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Collection Mathématiques appliquées pour la maitrise Sous la direction de P. G. CIARLET et J. L. LIONS Haim BREZIS Université Pierre et Marie Curie et Ecole Polytechnique ANALYSE FONCTIONNELLE Théorie et applications 2° tirage MASSON Paris New York Barcelone Milan Mexico Sao Paulo 1987 Traductions — en espagnol, Alianza, Madrid (1984) — en italien, Liguori, Naples (en préparation) lberg-New York (en préparati — en anglais, Springer, Berlin-H — en japonais, Sangyo Tosho, Tokyo (en préparation) — en grec, Société Mathématique de Gréce (en préparation), Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. La loi du I mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies » ou « reproductions strictement réservées a l'usage privé du copiste et non dest ees une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et. d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de lauteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1® de l'article 40) Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, constituerait done une contrefagon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. © Masson, Paris, 1983 ISBN : 2-225-77198-7 ISSN : 0754-4405 Masson A. Masson S.A. MASSON ITALIA Ebirort S.p.A. MASSON EDITORES EDITORA MASSON Do BrasiL Ltda 120 Bd Saint-Germain, 75280 Paris Cedex 06 Balmes 151, 08008 Barcelona Via Giovanni Pascoli 55, 20133 Milano Dakota 383, Colonia Napoles, 03810 Mexico DF Rua Borges Lagoa 1044, CEP/ 4038 Sao Paulo S.P. PRESENTATION DE LA COLLECTION « MATHEMATIQUES APPLIQUEES POUR LA MAITRISE » La Collection Mathématiques appliquées pour la maitrise a pour but de présenter les principales théories mathématiques générales directement orientées vers les applications, de les développer de maniére rigoureuse, et d'indiquer explicitement et avec précision la trés grande variété de leurs applications. Des théories mathématiques générales orientées vers les applications sont, notamment, les fondements de l'analyse des équations différentielles et aux dérivées partielles, linéaires ‘ou non, qui « gouvernent » tellement de situations en Physique, en Mécanique, en Chimie, etc,, et jusqu’en Econométrie! Ce sont aussi les outils principaux de Analyse Numérique, préalables obligés au traitement sur ordinateur : analyse numérique matricielle, méthodes de loptimisation, méthodes de différences finies ou d’éléments finis pour lapproximation des solutions d’équations aux dérivées partielles; c’est aussi la Statistique, dont les applications sont universelles, et ou l'ordinateur a apporté, 14 encore, une impulsion nouvelle considérable; cest aussi la Mécanique des Solides et la Mécanique des Fluides dont une connaissance déja sérieuse est indispensable 4 tout mathématicien appliqué. Ces théories générales sont, dans la Collection, développées de maniére rigoureuse, par le biais des solutions les plus synthétiques, les plus élégantes et les plus « confirmées »; elle fournissent ainsi tous les outils nécessaires pour aborder la grande majorité des problémes posés quotidiennement par les applications. Les théories générales présentées dans cette Collection ont d’ailleurs été élaborées pour faire face précisément aux applications, c'est-a-dire & des problémes posés dans des disciplines parfois trés éloignées des mathématiques mais néanmoins susceptibles d’étre formalisés de fagon mathématique. Ces mémes théories devraient également servir de point de départ pour l'étude des nouveaux problémes posés par les applications; il est en effet essentiel de savoir que ces nouveaux problémes, d’importance fondamentale, se présentent sous la forme de questions complétement « ouvertes ». Aprés le préalable d'une modélisation mathématique souvent deja imparfaite, la seule fagon de les aborder réside alors dans un traitement « massif » sur ordinateur, a l’aide précisément des méthodes et des outils fondamentaux présentés dans cette Collection. Cest pourquoi cette Collection, qui s’adresse @ tous les étudiants du Deuxiéme Cycle de Mathématiques dites « appliquées », mais aussi (au moins pour certains de ses volumes) aux étudiants du Deuxiéme Cycle de Mathématiques dites « pures », de Mécanique, de Physique, aux éléves des Grandes Ecoles d’Ingénieurs, ..., devrait non seulement initier ses lecteurs 4 des théories rigoureuses et élégantes, tout en leur fournissant un outil deja utilisable dans de trés nombreuses applications, mais aussi, nous l'espérons, leur donner le désir d’aller bien au-dela. Pour l'accueil compréhensif qu'elle a bien voulu réserver a cette Collection, il nous est particuligrement agréable de remercier la maison Masson, en la personne notamment de M. J. F. Le Grand. Nous tenons également a remercier bien vivement M. A. Warusfel, dont lactivité et le dévouement ont beaucoup contribué a la conception et a l’élaboration de cette Collection. P. G. CIARLET J. L. LIONS TABLE DES MATIERES Introduction........... eee eee ee eee eee I. — Les théorémes de Hahn-Banach. Introduction a la théorie des fonctions convexes Il. conjuguées L.1. Forme analytique du théoréme de Hahn-Banach : prolongement des Cr eee 1.2. Formes géométriques du théoréme de Hahn-Banach : séparation des ensembles convexes 1.3. Introduction @ la théorie des fonctions convexes conjuguées ......... ge eS — Les théorémes de Banach-Steinhaus et du graphe fermé. Relations orthogonalité. Opérateurs non-bornés. Notion d'adjoint. Caractérisation des opérateurs surjectifs ILL. Rappel du lemme de Baire .......0....0002 cc eeeeeeeeeeeeeeee ees 11.2. Le théoréme de Banach-Steinhaus .......00..00022000eeeeeee eens 11.3. Théoréme de lapplication ouverte et théoréme du graphe fermé..... 114, Supplémentaire topologique. Opérateurs inversibles 4 droite (resp. & gauche) ILS. Relations d’orthogonalité . . IL6. Introduction aux opérateurs linéaires non-bornés. Définition de l’adjoint. IL7. Caractérisation des opérateurs 4 image fermée. Opérateurs surjectifs. Opsricns bomen ese re ee — Topologies faibles. ene réflexifs, spaces séparabls Espaces uniformément convexes . a : IIL1. Rappel sur la topologie la moins fine rendant continues une famille d’applications . . . IIL2. Définition et propriétés éémentaires de la topologie faible o(E, E’)-- IIL.3. Topologie faible, ensembles convexes et opérateurs lingaires ........ IIL4. La topologie faible x o(E’, E) xl 15 16 18 21 23 26 29 32 33 33 35 38 39 vit Iv. TABLE DES MATIERES TI Especes (Clete TIL6. Espaces séparables ........ 000... 00cccveeeceeeeeueeeeteeeeees 1.7. Espaces uniformément convexes ..........22.000ee0eeeeeeveeeeee Commentaires 0.0.2... cece ec cee cece eeeeceeeeee settee eeeteeee ees © tee : IV.1. Quelques résultats d’intégration qu'il faut absolument connaitre IV.2. Définition et propriétés élémentaires des espaces L’ ............... IV.3. Réflexivité. Séparabilité. Dual de L? o.. 0.0.2.0. cc eee IV.4. Convolution et régularisation.....0....2.. 0. 000eeeeeeeeee eee ees IV.5. Critére de compacité forte dans L” Re V. — Les espaces de Hilbert . . V.1. Définitions. Propriétés élémentaires. Projection sur un convexe fermé. ee eee V.3. Théorémes de Stampacchia et Lax-Milgram V.4. Somme Hilbertienne. Base Hilbertienne............. 05.60... seen eee Commentaires .......... 0000s eee eee . VI. — Opérateurs compacts. Décomposition ae des lee ae compacts oe ee V1.3. VL4. Définition. Propriétés élémentaires. Adjoint ..........2...00000eees La théorie de Riesz-Fredholm ............00000000sceeeeeeeeeees Spectre d'un opérateur compact ...........0.....00 000 0eeeeeee eee Décomposition spectrale des opérateurs autoadjoints compacts Commentaires ............cccseecen cece et eneeeeeerenseteeerenaens : VII. — Le théoréme de Hille-Yosida ............... 0. 0c cece eee eee eee eee VIL1. Definition et propriétés élémentaires des opérateurs maximaux MONOtONes du VII.2. Résolution du probléme d’évolution de + Au = 0, u(0) = up; existence et unicit 43 47 ie 52 34 54 aa 59 gps 75 B 8 81 82 85 87 89 89 BJ 96 98 101 101 104 TABLE DES MATIERES Nils Relate VILA. Le cas autoadjoint ....0.....0.2.00ceceeeeeeeeeeeeeeeeeees (Commentaies ee VIII. — Espaces de Sobolev et formulation variationnelle de problémes aux limites en dimension un poob on nceooeocsnaconods VII. Motivation 0.2.0.0... ccc ce ee eeee ee eeee ee eeceeeeeteeeeseen ees VIILL2. L'espace de Sobolev W'?(I) 0.2... .. ee cee ce eeee ee eeee ee eeees VIII. Lespace WHP(). ooo ecco cece cece cece ceceeeeteeeeeteee ees VIIL.4. Quelques exemples de problémes aux limites ...........00...0005 VIILS. Principe du maximum . VIIL.6. Fonctions propres et décomposition spectrale............ ee ee ee eee ee eee Espaces de Sobolev et formulation variationnelle de problémes aux limites en dimension N Lee eee e eee eee eee 1X.1. Définition et propriétés élémentaires des espaces de Sobolev W'-?(Q) IX.2. Opérateurs de prolongement .............. 13 Ineealites de Soboley 1X.4. L'espace Wi?(Q) IX.5. Formulation variationnelle de quelques problémes aux limites elliptiques 1X6. Régularité des solutions faibles ........-...-.... 0.0: e see ee eee e eee IX.7. Principe du maximum ..... 1X8. Fonctions propres et décomposition spectrale ...... (COMMentAites 00 ee X. — Problémes d’évolution quation de la chaleur et 'équation des ondes X.1. L’équation de la chaleur : existence, unicité et régularit M2 Buocipe du maximum X.3. L’équation des ondes.. Commentaires ......... Références bibliographiques . Index . 19 ae 120 132 135 143 145 146 149 149 159 162 aa 175 181 189 192 193 204 204 2ut 213 218 at a NOTATIONS Notations générales E espace dual de E <.> produit scalaire dans la dualité E’, E Uf =a] = {x: SQ) = a} B(Xo, r) = {x; llx — xoll OF 2 Fz 0 cy XII NOTATIONS. Q = {x = (x xn) RN-! x R; [x] < 1 et ben < Tf Q =QnRY Qo = [xEQ; xn = 0} I (Dyw)(x) = ii (u(x + h) — u(x) re dérivée normale extérieure Espaces fonctionnels QeRN ouvert, Q = T = frontiére de 2, L%(Q) = {u mesurable sur Q et I umdx < oh 1p 0) c7(Q) = NCQ) ko CHQ) = CQ) 9 C,(Q) CE (Q) = C*(Q) m C(Q) = FQ) c(Q) fonctions continues sur Q c@ fonctions u de CQ) telles que pour chaque multi-indice a, |a| < k. lapplication x €Q ++ D*u(x) se prolonge continiment sur & cx) = NC) k lu(x) = u(y)| lx — yP CH) = {ue CQ); Dive C7) Vj, Ii] < kK} wir, Wi", W"", H!, H}, H espaces de Sobolev. cm) = feces sup, 0, (2) Pie +) < ple) +p) Vx, yeE. Soit d'autre part,G < E un sous-espace vectoriel et soit g : G + R une application linéaire telle que 8) 8x) R avec D(h) sous-espace vectoricl de E, h linéaire, G c D(h), h prolonge g et h(x) < p(x) Wx e D(h) (hy < hy) = (D(h,) < D(A.) et hy prolonge hy). Il est clair que P n’est pas vide puisque g € P. D'autre part, P est inductif. En effet soit QP un sous-ensemble totalement ordonné; on note Q = (<1. On définit DH) =UDh) ect AQ) =A(x) si xe D(A). ra On vérifie que cette définition a bien un sens, que he P et que h est un majorant de Q. I] résulte du lemme de Zorn que P admet un élément maximal noté f. Prouvons que D(f) = E — ce qui achévera la démonstration du théoréme 1.1. Raisonnons par Yabsurde et supposons que Dif) # E. Soit xo ¢ D(/); posons D(h) = Dif) + Rxo et, pour xe D(f), A(x + txo) = f(x) + ta (eR) o8 & est une constante qui sera fixée ultérieurement de maniére a ce que he P. On doit done s‘assurer que f(x) + ta < p(x + tx) = Vx ED(f), WER. Grace & (1) il suffit de verifier que ie +o L(x) — P(x + Xo) vxeD(f) pix — x9) xe Dif). IK Autrement dit, il faut choisir « tel que Sup (f(y) — PY = Xo)} << Inf {p(x + Xo) — f(x)}- yeDU) xeDU) FORME ANALYTIQUE DU THEOREME. 