566 LA GEOMANCIE A L’ANCIENNE COTE DES ESCLAVES
Légendes.
Devise. Ce-Tula, nut we na fo agha ys yi jo. Cz-Tula, est toi qui
prendras tous les bagages {= les sacrifices] et ira les répartir.
Légende. Tel est le nom du devin qui consulta pour Lofi et lui demanda
dix-sept nates, dis-sept pieces d’étoffe noire et autant de blanche, dix-sept
piéces de soie, dix-sept beeufs, autant de cabris et de poulets et dix-sept
sacs Wargent. Il dita Lofi : cest cela que nous, les signes, devons prendre
pour préparer ton bagage (=ton sacrifice), dont Vefficacité durera toute
Vannée. Sinon, c'est toi-méme qui porteras ce bagage.
Lofi ne fit pas le sacrifice, et, le dix-septiéme jour, un récadére vint d'Ife,
disant qu’il cherchait Lafi. Et la maladie fondit sur Lofi, qui donna tout pour
que l'on accomplit son sacrifice. Et le devin appela tous les signes et pré-
para des nourritures. Il disposa, sur dix-sept petites nattes, dix-sept espéces
différentes de feuillesde Fa, Chaque petite natte contenait le ye et les feuilles
@un dund, et, sauf la dernitre, une petite statuette en bois (ocyz). Les-nattes
furent attachées séparément, et la derniére fut clouée au moyen d’un long
objet de fer (gdso) sur la téte du focye. Le sacrifice fut porté Aun Legha —
d'autres disent 4 un Loko.
Ce sacrifice se fait encore de nos jours.
2, Autrefois Mawu, la grande déesse, envoya Fa, qui n’était alors qu’un
homme ordinaire, dans la Vie (= sur la terre). Elle lui donna dix-sept
attributs bénis (ac:
Et Fa régit de la sorte tout ce qui était sur terre, et se mit 4 consulter les
noix du Fade (palmier de Fa).
Puis Mawu envoya le Sauveur (sz-Invelé-ta, celui qui sauve les étres) dans
la Vie, afin de rappeler ses commandements. Mais on ne voulut pas l’écou~
ter, et Pon chercha le supprimer. Il prit la fuite, et fut pourchassé comme
); chacun de ces attributs en avait lui-méme quinze autres.
une béte. I] trouva sur la route un arbre, un fo-12, et invoqua le nom de la
grande déesse : Mawu, bwele mi! Mawu, sauve-moi !— Et voici qu’il remar-
qua un trou dansle trone de Varbre. Il_y pénétra, et aussitét une araignée
(ye-gele-tete) tissa une toile 4 Vorifice du trou, le dissimulant aux hommes.
Bien surpris, ceux-ci décidérent d’aller consulter Fa pour lui demander
son avis. En chemin, ils trouvérent un margouillat (éxwe-iéxwe), qui
parlait alors comme eux. Ils lui demandérent ot. ’envoyé de Mazeu s’était
caché. Le margouillat ouvrit la bouche pour révéler la cachette, mais nulle
parole n’en sortit. Cest depuis ce temps qu’il est muet...