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LA CONSTITUTION MALGACHE

4constitutions/4 républiques :

- Constitution du 29 avril 1959


- Constitution du 31 décembre 1975
- Constitution du 18 septembre 1992
- Constitution du 17 novembre 2010

12 révisions constitutionnelles

La constitution évolue avec la société

Napoléon « aucune constitution n’est restée telle qu’elle a été faite. Sa marche est toujours
subordonnée aux hommes et aux circonstances »

En droit constitutionnel : recherche en permanence des meilleures règles constitutionnelles.

3ème république (constitution du 18 septembre 1992)

4 révisions constitutionnelles :

- 1995 : Zafy

Zafy voulait que son 1er ministre soit voté par lui, donc il a procédé à une révision constitutionnelle

- 1998 : Ratsiraka

1997 : Ratsiraka voulait l’effectivité de la décentralisation par la mise en place des provinces
autonomes

- 2007 : Ravalomanana
Ravalomanana voulait toucher la constitution car les bailleurs de fond voulaient que certaines
dispositions soient insérées dans la constitution

- 2009 : Ravalomanana

Révision constitutionnelle au niveau du parlement pour que Ravalomanana puisse se présenter


davantage aux élections présidentielles.

Etats-Unis :

- Constitution du 17 septembre 1797


- 27 amendements

PROBLEMATIQUE :

 Faut-il règlementer la vie politique ?


 Le pouvoir politique doit-il être soumis au droit ?
 Comment appréhender le phénomène politique ?

Le droit constitutionnel concerne le droit des gouvernants et le droit des gouvernés.

Aujourd’hui, on est dans le contexte de la promotion de la démocratie

CONTEXTE ACTUEL :

 Promotion des droits de l’homme


 Promotion de la démocratie
 Promotion de l’Etat de droit

 Abolition du pouvoir absolu

 Consécration au pouvoir démocratique

CONSTITUTION
 Code de bonne conduite entre gouvernants et gouvernés
 Loi fondamentale imposant la validité d’autres normes
 Protection des citoyens contre l’arbitraire
 Limitation de la puissance

Cadre de fonctionnement d’un Etat de droit

Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :

« Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée ni la séparation des pouvoirs
déterminée, n’a point de constitution » article 16

ETAT DE DROIT

Préambule de la constitution de la 4ème république :

« … instauration d’un Etat de droit en vertu duquel les gouvernants et les gouvernés sont soumis aux
mêmes normes juridiques … »
Gage de l’ordre social, gage de l’ordre constitutionnel

Droit constitutionnel :

Ensemble des règles régissant le processus d’accession au pouvoir, de son exercice et de l’alternance
démocratique

Encadrement juridique de l’activité politique

Comment accéder au pouvoir ?

Autrefois, c’était par la force

Aujourd’hui, il faut suivre les règles constitutionnelles

Comment saisir ces règles dans la société ? C’est l’objet du droit constitutionnel

COMMUNAUTE INTERNATIONALE

Comment assurer l’ordre international ?

Dépendance entre ordre international et ordre constitutionnel

Communauté internationale :

- Condamnation des changements anticonstitutionnels de gouvernement


- Consécration du principe de l’alternance démocratique

 Déclaration de Lomé de 2000


 Crises politiques de 1972

Loi constitutionnelle de 7 novembre 1972, Article 2

 Crise politique de 1991 ou Convention de Panorama, article 1

Même les situations de crise doivent être prévues par la constitution

2ème république (constitution de 1975)

Régime totalitaire ou marxiste :

Article 13 : les libertés fondamentales et les droits individuels sont garantis dans le cadre de la Charte
de la Révolution socialiste

Article 14. al.1 Aucun droit ou liberté ne peut être évoqué par un citoyen qui n’a pas rempli ses
devoirs envers la collectivité.

al.2 : Aucun droit ne peut être invoqué pour contrecarrer l’Etat dans son œuvre
d’instauration de l’ordre socialiste.

(Ex : Constitution chinoise du 1984 qui interdit le multipartisme ; Corée du Sud : régime communiste)

3ème république (constitution de 1992)


Régime démocratique (occidental) ou libéral :

Article 1 : La démocratie est le fondement de la République

Article 6 : La souveraineté appartient au peuple, source de tout pouvoir

Article 14 : le droit d’opposition démocratique est reconnu à la minorité

Lorsque la majorité respecte la minorité, c’est une démocratie occidentale puisque même les
minorités trouvent leur épanouissement. Prendre en considération les minorités

4ème république (constitution du 17 novembre 2010)

Article 14 al.5 : la constitution garantit le droit d’opposition démocratique

Article 14 al.7 : le statut d’opposition et des partis d’opposition, reconnu par la présente constitution
et leur donnant notamment un cadre institutionnel pour s’exprimer, est déterminé par la loi

2 conceptions du droit constitutionnel :

 Constitutionnalisme : promouvoir la justice constitutionnelle :

que dit la constitution et qu’est-ce qui violerait cette constitution ?

on fait en sorte que le droit constitutionnel soit la preuve la plus tangible de l’Etat

 Approche institutionnelle : étudier les institutions

III. La combinaison de la souveraineté nationale et de la souveraineté populaire :

Pratiquement, il est assez difficile dans le contexte actuel de la démocratisation de la société de


dissocier la souveraineté nationale de la souveraineté populaire. En effet, la constitution de la IV ème
république elle-même implicitement, évoque à la fois les 2 notions en son article 5 qui dispose que :
« la souveraineté appartient au peuple, source de tout pouvoir qu’il exerce par ses représentants
élus au suffrage universel directe ou indirecte ou par la voie du référendum ». Ainsi, lorsqu’il est
précisé que c’est le peuple qui est souverain, il s’agit bel et bien de souveraineté populaire. Dans
cette dernière, ce sont tous les citoyens qui détiennent le pouvoir de décider. Malgré cela, avec
l’évolution démographique, il s’avère impossible d’assurer la volonté de tout un peuple c’est à dire,
de tous les individus le composant. Cependant, on peut y voir également dans la disposition
constitutionnelle récitée la souveraineté nationale. En effet, s’agissant de référendum, ou de suffrage
universel, c’est la nation toute entière qui s’est exprimée. Il y a lieu de souligner que la question de
souveraineté demeure au centre des préoccupations aussi bien des gouvernants que des gouvernés.
Le moins que l’on puisse dire est que le peuple pourrait se confondre à la nation. Dans le premier,
l’accent est mis particulièrement sur le pouvoir de l’individu de pouvoir s’exprimer. Dans la seconde,
il est plutôt question d’abstraction juridique de l’existence d’une collectivité soudée par des liens
historiques, culturels, économiques, ou politiques. La constitution malgache actuelle consacre aussi
bien la souveraineté nationale sue la souveraineté populaire en vue tantôt de marquer l’essor
démocratique à Madagascar, tantôt en vue de raffermir les liens de solidarité entre tous les
malgaches. La nation est justifiée jadis par une communauté de valeur ; aujourd’hui, elle se fonde
également sur la communauté d’intérêt ; ce qui explique le système de double nationalité où un
individu est à la fois citoyen de 2 pays différents. En effet, la nationalité est l’une des manifestations
du rattachement de l’individu à une nation. Elle a pour corolaire naturelle, la citoyenneté ou le droit
de participer à la vie politique de l’Etat.

