovulation (anovulation), tandis
que l'obésité est responsable de l'apparition d'irrégularités de cycle et d'une réponse moindre

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aux traitements stimulants utilisés en PMA. Un surpoids chez l'homme pourrait également
avoir des répercussions sur les spermatozoïdes.

Le stress:

Chez la femme, un stress intense peut être responsable de l'arrêt de toute ovulation.
Mais le stress quotidien influe également sur la fertilité. On observe une relation non
négligeable entre le stress et l'endométriose, la qualité de la vascularisation de l'endomètre et
le taux de grossesse.
Le stress semble également jouer un rôle dans la baisse de la fertilité masculine observée ces
dernières décennies.

Une des nombreuses preuves de l'effet néfaste du stress sur la fertilité est représentée par tous
ces couples qui, après avoir adopté, arrivent très rapidement à procréer naturellement.
Alors, un seul conseil…….. maintenir la zenattitude!!!!!!

XI- SPERMOGRAMME
Généralités

Le spermogramme et le spermocytogramme constituent les examens clés de l’exploration de


la fertilité masculine. Ils font partie du bilan d’infertilité et de stérilité du couple. (20-200
millions de SPZ par millimètre de sperme)

Définitions

Sperme : liquide produit lors de l’éjaculation. Le sperme est composé par les spermatozoïdes,
cellules sexuelles fabriquées par les cellules germinales des testicules et par le liquide
séminal, qui correspond à un mélange de sécrétions provenant des glandes génitales
masculines (prostate, vésicules séminales, épididyme et glandes de Cowper).

Spermatozoïde : cellule sexuelle mâle adulte contenue dans le sperme et capable de féconder
l'ovule. Le spermatozoïde contient le matériel génétique provenant du père. Les
spermatozoïdes sont fabriqués en permanence par les cellules germinales des testicules.
Chaque spermatozoïde est normalement constitué de trois parties : une tête, une pièce
intermédiaire et un flagelle, lui donnant la capacité à se mouvoir.

Spermogramme : examen biologique médical des différents paramètres constituants le


sperme. Il permet l'évaluation de la fertilité masculine.

Spermocytogramme : examen médical correspondant à l'analyse cytologique et


morphologique des spermatozoïdes au microscope, permettant l'évaluation de la fertilité
masculine. La classification française de David subdivise les anomalies morphologiques des

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spermatozoïdes en 7 anomalies de la tête, 2 anomalies de la pièce intermédiaire et en 4


anomalies du flagelle. 

Le spermogramme permet d’évaluer :

 La numération des spermatozoïdes par millilitre.


 la mobilité des spermatozoïdes (en pourcentage) une et quatre heures après
l’éjaculation.
 la vitalité des spermatozoïdes (en pourcentage).
 le volume de l’éjaculat (en millilitres).
 la viscosité du sperme.
 le PH du sperme.
 la présence ou l’absence d’agglutinats.
 la numération des globules blancs présents dans l’éjaculat.

Le spermocytogramme permet d’évaluer :

 la morphologie des spermatozoïdes.


 le pourcentage des formes atypiques (formes anormales).

Un sperme est dit « normal » ou « bon »  lorsque tous ses paramètres sont considérés comme
normaux. Il a donc un pouvoir de fécondance « normal » (sauf cas particuliers). Plus un
spermogramme est perturbé, plus les chances de concevoir spontanément un enfant sont
faibles. Il s’agit là de notions de probabilités statistiques. On peut concevoir un enfant si le
nombre de spermatozoïdes est faible, mais cela est peu probable.

Comment se déroule l’examen ?

Le sperme est recueilli et analysé au laboratoire. Une période d’abstinence sexuelle préalable
de 3 à 5 jours est conseillée. Le recueil s’effectue par masturbation, dans une pièce isolée
dédiée à cet examen. Le patient peut être accompagné par sa partenaire. Le sperme est
directement recueilli dans un flacon stérile.

