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ALGÈBRE
ET GÉOMÉTRIE
PC-PSI-PT
៑ Un cours conforme au programme
៑ Des exercices-types résolus
៑ Les méthodes à retenir
៑ De nombreux exercices et problèmes
corrigés
5e édition
ALGÈBRE ET GÉOMÉTRIE
PC-PSI-PT
Cours, méthodes et exercices corrigés
Jean-Marie Monier
Professeur en classe de Spéciales
au lycée La Martinière-Monplaisir à Lyon
5e édition
Maquette intérieure : Lasertex
Couverture : Bruno Loste
Cours
1.3 Dualité 13
1.3.1 Généralités 13
1.3.2 Hyperplans 14
1.3.3 Bases duales 16
CHAPITRE 2 Déterminants 35
2.2.1 Généralités 41
2.2.2 Applications multilinéaires alternées 41
3.3 Diagonalisabilité 86
3.4 Trigonalisation 98
6.3 Surfaces
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
235
6.3.1 Généralités 235
6.3.2 Plan tangent en un point 238
6.3.3 Surfaces usuelles 244
6.3.4 Quadriques 252
6.3.5 Surfaces réglées, surfaces développables 261
6.3.6 Exemples de recherche de courbes tracées sur une surface
et satisfaisant une condition différentielle 267
V
Table des matières
Chapitre 1 278
Chapitre 2 284
Chapitre 3 293
Chapitre 4 322
Chapitre 5 347
Chapitre 6 350
VI
Préface
Jeune lycéen, j'avais, pour les manuels scolaires, une vénération quasi-religieuse. Que représentaient pour moi ces livres
qu'une main zélée avait soigneusement recouverts en début d'année ? Je ne saurais le dire avec précision : ils conte-
naient, sans doute, la Vérité. À mon sens, par exemple, un théorème ne pouvait être énoncé que dans le scrupuleux res-
pect des termes de l'ouvrage ; approximative, la restitution n'était pas valable. L'utilisation, par les professeurs, des po-
lycopiés (rappels et compléments de cours, énoncés de problèmes ...) n'était pas, alors, habituelle ; je pense, aujourd'hui,
que cela était dû bien plus aux difficultés de reprographie qu'à un non-désir de ces professeurs d'imprimer leur griffe
personnelle par le choix d'exercices originaux. Ils se référaient constamment aux manuels, en suivaient fidèlement la
progression, y puisaient les exercices. Je me souviens, d'ailleurs, d'avoir été troublé quand, en Terminale, mon profes-
seur de Math., que je révérais aussi, se permettait parfois quelques critiques à l'égard d'un ouvrage qu'il nous avait pour-
tant conseillé ! Quant aux auteurs de ces livres, ils restaient énigmatiques : qui étaient ces demi-dieux détenteurs du
Savoir ?
Plus tard, mes rapports d'étudiant avec les manuels didactiques ont, évidemment, évolué, mais je crois avoir, naïvement
sans doute, conservé cette approche faite d'envie et de respect qui m'empêche, par exemple, de porter des annotations
en marge – je ne jouerai pas la farce d'un Pierre de Fermat ! – et cet a priori favorable qui me rendrait difficile la ré-
daction d'une critique objective.
Heureusement, tel n'est pas mon propos aujourd'hui ! Mais j'ai voulu, par ces quelques mots, souligner l'importance ca-
pitale – même dans le subconscient de chacun – de ces livres de cours sur lesquels vous travaillez durant vos études et
qui vous accompagnent toute votre vie.
Aucun professeur, fût-il auteur de manuels, ne songerait à conseiller un livre en remplacement d'un enseignement vi-
vant et vécu. Mais, le cours imprimé, s'il est fidèle à la lettre et à l'esprit du programme d'une classe, peut aider, de façon
très importante, l'étudiant consciencieux. Celui-ci, surtout lorsqu'il est débutant, trouvera la sécurité dont il a besoin dans
un plan clair, précis, rigoureux, dans une présentation particulièrement soignée où les diverses polices de caractères sont
judicieusement alternées, dans la vision d'ensemble des questions dont traite l'ouvrage. Il y recherchera, avec la certi-
tude de les obtenir, telle démonstration qu'il n'a pas bien comprise, tel exemple ou contre-exemple qui l'aidera à mieux
assimiler une notion, la réponse à telle question qu'il n'a pas osé poser sinon à lui-même...
Pour que le livre joue ce rôle d'assistant – certes passif mais constamment disponible – il doit, je pense, être proche des
préoccupations immédiates de l'étudiant, ne pas exiger, pour sa lecture, un savoir qui n'a pas encore été acquis, ne pas
rebuter par l'exposé trop fréquent de notions trop délicates ; mais il doit, cependant, contenir une substance suffisante
pour constituer les solides fondations sur lesquelles s'échafaude la pyramide du savoir scientifique.
On l'imagine, dès lors, aisément : l'écriture d'un tel manuel, à l'intention des étudiants des classes préparatoires ou d'un
premier cycle universitaire, demande, à côté de la nécessaire compétence, des qualités pédagogiques certaines, affinées
par une longue expérience professionnelle dans ces sections, une patience et une minutie rédactionnelles inouïes.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Jean-Marie Monier a eu le courage de se lancer dans ce gigantesque travail et les ouvrages qu'il nous propose aujour-
d'hui – après les recueils d'exercices qui ont eu le succès que l'on sait – montrent qu'il a eu raison : il a, me semble-t il,
pleinement atteint le but qu'il s'était fixé, à savoir rédiger des livres de cours complets à l'usage de tous les étudiants
et pas seulement des polytechniciens en herbe. Les nombreux ouvrages d'approfondissement ou de spécialité seront,
évidemment, lus et savourés plus tard, ... par ceux qui poursuivront. Pour l'instant, il faut, à l'issue de la Terminale,
assimiler complètement les nouvelles notions de base (la continuité, la convergence, le linéaire...) ; le lecteur est guidé,
pas à pas, par une main sûre qui le tient plus fermement dès qu'il y a danger : les mises en garde contre certaines erreurs
sont le fruit de l'observation répétée de celles-ci chez les élèves.
À tout instant, des exercices sont proposés qui vont l'interpeller : il sera heureux de pouvoir, quelques dizaines de pages
plus loin, soit s'assurer que, par une bonne démarche il est parvenu au bon résultat, soit glaner une précieuse indica-
tion pour poursuivre la recherche : le livre forme un tout, efficace et cohérent.
VII
Préface
J'ai dit quel rôle majeur dans la formation d'un jeune esprit scientifique peut jouer un manuel qui lui servira de réfé-
rence pendant longtemps. Sa conception, sa rédaction, sa présentation sont, alors, essentielles : on ne peut que viser à
la perfection !
C'est tout le sens du travail effectué par Jean-Marie Monier avec une compétence, un goût, une constance admirables,
depuis le premier manuscrit jusqu'aux ultimes corrections, dans les moindres détails, avant la version définitive.
Ces ouvrages qui répondent à un réel besoin aujourd'hui, seront, j'en suis persuadé, appréciés par tous ceux à qui ils
s'adressent – par d'autres aussi sans doute – ceux-là mêmes qui, plus tard, diront : « Ma formation mathématique de
base, je l'ai faite sur le MONIER ! ».
H. Durand
Professeur en Mathématiques Spéciales PT*
au lycée La Martinière Monplaisir à Lyon
VIII
Avant-propos
Ce nouveau Cours de Mathématiques avec exercices corrigés s'adresse aux élèves des classes préparatoires aux
grandes écoles (1re année PCSI-PTSI, 2e année PC-PSI-PT, PC*-PSI*-PT*), aux étudiants du premier cycle universi-
taire scientifique et aux candidats aux concours de recrutement de professeurs.
Le plan en est le suivant :
Analyse PCSI-PTSI : Analyse en 1re année
Algèbre PCSI-PTSI : Algèbre en 1re année
Géométrie PCSI-PTSI : Géométrie en 1re année
Analyse PC-PSI-PT : Analyse en 2e année
Algèbre et géométrie PC-PSI-PT : Algèbre et géométrie en 2e année.
Cette nouvelle édition répond aux besoins et aux préoccupations des étudiant(e)s.
Une nouvelle maquette, à la convivialité accrue, assure un meilleur accompagnement pédagogique. Le programme
officiel est suivi de près ; les notions ne figurant pas au programme ne sont pas étudiées dans le cours. Des exercices-
types résolus et commentés, incontournables et cependant souvent originaux, aident le lecteur à franchir le passage du
cours aux exercices. Les très nombreux exercices, progressifs et tous résolus, se veulent encore plus accessibles et per-
mettent au lecteur de vérifier sa bonne compréhension du cours.
Des compléments, situés à la limite du programme sont traités, en fin de chapitre, sous forme de problèmes corrigés.
J'accueillerai avec reconnaissance les critiques et suggestions que le lecteur voudra bien me faire parvenir aux bons
soins de Dunod, éditeur, 5, rue Laromiguière, 75005 Paris.
Jean-Marie Monier
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
IX
Pour bien utiliser
La page d’entrée de chapitre
Elle propose une introduction au cours, un
rappel des prérequis et des objectifs, ainsi
qu’un plan du chapitre.
α
α
α
α
−
−
−
·
−
× ×
◦ ×
× × ×
◦ − −
× ×
◦ ×
×
Le cours ◦ × ×
−
◦
α
×
α
λ −
α ×
λ ◦ × ×
α
αα
la lecture.
La colonne de gauche fournit des remarques
pédagogiques qui accompagnent l’étudiant
dans l’assimilation du cours. Il existe quatre Les pictogrammes dans la marge
types de remarques, chacun étant identifié par
ni e r Al
gèbr
e Monie
r
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
démonstration…).
∗*
Rappel d’hypothèse ou de notation.
λ
λ
Les exercices-types résolus
λ
λ
λ
λ
λ
Régulièrement dans le cours, des exercices-
types résolus permettent d’appliquer ses
connaissances sur un énoncé incontour-
nable. La solution est entièrement rédigée
et commentée.
X
cet ouvrage
Les méthodes à retenir
Régulièrement dans le cours,cette rubrique pro-
−
−
connaître.
− −
−−−
− −
−−−
−
−
− −
Γ
−
Γ −
Γ
Γ
∆
Γ
⊃
λ
−λ
∼
−
⊂ Les exercices et problèmes
−
∗
s’entraîner. La difficulté de chaque exercice est
◦
◦ indiquée sur une échelle de 1 à 4.
A la fin de certains chapitres,des énoncés de pro-
λ
blèmes proposent d’aller plus loin.
λ
◦ −λ
◦
−λ
λ
λ
λ
− ◦
− ◦
− ◦
− ◦
◦
− ◦
⊂
− ◦
− ◦
− ◦
− ◦
− ◦
− ◦ − ◦
◦
− ◦
−
−
− ◦
− ◦
XI
Programmes PC, PSI, PT
Chapitre 2 : Déterminants
• L’étude du groupe symétrique (§ 2.1) n’est pas aux programmes PC, PT ; la démonstration de l’existence du déter-
minant est admise.
• La définition et les propriétés de la comatrice (§ 2.6.2) ne sont qu’au programme PSI.
• Les notions de polynôme d’endomorphisme et de polynôme de matrice ne sont pas au programme PT.
• Le théorème de Cayley-Hamilton (§ 3.5.3) et l’étude des idéaux de K [X] (§ 3.5.4) ne sont qu’au programme PSI.
XII
3.1 • Convergence, divergence
Remerciements
Je tiens ici à exprimer ma gratitude aux nombreux collègues qui ont accepté de réviser des parties du manuscrit ou de
la saisie : Robert AMBLARD, Bruno ARSAC, Chantal AURAY, Henri BAROZ, Alain BERNARD, Jean-Philippe
BERNE, Mohamed BERRAHO, Isabelle BIGEARD, Jacques BLANC, Gérard BOURGIN, Gérard-Pierre BOU-
VIER, Gérard CASSAYRE, Jean-Paul CHRISTIN, Yves COUTAREL, Gilles DEMEUSOIS, Catherine DONY,
Hermin DURAND, Jean FEYLER, Marguerite GAUTHIER, Daniel GENOUD, Christian GIRAUD, André GRUZ,
André LAFFONT, Jean-Marc LAPIERRE, Annie MICHEL, Rémy NICOLAÏ, Michel PERNOUD, Jean REY, Sophie
RONDEAU, René ROY, Nathalie et Philippe SAUNOIS, Patrice SCHWARTZ, Gérard SIBERT, Mimoun TAÏBI.
Une pensée émue accompagne les regrettés Gilles CHAFFARD et Alain GOURET.
Enfin, je remercie vivement les Éditions Dunod, Gisèle Maïus, Bruno Courtet, Nicolas Leroy, Michel Mounic,
Dominique Decobecq et Éric d’Engenières, dont la compétence et la persévérance ont permis la réalisation de ces
volumes.
Jean-Marie Monier
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
XIII
Cours
Compléments CHAPITRE 1
d’algèbre linéaire
Plan Introduction
1.1 Espaces vectoriels 4 Nous abordons dans ce chapitre un deuxième niveau dans l’algèbre linéai-
Exercice 9 re, constitué de compléments sur les espaces vectoriels et les applications
linéaires, de l’étude de la dualité et de la manipulation des matrices par
1.2 Applications blocs.
linéaires 9 La dualité constitue une première étape vers l’étude des distributions, qui
Exercices 13 dépasse le cadre de cet ouvrage.
La décomposition des matrices en blocs traduit souvent des propriétés pro-
1.3 Dualité 13 fondes des applications linéaires qu’elles représentent, et la manipulation des
Exercices 22 blocs permet de résoudre de façon élégante certains exercices sur les matrices
et les déterminants.
1.4 Calcul matriciel 22
Exercices 26, 33
Prérequis
• Espaces vectoriels, applications linéaires, matrices, déterminants
d’ordre 2 ou 3 et systèmes linéaires (Algèbre PCSI-PTSI, ch. 6 à 9)
• Espaces vectoriels normés (Analyse PC-PSI-PT, ch. 1)
• Séries (Analyse PC-PSI-PT, ch. 4)
• Séries entières (Analyse PC-PSI-PT, ch. 6).
Objectifs
• Définition et étude des notions de somme et de somme directe de plu-
sieurs sev
• Mise en place de la théorie de la dualité en algèbre linéaire
• Acquisition des techniques de manipulation de la trace et des blocs dans
le calcul matriciel.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
3
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Définition 1
On dit aussi que x est combinaison On appelle combinaison linéaire d'une famille (xi )i∈I d'éléments de E tout élément
linéaire finie des xi , i ∈ I.
x de E tel qu'il existe une famille (αi )i∈I d'éléments de K, telle que x = αi xi .
i∈I
Définition 2
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Cette Définition généralise celle vue en 1) Une famille (xi )i∈I d'éléments de E est dite libre si et seulement si, pour toute
1re année pour le cas d'une famille finie, famille (αi )i∈I d'éléments de K :
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
2) Une famille (xi )i∈I d'éléments de E est dite liée si et seulement si elle n'est pas
libre, c'est-à-dire si et seulement s'il existe une famille (αi )i∈I d'éléments de K,
telle que :
(αi )i∈I = (0) et αi xi = 0 .
i∈I
Définition 3
Une famille (xi )i∈I d'éléments de E est dite génératrice de E (ou : engendre E) si
et seulement si tout élément de E est combinaison linéaire de (xi )i∈I .
Définition 4
Une famille (xi )i∈I d'éléments de E est appelée base de E si et seulement si elle est
libre et génératrice de E.
Proposition-Définition 5
Si (ei )i∈I est une base de E, alors, pour tout x de E, il existe une famille (ξi )i∈I de K,
unique, telle que x = ξi ei . Les ξi (i ∈ I ) sont appelés les coordonnées (ou :
i∈I
composantes) de x dans la base (ei )i∈I .
4
1.1 • Espaces vectoriels
Définition 1
Soient I un ensemble fini, (E i )i∈I une famille de sev de E. On appelle somme de
Mo
ni e r Al
gèbr
e Monie
r Algè
r
bre G
éom é
Cette Définition généralise celle vue en (E i )i∈I , et on note E i , l'ensemble des sommes xi lorsque (xi )i∈I décrit
1re année pour deux sev, cf. Algèbre
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
i∈I i∈I
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
Géomé
tr i e
PCSI-PTSI, § 6.2.
Ei :
i∈I
Ei = xi ; ∀i ∈ I, xi ∈ E i .
i∈I i∈I
Définition 2
Soient I un ensemble fini, (E i )i∈I une famille de sev de E. On dit que la somme
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Cette définition généralise celle vue en E i est directe si et seulement si :
1re année pour deux sev, cf. Algèbre
n ie
Mo
onier
éom
étr ie M
i∈I
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
PCSI-PTSI, § 6.2.
tr i e
Géomé
∀(xi )i∈I ∈ Ei , xi = 0 ⇒ ∀i ∈ I, xi = 0 .
i∈I i∈I
On note alors E i au lieu de Ei .
i∈I i∈I
F3 Remarque :
Si F1 ,F2 ,F3 sont des sev d'un ev E , on peut avoir F1 ∩ F2 = F1 ∩ F3 = F2 ∩ F3 = {0}
0
F2 sans que la somme F1 + F2 + F3 soit directe, comme le montre l'exemple de trois droites
F1 vectorielles de R2 deux à deux distinctes.
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
F et G sont supplémentaires dans E Définition 3
si et seulement si :
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
Géomé
tr i e
Proposition 1
Soient P ∈ K [X] tel que deg (P) 1, et n = deg (P) − 1. Le sev P K [X] (formé
r
e Monie
gèbr
r Al
n ie
Mo éom é
bre G
r Algè
ier
bre Mon
Algè
des multiples de P) et le sev K n [X] (formé des polynômes de degré n) sont sup-
n ier
Mo
tr i e
Géomé
Preuve
• Il est clair que P K [X] et K n [X] sont des sev de K [X].
• Soit M ∈ (P K [X]) ∩ K n [X]. Il existe B ∈ K [X] tel que M = P B, et deg (M) n.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Si B = 0, alors : deg (M) = deg (P) + deg (B) deg (P) = n + 1, contradiction.
Donc B = 0, puis M = 0.
Ceci montre : (P K [X]) ∩ K n [X] = {0}.
• Soit A ∈ K [X]. Par division euclidienne de A par P, il existe Q,R ∈ K [X] tels que :
5
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Proposition 2
Soient E un K-ev de dimension finie et (E i )i∈I une famille finie de sev de E telle
que la somme E i soit directe. On a alors :
i∈I
dim Ei = dim (E i ).
i∈I i∈I
Preuve
Puisque E est de dimension finie, pour tout i ∈ I, le sev E i de E admet au moins une base finie Bi .
Notons Bi = (ei, j )1 j ji . Considérons B = Bi (réunion ordonnée).
i∈I
1) Soit x ∈ E.
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
x se décompose linéairement sur les E i , Puisque E = E i , il existe une famille (xi )i∈I telle que :
et chaque xi se décompose
onier
étr ie M
éom
i∈I
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
On a alors :
ji
x= ξi, j ei, j ,
En fait, on vient de montrer plus i∈I j=1
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo Géom
é
lgèbre
n ier A
Mo
généralement que,si E = E i , et
onier
étr ie M
éom
G
tr i e
Géomé
i∈I
si, pour chaque
i ∈ I, Bi Ceci montre que B engendre E.
engendre E i ,alors Bi engendre E. 2) Soit (ξi, j )i∈I,1 j ji une famille d'éléments de K telle que :
i∈I
ji
ξi, j ei, j = 0.
i∈I j=1
ji
Mo
ni
Mo
n
er A
ier A
lgèb
re Monie
lgèbre
Géom
é
r
Pour chaque i ∈ I , on regroupe les En notant, pour chaque i ∈ I, xi = ξi, j ei, j , on a :
onier
termes appartenant à E i .
étr ie M
éom
j=1
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
∀i ∈ I, xi ∈ E i
xi = 0.
i∈I
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
En fait, on vient de montrer plus
Soit i ∈ I. Comme ξi, j ei, j = xi = 0 et que Bi = (ei, j )1 j ji est libre, on déduit :
Mo
onier
étr ie M
j=1
éom
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
6
1.1 • Espaces vectoriels
Proposition 3
Soient E un K-ev de dimension finie et (E i )i∈I une famille finie de sev de E telle
que la somme E i soit directe. On a alors :
i∈I
E= E i ⇐⇒ dim (E) = dim (E i ).
i∈I i∈I
Preuve
E i = E.
r
re Monie
lgèb
er A
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
i∈I i∈I
Définition 4
Soit (E i )i∈I une famille finie de sev de E telle que E = E i . Pour tout x ∈ E, il
i∈I
existe (xi )i∈I ∈ E i unique tel que x = xi ; on note pi : E −→ E , pour tout
x−→xi
i∈I i∈I
i ∈ I.
On a alors :
• ∀i ∈ I, pi ◦ pi = pi
re Monie
r
• ∀(i, j) ∈ I 2 , i = j ⇒ pi ◦ p j = 0
lgèb
ni er A
Mo Géom
é
rA lgèbre
n ie
Mo
éom
étr ie M
onier
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
• pi = Id E .
i∈I
Proposition 4
7
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Définition 5
Soient E un K-ev de dimension finie, B une base de E.
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Ainsi, B est une base de E adaptée à F 1) Soit F un sev de E. On dit que B est adaptée à F si et seulement si B « commence »
si et seulement s’il existe une base B1
n ie
Mo
onier
étr ie M
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
supplémentaire de F dans E , telles 2) Soit (E i )i∈I une famille finie de sev de E telle que E = E i . On dit que B est
que B = B1 ∪ B2,réunion ordonnée.
i∈I
Remarque :
E= Ei .
Exercices 1.1.1 à 1.1.3. i∈I
Exercice-type résolu
Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie, (E i )i∈I une famille finie de sous-espaces vectoriels de E. Montrer que les
deux propriétés suivantes sont équivalentes :
(1) la somme E i est directe
i∈I
(2) dim Ei = dim (E i ).
i∈I i∈I
Solution Conseils
(1) ⇒ (2) :
C'est un résultat du Cours. Cf. § 1.1.2 Prop. 2 p. 6.
(2) ⇒ (1) :
On suppose : dim Ei = dim (E i ).
i∈I i∈I
Soit (xi )i∈I ∈ E i tel que : xi = 0.
i∈I i∈I
8
1.2 • Applications linéaires
Solution Conseils
Pour chaque i ∈ I, il existe une base Bi de E i , commençant par xi si xi = 0, et Théorème de la base incomplète,
quelconque si xi = 0. cf. Algèbre PCSI-PTSI, § 6.4. 1) Th. 2.
Notons : B = Bi . La réunion est ordonnée.
i∈I
Cf. le point 1) de la preuve de la Prop. 2
Puisque, pour tout i ∈ I, Bi engendre E i , B engendre Ei .
p. 6.
i∈i
D'autre part :
Card (B) = Card (Bi ) = dim (E i ) = dim Ei .
i∈I i∈I i∈I
Il en résulte que B est une base de Ei . Si une famille finie engendre un sev et a un
i∈I cardinal égal à la dimension de ce sev,
alors cette famille est une base de ce sev.
Notons J = i ∈ I ; xi = 0 .
Si J = ∅, alors (xi )i∈I est liée, car par hypothèse xi = xi = 0,
i∈J i∈I
en contradiction avec (xi )i∈I sous-famille de la base B. Toute sous-famille d'une famille libre est
libre.
Ceci montre que : ∀ i ∈ I, xi = 0,
et on conclut que la somme E i est directe.
i∈I
Exercice
1.1.1 Soient E un K-ev, A,B,C des sev de E tels que B ⊂ C.
Montrer :
(A + B) ∩ C = (A ∩ C) + B.
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
étr ie M
éom é
onier
r
Ainsi, tout supplémentaire de Ker(u) Soient E,F deux K-ev, u ∈ L(E,F), E un supplémentaire de Ker (u) dans E.
éom
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
x −→ u(x)
Preuve
Notons u : E −→ Im (u)
.
x −→ u(x)
• D'abord, u est correctement définie, car, pour tout x ∈ E ⊂ E, on a u(x) ∈ Im (u).
• L'application u est linéaire car, pour tout α ∈ K et tous x,y ∈ E :
u (αx + y) = u(αx + y) = αu(x) + u(y) = αu (x) + u (y).
9
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Mo
ni
Mo
er A
n ie
éom
lgèb
re Monie
r Algè
étr ie M
bre G
éom é
onier
r
E ∩ Ker(u) = {0} . • Soit x ∈ Ker (u ). On a alors x ∈ E et x ∈ Ker (u), d'où, puisque E est un supplémentaire de
Ker (u) dans E , x = 0. Ceci montre Ker (u ) = {0} , et donc u est injective.
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
• Soit y ∈ Im (u). Il existe x ∈ E tel que y = u(x). Puisque E = E + Ker (u), il existe
x ∈ E , t ∈ Ker (u) tels que x = x + t. On a alors :
K [X] −→ K n+1
lgèb
er A
, qui
ni
Mo éom é
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
∀ j ∈ {0,...,n}, P(a j ) = b j .
Preuve
• Soit P ∈ K [X]. On a :
P ∈ Ker (u) ⇐⇒ P(a0 ),...,P(an ) = (0,...,0) ⇐⇒ ∀ j ∈ {0,...,n}, P(a j ) = 0
n
⇐⇒ ∀ j ∈ {0,...,n}, X − a j | P ⇐⇒ (X − a j ) P,
j=0
Il en résulte : Im (u) = K n+1 , et donc u est un isomorphisme d'ev de K n [X] sur K n+1 .
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
r
éom é
On peut exprimer P en faisant intervenir • Soit (b0 ,...,bn ) ∈ K n+1 . D'après le résultat précédent, il existe P ∈ K n [X] unique tel que :
Mo
éom
étr ie M
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
10
1.2 • Applications linéaires
Définition
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Cette définition généralise celle vue en Soient E,F deux K-ev, u ∈ L(E,F). On suppose que F est de dimension finie. On
1re année, Algèbre PCSI-PTSI, § 7.3.1.
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r
On retrouve en particulier le théorème Soient E,F deux K-ev de dimensions finies, u ∈ L(E,F).
éom é
bre G
r Algè
onier
èbre M
On a :
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Proposition
Soient E,F,G,H des K-ev de dimensions finies, f ∈ L(E,F), u ∈ L(F,G),
g ∈ L(G,H ).
Si f et g sont des isomorphismes, alors :
rg (g ◦ u ◦ f ) = rg (u).
En particulier :
si f est un isomorphisme, alors : rg (u ◦ f ) = rg (u)
si g est un isomorphisme, alors : rg (g ◦ u) = rg (u).
On dit que le rang est invariant par composition avec un isomorphisme.
Preuve
1) Montrons d'abord que, pour tous K-ev E,F,G de dimensions finies et toutes applications linéaires
f ∈ L(E,F), g ∈ L(F,G) :
Obtention d’un résultat plus général,qui rg (g ◦ f ) Min (rg ( f ), rg (g)).
n’est pas au programme,mais serait bien
utile.
• On a : Im (g ◦ f ) ⊂ Im (g), d'où :
rg (g ◦ f ) = dim (Im (g ◦ f )) dim (Im (g)) = rg (g).
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
éom é
r
On applique le théorème du rang à rg (g ◦ f ) = dim (E) − dim (Ker (g ◦ f )) dim (E) − dim (Ker ( f )) = rg ( f ).
g ◦ f et à f.
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
rg (g ◦ u ◦ f ) rg (g ◦ u) rg (u)
et :
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Puisque f et g sont des isomorphismes, rg (u) = rg (g −1 ◦ (g ◦ u ◦ f ) ◦ f −1 ) rg (g ◦ u ◦ f ),
f −1 et g −1 existent et
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
d'où :
n ier
Mo
tr i e
Géomé
f −1 ∈ L(F,E) , g −1 ∈ L(G,F) .
rg (g ◦ u ◦ f ) = rg (u).
Exercices 1.2.1 à 1.2.4.
11
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Exercice-type résolu
Soient E un K-ev de dimension finie, e = Id E , f ∈ L(E). Montrer que les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
(1) Im ( f ) = Ker ( f )
Solution Conseils
(2) ⇒ (1) : On commence par l'implication la plus
facile, c'est-à-dire celle pour laquelle
On suppose : f ◦ f = 0 et il existe h ∈ L(E) tel que : h ◦ f + f ◦ h = e. l'hypothèse paraît la plus forte.
• On a : ∀ x ∈ E, f f (x) = 0, donc : Im ( f ) ⊂ Ker ( f ).
• Soit x ∈ Ker ( f ). On a :
x = (h ◦ f + f ◦ h)(x) = h f (x) + f h(x) = f h(x) ∈ Im ( f ), Puisque h est linéaire et que x ∈ Ker ( f ),
on a :
d'où : Ker ( f ) ⊂ Im ( f ).
h f (x) = h(0) = 0.
On conclut : Im ( f ) = Ker ( f ).
(1) ⇒ (2) :
On suppose : Im ( f ) = Ker ( f ).
• On a : ∀ x ∈ E, ( f ◦ f )(x) = f f (x) = f (0) = 0, donc : f ◦ f = 0.
• Puisque E est de dimension finie, le sev Ker ( f ) de E admet au moins un sup- Existence d'un supplémentaire en dimen-
plémentaire F dans E : E = Ker ( f ) ⊕ F. sion finie.
12
1.3 • Dualité
Exercices
1.2.1 Soient E,F deux K-ev de dimensions finies, 1.2.3 Soit E un K-ev de dimension finie, f ∈ L(E).
f,g ∈ L(E,F). Montrer : Montrer que les deux propriétés suivantes sont équiva-
lentes :
dim (Ker ( f + g))
(i) f ∈ GL(E)
dim (Ker ( f ) ∩ Ker (g)) + dim (Im ( f ) ∩ Im (g)).
(ii) pour tous sev A, B de E supplémentaires dans E, les
sev f (A), f (B) sont supplémentaires dans E.
1.2.2 Soient E,F des K-ev, f ∈ L(E,F), g ∈ L(F,E).
Montrer : 1.2.4 Soient E un K-ev de dimension finie, f ∈ L(E).
Montrer que les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
a) Id F − f ◦ g injective ⇐⇒ Id E − g ◦ f injective
b) Id F − f ◦ g surjective ⇐⇒ Id E − g ◦ f surjective (i) il existe deux projecteurs p,q de E tels que :
f = p − q et Im ( p) = Im (q)
c) Id F − f ◦ g bijective ⇐⇒ Id E − g ◦ f bijective.
(ii) f 2 = 0.
1.3 Dualité
1.3.1 Généralités
Dans ce § 1.3.1, E désigne un K-ev.
r
re Monie
lgèb
ni er A
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
Définition
On a donc : E ∗ = L(E,K ) . On appelle forme linéaire sur E toute application linéaire de E dans K. On note E ∗
l'ensemble des formes linéaires sur E ; E ∗ est appelé le dual de E.
Exemples :
1) Soient E un K-ev de dimension finie, n = dim(E) 1, B = (e1 ,...,en ) une base de E .
n
Pour tout x de E , il existe (x1 , …, xn ) ∈ K n unique tel que x = xi ei . Il est alors clair
i=1
que, pour chaque i de {1,...,n}, l'application ei∗ : E −→ K est une forme linéaire sur E ,
x −→ xi
appelée i ème forme-coordonnée sur la base B . Voir aussi plus loin, § 1.3.3 1) p. 16.
2) Soient (a,b) ∈ R2 , tel que a b , E le C -ev des applications continues par morceaux de
[a; b] dans C .
L'application µ : E −→ C est une forme linéaire sur E .
b
f −→ f
a
f −→ f (a)
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Rappelons :
Mo
ni
Mo
er A
n ie
éom
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
étr ie M
éom é
onier
r
onier
7.2.1 Prop.
èbre M
n ie r Alg
Mo
E ∗ est un K-ev.
tr i e
Géomé
13
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
1.3.2 Hyperplans
Dans ce § 1.3.2, E désigne un K-ev.
Mo
ni
Mo
er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
La notion d’hyperplan de E généralise : Définition
onier
étr ie M
éom
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
plan vectoriel On appelle hyperplans de E les noyaux des formes linéaires sur E autres que la
• la notion de plan vectoriel d’un espace forme nulle.
vectoriel de dimension 3.
∃ ϕ ∈ E ∗ − {0}, H = Ker(ϕ).
Proposition 1
Soit H un sev de E. Pour que H soit un hyperplan de E, il faut et il suffit qu'il existe
une droite vectorielle D de E telle que H et D soient supplémentaires dans E.
Preuve
1) Soit H un hyperplan de E . Il existe ϕ ∈ E ∗ − {0} telle que H = Ker(ϕ), puis il
existe x0 ∈ E tel que ϕ(x0 ) = 0. Nous allons montrer que la droite vectorielle D = K x0 est supplé-
mentaire de H dans E .
• Soit x ∈ D ∩ H. Il existe α ∈ K tel que x = α x0 , et ϕ(x) = 0. Si α = 0 , alors
1
ϕ(x0 ) = ϕ(x) = 0, contradiction. Donc α = 0 , puis x = 0. Ceci montre : D ∩ H = {0}.
α
• Soit x ∈ E. Montrons qu'il existe (λ,y) ∈ K × H tel que x = λx0 + y.
ϕ(x)
ni er A
lgèb
re Monie
r
Recherche de la valeur nécessaire de Si un tel couple (λ,y) existe, alors ϕ(x) = λϕ(x0 ) + ϕ(y) = λϕ(x0 ), d'où λ = ,
ϕ(x0 )
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
(λ,y).
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
ϕ(x)
tr i e
Géomé
puis y = x − x .
ϕ(x0 ) 0
ϕ(x) ϕ(x)
Réciproquement, on a : x = x0 + x − x0 ,
ϕ(x0 ) ϕ(x0 )
ϕ(x) ϕ(x) ϕ(x)
et, comme ϕ x − x0 = ϕ(x) − ϕ(x0 ) = 0 , x − x ∈ Ker(ϕ) = H.
ϕ(x0 ) ϕ(x0 ) ϕ(x0 ) 0
Ceci montre : D + H = E
Finalement : D ⊕ H = E .
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
On retombe ainsi sur la Définition vue Corollaire
dans Algèbre PCSI-PTSI,6.4,Déf.2,dans
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
Si E est de dimension finie n (n 1), alors les hyperplans de E sont les sev de E de
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
14
1.3 • Dualité
Proposition 2
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Ainsi,un hyperplan donné n’admet,à un Soient H un hyperplan de E, ϕ ∈ E ∗ − {0} telle que H = Ker(ϕ), et ψ ∈ E ∗ − {0}.
coefficient multiplicatif = 0 près,qu’une
bre G
r Algè
n ie
Mo
On a :
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
solution.
H = Ker(ψ) ⇐⇒ (∃ α ∈ K − {0}, ψ = αϕ).
Preuve
1) Il est clair que, pour pour tout α de K − {0} : Ker(αϕ) = Ker(ϕ) = H.
2) Réciproquement, soit ψ ∈ E ∗ − {0} telle que H = Ker(ψ) . Il existe x0 ∈ E tel que ϕ(x0 ) = 0, et
on a :
E = Ker(ϕ) + (K x0 ).
Proposition 3
Soit E un K-ev de dimension finie. Pour tout e ∈ E − {0}, il existe ϕ ∈ E ∗ telle que
ϕ(e) = 1.
Preuve
La droite vectorielle K e (engendrée par e) admet au moins un supplémentaire H dans E , et H est un
hyperplan de E . Il existe donc ϕ1 ∈ E ∗ telle que H = Ker(ϕ1 ). Comme e ∈ / Ker(ϕ1 ), on a :
1
ϕ1 (e) = 0. En notant ϕ = ϕ , on a alors :
ϕ1 (e) 1
ϕ ∈ E∗ et ϕ(e) = 1
Corollaire
Soient E un K-ev de dimension finie, x ∈ E. Si toutes les formes linéaires sur E
s'annulent en x, alors x = 0.
Exercice 1.3.3.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Exercice-type résolu
15
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Solution Conseils
a) • D'après le Cours, E 0 est un R -ev et E 1 est un sev de E 0 .
• Raisonnons par l'absurde : supposons que E 1 soit un hyperplan de E 0 . Pour montrer un résultat qui s'exprime
grammaticalement par une négation, on
peut essayer de raisonner par l'absurde.
Il existe alors f 0 ∈ E 0 − {0} tel que : E 0 = E 1 ⊕ R f 0 . Rappel de notation : R f 0 est la droite
vectorielle engendrée par f 0 .
Considérons : g : R −→ R et h: R −→ R . On considère deux éléments de E 1 qui ne
x −→ |x − 1| x −→ |x + 1|
soient pas dans E 0 et qui forment une
Il est clair que : g ∈ E 0 , h ∈ E 0 . famille libre.
Il existe donc g1 ,h 1 ∈ E 1 , a,b ∈ R tels que :
g = g1 + a f 0 , h = h 1 + b f0 .
De plus : Im (D) = E 0 et Ker (D) = R1, sev des applications constantes. • Pour toute g ∈ E 0 , il existe f ∈ E 1 telle
que f = g.
Montrons que H et Ker (D) sont supplémentaires dans E 1 .
• Pour toute f ∈ E 1 , f est la fonction nulle
* On a H ∩ Ker (D) = {0}, car, pour toute f ∈ H ∩ Ker (D), f est constante et si et seulement si f est constante.
f (0) = 0, donc f = 0.
* On a H + Ker (D) = E 1 , car, pour toute f ∈ E 1 , f = f − f (0) + f (0) et On confond ici le réel f (0) et l'application
constante égale à f (0).
f − f (0) ∈ H, f (0) ∈ Ker (D).
Ainsi, H et Ker (D) sont supplémentaires dans E 1 .
D'après le théorème d'isomorphisme appliqué à D, Im (D) est isomorphe à tout Ce résultat peut paraître surprenant, car
E 1 ⊂ E 0 et E 0 est isomorphe à un sev
supplémentaire de Ker (D) dans E 1 , donc E 0 est isomorphe à H, qui est un hyper-
de E 1 . Mais il ne faut pas oublier qu'il
plan de E 1 .
s'agit ici d'espaces vectoriels de dimension
infinie.
1) Définition et propriétés
Théorème - Définition
ei∗ est aussi appelée la i -ème forme Soit B = (e1 ,...,en ) une base de E.
linéaire coordonnée sur la base
B = (e1 ,. . . ,en ) . On considère, pour chaque i de {1,...,n}, la forme linéaire ei∗ : E −→ K définie par :
∗ 1 si i = j
δi j est appelé le symbole de Kronecker. ∀ j ∈ {1,...,n}, ei (e j ) = δi j = .
0 si i = j
La famille (e1∗, ..., en∗) est une base de E ∗, appelée base duale de B, et notée B∗ .
16
1.3 • Dualité
Preuve
r
D'abord, les ei∗ (1 i n) sont bien des éléments de E ∗ .
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
éom
r Algè
étr ie M
onier
Cf. 1.3.1 Exemple 1) p. 13.
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
n
n
λi ei∗ = ϕ ⇐⇒ ∀ j ∈ {1,...,n}, λi ei∗ (e j ) = ϕ(e j )
i=1 i=1
⇐⇒ ∀ j ∈ {1,...,n}, λ j = ϕ(e j ) .
n
Ceci montre que (e1∗, ..., en∗) est une base de E ∗ , et de plus : ϕ = ϕ(ei )ei∗ .
Exercices 1.3.6, 1.3.7. i=1
Le résultat précédent est un cas particulier d’Algèbre PCSI-PTSI, 7.3.2 Prop.
Corollaire
E ∗ est de dimension finie, et dim(E ∗ ) = dim(E).
Proposition 1
er A
lgèb
re Monie
r
1) :Expression d’un élément de E ∗ sur Soient B = (e1 ,...,en ) une base de E, B∗ = (e1∗ ,...,en∗ ) sa duale. On a :
la base B∗
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
n n
2) :Expression d’un élément de E sur la
1) ∀ ϕ ∈ E ∗ , ϕ= ϕ(ei )ei∗ 2) ∀ x ∈ E, x= ei∗ (x)ei .
base B .
i=1 i=1
Preuve
La 1ère propriété vient d'être montrée, dans la preuve du théorème précédent.
La 2ème propriété traduit la définition des formes-coordonnées e1∗, …, en∗.
Proposition 2
t
U X est une matrice carrée à un élément, Soient B une base de E, B∗ sa duale, x ∈ E, ϕ ∈ E ∗ , X = MatB (x), U = MatB∗ (ϕ).
confondue avec cet élément.
On a alors : ϕ(x) = t U X.
Preuve
Notons B = (e1 ,...,en ) , B∗ = (e1∗ ,...,en∗ ).
ϕ(e1 )
n
.
Comme ϕ = ϕ(ei )ei∗ , on a : U = MatB∗ (ϕ) = .. .
i=1
ϕ(en )
x1
..
En notant X = . , on a :
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
xn
x1
n
n
.. t
ϕ(x) = ϕ xi ei = xi ϕ(ei ) = ϕ(e1 ) ... ϕ(en ) . = U X.
i=1 i=1
xn
Remarque :
La Proposition précédente revient à remarquer qu'en notant B0 = (1) la base canonique
de K (K-ev de dimension 1), on a :
∀ ϕ ∈ E ∗, MatB∗ (ϕ) = t MatB,B0 (ϕ) .
17
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Preuve
Notons B = (e1 ,...,en ) , B = ( f 1 ,..., f n ) , P = ( pi j )i j la matrice de passage de B à B , Q = (qi j )i j
la matrice de passage de B∗ à B∗. On a, pour tout (j, k) de {1,...,n}2 :
n
n
n
n
n
On utilise : ei∗ (el ) = δil . δ jk = f j∗ ( f k ) = qi j ei∗ = qi j plk δil = qi j pik .
r
re Monie
lgèb
er A
plk el
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
Exemples :
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Exemple de recherche de la base duale 1) Montrer que les vecteurs V1 = (2,1,4) , V2 = (3,2,3) , V3 = (−1,−1,2) de R3 forment
d’une base donnée de E .
Mo
onier
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
2 3 −1
Mo
ni
Mo
er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
r
éom é
Pour montrer que P est inversible, on Puisque P = 1 2 −1 est inversible, B = (V1 ,V2 ,V3 ) est une base de R3 et, en
peut, par exemple, montrer
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
4 3 2
n ie
Mo
det(P) = 0 .
tr i e
Géomé
notant B0 = (e1 ,e2 ,e3 ) la base canonique de R3 , la matrice de passage de B0∗ = (e1∗ ,e2∗ ,e3∗ )
7 −6 −5
à B∗ = (V1∗ ,V2∗ ,V3∗ ) est t P −1 = −9
r
re Monie
lgèb
6.
ni er A
8
Mo éom é
Utilisation de la Prop. 3.
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
−1
Géomé
1 1
On a donc : V1∗ = 7e1∗ − 9e2∗ − e3∗ , V2∗ = −6e1∗ + 8e2∗ + e3∗ , V3∗ = −5e1∗ + 6e2∗ + e3∗ .
On conclut que V1∗ , V2∗ , V3∗ sont les formes linéaires sur R3 définies par :
∗
Rappelons que, par définition : V (x ,x ,x ) = 7x1 − 9x2 − x3
1 1 2 3
∗
e1 (x1 ,x2 ,x3 ) = x1 ∀ (x1 ,x2 ,x3 ) ∈ R3 , V2∗ (x1 ,x2 ,x3 ) = −6x1 + 8x2 + x3 .
∗
e∗ (x ,x ,x ) = x2 .
2∗ 1 2 3 V3 (x1 ,x2 ,x3 ) = −5x1 + 6x2 + x3
e3 (x1 ,x2 ,x3 ) = x3
2) Polynômes d'interpolation de Lagrange
Mo
ni e
n ie
r Al
gèbr
r Algè
e Monie
bre G
r
éom é
Pour chaque i de {0,. . . ,n} , L i est le Soient n ∈ N∗, x0 , …, xn ∈ K deux à deux distincts.
Mo
onier
onier
èbre M
1
n ie r Alg
Mo
onier
èbre M
n ier Alg
Montrer que (L 0 , …, L n ) est une base de K n [X] (K-ev des polynômes de K [X] de degré
Mo
tr i e
Géomé
On utilise : L i (x j ) = δi j .
er A
On a :
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
i=0 i=0
18
1.3 • Dualité
Puis :
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
j=0
Rappelons que,dans ce § 1.3.3, E désigne Notons β(E) resp. β(E ∗ ) l'ensemble des bases de E (resp. E ∗ ).
un K -ev de dimension finie,
n = dim(E) 1 . Le Th. - Déf. p. 16 permet de définir une application d : β(E) −→ β(E ∗ ) qui, à chaque base B
B −→ B∗
∗
de E associe sa base duale B .
Nous allons montrer que d est une bijection.
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Existence d’au moins une base en a) Le K-ev E admet au moins une base B0 .
dimension finie, cf. Algèbre PCSI-PTSI,
Mo
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Proposition – Définition 5
Pour toute base F de E ∗, il existe une base unique B de E telle que F = B∗ ; B est
appelée la base préduale (ou : anté-duale, ou : duale) de F, et on dit que B et F
sont des bases duales l'une de l'autre.
Exemple :
er A
lgèb
re Monie
r
Exemple de recherche de la base On note E = R3 [X] le R -ev des polynômes de R[X] de degré 3, et ϕ1 , ϕ2 , ϕ3 , ϕ4 les
préduale d’une base donnée de E ∗ .
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
0
d’ordre 4 est inversible, on peut, par
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
.
lgèb
er A
1
n ie
Mo
0 0
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
0
Mo
Géomé
tr i e
2
1 1
0 0 −
6 6
r
re Monie
lgèb
Lecture de P en colonnes.
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
1 1 1 1 1
1 − X, X, − X + X2 − X3 , − X + X3 .
3 2 6 6 6
Exercices 1.3.4, 1.3.5, 1.3.8.
Exercice-type résolu
Soient n ∈ N∗ , E = Rn [X], a0 ,...an ∈ R deux à deux distincts et tous non nuls. On note, pour tout k ∈ {0,...,n} :
ak
ϕk : E −→ R, P −→ ϕk (P) = P(x) dx.
0
Solution Conseils
a) • Il est clair que : ∀ k ∈ {0,...,n}, ϕk ∈ E ∗ . Linéarité de l'intégration.
n
• Soit (λk )0k n ∈ Rn+1 tel que λk ϕk = 0. On va établir que (ϕk )0k n est libre.
k=0
n ak
On a donc : ∀ P ∈ E, λk P(x) dx = 0.
k=0 0
n
k=0
n
et donc : λk Q(ak ) − λk Q(0) = 0.
k=0 k=0
20
1.3 • Dualité
Solution Conseils
• Comme dim (E ∗ ) = dim (E) = n + 1 et que la famille (ϕk )0k n est libre
dans E ∗ et a n + 1 éléments, on conclut que (ϕk )0k n est une base de E ∗ .
D'après le Cours, il existe une base unique (P0 ,...,Pn ) de E telle que (ϕ0 ,...,ϕn ) soit Toute base de E ∗ admet une base
la base duale de (P0 ,...,Pn ). anté-duale et une seule, cf. § 1.3.3
Prop.-Déf. 5.
On a donc :
ai
∀ (i, j) ∈ {0,...,n}2 , δi j = ϕi (Pj ) = Pj (x) dx.
0
X
On considère, parmi les primitives de Pj ,
Notons, pour tout j ∈ {0,...,n} : Q j (X) = Pj .
0 celle qui s'annule en 0.
On a donc, pour tout j ∈ {0,...,n} :
δi j
d'où : A j (ai ) = .
ai
En notant L 0 ,...,L n les polynômes d'interpolation de Lagrange sur les points
a0 ,...an , par unicité de (L 0 ,...,L n ), on a donc :
1
∀ j ∈ {0,...,n}, A j = Lj.
aj
On déduit, pour tout j ∈ {0,...,n} :
1
Pj = Q j = (XA j ) = (XL j + L j ).
aj
En conclusion, la base anté-duale de (ϕ0 ,...,ϕn ) est (P0 ,...,Pn ), où :
1
∀ j ∈ {0,...,n}, Pj = (XL j + L j ).
aj
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Dualité
• Pour déterminer la base duale d’une base ou la base anté-duale d’une base d’un dual, dans un exemple
(ex. 1.3.4, 1.3.5), appliquer la Prop. 4 p. 18.
• Pour obtenir un résultat en liaison avec la dualité, en dimension finie, penser à faire éventuellement interve-
nir une base duale ou une base anté-duale (ex. 1.3.8).
21
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Exercices
1.3.1 Soient E un K-ev, f ∈ L(E) de rang 1, u ∈ E − {0} 1.3.6 Soient n ∈ N∗ , E = Cn [X] le C -ev des polynômes
tel que Im( f ) = K u. de C[X] de degré n, a ∈ C .
Pour tous i, j de {0,...,n}, on note :
a) Montrer qu'il existe ϕ ∈ E ∗ unique tel que :
∀ x ∈ E, f (x) = ϕ(x)u. ϕi : E −→ C et e j = (X − a) j .
1
P −→ P (i) (a)
b) Montrer qu'il existe α ∈ K unique tel que f 2 = α f et i!
que, si α = 1 , f − Id E est inversible.
Montrer que (e0 ,...,en ) et (ϕ0 ,...,ϕn ) sont deux bases
de E et E ∗ respectivement, duales l'une de l'autre.
1.3.2 Démontrer que les K-ev (K [X])∗ et K N sont iso-
Retrouver ainsi la formule de Taylor pour les polynômes.
morphes.
1.4.1 Trace
Définition 1
On ne définit pas la trace d’une matrice Pour toute matrice carrée A = (ai j )i j ∈ Mn (K ), on définit la trace de A, notée
non carrée.
tr (A), par :
n
tr (A) = aii .
i=1
22
1.4 • Calcul matriciel
Proposition 1
1) L'application tr : Mn (K ) −→ K est une forme linéaire, c'est-à-dire :
A −→ tr (A)
∀ α ∈ K , ∀ A,B ∈ Mn (K ), tr (α A + B) = α tr (A) + tr (B).
La formule 2) est très importante pour les 2) ∀ A ∈ Mn, p (K ), ∀ B ∈ M p,n (K ), tr (AB) = tr (B A).
exercices et problèmes.
3) ∀ A ∈ Mn (K ), ∀ P ∈ GLn (K ), tr (P −1 A P) = tr (A).
Preuve
1) En notant A = (ai j )i j , B = (bi j )i j , on a :
n
n
n
tr (α A + B) = (αaii + bii ) = α aii + bii = α tr (A) + tr (B).
i=1 i=1 i=1
ni er A
lgèb
re Monie
r
n
p p
n
tr (AB) = = = tr (B A).
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
éom
étr ie M
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
3) D'après 2) :
tr (P −1 A P) = tr (P −1 (A P)) = tr ((A P)P −1 ) = tr (A).
Exercices 1.4.1, 1.4.4 à 1.4.6. Rappelons la Définition et la Proposition suivantes, déjà vues dans Algèbre PCSI-PTSI, § 8.2.4.
Proposition-Définition 2
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
éom é
r
D'après le 3) de la Proposition 2, toutes Soient E un K-ev de dimension finie, f ∈ L(E). On appelle trace de f, et on note
tr ( f ), la trace de n'importe quelle matrice carrée représentant l'endomorphisme f.
r Algè
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
la même trace.
Proposition 2
Soient E,F des K-ev de dimensions finies.
1) L'application tr : L(E) −→ K est une forme linéaire, c'est-à-dire :
f −→ tr ( f )
2) ∀ f ∈ L(E,F), ∀ g ∈ L(F,E), tr ( f ◦ g) = tr (g ◦ f ).
3) ∀ f ∈ L(E), ∀ h ∈ GL(E), tr (h −1 ◦ f ◦ h) = tr ( f ).
Proposition 3
Résultat très utile pour les exercices et Soient E un K-ev de dimension finie, p un projecteur de E. On a alors :
problèmes.
tr ( p) = rg ( p).
23
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Preuve
Le sev Im ( p) de E admet au moins une base B1 , et le sev Ker ( p) de E admet au moins une base B2 .
Puisque p est un projecteur, on a : Im ( p) ⊕ Ker ( p) = E, donc B = B1 ∪ B2 (réunion ordonnée) est
une base de E. La matrice A de p dans B est :
Ir 0
A= ∈ Mn (K ),
0 0
Exercice-type résolu
Soient E un K-ev de dimension finie, N ∈ N∗ , p1 ,..., p N des projecteurs de E . Montrer que les deux propriétés suivantes sont
équivalentes :
N
(1) pi est un projecteur de E
i=1
(2) ∀ (i, j) ∈ {1,...,n}2 , i = j ⇒ pi ◦ p j = 0 .
Solution Conseils
N
Notons e = Id E , p = pi .
i=1
On a :
N
N N
p◦ p= pi ◦ pj = pi ◦ pi + pi ◦ p j Rappel : un endomorphisme f de E est un
i=1 j=1 i=1 1i, j N, i= j projecteur si et seulement si :
N f ◦ f = f.
= pi + 0 = p,
i=1
(1) ⇒ (2) :
On suppose que p est un projecteur de E.
• Notons p N +1 = e − p, qui est un projecteur, car : Cet artifice permet de se ramener au cas
d'une somme de projecteurs égale à e.
(e − p)2 = e2 − 2 p + p2 = e − 2 p + p = e − p.
N +1
On a alors : pi = e.
i=1
24
1.4 • Calcul matriciel
Solution Conseils
On a :
N +1
N +1
N +1
N +1
dim (E) = tr (e) = tr pi = tr ( pi ) = rg ( pi ) = dim Im ( pi ) . Puisque pi est un projecteur d'un ev de
i=1 i=1 i=1 i=1 dimension finie, on a :
D'autre part, pour tout x ∈ E : tr ( pi ) = rg ( pi ).
N +1
N +1
N +1
x = e(x) = pi (x) = pi (x) ∈ Im ( pi ),
i=1 i=1 i=1
N +1
donc : E⊂ Im ( pi ),
i=1
N +1 N +1
puis : dim (E) dim Im ( pi ) dim Im ( pi ) . On a, pour tous sev F,G d'un ev de dimen-
i=1 i=1 sion finie, d'après la formule de Grassmann :
On a donc : dim (F + G)
N +1 N +1
= dim (E) + dim (F) − dim (F ∩ G)
dim (E) dim Im ( pi ) dim Im ( pi ) = dim (E),
i=1 i=1
dim (F) + dim (G),
d'où nécessairement : d'où l'inégalité pour la dimension de la
N +1 N +1 somme de plusieurs sev.
dim Im ( pi ) = dim Im ( pi ) .
i=1 i=1
N +1
D'après l'exercice-type du § 1.1 p. 8, la somme Im ( pi ) est directe et
i=1
N +1
Im ( pi ) = E.
i=1
• Soient j ∈ {1,...,N }, x ∈ E.
On a :
N +1
N +1
p j (x) = pi p j (x) = pi ◦ p j (x) = p j (x) + pi ◦ p j (x),
i=1 i=1 1i N +1, i= j
donc :
pi p j (x) = 0.
1i N +1, i= j
N +1
Comme la somme Im ( pi ) est directe, il en résulte : La somme Im ( pi ) est directe.
i=1 1i N+1, i= j
∀ i ∈ {1,...,N + 1}, i = j ⇒ pi p j (x) = 0 .
Finalement, en particulier :
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
∀ (i, j) ∈ {1,...,N } , i =
j ⇒ pi ◦ p j = 0 ,
2
25
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Trace
• Pour résoudre une question portant sur un ou des projecteurs en dimension finie, on peut essayer d’utiliser
la formule tr ( p) = rg ( p) (ex. 1.4.2, 1.4.3, 1.4.7).
• Pour résoudre une question sur des matrices carrées de rang 1, on peut essayer d’utiliser le résultat de l'exer-
cice 8.1.30 b) du volume Algèbre PCSI-PTSI : pour toute matrice carrée H telle que rg (H ) 1, on a :
H 2 = tr (H )H (ex. 1.4.6).
Exercices
1.4.1 Résoudre l'équation d'inconnue X ∈ M5 (R) : 1.4.5 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (K ) telles que :
3X + 2 tX = tr (X) I5 . A = 0, B = 0, 1 − tr (A) tr (B) = 0.
Résoudre le système d'équations d'inconnue
1.4.2 Soient E un C -ev de dimension finie, N ∈ N∗ ,
(X,Y ) ∈ (Mn (K ))2 :
α1 ,. . . ,α N ∈ R∗+ , p1 ,... p N des projecteurs de E.
On suppose : X = In + tr (Y )A
N
Y = In + tr (X)B.
αi pi = 0.
i=1
1.4.6 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (K ). On suppose :
Montrer :
rg (AB − B A) 1.
∀ i ∈ {1,...,N }, pi = 0.
Montrer :
Im (AB − B A) ⊂ Ker (AB − B A).
1.4.3 Soient E un K-ev de dimension finie,
n = dim (E) 1, f 1 ,..., f n ∈ L(E) − {0} tels que : On pourra utiliser l'exercice 8.1.30 b) du volume Algèbre
PCSI-PTSI.
∀ i, j ∈ {1,...,n}, f i ◦ f j = δi j f i ,
26
1.4 • Calcul matriciel
1.4.2 Blocs
1) Décomposition en blocs
Soient
• n, p ∈ N∗ , A = (ai j )i j ∈ Mn, p (K )
• s,t ∈ N∗ , (n 1 ,...,n s ) ∈ (N∗ )s , ( p1 ,..., pt ) ∈ (N∗ )t tels que n1 + . . . + ns = n et
p1 + . . . + pt = p
• n 0 = p0 = 0
k
• σk = n i , pour k ∈ {0,...,s}
i=0
l
• τl = pj , pour l ∈ {0,...,t}.
j=0
Dans A, groupons les éléments « par blocs » :
a11 ... a1 τ 1 a 1 τ1 + 1 ... a 1 τ2 a1τt−1 +1 ... a1 p
.. .. .. ..
.. .. ...
. . . . . .
aσ1 1 . . . aσ1 τ1 aσ1 τ1 +1 . . . aσ1 τ2 aσ1 τt−1 +1 . . . aσ1 p
...
a aσ1 +1τt−1 +1
.. .. .. .. .. ..
. . . . . .
. . .
aσs−1 +1 1
. . . aσs−1 +1 τ1 aσs−1 +1 τ1 +1 . . . aσs−1 +1 τ2 aσs−1 +1τt−1 +1 . . . aσs−1 +1 p
.. .. .. .. ... .. ..
. . . . . .
an 1 ... an τ1 an τ1 +1 ...
an τ2 an τt−1 +1 ... an, p
→
n 1 lignes
.. . . . . . . ..
.. . . . .
A= . .. . .. .. .
. . . . . . . ..
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
→
... n s lignes
−→
Bs 1 Bst
−→ ... ... −→
p1 colonnes pt colonnes
27
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
A B
∈ Mn+ p (K ) , pour A ∈ Mn (K ), B ∈ Mn, p (K ), C ∈ M p,n (K ) , D ∈ M p (K )
C D
a L
∈ Mn+1 (K ) , pour a ∈ K , L ∈ M1,n (K ), C ∈ Mn,1 (K ) , B ∈ Mn (K ).
C B
Remarques :
1) Si A est une matrice carrée, nous n'utiliserons, sauf exception, que des décompositions en
blocs pour lesquelles s = t et (n 1 ,...,n s ) = ( p1 ,..., ps ) :
B
11 ... B1s ! n 1 lignes
. .. ..
A = .. . .
Bs 1 ... Bss ! n s lignes
→ →
n 1 colonnes n s colonnes
Dans ce cas, les blocs Bkk (k ∈ {1,...,s}) sont appelés les blocs diagonaux de la décomposi-
r
re Monie
lgèb
ni er A
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
tion de A en blocs.
2) Soient E un K-ev de dimension finie, n = dim (E) , F un sev de E , p = dim(F), f ∈ L(E) .
Pour que F soit stable par f, il faut et il suffit qu'il existe une base B = (e1 ,...,en ) de E telle
que :
La présence de certains blocs de zéros (e1 ,...,e p ) est une base de F
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
B !p
onier
étr ie M
éom
G
onier
.
èbre M
A
n ier Alg
Mo
Géomé
−→ −→
p n− p
De plus, dans ce cas, A est la matrice dans (e1 ,...,e p ) de l'endomorphisme induit par f sur F .
éom é
r
Pour les matrices,une addition par blocs A11 ... A1t B11 ... B1t
.. .. .. ..
bre G
r Algè
n ie
λ . . + . .
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
... ...
Mo
Géomé
tr i e
Exemples :
Soient x,y ∈ K ,X,Y ∈ Mn,1 (K ),A,B,C,D,A ,B ,C ,D ∈ Mn (K ).
x y x+y A B A B A + A B + B
+ = , + = .
X Y X +Y C D C D C + C D + D
28
1.4 • Calcul matriciel
AB = ..
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
.
éom
. .
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Le lecteur pourra, conformément au Preuve (pouvant être omise en première lecture)
programme, admettre ce théorème.
Mo
Soit (i, j ) ∈ {1,...,n} × {1,...,q}. Il existe (k,l ) ∈ {1,...,s} × {1,...,t } unique tel que :
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
p1
p2
p
Mais ai j b j j , ai j b j j , ,…, ai j b j j sont respectivement les éléments de
j=1 j= p1 +1 j= p1 +...+ pt−1 +1
Ak 1 B1l , Ak 2 B2l ,…, Aks Bs l situés à la :
ème
i − (n 0 + ... + n k−1 ), j − ( p0 + ... + pl −1 ) place, d'où le résultat.
Exemples :
Soient a,b ∈ K, V, W ∈ Mn,1 (K ) , L ∈ M1,n (K ), A,B,C,D,A ,B ,C ,D ∈ Mn (K ) .
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
On a :
b
(a L) = (ab + L V ) ∈ M1 (K )
V
b ba bL
(a L) = ∈ Mn+1 (K )
V aV VL
A B V AV + BW
= ∈ M2n,1 (K )
C D W C V + DW
A B A B A A + BC AB + B D
= ∈ M2n (K ).
C D C D C A + DC C B + D D
29
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Remarques :
En effectuant un produit par blocs, veiller à respecter l'ordre des matrices dans les produits
C
de blocs. Par exemple, pour A,B,C,D ∈ Mn (K ) : (A | B) = AC + B D , qui est diffé-
D
rent a priori de C A + B D.
Cependant, pour a ∈ K , on a vu qu'on pouvait confondre a et la matrice (a) de M1 (K ).
r
re Monie
lgèb
ni er A
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Ainsi, pout toute V de Mn,1 (K ), aV = V (a) ; mais (a)V n'existe pas (si n 2).
tr i e
Géomé
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Pour transposer une matrice On a, pour toute décomposition en blocs :
décomposée en blocs : on échange les
Mo
onier
étr ie M
éom
t
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Exemples :
Soient a ∈ K , V ∈ Mn,1 (K ), A,B,C,D ∈ Mn (K ) .
t a t A B t A tC
On a : = (a t V ), = t tD .
V C D B
Exercices 1.4.9 à 1.4.14.
Définition
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
La notion de matrice triangulaire par 1) • Une matrice carrée A est dite triangulaire supérieure par blocs si et seulement
blocs généralise la notion de matrice
Mo
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
triangulaire.
A11 ... A1s
.. ..
A= . .
0 Ass
A11 ,...,Ass sont des matrices carrées
telle que :
les blocs situés sous la diagonale sont tous nuls.
• Définition analogue pour une matrice triangulaire inférieure par blocs.
• Une matrice carrée est dite triangulaire par blocs si et seulement si elle est tri-
angulaire supérieure par blocs ou triangulaire inférieure par blocs.
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
La notion de matrice diagonale par 2) Une matrice carrée A est dite diagonale par blocs si et seulement si elle admet
blocs généralise la notion de matrice
Mo
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
diagonale.
A11 0
A= ..
.
0 Ass
A11 ,...,Ass sont des matrices carrées
telle que :
les blocs non diagonaux sont tous nuls.
30
1.4 • Calcul matriciel
Comme dans Algèbre PCSI-PTSI, §§ 8.3.2 et 8.3.3, on montre les résultats suivants :
1) L'ensemble des matrices de Mn (K ) triangulaires supérieures par blocs (avec le même décou-
page) est une sous-algèbre unitaire de l'algèbre unitaire Mn (K ).
De plus, les blocs diagonaux du produit de deux matrices triangulaires supérieures par blocs
(avec le même découpage) sont les produits des blocs diagonaux situés à la même place :
A11 ... B11 ... A11 B11 ...
.. .. ..
. . = . .
0 Ass 0 Bss 0 Ass Bss
2) Soit A une matrice triangulaire supérieure par blocs :
A11 ...
..
A= . .
0 Ass
Pour que A soit inversible (dans Mn (K )), il faut et il suffit que :
∀ k ∈ {1,...,s} , det(Akk ) = 0.
De plus, dans ce cas, A−1 est triangulaire supérieure par blocs, et les blocs diagonaux de A−1
sont les inverses des blocs diagonaux de A :
−1
A11 ...
..
A−1 = . .
0 A−
ss
1
3) L'ensemble des matrices de Mn (K ) diagonales par blocs (avec le même découpage) est une
sous-algèbre unitaire (non nécessairement commutative) de l'algèbre unitaire Mn (K ). De plus :
A11 0 B11 0 A11 B11 0
.. .. ..
. . = . .
0 Ass 0 Bss 0 Ass Bss
A11 0
..
4) Soit A une matrice diagonale par blocs : A = . .
0 Ass
Pour que A soit inversible (dans Mn (K )), il faut et il suffit que :
∀ k ∈ {1,...,s} , det(Akk ) = 0.
De plus, dans ce cas, A−1 est diagonale par blocs et :
−1
A11 0
..
A−1 = . .
0 A−
ss
1
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Exercice-type résolu
Utilisation de blocs
31
Chapitre 1 • Compléments d’algèbre linéaire
Solution Conseils
• (2) ⇒ (1) : On commence par l'implication qui paraît
la plus facile.
Supposons qu'il existe B ∈ Mn (K ) − {0} telle que AB = B A = 0.
Raisonnons par l'absurde : supposons A ∈ GLn (K ). Puisqu'on veut montrer un résultat qui
s'exprime par une négation, on essaie de
Alors : B = (A−1 A)B = A−1 (AB) = A−1 0 = 0, contradiction. raisonner par l'absurde.
On conclut : A ∈
/ GLn (K ).
• (1) ⇒ (2) :
On suppose : A ∈
/ GLn (K ).
Notons r = rg (A). On a donc : r < n.
D'après le Cours, il existe P,Q ∈ GLn (K ) telles que A = P J Q, où : Cf. Algèbre PCSI-PTSI, § 8.2.3 2) Prop.2.
Ir 0
J= .
0 0
Soit B ∈ Mn (K ). Notons C = Q B P, de sorte que B = Q −1 C P −1 .
On a alors :
AB = 0 P J Q Q −1 C P −1 = 0 P J C P −1 = 0
⇐⇒ ⇐⇒
BA = 0 Q −1 C P −1 P J Q = 0 Q −1 C J Q = 0
JC = 0
⇐⇒
C J = 0.
R S On décompose C en blocs, comme pour J.
Notons C = ,
T U
où R ∈ Mr (K ), S ∈ Mr,n−r (K ), T ∈ Mn−r,r (K ), U ∈ Mn−r (K ).
On a alors :
Ir 0 R S 0 0
=
JC = 0 0 0 T U 0 0 Calcul de produits par blocs.
⇐⇒
CJ = 0
R S Ir 0
=
0 0
T U 0 0 0 0
R S 0 0
= R=0
0 0 0 0
⇐⇒ ⇐⇒ S = 0
R 0
=
0 0
T 0 0 0 T = 0.
0 0
En notant C = , on a donc J C = C J = 0, d'où AB = B A = 0.
0 In−r 0 0
La matrice C = n'est pas la
0 In−r
De plus, si B = 0, alors C = Q B P = 0, contradiction.
matrice nulle, car n − r 1, puisque
On conclut : r < n.
∃ B ∈ Mn (K ) − {0}, AB = B A = 0.
32
1.4 • Calcul matriciel
Exercices
1.4.8 Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ GLn (K ) , B ∈ Mn, p (K ), 1.4.13 Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ Mn (K ), X ∈ Mn, p (K ),
A B Y ∈ M p,n (K ). Montrer :
C ∈ GL p (K ), M = .
0 C
A AX
Montrer : M ∈ GLn+ p (K ) et calculer M −1 sous forme rg = rg (A).
YA Y AX
de décomposition en blocs.
1.4.9 Soient E , F deux K-ev de dimension finie, 1.4.14 Soient E , F deux K-ev de dimension finie,
n = dim (F) , p = dim (E), f ∈ L(E,F), r = rg ( f ) , f, g ∈ L(E,F). Montrer que les quatre propriétés sui-
G = {g ∈ L(F,E) ; g ◦ f = 0 et f ◦ g = 0}. vantes sont deux à deux équivalentes :
Montrer que G est un K-ev et calculer sa dimension.
(i) rg ( f + g) = rg ( f ) + rg (g)
33
Déterminants CHAPITRE 2
Plan Introduction
2.1 Le groupe Nous généralisons ici à l’ordre n l’étude des déterminants d’ordre 2 ou 3
symétrique 36 effectuée en 1re année (Algèbre PCSI-PTSI, chapitre 9).
Exercices 40
L’utilisation de la notion de déterminant permettra de décider si une matri-
2.2 Applications ce carrée est inversible, et amènera l’introduction du polynôme caractéris-
multilinéaires 41 tique d’une matrice carrée.
2.3 Déterminant Dans ce chapitre, trois notions de déterminant vont être définies :
d’une famille
de n vecteurs • déterminant d’une famille de n vecteurs dans un espace vectoriel de
dans une base dimension n
d’un ev
de dimension n 43 • déterminant d’un endomorphisme d’un espace vectoriel de dimension
finie
2.4 Déterminant d’un
endomorphisme 45 • déterminant d’une matrice carrée.
2.9 Supplément : Rang tions affines, orientation d’un espace vectoriel réel de dimension finie.
et sous-matrices 65
Exercices 67
2.10 Systèmes affines 68
Exercices 71
35
Chapitre 2 • Déterminants
2.1.1 Structure de Sn
Proposition
Sn est un groupe pour la loi ◦, appelé groupe symétrique.
Preuve
1) ∀ρ,σ ∈ Sn , σ ◦ ρ ∈ Sn car la composée de deux bijections est une bijection.
2) ◦ est associative.
3) Id{1,...,n} ∈ Sn .
4) Pour tout σ de Sn , σ est bijective et σ −1 ∈ Sn .
Les éléments de {1,. . . ,n} sont placés Par commodité, nous noterons e l'identité de {1,. . . ,n}.
en ligne.
1 2 ... n−1 n
L’image d’un élément de {1,. . . ,n} par Une permutation σ de Sn sera notée : .
σ (1) σ (2) . . . σ (n − 1) σ (n)
σ est placé juste en dessous de cet
élément.
Exercice 2.1.1.
2.1.2 Transpositions
On suppose ici n 2.
Définition 1
Mo
ni e r Al
gèbr
r Algè
e Monie
bre G
r
éom é
La transposition τi, j échange i et j et Pour tout (i, j) de {1,. . . ,n}2 tel que i < j, on appelle transposition échangeant i et
j, et on note τi, j (ou : τi j , ou : (i, j)) la permutation de {1,. . . ,n} définie par :
n ie
Mo
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
τi, j (i) = j, τi, j ( j) = i, τi, j (k) = k pour tout k de {1,. . . ,n} − {i, j}.
Exemple :
1 2 3 4 5
r Al
gèbr
e Monie
r
τ2,4 échange 2 et 4, et laisse 1, 3, 5, Pour n = 5, τ2,4 = (2,4) = .
1 4 3 2 5
n ie
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
inchangés.
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
Remarques :
2
1) Sn contient exactement Cn transpositions.
Mo
ni
Mo
er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
C’est-à-dire : 2) Toute transposition est involutive.
τi, j ◦ τi, j = e .
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
Théorème 1
Les transpositions de {1,. . . ,n} engendrent le groupe Sn .
Autrement dit, toute permutation de {1,. . . ,n} est décomposable (d'au moins une
façon) en un produit de (plusieurs) transpositions.
Preuve :
Récurrence sur n.
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Ainsi,la propriété voulue est vraie pour S2 = {e,τ1,2 } et e = τ21,2 , donc {τ1,2 } engendre S2 .
n = 2.
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
Soit n ∈ N tel que n 2 . Supposons que les transpositions de {1,. . . ,n} engendrent Sn , et soit
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
σ ∈ Sn+1 .
36
2.1 • Le groupe symétrique
1er cas : σ (n + 1) = n + 1.
Comme σ est bijective, {1,. . . ,n} est alors stable par σ et l'application induite
σ : {1,. . . ,n} −→ {1,. . . ,n} est une permutation de {1,. . . ,n}. D'après l'hypothèse de récurrence, il
k
−→σ (k)
existe N ∈ N∗ et des transpositions t1 ,. . . ,t N de {1,. . . ,n} telles que :
σ = t1 ◦ . . . ◦ t N .
re Monie
r
tr est obtenue en prolongeant tr en En notant, pour chaque r de {1,. . . ,N }, tr : {1,. . . ,n + 1} −→ {1,. . . ,n + 1} l'application définie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n+1
n ie
Mo
onier
t (k) si 1 k n
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
n + 1 si k = n + 1 ,
{1,. . . ,n + 1}, et que σ = t1 ◦ . . . ◦ t N .
2ème cas : σ (n + 1) = n + 1.
Considérons ρ = τn+1,σ (n+1) ◦ σ.
r
re Monie
lgèb
er A
On a ρ ∈ Sn+1 et ρ(n + 1) = τn+1,σ (n+1) (σ (n + 1)) = n + 1. D'après l'étude du 1er cas, il existe
ni
Mo éom é
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
1 2 3 4 5 6 7 8
σ
6 3 7 4 8 1 5 2
ni er A
lgèb
re Monie
r
τ2, 8
Mo éom é
6 3 4 2 1 8
bre G
7 5
r Algè
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
re Monie
r
τ5, 7
lgèb
er A
6 3 5 4 2 1 7 8
ni
Mo Géom
é
lgèbre
ier A
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
τ1, 6
1 3 5 4 2 6 7 8
τ2, 5
1 3 2 4 5 6 7 8
τ2, 3
1 2 3 4 5 6 7 8
Dans chaque ligne, on a encadré les deux éléments qui vont être échangés pour obtenir la ligne
suivante.
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Rappelons que toute transposition est On a donc τ2, 3 ◦ τ2, 5 ◦ τ1, 6 ◦ τ5, 7 ◦ τ2, 8 ◦ σ = e,
d'où σ = τ2, 8 ◦ τ5, 7 ◦ τ1, 6 ◦ τ2, 5 ◦ τ2, 3 .
n ie
involutive.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Remarque :
L'algorithme précédent montre que toute permutation de {1,. . . ,n} est décomposable, d'au
moins une façon, en un produit d'au plus n transpositions.
Définition 2
Soit σ ∈ Sn .
On dit qu'un couple (σ (i),σ ( j)) présente une inversion pour σ (ou : est une inver-
sion de σ) si et seulement si : i < j et σ (i) > σ ( j).
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Ainsi :
• σ paire ⇐⇒ ε(σ ) = 1
bre G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
⇐⇒ I (σ ) pair
• σ impaire ⇐⇒ ε(σ ) = −1 noté ε(σ ), défini par : ε(σ ) = (−1)I(σ ) .
⇐⇒ I (σ ) impair.
On dit que σ est paire (resp. impaire) si et seulement si ε(σ ) = 1 (resp. ε(σ ) = −1).
Exercices 2.1.2, 2.1.3.
37
Chapitre 2 • Déterminants
Proposition 1
σ ( j) − σ (i)
Rappel de définition : une paire est un Pour toute σ de Sn : ε(σ ) = , où P2 (n) désigne l'ensemble
ensemble de deux éléments distincts. j −i
{i, j}∈P2 (n)
des paires de {1,. . . ,n}.
Preuve
1) Puisque σ est une permutation de {1,. . . ,n} l'application σ2 : P2 (n) −→ P2 (n) est une permu-
{i, j}
−→ {σ (i),σ ( j)}
tation de P2 (n), et donc :
|σ ( j) − σ (i)| = | j − i|,
{i, j}∈ P2 (n) P2 (n)
{i, j}∈
σ ( j) − σ (i)
ce qui montre : = 1.
{i, j}∈P j −i
2 (n)
σ ( j) − σ (i)
2) Le nombre de paires {i, j} de {1,. . . ,n} telles que < 0 est I(σ ), donc
j −i
σ ( j) − σ (i)
est du même signe que ε(σ ).
j −i
P2 (n)
{i, j}∈
Remarque :
σ ( j) − σ (i)
re Monie
r
L’indexation 1 i < j n est plus On a aussi : ε(σ ) = .
j −i
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
1i< j n
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
Théorème 2
L'application signature ε : Sn −→ {−1,1} est un morphisme du groupe (S n ,◦) sur
le groupe multiplicatif {−1,1}.
Preuve
Soient ρ,σ ∈ Sn . On a :
(σ ◦ ρ)( j) − (σ ◦ ρ)(i)
ε(σ ◦ ρ) =
j −i
{i, j}∈ P2 (n)
σ (ρ( j)) − σ (ρ(i)) ρ( j) − ρ(i)
On peut diviser par ρ( j) − ρ(i) car = · .
ρ( j) − ρ(i) j −i
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
P2 (n) P2 (n)
G
ρ(i) = ρ( j) .
tr i e
Géomé
premier produit.
Mo
onier
étr ie M
éom
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
D'autre part, il est clair que {−1,1} est un groupe pour la multiplication.
Proposition-Définition 2
Le noyau de ε est un sous-groupe de S n , appelé groupe alterné, et noté An .
Preuve
On sait (Algèbre PCSI-PTSI 2.2.3 Prop. 2) que le noyau d'un morphisme de groupes est un sous-groupe.
38
2.1 • Le groupe symétrique
Exemple :
Pour n = 3, S3 = {e,τ1, 2 ,τ1, 3 ,τ2, 3 ,c,c }
1 2 3 1 2 3
où c = et c = = c2 , et A3 = {e,c,c }
2 3 1 3 1 2
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
c
tr i e
e c
τ13 τ13 τ12 τ23 c e c
τ23 τ23 τ13 τ12 c c e
Proposition 3
Mais, lorsque n 4 , il existe des Toute transposition de {1,. . . ,n} est impaire.
permutations impaires qui ne sont pas
des transpositions.
Preuve
Soit (i, j) ∈ {1,. . . ,n}2 tel que i < j. Puisque
1 ... i − 1 i i + 1 ... j −1 j j +1 ... n
τi, j = ... ,
1 ... i − 1 j i +1 ... j −1 i j +1 ... n
...
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Ainsi, une permutation paire (resp. Corollaire
Soient σ ∈ Sn , N ∈ N∗ , t1 ,. . . ,t N des transpositions de {1,. . . ,n} telles que
impaire) ne peut être décomposée qu'en
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
2.1.3 Cycles
On suppose ici n 2 .
Définition
Soit p ∈ N tel que 2 p n . On appelle p-cycle de {1,. . . ,n} toute permutation σ
de {1,. . . ,n} telle qu'il existe x1 ,. . . ,x p ∈ {1,. . . ,n}, deux à deux distincts, tels que :
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Ainsi, un p -cycle permute « circu- σ (x1 ) = x2 , σ (x2 ) = x3 ,. . . ,σ (x p−1 ) = x p , σ (x p ) = x1
∀k ∈ {1,. . . ,n} − {x1 ,. . . ,x p },σ (k) = k.
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
autres inchangés.
L'ensemble {x1 ,. . . ,x p } (qui est à l'évidence unique pour un p-cycle σ donné) est
appelé le support de σ, et on note σ = (x1 ,. . . ,x p ).
Une permutation σ de {1,. . . ,n} est appelée cycle si et seulement s'il existe
p ∈ {2,. . . ,n} tel que σ soit un p-cycle.
39
Chapitre 2 • Déterminants
ni er A
lgèb
re Monie
r
Les 3-cycles (2,5,3) et (5,3,2) sont égaux. Exemple :
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
1 2 3 4 5
et (2, 3, 5) sont différents. est le 3-cycle (2, 5, 3).
1 5 2 4 3
Remarques :
1) (x1 ,. . . ,x p ) = (x2 ,. . . ,x p ,x1 ) = . . . = (x p ,x1 ,. . . ,x p−1 ) .
2) Les 2-cycles sont les transpositions.
3) e n'est pas un cycle.
Exercices 2.1.4, 2.1.5.
Exercices
2.1.1 Montrer que Sn est non commutatif dès que n 3 . 2.1.5 Soit n ∈ N tel que n 3.
a) Vérifier, pour tout couple (i, j) de {1,. . . ,n}2 tel que
2.1.2 Pour n ∈ N∗ , déterminer la signature de 2i < j n :
σ : {1,. . . ,n} −→ {1,. . . ,n} .
i
−→ n + 1 − i τi j = τ1i ◦ τ1 j ◦ τ1i .
En déduire que {τ1i ; 2 i n} engendre le groupe S n .
2.1.3 Pour n ∈ N∗ , déterminer la signature de
b) Vérifier, pour tout couple (i, j) de {2,. . . ,n}2 tel que
1 2 3 ... n n+1 n+2 ... 2n
σ = . i = j : (1,i, j) = τ1 j ◦ τ1i .
2 4 6 ... 2n 1 3 ... 2n − 1
En déduire que {(1,i, j); (i, j) ∈ {2,. . . ,n}2 ,i = j}
2.1.4 Soit
engendre le sous-groupe An.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
σ = . c) Vérifier, pour tout k ∈ de {3,. . . ,n} :
7 1 5 12 6 3 9 4 2 11 8 10
τ1k ◦ τ12 = γk et τ12 ◦ τ1k = γk2 , où γk = (1,2,k).
a) Déterminer le nombre d'inversions et la parité de σ .
En déduire, pour tout (i, j) de {3,. . . ,n}2 :
b) Décomposer σ (d'au moins une façon) en un produit de
transpositions. τ1i ◦ τ1 j = γi ◦ γ j2 .
c) Décomposer σ en un produit de cycles à supports dis- En déduire que {(1,2,i); 3 i n} engendre le sous-
joints. Retrouver ainsi la valeur de ε(σ ). groupe An.
40
2.2 • Applications multilinéaires
Exemples
1) Pour p = 1 , la notion d'application 1-linéaire coïncide avec celle d'application linéaire.
2) L'application nulle est p -linéaire.
3) Le produit scalaire canonique sur R2 , ϕ : R2 × R2 −→ R est une
((x1 ,x2 ),(y1 ,y2 ))
−→ x1 y1 + x2 y2
forme 2-linéaire (on dit plutôt : bilinéaire).
4) Le produit vectoriel dans R3 : φ : R3 × R3 −→ R3 , défini par :
φ((x1 ,x2 ,x3 ),(y1 ,y2 ,y3 )) = (x2 y3 − x3 y2 , x3 y1 − x1 y3 , x1 y2 − x2 y1 )
Proposition
L'ensemble L p (E 1 ,. . . ,E p ; F) des applications p-linéaires de E 1 × . . . × E p dans
F est un K-ev.
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
onier
n ie
Mo
applications de E 1 × . . . × E p dans
tr i e
Géomé
F , et c’ est un K-ev.
Définition
Mo
n ie
rA lgèb
re Monie
éom é
r
Autrement dit, ϕ est alternée si et Une application p-linéaire ϕ : E p −→ F est dite alternée si et seulement si, pour
seulement si ϕ(x1 ,. . . ,x p ) est nul
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
tout couple (i, j) de {1,. . . , p}2 tel que i = j, et pour tout (x1 ,. . . ,x p ) de E p :
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
Remarque :
L'ensemble des applications p-linéaires alternées de E p dans F est un sev de
L p (E,. . . ,E; F).
41
Chapitre 2 • Déterminants
Proposition 1
Mo
Mo
ni er A
n ie
éom
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
étr ie M
éom é
onier
r
Rappel de notations : S p est le Une application p -linéaire ϕ : E p −→ F est alternée si et seulement si:
groupe symétrique d'indice p,formé des
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
L’élément xi + x j est répété aux places ϕ(x1 ,. . . ,xi−1 ,xi + x j ,xi+1 ,. . . ,x j−1 ,xi + x j ,x j+1 ,. . . ,x p ) = 0,
n°s i et j .
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
éom é
r
Tout transposition est de signature égale Ceci montre : ϕ xτi j (1) ,. . . ,xτi j ( p) = ε(τi j )ϕ(x1 ,. . . ,x p ) .
à – 1 : ε(τi j ) = −1 .
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
2) Cas général
Soit σ ∈ S p . D'après 2.1.2 Th.1 p. 36, σ est décomposable en un produit de transpositions ; il existe
N ∈ N∗ et des transpositions σ1 ,. . . ,σ N telles que σ = σ1 ◦ . . . ◦ σ N ; de plus, ε(σ ) = (−1) N .
En appliquant de façon itérée le résultat de 1), on obtient :
ϕ(xσ (1) ,. . . ,xσ ( p) ) = −ϕ(xσ2 ◦...◦σN (1) ,. . . ,ϕσ2 ◦...◦σN ( p) )
= . . . = (−1) N ϕ(x1 ,. . . ,x p ) = ε(σ )ϕ(x1 ,. . . ,x p ).
Proposition 2
Soient ϕ : E p −→ F une application p-linéaire et alternée, et (x1 ,. . . ,x p ) ∈ E p . Si
(x1 ,. . . ,x p ) est liée, alors ϕ(x1 ,. . . ,x p ) = 0 .
Preuve
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
En permutant x1 ,. . . ,x p ,on remplace Supposons (x1 ,. . . ,x p ) liée ; l'un au moins des x1 ,. . . ,x p s'exprime donc comme combinaison linéaire
ϕ(x1 ,. . . ,x p ) par lui-même ou son
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
des autres. D'après la Prop. précédente, on peut se ramener au cas où il existe (α1 ,. . . ,α p−1 ) ∈ K p−1 tel
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
p−1
ϕ(x1 ,. . . ,x p ) = αi ϕ(x1 ,. . . ,x p−1 ,xi ) = 0,
i=1
Corollaire
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Dans la suite du cours,nous n’étudions Si p > dim(E), alors la seule application p -linéaire et alternée
que le cas p = dim(E) .
bre G
r Algè
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Preuve :
Toute famille de p éléments de E est liée.
42
2.3 • Déterminant d’une famille de n vecteurs dans une base d’un ev de dimension n
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
n
Vj = ai j j ei j .
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
Géomé
tr i e
i j =1
Soit ϕ : E n −→ K une forme n-linéaire alternée.
Nous allons calculer ϕ(S) en fonction des ai j j . On a :
n
n
ϕ(S) = ϕ ai1 1 ei1 ,. . . , ain n ein
i 1 =1 i n =1
n
n
n
= ai1 1 ϕ ei1 , ai2 2 ei2 ,. . . ,
r
re Monie
lgèb
er A
ain n ein
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
i 1 =1 i 2 =1 i n =1
n
n
= ... = ... ai1 1 . . . ain n ϕ(ei1 ,. . . ,ein )
i 1 =1 i n =1
= ai1 1 . . . ain n ϕ(ei1 ,. . . ,ein ).
