L’HEURE DES

SORCIÈRES
JEAN-LUC BLANC, LINDSEY BULL, GEORGES DEVY
& L. DALLIANCE, FLORENCE DOLÉAC, CAMILLE DUCELLIER,
MARY BETH EDELSON, LEÓN FERRARI, DEREK JARMAN,
RICHARD JOHN JONES & MAX ALLEN, LATIFA LAÂBISSI,
BRUCE LACEY, ADOLPHE LALAUZE, EVARISTE-VITAL
LUMINAIS, ANA MENDIETA, ANITA MOLINERO,
MARIE PRESTON, OLIVIA PLENDER & PATRICK STAFF,
CAROLEE SCHNEEMANN & VICTORIA VESNA, KIKI SMITH,
NANCY SPERO
COMMISSAIRE ANNA COLIN

JOURNAL Nº 89
1ER FÉVRIER - 18 MAI 2014
L’HEURE DES
SORCIÈRES
JEAN-LUC BLANC, LINDSEY BULL,
GEORGES DEVY & L. DALLIANCE,
FLORENCE DOLÉAC, CAMILLE DUCELLIER,
MARY BETH EDELSON, LEÓN FERRARI,
DEREK JARMAN, RICHARD JOHN JONES
& MAX ALLEN, LATIFA LAÂBISSI,
BRUCE LACEY, ADOLPHE LALAUZE,
EVARISTE-VITAL LUMINAIS, ANA MENDIETA,
ANITA MOLINERO, MARIE PRESTON,
OLIVIA PLENDER & PATRICK STAFF,
CAROLEE SCHNEEMANN & VICTORIA VESNA, 
KIKI SMITH, NANCY SPERO
COMMISSAIRE ANNA COLIN
L’Heure des sorcières est une exposition
collective qui porte sur la figure de la sorcière
comme métaphore de l’altérité et symbole de
résistance à la norme, qu’elle soit culturelle
ou économique. Le terme « sorcière » est ici
envisagé comme construction sociale : plus
qu’à la praticienne de la sorcellerie, l’exposition
s’intéresse à celle qui a été qualifiée de
sorcière (par le judiciaire, les institutions
religieuses ou l’opinion publique) et celle qui
s’autoproclame sorcière sans pour autant
pratiquer la sorcellerie. de vidéos Siluetas dans laquelle son corps
À travers les siècles et les contextes
géographiques, l’expression « sorcière » a été
appliquée par les détenteurs du pouvoir à des
femmes considérées comme dangereuses ou
importunes. Cette dénomination, qui invoque
un potentiel de renversement de ce même
pouvoir, a été directement appropriée par des
artistes, militantes et autres agitatrices, de
L’Heure des sorcières – Journal nº 89
la chorégraphe Mary Wigman dès les années
1910 à la militante et écrivaine contemporaine
Starhawk. Dans les années 1970, la figure de
la sorcière deviendra un symbole prégnant
des luttes féministes et homosexuelles en
Europe et aux États-Unis, amenant nombre de
militant(e)s à investiguer et réécrire l’histoire
occultée des chasses aux sorcières qui se sont
déroulées en Europe et dans ses colonies du
XVème au XVIIIème siècle.
L’installation de l’artiste américaine Mary
Beth Edelson, intitulée Propositions pour des
mémoriaux aux 9 000 000 de femmes brûlées
comme sorcières pendant l’ère chrétienne,
est caractéristique de cette tendance.
Originellement conçue pour A.I.R. Gallery
à New York, une galerie coopérative pour
femmes, cette œuvre participative de 1977
est reconstruite spécialement pour l’exposition
au Quartier. L’Heure des sorcières inclut
d’autres pionnières du mouvement artistique
féministe aux États-Unis dont Nancy Spero,
représentée par un diptyque dédié à la déesse
égyptienne Nut, mère de tous les astres ; Ana
Mendieta avec la série de photographies et
rentre en communion rituelle avec la nature ;
ou encore Carolee Schneemann, à travers une
vidéo réalisée en collaboration avec Victoria
Vesna sur le tabou sexuel et les rapports chat-
femme. Les positions artistiques, politiques et
spirituelles de ces artistes côtoient celles de
praticien(ne)s de la plus jeune génération pour
qui la figure de la sorcière continue d’être une
alliée politique et idéologique.
3
Dans son film Sorcières, mes sœurs, 2010,
Camille Ducellier propose cinq portraits de
femmes et/ou féministes de différentes
générations qui s’autoproclament sorcières.
L’artiste y examine le potentiel subversif de
cette figure, ainsi que les leçons sociales et
humaines qu’elle nous a léguées. Dans les films
d’Olivia Plender et Patrick Staff, Derek Jarman
et Bruce Lacey, ainsi que dans l’installation
de Richard John Jones produite spécialement
pour l’exposition en collaboration avec le
couturier Max Allen, la figure de la sorcière
est abordée de biais. Les contre-cultures, les
communautés intentionnelles, les pratiques
rituelles, le retour à la nature et le culte de la
déesse Mère (représentative de la terre, de la
fécondité et de la fertilité) sont quelques-uns
des sujets et pratiques abordés, auxquels la
sorcière est plus librement associée. SALLE 1
Le retour de la sorcière comme incarnation
radicale dans l’imaginaire militant occidental
doit avant tout beaucoup au mythe. L’exposition
se propose d’explorer comment la figure
de la sorcière, ses supposées pratiques et
ses complices chimériques ont été inventés,
représentés et colportés au fil des siècles.
L’œuvre de León Ferrari aborde l’imagerie
historique reliée à l’hérésie et à la damnation
dans une série de collages qui invoque
la violence et la psychose exercées par
l’Église durant le Moyen-Âge et au-delà.
L’artiste Marie Preston interroge elle aussi
l’iconographie du mythe et sa propagation à
travers une nouvelle œuvre qui s’intéresse
aux activités nocturnes de la goémonière,
telles que représentées dans le folklore
finistérien. fragilité et la finesse de ses résultats. Au cours
L’Heure des sorcières aborde enfin le
caractère impalpable, à la fois effrayant
et fascinant, qu’évoque cette figure. Des
portraits de Jean-Luc Blanc et de Lindsey Bull à
4 Le Quartier, centre d’art contemporain de Quimper
l’apparence spectrale partagent l’espace avec
trois sculptures d’Anita Molinero qui évoquent
l’univers chaotique et libidineux de la sorcière.
Le Salon d’Emmeline Avery, signé Florence
Doléac, donne une dimension domestique et
farfelue à l’espace. Son installation permet
la consultation d’ouvrages et de documents
prolongeant les réflexions initiées par
l’exposition.
L’Heure des sorcières sera accompagnée
d’une édition qui explorera les récits et
recherches véhiculés dans les œuvres
exposées au Quartier. Co-publiée par Éditions
B42 et Le Quartier, son lancement est prévu
pour avril 2014.
(de gauche à droite)
KIKI SMITH
Née en 1954 à Nuremberg (Allemagne), vit et
travaille à New York (États-Unis)
L’art de Kiki Smith sape les représentations
érotiques traditionnelles des femmes produites
par des artistes de sexe masculin. Au milieu
des années 1970, Kiki Smith entreprend un
travail de sculpture basée sur l’étude du corps,
ses organes, sa peau, ses fluides ; elle utilise
pour ce faire des matériaux comme le tissu, le
papier, le verre, la céramique et la cire. Au
milieu des années 1980, en parallèle à ses
sculptures grandeur nature, Kiki Smith réalise
ses premières œuvres imprimées sur papier
et sur tissu. Elle choisit cette technique pour la
des années 1990, l’artiste oriente son attention
vers la représentation de la nature, des
oiseaux, des animaux et du cosmos. Ses
œuvres font allusion à la vulnérabilité de
l’environnement et du corps et à la spiritualité.
