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ÉCOLE POLYTECHNIQUE

91128 PAL AISEAU CEDEX


www.polytechnique.edu

MASTER 1 DE MATHÉMATIQUES
2016 – 2017
PROGRAMME D’APPROFONDISSEMENT
MASTER 1 DE MATHÉMATIQUES

Année 2016 – 2017


SOMMAIRE

4 Programme d’approfondissement/Master 1 de mathématiques

11 Programmes des modules


12 Systèmes dynamiques MAT551

16 Théorie algébrique des nombres MAT552

18 Topologie différentielle MAT553

20 Analyse non linéaire MAT554

22 Modules et groupes finis MAT556

24 Groupe de symétrie en physique subatomique MAT575/PHY575

25 Équation de Schrödinger non linéaire : des condensats de Bose Einstein aux supersolides MAT561

26 Introduction à la géométrie algébrique et courbes elliptiques MAT562

28 Groupes compacts et groupes de Lie MAT563

30 Surfaces de Riemann MAT565

32 Transport et diffusion MAT567/MAP567

34 Relativité générale MAT568

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MASTER 1

PROGRAMME
D’APPROFONDISSEMENT
Master 1 de mathématiques

Responsables : formation d’ingénieur dans le cadre d’une


Anna Cadoret École en convention avec l’École poly-
anna.cadoret@polytechnique.edu technique. Elle est indispensable à ceux
qui envisagent une carrière de recherche
à fort contenu mathématique.
Les mathématiques ont toujours un rôle
fondamental dans le développement des Les sujets des cours ont été choisis à la fois
sciences. L’une des spécificités de l’École pour leur importance théorique, leur beauté
polytechnique a d’ailleurs été, dès le début et pour leur ouverture aux applications.
du xixe siècle, la place centrale attribuée
aux mathématiques.
Règles de choix
Les mathématiques ne sont pas seulement et de validation
le langage universel des sciences, mais
elles sont un instrument incontournable Le Programme d’Approfondissement se
dans un nombre croissant d’entre elles. La compose de trois périodes :
chimie, la biologie, l’économie ne peuvent ➤ Période 1 (septembre-décembre) : ensei-
se passer de bases mathématiques solides. gnements fondamentaux
Parallèlement les élèves sont reconnus, (5 ECTS/module)
en France comme à l’étranger, pour la ➤ Période 2 (janvier-mars) :
solidité et la largeur du spectre de leurs enseignements fondamentaux
connaissances mathématiques. (5 ECTS/module)
Les cours proposés dans le programme ➤ Période 3 (avril-juillet) :
d’approfondissement de Mathématiques stage de recherche (15 ECTS)
couvrent des domaines divers de l’ana-
lyse, de l’algèbre et de la géométrie. Avec Pour les périodes 1 et 2, les élèves doivent
leur mélange de théories fondamentales et choisir au minimum 3 modules parmi
d’applications d’une grande actualité, ils ceux proposés. S’y ajoutent pour chacune
constituent un cursus qui sera apprécié à des périodes, un module d’approfondis-
la fois par ceux qui souhaitent une forma- sement consistant en un travail person-
tion par la recherche au plus haut niveau, nel en relation avec l’un des cours suivis,
et par ceux qui veulent poursuivre une effectué sous la direction de l’enseignant

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MASTER 1

concerné. Enfin, les élèves doivent faire le Compatibilité avec les autres Parcours
choix d’un projet d’approfondissement, d’approfondissement du M1
courant sur les deux périodes. de l’École polytechnique.

Certains modules sont proposés en colla- Le cas des élèves inscrits au Programme
boration avec d’autres départements : d’approfondissement de Mathématiques
➤ Informatique : et désirant choisir un module dans une
Combinatoire, Arithmétique et codes. autre discipline pourra être examiné.
➤ Physique :
Équation de Schrödinger non linéaire :
des condensats de Bose Einstein aux Informatique
supersolides/Relativité générale/Groupes
de symétrie en physique subatomique. En collaboration avec le département d’In-
➤ Mathématiques Appliquées : formatique, le département de Mathéma-
Analyse non linéaire/Transport et tiques propose dans son programme d’ap-
diffusion. profondissement/Master 1 un parcours
mathématiques et informatique, destinés
aux étudiants désirant se spécialiser dans
La filière d’excellence les domaines de l’informatique fondamen-
« voie Hadamard » tale et de la cryptographie. Les modules
de l’Université de Paris-Saclay de mathématiques Théorie algébrique des
(site de l’École polytechnique) nombres, Modules et groupes finis, Intro-
duction à la géométrie algébrique et courbes
Les étudiants non polytechniciens qui sou- elliptiques et les modules d’informatique
haitent obtenir un Master 1 de l’université Algorithmique avancée, Computer-aided
de Paris-Saclay ont la possibilité de deman- reasoning, Utilisation de l’aléatoire en algo-
der leur inscription dans une filière d’excel- rithmique, Théorie de l’ information, Rando-
lence : la « voie Hadamard ». Il s’agit d’une mization in Computer Science, Cryptologie
filière sélective pour laquelle l’inscription font partie de ce parcours. Les enseigne-
est soumise à approbation après examen ments d’approfondissement (EA) peuvent
préliminaire d’un dossier de candidature. s’effectuer soit en relation avec l’un des
Les exigences pédagogiques se situent entre cours de mathématiques suivi (MAT570),
celles d’un master 1 traditionnel et le Par- soit selon les modalités définies par le
cours d’Approfondissement décrit dans département d’informatique (INF571).
ce document. Pour les modalités de cette
filière d’excellence en Master 1, voir la page
web du département de mathématiques de Mathématiques appliquées
l’École polytechnique :
http://w w w.mathematiques.polytech- Un élève s’inscrivant au Programme
nique.edu (rubrique Enseignement / Mas- d’approfondissement de Mathématiques
ter 1). pourra choisir un des modules parmi ceux
offerts par le Département de Mathéma-

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MASTER 1

tiques appliquées et réciproquement, un Physique – Mécanique


élève s’inscrivant au Programme d’appro-
fondissement de Mathématiques appli- Le module Equation de Schrödinger non-
quées pourra choisir un des modules linéaire : des condensats de Bose Einstein
parmi ceux proposés ci-dessus. Le module aux supersolides est commun avec le Pro-
Transport et Diffusion est commun avec le gramme d’Approfondissement du 2e tri-
PA de Mathématiques Appliquées. mestre de Physique et Mécanique.

Il est à noter que les offres des périodes


Physique 1 et 2 restent incomplètes, d’autres cours
pourront s’ajouter à la liste existante.
Le module Relativité Générale est com-
mun avec le Programme d’Approfondisse-
ment du 2e trimestre de Physique.

