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PRINCIPAUX
Henri Lombardi
Maı̂tre de Conférences
émile: henri.lombardi@univ-fcomte.fr
page web: http://hlombardi.free.fr
Avant-Propos v
1 Arithmétique de base 1
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1 On a le droit de calculer modulo n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 L’algorithme d’Euclide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Théorème des restes chinois sur Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Les lemmes de Gauss et d’Euclide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4 Systèmes d’équations linéaires sur Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Manipulations élémentaires sur une matrice à coefficients entiers . . . . . . . . . 5
Le plan de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Un exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
La réduction de Smith . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.4 Systèmes linéaires sur un anneau principal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Le contenu de ce cours
Ce cours constitue une introduction à la théorie des modules sur un anneau commutatif, avec
une insistance toute particulière sur le cas des modules de présentation finie sur les anneaux
principaux.
La notion de module est la généralisation aux anneaux commutatifs de la notion d’espace
vectoriel sur un corps.
Comme dans le cas des corps, la théorie des modules peut être vue comme une abstraction
de la théorie de la résolution des systèmes linéaires.
L’exemple le plus élémentaire d’anneau principal est l’anneau des entiers relatifs. C’est pour-
quoi le chapitre 1 est consacré, d’une part au rappel des propriétés arithmétiques de base de
l’anneau Z, d’autre part à la résolution des systèmes linéaires à coefficients et inconnues dans
Z. Cette résolution s’appuie sur des transformations élémentaires qui ramènent n’importe quel
système linéaire à un système équivalent pour lequel la résolution est tout à fait claire et simple.
Il s’agit d’une adaptation au cas de l’anneau Z de la réduction d’une matrice sur un corps à
la forme standard
Ik 0
0 0
à laquelle le lecteur est habitué.
Cette nouvelle réduction, sur Z, est l’objet du théorème 1.4.1 qui explique comment ramener
une matrice à la forme
D 0
0 0
avec pour D une matrice diagonale.
Un algorithme tout à fait analogue est développé dans le chapitre 3 consacré à la résolution
des systèmes linéaires sur un anneau principal, avec le théorème fondamental 3.3.2 pour la
réduction d’une matrice à la forme de Smith.
La lectrice qui maı̂trise parfaitement ces deux théorèmes peut estimer qu’elle a compris
l’essentiel de ce cours.
Mais il lui faudra aussi faire un effort d’abstraction non négligeable pour faire le lien entre la
théorie des systèmes linéaires et celle des modules. Tout le reste du cours est consacré à expliquer
cette abstraction.
Le chapitre 2 est constitué de rappels concernant les groupes abéliens et anneaux commu-
tatifs, rappels de ce qui est usuellement fait dans les cours de L3. Les points essentiels sont les
théorèmes de factorisation 2.1.15 et 2.2.11, ainsi que le théorème des restes chinois 2.2.17, généra-
lisation à un anneau commutatif arbitraire du théorème analogue pour Z. Tout au plus, peut-être,
certains lecteurs n’auront pas encore entendu parler des systèmes fondamentaux d’idempotents
orthogonaux, mais cette notion ne présente aucune difficulté. Le théorème les concernant (2.2.16)
peut être considéré comme une variante du théorème des restes chinois.
Le chapitre 4 est consacré à la définition des A-modules et à quelques généralités utiles
concernant cette notion. Les groupes abéliens sont exactement les Z-modules, et cela facilitera
vi Avant-Propos
sans doute la tâche du lecteur, car le chapitre reprend en grande partie, avec quelques modifi-
cations nécessaires les rappels sur les groupes abéliens.
Deux notions essentielles sont d’une part celle de A-module libre de rang fini, qui est la géné-
ralisation immédiate des espaces vectoriels de dimension finie sur un corps, et d’autre part celle
de A-module de présentation finie, en relation directe avec la résolution des systèmes linéaires.
C’est aussi la généralisation naturelle de la notion de groupe abélien de type fini.
Le chapitre 5 concerne le cas où A est un anneau principal. Il culmine avec le théorème de
structure des A-modules de présentation finie. Auparavant on aura donné la structure d’une
application linéaire entre modules libres de rang fini, et la structure d’une inclusion M ⊆ L
lorsque L est un module libre de rang fini et M un sous-module de type fini.
Signalons que de façon tout à fait étonnante, on ne sait toujours pas si les trois théorèmes de
structure que nous venons d’évoquer sont ou non valables pour le cas des anneaux de Bezout.
Le chapitre 6 est une belle application de la théorie développée au chapitre précédent. On
obtient le décryptage de la structure des endomorphismes d’un K-espace vectoriel de dimension
finie, pour un corps K arbitraire, avec une matrice en forme de Frobenius pour une base conve-
nable de l’espace vectoriel. Il s’agit d’un progrès substantiel par rapport à la classification de
Jordan, qui ne concerne que les endomorphismes dont le polynôme caractéristique est scindé.
Le chapitre 7 qui termine le cours est consacré à une brève discussion d’une notion fort
délicate, qui est la notion de module ou d’anneau nœthérien.
Henri LOMBARDI
Laboratoire de Mathématiques de Besancon
UFR des Sciences et Techniques
Université de Franche-Comté
25030 BESANCON cedex FRANCE
fax : (33) 3 81 66 66 23
tel : (33) 3 81 66 63 30
émile : henri.lombardi@univ-fcomte.fr
page web : http://hlombardi.free.fr/
1. Arithmétique de base
Introduction
Ce chapitre commence par quelques rappels sur l’arithmétique de base dans N et Z. Il se
termine avec un thème nouveau : la discussion et la solution des systèmes linéaires à coefficients
et inconnues dans Z.
Fait 1.1.1
1. Il s’agit d’une relation d’équivalence.
2. On a les propriétés de stabilité suivantes
a =n a0 et b =n b0 =⇒ a + b =n a0 + b0
a =n a0 et b =n b0 =⇒ a × b =n a0 × b0
a =n a0 =⇒ −a =n −a0
Ainsi tous les calculs dans Z qui utilisent +, −, ×, 0, 1 vont pouvoir être faits sous une forme
miniature, modulo n, en ne conservant que l’information (( a mod n )) pour l’élément a.
Exemple avec n = 100 : pour les nombres écrits en base 10, on ne garde que les deux derniers
chiffres.
Exemple de la preuve par 9 et de la preuve par 11 pour les opérations effectuées avec des
nombres écrits en base 10. Elles sont basées sur le genre de calcul suivant, en remarquant que
10n =9 1n =9 1 et 10n =11 (−1)n :
123524 =9 1 + 2 + 3 + 5 + 2 + 4 =9 17 =9 1 + 7 =9 8,
123524 =11 −1 + 2 − 3 + 5 − 2 + 4 =11 5.
On peut se demander ce qui se passe avec des opérations plus compliquées que +, −, × :
– Ou bien l’opération compliquée est une combinaison des opérations +, −, ×, par exemple
ou encore
a b c
(a, b, c, d, e, f, g, h, i) 7→ d e f
g h i
et tout se passe bien.
2 1. Arithmétique de base
Démonstration. La preuve du point 1. est basée sur les deux remarques suivantes :
– Le résultat est trivial si b divise a, dans ce cas g = b, et tout diviseur commun à a et b
divise b.
– Si b ne divise pas a et si par division euclidienne on obtient a = bq + r avec b > r > 0,
alors les diviseurs communs à a et b sont exactement les diviseurs communs à b et r.
Ainsi en démarrant avec a0 = a, b0 = b, on pose a1 = b et b1 = r, et on remplace le problème
de départ pour (a0 , b0 ) par le même problème pour (a1 , b1 ). La remarque importante est que
0 < b1 < b0 . En recommençant l’opération, on remplace ensuite (a1 , b1 ) par (a2 , b2 ) etc. . . Après
un nombre fini d’étapes du processus on tombe forcément sur la situation où pour un certain k,
bk divise ak . Et les diviseurs communs à a et b sont alors exactement les diviseurs de bk .
Tous les diviseurs communs à a et b sont donc diviseurs d’un seul d’entre eux, bk : celui-ci n’est
pas seulement le plus grand au sens de la relation d’ordre usuelle, c’est aussi (( le plus grand ))
au sens de la relation de divisibilité, pour laquelle (( plus grand )) signifie (( être multiple de )).
2. La forme matricielle du calcul précédent est
b 0 1 a a1 0 1 a0
= , i.e. =
r 1 −q b b1 1 −q1 b0
Donc si l’on appelle q1 , q2 . . . les quotient successifs, jusqu’à qk+1 le quotient de ak par bk on
aura
bk 0 1 0 1 0 1 a0
= ···
0 1 −qk+1 1 −q2 1 −q1 b0
1 0 0 1
Ainsi en posant M0 = et, successivement pour i = 0, . . . , k, Mi+1 = Mi ,
0 1 1 −qi+1
g a
on obtient en fin de compte = Mk+1 avec det(Mk+1 ) = (−1)k+1 .
0 b
3. Tout d’abord m = a(b/g) = b(a/g) est bien un multiple commun de a et b. Ensuite si l’on a
un multiple commun ad = bc, en utilisant au + bv = g on obtient
gd = (au + bv)d = adu + bvd = bcu + bvd = b(cu + vd),
d = (b/g)(cu + vd) et ad = m(cu + vd). 2
1.3. Théorème des restes chinois sur Z 3
Deux entiers a et b sont dits étrangers, ou encore premiers entre eux , ou encore co-
maximaux , lorsque pgcd(a, b) = 1, (on n’a pas besoin pour cela de supposer qu’ils sont positifs,
ni même que leur valeur absolue est > 1). Cette condition équivaut à : ∃u, v ∈ Z, au + bv = 1
et ceci conduit à la définition générale suivante :
Définition 1.2.2 Dans un anneau commutatif arbitraire A deux éléments a, b ∈ A sont dits
étrangers, ou encore comaximaux lorsqu’il existe u, v ∈ A tels que au + bv = 1.
Exercices
g u v a
Exercice 1.2.1 Si = avec ut − vs = 1, à quoi sont égaux s et t ?
0 s t b
Exercice 1.2.2 On peut utiliser une légère variante de la division euclidienne. On suppose
seulement a, b 6= 0 (plutôt que a, b > 0). Alors on peut écrire a = bq + r avec |r| 6 |b| /2. Dans
ce cas donner une majoration du nombre d’étapes de l’algorithme d’Euclide ainsi modifié.
Démonstration.
Existence. Commençons par le cas n = 2. On écrit a1 u1 + a2 u2 = 1, on remarque alors que
a1 u1 ≡ 1 mod a2 a2 u2 ≡ 1 mod a1
et
a1 u1 ≡ 0 mod a1 a2 u2 ≡ 0 mod a2
4 1. Arithmétique de base
Une solution est donc x = x2 (a1 u1 ) + x1 (a2 u2 ). La différence entre deux solutions éventuelles
est un multiple commun à a1 et a2 , i.e. un multiple de a1 a2 (car a1 et a2 sont étrangers).
Cas général. Montrons d’abord que l’on peut trouver e1 tel que
e1 ≡ 1 mod a1 et e1 ≡ 0 mod ai pour i 6= 1
Pour ceci on multiplie les relations de Bezout pour chacun des couples (a1 , ai ). On obtient une
égalité du type
c1 a1 + f1 ni=2 ai = 1.
Q
Démonstration. Le point 3. a déjà été démontré, sous une forme un peu plus générale : c’est le
théorème 1.2.1 3. 2
Commentaire. Le lemme d’Euclide (apparemment démontré par Gauss pour la première fois)
est le lemme crucial quand on démontre l’uncité de la décomposition d’un nombre entier > 2 en
produit de facteurs premiers.
Exercices
Exercice 1.3.1 (système de congruences simultanées)
On considère sur Z le système de congruences simultanées
x ≡ a1 mod n1
.. .. .. ..
. . . .
x ≡ ar mod nr
1. Dans le cas où une solution existe montrer qu’elle est unique modulo le ppcm des nj .
2. Démontrez que le système admet un solution si et seulement si sont vérifiées les congruences
ai ≡ aj mod pgcd(ni , nj ) pour 1 6 i < j 6 r.
3. Quel est le rapport avec le théorème chinois formulé en termes d’idéaux deux à deux
comaximaux ?
1.4. Systèmes d’équations linéaires sur Z 5
Le plan de travail
– algorithme qui ramène une matrice à coefficients dans Z à la forme (( diagonale )) au moyen
de manipulations élémentaires de lignes et de colonnes
– application à la résolution (et à la discussion si le second membre est donné par des
paramètres) d’un système linéaire à coefficients dans Z.
D 0
0 0
et on doit traiter le problème initial avec la matrice restante A0 , de taille plus petite, ce qui permet
de terminer par récurrence (du point de vue algorithmique on fait une boucle convenable).
Sinon . . .
On repère dans la ligne ou la colonne de c un coefficient non nul, disons a.
– (cas simple) Si c divise a, on utilise c comme pivot pour tuer a et on passe à un nouveau
coefficient non nul dans la ligne ou la colonne de c, s’il en reste.
– (cas décisif) Si c ne divise pas a, on peut écrire c = aq + r avec |r| 6 |c| /2. Par une
manipulation élémentaire autorisée on peut donc remplacer a par r. Maintenant r fait
office de nouveau c, et on peut terminer par récurrence (du point de vue algorithmique on
fait une boucle convenable).
Il est clair que cet algorithme termine, parce que tant que l’on n’est pas ramené au cas d’une
matrice de taille plus petite, chaque étape (( décisive )) remplace le coefficient minimum en valeur
absolue par un coefficient au moins deux fois plus petit (en valeur absolue). 2
Pour voir comment cet algorithme permet la discussion complète des systèmes linéaires sur
Z le mieux est d’examiner un exemple en détail.
Étant donné un système linéaire sur Z écrit matriciellement sous la forme AX = B, on
considère la matrice F = [ A | B ]. On fait subir à F des manipulations élémentaires de lignes,
ce qui ne change pas les solutions du système, et des manipulations élémentaires de colonnes,
seulement sur la partie A de la matrice, ce qui revient à faire un changement d’inconnues. On doit
donc mémoriser les transformations de colonnes. Pour cela on crée une matrice carrée C ayant
pour taille le nombre d’inconnues (i.e. le nombre de colonnes de A). Au départ cette matrice C
est égale à la matrice identité. Ensuite, chaque fois que l’on fait subir à A une manipulation de
colonnes, on fait subir à C la même manipulations de colonnes.
Un exemple
Voici un exemple traité avec Maple :
On va analyser le système linéaire sur Z : AX = B, avec [ A | B ] = F1 , la matrice F1 étant la suivante
(on a mis des paramètres dans le second membre B pour faire la discussion en fonction des valeurs des
paramètres).
Pour faire comprendre comment on choisit la manipulation que l’on va faire, on encadre le coefficient
le plus petit en valeur absolue (parmi les coefficients non nuls) et on souligne, dans sa ligne ou sa colonne,
le plus petit coefficient restant en valeur absolue1 (parmi les coefficients non nuls).
> F1 := matrix([[-1075, -175, 545, -850, a], [3010, 490, -1526, 2380, b], [-1489,
-247, 755, -1177, c]]);
−1075 -175 545 −850 a
F1 := 3010
490 −1526 2380 b
−1489 −247 755 −1177 c
La matrice C est donnée au départ par
> C:=LinearAlgebra[IdentityMatrix](4);
1. En fait la lectrice attentive remarquera quelques imperfections de détails, sans influence sur la justesse du
résultat : on n’a pas toujours souligné le coefficient optimal, et le reste de la division n’est pas toujours le reste
centré.
1.4. Systèmes d’équations linéaires sur Z 7
1 0 0 0
0 1 0 0
C :=
0 0 1 0
0 0 0 1
> F2:=addrow(F1,1,3,-1);
−1075 −175 545 −850 a
3010
F2 := 490 −1526 2380 b
−414 -72 210 −327 −a + c
> F3:=addrow(F2,3,1,-3);
167 41 −85 131 4a − 3c
F3 :=
3010 490 −1526 2380 b
−414 −72 210 −327 −a + c
> F4:=addrow(F3,1,3,2);
167 41 −85 131 4a − 3c
3010
F4 := 490 −1526 2380 b
−80 10 40 −65 7a − 5c
> F5:=addrow(F4,3,1,-4);
487 1 −245 391 −24 a + 17 c
F5 :=
3010 490 −1526 2380 b
−80 10 40 −65 7a − 5c
> F6:=addcol(F5,2,3,245): F6:=addcol(F6,2,4,-391): F6:=addcol(F6,2,1,-487):
> F6:=swapcol(F6,2,1): F6:=addrow(F6,1,2,-490): F6:=addrow(F6,1,3,-10);
1 0 0 0 −24 a + 17 c
0 −235620 118524 −189210 11760 a − 8330 c + b
F6 :=
> F9:=addrow(F8,2,3,2);
1 0 0 0 −24 a + 17 c
0 −12 −996 1590 −96 a + 70 c + b
F9 :=
0 6 498 −795 55 a − 35 c + 2 b
> F10:=addrow(F9,3,2,2): F10:=swaprow(F10,3,2) ;
1 0 0 0 −24 a + 17 c
F10 :=
0 6 498 −795 55 a − 35 c + 2 b
0 0 0 0 14 a + 5 b
> F11:=addcol(F10,2,3,-83); C11:=addcol(C7,2,3,-83):
1 0 0 0 −24 a + 17 c
F11 :=
0 6 0 −795 55 a − 35 c + 2 b
0 0 0 0 14 a + 5 b
> F12:=addcol(F11,2,4,133); C12:=addcol(C11,2,4,133):
1 0 0 0 −24 a + 17 c
F12 := 0 6 0 3 55 a − 35 c + 2 b
0 0 0 0 14 a + 5 b
> F13:=addcol(F12,4,2,-2): F13:=swapcol(F13,4,2);
> C13:=addcol(C12,4,2,-2): C13:=swapcol(C13,4,2);
1 0 0 0 −24 a + 17 c
0 3 0 0 55 a − 35 c + 2 b
F13 :=
0 0 0 0 14 a + 5 b
0 133 −83 −265
1 8 −4 −13
C13 :=
0 266 −165 −530
0 1 0 −2
On a obtenu LA C13 = A13 , LB = B13 avec
– [ A13 | B13 ] est la matrice F13 , autrement dit
1 0 0 0 −24 a + 17 c
A13 = 0 3 0 0 et B13 = 55 a + 2 b − 35 c
0 0 0 0 14 a + 5 b
– L est le produit des matrices élémentaires correspondant aux transformations de lignes,
– C13 est le produit des matrices élémentaires correspondant aux transformations de colonnes
Notons que l’égalité LB = B13 nous donne par simple lecture de B13
−24 0 17
L = 55 2 −35
14 5 0
Le système de départ A X = B équivaut à LA X = B13 donc aussi à A13 Y = B13 , avec X = C13 Y ,
−1
Y = C13 X.
On a donc les conditions de compatibilité 14 a + 5 b = 0 et 55 a + 2 b − 35 c ≡ 0 mod 3 (c’est-à-dire
a − b + c ≡ 0 mod 3). Lorsque ces conditions sont satisfaites la solution générale en (y1 , y2 , y3 , y4 ) est :
y1 = −24 a + 17 c
y2 = (55 a + 2 b − 35 c)/3
y3 : arbitraire
y4 : arbitraire
1.4. Systèmes d’équations linéaires sur Z 9
La solution générale en (x1 , x2 , x3 , x4 ) est donnée quant à elle au moyen de deux paramètres m1 = y3 et
m2 = y4 qui peuvent prendre des valeurs arbitraires
0 133 −83 −265 −24 a + 17 c
x1
x 1
2 8 −4 −13 (55 a + 2 b − 35 c)/3
= ·
x3 0 266 −165 −530
m1
x4 0 1 0 −2 m2
Exercices
Exercice 1.4.1
1. Montrer que a = 385 et b = 357 ont pour pgcd 7 en utilisant l’algorithme d’Euclide.
2. En déduire deux entiers u et v ∈ Z tels que ua + vb = 7.
3. Résoudre complètement dans Z2 l’équation 385x + 357y = 0 : les inconnues sont x, y.
4. Résoudre complètement dans Z2 l’équation 385x + 357y = c : les inconnues sont x, y ; c
est un paramètre. (Discuter suivant que c est ou non un multiple de 7.)
5. Résoudre complètement dans Z3 l’équation 385x + 357y + 15z = e : les inconnues sont
x, y, z et e est un paramètre.
Exercice 1.4.2
Résoudre complètement dans Z l’équation suivante (x, y sont les inconnues, a est un paramètre,
la discussion se fait en fonction de la valeur de a) : 36x + 21y = a.
Exercice 1.4.3
À quelle condition nécessaire et suffisante portant sur a et b (éléments de Z) le système linéaire
suivant (inconnues x, y, z ∈ Z) admet-il une solution ?
(
14x + 35y + 10z = a
5x + 11y + 4z = b
Exercice 1.4.4
1. Calculer le pgcd g de a = 159 et b = 24 par l’algorithme d’Euclide.
2. En déduire le calcul de u et v ∈ Z tels que ua + vb = g.
3. Résoudre complètement dans Z l’équation 159x + 24y = c : les inconnues sont x, y, et c
est un paramètre.
4. Résoudre complètement dans Z l’équation 159x + 24y + 106z = c : les inconnues sont
x, y, z, et c est un paramètre.
Exercice 1.4.5
En application du théorème 1.4.1 montrer que toute matrice dans GLn (Z) peut être obtenue
par des transformations élémentaires de lignes appliquées successivement à la matrice In . Si le
déterminant est égal à 1, les permutations de lignes ne sont pas nécessaires.
Remarques. 1) e est l’unique élément neutre (à droite et à gauche) pour la loi ·.
2) L’associativité permet de supprimer les parenthèses, par exemple (a · (b · c)) · d se réécrit sans
ambigüité a · b · c · d.
3) Un élément x d’un monoı̈de est dit idempotent si l’on a x · x = x.
Définition 2.1.2 Un groupe commutatif est un ensemble G avec des lois de composition et
une constante vérifiant des propriétés (ou axiomes) convenables. La structure est décrite sous le
format (G, +, −, 0G ).
La loi + est une loi binaire, la loi − est une loi unaire, 0G est une constante.
Les axiomes sont les suivants :
1. a + b = b + a (commutativité)
2. a + (b + c) = (a + b) + c (associativité)
3. a + 0G = a (élément neutre)
4. a + (−a) = 0G (opposé)
Remarque. Il arrive souvent qu’une loi de groupe soit notée ×, ◦ ou · , ou même sans aucun
symbole. On dit alors que le groupe est noté multiplicativement. La notation pour le neutre
n’est plus 0, mais 1 ou e, ou encore autre chose, de même l’opposé de a n’est plus noté −a mais
a−1 . Dans ce cas on parle par exemple du groupe (G, · , a 7→ a−1 , 1G ).
Exemple. Les applications log et exp sont deux isomorphismes réciproques entre les groupes
(R+ , ×, x 7→ x−1 , 1) et (R, +, −, 0).
