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UCAD/ESP Cours Technologie des Ordinateurs 2019/2020

TECHNOLOGIE DES ORDINATEURS

Volume horaire = H (cours/TD : H ; TP : H)

Objectifs :

Ce cours a pour objectifs de permettre à l’étudiant de pouvoir :

 Décrire la représentation des informations manipulées


• type (les bases de numération),
• leurs conversions, ainsi que
• leur codage
 Maitriser le traitement des informations par les composants internes d’un ordinateur
à travers :
 l’algèbre de Boole,
 les portes logiques et
 les circuits logiques

Sommaire :

Chapitre 1 : Représentation de l’information : Système de numération, Opérations et Codage

 Codage de l’information
 Bases d’un système de numération
 Changement de base
 Nombres signés
 Opérations binaires (Addition/Soustraction, Multiplication, Division)
 Codes pondérés/non pondérés)
 Codes de détection d’erreurs

Chapitre 2 : Représentation et traitement de l’information : Logique combinatoire

 Algèbre de Boole et fonctions logiques : élémentaires (NAND, OR et NOT) et induits (NAND,


NOR et XOR)

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 Théorèmes fondamentaux (Théorèmes de base et Théorèmes de De Morgan)


 Universalité des portes NAND et NOR
 Simplification des fonctions logiques (méthode algébrique et Table de Karnaugh)
 Quelques applications des circuits logiques

CHAPITRE 1 : REPRÉSENTATION DE L’INFORMATION : SYSTÈME DE


NUMÉRATION, OPÉRATIONS ET CODAGE

1.1 Introduction
Les informations traitées par les ordinateurs sont de différentes natures : nombres, texte,
images, sons, vidéo, programmes, … Pour cela on utilise un code qui établit, sans ambiguïté,
une correspondance qui permet de passer d’une représentation ou série de symboles ou
alphabet (dite externe) d’une information à une autre représentation (dite interne : sous forme
binaire) de la même information, suivant un ensemble de règle précise. Le code décimal est
malheureusement difficile à adapter aux mécanismes numériques, car il est difficile de
concevoir du matériel électronique fonctionnant sur dix plages de tensions différentes. On lui
préférera donc le code binaire. Dans un ordinateur, les informations sont toujours représentées
sous forme binaire (BIT : Binary digIT) une suite de 0 et de 1. Il existe plusieurs variantes de
codes binaires, ayant chacune leurs avantages et leurs inconvénients, et possédant des
propriétés utilisées dans des applications spécifiques (calcul numérique, capteurs de position,
mise en mémoire, détection et correction d’erreurs en transmission, ….).

On distingue deux grandes catégories de codes suivant qu’il est possible ou non d’attribuer
une signification à chacun des digits du code. Dans le premier cas, on parle de code pondéré et
dans le second, le code est dit code non pondéré.

1.2 Bases d’un système de numération


La base d’un système de numération est le nombre de chiffres différents qu’utilise ce système
de numération. En électronique numérique, les systèmes les plus utilisés sont : le système
binaire, le système octal, le système décimal et le système hexadécimal. Nous allons noter
pour désigner le nombre écrit en base .

 Système décimal (base 10)

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C’est le système que nous utilisons tous les jours. Il comprend 10 chiffres : 0, 1, 2, 3, 4, 5,
6, 7, 8 et 9. De façon générale, tout nombre décimal entier de chiffres s’écrit :

est le rang et le poids du chiffre et tout nombre décimal à virgule de chiffres


pour la partie entière et chiffres pour la partie flottante s’écrit :

Exemple :

 Système binaire (base 2)


Ce système comprend 2 chiffres appelés bits: 0 et 1.

 Système octal (base 8)


Il comprend 8 chiffres : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7.

 Système hexadécimal (base 16)


Il est composé de 16 symboles (10 chiffres et 6 lettres) : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, A, B, C,
D, E et F.

1. Changement de base
C’est la conversion d’un nombre écrit dans un système de numération vers un autre système.

 Conversion d’un nombre décimal en un nombre d’un système d’une autre base
On divise le nombre décimal à concevoir par la base b et on conserve le reste. Le quotient
obtenu est divisé par b et on conserve le reste. Il faut répéter l’opération sur chaque quotient
obtenu jusqu’à ce qu’il soit nul.