3 Un tel choix est possible puisque LY) = PY = Xo) < P(X + Xo) — SX) VE DY), WED): en effet on notera que S(S) + FO) < PCE + ¥) < P(X + Xo) + PL — Xo) grace a (2). On conclut que f est majorée par h et que f 4 h; ceci contredit la maximalité de f. Indiquons maintenant quelques applications simples du théoréme I.1 lorsque E est un espace vectoriel normé (e.v.n.) de norme ||_ ||. Notation : On désigne par E’ le dual (topologique) (") de E ie. espace des formes li et continues sur E; E’ est muni de la norme duale (*) (5) UWflle = Sup Ifo = Sup f(). Ix <1 xc Lorsque f € E’ et x € E on notera généralement ¢f, x) au lieu de f(x); on dit que< , dest le produit scalaire dans la dualité E’, E. © Corollaire 1.2. — Soit G un sous-espace vectoriel de E et soit ¢: G — B une application lineaire et continue de norme ligll: = Sup g(x). ists Alors il existe f €' qui prolonge g et tel que Fle: = Iigile Demonstration. — Appliquer le théoréme 1.1 avec p(x) = |Igllo: ltl. © Corollaire 1.3. — Pour tout x, €E il existe fy €E’ tel que Woll = Ilxoll et fos ¥0> = Moll?» Demonstration. — Appliquer le corollaire 1.2 avec G = Rxo et g(tXo) = t\|xoll? de sorte que |lglle: = IIxoll ReMarque 2. — L'élément fy défini au corollaire 1.3 n'est pas unique en général (essayer de fabriquer un exemple ou voir [EX]). Néanmoins si E' est strictement convexe (3) — ce qui est Ie cas par exemple si E est un espace de Hilbert (voir chapitre V) ou bien si E = L%Q)avec | < p < x (voir chapitre IV) — alors fy est unique. De maniére générale on note, pour chaque x) €E, F(xo) = (fo E's fall = Ilxoll et | = Max [f, xl. fee fee wet ust Demonstration. — Supposons que x #0. Il est clair que Sup |< x>| < Ill. fee wie! D’autre part (corollaire 1.3) on sait qu'il existe foeE’ tel que |Ifoll = llxll et = |IxI?. On pose fi = IIxII”'fo de sorte que [Ifill = 1 et = Ihe Remargue 3. — Il convient de distinguer la formule (5) qui est une défmition et la formule (6) qui est un résultat. En général, le « Sup » qui apparait dans (5) n'est pas un « Max » ie. il n’est pas atteint (voir un exemple dans [EX]). Toutefois ce « Sup » est atteint si E est un espace de Banach réflexif (voir chapitre III); un théoréme difficile di a R. C. James affirme la réciproque : si E est un espace de Banach tel que pour tout fe E’ le « Sup » en (5) est atteint, alors E est réflexif (voir par exemple Diestel [1], chapitre I ov Holmes [1]). 1.2. Formes géométriques du théoréme de Hahn-Banach : séparation des ensembles convexes Commengons par quelques préliminaires sur les hyperplans. Dans toute la suite E désigne un ev.n. Définition. — Un hyperplan (affine) est un ensemble de la forme H = {xeE; f(x) = a} ott f est une forme linéaire (+) sur E, non identiquement nulle et a €R. On dit que H est Phyperplan d’équation [f = a]. Proposition 1.5. — L'hyperplan d'équation [f = a] est fermé si et seulement si f est continue. Demonstration. — Il est clair que si f est continue alors H est fermé. Réciproquement, supposons que H est fermé. Le complémentaire § H de H est ouvert et non vide (puisque ___ (1) Pas nécessairement continue (lorsque E est de dimension infinie il existe toujours des formes linéaires non continues; voir [EX]). FORMES GEOMETRIQUES DU THEOREME 5 JS #0). Soit xo € GH et supposons (pour fixer les idées) que f(xo) < a. Soit r > 0 tel que Bix, 7) ¢ GH of B(xo,r) = {x EE; [lx — xoll % pour un certain x, € B(xo,r). Le segment {x, = (1 — xo + tx,; te [0, 1]} est contenu dans B(xo,r) et done f(x) # a Vte [0,1]; par ailleurs f(x, = « pour fi) =o A 7 A 1 =~"... ce quiest absurde et donc (7) est démontré. II résulte de (7) que L(x) = f%0) f(xo +12) a VreB. On dit que H sépare A et B au sens strict s'il existe ¢ > 0 tel que f(x) 0; atx EC} (on dit que p est la jauge de C). 6 THEOREMES DE HAHN-BANACH Alors p vérifie (1), (2) et 0) il existe M tel que 0 < p(x) 0 tel que B(O,r) < C; il est clair que 1 P(x) <= |x|] Vx EE. r Dot (9). La propriété (1) est évidente. Prouvons (10). Supposons d’abord que x €C; comme C est ouvert, (1 + €)x € C pour @ > 0 assez petit. Done p(x) < 7 < 1. Inversement si p(x) <1 il existe 0 0. D’aprés (1) et (10) on sait que —-——e C pa) +e eo cep py +e px) +e” pO) +e pe Oy cone eC on cadedun eae a (i) e (10) P(x) + p(y) + 2€ P(x) + p(y) + 28 que p(x + y) < p(x) + p(y) + 2€ Ve > 0. D'oti (2). €C pour tout 1 €[0, 1]. En particulier pour Lemme 1.3. — Soit C < E un convexe ouvert non vide et soit xo €E avec xo ¢C. Alors il existe f eK’ tel que f(x) < f(x) Vx €C. En particulier 'hyperplan d'équation Lf =Slx0)] sépare {xo} et C au sens large. DEMonsTRATION DU LEMME 1.3. — Par translation on peut toujours supposer que Oe C et introduire la jauge de C (lemme 1.2) notée p. On considére G = Rx et la forme linéaire g définie sur G par gtx) = teR Il est clair que g(x) < p(x) WxEG (prendre x = xp et distinguer les cas ¢ > 0 et ¢ < 0). Grdce au théoréme I.1, il existe une forme linéaire f sur E, qui prolonge g, et telle que SO) Oon pose A, = A + B(0, £) et B, = B + B(O, €) de sorte que A, et B, sont convexes, ouverts et non vides. De plus, pour ¢ > 0 assez petit, A, et B, sont disjoints (sinon on pourrait trouver des suites ¢, 0, x,€A et y,€B telles que lIxq — Yall < 2€,3 on pourrait ensuite extraire une sous-suite y, > y€A 7B). D'aprés le théoréme 1.6, il existe un hyperplan fermé d’équation [f = a] qui sépare A, et B, au sens large. On a donc fx + @2)=0 vreF. Dimonsrration. — Soit x9€E, Xo¢F. On applique le théoréme I.7 avec A =F et B = {xo}. existe donc fe E’, f # 0 tel que I'hyperplan d’équation [f = a] sépare au sens strict F et {xo}. Ona KLXY << Kf%) WEF. D’oi il résulte que ¢f,x) = 0 Vx EF, puisque 2 (fx) 0 il existe un voisinage V de x tel que : OY) 2 Ox)—E VyeV; et réciproquement. Ilen résulte en particulier que si g est s.cii. et si x, + x, alors : im inf 9%) > 00). (6) Si get @) sont sci, alors @, + 2 est sci. (d) Si (@)je1 est une famille de fonctions s.c.i. alors 'enveloppe supérieure des (9,) est sci, Cest-d-dire la fonction @ définie par (x) = Sup ,(x) wel est s.c.i. (e) Si E est compact et si @ est sci. alors @ atteint sa borne inférieure sur E. On suppose maintenant que E est un espace vectoriel. Rappelons la Défu ion. — Une fonction @: E+] — 0, + co] est dite convexe si eux +0 — dy) < tom) +0 —900) WeyeB, Well. Nous utiliserons quelques propriétés élémentaires des fonctions convexes : (a) Si g est une fonction convexe, alors epi @ est un ensemble convexe dans E x R; et réciproquement. (b) Si @ est une fonction convexe, alors pour tout XR l'ensemble [p < 2] est convexe; mais la réciproque n'est pas vraie. (*) Insistons sur le fait que R co, + cof et done ici 4 ne prend pas la valeur + oo. INTRODUCTION A LA THEORIE DES FONCTIONS CONJUGUEES 9 (0) Si, et @2 sont des fonctions convexes, alors @, + @2 est convexe. (@) Si (),e1 st une famille de fonctions convexes alors envelope supérieure des (¢,) est convexe. On suppose dans toute la suite que E est un ev.n. Définition. Etant donnée