Lemme 2.1.4
1. Un homomorphisme de groupes commutatifs h : G → G0 est injectif si et seulement si
h−1 (0) = {0}. On note Ker h = h−1 (0) et on l’appelle le noyau de h.
2. Le composé de deux homomorphismes G1 → G2 et G2 → G3 est un homomorphisme.
2.1. Groupes commutatifs 13
3. Les automorphismes d’un groupe commutatif forment un groupe (en général non commu-
tatif ) pour la composition.
2. L’application
µG : G −→ HomGroupes (Z, G), a 7−→ µa,G
Sous-groupes
Définition 2.1.7 Un sous-groupe H d’un groupe G est une partie stable par les opérations
+, − qui contient l’élément 0G .
Dans un tel cas, H est muni d’une structure de groupe pour les lois induites par +, − et la
constante 0G . En outre l’injection canonique H → G est un homomorphisme. Un tel homomor-
phisme est appelé un homomorphisme d’inclusion, ou encore une inclusion.
Fait 2.1.9 Si C est une partie d’un groupe abélien G il existe un sous-groupe dePG, noté hCi,
qui est le plus petit-sous groupe de G contenant C. Il est formé par les sommes ki=1 mi xi , où
les mi ∈ Z et les xi ∈ C. On dit que hCi est le sous-groupe de G engendré par C.
Un groupe abélien G est dit de type fini s’il est engendré par une partie finie.
1. Ce lemme n’est valable que parce que les groupes considérés sont abéliens.
14 2. Groupes et anneaux commutatifs
Proposition et définition 2.1.10 Il existe une unique structure de groupe abélien sur G qui
fasse de chaque πk un homomorphisme de groupes. Par exemple en notation additive, lorsque
l’on note les structures sous la forme (Gi , +Gi , −Gi , 0Gi ) et (G, +G , −G , 0G ) on a les égalités
suivantes.
(xi )i∈I +G (yi )i∈I = (xi +Gi yi )i∈I , 0G = (0Gi )i∈I et −G (xi )i∈I = (−Gi xi )i∈I .
On dit que G est le groupe produit de la famille (Gi )i∈I . Lorsque I = {1, . . . , n} on note
aussi G1 × · · · × Gn .
Cas particulier I
Q : lorsque tous les groupes Gi sont égaux à un même groupe H on note H pour
le produit i∈I H.
Définition
P 2.1.13 Les sous-groupes
L k (Gk ) sont en Lsomme directe dans G et le sous-groupe
i∈I i (G i ) est noté (par abus) G
i∈I i . On dit que i∈I Gi est le groupe somme directe
(externe) de la famille (Gi )i∈I .
Remarque.
L
– Le groupe i∈I Gi est donc l’ensemble des familles (xi )i∈I telles que tous les xi sauf un
nombre fini sont nuls. L Q
– Dans le cas où I est fini, on a i∈I Gi = i∈I Gi . Ceci justifie que l’on note G1 × · · · × Gn
L G 1 ⊕ · · · ⊕ Gn .
également sous la forme
– Pour x = (xi )i∈I ∈ i∈I Gi , on dit que xk est la coordonnée de x pour l’indice k.
– Cas particulier : lorsqueL tous les groupes Gi sont égaux à un même groupe H on note H (I)
pour la somme directe i∈I H.
L
Proposition 2.1.14 Il revient au même de donner un homomorphisme ϕ : i∈I Gi → H, ou
de donner une famille d’homomorphismes (ϕi )i∈I , où chaque ϕi est un homomorphisme de Gi
dans H. Précisément, l’application
L Q
HomGroupes ( i∈I Gi , H) −→ i∈I (HomGroupes (Gi , H)), ϕ 7−→ (ϕ ◦ i )i∈I
est une bijection et même un isomorphisme de groupes.
L
Si la famille (ϕi )i∈I est donnée l’élément correspondant ϕ de HomGroupes ( i∈I Gi , H) est
défini par
P
ϕ(x) = ϕ((xi )i∈I ) = j∈J xj ,
où J est une partie finie de I contenant tous les indices à coordonnée non nulle pour x.
Exemple. Le groupe additif d’un anneau de polynômes A[X] est isomorphe à A(N) : au polynôme
f (X) on fait correspondre la suite (infinie) de ses coefficients, tous nuls sauf pour un nombre
fini d’entre eux.
où π = πE,∼ est la projection canonique, j l’injection canonique et θ une bijection. Ce genre de
décomposition se particularise souvent comme dans le point 2. du théorème 2.1.15, pour lequel
les 4 applications sont des morphismes de groupes.
Théorème 2.1.15
1. (théorème de factorisation) Soit H un sous-groupe d’un groupe abélien G. Pour qu’un
homomorphisme ψ : G → K se factorise par G/H il faut et suffit que H ⊆ Ker ψ.
ψ1
Dans un tel cas l’homomorphisme G/H −→ K qui réalise la factorisation est unique.
Autrement dit ψ1 est l’unique morphisme de groupes G/H → K tel que ψ1 ◦ π = ψ.
Dans toute la suite du cours, on donne une version imagée des théorèmes de factori-
sation unique au moyen de dessins du style suivant : la flèche en trait-tiret indique que
l’on cherche une factorisation, le point d’exclamation indique qu’elle existe et qu’elle est
unique.
G LL
LL
LLψ
LL homomorphisme qui s’annule sur H
π LL
LL
G/H _ _ _ _ _%/ K
ψ1 !
Proposition 2.1.17 Soient H et K deux sous-groupes d’un groupe abélien G. Alors l’homo-
morphisme obtenu en composant les deux homomorphismes naturels
H −→ H + K −→ (H + K)/K
donne par le théorème de factorisation un isomorphisme
∼
H/(H ∩ K) −→ (H + K)/K.
Exercices
Exercice 2.1.1 Décrire les sous-groupes de Z et ceux de Z/nZ (n ∈ N∗ ).
Les règles de distributivité peuvent se reformuler en disant que pour tout a, les applications
x 7→ ax et x 7→ xa sont des endomorphismes du groupe additif (A, +, −, 0). En particulier elles
impliquent que a × 0 = 0 × a = 0 ainsi que a × (−b) = −(a × b) = (−a) × b.
Dans un anneau unitaire 1A est l’unique élément e vérifiant ex = xe = x pour tout x.
Notons que x + x = x implique x = 0, mais que l’équation e × e = e admet au moins les
deux solutions 1 et 0.
Dans les formules écrites on omet en général le signe × et on applique la règle de priorité
(facilitée visuellement par l’ommission du signe ×) qui demande de lire a + bc comme a + (bc)
et non pas comme (a + b)c.
Fait 2.2.2 Un anneau A est réduit à son seul élément 0A si et seulement si 1A = 0A . Un tel
anneau est dit trivial ou nul.
Premiers exemples
On ne mentionne pas les lois lorsqu’elles sont (( bien connues )).
• Q, R, C sont des corps.
• Z est un anneau intègre. Les seuls éléments inversibles sont ±1.
• Z/nZ. Le fait (( on a le droit de calculer modulo n )) peut s’interpréter au moyen des deux
affirmations suivantes.
1. Si l’on identifie deux entiers dès qu’ils sont égaux modulo n, on obtient encore un anneau
commutatif, que l’on note Z/nZ.
2. En notant a l’entier a modulo n, l’application x 7→ x de Z dans Z/nZ conserve les lois +,
− et ×.
a, a◦ , a• , b
Si plusieurs modules interviennent on pourra utiliser des notations comme e a ...
Fait 2.2.3 L’anneau Z/nZ est un corps si et seulement si n est un nombre premier.
• Lorsque p est un nombre premier on note Fp le corps Z/pZ. On peut construire à partir de
Fp des corps finis plus grands. Voici un exemple : on vérifie que dans F7 , −1 n’est pas un carré.
On peut alors rajouter de manière purement formelle la racine carrée de −1, que l’on note par
exemple i. Un élément du corps obtenu, noté Fp [i] s’écrit de manière unique a + ib avec a et b
dans F7 . On vérifie facilement que l’on obtient bien un corps, qui a 49 éléments.
• Z[X] est un anneau intègre. Pour tout anneau intègre A l’anneau des polynômes A[X] est
intègre.
• Mn (Q) ou Mn (Z) ou Mn (R) sont des anneaux unitaires, non commutatifs (si n > 1) avec des
diviseurs de zéro (si n > 1).
• Si (H, +) est un groupe commuatif, le groupe abélien
def
EndGroupes (H) = HomGroupes (H, H)
peut être muni d’une structure naturelle d’anneau (en général non commutatif) en prenant pour
loi produit la composition des applications
(h1 , h2 ) 7−→ h1 ◦ h2
L’élément neutre pour la multiplication est IdH .
• De manière analogue si V est un espace vectoriel réel, on obtient pour les endomorphismes de V
la structure (EndR (V ), +, −, ◦, 0, IdV ) qui est un anneau unitaire (en général non commutatif).
Sous-anneaux
Définition 2.2.4 Un sous-anneau A d’un anneau B est une partie stable par +, −, × qui
contient les éléments 0B et 1B .
20 2. Groupes et anneaux commutatifs
Dans un tel cas, A est muni d’une structure d’anneau pour les lois induites par +, − et ×
et les constantes 0B et 1B .
En outre l’injection canonique A → B, x 7→ x est un homomorphisme. Un tel homomor-
phisme est appelé un homomorphisme d’inclusion, ou encore une inclusion.
Remarque. On aurait pu simplement demander dans la définition 2.2.4 que A contienne −1 et
soit stable par + et ×.
y = a0 + a1 x + a2 x2 + · · · + an xn
Un argument très abstrait pour affirmer qu’un tel (( plus petit sous-anneau contenant C ))
existe consiste à considérer l’ensemble
\
C= D
D∈A, C⊆D
où A est (( l’ensemble de tous les sous-anneaux de B )). On vérifie que C est un sous-anneau de
B qui répond à la question posée.
Une construction plus explicite de ce sous-anneau procède par récurrence comme suit.
Tout d’abord pour deux parties E et F de B on définit E + F = { x + y | x ∈ E, y ∈ F } et
E · F = { xy | x ∈ E, y ∈ F }. Ensuite :
2.2. Anneaux commutatifs 21
La réponse est que I doit être un idéal de A. Elle est précisée dans la proposition suivante.
Proposition et définition 2.2.7 Un idéal d’un anneau A est un sous-groupe pour l’addition
qui vérifie la propriété :
∀a ∈ I, ∀x ∈ A, xa ∈ I.
Dans un tel cas il y a une unique structure d’anneau sur le groupe quotient A/I pour laquelle
la projection canonique πA,I : A → A/I soit un homomorphisme d’anneau.
L’anneau A/I ainsi défini s’appelle l’anneau quotient de A par l’idéal I.
Remarques.
1) La question encadrée peut se reformuler dans un cadre très général et en termes abstraits
comme suit : (( lorsque A est un anneau et ∼ une relation d’équivalence sur A, à quelle condition
sur ∼ peut-on munir l’ensemble quotient d’une structure anneau de façon à ce que la surjection
canonique x 7→ x soit un homomorphisme d’anneaux ? )).
La réponse est que la relation d’équivalence est nécessairement la congruence modulo un sous-
groupe, et que ce sous-groupe doit en outre être un idéal.
2) On a Ker πA,I = I. Tout idéal est donc le noyau de la projection canonique qu’il définit. On va
bientôt voir la réciproque (théorème 2.2.11) : tout noyau d’un homomorphisme d’anneaux est un
idéal. En outre, le théorème théorème 2.2.11 implique que si ϕ : A → B est un homomorphisme
surjectif d’anneau, alors on se trouve, à isomorphisme unique près, exactement dans la situation
πA,I : A → A/I .
22 2. Groupes et anneaux commutatifs
Fait 2.2.8 Si a1 , . . . , an ∈ A, le plus petit idéal qui contient ces éléments existe, il est égal à
a1 A + · · · + an A,
def
où aA = { ax | x ∈ A }. Il est souvent noté ha1 , . . . , an iA , ou ha1 , . . . , an i si le contexte fixe
clairement l’anneau A. On dit que c’est un idéal de type fini parce qu’il est engendré par un
nombre fini d’éléments.
Calculer modulo cet idéal, c’est calculer à la fois modulo a1 , modulo a2 , . . ., modulo an .
Un idéal aA = hai engendré par un seul élément est appelé un idéal principal .
Exemples. 1) Un corps K possède exactement deux idéaux : h0i = {0} et h1i = K.
2) Tous les idéaux de type fini de l’anneau Z sont principaux. En effet, si g est le pgcd de m et
n alors gZ = mZ + nZ.
3) Le même résultat s’applique pour K[X] si K est un corps, car l’algorithme d’Euclide sur Z
fonctionne (( presque à l’identique )) sur K[X]. Cela montre que pour deux polynômes M et N
dans K[X], il y a un diviseur commun de la forme G = AM + BN , de sorte que hM, N i = hGi.
4) L’idéal h3, Xi de Z[X] n’est pas principal. L’idéal 9, 3X, X 2 de Z[X] ne peut pas être
engendré par seulement 2 éléments. Signalons que la description complète des idéaux de Z[X]
est assez compliquée.
La notion d’idéaux comaximaux redonne dans le cas d’idéaux principaux la notion d’éléments
étrangers, ou comaximaux (définition 1.2.2).
2.2. Anneaux commutatifs 23
Théorème 2.2.11
1. Si ϕ : A → B est un homomorphisme d’anneaux, son noyau Ker ϕ = ϕ−1 (0) est un idéal
de A et son image est un sous-anneau de B.
2. (théorème de factorisation) Soit I un idéal de A. Pour qu’un homomorphisme d’anneau
ψ : A → B se factorise par A/I il faut et suffit que I ⊆ Ker ψ.
ψ1
Dans un tel cas l’homomorphisme A/I −→ B qui réalise la factorisation est unique.
A KK
KKK
KKψK homomorphisme qui s’annule sur I
π KKK
K%
A/I _ _ _ _ _/ B
ψ1 !
ϕ
ϕ = j ◦ θ ◦ π, A / B
O
j π
A/Ker ϕ / ϕ(A)
θ
encore noté ni=1 Ai : l’addition, la multiplication, l’opposé, 1 et 0 sont définis (( coordonnée par
Q
coordonnée )), par exemple (a1 , . . . , an )(b1 , . . . , bn ) = (a1 b1 , . . . , an bn ).
Exemple. Le théorème des restes chinois dans Z peut être traduit
Q de la manière suivante.
Si a1 , . . . , an sont des entiers deux à deux étrangers et a = i ai , il y a une bijection naturelle
qui, à la classe de x modulo a, fait correspondre le n-uplet des classes de x modulo chaque ai .
Cette bijection est un isomorphisme d’anneaux.
Alors que dans un anneau intègre les seuls idempotents sont 0 et 1, dans un produit d’anneaux
non triviaux apparaissent automatiquement des idempotents 6= 0, 1.
Notons que le noyau de la projection canonique sur le k-ème facteur, πk : A → Ak , est égal à
Remarque. Dans la littérature on interdit souvent à tout élément d’un système fondamental
d’idempotents orthogonaux d’être nul. Ceci est légitime si l’on est dans un anneau où l’on a un
test (( e = 0 ? )) pour les idempotents.
Démonstration. Posons Y
Ji = Ik .
k:k6=i
Fait 2.2.19 (caractérisation des idéaux premiers) Les propriétés suivantes sont équivalentes.
1. I est premier (i.e., A/I est intègre, non trivial)
2. 1 ∈
/ I et ∀x, y ∈ A, (xy ∈ I ⇒ x ∈ I ou y ∈ I).
3. 1 ∈
/ I et pour tous idéaux I1 , I2 , si I1 I2 ⊆ I, alors I1 ⊆ I ou I2 ⊆ I.
Fait 2.2.20 (caractérisation des idéaux maximaux) Les propriétés suivantes sont équivalentes.
1. I est maximal (i.e., A/I est un corps)
2. I est maximal parmi les idéaux propres de A.
3. 1 ∈
/ I et pour tout x ∈
/ I, I + hxi = h1i.
4. 1 ∈
/ I et ∀x ∈ A, (x ∈ I ou ∃y ∈ A, 1 − xy ∈ I).
Exercices
Exercice 2.2.1
1. Montrer que l’anneau EndGroupes (Z/nZ) est isomorphe à Z/nZ.
2. En déduire que le groupe des automorphismes du groupe Z/nZ est isomorphe à (Z/nZ)× .
3. Montrer que les groupes (Z/nZ)× sont cycliques pour n = 4, 7, 11 et donner à chaque fois
un générateur.
4. Quel isomorphisme donne la décomposition en facteurs premiers de 308 pour l’anneau
Z/308Z (théorème des restes chinois) ?
5. Décomposer le groupe AutGroupes (Z/308Z) en produit de groupes cycliques.
Exercice 2.2.3 Par définition un anneau commutatif B est une algèbre de Boole si et seule-
ment si tout élément est idempotent. Soit B une algèbre de Boole. On montrera les affirmations
suivantes.
1. 2 =B 0, ∀x, x = −x et B× = {1}. Si B est intègre, c’est le corps F2 .
2. La relation x 4 y définie par (( x est multiple de y )), c’est-à-dire hxi ⊆ hyi est une relation
d’ordre.
3. Pour la relation 4 deux éléments arbitraires admettent une borne inférieure, leur ppcm
x ∧ y = xy, et une borne supérieure, leur pgcd x ∨ y = x + y + xy. En outre 0 est élément
minimum et 1 élément maximum.
4. Pour tout x ∈ B l’élément x0 = 1+x est l’unique élément qui vérifie x∧x0 = 0 et x∨x0 = 1,
on l’appelle le complément de x.
5. Les idempotents d’un anneau commutatif A forment une algèbre de Boole pour les deux
lois suivantes :
– l’addition est définie par a ⊕ b = a + b − 2ab
– la multiplication est la même que dans A
2.3. Quelques rappels sur la théorie de la divisibilité dans les anneaux intègres 27
NB : Dans une algèbre de Boole on prend pour relation d’ordre la relation de divisibilité renversée
dans le but d’obtenir 0 et 1 comme éléments minimum et maximum, conformément à la notation
traditionnelle en logique booléenne. Quand on prend l’algèbre de Boole des parties d’un ensemble
E, à chaque partie est associée sa fonction caractéristique, 0 correspond à ∅ et à la fonction
partout nulle, 1 correspond à E et à la fonction constante 1, ∧ correspond à ∩ pour les parties
et inf pour les fonctions caractéristiques, et ∨ correspond à ∪ et à sup.
NB : L’entier vp (a) est bien défini en raison de l’unicité (à association près) de la décomposition
de a en produit de facteurs irréductibles.
Théorème 2.3.5 Pour qu’un anneau intègre soit factoriel il faut et suffit que les deux propriétés
suivantes soient satisfaites
1. Toute suite strictement croissante d’idéaux principaux est finie.
2. Deux éléments arbitraires admettent un pgcd.
La propriété 2. peut être remplacée par :
2bis. (lemme d’Euclide) Si p irréductible divise ab il divise a ou b.
3. Systèmes linéaires sur un anneau
principal
Dans ce chapitre la section 3.2 est un simple rappel sur la théorie de la divisibilité dans les
anneaux principaux.
Le reste du chapitre est (( nouveau )).
La section 3.1 reprend dans le cadre des anneaux commutatifs la théorie des systèmes liné-
aires de Cramer. Il y a quelques différences subtiles avec ce que l’on connaı̂t déjà bien pour les
corps. Tout est basé sur des identités algébriques qui sont démontrées d’une manière qu’il est
important d’assimiler. En effet, elles sont déduites, pour un anneau commutatif arbitraire, du
fait qu’elles sont valables dans le cas des corps.
Les sections 3.3 et 3.4 sont consacrées aux systèmes linéaires sur les anneaux principaux, dont
la solution complète est basée sur la réduction des matrices à la forme de Smith (théorème 3.3.2).
Ce théorème concentre à lui seul l’essentiel des résultats la théorie des systèmes linéaires,
puis celle des modules de type fini sur un anneau principal, ainsi que des applications linéaires
entre de tels modules. Tous les résultats sur les anneaux principaux qui suivent dans ce cours
ne sont que l’énumération de corollaires à peu près immédiats de ce théorème, souvent formulés
en langage nettement plus abstrait et plus (( savant )) que le langage matriciel suffisant pour
l’énoncé du théorème 3.3.2.
AX = B.
Le déterminant d’une matrice carrée A ∈ Mn (A) est bien défini : on utilise pour cela
la formule usuelle. On définit également la comatrice de A, notée A,
e comme la transposée de
la matrice des cofacteurs (on dit aussi matrice cotransposée)
0 0 ··· 0
.
A1 = .. A C1 = A1 C1 = AC = Im .
C
0
3.2. Anneaux de Bezout et anneaux principaux 33
Démonstration. Il s’agit dans les deux cas de familles d’identités algébriques avec les coefficients
de A comme indéterminées. Il suffit donc de les démontrer dans le cas de la matrice générique A
dont les coefficients sont des indéterminées. On est alors sur l’anneau polynômes Z[(aij )i,j∈J1..nK ],
sous-anneau d’un corps L, et la matrice A a un déterminant inversible dans L. Le théorème de
Cayley-Hamilton est valable pour le cas des corps, il s’applique donc pour la matrice générique.
Le théorème de Cayley-Hamilton s’écrit aussi sous la forme AQ(A) = −dn In . Alors l’égalité
Ae = (−1)n+1 Q(A) résulte des égalités AA e = det(A) In et AQ(A) = −dn In en simplifiant à
gauche par A, ce qui est légitime parce que la matrice A est inversible dans Mn (L). 2
Définition 3.2.1 Un anneau intègre non trivial dans lequel tout idéal de type fini est principal
est appelé anneau de Bezout.
Théorème et définition 3.2.2 Pour un anneau intègre A les propriétés suivantes sont équi-
valentes.
1. Tout idéal est principal.
2. A est un anneau de Bezout et toute suite croissante (au sens large) d’idéaux principaux
admet deux termes consécutifs égaux.
Un anneau intègre non trivial qui vérifie ces propriétés équivalentes est appelé anneau princi-
pal.
Démonstration. Supposons l’anneau principal. Tout d’abord il est clair que c’est un anneau de
Bezout. Soit par ailleurs ha1 i ⊆ ha2 i ⊆ · · · ⊆ han i ⊆ · · · une suite infinie d’idéaux principaux,
croissante au sens large. Considérons la réunion I de tous ces idéaux. Il est clair que c’est un
idéal. Puisque l’anneau est principal on a I = hbi pour un certain b ∈ I. Par exemple b ∈ hak i.
Mais alors hbi ⊆ hak i ⊆ I = hbi, donc tous les ha` i pour ` > k sont égaux à hak i.
