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GAMPOPA SEUNAM RINCHEN

LE
PRÉCIEUX ORNEMENT
DE LA
LIBÉRATION

Gampopa (1079-1153), le médecin de Dakpo, disciple du


célèbre yogi et poète Milarépa, signa de son nom de moine,
Seunam Rinchen, le Précieux Ornement de la Libération,
lequel est non seulement son chef d’œuvre mais aussi l’un des
premiers grands exposés de la voie progressive vers l’Éveil.
Dans un style simple et concis, le père de l’école kagyu décrit
les fondements théoriques et pratiques du Grand Véhicule, les
étapes de la progression mystique et son terme inconcevable,
la bouddhéité authentique et parfaite.
L’ouvrage se divise en six parties dont chaque idée, sinon
chaque proposition, est dûment justifiée par une citation du
Bouddha ou d’un commentateur accompli comme Nagarjuna,
Asanga, Shantideva ou Atisha. Ainsi, dans la première partie de
son traité, Gampopa établit la nécessité de l’Éveil suprême et sa
cause première, la nature de bouddha. Dans la deuxième, il
montre que l’Éveil n’a de meilleur support qu’une précieuse
existence humaine. Dans la troisième, que le maître spirituel
est une condition indispensable au développement du potentiel
d’Éveil. Dans la quatrième, il expose les méthodes, à savoir les
instructions pratiques du maître, et les étapes qui jalonnent la
voie. Dans la cinquième, la bouddhéité, ou but de la voie, se
trouve minutieusement décrite. Et enfin, dans la sixième par-
tie, sont abordées les activités bénéfiques des êtres pleinement
éveillés.
Gampopa disait que connaître ce texte, c’était le connaître
en personne.

PA D M A K A R A
Le bouddha Shakyamouni, « Ascète des Shakyas », mit en branle la
roue du Dharma, le cycle des enseignements sacrés transmis jusqu'à
nos jours. De la main droite, il prend la terre à témoin de son Éveil ;
sa main gauche est posée dans le geste de la méditation. Dans sa man-
dorle apparaissent les douze hauts faits qui jalonnèrent sa vie.
Padmasambhava, « Né du Lotus », implanta définitivement le bouddhisme
au Tibet. Ici représenté sous son aspect de Nangsi Silneun, « Triomphateur
du Monde des Apparences », Gourou Rinpoché incarne la réalisation de
la nature des choses et la maîtrise de tous les phénomènes.
Page précédente : Titre du livre, nom de l’auteur et nom du comité de traduction en tibétain.
GAMPOPA SEUNAM RINCHEN

LE

PRÉCIEUX ORNEMENT
DE LA

LIBÉRATION

Traduit du tibétain par


Christian Bruyat
et
le comité de traduction Padmakara

PA D M A K A R A
Marpa le Traducteur (1012-1067), maître de Milarépa, entouré des
premiers grands hiérarques et des déités de la lignée kagyu. À sa droite
se trouve Milarépa, et à sa gauche Gampopa.
Préface

Le « grand char » de la lignée de pratique des Kagyupas est


l’une des quatre écoles majeures du bouddhisme tibétain, dont la
tradition remonte à Marpa le Traducteur (1012-1067). Il véhicule
la doctrine essentielle du Bouddha telle que le mahasiddha Tilopa
la transmit à Naropa, érudit de renom et maître accompli. Cette
lignée vint à être connue sous le nom de « kagyu » (« transmission
des paroles ») à partir de Marpa, qui l’introduisit au Tibet et la
transmit à son principal « fils du cœur », le célèbre yogi Mila
Shépa Dorjé, ou Milarépa (1042-1135). Le disciple le plus émi-
nent de Milarépa était Gampopa Dakpo Lharjé (1079-1153) – le
« médecin de la province de Dakpo », dans le sud du Tibet cen-
tral. Le présent texte, intitulé Le Précieux Ornement de la
Libération (thar pa rin po che’i rgyan), est l’œuvre de ce savant
lettré, de ce maître hautement réalisé dont la venue avait été pro-
phétisée par le Bouddha en personne.
Ce texte célèbre est un exposé concis des paroles authentiques
du Bouddha et des grands traités des bodhisattvas de l’Inde et du
Tibet. Dilgo Khyentsé Rinpoché disait clairement que cet ouvra-
ge contenait la base, la voie et le fruit de toutes les traditions : la
tradition kagyu, où la lignée de l’entraînement de l’esprit des
maîtres kadampas et les instructions orales du Mahamoudra
recueillies par Milarépa se rencontrent pour former un seul
grand fleuve, et où il est enseigné que la cause première de l’Éveil