D’une manière générale, la notion de souveraineté renvoie à la question des droits de l’homme
notamment du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. En vertu de celui-ci, le peuple dispose du
libre choix du régime politique et des gouvernants d’un côté, et du libre choix de l’orientation
économique du pays. En fin de compte, souveraineté nationale ou souveraineté populaire, il faut que
l’Etat soit souverain ; d’où le concept de la souveraineté de l’Etat qui se présente comme l’aptitude
ou la compétence du pouvoir politique à exercer effectivement et exclusivement son autorité. Enfin,
s’agissant de cette question cruciale de souveraineté, il y a lieu de bien discerner la nation de l’Etat ;
alors que la première se présente comme la société naturelle, le second n’est vu que comme une
société instituée. En d’autres termes, c’est la nation qui institue l’Etat. Elle doit précéder l’Etat. Le
problème en Afrique et dans les pays du sud en général, réside dans la situation inverse où c’est
l’Etat qui précède la nation ; c’est le cas des coups d’Etat. Le droit malgache a le mérite de poser
comme principe dans la constitution en son article 1 de souligner que : « le peuple malagasy
constitue une nation organisée en Etat souverain ». En d’autres termes, la nation malgache est déjà
supposée constituée qu’en conséquence un Etat doit s’imposer.

2. Démocratie directe et démocratie représentative :

Quel que soit la forme de la démocratie, la problématique demeure la même : comment assurer à la
fois la souveraineté populaire, souveraineté nationale, et la souveraineté étatique ?

La participation des gouvernés demeure au centre des préoccupations. La démocratie est un concept
à la fois équivoque et complexe. Equivoque d’abord parce que même les pays communistes
prétendent prôner la démocratie ; la 2ème république malgache a été baptisée officiellement
République démocratique de Madagascar. De même, la Corée du Nord est connue officiellement aux
Nations Unies sous le nom de République populaire et démocratique de la Corée. Ensuite, la
démocratie est complexe car elle constitue un idéal à atteindre et se moule avec la réalité socio-
culturelle de chacun des pays. Quoi qu’il en soit, l’idéal serait la démocratie directe. Le peuple se
gouverne lui-même où l’on procède à une réunion de tous les citoyens afin de voter ou de décider tel
ou tel projet de société. La démocratie antique, celle qui prévalait dans les cités grecques ou
romaines étaient une véritable démocratie directe. A l’heure actuelle, avec la démocratie galopante,
il n’est plus pratiquement possible d’en procéder ainsi. D’avantage, il est préconisé une démocratie
représentative. Dans cette dernière, mandat est donné par les électeurs aux élus d’agir en leur lieu et
place. Ainsi, il est de principe dans une démocratie représentative que le mandat soit représentatif et
non impératif. Les élus reçoivent ainsi mandat représentatif en vue d’essayer d’agir pour le des
électeurs en toute liberté. Au contraire, dans le mandat impératif, l’élu doit se conformer
absolument aux directives de ses électeurs. Les débats sont vifs en la matière en raison notamment
des intérêts en jeu. Il y a lieu de souligner que le mandat n’est autre que l’acte par lequel le citoyen,
las lecteurs, confèrent une fonction publique à un autre, l’élu en vue d’agir à sa place ; en
conséquence, l’élu agirait-il pour son compte ou pour son électeur ? D’une manière générale, le
mandat impératif est écarté dans les régimes démocratiques libéraux. Madagascar tente coute que
coute de se renouer avec la démocratie directe avec la préservation d’une institution traditionnelle
bien connue : le fokonolona. Celui-ci est consacré explicitement dans la constitution de la IVème
république en son article 152 qui souligne que : « le fokonolona organisé en fokontany au sein des
communes est la base du développement et de la cohésion socio-culturelle et environnementale.
Depuis la création du FID (Fond d’Intervention pour le Développement) en 1994, la démocratie
directe y trouve son application. Cet organisme financé par la banque mondiale, avant d’octroyer les
fonds, sollicité par les communes, demande d’abord aux communes, aux différents fokontany leurs
aspirations profondes. Il en est ainsi également pour l’élaboration du PCD (Plan Communal de
Développement) ou pour l’élaboration du PRD (Plan Régional de Développement). En somme, le
droit malgache consacre à la fois la démocratie directe et la démocratie représentative. La première
est généralement requise à l’échelon local dans le cadre de la décentralisation. La seconde est
également consacrée aussi bien au niveau local qu’au niveau national. Au niveau local, elle se
manifeste dans les conseils municipaux ou communaux, dans les conseils régionaux, et dans bien
d’autres organismes où le pouvoir délibérant s’impose. Au niveau national, la démocratie
représentative se manifeste essentiellement au niveau du parlement où les députés et les sénateurs
sont conçus comme des représentants du peuple et des différentes régions.

Article 1, 5, 14

3. La démocratie semi-directe

La démocratie semi-directe, comme son nom l’indique, se situe entre la démocratie directe et la
démocratie représentative. Il s’agit de modérer les excès de la démocratie représentative. En effet,
l’on ne pouvait pas faire confiance absolument à nos représentants. De temps à autres, il faut que le
peuple puisse encore s’exprimer directement. Dans une véritable démocratie, le pouvoir n’est pas
seulement dans les institutions formelles, tout au contraire, toutes les manifestations de volonté
émanant d’autres entités sont déterminantes. Les manifestations publiques sont autant de gestes
sollicitant les autorités à corriger ou à admettre telle proposition émanant de telles ou de telles
associations. Ce qui explique d’ailleurs l’effacement progressif du gouvernement qui a eu
connotation généralement autoritaire au profit du concept de gouvernance. Cette dernière est un
concept ultralibéral fondé essentiellement sur l’idée selon laquelle le peuple gouverne lui-même. Le
processus décisionnel requiert la médiation entre gouvernant et gouverné, entre l’espace publique et
l’espace privé, entre les diverses entités qu’elles soient formelles ou non, voire occultes.

D’une manière générale, la démocratie semi-directe se veut une démocratie de participation et non
plus d’adhésion. Le peuple dans le même temps où il concède l’exercice de la souveraineté à ses
délégués se réserve de trancher lui-même les questions essentielles. Ainsi, dans la démocratie
libérale, la collaboration entre électeurs et élus s’impose en vue d’essayer de préserver en tout
temps la volonté à la fois des premiers et des seconds. Par ailleurs l’on doit souligner que bien que la
démocratie soit consacrée par la constitution, sa mise en œuvre requiert avant tout l’adhésion des
dirigeants à cet état d’esprit d’ouverture. En effet, au lieu de voir triompher la démocratie libérale en
Afrique, l’on assiste plutôt à des crises politiques qui sont au fond des crises résultant de la non
imprégnation de la liberté d’expression et d’opinion des droits de l’opposition, et surtout du respect
des minorités.