Inversement supposons que toute suite croissante d’idéaux principaux admet deux termes
consécutifs égaux. Alors il est absurde d’avoir une suite infinie strictement croissante d’idéaux
principaux. Soit maintenant I un idéal arbitraire et cherchons à construire un système généra-
teur fini pour I. Si I = 0 alors I = h0i. Sinon soit a1 6= 0 dans I. Si I = ha1 i, c’est OK. Sinon
il existe x2 ∈ I \ ha1 i. Soit a2 un générateur de ha1 , x2 i. Si I = ha2 i, c’est OK. Sinon il existe
x3 ∈ I \ ha2 i. Soit a3 un générateur de ha2 , x3 i. etc. . . On construit ainsi une suite strictement
croissante d’idéaux principaux h0i ( ha1 i ( ha2 i ( ha3 i · · · Comme elle doit s’arrêter, on obtient
I = hak i pour un certain k. 2
34 3. Systèmes linéaires sur un anneau principal
Remarque. La définition d’anneau principal que l’on trouve dans la plupart des ouvrages cor-
respond au point 1. du théorème précédent. Cette définition pose cependant un réel problème.
C’est une définition très abstraite que nous discuterons plus en détail dans le chapitre 7 consacré
aux anneaux nœthériens. Le point 2. du théorème précédent donne un contenu plus concret à
cette définition. Nous utiliserons dans ce cours essentiellement cette définition alternative.
La théorie de la divisibilité pour les anneaux principaux est similaire à celle de Z. Les premiers
résultats utilisent seulement le fait que l’anneau est de Bezout.
Démonstration. 1., 2. et 3. disent la même chose, qui résulte du dernier point de 3.2.3. 2
Lemme 3.2.5 Dans un anneau intègre, si toute suite croissante d’idéaux principaux admet deux
termes consécutifs égaux, tout élément a ∈ A∗ \ A× peut être décomposé en produit de facteurs
irréductibles (non nécessairement distincts).
Remarque. Si l’on a un test qui décide si un élément donné est irréductible, et qui en cas de
réponse négative, fournit un diviseur strict, la démonstration précédente fournit un algorith-
me de calcul d’un diviseur irréductible d’un élément non nul a ∈ / A× arbitraire, puis d’une
décomposition en produit de facteurs irréductibles.
Dans le cas contraire, il arrive qu’un tel algorithme soit inconnu, ou même que l’on sache qu’il
n’en existe pas.
Théorème 3.2.6 Tout anneau principal est factoriel. Autrement dit un anneau principal vérifie
le (( théorème fondamental de l’arithmétique )) (décomposition (( unique )) en produit de facteurs
irréductibles).
Théorème 3.2.7 Les idéaux premiers d’un anneau principal A sont, d’une part l’idéal {0},
d’autre part les idéaux maximaux hpi = pA pour chaque élément irréductible p. Dans le premier
cas, le quotient est A, dans le second cas, le quotient est un corps.
NB : On suppose que A n’est pas un corps.
Démonstration. Puisque tous les idéaux sont principaux, et vu le lemme de Gauss, on voit
facilement que les idéaux premiers sont exactement ceux décrits ci-dessus. Si p est un élément
irréductible et x ∈
/ pA, alors hp, xi est un idéal qui contient strictement hpi, donc il est égal à 1.
Ainsi dans l’anneau quotient, tout élément x 6= 0 est inversible. 2
Définition 3.3.1 Une matrice de Bezout de taille n est une matrice carrée, égale à la matice
identité,
sauf
pour 4 coefficients en positions (i, i), (j, j), (i, j) et (j, i) avec 1 6 i < j 6 n et
aii aij
aji ajj = 1. Nous pouvons noter cette matrice Bz(n, i, j; aii , aij , aji , ajj ). Par exemple
1 0 0 0 0 0
0 u 0 v 0 0
0 0 1 0 0 0
B = Bz(6, 2, 4; u, v, s, t) =
0
avec ut − sv = 1
s 0 t 0 0
0 0 0 0 1 0
0 0 0 0 0 1
Effectuer une manipulation de Bezout sur une matrice M c’est la multiplier à gauche (ma-
nipulation de lignes) ou à droite (manipulation de colonnes) par une matrice de Bezout.
36 3. Systèmes linéaires sur un anneau principal
Pour mieux visualiser une matrice de Bezout, on peut remplacer les 0 par des cases vides,
voici ce que cela donne avec l’exemple précédent :
1
u v
1
B = Bz(6, 2, 4; u, v, s, t) = avec ut − sv = 1
s t
1
1
u v a g
Si l’on a dans un anneau une égalité matricielle = , alors pour une matrice
s t b 0
A ∈ M6,n (A) ayant des coefficients a et b dans la colonne k en positions (2, k) et (4, k), effectuer
le produit B ·A revient à faire les manipulations de lignes simultanées suivantes sur la matrice A :
L2 ← uL2 + vL4 L2 u v L2
ou encore ←
L4 ← sL2 + tL4 L4 s t L4
Le résultat sera (entre autres) que les coefficients en position (2, k) et (4, k) seront remplacés
par g et 0.
Par exemple avec
∗ ∗ ∗
c d a
∗ ∗ ∗
A=
e f b
∗ ∗ ∗
∗ ∗ ∗
on obtient
∗ ∗ ∗
uc + ve ud + vf g
∗ ∗ ∗
B·A=
sc + te sd + tf
0
∗ ∗ ∗
∗ ∗ ∗
De la même manière, effectuer un produit A · B0
pour une matrice de Bezout convenable B 0
permettra de remplacer deux coefficients a, b situés sur une même ligne par un couple (g, 0).
La réduction de Smith
Théorème 3.3.2 (forme réduite de Smith)
Soit A un anneau principal. On peut à l’aide de manipulations élémentaires et de manipulations
de Bezout, ramener toute matrice à coefficients dans A à une forme réduite du type suivant :
D 0
avec D = Diag(a1 , . . . , ak ) et a1 | a2 | · · · | ak , ak 6= 0
0 0
Si la première ligne et la première colonne sont nulles (hormis le coefficient c en position (1, 1)),
on obtient une matrice de la forme :
c 0
0 A0
et on doit traiter le problème initial avec la matrice restante A0 , de taille plus petite, ce qui premet
de terminer par récurrence (du point de vue algorithmique on fait une boucle convenable).
Sinon . . .
On traite d’abord la première ligne au moyen de manipulations de colonnes, de manière à la
remplacer par une ligne [ h 0 · · · 0 ]
Pour ceci on considère dans la première ligne tous les coefficients non nuls, les uns après les
autres. Soit a un tel coefficient.
– (cas simple, manipulation élémentaire) Si c divise a, on utilise c comme pivot pour tuer a.
– (cas décisif) Si c ne divise pas a, on utilise une manipulation de Bezout qui permet de
remplacer le couple (c, a) par un couple (g, 0) avec g = pgcd(c, a) qui divise strictement c.
Quand on a traité tous les coefficients de la première ligne. On traite ensuite de la même manière
les coefficients de la première colonne.
Cependant on constate que si l’on doit faire des manipulations de Bezout pour traiter la première
colonne, alors la première ligne peut en être affectée, si bien qu’après cette première passe, il se
peut qu’il faille retraiter la première ligne, puis la première colonne etc. . .
On note que chaque fois que l’on utilise une manipulation de Bezout (cas décisif), le coefficient
en position (1, 1) décroı̂t strictement au sens de la divisibilité. Puisque toute suite strictement
décroissante pour la divisibilité est finie, on est certain d’aboutir à la situation où la première
ligne et la première colonne de la matrice sont entièrement nulles, à l’exception du coefficient en
position (1, 1). On est alors ramené à la situation envisagée tout au départ.
En conclusion, on est capable de réduire la matrice à la forme diagonale.
Il ne reste donc qu’à
traiter
le cas d’une matrice diagonale.
a 0
Or une matrice avec a 6= 0 et b 6= 0 donne par manipulation élémentaire la matrice
0 b
a b g 0
, puis par manipulation de Bezout une matrice , puis par manipulation élé-
0 b c d
g 0
mentaire une matrice . Puisque le déterminant n’a pas changé on a gd = ab et comme
0 d
g = pgcd(a, b), on voit que d est un ppcm de a et b donc est multiple de g. Ainsi des manipulations
du même type permettront d’ordonner la diagonale de D, au sens que les coefficients successifs
se divisent les uns les autres. 2
Remarque. Pour que l’algorithme fonctionne vraiment, on doit disposer des facilités suivantes
de manière explicite :
– Savoir tester si un élément de A est nul ou pas.
– Savoir tester, pour a 6= 0 et b 6= 0 si a divise b, et
– en cas de réponse positive, fournir le quotient b/a,
– en cas de réponse négative, fournir
une matrice de Bezout répondant à la question qui
u v
se pose, c’est-à-dire une matrice de déterminant 1 telle que sa + tb = 0.
s t
Lorsque ces conditions ne sont pas remplies, on n’a pas vraiment d’algorithme à notre disposition,
mais la démonstration donne quand même une preuve abstraite d’existence.
Nous allons redonner maintenant le même théorème sous une forme plus abstraite (moins
algorithmique) en rajoutant un résultat d’unicité.
Pour une matrice A ∈ Mm,n (A) nous noterons Aα,β la matrice extraite sur les lignes α =
38 3. Systèmes linéaires sur un anneau principal
Théorème 3.3.3 Soit A un anneau principal et A ∈ Mm,n (A). Il existe des matrices inversibles
L ∈ GLn (A) et C ∈ GLm (A) telles que l’on ait
D 0
L·A·C = avec D = Diag(a1 , . . . , ak ) et a1 | a2 | · · · | ak , ak 6= 0
0 0
En outre l’entier k et les idéaux principaux ha1 i ⊇ · · · ⊇ hak i sont uniquement déterminés par A.
En fait a1 est un pgcd des coefficients de A, a1 a2 est un pgcd des mineurs d’ordre 2 de A, a1 a2 a3
est un pgcd des mineurs d’ordre 3 de A, etc. . .
Ces conventions sont naturelles car elles permettent d’obtenir en toute généralité les égalités
suivantes :
Ir 0
– Si C = , pour tout k on a Dk (A) = Dk+r (C).
0 A
1. Le symbole d’inclusion signifie ici que la liste de gauche est extraite en ordre croissant de la liste de droite.
3.3. Réduction de Smith d’une matrice sur un anneau principal 39
0 0
– Si C = , pour tout k on a Dk (A) = Dk (C).
0 A
Corollaire 3.3.6 Si A et C sont des matrices telles que AH est définie, alors, pour tout r > 0
on a
Dr (AC) ⊆ Dr (A) Dr (C) (3.1)
Rappelons que deux matrices A, C ∈ Mm,n (A) sont dites équivalentes si l’on peut obtenir C
à partir de A en la multipliant à droite et à gauche par des matrices inversibles.
Théorème 3.3.7
1. Si deux matrices A ∈ Mm,n (A) et C ∈ Mm,p (A) ont le même module image dans Am ,
elles ont les mêmes idéaux déterminantiels de chaque ordre.
2. En particulier deux matrices équivalentes ont les mêmes idéaux déterminantiels. En
conséquence les idéaux déterminantiels d’une application linéaire ϕ entre deux
modules libres de rangs finis sont bien définis (en utilisant une matrice représentant
l’application linéaire). Et si ϕ ◦ ψ est définie, on a Dr (ϕ ◦ ψ) ⊆ Dr (ϕ) Dr (ψ).
Fin de la démonstration d’uncité dans le théorème 3.3.3. Il est clair que les idéaux déterminan-
tiels de la matrice ∆ = LAC sont donnés par
0 si r > k
Dr (∆) =
a1 · · · ar 6= 0 si r ∈ J1..kK
Comme Dr (∆) = Dr (A) on obtient l’unicité de k et le fait que a1 · · · ar est un pgcd des mineurs
d’ordre r de A pour toute réduite de Smith de A. 2
Exercices
Exercice 3.3.1 Montrer que pour toute matrice A et tout entier r on a
Dr+1 (A) ⊆ Dr (A)D1 (A) ⊆ Dr (A).
Exercice 3.3.2 (idéaux déterminantiels d’une matrice de projection sur un anneau arbitraire)
Si A ∈ Mn (A) est idempotente, on dit que A est une matrice de projection. Montrer que
chaque idéal déterminantiel Dr (A) est idempotent. En conséquence il est engendré par un idem-
potent (voir l’exercice 2.2.5).
40 3. Systèmes linéaires sur un anneau principal
D 0
L·A·C = avec D = Diag(a1 , . . . , ak ) et a1 | a2 | · · · | ak , ak 6= 0
0 0
(à priori on a k 6 inf(m, n), éventuellement k = 0, ou k = n, ou k = m). Supposons aussi que
aj est une unité exactement pour j ∈ J1..`K (éventuellement ` = 0 ou ` = k).
1. La solution générale du (( système sans second membre )) AX = 0 est donnée comme suit :
(a) Si n = k il y a l’unique solution X = 0.
(b) Si n > k la solution est donnée au moyen de n − k paramètres libres dans A,
y1 , . . . , yn−k comme suit :
x1
0
... ...
0
X = =C · = y1 Ck+1 + · · · + yn−k Cn
y1
. .
.. ..
xn yn−k
en notant Cj la j-ème colonne de C.
2. Le système admet une solution si et seulement si les contraintes suivantes sont satisfaites
0
b1
pour le second membre B. On pose L · B = B = 0 .. et on doit avoir
.
b0m
– b0j = 0 pour k < j 6 m et
– b0j ≡ 0 mod aj pour ` < j 6 k.
La solution générale du système dans ce cas est donnée au moyen de n − k paramètres
libres dans A, y1 , . . . , yn−k comme suit :
0
b1 /a1
..
.
0
b /a
b0 b0
X = C · k k = 1 C1 + · · · + k Ck + y1 Ck+1 + · · · + yn−k Cn
y1 a1 ak
.
..
yn−k
3.4. Systèmes linéaires sur un anneau principal 41
Remarques.
1) Si on pose aj = 0 pour k < j 6 m, toutes les contraintes dans le point 2. du théorème peuvent
être formulées de la même manière : b0j ≡ 0 mod aj pour j ∈ J1..mK.
2) On retrouve naturellement comme cas (très) particulier les systèmes de Cramer étudiés dans
la section 3.1 sur un anneau arbitraire.
3) Une différence importante avec le cas des systèmes linéaires sur les corps c’est qu’on a main-
tenant souvent besoin d’une matrice inversible C générale, alors que dans le cas des corps on
pouvait se contenter d’une matrice de permutation, ce qui permettait de désigner des inconnues
principales et des inconnues auxiliaires.
4) Lorsque les conditions de compatibilité sont satisfaites, on obtient une solution particulière
simple en prenant tous les paramètres libres égaux à 0. Mais pour autant la solution n’est
pas en général donnée par des formes A-linéaires C 7→ α(C), ceci à cause de la présence des
dénominateurs ai . Cependant lorsque les ai sont des unités, on trouve bien des formes A-liné-
aires. Supposons que A = K[X] pour un corps K, le fait de ne pas avoir de dénominateurs
dans l’expression générale de la solution est une circonstance très favorable, car cette expression
donnera une solution pour toute valeur du paramètre X, ce qui évite une discussion en fonction
des valeurs de ce paramètre.
Exercices
Exercice* 3.4.1 A est un anneau principal, A ∈ Mm,n (A). Montrer que le système linéaire
AX = B admet une solution si et seulement si pour tout r ∈ J1..mK on a l’égalité des idéaux
déterminantiels
Dr (A) = Dr ([A B]),
où [A B] désigne la matrice obtenue en juxtaposant la colonne B à droite de la matrice A.
NB : Ce résultat subtil n’est pas valable pour un anneau commutatif arbitraire. Il généralise un
résulat analogue dans le cas des corps : le système linéaire admet une solution si et seulement si
les matrices A et [A B] ont même rang.
4. Modules sur un anneau
commutatif
Introduction
Dans ce chapitre A est un anneau commutatif unitaire, et K est un corps. Nous ne faisons
aucune hypothèse particulière sur A.
Dans le chapitre 1 nous avons vu comment les systèmes linéaires sur l’anneau Z peuvent être
traités au moyen de calculs matriciels qui généralisent les techniques que nous connaissions déjà
dans le cas des corps.
On sait que la notion d’espace vectoriel a été introduite en particulier comme une abstraction
géométrique de la notion de système d’équations linéaires. Une matrice est alors vue comme une
application K-linéaire entre espaces vectoriels de dimensions finies. La géométrie des sous-espa-
ces vectoriels et celle des applications linéaires permet de mieux comprendre l’étude des systèmes
linéaires.
De la même manière, la notion de A-module, qui est l’analogue pour les anneaux de la notion
d’espace vectoriel pour les corps, peut être comprise comme une abstraction géométrique de la
notion plus concrète de système linéaire.
Les morphismes de A-modules sont appelés des applications A-linéaires, ils sont définis
comme pour les espaces vectoriels, comme suit.
Lemme 4.1.3 Pour vérifier qu’une application ϕ : M → N est une application A-linéaire il
suffit de vérifier que ϕ est compatible avec la loi + et avec la loi externe.
En vérifiant que l’on obtient bien une structure de A-module sur L (M, N ) le lecteur notera
que la commutativité de l’anneau est indispensable.
Théorème 4.1.6 Si H est un groupe abélien, il existe une unique structure de Z-module sur
H. La loi externe est celle qui a été définie page 12. Si H et G sont deux groupes abéliens, on
a l’égalité HomGroupes (G, H) = LZ (G, H).
Une base d’un A-module libre de rang n est donc l’image de la base canonique de An par un
isomorphisme An → M , et un A-module est libre de rang n si et seulement si il est isomorphe
à An .
Une
Pcombinaison linéaire d’éléments x1 , . . . , xn du A-module M est un élément de la
forme ni=1 ai xi (pour des ai ∈ A).
Proposition 4.1.12 Soient x1 , . . . , xn des éléments d’un A-module M . Il existe un plus petit
sous-module de M contenant les xi , c’est l’ensemble des combinaisons linéaires des xi . On peut
également le caractériser comme le sous-module image de l’application A-linéaire x b : An → M
associée au n-uplet x = (x1 , . . . , xn ). On note ce sous-module Ax1 +· · ·+Axn ou hx1 , . . . , xn iA,M ,
ou encore, si le contexte est clair hx1 , . . . , xn i. On dit que c’est le sous-A-module de M
engendré par x1 , . . . , xn .
Plus généralement pour une partie G quelconque de M , il existe un plus petit sous-module de M
contenant G, qui est l’ensemble des combinaisons linéaires pour des familles finies d’éléments
de G. On note ce sous-module hGiA , ou encore, si le contexte est clair hGi.
Définition 4.1.13 Un système générateur d’un A-module M est une famille d’éléments de M
qui engendre M comme sous-module de M . Un A-module est dit de type fini s’il possède un
système générateur fini.
Ainsi un module est de type fini si et seulement si il existe une application A-linéaire sur-
jective An → M .
Ainsi les colonnes de ME,F (ϕ) expriment sur la base de F les images par ϕ des éléments de
la base de E.
D’après le lemme 4.1.7 il est clair qu’une application A-linéaire entre modules libres de rang
fini est entièrement caractérisée par sa matrice, qui peut être choisie arbitrairement. On obtient
alors l’isomorphisme suivant.
est un isomorphisme de A-modules. En particulier, LA (E, F ) est un A-module libre de rang mn.
Ce lemme doit être complété par la correspondance entre la composition des applications
A-linéaires et le produit des matrices.
Remarque. Une égalité ϕ(x) = y se traduit par l’égalité matricielle AX = Y , ceci peut aussi
interprété en terme de composition d’applications A-linéaires en remarquant que X est la matrice
de l’application A-linéaire A → E, a 7→ ax et Y est la matrice de l’application A-linéaire
A → F, a 7→ ay (le A-module A étant muni de sa base canonique : 1).
En fait on a un résultat un peu plus précis 4.2.6. Mais il nous faut un lemme préparatoire.
Lemme 4.2.5
1. Soient M un A-module, L un A-module libre de rang fini et ϕ : M → L une applica-
tion A-linéaire surjective. Alors il existe une application A-linéaire ψ : L → M telle que
ϕ ◦ ψ = IdL .
2. Tout endomorphisme surjectif d’un A-module libre de rang fini est un isomorphisme.
3. Tout système générateur de m éléments dans un module libre de rang m est une base.
Démonstration. 1. On définit ψ comme suit : pour chaque élément yi d’une base de L on prend
pour ψ(yi ) un élément xi de M tel que ϕ(xi ) = yi .
2. Soit L le module libre, ϕ l’endomorphisme surjectif et F la matrice de ϕ sur une base fixée.
D’après le point 1. F est inversible à droite dans Mn (A). Le point 3. du lemme 3.1.1 nous dit
que F est inversible dans Mn (A), donc que ϕ est inversible dans EndA (L).
3. Simple reformulation du point 2. 2
4.2. Applications linéaires entre modules libres de rang fini 47
Une application A-linéaire surjective ϕ : M → N est dite scindée s’il existe une application
A-linéaire ψ : N → M telle que ϕ ◦ ψ = IdN . Le point 1. du lemme précédent dit donc que toute
application linéaire surjective vers un module libre de rang fini est scindée.
Corollaire 4.2.6 Si ϕ : An → Am est surjective avec m > n alors l’anneau A est nul.
Première démonstration. Le point 1. du lemme 4.2.5 nous ramène à la situation du lemme 3.1.3.
Deuxième démonstration. On compose la projection Am → An , (x1 , . . . , xm ) 7→ (x1 , . . . , xn )
avec l’application A-linéaire ϕ. On obtient un endomorphisme surjectif de Am . Le point 2. du
lemme 4.2.5 indique que cet endomorphisme est injectif, c’est-à-dire que son noyau est réduit
à 0, or ce noyau contient le dernier élément de la base canonique de Am , avec une coordonnée
égale à 1. Donc 1A = 0A . 2
on a l’égalité
A0 = Q−1 · A · P
Démonstration. En effet
Deux matrices A et A0 de Mm,n (A) sont dites équivalentes si on a une égalité A0 = Q−1 ·A·P
avec Q inversible dans Mn (A) et P inversible dans Mm (A). Il est clair qu’il s’agit d’une relation
d’équivalence sur Mm,n (A).
Deux matrices A et A0 de Mn (A) sont dites semblables si on a une égalité A0 = P −1 · A · P
avec P inversible dans Mn (A). Il est clair qu’il s’agit d’une relation d’équivalence sur Mn (A).
Remarque. Le fait que le rang d’un module libre sur un anneau non nul est bien défini n’est pas
si évident. À titre d’illustration on présente ici un anneau non commutatif C et deux matrices
F ∈ M2,1 (C) et M1,2 (C) telles que F G = I2 et GF = I1 . Ceci signifie que les modules libres C2
et C1 sont isomorphes (on peut les considérer soit tous deux comme des modules à droite, soit
tous deux comme des modules à gauche).
L’anneau C est l’anneau des endomorphismes du groupe additif B[X], où B est un anneau non
nul. Tout élément f de B[X] s’écrit de manière unique sous la forme f1 (X 2 ) + Xf2 (X 2 ), avec
48 4. Modules sur un anneau commutatif
On dit alors que la matrice C représente l’application A-linéaire ϕ sur les systèmes
générateurs (x1 , . . . , xn ) et (y1 , . . . , ym ).