Bien que l’imagerie de Kiki Smith continue
d’évoluer, son travail aborde toujours les
thèmes universels de la mort, de la
transformation, de l’affirmation de la vie et de
la régénération. Au Quartier, deux œuvres de
Kiki Smith témoignent de la richesse de son
univers artistique. Octopussy, 1998 est une
sculpture en bronze de petite taille, l’hybride
d’un chaton et d’une pieuvre à la manière d’un
calambour plastique. Sitting with a snake, 2007
est un autoportrait imprimé sur soie,
présentant l’artiste sur un mode féerique,
féminin et jubilatoire.
LEÓN FERRARI
Né en 1920 à Buenos Aires (Argentine), décédé
en 2013
Dans son œuvre qui traverse différents
mouvements et tendances artistiques, León
Ferrari recourt à des formes et matériaux
multiples, souvent modestes, employant des
photocopies, éditions, vidéos, sons, textes et
journaux. Au début des années 1960, il crée des
sculptures en fil de fer et commence ses
« écritures », des dessins abstraits qui
évoquent une écriture illisible. Il participe au
groupe d’artistes de l’Institut Torcuato Di Tella,
siège de l’avant-garde artistique à Buenos
Aires et s’intéresse à la religion et à la
politique. En 1965, sa sculpture La Civilisation
occidentale et chrétienne montrant un christ
crucifié sur une réplique de bombardier
américain est refusée par l’Institut pour sa
critique virulente de l’intervention américaine
au Vietnam. L’artiste s’engage ensuite dans
l’organisation de plusieurs expositions,
notamment Homenaje al Vietnam de 1966
considérée comme la plus grande exposition
politique collective réalisée en Argentine,
Tucumán Arde en l968 et Malvenido Rockefeller
en l969. Les dix collages présentés au Quartier
font partie de la série L’Osservatore Romano,
L’Heure des sorcières – Journal nº 89
réalisée entre 2001 et 2007. Les grands titres
de L’Osservatore Romano, le journal du
Vatican, sont associés à des images d’hérésie
et de damnation par des artistes tels que
William Blake, Gustave Doré et Francisco Goya.
Ici l’artiste renoue avec les sujets politiques et
religieux de ses collages des années 1980, dans
lesquels il critique la violence des textes
bibliques et dénonce la complicité de l’Église
avec les systèmes dictatoriaux.
MARIE PRESTON
Née en 1980 à Paris où elle vit et travaille
Diplômée de l’École nationale supérieure des
beaux-arts de Paris en 2006 et docteure en
Arts plastiques et Sciences de l’art de
l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Marie
Preston développe depuis 2003 un travail
artistique basé sur des collaborations. Les
différentes rencontres qu’elle suscite
l’amènent à s’engager dans des activités
spécifiques : pratique du tricot au sein de
l’Association des Femmes maliennes de
Montreuil ou travail documentaire sur les
rituels en Inde. Ses photographies, sculptures,
performances et vidéos sont présentées selon
diverses modalités allant de la restitution
d’expérience à des actions collectives. En
parallèle, Marie Preston développe un travail de
recherche et d’écriture sur le geste artisanal
et rituel, et sur les approches ethnographiques
en art. Pour l’exposition au Quartier, l’artiste
s’intéresse à la pratique du ramassage du
goémon et à la légende sénane* de la barque
sorcière. Grâce à l’association des vieux
métiers d’Argol et une vannière, Laurence
Olivier, elle réalise Barque sorcière à partir
d’un modèle de panier traditionnel utilisé pour
la collecte du goémon sur l’île de Sein. Cette
sculpture fait écho à la légende selon laquelle
une goémonière énigmatique prend possession
de la mer durant la nuit sur son panier devenu
5
barque pour y perdre ses ennemis.
Barque sorcière est accompagnée d’une
photographie de Denise Colomb de 1952,
intitulée Femme au varech (La Récolte des
algues), ainsi que d’un dialogue fictif constitué
à partir d’une collecte de témoignages, de
lectures et de conversations. Le dialogue
engage quatre personnages. La druidesse
Velléda (Celle qui voit) décrit une vision à la fois
naturaliste et documentaire qu’elle a d’une
« fête du goémon » (manifestation estivale
ayant lieu actuellement dans plusieurs villages
bretons). La Veuve de l’Île de Sein complète sa
description à partir de sa propre expérience du
ramassage. Le peintre Jules Breton, idéaliste,
poète et idéologue néo-rural salue le travail de
reconstitution ethnographique et la dimension
esthétisante de l’événement. Enfin, la
lavandière, féministe militante, critique
l’instrumentalisation de l’événement au
détriment de sa problématisation.
* De l’île de Sein
ÉVARISTE-VITAL LUMINAIS
Né en 1822 à Nantes, décédé à Paris en 1896
Évariste-Vital Luminais est reconnu pour ses
peintures de scènes gauloises et médiévales
qui connaissent un grand succès dans les
Salons de peinture de la seconde moitié du
XIXème siècle. Originaire de Nantes, il consacre
à la Bretagne plusieurs scènes de genre. Son
tableau le plus spectaculaire est La Fuite de
Gradlon sur lequel il travaille vers 1884. Il s’agit
du moment particulier de la légende de la ville
d’Ys qui montre le roi Gradlon en train de
précipiter sa fille Dahut dans les flots de
l’océan. La légende, l’une des plus célèbres de
Basse-Bretagne, est popularisée par le Barzaz
Breiz de La Villemarqué : « Dans la baie de
Douarnenez, protégée par une digue, se
trouvait la légendaire ville d’Ys. Dahut, fille du
roi Gradlon, céda aux avances du diable et lui
6 Le Quartier, centre d’art contemporain de Quimper
donna les clefs de la ville. Le roi tenta de sauver
sa fille, mais Dieu s’exprimant par la bouche du
moine saint Guénolé lui ordonna de lâcher
Dahut car le cheval Morvac’h trop chargé était
rattrapé par les flots ». À l’origine, Luminais ne
conçoit que le seul groupe du roi et sa fille, ne
montrant que le seul geste du sacrifice.
Conscient que le groupe est trop esseulé au
milieu de la mer, il décide dans le tableau
définitif d’ajouter le saint Guénolé, d’augmenter
la surface de la mer et d’accroître le caractère
étrange des constructions qui émergent des
flots au second plan. La peinture de Luminais
s’éloigne de la légende même si le thème
principal reste bien celui du sacrifice par un
père de sa fille pécheresse. Le geste de Gradlon
reste ambigu : tente-t-il de rattraper sa fille ou
au contraire, de la rejeter et de la faire tomber
dans les flots ?
GEORGES DEVY & L. DALLIANCE
La Danse des korriganes, près des menhirs est
une gravure sur bois, publiée sur la planche 57
de l’ouvrage de Henri du Cleuziou, La Création
de l’homme et les premiers âges de l’humanité
de 1887. Elle est signée par Georges Devy,
dessinateur célèbre pour ses croquis
d’anatomie. Henri Raison du Cleuziou,
(1833-1896) est un archéologue, historien et
dessinateur originaire de Lannion. Il a publié de
nombreux ouvrages sur la Bretagne,
l’archéologie et l’histoire de France. Le mot
korrigan signifie « petit nain », du breton
korr = nain. Les Korrigans sont les gardiens
des trésors des collines, extrêmement riches
et avares. Le mythe leur confère des capacités
d’alchimistes, ce qui expliquerait leur richesse.