(i 1 ,...,i n )∈{1,...,n}n
Comme ϕ est alternée, ϕ(ei1 ,. . . ,ein ) est nul dès que i 1 ,. . . ,i n ne sont pas deux à deux distincts.
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
Géom
é
r
Si (1,. . . ,n)
→ (i 1 ,. . . ,i n ) n’est Il ne reste donc, dans la somme multiple précédente, que les termes correspondant aux cas où
pas une permutation de {1,. . . ,n} ,
rA lgèbre
n ie
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
D'où :
répétition,donc ϕ(ei1 ,. . . ,ein ) = 0 .
ϕ(S) = aσ (1)1 . . . aσ (n)n ϕ(eσ (1) ,. . . ,eσ (n) )
σ∈ S n
re Monie
r
= aσ (1)1 . . . aσ (n)n ε(σ )ϕ(e1 ,. . . ,en )
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
σ∈ S n
= ε(σ )aσ (1)1 . . . aσ (n)n ϕ(e1 ,. . . ,en ).
σ∈ S n
σ∈ S n
n
où les ai j j sont les composantes des Vj dans B : ∀ j ∈ {1,. . . ,n}, Vj = ai j j ei j .
i j =1
• ψ est n-linéaire car, pour tous i de {1,. . . ,n}, α de K, V1 ,. . . ,Vi−1 ,Vi ,Vi ,Vi+1 , . . . ,Vn de E ,
on a, en notant (aki )1k n les composantes de Vi dans B :
ψ(V1 ,. . . ,αVi + Vi ,. . . ,Vn ) = λ ε(σ )aσ (1)1 . . . (αaσ (i)i + aσ (i)i ) . . . aσ (n)n
σ∈ S
n
43
Chapitre 2 • Déterminants
• ψ est alternée car, pour tout (i, j) de {1,. . . ,n}2 tel que i < j et tout (V1 ,. . . ,Vn ) de E n tel que
Vi = Vj , on a, en effectuant le changement d'indice σ = σ ◦ τi j dans la sommation :
ψ(V1 ,. . . ,Vn ) = λ ε(σ )aσ (1)1 . . . aσ (n)n
σ∈ S
n
Mo
n ie
r Al
n ie
gèbr
r Algè
e Monie
bre G
r
éom é
ε(σ ) = ε(σ ◦ τi j ) =λ −ε(σ )aσ (1)1 . . . aσ ( j)i . . . aσ (i) j . . . aσ (n)n
Mo
onier
étr ie M
éom
σ ∈ S
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Géomé
tr i e
n
puisque Vi = Vj .
D'où ψ(V1 ,. . . ,Vn ) = −ψ(V1 ,. . . ,Vn ), 2ψ(V1 ,. . . ,Vn ) = 0 , ψ(V1 ,. . . ,Vn ) = 0 .
• Montrons ψ = 0.
n
Pour chaque j de {1,. . . ,n}, la décomposition de e j sur la base B est : e j = δi j j ei j , où δi j j
i j =1
est le symbole de Kronecker. D'où : ψ(B) = ε(σ )δσ (1)1 . . . δσ (n)n = 1,
σ∈ S n
Résumons l'étude :
Théorème - Définition
r
re Monie
lgèb
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
où, pour chaque j de {1,. . . ,n}, (ai j j )1i j n sont les composantes de Vj dans B:
n
Vj = ai j j ei j .
i j =1
L'élément detB (V1 ,. . . ,Vn ) (de K) est appelé le déterminant de (V1 ,. . . ,Vn ) dans
la base B.
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
r
éom é
(detB ) désigne la famille à un seul Pour toute base B de E, (detB ) est une base de Λn (E).
élément qui est l’élément detB ; detB
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Autrement dit, pour toute base B de E , les éléments de Λn (E) sont proportionnels à detB .
2.3.2 Propriétés
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Autrement dit, pour toute base B de On note ici β(E) l'ensemble des bases de E .
Mo
éom
étr ie M
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
ϕ sur E , on a :
tr i e
Géomé
44
2.4 • Déterminant d’un endomorphisme
Preuve :
Soient ϕ ∈ Λn (E),B ∈ β(E). Puisque detB engendre Λn (E), il existe α ∈ K tel que ϕ = αdetB . En
particulier : ϕ(B) = αdetB (B) = α, d'où : ϕ = ϕ(B)detB , c'est-à-dire :
∀ S ∈ E n , ϕ(S) = ϕ(B)detB (S).
Preuve
Il suffit d'appliquer la Prop. précédente à ϕ = detB .
Remarques :
1) On retient la formule ci-dessus en remarquant l'analogie avec la relation de Chasles
−→ −→ − → s b s
( B S = B B + B S) ou le calcul sur fractions = · .
b b b
2) ∀ B,B ,B ∈ β(E), detB (B) = detB (B )detB (B) .
3) En particulier, en prenant B = B dans le résultat précédent :
∀ B,B ∈ β(E), detB (B) = 0 et detB (B ) = (detB (B))−1 .
Proposition 2
Proposition très importante. Soient B ∈ β(E), S ∈ E n .
Alors S est liée si et seulement si detB (S) = 0 .
Preuve
1) Si S est liée, alors detB (S) = 0 , puisque detB est n -linéaire et alternée (cf. 2.2.2 Prop. 2 p. 42).
2) Si S est libre, alors, comme, S a n éléments, S est une base de E , et donc (cf. Rem. 3) ci-dessus) :
detB (S) = 0.
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
alors :
ψ◦( f ×. . .× f ) = (λϕ)◦( f ×. . .× f ) = λ ϕ ◦( f ×. . .× f ) = λ(αϕ) = α(λϕ) = αψ.
Ceci montre que α ne dépend pas du choix de ϕ dans Λn (E) − {0}.
Résumons l'étude :
Proposition - Définition 1
Pour tout f de L(E) , il existe un élément unique α de K tel que :
∀ ϕ ∈ Λn (E), ϕ ◦ ( f × . . . × f ) = αϕ.
Cet élément α est appelé le déterminant de f, et noté det( f ) .
45
Chapitre 2 • Déterminants
On a ainsi :
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Cette formule constitue la définition de ∀ f ∈ L(E), ∀ ϕ ∈ Λn (E), ϕ ◦ ( f × . . . × f ) = det( f ) ϕ.
det( f ) .
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
Proposition 2
Ces formules font le lien entre 1) ∀ f ∈ L(E),∀ ϕ ∈ Λn (E),∀ (V1 ,. . . ,Vn ) ∈ E n ,
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
Proposition 3
Attention ! Dans la formule 2),il y a,dans 1) det(Id E ) = 1.
le second membre, α n et non pas α .
2) ∀ α ∈ K , ∀ f ∈ L(E), det(α f ) = α n det( f ).
3) ∀ f,g ∈ L(E), det(g ◦ f ) = det(g)det( f ).
4) ∀ f ∈ L(E), ( f ∈ GL(E) ⇐⇒ det( f ) = 0).
5) ∀ f ∈ GL(E), det( f −1 ) = (det( f ))−1 .
Preuve :
Mo
n ie
r Al
n ie
gèbr
r Algè
e Monie
bre G
r
éom é
Pour démontrer ces propriétés, on se Le K-ev E admet au moins une base B = (e1 ,. . . ,en ) .
ramène à des déterminants de familles
Mo
onier
étr ie M
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
Définition
La notion de déterminant d’une matrice Soit A = (ai j )1i, j n ∈ Mn (K ) . On appelle déterminant de A , et on note det(A) ,
n’est définie que lorsque cette matrice est
a11 . . . a1n
carrée. . ..
ou .. . , l'élément de K défini par :
an 1 . . . ann
det(A) = ε(σ )aσ (1)1 . . . aσ (n)n .
σ ∈S n
46
2.5 • Déterminant d’une matrice carrée
a11 a1n
. .
Autrement dit, en notant C1 = .. ,. . . ,Cn = .. les colonnes de A, et B la base
an1 ann
canonique de Mn,1 (K ), on a : det(A) = detB (C1 ,. . . ,Cn ).
a11 . . . a1n
. ..
On dit que .. . est un déterminant d'ordre n.
a ... a
n1 nn
a11 . . . a1n
. ..
Pour rappeler l'ordre n, on peut noter [n] en bas à droite : det(A) = .. . .
a ... a
n1 nn [n]
Exemples :
a b
4 a b
La formule = ad − bc est 1) ∀ (a,b,c,d) ∈ K , = ad − bc , puisque S 2 = {Id{1,2} ,τ12 } .
c d c d
très utile en pratique.
a11 a12 . . . a1n
.. ..
.. . ..
A = ( ai j ) i j = .. ... .
2) Soit .. ∈ Tn,s (K ).
. . an−1 n
0 ..
ann
Pour σ ∈ Sn , s'il existe j ∈ {1,. . . ,n} tel que σ ( j) > j, alors aσ ( j) j = 0 , donc
n
aσ (k)k = 0. Ceci montre que la somme ε(σ )aσ (1)1 . . . aσ(n)n se réduit au(x) seul(s)
k=1 σ∈S n
n
mutation σ pour laquelle ∀ j ∈ {1,. . . ,n},σ ( j) j est l'identité, d'où : det(A) =
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
Mo
n ie
éom
étr ie M
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
j=1
(cf.aussi plus loin 2.7.1 Prop. p. 55).
Proposition 1
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Lien entre déterminant d’un • Soient E un K-ev de dimension n, f ∈ L(E), B une base de E, A = MatB ( f ) .
endomorphisme et déterminant d’une
Mo
onier
On a :
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
matrice carrée.
det( f ) = det(A).
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
r
éom é
Lien entre déterminant d’une matrice • Soient E un K-ev de dimension n, B une base de E, S = (V1 ,. . . ,Vn ) ∈ E n ,
A = MatB (S) . On a :
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Proposition 2
1) det(In ) = 1.
6) ∀ A ∈ Mn (K ), det(t A) = det(A).
47
Chapitre 2 • Déterminants
Preuve :
Les propriétés 1) à 5) se déduisent de la Prop. 1 précédente et des propriétés du déterminant d'un endo-
morphisme (2.4 Prop. 3 p. 46).
En notant A = (ai j )i j ∈ Mn (K ) , on a :
Mo
ni
Mo
er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
On a, pour tout i ∈ {1,. . . ,n} : det( t A) = ε(σ )a1σ (1) . . . anσ (n) = ε(σ )aσ −1 (σ (1)) σ (1) . . . aσ −1 (σ (n)) σ (n) .
i = σ −1 (σ (i)) .
onier
étr ie M
éom
σ ∈Sn σ ∈Sn
G
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
Comme la multiplication est commutative dans K , en réordonnant suivant le deuxième indice, on a, pour
toute σ de S n :
aσ −1 (σ (1)) σ (1) . . . aσ −1 (σ (n)) σ (n) = aσ −1 (1)1 . . . aσ −1 (n)n ,
et donc : det( t A) = ε(σ )aσ −1 (1)1 . . . aσ −1 (n)n .
σ ∈S n
Remarques :
1) De la propriété 3) précédente, on déduit par une récurrence immédiate :
∀ A ∈ Mn (K ), ∀ k ∈ N∗ , det(Ak ) = ( det(A))k .
2) De la remarque précédente et la propriété 5), on déduit :
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Si une matrice carrée est nilpotente, 3) Si A ∈ Mn (K ) est nilpotente, il existe k ∈ N∗ tel que Ak = 0 , d'où :
alors elle n’est pas inversible.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
( det(A))k = det(Ak ) = 0,
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
et donc : det(A) = 0.
Mo
ni e
n ie
r Al
gèbr
r Algè
e Monie
bre G
r
éom é
Par exemple, toute matrice anti- 4) Si A ∈ Mn (K ) est antisymétrique et si n est impair, alors :
symétrique d’ordre 3 est non inversible.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
tr i e
Géomé
d'où : det(A) = 0.
Exercices 2.5.1 à 2.5.7.
Exercice-type résolu
Solution Conseils
D'après l'hypothèse : B t (AB) = −A, c'est-à-dire : B t B t A = −A.
On déduit, en passant aux déterminants :
2
det (B) det (A) = (−1)n det (A) = −det (A). det (−A) = (−1)n det (A) et n est impair.
2
D'où : det (B) + 1 det (A) = 0.
2 2
Comme det (B) ∈ R, on a det (B) + 1 = 0, donc det (A) = 0, et on conclut : det (B) + 1 > 0.
48
2.6 • Développement par rapport à une rangée
• Lorsque la parité de l’ordre n des matrices carrées intervient, on pourra probablement exploiter la relation
det(−M) = (−1)n det(M), pour M ∈ Mn (K ) (ex. 2.5.2).
• Puisque, pour A,B ∈ Mn (K ) , on a det(AB) = det(A) det(B) et qu’il n’y a pas de formule simple pour transfor-
mer det(A + B), lorsque des déterminants interviennent, on privilégiera les produits de matrices (ex. 2.5.6,
2.5.7).
Exercices
2.5.1 Montrer, pour tout A = (ai j )i j de Mn (C) : 2.5.4 Soit n ∈ N − {0,1}. Trouver toutes les A de Mn (C)
n
n telles que :
|det(A)| |ai j | . ∀ M ∈ Mn (C), det(A + M) = det(A) + det(M).
j=1 i=1
1 2 3 1 2 3
τ12 , τ13 , τ23 sont les transpositions. Comme S3 = {Id,τ12 ,τ13 ,τ23 ,c,c } , où c = et c = , on obtient :
2 3 1 3 1 2
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Le développement de det(A) det(A) = a11 a22 a33 − a21 a12 a33 − a31 a22 a13 − a11 a32 a23 + a21 a32 a13 + a31 a12 a23 .
comporte 6 (= 3!) termes.
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
re Monie
r
L’expression de det(A) comporte det(A) = a11 (a22 a33 − a32 a23 ) + a21 (−a12 a33 + a32 a13 ) + a31 (a12 a23 − a22 a13 )
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
a22 a23
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
1 2 n j
é
k ∈ {1,. . . ,n} :
Géom
rA lgèbre
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
k< j
tr i e
Géomé
k si
σ (k) = n si k = j. qui admet exactement (n − 1) − j + 1 inversions (et qui est aussi le produit de n − j transpo-
sitions du type τk k+1 ) :
k−1 si k> j
a11 . . . a1 j−1 a1 j+1 . . . a1n 0
. .. .. .. ..
.. . . . .
Ai j = (−1)n− j ... ..
.
..
.
..
. 1 .
.. .. .. .. ..
. . . . .
a ... a a ... a 0
n1 n j−1 n j+1 nn
50
2.6 • Développement par rapport à une rangée
∈ Mn (K ).
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
bn−1 1 0
G
onier
èbre M
n ier Alg
...
Mo
Géomé
tr i e
bn−1 n−1
bn1 ... bn n−1 1
En notant B = (buv
)uv , on a donc :
b si v n − 1
uv
buv = 1 si u = v = n
0 sinon.
Par définition : det(B ) = ε(σ )bσ (1)1 . . . bσ (n)n .
σ∈S n
éom é
r
La sommation précédente se réduit aux det(B ) = ε(σ )bσ (1)1 . . . bσ (n−1)n−1 .
termes d’indices σ tels que σ (n) = n .
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
σ∈ nS
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
σ (n)=n
Géomé
Ai j = (−1) .
ai+1 1 ... ai+1 j−1 ai+1 j+1 ... ai+1 n
. .. .. ..
.. . . .
an1 ... an j−1 an j+1 ... ann
51
Chapitre 2 • Déterminants
Définition
Soit A = (ai j )i j ∈ Mn (K ).
1) Pour chaque (i, j) de {1,. . . ,n}2 , on appelle mineur de la place (i, j) dans A (ou,
par abus : mineur de ai j dans A) le déterminant ∆i j d'ordre n − 1 obtenu en sup-
primant dans A la i ème ligne et la j ème colonne :
a11 ... a1 j−1 a1 j+1 ... a1n
.. .. .. ..
. . . .
a ... ai−1 j−1 ai−1 j+1 . . . ai−1 n
∆i j = i−1 1 .
ai+1 1 ... ai+1 j−1 ai+1 j+1 . . . ai+1 n
. .. .. ..
.. . . .
a ... an j−1 an j+1 . . . ann
n1
2) Pour chaque (i, j) de {1,. . . ,n}2 , on appelle cofacteur de la place (i, j) dans A
(ou, par abus : cofacteur de ai j dans A), et on note Ai j le produit de (−1)i+ j par le
mineur de la place (i, j) dans A:
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Mineurs et cofacteurs sont égaux, au Ai j = (−1)i+ j ∆i j .
signe près.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Remarque :
Le calcul de ∆i j et de Ai j ne fait pas intervenir les éléments de A situés dans la i ème ligne ni
ceux situés dans la j ème colonne de A.
On appelle rangée d'une matrice ou d'un déterminant toute ligne ou colonne de cette
matrice ou de ce déterminant.
Preuve
1) Cf. plus haut, pp. 49-51.
2) Se déduit de 1) appliqué à tA au lieu de A.
Exemple :
En développant par rapport à la 4 ème colonne :
2 6 −3 4
1 3 4 2 6 −3 2 6 −3
1 3 4 −5
= −4 4 1 2 − 5 4 1 2 + 6 1 3 4
4 1 2
0
−3 0 3 −3 0 3 4 1 2
−3 0 3 6
3 4
Par exemple,on a développé ici les deux
= −4 −3 + 3 1 3 − 5 −3 6 −3 + 3 2 6
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo
4 1
éom é
bre G
r Algè
n ie
1 2 4 1 1 2
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Remarques :
1) Il est souvent utile de développer un déterminant par rapport à une rangée lorsque cette
rangée comporte peu de termes non nuls (plusieurs termes nuls).
2) Pour le calcul numérique des déterminants, il existe des méthodes nettement plus rapides
que celle consistant à développer par rapport à des rangées.
2.6.2 Comatrice
Soit n ∈ N∗.
Définition
Soit A = (ai j )i j ∈ Mn (K ) . On appelle comatrice de A la matrice carrée d'ordre n,
notée com(A), définie par :
A11 . . . A1n
. ..
Mo
ni
Mo
er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Ainsi, la comatrice de A est la matrice com(A) = (Ai j )i j = .. . ,
des cofacteurs de A .
onier
étr ie M
An 1 . . . Ann
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
puisque les cofacteurs des éléments de la k ème colonne sont les mêmes dans B que dans A.
n
Ainsi : ai j Aik = 0.
i=1
On a donc prouvé :
n
det(A) si j = k
∀ ( j,k) ∈ {1,. . . ,n} , 2
ai j Aik = .
i=1
0 si j =
k
n
Mais, pour ( j,k) ∈ {1,. . . ,n}2 , ai j Aik est le ( j,k)ème terme du produit de t A par com(A),
i=1
d'où :
det(A) 0
Le produit de t A par com(A) est noté
t Acom(A) ou t A · com(A) , selon la
t
A · com(A) = = det(A) In .
commodité de lecture. 0 det(A)
53
Chapitre 2 • Déterminants
A · t com(A) = det(A)In ,
Théorème
Corollaire
1 t
∀ A ∈ GLn (K ), A−1 = com(A).
det(A)
Exercices 2.6.2, 2.6.3.
Exemple :
a b
Pour n = 2, si ad − bc = 0, alors A = est inversible, et
c d
1 d −b
A−1 = .
ad − bc −c a
Remarque :
La formule précédente, donnant A−1 à l'aide de com(A), est en pratique quasiment inutili-
sable dès que n 3 . En effet, l'application de cette formule nécessite apparemment le calcul
d'un déterminant d'ordre n det(A) et de n 2 déterminants d'ordre n − 1 (les cofacteurs
dans A).
Comatrice
• Pour manipuler une comatrice, on dispose :
– de sa définition : com(A) = (Ai j )i j , où Ai j est le cofacteur de la place (i, j) dans A (ex. 2.6.1)
– des égalités : A t com(A) = t com(A)A = det(A)In (ex. 2.6.2, 2.6.3).
Exercices
2.6.1 Soient n ∈ N∗, M ∈ Mn (K ), 2.6.2 Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ Mn (K ). Montrer :
p
A p = In ⇒ com(A) = In .
0 0
A= M ∈ Mn+1 (K ). 2.6.3 Soit n ∈ N∗. Montrer :
0
com (A) ∈ GLn (K )
∀ A ∈ GLn (K ), −1
Calculer com(A). com(A) = com(A−1 ).
54
2.7 • Calcul des déterminants
.. n
=
lgèb
ni er A
Mo
aii .
éom é
bre G
.
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
0 i=1
tr i e
Géomé
ann
Preuve
Récurrence sur n. La propriété est évidente pour n = 1.
a11 ...
∗ ..
Supposons-la vraie pour un n de N , et soit A = . ∈ Tn+1, s (K ).
0 an+1 n+1
En développant det(A) par rapport à la (n + 1)ème ligne, on obtient :
a11 . . .
n+1
..
det(A) = . an+1 n+1 = (a11 . . . ann )an+1 n+1 = aii .
0 ann i=1
Remarque :
En particulier, le déterminant d'une matrice diagonale est égal au produit des éléments dia-
gonaux.
.. .. ..
= λ + .
er A
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
I II I II I II
n ie
éom
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
λan j + bn j an j bn j
2) Pour que le déterminant d'une matrice soit nul, il faut et il suffit que la famille des colonnes
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
de cette matrice soit liée (cf. 2.5 Prop. 2 4) p. 47). En particulier, si un déterminant a une colon-
ne nulle, ou deux colonnes colinéaires, ce déterminant est nul.
Résultat analogue pour les lignes.
55
Chapitre 2 • Déterminants
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Chaque = det(A).
Mo
Ainsi :
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Ck ,C j+1 ,. . . ,Cn ) (k = j)
tr i e
Géomé
Remarque :
On peut aussi montrer le résultat précédent en remarquant B = AF , où
1 α1
0 ..
. 0
1 α j−1
F = 1 ,
α j+1
0 ..
. 0
αn 1
1
0
det (F ) =
+1
.. ,
.
0
n 1
56
2.7 • Calcul des déterminants
1
α21 1 0
T = α31 α32 1 , on a : B = AT, d'où :
En notant . .. ..
.. . .
αn 1 αn 2 . . . αn n− 1 1
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
éom
étr ie M
onier
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
Ainsi :
Proposition
Résultats très utiles pour le calcul pratique
On ne change pas la valeur d'un déterminant en remplaçant (simultanément) chaque
des déterminants. colonne par la somme de celle-ci et d'une combinaison linéaire des colonnes sui-
vantes.
Résultat analogue sur les lignes.
Proposition
On ne change pas la valeur d'un déterminant en remplaçant (simultanément) chaque
colonne par la somme de celle-ci et d'une combinaison linéaire des colonnes précé-
dentes.
Résultat analogue sur les lignes.
Exemple :
a b
Pour (a,b) ∈ K 2 et n 2 , calculer
b
.
a [n ]
a + ( n − 1) b bb
a
b a n
b = b C1 → C1 + Cj
a b j=2
[n ] a + ( n − 1) b
a [n ]
1 b b
a
= a + ( n − 1) b b
b
1
a [n ]
1
b b
0 a − b L2 → L2 − L1
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
0 ..
= a + ( n − 1) b .
0
0 a−b [n ] Ln → Ln − L1
Exercices 2.7.1, 2.7.4 à 2.7.6, 2.7.8, = a + (n − 1) b (a − b)n−1 .
2.7.9.
57
Chapitre 2 • Déterminants
2.7.3 Cas n = 2, n = 3
a11 a12
1) n = 2 : = a11 a22 − a21 a12 .
a21 a22
a11 a12 a13
lgèb
re Monie
r
a21 a22 a23 = a11 a22 a33 − a21 a12 a33 − a31 a22 a13
ni er A
Mo éom é
2) n = 3 :
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
a a a
31 32 33
− a11 a32 a23 + a21 a32 a13 + a31 a12 a23 .
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
On peut retrouver ce résultat par la règle de Sarrus : le déterminant d'ordre 3 contient six
Mo
éom
étr ie M
onier
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
termes :
• a11 a22 a33 , a21 a32 a13 , a31 a12 a23 correspondant à des « diagonales descendantes » :
→
→
→
→
→
a31 a32 a33
→
• −a31 a22 a13 , −a11 a32 a23 , −a21 a12 a33 correspondant à des « diagonales montantes » :
ou encore :
Mais attention : la règle de Sarrus n'est applicable que pour n = 3 (et n = 2).
Exemple :
a p q
−p a r = a 3 + pqr − pqr + aq 2 + ar 2 + ap2 = a(a 2 + p2 + q 2 + r 2 ).
Exercices 2.7.2, 2.7.3, 2.7.7. −q −r a
58
2.7 • Calcul des déterminants
Définition
Soit (x1 ,. . . ,xn ) ∈ K n . On appelle déterminant de Vandermonde, et on note
V(x1 ,. . . ,xn ) l'élément de K défini par :
1 x1 x12 ... x1n−1
.. .. .. j−1
V(x1 ,. . . ,xn ) = . . . = det((xi )1i, j n ).
1 xn xn2 ... xnn−1
V(x1 ,. . . ,xn ) = .. .. ..
ni
Mo éom é
bre G
. . .
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
C2 −→ C2 − x1 C1 , C3 −→ C3 − x1 C2 , . . . Cn −→ Cn − x1 Cn−1
1 ...
0 0 0
n−2
x2 − x1 (x2 − x1 )x2 ... (x2 − x1 )x2
= .. .. ..
. . .
n−2
1 xn − x1 (xn − x1 )xn ... (xn − x1 )xn
1 x2 ... x2n−2
.. ..
lgèb
re Monie
r
Développement par rapport à la = (x2 − x1 ) . . . (xn − x1 ) . . ,
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Proposition
Le déterminant de Vandermonde peut ∀ n ∈ N∗ , ∀ (x1 ,. . . ,xn ) ∈ K n , V(x1 ,. . . ,xn ) = (xi − x j ).
être utile en liaison avec l’algèbre des n i> j 1
polynômes.
Corollaire
Pour tout (x1 ,. . . ,xn ) de K n , V (x1 ,. . . ,xn ) est non nul si et seulement si x1 ,. . . ,xn
sont deux à deux distincts.
Preuve :
A B In 0 A B
gèbr
e Monie
r
Intervention d’une égalité matricielle On remarque : = .
0 C 0 C 0 Ip
r Al
n ie
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
déterminants.
A B In 0 A B
d'où : det = det det .
0 C 0 C 0 Ip
In 0
En développant par rapport à la première ligne, de façon itérée, on obtient :
0 C
In 0
det = det(C).
0 C
A B
De même, en développant par rapport à la dernière ligne, de façon itérée, on obtient :
0 Ip
A B
det = det(A).
0 Ip
Proposition 2
Le déterminant d'une matrice triangulaire par blocs est égal au produit des détermi-
nants des blocs diagonaux :
A11 ...
s
det .. = det(Akk ).
.
0 Ass k=1
Preuve
60
2.7 • Calcul des déterminants
Exercice-type résolu
Solution Conseils
n
Par C1 ←− C1 + (C2 + · · · + Cn+1 ), puis en mettant x + a j en facteur dans la On remarque que, dans chaque ligne de
première colonne, on obtient : j=1 Dn+1 , la somme des termes est la même.
1 a1 a2 ... ... an
1 x a2 ... ... an
..
n 1 a2 x .
Dn+1 = x + aj . .. .. .. .
.. . . .
j=1
. ..
.. . an
x
1 a2 ... ... an x [n+1]
Enfin, ce dernier déterminant est celui d'une matrice triangulaire inférieure, et on Le déterminant d'une matrice triangulaire
conclut : est le produit des éléments de la diagonale.
n n
Dn+1 = x + aj (x − ak ).
j=1 k=1
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
– remplacer une colonne par la somme de celle-ci et d’une combinaison linéaire des autres colonnes. Cette opé-
ration pourra se faire d’une manière successive ou simultanée, à condition dans ce dernier cas de n’utiliser que les
colonnes suivantes ou que les colonnes précédentes (de même pour les lignes)
– développer par rapport à une rangée, lorsque cette rangée ne comporte qu’un (ou deux) termes non nuls, ce qui
fera souvent apparaître une relation de récurrence (ex. 2.7.1 e) à i)).
En général, on essaiera de présenter le résultat (calcul d’un déterminant) sous forme factorisée.
• Pour calculer le déterminant d’un endomorphisme f, il peut être utile de considérer la matrice A de f dans une
base convenable et de calculer det(A), puisque det( f ) = det(A) (ex. 2.7.4).
• Lorsqu’interviennent des blocs, penser à utiliser le résultat sur le déterminant d’une matrice triangulaire par
blocs (ex. 2.7.10, 2.7.11).
Exercices
2.7.1 Calculer les déterminants suivants : a
b
0
2 c
1 22 32 ... n2 f)
, n ∈ N* , ( a,b,c) ∈ C3
2 b
2 32 42 ... (n + 1)2
2 0
42 52 ... (n + 2)2 c a [n ]
a) 3 , n ∈ N∗
. .. .. ..
.. . . .
(on exprimera la réponse à l'aide des zéros complexes de
2
n (n + 1)2 (n + 2)2 ... (2n − 1)2 X2 − aX + bc )
j
S1 S1 S1 S1 g) det(( Ci+ j )0i, j n )
S1 S2 S2 S2 0 1 n
k C0 C1 ... Cn
S3 ,
b) S1 S2 S3 n ∈ N∗ , Sk = i
.. 0 1 n
. i=1 C1 C2 ... Cn+1
= ,n∈N
S1 S2 S3 Sn . .. ..
.. . .
a1 a2 ... an 0 1 n
.. Cn Cn+1 ... C2n [n+1]
. , n ∈ N * , a ,. . . ,a ∈ K
c)
a1
1 n
a2 α + a1 −1 0 0
a1
a
2 α −1 0
a3
0 α 0 ,
a1 + b1 a1 a1 a1 h) ..
. −1
a2 a2 + b2 a2 a2 0
a3 + b3 ... a3 , an 0 0 α
d) a3 a3
.. .. .. .. ..
.
. . . . n ∈ N∗ , α, a1 ,. . . ,an ∈ K
an an an ... an + bn
1 −a1 −a2 . . . −an
a1 b1 0
n ∈ N∗ , a1 ,. . . ,an ,b1 ,. . . ,bn ∈ K
0
a2 0 b2 ,
i) .. ..
..
. 0 ..
a1 −a1 0 0
−a1 a1 + a2 −a2 . . an bn [n+1]
.. 0
..
0
−a2
..
a2 + a3 ..
.
n ∈ N∗ , a1 ,. . . ,an ,b1 ,. . . ,bn ∈ K
.. . .. . .. ,
.. .. .. a
e) .. .. .. 0
x x
.. .
0 . . an−2 + an−1 −a n−1 y z
.. 0
. j) , n ∈ N* , a,x,y,z ∈ K
0 0 −an−1 an−1 + an
0
y z [n]
n∈ N∗ , a1 ,. . . ,an ∈ K
62
2.7 • Calcul des déterminants
n ∈ N∗ , a ∈ K .
2.7.7 Soient n ∈ N∗ , E un K -ev de dimension n ,
2.7.2 Montrer que V1 ,. . . ,Vn ∈ E , f ∈ L(E) , B une base de E .
x y z Démontrer :
E = 2z x y ; (x,y,z) ∈ Q3
n
2y 2z x
det B (V1 ,. . . , f (Vj ),. . . ,Vn )
est un sous-corps de l'anneau M3 (Q) . j=1
= tr( f ) det B (V1 ,. . . ,Vn ).
a b c
2.7.3 Soit A = d e f ∈ M3 (R).
g h k 2.7.8 Soit A = (ai j )i j ∈ Mn (R) telle que, pour tout (i, j)
a) Montrer qu'il est impossible que : le produit des élé- ai j ∈ Z
ments dans chaque ligne (de A ) soit < 0 et le produit dans de {1,. . . ,n}2 : i = j ⇒ ai j pair
chaque colonne soit > 0. aii impair.
b) Montrer qu'il est impossible que les six termes de
Montrer : det(A) = 0 .
det(A) = aek + b f g + cdh + (ceg) + (−a f h) + (−bdk)
soient tous > 0 . 2.7.9 Soit A = (ai j )i j ∈ Mn (R) telle que, pour tout (i, j)
2.7.4 Calculer det( f ) , où f : Mn (R) −→ Mn (R) . de {1,. . . ,n}2 :
X
−→ tX
ai j ∈ Z
2.7.5 Pour ( p,x) ∈ N × R , on note :
i = j ⇒ ai j impair .
1 aii pair
0 0 0 x
2 0 0 x 2
Montrer que, si n est pair, alors det(A) = 0 .
..
3 3 ..
0 ..
.
.. ..
ϕp ( x ) = .. . 2.7.10 Montrer :
.. ..
4 6 .. .. 0
. . .. A B
.. .. .. p−1 ∀ (A,B) ∈ (Mn (R))2 , det 0.
. . . .. Cp x p −B A
..
.
1 2 p−1
p+1
1 C p+1 C p+1 . . . . . . . . . C p+1 x [ p+1]
2.7.11 Soient A,B,C,D,X ∈ Mn (K ) telles que A + B X
a) Pour ( p,x) ∈ N × R , calculer ϕ p (x + 1) − ϕ p (x). soit inversible. Montrer :
n
b) Montrer : ∀ n ∈ N∗ , ϕ p (n + 1) = ( p + 1)! k p. det
A B
k=1 C D
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
n n n
c) En déduire les valeurs de k, k2 , k 3 , pour = det(A + B X) det −(C + D X)(A+ B X)−1 B + D .
k=1 k=1 k=1
n ∈ N∗ . Examiner le cas particulier X = 0.
63
Chapitre 2 • Déterminants
Définition 1
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Puisque R est totalement ordonné et On dit que deux bases B,B de E sont :
que, pour toutes bases B,B de E ,
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
detB (B ) > 0.
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
Par définition, une relation est dite La relation B est une relation d'équivalence dans β(E) car, pour toutes B,B ,B de β(E) :
d’équivalence si et seulement si elle
est : réflexive, symétrique, transitive. • detB (B) = 1 > 0
• B R B ⇐⇒ detB (B ) > 0 ⇒ detB (B) = (detB (B ))−1 > 0 ⇒ B R B
B R B detB (B) > 0
• ⇐⇒
B R B detB (B ) > 0
⇒ detB (B) = detB (B )detB (B) > 0
⇒ B R B .
Le R -ev E , étant de dimension finie, admet au moins une base B1 = (e1 ,. . . ,en ) ; considérons
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
Géom
é
r
B2 est obtenue à partir de B1 en B2 = (−e1 ,e2 ,. . . ,en ), qui est une base de E . Comme detB1 (B2 ) = −1 < 0, B1 et B2 sont de
remplaçant e1 par −e1 .
rA lgèbre
n ie
Mo
onier
étr ie M
sens contraires.
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Soit B ∈ β(E).
• Si detB1 (B) > 0, alors B1 R B
• Si detB1 (B) < 0, alors detB2 (B) = detB2 (B1 )detB1 (B) = −detB1 (B) > 0, donc B2 R B.
Ceci montre que β(E) admet exactement deux classes d'équivalence modulo R, qui sont la
classe de B1 et la classe de B2 . D'où la définition suivante.
Définition 2
On appelle orientation de E le choix, dans l'ensemble β(E) des bases de E, de l'une
des deux classes d'équivalence modulo la relation « est de même sens que ». Les
bases de cette classe sont alors dites directes, les autres bases (celles de l'autre clas-
se) sont dites indirectes. On dit alors que E est un R-ev orienté.
On convient que la base canonique de Rn est directe (ce qui revient à choisir une
orientation dans Rn).
On appelle axe toute droite vectorielle orientée.
64
2.9 • Supplément : Rang et sous-matrices
• Si det( f ) > 0, alors detB f (B) = det( f ) > 0, et donc B et f (B)sont de même sens
• Si det( f ) < 0, alors detB f (B) = det( f ) < 0, et donc B et f (B) sont de sens contraires.
Définition 3
Soit f ∈ GL(E) . On dit que :
• f conserve l'orientation (ou: est direct) si et seulement si : det( f ) > 0 .
• f change l'orientation (ou: est indirect) si et seulement si : det( f ) < 0 .
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
On a ainsi pour f (B) ,en quelque sorte, Proposition
une règle des signes :
Mo
onier
étr ie M
Soit f ∈ GL(E).
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
B directe indirecte
f 1) Si f conserve l'orientation, alors, pour toute base B de E, f (B) est une base de
même sens que B.
direct directe indirecte
2) Si f change l'orientation, alors, pour toute base Bde E, f (B) est une base de sens
indirect indirecte directe contraire de B.
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
• le rang d'une famille finie F d'éléments de E est aussi le rang de la matrice dont les colonnes
sont formées par les composantes des éléments de F dans une base de E
• le rang de f ∈ L(E,F) est, pour toute base B = (e1 ,. . . ,e p ) de E , le rang de la famille
f (ei ) 1i n , et est aussi le rang de n'importe quelle matrice représentant f.
• le rang de A ∈ Mn, p (K ) est le rang de n'importe quelle application linéaire représentée par A.
65
Chapitre 2 • Déterminants
Définition
Soient (n, p) ∈ (N∗ )2 , A = (ai j )i j ∈ Mn, p (K ), (u,v) ∈ (N∗ )2 ,
(i 1 ,. . . ,i u ) ∈ {1,. . . ,n}u tel que i 1 < . . . < i u
.
( j1 ,. . . , jv ) ∈ {1,. . . , p}v tel que j1 < . . . < jv
Exemple :
a b c d
a c d
La matrice est une sous-matrice de a b c d , par utilisation
a c d
a b c d
des lignes 1, 3 et des colonnes 1,3,4 :
1 a b c d
1 2 3 4
Colonnes
Théorème
Pour toute A de Mn, p (K ) , le rang de A est égal à l'ordre maximum des sous-
matrices carrées inversibles extraites de A.
Preuve
Notons r = rg(A), et s l'ordre maximum des sous-matrices carrées inversibles extraites
de A.
1) r s
Soit B une sous-matrice carrée de A, α l'ordre de B, et supposons α > r. Notons i 1 ,. . . ,i α
(i 1 < . . . < i α ) les numéros des lignes de A utilisées pour extraire B,v1 ,. . . ,vα les colonnes de B (dans
Mα,1 (K )) , V1 ,. . . ,Vα les colonnes de A utilisées pour extraire B (dans Mn,1 (K )) .
Puisque α > r, la famille (V1 ,. . . ,Vα ) est liée. Il existe (λ1 ,. . . ,λα ) ∈ K α − {(0,. . . ,0)} tel que
α
α
λi Vi = 0. Il en résulte, en ne prenant que les lignes numéros i 1 ,. . . ,i α : λi vi = 0, et donc B
i=1 i=1
n'est pas inversible. Ceci montre : r s.
2) r s
Notons C1 ,. . . ,Cn les colonnes de A.
Puisque r = rg(A) = rg(C1 ,. . . ,Cn ) , il existe j1 ,. . . , jr ∈ {1,. . . ,n} tels que : j1 < . . . < jr et
(C j1 ,. . . ,C jr ) est libre.
Notons B = (C j1 ,. . . ,C jr ) la sous-matrice de A formée par les colonnes C j1 ,. . . ,C jr de A.
On a, d’après Algèbre PCSI-PTSI, § 8.2.3 Cor.2 : rg( t B) = rg(B) = r. Il existe donc
i 1 ,. . . ,ir ∈ {1,. . . ,n} tels que : i 1 < . . . < ir et les lignes numéros i 1 à ir de B forment une famille libre.
Notons C la sous-matrice de B formée par les lignes numéros i 1 à ir de B.
Alors, C est une sous-matrice carrée d’ordre r de A et C est inversible, d’où : r s
66
2.9 • Supplément : Rang et sous-matrices
Exemple :
2 1 4 −3
Quel est le rang de A = ∈ M2,4 (R) ?
4 0 6 1
D'une part, rg(A) 2 car A ∈ M2,4 (R) .
2 1
D'autre part, la matrice , d'ordre 2, extraite de A , est inversible (car de détermi-
4 0
nant −4, non nul).
On conclut : rg(A) = 2 .
Exercices 2.9.1 à 2.9.4.
Le Corollaire suivant se déduit clairement du théorème précédent, bien qu’on l’ait utilisé dans
la preuve précédente.
Corollaire
r
re Monie
lgèb
ni er A
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
Rang et sous-matrices
• Comme dans la rubrique « Les méthodes à retenir » p. 54, lorsque com(A) intervient, on utilisera fréquemment
les formules :
A t com(A) = t com(A)A = det(A)In
(ex. 2.9.1 à 2.9.4).
Exercices
2.9.1 Soient n ∈ N − {0,1}, A ∈ Mn (K ). 2.9.4 Soient n ∈ N − {0,1}.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
rg(A) n − 2 ⇒ rgcom(A) = 0
1−n
Démontrer : rg(A) = n − 1 ⇒ rg com(A) = 1 1
A= ∈ Mn ( K ) .
rg(A) = n ⇒ rg com(A) = n. 1 1−n
∗
2.9.2 Soient n ∈ N − {0,1}, A ∈ Mn (K ), p ∈ N . Calculer com(A). (On pourra utiliser les exercices 2.9.1 et
Calculer com (com(. . . (com(A)) . . .)) , où com est itéré p
2.9.3).
fois. (On pourra utiliser l'exercice 2.9.1).
67
Chapitre 2 • Déterminants
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
et p inconnues.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
+...+ anp x p = bn
n ie
Mo
Géomé
tr i e
an1 x1
1) Interprétation matricielle
x1
.
En notant X = .. ∈ M p,1 (K ),(x1 ,. . . ,x p ) est solution de (S) dans K p si et seulement si :
xp
AX = B. Ainsi, la résolution de (S) se ramène à celle de l'équation matricielle AX = B, d'in-
connue X ∈ M p,1 (K ).
2) Interprétation vectorielle
Soient : E un K -ev de dimension p
F un K -ev de dimension n
B une base de E, C une base de F
f ∈ L(E,F) telle que MatB,C ( f ) = A
b ∈ F tel que MatC (b) = B
x ∈ E tel que MatB (x) = X.
On a : AX = B ⇐⇒ f (x) = b ⇐⇒ x ∈ f −1 ({b}).
Ainsi, la résolution de (S) revient à la détermination de l'image réciproque du singleton {b}
par f.
3) Interprétation affine
Notons, pour i ∈ {1,. . . ,n}, ϕi : K p −→ K l'application définie par :
p
∀ (x1 ,. . . ,x p ) ∈ K p , ϕi (x1 ,. . . ,x p ) = ai j x j .
j=1
Pour i ∈ {1,. . . ,n}, si (ai1 ,. . . ,ai p ) = (0,. . . ,0), ϕi−1 ({bi }) est un hyperplan affine de K p .
Résoudre (S) revient donc à déterminer l'intersection d'une famille finie d'hyperplans affines.
68
2.10 • Systèmes affines
n
lgèb
ier A
re Monie
lgèbre
r
Géom
é
Utilisation de la multilinéarité du detF (C1 ,. . . ,Ck−1 ,B,Ck+1 ,. . . ,Cn )= detF C1 ,. . . , x j C j ,. . . ,Cn
déterminant.
Mo
onier
étr ie M
j=1
éom
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
n
= x j detF (C1 ,. . . ,C j ,. . . ,Cn )
j=1
= xk detF (F) = xk ,
puisque, pour tout j de {1,. . . ,n} tel que j = k, detF (C1 ,. . . ,C j ,. . . ,Cn ) = 0 par répétition
d'une colonne.
En notant B la base canonique de Mn,1 (K ), on a donc :
xk = detF (C1 ,. . . ,Ck−1 ,B,Ck+1 ,. . . Cn ) = detF (B) detB (C1 ,. . . ,B,. . . ,Cn )
−1
= detB (C1 ,. . . ,Cn ) detB (C1 ,. . . ,B,. . . ,Cn ).
On a prouvé :
Proposition
Si A = (ai j )i j ∈ GLn (K ) et (b1 ,. . . ,bn ) ∈ K n , le système
a11 x1 +...+ a1n xn = b1
.. .. ..
(S) . .
.
an 1 x 1 + . . . + ann xn = bn
d'inconnue (x1 ,. . . ,xn ) ∈ K n admet une solution et une seule, et, pour tout k de
{1,. . . ,n}:
a11 ... a1k−1 b1 a1 k+1 ... a1n
1 . .. .. .. .. .
xk = . . . . .
det(A) .
lgèb
re Monie
r
Le déterminant qui apparaît est obtenu
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
. . . an k−1 . . . ann
éom
G
onier
an 1 bn an k+1
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Remarque :
Dès que n 3 , les formules de Cramer sont quasiment impraticables dans les exemples
numériques. On préfèrera souvent une méthode de combinaisons des équations et d'élimi-
Exercices 2.10.1 à 2.10.4. nation d'inconnues.
69
Chapitre 2 • Déterminants
Exercice-type résolu
Solution Conseils
On peut, par exemple, exprimer x en fonction de a,y,z à partir de l'équation (1) et D'autres départs de calcul sont possibles.
reporter dans les deux autres :
x = −2y − az x = −2y − az
(S) ⇐⇒ −2y − az − ay + z = 1 ⇐⇒ (−a − 2)y + (−a + 1)z = 1
a(−2y − az) − 2y + z = a (−2a − 2)y + (−a 2 + 1)z = a
x = −2y − az (4)
⇐⇒ (a + 2)y + (a − 1)z = −1 (5)
(2a + 2)y + (a − 1)z = −a (6).
2
On peut, par exemple, multiplier l'équation (5) par a + 1 puis soustraire à l'équa- L 3 ←− L 3 − (a + 1)L 2 .
tion (6), pour faire disparaître z :
(4)
(S) ⇐⇒ (5)
(2a + 2) − (a + 1)(a + 2) y = 1 (7).
Puis :
(7) ⇐⇒ (−a 2 − a)y = 1 ⇐⇒ a(a + 1)y = −1.
Séparons en cas.
Si a = 0 ou a = −1, alors (7) n'a pas de solution, donc (S) non plus. On obtient : 0z = −1.
Supposons a = 0 et a = −1. Alors :
1
(7) ⇐⇒ y = − ,
a(a + 1)
puis, en reportant la valeur de y dans (5) :
(4)
y =− 1
(S) ⇐⇒ a(a + 1)
− a + 2 + (a − 1)z = −1 (8).
a(a + 1)
On a :
a+2 −a 2 + 2
(8) ⇐⇒ (a − 1)z = −1= .
a(a + 1) a(a + 1)
1
Si a = 1, alors cette dernière équation (d'inconnue z) n'a pas de solution, donc (S) On obtient : 0z = .
2
non plus.
70
2.10 • Systèmes affines
Solution Conseils
−a 2 + 2
Si a = 1, on obtient : z = , puis, en reportant dans (4) :
a(a + 1)(a − 1)
2 a2 − 2
x = −2y − az = +
a(a + 1) (a + 1)(a − 1)
2(a − 1) + a(a 2 − 2) a3 − 2
= = .
a(a + 1)(a − 1) a(a + 1)(a − 1)
On conclut que l'ensemble S des solutions de (S) est : On peut vérifier, par quelques lignes de cal-
cul, que les valeurs obtenues pour x,y,z
satisfont (S).
a3 − 2 1 −a 2 + 2
x = , y = − , z = si a ∈
/ {−1,0,1}
a(a + 1)(a − 1) a(a + 1) a(a + 1)(a − 1)
S=
∅ si a ∈ {−1,0,1}.
Systèmes affines
• Pour résoudre un système d’équations affines, on essaiera de combiner les équations pour faire partir certaines
inconnues, de façon à se ramener à un système « en cascade ». Si le système comporte des paramètres, il y aura
lieu de discuter. Dans la réponse, les titres des cas porteront, bien sûr, sur les paramètres et non sur les inconnues.
Les formules de Cramer ne sont guère pratiques dans les exemples ; leur intérêt est plus théorique.
Exercices
2
2.10.1 Résoudre les systèmes d'équations suivants (incon- x − my + m z = m
nues (x,y,z) ∈ C3 , paramètres a,b,m ∈ C ) : 2
d) mx − m y + mz = 1
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
mx + y − m 3 z = 1
2x + 3y − z = −1
3x + y − z = 1
a) x + 2y + 3z = 2 e) 5x + 2y − 2z = a
3x + 4y − 5z = −4 4x + y − z = b
x + y + (2m − 1)z = 1 ax + (b − 1)y + 2z = 1
b) mx + y + z = 1 f) ax + (2b − 3)y + 3z = 1
x + my + z = 3(m + 1) ax + (b − 1)y + (b + 2)z = 2b − 3
2x + y − z = 2
x − y +z = 4
3mx + (3m − 7)y + (m − 5)z = m − 1
c) (2m − 1)x + (4m − 1)y + 2mz = m + 1 g)
3x + 3y − z = 4a
4mx + (5m − 7)y + (2m − 5)z = m − 1 (2 − a)x + 2y − 2z = −2b.
71
Chapitre 2 • Déterminants
2.10.2 CNS sur m ∈ C pour que les trois plans vectoriels 2x + y + z + t = 3
x + 2y + z + t = 1
de C3 d'équations :
x + y + 2z + t = 2
x − 2y + z = mx, d)
x + y + z + 2t = 4
3x − y − 2z = my,
4x − 3y + 3z − 4t = a
3x − 2y − z = mz 2x + 7y + 7z + 2t = b
contiennent une même droite vectorielle.
ax + y + z + t = 1
x + ay + z + t = b
2.10.3 Résoudre les systèmes d'équations suivants (incon- e)
nue (x,y,z,t) ∈ C4 , paramètres a,b,m ∈ C ) :
x + y + az + t = b2
x + y + z + at = b3 .
3x + 4y + z + 2t = 3
a) 6x + 8y + 2z + 6t = 7 2.10.4 Résoudre (inconnue (x1 ,. . . ,xn ) ∈ Cn , paramètre
9x + 12y + 3z + 10t = 0 (a1 ,. . . ,an ) ∈ Cn ) :
2x − y + z + t = 1
x1 + x2 = 2a1
b) x + 2y − z + 4t = 2
x2 + x3 = 2a2
x + 7y − 4z + 11t = m
..
mx + y + z + t = 1 .
c) x + my + z + t = m
x + x n = 2an−1
n−1
x + y + mz + t = m + 1 xn + x1 = 2an .
72
Réduction CHAPITRE 3
des endomorphismes
et des matrices carrées
Plan Introduction
3.1 Éléments propres 74 La recherche des valeurs propres et des vecteurs propres d'un endomor-
Exercices 78 phisme d’un espace vectoriel est fondamentale en théorie et dans les mathé-
matiques appliquées. Suivant le contexte, l'étude se situera en dimension
3.2 Polynôme finie, où l'usage des matrices est possible, ou en dimension non finie.
caractéristique 79
Exercices 85
3.3 Diagonalisabilité 86
Prérequis
Exercices 96
• Espaces vectoriels, applications linéaires, matrices (Algèbre PCSI-
3.4 Trigonalisation 98
PTSI, ch. 6 à 9)
• Déterminants (ch.2)
Exercices 105
• Polynômes (Algèbre PCSI-PTSI, ch. 5)
3.5 Polynômes • Trace, blocs (§ 1.4).
d'endomorphismes,
polynômes de Objectifs
matrices carrées 106
• Mise en place du vocabulaire relatif aux valeurs propres et vecteurs
Exercices 115, 118 propres d’un endomorphisme d'un espace vectoriel
• Définition et emploi du polynôme caractéristique
3.6 Applications de la
diagonalisation 119 • Manipulation de polynômes d'endomorphismes et de polynômes de
matrices en liaison essentielle avec la diagonalisabilité
Exercices 123, 126
• Définition et applications de la diagonalisabilité, utilisation des
Problèmes 126 matrices diagonalisables
• Notion de trigonalisation
• Énoncé du théorème de Cayley et Hamilton
• Applications usuelles de la diagonalisation : calcul des puissances d'une
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
73
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
2) Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (K ).
• Soit λ ∈ K. On dit que λ est une valeur propre (en abrégé : vp) de (ou : pour) A
si et seulement si :
∃X ∈ Mn,1 (K ), (X = 0 et AX = λX).
X = 0 et (∃λ ∈ K , AX = λX).
Les valeurs propres et vecteurs propres sont globalement appelés éléments propres.
Remarques :
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
On pourra donc, dans le cadre de la 1) Soient E un K-ev de dimension finie n, n 1 , B une base de E , A = MatB ( f ). Alors :
dimension finie, choisir le point de vue • Pour tout λ de K, λ est vp de f si et seulement si λ est vp de A (autrement dit :
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Proposition 1
1) Soient E un K-ev, e = Id E , λ ∈ K; on a :
λ ∈ Sp K ( f ) ⇐⇒ Ker( f − λe) = {0} ⇐⇒ f − λe non injectif.
2) Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (K ), λ ∈ K ; on a :
λ ∈ Sp K (A) ⇐⇒ Ker(A − λIn ) = {0} ⇐⇒ A − λIn ∈
/ GLn (K )
⇐⇒ rg(A − λIn ) < n .
74
3.1 • Éléments propres
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Autrement dit, une matrice carrée A En particulier, pour toute A de Mn (K ) : A ∈ GLn (K ) ⇐⇒ 0 ∈ Sp K (A).
est inversible si et seulement si 0 n’est
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
Proposition-Définition 2
1) Soient E un K-ev, e = Id E , f ∈ L(E).
• Soient λ ∈ K, x ∈ E. On dit que λ et x sont des valeur propre et vecteur propre
associés si et seulement si : x = 0 et f (x) = λx.
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Pour toute valeur propre λ de f,le sous- • Pour toute vp λ de f, le sev Ker( f − λe) de E est formé des −
→ pour f associés à
vp
λ et du vecteur nul. Ce sev Ker( f − λe) est appelé le sous-espace propre pour f
Mo
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
2) Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (K ).
• Soient λ ∈ K, X ∈ Mn,1 (K ). On dit que λ et X sont des valeur propre et vecteur
propre associés si et seulement si :
X = 0 et AX = λX.
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Pour toute valeur propre λ de A , le • Pour toute vp λ de A, le sev Ker(A − λIn ) de Mn,1 (K ) est formé des − → pour A
vp
associés à λ et du vecteur nul. Ce sev Ker(A − λIn ) est appelé le sous-espace propre
Mo
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
Remarques :
1) Soient E un K-ev, f ∈ L(E) , λ ∈ Sp K ( f ).
Comme : ∀x ∈ SEP( f,λ), f (x) = λx , SEP( f,λ) est stable par f, et l'endomorphisme induit
par f sur SEP ( f,λ) est l'homothétie de rapport λ : SEP( f,λ) −→ SEP( f,λ) .
x −→ λx
r
re Monie
lgèb
x −→ αx
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
Exemple :
1 1
Exemple classique très utile. Soient n ∈ N − {0,1}, A = 1 ∈ Mn (R) .
1 1
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
X ∈ SEP (A,λ) ⇐⇒
x1 + . . . + xn = λx1
(λ = 0, x1 = . . . = xn , λ = n)
.
AX = λX ⇐⇒ .. ⇐⇒ ou .
x1 + . . . + xn = λxn (λ = 0, x 1 + . . . + x n = 0)
75
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
On conclut :
• SpR (A) = {0,n}
1
x
• SEP(A,0) = .
.. ∈ Mn,1 (R); x1 + . . . + xn = 0 , qui est un hyperplan de Mn,1 (R)
xn
1
• SEP(A,n) = R , droite vectorielle.
1
Nous verrons plus loin (3.2 p. 79) l'éventuelle utilisation du polynôme caractéristique pour
déterminer les valeurs propres d'une matrice carrée.
Proposition 3
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
On suppose que λ1 ,. . . ,λ N sont deux Soient f ∈ L(E), λ1 ,. . . ,λ N des valeurs propres de f (deux à deux distinctes). Alors
les sous-espaces propres pour f associés à λ1 ,. . . ,λ N sont en somme directe.
n ie
Mo
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
{λ1 ,. . . ,λ N } ⊂ Sp K ( f ) .
Preuve
Récurrence sur N .
La propriété est triviale pour N = 1 .
Supposons-la vraie pour un N de N∗ , et soient λ1 ,. . . ,λ N +1 des valeurs propres de f deux à deux dis-
tinctes. Soit (xi )1i N +1 ∈ E N +1 tel que :
∀i ∈ {1,. . . ,N + 1}, xi ∈ SEP( f,λi )
N +1
xi = 0.
i=1
N +1
N +1
En appliquant f : 0 = f (xi ) = λi xi .
i=1 i=1
x1 + . . . + x N + x N +1 = 0
On effectue λ N +1 L 1 − L 2 pour faire Ainsi : ,
λ1 x1 + . . . + λ N x N + λ N +1 x N +1 = 0
r
e Monie
gèbr
r Al
n ie
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
disparaître x N +1 .
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
d'où, en combinant : (λ N +1 − λ1 )x 1 + . . . + (λ N +1 − λ N )x N = 0 .
Comme : ∀ i ∈ {1,. . . ,N }, (λ N +1 − λi )xi ∈ SEP( f,λi ) et que les sous-espaces propres SEP( f,λi )
(1 i N ) sont en somme directe (hypothèse de récurrence), on déduit :
∀i ∈ {1,. . . ,N }, (λ N +1 − λi )xi = 0 .
r
re Monie
lgèb
er A
∀ i ∈ {1,. . . ,N } , λ N +1 − λi = 0 .
lgèbre
n ier A
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
N
et enfin : x N +1 = − xi = 0 .
i=1
Remarque : Bien que la somme des SEP associés aux vp d'un endomorphisme f de E soit
directe, cette somme n'est pas nécessairement égale à E (voir plus loin, 3.3 Prop. p. 87).
76
3.1 • Éléments propres
Exercice-type résolu
Solution Conseils
a) • Soit λ ∈ Sp K (AB) − {0}. Remarquer d'abord que AB et B A sont
bien des matrices carrées, d'ordres
Il existe X ∈ Mn,1 (K ) − {0} tel que : (AB)X = λX. On déduit :
respectifs n et p.
B A(B X) = B (AB)X = B(λX) = λB X.
On a B X = 0, car, si B X = 0, alors λX = (AB)X = A(B X) = 0, contradiction Raisonnement par l'absurde, pour montrer
avec λ = 0 et X = 0. B X = 0.
Ceci montre que λ est valeur propre de B A, et que B X est un vecteur propre
pour B A associé à la valeur propre λ.
Il en résulte : Sp K (AB) − {0} ⊂ Sp K (B A) − {0}.
• Comme A et B jouent des rôles symétriques, on a aussi l'autre inclusion, d'où
l'égalité :
Sp K (AB) − {0} = Sp K (B A) − {0}. Autrement dit, AB et B A ont les mêmes
valeurs propres non nulles.
b) Soit λ ∈ Sp K (AB) − {0}.
D'après a), λ ∈ Sp K (B A) − {0} et : ∀ X ∈ SEP (AB,λ), B X ∈ SEP (B A,λ).
Considérons l'application
f : SEP (AB,λ) −→ SEP (B A,λ), X −→ f (X) = B X. L'application f est correctement définie, car
tout élément du départ a bien son image
L'application f est linéaire, car, pour tous α ∈ K , X 1 ,X 2 ∈ SEP (AB,λ) : dans l'arrivée.
f (α X 1 + X 2 ) = B(α X 1 + X 2 ) = α B X 1 + B X 2 = α f (X 1 ) + f (X 2 ).
g : SEP (B A,λ) −→ SEP (AB,λ), Y −→ g(Y ) = AY L'application g est correctement définie,
car tout élément du départ a bien son
est linéaire. image dans l'arrivée.
On a :
donc : g ◦ f = λ IdSEP(AB,λ) .
De même, par rôles symétriques : f ◦ g = λ IdSEP(B A,λ) .
Comme λ = 0, on déduit :
1 1
g ◦ f = IdSEP(AB,λ) et f ◦ g = IdSEP(B A,λ) .
λ λ
Il en résulte que f est un isomorphisme de K-ev de SEP (AB,λ) sur SEP (B A,λ). L'isomorphisme réciproque de f est
1
g.
λ
Comme ces deux sev sont de dimensions finies, on en conclut qu'ils ont la même
dimension.
77
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Exercices
3.1.1 Soient E un K-ev, f,g ∈ L(E) tels que phisme de E . Déterminer les valeurs propres et vecteurs
g ◦ f = f ◦ g. Montrer que tout sous-espace propre pour propres de f.
f est stable par g, et que Ker( f ) et Im( f ) sont stables
par g. 3.1.5 Déterminer les valeurs propres et les vecteurs
propres de l'endomorphisme f de R[X] défini par :
3.1.2 Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ Mn (C) telle que A p = In , ω
∀P ∈ R[X], f (P) = (X + 1)(X − 3)P − XP .
une racine pème de 1 dans C telle que ω−1 ∈ SpC (A) .
Montrer : 3.1.6 Déterminer valeurs propres, vecteurs propres,
p−1 noyau, image de l'endomorphisme f de R[X] défini par :
ωk Ak = 0.
k=0 ∀P ∈ R[X], f (P) = X P(X) − P(X − 1) .
78
3.2 • Polynôme caractéristique
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
En fait,l'étude pourrait être menée pour Dans ce § 3.2, K désigne un corps infini (c'est le cas si K est un sous-corps de C ). On peut donc
un corps K quel-conque (fini ou infini),
Mo
onier
identifier polynôme (de K [X]) et fonction polynomiale (de K dans K), cf. Algèbre PCSI-PTSI,
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
79
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Proposition-Définition 1
1) Soit A ∈ Mn (K ). L'application K −→ K est un polynôme, appelé
λ −→ det(A − λIn )
polynôme caractéristique de A, et noté χ A .
Ne pas confondre la lettre grecque χ, 2) Soit f ∈ L(E). L'application K −→ K est un polynôme, appelé
prononcée « ki »,et la lettre X qui désigne λ −→ det( f − λe)
l'indéterminée pour les polynômes. polynôme caractéristique de f, et noté χ f.
Preuve
1) En notant A = (ai j )i j , il est clair, par développement du déterminant, que l'application
a11 − λ a12 ... a1n
a21 a −λ ... a2n
22
Le déterminant est une somme de λ −→ det(A − λIn ) = .. .. .. .. est un polynôme.
r
re Monie
lgèb
.
er A
. . .
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
onier
a . . . ann − λ
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
tableau. a
n1 n2
2) Le K-ev E admet au moins une base B et, en notant A = MatB ( f ), on a :
∀λ ∈ K , det( f − λe) = det(A − λIn ),
ce qui montre, compte tenu de 1), que λ −→ det( f − λe) est un polynôme.
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Ainsi, dans le cadre de la dimension Remarques :
1) Soient f ∈ L(E) , B une base de E , A = MatB ( f ). On a : χ f = χ A.
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
x −→ αx
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
On a : ∀λ ∈ K , χh α (λ) = (α − λ)n .
Proposition 2
Soient n ∈ N − {0,1} , A ∈ Mn (K ). On a :
Preuve
aii − λ si i = j
Notons A = (ai j )i j. Soient λ ∈ K et, pour tout (i, j) de {1,. . . ,n}2 : αi j = .
ai j si i = j
D'après § 2.5, Déf. (définition du déterminant d'une matrice) :
α11 . . . α1n
. ..
χ A (λ) = .. . = ε(σ )ασ (1)1 . . . ασ (n)n .
α . . . α σ ∈Sn
n1 nn
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Puisque σ est différente de l'identité, il Pour toute σ de Sn − {Id{1,...,n} }, le terme ε(σ )ασ (1)1 . . . ασ (n)n est un polynôme (en λ) de degré
n − 2.
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Ceci montre que χ A est de degré n, et que les termes en λn et λn−1 sont respectivement : (−1)n λn et
(−1)n−1 tr(A)λn−1 .
Enfin, comme det(A) = χ A (0), le terme constant de χ A est det(A).
80
3.2 • Polynôme caractéristique
n
Remarque : Si χa est scindé sur K, χa (λ) = (−1)n (λ − λi ), alors :
i=1
n
n
λi = tr(A) et λi = det(A).
i=1 i=1
Proposition 3
Deux matrices carrées semblables ont même polynôme caractéristique.
Autrement dit : ∀(A,B) ∈ (Mn (K ))2 , (A ∼ B ⇒ χ A = χ B ).
Preuve
Soient A,B ∈ Mn (K ) telles que A ∼ B. Il existe P ∈ GLn (K ) telle que B = P −1 A P.
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo Géom
é
lgèbre
ier A
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
On a, pour tout λ de K :
χ B (λ) = det(P −1 A P − λIn ) = det P −1 (A − λIn )P
−1
= det(P) det(A − λIn ) det(P) = χ A (λ).
0 0 0 1
, dans lequel : A ∼ B et χ A = χ B = X2 .
ni
montre l'exemple A = ,B =
Mo éom é
χ A (λ) = χ B (λ) = λ2 .
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
0 0 0 0
n ier
Mo
tr i e
Géomé
Proposition 4
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Autrement dit :les valeurs propres d'un 1) ∀ f ∈ L(E), Sp K ( f ) = χ f−1 ({0}).
endomorphisme (resp. d'une matrice
Mo
onier
étr ie M
ier
bre Mon
2) ∀A ∈ Mn (K ) ,
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
2) Analogue à 1).
Corollaire
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Autrement dit, une matrice carrée Le spectre d'un endomorphisme de E (dim(E) = n) ou d'une matrice de Mn (K ) est
d'ordre n ne peut avoir au plus que n
Mo
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
Géomé
tr i e
valeurs propres.
Exemple :
8 12 10
Calculer les vp et les −
→ de A = −9
vp −22 −22 ∈ M3 (R) .
9 18 17
On forme le polynôme caractéristique :
8 − λ 12 10
χ A (λ) = −9 = −(λ3 − 3λ2 + 4)
r
re Monie
lgèb
−22 − λ −22
ni er A
Mo Géom
é
lgèbre
ier A
(après développements)
n
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
9
èbre M
n ie r Alg
Mo
17 − λ
tr i e
18
Géomé
81
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
9x + 12y + 10z = 0
x
• X = y ∈ SEP(A,−1) ⇐⇒ (A + I3 )X = 0 ⇐⇒ −9x − 21y − 22z = 0
z 9x + 18y + 18z = 0
x = −2y − 2z
⇐⇒
3y + 4z = 0.
2
Donc SEP(A,−1) est la droite vectorielle engendrée par −4 .
3
6x + 12y + 10z = 0
x 3x = −6y − 5z
• X = y ∈ SEP(A,2) ⇐⇒ −9x − 24y − 22z = 0 ⇐⇒ .
6y + 7z = 0
z 9x + 18y + 15z = 0
4
Donc SEP(A,2) est la droite vectorielle engendrée par −7 .
6
Définition
Soient f ∈ L(E) (resp. A ∈ Mn (K )), λ0 une valeur propre de f (resp. A). On appel-
le ordre de multiplicité de λ0 l'ordre de multiplicité de λ0 en tant que zéro du poly-
nôme caractéristique χ f (resp. χ A ).
Exemple :
Dans l'exemple précédent, les vp sont −1 (simple) et 2 (double).
Remarque :
• Supposons K = C et soit f ∈ L(E) . Alors f admet au moins une vp et un −→ puisque,
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
vp
bre G
r Algè
Mo
n ie
éom
étr ie M
onier
Cf. Algèbre PCSI-PTSI, 5.3.4 Th.
G
onier
èbre M
r Alg
tr i e
Géomé
Proposition 5
Soient f ∈ L(E), λ0 ∈ Sp K ( f ), ω0 l'ordre de multiplicité de λ0,
d0 = dim SEP( f,λ0 ) . On a alors : 1 d0 ω0 .
Preuve
1) Puisque, par définition, SEP ( f,λ0 ) = Ker( f − λ0 e) = {0} , on a : d0 1.
2) SEP( f,λ0 ) admet au moins une base (e1 ,. . . ,ed0 ) et, d'après le théorème de la base incomplète, il
existe ed0 +1 ,. . . ,en ∈ E tels que B = (e1 ,. . . ,en ) soit une base de E .
λ0 Id0 C
Il existe C ∈ Md0 ,n−d0 (K ), B ∈ Mn−d0 (K ) telles que : MatB ( f ) = ,
0 B
(λ0 − λ)Id0 C
Déterminant d’une matrice triangulaire d'où : ∀λ ∈ K , χ f (λ) = det
B − λIn−d0
r
re Monie
lgèb
0
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Corollaire
Cas fréquent en pratique. 1) Soit f ∈ L(E). Pour toute vp simple λ0 de f, la dimension de SEP( f,λ0 ) vaut 1.
2) Soit A ∈ Mn (K ). Pour toute vp simple λ0 de A, la dimension de SEP(A,λ0 )
vaut 1.
Exercices 3.2.1 à 3.2.13.
82
3.2 • Polynôme caractéristique
Exercice-type résolu 1
Polynômes caractéristiques de AB et de B A
Solution Conseils
D'après le Cours de MPSI, en notant r = rg (B), il existe P,Q ∈ GLn (K ) telles Cf. Algèbre PCSI-PTSI, § 8.2.3 2) Prop. 2.
que : B = PJr Q. On a alors :
AB = A PJr Q = Q −1 (Q A PJr )Q et B A = PJr Q A = P(Jr Q A P)P −1 ,
donc : χ AB = χ(Q A P)Jr et χ B A = χJr (Q A P) . Deux matrices carrées semblables ont
le même polynôme caractéristique.
Notons C = Q A P. Il nous suffit donc de prouver : χCJr = χJr C .
Décomposons en blocs, selon Jr : La définition de Jr , en blocs, incite
à former aussi la décomposition de C en
Ir 0 C1 C2
Jr = , C= , blocs.
0 0 C3 C4
où : C1 ∈ Mr (K ), C2 ∈ Mr,n−r (K ), C3 ∈ Mn−r,r (K ), C4 ∈ Mn−r,n−r (K ).
On a :
C1 C2 Ir 0 C1 0
CJr = = ,
C3 C4 0 0 C3 0
Ir 0 C1 C2 C1 C2
Jr C = = ,
0 0 C3 C4 0 0
d'où :
C1 − λIr 0
χCJr (λ) = det = det (C1 − λIr )(−λ)n−r Déterminant d'une matrice trigonale par
C3 −λIn−r blocs.
C1 − λIr C2
χJr C (λ) = det = det (C1 − λIr )(−λ)n−r .
0 −λIn−r
On obtient χCJr = χJr C et on conclut : χ AB = χ B A . Pour une autre méthode, voir exercice
3.2.12 p. 86.
Exercice-type résolu 2
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
1 0 ... 0 1
... ..
.
..
. (0) 0
. .. .. ..
Soient n ∈ N tel que n 2 et An =
.. . .
. ∈ Mn (R).
. ..
.. (1) . 0
1 ... ... ... 1
a) Calculer χ An .
b) Montrer que SpR (An ) ∩ ]1; +∞[ est un singleton.
83
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Solution Conseils
a) On forme le polynôme caractéristique χ An de An : Selon l'usage, on note λ la variable.
1 − λ 0 ... 0 1
.. ..
1 . . (0) 0
. .. .. .. ..
χ An (λ) = det (An − λIn ) = .. . . . .
.. .. ..
. (1) . . 0
1 ... ... 1 1 − λ [n]
1
1 − λ 0 ... ... 0 1−λ 0 ... 0
..
.. .. .. .. .. ..
1 . . (0)
. 1 . . . .
.
. .. .. .. .. . .. .. ..
= (1 − λ) .. . . . .
+ (−1)
n+1
. . . . 0 Développement par rapport à la 1ère ligne,
.
. .. .. .. . .. .. car celle-ci ne contient que deux termes
. (1) . . . .. (1) . . 1−λ
(au plus) non nuls.
1
... ... 1 1−λ [n−1] 1 ... ... 1 1 [n−1]
et : = (1 − λ)(1 − λ) n−1
+ (−1) n+1
∆n−1 (λ), Le premier déterminant est celui d'une
matrice triangulaire. On note, par exemple,
λ 1−λ ... ∆n−1 (λ) le deuxième déterminant.
0 0
.. .. ..
. .
0 1 .
. .. .. ..
∆n−1 (λ) = .. . . . 0
= λ∆n−2 (λ). C1 ←− C1 − C2 , puis développement par
. .. .. rapport à la 1ère colonne.
.. . (1) .
1 − λ
0 1 ... ... 1 [n−1]
On déduit :
∆n−1 (λ) = λ∆n−2 (λ) = ... = λn−2 ∆1 (λ) = λn−2 · 1 = λn−2 .
Donc : On contrôle le résultat obtenu, pour n = 2
par exemple :
χ An (λ) = (1 − λ)n + (−1)n+1 λn−2 = (−1)n (λ − 1)n − λn−2 .
1 − λ 1
χ A2 (λ) = = (1 − λ)2 − 1.
b) Considérons l'application Fn :]1; +∞[ −→ R définie par : 1 1 − λ
D'autre part :
Fn (λ) −→ −1 < 0 et Fn (λ) −→ +∞ > 0.
λ −→ 1 λ −→ +∞
84
3.2 • Polynôme caractéristique
Exercices
3.2.1 Soient E un K-ev de dimension finie, f ∈ L(E) , F 3.2.8 Soient n ∈ N∗ , f ∈ L(Rn ) tel que :
un sev de E stable par f, f : F −→ F l'endomorphisme ∀x ∈ (R+ )n , f (x) ∈ (R+ )n et || f (x)||1 = ||x||1 ,
induit par f sur F . Montrer : χ f |χ f .
n
où ||(x1 ,. . . ,xn )||1 = |xk | .
3.2.2 Soient E un R -ev de dimension finie impaire, k=1
f ∈ L(E) . Montrer qu'il existe au moins une droite et un Montrer : 1 ∈ SpR ( f ).
hyperplan de E stables par f.
3.2.9 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R), λ ∈ SpR (A), X (resp. Y)
3.2.3 Soient n ∈ N∗ ,A ∈ Mn (K ), un −→ pour A (resp.tA ) associé à la valeur propre λ de A
vp
χ A = (−1)n Xn + . . . + αn−1 X + αn le polynôme carac- (cf. exercice 3.2.7). On suppose :
téristique de A. Montrer :
• les composantes de Y (dans la base canonique)
αn−1 = −tr(com(A)). sont toutes > 0
• dim(SEP(A,λ)) = 1.
3.2.4 Soient N ∈ N∗ , n 1 ,. . . ,n N ∈ N∗ ,
A Soient µ ∈ SpR (A), Z ∈ SEP(A,µ) − {0}; on suppose
1
0 que les composantes de Z sont toutes 0.
Ai ∈ Mni (K ) (1 i N ), A =
..
.
.
Montrer que Z est colinéaire à X et que µ = λ .
0 AN 3.2.10 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn+1 (C) − GLn+1 (C) ,
Montrer : λ1 ,. . . ,λn ,λn+1 = 0 les valeurs propres de A.
N
On suppose que la 1ère ligne de A est combinaison linéai-
χA = χ Ak .
α L
k=1 re des autres, et on note A = ,où α ∈ C ,
C B
3.2.5 Soient n, p ∈ N∗ ,B ∈ Mn, p (K ), C ∈ M p,n (K ) . C ∈ Mn,1 (C), L ∈ M1,n (C), B ∈ Mn (C).
Montrer : X p χ 0 B = (−1)n Xn χC B (X2 ). a) Montrer qu'il existe X ∈ Mn,1 (C) tel que :
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
C 0 α = t XC et L = t X B.
b) Soit X ∈ Mn,1 (C) satisfaisant a) ; montrer que
3.2.6 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (K ), C t X + B a pour valeurs propres λ1 ,. . . ,λn .
0 A
M= ∈ M2n (K ). 3.2.11 Matrice-compagnon
A 0
a) Soient n ∈ N∗ , (a0 ,. . . ,an−1 ) ∈ K n ,
Exprimer χ M en fonction de χ A .
0 1
0
3.2.7 Montrer : ∀A ∈ Mn (K ), χtA = χ A .
A=
❜ ❜
∈ Mn (K ) .
En particulier : 0 0 1
∀A ∈ Mn (K ), Sp K (tA) = Sp K (A). a0 . . . an−2 an−1
85
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
3.3 Diagonalisabilité
Dans ce § 3.3, E désigne un K-ev de dimension finie, n = dim(E) 1.
Définition
1) Soit f ∈ L(E). On dit que f est diagonalisable si et seulement s'il existe une base
B de E telle que MatB ( f ) soit diagonale.
2) Soit A ∈ Mn (K ). On dit que A est diagonalisable si et seulement s'il existe une
matrice diagonale D de Mn (K ) telle que A soit semblable à D.
Remarques :
1) Soient f ∈ L(E) , B une base de E , A = MatB ( f ). Alors f est diagonalisable si et seule-
ment si A est diagonalisable. En effet :
er A
lgèb
re Monie
r
Ainsi dans le cadre de la dimension finie, • Si f est diagonalisable, il existe une base B de E telle que la matrice D de f dans B soit dia-
gonale et, en notant P = Pass(B,B ), on a alors A = P D P −1 (formule de changement de
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
« endomorphisme » ou le point de vue base pour un endomorphisme, cf. Algèbre PCSI-PTSI, 8.2.4 Prop. 1)
matriciel.
• Si A est diagonalisable, il existe P ∈ GLn (K ), D ∈ Dn (K ) telles que A = P D P −1 et donc
D est la matrice de f dans la base B de E définie par Pass(B,B ) = P.
86
3.3 • Diagonalisabilité
2) Il existe des matrices diagonalisables et des matrices non diagonalisables (cf. plus loin p. 100).
3) Toute matrice diagonale est diagonalisable.
Le résultat 4) est souvent utile en pratique. 4) Si une matrice A de Mn (K ) est diagonalisable et n’a qu’une seule valeur propre α ∈ K,
alors il existe P ∈ GLn (K ) telle que A = P(αIn )P −1 et donc A = αIn .
Proposition
Soit f ∈ L(E). Les propriétés suivantes sont deux à deux équivalentes :
(i) f est diagonalisable
(ii) Il existe une base de E formée de −
→ pour f
vp
(iii) La somme des SEP pour f est égale à E
(iv) La somme des dimensions des SEP pour f est égale à dim(E).
Preuve
(i) ⇒ (ii)
Supposons f diagonalisable.
Il existe une base B = (e1 ,. . . ,en ) de E telle que MatB ( f ) soit diagonale ; il existe donc
Rappel de notation : (λ1 ,. . . ,λn ) ∈ K n tel que : MatB ( f ) = diag (λ1 ,. . . ,λn ) .
diag (λ1 ,. . . ,λn )
λ f (ei ) = λi ei
Comme : ∀i ∈ {1,. . . ,n}, ,
1
0 ei = 0
..
=
. .
B = (e1 ,. . . ,en ) est une base de E formée de −
→ pour f.
vp
0 λn (ii) ⇒ (iii)
Supposons qu'il existe une base B = (e1 ,. . . ,en ) formée de −
→ pour f.
vp
Il existe donc (λ1 ,. . . ,λn ) ∈ K n tel que : ∀i ∈ {1,. . . ,n}, f (ei ) = λi ei .
Il est clair que chaque λi est une vp de f (un −→ associé est e ). Notons = {λ ; 1 i n}. Alors :
vp i i
n
n
Mo
Mo
ni
n
er A
ier A
lgèb
re Monie
lgèbre
Géom
é
r
On a, pour tout i ∈ {1,. . . ,n} : Ker( f − λe) ⊃ Ker( f − λe) = Ker( f − λi e) ⊃ K ei = E,
λ∈
onier
K ei ⊂ Ker( f − λi e) . λ∈Sp K ( f )
étr ie M
éom
i=1 i=1
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
donc la somme des SEP pour f, qui est Ker( f − λe) est égale à E .
λ∈Sp K ( f )
(iii) ⇒ (iv)
Supposons que la somme des SEP pour f soit égale à E . Comme cette somme est directe (cf. 3.1 Prop. 3
p. 76), on a alors :
dim(SEP( f,λ)) = dim SEP( f,λ) = dim(E).
λ∈Sp K ( f ) λ∈Sp K ( f )
(iv) ⇒ (i)
Supposons que la somme des dimensions des SEP pour f soit égale à dim(E).
Mo
ni er
n ie
Algè
bre Mon
r Algè
ie
bre G
éom é
r
Par définition, µ1 ,. . . ,µk sont deux à Notons k = Card(Sp K ( f )), µ1 ,. . . ,µk les éléments de Sp K ( f ) .
deux distincts.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
Mo
r Alg
n ie
Géomé
tr i e
k
Chaque SEP( f,µ j ) (1 j k) admet au moins une base B j ; notons B = Bj .
j=1
Comme les SEP( f,µ j ) (1 j k) sont en somme directe (cf. 3.1 Prop. 3 p. 76), et que chaque B j est
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
Mo
n ie
éom
r Algè
étr ie M
onier
Cf. 1.1.2 Prop. 2, Preuve, 2).
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
D'autre part :
k
k
Card(B) = Card(B j ) = dim(SEP( f,µ j )) = dim(E).
j=1 j=1
87
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Ainsi, B est une base de E , et la matrice de f dans B est diagonale, puisque les éléments de B
µ I
1 d1
0
→ pour f : Mat ( f ) =
sont des −
vp ..
où d j = Card(B j ),1 j k.
B .
0 µk Idk
Résultat important pour la pratique. Remarque : D'après la preuve précédente, si f ∈ L(E) est diagonalisable, alors les éléments
diagonaux d'une matrice diagonale représentant f sont les valeurs propres de f, écrites sur
cette diagonale autant de fois que l'indiquent leurs ordres de multiplicité.
Nous verrons plus loin (3.4 Rem. 4) p. 98) une propriété analogue pour les endomorphismes
trigonalisables.
Preuve
1) Pour chaque vp λ de f, notons d(λ) = dim(SEP( f,λ)) et ω(λ) l'ordre de multiplicité de λ (dans
χ f).
• Supposons f diagonalisable.
D'après 3.2 Prop. 5 p. 82 : ∀λ ∈ Sp K ( f ), d(λ) ω(λ).
D'après Prop. p. 87 : n = d(λ).
λ∈Sp K ( f )
D'autre part, puisque f est diagonalisable, il existe une base B de E et (λ1 ,. . . ,λn ) ∈ K n tels que :
λ
1
0
MatB ( f ) =
..
.
.
0 λn
n
On a donc : ∀λ ∈ K , χ f (λ) = det(MatB ( f ) − λIn ) = (λi − λ) .
i=1
Mo
ni er A
n ie
rA
lgèb
re Monie
lgèbre
Géom
é
r
On a, pour tout λ,d(λ) ω(λ) , et Ainsi, χ f est scindé et donc : ω(λ) = n.
Mo
d'autre part :
onier
λ∈Sp K ( f )
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
88
3.3 • Diagonalisabilité
Exemple :
2 0 1
Montrer que A = 1 1 1 ∈ M3 (R) est diagonalisable et diagonaliser A.
−2 0 −1
Formons le polynôme caractéristique de A :
2 − λ 0 1
2 − λ 1
2e
χ A (λ) = 1 1−λ
1 = (1 − λ) = −λ(λ − 1)2 .
−1 − λ
e Monie
r
Développement par rapport à la
−2
gèbr
e r Al
ni
Mo
−2 −1 − λ
éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
éom
étr ie M
colonne. 0
G
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
2 0 1
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Corollaire CS de diagonalisabilité
Cas fréquent en pratique.
1) Soit f ∈ L(E). Si f admet n valeurs propres deux à deux distinctes (où
n = dim(E)), alors f est diagonalisable.
2) Soit A ∈ Mn (K ). Si A admet n valeurs propres deux à deux distinctes, alors A est
diagonalisable.
Exemple : 0 1
0
Soient n ∈ N − {0,1} , A =
∈ Mn ( C).
0 1
1 0
Montrer que A est diagonalisable.
Formons le polynôme caractéristique, en développant par rapport à la dernière ligne :
−λ 1 −λ 1 1
0
0
−λ
0
Les deux déterminants qui apparaîssent χ A (λ) =
= −λ
+ (−1) n+1
1 1
r
re Monie
lgèb
er A
0 0
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
0
G
1 −λ −λ 1 [n−1]
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r
Pour cet exemple voir aussi plus loin 3.5.2 Il est clair que χ A est scindé sur C et à zéros simples (les racines n èmes de 1 dans C ) ; d'après
le Corollaire précédent, A est diagonalisable dans Mn (C).
éom é
bre G
r Algè
n ie
Exemple 4) p. 112.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Remarque : Toute matrice triangulaire de Mn (K ) ayant ses éléments diagonaux deux à deux
distincts est diagonalisable, puisque son polynôme caractéristique est scindé simple
(cf. ex. 3.3.19).
Lorsqu'une matrice carrée n'est pas diagonalisable, il se peut qu'elle soit trigonalisable, c'est-à-
dire qu'il existe P ∈ GLn (K ), T ∈ Tn,s (K ) telles que A = P T P −1 . La théorie de la trigona-
lisation sera vue dans le § 3.4 p. 98.
Exercices 3.3.1 à 3.3.23.
Exercice-type résolu 1
Exemple de diagonalisabilité
2 2 ... 2 2
1 0 ... 0 1
. .. .. ..
Soit n ∈ N tel que n 3. On note An = .. . (0) . . ∈ Mn (R).
1 0 ... 0 1
2 2 ... 2 2
a) Montrer que 0 est valeur propre de An et déterminer dim SEP (An ,0).
b) Déterminer les valeurs propres de An .
c) Montrer que An est diagonalisable dans Mn (R).
Solution Conseils
a) On remarque, en notant C1 ,...,Cn les colonnes de A :
C1 = Cn et C2 = C3 = ... = Cn−1 .
Il en résulte : rg (An ) 2.
De plus, (C1 ,C2 ) est libre, car C2 n'est pas colinéaire à C1 .
On obtient : rg (An ) = 2. rg (An ) = dim Vect (C1 ,...,Cn )
Il en résulte, par le théorème du rang : = dim Vect (C1 ,C2 ).
dim Ker (An ) = n − rg (An ) = n − 2 1. Par hypothèse : n 3.
Ceci montre que 0 est valeur propre de An et, comme Ker (An ) = SEP (An ,0),
on a : dim SEP (An ,0) = n − 2.
x1
.
b) Soient λ ∈ R∗ , X = .. ∈ Mn,1 (R). On a : On va déterminer les autres valeurs
propres de An , c'est-à-dire les valeurs
xn
propres non nulles.
2 2 ... 2 2 x1 x1
1 0 . . . 0 1 x2 x2
. . .. ..
. . .. .
An X = λX ⇐⇒ . . (0) . . . = λ ..
1 0 . . . 0 1 xn−1 xn−1
2 2 ... 2 2 xn xn
2x + 2x + · · · + 2x + 2x = λx
1 2 n−1 n 1
x1 + xn = λx2
..
⇐⇒ .
x1 + xn = λxn−1
2x1 + 2x2 + · · · + 2xn−1 + 2xn = λxn
90
3.3 • Diagonalisabilité
Solution Conseils
x1 = xn x1 = xn
x2 = ... = xn−1 x2 = ... = xn−1
⇐⇒ ⇐⇒
2(x1 + x2 + · · · + xn ) = λx1 2 2x1 + (n − 2)x2 = λx1
(1) On utilise : λ = 0.
x1 + xn = λx2 2x1 = λx2 (2).