Il est clair que la matrice C donne l’information suffisante pour calculer ϕ(x) pour un x
arbitraire de E, c’est-à-dire que la matrice C (( définit )) l’application ϕ. Néanmoins il y a deux
différences substantielles avec le cas des modules libres et des bases (systèmes générateurs li-
néairement indépendants). La première est que deux matrices distinctes peuvent représenter la
même application A-linéaire. La deuxième est que toute matrice ne représente pas nécessaire-
ment une application A-linéaire entre les deux modules, au sens de la définition qui vient d’être
donnée. En bref la relation (( la matrice A représente l’application A-linéaire ϕ )) (pour des sys-
tèmes générateurs fixés) ne donne lieu ni à une application de LA (E, F ) vers Mm,n (A), ni à une
application de Mm,n (A) vers LA (E, F ).
Cependant, on retrouve d’autres propriétés des matrices qui étaient valables pour les modules
libres. Notamment celles concernant la somme ou la composition de deux applications A-linéai-
res :
– si C et C 0 représentent des applications A-linéaires ϕ, ϕ0 de M vers N remtivement aux
mêmes systèmes générateurs alors C + C 0 et aC représentent les applications A-linéaires
ϕ + ϕ0 et aϕ,
– même type de résultat reliant la composition des applications A-linéaires et le produit des
matrices, pour des applications A-linéaires ϕ : M → N et ψ : N → P entre modules de
type fini.
On en déduit les deux lemmes suivants.
Soit M un A-module de type fini et ϕ ∈ EndA (M ). Pour un polynôme R(X) = m k
P
k=0 ak X ∈
A[X], on définit comme d’habitude
Xm
R(ϕ) = a0 · IdM + ak · ϕk .
k=1
Lemme 4.3.2 Avec les mêmes hypothèses, si ϕ = 0EndA (M ) on a det(C) · IdM = 0EndA (M ) ,
c’est-à-dire ∀x ∈ M, det(C) x = 0.
Pn−1
Démonstration. Soit P (X) = det(XIn − C) = X n + k=0 dk X k = XQ(X) + dn le polynôme ca-
ractéristique de la matrice C. L’endomorphisme P (ϕ) = ϕQ(ϕ) + dn IdM = dn IdM est représenté
par la matrice P (C) = 0Mn (A) , donc dn IdM = 0EndA (M ) . 2
4.3. Modules de type fini 49
Corollaire 4.3.4 Si M est un module de type fini, tout élément ϕ inversible à droite dans
EndA (M ) est inversible, et son inverse est un polynôme en ϕ.
Démonstration. Un endomorphisme inversible à droite est surjectif. 2
50 4. Modules sur un anneau commutatif
Proposition 4.4.2 On prend les notations de la définition 4.4.1. Soit M un autre A-module.
L’application ϕ 7→ (πi ◦ ϕ)i∈I est une bijection
LA (M, i∈I Ni ) −−→ i∈I (LA (M, Ni )),
Q Q
Remarque.
L
– Le A-module i∈I Ni est donc l’ensemble des familles (xi )i∈I telles que tous les xi sauf
un nombre fini sont nuls. L Q
– Dans le cas où I est fini, on a i∈I Ni = i∈I Ni . Ceci justifie que l’on note N1 × · · · × Nn
L N1 ⊕ · · · ⊕ Nn .
également sous la forme
– Pour x = (xi )i∈I ∈ i∈I Ni , on dit que xk est la coordonnée de x pour l’indice k.
– Cas particulier : lorsque tous les A-modules Ni sont égaux à un même A-module M on
(I)
L
note M pour la somme directe i∈I M.
Proposition
L 4.4.5 Soit (Ni )i∈I une famille de A-modules et M un autre A-module. Notons
k : Nk → i∈I Ni l’application A-linéaire naturelle. L’application
LA ( i∈I Ni , M ) −−→ i∈I (LA (Ni , M )), ϕ 7−→ (ϕ ◦ i )i∈I
L Q
Exercices
Exercice 4.4.1 (autour du théorème chinois)
On note Cn un groupe cyclique d’ordre n. On rappelle qu’un treillis est un ensemble ordonné
pour lequel deux éléments ont toujours une borne supérieure et une borne inférieure. On cherche
à expliciter des isomorphismes (( naturels )) entre C7 ×C10 et C70 .
1. Dessinez le treillis des sous-groupes de C70 .
2. Explicitez une relation de Bezout 7u + 10v = 1.
3. La première méthode consiste à utiliser la famille des groupes µn = µn (C) (le groupe des
racines n-èmes de l’unité dans C). On note ζ = e2iπ/70
10
7 le générateur canonique de µ70 . Les
groupes µ7 et µ10 sont les sous-groupes ζ et ζ de µ70 . On sait que µ70 = µ7 µ10
et cela nous fournit donc un isomorphisme (( naturel )) α : µ7 ×µ10 → µ70 : (x, y) 7→ xy. On
demande d’expliciter α−1 .
4. La deuxième méthode consiste à utiliser la famille des groupes Z/nZ. Pour m ∈ Z on note
◦
m la classe de m dans Z/70Z, par m e sa classe modulo 7 et par m sa classe modulo 10.
◦
Rappeler brièvement pourquoi les applications m 7→ m e (de Z/70Z vers Z/7Z) et m 7→ m
(de Z/70Z vers Z/10Z) sont bien définies et sont des homomorphismes surjectifs. Ce sont
des homomorphismes (( naturels )). On note λ : Z/70Z → Z/7Z×Z/10Z l’homomorphisme
◦
défini par λ(m) = (m,
e m). Montrer que c’est un isomorphisme et expliciter l’isomorphisme
réciproque.
5. Pouvez-vous comparer ces deux méthodes ?
3. Soit F ∈ Mn (A) une matrice de projection. On définit le polynôme RF (X) ∈ A[X] par
l’égalité RF (1 + X) = det(In + XF ) .
(a) À quoi est égal RF (X) lorsque F est une matrice de projection standard Ik,n ?
(b) Montrer que RF (1) = 1 et RF (XY ) = RF (X) RF (Y ).
(c) Montrer que les coefficients de RF (X) forment un système fondamental d’idempotents
orthogonaux.
(d) Montrer que RF (X) ne dépend que du module P = Im F . Autrement si pour une
matrice de projection G ∈ Mm (A) on a Im F ' Im G, alors RF (X) = RG (X).
Théorème de factorisation
Théorème 4.5.2
1. (théorème de factorisation) Soit N un sous-A-module de M . Pour qu’une application A-
linéaire ψ : M → P se factorise par M/N il faut et suffit que N ⊆ Ker ψ.
ψ1
Dans un tel cas l’application A-linéaire M/N −→ P qui réalise la factorisation est unique.
M LL
LLL ψ
LLL application A-linéaire qui s’annule sur N
π LLL
L%
M/N _ _ _ _ _/ P
ψ !
1
Lemme 4.5.3 Soit M un A-module de type fini. Si un quotient M/N de M est isomorphe à
M , alors N = 0.
Exercices
Exercice 4.5.1 On reprend les hypothèses de l’exercice 2.2.4.
1. Donner une suite de manipulations élémentaires (voir page 5) qui transforment la matrice
Diag(a, b) en la matrice Diag(a ∨ b, a ∧ b).
2. En déduire que les deux A-modules aA × bA et (a ∨ b)A × (a ∧ b)A sont isomorphes.
3. Est-ce qu’il existe un automorphisme de l’anneau A × A qui transforme l’idéal aA × bA
en l’idéal (a ∨ b)A × (a ∧ b)A ?
Remarque. Dans le cas d’espaces vectoriels de dimensions finies sur un corps toutes les surjections
sont scindées et la fabrication des espaces vectoriels quotients est sans mystère. Cela devient
nettement plus amusant avec les anneaux commutatifs.
4.6 Dualité
Le module dual d’un A-module M est le module LA (M, A), souvent noté M ? . Ses éléments
sont appelés des formes linéaires sur M .
Toute application A-linéaire M → N donne lieu à une application transposée
tϕ : N ? −→ M ? , α 7−→ α ◦ ϕ.
Dans le cas de modules libres de rang fini, on a la base duale du module dual (définie comme
pour les espaces vectoriels de dimension finie) et la matrice transposée correspond à l’application
linéaire transposée pour les bases duales, comme dans le cas des corps.
On a aussi, pour n’importe quel module M une application linéaire canonique M → M ?? ,
définie par x 7→ (α 7→ α(x)). Cette application linéaire est un isomorphisme si le module est
libre de rang fini.
est réduit à 0. Si l’anneau est intègre tout élément d’un module est ou bien un élément de torsion,
ou bien un élément sans torsion. Mais un idempotent 6= 0, 1 n’est ni un élément de torsion, ni
un élément sans torsion.
L’idéal annulateur du A-module M est défini par
def
AnnA (M ) = Ann(M ) = (0 : M ) = (0 : M )A = { a ∈ A | aM = 0 }
Un module est dit fidèle si son annulateur est réduit à 0. Il revient au même de dire que
l’homomorphisme canonique A → EndA (M ), a 7→ a · IdM est injectif.
Lemme 4.7.1 Un module de type fini est un module de torsion si et seulement si son annulateur
contient un élément régulier.
On définit aussi des sous-modules annulateurs comme par exemple, pour un idéal I de A
AnnM (I) = (0 : I)M = { x ∈ M | Ix = 0 } .
Les annulateurs sont des cas particuliers de transporteurs, par exemple pour x ∈ M et N
un sous-module de M le transporteur de x dans N est
def
(N : x) = (N : x)A,M = { a ∈ A | ax ∈ N } .
Exercices
Exercice 4.7.1 On note P l’ensemble des nombres premiers.
L
1. On considère le Z-module M = p∈P Z/pZ.
(a) Montrer que tout élément de M est de torsion : M = T(M ).
(b) Montrer que M est fidèle.
Q
2. On considère l’anneau A = p∈P Z/pZ.
Montrer que pour tout x ∈ A il existe un unique y vérifiant y(1 − xy) = (1 − xy)x = 0.
Sur un anneau principal A, un module monogène est isomorphe à un quotient A/hai. Cette
section est consacrée à l’étude de ces modules à travers quelques exercices, qui sont les analogues
des exercices 2.1.1, 2.1.2 et 2.2.1 qui traitent le cas A = Z.
56 4. Modules sur un anneau commutatif
Exercices
Exercice 4.8.1 Soit A un anneau, a ∈ A et M le module monogène A/aA. On notera e la
classe de 1 dans M .
Décrire les sous modules monogènes de M . Que signifie la relation d’inclusion ? Décrire le quo-
tient de deux d’entre eux lorsqu’il y a inclusion.
Démonstration. 1. Il suffit de montrer que si n < m alors Jm = A, i.e. que l’anneau B := A/Jm
est nul. On a
Bm = m
L Ln
j=1 A/(Jj + Jm ) ' M/Jm M ' i=1 A/(Ii + Jm ).
Or chaque A/(Ii + Jm ) est un quotient de B, donc il existe une application linéaire surjective
de Bn sur Bm et par suite B est nul (corollaire 4.2.6). On suppose désormais sans perte de
généralité que m = n.
2. Il suffit de montrer que Jk ⊆ Ik pour k ∈ J1..nK. Remarquons d’abord que pour un idéal I et
un élément x de A, le noyau de l’application linéaire y 7→ yx mod I de A sur x(A/I) est l’idéal
(I : x), et donc que
x(A/I) ' A/(I : x).
Soit maintenant x ∈ Jk . Pour j ∈ Jk..nK, on a (Jj : x) = A et donc
Mn Mk−1 Mn
xM ' A/(Jj : x) = A/(Jj : x) et xM ' A/(Ii : x).
j=1 j=1 i=1
– d’une part le système linéaire M X = B, où X est le vecteur colonne des inconnues et B
un vecteur colonne ayant pour coordonnées des paramètres ou des éléments de A ;
– d’autre part l’application A-linéaire ϕ : Am → Aq qui est représentée par la matrice M
sur les bases canoniques.
Dans le cas où A est un corps, la structure géométrique de ϕ est donnée par des changements
de base sur les espaces vectoriels de départ et d’arrivée, qui conduisent à ramener la matrice à
la forme canonique
Ik 0k,m−k
Ik,q,m = avec k 6 min(m, q).
0q−k,k 0q−k,m−k
Dans le cas où A est un anneau principal, on a vu dans le chapitre 3 que l’on obtient
également une forme réduite, un peu plus sophistiquée, dite forme réduite de Smith
D 0k,m−k
,
0q−k,k 0q−k,m−k
Pour un anneau arbitraire A, étudier la structure des modules de présentation finie, les
classifier, est une tâche essentielle.
Si M est le module conoyau d’une matrice A = (aij ) ∈ Mm,n (A), si
def
π : Am → M = Am / Im(A)
est la projection canonique et si g1 , . . . , gm ∈ M est l’image de la base canonique e1 , . . . , em de
Am , alors M est engendré par les gk , il est donc de type fini. Les colonnes de la matrice A
représentent des relations de dépendance linéaire entre les gk dans M . On peut visualiser ces
relations en écrivant
g1 a11 . . . am1 g1 0
t .. . .. .. ..
A . = .. . . = . .
gm a1n . . . amn gm 0
En fait on a un peu mieux :
58 4. Modules sur un anneau commutatif
Lemme 4.10.2 Avec les notations précédentes, toute relation de dépendance linéaire entre les
gk dans M est une combinaison linéaire des relations données par les colonnes de A.
Proposition 4.10.3 Si un module M est de présentation finie, pour tout système générateur
fini h1 , . . . , hr de M , le module des relations pour (h1 , . . . , hr ) est de type fini.
[ g1 · · · gm ] H1 = [ h1 · · · hr ] et [ h1 · · · hr ] H2 = [ g1 · · · gm ].
On va montrer que le module des relations entre les hj est engendré par les colonnes de H2 A
d’une part et les colonnes de Ir − H2 H1 d’autre part. En effet tout d’abord on a clairement
[ h1 · · · hr ] H2 A = 0 et [ h1 · · · hr ] (Ir − H2 H1 ) = 0.
C = ((Ir − H2 H1 ) + H2 H1 )C = (Ir − H2 H1 )C + H2 AC 0 = HC 00 ,
C
00
où H = [ Ir − H2 H1 | H2 A ] et C = . 2
C0
2. Une application linéaire ϕ du module M1 (décrit par (k1 , g1 , A1 )) vers le module M2 (décrit
par (k2 , g2 , A2 )) est décrite par deux matrices Kϕ et Aϕ vues comme des applications li-
néaires Kϕ : Ak1 → Ak2 et Aϕ : Ag1 → Ag2 soumises à la relation de commutation
Aϕ A1 = A2 Kϕ .
A1 πM 1
A k1 / Ag1 / / M1
Kϕ Aϕ ϕ
A k2 / Ag2 / / M2
A2 πM 2
Exercices
Exercice* 4.10.1 (réduction d’un module, modulo un idéal, 2)
On reprend les notations de l’exercice 4.5.3. On a C = B/I.
1. Si N est un C-module montrer qu’on peut le voir comme un B-module en posant, pour
def
a ∈ B et x ∈ N , ax = ax.
2. Toute application B-linéaire ψ : M → N se factorise de manière unique par M/IM .
M MM B-modules
MMM
MMψM
π MMM applications B-linéaires
MM&
M/IM _ _ _ _ _/ N C-modules, applications C-linéaires
θ!
3. Si M est engendré par (g1 , . . . , gm ), alors M/IM est engendré comme C-module par
◦ ◦
(g1 , . . . , gm ).
4. Si M est de présentation finie sur B avec une matrice de présentation A pour un sys-
tème générateur (g1 , . . . , gm ), M/IM est de présentation finie sur C avec la matrice de
◦ ◦
présentation A pour le système générateur (g1 , . . . , gm ).
5. Modules de présentation finie sur
les anneaux principaux
Théorème 5.1.1 Supposons que l’on ait une réduction de Smith de A sous forme
D 0
L·A·C = avec D = Diag(a1 , . . . , ak ) et a1 | a2 | · · · | ak , ak 6= 0
0 0
Démonstration. C’est évident puisque ME 0 ,F 0 (ϕ) = LAC (fait 4.2.7). Le dernier point concer-
nant l’unicité des idéaux se déduit de l’unicité analogue dans le théorème 3.3.3. 2
G = { x ∈ F | ∃a ∈ A∗ , ax ∈ Im ϕ }
L’écart entre G et Im ϕ est somme toute assez faible puisque G/ Im ϕ ' A/ha1 i ⊕ · · · ⊕ A/hak i
est un module de torsion.
62 5. Modules de présentation finie sur les anneaux principaux
Théorème 5.2.1 Soit M un sous-A-module de type fini d’un module F libre de rang m. Alors
M est libre de rang k 6 m et il existe une base F = (f1 , . . . , fm ) de F adaptée à M au sens
suivant. Il existe un entier k > 0 et des éléments a1 , . . . , ak de A∗ avec a1 | a2 | · · · | ak tels que
a1 f1 , . . . , ak fk soit une base de M .
En outre
– l’entier k et les idéaux ha1 i , . . . , hak i ne dépendent que de M (vu comme sous-module
de F ), on dira que ha1 i , . . . , hak i est la liste des facteurs invariants de l’inclu-
sion M ⊆ F ,
– si ψ ∈ GL(F ), M et ψ(M ) ont les mêmes facteurs invariants.
On dira aussi que les hai i sont les facteurs invariants de l’application A-linéaire ϕ.
– et du fait que les idéaux déterminantiels d’une matrice ne dépendent que du module image
(théorème 3.3.7).
Enfin le tout dernier point est évident.
2
Corollaire 5.2.2 Si H est un sous-groupe de type fini d’un groupe abélien libre F ' Zm il existe
une base F = (f1 , . . . , fm ) de F adaptée à H au sens suivant. Il existe un entier k > 0 et des
éléments a1 , . . . , ak de N∗ avec a1 | a2 | · · · | ak tels que a1 f1 , . . . , ak fk soit une base de H.
En outre les entier k, a1 , . . ., ak ne dépendent que de H.
Méthode pratique
Elle pourra être utilisée dans les exercices 5.2.1 et 5.2.2.
On veut donner une description précise d’un sous-A-module de type fini de An donné comme
l’image d’une matrice A ∈ Mm,n (A). A priori on procède par manipulations élémentaires ou
manipulations de Bezout, de lignes et de colonnes.
Comme les manipulations de colonnes ne changent pas le module image, on peut donner la
priorité aux manipulations de colonnes, et n’utiliser les manipulations de lignes que lorsque c’est
absolument nécessaire.
Une fois que l’on a une réduction de Smith LAC = ∆, la base adaptée pour le module Im A
est fournie par les colonnes de la matrice L−1 ∈ GLm (A).
5.3. Structure des modules de présentation finie 63
Supposons que l’on ait L = Ep · · · E2 · E1 , où les Ei correspondent aux manipulations (élé-
mentaires ou de Bezout) effectuées dans l’ordre de leur numérotation. Alors
Pour obtenir L−1 sans trop d’effort, il suffit donc de faire subir à la matrice Im les manipulations
de colonnes correspondant aux multiplications à droite successives par E1−1 , E2−1 , . . ., Ep−1 .
Par exemple si une matrice E correspond à la manipulation élémentaire de lignes Li ←
Li + aLj , la matrice E −1 correspond à la manipulation élémentaire de lignes Li ← Li − aLj et
à manipulation élémentaire de colonnes Cj ← Cj − aCi .
Exercices
Exercice 5.2.1 On considère l’anneau Z et le module M ⊆ Z3 image de la matrice
−1075 −175 545 −850
A = 3010 490 −1526 2380
−1489 −247 755 −1177
donnée dans l’exemple page 6. Donner une base de Z3 adaptée à l’inclusion M ⊆ Z3 , et la base
de M correspondante.
Exercice 5.2.2 Même contexte. Soit P = Im( tA) ⊆ Z4 . Donner une base de Z4 adaptée à
l’inclusion P ⊆ Z4 , et la base de P correspondante.
Démonstration. Mise à part la question de l’unicité, cela résulte clairement du théorème 5.1.1
puisqu’un module de présentation finie est par définition un module isomorphe au conoyau
d’une matrice F . Naturellement, si la réduite de Smith de A contient des unités sur la diagonale,
ces éléments n’interviennent pas dans la structure du quotient, puisque pour un u ∈ A× on a
A/hui = 0. Pour la structure du quotient nous ne devons garder que les éléments diagonaux qui
sont dans A∗ \ A× .
La question de l’unicité a été traitée dans le théorème général 4.9.1 dans lequel on ne supposait
rien sur l’anneau A. En effet si on pose ak+1 = · · · = ak+r = 0 et s = k + r on obtient
Corollaire 5.3.3 Tout A-module de présentation finie de torsion M est isomorphe à un module
A/ha1 i ⊕ · · · ⊕ A/hak i
Définition 5.3.4 Dans le théorème 5.3.1, on peut poser ak+1 = · · · = ak+r = 0. Alors avec
s = k + r on obtient : a1 , . . . , as ∈ A \ A× avec a1 | a2 | · · · | as et
M ' A/ha1 i ⊕ · · · ⊕ A/has i .
La liste de ces idéaux principaux propres [ha1 i , . . . , has i], avec ha1 i ⊇ · · · ⊇ has i constitue un
système complet d’invariants pour la strucure du module de présentation finie. Autrement
dit deux modules de présentation finie sont isomorphes si et seulement si ils ont la même liste
d’invariants. Les éléments (ai )i∈J1..sK sont appelés les diviseurs élémentaires du module M .
Leur liste est bien définie à association près.
Corollaire 5.3.5
1. Tout groupe abélien de présentation finie H est isomorphe à un groupe
Z/ha1 i ⊕ · · · ⊕ Z/hak i , (k ∈ N)
Méthode pratique
Elle pourra être utilisée pour résoudre les exercices 5.3.1 et 5.3.2.
On suppose qu’un module de présentation finie M est donné par une matrice de présenta-
tion A pour un système générateur g1 , . . . , gm . En appliquant la méthode pratique (expliquée
page 62) pour le théorème de la base adaptée pour le module Im(A), on obtiendra explicitement
(comme combinaisons linéaires des gj ) les nouveaux générateurs h1 , . . . , hs pour lesquels
de sorte que hj A ' A/haj i (les aj sont les diviseurs élémentaires du module M ).
Exercices
Exercice 5.3.1 On considère l’anneau Z et le module N = Z3 /M , conoyau de la matrice
−1075 −175 545 −850
A = 3010 490 −1526 2380
−1489 −247 755 −1177
Exercice 5.3.3 Combien y a-t-il de structures différentes possibles pour un groupe abélien fini
d’ordre 500 ? D’ordre 32 ? D’ordre 800 ?
Exercice 5.3.4 On cherche à généraliser l’exercice précédent. Soit A un anneau principal. Pour
un module de torsion de type fini M ' A/ha1 i⊕· · ·⊕A/hak i on note O(M ) = hai où a = a1 · · · ak .