La forme féminisée « korrigane » désigne une
fée malfaisante. À la tombée de la nuit, les
korriganes dansent autour du feu, près des
menhirs et dolmens. Ce rituel leur permet
d’augmenter leurs pouvoirs. Si un mortel
surprend cette danse, il est mis au défi au
risque de se faire entraîner dans une caverne
souterraine où il finira par être tué. Au Moyen
Âge, les korriganes étaient considérées
comme les auteures des ronds de sorcières,
cercles que l’on trouvait parfois dans les prés
ou les sous-bois. Ces créatures malignes et
âgées, à la beauté éphémère et trompeuse,
symbolisent également la résistance de la
Bretagne à la christianisation.
ADOLPHE LALAUZE
(D’APRÈS EDWARD BURNE-JONES)
Né en 1838 à Rive-de-Gier, décédé à Milly-la-
Forêt en 1906
The Begviling of Merlin (L’Enchantement de
Merlin), 1877 est une eau forte réalisée d’après
Edward Burne-Jones (1833-1898). Elle a été
publiée dans la revue L’Art. Artiste, graveur,
vignettiste, illustrateur et peintre, Adolphe
Lalauze fait ses études à l’École des beaux-arts de
Toulouse avant d’entamer une carrière de
contrôleur de l’enregistrement ; il a été l’élève du
graveur Léon Gaucherel qui l’a encouragé à se
spécialiser dans la gravure. Il a commencé à
exposer ses œuvres au Salon de peinture de 1872.
Ses images tendres, finement gravées sur acier,
font le succès de Lalauze dans l’illustration de
romans et de nouvelles. Selon la légende
arthurienne, Merlin succombe aux charmes de la
fée Viviane connue également sous le nom de
Dame du lac. Elle apprend tous les secrets de
Merlin, fait tourner neuf fois un voile magique
autour de son corps endormi et l’enferme dans
une tour de verre pour qu’il reste son amant pour
toujours. Dans une autre variante de la légende,
Viviane est responsable de la mort de Merlin. En
voulant préserver sa virginité des assauts
répétés du vieil Enchanteur, elle lui demande de
l’initier à la magie. Merlin accepte, tout en sachant
qu’elle causera sa perte. Viviane l’enterre vivant
dans une tombe grâce à un enchantement.
L’Heure des sorcières – Journal nº 89
SALLE 2
JEAN-LUC BLANC
Né en 1965 à Nice, vit et travaille à Paris
Diplômé de l’École nationale supérieure d’art de
la Villa Arson à Nice dans les années 1990,
Jean-Luc Blanc s’est fait connaître par sa
pratique de la peinture et du dessin. Son
univers pictural emprunte principalement au
cinéma sans pour autant se conformer à une
représentation attendue. L’artiste s’approprie
des cadrages, des visages, des détails ou des
scènes analysant leur forme, construction,
contrastes et qualités latentes parfois pendant
des années. Jean-Luc Blanc puise dans de
multiples références, croisant les sources
littéraires (James Joyce, Marguerite Duras ou
William Burroughs) avec l’iconographie
publicitaire ou encore celle des cartoons et de
la BD. Contrairement à ses dessins qu’il
exécute de manière quasi automatique, ses
peintures résultent de transformations
laborieuses, construites dans la durée. Loin de
l’esthétique des portraits de stars du cinéma,
les personnages qu’il peint deviennent
fantomatiques comme des revenants figés
dans l’isolement de leur transition. Comparés
souvent aux effets d’un embaumement, ils
paraissent distants et indéterminés, parfois
inquiétants. Au Quartier, Jean-Luc Blanc
expose deux portraits de femmes, Sans titre,
2011 et Miranda 4, 2012. D’apparence
spectrale, elles semblent témoigner, dans une
complainte silencieuse et inerte, de la torture
qui leur a été infligée voire qu’elles se seraient
infligées elles-mêmes.
7
LINDSEY BULL
Née en 1979 en Angleterre, vit et travaille à
Manchester
Lindsey Bull est diplômée de la Chelsea School
of Art à Londres. Depuis sa première exposition
personnelle en 2005, ses peintures à l’huile de
petit format révèlent l’intérêt de l’artiste pour
la mythologie et les pratiques occultes.
L’artiste puise ses références dans un vaste
lexique iconographique allant des livres sur la
sorcellerie et les sciences occultes aux
magazines de boxe des années 1950 ou encore
aux revues de Kung Fu. Ses œuvres
représentent des personnages isolés, à la fois
mystérieux et inquiétants. Ceux-ci occupent
l’espace de la toile comme des apparitions
fantomatiques immergées dans le halo
nébuleux d’une énergie surnaturelle. Obtenues
par de larges et rapides coups de pinceau, ces
étranges figures floues donnent l’impression
de mouvement. Pour Lindsay Bull, ses
peintures interprètent une sorte de
« psychédélisme gothique : elles sont le
moment où des motifs et couleurs
psychédéliques rencontrent les forces les plus
sombres ». Les peintures de Lindsay Bull
présentées au Quartier montrent trois
personnages distincts   Wise Witch (Sorcière
sage), Queenie (Petite reine) et une figure
sombre saisie sur la toile intitulée Night Rite
(Rituel de nuit).
FLORENCE DOLÉAC
Née en 1968 à Toulouse, vit et travaille à
Douarnenez et à Paris
Diplômée de design industriel à l’ENSCI à Paris
en 1994, elle co-fonde en 1997 le groupe Radi
Designers avec Laurent Massaloux, Robert
Stadler et Olivier Sidet. Depuis 2003, Florence
Doléac poursuit ses projets seule et enseigne à
l’École nationale supérieure des arts décoratifs
8 Le Quartier, centre d’art contemporain de Quimper
de Paris ainsi qu’à l’École cantonale d’art de
Lausanne. L’artiste explore l’espace dans
lequel le design dialogue avec l’art. Ses projets
sont pleins d’humour et de poésie, tout en
déployant un questionnement sur la fonction et
son pendant : l’inutilité. 
Au Quartier, elle crée
l’installation spécifique Le Salon d’Emmeline
Avery*, un espace de lecture composé d’une
table basse, de chaises couvertes de plaids de
tartan, d’un caoutchouc Botanicus dont les
feuilles perforées de deux trous évoquent des
yeux et d’une lampe suspendue à une potence.
Cette installation devient un espace de
consultation d’ouvrages et de documents en
lien avec la figure de la sorcière, permettant de
prolonger les réflexions initiées par
l’exposition.
* Emmeline Avery est le nom de sorcière de Florence
Doléac généré aléatoirement par un site Internet.
ANITA MOLINERO
Née en 1953 à Floirac, vit et travaille à Paris et
Marseille
Depuis le début des années 1980, Anita Molinero
affirme une distance vis-à-vis des conventions
plastiques et sociales, à travers une œuvre
nourrie aussi bien par le rebut et l’ordinaire, que
par l’histoire et la culture. Ses sculptures sont
faites de matériaux de tous les jours : mousses,
polystyrènes, poubelles, phares de voiture, etc.