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LE PRÉCIEUX ORNEMENT DE LA LIBÉRATION

est la nature de bouddha ; le support, la précieuse existence


humaine ; l’impulsion, le maître spirituel ; les méthodes habiles,
les instructions spéciales du maître ; et le fruit, l’accomplissement
des corps et des sagesses de la bouddhéité.
Ou encore, la tradition guélouk, qui a pour méthode princi-
pale la « voie progressive » et ses « trois thèmes » centraux. De
même, la tradition sakya, laquelle enseigne la « voie et le fruit »,
ainsi que la préparation aux « trois visions ». Et enfin, la tradition
nyingma, qui combine la détermination de se libérer du cercle des
existences en reconnaissant son caractère futile, la certitude
quant à la loi de la causalité karmique, l’esprit d’Éveil consacré au
bien des autres, et la vision parfaite de la pureté primordiale de
tous les phénomènes.
La voie que présente le Précieux Ornement de la Libération est
commune à toutes les traditions et met bien en évidence qu’il n’y
a entre elles aucune contradiction.
Voici un guide pratique et direct pour l’entraînement de l’es-
prit, un ouvrage indispensable à la bonne exécution aussi bien des
pratiques préliminaires que des pratiques principales, un subtil
condensé des paroles du Bouddha et des traités composés par les
maîtres éveillés de jadis.
Bien que ce texte soit millénaire, sa clarté le rend accessible
aux êtres de notre époque ; de compréhension aisée, il peut faci-
lement s’intégrer à la pratique quotidienne ; adapté aux facultés
de chacun, quiconque l’étudiera et en contemplera le sens rece-
vra le fruit de son effort sans aucun doute possible. Sa Sainteté le
Dalaï-lama, chef de toutes les écoles du bouddhisme tibétain, de
même que nos guides, le XVIe Karmapa, Dudjom Rinpoché, Kalou
Rinpoché et Lama Guéndun Rinpoché recommandent tous ce
texte où ils voient l’un des ouvrages pratiques les plus importants
à l’usage de ceux que le bouddhisme intéresse réellement. Le vaj-
radhara Dilgo Khyentsé Rinpoché, qui était une incarnation de
Gampopa, considérait ce traité comme l’un des plus remar-
quables abrégés de l’ensemble des enseignements du Bouddha et
des commentaires des maîtres des différentes lignées.
Mon vénéré maître Kangyour Rinpoché (1898-1975), qui était