On suppose que a = p5 q 3 avec p et q irréductibles non associés. Combien y a-t-il de structures
différentes possibles pour M si on impose O(M ) = hai?
Exercice 5.3.5 Avec les notations du théorème 5.3.1 montrer que k +r est le nombre minimum
de générateurs de N , et r le rang maximum des sous-modules libres de N .
T G
L·F ·P = avec T triangulaire supérieure à coefficients diagonaux 6= 0
0 0
2. (forme triangulaire) Montrer qu’il existe un entier k ∈ J0.. inf(m, n)K, une matrice L0 ∈
GLn (A) et une matrice C ∈ GLm (A) telles que l’on ait
T0 0
L0 · F · C = avec T 0 triangulaire supérieure à coefficients diagonaux 6= 0
0 0
3. En déduire que
(a) Ker F est libre de rang n − k et admet un supplémentaire libre de rang k.
(b) Im F est libre de rang k.
(c) En posant M = Coker F , le sous-module de torsion T(M ) admet un supplémentaire
libre.
(d) Si m = n et F 2 = F , F est semblable à la matrice de projection standard Ik,n .
Théorème 5.4.2 Soit M et N deux sous-A-modules de type fini d’un A-module libre de rang
fini L. Alors M ∩ N est libre de rang fini et on peut calculer une base M ∩ N .
Démonstration. D’après le théorème 3.4.1 tout sous-A-module de type fini de L peut être défini
par un système d’égalités et de congruences. On obtient alors M ∩N comme solution du système
formé par des égalités et congruences qui définissent M et d’autres qui définissent N . On conclut
avec le théorème 5.4.1. 2
Exercices
Exercice 5.4.1 Calculer le module dual LA (M, A) lorsque M est un module de présentation
finie.
Exercice 5.4.2 On regarde Q comme un Z-module. Calculer son module dual.
Exercice 5.4.3 Soit M et N deux A-modules de présentation finie. Alors le A-module
LA (M, N ) est un module de présentation finie, et plus précisément :
1. On peut calculer un système générateur fini pour LA (M, N ).
2. On peut calculer une matrice de présentation de LA (M, N ) pour ce système générateur.
Le but du chapitre est d’étudier la structure de ϕ, ce qui revient à déterminer une forme
réduite uniquement déterminée pour la matrice de ϕ après un changement de base convenable.
Cette étude est facilitée si l’on munit V d’une structure naturelle de K[X]-module attachée
à l’endomorphisme ϕ.
Le grand avantage de la forme réduite de Frobenius (que nous allons expliquer) est d’être
calculée par une procédure purement rationnelle : on ne sort jamais du corps des coefficients de
la matrice donnée au départ. En particulier, contrairement à ce qui se passe avec la réduite de
Jordan, il n’est pas besoin de faire appel aux racines du polynôme caractéristique de ϕ.
Proposition 6.1.1
1. Un sous-K-espace vectoriel E de V est un sous-K[X]-module si et seulement si ϕ(E) ⊆ E
(i.e. E est un sous-espace vectoriel ϕ-stable).
2. Des sous-espaces ϕ-stables sont en somme directe comme K-espaces vectoriels si et seule-
ment si ils sont en somme directe comme sous-K[X]-modules de Vϕ .
3. Vϕ est K[X]-module de type fini et de torsion.
4. L’idéal annulateur (0 : Vϕ ) ⊆ K[X] est égal à hµϕ i.
5. Si y ∈ Vϕ \ {0}, le sous-K[X]-module engendré par y, noté hyiϕ ou K[X] · y, est le plus
petit sous-espace vectoriel ϕ-stable de V contenant y. Ce sous-espace hyiϕ admet une base
de la forme By,ϕ = (y, ϕ(y), . . . , ϕk−1 (y)), où
ϕk (y) = a0 y + k−1 j
P
j=1 aj ϕ (y)
(b) Le sous-espace hyiϕ est isomorphe en tant que K[X]-module au module K[X]/hfy i.
L’isomorphisme est donné par
K[X]/hfy i −→ hyiϕ , g 7−→ g · y.
Démonstration. 1. Clair.
2. En effet dans les deux cas cela signifie qu’ils sont en somme directe comme sous-groupes
abéliens de V .
3. En effet V est engendré par (e1 , . . . , en ) et si χ(X) est le polynôme caractéristique de ϕ, alors
χ annule V , i.e. χ ∈ (0 : Vϕ )K[X] .
4. Par définition du polynôme minimal de ϕ.
5. Clair, modulo éventuellement de petits calculs. 2
Théorème 6.1.2 Avec les notations précédentes soit F = ME (ϕ). Alors la matrice caractéris-
tique XIn − F est une matrice de présentation du K[X]-module Vϕ pour le système générateur
(e1 , . . . , en ).
P
Démonstration. Notons F = (aij )i,j∈J1..nK . On a X · ej = ϕ(ej ) = i∈J1..nK aij ei .
Autrement dit
P
(X − ajj ) · ej − i∈J1..nK,i6=j aij ei = 0.
Ainsi la j-ème colonne de XIn − F est une relation de dépendance K[X]-linéaire pour le système
générateur (e1 , . . . , en ).
Il nous faut ensuite démontrer que toute relation de dépendance K[X]-linéaire pour (e1 , . . . , en )
est une combinaison K[X]-linéaire des relations données par les colonnes de XIn − F .
Puisque X 2 · ej = X · (X · ej ), on voit1 que l’expression de X 2 · ej comme combinaison K-linéaire
de E, s’écrit comme combinaison K[X]-linéaire des relations données par XIn − F . De même
pour tout g ∈ K[X], l’expression de g · ej comme combinaison K-linéaire de E, s’écrit comme
combinaison K[X]-linéaire des relations données par XIn − F . Cette expression est donnée en
fait par la j-ème colonne de la matrice g(F ).
Maintenant, pour (g1 , . . . , gn ) ∈ K[X]n , l’expression de i∈J1..nK gi · ei comme combinaison K-
P
linéaire de E s’écrit aussi comme combinaison K[X]-linéaire des relations données
P par XIn − F .
Et une telle expression est identiquement nulle exactement si et seulement si i∈J1..nK gi · ei = 0.
2
1. La lectrice sceptique est vivement encouragée à écrire les détails de ce petit calcul, par exemple avec n = 3.
6.2. Forme réduite de Frobenius 69
Exercices
Exercice 6.1.1 Donner une démonstration détaillée de la proposition 6.1.1.
Q · x = Q(A) · x
pour Q ∈ A[X] et x ∈ An (notez que le premier · est la loi externe que l’on définit tandis que
le deuxième · est le produit matriciel usuel).
Soit ϕ : A[X]n An l’unique A[X]-morphisme qui transforme la base canonique de A[X]n en
celle de An . Autrement dit, si on note du même nom (e1 , . . . , en ) ces deux bases canoniques, ϕ
est définie par
def
ϕ(Q1 , . . . , Qn ) = ϕ(Q1 e1 + · · · + Qn en ) = Q1 · e1 + · · · + Qn · en = (Q1 (A) · e1 , . . . , Qn (A) · en ).
K[X]/hf1 i ⊕ · · · ⊕ K[X]/hfk i
3. La matrice F est semblable à une matrice diagonale par blocs dont les blocs diagonaux
sont les matrices compagnes des polynômes fi . Cette forme réduite de la matrice de ϕ est
appelée forme de Frobenius.
4. Le polynôme fk est égal au polynôme minimal µ de ϕ. Le polynôme caractéristique χ de f
est égal au produit des fi .
70 6. Application : structure d’un endomorphisme
5. Si le polynôme caractéristique de ϕ est égal à son polynôme minimal il n’y a qu’un bloc
diagonal, Vϕ = hyiϕ pour un y ∈ V et sur une base convenable la matrice de ϕ est la
matrice compagne de son polynôme caractéristique.
Démonstration. Conséquence du théorème 5.3.1 (forme réduite de Smith d’une matrice sur un
anneau principal), du corollaire 5.3.3 (structure des A-modules de présentation finie de torsion
sur un anneau principal), du théorème 6.1.2 (matrice de présentation de Vϕ ) et de la proposition
6.1.1 (remarques de bon sens sur le module Vϕ ). Les détails sont laissés au lecteur. 2
Les deux théorèmes structurels 6.1.2 et 6.2.1 doivent être complétés par le théorème plus
facile qui suit.
Deux endomorphismes d’un même K-espace vectoriel de dimension finie sont dits sem-
blables s’ils sont conjugués sous l’action du groupe linéaire, c’est-à-dire encore si leurs matrices
sur une même base sont semblables.
θ(g ·ϕ v) = g ·ψ θ(v)
Ceci implique pour g = X que θ(ϕ(v)) = ψ(θ(v)). Inversement si θ ◦ ϕ = ψ ◦ θ, alors par récur-
rence sur r, θ ◦ ϕr = ψ r ◦ θ, puis pour tout g ∈ K[X], θ ◦ g(ϕ) = g(ψ) ◦ θ, donc pour tout v,
θ(g ·ϕ v) = g ·ψ θ(v).
2. Conséquence immédiate de 1.
3. La liste des fi caractérise exactement la classe d’isomorphisme du module Vϕ . D’après le
point 2., elle caractérise donc exactement la classe de similitude de ϕ. 2
6.3 Exemples
Les exemples d’application de la théorie précédentes sont de deux ordres.
Tout d’abord le plus souvent, un endomorphisme ϕ (d’un espace vectoriel de dimension finie)
a son polynôme minimal égal à son polynôme caractéristique. Dans ce cas la théorie nous dit
que, sur une base convenable, l’endomorphisme admet pour matrice la matrice compagne de son
polynôme caractéristique. La base est du type
En pratique, il suffit de choisir le vecteur x1 (( au hasard )) et cela marche avec une très bonne
probabilité de succès (i.e., les xi sont linéairement indépendants).
Les exemples plus difficiles sont lorsque le polynôme minimal n’est pas égal au polynôme
caractéristique. Il existe des techniques d’algèbre linéaire pure qui n’utilisent pas la belle théorie
des modules sur les anneaux principaux, et qui donnent à partir d’une matrice carrée F deux
matrices H et P où H est la forme réduite de Frobenius de F et P est la matrice de changement
de base : P −1 F P = H.
La théorie que nous avons développée est plus élégante, mais ne fournit sans doute pas
d’algorithme plus performant que ceux basés sur l’algèbre linéaire.
Nous proposons deux exemples que nous traitons avec le logiciel Maple 9 et nous donnons le
texte correspondant (programmes et exemples) juste après nos commentaires de ce texte.
Les trois premières pages définissent les procédures qui seront utilisées.
Pour notre méthode nous considérons la matrice caractéristique A = uI6 − F à coefficients
dans Q[u] et nous allons lui faire subir des transformations de lignes et de colonnes légitimes
pour l’anneau principal Q[u]. À la suite de ces transformations nous aurons une égalité L A C =
A0 avec L, C ∈ GL6 (Q[u]) (en fait L et C sont de déterminant ±1) et l’image de A0 sera
suffisamment simple (en forme de Smith à des permutations de colonnes près) pour que la
structure du module Coker A0 soit claire.
Nous aurons besoin de connaı̂tre L−1 pour donner la matrice de changement de base. Pour
cela nous initialisons V et W = V −1 avec V = W = I6 . Au cours du traitement de la matrice A
chaque fois qu’une manipulation de ligne intervient, nous faison subir à V la même manipulation
de ligne et à W la manipulation de colonne opposée, de manière à avoir constamment W =
V −1 . Par contre nous ne nous préoccupons pas de calculer la matrice C correspondant aux
manipulations de colonnes, car cette matrice n’a pas d’incidence sur l’image de la matrice LF C.
Ainsi les procédures de manipulations de lignes opèrent sur le triplet B = (A, V, W ) tandis
que les procédures de manipulations de colonnes opèrent uniquement sur la matrice A.
La procédure pivotligne utilise le coefficient en position (m, n), supposé constant non
nul, comme pivot pour tuer tous les coefficients de la colonne n, sauf le pivot, au moyen de
manipulations de lignes.
La procédure pivotcolonne utilise le coefficient en position (m, n), supposé constant non
nul, comme pivot pour tuer tous les coefficients de la ligne m, sauf le pivot, au moyen de
manipulations de colonnes.
72 6. Application : structure d’un endomorphisme
dit, si V = ... , on évalue le vecteur ni=1 pi (F ) · ei , où (e1 , . . . , en ) est la base canonique
P
pn (u)
de Qn . Le résultat est retourné sous la forme du vecteur V1 .
La page 4 commence le premier exemple en créant une matrice F convenable. Nous noterons
ϕ l’endomorphisme de Q[u]n correspondant.
La fonction Pass prend en entrée un entier, et donne en sortie une matrice unitriangulaire
supérieure, les coefficients non nuls étant tirés au hasard parmi −1, 0, 1.
La matrice G est en forme réduite de Frobenius.
0 −1 0 0
0 0
1 0 0 0 0 0
0 1 0 −2 0 0
G :=
0 0 1 0 0 0
0 0 0 0 0 −1
0 0 0 0 1 0
13 −9 −5 −13 −3 −6
−4 0 0 10 3 5
26 −14 −8 −36 −9 −18
F :=
6 −1 0 −8 −4 −2
8 −8 −5 −8 0 −6
−7 1 0 10 5 3
La procedure frobenius de maple, appliquée à la matrice F , donne les matrices suivantes pour
6.3. Exemples 73
P et P −1
1323 17889 24965
− 12960 320
− 1643 3470
− 1643
1643 1643 1643 1643
405
− 1643 − 5652 − 4524 31940 405
− 1643 920
1643 1643 1643 1643
1566 35811 37866
1643 1643 1643 − 71957
1643
1566
1643 − 6907
1643
P =
− 2118 6109 28406
− 1180 − 2118 3749
1643 1643 1643 1643 1643 − 1643
125 384
− 125 − 384 125
− 40
53 53 53 53 53 53
1839
1643 − 5954
1643 − 28127
1643
1025
1643
1839
1643
5547
1643
0 0 5 0 0 0
5
0 0 0 0 0
2
4 4 8 4
0 0 0 0 − 25 u − 25 u2 − 25 0
L F C = A8 =
0 1 0 0 0 0
0 0 0 − 12 − u21
0 0
2
1 0 0 0 0 0
0 0 5 0 0 0
5
0 0 0 0 0
2
4 4 2
0 0 0 0 − 25 (u + 2u + 1) 0
=
0 1 0 0 0 0
0 0 0 − 12 (1 + u2 ) 0 0
1 0 0 0 0 0
avec L = V8 et
1 0 0 9 0 41 + u
0 1 0 u 0 6u + 4
1 8 4 3 4 43 1
5 u+ 5 25 u3 − 25 u2 + 25 u− 25 1 14 5 − 51 u 58
L−1 = W8 =
0 0 0 1 0 0
1 − 25 u2 − 2
0 8 1 40
5
0 0 0 −1 0 1
Exprimée sur la base (w1 , . . . , w6 ) de Q[u]6 formée par les colonnes de W8 l’endomorphisme
ψ = uIn − ϕ est représenté par la matrice A8 , donc l’image de ψ est égale à
Or l’espace vectoriel Q6 vu comme Q[u]-module via l’action ϕ est isomorphe à Coker ψ. Donc,
après subsitution de F à u les vecteurs w1 , w2 , w4 , w6 doivent être nuls, tandis que les vecteurs
w3 et w5 sont évalués non nuls, et
doit être une base de Q6 par rapport à laquelle l’endomorphisme ϕ est en forme réduite de
Frobenius pour les polynômes (u2 + 1)2 et u2 + 1. C’est ce qui est vérifié par le calcul.
Les pages qui suivent donnent un autre calcul pour la même matrice F dans lequel on
essaie d’éviter l’apparition de dénominateurs dans les matrices de passage, d’où l’utilisation de
la procédure iBzCol. Mais le succès n’est pas complet.
Enfin les dernières pages traitent un exemple plus simple, avec une matrice nilpotente, pour
laquelle les formes de Frobenius et de Jordan coı̈ncient.
> restart: with(linalg): > quopivli:= proc(A,V,W,n,m1,m2,u) local q,A1,V1,W1; q:=-quo(A[m1,n],
Warning, the protected names norm and trace have been redefined and A[m2,n], u);
unprotected A1:=map(expand,addrow(A,m2,m1,q)); V1:=map(expand,addrow(V,m2,m1,q));
W1:=map(expand,addcol(W,m1,m2,-q)); RETURN(A1,V1,W1);
6.3. Exemples
end;
> pivotligne:= proc(A,V,W,m,n) local nl, nc,A1,V1,W1, piv, i; quopivli := proc(A, V, W, n, m1, m2, u)
nl:=rowdim(A); nc:=coldim(A); A1:=matrix(nl,nc,0); local q, A1, V1, W1;
A1:=copyinto(A,A1,1,1); piv:=A[m,n]; V1:=matrix(nl,nl,0); q := -quo(A[m1, n], A[m2, n], u); A1 := map(expand, addrow(A, m2, m1, q)); V1 := map(expand,
V1:=copyinto(V,V1,1,1); W1:=matrix(nl,nl,0); W1:=copyinto(W,W1,1,1); addrow(V, m2, m1, q)); W1 := map(expand, addcol(W, m1, m2, -q)); RETURN(A1, V1, W1);
for i to nl end proc;
do if i<>m then
A1:=addrow(A1,m,i,-A[i,n]/piv);
V1:=addrow(V1,m,i,-A[i,n]/piv); > iBzCol:= proc(A,m,n1,n2) local i,nl,a,b,s,t,g,Bz,A1;
W1:=addcol(W1,i,m,A[i,n]/piv); nl:=rowdim(A); a:=A[m,n1]; b:=A[m,n2];
fi od; igcdex(a,b,'s','t'): s; t; g:=s*a+t*b; a:=a/g; b:=b/g;
RETURN(A1,V1,W1); end; Bz:=diag(seq(1,i=1..nl-2),matrix(2,2,[[s,-b],[t,a]]));
pivotligne := proc(A, V, W, m, n) if nl>n2 then A1:=swapcol(A,nl,n2) else A1:=A fi;
local nl, nc, A1, V1, W1, piv, i; if nl>n1+1 then A1:=swapcol(A1,nl-1,n1) else A1:=A1 fi;
nl := rowdim(A); nc := coldim(A); A1 := matrix(nl, nc, 0); A1 := copyinto(A, A1, 1, 1); piv := A[m, n]; RETURN(evalm(Bz),evalm(A1.Bz));
V1 := matrix(nl, nl, 0); V1 := copyinto(V, V1, 1, 1); W1 := matrix(nl, nl, 0); W1 := copyinto(W, W1, 1, 1) end;
; for i to nl do iBzCol := proc(A, m, n1, n2)
if i <> m then local i, nl, a, b, s, t, g, Bz, A1;
A1 := addrow(A1, m, i, - (A[i, n])/(piv)); V1 := addrow(V1, m, i, - (A[i, n])/(piv)); W1 := nl := rowdim(A); a := A[m, n1]; b := A[m, n2]; igcdex(a, b, 's', 't'); s; t; g := s*a + t*b; a := (a)/(g); b :=
