Vous êtes sur la page 1sur 3

Université Hassan 1er Année universitaire 2022 - 2023

Faculté des Sciences et Techniques Parcours GE-GM


Département de Mathématiques et Informatique

Analyse Numérique
– Chapitre 1: Résolution numérique des équations et systèmes non linéaires –

1 Résolution numérique des équations


1.1 Position du problème

Soit f : R −→ R une fonction donnée. On désire trouver une ou plusieurs solutions


de l’équation f (x) = 0. L’application f est en outre supposée continue et dérivable
autant de fois qu’il est nécéssaire sur l’intervalle où sont recherchées les racines réelles
de l’équation f (x) = 0.

1.2 Séparation des racines

Définition 1 Une racine s est dite séparée dans un intervalle si cet intervalle contient
uniquement cette racine s.

Figure 1: Exemple de séparation dans [a, b] des racines d’une fonction

Pour procéder à la séparation des racines, il existe essentiellement deux types de


méthodes : les méthodes graphiques et les méthodes algébriques.
• Méthode graphique : Nous pouvons localiser assez sommairement les racines
de l’équation f (x) = 0 en considérant le graphe de y = f (x). exemple: Figure 1
• Méthode algébrique : La condition f (a) · f (b) < 0 implique que l’équation
f (x) = 0 a au moins une racine dans ]a, b[ (théorème des valeurs intermédiaires),
cette racine étant unique si f 0 (x) 6= 0 dans [a, b].
Nous pouvons utiliser l’algorithme suivant qui permet une séparation plus précise
(localisation).

1.3 Algorithme de Dichotomie

Considérons l’équation f (x) = 0 où la fonction est telle que :


f (a) · f (b) < 0 et f 0 (x) 6= 0 dans [a, b]
ce qui assure l’existence d’une racine unique dans l’intervalle ]a, b[.

a+b
Désignons par x0 le milieu du segment [a, b], x0 = . Alors :
2
• ou bien f (x0 ) = 0 et x0 est racine de l’équation;
• ou bien f (x0 ) 6= 0.
Dans ce dernier cas, la racine est dans l’un des intervalles [a, x0 ] et [x0 , b].
Pour savoir dans lequel des deux, formons les produits f (a) · f (x0 ) et f (x0 ) · f (b);
l’un de ces produits est négatif, par exemple le premier. La racine se trouve donc
séparéee dans l’intervalle [a, x0 ], moitié de l’intervalle initial [a, b]. L’intervalle [a, x0 ]
est maintenant designé par [a1 , b1 ]. Divisons à nouveau le segment [a1 , b1 ] en deux et
reprenons le raisonnement précédent.

En poursuivant ainsi la dichotomie, nous obtenons ainsi, soit une racine exacte, soit
une suite infinie de segments emboités [a1 , b1 ] , [a2 , b2 ] , · · · , [an , bn ] , · · · tels que



 f (an ) · f (bn ) < 0
b−a (1)

 b n − an = n
2

Notons que :
• Les extrémités a1 , a2 , · · · , an , · · · forment une suite croissante majorée par b.
• Les extrémités b1 , b2 , . . . . . . .., bn , . . .. forment une suite décroissante minorée par
a.
Les deux suites sont dons adjacentes. Elles ont donc une limite commune :
s = n−→∞
lim an = n−→∞
lim bn
En passant à la limite dans l’inégalité (1), la continuité de la fonction f entraine
f (s)2 ≤ 0.
 

Il s’ensuit que s est une racine de l’équation f (x) = 0 et de plus


b−a
s − an ≤
2n
La méthode de dichotomie consiste à construire une suite (xn ) qui converge vers α de
la manière suivante :
• Initialisation : on prend pour x0 le milieu de [a, b]. La racine se trouve alors dans
l’un des deux intervalles ]a, x0 [ ou ]x0 , b[ ou bien elle est égale à x0 .
• si f (a)f (x0 ) < 0, alors s ∈] a, x0 [.
On pose a1 = a, b1 = x0 .
• si f (a)f (x0 ) = 0, alors s = x0 .
• si f (a)f (x0 ) > 0, alors s ∈] x0 , b[.
On pose a1 = x0 , b1 = b.
• On prend alors pour x1 le milieu de [a1 , b1 ]. On construit ainsi une suite
x0 = (a + b)/2,
x1 = (a1 + b1 ) /2,
.
.
.
xn = (an + bn ) /2
telle que
|s − xn | ≤ (b − a)/2n
Pour que |s − xn | ≤ ε il suffit de prendre :
b−a
!

b−a log
≤ ε soit n ≥ ε
2 n log 2

Etant donné une précision ε, cette méthode permet d’approcher s en un nombre


prévisible d’itérations.
Exemple 1 Soit l’équation f (x) = x3 + x2 − 3x − 3 = 0 qui admet une racine dans
l’intervalle [1; 2] car f (1)f (2) = −12 < 0 Le tableau suivant donne quelleques itérations
de la méthode de Dichotomie:

ai bi xi f (ai ) f (bi ) f (xi ) err


1 2 1.5 -4 3 -1.875 0.5
1.5 2 1.75 -1.875 3 0.17187 0.25
1.5 1.75 1.625 -1.875 0.17187 0.94335 0.125
1.625 1.75 1.6875 -0.94335 0.17187 -0.40942 0.062
1
!
Ln
Si on veut une erreur plus petite que 0.5.10−2 , il faut effectuer au moins 0.510−2 =
Ln 2
7.64 itération i.e au moins 8 itérations.

Vous aimerez peut-être aussi