Offre de première période – P1

MAT551 Systèmes dynamiques Jérôme Buzzi Cours

MAT552 Théorie algébrique des nombres Gaetan Chenevier Cours

MAT553 Topologie différentielle Patrick Massot Cours

Raphaël Danchin,
MAT554 Analyse non linéaire Cours
Pierre Raphaël

MAT556 Modules et groupes finis Anna Cadoret Cours

Offre de deuxième période – P2

Équation de Schrödinger non linéaire : des condensats de


MAT561 Amandine Aftalion Cours
Bose Einstein aux supersolides

MAT562 Introduction à la géométrie algébrique et courbes elliptiques Alena Pirutka Cours

MAT563 Groupes compacts et groupes de Lie Benoît Stroh Cours

MAT565 Surfaces de Riemann Charles Favre Cours

MAP/ Grégoire Allaire


Transport et diffusion Cours
MAT567 François Golse

MAT568 Relativité générale Jérémie Szeftel Cours

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MASTER 1

Enseignements de Physique suivant le cours de PHY568


d’approfondissement peuvent choisir comme EA le cours de
MAT568.
Un enseignement d’approfondissement
correspond soit à un travail personnel
(en général la lecture d’un article scienti- Projet d’approfondissement
fique) en liaison avec l’un des cours suivis
pendant le trimestre soit la validation du Le projet d’approfondissement court sur
module MAT/PHY575. les périodes 1 et 2. Il est validé par une
note finale. En mathématiques le projet
1re période : d’approfondissement peut prendre l’une
MAT570 (J. Buzzi, G. Chenevier, P. Mas- des formes suivantes (après accord du res-
sot, R. Danchin, P. Raphaël, A. Cadoret) ponsable de PA):
en relation avec un des cours suivis et sous ➤ Validation de deux cours de PA supplé-
la direction de l’enseignant concerné, mentaires (la note finale est la moyenne
l’élève effectue un travail personnel don- des notes obtenues dans ces deux
nant lieu à la rédaction d’un mémoire et à cours). Cette option permet aux élèves
une soutenance orale. d’élargir leur socle de connaissances en
mathématiques.
MAT/PHY575 : Groupes de symétrie ➤ Validation d’un cours de Master 2 (la
en physique subatomique. Des séances note finale est évaluée par le respon-
animées par les enseignants mathémati- sable de PA en fonction de la note obte-
ciens et physiciens exposent les principes nue à l’examen de M2). Cette option
théoriques de base. Les élèves effectuent est plutôt destinée aux élèves souhai-
parallèlement un travail personnel don- tant faire une 4A en mathématiques et
nant lieu à la rédaction d’un mémoire et à ayant déjà une idée relativement pré-
une soutenance orale. cise des thématiques vers lesquelles ils
comptent s’orienter.
2e période :
MAT580 (A. Aftalion, A. Pirutka, B. ➤ Un projet de type recherche, en groupe
Stroh, C. Favre, J. Szeftel) : Même moda- (au plus trois) ou individuel (le projet est
lités que les EA de la 1re période. validé par la rédaction d’un mémoire et
une soutenance orale). Cette option est
PHY568 EA : Les élèves suivant le cours destinée aux élèves souhaitant faire une
de Relativité Générale (MAT568) ont la 4A en mathématiques et poursuivre en
possibilité de choisir comme EA le cours thèse. Elle demande un investissement
de physique (PHY568) qui se déroule en personnel conséquent.
parallèle. L’évaluation consistera soit à
passer l’examen de PHY568, soit en un En accord avec la DE, les élèves peuvent
travail personnel autour d’un texte scien- aussi valider des projets d’approfondisse-
tifique faisant l’objet d’une soutenance ment `atypique’. Ceux-ci ne relèvent pas
orale. Réciproquement, les élèves du PA du département de mathématiques.

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MASTER 1

Pré-requis :
Certains cours présupposent de maîtriser le contenu de MAT431- Systèmes dyna-
miques ou du cours de MAT433-Distributions.

➤ Le cours de MAT551-Systèmes dynamiques suppose d’avoir maîtrisé le contenu


du cours MAT431-Systèmes dynamiques.

➤ Le cours de MAT554-Analyse non linéaire suppose d’avoir maîtrisé le cours de


MAT433-Distributions.

➤ Le cours de MAP/MAT567-Transport et Diffusion suppose d’avoir suivi un des 4


cours suivants : MAP411-Modélisation mathématique, MAP431-Analyse numé-
rique et optimisation, MAT431-Distributions, MAT433-Systèmes dynamiques ou
MAT432-Analyse de Fourier et Théorie Spectrale.

Offre de troisième période - P3


(Stage de recherche)
Le stage de recherche s’effectue sur une en France ou à l’étranger. Il donne lieu à
période de 3 à 5 mois débutant début la rédaction d’un mémoire et à une sou-
avril. Il s’effectue dans un laboratoire tenance.
universitaire ou d’institut de recherche,

MAT591 Groupes et représentations David Renard Stage

MAT592 Analyse et applications François Golse Stage

MAT593 Géométrie et Systèmes dynamiques Charles Favre Stage

MAT594 Théorie des nombres et géométrie algébrique Gaëtan Chenevier Stage

Débouchés
Parcours MAT
Ce programme s’adresse aux élèves sou- Cette formation est un pré-requis pour
haitant une formation avancée en mathé- suivre une formation de Master 2 en
matiques pour la poursuite de leur cursus Mathématiques à l’École polytechnique.
scientifique.

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MASTER 1

En France : ➤ Master Logique Mathématique


Le département de Mathématiques pro- et Fondements de l’Informatique
pose deux parcours dans la mention (LMFI), Paris 7
Mathématiques et Applications de l’uni- (Parcours MAT-INFO, Transverse)
versité Paris-Saclay. ➤ Master Mathématique et Informa-
➤ AAG « Analyse, Arithmétique et Géo- tique appliqués à la Cryptologie
métrie » (MIC), Paris 7
➤ AMS « Analyse, Modélisation et Simu- (Parcours MAT-INFO, Transverse)
lation » ➤ Autres Master 2, spécialité Informa-
tique.
Voir le site «  Zoom Métiers  » pour une
liste des Masters de Mathématiques Fon- A l’ étranger :
damentales. Tous les M.Sc. en Computer Science,
Computer Engineering, Computing, Sys-
tèmes de communication…
A l’ étranger :
MPhil, DPhil, PhD Mathematics Par exemple à ETH Zürich, EPF Lau-
sanne, TU Karlsruhe, UPC Barcelona,
Parcours MAT-INFO Technion, RWTH Aachen, TU Delft,
Oxford, Imperial College, Berkeley, MIT,
En France : Stanford, University of Michigan at Ann
➤ Master Parisien de Recherche en Harbor, University of Washington at
Informatique (MPRI), co-habilité Seattle, Carnegie Mellon University, Cor-
École polytechnique nell University
(Parcours Transverse, MAT-INFO,
Algorithmique efficace, Conception Quelques exemples plus précis
des Systèmes Informatiques) ➤ Parcours MAT-INFO et Transverse :
➤ Master Parisien de Recherche M.Sc. Mathematics & the Founda-
Operationnelle (MPRO), tions of Computer Science (MFoCS)
co-habilité École polytechnique Oxford University
(Parcours MAP-INFO Optimisation, M.Sc. Computational Logic,
Algorithmique efficace) Université de Dresde
➤ Master Mathématiques/Vision/ ➤ Thématique Algorithmique efficace :
Apprentissage, Master of Science in Computation for
co-habilité École polytechnique Design and Optimization, ou Elec-
(Parcours MAP-INFO « Image- trical Engineering and Computer
Vision-Apprentissage », Algorith- Science, pour prendre l’exemple des
mique efficace) intitulés du MIT.
➤ Master Conception et Management
des Systèmes Informatiques
Complexes (COMASIC),
co-habilité École polytechnique
(Parcours Conception des Systèmes
Informatiques, Transverse)