On a :
λ
(1) x1 = 2 x2
⇐⇒
(2)
2λx + 2(n − 2)x = λ x
2
2 2 2 (3).
2
et :
λ2
(3) ⇐⇒ x2 − 2λ − 2(n − 2) = 0 ⇐⇒ λ2 − 4λ − 4(n − 2) = 0 (4). On a x2 = 0, car, si x2 = 0, alors x1 = 0,
2 puis x3 = ... = xn−1 = 0,xn = 0,X = 0 ,
Le discriminant ∆ de cette équation (4) du second degré est : contradiction.
∆ = 16 + 16(n − 2) = 16(n − 1) > 0,
donc :
(4) ⇐⇒ λ = λ1 ou λ = λ2 ,
où :
√
4− 16(n − 1) √ √
λ1 = = 2 − 2 n − 1, λ2 = 2 + 2 n − 1.
2
√ √
Il en résulte que les valeurs propres de An sont : 0, 2 − 2 n − 1, 2 + 2 n − 1. On a bien 0,λ1 ,λ2 deux à deux distincts,
car n 3.
c) Notons, pour λ ∈ SpR (An ) = {0, λ1 , λ2 } : E λ = SEP (An ,λ).
D'après a) : dim (E 0 ) = n − 2.
D'après b) : dim (E λ1 ) 1 et dim (E λ2 ) 1.
D'autre part : dim (E λ ) n. D'après le Cours, la somme est
λ∈SpR (An ) λ∈SpR (An )
Exercice-type résolu 2
0 0 3t 2
On note, pour tout t ∈ ]0; +∞[ : A(t) = 1 0 0 ∈ M3 (R). Déterminer l'ensemble des t ∈ ]0; +∞[ tels que A(t) soit dia-
1 1 0
gonalisable dans M3 (R).
91
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Solution Conseils
Soit t ∈ R fixé.
• Formons le polynôme caractéristique de A(t) :
−λ 0 3t 2
χ A(t) (λ) = 1 −λ 0 = −λ3 + 3t 2 + 3λt 2 = −Pt (λ), Développement par la règle de Sarrus pour
1 1 −λ un déterminant d'ordre trois.
92
3.3 • Diagonalisabilité
Exercice-type résolu 3
a) Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (K ) ayant n valeurs propres λ1 ,...,λn deux à deux distinctes, D = diag (λ1 ,...,λn ), P ∈ GLn (K ) telle
que A = P D P −1 .
" # " #
1) Montrer : M ∈ Mn (K ); AM = M A = P N P −1 ; N ∈ Dn (K ) .
2) Soient Q ∈ K [X], M ∈ Mn (K ) telle que Q(M) = A. Montrer : P −1 M P ∈ Dn (K ).
b) Exemple : Résoudre l'équation
5 3
(1) X2 + X = ,
1 3
d'inconnue X ∈ M2 (R).
Solution Conseils
a) D'abord, puisque A ∈ Mn (K ) et que A admet n valeurs propres deux à deux dis- Condition suffisante de diagonalisabilité,
tinctes, A est diagonalisable dans Mn (K ), d'où l'existence de P ∈ GLn (K ) telle cf. § 3.3 Cor. p. 89.
que A = P D P −1 .
1) Soit M ∈ Mn (K ).
Notons N = P −1 M P, de sorte que M = P N P −1 .
On a :
AM = M A ⇐⇒ P D P −1 P N P −1 = P N P −1 P D P −1 ⇐⇒ D N = N D.
Notons N = (n i j )i j . Lorsqu'une matrice diagonale intervient,
on passe aux éléments.
On a : D = diag (λ1 ,...,λn ) = (δi j λi )i j . D'où :
n
n
D N = N D ⇐⇒ ∀ (i, j) ∈ {1,...,n}2 , δik λk n k j = n ik δk j λ j δi j est le symbole de Kronecker :
k=1 k=1 1 si i = j
δi j =
0 si i = j.
⇐⇒ ∀ (i, j) ∈ {1,...,n}2 , λi n i j = n i j λ j
5 3
b) Notons A = ∈ M2 (R).
1 3
On forme le polynôme caractéristique de A :
5 − λ 3
χ A (λ) = = (5 − λ)(3 − λ) − 3 = λ2 − 8λ + 12
1 3 − λ
= (λ − 2)(λ − 6).
Il en résulte que A admet deux valeurs propres distinctes, donc, d'après a)2), toute
solution de (1) est diagonalisable dans une même base de diagonalisation de A.
On détermine les sous-espaces propres de A.
93
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Solution Conseils
•
x 5 3 x x
V = ∈ SEP (A,2) ⇐⇒ AV = 2V ⇐⇒ =2
y 1 3 y y
5x + 3y = 2x
⇐⇒ ⇐⇒ x + y = 0,
x + 3y = 2y
1
donc SEP (A,2) = Vect , de dimension 1.
−1
•
x 5 3 x x
V = ∈ SEP (A,6) ⇐⇒ AV = 6V ⇐⇒ =6
y 1 3 y y
5x + 3y = 6x
⇐⇒ ⇐⇒ x = 3y,
x + 3y = 6y
3
donc SEP (A,6) = Vect , de dimension 1.
1
1 3 2 0
On a donc A = P D P −1 , en notant P = ,D= .
−1 1 0 6
On calcule P −1 :
1 3 x u x + 3y = u 1 1
= ⇐⇒
−1 1 y v −x + y = v 1 −3
1
4y = u + v x = 4 (u − 3v)
⇐⇒ ⇐⇒
4x = u − 3v
y = 1 (u + v),
4
1 1 −3
d'où : P −1 = . On peut contrôler P P −1 = I2 .
4 1 1
Pour toute X ∈ M2 (R) solution de (1), il existe (α,β) ∈ R2 tel que, en, notant
α 0
Y = , on ait : X = PY P −1 .
0 β
D'où :
X 2 + X = A ⇐⇒ P(Y 2 + Y )P −1 = P D P −1 ⇐⇒ Y 2 + Y = D
2
α +α =2 α = 1 ou α = −2
⇐⇒ ⇐⇒
β2 + β = 6 β = 2 ou β = −3 .
94
3.3 • Diagonalisabilité
• Pour résoudre une équation matricielle du type B 2 = A, où A est donnée et B inconnue (ex. 3.3.8), on peut
essayer d'utiliser, si c'est possible, une diagonalisation de A, pour se ramener à une équation C 2 = D, où D est
diagonalisable connue et C inconnue (pas nécessairement diagonale).
• Pour décider si deux matrices A,B ∈ Mn (K ) sont semblables ou ne le sont pas (ex. 3.3.9, 3.3.10), calculer
d'abord, si c'est possible, leurs traces, leurs polynômes caractéristiques. D'après le Cours, si A ∼ B, alors
tr(A) = tr(B), rg(A) = rg(B), det(A) = det(B) et χ A = χ B. Ainsi, par contraposition, si tr(A) = tr(B) ou
rg(A) = rg(B) ou det(A) = det(B) ou χ A = χ B, alors A et B ne sont pas semblables.
Si χ A = χ B, on peut espérer que A et B soient semblables et on essaiera de trouver une matrice inversible P, par-
ticulièrement simple et suggérée par les expressions de A et B, telle que P A = B P.
• Pour effectuer l'étude simultanée des valeurs propres et des vecteurs propres d'une matrice-compagnon A
AX = λX
(ex. 3.3.14), partir du système .
X = 0
• Pour étudier le du commutant C(A) d'une matrice A ∈ Mn (K ), défini par :
C(A) = {B ∈ Mn (K ); AB = B A} ,
lorsque A est diagonale, ou plus généralement diagonalisable (ex. 3.3.21), essayer de se ramener à des calculs sur
des matrices décomposées en blocs.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
• La recherche des sev stables par un endomorphisme est une étude fréquente (ex. 3.3.24 ; cf. aussi plus loin ex.
3.4.5). Déjà, les droites vectorielles stables par f ∈ L(E) sont les droites vectorielles engendrées par les vecteurs
propres de f. On pourra remarquer que, si deux plans vectoriels sont stables par f, alors leur intersection l'est aussi.
Cf. aussi l'exercice 3.5.11 plus loin.
95
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Exercices
3.3.1 Montrer que les matrices suivantes sont diagonali- a 0 b
sables et les diagonaliser :
❜ ✧
0 1 0 a 0 b
a) 1 0 1 ∈ M3 (R)
0 1 0 b)
0 0 a+b 0 0 ∈ M
2n+1 (C)
11 −5 5
b 0 a
b) −5 3 −3 ∈ M3 (R)
✧ ❜
5 −3 3 b 0 a
−1 a a 2
c) 0 0 −a ∈ M3 (R) , a ∈ R (a,b) ∈ C2 , n ∈ N∗ .
0 0 1
3.3.6 Soient n ∈ N , tel que n 3 , et α, p,q ∈ R tels que
0 −1 1
d) −a − 1 a a + 1 ∈ M3 (R) , a ∈ R . p2 − 4q > 0. On note :
−a a a+1 α −q
n − 1 α − p −2q 0
3.3.2 Soient (a,b,c,d) ∈ R4 ,
A= n−2 α − 2p
∈ Mn ( R).
a −b −c −d −(n − 1)q
b a −d c 0 1 α − (n − 1) p
A= c
∈ M4 (R).
d a −b
d −c b a Montrer que A est diagonalisable et déterminer ses valeurs
propres et vecteurs propres (on pourra considérer l'endo-
a) Montrer : A t A = (a 2 + b2 + c2 + d 2 )I4 . morphisme de Rn−1 [X] dont la matrice, dans la base
b) En déduire : canonique, est A).
2
∀λ ∈ R , χ A (λ) = (a − λ)2 + b2 + c2 + d 2 .
3.3.7 Soient n ∈ N − {0,1}, (a,b,c) ∈ C3 ,
c) Dans C , déterminer les valeurs propres et les sous-
a b
espaces propres de A et montrer que A est diagonalisable c 0
dans M4 (C).
A= ∈ Mn ( C).
b
3.3.3 Soient n ∈ N − {0,1}, (a,b) ∈ C2 ,
0 c a
0 a a a) Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres
b a de A.
A= ∈ Mn ( C). b) CNS pour que A soit diagonalisable.
a
b
b b 0
c) On note Un le n ème polynôme de Tchebychev de 2ème
espèce (cf. Analyse PCSI-PTSI, 3.5.1), défini par :
a) Déterminer les valeurs propres et les sous-espaces propres de A.
sin((n + 1)Arccos t)
b) CNS sur (n,a,b) pour que A soit diagonalisable. ∀t ∈] − 1; 1[ , Un (t) = .
sin(Arccos t)
3.3.4 Soient n ∈ N − {0,1,2}, Lorsque bc = 0, exprimer χ A en fonction de Un.
α b2 ... bn
a2 3.3.8 Trouver toutes les matrices B de M3 (R) telles que
α,a2 ,. . . ,an ,b2 ,. . . bn ∈ C , A = . .
.. 0 2 3 1
an B 2 = A et tr(B) = 0, où A = −1 −2 −1 .
CNS pour que A soit diagonalisable ? 1 3 2
3.3.9 Les matrices
3.3.5 Montrer que les matrices suivantes sont diagonali-
sables et les diagonaliser : 0 1 1 0 1 0
1 1 A = 1 0 0 et B = 1 0 1
0 0 2 1 0 1 2 0
.. ..
. . de M3 (R) sont-elles semblables ?
0 0
n n
3.3.10 Les matrices
a) ∈ M2n (R) , n ∈ N∗
1 1 1 2 3 1 3 2
0 0
A = 3 1 2 et B = 2 1 3
.. ..
. . 2 3 1 3 2 1
0 n
0 n de M3 (R) sont-elles semblables ?
96
3.3 • Diagonalisabilité
3.3.11 Soient a ∈ K , n ∈ N∗ , f l'endomorphisme de 3.3.16 Établir que tout endomorphisme nilpotent et dia-
K n [X] défini par : ∀P ∈ K n [X], gonalisable est nul.
f (P) = (X − a)(P − P (a)) − 2(P − P(a)).
3.3.17 Déterminer l'ensemble des (a,b) ∈ R2 tels qu'il
Déterminer valeurs propres, vecteurs propres, noyau, 2
existe (A,B) ∈ M2 (R) tel que :
image de f ; f est-il diagonalisable ?
3 1 1 a
AB = et B A = .
3.3.12 Soient n ∈ N − {0,1} , H ∈ Mn (K ) telle que 2 −1 −3 b
rg(H ) = 1.
a) Montrer que H est diagonalisable si et seulement si : 3.3.18 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (K ) telles que AB soit
tr(H ) = 0. diagonalisable.
b) Établir : a) Montrer que, si A ou B est inversible, alors B A est dia-
α) Si H est diagonalisable, alors gonalisable.
b) Le résultat précédent est-il valable sans l'hypothèse d'in-
0
0 versibilité ?
H ∼
❜
0 0 3.3.19 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R).
tr(H ) Montrer qu'on peut décomposer A en la somme de deux
matrices diagonalisables.
β) Si H n'est pas diagonalisable, alors
3.3.20 Soient n ∈ N∗ , M ∈ Mn (K ) diagonalisable,
0
0 A ∈ Mn (K ), k ∈ N∗ . Montrer :
H ∼
❜
. M k A = 0 ⇐⇒ M A = 0 .
0 0 1
0 3.3.21 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (K ) diagonalisable,
(On pourra utiliser la relation H 2 = tr(H )H , cf. Algèbre λ1 ,. . . ,λ p les valeurs propres (deux à deux distinctes)
PCSI-PTSI, ex. 8.1.30 b)). de A, ωk l'ordre de multiplicité de λk (1 k p) ,
c) En déduire que, pour toutes matrices H1 ,H2 de Mn (K ) P ∈ GLn (K ) une matrice inversible telle que :
de rang 1, on a :
λ1 Iω1 0
H1 ∼ H2 ⇐⇒ tr(H1 ) = tr(H2 ). .. −1
A= P . P .
3.3.13 Soient n ∈ N *, 0 λ p Iω p
A,B ∈ Mn (K ), ϕ : Mn (K ) −→ Mn (K ) . a) Déterminer le commutant C(A) de A, c'est-à-dire
M −→ tr(AM)B
C(A) = {B ∈ Mn (K ); AB = B A}.
CNS sur (A,B) pour que ϕ soit diagonalisable ? (Utiliser
b) Vérifier que C(A) est un K-ev, et calculer sa dimension.
l'exercice 3.3.12 a)).
Si n = 5, peut-on avoir dim(C(A)) = 10 ?
3.3.14 Soient n ∈ N − {0,1}, (a0 ,. . . ,an−1 ) ∈ K n , c) Montrer : dim(C(A)) = n ⇐⇒ p = n .
0 1
0 3.3.22 Soit n ∈ N∗ ; pour A ∈ Mn (K ),
A=
❜ ❜
∈ Mn (K )
on note C A = {M ∈ Mn (K ); M ∼ A et AM = M A} .
0 0 1 a) Soient A,B ∈ Mn (K ) telles que A ∼ B. Montrer qu'il
a0 ... an−2 an−1 existe une bijection de C A dans C B .
b) En déduire que, si A ∈ Mn (K ) admet n vp deux à deux
(cf. exercice 3.2.11 p. 85).
distinctes, alors C A est fini et Card(C A ) = n!.
Démontrer que A est diagonalisable si et seulement si le
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
1
n−
polynôme P = Xn − ak Xk est scindé sur K et à zéros 3.3.23 Soient ( p,q) ∈ (N∗ )2 ,
k=0 n = p + q , A ∈ M p (K ), B ∈ Mq (K ), C ∈ M p,q (K ),
tous simples.
A C
M= ∈ Mn (K ) .
3.3.15 Soient n ∈ N − {0,1}, A,B ∈ Mn (K ). 0 B
Démontrer : On suppose A et B diagonalisables et
A ∼ B ⇒ com(A) ∼ com(B) . Sp K (A) ∩ Sp K (B) = ∅.
(Utiliser l’ex. 2.9.1. A 0
Démontrer que M est semblable à et est diago-
Pour le cas rg(A) = rg(B) = 1, utiliser les exercices 3.2.3 0 B
p. 85 et 3.3.12 c)). nalisable.
97
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
3.4 Trigonalisation
Dans ce § 3.4, E désigne un K -ev de dimension finie n, n 1 .
Définition
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
éom é
r
C’est une généralisation de la notion de 1) Soit f ∈ L(E). On dit que f est trigonalisable si et seulement s'il existe une base
B de E telle que MatB ( f ) soit triangulaire.
r Algè
n ie
diagonalisabilité.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
Remarques :
1) Soient f ∈ L(E) , B0 une base de E , A = MatB0 ( f ). Alors f est trigonalisable si et seule-
ment si A est trigonalisable.
2) Toute matrice triangulaire est trigonalisable.
Cette matrice de passage P « renverse » 3) Toute matrice triangulaire inférieure est semblable à une matrice triangulaire supérieure,
r
e Monie
gèbr
e r Al
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
1
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ie r Alg
0
Mo
tr i e
canonique.
✧
Géomé
..
lgèb
− −
ni er A
1 1
Mo
.
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
.
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
0
t11
Donc, pour qu'une matrice A de Mn (K ) soit semblable à une matrice triangulaire inférieu-
re, il faut et il suffit qu'elle soit semblable à une matrice triangulaire supérieure. Dans la suite
de ce cours, nous privilégierons, conformément à l'usage, les matrices triangulaires supé-
rieures.
4) Si f ∈ L(E) est trigonalisable, alors les éléments diagonaux d'une matrice triangulaire
représentant f sont les valeurs propres de f, écrites sur cette diagonale autant de fois que
l'indiquent leurs ordres de multiplicité (cf. par exemple, (i) ⇒ (ii) du Th. ci-dessous).
98
3.4 • Trigonalisation
Théorème
1) Soit A ∈ Mn (K ). Les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) A est trigonalisable
(ii) χ A est scindé sur K.
2) Soit f ∈ L(E). Les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) f est trigonalisable
(ii) χ f est scindé sur K.
Preuve
lgèb
re Monie
r
Cette preuve n’est pas au programme. 1) (i) ⇒ (ii) :
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
...
éom
G
onier
t11
èbre M
r Alg
n ie
Mo
(ii) ⇒ (i) :
Récurrence sur n.
La propriété est triviale pour n = 1.
Supposons-la vraie pour un n de N∗, et soit A ∈ Mn+1 (K ) telle que χ A soit scindé sur K. Alors A
admet au moins une vp λ1 et un −
→ associé V (V ∈ M
vp 1 1 n+1,1 (K )) , et donc il existe L ∈ M1,n (K ),
er A
lgèb
re Monie
r
Utilisation d’un changement de base,la λ1 L
A2 ∈ Mn (K ) telles que A ∼
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
Mo
n ie
éom
étr ie M
onier
onier
èbre M
0 A2
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
λ1 − λ L
On a : ∀λ ∈ K , χ A (λ) = det = (λ1 − λ)χ A2 (λ) .
0 A2 − λIn
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Plus généralement, tout polynôme qui Comme χ A est scindé sur K, il en résulte que χ A2 est scindé sur K. D'après l'hypothèse de récurrence, il
divise un polynôme scindé est lui-même
Mo
onier
étr ie M
éom
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
scindé.
1 0 1 0
Notons R = ∈ Mn+1 (K ) , qui est inversible et d'inverse R −1 = .
0 Q 0 Q −1
λ1 X
Montrons qu'il existe X ∈ M1,n (K ) telle qu'en notant T1 = , on ait
0 T
λ1 L
= RT1 R −1 .
0 A2
r
1 0 λ1 X 1 0 λ1 X Q −1
On a : RT1 R −1 =
re Monie
lgèb
=
ni er A
Mo éom é
bre G
.
r Algè
n ie
Mo
ier
bre Mon
0 Q 0 T 0 A2
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
λ1 L
Il suffit donc de choisir X = L Q pour obtenir = RT1 R −1 .
0 A2
λ1 X
Ceci montre A ∼ ∈ Tn+1,s (K ) , donc A est trigonalisable.
0 T
99
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Corollaire
Résultat utile en pratique. 1) Soit E un C-ev de dimension finie 1. Tout endomorphisme de E est trigonali-
sable.
2) Toute matrice carrée de Mn (C) (n 1) est trigonalisable.
Preuve
r
re Monie
lgèb
er A
D'après le théorème de d'Alembert, χ f (ou χ A ) est scindé sur C , donc (théorème précédent) f (ou A) est
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
trigonalisable.
Exemple 1 :
5 −17 25
Trigonaliser A = 2 −9 16 ∈ M3 (R) .
1 −5 9
Formons le polynôme caractéristique de A :
5 − λ −17 25
χ A (λ) = 2 −9 − λ 16
1 −5 9 − λ
= −λ3 + 5λ2 − 8λ + 4
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
Après développement.
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
bre G
éom é
r
Puisque 2 est valeur propre double Donc SEP(A,2) est de dimension 1 et admet pour base (V1 ) où V1 = 2 .
de A et que dim (SEP (A,2)) = 1 ,
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
1
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
x 4x − 17y + 25z = 0
x = 5y − 8z
• X = y ∈ SEP(A,1) ⇐⇒ 2x − 10y + 16z = 0 ⇐⇒
3y − 7z = 0
z x − 5y + 8z = 0
3x = 11z
⇐⇒ .
3y = 7z
11
Donc SEP(A,1) est de dimension 1 et admet pour base (V3 ) où V3 = 7 .
3
x
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
On cherche V2 par ses coordonnées Cherchons un vecteur V2 = y de façon que B = (V1 ,V2 ,V3 ) soit une base de M3,1 (R)
dans la base canonique B0 de
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
z
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
M3,1 (R) .
2 • 0
et que MatB ( f ) soit triangulaire supérieure : MatB ( f ) = 0 2 0 .
0 0 1
100
3.4 • Trigonalisation
B est une base de M3,1 (R)
Ceci revient à : .
f (V2 ) − 2V2 ∈ RV1
3x − 17y + 25z
On a : MatB0 ( f (V2 ) − 2V2 ) = AV2 − 2V2 = 2x − 11y + 16z .
x − 5y + 7z
3x − 17y + 25z = 3(x − 5y + 7z)
On écrit que AV2 − 2V2 est colinéaire D'où : AV2 − 2V2 ∈ RV1 ⇐⇒ ⇐⇒ y = 2z .
2x − 11y + 16z = 2(x − 5y + 7z)
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
éom
étr ie M
3
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
à V1 = 2 .
tr i e
Géomé
1
1 On peut ainsi choisir V2 = 0 , et alors :
0
AV2 = 2V2 + V1 .
3 1
11 2 1 0
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
On peut vérifier, par produit de trois En notant P = 2 07 et T = 0 2 0 , on a donc A = P T P −1 .
matrices, que :
Mo
onier
étr ie M
1 03 0 0 1
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
A = P T P −1 .
tr i e
Géomé
0 −3 7
La calculette fournit : P −1 = 1 −2 1 .
0 1 −2
Exemple 2 :
−2 2 −1
Trigonaliser A = −1 1 −1 ∈ M3 (R) .
−1 2 −2
Formons le polynôme caractéristique de A :
−2 − λ 2 −1
χ A (λ) = −1 −1 = −(λ + 1)3 .
r
re Monie
lgèb
er A
1−λ
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
éom
étr ie M
onier
Après calculs.
G
onier
èbre M
r Alg
−1 −2 − λ
n ie
Mo
tr i e
Géomé
2
Donc χ A est scindé sur R et A admet une seule vp, −1, qui est d'ordre 3.
x
X = y ∈ SEP(A,−1) ⇐⇒ −x + 2y − z = 0.
z
Donc SEP(A,−1) est de dimension 2 et admet pour base, par exemple, (V1 ,V2 ) où
1 0
V1 = 0 , V2 = 1 .
−1 2
Cherchons V3 ∈ M3,1 (R) de façon que B = (V1 ,V2 ,V3 ) soit une base de M3,1 (R) et que
−1 0 •
MatB ( f ) soit triangulaire supérieure : MatB ( f ) = 0 −1 • .
0 0 −1
Soit V3 ∈ M3,1 (R) tel que B = (V1 ,V2 ,V3 ) soit une base de M3,1 (R) ; il existe
−1 0 α
(α,β,γ ) ∈ R tel que MatB ( f ) = 0 −1
3 β .
0 0 γ
Ainsi, tout V3 de M3,1 (R) , tel que (V1 ,V2 ,V3 ) soit libre, convient.
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
éom
étr ie M
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
1
Choisissons, par exemple, V3 = 0 .
0
101
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
1 0 1
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
On peut vérifier que : En notant P = PassB0 (B) = 0 1 0 et T = P −1 A P, T est triangulaire supérieu-
A = P T P −1 . −1 2
Mo
onier
étr ie M
éom
0
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
0 2 −1 −1 0 −1
re ; on obtient P = 0
−1 1 0 et T = 0 −1 −1 .
1 −2 1 0 0 −1
On peut montrer qu'on peut choisir B de façon que MatB ( f ) soit de la forme :
−1 0 0
0 −1 • .
0 0 −1
Exemple 3 :
2 0 1
Trigonaliser A = 1 1 0 ∈ M3 (R) .
−1 1 3
Après calculs.
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Donc χ A est scindé sur R et A admet une seule vp, 2, qui est d'ordre 3.
x z=0 $x = y
X = y ∈ SEP(A,2) ⇐⇒ x − y = 0 ⇐⇒ .
z=0
z −x + y + z = 0
1
Donc SEP(A,2) est de dimension 1 et admet pour base (V1 ), où V1 = 1 .
0
Cherchons V2 ,V3 pour que B = (V1 ,V2 ,V3 ) soit une base de M3,1 (R) et que MatB ( f ) soit
2 • •
triangulaire supérieure : MatB ( f ) = 0 2 • .
0 0 2
Ceci revient à : B est une base de M3,1 (R)
f (V2 ) − 2V2 ∈ Vect (V1 )
f (V3 ) − 2V3 ∈ Vect (V1 ,V2 ).
x
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
r
éom é
On cherche V2 par ses coordonnées En notant V2 = y :
dans la base canonique B0 de
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
z
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
M3,1 (R) .
tr i e
Géomé
z 1
f (V2 ) − 2V2 ∈ Vect(V1 ) ⇐⇒ x − y ∈ Vect 1 ⇐⇒ x − y = z.
−x + y + z 0
1
Choisissons, par exemple, V2 = 0 .
1
Ensuite, n'importe quel V3 (tel que (V1 ,V2 ,V3 ) soit libre) convient, par exemple
1
V3 = 0 .
0
1 1 1
Notons P = PassB0 (B) = 1 0 0 .
0 1 0
0 1 0 2 1 1
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
On peut vérifier que : Alors P = 0
− 1 0 1 , et T = P A P = 0 2 −1 est triangulaire
− 1
A = P T P −1 . 1 −1 −1
Mo
onier
étr ie M
0 0 2
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
supérieure.
102
3.4 • Trigonalisation
Remarque : On peut montrer (réduction de Jordan, hors programme) que, si χ A est scindé
et si on note λ1 ,λ2 ,λ3 (non nécessairement distincts) les zéros de χ A , alors A est semblable
à l'une de matrices suivantes :
λ1 0 0
• 0 λ2 0 si λ1 ,λ2 ,λ3 sont deux à deux distincts
0 0 λ3
λ1 0 0 λ1 1 0
• 0 λ1 0 ou 0 λ1 0 si λ2 = λ1 = λ3
0 0 λ3 0 0 λ3
λ1 0 0 λ1 1 0 λ1 1 0
• 0 λ1 0 ou 0 λ1 0 ou 0 λ1 1 si λ1 = λ2 = λ3 .
0 0 λ1 0 0 λ1 0 0 λ1
Exemple :
1 1 1−n
Soient n ∈ N − {0,1}, A = 1 ∈ Mn (R) .
1 1 1−n
Montrer que A n'est pas diagonalisable mais est trigonalisable, et trigonaliser A.
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Les colonnes de A sont toutes Remarquons rg(A) = 1 , d'où (théorème du rang) : dim(Ker(A)) = n − rg(A) 1 ; donc A
admet 0 pour vp, et l'ordre de multiplicité de la vp 0 est n − 1, puisque :
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
bre G
éom é
r
On peut choisir pour Vn n’importe quel En notant Vn =
, on a Vn ∈ Ker(A) (car AVn = Vn−1 = 0 ), donc (V1 ,. . . ,Vn ) est
vecteur n’appartenant pas à Ker(A) .
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
0
une base de Mn,1 (R).
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
1
1 1 1
0 0 0
−1 0 0 1 0
0 0
P = Pass(B0 ,B) =
,
T =
0 0.
0
1
0 −1 1 0
0 0 0
0 0 1 0
103
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
V1 = e1 − e2
.
..
Enfin, la résolution du système V donne
n−2 = e1 − en−1
V = e1 + . . . + en
n−1
Vn = e1
e = V 0 −1 1
1 n
e = −V + Vn
0 0
2 1
.. P −1 =
. , d'où −1 1
0
e = −Vn−2 + Vn 0 0 0 1
n−1
en = V1 + . . . + Vn−1 − (n − 1)Vn 1 1 1 1−n
Exercice-type résolu
Un exemple d'utilisation de la trigonalisation
Solution Conseils
Puisque χ A est scindé sur R, d'après le Cours, A est trigonalisable dans Mn (R). Cf. § 3.4 Th. p. 99.
−1
Il existe donc P ∈ GLn (R), T ∈ Tn,s (R) telles que : A = P T P . On a alors :
A2 + A + In = P(T 2 + T + In )P −1 .
En notant λ1 ,...,λn les éléments diagonaux de T, on a donc :
n
tr (A2 + A + In ) = tr (T 2 + T + In ) = (λ2k + λk + 1). Deux matrices carrées semblables ont la
k=1 même trace.
On a :
1 2 3 3
∀ λ ∈ R, λ2 + λ + 1 = λ + + , On cherche la borne inférieure de
2 4 4 λ2 + λ + 1 lorsque λ décrit R.
donc :
n
3 3n
tr (A2 + A + In ) = .
k=1
4 4
• Pour résoudre des exercices portant sur la trigonalisation, penser à utiliser la CNS de trigonalisabilité du Cours
(A est trigonalisable si et seulement si χ A est scindé, th. p. 99) (ex. 3.4.4).
• Pour déterminer les sev de R3 stables par un endomorphisme donné f de R3 (ex. 3.4.5), on pourra commen-
cer par diagonaliser ou trigonaliser f, en passant éventuellement par les nombres complexes. Les droites vecto-
rielles stables par f sont les droites vectorielles engendrées par les vecteurs propres de f. Pour déterminer les plans
vectoriels stables par f, on pourra remarquer que, si P1 et P2 sont stables par f, alors P1 ∩ P2 est stable par f.
• Pour montrer que deux polynômes caractéristiques sont égaux, il suffit de montrer, lorsque le corps K est infi-
ni, qu’ils coïncident sauf en un nombre fini de points (souvent liés à des valeurs propres d’une matrice) (ex. 3.4.8).
• Pour résoudre une question de trigonalisabilité, on pourra penser à faire un raisonnement par récurrence sur
l’ordre d’une matrice (ex. 3.4.13, 3.4.14) ce qui amène souvent à des calculs par blocs.
Exercices
3.4.1 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (C). Montrer que les pro- 3.4.7 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (C), λ1 ,. . . ,λn ∈ C les
priétés suivantes sont deux à deux équivalentes : valeurs propres de A. Montrer que les deux propriétés sui-
(i) A est nilpotente vantes sont équivalentes :
(ii) SpC (A) = {0} (i) λ1 ,. . . ,λn sont deux à deux distincts
(iii) χ A = (−1)n Xn (ii) det (tr(Ai+ j−2 ))1i, j n = 0 .
(iv) An = 0.
3.4.8 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (C) telles que AB = B A
3.4.2 Soient E un C -ev de dimension finie n, f ∈ L(E) .
et B nilpotente. Montrer que A + B et A ont le même
Montrer que, pour tout k de {0,. . . ,n}, il existe un sev de E
polynôme caractéristique ; en particulier :
de dimension k et stable par f.
tr(A + B) = tr(A) et det(A + B) = det(A) .
3.4.3 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (C), P ∈ C[X] ,
n 3.4.9 Soient n ∈ N∗ , E un K-ev de dimension finie n,
χA = (λi − X) le polynôme caractéristique de A. f ∈ L(E) nilpotent, v l'indice de f. Montrer :
i=1
n v = n ⇐⇒ rg( f ) = n − 1.
Montrer χ P(A) = (P(λi ) − X), et en déduire :
i=1 3.4.10 Soient E un K-ev de dimension finie 1,
f ∈ L(E) trigonalisable, F un sev de E stable par f et tel
SpC (P(A)) = P(SpC (A)) .
que F = {0} , g l'endomorphisme induit par f sur F .
Montrer que g est trigonalisable (utiliser l'ex. 3.2.1 p. 85).
3.4.4 Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ Mn (K ) , B ∈ M p (K ),
A C 3.4.11 Trigonalisation simultanée
C ∈ Mn, p (K ), M = . Montrer que M est tri-
0 B Soient n ∈ N∗ , E un K-ev de dimension finie n, I un
gonalisable si et seulement si A et B sont trigonalisables. ensemble non vide, ( f i )i∈I une famille d'endomorphismes
Généraliser à une matrice trigonale par blocs. trigonalisables de E et commutant deux à deux.
a) Montrer qu'il existe un vecteur propre commun à tous
3.4.5 Trouver tous les sev de R3 stables par l'endomor-
les f i (on pourra faire une récurrence sur n).
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
105
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
3.4.13 Soient n ∈ N∗ , A,B,C ∈ Mn (C) telles que : (Utiliser l'exercice 3.4.12 appliqué aux endomorphismes
AB − B A = C, AC = C A, BC = C B. a,b de Mn (C) définis par :
Montrer que A,B,C sont simultanément trigonalisables, a : X −→ AX, b : X −→ X B).
c'est-à-dire qu'il existe P ∈ GLn (C) telle que P −1 A P, 3.4.16 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (C). Montrer que les
P −1 B P , P −1 C P soient trigonales supérieures. (On pour- propriétés suivantes sont deux à deux équivalentes :
ra effectuer une récurrence sur n et utiliser l'exercice (i) ∀C ∈ Mn (C) , ∃!X ∈ Mn (C) , AX − X B = C
3.4.11 a)).
(ii) ∀X ∈ Mn (C), (AX = X B ⇒ X = 0)
3.4.14 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (C) telles que AB = 0. (iii) SpC (A) ∩ SpC (B) = ∅.
Montrer que A et B sont simultanément trigonalisables. La
propriété s'étend-elle au cas de trois matrices ? 3.4.17 Trigonaliser les matrices suivantes dans M3 (R):
3.4.15 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (C) telles que 5 −4 −3 7 −6 −2
ρ(A)ρ(B) < 1, où ρ(·) désigne le rayon spectral : a) A = 2 −1 −1 b) A = 2 0 −1
1 −1 0 2 −3 2
ρ(A) = Max |λ| .
λ∈SpC (A) 0 2 −1
Montrer : c) A = −1 3 −1 .
∀C ∈ Mn (C) , ∃!X ∈ Mn (C) , AX B − X = C. 0 1 0
3.5.1 Généralités
Définition-Notation
Soit P = a0 + a1 X + . . . + a N X N ∈ K [X].
1) Pour f ∈ L(E), on note P( f ) = a0 e + a1 f + . . . + a N f N , et P( f ) est appelé un
polynôme d'endomorphisme.
2) Pour A ∈ Mn (K ) (n ∈ N∗ ), on note P(A) = a0 In + a1 A + . . . + a N A N , et P(A)
est appelé un polynôme de matrice.
Autrement dit, pour obtenir P( f ) (ou P(A)), on remplace la constante 1 par e (ou In ), X par f
(ou A), Xk par f k (ou Ak ) pour k ∈ N∗ .
Remarques :
1) Ne pas confondre 1( f ) (qui vaut e) et X( f ) (qui vaut f).
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Ainsi dans le cadre de la dimension finie, Par exemple : (2 + 3X)( f ) = 2e + 3 f.
on pourra choisir le point de vue 2) Soient E un K-ev de dimension finie, B une base de E , f ∈ L(E) , A = MatB ( f ) ; on a
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
« endomorphisme » ou le point de vue alors, d'après Algèbre PCSI-PTSI, 8.1.4 Prop. 1 : MatB (P( f )) = P(A).
matriciel.
106
3.5 • Polynômes d’endomorphismes, polynômes de matrices carrées
Proposition 1
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Cette proposition revient à remarquer 1) Soit f ∈ L(E). L'application P −→ P( f ) est un morphisme d'algèbres unitaires
que les opérations loi externe,addition, de K [X] dans L(E) , c'est-à-dire :
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Preuve
N
N
1) Notons P= ak Xk , Q = bk Xk .
k=0 k=0
N
N
N
N
k
• (α P + Q)( f ) = (αak + bk )X ( f ) = (αak + bk ) f k = α ak f k + bk f k
k=0 k=0 k=0 k=0
= α P( f ) + Q( f ).
• En notant de plus ak = bk = 0 si k > N , on a :
2N k 2N k
N
N
(P Q)( f ) = ai bk−i Xk ( f ) = ai bk−i f k = ai f i ◦ bj f j
k=0 i =0 k=0 i =0 i =0 j =0
= P( f ) ◦ Q( f ).
2) Même méthode.
On peut aussi se ramener à 1) en passant aux matrices.
Proposition 2
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Autrement dit, si f, g,∈ L(E) 1) Si f,g ∈ L(E) commutent, alors tout polynôme en f commute avec tout polynôme
Mo
en g.
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
P, Q ∈ K [X] :
tr i e
Géomé
P( f )◦ Q(g) = Q(g)◦ P( f ) . 2) Si A,B ∈ Mn (K ) commutent, alors tout polynôme en A commute avec tout poly-
En particulier, pour tout f ∈ L(E) et nôme en B.
tous P, Q ∈ K [X] :
P( f )◦ Q( f ) = Q( f )◦ P( f ) . Preuve
1) Soient f,g ∈ L(E) tels que g ◦ f = f ◦ g.
• Montrons, par récurrence : ∀k ∈ N , g k ◦ f = f ◦ g k .
La propriété est triviale pour k = 0 (car g 0 = e), et vraie pour k = 1 par hypothèse.
Si elle est vraie pour un entier k, alors :
er A
lgèb
re Monie
r
Utilisation de l’hypothèse de récurrence
g k+1 ◦ f = g ◦ (g k ◦ f ) = g ◦ ( f ◦ g k ) = (g ◦ f ) ◦ g k = ( f ◦ g) ◦ g k = f ◦ g k+1 .
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
107
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Exercice-type résolu
Solution Conseils
a) On suppose P(0) = 0. Il existe alors Q ∈ K [X] tel que : P = XQ.
• On a, pour tout x ∈ Ker ( f ) :
P( f ) (x) = Q( f ) ◦ f (x) = Q( f )(0) = 0, On a P = X Q = QX, donc
P( f ) = f ◦ Q( f ) = Q( f ) ◦ f.
donc x ∈ Ker P( f ) .
Ceci montre : Ker ( f ) ⊂ Ker P( f ) .
• Soit y ∈ Im P( f ) . Il existe x ∈ E tel que y = P( f )(x). On a alors :
y = P( f )(x) = f ◦ Q( f ) (x) = f Q( f )(x) ∈ Im ( f ).
Ceci montre : Im P( f ) ⊂ Im ( f ).
b) On suppose P(0) = 0.
Il existe alors Q ∈ K [X] tel que : P = a0 + XQ et a0 = 0.
Soit x ∈ Ker P( f ) . On a alors P( f )(x) = 0,
c'est-à-dire a0 x + f ◦ Q( f ) (x) = 0, d'où, puisque a0 = 0 : On écrit :
1 1 P = a0 + a1 X + · · · + ad Xd
x = − f Q( f )(x) = f − Q( f )(x) ∈ Im ( f ).
a0 a0 = a0 + X (a1 + · · · + ad Xd−1 ).
Ceci montre : Ker P( f ) ⊂ Im ( f ).
108
3.5 • Polynômes d’endomorphismes, polynômes de matrices carrées
Solution Conseils
c) On suppose : Ker ( f ) ⊂ Ker P( f ) et Ker ( f ) = {0}.
Raisonnons par l'absurde. Supposons P(0) = 0.
Il existe alors a0 ∈ K , Q ∈ K [X] tels que : P = a0 + XQ et a0 = 0. Comme en b).
Puisque Ker ( f ) = {0}, il existe x ∈ Ker ( f ) tel que x = 0. On a :
0 = P( f )(x) = a0 x + Q( f ) ◦ f (x) = a0 x + Q( f ) f (x) f (x) = 0 car x ∈ Ker ( f ).
= a0 x + Q( f )(0) = a0 x,
contradiction avec a0 = 0 et x = 0.
Ceci montre : P(0) = 0.
d) On suppose : Im P( f ) ⊂ Im ( f ) et Im ( f ) = E.
Raisonnons par l'absurde. Supposons P(0) = 0.
Il existe alors a0 ∈ K , Q ∈ K [X] tels que : P = a0 + XQ et a0 = 0. Comme en b).
Puisque Im ( f ) = E, il existe y ∈ E tel que y ∈
/ Im ( f ). En notant z = P( f )(y),
on a : z = a0 y + f ◦ Q( f ) (y), donc a0 y = z − f Q( f )(y) .
Comme z ∈ Im P( f ) ⊂ Im ( f ), il s'ensuit a0 y ∈ Im ( f ),
puis y ∈ Im ( f ), contradiction. On a supposé a0 = 0.
Exemples :
Mo
ni e
n ie
r Al
gèbr
e Monie
r Algè
bre G
r
éom é
Pour f ∈ L(E) : Soit f ∈ L(E) .
Mo
onier
étr ie M
éom
onier
èbre M
f projecteur ⇐⇒ f 2 − f = 0 ,
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Remarques :
1) Soient E un K-ev de dimension finie, n = dim(E), f ∈ L(E) . Puisque L(E) est de dimen-
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
2
sion finie n 2, la famille (e, f, f 2 ,. . . , f n ), qui comporte n 2 + 1 éléments, est liée.
2 +1 2
Il existe donc (a0 ,. . . ,an 2 ) ∈ K n − {(0,. . . ,0)} tel que a0 e + a1 f + . . . + an 2 f n = 0 .
n2
En notant P = ak Xk , on a donc : P = 0 et P( f ) = 0.
k=0
Ainsi, f admet au moins un polynôme annulateur autre que 0.
2) De même, toute matrice A de Mn (K ) admet au moins un polynôme annulateur autre que 0.
3) Si E n'est pas de dimension finie, il se peut qu'un endomorphisme f de E n'admette que 0
pour polynôme annulateur (cf. exercice 3.5.2 p. 115).
4) Au lieu de « P annule f (ou A) », on dit aussi : « f (ou A) annule P ».
109
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Proposition
1) Soient f ∈ L(E), λ ∈ Sp K ( f ), x ∈ SEP( f,λ). On a alors :
Formules utiles en pratique. ∀P ∈ K [X], P( f ) (x) = P(λ)x .
2) Soient A ∈ Mn (K ), λ ∈ Sp K (A) , V ∈ SEP(A,λ). On a alors :
Preuve
1) • Montrons, par récurrence : ∀k ∈ N , f k (x) = λk x. La propriété est triviale pour k = 0 (car f 0 = e
et λ0 = 1), et vraie pour k = 1 par hypothèse. Si elle est vraie pour un k de N , alors :
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Utilisation de l’hypothèse de récurrence f k+1 (x) = f ( f k (x)) = f (λk x) = λk f (x) = λk λx = λk+1 x.
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
N
• On a alors, pour tout P = ak Xk de K [X] :
k=0
N
N
N
k
(P( f ))(x) = ak f (x) = ak f k (x) = ak λk x = P(λ)x.
k=0 k=0 k=0
2) Même méthode.
On peut aussi se ramener à 1) en passant aux matrices.
Corollaire
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Autrement dit,toute vp de f (resp. A ) est 1) Soient f ∈ L(E), P un polynôme annulateur de f .
Mo
Sp K ( f ) ⊂ P −1 ({0}).
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
(resp. A ). On a alors :
2) Soient A ∈ Mn (K ), P un polynôme annulateur de A.
On a alors : Sp K (A) ⊂ P −1 ({0}) .
Preuve
1) Soit λ ∈ Sp K ( f ); on a : P(λ)x = (P( f ))(x) = 0(x) = 0 ,
donc P(λ) = 0 , puisque x = 0.
2) Analogue.
Un zéro d'un polynôme annulateur de f Remarque : Les inclusions précédentes peuvent ne pas être des égalités, comme le montre
n'est pas nécessairement une valeur l'exemple :
propre de f. K = R, A = 0 , P = X(X − 1) .
Théorème
Théorème important, surtout dans le 1) Soient E un K-ev de dimension finie, f ∈ L(E). Pour que f soit diagonalisable, il
sens suivant : si f admet un polynôme faut et il suffit qu'il existe P ∈ K [X] scindé sur K et à zéros simples, tel que
annulateur scindé simple, alors f est
diagonalisable.
P( f ) = 0.
On peut abréger « scindé et à zéros 2) Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (K ). Pour que A soit diagonalisable, il faut et il suffit qu'il
simples » en : scindé simple. existe P ∈ K [X] scindé sur K et à zéros simples, tel que P(A) = 0.
Preuve
1) a) Supposons que f soit diagonalisable.
Notons N = Card(Sp K ( f )) , λ1 ,. . . ,λ N les éléments de Sp K ( f ) (ainsi, λ1 ,. . . ,λ N sont deux à deux
distincts).
110
3.5 • Polynômes d’endomorphismes, polynômes de matrices carrées
p
P=α (X − λk ) .
k=1
Considérons, pour k ∈ {1,. . . , p} , Ak = (X − λ j ) . Comme λ1 ,. . . ,λ p sont deux à deux dis-
1 j p
j=k
tincts, on a :
∀k ∈ {1,. . . , p}, Ak (λk ) = (λk − λ j ) = 0.
1 j p
j=k
1
Notons, pour k ∈ {1,. . . , p} : u k = ∈ K.
Ak (λk )
p
Le polynôme 1 − u k Ak est de degré p − 1 et s'annule en λ1 ,. . . ,λ p car :
k=1
p
∀ j ∈ {1,. . . , p}, u k Ak (λ j ) = u j A j (λ j ) = 1.
k=1
p
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Variante : utiliser les polynômes Ceci montre : u k Ak = 1.
d’interpolation de Lagrange en les
Mo
onier
k=1
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
λ1 ,…,λn .
p
En passant aux endomorphismes, on obtient : e = 1( f ) = u k Ak ( f ).
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
k=1
Soit x ∈ E ; on a :
p
p
x = e(x) = u k Ak ( f ) (x) = u k (Ak ( f ))(x).
k=1 k=1
Notons, pour k ∈ {1,. . . , p} : xk = u k Ak ( f ) (x).
p
On a alors x = xk et, pour tout k de {1,. . . , p} :
k=1
( f − λk e)(xk ) = (X − λk )( f ) u k (Ak ( f )) (x) = (u k (X − λk )Ak )( f )(x)
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
éom é
r
Pour tout k ∈ {1,. . . , p} , Ainsi : ∀k ∈ {1,. . . , p} , xk ∈ Ker( f − λk e).
Ker ( f − λk e) est égal à
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
p
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
de f)
On en déduit : E= Ker( f − λk e).
ou à {0} (si λk n’est pas valeur propre k=1
de f). On a vu (cf. Cor. 1) p. 110) : Sp K ( f ) ⊂ {λ1 ,. . . ,λ p } ; d'autre part, par définition, pour tout k de
{1,. . . , p} tel que λk ∈ Sp K ( f ), on a : Ker( f − λk e) = {0}.
p
Donc SEP( f,λ) = Ker( f − λk e) = E ,
λ∈Sp K ( f ) k=1
Exemples :
1) Soit E un K-ev de dimension finie. Tout projecteur p de E est diagonalisable, puisque p
Pour tout p ∈ L(E) :
annule le polynôme X(X − 1) , qui est scindé simple.
p projecteur ⇐⇒ p2 = p .
2) Soit E un K -ev (où K = R ou C ) de dimension finie. Toute symétrie s de E est diago-
Pour tout s ∈ L(E) : nalisable, puisque s annule le polynôme (X − 1)(X + 1), qui est scindé simple.
s symétrie ⇐⇒ s 2 = e .
3) Soit A ∈ M10 (R) telle que A3 = 7A − 6 I10 .
Le polynôme X3 − 7X + 6 = (X − 1)(X − 2)(X + 3) de R[X] est scindé simple et annu-
lateur de A, donc A est diagonalisable.
0 1
0
4) Soient n ∈ N − {0,1}, A =
∈ Mn ( C) , B = (e ,. . . ,en ) la base
0 1
0 1
1 0
Remarques :
1) Soient A ∈ Mn (K ), P un polynôme annulateur de A tel que P = 0. On ne peut pas affir-
mer que χ A divise P , ni que P divise χ A . Par exemple, si A = In (n 2), alors
χ A = (−1)n (X − 1)n et, pour tout k de N∗, (X − 1)k est annulateur de A.
2) D'après le théorème de Cayley-Hamilton (cf. plus loin 3.5.3 Th. p. 116) :
∀A ∈ Mn (K ), χ A (A) = 0.
Exercice-type résolu 1
Diagonalisabilité d'un endomorphisme d'un espace de matrices
112
3.5 • Polynômes d’endomorphismes, polynômes de matrices carrées
Solution Conseils
a) L'application f va de Mn (K ) dans Mn (K ) et est linéaire car, pour tous α ∈ K ,
M,N ∈ Mn (K ) :
f (α M + N ) = tr A(α M + N ) B = tr (α AM + AN )B Linéarité de la trace.
= (αtr (AM) + tr (AN ))B = αtr (AM)B + tr (AN )B = α f (M) + f (N ).
b) On a, pour toute M ∈ Mn (K ) : On va former un polynôme annulateur
( f ◦ f )(M) = tr (A f (M))B = tr (A(tr (AM)B))B de f. À cet effet, on commence par calculer
f 2 , c'est-à-dire f ◦ f.
= tr (AM)tr (AB)B = tr (AB) tr (AM)B = tr (AB) f (M),
donc : f ◦ f = tr (AB) f.
Ceci montre que le polynôme P = X2 − tr (AB)X est annulateur de f. Comme
P = X X − tr (AB) et que tr (AB) = 0, P est scindé simple sur K .
D'après le Cours, puisque f admet au moins un polynôme annulateur scindé simple, § 3.5.2 Théorème p. 110.
f est diagonalisable.
Exercice-type résolu 2
Obtention de résultats portant sur det (A) à partir d'une équation satisfaite par A
Solution Conseils
Notons P = X + X + 1 ∈ R[X ], qui est annulateur de A.
3 2
Penser à faire intervenir la notion de poly-
nôme annulateur.
Étudions les zéros de P.
L'application P est dérivable sur R et : P = 3X 2 + 2X = X (3X + 2), d'où le
tableau des variations de P :
2
x −∞ − 0 +∞
3
P (x) + 0 − 0 +
P(x) −∞ >0 >0 +∞
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
2 8 4
On a P − = − + + 1 > 0 et P(0) = 1 > 0. On peut aussi remarquer :
3 27 9
2
P − > P(0) > 0.
D'après le théorème des valeurs intermédiaires et la stricte monotonie de P par 3
2
intervalles, on conclut que P admet un zéro réel et un seul, noté α, et que α < − .
3
Comme deg (P) = 3, P admet aussi deux zéros complexes conjugués non réels,
notés β,β.
Puisque α,β,β sont deux à deux distincts, P est scindé simple dans C, donc A est Cf. § 3.5.2, Théorème p. 110.
diagonalisable dans Mn (C) et : SpC (A) ⊂ {α, β, β}.
113
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Solution Conseils
Puisque le polynôme caractéristique de A est à coefficients réels, il existe p,q ∈ N
tels que :
χ A (λ) = (−1)n (X − α) p (X − β)q (X − β)q . Le cas p = 0 (resp. q = 0 ) correspond au
cas où α (resp. β) n'est pas zéro de χ A. Les
Ainsi, A est semblable, dans Mn (C) , à la matrice diagonale :
ordres de multiplicité de β et β dans χ A
sont égaux, car χ A ∈ R[X ].
D = diag α,...,α ,β,...,β ,β,...,β ).
% &' ( % &' ( % &' (
p fois q fois q fois
On a : n = deg (χ A ) = p + 2q, et :
det (A) = det (D) = α p β q β q = |α| p |ββ|q .
D'après les relations entre coefficients et racines, on a : αββ = −1, Avec les notations habituelles :
a3
σ3 = − .
q a0
1
p 1
ββ = − . (A) = α 2
α = |α| .
p−q
donc D'où : det Il est clair que α = 0, puisque α < − .
α 3
On a :
p − q n, car p n et q 0,
n
p − q − , car p 0 et 2q n.
2
D'autre part : P(−1,5) = −0,125 < 0 et P(−1,4) = 0,210 > 0,
donc : −1,5 α −1,4, puis 1,4 < |α| < 1,5.
On conclut :
|det (A)| 1,5n
n
n
|det (A)| 1,4− 2 =
1 2
0,8n .
1,4
114
3.5 • Polynômes d’endomorphismes, polynômes de matrices carrées
Exercices
3.5.1 Soient E un K-ev, f ∈ L(E) , λ ∈ Sp K ( f ), Montrer que T est diagonalisable si et seulement si :
P ∈ K [X].
∀k ∈ {1,. . . ,N }, Tk = λk In k .
P(λ) ∈ Sp K P( f )
Montrer : (Utiliser l'exercice 3.5.8).
SEP P( f ),P(λ) ⊃ SEP( f,λ).
3.5.10 Soient E un K-ev de dimension finie, f ∈ L(E)
3.5.2 Soient E le R -ev RN , f : E −→ E . diagonalisable, F un sev de E stable par f, f l'endomor-
(xn )n∈N −→ (xn+1 )n∈N phisme induit par f sur F . Montrer que f est diagonali-
Vérifier f ∈ L(E) et montrer que le seul polynôme annu- sable.
lateur de f est le polynôme nul.
3.5.11 a) Soient E un K-ev de dimension finie, f ∈ L(E)
3.5.3 Soient A ∈ M3 (R) telle que : A3 + A = 0 et diagonalisable, λ1 ,. . . ,λ p les vp de f deux à deux
0 0 0
distinctes, Ni = Ker( f − λi Id E )(1 i p), F un sev
A = 0 . Montrer : A ∼ 0 0 1 . de E .
0 −1 0 Montrer que F est stable par f si et seulement s'il existe
3.5.4 Soient n ∈ N∗ , f : Mn (R) −→ Mn (R) . des sev N1 ,. . . ,N p de E tels que :
A −→t A
Vérifier que f est linéaire. ∀i ∈ {1,.
. . , p}, Ni ⊂ Ni
Déterminer les éléments propres de f ; f est-il diagonali- p
.
F =
Ni
sable ?
i=1
3.5.6 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (C) telle que b) Exemple : Trouver tous les sev de R3 stables par l'endo-
morphisme f dont la matrice dans la base canonique
A4 = 7A3 − 12A2 . est :
Montrer :
1 1 −1
tr(A) ∈ N et tr(A) 4n . A = 1 1 1 .
1 1 1
3.5.7 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R) telle que
A3 = A2 et tr(A) = n. 3.5.12 Diagonalisation simultanée
Montrer : A = In . Soient n ∈ N∗ , E un K-ev de dimension finie n, I un
ensemble non vide, ( f i )i∈I une famille d'endomorphismes
3.5.8 Soient N ∈ N∗ , n 1 ,. . . ,n N ∈ N∗ , Ai ∈ Mni (K )
diagonalisables de E et commutant deux à deux, c'est-à-
(1 i N ).
A dire :
1
0 ∀(i, j) ∈ I 2 , fi ◦ f j = f j ◦ fi .
Montrer que
..
.
est diagonalisable si et
Démontrer qu'il existe une base de E dans laquelle les
AN
0 matrices des f i sont toutes diagonales (on dit que les f i sont
seulement si A1 ,. . . ,A N sont diagonalisables. simultanément diagonalisables). (On pourra faire une
récurrence sur n).
3.5.9 Soient N ∈ N∗ , n 1 ,. . . ,n N ∈ N∗ ,
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
115
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
3.5.14 Soient n ∈ N∗ , A ∈ GLn (C) diagonalisable, 3.5.15 Soient n ∈ N∗ , G un sous-groupe fini abélien de
p∈ N∗ ,B ∈ Mn (C) telle que = A . Montrer que A
Bp GLn (C) . Montrer que les éléments de G sont simultané-
et B sont simultanément diagonalisables, c'est-à-dire ment diagonalisables, c'est-à-dire :
∃P ∈ GLn (C), ∀A ∈ G, P −1 A P ∈ Dn (C).
∃P ∈ GLn (C), P −1 A P ∈ Dn (C) et P −1 B P ∈ Dn (C) .
(Utiliser l'exercice 3.5.12).
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Autrement dit : le polynôme carac- Théorème Théorème de Cayley et Hamilton
téristique de f (resp. A ) annule f
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
(resp. A ).
1) ∀ f ∈ L(E), χ f ( f ) = 0 2) ∀A ∈ Mn (K ) , χ A (A) = 0.
Puisque f px (x) se décompose linéairement sur x, f (x),. . . , f px −1 (x), il est clair que E f (x) est stable
par f.
Notons gx l'endomorphisme induit par f sur E f (x). 0 a0
0 ..
1 ..
La matrice B de gx dans la base (x, f (x),. . . , f px −1 (x)) de E f (x) est : B = .
0 ..
0 1 a p x −1
On a, pour tout λ de K :
−λ a0
..
0
.
= ( −1) p x λ p x − a p x −1 λ p x −1 − . . . − a1 λ − a0 .
r
re Monie
χ g x ( λ) = 1
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
étr ie M
onier
onier
èbre M
−λ
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
0 1 a p x −1 − λ
116
3.5 • Polynômes d’endomorphismes, polynômes de matrices carrées
Exercice-type résolu
Soient E un K-ev de dimension finie, f ∈ L(E), r = rg ( f ). Montrer qu'il existe P ∈ K [X] tel que :
P( f ) = 0 et deg (P) = r + 1.
Solution Conseils
Notons n = dim (E).
1) D'après le théorème du rang : dim Ker ( f ) = n − r.
Le sev Ker ( f ) de E admet au moins une base (e1 ,...,en−r ). D'après le théorème de Recherche d'une base de E dans laquelle f
la base incomplète, la famille libre (e1 ,...,en−r ) peut être complétée d'au moins une soit représenté par une matrice assez
façon en une base B = (e1 ,...,en ) de E. simple.
0 U
La matrice A de f dans B est de la forme : A = , Les images par f des n − r premiers
0 V vecteurs de B sont toutes nulles, puisque
où U ∈ Mn−r,r (K ), V ∈ Mr (K ). ces vecteurs sont dans Ker ( f ).
N
N
0 UVk
AQ(A) = ak Ak+1 = ak Combinaison linéaire par blocs.
k=0 k=0
0 V k+1
N
0 ak U V k
0 U Q(V )
k=0
= = .
N 0 V Q(V )
k+1
0 ak V
k=0
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
donc P convient.
117
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Exercices
Les exercices 3.5.16 et 3.5.17 n'utilisent pas le théorème de On suppose que A1 ,. . . ,A N n'ont, deux à deux, aucune
Cayley et Hamilton. valeur propre commune. Montrer qu'il existe P ∈ C[X] tel
que :
3.5.16 Soient N ∈ N∗ , n 1 ,. . . ,n N ∈ N∗ , ∀i ∈ {1,. . . ,N }, P(Ai ) = Pi (Ai ).
Ai ∈ Mni (K ) (1 i N ), P ∈ K [X],
3.5.19 Une démonstration du théorème de Cayley et
A1 Hamilton (lorsque K = C )
0 Soient n ∈ N∗ , E l'ensemble des matrices diagonalisables
A=
..
.
.
de Mn (C).
0 AN a) Montrer : ∀A ∈ E, χ A (A) = 0.
b) En admettant que E est dense dans Mn (C), en déduire
P(A1 ) le théorème de Cayley et Hamilton (pour K = C) :
0
Montrer : P(A) = .. . ∀A ∈ Mn (C), χ A (A) = 0.
.
0 P(A N ) 3.5.20 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (C) telles que
SpC (A) ∩ SpC (B) = ∅.
3.5.17 Soient n ∈ N∗ , A ∈ GLn (K ). Montrer :
a) Montrer : χ A (B) ∈ GLn (C).
∃P ∈ K [X], A−1 = P(A). b) Etablir : ∀X ∈ Mn (C), (AX = X B ⇒ X = 0).
c) En déduire :
3.5.18 Soient n,N ∈ N∗ ,
∀C ∈ Mn (C) , ∃!X ∈ Mn (C) , AX − X B = C.
A1 ,. . . ,A N ∈ Mn (C) , P1 ,. . . ,PN ∈ C[X]. Cf. aussi ex. 3.4.15 p. 106.
• ∀ (P,Q) ∈ I2 , P+Q∈I
• ∀ A ∈ K [X], ∀ P ∈ I, A P ∈ I.
Remarques :
1) Si I est un idéal de K [X], alors en particulier :
I = ∅
2
∀ (P,Q) ∈ I , P + Q ∈ I ,
∀ P ∈ I, −P ∈ I
et donc I est un sous-groupe de (K [X],+) .
2) Soient P0 ∈ K [X] et P0 K [X] l'ensemble des multiples de P0 dans K [X], c'est-à-
dire :
P0 K [X] = {P0 A; A ∈ K [X]}.
Il est clair que P0 K [X] est un idéal de K [X].
Théorème 1
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
On exprime ce résultat par :tout idéal de Pour tout idéal I de K [X], il existe P0 ∈ K [X] tel que :
Mo
éom
étr ie M
onier
onier
èbre M
r Alg
Géomé
tr i e
118
3.6 • Applications de la diagonalisation
Preuve
Soit I un idéal de K [X].
Si I = {0}, alors I = 0K [X].
Supposons I = {0}. L'ensemble {deg(P); P ∈ I − {0}} est une partie non vide de N, donc admet un
plus petit élément, noté n 0, et il existe P0 ∈ I − {0} tel que deg(P0 ) = n 0 .
Nous allons montrer : I = P0 K [X].
1) Puisque P0 ∈ I et que I est un idéal de K [X], on a : ∀ A ∈ K [X], P0 A ∈ I ,
c'est-à-dire : P0 K [X] ⊂ I .
r
re Monie
lgèb
ni er A
2) Réciproquement, soit P ∈ I . Par division euclidienne de P par P0 , il existe (Q,R) ∈ (K [X])2 tel
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Comme R = P − P0 Q , que P,P0 sont dans I , et que I est un idéal de K [X], on déduit : R ∈ I .
Puis, par définition de P0 , comme deg(R) < deg(P0 ) , on obtient R = 0 , d'où :
P = P0 Q ∈ P0 K [X].
Proposition
" #
Soient E un K-ev, f ∈ L(E). L'ensemble P ∈ K [X] ; P( f ) = 0 , c'est-à-dire l'en-
semble des polynômes annulateurs de f, est un idéal de K [X].
Preuve
" #
Notons I = P ∈ K [X] ; P( f ) = 0 .
• I = ∅, car 0 ∈ I.
• Soient P,Q ∈ I. On a :
(P + Q)( f ) = P( f ) + Q( f ) = 0 + 0 = 0,
donc P + Q ∈ I.
• Soient A ∈ K [X], P ∈ I. On a :
(A P)( f ) = A( f ) ◦ P( f ) = A( f ) ◦ 0 = 0,
donc A P ∈ I.
On conclut que I est un idéal de K [X].
Soit A ∈ Mn (K ).
Supposons A diagonalisable ; il existe P ∈ GLn (K ) , D ∈ Dn (K ) telles que :
A = P D P −1 .
λ1
0
D'autre part, en notant D =
..
.
, on a clairement :
0 λn
λk1
0
∀k ∈ N, D k =
..
.
.
0 λkn
Exemple :
0 −8 6
Soit A = −1 −8 7 ∈ M3 (R) .
1 −14 11
Après développement.
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
On peut vérifier : En notant P = 1 2 3 et D = 0 2 0 , on a P −1 = −2 3 −1
A = P D P −1 .
n ie
1 −2
Mo
onier
étr ie M
1 3 5 0 0 3 1
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
et A = P D P −1 .
120
3.6 • Applications de la diagonalisation
Ak = P D k P −1
(−2)k − 2 · 2k + 2 · 3k (−2)k + 3 · 2k − 4 · 3k −(−2k ) − 2k + 2 · 3k
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Matrice obtenue par produit de trois = (−2)k − 4 · 2k + 3 · 3k (−2)k + 6 · 2k − 6 · 3k −(−2k ) − 2 · 2k + 3 · 3k .
n ie
matrices.
Mo
onier
étr ie M
éom
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
D'autre part, comme 0 ∈ SpR (A), A est inversible ; ainsi A−1 , puis Ak (k ∈ Z∗− ) existent.
On a : ∀k ∈ Z∗− ,
Exercice-type résolu
Solution Conseils
Calculons le polynôme caractéristique de M(z) : On commence par réduire M(z),
si possible, à la forme diagonale.
−λ 1 0
χ M(z) (λ) = 0 −λ 1
z 3 3z 2 3z − λ
Donc : 1 3 3 1
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
121
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
Solution Conseils
• Supposons z = 0.
Alors M(z) admet trois valeurs propres deux à deux distinctes :
z z z
λ1 = √ , λ2 = √ , λ3 = √ .
3
2−1 3
2j−1 3
2 j2 − 1
Puisque M(z) est carrée d'ordre trois et admet trois valeurs propres deux à deux dis- Condition suffisante de diagonalisabilité.
tinctes, d'après le Cours, M(z) est diagonalisable dans M3 (C).
En notant D = diag (λ1 , λ2 , λ3 ), il existe P ∈ GL3 (C) telle que : M(z) = P D P −1 .
n
On a alors : ∀ n ∈ N∗ , M(z) = P D n P −1 , donc
n
M(z) −→ 0 ⇐⇒ D n −→ 0 ⇐⇒ ∀ k ∈ {1,2,3}, λnk −→ 0
n∞ n∞ n∞
On a :
√ √ √ √ √ √ √
3 2 j − 12 = 3 2 j − 1 3 2 j2 − 1 = 3 4 − 3 2(j + j2 ) + 1 = 3 4 + 3 2 + 1. Utilisation de :
√ 2 √ 2 j = j2 et j + j2 = −1.
Par conjugaison : 2 j2 − 1 = 2 j − 1 .
3 3
√ √ √
Comme : 1 + 2 + 4 > 1 > ( 2 − 1)2 , on obtient :
3 3 3
√ √ √
3 2 j − 1 = 3 2 j2 − 1 > 3 2 − 1.
D'où :
n √
M(z) −→ 0 ⇐⇒ |z| < 2 − 1.
3
n∞
√
c'est-à-dire le disque ouvert de centre 0 et de rayon 2 − 1.
3
122
3.6 • Applications de la diagonalisation
Exercices
3.6.1 Calculer An : Montrer qu'il existe deux suites (αn )n∈N , (βn )n∈N dans K
telles que :
1 1 1 1
1 1 −1 −1 ∀n ∈ N , f n = αn e + βn f ,
A= 1 −1
∈ M4 (R) , n ∈ Z .
1 −1 et calculer αn et βn .
1 −1 −1 1
3.6.3 Trouver une matrice B de M3 (R) telle
3.6.2 Soient a,b ∈ K tels que a = b, E un K-ev
11 −5 5
de dimension finie, f ∈ L(E) diagonalisable tel que que B 2 = A, où A = −5 3 −3 .
Sp K ( f ) = {a,b} . 5 −3 3
On a donc : ∀k ∈ N , X k = Ak X 0 ,
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
éom
étr ie M
onier
Récurrence immédiate.
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
Exemple :
Soient (u n )n∈N , (vn )n∈N , (wn )n∈N les suites réelles définies par :
u 0 = 0 v0 = 22, w0 = 22
1
u n+1 = (2u n + vn + wn )
4
1
∀n ∈ N, vn+1 = (u n + vn + wn ) .
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
3
w 1
n+1 = (u n + vn + 2wn )
4
Calculer u n , vn, wn et étudier la convergence de ces trois suites.
1 1 1
2 4 4 un
1 1 1
Notons A =
3
et, pour n ∈ N , X n = vn .
3 3 wn
1 1 1
4 4 2
On a : ∀n ∈ N , X n+1 = AX n , donc : ∀n ∈ N , X n = An X 0 .
123
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
• Réduction de A
Formons le polynôme caractéristique :
1 1 1 1 1
−λ 1
2 4 4 4 4
1 1 1 1 1
ni er A
lgèb
re Monie
r
Comme dans chaque ligne de A , la χ A (λ) = −λ = (1 − λ) 1
−λ C1
− C1 + C2 + C3
3
Mo éom é
3 3 3 3
bre G
r Algè
n ie
Mo
1
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
d’effectuer C1 ← C1 + C2 + C3 . 1 1 1 1 1
− λ
tr i e
Géomé
−λ
4 4 2 4 2
1 1
1
4 4
1 1
ni er A
lgèb
re Monie
r
Puisque la 1ère colonne du déterminant = (1 − λ) 0 −λ
L2 − L2 − L1
Mo éom é
12 12
bre G
r Algè
n ie
Mo
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
0 1
− λ
tr i e
Géomé
1 1
= (1 − λ) −λ −λ .
r
n ie
Mo éom é
bre G
r Algè
onier
èbre M
12 4
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
On calcule les SEP. On obtient une base (V1 ,V2 ,V3 ) de −→ associés respectivement à
vp
1 1 3
1 1
1, , : V1 = 1 , V2 = 0 , V3 = −8 .
4 12
1 −1 3
1 0 0
1 1 3 1
En notant P = 1 0 −8 et D =
0
4
0 ,
1 −1 3 1
0 0
12
8 6 8
1
lgèb
re Monie
r
On peut vérifier : on a P −1 = 11 0 −11 et A = P D P −1 .
22
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
A = P D P −1 .
n ie
1 −2
Mo
onier
étr ie M
1
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
• D'où : ∀n ∈ N , X n = An X 0 = P D n P −1 X 0
1 1 3 1 0 0 8 6 8 0
1
er A
lgèb
re Monie
r
On effectue le produit de ces quatre = 1 0 −8 0 4−n 0 11 0 −11 22
22
ni
Mo éom é
bre G
12−n
r Algè
n ie
matrices. 1 −1 −2
Mo
onier
étr ie M
3 0 0 1 1 22
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
u n = 14 − 11 · 4−n − 3 · 12−n
et donc : ∀n ∈ N , vn = 14 + 8 · 12−n .
wn = 14 + 11 · 4−n − 3 · 12−n
124
3.6 • Applications de la diagonalisation
0 1
Mo éom é
. .
bre G
r Algè
n ie
Mo
∀ n ∈ N, X n = An X 0 .
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
a0 . . . a p−2 a p−1
tr i e
Géomé
u n+ p u n+ p−1
Remarquons :
éom é
bre G
r Algè
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
−λ 1
0
χA (λ) = = ( −1) p ( λ p − a p−1 λ p−1 − . . . − a0 ) ,
0 −λ 1
a0 . . . a p−2 a p−1 − λ
Exemple :
u 0 = 1, u 1 = 1, u2 = 1
Calculer u n pour tout n de N sachant : .
∀n ∈ N, u n+3 = 45u n − 39u n+1 + 11u n+2
0 1 0
Notons A = 0 0 1 et formons le polynôme caractéristique :
45 −39 11
−λ 1 0
er A
lgèb
re Monie
r
Développement par la règle de Samus, χ A (λ) = 0 −λ 1 = −λ3 + 11λ2 − 39λ + 45 = −(λ − 3)2 (λ − 5).
45 −39 11 − λ
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
r Algè
Après calculs.
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
1
tr i e
Géomé
où V3 = 5 .
SEP(A,5) = Vect (V3 ),
25
Puisque 3 est vp double et que dim SEP(A,3) = 1 , A n'est pas diagonalisable.
x
On va trigonaliser A. Cherchons V2 = y pour que AV2 = 3V2 + V1 .
z
125
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
y = 3x + 1
On a : AV2 = 3V2 + V1 ⇐⇒ .
z = 9x + 6
0
On peut donc choisir V2 = 1 .
6
1 0 1 3 1 0
En notant P = 3 1 5 et T = 0 3 0 , on a donc
9 6 25 0 0 5
−5 6 −1
1
lgèb
re Monie
r
On peut vérifier : P −1 = −30 16 −2 et A = P T P −1 .
4
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
A = P T P −1 .
n ie
9 −6
Mo
onier
étr ie M
éom
1
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
n
3 n3n−1 0
Une récurrence immédiate montre : ∀n ∈ N, T n = 0 3n 0 .
0 0 5n
−4n3n−1 + 5n
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Après calcul du produit de quatre D'où, pour tout n de N : X n = P T P X 0 = −4(n + 1)3 + 5
n − 1 n n+1 .
−4(n + 2)3n+1 + 5n+2
n ie
matrices.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
On peut contrôler les valeurs de u 0 , Finalement : ∀n ∈ N, u n = −4n3n−1 + 5n .
Mo
éom
étr ie M
onier
u1 , u2 .
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
L'étude des systèmes différentiels linéaires du 1er ordre à coefficients constants est faite dans
tr i e
Géomé
Exercices
3.6.4 Soient u 0 > 0, u 1 > 0 et (u n )n∈N définie par : 3.6.5 Soit (u n )n∈N définie par :
∀n ∈ N , u n+2 =
2
. u 0 = 1, u1 = 2
1
+
1 u 2n+1 = u 2n + u 2n−1 .
∀n ∈ N∗ ,
u n+1 un u 2n = u 2n−1 + 2u 2n−2
Problèmes
Ce problème P 3.1 étudie le rayon spectral d’une matrice carrée, son lien avec a) Montrer, pour tous α de C , k de N∗, A,B de Mn (C) et
des normes sous-multiplicatives,et le comportement de la suite (Ak )k∈N pour P de GLn (C) :
A ∈ Mn (C) donnée. α) ρ(α A) = |α|ρ(A)
k
Soit n ∈ N∗ . Pour A ∈ Mn (C), on note β) ρ(Ak ) = ρ(A)
ρ(A) = Max |λ| , appelé rayon spectral de A.
λ∈SpC (A) γ ) ρ(AB) = ρ(B A)
126
Problèmes
δ) ρ(P −1 A P) = ρ(A).
1
||Ak || k −−→ ρ(A) .
k∞
b) A-t-on, pour toutes A,B de Mn (C),
(Commencer par montrer le résultat lorsque || · || est sous-
ρ(A+ B) ρ(A)+ρ(B) ? ρ(AB) ρ(A)ρ(B) ? multiplicative, en utilisant 3) et 4)).
On rappelle (cf. Analyse PC-PSI-PT, 1.1.1 4) Déf.) qu'une
7) Déduire de 6) que, si A,B ∈ Mn (C) commutent, alors
norme || · || sur Mn (C) est dite sous-multiplicative (ou : ρ(AB) ρ(A)ρ(B) .
norme d'algèbre) si et seulement si :
2 Autre méthode pour établir le résultat de 7) : utiliser l’exercice 3.4.12 p. 105.
∀(A,B) ∈ Mn (C) , ||AB|| ||A|| ||B||.
8) a) Soit (Ak )k∈N une suite dans Mn (C). Montrer que, si
On dit aussi multiplicative, ou : matricielle, au lieu de Ak −−→ 0 , alors ρ(Ak ) −−→ 0.
sous-multiplicative. k∞ k∞
2) a) Montrer que, si || · || est une norme sous-multiplica- b) Soient A ∈ Mn (C), (Bk )k∈N , (Pk )k∈N deux suites dans
tive sur Mn (C), alors : Mn (C) telles que :
∀k ∈ N∗ , ∀A ∈ Mn (C), ||Ak || ||A||k .
∀k ∈ N, Pk ∈ GLn (C) et Bk = Pk A Pk−1
En notant N l'ensemble des normes sous-multiplicatives Démontrer que A ⊗ B est la matrice de f A,B dans les bases
sur Mn (C), les résultats précédents (3) et 4)) montrent : canoniques (ordonnées convenablement).
∀A ∈ Mn (C), ρ(A) = Inf ||A|| . b) Montrer les résultats suivants (on précisera le format des
||·||∈N
matrices envisagées) :
5) Démontrer :
(α A + α A ) ⊗ B = α A ⊗ B + α A ⊗ B
∀A ∈ Mn (C), Ak −−→ 0 ⇐⇒ ρ(A) < 1 . 1)
k∞ A ⊗ (β B + β B ) = β A ⊗ B + β A ⊗ B
(Utiliser 3) et 4)). 2) (A ⊗ B)(A ⊗ B ) = (A A ) ⊗ (B B )
127
Chapitre 3 • Réduction des endomorphismes et des matrices carrées
128
Espaces CHAPITRE 4
préhilbertiens réels
Plan Introduction
4.1 Formes bilinéaires La notion de produit scalaire, vue en première année, est un cas particulier
symétriques, de la notion de forme bilinéaire symétrique, dont nous allons effectuer une
formes étude élémentaire.
quadratiques 130
Dans un espace vectoriel euclidien, certains endomorphismes sont remar-
Exercices 136 quables : les endomorphismes symétriques et les endomorphismes ortho-
gonaux.
4.2 Rappels sur les espaces
euclidiens 137 Enfin, le théorème fondamental de ce chapitre est le théorème de réduction
orthogonale d’une matrice symétrique réelle, dont les applications sont
Exercices 141, 146
innombrables, en mathématiques et dans les mathématiques appliquées.
4.3 Endomorphismes
remarquables
d’un espace vectoriel Prérequis
euclidien 146
• Espaces vectoriels, applications linéaires, matrices, déterminants et sys-
Exercices 153, 158
tèmes linéaires (Algèbre PCSI-PTSI, ch. 6 à 9)
4.4 Adjoint 158 • Trace, blocs (§ 1.4)
• Déterminants, systèmes linéaires (ch. 2)
Exercices 162
• Réduction des endomorphismes et des matrices carrées (ch. 3).
4.5 Réduction des
matrices symétriques Objectifs
réelles 163
• Définition et propriétés élémentaires des formes bilinéaires symétriques
Exercices 169, 180 • Consolidation des acquis sur les espaces vectoriels euclidiens : produit
scalaire, inégalité de Cauchy-Schwarz, norme euclidienne, orthogonalité
Problème 186
• Définition et étude des endomorphismes symétriques et des endomor-
phismes orthogonaux
• Définition de la notion d’adjoint ; son lien, en dimension finie, avec la
transposition des matrices carrées
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
129
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
4.1.1 Généralités
Dans ce § 4.1.1, E désigne un K-ev.
1) Formes bilinéaires
Définition 1
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Il s’agit d’un cas particulier de la On appelle forme bilinéaire sur E × E toute application ϕ : E × E −→ K telle
Définition du § 2.2.1.
Mo
onier
étr ie M
que :
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Au lieu de « place », on dit aussi (i) ∀ α ∈ K , ∀(x,x ,y) ∈ E 3 , ϕ(αx + x ,y) = αϕ(x,y) + ϕ(x ,y)
« variable ».
(ϕ est linéaire par rapport à la 1ère place)
(ii) ∀ β ∈ K , ∀ (x,y,y ) ∈ E 3 , ϕ(x,βy + y ) = βϕ(x,y) + ϕ(x,y )
(ϕ est linéaire par rapport à la 2ème place).
Nous notons L(E,E; K ) l'ensemble des formes bilinéaires sur E × E (cf. § 2.2.1). Il est immé-
diat que L(E,E; K ) est un K-ev.
Proposition 1
Soient ϕ une forme bilinéaire sur E × E,(n, p) ∈ (N∗ )2 ,
α1 ,. . . ,αn , β1 ,. . . ,β p ∈ K , x1 ,. . . ,xn ,y1 ,. . . ,y p ∈ E . On a alors :
n p
On dit qu’on développe par bilinéarité. ϕ αi xi , βj yj = αi β j ϕ(xi ,y j ).
i=1 j=1 1i n
1 j p
Preuve
On a, par récurrence immédiate sur n :
n
n
∀ Y ∈ E, ϕ αi xi ,Y = αi ϕ(xi ,Y ),
i=1 i=1
n p n p
Mo
ni
Mo
er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
onier
éom é
r
Linéarité par rapport à la 1ère place,puis d’où ϕ αi xi , βj yj = αi ϕ xi , βi y j
linéarité par rapport à la 2ème place.
étr ie M
éom
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
n
p
= αi β j ϕ(xi ,y j ) = αi β j ϕ(xi ,y j ).
i=1 j=1 1i n
1 j p
130
4.1 • Formes bilinéaires symétriques, formes quadratiques
Définition 2
Une application ϕ : E × E −→ K est dite symétrique si et seulement si :
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Autrement dit,la symétrie et la linéarité Proposition 2
par rapport à la deuxième place
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
Pour qu'une application ϕ : E × E −→ K soit une fbs, il faut et il suffit que l'on ait :
èbre M
n ier Alg
Mo
Géomé
tr i e
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
Définition 3
Bien distinguer les ensembles de départ Soit ϕ une fbs sur E × E. On appelle forme quadratique associée à ϕ l'application,
de ϕ et de φ :
souvent notée φ, de E dans K définie par :
ϕ : E × E −→ K ,
φ : E −→ K .
∀ x ∈ E, φ(x) = ϕ(x,x).
Exemples :
1) Le produit scalaire canonique sur Rn , défini par Rn × Rn −→ R
n
((x1 ,. . . ,xn ),(y1 ,. . . ,yn )) −→ xk yk
k=1
Proposition 3
Soient ϕ une fbs sur E × E, φ la fq associée à ϕ. On a :
1) ∀ n ∈ N∗ , ∀ α1 ,. . . ,αn ∈ K , ∀ x1 ,. . . ,xn ∈ E,
n n
φ αi xi = αi2 φ(xi ) + 2 αi α j ϕ(xi ,x j )
i=1 i=1 1i< j n
131
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
2) ∀ (α,β) ∈ K 2 ,∀ (x,y) ∈ E 2 ,
Remarque :
Les formules 3) et 4) précédentes montrent que φ détermine entièrement ϕ ; ϕ est appelée
la forme polaire de φ.
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
En pratique, pour montrer qu’une Définition 4
application
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
Soit φ : E −→ K une application. On dit que φ est une forme quadratique si et seu-
èbre M
r Alg
n ie
Mo
φ : E −→ K
tr i e
Géomé
est une forme quadratique,on construit lement s'il existe une fbs ϕ : E × E −→ K telle que φ soit la fq associée à ϕ.
une forme bilinéaire symétrique
ϕ : E × E −→ K Remarque :
telle que : Notons Q(E) l'ensemble des fq sur E .
∀ x ∈ E, φ(x) = ϕ(x,x) .
Il est clair que l'application U : S(E; K ) −→ Q(E) qui, à toute fbs ϕ sur E × E fait
correspondre la fq associée à ϕ , et l'application V : Q(E) −→ S(E; K ) qui, à toute fq φ
sur E associe la forme polaire de φ, sont des bijections réciproques l'une de l'autre.
Définition
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
éom é
r
La matrice MatB (ϕ) est symétrique Soient ϕ une fbs sur E × E et B = (e1 ,. . . ,en ) une base de E. On appelle matrice
car ϕ étant symétrique, on a, pour tout
r Algè
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
symétrique, suivante :
ϕ(ei ,e j ) = ϕ(e j ,ei ) .
MatB (ϕ) = ϕ(ei ,e j ) 1i, j n .
Exemple :
Considérons E = R2 muni de sa base canonique B = (e1 ,e2 ), (α,β,γ ) ∈ R3 et
ϕ: R2 × R2 −→ R .
((x1 ,x2 ),(y1 ,y2 )) −→ αx1 y1 + β(x1 y2 + x2 y1 ) + γ x2 y2
Rappelons que la notation MatB (.) a été définie par ailleurs pour un vecteur de E
(MatB (x) pour x ∈ E, cf. Algèbre PCSI-PTSI, 8.1.2 Déf. 1) et pour un endomorphisme de E
(MatB ( f ) pour f ∈ L(E) , cf. Algèbre PCSI-PTSI, 8.1.2 Déf. 3).
132
4.1 • Formes bilinéaires symétriques, formes quadratiques
ϕ une fbs sur E × E
B une base de E
Soient :
A = MatB (ϕ)
Preuve
x1 y1
.. ..
En notant B = (e1 ,. . . ,en ), A = (ai j )i j , X = . , Y = . , on a :
xn yn
n
n
n
n
ϕ(x,y) = ϕ xi ei , yj ej = xi y j ϕ(ei ,e j ) = ai j y j .
r
re Monie
lgèb
ni er A
xi
Mo éom é
bre G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
1i n
tr i e
1 j n
n
a 1 j y j
j=1
D'autre part : t
X = x1 ,. . . ,xn ,
AY = .
.. ,
n
an j y j
j=1
n
n
donc : xi ai j y j = t X AY.
i=1 j=1
Proposition 2
Rappelons (cf.Algèbre PCSI-PTSI,8.3.1 1) Soit B une base de E.
Déf.) que l'on note Sn (K ) l'ensemble
des matrices symétriques d'ordre n à L'application MatB : S(E,K ) −→ Sn (K ) est un isomorphisme de K-ev.
coefficients dans K. ϕ −→ MatB (ϕ)
Preuve
On a vu (4.1.1 p. 131, et Algèbre PCSI-PTSI, 8.4.1 1) Prop. 1) que S(E,K ) et Sn (K ) sont des K-ev.
Notons B = (e1 ,. . . ,en ).
1) Soient α ∈ K , ϕ,ψ ∈ S(E; K ). Comme :
on a : MatB (αϕ+ ψ) = αMatB (ϕ) + MatB ( ψ), donc MatB est linéaire.
∀ (x,y) ∈ E 2 , ϕ(x,y) = t X AY ,
Mo
ni
Mo
er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
On confond ϕ(x,y) ,élément de K,et • ∀ (x,y) ∈ E 2 , ϕ(y,x) = t Y AX = t Y t AX = t (tX AY ) = ϕ(x,y)
la matrice de M1 (K ) ayant pour seul
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
• ∀ α ∈ K , ∀ x,y,y ∈ E ,
Mo
tr i e
Géomé
élément ϕ(x,y) .
ϕ(x,αy + y ) = tX A(αY + Y ) = α tX AY + t X AY = αϕ(x,y) + ϕ(x,y ).
133
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
On a alors : ∀ (i, j) ∈ {1,. . . ,n}2 , ϕ(ei ,e j ) = 0, d'où par bilinéarité (cf. 4.1.1 Prop.1 p. 130) :
∀ (x,y) ∈ E 2 , ϕ(x,y) = 0,
et donc ϕ = 0 .
Ainsi, MatB est injective.
Remarque :
On a donc :
∀ (A,B) ∈ (Sn (K ))2 , (∀ (X,Y ) ∈ Mn,1 (K )2 , tX AY = tX BY ⇒ A = B .
n(n + 1)
En particulier, puisque dim Sn (K ) = (cf. Algèbre PCSI-PTSI, 8.4.1 1)), on a aussi :
2
n(n + 1)
dim (S(E ; K )) = .