une fonction @ : E-+] — 00, + 0] telle que @ ¢ + 0 (ie. D() # @) on définit la fonction g* : E' +] — 00, + co], conjuguée de @ par oN = ae { o sur A et ® a Vx Alecpie et Kf.X0) + khy a xe Dio) et donc KhX0> + kP(Xq) > & > KfrxXo) + kho- 10 THEOREMES DE HAHN-BANACH D’oti k > 0. On déduit de (11) que 1 a cc. yr” = 9(x) < — : vx € Dig) 1 et par suite o(-is) < +00. On définit maintenant, lorsque @* # + 00, la fonction @** : E+] — «0, + oo] par o** (x) = Sup {<6 — @*(N)} fee’ © Théoréme 1.10 (Fenchel-Moreau). — On suppose que « est convexe, s.ci. et @ # + © Alors 9** = Demonstration. — On procéde en deux étapes : 1 étape. On suppose, de plus, que 9 > 0. D’abord, il est clair que p** < g; en effet daprés la définition de 9* ona KE) < OX) +O) VxeE, VfeE. Pour prouver que @** = @ on raisonne par l'absurde et on suppose qu'il existe un xo € E tel que 9** (Xo) < (Xo). Eventucllement on a p(xo) = + 00, mais on a toujours g**(xo) < + 20. On applique le théoréme 1.7 (Hahn-Banach, deuxigme forme géométrique) dans l'espace E x R avec A =epig et B= [Xo, 9**(xo)}. Il existe done — comme dans la démonstration de la proposition 1.9 — feE’, keR et aeR tels que 2) Khx + kk >a, Vix. Aeepio (13) Kf. Xo» + kp**(Xo) < a Hen résulte que k > 0 (choisir dans (12), x D() et 4 = n+ o). [Ici, on ne peut pas conclure comme dans la démonstration de la proposition 1.9 que k > 0; on pourrait éventucllement avoir k = 0, ce qui correspondrait 4 un hyperplan H « vertical » dans E x R}. Soit ¢ > 0; comme @ > 0 on a grace a (12): fO+k+ 9X) 2a YreD(Q). Drow e(- J )< ——*_; dapras Ja défnition de p**(xo), il vient k+e kte re #(-r) : #* (x9) >< — —— x9) — e*{ — Se ye ee kee +iGe Par suite + (k + )O**(X) Fa Ve > 0, ce qui contredit (13). 2° étape : Le cas général. Soit fy € D(@*) (D(@*) # @ d'aprés la proposition 1.9). Pour se ramener au cas précédent on introduit la fonction (x) = (x) — Cfo x> + *(fo) INTRODUCTION A LA THEORIE DES FONCTIONS CONJUGUEES 11 de sorte que @ est convexe s.c.i, @ # + 0 et P > 0. Grice a la I étape on sait que (@)** = @. Calculons maintenant (9)* et (9)**. Ona (OD) = OF + fo) — 9*(fo) et (O)**(X) = @**(X) — CforX> + O*(fo)- Doi o** = 9. UN exempte. — Prenons (x) = ||x||. On vérifie aisément que Oo si Iifli1. ewe{ Donc o**(x) = Sup Q(x) > a — W(x) (@aprés la définition de a) et donc [x,4]¢B. Par conséquent il existe un hyperplan fermé H qui sépare A et B au sens large. Donc H sépare aussi A et B au sens large. Or A = Cdaprés le lemme 1.4, Par suite il existe fe E’, k e Ret ae R tels que 'hyperplan H equation [® = a] dans E x R ot @(Lx, A] = 0. Montrons que (16) k>0. Rappelons d’abord que ® # 0 ce qui s’écrit |Ifl) + |kl # 0. Raisonnons par labsurde et supposons que k = 0. On aurait (d’aprés (14) et (15)) Lx, 2a vx € Dig) Ex 0 assez petit et donc 2% ze BO, 1). Il en résulte que > @ + Eollfl|. Par ailleurs- ona <% — puisque xy E Di). Done f= 0 — ce qui est absurde (car k = 0). On a donc prouvé (16). On déduit de (14) et (15) que et par suite -r(-)-ef>s Comme par ailleurs on a (d’aprés la définition de b) -(-D-r On conelut que COMMENTAIRES SUR LE CHAPITRE I 13 Uw exempue. — Soit K < E un convexe fermé non vide. On pose 0 si xeK Ik@) = . +o si x¢K. Ix est appelée la fonction indicatrice de K. Noter que Ix est convexe, s.ci. et Ix # + 0. La fonction conjuguée If est appelée fonction d'appui de K. Montrons que pour tout xp € E ona (17) dist (9, K) = Inf |x — xol] = Max { 1. Alors tn ( U x,) =f a1 Remargue 1. — Le lemme de Baire est en général utilisé sous la forme suivante. Soit X un espace métrique complet non vide. Soit (X,),,, une suite de fermés telle que LJ X, = X. Alors il existe no tel que Int X,, # S. Demonstration. — On pose O, = GX, de sorte que O, est un ouvert dense. Il s'agit de montrer que G = f) O, est dense dans X. nt Soit © un ouvert non vide de X; on va prouver que @ AG # @. On note Bixr) = fyeX; dix) 0 arbitraires tels que B(Xp, Fo) € 0. On choisit ensuite x, € B(x, ro) 7 O, et ry > 0 tels que B(x, 74) Bly, ro) 9 Oy n O 0 : O 0 et tout p > 0, on obtient a la limite (quand p + 00): 1eB(xpr,) Vn > 0. En particulier le @ 0G. II.2. Le théoréme de Banach-Steinhaus ion, — Soient E et F deux ev.n. On désigne par (E, F) espace des opérateurs linéaires et continus de E dans F muni de la norme Tiger = Sup Txt! xeE lsc On pose ¥(E) = Y(E, EB). © Théoréme II.1 (Banach-Steinhaus). — Soient E et F deux espaces de Banach. Soit (T)),c, une famille (non nécessairement denombrable) d’opérateurs lineaires et continus de E dans F. On suppose que 0) Sup |ITjxl| <0 = YreE. vel Alors Q) Sup ITileg.m < 2+ Autrement dit, il existe une constante ¢ telle que ITI] < elixil VxeE, Viel Remargue 2. — Dans la littérature américaine le théoréme II.1 est souvent désigné sous le nom de Principle of Uniform Boundedness — ce qui exprime bien le contenu du résultat : on déduit une estimation uniforme a partir d’estimations ponctuelles. THEOREME DE BANACH-STEINHAUS. 17, Demonstration. — Pour chaque entier n > 1 on pose X, = {xeE; Viel |ITxll 0. Soient x, €E et r>0 tels que B(x, 1) ¢ X,,. Ona ITixo + r2)ll Sm Viel, ¥zeBQ,1). Par conséquent il vient riITilleery So + IT xoll; dot (2). Indiquons quelques corollaires immédiats du théoréme de Banach-Steinhaus. Corollaire 11.2. — Soient E et F deux espaces de Banach. Soit (T,) une suite @opérateurs linéaires et continus de E dans F tels que pour chaque x ¢E, T,x converge quand n— 00 vers une limite notée Tx. Alors on a (a) Sup [Tallea, p< 0) Te L(E, F) ©) (Tee, » S lim inf |ITyllee, my Demonstration. — (a) résulte directement du théoréme II.1. Il existe donc une constante ¢ telle que IIT,xl| < cllxl] Wn, VxeE. A la limite on obtient ITxIl < ellxl| VxeE. Dvautre part il est clair que T est linéaire; d’od (b). Enfin on a IT xH < UTalloe, rll YEE et (©) s'en déduit. © Corollaire 11.3. — Soit G un espace de Banach et soit B un sous-ensemble de G. On suppose que : (3) pour tout fe G' Tensemble f(B) = U) , feE=G Sup|T,(l| = J est borné (dans R). fen Alors (6) B est borné. Demonstration. — On applique le théoréme II.1 avec E = G, F = RB, I = B’. Pour chaque be B' on pose Ty(x) = (xeG et on conclut qu’il existe une constante c telle que KKB, x>| 0 