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Les restes successifs sont écrits, en commençant par le dernier, de la gauche vers la droite
pour former l’expression de N dans le système de base b.

 Décimal à binaire
Exemple : Convertir le nombre décimal 3786 en binaire (base 2).

 Conversion d’un système d’une base de numération (2, 8, 16) en un nombre décimal :
La conversion d'un nombre dans un système de numération vers le système décimal est
toujours la même. Pour retrouver le nombre décimal, il suffit d'additionner les monômes
représentés chacun par le chiffre appartenant au système de numération multiplié par la
puissance de la base correspondant au rang de ce chiffre.

 Conversion binaire en décimal :


Exemple :

 Conversion octal vers décimal :


Exemple :

 Conversion hexadécimal en décimal :


Exemple :

Table de correspondance entre les nombres des différentes bases:

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Décimal hexadécimal octal Binaire


0 0 0 0000
1 1 1 0001
2 2 2 0010
3 3 3 0011
4 4 4 0100
5 5 5 0101
6 6 6 0110
7 7 7 0111
8 8 10 1000
9 9 11 1001
10 A 12 1010
11 B 13 1011
12 C 14 1100
13 D 15 1101
14 E 16 1110
15 F 17 1111

 Conversion d’un système d’une base 8 ou 16 en un nombre binaire


Pour convertir un nombre dans le système octal (respectivement hexadécimal) vers le système
binaire, on remplace chaque symbole du nombre écrit en base (respectivement base
) par son équivalent écrit dans le système binaire de 3 bits (resp. 4 bits) (voir tableau).

 Conversion d’un nombre octal en un nombre binaire :

Exemple : ⏟⏟⏟

 Conversion d’un nombre hexadécimal en un nombre binaire :

Exemple : ⏟ ⏟ ⏟

 Conversion d’un système binaire en nombre octal ou hexadécimal :


C’est l’opération inverse de la précédente.

 Conversion d’un nombre binaire en un nombre octal :

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Pour convertir un nombre binaire en un nombre octal (base ), on regroupe les 1 et 0 du


nombre par 3 en commençant par la droite, puis chaque groupe est remplacé par le chiffre octal
correspondant.

Exemple : ⏟⏟⏟⏟

 Conversion d’un nombre binaire en un nombre hexadécimal :


Pour convertir un nombre binaire en base , on fait des regroupements de 4 bits.

Exemple : ⏟ ⏟ ⏟

 Conversion octal vers hexadécimal et hexadécimal vers octal :


Pour convertir un nombre octal en nombre hexadécimal, on le convertit d’abord le nombre
octal en binaire puis, le nombre binaire est converti en hexadécimal.

Exemple :

De même pour convertir un nombre hexadécimal en nombre octal, on passe par le système
binaire.

Exemple :

2. Nombres signés
La plupart des dispositifs numériques traitent également des nombres négatifs. Deux
symboles complémentaires sont pris en compte :

Un bit indiquant si le nombre est négatif ou positif : c’est le bit de signe (0 représente le signe
positif et 1 celui négatif).

Le bit de signe est le premier à gauche de l’ensemble de bits représentant le nombre binaire.
Exemple :

 Complément restreint ou complément à 1 (C1) d’un nombre binaire


Complémenter un chiffre binaire à 1 revient à remplacer 0 par 1 et 1 par 0.

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Exemple : s’écrit en notation exacte et sont complément à 1 est ,


le bit de signe étant inchangé.
 Complément vrai ou complément à 2 (C2) d’un nombre binaire
Pour obtenir le complément à 2 d’un nombre binaire, il faut prendre le complément à 1 de
ce nombre et lui ajouter 1.
Exemple : son complément à 1 est , son complément à 2
s’écrit .

NB : Dans le cas d’un nombre binaire, le bit de poids le plus fort est appelé MSB (Most
Significant Bit) et le bit de poids le plus faible est appelé LSB (Least Significant Bit).

3. Addition binaire
L’addition de nombres signés est utilisée dans la plupart des circuits numériques.

La méthode consiste à écrire les nombres positifs en notation exacte et remplacer les nombres
négatifs par leur complément à deux avant d’additionner. Si le résultat est positif, il est en
notation exacte, s’il est négatif, il est en notation complément à 2.