Elle les choisit pour leur rudesse et les
potentialités plastiques que permet leur
transformation. Il s’agit d’une pratique de la
sculpture dans laquelle s’exercent les violences
de découpe à la scie sauteuse et des intrusions
par le feu et la force. Ainsi, les sculptures d’Anita
Molinero rendent visible l’exploration
d’associations, de formes, de contrastes et
d’énergies des objets tout en leur conférant des
caractéristiques nouvelles. Les trois œuvres
présentées au Quartier révèlent différentes
interventions sur la matière, de l’assemblage de
pots d’échappement aux fragments étirés de
plastique, en passant par la combustion de
plaques de polystyrène. Les sculptures évoquent
tantôt l’univers libidineux et chaotique de la
prostituée et recluse du village – le personnage
principal du film de Nelly Kaplan, La Fiancée du
pirate, 1969 – tantôt les expérimentations
toxiques d’une sorcière lambda, opérant dans
l’ombre et la clandestinité (Ultime caillou, 2009
et Sans titre, 2010).
LATIFA LAÂBISSI
Née en 1964 à Grenoble, vit et travaille à
Rennes
Depuis 1990, Latifa Laâbissi travaille comme
danseuse et chorégraphe. Elle débute la danse
contemporaine à Grenoble avant de poursuivre
sa formation au studio Merce Cunningham à
New York. Dès son retour en Europe elle intègre
la compagnie dirigée par Jean-Claude Galotta et
collabore comme interprète avec les
chorégraphes Thierry Baë, Georges Appaix,
Loïc Touzé, Jennifer Lacey et Nadia Lauro, Boris
Charmatz et Robyn Orlin. Depuis 1998, elle crée
plusieurs pièces dont les plus récentes sont
Écran somnambule, 2012, La Part du rite, 2012
et Adieu et merci, 2013. La pratique de Latifa
Laâbissi redéfinit les formats et bouscule les
codes de la danse en puisant dans des sources
variées comme films documentaires, fictions,
travaux ethnographiques, sociologiques ou
philosophiques. Écran somnambule prend pour
point de départ La Danse de la sorcière, 1926 de
Mary Wigman, une chorégraphie emblématique
de la danse expressionniste allemande, que
Latifa Laâbissi incarne au ralenti. En référence
au procédé cinématographique, ce ralenti
déconstruit l’épaisseur des mouvements et des
images qui façonnent la figure de la sorcière, la
renvoyant à la fois à son histoire et à ses
réactivations futures.
L’Heure des sorcières – Journal nº 89
VITRINE
(de gauche à droite)
Heresies
Actif de 1977 à 1993 aux États-Unis, Heresies
est une publication féministe sur l’art et la
politique. Chaque numéro est développé par un
comité éditorial différent et fonctionne par
appel à contribution. Le premier numéro,
intitulé Féminisme, art et politique engage la
participation d’artistes, d’écrivaines et
d’historiennes de l’art telles que Louise
Bourgeois, Mary Beth Edelson, Nancy Spero et
Lucy Lippard, qui contribueront à bien d’autres
numéros. Les thèmes des numéros qui suivent
incluent Les Femmes du Tiers Monde, Les
Femmes et la musique, La Déesse Mère, L’Art
de la pédagogie ou encore Féminisme et
écologie. En 1983, le collectif Heresies réalise
deux expositions au New Museum à New York.
La première est une collaboration avec le
groupe En Foco qui promeut le travail de
photographes latino. La seconde est une
visualisation des recherches du collectif sur le
sujet des mères, des magazines et des stars de
cinéma.
Hexenkurse
Hexenkurse est une activité pédagogique radicale
pour les femmes et par les femmes, mise en place
par l’artiste suisse Doris Stauffer à Zurich de 1977
à 1980. Excédée par le conservatisme et le
sexisme de l’école des beaux-arts de Zurich où
elle enseigne pendant quelques années, Doris
Stauffer propose un atelier expérimental qui offre
une place proéminente à l’expérience collective,
au processus et à la fantaisie.
Mémorial de Steilneset à Vardø
Fruit d’une collaboration entre l’artiste Louise
Bourgeois et l’architecte Peter Zumthor, le
Mémorial de Steilneset a été érigé à Vardø
(Norvège) en 2011, soit un an après la mort de
9
l’artiste. Celui-ci a été conçu en mémoire des
91 victimes (des femmes en grande majorité et
principalement des Samis) détenues et
exécutées pour sorcellerie dans la province du
Finnmark entre 1588 et 1692. L’installation est
composée de deux bâtiments, l’un accueillant
une salle commémorative et l’autre, la Maison
des flammes, abritant l’œuvre de Bourgeois,
une chaise perpétuellement en feu dans un
cylindre de béton, dont la vision se retrouve
dans des miroirs la surplombant.
W.I.T.C.H. Collective
Le collectif W.I.T.C.H. (Women’s International
Terrorist Conspiracy from Hell)*, actif aux
États-Unis en 1969 et 1970, rebaptise la
sorcière « pionnière du combat contre
l’oppression – particulièrement l’oppression
des femmes ». Attifés de chapeaux pointus et
de balais, les membres du collectif organisent
des confrontations théâtrales devant des
multinationales et autres instruments de
pouvoir supposés « contrôler et définir la vie
humaine », comme par exemple la Foire du
mariage à New York.
* Conspiration terroriste internationale des femmes
venues de l’enfer. corps comme médium dans les pièces Meat
Sorcières
Active de 1975 à 1982, la revue Sorcières
inaugure son premier numéro avec
l’affirmation suivante : « La sorcière est la
personnification de la révolte féminine qui,
contre le mépris, l’oppression et la
persécution, dit oui à elle-même et non au
monde tel qu’il est et ne devrait pas être. »
Sorcières accompagne les mouvements
féministes en France en traitant, au fil de ses
parutions et entre autres thèmes, l’espace
féminin, la place de l’écriture, la prostitution, le
désir, le mythe ou le statut de prisonnière.
Comme Heresies, chaque numéro est réalisé
par un comité de rédaction mis en place pour
10
l’occasion et lance un appel à contribution.
Quelques personnes restent tout
particulièrement engagées sur la durée
comme Xavière Gauthier, Danièle Carrer,
Nancy Huston, Anne Rivière et Marguerite
Duras, entre autres.
PETITE SALLE
CAROLEE SCHNEEMANN & VICTORIA VESNA
Carolee Schneemann
Née en 1939 à Fox Chase en Pennsylvanie, vit et
travaille à New York (États-Unis)
Pionnière de la performance et du body art
ainsi que du cinéma expérimental et des
installations multimédias, Carolee Schneemann
transgresse les cadres du monde de l’art
depuis les années 1960. En 1960 elle joue pour
la première fois devant un public dans
Labyrinth, en 1962 elle participe à la
performance de Claes Oldenburg, Store Says 1,
et en 1963 elle incarne l’Olympia de Manet dans
Site de Robert Morris. En utilisant son propre
Joy, 1964, Interior Scroll, 1975 et Up To And
Including Her Limits, 1973-76, elle brise les
tabous de la représentation de la sexualité et du
corps féminin. Alors que ces œuvres font
scandale dans le monde de l’art dominé par les
hommes, elles transforment également
l’histoire de l’art féministe. Depuis les débuts
de sa pratique artistique, Carolee Schneemann
construit un discours sur le corps, le
mouvement et le statut des images à forte
portée politique (par exemple, celles des
guerres du Vietnam et du Liban ou des attentats
du 11 septembre). La vidéo exposée au
Quartier, Vesper’s Stampede to My Holy Mouth
(Le rodéo de Vesper à ma sainte bouche), 1992,
est une collaboration entre Carolee
Le Quartier, centre d’art contemporain de Quimper
Schneemann et l’artiste multimédia Victoria
Vesna. Les deux artistes y dressent des
parallèles inattendus entre la torture des chats
et des femmes, historiquement et aujourd’hui.