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Interprétation – valeurs normales – valeurs anormales

Plusieurs classifications définissent les critères de normalité du sperme :

Valeurs normales
Paramètres Valeurs anormales Pathologie
(OMS, 1992)
0 ml Aspermie

Volume de l'éjaculat ≥ 2 ml < 2 ml Hypospermie

> 6 ml Hyperspermie
PH 7,2 à 8 - -
Azoospermie
0 / ml
Oligozoospermie extrême (ou
< 1 million / ml
Cryptozoospermie)
Numération des
≥ 20 millions / ml < 5 millions / ml
spermatozoïdes Oligozoospermie sévère
< 20 millions / ml
Oligozoospermie
> 250 million / ml
Polyzoospermie
≥ 50 % de mobilité
Mobilité à 1 heure < 50 % Asthénozoospermie
progressive
Vitalité à 1 heure ≥ 75 % < 30 % Nécrozoospermie
Formes typiques ≥ 30 % < 30 % Tératozoospermie
Leucocytes < 1 million / ml ≥ 1 million / ml Leucospermie
Cellules rondes < 500 millions / ml - -
Agglutinats Absence - -
Présence de sang
Hémospermie
Présence de pus
Autres - Pyospermie
Association Oligo-Asthéno-
OATS
Tératozoospermie

On ne peut conclure à un spermogramme pathologique uniquement lors d’un contrôle effectué


trois mois après l’examen initial. La spermatogenèse (processus de production des
spermatozoïdes) comporte des fluctuations spontanées ou liées à une affection passagère
comme de la fièvre, un syndrome infectieux, le stress. Un premier spermogramme anormal
nécessite donc toujours un contrôle. Etant donné le temps de fabrication des spermatozoïdes
au cours de la spermatogenèse (74 jours), ce contrôle ne peut être pratiqué que trois mois plus
tard.

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Planification familiale

 Examens complémentaires

 D’autres examens sont prescrits dans le cadre de l’exploration de la fertilité masculine


lorsque l’examen clinique initial ou l’examen spermatique mettent en évidence une anomalie.

Ces examens visent à rechercher la cause de l’anomalie et à orienter au mieux le traitement


qui sera proposé pour chaque situation.

 Spermoculture

 C’est la mise en culture du sperme à la recherche d’une infection. Une infection du sperme
peut être à l’origine d’anomalies du spermogramme ou de la biochimie séminale. Elle peut
compromettre les résultats d’une procréation médicalement assistée. L’infection du sperme se
traite par un traitement antibiotique.

 Biochimie séminale

 Le dosage de certaines substances chimiques dans le sperme, aide au diagnostic et à la


localisation de quelques anomalies du spermogramme :

Zinc,  acide citrique, phosphatases acides : sécrétés par la prostate.

Fructose : sécrété par les vésicules séminales.

L-Carnitine, alpha-glucosidase : sécrétées par l’épididyme.

 Test de migration survie des spermatozoïdes (TMS)

 En cas d’altération des paramètres spermatiques, ce test permet de sélectionner un concentré
de spermatozoïdes de meilleure qualité, quantité et concentration. Ces nouveaux paramètres
orientent le choix thérapeutique qui sera proposé (lorsque le facteur responsable de l’infertilité
est masculin) :

> 1 million de spermatozoïdes mobiles / ml : insémination intra-utérine.

< 1 million de spermatozoïdes mobiles / ml : I.C.S.I.

 Test de Hühner (test post coïtal)

 Ce test permet d’apprécier le nombre et la mobilité des spermatozoïdes présents dans le
vagin, dans l’exocol et dans l’endocol, 8 à 12 heures après un rapport sexuel pratiqué en
période pré ovulatoire. Il évalue parallèlement la qualité de la glaire cervicale.

Un test anormal, fait évoquer une azoospermie, une oligozoospermie, une anéjaculation ou
l’absence de rapport sexuel en l’absence de spermatozoïdes retrouvés. Si des spermatozoïdes

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Planification familiale

sont présents mais immobiles, on s’oriente vers un problème de glaire cervicale ou de


présence d’anticorps anti-spermatozoïdes.

Ce test n’est pas très spécifique et n’a qu’une valeur relative d’orientation.

 MAR test

 Ce test permet de rechercher la présence d’anticorps anti-spermatozoïdes qui provoquent


leur agglutination et leur immobilisation.

 Test aux immunobilles

 Ce test, plus spécifique que le MAR test, permet de confirmer ou d’infirmer la présence
d’anticorps anti-spermatozoïdes et de les localiser (au niveau de la tête ou du flagelle).