2
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Ce paragraphe n’est pas au programme, 2) Notion de polynôme quadratique, règle du dédoublement
mais éclaire la situation.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Étant donné n variables x1 ,. . . ,xn , on appelle polynôme quadratique en x1 ,. . . ,xn toute appli-
tr i e
Géomé
Par exemple, la « forme générale » d'un polynôme quadratique à deux variables x1 ,x2 est :
Avec les notations précédentes, φ est une fq sur K n et la matrice de la forme polaire ϕ de φ dans
la base canonique de K n est :
α11 α12 ... α1n
α12 α22 ... α2n
. .. .. .
.. . ... .
α1n α2n ... αnn
n
φ(x1 ,. . . ,xn ) = αii xi2 + 2 αi j xi x j ,
i=1 1i< j n
n
on obtient ϕ (x1 ,. . . ,xn ),(y1 ,. . . ,yn ) = αii xi yi + αi j (xi y j + x j yi )
i=1 1i< j n
x 2 en xi yi (1 i n)
i
en dédoublant :
2xi x j en xi y j + x j yi (1 i < j n).
134
4.1 • Formes bilinéaires symétriques, formes quadratiques
Proposition 3
ϕ une fbs surE × E
B,B deux bases de E
Soient
P = Pass(B,B )
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Formule de changement de base pour On a alors : A = t P A P.
éom
étr ie M
onier
une fbs.
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
Preuve
Soient x,y ∈ E, X = MatB (x), Y = MatB (y), X = MatB (x), Y = MatB (y) ; on a donc :
X = P X et Y = PY (cf. Algèbre PCSI-PTSI, 8.2.2 Prop.).
D'une part : ϕ(x,y) = tX A Y .
D'autre part : ϕ(x,y) = tX AY = t(P X )A(PY ) = tX t P A P Y .
Par unicité de la matrice de ϕ dans B et puisque t P A P ∈ Sn (K ), on conclut : A = t P A P .
Exercices 4.1.1 à 4.1.2.
Exercice-type résolu
a) Soient B = (e1 ,...,en ) une base de E, S = MatB (ϕ). Montrer que, pour tous (x1 ,...,xn ),(y1 ,...,yn ) de E n, en notant
A = MatB (x1 ,...,xn ), B = MatB (y1 ,...,yn ), on a :
D (x1 ,...,xn ),(y1 ,...,yn ) = det (A) det (S) det (B).
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
b) En déduire, pour tous f,g ∈ L(E) et tous (x1 ,...,xn ),(y1 ,...,yn ) de E n :
D f (x1 ),..., f (xn ) , g(y1 ,),...,g(yn ) = det ( f ) det (g)D (x1 ,...,xn ),(y1 ,...,yn ) .
Solution Conseils
a) Notons A = (ai j )i j , B = (bi j )i j , S = (si j )i j . On a donc :
n
n
∀ j ∈ {1,...,n}, x j = ak j ek et yj = bk j ek .
k=1 k=1
135
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Solution Conseils
D'où, pour tout (i, j) ∈ {1,...,n}2 :
b1 j
.
ϕ(xi ,yj ) = ( a1i ... ani ) S .. = aki skl bl j Expression d'une fbs dans une base,
1k,l n cf. § 4.1.2 1) Prop. 1.
bn j
n
n
t
= aki skl bl j = A(S B) i j . On reconnaît le terme ligne i , colonne j du
k=1 l=1 produit de trois matrices.
Il en résulte :
D (x1 ,...,xn ),(y1 ,...,yn ) = det (t AS B)
= det (t A) det (S) det (B) = det (A) det (S) det (B). Les matrices t A, S, B sont carrées.
b) Soit B = (e1 ,...,en ) une base de E. Notons F = MatB ( f ), G = MatB (g), L'ev E admet au moins une base B.
S = MatB (ϕ). Soient (x1 ,...,xn ),(y1 ,...,yn ) ∈ E n . Notons A = MatB (x1 ,...,xn ),
B = MatB (y1 ,...,yn ).
On a alors MatB f (x1 ),..., f (xn ) = F A et MatB g(y1 ),...,g(yn ) = G B. La j-ème colonne de MatB ( f (x1 ),..., f (xn ))
est formée des coordonnées de f (x j )
On déduit de a) :
dans B, donc est la j-ème colonne de F A.
D f (x1 ),..., f (xn ) , g(y1 ),...,g(yn ) = det (F A) det (S) det (G B)
= det (F)det (A) det (S) det (G)det (B) Les matrices F,A,S,B sont toutes carrées et
de même ordre.
= det (F) det (G) det (A) det (S) det (B)
= det (F) det (G) D (x 1 ,...,xn ),(y1 ,...,yn ) . Utilisation de a).
Exercices
4.1.1 a) Soit (A,B) ∈ (Mn (R))2 . Montrer : c) Soit A ∈ Mn (R). Montrer :
2 ∀ X ∈ Mn,1 (R), tX AX = 0 ⇐⇒ A ∈ An (R).
∀ (X,Y ) ∈ Mn,1 (R) , t X AY = t X BY
⇐⇒ A = B. 4.1.2 Matrices congruentes
2 Dans Mn (R), on définit la relation « être congruente à »,
b) Soit (A,B) ∈ Sn (R) . Montrer :
notée ici C, par :
∀ X ∈ Mn,1 (R), tX AX = tX B X ⇐⇒ A = B. A C B ⇐⇒ ∃ P ∈ GLn (R), B = t P A P .
136
4.2 • Rappels sur les espaces euclidiens
Lorsque ϕ est un produit scalaire, on note souvent (x|y) ou < x,y > ou x · y à la place de
Exercice 4.2.1. ϕ(x,y).
Définition 2
On note souvent E au lieu de (E,ϕ) ,le On appelle espace euclidien tout couple (E,ϕ) où E est un R-ev de dimension finie
contexte précisant ϕ . et ϕ un produit scalaire sur E.
Exemples :
Ces deux exemples sont fondamentaux. 1) Produit scalaire usuel sur Rn , n ∈ N∗
L'application ϕ : Rn × Rn −→ R définie par :
n
ϕ((x1 ,. . . ,xn ),(y1 ,. . . ,yn )) = xk yk
k=1
est un produit scalaire sur Rn , appelé produit scalaire usuel (ou : canonique) sur Rn .
Revoir la définition et les propriétés de la 2) Produit scalaire canonique sur Mn, p (R)
trace d’une matrice carrée, cf. Algèbre
PCSI-PTSI, § 8.1.9 et ce volume, Algèbre 2
L'application ϕ : Mn, p (R) −→ R est un produit scalaire sur Mn, p (R), appelé produit
et géométrie PC-PSI-PT, § 1.4.
(A,B) −→ tr( t AB)
scalaire canonique sur Mn, p (R).
Le produit scalaire canonique sur Mn,1 (R) (ou M1,n (R)) est, à la notation près, le produit
scalaire usuel sur Rn .
1 1 1
x =0
∃ α ∈ R+ , y = αx
Proposition – Définition 3
Soient (E,ϕ) un eve, φ la fq associée à ϕ. L'application || · || : E −→ R est une
1
x −→ (φ(x)) 2
norme sur E, appelée norme euclidienne associée à ϕ.
138
4.2 • Rappels sur les espaces euclidiens
Remarque :
Soient < .,. > un produit scalaire sur E , ||.|| la norme euclidienne associée. Les formules
obtenues en 4.1.1 Prop. 3, 3), 4), 5) pp. 131-132 peuvent être récrites sous la forme suivante,
pour tout (x,y) de E 2 :
||x + y||2 = ||x||2 + 2 < x,y > +||y||2
Exercice-type résolu
Famille équiangulaire
Soient E,( .| .) un eve, ||.|| la norme euclidienne associée, n = dim (E).
(u | v)
Pour (u,v) ∈ E − {0})2 , on définit l'angle de u et v par : Arccos .
||u|| ||v||
On considère n + 1 éléments u 0 ,...,u n de E, unitaires, faisant deux à deux un même angle noté α, tel que α = 0.
n
Montrer u k = 0 et calculer α.
k=0
Solution Conseils
Notons k = cos α ∈ [−1 ; 1[.
Par hypothèse :
∀ i ∈ {0,...,n}, ||u i || = 1
∀ (i, j) ∈ {1,...,n}2 , i = j ⇒ (u i | u j ) = k .
aj u j = a j (u i | u j ) = ai + aj k
j=0 j=0 0 j n, j=i
n
= (ai − ai k) + a j k.
j=0
Comme k = 1, on déduit :
k n
En particulier, les ai , 0 i n, sont tous
∀ i ∈ {0,...,n}, ai = aj .
k − 1 j=0 égaux.
139
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Solution Conseils
k
n
Notons t = aj . t ne dépend pas de i .
k−1 j=0
Ensuite :
2
n
0 =
u j
2π
π 3
u1 u2 u1 u3
u2
u1
n=1 n=2 n=3
1 1
α = Arccos (–1)= π α = Arccos – = 2π α = Arccos –
2 3 3
Produit scalaire
• Pour établir une inégalité portant sur des produits scalaires ou des normes, à utiliser éventuellement l’inéga-
lité de Cauchy-Schwarz (ex. 4.2.2, 4.2.8, 4.2.11 a)).
• Pour montrer qu’une matrice réelle M (a priori rectangulaire) est nulle, il suffit de montrer que sa norme eucli-
dienne usuelle est nulle, c’est-à-dire que tr(t M M) = 0 (ex. 4.2.3, 4.2.4, 4.2.6).
• Le résultat de l’exercice 4.2.5, essentiellement l’égalité rg(t A A) = rg(A), peut être utile pour d’autres exercices
(ex. 4.2.9). La ligne de calcul :
est importante.
• Pour étudier une matrice H de rang 1 (ex. 4.2.10), il peut être utile de se rappeler qu’on peut décomposer H
en H = U t V, où U, V sont des colonnes (cf. Algèbre PCSI-PTSI, ex. 8.1.30).
140
4.2 • Rappels sur les espaces euclidiens
Exercices
4.2.1 Soient E un R -ev = {0}, ϕ un produit scalaire 4.2.8 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (R) tels que (A,B) soit
sur E , (a,b,c) ∈ R3 , ψ : E × E −→ R définie par : libre, et f : Mn (R) −→ Mn (R) définie par :
CNS sur (a,b,c) pour que ψ soit un produit scalaire sur E . L'endomorphisme f de Mn (R) est-il diagonalisable ?
4.2.2 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (R),X, Y ∈ Mn,1 (R). 4.2.9 Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ Mn, p (R) telle que
Montrer : rg(A) = p ; on note B = t A A.
4.2.3 Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ Mn, p (R). Montrer : C 2 = C, Im(C) = Im(A), Ker(C) = Ker( t A).
t A A = 0 ⇒ A = 0.
4.2.10 Soient n ∈ N − {0,1}, H ∈ Mn (R) non symé-
4.2.4 Soient n, p,q ∈ N∗ , A ∈ M p,q (R), B, C ∈ Mn, p (R). trique et telle que rg(H ) = 1 ; on note A = H + tH .
Montrer : a) Déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres
de A (dans Mn,1 (R) ). On pourra montrer qu'il existe
B A t A = C A t A ⇒ B A = C A. 2
(U,V ) ∈ Mn,1 (R) libre tel que H = U tV, puis expri-
4.2.5 Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ Mn, p (R). Comparer noyaux, mer les vp et les −→ de H en fonction de U et V.
vp
images, rangs de A, t A, t A A , A t A . b) A est-elle diagonalisable (dans Mn (R)) ?
4.2.2 Orthogonalité
Définition
Soit (E,< ·,· >) un espace vectoriel euclidien.
1) Soit (x,y) ∈ E 2 ; on dit que x est orthogonal à y, et on note x⊥y, si et seulement
si : < x,y > = 0.
2) Soient x ∈ E, A ∈ P(E) ; on dit que x est orthogonal à A, et on note x⊥A, si et
seulement si : ∀ a ∈ A, < x,a > = 0.
141
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Proposition 1
Soit (E,< ·,· >) un eve.
2) ∀ (A,B) ∈ (P(E))2 , (A ⊂ B ⇒ A⊥ ⊃ B ⊥ ).
⊥
3) ∀ A ∈ P(E), A⊥ = Vect (A) .
6) E ⊥ = {0} et {0}⊥ = E.
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
D’après 1) et 7) , si A est un sev de E , 7) ∀ A ∈ P(E), A ∩ A⊥ ⊂ {0}.
alors :
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
(F + G)⊥ = F ⊥ ∩ G ⊥ et (F ∩ G)⊥ = F ⊥ + G ⊥ .
Proposition 2
Soient (E,< ·,· >) un eve, (xi )i∈I une famille dans E.
142
4.2 • Rappels sur les espaces euclidiens
Remarque :
En imposant à (V1 ,. . . ,Vp ) la condition :
il y a alors unicité de (V1 ,. . . ,Vp ), et la matrice de passage de (e1 ,. . . ,e p ) à (V1 ,. . . ,Vp ) est
triangulaire supérieure à termes diagonaux égaux à 1 :
1 ...
0 1
Corollaire 2
Tout eve admet au moins une b.o.n.
Proposition 4
Si B = (e1 ,. . . ,en ) est une b.o.n. de (E,< ·,· >) alors :
n
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Décomposition d’un vecteur sur une ∀ x ∈ E, x = < ei ,x > ei .
b.o.n.
Mo
onier
étr ie M
éom
i=1
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Proposition 5
Soient (E,<·,·>) un eve, B une base de E, A = MatB (<·,·>). Alors :
B est orthogonale si et seulement si A ∈ Dn (R)
B est orthonormale si et seulement si A = I .
n
Preuve
D'après 4.1.2 1) Déf. p. 132 : A = (< ei ,e j >)1i, j n .
Proposition 6
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Expression dans une b.o.n., du produit Si B est une b.o.n. de E, on a, pour tout (x,y) de E 2 et en notant X = MatB (x),
Y = MatB (y) :
bre G
r Algè
n ie
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
143
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Exercice-type résolu
Solution Conseils
a) 1) L'eve X admet au moins une b.o.n. B = (e1 ,...,en ).
En notant A = MatB (x1 ,...,x p ) = (ai j )i j ∈ Mn, p (R), on a :
n
∀ j ∈ {1,..., p}, x j = ak j ek ,
k=1
144
4.2 • Rappels sur les espaces euclidiens
Solution Conseils
Ceci montre : Ker (tA A) ⊂ Ker (A), et donc, en passant aux dimensions :
dim Ker (tA A) dim Ker (A) .
Il en résulte, en utilisant le théorème du rang :
rg (tA A) = p − dim Ker (tA A) p − dim Ker (A) = rg (A). On applique le théorème du rang à A et à
t A A.
Finalement : rg ( A A) = rg (A).
t
D'après 1), on peut conclure : rg G(x1 ,...,x p ) = rg (x1 ,...,x p ).
3) • D'après 2) : Attention : ne pas développer det (t A A)
(x1 ,...,x p ) liée ⇐⇒ rg (A) < p en det (t A) det (A), qui n'est pas défini
puisque A est rectangulaire.
⇐⇒ rg G(x1 ,...,x p ) < p ⇐⇒ γ (x1 ,...,x p ) = 0.
• Si (x1 ,...,x p ) est libre, alors, avec les notations de a) 1), p = n, A ∈ GLn (R),
donc :
2
γ (x1 ,...,x p ) = det (tA A) = det (tA) det (A) = det (A) > 0. Ici, les matrices A et t A sont carrées.
Réciproquement, si γ (x1 ,...,x p ) > 0, alors (x1 ,...,x p ) n'est pas liée, donc est libre.
On conclut : (x1 ,...,x p ) libre ⇐⇒ γ (x1 ,...,x p ) > 0.
a2
d'où : (u i | u j ) = 1 −
, noté b.
2
Calculons le déterminant de Gram de (u 1 ,...,u n ) :
1 ... b
1 ... b
b
b
.. ..
.. ..
b . (b) .
1 . (b) .
γ (u 1 ,...,u n ) =
. ..
= 1 + (n − 1)b
. ..
C1 −→ C1 + (C2 + · · · + Cn ).
. .
. .
. (b) b
. (b) b
1 b ... ... b
0 1−b 0 (0) 0
.. .. .. .. ..
= 1 + (n − 1)b
. . . . .
Li
−→ L i − L 1 , 2 i n.
.. .. ..
. (0) . . 0
0 ... ... 0 1−b
[n]
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
et :
a2 a2
1−b =1− 1− = 0, car a = 0.
=
2 2
145
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Orthogonalité
• Pour obtenir certaines inégalités portant sur des produits scalaires ou des normes, il peut être intéressant d’in-
troduire un paramètre λ réel dans une inégalité liée à la notion de produit scalaire, puis de faire varier λ et de choi-
sir λ au mieux (ex. 4.2.12), cf. la preuve de l’inégalité de Cauchy-Schwarz, Algèbre PCSI-PTSI, § 10.1.2.
• Pour l’étude d’un espace vectoriel euclidien, songer à faire intervenir une base orthonormée (ex. 4.2.13).
• Pour montrer qu’un sev G d’un espace vectoriel euclidien E est l’orthogonal d’un sev F de E (ex. 4.2.14), il
suffit de montrer :
∀ x ∈ F, ∀ y ∈ G, < x,y > = 0
dim(F) + dim(G) = dim(E).
Exercices
4.2.12 Soient (E,(·|·)), un espace préhilbertien réel, || · || 4.2.14 On munit Mn (R) de son produit scalaire cano-
la norme associée, F un sev de E , x ∈ E. Montrer : nique. Quels sont les orthogonaux de Dn (R),
Sn (R) , An (R) ?
x ∈ F ⊥ ⇐⇒ ∀ y ∈ F, (x|y) ||y||2 .
Définition 1
Soit f ∈ L(E). On dit que f est symétrique (ou : auto-adjoint) si et seulement si :
146
4.3 • Endomorphismes remarquables d’un espace vectoriel euclidien
Proposition 1
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Ainsi, le vocabulaire est cohérent : les Soient (E,< ·,· >) un eve, B une b.o.n. de E, f ∈ L(E), A = MatB ( f ) . On a :
endomorphismes symétriques
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
Géomé
tr i e
Preuve
On a : ∀ x,y ∈ E, < f (x),y > = < x, f (y) >
ni er A
lgèb
re Monie
r
ier
bre Mon
tr i e
Géomé
nul.
r
⇐⇒ ∀ X ∈ Mn,1 (R), (A − t A)X = 0
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
⇐⇒ A − t A = 0 ⇐⇒ A ∈ Sn (R).
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
Remarques :
Mo
ni e r Al
gèbr
e Monie
r Algè
bre G
r
éom é
Étudier un endomorphisme symétrique 1) Soient (E,< ·,· >) un eve, B une b.o.n. de E . L'application
n ie
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
f −→ MatB ( f )
n(n + 1)
dim (S(E)) = dim (Sn (R)) = .
2
est un isomorphisme de R -ev et, pour toute b.o.n. B de E : MatB (ϕ) = MatB ( f ), puisque, en
notant A = MatB ( f ) ∈ Sn (R), on a, pour tout (x,y) de en notant E 2, X = MatB (x),
Y = MatB (y) :
< x, f (y) > = tX (AY ) = tX AY.
Proposition 2
Attention : le composé de deux On a :
endomorphismes symétriques n’est pas,
en général, symétrique. 1) ∀ f,g ∈ S(E), g ◦ f ∈ S(E) ⇐⇒ g ◦ f = f ◦ g)
2) ∀ f ∈ S(E), ∀ k ∈ N, f k ∈ S(E)
147
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Preuve :
1ère méthode
1) Soit ( f,g) ∈ (S(E))2 . On a :
g ◦ f ∈ S(E) ⇐⇒ ∀ (x,y) ∈ E 2 , < (g ◦ f )(x),y > = < x,(g ◦ f )(y) >
⇐⇒ ∀ (x,y) ∈ E 2 , < f (x),g(y) > = < x,(g ◦ f )(y) >
⇐⇒ ∀ (x,y) ∈ E 2 , < x,( f ◦ g)(y) > = < x,(g ◦ f )(y) >
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Le vecteur ⇐⇒ ∀ y ∈ E, f ◦ g(y) = g ◦ f (y)
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
( f ◦ g)(y) − (g ◦ f )(y)
èbre M
n ier Alg
Mo
Géomé
tr i e
⇐⇒ f ◦ g = g ◦ f.
est orthogonal à tout vecteur de E si
et seulement s’il est nul. 2) Résulte de 1) pour k ∈ N∗ , par récurrence ; et f 0 = Id E ∈ S(E).
3) Soit f ∈ S(E) ∩ GL(E).
• On a, pour tout (x,y) de E 2 :
< f −1 (x),y > = < f −1 (x), f ( f −1 (y)) > = < f f −1 (x) , f −1 (y) >
= < x, f −1 (y) > ,
donc f −1 ∈ S(E).
• Appliquer 2) à f −1 et −k pour obtenir : ∀ k ∈ Z, f k = ( f −1 )−k ∈ S(E).
r
re Monie
Si k ∈ Z− , alors −k ∈ N.
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
2ème méthode
La Prop. est conséquence de la Prop. analogue sur les matrices symétriques réelles
(cf. Algèbre PCSI-PTSI, 8.4.1 1) Prop. 2 et 3 ).
Exercices 4.3.1 à 4.3.4.
2) Orthoprojecteurs, symétries orthogonales
Nous rappelons et complétons l'étude vue dans Algèbre PCSI-PTSI, § 10.2.2.
Définition 2
Pour tout sev F de E, on appelle orthoprojecteur (ou : projecteur orthogonal)
sur F, et on note p F le projecteur sur F parallèlement à F ⊥. Pour x ∈ E, p F (x) s’ap-
pelle le projeté orthogonal de x sur F.
On a donc :
p F ◦ p F = p F , Im( p F ) = F, Ker( p F ) = F ⊥
∀ x ∈ E, p F (x) ∈ F, x − p F (x) ∈ F ⊥ .
Définition 3
Soient F un sev de E, x ∈ E. On appelle distance de x à F, et on note d(x,F), le
réel défini par :
Proposition 3
re Monie
r
Autrement dit, l'application Soient F un sev de E, x ∈ E. On a
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
F −→ R
r Algè
n ie
Mo
onier
èbre M
r Alg
y −→ ||x − y||
n ie
Mo
tr i e
Géomé
148
4.3 • Endomorphismes remarquables d’un espace vectoriel euclidien
Proposition 4
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Expression du projeté orthogonal de x Soient F un sev de E, (e1 ,. . . ,e p ) une b.o.n. de F. On a alors :
Mo
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
p
∀ x ∈ E, p F (x) = < ei ,x > ei .
i=1
Proposition 5
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Caractérisation des orthoprojecteurs Soit p ∈ L(E) un projecteur ( p ◦ p = p). Alors p est un orthoprojecteur si et seule-
parmi les projecteurs.
Mo
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Preuve
1) Soient p un orthoprojecteur et (x,y) ∈ E 2 . On a :
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
On remplace y par : < p(x),y > = < p(x),y − p(y) > + < p(x), p(y) > = < p(x), p(y) >
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
(y − p(y)) + p(y) .
r Alg
n ie
Mo
De même : < x, p(y) > = < p(y),x > = < p(y), p(x) > = < p(x), p(y) > .
On a donc : ∀ (x,y) ∈ E 2 , < p(x),y > = < (x, p(y) > = < p(x), p(y) > ,
et finalement, p est symétrique.
2) Réciproquement, soit p un projecteur symétrique de E . On a :
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Puisque p est un projecteur,on a,pour ∀ (x,y) ∈ Ker( p) × Im( p), < x,y > = < x, p(y) > = < p(x),y >= 0,
tout y ∈ Im( p) :
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Proposition 6
Soit p un projecteur orthogonal de E. Il existe une b.o.n. B de E telle que
Ir 0
MatB ( p) = , où r = rg( p).
0 0
Preuve
Il existe une b.o.n. B1 de Im( p) et une b.o.n. B2 de Ker( p). Comme Im( p) et Ker( p) sont supplémen-
taires orthogonaux dans E , B = B1 ∪ B2 est une b.o.n. de E convenant.
Exercice 4.3.5.
Définition 4
Pour tout sev F de E, on appelle symétrie orthogonale par rapport à F l'endo-
morphisme s F de E défini par s F = 2 p F − e, où p F est le projecteur orthogonal
sur F, et e = Id E .
• Ker(s F − e) est l’ensemble des
sF ◦ sF = e
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo Géom
é
lgèbre
n ier A
Mo
invariants de s F
Ker(s F − e) = F, Ker(s F + e) = F ⊥
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Proposition 7
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Caractérisation des symétries Soit s ∈ L(E) une symétrie (s ◦ s = e). Alors s est une symétrie orthogonale si et
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
149
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Preuve
1
Notons p = (e + s).
2
Comme Ker( p) = Ker(s + e) et Im( p) = Ker(s − e) (car x = p(x) ⇐⇒ s(x) = x ),
on a schématiquement, en utilisant la Prop. 5 p. 149 :
(s symétrie orthogonale) ⇐⇒ ( p projecteur orthogonal)
⇐⇒ ( p symétrique) ⇐⇒ (s symétrique).
Remarque :
On notera l'incohérence du vocabulaire établi : endomorphisme symétrique et symétrie sont
loin d'être synonymes.
Proposition 8
Ne pas confondre l’entier p et un Soit s une symétrie orthogonale de E. Il existe une b.o.n. B de E telle que :
éventuel projecteur p.
Ip 0
MatB (s) = , où p = dim Ker(s − e) , q = dim Ker(s + e) .
0 −Iq
Définition 5
On appelle réflexion (de E) toute symétrie orthogonale par rapport à un hyperplan
de E.
Exercice-type résolu 1
Soit n ∈ N∗ fixé. On note E le R -ev Rn [X] muni du produit scalaire (. | .) défini par :
1
∀ P,Q ∈ E, (P | Q) = P(x)Q(x) dx.
0
Pour tout P ∈ E, on note T (P) = (X2 − X)P + (2X − 1)P . Montrer que T est un endomorphisme symétrique de E,(. | .) .
Solution Conseils
1) Soit P ∈ E. Il est clair que T (P) ∈ R[X], et on a : Ne pas oublier de montrer que T va de E
dans E.
deg (X2 − X)P = 2 + deg (P ) 2 + (n − 2) = n
et
deg (2X − 1)P = 1 + deg (P ) 1 + (n − 1) = n,
Ceci montre :
∀ P ∈ E, T (P) ∈ E.
150
4.3 • Endomorphismes remarquables d’un espace vectoriel euclidien
Solution Conseils
2) La linéarité de T est immédiate, car, pour tout α ∈ R et tous P,Q ∈ E :
T (α P + Q) = (X2 − X)(α P + Q) + (2X − 1)(α P + Q)
3) Soit (P,Q) ∈ E 2 .
On a :
1
T (P)
Q = T (P)(x)Q(x) dx
0
1 2 u = (x 2 − x)P (x) + (2x − 1)P (x)
= (x − x)P (x) + (2x − 1)P (x) Q(x) dx.
0 v = Q(x),
On intègre par parties :
1 u = (x 2 − x)P (x)
1
T (P)
Q) = (x 2 − x)P (x)Q(x) 0 − (x 2 − x)P (x)Q (x) dx v = Q (x).
0
1
=− (x 2 − x)P (x)Q (x) dx.
0
Dans cette dernière expression, P et Q ont des rôles symétriques, donc, en appliquant
le résultat ci-dessus au couple (Q,P) à la place du couple (P,Q), on obtient :
1
Le produit scalaire est symétrique.
T (P)
Q) = (x 2 − x)P (x)Q (x) dx = T (Q)
P = P
T (Q) .
0
Exercice-type résolu 2
Orthoprojecteurs
Soient E,(. | .) un eve, ||.|| la norme euclidienne associée.
∀ x ∈ E, || p(x)|| ||x||.
b) Soient p,q deux orthoprojecteurs de E.On suppose que p ◦ q est un projecteur de E. Montrer que p ◦ q est un orthoprojec-
teur et que : p ◦ q = q ◦ p.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Solution Conseils
a) 1) Supposons que p est un orthoprojecteur de E.
Soit x ∈ E. On a : x − p(x) ∈ Ker ( p) et p(x) ∈ Im ( p), donc x − p(x) ⊥ p(x),
d'où, d'après le théorème de Pythagore : Puisque p est un orthoprojecteur, Ker ( p)
x − p(x) + p(x)
151
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Solution Conseils
2) Réciproquement, supposons : ∀ x ∈ E, || p(x)|| ||x||.
Soit (x,y) ∈ Ker ( p) × Im ( p).
On a donc p(x) = 0 et p(y) = y. Puisque p est un projecteur et que
On a alors, d'après l'hypothèse : y ∈ Im ( p), on a : p(y) = y.
∀ x ∈ E, ||( p ◦ q)(x)|| =
p q(x)
Endomorphismes symétriques
• Pour établir certaines inégalités, penser à l’intervention de l’inégalité de Cauchy-Schwarz (ex. 4.3.3 b)).
• Pour calculer le projeté orthogonal d’un élément x d’un espace vectoriel euclidien (E,< .,. >) sur un sev F
de E, si l’on connaît une b.o.n. (e1 ,. . . ,e p ) de F (ex. 4.3.5), il suffit d’appliquer la formule de la Prop. 4 :
p
p F (x) = < ei ,x > ei .
i=1
152
4.3 • Endomorphismes remarquables d’un espace vectoriel euclidien
Exercices
4.3.1 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R). Montrer que deux des 4.3.4 Soit n ∈ N∗ ; déterminer le commutant de An (R)
trois propriétés suivantes entraînent chaque fois la troisiè- dans Mn (R), c'est-à-dire :
me :
{ M ∈ Mn (R); ∀ A ∈ An (R), AM = M A } .
(i) tA = A (ii) tA A = A (iii) A2 = A.
4.3.5 Soit n ∈ N∗ ; on munit Mn (R) de son produit
4.3.2 Soient n ∈ N∗ ,
A = (ai j )i j ∈ Sn (R), λ,µ deux vp 0 1
de A telles que λ = µ , U (resp. V) un − → pour A associé
vp 0
,
à λ (resp. µ). Montrer que t V U = 0 et que U tV est nil- scalaire canonique, et on note U =
0 1
potente.
1 0
4.3.3 Soient n ∈ N∗ , A = (ai j )i j ∈ Mn (R) telle que 1 1
t A = A et A2 = A. Montrer : F = Vect{U k ; 0 k n − 1}, A = 0
.
a) 0 ai j n
1i, j n a) Montrer que (U k )0k n−1 est une base orthogonale
b) |ai j | n rg(A) de F .
1i, j n
3 b) En déduire le projeté orthogonal de A sur F .
c) |ai j | < n 2 (si n 2).
1i, j n
1) Généralités
Définition 1
Un endomorphisme f de E est dit orthogonal si et seulement si f conserve le produit
scalaire, c'est-à-dire :
Le vocabulaire classique est ici ∀ (x,y) ∈ E 2 , < f (x), f (y) > = < x,y > .
inconséquent, puisqu'un projecteur
orthogonal de E (autre que Id E ), n'est
pas un endomorphisme orthogonal On note O(E,< ·,· >) (ou : O(E)) l'ensemble des endomorphismes orthogonaux
de E .
de E.
Proposition 1
153
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Proposition 2
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
En pratique : Soit f ∈ L(E). Les propriétés suivantes sont deux à deux équivalentes :
Mo
onier
èbre M
r Alg
(i) f ∈ O(E)
n ie
Mo
Proposition - Définition 3
L'ensemble O(E) des endomorphismes orthogonaux de E est un groupe pour la
loi ◦, appelé groupe orthogonal de (E,< ·,· >) (ou : de E).
Définition 2
Une matrice Ω de Mn (R) est dite orthogonale si et seulement si l'endomorphisme
de Rn, représenté par Ω dans la base canonique de Rn, est un endomorphisme ortho-
gonal de Rn muni de son produit scalaire usuel.
On note On (R) l'ensemble des matrices orthogonales de Mn (R).
Proposition 4
Soient Ω ∈ Mn (R), E un R-ev de dimension finie n, < ·,· > un produit scalaire sur
E. Les propriétés suivantes sont deux à deux équivalentes :
er A
lgèb
re Monie
r
En particulier, si Ω ∈ On (R) , alors 1) Ω ∈ On (R)
Ω est inversible et Ω −1 = t Ω.
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
2) tΩΩ = In
tr i e
Géomé
3) Ω tΩ = In
4) Pour toute b.o.n. B de E, l'endomorphisme représenté par Ω dans B est orthogo-
nal
5) Il existe une b.o.n. de E dans laquelle l'endomorphisme représenté par Ω est
orthogonal
6) Les colonnes de Ω forment une b.o.n. de Mn,1 (R) pour le produit scalaire ca-
nonique
7) Les lignes de Ω forment une b.o.n. de M1,n (R) pour le produit scalaire ca-
nonique.
Proposition - Définition 5
On (R) est un groupe pour la multiplication, appelé groupe orthogonal (d'ordre n).
Remarque :
Soient B une b.o.n. de E , f ∈ L(E) , Ω = MatB ( f ) .
On a alors : f ∈ O(E) ⇐⇒ Ω ∈ On (R) .
Mo
n ie
rA lgèb
re Monie
éom é
r
Lien entre endomorphisme orthogonal L'application O(E) −→ On (R) est un isomorphisme de groupes (O(E) étant muni de la
f −→ MatB ( f )
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
éom
étr ie M
et matrice orthogonale.
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
154
4.3 • Endomorphismes remarquables d’un espace vectoriel euclidien
Proposition 6
Rappel de notation : Soient B une b.o.n. de E, B une base de E, P = Pass(B,B ). Alors, B est une b.o.n.
Pass(B,B ) est la matrice de passage de E si et seulement si P est orthogonale.
de la base B à la base B .
Proposition 7
Les « réciproques » sont fausses : une 1) ∀ Ω ∈ On (R), det(Ω) ∈ {−1,1}
matrice de déterminant 1 ou –1 n’est
pas nécessairement orthogonale, 2) ∀ f ∈ O(E), det( f ) ∈ {−1,1}.
comme le montre l’exemple de la
1 1
matrice : . 2) Endomorphismes orthogonaux et orientation
0 1
Définition 3
Soit f ∈ O(E). On dit que f est un endomorphisme orthogonal direct (resp. indi-
rect) si et seulement si det( f ) = 1 (resp. −1).
droit au lieu de direct
On dit aussi :
Proposition - Définition 8
L'ensemble des endomorphismes orthogonaux directs de E est un sous-groupe de
O(E), appelé groupe spécial orthogonal de E, et noté SO(E).
Proposition - Définition 9
Soit Ω ∈ On (R). On dit que Ω est orthogonale droite (resp. gauche) si et seule-
ment si det(Ω) = 1 (resp. −1).
L'ensemble des matrices orthogonales droites d'ordre n est un sous-groupe de On (R),
appelé groupe spécial orthogonal, noté SOn (R) :
SOn (R) = {Ω ∈ On (R); det(Ω) = 1}.
Remarque :
Soient B une b.o.n. de E , f ∈ L(E), Ω = MatB ( f ). Alors : f ∈ SO(E) ⇐⇒ Ω ∈ SOn (R).
L'application SO(E) −→ SOn (R) est un isomorphisme de groupes, SO(E) étant muni de
f −→ MatB ( f )
la composition, et SOn (R) muni de la multiplication.
Les « réciproques » sont fausses : une
matrice carrée dont le spectre réel est
inclus dans {−1,1} n’est pas Proposition 10
nécessairement orthogonale,comme le
montre l’exemple de la matrice :
1) ∀ f ∈ O(E), SpR ( f ) ⊂ {−1,1}
1 1
.
0 1 2) ∀ Ω ∈ On (R), SpR (Ω) ⊂ {−1,1} .
Preuve
Il est clair que 2) est la traduction matricielle de 1).
Soient f ∈ O(E), λ ∈ R, x ∈ E − {0} tels que f (x) = λx.
On a : ||x|| = || f (x)|| = ||λx|| = |λ|||x|| , d'où |λ| = 1, et donc λ ∈ {−1,1} .
Exercices 4.3.6 à 4.3.13.
155
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Proposition 11
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Décomposition d’une matrice inversible ∀ A ∈ GLn (R), ∃(Ω,T ) ∈ On (R) × Tn,s (R), A = ΩT.
en produit d’une matrice orthogonale
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Preuve
Notons C1 ,. . . ,Cn les colonnes de A et C = (C1 ,. . . ,Cn ) qui est donc une famille libre dans
Mn,1 (R).
Dans l'eve Mn,1 (R) muni du produit scalaire canonique, appliquons à C le procédé d'orthogonalisation
de Schmidt (4.2.2 Th. p. 142). Il existe V1 ,. . . ,Vn ∈ Mn,1 (R) tels que :
V ,. . . ,Vn sont deux à deux orthogonaux
1
∀ k ∈ {1,. . . ,n}, ||Vk || = 1
∀ k ∈ {1,. . . ,n}, Vect(V1 ,. . . ,Vk ) = Vect(C1 ,. . . ,Ck ).
Exercice-type résolu
rg (A + B) + rg (A − B) = n.
Solution Conseils
1) On a, pour tous K-ev E,F et toutes f,g ∈ L(E,F) : On va établir l'égalité voulue en montrant
deux inégalités.
Im ( f + g) ⊂ Im ( f ) + Im (g).
156
4.3 • Endomorphismes remarquables d’un espace vectoriel euclidien
Solution Conseils
Mais, d'après la formule de Grassmann :
dim Im (A + B) + Im (A − B)
= dim Im (A + B) + dim Im (A − B) − dim Im (A + B) ∩ Im (A − B)
dim Im (A + B) + dim Im (A − B) = rg (A + B) + rg (A − B).
Ceci montre : rg (A) rg (A + B) + rg (A − B).
D'autre part, comme A ∈ On (R), A est inversible, donc rg (A) = n.
On obtient : n rg (A + B) + rg (A − B).
2) On a : Puisque l'inégalité précédente a été obte-
nue en examinant les images, pour obtenir
l'autre inégalité, on va étudier les noyaux.
(A − B) t(A + B) = (A − B)(t A +t B) Comme A,B ∈ On (R), on essaie de faire
−1 −1 intervenir AtA = In et B tB = In .
= A A + A B − B A − B B = AB
t t t t
− BA ,
−1 t −1
car A A = B B = In et A = A , B = B .
t t t
On obtient :
rg (A + B) n − rg (A − B),
ou encore :
rg (A + B) + rg (A − B) n.
On conclut finalement :
rg (A + B) + rg (A − B) = n.
Endomorphismes orthogonaux
• Pour étudier un endomorphisme orthogonal f d’un espace vectoriel euclidien E, penser à utiliser, pour tout
(x,y) ∈ E 2 , l’égalité < f (x), f (y) > = < x,y > (ex. 4.3.7).
• Pour étudier une isométrie f d’un espace vectoriel euclidien E, il peut être commode de passer à l’aspect matri-
ciel (ex. 4.3.8) en faisant intervenir la notion de transposée d’une matrice.
• Pour étudier une matrice orthogonale dont l’un des termes est égal à 1 ou à –1, il est utile de remarquer que,
si A = (ai j )i j ∈ On (R), alors tous les ai j sont dans [−1; 1], et, si l’un des ai j est égal à – 1 ou 1, alors tous les
éléments de la i-ème ligne et tous les éléments de la j-ème colonne de A sont nuls, sauf ai j lui-même (ex. 4.3.11).
157
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Exercices
4.3.6 Déterminer le commutant de On (R) dans Mn (R), Πn l'ensemble des matrices de permutation de Mn (R),
c'est-à-dire : c'est-à-dire l'ensemble des matrices A = (ai j )i j de Mn (R)
M ∈ Mn (R); ∀ Ω ∈ On (R), MΩ = Ω M . telles qu'il existe σ ∈ Sn telle que :
1 si j = σ (i)
∀ (i, j) ∈ {1,. . . ,n}2 , ai j = δσ (i), j = .
0 si j = σ (i)
4.3.7 Soient E un eve, f ∈ O(E) .
a) Montrer : Montrer : Πn = Σn ∩ On (R) .
4.3.9 Soient (E,< ·,· >) un eve, f ∈ O(E) . Montrer que 4.3.13 Soient A ∈ An (R), B ∈ Sn (R) telles que
f est diagonalisable si et seulement si f est une symétrie
orthogonale. AB = B A.
a) Montrer :
4.3.10 On munit Mn (R) du produit scalaire canonique.
∀ X ∈ Mn,1 (R), t (AX)B X = 0.
Montrer que On (R) est borné et calculer son diamètre.
b) Montrer :
4.3.11 Soient n ∈ N∗ , Σn l'ensemble des matrices sto- ∀ X ∈ Mn,1 (R), ||(A + B)X|| = ||(A − B)X|| ,
chastiques de Mn (R), c'est-à-dire
où || · || désigne la norme euclidienne canonique sur
A = (ai j )i j ∈ Mn (R); Mn,1 (R) .
∀ (i, j) ∈ {1,. . . ,n}2 , a ∈ [0; 1]
Σn = c) On suppose de plus B inversible. Montrer que A + B et
ij
,
n
A − B sont inversibles et que (A + B)(A − B)−1 est
∀ i ∈ {1,. . . ,n}, ai j = 1
j=1 orthogonale.
4.4 Adjoint
4.4.1 Adjoint d’un endomorphisme
d’un espace euclidien
Dans ce § 4.4, (E,< . ,. >) désigne un espace vectoriel euclidien, n = dim (E) ; la norme asso-
ciée est notée ||.||.
158
4.4 • Adjoint
Proposition-Définition 1
Pour tout f ∈ L(E), il existe g ∈ L(E) unique tel que :
Preuve
Soient B une b.o.n. de E , f,g ∈ L(E). Notons A = MatB ( f ), B = MatB (g). On a :
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Cf.aussi la preuve de la Prop.1 du § 4.3.1 ∀ (x,y) ∈ E 2 , < f (x) , y > = < x , g(y) >
p. 147.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
2
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
2
⇐⇒ ∀ (X,Y ) ∈ Mn,1 (R) , t X t AY = tX BY
n ie
r Al
gèbr
e Monie
r
(A −t B)X est orthogonal à tout t t
⇐⇒ ∀ X ∈ Mn,1 (R), ∀ Y ∈ Mn,1 (R), (A − B)X Y = 0
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
⇐⇒ A − tB = 0 ⇐⇒ B = tA.
Ceci montre l’existence et l’unicité de g et détermine la matrice de g dans B.
On a donc :
∀ (x,y) ∈ E 2 , < f (x) , y > = < x , f ∗ (y) >
Proposition 2
Soient α ∈ R, f,g ∈ L(E). On a :
1) (α f + g)∗ = α f ∗ + g ∗
2) (Id E )∗ = Id E
3) (g ◦ f )∗ = f ∗ ◦ g ∗
4) ( f ∗ )∗ = f
5) f ∈ GL(E) ⇐⇒ f ∗ ∈ GL(E)
6) ∀ f ∈ GL(E), ( f ∗ )−1 = ( f −1 )∗
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Preuve
1ère méthode : pour 1) à 6) : utilisation de la définition et de l’unicité de l’adjoint.
1) On a, pour tout (x,y) ∈ E 2 :
< (α f + g)(x) , y > = α < f (x) , y > + < g(x) , y >
= α < x , f ∗ (y) > + < x , g ∗ (y) > = < x , α f ∗ (y) + g ∗ (y) > ,
(α f + g)∗ = α f ∗ + g ∗ .
159
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
d’où :
(g ◦ f )∗ = f ∗ ◦ g ∗ .
éom
étr ie M
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
1) t (α A + B) = α t A + t B, donc (α f + g)∗ = α f ∗ + g ∗
2) t In = In , donc (Id E )∗ = Id E
3) t (B A) = t A t B, donc (g ◦ f )∗ = f ∗ ◦ g ∗
4) t (t A) = A, donc ( f ∗ )∗ = f
5) A ∈ GLn (R) ⇐⇒ t A ∈ GLn (R), donc : f ∈ GL(E) ⇐⇒ f ∗ ∈ GL(E)
6) ∀ A ∈ GLn (R), (t A)−1 = t (A−1 ), donc : ∀ f ∈ GL(E), ( f ∗ )−1 = ( f −1 )∗ .
7) Avec les notations précédentes :
Remarque :
Soit A ∈ Mn (R) ; bien que A et t A aient les mêmes valeurs propres, « en général » A et
t A n’ont pas les mêmes vecteurs propres, comme le montre l’exemple : n = 2, A = 0 1 .
0 0
160
4.4 • Adjoint
Exercice-type résolu
Étude d’adjoint
Soient E,(. |. ) un eve, e = Id E , f ∈ L(E) tel que f 2 = −e. Montrer :
f ∗ ◦ f = f ◦ f ∗ ⇐⇒ f ∗ = − f.
Solution Conseils
1) Supposons f ∗ = − f. Commencer par le sens le plus facile.
On a :
f ∗ ◦ f = (− f ) ◦ f = − f 2 = e
f ◦ f ∗ = f ◦ (− f ) = − f 2 = e,
donc : f ∗ ◦ f = f ◦ f ∗ .
2) Réciproquement, supposons f ∗ ◦ f = f ◦ f ∗ .
• Alors :
( f ∗ ◦ f )∗ ◦ ( f ∗ ◦ f ) = ( f ∗ ◦ f ) ◦ ( f ∗ ◦ f ) = f ∗ ◦ ( f ◦ f ∗ ) ◦ f
= f ∗ ◦ ( f ∗ ◦ f ) ◦ f = ( f ∗ )2 ◦ f 2 = (−e) ◦ (−e) = e.
Exercices
4.4.1 On munit Mn (R) du produit scalaire canonique 4.4.2 Soient (E,< ·,· >) un eve, f ∈ L(E) tel que
(X,Y ) −→ tr ( t X Y ). f ◦ f ∗ = f ∗ ◦ f, F un sev de E stable par f, g l'endomor-
Soient A ∈ Mn (R), ϕ A : Mn (R) −→ Mn (R) . Montrer phisme de F induit par f ; on munit F du produit scalaire
X −→ t AX A induit par < ·,· > . Montrer :
ϕ A ∈ L (Mn (R)) et calculer l'adjoint (ϕ A )∗ de ϕ A . g ◦ g ∗ = g ∗ ◦ g.
Proposition 1
Soient E un eve, f ∈ L(E).
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
1) Caractérisation des endomorphismes 1) f est symétrique si et seulement si : f ∗ = f.
symétriques à l’aide de l’adjoint.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
2) Caractérisation des endomorphismes (i) f est orthogonal
orthogonaux à l’aide de l’adjoint.
Mo
onier
étr ie M
éom
(ii) f ∗ ◦ f = Id E
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
(iii) f ◦ f ∗ = Id E .
Preuve
1) f symétrique ⇐⇒ ∀ (x,y) ∈ E 2 , < f (x) , y > = < x , f (y) >
⇐⇒ f ∗ = f.
⇐⇒ f ∗ ◦ f = Id E .
2
D'autre part, puisque E est de dimension finie et que ( f, f ∗ ) ∈ L(E) , on a :
f ∗ ◦ f = Id E ⇐⇒ f ◦ f ∗ = Id E .
Définition 1
Soient E un eve, f ∈ L(E). On dit que f est antisymétrique si et seulement si :
f ∗ = − f.
La Proposition suivante est immédiate, grâce au lien entre adjoint pour un endomorphisme et
transposée pour une matrice.
Proposition 2
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Caractérisation des endomorphismes Soient E un eve, f ∈ L(E), B une b.o.n. de E, A = MatB ( f ). On a :
symétriques (resp.antisymétrique,resp.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
A=A
Mo
t
Géomé
tr i e
162
4.5 • Réduction des matrices symétriques réelles
Définition 2
Un endomorphisme symétrique f de E est dit :
1) symétrique positif si et seulement si :
∀ x ∈ E, < x, f (x) > 0
2) symétrique défini-positif si et seulement si :
∀ x ∈ E, < x, f (x) > 0
.
∀ x ∈ E, (< x, f (x) > = 0 ⇒ x = 0)
Remarques :
1) Un endomorphisme symétrique f de E est symétrique défini-positif si et seulement si :
∀ x ∈ E − {0}, < x, f (x) >> 0.
2) Les qualificatifs « positif », « défini-positif » ne peuvent s'appliquer ici qu'à un
endomorphisme symétrique (et non à tout endomorphisme).
3) Un endomorphisme symétrique f de E est dit négatif (resp. défini-négatif) si et
seulement si − f est symétrique positif (resp. défini-positif ).
4) Soit f un endomorphisme symétrique de E ; notons φ f : E −→ R . Il est clair que
x −→< x, f (x) >
φ f est une forme quadratique sur E (appelée forme quadratique associée à f), et que f est
symétrique positif (resp. défini-positif ) si et seulement si φ f est une fq positive (resp. définie-
positive).
Preuve
Soient λ,µ ∈ SpR ( f ) tels que λ = µ , x ∈ SEP( f,λ), y ∈ SEP( f,µ) . On a donc :
x = 0, y = 0, f (x) = λx, f (y) = µy .
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
D'où : < λx,y > = < f (x),y > = < x, f (y) > = < x,µy > , donc : (λ − µ) < x,y > = 0,
et finalement : < x,y > = 0.
Proposition 2
Preuve
Soient F un sev de E stable par f, x ∈ F ⊥ . On a : ∀ y ∈ F, < f (x),y > = < x, f (y) > = 0,
(car x ∈ F ⊥ et f (y) ∈ F) , d'où : f (x) ∈ F ⊥ .
163
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Ce théorème fondamental porte aussi le 1) Soient (E,< ·,· >) un eve, f un endomorphisme symétrique de E. Il existe une
nom de théorème spectral. b.o.n. de E dans laquelle la matrice de f est diagonale
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Le lecteur trouvera une autre Preuve
n ie
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
Géomé
tr i e
onier
tG = t(Ω −1 C) = tC tΩ −1 = tCΩ ,
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Si gk = 0 , alors la colonne n ◦ k + 1 S’il existe k ∈ {1,. . . ,n} tel que gk = 0 , alors dk est vp de A (et un −
→ associé est E
vp k+1 ).
de A est dk Ek+1 .
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
tr i e
Géomé
On peut supposer d1 . . . dn. Supposons λ > d1 ; alors D − λIn est inversible, et donc :
x G + D X = λX X = −x(D − λIn )−1 G
A V = λV ⇐⇒
r
re Monie
lgèb
.
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
ier
bre Mon
⇐⇒ (D − λIn )X = −x G .
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
On a :
n
gi2
tG(D − λI )−1 G + λ = α ⇐⇒ + λ = α.
n
di − λ
i=1
164
4.5 • Réduction des matrices symétriques réelles
ni er A
lgèb
re Monie
r
Intervention de l’analyse dans un L'application ϕ : ]d1 ; +∞[−→ R est continue sur ]d1 ; +∞[, de limite −∞ en d1+ et
Mo éom é
bre G
r Algè
Mo
n ie
éom
étr ie M
onier
λ −→ di −λ + λ
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
i=1
de limite +∞ en +∞, donc (théorème des valeurs intermédiaires) il existe λ ∈]d1 ; +∞[ tel que
ϕ(λ) = α.
On a ainsi montré que A admet au moins une vp et un −
→ réels, donc f admet au moins une vp est un −
vp →.
vp
2) En notant x0 un − → pour f, Rx est stable par f, donc (cf. Prop. 2 p. 147) (Rx )⊥ est aussi stable
vp 0 0
1 λ0 0
par f. Dans une b.o.n. de E commençant par x0 , la matrice de f est donc de la forme ,
||x0 || 0 S
où λ0 ∈ R , S ∈ Sn (R). D'après l'hypothèse de récurrence, il existe Ω1 ∈ On (R), D1 ∈ Dn (R) telles
1 0 λ0 0
que S = Ω1 D1 Ω1−1 . En notant Ω2 = et D2 = , il est clair que :
0 Ω1 0 D1
λ0 0
Ω2 ∈ On+1 (R), D2 ∈ Dn+1 (R), = Ω2 D2 Ω2−1 .
0 S
Ceci montre qu'il existe une b.o.n. de E dans laquelle la matrice de f est diagonale.
Remarque :
L'existence d'une valeur propre réelle pour une matrice A ∈ Sn (R) peut être démontrée
autrement, en passant par les nombres complexes, de la façon suivante.
D'après le théorème de d'Alembert, A admet au moins une valeur propre complexe.
Montrons que les valeurs propres de A, a priori complexes, sont toutes réelles.
Soit λ ∈ SpC (A). Il existe X ∈ Mn,1 (C) tel que AX = λX et X = 0.
On a alors, en utlisant la notion de transconjuguée (cf. plus loin, § 5.1.2 1) p. 190) :
∗
X AX = X ∗ (AX) = X ∗ λX = λX ∗ X = λ||X||22
X ∗ AX = (A∗ X)∗ X = (AX)∗ X = (λX)∗ X = λX ∗ X = λ||X||22 ,
Remarques :
1) Le Th. précédent peut aussi s'énoncer sous la forme suivante : pour tout endomorphisme
symétrique f de E , E est somme directe orthogonale des SEP pour f.
2) En pratique, comme Ω est orthogonale, on pourra remplacer Ω −1 par tΩ.
3) Une matrice symétrique complexe (d’ordre 2 ) peut ne pas être diagonalisable (ex. 4.5.2).
Exercices 4.5.1 à 4.5.8.
Exercice-type résolu 1
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
165
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Solution Conseils
Puisque f ∈ S(E), d'après le théorème fondamental, il existe une bon Lorsqu'intervient un endomorphisme
B = (e1 ,...,en ) de E et une matrice diagonale D = diag (λ1 ,...,λn ) ∈ Dn (R) symétrique ou une matrice symétrique,
penser à utiliser éventuellement le
telles que : MatB ( f ) = D. théorème fondamental.
Soit x ∈ E.
x1
.
Notons X = MatB (x) = .. . On a :
xn
n
n
f (x) − ax = f xi ei −a xi ei
i=1 i=1
n
n
n
= xi λi ei − axi ei = (λi − a)xi ei . On a, par définition de D :
i=1 i=1 i=1
∀i ∈ {1,...,n}, f (ei ) = λi ei .
n
De même : f (x) − bx = (λi − b)xi ei .
i=1
Comme SpR ( f ) ∩ ]a ; b[ = ∅, on a :
∀ i ∈ {1,...,n}, λi a ou λi b ,
donc :
∀ i ∈ {1,...,n}, (λi − a)(λi − b) 0,
Supposons SpR ( f ) ∩ [a ; b] = ∅.
Soit x ∈ E tel que f (x) − ax
f (x) − bx = 0.
Avec les notations précédentes, on a alors :
n
(λi − a)(λi − b)xi2 = 0
i=1
∀ i ∈ {1,...,n}, (λi − a)(λi − b) > 0. Puisque SpR ( f ) ∩ [a ; b] = ∅, on a :
∀ i ∈ {1,...,n}, λi ∈
/ [a ; b].
D'où : ∀ i ∈ {1,...,n}, xi2 = 0, et donc x = 0.
La réciproque est immédiate.
On conclut que, si SpR ( f ) ∩ [a ; b] = ∅, il y a égalité dans l'inégalité de l'énoncé
si et seulement si x = 0.
Exercice-type résolu 2
Racine cubique d’une matrice carrée symétrique réelle, exemple
3
a) Soient n ∈ N∗ , S ∈ Sn (R). Montrer qu'il existe P ∈ Rn−1 [X] tel que : S = P(S) .
10 7 7
1
b) Calculer un tel P pour S = 7 10 7 .
3
7 7 10
166
4.5 • Réduction des matrices symétriques réelles
Solution Conseils
a) D'après le théorème fondamental, il existe Ω ∈ On (R), D = Lorsqu'une matrice symétrique réelle inter-
vient, penser à utiliser éventuellement le
diag (λ1 ,...,λn ) ∈ Dn (R) telles que : S = Ω DΩ −1 .
√ √ théorème fondamental.
Notons ∆ = diag ( 3 λ1 ,..., 3 λn ) et R = Ω∆Ω −1 .
Alors :
t
R = t(Ω∆Ω −1 ) = tΩ −1 t∆tΩ = Ω∆Ω −1 = R
et
R 3 = (Ω∆Ω −1 )3 = Ω∆3 Ω −1 = Ω DΩ −1 = S.
D'après l'étude des polynômes d'interpolation de Lagrange sur les λk qui sont deux Pour tout (i, j) tel que λi = λ j , on a :
à deux distincts, il existe P ∈ Rn−1 [X] tel que : √
3
λi = 3 λ j .
∀ i ∈ {1,...,n}, 3 λi = P(λi ).
On a alors :
∆ = diag ( 3 λ1 ,..., 3 λn ) = diag P(λ1 ),...,P(λn )
= P diag (λ1 ,...,λn ) = P(D),
puis :
R = Ω∆Ω −1 = Ω P(D)Ω −1 = P(Ω∆Ω −1 ) = P(S).
Ainsi, P convient.
3 −λ
Attention : Bien placer le coefficient
3 3
3
dans chaque terme de la matrice.
7 10 7
3 3 3
7 10
− λ
3 3 3
10 − 3λ 7 7
=
7 10 − 3λ 7
27
7 7 10 − 3λ
1 7 7
1
−→ C1 + C2 + C3 .
= (24 − 3λ)
1 10 − 3λ 7
C1
27
1 7 10 − 3λ
1 7 7
1
1
= (8 − λ)
0 3 − 3λ 0
= (8 − λ)(3 − 3λ)2 L2 − L1
−→
L2
9
0 0 3 − 3λ
9
L3
−→
L 3 − L 1.
= (8 − λ)(1 − λ) = −(λ − 1) (λ − 8).
2 2
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
1 6
Le polynôme P = X + convient.
7 7
167
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Solution Conseils
Vérification :
On a :
4 1 1
1 1
P(S) = (S + 6I3 ) = 1 4 1
7 3
1 1 4
et :
10 7 7
3 1
P(S) = 7 10 7 = S. Par calcul du produit de trois matrices.
3
7 7 10
Exercice-type résolu 3
Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R). On suppose que AtA = tA A et que AtA admet n valeurs propres deux à deux distinctes.
Démontrer : tA = A.
Solution Conseils
Notons S = AtA = tA A, qui est symétrique car :
S = t(AtA) =
t
A A = AtA = S.
tt t
donc :
B D = (Ω −1 AΩ)(Ω −1 SΩ) = Ω −1 (AS)Ω Autrement dit, comme A et S commutent,
par changement de base, B et D commu-
= Ω −1 (S A)Ω = (Ω −1 SΩ)(Ω −1 AΩ) = D B. tent.
168
4.5 • Réduction des matrices symétriques réelles
Exercices
t
4.5.1 Une démonstration du théorème fondamental X Y X = In
4.5.6 Résoudre dans (Mn (R))2 : tY XY = I .
Soient (E,< ·,· >) un eve de dimension 2, n
S = {x ∈ E; ||x|| = 1}, f ∈ S(E), ϕ : S −→ R .
x −→< x, f (x) > 4.5.7 Soient S ∈ Sn (R) , λ1 ,. . . ,λn les valeurs propres de
a) Montrer que ϕ est bornée et qu'il existe x0 ∈ S tel que S. Montrer :
ϕ(x0 ) = Sup ϕ(x). a) Pour tout X de Mn,1 (R) tel que tX X = 1 :
x∈S
b) Soit x1 ∈ E tel que (x0 ,x1 ) soit une famille orthonor- Min λi t X S X Max λi
male. En considérant cos θ x0 + sin θ x1 pour θ ∈ R , 1i n 1i n
démontrer :< x1 , f (x0 ) > = 0.
b) Min λi = Inf tX S X
c) En déduire que x0 est un vecteur propre pour f.
1i n X∈Mn,1 (R)
tX X=1
4.5.2 Trouver un exemple de matrice symétrique com- et Max λi = Sup t X S X.
plexe d'ordre 2 non diagonalisable. 1i n X∈Mn,1 (R)
t X X=1
tX X = n et tX AX = tr(A) .
Montrer que A est diagonalisable dans Mn (R) et que ses
valeurs propres λ1 ,. . . ,λn vérifient :
4.5.5 Soient S ∈ Sn (R) , A = S + iIn ∈ Mn (C) .
Démontrer que A est inversible. d1 − 1 < λ1 < d2 − 1 < . . . < λn−1 < dn − 1 < λn < dn + n − 1.
Preuve
B1 est une b.o.n. de ( E,< .,. >). L'eve E admet au moins une b.o.n. B1 ; notons A1 = MatB1 (ϕ) .
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo Géom
é
lgèbre
n ier A
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Puisque A1 est symétrique, d'après le théorème fondamental (4.5.1 Th. p. 164), il existe Ω ∈ On (R),
Géomé
169
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Notons B la base déduite de B1 par la matrice de passage Ω. Alors B est orthonormée (puisque B1 est
orthonormée et Ω orthogonale, cf. 4.3.2 Prop. 6 p. 155), et (cf. formule de changement de base, 4.1.2 3)
Prop. 3. p. 135) : MatB (ϕ) = t Ω A1 Ω = tΩ(Ω DΩ −1 )Ω = D.
4.5.3 Positivité
1) Formes quadratiques positives, définies-positives
Définition 1
Soient E un R-ev, φ une fq sur E.
1) On dit que φ est positive si et seulement si : ∀ x ∈ E, φ(x) 0.
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
φ est définie-positive si et seulement si : 2) On dit que φ est définie-positive si et seulement si :
onier
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
∀ x ∈ E, φ(x) 0
tr i e
Géomé
∀ x ∈ E, (φ(x) = 0 ⇒ x = 0).
|ϕ(x,y)|2 φ(x)φ(y).
Preuve
Comme pour l'inégalité de Cauchy-Schwarz pour un produit scalaire (cf. Algèbre PCSI-PTSI, § 10.1.2, Th.
1), la condition φ 0 étant suffisante.
Définition 2
Soient S ∈ Sn (R) , ϕ la fbs sur Rn dont la matrice dans la base canonique est S, φ la
fq associée à ϕ.
1) On dit que S est symétrique positive si et seulement si φ est positive.
2) On dit que S est symétrique définie-positive si et seulement si φ est définie-positive.
Notation
+
S l’ensemble des matrices symétriques positives de Sn (R)
On note :
n++
S
n l’ensemble des matrices symétriques définies-positives de Sn (R).
Proposition 2
Soit S ∈ Sn (R) . On a :
• S ∈ S+
n ⇐⇒ ∀ X ∈ Mn,1 (R), X S X 0
t
t
XSX 0
•S∈ S++ ⇐⇒ ∀ X ∈ Mn,1 (R), t
n X S X = 0 ⇒ X = 0
⇐⇒ ∀ X ∈ Mn,1 (R) − {0}, tX S X > 0 .
Remarques :
1) On déduit facilement de la Prop. précédente les propriétés élémentaires suivantes de S+
n
Ces propriétés sont souvent utiles dans et S++
n :
les exercices et problèmes.
1) ∀ α ∈ R+ , ∀ S ∈ S+ +
n , αS ∈ Sn
2) ∀ α ∈ R∗+ , ∀ S ∈ S++ ++
n , αS ∈ Sn
4) ∀ S1 ,S2 ∈ S+ ++ ++
n × Sn , S1 + S2 ∈ Sn
5) ∀ A ∈ Mn (R), t A A ∈ S+
n.
2) On munit Sn (R) d'une relation, notée , définie par :
2
∀ (A,B) ∈ Sn (R) , (A B ⇐⇒ B − A ∈ S+
n ).
Mais, si n 2 :
0 0
Attention : L’ordre sur Sn (R) n’est • n'est pas un ordre total sur Sn (R). Par exemple, pour A =
pas total (si n 2 ). 0 0
1 0
et B = , on n'a ni A B ni B A .
0 −1
Attention : L’ordre sur Sn (R) n’est • n'est pas compatible avec la multiplication (même si les matrices qui interviennent sont
pas compatible avec la multiplication
1 0 2 1
qui n’est d’ailleurs pas une loi interne toutes symétriques). Par exemple, pour A = et B = , on a A B
dans Sn (R) si n 2 . 0 0 1 5/4
(car B − A =
1 1
∈ S+ 2 B 2 (car B 2 − A2 = 1 64 52
∈ S+
1 5/4 2 ) et A
16 52 41 2 ).
A symétrique positive ⇐⇒ φ positive
A symétrique définie-positive ⇐⇒ φ définie-positive.
Exercices 4.5.11 à 4.5.21.
Définition 3
Un endomorphisme symétrique f de E est dit :
1) symétrique positif si et seulement si :
Remarques :
1) Un endomorphisme symétrique f de E est symétrique défini-positif si et seulement si :
Théorème
1) S ∈ S+
n ⇐⇒ SpR (S) ⊂ R+ 2) S ∈ S++ ∗
n ⇐⇒ SpR (S) ⊂ R+ .
Preuve
+
1) • Soient S ∈ Sn , λ ∈ SpR (S) ; il existe X ∈ Mn,1 (R) − {0} tel que S X = λX.
d'où : λ 0.
• Réciproquement, supposons SpR (S) ⊂ R+ .
D'après le th. fondamental (4.4.1 Th. p. 164), il existe (Ω,D) ∈ On (R) × Dn (R) tel que S = Ω DΩ −1 .
y1
− 1 ..
Soit X ∈ Mn,1 (R) ; notons D = diag(λ1 ,. . . ,λn ) et Y = Ω X = . .
yn
n
On a alors : tX S X = tXΩ DΩ −1 X = tY DY = λi yi2 0.
i=1
172
4.5 • Réduction des matrices symétriques réelles
Ceci montre : S ∈ S+
n .
2) En reprenant les notations précédentes :
• tX S X > 0, d'où λ > 0
n
• tX S X = λi yi2 > 0
i=1
car (λ1 ,. . . ,λn ) ∈ ∗
(R+ )n et Y = 0 (sinon, X = ΩY = 0 , exclu).
Exercices 4.5.22 à 4.5.39, 4.5.42 à
4.5.52, 4.5.56 à 4.5.75. Remarque :
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
On a même : Du Th. fondamental (4.4.1 Th. p. 164) et de la Prop. précédente, on déduit : S++
n ⊂ GLn (R).
S++ +
n ie
Mo
n = Sn ∩ GLn (R) .
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
Corollaire
Soit f un endomorphisme symétrique de E.
1) f est symétrique positif si et seulement si : SpR ( f ) ⊂ R+
2) f est symétrique défini-positif si et seulement si : SpR ( f ) ⊂ R∗+ .
Exercice-type résolu 1
Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R). Montrer que les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) A est diagonalisable dans Mn (R)
(ii) ∃ S ∈ S++
n , A = S
t −1
AS.
Solution Conseils
1) Supposons A diagonalisable dans Mn (R). Il existe P ∈ GLn (R), D ∈ Dn (R)
telles que : A = P D P −1 .
On a alors t A = t (P D P −1 ) = t P −1 D t P et D = P −1 A P, d'où :
t
A = t P −1 (P −1 A P)t P = (t P −1 P −1 )A(P t P) = (P t P)−1 A(P t P).
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
On conclut : S ∈ S++
n .
tPX = 0 car t P ∈ GLn (R) et X = 0.
2) Réciproquement, supposons qu'il existe S ∈ S++
n telle que : t A = S −1 AS.
On a alors :
t
(AS) = t S t A = S(S −1 AS) = AS,
donc AS ∈ Sn (R).
173
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Solution Conseils
D'autre part, comme S ∈ S++ ++
n , d'après un exercice classique, il existe R ∈ Sn telle Racine carrée d'une matrice symétrique
que R = S.
2 définie-positive, cf. ex. 4.5.62 p. 184.
Exercice-type résolu 2
Soient n ∈ N∗ , S = (ai j )i j ∈ S+
n.
Solution Conseils
a) Puisque S ∈ S++ n ⊂ Sn (R), d'après le théorème fondamental, il existe Lorsqu'une matrice symétrique réelle inter-
vient, penser à utiliser éventuellement le
P ∈ On (R) telle que, en notant D = diag (λ1 ,...,λn ), on ait : S = P D P −1 . théorème fondamental.
En notant P = ( pi j )i j , on a, pour tout (i, j) ∈ {1,...,n}2 :
n
n
ai j = pik λk p jk = pik p jk λk . Terme général du produit de trois matrices,
k=1 k=1 P D t P, dont l'une, D, est diagonale.
n
Soit i ∈ {1,...,n} fixé. On a aii = 2
pik λk et :
k=1
∀ k ∈ {1,...,n}, pik
2
0
La matrice P est orthogonale, donc la
n
2
pik = 1. somme des carrés des termes de chaque
ligne est égale à 1.
k=1
174
4.5 • Réduction des matrices symétriques réelles
Solution Conseils
Puisque f est convexe, on a alors, d'après l'inégalité de Jensen :
n n
f (aii ) = f 2
pik λk 2
pik f (λk ).
k=1 k=1
• Supposons S ∈ S++
n .
Appliquons le résultat de a) à :
f : ]0 ; +∞[ −→ R, x −→ f (x) = − ln x,
qui est convexe sur ]0 ; +∞[, puisque f est deux fois dérivable et que, pour tout
1
x ∈ ]0 ; +∞[, f (x) = 2 0.
x
On a donc :
n
n
− ln (aii ) − ln (λk ),
i=1 k=1
c'est-à-dire :
n
n
− ln aii − ln λk = − ln det (S) . Puisque S est diagonalisable, on a :
i=1 k=1 n
det (S) = λk .
En passant aux opposés et en appliquant l'exponentielle, qui est croissante, on k=1
conclut :
n
det (S) aii .
i=1
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Exercice-type résolu 3
175
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Solution Conseils
Notons S = A + tA ∈ S+
n.
0 = tX S X = tX R 2 X = (tX tR)(R X) = t(R X)(R X) = ||R X||22 , Faire intervenir la norme euclidienne usuel-
le ||.||2 dans Mn,1 (R).
d'où R X = 0, puis S X = R 2 X = R(R X) = R0 = 0.
Ensuite :
AX = (A + tA)X − AX = 0 − 0 = 0,
t
On conclut :
Ker (tA) = Ker (A).
Exercice-type résolu 4
a) Soient n ∈ N∗ , A ∈ S+
n.
Montrer :
1) pour tout X ∈ Mn,1 (R), t X AX = 0 ⇐⇒ AX = 0
⊥
2) Im (A) = Ker (A) .
b) Soient A,B ∈ S+
n . Montrer :
Ker : S+ n −→ Vn et Im : S+n −→ Vn
A −→ Ker (A) A −→ Im (A)
176
4.5 • Réduction des matrices symétriques réelles
Solution Conseils
a) 1) • On a : AX = 0 ⇒ t X AX = t X0 = 0. On commence par le sens qui paraît le plus
facile.
• Réciproquement, soit X ∈ Mn,1 (R) tel que X AX = 0.
t
Puisque A ∈ S+ +
n , d'après un exercice classique, il existe R ∈ Sn telle que A = R .
2
Existence de la racine carrée d'une matrice
On a alors : symétrique positive, cf. exercice 4.5.62 p. 184.
⊥
donc Y ∈ Ker (A) .
⊥
Ceci montre : Im (A) ⊂ Ker (A) .
• On a, en utilisant le théorème du rang : Ayant établi une inclusion entre deux sev,
⊥ on compare ensuite leurs dimensions.
dim Im (A) = n − dim Ker (A) = dim Ker (A) .
⊥
On conclut : Im (A) = Ker (A) .
b) 1) • On a, pour tout X ∈ Mn,1 (R) :
On commence par l'inclusion qui paraît la
plus facile.
AX = 0
X ∈ Ker (A) ∩ Ker (B) ⇐⇒
BX = 0
Comme t X AX 0 et t X B X 0, il en résulte t X AX = 0 et t X B X = 0,
puis, d'après a) 1) : AX = 0 et B X = 0, donc X ∈ Ker (A) et X ∈ Ker (B).
On obtient : Ker (A + B) ⊂ Ker (A) ∩ Ker (B).
On conclut : Ker (A + B) = Ker (A) ∩ Ker (B).
2) On a, d'après a) 2) et b) 1) :
⊥ ⊥
Im (A + B) = Ker (A + B) = Ker (A) ∩ Ker (B) On peut appliquer a) 2) à A, B, A + B.
⊥ ⊥
= Ker (A) + Ker (B) = Im (A) + Im (B).
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
2) D'après b) 2) :
Im (B) = Im (A + C) = Im (A) + Im (C) ⊃ Im (A),
donc l'application Im : S+
n −→ Vn est croissante.
177
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Remarque :
Dans cette Proposition, les éléments diagonaux de D ne sont pas (« en général ») les valeurs
propres de B.
Exercice-type résolu
Montrer :
a a
det (a1 S1 + a2 S2 ) det (S1 ) 1 det (S2 ) 2 .
Solution Conseils
Puisque S1 ,S2 ∈ S++
n , on a : det (S1 ) > 0, det (S2 ) > 0.
a
⇐⇒ det (a1 In + a2 D) det (D) 2 .
178
4.5 • Réduction des matrices symétriques réelles
Solution Conseils
En notant D = diag (λ1 ,...,λn ), on a :
n n a2 n
Les réels λ1 ,...,λn sont tous > 0 car
(1) ⇐⇒ (a1 + a2 λk ) λk = λak 2
k=1 k=1 k=1
D ∈ Dn (R∗+ ).
λ 0 1 +∞
f (λ) − 0 +
f (λ) ! 0 "
A B ⇐⇒ B − A ∈ S+
n
et :
A < B ⇐⇒ B − A ∈ S++
n
179
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
* le théorème du § 4.5.3 4) p. 172 : une matrice symétrique réelle S ∈ Sn (R) est symétrique positive si et seule-
ment si :
SpR (S) ⊂ R+ .
On dispose de résultats analogues pour caractériser, parmi les matrices symétriques réelles, celle qui sont définies-
positives.
Le deuxième point de vue (utilisation du spectre) n’a d’intérêt que si on a accès aux valeurs propres de la matrice
symétrique réelle considérée (ex. 4.5.22, 4.5.24 à 4.5.27, 4.5.30 à 4.5.35, 4.5.37, 4.5.38).
• L’existence d’une racine carrée symétrique positive pour une matrice symétrique positive donnée (ex. 4.5.25 b)) est
utile pour de nombreux exercices (ex. 4.5.37, …).
• Lorsqu’interviennent deux matrices symétriques réelles A, B (ex. 4.5.27, 4.5.37), on ne peut pas,
en général, les diagonaliser dans une même base (car alors elles commuteraient). On essaiera de
diagonaliser l’une des deux : A = Ω DΩ −1 , D ∈ Dn (R), Ω ∈ On (R), et on fera subir à l’autre matrice le chan-
gement de b.o.n. induit par Ω : B = ΩCΩ −1 , où on montrera C ∈ Sn (R) . L’étude qui portait sur A, B sera ainsi
ramenée à une étude sur D, C (et peut être Ω), qui a des chances d’être plus simple.
• Pour montrer que deux matrices commutent, il suffit de montrer que l’une est un polynôme de l’autre
(ex. 4.5.35) ; on pourra, à cet effet, faire intervenir un polynôme d’interpolation à partir des valeurs propres d’une
matrice.
• Lorsqu’interviennent deux matrices symétriques réelles A, B dont l’une est définie-positive (ex. 4.5.40,
4.5.41), on peut essayer d’utiliser l’expression matricielle du théorème de réduction simultanée, § 4.5.3, Prop. 2
2) p. 171 ; si A ∈ S++n et B ∈ Sn (R) , alors il existe P ∈ GLn (R) et D ∈ Dn (R) telles que : A = t P P et
B = P D P . On portera attention au fait que (si A = In), la matrice P n’est pas orthogonale, et donc P −1 et t P
t
sont distinctes.
Exercices
Les exercices 4.5.9 à 4.5.21 ne nécessitent pas l'applica- 4.5.11 Montrer que est compatible dans Sn (R) avec
tion du théorème fondamental l'addition, c'est-à-dire : ∀ A1 ,A2 ,B1 ,B2 ∈ Sn (R),
4.5.9 Soient E un R -ev, ϕ une fbs sur E , φ la fq associée A1 B1
⇒ A1 + A2 B1 + B2 .
A2 B2
à ϕ , (a,b) ∈ E 2 .
On note : E −→ R l'application définie par : Montrer de plus : ∀ A1 ,A2 ,B1 ,B2 ,∈ Sn (R),
∀ x ∈ E, (x) = φ(a)φ(b)φ(x) − ϕ(a,b)ϕ(a,x)ϕ(b,x).
A1 B1
⇒ A1 + A2 < B1 + B2 .
a) Montrer que est une fq et exprimer sa forme polaire ψ. A2 < B2
180
4.5 • Réduction des matrices symétriques réelles
b) S ∈ S+
n ⇒
t AS A ∈ S+ 4.5.21 Soient n ∈ N∗ , S ∈ S++
n , X ∈ Mn,1 (R).
n
++
S ∈ Sn
SX 0
c)
⇒ t AS A ∈ S++ . On suppose : ,
A ∈ GLn (R)
n X 0
4.5.17 Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ Mn, p (R). Montrer : 4.5.23 Le produit de deux matrices symétriques réelles
a) t A A ∈ S+
p
est-il toujours diagonisable dans Mn (C) ?
b) t A A ∈ S++
p ⇐⇒ rg(A) = p . 4.5.24 Soient E un R -ev de dimension finie, ϕ une fbs
En particulier : sur E , φ la fq associée à ϕ , B une base de E ,
t A = MatB (ϕ). Montrer :
∀ A ∈ Mn (R), A A ∈ S++
n ⇐⇒ A ∈ GLn (R)) . a) si φ est positive, alors det(A) 0
b) si φ est définie-positive, alors det(A) > 0.
4.5.18 Soient N ∈ N∗ , n 1 ,. . . ,n N ∈ N∗ ,
S1 ∈ Sn 1 (R),. . . ,S N ∈ Sn N (R), 4.5.25 Soient n, p ∈ N∗ . Montrer :
a) si p est impair, alors :
S1 0
N
.. ∀ S ∈ Sn (R), ∃R ∈ Sn (R), R p = S
S= . ∈ Sn (R) où n = nk .
0 SN k=1 b) si p est pair, alors : ∀ S ∈ S+ +
n , ∃ R ∈ Sn , R = S.
p
En particulier : ∀ S ∈ S+ + 2
n , ∃ R ∈ Sn , R = S .
Montrer :
(Pour l'unicité, voir plus loin ex. 4.5.62 p. 184).
a) S ∈ S+ +
n ⇐⇒ ∀ k ∈ {1,. . . ,N }, Sk ∈ Sn k
4.5.26 Soient n ∈ N∗ , A = (ai j )i j ∈ Mn (R), µ1 ,. . . ,µn
b) S ∈ S++ ++
n ⇐⇒ ∀ k ∈ {1,. . . ,N }, Sk ∈ Sn k .
les vp de tA A.
Montrer :
4.5.19 Soient p,q ∈ N∗ , A ∈ S+ ++
p , B ∈ Sq , a) ∀ i ∈ {1,. . . ,n}, µi 0
n
A U b) µi = ai2j .
U ∈ M p,q (R), S = tU ∈ S p+q (R),
B i=1 1i, j n
a) ∀ (S,S ) ∈ (S+ 2
n ) , tr(SS ) tr(S) tr(S )
Montrer :
b) ∀ (S,S ) ∈ (S++ 2
n ) , tr(SS ) < tr(S) tr(S ), si n 2 .
a) S ∈ S+ +
p+q ⇐⇒ C ∈ S p
181
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Exemple : −1 est symétrique définie-
p p
−1
Montrer :
tr Ai
||Ai ||, 0
−1 2
i=1 i=1 positive.
où || · || est la norme euclidienne canonique sur Mn (R).
(Utiliser l'ex. 4.5.28). 4.5.35 Soient n ∈ N∗ , S ∈ S+
n ,A ∈ Mn (R) . Montrer :
AS = S A ⇒ (∀ k ∈ N∗ , AS k = S k A)
4.5.30 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (R), µ1 . . . µn 0 AS = S A ⇐ (∃ k ∈ N∗ , AS k = S k A).
les vp de t A A ( t A A ∈ S+
n , cf. ex. 4.5.17 a).
En particulier : AS = S A ⇐⇒ AS 2 = S 2 A.
Montrer :
a) Pour tout X de Mn,1 (R) tel que ||X|| = 1 :
√ √ 4.5.36 Soient (E,(·|·)) un eve, (e1 ,. . . ,en ) une base de E ,
µn ||AX|| µ1 f ∈ L(E) défini par :
√
b) µn = Inf ||AX|| n
X ∈ Mn,1 (R) ∀ x ∈ E, f (x) = (ei |x)ei .
||X||=1
i=1
√
et µ1 = Sup ||AX||, où || · || est la norme a) Montrer que f est symétrique défini-positif (c'est-à-dire :
X ∈ Mn,1 (R) f est symétrique et la fq φ f : E −→ R est définie-
||X||=1
x −→ (x| f (x))
euclidienne canonique sur Mn (R).
positive).
(Utiliser l'ex. 4.5.7 p. 169).
b) En déduire qu'il existe u ∈ L(E) symétrique défini-
4.5.31 Soient n ∈ N∗ , a1 ,. . . ,an ∈ R , positif tel que u ◦ u = f −1 (utiliser l'ex. 4.5.25 p. 181 ; si
on veut aussi l'unicité de u, utiliser l'ex. 4.5.62 p. 184) .
a1 a1
c) Montrer que (u(ei ))1i n est une b.o.n. de E.
a2 . a2
..
S= .. .. ∈ Sn ( R).
..
.. .
a1 a2 . . . . . . . . . an 4.5.37 Soient n ∈ N∗ , A ∈ S+
n , B ∈ Sn (R).
Montrer : S ∈ S++
n ⇐⇒ 0 < a1 < a2 < . . . < an . a) Montrer : SpC (AB) ⊂ R .
(Utiliser l'ex. 4.5.25 p. 165 et l'ex. 3.2.12 p. 86).
4.5.32 Soient n ∈ N∗ , a,b ∈ R , b) Montrer que, si B ∈ S+
a n , alors SpC (AB) ⊂ R+ .
b
S= ∈ Sn (R). c) Montrer que, si A ∈ S++
n , alors AB est diagonalisable
b a (dans Mn (R) ).
CNS sur (a,b) pour que S ∈ S+ ++
n (resp. Sn ) ? d) Donner un exemple où : A ∈ S+
2 ,B ∈ S2 (R) et AB n'est
(Cf. § 2.7.2 4) Exemple). pas diagonalisable.
xn
0 β (On pourra utiliser : GLn (R) est ouvert dans Mn (R),
cf. Analyse PC-PSI-PT, ex. 1.3.2).
CNS pour que S ∈ S++
n+1
?
c) Montrer que S++ +
n est dense dans Sn .
182
4.5 • Réduction des matrices symétriques réelles
Montrer : A ∼ D ⇒ A = D.
4.5.50 Soient A ∈ Mn (R), D ∈ Dn (R) telles que
(Rappelons que la notation A ∼ D signifie que A et D
t A A = D 2 . Montrer qu'il existe Ω ∈ On (R) telle que
sont semblables, c'est-à-dire :
A = Ω D (cf. aussi plus loin ex. 4.5.69 p. 185).
∃ P ∈ GLn (R), D = P −1 A P,
Rappelons qu'on a défini dans Sn (R) les relations et <
cf. Algèbre PCSI-PTSI, 8.2.4 Déf. 1). par (cf. 4.5.3 Rem. 2) p. 171) :
On pourra examiner le coefficient de λn−2 dans χ A (λ).
A B ⇐⇒ B − A ∈ S+
n
4.5.45 Soient n ∈ N∗ , (Ak )k∈N ,(Bk )k∈N deux suites dans A < B ⇐⇒ B − A ∈ S++
n .
Sn (R) telles que A2k + Bk2 −−→ 0. Montrer :
k∞
4.5.51 Soient A,B ∈ Sn (R) telles que A B, et
Ak −−→ 0 et Bk −−→ 0. E = {S ∈ Sn (R); A S B}. Montrer que E est une par-
k∞ k∞
tie compacte de Sn (R).
4.5.46 Soient n ∈ N∗ , (Ak )k∈N une suite dans Sn (R) . (On pourra utiliser l'ex. 4.5.25 p. 181).
1 i
k
3.2.12 p. 86).
Ak = Ω . Trouver lim Ak .
k
i=0
k∞ b) Etablir : |det (A)| ∈ [0; 1] .
183
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
a) Montrer qu'il existe n + 1 formes linéaires ϕ0 ,. . . ,ϕn b) Soient (E,< ·,· >) un eve, f ∈ L(E) symétrique, φ la
sur Rn [X] et n + 1 réels α0 ,. . . ,αn tels que : fq définie sur E par :
(On pourra utiliser la comparaison entre moyennes arith- 4.5.62 Racine carrée dans S+
n
métique et géométrique, Analyse PCSI-PTSI, P 1.1).
Montrer : ∀ S ∈ S+ + 2
n , ∃!R ∈ Sn , S = R .
(Cf. aussi ex. 4.5.25 p. 181).
4.5.57 Montrer : √
On dit que R est la racine carrée de S, et on note R = S
∀A∈ S+
n, ∀ Ω ∈ On (R), |tr (AΩ)| tr (A) . 1
ou R = S 2 .
4.5.58 Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ Mn, p (R). Démontrer qu'il
existe α ∈ R+ , U ∈ M p,1 (R), V ∈ Mn,1 (R) unitaires 4.5.63 a) Soient Ω ∈ On (R), S ∈ S+
n . Montrer :
(pour la norme euclidienne usuelle ||.||2 sur M p,1 (R) ou Ω ∼ S ⇒ Ω = S = In .
sur Mn,1 (R) ) tels que : b) Soient Ω ∈ On (R),S ∈ S++
n .
Montrer : Ω S ∈ S+
AU = αV n ⇒ Ω = In .
(Utiliser l'ex. 4.5.62).
t
AV = αU
4.5.64 Soient M ∈ Mn (R) . Montrer que les deux pro-
∀ X ∈ Mn,1 (R), ||AX||2 α||X||2 . priétés suivantes sont équivalentes :
(i) ∃S ∈ S++
n , M ∼ S
4.5.59 a) Soit S ∈ Sn (R) .
(ii) ∃(A,B) ∈ (S++ 2
n ) , M = AB .
Montrer que les deux propriétés suivantes sont équiva-
lentes : (Utiliser l'ex. 4.5.62 ; cf. aussi ex. 4.5.48 p. 183.)
(i) tr (S) = 0 1
4.5.65 Soient A ∈ S+ n , R = A2 (cf. ex. 4.5.62),
(ii) Il existe une matrice symétrique A à éléments diago- M ∈ Mn (R) . Montrer :
naux tous nuls et une matrice orthogonale Ω telles que AM = M A ⇐⇒ R M = M R.
S = Ω AΩ −1 .
(On pourra montrer que R est un polynôme en A).