Le résultat de deux années de discussions,
cette vidéo touche au tabou sexuel en
présentant les rapports érotiques entre
Schneemann et son chat Vesper dans l’intimité
de son atelier et de sa maison. Ces affections
sont abordées dans un dialogue qui évoque
aussi les mutilations génitales féminines au
cours des procès en sorcellerie et la
destruction des sites archéologiques voués
aux anciens cultes des déesses.
SALLE 3
MARY BETH EDELSON
Née en 1933 à Chicago, vit et travaille à New
York (États-Unis)
Pionnière du mouvement artistique féministe
des années 1970 aux États-Unis, Mary Beth
Edelson s’est fait connaître par ses
performances, installations, collages et
dessins qui, sans relâche, questionnent le rôle
et la représentation des femmes dans une
société régie par des valeurs patriarcales. Sa
volonté de reprendre le contrôle de l’identité
féminine et de la transformer en un puissant
moyen d’expression apparaît dans ses rituels
performatifs qui, en investissant les sphères
privées et publiques, ont tenté de créer une
nouvelle spiritualité féminine avec des valeurs
et une iconographie propres. Parallèlement à
sa pratique artistique, Edelson a été impliquée
dans de nombreuses initiatives féministes
comme l’organisation de la première
conférence nationale pour les femmes dans les
arts visuels à Washington en 1972 ou la
fondation des revues féministes Heresies et
Chrysalis. Aujourd’hui, l’artiste poursuit son
L’Heure des sorcières – Journal nº 89
implication au sein des collectifs Women’s
Action Coalition et le Comité pour la diversité et
l’inclusion. L’installation présentée au Quartier,
Proposals for: Memorials to 9,000,000 Women
Burned as Witches in the Christian Era
(Propositions pour des mémoriaux aux
9 000 000 de femmes brûlées pendant l’ère
chrétienne), est une actualisation de l’œuvre
de 1977 conçue à l’occasion d’une performance
de l’artiste à A.I.R. à New York, une galerie
coopérative pour femmes. Bien qu’à la fin des
années 1980 le nombre de suppliciées de la
« frénésie sorcière » ait été établi à quelques
centaines de milliers, plutôt que 9 millions, les
chasses aux sorcières restent un épisode
brutal de l’histoire qu’il est essentiel de
communiquer. L’œuvre de Mary Beth Edelson
ne fait pas que renseigner ; elle invite les
visiteurs à s’exprimer par l’écriture et la
conversation. Des fiches vierges intitulées :
Messages aux 9 000 000 / Histoires de
chasses aux sorcières / Vos souvenirs de
bûchers / Mémoriaux poétiques et dansés,
sont mises à la disposition du public, le conviant
à partager ses pensées, réactions,
expériences et anecdotes.
CAMILLE DUCELLIER
Née en 1985 à Paris où elle vit et travaille
Après avoir terminé ses études à l’École
supérieure des arts décoratifs de Strasbourg
ainsi qu’au Fresnoy à Tourcoing, Camille
Ducellier poursuit ses recherches sur l’image
du corps et l’identité de genre à travers
différentes propositions plastiques, filmiques
et/ou interactives. Ses films et portraits
documentaires féministes et expérimentaux
récents incluent : No men phénomène, 2007, Ils
seront forts, elles seront belles, 2008, Striga
Strigae, vidéo-performance, 2009, Sorcières,
mes sœurs, 2010, ainsi qu’un livre-dvd, intitulé
Le Guide pratique du féminisme divinatoire,
11
2011. Ce dernier, véritable « grimoire
politique », prend la forme d’un manifeste
parodique qui propose au lecteur de se
réapproprier en douze étapes, ou rituels, la
dimension politique de la sexuation. L’auteure y
définit le féminisme divinatoire comme « un
lieu de passage pour celles qui inventent leurs
propres lois ; pour celles qui développent une
sensibilité hors des normes sociales ainsi que
celles qui souhaitent profondément l’explosion
de tout ordre établi ». Camille Ducellier appelle
tout particulièrement à la requalification des
traditions ésotériques telles que « l’astrologie,
l’alchimie, la magie cérémonielle, les arts
divinatoires » dans le discours et l’action
féministe. Son film Sorcières, mes sœurs, qui
accompagne le livre et qui est projeté au
Quartier, rassemble cinq portraits de femmes
et/ou féministes qui s’autoproclament
sorcières et investissent le potentiel politique
et subversif de cette figure et des pratiques
alternatives qui lui sont associées.
SALLE 4
RICHARD JOHN JONES & MAX ALLEN
Richard John Jones
Né en 1986 à Chesterfield (Grande-Gretagne),
vit et travaille à Amsterdam (Pays-Bas)
Diplômé de la Saint Martins School of Art and
Design à Londres en 2008, Richard John Jones
poursuit ses études actuellement au Sandberg
Instituut à Amsterdam. Jusqu’en 2012, il a
co-dirigé l’espace d’artistes indépendant Auto
Italia South East à Londres. Son travail explore
les mécanismes d’émergence de communautés
et les stratégies qui permettent leur
autonomie. S’appuyant sur l’histoire des
mouvements anti-assimilationnistes queer et
du mouvement autonome en Italie, Richard
12
John Jones examine leurs relations avec les
formes contemporaines de contestation et de
recherche de visibilité comme paradigme
émancipatoire. L’installation qu’il a produite en
collaboration avec le couturier Max Allen pour
l’exposition du Quartier, intitulée Develop Your
Legitimate Strangeness (Développe ton
étrangeté légitime), présente une série de
costumes inspirés par l’esthétique de Radical
Faerie Fabrications (RFF), un atelier artisanal
qui réalisait des jupes et tutus de camouflage
pour les Radical Faeries (Fées radicales) à la
fin des années 1980. Les Radical Faeries sont
un groupe international et contre-culturel
fondé dans les années 1970 en Californie
aspirant à redéfinir la conscience queer à
travers la spiritualité. Le camouflage fait
référence aux couleurs de la terre et de la
déesse Mère*. Selon les Radical Faeries,
« porter des jupes est une façon de
revendiquer une connexion à la nature, aux
éléments, à la terre. »
* Voir Glossaire en fin de texte
GRANDE PROJECTION EN ALTERNANCE
Derek Jarman
Né en 1942 à Northwood, décédé à Londres en
1994 (Grande-Bretagne)
Réalisateur, scénariste, acteur, directeur de la
photographie et monteur, Derek Jarman
commence sa carrière dans le cinéma en 1970
comme assistant sur le film Les Diables de Ken
Russell. Derek Jarman s’affirme ouvertement
comme militant pour les droits des
homosexuels et acquiert la réputation de
réalisateur underground avec son film
Sebastiane en 1976, une vision homoérotique
de la vie de saint Sébastien. En 1986, son film
Caravaggio sur la vie tumultueuse du peintre
italien reçoit un Ours d’argent pour sa
conception visuelle lors de la Berlinale. La
Le Quartier, centre d’art contemporain de Quimper
même année, il découvre sa séropositivité et
s’exprime publiquement au sujet du sida. En
1993, Jarman livre sa dernière œuvre, Blue, un
film-confession sans images dans lequel il
évoque son vécu de malade séropositif. Le film
projeté au Quartier, Journey to Avebury, 1971
montre une succession d’images prises sur le
site néolithique d’Avebury, situé dans le sud de
l’Angleterre. Reconnu comme le plus vaste
ensemble mégalithique de Grande-Bretagne,
ce site a été associé à des cérémonies
païennes et des rituels druidiques. Emprunt
d’une aura mystique, son film évoque un
voyage initiatique au cœur des cromlechs*
plongés dans la lumière crépusculaire.
* Un cromlech est un monument mégalithique
préhistorique constitué par un alignement de menhirs,
formant une enceinte de pierres levées, généralement
circulaire.