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PRÉFACE

aussi mon père, reçut les enseignements sur ce texte de son


maître racine Jédroung Rinpoché (1856-1922), qui les avait lui-
même reçus du grand Jamgön Kongtrul (1813-1899) et de
Jamyang Khyentsé Wangpo (1820-1892). Dans la tradition, il est
très important, pour saisir le sens caché d’un texte, d’en recevoir
oralement la transmission d’un maître qualifié détenteur de la
lignée. Ayant donc reçu la transmission de ce texte, Kangyour
Rinpoché l’étudia de la façon la plus complète et le transmit
maintes fois, au cours de sa vie, à un grand nombre d’étudiants.
Il disait souvent : « Pour celui qui a le courage d’étudier le
Dharma correctement, il est indispensable d’étudier à fond cer-
tains textes comme le Précieux Ornement de la Libération et le
Trésor de précieuses qualités (yon tan rin po che’i mdzod) de Jigmé
Lingpa, car ils exposent la voie graduelle du Dharma de l’Éveil. »
Au Tibet, le pays des neiges, les enseignements du Bouddha
ont été préservés et pratiqués dans leur intégrité durant des
siècles, jusqu’aux années 1950. Le Dharma était le souffle et la
force vitale du peuple tibétain, et pourtant, depuis bientôt cin-
quante ans, le Tibet subit le joug de l’envahisseur communiste, et
le simple mot « Dharma » a souvent eu le pouvoir de mettre en
danger la vie de celui qui le prononçait : plus d’un million de
Tibétains y ont laissé leur précieuse existence humaine.
Néanmoins, grâce aux bénédictions et à l’inspiration des boud-
dhas et des maîtres, et grâce à certaines connexions positives avec
le Dharma au cours de vies précédentes, on observe partout dans
le monde le désir croissant de recevoir des enseignements authen-
tiques pour les pratiquer.
Depuis toujours ce texte me fascine, et j’ai longtemps espéré
que ces enseignements véritables puissent être lus en d’autres
langues qu’en tibétain. Il y a cinq ans, donc, j’ai fait l’humble
offrande à Christian, mon ami dans le Dharma, de tout ce que
mes poches contenaient, et je lui ai demandé s’il accepterait de
traduire le Précieux Ornement de la Libération en français. La
traduction a pris du retard faute de moyens de subsistance. En
eût-il été autrement que tous mes amis auraient pu depuis long-
temps jouir de cette panacée pareille à l’ambroisie.
Je ne trouve pas de mots pour exprimer la joie que j’éprouve à

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LE PRÉCIEUX ORNEMENT DE LA LIBÉRATION

voir enfin paraître ce livre grâce au travail de Christian Bruyat,


Patrick Carré et des autres membres du comité de traduction
Padmakara. Nombre d’amis qui ont contribué à ce travail en le
relisant, le corrigeant, le mettant en pages, et de toute autre
manière, ne souhaitent pas forcément être nommés ici, mais je
profite de cette occasion pour leur exprimer ma gratitude, car cet
ouvrage a pour moi plus de valeur que l’or qu’il faudrait pour
combler l’univers.
Je prie pour que nos maîtres aient longue vie. Que leurs vœux
pour le bien de tous les êtres s’accomplissent ! Que cessent la
guerre, la famine, la maladie et tous les risques de désastres
nucléaires et de pollution ! Puissent les maîtres qualifiés guider
continuellement les êtres et, au roulement formidable du tam-
bour des enseignements, les réveiller tous dans l’ultime corps
absolu de la bouddhéité !
En ce jour béni du quinze de la sixième lune de l’an du tigre de
terre (an tibétain 2125), qui se trouve être le huit cent quarante-
cinquième anniversaire du parinirvana de Gampopa et, par sur-
croît, quatre-vingt-dix-neuf ans, neuf mois et neuf jours depuis la
naissance de mon père Kangyour Rinpoché, moi, Tsétrul Péma
Wangyal, qui porte aussi le nom de Takloung Thangpa, neveu du
seigneur Gampopa, j’ai eu l’honneur d’écrire cette préface.

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Introduction

Brève présentation de l’auteur et de son œuvre

Gampopa naquit en 1079 dans une famille aisée du Tibet cen-


tral. Il apprit la médecine auprès de son père médecin et devint
lui-même, dès l’âge de seize ans, un excellent praticien. Il reçut
aussi de nombreux enseignements bouddhistes, notamment
auprès de maîtres de l’école nyingma. Au cours de sa vingt-
deuxième année, il se maria. Il eut deux enfants et vécut quatre
ans heureux, lorsqu’une épidémie survint, qui décima toute sa
jeune famille. Bouleversé par cette expérience brutale de l’imper-
manence, Gampopa fit le serment, au chevet de sa femme mou-
rante, de consacrer le reste de sa vie à la pratique du Dharma. Il
prit les vœux de moine dans la tradition kadam et reçut le nom
de Seunam Rinchen. Auprès de grands maîtres kadampas tels que
Guéshé Chengawa, disciple du célèbre Dromteunpa, lui-même
disciple du grand Atisha Dipamkara, il étudia les textes majeurs
du bouddhisme du Grand Véhicule et fut également initié au
Véhicule des Mantras.
Sa volonté de se libérer du samsara était telle qu’il maîtrisa
aisément la méditation du calme mental. Il lui arriva même de
rester treize jours absorbé, sans bouger ni manger. Cependant, il
ne parvenait pas à connaître parfaitement la nature de son esprit