telle que 7) T(BE@, 1) > Br(O, ¢). THEOREME DE L'APPLICATION OUVERTE, 19 Remargue 4. — La propriété (7) entraine que T transforme tout ouvert de E en un ouvert de F (oti le nom de ce théoréme !), En effet soit U un ouvert de E; montrons que T(U) est ouvert. Soit yp € T(U), de sorte que yo = Txo avec Xp € U. Soit r > O tel que B(x, r) ¢ U ie. Xp + B(O,r) ¢ U. On a alors Yo + T(BO,r)) < T(U). Or, d’aprés (7) on a T(B(O, r)) > B(O, rc) et par conséquent B(yo, re) < T(U). On déduit immédiatement du théoréme ILS le ¢ Corollaire 11.6. — Soient E et F deux espaces de Banach et soit T un opérateur linéaire continu et bijectif de E sur F. Alors T~' est continu de F dans E. DEMONSTRATION DU COROLLAIRE II.6. — La relation (7) exprime que pour tout x ¢ E tel que IITx|| <¢, alors |]x}] <1. Par homogénéité il vient 1 IIx] <-||Tx}]| Vee E c et donc T~! est continu. @ Remargue 5. — Soit E un espace vectoriel muni de deux normes ||x/|, et [XI]. On suppose que E muni de chacune des normes || ||; et || |I; est un espace de Banach. On suppose de plus qu’il existe une constante C > 0 telle que IIx < Clix], VxeE. Alors il existe une constante c > 0 telle que Ix 0 tel que (8) T(B(, 1)) > B(O, 2c). Demonstration. — On pose X, = nT(B(0, 1); comme T est surjectif on a U X, = F et grace au lemme de Baire on sait qu'il existe no tel que IntX,, # @. I a que Int (TBO, 1)] 4 . Soient c > 0 et yoeF tels que 2) B(y, 4c) < T(BO, 1). En particulier yy € T(BQ, 1), et par symétrie ona (10) — yo € T(B(O, 1)). H, Brezis. — Analyse Fonctionnelle 2 20 THEOREMES DE BANACH-STEINHAUS ET DU GRAPHE FERME Par addition de (9) et (10) on obtient BQO, 4c) < T(BQ, 1)) + TBO 1). Enfin, comme T(B(0, 1)) est convexe on a T(BO, D) + TBO. 1) = 2TBO.1). D’oi (8). Deuxiéme étape. — Soit T un opérateur linéaire et continu de E dans F qui vérifie (8). Alors ona qty T(B(O, 1)) > B(O, ¢). Demonstration. — Fixons y€F avec |lyl] O 3zeE avec |jzil [5 et ily —TzI|<«e c On choisit ¢ = et on obtient un 2, ¢E avec 1 c ee le Tall <> Appliquant le méme procédé avec y— Tz, (au lieu de y) et avec © = $. on obtient un 2) €E tel que 1 c fis. ee ee Mzall <3 ll 1) ale Ainsi de suite, on construit par récurrence une suite (z,) telle que c e 1 Hall < et Ily- Te, +22 +7 +2)ll< vn. $ Donc la suite x, = 2; +2, + ++" +2, est de Cauchy. Soit x, x; on a |x|] <1 et y = Tx puisque T est continue. Théoréme — (Théoréme du graphe fermé). — Soient E et F deux espaces de Banach. Soit T un opérateur linéaire de E dans F. On suppose que le graphe de T, G(T), est fermé dans E x F. Alors T est continu. Remargue 6. — Bien entendu la réciproque est vraie puisque toute application continue (inéaire ow non linéaire) a un graphe fermé. DeéMonstraTion bu THEOREME II.7. — On applique la remarque 5. On considére sur E les deux normes 1 xt, = [lle + Txt C) et [lla = [alle - (*) Cette norme est appelée a norme du graphe. SUPPLEMENTAIRE TOPOLOGIQUE 21 Comme G(T) est fermé, E muni de la norme |] ||, est un espace de Banach. D’autre part \Ilxll, < ||x|];- Par conséquent ces deux normes sont équivalentes : il existe une constante ¢> 0 telle que |x|]; 0 telle que (3) tout zeG + L admet une décomposition de la forme zaxt+y avec xeG, yeL, ||x|| < C |lz\l et Ibi] < C [cll Demonstration. — On considére I'espace produit G x L muni de la norme IDs vy] = tll + thy et espace G + L muni de la norme de E. L’application T: G x L + G + L définie par T[x, y] = x + y est linéaire continue et surjective. D'aprés le théoréme de l'application ouverte il existe une constante c > 0 telle que tout ze G + L avec ||z|| < ¢ s‘écrive z=xtyavec xeG, yeLet [|x|] + llyl] < 1. Par homogénéité tout ze G + L s’écrit 1 x+y avec xeG, yeL et [xl] + Ilyll <~lzIl. c * Corollaire 11.9. — Mémes hypotheses qu’au théoréme 11.8. Alors il existe une constante C telle que (14) dist (x, G OL) < C[dist (x, G) + dist(x, LJ] Vee. Demonstration. — Soient xeE et ¢ > 0. Il existe aeG et beL tels que \Ix — al] < dist (x,G) + 6, [Ix — Bll < dist (x, L) + «. La propriété (13) appliquée & z = a — b montre quill existe a’ €G, b’eL tels que a-b=a+b, ja’) () Soit L un supplémentaire topologique de N(T). On désigne par P la projection de E sur L (P est opérateur linéaire continu). Etant donné fe F, on désigne par x Pune des solutions de 'équation Tx = fet on pose Sf = Px; on notera que S est indépendant du choix de x. On vérifie aisément que S est un opérateur linéaire continu tel que T oS = Id Remarque 9. — On peut construire des exemples d’espaces E et F réflexifs et d’opérateurs surjectifs qui ne possédent pas d’inverse 4 droite. Considérer par exemple G_ E sous-espace fermé sans supplémeritaire topologique (remarque 8), F = E/G et T la projection canoni- que de E sur F (pour la définition et les propriétés de l’espace quotient E/G voir par exemple (Ex}). De maniére analogue on dit que S est un inverse a gauche de T si S est un opérateur linéaire continu de F sur E tel que SoT = Idg. Théoréme II.11, — Soit T un opérateur linéaire, continu et injectif de E dans F. Les propriétés suivantes sont équivalentes : (i) T admet un inverse & gauche. (ii) RCT) = T(E) est fermé et admet un supplémentaire topologique dans F. Demonstration. (@ + Gi) Mest facile de vérifier que R(T) est fermé et que N(S) est un supplémentaire topologique de R(T). ii) + (i Soit P un projecteur continu de F sur R(T). Soit fe F; comme Pfe R(T), il existe x € E unique tel que Pf = Tx. On définit Sf = x. Hest clair que S oT = Idg; d’autre part $ est continu grace au corollaire I1.6. II.5. Relations d’orthogonalité Notations. — Soit X un espace de Banach. Si M c X est un sous-espace vectoriel on pose Mt = {feXs Gx» =0 VxeM}. SiN c X' est un sous-espace vectoriel on pose Ni = {xeX; Gfx) =0 VfeN). 