addcol(W1, i, m, (A[i, n])/(piv)); (b)/(g); Bz := diag(seq(1, i = (1 .. nl - 2)), matrix(2, 2, [[s, -b], [t, a]])); if n2 < nl then
end if; A1 := swapcol(A, nl, n2)
end do; else
RETURN(A1, V1, W1); A1 := A
end proc; end if;
if n1 + 1 < nl then A1 := swapcol(A1, nl - 1, n1) else A1 := A1 end if;
RETURN(evalm(Bz), evalm(`.`(A1, Bz)));
> pivotcolonne:= proc(A,m,n) local nl, nc,A1, piv, j; nl:=rowdim(A); end proc;
nc:=coldim(A);
A1:=matrix(nl,nc,0); A1:=copyinto(A,A1,1,1); piv:=A[m,n];
for j to nc do if j<>n then A1:=addcol(A1,n,j,-A[m,j]/piv) > BzCol:= proc(A,m,n1,n2,u) local i,nl,a,b,s,t,g,Bz,A1;
fi od; A1:=map(expand,A1); nl:=rowdim(A); a:=A[m,n1]; b:=A[m,n2];
RETURN(A1); end; gcdex(a,b,u,'s','t'): s; t; g:=s*a+t*b; a:=expand(normal(a/g));
pivotlc:= (A,V,W,m,n)-> pivotligne(pivotcolonne(A,m,n),V,W,m,n); b:=expand(normal(b/g));
pivotcolonne := proc(A, m, n) Bz:=diag(seq(1,i=1..nl-2),matrix(2,2,[[s,-b],[t,a]]));
local nl, nc, A1, piv, j; if nl>n2 then A1:=swapcol(A,nl,n2) else A1:=A fi;
nl := rowdim(A); nc := coldim(A); A1 := matrix(nl, nc, 0); A1 := copyinto(A, A1, 1, 1); piv := A[m, n]; if nl>n1+1 then A1:=swapcol(A1,nl-1,n1) else A1:=A1 fi;
for j to nc do RETURN(evalm(Bz),map(expand,evalm(A1.Bz)));
if j <> n then A1 := addcol(A1, n, j, - (A[m, j])/(piv)) end if; end;
end do; BzCol := proc(A, m, n1, n2, u)
A1 := map(expand, A1); RETURN(A1); local i, nl, a, b, s, t, g, Bz, A1;
end proc; nl := rowdim(A); a := A[m, n1]; b := A[m, n2]; gcdex(a, b, u, 's', 't'); s; t; g := s*a + t*b; a := expand(
normal((a)/(g))); b := expand(normal((b)/(g))); Bz := diag(seq(1, i = (1 .. nl - 2)),
pivotlc := (A, V, W, m, n) ® pivotligne(pivotcolonne(A, m, n), V, W, m, n) matrix(2, 2, [[s, -b], [t, a]])); if n2 < nl then A1 := swapcol(A, nl, n2) else A1 := A end if;
if n1 + 1 < nl then A1 := swapcol(A1, nl - 1, n1) else A1 := A1 end if;
RETURN(evalm(Bz), map(expand, evalm(`.`(A1, Bz))));
> quopivcol:= proc(A,m,n1,n2,u) local q; q:=-quo(A[m,n1], A[m,n2], u); end proc;
map(expand,addcol(A,n2,n1,q)) end;
quopivcol := proc(A, m, n1, n2, u)
local q;
q := -quo(A[m, n1], A[m, n2], u); map(expand, addcol(A, n2, n1, q));
end proc;
75
> EvalPolMatVect:= proc(F,P,V,u) local j, d, Ve, V1; > `mod` := mods:
d:=degree(P,u); Ve:= V; V1:=evalm(coeff(P,u,0)*Ve); Pass:= n -> map(x-> x mod 3,randmatrix(n,n,unimodular));
for j to d do Ve:=evalm(F.Ve); V1:=evalm(V1+coeff(P,u,j)*Ve) od; Pass := n ® map(x ® x mod 3, randmatrix(n, n, unimodular))
76
RETURN(evalm(V1)); end;
EvalPolMatVect := proc(F, P, V, u) > p:=x^2+1: p2:=p^2:
local j, d, Ve, V1; G:=diag (companion(p2,x),companion(p,x));
d := degree(P, u); Ve := V; V1 := evalm(coeff(P, u, 0)*Ve); for j to d do T1:=evalm(transpose(Pass(6)).Pass(6)): T2:=evalm(T1^(-1)):
Ve := evalm(`.`(F, Ve)); V1 := evalm(V1 + coeff(P, u, j)*Ve); F:=evalm(T1.G.T2):
end do; é 0 0 0 -1 0 0ù
RETURN(evalm(V1)); ê ú
end proc; ê 1 0 0 0 0 0 ú
ê ú
ê ú
ê 0 1 0 -2 0 0ú
> # le vecteur V a pour coeffs des polynomes en u G := ê ú
# on l'évalue en remplaçant u par la matrice F ê ú
# par exemple avec ê 0 0 1 0 0 0ú
ê ú
# V = [2+3*u,1+u,u^2] = (2+3*u) e1 + (1+u) e2 + u^2 e3 ê 0 0 0 0 0 -1ú
# le resultat sera (2I+3F)(e1) + (I+F)(e2) + F^2(e3) ê ú
# où e1, e2, e3 est la base canonique ê ú
EvalMatVectPol:= proc(F,V,u) local nl, i, j, Vb, V1, P; ë 0 0 0 0 1 0û
nl:=rowdim(F); V1:=vector(nl,0); > F:=Matrix(6, 6, {(1, 1) = 13, (1, 2) = -9, (1, 3) = -5, (1, 4) = -13,
for i to nl do P:= V[i]; Vb:= vector(nl,0); Vb[i]:=1; (1, 5) = -3, (1, 6) = -6, (2, 1) = -4, (2, 2) = 0, (2, 3) = 0, (2, 4)
V1:= evalm(V1 + EvalPolMatVect(F,P,Vb,u)) od; = 10, (2, 5) = 3, (2, 6) = 5, (3, 1) = 26, (3, 2) = -14, (3, 3) = -8,
RETURN(evalm(V1)); end; (3, 4) = -36, (3, 5) = -9, (3, 6) = -18, (4, 1) = 6, (4, 2) = -1, (4,
EvalMatVectPol := proc(F, V, u) 3) = 0, (4, 4) = -8, (4, 5) = -4, (4, 6) = -2, (5, 1) = 8, (5, 2) =
local nl, i, j, Vb, V1, P; -8, (5, 3) = -5, (5, 4) = -8, (5, 5) = 0, (5, 6) = -6, (6, 1) = -7,
nl := rowdim(F); V1 := vector(nl, 0); for i to nl do
(6, 2) = 1, (6, 3) = 0, (6, 4) = 10, (6, 5) = 5, (6, 6) = 3});
P := V[i]; Vb := vector(nl, 0); Vb[i] := 1; V1 := evalm(V1 + EvalPolMatVect(F, P, Vb, u));
end do; é 13 -9 -5 -13 -3 -6ù
6.3. Exemples
ê 1643 1643 1643 1643 1643 1643ú ê ú
ê ú ê -26 14 u+8 36 9 18 ú
ê ú A := ê ú
ê 1566 35811 37866 -71957 1566 -6907ú ê ú
ê 1643 1643 1643 1643 1643 1643 úú ê -6 1 0 u+8 4 2 ú
ê ê ú
ê ú ê -8 8 5 8 u 6 ú
ê -2118 6109 28406 -1180 -2118 -3749ú ê ú
ê ú ê ú
ê 1643 1643 1643 1643 1643 1643 ú ë 7 -1 0 -10 -5 u - 3û
ê ú
ê 125 384 -125 -384 125 -40úú > B1:=pivotlc(A,V,W,4,2): A1:=B1[1]: V1:=B1[2]: W1:=B1[3]: print(A1);
ê
ê 53 53 53 53 53 53 ú é 41 + u 0 5 -9 u - 59 -33 -12 ù
ê ú ê ú
ê ú ê 2 ú
ê 1839 -5954 -28127 1025 1839 5547ú ê 6u+4 0 0 -u - 8 u - 10 -4 u - 3 -2 u - 5ú
ê 1643 1643 1643 1643 1643 1643úû ê ú
ë ê 58 0 u+8 -14 u - 76 -47 -10 ú
ê ú
é -2049 -1269 -450 392 -429 ù ê ú
ê 1 ú ê 0 1 0 0 0 0 ú
ê 1643 1643 1643 1643 1643ú ê ú
ê ú ê 40
ê 0 5 -8 u - 56 -32 + u -10 úú
ê 632 333 -412 -9 -1 úú ê
0 ê ú
ê 1643 1643 1643 53 53ú ë 1 0 0 u-2 -1 -1 + u û
ê ú
ê ú
ê -313 -184 604 237 284 ú > B2:=pivotlc(A1,V1,W1,6,1): A2:=B2[1]: V2:=B2[2]: W2:=B2[3]: print(A2);
ê 0
ê 1643 1643 1643 1643 1643úú é 0 0 5
2
-48 u - u + 23 u+8 29 - 40 u - u ùú
2
ê ú ê
ê 136 23 -9 ú ê ú
ê 0 0 0ú ê 0 0 0
2
-7 u - 2 2u+1 -1 - 6 u
2 ú
ê 1643 1643 1643 ú ê ú
ê ú ê ú
ê ê 0 0 u+8 -72 u + 40 11 48 - 58 u ú
ê 248 31 6026 48 2767úú ê ú
-1 ê 0 ú
ê 3445 689 3445 53 3445ú 1 0 0 0 0
ê ú ê ú
ê ú ê ú
ê -616 -77 3813 9 3351ú ê 0 0 5 -48 u + 24 u+8 30 - 40 u ú
ê 0 ê ú
ë 3445 689 3445 53 3445úû ê ú
ë 1 0 0 0 0 0 û
é 0 0 0 -1 0 0ù
ê ú > B3:=pivotlc(A2,V2,W2,1,3): A3:=B3[1]: V3:=B3[2]: W3:=B3[3]: print(A3);
ê 1 0 0 0 0 0úú é 0 ù
ê 0 5 0 0 0
ê ú ê ú
ê 0 1 0 -2 0 0ú ê 2 2 ú
ê ú ê 0 0 0 -7 u - 2 2u+1 -1 - 6 u ú
ê ú ê ú
ê 0 0 1 0 0 0ú ê ú
ê 0 56 2 1 1 3 16 1 2 16 9 1 8 48 2 1 3 ú
ê ú 0 0 u + u + u + - u - u - u + + u + u
ê ê 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 5 ú
0 0 0 0 0 -1ú ê ú
ê ú ê ú
ê ú ê 0 1 0 0 0 0 ú
ë 0 0 0 0 1 0û
ê ú
ê 2 2 ú
ê 0 0 0 u + 1 0 u + 1 ú
ê ú
ê 1 0 0 0 0 0 ú
ë û
77
> A4:=quopivcol(A3,2,6,5,u); > A7:=quopivcol(A6,5,5,4,u);
é 0 0 5 0 0 0 ù é 0 0 5 0 0 0ù
ê ú ê ú
78
ê -5 ú ê -5ú
ê 0 2 ú
0 0 -7 u - 2 2u+1 ê 0 0 0 0 0 ú
ê 2 ú ê 2ú
ê ú ê ú
ê ú ê ú
ê 56 2 1 1 3 16 1 2 16 9 2 3 3 2 2 43 ú ê 0 1 3 1 2 1 1 4 4 8 2 4
A4 := ê 0 0 0 u + u+ u + - u - u- - u + u - u+ ú 0 0 u - u + u- - u - u - 0 úú
ê 5 5 5 5 5 5 5 5 10 5 10 ú A7 := êê 10 10 10 10 25 25 25 ú
ê ú ê ú
ê 0 1 0 0 0 0 ú ê 0 1 0 0 0 0ú
ê ú ê ú
ê ú ê ú
ê 0 2 2
ú ê 0 1 1 2
ê
0 0 u +1 0 u +1
ú ê 0 0 - - u 0 0 úú
ê ú 2 2
ê ú
ë 1 0 0 0 0 0 û ê ú
ë 1 0 0 0 0 0û
> B5:=pivotlc(A4,V3,W3,2,6): A5:=B5[1]: V5:=B5[2]: W5:=B5[3]: print(A5);
> B8:=quopivli(A7,V5,W5,4,3,5,u): A8:=B8[1]: V8:=B8[2]: W8:=B8[3]:
é é -5ù
ê [0, 0, 5, 0, 0, 0], ê 0, 0, 0, 0, 0, ú , print(A8);
ë ë 2û
é 0 0 5 0 0 0ù
é 28 5 21 4 41 3 27 2 13 6 8 4 2 3 2 2 2 2 ù ê ú
ê 0, 0, 0, u - u + u - u + u- ,- u + u - u + u - , 0ú , ê -5ú
ë 25 25 25 25 25 25 25 25 5 25 25 û ê 0 0 0 0 0 ú
ê 2ú
é 14 4 13 2 1 4 3 4 2 2 2 ù ù ê ú
[0, 1, 0, 0, 0, 0], ê 0, 0, 0, - u - u + , u + u + u + , 0ú , [1, 0, 0, 0, 0, 0]ú ê ú
ë 5 5 5 5 5 5 5 û û ê 0 4 4 8 2 4 ú
ê 0 0 0 - u - u - 0 ú
ê 25 25 25 ú
> A6:=quopivcol(A5,5,4,5,u); ê ú
é 0 0 5 0 0 0ù ê 0 1 0 0 0 0ú
6.3. Exemples
é 0 0 5
2
-48 u - u + 23 u+8 29 - 40 u - u ùú
2
> q5:=EvalMatVectPol(F,col(W8,5),u): q1:=EvalMatVectPol(F,col(W8,3),u): ê
q2:=evalm(F.q1): q3:=evalm(F.q2): q4:=evalm(F.q3): q6:=evalm(F.q5): ê ú
Q:=transpose(matrix(6,6,[q1,q2,q3,q4,q5,q6])); ê 0 0 0
2
-7 u - 2 2u+1 -1 - 6 u
2 ú
ê ú
é 0 -5 -10 0 1 -2ù ê ú
ê ú ê 0 0 u+8 -72 u + 40 11 48 - 58 u ú
ê 0 ú ê ú
ê 0 5 -10 0 2 ú ê ú
ê ú ê 0 1 0 0 0 0 ú
ê 9 -32ú ê ú
ê 1 -8 -21 18 ú ê 0 0 5 -48 u + 24 u+8 30 - 40 u ú
Q := ê 5 5 ú ê ú
ê ú ê ú
ê 0 ú ë 1 0 0 0 0 0 û
ê 0 -10 -5 0 -2 ú
ê ú > A3:=quopivcol(A2,3,6,3,u);
ê 0 -5 0 5 2 -1ú
ê ú é 0 0 5
2
-48 u - u + 23 u+8 319 - 40 u - u ùú
2
ê ú ê
ë 0 0 10 5 0 3û ê ú
ê 0 0 0
2
-7 u - 2 2u+1 -1 - 6 u
2 ú
> Q1:=evalm(Q^(-1)); Q1FQ:=evalm(Q1.F.Q); ê ú
ê ú
é -7
ê
41
1
12 -1 9ù
ú A3 := êê 0 0 u+8 -72 u + 40 11 512 ú
ú
ê 5 25 25 5 25ú ê 0 1 0 0 0 0 ú
ê ú ê ú
ê -2 -2 16 1 7ú ê ú
ê 0 ú ê 0 0 5 -48 u + 24 u+8 320 - 40 u ú
ê 5 25 25 5 25ú ê ú
ê ú ê ú
ê ú ë 1 0 0 0 0 0 û
1 -8 -6 ú
Q1 := êê 0 0 0
25 25 25ú > BZ:=iBzCol(A3,3,5,6)[1];
ê ú
ê ú é 1 0 0 0 0 0ù
ê -2 1 2ú ê ú
ê 0 0 0 ú ê 0 1 0 0 0 0úú
ê 25 25 25ú ê
ê ú ê ú
ê -1 0 0 2 1 1ú ê 0 0 1 0 0 0ú
ê ú BZ := ê ú
ê ú ê ú
ë 0 0 0 1 0 1û ê 0 0 0 1 0 0ú
ê ú
é 0 0 0 -1 0 0ù ê 0 0 0 0 -93 -512ú
ê ú ê ú
ê ê ú
ê 1 0 0 0 0 0úú ë 0 0 0 0 2 11û
ê ú
ê 0 1 0 -2 0 0ú > A4:=iBzCol(A3,3,5,6)[2];
Q1FQ := ê ú
ê ú é 0 0 5
2
-48 u - u + 23 -106 - 173 u - 2 u
2
-587 - 952 u - 11 u ùú
2
ê 0 0 1 0 0 0ú ê
ê ú ê ú
ê 0 0 0 0 0 -1ú ê 0 0 0
2
-7 u - 2 -95 - 186 u - 12 u
2
-523 - 1024 u - 66 u ú
2
ê ú ê ú
ê ú ê ú
ë 0 0 0 0 1 0û
A4 := êê 0 0 u+8 -72 u + 40 1 0 ú
ú
ê 0 1 0 0 0 0 ú
ê ú
ê ú
79
ê 0 0 5 -48 u + 24 -104 - 173 u -576 - 952 u ú
ê ú
ê ú
ë 1 0 0 0 0 0 û
> B5:=pivotlc(A4,V2,W2,3,5): A5:=B5[1]: V5:=B5[2]: W5:=B5[3]: > B8:=BzCol(A7,1,5,6,u): print(B8[1]); A8:=B8[2];
A5:=swapcol(A5,4,5): print(A5);
é
2 3 2 3
[[0, 0, 853 + 1490 u + 189 u + 2 u , 0, -760 u - 12377 u - 144 u + 4263, -587 - 952 u - 11 u ],
2 ê [1, 0, 0, 0, 0, 0], [0, 1, 0, 0, 0, 0], [0, 0, 1, 0, 0, 0], [0, 0, 0, 1, 0, 0],
80
2 3 2 3 2 ë
[0, 0, 760 + 1583 u + 282 u + 12 u , 0, 600 u - 12919 u - 864 u + 3798, -523 - 1024 u - 66 u ], 2
[0, 0, 0, 1, 0, 0], [0, 1, 0, 0, 0, 0], [0, 0, 0, 0, 129 - 18 u, 72 u + 960 u + 520],
2 2
[0, 0, 837 + 1488 u + 173 u , 0, -616 u - 12456 u + 4184, -576 - 952 u], [1, 0, 0, 0, 0, 0]] é 85627 9915 185283 2 185283 3 493998 2 680389 43144 ù ù
ê 0, 0, 0, 0, - + u+ u ,- u - u - u- ú ú
ë 1432 11456 177568 44392 5549 1432 179 û û
> B6:=BzCol(A5,5,5,6,u): print(B6[1]); A6:=B6[2]: print(A6);
é 1 0 0 0 0 0 ù é 0 0 0 0
2
u +1 0 ù
ê ú ê ú
ê ú ê ú
ê 0 1 0 0 0 0 ú ê 7 1 7 2 1 3
+ u+ u + u 2 4ú
ê ú ê 0 0 0 0 -2 u - 1 - u ú
ê 0 ú ê 8 4 8 4 ú
0 1 0 0 0
ê ú ê ú
ê ú A8 := ê 0 0 0 1 0 0 ú
ê 0 0 0 1 0 0 ú ê ú
ê ú ê ú
ê -14161 ú ê 0 1 0 0 0 0 ú
ê 0 0 0 0 576 + 952 u ú ê ú
ê 44392 ú ê 0 0 1 0 0 0 ú
ê ú ê ú
ê ú ê ú
ê 0 102941 185283 2 ú ë 1 0 0 0 0 0 û
ê 0 0 0 - + u -616 u - 12456 u + 4184 ú
ë 44392 44392 û
> gcd(A8[1,5],A8[2,5]);
2
é é 2 3 7253 1071 1704 2 1071 3 u +1
ê ê 0, 0, 853 + 1490 u + 189 u + 2 u , 0, + u+ u + u ,
ë ë 5549 44392 5549 44392
> B9:=quopivli(A8,V7,W7,5,2,1,u): A9:=B9[1]: V9:=B9[2]: W9:=B9[3]:
2 3 4 ù é 2 3 print(A9);
-960 u - 592 u - 960 u - 72 u - 520ú , ê 0, 0, 760 + 1583 u + 282 u + 12 u , 0,
û ë é 0 2 ù
> C:=k->EvalMatVectPol(F,col(W9,k),u):
print(C(1),C(2),C(3),C(4),C(5),C(6));
é -5 7 -7 -1 1ù
ê , , , , -2, ú , [0, 1, 0, 0, 0, 0], [0, 0, 0, 0, 0, 0], [0, 0, 0, 0, 0, 0], [0, 0, 0, 0, 0, 0], [0, 0, 0, 0, 0, 0]
ë 4 8 2 4 4û
> q5:=EvalMatVectPol(F,col(W9,1),u): q1:=EvalMatVectPol(F,col(W9,2),u): DEUXIEME EXEMPLE
q2:=evalm(F.q1): q3:=evalm(F.q2): q4:=evalm(F.q3): q6:=evalm(F.q5):
Q:=transpose(matrix(6,6,[q1,q2,q3,q4,q5,q6]));
>
é -5 9ù
6.3. Exemples
ê 0 -9 -16 1 ú G:=diag (companion(x^3,x),companion(x^2,x));
ê 4 8ú
é 0 0 0 0 0ù
ê ú ê ú
ê -9ú ê 1
ê 1 0 7 -16
7
ú 0 0 0 0ú
ê ú
ê 8 4ú
ê ú G := êê 0 1 0 0 0ú
ú
ê ú ê ú
ê 0 -7 23 ú
-14 -32 30 ê 0 0úú
ê
Q := ê 2 4 úú ê 0 0 0
ê ú ê ú
ë 0 0 0 1 0û
ê -1 9ú
ê 0 -1 -16 -7 ú
ê 4 8ú > T1:=evalm(transpose(Pass(5)).Pass(5).transpose(Pass(5)).Pass(5)):
ê ú T2:=evalm(T1^(-1));
ê 0 -8 0 8 -2 1úú
ê é -1 0 2 -1 1ù
ê ú ê ú
ê 1 -17ú ê -4
ê 0 1 16 7 ú 4 -4 7 5ú
4 8 û ê ú
ë
T2 := êê -1 1 -1 2
ú
1ú
> Q1:=evalm(Q^(-1)); Q1FQ:=evalm(Q1.F.Q); ê ú
ê -2 3 -4 5 3ú
é -7 39 3 -3 9ù ê ú
ê 1 ú ê ú
ê 8 64 8 32 32ú ë -2 2 -2 4 3û
ê ú
ê -1 1 3 5 3ú
ê 0 ú > F:=evalm(T1.G.T2);
ê 4 32 8 64 16ú
é -9 14 -22 27 13ù
ê ú ê ú
ê ú
-1 -1 1 -3 ú ê 17ú
Q1 := êê 0 0 ê
-13 16 -22 31
ú
64 8 32 32ú
ê ú F := êê -12 15 -20 28 16ú
ú
ê ú ê ú
ê 1 -3 1ú
ê
ê 0 0
32
0
64 16ú
ú
ê -9 11 -14 20 12úú
ê
ê ú ê ú
ê 1 ë 6 -5 4 -9 -7û
0 0 -2 -1 -1ú
ê ú
ê ú > F := matrix([[-9, 14, -22, 27, 13], [-13, 16, -22, 31, 17], [-12, 15,
ë 0 0 0 -1 0 -1û
-20, 28, 16], [-9, 11, -14, 20, 12], [6, -5, 4, -9, -7]]);
é 0 0 0 -1 0 0ù é -9 14 -22 27 13ù
ê ú ê ú
ê 1 0 0 0 0 0úú ê -13 16 -22 31 17ú
ê ê ú
ê ú
ê 0 1 0 -2 0 0ú F := êê -12 15 -20 28 16ú
ú
Q1FQ := ê ú ê ú
ê ú ê -9
ê 0 0 1 0 0 0ú ê 11 -14 20 12úú
ê ú ê ú
ê 0 0 0 0 0 -1ú ë 6 -5 4 -9 -7û
ê ú
ê ú
ë 0 0 0 0 1 0û
81
> U:=diag(seq(u,i=1..5)): A:=evalm(U-F); V:=diag(seq(1,i=1..5)): W:=V: > B4:=pivotlc(A3,V2,W2,3,4): A4:=evalm(B4[1]); V4:=B4[2]: W4:=B4[3]:
é u+9 -14 22 -27 -13 ù é 0 1 0 0 0 ù
ê ú ê ú
82
ê 13 u - 16 22 -31 -17 ú ê 2 2 ú
ê ú ê 503 u + 24 u + 232 0 464 + 998 u + 23 u 0 32 + 68 uú
ê ú
A := êê 12 ú
ê
-15 u + 20 -28 -16 ú
ú A4 := êê 0 0 0 1 0
ú
ú
ê 9 ê ú
ê -11 14 u - 20 -12 úú ê 2 2 ú
ê ú ê -214 u - 10 u - 87 0 -174 - 425 u - 10 u 0 -12 - 29 uú
ë -6 5 -4 9 u + 7û ê ú
ê 2 2 ú
ë -98 u - 5 u - 87 0 -174 - 193 u - 4 u 0 -12 - 13 uû
> B1:=iBzCol(A,1,2,5): Bz:=B1[1] ; A1:=B1[2];
é 1 0 0 0 0ù > B5:=BzCol(A4,2,3,5,u): print(B5[1]); A5:=B5[2];
ê ú é 1 0 0 0 0 ù
ê 0 1 0 0 0ú ê ú
ê ú ê 0 ú
Bz := êê 0 0 1 0 0ú
ú ê 1 0 0 0 ú
ê ú ê ú
ê 0 ê 0 0 1 0 0 ú
ê 0 0 -1 13úú ê ú
ê ú ê ú
ê 0 -289 ú
ë 0 0 0 1 -14û 0 0 -32 - 68 u
ê 160 ú
ê ú
é u+9 -27 22 1 0 ù ê ú
ê ú ê 8391 391 2ú
ê 13 0 0 0 + u 464 + 998 u + 23 u
-31 22 -1 - u 30 + 13 u ú ê
320 640
ú
ê ú ë û
A1 := êê 12 -28 u + 20 -1 29
ú
ú 0 1 0 0 0
é ù
ê ú ê ú
ê 9 u - 20 14 -1 25 ú ê 2 ú
ê ú ê 503 u + 24 u + 232 0 0 1 0 ú
6.3. Exemples
ê ú ê ú
ê 0 0 1 0 0 ú Q := ê 0 16 3 0 44ú
ê ú ê ú
ê ú ê 0
ê 0 0 0 40 -13 u - 2 ú ê 12 2 1 32úú
ê ú ê ú
ê 8359 51 8351 109483 663 2ú ë 1 -7 -2 1 -16û
ê 0 0 0 + u - - u- u ú
ë 16 2 320 640 80 û
> Q1:=evalm(Q^(-1)); Q1FQ:=evalm(Q1.F.Q);
é 0 1 0 0 0 ù é -1 0 2 -1 1ù
ê ú ê ú
ê 1 0 0 0 0 ú ê ú
ê ú ê -1 -1
ê ú ê 2 1 0 0úú
A7 := ê 0 0 1 0 0 ú ê 2 ú
ê ú ê ú
ê 2 ú ê -5 17 -7 ú
ê 0 0 0 u 0 ú 0 0ú
ê ú Q1 := êê 16 16 8 ú
ê 2 3ú ê ú
ë 0 0 0 u -u û ê 1 ú
ê 3 -5
1 0ú
> B8:=quopivli(A7,V6,W6,4,5,4,u): A8:=evalm(B8[1]); V8:=B8[2]: ê 8 8 4 ú
ê ú
W8:=evalm(B8[3]); ê ú
ê 13 7 -9 ú
é 0 1 0 0 0 ù ê 64 0 0ú
ê ú ë 64 32 û
ê 1 0 0 0 0 ú
ê ú 0 0 0 0 0ù
ê ú é
A8 := ê 0 0 1 0 0 ú ê ú
ê ú ê 1 0 0 0 0ú
ê ú ê ú
2
ê 0 0 0 u 0 ú Q1FQ := êê 0 1 0 0 0ú
ú
ê ú
ê ê ú
3ú ê
ë 0 0 0 0 -u û
ê 0 0 0 0 0úú
é 1 0 0 0 0ù ê ú
ë 0 0 0 1 0û
ê ú
ê -1 - u 1 -10 - 23 u 0 0úú
ê > H:=frobenius(F,'P'): print(P,evalm(P^(-1))); # calcul par la procedure
ê ú Maple
ê -1 0 1 0 0ú
W8 := êê ú é 227 308ù é
-1ù
ú ê -8 -2 -9 ú 1 0 -2 1
ê -1 -
3 7
- u+
221 2
u 5 + 10 u 1 0ú ê 9 9 ú ê ú
ê ú ê ú êê ú
8 64 640 1 4 -8 4ú
ê ú ê -104 247 -104 364ú ê 0
ê ú ê -4 ú 3 9 9 9úú
ê
-
3 25
+ u-
459 2
u
ú ê 9 9 9 9 ú êê ú
ê 2+u 3+4u 1 1ú ê ú ê
ë 8 64 640 û ê ú ê 0 -4 13 ú
-32 76 -32 112 0 0ú
ê -3 ú ,ê 3 9 ú
> C:=k->EvalMatVectPol(F,col(W8,k),u): print(C(1),C(2),C(3),C(4),C(5)); ê 3 3 3 3 ú ê ú
ê ú ê
ê ú ê 3 6 8úú
[0, 0, 0, 0, 0], [0, 0, 0, 0, 0], [0, 0, 0, 0, 0], [0, 0, 0, 1, 1], [0, 0, 0, 0, 1] ê 164 245ú ê -1 0
ê -7 -2 -7 ú 7 7 7ú
ê 9 9 ú ê ú
> q4:=EvalMatVectPol(F,col(W8,4),u): q1:=EvalMatVectPol(F,col(W8,5),u): ê ú êê ú
-31 -214 8 -115ú
q2:=evalm(F.q1): q3:=evalm(F.q2): q5:=evalm(F.q4): ê 16 -65 16 -119ú ê 0
ê 2 ú 147 441 9 441 úû
9 û ë
83
ë 3 9 3
7. Anneaux et modules nœthériens
7.1 Définition
Théorème 7.1.1 Pour un A-module M les propriétés suivantes sont équivalentes.