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programmes des modules

Bathsheba Grossman
MASTER 1

SYSTÈMES DYNAMIQUES
MAT551
Jérôme Buzzi

L
es systèmes dynamiques occupent L’ambition de ce cours est de présen-
une place déterminante dans les ter les notions de bases de la théorie
mathématiques comme dans moderne des systèmes dynamiques en
leurs applications : « il est important de lien avec quelques questions de géomé-
résoudre les équations différentielles  » trie et de théorie des nombres.
selon la devise secrète de Newton.
C’était vrai à la fondation de la méca-
nique céleste et de la physique moderne,
c’est encore le cas aujourd’hui avec l’uti- Programme
lisation de modèles dont l’analyse relève
souvent de la théorie des systèmes dyna- Dynamique topologique :
miques (évolution d’une population, ➤ notions d’irréductibilité :
états d’un cristal…). transitivité, mélange, minimalité ;
➤ théorème de récurrence de Birkhoff ;
Si l’analyse fonctionnelle et l’analyse ➤ ensemble limites et attracteurs ;
numérique étudient l’existence, l’uni- ➤ exemples de codage par la dynamique
cité et les procédés d’approximation symbolique ;
des solutions de tels modèles, la théorie ➤ chaos topologique et notion
des systèmes dynamiques cherche à en d’entropie.
établir les propriétés à long terme (par
exemple : prévisibilité statistique à long Dynamique mesurée
terme malgré l’imprévisibilité à moyen (ou théorie ergodique) :
terme). ➤ théorème de récurrence de Poincaré ;
➤ notions d’irréductibilité :
De façon moins évidente pour le néo- ergodicité, mélange, unique ergodi-
phyte, les systèmes dynamiques appa- cité ;
raissent également en mathématiques ➤ théorèmes ergodiques de von Neu-
pures. Certains problèmes de géométrie mann et de Birkhoff ;
et de théorie des nombres se traduisent ➤ systèmes Bernoulli. Applications
ainsi élégamment et fructueusement en
questions de dynamique.

12
MASTER 1
Champ de plans non
intégrable et courbe tangente
à ce champ de plans.

Géométrie hyperbolique : Théorie des nombres :


➤ le plan hyperbolique et isométries ; ➤ équirépartition des valeurs de P(n),
➤ la surface modulaire ; n décrivant les entiers et P étant un
➤ flots géodésiques et horocycliques ; polynôme non constant ayant un
➤ ergodicité du flot géodésique ; coefficient irrationnel ;
➤ unique ergodicité du flot horocy- ➤ développement en base entière de
clique. nombres typiques ou bien choisis ;
➤ développement en fraction continue
et application de Gauss ;
➤ application de Gauss et surface
modulaire

Organisation
L’enseignement s’appuiera sur le polyco- Les outils indispensables (en théorie de
pié, les transparents pour chacune des la mesure notamment) seront briève-
neufs séances ainsi que la préparation et ment rappelés ou introduits. Une cer-
la présentation d’exercices donnés d’une taine familiarité avec les notions de base
séance sur l’autre. Il y aura au moins un de la topologie sera un avantage.
devoir à la maison.

Niveau requis : Le contenu du cours


MAT431 (Systèmes dynamiques) ne
sera pas utilisé directement, à quelques
rares mais notables exceptions (comme
le théorème de Cauchy- Lipschitz).
Mais la maturité mathématique corres-
pondant à ce cours sera, elle, nécessaire.

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MASTER 1

Bibliographie
Arnold V.I., (1980). Chapitres Supplémentaires de la Théorie des Équations
Différentielles Ordinaires, Ed. Mir.

Arnold V.I., (1976). Méthodes Mathématiques de la Mécanique Classique, Ed.


Mir.

Hirsch M.W., et Smale,  S., (1974). Differential Equations, Dynamical Sys-


tems, and Linear Algebra, Pure and Applied Mathematics, Vol. 60, Aca-
demic Press.

Lefschetz S., (1977). Differential Equations : Geometric Theory, Dover.

Moser J., Zehnder E., (2005). Notes on dynamical systems, Courant Lecture


Notes, AMS.

Fathi A., Systèmes dynamiques, Cours de l’École polytechnique.

Shub M., (1987). Stabilité globale des systèmes dynamiques, Astérisque, SMF.

14
MASTER 1

Approfondissements
Ces approfondissements sont une occa- Toutes les propositions ayant un com-
sion de compléter et d’enrichir le cours posant mathématique significatif,
MAT551 «  Introduction aux Systèmes notamment en lien avec d’autres cours
dynamiques ». Les sujets seront choisis (par exemple : théorie du contrôle, pro-
après discussion et donneront lieu à un babilités, mécanique…), sont les bienve-
bref cours introductif. Voici quelques nues.
sujets proposés ou traités les années pré-
cédentes : La structure de ces enseignement est
souple, le travail personnel sur docu-
1. Stabilité des dynamiques hyperbo- ments jouant un rôle prépondérant.
liques et exemples de systèmes robus- L’évaluation portera sur la rédaction
tement instables d’un mémoire détaillé et une sou-
2. Orbites homoclines et comportement tenance orale permettant de faire la
chaotique en mécanique classique preuve de son esprit synthétique comme
3. Théorème de Furstenberg : preuve de sa capacité à répondre à des questions
ergodique du théorème combinatoire précises.
de Szemerédi
4. Théorème KAM et diffusion d’Ar-
nold : stabilité et instabilité dans les
systèmes hamiltoniens
5. Actions de groupes sur le cercle
6. Comptage des géodésiques
7. Théorème de Ratner pour SL(3,Z) et
applications en théorie des nombres
8. Théorème d’Elkies-McMullen :
dynamique des réseaux plans et
répartition de n1/2 mod 1
9. Dimension de Hausdorff et forma-
lisme thermodynamique