24 THEOREMES DE BANACH-STEINHAUS ET DU GRAPHE FERME. On dit que M+ (resp N+) est orthogonal de M (resp N). Remarquons que M! (resp N+) est un sous-espace vectoriel fermé de X’ (resp X). Commengons par un résultat simple : © Proposition 11.12. — Soit M < X un sous-espace vectoriel. Alors ona (M4)! =M Soit N < X’ un sous-espace vectoriel. Alors on a (N+)t oN. Remargue 10. — Il peut se produire que (N*+)* # N; voir un exemple dans [EX]. On verra au chapitre III que si X est réflexif alors (N+)! = N. Plus généralement on verra que si X est un espace de Banach quelconque alors (N+)! coincide avec la fermeture de N pour la topologie 0(X', X). DEMoNsTRATION DE LA PROPOSITION II.12. — II est clair que M c (M+)! et comme (M+)¢ est fermé, on a M c (M+). Inversement montrons que (M“)+ c M. Raisonnons par l’absurde et supposons qu’il existe x € (M+)! tel que x» ¢ M. On sépare alors {xo} ct M au sens strict par un hyperplan fermé. Donc il existe fe X’ et ae R tels que (15) Kf xD <4 < Cf, X0> vxeM Comme M est un sous-espace vectoriel, ilen résulte que = 0 — ce qui contredit (15). De méme il est clair que N < (N+)! et donc N ¢ (N+)+. Remargue 11. — Il est instructif d’essayer de poursuivre la demonstration pour tenter de prouver que (N+)+ = N. Supposons, par l’absurde, qu'il existe fy ¢ (N+)+ tel que fy ¢ N. On sépare alors { fo} et N au sens strict par un hyperplan fermé dans X’. Donc il existe @ € X"et ae R tels que PN <%< 9) VEN. On aencore p(f) = 0 VfeN, mais on ne peut pas poursuivre — sauf si « par hasard » il existe Xo € X tel que O(N =< Xo vfex’ (est exactement ce qui se produit lorsque X est réflexif !) IL13. — Soient G et L deux sous-espaces fermés de X. Ona G oL=(Gt + Lt Gtnlt=(G+b. Demonstration. — Preuve de (16). Il est clair que G AL c (G! + L+p; en effet si xeG aL et feG + LY, alors G++Lt (19) (Gt oL4+ =G+L Demonstration. — Appliquer les propositions II.12 et 11.13. Voici maintenant un résultat plus profond : Théoréme II.15. — Soient G et L deux sous-espaces fermés de X. Les propriétés suivantes sont équivalentes : (@) G+L est fermé dans X (6) G+ + L+ est fermé dans X’ (G+ (GE a Lyt (é Gi +L+ =(G nb. DEMonstRATION. (a) = (¢) résulte de (17). (d) = (6) est trivial. Reste donc a montrer que (a) > (d) et (b) = (a). (a) > (d). Grace a (16) il suffit de prouver que (GL)! c Gt +L+. Soit done fe(GoL)-. On définit une application @:G +L +R de la maniére suivante. Soit xeG + L, de sorte que x = a + b avec ae Get be LL. On pose 9) = vfex’ xeG sist [Appliquer le théoréme I.11 avec (x) De méme on a TR. nOV-ZGx> et WO) = Ie] 22) dist (ff L4) = Sup (fx) VfeXx’ vanes et 23) dist (f, Gt 9 L!) = dist (4 (G+ LY) = Sup & Baxi. 1) En effet, supposons — par l’absurde — qu'il existe xpeG + L avec 1 a oll Br( 0, z): On conclut [voir la démonstration du théoréme II.5 (théoréme de l’application ouverte), 2* tape] que 1 T(B,, 1) > 30, x En particulier T est surjective de E sur F ie. G+L=G+L. IL.6. Introduction aux opérateurs linéaires non-bornés. Definition de l’adjoint Définitions. — Soient E et F deux espaces de Banach. On appelle opérateur linéaire non-borné de E dans F toute application linéaire A: D(A) c EF définie sur un sous-espace vectoriel D(A) ¢ E, a valeurs dans F. D(A) est le domaine de A. On dit que A est borné s'il existe une constante c > 0 telle que ||Aul] < elu! Yue D(A). INTRODUCTION AUX OPERATEURS LINEAIRES NON BORNES. 27 Remarque 12. — Il peut done arriver qu'un opérateur non-borné soit borné. La terminologie n'est pas trés heureuse, mais elle est communément répandue et elle nengendre pas de confusions ! Précisons quelques notations et définitions importantes Graphe de A= GIA) =U [u Au] cE x F ueDia) Image de A= R(A)= LU AucF ueDIA) Noyau de A = N(A) = {ue D(A); Au = 0} cE. Défmition. — On dit qu'un opérateur A est fermé si G(A) est fermé dans E x F. © Remargue 13. — Pour prouver qu'un opérateur A est fermé on procéde en général de la maniére suivante. On prend une suite (u,) dans D(A) telle que u, — u dans E et Au, — f dans F. Il s'agit ensuite de vérifier que (@) ue D(A) () f= Au. Remarque 14. — Si A est fermé, alors N(A) est fermé. Remargue 15. — En pratique, la plupart des opérateurs non-bornés que l'on rencontrera sont fermés et A domaine D(A) dense dans E. Definition de adjoint A*. — Soit A; D(A) c E — F un opérateur non-borné 4 domaine dense. On va définir un opérateur non-borné A* : D(A*) c F’ + E’ comme suit. On pose D(A*) = {veF’; 3c > 0 tel que |v, Au>| < cllull Yue D(A}. Hest clair que D(A*) est un sous-espace vectoriel de F’. On va maintenant définir A*v pour ve D(A*). Etant donné v D(A*) on considére lapplication g : D(A) > R définie par g(u) = R telle que If) < ellul| Vue E. Par suite f¢ E’. On remarquera que le prolongement de g est unique puisque f est continue sur E et que D(A) est dense. On pose Ato=f. I est clair que A* est linéaire. L’opérateur A* : D(A*) c F’ + E’ est appelé adjoint de A. On a par conséquent la relation fondamentale suivante qui lie A et A*: Yue D(A). Par conséquent ve D(A*) (d'aprés la définition de D(A*)) et Atv =f. Les graphes de A et A* sont liés par une relation d’orthogonalité trés simple. En effet, considérons l'application J: F’ x E’ + E’ x F’ définie par Je, f) = [-F, 2}. Soit A un opérateur non-borné, A : D(A) ¢ E> F avec D(A) = E. Alors ona JIG(A*)] = G(Ay* En effet, soit [v, fJeF’ x E’; alors [v, fle G(A*) <> + R(A*) (iv) N(A*)+ = RO). CARACTERISATION DES OPERATEURS A IMAGE FERMEE 29 Demonstration. — Preuve de (i). — D'aprés (29) on a R(A*} x {0} = Gt + +} = GAL (grace a (16) = N(A) x {0} (grace (26). Preuve de (ii). — D’aprés (27) on a {0} x R(A} = (G + L = Gt 4 L¢ (grace a (17) = {0} x N(A*) (grace a (28)) Preuve de (iii) et (iv). — Utiliser (ji) (resp (ii), passer 4 orthogonal et appliquer la proposition 11.12. Remargue 18. — A titre d’exercice on cherchera une démonstration directe de (i) et (ii) sans introduire G et L; voir [EX]. a Remarque 19. — Il peut se produire, méme si A est un opérateur linéaire et continu de E dans F que N(A}! # R(A*); voir un exemple dans [EX]. Toutefois (cf. remarque 10) on peut montrer que N(A)! coincide toujours avec la fermeture de R(A*) pour la topologie o(E’, E); en particulier si E est réflexif on a toujours N(A}! = R(A*). IL.7. Caractérisation des opérateurs 4 image fermée. Opérateurs surjectifs. Opérateurs bornés % Théoréme II18. — Soit A:D(A) c E> F un opérateur non-borné, fermé, avec D(A) = E. Les propriétés suivantes sont équivalentes : () R(A) est fermé R(A*) est fermé R(A) = N(A*)+ (iv) R(A*) = N(A)+. Demonstration. — On reprend les notations introduites au § 11.6. De sorte que () = G+ L est fermé