1. Tout sous-module de M est de type fini.
2. Toute suite infinie croissante (au sens large) de sous-modules de type fini de M a deux
termes consecutifs égaux.
Démonstration. On reprend presque mot à mot la démonstration du théorème 3.2.2 donnée dans
le cas des idéaux quand les idéaux de type fini sont principaux.
1. ⇒ 2. Soit N1 ⊆ N2 ⊆ · · · ⊆ Nn ⊆ · · · une suite infinie de sous-modules de type fini, croissante
au sens large. Considérons la réunion N de tous ces sous-modules. Il est clair que c’est un sous-
module. Par hypothèse on a N = hb1 , . . . , b` i pour des bj ∈ N . Il existe donc un indice k tel que
Nk contienne ces bj . Mais alors pour tout r > 0
hb1 , . . . , b` i ⊆ Nk ⊆ Nk+r ⊆ N = hb1 , . . . , b` i , i.e. Nk = Nk+r = N = hb1 , . . . , b` i
En particulier Nk = Nk+1 .
2. ⇒ 1. Il est absurde d’avoir une suite infinie strictement croissante d’idéaux de type fini.
Soit N un sous-module arbitraire et cherchons à construire un système générateur fini pour N .
Si N = 0 alors N = h0i. Sinon soit x1 6= 0 dans N . Si N = hx1 i, c’est OK. Sinon il existe
x2 ∈ N \ hN1 i. Soit N2 = hx1 , x2 i. Si N = N2 , c’est OK. Sinon il existe x3 ∈ N \ N2 . Soit
N3 = hx1 , x2 , x3 i. etc. . . On construit ainsi une suite strictement croissante de sous-modules de
type fini h0i ( hN1 i ( hN2 i ( hN3 i · · · Comme elle doit s’arrêter, on obtient N = hNk i pour un
certain k. 2
Définition 7.1.2 Un A-module M est dit nœthérien s’il satisfait les propriétés équivalentes
du théorème 7.1.1. Un anneau A est dit nœthérien s’il est nœthérien comme A-module.
7.2 Discussion
Il est clair qu’un anneau principal n’est rien d’autre qu’un anneau de Bezout nœthérien.
La définition 7.1.2 est la première définition (hormis celle des anneaux principaux, de même
nature) que nous rencontrons en algèbre et qui ne soit pas de nature élémentaire. La lectrice
pourra en effet vérifier que toutes les définitions qui ont précédé sont élémentaires au sens
qu’elles utilisent uniquement des quantifications ∀x, ou ∃y, dans lesquels les variables quantifiées
représentent des éléments de la structure algébrique considérée.
Dans les deux variantes 1. et 2. pour la définition de la nœthérianité on voit au contraire
que l’on utilise une quantification nettement plus délicate.
La première porte sur l’ensemble de tous les sous-modules du module M , c’est-à-dire essen-
tiellement sur l’ensemble P(M ) de toutes les parties de M .
86 7. Anneaux et modules nœthériens
La seconde variante porte sur l’ensemble des suites infinies croissantes de sous-modules de
type fini. Dans ce second cas, on voit que l’on quantifie essentiellement sur l’ensemble des suites
infinies d’éléments du module, que l’on note M N . On dit qu’il s’agit de définitions (( au second
ordre )), car les ensembles quantifiés sont de nature moins élémentaire que l’ensemble concerné
par la définition.
En fait la quantification sur P(M ) est nettement plus problématique que celle portant sur
M N . Il est en effet impossible de donner une signification algorithmique concrète à la première
quantification.
Prenons l’exemple de l’anneau Z. Il est clair que Z est nœthérien au sens de la variante 2.
car une suite infinie d’entiers décroissante pour la divisibilité qui démarre avec un entier n > 0
contient 2 termes consécutifs égaux avant l’indice n. Et si la suite commence avec 0, ou bien le
deuxième terme est aussi égal à 0, ou bien il est égal à un entier n > 0, et on est ramené au cas
précédent.
Par contre supposons qu’on ait un idéal I, non pas arbitraire, ce qui ferait un peu trop mal
à la tête, mais pour lequel on dispose d’un test explicite (( n ∈ I ? )). Si I contient un entier
N > 0, on peut s’en assurer en testant si N ∈ I et ensuite on peut trouver le générateur de I en
testant tous les diviseurs de N . Par contre si I = {0}, on ne peut pas s’en assurer au moyen d’un
nombre fini de réponses au test. Car il reste toujours la possibilité que I soit égal à N Z pour un
entier N plus grand que tous ceux qui ont déjà été testés. Ainsi, bien que l’idéal I ne soit pas
trop compliqué (on dispose d’un test d’appartenance à I), il n’y a pas d’algorithme général qui
puisse déterminer le générateur de I.
Ceci justifie que du point de vue algorithmique on préfère la deuxième variante de la défi-
nition de nœthérianité.
Lorsque l’on peut se baser sur cette variante, cela garantit un certain contenu algorithmique
concret aux résultats obtenus.
C’est d’ailleurs ce que nous avons fait précédemment pour le cas des anneaux principaux.
En effet, les théorèmes avant la section 5.5 concernent plutôt les modules de présentation finie
que les modules de type fini, ce qui leur garantit un contenu algorithmique.
1. M est nœthérien.
2. M est de présentation finie.
Démonstration. 1. Puisque A est nœthérien, An est un A-module nœthérien par le lemme 7.3.1.
Or tout module de type fini est isomorphe à un quotient d’un module An .
2. On écrit M ' An /P . Comme An est nœthérien, P est de type fini. Cela signifie que M est
de présentation finie. 2
Théorème 7.3.3 Un anneau nœthérien est cohérent, c’est-à-dire que le noyau de toute matrice
est un module de type fini.
Démonstration. En effet le noyau d’une matrice est un sous-module d’un module An , qui est
nœthérien. 2
P = G ∩ H = Im A ∩ Im B,
Exercice 1.2.2 On suppose que l’on commence avec a > b > 0. À chaque étape, le coefficient
bi est au moins divisé par 2 en valeur absolue. Le nombre d’étapes est donc majoré par dln2 (b)e.
Exercice 1.2.3
x = 13c0 + 51m
y = −14c0 − 55m
7c0 avec les inconnues z et c0 . Puisque pgcd(15, 7) = 1 on sait qu’il y a toujours une solution
et que la solution générale dépend d’une paramètre libre dans Z. Cela donne modulo 7, z = e.
On pose donc z = 7n + e, ce qui donne pour c0 : c0 = −15n − 2e avec n arbitraire dans Z. En
combinant ceci avec le point précédent, on obtient la solution générale suivante
x = −(13 × 15)n + 51m − 26e
y = (14 × 15)n − 55m + 48e
z = 7n + e
avec deux paramètres libres m, n ∈ Z
Exercice 1.4.2 On a 36 ∧ 21 = 3, avec par exemple la relation de Bezout 3 × 36 − 5 × 21 = 3.
Ainsi, l’équation 36x + 21y = a n’a de solution que lorsque a ≡ 0 mod 3.
Dans ce cas on écrit a = 3a0 et l’équation est équivalente à 12x + 7y = a0 .
Puisque 3 × 12 − 5 × 7 = 1 cette dernière équation admet comme solution particulière
(x, y) = a0 (3, −5) = (3a0 , −5a0 ).
La solution de l’équation générale est donc celle de
12(x − 3a0 ) + 7(y + 5a0 ) = 0
et puisque 12 ∧ 7 = 1, on obtient en utilisant le lemme de Gauss la solution générale sous la
forme
x − 3a0 = 7m x = 3a0 + 7m
m ∈ Z, 0 , i.e.
y + 5a = −12m y = −5a0 − 12m
où m est un paramètre prenant une valeur arbitraire dans Z.
Exercice 1.4.3 On considère la matrice du système linéaire et on lui fait subir des trans-
formations élémentaires sur les lignes, qui remplacent chaque fois le système par un système
équivalent, sans modifier les inconnues.
14 35 10 a −1 2 −2 a − 3b
L1 ← L1 − 3L2 L2 ← L2 + 5L1
5 11 4 b 5 11 4 b
−1 2 −2 a − 3b
0 21 6 5a − 14b
Le système linéaire admet donc une solution si et seulement si l’équation 21y + 6z = 5a − 14b
admet une solution. Puisque 21 ∧ 6 = 3, cela équivaut à
5a − 14b ≡ 0 mod 3, i.e. a − b ≡ 0 mod 3.
Exercice 1.4.5 Une matrice A ∈ GLn (Z) est de déterminant ±1 (car le déterminant doit être
inversible dans Z). Le théorème 1.4.1 ramène la matrice A à une forme diagonale D par des
manipulations élémentaires de lignes ou de colonnes. Comme ces manipulations ne changent
pas le déterminant ou le multiplient par −1, on a aussi det(D) = ±1 et donc tous les éléments
sur la diagonale de D sont aussi égaux à ±1. En résumé on obtient LAC = D où L et C
sont des produits de matrices correspondant à des manipulations élémentaires de lignes et de
colonnes. Ceci donne A = C −1 L−1 In et D est donc obtenue en appliquant à In une succession
de manipulations élémentaires de lignes.
Il nous reste à règler deux questions :
1. Comment éviter les manipulations d’échange de lignes ou de colonnes dans le théo-
rème 1.4.1 ?
2. Comment remplacer des −1 par des 1 sur la diagonale de D en utilisant uniquement des
manipulations élémentaires sans échange de lignes ou de colonnes ?
1. La solution est donnée comme suit :
C1 ← C1 −C2 C2 ← C2 +C1 C1 ← C1 −C2
[a, b] −−−→ [a − b, b] −−−→ [a − b, a] −−−→ [−b, a]
On peut donc réaliser un échange de colonnes (ou de lignes), à condition de changer le signe de
l’une des deux, en utilisant uniquement les manipulations
élémentaires du premier type. Notons
0 −1
que cela correspond au produit par une matrice (ou une matrice du même style lorsque
1 0
n > 2, que la lectrice explicitera).
2. Le carré de la matrice précédente donne −I2 . On peut donc remplacer deux coefficients −1
sur la diagonale de D par deux coefficients 1. Si det A = 1 et si on a réalisé le théorème 1.4.1
conformément au point 1., on a det D = 1, et donc il y a un nombre pair de −1 sur la diagonale
de D.
8.2. Rappels sur les groupes abéliens et les anneaux commutatifs 93
Exercice 2.1.1 On sait que tout sous-groupe de Z est de la forme nZ, pour un unique n ∈ N.
En outre cette bijection de l’ensemble des sous-groupes de Z vers N transforme intersection,
somme et produit en ppcm, pgcd et produit.
On en déduit qu’il y a une bijection entre les sous-groupes de Z/nZ et les diviseurs
de n. Au
diviseur d de n on fait correspondre le sous groupe d(Z/nZ), qui est isomorphe à Z ( nd Z) . Enfin
cette bijection transforme intersection et somme en ppcm et pgcd.
On vérifie immédiatement que c’est aussi un morphisme pour les deux lois × et ◦ . C’est donc
un isomorphisme d’anneaux. On obtient par restriction un isomorphisme entre les deux groupes
des inversibles, c’est-à-dire (Z/nZ)× et AutGroupes (Z/nZ)
3. Les groupes (Z/4Z)× = {±1}, (Z/7Z)× , (Z/11Z)× , d’ordres 2, 6, 10 sont respectivement
engendrés par π4 (−1), π7 (3) et π11 (2).
4. On a 308 = 4 × 7 × 11, d’où l’isomorphisme
Z/308Z −→ Z/4Z × Z/7Z × Z/11Z×, x = π308 (x) 7−→ (π4 (x), π7 (x), π11 (x))
En tant que sous-groupes de (Z/308Z)× les 3 facteurs ci-dessus sont engendrés respectivement
par 77 × (−1), 176 × 3 et 56 × 2.
On a aussi une décomposition standard C30 × C2 × C2 donné par des isomorphismes
C2 × C6 × C10 ' C2 × C2 × C3 × C2 × C5 ' C30 × C2 × C2 .
Exercice 3.3.1 Tout mineur d’ordre r + 1 de la matrice A est une combinaison linéaire de
mineurs d’ordre r à coefficients dans l’idéal D1 (A) : il suffit par exemple de développer le déter-
minant selon la première ligne.
Exercice 3.3.2 (idéaux déterminantiels d’une matrice de projection sur un anneau arbitraire)
Puisque F 2 = F on obtient Dr (F ) ⊆ Dr (F )2 (par le corollaire 3.3.6). Comme l’inclusion I 2 = I
est satisfaite pour tout idéal, on obtient Dr (F ) = Dr (F )2 . En conséquence Dr (F ) est engendré
par un idempotent (voir l’exercice 2.2.5).
Exercice 3.3.3 (matrices de projection sur un anneau principal)
1. Voir après le point 2.
2. On est sur un anneau principal. On démontre que la matrice P est équivalente à une matrice
Ik,n . Comme l’anneau est intègre, les seuls idempotents sont 0 et 1. D’après l’exercice 3.3.2 les
idéaux déterminantiels de P sont donc égaux à 0 ou h1i.
Soit k le rang de la matrice sur le corps des fractions de A, que nous notons K. On a
DK,1 (P ) = · · · = DK,k (P ) = h1i, puis DK,k+r = 0 pour r > 0.
Puisque les idéaux déterminantiels de la matrice sur A sont égaux à h1i ou 0, on obtient
DA,1 (P ) = · · · = DA,k (P ) = h1i, puis DA,k+r = 0 pour tout r > 0. On a une forme réduite de
Smith pour P .
D 0
L·P ·C = avec D = Diag(a1 , . . . , ak ) et a1 | a2 | · · · | ak , ak 6= 0
0 0
Puisque les idéaux déterminantiels de P et L · P · C sont égaux, on voit que les ai sont dans A×
pour i = 1, . . . , k. Il est alors clair que la matrice est équivalente à Ik,n .
1. Sur Z on peut obtenir la forme de Smith uniquement par des manipulations élémentaires
de lignes et de colonnes. On peut en outre sepasser des échanges de lignes ou colonnes en
a b
remarquant que la transformation ; peut être obtenue comme suit
b −a
a L1 ← L1 +L2 a + b L2 ← L2 −L1 a + b L1 ← L1 +L2 b
−−−−→ −−−−→ −−−−→ .
b b −a −a
On obtient alors une réduite de Smith avec des ai = ±1. Si le rang de la matrice sur Q est n, P
est
régulière
et P (In − P ) = 0 on a P = In . Sinon il suffit de voir que l’on peut produire
puisque
−1 0 1 0
; , essentiellement de la même façon que ce que l’on vient de faire.
0 0 0 0
3. L’argument ici est indépendant du point 2. et donne un résultat plus fort. Par contre l’ar-
gument du point 2. s’applique sur un anneau intègre arbitraire dès que la matrice admet une
forme réduite de Smith.
On sait que Ker P et Im P sont en somme directe (parce que P 2 = P ). Mais puisque l’on est sur
un anneau principal, l’image et le noyau d’une matrice arbitraire sont libres. En prenant une
base de Im P suivie d’une base de Ker P on obtient donc une base de An , et sur cette base, la
matrice de l’endomorphisme est égale à Ik,n .
Exercice 3.4.1 Supposons tout d’abord que la matrice A est en forme réduite de Smith.
D 0
avec D = Diag(a1 , . . . , ak ) et a1 | a2 | · · · | ak , ak 6= 0
0 0
et que B = t[ b1 b2 · · · bm ].
96 8. Solution des exercices
On a D1 (A) = ha1 i, D2 (A) = ha1 a2 i, D3 (A) = ha1 a2 a3 i, etc. . . Supposons que Dr (A) =
Dr ([ A B ]) pour tout r ∈ J1..mK.
Puisque b1 ∈ D1 ([ A B ]) on doit avoir b1 ∈ ha1 i c’est-à-dire a1 | b1 .
Puisque a1 b2 ∈ D2 ([ A B ]) on doit avoir a1 b2 ∈ ha1 a2 i c’est-à-dire a2 | b2 .
Ainsi de suite jusqu’à ak | bk .
Ensuite pour k < ` 6 m, on a a1 · · · ak b` ∈ Dr+1 ([ A B ]) = 0, donc b` = 0. On voit donc que le
vecteur B remplit les conditions de compatibilité requises pour que le système linéaire AX = B
ait une solution.
Passons ensuite au cas d’une matrice arbitraire A. On a une réduite de Smith ∆ = LAC avec L
et C inversibles.
Le système linéaire AX = B admet une solution dans A si et seulement si le système liné-
aire ∆Y = LB admet une solution dans A. D’après ce qu’on vient de voir le système linéaire
∆Y = LB admet une solution si Dr (∆) = Dr ([ ∆ LB ]), c’est-à-dire Dr (LAC) = Dr ([ LAC LB ])
pour tout r ∈ J1..mK. Or
C 0
[ LAC LB ] = L [ A B ] C 0 avec C0 = ,
0 1
donc C 0 inversible. Finalement puisque Dr (LAC) = Dr (A) et Dr (L [ A B ] C 0 ) = Dr ([ A B ]), on
obtient que la condition (( Dr (A) = Dr ([ A B ]) pour tout r )) implique que le système linéaire
admet une solution.
8.4. Modules sur un anneau commutatif 97
C 35
C 14
C 10 C7
C5
C2
2) On trouve u = 3, v = −2 : 1 = 21 − 20.
3) On a xy = (xy)21−20 avec (xy)21 = y (car x7 = 1 et y 21 = y puisque 21 ≡ 1 modulo 10)
(xy)−20 = x (car y 10 = 1 et x−20 = x puisque −20 ≡ 1 modulo 7) donc α−1 (z) = (z −20 , z 21 ).
4) L’application m 7→ m e peut être obtenue comme suit : on a les projections canoniques π7 :
Z → Z/7Z, m 7→ m e et π70 : Z → Z/70Z, m 7→ m. Comme le noyau de la seconde est contenu
dans le noyau de la première, le théorème de factorisation nous dit qu’il existe un unique homo-
morphisme ψ : Z/70Z → Z/7Z qui vérifie ψ ◦ π70 = π7 , cela signifie exactement que ψ(m) = m. e
Et ψ est surjective parce que π7 est surjective.
Il est clair que λ est un homomorphisme. Pour voir que c’est un isomorphisme il suffit de montrer
qu’il est injectif (les deux groupes ont le même nombre d’éléments). Or si m = π70 (m) est dans
◦ ◦
le noyau de λ, π7 (m) = m e =e0 et π10 (m) = m = 0, c’est-à-dire m est multiple de 7 et 10 donc
de 70, ce qui donne m = 0.
◦ ◦ ◦
On a λ(−20) = (e1, 0) et λ(21) = (e
0, 1) donc, pour deux entiers m et n, λ(−20n + 21m) = (e n, m).
◦
Donc λ−1 (e
n, m) = −20n + 21m. On remarque d’ailleurs que n e 7→ −20n est bien défini de Z/7Z
◦
vers Z/70Z. De même, m 7→ 21m est bien défini de Z/10Z vers Z/70Z.
5) Pour comparer les deux méthodes il faut choisir des isomorphismes θn : µn → Z/nZ. Prenons
par exemple, ce qui semble assez naturel θn défini par θn (e2iπ/n ) = πn (1) : on envoie le générateur
ζn = e2iπ/n sur le générateur πn (1).
On peut se demander, si, via ces isomorphismes θn , les isomorphismes α et λ se correspondent.
Cela nous amène donc à comparer, pour (x, y) ∈ µ7 × µ10 , (θ7 (x), θ10 (y)) et λ(θ70 (α(x, y))).