Chapitre II : Le droit de suffrage


Le suffrage désigne généralement l’avis exprimé par le citoyen dans une élection. On parle
également de vote ou de délibération. On parle encore de scrutin c’ est à dire du mode de
désignation des élus. Dans la démocratie, l’une des questions primordiale réside dans la conception
d’un système électoral, garantissant la sincérité du scrutin pour ne pas fausser le jeu de la
représentation. En d’autres termes, il y a lieu de mettre en place ce que l’on appelle le corps
électoral cad le pouvoir formé par les personnes ayant la qualité d’électeur. C’est-ce que Maurice
Hauriou dénomme le pouvoir de suffrage. Il y a lieu dans un premier temps d’examiner les modalités
du droit de suffrage avant d’étudier dans un second temps, l’organisation des élections.
I. Les modalités du droit de suffrage :

Le droit de suffrage est constitué par un ensemble de règles destinés à assurer le droit de vote et les
diverses opérations y afférant. D’emblée, il y a lieu de souligner que le suffrage résulte de conception
politique déterminée par le détenteur du pouvoir. Il n’est jamais gratuit, neutre, ou innocent. Il
répond à des intentions de conquête de l’électorat, du pouvoir. Les élections constituent désormais
des procédés démocratiques naturels ayant pour objectif de visées politiques. Il existe 2 grandes
théories de l’électorat ; d’un côté, la théorie de l’électorat-fonction ; et de l’autre côté, la théorie de
l’électorat-droit. La première dérive de la notion de souveraineté nationale ; plus précisément il
existe une sorte de discrimination entre les individus. L’idée est que le suffrage ne serait accordé
qu’aux citoyens qui seraient dignes de représenter la nation. Cette dernière porte essentiellement
sur son élite. Dans la théorie de l’électorat-fonction, le mandat des élus est un mandat national
requis en vue d’assurer autant que possible le développement de la nation selon les convictions des
dignitaires de la société. Au contraire, la théorie de l’électorat-droit se rattache à la notion de
souveraineté populaire. Le suffrage apparait quand un droit appartenant à titre originaire à tous
citoyens et dont celui-ci est libre d’usée. En d’autres termes, le droit de vote serait un droit inhérent
à tout individu en tant que citoyen. La qualité de citoyen va de pair à la qualité d’électeur.

Le droit malgache consacre essentiellement la théorie de l’électorat-droit. Selon la constitution, en


son article 5 alinéas 3 : « sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux
des deux sexes jouissant de l’exercice de leur droit civil et politique ». Ainsi, ce sont tous les
nationaux âgés de 18 ans révolus. La capacité est la règle ; l’incapacité, l’exception.

Le suffrage universel est également consacré par le droit malgache. Ainsi, l’article 5 précité précise
que les représentants sont « élus au suffrage universel directe ou indirecte ». Dans le suffrage
universel indirect l’on fait la distinction des grands électeurs et des petits électeurs. L’électorat se
divise en deux grandes catégories où le suffrage résulte de cascade de vote. A Madagascar, il est de
principe, selon l’article 15 de la constitution que : « tout citoyen a le droit de se porter candidat aux
élections prévues par la présente constitution sous réserve des conditions fixées par la loi. Le suffrage
universel direct trouve particulièrement son application dans l’article 45 où il est précisé que : « il
(président de la république) est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans
renouvelable une seule fois ».

D’une manière générale, l’on peut distinguer 3 grandes catégories de scrutin : le scrutin de la
représentation proportionnelle (c’est le système juger le plus démocratique), le scrutin majoritaire à
un tour, et le scrutin majoritaire à deux tours. Par ailleurs, il peut être également ; soit d’un scrutin
uninominal, soit d’un scrutin de liste.

Maurice Duberger a bien souligné l’influence des régimes électoraux sur les systèmes de parties. Il a
observé 3 grandes lois sociologiques. Tout d’abord, la représentation proportionnelle tend au
multipartisme. Ce dernier est lui-même a manifestation du pluralisme politique. Comment faire pour
que les diverses tendances puissent toutes être entendues ? En effet, la proportionnalité veut que le
suffrage soit distribué au prorata du nombre de voie obtenu par chaque candidat ou partie. Ils auront
la chance d’obtenir de sièges en vue d’exercer leur pouvoir selon leur poids. Au contraire, le scrutin
majoritaire à un seul tour tend au bipartisme. En effet, le suffrage sera divisé, tout simplement entre
la majorité et l’opposition. La majorité relative suffit pour départager les principales tendances. Enfin,
le scrutin majoritaire à deux tours tend au multipartisme qui engendrerait des alliances de partie. La
majorité absolue est requise et à défaut, un second tour est organisé avec la règle de la majorité
relative.
Le droit de suffrage est déterminant dans l’organisation de la compétition électorale. En effet, il y a
lieu de ne pas perdre de vue la compétition politique. Bien que les règles du jeu soient adoptées, les
fraudes électorales sont fréquentes. Elles se situent en amant comme en aval de l’opération
électorale. En amant, la confection de la liste électorale demeure un exercice fastueux. Il s’agit du
renouvellement dans le contexte de l’évolution démographique. Le respect du droit de vote dans sa
circonscription électorale est une règle comme le respect de l’âge requis unique. En aval, le
décompte des voix provoque dorénavant de crise poste électorale notamment dans les jeunes
démocraties. Les opérations électorales doivent être conçues minutieusement dans les diverses
circonscriptions et à tous les niveaux. Il y a lieu de reconnaître que le droit de suffrage obéit par
ailleurs à plusieurs paramètres pouvant façonner l’expression des choix. C’est ainsi qu’entre en jeu
par exemple l’abaissement de l’âge électoral pour tenir compte des droits des jeunes, l’extension du
suffrage aux femmes, aux loix américaines, la stratégie de découpage électoral, ou encore le mode
de financement des parti politiques ou de élections. Le droit constitutionnel veillerait à ce que les
règles du jeu politique répondraient aux exigences de sincérité du vote. La constitution en donne les
principes où la participation citoyenne serait à la base. Il porte d’avantage d’étudier l’organisation
générale des élections.

II. L’organisation des élections :

Les questions sont innombrables. Qui vote selon quelle modalité ? Qui sont les élus ? Surtout, qui
organise l’élection en question ?

L’organisation des élections requiert tout un ensemble de processus et de procédure destiné à


assurer à a fois la volonté des gouvernants et celle des gouvernés. Ces derniers, lorsque les élections
sont bien organisées, confèrent tout naturellement la légitimité du pouvoir. En effet, le droit
électoral repose sur tout un ensemble de règles minutieuses destinées à faire face à d’éventuelle
manipulation des voix. A la question de savoir qui est en droit de voter, la réponse repose
essentiellement sur la qualité de citoyen. En d’autres termes, outre l’âge requis, il faut avoir la
nationalité et n’être pas tombé sous le coup de condamnation pour inéligibilité. Tout dépend alors,
lorsque ces conditions sont réunies, du mode de scrutin c ’ est à dire des règles techniques destinées
à départager les candidats à l’élection. Ce sont des règles conçues en vue d’assurer l’expression des
véritables choix des citoyens. Comme on l’a vu précédemment, sera-t-il par exemple un scrutin
uninominal ou de liste ? À un tour ou à deux tours ? Ou au contraire, le scrutin sera organisé selon la
règle de la proportionnalité ? D’une manière générale, l’organisation du scrutin repose sur 2
principes majeurs : d’un côté, le principe de la liberté de vote ; et de l’autre côté, le principe du vote
secret. La liberté de vote est sans aucun doute l’une des expressions parfaites de la démocratie. Le
vote est libre en ce sens que l’électeur dispose de la pleine faculté de son choix pour tel ou tel
candidat, mais également la faculté de mettre un bulletin blanc voir de ne pas y participer. Comme
en matière de droit commun des obligations, la contrainte ou la violence constitue un vice de
consentement. A l’heure actuelle, le vote obligatoire est considéré comme une entorse au droit de
votation. Ensuite, le principe du vote secret veut que l’électeur ait la possibilité en toute discrétion
de méditer sur son choix. Le passage dans l’isoloir est devenu une pratique mondiale. En d’autres
termes, le vote public est en principe rejeté ; à moins que les participants n’en trouvent pas
d’inconvénient.