 Addition de deux nombres positifs


L’addition binaire se fait à l’aide de l’algorithme suivant :

Opérations Résultats
0+0 0
0+1 1
1+0 1
1+1 0 avec un report (retenue) de 1
1+1+1 1 avec un report de 1
Effectuer l’addition et

 Addition de deux nombres de signes contraires


La soustraction binaire se fait à l’aide de l’algorithme suivant :

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Opérations Résultats
0-0 0
0-1 1 avec un report (retenue) de 1
Effectuons l’addition des
1-0 1
nombres suivants :
1-1 0

et , le complément à 2 de est .

Le résultat en notation exacte est .

Effectuons l’addition de et . Complément à 2 de s’écrit :

Le complément à 1 de est et son complément à 2 est .

Le résultat en notation exacte est .

 Addition de deux nombres négatifs


Effectuons l’addition de et . Les compléments à 2 s’écrivent :

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Le résultat en notation exact est .

4. Multiplication binaire
La multiplication binaire se fait à l’aide de l’algorithme suivant :

Opérations Résultats
0 0 0
0 1 0
1 0 0
1 1 1
Exemple :

NB :

-Les circuits numériques n’additionnent pas l’ensemble des produits partiels directement mais
deux à deux : le premier avec le deuxième puis la somme obtenue avec le troisième et ainsi de
suite si nécessaire.

-Si les nombres sont négatifs, ce sont leurs compléments à 2 qui sont pris en compte avant la
multiplication et le produit est en notation exacte.

-Si l’un des nombres est négatif, on prend son complément à 2 avant la multiplication, le
résultat est le complément à 2 du produit cherché.

5. Division binaire
La méthode est identique à celle d’une division avec les nombres décimaux. Exemple :

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Soit : ou encore, en base 10 :

-Si les nombres sont signés, la division s’effectue de la même façon que la multiplication.

6. Codes pondérés
 Code DCB : décimal codé binaire
Le code binaire du chiffre décimal le plus élevé 9, étant 1001, mot de quatre bits, chaque
chiffre en notation binaire est codé sur 4 bits. D’où le tableau suivant :

Code
décimal
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Code
binaire
0000 0001 0010 0011 0100 0101 0110 0111 1000 1001

Exemple : le nombre décimal 2583 s’écrit, en utilisant le code DCB

0010 0101 1000 0011

Remarque : Il y a 16 mots binaires de quatre chiffres. Le code DCB n’en retient que 10.
Les autres (1010 1011 1100 1101 1110 1111) ne sont pas utilisés, l’apparition de l’un
d’entre eux signifie qu’une erreur s’est produite.

Exemple : en DCB

Pour effectuer la correction, il faut ajouter 6 soit 0110 en DCB (cela correspond au fait
que l’on saute les 6 combinaisons non valide), d’où.

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NB : 6 est appelé facteur de correction.

1.3 Les codes non pondérés

Avec les codes non pondérés on n’attribue pas un poids dépendant uniquement de la
position du symbole.

1.3.1 Le code binaire réfléchi ou code de Gray ou code cyclique

Souvent, dans les conversions analogiques-numériques, on a besoin d’un code dans lequel
les grandeurs successives ne différent que d’un caractère : c’est le code de Gray encore
appelé « binaire réfléchi », c’est-à-dire un code pour lequel un seul bit change entre deux
nombres consécutifs. C’est un code cyclique, c’est-à-dire que la règle s’applique entre le
dernier terme et le premier. Les positions binaires ne sont affectées d’aucun poids.

Exemple :
Ecriture de l’ensemble des entiers décimaux compris entre 0 et 15 en binaire réfléchi.

Conversion entre code décimal et binaire réfléchi.

Conversion entre code binaire naturel et binaire réfléchi

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Exemple : 13 s’écrit 1011, 14 s’écrit 1001

Les équations logiques pour un mot de 4 bits sont :

Pour un mot de bits on a donc :

 Code Alphanumérique
Un ordinateur est prévu pour traiter des informations non numériques, c’est-à-dire qu’il
doit « reconnaitre » des caractères de l’alphabet, des caractères spéciaux, des chiffres, …
Tous ces éléments sont associés à un code appelé alphanumérique.