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LE PRÉCIEUX ORNEMENT DE LA LIBÉRATION

et, continuellement, il rêvait d’un yogi à la peau verte qui éveillait


en lui un sentiment extraordinaire.
Il avait trente-deux ans lorsqu’il entendit parler du grand
Milarépa, lequel vivait dans les montagnes et était disciple du
célèbre maître et traducteur Marpa. Aussitôt, envahi par une
dévotion si puissante qu’il en perdit connaissance un instant,
Gampopa ressentit l’irrésistible désir de le rencontrer. Il se mit en
route et, au terme d’un périple long et difficile, trouva enfin le
yogi. Certains rêves prémonitoires avaient appris à Milarépa
qu’un disciple hors du commun, qui deviendrait son principal
héritier spirituel, allait se présenter à lui.
Gampopa resta plusieurs années auprès de Milarépa, et reçut
de lui les plus hauts enseignements tantriques. Il s’entraîna pen-
dant dix ans à la méditation profonde et finit par atteindre la réa-
lisation du Mahamudra, le « grand sceau » de la réalité ultime.
Suivant les instructions de son maître, il alla vivre près de
Dakpo, dans le sud du Tibet central, sur une montagne appelée
Gampo Dar, où il demeura jusqu’à sa mort. Il fonda un grand
centre monastique entouré d’ermitages où méditaient de nom-
breux pratiquants. On lui attribue, outre des milliers de disciples
laïques, plus de 51 000 disciples moines et plus de 500 disciples
yogis, dont un grand nombre parvinrent à une très haute réalisa-
tion. Il devint célèbre sous le nom de Gampopa, « l’homme de
Gampo », ou de Dakpo Lharjé, « le médecin du Dakpo ». Sa
lignée, qui porte le nom de Dakpo Kagyu, se propagea dans tout
le Tibet.
Le seigneur Gampopa quitta son corps mortel en 1153, à l’âge
de 74 ans, laissant, en guise de testament, le Précieux Ornement
de la Libération, une introduction au Grand Véhicule dans
laquelle sont combinés les enseignements de la voie graduelle de
l’école kadam et les instructions sur le Mahamudra que Milarépa
lui avait transmises. On lui attribue la déclaration suivante :
« Que les disciples futurs ne s’affligent pas de ne pas m’avoir
connu, car rencontrer ce texte, c’est comme me rencontrer en
personne. »

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INTRODUCTION

Le texte

Nous avons utilisé deux textes xylographiés, l’un provenant


de Tashi Chökhor Lhünpo Ling et l’autre de Rumtek. Le premier
est plus court, bien que parfois plus détaillé. Le second diffère du
premier sur quelques points mineurs, mais il comporte des
remarques supplémentaires, ainsi qu’un plus grand nombre de
citations, notamment dans le chapitre consacré à la connaissance
transcendante. Comme plusieurs citations proviennent de textes
postérieurs à Gampopa, certains érudits tibétains pensent que le
texte a été enrichi ultérieurement par les maîtres de la lignée.
Quoi qu’il en soit, nous avons suivi les instructions de Péma
Wangyal Rinpoché en mariant les deux versions du texte. En sup-
plément à la version de Tashi Chökhor Lhünpo Ling, que nous
avons prise pour base, nous avons traduit, en bas de page ou dans
le texte même, entre crochets, ce que la version de Rumtek ajou-
te à la compréhension de l’œuvre. Le texte de Rumtek comporte
en outre quelques notes explicatives interlinéaires. Nous les
avons fait figurer dans les notes, en fin de volume, suivies de la
mention « note de Rumtek ».
Les deux versions donnent parfois, pour le même mot, des
orthographes différentes. Nous avons, dans ce cas, adopté l’or-
thographe la plus conforme aux explications qui nous ont été
données.
Le Précieux Ornement de la Libération est un guide complet,
bien qu’extrêmement concis, de la voie du Grand Véhicule. Il
présente le cheminement spirituel du Mahayana dans sa totalité,
depuis la compréhension de la nature de bouddha jusqu’à l’Éveil
ultime, en passant par toutes les étapes du Grand Véhicule. Ainsi,
la première partie traite de la cause première de l’Éveil : cela
même qui rend l’Éveil possible, autrement dit, la nature de boud-
dha ; la deuxième, du support de l’Éveil : la précieuse existence
humaine ; la troisième, de sa cause circonstancielle : le fait de
suivre un ami de bien, un maître spirituel ; la quatrième, des
méthodes et des instructions à mettre en pratique, ainsi que des