dans X (cf. (27) (ii) <> G4 + L+ est fermé dans X’ (cf. (29) (il) = G+ L = OL} Gf. (27) et (28) (is) = G A Lt = Gt + Lt Gf. (26) et (29). On conelut grace au théoréme (II.15). Remarque 20. — Soit A: D(A) c E> F un opérateur non-borné, fermé. Alors R(A) est fermé si et sculement s'il existe une constante C telle que : dist(u, N(A)) < Cl|Aul| Yue D(A); voir [EX]. Le résultat qui suit est une caractérisation utile des opérateurs surjectifs. * Théoréme 11.19. — Soit A: D(A) c E-F un opérateur non-borné, fermé, avec D(A) = E. Les propriétés suivantes sont équivalentes : (a) A est surjectif ie. R(A) = F, 30 THEOREMES DE BANACH-STEINHAUS ET DU GRAPHE FERME (b) il existe une constante C > 0 telle que Ilvl] < CIA*y|| Yee D(A*) (c) N(A*) = {0} et R(A*) est fermé. Remargue 21. — En pratique si l’on cherche a établir qu’un opérateur A est surjectif, on utilise 'implication (b) = (a) de la maniére suivante. On considére 'équation A*v = favec feE’ et on montre que |[o|| < C|lf|| avec C indépendante de f. Cette technique s'appelle la méthode des estimations a on ne se préoccupe pas de savoir si equation A*y = f posséde ou non une solution; on se donne a priori une solution de cette équation, et on cherche a estimer sa norme. DEMONSTRATION. (@ = (0). Cest une conséquence directe du corollaire II.17 et du théoréme I1.18. (6) > (©) est évident (raisonner par les suites de Cauchy) (c) + (b)Grace a (28) et (29) on sait que Gt m L+ = {0} et que Gt + L est fermé. On peut appliquer le théoréme IL.8 : il existe une constante C telle que tout ze G! + L* se décompose de maniére unique (puisque G! 7 L+ = {0}) en z=a+b ave aeG belt, fall F un opérateur non-borné, fermé, avec D(A) = E. Les propriétés suivantes sont équivalentes : (a) A* est surjectif ie. R(A*) = E' (b) il existe une constante C telle que lull < Cl|Aul] Yue D(A) (o) N(A) = {0} et R(A) est fermé. Demonstration. — Elle est en tous points semblable a celle du théoréme II.19. Le lecteur pourra rédiger les détails A titre d’exercice. Remarque 23. — Sil’on suppose que dim E < 00 ou bien que dim F < 00 alors on a les équivalences : A surjectif <> A* injectif A* surjectif <> A injectif. CARACTERISATION DES OPERATEURS A IMAGE FERMEE 31 En effet R(A) et R(A*) sont alors de dimension finie et donc fermés. Dans le cas général on a seulement les implications A. surjectif > A* injectif A® surjectif > A. injectif. La réciproque est fausse comme le montre l’exemple suivant : j I E=F =P; a tout xe, x = (x,),5; on associe Ax = G ») de sorte que A = A*. 7 nl A® (resp A) est injectif mais A (resp A*) n'est pas surjectif; A (resp A*) est d’image dense, non fermée. Indiquons enfin une caractérisation des opérateurs bornés Théoréme II.21. — Soit A: D(A) < E > F un opérateur non-borné, fermé, avec D(A) = E. Les propriétés suivantes sont équivalentes : @) D(A)=E (ii) A est borné (ii) D(A) = F (iv) At est borné. Dans ces conditions on a IAllgce.ry = All ee.e9- Demonstration. — (i) = (ii) Appliquer le théoréme du graphe fermé. Gi) > (ii) Appliquer la définition de D(A*). (iii) > (iv) Appliquer la proposition I1.16 et le théoréme du graphe fermé. * (iv) = (Dest plus délicat. Notons d’abord que D(A*) est fermé. En effet soit v, € D(A*) avec v, + v dans F’. Ona HA*(Oy = pd S Cll — Upll 5 par conséquent (A*v,) converge vers une limite f/ Comme A* est fermé, ve D(A*) et Atv =f. Dans espace X = E x F, on considére les sous-espaces G = G(A) et L = {0} x F de sorte que G+L=DA)xF e&t G4L x D(A*). Par conséquent G+ + L! est fermé dans X’. Le théoréme II.15 permet de conclure que G + Lest fermé; donc D(A) est fermé. Comme D(A) = E on en déduit que D(A) = E. Prouvons maintenant que |[Alle,r) = IIA*lle@,p) Ona = WeE, WweF. Donec Ke, Au>| < |A*II fell lull et |Aul| = Sup |v, Aud| < |[A*]] lull leis 32 THEOREMES DE BANACH-STEINHAUS ET DU GRAPHE FERME (grace au corollaire 1.4). Par suite ||Aj| < ||A*||. Inversement ona Ate & Sup |] = Sup |v, Au>| < [Allloll lust lui Par conséquent ||A*|| < |All. Commentaires sur le chapitre II 1) On peut décrire explicitement certains sous-espaces fermés qui ne possédent aucun supplémentaire topologique. Par exemple, cy ne posséde aucun supplémentaire topologique dans |” (voir De Vito [1]); rappelons que I” désigne espace des suites x = (x,) bornées de R muni de la norme |x|] = Sup |x,| et cg est le sous-espace fermé des suites telles que lim x, = 0. On trouvera d'autres exemples dans Rudin [1] (un sous- espace de L') ou dans Kéthe [1] et Beauzamy [I] (un sous-espace de /?, p # 2). 2) La plupart des résultats du chapitre II s’étendent aux espaces de Fréchet (espaces localement convexes, métrisables, complets). De nombreuses généralisations sont possibles; voir par exemple Schaefer [1], Horvath [1], Edwards [1], Treves [1], [3], Kothe [1]. Ces extensions sont motivées par la théorie des distributions (voir L. Schwartz [1]) o& beaucoup d’espaces importants ne sont pas des espaces de Banach. Pour les applications a la théorie des équations aux dérivées partielles on pourra consulter Hérmander [1], Treves (1) [213]. 3) On trouvera dans Kato [1] quelques prolongements des résultats du § ILS. Ill TOPOLOGIES FAIBLES. ESPACES REFLEXIFS. ESPACES SEPARABLES. ESPACES UNIFORMEMENT CONVEXES IIl.1. Rappel sur la topologie la moins fine rendant continues une famille d’applications Commencons par un rappel de topologie générale, Soit X un ensemble et soit (Yer une famille d'espaces topologiques. Pour chaque eI on se donne une application OXY. Probléme 1. — Munir X d’une topologie qui rende continues toutes les applications (p,);e1- Si possible, construire la topologie @ la moins fine ic. avec le minimum d’ouverts [autrement dit la topologie la plus « économique »] qui rende continue toutes les (P));e1- Notons que si X est muni de la topologie discréte [i.e. tout sous-ensemble de X est ouvert], alors chaque 9, est continue; bien entendu cette topologie est loin d’étre «économique » — c'est méme la moins économique! Soit w, < Y, un ouvert, alors 0, 1(@) est nécessairement un ouvert pour la topologie @ . Lorsque «, décrit la famille des ouverts de Y, et que i décrit I, les p; '(@;) constituent une famille de sous-ensembles de X