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Interview
Interview
L'interview est un outil que l'auditeur interne utilise fréquemment, mais une
mission d'audit qui ne serait opérée qu'avec des interviews ne pourrait être
considérée comme une mission d'Audit Interne. De surcroît, l'interview d'Audit
Interne ne saurait être confondue avec des techniques d'apparence similaire :
- ce n'est pas un entretien, ni une conversation ;
- ce n'est pas un interrogatoire.
Quelles sont les conditions d'une bonne interview ? Comment doit- elle se
dérouler ?
1re règle
II faut respecter la voie hiérarchique. Sauf urgence exceptionnelle l'auditeur
ne doit pas procéder à une interview sans que le supérieur hiérarchique de
son interlocuteur ne soit informé. La plupart du temps cette information
préalable se fait au cours de la réunion d'ouverture de la Mission Mais
lorsqu'il faut procéder à une interview qui n'était pas programmée à
l'avance, il est essentiel que cette règle puisse être respectée.
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2e règle
Rappeler clairement la mission et ses objectifs. L'interlocuteur de l'auditeur
doit connaître le pourquoi et le comment de l'interview. Il serait désastreux
qu'il puisse s'imaginer que l'on va lui tendre des questions-pièges, que
l'interview n'est en somme qu'un interrogatoire déguisé. Donc, et c'est le
grand principe de transparence qui gouverne toute mission d'audit, on
s'efforce de ne rien cacher des objectifs pour-suivis.
3e règle
Les difficultés, les points faibles, les anomalies rencontrées seront évoqués
avant toute autre chose. En d'autres termes, on situe d'entrée de jeu le
dialogue au niveau de connaissance où se situe l'auditeur dans le
déroulement de sa mission en rappelant le résultat de ses toutes dernières
investigations. Du même coup, on évite toute digression laudative, telle que
l'on peut en rencontrer dans la narration.
4e règle
Qui est la contrepartie logique de la première : les conclusions de
l'interview, résumées avec l'interlocuteur, doivent recueillir son adhésion
avant d'être communiquées sous quelque forme que ce soit à sa hiérarchie.
Rien ne serait plus négatif que le résultat d'une interview communiqué en
confidence à la hiérarchie alors que l'intéressé n'a pas encore véritablement
donné son aval sur les conclusions à tirer de ses propos.
5e règle
Conserver l'approche système, en vertu de ce principe que l'auditeur ne
s'intéresse pas aux hommes. On doit donc se garder de toute question ayant
un caractère subjectif et mettant en cause les personnes. Pour une interview
constructive, cette optique doit également être celle de l'interviewé :
l'auditeur n'hésite pas à le ramener dans le droit chemin si d'aventure - et ce
n'est pas exceptionnel - ce dernier dérive dans ses réponses sur des
questions de personnes .
6e règle
Savoir écouter et chacun sait que ce n'est pas facile. L'auditeur doit éviter
d'être celui qui parle plus qu'il n'écoute ; or le premier exercice est plus
facile - et plus agréable - que le second. Dans cette écoute l'auditeur doit
savoir être néanmoins un « faciliteur », pratiquer d'instinct la maïeutique de
SOCRATE et conduire l'entretien pour le maintenir sur les rails. Il y a là un
subtil équilibre à trouver entre le « savoir écouter » et le « ne rien dire ».
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7e règle
L'auditeur qui procède à une interview doit considérer son interlocuteur
comme un égal. Non pas un égal au sens hiérarchique du terme, mais un
égal dans la conduite du dialogue. Et on sait bien que ce n'est pas facile
pour un jeune auditeur qui très souvent doit recueillir des informations
auprès de personnes supérieures en grade, parfois très supérieures en grade,
et parfois même abusivement conscientes de cette situation. Là encore il va
falloir trouver le juste équilibre entre l'attitude exagérément respectueuse,
voire obséquieuse, et la familiarité excessive et mal venue. La juste
appréciation du contexte et de la personnalité de l'interlocuteur vont peser
lourd dans la recherche de cet équilibre ; tout faux pas peut avoir ici des
conséquences désastreuses.
2 - Les étapes
C'est une règle absolue : une interview ne s'improvise pas, elle se prépare.
Ce n'est pas un entretien mondain. Préparer une interview, c'est :
Préparer l'interview c'est aussi connaître son sujet et ceci recouvre deux
éléments importants :
- connaître la personne que l'on va rencontrer : quelles sont ses
activités, ses responsabilités, sa place dans la hiérarchie... Il n'est
pas d'effet plus désastreux que celui provoqué par l'auditeur qui
va interviewer un responsable sans savoir ce qu'il fait précisément
et sans avoir une certaine idée de ce que peuvent être ses
préoccupations majeures.
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- mais connaître son sujet c'est aussi connaître l'objet de l'entretien,
disposer d'informations quantitatives sur l'activité concernée,
apparaître comme quelqu'un qui est concerné par cette activité.
II faut commencer par se présenter : l'auditeur rappelle qui il est, quel est
l'objet de la mission et ce qu'il vient faire. D'entrée de jeu, il précise la
technique qu'il compte utiliser : questions pré-établies, prise de notes, en
expliquant que c'est là la façon normale de procéder en interview
d'Audit Interne.
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Dès les premières questions l'auditeur doit s'adapter à son interlocuteur,
trouver le ton juste, éviter la plaisanterie avec celui qui ne plaisante pas,
détendre l'atmosphère avec celui qui communique facilement... mais
dans tous les cas d'abord s'intéresser au travail de l'audité avant de
commencer le questionnement.
Si les questions ont été bien élaborées, et si elles sont posées à quelqu'un
qui est en état de réceptivité, l'auditeur va obtenir l'information recherchée,
à condition de ne pas omettre deux précautions :
Les réponses sont notées par écrit, mais ceci doit être fait sans casser le
rythme de l'interview : la prise de notes se fait en même temps que la
prise de parole et les instants de silence sont à proscrire. Ce n'est pas un
exercice facile, mais il conditionne la qualité de l'interview.
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Lorsque toutes les questions sont épuisées, tout n'est pas encore
achevé.
Enfin, et lorsque tout est dit, conclure c'est remercier l'audité pour le
temps qu'il a bien voulu consacrer à l'interview.
Procéder à une interview n'est donc pas un exercice facile, il exige un solide
travail de préparation et la capacité à déjouer les trois symboles de l'écoute :
- croire que l'écoute est un processus naturel alors qu'elle exige un effort
de volonté,
- croire qu'il n'y a pas de différence entre entendre et écouter alors que
seul le premier s'exerce sans effort,
- croire que tout auditoire est uniforme alors qu'un travail d'adaptation à
l'interlocuteur est dans tous les cas indispensable.
S'il sait vaincre ces obstacles, l'auditeur fera à chaque interview une
moisson d'informations répondant aux interrogations de son questionnaire
de Contrôle interne.
Mais pour que tout ceci puisse être exploité efficacement, il est nécessaire
que la feuille d’interview rapporte de façon exhaustive les réponses aux
questions. Pour ce faire, les notes prises doivent impérativement et dans les
instants qui suivent, être mises au propre sur le document adéquat.
Toutefois, si les notes ont pu être prises de façon suffisamment claire sur la
feuille d'interview, il ne sera pas nécessaire de procéder à une réécriture.