1.3.2 Le code ASCII (American Standard Code for Information Interchange)

C’est le plus répandu. On le retrouve pratiquement dans tous les ordinateurs et leurs
organes périphériques, pour leurs dialogues (stocker, analyser et communiquer) et la
représentation des textes en mémoire. C’est un code quasi universel pour la transmission de
l’information. Il a été adopté par ISO (International Standards Organization) qui en a fait le
code ISO-7. Chaque symbole nécessite au moins 7 bits ce qui donne

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combinaison binaires différentes. Le plus souvent ce code est défini avec 8 bits, le huitième
étant généralement un bit de parité permettant de corriger des erreurs de transmission.

D’autres codes :
 ANSI : codes dérivés du code ASCII. Il est le produit de l’American National Standards
Institute. Les 128 premiers codes correspondent aux caractères du code ASCII. Les 128
autres sont une extension qui correspond à la page de code choisie.
 EBCDIC (Extended Binary Coded Decimal Interchange Code) : code à 8 bits crée par
IBM pour ses ordinateurs des séries 360 et 370.
7. Codes de détection d’erreurs
 Bit de parité pair
Le bit supplémentaire est fixé à une valeur (0 ou 1) telle que, pour chaque « mot », le
nombre total de 1, y compris le bit de parité, soit pair.

Exemples : Un circuit numérique doit transmettre le caractère « , » (virgule) ; le code


ASCII de ce caractère est 0101100 : il est formé de trois 1, le bit de parité doit donc être 1
pour que le nombre total de 1 soit pair. Le code ASCII du caractère « , », avec le bit de
parité, est : 10101100.

Si le caractère à transmettre est « D », dont le code ASCII est 1000100, le bit de parité
doit être 0 pour que le nombre total de 1 soit pair. Le code ASCII du caractère « D », avec
bit de parité, est : 01000100.

 Bit de parité impaire


C’est une méthode analogue à la précédente : le bit supplémentaire est fixé à une valeur (0
ou 1) telle que le nombre total de 1 dans le « mot », y compris le bit de parité, soit impair.

Remarque : Quelques conversions

, , ,

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CHAPITRE 2 : CIRCUITS LOGIQUES COMBINATOIRES

a. Algèbre de Boole
a. Variables booléennes
Une variable logique (dite booléenne) est une grandeur binaire ; elle peut prendre deux
valeurs 0 (faux ou niveau bas) ou 1 (vrai ou niveau haut). Elle peut être utilisée pour
représenter une proposition ou l’état d’un objet.

Les circuits logiques se distinguent par le fait que leurs variables ne peuvent prendre que 2
états :

haut bas
vrai faux
oui non
1 0

Dans la pratique il ne s’agira pas de niveaux discrets mais plutôt de plages de tension.

En électronique numérique, toute tension est interprétée comme une suite de symboles
logiques (0/1). La manipulation de ces symboles est basée sur l’algèbre de Boole ou algèbre
booléenne.

b. Opérations logiques élémentaires

L’algèbre de Boole ne possède que trois opérations.

 Addition : + OU OR
 Multiplication : • ET AND
 Complément ou inversion : ̅ NON NOT

Tables de vérité

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Beaucoup de circuits possèdent plusieurs entrées pour une sortie. La table de vérité permet
de décrire l’état de la sortie en fonction des combinaisons des entrées.

A B S
0 0 0
0 1 1
1 0 0
1 1 1
c. Portes ou opérations ou fonctions logiques
i. Opérations de base
 L’opération ET (AND)
Elle s’exprime par la multiplication : ou . Sa table de vérité est:

A B S
0 0 0
0 1 0
1 0 0
1 1 1

Le symbole correspondant est :

IEC (International Electrotechnical Commission), IEEE (Institute of Electrical and


Electronics Engineers)

NB : Une opération ET peut avoir N entrées. Si une entrée est à l’état 0, la sortie .0
est alors prioritaire.
 L’opération OU (OR)
Elle s’exprime par l’addition . Sa table de vérité est :

A B S
0 0 0
0 1 1

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1 0 1
1 1 1
Le symbole correspondant est :

NB : Une opération OU peut avoir N entrées. Si une entrée est à l’état 1, la sortie .1
est alors prioritaire.
 L’opération NON (NOT)
Elle ne concerne qu’une variable à la fois; son résultat est la complémentation ou
l’inversion.
Elle se note ̅ . Sa table de vérité est :

