Vous êtes sur la page 1sur 6

Chapitre 2 : Résolution d'une équation non linéaire f(x)=0

0.1 Rappels

0.1.1 Continuité
Une fonction f est dite continue sur un intervalle I s'elle est continue en tout
point de I.
Une fonction f est dite continue en un point x0 de I ssi :

lim f (x) = f (x0 )


x→x0

0.1.2 Dérivabilité
Une fonction f est dite dérivable sur un intervalle I s'elle est dérivable en tout
point de I.
Une fonction f est dite dérivable en un point x0 ssi :

f (x) − f (x0 )
lim = l, l ∈ R,
x→x0 x − x0
0
dans ce cas on a f (x0 ) = l.

0.1.3 Théorème des accroissements nis


Soit f : [a, b] −→ R une fonction réelle continue et dérivable sur un intervalle
fermé [a, b]. Alors il existe c ∈]a, b[ tel que pour tout x1 , x2 dans [a,b] on a :

f (x2 ) − f (x1 ) 0
= f (c)
x2 − x1

0.2 Introduction

Soit f : R −→ R une fonction donnée. On désire trouver une ou plusieurs


solutions de l'équation f (x) = 0 :
L'application f est en outre supposée continue et dérivable sur l'intervalle òu sont
recherchées les racines réelles de l'équation f (x) = 0.

1
0.3 Séparation des racines

Dénition : Une racine s est dite séparée dans un intervalle si cet intervalle
contient uniquement cette racine s.

Pour procéder à la séparation des racines, il existe essentiellement deux types


de méthodes : les méthodes graphiques et les méthodes algébriques.

Méthode graphique :
Nous pouvons localiser assez sommairement les racines de l'équation f(x) = 0 en
considérant le graphe de y = f (x) :
exemple : Figure 1

2
Méthode algébrique :
Théorème des valeurs intermédiaires. La condition f (a)f (b) < 0 implique
que l'équation f (x) = 0 admet au moins une racine dans [a, b], cette racine étant
0
unique si f (x) 6= 0 dans ]a, b[.
Nous pouvons utiliser l'algorithme suivant qui permet une séparation plus précise
(localisation).

0.3.1 Méthode de Dichotomie


Considérons l'équation f (x) = 0 où la fonction est telle que f (a)f (b) < 0 et
0
f (x) 6= 0 dans ]a,b[ ; ce qui assure l'existence d'une racine unique dans l'intervalle
[a,b].

Objectif de la méthode :
Construire une suite (xn ) approchant la racine s par itérations. Pour cela, on
se xe une précision ε > 0 (très petite) avec laquelle on souhaite localiser s et on
ne s'arrêtera que lorsque cette précision sera atteinte.

Description de la méthode :
a+b
Désignons par x0 le milieu du segment [a,b] ; x0 = .
2
Alors :
 ou bien f (x0 ) = 0 et x0 est racine de l'équation ;
 ou bien f (x0 ) 6= 0.
Dans ce dernier cas, la racine est dans l'un des intervalles [a, x0 ] et [x0 , b] : Pour
savoir dans lequel des deux, formons les produits f (a)f (x0 ) et f (x0 )f (b) ; l'un de
ces produits est négatif, par exemple le premier. La racine se trouve donc séparée
dans l'intervalle [a, x0 ] ; moitié de l'intervalle initial [a, b] : L'intervalle [a, x0 ] est
maintenant designé par [a1 , b1 ].
Divisons à nouveau le segment [a1 , b1 ] en deux et reprenons le raisonnement
précédent.
En poursuivant ainsi la dichotomie, nous obtenons ainsi, soit une racine exacte,
soit une suite innie de segments emboités [a1 , b1 ], [a2 , b2 ], . . . , [an , bn ] tels que
(
f (an )f (bn ) < 0
b−a
b n − an =
2n
On arrête le processus dès que bn − an est inférieur à la précision souhaitée ε.
Exemple :

3
f (x) = x2 − 1 et [a, b] = [0, 3].

0.3.2 Méthode des approximations successives


Objectif de la méthode :
L'objectif de la méthode des approximations successives est de mettre l'équation
f (x) = 0 sous la forme d'un problème de point xe g(x) = x. Ceci peut toujours
se faire en posant g(x) = x + f (x), mais quelque fois aussi de plusieurs autres
manières :
1
par exemple, l'équation x3 − x − 1 = 0 peut s'écrire x = x3 − 1 ou x = 2 , ou
1
x −1
x = (x + 1) 3 .

Après on résous le problème du point xe g(x) = x ce qui est équivalent à


résoudre le problème f (x) = 0, i.e., si x est point xe de g alors x est racine de f.

Théorème du point xe. Soit g une fonction dénie sur un intervalle I =


[a, b] fermé telle que
1. g est continue sur I
2. ∀x ∈ I, g(x) ∈ I
Alors, il existe s ∈ I tel que s = g(s). s est dit point xe de g.
Dénition. On dit que g est L-lipschitziènne sur I s'il existe une constante
L > 0 telle que ∀x1 , x2 ∈ I, |g(x1 ) − g(x2 )| ≤ L|x1 − x2 |.

Proposition. Si g est continue et dérivable sur I et si |g0 (x)| ≤ L ∀x ∈ I pour


0 < L < 1, alors g est L-lipschitziènne sur I.

Théorème. Si g est L-lipschitziènne avec 0 < L < 1 sur l'intervalle I, alors g


admet un point xe unique dans I.

Sous cette hypothèse, on peut démontrer le résultat suivant :

Théorème. Soit I un intervalle fermé et g une fonction qui vérie les conditions
suivantes :
1. ∀x ∈ I, g(x) ∈ I (g : I −→ I)
2. g est L-lipschitziènne sur l'intervalle I avec 0 < L < 1
alors g a un unique point xe s dans I, et toute suite (xn ) dénie par x0 ∈ I, xn =
g(xn−1 ) converge vers s.

4
Il y a en fait plusieurs résultats dans ce théorème : d'abord que g admet un
point xe, ensuite qu'il est unique, et enn que n'importe quelle suite construite
par récurrence converge vers ce point xe.

Algorithme des approximations successives :


La méthode des approximations successives consiste à construire numérique-
ment une suite (xn ) dénie de la façon suivante :

x0 ∈ I
xn = g(xn−1 ) n ≥ 1
et on s'arrête une fois la suite (xn ) approche la solution s avec une précision
donnée ε, c'est à dire la condition |xn − xn−1 | ≤ ε est vériée.

Interprétation géométrique :
La méthode des approximations successives s'interprète géométriquement très
simplement par :

Figure 1  méthode des approximations successives convergente

5
Figure 2  méthode des approximations successives divergente

Vous aimerez peut-être aussi