15
MASTER 1

THÉORIE ALGÉBRIQUE DES NOMBRES


MAT552
Gaëtan Chenevier

L
a théorie algébrique des nombres étudié en détail. La théorie contient
est l’étude des propriétés algé- alors celle des formes quadratiques
bro-arithmétiques des nombres binaires entières (Lagrange, Legendre,
algébriques. On s’intéresse notamment Gauss). Par exemple, il est connu depuis
à la propriété de factorialité, c’est à Fermat que si p est un nombre premier
dire de «  factorisation unique des élé- avec p = 1 modulo 4, c’est a dire si -1 est
ments comme produits d’éléments pre- un carré modulo p, alors p est somme
miers  », dans les anneaux de la forme de deux carrés. Comment expliquer que
Z[x] où x est un «  entier algébrique  », si -5 est un carré modulo p, c’est a dire
comme par exemple Z[i] (entiers de p = 1,3,7,9 modulo 20, alors p est exclu-
Gauss), Z[2^{1/3}] etc. Cette question sivement soit de la forme x^2 + 5 y^2,
intervient de manière cruciale dans soit de la forme 2 x^2 + 2 xy + 3 y^2
l’étude des équations diophantiennes, (avec x,y entiers) ? (Euler, Lagrange).
l’exemple historique le plus fameux Nous obtiendrons de multiples énoncés
étant l’approche de Kummer (et Fer- de ce type. Cela nous conduira enfin à
mat?) pour démontrer le « dernier théo- la notion de « genre » des formes qua-
rème  » de Fermat, mais aussi dans de dratiques (Lagrange, Gauss), point de
nombreuses autres questions comme la départ de la fameuse théorie du corps
théorie entière des formes quadratiques, de classes.
la réduction des endomorphismes à
coefficients entiers, la théorie de la mul- Quelques notions abordées : corps de
tiplication complexe… Il se trouve que nombres, entiers algébriques, anneau de
la propriété de factorialité ne persiste en Dedekind, groupe des classes d’idéaux,
général qu’au sens des idéaux (Kummer, théorème des unités de Dirichlet,
Dedekind), et que le défaut de facto- formes quadratiques binaires entières,
rialité peut être mesuré par un groupe formules du nombre de classes et du
abélien fini «  le groupe des classes nombre de genre.
d’idéaux » dont les mystères sont encore
au coeur de l’arithmétique moderne.

Le cas des « entiers quadratiques », c’est


à dire de Z[x] avec x^2=d entier, est his-
toriquement le plus important et sera

16
MASTER 1

( )( )
p

q
q

p
= (–1)(p–1)(q–1) / 4

Loi de réciprocité quadratique de Gauss

Bibliographie
K. Ireland and M. Rosen, Springer, «  A Classical Introduction to Modern
Number Theory », GTM 84

David A. Cox., J. Wiley & Sons, « Primes of the form x + ny ; Fermat, class
field theory, and complex multiplication ».

P. Samuel, Hermann, « Théorie algebrique des nombres ».

17
MASTER 1

TOPOLOGIE DIFFÉRENTIELLE
MAT553
Patrick Massot

L
a topologie algébrique s’attache (divergence et rotationnel). Le phéno-
à décrire partiellement la forme mène de la cascade d’Escher sera décrit
d’un espace topologique en par une algèbre appelée cohomologie de
lui associant des objets algébriques de Rham.
(nombres, groupes, espaces vecto-
riels…). Dans ce cours on se concen- L’objectif suivant sera de remplacer les
trera sur le cas des espaces pour lesquels ouverts d’un espace euclidien par les
une telle association peut se faire via du variétés différentielles, des espaces plus
calcul différentiel. généraux qui ne ressemblent que loca-
lement à une espace euclidien mais
Voici un exemple de façon dont le calcul permettent toujours le calcul différen-
différentiel voit la forme globale d’un tiel. Ces exemples incluent les courbes
espace topologique. Le dessin de la cas- ou surfaces dans l’espace mais aussi des
cade d’Escher est une illusion d’optique espaces n’ayant pas de réalisation immé-
qui montre un cours d’eau formant une diate comme partie d’un espace eucli-
boucle fermée. L’eau s’écoule bien sûr dien, par exemple l’ensemble des droites
en suivant le gradient de la fonction du plan (qui se trouve être homéo-
d’altitude. Localement il n’y a aucune morphe à un ruban de Möbius).
obstruction à construire une fonction
d’altitude ayant le gradient prescrit par La théorie des variétés différentielles
le dessin mais globalement une telle est un cadre géométrique très utilisé
fonction n’existe pas. Dans ce cours on à la fois en mathématiques et en phy-
expliquera comment la topologie du sique, c’est par exemple le cadre de la
cercle (ou d’un voisinage d’un cercle relativité générale. L’idée de cohomolo-
déformé) permet l’existence de ce phé- gie est d’une portée encore plus vaste,
nomène. elle apparaît à la fois en géométrie, en
algèbre et en analyse.
Dans la première partie du cours, on
étudiera les formes différentielles sur un Niveau requis
ouvert d’un espace euclidien en généra- Aucun pré-requis n’est nécessaire pour
lisant la notion de gradient d’une fonc- suivre ce cours, à part les bases du calcul
tion et les autres opérateurs différentiels différentiel dans R n.
apparaissant en électromagnétisme

18
The Waterfall par M.C. Escher

Approfondissement
Exemples de thèmes qui pourraient être
traités en approfondissement :

➤ Applications de la cohomologie de de ➤ Lien avec d’autres théories cohomo-


Rham en physique : effet Aharonov- logiques : cohomologie singulière,
Bohm, monopoles magnétiques… cohomologie des faisceaux
Lien avec la théorie des distributions : ➤ Applications à la géométrie algébrique
courants de de Rham ➤ Applications aux systèmes dynamiques
➤ Théorie de Morse : par exemple, pour
un ouvert dense de fonctions d’alti-
tude d’une île homéomorphe a un
disque, le nombre de sommets moins
le nombre de cols plus le nombres de
cuvettes est bien défini et vaut tou-
jours un.

Bibliographie
Bott et Tu, Differential forms in algebraic topology.
Lafontaine, Introduction aux variétés différentielles.