A S
0 1
1 0

Les symboles correspondants sont :

ii. Opérations induits


 L’opération NON-ET (NAND)
Elle s’exprime par la multiplication complémentée ̅̅̅̅ ou ̅̅̅̅̅ . Sa table de
vérité est :

A B S
0 0 1
0 1 1
1 0 1
1 1 0

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NB : ̅̅̅̅ ̅̅
Le symbole correspondant est :

 L’opération NON-OU (NOR)


Elle s’exprime par l’addition complémentée ̅̅̅̅̅̅̅ . Sa table de vérité est :

A B S
0 0 1
0 1 0
1 0 0
1 1 0

NB : ̅̅̅̅̅̅̅ ̅ ̅
Le symbole correspondant est :

 L’opérateur OU-EXCLUSIF (XOR)


Elle s’exprime par ̅ ̅. Sa table de vérité est :

A B S
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 0

Le symbole correspondant est :

b. Conception et représentation d’un circuit numérique

Dans beaucoup d’applications, on cherche à réaliser un circuit à partir d’une description


théorique (cahier des charges). On établit d’abord la table de vérité, puis on détermine
l’expression algébrique et enfin on représente le schéma du circuit. La conception d’un circuit
numérique peut être délicate, car il peut y avoir de multiples contraintes :

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 obligation ou non d’utiliser des puces du même type (matériel)


 minimiser ou non le nombre de portes (consommation)
 optimiser ou non la rapidité de l’opération (caractéristiques)
 permettre ou non des modifications ultérieures (souplesse)
 ...

Exercice d’application 1 :

Concevoir un circuit à trois entrées, dont la sortie est à l’état haut si le nombre d’entrées à
l’état haut vaut 2 ou 3. Sa table de vérité est :

̅ ̅ ̅

Résultat final Comment trouver ceci ?

c. Simplification des fonctions logiques

Nécessité

 Utiliser le moins de composants possibles


 Simplifier au maximum le schéma de câblage
 Il faut donc trouver la forme minimale de l’expression logique considérée.

Deux méthodes :

 Mathématique ou Algébrique (en utilisant des propriétés et des théorèmes)


 Graphique (tableaux de Karnaugh; ...)

3.1. Simplification algébrique

a. Théorèmes fondamentaux
i. Théorèmes de base

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Commutativité :

Associativité :

Distributivité:

Trois résultats utiles : ̅ ̅

Exercice d’application 2 :

Démontrer ces trois relations.

ii. Théorèmes de De Morgan


Les théorèmes de De Morgan sont utiles pour convertir des sommes en des produits, et vice-
versa.

- Théorèmes pour 2 variables :


̅̅̅̅̅̅̅ ̅ ̅ ̅̅̅̅̅ ̅ ̅

- Théorèmes pour N variables :


̅̅̅̅̅̅̅̅ ̅̅̅̅̅̅̅̅
∑ ∏̅ ∏ ∑̅

Exercice d’application 3:

Simplifier les expressions suivantes :

1) ̅ ̅

̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
̅ ̅̅̅̅̅̅̅
̅
2)

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3) ̅̅ ̅ ̅̅ ̅ ̅ ̅

b. Formes canoniques
Il est possible de réaliser toutes les opérations booléennes au moyen d’une seule sorte
d’opérateurs : opérateurs NAND ou opérateurs NOR.

i. Universalité de la porte NAND


La porte NAND est dite universelle, car elle permet de réaliser n’importe quelle autre porte.
Exemple :

ii. Universalité de la porte NOR


La porte NOR est dite universelle, car elle permet de réaliser n’importe quelle autre porte.
Exemple :

Exercice d’application 4:

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Réaliser à l’aide d’opérateurs NAND puis NOR l’opérateur XOR :

̅ ̅

3.2. Table de Karnaugh

La table de Karnaugh permet d’écrire une équation booléenne, de la simplifier et de déduire


une implémentation des composants pour le montage correspondant.

Une table de Karnaugh est constituée de lignes et de colonnes en nombre tel que la table soit
la plus « carrée » possible. Avec un nombre n pair de variables d’entrée ( ), la table sera
formée de lignes et colonnes ( , nous avons lignes et colonnes). Avec un
nombre n impair de variables d’entrée ( ), la table sera formée de lignes et
colonnes ou de lignes et ( , nous avons 2 lignes et 4 colonnes ou 4 lignes et 2
colonnes). Les tableaux suivants donnent des exemples de table de Karnaugh pour
.