184
4.5 • Réduction des matrices symétriques réelles
4.5.66 Soit A ∈ An (R) ∩ GLn (R) . 4.5.71 Soient (A,B) ∈ (Sn (R))2 tel que 0 B A.
Trouver toutes les B ∈ S++
n telles que : Résoudre le système d'équations
t
AB = B A et (AB)2 = −In . X X + tY Y = A
t X Y + tY X = B ,
(Utiliser les ex. 4.5.62 et 4.5.65).
d'inconnue (X,Y ) ∈ (Mn (R))2 . (Utiliser l'ex. 4.5.69).
4.5.67 a) Soient (E,< ·,· >) un eve, f,g ∈ L(E) tels
que : ∀ x ∈ E, || f (x)|| = ||g(x)||. 4.5.72 Soit A ∈ Mn (R). Montrer qu'il existe U,V ortho-
gonales, D diagonale à termes diagonaux 0, telles que :
Démontrer qu'il existe h ∈ O(E) tel que : f = h ◦ g.
A = U DV.
b) Montrer, pour tout (A,B) de (Mn (R))2 :
(Utiliser l'ex. 4.5.69).
t A A = t B B ⇐⇒ ∃Ω ∈ O (R), A = Ω B .
n
4.5.73 Orthodiagonalisation simultanée d'une famille
commutative de matrices symétriques
4.5.68 Décomposition polaire dans GLn (R)
Soient I un ensemble non vide, (Si )i∈I une famille
Montrer : d'éléments de Sn (R) commutant deux à deux. Démontrer
∀ A ∈ GLn (R), ∃!(Ω,S) ∈ On (R) × S++ qu'il existe Ω ∈ On (R) telle que :
n , A = ΩS.
∀ i ∈ I, Ω −1 Si Ω ∈ Dn (R).
(On pourra utiliser l'ex. 4.5.62).
On dit que A = Ω S est la décomposition polaire de
A ∈ GLn (R). 4.5.74 Soit (A,B) ∈ (S+ 2 ++ 2
n ) (resp. (Sn ) ) tel que
AB = B A.
4.5.69 Décomposition polaire dans Mn (R) Montrer :
Soit M ∈ Mn (R). Montrer qu'il existe (Ω,S) ∈ On (R) × S+
n
AB ∈ S+ ++
n (resp. Sn ).
tel que M = Ω S , et que S est unique.
(Utiliser l'ex 4.5.73).
On notera qu'il peut ne pas y avoir unicité de Ω.
Application : Retrouver le résultat de l'ex. 4.5.67 b). 4.5.75 Soient A,B ∈ Sn (R) telles que
AB = B A.
4.5.70 Pour A ∈ Mn (R) donnée, résoudre l'équation
t X X + t X A + t AX = 0 , d'inconnue X ∈ M (R).
n Montrer : (0 A B ⇒ A2 B 2 ) .
(Utiliser l'ex. 4.5.69). (Utiliser l'ex. 4.5.73).
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
185
Chapitre 4 • Espaces préhilbertiens réels
Problème
P 4.1 Valeur absolue d'une matrice symétrique 4) a) Soient A,B ∈ Sn (R) telles que AB = B A.
réelle
AB
Montrer : ⇐⇒ |A| B.
On se propose,dans ce problème P 4.1,d’étendre aux matrices symétriques réelles −A B
la notion de valeur absolue, déjà connue sur les nombres réels.
(Utiliser l'ex 4.5.73 p. 185).
1
Pour toute S ∈ S+ +
n , on note S l’unique élément de Sn tel que :
2
1 b) A-t-on :
(S 2 )2 = S .
AB
∀ (A,B) ∈ (Sn (R))2 , ⇒ |A| B ?
Dans plusieurs questions (1), 4), 5), 6)), on utilisera le théorème fondamental. −A B
Manipuler précautionneusement la relation dans Sn (R) .
5) a) Soient A,B ∈ Sn (R) telles que AB = B A.
1
Pour A ∈ Sn (R), on note |A| = (A2 ) 2 (cf. ex. 4.5.62 Montrer : |A + B| |A| + |B| .
p. 184). (Utiliser l'ex. 4.5.73).
1) Montrer, pour toute A de Sn (R) : b) A-t-on :
A |A|, −A |A|, |A| = A ⇐⇒ A ∈ S+
n. ∀ (A,B) ∈ (Sn (R))2 , |A + B| |A| + |B| ?
2) Montrer : ∀ α ∈ R, ∀ A ∈ Sn (R), |α A| = |α| |A|.
6) Montrer :
3) Calculer |A| dans les exemples suivants :
∀ A ∈ Sn (R), ∀ Ω ∈ On (R), | tΩ AΩ| = tΩ|A|Ω.
1 0 0 1 1 2
A= , A= , A= .
0 −1 1 0 2 1
186
Espaces préhilbertiens CHAPITRE 5
complexes
Plan Introduction
5.1 Formes On développe dans ce chapitre une théorie proche de celle vue dans le cha-
sesquilinéaires 188 pitre 3, faisant intervenir le corps des nombres complexes au lieu du corps
Exercices 193 des nombres réels. Les preuves analogues ne sont pas répétées.
Le corps utilisé ici est C.
5.2 Espaces
préhilbertiens
complexes
et espaces
Prérequis
hermitiens 193 • Espaces vectoriels, applications linéaires, matrices (Algèbre PCSI-
Exercices 197, 202 PTSI, ch. 6 à 9)
• Trace, blocs (§ 1.4)
• Déterminants (ch. 2)
• Algèbre bilinéaire (ch. 4).
Objectifs
• Définition et propriétés élémentaires des formes sesquilinéaires à
symétrie hermitienne
• Notion de produit scalaire hermitien ; inégalité de Cauchy-Schwarz,
norme hermitienne ; orthogonalité.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
187
Chapitre 5 • Espaces préhilbertiens complexes
Définition 1
On appelle forme sesquilinéaire sur E × E (ou : sur E) toute application
ϕ : E × E −→ C telle que :
Bien noter la conjugaison sur le scalaire (i) ∀ α ∈ C, ∀ (x,x ,y) ∈ E 3 , ϕ(αx + x ,y) = αϕ(x,y) + ϕ(x ,y)
relatif à la première place.
(ϕ est semi-linéaire par rapport à la 1ère place)
Au lieu de « place », on dit aussi (ii) ∀ β ∈ C, ∀ (x,y,y ) ∈ E 3 , ϕ(x,βy + y ) = βϕ(x,y) + ϕ(x,y )
« variable ».
(ϕ est linéaire par rapport à la 2ème place).
Il est immédiat que l'ensemble des formes sesquilinéaires sur E × E est un C -ev.
Proposition 1
Soient ϕ une forme sesquilinéaire sur E × E, (n, p) ∈ (N∗ )2 , α1 ,. . . ,αn ,
β1 ,. . . ,β p ∈ C, x1 ,. . . ,xn , y1 ,. . . ,yp ∈ E . On a alors :
n
p
Mo
n ie
rA lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Développement par semi-linéarité par ϕ αk xk , βj yj = αk β j ϕ xk ,y j .
rapport à la 1ère place et linéarité par
n ie
Mo
onier
étr ie M
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Preuve
On a, par récurrence sur n :
n
n
∀ Y ∈ E, ϕ αk xk ,Y = αk ϕ(xk ,Y ),
k=1 k=1
d'où :
n p n p
ϕ αk xk , βj yj = αk ϕ xk , βj yj
k=1 j=1 k=1 j=1
n
p
= αk β j ϕ(xk ,y j ) = αk β j ϕ(xk ,y j ).
k=1 j=1 1k n 1 j p
Définition 2
Une forme sesquilinéaire ϕ sur E × E est dite à symétrie hermitienne si et seule-
ment si :
∀ (x,y) ∈ E 2 , ϕ(y,x) = ϕ(x,y).
Au lieu de forme sesquilinéaire à symétrie hermitienne, on dit aussi forme sesquilinéaire her-
mitienne, qu'on abrège ici en fsh.
Nous notons S H (E) l'ensemble des fsh sur E × E . Il est immédiat que S H (E) est un
R -ev (pour les lois usuelles) mais (sauf si E = {0} ) n'est pas un C -ev ; en effet, si ϕ est
une fsh sur E × E autre que l'application nulle, il existe (x,y) ∈ E × E tel que
ϕ(x,y)
= 0, et on a alors
, donc iϕ
∈ S H (E).
(iϕ)(x,y) = −i ϕ(x,y)
188
5.1 • Formes sesquilinéaires
Proposition 2
Pour qu'une application ϕ : E × E −→ C soit une fsh, il faut et il suffit que l'on ait :
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Autrement dit,la symétrie hermitienne (i) ∀ (x,y) ∈ E × E, ϕ(y,x) = ϕ(x,y)
et la linéarité par rapport à la deuxième
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Définition 3
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
éom é
r
La formule Soit ϕ une fsh sur E × E. On appelle forme hermitienne associée à ϕ l'application,
souvent notée φ, de E dans C, définie par :
r Algè
n ie
Mo
onier
∀x ∈ E, φ(x) = ϕ(x,x)
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Remarque :
φ est à valeurs dans R .
On dit aussi forme quadratique hermitienne au lieu de forme hermitienne.
On abrège ici forme hermitienne en fh.
Remarquer le parallélisme dans le vocabulaire :
en algèbre bilinéaire :
en algèbre sesquilinéaire :
forme bilinéaire
forme sesquilinéaire
Exemples :
Exemple important. 1) Le produit scalaire hermitien canonique sur Cn , défini par :
Cn × Cn −→ C ,
n
(x1 ,. . . ,xn ),(y1 ,. . . ,yn ) −→ xk yk
k=1
(cf. Analyse PC-PSI-PT, 1.4.1, Exemple 1)) est une fsh et la fh associée est :
Cn −→ C .
n
(x1 ,. . . ,xn ) −→ |xk |2
k=1
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
φ: C2 −→ C .
(x1 ,x2 ) −→ x1 x2 + x2 x1
Proposition 3
Soient ϕ une fsh sur E × E, φ la fh associée à ϕ. On a :
1) ∀ n ∈ N∗ , ∀ α1 ,. . . ,αn ∈ C, ∀ x1 ,. . . ,xn ∈ E ,
n n
φ αk xk = |αk |2 φ(xk ) + 2 Ré αk α j ϕ(xk ,x j )
k=1 k=1 1k< j n
2) ∀ (α,β) ∈ C , ∀ (x,y) ∈ E ,
2 2
φ(αx + βy) = |α|2 φ(x) + 2 Ré αβϕ(x,y) + |β|2 φ(y)
3) ∀ (x,y) ∈ E 2 , φ(x + y) = φ(x) + 2 Ré ϕ(x,y) + φ(y)
1
er A
lgèb
re Monie
r
Cette formule 4) permet d'exprimer ϕ à 4) ∀ (x,y) ∈ E 2 , ϕ(x,y) = φ(x + y) − iφ(x + iy) − φ(x − y) + iφ(x − iy)
4
ni
Mo éom é
bre G
l'aide de φ .
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
tr i e
Géomé
Preuve
Pour 4), développer le second membre (cf. aussi Analyse PC-PSI-PT, ex. 1.4.1).
Définition 4
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
En pratique, pour montrer qu'une Soit φ : E −→ C une application. On dit que φ est une forme hermitienne si et seu-
lement s'il existe une fsh ϕ : E × E −→ C telle que φ soit la fh associée à ϕ.
n ie
application
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
φ : E −→ C
tr i e
Géomé
Remarque :
Si φ est une fh sur E , alors : ∀ x ∈ E, φ(x) ∈ R ,
puisque : ∀ x ∈ E, φ(x) = ϕ(x,x) = ϕ(x,x) = φ(x).
Définition 5
Une fh φ sur E est dite définie si et seulement si :
∀ x ∈ E, (φ(x) = 0 ⇒ x = 0) .
Définition 6
On dit que la fh φ est positive si et seulement si :
∀ x ∈ E, φ(x) ∈ R+ .
190
5.1 • Formes sesquilinéaires
Définition 1
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Ainsi, la transconjuguée de A est la Soit A ∈ Mn, p (C). On appelle transconjuguée de A, et on note A∗ , la matrice de
M p,n (C) définie par : A∗ = t A.
bre G
r Algè
n ie
Mo
transposée de la conjuguée de A .
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Transposition et conjugaison En notant A = (ai j ) 1i n , on a A∗ = ai j 1 j p ; A∗ est donc aussi la conjuguée de la trans-
1 j p
n ie
commutent : 1i n
Mo er
étr ie Moni
éom
G
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
∀ A ∈ Mn, p (C) , A = t A. A∗
tr i e
Géomé
t
posée de A : = t A.
Exemple :
1 2−i
1 i 0
Si A = , alors A∗ = −i 3 .
2+i 3 1−i
0 1+i
Proposition 1
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Propriétés de calcul sur les trans- 1) ∀ (A,B) ∈ (Mn, p (C))2 , (A + B)∗ = A∗ + B ∗
conjuguées.
Mo
onier
étr ie M
éom
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Autrement dit,pour transconjuguer une On a, pour toute décomposition en blocs :
A∗ A∗s 1
bre G
r Algè
n ie
A11 . . . A1t ∗
étr ie M
éom
...
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Exemples :
Soient a ∈ C, V ∈ Mn,1 (C), A,B,C,D ∈ Mn (C) .
∗ ∗
a ∗ A B A C∗
On a : = (a V ), = .
V C D B ∗ D∗
Exercices 5.1.1 à 5.1.4.
2) Matrices hermitiennes
Dans ce § 2), n ∈ N∗ .
Définition 2
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Ainsi, pour toute A ∈ Mn (C) : Une matrice A de Mn (C) est dite hermitienne si et seulement si :
A ∈ Hn ⇐⇒ A∗ = A .
onier
étr ie M
éom
A∗ = A.
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
191
Chapitre 5 • Espaces préhilbertiens complexes
Remarques :
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
En notant A = (ai j )i j ∈ Mn (C) , A 1) La condition A∗ = A impose à A d'être carrée.
est hermitienne si et seulement si :
onier
étr ie M
éom
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Proposition 3
Attention : Hn n'est pas un C-ev, car Hn est un R-ev.
In ∈ Hn et iIn
∈ Hn .
Preuve
Montrons que Hn est un sev du R -ev Mn (C).
• Il est clair que Hn
= ∅ (0 ∈ Hn ).
• Si H1 ,H2 ∈ Hn et α ∈ R , alors : (α H1 + H2 )∗ = α H1∗ + H2∗ = α H1 + H2 ,
donc α H1 + H2 ∈ Hn .
Proposition 4
1) ∀ (H1 ,H2 ) ∈ (Hn )2 , (H1 H2 ∈ Hn ⇐⇒ H1 H2 = H2 H1 )
2) ∀ H ∈ Hn ∩ GLn (C), H −1 ∈ Hn .
Preuve
1) H1 H2 ∈ Hn ⇐⇒ (H1 H2 )∗ = H1 H2 ⇐⇒ H2∗ H1∗ = H1 H2 ⇐⇒ H2 H1 = H1 H2 .
Exercice-type résolu
Exemple de calcul de transconjugaison
Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (C) telle que :
A A∗ A + 2A + A∗ + In = 0.
Montrer que A est inversible.
Solution Conseils
Soit X ∈ Mn,1 (C) tel que : AX = 0. Pour montrer que A est inversible, on va
montrer, pour tout X ∈ Mn,1 (C) :
On a alors, en utilisant l'hypothèse :
AX = 0 ⇒ X = 0.
0 = (A A∗ A + 2A + A∗ + In )X = A A∗ (AX) + 2AX + A∗ X + X = A∗ X + X,
d'où : A∗ X = −X.
On déduit :
X ∗ A∗ X = X ∗ (A∗ X) = X ∗ (−X) = −X ∗ X Penser à faire intervenir une expression
∗ ∗ ∗ ∗
du type X ∗ AX ou X ∗ A∗ X.
X A X = (AX) X = 0 X = 0,
∗
D'où ||X||22 = X X = 0, puis X = 0. ||.||2 désigne la norme hermitienne usuelle
sur Mn,1 (C).
Ceci montre :
∀ X ∈ Mn,1 (C), AX = 0 ⇒ X = 0
et on conclut : A est inversible.
192
5.2 • Espaces préhilbertiens complexes et espaces hermitiens
Exercices
5.1.1 a) Soit (A,B) ∈ (Mn (C))2 . Montrer : b) Si A est n’est pas inversible, X 2 + Y 2 peut-elle être
inversible ?
∀ (X,Y ) ∈ (Mn,1 (C))2 , X ∗ AY = X ∗ BY ⇐⇒ A = B.
c) Si A est inversible, peut-on avoir X 2 + Y 2 = 0 ?
b) Soit (A,B) ∈ (Hn )2 . Montrer :
∀ X ∈ Mn,1 (C), X ∗ AX = X ∗ B X ⇐⇒ A = B. 5.1.5 Soient A,B ∈ Hn . Montrer : χ AB ∈ R[X]
(on pourra utiliser χ AB = χ B A , cf. ex. 3.2.12 p. 86) ;
5.1.2 Soit A ∈ Mn (C). Montrer que deux quelconques en particulier : tr (AB) ∈ R .
des trois propriétés suivantes entraînent la troisième :
(i) A∗ = A , (ii) A∗ A = A, (iii) A2 = A.
5.1.6 Montrer :
5.1.3 Soient A ∈ An (R), λ ∈ SpC (A) − {0}, a) Hn ∩ Tn,s (C) = Dn (R)
(X,Y ) ∈ (Mn,1 (R))2 tel que X + iY ∈ SEP(A,λ) .
b) ∀ A ∈ Hn , ( t A ∈ Hn et A ∈ Hn )
Montrer :
c) ∀ A ∈ Hn , ∀ P ∈ R[X], P(A) ∈ Hn .
λ ∈ iR, t X Y = 0 et t X X = tY Y.
5.1.4 Soient X,Y ∈ Mn (R), A = X + iY . 5.1.7 Soient H ∈ Hn , λ,µ deux vp de H telles que
a) Montrer que, si A ∈ GLn (C), alors :
λ
= µ , U (resp. V) un −
→ pour H associé à λ (resp. µ).
vp
A−1 (X 2 + Y 2 ) = A ⇐⇒ X Y = Y X. Montrer que V ∗ U = 0 et que U V ∗ est nilpotente.
Définition 1
On appelle produit scalaire hermitien (ou : produit scalaire) sur E toute fsh ϕ
sur E × E telle qu'en notant φ la fh associée à ϕ, on ait :
(i) ∀ x ∈ E, φ(x) 0 (φ est positive)
(ii) ∀ x ∈ E, (φ(x) = 0 ⇐⇒ x = 0) (φ est définie).
193
Chapitre 5 • Espaces préhilbertiens complexes
Définition 2
On note souvent E au lieu de (E,ϕ) ,le On appelle espace préhilbertien complexe tout couple (E,ϕ) où E est un C-ev et ϕ
contexte précisant ϕ . un psh sur E.
On appelle espace hermitien tout espace préhilbertien complexe de dimension finie.
194
5.2 • Espaces préhilbertiens complexes et espaces hermitiens
x = 0
1 1 1
ou
∃ α ∈ R+ , y = αx.
Proposition - Définition 3
Soient (E,ϕ) un espace préhilbertien complexe, φ la fh associée à ϕ. L'application
|| · || : E −→ R est une norme sur E, appelée norme hermitienne associée à ϕ.
1
x−→ φ(x) 2
Remarque : Soient < ·,· > un psh sur E , || · || la norme hermitienne associée. Les formules
obtenues en 5.1.1 Prop. 3 p. 190 et les inégalités de Cauchy-Schwarz et Minkowski peuvent
être récrites sous la forme suivante, pour tout (x,y) de E 2 :
Bien noter la présence de parties réelles. ||x + y||2 = ||x||2 + 2 Ré (< x,y >) + ||y||2
||x + y||2 − ||x − y||2 = 4 Ré (< x,y >)
||x + y||2 + ||x − y||2 = 2(||x||2 + ||y||2 )
1
< x,y >= ||x + y||2 − i||x + iy||2 − ||x − y||2 + i||x − iy||2
4
| < x,y > |2 ||x||2 · ||y||2
Exercice-type résolu
Une inégalité portant sur des normes dans un espace préhilbertien complexe
Soient E,(. | .) un espace préhilbertien complexe non réduit à 0, ||.|| la norme associée. Montrer :
√
∀ (x,y) ∈ E 2 , ||x|| + ||y|| 2 Max ||x + y||, ||x − y||
√
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Solution Conseils
1) Soit (x,y) ∈ E . 2
On a : ||x + y||2 − ||x − y||2 = 4 Ré (x | y).
Comme Max ||x + y||, ||x − y||
Séparons en deux cas, selon le signe de Ré (x | y).
intervient, on essaie de comparer ||x + y||
et ||x − y||, et, puisque ||.|| est une norme
hermitienne, on compare plutôt leurs
carrés.
195
Chapitre 5 • Espaces préhilbertiens complexes
Solution Conseils
1er cas : Ré (x | y) 0
On a alors Max ||x + y||, ||x − y|| = ||x + y|| et :
√ 2 2
2||x + y|| − ||x|| + ||y|| On forme la différence des carrés des deux
membres de l'inégalité demandée.
= 2 ||x||2 + 2 Ré (x | y) + ||y||2 − ||x||2 + 2||x|| ||y|| + ||y||2
= ||x||2 + 4 Ré (x | y) + ||y||2 − 2||x|| ||y||
2
= ||x|| − ||y|| + 4 Ré (x | y) 0,
donc :
√ √
||x|| + ||y|| 2||x + y|| = 2 Max ||x + y||, ||x − y|| .
2ème cas : Ré (x | y) 0
En notant y = −y, on a : Ré (x | y ) = −Ré (x | y) 0, On se ramène au 1er cas.
Exercices
5.2.1 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (C), X, Y ∈ Mn,1 (C) . 5.2.7 Soient E un evh, (x,y) ∈ E 2 ; montrer :
Montrer :
||x + y|| ||x − y|| ||x||2 + ||y||2 ,
|X ∗ A∗ BY |2 (X ∗ A∗ AX)(Y ∗ B ∗ BY ).
et étudier le cas d'égalité.
5.2.2 Montrer :
5.2.8 Soient E un evh, (x,y) ∈ E 2 ; vérifier :
∀ A ∈ Mn, p (C), (A∗ A = 0 ⇒ A = 0).
2 < x,y >
5.2.3 Soient n, p ∈ N∗ , A ∈ Mn, p (C). = ||x + y||2 + i || ix + y||2 − (1 + i)(||x||2 + ||y||2 ).
Comparer les noyaux, images, rangs de A, A∗ , A∗ A , A A∗ .
5.2.9 Soient N ∈ N , tel que N 3, E un espace préhil-
5.2.4 Résoudre l'équation (In + A)A∗ = A, d'inconnue
bertien complexe, (x,y) ∈ E 2 . Montrer :
A ∈ Mn (C).
1 N
−1 2ikπ 2ikπ
5.2.5 Soient n, p,q ∈ N∗ , A ∈ Mn, p (C) telle que < x,y > = ||e N x + y||2 e N .
N
rg(A) = p, B ∈ Mn,q (C) telle que rg (B) = q. k=0
Montrer que les deux propriétés suivantes sont équiva-
5.2.10 Soient E un espace préhilbertien complexe,
lentes :
(x,y) ∈ E 2 . Montrer :
(X,Y )
= (0,0)
(i) ∃(X,Y ) ∈ M p,1 (C) × Mq,1 (C), 2π
AX = BY 1
< x,y > = ||eiθ x + y||2 eiθ dθ.
(ii) B ∗ B − B ∗ A(A∗ A)−1 A∗ B n'est pas inversible. 2π 0
Référence : Crux Mathematicorum, Problème 863. 5.2.11 Soient E un espace préhilbertien complexe,
f ∈ L(E) .
5.2.6 Établir, pour tout X de Mn,1 (C) :
Montrer que, si (∀ x ∈ E, < f (x),x >= 0) , alors f = 0.
||X|| p = Sup |Y ∗ X| , Le résultat est-il vrai en remplaçant C par R ?
Y ∈Mn,1 (C)
||Y || p =1 5.2.12 Soient n ∈ N∗ , A,B ∈ Mn (C). Montrer :
∞ si p = 1 A∗ AB = 0 ⇒ AB = 0.
où p ∈ {1,2,∞} et q = 2 si p = 2 .
5.2.13 Soient n ∈ N∗ , A ∈ Mn (C) telle que
1 si p = ∞
tr (A2 ) = tr (A A∗ ). Démontrer : A ∈ Hn .
y1
.. (On pourra calculer ||A − A∗ ||2 , où || · || est la norme her-
On rappelle que, pour Y = . ∈ Mn,1 (C) , on note
mitienne canonique sur Mn (C)).
yn
1
n
n 2 5.2.14 Soient n ∈ N∗ , (A,B) ∈ (Mn (C))2 libre ; l'endo-
||Y ||1 = |yk |, ||Y ||2 = |yk |2 , morphisme f de Mn (C) défini par :
k=1 k=1
∀ X ∈ Mn (C), f (X) = tr (A∗ X)B − tr (B ∗ X)A
||Y ||∞ = Max |yk |, cf. Analyse PC-PSI-PT, 1.1.1.
1k n est-il diagonalisable ?
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
5.2.2 Orthogonalité
1) Généralités
Rappelons la Déf. suivante (cf. Analyse PC-PSI-PT, 1.4.3 Déf.1 et ce volume Algèbre et géométrie
PC-PSI-PT, 4.2.2 Déf. p. 141).
Définition
Soit (E,< ·,· >) un espace préhilbertien complexe.
1) Soit (x,y) ∈ E 2 ; on dit que x est orthogonal à y, et on note x⊥y, si et
seulement si : < x,y > = 0.
197
Chapitre 5 • Espaces préhilbertiens complexes
Proposition 1
Soit (E,< ·,· >) un espace préhilbertien complexe.
7) ∀ A ∈ P(E), A ∩ A⊥ ⊂ {0} .
8) Pour tous sev F,G de E :
(F + G)⊥ = F ⊥ ∩ G ⊥ et (F ∩ G)⊥ ⊃ F ⊥ + G ⊥
Proposition 2
Soient (E,< ·,· >) un espace préhilbertien complexe, (xi )i∈I une famille dans E.
Si
∀ i ∈ I, xi
= 0
, alors (xi )i∈I est libre.
Attention : Ré (< x,y >) = 0 ||x + y||2 = ||x||2 + ||y||2 ⇐⇒ < x,y > + < y,x > = 0 ⇐⇒ Ré (< x,y >) = 0.
n’entraîne pas < x,y >= 0.
198
5.2 • Espaces préhilbertiens complexes et espaces hermitiens
2) Orthogonalisation
Remarque : En imposant à (V1 ,. . . ,Vp ) la condition ∀ k ∈ {1,. . . , p}, < ek ,Vk > = 1, il y a
alors unicité de (V1 ,. . . ,Vp ), et la matrice de passage de (e1 ,. . . ,e p ) à (V1 ,. . . ,Vp ) est trian-
1 ...
gulaire supérieure à termes diagonaux égaux à 1 :
.
0 1
Corollaire 2
Tout evh admet au moins une b.o.n.
Proposition 4
Bien noter la présence de < ek ,x > et
non de < x,ek > , qui est son
Si B = (e1 ,. . . ,en ) est une b.o.n. de (E,< ·,· >), alors, pour tout x ∈ E :
conjugué.
n
x= < ek ,x > ek .
k=1
Corollaire
En particulier, si B est une b.o.n. de E , on a, pour tout (x,y) de E 2 et en notant
X∗ = t X est la transconjuguée de X . X = MatB (x), Y = MatB (y) :
199
Chapitre 5 • Espaces préhilbertiens complexes
Proposition 5
Soient (E,< .,. >) un espace préhilbertien, F un sev de dimension finie de E.
On note p F : E −→ E l'application qui, à chaque x de E, associe l'unique élément y
de F tel que (x − y)⊥F.
Alors :
1) p F est un projecteur de E, c'est-à-dire : p F ∈ L(E) et p F ◦ p F = p F
2) Im( p F ) = F et Ker( p F ) = F ⊥
3) p F est symétrique, c'est-à-dire :
∀(x,x ) ∈ E 2 , < p F (x),x > = < x, p F (x ) >
Rappel de notation : L(E) est 4) p F ∈ LC(E) et, si F
= {0}, ||| p F ||| = 1
l’ensemble des endomorphismes de E .
Pour f ∈ L(E) : 5) L'application F −→ R admet une borne inférieure, atteint celle-ci et
f −→ ||x − f ||
||| f ||| = Sup || f (x)|| .
||x||1 l'atteint en p F (x) seulement.
L'application p F est appelé le projecteur orthogonal sur F.
x
0
pF (x)
F
Corollaire
On peut même écrire : Pour tout sev F de dimension finie d'un espace préhilbertien E, on a :
⊥ F ⊥ = E.
F
F ⊕ F ⊥ = E.
Exercice-type résolu
200
5.2 • Espaces préhilbertiens complexes et espaces hermitiens
Solution Conseils
(1) ⇒ (2) : On va essayer de former un cycle
d'implications :
Supposons que (e1 ,...,en ) soit une base orthonormale de E.
n (1) ⇒ (2) ⇒ (3) ⇒ (4) ⇒ (1).
Soit x ∈ E. Il existe (x1 ,...,xn ) ∈ Cn tel que : x = xq eq .
q=1
On a, pour tout p ∈ {1,...,n} :
n n 1 si p = q
(e p | x) = e p
xq eq = xq (e p | eq ) = x p , (e p | eq ) =
q=1 q=1 0 si p
= q
n
car (e1 ,...,en ) est une famille orthonormale.
d'où : x = (e p | x)e p .
p=1
(2) ⇒ (3) :
n
On suppose : ∀ x ∈ E, x = (e p | x)e p .
p=1
Soit (x,y) ∈ E 2 . On a :
n
n
(x | y) =
(e p | x)e p
(eq | y)eq Développement d'un produit scalaire
p=1 q=1 complexe par sesquilinéarité.
n
= (e p | x)(eq | y)(e p | eq ) = (e p | x)(e p | y).
1 p,q n p=1
(3) ⇒ (4) :
n
On suppose : ∀ (x,y) ∈ E 2 , (x | y) = (e p | x)(e p | y).
p=1
(4) ⇒ (1) :
n
On suppose : ∀ x ∈ E, ||x||2 = |(e p | x)|2 .
p=1
x = y + (x − y), y ∈ F, x − y ∈ F ⊥.
n
D'après (4) : ||x − y||2 = |(e p | x − y)|2 = 0, car x − y est orthogonal à cha- Application de l'hypothèse (4) à x − y.
p=1
cun des e p .
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Il en résulte x = y ∈ F.
Ceci montre E = F , donc (e1 ,...,en ) engendre E. En particulier, E est de dimension finie.
• Soit q ∈ {1,...,n}. On a, d'après (4) :
n
||eq ||2 = |(e p | eq )|2 = |(e p | eq )|2 + ||eq ||4 , Application de l'hypothèse (4) à eq .
p=1 1 pn, p
=q
d'où :
||eq ||2 − ||eq ||4 = |(e p | eq )|2 0.
1 pn, p
=q
201
Chapitre 5 • Espaces préhilbertiens complexes
Solution Conseils
Mais, par hypothèse, ||eq || 1, d'où ||eq ||2 − ||eq ||4 0.
Il en résulte ||eq || ∈ {0,1}, puis ||eq || = 1.
De plus, comme |(e p | eq )|2 = 0, on déduit :
1 pn, p
=q
∀ p ∈ {1,...,n}, p = q ⇒ (e p | eq ) = 0.
Exercices
5.2.15 Soient n ∈ N, a0 ,. . . ,an ∈ C deux à deux distincts, 5.2.16 Soient E,(. | .) un espace hermitien,
E = Cn [X], ϕ : E × E −→ C l'application définie, pour
tout (P,Q) ∈ E × E, par : n = dim (E), (e1 ,. . . ,en ) une base orthonormale de E,
(u 1 ,. . . ,u n ) ∈ E n . On note, pour tout k ∈ {1,. . . ,n},
n
ϕ(P,Q) = P(ak )Q(ak ). n
vk = u k + ek . On suppose ||u k || < 1. Démontrer que
k=0
k=1
a) Vérifier que ϕ est un produit scalaire sur E. (v1 ,. . . ,vn ) est une base de E.
b) Trouver une base de E orthonormale pour ϕ.
202
Géométrie CHAPITRE 6
Plan Introduction
6.1 Courbes Les étudiant(e)s de seconde année PT-PT* étudient les courbes obtenues
du plan 204 comme enveloppes de familles de droites du plan.
Exercices 210, 219, Dans le plan, nous avons considéré des courbes (Géométrie PCSI-PTSI,
223, 226 ch. 3). Dans l’espace de dimension 3, nous allons étudier les courbes (objets
« de dimension 1 ») et les surfaces (objets « de dimension 2 »).
6.2 Courbes
de l’espace 227
Exercices 234
Prérequis
• Géométrie affine dans l’espace de dimension 3 (Géométrie PCSI-PTSI,
6.3 Surfaces 235 ch. 1)
Exercices 273 • Géométrie affine euclidienne dans l’espace de dimension 3 (Géométrie
PCSI-PTSI, §§ 2.1, 2.3)
• Courbes du plan (Géométrie PCSI-PTSI, ch. 3).
Objectifs
• Détermination de l’enveloppe d’une famille de droites du plan
• Détermination de la développée d’une courbe du plan et des dévelop-
pantes d’une courbe du plan
• Étude affine d’une courbe de l’espace : tangente en un point
• Acquisition de la notion de surface et des relations entre courbes et
surfaces
• Détermination du plan tangent en un point régulier d’une surface.
• Étude élémentaire des quadriques
• Étude des surfaces usuelles : cylindres, cônes, surfaces de révolution,
surfaces réglées.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
203
Chapitre 6 • Géométrie
1) Théorie
Soit (Dt )t∈I une famille de droites du plan, indexée par un intervalle I de R (non vide ni réduit
à un point). On suppose qu'il existe des applications a,b,c : I −→ R de classe C 1 sur I telles
que, pour tout t de I, Dt admette pour EC : a(t)x + b(t)y + c(t) = 0 .
x = x(t)
1) Supposons qu'il existe un arc paramétré Γ (t ∈ I ) tel que x,y soient de classe C 1
y = y(t)
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
La première équation traduit que M(t) sur I et que, pour tout t de I, la tangente en M(t) à Γ soit la droite Dt .
n ie
Mo
est sur Dt .
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ier Alg
tr i e
Géomé
admet une solution (x,y) et une seule dans R2 , que l'on peut d'ailleurs calculer, par exemple, à
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
Supposons a,b,c de classe C 2 sur I ; alors x,y sont de classe C 1 sur I. En dérivant dans la
1e égalité de (St ), puis en soustrayant, on obtient :
Définition
Soit (Dt )t∈I une famille de droites du plan d'EC :
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
On peut montrer que la notion On appelle enveloppe de (Dt )t∈I toute courbe Γ du plan telle que :
d’enveloppe d’une famille de droites
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
Géomé
tr i e
Théorème
Soit (Dt )t∈I une famille de droites du plan d'EC :
(On suppose ici : ∀t ∈ I , x (t),y (t)
= (0,0)) .
Pour tout t de I, le point x(t),y(t) , solution du système d'équations précédent, s'appelle le
point caractéristique de Dt (ou de Γ).
La droite d'EC a (t)x + b (t)y + c (t) = 0 est souvent notée Dt , et appelée droite-dérivée
de Dt .
2) Exemples
C’est le problème de l’échelle qui glisse 1) Déterminer l'enveloppe de la droite (AB) , y
le long d’un mur. où A ∈ x x, B ∈ y y , AB = a > 0 (a fixé).
r
re Monie
lgèb
ni er A
onier
èbre M
a
r Alg
n ie
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
r
éom é
On obtient Dt en dérivant par rapport D’où : Dt | x cos t − y sin t = a(cos2 t − sin2 t).
Mo
onier
à t dans l’équation de Dt .
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
tr i e
Géomé
x = a cos t sin2 t + a cos t (cos2 t − sin2 t) = a cos3 t
y = a cos2 t sin t − a sin t (cos2 t − sin2 t) = a sin3 t.
205
Chapitre 6 • Géométrie
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
t2
,t , t ∈ R .
bre G
r Algè
n ie
Paramétrons : M
Mo
onier
éom
étr ie M
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
2p
−→
dM t
Un vecteur tangent en M à P est : ,1 , ou encore, par colinéarité, (t, p).
dt p
D'où une EC de la normale Nt en M à P :
t2
t x− + p(y − t) = 0.
2p
On étudie alors Nt ∩ P :
2
y = 2 px
(x,y) ∈ Nt ∩ P ⇐⇒ t2
t x − + p(y − t) = 0
2p
y2
x = 2p
⇐⇒
t
(y − t) (y + t) + p = 0,
2p
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Calcul,en fonction de t ,des coordonnées d'où les coordonnées de N :
n ie
de N, puis de celles de I .
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
2
Géomé
tr i e
2 p2 yN 2 p3 t2
yN = − − t, puis xN = = 2 + 2p + ,
t 2p t 2p
et enfin celles du milieu I de M N :
1 p3 t2 1 p2
xI = (x M + x N ) = 2 + p + , y I = (y M + y N ) = − .
2 t 2p 2 t
2
λ
er A
lgèb
re Monie
r
On va maintenant déterminer, en Soient λ ∈ R , W ,λ un point de P ; une EC de la normale Nλ en W à P est (cf. plus
2p
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
la droite (U V ) . haut) :
λ2
λ x− + p(y − λ) = 0.
2p
p3 t2 λ2 p2
D’où : I ∈ Nλ ⇐⇒ λ + p + − + p − − λ =0
t2 2p 2p t
p3 λ 2
⇐⇒ 2 (λ − t) + (t − λ2 ) = 0
t 2p
⇐⇒ −2 p4 + λt 2 (t + λ) = 0, si t
= λ.
206
6.1 • Courbes du plan
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Puisque, dans une EC de (U V ) , u et v Ceci montre que les ordonnées u,v des points U,V sont les solutions de l'équation du second
Mo
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
2
v2 u2
x − u − u2 u+v
2p 2p 2p = 0 ⇐⇒ x − − (y − u) = 0
2p 2p
y−u v−u
⇐⇒ 2 px − (u + v)y + uv = 0.
2 p4
⇐⇒ 2 px + t y − = 0.
t2
bre G
éom é
r
4
rapport à t .
étr ie M
y + 4p = 0
éom
G
onier
èbre M
Dt .
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
t 3
1 2 p4 4 p4 3 p3
x = + = 2
2p t 2 t 2 t
On obtient ainsi une représentation D'où Γ :
r
re Monie
lgèb
er A
4
ni
Mo éom é
4 p
bre G
r Algè
y =−
n ie
paramétrique de Γ.
Mo
onier
étr ie M
.
éom
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
t3
On obtient une EC de Γ en éliminant t : Γ : 27 py 2 = 16 x 3 .
y Γ
M P
U
O I x
V N
Exercice-type résolu
207
Chapitre 6 • Géométrie
Solution Conseils
y H
Commencer par faire un schéma.
1 P
u
1 Q
v
O u v x
1 1
Soient u,v ∈ ]0 ; +∞[ , tels que u < v par exemple,P u, , Q v, . On se donne deux points P,Q de H,
u v distincts.
Une équation cartésienne de la droite (P Q) est :
x −u v−u x −u 1
= 0 ⇐⇒ (v − u) =0 Mise en facteur de v − u dans la deuxième
y− 1 1 − 1 y− 1 − 1 colonne du déterminant.
u v u u uv
1 1
⇐⇒ − (x − u) − y − = 0 ⇐⇒ − x + u − uvy + v = 0
uv u
⇐⇒ x + uvy − (u + v) = 0.
La droite D = (P Q) et la demi-hyperbole H sont les courbes représentatives des On calcule l'aire A comprise entre D
u+v−x 1 et H.
fonctions x −→ et x −→ respectivement. D'où :
uv x
v
v
u+v−x 1 u+v x2
A= − dx = x− − ln x Dans la zone considérée, D est située au-
u uv x uv 2uv u dessus de H.
u+v 1 v2 − u 2 v
= (v − u) − (v 2 − u 2 ) − ln v + ln u = − ln .
uv 2uv 2uv u
v t2 − 1
Notons t = ; ainsi, t décrit ]1 ; +∞[. On a donc : A = − ln t.
u 2t
t2 − 1
L'application ϕ : ]1 ; +∞[ −→ R, t −→ ϕ(t) = − ln t est dérivable sur
2t
]1 ; +∞[ et, pour tout t ∈ ]1 ; +∞[ :
1 1 1 1 + t 2 − 2t
ϕ (t) = 1+ 2 − = > 0,
2 t t 2t 2
donc ϕ est strictement croissante sur ]1 ; +∞[.
De plus : ϕ(t) −→ 0 et ϕ(t) −→ +∞.
t −→ 1 t −→ +∞
208
6.1 • Courbes du plan
Solution Conseils
On obtient une équation cartésienne de C en éliminant le paramètre u dans le sys-
tème précédent :
x + tu 2 y − (t + 1)u = 0
∃ u ∈ ]0 ; +∞[
2tuy − (t + 1) = 0.
t +1
u=
2t y
⇐⇒ ∃ u ∈ ]0 ; +∞[,
On a nécessairement y
= 0, car sinon,
t +1 2 (t + 1)2 t + 1 = 0, contradiction avec t ∈ ]1 + ∞[.
x +t y− =0
2t y 2t y
y>0
y >0
⇐⇒ (t + 1) 2 ⇐⇒ (t + 1)2
x − =0
xy = .
4t y 4t
L'enveloppe C est donc une demi-hyperbole, ayant les mêmes asymptotes que H,
(t + 1)2
située dans le premier quadrant, et au-dessus de H. On peut remarquer que > 1, car :
4t
y (t + 1)2 (t − 1)2
−1= > 0.
4t 4t
H
C
D
O x
tème :
a(t)x + b(t)y + c(t) = 0
.
a (t)x + b (t)y + c (t) = 0
• Pour déterminer l’enveloppe d’une famille de droites définies géométriquement (ex. 6.1.2 à 6.1.13), choisir
un bon paramètre t, former une équation cartésienne des droites en question, et se ramener au point précédent.
209
Chapitre 6 • Géométrie
Exercices
6.1.1 Déterminer l'enveloppe de la famille de droites y
C
(Dt )t∈R , dont on donne l'équation cartésienne :
a) (1 − t 2 )x + 2t y − (1 + t 2 ) = 0 P M
I
b) x ch t + y sh t − ch 2t = 0
2 2 2
c) (t − 2)x + (3t − 2t 2 )y + t 3 = 0. O x
O xA xB x Q
t
O P x
6.1.4 Soient (a,b) ∈ (R∗ )2 , A(a,b), P ∈ x x, Q ∈ y y
tels que (A P) ⊥ (AQ) . Déterminer l'enveloppe de la droi-
te (P Q).
y
O P x
b E
210
6.1 • Courbes du plan
6.1.9 Déterminer l'enveloppe des tangentes communes à (resp. A) en un point noté P (resp. Q ). Déterminer l'enve-
deux cercles qui varient en passant par deux mêmes points loppe de la droite (P Q).
fixes et en restant orthogonaux.
6.1.12 Soient a ∈ R∗+ , A(a,0), A (−a,0) , D la droite
d'équation y = a. À tout point M de D , on associe le point
M , intersection de la perpendiculaire en A à (M A) et de
la perpendiculaire en A à (M A ).
a) Quel est le lieu C de M ?
A B
C
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
211
Chapitre 6 • Géométrie
−−−−→ −
→ −
→
O M(t) = x(t) i + y(t) j .
Définition 1
Rappelons que Γ est la trajectoire de la On appelle abscisse curviligne sur Γ toute application s : I −→ R de classe C 1
représentation paramétrique sur I telle que :
−−→ −−→
O M = f (t) , t ∈ I .
∀t ∈ I, s (t) = || f (t)|| = x 2 (t) + y 2 (t).
Définition 2
Soient s une abscisse curviligne sur Γ, a,b ∈ I, A = f (a), B = f (b). On appelle :
Le contexte indiquera si les longueurs • longueur (algébrique) de l'arc AB sur Γ, et on note ici l( AB), le réel s(b) − s(a),
d'arcs envisagées sont « algébriques » c'est-à-dire :
(orientées),ou « arithmétiques » (positives
b
ou nulles).
l( AB) = || f (t)||dt
a
• longueur de l'arc AB de Γ, la valeur absolue de la longueur (algébrique) de AB
sur Γ.
Définition 1
Rappelons que f : I −→ E2 ,de classe On appelle paramétrage normal de f tout paramétrage admissible g : J −→ E2 de
C 1,est une représentation paramétrique
de la courbe Γ. classe C 1 de f tel que : ∀u ∈ J, ||g (u)|| = 1 .
Proposition 1
Rappelons que le paramétrage f est dit Si f est régulier, alors :
régulier si et seulement si :
−−→ − →
∀t ∈ I , f (t)
= 0 . • pour toute abscisse curviligne s sur Γ, f ◦ s −1 est un paramétrage normal de f
• pour tout paramétrage normal g de f, il existe une abscisse curviligne s sur Γ telle
que :
g = f ◦ s −1 ou g = f ◦ (−s)−1 .
212
6.1 • Courbes du plan
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
L’avantage de paramétrer une courbe Γ Rappelons qu'une courbe Γ est dite régulière si et seulement si Γ admet au moins un paramé-
trage régulier f. On peut alors paramétrer Γ par l'abscisse curviligne (en choisissant une origi-
n ie
Mo
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
ne des abscisses curvilignes sur Γ) et on obtient ainsi un paramétrage normal s −→ M(s) de Γ.
−→
vecteur tangent
dM
est unitaire.
Nous supposons, pour la fin de ce § 2), que Γ est paramétrée par une abscisse curviligne s.
ds
Définition-Notation 2
L'usage a consacré la confusion entre • On appelle vecteur tangent unitaire (orientant) de Γ en M(s) le vecteur :
−
→ −→ −
→
T (t) , T (s) , T , et entre −→
−
→ − → −→ −
→ dM
N (t) , N (s) , N . Le contexte permet T =
de rétablir, si nécessaire, les notations ds
correctes. −
→ −
→
• On note : N = Rot π ( T )
2
−→− →
• (M; T , N ) est un r.o.n.d., appelé repère de Frenet en M à Γ.
Remarque : T
Par un changement de paramètre admissible
Γ
−→− → N
direct (resp. indirect), s, T , N sont conservés
(resp. changés en leurs opposés). M
Proposition 2
Soit f : J −→ E2 un paramétrage normal de classe C k (k 2) de Γ. Il existe une
application ϕ : J −→ R de classe C k−1 telle que :
−
→ −
→ −
→
∀s ∈ J, T (s) = cos ϕ(s) i + sin ϕ(s) j .
Remarques :
1) Avec les hypothèses et notations de la Prop. précédente, et avec des notations habituelles
abusives, on a :
y
−
→ −
→
• ϕ ≡ ( i , T ) [2π] T
dx dy M Γ
Formules utiles en pratique. • cos ϕ = et sin ϕ =
ds ds
j
• tan ϕ =
dy
en tout point en lequel x ne s'annule ϕ
dx O x
pas. i
2) Par un changement de paramètre admissible direct (resp. indirect), ϕ est conservé (resp.
changé en son opposé).
Cas des coordonnées polaires
Soit Γ une courbe admettant une équation polaire ρ = ρ(θ), où ρ : I −→ R est de classe C 2 .
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
On a noté : y
−→ Γ
−
→ dM −
→ −
→ T
T = , ϕ tel que ϕ ≡ ( i , T ) [2π], V
ds
−
→ −
→ M u
−
→
u = cos θ i + sin θ j .
On note V = ϕ − θ. j u
θ ϕ
On a alors :
O x
−
→ i
V ≡ (−→u , T ) [2π] et ϕ ≡ θ + V [2π].
ρ
De plus, en tout point en lequel ρ ne s'annule pas, on a : tan V = .
ρ
213
Chapitre 6 • Géométrie
3) Rayon de courbure
f : I −→ E2 désigne un arc paramétré régulier de classe C 2 , Γ = f (I ) sa trajectoire, s une
abscisse curviligne sur Γ. On a vu (cf. 6.1.2 2) Prop. 1 p. 212) que Γ admet s (ou : f ◦ s −1 ) pour
paramétrage normal.
−→
−
→ dM − → −
→ −→ −
→
On note T = , N = Rot π ( T ) , ϕ ≡ ( i , T ) [2π].
ds 2
Définition
On appelle :
ds
On confond R et R(s) , γ et γ (s) . • rayon de courbure en un point M(s) de Γ le réel R défini par : R =
dϕ
1
• courbure en M(s) à Γ le réel γ défini par : γ = .
R
Remarque :
Par un changement de paramètre admissible direct (resp. indirect), R et γ sont conservés
(resp. changés en leurs opposés).
R= ,
f (x)
3
(1 + y 2 ) 2
ce qu'on peut écrire abusivement : R = , les accents indiquant ici la dérivation par
y
rapport à x.
On peut admettre que R = ±∞ en un point où f s'annule.
2) Courbe tangente en O à x x
Supposons que Γ soit tangente en O à x x, et y
notons R O le rayon de courbure de Γ en O .
La courbe Γ admet une représentation paramé- Γ
x = x(t)
trique , et le point O de Γ correspond
y = y(t) O x
à une (plusieurs?) valeur(s) t0 du paramètre t.
214
6.1 • Courbes du plan
Supposons que O soit un point régulier de Γ, c'est-à-dire : x (t0 ),y (t0 )
= (0,0). Comme Γ
est tangente en O à x x, on a alors : y (t0 ) = 0 et x (t0 )
= 0.
Au voisinage de t0 , x est donc un C 2 -difféomorphisme, et on peut paramétrer localement Γ par
y = f (x) , où f est de classe C 2 au voisinage de 0, et f (0) = f (0) = 0 .
Supposons f (0)
= 0 ; on a alors :
3
1 + f 2 (0)
2
1
RO = = .
f (0) f (0)
x 2 x 2
f (x) = f (0) + x f (0) + f (0) + o(x 2 ) = f (0) + o(x 2 ),
2 2
x2 1
d'où : −−−→ = RO.
2 f (x) x→0 f (0)
2
x
Ainsi : R O = lim .
t→t0 2y
C’est la méthode pratique pour calculer Soit Γ une courbe admettant une équation polaire ρ = ρ(θ) , où ρ est de classe C 2 . On cal-
le rayon de courbure en tout point d’une culera successivement :
courbe donnée par une équation polaire.
1
• s par s = (ρ 2 + ρ 2 ) 2
ρ
• tan V par tan V =
ρ
ρ
• dV en différentiant tan V = :
ρ
ρ 2 − ρρ ρ 2 − ρρ
(1 + tan2 V )dV = dθ, d’où dV = dθ
ρ 2 ρ 2 + ρ 2
• dϕ par ϕ = θ + V , donc dϕ = dθ + dV
ds
• R par R = .
dϕ
Remarque :
On peut retenir les formules de Frenet sous la forme abusive :
− →
dT 1 − →
ds 0 T
= R .
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Remarquer l’intervention d’une matrice − → 1 −→
−
bre G
dN
r Algè
n ie
antisymétrique d’ordre 2. 0
Mo
N
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
R
ds
Définition 1
−→ −→
On appelle centre de courbure en M de Γ le point C de E2 défini par : MC = R N .
Remarque :
−→
Puisque, lors d'un changement de paramètre admissible, R et N sont simultanément
conservés ou changés de signe, le centre de courbure est conservé :
T
N
Γ Γ
T
N
C C
Proposition
Le centre de courbure C en M à Γ est situé dans la concavité locale en M de Γ.
Preuve
La courbe Γ admet un paramétrage normal f : J −→ E2 par l'abscisse curviligne. D'après Géométrie
s−→ f (s)
PCSI-PTSI, § 3.1.2 2), la concavité locale en M de Γ est le demi-plan limité par la tangente en M à Γ et
−
→
−−−→ −−→ − → −−−→ d T 1 −→ −→ −
→ −−−→
« contenant » f (s). Mais ici, f (s) = T , f (s) = = N et MC = R N , donc f (s) et
ds R
−→
MC sont colinéaires et de même sens. On conclut que C est dans ce demi-plan.
Définition 2
ni er A
lgèb
re Monie
r
Le cercle de courbure en M à Γ est On appelle cercle de courbure en M à Γ le
T
Mo éom é
bre G
N
éom
Γ
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
sur la normale en M à Γ.
tr i e
Géomé
216
6.1 • Courbes du plan
Exemple :
Déterminer le cercle de courbure (par son centre et son rayon) en M , correspondant à
t2 t4
1 x = −
t = , à la courbe Γ de RP 2 4.
3
2
y = t3
3
On a, en tout point M(t) de Γ :
• x = t − t 3 , y = 2t 2
• s 2 = x 2 + y 2 = t 2 (1 − t 2 )2 + 4t 2 = t 2 (1 + t 2 )2 , d'où (pour t > 0) s = t (1 + t 2 )
−→
−
→ dM x −
→ y −→ 1 − t2 − → 2t − →
• T = = i + j = i + j ,
ds s s 1 + t2 1 + t2
−
→ −
→ 2t − → 1 − t2 − →
N = Rot π ( T ) = − i + j
2 1 + t2 1 + t2
• x = 1 − 3t 2 , y = 4t, x y − x y = 2t 2 2(1 − t 2 ) − (1 − 3t 2 ) = 2t 2 (1 + t 2 )
s 3 t
•R= = (1 + t 2 )2
x y − x y 2
−→ −−→ −→ −
→ −
→
• OC = O M + R N = X i + Y j , où :
t2 t4 t −2t t2 5t 4
On a déterminé le centre de courbure
X = − + (1 + t 2 )2 = − −
1 + t2
r
re Monie
lgèb
er A
2 4 2 2 4
ni
Mo éom é
onier
èbre M
r Alg
n ie
−
Mo
2 5
2 t 1 t t 2 t
tr i e
Géomé
Y = t 3 + (1 + t 2 )2 = + t3 − .
3 2 1 + t2 2 3 2
1
En particulier, pour t = , on obtient :
3
17 2
x= 0,0525, y = 0,0247, y
324 81
8 2 C Y
x = 0,296, y = 0,222 ,
27 9
50 R
R= 0,206,
243
23
y M
X =− −0,071 X
C 324 O x x
Y = 46 0,190.
243
éom é
r
Équation cartésienne générale d’un
x 2 + y 2 − 2λy = 0.
bre G
r Algè
n ie
cercle tangent en O à O x .
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
217
Chapitre 6 • Géométrie
x2 x2
= λ − λ 1 − 2 + o (x 2 ) = + o(x 2 ).
2λ x→0 2λ
1 1
On obtient ainsi : f (x) − gλ (x) = − x 2 + o(x 2 ) .
2R 2λ
y
« Au voisinage pointé de O » signifie : Si λ > R , alors Γ est, au voisinage pointé de
lorque M est voisin de O mais distinct O , strictement au-dessus de Cλ .
de O . Cλ (λ > R)
Si λ < R , alors Γ est, au voisinage pointé de Cλ (λ < R) Γ
O , strictement au-dessous de Cλ .
O x
f (0) 3
Le schéma est peu convaincant,car Γ et f (x) − g R (x) ∼ x , CR
C R sont très proches l’un de l’autre, x→0 6
près de O : le contact est d’ordre 3 . ΩR
ce qui montre que, au voisinage de O , C R traverse Γ.
Γ
On dit que C R et Γ est un contact d'ordre 3 en O , et C R
est appelé le cercle osculateur en O à Γ. Ce cercle C R x
O
est, parmi les cercles Cλ (λ ∈]0; +∞[) celui qui approche
« le plus » Γ au voisinage de O .
En pratique, il est fréquent que Γ admette y y comme axe de symétrie, c'est-à-dire que f soit
paire. Supposons donc f paire et de classe C 4 au voisinage de 0. On a alors f (0) = 0 et :
x2
f (x) = + O(x 4 )
2R
x2
g R (x) = + O(x 4 ),
2R
218
6.1 • Courbes du plan
Dans ce cas, C R et Γ ont un contact d'ordre 4 , et on dit que C R est le cercle surosculateur
en O à Γ.
x
re Monie
lgèb
er A
CA' O CA
ni
Mo éom é
a2 b2
bre G
r Algè
n ie
Mo
R B = R B = , R A = R A = .
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
cercles. b a
On en déduit les centres de courbure cor- B'
CB
respondants C B , C B , C A , C A , et le
tracé des quatre cercles surosculateurs
aux sommets de Γ.
On peut remarquer que, par exemple, C A est le point d'intersection de (A A ) avec la per-
pendiculaire menée de H (a,b) à (AB) .
Exercices 6.1.14 à 6.1.18.
Centre de courbure
• Pour déterminer le centre de courbure C en un point M d’une courbe Γ (ex. 6.1.14 à 6.1.18), calculer d’abord
−
→
le rayon de courbure R de Γ en M et le vecteur normal unitaire N en M, puis appliquer la formule :
−→ −
→
MC = R N .
Exercices
6.1.17 On considère, pour λ ∈ R∗+ , la parabole Γλ d'EC :
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
219
Chapitre 6 • Géométrie
Exemple :
Développée de l'ellipse
x = a cos t
Soit Γ l'ellipse de RP , t ∈ R (a > 0,b > 0) .
y = b sin t
On a successivement :
Mo
ni er
n ie
Algè
bre Mon
r Algè
ie
bre G
éom é
r
C’est la méthode pratique pour • x = −a sin t, y = b cos t
déterminer la développée d’une courbe
Mo
onier
étr ie M
éom
1 1
G
onier
èbre M
• s = (x 2 + y 2 ) 2
r Alg
n ie
= (a 2 sin2 t + b2 cos2 t) 2
Mo
Géomé
tr i e
du plan.
y b b ab
• tan ϕ = = − cotan t , (1 + tan2 ϕ)dϕ = dt, dϕ = 2 2 dt
x a a sin2 t a sin t + b2 cos2 t
3
ds (a 2 sin2 t + b2 cos2 t) 2
•R= =
dϕ ab
−→
−
→ dM x −→ y − → 1 −
→ −
→
• T = = i + j = (a 2 sin2 t + b2 cos2 t)− 2 (−a sin t i + b cos t j ) ,
ds s s
−→ −
→ 1 −
→ −
→
N = Rot π ( T ) = (a 2 sin2 t + b2 cos2 t)− 2 (−b cos t i − a sin t j )
2
−→ −−→ −→ −
→ −
→
• OC = O M + R N = X i + Y j , où :
3
(a 2 sin2 t + b2 cos2 t) 2 −b cos t
X = a cos t + 1
ab (a 2 sin2 t + b2 cos2 t) 2
b2 a 2 − b2
= a cos t − cos t a sin2 t + cos2 t = cos3 t
a a
3
(a 2 sin2 t + b2 cos2 t) 2 −a sin t
Y = b sin t + 1
ab (a 2 sin2 t + b2 cos2 t) 2
a2 a 2 − b2
= b sin t − sin t sin2 t + b cos2 t = − sin3 t.
b b
paramétrique de la développée de Γ.
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Y = − a − b sin3 t
C
Mo
2 2
tr i e
Géomé
Γ a
b
O a -- b2
2 x
et est donc affine d'une astroïde. C a
Théorème
La développée de Γ est aussi l'enveloppe des normales à Γ.
Preuve :
Paramétrons Γ par l'abscisse curviligne :
−
→ −
→
M : s ∈ J −→ M(s) = O + x(s) i + y(s) j ,
et notons N (s) la normale à Γ en M(s).
220
6.1 • Courbes du plan
Une équation cartésienne de N (s) est (avec des coordonnées notées X,Y pour ne pas confondre avec les
coordonnées x,y du point courant M(s) de Γ) :
x (s) X − x(s) + y (s) Y − y(s) = 0.
D'après 6.1.1 Th. p. 205, on obtient une RP de l'enveloppe de la famille de droite N (s) en résolvant le
s
système d'équations (d'inconnues X,Y) :
N (s) | x (s)X + y (s)Y = x (s)x(s) + y (s)y(s)
N (s) | x (s)X + y (s)Y = x (s)x(s) + y (s)y(s) + x 2 (s) + y 2 (s).
Remarque :
Le point caractéristique de la normale en M à Γ M
est le centre de courbure C en M à Γ.
Γ C C
Exemple :
Déterminons, en utilisant le théorème précédent, la développée d'une parabole.
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r
On peut bien sûr aussi déterminer la
t2
éom é
bre G
r Algè
n ie
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
à la Définition p. 251. 2p
−→
dM t−→ −→
Un vecteur tangent en M(t) à Γ est : = i + j .
dt p
On en déduit une EC de la normale N (t) en M(t) à Γ :
t t2
x− + (y − t) = 0,
p 2p
t t3
ou encore : x+y= + t.
p 2 p2
On obtient une RP de l'enveloppe C de N (t) en résolvant le système (d'inconnues
t∈R
x,y) :
t t3
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
N (t) | p x + y = 2 p2 + t
2
N (t) | 1 x = 3t + 1.
p 2 p2
y
3t 2 t3 C
On obtient : x = + p, y = − 2.
2p p Γ
2p 2
On peut préciser le tracé de C par rapport à Γ, en détermi- M
nant Γ ∩ C.
O p 4p x
C
221
Chapitre 6 • Géométrie
3t 2 t3
Un point C x = + p, y = − 2 est sur Γ si et seulement si y 2 = 2 px , c'est-à-dire :
2p p
3
2 2
t 3t
− 2 = 2p +p .
p 2p
Et on a : t 6 − 3 p4 t 2 − 2 p6 = 0 ⇐⇒ (t 2 + p2 )2 (t 2 − 2 p2 ) = 0 .
Donc Γ ∩ C est formée de deux points symétriques par rapport à x x ; l'un d'eux, corres-
√
pondant à la valeur t = p 2 du paramètre t sur C, a pour coordonnées :
√
x = 4 p, y = −2 p 2.
Exercice-type résolu
Exemple de développée
Déterminer la développée C de la courbe Γ définie par : y = − ln cos x, x ∈]0 ; π/2[.
Solution Conseils
On a, successivement :
1
• x = 1, y = tan x, s = x 2 + y 2 = 1 + tan2 x = On calcule avec les notations classiques :
cos x
−→ − →
y x , y , s , tan ϕ, ϕ , R, T , N , C.
• tan ϕ = = tan x, ϕ ≡ x [π], ϕ = 1
x
ds 1
•R= =
dϕ cos x
−→
−
→ dM x −
→ y − → −
→ −→
•T = = i + j = cos x i + sin x j ,
ds s s
−→ −
→ −
→ −
→
N = Rotπ/2 ( T ) = − sin x i + cos x j
−→ −−→ −→ −
→ −→
• OC = O M + R N = X i + Y j , où :
1
X = x + cos x (− sin x) = x − tan x
1
Y = − ln cos x + cos x = 1 − ln cos x.
cos x
On conclut que la développée C de Γ est la courbe de représentation paramétrique : (X,Y ) sont les coordonnées du point cou-
rant de la développée C et x est le para-
X = x − tan x, Y = 1 − ln cos x, x ∈ ]0 ; π/2[. mètre.
y
C
C
On contrôle graphiquement que C semble
bien être la développée de Γ.
1
M
O 1 π x
2
222
6.1 • Courbes du plan
Exercices
6.1.19 Déterminer les développées C des courbes Γ sui- h) ρ = a(1 + cos θ), (a > 0) (cardioïde)
vantes :
i) ρ = aeλθ , (a,λ) ∈ R∗+ × R (spirale logarithmique).
a) y = ex
x = a(t − sin t) 6.1.20 Déterminer les développées successives
b) , a > 0 (cycloïde)
y = a(1 − cos t) de C0 :
x2 y2
c) − 2 = 1, a > 0, b > 0 (hyperbole) x = sin t ch t + cos t sh t
a 2 b
y = sin t sh t − cos t ch t.
x = (1 + cos2 t)sin t
d)
y = sin2 t cos t
6.1.21 Soient Γ une courbe, enveloppe d'une famille
x = a cos3 t de droites (Dθ ) d'équations normales
e) , a > 0 (astroïde)
y = a sin3 t x cos θ + y sin θ = p(θ), où p : R −→ R est de classe suf-
√ fisante, C sa développée, M ∈ Γ , C1 le centre de courbure
f) ρ = cos 2θ , (lemniscate)
en M à Γ, C2 le centre de courbure en C1 à C. Déterminer
t t
x = p cos p − q cos q Γ pour que la droite (MC2 ) admette une direction fixe.
g) , ( p,q) ∈ R2 , 2 p < q
t t
y = p sin − q sin
p q
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
223
Chapitre 6 • Géométrie
−→ −→ −
→ −
dM dC −
→ dT → λ(s) −
→
= + λ (s) T (s) + λ(s) = 1 + λ (s) T (s) + N (s),
ds ds ds R(s)
−
→ −
→
où R(s) désigne le rayon de courbure en C(s) à C, et N (s) = Rot π T (s) .
2
−→
dM −
→
Comme : ∀s ∈ J, ⊥ T (s),
ds
on a : ∀s ∈ J, 1 + λ (s) = 0 ,
Il est clair que γ est de classe C 1 et que, si C est de classe C 3 , alors γ est de classe C 2 .
On a, pour tout s de J :
−→ −
→ −
→
dM dC − → dT s0 − s −→
= − T (s) + (s0 − s) = N (s),
ds ds ds R(s)
−→
ce qui montre que la normale en M(s) à γ est dirigée par T (s).
Ainsi, la normale en M(s) à γ est la tangente en C(s) à C, et C est l'enveloppe des normales à γ.
Finalement, γ est une développante de C.
Résumons l'étude :
Théorème
Une courbe donnée admet une Soit C une courbe de classe C 3 du plan. On note s une abscisse curviligne sur C,
développée et une seule (voir § 4.2.3),et −
→
admet une infinité de développantes. −
→ dC
C(s) le point courant de C, T (s) = le vecteur tangent unitaire orientant en
ds
C(s) à C. Alors, les développantes de C sont les courbes définies par les paramé-
trages :
−−−−→ −−−→ −
→
O M(s) = OC(s) + (s0 − s) T (s),
pour s0 ∈ R quelconque.
224
6.1 • Courbes du plan
1
x 12 x
On a : s = (x 2 + y 2 ) 2 = 1 + sh2 = ch ,
a a
−
→ −→
−→ dC dx dC 1 − → →
x−
puis : T = = = x i + sh j .
ds ds dx ch a
a
En choisissant pour origine des abscisses curvilignes sur C le point A(0,a), correspondant
x
à x = 0, on a : s = a sh .
a
Les développantes de C sont les courbes γλ (λ ∈ R) définies par les représentations para-
métriques :
1 x 1
X = x + (λ − s) = x + λ − a sh
x a ch x
ch
a a
x x x x
Y = y + (λ − s)th = a ch + λ − a sh th .
a a a a
y
C
C
a
γ0 M
O x
Exercice-type résolu
Exemple de développantes
Déterminer les développantes de la courbe C de représentation paramétrique :
t2
x= − t sh t ch t, y = 2t ch t − sh t, t ∈ R.
2
Solution Conseils
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
On a :
• x = t − sh t ch t − t (ch2 t + sh2 t) = −2t sh2 t − sh t ch t On calcule successivement
y = 2 ch t + 2t sh t − ch t = 2t sh t + ch t −→
x , y , s , s, T ,
puis on applique la formule du Cours don-
• x 2 + y 2 = (2t sh2 t + sh t ch t)2 + (2t sh t + ch t)2
nant le point courant d'une développante.
= (sh2 t + 1)(2t sh t + ch t)2 = ch2 t (2t sh t + ch t)2
s = (x 2 + y 2 )1/2 = ch t (2t sh t + ch t) = 2t sh t ch t + ch2 t.
d
On remarque : s = 2t sh t ch t + ch2 t = (t ch2 t), donc une abscisse curviligne s Le calcul de s à partir de s est ici
dt particulièrement simple.
sur C est donnée par : s = t ch2 t.
225
Chapitre 6 • Géométrie
Solution Conseils
−→ −→
−
→ dC dt dC
• T = =
ds ds dt
1 −
→ →
−
= (−2t sh2 t − sh t ch t) i + (2t sh t + ch t) j
ch t (2t sh t + ch t)
1 −
→ − →
= (−sh t i + j )
ch t
• On en déduit les coordonnées (X,Y ) du point courant M d'une développante Formule du Cours :
de C : −−−−→ −−−→ −
→
2
O M(s) = OC(s) + (s0 − s) T ,
t −sh t t2 cf. § 6.1.5 Théorème.
X= − t sh t ch t + (s0 − t ch t)
2
= − s0 th t
2 ch t 2
1 1
Y = (2t ch t − sh t) + (s0 − t ch2 t) = t ch t − sh t + s0 .
ch t ch t
On conclut que les développantes de C sont les courbes Γ de représentations para-
métriques, pour s0 ∈ R :
t2
X = 2 − s0 th t La donnée de s0 détermine une dévelop-
t ∈ R. pante de C.
Y = t ch t − sh t + s 1
0
ch t
y
G0
C
C
M Représentation graphiqueme de la déve-
loppante Γ0 de C, correspondant à s0 = 0 ,
O x
par exemple.
Exercices
6.1.22 Déterminer les développantes du cercle C d'EC 6.1.23 a) Déterminer les développantes de la courbe C
x 2 + y 2 = R 2 , R > 0 fixé. Tracer celle passant par le point x = 3 sh2 t
A(R,0). y = 2 sh3 t.
b) Reconnaître celle qui passe par le point A(−2,0) .
226
6.2 • Courbes de l’espace
On peut généraliser, avec peu de modifications, l'étude des §§ 6.2.1 et 6.2.2 au cas d'un espace
vectoriel normé de dimension finie, et celle du § 6.2.3 au cas d'un espace euclidien.
I désigne un intervalle de R , non vide ni réduit à un point (l'étude peut s'adapter au cas d'une
réunion de tels intervalles), et k désigne un entier 1 ou = +∞.
6.2.1 Généralités
L'étude est analogue à celle du § 3.1.1 de Géométrie PCSI-PTSI.
1) Arc paramétré
Définition 1
Selon que f (t) est considéré comme un On appelle arc paramétré (de classe C k ) toute application f : I −→ E3 de classe C k .
point ou un vecteur,on peut noter f (t) t−→ f (t)
−−→
ou f (t) .
Définition 2
Soit f : I −→ E3 un arc paramétré. On appelle trajectoire de f la partie
f (I ) = { f (t); t ∈ I } de E3 .
Au lieu de courbe de l'espace, on dit On dit aussi que f (I ) est une courbe (de l'espace) admettant f pour représentation
aussi : courbe gauche. paramétrique (en abrégé : RP).
Définition 3
Soit f : I −→ E3 un arc paramétré (de classe C k ).
1) On appelle changement de paramétrage (de classe C k ) de f toute application
ϕ : J −→ I, où J est un intervalle de R, telle que :
ϕ est de classe C k sur J
ϕ est bijective
−1
ϕ est de classe C k sur I .
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
En particulier, f est un paramétrage 2) On appelle paramétrage admissible (de classe C k ) de f toute application
admissible (de classe C k ) de f , en
n ie
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
prenant J = I et ϕ = Id I .
tr i e
Géomé
Les remarques de Géométrie PCSI-PTSI, 3.1.1 4), sont ici aussi valables, en repc-psilaçant E2
par E3.
Une courbe de l'espace peut aussi être définie par un système d'équations carté-
F(x,y,z) = 0
siennes (en abrégé : SEC) :
G(x,y,z) = 0.
En pratique, on passe d'une RP d'une courbe Γ de l'espace à un SEC de Γ en éliminant
le paramètre.
227
Chapitre 6 • Géométrie
Exemple :
x = t
y = x2
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
éom
étr ie M
onier
2 .
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
z = x3
Mo
tr i e
Géomé
z = t3
y = x2 On admet le théorème suivant, appelé théorème des fonctions implicites.
⇐⇒ .
z = x3
Théorème
Soient V un ouvert de R3, A = (a,b,c) ∈ V , F,G : V −→ R deux applications.
• F(A) = G(A) = 0
On suppose : • F,G sont de classe C 1 sur V
Fy (A) Fz (A)
•
= 0.
G (A) G (A)
y z
De plus, si F,G sont de classe C k (k 1) sur V, alors ϕ,ψ sont de classe C k sur v.
Projection Γz de Γ sur x Oy .
éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
x = cos t
2
Γz
admet pour RP : y = cos t sin t , ou encore :
z=0
O 1 x
1 1
x = + cos 2t
2 2
1 .
y = sin 2t
2
z=0
228
6.2 • Courbes de l’espace
1 1 1
,0,0 et de rayon .
2 2 Γy
r
re Monie
Projection Γ y de Γ sur x Oz .
éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
x = cos2 t
Géomé
O 1 x
admet pour RP : y = 0 . Par élimination de t, on
z = sin t 2
x = 1−z
obtient un SEC : y=0 .
−1 z 1 z
Projection Γx de Γ sur y Oz .
éom é
bre G
2
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
x = 0
tr i e
Géomé
Γy Γx
Γ
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
éom é
r
Schéma représentant Γ et ses trois
projections Γz , Γ y , Γx sur les plans de
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
y
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Γz
tr i e
Géomé
coordonnées.
Définition 1
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
−−→ −−→
tr i e
Géomé
Remarque : Les notions de point régulier et de point birégulier sont invariantes par chan-
gement de paramétrage (de classe C 1 ou C 2 respectivement).
229
Chapitre 6 • Géométrie
Définition 2
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
éom é
r
Tout arc paramétré birégulier est On dit qu'un arc paramétré f : I −→ E3 de classe C 1 (resp. C 2 ) est régulier
t−→M(t)= f (t)
r Algè
n ie
régulier.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
(resp. birégulier) si et seulement si, pour tout t de I , M(t) est un point régulier (resp.
birégulier) pour f.
Les remarques de Géométrie PCSI-PTSI, 3.1.2 1) sont ici aussi valables, en remplaçant E2
par E3.
Définition 3
Soient f : I −→ E3 un arc paramétré de classe C 1 , Γ la trajectoire de f, t0 ∈ I,
t−→M(t)= f (t)
A = M(t0 ), aussi noté A(t0 ) .
1) On dit que Γ admet une demi-tangente en A(t0+ ) (resp. A(t0− )) si et seulement
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
−−−→
r Alg
n ie
Mo
Γ
tr i e
Géomé
AM(t)
si le vecteur unitaire −−−→ (s'il existe) admet une limite lorsque t tend vers t0+
A || AM(t)||
−
(resp. t0 ).
Γ
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Théorème
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
éom é
r
Le vecteur dérivée-première dirige Soient f : I −→ E3 un arc paramétré de classe C 1 , Γ sa trajectoire. En tout point
−−→
r Algè
n ie
la tangente.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
régulier A(t) de Γ, Γ admet une tangente, et celle-ci est dirigée par f (t).
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
Définition 4
Soient f : I −→ E3 un arc paramétré de classe C 1 , Γ sa trajectoire, A(t) un point
régulier de Γ, T (t) la tangente en A(t) à Γ.
On appelle :
Mo
ni
Mo
er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
r
éom é
Ainsi, Γ admet en A(t) un plan normal • plan normal en A(t) à Γ le plan passant par A(t) et perpendiculaire à T (t)
et un seul, et une infinité de plans
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
tr i e
Géomé
tangents.
T(t)
Γ Γ
A(t)
230
6.2 • Courbes de l’espace
Définition 5
Soient f : I −→ E3 un arc paramétré de classe C 1 , Γ sa trajectoire, A(t) un point
régulier de Γ. On appelle vecteur tangent unitaire (orientant) de Γ en A(t) le vec-
−−→ −
→
teur, noté T (t) (ou : T ) défini par :
Il est clair que : −− →
−−→ f (t)
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
−−→
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
T (t) = −−→ .
étr ie M
éom
||T (t)|| = 1 .
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
|| f (t)||
Définition 6
On appelle hélice toute courbe Γ de l'espace, de classe C 1 , régulière, telle qu'il exis-
−
→ −
→ −−→
te un vecteur unitaire fixe K tel que l'angle K ,T (t) soit de mesure constante
(modulo 2π).
Exemples :
1) Hélice circulaire à pas constant z
Soient r ∈ R∗+ , h ∈ R∗ , Γ la courbe de RP :
x = r cos t Γ
y = r sin t , t ∈ R .
z = ht
x = −r sin t
On a, pour tout t de R : y = r cos t , d'où :
O
z=h y
−
→ − →
k · T (t) h
−
→ −−→ = √r 2 + h 2 .
|| k || · ||T (t)||
− −
→ −−→
x
→ −−→
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Ainsi, l'angle
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
x 2 + y2 − z2 = 0 .
O y
Exercice 6.2.5.
x
231
Chapitre 6 • Géométrie
Définition 1
On appelle abscisse curviligne sur Γ toute application s : I −→ R de classe C 1
sur I telle que :
−−→
∀t ∈ I, s (t) = || f (t)||.
Les remarques de Géométrie PCSI-PTSI, 4.1.1 sont ici aussi valables, en remplaçant E2 par E3.
Avec les notations de la Définition 1, on a :
∀t ∈ I, s 2 (t) = x 2 (t) + y 2 (t) + z 2 (t),
ce qu'on écrit quelquefois abusivement :
Définition 2
Soient s une abscisse curviligne sur Γ, a,b ∈ I, A = f (a), B = f (b). On appelle :
En général, le contexte précise s’il s’agit • longueur (algébrique) de l'arc AB de Γ, et on note ici l(AB) , le réel s(b) − s(a),
de longueur algébrique ( 0 ou 0 ) c'est-à-dire :
ou de longueur ( 0 ). b
−−→
l(AB) = || f (t)|| dt
a
• longueur de l'arc AB de Γ, la valeur absolue de la longueur (algébrique) de AB
sur Γ.
Remarque :
Il y a « additivité » de la longueur d'arc, comme dans la Prop. 1 du § 4.1.1 de Géométrie PCSI-
PTSI.
Exemple :
Calculer la longueur L de la courbe de l'espace de RP :
π
x = cos t , y = sin t, z = − ln cos t, t ∈ 0; .
4
On a : x = −sin t, y = cos t, z = tan t,
1
d'où : s 2 = x 2 + y 2 + z 2 = 1 + tan2 t = ,
cos2 t
1
donc : s = ,
cos t
π 1
4
√1
du 1 1 + u √2 √
puis : L = s (t) dt = 2
= ln = ln( 2 + 1) 0,881 .
0 [u=sin t ] 0 1−u 2 2 1−u 0
Définition 3
On appelle paramétrage normal de f tout paramétrage admissible g : J −→ E3 de
classe C 1 de f tel que :
−−→
∀u ∈ J, ||g (u)|| = 1.
Proposition
Si f est régulier, alors :
Rappelons que le paramétrage f est dit • pour toute abscisse curviligne s sur Γ, f ◦ s −1 est un paramétrage normal de f
régulier si et seulement si :
−−→ • pour tout paramétrage normal g de f, il existe une abscisse curviligne s sur Γ telle
∀t ∈ I , f (t)
= 0 .
que :
g = f ◦ s −1 ou g = f ◦ (−s)−1 .
232
6.2 • Courbes de l’espace
Remarque : Supposons f régulier, et soit s une abscisse curviligne sur Γ. Alors, en tout point
−→
−−→ −−→ dM
M(s) de Γ, le vecteur tangent unitaire (orientant) T (s) est : T (s) = .
ds
Exercices 6.2.6, 6.2.7.
Exercice-type résolu
Solution Conseils
En notant M(t) le point courant de C f , on a :
−→ 2
dM t 1 − → −
→ − →
= − 2 i + f (t) j + k .
dt 2 2t
−→ −→
dM −→ dM
Comme, pour tout t ∈ ]0 ; +∞[,
= 0 , la tangente T (t) en M(t) à C f existe La 3ème coordonnée de est égale à 1,
dt dt
−→ −→
dM dM −→
donc
= 0 .
et est dirigée par . dt
dt
On a :
−→
π −→ dM π
∠ (y y), T (t) ≡ ± [π] ⇐⇒ ∠ j , ≡± [π] Angles de droites, défini modulo π.
4 dt 4
−→
−→ dM 1
⇐⇒ cos ∠ j , = ±√
dt 2
−→ −→
−
→ dM 1 − → dM
⇐⇒ j · = ± √ || j || Utilisation de l'expression du produit
dt 2 dt scalaire de deux vecteurs non nuls de E3 :
−→
2 −→ 2 −
→
−
→ dM 1 −→ dM v = ||−
u ·−
→ → v || cos ∠(−
u || ||−
→ →
u ,−
→
v ).
⇐⇒ j · = || j ||2
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
dt 2 dt
2
2 1 t 1 2 2
⇐⇒ f (t) = − 2 + f (t) + 1
2 2 2t
2
2
2 t 1
⇐⇒ f (t) = − 2 +1
2 2t
2
t 4
1 1 t 1 2
= + 4 + = + 2 (1). Dans l'énoncé, les coefficients ont été
4 4t 2 2 2t choisis pour obtenir ici un carré parfait.
Sinon, on n'aurait pas pu exprimer f (t) à
l'aide des fonctions usuelles, sans symbole
de primitivation.
233
Chapitre 6 • Géométrie
Solution Conseils
t2 1
Comme l'application t ∈ ]0 ; +∞[ −→ + 2 ne s'annule pas, il en résulte
2 2t
que f ne s'annule pas. D'après le théorème des valeurs intermédiaires, puisque f
est continue sur l'intervalle ]0 ; +∞[ et ne s'annule en aucun point, f est de signe
strict fixe sur ]0 ; +∞[. Ainsi :
2
t 1
(1) ⇐⇒ ∃ ε ∈ {−1,1}, ∀ t ∈ ]0 ; +∞[, f (t) = ε + 2 .
2 2t
puis, en primitivant, on conclut que l'ensemble des applications f convenant est :
3
t 1
f : ]0 ; +∞[ −→ R, t −→ ε − + C; (ε,C) ∈ {−1,1} × R .
6 2t
Courbes de l’espace
• Pour montrer qu’une courbe de l’espace, donnée par une représentation paramétrique x = x(t), y = y(t),
z = z(t), t ∈ I, est plane (ex. 6.2.1), déterminer (a,b,c,d) ∈ R4 tel que (a,b,c)
= (0,0,0) et que :
On peut aussi, dans certains exemples (ex. 6.2.2), trouver un point A et une famille libre formée de deux vecteurs
−−−→
fixes −
→
u ,−
→v tels que, pour tout t ∈ I, AM(t) se décompose sur − →u ,−
→v :
−−−→
AM(t) = X (t)−
→
u + Y (t)−
→
v ,
ce qui montre que la courbe est incluse dans le plan passant par A et dirigé par −
→
u ,−
→
v , et permet éventuellement
de reconnaître la courbe.
• Pour résoudre des questions portant sur la coplanéité de points d’une courbe unicursale, c’est-à-dire admet-
tant une représentation paramétrique rationnelle (ex. 6.2.5), on fera intervenir les fonctions symétriques des
racines d’une équation algébrique.
• Pour calculer une abscisse curviligne sur Γ ou la longueur de Γ (ex. 6.2.6, 6.2.7), utiliser la formule :
1
s = (x 2 + y 2 + z 2 ) 2 .
Exercices
6.2.1 Soient P,Q,R ∈ R2 [X]. Montrer que la courbe Γ de 6.2.3 Reconnaître la courbe Γ :
z
RP :
x 2 + x y + y2 − = 0
P(t) Q(t) R(t) 4 .
x= ,y= ,z= , t ∈ R, y
1 + t2 1 + t2 1 + t2 x 2 + x y + z2 − = 0
4
est plane.
6.2.4 Soient D la droite x = y = z, Γ la courbe repré-
6.2.2 Soient a,b,c ∈ R . Montrer que la courbe Γ de RP : sentée paramétriquement par (x = t, y = t 2 , z = t 3 ).
x = ch(t + a), y = ch(t + b) , z = ch(t + c), t ∈ R , est Former une équation cartésienne de la surface réunion des
plane et reconnaître Γ. droites ∆ ne passant pas par O , rencontrant D, et rencon-
trant Γ en deux points distincts (de Γ).
234
6.3 • Surfaces
6.3 Surfaces
U désigne un ouvert de R2 , et k désigne un entier 1 ou = +∞.
6.3.1 Généralités
Définition
On appelle nappe paramétrée (de classe C k ) toute application φ : U −→ E3 de
classe C k sur U .
Si φ : U −→ E3 est une nappe paramétrée, on appelle image de φ la partie φ(U ) de
E3 . On dit aussi que φ(U ) est une surface admettant φ pour représentation para-
métrique (en abrégé : RP).
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
éom é
r
Une surface peut donc être définie par Soit S une surface
admettant φ : U −→ E3 comme représentation paramétrique (de
classe C k ), x(u,v),y(u,v),z(u,v) les coordonnées de φ(u,v) dans R. On obtient
r Algè
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
une EC.
une équation cartésienne (en abrégé : EC) de S en éliminant (u,v) dans le système
d'égalités
x = x(u,v)
y = y(u,v) .
z = z(u,v)
Exemples :
x = u cos v
1) Former une EC de la surface de RP y = u sin v , (u,v) ∈ R2 .
z = u4
En éliminant (u,v), on obtient une EC : (x + y ) − z = 0 .
2 2 2
235
Chapitre 6 • Géométrie
x = u +v
2) Former une EC de la surface de RP : y = u 2 + v 2 , (u,v) ∈ R2 .
z = u 3 + v3
On a :
x = u +v x = u +v
y = u 2 + v 2 = (u + v)2 − 2uv ⇐⇒ y = x 2 − 2uv
z = u 3 + v 3 = (u + v)3 − 3(u + v)uv z = x 3 − 3xuv
u+v = x
x2 − y
uv =
⇐⇒ 2 .
z = x3 − 3x(x 2
− y)
2
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Étude de la réalité de u, v ; a priori, u, v, Puisque u,v sont ici déterminés par leur somme σ et leur produit π, donc sont les zéros du
solutions d’une équation du second
Mo
polynôme X2 − σ X + π, on a :
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Réciproquement, la recherche d'une RP d'une surface d'EC F(x,y,z) = 0 est souvent délicate.
On admet le théorème suivant, appelé théorème des fonctions implicites.
Théorème
Soient V un ouvert de R3, A = (a,b,c) ∈ V , F : V −→ R une application.
• F(A) = 0
On suppose : • F est de classe C 1 sur V
• Fz (A)
= 0.
Alors il existe des intervalles ouverts v1 ,v2 de R centrés respectivement en a,b et un
intervalle ouvert w de R centré en c tels que :
• v × v × w ⊂ V
1 2
• il existe une application unique ϕ : v1 × v2 −→ w telle que :
∀(x,y) ∈ v1 × v2 , F x,y,ϕ(x,y) = 0
• ϕ est de classe C 1 sur v1 × v2 .
Remarques :
1) L'intersection de deux surfaces est « en général » une courbe. Par exemple, l'intersection
d'une sphère de centre O et de rayon R (> 0) et d'un plan (situé à une distance < R de O )
est un cercle.
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Un SEC d’une courbe Γ revient à la 2) Toute courbe peut être considérée (d'une infinité de façons) comme intersection de deux
Mo
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
l’intersection est Γ.
tr i e
Géomé
236
6.3 • Surfaces
Exercice-type résolu
Solution Conseils
Soit M(x,y,z) ∈ E3 . Partir des coordonnées (x,y,z) d'un
point M de l'espace et traduire M ∈ S.