En vue d’assurer l’impartialité des gouvernants qui organisent eux-mêmes le processus électoral, il
est mis généralement en place des structures indépendantes autant que possible. C’est dans ce
contexte que l’article 5 alinéa 2 de la constitution actuelle dispose que : « l’organisation est la
gestion de toute les opérations électorales, relèvent de la compétence d’une structure nationale
indépendante ». Ce qui a conduit récemment pour les dernières élections à Madagascar de la CENIT
(Commission Electorale Nationale Indépendante) formée de 19 membres et où des ramifications
existent dans les différents districts et régions. Le contentieux électoral existe toujours. Selon l’article
116 de la constitution : il appartient à la HCC de statuer « sur le contentieux des opérations de
référendum de l’élection du président de la république, et des élections des députés et sénateurs ».
En vertu du même article, c’est la HCC qui : « proclame le résultat officiel des élections
présidentielles, législatives, et des consultations par référendum ». Il y a lieu de noter que la HCC
représente le pouvoir juridictionnel de l’Etat. Elle peut rendre, soit des arrêts, soit des décisions. Elle
rend des arrêts dans le cadre du contentieux électoral ou des consultations populaires directes. Elle
rend des décisions au contraire, dans les autres matières relevant de sa compétence, sauf pour les
avis résultant des consultations des chefs d’institution ou d’organe des collectivités territoriale
décentralisées sur la constitutionnalité de tout projet d’acte, ou sur l’interprétation d’une disposition
de la constitution. Les arrêts relatifs aux contentieux électoraux, comme les autres décisions de la
HCC, doivent être motivés. Selon l’article 120 de la constitution : « ils ne sont susceptibles d’aucun
recours. Ils s’imposent à tous les pouvoirs publics, ainsi qu’aux autorités administratives et
juridictionnelles ». Ainsi, après avoir examiné les manifestations de la démocratie dans le cadre du
droit de suffrage, il importe ensuite d’étudier l’organisation du pouvoir.

Chapitre 3 : L’organisation du pouvoir


Article 40 : les 5 institutions de l’Etat :

1) le président

2) le gouvernement

3) l’assemblée nationale

4) sénat

5) HCC

Collectivités territoriales décentralisées :

-Communes

-Régions

-provinces

Comment vont être les rapports entre ces différentes institutions ?

Ce sont ces rapports qui vont déterminer le régime politique

Article 54 => C’est le parlement qui choisit le premier ministre

Lorsqu’on parle d’organisation de pouvoir, il s’agit d’étudier les rapports entre les différents
pouvoirs : législatif, exécutif, juridictionnel

On a 2 grandes catégories de régime : présidentiel et parlementaire ; mais au-delà il y a le régime


des Assemblées : régime semi présidentiel, semi-parlementaire
Ce que nous appelons Etat c’est le pouvoir politique moderne. Bien que le pouvoir monarchique soit
absolu ou totalitaire, il avait également sa propre organisation : le Suzerain (le détenteur de pouvoir)
détenait la totalité du pouvoir mais était néanmoins obligé de répartir les tâches à son entourage. Au
contraire, dans l’Etat moderne, il est surtout question de transfert de compétence à des institutions
ou entités qui s’en réclament. En d’autres termes, l’Etat démocratique est plus organisé en vue
d’assurer la promotion de la démocratie et de l’état de droit. La constitution malgache de 2010 s’en
convient lorsqu’elle souligne en son article 1er alinéa 3 que : « la démocratie et le principe de l’état
de droit constituent le fondement de la république » ; Le droit constitutionnel a pour objet précis
l’étude de l’organisation du fonctionnement et des structures de l’Etat. Ces exigences de ramification
du pouvoir se manifestent essentiellement dans le titre 3 et dans le titre 5 de la constitution de la
IVème république. Le premier intitulé de l’organisation de l’Etat énumère en son article 40 les
institutions de l’Etat qui sont : « le président de la république et le gouvernement, l’A.N et le Sénat,
la HCC ». Le second intitulé de l’organisation territoriale de l’Etat énumère en son article 143 en ses
termes les collectivités territoriales décentralisées : « les collectivités territoriales décentralisées de
la républiques sont les communes, les régions, et les provinces ». En d’autres termes, dans tout Etat
moderne l’on distingue le pouvoir central et le pouvoir local. Le premier étant l’Etat, le second, formé
par les CTD (Collectivités Territoriales Décentralisées)

A l’heure actuelle, deux grands régimes politiques font leur preuve et aménagés selon les pays : le
régime parlementaire et le régime présidentiel.

Avant d’examiner la dualité entre ces deux grands model de régime politique, il y a lieu de revisiter
tout d’abord la théorie de la séparation de pouvoir.

partie I : La théorie de la séparation des pouvoirs


Il y a lieu d’appréhender en premier lieu son fondement avant de la mettre en exergue dans la vie
politique malgache en second temps.

Section I : Le fondement de la théorie de la séparation de pouvoir

C’est une théorie qui a fait de Montesquieu une célébrité dans la doctrine. Le postulat repose
essentiellement sur l’idée selon laquelle le pouvoir arrête le pouvoir. Plus celui-ci s’ébranle, plus l’on
aura de chance à ce que chacun des gouvernants ne puisse pas s’en abuser. C’est une théorie qui
trouve sa fortune dans la nécessité de transparence des actions publiques. La démocratie repose à la
fois non seulement sur l’organisation des élections, mais également sur la séparation des pouvoirs.
Ainsi, de l’échelon local à l’échelon national, en passant par l’organisation de différentes entités
associatives, l’on distingue dorénavant 3 pouvoirs majeurs : le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif,
et le pouvoir juridictionnel. Au premier correspond le parlement, au second, le gouvernement, et au
troisième, la Cour Constitutionnel. D’une manière générale, la théorie de la séparation des pouvoirs
s’impose comme le paramètre visant à mesurer la promotion de la démocratie et de l’état de droit.
L’idéal serait l’indépendance des uns des autres. En effet, leur rôle requiert l’observation des valeurs
républicaines. Ainsi, le parlement doit assumer en toute indépendance ou autonomie sa mission
délibérative. En droit constitutionnel, en théorie pure, c’est le parlement qui détient le pouvoir de
décision. En conséquence, il appartient au gouvernement de l’exécuter. C’est dans les rapports entre
ces 2 grandes institutions que l’on conçoit la nature du régime en question. Lorsque des litiges
surgissent entre celles-ci, il appartient au pouvoir juridictionnel de les trancher. L’organisation
étatique relate ainsi la volonté réelle du constituant, du politique détenteur de l’autorité. Comme l’a
fait remarquer Napoléon, la constitution est façonnée par la personnalité du politique et la
conjoncture politique du moment. Ce qui explique l’originalité des institutions de chacun des pays.
Malgré la théorie de la séparation de pouvoir fondée sur la trilogie législative, exécutive, et
juridictionnelle, d’autres institutions peuvent y trouver place. Ainsi, lors de la seconde république
malgache révolutionnaire, outre les 3 institutions traditionnelles, l’on avait vu parmi les institutions
malgaches la Conseil Suprême de la Révolution ou CSR, et le Comité Militaire pour le Développement
ou CMD. D’une manière générale, il y a lieu de reconnaitre que la théorie de la séparation de pouvoir
ne fonctionne que par la volonté même des dirigeants. La démocratie comme l’idéal à atteindre est
d’abord affaire d’état d’esprit (l’on est vraiment démocrate ?). On le fait dans les pays communistes
également, la séparation de pouvoir est de mise, mais les différentes institutions sont assez solitaires
pour la défense d’une seule et même idéologie : le communisme. Dans ces pays, la décentralisation
fonctionne suivant le principe du centralisme démocratique. C’était le cas de la décentralisation
pendant la période révolutionnaire malgache où les collectivités des échelons inférieurs sont
appelées à manifester leur volonté, mais c’est l’Etat finalement qui décide par le biais du ministère
de l’intérieur qui en assume la tutelle. Au contraire, depuis le retour au libéralisme, avec la
constitution de la IIIème république, la décentralisation à Madagascar promet son effectivité avec
l’abolition du pouvoir de tutelle et la consécration en revanche du contrôle de légalité. Dans ce
dernier, l’Etat n’a plus le pouvoir d’injonction sur les CTD (na’ plus le droit de donner des ordres aux
CTD), mais se réservera en revanche du droit de contrôler la légalité de leurs actes.