 Avec n=3 : A, B et C sont les entrées.


BC ̅̅ ̅ ̅

A 00 01 11 10
̅ 0 0 1 3 2
1 4 5 7 6

 Avec n=4 : A, B, C, D sont les entrées.


CD ̅̅ ̅ ̅

AB 00 01 11 10
̅̅ 00 0 1 3 2
̅ 01 4 5 7 6
11 12 13 15 14
̅ 10 8 9 11 10

NB : Nombre de cases (cellules) = nombre de lignes de la table de vérité.

Règles pratiques

 A partir de la table, on simplifie en regroupant les 1 adjacents.

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 Les 1 adjacents sont mis en évidence par l'ordre utilisé pour former la table.
 La taille d’un groupe est un multiple de 2 c.-à-d. (1,2, 4, 8, ...).
 Un groupe de 1 permet de réduire variables.
 Le groupe est soit rectangulaire ou carré.
 Former les plus gros groupes possibles.
 Un 1 peut faire partie de plusieurs groupes.
 D'une colonne à l’autre, on ne complémente qu’une seule variable.
 les bords sont périodiques (l’ordre des variables n’importe pas).
 La variable qui apparait à la fois complémentée et non-complémentée est éliminée.

Exemples

Soit un circuit à 3 entrées, la sortie S est :

̅̅ ̅ ̅ ̅ ̅̅ ̅

Nous obtenons les tables suivantes :

Entrées Sortie
A B C S
BC
0 0 0 1
0 0 1 0 A 00 01 11 10
0 1 0 1 0 1 0 1 1
0 1 1 1 1 1 0 0 0
1 0 0 1
1 0 1 0 Table de Karnaugh
1 1 0 0
̅̅ ̅
1 1 1 0

Table de vérité

Soit un circuit à 4 entrées, la sortie S est :

̅̅ ̅ ̅̅ ̅ ̅̅ ̅ ̅ ̅ ̅̅ ̅ ̅ ̅

CD
00 01 11 10
AB
00 0 1 1 1

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01 0 1 1 0
11 0 1 0 0
10 0 1 0 1

̅ ̅ ̅ ̅

Si un état n’est pas spécifié, on laisse un « X » ou « » (état indéterminé) et on lui attribue


la valeur qui convient le mieux. Prenons l’exemple suivant :

CD

AB 00 01 11 10
00 0 1 1 0
01 0 1 X 0
11 0 1 0 X
10 0 1 0 0
̅ ̅

d. Quelques applications des circuits logiques


 Additionneur
 Soustracteur
 Comparateur
 Codeurs
 Décodeurs
 Multiplexeurs
 Démultiplexeur
 Afficheur 7 segments
Le demi-additionneur (half adder)
Le demi-additionneur effectue la somme de deux bits. S est la somme et R le report (carry).

L’additionneur complet (full adder)

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Pour additionner deux nombres de plusieurs bits il faut mettre en cascade des additionneurs qui
additionnent les bits correspondant des deux nombres plus les reports R i-1 issus des additions
des bits précédents.

L’addition des bits de droite est une addition de deux bits, elle peut être réalisée avec le demi-
additionneur. Il faut tenir compte d’un éventuel report pour les bits suivants. Il lui faut deux
sorties : S = la somme de 3 bits (A + B + Rn-1) et R = le nouveau report
Equations du circuit

Le plein additionneur est un circuit à 3 entrées. Il se compose de 2 demi additionneurs et d’une


porte OU qui génère le report quand la somme vaut 2 ou 3
Addition de deux nombres de n bits
Exemple :
Mise en cascade de 4 additionneurs pour l’addition de deux nombres de 4 bits
Le circuit peut tenir compte de l’éventuel report précédent R-1
Le report R3 = 1 dès que l’écriture de la somme nécessite plus de 4 bits

L’unité arithmétique et logique (UAL)


Utilisée dans pratiquement tous les systèmes informatiques, elle réalise des opérations
arithmétiques (addition, soustraction, etc.) et logiques (ET, OU, etc.). C’est un circuit
programmable : les relations entre les données en sortie et les données en entrée sont
modifiables.

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Une UAL est une Unité Arithmétique et Logique réalisant les opérations de base : opérations
logiques (et, ou et non), opérations arithmétiques, comparaisons.

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