◦ 10m , y = ζ n = ζ 7n , α(x, y) = ζ 10m+7n ,
Or si (θ7 (x), θ10 (y)) = (m,e n), alors x = ζ7m = ζ70 10 70 70
◦
θ70 (α(x, y)) = 10m + 7n et λ(θ70 (α(x, y))) = λ(10m + 7n) = (10m, 7n).
g
La conclusion est que α et λ ne se correspondent pas via les isomorphismes θn .
µ7 × µ10 α / µ70
θ7 × θ10 θ70
−1
λ / Z/70Z
Z/7Z × Z/10Z
Le diagramme ne commute pas ! 2
Commentaire (( philosophique )) : bien que les deux familles (µn )n∈N et (Z/nZ)n∈N contiennent
chacune un exemplaire unique de chaque groupe cyclique, elles sont très dissemblables, car les
isomorphismes canoniques du type α dans la première famille ne correspondent pas de façon
naturelle aux isomorphismes canoniques du type λ dans la deuxième famille. Cette dissemblance
98 8. Solution des exercices
est confirmée par le fait que dans la famille (µn )n∈N ce sont les injections du type µn → µkn
qui sont naturelles, tandis que dans la famille (Z/nZ)n∈N ce sont plutôt les projections du type
Z/nkZ → Z/nZ.
Exercice 4.4.2 (modules projectifs de type fini)
1. Si P ⊕ Q ' An on considère la matrice F de l’endomorphisme
πP,Q : An → An , x + y 7→ x (x ∈ P, y ∈ Q).
Cet endomorphisme est appelé la projection1 sur P parallèlement à Q. Alors il est clair
que F 2 = F et Im F ' P . Réciproquement, pour toute matrice idempotente F ∈ Mn (A), on a
An = Ker(F ) ⊕ Im(F ) et F est la matrice de la projection sur Ker(F ) parallèlement à Im(F ).
2a) Pour F = Ik,n le calcul, immédiat, donne RF (1 + X) = (1 + X)k donc RF (X) = X k .
2b) On a
RF ((1 + X)(1 + Y )) = RF (1 + X + Y + XY ) = det(In + (X + Y + XY )F )
det(In + XF + Y F + XY F ) = det(In + XF + Y F + XY F 2 ) = det((In + XF ) + (In + Y F ))
det(In + XF ) det(In + Y F ) = RF (1 + X)RF (1 + Y ).
1. En fait, il y a une petite ambiguité concernant la (( bonne )) définition : la projection doit-elle être considérée
comme une application A-linéaire de An sur P , ou comme un endomorphisme de An ? Nous préférons le second
choix.
8.4. Modules sur un anneau commutatif 99
Exercice 4.5.1 1.
a 0 a b C1 ← C1 +(1−a)C0 a + b − ab b C2 ← C2 −bC1 a ∨ b 0 a∨b 0
; −−−−→ −−−−→ ;
0 b 0 b b − ab b b − ab ab 0 ab
avec hbi i = hai , ai et hai ⊆ hbk i ⊆ · · · ⊆ hb1 i. Si a = ai pour un certain i cela donne
Exercice 4.7.1 1a) Notons ep l’élément de M dont toutes les coordonnées sont nulles, sauf celle
correspondant
P au nombre premier p, égale à à 1 (modulo p). Un élément arbitraire x de MQs’écrit
p∈P xp ep , où P est une partie finie de P, avec les xp ∈ N. Alors mx = 0 avec m = p∈P p.
Donc, x est de torsion.
1b) Soit m ∈ AnnZ (M ), alors pour tout p ∈ P on a l’égalité mep = 0, donc p divise m. Donc
m = 0.
2. Un élément arbitraire x de A est une suite infinie (xp )p∈P , avec pour tout p, xp ∈ Fp . Posons
yp = 0 si xp = 0 et yp = x−1 2 2
p sinon. Alors x y = x et y x = y. En effet, dans un corps K
arbitraire, les égalités u2 v = u et v 2 u = v sont vérifiées dans les deux cas suivants
8.4. Modules sur un anneau commutatif 101
– u=v=0
– u 6= 0 et v = u−1 .
Cette remarque prouve aussi l’unicité de v lorsque lorsque u est donné.
Exercice 4.8.1 Pour x ∈ A notons x la classe de x modulo a dans le module M = A/aA. On
a donc e = 1 et la structure de A-module de M est donnée par x y = xy, avec x = xe = x1. Un
sous-module monogène de M est de la forme hxi = xA ⊆ M . Son image réciproque dans A par
la projection canonique
x 7→ x, A → M
est l’idéal aA + xA de A.
En tant que A-module, hxi est alors isomorphe à
(aA + xA)/aA ' xA/(xA ∩ aA).
On a les équivalences
hxi ⊆ hyi ⇐⇒ x ∈ aA + yA ⇐⇒ aA + xA ⊆ aA + yA.
Lorsque c’est le cas on a l’isomorphisme classique
hyi / hxi ' (aA + yA)/(aA + xA).
Exercice 4.8.2 On sait que les sous-A-modules de A (i.e. les idéaux de A) sont tous de la
forme aA, et que l’idéal aA détermine de manière unique la classe de a dans A/A× (la classe
de a modulo l’association).
En outre cette bijection de l’ensemble des sous-A-modules de A vers A/A× transforme inter-
section, somme et produit en ppcm, pgcd et produit.
On en déduit qu’il y a une bijection entre les sous-A-modules de A/hai et les diviseurs de a
(vus dans A/A× ). Au diviseur b de
a on fait correspondre le sous-A-module b(A/hai), qui est
isomorphe à bA/aA ou encore à A ab . Enfin cette bijection transforme intersection et somme
en ppcm et pgcd.
Exercice 4.8.3 Dans la solution du point 1. on peut prendre pour A un anneau arbitraire.
Par contre pour le point 2. il faut supposer A principal.
1. En composant la projection canonique A → A/hai avec une application A-linéaire ϕ :
A/hai → M on obtient un élément de LA (A, M ), qui est caractérisé par l’image de 1. On
en déduit par le théorème de factorisation qu’une application A-linéaire de A/hai dans M est
complètement déterminée par l’image de 1, qui est n’importe quel élément x de M vérifiant
ax = 0 (on note (0 : a)M,A ou (0 : a)M ce sous-module de M ). Notons ϕx l’homomorphisme
b 7→ bx correspondant. Alors x 7→ ϕx est un isomorphisme de (0 : a)M sur LA (A/hai , M ).
2. Supposons d’abord a, b 6= 0. Les éléments de A/hbi annulés par a sont ceux annulés par
g = pgcd(b, a). Si b1 = b/g, on obtient donc un isomorphisme
b1 (A/hbi) −→ LA (A/hai , A/hbi), x 7−→ (y 7→ yx)
En outre b1 (A/hbi) ' A/hgi. En particulier ce groupe est nul si et seulement si g = 1.
Si a = 0, alors LA (A/hai , A/hbi) = LA (A, A/hbi) ' A/hbi (nul si et seulement si b ∈ A× ).
Si a 6= 0 et b = 0, alors LA (A/hai , A/hbi) = LA (A/hai , A) = {0} .
Exercice 4.8.4 Il n’est pas nécessaire de supposer que A est un anneau principal.
On peut appliquer le point 1. de l’exercice 4.8.3 avec le module M = A/hai. Tout élément de M
est annulé par a, donc (0 : a)M = M . Ainsi l’application A-linéaire z 7→ ϕz est un isomorphisme
du A-module A/hai sur le A-module LA (A/hai , A/hai) = EndA (A/hai). Avec précisément
ϕx (y) = yx = yx pour x, y ∈ A/hai .
En fait cet isomorphisme de A-modules est aussi un isomorphisme d’anneaux puisque
ϕx ◦ ϕy = ϕxy .
102 8. Solution des exercices
−175 −85 34
L−1 = 490 238 −95
−247 −120 48
−175 −85
La base correspondante de Im A est ( 490 , 3 238 ).
−247 −120
−1
Notons que l’on peut calculer L au cours de l’algorithme de la manière suivante. On remarque
que
L = · · · V 3 V 2 V 1 I3 ,
où les Vi correspondent aux transformations de lignes successives. Dans l’exemple c’est
1 0 0 1 0 −3 1 0 0
V1 := 0 1 0 , V2 := 0
1 0 , V3 := 0 1
0,...
−1 0 1 0 0 1 2 0 1
Alors L−1 = I3 V1−1 V2−1 V3−1 · · · et cette matrice peut être obenue à partir de la matrice I3 en lui
faisant subir successivement les manipulations de colonnes correspondant à la multiplication à
droite par les matrices Vi−1 , avec
1 0 0 1 0 3 1 0 0
V1−1 := 0 1 0 , V2−1 := 0 1 0 , V3−1 := 0 1 0 , . . .
1 0 1 0 0 1 −2 0 1
Ainsi lorsque l’on fait une manipulation de lignes (( Li ← Li + aLj )) dans l’algorithme, on doit
faire en parallèle la manipulation de colonnes suivante pour calculer L−1 : (( Cj ← Cj − aCi . ))
Exercice 5.2.2
Dans l’exemple page 6 on a obtenu, avec L et C13 inversibles
0 133 −83 −265
1 0 0 0 1 8 −4 −13
L A C13 = A13 = 0 3 0 0 avec C13 =
0 266 −165 −530
0 0 0 0
0 1 0 −2
−1
Cela donne A = L−1 A13 C13 et
1 0 0
t −1 −1 0 3 0
A = t C13 · tA13 · tL =
0
.
0 0
0 0 0
−1 −1 −1
Comme l’image de t C13 · tA13 · tL est la même que celle de t C13 · tA13 , une base de Z4
−1
adaptée au sous-Z-module Im tA, est donnée par les colonnes de t C13 .
Pour calculer l’inverse de C13 , on peut procéder comme indiqué dans l’exercice 5.2.1 : à chaque
fois que la matrice C est modifiée par une transformation de colonnes, on modifie son inverse
104 8. Solution des exercices
−1
par la transformation de lignes (( opposée )). En fait on a déjà donné la matrice W13 = C13 pour
décrire le changement d’inconnues :
487 1 −245 391
−330 0 166 −265
C13−1 = −2 0
.
1 0
−165 0 83 −133
487 −330 −2 −165
1 0 0 0
Une base adaptée est donc (v1 , v2 , v3 , v4 ) = (
−245 , 166 , 1 , 83 ) et la base
et les éléments correspondant à chacun des deux termes de cette somme directe sont les classes
modulo Im A des 2-èmes et 3-èmes vecteurs colonnes de L−1 .
Exercice 5.3.2 On se reporte à la solution de l’exercice 5.2.2. On a
et les éléments correspondant à chacun des termes de cette somme directe sont les classes modulo
Im tA de v2 , v3 et v4 .
Exercice 5.3.3
1. On a 500 = 22 53 . Un groupe abélien d’ordre 500 est somme directe de son unique sous-groupe
d’ordre 4 et de son unique sous groupe d’ordre 125.
Il y a 2 structures possibles pour un groupe d’abélien d’ordre 4 : Z/4Z et Z/2Z × Z/2Z
Il y a 3 structures possibles pour un groupe d’abélien d’ordre 125 : Z/125Z et Z/25Z × Z/5Z et
Z/5Z × Z/5Z × Z/5Z.
Cela fait donc 6 structures possibles de groupes abéliens d’ordre 500.
– Z/4Z × Z/125Z ' Z/500Z
– Z/4Z × Z/25Z × Z/5Z ' Z/100Z × Z/5Z
– Z/4Z × Z/5Z × Z/5Z × Z/5Z ' Z/20Z × Z/5Z × Z/5Z
– Z/2Z × Z/2Z × Z/125Z ' Z/250Z × Z/2Z
– Z/2Z × Z/2Z × Z/25Z × Z/5Z ' Z/50Z × Z/10Z
– Z/2Z × Z/2Z × Z/5Z × Z/5Z × Z/5Z ' Z/10Z × Z/10Z × Z/5Z
2. On a 32 = 25 , et 5 peut s’écrire sous les formes suivantes :
5, 4 + 1, 3 + 2, 3 + 1 + 1, 2 + 2 + 1, 2 + 1 + 1 + 1, 1 + 1 + 1 + 1 + 1,
(les entiers, tous > 0 sont écrits en ordre décroissant dans la somme). Cela correspond aux 7
structures possibles de groupes abéliens d’ordre 32 :
– 5 : Z/32Z
– 4+1 : Z/16Z × Z/2Z
– 3+2 : Z/8Z × Z/4Z
– 3+1+1 : Z/8Z × Z/2Z × Z/2Z
– 2+2+1 : Z/4Z × Z/4Z × Z/2Z
– 2+1+1+1 : Z/4Z × Z/2Z × Z/2Z × Z/2Z
– 1+1+1+1+1 : Z/2Z × Z/2Z × Z/2Z × Z/2Z × Z/2Z
2. On a 800 = 25 52 . Cela fait 7 structures possibles pour le sous-groupe d’ordre 32 et 2 structures
possibles pour le sous-groupe d’ordre 25, donc 14 structures distinctes en tout.
8.5. Modules de présentation finie sur les anneaux principaux 105
Exercice 5.3.4 Un module de torsion M de type fini non nul sur un anneau principal est
isomorphe à un module A/ha1 i ⊕ · · · ⊕ A/hak i avec les ai 6= 0, 1. Si l’on impose comme dans
le corollaire 5.3.3
ha1i ⊇ · · · ⊇ hak i alors les idéaux hai i sont entièrement déterminés par M .
Si ha1 · · · ak i = p5 q 3 avec p et q irréductibles non associés, le nombre de structures possibles
pour M se détermine par la même méthode que dans l’exercice 5.3.3.
En posant a = p5 q 3 , Mp = (0 : p5 )M et Mq = (0 : q 3 )M on a aM = 0 et une relation de Bezout
entre p5 et q 3 montre que M = Mp ⊕Mq (on peut voir ceci comme un cas particulier du théorème
des restes chinois si on considère la structure d’anneaux de A/hai).
De manière générale si l’on est dans le cas où O(N ) = hπ m i pour un élément irréductible π,
on aura N ' i=1 A/hπ mi i avec les contraintes ki=1 mi = m et m1 6 · · · 6 mk . Le nombre
Lk P
de structures possibles correspond alors au nombre de manières d’écrire m comme une somme
d’entiers > 0 en ordre décroissant.
En notant que
3=1+1+1=2+1=3
et
5=1+1+1+1+1=2+1+1+1=2+2+1=3+1+1=3+2=4+1=5
on obtient 3 structures possibles pour Mq
×
– A/hqi A/hqi × A/hqi
– A
q 2 × A/hqi
– A q3
et 7 structures possibles pour Mp :
×
– A/hpi A/hpi × A/hpi × A/hpi × A/hpi
– A
p2 × A/hpi
2×
A/hpi × A/hpi
2
– A
p × A p × A/hpi
– A
p3 × A/hpi
× A/hpi
– A
p3 × A p2
– A
p4 × A/hpi
– A p5
Ce qui fera 3 × 7 = 21 structures possibles pour M :
×
– A/hpqi A/hpqi × A/hpqi × A/hpi × A/hpi
– A
pq 2 × A/hpqi × A/hpi × A/hpi × A/hpi
– A
pq 3 × A/hpi × A/hpi × A/hpi × A/hpi
– A
p2 q × A/hpqi × A/hpqi × A/hpi
– A
p2 q 2 × A/hpqi × A/hpi × A/hpi
– A
p2 q 3 × A/hpi
× A/hpi × A/hpi
– A
p2 q × A
p2 q × A/hpqi
– A
p2 q 2 × A
p2 q × A/hpi
– A
p2 q 3 × A p2 × A/hpi
– A
p3 q × A/hpqi × A/hpqi
– A
p3 q 2 × A/hpqi × A/hpi
– A
p3 q 3 × A/hpi
2 × A/hpi
3
– A
p q × A
p q × A/hqi
– A
p3 q 2 × A
p2 q
– A
p3 q 3 × A p2
– A
p4 q × A/hpqi × A/hqi
– A
p4 q 2 × A/hpqi
– A
p4 q 3 × A/hpi
– A
p5 q × A/hqi × A/hqi
– A
p5 q 2 × A/hqi
– A p5 q 3
106 8. Solution des exercices
1. On en déduit que M/a1 M ' A/ha1 i k+r (exercice 4.5.3, point 6.). Par ailleurs on sait d’une
part qu’un module libre de rang ` sur un anneau non nul ne peut pas être engendré par ` − 1
éléments (corollaire 4.2.6) et d’autre part que tout système générateur du A-module M donne
par passage au quotient un système générateur du A/ha1 i-module M/a1 M . Ceci montre que M
ne peut pas être engendré par k + r − 1 éléments.
2. On note K = Frac A le corps des fractions. Dans la suite on écrit tout élément de M sous la
forme x = y + z = π1 (x) + π2 (x), avec
y = π1 (x) ∈ Ar et z = π2 (x) ∈ T(M ) = A/ha1 i ⊕ · · · ⊕ A/hak i .
avec les aγi non tous nuls. Ainsi r est bien le nombre maximum d’éléments A-linéairement
indépendants dans M .
Exercice 5.3.6
1. Un élément (x, ye) ∈ Z/pZ × Z/p2 Z est d’ordre p2 si et seulement si ye est d’ordre p2 . Cela fait
p2 − p = p(p − 1) possibilités pour ye. Il y a donc p2 (p − 1) = p3 − p2 éléments d’ordre p2 dans H.
Pour que ceci soit bien défini, la seule contrainte à satisfaire est que pϕ(1) = 0, ce qui laisse p2
possibilités pour ϕ(1). On obtient donc en tout p2 × p3 = p5 endomorphismes de H.
0
réduction
g 0
L1 · F · P1 = .
0 F1
T G
L·F ·P = avec T triangulaire supérieure à coefficients diagonaux 6= 0
0 0
3. Quitte à faire des changements de base convenables, on peut donc supposer que F est de la
forme
T0 0
F = avec T 0 triangulaire supérieure à coefficients diagonaux 6= 0
0 0
T0 0
G= avec T 0 triangulaire supérieure à coefficients diagonaux 6= 0.
0 0
Puisque F 2 = F , les idéaux déterminantiels de F sont engendrés par des idempotents (exercice
3.3.2). Puisque l’anneau est intègre, 1 et 0 sont les seuls idempotents. Les idéaux déterminantiels
de F sont donc égaux à h1i ou 0. Or
Dk (F ) = Dk (G) = Dk (T 0 ) = h det(T 0 ) i =
6 0.
Donc h det(T 0 ) i = h1i, i.e. det(T 0 ) ∈ A× , et T 0 est inversible. On en déduit que la matrice F
est équivalente à Ik,n . Comme F 2 = F on a An = Ker(F ) ⊕ Im(F ). Puisque F est équivalente
à Ik,n son noyau et son image sont libres de rangs respectifs n − k et k. Cela montre que F est
semblable à Ik,n .
Exercice 5.4.1 On considère le A-module
car LA (A/hai , A) = 0 si a 6= 0.
Exercice 5.4.2 On a LZ (Q, Z) = 0. En effet si α ∈ LZ (Q, Z) et α(1) = m 6= 0, alors
2mα(1/2m) = α(1) = m d’où α(1/2m) = 1/2 ce qui est absurde.
Exercice 5.4.3 Il suffit de traiter le casQM = A/ha1 i⊕· · ·⊕A/har i et N = A/hb1 i⊕· · ·⊕A/hbs i
(ai , bj ∈ A \ A× ). Alors LA (M, N ) ' i∈J1..rK,j∈J1..sK LA (A/hai i , A/hbj i). On se reporte alors
à l’exercice 4.8.3.
8.6. Application : structure d’un endomorphisme 109
Exercice 6.1.1
Exercice 6.1.2 On note pour commencer que, en appliquant les définitions, on obtient
(XIn − A) ◦ ϕ = 0
X k ei ∈ Im(XIn − A) + Ak ei ⊆ Im(XIn − A) + An .
HomGroupes (G, H) groupe des morphismes du groupe abélien G vers le groupe abélien H
EndGroupes (G) anneau des endomorphismes du groupe abélien G
AutGroupes (G) groupe des automorphismes du groupe abélien G
B
e comatrice (ou matrice cotransposée) de B . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
Fα,β matrice extraite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Ik,n matrice de projection standard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
LA (M, N ) A-module d’applications linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
EndA (M ) LA (M, M ), anneau des endomorphismes du A-module M . . . . . . . . . . . 44
ME,F (ϕ) matrice de l’application linéaire ϕ sur les bases E et F . . . . . . . . . . . . . . 46
rgA (M ) (ou rg(M )) rang d’un A-module libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
(0 : x)A,M ou (0 : x) : idéal annulateur de x (x ∈ M ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
AnnA (M ) = Ann(M ) = (0 : M ) = (0 : M )A : idéal annulateur du module M . . . 55
(N : P )A,M ou (N : P ) : idéal transporteur de P dans N . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Ik,q,m matrice simple standard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Index des termes
de groupes, 12 idéal —, 26
de modules, 44 produit
d’une famille de modules, 50
linéairement indépendants de deux idéaux, 22
éléments — dans un module, 45 projectif de type fini
module —, 51
manipulation élémentaire, 5 projection
manipulation de Bezout, 35 sur un sous-module parallèlement à un
matrice autre, 98
d’une application linéaire sur des bases, projection canonique
46 d’un ensemble sur un ensemble quotient,
d’une base sur une autre, 47 15
de projection, 39 propre
de projection standard, 40 idéal —, 22
matrice compagne, 68
matrice cotransposée, 31 régulier
matrice de Bezout, 35 élément — dans un anneau, 19
matrice de présentation relation de Bezout, 3
pour un module M , 58
sans torsion, 54
matrice diagonale par blocs, 69
scindée
maximal
application linéaire surjective, 47
idéal —, 26
semblables
mineur
endomorphismes —, 70
d’une matrice, 38
matrices —, 47
module, 43
Smith
de torsion, 54
forme réduite de —, 38
cyclique, 55
réduction de —, 38
de présentation finie, 57
somme
de type fini, 45
d’une famille de sous-modules, 50
dual, 54
de sous-modules, 50
monogène, 55
somme directe
nœthérien, 85 d’une famille de sous-modules, 50
projectif de type fini, 51 externe d’une famille de module, 50
quotient, 52 sous-modules en —, 50
sur un anneau, 43 somme directe interne, 50
monogène sous-anneau, 19
module —, 55 sous-module, 45
monoı̈de, 11 engendré par une partie, 45
morphisme sous-module de torsion, 54
d’anneaux, 18 système complet d’invariants, 64
de groupes, 12 système générateur
de modules, 44 d’un module, 45
système fondamental d’idempotents ortho-
nœthérien
gonaux, 24
anneau —, 85
module —, 85 torsion, 54
noyau transporteur, 55
d’une application linéaire, 45 transposée, 54
treillis, 51
pgcd, 28
ppcm, 28 unimodulaire, 52
premier unité
élément —, 27 dans un anneau, 18