ARISTOTE

3 types de gouvernement 3 formes de corruption de régime


Royauté Tyrannie
Aristocratie Oligarchie
Démocratie démagogie

Royauté : cela peut entrainer la tyrannie puisque le Roi au pouvoir se comporte comme un Dieu, (ex : c’est pourquoi il se permet de tuer)

Aristocratie : peut entrainer l’oligarchie puisque le pouvoir est entre les mains d’un groupe d’individu

Démocratie : peut entrainer la démagogie puisqu’on ne peut pas satisfaire les besoins de tout le peuple

Evolution constitutionnelle depuis la fin de l’antagonisme idéologique de la guerre froide de 1989 :

- Rejet du régime totalitaire


- Consécration du régime démocratique

2 grands régimes contemporains : (se rivalise)

- Régime présidentiel
- Régime parlementaire
Dictature : manifestation unilatérale de volonté des gouvernants sans la consultation des gouvernés

 Régime présidentiel :
- Séparation stricte des pouvoirs
- Prééminence du chef de l’Etat dans l’exécutif
- Impossibilité de dissolution du parlement par le gouvernement
- Impossibilité de renversement du gouvernement par le parlement
- Possibilité de blocage du régime en cas de désaccord entre le gouvernement et le parlement
Un régime résulte des aspirations réelles de la civilisation : dépendance de chacun, respect des droits d’autrui

 Régime parlementaire :
- Séparation souple des pouvoirs
- Gouvernement issu de la majorité parlementaire
- Possibilité de renversement du gouvernement par le parlement

Article 100 : Le Premier ministre, après délibération en conseil des ministres, peut engager la
responsabilité de son gouvernement en posant la question de confiance
Le gouvernement demande au parlement sa confiance, si elle ne lui est pas accordée, il doit démissionner

Article 103 : L’Assemblée nationale peut mettre en cause la responsabilité du Gouvernement par le
vote d’une motion de censure
L’initiative appartient au parlement

Section 2 : les institutions politiques malgache résultant du principe de séparation de pouvoir :

L’histoire constitutionnelle malgache depuis l’indépendance montre désormais que les crises
politiques cycliques dans le pays résulte d’institution ne reflétant toujours pas les aspirations réelles
de la société malgache. En effet, depuis l’indépendance, Madagascar connait déjà 4 constitutions
avec 12 révisions constitutionnelles dont 4 lors de la 3 ème république. La constitution du 29 avril 1959
consacrait d’abord 4 grandes institutions de la république énumérées par son article 4 : le président
de la république chef du gouvernement, l’Assemblée Nationale, le sénat, et le conseil supérieur des
institutions. L’exécutif était de type monocéphale alors que le parlement de type bicaméral. C’était
essentiellement un régime présidentiel où selon l’article 10 de la constitution précitée : « le
président de la république nomme les membres du gouvernement. Il désigne parmi ceci le vice-
président du gouvernement. Il met fin à leur fonction ». En effet, en vertu de l’article 7 de la même
constitution : «le gouvernement de la république est composé du président de la république, du vice-
président du gouvernement, des ministres, et des secrétaires d’Etat. C’était une manifestation de la
séparation de pouvoir marquée essentiellement par la prééminence de l’exécutif. Il est à noter
également que la 1ère république se souciait à l’époque de la représentation des différentes
provinces. En effet, le sénat est conçu généralement pour essayer de représenter les différentes
collectivités territoriales décentralisées. Les institutions malgaches étaient tout autres lors de la 2 ème
république avec la constitution du 31 décembre 1975 consacrant un régime marxiste ou socialiste à
Madagascar. C’est l’article 43 de la constitution précitée qui énumère les institutions de la république
démocratique de Madagascar. C’était le président de la république, le gouvernement, le conseil
suprême de la révolution, l’Assemblée Nationale populaire, le comité militaire pour le
développement, et la Haute Cour Constitutionnelle. Cette dernière remplace ainsi le conseil
supérieur des institutions de la 1ère république. Les institutions de l’époque dans le contexte de la
révolution, brillaient particulièrement avec des institutions nécessaires pour conseiller dans la voix de
la charte de la révolution socialiste. Ainsi, le conseil suprême de la révolution s’imposait pour être,
selon l’article 55 de la constitution de la 2ème république « le gardien de la révolution socialiste
malagasy ». S’agissant du comité militaire pour le développement, il est, selon l’article 98 de la
constitution précitée « un organe consultatif dont l’avis est repris sur tout programme national de
défense et du développement économique et social ». S’agissant du rapport entre le président de la
république et le premier ministre, la prééminence du premier s’imposait en raison même de sa
qualité à la fois de président de la république et de président du conseil supérieur suprême de la
révolution. Bien que la séparation de pouvoir soit théoriquement tranchée à travers ces institutions,
il y a lieu de remarquer que comme dans tous les régimes communistes, en réalité, c’est le parti
communiste qui dicte la volonté du peuple. A l’époque, à Madagascar, au lieu d’un parti communiste
unique, il était institué ce que l’on avait appelé le Front National pour la Défense de la Révolution
FNDR regroupant les différents partis militant pour la cause socialiste. Par ailleurs, il y a lieu de noter
que le régime communiste connait également la décentralisation fondée sur le principe du
centralisme démocratique. Les collectivités territoriales décentralisées étaient les fokontany, les
firaisam-pokontany, les fivondronam-pokontany et les faritany. L’on demandait aux échelons
inférieurs leurs aspirations mais il appartenait en réalité aux échelons supérieurs de décider. En
dernier ressort, c’était l’Etat qui décidait par le biais du ministère de l’intérieur qui en assurait le
pouvoir de Tutelle. En d’autres termes, il n’y avait pas assez de distinction entre le pouvoir central et
le pouvoir local représenté par les CTD.

Bien que Madagascar soit revenu au régime démocratique libéral avec la constitution du 18
septembre 1992 de la 3ème république, les institutions malgaches ne connaissent pas pour autant de
stabilité. En effet, la 3ème république avait du mal à mettre en place ces institutions. Désormais, il était
prévu la mise en place des institutions de l’Etat qui sont, selon l’article 41 de la constitution précitée
« le président de la république et le gouvernement, l’Assemblée Nationale et le sénat, et la Haute
Cour Constitutionnelle. Malgré cela, 4 grandes révisions constitutionnelles animaient la 3 ème
république. La 1ère intervenue était en 1995 pour que le président Zafy Albert puisse nommer le 1 er
ministre de sa convenance. L’expérience du régime parlementaire était ainsi un échec. Une seconde
révision constitutionnelle avait eu lieu lors du retour au pouvoir du président Didier Ratsiraka. Sa
principale préoccupation fut l’effectivité de la décentralisation. Ainsi, la loi constitutionnelle n°98-
001 du 8 avril 1998 portant révision de la constitution disposait en son article 126 « les provinces
autonomes organisées en CTD comprennent des régions et des communes qui sont dotées chacune
d’un organe délibérant et d’un organe exécutif. Le système des provinces autonomes conçu à
l’époque reposait sur le droit reconnu à chacune des provinces autonomes d’adopter sa propre « loi
statutaire ». Il s’agit d’une sorte de constitution à l’échelon provincial. En effet, seul dans les Etats
fédéraux, les Etats fédérés disposent d’une véritable constitution. En d’autre terme, le système
maintenait la forme de l’Etat unitaire. La loi constitutionnelle précitée était d’ailleurs sévère en
soulignant en son article 129 que « toute cessation ou tentative de cessation d’une ou plusieurs
autonomes est interdite ». Il y a lieu de rappeler que tout au début de la 3 ème république, la loi 93-005
portant orientation générale de la décentralisation à Madagascar prévoyait des structures
décentralisées à 3 niveaux comprenant : les communes, les départements, et les régions. Finalement,
la 3ème république s’était achevé avec 2 niveaux seulement de CTD ; à savoir : les communes et les
régions. S’agissant des institutions de l’Etat, le sénat n’avait pas pu être mis en place qu’en 2001.