 Dosage des anticorps anti-spermatozoïdes

 Le taux des anticorps anti-spermatozoïdes dosé directement dans le liquide séminal ou
dans le plasma permet d’orienter le choix thérapeutique (insémination intra-utérine ou I.C.S.I
si leur taux est élevé).

Dosages hormonaux

 Les dosages de la FSH, Testostérone, Prolactine et de l’Inhibine B permettent en cas


d’oligozoospermie sévère ou d’azoospermie, d’orienter le diagnostic vers son origine
obstructive (excrétoire) ou sécrétoire.

 Caryotype sanguin

Une anomalie chromosomique est recherchée dans le cadre du bilan étiologique d’une
d’oligozoospermie sévère ou d’azoospermie. En effet, la fréquence des anomalies
chromosomiques dans la population des hommes ayant une concentration de spermatozoïdes
inférieure à 10 millions/ml est multipliée par dix par rapport à la population générale.

En cas d’anomalie chromosomique le patient est adressé en consultation de conseil


génétique.

 Recherche d’une microdélétion du chromosome Y

 Une microdélétion des zones AZFa, AZFb et AZFc du chromosome Y est recherchée dans le
cadre du bilan étiologique d’une d’oligozoospermie sévère ou d’azoospermie sécrétoires.

Etude chromosomique des spermatozoïdes

Cette étude est indiquée dans des cas très spécifiques où l’on suspecte que l’anomalie
morphologique des spermatozoïdes est liée à une anomalie en leur nombre de chromosomes.

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Planification familiale

 Recherche d’une anomalie du gène CFTR de la mucoviscidose

 Cet examen est recherché en cas d’azoospermie excrétoire (obstructive) afin de rechercher
la présence du gène CFTR de la mucoviscidose. La présence de cette anomalie chez
l’homme justifie sa recherche chez la partenaire afin d’éviter la naissance d’un enfant
porteur de la mucoviscidose. Les mutations du gène CFTR sont présentes chez 80 % des
hommes ayant une azoospermie obstructive de type Absence Congénitale Bilatérale des
Canaux Déférents.

 Test de fragmentation de l’ADN spermatique

 Cette technique permet d’évaluer la qualité de l’ADN des spermatozoïdes. Sa qualité peut
être diminuée sous l’action de radicaux libres. Leur action provoque la fragmentation de
l’ADN et compromet les premières phases du développement embryonnaire.

Taux < 3 % : bonne qualité.

Taux entre 20 et 30 % : qualité moyenne.

Taux > 30 % : mauvaise qualité et mauvais pronostic.

 Interprétation des résultats du test post-coïtal (T.P.C)

Le test est :

 négatif si l'on n'observe pas spermatozoïdes ;

 déficient si tous les spermatozoïdes sont immobiles ou mobiles sur place

 positif s'il existe des spermatozoïdes mobiles :

 faiblement positif : < 5 spermatozoïdes mobiles / champ ;

 richement positif : > 10 spermatozoïdes mobiles / champ

 Le test post-coïtal ne dispense pas de la réalisation d'un spermocytogramme car il peut


existé des tests positifs avec spermatozoïdes anormaux (par leurs formes :
microcéphales ; ou par leurs mouvements : filants) aboutissant à une fécondité très
réduite.
 Si le test post-coïtal est négatif avec glaire optimale et spermogramme normale un test
de pénétration croisée in vitro peut être proposé.

Références : C. Mélone-Galice, Gynécologie Obstétrique Pratique : septembre 1997 ; n° 97 et


mars 2000 ;

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Planification familiale

IX- Communication pour le developpement


durable CDD ou IEC et éducation à la vie
familiale
La communication ne se limite pas à l’échange d’informations, d’idées, des sentiments,
mais vise à faire adopter par la population cible, un nouveau comportement qui contribuera à
améliorer sa condition de vie, de santé ; … Pour P107