Bruce Lacey
Né en 1927 à Londres, vit et travaille à Norfolk
(Grande-Bretagne)
Considéré comme l’un des artistes les plus
excentriques de Grande-Bretagne, Bruce
Lacey se fait connaître sur la scène artistique
des années 1950 comme performeur et
créateur d’objets mécaniques. Il décrit son
travail comme une psychothérapie personnelle
qui répond à ses besoins affectifs. Cette
approche commence lorsqu’à 20 ans, il est
hospitalisé pour soigner la tuberculose dont il
est atteint durant son service militaire dans la
marine. Après son rétablissement en 1951, il
s’inscrit au Royal College of Art et entame
simultanément une carrière de performeur,
inspirée du cirque et du théâtre de variété. Au
début des années 1960, il joue dans The Alberts,
un groupe inspiré du jazz et du Surréalisme. En
1962, le réalisateur Ken Russell lui consacre un
documentaire, The Preservation Man, dans
lequel Lacey apparaît entouré de sa famille
L’Heure des sorcières – Journal nº 89
dans l’atmosphère magique de ses
assemblages et de ses machines cinétiques. Sa
production artistique est une célébration de sa
vie riche en collaborations, notamment avec
les Beatles, Ken Russell et Peter Sellers. À
partir des années 1970, Lacey explore les
forces mystérieuses de la nature pour devenir
un émetteur-récepteur de pensées, d’idées et
d’énergies. Dans les années 1980, sa peinture
prend la forme de diagrammes et d’images de
rituels chamaniques, qu’il réalise dans la
campagne de Norfolk, où il travaille encore
aujourd’hui. Son film Awakening of the Earth
Goddess, Rougham, 1982, qui est projeté en
alternance avec celui de Derek Jarman, a été
réalisé au début de son installation à Norfolk. Il
présente les diverses expressions artistiques
de Bruce Lacey au cours d’une performance
rituelle en hommage à Gaïa, la déesse de la
Terre dans la mythologie grecque.
OLIVIA PLENDER & PATRICK STAFF
Olivia Plender
Née en 1977 à Londres, vit et travaille à Londres
(Grande-Bretagne)
Le travail artistique d’Olivia Plender se
développe sous diverses formes : la bande
dessinée, la vidéo, la performance et
l’installation. Sa pratique, fondée sur la
recherche, interroge le cadre idéologique des
récits historiques et l’impact des systèmes
éducatifs sur l’économie actuelle, sujet de son
installation Google Office, présentée à la
Biennale de Taipei en 2010. Entre 2002 et 2006,
elle publie une bande dessinée intitulée
The Masterpiece sur la vie d’un artiste fictif à
Londres dans les années 1960 et coédite la
revue Untitled jusqu’à sa fermeture en 2008.
Ses récents projets abordent les mouvements
sociaux et religieux du début du XXème siècle.
13
Patrick Staff
Né en 1987 en Angleterre, vit et travaille à
Londres (Grande-Bretagne)
Après ses études au Goldsmiths College à
Londres, Patrick Staff développe une pratique
de la vidéo, de l’installation, de la performance
et de l’édition. Ses projets explorent les
implications politiques et économiques dans
l’espace public, les alternatives historiques à la
société industrielle du capitalisme tardif et le
développement de nouvelles formes
communautaires. Il collabore régulièrement
avec d’autres artistes, historiens, théoriciens,
acteurs et danseurs. En 2010, il fonde avec
Chris Land et Eden Mitsenmacher, Old Mayfair
Carpet Gallery, un espace artistique
indépendant.
Au printemps 2011, Olivia Plender et Patrick Staff
lancent un appel à participation. Ils cherchent à
constituer un petit groupe de personnes avec qui
faire l’expérience d’une vie commune dans une
forêt du Leicestershire en Angleterre. Ensemble
ils réalisent le film collectif Life in the Woods. Des
situations variées sont mises en scène et
improvisées. Si des points de divergences
apparaissent au sein de cette communauté
improvisée, ses membres s’accordent sur la
nécessité d’une alternative à la société
consumériste – alternative qui passe d’abord
par la création d’un espace collectif où le corps,
la voix, la spiritualité et le rapport à la nature
sont reconsidérés et primés.
Le film est réalisé avec Daniel Bower, Red
Chidgey, Ade Clarke, William Clarke, Jesse
Darling, Richard Dowling, Zia Dowling-Haigh,
June Gillert, Amy James, Michael Mertens,
Jamie Partridge, Natalie Raven, Hester Reeve,
Yerang Seong, Sofia Törnblad.
14
ANA MENDIETA
Née en 1945 à La Havane (Cuba), décédée en
1985 à New York (États-Unis)
L’artiste cubano-américaine Ana Mendieta a
défini son travail comme l’art « terre – corps ».
Ses performances, réalisées entre 1971 et
1978, sont considérées aujourd’hui comme
parmi les plus radicales du mouvement
artistique féministe. Dans nombre de ses
œuvres, l’artiste utilise du sang animal comme
« un élément magique très puissant » pour
aborder tant le « pouvoir » de la sexualité
féminine que le quotidien de la violence et des
abus sexuels. Dans d’autres séries d’œuvres
(performances, sculptures, gravures et films),
la dynamique du corps féminin se trouve
associée à celle du paysage. Réalisée jusqu’en
1981, la série de Siluetas (Silhouettes) montre
les empreintes du corps de l’artiste dans la
terre, le sable, les fleurs sauvages et les
feuilles, ou encore parmi les rocs. Elle dessine
souvent ces contours à l’aide de poudre à
canon qu’elle enflamme, ou de fruits et de
feuilles dont elle enregistre les transformations
par la nature. Filmées et photographiées, ces
performances sans acteur ni spectateur
évoquent souvent les traditions folkloriques et
occultes de son pays natal. Au Quartier, trois
vidéos et quatre photographies de la série
Siluetas retracent les quelques-unes des
performances de l’artiste dans laquelle son
corps rentre en communion rituelle avec la
nature.
NANCY SPERO
Née en 1926 à Cleveland, décédée en 2009 à
New York (États-Unis)
L’artiste américaine Nancy Spero étudie à
l’Institut d’art de Chicago et à l’École nationale
supérieure des beaux-arts de Paris dans les
années 1950. Elle développe alors une œuvre
Le Quartier, centre d’art contemporain de Quimper
sombre liée à l’articulation visuelle du langage
et du refus de l’ordre établi décrits dans les
textes d’Antonin Artaud. De retour aux
États-Unis, Nancy Spero affirme une démarche
artistique en marge du monde de l’art en
associant à son parcours artistique un
engagement social. Elle s’investit d’abord dans
la lutte contre la guerre du Vietnam, puis
rejoint le collectif féministe Women Artists in
Revolution (WAR) et participe en 1972 à la
fondation de la première galerie coopérative
pour femmes à New York, A.I.R. (Artists In
Residence). À partir des années 1990, son
travail se concentre exclusivement sur la
représentation de la femme. L’idée de créer un
espace graphique dans lequel la femme devient
protagoniste de sa propre histoire, libérée des
schémas linéaires conventionnels, anime ses
feuilles de papier, collages, gouaches et
dessins. La violence latente de ses œuvres
côtoie la modestie et la fragilité de leurs
matériaux. Présenté au Quartier, le diptyque
The Goddess Nut, 1990 fait appel au collage et à
l’impression manuelle. Il est dédié à la déesse
égyptienne Nut qui symbolise le firmament,
mère de tous les astres. D’autres figures
féminines lui sont associées comme celle d’une
culturiste, d’une lutteuse ou encore celle
rappelant des figurines africaines. Les deux
bandes horizontales de papier renvoient à la
tradition picturale des panneaux anciens de
tombaux égyptiens.