19
MASTER 1

ANALYSE NON LINÉAIRE


MAT554
Raphaël Danchin, Pierre Raphaël

L
’analyse des équations aux déri- de ce résultat nécessitera la mise en
vées partielles a connu ces trente œuvre de nombreux outils importants
dernières années un essor consi- pour l’étude des équations aux dérivées
dérable lié à l’apport de multiples partielles non linéaires, au cœur des
domaines des mathématiques : la théo- techniques de l’analyse moderne.
rie des systèmes dynamiques, l’analyse
harmonique, l’analyse fonctionnelle Voici un plan indicatif du cours :
ou les méthodes variationnelles par Cours 1.
exemple. La puissance de ces nouveaux Analyse fonctionnelle : espaces Lp,
outils permet de considérer des systèmes espaces de Hilbert, convergence faible.
d’équations (souvent issus de la modé- Cours 2.
lisation physique) de plus en plus com- Espaces de Sobolev sur R N : définition,
plexes, et d’en décrire les solutions de premières propriétés.
plus en plus précisément. Cours 3.
Ce cours est dédié à un objet central Inclusions de Sobolev, compacité, iné-
dans l’étude des ondes non linéaires, galités de Hardy-Littlewood-Sobolev et
pertinent dans de nombreuses situa- de Hardy.
tions physiques allant de la dynamique Cours 4.
des fluides à l’astrophysique en passant Equation d’ondes linéaires sur R N : le
par la physique des plasmas ou la phy- phénomène de dispersion.
sique des particules : le soliton ou onde Cours 5.
solitaire. Cet objet exceptionnel décou- Estimations de Strichartz pour l’équa-
vert au début du vingtième siècle en tion de Schrödinger linéaire.
mécanique des fluides est une onde qui Cours 6.
se propage sans déformation ni atténua- Existence locale/globlale pour le problème
tion dans un milieu non linéaire. non linéaire : notion d’espace critique.
Cours 7.
Le but du cours est de démontrer de Ondes solitaires : existence par la
manière auto-contenue le résultat de sta- méthode variationnelle.
bilité orbitale de l’onde solitaire obtenu Cours 8.
par T. Cazenave et P.-L. Lions en 1983 Le lemme de concentration compacité.
pour l’équation de Schrödinger cubique Cours 9.
en dimension deux. La démonstration Stabilité orbitale du soliton.

20
Tourbillons vus par Hiroshige.

Niveau requis ➤ Concentration et explosion pour


Il est préférable d’avoir suivi le cours l’équation de Schrödinger.
MAT433 pour suivre ce module. Le ➤ Transport non linéaire et minimi-
cours MAT432 peut à la rigueure suffire seurs de l’énergie : sur la stabilité des
à condition de fournir un travail per- galaxies.
sonnel important durant le trimestre. ➤ Existence globale pour des équations
non linéaires critiques.
➤ Existence et stabilité des multi-soli-
Approfondissement tons pour l’équation des vagues dans
un canal.
Les techniques introduites dans ce ➤ Étude des poches de tourbillon pour
cours sont centrales dans l’étude d’une les fluides parfaits incompressibles.
large classe de problèmes au cœur d’un ➤ Étude des solitons pour l’équation de
domaine de recherche très actif. Voici Camassa-Holm.
quelques exemples d’EA : ➤ L’équation d’Euler incompressible.

Bibliographie
G. Allaire, P.-L. Lions, Analyse numérique et optimisation, cours de l’École polytechnique.
F. Bethuel, Méthodes géométriques et topologiques en EDP, École polytechnique.
H. Brezis, Analyse fonctionnelle. Théorie et applications, Masson.
T. Cazenave, Semilinear Schrodinger equations, Courant Lecture notes, NYU.
R. Danchin, Notes de cours d’analyse fonctionnelle, http://perso-math.univ-mlv.fr/users/danchin.raphael/
teaching.html
R.  Danchin, Cours d’analyse non linéaire MAT554 (ancienne version), http://perso-math.univ-mlv.fr/
users/danchin.raphael/teaching.html
F. Golse, Distributions, analyse de Fourier, EDP. Cours de l’École polytechnique, MAT431.
P. Raphael, Stability and blow up for the nonlinear Schrodinger equation, http://perso-math.univ-mlv.fr/
users/danchin.raphael/ananonlin08.pdf
Y. Martel, P. Raphael, Sur la dynamique des solitons : stabilité, collision et explosion.

21
MASTER 1

MODULES ET GROUPES FINIS


MAT556
Anna Cadoret

C e cours introduit les notions notions nous étudierons de nombreux exemples et


- fondamentales en mathématiques applications, notamment le théorème p^a.
– de modules sur un anneau, de q^b de Burnside («  baby case  » du théo-
groupes et d’actions de groupe. rème de Feit-Thompson). Afin de disposer
de suffisamment de matière, nous procé-
Pour comprendre un groupe G, on derons d’abord à une étude élémentaire
cherche à le faire opérer de façon natu- de la structure des groupes finis. Nous
relle sur certains objets, notamment par commencerons par la structure « locale »
automorphismes linéaires sur les espaces ou théorie de Sylow, qui décrit les p-sous-
vectoriels de dimension finie. On parle groupes de G (p premier) et permet par-
alors de représentations linéaires de G ou fois de ramener des problèmes sur G à
de k[G]-modules. Le concept de dualité de des problèmes sur les p-groupes. Nous
Tannaka, qui dit qu’on peut reconstruire passerons ensuite à la structure ‘normale’
un groupe à partir de la catégorie de ses via la notion d’extension et de suite de
représentations linéaires, illustre l’impor- composition. Le théorème de Jordan-Hol-
tance de ces actions. der dit qu’un groupe fini G est extensions
successives de groupes finis simples (essen-
Nous introduirons d’abord la notion tiellement uniques). Lorsque ces groupes
générale de module sur un anneau A (non finis simples sont tous cycliques, cela
nécessairement commutatif) et dévelop- conduit aux notions de groupes résolubles
perons sous certaines hypothèses de fini- et nilpotents (dont les p-groupes sont des
tude, quelques méthodes de classification exemples importants). Plus généralement,
(suites de composition, étude des exten- cela conduit au problème de comprendre
sions etc.) Nous considérerons ensuite les extensions possibles d’un groupe Q par
deux cas où l’on sait classifier les modules un groupe K. Un cas favorable est celui
sur A : celui où A est principal et celui où des extensions scindées (ou produits semi-
A est semisimple. Lorsque A est principal, directs). Le théorème de Schur-Zassen-
nous en déduirons, par exemple, la classi- hauss dit que si K et Q sont d’ordre premier
fication des groupes abéliens de type fini entre eux alors toute extension de Q par K
(A = Z) ou des classes de conjugaison de est scindée mais, en général, les extensions
GLn(k) (A = k[X]). Lorsque A est semi- ne sont pas scindées et on les comprend
simple, nous en déduirons la classification encore mal. Nous verrons cependant que
des représentations linéaires de G dont lorsque K est abélien et muni d’une action

22
Boîte en laque à symétrie S 3
(Chine, 16 e siècle, musée de Münster).
MASTER 1

de Q, les extensions de Q par K sont classi- 3.3 Restriction et induction. Exemples :


fiées par un groupe abélien noté H2(Q;K) Produits semidirects de noyau abé-
et appelé le second groupe de cohomologie lien, GL2(Fq), Sn etc.
de Q à valeurs dans K.