Le Counselling
1. Définition du Counselling
Le counselling se définit comme étant un entretien, un tête-à-tête qui a lieu dans un endroit
calme au cours duquel une personne aide une autre personne à trouver et à choisir une
solution à son problème.
2. Buts du Counselling
•  Le counselling est une partie vitale de la planification familiale qui aide les clients à :
~Arriver à un choix éclairé concernant leur option en matière de reproduction ;
~Choisir une méthode de contraception qui leur convient
~Utiliser la méthode en toute sécurité et de manière efficace.
Principes de base nécessaires au Counselling
• Le Counselling doit se concentrer sur les besoins individuels de chaque CLIENT.
• Ainsi chaque Counselling doit être considéré comme un cas particulier;
• Pour un entretien bénéfique les principes ci-après doivent être respectés;
• Le droit au caractère privé et confidentiel, notamment préserver l’estime de soi et la
confiance en soi du client en toutes circonstances ;
• La liberté de choisir;
• La liberté de s’exprimer;
• Le consentement éclairé.
Les 10 droits du client : Information pour un consentement éclairé; Accès; Choix;
Sécurité; Intimité; Confidentialité; Dignité; Confort; Continuité; Opinion; Le renforcement
des capacités du client; L’éducation par l’exemple, être un modèle.
Facteurs pouvant influencer le Counselling
• Les prestataires de service chargés de mener le counselling doivent être conscients que
plusieurs facteurs importants influencent le counselling. Comme principaux facteurs il
faut retenir.
• Les objectifs en matière de prise en charge.
• Des facteurs subjectifs tels que ; le temps, les coûts de déplacement, la souffrance ou
l’inconfort que les clients vont subir.
• L’accès et la disponibilité des prestations.
• Le besoin de protection contre d’autres maladies.

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Planification familiale

• Afin d’aider les clients dans leur choix, le prestataire devrait inclure les informations
suivantes lorsqu’il conseille les clients :
•  L’efficacité des solutions proposées
• Les avantages et les limites des solutions
• Le caractère durable des solutions
• La possibilité de protection contre d’autres maladies.
Différents Types de Counselling
Selon que le client prenne immédiatement ou non une décision, on peut répartir le
counselling en trois principaux types qui sont :  
• Le counselling initial,
• Le counselling spécifique,
• Le counselling de suivi.
Le counselling initial : c’est le counselling qu’on fait dès la première rencontre d’un
CLIENT qui désire prendre une nouvelle décision par exemple dans le domaine de la
contraception. Pendant cette phase toutes les méthodes sont décrites sommairement et l’on
aide le client à choisir celle qui est la plus appropriée.
Le counselling spécifique : il est spécifique au choix du client. On donne des instructions
au client pour qu’il sache mettre en œuvre la solution choisie, l’aider à faire un autre choix si
necessaire et l’on discute avec lui.
Le counselling de suivi : il se fait lors des rencontres suivantes avec le client. On discute
de sa satisfaction et des problèmes qu’il rencontre.
NB : Le counselling est ainsi schématisé mais en dehors du counselling de suivi les deux
autres peuvent se faire au cours d’une même rencontre. Toutes les interactions avec le client
doivent être vues sous l’angle de counselling.
Qualités du prestataire au cours du Counselling
Le counselling est un processus qui :
• Se concentre sur les besoins du client,
• Fournit des informations exactes et impartiales;
• Est interactif (communication bilatérale)
• Permet au client de prendre une décision finale;
• Le counselling est efficace si le prestataire a pu établir et maintenir un dialogue basé
sur la confiance.
Le bon prestataire en counselling est celui qui :
o Comprend et respecte les droits du client.
o Encourage le client à poser des questions;
o Montre du respect et l’amabilité envers le client par son approche sans jugement;
o Présente l’information sans parti pris, ce qui indique le respect des sentiments du
client;
o Ecoute activement les préoccupations du client;
o Comprend l’effet de la communication non verbale;
o Reconnaît les cas où il/elle n’est pas capable d’aider suffisamment le client et le réfère
vers quelqu’un qui peut le faire;
o Utilise l’empathie.