Le sénat baptisé également la 2ème chambre représente généralement les différentes entités qui
puissent exprimer la voix de tout un peuple. C’est ce que souligne l’article 81 de la constitution de la
4ème république en ses termes : « le sénat représente les collectivités territoriales décentralisées et
les organisations économiques et sociales ». Outre cette grande représentation comme le souligne
l’article 83 « le sénat est consulté par le gouvernement pour donner son avis sur les questions
économiques, sociales, et d’organisation des collectivités territoriales décentralisées ». Entre
l’Assemblée Nationale et le sénat, il y a lieu d’y voir non une rivalité mais bien au contraire, une réelle
séparation de pouvoir où la chambre basse représenterait le peuple ou la nation générale alors que
la chambre haute exprimerait la voix des différentes collectivités décentralisées ou issues
d’organisations sociales diverses. La 4ème république malgache traumatisée peut être par les
différentes crises politiques subies par le pays se dote particulièrement d’institutions originales
conçues pour la promotion notamment de la démocratie et de l’état de droit. Ainsi, il est conçu un
haut conseil pour la défense de la démocratie et de l’état de droit consacré à l’article 43 qui dispose
que « le haut conseil pour la défense de la démocratie et de l’état de droit est chargé d’observer le
respect de l’éthique du pouvoir de la démocratie et du respect de l’état de droit, de contrôler la
promotion et la protection des droits de l’homme ». De même, la 4ème république se démarque avec
l’institution du haut conseil de la défense nationale qui, selon l’article 56 de la constitution sous
l’autorité du président de la république a notamment « pour mission de veiller à la coordination des
actions confiées des forces armées afin de préserver la paix sociale ». Depuis la 1ère république, le
président de la république s’implique rigoureusement dans la question de défense nationale. L’article
56 précité dispose par ailleurs que « le président de la république décide en conseil des ministres de
l’engagement des forces et des moyens militaires pour les interventions extérieures après avis du
haut conseil de défense nationale et du parlement ». Ce dernier, comme dans toutes démocraties,
doit y être consulté en tant que détenteur de la souveraineté populaire ou nationale. La 4 ème
république se démarque encore sur le plan institutionnel avec l’institution du conseil économique
social et culturel. Il est conçu lorsqu’il est saisi par le gouvernement de donner, selon l’article 5 « son
avis sur les projets de loi, d’ordonnance ou de décrets, ainsi que sur les propositions de loi qui lui
sont soumis ». Cependant, les lois de finance particulièrement doivent lui échapper. Enfin, comme
lors de la 3ème république, l’institution de la haute cour de justice désormais s’impose. L’article 131 de
la constitution de 2010 la consacre en posant le principe de l’irresponsabilité du président de la
république. La France également consacre ce principe de l’irresponsabilité politique du président de
la république qui ne peut être responsable que pour haute trahison en vertu d’une mise en
accusation par le parlement et un renvoi devant la haute cour de justice, selon l’article 42 de la
constitution française de la 5ème république. Il y a lieu de souligner que le crime de haute trahison
n’étant pas défini rigoureusement par aucun texte ; l’on admet généralement que le président de la
république se rendrait coupable de haute trahison s’il commettait une violation à la fois grave et
délibérée de la constitution. Cependant, le constituant malgache de 2010 semble bien distinguer 3
situations différentes. En effet, l’article 131 souligne expressément que « le président de la
république n’est coupable des actes accomplis liés à l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute
trahison, de violation grave ou de violation répétée de la constitution, de manquement à ses devoirs
manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat ».

Il existe plusieurs autres institutions et non des moindres exprimant la nécessité de séparer autant
que possible ou de contrôler les différentes entités. C’est le cas dans les domaines administratifs et
judiciaires de l’inspection générale de l’Etat, du conseil national de justice, ou encore, du conseil
supérieur de la magistrature. Il importe à travers ces institutions d’appréhender les mécanismes de
gouvernement. L’on en vient à la question de régime politique.

Chapitre 2 : La dualité entre le régime parlementaire et le


régime présidentiel
Le régime politique est, soit totalitaire, soit démocratique ; surtout, il est soit, un régime
parlementaire, soit un régime présidentiel ou suivant les Etats semi- parlementaires ou semi-
présidentiels. Dans tous les cas, ils reposent tous sur le principe de la séparation des pouvoirs. Le
régime démocratique tend davantage à se cristalliser. La déclaration de Bamako (Mali) de 2000 sur
les changements anticonstitutionnels rappelle que « les éléments constitutifs du régime
démocratique demeure la séparation des pouvoirs, le libre exercice des droits de l’homme, des
libertés fondamentales ainsi que l’égalité devant la loi ». Il en résulte que la constitution, en vue
d’assurer l’idéal démocratique, définisse un régime politique conforme aux aspirations réelles du
peuple à un moment historique de la vie du pays. Il y a lieu de reconnaître que la constitution, bien
qu’elle soit la loi fondamentale ou un contrat social, un code de bonne conduite entre gouvernants et
gouvernés, n’est jamais figée (restée là où elle est). Napoléon l’a déjà souligné : « aucune
constitution n’est restée telle qu’elle a été faite. Sa marche est toujours aux hommes et aux
circonstances ». L’étude des régimes politiques met en exergue les grands modes de gouvernement
qui se désignent à l’époque contemporaine. Ainsi se rivalise le régime parlementaire et le régime
présidentiel. C’est ce qu’il y a lieu d’examiner tour à tour avant d’envisager ou d’exposer le régime
politique qui puisse être approprié à Madagascar.

Section 1 : Le régime parlementaire


Comme son nom l’indique, le rôle du parlement y est prépondérant. En conséquence, il y a lieu
d’examiner dans un premier temps le fondement même du parlement avant d’étudier dans un
second temps, le particularisme du régime parlementaire.

1) Le parlement

D’emblée, l’on doit souligner que la typologie des régimes politiques résulte essentiellement de
l’histoire propre du pays l’ayant adopté. C’est la Grande Bretagne qui est généralement la référence
en matière de régime parlementaire. Dans ce pays, comme en Italie, en Espagne, en Suisse, en
Allemagne, au Pays Bas, ou aux USA, le parlement est composé de 2 chambres. En effet, qu’il y ait 1
ou 2 chambres, le parlement a pour mission essentiel de délibérer ou de légiférer. En d’autres
termes, il est appelé à traduire en loi la volonté du peuple ; ce qui explique que dans la hiérarchie
des normes, la loi se trouve dans une position plus confortable que les règlements cadres les décrets
et les arrêtés. Dans la théorie constitutionnelle pure, c’est le parlement qui dispose du pouvoir de
décider. En conséquence, bien que le gouvernement puisse paraître plus prestigieux, c’est lui en
réalité qui dispose de la souveraineté. Cette dernière serait l’émanation de la volonté du peuple.