Le point M est sur S si et seulement s'il existe deux plans P,P tels que :
M ∈ P ∩ P , D ⊂ P, D ⊂ P , P ⊥ P .
Formons l'équation générale d'un plan P contenant D.
Soit P | ax + by + cz + d = 0 un plan quelconque de E3 , (a,b,c,d) ∈ R4 , Ici, (x,y,z) désignent les coordonnées d'un
(a,b,c)
= (0,0,0). On a : point quelconque de E3 .
D ⊂ P ⇐⇒ ∀ x ∈ R, ax + bmx + ch + d = 0
⇐⇒ ∀ x ∈ R, (a + bm)x + (ch + d) = 0
a + bm = 0 a = −bm
⇐⇒ ⇐⇒
ch + d = 0 d = −ch.
P D
Ainsi, l'équation générale d'un plan contenant est :
P | − bmx + by + cz − ch = 0, (b,c) ∈ R2 − {(0,0)}.
De même, l'équation générale d'un plan P contenant D est : On remplace (m,h) par (−m,−h) dans
le résultat précédent.
P | b mx + b y + c z + c h = 0, (b ,c ) ∈ R − {(0,0)}. 2
Ensuite :
−bm bm
P ⊥ P ⇐⇒ b · b = 0 ⇐⇒ − bb m 2 + bb + cc = 0. Deux plans sont orthogonaux si et
c c seulement si un vecteur normal à l'un est
orthogonal à un vecteur normal à l'autre.
Ainsi :
M(x,y,z) ∈ S
−bmx + by + cz − ch = 0
⇐⇒ ∃ (b,b ), (c,c ) ∈ R − {(0,0)},
2
b mx + b y + c z + c h = 0 Pour obtenir une équation cartésienne
de S, on va éliminer b,b ,c,c .
(1 − m 2 )bb + cc = 0
(y − mx)b + (z − h)c = 0 (1)
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
y − mx y + mx
(1 − m ) +
2
− − = 0.
z−h z+h
Si z − h = 0 et b = 0, alors c
= 0, donc, d'après (3), c = 0, puis b
= 0, donc,
d'après (2), y + mx = 0.
237
Chapitre 6 • Géométrie
Solution Conseils
Si z − h = 0 et b
= 0, alors y − mx = 0, z + h
= 0, on exprime c de (2) et on
reporte dans (3).
Finalement, une équation cartésienne de S est :
S | (1 − m 2 )(z − h)(z + h) + (y − mx)(y + mx) = 0
ou encore :
S | − m 2 x 2 + y 2 + (1 − m 2 )z 2 = (1 − m 2 )h 2 .
Comme m 2
= 1, on peut écrire cette équation sous la forme :
x2 y2 z2
S| − 2
+ 2
+ 2 = 1. On verra plus loin, cf. § 6.3.3 3), que, d'après
h h h son équation, S est un hyperboloïde.
m 2 (1 − m 2 ) 1 − m2
Définition 1
Soient φ : U −→ E3 une nappe paramétrée de classe C 1 , S = φ(U ),
(u,v)−→M(u,v)=φ(u,v)
M(u,v) un point de S.
On dit que M(u,v) est un point régulier de φ (ou : de S) si et seulement si la famil-
−
→
∂φ
−
→
∂φ
le (u,v), (u,v) est libre.
∂u ∂v
On dit que φ est une nappe paramétrée régulière (ou que S est une surface régu-
lière) si et seulement si, pour tout (u,v) de U , M(u,v) est un point régulier de S.
Définition 2
Soient φ : U −→ E3 une nappe paramétrée de classe C 1 , S = φ(U ),
(u,v)−→M(u,v)=φ(u,v)
M(u,v) un point régulier de S. On appelle plan tangent en M(u,v) à S le plan pas-
−
→
∂φ
−
→
∂φ
sant par M(u,v) et dirigé par (u,v), (u,v) .
∂u ∂v
238
6.3 • Surfaces
Remarque : On peut montrer que le plan tangent en un point régulier de S est inchangé lors
d'un changement de paramétrage admissible.
Exemple :
x = u + v
2
∂φ ∂φ ∂φ ∂φ
Les vecteurs (1,2,1) et (2,1,1) ne En particulier : (1,1) = (1,2,1) , (1,1) = (2,1,1) , (u,v), (u,v) est libre,
∂u ∂v ∂u ∂v
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
Définition 3
Avec les notations et hypothèses de la Proposition précédente, on appelle :
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Ainsi, S admet en M : • (droite) normale en M à S, la droite orthogonale en M au plan tangent en M
• une normale et une seule
onier
étr ie M
àS
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
réunion est le plan tangent en M à S ). • (droite) tangente en M à S, toute droite passant par M et incluse dans le plan tan-
gent en M à S.
S S
2) Plan tangent en un point d'une surface définie par une équation cartésienne
Soient V un ouvert de R3 , F : V −→ R de classe C 1 sur V, S la surface d'EC F(x,y,z) = 0 ,
A(a,b,c) ∈ S.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
239
Chapitre 6 • Géométrie
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
bre G
éom é
r
Le théorème des fonctions implicites La surface S admet donc, au voisinage de A, la RP φ : v1 × v2 −→ E3 .
(x,y)−→(x,y,ϕ(x,y))
r Algè
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
RP de S , de paramètre x,y .
Comme : φx (x,y) = (1,0,ϕx (x,y)) et φ y (x,y) = (0,1,ϕ y (x,y)) , il est clair que
(φx (a,b),φ y (a,b)) est libre, et donc S admet en A un plan tangent Π, et Π a pour EC :
X −a 1 0
P(X,Y,Z ) ∈ Π ⇐⇒ Y − b 0 1 = 0
Z −c ϕx (a,b) ϕ y (a,b)
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Fx (A) Fy (A)
En particulier : ϕx (a,b) = − et ϕ y (a,b) = − , et donc, en reprenant l'EC
Fz (A) Fz (A)
de Π obtenue plus haut :
En permutant les rôles des variables, ce dernier résultat est encore valable dès que Fx (A)
= 0
ou Fy (A)
= 0.
−−→
Rappelons qu'on appelle gradient de F l'application gradF : V −→ R3 , et
M−→(Fx (M),Fy (M),Fz (M))
résumons l'étude.
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
EC du plan tangent en un point d’une (X − a)Fx (A) + (Y − b)Fy (A) + (Z − c)Fz (A) = 0.
surface elle-même donnée par une EC.
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Exemple :
Former une EC du plan tangent en A(1,1,−1) à la surface S d'EC :
x 2 y3 + y2 z3 + z2 x 3 − 1 = 0 .
3
Méthode pratique pour déterminer le Notons F : R −→ R . Il est clair que F(1,1,−1) = 0, F est de classe
plan tangent en un point régulier d’une (x,y,z)−→x 2 y 3 +y 2 z 3 +z 2 x 3 −1
surface donnée par une EC. C 1 sur R3 et, pour tout (x,y,z) de R3 :
240
6.3 • Surfaces
−−→ −−→ −→
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo
grad F(A)
= 0 .
éom é
bre G
r Algè
et donc :
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
5(X − 1) + (Y − 1) + (Z + 1) = 0,
ou encore : 5X + Y + Z − 5 = 0.
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Les points M et P ont la même abscisse À cet effet, pour (x,y) ∈ U, notons h = x − a,
k = y − b , et considérons le point M(x,y,z M ) de S et
Mo
éom
étr ie M
onier
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
Géomé
tr i e
P
le point P(x,y,z P ) de Π. M
On a donc : z M = ϕ(x,y) = ϕ(a + h,b + k) ,
h 1 0
et, d'autre part : k 0 1 = 0,
z −c p q O yb
P y
d'où : z P = c + ph + qk . a
x U
x
−→ −
→
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
P M = (z M − z P ) k .
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
On sait (cf. Analyse PC-PSI-PT, 8.3.3 1)) que ϕ admet un développement limité à l'ordre 2 au
voisinage de (a,b), de la forme :
1
ϕ(a + h,b + k) = ϕ(a,b) + ph + qk + (r h 2 + 2shk + tk 2 ) + o (h 2 + k 2 ).
2 (h,k)→(0,0)
1
On déduit : zM − zP = (r h 2 + 2shk + tk 2 ) + o(h 2 + k 2 ) .
2
Comme dans l'étude des extremums des fonctions de deux variables réelles, Analyse PC-PSI-
PT, 8.3.3 2) b), on conclut :
2
s − rt < 0
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
• si
r >0 , alors S est située, au voisinage de A, au-dessus du plan tangent Π à S en A
2
s − rt < 0
• si
r <0 , alors S est située, au voisinage de A, au-dessous du plan tangent Π à S
en A
• si s 2 − rt > 0, alors S traverse son plan tangent Π en A.
S
Nous allons montrer que Γ admet en A une tangente T, et que :
T = Π R ∩ ΠS .
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
r
éom é
La courbe Γ admet une RP dont le Autrement dit, Γ admet, au voisinage de A, la RP :
Mo
paramètre est x .
onier
étr ie M
éom
x = x, y = ϕ(x), z = ψ(x).
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
−
→
Un vecteur tangent V en A à Γ a donc pour coordonnées (1,ϕ (a),ψ (a)) , et est non nul.
Enfin :
−→ −−→ d
V · gradF(A) = Fx (A)+ϕ (a)Fy (A)+ψ (a)Fz (A) = F(x,ϕ(x),ψ(x)) (a) = 0,
dx
−
→ −→ −→ − →
donc V ∈ Π R , et de même V ∈ Π S .
Résumons l'étude.
Théorème 2
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
La tangente en A à une courbe Γ Soient R,S deux surfaces, Γ = R ∩ S, A ∈ Γ.
intersection de deux surfaces R , S est
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
Exemple : 3
x + y 3 + z 3 = 18
Déterminer un vecteur tangent en A(−2,−1,3) à la courbe Γ : .
x y + yz + zx = −7
Remarquer d'abord : A ∈ Γ.
Avec les notations de l'étude précédente :
−−→ −−→
• F(x,y,z) = x 3 + y 3 + z 3 − 18 , gradF(x,y,z) = (3x 2 , 3y 2 , 3z 2 ), gradF(A) = (12,3,27)
−−→
• G(x,y,z) = x y + yz + zx + 7, gradG(x,y,z) = (y + z, z + x, x + y) ,
−−→
gradG(A) = (2,1,−3)
−−→ −−→ −
→
• gradF(A) ∧ gradG(A) = (−36,90,6)
= 0 .
D'après le théorème précédent, Γ admet une tangente en A, et celle-ci est dirigée par
−−→ −−→ −
→ −
→ − →
grad F(A) ∧ grad G(A) , donc par : −6 i + 15 j + k .
Exercices 6.3.10 à 6.3.16.
242
6.3 • Surfaces
Exercice-type résolu
Solution Conseils
1) Détermination de S1 ∩ S2
Soit M(x,y,z) ∈ E3 . On a :
x 2 + y2 − z2 = a2
M ∈ S1 ∩ S2 ⇐⇒
(x − 2a)2 − y 2 + z 2 = a 2
x 2 + y2 − z2 = a2
⇐⇒ L 2 ←− L 2 + L 1 .
x 2 + (x − 2a)2 = 2a 2 .
Et :
x 2 + (x − 2a)2 = 2a 2 ⇐⇒ 2x 2 − 4ax + 2a 2 = 0
⇐⇒ 2(x − a)2 = 0 ⇐⇒ x = a.
Donc :
x = a x = a x = a
M ∈ S1 ∩ S2 ⇐⇒ ⇐⇒ ou .
y2 − z2 = 0 y=z y = −z
Ainsi, S1 ∩ S2 est la réunion de deux droites.
2) Étude des plans tangents en un point de S1 ∩ S2
Soit M ∈ S1 ∩ S2 . Il existe alors ε ∈ {−1,1} et t ∈ R tels que : M(a, t, εt).
• En notant F : (x,y,z) −→ x 2 + y 2 − z 2 − a 2 , F est de classe C 1 sur R3 et, pour
tout (x,y,z) ∈ R3 :
−−→ −−→
grad F(x,y,z) = (2x, 2y, −2z), donc grad F(a, t, εt) = (2a, 2t, −2εt).
On en déduit une équation cartésienne du plan tangent P1 en M à S1 :
2a(x − a) + 2t (y − t) − 2εt (z − εt) = 0, Cf. § 6.3.2 2), Théorème.
ou encore : ax + t y − εt z = a 2 .
• De même, une équation cartésienne du plan tangent P2 en M à S2 est : On pouvait aussi remarquer que les deux
vecteurs gradients sont colinéaires, donc
2(a − 2a)(x − a) − 2t (y − t) + 2εt (z − εt) = 0, les plans tangents sont confondus.
ou encore : −ax − t y + εt z + a 2 = 0.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
243
Chapitre 6 • Géométrie
Définition
Mo
Mo
ni e
n ie
r Al
gèbr
r Algè
e Monie
bre G
r
éom é
Se donner une direction de droites Λ Soient Λ une direction de droites et Γ une courbe.
revient à se donner un vecteur (non
onier
étr ie M
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
nul) dirigeant Λ .
tr i e
Géomé
Sauf cas particuliers que le lecteur décèlera facilement, un point d'un cylindre admet une géné-
ratrice et une seule, et le cylindre admet une infinité de directrices.
Soient −
→u un vecteur dirigeant Λ et m : I −→ E3 une RP
t−→m(t)
de Γ .
Rappelons que Γ admet la RP Alors, une RP du cylindre S de directrice Γ et de direction M
t −→ m(t) et que −
→
u dirige Λ . des génératrices Λ est : V Γ
I × R −→ E3 . m
(t,λ)−→m(t)+λ−
→
u S
Exemple :
Une RP du cylindre de directrice Γ (x = t,y = t 2 ,z = t 3 ,t ∈ R) et à génératrices parallèles
x = t + 2λ
à−→
u (2,1,−3) est : y = t 2 + λ , (t,λ) ∈ R2 .
z = t 3 − 3λ
r Algè
bre G
éom é
r
Comment reconnaître un cylindre sur On reconnaît qu'une surface S est un cylindre lorsqu'elle admet une EC de la forme
n ie
son EC.
Mo
onier
f (P,Q) = 0 , où P,Q sont des plans sécants. De plus, dans ces conditions, les génératrices de
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
P=0
S sont parallèles à la droite d'EC .
Q=0
Exemple :
La surface S d'EC : ex
2
+y 2 +z 2 − (x + z)e−2x z = 0 est un cylindre puisque, en notant
P = x + z et Q = y , S admet pour EC : e P +Q − P = 0.
2 2
−→ − →
Les génératrices de S sont parallèles à i − k .
Proposition
Le plan tangent en un point régulier d'un cylindre contient la génératrice de ce point.
244
6.3 • Surfaces
Preuve :
Le cylindre S admet une RP φ : I × R −→ E3 , où u S
(t,λ)−→m(t)+λ−
→
u
m : I −→ R est une RP de Γ, de classe C 1 , et − →
u dirige les géné-
ratrices. M
−
→
∂φ
Comme (t,λ) = −→u , le plan tangent en M(t,λ) à S contient
∂λ
la droite passant par M et dirigée par −
→u , c'est-à-dire la génératri-
ce de M .
Remarque :
Soit S un cylindre, de directrice Γ, de direction des génératrices . Supposons que Γ soit
plane et régulière, et que ne soit pas parallèle au plan P de Γ.
En notant m : I −→ E3 une RP de Γ, une RP de S est : φ : I × R −→ E3 .
(t,λ)−→m(t)+λ−
→
u
Alors φ est de classe C 1 , et, pour tout (t,λ) de I × R :
−→ −
→
∂φ −−→ ∂φ
(t,λ) = m (t), (t,λ) = −
→
u.
∂t ∂λ
−−→ − → −−→ − → → − →
Par hypothèse : m (t)
= 0 , m (t) ∈ P , − u
∈ P .
−→ −
→
∂φ ∂φ
Il en résulte que (t,λ), (t,λ) est libre, et ainsi, tout point de S est régulier.
∂t ∂λ
De plus, le plan tangent en M à S est le plan passant par M et contenant la génératrice de M
et la tangente en m à Γ.
2) Cônes
Définition
Soient Ω un point de E3 , Γ une courbe. On appelle cône Ω
S de sommet Ω et de directrice Γ la réunion des
droites passant par Ω et rencontrant Γ.
Pour tout point M du cône S, sauf Ω, on appelle géné- M
ratrice de M (sur S) la droite (Ω M). S
Γ
Remarques :
1) On impose souvent la condition Ω
∈ Γ, ou, si Γ est plane dans un plan P, Ω
∈ P .
2) Le sommet Ω du cône S n'a pas de génératrice.
3) Sauf cas particuliers que le lecteur décèlera facilement, un cône admet un sommet et un
seul, et une infinité de directrices.
Ω
Rappelons que Γ admet la RP Soit m : I −→ E3 une RP de Γ.
t −→ m(t). t−→m(t)
Alors, une RP du cône S de sommet Ω et de directrice Γ
est :
φ : I × R −→ E3 , c'est-à-dire, en notant M(t,λ) le M
−−−→ S
(t,λ)−→Ω+λΩm(t) Γ
m
point courant de S :
−−−−−→ −−−→
Ω M(t,λ) = λΩm(t).
245
Chapitre 6 • Géométrie
Exemple :
Le cône de sommet Ω(1,−1,1) et de directrice Γ (x = t,y = t 2 ,z = t 3 ,t ∈ R) admet pour
RP :
x = 1 + λ(t − 1)
y = −1 + λ(t 2 + 1) , (t,λ) ∈ R2 .
z = 1 + λ(t 3 + 1)
−−→ −→
M ∈ S ⇐⇒ (∃m ∈ Γ, ∃λ ∈ R∗ , Ω M = λΩm)
⇐⇒ ∃(X 1 ,Y1 ,λ) ∈ R × R × R∗ , X = λX 1 , Y = λY1 , Z = λh, f (X 1 ,Y1 ) = 0
h X hY
⇐⇒ f , = 0.
Z Z
Comment reconnaître un cône sur On reconnaît qu'une surface est un cône lorsqu'elle admet une EC de la forme
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
son EC.
Mo
onier
P Q
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
, = 0, où P,Q,R sont des plans (sécants en un seul point). De plus, dans ces
Mo
Géomé
tr i e
f
R R
conditions, le sommet Ω de S est défini par : P = 0, Q = 0, R = 0.
Exemple :
Reconnaître la surface S d'EC : z 2 − x y − 2z + 1 = 0.
Il est clair que cette équation peut s'écrire :
−x y + (z − 1)2 = 0.
Pour diviser par (z − 1)2 (par exemple), considérons la surface S obtenue en enlevant à S
x =0 y=0
les deux droites de SEC , . Ainsi, S admet pour EC :
z=1 z=1
x y P Q
− + 1 = 0, qui est de la forme f , = 0, avec :
z−1 z−1 R R
On obtient une directrice de S en coupant S par un plan ne contenant pas Ω, par exemple
xy = 1
le plan x Oy ; d'où une EC d'une directrice Γ de S :
z = 0.
Proposition
Le plan tangent en un point régulier d'un cône contient la génératrice de ce point.
246
6.3 • Surfaces
Preuve
Ω
Le cône S admet une RP φ : I × R −→ E3 où
−−−→
(t,λ)−→Ω+λΩm(t)
m : I −→ E3 est une RP de Γ, de classe C 1 , et Ω le sommet
de S.
−
→ M
∂φ −−−→ −−−→
Comme (t,λ) = Ωm(t) et que Ωm(t) dirige la généra- S Γ
∂λ
trice de M (on supposera Ω
∈ Γ), le plan tangent en M à S
contient la génératrice de M .
Remarques :
1) Soit S un cône, de sommet Ω, de directrice Γ.
Supposons que Γ soit plane et régulière et que Ω ne soit pas dans le plan P de Γ.
En notant m : I −→ E3 une RP de Γ, une RP de S est :
φ : I × R −→ E3 .
−−−→
(t,λ)−→Ω+λΩm(t)
∂φ ∂φ
En pratique, le sommet d'un cône est Il en résulte que (t,λ), (t,λ) est libre, et ainsi, tout point de S, sauf Ω, est
∂t ∂λ
r
re Monie
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
Géomé
tr i e
Exemple :
Montrer que S : x 2 + x y − x z + y 2 + z 2 + x + 3y − z + 3 = 0 est un cône, et trou-
ver son sommet Ω.
En notant F(x,y,z) le premier membre de l'équation donnée, on cherche un point Ω(x,y,z)
−−→
de S non régulier, donc (cf. 6.3.2 2) Th. p. 240) en lequel gradF s'annule :
F (x,y,z) = 0
x 2x + y − z + 1 = 0 x = 1
Fy (x,y,z) = 0 ⇐⇒ x + 2y + 3 = 0 ⇐⇒ y = −2 .
F (x,y,z) = 0 −x + 2z − 1 = 0 z=1
z
−
→− →−→
Prenons comme nouveau repère R = (Ω; i , j , k ).
x = X +1
Les formules de changement de repère sont : y = Y − 2 , et, en reportant, on déduit
z = Z +1
une EC de S dans R :
c'est-à-dire : X2 + XY − X Z + Y 2 + Z2 = 0 .
247
Chapitre 6 • Géométrie
Sur cette dernière équation, on voit que, si un point m(X,Y,Z ), distinct de Ω, est sur S, alors
la droite (Ωm) est incluse dans S.
Finalement, S est un cône, de sommet Ω(1,−2,1).
3) Surfaces de révolution
Définition
On appelle surface de révolution la surface S ∆
obtenue en faisant tourner une courbe Γ autour
d'une droite ∆.
On dit que ∆ est l'axe de S.
On appelle méridienne (ou : demi-méridienne)
de S l'intersection de S avec un demi-plan limité
Γ
par ∆.
On appelle parallèles de S les cercles d'axe ∆ et
rencontrant Γ.
Remarque :
1) Le lecteur montrera que, « sauf exceptions », une surface de révolution a un axe unique.
2) Avec les notations de la Définition, S est la réunion de ses parallèles.
Exemple :
Former une représentation paramétrique et une équation cartésienne du tore, qui est
la surface S obtenue en faisant tourner un cercle autour d'une droite du plan de ce
cercle.
z
Dans R, considérons le cercle Γ d'équations
x =0
(y − a)2 + z 2 = r 2 ,
O a -- r a+r
a y
pour (a,r) ∈ (R∗+ )2 fixé, et faisons tourner Γ autour θ M
de z z . ϕ
On obtient une RP du tore S : x
x = a cos θ + r cos θ cos α
y = a sin θ + r sin θ cos α , (θ,α) ∈ [−π; π]2 (ou R2 ).
z = r sin α
À partir de cette RP, on peut obtenir une EC de S en éliminant (θ,α) :
x = (a + r cos α)cos θ
x 2 + y 2 − a 2 − (r 2 − z 2 ) = 2ar cos α
⇐⇒ ∃α ∈ R,
z = r sin α
2
⇐⇒ (x + y + z ) − (a 2 + r 2 ) + 4a 2 z 2 = 4a 2 r 2
2 2 2
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Le tore est donc une surface du ⇐⇒ (x 2 + y 2 + z 2 )2 − 2(a 2 + r 2 )(x 2 + y 2 ) + 2(a 2 − r 2 )z 2 + (a 2 − r 2 )2 = 0.
quatrième degré.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
Soient ∆ une droite, Γ une courbe, S la surface de révolution obtenue en faisant tourner Γ
autour de ∆ , P un plan orthogonal à ∆ , ω un point de ∆ , Σ une sphère de centre ω.
Un cercle d'axe ∆ , étant intersection d'un plan parallèle à P et d'une sphère de centre ω, admet
P = λ
un SEC , où (λ,µ) ∈ R2 . Ce cercle rencontre Γ si et seulement si (λ,µ) satisfait une
Σ = µ
248
6.3 • Surfaces
relation du genre f (λ,µ) = 0. On en déduit que S admet une équation de la forme f (P,Σ) = 0 ,
où P et Σ sont (les premiers membres des équations d') un plan et (d') une sphère.
D'où la règle pratique :
Mo
ni er A
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Comment reconnaître une surface de On reconnaît qu'une surface S est de révolution lorqu'elle admet une EC de la forme
f (P,Σ) = 0, où P est un plan et Σ une sphère. De plus, dans ces conditions, l'axe de
n ie
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
Exemple :
La surface S d'EC x y + yz + zx + x + y + z + 1 = 0 est de révolution puisque, en
notant P = x + y + z et Σ = x + y + z , S admet pour équation :
2 2 2
P 2 − Σ + 2P + 2 = 0.
−→ −→ − →
L'axe de S est la droite passant par O et dirigée par i + j + k .
Exercice-type résolu
(x y + x z + yz)(x 2 + y 2 + z 2 + x y + x z + yz) − 1 = 0.
Solution Conseils
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
a) 1) Un point M(X,Y,Z ) est sur S si et seulement s'il existe m(x,y,z) ∈ Γ tel que z
−→
m M soit colinéaire à −
→
u (2,3,1).
u M
O
y
G
m
249
Chapitre 6 • Géométrie
Solution Conseils
Ainsi :
M ∈ S ⇐⇒ ∃ (λ,x,y,z) ∈ R4
X − x = 2λ, Y − y = 3λ, Z − z = λ, x 3 + y 3 + 3x y − 1 = 0, z = 0 On a :
z = 0, λ = Z ,
⇐⇒ (X − 2Z )3 + (Y − 3Z )3 + 3(X − 2Z )(Y − 3Z ) − 1 = 0,
x = X − 2Z , y = Y − 3Z .
ce qui donne une équation cartésienne de S.
2) 1re méthode :
En notant P = x + y, Q = x + z, l'équation cartésienne de S donnée dans l'énon- On remarque que l'on peut grouper
cé devient : convenablement les termes de l'équation
cartésienne de S. Les deux plans choisis
ln 1 + (P − Q)2 + P + Q = 0, peuvent être aussi naturellement :
donc est du type f (P,Q) = 0. y − z = 0, 2x + y + z = 0.
Il en résulte que S est un cylindre, de génératrices parallèles à la droite Cf. § 6.3.3 1) p. 244.
x+y=0
D c'est-à-dire parallèles au vecteur −
→
u (−1,1,1), et de directrice
x +z =0
ln (1 + y 2 ) + 2x + y = 0 Une directrice Γ de S est obtenue en
Γ coupant S par un plan non parallèle à D,
z = 0. par exemple le plan d'équation cartésienne
z = 0.
2è méthode :
En notant On recherche l'éventuelle direction des
génératrices de S (si S est bien un cylindre)
F : R −→ R, (x,y,z) −→ F(x,y,z) = ln 1 + (y − z)2 + 2x + y + z,
3
de manière indirecte, à l'aide de plans tan-
on a : gents à S.
2
2(y − z)
2 0
−−−→ + 1
gradF(x,y,z) = 1 + (y − z)2 ∈ Vect 1 , 1 .
1 −1
2(y − z)
− + 1
1 + (y − z)2
M ∈ S ⇐⇒ ∃ (λ,x,y,z) ∈ R4 ,
W
X − 1 = λ(x − 1), Y − 1 = λ(y − 1), Z − 1 = λ(z − 1)
O
y
(x 2 + y 2 )2 − x 2 + y 2 = 0, z = 0
G
m
250
6.3 • Surfaces
Solution Conseils
On calcule :
X −1 2 Y −1 2 2 X −1 2 Y −1 2
⇐⇒ 1− + 1− − 1− + 1− =0 z = 0, λ = −(Z − 1),
Z −1 Z −1 Z −1 Z −1
2 X −1 Y −1
⇐⇒ (Z − X)2 + (Z − Y )2 + (Z − 1)2 (Z − Y )2 − (Z − X)2 = 0, x =1− , y =1− .
Z −1 Z −1
ce qui donne une équation cartésienne de S. On peut laisser l'équation cartésienne sous
cette forme, la forme développée étant
plus lourde à écrire.
2) On a S = S ∪ E, où S = (x,y,z) ∈ R3 ; z = x ln (x 2 + y 2 ) − 2 ln |x| et
!
x
= 0 et E = {0} × R × {0}. Comme on se propose de diviser par x, on
écarte le cas x = 0.
Pour x
= 0 :
z x 2 + y2 y2
z = x ln (x 2 + y 2 ) − 2 ln |x| ⇐⇒ = ln = ln 1 + .
x x2 x2
y z
Une équation cartésienne de S est donc de la forme f , = 0, donc S est un
x x
x ln (x + y ) − 2 ln x = 1
2 2 Cf. § 6.3.3 2) p. 246.
cône de sommet O(0,0,0) et de directrice Γ On obtient une directrice Γ du cône S en
coupant S par un plan ne contenant pas le
z = 1. sommet Ω de S, par exemple le plan
z = 1.
c) 1) Un point M(X,Y,Z ) est sur S si et seulement si le cercle C M d'axe D et pas-
sant par M rencontre Γ. z
Une équation cartésienne du plan P passant par M et orthogonal à D est :
D
(x − X) + (y − Y ) + (z − Z ) = 0.
Ce plan coupe D en un point m(x,y,z) défini par :
(x − X) + (y − Y ) + (z − Z ) = 0 M
X +Y + Z O
y=x ⇐⇒ x = y = z = . y
3
z=x m ∆
Ce point m est sur C M si et seulement si d(m,D) = d(M,D) :
x
2 2
d(m,D) = d(M,D) ⇐⇒ d(m,D) = d(M,D) Rappel :
−→ →
|| Am ∧ − u ||
−→ → 2 −→ → 2 d(m,D) = ,
⇐⇒ || Am ∧ −
u || = || AM ∧ −
u || ||−
→
u ||
2
2
X +Y + Z X +Y + Z
⇐⇒ + − 1 = Z 2 + (X − 1)2
3 3
⇐⇒ − 7X 2 + 2Y 2 − 7Z 2 + 4X Y + 4X Z + 4Y Z + 12X − 6Y − 6Z = 0,
251
Chapitre 6 • Géométrie
Solution Conseils
2) En notant σ1 = x + y + z et σ2 = x y + x z + yz, on a : Remarquer que x,y,z jouent des rôles
symétriques dans l'équation cartésienne
M(x,y,z) ∈ S ⇐⇒ σ2 (σ12 − σ2 ) − 1 = 0. de S.
En notant # = x 2 + y 2 + z 2 et P = x + y + z, on a : σ1 = P et P 2 = # + 2σ2 ,
P2 − #
donc σ2 = , d'où :
2
P2 − # P2 − #
M ∈ S ⇐⇒ P2 − −1=0
2 2
⇐⇒ (P 2 − #)(P 2 + #) − 4 = 0 ⇐⇒ P 4 − # 2 − 4 = 0.
Cette équation cartésienne est de la forme f (P,#) = 0, où P est (le premier
membre de l'équation cartésienne d') un plan et # est (le premier membre de l'équa- Cf. § 6.3.3 3) p. 249.
tion cartésienne d') une sphère, donc S est une surface de révolution.
L'axe de S est la droite D passant par le centre de # et orthogonale à P, donc D
passe par O et est dirigée par le vecteur (1,1,1) , c'est-à-dire que D a pour système
d'équations cartésiennes x = y = z.
Une méridienne Γ de S est obtenue en coupant S par un (demi-)plan contenant D,
par exemple le plan d'équation cartésienne y = z :
(x y + x z + yz)(x 2 + y 2 + z 2 + x y + x z + yz) − 1 = 0
Γ
y=z
(2x y + y 2 )(x 2 + 3y 2 + 2x y) − 1 = 0
⇐⇒
y = z.
6.3.4 Quadriques
1) Généralités
Définition
On appelle quadrique toute surface d'équation cartésienne F(x,y,z) = 0, où F est
un polynôme de degré total 2.
Remarques :
1) Une quadrique admet une EC de la forme :
La présence des coefficients 2 sera Ax 2 + 2Bx y + 2C x z + Dy 2 + 2E yz + F z 2 + 2Gx + 2H y + 2I z + J = 0,
justifiée plus loin, lors de l'utilisation
d'une forme quadratique ou d'une
où A,. . . ,J ∈ R .
matrice symétrique. 2) On suppose (A,B,C,D,E,F)
= (0,. . . ,0) ; le cas d'égalité correspond à un plan,ou ∅,ou E3.
3) Toute sphère (cf. Géométrie PCSI-PTSI, § 2.3.3) est une quadrique.
4) La réunion de deux plans est une quadrique.
5) On peut montrer que l'intersection d'une quadrique et d'un plan est ∅ , un plan, ou une
conique.
252
6.3 • Surfaces
−
→− →− →
er A
lgèb
re Monie
r
R est déduit de R par changement Considérons le repère R = (Ω; i , j , k ). Les formules de changement de repère sont :
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
d’origine.
x = x0 + X
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
y = y0 + Y
z = z0 + Z
pour un point quelconque M de E3, de coordonnées (x,y,z) dans R, (X,Y,Z ) dans R .
En reportant dans (1) et en développant, on obtient une EC de S dans R :
Mo
ni
Mo
er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
onier
éom é
r
+Dy02 + 2E y0 z 0 + F z 02
éom
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
+2Gy0 z 0 + 2H y0 + 2I z 0 +J.
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Pour la pratique,on remarquera que ce Le point Ω est centre de symétrie de S si :
bre G
r Algè
n ie
système revient à :
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
Ax0 + By0 + C z 0 + G = 0
èbre M
−−→ −→
r Alg
n ie
Mo
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
La matrice Q est la matrice du système Considérons la matrice Q = B D E de M3 (R), qui est symétrique.
linéaire (2) précédent.
onier
étr ie M
éom
C E F
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
1) Si Q est inversible, alors le système d'équations (2) admet une solution unique (x0 ,y0 ,z 0 ) , et
donc S admet un centre de symétrie, le point Ω(x0 ,y0 ,z 0 ). On dit, dans ce cas, que S est une
quadrique à centre. Nous allons approfondir cette étude dans le § 3).
2) Si Q n'est pas inversible, le système d'équations (2) n'admet pas de solution, ou bien en admet
une infinité.
Par exemple : • la quadrique d'EC x 2 − 2y = 0 (cylindre parabolique) n'admet pas de centre
de symétrie
• la quadrique d'EC x 2 + y 2 = 1 (cylindre de révolution) admet une infinité de
centres de symétrie.
3) Quadriques à centre
Nous poursuivons l'étude commencée dans le § 2), dans le cas où Q est inversible.
−→− →− →
Dans R = (Ω; i , j , k ), S admet comme EC :
AX 2 + 2B XY + 2C X Z + DY 2 + 2EY Z + F Z 2 + J1 = 0,
où J1 ∈ R.
A B C
Mo
ni er A
n ie
lgèb
re Monie
r Algè
bre G
éom é
r
Utilisation du théorème fondamental sur La matrice Q = B D E est symétrique réelle, donc diagonalisable à l'aide d'un chan-
les matrices symétriques réelles.
Mo
onier
étr ie M
éom
C E F
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
gement de b.o.n. (cf. 4.5.1 Th.) ; il existe P ∈ O3 (R) , D ∈ D3 (R) telles que : Q = P D P −1 .
−
→− →− →
Notons q la forme quadratique de matrice Q dans la base ( i , j , k ). Pour M ∈ E3 , de coor-
X
données (X,Y,Z ) dans R, notons U = Y , V = P −1 U. On a :
Z
M ∈ S ⇐⇒ t U QU + J1 = 0
⇐⇒ t U t P −1 D PU + J1 = 0
⇐⇒ t U DU + J1 = 0.
−
→− →− → −
→− →− →
er A
lgèb
re Monie
r
On peut se ramener au cas d’une b.o.n.d. Notons ( I , J , K ) la b.o.n déduite de ( i , j , k ) par la matrice de passage P ; autrement
−
→ −
→− →− →
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
Géomé
tr i e
−
→ −
→
éventuellement K en − K .
λ 0 0
−
→− →− →
Notons R = (Ω; I , J , K ) et D = 0 µ 0 .
0 0 ν
253
Chapitre 6 • Géométrie
(3) λξ 2 + µζ 2 + νη2 + J1 = 0,
en notant (ξ,ζ,η) les coordonnées du point courant.
Puisque Q est inversible : λµν
= 0.
En multipliant éventuellement dans (3) par −1 et en permutant éventuellement les rôles de
x,y,z, on se ramène au cas : λ > 0 et µ > 0.
Ainsi, S admet une EC de la forme :
ξ2 ζ2 η2
+ 2 + ε 2 = ε ,
a2 b c
4) Autres quadriques
Nous poursuivons l'étude commencée dans le 2), dans le cas, maintenant, où Q n'est pas inver-
sible.
Ainsi : rg(Q) 2 .
D'autre part, puisque (A,. . . ,F)
= (0,. . . ,0) : rg(Q) 1 .
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Utilisation du théorème fondamental sur Puisque Q ∈ S3 (R) , il existe P ∈ O3 (R) , D ∈ D3 (R) telles que Q = P D P −1 . Et, comme
les matrices symétriques réelles. rg(M) ∈ {1,2} , on peut, quitte à permuter les rôles de x,y,z, se ramener au cas où :
Mo
onier
étr ie M
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
tr i e
Géomé
λ 0 0
D = 0 0 , λ ∈ R∗ , µ ∈ R .
r
re Monie
lgèb
µ
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
0 0 0
−
→− →− → −
→− →− →
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
On peut se ramener au cas d’une b.o.n.d. En notant ( I , J , K ) la b.o.n déduite de ( i , j , k ) par la matrice de passage P, et
−→− →− →
bre G
r Algè
n ie
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
Géomé
tr i e
−
→ −
→
éventuellement K en − K .
(4) λX 2 + µY 2 + 2G 1 X + 2H1 Y + 2I1 Z + J = 0,
où (G 1 ,H1 ,I1 ) ∈ R3 .
a) Cas rg(Q) = 2
On ne retiendra pas par cœur les résultats Ici, µ
= 0, et S a pour EC dans R1 :
obtenus dans ce paragraphe sur les autres
G1 H1 G2 H2 J
Considérons le point A de coordonnées − , − , − 1 − 1 + dans R1, et le
λ λ 2λI1 2µI1 2I1
−→− →− →
r.o.n. R2 = (A; I , J , K ) . Une EC de S dans R2 est :
λξ 2 + µζ 2 + 2I1 η = 0.
En multipliant éventuellement par −1 et en échangeant éventuellement les rôles de ξ,ζ, on peut
se ramener au cas où λ > 0.
Ainsi, S admet une EC de la forme :
ξ2 ζ2 2z
+ ε = ε ,
a2 b2 c
où (a,b,c) ∈ (R∗+ )3 , ε ∈ {−1,1}, ε ∈ {−1,1} .
254
6.3 • Surfaces
Par symétrie par rapport (par exemple) au premier axe de coordonnées, on peut se ramener aux
cas où ε = 1 .
Selon l'usage courant, utilisons (x,y,z) au lieu de (ξ,ζ,η). On obtient ainsi deux quadriques :
x2 y2
2z
2 + 2 = , paraboloïde elliptique
a b c
2
x y2 2z
− = , paraboloïde hyperbolique.
a2 b2 c
β) Cas I1 = 0
G1 H1
Considérons le point A de coordonnées − ,− ,0 dans R1 , et le r.o.n.
λ µ
−
→− →− →
R2 = (A; I , J , K ) . Une EC de S dans R2 est :
G 21 H2
λξ 2 + µζ 2 − − 1 + J = 0.
λ µ
ξ2 ζ2
2
+ ε 2 = α,
a b
x2 y2
2
+ 2 = 1, cylindre elliptique
a b
x2 y2
2
− 2 = 1, cylindre hyperbolique
a b
les autres cas étant triviaux : φ, droite, réunion de deux plans.
b) Cas rg(Q) = 1
Dans R1, S admet pour EC :
2
G1 G 21
λ X+ + 2H1 Y + 2I1 Z − + J = 0.
λ λ
Si (H1 ,I1 ) = (0,0) , alors S est vide, ou est un plan, ou la réunion de deux plans parallèles.
Supposons donc (H1 ,I1 )
= (0,0) .
G1
Par changement de repère par translation (nouvelle origine de coordonnées −
,0,0
λ
dans R1), puis par rotation convenable autour du nouveau premier axe de coordonnées, et enfin
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
λξ 2 + 2H2 ζ = 0, où H2 ∈ R∗ .
x 2 − 2 py = 0, cylindre parabolique
Le tableau p. 257 donne les quadriques non à centre, les cas triviaux où S est un plan ou une
réunion de deux plans étant omis.
255
Chapitre 6 • Géométrie
Quadriques à centre
x2 y2 z2
+ + =0 Ω • singleton {Ω}
a2 b2 c2
z
x2 y2 z2
2
+ 2 − 2 =0 O
y cône (du second degré),
a b c de sommet Ω
x2 y2 z2
+ + = −1 ∅
a2 b2 c2
x2 y2 z2
+ + =1 ellipsoïde
a2 b2 c2 O y
x2 y2 z2
+ − =1 hyperboloïde à une
a2 b2 c2 O y
nappe H1
x2 y2 z2
2
+ 2 − 2 = −1 hyperboloïde à deux
a b c O y
nappes H2
256
6.3 • Surfaces
Autres quadriques
x2 y2 2z
+ = paraboloïde elliptique
a2 b2 c
O
y
x2 y2 2z
2
− 2 = paraboloïde hyperbolique
a b c O y
x2 y2
+ = −1 ∅
a2 b2
x2 y2
2
+ 2 =1 cylindre elliptique
a b
O y
x2 y2
− =1 cylindre hyperbolique
a2 b2
O y
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
x 2 = 2 py cylindre parabolique
O y
257
Chapitre 6 • Géométrie
x 2 + y 2 − z 2 = 1.
Soit D une droite de l'espace.
r
re Monie
lgèb
Si D est horizontale, dans un plan z = h (h ∈ R), alors, comme l'intersection de S avec le plan
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
étr ie M
2
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
x + y 2 = 1 + h 2
tr i e
Géomé
a p
er A
lgèb
re Monie
r
Considérons les inconnues a, b, p, q Considérons la matrice Ω = de M2 (R) ; on a donc :
b q
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
d’ordre 2.
D ⊂ S ⇐⇒ Ω ∈ O2 (R).
D'après l'étude du groupe orthogonal en dimension 2 (cf. Algèbre PCSI-PTSI, 10.4 Prop. 1) :
ni er A
lgèb
re Monie
r
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
et ce dernier système d'équations admet une solution θ unique (modulo 2π), puisque :
258
6.3 • Surfaces
Remarques :
1) Puisque S est de révolution autour de z z , les deux droites Dθ , ∆ϕ tracées sur S et passant
par M0 sont symétriques l'une de l'autre par rapport au plan contenant z z et M0 .
2) En notant Π le plan tangent en M0 à S, et Dθ , ∆ϕ les deux droites tracées sur S et passant
par M0 , on a : Π ∩ S = Dθ ∪ ∆ϕ .
3) Pour tout (θ1 ,θ2 ) de R2 tel que θ1
≡ θ2 [2π], Dθ1 et Dθ2 ne sont pas coplanaires. De même,
pour tout (ϕ1 ,ϕ2 ) de R2 tel que ϕ1
≡ ϕ2 [2π], ∆ϕ1 et ∆ϕ2 ne sont pas coplanaires.
4) On peut retrouver les deux familles de droites précédentes par le calcul classique et élé-
gant suivant :
re Monie
r
Astuce permettant de retrouver les x 2 + y 2 − z 2 = 1 ⇐⇒ (x + z)(x − z) = (1 + y)(1 − y)
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
x + z = λ(1 + y)
éom
G
ier
bre Mon
Algè
n ier
Mo
⇐⇒ ∃λ ∈ R,
tr i e
Géomé
λ(x − z) = 1 − y
x + z = µ(1 − y)
⇐⇒ ∃µ ∈ R, .
µ(x − z) = 1 + y
1 − → − → 1 − → − → − →
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
r
Ce changement de repère par rotation Dans le r.o.n.d. R = O; √ ( i − j ), √ ( i + j ), k , obtenu à partir de R par la
2 2
éom é
permet de remplacer x 2 − y 2
bre G
r Algè
n ie
Mo
onier
étr ie M
éom
G
π
onier
−→
èbre M
n ier Alg
Mo
Géomé
tr i e
par 2x y .
rotation d'axe passant par O , dirigé et orienté par k , d'angle − , S admet l'EC suivante, plus
4
commode ici :
x y − hz = 0.
En raisonnant comme dans a) (le calcul est ici plus simple), les droites tracées sur S sont celles
x=p qx = hz
d'équations : , p ∈ R, , q ∈ R.
Exercices 6.2.17 à 6.2.30. py = hz y=q
Exercice-type résolu
Détermination de la nature et d'une équation réduite pour une quadrique donnée par son équation cartésienne
−→− →− →
On considère la quadrique S, d'équation cartésienne, dans un repère orthonormé R = (O; i , j , k ) :
Solution Conseils
5 10 8
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Notons Q la matrice symétrique associée : Q = 10 2 −2 . Cf. § 6.3.4 2). La matrice Q est la matrice,
8 −2 11 dans la base canonique de R3 , de la forme
quadratique qui, au triplet (x,y,z) de R3 ,
1) Détermination des valeurs propres de Q associe :
On forme le polynôme caractéristique de Q : 5x 2 + 2y 2 + 11z 2 + 20x y + 16x z − 4yz.
5 − λ 10 8
χ Q (λ) = 10 2−λ −2
8 −2 11 − λ
= (5 − λ)(2 − λ)(11 − λ) − 320 − 64(2 − λ) − 4(5 − λ) − 100(11 − λ) Développement d'un déterminant
d'ordre 3 par la règle de Sarrus, par
= (10 − 7λ + λ2 )(11 − λ) + 168λ − 1568 exemple.
259
Chapitre 6 • Géométrie
Solution Conseils
= −λ3 + 18λ2 + 81λ − 1458 = (−λ3 + 81λ) + 18(λ2 − 81) 1458 = 81 · 18.
x = x0 + X, y = y0 + Y, z = z0 + Z ,
5(X +x0 )2 +2(Y + y0 )2 +11(Z +z 0 )2 +20(X +x0 )(Y + y0 )+16(X +x0 )(Z +z 0 )
−4(Y + y0 )(Z + z 0 ) − 42(X + x0 ) + 24(Y + y0 ) − 24(Z + z 0 ) = 0.
x0 = −1, y0 = 1, z 0 = 2.
En remplaçant x0 ,y0 ,z 0 par leurs valeurs dans l'équation vue plus haut, on obtient
une équation de S dans R :
260
6.3 • Surfaces
Solution Conseils
x
• U = y ∈ SEP (Q,9) ⇐⇒ QU = 9U
z
5x + 10y + 8z = 9x
z = −2x
⇐⇒ 10x + 2y − 2z = 9y ⇐⇒ . Résolution facile, par exemple, par
y = 2x combinaison d'équations.
8x − 2y + 11z = 9z
1
−→ −→ 1 −
→
Donc SEP (Q,9) est de dimension 1 et admet pour base (J ), où J = 2 . J est normé.
3
−2
x
• U = y ∈ SEP (Q,18) ⇐⇒ QU = 18U
z
5x + 10y + 8z = 18x
x = 2y
⇐⇒ 10x + 2y − 2z = 18y ⇐⇒ . Résolution facile, par exemple, par
z = 2y combinaison d'équations.
8x − 2y + 11z = 18z
2
−→ −
→ 1 −
→
Donc SEP (Q,18) est de dimension 1 et admet pour base (K ), où K = 1 . K est normé.
3
2
Remarquons que l'on pouvait calculer K autrement. Puisque Q est symétrique réel-
le, les sous-espaces propres de Q sont deux à deux orthogonaux, et on peut donc
prendre pour troisième vecteur :
2 1 6 2
−
→ − → − → 1 1 1
K = I ∧ J = −2 ∧ 2 = 3 = 1 .
9 9 3
−1 −2 6 2
D'après le Cours, une équation cartésienne de S dans le repère orthonormé (direct)
Cf. § 6.3.4 3) p. 253.
−→− →− →
R = (Ω; I , J , K ) est :
−9ξ 2 + 9ζ 2 + 18η2 + 9 = 0,
1) Surfaces réglées
Définition
Une surface de classe C k (k 1) est dite réglée si et seulement si elle admet une
représentation paramétrique de la forme
φ: I × R −→ E3 ,
−−→
(u,v)−→m(u)+v G(u)
−→
où m : I −→ E3 et G : I −→ R3 − {(0,0,0)} sont des applications de classe C k
sur un intervalle I de R.
261
Chapitre 6 • Géométrie
Mo
ni er A
lgèb
re Monie
éom é
r
Les cylindres et les cônes sont des Comme, pour u ∈ I fixé, R −→ E3 est une RP d'une droite Du , on voit que, plus
−−→
bre G
r Algè
n ie
surfaces réglées.
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
v−→m(u)+v G(u)
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
simplement, une surface S est réglée si et seulement si elle est réunion d'une « famille »
"
de droites, S = Du . On dit alors que (Du )u∈I est une famille de génératrices de la sur-
u∈I
face réglée S, et que, pour (u,v) ∈ I × R , Du est la génératrice (dans la famille précé-
dente) du point φ(u,v) de S, pour tout v de R .
Proposition
Le plan tangent en un point régulier d'une surface réglée contient la génératrice de ce
point.
Preuve
Notons φ : I × R −→ E3 une RP de la surface réglée S, où m : I −→ E3 et
−−→
(u,v)−→m(u)+v G(u)
−
→
G : I −→ R3 − {(0,0,0)} sont de classe C 1 sur I. Soit (u,v) ∈ I × R un point régulier de S, c'est-
−→ −
→
−
→
∂φ ∂φ ∂φ −−→
à-dire tel que (u,v), (u,v) soit libre. Comme (u,v) = G(u), le plan tangent en φ(u,v)
∂u ∂v ∂v
−−→
à S contient la droite passant par φ(u,v) et dirigée par G(u), c'est-à-dire la génératrice de φ(u,v) (ou :
de (u,v)) sur S.
z
S
Exemple : Hélicoïde droit
La surface S de RP :
x = v cos u
y = v sin u (h ∈ R∗ fixé),
z = hu O
y
appelée hélicoïde droit, est réglée.
x
−
→ 3
En effet, en notant m : R −→ E3 et G : R −→ R , S admet la RP
u−→(0,0,hu) u−→(cosu,sinu,0)
−−→ − →
φ : R × R −→ E3 et on a bien : ∀u ∈ R , G(u)
= 0 .
−−→
(u,v)−→m(u)+v G(u)
−
→ −
→
∂φ ∂φ
Graphiquement,on voit que l’hélicoïde (u,v) = (−v sin u,v,cos u,h), (u,v) = (cos u,sin u,0),
∂u ∂v
ie r
bre Mon
er Algè
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
onier
èbre M
r Alg
n ie
tr i e
Géomé
−
→ −
→
262
6.3 • Surfaces
2) Surfaces développables
Définition
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
Les surfaces développables sont des Une surface réglée S est dite développable si et seulement si, pour toute génératrice
surfaces réglées particulières.
Mo
onier
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
tr i e
Géomé
−
→
Notons φ : I × R −→ E3 une RP de S, où m : I −→ E3 et G : I −→ R3 − {(0,0,0)}
−−→
(u,v)−→m(u)+v G(u)
sont de classe C k (k 1).
Une génératrice de S est formée des points φ(u,v) où u ∈ I est fixé et v décrit R . Soit donc
u ∈ I fixé.
−−−→ −−→
Supposons que m (u),G(u) soit libre.
−−→
Pour que le plan tangent en tout point régulier de la génératrice m(u) + R G(u) soit le même,
il faut et il suffit que, pour tout v de R (tel que (u,v) soit régulier) :
−−−→ −−−→ −−→ −−−→ −−→
Vect m (u) + v G (u),G(u) = Vect m (u),G(u) .
Résumons l'étude.
Théorème 1
Soit φ : I × R −→ E3 une RP d'une surface réglée S, où m : I −→ E3 et
−−→
(u,v)−→m(u)+v G(u)
−
→
G : I −→ R3 − {(0,0,0)} sont de classe C 1 . On suppose que, pour tout u de I ,
−− −→ −−→
m (u),G(u) est libre.
−−−→ −−→ −−−→
Mo
ni er A
n ie
lgèb
r Algè
re Monie
bre G
éom é
r
C’est la méthode pratique pour savoir si Alors, S est développable si et seulement si, pour tout u de I , m (u),G(u),G (u)
une surface réglée est développable.
Mo er
étr ie Moni
éom
est liée.
G
onier
èbre M
n ie r Alg
Mo
tr i e
Géomé
Exemples :
1) Les cylindres et les cônes (de classe C 1 ) sont des surfaces développables.
x = u + v cos u
2) La surface S de RP y = v sin u , (u,v) ∈ R2 , est développable.
z = sin u + v
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Remarque :
Toute surface développable est (par définition) réglée.
La réciproque est fausse ; par exemple, l'hélicoïde droit (cf. 1) Exemple p. 262) est une surface
réglée non développable, puisque, avec les notations précédentes, pour tout u de I :
−−−→ −−→ −−−→ 0 cos u −sin u
→ m (u),G(u),G (u) = 0 sin u cos u = h
= 0.
det −
→− →−
( i , j , k ) h 0 0
Résumons l'étude.
Théorème 2
Soit Γ une courbe gauche de classe C 2 , birégulière. La surface engendrée par les
tangentes à Γ est une surface développable.
Exemple :
x = u
La courbe Γ de RP y = u 2 (u ∈ R) est birégulière, et la surface développable engendrée
z = u3
x = u +v
par les tangentes à Γ admet pour RP y = u + v · 2u , ou encore :
2
z = u 3 + v · 3u 2
x = u +v
y = u(u + 2v) , (u,v) ∈ R2 .
z = u 2 (u + 3v)
Cette réciproque n’est pas au programme. Nous allons étudier une réciproque du théorème précédent.
264
6.3 • Surfaces
En passant aux coordonnées dans R, par exemple, on voit que, puisque m ,G,G sont de classe
C 1 sur I, λ et µ sont de classe C 1 sur I.
Soit u ∈ I. Nous allons montrer que la génératrice de m(u) sur S admet un point non régulier et
−−→ −−−→
un seul. On a, pour tout v de R , en notant S(u) = G(u),G (u) :
−
→ −
→
−−−→
∂φ ∂φ −−−→ −−→
detS (u) (u,v), (u,v) = detS (u) m (u) + v G (u),G(u)
∂u ∂v
−−→ −−−→ −−→
= detS (u) λ(u)G(u) + µ(u) + v G (u),G(u)
= − µ(u) + v .
Ainsi, le point (u,v) de la génératrice de m(u) sur S n'est pas régulier sur S si et seulement si
v = −µ(u).
La courbe Γ de RP u ∈ I −→ φ u,−µ(u) , qui est tracée sur S, est appelée l'arête de
rebroussement de la surface développable S.
Notons n : I −→ E3 l'application définie par :
−−→
∀u ∈ I, n(u) = φ u,−µ(u) = m(u) − µ(u) G(u).
On a, pour tout u de I :
−− → −−−→ −−→ −−−→ −−→
n (u) = m (u) − µ (u) G(u) − µ(u) G (u) = λ(u) − µ (u) G(u).
I × R −→ E3 ,
−−→
(u,w)−→m(u)+w G(u)
et donc : Σ = S.
En résumé :
Proposition
Si S est une surface développable de classe C 2 , il existe une courbe Γ tracée sur S,
appelée arête de rebroussement de S, telle que S soit la réunion des tangentes à Γ
(aux hypothèses près signalées dans l'étude précédente).
265
Chapitre 6 • Géométrie
Exemple :
x = u + v cos u
On a vu p. 263 que la surface S de RP y = v sin u , (u,v) ∈ 0; π × R , est déve-
z = sin u + v
2
loppable.
−−→
Avec les notations de l'étude précédente, m(u) = (u,0,sin u), G(u) = (cos u,sin u,1), d'où
−− −→ −−−→
m (u) = (1,0,cos u) , G (u) = (−sin u,cos u,0) .
On obtient alors : λ(u) = cos u, µ(u) = −sin u, d'où : λ(u) − µ (u) = 2 cos u
= 0.
L'arête de rebroussement de la surface développable S admet pour RP
x = u + sin u cos u
u ∈ I −→ φ u,−µ(u) , c'est-à-dire : y = sin2 u
z = 2 sin u.
Exercice-type résolu
Reconnaître, sur une représentation paramétrique, si une surface est réglée, développable
Les surfaces S suivantes, dont on donne une représentation paramétrique, sont-elles réglées, développables ?
a) x = 6 + uv, y = 2u 3 + u 2 v, z = 3u 4 + u 3 v, (u,v) ∈ R2
b) x = sh u + v ch u, y = ch u + v sh u, z = u 2 + v, (u,v) ∈ R2 .
Solution Conseils
−−→
a) • S admet la représentation paramétrique : φ : (u,v) ∈ R2 −→ m(u) + v G(u), Cf. Cours § 6.3.5 1) p. 261.
6 u
−−→
où m(u) = 2u 3 , G(u) = u 2 , donc S est réglée.
3u 4 u3
• Pour voir si S est développable, on calcule, pour tout u ∈ R : Cf. Cours § 6.3.5 2) p. 263.
0 u 1
#−−→ −−→ −
− − → $
m (u), G(u), G (u) = 6u 2 u 2 2u
12u 3 u 3 3u 2
Développement par la règle de Sarrus, par
= u 5 + 24u 5 − 12u 5 − 18u 5 = 0. exemple.
266
6.3 • Surfaces
Définiton
Soient S une surface, (Γλ )λ∈ une famille de courbes tracées sur S. On appelle tra-
jectoire orthogonale de (Γλ )λ∈ (sur S) toute courbe C, tracée sur S, et coupant
orthogonalement chacune des Γλ (λ ∈ ).
Examinons le cas particulier où S est un plan ; on peut, par un changement de r.o.n.d., se rame-
ner au cas où S est le plan x Oy .
Soit (Γλ )λ∈ une famille de courbes du plan, indexée par un intervalle de R . Supposons qu'il
existe un ouvert V de R3 et une application F : V −→ R de classe C 1 sur Vtelle que, pour tout
λ de , Γλ admette pour EC F(x,y,λ) = 0 .
Supposons qu'en tout point de Γλ le théorème des fonctions implicites s'applique, et que Γλ soit
la courbe représentative d'une fonction d'une variable réelle, de classe C 1 .
F(x,y,λ) = 0
L'élimination de λ dans donne une relation de la forme
Fx (x,y,λ) + Fy (x,y,λ)y = 0
Soit (Γλ )λ∈ une famille de courbes du plan, admettant une équation différentielle
re Monie
r
Méthode pratique pour déterminer les f (x,y,y ) = 0. Une équation différentielle de la famille des trajectoires orthogonales
1
lgèb
ni er A
Mo éom é
bre G
r Algè
n ie
onier
èbre M
n ier Alg
Mo
y
1
Autrement dit, on remplace y par − dans l'ED de (Γλ )λ∈ .
y
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
Exemples :
1) Déterminer les trajectoires orthogonales de y
la famille des droites du plan passant par l'ori-
gine.
L'EC générale des droites Dλ passant par O (sauf
y y ) est : y = λx .
Une ED de la famille (Dλ )λ∈R est obtenue est éli- x
y = λx
minant λ dans .
y = λ
C'est donc : y − x y = 0.
267
Chapitre 6 • Géométrie
ou encore :
er A
dans
ni
Mo éom é
bre G
r Algè
y
n ie
y
Mo
onier
étr ie M
éom
G
onier
èbre M
r Alg
n ie
Mo
tr i e
Géomé
x 2 + y2 = µ (µ ∈ R+ );
ce sont les cercles de centre O .
2) Déterminer les trajectoires orthogonales de la famille (Γλ )λ∈R∗ d'hyperboles équila-
tères d'EC : y
x 2 − y 2 + λy = 0.
2x y − (x 2 + y 2 )y = 0. O
x
Une ED des trajectoires orthogonales de (Γλ )λ∈R∗
1
est obtenue en remplaçant y par − :
y
2x yy + (x 2 + y 2 ) = 0.
x(x 2 + 3y 2 ) − 3µ = 0.
Définition
Soit S une surface.
On appelle lignes de niveau de S les sections de S par les plans horizontaux. On
appelle lignes de plus grande pente de S les trajectoires orthogonales de la famille
des lignes de niveau de S.
z
Exemples :
1) Il est évident, graphiquement, que les lignes de plus
grande pente de la sphère S de centre O et de rayon R
(> 0) sont les cercles diamétraux passant par les deux O
y
« pôles » de S.
z
x
x
268
6.3 • Surfaces
Définition
Imaginer que l’on regarde S , l’œil étant Soient S une surface, une direction de droites. On
à l’infini dans la direction Λ . appelle contour apparent cylindrique de S dans la
direction la courbe Γ formée des points M de S en Λ Γ
Σ
lesquels la droite passant par M et de direction est S
tangente à S.
Le cylindre Σ, réunion des droites de direction et tangentes à S est appelé le
cylindre circonscrit à S dans la direction .
On dit aussi que Γ est la courbe de contact de S et Σ.
On a : Γ ⊂ S ∩ Σ, et souvent en pratique, Γ = S ∩ Σ.
Exemple :
Former une EC du cylindre # circonscrit à la surface S d'EC x 4 + y 4 + z 4 = 1 , dans
x+y=0
la direction d'équations .
z=0
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
−
→ − → y = −x + λ
Une droite Dλ,µ , dirigée par i − j , de SEC , (λ,µ) ∈ R , est tangente à
2
z=µ
S si et seulement si l'équation
x 4 + (−x + λ)4 + µ4 − 1 = 0,
269
Chapitre 6 • Géométrie
λ
Comme : (2) ⇐⇒ x 3 = (λ − x)3 ⇐⇒ x = λ − x ⇐⇒ x = , Dλ,µ est tangente à S si
2
et seulement si :
λ4
+ µ4 − 1 = 0.
8
y = −x + λ
z = µ
On obtient une EC du cylindre Σ en éliminant (λ,µ) dans :
λ + µ4 − 1 = 0,
4
8
ce qui donne : Σ | (x + y)4 + 8z 4 − 8 = 0 .
Définition
Imaginer que l’on regarde S , l’œil étant Soient S une surface, Ω un point (souvent, on suppo-
en Ω . sera : Ω
∈ S). On appelle contour apparent conique
de S issu du point Ω la courbe Γ formée des points M Γ
de S en lesquels la droite (Ω M) est tangente à S.
S
Le cône Σ, réunion des droites issues de Ω et tan- Σ
Ω
gentes à S est appelé le cône de sommet Ω circons-
crit à S.
On dit aussi que Γ est la courbe de contact de S et Σ.
On a : Γ ⊂ S ∩ Σ, et souvent en pratique : Γ = S ∩ Σ.
Exemple :
Former une EC du cône # de sommet Ω(0,2,0) et circonscrit à la surface S
d'EC x 2 + y 2 − z 2 = 1 .
Un point M(x,y,z) est sur Σ si et seulement si la droite (Ω M) est tangente à S. Une RP de
X = λx
(Ω M) est Y = 2 + λ(y − 2) , λ ∈ R . Cette droite (Ω M) est tangente à S si et seulement
Z = λz
si l'équation :
2
(λx)2 + 2 + λ(y − 2) − (λz)2 − 1 = 0
Surfaces
• Pour déterminer une représentation paramétrique d’une surface donnée par une équation cartésienne
(ex. 6.3.1), il n’y a pas de méthode générale. Si une somme de carrés intervient, on pourra essayer de faire appa-
raître des fonctions trigonométriques.
270
6.3 • Surfaces
Une représentation paramétrique locale pourra provenir du théorème des fonctions implicites.
• Pour former une équation cartésienne d’une surface donnée par une représentation paramétrique (ex.
6.3.2), éliminer les paramètres.
• Pour former une équation cartésienne de la réunion des droites de l’espace satisfaisant des conditions impo-
sées (ex. 6.3.3, 6.3.4, 6.3.7), déterminer les droites en question par un système d’équations cartésiennes
x = az + p
par exemple, puis éliminer (a,b, p,q) (cf. également la rubrique « Les méthodes à retenir » de
y = bz + q
Géométrie PCSI-PTSI, § 1.2.3). On peut aussi essayer de faire intervenir une représentation paramétrique d’une
droite de la famille (ex. 6.3.5, 6.3.6).
• Pour déterminer toutes les droites tracées sur une surface S d’équation cartésienne donnée (ex. 6.3.9), cher-
x = az + p
cher ces droites par un système d’équations cartésiennes du type , par exemple, si elles ne sont pas
y = bz + q
parallèles à x Oy.
• Le plan tangent en un point régulier M(u,v) d’une surface S de représentation paramétrique x = x(u,v) ,
−→ −→
∂M ∂M
y = y(u,v) , z = z(u,v) (ex. 6.3.10, 6.3.11), est le plan passant par M(u,v) et dirigé par (u,v), (u,v) ,
∂u ∂v
cf. § 6.3.2 1) p. 238.
• Le plan tangent en un point régulier A(a,b,c) d’une surface S d’équation cartésienne F(x,y,z) = 0 (ex. 6.3.12,
6.3.13), est le plan d’équation cartésienne :
(X − a)Fx (A) + (Y − b)Fy (A) + (Z − c)Fz (A) = 0
cf. § 6.2.3 2) p. 240.
• Étant donné un vecteur −
→
v non nul et une courbe Γ de représentation paramétrique t −→ m(t), une représenta-
tion paramétrique du cylindre S de génératrices parallèles à −
→
v et de directrice Γ est :
(t,λ) −→ M(t) = m(t) + λ−→v
cf. § 6.3.3 1) p. 244.
On obtient une équation cartésienne de S (ex. 6.3.17 a)) en éliminant (t,λ).
F(x,y,z) = 0
Si Γ est donnée par un système d’équations cartésiennes (ex. 6.3.17 b)), on obtient une équa-
G(x,y,z) = 0
tion cartésienne de S en éliminant λ,x,y,z dans :
X − x = λα, Y − y = λβ, Z − z = λγ, F(x,y,z) = 0, G(x,y,z) = 0 ,
où on a noté m(x,y,z), M(X,Y,Z ), −
→
v = (α,β,γ ).
• Pour reconnaître qu’une surface S est un cylindre (ex. 6.3.19), mettre son équation cartésienne sous la forme
f (P,Q) = 0 , où P,Q sont des plans sécants (cf. § 6.3.3 1) p. 244).
Si l’énoncé demande de plus une section droite du cylindre, on sera amené à effectuer un changement de repère
orthonormé.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
• Étant donné un point Ω et une courbe Γ de représentation paramétrique t −→ m(t), une représentation para-
métrique du cône S de sommet Ω et de directrice Γ est :
−−−→
(t,λ) −→ M(t) = Ω + λΩm(t)
cf. § 6.3.3 2) p. 245. On obtient une représentation cartésienne de S (ex. 6.3.21 a)) en éliminant (t,λ).
F(x,y,z) = 0
Si Γ est donnée par un système d’équations cartésiennes (ex. 6.3.21 b), 6.3.23), on obtient une
G(x,y,z) = 0
équation cartésienne de S en éliminant λ,x,y,z dans :
X − a = λ(x − a) , Y − b = λ(y − b), Z − c = λ(z − c), F(x,y,z) = 0, G(x,y,z) = 0
1
où on a noté m(x,y,z), M(X,Y,Z ), Ω(a,b,c). Il peut être commode de considérer plutôt que λ.
λ
271
Chapitre 6 • Géométrie
• Pour déterminer le sommet Ω d’un cône S, remarquer que Ω est un point non régulier de S (ex. 6.3.22).
• Étant donné une droite D et une courbe Γ de représentation paramétrique t −→ m(t), une équation cartésienne
de la surface de révolution S obtenue en faisant tourner Γ autour de D (ex. 6.3.26) est obtenue en éliminant
m dans :
d(m,D) = d(M,D)
M ∈ Pm
où Pm est le plan passant par m et orthogonal à D.
• Pour reconnaître qu’une surface S est de révolution (ex. 6.3.29), mettre son équation cartésienne sous la forme
f (P,Σ) = 0 où P est un plan et Σ une sphère (cf. § 6.3.3 3) p. 249).
Une méridienne, souvent souhaitée, est alors l’intersection de la surface avec un plan contenant l’axe. L’obtention
en est aisée si l’un des plans des coordonnées contient l’axe ; sinon, un changement de r.o.n.d. s’impose.
• Pour obtenir une équation réduite et déterminer la nature d’une quadrique S dont on donne une équation
cartésienne F(x,y,z) = 0 (ex. 6.3.32, 6.3.33), former la matrice Q de la forme quadratique dans la base cano-
nique de R3 et calculer les valeurs propres de Q ou le polynôme caractéristique χ Q .
– Si 0 n’est pas valeur propre de Q, alors S est une quadrique à centre. Le centre Ω de S est obtenu en résolvant
le système d’équations :
Fx (x,y,z) = 0, Fy (x,y,z) = 0, Fz (x,y,z) = 0.
Appliquer ensuite la méthode développée dans le § 6.3.4 3) p. 253 et la liste des quadriques à centre, tableau
p. 256.
– Si 0 est valeur propre de Q, appliquer la méthode développée dans le § 6.3.3 4) p. 254, consistant essentielle-
ment en des groupements de termes dans des trinômes, et le tableau des « autres » quadriques p. 257.
• Pour trouver toutes les quadriques contenant une (ou des) courbe(s) donnée(s) (ex. 6.3.42 à 6.3.44), partir de
l’équation cartésienne générale d’une quadrique.
• Certaines quadriques peuvent aussi être des cylindres (ex. 6.3.31, 6.3.32) ou des cônes, ou des surfaces de révolu-
tion (ex. 6.3.34 à 6.3.37), ce qui peut faciliter leur étude.
• Pour montrer qu’une surface donnée par une représentation paramétrique est réglée (ex. 6.3.50 à 6.3.52),
mettre cette représentation paramétrique sous la forme :
−−→
φ : (u,v) −→ m(u) + v G(u)
cf. § 6.3.5 1) Déf. p. 261.
−−→
• Une surface réglée S de représentation paramétrique φ : (u,v) −→ m(u) + v G(u) est développable (ex. 6.3.50 à
−−−→ −−→ −−−→
6.3.52) si et seulement si, pour tout u, la famille m (u),G(u),G (u) est liée, cf. 6.3.5 2) Th. 1 p. 263.
272
6.3 • Surfaces
Exercices
Généralités sur les surfaces, exercices 6.3.1 à 6.3.9 c) 2x 3 − 3x 2 y + z 2 = 0
d) y 2 (y 2 + z 2 ) − (x 2 − 1)2 = 0 .
6.3.1 Trouver une représentation paramétrique de la sur-
face S d'équation :
Plan tangent à une surface, exercices 6.3.10 à 6.3.16
√ √ √
( 3 x)2 + ( 3 y)2 + ( 3 z)2 = 4.
6.3.10 Pour les surfaces S suivantes, déterminer les points
réguliers et former une équation cartésienne du plan tan-
6.3.2 Former une équation cartésienne d'une surface S gent en tout point régulier :
contenant la surface admettant la représentation paramé-
trique : x = u +v
a) y = uv , (u,v) ∈ R2
x = u + v + w, y = u 2 + v 2 + w2 ,
z =u +v
3 3
z = u 3 + v 3 + w3 , uvw = 1, (u,v,w) ∈ R3 . 1
x =u+
u
6.3.3 Former une équation cartésienne de la surface S 1
b) y = v + , (u,v) ∈ (R∗ )2 .
réunion des droites ∆ de E3 rencontrant les trois droites :
v
u v
y = −1 x =1 x = −1 z= +
D1 , D2 , D3 . v u
z=1 z = −1 y=1
6.3.11 Soit S la surface de RP :
6.3.4 Soient (a,h) ∈ (R∗+ )2 , H l'hyperbole d'équations
u v 1
x y = a2 y=0 x =0 x= , y= , z= ,
, D , D . u 2 + v2 u 2 + v2 u 2 + v2
z=0 z=h z = −h
Former une équation cartésienne de la surface S réunion (u,v) ∈ R2 − {(0,0)}.
des droites ∆ de E3 rencontrant H , D , D . Déterminer l'ensemble des points de S en lesquels le plan
tangent est parallèle à −
→
u (1,1,1) .
6.3.5 Soient π le plan d'équation y = z, et les deux para-
2 2
y = 2x z = 3x 6.3.12 Former une équation cartésienne du (des) plan(s)
boles P , P .
z=0 y=0 tangent(s) à la surface S d'équation x 2 + y 2 + 2z 2 = 1 et
y z
Former une équation cartésienne de la surface S réunion perpendiculaire(s) à la droite D d'équations x = = − .
3 2
des droites ∆ de E3 parallèles à π et rencontrant P et P .
6.3.13 Déterminer les plans tangents à la surface S d'équa-
6.3.6 Soient (a,b,c) ∈ (R∗ )3 et Γ la courbe représentée tion z 3 − x y = 0 et contenant la droite D d'équations
paramétriquement par : x =2
.
x = at, y = bt 3 , z = c(t 2 + 1), t ∈ R. y = 3z + 3
Former une équation cartésienne de la surface S réunion
des cordes de Γ parallèles au plan x Oy . 6.3.14 Soient Γ la courbe représentée paramétriquement
par (x = t, y = t 3 , z = t 2 + 1) et S la surface réunion des
6.3.7 Former une équation cartésienne de la surface S droites parallèles au plan x Oy et rencontrant Γ en deux
réunion des droites de E3 qui coupent la courbe Γ de RP : points.
a) Former une représentation paramétrique et une équation
x = t2, y = t 3 − t, z = t 4 − t, t ∈ R, cartésienne de S.
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
273
Chapitre 6 • Géométrie
6.3.16 Etudier la position locale de la surface 6.3.24 Montrer que le plan P d'équation 2x + 3y − z = 0
S : z cos x − y sin x = 0 par rapport à son plan tan- coupe le cône S d'équation x 2 + y 2 − z 2 = 0 suivant deux
gent en O(0,0,0). droites D,D , et calculer <) (D,D ).
Cylindres, exercices 6.3.17 à 6.3.20 6.3.25 Etablir qu'il n'existe aucune droite de E3, ne passant
pas par O , et tangente aux trois cônes :
6.3.17 Former une équation cartésienne du cylindre S de
S1 : x 2 + y 2 = z 2 , S2 : y 2 + z 2 = x 2 , S3 : z 2 + x 2 = y 2 .
génératrices parallèles à −
→
v et de directrice Γ dans les
exemples suivants : Surfaces de révolution, exercices 6.3.26 à 6.3.31
a) −
→
v (1,0,1) , Γ : x = a cos t, y = a sin t,
6.3.26 Former une équation cartésienne de la surface de
z = a sin t cos t , t ∈ R , a ∈ R∗+ fixé révolution S obtenue en faisant tourner la courbe Γ
b) −
→
v (0,1,1) , Γ : y + z = 1, x 2 + y 2 = z. (x = cos3 t , y = sin3 t, z = cos 2t, t ∈ R ) autour de z z .
6.3.21 Former une équation cartésienne du cône S de som- Quadriques, exercices 6.3.32 à 6.3.49
met Ω et de directrice Γ dans les exemples suivants :
6.3.32 Pour chacune des quadriques S suivantes, préci-
a) Ω(0,0,0), Γ : x = t, y = t 2 , z = t 3 , t ∈ R∗ ser :
b) Ω(1,−1,0), Γ : y + z = 1, x 2 + y 2 = z. • un repère orthonormé direct dans lequel S admet une
équation réduite
6.3.22 Pour quelles valeurs de λ ∈ R la surface Sλ d'équa- • une équation réduite de S
tion
• la nature de S
x(λ − y) + y(λ − z) + z(λ − x) − λ = 0
a) x 2 + y 2 + z 2 − 2x y + 2x z + 3x − y + z + 1 = 0
est-elle un cône? Dans ces cas, préciser le sommet et une
directrice. b) 7x 2 − 2y 2 + 4z 2 + 4x y + 20x z
+16yz − 36x + 72y − 108z + 36 = 0
6.3.23 Déterminer le lieu des sommets des cônes du second
c) x + y + z + 2x y − 1 = 0
2 2 2
degré qui passent par une parabole donnée et par un point
donné. d) x 2 − 4x − 3y + 4z − 2 = 0 .
274
6.3 • Surfaces
6.3.33 Soient a,b,c,h ∈ R∗+ . Déterminer la nature de la Déterminer les quadriques contenant P,D, et tangentes
surface S d'équation cartésienne : en O au plan y Oz.
(b2 + c2 )x 2 + (c2 + a 2 )y 2 + (a 2 + b2 )z 2 y = x2 z=h
6.3.44 Soient h ∈ R∗+ , P ,D .
−2abx y − 2bcyz − 2cazx − h = 0. z=0 x =0
Déterminer les quadriques contenant P et D .
6.3.34 Soit S une quadrique (non réduite à des plans), de
matrice, dans la base canonique, notée Q . Montrer que S
6.3.45 Former une équation cartésienne de la surface S
est de révolution si et seulement si Q admet une valeur
z=0
propre (au moins) double et non nulle. engendrée par la rotation de la droite D
y = x +1
6.3.35 Trouver une CNS sur (a,b,c) ∈ R3 pour que la y=0
autour de la droite ∆ .
quadrique S d'équation : x=z
a(x 2 + 2yz) + b(y 2 + 2zx) + c(z 2 + 2x y) = 1
6.3.46 Soit (a,b,c) ∈ (R∗+ )3 . Trouver les plans tangents à
soit de révolution. (Utiliser l'exercice 6.3.34). x2 y2 z2
S: 2
+ 2 + 2 = 1 qui coupent les axes de coor-
a b c
6.3.36 Soient (a,h) ∈ (R∗+ )2 , données en trois points P,Q,R respectivement, tels que :
−→ − → −→ − → −→ − →
y=0 x =0 z=0 OP · i = OQ · j = OR · k .
D , D , H .
z=h z = −h x y = a2
a) Former une équation cartésienne de la surface S engen- 6.3.47 Soient ( p,q) ∈ (R∗+ )2 , S1 : x 2 + y 2 = 2 pz,
drée par les droites de l'espace rencontrant D,D ,H. S2 : x 2 + y 2 = −2qz .
b) CNS sur (a,h) pour que S soit de révolution. (Utiliser a) Reconnaître S1 et S2 .
l'exercice 6.3.34). b) Déterminer les courbes Γ de classe C 1 tracées sur S1 ,
telles que la tangente en tout point de Γ soit aussi tangen-
6.3.37 Démontrer que toute équation du second degré te à S2 (et ne passant pas par O ).
symétrique en x,y,z représente une quadrique de révolu-
tion.
6.3.48 Soient (A,B,C,D,E,F) ∈ R6 − {(0,. . . ,0)} , S
6.3.38 Quelle est la nature de la quadrique S d'équation : le cône d'équation :
6.3.39 Soit S la surface d'équation Montrer qu'une CNS pour qu'il existe trois génératrices
de S deux à deux orthogonales est :
(x + y + z)2 − 2x + 2y + 4z − 1 = 0 .
A + D + F = 0.
a) Reconnaître S.
(Utiliser l’ex. 4.5.59).
b) Quel est le plan de symétrie P de S ?
c) Déterminer le plan tangent T à S le long de P ∩ S. 6.3.49 Soient a,b,c,a ,b ,c ,a ,b ,c ∈ R , Q 1 et Q 2 les
deux quadriques :
6.3.40 Soient D une droite et P un plan tels que D //\ P.
Montrer que l'ensemble S des points de E3 équidistants de Q1 : (ax + by + cz)2 + (a x + b y + c z)2
D et P est une quadrique dont on précisera la nature. +(a x + b y + c z)2 = 1
6.3.41 Soient D,D deux droites non coplanaires. Q2 : (ax + a y + a z)2 + (bx + b y + b z)2
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
275
Chapitre 6 • Géométrie
% &
6.3.51 Montrer que la surface S de RP : et S = M(x,y,z) ∈ E3 ; f (x,y,z) = 1 .
x = 3u + v, y = 2u 2 + 2uv, z = u 3 v, (u,v) ∈ R2
1) Montrer que S est une surface de révolution ; en déter-
est développable et préciser l'arête de rebroussement. miner l'axe et une méridienne en vraie grandeur.
6.3.52 Montrer que les surfaces suivantes sont réglées et 2) Pour tous M(x,y,z), M (x ,y ,z ) de E3, on définit un
non développables : point P(X,Y,Z ) de E3 par :
a) x =
uv
, y = u 3 + v3 , z = u 2 + v2 , X = x x + yz + zy , Y = x y + yx + zz ,
u+v
Z = x z + yy + zx .
(u,v) ∈ R2 et u + v
= 0
a) Montrer que, si (M,M ) ∈ S 2 , alors P ∈ S. Ceci permet
b) x 2 z 2 − (x 2 + y 2 ) = 0. de définir une loi de composition interne ∗ dans S.
b) Montrer que (S,∗) est un groupe abélien.
6.3.53 Former une équation cartésienne du cylindre cir-
conscrit à S : x 2 + y 2 = z dans la direction de la droite 3) On note U = {u ∈ C; |u| = 1} .
D: x = y = z. a) Montrer que, pour tout (t,u) ∈ R × U , le point de E3 dé-
fini par
6.3.54 Former une équation cartésienne du cône de som- 1 −2t 1 −2t
met A(−2,−2,0) et circonscrit à x= e + et (u + u) , y = e + et (ju + j2 u) ,
3 3
S: x y + yz + zx = 1 . 1 −2t
z= e + e (ju + j u) est sur S.
t 2
3
6.3.55 Soient (a,k) ∈ (R∗+ )2 , S1 : x 2 + y 2 = a 2 , b) Etablir que l'application ) : R × U −→ S ainsi définie
S2 : x + y + z = (1 + k )a . Trouver les courbes Γ
2 2 2 2 2 est un C ∞-difféomorphisme de R × U sur S, et un isomor-
tracées sur S1 et telles que la tangente en tout point de Γ phisme de R × U (où R est muni de + et U est muni de ·)
soit aussi tangente à S2 . sur (S,∗).
c) Vérifier que le point M1 de coordonnées
6.3.56 Soient f : R3 −→ R ,
1 + e3 1 + e3 1 − 2e3
x , , est sur S et calculer, pour tout
y z 3e2 3e2 3e2
(x,y,z) −→ f (x,y,z) = z x y n ∈ Z , les coordonnées du point Mn de S défini par :
y z x
∀n ∈ Z, Mn+1 = Mn ∗ M1 .
276
Solutions
des exercices
Solutions des exercices
Chapitre 1
1.1.1 1.2.2
1) Soit x ∈ (A + B) ∩ C. a) 1) Supposons Id F − f ◦ g injective.
Il existe a ∈ A, b ∈ B tels que x = a + b, et x ∈ C. Soit x ∈ Ker(Id E −g ◦ f ).
On a : a = x − b, x ∈ C, b ∈ B ⊂ C, donc a ∈ C. Ainsi, On a donc (Id E −g ◦ f )(x) = 0 c'est-à-dire g ◦ f (x) = x.
x = a + b, a ∈ A ∩ C, b ∈ B, donc x ∈ (A ∩ C) + B. D'où :
Ceci montre : (A + B) ∩ C ⊂ (A ∩ C) + B.
(Id F − f ◦ g)( f (x)) = f (x) − f ((g ◦ f )(x))
2) Réciproquement, soit x ∈ (A ∩ C) + B. Il existe
= f (x) − f (x) = 0.
y ∈ A ∩ C et b ∈ B tels que x = y + b.
On a : y ∈ A ∩ C ⊂ A et b ∈ B, donc x ∈ A + B. Puisque Id F − f ◦ g est injective, il s'ensuit f (x) = 0, puis
D'autre part : y ∈ A ∩ C ⊂ C et b ∈ B ⊂ C, x = g ◦ f (x) = g(0) = 0.
donc x = y + b ∈ C. Ceci montre : Ker (Id E − g ◦ f ) = {0},
D'où : x ∈ (A + B) ∩ C. et donc Id E − g ◦ f est injective.
Ceci montre : (A ∩ C) + B ⊂ (A + B) ∩ C.
2) La réciproque s'obtient en appliquant 1) au couple (g, f ) à
On conclut : (A + B) ∩ C = (A ∩ C) + B. la place de ( f,g).
1.2.1
Considérons l'application b) Supposons Id F − f ◦ g surjective.
u : Ker ( f + g) −→ F, x −→ u(x) = f (x), • Montrons :
restriction de f à Ker ( f + g) au départ. Im (g) ⊂ Im (Id E − g ◦ f ).
Il est clair que u est linéaire.
• Déterminons Ker (u). Soit y ∈ Im (g). Il existe x ∈ F tel que y = g(x). Puisque
Id F − f ◦ g est surjective, il existe t ∈ E tel que :
On a, pour tout x ∈ E :
x ∈ Ker ( f + g) x = (Id F − f ◦ g)(t) = t − f ◦ g(t).
x ∈ Ker (u) ⇐⇒
f (x) = 0
D'où :
f (x) = 0
⇐⇒ y = g(x) = g(t − ( f ◦ g)(t)) = g(t) − g ◦ f ◦ g(t)
g(x) = 0
⇐⇒ x ∈ Ker ( f ) ∩ Ker (g), = (Id E − g ◦ f )(g(t)) ∈ Im (Id E − g ◦ f ).
d'où :
Ker (u) = Ker ( f ) ∩ Ker (g). • Soit z ∈ E.
On a :
• Étudions Im (u).
z = (Id E − g ◦ f )(z) + g( f (z)).
Soit y ∈ Im (u). Il existe x ∈ Ker ( f + g) tel que
y = u(x) = f (x). On a alors : y = f (x) ∈ Im ( f ). Et :
D'autre part, ( f + g)(x) = 0, donc : (Id E − g ◦ f )(z) ∈ Im (Id E − g ◦ f )
f 2 = ( p − q)2 = p2 − p ◦ q − q ◦ p + q 2 = 0. b) • ∀x ∈ E,
2) Pour (xn )n∈N ∈ K N , considérons l'application linéaire 2) Soit (i, j) ∈ {0,. . . ,n}2 . On a :
ϕ : K [X] −→ K définie sur la base canonique (Xn )n∈N par :
(i) j! 1 (i)
∀n ∈ N , ϕ(Xn ) = xn . Il est clair que l'application
i < j ⇒ e j = (X − a) j−i ⇒ ϕi (e j ) = e j (a) = 0
( j − i )! i !
v : K N −→ (K [X])∗ ainsi définie est linéaire. ( j) 1 (i)
(xn )n∈N −→ ϕ i = j ⇒ e j = i ! ⇒ ϕi (e j ) = e j (a) = 1
i!
3) Vérifier : v ◦ u = Id(K [X])∗ et u ◦ v = Id K N . i > j ⇒ e(i) = 0 ⇒ ϕi (e j ) = 1 e(i) (a) = 0.
j i! j
1.3.3
Ainsi : ∀(i, j) ∈ {0,. . . ,n}2 , ϕi (e j ) = δi j .
D'abord, F ∩ H est bien un sev de F.
n
Puisque F ⊂ H, il existe a ∈ F tel que a ∈
/ H. Soit (α0 ,. . . ,αn ) ∈ K n+1 tel que αi ϕi = 0 .