Approfondissements
Plan du cours
Des approfondissements en liaison avec
1. Modules sur un anneau le module Groupes et Représentations
1.1 Définitions et exemples. seront proposés. Leur structure sera
1.2 Opération sur les modules souple, le travail personnel sur documents
1.3 Atomisation et reconstruction jouera un rôle prépondérant, éventuelle-
1.4 Modules sur un anneau principal. ment précédé de quelques cours d’intro-
Théorème de structure et applications duction. Ils conduiront à la rédaction
(classification des groupes abéliens de d’un mémoire et à une soutenance orale.
type fini, classes de conjugaison de ➤ Dualité de Tannaka pour les groupes finis
GLn(k) etc.) ➤ Représentations des groupes symé-
2. Compléments sur la structure des triques
groupes finis ➤ Représentations des groupes linéaires
2.1 Groupes symétriques sur les corps finis
2.2 p-groupes, théorème de Sylow ➤ Systèmes de racine, poids : représenta-
2.3 Extensions. Suites de composition et tions des algèbres de Lie semisimples et
théorème de Jordan-Holder, groupes des groupes de Lie compact
nilpotents, groupes résolubles ➤ Étude des sous-groupes finis des Bibliographie
2.4 Produits semi-directs, classification groupes linéaires
des extensions abéliennes par le H2, ➤ Théorie des caractères et théorie Notes de cours et
théorème de Schur-Zassenhaus des nombres appliqués à l’étude des bibliographie dis-
3. Représentations linéaires des groupes groupes finis. ponibles sur :
finis http://w w w.math.
3.1 Anneaux semisimples Niveau requis polytechnique.
3.2 Applications aux représentations linéaires Il est préférable d’avoir déjà manipulé fr/~cadoret/Ensei-
des groupes finis (nombres et dimension les objets algébriques de base (algèbre gnement.html.
des représentations irréductibles, table linéaire, groupes, anneaux, corps) par
des caractères etc.) ; exemples et applica- exemple dans le cadre du cours MAT
tions (théorème p^aq^b de Burnisde). 451 (Algèbre et théorie de Galois).

23
MASTER 1

GROUPE DE SYMÉTRIE
EN PHYSIQUE SUBATOMIQUE
MAT575/PHY575

D
es séances animées par les ➤ Introduction : théorème de Noether
enseignants mathématiciens et et applications, version quantiques
physiciens exposent les prin- (Phy)
cipes théoriques de base. Les élèves ➤ Généralités sur les groupes et repré-
effectuent parallèlement un travail per- sentations de SU(2) (Math)
sonnel donnant lieu à la rédaction d’un ➤ SU(3) et quarks (Phy)
mémoire et à une soutenance orale. ➤ Groupes compacts linéaires (Math)
➤ Algèbres de Lies semi-simples com-
Base de la théorie des représentations plexes et représentations (Math)
des groupes de Lie, des algèbres de Lie ➤ Groupe de Poincaré-Lorentz et équa-
ainsi que des groupes finis, illustrées par tion de Dirac (Phy)
de nombreux exemples. ➤ Algèbre de Heisenberg et Virasoro
(Math)
Applications en physique subatomique : ➤ Physique derrière Heisenberg et Vira-
symétries en mécanique quantique ; soro (bosons-fermions) (Phy)
permutations, principe de Pauli ; groupe ➤ Théorie de jauge
de Lorentz, spin et équation de Dirac ;
groupes et algèbres de Lie en physique
des particules : modèles des quarks et
théorie de jauge.

« Eightfold way»

24
MASTER 1

ÉQUATION DE SCHRÖDINGER
NON LINÉAIRE :
des condensats de Bose Einstein aux
supersolides MAT561
Amandine Aftalion, Frédéric Chevy

L
e but de ce cours est de montrer d’approfondissement qu’ouvre ce cours. Réseau de vortex
comment l’étude d’un même Le polycopié a été rédigé en collabora- dans un condensat de
modèle mathématique peut tion avec Jean Dalibard (Physique) et Bose Einstein
apporter des informations pertinentes Christophe Josserand (Mécanique). Fré-
pour des phénomènes aussi variés que déric Chevy interviendra dans ce cours.
la physique de la matière condensée,
l’optique non linéaire, la mécanique ou
les phénomènes d’invasion biologiques. Approfondissements
Nous introduirons certains outils
d’analyse mathématique non linéaire : Chaque séance pourra donner lieu à des
calcul des variations, analyse spectrale, approfondissements soit côté mathéma-
théorie des perturbations, étude d’ondes tiques, soit côté physique.
progressives, principe du maximum, Leur structure sera souple, le travail
théorie des fonctions holomorphes. personnel sur documents jouera un rôle
Nous nous intéresserons tout particu- prépondérant, éventuellement précédé
lièrement au cas des fluides quantiques de quelques cours d’introduction. Ils
(condensats de Bose Einstein) pour conduiront à la rédaction d’un mémoire
lesquels nous décrirons quelques expé- et à une soutenance orale.
riences récentes portant sur l’observa-
tion de tourbillons quantiques.
Le niveau de ce cours est introductif et
ne nécessite aucun prérequis particulier.
Il est destiné aussi bien à des étudiants
venant d’autres disciplines et souhaitant Bibliographie
apprendre un peu de mathématiques,
qu’à des gens souhaitant compléter leur
connaissance des équations aux dérivées Polycopié du cours « Équation de Schrödinger non linéaire :
partielles, grâce aux nombreuses pistes des condensats de Bose Einstein aux supersolides ».

25
MASTER 1

INTRODUCTION À LA
GÉOMÉTRIE ALGÉBRIQUE
et courbes elliptiques MAT562
Alena Pirutka

L
a géométrie algébrique s’intéresse pertinentes pour des applications cryp-
à l’étude des systèmes d’équa- tographiques, en particulier dans le cas
tions polynomiales, par exemple : des courbes elliptiques sur des corps
(i) x2 + y2 + z2 - w2 = 0 ; finis. Un théorème de Hasse, que l’on
(ii) y2 = x3 – 2x ; va démontrer dans ce cours, donne l’es-
(iii) x2 + y2 = u2 ; x2 + z2 = v2, y2 + z2 timation du nombre des points d’une
= w2 ; x2 + y2 + z2 = t2 : courbe elliptique E sur un corps fini.
L’équation (i) définit une quadrique On va démontrer ce théorème dans
projective, l’équation (ii) donne un quelques cas particuliers, le cas géné-
exemple d’une courbe elliptique. Les ral utilise des outils sophistiqués de la
solutions sur Q du système (iii) donnent géométrie algébrique. Pour les courbes
un pavé droit, dont les longueurs de elliptiques à coefficients rationnels
toutes les arêtes et les diagonales sont un théorème célèbre de Mordell-Weil
des nombres rationnels ; l’existence d’un décrit précisément la structure du
tel pavé est un problème ouvert. groupe E(Q) : c’est un groupe abélien
de type fini. On terminera le cours par
Dans ce cours introductif, après avoir la preuve complète de ce résultat, et on
discuté quelques résultats classiques (en donnera aussi des exemples concrets où
particulier, le fameux Nullstellensatz l’on peut décrire ce groupe.
de Hilbert), on s’intéressera à l’étude
des cas particuliers et explicites : le
cas des polynômes à deux variables Les sujets qui seront abordés dans le cours :
(courbes planes), les équations quadra- 1. théorème des zéros de Hilbert et
tiques. Une grande partie du cours sera quelques éléments de l’algèbre com-
consacrée à l’étude des courbes ellip- mutative, idéaux dans k[x; y], variétés
tiques, définies par une équation y2 = projectives, quelques résultats de la
x3 + ax + b dans k[x ; y] ; et à la struc- géométrie projective, courbes planes
ture de l’ensemble E(k) des points (x,y) et intersections ;
k2 de E. Cet ensemble peut être muni
d’une structure de groupe, ce qui rend 2. équations cubiques et courbes ellip-
les courbes elliptiques particulièrement tiques : lois de groupe, estimations