Plus généralement, le parlement reçoit 3 fonctions majeures : une fonction de représentation, une
fonction de décision, et une fonction de contrôle. La fonction de représentation consiste
essentiellement à représenter c’est-à dire d’ à assurer le mandat conféré à lui par le peuple. C’est
pourquoi l’on pose 2 grandes catégories de mandat : le mandat impératif, et le mandat
représentatif. Le principe généralement suivi est celui du mandat représentatif. L’on rejette ainsi le
mandat impératif considéré comme non démocratique et portant atteinte à la liberté de l’élu.

Une Assemblée peut se définir comme l’organe collégial dans lequel s’exprime la volonté du peuple.
C’est l’une des grandes institutions où les débats et les discussions sont les plus vifs, et qui
s’érigeront en décision, en loi. Généralement, le parlement se présente encore comme un organe de
communication, de relais entre gouvernés et gouvernants. Cela est primordial pour assurer à tout
moment la démocratie c’est-à dire : l’évolution des idées et des représentations sociales en général.
La loi, expression de la volonté générale, ne doit être que le reflet de la société, une représentation
des institutions et des différentes entités qui puissent concourir à la réalisation de projets sociaux. La
fonction de décision est celle qui est la plus perçue ; l’on en revient à la question selon laquelle qui
est en droit de gouverner ? La réponse se tourne vers le parlement. En effet, les fonctions
décisionnelles des Assemblées relèvent d’une conception rationnelle. Le peuple doit s’exprimer du
moins à travers ces représentants élus. Cependant, il y a lieu de bien souligner que dans la théorie du
gouvernement représentatif consacrant le mandat représentatif, les parlementaires ne sont pas les
représentants de leurs électeurs ; Ils disposent d’une marge de liberté nécessaire pour la gestion
momentanée de la vie politique. Il est impossible de revenir à chaque fois vers les électeurs pour
demander la décision adéquate. En réalité, ils ne sont pas totalement libres car la vie politique
démocratique requiert l’observation des consignes de vote de différents partis politiques. L’éthique
politique les contraint de telles attitudes.

Enfin, il incombe au parlement une fonction de contrôle. En effet, dans tout système juridique, un
système de contrôle s’impose en vue du suivi et de l’évaluation de décision. Le contrôle
parlementaire est essentiellement un contrôle a posteriori. C’est l’un des grands privilèges qui lui
sont attribués pour qu’à tout moment, le peuple, à travers cette institution, puisse être au courant su
fonctionnement des services publics, du fonctionnement des institutions, et de l’évolution de la vie
politique. La constitution de 2010, en son article 68 rend bien compte de ces différentes fonctions du
parlement en disposant que « le parlement comprend l’Assemblée Nationale et le Sénat. Il vote la loi.
Il contrôle l’action du gouvernement. Il évalue les politiques publics ».

D’une manière générale, le parlement en tant que tel, essaie coute que coute de faire entendre sa
voix qui est celle du peuple ; ce qui explique l’institution soit d’1 seule chambre, soit de 2 chambres.
Les pratiques constitutionnelles donnent généralement une prééminence assez marquée à la
chambre basse.

Dans ce régime, il est le maître à bord.

Le parlement peut comprendre une ou deux chambres. L’organisation de ces deux institutions
dépendra ainsi de l’histoire ou de la réalité politique des pays. Généralement, la 1 ère chambre dite
également chambre basse dispose d’une prééminence par rapport à la seconde chambre dite
également chambre haute. Cette prééminence s’explique facilement dans le caractère strictement
représentatif de la première chambre. La totalité des membres de l’Assemblée est composée de
représentants élus ; Ce qui n’est pas le cas de la seconde chambre où les membres peuvent être issus
de diverses entités nommées ou représentants de tel ou tel secteur, ou de telle ou telle région, ou de
tel ou tel, ou de telles ou telles institutions importantes. La composition du parlement varie d’un
pays à l’autre ; ainsi, en Italie, les pouvoirs des deux chambres sont identiques, et leur mode de
désignation similaire au point qu’aucune ne peut e prétendre plus représentatif ou démocratique
que l’autre. Aux USA, le Sénat possède non seulement les mêmes pouvoirs que la chambre des
représentants, mais détient également des compétences spécifiques, notamment en matière de
politique étrangère ou de nomination de haut fonctionnaire fédéraux. Ce qu’il y a lieu de
comprendre c’est le besoin de représentation démocratique assurant la volonté de tout un peuple.

Dans un véritable régime parlementaire, l’on doit y voir deux Assemblées. Cependant, le régime
présidentiel lui aussi peut y procéder. Seulement, dans le régime parlementaire, la chambre basse
est celle en vertu de ses compétences qui décide pratiquement, alors que la seconde chambre n’est
conçue que pour discuter, réviser, et rarement amender les décisions de la première chambre ; du
moins, la seconde chambre se veut être au courant de tout ce qui se passe dans le pays et donner sa
bénédiction au peuple.
Le régime parlementaire se présente encore comme un régime politique incarnant la volonté du
peuple qui, à tout moment, ne veut pas à ce que cette volonté soit détournée. En conséquence, le
parlement voit son prolongement dans le gouvernement ; ce qui explique pourquoi dans la
hiérarchie des normes, la loi votée par le parlement se trouve à l’échelon supérieur par rapport aux
règlements cad les décrets et arrêtés pris par le pouvoir exécutif.

A l’opposé du régime parlementaire, un autre grand régime politique est également retenu dans
l’histoire constitutionnelle : le régime présidentiel.

Section 2 : le régime présidentiel


A l’opposé du régime parlementaire, s’est imposé également le régime présidentiel. Comme le
souligne le comparatiste Yves Mény « les deux types les plus pures et en même temps les plus
éloignés l’un de l’autre en matière d’organisation de l’exécutif sont constitués par la Grande
Bretagne et les USA au point qu’ils s’identifient, pour l’un avec le model parlementaire, pour
l’autre avec le model présidentiel ». (Yves Mény, politique comparée, Paris, édition Mont-chrétien,
1996). L’on peut lors et déjà avancer que le régime présidentiel est plus complexe que le régime
parlementaire. L’explication se trouve dans le rôle assigné au président de la république. Dès lors, il
s’avère primordial de préciser dans un premier temps le rôle du gouvernement avant de dégager
dans un second temps le particularisme du régime présidentiel.

1. Le gouvernement :

Le terme gouvernement demeure ambigu. Au sens large, il désigne généralement la fonction de