Comme a ∈/ H et que H est un hyperplan de E, d'après la i=0
Remarque du § 1.3.2, on a : E = H ⊕ (K a). Alors, pour tout j de {0,. . . ,n} :
Montrons : F = (F ∩ H ) ⊕ (K a).
n
n
• F ∩ H ⊂ F et K a ⊂ F, donc (F ∩ H ) + (K a) ⊂ F. 0= αi ϕi (e j ) = αi δi j = α j ,
i=0 i=0
• (F ∩ H ) ∩ (K a) = F ∩ H ∩ (K a) = F ∩ {0} = {0}.
ce qui montre que (ϕ0 ,. . . ,ϕn ) est libre.
• Soit x ∈ F.
Comme dim(E ∗ ) = dim(E) = n + 1 , on conclut que
Comme x ∈ F ⊂ E = H ⊕ (K a), il existe y ∈ H, λ ∈ K tels
(ϕ0 ,. . . ,ϕn ) est une base de E *.
que : x = y + λa.
On a : y = x − λa, x ∈ F, a ∈ F et F est un sev de E, donc 3) Puisque : ∀(i, j) ∈ {0,. . . ,n}2 , ϕi (e j ) = δi j , (ϕi )0i n est
y ∈ F. la base duale de (e j )0 j n .
Alors : x = y + λa, y ∈ F ∩ H, λa ∈ K a, 4) Pour tout P de E :
donc : x ∈ (F ∩ H ) + (K a).
n
n
n
1 (i)
Ceci montre : (F ∩ H ) + (K a) ⊂ F. P= ei∗ (P)ei = ϕi (P)ei = P (a)(X − a)i ,
i!
i=0 i=0 i=0
On obtient : (F ∩ H ) ⊕ (K a) = F,
donc F ∩ H est un hyperplan de F. ce qui redonne la formule de Taylor pour les polynômes
(cf. Algèbre PCSI-PTSI, 5.1.7 Th.).
1.3.4
Réponse : La base préduale de (ϕ1 ,ϕ2 ,ϕ3 ) est (V1 ,V2 ,V3 ), 1.3.7
où : 1) Soit A ∈ Mn (K ) . On a : ∀λ ∈ K , ∀X,Y ∈ Mn (K ) ,
tr (A(λX +Y )) = tr(λAX + AY ) = λtr(AX)+tr(AY ).
1 1 1
V1 = (−3,3,2), V2 = (1,−1,2), V3 = (5,−1,−6) Ainsi, l'application Mn (K ) −→ K est linéaire, c'est-à-dire
8 8 4
X −→ tr(AX)
∗
1.3.5 appartient à Mn (K ) .
1 α β
Ceci permet de définir une application
a) α α2 1 = −(1 − αβ)2 .
β 1 α2 θ : Mn (K ) −→ (Mn (K ))∗ .
A −→ (X −→ tr(AX))
Réponse : 1 − αβ = 0.
2) Soient α ∈ K, A,B ∈ Mn (K ). On a : ∀X ∈ Mn (K ),
b) Réponse :
(θ(α A + B)) (X) = tr ((α A + B)X)
La base préduale de (ϕ1 ,ϕ2 ,ϕ3 ) est (V1 ,V2 ,V3 ), où :
= αtr(AX) + tr(B X) = α(θ(A))(X) + (θ(B))(X)
1
V1 = 1 − α 4 , α 3 − β, −α(1 − αβ) , = (αθ(A) + θ(B))(X),
(1 − αβ)2
donc : θ(α A + B) = αθ(A) + θ(B) ,
1
V2 = (α 3 − β, β 2 − α 2 , 1 − αβ) , et ainsi θ est linéaire.
(1 − αβ)2
3) Soit A ∈ Mn (K ) telle que θ(A) = 0, c'est-à-dire :
1
V3 = (−α,1,0) . ∀X ∈ Mn (K ) , tr(AX) = 0.
1 − αβ
280
Soit (i, j) ∈ {1,. . . ,n}2 ; on a donc tr(AEi j ) = 0. Mais, en no- 1.4.1
tant A = (akl )kl : 1) Soit X convenant. On a :
a1i
.. 3X + 2 t X = tr (X) I5 ,
AEi j = 0 . 0 , d’où tr(AEi j ) = a ji .
d'où, en transposant :
ani
ème
j colonne 3 t X + 2X = tr (X) I5 ,
Ceci montre A = 0 , et donc θ est injective.
puis, en combinant pour éliminer t X :
4) Puisque θ : Mn (K ) −→ (Mn (K ))∗ est linéaire injective,
5X = tr (X) I5 .
et que Mn (K ) et (Mn (K ))∗ sont de dimension finie et de même
dimension n 2, on conclut que θ est un isomorphisme de K-ev. Il existe donc α ∈ R tel que : X = α I5 .
2) Réciproquement, soient α ∈ R, X = α I5 . On a alors :
1.3.8
p 3X + 2 t X = 5α I5
a) Il existe (α1 ,. . . ,α p ) ∈ Kp tel que ϕ p+1 = αi ϕi . et
i=1 tr (X) I5 = 5α I5 .
p
Soit x ∈ Ker(ϕi ) .
i=1 Réponse : S = α I5 ; α ∈ R .
On a alors : ∀i ∈ {1,. . . , p}, ϕi (x) = 0, d'où :
p 1.4.2
ϕ p+1 (x) = αi ϕi (x) = 0, et donc x ∈ Ker(ϕ p+1 ). On a :
i=1
N
N
N
p
Ceci montre Ker(ϕi ) ⊂ Ker(ϕ p+1 ), et donc 0 = tr αi pi = αi tr ( pi ) = αi rg ( pi ).
i=1 i=1 i=1
i=1
1
p+
p Comme les αi sont tous > 0, et les rg ( pi ) sont tous 0, il
Ker(ϕi )= Ker(ϕi ) . en résulte :
i=1 i=1 ∀ i ∈ {1,...,N }, rg ( pi ) = 0,
b) Quitte à permuter ϕ1 ,. . . ,ϕq , on peut supposer que et donc :
(ϕ1 ,. . . ,ϕr ) est libre et que ϕr+1 ,. . . ,ϕq se décomposent li- ∀ i ∈ {1,...,N }, pi = 0.
néairement sur ϕ1 ,. . . ,ϕr .
q
r 1.4.3
D'après a), on a : Ker(ϕi ) = Ker(ϕi ) . On a :
i=1 i=1
∀ i ∈ {1,...,n}, f i ◦ f i = f i ,
Puisque (ϕ1 ,. . . ,ϕr ) est libre, le théorème de la base
incomplète montre qu'il existe ψr+1 ,. . . ,ψn ∈ E ∗ tels que donc f 1 ,..., f n sont des projecteurs de E.
(ϕ1 ,. . . ,ϕr ,ψr+1 ,. . . ,ψn )soit une base de E ∗ .
n
Notons f = f i . On a :
Considérons sa base préduale (e1 ,. . . ,en ). i=1
n
n
n
Soient x ∈ E, (x1 ,. . . ,xn ) ∈ K n tel que x = xi ei . f ◦ f = fi ◦ fj = fi ◦ f j
i=1 i=1 j=1 1i, j n
On a :
r
n
x∈ Ker(ϕi ) ⇐⇒ ∀i ∈ {1,. . . ,r}, ei∗ (x) = 0 = δi j f i = f i = f,
i=1 1i, j n i=1
⇐⇒ ∀i ∈ {1,. . . ,r}, xi = 0 . donc f est un projecteur.
On a alors :
r
Ainsi, Ker(ϕi ) = Vect(er+1 ,. . . ,en ), et donc : n n
n
i=1 rg ( f ) = tr ( f ) = tr fi = tr ( f i ) = rg ( f i ).
i=1 i=1 i=1
r
dim Ker(ϕi ) = n − r. Mais les f i sont tous = 0, donc :
i=1
∀ i ∈ {1,...,n}, rg ( f i ) 1,
c) (ϕ1 ,. . . ,ϕn ) libre ⇐⇒ rg(ϕ1 ,. . . ,ϕn ) = n
et, d'autre part :
n
rg ( f ) dim (E) = n.
⇐⇒ dim Ker(ϕi ) = 0
i=1 Il en résulte que, dans la chaîne d'inégalités vue plus haut, il y
n a égalité partout, donc :
⇐⇒ Ker(ϕi ) = {0}.
∀ i ∈ {1,..,n}, rg ( f i ) = 1.
i=1
281
1.4.4 1.4.7
Un calcul direct sur une matrice carrée A d'ordre 2 quelconque a) Soit N ∈ G. Puisque G est un groupe, l'application
montre que : M −→ M N est une bijection de G dans lui-même, donc :
A2 − tr (A)A + det (A) I2 = 0. 1 1
1
PN = M N= MN = M = P.
ν M∈G ν M∈G ν M ∈G
(On peut aussi utiliser le théorème de Cayley-Hamilton, voir
plus loin § 3.5.3). Ensuite :
Comme tr (A) = 0, on déduit A en fonction de I2 et A2 : 1
1
P2 = P M = PM
ν M∈G ν M∈G
1 2
A= A + det (A) I2 .
tr (A) 1
1
= P = ν P = P.
ν M∈G ν
Puisque A2 et I2 commutent avec B, il en résulte que A com-
mute avec B : b) D'après a), P est une matrice de projecteur, donc :
1 2
1
AB = A + det (A) I2 B rg (P) = tr (P) = tr
1
M = tr (M) = 0,
tr (A) ν M∈G ν M∈G
1 2
= A B + det (A)B
tr (A) d'où P = 0, puis M = ν P = 0.
1 2 M∈G
= B A + det (A)B
tr (A) 1.4.8
1 2
D'après 2.7.5 Prop. 1 :
=B A + det (A) I2 = B A.
tr (A)
1.4.5 A B
det = det(A) det(C) = 0,
0 C
Notons plus simplement I pour In .
Si (X,Y ) convient, alors il existe (a,b) ∈ K 2 tel que : donc M ∈ GLn+ p (K ).
X = I + aA D'après 1.4.2 3) p. 31, M −1 est de la forme
−1
Y = I + bB. M −1 =
A X
, où X ∈ Mn, p (K ). On a :
En reportant dans le système de l'énoncé, on a : 0 C −1
X = I + tr (Y )A I + a A = I + tr (I + bB)A A B A −1 X In 0
⇐⇒ M M −1 = In+ p ⇐⇒ =
0 C 0 C −1 0 Ip
Y = I + tr (X)B I + bB = I + tr (I + a A)B
⇐⇒ AX + BC −1 = 0 ⇐⇒ X = −A−1 BC −1 .
a A = n + b tr (B) A a = n + b tr (B)
⇐⇒ ⇐⇒
bB = n + a tr (A) B b = n + a tr (A) A−1 −A−1 BC −1
Réponse : M −1 = .
0 C −1
et on résout ce système de deux équations à deux inconnues
scalaires, qui est un système de Cramer, puisque l'énoncé sup- 1.4.9
pose 1 − tr (A) tr (B) = 0. 1) Montrons que G est un sev de L(F,E).
• 0 ∈ G.
Réponse : Il y a une solution et une seule :
• Si λ ∈ K et g1 ,g2 ∈ G, alors
n 1 + tr (B)
(λg1 + g2 ) ◦ f = λg1 ◦ f + g2 ◦ f = 0
X = I + 1 − tr (A) tr (B) A
f ◦ (λg1 + g2 ) = λ f ◦ g1 + f ◦ g2 = 0
,
n 1 + tr (A) donc λg1 + g2 ∈ G.
Y = I + B.
1 − tr (A) tr (B) 2) D'après le théorème du rang :
1.4.6 dim Ker( f ) = dim(E) − rg( f ) = p − r.
Notons H = AB − B A. Par hypothèse, rg (H ) 1. D'après
Le sev Ker( f ) de E admet au moins une base (er+1 ,. . . ,e p )
l'exercice 8.1.30 b) du volume Algèbre PCSI-PTSI, on a alors :
et, d'après le théorème de la base incomplète, il existe
H 2 = tr (H )H. Mais : e1 ,. . . ,er ∈ E tels que B = (e1 ,. . . ,e p ) soit une base de E .
tr (H ) = tr (AB − B A) = tr (AB) − tr (B A) = 0. Le sev Im( f ) de F admet au moins une base ( f 1 ,. . . , fr ) et,
d'après le théorème de la base incomplète, il existe
D'où H 2 = 0 et donc Im (H ) ⊂ Ker (H ). fr+1 ,. . . , f n ∈ F tels que C = ( f 1 ,. . . , f n ) soit une base de F.
282
On a, pour tout g de L(F,E): D'autre part (exercice 1.4.10) :
g◦ f =0 Im( f ) ⊂ Ker(g) In − AB 0
g ∈ G ⇐⇒ ⇐⇒ rg = p + rg(In − AB)
f ◦g=0 Im(g) ⊂ Ker( f ) B Ip
0 0 In 0
⇐⇒ ∃M ∈ M p−r,n−r (K ),MatC ,B (g) = , et rg = n + rg(I p − B A).
0 M B Ip − B A
et donc : dim(G) = dim M p−r,n−r (K ) . b) rg(In − AB) = n − p ⇐⇒ rg(I p − B A) = 0
⇐⇒ I p − B A = 0.
Réponse : dim(G) = ( p − r)(n − r).
1.4.12
1.4.10 D'après Algèbre PCSI-PTSI, 8.2.3 2) Prop.2, il existe
D'après Algèbre PCSI-PTSI, 8.2.3 2) Prop. 2, il existe P,Q ∈ GLn (K ) , R,S ∈ GL p (K ) telles que
P,Q ∈ GL p (K ) telles que C = Q −1 Jr P, où r = rg(C) et A = Q −1 Jn,r P
et B = S −1 J p,s R,
Jr =
Ir 0
.
0 0 Ir 0
où r = rg(A), s = rg(B), Jn,r = ∈ Mn (K ),
0 0
En notant P =
In 0
∈ GLn+ p (K )
0 P Is 0
J p,s = ∈ M p (K ) .
0 0
In 0
et Q = ∈ GLn+ p (K ) , on a : P 0
0 Q On a alors ∈ GLn+ p (K ),
0 R
In B −1 In 0 In B In 0 Q 0
Q P = ∈ GLn+ p (K ) et :
0 C 0 Q 0 C 0 P −1 0 S
In B P −1 A 0 Q 0 −1 Jn,r 0 P 0
= , = ,
0 Jr 0 B 0 S 0 J p,s O R
Ir 0 0 0
donc (cf. Algèbre PCSI-PTSI, 8.1.6 Prop. 4) :
A 0 0 0 0 0
d'où : rg = rg
0 0 Is 0 = r + s .
In B In B P −1 0 B
rg = rg
0 C 0 Jr 0 0 0 0
1 1.4.13
0 ...
0 1 On a :
1
A 0 In X A AX
= rg = ,
1 0
0 0 0 Ip 0 0
0
0 0
0
puis :
In 0 A AX A AX
1 0 = ,
... Y Ip 0 0 YA Y AX
0 1
= rg = n + r.
1 0 donc :
0
0 1 A AX In 0 A 0 In X
= .
n r YA Y AX Y Ip 0 0 0 Ip
1.4.11 In 0 In X
Les matrices et sont triangulaires à
a) Remarquer : Y Ip 0 Ip
termes diagonaux tous non nuls (car égaux à 1), donc sont in-
In −A In A In − AB 0 versibles.
=
0 Ip B Ip B Ip D'après § 1.2.3 prop. p. 11, on conclut :
InIn −A A In 0 A AX A 0
et = . rg = rg = rg (A).
B 0 Ip Ip B Ip − B A Y A Y AX 0 0
In −A 1.4.14
Comme ∈ GLn+ p (K ) , on en déduit
0 Ip (i) ⇒ (ii)
(cf. Algèbre PCSI-PTSI, 8.1.6 Prop. 4) : On suppose rg( f + g) = rg( f ) + rg(g).
Il est clair que (sans hypothèse sur f et g) :
In − AB 0 In A In 0
rg = rg = rg .
B Ip B Ip B Ip − B A Im( f + g) ⊂ Im( f ) + Im(g).
283
On a : Le sev Im( f ) de F admet au moins une base C1 = ( f 1 ,. . . , fr )
rg( f + g) = dim(Im( f + g)) dim(Im( f ) + Im(g)) et le sev Im(g) de F admet au moins une base
C2 = ( fr+1 ,. . . , fr+s ) .
= rg( f ) + rg(g) − dim(Im( f ) ∩ Im(g))
Comme Im( f ) ∩ Im(g) = {0} , C1 ∪ C2 est libre.
rg( f ) + rg(g) = rg( f + g) .
D'après le théorème de la base incomplète, il existe
Les inégalités précédentes sont donc toutes des égalités.
Il en résulte : C3 = ( fr+s+1 ,. . . , f n ) ∈ F n−r−s
Im( f ) ∩ Im(g) = {0} et Im( f ) + Im(g) = Im( f + g). tel que C = C1 ∪ C2 ∪ C3 soit une base de F .
n
n
n(n−1) n |ai1 1 | . . . |ain n | = |ai j | ,
Réponse : ε(σ ) = (−1) 2
= (−1)E( 2 ) , ou encore :
(i 1 ,...,i n )∈{1,...,n}n j=1 i=1
1 si n ≡ 0 ou 1 [4]
ε(σ ) = en reconnaissant le développement du produit de n sommes
−1 si n ≡ 2 ou 3 [4] .
de n termes.
2.1.3 2.5.2
On compte les inversions de σ ; ce sont les couples : a) AB = −B A ⇒ det(AB) = (−1)n det(B A)
(2, 1), (4, 1), (4, 3), (6, 1), (6, 3), (6, 5), . . ., (2n, 1) , (2n, 3) ,
. . ., (2n, 2n − 1). Il y en a donc 1 + 2 + 3 + . . . + n. ⇐⇒ det(A)det(B) = (−1)n det(B)det(A)
⇐⇒ 1 = (−1)n ⇐⇒ n pair.
Réponse : ε(σ ) =
n(n+1)
(−1) 2 .
0 1 0 −1
b) Réponse : A = ,B= .
1 0 1 0
2.1.4
a) Réponse : I(σ ) = 27, σ est impaire. 2.5.3
b) Réponse : σ = τ10,12 ◦ τ8,11 ◦ τ8,10 ◦ τ2,9 ◦τ4,8 a) • SLn (K ) ⊂ GLn (K ) ,
◦τ2,7 ◦ τ3,6 ◦ τ3,5 ◦ τ1,2 . car det(A) = 1 ⇒ det(A) = 0 .
c) Réponse : σ = (1,7,9,2) ◦ (3,5,6) ◦ (4,12,10,11,8) ,
• Si A,B ∈ SLn (K ),
ε(σ ) = (−1)4−1 (−1)3−1 (−1)5−1 = −1 .
alors det(AB) = det(A)det(B) = 1 · 1 = 1,
2.1.5 donc AB ∈ SLn (K ).
a) • In ∈ SLn (K ) car det(In ) = 1.
1 i j
τ1i • Si A ∈ SLn (K ),
i 1 j −1
alors det(A−1 ) = det(A) = 1−1 = 1 ,
τ1 j
i j 1 donc A−1 ∈ SLn (K ).
τ1i
1 j i b) Soit A ∈ GLn (C).
Comme les transpositions engendrent Sn et que toute trans- 1
Il existe α ∈ C∗ tel que α n = det(A) ; en notant B = A , on
position se décompose sur les τ1i (2 i n), on en déduit que α
{τ1i ; 2 i n} engendre Sn . a alors :
1
b) det(B) = det(A) = 1 , donc B ∈ SLn (C) .
αn
1 i j
τ1i 2.5.4
i 1 j
τ1 j
Soit A convenant.
i j 1 • En prenant M = A, on obtient 2n det(A) = 2det(A) , d’où,
d’où τ1 j ◦ τ1i = (1,i, j). puisque n 2 , det(A) = 0.
Réponse : a1 (a1 − a2 )n−1 . Remarquons qu’on peut poser ∆0 = 1 pour que la relation
∆n = a∆n−1 − bc∆n−2 soit aussi vraie pour n = 2.
d) En développant par multilinéarité et alternance : Alors :
a1 + b1 a1 ... a1 ∆0 = 1 λ1 + λ2 = 1
⇐⇒
a2 a2 + b2 . . . a2 ∆1 = a λ1 r1 + λ2 r2 = a
.. .. .. ..
. . . . r1
λ1 =
a a ... a + b ⇐⇒ r1 − r2 .
n n n n
r2
λ2 =
a1 0 r2 − r1
b1
0 a2 b2 0
.. 1
= + .. .. D’où : ∆n = (r n+1 − r2n+1 ) .
. . .
r1 − r2 1
0 0
bn
an bn
b
2ème cas : δ = 0
1 a1 0
b1 a1 L’équation caractéristique admet une solution « double » va-
0 a2 0
.. .. .. a
. 0 . lant , et il existe (λ,µ) ∈ C2 tel que :
+ . b3 0 +... +
.. . 2
.. .. bn−1 . n
. . 0 a
a ∀n ∈ N , ∆n = (λn + µ) .
0 n 2
0 an bn
Alors :
Réponse : b1 . . . bn + a1 b2 . . . bn +b1 a2 b3 . . . bn
∆0 = 1 µ=1
+ . . . + b1 . . . bn−1 an . ⇐⇒ (λ + µ) = a ⇐ λ = µ = 1 .
a
∆1 = a 2
Si b1 . . . bn = 0 , on peut écrire le résultat sous la forme :
a1 an Réponse : • Si a 2 − 4bc = 0 , en notant r1 ,r2 les deux zéros
b1 . . . bn 1 + + ... + .
b1 bn de X2 − aX + bc dans C , on a :
α + 2β + 4γ − 6α β γ = 0,
3 3 3
= (−1)n+1 (−a)a n−1 − n∆n−1
par développement par rapport à la dernière colonne. c’est-à-dire que (α ,β ,γ ) est solution.
(−1)n Ainsi, pour tout solution (α,β,γ ) , les trois entiers α,β,γ sont
En notant Dn = ∆n , on obtient :
n! divisibles par 2. En réitérant, on en déduit que α,β,γ sont di-
an visibles par toute puissance 2n (n ∈ N∗ ) , et donc
∀n ∈ N − {0,1} , Dn = + Dn−1 α = β = γ = 0.
n!
288
Soit M ∈ E − {0} . D’après l’étude précédente, det(M) = 0 , La dernière colonne se décompose :
et donc M ∈ GL3 (Q) .
1
(1 + x) − x
L’application f : E −→ E est linéaire, injective (puisque 1 + 2x
N −→ M N (1 + x)2 − x 2
1 + 3x + 3x 2
..
M est inversible dans GL3 (Q)) , et E est de dimension finie, . = ..
.
donc f est bijective. (1 + x) p − x p p
k k
Comme I3 ∈ E, il existe donc N ∈ E telle que M N = I3 , c’est- (1 + x) p+ 1 −x p+1 C p+1 x
à-dire : M −1 ∈ E .
k=0
1 0
2
2.7.3
= +x 3 + ...
abc < 0
..
a) de f < 0 ⇒ abcde f ghk < 0 , .
1
ghk < 0 1 C p+1
>0 0 0
adg
et beh > 0 ⇒ abcde f ghk > 0 .
p−1 0
p
+x p−1 + x ,
cf k > 0 C
p
0
aeh > 0 p−1
C p+1
p
C p+1
b) b f g > 0 ⇒ abcde f ghk > 0 ,
cdh > 0 d’où, par multilinéarité et alternance :
−ceg >0 ϕ p (x + 1) − ϕ p (x)
et −a f h > 0 ⇒ abcde f ghk < 0 . 1
0 0 0
−bdk > 0
2 0
0
= 3 3
..
2.7.4 .. ..
...
p−1
..
. . Cp 0
..
Remarquer d’abord que f est linéaire. 1 2 p−1 p
1 C p+1 C p+1 . . . C p+1 C p+1 x p
Rappelons que Sn (R) (ensemble des matrices symétriques
réelles d’ordre n ) et An (R) (ensemble des matrices antisy- Réponse : ( p + 1)!x p .
métriques réelles d’ordre n ) sont deux sev supplémentaires dans
Mn (R) (cf. Algèbre PCSI-PTSI 8.3.1 2) Prop. 2). b) ϕ p (n + 1) − ϕ p (n) = ( p + 1)!n p
Dans une base de Mn (R) formée d’une base de Sn (R) suivie ϕ p (n) − ϕ p (n − 1) = ( p + 1)!(n − 1) p
d’une base de An (R) , la matrice de f est : ..
.
1 ϕ p (2) − ϕ p (1) = ( p + 1)!1 p
0 ϕ p (1) = 0
1
n
,
−1 ϕ p (n + 1) = ( p + 1)! k p.
0 k=1
−1
n
1
c) 1) k = ϕ1 (n + 1)
2!
k=1
n(n−1)
d’où : det( f ) = (−1)dim(An (R)) = (−1) 2 . 1 1 n + 1 n(n + 1)
= = .
On pouvait remarquer au départ que, puisque f est une invo- 2 1 (n + 1)2 2
lution : ( det( f ))2 = det( f 2 ) = 1 . 1 0 n + 1
n
1 1
2) k = ϕ2 (n + 1) = 1 2 (n + 1)2
2
6
1 3 (n + 1)3
3!
k=1
n(n−1)
Réponse : (−1)
2 . 1 0 0
n + 1
= n(n + 1)(2n + 1) .
= 1 2 n
6
1 3 n 2 + 2n
6
2.7.5
1 0 0 n+1
a) ϕ p (x + 1) − ϕ p (x) =
n
1 1 1 2 0 (n + 1)2
1 0 3) k 3 = ϕ3 (n + 1) =
0 ... ... (1 + x) – x 4! 24 1 3 3 (n + 1)3
... (1 + x) 2 − x 2 k=1 1 4 6 (n + 1)4
2 0 ...
.. ..
..
... ..
1 0 0
..
0
.. ..
= 3 3 . .
.
..
...
.. .. n + 1 1 2 0 n
.
p−1
..
.
. . Cp (1 + x) − x
p p
=
..
24 1 3 3 2
n + 2n
1 2 p−1 1
1 C p+1 C p+1 . . . C p+1 (1 + x) p+ 1
−x p+
1 4 6 n 3 + 3n 2 + 3n
289
2 0 1 0
n(n + 1)
1
= 3 3 n+2 det(A) ≡
24 4 1
6 n 2 + 3n + 3 0 [n ]
n 2 (n + 1)2
1 1 1
= .
4 0 0
1 1
n Et : = (n − 1)
n(n + 1) 1
Réponse : k= , 0 [n ]
2
1
1 0
k=1
n
n(n + 1)(2n + 1)
n
n 2 (n + 1)2 par C1
−→
C1 + . . . + Cn
k2 = , k3 = .
6 4
k=1 k=1 Comme n est pair : (n − 1)(−1)n−1 ≡ 1 [2].
1 1
2.7.6
0 −1
En développant par multilinéarité et alternance (comme dans = (n − 1)
0
❜
la solution de l’exercice 2.7.1 d), on obtient :
0 0 −1
det(A) = x1 . . . xn + x2 . . . xn + x1 x3 . . . xn +
L i − L 1 pour i 2
par L i
→
. . . + x1 . . . xn−1 = σn + σn−1 ,
= (n − 1)(−1) n−1 .
où σ1 ,. . . ,σn sont les fonctions symétriques élémentaires de
x1 ,. . . ,xn (cf. Algèbre PCSI-PTSI, 5.3.2 Déf. 2). Autre méthode : montrer qu’on peut appliquer l’exercice 2.7.8
Comme x1 ,. . . ,xn sont les zéros de − X + 1 , on a
Xn à A2 , d’où det(A2 ) = 0 , puis det(A) = 0 .
(cf. Algèbre PCSI-PTSI, 5.3.2 Prop.) : σn−1 = (−1)n et
σn = (−1)n . 2.7.10
Par manipulation de colonnes, puis de lignes :
Réponse : 2(−1)n .
A B A + iB B
2.7.7 det = det
−B A −B + iA A
L’application ϕ : E n −→ K définie par :
A + iB B
∀(V1 ,. . . ,Vn ) ∈ E n , = det = det(A + iB)det(A − iB)
0 A − iB
n
ϕ(V1 ,. . . ,Vn ) = detB (V1 ,. . . , f (Vj ),. . . ,Vn ) = det(A + iB) det(A + iB) = |det(A + iB)|2 ∈ R+ .
j=1
e) Par addition, on déduit : En prenant λ ∈ Sp K ( f ) : SEP( f,λ) = Ker( f − λe) est stable
par g.
(a + 3)(x + y + z + t) = 1 + b + b2 + b3 . 2) Soit y ∈ Im( f ). Il existe x ∈ E tel que y = f (x) , d'où :
Réponse : g(y) = (g ◦ f )(x) = ( f ◦ g)(x) = f (g(x)) ∈ Im( f ).
1
1 1 1
(1 − c), (b − c), (b2 − c), (b3 − c) 3.1.2
a−1 a−1 a−1 a−1
p−1
2 3
si a = 1 et a = 3, en notant c = 1 + b + b + b En notant B = ωk Ak , on a :
a+3
k=0
{(x,y,z,1 − x − y − z); (x,y,z) ∈ C3 } si a = b = 1
1−b 1 − b2 1 − b3
B(In − ω A) = In − ω p A p = 0.
x,x + ,x + ,x + ;x ∈ C
4 4 4
2 3
Comme In − ω A = −ω(A − ω−1 In ) et que ω−1 ∈ SpC (A),
si a = −3 et 1 + b + b + b = 0
In − ω A est inversible, d'où B = 0.
∅ sinon.
3.1.3
2.10.4 Considérer, par exemple,
Déduire successivement x2 ,x3 ,. . . ,xn en fonction de x1 , et re-
1 0 1 1
porter dans la dernière équation ; séparer en cas suivant la pa- n = 2, A = , B= .
rité de n . 1 0 0 0
293
1 1 2 0 Vérifier :
Alors AB = et B A = n'ont aucun vecteur ∀k ∈ N , f (Pk ) = k Pk .
1 1 0 0
propre commun puisque les vecteurs propres de B A sont co- Il est clair que (Pk )k∈N est une base de R[X] (polynômes à de-
1 0 1 0 grés successifs).
linéaires à ou et que ni ni n'est vec-
0 1 0 1 Soient λ ∈ R , P ∈ R[X] − {0} tels que f (P) = λP.
teur propre pour AB.
Il existe n ∈ N , (α0 ,. . . ,αn ) ∈ Rn+1 tels que
Réponse : non.
n
P= αk Pk .
3.1.4 k=0
1) Soient λ ∈ C, P ∈ E − {0} tels que f (P) = λP, c'est-à-dire On a :
(X + α)P + (1 − λ)P = 0.
n
n
f (P) = λP ⇐⇒ αk k Pk = αk λPk
• Si λ = 1, on déduit P(−α) = 0. Il existe donc k ∈ {0,. . . ,n}
k=0 k=0
et Q ∈ C[X] tels que :
⇐⇒ ∀k ∈ {0,. . . ,n}, αk (k − λ) = 0 .
P = (X + α)k Q
Q(−α) = 0 Si λ ∈ {0,. . . ,n}, alors (∀k ∈ {0,. . . ,n}, αk = 0), donc P = 0,
(k est l'ordre de multiplicité du zéro −α de P). contradiction.
Donc λ ∈ {0,. . . ,n}, puis (∀k ∈ {0,. . . ,n} − {λ} , αk = 0), et
En reportant : (X + α)Q + (k + 1 − λ)Q = 0.
donc P = αλ Pλ .
Comme Q(−α) = 0, on déduit k + 1 − λ = 0, puis Q = 0,
donc deg(Q) = 0. Réponse :
Ainsi, il existe C ∈ C − {0} et k ∈ {0,. . . ,n} tels que • SpR ( f ) = N
• ∀k ∈ N , SEP( f,k) = R Pk ,
λ = k + 1 et P = C(X + α)k .
où Pk = X(1 − X)(2 − X) . . . (k − 1 − X)
2) Réciproquement : f ((X + α)k ) = (k + 1)(X + α)k pour
tout k de {0,. . . ,n}. • Ker( f ) = R1
• Im( f ) = XR[X] .
Réponse :
• SpC ( f ) = {1,. . . ,n + 1} 3.1.7
Soient λ ∈ K , g ∈ L(E) − {0}. On a :
• ∀λ ∈ {1,. . . ,n + 1} , SEP( f,λ) = C(X + α)λ−1 .
F(g) = λg
3.1.5 ⇐⇒ ∀P ∈ K [X], Xg(P) − g(XP) = λg(P)
Soient λ ∈ R , P ∈ R[X] − {0} tels que f (P) = λP, c'est-à-
⇐⇒ ∀P ∈ K [X], g(XP) = (X − λ)g(P)
dire :
n+1
(X + 1)(X − 3)P − (X + λ)P = 0 . ⇐⇒ ∀n ∈ N, g(X ) = (X − λ)g(Xn )
⇐⇒ ∀n ∈ N, g(Xn ) = (X − λ)n g(1)
En considérant les termes de plus haut degré, déduire :
⇐⇒ ∀P ∈ K [X], g(P) = P(X − λ)g(1).
deg(P) 1.
Réponse :
En notant P = aX + b, (a,b) ∈ R2 : • Sp K (F) = K
2a + λa + b = 0 • Pour tout λ de K,
f (P) = λP ⇐⇒
3a + λb = 0
SEP(F,λ) = g : K [X] −→ K [X] ; A ∈ K [X] .
b = −(2 + λ)a
⇐⇒ P−
→ A · P(X − λ)
(λ2 + 2λ − 3)a = 0.
Par exemple, si K = R, F a une infinité de valeurs propres (tous
Comme P = 0, déduire λ = 1 ou λ = −3, puis P. les réels) et, pour chaque valeur propre, le sous-
espace propre associé est de dimension infinie.
Réponse :
• SpR ( f ) = {−3,1} 3.1.8
• SEP( f,−3) = Vect(X + 1) , SEP( f,1) = Vect(X − 3) . a) Il est clair que :
∀P ∈ E, X2 P − (a + b − 1)XP + ab P ∈ E ,
3.1.6
Considérons P0 = 1, P1 = X et, pour et que f est linéaire.
k ∈ N − {0,1} , Pk = X(1 − X)(2 − X) . . . (k − 1 − X) b) Remarquer :
(ainsi : P0 = 1, P1 = X, P2 = X(1 − X),
∀k ∈ N , f (Xk ) = k 2 − (a + b)k + ab Xk .
P3 = X(1 − X)(2 − X) , . . .).
294
Montrer (en utilisant a + b < 0 ) que les Puisque u = 0, il existe un plus petit entier k de N∗ tel que
k 2 − (a + b)k + ab (k ∈ N) sont deux à deux distincts, puis u k = 0. On a alors :
terminer comme dans la solution de l'exercice 3.1.6. 1
k u k = λu k
Réponse :
1
(u + u k+1 ) = λu k+1
• SpR ( f ) = {(k − a)(k − b); k ∈ N}
k+1 k
1
• ∀k ∈ N , SEP( f,(k − a)(k − b)) = RXk .
T (u) = λu ⇐⇒ k + 2 (u k + u k+1 + u k+2 ) = λu k+2
3.1.9
.
..
a) Dans X(1 − X)P + nXP , le terme de degré n + 1 dispa-
1
(u k + . . . + u n ) = λu n (n > k)
raît. Et f est linéaire.
n
.
b) Soient λ ∈ R , P ∈ E − {0} tels que f (P) = λP. Déduire ..
nX − λ 1
P + P = 0. La résolution de l'équation différentielle
λ=
X(1 − X)
k
nx − λ
k(u k + u k+1 ) = (k + 1)u k+1
(sur ] − ∞; 0[ ou ]0; 1[ ou ]1; +∞[) y + y=0
x(1 − x)
⇐⇒ k(u k + u k+1 + u k+2 ) = (k + 2)u k+2
fournit
.
..
y : x −→ C|x|λ |1 − x|n−λ (C ∈ R).
k(u k + . . . + u n ) = nu n (n > k)
Et y est polynomiale si et seulement si : ..
.
(λ,n − λ) ∈ N2 . 1
λ=
k
En déduire λ ∈ {0,. . . ,n}, puis P.
u k+1 = ku k
Etudier la réciproque.
2u k+2 = (k + 1)u k+1
⇐⇒
.
Réponse : ..
• SpR ( f ) = {0,. . . ,n}
(n − k)u n = (n − 1)u n−1 (n > k)
.
• ∀λ ∈ {0,. . . ,n}, SEP( f,λ) = Vect(Xλ (1 − X)n−λ ) . .
.
λ=
1
3.1.10
k
Soient λ ∈ C , x = (xn )n∈N ∈ E tels que f (x) = λx .
u k+1 = ku k
On a alors : λx0 = 0, λx1 = x0 ,. . . , λxn+1 = xn , . . . u k+2 = k(k + 1) u k
Si λ = 0, alors x0 = 0,. . . ,xn = 0, donc x = 0. ⇐⇒ 2
..
.
Si λ = 0, alors aussi x0 = 0,. . . ,xn = 0, donc x = 0.
k(k + 1) . . . (n − 1)
un = u k (n > k)
Ceci montre que f n'admet aucune valeur propre.
1 · 2 . . . (n − k)
..
3.1.11 .
Soient λ ∈ R , x = (xn )n∈N ∈ E − {0}. Réponse :
On a : f (x) = λx ⇐⇒ (∀n ∈ N, xn+1 = λxn ) 1
. • SpR (T ) = ; k ∈ N∗
⇐⇒ (∀n ∈ N, xn = λn x0 ) k
1
Si x0 = 0, alors x = 0, exclu. • Pour tout k de N∗, SEP T, est de dimension 1, engendré
k
D'autre part, (λn )n∈N converge si et seulement si :
par la suite (u n )n∈N∗ définie par :
|λ| < 1 ou λ = 1.
0 si n < k
un = k−1 .
Cn−1 si n k
Réponse :
3.1.13
• SpC ( f ) = {λ ∈ C; |λ| < 1} ∪ {1}
a) • Pour tout x de [−π; π], les applications
• ∀λ ∈ SpC ( f ) , SEP( f,λ) = Vect (λn )n∈N . [−π; π] −→ R et [−π; π] −→ R
t −→ cos(x − t) f (t) t −→ sin(x − t) f (t)
Chaque SEP est de dimension 1.
sont continues, donc u( f )(x) et v( f )(x) existent.
3.1.12 • En développant, on obtient pour tout x de [−π; π] :
D'abord, il est clair que T est linéaire. π π
Soient λ ∈ R , u = (u n )n∈N∗ ∈ E − {0} . On a : u( f )(x) = cos x cos t f (t)dt + sin x sin t f (t)dt
−π −π
1 π π
T (u) = λu ⇐⇒ ∀n ∈ N∗ , (u 1 + . . . + u n ) = λu n .
v( f )(x) = sin x cos t f (t)dt − cos x sin t f (t)dt,
n −π −π
295
ce qui montre que u( f ) et v( f ) sont continues (car combi- Comme AX = λX, on obtient en prenant la ligne numéro i 0 :
naisons linéaires de cos et sin).
n
• La linéarité de u et v est évidente. ai0 j x j = λxi0 .
j=1
b) Soient λ ∈ R , f ∈ E − {0} . On a :
D'où : |(λ − ai0 i0 )xi0 | = ai0 j x j
π
u( f ) = λ f ⇐⇒∀x ∈ R, cos x cos t f (t) dt 1 j n
j=i 0
−π
π |ai0 j | |x j | |ai0 j | |xi0 | .
+ sin x sin t f (t) dt = λ f (x). 1 j n 1 j n
−π j=i 0 j=i 0
b) Par hypothèse :
Supposons λ = 0 ;
alors u( f ) = λ f ⇒ f ∈ Vect(cos,sin) . ∀i ∈ {1,. . . ,n}, 0 ∈ B aii , |ai j | .
Calculer : u(cos) = π cos, u(sin) = π sin. 1 j n
j=i
De même : v(cos) = π sin, v(sin) = −π cos.
D'après a), on déduit : 0 ∈ SpC (A), c'est-à-dire :
Réponse : 1)
A ∈ GLn (C).
• SpR (u) = {0,π}
3.2.1
• SEP(u,0) = f ∈ E;
Soit B1 = (e1 ,. . . ,e p ) une base de F .
π π
D'après le théorème de la base incomplète, il existe
cos t f (t) dt = sin t f (t) dt = 0 ,
−π −π e p+1 ,. . . ,en ∈ E tels que B = (e1 ,. . . ,en ) soit une base de E.
qui est de dimension infinie (car c'est l'intersection de deux hy- En notant A = MatB1 ( f ) , il existe
perplans de E )
B ∈ M p,n− p (K ) et C ∈ Mn− p (K ) telles que :
SEP(u,π) = Vect(cos,sin)
A B
• SpR (v) = {0} MatB ( f ) = .
0 C
• SEP(v,0) = SEP(u,0) . Alors, pour tout λ de K :
3.1.14 A − λI p B
χ f (λ) = det
Soit λ ∈ Sp K (AB) ; il existe X ∈ Mn,1 (K ) − {0} tel que 0 C − λIn− p
AB X = λX. On déduit : = det(A − λI p )det(C − λIn− p ) = χ f (λ)χC (λ).
(B A)B X = B(AB X) = λB X . Comme χC ∈ K [X], on conclut : χ f |χ f .
• Si B X = 0, alors λ ∈ Sp K (B A) et B X est un vecteur propre
3.2.2
pour B A , associé à λ.
Soient B une base de E et A = MatB ( f ).
• Supposons B X = 0. Alors λX = AB X = 0 , donc λ = 0.
1) Puisque n est impair, χ A , qui est une application continue
Puis : 0 ∈ Sp K (AB) ⇒ det(AB) = 0 ⇒ det(B A) de R dans R , de limites −∞ en +∞, +∞ en −∞, admet au
= det(B)det(A) = det(A)det(B) = det(AB) = 0 moins un zéro réel (théorème des valeurs intermédiaires).
⇒ 0 ∈ Sp K (B A). Il existe donc λ ∈ R et x ∈ E − {0} tels que f (x) = λx . Alors
Rx est une droite vectorielle stable par f.
On a ainsi montré : Sp K (AB) ⊂ Sp K (B A) .
2) Le raisonnement précédent (appliqué à tA au lieu de A) montre
On conclut en échangeant les rôles de A et B.
qu'il existe λ ∈ R et X ∈ Mn,1 (R) − {0} tels que
tAX = λ X .
3.1.15 x1
. Notons H = {Y ∈ Mn,1 (R); tX Y = 0} , qui est un hyper-
a) Soient λ ∈ SpC (A) , X = .. ∈ SEP(A,λ) − {0} . Il
plan de Mn,1 (R).
xn
existe i 0 ∈ {1,. . . ,n} tel que : Soit Y ∈ H . On a :
tX (AY ) = t (tAX )Y = t (λ X )Y = λ tX Y = 0,
|xi0 | = ||X||∞ = Max |xi |.
1i n
donc AY ∈ H.
296
Ceci montre que H est stable par A.
n
n
Alors : ai j = |ai j | = || f (e j )||1 = ||e j ||1 = 1 .
L'hyperplan de E associé à H dans la base B est donc stable
i=1 i=1
par f.
Considérons u = (1,. . . ,1). On a u = 0 et :
3.2.3
n
Le terme de degré 1 en λ dans ai 1
1 a11 ... an 1 1 i=1 1
a − λ tA = .. .. .
11 a12 ... a1n . . .. .
= =
.. 1 a1n ... ann 1
n
1
a22 − λ . ain
χ A (λ) = a21
.. ..
i=1
. .
Ainsi : 1 ∈ SpR (tA) .
an 1 ... ann − λ
D'après l'exercice 3.2.7, on déduit 1 ∈ SpR (A), c'est-à-dire
est : −λA11 − λA22 − . . . − λAnn , où Aii est à la fois le
mineur et le cofacteur de aii dans A. 1 ∈ SpR ( f ).
3.2.4 3.2.9
A1 − λIn 1
0 t
Y AZ = t (tAY )Z = t (λY )Z = λ t Y Z
χ A (λ) = det
..
.
On a : t Y AZ = t Y (AZ ) = t Y (µZ ) = µ t Y Z
0 A N − λIn N
d'où (λ − µ)t Y Z = 0.
N
N
= det(Ak − λIn k ) = χ Ak (λ). • Si λ = µ , alors Z ∈ SEP(A,λ) , qui est de dimension 1, donc
k=1 k=1 Z est colinéaire à X.
3.2.5 • Supposons λ = µ ; alors tY Z = 0.
Dans l'égalité matricielle y1 z1
.. ..
En notant Y = . , Z = . où, pour tout i de
−λIn B In B −λIn 0
= ,
C −λI p 0 λI p C C B − λ2 I p yn zn
{1,. . . ,n}, yi > 0 et z i 0 , on déduit (∀i ∈ {1,. . . ,n} ,
prendre les déterminants. z i = 0), donc Z = 0 , contradiction.
3.2.6
3.2.10
1ère méthode
a) Notons
D'après l'exercice 3.2.5 et puisque A et In commutent :
χ M (λ) = (−1)n det(A2 − λ2 In ) c1 b11 ... b1n
.. .. ..
= (−1)n det(A − λIn )det(A + λIn ) C = . , L = (l1 ,. . . ,ln ), B = . . ,
= (−1)n χ A (λ)χ A (−λ). cn bn 1 ... bnn
2ème méthode
α l1 ... ln
Par opérations sur les colonnes puis les lignes : c1 b11 ... b1n
−λIn A −λIn + A A donc A = . .. .. .
χ M (λ)= det = det .. . .
A −λIn A − λIn −λIn
cn bn 1 ... bnn
A − λIn A
= det
0 −A − λIn Par hypothèse, il existe x1 ,. . . ,xn ∈ C tels que :
= (−1)n det(A − λIn )det(A + λIn ).
n
α =
xi ci
3.2.7 i=1
n
∀λ ∈ K , χtA (λ) = det(tA − λIn ) = det( t (A − λIn ))
∀ j ∈ {1,. . . ,n},
lj = xi bi j .
= det(A − λIn ) = χ A (λ). i=1
x1
3.2.8 .
En notant X = .. , on a alors :
Notons B0 = (e1 ,. . . ,en ) la base canonique de Rn ,
xn
A = (ai j )i j = MatB0 ( f ) .
n
tX C = xi ci = α
Soit j ∈ {1,. . . ,n}. Comme e j ∈ (R+ )n et que
i =1
f (e j ) = (a1 j ,. . . ,an j ) , on déduit :
n
n
tX B =
xi bi 1 ,. . . , xi bi n = (l1 ,. . . ,ln ) = L .
∀i ∈ {1,. . . ,n}, ai j 0. i =1 i =1
297
−tX 1 2è méthode :
b) Notons P = ∈ Mn+1 (C) ; il est clair que P est
In 0 On a, par C1 ←− C1 + λC2 + · · · + λn−1 Cn :
1 tX
inversible et P −1 = . −λ 1 0 ... ... 0
..
0 In .. .. ..
0 . . . (0) .
On a :
.. .. .. .. .. ..
. . . . . .
χ A (λ) =
−1 1 −tX 1 tX
α L .. .. .. ..
P AP = . (0) . . . 0
0 In 0 In
C B
0 . . . . . . 0 −λ 1
α − tXC L − tX B 1 tX a . . . . . . . . . an−2 an−1 − λ [n]
= 0
C B 0 In
0 1 0 ... ... 0
. . . .
0 0 t
1 X 0 0 . . . .
= = , 0 . . . (0) .
t
C C X+B
C B 0 In .
. .. .. .. .. .
.
. . . . . .
= = (−1)n+1 α,
d'où, pour tout λ de K : .. .. .. ..
. (0) . . . 0
−λ 0 0 ... ... 0 −λ 1
χ A (λ) = χ P A P −1 (λ) = det
C C tX + B − λIn α ... ... ... a a − λ
n−2 n−1 [n]
D’où 3.2.13
V 0
a) Remarquer B =
, donc 0 ∈ SpC (B) .
χ A (λ) = (−1)n+1 a0 + (−1)n+1 a1 λ + . . . 1 0
+ (−1)n+1 an−1 λn−1 + (−1)n λn In 0
b) Notons P = t ∈ Mn+1 (C) ; il est clair que P est
1
n− U 1
= (−1)n λn − ak λk . In 0
inversible et P −1 = t .
k=0 −U 1
298
A + AV t U −AV 3.3.2
On obtient : P B P −1 = .
0 0 a) Vérification immédiate.
On retrouve d'ailleurs le résultat de a) : 0 ∈ SpC (B) . b) En appliquant a) à a − λ au lieu de a, on obtient :
On a, pour tout λ de C :
(A − λI4 )t (A − λI4 ) = ((a − λ)2 + b2 + c2 + d 2 )I4 ,
A + AV t U − λIn − AV
χ B (λ) = χ P B P −1 (λ) = det
0 −λ d'où, en prenant les déterminants :
f : C A −→ C B et g : C B −→ C A . W = C ⇐⇒ (P −1 U )E − D(P −1 U ) = P −1 C Q .
M −→ P −1 M P X −→ P X P −1 Nous allons montrer qu'il existe U satisfaisant l'équation pré-
cédente, en prouvant que φ : M p,q (K ) −→ M p,q (K ) est bi-
Puisque g ◦ f = IdC A et f ◦ g = IdC B , f et g sont des bi- Y −→ Y E − DY
jections réciproques l'une de l'autre. jective.
b) Puisque A ∈ Mn (K ) et que A admet n vp λ1 ,. . . ,λn Soit Y = (yi j ) ∈ M p,q (K ) .
deux à deux distinctes, A est diagonalisable. Il existe On a :
P ∈ GLn (K ), D = diag(λ1 ,. . . ,λn ) telles que φ(Y ) = 0 ⇐⇒(∀(i,k) ∈ {1,. . . , p}×{1,. . . ,q},yik µk = λi yik ) .
A = P D P −1 . Mais :
{λ1 ,. . . ,λ p } ∩ {µ1 ,. . . ,µq } = Sp K (A) ∩ Sp K (B) = ∅ ,
Soit X = (xi j )i j ∈ Mn (K ). On a :
donc : ∀(i,k) ∈ {1,. . . , p} × {1,. . . ,q}, λi = µk .
M D = D M⇐⇒ ∀(i, j) ∈ {1,. . . ,n}2 , m i j λ j = λi m i j
Alors :
⇐⇒ ∀(i, j) ∈ {1,. . . ,n}2 ,(i = j ⇒ m i j = 0) φ(Y ) = 0 ⇐⇒ ∀(i,k) ∈ {1,. . . , p}×{1,. . . ,q},yi k = 0)
.
⇐⇒ M ∈ Dn (K ). ⇐⇒ Y = 0
306
Ceci montre que φ est linéaire injective ; comme M p,q (K ) est propres pour g. On vient de voir que, pour chaque i de
de dimension finie, il en résulte que φ est bijective. {1,. . . , p}, il existe n i ∈ N∗ tel que f ni (xi ) = 0. En notant
N = Max n i , on a : ∀i ∈ {1,. . . , p}, f N (xi ) = 0,
Il existe donc Y ∈ M p,q (K ) telle que φ(Y ) = P −1 C Q. En no- 1i p
tant U = PY, on a alors :
et donc f N = 0.
(P −1 U )E − D(P −1 U ) = Y E − DY = φ(Y ) = P −1 C Q , 3.3.26
Il est clair que, si A est diagonalisable dans Mn (R) (c'est-à-
d'où W = C.
dire : ∃P ∈ GLn (R) , ∃D ∈ Dn (R) , A = P D P −1 ), alors A
Ceci prouve :
est diagonalisable dans Mn (C) (c'est-à-dire :
A C D 0 A 0
M= ∼ ∼ , ∃P ∈ GLn (C) , ∃D ∈ Dn (C) , A = P D P −1 ).
0 B 0 E 0 B
Supposons donc A diagonalisable dans Mn (C), c'est-à-dire qu'il
A 0 existe P ∈ GLn (C), D ∈ Dn (R) (car χ A est scindé sur R )
donc M est diagonalisable et semblable à .
0 B telles que A = P D P −1 .
Notons
3.3.24 1 1
• Former le polynôme caractéristique : R = Ré(P) = (P + P) et S = Im(P) = (P − P) ,
2 2i
χ A (λ) = −(λ − 3)(λ2 + 3) . de sorte que :
R,S ∈ Mn (R) et P = R + iS .
1
On a :
• SEP(A,3) est de dimension 1, engendré par V = 1 .
1 A = P D P −1 ⇐⇒ A P = P D
• Les sev stables de dimensions 0, 1, 3 sont : {0} , RV, R3 . Il AR = R D
⇐⇒ A(R + iS) = (R + iS)D ⇐⇒
reste à trouver les plans stables. Remarquer que le plan AS = S D,
P0 = Ker( f 2 + 3e), d'équation x + y + z = 0, est stable car AR, R D, AS, S D sont réelles.
par f. Soient α ∈ R (à choisir ultérieurement), Q = R + αS.
Soit P un plan stable par f, autre que P0 (s'il en existe). Alors On a :
P ∩ P0 est une droite vectorielle stable, donc P ∩ P0 = RV . AQ = AR + α AS = R D + αS D = Q D .
Donc V ∈ P0 , ce qui n'est pas. Ainsi, P0 est le seul plan stable.
Il ne reste plus qu'à montrer qu'on peut choisir α pour que Q
Réponse : soit inversible.
L'application polynomiale f : C −→ C n'est pas
1 α −→ det(R + αS)
{0} , R 1 , le plan d'équation x + y + z = 0, R3 . nulle (car f (i) = det(P) = 0) , donc n'admet qu'un nombre fini
1 de zéros. Comme R est infini, il existe donc α ∈ R tel que
f (α) = 0 .
3.3.25
Pour cet α , Q est inversible et A = Q D Q −1 , donc A est dia-
a) Récurrence sur n.
gonalisable dans Mn (R).
• La propriété est vraie pour n = 1 par hypothèse.
• Supposons-la vraie pour un n de N∗. 3.4.1
Alors : (i) ⇒ (ii) :
Supposons A nilpotente.
f n+1 ◦ g − g◦ f n+1
• Il existe N ∈ N∗ tel que A N = 0 ;
= f ◦ ( f n ◦ g) − g ◦ f n+1
autrement dit, le polynôme X N est annulateur de A.
= f ◦ (g ◦ f n + nα f n ) − g ◦ f n+1
Il en résulte : SpC (A) ⊂ {0}.
= nα f n+1 + ( f ◦ g − g ◦ f ) ◦ f n • Puisque χ A ∈ C[X] et deg(χ A ) 1, χ A admet au moins un
= nα f n+1 + α f ◦ f n = (n + 1)α f n+1 . zéro dans C , donc SpC (A) = ∅.
Finalement : SpC (A) = {0}.
b) • Soient λ ∈ SpC (g) et x un −
→ associé : x = 0 et g(x) = λx.
vp
∗ (ii) ⇒ (iii) :
On a, pour tout n de N , d'après a) :
Si SpC (A) = {0} , comme χ A est scindé sur C , que
g( f n (x)) = f n (g(x)) − nα f n (x) = (λ − nα) f n (x).
χ−1
A ({0}) = {0} et que χ A est de degré n à coefficient
Puisque SpC (g) est fini et que α n'est pas nul, il existe n ∈ N∗
dominant (−1)n , on conclut : χ A = (−1)n Xn .
tel que λ − nα ∈ SpC (g) , et on a alors f n (x) = 0.
• Puisque g est diagonalisable, il existe une base (iii) ⇒ (iv) :
B = (x1 ,. . . ,x p ) de E ( p = dim(E)) formée de vecteurs Supposons χ A = (−1)n Xn .
307
Il existe T ∈ Tn,s (C) telle que A ∼ T, et on a donc P X T G
Notons R = ,V = , où X,G sont à dé-
0 Q 0 U
χT = χ A = (−1)n Xn .
terminer.
Les termes diagonaux de T sont nuls :
D'abord, R est inversible et :
0
T = ❜ . . . . R −1 =
P −1 −P −1 X Q −1
.
0 0 0 Q −1
Il est alors clair que : Puis, par produits par blocs :
0 0 0 0 •
... 0 M = RV R −1
T =
2
, . . ., T n−1 =
0 ,
.
0
0 ⇐⇒ C = −P T P −1 X Q −1 + (PG + XU )Q −1
0 0 0
X =0
Tn = 0 et donc An =0 Il suffit donc de choisir , ce qui fournit une tri-
G = P −1 C Q
(iv) ⇒ (i) : trivial. gonalisation de M :
3.4.2 P 0 T P −1 C Q P −1 0
M=
Il existe une base B = (e1 ,. . . ,en ) de E telle que 0 Q 0 U 0 Q −1
MatB ( f ) ∈ Tn,s (C), puisque f est trigonalisable. Généralisation immédiate par récurrence sur N :
Il est clair alors que les sev suivants de E sont stables par f et
A1
de dimensions respectives 0, 1, 2, . . ., n : .. . . .
. est trigonalisable si et seulement si
{0}, Vect(e1 ), Vect(e1 ,e2 ),. . . ,Vect(e1 ,. . . ,ek ),. . . , 0 AN
Vect(e1 ,. . . ,en ). A1 ,. . . ,A N sont trigonalisables.
3.4.3
3.4.5
• Puisque A est trigonalisable, il existe
1) Trigonalisation de A
λ1 Former le polynôme caractéristique :
.. . . .
T = . ∈ Tn,s (C) , Q ∈ GLn (C)
0 χ A (λ) = −(λ + 1)(λ − 5)2 .
λn
Calculer les SEP :
telles que A = QT Q −1 . Alors
10
P(A) = Q P(T )Q −1 , d'où, pour tout λ de C : • SEP(A,−1) est de dimension 1, engendré par V1 = 15
4
P(λ1 ) − λ
1
..
χ P(A) (λ) = χ P(T ) (λ) =
0 . ...
• SEP(A,5) est de dimension 1, engendré par V2 = 1 .
P(λ ) − λ
n 1
n
= P(λi ) − λ On en déduit que A n'est pas diagonalisable. Mais, puisque χ A
i=1 est scindé sur R , A est trigonalisable dans M3 (R). Chercher
x
• SpC (P(A)) = P(λi ); 1 i n = P(SpC (A)) . V3 = y ∈ M3,1 (R) de façon que
z
3.4.4 AV3 = 5V3 + V2 .
Remarquer : χ M = χ A χ B (cf. aussi ex. 3.2.4). Puis :
0
(M trigonalisable) ⇐⇒ (χ M scindé) On peut choisir V3 = −1 , en remplaçant, pour la
⇐⇒ (χ A et χ B scindés) 0
6
⇐⇒ (A et B trigonalisables).
commodité, V2 par V2 = 6 .
Remarque : 6
Supposons connues des trigonalisations de A et B :
10 6 0 −1 0 0
En notant P = 15 6 −1 , T = 0 5 1 ,
A = P T P −1 , B = QU Q −1 , P ∈ GLn (K ), 4 6 0 0 0 5
Q ∈ GL p (K ), T ∈ Tn,s (K ) , U ∈ T p,s (K ) . on a alors : A = P T P −1 .
308
2) Recherche des sev de R3 stables par f 3.4.7
Les sev de R3 stables par f et de dimensions 0, 1, 3 sont aisé- La matrice A est trigonalisable dans Mn (C) :
ment déterminés : {0} , RV1 , RV2 , R3 . il existe
Il reste à trouver les plans stables. Il est clair que les plans λ1
P1 = Vect(V1 ,V2 ), P2 = Vect(V2 ,V3 ) sont stables par f. .. . . .
P ∈ GLn (C), T = . ∈ Tn,s (C)
Soit P un plan stable par f, autre que P1 et P2 (s'il en existe). 0 λn
Alors P ∩ P2 est une droite vectorielle stable par f, donc di-
telles que A = P T P −1 .
rigée par V2 (car V1 ∈ P2 ). Il existe donc W ∈ R3 tel que
P = Vect(V2 ,W ) . En notant W = αV1 + βV2 + γ V3 , On a : ∀(i, j) ∈ (N∗ )2 ,
on a :
n
i+ j−2
AW ∈ P ⇐⇒ det(V1 ,V2 ,V3 ) (V2 ,W,AW ) = 0 tr(Ai+ j−2 ) = tr(T i+ j−2 ) = λk .
0 α −α k=1
⇐⇒ 1 β 5β + γ = 0
0 γ Considérons : M = tr(Ai+ j−2 ) ∈ Mn (C) .
5γ 1i, j n
⇐⇒ αγ = 0 ⇐⇒ (P = P1 ou P = P2 ). Remarquons que :
n
Réponse : Les sev de R3 stables par f sont : ∀(i, j) ∈ (N∗ )2 , tr(Ai+ j−2 ) = λi−1 j−1
k λk .
k=1
{0} , RV1 , RV2 , RV1 + RV2 , RV2 + RV3 , R3 ,
où V1 = (10,15,4) , V2 = (1,1,1) , V3 = (0,−1,0) . 1 λ1 ... λ1n−1
.. ..
Ainsi, en notant B =
.
. , on a :
3.4.6
λn ... λn−1
a) Puisque χ A est scindé sur R , A est trigonalisable dans 1 n
Mn (R) : il existe M = tB B, d'où (déterminant de Vandermonde) :
λ1
2
.. . . .
P ∈ GLn (R), T = . ∈ Tn,s (R) det(M) = (det(B))2 = (λi − λ j ) ,
0 λn 1 j<i n
• Soit i ∈ {0,. . . ,ν − 1} . Il existe V1 ∈ Ker( f i+1 ) tel que On a, pour tout (i, j) ∈ I 2 :
V1 ∈ Ker( f i ) . Soit V ∈ Ker( f i+1 ).
λi λ j λi L j + L i B j
Ai A j = .
Comme f i+1 (V1 ) = f i+1 (V ) = 0, on a : 0 Bi B j
f i (V1 ) ∈ Ker( f ) et f i (V ) ∈ Ker( f ) . Comme les f i commutent deux à deux, les Ai aussi, et donc
les Bi aussi.
Puisque dim(Ker( f )) = 1 et f i (V1 ) = 0, il existe α ∈ K tel
Soit i ∈ I. On a :
que f i (V ) = α f i (V1 ).
χ Ai (X) = (X − λi )χ Bi (X).
Ainsi : V = (V − αV1 ) + αV1 ∈ Ker( f i ) ⊕ K V1 .
Comme Ai est trigonalisable, χ Ai est scindé sur K, donc χ Bi
Ceci montre : dim(Ker( f i+1 )) = dim(Ker( f i )) + 1 . aussi, et par conséquent, Bi est trigonalisable. (On peut aussi
• En sommant la relation obtenue ci-dessus, pour i de 0 à ν − 1, appliquer l'exercice 3.4.11, matriciellement, à tAi ).
on déduit :
D'après l'hypothèse de récurrence, appliquée matriciellement,
dim(Ker( f ν )) = dim(Ker( f 0 )) + ν , il existe P ∈ GLn (K ) (ne dépendant pas de i), Ti ∈ Tn,s (K )
c'est-à-dire n = ν . telles que : Bi = P Ti P −1 .
3.4.10
1 0 λi Li P
En notant Q = et Ui = ,
D'après l'ex. 3.2.1 p. 85 : χg |χ f . Alors : 0 P 0 Ti
f trigonalisable ⇒ χ f scindé ⇒ χg scindé on a Q ∈ GLn+1 (K ), Ui ∈ Tn+1,s (K ), et :
⇒ g trigonalisable.
λi Li λi L i
3.4.11 QUi Q −1 = −1 = = Ai .
0 P Ti P 0 Bi
a) Récurrence sur n.
La propriété est triviale pour n = 1. Ceci montre qu'il existe une base de E dans laquelle les ma-
trices des f i sont toutes trigonales.
Supposons-la vraie pour tout entier n, et soient E un
K-ev de dimension finie n + 1, I un ensemble non vide, Remarque : Si n 2 , il se peut que deux endomorphismes de
( f i )i∈I une famille d'endomorphismes trigonalisables de E et E soient simultanément trigonalisables sans commuter, comme
commutant deux à deux. Le cas où tous les f i sont des homo- 0 1 0 0
le montre l'exemple A = ,B = , pour lequel
théties est d'étude immédiate. Supposons qu'il existe i 0 ∈ I tel 0 0 0 1
que f i0 ne soit pas une homothétie ; f i0 admet au moins une vp on a :
λ0 (puisque f i0 est trigonalisable) et un SEP associé E 0 tel que 0 1 0 0
AB = = = B A.
1 dim(E 0 ) n . 0 0 0 0
• Le sev E 0 est stable par chaque f i car, pour tout x de E 0 :
3.4.12
f i0 ( f i (x)) = f i ( f i0 (x)) = f i (λ0 x) = λ0 f i (x),
D'après l'exercice 3.4.11, comme A et B sont trigonalisables
donc f i (x) ∈ E 0 . et commutent, il existe
310
λ1 On peut appliquer l'hypothèse de récurrence à (A1 ,B1 ,C1 ) :
.. . . . il existe P ∈ GLn (C), T1, U1 , V1 ∈ Tn,s (C) telles que :
P ∈ GLn (K ), T A = . ∈ Tn,s (K ),
0 λn A1 = P T1 P −1 , B1 = PU1 P −1 , C1 = P V1 P −1 .
µ1 1 0
.. . . . En notant Q = , Q est inversible,
TB = . ∈ Tn,s (K ) 0 P
0
µn 1 0
Q −1 = et, par produits par blocs :
0 P −1
telles que A = P T A P −1 et B = P TB P −1, où λ1 ,. . . ,λn (resp.
µ1 ,. . . ,µn ) sont les vp de A (resp. B). Q −1 AQ, Q −1 B Q, Q −1 C Q ∈ Tn+1,s (C) .
On a alors :
λ + µ
3.4.14
1 1
.. . . . Récurrence sur n.
A+B = P . P −1
La propriété est triviale pour n = 1.
0 λn + µn Supposons-la vraie pour un n de N∗ et soient
λ µ
1 1 A,B ∈ Mn+1 (C) telles que AB = 0. Si A ou B est inversible,
.. . . .
et AB = P . P −1 , alors B = 0 ou A = 0 et la propriété est immédiate. Supposons
0 λn µn A et B non inversibles.
Notons f,g les endomorphismes de Mn+1,1 (C) de matrices
ce qui montre que les vp de A + B (resp. AB ) sont
λ1 + µ1 ,. . . ,λn + µn (resp. λ1 µ1 ,. . . ,λn µn ) . A,B dans la base canonique. Puisque f ◦ g = 0, il est clair que
Ker( f ) est stable par g. Notons g l'endomorphisme induit par
g sur Ker( f ).
3.4.13
Récurrence sur n. Comme dim Ker( f ) 1, g admet au moins une vp λ et un
La propriété est triviale pour n = 1. −
→ associé x .
vp 1
Supposons-la vraie pour un entier n, et soient
Il existe x2 ,. . . ,xn+1 ∈ Mn+1,1 (C) tels que
A,B,C ∈ Mn+1 (C) telles que :
B = (x1 ,x2 ,. . . ,xn+1 ) soit une base de Mn+1,1 (C).
AB − B A = C, AC = C A, BC = C B. Les matrices de f,g dans B sont respectivement de la forme
0 X λ Y
Notons α,β,γ les endomorphismes de Mn+1,1 (C) associés res- , ,
0 A1 0 B1
pectivement à A,B,C dans la base canonique de Mn+1,1 (C).
L'endomorphisme γ admet au moins une vp λ ; notons où X,Y ∈ M1,n (C), A1 ,B1 ∈ Mn (C).
E λ = SEP(γ ,λ). Montrer que E λ est stable par α,β,γ . Notons Comme f ◦ g = 0, on déduit A1 B1 = 0 .
α ,β ,γ les endomorphismes induits sur E λ par α,β,γ res- D'après l'hypothèse de récurrence, il existe P ∈ GLn (C) ,
pectivement. On a : T,U ∈ Tn,s (C) telles que :
α ◦ β − β ◦ α = γ = λId Eλ ,
A1 = P T P −1 , B = PU P −1 .
d'où :
1 0
0 = tr(α ◦ β ) − tr(β ◦ α ) = tr(α ◦ β − β ◦ α ) En notant Q = , Q est inversible,
0 P
= λ dim(E λ ), 1 0
Q −1 = , et, par produit par blocs :
0 P −1
et donc λ = 0, α ◦ β = β ◦ α .
En appliquant l'exercice 3.4.12 a) à E λ et à la famille (α ,β ), Q −1 AQ ∈ Tn+1,s (K ), Q −1 B Q ∈ Tn+1,s (K ) .
il existe a1 ,b1 ∈ C , x1 ∈ E λ − {0} tels que :
0 1 1 1 0 1
α (x1 ) = a1 x1 et β (x1 ) = b1 x1 . • Soient A = , B= , C= .
0 0 1 1 0 −1
Complétons x1 en une base B = (x1 ,x2 ,. . . ,xn+1 ) de Calculer : ABC = 0.
Mn+1,1 (C). Les matrices de α,β,γ dans B sont respectivement Si A,B,C étaient simultanément trigonalisables, A,B,C ad-
de la forme : mettraient au moins un −
→ commun X . Mais
vp 1
a1 X b1 Y 0 Z 1
, , , SpC (A) = {0}, SEP(A,0) = Ker(A) = Vect
0 A1 0 B1 0 C1 0
, donc A et B n'ont pas de −
→ commun.
1 1
où X,Y,Z ∈ M1,n (C) , A1 ,B1 ,C1 ∈ Mn (C). et B = vp
0 1
Par produits par blocs, montrer :
Réponse : La propriété ne s'étend pas au cas de trois matrices
A1 B1 − B1 A1 = C1 , A1 C1 = C1 A1 , B1 C1 = C1 B1 . (si n 2 ).
311
3.4.15 Comme v ∈ Im(h) , il existe u ∈ E tel que v = h(u) ;
Considérons les endomorphismes a,b de Mn (C) définis par : remarquer u = 0. On a :
Il est clair que a et b commutent : Ainsi, f ◦ h − λh s'annule en u et sur Ker(h), donc sur
Cu ⊕ Ker(h).
∀X ∈ Mn (C), (a ◦ b)(X) = (b ◦ a)(X) = AX B .
Montrer :
Comme a et b sont trigonalisables et commutent, d'après l'ex. Cu ⊕ Ker(h) ⊂ Ker(h ◦ (g − λe)), où e = IdMn,1 (C) .
3.4.13 : SpC (a ◦ b) ⊂ SpC (a)SpC (b) .
Si g − λe est injectif, alors
Mais SpC (a) ⊂ SpC (A). En effet, si λ ∈ SpC (a), il existe
X ∈ Mn (C) − {0} tel que AX = λX, donc il existe dim(Ker(h ◦ (g − λe))) = dim(Ker(h)),
V ∈ Mn,1 (C) − {0} tel que AV = λV (en prenant pour V une contradiction.
des colonnes non nulles de X), et donc λ ∈ SpC (A). De même Donc g − λe n'est pas injectif, c'est-à-dire que λ est
pour B. vp de g.
Comme ρ(A)ρ(B) < 1 , on déduit : Finalement, f et g admettent au moins une vp commune λ, donc
∀(λ,µ) ∈ SpC (A) × SpC (B) , |λ| |µ| < 1, SpC (A) ∩ SpC (B) = ∅.
Si i ∈ SpC (A) et V ∈ SEP(A,i) , alors −i ∈ SpC (A) et D'autre part : ∀i ∈ {1,. . . ,n}, λi ∈ {0,3,4}.
V ∈ SEP(A,−i) car : A V = AV = iV = −iV et V = 0. On en déduit : tr(A) ∈ N et tr(A) 4n.
De même en échangeant i et −i.
3.5.7
Donc : {i,−i} ⊂ SpC (A).
Factoriser X3 − X2 = X2 (X − 1).
Enfin, si 0 ∈ SpC (A), alors A2 + I3 = 0 , Le polynôme χ A est scindé sur C et, en notant
d'où
n
χ A = (−1)n (X − λi ) , on a :
(det(A))2 = det(A2 ) = det(−I3 ) = −1 ,
i=1
contradiction car det(A) ∈ R .
n
tr(A) = λ i
Ainsi, SpC (A) = {0,i,−i} et chaque SEP est de dimension 1
i=1
(sur C ).
∀i ∈ {1,. . . ,n}, λi ∈ {0,1}.
Notons U,V,V des vecteurs propres respectivement associés
Comme tr(A) = n, on déduit (∀i ∈ {1,. . . ,n} , λi = 1). Ceci
1 1
à 0, i, −i, et W1 = (V + V ) , W2 = (V − V ). Vérifier que montre que A est inversible, et finalement, comme A3 = A2 ,
2 2i
(U,W1 ,W2 ) est une base de M3,1 (R) . on conclut A = In .
De plus : 3.5.8
1 1) Supposons A1 ,. . . ,A N diagonalisables.
AU = 0, AW1 = (iV − iV ) = −W2
2 Il existe P1 ∈ GLn 1 (K ),. . . ,PN ∈ GLn N (K ) ,
1 D1 ∈ Dn 1 (K ), . . . ,D N ∈ Dn N (K ) telles que :
et AW2 = (iV + iV ) = W1 .
2i
∀i ∈ {1,. . . ,N }, Ai = Pi Di Pi−1 .
En notant P la matrice de passage de la base canonique de
M3,1 (R) à la base (U,W1 ,W2 ) , on a :
P1
0
0 0 0 En notant P =
..
.
,
A = P 0 0 1 P −1 . 0
0 −1 0 PN
D1
3.5.4 0
Remarquer f 2 = IdMn (R) . D=
..
.
, n = n1 + . . . + n N,
0 DN
Réponse :
• SpR ( f ) = {−1,1} il est clair que :
on a alors : 3.5.9
ω ω ω 1) Il est clair que, si (∀k ∈ {1,. . . ,N } , Tk = λk In k ), alors T est
det(A) = det(D) = x0 1 z 0 2 (z 0 )ω2 = x0 1 |z 0 |2ω2 > 0. diagonale, donc diagonalisable.
313
2) Réciproquement, supposons T diagonalisable. D'après l'exer- 3.5.12
cice 3.5.8, T1 ,. . . ,TN sont diagonalisables. Comme La propriété est triviale pour n = 1.
Sp K (Tk ) = {λk } , on déduit : ∀k ∈ {1,. . . ,N }, Tk ∼ λk In k et
Supposons-la vraie pour tout p de {1,. . . ,n}, et soient E un K-
donc : ∀k ∈ {1,. . . ,N }, Tk = λk In k .
ev de dimension finie n + 1, I un ensemble non vide, ( f i )i∈I
une famille d'endomorphismes diagonalisables de E et com-
3.5.10
mutant deux à deux.
Puisque f est diagonalisable, il existe un polynôme scindé simple
P de K [X] tel que P( f ) = 0. L'étude du cas où tous les f i sont des homothéties est immé-
diate.
Comme : ∀x ∈ E, P( f )(x) = 0, il est clair que :
Supposons qu'il existe i 0 ∈ I tel que f i0 ne soit pas une ho-
∀x ∈ F, P( f )(x) = P( f )(x) = 0, et donc P( f ) = 0 . mothétie.
Puisque f est annulé par un polynôme scindé simple de Notons {λ1 ,. . . ,λr } = Sp K ( f i0 ) , et E k = SEP( f i0 ,λk ) pour
K [X], f est diagonalisable. 1 k r. Puisque f i0 n'est pas une homothétie et que f i0 est
diagonalisable, on a r 2 et donc :
3.5.11 ∀k ∈ {1,. . . ,r}, 1 dim(E k ) n.
a) 1) Soit F un sev de E stable par f.
Notons f l'endomorphisme induit par f sur F ; d'après l'exer- Soient i ∈ I, k ∈ {1,. . . ,r} ; montrons que E k est stable
par f i . Soit x ∈ E k ; on a :
cice 3.5.10, f est diagonalisable, et il est clair que :
f i0 f i (x) = ( f i0 ◦ f i )(x) = ( f i ◦ f i0 )(x)
Sp K ( f ) ⊂ Sp K ( f ).
• R3 . P = (X − λk )Q k + P(λk ).
314
D'où : On peut supposer, par exemple, p < q. En notant r = q − p,
on a, puisque A est inversible :
(Pu k Ak )( f ) = u k Q k A( f ) + P(λk )u k Ak ( f )
,
= P(λk )vk r ∈ N∗ et Ar = In .
et donc : • On vient de prouver :
p
p
p
P( f ) = Pu k Ak ( f ) = (Pu k Ak )( f ) = P(λk )vk . ∀A ∈ G, ∃ r(A) ∈ N∗ , Ar(A) = In .
k=1 k=1 k=1
Notons k = ppcm{r(A); A ∈ G} ∈ N∗ (G est fini). Puisque
3.5.14 chaque r(A) divise k, on a :
• Puisque A est diagonalisable, il existe un polynôme P scindé ∀A ∈ G, Ak = In .
simple de C[X] annulateur de A.
Il existe ν ∈ {0,1} , Q ∈ C[X] tels que : P = Xν Q et 2) Le polynôme Xk − 1 est scindé simple sur C et annulateur
Q(0) = 0. Alors Aν Q(A) = 0 et, par hypothèse, de chaque élément de G, donc les éléments de G sont diago-
nalisables.
A ∈ GLn (C), donc Q(A) = 0.
Puisque les éléments de G sont diagonalisables et commutent
Ceci montre qu'il existe polynôme Q scindé simple de C[X] entre eux deux à deux, d'après l'exercice 3.5.12, les éléments
annulateur de A et n'ayant pas 0 pour zéro. Il existe α ∈ C∗, de G sont simultanément diagonalisables.
N ∈ N∗ , z 1 ,. . . ,z N ∈ C∗ deux à deux distincts tels que
N 3.5.16
Q=α (X − z k ).
k=1
• Une récurrence immédiate montre :
k
2iqπ A1
Notons ωq = exp pour q ∈ {0,. . . , p − 1} 0
p ∀k ∈ N , Ak =
..
.
.
et ζk une racine p ème de z k pour k ∈ {1,. . . ,N }. 0 AkN
1
p−
On a : ∀k ∈ {1,. . . ,N }, X p − z k = (X − ωq ζk ) ,
d
• Pour P = ak Xk , on a alors :
q=0
k=0
d'où :
ak Ak1
N
N
d 0
0= (A − z k In ) = (B p − z k In ) P(A) = ..
.
k=1 k=1 k=0 0 ak AkN }
1
N p−
= (B − ωq ζk In ). P(A1 )
k=1 q=0 0
=
..
.
.
Comme les ωq ζk , (q,k) ∈ {0,. . . , p − 1} × {1,. . . ,N } sont 0 P(A N )
deux à deux distincts, le polynôme
3.5.17
1
N p−
Puisque Mn (K ) est un K-ev de dimension finie n 2,
(X − ωq ζk )
2
k=1 q=0 la famille (In ,A,A2 ,. . . ,An ) est liée et il existe donc
est scindé simple, donc B est diagonalisable. P ∈ K [X] − {0} tel que P(A) = 0
• Il existe donc P ∈ GLn (C) , D ∈ Dn (C) telles que (cf. aussi § 3.5.2 Rem. p. 109).
B = P D P −1 , d'où A = B p = P D p P −1 , et donc A et B sont 1) Si P(0) = 0 , en notant P = a0 + a1 X + . . . + a N X N
simultanément diagonalisables.
(a0 = 0) , on a a0 In + a1 A + . . . + a N A N = 0,
d'où :
3.5.15
1) Montrons qu'il existe k ∈ N∗ tel que : 1
A−1 = − (a In + a2 A + . . . + a N A N −1 ) .
a0 1
∀A ∈ G, Ak = In . 2) Si P(0) = 0, il existe α ∈ N∗ (l'ordre de multiplicité de 0
dans P) et Q ∈ K [X] − {0} tels que :
• Soit A ∈ G. Puisque G est fini, l'application N −→ G n'est
p −→ A p P = Xα Q et Q(0) = 0.
pas injective ; il existe donc ( p,q) ∈ N2 tel que : Comme A est inversible et que Aα Q(A) = 0, on déduit
p = q et Ap = Aq . Q(A) = 0, et on applique 1) à Q au lieu de P.
315
3.5.18 3.5.20
Les polynômes caractéristiques χ A1 ,. . . ,χ A N sont scindés sur a) D'après le théorème de d'Alembert, χ A est scindé dans C[X] ;
C et, puisque A1 ,. . . ,A N n'ont, deux à deux, aucune vp com- il existe (λ1 ,. . . ,λn ) ∈ Cn tel que
mune, χ A1 ,. . . ,χ A N sont premiers entre eux deux à deux. n
χA = (λi − X) ,
Notons, pour i ∈ {1,. . . ,N }, Q i = χ Aj .
i=1
1 j N
j=i
n
d'où : χ A (B) = (λi In − B) .
D'après le théorème de Cayley et Hamilton :
i=1
∀ j ∈ {1,. . . ,N } , χ A j (A j ) = 0, Alors :
d'où : χ A (B) ∈GLn (C)
∀(i, j) ∈ {1,. . . ,N }2 , (i = j ⇒ Q i (A j ) = 0). ⇐⇒ ∀i ∈ {1,. . . ,n}, λi In − B ∈ GLn (C)
Montrer que Q 1 ,. . . ,Q N sont premiers entre eux dans leur en- ⇐⇒ ∀i ∈ {1,. . . ,n}, λi ∈ SpC (B)
semble (cf. aussi § 3.5.2 preuve du Th. p. 111). D'après le théo-
rème de Bezout, il existe U1 ,. . . ,U N ∈ C[X] tels que ⇐⇒ SpC (A) ∩ SpC (B) = ∅.
N b) Soit X ∈ Mn (C) tel que AX = X B. Une récurrence
Ui Q i = 1. immédiate montre :
i=1
N ∀k ∈ N , Ak X = X B k ,
Notons P = Ui Q i Pi . Soit j ∈ {1,. . . ,N } . On a : d'où, par linéarité :
i=1
∀P ∈ C[X], P(A)X = X P(B) .
N
• P(A j ) = Ui (A j )Q i (A j )Pi (A j ) En particulier :
i=1
χ A (A)X = Xχ A (B).
= U j (A j )Q j (A j )Pj (A j )
D'après le théorème de Cayley et Hamilton, χ A (A) = 0 ; et
N
In = Ui Q i (A j ) d'après a), χ A (B) est inversible. On déduit : X = 0.
•
i=1 c) L'application
.
N
φ : Mn (C) −→ Mn (C)
= Ui (A j )Q i (A j ) = U j (A j )Q j (A j )
X −→ AX − X B
i=1
Finalement : P(A j ) = Pj (A j ). est linéaire, injective (cf. b)) et Mn (C) est de dimension finie,
donc φ est bijective.
3.5.19 3.6.1
a) Soit A ∈ E. Il existe
• Former χ A et calculer les SEP.
P ∈ GLn (C),D = diag(λ1 ,. . . ,λn ) ∈ Dn (C)
On en déduit que A est diagonalisable. On obtient A = P D P −1
telles que A = P D P −1 . On a : où, par exemple :
χ A (A) = Pχ A (D)P −1 , 1 1 1 1 −2 0 0 0
−1 1 0 0 0 2 0 0
et : P=
−1 0 1 0 , D = 0 0 2
,
n 0
χ A (D) = (λi In − D) −1 0 0 1 0 0 0 2
i=1
n 1 −1 −1 −1
(λi − λ1 ) 0 1 1 3 −1 −1
i=1 P −1 = .
4 1 −1 3 −1
..
= . = 0. 1 −1 −1 3
n
0 (λi − λn ) • On a donc :
i=1 ∀n ∈ N∗ , An = P D n P −1 .
Cf. aussi § 3.5.2 preuve du Th. p. 111. Comme 0 ∈ SpR (A), A est inversible. En déduire que la for-
b) Considérons f : Mn (C) −→ Mn (C) . Par définition de χ A , mule An = P D n P −1 est valable pour tout n de Z .
A −→ χ A (A)
les coefficients de χ A sont des polynômes en les termes de A. Réponse :
Il en résulte que les termes de f (A) sont des polynômes en les An = 2n−2
termes de A, donc f est continue sur Mn (C). Comme E est
3 + (−1)n 1 − (−1)n 1 − (−1)n 1 − (−1)n
dense dans Mn (C) et que f s'annule sur E , on conclut : 1 − (−1)n 3 + (−1)n −1 + (−1)n −1 + (−1)n .
1 − (−1)n −1 + (−1)n 3 + (−1)n −1 + (−1)n
∀A ∈ Mn (C), χ A (A) = f (A) = 0 . 1 − (−1)n −1 + (−1)n −1 + (−1)n 3 + (−1)n
316
3.6.2 3.6.5
2 1 u 2n
Il existe une base B de E telle que la matrice de f dans B soit En notant A = et Un = , montrer :
2 2 u 2n+1
diagonale :
aI p 0 ∀n ∈ N , Un+1 = AUn ,
D= .
0 bIq
d'où : ∀n ∈ N , Un = An U0.
On a alors :
n Diagonaliser A et déduire la valeur de An .
a Ip 0
∀n ∈ N , D n = .
0 bn Iq Réponse :
Soient n ∈ N , (αn ,βn ) ∈ K 2. On a : 1 √ n+1 √
u 2n = √ (2 + 2) − (2 − 2)n+1
∀n ∈ N , 2 2
a n = αn + aβn √ √
f n = αn e + βn f ⇐⇒ ,
u 2n+1 = 1 (2 + 2)n+1 + (2 − 2)n+1 .
bn = αn + bβn
2
et calculer αn ,βn .
P 3.1
ba n − abn bn − an 1) a) α) Immédiat, puisque :
Réponse : αn = , βn = .
b−a b−a
SpC (α A) = {αλ; λ ∈ SpC (A)} .
3.6.3 β) Puisque A est trigonalisable (cf. 3.4 Cor. 2) p. 100), il existe
• Former χ A et calculer les SEP. En déduire que A est diago- Q ∈ GLn (C), T = (ti j )i j ∈ Tn,s (C) telles que
nalisable. On obtient A = P D P −1 où, par exemple :
A = QT Q −1 .
0 1 2 0 0 0
P = 1 1 −1 , D = 0 1 0 , On a alors Ak = QT k Q −1 , SpC (A) = {tii ; 1 i n},
1 −1 1 0 0 16
SpC (Ak ) = {tiik ; 1 i n},
0 3 3 d'où
1
P −1 = 2 2 −2 . k k
6
2 −1 1 ρ(Ak ) = Max (|tiik |) = Max |tii | = ρ(A) .
1i n 1i n
0 0 0
γ ) D'après l'ex. 3.1.14 p. 79, SpC (AB) = SpC (B A) ,
• En notant ∆ = 0 1 0 , par exemple, et B = P∆P −1 ,
d'où
0 0 4 ρ(AB) = ρ(B A).
on a : B 2 = A.
δ) D'après γ ) :
3 −1 1
Réponse : Une solution est B = −1 1 −1 . ρ(P −1 A P) = ρ (A P)P −1 = ρ(A) .
1 −1 1
Ou encore, puisque P −1 A P ∼ A,
3.6.4
SpC (P −1 A P) = SpC (A),
Montrer d'abord, par récurrence sur n, que chaque u n existe et
est > 0 . et donc ρ(P −1 A P) = ρ(A).