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Planification familiale

Empathie & Sympathie


 L’empathie se définit comme une caractéristique d’une personne qui a la faculté de
vivre les problèmes des autres comme si elle était la concernée.
• Ne pas confondre l’empathie et la sympathie.
• La sympathie est la possibilité d’avoir de l’estime pour quelqu’un dès le premier
contact sans motif apparent.
• La sympathie est spontanée, tandis que l’empathie se cultive, on l’entretient et on la
sauvegarde.
 L’empathie aide à mieux comprendre les préoccupations du client.
Les facteurs de la réussite d’un Counselling
• Pour la réussite des programmes de PF, nous devons faire un effort pour bien mener
nos counselling.
• Le counselling est exigeant, il n’est pas facile, il mérite des efforts mais nous ne
devons pas nous décourager.
• Nous devons tout faire pour trouver des endroits appropriés et du temps nécessaire
pour nos clients.
• Pendant le counselling nous devons :
~Etre bref (ne donner que l’information la plus importante);
~Parler des choses importantes d’abord;
~Parler avec des mots simples et des phrases courtes;
~Répéter les informations les plus importantes;
~Organiser l’information;
~Etre spécifique.
Le counselling utilise deux techniques de communication : REDI et BERCER. La plus
importante de deux techniques est la technique REDI
REDI
L’acronyme REDI renvoie à :
 R : rapport building ou l’établissement de rapport. Les actes du prestataire consiste
à accueillir le client, à se présenter, à assurer la confidentialité, à expliquer le besoin
de débattre de sujets personnels et sensible.
 E : exploration. Les actes du prestataire consistent à classer les clientes en
catégories :
 Catégories en fonction des motifs de la visite
– Nouveaux clients :
o Nouveaux clients ayant aucune méthode en tête
o ou nouveaux clients ayant une méthode en tête ;
– Anciens clients en visite de contrôle :
 Anciens clients satisfaites,
 ou anciens clients ayant des préoccupations ou des problèmes,
 ou anciens clients avant la date de visite de contrôle avec des préoccupation ou des
problèmes
 Catégories en fonction du désir en matière de procréation
– Les retardataires : clients sans enfant et souhaitent retarder leur première grossesse ;

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Planification familiale

– Les espaceurs : clients ayant d’enfants et souhaitent retarder leurs prochaines


grossesses ;
– Limiteurs : clients ne voulant plus d’enfants
– Clients désirant une grossesse
 En fonction des groupes spéciaux : les adolescents, les hommes, les refugiés, les
célibataires, les PVVH, travailleurs du sexe ;
 En fonction du moment de la dernière grossesse : cliente en postpartum, cliente en
postabortum
 D : decision making ou prise de décision ;
– Identifier les décisions du planning familial que la client doit prendre ou confirme ;
– Evaluer les options dominantes pour chaque décision
– Aider le client à examiner les avantages, les limites ainsi que les conséquences de
chaque option ;
– Encourager le client à prendre ses propres décisions
 I : implementating the decision ou la mise en œuvre de la décision.
o Faire un plan spécifique de concert avec le client pour la mise en œuvre de la décision
y compris l’usage correct de la méthode ;
o Identifier les barrières/difficultés que le client est susceptible de rencontrer dans
l’application de la décision prise ;
o Développer des stratégies pour pallier aux problèmes rencontrés ;
o Identifier et appliquer les techniques dont le client aura besoin ;
o Faire un plan de suivi et/ou fournir des références comme souhaité
Le cadre :
 met l’accent sur le droit et la responsabilité du client dans la prise et la mise en
application de la décision ;
 fournit des directives pour aider le prestataire de counselling et le client à examiner le
contexte social et la situation personnelle du client ;
 identifie les difficultés auxquelles pourrait être confronté le client dans la mise en
application de sa décision.

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Planification familiale

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Planification familiale

Tableau : similitudes entre REDI et BERCER

BERCER REDI
B : bienvenue PHASE 1 : « rapport building » ou « établissement de rapport »
- accueillir les clientes avec amabilité et respect ; - accueillir le client et se présenter ;
- leur prêter toute l’attention ; - assurer la confidentialité ;
- si possible, leur parler en privé - expliquer le besoin de débattre des sujets personnels et sensibles.
- assurer le client du caractère confidentiel de l’entretien ;
- lui demander comment vous pouvez l’aider et lui expliquer ce que la
formation sanitaire peut lui offrir.
PHASE 2 : « exploration » - classer les clients en quatre catégories :
E : entretien ; R : renseignement 1) En fonction des motifs de la visite
- poser des questions les concernant ;  Nouveaux clients :
- aider les clients à parler de leur expériences de planning familial et de - Nouveaux clients n’ayant aucune méthode en tête ;
santé reproductive, de leurs intentions, de leurs soucis, de leurs - Nouveaux clients ayant une méthode en tête
souhaits, de leur situation de santé et de leur vie familiale :  Anciens clients en visite de contrôle  :
- demander si le client songe à une méthode particulière de planning - Anciens clients en visite de contrôle satisfaits ;
familial ; suivre de près ce que le clients expriment avec leurs propres - Anciens clients en visite de contrôle ayant des réoccupations et des
mots, gestes et expressions ; problèmes ;
- essayer de vous mettre à la place du client ; - Anciens clients avant la date de visite de contrôle avec préoccupations
- manifestez votre compréhension ; ou des problèmes ;
- déceler les connaissances, les besoins et les soucis des clients de 2) En fonction du désir en matière de procréation
manière à pouvoir leur répondre utilement. a) Les retardataires : clients sans enfant et souhaitent retarder leur
première grossesse ;
b) Les espaceurs : clients ayant d’enfants et souhaitent retarder
leurs prochaines grossesses ;
c) Limiteurs : clients ne voulant plus d’enfants
d) Clients désirant une grossesse
3) En fonction des groupes spéciaux : les adolescents, les
hommes, les réfugiés, les célibataires, les PVVH,
travailleurs du sexe ;