26
Courbe elliptique

pour le nombre des points sur les Niveau requis


corps finis, théorème de Hasse, appli- Connaissances des structures fonda-
cations cryptographiques ; courbes mentales d’algèbre (groupes, anneaux,
elliptiques sur Q, hauteurs et le théo- modules, corps) et quelques éléments de la
rème de Mordell-Weil. théorie algébrique des nombres (corps de
nombres, l’anneau des entiers, le nombre
des classes d’idéaux), l’idéal serait d’avoir
suivi les cours MAT451 et MAT552.

Bibliographie

K.  Ireland, M. Rosen, (1990). A classical introduction to modern number


theory. Graduate Texts in Mathematics, 84. Springer-Verlag, New York.

L. C. Washington, (2008). Elliptic curves, Number theory and cryptography.


Second edition. Discrete Mathematics and its Applications, Chapman &
Hall/CRC, Boca Raton, FL.

M. Hindry, (2008). Arithmétique, Calvage & Mounet, Cambridge University


Press.

27
MASTER 1

GROUPES COMPACTS
ET GROUPES DE LIE
MAT563
Benoît Stroh

C
e cours constitue la suite du tés agréables des représentations des
cours d’Anna Cadoret «Modules groupes compacts.
et groupes finis» MAT556, mais
en se plaçant dans une optique plus géo- Toutefois, on peut dans certains cas
métrique et analytique qu’algébrique. aller beaucoup plus loin et obtenir une
classification précise des représenta-
L’étude des groupes de matrices com- tions irréductibles. Nous donnerons
pacts permet à la fois d’illustrer la l’exemple des deux groupes compacts
théorie générale mais également de la non abéliens les plus simples, SU2(C)
raffiner en obtenant une classification et SO3(R), qui sont presque les mêmes.
complète des représentations irréduc- Nous donnerons des applications à la
tibles. Cette théorie est centrale aussi théorie des représentations des groupes
bien en arithmétique (via les représenta- non compacts SL2(R) et SL2(C).
tions automorphes et le programme de
Langlands) qu’en physique. La connais- Nous aborderons ensuite la théorie des
sance du cours MAT556 paraît indis- groupes et des algèbres de Lie comme
pensable, et celle de MAT553 pourra outil pour la théorie des représentations.
être utile. Un groupe de Lie n’est autre qu’un
groupe de matrices, et son algèbre de
Nous commencerons par étudier la Lie est son plan tangent en l’origine. Les
théorie générale des représentations algèbres de Lie capturent donc des phé-
des groupes compacts. Une fois acquise nomènes au premier ordre. Permettant
l’existence de la mesure de Haar, cette de linéariser la théorie des groupes, elles
théorie est complètement parallèle à sont omniprésentes en mathématiques
celle des représentations des groupes et en physique. Nous introduirons sur-
finis abordée dans le cours MAT556. tout du vocabulaire nécessaire pour la
En effet, la mesure permet de moyen- suite : caractères et systèmes de racine.
ner des fonctions sur le groupe, phéno-
mène à l’origine de toutes les proprié-

28
Systèmes de Racines

Nous définirons enfin les groupes de Lie On terminera si le temps le permet par
compacts, comme par exemple SOn(R) quelques indications sur la suite de la
et SUn(C), et classifierons complète- théorie dans le cas non compact (qui est
ment leurs représentations irréductibles. beaucoup plus difficile et constitue un
sujet de recherche toujours actuel).

Bibliographie
T. Bröcker et T. tom Dieck, Representations of compact Lie groups, Graduate
Texts in Mathematics 98, Springer.

J. F. Dat, (2012). Cours introductif de M2 Groupes et Algèbres de Lie, note


de cours sur internet.

A. Kirillov, An introduction to Lie groups and Lie Algebras, Cambridge Stu-


dies in Advanced Mathematics 113.

E. Kowalski, Representation theory, note de cours sur internet.

F. Murnaghan, Representations of locally compact group, Fall 2013, notes de


cours sur internet.

M. Sepanski, Compact Lie groups, Graduate Texts in Mathematics 235, Springer.

29
MASTER 1

SURFACES DE RIEMANN
MAT565
Charles Favre

Les surfaces de Riemann sont les ➤ Théorie des revêtements : et corres-


espaces sur lesquels on peut définir la pondance de Galois ;
notion de fonction holomorphe. Ces ➤ Groupe fondamental ;
objets sont au carrefour de nombreux ➤ Topologie des surfaces de Riemann
domaines des mathématiques : la géo- compactes.
métrie différentielle (métrique hyper-
bolique), la théorie des nombres (formes
modulaires), les systèmes dynamiques Approfondissements
(espaces de Teichmüller), ou la géomé-
trie algébrique (courbes projectives). En relation avec le cours de MAT565 et
sous la direction de l’enseignant, l’élève
Le but de ce cours est de proposer effectue un travail personnel donnant
une introduction à divers aspects géo- lieu à la rédaction d’un mémoire et à
métriques des surfaces de Riemann. une soutenance orale.
Nous introduirons aussi la notion de
revêtement et de groupe fondamental, Voici quelques thèmes qui pourront être
et discuterons plus particulièrement abordés :
la topologie des surfaces de Riemann ➤ Les surfaces modulaires.
compactes. ➤ Le théorème d’uniformisation.
➤ Le théorème de Belyi.
Niveau requis ➤ Les groupes d’automorphismes des
La connaissance de la notion de variété surfaces de Riemann compactes.
sera utile mais pas nécessaire. Tous ➤ Le théorème de Van Kampen.
les outils adéquats seront développés ➤ La Jacobienne d’une surface de Rie-
durant le cours. mann compacte

Plan du cours
➤ Rappels sur les fonctions holo-
morphes ;
➤ Surfaces de Riemann : définition et
exemples ;

30
Bernhard Riemann

Bibliographie

Allen Hatcher, Algebraic topology.

Eric Reyssat, Quelques aspects des surfaces de Riemann.


Un polycopié sera de plus distribué au début du cours.