qui sont nécessairement des ouverts de la topologie & ; désignons cette famille par (U)iea- La topologie @ est la topologie la moins fine telle que les (U,),¢ Soient des ouverts. On est donc ramené au probléme suivant : Probléme 2. — Construire la famille ¥ de sous-ensembles de X, la plus économique possible, qui soit stable par f) et [J et telle que U, € ¥ pour tout 4 € A. La réponse finie quekonque au probléme 2 est donnée par la construction suivante : On considére d’abord les intersections finies ie. (] U,, F< A, T fini. On obtient her ainsi une famille © de sous-ensembles de X, stable par (). On considére ensuite la famille fie F obtenue A l'aide des réunions quelconques d’éléments de . Il est clair que la famille ¥ 34 TOPOLOGIES FAIBLES. ESPACES REFLEXIFS est stable par réunion quelconque; par contre, il n'est pas évident que la famille ¥ soit stable par f). C'est Pobjet du fie Lemme III.1. — La famille F est stable par (). fie La démonstration du lemme III.1 est laissée au lecteur. Elle constitue un agréable (!) divertissement en théorie des ensembles. Remarque 1. — On ne peut pas inverser ordre des opérations dans la construction de ¥. I! efit été tout aussi naturel de commencer par envisager les (J d’ensembles (U,) et ensuite de prendre les f). aveleonque finie La famille ainsi obtenue est bien entendu stable par (}, mais elle n’est pas stable par fie U_ - Il faudrait prendre encore une fois des réunions quelconques. qusttnaye Récapitulons : les ouverts de la topologie sobtiennent en considérant d’abord des intersections finies d’ensembles de la forme 9; '(«,), w, ouvert de Y, et ensuite des reunions quelconques. Etant donné un point xX on obtient donc une base de voisinages de x pour la topologie & en considérant les ensembles de la forme (] 9, !(V,) ot V, est un voisinage de ox) dans Y,. fine Dans la suite on munit X de la topologie @; rappelons quelques prop @émentaires de cette topologic. © Proposition HII.1. — Soit (x,) une suite de X. Alors x, x si et seulement si @,(x,) + (p(x) pour tout jel. Demonstration. — Si x, > x, alors 9,(x,) > @,(x) pour tout i€T puisque chaque 9, est continue. Réciproquement, soit U un voisinage de x. D’aprés ce qui précéde on peut toujours supposer que U est de la forme U = (1.97 '(V), J ¢ I fini. Pour chaque ie J il existe un jel entier N, tel que @,(x,)€ V, pour n > N,. Soit N = Max N,. On a donc x,¢U pour ied n2N. © Proposition 11.2. — Soit Z un espace topologique et soit W une application de Z dans X. Alors ¥y est continue si et seulement si 9,0 est continue de Z dans Y; pour chaque i€ 1. Demonstration. — Si est continue, alors @,ow est aussi continue pour chaque jel. Inversement, soit U un ouvert de X; montrons que y~ '(U) est un ouvert de Z. On sait que U est de la forme U= U 9; (a) avec @, ouvert de Y,. Par conséquent queleonque finie WIOM= U NV'B'eEI= U N@oew'@): queleonque nie queleongue fie ceci est un ouvert de Z puisque chaque application 9,° y est continue. DEFINITION ET PROPRIETES ELEMENTAIRES 35 III.2. Définition et propriétés élémentaires de la topologie faible o(E, E’) Soit E un espace de Banach et soit fe E’. On désigne par @, : E + R application définie par @ ,(x) = ¢f, x). Lorsque fdécrit E’ on obtient une famille (p);< » d’applications de E dans R. Définition. — La topologie faible o(E, E’) sur E est la topologie a moins fine sur E rendant continues toutes les applications (,);<,-(au sens du§ III.l avecX = E, Y, = RetI = E’) Proposition 111.3. — La topologie faible o(E, E') est séparée. Demonstration. — Soient x,, x, €E avec x, # x,. On cherche a construire O, et O, ouverts pour la topologie faible o(E,E’) tels que x, €0,, x,€0, et 0, NO, =. D’aprés le théoréme de Hahn-Banach (deuxiéme forme géométrique) il existe un hyperplan fermé séparant {x,} et {x,} au sens strict. Donec il existe fe E’ et ae R tels que a} On pose o7'- %, oD 97 '(o, + oof). O, et O, sont des ouverts pour o(E, E’) qui vérifient x, ¢O,,x,¢€O, et O, 00, = Proposition II1.4. — Soit x9 ¢ E; on obtient une base de voisinages de x, pour la topologie o(E, E’) en considérant tous les ensembles de la forme xEE; | 0. Demonstration. — Hest clair que V = (1 7! (la, — €, 4; + e[) avec a, = 0 io “t tel que Ja, — e, a, + e[ < @, pour chaque ie€l. Par suite xy»eVC WCU. Notation. — Etant donnée une suite (x,) de E, on désigne par x, x la convergence de x, vers x pour la topologie faible o(E, E’). Afin d’éviter les confusions on précisera souvent «x, — x faiblement pour o(E, E’) ». En cas d’ambiguité on insistera en disant « x, + x fortement » pour signifier que ||x, — x|| — 0. © Proposition IIIS. — Soit (x,) une suite de E. Ona @ (x, + pour o(E, E)] = [(f,x,.) > f fortement dans E (i.e. ||f, — fle > %)s alors «fu X,) > » 36 TOPOLOGIES FAIBLES. ESPACES REFLEXIFS DEMONSTRATION. (i résulte de la proposition III.1 et de la définition de la topologie faible o(E, E’). (ii) résulte de (i) puisque |< f, x, — < ILI, — xl Preuve de (iii). — On applique le corollaire 11.3 — qui est une conséquence du théoréme de Banach-Steinhaus. II suffit done de vérifier que pour chaque f« E’ ensemble (< f, x,)), est borné. Or, pour chaque fe E’, la suite ¢f, x,) converge vers ¢f, x) (en particulier elle est bornée). Soit fe E’; ona Ih Xn>l < IAT et a la limite KA x>1-< ILI lim inf [Ix Par conséquent (corollaire 1.4) Ibxll = Sup [ 0 tels que V = {xeE; |(f,, x — Xo] < €, Viel} CU. Supposons que B(xo, r) © U. On choisit une base e,, €2,..- ¢ de E avec |lel = 1, Vi. Pour tout x € E, on a une décomposition x = -3 x,e;; les applications x ++ x; définissent formes linéaires continues sur E notées fj. On a alors lx = xoll < DL If, ¥ — od] < ne fat soe, r ‘ pour x V. Choisissant ¢ = —+ on obtient V c U. n Remarque 2. — Les ouverts (resp. les fermés) de la topologie faible o(E, E’) sont aussi ouverts (resp. fermés) pour la topologie forte. Lorsque E est de dimension infinie la topologie faible o(E, E’) est strictement moins fine que la topologie forte i.e. il existe des ouverts (resp. des fermés) pour la topologie forte qui ne sont pas ouverts (resp. fermés) pour la topologie faible. Voici deux exemples :

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