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LE PRÉCIEUX ORNEMENT DE LA LIBÉRATION

voies et des étapes qu’il faudra parcourir ; la cinquième traite du


fruit, l’état de bouddha proprement dit ; et la sixième partie
expose l’activité des êtres pleinement éveillés.
Certains thèmes sont à peine évoqués. Nombre de citations se
limitent, parfois, aux premiers mots d’un quatrain, sans mention
de source. C’est que, traditionnellement, la lecture et, à plus forte
raison, l’étude de ce type d’ouvrage ne se conçoivent pas sans une
transmission orale assortie des explications d’un maître compé-
tent. Le texte à proprement parler ne sert que de base à l’ensei-
gnement, ainsi que d’aide-mémoire.

La traduction

Nous avons fait tout notre possible pour traduire le Précieux


Ornement de la Libération aussi clairement que notre compré-
hension nous le permettait, en précisant certains points grâce aux
explications de maîtres tibétains, qu’on trouvera dans les notes en
fin de volume. Nous n’avons toutefois pas pu résoudre entière-
ment les nombreuses difficultés du texte. Certains sujets abordés
ici font à eux seuls l’objet de volumineux traités. Nous recom-
mandons au lecteur intéressé de consulter ces traités, ou de
rechercher auprès de maîtres compétents des explications supplé-
mentaires.
Toutes les erreurs, tous les faux sens ou contresens qui pour-
raient encore entacher cette traduction ne sont dus qu’à notre
ignorance ou à notre distraction. Nous espérons que, au fil des
années, ce travail s’affinera jusqu’à devenir parfaitement fidèle à
l’original.

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Gampopa Seunam Rinchen (1079-1153)
LE
PRÉCIEUX ORNEMENT
DE LA
LIBÉRATION

UN ENSEIGNEMENT SUPRÊME
PAREIL AU JOYAU MAGIQUE

Étapes graduelles sur la voie du Grand Véhicule


Exorde

Hommage au sublime Manjushri de Jouvence !


M’inclinant devant les Vainqueurs, les bodhisattvas* et leurs
nobles enseignements,
Ainsi qu’aux pieds des maîtres* qui en sont l’ultime source1,
Je m’en remets aux paroles de mon propre lamaI, afin de com-
poser, pour mon bien et pour celui des autres,
Ce précieux et noble enseignement pareil au joyau magique*.

Tout peut se ramener à deux choses : le samsara* et le nirvana*.


Ce qu’on appelle « samsara » a pour essence la vacuité*, pour
apparence la méprise, et pour attribut premier la souffrance.
Ce qu’on appelle « nirvana » a pour essence la vacuité, pour
apparence la fin de la méprise, et pour attribut premier la libéra-
tion de toute souffrance.
– Qui tombe dans la méprise du samsara ?
– Tous les êtres des trois mondes2.
– Quel est l’objet de cette méprise ?
– La vacuité.
– Quelle est la cause première de cette méprise ?
– L’ignorance*.

I. Rumtek : « … à la bonté du seigneur Mila… »

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www.centrenationaldulivre.fr
© Éditions Padmakara 24290 Saint-Léon-sur-Vézère, France
www.padmakara.com – e-mail: editions@padmakara.com

Édition 1999
Réimpression février 2008
ISBN 978-2-37041-011-5
978-2-906949-16-4

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