1
En notant vn = , on a : b) Examiner l'exemple :
un
0 1 0 0
1 1
∀n ∈ N , vn+2 = vn+1 + vn . n = 2, A = , B= ,
2 2 0 0 1 0
pour lequel :
En déduire :
ρ(A) = ρ(B) = 0 , ρ(A + B) = ρ(AB) = 1.
1 1 n 1 n
vn = 1+2 − v0 + 2 − 2 − v1 .
3 2 2 Réponse : Non aux deux questions (si n 2).
∀k ∈ N∗ , ||Ak || ||A||k (ρ(A) + ε)k , 8) a) Puisque N est une norme sous multiplicative (cf. 2) b),
on a, d'après 3) :
on conclut :
Ak −−→ 0 . ∀k ∈ N , 0 ρ(Ak ) N (Ak ) .
k∞
Comme Ak −−→ 0 , par définition N (Ak ) −−→ 0, et donc
6) 1) Supposons que || · || soit une norme sous-multiplicative. k∞ k∞
ρ(Ak ) −−→ 0.
• D'après 1) a) β) et 3) : k∞
1 1
On a montré ainsi : ∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀k ∈ N, 1 [k ] [k ]
||Ak || k = Max ai j k Max m i j k
i, j i, j
1
(k > N ⇒ ρ(A) ||Ak || k ρ(A) + ε),
1
1 = ||M k || k .
et donc : ||Ak || k −−→ ρ(A) .
k∞ On déduit, en faisant tendre l’entier k vers l’infini :
2) Soit || · || une norme sur Mn (C), non nécessairement sous-
multiplicative. Il existe au moins une norme sous-multiplica- ρ(A) ρ(M).
tive N sur Mn (C), et || · || et N sont équivalentes. Il existe donc
(α,β) ∈ (R∗+ )2 tel que : P 3.2
I a) Considérons les bases canoniques
∀M ∈ Mn (C), α N (M) ||M|| β N (M).
B = (Ei j )(i , j )∈{1,...,n }×{1,..., p } de Mn , p (K )
D'où, pour A ∈ Mn (C) fixée :
et B = (Ei j )(i, j)∈{1,...,n}×{1,..., p} de Mn, p (K ) , ordonnées lexi-
1 1 1 1 1
cographiquement, c'est-à-dire :
∀k ∈ N∗ , α k N (Ak ) k ||Ak || k β k N (Ak ) k .
• Symétrie : Soit (A,B) ∈ (Mn (R))2 tel qu’il existe Réponse : non.
P ∈ GLn (R) tel que B = tP A P.
d) S’il existe P ∈ GL p (R) , Q ∈ GLq (R) telles que
On a alors A = (tP)−1 B P −1 = t (P −1 )B P −1 , donc B C A. P 0
3 A = tP A P et B = tQ B Q, alors, en notant R = ,
0 Q
• Transitivité : Soit (A,B,C) ∈ Mn (R) tel que A C B et
on a R ∈ GL p+q (R) et :
B C C . Il existe P,Q ∈ GLn (R) telles que : B = tP A P et
C = tQ B Q . On a alors : B 0 tR A 0
= R.
0 B 0 A
C = tQ(tP A P)Q = t (P Q)A(P Q)
e) La propriété résulte trivialement de la formule de change-
et P Q ∈ GLn (R), donc A C C. ment de base pour les fbs (4.1.2 4) Prop. 4 p. 118).
Ainsi : C est une relation d’équivalence dans Mn (R). 4.2.1
2) • Le lien entre équivalence et similitude a déjà été examiné 1) Supposons que ψ soit un produit scalaire sur E . Comme
(cf. Algèbre PCSI-PTSI, 8.2.4 Rem. 1)) ; on a : E = {0} , il existe x0 ∈ E − {0}, et on a ϕ(x0 ,x0 ) > 0. Alors :
0 = ψ(x0 ,0) = aϕ(x0 ,x0 ),
∀A,B ∈ Mn (R), (A ∼ B ⇒ A eq B),
0 = ψ(0,x0 ) = cϕ(x0 ,x0 ),
mais la réciproque est fausse. 0 < ψ(x0 ,x0 ) = bϕ(x0 ,x0 ),
• Soient A,B ∈ Mn (R) telles que A C B ; il existe
d’où : a = c = 0, b > 0 .
P ∈ GLn (R) telle que : B = tP A P.
2) Réciproque évidente.
Alors : rg (B) = rg (A) , donc A eq B.
Réponse : a = c = 0 et b > 0 .
• Il est clair que, si B = tP A P
alors det(B) = (det(P))2 det(A) , 4.2.2
donc sgn (det(B)) = sgn (det(A)) . Appliquer l’inégalité de Cauchy-Schwarz à AX, BY dans
Mn,1 (R) muni de son produit scalaire canonique.
En prenant n = 1, A = (1), B = (−1) , il est clair que :
A ∼ B et A C/ B. 4.2.3
Comme (X,Y ) −→ tr(tX Y ) est un produit scalaire sur
• En prenant n = 1, A = (1), B = (4), on a A C B (choisir
M p,n (R) (cf. 4.2.1 Exemple 2) p. 138) :
P = (2)) ; on a alors B = tP A P et A ∼ B.
tA A = 0 ⇒ tr (tA A) = 0 ⇒ A = 0.
Réponse :
• similitude ⇒ équivalence 4.2.4
• congruence ⇒ équivalence En notant M = B − C et en utilisant l’ex. 4.2.3 :
• il n’y a pas d’autre lien logique. B AtA = C AtA ⇐⇒ M A tA = 0 ⇒ M A tAtM = 0
b) 1) Exemple : n = 1, α = 1 , A = (1), B = (4), A = (−9) , ⇐⇒ t (tAtM)(tAtM) = 0 ⇒ tAtM = 0
B = (−1). ⇒ t (M A) = tAtM = 0 ⇒ M A = 0.
On a ici : A C B , A C B , mais α A + A C/ α B + B . 4.2.5
Réponse : non. 1) • Puisque, pour tout X de Mn,1 (R) :
a) Soit (k,l) ∈ {0,. . . ,n − 1}2 tel que k = l. dim (Ker ( f − e)) + dim (Im( f − e)) = dim E,
On a : < U k ,U l > = tr(t (U k )U l ). et, d’après a) : Ker ( f − e) ∩ Im( f − e) = {0} .
Comme Un = In , on a : t (U k ) = U n−k = U −k , d’où :
4.3.8
0 si l=
k
< U k ,U l >= tr(U l−k ) = . L’eve E admet au moins une b.o.n. B ; notons Ω = MatB ( f ) .
n si l=k
Alors :
Ainsi, (U k )0 k n−1 est une famille orthogonale.
(i) ⇐⇒t ΩΩ = In , (ii) ⇐⇒ Ω 2 = −In ,
Comme : ∀k ∈ {0,. . . ,n − 1}, Uk = 0,
(iii) ⇐⇒t Ω = −Ω,
(U k )
0 k n−1 est une base orthogonale de F (cf. 4.2.2
Prop. 2 p. 142). (cf. ex. 4.1.1).
1 ((i) et (ii)) ⇒ (iii) : t ΩΩ = In = −Ω 2 ⇒t Ω = −Ω, car
b) Notons L k = √ U k (0 k n − 1).
n Ω ∈ GLn (R).
D’après a), (L k )0 k n−1 est une b.o.n. de F , d’où ((i) et (iii)) ⇒ (ii) : Ω 2 = (−t Ω)Ω = −In
1
n−
((ii) et (iii)) ⇒ (i) : t ΩΩ = (−Ω)Ω = −Ω 2 = In .
(cf. 4.3.1 Prop. 4 p. 149) : p F (A) = < L k ,A > L k .
k=0
4.3.9
Pour tout k de {0,. . . ,n − 1}, on a :
1) Cf. 4.3.1 Prop. 8 p. 150.
1 1 1
< L k ,A > = √ tr(t (U k )A) = √ tr(U n−k A) = √ , 2) Réciproquement, supposons f ∈ O(E) diagonalisable.
n n n Comme f ∈ O(E), on a : SpR ( f ) ⊂ {−1,1}. Il existe donc une
d’où : b.o.n. B de E telle que :
1
1
n−
1
1 n−
p F (A) =√ Lk = Uk. MatB ( f ) =
Ip 0
, où ( p,q) ∈ N2 .
n n 0 −Iq
k=0 k=0
1 1
1 On a alors f 2 = e, donc f est une symétrie.
Réponse : p F (A) = 1 .
n Soient x ∈ Ker ( f − e), y ∈ Ker ( f + e) ; on a :
1 1
4.3.6 < x,y > = < f (x), f (y) >= < x,−y >= − < x,y > ,
1) Soit M = (m i j )i j ∈ Mn (R) telle que :
d’où < x,y > = 0.
∀Ω ∈ On (R), MΩ = Ω M.
Finalement, f est une symétrie orthogonale.
• Soient (ε1 ,. . . ,εn ) ∈ {−1,1}n ,
4.3.10
Ω = diag(ε1 ,. . . ,εn ) ∈ On (R).
1) Soit Ω = (ai j )i j ∈ On (R) .
On a : ∀(i, j) ∈ {1,. . . ,n}2 , m i j ε j = εi m i j .
On a :
Supposons i = j. On peut choisir εi = 1, ε j = −1 , d’où
n
n
n
m i j = 0. ||Ω||2 = ai2j = ai j =
2 1 = n,
Ceci montre : M = diag(m 11 ,. . . ,m nn ). 1 i, j n i=1 j=1 i=1
• Soit (i, j) ∈ {1,. . . ,n}2 tel que i < j. donc On (R) est borné et, de plus :
En utilisant Ω = In − Eii − E j j + E ji − Ei j ∈ On (R), on ob- √
∀Ω ∈ On (R), ||Ω|| = n.
tient m ii = m j j .
Ainsi : M ∈ R In . 2) • ∀Ω1 ,Ω2 ∈ On (R),
√
2) Réciproque évidente. ||Ω1 − Ω2 || ||Ω1 || + ||Ω2 || = 2 n
Réponse : Le commutant de On (R) dans Mn (R) est RIn . √
• In ∈ On (R), −In ∈ On (R), ||In − (−In )|| = 2 n .
4.3.7 √
Réponse : diam On (R) = 2 n .
a) Soit (x,y) ∈ Ker ( f − e) × Im( f − e). Il existe z ∈ E tel
que y = f (z) − z, et f (x) = x, d’où : 4.3.11
< x,y > = < x, f (z) − z >= < x, f (z) > − < x,z > 1) Il est clair que Πn ⊂ Σn et Πn ⊂ On (R)
= < f (x), f (z) > − < x,z > = 0. donc Πn ⊂ Σn ∩ On (R) .
327
2) Soit A = (ai j )i j ∈ Πn ∩ On (R) . On a : c) • (A + B)X = 0 ⇐⇒ ||(A + B)X|| = 0
n
n
n ⇐⇒ ||(A − B)X|| = 0 ⇐⇒ (A − B)X = 0 ,
∀i ∈ {1,. . . ,n},
ai j (1 − ai j ) = ai j − ai2j (A + B)X = 0
(A + B)X = 0
j=1 j=1 j=1 donc : ou ⇒
=1−1=0 (A − B)X = 0 (A − B)X = 0
∀(i, j) ∈ {1,. . . ,n}2 , ai j (1 − ai j ) ∈ R+ ⇒ B X = 0 ⇒ X = 0 .
d’où : ∀(i, j) ∈ {1,. . . ,n}2 , ai j ∈ {0,1}. Ceci montre que A + B et A − B sont inversibles.
il existe j ∈ {1,. . . ,n} unique tel que : = (−A − B)−1 (−A + B)(A + B)(A − B)−1
= (A + B)−1 (A + B)(A − B)(A − B)−1 = In .
ai j = 1
.
∀k ∈ {1,. . . ,n} − { j}, aik = 0 4.4.1
• La linéarité de ϕ A est immédiate.
L’application σ : {1,. . . ,n} −→ {1,. . . ,n} ainsi définie est in-
i −→ j 2
• Pour tout (X,Y ) de Mn,1 (R) :
jective car, si i 1 ,i 2 ∈ {1,. . . ,n} sont tels que i 1 = i 2 et
σ (i 1 ) = σ (i 2 ), < ϕ A (X),Y > = tr (t (ϕ A (X))Y ) = tr (t At X AY )
n = tr ((t X AY )t A) = tr (t X (AY t A))
alors a2
iσ (i 1 ) a2
i 1 σ (i 1 ) + a2
i 2 σ (i 1 ) = 2,
= < X,AY t A > = < X,ϕt A (Y ) > .
i=1
λ1 . . . λn .
n
n
⇐⇒ di − dn − (n − 1) < λi − λn
x1 i=1 i=1
.
• Soient λ ∈ R, X = .. ∈ Mn,1 (R) − {0} . On a : ⇐⇒ tr (A) − dn − (n − 1) < tr(A) − λn
xn ⇐⇒ λn < dn + (n − 1) .
AX = λX
4.5.9
⇐⇒ ∀i ∈ {1,. . . ,n}, x j + di xi = λxi a) Il est clair que ψ : E × E −→ R définie par
1 j n (x,y) = φ(a)φ(b)ϕ(x,y)
j=i
1
n − ϕ(a,b)(ϕ(a,x)ϕ(b,y) + ϕ(b,x)ϕ(a,y))
⇐⇒ ∀i ∈ {1,. . . ,n}, x j = (λ + 1 − di )xi . 2
j=1 est une fbs sur E × E , et que " est la fq associée à ψ.
Remarquons d’abord que les di − 1 (1 i n) ne sont pas b) • D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz pour ϕ , on a, pour
n tout x de E :
vp de A. En effet, si λ = di − 1 , alors x j = 0, d’où, pour
j=1 ϕ(a,b)2 φ(a)φ(b) , (ϕ(a,x))2 φ(a)φ(x),
tout k de {1,. . . ,n} − {i}, (λ + 1 − dk )xk = 0, (ϕ(b,x))2 φ(b)φ(x) ,
donc xk = 0 (car d1 ,. . . ,dn sont deux à deux distincts). d’où, par multiplication et puisque φ est positive :
Mais alors xi = − xk = 0 , d’où X = 0, exclu. ϕ(a,b)ϕ(a,x)ϕ(b,x) φ(a)φ(b)φ(x) .
1k n Ainsi, " est une fq positive.
k=i
• Soit x ∈ E tel que "(x) = 0.
Nous pouvons donc supposer :
Supposons φ(x) > 0 . D’après les inégalités précédentes et
∀i ∈ {1,. . . ,n}, λ + 1 − di = 0. puisque φ(a) > 0 , φ(b) > 0 , φ(x) > 0 , on déduit
|ϕ(a,b)| = φ(a)φ(b), ce qui contredit la liberté de (a,b)
n
En notant s = xi , on a s = 0. En effet, si s = 0, alors (cf. 4.2.1 Prop. 1 p. 138).
i=1 4.5.10
(∀i ∈ {1,. . . ,n} , (λ + 1− di )xi = 0), donc X = 0, exclu.
a) 1) Supposons φ positive. Comme φ = 0, il existe a ∈ E tel
Ainsi : que φ(a) = 0, donc tel que φ(a) > 0. Puisque :
n ∀ t ∈ R, φ(ta) = t 2 φ(a),
=
s xi
AX = λX ⇐⇒ i=1 il en résulte φ(Ra) = R+ et donc φ(E) = R+ .
s 2) Réciproquement, si φ(E) = R+ , alors φ(E) ⊂ R+ , donc φ
∀i ∈ {1,. . . ,n}, xi =
λ + 1 − di est positive.
330
b) Même raisonnement qu'en a), ou bien appliquer a) à −φ. 2 1
A ∈ S+ +
2 , B ∈ S2 , mais AB + B A = ∈ S+
2 , car
1 0
c) 1) Supposons φ ni positive ni négative. Il existe a,b ∈ E tels
que φ(a) < 0 et φ(b) > 0. Comme ci-dessus, puisque det(AB + B A) =−1 < 0 , ou encore,
φ(a) < 0, on a φ(Ra) = R− , et, puisque φ(b) > 0, on a 1
avec X = , tX (AB + B A)X = −2 < 0 .
φ(Rb) = R+ . Puis : −2
φ(E) ⊃ φ(Ra) ∪ φ(Rb) = R− ∪ R+ = R
Réponse : • oui, si n = 1
et donc φ(E) = R. • non, si n 2 .
2) Réciproquement, si φ(E) = R, alors il existe (a,b) ∈ E 2
tels que φ(a) < 0 et φ(b) > 0, donc φ n'est ni positive ni né- 4.5.16
gative. Soit X ∈ Mn,1 (R) tel que (A + B)X = 0.
4.5.11 On a : tX A = t (AX) = −t (B X) = tX B,
t
A1 B1 B1 − A1 ∈ S+ X AX = tX (AX) = −tX B X
• ⇒ n puis t , donc tX AX = 0.
A2 B2 B2 − A2 ∈ S+
n X AX = (tX A)X = tX B X
⇒ (B1 + B2 ) − (A1 + A2 ) Comme A ∈ S++
n , on déduit X = 0.
= (B1 − A1 ) + (B2 − A2 ) ∈ S+
n Ceci montre : A + B ∈ GLn (R).
⇒ A1 + A2 B1 + B2 , cf. 4.5.3 Rem. 1) 3) p. 171.
• Idem avec 4.5.3 Rem. 1) 4). 4.5.17
a) tA A ∈ S p (R) et : ∀X ∈ M p,1 (R) ,
4.5.12
a) • ∀k ∈ {1,. . . , p} , Sk2 ∈ S+
n , cf. 4.5.3 Rem. 1) 5) p. 171
tX (tA A)X = t (AX)(AX) = ||AX||2 0.
p
• Sk2 ∈ S+
n , cf. 4.5.3 Rem. 1) 3). b) D’après l’ex. 4.2.5, rg (tA A) = rg (A) , d’où :
k=1
b) ⇐ : trivial tA A ∈ S++ t
p ⇐⇒ rg ( A A) = p ⇐⇒ rg (A) = p.
⇒ :
S=0 4.5.18
∀k ∈ {1,. . . , p}, tX Sk2 X 0 Soient X k ∈ Mn k ,1 (R) (1 k N ),
⇒
p
∀X ∈ Mn,1 (R), tX S 2 X = tX S X = 0 X1
k .
k=1 X = .. ∈ Mn,1 (R) décomposée en blocs.
⇒ ∀X ∈ Mn,1 (R),∀k ∈ {1,. . . , p}, tX Sk2 X = 0 XN
N
⇐⇒ ∀k ∈ {1,. . . , p},∀X ∈ Mn,1 (R), ||Sk X|| = 0 On a alors : tX S X = tX S X .
k k k
⇒ (∀k ∈ {1,. . . , p}, Sk = 0) . k=1
4.5.13 a) S ∈ S+
n ⇐⇒ ∀X ∈ Mn,1 (R), tX S X 0
a) t (t AS A) = tA tS A = tAS A. N N
tX S X 0
⇐⇒ ∀(X 1 ,. . . ,X N ) ∈ Mnk ,1 (R), k k k
b) ∀X ∈ Mn,1 (R), tX (tAS A)X = t (AX)S(AX) 0 k=1 k=1
c) ∀X ∈ Mn,1 (R), t X (tAS A)X = 0 ⇐⇒ ∀k ∈ {1,. . . ,N }, ∀X k ∈ Mn k ,1 (R), tX k Sk X k 0
⇐⇒ t (AX)S(AX) = 0 ⇒ AX = 0 ⇒ X = 0 . ⇐⇒ (∀k ∈ {1,. . . ,N }, Sk ∈ S+
n ).
, , ∀i ∈ {1,. . . ,n}, µi 0.
1−
M
1+
M
n
n
n
λ −∞ 0 +∞ t 2
3 3 b) µi = tr ( A A) = ai j .
+∞ i=1 j=1 i=1
χC (λ) δ
4.5.27
−∞
Soit (S,S ) ∈ (S+ 2
n) .
Comme χC (0) = δ > 0 , χC n’admet aucun zéro dans D’après le théorème fondamental, il existe Ω ∈ On (R),
] − ∞; 0]. D’autre part, d’après le théorème fondamental, χC D ∈ Dn (R) telles que S = Ω DΩ −1 .
332
Notons B = Ω −1 S Ω . On a alors : D’autre part, d’après l’exercice 4.5.29 et une récurrence im-
- -
- p− -
- 1 - 1
p−
S = Ω DΩ −1 , S = Ω BΩ −1 , SS = Ω D BΩ −1 , médiate : -- A -
i- ||Ai ||.
- i=1 - i=1
d’où :
p p
tr (SS ) = tr (D B) et tr (S)tr (S ) = tr (D) tr (B).
D’où : tr Ai ||Ai ||.
Autrement dit, on a reporté le problème sur le couple (D,B) i=1 i=1
∀k ∈ N∗ , ||Ak || ||A||k ,
D’où :
et donc :
∀k ∈ N∗ , ||Ak ||1/k ||A||. a1 > 0, a1 (a2 − a1 ) > 0,. . . ,
a1 (a2 − a1 ) . . . (an − an−1 ) > 0 ,
4.5.29
1) Pour p = 2, d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz pour le
et donc : 0 < a1 < a2 < . . . < an .
produit scalaire canonique < ·,· > sur Mn (R) :
|tr(A1 A2 )| = | <t A1 ,A2 > | ||tA1 || ||A2 || 2) Réciproquement, supposons 0 < a1 < . . . < an .
= ||A1 || ||A2 ||. Soient α1 ,. . . ,αn ∈ R (à choisir ultérieurement)
2) Soit p 3 . D’après le cas p = 2 : α1 α1
- - α2 α2
- p−
p
- 1 - - et T =
.. .. ∈ Tn,s (R).
Ai - Ai - . .
tr
- - ||A p || . 0
i=1 - -i=1 αn
333
On a :
n
Le discriminant de T est (α − β)2 + 4 xk2 , et les zéros de
2
α1 α12 k=1
T sont > 0 si et seulement si leur somme et leur produit sont
α12 + α22 α12 + α22
tT T =
n
.. .. . > 0 , c’est-à-dire : α + β > 0 et αβ − xk2 > 0 .
. .
k=1
α12 α12 + α22 ... α12 . . . + αn2 Appliquer enfin 4.5.3 Th. p. 172.
√ √ 1
n
En choisissant α1 = a1 > 0, α2 = a2 − a1 > 0 , . . . , Réponse : β > 0 et α > xk2 .
√ β
αn = an − an−1 > 0, on a : T ∈ GLn (R) et A = t T T, k=1
d’où : A ∈ S++
n . 4.5.34
D’après l’ex. 3.3.7, les vp de S sont :
4.5.32 pπ
Remarquer d’abord : A ∈ Sn (R). λ p = a + 2b cos , 1 p n.
n+1
D’après § 2.7.2 Exemple : Alors (cf. 4.5.3 Th. p. 172) :
a − λ b pπ
S ∈ S+ −a
χ A (λ) = ❜
n ⇐⇒ ∀ p ∈ {1,. . . ,n}, 2b cos
n+1
b a − λ π
⇐⇒ −2|b| cos −a,
= a − λ + (n − 1)b (a − λ − b)n−1 . n+1
on déduit D − In ∈ S+
n , d’où : ∀i ∈ {1,. . . ,n}, di 1.
Puis, pour tout (i, j) de {1,. . . ,n}2 : n
Puis : det(D) = di 1,
(u(ei )|u(e j )) = (u ◦ u(ei )|e j ) = ( f −1 (ei )|e j ) i=1
= (vi |e j ) = δi j , donc :
donc (u(ei ))1 i n est une b.o.n. de E . det(B) = (det(P))2 det(D) (det(P))2 = det(A) .
2) Si A ∈ S+ ++
n − Sn , alors det(A) = 0 et, comme
4.5.37
B A 0, B ∈ S+ n donc det(B) 0 (cf. ex. 4.5.25), et fi-
a) D’après l’ex. 4.5.26, il existe R ∈ S+ 2
n telle que R = A. Alors
nalement : det(A) det(B).
(cf. ex. 3.1.14) :
n Mais : ∀ k ∈ N, t X A2k X = ||Ak X||2 (où ||.|| est la norme eu-
λi = tr (D) = tr(A) = tr (t M M − M t M) clidienne canonique) ; on en déduit : Ak X −→ 0.
i=1 k∞
= tr (t M M) − tr(M t M) = 0. Comme (∀ X ∈ Mn,1 (R), Ak X −→ 0) , il est alors clair que :
k∞
Ak −→ 0 (et de même Bk −→ 0 ), en remplaçant X successi-
D'autre part A ∈ S+
n , donc : ∀ i ∈ {1,. . . ,n}, λi 0. k∞ k∞
On déduit : ∀ i ∈ {1,. . . ,n}, λi = 0, vement par les vecteurs de la base canonique, par exemple.
(det (D))2 = det (D t D) = det(In− p − C t C)
• Puisque S+
n est fermé dans Sn (R) (cf. ex. 4.5.20) et que, pour
= (−1)n− p χ C t C (1).
tout k de N , Sk − A ∈ S+
n , on a :
D'après l'ex. 3.2.12 :
S − A = lim(Sk − A) ∈ S+
n ,
k∞ (−X) p χt CC (X) = (−X)n− p χC t C (X) ,
b) • Soit Q ∈ Rn−1 [X]. On a, pour tout P de Rn [X] : Il est clair qu'on peut supposer λ1 . . . λn > 0 .
n v1
ϕi (P)ϕi (XQ) = ϕ(PXQ) = ϕ(XP Q) − 1 ..
Notons V = Ω U = . . On a :
i=0
n vn
= αi ϕi (P)ϕi (Q),
n
i=0 ||AU ||2 = t U t A AU = t V DV = λi vi2 ,
n i=1
d'où : (ϕi (XQ) − αi ϕi (Q))ϕi = 0.
donc :
i=0
n
Comme (ϕi )0 i n est libre, on déduit : ||AU ||2 λn vi2 = λn ||V ||2 = λn ||U ||2 = λn .
i=1
∀ i ∈ {0,. . . ,n}, ϕi (XQ) = αi ϕi (Q).
D'autre part, en appliquant la comparaison entre moyennes
En appliquant ceci à Q = 1,X,. . . ,Xn−1 , on déduit :
arithmétique et géométrique à λ1 ,. . . ,λn−1 , on obtient :
ϕi (X) = αi ϕi (1), ϕi (X2 ) = αi2 ϕi (1), 1
1 n− 1
(det (A))2 n−1
det ( t A A) n−1 1 n−1
. . . , ϕi (Xn ) = αin ϕi (1). = = λi
λn λn
i=1
n
• Soit P ∈ Rn [X] quelconque, P = βk Xk . On a : 1
1
n−
1
n
1
k=0 λi < λi = tr ( t A A).
n n−1 n−1 n−1
i=1 i=1
∀ i ∈ {0,. . . ,n}, ϕi (P) = βk ϕi (Xk )
k=0 (det (A))2
D'où : ||AU ||2 λn > (n − 1)n−1 .
n (tr (t A A))n−1
= βk αik ϕi (1) = P(αi )ϕi (1).
k=0 4.5.57
D'où, pour tout (P,Q) de (Rn [X])2 : • Soit A ∈ S+
n.
D'après le théorème fondamental (4.5.1 Th. p. 164), il existe
n
n
ϕ(P Q) = ϕi (P)ϕi (Q) = (ϕi (1))2 P(αi )Q(αi ). P ∈ GLn (R) , D = diag (λ1 ,. . . ,λn ) ∈ Dn (R) telles que
i=0 i=0 A = P D P −1 , et : ∀ i ∈ {1,. . . ,n}, λi 0.
= t U (λU ) = λt UU = α 2 , B = Ω3 B Ω3−1 .
1 0
α2 Notons Ω = ∈ On+1 (R) . Un produit par blocs
donc ||AU ||2 = α et = α. 0 Ω3
||AU ||2
0 t CΩ
On conclut : donne : Ω −1 A Ω = 3
, qui est symétrique
Ω3−1 C B
AU = αV et t AV = αU.
et à diagonale nulle.
• Comme t A A ∈ S+
p et que λ est la plus grande valeur propre b) Il s'agit du même résultat que a), exprimé en termes de forme
de t A A, on a pour tout X ∈ M p,1 (R) : quadratique.
et donc : ||AX||2 α||X||2 . puis p(q(x)) = q( p(x)) = q(x), donc q(x) ∈ Im( p) .
Ainsi : q(x) ∈ F ∩ G .
4.5.59
Comme y ∈ (F ∩ G)⊥ et que q est symétrique, on déduit :
a) (ii) ⇒ (i) : évident
(i) ⇒ (ii) : < x,y > = < x,q(y) > = < q(x),y > = 0.
Nous allons faire une récurrence sur n. Ceci montre que les sev (F ∩ G)⊥ ∩ F et (F ∩ G)⊥ ∩ G sont
La propriété est triviale pour n = 1. orthogonaux.
341
(ii) ⇒ (i) : On déduit < f ∗ ◦ f (x) − x,x > = 0, d'où :
Supposons que les sev (F ∩ G)⊥ ∩ F et (F ∩ G)⊥ ∩ G soient || f (x)||2 =< f (x), f (x) > = < f ∗ ◦ f (x),x >
orthogonaux.
= < x,x > = ||x||2 .
1) Soit x ∈ E. On a :
(iii) ⇒ (i) :
∀ z ∈ F ∩ G,
Supposons : ∀ x ∈ (Ker ( f ))⊥ , || f (x)|| = ||x||.
< p(x − q(x)),z > = < x − q(x), p(z) > = 0 ,
Soit u ∈ E. Il existe (y,z) ∈ (Ker( f ))⊥ × (Ker ( f )) tel que
puisque p est symétrique et que u = y + z. On a alors f (u) = f (y) .
Montrons f ∗ ◦ f (y) = y.
x − q(x) ∈ Ker (q) = G ⊥
p(z) = z ∈ G • y ∈ (Ker ( f ))⊥ , donc || f (y)|| = ||y||, d'où :
|| f ∗ ◦ f (y)− y||2 = || f ∗ ◦ f (y)||2 − 2|| f (y)||2 +||y||2
Ainsi : ∀ x ∈ E, p(x − q(x)) ∈ (F ∩ G)⊥ , et donc :
= || f ∗ ◦ f (y)||2 − || f (y)||2
∀ x ∈ E, p(x − q(x)) ∈ (F ∩ G)⊥ ∩ F .
• f ∗ ◦ f (y) ∈ (Ker ( f ))⊥ car :
De même : ∀ y ∈ E, q(y − p(y)) ∈ (F ∩ G)⊥ ∩ G. ∀ t ∈ Ker ( f ), < t, f ∗ ◦ f (y) > = < f (t), f (y) > = 0.
D'après l'hypothèse : Donc || f ( f ∗ ◦ f (y))|| = || f ∗ ◦ f (y)||, d'où comme ci-dessus :
2) Soit x ∈ F ⊥ = Ker( p). D'après le résultat précédent : = || f ◦ f ∗ ◦ f (y)||2 − 2|| f ∗ ◦ f (y)||2 + || f (y)||2
4) On a prouvé que p ◦ q et q ◦ p coïncident sur F et sur F ⊥ = < f (x), f ◦ f ∗ ◦ f (x) > −2|| f (x)||2 + ||x||2
qui sont supplémentaires dans E , donc p ◦ q = q ◦ p. = −|| f (x)||2 + ||x||2 = 0,
2) Unicité
4.5.65
1) Si R commute avec M , alors, comme A(= R 2 ) est un po-
Soit R ∈ S+ 2
n telle que R = S .
√ lynôme en R, A commute avec M .
SpR (R) ⊂ { µ; µ ∈ SpR (S)} 2) Réciproquement, supposons AM = M A.
• On a : ,
∀ λ ∈ SpR (R), SEP(R,λ) ⊂ SEP(S,λ2 ) Il existe Ω ∈ On (R), D = diag(λ1 ,. . . ,λn ) ∈ Dn (R) telles
car : ∀ λ ∈ R, ∀ X ∈ Mn,1 (R), que A = Ω DΩ −1 , et : ∀ i ∈ {1,. . . ,n},λi 0 .
√ √
En notant ∆ = diag ( λ1 ,. . . , λn ), on a (cf. ex. 4.5.62) :
(R X = λX ⇒ S X = R 2 X = λ2 X).
R = Ω∆Ω −1 .
Puisque R et S sont diagonalisables, on déduit : √
Il existe P ∈ R[X] tel que : ∀ i ∈ {1,. . . ,n},P(λi ) = λi .
+
Mn,1 (R) = SEP(R,λ) En effet, il suffit de choisir un polynôme d'interpolation sur
λ∈SpR (R)
les λi deux à deux distincts.
+ + Alors : ∆ = diag P(λ1 ),. . . P(λn ) = P(D), puis :
⊂ SEP(S,λ2 ) ⊂ SEP(S,µ)
λ∈SpR (R) µ∈SpR (S)
R = Ω∆Ω −1 = Ω P(D)Ω −1 = P(Ω DΩ −1 ) = P(A).
= Mn,1 (R),
Ainsi, R est un polynôme en A. Comme A commute avec M ,
d'où nécessairement : on en déduit que R commute avec M .
4.5.66
SpR (S) = {λ2 ; λ ∈ SpR (R)}
. 1) Soit B ∈ S++ 2
∀ λ ∈ SpR (R), SEP(R,λ) = SEP(S,λ2 ) n telle que AB = B A et (AB) = −In .
R = Ω D Ω −1 . Comme R ∈ S+
n , D est formée des racines car- ∀ X ∈ Mn,1 (R) − {0}, t X (−A2 )X
rées des éléments de D, dans l’ordre, d'où l'unicité de R.
= t X t A AX = ||AX||2 > 0.
4.5.63 1
On peut donc définir B = ((−A2 )−1 ) 2 .
a) Supposons Ω ∼ S . Alors : SpC (Ω) = SpC (S) ⊂ R+ .
Alors B commute avec A (car (−A2 )−1 commute avec A, cf.
Comme Ω ∈ On (R), il s'ensuit : SpC (Ω) = {1}.
ex. 4.5.65), et :
Puisque S est diagonalisable et que SpR (S) = {1}, on a S ∼ In,
et donc S = In (AB)2 = A2 B 2 = A2 (−A2 )−1 = −In .
343
4.5.67 Remarque :
On peut déduire ce b) de l'ex. 4.5.53.
a) • On a Ker ( f ) = Ker (g) , car, pour tout x de E :
En effet, soit (A,B) ∈ (Mn (R))2 tel que t A A = t B B .
f (x) = 0 ⇐⇒ || f (x)|| = 0 ⇐⇒ ||g(x)|| = 0
Comme t A A ∈ S+
n , il existe Ω1 ∈ On (R), D ∈ Dn (R) telles
⇐⇒ g(x) = 0.
que t A A = Ω1 D 2 Ω1−1 .
D'après le théorème du rang, il en résulte :
En notant A = Ω1−1 AΩ1 et B = Ω1−1 BΩ1 , on a :
dim (Im( f )) = dim (E) − dim (Ker ( f ))
t A A = Ω −1 t A AΩ = D 2 et t B B = D 2 .
1
= dim (E) − dim (Ker (g)) = dim(Im(g)). 1
• ∀( p,q) ∈ E 2 , 6.1.1
a) Une représentation paramétrique de l'enveloppe est :
n
ϕ(L p ,L q ) = L p (ak )L q (ak ) 1 − t2 2t
k=0 x= ,y= ;
1 + t2 1 + t2
n
= L p (ak )δ p,q la reconnaître en notant θ = Arctan t .
k=0
Réponse : Le cercle de centre O et de rayon 1.
= L p (aq ) = δ p,q = δ p,q ,
b) Simplifier l'équation de Dt par le changement de
et on conclut que (L p )0 pn est une b.o.n. de E. variable u = ch 2t . Une représentation paramétrique de l'enve-
loppe est :
Réponse : Une base orthonormale de E est la famille des po-
lynômes d'interpolation de Lagrange sur les abscisses x = 2u − u 2 , y = 2u + u 2 , u ∈ [1; +∞[.
a0 ,. . . ,an .
Réponse : Le morceau de parabole défini par :
Alors Γ : (x − λ)2 + (y − c)2 = R 2 , où c ∈ R est fixé, et (by − ax)2 − 2(a 2 + b2 )(by + ax) + (a 2 + b2 )2 = 0.
λ ∈ R. y
Former une équation de la corde commune, en étudiant sa réa-
lité :
2λx + 2cy − (λ2 + c2 + a 2 − R 2 ) = 0
R 2 − 2a R λ2 R 2 + 2a R. P
A
x 2 + 2cy − c2 − a 2 + R 2 = 0
limité par la relation
6.1.5
t2
En notant M ,t , une équation de (I P) est :
R − 2a R + a − c x R + 2a R + a − c .
2 2 2 2 2 2 2
2p
2 px + t y − t 2 = 0.
y
Réponse : La parabole d'équation y 2 = −8 px .
y
Γ
D C
c PM
O a x I
O x
C
6.1.3
6.1.6
1 1 t2
En notant A λ, , B 2λ, , l'équation de (AB) En notant M ,t , une équation de T est :
λ 2λ 2p
est :
−x + 3λ − 2λ2 y = 0. 3t 2
px + t y − = 0.
2
9 Réponse : La parabole d'équation y 2 = −6 px .
Réponse : L'hyperbole d'équation x y = .
8 y
y C
M
H
O x
T T'
O xA xB x
351
y
6.1.7
Former une équation cartésienne de la médiatrice Dt de
(P Q) :
M1 b
M(x,y) ∈ Dt ⇐⇒ (x − cos t)2 + y 2 = x 2 + (y − sin t)2
⇐⇒ 2x cos t − 2y sin t = cos 2t. a
O d x
On obtient une RP de l'enveloppe de Dt en résolvant le sys- M2
tème d'équations : E
D : x cos t − y sin t = 1 cos 2t
t
2
Dt : x sin t + y cos t = sin 2t. 6.1.9
Dans un repère orthonormé convenable, les deux points fixes
Réponse : L'enveloppe est l'arc paramétré
sont A(0,a) , B(0,−a) , et les deux cercles C , C ont pour
1
x = (3 cos t − cos 3t) a
4 centres Ω(λa,0) , Ω − ,0 où λ ∈ R∗ , et pour rayons
λ
y = 1 (3 sin t + sin 3t).
4 R,R définis par :
1
π R 2 = a 2 (1 + λ2 ), R 2 = a 2 1 + 2 .
Le changement de paramètre u = t − et le changement de λ
4
−→ −→ π Une droite D , d'équation ux + vy + h = 0 , est tangente à C
repère orthonormé direct défini par <) ( O x, O X) ≡ [2π]
4 si et seulement si d(Ω,D) = R .
permet de reconnaître l'astroïde de RP :
En déduire que D est tangente à C et C si et seulement si :
X = cos3 u,
(uλa + h) = a (1 + λ2 )(u 2 + v 2 )
2 2
Y = sin3 u. ua 2
1
y − + h = a 2 1 + 2 (u 2 + v 2 ).
λ λ
y
D
Q
C
A
O 1 P 1 x
2 C'
a
Ω O Ω' x
Dt
B
6.1.8
a 2
Former l'équation aux x des points d'intersection d'une droite
D , d'équation y = mx + p , et de E : L'élimination de λ fournit a 2 (u 2 + 2v 2 ) = h 2 (ce qui consti-
tue l'équation tangentielle de l'enveloppe). Le paramétrage
(b2 + a 2 m 2 )x 2 + 2a 2 mpx + a 2 ( p2 − b2 ) = 0.
h h
Il s'agit de deux points réels, de milieu d'abscisse d , si et seu- u = cos θ , v = √ sin θ donne, pour équation de D :
a a 2
lement si : y
x cos θ + √ sin θ + a = 0 .
2
a mp 2
= −d
b2 + a 2 m 2 x2 y2
2 Réponse : L'ellipse d'équation 2 + 2 = 1 .
(a mp)2 − a 2 (b2 + a 2 m 2 )( p2 − b2 ) 0. a 2a
Une équation de la corde est donc :
6.1.10
a 2 (x − d)m 2 − a 2 ym − b2 d = 0. a) α) Soient D une droite ux + vy + h = 0 son équation.
Réponse : Le morceau de la parabole d'équation L'équation aux t des points de D ∩ Cλ est :
limité par la condition Cette équation admet une racine triple si et seulement s'il
existe t ∈ R tel que :
2bd|x − d| 3
|y| √ ut + 3vt 2 − (3u + h)t + (hλ − v) = 0
a a2 − d 2
3ut 2 + 6vt − (3u + h) = 0
(si |d| a , l'enveloppe est vide). ut + v = 0.
352
L'élimination de t fournit y
Q
3
2v + (3u + h)uv + (hλ − v)u 2 = 0
3v 2 + (3u + h)u = 0 ,
P
v = −3uλ
qui se ramène à C
2 ,
h = −3u(1 + 9λ )
t t
en montrant u = 0 et h = 0 . 2 O
A B x
Ainsi, la droite d'inflexion a pour équation :
−
→ −→ t
Comme <) ( i , AM) ≡ [π] , on a les coordonnées C
2
t
de P : P a,2a tan .
2 D M a
t
De même : Q −a,2a cotan . A' O A
2 --a a x
On forme une EC de (P Q) : M'
E --a
x −a −1
t t t = 0,
y − 2a tan cotan − tan
2 2 2
6.1.13
t
ou encore, en notant u = tan : 2π
2 a) • ρ est -périodique ; on fait varier θ dans un intervalle de
3
2π
(1 − u 2 )(x − a) + uy − 2au 2 = 0. longueur , puis on effectue deux fois la rotation de centre
3
On obtient une EC de l'enveloppe cherchée en éliminant u dans : 2π
O et d'angle .
(1 − u 2 )(x − a) + uy − 2au 2 = 0 3
/ π0
−2u(x − a) + y − 4au = 0, • ρ est paire ; on fait varier θ dans 0; , puis on effectue la
ou encore, en annulant le discriminant du trinôme en u formé 3
symétrie par rapport à x x .
par l'équation de (P Q) .
/ π0
π
Réponse : L'enveloppe de la droite (P Q) est l'ellipse d'équa- •ρ − θ = −ρ(θ) ; on fait varier θ dans 0; , puis on
3 6
tion :
effectue la symétrie par rapport à la droite d'angle polaire
x2 y2 π π
+ = 1. + .
a2 4a 2 2 6
353
• π 8 −→ −→ −
→ −
→
θ 0 6 Ainsi, R = , puis AC = R N , d'où, comme N = − i ,
7
+∞ −→ 8 −
→
AC = − i .
ρ 7
1 1
Réponse : C − ,0 .
7
π π
• Etude en : Par le changement de variable ϕ = θ − , on 6.1.15
6 6
π
a:
Le point O est point multiple de Γ, obtenu pour θ = 0, , π
π sin ϕ 2
Y (θ) = ρ(θ)sin θ − =− π
6 sin 3ϕ (et, par symétrie par rapport à y y , pour θ = −π, − ) ; les
2
1 1− tangentes sont respectivement x x, y y , x x.
=− −−−→ − .
3 − 4 sin ϕ ϕ→0
2
3 On a donc :
1 x2 y2 x2
Donc C admet pour asymptote la droite D d'équation Y = − R0 = lim , R π = lim − , Rπ = lim .
3
−→ −→ θ→0 2y 2 θ→ π2 2x θ→π 2y
dans le repère orthonormé direct (O; O X, OY ) défini par
−→ −→ π π− 1) Au voisinage de θ = 0 :
<) ( O x, O X) = [2π] et, lorsque θ tend vers , C se
6 6
sin 2θ x2 ρ cos2 θ
trouve au-dessous deD . ρ= ∼ 2θ, puis : = −−−→ 1.
2 cos θ − 1 θ→0 2y 2 sin θ θ→0
b) Soient θ ∈ R , M le point de C d'angle polaire θ , M le point
π On a donc R0 = 1, et C0 (0,1).
de C d'angle polaire θ + . On a ainsi :
2 π
2) Au voisinage de θ = :
cos θ sin θ sin θ cos θ 2
M , , M − , . π π
cos 3θ cos 3θ sin 3θ sin 3θ Notons u = θ − −−−→ 0, de sorte que θ = + u ; puis
2 θ→ π 2
En déduire une EC de (M M ) : x cos 4θ + y sin 4θ = 1 . 2
sin 2u
ρ= ∼ 2u, et :
Réponse : L'enveloppe des cordes de C vues de O sous un angle 2 sin u + 1 u→0
droit est le cercle de centre O et de rayon 1 (privé de trois points).
y2 ρ sin2 θ ρ cos2 u
− =− = −−−→ 1 .
2x 2 cos θ 2 sin u u→0
M'
On a donc : Rπ = 1 et C π (−1,0).
2 2
M
3) Au voisinage de θ = π :
sin 2v 2v
Notons v = θ − π , d'où ρ=− ∼ − ,
O 2 cos v + 1 v→0 3
C x2 ρ cos2 θ ρ cos2 v 1
et : = =− −−−→ .
2y 2 sin θ 2 sin v v→0 3
1 1
On a donc : Rπ = , et Cπ 0, .
6.1.14 3 3
R = 1, C (0,1)
Le point A est obtenu sur Γ pour θ = 0.
0 0
R π = 1, C π (−1,0)
θ Réponse : 2 2
sin
On a : ρ (θ) = 2
, donc ρ (0) = 0. 1
Rπ = , Cπ 0,
1
.
θ 2 3 3
1 + cos
2
6.1.16
Ainsi, la tangente en A à Γ est parallèle à y y .
Le point courant M de Γ est paramétré par :
y2
On a donc : R A = lim − . x = 2 cos t
θ→0 2(x − 1) , t ∈ R.
y = sin t
y2 ρ 2 sin2 θ On a calculé les coordonnées du centre de courbure C en M
Et : − =−
2(x − 1) 2(ρcos θ − 1) x = 3 cos3 t
C
2 sin2 θ à Γ dans l'exemple de 6.1.4 p. 220 : 2
= −
θ θ yC = −3 sin3 t.
1 + cos 2 cos θ − 1 − cos
2 2 D'où les coordonnées de P :
2θ + o(θ ) 2 2
8
= − −−−→ . x = 2x − x = 4 cos t − 3 cos3 t
θ2 7 θ→0 7
M C
2
2− + o(θ 2 ) − θ 2 + o(θ 2 )
8 8 y = 2y M − yC = 2 sin t + 3 sin3 t.
354
3
On a : (1 + λ2 ) 2 −λ 1 + λ2
x = − ·√ =
9 8λ 2
1+λ 2 8λ
x = −4 sin t + cos t sin t
2
2 3
(1 + λ ) 2
2
1 1 + λ2
9
y = ·√ = ,
= −sin t 4 − cos 2
t
2 8λ 1 + λ2 8λ2
y = 2 cos t + 9 sin2 t cos t = cos t (2 + 9 sin2 t). ce qui fournit une RP du lieu cherché.
/ π0
On peut limiter l'étude à t ∈ 0; . On obtient une EC en éliminant t.
2
√ Réponse : Le lieu cherché a pour EC :
2 2
Notons t0 = Arccos .
3 8x 2 y − (x 2 + y 2 ) = 0 , x > 0.
π
t 0 t0 2
6.1.18
x 0 + 0 −
Choisissons un repère orthonormé direct de centre M et d'axe
x x tangent en M à H.
x L'équation de H est de la forme :
5
0
2 a(x 2 − y 2 ) + 2bx y + cy = 0
5
y où (a,b,c) ∈ R3 , a = 0, c = 0.
0 c x2
En déduire N 0, . D'autre part, MC = lim et
y + 0 a x→0 2y
x2 y b c c
y = − x − , d'où MC = − .
2y 2 a 2a 2a
5
y
P H
C
1 Γ
M
O 2 x
C M x
6.1.17 N H
Effectuons un changement de r.o.n.d. par rotation d'angle
θ = −Arctan λ ; les formules de changement de repère
x cos θ −sin θ X 6.1.19
sont : = ,
y sin θ cos θ Y √ −
→ 1 −
→ −
→
a) s (x) = 1 + e2x , T = √ ( i + ex j ),
d'où l'équation de Γλ dans le nouveau repère : 1+e 2 x
2 −
→ 1 −
→ −
→
cos θ − 2λX + (1 − λ2 )Y − (1 + λ2 )Y = 0. N = √ (−ex i + j ), tan ϕ = ex ,
1 + e2x
1 ex
Comme cos θ = √ , on obtient : ϕ (x) = , R = (1 + e2x )3/2 e−x .
1 + λ2 1 + e2x
2 3
Γλ : − 2λX + (1 − λ2 )Y − (1 + λ2 ) 2 Y = 0. Réponse : C admet la représentation paramétrique :
X = x − 1 − e2 x
Comme Γλ est tangente en O à X X, on a Y = o (X), d'où : , x ∈ R.
X→0 X = 2ex + e−x
3
2 y
(1 + λ2 ) 2 Y = − 2λX + (1 − λ2 )Y ∼ 4λ2 X 2 , C
X→0
3 Γ
X2 (1 + λ2 ) 2
et donc : R = lim = .
X→0 2Y 8λ2 C
Le centre de courbure Cλ en O à Γλ a pour coordonnées dans
3 M
(1 + λ2 ) 2 3
(O; X,Y ) : X = 0, Y = , et donc, dans le repère
8λ2
initial : --2 O x
355
b) x (t) = a(1 − cos t) , y (t) = a sin t, d) s (t) = |3 cos2 t − 1|, R = |3 cos2 t − 1| ,
t −→ t− → t−→ −
→ −→
T = ε(t)(−sin t i + cos t j ),
−→
s (t) = 2a sin ; T = ε(t) sin i + cos j ,
2 2 2
où ε(t) = sgn(3 cos2 t − 1).
−
→ t−→ t−→
N = ε(t) −cos i + sin j ,
2 2 Réponse : La développée C de Γ est l'astroïde représentée pa-
ramétriquement par :
t
où ε(t) = sgn sin ;
2 x = 2 sin3 t, y = 2 cos3 t .
t 1
t
tan ϕ = cotan , dϕ = − dt, R = −4a sin . y
2 2 2
On déduit les coordonnées de C :
t
C
t
X = a(t − sin t) + 4a sin ε(t) cos Γ M
2 2
= a(t + sin t) O 2 x
t t
X = a(1 − cos t) − 4a sin ε(t) sin
2 2
= −a(1 − cos t).
X 2 = −(sin t ch t + cos t sh t) ,
O x
Y2 = −sin t sh t + cos t ch t . C
a P + bQ + cR + d(1 + X2 ) = 0. 6.2.5
a) Soit P un plan, d'équation Ax + By + C z + D = 0 .
De plus, (a,b,c) = (0,0,0), car 1 + X2 = 0 .
L'équation aux t de P ∩ C est :
On a alors, pour tout t de R :
a x(t) + b y(t) + c z(t) + d = 0, At 4 + Bt 3 + Ct 2 + Bt + D = 0.
ce qui montre que Γ est plane, dans le plan d'EC Eliminer (A,B,C,D) dans :
Réponse : σ1 = σ3 .
6.2.2
−
→ −
→ −
→
Notons −
→c = ch a i + ch b j + ch c k , b) α) et β) Avec t1 = t2 noté u, et t3 = t4 noté v, la condition
précédente se traduit par :
−
→ −
→ −
→ −
→
s = sh a i + sh b j + sh c k .
S = 0 ou P = 1.
On a, pour tout point M(t) de Γ :
−−−−→
O M(t) = ch t −
→
c + sh t −
→
s , • Pour S = 0 (c'est-à-dire v = −u), le plan bitangent a pour
équation x − 2u 2 z + u 4 = 0 ; il est parallèle à y y .
donc Γ est plane, dans le plan (ou la droite) défini(e) par
• Pour P = 1 (et S 2 4), le plan bitangent a pour équation :
(O; −
→
c ,−
→
s ). Il est clair que (−
→
c ,−
→
s ) est liée si et seulement
x − 2Sy + (S 2 + 2)z + 1 = 0 ; il passe par le point fixe de co-
si a = b = c.
ordonnées (−1,0,0) .
• Si a = b = c, alors, pour tout t de R :
γ ) • Pour S = 0, la corde qui joint M(u) et M(−u) a pour équa-
−−−−→ −
→ − → − →
O M(t) = ch(t + a)( i + j + k ). x = u4
tions .
z = u2
• Sinon, (−
→
c ,−→
s ) est libre, et Γ admet pour RP, dans le plan
1
(O; −→
c ,−→
s ) : X = ch t, Y = sh t, t ∈ R . • Pour P = 1 , la corde qui joint M(u) et M
u
a
Réponse : x 2 + y 2 − x z − x − y + z = 0 . −
→
∂φ
On a, pour tout (t,θ) : (t,θ) = (cos θ,sin θ,2t),
∂t
6.3.8 2 −
→
∂φ
z2 − x y − 1 = 0 z − xy − 1 = 0 (t,θ) = (−t sin θ,t cos θ,0),
⇒ x 2 + y 2 + x y − 1 = 0 ∂θ
x +y−z =0 −→ −
→
x +y−z =0 ∂φ ∂φ
2 et la famille (t,θ), (t,θ) est libre, donc tout point de
x + y2 + z2 − 2 = 0 ∂t ∂θ
⇒ S est régulier.
x +y−z =0
Le plan tangent à S en M(t,θ) est parallèle à − →u (1,1,1) si et
et réciproque du meme genre. − → −
→
∂φ ∂φ
seulement si (t,θ), (t,θ),− →
u est liée, c'est-à-dire :
6.3.9 ∂t ∂θ
Dans un système d'équations cartésiennes d'une droite de E3, cos θ −t sin θ 1
exprimer, de manière adaptée à l'exemple, deux des trois co- sin θ t cos θ 1 = 0,
ordonnées en fonction de la troisième. Ainsi, une droite de E3, 2t 0 1
non parallèle au plan x Oy , admet un système d'équations car-
ou encore : 1 − 2t (cos θ + sin θ) = 0 .
x = az + p
tésiennes , (a,b, p,q) ∈ R4 .
y = bz + q Réponse : La courbe intersection de S avec le plan d'équation
1
Reporter dans l'équation de S et identifier. x+y= .
2
Réponses :
6.3.12
x =0 x =0 y=0
a) Les six droites d'équations
y=0
,
z=0
,
z=0
, Une équation du plan tangent en un point M0 (x0 ,y0 ,z 0 ) de S
est : x0 x + y0 y + 2z 0 z − 1 = 0 .
x = −1 y = −1 z = −1
, , . Ce plan est perpendiculaire à D si et seulement si :
y = −z x = −z x = −y
x =0 x =0 x0 =
y0
= −z 0 .
b) Les deux droites d'équations , .
y=0 z=0 3
2 b2 On obtient x02 =
1
.
y= x+ 12
c) La famille de droites d'équations 3 3 , b ∈ R,
z = bx
Réponse : Les deux plans d'équations
x =0 √
et la droite d'équations .
z=0 x + 3y − 2z −2ε 3 = 0, ε ∈ {−1,1}.
x =1 x = −1
d) Les deux droites d'équations , . 6.3.13
y=0 y=0
Une équation du plan tangent en un point M0 (x0 ,y0 ,z 0 ) de S
6.3.10 est :
a) Réponse : • M(u,v) est régulier si et seulement si u = v. y0 x + x0 y − 3z 02 z + x0 y0 = 0.
• 3(u 2 + uv + v 2 ) X − (u + v) Ce plan contient D si et seulement s'il existe λ ∈ R∗ tel que :
−3(u + v)(Y − uv) − Z − (u 3 + v 3 ) = 0 , y0 x0 y0
= x0 = z 02 = − .
λ 2λ + 3
ou encore : 3(u + uv + v )X − 3(u + v)Y − Z
2 2
6.3.15
• Pour tout point M(x,y,z) de E3, on a :
O
y2 y
(x + z ) = b x + a z
2 2 2 2 2 2 S
M ∈ S1 ∩ S2 ⇐⇒ x2 y2 z2
+ + =1
c2 − a 2 c2 c2 − b2
x
b2 x 2 + a 2 z 2
y = 2
x 2 + z2
6.3.17
⇐⇒ x 2
z2
c2 1 − 2 −
c − a2 c2 − b2 a) Une représentation paramétrique de S est :
(x 2 + z 2 ) = b2 x 2 + a 2 z 2 (1) x = a cos t + λ, y = a sin t,
x2 z2 z = a sin t cos t + λ, (t,λ) ∈ R2 .
Et : (1) ⇐⇒ +
c2 − a 2 c2 − b2 Eliminer (t,λ).
2
(c − a 2 )(c2 − b2 ) − c2 (x 2 + z 2 ) = 0.
Réponse : a 2 (x − z)2 + (a − y)2 y 2 − a 2 (a − y)2 = 0 .
Comme 0 < a < c < b , le deuxième facteur ne peut pas s'an-
nuler. On déduit : b) Même méthode qu'en a)
x2 z2
2 = 2 Réponse : 4x 2 + (y − z)2 + 4y − 4z − 1 = 0 .
c −a 2 b − c2
M ∈ S1 ∩ S2 ⇐⇒
y 2
6.3.18
= 1.
c2 Puisque Γ est plane, dans le plan x + y + z = a, les généra-
Ceci montre que S1 ∩ S2 est formée de quatre droites. trices de S sont parallèles à −
→
u (1,1,1) .
• Notons F1 ,F2 : R3 −→ R les applications définies par, pour Pour obtenir une EC de S, on élimine (λ,x0 ,y0 ,z 0 ) dans :
tout (x,y,z) de R3 :
x = x0 + λ, y = y0 + λ, z = z 0 + λ,
F1 (x,y,z) = y 2 (x 2 + z 2 ) − (b2 x 2 + a 2 z 2 ), x0 y0 z 0 = a ,
3
x0 + y0 + z 0 = a.
x2 y2 z2 Réponse :
F2 (x,y,z) = 2 + 2 + 2 − 1.
c −a 2 c c − b2
(2x − y − z + a)(−x + 2y − z + a)
Ces applications sont de classe C 1 sur R3 et, pour tout (x,y,z)
(−x − y + 2z + a) = 27a 3 .
de R3 :
−−→ 6.3.19
grad F1 (x,y,z) = 2 x(y 2 − b2 ), y(x 2 + z 2 ), z(y 2 − a 2 ) ,
a) En notant P = x − y et Q = y − z, S admet pour équation :
−−→ x y z 1 1 1
grad F2 (x,y,z) = 2 2 , , . + − = 0 , donc S est un cylindre.
c − a 2 c2 c2 − b2 P Q P+Q
362
Cependant, l'équation obtenue se ramène à Réponse : S est un cylindre, à génératrices parallèles à
−
→
u (1,1,1) et de directrice
P 2 + P Q +Q 2 = 0,
c'est-à-dire P = Q = 0 . 2x−y + 2 y − 2−x − 1 = 0
Γ
z = 0.
Réponse : S = ∅.
b) En notant P = x − y et Q = y − z, S admet pour équation : 6.3.20
a) Réponse : S1 et S2 sont des cylindres (elliptiques) de direc-
1 1 1
+ − = 1, tions respectives z z , y y .
P Q P+Q
x2 y2 x2 y2
donc S est un cylindre, et les génératrices de S sont parallèles
2 + −1=0
2 + 2 =1
2
P = 0 b) a 2 b ⇐⇒ a 2 b
à la droite , c'est-à-dire dirigées par −
→
u (1,1,1) .
x z2
y z2
Q = 0 + −1=0 = 2.
a2 c 2 b 2 c
Une section droite deS est obtenue en coupant S par un plan
z
orthogonal à −
→
u . À cet effet, faisons un changement de r.o.n.d.
de façon que −
→ S1
u dirige le 3ème axe de coordonnées.
En notant
−
→ 1 −→ − → − → S2
K = √ ( i + j + k ),
3
−
→ 1 −→ − →
I = √ ( i − j ),
2 O y
−
→ − → − → 1 −→ −→ −
→
J = K ∧ I = √ ( i + j − 2 k ),
6
−
→− →− →
le repère R = (O; I , J , K ) est orthonormé direct. Les for-
mules de changement de repère sont, pour un point M de co-
ordonnées (x,y,z) dans R et (X,Y,Z ) dans R :
x
1 1 1
√ √ √ Réponse : S1 ∩ S2 est la réunion des deux ellipses d'EC :
2 6 3 X
x 2
1 1 1 x y2
y = −√ √ √ Y . + 2 =1
2 6 3 a 2 b , ε ∈ {−1,1}.
z 2 1 Z
z = ε c y
0 −√ √ b
6 3
c) Par raison de symétries, les axes des deux ellipses précédentes
On en déduit une EC de S dans R , après calculs : c
√ ont pour EC : x = 0 ou y = 0, z = ε y ,
X (X 2 − 3Y 2 ) 2 + 3(X 2 + Y 2 ) = 0. b
x2 y2 x = 0 x = ±a
La courbe Γ, intersection de S avec le plan Z = 0 , est une cu- + = 1, c'est-à-dire : y = ±b , y=0 .
bique (courbe algébrique de degré 3) ; en coupant Γ par des a2 b2
z = ±εc z=0
droites d'équation Y = t X, t ∈ R , on obtient une RP de Γ : √
On en déduit les longueurs des demi-axes : b2 + c2 et a.
3 1 + t2 3 t (1 + t 2 )
X= √ , Y = √ , Z = 0.
2 3t 2 − 1 2 3t 2 − 1 Réponse : a 2 = b2 + c2 .
Réponse : • S est un cylindre à génératrices parallèles à 6.3.21
−
→
u (1,1,1) a)
• Une section droite de S est la courbe d'équations −−→ −→
√ M(x,y,z) ∈ S ⇐⇒ (∃λ ∈ R, ∃m ∈ Γ, Ω M = λΩm)
X (X 2 − 3Y 2 ) 2 + 3(X 2 + Y 2 ) = 0, Z = 0,
⇐⇒ ∃(λ,t) ∈ R2 , x = λt, y = λt 2 ,z = λt 3
dans le r.o.n.d. défini plus haut. .
c) En notant P = x − y et Q = y − z, S admet pour équation : Réponse :
2x 2 + 2x y + y 2 + 2x z − yz − 2x − 3z + 1 = 0.
D
1
6.3.22
3
En notant Fλ : R −→ R l'application définie par
D'
Fλ (x,y,z) = x(λ − y) + y(λ − z) + z(λ − x) − λ, O y
on a :
−−→ x
grad Fλ (x,y,z) = 0
∂ Fλ ∂ Fλ ∂ Fλ 6.3.25
⇐⇒ (x,y,z) = (x,y,z) = (x,y,z) = 0
∂x ∂y ∂z Si une droite horizontale (i.e. // x Oy) convient, alors convien-
λ dront aussi, par symétrie, une droite parallèle à y Oz et une droite
⇐⇒ x = y = z = . parallèle à x Oz. Ces deux dernières droites ne peuvent pas être
2
toutes deux horizontales.
λ λ λ Nous pouvons donc supposer qu'il existe une droite D tangente
Voir ensuite si le point Ωλ , , est sur Sλ .
2 2 2 aux trois cônes et non horizontale ; D admet un SEC
4 x = az + p
Réponse : Sλ est un cône si et seulement si λ ∈ 0, , (a,b, p,q) ∈ R4 .
3
. y = bz + q
• S0 est le cône de sommet O et admettant pour directrice l'hy- Puisque D est tangente à S1 , l'équation
z=1
perbole d'équations . (az + p)2 + (bz + q)2 − z 2 = 0
xy + x + y = 0
• S 4 est le translaté de S0 dans t 2 − admet une solution double(en z), d'où, par un discriminant :
→ − → − →.
( i + j + k )
3 3
(ap + bq)2 − (a 2 + b2 − 1)( p2 + q 2 ) = 0 (1)
Réponse : Avec les notations précédentes, le lieu cherché est On obtient de même :
la surface d'équation
(bq − ap)2 − (b2 + 1 − a 2 )(− p2 + q 2 ) = 0 (2)
(z 0 y − y0 z) + 2 p(z − z 0 )(z 0 x − x0 z) = 0 .
2
et (ap − bq)2 − (1 + a 2 − b2 )( p2 − q 2 ) = 0. (3)
C'est, en général, un cône de sommet M0 (x0 ,y0 ,z 0 ). De (2) et (3), on déduit : p2 − q 2 = 0.
Si p = q = 0, alors D passe par O , exclu.
6.3.23 S'il existe ε ∈ {−1,1} tel que q = εp = 0 , alors, b = aε, puis,
z=0
Notons M0 (x0 ,y0 ,z 0 ) et P les point et parabole
y 2 = 2 px en reportant dans (1), p2 = 0, exclu.
donnés, et A(α,β,γ ) ∈ E3 .
6.3.26
Former une équation cartésienne du cône S de sommet A et de x 2 + y 2 = cos6 t + sin6 t
M(x,y,z) ∈ S⇐⇒ ∃t ∈ R, .
directrice z = cos2 t
6.3.24 6.3.27
a) M ∈ S ⇐⇒ d(M,D) = R.
2x + 3y − z = 0 z = 2x + 3y
⇐⇒ . Un point de D est A(2,1,0) et un vecteur directeur de D est
x 2 + y2 − z2 = 0 8y 2 + 12x y + 3x 2 = 0 −
→
v (1,1,1) .
Donc P ∩ S = D ∪ D où D et D sont les droites passant par
O et dirigées par Réponse :
−
→ √ √ (y − z − 1)2 + (x − z − 2)2 + (x − y − 1)2 − 3R 2 = 0 .
V (4, −3 − 3, −1 − 3 3),
−
→ √ √ b) 1ère méthode : Traduire, pour l'équation aux z des points de
V (4, −3 + 3, −1 + 3 3).
S ∩ z z, (z + 1)2 + (z + 2)2 + 1 − 3R 2 = 0 , l'existence d'une
→ −
− →
→−
− → →−
− → V · V solution double.
Calculer <) ( V , V ) par cos( V , V ) = −→ .
−
→ 2ème méthode : R = d(D,z z).
|| V || · || V ||
1 1
Réponse : Arccos − ' 1,648. Réponse : R = √ .
13 2
364
6.3.28 Ensuite, pour tout point M(x,y,z) de E3 :
S admet pour directrice le cercle d'équations M ∈ S ⇐⇒ ∃(λ,µ) ∈ R2 , M ∈ Cλ,µ
x +y+z =1
. x + 2y = λ
x 2 + y2 + z2 = 1 ⇐⇒ ∃(λ,µ) ∈ R2 , x 2 + y 2 + z 2 = µ2
2
Réponse : x y + x z + yz = 0. λ + 6λ − 5µ2 = 0
⇐⇒ (x + 2y)2 + 6(x + 2y) − 5(x 2 + y 2 + z 2 ) = 0.
6.3.29
Remarquer que l'équation proposée est symétrique en x,y,z. Réponse : 4x 2 + 4x y + y 2 + 5z 2 − 6x − 12y = 0 .
Noter σ1 ,σ2 ,σ3 les fonctions symétriques élémentaires de
x,y,z, et, pour k ∈ N∗ , Sk = x k + y k + z k . Montrer que l'équa- 6.3.31
tion de S est de la forme F(σ1 ,S2 ) = 0. En notant V le volume demandé, on a, par symétries, V = 24 V1 ,
Prouver S4 = S22 + 4σ1 σ3 − 2σ22 ; d'où l'équation de S sous la où V1 = dx dy dz et
forme : D1
1 D1 = (x,y,z) ∈ (R+ )3 ;
S22 − (σ12 − S2 )2 − 1 = 0.
2
Réponse : S est une surface de révolution, d'axe x 2 + y2 R2, x 2 + z2 R2, y2 + z2 R2, y x .
−
→ − → − →
O + R( i + j + k ) . En passant en coordonnées cylindriques, on obtient
6.3.30 V1 = ρ dρ dθ dz , où :
∆1
a) La courbe Γ est incluse dans le plan P d'EC : / π0
∆1 = (ρ,θ,z) ∈ [0; R] × 0; × R+ ;
2x − y − 5z = 0. 4
!
Un changement de r.o.n.d., en prenant P pour 1er plan de co- 0z R 2 − ρ 2 cos2 θ .
ordonnées, montre que Γ est une parabole.
D’où :
Une RP de Γ est : x = t 2 + 2t, y = 2t 2 − t, z = t, t ∈ R ,
√
−−→ π
c'est-à-dire : O M = t −
→
u + t 2−
→
v , 4 R R 2 −ρ 2 cos2 θ
V1 = dz ρ dρ dθ
où − →u (2,−1,1) et − →
v (1,2,0) . 0
π
0 0
4 R !
1 −−→ 1 → − = R 2 − ρ 2 cos2 θ ρ dρ dθ
On a, pour tout t de R∗ : 2 O M = − u +→ v , donc la di- 0 0
t t
π
−
→
rection de (O M) tend vers celle de v quand t tend vers ±∞. 4 1 / 2 0
3 R
= − (R − ρ 2
cos2
θ) 2 dθ
Il en résulte que l'axe de Γ est dirigé par −
→v . 0 3 cos2 θ 0
π
Le sommet de Γ est le point de Γ en lequel la tangente à Γ est R3 1 − sin3 θ
4
= dθ
orthogonale à l'axe. La tangente à Γ en un point quelconque 3 0 cos2 θ
−→ √1
π
2 1−u
dM
, c'est-à-dire −
→
u + 2t −
→
v . On a : R3 2
M(t) est dirigée par = [tanθ]04 + du
dt [u=cosθ ] 3 1 u2
−→ √
dM " #
⊥− →v ⇐⇒ (− →u + 2t − →
v )·− →
v ⇐⇒ t = 0, R3 1 1
= 2√− 1 R 3 .
dt = 1+ +u
3 u √1 2
puisque − →
u ·− →
v = 0. 2
Une équation de S dans le nouveau repère orthonormé d) Une équation de S dans R est :
√ √ 3
est : (1 − 2)ξ 2 + (1 + 2)ζ 2 + η2 + = 0. 3 4
4 (x − 2) + 5 − y + z − 2 = 0.
2
5 5
Réponse : Par le changement
−
→− →− →
Dans le répère orthonormé direct (Ω; I , J , K ) défini par 3 4 4 3
X = x − 2, Y = − y + z, Z = − y − z,
−→ 1 − → − → − → −→ 1 −→ 1− → 1− → 5 5 5 5
OΩ = i + j − k , I = √ i + j − k ,
2 2 2 2 l'équation de S devient X 2 + 5Y − 2 = 0 , ou encore
−
→ 1 −→ 1− → 1− → − → 1 −→ 1 −→ 2
J = − √ i + j − k , K = √ j + √ k , la X 2 = −5Y , où Y = Y − .
2 2 2 2 2 5
quadrique S admet l'équation réduite
Réponse :
√ !√ −→− →− →
ξ2 ζ2 η2 3 2+1 Dans le repère orthonormé direct (S; I , J , K ) défini par
− 2 − 2 = 1 , où a = ,
a2 b c 2 −→ −
→ 2− → −
→ − → −→ 1 −
→ −
→
OS = 2 i + j , I = i , J = (−3 j + 4 k ) ,
√ !√ √ 5 5
3 2−1 3 −
→ 1 − → −
→
b= , c= ; K = − (4 j + 3 k ) , la quadrique S admet l'équation ré-
2 2 5
S est un hyperboloïde à deux nappes. duite X 2 = −5Y ; S est un cylindre parabolique.
Réponse : h 2 x y + a 2 (z 2 − h 2 ) = 0 . 6.3.40
On peut choisir un r.o.n.d. tel que : P = x Oy et O ∈ D.
b) La surface S est une quadrique, et la matrice Q de S dans
h2 x = az
Alors D admet un SEC , où (a,b) ∈ R2 ; un vecteur
0
2
0
y = bz
−
→− →− → 2
( i , j , k ) est : Q = h , dont les valeurs
directeur de D est−
→u (a,b,1).
2 0 0
On a, pour tout point M(x,y,z) de E3, d(M,P) = |z| et :
0 0 a2
−−→ → 2
propres sont
h2 h2
, − , a 2. || O M ∧ − u ||
2 2 d(M,D)2 = −
→
|| u ||2
D'après l'exercice 6.3.34, S est de révolution si et seulement si 1 2
h2 h2 = 2 (y − bz)2 + (az − x)2 + (bx − ay) .
deux (au moins) des réels , − , a 2 sont égaux, c'est-à-dire : a +b +1
2
2 2
h2 D'où :
=a .2
2
M ∈ S ⇐⇒ (y − bz)2 + (az − x)2 + (bx − ay)2
On peut d'ailleurs vérifier que, dans ce cas, S est de révolution,
puisque S admet alors pour EC : = (a 2 + b2 + 1)z 2
x 2 + y 2 + z 2 − (x − y)2 − 2a 2 = 0. ⇐⇒ (a 2 + b2 + 1)(x 2 + y 2 ) − (ax + by + z)2 = 0 .
−−→
6.3.42 grad φ(0,0,0) = − 2Dp,0,−2(C − D + E) p ,
Considérons une quadrique quelconque S, d'EC :
la condition revient à : E = D − C.
Ax 2 + 2Bx y + 2C x z + Dy 2 + 2E yz
Finalement, S a pour EC :
+F z 2 + 2Gx + 2H y + 2I z + J = 0.
2C x z + Dy 2 + 2(D − C)yz − 2C z 2 − 2Dpx = 0,
On a : Γ ⊂ S
ou encore :
⇐⇒ ∀t ∈ R∗ , At 6 + 2Bt 2 (t 3 − 1) + 2Ct 2 (t 3 + 1)
(t 3 − 1)2 t6 − 1 (t 3 + 1)2
2C(x z − yz − z 2 ) + D(y 2 + 2yz − 2 px) = 0 .
+D 2
+ 2E 2
+F
t t t2
On obtient ainsi le faisceau linéaire de quadriques (hors-pro-
t3 − 1 t3 + 1 gramme) de base (S1 ,S2 ), où S1 est la réunion des deux plans
+ 2Gt + 2H
3
+ 2I +J =0
t t z = 0, x − y − z = 0, et S2 le paraboloïde hyperbolique
y 2 + 2yz − 2 px = 0 .
⇐⇒ A = 0, 2(B + C) = 0, D + 2E + F = 0, 2G = 0,
Γ ∀i ∈ {1,2,3}, t
Ei REi = 0,
M
y
où (Ei )1i 3 est la base canonique M3,1 (R) .
O
S2 Ceci revient à ce qu'il existe une matrice Ω de O3 (R) telle que
Ω −1 QΩ soit à termes diagonaux tous nuls. D'après l’exercice
4.5.59, cette condition équivaut à tr(Q) = 0, c'est-à-dire :
x A + D + F = 0.
369
6.3.49 −−→
1
En notant m(σ )(0,σ 3 ,σ 2 ) et G(σ )
,−3σ,−2 , S admet
Les deux quadriques Q 1 et Q 2 admettent O pour centre de sy- σ
−−→
métrie. Les matrices des formes quadratiques pour RP φ : (σ,π) −→ m(σ ) + π G(σ ) , donc S est réglée.
associées à Q 1 et Q 2 sont t A A et A t A , où En fait, la réalité de (u,v) se traduit, pour (σ,π) donné, par
a b c
σ 2 − 4π 0, donc π ne décrit qu'une demi-droite de R , et donc
A=a b c . Comme t A A et A t A ont le même
S n'est qu'« à demi » réglée.
a b c
polynôme caractéristique (cf. exercice 3.2.12), les deux qua- • On a, pour tout σ de R :
driques Q 1 et Q 2 ont la même équation réduite (dans deux re- −−−→ −−→ −−−→
pères orthonormés). det −
→ −
→ −
→ m (σ ),G(σ ),G (σ )
( i , j , k )
1 1
0 − 2
6.3.50
σ σ
−−→ = 3σ 2 −3σ = −6 = 0,
• En notant m(u) (cos u, sin u, u 2 ) et G(u) (−sin u, −3
−→
2σ −2
cos u,2u) (qui est = 0 ), une RP de S est φ : (u,v) 0
−−→
−→ m(u) + v G(u) , ce qui montre que S est réglée. donc S n'est pas développable.
• Comme, pour tout (u,v) de R2 :
b) • Chercher d'abord une RP de S :
−
→
∂φ −−−→ −−−→ −−→ −−−→ x = x z cos u
(u,v) = m (u) + v G (u) = G(u) + v G (u), x 2 z 2 = x 2 + y 2 ⇐⇒ ∃u ∈ R,
∂u y = x z sin u
−
→
∂φ −−→ x = y = 0
(u,v) = G(u),
∂v ⇐⇒ ou
∃u ∈ D, z = 1 et y = x tan u,
−−→ −−−→ cos u
et que (G(u),G (u)) est libre, le point M(u,v) de S est régu-
lier si et seulement si v = 0. 0 π π / # π 3π "
où D = − ; ∪ ; .
En tout point M(u,v) (v = 0) de S, le plan tangent à S est di- 2 2 2 2
−−→ −−−→
rigé par (G(u),G (u)), donc ne dépend pas de v, ce qui montre 1
Une RP de S est donc : x = v, y = v tan u , z = .
que S est développable. cos u
1 −−→
6.3.51 En notant m(u) 0,0, et G(u)(1,tan u,0) , une RP de
cos u
−−→
• En notant m(u) (3u,2u 2 ,0) et G(u)(1,2u,u 3 ) , une RP de S −−→
S est (u,v) −→ m(u) + v G(u) , ce qui montre que S est réglée.
−−→
est φ : (u,v) −→ m(u) + v G(u) , ce qui montre que S est ré-
glée. • On a, pour tout (u,v) de D × R :
−−−→ −−→ −−−→
• On a, pour tout u de R :
det −
→ −
→ −
→ m (u),G(u),G (u)
( i , j , k )
−−−→ −−→ −−−→ 3 1 0
0
→ m (u),G(u),G (u) = 4u 2
1 0
det −
→− →− 2u
( i , j , k ) 0
3u 2
1
u3 sin u
= 0 tan u
cos2 u = = 0,
= 0, cos2 u
sin u
0 0
et donc S est développable. cos2 u
−−−→ −−→ −−−→
• Il est clair que : ∀u ∈ R , m (u) = 3G(u) − u G (u), d'où, ce qui montre que S n'est pas développable.
avec les notations de 6.3.5 2) p. 263 :
∀u ∈ R, λ(u) = 3 et µ(u) = −u,
6.3.53
Un point M(X,Y,Z ) est sur le cylindre Σ circonscrit à S dans
et l'arête de rebroussement admet pour RP la direction de la droite D si et seulement si la droite D M , pas-
u ∈ R −→ φ u,−µ(u) . sant par M et parallèle à D , est tangente à S. Une RP de D M
est : x = X + λ , y = Y + λ, z = Z + λ, λ ∈ R. La droite D M
Réponse : L'arête de rebroussement a pour RP : est tangente à S si et seulement si l'équation :
x = 4u , y = 4u 2 , z = u 4 , u ∈ R . (X + λ)2 + (Y + λ)2 − (Z + λ) = 0
6.3.52 admet (au moins) une solution double, c'est-à-dire :
a) • Puisque u,v jouent des rôles symétriques, on obtient une
autre RP de la surface S proposée en notant σ = u + v et (2X + 2Y − 1)2 − 8(X 2 + Y 2 − Z ) = 0
π = uv :
Réponse :
π
x = , y = σ 2 − 3σ π, z = σ 2 − 2π.
σ 4X 2 − 8X Y + 4Y 2 + 4X + 4Y − 8Z − 1 = 0.
370
6.3.54 z
z = λZ, λ ∈ R . O
y
j
Une CNS est que l'équation
I
λ(X + 2) − 2 λ(Y + 2) − 2 + λ(X + 2) − 2 λZ i J
x
+ λ(Y + 2) − 2 λZ − 1 = 0
2) a) Pour tout M(x,y,z) de E3, notons
admette une solution double, c'est-à-dire que son discriminant
x y z
soit nul. A(M) = z x y .
2 y z x
Réponse : (X + 2) + (Y + 2) + 2Z
L'application A : E3 −→ M3 (R) est un isomorphisme de
M(x,y,z) −→A(M)
−3 (X + 2)(Y + 2) + (X + 2)Z + (Y + 2)Z = 0 . R -espaces vectoriels.
Montrer : ∀(M,M ) ∈ E32 , A(M)A(M ) = A(P) .
6.3.55
Chercher Γ par une RP de la forme : Ainsi :
x = a cos t, y = a sin t, z = ϕ(t). (M,M ) ∈ S 2 ⇒ det A(M) = det A(M ) = 1
Réponse : Les courbes de RP : x = a cos t, y = a sin t, ⇒ det A(P) = 1 ⇒ P ∈ S.
t b) • Il est clair que ∗ est interne dans S, commutative, et admet
z = εka ch + C , C ∈ R fixé, ε ∈ {−1,1} fixé, t ∈ R le
k E(1,0,0) ∈ S pour neutre. Puisque la multiplication dans
paramètre. M3 (R) est associative et que A est injective, ∗ est associative
dans S.
6.3.56
• Soit M(x,y,z) ∈ S ; alors A(M) ∈ GL3 (R) et :
I 1) Même méthode que pour l'exercice 6.3.29. 2
S est de révolution et son axe ∆ passe par O et est dirigé par −1 x − yz y 2 − x z z 2 − x y
−
→ − → − → A(M) = z 2 − x y x 2 − yz y 2 − x z
i + j + k . y 2 − x z z 2 − x y x 2 − yz
−
→− →− →
Soit R = (O; I , J , K ) le repère orthonormé direct de E3 = A(N ),
défini par :
où N (x 2 − yz,y 2 − x z,z 2 − x y) .
−
→ 1 −→ − →− → −
→ 1 −→ − →
K = √ ( i + j , k ), I = √ ( i − j ), De plus :
3 2
det( A(N ) = det (A(M))−1
−
→ − → − → 1 −→ − → −
→
J = K ∧ I = √ ( i + j − 2 k ). −1
6 = det(A(M)) = 1,
2
Une équation de S dans R est : (X 2 + Y 2 )Z = √ . donc N ∈ S.
3 3
Ainsi M admet N pour symétrique pour ∗ dans S.
Une méridienne C de S est obtenue en coupant S par le
(demi-)plan d'équation X = 0 (et Y 0). Remarque : Autre méthode pour l'existence des symétriques.
2 0 1 0
On obtient C : X = 0, (Y 0 ), Y 2 Z = √ . Soient J = 0 0 1 ,
3 3
1 0 0
Z
M = xI3 + y J + z J 2 ; (x,y,z) ∈ R3 .
372
Index des notations
αi xi , 4 (x|y), < x,y > , x · y , ϕ(x,y), eve, 137
i∈I
x ⊥ y, x ⊥ A, 141
Ei , ⊕ Ei , 5 A⊥ , 142
i∈I i∈I
rg(u) , 11 S(E), 147
E ∗ , ei∗, 13 p F , d(x,F), 148
s F , 149
B∗, 16
O(E,< .,. >) , O(E), 153
L i , 18
On (R) , 154
β(E), β(E ∗ ), 19
tr(A), 22 SO(E), SOn (R) , 155
tr( f ), 23 f ∗ , 159
S+ ++
n , Sn , 170
Sn, e, τi j, 36 , < , 171
I(σ ), ε(σ ) , 37 √ 1
P2 (n), ε , An, 38 S, S 2 , 184
(x1 ,. . . ,x p ), 39 |A|, 186
L p (E 1 ,. . . ,E p ; F), 41 fsh, S H (E) , 188
n (E) , detB , detB (V1 ,. . . ,Vn ), 44 fh, 189
det( f ) , 45 H (E), 190
a11 . . . a1n a11 . . . a1n
A∗ , Hn , 191
. .. .. ..
det(A), .. . , . . , 46 psh, (x|y), < x,y > , x · y , ϕ(x,y), evh, 194
a . . . a a ... ann [n ] x ⊥ y, 197
n1 nn n1
∆i j , Ai j , 52 x ⊥ A, A⊥ , 198
com (A), 53
V(x1 ,. . . ,xn ), 59 (Dt )t∈I , (Dt )t∈I , 205
s, s(t) , ( AB), 212
vp, Sp K ( f ) , Sp( f ), −→, Sp (A), Sp(A), 74
vp −
→ − →
T , N , ϕ, − →
K
SEP( f,λ) , SEP(A,λ), 75 u , V, 213
χ A , χ f, χ A (λ), χ f (λ), 80 R, γ, 214
P( f ) , P(A), 106 C, 216
A ⊗ B, 127 RP, SEC, 227
s, s(t) , ( AB), 232
L(E,E; K ), 130
−−→
S(E; K ), fbs, fq, 131 grad (F) , 240
Q(E) , MatB (ϕ), 132 p, q, r, s, t, 241
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
373
Index alphabétique
A cône, 245
cône (— du second degré), 256
abscisse (— curviligne), 212, 232 congruentes (matrices —), 136
absolue (valeur — d’une matrice symétrique réelle), 186 contact (courbe de —), 269, 270
adaptée (base —), 8 contour (— apparent conique), 270
adjoint, 159 contour (— apparent cylindrique), 269
admissible (paramétrage —), 227 contraires (de sens —), 64
affine (système —), 68 coordonnée (forme- —), 13
alterné (groupe —), 38 coordonnées (— d’un vecteur), 4
alternée (application p-linéaire —), 41 courbe (— de l'espace), 227
annulateur (polynôme —), 109 courbure, 214
anté-duale (base —), 19 courbure (centre de —), 216
antisymétrique (endomorphisme —), 162 courbure (rayon de —), 214
arc (— paramétré), 227 CRAMER (système de —), 69
arête (— de rebroussement), 265 curviligne (abscisse —), 212, 232
associée (fh — à une fsh), 189 cycle, 39
associée (fq— à une fbs), 131 cylindre, 244
associé (vp et −
→), 75
vp cylindre (— elliptique), 257
auto-adjoint (endomorphisme —), 146 cylindre (— hyperbolique), 257
axe (— d’une surface de révolution), 248 cylindre (— parabolique), 257
cylindrique (surface —), 244
B
D
base (— d’un ev), 4
bilinéaire (forme —), 130 décomposition (— en blocs), 27
bilinéaire (forme — symétrique), 131 décomposition (— polaire), 185
birégulier (arc paramétré —), 229 dédoublement, 134
birégulier (point —), 229 défini-positif (endomorphisme symétrique —), 163
bloc, 27 définie-positive (fh —), 190
b.o.n., 143, 199 définie-positive (fq —), 170
définie-positive (matrice symétrique réelle —), 170
C demi-méridienne, 248
demi-tangente, 230
canonique (produit scalaire —), 138 dérivée (droite —), 205
canonique (produit scalaire hermitien —), 189 déterminant (— d’une famille de vecteurs), 44
caractéristique (point —), 205 déterminant (— d’un endomorphisme), 45
caractéristique (polynôme —), 80 déterminant (— d’une matrice carrée), 46
cartésienne (équation — d'une surface), 235 développable (surface —), 263
CAUCHY-SCHWARZ (inégalité de —), 138, 194 développantes (— d’une courbe du plan), 223
CAYLEY (théorème de — et HAMILTON), 116 développée (— d’une courbe du plan), 220
© Dunod. La photocopie non autorisée est un délit.
378
J’INTÈGRE
Série Monier
Jean-Marie Monier
5 e édition
ALGÈBRE ET GÉOMÉTRIE PC-PSI-PT
Cours, méthodes et exercices corrigés