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Planification familiale

4) Selon le moment de la dernière grossesse :


a. Cliente en post-abortum ;
b. Cliente en post-partum ;
- Exploration du contexte social du client, sa situation personnelle et
ses relations ;
- Exploration des questions sur la sexualité ;
- Exploration des antécédents du client en ce qui concerne les
IST/VIH ;
- Exploration sur les risques d’IST/VIH encourus ainsi que la double
protection et aider le client à percevoir son risque d’IST/VIH ;
- Focalisation de la discussion sur les méthodes pertinentes pour le
client ;
- Contrôle de l’absence de grossesse et exploration des facteurs
relatifs aux saignements et à toute grossesse récente ;
- Dépistage d’éventuelles pathologies chez le client.
C= Choix PHASE 3 : « making decision » ou « prise de decision”:
- Aider les clients à faire un choix informé ; - Identifier les décisions du planning familial que le client doit prendre ou
- Aider les clients à réfléchir à ce qui correspond le mieux à sa situation et confirmer ;
à ses projets ; - Evaluer les options dominantes pour chaque décision ;
- Encourager le client à exprimer ses idées et à poser des questions ; - Aider le client à examiner les avantages, les limites ainsi que les
- Lui apporter des réponses franches et complètes ; conséquences de chaque option (fournir les informations nécessaires
- Examiner les critères d’éligibilité médicale de la ou des méthodes de pour combler les lacunes) ;
planning familial qui intéresse le client ; - Encourager le client à prendre ses propres décisions ;
- Demander aussi si le partenaire sexuel du client appuiera sa décision ; si
possible, parler des choix avec les deux partenaires.
- En dernière analyse, s’assurer que le client a pris une décision sans
ambiguïté ;
- Le dispensateur peut lui demander : « Qu’avez-vous décidé de faire ? »
ou encore « Quelle méthode avez-vous décidé d’employer ? »
E = Explication : ETAPE 4 : « implementing the decision » ou mise en œuvre de la décision :

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Planification familiale

- Expliquer dans le détail comment employer la méthode choisie ; - Faire un plan spécifique de concert avec le client pour la mise en œuvre
- Après que le client ait choisi une méthode de planning familial ; lui de la décision (y compris) l’usage correct de la méthode ;
remettre les produits ; le cas échéant ; - Identifier les barrières/difficultés que le client est susceptible de
- Lui expliquer comment on s’en sert ou comment se déroulera rencontrer dans l’application de la décision prise ;
l’intervention ; - Développer des stratégies pour pallier aux problèmes rencontrés ;
- Ici encore, encourager les questions, et répondre franchement et en - Identifier et appliquer les techniques dont le client aura besoin ;
détail ; - Faire un plan de suivi et/ ou fournir des références comme souhaité.
- Remettre des préservatifs à quiconque court un risque de maladies
sexuellement transmissibles (MST) et l’encourager à s’en servir, en
parallèle à toute autre méthode de planning familial ;
- Vérifier que les clients comprennent comment employer leur méthode.
- R = Retour : (rendez-vous)
- Les visites de contrôle doivent être encouragées ;
- Parler au client et fixer la date d’une nouvelle visite de contrôle ou de
réapprovisionnement en produits, le cas échéant ;
- Inviter aussi le client à revenir à n’importe quel moment pour n’importe
quelle raison.

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Planification familiale

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