31
MASTER 1

TRANSPORT ET DIFFUSION
MAT567/MAP567
François Golse, Grégoire Allaire

C
e cours organisé conjointement MAP431-Analyse numérique et opti-
par les départements de Mathé- misation,
matiques Appliquées et Mathé- MAT431-Systèmes dynamiques,
matiques est aussi référencé MAP567. MAT432-Analyse de Fourier et Théorie
spectrale,
Le but de ce cours est de présenter des MAT433-Distributions.
modèles de transport et de diffusion
de particules que l’on retrouve dans
de nombreux domaines d’applications Approfondissements
pertinents sur le plan énergétique. Par
exemple, le mécanisme de réaction en Des approfondissements en liaison avec
chaîne dans les réacteurs nucléaires, l’ef- le module Transport et Diffusion seront
fet de serre en climatologie, le transfert proposés.
radiatif en thermique ou en astrophy- Leur structure sera souple, le travail
sique, certains modèles de dynamique personnel sur documents jouera un rôle
des populations structurées en biologie prépondérant, éventuellement précédé
relevant de cette thématique. de quelques cours d’introduction. Ils
conduiront à la rédaction d’un mémoire
Après une présentation mathématique et à une soutenance orale.
de ces modèles, on montrera que la dif-
fusion est la limite du transport dans ➤ Optimisation de formes et appli-
un régime fortement collisionnel, et cation à un problème de l’énergie
on expliquera la notion de masse ou nucléaire. Le but de ce projet est
de taille critique. On introduira des l’étude d’une méthode d’optimisa-
méthodes de résolution numérique de tion de formes pour un problème de
type differences finies et Monte-Carlo. rechargement du combustible dans
un réacteur nucléaire. Il s’agit de posi-
Ce cours peut accepter un maximum de tionner différents types de combus-
60 élèves. tible nucléaire en quantité fixée pour
optimiser le fonctionnement du réac-
Niveau requis teur. L’originalité de l’approche pro-
Un des 4 cours suivants : posée ici est d’utiliser une méthode
MAP411-Modélisation mathématique, d’optimisation de formes basée sur la

32
Assemblage combustible

théorie de l’homogénéisation. Grosso fusion dans un milieu périodique.


modo, on suppose que les différents On étudiera d’abord la stratégie de
types de combustible peuvent se factorisation dans un milieu pure-
« mélanger » et on optimise leur pro- ment périodique (en 1-d avec Scilab,
portion en tout point. Les calculs (en éventuellement en 2-d avec Free-
théorie de la diffusion) seront réalisés Fem++), puis on fera des expériences
avec le logiciel FreeFem++. numériques sur le cas, beaucoup plus
délicat, de la juxtaposition de deux
➤ Homogénéisation d’un modèle de milieux périodiques. Une application
diffusion. Le but de ce projet est typique est le calcul de criticité d’un
l’homogénéisation, c’est-à-dire la réacteur nucléaire.
moyennisation, d’un modèle de dif-

Bibliographie

Dautray R., (1989). Méthodes probabilistes pour les équations de la physique, Eyrolles, Paris

Dautray R., Lions J.-L., (1988). Analyse mathématique et calcul numérique pour les sciences
et les techniques, Masson, Paris.

Perthame B., (2007). Transport equations in biology, Birkhäuser, Bâle.

Planchard J., (1995). Méthodes mathématiques en neutronique, Collection de la Direction


des Études et Recherches d’EDF, Eyrolles.

Pomraning G., (1973). The equations of radiation hydrodynamics, Pergamon Press, Oxford,
New York.

33
MASTER 1

RELATIVITÉ GÉNÉRALE
MAT568
Jérémie Szeftel

L
a Relativité générale est une des les élèves sont encouragés à suivre en
grandes théories physiques déve- même temps le cours portant le même
loppées au cours du xxe  siècle à nom en physique, soit PHY568.
l’instigation d’Albert Einstein. Elle pro-
pose une révision radicale de la concep- Voici un plan indicatif du cours :
tion newtonienne de la gravitation en Cours 1.
assimilant les effets de cette interaction Variétés différentielles, espace tangent.
à des conséquences de la présence de Cours 2.
courbure dans l’espace-temps, dont la Fibré tangent, fibré cotangent, tenseurs.
géométrie est modifiée par les masses. Cours 3.
C’est à ce titre qu’elle est exemplaire Dérivée de Lie, dérivée covariante.
de l’apport de théories mathématiques Cours 4.
élaborées aux problématiques de la phy- Métrique, transport parallèle, géodé-
sique théorique. siques.
Cours 5.
Cette théorie fondamentalement non- Tenseur de courbure, isométries,
linéaire permet une présentation assez métriques conformes.
complète des outils de la géométrie Cours 6.
différentielle moderne avec de specta- Symétries de l’espace-temps de Min-
culaires et substantielles applications. kowski, formalisme lagrangien de
Comme, sans nuire à la compréhension, l’électromagnétisme.
il est possible de développer parallèle- Cours 7.
ment les géométries riemannienne et Dérivation des équations d’Einstein à
lorentzienne (avec sa signature (-+++) partir de l’action d’Einstein-Hilbert.
modélisant les cônes de lumière, c’est Cours 8.
elle qui sert de cadre à la théorie d’Eins- La géométrie des solutions de Schwarz-
tein), ce cours peut attirer des élèves schild et de Kerr.
intéressés tant par les mathématiques Cours 9.
que par la physique. Formulation du problème de Cauchy
pour les équations d’Einstein.
Cet enseignement a été conçu comme
un enseignement intégré de mathéma-
tiques et de physique, ce qui signifie que

34
Approfondissements Exemples d’EA :
➤ La rigidité des trous noirs d’après
PHY568 EA : Les élèves suivant le cours Carter, Robinson et Hawking.
de Relativité Générale (MAT568) ont la ➤ Les théorèmes de singularité de Haw-
possibilité de choisir comme EA le cours king-Penrose.
de physique (PHY568) qui se déroule ➤ Les solutions de de Sitter et anti de
en parallèle. L’évaluation consistera soit Sitter.
à passer l’examen de PHY568, soit en ➤ La stabilité non linéaire de l’espace-
un travail personnel autour d’un texte temps de Minkowski.
scientifique faisant l’objet d’une soute- ➤ La résolution des équations de
nance orale. Réciproquement, les élèves contrainte.
du PA de Physique suivant le cours de ➤ Les équations de Yang-Mills classiques.
PHY568 peuvent choisir comme EA le
cours de MAT568.

Bibliographie

Gallot S., Hulin D., Lafontaine J., (2004). Riemannian Geometry, Springer-Verlag Univer-
sitext (3e édition).

Hawking S.W., Ellis G.F.R., (1973). The Large Scale Structure of Space-Time, Cambridge
University Press.

Petersen P., (1998). Riemannian geometry, Graduate Texts in Mathematics, 171, Springer.

Wald R., (1984). General Relativity, The University of Chicago Press.

35
Département de Mathématiques
École polytechnique
91128 Palaiseau cedex
T. +33 (0)1 69 33 49 59 ou 49 99
secret@math.polytechnique.fr

IMPRIMÉ EN FRANCE
ÉCOLE POLYTECHNIQUE
91128 PAL AISEAU CEDEX
www.polytechnique.edu

MASTER 1 DE MATHÉMATIQUES
2016 – 2017

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