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GROUPE 2 :

Discutez cette pensée de Jean Pinatel : « La criminalité est aussi bien la fille de la misère
que de la richesse ».
Avant de s’intéresser à la pensée de l’auteur, il serait judicieux de rappeler l’environnement
intellectuel de cette pensée : autrement dit dans quel environnement cette pensée s’inscrit.
Le criminologue veut expliquer le crime. Il se l’explique de diverses manières, explication
anthropologique (des caractéristiques qui permettent d’identifier le criminel, LOMBROSO)
ou encore explication sociologique (influence au regard de faits sociaux). Parmi ceux qui
détiennent une explication sociologique, nous retrouvons en bonne place l’Ecole socialiste.
L’Ecole socialiste.
Fondée sur les thèses de Marx et de Engels, l’Ecole socialiste a pour objet l’examen des
rapports entre le crime et le milieu économique.
Marx énonce le postulat selon lequel la criminalité est « un sous-produit du capitalisme »
comme les autres anomalies sociales. Son analyse établit une corrélation entre capitalisme et
délinquance : la criminalité serait une réaction contre les injustices sociales et en
conséquence, elle est présente dans le prolétariat. Elle devrait disparaître avec l’avènement de
la société communiste et la fin de la lutte des classes.
Ce postulat ainsi avancé nous met devant un fait : criminalité et conditions économiques sont
étroitement liées. Mieux les conditions économiques peuvent engendrer la criminalité. Pour
quelle raison ? En raison d’une redistribution inégale des richesses, une redistribution à la
limite lésionnaire qui crée un sentiment de frustration sociale. Lequel sentiment conduirait à
tous les maux de la société, en l’occurrence la criminalité. Voilà le postulat.
Mais Jean Pinatel, éminent criminologue du 20 e siècle et professeur français, ayant
développé la théorie de la personnalité, nous dit ceci :
« La criminalité est aussi bien la fille de la misère que de la richesse ».
Ainsi selon Jean Pinatel le facteur économique comme source de criminalité, facteur si cher à
l’Ecole socialiste, n’est pas déterminant. D’autant plus que la thèse des socialistes semble
avoir une connotation matérialiste, la criminalité appréhendée du point de vue des atteintes
aux biens. Or il n’y a pas que les atteintes aux biens comme infractions. De même, ce n’est
pas en étant riche que l’on serait moins enclin à voler, mieux la cupidité aidant, le riche y
serait poussé tout autant que le pauvre si ce n’est même plus que ce dernier.
Donc, la pensée de Pinatel est que : pauvre et riche peuvent être poussés vers le crime. L’idée
de la situation économique de l’agent n’influe en rien sur la commission de l’infraction.
Si aux premiers abords, l’on serait tenté de s’allier à la pensée de l’éminent Professeur, il n’en
demeure pas moins que nous faisons face à une difficulté réelle. Elle est de l’ordre de la
statistique.
Aussi, l’énoncé du sujet nous invitant à discuter cette pensée, nous nous donnerons pour
mission de noter les quelques tempéraments que comporte l’assertion de l’auteur.
Dès lors, la situation économique d’un individu est-elle source de criminalité ?
Dans quelle mesure l’assertion de l’auteur se trouve-t-elle justifiée ? (Proposition)
La réponse à cette problématique, nous conduit à dégager l’idée selon laquelle, il existe une
indifférence du facteur économique comme facteur déterminant de la criminalité (I) et que
cette indifférence se manifeste par le caractère protéiforme même de cette criminalité (II).

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