diriger. Les gouvernants sont précisément ceux qui détiennent le pouvoir d’administrer las
gouvernés. Le gouvernement c’est aussi le régime appliqué par l’autorité. Comme le souligne Yves
Mény « la fonction gouvernante n’est pas désignée par un terme unanimement reçu ». Il en résulte
des ambiguïtés de la détermination des compétences de ce qu’il conviendrait d’appeler
généralement le gouvernement. A Madagascar, dans le cadre de la constitution de 2010, le président
de la république se présente comme le souligne l’article 45 « le garant par son arbitrage du
fonctionnement régulier et continu des pouvoirs publics, de l’indépendance nationale, et de
l’intégrité territoriale ». Ainsi essentiellement il a un rôle d’arbitre. Pour les malgaches, il est
essentiellement le Ray aman-dReny. Dès lors, celui-ci, institutionnellement, ne fait pas partie du
gouvernement qui est alors composé, selon l’article 63, du premier ministre et des ministres.
Cependant, lorsque l’on parle du gouvernement malgache, l’idée générale réside dans la position
officielle des autorités sur telle ou telle question. Le gouvernement britannique quant à lui est
composé d’un côté : du ministère, le gouvernement au sens large ; et de l’autre côté : du cabinet
composé de personnalité choisie par le premier ministre, ce que nous appelons les ministres. Ces
confusions sémantiques marquent indéniablement les difficultés d’attribution de compétence au
pouvoir exécutif. Ce dernier en tout cas ne doit avoir autre mission que l’exécution des décisions du
pouvoir législatif. Là encore, l’expression exécutive est poliment. En effet, si aux USA l’expression
« exécutive » s’applique au président et à ses collaborateurs, le général de Gaule lui réserve le
qualificatif d’exécutif au seul gouvernement. Pour en revenir à la Grande Bretagne, le mot
« exécutive » désigne généralement, non seulement le gouvernement, mais aussi l’administration qui
lui est soumise. Etat, gouvernement, et administration sont 3 concepts distincts mais généralement
utilisés indifféremment. L’Etat dispose à la fois d’un gouvernement et d’une administration. Cette
dernière est constituée par tout u ensemble de service public destiné à assurer l’exécution des
décisions politiques, cad des décisions gouvernementales. Selon la constitution malgache actuelle, en
son article 40 « le président de la république d’un côté, et le gouvernement de l’autre, sont deux
institutions nettement différentes. C’est dans la théorie de la hiérarchie des normes que l’on discerne
davantage les fonctions respectives du parlement et du gouvernement. Le gouvernement se
présente comme le prolongement institutionnel du parlement cad comme l’émanation de la
concrétisation de la volonté du parlement. Ce qui explique pourquoi les lois se trouvent au-dessus
des règlements en l’occurrence les décrets et les arrêtés. Le pouvoir exécutif a ainsi pour mission
essentielle d’exécuter des lois, cad la concrétisation de la volonté du peuple. Il existe, malgré les
ambiguïtés sémantiques, un constat déterminant dans la détermination du rôle du gouvernement.
C’est, selon Yves Mény « le caractère central et quasi-universel de la fonction gouvernante ». En
d’autres termes, toute société ressent le besoin d’avoir un gouvernement, une autorité centrale qui
puisse agir ou réagir rapidement au problème que la nation peut subir à tout moment notamment
dans les grandes conjonctures politiques ou économiques ; Ce qui confère au pouvoir exécutif plus
de prestige, plus d’immunité, et plus de budget par rapport au pouvoir législatif. Le gouvernement
est appelé à jouer un rôle déterminant dans la gestion de la vie quotidienne et courante des affaires
nationales. Entre les sessions parlementaires, au lieu et place de l’assemblée qui vote des lois, le
président de la république peut être appelé à légiférer par voie d’ordonnance. Ces dernières peuvent
être définies comme des actes pris par l’exécutif en dehors des sessions parlementaires. Dans ce que
l’on appelle les situations d’exception comme dans l’état d’urgence, dans l’état de nécessité, ou dans
le cadre de la loi martiale, le président de la république peut disposer de pouvoirs spéciaux
empiétant davantage au pouvoir du parlement. Dans le cadre de ces situations d’exception où
l’indépendance de la nation est limitée, ou l’intégrité du territoire est menacée, ou lorsque le
fonctionnement des pouvoirs publics se trouve compromis, le président de la république est autorisé
à légiférer par voie d’ordonnance sur les matières relevant ordinairement du domaine de la loi. Ainsi,
c’est ce pragmatisme gouvernemental qui lui confère généralement de pouvoirs plus visibles que
ceux du parlement. Le gouvernement peut avoir à sa tête un ou deux responsables. Il peut être
monocéphale avec le seul président de la république secondé généralement d’un vice-président de la
république ; comme il peut être bicéphale, avec à la fois un président de la république et un premier
ministre chef du gouvernement stricto sensu. Le seul véritable et authentique régime présidentiel
semble-t-il est celui des USA.

2. Le particularisme du régime présidentiel :

Comme son nom l’indique, le régime présidentiel se singularise essentiellement par la prédominance
de la fonction de président de la république. Le régime politique, comme il est souligné pour le
régime parlementaire britannique, est tributaire de l’histoire d’un pays. Ces sont les USA qui,
manifestement, ont su développer l’originalité d’un tel régime. A l’opposé de la séparation souple
des pouvoirs dans le régime parlementaire, la séparation est dite stricte. Les différents pouvoirs sont
institués en vue chacun d’accomplir ses missions respectives. L’on doit comprendre déjà qu’un tel
régime fondé sur la séparation stricte de pouvoir ne pense pas que dans un esprit démocratique
assez mature. En effet, le gouvernement et le parlement s’apprécie mutuellement et
quotidiennement. Le gouvernement lui ne dispose pas de pouvoir de dissoudre le parlement comme
ce dernier lui ne dispose pas non plus le pouvoir de dissoudre le premier. En conséquence, cette
séparation stricte des pouvoirs doit conduire les deux institutions, non seulement à se respecter
mutuellement, mais surtout à envisager constamment deux solutions aux problèmes communs de la
nation. Le chef de l’Etat au sein de l’exécutif dispose de sa prééminence. Il n’est pas comme dans le
régime parlementaire un simple symbole, un simple arbitre, un représentant de la nation, mais un
véritable chef de l’Etat qui agirait en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés dans le suffrage
universel ; ce qui explique pourquoi dans un véritable régime présidentiel, le président de la
république dispose de pouvoirs étendus importants comme la nomination du premier ministre, chef
du gouvernement. Dans le régime présidentiel américain où le gouvernement est de type
monocéphale, le président des USA est à la fois concepteur et exécutant des décisions du parlement.
En effet, lorsque le gouvernement de type bicéphale est conçu, le premier ministre généralement
avec son gouvernement, n’a reçu comme mission que de mettre en œuvre la politique générale de
l’Etat déterminée par le président de la république en conseil de ministre. Le régime présidentiel
n’est requis que dans les démocraties avancées cad là où la dictature est abolie et fait place à un
régime démocratique où l’on fait confiance au président de la république ; ce qui n’empêche pas
pour autant la possibilité de blocage du régime en cas de désaccord entre le gouvernement et le
parlement. Aux USA, le déblocage de la situation résulte d’une compréhension mutuelle entre les
deux institutions où les intérêts américains les conduiraient généralement à agir dans le bon sens.

Ce sont ces deux grands modèles de régime parlementaire ou présidentiel, britannique ou américain
qui ont animés l’essentiel des régimes politiques des autres aires culturelles dans le monde.

Section 3. Quel régime politique pour Madagascar ?


A Madagascar, l’opinion publique parle tantôt de régime présidentiel, de régime parlementaire, de
régime semi-présidentiel ou semi-parlementaire. Comme les malgaches n’incarnent nullement, ni la
civilisation britannique, ni la civilisation américaine, le régime politique du pays ne peut en aucun cas
incarner parfaitement ni les modes de vie, ni les modes de pensée, ni les institutions politiques de
ces deux grandes puissances. Ce qu’il y a lieu de souligner c’est que si la plupart de pays en voie de
développement connaissent encore de graves instabilités politiques comme de graves crises sociales
dont la pauvreté et la précarité, c’est parce qu’ils n’ont pas encore su trouver le régime adéquat.
Madagascar a déjà connu 4 constitutions depuis l’indépendance et 12 révisions constitutionnelles. La
1ère république s’est démarquée avec un exécutif monocéphale, et avec un parlement bicaméral. La
2ème république quant à elle, s’est vêtue d’un exécutif bicéphale mais avec un parlement
monocaméral. Quant à la 3ème république, l’exécutif et le législatif sont respectivement bicéphale et
bicaméral.

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