L’Heure des sorcières – Journal nº 89 15
GLOSSAIRE
Genre : Le genre peut être assimilé au « sexe
social », c’est une construction historique,
culturelle et sociale du sexe. Là où le sexe est
une classification biologique, le genre est quant
à lui un positionnement social.
Queer : À l’origine c’est un mot anglais qui
signifie « étrange », « peu commun », souvent
utilisé comme insulte envers des gays,
lesbiennes, transsexuels. Par ironie et
provocation, il a été réapproprié et revendiqué
par des militants et intellectuels gays,
transsexuels, bisexuels, travestis et
transgenres à partir des années 1980. Dès
lors, il est devenu un point de ralliement pour
ceux qui ne se reconnaissent pas dans
l’hétérosexisme de la société, qui cherchent à
redéfinir les questions de genre et qui ne
souhaitent être définis ni par leur sexe
biologique ni par leurs préférences sexuelles.
Rite/rituel : Le rite est un cérémonial.
Désignant un ensemble d’usages réglés par la
coutume ou par la loi, le mot cérémonial
s’applique aussi bien au domaine religieux
qu’aux manifestations profanes, civiles ou
politiques. Le rituel est quant à lui la
retranscription écrite du rite.
Radical Faeries (littéralement Êtres féeriques
radicaux) est un groupe international né au
sein de la contreculture des années 1970 en
Californie, aux États-Unis et principalement
constitué de gays cherchant à rejeter le
modèle hétérocentriste et à redéfinir l’identité
gay ; beaucoup sont également adeptes du
paganisme.
16
Wicca : Mouvement religieux basé sur des
éléments de diverses croyances telles que le
chamanisme, le druidisme et les mythologies
gréco-romaine, slave, celtique et nordique.
Ses adeptes, les wiccans, prônent le culte de la
nature et s’adonnent parfois, mais pas
nécessairement, à la magie blanche.
Druidisme : Religion qui a régi l’ensemble de la
société de la civilisation celtique. Originaire de
l’île de Bretagne, le druidisme s’est répandu en
Gaule jusqu’au Ier siècle avant notre ère, date à
laquelle il a été interdit par les Romains. Le
druide tient une place essentielle au cœur de
l’organisation sociale et religieuse des Celtes.
Intermédiaire entre les dieux et les hommes, il
est à la fois ministre du culte, théologien,
philosophe, gardien du Savoir et de la Sagesse,
juriste, mais aussi conseiller militaire du roi et
de la classe guerrière.
Déesse Mère : Les expressions déesse Mère ou
Grande Déesse font référence à divers cultes
qui auraient été rendus à une « mère
universelle » du paléolithique à aujourd’hui. Ce
culte primitif, dans lequel la femme revêtait une
dimension sacrée, consistait essentiellement
en une vénération de la Terre, de la fertilité et
de la fécondité. Certains mouvements
néopaganistes, féministes et écologistes
présentent la déesse Mère comme une divinité
précédant historiquement les dieux masculins
des religions abrahamiques.
Néopaganisme : Ce terme regroupe l’ensemble
des religions polythéistes modernes (Wicca,
chamanisme, druidisme...)
Le Quartier, centre d’art contemporain de Quimper
BÉATRICE BALCOU
« LUXE, CALME ET VOLUPTÉ »
Les œuvres récentes de Béatrice Balcou sont
des performances, qui par leur temporalité
diluée et la concentration avec lesquelles elles
sont éxécutées, contredisent nos habituelles
règles de productivité et invitent le spectateur
à prendre son temps. Pour le Project Room,
Béatrice Balcou propose une expérience
contemplative autour d’une œuvre empruntée
au musée des beaux-arts de Quimper). Ces
cérémonies prolongent le temps que nous
passons avec une œuvre, celui passé à la
contempler et celui passé à prendre soin d’elle.
Dans un monde où nous sommes de plus en
plus sollicités et dans lequel nous apprenons
sans cesse à gérer efficacement notre temps,
ces cérémonies seront comme un espace
intermédiaire permettant de vivre un moment
de paix, un refuge dans cette tourmente où
tout, de l’économie au climat, est déstabilisé.
Une cérémonie proposant une temporalité
différente afin de s’extraire momentanément
de l’agitation et du spectaculaire.
Dans son livre Au temps des catastrophes,
Isabelle Stengers écrit que «ce que nous
avons été sommés d’oublier n’est pas la
L’Heure des sorcières – Journal nº 89
capacité de faire attention, mais l’art de faire
attention. Béatrice Balcou propose dans ces
cérémonies, par ses gestes précis et délicats,
de réapprendre l’art de faire attention, de se
détacher momentanément du monde extérieur
et de méditer autour du paysage.
Du 1er au 8 février
Activation de la cérémonie
Du 9 au 16 février
Exposition
Ces cérémonies sont réservées à 6-7
spectateurs dans l’enceinte du Project Room
fermée pour le temps de la cérémonie. Chaque
cérémonie dure environ 25 minutes.
Les samedis 1er et 8 février à 10 h 30, 13 h et 17 h
Les mercredi 5, jeudi 6 et vendredi 7 février
à 8 h 30, 13 h et 17 h
Réservation conseillée au 02 98 55 55 77
Autres créneaux possibles sur demande
Béatrice Balcou (1976, France) vit à Bruxelles.
Diplômée en arts plastiques de l’université de
Rennes II et de Paris I, elle participe ensuite au
post-diplôme «e.x.e.r.ce» dirigé par Mathilde
Monnier et Xavier Le Roy au Centre Choré-
graphique National de Montpellier. Son travail
a été présenté notamment à la Cinémathèque
de Tanger, à la galerie Elaine Levy à Bruxelles,
à l’Espace Croisé à Roubaix, au FRAC Franche-
Comté, à la Fondation Ricard (partitions per-
formances) et au Palais de Tokyo à Paris. Elle
prépare actuellement une exposition au Casino
Luxembourg.
À SUIVRE
ÉLODIE LESOURD « ELEVENTH WALK »
Du 22 février au 16 mars 2014
Vernissage : vendredi 21 février à 18h30
17
AUTOUR DE L’EXPOSITION
VISITE DE L’EXPOSITION PAR ANNA COLIN
Samedi 1er février à 16 h
Gratuit sur présentation du billet d’entrée
CONFÉRENCE : SORCIÈRES ET
EMPOISONNEUSES FINISTÉRIENNES
AU XIXE SIÈCLE : ENTRE FANTASMES
ET RÉALITÉ JUDICIAIRE
Jeudi 13 février à 18 h 30
Par Annick Le Douget
Docteur en celtique, greffière et chercheur
associé au Centre de recherche bretonne et
celtique de Brest (CRBC).
Tarif 3,50 € / réduit 2 €
ATELIER D’ÉCRITURE
Mardi 4 mars de 14 h 30 à 17 h 30
Organisé par l’association Le Pot aux Roses et
animé par Christine Plantec, l’atelier d’écriture
ne vise pas à décrire ou à commenter les
œuvres mais bien à inventer une forme, une
langue à partir d’un matériau déjà existant.
Tarif 5 €
CONFÉRENCE : DE LA DÉESSE ANTIQUE À
LA SORCIÈRE MODERNE. RETOURS SUR UNE
FIGURE EMBLÉMATIQUE DE LA SORCELLERIE
EUROPÉENNE (VE AV. J-C. – XVIIIE SIÈCLE)
Jeudi 27 mars à 18 h 30
Par Nicolas Diochon
Professeur agrégé, il enseigne actuellement
à l’Université de Bretagne Occidentale et est
doctorant sur la poursuite inquisitoriale des
sorciers et des superstitieux en Espagne à la
fin de l’époque moderne.
Tarif 3,50 € / réduit 2 € / gratuit
18
RENCONTRE AVEC ANNA COLIN
LECTURE DE MARIE PRESTON
PERFORMANCE DE MARY BETH EDELSON
Mercredi 9 avril à 18 h 30
Gratuit
ACTIONS FAMILLE
ET JEUNE PUBLIC
VISITE FAMILIALE
Dimanche 16 février à 16 h
Dimanche 23 mars à 16 h
Dimanche 27 avril à 16 h
Venez découvrir l’exposition « L’Heure des
sorcières » en famille, à la recherche des
indices qui se cachent dans les œuvres.
À partir de 6 ans
Gratuit / durée 45 mn
ATELIER : LE THÉÂTRE, ÇA S’EXPOSE AUSSI !
Samedi 22 février à 15 h 05
Simon Boulerice, auteur et comédien du
spectacle « Les Mains dans la gravelle »
(les 23 et 26 février au Terrain Blanc, Quimper)
convie petits et grands à un atelier qui fera
de votre doudou ou autre babiole chargé de
souvenirs une véritable œuvre d’art !
En partenariat avec Très Tôt Théâtre
Gratuit sur réservation 02 98 64 20 35
GOÛTER-CONTÉ « N »
Mercredi 5 mars à 16 h
Consacré à la découverte des livres d’art en
compagnie de Laurence Durand, conteuse,
ce goûter conté du cycle « CONTEMPORAIN »
réveillera le plaisir des papilles et de
l’imaginaire à partir d’une sélection d’ouvrages
en lien avec l’exposition.
À partir de 6 ans
Tarif 5 € / carte famille 4 € / durée 1 h 30
Le Quartier, centre d’art contemporain de Quimper
ATELIER FAMILIAL
Jeudi 13 mars
Venez en famille expérimenter, imaginer,
et créer autour d’une visite-atelier.
À chaque vacances scolaires ce rendez-vous
est l’occasion de découvrir et prolonger la
démarche des artistes.
Tarif 3 € / carte famille 2 € / durée 1 h 30
ATELIER PRATIQUE
Samedi 5 avril à 14 h  Renseignements et réservations : 02 98 95 45 20
Précédé d’une visite de l’exposition, l’atelier
pratique propose aux enfants de découvrir
les gestes et la démarche  des artistes de
l’exposition « L’Heure des sorcières ».
Pour les enfants de 6 à 11 ans
Tarif 3 € / carte famille 2 € / durée 1 h 30
LES VISITES
VISITE EN BRETON
Samedi 22 mars à 16 h
Venez découvrir l’exposition « L’Heure des
sorcières » en langue bretonne en compagnie
d’Annaïck Loisel, guide conférencière.
Tarif 3,50 € / réduit 2 € / durée 40 mn
VISITE INSOLITE DE LEVENT BESKARDÈS
Samedi 5 et dimanche 6 avril à 16 h
Visite gestuelle de Levent Beskardès, comédien
sourd qui utilise la gestuelle de son corps
pour partager avec les visiteurs sourds,
malentendants et entendants l’expérience
de l’art contemporain et leur faire découvrir
l’exposition « L’Heure des sorcières ».
Sur réservation au 02 98 55 55 77
Tarif 3,50 € / réduit 2 €
L’Heure des sorcières – Journal nº 89
VISITE COUPLÉE AVEC LE MUSÉE DES
BEAUX-ARTS : SORCIÈRES, DRUIDESSES
ET PAÏENNES
Samedi 26 avril à 15 h
À la découverte de tableaux emblématiques
du musée et des mystérieuses femmes qui
le hantent... puis découverte de l’exposition
« L’Heure des sorcières » au Quartier.
RDV au musée des beaux-arts.
Tarif 6,50 € / réduit 3,50 € / durée 1 h 30
ACCOMPAGNEMENT À LA VISITE
Documents disponibles à l’accueil
JOURNAL IMAGES
Complémentaire au Petit journal, le Journal
images rassemble sur un grand format une
partie des œuvres exposées et permet ainsi de
garder un souvenir visuel de l’exposition.
PETIT EXPLORATEUR
Ce livret propose aux plus jeunes de
rechercher les indices qui se trouvent dans
les œuvres de l’exposition.
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
Conçu à l’intention des professeurs et des
animateurs, ce dossier réunit des textes,
des visuels et des pistes pédagogiques pour
préparer et accompagner sa classe.
19
LE QUARTIER, CENTRE D’ART
CONTEMPORAIN DE QUIMPER
10, esplanade François Mitterrand
29000 Quimper
T  : +33 (0)2 98 55 55 77
www.le-quartier.net
ACCÈS
Accès centre ville de Quimper, entrée face
au Théâtre de Cornouaille.
Accessible aux personnes à mobilité réduite.
HORAIRES
Du mardi au samedi de 13 h à 18 h
Dimanche et jour férié de 14 h à 18 h
Fermé le 1er mai
TARIFS
Entrée 2 € (le dimanche : entrée libre)
Entrée libre  : étudiant (– de 26 ans),
passeport pour l’art, demandeur d’emploi,
sénior (+ de 65 ans), abonné du Quartier
PROCHAINE EXPOSITION
Marc Bauer / Dierk Schmidt
Du 7 juin au 21 septembre 2014
JOURNAL Nº 89
Comité de rédaction et suivi :
Maëlle Bobet, Anna Colin,
Keren Detton, Sylvie Doré,
Anna Olszewska
Conception graphique :
Jérôme Saint-Loubert Bié
assisté de Caroline Fabès
REMERCIEMENTS
Les prêteurs : galerie Alain Gutharc, Paris ;
galerie Art concept, Paris ; galerie Lelong,
Paris ; Le Fresnoy-Studio national, Tourcoing ;
Philippe Le Stum ; M HKA, Anvers ; médiathèque
de l’architecture et du patrimoine ; musée
départemental breton, Quimper ; musée
des beaux-arts de Quimper
Ainsi que : Guillaume Ambroise ; Céline Belzic ;
Mathias Blandeau ; Alexis Bocher ;
Pauline Bordaneil ; château de Trévarez ;
Maurice Chiron ; Évelyne Cohen ; Owen Cole ;
Elodie Cousquer ; écomusée de Plouguerneau ;
EESAB - Site de Quimper ; galerie Balice
Hertling, Paris ; Émilie Kermanac’h ;
Sophie Kervran ; Pierre Le Saint ; Maison
populaire de Montreuil ; médiathèque des
Ursulines, Quimper ; musée de l’ancienne
abbaye de Landévennec ; musée des vieux
métiers d’Argol ; Laurence Olivier ;
François Rosfelter ; Jean-René Sévère ;
Théâtre de Cornouaille - scène nationale de
Quimper ; Anne Toulhoat ; Danièle Yvergniaux
L’exposition L’Heure des sorcières fait suite à la
résidence d’Anna Colin à la Maison populaire de
Montreuil, où sa recherche a pris la forme d’un
cycle de trois expositions et d’une anthologie de
textes : Sorcières, pourchassées, assumées,
puissantes, queer (coédition B42 et Maison
populaire, Montreuil, 2013).
PARTENAIRES
Avec le soutien de la ville de Quimper,
du ministère de la Culture et de la
Communication, du conseil général
du Finistère et de la Région Bretagne